1984 de Georges Orwell

Futurs techno-catastrophiques, des présents régressifs, des mondes ou il a un peu de notre Terre mais surtout d'autres possibles, parlez ici de tous ces livres que vous aimez. https://booknode.com/univers/science-fiction
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jdoublev

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1984 de Georges Orwell

Message par jdoublev »

Ecrit en 1950, ce roman est noir pour ne pas dire noir foncé. Il nous parle d'un système totalitaire où l'être humain est complètement négligé voire absent. Un air de déjà vu?
Prophétique? Visionnaire?...Inhumain? Terrifiant!...Pourvu que...
Dernière modification par jdoublev le jeu. 07 mai, 2020 11:43 am, modifié 2 fois.
dadotiste

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Re: 1984 - Georges Orwell

Message par dadotiste »

jdoublev a écrit : Ecrit en 1950, ce roman est noir pour ne pas dire noir foncé. Il nous parle d'un système totalitaire où l'être humain est complètement négligé voire absent. Un air de déjà vu?
Prophétique? Visionnaire?...Inhumain? Terrifiant!...Pourvu que...
Et non, justement, 1984 a été écrit en... 1948 ;) C'est l'inversion des deux derniers chiffres de l'année en cours qui avait fixé Orwell sur cette année spécifique de 1984. Une sorte de miroir de ce vers quoi le monde pourrait tendre.

Pour moi, clairement, il y a eu un avant et un après de la lecture de ce livre. En effet, beaucoup d'oeuvres y faisaient références. Références que je ne pouvais comprendre auparavant. Il y a donc plein de livres que j'ai abordé différemment après. Ce livre fait je pense, d'autant plus peur aujourd'hui que ce qu'il raconte n'est plus de la science fiction mais la réalité. Avec google, facebook, pass navigo... les Télécrans sont proches !
Hypnose sociale ... prêt à tout pour big brother ? L'expérience de Milgram nous prouve que face à l'Autorité, nous sommes déjà près à tout !

Toutefois, l'écriture de livre peut parfois paraitre pesante, surtout pour ceux qui lisent peu. Au fil des années, je l'ai beaucoup recommandé et je sais que beaucoup n'ont pas réussi à le lire...
Serait-ce la faute de l'utilisation du Passé Simple ? À voir. Il faut toujours que je lise la nouvelle traduction. D'ailleurs, nous avions déjà abordé le sujet dans les Actualités il y a quelques mois : 1984, une nouvelle traduction

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Galah

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Re: 1984 de Georges Orwell

Message par Galah »

Nouvelle traduction que je n'ai toujours pas lue. J'avoue rechigner un peu à la tâche, car si j'ai aimé ce livre de par son thème, je l'ai trouvé quelque peu indigeste par moment et j'ai dû un peu forcer pour le terminer.

Des personnes qui passent par là qui l'ont lu pourrait nous dire si cela rend la lecture plus aisée, immersive ? :)

Sinon comme jdoublev le dis, ce récit est vraiment noir foncé et terrifiant, d'autant plus terrifiant qu'au fil des ans qui passent on se rapproche de cet espionnage à grande échelle...
jOOh

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Re: 1984 de Georges Orwell

Message par jOOh »

bonjour :)
alors je l'ai lu, je ne regrette pas, mais c'est vraiment "lourd" , oppressant, malaisant , j ai eu du mal a finir et pourtant il n'est pas bien gros.
Cela dit ca fait cogiter pas mal et ce fait peur parce que .. j'ai l'impression qu'on va droit dedans ..
je voudrai le faire lire a ma fille de 16 ans mais j ai moi meme eu du mal alors.. j espere que l'école le fera ^^
LilyMoon

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Re: 1984 de Georges Orwell

Message par LilyMoon »

Je n'ai pas lu la nouvelle traduction mais la première version, à l'époque j'avais 14 ans. J'ai toujours beaucoup lu, mais je pense que c'était un peu jeune (pour moi), ça m'a beaucoup bousculée et marquée. Ca reste une lecture nécessaire, ça ajoute un filtre pour la compréhension du monde et active des alertes rouges régulièrement pour voir à quel point on va droit dans le mur. Mais je conseille de le lire un peu plus âgé que ce que j'ai expérimenté.
misssbrown

