☼ Percy Jackson ☼ I - Une arrivée plus que tardive

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glamour123

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ RP Rom

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× À peine arrivé au camp ×


Je sens encore les grains de sable sous mes pieds. Leur chaleur, leur douceur. Sous mes yeux s'étend l'immensité de l'océan Pacifique. Nil serait du genre à poétiser ce spectacle, à trouver de la beauté dans les nuances de bleu. J'ai beau chercher mes mots, je ne vois que des vagues se casser la gueule sur le rivage. Rien de bien littéraire faut se l'avouer. Je ne brille pas par mon vocabulaire soutenu. La vulgarité je la maitrise davantage. Elle demande moins de réflexion, c'est plus spontané. Tout comme moi quand je fonce dans le tas. Ça correspond au personnage. Je ne suis pas compliqué à comprendre. C'est Nil qui est plus du genre casse-tête. Pour le déchiffrer faut vraiment y mettre du sien, avoir une volonté de fer. Et encore je ne pense pas que ce soit suffisant, jamais il ne laissera quelqu'un découvrir ses secrets. Ça va faire deux heures et demi que j'ai le cul enfoncé dans le sable, je commence à me pétrifier sur place. Mais ni Nil ni moi ne sommes résolus à quitter la grande plage de Californie. Au rythme où on est, on va passer la nuit ici. Ce serait pas si mal, on s'endormirait avec les étoiles et on se réveillerait avec l'aube. Alors là, seulement à cet instant, on se remettrait debout et on avancerait. Après avoir parcouru tous les états américains en presque un an, on prendrait un nouveau cap. Lequel ? Je ne sais pas. Nos pas nous guideront bien quelque part, à défaut de nos têtes. Viens on rentre. Je jette un coup d’œil à Nil, il me regarde, il attend. Ses mots, lâchés sous le coup d'une impulsion, m'arrachent un sourire. Je n'ai pas besoin de lui poser la question, je sais qu'il parle de la colonie. J'y avais déjà pensé, moi aussi. J’acquiesce. Je le suivrai partout où il ira, peu importe la destination. D'accord, on rentre. J'ignore si on attendait tous les deux que l'autre fasse le premier geste mais aucun de nous n'a bougé d'un pouce. Peut-être qu'il nous fallait le temps de se faire à l'idée de retourner au camp des sang-mêlés. Là-bas on serait à nouveau les enfants d'Até, les terreurs à éviter. Je sais pas, j'y ai pas trop pensé. Comme on était pas décidés à s'en aller tout de suite, on a bien passé la nuit au bord de l'eau. En revanche on n'a pas attendu l'arrivée des touristes pour nouer nos lacets. C'est de cette manière qu'on s'est retrouvés à faire de l'auto-stop sur une route passante de L.A. On aurait bien pris l'avion, en vingt quatre heures on aurait claqué la bise à Chiron. Mais voler dans les airs ça coute cher et la thune on n'en a pas. Marcher ne m'aurait pas dérangé. Nil non plus. Après tout c'est ce qu'on a fait pendant des mois. Mais traverser tout le pays avec des ampoules aux pieds, même si on y est habitués, ça nous aurait demandé des semaines. On aurait débarqué au bungalow Hermès avec un putain de retard d'un mois. Au final on n'a pas eu le choix, pour arriver dans les temps il fallait squatter les sièges passagers d'automobilistes. J'ai forcé Nil à plaquer un sourire angélique sur son visage et on a trouvé une première voiture. Puis une seconde. Une troisième. Et ainsi de suite jusqu'à l'état de New York. On a fait de belles rencontres, je pense notamment à Amélie. Une jolie rousse, de grands yeux marron et deux fossettes sur les joues quand elle rit. Je ne savais plus où poser le regard, sur ses cheveux, sa peau, ses longs doigts fins serrant le volant ou sur la route. Tous les deux à l'avant, Nil derrière, on a beaucoup discuté. Surtout d'elle, il n'y avait pas de sujet plus passionnant. C'était ça jusqu'à ce que Nil se sente mal. Il avait l'estomac tout retourné par la route. Alors on a échangé de places. La conversation s'est rapidement éteinte malgré les quelques tentatives d'Amélie pour faire parler Nil. Elle n'a réussi qu'à lui arracher de brefs grognements. En nous déposant elle m'a demandé mon numéro. Mon cœur a raté un battement. J'aurais aimé le lui donner seulement je n'en avais pas. Aucun demi-dieu réfléchi n'en possède un. Et même si je ne suis pas le plus avisé, je suis pas con au point de me mettre en danger, moi, et Nil. Nil en premier. Alors je lui ai seulement dit au revoir, les émotions déjà en vrac. Les dernières heures de voiture ont été les plus pénibles. On était à bord d'une vieille voiture, ça c'est pas le problème, c'est qu'elle était conduite par un couple de vieux qui n'avançait pas. On roulait à trente kilomètres à l'heure sur l'axe principal. Les autres voitures avaient beau nous klaxonner, le papi n'a pas réagi. Nil l'a senti venir, je me suis énervé. La voiture roulait encore que j'ai pris nos sacs et que j'ai foutu le camp. Le reste du chemin on allait le faire à pied, tant pis si on n'arrivait que l'après-midi. Et nous voilà dans la forêt encerclant la colonie. Tout me semble familier, je reconnais les arbres, le chemin de terre, et en même temps j'ai le sentiment d'être un étranger. Non, décidément, je ne retourne pas à la maison. Avec Nil nous traversons la barrière de protection et je suis un instant surpris d'être accepté en son sein. J'ai tendance à oublier que je ne suis qu'à moitié humain. J'accorde pas vraiment d'importance à ma nature divine, c'est pas comme si elle changeait qui j'étais. Finalement nous atteignons le pavillon-réfectoire. Je dévisage la bâtisse, elle n'a pas changé. C'est presque ennuyant.
Nil, tu... Au moment où j'allais l'interroger, je tourne la tête vers lui et remarque qu'il a déjà disparu. L'ombre d'un sourire apparait sur mes lèvres, furtif. C'est donc seul que je me dirige vers notre bungalow de malheur pour y poser mes affaires.
Dernière modification par glamour123 le lun. 17 août, 2020 6:41 pm, modifié 1 fois.
glamour123

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ [Chasse aux Monstres - Plus qu'une place !]

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× Avec Milàn sur la plage ×


Je ne voulais pas rentrer à la colonie. Je ne voulais pas être à nouveau enfermé. Je ne voulais plus obéir aux règles de Chiron. Nous envoyer chercher ce mioche, c'était plus qu'une punition, c'était une forme de rejet. Sans le formuler explicitement il nous a demandé de dégager. De le laisser pénard pendant quelques jours. Mais j'ai pas été dupe, je l'ai clairement compris. Lui aussi il nous a dit d'aller nous faire foutre. Chiron, le « père de tous les héros », il vaut pas mieux que notre connard de géniteur. Tous ils nous rejettent, Rom et moi. Si Rom n'avait pas accepté qu'on s'en aille, il y a deux ans, j'aurais pété un câble. Je serais devenu fou, incontrôlable. Tout le monde se serait souvenu de ce jour où j'aurais piqué ma crise. Peut-être même que j'aurais fait pire que Rom. Le camp, je l'aurais vraiment mis à feu et à sang. Et je n'aurais pas hésité une seconde. Sauf que Rom il m'a dit oui. Durant neuf mois il m'a suivi partout, il s'est perdu avec moi en Europe. Qu'est-ce que c'était bon de se sentir libre. Oui on l'était enfin. Libres de veiller tard, libres de partir et de ne jamais revenir. C'est ce que j'ai souhaité en juillet dernier alors que la saison estivale allait commencer. Je pensais que neuf mois ça allait me suffire mais entre temps je suis devenu gourmand. C'était pas assez, j'avais besoin de plus. Là encore, une nouvelle fois, Rom il a accepté que je l'entraîne ailleurs. L'Europe j'en avais marre, et puis c'était dangereux, alors on est retournés aux États-Unis. Ils nous restait tant à découvrir, on ne connaissait que le camp des sang-mêlé. Tous les deux on a suivi la route d'or pour vivre notre rêve américain à nous. Il ne consistait pas à gagner plus d'argent, non, nous ce qu'on voulait c'était avancer encore et encore et jamais n'avoir à se retourner. La Floride, la Géorgie, l'Iowa, le Texas, l'Oregon et enfin la Californie. De la côte est on a balayé tous les états pour atteindre l'opposé ouest. C'était dément. Euphorique. On était proches de l'hystérie. Élancés à pleine vitesse sur la route 66, Rom et moi on était invincibles. Personne n'aurait pu nous arrêter, pas même un monstre. Quand Rom a essayé de gouter à l'une des pizzas les plus épicées du monde, j'ai pas pu m'empêcher de rire. Et Rom sait combien il est dur de m'arracher un sourire. Mais il était si drôle à être si rouge, tout le restaurant a éclaté de rire. Voyager ça me permettait de ne pas trop penser. Je ne me suis jamais senti aussi bien qu'en me perdant sur les routes. Alors, quand j'ai lâché à Rom que je voulais rentrer à la colonie, ce n'était pas sous le coup d'une impulsion. Pas entièrement en tout cas. Je trainais cette idée depuis plusieurs kilomètres déjà. Vivre sur les routes, il n'y a rien de plus excitant. On sous-estime aussi son caractère éreintant. Jamais on ne peut s'arrêter, tout le temps il faut bouger, changer de ville, se faire oublier. Pendant deux ans on a profité à fond et le risque à continuer sans s'arrêter c'est qu'on y perde goût. Il nous faut une pause. Pour nous poser, pour reprendre des forces. Et le seul endroit qui nous permet de le faire en sécurité c'est la colonie. Cette fois ce sera différent. Je n'aurai pas le sentiment de suffoquer. On ne sera que de passage. Au bout de deux mois on s'en ira, il ne peut en être autrement. Pour aller où ? Je ne sais pas encore. Peut-être en Amérique du Sud, ça pourrait nous plaire. Pour l'heure on retourne sur nos pas, direction New York. Je déteste l'avion, je déteste le bateau, je déteste la voiture. Je ne supporte que la conduite de Rom quand je suis à l'avant. Sinon je suis pris de nausées, à être ainsi balloté, emporté. Je ne voyage bien qu'à pied, ma lenteur est moqueuse. Seulement on a été forcés de faire de l'auto-stop pour ne pas arriver trop en retard. Depuis quand on est devenus sages ? C'est Chiron qui va être content. Deux sous qu'il s'étrangle en voyant nos têtes. Rom a tenu le pari. Tout au long de notre traversée, je me suis perdu dans la contemplation des paysages qui défilaient. Regarder la route c'était la seule chose que je pouvais faire pour me retenir de vomir. Alors quand Rom s'est énervé avec la deux-chevaux des petits vieux, j'étais le plus soulagé des deux de retrouver la terre ferme. On a fini le reste du voyage en marchant, j'ai enfin pu respirer. Les derniers mètres j'aurais pu les faire les yeux fermés, je connaissais le chemin par cœur. La barrière, Thalia, le pavillon-réfectoire. J'ai planté Rom sur place, je voulais pas faire un pas dans le bungalow onze. Pas encore. Là tout de suite j'avais besoin de calme et clairement je n'allais pas le trouver là-bas. Cinq minutes plus tard j'étais là où je voulais, sur la plage. Étrangement je n'ai pas croisé grand monde, ils sont sans doute tous occupés par une des multiples activités organisées pour le premier jour de la saison. Tant mieux pour moi. Je pose mon sac à dos doucement, son contenu s'entrechoque mais ne se brise pas. Je retire baskets chaussettes dans un même mouvement, me voilà pieds nus dans la sable, comme je l'étais il y a une semaine en Californie. Presque rien n'a changé. Je remonte un peu les pans de mon pantalon puis je m'enfonce dans l'eau. Une vague plus grande que les autres m'éclabousse jusqu'aux genoux, mon pantalon est mouillé. Je n'y pense même pas. Mon regard erre sur la ligne d'horizon, mécaniquement je fouille dans ma poche arrière. J'en ressors un paquet de clopes. Dans la boîte il y a un briquet, ce qui est surprenant car c'est toujours Rom qui en a un de nous deux. Il l'a certainement glissé ici pour moi. J'attrape une cigarette, crame son extrémité et la porte à mes lèvres. La première taffe fait son effet, je ne pense plus à rien.
Dernière modification par glamour123 le sam. 05 sept., 2020 2:34 pm, modifié 1 fois.
Eparm12

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ [Chasse aux Monstres - Plus qu'une place !]

Message par Eparm12 »

Ω Milàn Košar Ω
16 ans Ω Demi-dieu fils d’Abysses Ω Croate Ω Prince des Abysses Ω Espadon abattu
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Ω Avec Nil Vantorre, sur la plage Ω


