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Qu'est-ce qu'on peut bien attendre d'une école de sorcellerie pourrie jusqu'à la moelle, je me le demande! Quelque chose de merveilleux, peut-être? Mais pourquoi cela serait-il merveilleux? C'est ennuyeux et désolant. Je n'arrive toujours pas à croire qu'il puisse y avoir autant d'imbéciles renfermés dans un même endroit sans que ça explose à un moment ou à un autre... Les choses censées, ce n'est pas ici qu'on les trouvera! J'écoute attentivement la réponse du Lestrange et je m'oblige à un effort surhumain pour ne pas éclater de rire. Un endroit mythifié? Et comment le bon endroit pourrait être une école empli de sorciers débiles? J'arque un sourcil incrédule et interrogateur lorsqu'il ajoute qu'il voulait que ça marche. Je ne suis pas surpris que tout se soit déroulé de travers... comment pourrait-il en être autrement avec des pourritures? Tout en penchant la tête vers l'arrière pour regarder le plafond sans intérêt, je marmonne:
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Le bon endroit n'existe pas.
Je l'ai rencontré une fois et ça n'a pas duré. À cause d'eux. À cause de sa race à lui. Ils détruisent tout sur leur passage en croyant qu'ils sont meilleurs que les moldus. La magie est un vice. La magie... corrompt. Même moi. Surtout moi. Une grimace étire ma bouche et j'ai envie de cracher, mais je préfère ne pas attirer l'attention du professeur Eunlaith. Ça ne mènerait à rien de bon. Ce n'est pas comme s'il était particulièrement sympathique. Ni utile. Aucun des professeurs ici ont ce qu'il faut pour mériter mon respect. Bien sûr, comme avec les élèves, il y en a que je déteste plus que d'autres.
Ce cher professeur Eunlaith entre autre...
Je crois, et je dis bien « je crois », que le fait que je dise qu'il ne peut pas être plus enchanté que je le suis de le rencontrer le laisse perplexe. Il le serait sans doute moins si je lui disais que la seule chose qui m'intéresse chez lui, c'est de le détruire et de faire en sorte qu'il ne soit qu'une souche pourrie et asséchée qui ne vaut plus rien du tout. Je vis pour la déchéance des autres. Des sorciers. Détruire la magie. Si on me proposait une solution infaillible pour le faire, je n'hésiterais pas une seule seconde. C'est à se demander pourquoi je reviens toujours ici. Sans doute parce que
j'aime détruire les autres. Autant j'apprécie les victoires faciles autant je préfère amplement lorsqu'il y a du piquant. Comme en ce moment. Il remet en doute mes mots? Il fait bien, mais je vois très clairement que ça l'amuse plus que ça ne l'inquiète. Comment je peux être sûr qu'il n'a pas la cervelle aussi vide que les autres ici? C'est simple, ça doit être encore pire dans sa p'tite tête. S'il en a une. Pour se faire prendre la main dans le sac par les idiots du Ministère... c'est qu'il ne doit pas être particulièrement réfléchie. Je ne peux pas lui dire ça, par contre, ça serait complètement contre-productif. Je réponds toutefois:
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J'ai un bon flair pour ce genre de choses, crois-moi. Et d'ailleurs comme tu ne me repousses pas, c'est un bon indicateur.
Un bon indicateur de crédulité et d’imbécillité, mais ça je ne l'ajouterai pas. C'est quand même surprenant que mon prénom n'ait pas allumé une petite chandelle dans sa tête. Personne ne lui a parlé de moi? C'est dommage pour lui, mais parfait pour moi. Sans doute que personne n'a pu le prévenir puisque tout le monde l'évite. C'est une théorie comme une autre. D'un autre côté, personne ne le mettra en garde contre moi sauf s'ils nous voient ensemble. Ou sauf si Lestrange demande expressément le nom des personnes peu fréquentables de l'école. À mes yeux ils le sont tous. Certains sont pires que d'autres... mais il n'y en a pas un que je pourrais mettre dans la case de « non-proie potentielle ». Éventuellement, il faudrait vraiment que je tâte le terrain avec les jeunes cousines de Joshua... Laquelle des deux sera la plus faible? Sans oublier Ethan... Pour ces trois gamins, c'est le moyen le plus facile d'atteindre des proies plus importantes. Joshua et Eleanor.
Viser les faiblesses, c'est ça, le plan.