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Re: 1984 de Georges Orwell

Message par misssbrown »

Ce livre à eu une résonance particulière pour moi ^^
Bien que cette lecture trop didactique à mon goût, m'ait laissée quelque peu un sentiment de malaise :?
Paradoxalement, il m'a redonné le plaisir de lire...
J'avais 20 ans et comme Dadotiste, je suis passée à côté de nombreuses références et je n'ai pas su l'apprécier à sa juste mesure.
Me replonger dedans aujourd'hui serait sûrement plus bénéfique et accomplie comme choix, mais malheureusement je ne pense pas l'aimer davantage en deuxième lecture :roll:
Eurylia

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Re: 1984 de Georges Orwell

Message par Eurylia »

On sait si une sortie poche est prévue pour cette nouvelle traduction ? Je n'ai pas envie de le racheter plein tarif pour le relire avec tout ce qui m'attend déjà dans ma PAL mais cette nouvelle version me fait bien envie. C'est un des livres qui m'ont le plus marquée et pourtant je l'ai lu un peu par hasard en mode "c'est un truc à avoir lu alors allons-y" et ça a été une claque monumentale et une entrée par la grande porte dans la dystopie, genre que j'apprécie beaucoup.
Petitesplumes

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Re: 1984 de Georges Orwell

Message par Petitesplumes »

J'ai lu l'ancienne version, j'avais adoré. Je l'ai lu adulte après pour les jeunes il y a des passages un peu compliqués, ou poussés sur des réflexions philosophique ou politique. Le final m'a marqué, il reste horrible pour nos 2 protagonistes
Spoiler
Ils vont mourir, ils ne savent pas quant car ils se sont opposés au Régime. Après un nettoyage de cerveau passant principalement par la torture ils sont convaincus maintenant d'aimer leur leader et sa dictature. Ils s'éteindront sourire aux lèvres avec le sentiment d'avoir servit et vécu dans un Régime idéal et juste. Nos 2 protagonistes en attendant le jour fatidique vont servir le Régime, l'aimer et contribuer à ce dernier. La machine broie tous les individus ne rentrant pas dans les cases, voulant réfléchir et s'affranchir. Il faut une pensée unique, une masse docile. Le voisin fervent partisan qui se fait embarqué suite à la dénonciation de ses enfants pour avoir eu un mot contre le régime est terrible


Les réflexions qui découle de cette lecture en font une oeuvre visionnaire avec des masses influencées notamment
La nouvelle version ne change pas le fond bien évidement, mais j'aimerais si possible savoir si le texte devient plus fluide ou pas (le novlangue a certainement était retravaillé)
dadotiste

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Re: 1984 de Georges Orwell

Message par dadotiste »

Je vous dirai quand il ressortira en poche ;-)
Mais pour le moment, ce n'est pas prévu...
nodashi

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Re: 1984 de Georges Orwell

Message par nodashi »

Si vous êtes pas trop anglophobes, ça fait partie des livres qui vaut
la peine d'être récupéré dans la langue de Shakespeare.

Un bon exemple de la différence VO/VF est l'annexe décrivant le langage de la dystopie. Le Novlangue est un effort
impressionnant et franchement effrayant qui rend honneur autant que possible à l'original, mais le Newspeak est...
au delà. J'ai jamais eu autant l'impression de devenir activement plus idiot en lisant quelque chose c'en était proprement
glaçant.
C'est pas quelque chose que je dirais pour tous les bouquins (typiquement je trouve la VF du guide du routard galactique
un poil meilleure que la VO) mais celui en vaut vraiment la peine.
sergeuleski

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A propos de la sortie en 1949 de l’ouvrage de George Orwell : 1984

Message par sergeuleski »

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1984 fut chaleureusement accueilli à sa sortie et alors qu’il ne restait à l’auteur que quelques mois à vivre, tuberculeux chronique qu’il était, maintenant épuisé par des années de conduite à risque et de précarité.