En avançant tranquillement vers Plav, je tourne la tête en direction de la mer puis la terre, en maintenant mon frère dans mon champ de vision, et note qu’il y a plus de gens sur la plage que d’habitude. Depuis que je suis à la Colonie, je vois bien qu’il n’y a rarement personne à cet endroit, mais toujours qu’une ou deux têtes qui s’y montrent, alors qu’il y en a plus aujourd’hui, espacées. Je ne m’attarde pas dessus, les apercevant simplement et les repérant, les gardant cependant dans ma vision périphérique au cas où, et regarde de nouveau Plav qui se prélasse sur le bord. Je n’ai reconnu personne et ne peux reconnaître personne à l’inverse de mon frère qui, s’il ne dormait pas, aurait sûrement pu identifier quelqu’un parmi ces gens, contrairement à moi qui en suis incapable, ce qui ne me dérange pas le moins du monde, parce que je ne veux pas les reconnaître, les identifier ni me souvenir d’eux. Je n’en ai pas besoin et n’en ai aucune envie, ne voulant que me concentrer sur Papa, Plav et les Abysses. Si j’oublie les autres, c’est pour une bonne raison, car les hommes ont oublié Papa, et je n’ai pas envie de me souvenir de ceux qui l’ont oublié, il n’y a aucune place pour eux dans ma mémoire. Il y en a uniquement pour ma famille, que je n’ai jamais oubliée et n’oublierai jamais. En réalité, j’ai peur qu’en me souvenant d’une personne extérieure à elle, je l’oublie, ce que je ne pourrai pas supporter, alors je sacrifie sans hésiter une fraction de seconde les autres pour elle.
Je choisirai toujours les Abysses en premier, par loyauté, devoir et amour, et Plav le sait parfaitement, mais ça ne l’empêche pas d’essayer de me pousser vers les autres quand quelqu’un vient à la plage, mais je résiste ou ne reste pas, préférant retourner dans la mer et les Abysses tandis que mon frère s’amuse facilement avec la personne présente. Ce n’était pas comme ça que Plav se comportait au début : ses pupilles étaient rétrécies, sa nageoire dorsale déployée et le bout de son nez se pointait sur les gens, prêt à les empaler au moindre geste suspect. Plav n’était absolument pas en confiance, moi non plus, et nous fuyions la Colonie et sa plage, jusqu’à ce que nous nous rendions compte que nous sommes en sécurité ici, et Plav s’est donc méfié de moins en moins jusqu’à ne plus se méfier en apparence, et il s’approche aisément de ceux qui vont sur la plage, voire dans l’eau. Ce n’est toujours pas mon cas, je ne peux pas l’imiter, mais je ne fuis plus, ce qui est un progrès de mon point de vue, et Plav tente à chaque fois de me faire rencontrer de nouvelles personnes, mais j’y suis réticent et n’y porte pas plus d’intérêt étant donné que je les oublie dès qu’elles repartent. Il est inutile que je fasse un quelconque effort avec elles alors qu’elles ne restent pas dans mon esprit et je n’ignore pas que selon Plav, j’ai déjà parlé avec plusieurs d’entre elles et qu’il y en a même que je revois, mais je ne m’en souviens pas et ce n’est de toute manière pas leurs prénoms qui me permettront de me remémorer quoi que ce soit les concernant.
Je crois mon frère sur parole, Plav ne m’a jamais menti et ne m’a jamais rien caché et la réciproque est vraie, mais je me demande parfois comment je peux faire pour discuter avec quelqu’un tandis que je n’en ressens pas l’envie, mais je ne me torture pas avec ça puisque j’oublie, revenant encore et toujours à l’oubli. Certains pourraient penser que c’est pareil à une malédiction, que c’est triste, malheureux, que ça doit m’affecter, mais il n’en est rien, ça ne me fait aucun mal, donc ce n’est pas une malédiction, ni triste, ni malheureux, ni quoi que ce soit de cet ordre. On dirait que je me complais dans mon oubli, mais ce n’est pas la vérité : je sais que j’oublie, je n’y peux rien, alors je l’accepte et vis avec. Du moment où Plav, Papa et les Abysses ne tombent pas eux aussi dans l’oubli, ça me convient et je n’y fais pas plus attention. En revanche, je fais attention à mon environnement et sens que quelqu’un est entré dans la mer, qu’il y a un nouvel être dans l’eau, qui se révèle être un gars. La mer lui arrive aux mollets, son pantalon est trempé jusqu’aux genoux et il fume, le regard dans le vague, l’air ailleurs. Je le regarde, mes yeux scrutant sa cigarette, légèrement méfiant : j’espère qu’il ne fait pas partie de ceux qui jettent leurs mégots ou plus largement leurs déchets dans la mer, qu’ils prennent pour une grande poubelle, un immense dépotoir ou une vaste décharge. Je ne compte plus le nombre de fois où Plav et moi avons ramené des détritus sur la plage afin de les jeter dans des véritables poubelles, et je hais cette suffisance des hommes, qui jugent la mer et la considèrent comme leur déchetterie alors qu’elle pourrait les balayer si l’envie lui prenait.
Si la terre et les hommes existent encore, c’est parce que la mer reste calme, elle ne décide pas de les engloutir, pouvoir qu’elle a sur eux et dont elle pourrait se servir à tout instant, car elle n’a de compte à rendre à personne et encore moins aux hommes. La mer est respectueuse, elle respecte lorsqu’on la respecte et elle se défend lorsqu’on l’attaque, et la vider de ses trésors, l’empoisonner et la faire agoniser sont autant d’attaques qu’elle encaisse, avant de les rendre au coupable, qui n’est autre que l’humanité. La mer est supérieure à la terre, mais elle n’abuse pas de cette supériorité, au contraire : elle s’humilie, se met au niveau de la terre et cohabite avec elle dans l’intérêt de tous les êtres vivants, parce que la mer est sage, elle est une entité voulant la paix entre tous ces êtres. Néanmoins, quand on s’empare de cette entité, elle peut être autant pacifique que belliqueuse suivant les mains entre lesquelles elle se retrouve, la preuve en est le crime commis par Triton, mais elle n’est ni mauvaise ni bonne. La mer est un des berceaux de la vie et il faut en prendre soin et la traiter avec le plus grand égard, comme la terre, comme la nature. Je l’aime, je l’aime tellement, j’aimerais y vivre, mais une chose me retient sur la terre et je suis incapable de déterminer laquelle. C’est pourquoi je ne la quitte pas définitivement, mais c’est ce que je veux, j’en ai envie, c’est mon projet, projet que Plav n’approuve pas. Cependant, il peut ne pas l’approuver, il en a entièrement le droit, mais rien ne m’en détournera et il ne me fera pas changer d’avis.
La mer passe avant tout, les Abysses passent avant tout et c’est là où je me sens bien, chez moi et libre. Je n’ai pas cette sensation, ce sentiment lorsque je suis sur la terre, mais Plav ne le comprend pas et croit que c’est à cause de ma souffrance que je pense ainsi. Je ne suis pas d’accord avec lui, une des rares fois où nous sommes en désaccord, je suis convaincu que la mer est là où je peux vivre après avoir tout perdu sur terre. Je ne vis plus sur la terre, attendant constamment Papa, mais je revis dans la mer et j’ai envie de vivre pour Maman, c’est ce qu’elle voudrait. Maman… Papi et Mamie… Mes yeux se voilent d’eau et je soupire imperceptiblement, mais je n’ai pas le temps de songer à quoi que ce soit d’autre, qu’une vague plus haute que les autres se dirige droit sur Plav et moi et le gars dans l’eau. Elle est beaucoup plus haute que toutes les vagues que j’ai pu voir ici et je tourne la tête vers le gars, m’attendant à le voir reculer, mais il ne bouge pas et continue de fumer comme si de rien n’était. Pourquoi est-ce qu’il ne s’en va pas ? S’il reste, il se prendra la vague de plein fouet et pourrait être avalé par la mer. C’est inconscient de sa part et, dans un réflexe, je fixe la vague du regard et la fais s’abaisser sans ciller, la vague s’aplatissant et rejoignant l’eau, et l’écume effleure les jambes du gars. Pendant un instant, j’entends son chuchotement : « Où est passé ton élan vengeur ? ». Ne le blesse pas, je lui réponds en pensées, ne blesse personne, il ne t’a pas attaquée.
Elle se tait et l’eau s’apaise et s’assagit, allant et venant délicatement, et je regarde le gars. Je ne le comprends pas : n’importe qui voyant une grosse vague se tient prêt, prêt à reculer ou à plonger dedans pour ne pas qu’elle se brise sur soi, mais il n’a pas réagi. Il est intriguant, à fumer les pieds dans l’eau avec nonchalance, les yeux rivés sur le ciel, la mer ou l’horizon, l’air absent. Soit il est bel et bien inconscient ou absent, soit il a estimé qu’il n’avait pas à bouger pour une raison ou une autre. Dans tous les cas, il appréhende les choses autrement et je fronce les sourcils. Il peut les appréhender comme il le désire, mais pas en se mettant en danger et j’hésite, mais je finis par lui adresser la parole d’une voix posée :
-Tu devrais faire attention, on ne sait jamais.
Mon ton n’est aucunement menaçant, il fait état des choses, je les constate et le préviens sobrement qu’il faut qu’il fasse attention à l’avenir, car la mer est imprévisible. En effet, on ne sait jamais ce qu’elle fera, on ne peut pas non plus le deviner et il vaut mieux être vigilant, afin de ne pas se faire malencontreusement surprendre par elle, ou les conséquences pourraient être dramatiques. Il ne faut jamais sous-estimer la mer et encore moins les Abysses, et tous ceux qui s’y sont risqués l’ont payé un jour ou l’autre, en témoignent les épaves de bateaux ou les os humains au fond de l’eau. Ce gars n’a rien fait, il n’est pas coupable, la mer ne doit pas lui faire de mal, mais elle est agitée ces derniers temps et ça m’inquiète, inquiétude qui est passée au second plan quand l’angoisse de la perte de Katófli me prenait. Sans me détourner du gars, j’use de ma connexion télépathique avec Plav :
« Ne reste pas sur la plage, il y a du monde, ou sois sur tes gardes. »
Dans mon dos, j’entends le bruit d’un plongeon et Plav me rejoint en me répliquant :
Oui, ne t’inquiète pas.
Il s’arrête à côté de moi, près de mes jambes, son nez sortant de l’eau et ses yeux se posant sur le gars tandis que je caresse instinctivement sa tête sans quitter le gars du regard.
Nialii

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ [Chasse aux Monstres - Plus qu'une place !]

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Bon alors je m’appelle Alex Gray, je suis née le 20 mai à Londres, d’une mère anglaise et d’un père m’étant resté inconnu jusqu’à peu (nous y reviendrons). Maintenant je le sais, et c’est Hypnos, dieu du sommeil et des rêves, bla bla bla. Personnellement, je me fichais qu’il soit dieu du sommeil quand j’ai appris que c’était mon père, car tout ce qui comptait pour moi, c’est que j’avais enfin compris d’où venait ma narcolepsie.
C’est ma deuxième année à la Colonie et je suis résidente permanente.
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Je suis narcoleptique depuis petite. C’est une maladie avec laquelle j’ai dû grandir, et cela ne fut pas toujours simple. La plupart des gens ne comprennent pas, vous savez, ils ne voient pas le fait de dormir comme étant quelque chose d’handicapant. C’est pourquoi personne ne pensait que j’étais narcoleptique, mais que j’étais plutôt la plus grande fainéante qui puisse exister. Ce n’est qu’après de multiples passages chez des psys qu’on a enfin pu mettre un nom sur ce qui m’arrivait. C’est marrant quand même comme un simple nom peut te faire sentir mieux, te montrer que tu n’es pas fou. Donc voilà, il suffit d’un nom pour que le monde arrête de me prendre pour une folle ; ma mère ne faisant apparemment pas partie du monde car elle continuait à me traiter comme avant.

Entre elle et moi ça a toujours été la guerre mais cette relation se détériorait de plus en plus. Depuis que je suis petite elle s’occupe à peine de moi, elle n’a pas ce côté tendre que la plupart des parents ont à l’égard de leurs enfants. Elle me laissait parfois seule durant plusieurs jours, ou alors elle m’envoyait chez l’un de mes amis et oubliait de venir me chercher.
On dirait comme ça que j’ai eu une enfance horrible et vraiment difficile mais ce n’était pas le cas. Parce que quand on est un enfant on ne comprend pas totalement ce qui nous arrive, on est détaché de la réalité, en un sens. J’avais pas mal d’amis, je travaillais bien à l’école (malgré une dyslexie qui ne m’empêchait pas de réussir), etc. Sur le papier j’avais une enfance normale, mais c’était sans compter tous les problèmes. Ma mère s’en voulait énormément de me cacher la vérité sur mon père, mais aussi de l’avoir laissé nous abandonner. Mais cela elle me le dit plus tard, trop tard peut-être. Petite, je ne me souciais pas de tout cela. J’essayais surtout d’être la meilleure personne possible et d’aider mes amis (oui, je sais, c’est fort niais). Donc quand ma mère répondait « Il a beaucoup de travail » à la question « Il est où papa ? », cela m’allait parfaitement. Je me disais que son travail devait être épuisant mais vraiment intéressant ! Mais je ne posais jamais plus de questions car à l’époque ce n’était pas ma priorité, mais aussi car je sentais que l’atmosphère devenait étrange dès que j’en parlais. J’en restais donc là, et allais vaquer à mes occupations.

Ma mère me disait folle, mais c’était en réalité à elle qu’il manquait une case. Anne Gray, la quarantaine, alcoolique de renom et grande névrosée avec une enfant à charge. Voilà ce à quoi ma mère se réduisait. Elle avait un boulot lambda, une maison lambda mais une famille dont personne ne veut. Pourtant elle n’était pas méchante, juste folle. Elle passait son temps devant la télé, à regarder les émissions les plus stupides ou des documentaires sur les sérial-killers ; fun. Ma mère était du genre belle, enfin elle l’était avant tout l’alcool ; cheveux blonds, de grands yeux verts et une peau très pâle, cultivée et intelligente. C’est à se demander ce qu’il s’est passé. Je dirais… les addictions, et, mon père. Je n’ai jamais vraiment su ce qu’il s’était passé entre eux mais du peu de photos que j’ai pu voir de ma mère avant qu’elle ne le rencontre, c’était très clair que cela l’avait brisée. Elle m’avait d’ailleurs toujours éduquée (c’est un grand mot) de telle sorte que je fasse attention à tout, que j’aie presque peur de tout ce qui puisse exister.

J’ai toujours évité la confrontation. C’est l’une des choses que je supporte le moins ; je préférais toujours être loin de toute forme de discorde. Les gens me trouvaient lâche mais moi je voyais cela comme une manière de me protéger. Les seuls qui comprenaient ce que je ressentais étaient mes amis et ils étaient toujours là pour me protéger physiquement quand quelqu’un cherchait à me faire du mal. Je leur en étais tellement reconnaissante ! je leur promettais que je les défendrai un jour moi aussi. Mais je ne trouvais jamais la force de riposter physiquement. Je me dérobais au danger le plus possible. Et cela fonctionna pendant un temps, du moins jusqu’à ce que je fus mise en danger par ma propre famille.


Un chaud et beau jour d’été, alors que je venais de rentrer chez moi, je trouvai ma mère assise dans le salon à m’attendre. Elle se tourna vers moi et me regarda longuement. Elle avait un regard sombre et une expression de mort. Sur la table était posée une petite boîte de cuir noir fermée. Elle m’indiqua la place à côté d’elle d’un geste de la main et je m’y assis. Elle ne disait toujours rien. Ne pouvant soutenir son regard, je me mis à regarder cette pièce dans laquelle je me trouvais. Je ne la reconnaissais pas. Les rideaux étaient tirés, tous les tableaux avaient été enlevés des murs et les meubles étaient tous recouverts de draps blancs.
- Maman, qu’est-ce qu’il y a ?

Elle continuait de me regarder et, malgré la pénombre j’avais l’impression qu’elle me voyait plus clairement qu’avant et qu’elle pouvait lire en moi.
- Maman, j’ai peur

- Il ne faut pas. Tout ce que je fais c’est pour toi.

Elle ouvrit la petite boîte. Dedans se trouvaient deux aiguilles. Je tressaillis.
- Calme toi, me dit-elle, ce n’est rien. C’est juste deux petites piqures pour que tout aille mieux.

Son visage se déchira en deux dans un sourire. Elle continua :
- Je te promets qu’après ça, plus personne ne viendra t’embêter. Allons, donne-moi ton bras.

Je ne sais ce qui me poussa à lui obéir, si c’était la peur, l’espoir ou juste une obéissance aveugle face à l’autorité, mais je lui tendis mon bras. Je regardai ailleurs et elle fit la première piqure. Je ne sentis presque rien, sinon une vague sensation de relâchement dans mon corps. Arriva la deuxième, qui ne me procura pas plus de douleur que la précédente. Cependant, la sensation de relâchement se faisait de plus en plus forte, et, d’un coup, je ne vis plus rien.
Je pensais avoir perdu la vue et pris peur. Soudain, je me rendis compte que je n’étais plus aux côtés de ma mère, comme si j’avais voyagé en quelques secondes. Je me levai. Je me trouvais dans une un espace infini totalement noir. C’était le noir le plus pur, une nuance que je n’avais jamais vue auparavant. Il n’y avait aucun bruit, rien. Je me sentais si seule. J’avais beau crier, j’entendais à peine ma propre voix et je savais pertinemment que personne ne viendrait. Donc, à un moment, j’ai arrêté de crier et j’ai juste regardé fixement dans le vide, indéfiniment. Je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait mais je n’avais nullement la force d’essayer.
Cette situation me parut durer une éternité. Je n’avais pas la notion du temps et ne savais pas même si j’étais morte ou vivante. Puis, à un moment, après avoir regardé dans le vide pendant une durée humainement inconcevable, je sentis mon corps se réchauffer. Comme si la vie avait repris son cours dans mon organisme. Je percevais quelque chose au loin, un son qui, petit à petit, devint une voix. Elle était chaude et apaisante. Je ne percevais aucun mot et ressentais seulement une chaleur émanant de cette voix et de mon propre corps. Puis je vis de la couleur, plein. C’était comme si un milliers d’arcs-en-ciel étaient apparus, remplaçant ainsi le noir auquel j’avais été habituée. Les arcs-en-ciel tournaient sur eux-mêmes, et je fus emplie d’une si grande joie que je me mis à pleurer. Enfin j’ouvris les yeux, et vis un jeune garçon à côté de moi. Il devait avoir environ mon âge ; un visage d’ange couronné par de beaux cheveux noirs et ondulés. Sa voix me faisait penser à du miel, et ses yeux étaient gris comme la roche. Il ressemblait à un ange ; je le regardai, l’air ahuri quand il me dit :
- Comment te sens-tu ?

J’essayai de répondre mais ma voix ne sortit pas.
- Je sais ce qu’il t’est arrivé, continua-t-il.

- Qui es-tu ? réussis-je à marmonner

- Je m’appelle Rafael, enchanté. Toi c’est Alex c’est bien ça ?

J’acquiesçai.
- Que fais-tu ici, Rafael ?

- Je suis venu pour t’emmener dans un lieu plus sûr ; le seul lieu où tu seras totalement en sécurité. Tu veux bien me suivre ?

- Où est ma mère ?

- Ne t’en fais pas, tu la reverras bientôt. Viens maintenant, le temps presse !

Il avait l’air gentil. Mon instinct me disait de lui faire confiance mais mon cerveau se méfiait. J’essayai de me lever mais mes muscles ne répondirent pas. Combien de temps avais-je passé dans cette infinité de noir ?
Il me prit dans ses bras et me souleva.
- Où allons-nous ? demandai-je

- A Long Island, mais, pour l’instant, à l’aéroport.

Nous avons pris un taxi et, ni une ni deux, nous étions arrivés à l’aéroport.
Rafael avait l’air d’être sur ses gardes. Il demanda un fauteuil roulant pour moi et me posa.
Rapidement, nous nous sommes dirigés vers le contrôle des bagages ; nous n’en avions aucun. Puis arriva les contrôles d’identité. Rafael donna nos deux passeports à l’homme. Il nous regarda d’un air suspicieux, et dit en me regardant :
- Vous êtes Sasha Martin c’est bien cela ?

Je regardai Rafael ; il avait un regard insistant. D’une petite voix je répondis que oui. L’homme émit un petit bruit de contentement et nous laissa passer. Rafael reprit nos passeports et se dépêcha.
- Que se passe-t-il ? lui demandai-je

- Nous pourrions être poursuivis, il ne faut pas prendre de risque, et faire vite.

Nous prîmes place dans la salle en attendant l’avion. Il était tôt mais de nombreuses personnes étaient avec nous. Ils avaient tous l’air heureux de voyager. Seuls Rafael et moi n’avions pas la même attitude. Je ne comprenais rien, mais j’étais si fatiguée…
L’avion décolla peu après que nous y avons pris place. Je ne dormis pas du voyage. Je ne comprenais vraiment rien de ce qu’il s’était passé depuis la dernière fois que j’avais vu ma mère. Je n’arrivais même plus à distinguer si j’étais dans la réalité ou un rêve. Rafael non plus ne dormait pas. Il regardait autour de nous comme s’il voulait nous protéger de quelque chose.
Enfin nous arrivâmes à New York. Le trajet pour Long Isand était long, il fallait encore prendre une voiture et rouler deux heures. Cette fois-ci, Rafael conduisit. La route était belle, je n’avais jamais vu l’Amérique et les paysages étaient tellement différents de l’Angleterre, et surtout de Londres. J’ai donc passé mon trajet à regarder dehors et à apprécier ces beaux paysages d’été tout verts.
Enfin Rafael arrêta la voiture et m’aida à descendre.
- Nous y sommes presque, me dit-il, encore un petit effort.