Le meilleur d'entre tous. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je tâte le terrain en mentionnant les Aurors, les interrogatoires... La situation actuelle. Il n'a pas l'air immensément ébranlé par tout ça, mais il vient juste d'arriver alors comment en serait-il autrement. Je ne sais toutefois pas ce que je dis pour qu'il sourit autant. La question de la curiosité? J'ai des doutes. J'ai presque envie de pouffer de rire à la réponse qu'il m'offre quand je lui affirme que je juge les gens selon mes propres critères sans me préoccuper de l'avis des autres. Il me remercie! Me remercier, moi! Je hoche de la tête avec un grand sourire, sourire avec lequel je tente de réprimer mon envie d'éclater de rire. Peut-on faire plus crédule que lui? Je croyais qu'il serait un défi! Mais le voilà qu'il me mange presque dans la main et gobe tous les trucs débiles que je lui dis! Je glisse en me calant dans ma chaise:
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Je préfère me désigner comme un solitaire plutôt qu'un paria. Sinon, ça voudrait dire que j'ai quelque chose à faire de leur opinion sur moi. Mais c'est loin d'être le cas. Quand on accepte le fait qu'on n'a aucun contrôle sur les pensées des gens sur notre compte, ça va bien mieux.
Ça fait longtemps que j'ai arrêté de m'en faire. Ça fait longtemps que j'entretiens avec soin cette facette de ma personnalité pour être certain que personne ne viendra jamais s'incruster dans le minuscule cercle de ceux que j'apprécie. Cercle qui n'existe plus. Ils sont tous morts... Y repenser me donne envie de grogner et de chercher encore plus profondément les failles de mes adversaires. De mes proies. Ils sont tous si crédules de croire que je suis le moindre des deux maux qui hantent l'école en ce moment. Les blessures physiques sont rien en comparaison à la déchirure de l'âme. Et un nez cassé est moins satisfaisant que l'air hagard d'une personne détruite jusqu'au plus profond d'elle-même.
Je m'attaque donc à l'autre petit truc que j'ai surpris à son propos et aux informations que j'ai glané sur ce sujet bien précis. Garder les oreilles ouvertes en tout temps te permet de surprendre bien des nouvelles croustillantes, parfois! Comme sa connexion avec une certaine Cheyenne. Une Cheyenne qui est à l'infirmerie. Je l'amène rapidement sur ce sujet et quand il me dit qu'elle ne voudrait certainement pas le voir, j'affirme le contraire. Il veut savoir comment je la connais? C'est simple, c'est la première idiote à avoir perdu connaissance pendant une Répartition.
Tout le monde l'a connait, maintenant. J'ai un léger sourire lorsqu'il me dit qu'il ira la voir. Ne ris pas, Shawn. Ne ris surtout pas. J'ajoute avec un air compatissant et une voix où on sent un peu d'espoir:
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Voilà! Fais ça. Et qui sait, peut-être que sentir ta présence, connue, va l'aider à se réveiller?
Ou elle voudra encore plus s'enfoncer dans le coma. Ça serait ma réaction, personnellement.
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Joshua Flint
Je m'extirpe difficilement de mes songes désagréables lorsque Hetty reprends la parole. Ce n'est pas le moment de penser au fait qu'un jour, Amy et Mae pourraient cesser d'être confondue. Si du jour au lendemain, il n'en reste plus qu'une. Je ne veux pas y penser. Je ne veux pas y penser, car je sais que je risque de perdre la tête si ça arrive. De perdre la tête comme je ne l'ai jamais fait auparavant. J'ai gardé le silence longtemps. Je le garde encore. Sur toutes ces choses innommables qui se produisent à la maison, quand je rentre pour les vacances. Il y a une parcelle de moi qui est détruite à jamais, une parcelle de moi qui veut se déchaîner. Qui veut détruire. Qui veut s'auto-consumer jusqu'à tomber pour ne plus se relever. Il y a moi et il y a le monstre caché profondément sous la surface. Mais il ne faut pas que j'y pense. Se concentrer sur ce que dit Hetty, c'est mieux. Alors je l'écoute. Elle s'excuse rapidement pour avoir encore confondue mes cousines, mais précise que son offre tient toujours. Je souris légèrement en lui assurant:
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Si ça ne te dérange pas, je veux accepter ta proposition. Et ce n'est pas un problème pour mes cousines. Je crois qu'il n'y a que moi qui les distingue facilement... même leurs parents ne...