1984 se vendra dès la première année à près de 400 000 exemplaires ( Europe et USA) faisant d’Orwell un homme riche ; en fin de vie, il ne profitera donc jamais de cette fortune.

Tout comme « La ferme des animaux », 1984 ne cessera jamais de se vendre.

La plupart des critiques accueillit favorablement le propos de l’ouvrage ; ils comprirent que l’auteur n’avait pas écrit un ouvrage dans la tradition de Huxley et de Wells (utopie et anti-utopie), ni un conte dans la tradition d’un Swift (l’auteur qui a le plus influencé Orwell) ; il était évident qu’Orwell avait « simplement étendu certaines tendances à l’œuvre en 1948 à l’année 1984 » - une œuvre qui s’adresse à un futur proche donc - en décrivant de quelle façon l’ensemble des sinistres inventions des développements de la guerre « ordinaire » opposaient tour à tour les régimes nazi, communiste, fasciste et capitaliste.

D’autres évoqueront un ouvrage puissant, passionnant et le plus précieux qu'Orwell ait jamais écrit. D’autres encore verront une mise en garde tout en déplorant la tentation de l’instrumentalisation de l’ouvrage en machine à propagande anticommuniste oublieux sans doute du diagnostic sans appel rendu par Jean Jaurès à propos du capitalisme à l’aube de la Première guerre mondiale : "Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage", ainsi que des premiers romans d’Orwell - Keep the Aspidistra flying et Coming up for air (1)– qui, dès les années 30, dénonçaient déjà, le fascisme latent d’une société dédiée uniquement au culte de la marchandise, bien des années avant Guy Debord et son ouvrage « La société du spectacle » (comprenez : le spectacle du « tout marchand » où, par conséquent, tout est à vendre : hommes, femmes, enfants, institutions politiques, médias, relations humaines, la représentation de la réalité des conditions d'existence et d'exploitation) ainsi que les analyses de Jean Baudrillard sur la société de consommation et la quasi-disparition du réel tel que les médias de masse s’évertuent à nous le dé-représenter.

Pamphlet satirique, violente satire sur la « corruption morale du pouvoir absolu », tous évoqueront la démarche « d’un écrivain qui se confronte aux problèmes du monde plutôt qu’aux souffrances intérieures des individus et qui est capable de parler avec sérieux et originalité de la nature de la réalité et des terreurs du pouvoir ».

Salué comme un romans à thèse de tout premier plan, thèse hautement politique qui plus est, impressionnés par les vérités qui y sont énoncées – vérités plus contemporaines encore au fil des décennies -, et par sa prescience, tous , à quelques exception près, virent 1984 comme un traité sur le totalitarisme qui s’appuie sur des tendances aussi présentes que menaçantes propres au monde moderne.

Certes, les communistes européens n’y virent qu’une simple propagande de Guerre froide ; ils affirmèrent que « l’objectif du livre était de nuire à l’Union soviétique et d’attiser la haine à son encontre » ; en revanche, d’autres, se sentant sans doute moins visés, comprirent que le livre était une attaque dirigée contre l’ensemble des facteurs d'une modernité qui pouvait conduire à une vie d’abêtissement habitée par une peur et une terreur de l'autorité sans soulagement ni issue possibles autre que dans la résignation.»

Aux USA, en particulier, de nombreux journaux présentèrent l’ouvrage comme une attaque d’envergure pas simplement anticommuniste mais anti-socialiste lancée par un homme de gauche revenu de ses convictions. L’auteur s’en défendra comme suit : « Le danger réside spécifiquement dans la structure qui est imposée aux communautés socialistes et capitalistes libérales par la nécessité de se préparer à une guerre totale avec l’URSS et par les nouveaux armements parmi lesquels la bombe atomique est naturellement le plus puissant et le plus connu. Mais le danger réside également dans l ‘acceptation de la perspective totalitaire par des intellectuels de toutes obédiences : les graines de cette tentation totalitaire sont déjà très largement répandues (2).»