Il poussa mon fauteuil parmi les arbres et sur une colline jusqu’à une arche sur laquelle était écrit quelque chose en grec. Non, le grec disparut et laissa place à de l’anglais. Je lis « Colonie des Sang-mêlés ».
Je me tournai vers Rafael qui, dans un sourire me dit :
- Nous y voilà !


Et voilà toute l’histoire. Après être arrivée à la Colonie on m’a expliqué ce qu’il s’était passé. Ma mère, le coma artificiel, tout ça quoi. Par contre, je ne savais toujours pas qui était mon père. J’appelai ma mère mais en vain, elle ne répondait pas. Jusqu’au jour où elle m’appela. Quelques mois s’étaient écoulés à la Colonie. J’étais heureuse d’entendre sa voix, malgré tout ce qu’elle m’avait fait subir. Je lui demandai qui est mon père et pourquoi elle ne m’avait rien dit. Elle me répondit :
- Ton père, c’est Hypnos. Désolée de te l’avoir caché ; je voulais te protéger et me sentais honteuse. Maintenant, adieu, ne pars pas à ma recherche.

Elle raccrocha, et ce fut tout. Rien de plus sur le pourquoi du comment, juste bonjour, révélation, salut. Je n’eus pas de nouvelle. Aucune.
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Etant la fille du dieu du sommeil et des rêves, j’ai un caractère plutôt paisible, je suis quelqu’un de sociable, calme et j’arrive à bien garder mon sang-froid (pratique en toutes circonstances). J’essaie de toujours motiver les gens autour de moi et, même si je suis un peu faible physiquement, je suis toujours là pour aider et défendre mes compagnons. Je pense qu’après le temps que j’ai passé à la Colonie en tant que résidente permanente, on peut ajouter courageuse à ma liste de qualités (au moins un peu).
Par contre, je tiens aussi des défauts (de ma mère principalement) ; je suis bien trop stressée, j'ai peur de beaucoup de choses et en particulier du noir. C’est ma plus grande phobie ; je ne supporte pas le noir complet.
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Je peux tout d’abord endormir les gens qui m’entourent. Pas seulement grâce à ma présence, je ne suis pas aussi puissante que mon père, mais ils s’endorment généralement après m’avoir vu bailler ou avoir entendu ma douce, calme et relaxante voix. Ce n’est pas simple par contre, cela me demande beaucoup d’énergie et parfois, quand je me concentre un peu trop, je me mets moi-même à dormir, épuisée. Je peux aussi entrer dans les rêves des gens, étant moi-même éveillée ou endormie, et je trouve cela super ! On peut tout savoir d’une personne à travers ce dont elle rêve, impossible de me mentir de cette manière. Enfin, il m’est arrivé de pouvoir entrer dans la tête des gens éveillés quand je dormais mais c’est le plus difficile et le plus douloureux. Cette capacité est aidée par ma narcolepsie mais elle se suit souvent d’une paralysie du sommeil très intense et traumatisante.
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Mes points forts proviennent surtout de mon état d’esprit ; je suis toujours très déterminée, et je peux avoir un fort esprit de compétition (qui, d’ailleurs, est souvent un défaut mais j’aime à penser que ce n’en est pas un). Mes pouvoirs sont aussi la source de ma force car ils servent beaucoup en groupe ; car même si je finis HS, je pourrai toujours être utile à mes compagnons.
Par contre il faut dire que des points faibles, j’en ai pas mal aussi. Déjà, bien que j’essaie de les développer, mes capacités physiques restent faibles. Mes autres points faibles évidents viennent de ma narcolepsie, mon anxiété et, par-dessus tout, ma peur du noir. Après mon coma je n’ai plus supporté le noir total. J’avais toujours peur de me retrouver bloquée dans cette infinité de noir, sans repères ni personne pour m’aider. Alors il est vrai que la plupart des gens s’en sortent très bien avec cette peur, mais ce n’est pas simple quand on mène une vie de sang-mêlé narcoleptique. Je pense que mon corps le savait car je rêve toujours beaucoup, ainsi je ne fais pas de crise de panique dès que je m’endors.
J’ai aussi tendance à être plutôt maladroite. Enfin, ma couardise reste l’un de mes points faibles, même si j’essaie au mieux d’être de plus en plus courageuse.

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Durant mon année à la Colonie, j’ai pu faire de merveilleuses rencontres. L’une des premières personnes avec qui j’ai eu une réelle interaction fut Anthea : je venais d’avoir ma mère au téléphone et j’étais dans un coin perdu de la colonie. Elle venait de raccrocher et j’étais encore sous le choc de ce qu’elle venait de me dire. Il n’y avait rien que du silence autour de moi et je me sentis si seule. Mes yeux se remplirent de larmes qui commencèrent à couler sans que je puisse le contrôler. J’étais là, assise par terre avec mon visage enfoui dans mes genoux, pleurant toute seule. J’entendis une voix : « Parents ? ». Je levai la tête et je vis une jeune fille aux cheveux noirs avec un regard attendrissant. « Ouais », j’ai répondu. Elle sourit, m’aida à me lever et m’emmena marcher. Nous avons parlé longtemps, je lui ai raconté mon histoire et elle la sienne, cela faisait du bien de voir quelqu’un qui comprenait si bien ce que je vivais. Anthea et moi avons le même âge mais elle parait tellement plus grande !
On passe beaucoup de temps ensemble et j’ai beaucoup appris en la côtoyant, on est tellement différentes l’une de l’autre !
C’est d’ailleurs grâce à elle que j’ai rencontré Hope ; quand j’ai commencé à découvrir mes pouvoirs, Anthea pensa que cela pouvait être utile à l’infirmerie. Elle m’emmena donc voir Hope, qui accepta mon aide. J’étais fascinée par Hope et sa dévotion à la médecine : elle restait la plupart du temps à l’infirmerie à aider et soigner les pensionnaires. Bien que je n’aie pas ses aptitudes médicales, je l’aidais du mieux que je pouvais, en particulier pour voir dans les rêves des pensionnaires évanouis ou dans le coma, afin qu’elle ait accès à leur pensée ; mais aussi pour aider ceux qui sortaient d’un coma, étant moi-même passée par là. Je nourris une grande admiration pour Hope et ce qu’elle fait pour la Colonie.
De tous les pensionnaires que j’aie rencontrés, Anthea et Hope sont celles avec qui je suis la plus proche : elles m’ont tant aidé que je les vois un peu comme mes grandes sœurs même si on n’a pas les mêmes parents. Un jour je leur rendrai la pareille et je serai là pour elles quand elles en auront besoin, c’est promis !

Mais j’ai aussi rencontré tant de gens superbes !
Il y a déjà Dak-Ho, c’est un autre enfant d’Hypnos donc on se côtoie pas mal. Je l’aime beaucoup, il est tellement gentil avec moi ! on ne se parle pas beaucoup en dehors des repas mais je sens qu’on s’entend quand même super bien. Il m’aide beaucoup pour mes pouvoirs (et parfois il m’apprend à me battre aussi), il m’apprend à les contrôler et à bien approcher les capacités avec lesquelles nous sommes tous deux nés. Donc il m’est déjà d’une aide précieuse et j’aimerais passer plus de temps avec lui en dehors des moments où il m’entraîne, entre frère et sœur quoi.

Mon autre frère c’est Sacha. A la différence de Dak-Ho, on ne se parle pas beaucoup lui et moi, juste assez pour cohabiter mais sans plus. Ça me rend un peu triste parce que j’aimerais vraiment qu’on soit plus proches, je pense qu’on s’entendrait super bien. Enfin on verra, peut être qu’on le deviendra !

En dehors du bungalow 15 j’ai aussi rencontré Madeleine. On a le même âge toutes les deux ; c’est le seule de mes ami.e.s qui a pile mon âge, et parfois ça fait du bien de parler et d’être avec quelqu’un qui traverse la même chose que toi. Elle est super et je l’aime vraiment beaucoup. Elle est gentille, elle essaie de m’apprendre l’arbalète pour que je vois si c’est l’arme qui me correspond (honnêtement j’en doute mais bon, j’essaie), elle supporte ma nullité et ça c’est vraiment adorable ! Serge aussi je l’aime bien, enfin je n’ai pas trop d’échanges avec lui parce que je crois que mon aura de fille du dieu des rêves a beaucoup d’effet sur lui. Mais il est vraiment mignon et il compte tellement pour Madeleine !

Oh ! et il y a Nadya aussi ! Nadya et moi c’est l’amitié que personne n’a vu venir mais on s’entend super bien. Je ne suis pas aussi proche d’elle que de Madeleine mais ça se pourrait un jour. Elle aussi essaie de m’apprendre à me battre (décidément, je dois vraiment leur faire de la peine à tous) ! non, en vrai ça me fait super plaisir parce que c’est du combat rapproché et que ça change mes habitudes et qui sait, peut-être que c’est le truc pour moi le combat rapproché (parce que bon l’arbalète je ne comprends vraiiiiment pas). On est vraiment différentes mais c’est un peu comme ma grande sœur, j’adore entendre toutes ses histoires (surtout celles sur les autres pensionnaires hihi) et elle m’aide vraiment à avoir de plus en plus confiance en moi, elle m’inspire beaucoup et je me sens grandie quand je suis avec elle.

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Alex a été reconnue peu après son arrivée à la Colonie, elle rejoint donc rapidement le bungalow 15 mais aimerait bien être plus proche de ses frères.
Elle n’a encore jamais rencontré son père mais rêve très fort de le voir un jour.
Elle ne parle qu’anglais pour l’instant mais essaie d’apprendre l’espagnol et l’allemand avec Anthea et Hope, comme elle peut.
Dernière modification par Nialii le dim. 18 oct., 2020 7:26 pm, modifié 2 fois.
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Re: ☼ Percy Jackson ☼ [Chasse aux Monstres - Plus qu'une place !]

Message par Nialii »

Hello hello, alors voilà ma première (et unique) fiche
c'est mon premier perso donc je suis ouverte aux critiques; n'hésitez pas ;)
j'espère que ça vous plaira, bisous
(p.s. et un grand merci à notre très chère Elo' pour son aide précieuse)
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Message par Springbloom »

Holà Ragondain :D

Bienvenue parmi nous et sur ton premier RPG aussi, je suis tellement heureuse de te savoir parmi nous si tu savais :mrgreen: Ta petite Alex est acceptée à la Colonie. Puisque c'est ton premier RPG, je te propose d'expérimenter tes premiers RP' avec moi avec d'aller voir les autres, pour l'heure j'ai Xylia de plus ou moins libre (elle gère la Chasse donc elle sera dans la forêt) et Anthea qui ne devrait pas trop tarder à se libérer avec tous les échanges que je vais faire avec Naji et Shinato ^^ A toit de voir qui tu préfères :mrgreen:

PS : les deux liens me vont parfaitement, je note qu'il faudra que j'écrive les miens un jour aussi huhu (sinon je vais encore oublier :lol: )
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Message par Nialii »

yeess ça me fait trop plaisir d'être ici, mercii darling ;)
oui, je pense que commencer avec toi m'évitera une crise de panique haha, et comme Alex a déjà un lien avec Anthea je pense que je la préférerais à Xylia, ça sera probablement plus simple :D
(hihi en même temps, avec tes 75000 fiches :lol: )
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Message par Springbloom »

Nialii a écrit :yeess ça me fait trop plaisir d'être ici, mercii darling ;)
oui, je pense que commencer avec toi m'évitera une crise de panique haha, et comme Alex a déjà un lien avec Anthea je pense que je la préférerais à Xylia, ça sera probablement plus simple :D
(hihi en même temps, avec tes 75000 fiches :lol: )
Ca marche ^^ Dès que je finis avec Tyrone/Harry, je switche tout le monde et je t'envoie Anthea ^^
(Je vois pas de quoi tu parles, je suis pas du tout en train de prendre du retard sur les 3 que je dois sortir en regardant un film là)
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Message par Nialii »

Morgane_Chase a écrit : Ca marche ^^ Dès que je finis avec Tyrone/Harry, je switche tout le monde et je t'envoie Anthea ^^
(Je vois pas de quoi tu parles, je suis pas du tout en train de prendre du retard sur les 3 que je dois sortir en regardant un film là)
Yeesss perfait, j'ai hâte :)
(haha c'est un bon film au moins?)
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Re: ☼ Percy Jackson ☼ [Chasse aux Monstres - Plus qu'une place !]

Message par naji2807 »

Nialii j'aime beaucoup ta fiche ^^ si tu veux des liens avec mes persos ce sera avec plaisir ^^
Shinato

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ [Chasse aux Monstres - Plus qu'une place !]

Message par Shinato »

Karen Walker

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Fille d'Harmonie / 15 ans / 1m65 / née le 1er Mai 2005 / à l'infirmerie

Je ne vois pas très bien l'expression qu'affiche Hope lorsqu'elle se rapproche du lit. Sans doute à cause de la fatigue. Sa réponse me fait sourire et me rassure sur le fait que tout va bien entre elle et Nathan. Lorsqu'elle dit pouvoir m'emmener au bungalow d'Hypnos pour m'y faire dormir, je souris davantage. C'est vrai qu'elle en serait bien capable. Derrière sa douceur se cache une femme très forte à la fois physiquement que mentalement. Si cela n'avait pas été le cas, je ne saurais probablement plus de ce monde à l'heure actuelle.
Je me rallonge confortablement dans mon lit et ferme les yeux. Mon corps et mon esprit semblent désormais détendu. Je me sens maintenant partir vers un sommeil profond. A mon réveil, j'espère ne pas voir mes amis blessés à cause de la Chasse et surtout, j'espère voir Nathan à mes côtés.
Nialii

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ [Chasse aux Monstres - Plus qu'une place !]

Message par Nialii »

ooh, merci beaucoup Naji, c'est gentil
ouais, maybe un lien avec Madeleine ou Nadya (deux opposés hihi) pourrait être intéressant, t'en penses quoi ? :)
(Madeleine et Alex ont plus de choses en commun, mais Nadya pourrait lui apprendre beaucoup de choses donc bon, à voir ^^)
naji2807

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ [Chasse aux Monstres - Plus qu'une place !]

Message par naji2807 »

Deux opposées oui x) bah oui écoute pourquoi pas, on en discute par mp? Tu es sur discord?
Nialii

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Message par Nialii »

naji2807 a écrit :Deux opposées oui x) bah oui écoute pourquoi pas, on en discute par mp? Tu es sur discord?
yuuup
naji2807

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Message par naji2807 »

Bon bah je passe par discord alors ^^
LSGI

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ [Chasse aux Monstres - Plus qu'une place !]