Je m'interromps rapidement. Je n'ai pas envie de parler d'eux. Déjà, parce que le fait qu'ils ne sachent pas les reconnaître est un signe flagrant qu'ils s'en moquent. Après tout ce temps avec elles, ils devraient être capable, tout comme moi, de les différencier. Car elles ont des signes distinctifs que je trouve très flagrant puisque je les connais aussi bien. Les yeux d'Amy sont plus lumineux et elle a beaucoup moins de taches de rousseur que Mae. Et généralement, Amy se brosse plus souvent les cheveux. Mae a tendance à les laisser s'emmêler. La seule manière de l'obliger à se brosser les cheveux, c'est si c'est moi qui m'en charge.
Quand Amy arrive, c'est comme si on me retirait la moitié du poids qui reposait sur mes épaules. Je me sens beaucoup plus léger et l'avoir sous mes yeux repoussent plus facilement mes arrières pensées désagréables. Si au moins je pouvais trouver une sérénité semblable quand je fais mes devoirs ou pendant mes cours, au moins je pourrais peut-être arriver à me concentrer! C'est d'ailleurs ce que j'affirme à Hetty. Comme quoi mon problème n'est pas la surcharge de matières, mais mon absence de concentration. Mes oreilles sont immédiatement encore plus à l'écoute quand mon amie de Serdaigle affirme qu'elle a une méthode pour se vider la tête. J'écoute attentivement ce qu'elle me dit sur cette méthode quand je lui demande. Respirer. Les yeux fermés. Se concentrer sur sa respiration et seulement sur elle. Est-ce que ça va vraiment marcher? Je ne le sais pas, mais j'essaierai. Un petit sourire étire mes lèvres et j'affirme:
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Je vais essayer ça et je t'en donne des nouvelles.
Je ne peux pas nier que je suis un peu sceptique. Mais comment ne pas l'être avec les pensées qui tourbillonnent toujours dans ma tête? Je sais pertinemment pourquoi je n'arrive pas à me concentrer. Et peut-être que si j'apprenais à prendre les choses plus simplement sans me mettre tout sur le dos m'y aiderait... mais je ne peux pas. Je me suis fait une promesse il y a longtemps et je m'y tiendrai. Protéger mes cousines.
Devant l'enthousiasme de ma cousine et d'Hetty pour le cours de Sortilèges, je ne peux pas m'empêcher de leur dire qu'elles sont vraiment des Serdaigles. J'apprécie le cours de Sortilèges, mais pas au point de dire que je le préfère à tous les autres. J'adresse un sourire à mon amie quand elle dit qu'elles sont fières de l'être, discrètement j'attrape la main de ma cousine sous la table pour lui faire une pression rassurante. Je sais que ma cousine aime sa Maison, mais je sais aussi que ce n'est pas le cas de ses parents. J'ai lu la lettre qu'ils lui ont envoyés. Tout comme celle à Mae. Sans le savoir, Hetty réussit à changer le cours de nos pensées en lui demandant qu'est-ce qu'ils voient en ce moment. Le sortilège de Lévitation. Je m'en souviens encore de cette première leçon. Avec une plume, comme le demande maintenant mon amie. Amy acquiesce avec un grand sourire et c'est à ce moment que Mae débarque pour annoncer qu'elle, elle préfère le sort qu'elles apprennent en Métamorphose.
Bien entendu, elle ne se contente pas de ce commentaire. Mae ne se contente jamais de ça. Elle aime taquiner et embarrasser les autres. Surtout moi. Hetty la salue tout de même. À ce que j'entends, car je me suis caché le visage. J'entends le doute dans la voix de ma cousine quand elle demande sur un ton soupçonneux:
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Seulement des amis?
Je relève la tête juste à temps pour voir Amy lever les yeux au ciel et Mae sourire avec malice. Je pousse un soupir en grommelant:
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Mae...
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Mais quoi! J'ai le droit de me questionner! Tu ne vois pas autant Roxanne et Victoire. Et en plus...
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Mae! je proteste à nouveau en la foudroyant du regard.
Elle m'offre son regard le plus innocent avant de demander en changeant de sujet:
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Qu'est-ce que vous faisiez avant que j'arrive?
Je pousse un léger soupir de soulagement. Elle a lâché prise. Du moins, pour cette fois. J'espère qu'elle va arrêter avec ça, sinon j'ai bien l'impression que je n'arriverai plus à être en présence d'Hetty sans rougir comme un débile. Je sens parfaitement que mes joues sont encore échauffées...