Le meilleur antidote à la maladie totalitaire que ce 1984 ?

Son éditeur Warburg depuis « La ferme des animaux », fit l’analyse suivante, lors de sa première lecture du manuscrit de 1984 : « Orwell regarde la vie et trouve qu’elle devient de plus en plus intolérable ; il n’entretient aucun espoir. Je considère cet ouvrage comme un rupture définitive entre Orwell et le socialisme du marxisme et de la révolution managérial. Il rapportera un bon million de voix au Parti conservateur ; Churchill dont le héros de 1984 tient son nom - Winston -, pourrait le préfacer sans sourciller. »

Warburg se gardera bien de rendre public les fruits de son analyse de l’ouvrage sachant que 1984 se vendrait comme des petits pains ; après avoir accepté de publier « La ferme des animaux » quelques années auparavant - ouvrage refusé par tous - on peut dire qu'il avait du flair cet éditeur très volontariste !

A sa sortie, il convient de préciser que les ambiguïtés de la satire orwellienne ont été largement soulignées même si nombreux sont ceux qui se sont trompés sur le positionnement idéologique du livre car Orwell avait compris avant tout le monde, ou presque, qu’un pouvoir absolu de droite comme de gauche est tout aussi pernicieux. Aussi, cette satire qu’est 1984 est tout aussi applicable aux Soviétiques des années 40 qu’au mode de vie occidental diffusé par les médias de masse en opposition au culte d’une société communiste ou socialiste.

Bernard Crick, le biographe britannique de référence de George Orwell écrivait ceci en 1980 ( date de la sortie de sa biographie d’Orwell - aujourd'hui disponible chez Flammarion) : « Chef-d’œuvre de spéculation politique, 1984 est au 20è siècle ce que le Léviathan de Hobbes fut au 17è. L’ouvrage est une mise en garde préméditée et rationnelle contre les tendances totalitaires à l’œuvre dans des sociétés comme la nôtre, plutôt qu’une prophétie maladive soudainement surgie pour contrecarrer une prise de pouvoir soviétique ou néo-nazie, et encore moins un hurlement de désespoir et un reniement de son Socialisme démocratique. Son style âpre contribue à créer un tableau authentique d’un Etat rendu infernal par les hommes eux-mêmes. Pour ces raisons, 1984 témoigne d’une imagination plus sociologique que psychologique. »

Crick poursuit : « Certes, l’ouvrage encourage ses lecteurs à entendre que toutes les interprétations se valent et qu’il n’existe aucune limite à l’éventail d’interprétations possibles d’un texte complexe. Que son propre éditeur ait pu se méprendre à ce point à la première lecture de l'ouvrage – pour rappel : l’éditeur voyait en 1984 un pamphlet anti-communiste et anti-socialiste, un reniement d’Orwell -, témoigne du fait que Orwell était au mieux imprudent, au pire inconséquent. Après l’expérience qu’il avait faite de la réception aux USA de « La ferme des animaux » - critiques du même ordre que celles formulées contre 1984: ouvre anti-socialo-communiste -, il aurait dû se protéger contre de telles interprétations fallacieuses en pratiquant ce qu’il avait toujours si bien prôné : une clarté sans équivoque quant à la signification de 1984. Ce qui lui aurait évité de devoir rédiger après coup un mémoire à destination de la presse américaine et des agences de presse.»

Ambivalence et ambiguïtés, à ce sujet, il est bon de rappeler que l'individualisme forcené d'Orwell qui était resté proche des mouvements anarchistes, pouvait parfois tempérer son socialisme.

Orwell apporta les éclaircissements suivants à la demande d’un haut responsable du syndicat des United Automobile Workers : « Je n’attaque pas le socialisme. Je dénonce les risques que comporte une économie centralisée ; je crois que quelque chose de semblable aux régimes communiste et fasciste pourrait arriver chez nous, ici, car les peuples anglophones ne sont pas par nature meilleurs que les autres ; le totalitarisme, s’il n’est pas combattu, peut triompher n’importe où.»