Message par LSGI »

Nialii : J'aime bien ta fiche et l'histoire d'Alex même si elle est tout de même triste^^ Idem, si tu veux des liens j'y suis ouverte (d'autant que j'ai Sacha qui est également un fils d'Hypnos) ;)
LSGI

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Message par LSGI »

Kymatisto
Limnade | ± 200 ans | 1m70 | Sœur de Daithe | Sauvage | Au bord du Lac avec Ophélia



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Ophélia m’explique que ses larmes sont probablement un mécanisme de défense mais je me demande si elles sont réellement utiles dans les faits. Si elle se retrouve face à un Chien des Enfers ou même n’importe quel monstre, je doute grandement que ses larmes l’attendrissent. Non, en fait je suis même certaine que ça ne fera aucun effet. Un monstre se fiche bien des larmes, il se méfie des armes et est excité par le sang. Toutefois les larmes peuvent avoir une utilité avec un membre de sa famille ou un être qui tient à elle, un être doté d’empathie. Or, dans un combat je doute que beaucoup y réagissent. Du moment que deux personnes sont adversaires elles ne pensent plus qu’à attaquer et gagner. Il doit bien y avoir des exceptions, mais je pense qu’il s’agit d’une minorité.
J’acquiesce tout de même aux paroles d’Ophélia, qui, je le remarque de plus en plus, n’est pas dans la retenue. Elle parle beaucoup. Ça change de certains qui sont dans l’économie de paroles. Je lui adresse un petit sourire.
- Si tu t’acceptes et t’aimes telle que tu es, c’est le principal.
C’est le but de la vie à mon sens, s’aimer et s’accepter. Ça ne signifie pas que c’est simple, au contraire parfois ça peut être très difficile, mais ça vaut le coup. S’accepter c’est passer un cap et s’aimer c’est… je ne saurais pas le décrire. Disons que c’est une manière de se sentir bien dans sa peau, de ne pas avoir un sentiment négatif qui nous ronge les entrailles, d’être heureux simplement. Je ne dis pas que c’est le seul paramètre pour accéder au bonheur, mais ça à sa part.
Ophélia me révèle avoir 15 ans. Si jeune… Et dire que certains mortels meurent plus jeunes. Certains demi-dieux partent en quête et ne reviennent pas, ils sont parfois moins âgés. Elle dit avoir encore du temps et je préfère ne pas relever. Je ne veux pas lui annoncer qu’elle n’a pas tant de temps que ça. C’est à Chiron de s’occuper de ses pensionnaires, alors à moins qu’elle ne me pose la question je ne veux pas être celle qui lui dira que les sang-mêlé vivants plus d’un demi-siècle sont rares.
- J’ai actuellement plus de 200 ans, et ma vie ne devrait pas s’arrêter de sitôt à moins qu’on ne me tue.
Je ne connais pas mon âge avec exactitude parce que ça n’a pas d’importance pour moi, j’ai donc 200 ans à quelques décennies près. Je m’interroge ensuite sur sa question. Comment fais-je pour continuer à aimer, à ouvrir mon cœur, alors que la plupart meurent avant moi ?
- J’ai accepté leur mort, dis-je simplement. J’ai accepté le fait que la mort fasse partie de la vie. Ça ne veut pas dire que je suis indifférente, que je ne pleure pas la perte d’un être cher, mais je l’accepte. J’ouvre mon cœur pour profiter de ces vies que j’ai la chance de découvrir, de ces personnes que j’ai la chance de rencontrer, côtoyer et aimer. Leur vie est courte, mais dois-je me retenir de les aimer pour autant ? Ce serait du gâchis. Tout être doit mourir un jour, parfois la mort survient plus tôt que prévu, mais ce n’est pas une raison pour ne pas profiter de ces personnes. J’ai déjà perdu des êtres que j’aimais, et j’ai eu mal, pour autant je continue à m’attacher, parce que les moments que je partage avec ces êtres valent la douleur de leur mort. Ils me rendent heureuse, et je ne veux pas me priver de ces moments de bonheur.
Je ne sais pas si ma pensée est claire, je me rends compte qu’il est difficile de l’exprimer à voix haute. J’espère qu’Ophélia aura compris.
La demi-déesse accepte de bouger mais ne désire plus voir de l’eau ou un lieu lui rappelant son pays d’origine : l’Ecosse. Je ne sais de cette contrée que ce que d’autres m’en ont raconté, en tant que limnade je ne peux m’éloigner de mon lac.
- Il y a les champs de fraises qui sont très beaux sous le Soleil, les écuries où l’on peut voir les pégases, magnifiques chevaux volants, je précise au cas où, l’atelier d’arts où tu pourrais passer du temps si tu aimes écrire, peindre, sculpter, tisser… n’importe. Une Chasse se déroule dans la forêt donc ce n’est pas une bonne idée d’aller la voir cet après-midi, après il y a plusieurs autres bâtiments et lieux d’entraînements. Étant une demi-déesse peut-être qu’il serait bon pour toi que tu saches où se trouve l’Arène ?
Même si certains ne sont pas doués au combat ou même ne l’apprécient pas, ils tentent de s’entraîner un minimum. Après tout, il en va de leur survie. Néanmoins, je laisse à Ophélia le loisir de choisir parmi les lieux que je viens de citer. Peut-être qu’elle préférera voir les pégases, souvent les demi-dieux qui n’en ont jamais vus désirent toucher ces créatures, comme si le fait de les toucher les rendait davantage réelles.
LSGI

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ [Chasse aux Monstres - Plus qu'une place !]

Message par LSGI »

Sacha Yeraz Jensen
Fils d’Hypnos | 15 ans | 1m80 | Rêveur | Avec Hash sur la plage



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Le vent gifle mon visage tandis que le parfum salé de l’eau me monte aux narines. Devant moi : de l’eau. Derrière moi : de l’eau. Des étendues bleues et infinies. Je suis seul sur un bateau qui file avec rapidité, pourtant personne ne rame, aucun moteur ne le propulse et la voile reste pendante. Des mouvements dans l’eau me font baisser les yeux et j’ai le temps d’apercevoir une queue qui disparaît dans les vagues. Je me penche par-dessus le bastingage et observe attentivement les flots. Sans que je ne m’en rende compte mon corps se soulève et se précipite dans l’eau. Le vent et les bruits disparaissent. Je n’éprouve aucun besoin de respirer, je crois que ma poitrine ne bouge pas. Je marche sans rien trouver sous mes pieds et ne mets pas longtemps à revoir la queue aperçue plus tôt. La créature se tourne vers moi et je remarque que le haut de son corps est celui d’une femme. Une femme à la longue chevelure brune qui vole autour d’elle, avec deux grands yeux verts et un sourire. Elle n’ouvre pas la bouche mais me fait signe de regarder en bas. Je m’exécute et découvre un royaume d’un blanc étincelant. Je nage jusqu’à lui, suivi par la sirène du nord. Mais il n’y a personne, tout est vide, immobile, figé, triste. Je me tourne vers la sirène d’ailleurs qui semble pleurer. Aucune larme sur ses joues, mais je sais avec certitude qu’elle pleure. Que s’est-il passé ? Une ombre progresse au-dessus de nous et bientôt nous nous retrouvons dans la pénombre. Je lève les yeux mais la sirène des eaux hurle. Du moins elle essaie. Elle me met en garde.
Mes yeux s’ouvrent et toujours j’éprouve un sentiment d’urgence, mon cœur a eu un battement plus fort que d’habitude et je sens encore la pression de l’organe dans ma poitrine. Je ne suis plus dans l’eau, sous ma joue du sable chaud, au-dessus de moi le soleil haut et devant mes yeux une autre paire d’yeux. Je regarde avec plus d’attention le visage auquel appartiennent ces yeux mais il ne ressemble en rien à celui de la sirène à queue de poisson. Toutefois le garçon pouvait bien se prendre pour une sirène du nord. Un sourire s’étire progressivement sur mon visage.
- Tu essayais de nager dans le sable ? Ici ce n’est pas aussi facile que là-bas, mais j’imagine que c’est faisable. L’avancée sera tout de même plus lente.
Je prends appui sur un coude et me redresse en position assise, les jambes toujours étendues devant moi. Je regarde le paysage : la plage de la Colonie. J’ai souvenir d’un autre monde et d’une douce voix, d’une mélodie magique et de mots envoûtants. Peut-être un rêve. Je m’étire et baille en même temps, tout en me tournant vers le garçon. Son visage me dit vaguement quelque chose mais aucun nom ne me revient.
- Aurions-nous déjà nagé ensemble ?
C’est possible, je vais souvent nager dans les rêves des gens, alors peut-être que je l’ai déjà visité. Mais je n’arrive pas à m’en souvenir.
LSGI

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ [Chasse aux Monstres + Inscriptions ouvertes]

Message par LSGI »

Gloria Muñoz
Fille de Pheme | 13 ans | 1m49 | Pipelette bavarde hyperactive | Bungalow 11 avec Lizzie



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En abordant Lizzie, récemment arrivée, je me doutais qu’elle ne serait pas toute souriante, mais de là à être aussi méfiante… Bon, ce n’est pas grave, c’est compréhensible. Elle ne connaît rien à ce monde dans lequel elle vient d’atterrir et une fille se ramène en l’appelant par son nom, j’imagine que ce n’était pas très malin de ma part, mais je n’allais pas feindre de ne pas la connaître, si ? Non. Même s’il aurait peut-être mieux valu au vu de sa réaction. Je lui révèle que c’est par Chiron que je connais son nom et elle croise les bras, sur la défensive apparemment. Méfiante jusqu’au bout des cils. Mais je ne perds pas mon sourire pour autant.
- Il a dit que tu étais une enfant d’Apollon non reconnue et que tu venais d’arriver, donc il ne faut pas qu’on t’écrase sous les informations.
De toute manière, j’ai l’impression que si je me mettais à lui parler des nymphes ou même de serpents géants elle me rirait au nez… ou plutôt elle deviendrait encore plus méfiante et me toiserait avec scepticisme. Ce que je ne pourrais pas lui reprocher, il faut souvent du temps aux nouveaux pour se faire à l’idée que la mythologie existe. Et surtout à tout ce qui va avec cette idée, comme le fait que nous mourrions jeunes et que nous ne puissions avoir la vie dont on rêve. J’avoue que c’est franchement démoralisant quand j’y pense, mais je préfère ne pas me laisser abattre et sourire. Au moins ça me permettra peut-être de mourir sans regret. Bref, la mort n’est pas mon sujet favori et je préfère ne pas y penser pour le moment.
Elle me parle ensuite d’un garçon étrange totalement à côté de la plaque. J’y réfléchis un instant, plusieurs personnes correspondent à cette description.
- Peut-être un enfant de Dionysos, se moquant de toi en se glissant dans la peau d’un mec à l’ouest, ou bien ayant abusé de boissons ou autres. Un enfant d’Hermès aurait aussi pu te jouer un tour mais il aurait privilégié une blague avec une chute. Ça peut également être un enfant d’Hypnos ou de Morphée, certains sont vraiment dans leur monde. Ou alors un pensionnaire qui était simplement sous substance.
En vrai ça peut être pas mal de monde. Je hausse les épaules, passant à autre chose, un pensionnaire qui est étrange ce n’est pas un ragot digne de ce nom. Ce n’est pas un ragot du tout, surtout sans le nom du pensionnaire en question, et surtout s’il s’avère que dans son cas c’est normal. Si elle me sort que c’est un drogué alors pas de ragot, en revanche s’il s’agit d’un pensionnaire très clean alors là ça peut être intéressant ! Imagions Lucian qui se drogue… Ce serait spécial. Ou bien Hope ! Là ce serait un ragot juste e-xce-llent ! L’infirmière, protectrice des pensionnaires qui n’en font littéralement qu’à leur tête au risque de se la briser, qui se drogue ! Ce serait dangereux… mais surtout croustillant ! Je doute que ça arrive un jour, à moins que quelqu’un ne la brise, mais ça m’étonnerait, Hope est du genre forte qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et qui aide son prochain. Elle ne prendrait pas le risque de blesser quelqu’un en se droguant. Elle s’en voudrait trop s’il arrivait malheur à quelqu’un sous sa charge.
On entre dans le bungalow et elle me dit que personne ne lui a attribué de place. C’est au chef de bungalow de le faire normalement. Je ne réponds pas parce qu’elle semble vraiment de mauvaise humeur, mince, comment on fait pour faire sourire quelqu’un ? Ça fait des semaines que j’essaie avec Milàn et je n’y suis toujours pas parvenue… On verra si j’ai plus de chance avec Lizzie ! De la chance, oui j’aurais besoin de Felix… Je m’égare là, non je n’ai pas besoin de Felix, j’ai juste envie de le voir, c’est différent. Mais il n’est pas là donc je dois le chasser de mes pensées.
Lizzie me demande mon nom, je ne relève pas le fait que je lui ai déjà communiqué en l’abordant, je me contente de sourire en répondant.
- Je m’appelle Gloria. Je réside dans ce bungalow, mais contrairement à d’autres je vais y rester. J’ai été reconnue par ma mère, sauf qu’elle est une déesse sans bungalow propre, je lui explique. Hermès étant le dieu des voyageurs – entre autres – c’est dans son bungalow que s’entassent la plupart des demi-dieux. Ce qui explique le manque de place, j’ajoute en désignant les lits superposés autour de nous, ainsi que le manque d’espace vital et ici tu t’entendras rarement penser. Si tu veux un lieu tranquille ce n’est pas le bungalow 11, je conclus avec un petit sourire.
Si beaucoup n’apprécient pas ce manque t’intimité, de silence ou autre, moi je l’adore. J’aime avoir toute cette vie qui grouille autour de moi et n’appréciant que très peu le silence j’aime entendre les voix rassurantes de ceux que j’appelle mes colocataires.
naji2807

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ [Chasse aux Monstres - Inscriptions ouvertes]

Message par naji2807 »

Lizzie Brooks
12 ans, Née le 17 avril, 1m40, Fille d’Apollon non reconnue
Musicienne hors pair, Capricieuse, Gloria devant le bungalow 11

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En vérité je ne devrais sans doute être aussi méfiante, mais entre la fatigue et toutes ces histoires abracadabrantesques... je n'arrive définitivement pas à faire confiance aux gens d'ici. Oh bien sûr, j'ai vu la moitié cheval de Chiron, les jambes des chèvres de certains satyres, et le teint verdâtre de certaines... je ne sais même pas ce que c'était comme créature. Mais je crois que c'est quand même encore beaucoup trop invraisemblable pour mon cerveau, il me faudra au moins une bonne nuit de sommeil pour digérer tout ça... et nous ne sommes encore qu'en début d'après midi...
- Humm... je crois que c'est un trop tard pour les informations là.
Je ne veux plus rien savoir sur cet endroit. Et en même temps, une partie de moi exige des explications. Pourquoi on ne m'a rien dit avant? Pourquoi on ne m'a pas laissé intégrer l'information tout doucement au lieu de m'abrutir et de vouloir que je comprenne tout d'un seul coup?
Et puis bon, j'espère qu'il n'y en a pas d'autres des comme celui que j'ai vu sur la plage parce que sinon ça ne va pas le faire. Je ne peux pas gérer des gens à l'ouest et intégrer les trucs étranges qu'on me raconte en même temps temps. La fille me donne des explications mais je reste sceptique et finis par soupirer :
- Donc tu es en train de me dire que je risque d'en croiser un certain nombre des comme ça?
C'est pas vrai... et moi qui espérais sincèrement que c'était des exceptions... Entre Sasha et Jack... Ah bah tiens c'est vrai que j'ai son prénom.
- Il s'appelait Sasha alors c'était quoi? Une blague ou un drogué?
Je suis fatiguée... mais c'est vrai que je n'ai pas encore de vraie place. Il faut que je vois avec le chef du bungalow apparemment... Super donc je vais encore devoir attendre j'imagine. Tout ça me déprime, et pourtant je ne suis pas du genre à déprimer. Bon d'accord, je boude facilement, mais ça n'a rien à voir. Là je me sens plutôt comme abattu... pourtant cette fille souriante devrait sans doute me redonner un peu le sourire, mais je me sens surtout grincheuse et je n'arrive pas à vraiment à lui rendre son expression joviale.
- Donc je dois attendre que mon père me reconnaisse ou je ne sais quoi pour pouvoir être tranquille? Et puis en plus on est pas sûr que mon père soit Apollon... Donc je suis peut être condamnée à rester ici... génial...
Je finis par m'asseoir par terre, à défaut d'avoir une vraie place et pose ma tête dans mes mains avec un air boudeur.
Nialii

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ [Chasse aux Monstres - Plus qu'une place !]

Message par Nialii »

LSGI a écrit :Nialii : J'aime bien ta fiche et l'histoire d'Alex même si elle est tout de même triste^^ Idem, si tu veux des liens j'y suis ouverte (d'autant que j'ai Sacha qui est également un fils d'Hypnos) ;)
haha oui, elle n'a pas la vie facile ^^
oooh, avec grand plaisir :)
LSGI

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Re: Viggo - Partie I

Message par LSGI »

Texte à caractère légèrement violent et explicite




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Je suis né le 2 novembre 2002.
Avant de vivre j’ai appris une leçon essentielle, j’ai appris à mourir. Il s’agit de mon premier souvenir, du plus vieux, c’est quelque chose que j’ai toujours su et qui ne me quitte jamais, une conscience. Je ne sais pas quand ça arrivera mais je sais comment ça se passera. Je sais que je vais souffrir, je sais que mes os vont craquer, que ma peau va se déchirer, que mon sang va gicler. Je sais que ce sera long et douloureux. Je sais que ce ne sera pas une mort paisible. J’ai vu cette vision un nombre incalculable de fois. En rêve, en cauchemar, juste quand j’y pensais. Elle ne s’est jamais modifiée, elle est toujours aussi claire, aussi nette. Je l’ai étudiée et analysée, j’ai essayé de trouver des repères temporels. J’ai vu le paysage, j’ai vu la scène, j’ai ressenti ma douleur, j’ai ressenti ma mort.



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30 Février 2008

Je m’ennuie. Et je trouve ça stupide. Pourquoi je suis forcé d’attendre là, allongé dans le noir ? Enfin même pas le noir complet… Les rideaux ne cachent pas totalement les fenêtres donc je vois la lumière entrer. Quand il fait jour on ne devrait pas dormir. Quand il fait noir non plus. On devrait rester éveillé tant qu’on le peut. Parce que sinon on gâche notre temps. Je n’aime pas ce verbe : gâcher. Ni celui-ci : perdre. Ce sont des mots qui m’énervent et me rendent triste. Mais maman dit qu’ils sont nécessaires. Du moins, le deuxième l’est. Pas le premier. Le premier il faut tout faire pour l’éviter. Mais ici, je gâche mon temps. Je tourne la tête à droite et à gauche et vois d’autres enfants dans leur lit, sauf qu’ils semblent dormir contrairement à moi. L’un d’eux a une peluche. Pas moi. J’ai perdu ma peluche il y a très longtemps – environ un an – parce qu’on a dû quitter l’appartement en catastrophe avec maman. Ça ne nous était jamais arrivé. Nous déménageons régulièrement depuis aussi loin que je me souvienne, maman dit que comme ça on est en sécurité. Mais il y a un an on a été en danger. Maman l’a appelé… un truc avec un œil. Je me souviens mal du nom. C’est très grand et ça fait peur. Un cyclope. Nous étions chez Hosios à ce moment-là, Hosios est particulier, il est comme maman et il est comme moi. On devait passer deux nuits chez lui et repartir plus loin. Lui aussi passe son temps à voyager. Et lui aussi a un enfant. Qui a le même âge que moi. Il s’appelle Wyatt. On ne s’entend pas très bien, la dernière fois il a dit que j’étais une poule mouillée parce que je dormais avec un doudou. Alors pour bien lui montrer que je n’étais pas une poule mouillée je l’ai frappé avec mon dinosaure en peluche. Nous nous disputions, c’était la deuxième nuit, et il y a eu beaucoup de bruit. Maman et Hosios ont sorti leurs armes et ont découpé le cyclope en rondelles. J’ai eu l’impression que ça durait longtemps, nous voulions courir vers eux avec Wyatt mais nous n’avions pas le droit. Nous avions tous les deux des consignes à respecter : quoiqu’il arrive, rester cachés, même si maman ou Hosios nous appelait. Nous avons suivi les consignes, enfin surtout moi ! Wyatt disait qu’il était grand et devait aller aider son père, mais moi je le retenais par le bras. Quel imbécile ! Il aurait pu mourir. Et il ne pensait pas une seule seconde à la réaction de son père. Moi je savais. Je savais que si maman et Hosios ne voulaient pas qu’on les aide c’était parce que nous n’étions pas assez forts mais aussi parce qu’ils s’inquiétaient pour nous. Maman s’inquiète toujours pour moi. Et je sais que si elle me voyait en danger elle deviendrait folle. Elle pousserait un cri de rage et irait tuer notre ennemi. Mais la colère et l’inquiétude peuvent laisser le champ libre à l’erreur. Et maman dit que l’erreur ce n’est pas bien, qu’il faut rester concentré. Je fais confiance à maman. Enfin presque toujours… Quand elle me dit que je dois aller à l’école et accepter de faire la sieste avec les autres je trouve que c’est du gâchis. Même si pour elle un garçon de mon âge doit dormir l’après-midi, je ne suis pas d’accord. J’ai cinq ans ! Je dois profiter de ma vie. Je sais ce qui se passera quand mon temps sera écoulé. Je sais que ça n’arrivera pas tout de suite parce que dans mon souvenir je suis vieux, mais je sais que ça arrivera. Je sais comment ma vie va se terminer, et je sais que je vais avoir mal, si mal qu’après avoir poussé mon premier cri je ne parviendrai pas à en pousser un second. Donc je ne dois pas gâcher mon temps.
Je repousse la couverture et me lève sans un bruit. Je me dirige vers la porte mais deux maîtresses sont assises devant. Elles me repèrent directement. Elles me disent de retourner me coucher. Je secoue la tête. L’une d’elles me demande pourquoi je refuse de retourner dans mon lit. « Parce que j’ai peu de temps et je ne veux pas le gâcher. » De temps pour quoi ? « Du temps de vie. » Je vois leurs yeux qui s’ouvrent étrangement, puis l’une d’elles rit doucement. « Tu as tout le temps qu’il faut. Retourne te coucher, Viggo. » Je fronce les sourcils, mais qu’est-ce qui lui prend ? Elle est idiote ou quoi ? Bien sûr que non je n’ai pas tout le temps qu’il faut ! Tout comme elles d’ailleurs ! Pourquoi elles restent là assises sur des chaises alors qu’elles devraient profiter de leur vie ? De leur temps ? Je m’énerve contre les maîtresses mais elles ne m’écoutent pas et me disent de baisser d’un ton pour ne pas déranger les autres. « Pourquoi vous gâchez votre vie ? Votre fin est si paisible que vous l’attendez patiemment ? » Je ne comprends pas. C’est la seule explication que je vois. Si elles savent que leur mort sera paisible alors là je comprends qu’elles ne s’inquiètent pas… Mais même dans ces circonstances elles devraient profiter. Les maîtresses me regardent étrangement, comme si j’avais répondu 46 à combien font 2+2. L’une d’elle rougit et l’autre blêmit. Et soudain le décor change. Je fixe la maîtresse toute blanche mais je ne suis plus dans le dortoir de l’école et elle n’est plus sur une chaise. Elle est plus vieille, allongée sur un lit aux draps blancs. Une machine fait « bip » à côté d’elle. Deux garçons sont assis de chaque côté de son lit. Je crois qu’ils ont l’âge de maman. La maîtresse est ridée et ses cheveux bruns il y a encore une minute sont maintenant blancs avec quelques mèches grises. Elle n’est pas jolie. Sa peau tombe. On dirait qu’elle est… comme la peau des vieilles pommes qu’on ne veut pas manger. Flasque ? Je crois que c’est le bon mot mais je ne suis pas sûr, je n’ai pas encore suffisamment de vocabulaire. Melitta, une amie de maman, m’a appris à lire mais ce n’est pas de l’anglais, c’est une langue plus vieille et beaucoup plus facile. Le « bip » de la machine me ramène auprès de la vieille maîtresse. L’un des garçons pleurent en serrant les doigts de la vieille femme. Sous les paupières closes de cette dernière je vois ses yeux bouger. C’est léger mais je détecte un mouvement. Et soudain un « bip » plus long. Je comprends sans peine que la vieille maîtresse est morte. Le garçon se met alors à sangloter, comme je l’ai fait quand je suis tombé sur les genoux et que j’ai saigné. L’autre garçon fait le tour du lit et prend le premier dans ses bras. Je ressens de la douleur, de la tristesse. Je crois que c’était leur maman à eux. Et elle vient de finir sa vie. Son temps était écoulé.
Je cligne des paupières et me retrouve devant les deux maîtresses assises sur leur chaise. L’une est toujours rouge comme une tomate et l’autre blême comme la morte que je l’ai vue devenir. La première se met à me disputer, elle chuchote mais est en colère. Je ne l’écoute pas. Je fixe la deuxième. « Vous avez de la chance je crois, c’est une mort paisible. Mais je suis désolé pour vos enfants. » Elle me regarde avec de grands yeux, sa bouche s’ouvre et j’ai l’impression qu’elle devient encore plus blanche. Elle a plusieurs ratés mais finit par parvenir à me poser une question. Une question que je ne comprends pas. « De quoi tu parles ? » Mais de sa mort ! Elle le sait pourtant ! « De vous, allongée sur le lit d’hôpital, avec vos garçons. Vous n’ouvrez pas les yeux, vous mourrez juste. Je crois qu’il était 17 heures 33. » Je me concentre sur le petit réveil que j’ai vu sur la table à côté du lit de la maîtresse mourante et oui, il indiquait bien 17 : 33 en rouge. La maîtresse semble apeurée, comme quand je fais un cauchemar. L’autre a arrêté de parler. Elle m’attrape soudain par le bras et me conduit hors du dortoir. Elle m’amène dans une salle de classe vide. « Ce n’est pas bien de dire ce genre de choses, Viggo. On ne plaisante pas avec la mort. » Elle ne crie pas mais son ton est dur. « Je vais devoir appeler ta mère. » Je ne veux pas qu’elle dérange maman pour ça. Mais déjà elle me laisse seul en me disant de m’asseoir et ne pas bouger jusqu’à son retour. Donc je suis puni… Mais pourquoi ? Je n’ai fait que dire à la maîtresse ce qu’elle savait déjà !
Une fenêtre s’ouvre brusquement, me faisant sursauter. Quand je me tourne vers elle je vois un homme. Il est grand et il ne m’inspire pas confiance. Comment est-il entré ? Par la fenêtre ? Qu’est-ce qu’il me veut ? Maman m’a dit de ne pas parler aux étrangers. « Tu ne dois plus révéler à qui que ce soit ce que tu vois. » Sa voix est grave et résonne comme… comme quelque chose d’inévitable. C’est comme si j’étais coincé, sur ma petite chaise, je suis immobile, figé sur place. Sa voix m’écrase, et je sais que je ne peux pas la battre, je ne peux pas l’affronter. C’est bizarre. Des certitudes qui sortent de nulle part. « Personne ne sait comment il va mourir à l’avance. Sauf toi. » Je fronce les sourcils. Je ne comprends pas. « Pourquoi ? Même maman elle ne sait pas ? » L’homme me fixe et j’ai l’impression que mes os vont ployer sous la force de son regard, un peu comme le jour de ma mort sauf que ce ne sera pas un regard. « Personne. Ceux qui voient ou contrôlent le destin sont des êtres rares. Les mortels ne sont pas faits pour connaître leur mort, c’est un savoir qu’ils ne supporteraient pas. Alors tiens ta langue, Viggo. » J’ai l’impression que ses derniers mots m’ont frappé en pleine poitrine. J’ai physiquement mal et je baisse la tête pour vérifier que tout va bien. Un bruit de vent. Quand je redresse ma nuque l’homme a disparu.
Maman vient me chercher plus tard. Elle n’est pas en colère, j’ai rarement vu maman en colère. Ou alors si, mais pas contre moi. Elle reste silencieuse sur tout le trajet jusqu’à l’appartement que nous appelons « chez nous » depuis presque un mois. Nous descendons de voiture et une fois chez nous elle me fait signe de m’asseoir sur le canapé. Maman s’installe à côté de moi. Elle me demande ce qui s’est passé. Je lui demande quand. Elle plisse les yeux. « Raconte-moi tout. » Alors c’est ce que je fais. Je lui raconte tout. Depuis mon lit où j’étais censé faire la sieste jusqu’à son arrivée. L’expression de maman ne change pas. Elle m’écoute en silence et je sais que contrairement aux maîtresses elle me croit. « Tu as vu la mort d’autres personnes, avant celle de ta maîtresse ? » Je réfléchis une seconde, non, c’était la première fois que j’avais une vision de ce genre. Du moins, la première fois si je ne me compte pas. « Juste la mienne. » Cette fois les yeux de maman s’ouvrent en grand et son expression ressemble à celle de la maîtresse tout à l’heure. « Tu sais comment tu vas mourir ? Quand tu vas mourir ? » Je secoue la tête. « Juste comment. » Je ne sais pas le quand, j’ai juste tenté d’étudier le paysage mais il n’y a aucune horloge ni aucun calendrier. Je suis surpris par la réaction de maman, même si après ma rencontre avec l’homme je m’y attendais un peu. J’ai toujours pensé que tout le monde savait comment il allait mourir. Je pensais qu’en naissant on voyait notre mort, que comme ça nous étions incités à profiter de notre vie. Je pensais qu’il était normal de connaître la fin avant d’avoir vécu, qu’ainsi nous pouvions décider de comment vivre avant la fin. Je me rends compte que j’ai commis une erreur. Maman n’aime pas les erreurs. Mais elle n’est pas en colère. Elle semble… affolée. Comme la fois où elle a cru m’avoir perdu dans le supermarché parce que j’avais vu un livre de dessins avec plein de couleurs dans un rayon éloigné. Je pensais que maman aussi savait pour sa mort mais puisqu’elle ne m’en avait jamais parlé j’avais cru qu’il ne fallait pas que je lui en parle. « Tu veux que je te raconte ? » Elle crie un puissant « non » qui m’étonne tellement que je recule sur le canapé. Maman m’attrape par l’épaule et me ramène contre elle, elle me serre dans ses bras. Je ne comprends pas. Mais je me laisse faire et tente de l’entourer de mes bras mais je suis trop petit. Une question me vient. « C’était mon papa ? » Sa réponse est brusque, comme quand elle parle à Hosios. « Non. Tu n’as pas de papa, ni même de père. L’homme que tu as vu est ton géniteur. Ça veut dire qu’il n’a fait qu’apporter sa contribution pour ta naissance. » Je la regarde sans comprendre. « Pour qu’un enfant naisse il faut un homme et une femme, lui a joué son rôle d’homme. Mais ensuite il est parti, donc il n’a pas joué son rôle de père. Un père c’est comme une maman, ça s’occupe de son enfant, l’élève et l’aime. » Cette fois j’ai compris. Je n’ai pas de papa. J’ai un géniteur.


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13 Novembre 2010

Wyatt envoie sa machette vers mon visage, je l’arrête grâce à la mienne. Le son produit par le choc commence à me monter à la tête, on s’entraîne depuis longtemps. Pourtant mes muscles ne sont pas fatigués, ils sont endurants. Et on ne met pas toutes nos forces, le but de l’exercice est de tenir le plus longtemps possible, on doit parer les coups, feinter, bloquer… Mais on ne doit pas se battre pour de vrai, ces combats-là se font à mains nues. Ils sont suffisamment douloureux. Alors si on devait se battre avec des armes… Wyatt n’est pas comme moi, il n’est pas enfant d’un dieu, mais il est le fils d’Hosios et Hosios est un enfant d’Arès. Donc il est fort et endurant, son problème c’est qu’il ne réfléchit pas beaucoup avant d’attaquer. Il a tendance à foncer et réfléchir après, mais déjà il se débrouille mieux que la dernière fois. On ne s’est pas vus depuis six mois. Wyatt a grandi, il fait une demi-tête de plus que moi alors que lorsque nous étions plus petits il en faisait une demie de moins. Malgré la différence de taille je suis autant endurant, en tant que petit-fils de Kratos je me débrouille. Kratos représente la puissance, le pouvoir, la vigueur, la solidité… Et c’est également le personnage que j’incarne quand je joue à God of War (jeu découvert grâce à Hosios parce que maman me l'aurait sûrement interdit). Mais bref, c’est surtout le géniteur de maman. Elle ne l’a jamais rencontré, elle m’a dit qu’il l’avait reconnue comme étant sa fille alors qu’elle était à la Colonie des Sang-mêlé. C’est une colonie pour les demi-dieux. Maman vivait dans le bungalow 11, celui des enfants d’Hermès, de ceux n’ayant pas été reconnus et de ceux dont le parent divin n’avait pas de bungalow qui lui était propre. D’après elle c’est dans ce bungalow que j’irai quand j’aurai l’âge. Parce que je suis le fils de Moros, le sort, et qu’il n’a pas de bungalow. Je n’ai pas revu Moros depuis cette fois dans la salle de classe d’une maternelle. Mais je dois avouer que je n’ai pas très envie de le revoir. Je me souviens de sa voix, de son regard, de sa présence, de sa manière de m’écraser en restant à distance.
Wyatt tourne sur lui-même et sa machette arrive sur mon flanc droit, toutefois je remarque également ses yeux qui se baissent sur mon cou. Je bloque son avant-bras de ma main, le repousse, et percute l’autre de la tranche de ma main pour ne pas que son coude remonte vers mon cou. Je lui assène un coup du manche de la machette sur la tempe sans y aller trop fort puis pointe ma lame sur sa jugulaire. Un petit sourire me vient. Le combat est terminé. Mais Wyatt n’est pas content, Wyatt n’aime pas perdre. Je sens le coup venir, je sais qu’il va de nouveau m’attaquer, mais la voix d’Hosios nous interrompt. Il nous appelle. Wyatt me fixe une bonne minute, il soupire et passe sa main sur son front pour en essuyer la sueur. Puis il se détourne et va poser sa machette contre le mur dans un coin de la pièce. Je le regarde faire, je n’ai pas confiance en lui. Je sais qu’il ne va pas me tuer car je sais que ce n’est pas lui qui me tuera, mais il peut me faire souffrir. Je tente de reprendre une respiration normale une fois la pièce vide, je ferme les yeux et me concentre. Mais malgré mes paupières closes je vois une scène se dérouler devant mes yeux, la scène de la mort de Wyatt. Il se bat, comme aujourd’hui, et comme aujourd’hui il perd. Mais pas de la même manière. Ses yeux sont plein de colère et de douleur, de tristesse même. Son visage exprime un choc effrayé, il recule et tombe. Ça fait un an que la vision tourne dans mon esprit. Je vois de plus en plus de morts avec le temps, plus je grandi et plus j’en vois. J’ai peur parce que je sais qu’un jour je verrai celle de chaque personne que je croiserai, pour l’instant ce n’est pas encore le cas. Une vision m’effraie plus que les autres : la mort de maman. Je ne veux pas la voir, je ne veux pas la connaître. J’ai tellement peur de savoir. Comment pourrais-je rester les bras ballants ? Je ne pourrai pas.
Je dépose à mon tour ma machette. J’aime bien cette arme, Wyatt aussi. C’est bien l’une des rares choses que nous partagions. Nous en avons testé plusieurs et maman et Hosios nous font nous entraîner sur d’autres armes pour qu’on sache se défendre. Je sais me servir d’une épée, d’un arc, d’une hache, d’un couteau de cuisine, d’un bâton… Mais au final je préfère la machette. Je ne vais plus à l’école depuis plusieurs années, maman se charge de mon éducation et de mon entraînement. Mais elle n’est pas la seule. J’arrive dans l’entrée pour découvrir pourquoi Hosios nous a appelés et je comprends. Melitta. C’est une enfant d’Athéna, maman et elle sont amies depuis très longtemps, elles se sont rencontrées à la Colonie. En revanche, Melitta ne s’entend pas bien avec Hosios, tous les deux ne font que se disputer et sont constamment en désaccord. D’après maman c’est normal, Athéna et Arès ne sont pas des dieux connus pour s’entendre. Mais Melitta fait des efforts, principalement parce qu’elle tient à Wyatt. Je ne me suis jamais demandé pourquoi.
Tandis que Melitta me sourit je suis soudain happé ailleurs. Je sens que je ne suis plus vraiment présent en face de Melitta. Je sais ce qui m’arrive : je vais voir sa mort. Elle est dos à un arbre, au départ j’ai l’impression qu’elle est debout contre son tronc, mais en fait non. Ses pieds ne touchent pas le sol et bougent bizarrement. Une tache rouge s’étend sur le haut de son corps et des traînées coulent jusqu’à ses pieds. Dépassant de son torse : une branche. Trop grosse pour ployer sous le poids de Melitta. Cette dernière s’y accroche avec ses mains tout en gémissant. Elle crache du sang. Des larmes roulent silencieusement sur ses joues. J’ai l’impression d’avoir mal avec elle. Je pleure avec elle. Mais elle ne peut pas me voir. Je ne suis pas là. C’est le futur. Son futur. Sa respiration est difficile, sifflante. C’est long. Je voudrais partir. Je voudrais ne plus voir ça. Cette souffrance… Mais je ne peux pas fermer les yeux. Et surtout je ne peux pas cesser d’écouter. Les gémissements me tuent, ils résonnent en moi et j’ai l’impression qu’ils tuent une part de moi. Je voudrais me plier en deux tellement j’ai mal. Je veux que ça s’arrête. Mais Melitta continue de gémir, son sang continue de couler, ses pieds continuent de bouger et la branche continuer de grincer. J’essaie de lui parler mais je ne peux pas. Et ça dure. Je ne sais pas combien de temps ça dure mais c’est beaucoup trop long. Elle agonise lentement. Douloureusement. Péniblement. Et je ne peux que regarder. Et ça me mets en colère. Pourquoi je dois voir ça si je ne peux rien faire ? Et pourquoi je ne peux rien faire ? Et si je le pouvais ? Moros a dit que rares étaient ceux qui pouvaient contrôler le destin, mais pas qu’ils n’existaient pas. Et si j’en faisais partie ? Je suis le fils de la personnification du sort, donc pourquoi pas ? Je ne peux pas laisser Melitta mourir comme ça !
Je reviens à moi et Melitta est toujours là, en face de moi, souriante. Pour elle il ne s’est rien passé, pour elle il n’y a eu que le temps d’un battement de cils. Pour moi de longues minutes se sont écoulées. Je lui rends son sourire, parce que j’ai l’habitude de faire comme si de rien n’était. Mais cette fois je veux faire quelque chose. Je dois faire quelque chose.
Melitta sait que je peux voir la mort des autres, mais elle ne m’a jamais posé de questions. Depuis que j’ai vu la mort d’une maîtresse et que Moros m’a interdit d’en reparler j’ai pris l’habitude de dessiner ce que je voyais. Bien sûr je ne dessine par les visages, c’est d’ailleurs le seul blanc sur l’image. Aucun visage et aucun signe distinctif, mais le reste est très précis. Avec le temps je dessine plutôt bien et ça me permet d’évacuer un peu. Ne pas pouvoir partager ce que je vois est pesant, j’en fais des cauchemars assez régulièrement. Alors quand je dessine ça me permet de libérer un peu mes épaules. Même si je ne mets aucun visage je sais parfaitement quel dessin correspond à quelle personne. Il y a plusieurs mois Melitta est restée avec maman et moi durant de longues semaines. Elle m’a appris à peindre sur une toile, à reconnaître les bonnes des mauvaises peintures, à faire des mélanges correctement et même à reconnaître des styles. Depuis qu’elle m’en a parlé je m’intéresse vraiment à la peinture et j’aime beaucoup observer des toiles. Ce que j’aime le plus c’est inventer une histoire à partir d’un tableau. Melitta se prête au jeu avec moi, même si au début elle aimait surtout me donner des faits en me disant que tel tableau avait été peint par tel peintre en telle année avec telle technique dans telle ville… Maintenant elle fait les deux. Elle me sort son catalogue et ensuite elle tente d’inventer une histoire. Je mentirais si je disais qu’elle est douée, l’invention ce n’est pas son point fort. Mais elle fait l’effort. Melitta fait toujours l’effort. Alors c’est mon tour de faire un effort.