A propos d’Orwell le fait suivant demeure incontestable : Orwell a défendu la primauté du politique pour protéger des valeurs tout aussi politiques (contrairement à ce que Bernard Crick croit devoir affirmer : Crick parle à tort de valeurs non politiques) : la justice, la liberté, la fraternité, l’amour, la vérité et autres valeurs humaines qu’une action d’ordre politique concertée et déterminée peut très vite laminer et détruire : 1984 en sera la preuve irréfutable. Orwell était donc bel et bien un animal politique de premier ordre, doté d’un esprit de synthèse de premier plan, et ce … bien qu’il ait quitté très tôt l’institution scolaire puisqu’il ne fera jamais d’études supérieures ; il sera un parfait « cancre » à Eton, l’équivalent de la prépa qu’est le lycée Henri IV.

Sans doute le grand mérite d’Orwell aura été d’avoir compris contre les communistes et les anti-communistes – la droite et la gauche d’alors disons (3)-, que nos sociétés libérales, dites démocratiques, n’étaient pas à l’abri d’un totalitarisme rampant. Ils n’étaient pas si nombreux à cette époque à pouvoir nous alerter à ce sujet ; il faudra attendre les années 70 pour que les plus avisés sachent faire la critique de nos démocraties libérales et consuméristes de plus en plus intrusives et liberticides ; cette thèse d’Orwell n’a jamais été autant d’actualité qu’aujourd’hui : le caractère fasciste de l’économisme et du mondialisme selon le dogme « Il n’y a pas d’alternative à cette guerre de tous contre tous » est là pour nous le rappeler quotidiennement, en Europe principalement, là où les libertés et les protections étaient les plus étendues au monde.

Comme quoi, on gagne toujours à demeurer « libre » dans sa manière de penseur ; seul positionnement qui garantisse une postérité gratifiante. Orwell aura eu raison d'eux tous, courage aidant.




1 - Si 1984 a été amplement assimilé - Novlangue et Big Brother -, on oublie que ce roman est aussi l’exposition d’une autre thèse : l’amour, le véritable amour est impossible sous un régime totalitaire car, tôt ou tard, il faudra trahir l’autre, mentir à son sujet aussi, pour éviter la prison, la torture et la mort.

Avec Keep the aspidistra flying, Orwell présente cette thèse 15 ans plus, mais dans un tout autre contexte : celui de la pauvreté.


2 - Plus on lit cette bio de Orwell, plus J.P Sartre fait triste figure. Un Sartre adepte d'un "On ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs" tout en prenant soin, toutefois, de se tenir loin, très loin des cuisines et de ceux qui tiennent le fouet à battre les blancs et les jaunes. En fait, c'est toute l'intelligentsia française (et continentale) des années 30 et 40 qui font pâles figures en comparaison. Même un Camus ne parviendra pas à se hisser à la hauteur d'un Orwell ; l'anti-communiste clairvoyant de Camus n'y suffisant manifestement pas comme Orwell le comprendra très tôt pour sa part.


3 - Contrairement à un Aron et un Revel qui ont fait leur beurre sur un anti-communisme à la fois presbyte et myope, bien incapables qu'ils ont été de penser le danger totalitaire d’un monde post-guerre-froide (post-communiste), sur nos sociétés dites "démocratiques" d'un capitalisme sans plus de retenu qui renouera avec ses moeurs humainement dévastatrices du 19è siècle.
jdoublev

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Re: 1984 de Georges Orwell

Message par jdoublev »

Elle est sortie depuis longtemps!
Eurylia

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Re: 1984 de Georges Orwell

Message par Eurylia »

Je pense que ça faisait référence à la nouvelle traduction comme l'ensemble du sujet au départ ;)
Yshisa

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Re: 1984 de Georges Orwell

Message par Yshisa »

Bonjour,
Si vous aimez George Orwell, vous devriez apprécier Zamiatine, un auteur russe, et plus précisément son œuvre : Nous autres.
Orwell s'est probablement inspiré de Zamiatine pour écrire 1984.
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