18 Mars 2011

Maman n’est pas de très bonne humeur depuis quelques jours. Elle doit nous garder, Wyatt et moi, et on ne fait que de se disputer. Le pire : je ne sais même pas pourquoi. J’essaie de faire des efforts, de sourire, de le laisser prendre la télécommande, de ne pas l’embêter, je le laisse même prendre le plus gros morceau de viande et finir la dernière barre chocolatée ! Mais encore là il fait la tronche et trouve le moyen de me reprocher quelque chose. Sauf que je n’ai pas que ça à faire moi. Ces disputes sont du gâchis, elles ne mènent à rien et m’agacent de plus en plus. Je ne sais pas quel est son problème mais s’il ne se calme pas bientôt je vais faire en sorte que sa mort vienne plus tôt que prévu ! Non. Non je ne dois pas dire ça. C’est mal. Je ne dois jamais plaisanter avec la mort. C’est un sujet grave. Je ne peux pas dire ça. Hier j’ai encore peint la mort de Wyatt, quand une personne est sous mon nez sa mort n’arrête pas de me revenir. Wyatt m’a regardé faire plusieurs toiles sous des angles différents mais il n’a rien dit. J'ai peins plusieurs moments de la vision. J’ai fait en sorte qu’il ne reconnaissent pas son corps. Je ne sais pas pourquoi mais quand je peins c’est le seul moment où il me laisse tranquille. Il est plus calme et très silencieux. Je sens son regard sur moi mais ça ne me gêne pas. À un moment il m’a demandé « Pourquoi ils se battent ? » Car sur la toile deux personnes se battent. Lui et quelqu’un dont je n’ai jamais vu le visage. Probablement parce que ce n’est pas lui qui meurt. J’ai haussé les épaules en disant que je n’en savais rien. « Peut-être qu’ils se battent pour une fille. » J’ai dit ça avec un sourire, parce que son père nous avait raconté s’être déjà battu dans sa jeunesse pour une fille d’Aphrodite, il avait affronté l’un de ses frères et avait gagné le cœur de la demi-déesse. Personnellement ça ne m’intéresse pas les filles. Je n’en ai pas beaucoup rencontrer – des filles de mon âge j’entends – et celles que j’ai pu voir n’avait rien de particulier. Wyatt a ricané dans mon dos. « Jamais je ne me battrai pour une fille ! »
Je suis sorti de mes pensées par un coup de poing dans l’estomac, je ne l’ai pas vu venir celui-là. En même temps j’ai totalement décroché, j’en avais marre des plaintes de Wyatt. Voyant que je n’en ai rien à faire et que je ne compte pas répliquer Wyatt se tourne vers ma mère. « Il rentre quand mon père ? » Maman ne lui accorde pas un regard. « Si seulement je le savais. » Je sais qu’elle s’inquiète. Mais elle ne devrait pas. Il ne va pas mourir. Hosios est l’un des rares dont je connaisse la date de mort. Pas que mon pouvoir ait augmenté, c’est juste que dans la vision je voyais un calendrier accroché au mur. Et je trouve que c’est pire. Le comment est déjà suffisamment effrayant, je ne veux pas connaître le quand. Mais pour Hosios je n’ai pas eu le choix, et désormais je sais quand Wyatt va perdre son père.
Le téléphone de maman se met à sonner. Elle l’attrape et décroche. Tandis que je la regarde ma vision change. Non. Non je ne veux pas. Non ! Je ne veux pas voir ça ! Je refuse ! Pas elle ! Mais déjà je me retrouve dans un nouveau décor. Maman est au sol, son corps bouge rapidement, de manière non ordonné, se plie bizarrement. Je vois ses muscles se contracter. La douleur sur son visage. Elle crie. Puis ses mâchoires claquent. Elle gémit. Ses yeux sont révulsés. Sur son cou je vois une plaie. Peu profonde mais noire. Je ne vois pas de sang qui coule, juste ce noir. Et progressivement ses veines foncent et je les vois, si sombres, au travers de sa peau. Le noir l’envahit, la recouvre, comme du poison dans ses veines. Elle a d’autres plaies sur le corps et elle saigne mais c’est cette ombre progressant sous sa peau qui m’effraie. Ses gémissements me transpercent, je voudrais partir et ne plus rien entendre. Je voudrais crier, pleurer, l’aider. Mais je ne peux rien faire. Je suis impuissant. Elle gémit et pousse un nouveau cri qui me fend en deux. Je veux que ça s’arrête mais je dois attendre la fin. C’est long. Si long. J’en viens à compter les secondes. Ses bras sont noirs, ses veines ressortent, de même pour son cou et son visage, sa poitrine… Je dois attendre que le venin atteigne son cœur. Je remarque enfin la présence de quelqu’un d’autre, quelqu’un que je ne vois pas, je ne vois que ma mère. Et ça dure. Très longtemps. Trop longtemps. Je ne le supporte pas. Mais finalement la poitrine de maman cesse de bouger, sa main retombe doucement sur le sol et ses yeux ne se ferment pas. Ils se voilent. Mais sur son visage reste une expression de douleur intense.
Je suis de nouveau assis à la table, regardant maman qui vient de décrocher son téléphone. Elle regarde par la fenêtre. Je me sens blême. Mon estomac se retourne. Je cours aux toilettes. Là je rends tout ce que j’ai et plus encore. Je tremble de partout, j’ai chaud, j’ai froid. Je pleure. Je crois même que je gémis mais je n’en suis pas sûr. Je suis assis sur le carrelage, la tête contre la cuvette des toilettes. Mon estomac se révulse et une nouvelle fois je vomis. La bile me brûle la gorge.
« C’est la première fois que tu voyais sa mort ? » Je ne me tourne même pas. Je reste immobile contre les toilettes. « Oui… » J’entends un mouvement derrière moi et Wyatt vient s’asseoir à côté de moi. Ses bras s’enroulent autour de mon corps et sa tête se pose sur mon épaule. Il ne dit rien. Je ne dis rien. Il n’y a rien à dire.


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3 Janvier 2013

Melitta est chez nous depuis neuf jours. En ma présence elle sourit mais je vois que c’est feint. Et je sais pourquoi, je sais même exactement pourquoi. Melitta avait rencontré un homme et y était sincèrement attachée. Je ne sais pas si elle l’aimait. L’amour romantique n’est pas quelque chose que je comprends. Un jour elle nous l’a présenté. Je me souviens qu’Hosios était là et il ne l’a pas du tout apprécié. Il n’a pas arrêté de se moquer de lui et de lui envoyer des piques, ses yeux étaient plein de colère mais également d’autre chose. Je n’ai pas pu identifier quoi parce qu’il s’efforçait de le cacher, de le recouvrir de sa colère. Quand Melitta et l’homme sont partis, Hosios et maman se sont disputés. Ou plutôt, maman a disputé Hosios et lui n’a pu qu’écouter. Elle n’était pas contente de son comportement, disait qu’il n’avait pas su saisir sa chance, qu’il était trop borné… Je n’ai pas tout saisi. Mais donc, en rencontrant le… compagnon ? de Melitta, j’ai vu comment il allait terminer sa vie. Ça n’avait rien de paisible. Mais au moins ce n’était pas une mort lente. C’était rapide et violent. Une Chimère lui arrachait la tête d’un coup de griffes. C’était sanglant. Et c’est apparemment arrivé il y a dix jours. Je me sens triste pour Melitta, je sais qu’elle tenait à lui. Leur relation durait depuis presque une année. Je crois que c’est long une année.
Maman m’a chargé d’occuper Melitta pendant qu’elle allait faire des courses. Alors je me retrouve dans un atelier peinture avec elle. Je ne peins aucune mort aujourd’hui. Je me contente d’un paysage, je ne veux pas la déprimer plus qu’elle ne l’est déjà. Et puis ça change, j’aime bien mettre des couleurs autres que du noir et du rouge. Au final je m’amuse à faire des arbres roses et d’autres bleus. « Tu sais comment je vais mourir ? » La question me surprend. Elle est tombée comme ça, sans préambule, dans le silence. J’arrête mon mouvement et repose mon pinceau. Lentement je me tourne vers Melitta, elle me fixe dans l’attente d’une réponse. Elle ne m’a jamais posé la question, elle ne m’a jamais demandé ce que je voyais. Je ne lui mens pas. « Oui. » Elle acquiesce mais je ne sais pas à quoi elle pense, son visage ne réagit pas. Est-ce qu’elle va vouloir savoir ? Est-ce que je dois refuser de lui répondre ? Est-ce que si je lui dis ça changera son destin ? Je n’en suis pas certain. J’ai eu beau tenter d’empêcher des morts, je n’y suis jamais parvenu. La dernière fois c’était l’homme en costume noir dans la rue. Je l’ai croisé et j’ai vu qu’il allait se faire écraser par un taxi. J’ai aussitôt repéré un taxi sur la route et l’homme qui allait traverser. C’était la rue de ma vision et l’endroit, le taxi arrivait dans le même sens. La plaque d’immatriculation m’était cachée par la jambe de l’homme. Alors j’ai couru et je l’ai retenu. J’ai pensé que tout danger était écarté. J’ai été totalement stupide. J’ai à peine fait un pas en arrière que l’homme a traversé la route. Un autre taxi est arrivé et l’a fauché. Il est mort sur le coup. Alors je m’étais trompé de taxi ? Ou bien le premier l’aurait tué de la même manière ? Je ne sais pas. Je suis perdu.
« Dis-moi. » Les mots me glacent plus que n’importe quel hiver. Je lève un regard tremblant sur la fille de la sagesse. Est-ce sage que de me poser une telle question ? Mais j’imagine que c’est un savoir, et Athéna aime savoir. Tout. Tout le temps. Mais je doute que ce soit une bonne chose. Je ne veux pas lui répondre. Je ne le veux pas. « Tu ne pourras pas l’empêcher. » Je la mets en garde, je lui donne une porte de secours. Et je m’en donne une. J’espère qu’elle va faire machine arrière. « Peut-être que si… réfléchis, Viggo, peut-être que tu dois me raconter ce que tu as vu pour que je puisse repousser cette mort. Peut-être que c’est ton rôle, peut-être que c’est pour cette raison que Moros t’a interdit de parler de ce que tu voyais. Peut-être que tu peux changer le destin des gens simplement en leur révélant comment ils vont mourir, et ainsi ils peuvent faire des choix différents. Nous avons un libre-arbitre, tu sais. » Je ne crois pas. Je crois qu’on peut choisir le chemin mais pas la destination. Je crois que chaque mort est écrite mais qu’on peut décider d’y arriver comme on l’entend. Le libre-arbitre c’est un concept inventé par les mortels, un concept qui n’existe qu’entre la naissance et la mort. Je me mords la lèvre, elle ne m’a pas convaincu. « Ça fait beaucoup de « peut-être ». » Voilà tout ce que je suis capable de lui répondre. Que pourrais-je dire d’autre ? Lui révéler qu’elle est condamnée à être transpercée de part en part par une branche ? Que sa mort durera de longues minutes ? Qu’elle gémira jusqu’à la fin ? Qu’elle sentira son corps être attiré par la force gravitationnelle mais que la branche la gardera en l’air ? Qu’elle sentira sa peau se déchirer, ses organes se vider et ses os craquer ? Comment le lui avouer ? Comment la regarder dans les yeux et lui révéler cette fin atroce ? Comment lui dire que je fais cauchemar sur cauchemar avec dans chacun d’eux la mort d’un être ? Comment lui dire que je suis impuissant ? Aussi bien dans mes cauchemars que dans la réalité ? Comment lui dire tout ça ? Je ne l’ai jamais fait. Maman sait que je fais des cauchemars mais je ne lui ai jamais révélé ce qui les composait, même si je pense qu’elle s’en doute. Je n’ai pas le droit de parler des morts que je vois, Moros a été clair. Mais Melitta continue. Elle parle bien et sort des arguments auxquels je n’avais pas pensé. Une bonne heure s’écoule avant que je ne finisse par craquer. Peut-être qu’elle a raison. Peut-être que je me trompe. Je ne suis qu’un gamin de 10 ans. Melitta est intelligente, a de l’expérience et est la fille de la sagesse. Je dois lui faire confiance. Elle a probablement raison. Qu’est-ce que j’en sais ? Alors je lui parle, et je dois avouer que ça fait un bien fou. Je vide mon sac, du moins une petite partie, mais c’est déjà énorme pour moi. Melitta me demande de tout décrire avec précision, ce que je fais. Je lui parle de l’arbre, assez haut, dépourvu de feuille. Je lui décris la buée sortant de sa bouche et la gadoue au sol. Nous en déduisons qu’il s’agit de neige dans laquelle on a beaucoup marché. Elle pense à un combat. Je suis d’accord. Elle me demande à quoi ressemble son visage. Je me fige. Je la contemple longuement dans le silence et je vois à son expression qu’elle a compris avant que je ne réponde. « Il est le même que maintenant. »


5 Janvier 2013

Ni Melitta ni moi n’avons parlé à maman de notre discussion. Je n’aime pas le lui cacher mais d’un autre côté ce n’est pas à moi de décider, il s’agit de la mort de Melitta. Depuis deux jours elle va mieux, c’est comme si elle avait de nouveau un but. Celui d’échapper à sa mort.
Aujourd’hui je peins. Je peins une fin qui m’effraie plus encore que celle de Melitta, celle de maman. Je peins son corps allongé au sol et ses veines qui deviennent noires. Mais je ne lui fais aucun visage, de toute manière j’en serais bien incapable. Si Melitta peut empêcher sa mort alors on peut empêcher celle de maman, non ? Je me souviens de la neige sous son corps… et tant que la neige n’aura pas fondue ou que nous n’aurons pas déménagé je continuerai à sentir cette bestiole qui a planté ses crocs en moi et refuse de me lâcher. Parfois quand je marche je contracte chacun de mes muscles pour m’empêcher de me plier en deux. Parfois je cours à la salle de bain sans explication. Parfois je me réveille en sursaut, en sueur, en pleurs. Parfois le temps passe trop vite. Parfois j’ai l’impression d’avoir gâché mes moments avec maman. Parfois je me dis que j’aimerais remonter le temps, ou bien le stopper. Parfois j’ai l’impression d’avoir un compte à rebours au-dessus de la tête. Parfois j’ai l’impression que tout le monde en a. Et parfois je me dis que c’est une malédiction de le savoir.
Un bruit me fait sursauter. Maman déboule dans ma chambre et m’ordonne de prendre mon sac et de passer par la fenêtre. J’ai toujours un sac de prévu au cas où nous devrions fuir précipitamment. Je le mets sur mon dos, il contient le nécessaire. J’ouvre la vitre et me glisse le long de l’échelle de secours. Nous sommes au deuxième étage donc ça ne sera pas long. Maman vient après moi et je vois ensuite Melitta. Je ne pose pas de questions, je sais ce qui se passe. Un monstre est là et maman ne veut pas qu’il attire les voisins chez nous ou pire, qu’il tue les voisins. Alors on l’attire ailleurs. On traverse une route en courant puis on atteint une sorte de bois. La neige est partout, j’ai du mal à courir, mais je tiens bon. Un cri étrange retentit derrière nous mais je ne me retourne pas. On s’enfonce dans le bois. Soudain une bête saute sur le dos de Melitta. Elle s’en débarrasse d’un coup d’épée, je ne l’ai même pas vue dégainer. Le monstre roule sur lui-même, à quelques mètres. Il est… monstrueux. Son corps est celui d’un lion gigantesque, sa queue recourbée est celle d’un scorpion et son visage… étrangement humain. Un manticore. Je frissonne. Il se relève mais déjà Melitta a sorti son arc et tire des flèches à pointe de bronze céleste sur le monstre. Il hurle plus fort, mais nous sommes désormais plus loin dans le bois et on ne voit plus la route. Les arbres ne sont pas si rapprochés, ils laissent le soin d’attaquer. Le manticore bondit sur un tronc et évite la troisième flèche de Melitta. Maman m’ordonne de reculer et de me cacher tout en dégainant sa longue épée. Il s’agit d’une arme lourde à double tranchant qui se tient à deux mains. Mais quand maman la manie ça semble facile. C’est un cadeau d’un vieil ami enfant d’Héphaïstos mort il y a longtemps. Une arme magique qui prend la forme d’un pic que maman a toujours dans les cheveux. Je ne fais pas le poids face à un manticore. Je voudrais les aider mais j’ai peur de les gêner. Je dois écouter maman… Non… je ne peux pas partir et simplement faire demi-tour. Si maman m’a appris à me battre c’est pour une bonne raison. Je sors la machette de mon sac, elle est longue et très tranchante. Je vois les deux femmes attaquer le monstre et lui essayer de les attaquer à son tour. Pour l’instant je ne veux pas les gêner donc je reste en retrait, au cas où. Mais soudain le manticore mord cruellement le bras de maman et il donne un coup de patte à Melitta. Elle roule sur le sol. Maman tranche une patte de lion et la bête hurle en faisant tournoyer sa queue. Maman l’évite. Melitta se relève. Je manque de m’évanouir. Je vois devant quel arbre elle se trouve. Je crie son nom. Je lui crie de ne pas rester là. Mais il est trop tard. D’un coup de queue le manticore l’envoie contre un arbre et une branche lui transperce la poitrine. Melitta… Je charge, pris d’un accès de pure rage. Je fonce sur la bête en brandissant ma machette, je vise ses pattes car je suis trop petit pour atteindre sa tête. Avec maman nous parvenons à le blesser mais il est rapide. Il saigne mais nous aussi. Mon cou me brûle, ainsi que mes bras et j’ai mal au torse. On ne peut pas s’écarter de lui mais on ne peut pas le tuer, et sa queue… sa maudite queue… Non… Je voudrais la couper… Éloigner le danger… Mais elle est tellement haute… Les larmes se mettent à emplir mes yeux… Elles brouillent ma vue… Je pousse un cri de désespoir et entaille le flanc du lion. Il crie et maman perce son autre flanc. Il se penche en avant, ses dents acérées ne ressemblent pas à celles d’un humain bien que son visage appartienne à celui d’un homme. Ses crocs vont m’atteindre, je lève mon arme et lui sectionne la mâchoire inférieure d’un large mouvement du poignet. Son sang m’éclabousse le visage. Et soudain un bruit reconnaissable, une épée qui tranche la chair et les os. La tête manque de me tomber dessus mais je fais un bond en arrière. On a réussi ! C’était pas maintenant finalement ! Maman tombe sous mes yeux. Tout se passe au ralenti. Je connais cette scène. C’est bien maintenant… La queue du manticore se retire de son cou et retombe au sol, inerte. Maman s’écroule, lâchant son épée qui tombe sans bruit dans la neige. Je me précipite vers elle. Je hurle, je gémis, je crois que je parle, mais je n’entends rien. Là où son cou a été entaillé sa peau est noire et progressivement je vois ses veines noircirent et sa peau s’assombrir. Son corps se tord dans tous les sens, elle pousse un cri avant que ses mâchoires ne claquent. Un cri de douleur, de pure douleur, d’agonie. Malgré ses lèvres serrées elle gémit. Ses yeux se révulsent violemment. Son corps bouge tellement que je ne peux pas la toucher. Le venin de manticore… équivalent de flammes dans les veines. Je ne peux rien faire, il n’y a aucun remède, aucun moyen de l’aider et surtout je sais que je ne peux rien faire pour l’avoir vu. Melitta se trompait. On ne peut rien contre la mort. Melitta… Un bruit, comme un coup de vent, et soudain un homme se tient devant moi. Un homme que j’ai déjà vu. Moros. Il se baisse et caresse le visage de maman. « Au revoir, Vighild. » Il lui brise la nuque. Je hurle. Encore. Toujours. Il vient de tuer maman. Et je ne l’avais pas vu venir. Mais d’un regard Moros me fait taire. Je me lève, des larmes plein les yeux, je ne sais pas ce que je compte faire mais je m’avance vers Moros. Dieu ou pas il vient de tuer ma mère. « Tu aurais préféré qu’elle continue à souffrir ? » Ses mots me frappent de plein fouet et sont plus douloureux que les coups de griffes du manticore. Je saigne des bras, du cou, mais ce n’est rien comparé à la douleur de voir le corps tordu de ma mère. « J’aurais préféré que tu la sauves ! » Il en a le pouvoir, non ? C’est un dieu ! Le dieu du sort ! Il pouvait bien faire ça ! Moros me regarde froidement, avec un certain mépris. « La mort n’épargne personne, elle n’est ni belle, ni juste, elle est fatale et douloureuse, elle est la fin de toute vie. » Il se fout de moi ? Une leçon de morale ? Maintenant ? La rage monte à nouveau en moi. « Personne n’échappe à son destin, Viggo. Et le destin de tout mortel est de mourir. » J’ai l’impression qu’il martèle ces mots dans mon crâne, sa voix est si forte que je manque de tomber au sol, elle m’écrase, empêche l’air d’entrer dans mes poumons, elle est implacable. « Mais tu as pu changer le destin ! Tu as changé la mort de maman ! » J’ai du mal à parler mais je me force car je ne comprends pas. Non je ne peux pas comprendre. Mais seuls les yeux froids de Moros me répondent. Des secondes passent avant qu’il ne dise simplement : « Tu n’es pas prêt. » Et il disparaît à nouveau. Et je m’effondre. Derrière moi Melitta est morte sur son arbre et devant moi maman est morte dans la neige. Je m’allonge dans le froid, perdu, blessé, brisé.


21 Décembre 2015

On a emménagé avant-hier, heureusement on n’a pas grand-chose donc l’installation est rapide. Je ne peins plus donc ça évite d’avoir des tableaux à transporter, je les ai tous perdus il y a quelques années. Aujourd’hui je me contente de dessiner dans mon carnet de croquis. La peinture me manque parfois mais tant pis. J’aime dessiner et je ne vais pas me morfondre parce que je ne tiens plus un pinceau, ce serait du temps perdu. J’observe des toiles sur internet et je continue à me documenter sur les peintres et les techniques, c’est déjà ça. J’apprécie ces moments, parce que souvent Wyatt regarde avec moi. Il ne s’intéresse pas à l’histoires ou aux styles mais il aime inventer des histoires avec moi, comme je le faisais avec Melitta. Souvent on regarde l’ordinateur le soir, je le pose sur mes genoux et Wyatt s’assied à côté de moi, sa tête sur mon épaule. Entre lui et moi ça va mieux, on ne se dispute plus sans raison, même si parfois il trouve des choses à me reprocher. J’essaie de faire des efforts pour ne pas l’agacer mais quand c’est le cas j’avoue que je n’y prête pas une grande attention. Je ne veux pas gâcher notre temps en disputes. Au départ ça l’agaçait d’autant plus, mais aujourd’hui il soupire et laisse tomber. Depuis la mort de maman je vis avec Wyatt et Hosios. Hosios aurait voulu que j’aille à la Colonie des Sang-mêlé mais je me souviens très clairement des derniers mots de Moros. Je ne suis pas prêt. Prêt à quoi ? Je l’ignore. Mais j’ai décidé que je n’étais pas prêt à aller à la Colonie. Et je ne veux pas quitter Wyatt, même si parfois c’est une tête de mule particulièrement agaçante, je ne veux pas être séparé de lui, je le connais depuis trop longtemps. Mais il va m’en vouloir… Parce qu’aujourd’hui est une date particulière. Aujourd’hui je sais ce qui va se passer. Et j’ai mal. Tous mes organes semblent compressés dans mon ventre, ma peau semble trop petite pour moi et mes os semblent vouloir sortir de mon corps. Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit. Je me lève sans bruit et rejoins la chambre de Wyatt. Il est 5 heures du matin. Je l’appelle en chuchotant mais il ne me répond pas. Je secoue son épaule mais il grogne. Je le secoue plus fort et cette fois il attrape mon poignet et me fait basculer par-dessus lui, j’atterris la tête dans l’oreiller à côté de son visage. Il passe une jambe sur les miennes et garde mon bras dans sa main, le serrant dans mon dos. Ses lèvres viennent à mon oreille. « J’espère que tu as une bonne raison de venir à une heure pareille… » Malgré la réaction de son corps j’entends à sa voix qu’il est encore à moitié endormi. « Oui… mais si tu pouvais me lâcher ce serait plus pratique pour te parler. » Au lieu de me lâcher Wyatt resserre sa prise sur mon bras et s’assoit sur mon postérieur. Bon, il est parfaitement réveillé maintenant. « C’est important, Wyatt… » Je soupire dans l’oreiller, il est insupportable. J’aime m’amuser mais là on n’a pas le temps. « Je te lâche si tu me donnes quelque chose en échange. » Je fronce les sourcils. Qu’est-ce qu’il peut bien vouloir ? J’essaie de me dégager mais c’est peine perdue. « Je n’ai jamais embrassé de garçon. » Je cesse instantanément de bouger. Est-ce qu’il pense à ce que je crois qu’il pense ? J’ai déjà embrassé un garçon pour ma part. Une fille également. Hosios m’a scolarisé parce que c’était plus simple pour lui donc je vais à l’école depuis que j’ai 10 ans et j’ai pu rencontrer d’autres enfants de mon âge. Je suis assez sociable, beaucoup plus que Wyatt. Je parle facilement à tout le monde et je souris souvent. Je fais abstraction de ce que je vois, je me contente d’être un gamin comme les autres, et c’est très agréable. À l’école je ne suis pas beaucoup avec Wyatt, parfois je surprends son regard sur moi et généralement j’y vois de la colère. Je ne sais pas pourquoi et quand je le lui ai demandé il m’a repoussé assez brutalement. Pour autant, il n’a pas nié. Est-ce que… non… pas Wyatt… Plus j’y pense et plus mon sourire s’élargit. « Depuis combien de temps tu fantasmes sur moi en secret ? » J’ai droit à un coup de poing dans les côtes. Je ne bronche pas même si ça ne fait pas du bien. Je souris. Wyatt se soulève, me retourne et se rassoit sur moi. Je suis allongé sur le lit, il a une main à droite de mon visage et me regarde avec plus de sérieux que ce que je pensais. Il se penche vers moi mais il hésite, c’est très étrange de voir Wyatt hésiter. Alors je lui facilite les choses. J’attrape le col de son tee-shirt et le tire à moi. Mes lèvres trouvent sans peine les siennes. Il me repousse brusquement mais reste sur moi. Je soupire légèrement. « Est-ce que tu sais ce que tu veux ? » Je suis quand même un tant soit peu exaspéré. Il veut quoi à la fin ? Ce n’est quand même pas compliqué de juste dire ce qu’il veut. « Toi… Mais je t’ai vu avec cette rouquine l’autre jour. » Sa voix est un murmure étrangement fragile. Je sens mon cœur fondre et une douce chaleur se répandre dans mon corps. « Et alors ? Je peux vous aimer tous les deux. » Wyatt semble surpris par mes mots, je ne suis pourtant pas capable de dire si c’est en bien ou en mal.
Il est 9 heures. J’ai été stupide. Je me suis laissé distraire, même si c’était une excellente distraction, jamais je n’aurais cru que Wyatt puisse vouloir plus qu’une amitié avec moi. Mais il ne reste que quelques heures. Et ce bonheur volera en éclat.
À 10 heures je lui ai expliqué la situation. Wyatt m’a écouté et cru sans poser la moindre question. Il me fait confiance. Alors maintenant on tente de convaincre Hosios. Ce n’est pas si compliqué, même si au début il semble sceptique. Il me regarde un long moment et je crois voir dans ses yeux une illumination, je crois qu’il vient de se souvenir de l’identité de mon géniteur. « C’est inévitable, non ? » Ma bouche s’ouvre sans qu’aucun son ne sorte. Je suis désespéré. Oui c’est inévitable. Mais est-ce que je peux rester sans rien faire ? Non ! Je connais Hosios depuis que je suis tout petit, il m’a appris beaucoup de techniques de combats, j’ai ri avec lui et pleuré, il m’a recueilli après la mort de maman… Je ne peux pas juste le regarder mourir. Comment le pourrais-je ? Je sais que je ne peux rien faire mais j’ai quand même envie d’essayer, mais d’essayer quoi ? Je ne sais pas. Je ne sais pas quoi faire. Je sens le désespoir me gagner. C’est stupide, non ? Vouloir changer quelque chose d’inchangeable ? J’ai bien compris la dernière fois, si je peux voir le destin je ne peux pas le contrôler. Contrairement à Moros… Et encore, je sais qu’il ne peut pas vraiment le contrôler, il peut juste l’influer. Seules les Moires peuvent contrôler le destin, ce sont elles qui décident de la mort et de quand elle survient, on ne peut pas aller à l’encontre de leurs décisions… Alors pourquoi m’obstiner ? Je ne sais pas, je ne peux pas m’en empêcher.
Nous n’avons plus beaucoup de temps. Des coups à la porte nous font sursauter tous les trois. Ils sont rapides et puissants, ininterrompus. Wyatt et moi tentons de retenir Hosios mais déjà il ouvre la porte. Une fille apparaît, en pleurs, du sang sur ses vêtements, des yeux épouvantés. « Je… je… aidez-moi… un… gigantesque… je ne… il a… tué… » Des bruits dans le couloir. Hosios pousse la fille vers nous et nous ordonne de partir et de la protéger. Non ! Mais la fille s’accroche déjà à mon bras. Elle semble totalement paumée et dévastée. Je ne peux pas la laisser… Mais Hosios… Je sens mon cœur s’alourdir et tomber de ma poitrine à mon ventre, détruisant tout sur son passage. J’ai juste mal. J’attrape Wyatt et je le force à me suivre, il proteste mais sa mort n’est pas ici. Il tente longuement de faire demi-tour mais ma poigne ne faiblit pas. On s’enfuit. Je regarde l’heure. Je ne dis rien, mais je sais qu’Hosios est déjà mort. Wyatt voit mon mouvement et il me fixe sans me voir un long moment. Il s’écroule dans mes bras, les joues striées de larmes.

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LSGI

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Re: Viggo - Partie II

Message par LSGI »

29 Novembre 2017

« Ô divine déesse du sexe, viens par là. » Je souris en parlant et tapote la place à côté de moi sur le lit. Nahéma sourit et baisse légèrement les yeux, malgré sa peau ébène je vois ses joues rougir. On est ensemble depuis presque deux ans et pourtant je parviens toujours à la gêner. Enfin pas deux ans, ça fait deux ans qu’on l’a rencontrée. Elle ne savait pas ce qu’elle était, elle était notre voisine depuis deux jours quand un monstre les avait attaqués, son père et elle. Son père est mort et elle a frappé à notre porte. Hosios est mort ce jour-là, et Nahéma est restée avec nous. Wyatt a un peu de mal avec elle mais il a du mal avec presque tout le monde. De mon côté… eh bien j’aime Nahéma, tout simplement. Elle est douce, gentille et respectueuse, je ne l’ai jamais vue en colère et elle prend toujours soin de nous, même de Wyatt. On vit tous les trois depuis deux ans, on se débrouille comme on peut et parfois ce qu'on fait n'est pas très légal, mais on survit. Nous aurions pu aller à la Colonie des Sang-mêlé mais aucun de nous ne sait où elle se trouve ! Nahéma ne savait même pas qu’elle était une demi-déesse quand on l’a rencontrée, je lui ai expliqué que la mythologie existait etc. Aujourd’hui je pense qu’elle est une enfant de Déméter, bien sûr je ne peux pas en être certain, mais elle a une affinité avec les plantes et elle est capable de leur faire faire des choses incroyables. Elle n’est pas attirée par le théâtre, elle ne ment jamais ni ne joue la comédie, elle déteste l’alcool… donc je pense qu’on peut écarter Dionysos. Après il doit y avoir d’autres dieux potentiels mais Déméter fait partie des très probables.
Nahéma s’installe à côté de moi, sa main glisse sur mon torse et s’arrête sur mon cou, caressant mes cicatrices. Ses lèvres viennent sur les miennes et ma langue pénètre sa bouche tandis que je l’attrape par la taille et la soulève pour l’installer sur moi. Elle me retire mon tee-shirt et je fais disparaître le sien. Rapidement son soutien-gorge s’envole et ma bouche s’occupe de sa poitrine. J’entends vaguement la porte qui s’ouvre mais n’y prête pas attention. Pourtant, Nahéma m’appelle et s’écarte légèrement. Je me retiens de grogner. Mon regard dévie de la belle brune à Wyatt qui est à quelques mètres du lit. Ses yeux lancent des éclairs et sa mâchoire est serrée. Un instant je me perds dans sa contemplation, la colère a le don de le rendre encore plus beau… Je ne savais pas que c’était possible. Mes yeux passent sur ses cheveux blonds en bataille, ses quelques taches de rousseurs, sa peau claire, son nez déjà cassé un bon nombre de fois et ses lèvres fines. Hm ses lèvres très douées. Mes yeux s’arrêtent dans les siens, d’un marron qui peut être brûlant d’amour comme de colère. « En privé. » Sa voix est dure et tranchante, c’est mal parti. Je m’excuse auprès de Nahéma parce que tous les deux on sait que quand Wyatt dit ça il lui demande en fait de partir. Je n’aime pas cette façon qu’il a de lui parler mais quoi que je dise ça ne change rien. Nahéma me sourit en me disant que ce n’est rien, j’ai un pincement au cœur parce que non ce n’est pas rien, mais je ne dis rien et la laisse partir. Elle ferme la porte de la chambre en la quittant. Mon regarde se darde sur Wyatt et sa colère. « Je t’écoute. » Il s’approche de moi à grands pas mais s’arrête devant le lit. « J’en ai marre, je sature, il faut que tu choisisses. » Que je choisisse ? Mais de quoi il parle ? « C’est elle ou moi. » Je tombe de haut, je crois que ma mâchoire inférieure m’abandonne. Je me lève et descends du lit pour me tenir face à Wyatt. Il mesure quelques centimètres de plus que moi. Je n’arrive pas à parler, ni même à penser. Je le fixe bêtement. Ça sort d’où ça ? « Je ne vais pas choisir ! Wyatt, je vous aime tous les deux ! » Il secoue la tête en m’attrapant par les épaules, ses doigts me serrent tellement que c’en est presque douloureux mais ça m’est égal. « Mais tu aimes l’un de nous plus que l’autre, ou d’une manière différente ! » C’est mon tour de secouer la tête. « Non… Je te l’ai dit dès le début, tu as toujours su… » Il me coupe, sa voix est devenue sarcastique. « Que tu avais assez d’amour pour plusieurs ? Que tu aimais sans limite ? Que tu ne voulais pas te priver ? Oui je le sais ! Mais c’était valable quand on avait 13 ans, plus maintenant. Ce n’était qu’une lubie de gosse. Je ne veux pas te partager, Viggo. Soit elle part, soit c’est moi. Tu ne peux pas nous garder tous les deux. » Mais… J’ouvre la bouche mais aucun son ne sort. Il me demande réellement de choisir ? Comment le pourrais-je ? Je les aime bon sang ! Je n’ai jamais fait de différence entre l’un et l’autre, nos relations sont différentes parce qu’on ne partage pas les mêmes choses mais pour autant je les aime de la même façon… Et je leur ai toujours dit bon sang ! « Je ne peux pas choisir, tu le sais… Je t’aime et j’aime Nahéma. » Il me repousse et se détourne. Quelques secondes s’écoulent où je n’entends que les battements affolés de mon cœur. « Je te veux pour moi… Je t’ai toujours voulu pour moi… Je veux être unique à tes yeux… Je veux être le seul… » Sa voix autant que ses mots me fait mal, me transperce. Je sens sa tristesse, sa douleur, et je voudrais l’aider, vraiment, mais je ne sais pas comment. Ou du moins, je le sais mais est-ce que je le peux ? Je ne peux pas décider d’abandonner Nahéma pour lui, je ne peux pas lui dire que je ne l’aime pas parce que c’est faux. Ce qu’il me demande n’est pas possible, si je choisis l’un d’eux je serai malheureux et je ne pourrai pas juste faire comme si de rien n’était avec l’autre. Il le sentira et au final on partira chacun de notre côté. Mais bon sang il savait… Je n’arrive pas à penser clairement, je n’arrive pas à raisonner, je me sens couper en deux, déchiré, paumé. Qu’est-ce que je peux faire ? Qu’est-ce que je vais faire ? Wyatt se tourne vers moi, sa bouche s’ouvre, et un instant j’espère stupidement qu’il va m’annoncer que c’était une blague de très mauvais goût… Mais Wyatt ne fait pas souvent de blagues… « Si tu ne peux pas choisir, je le ferai à ta place. » Quoi ? Comment ça ? Qu’est-ce que ça signifie ? Je me sens pâlir, mes yeux me brûlent, je m’accroche à son bras. « Tu ne vas pas partir ? » Cette idée me terrifie, je ne peux pas le perdre. La colère de ses yeux se calme légèrement et j’y vois de l’amour, ses doigts effleurent ma joue et mes lèvres. « Je ne te quitterai jamais à moins que tu me le demandes. » Je crois que je suis rassuré… mais je n’en suis pas totalement certain. Wyatt ne part pas mais alors qu’est-ce qu’il va faire ? Comment va-t-il choisir à ma place ? Je suis tellement paumé… Sa main glisse, il s’écarte de moi et se dirige vers la porte, dans sa main je vois une lame étinceler. L’horreur me gagne. « Tu comptes faire quoi avec ça ? » Mais je ne le laisse pas répondre et me rue sur lui, il me repousse mais je m’adosse à la porte. La colère est revenue sur ses traits. « Elle doit disparaître de ta vie. Écarte-toi. » Disparaître ? Ce mot peut avoir bien des sens… Mais la lame dans sa main ne me rassure pas. Il veut la tuer ou l’effrayer ? Non, je connais Wyatt, il ne tuerait quand même pas Nahéma… Mais il est tellement en colère… Même. Non. Il n’est pas un meurtrier. Il est blessé. Et il pourrait tout de même la blesser elle… Je refuse de m’écarter et Wyatt tente de me faire bouger. Il grogne en me frappant à l’estomac. Je ne bouge toujours pas, il est hors de question que je le laisse aller voir Nahéma dans cet état. Ses yeux lancent des éclairs quand il envoie son poing droit sur ma tempe. Je le bloque sans difficulté et le repousse. Il revient à l’assaut. Et ça dure… Il m’attaque et je le laisse faire, me contentant de bloquer ses coups, je ne veux pas l’attaquer. Je le supplie d’arrêter mais il ne m’écoute plus, il ne m’écoute jamais quand il est dans cet état, il laisse sa colère prendre le dessus et plus rien n’existe. Le lit est cassé, une lampe est brisée sur le sol, le papier peint a été lacéré par endroits… on ne récupérera pas la caution, mais pour le moment ce n’est pas ce qui m’importe. Et soudain je reconnais les éléments, je reconnais cette lampe, je reconnais ce lit, je reconnais cette scène… Non… Les larmes viennent et la douleur éclate dans ma tête, non pas maintenant, pas comme ça… La lame de Wyatt se glisse entre deux de mes côtes sans que je ne vois le coup venir, je suis trop choqué. Je lève les yeux vers mon beau blond qui est aussi effaré que moi, mais ce n’est pas la lame qui me fait mal, c’est ce qui va se passer. « Wyatt… » Il recule, je tente de l’attraper mais je n’y parviens pas, il se prend les pieds dans la lampe, il tombe en arrière et sa tête frappe la table de chevet… Je me précipite vers lui en criant son nom mais il est trop tard, une flaque de sang s’étend sous lui.


8 Février 2018

Tout s’est passé très vite, comme toujours. Tout va toujours trop vite. J’ai toujours l’impression de manquer de temps. J’ai toujours l’impression que le destin se moque de moi. J’ai essayé. J’ai vraiment essayé. J’ai tout fait pour profiter mais au final j’ai l’impression de juste souffrir. De juste mourir un peu plus chaque jour. Sourire est devenu difficile, rire l’est davantage, être léger ou heureux c’est trop difficile. Je veux juste abandonner. Je veux laisser tomber. Je suis fatigué. Mais quelque chose en moi me pousse, quelque chose me dit que je ne peux pas. Abandonner ce serait gâcher mon temps, et maman a toujours dit que le gâchis c’était mal. Mais elle est morte…
Je fixe Nahéma, elle est inconsciente. Elle a été assommée par une harpie avant d’être jetée dans le vide. Je la retiens par le poignet, son corps pend au-dessus du vide, nous sommes sur un pont. J’ai tué la harpie. Je suis fatigué et blessé, je n’ai plus aucune force en moi, je n’arrive pas à remonter Nahéma, j’ai l’impression que mon épaule va se disloquer et mes doigts sont tellement moites que je la sens glisser. Mais je ne peux pas me résoudre à la lâcher. Je ne peux pas abandonner. Je ne peux pas la laisser mourir… Je l’aime. Autant que Wyatt. Mais lui je l’ai déjà perdu… J’ai perdu tout le monde… Maman, Melitta, Hosios, Wyatt… Je ne veux pas perdre Nahéma. Je ne peux pas. Elle est mon soleil, elle parvient à me faire sourire même si ça reste rare. Elle prend le temps de me parler de Wyatt pour qu’on ne l’oublie pas et elle me rappelle toujours les bons moments. Quand je fais un cauchemar elle est toujours là. Elle me pousse à continuer, elle me pousse à vivre, mais sans me précipiter. Si je la perds avec qui je vais continuer à cuisiner ? Avec qui je vais dormir ? Avec qui je vais partager mes souvenirs ? Qui je vais aimer ? Si elle meurt je suis seul. Je ne peux pas la perdre. Je dois la remonter.
Un bruit de vent et une présence à mes côtés. « Il est temps de lâcher prise, Viggo. » Je déglutis avec difficulté en secouant la tête. Non, je ne peux pas. « Tu sais comment elle doit mourir. » Oui… Elle va tomber de ce pont et s’écraser au sol. Son corps va être réduit en une bouillie informe. Mais je ne peux pas. Je sais ce qui va se passer mais je ne peux pas. La lâcher ce n’est pas simplement perdre Nahéma, c’est également accepter que le destin est fatal et douloureux. Que je le vois mais ne peut pas le changer. Je l’ai toujours su mais je n’ai jamais pu l’accepter. Je pensais que je comprenais mais en fait non… Savoir et accepter sont deux choses différentes. Accepter ce serait dire au revoir à mon passé, ce serait aller de l’avant, ce serait me dire que chaque mort arrivera et que je le saurai mais n’y pourrai rien… Et je sais tout ça. Mais jusqu’à présent j’ai toujours espéré que je pourrais changer les choses. L’espoir… C’est beau mais stupide. Inutile. C’est une blague faite aux mortels, tout comme le libre-arbitre.
Mes yeux quittent Nahéma pour rejoindre ceux de Moros. Il n’est pas froid, pas méprisant, il semble triste. C’est étrange de voir cette expression sur son visage. Il ne dit rien et moi non plus. Je n’arrive pas à me décider, je n’arrive pas à abandonner, à accepter. Toutes ces morts… pour rien. Elles n’ont pas de but, pas de sens. Elles sont seulement douloureuses, violentes. Toute vie se termine dans la souffrance, que ce soit celle du mort ou celle de son entourage.
Nahéma… Son visage semble si paisible dans l’inconscient. Je t’aime. Je t’aime tellement. Je suis désolé… Mais je ne peux rien faire contre le destin. Mes doigts s’ouvrent et je vois son corps chuter. Je sens encore la chaleur de sa peau contre la mienne et son poids au bout de mon bras alors que je regarde son corps qui s’est écrasé plus bas. Je ne pleure pas, je n’ai plus de larmes. Je me sens vide, creux. Je me redresse pour regarder Moros. Je n’éprouve rien, ni colère ni tristesse, juste une sorte de résignation, je me sens comme un automate programmé à vivre. Et à mourir. Je ne suis qu’un instrument. Rien de plus. Je sers les Moires comme chaque mortel, elles s’amusent avec nous mais nous ne sommes rien pour elles. Nous ne sommes rien pour aucun dieu. Juste des jouets. Moros me regarde longuement, j’ai l’impression qu’il va partir mais il parle. « On ne peut pas combattre le destin, on ne peut que l’accepter et profiter du temps qui nous est imparti. » Ses mots tombent dans le vide de mon esprit et disparaissent dans ses profondeurs. Pour la première fois je me fais la réflexion que sa voix est aussi écrasante que ce qu’il représente. Il est le sort et le sort écrase. Un bruit de vent et Moros n’est plus là. Je suis seul.
Je marche sans savoir où aller pendant deux heures. Ensuite je décide de retourner dans la chambre d’hôtel que nous partagions avec Nahéma. Je ne sais pas quoi faire, je n’ai rien envie de faire. Mais je prends le temps de me doucher, mes gestes sont mécaniques et je ne vois pas le temps qui passe. Je m’habille et retourne dans la chambre. Je trouve une femme assise sur le lit. « Je suis navrée, Viggo… » Je la regarde sans réagir. Elle est grisâtre et légèrement translucide. Elle n’est pas vraiment là. Du moins, elle n’est pas vivante. Je suis incapable de parler.


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14 Février 2018

Je sors du bureau ou je-ne-sais-quoi de Chiron. Il m’a montré un film. Je n’y ai pas prêté attention. Maman a disparu quand je suis arrivé à la porte de la Colonie, elle m’a dit que je pourrai toujours la voir si l’envie m’en prenait. Apparemment je peux voir les morts. Ça ne m’était jamais arrivé avant. Pourtant je ne suis pas surpris. Je suis juste vide, ressentir une émotion semble au-dessus de mes forces. Je me sens comme un zombie ou un robot, un corps sans vie.
Je ne veux voir personne. Je ne veux pas devoir supporter leur mort, je ne veux pas voir leur sang ou entendre leurs cris… surtout les cris. Je ne les supporte plus, ni les cris ni les gémissements. Je baisse la tête et me rends d’un pas mécanique aux bungalows – Chiron m’a expliqué comment m’y rendre. Ils sont plus nombreux que ce que maman m’avait raconté. Ça a changé depuis qu’elle a quitté la Colonie. Je commence à observer ceux qui sont rajoutés, Iris, Hypnos, Némésis… Je m’arrête devant l’un d’eux, il ne me dit rien, je n’arrive pas à reconnaître à quel dieu il appartient. Une roue orne son fronton mais je ne me souviens pas de ce que ça signifie, même si je l’ai su un jour. Soudain je vois les trèfles et là je comprends : la chance. C’est le bungalow de Tyché. La chance… elle n’est pas une roue. Elle n’est jamais totalement là. Elle sait se retirer pour laisser arriver les pires horreurs… Ou bien elle n’a pas le choix ? Le destin écrase peut-être la chance. La porte est entrebâillée et je sens une légère curiosité en moi. Je pénètre dans le bâtiment qui malheureusement n’est pas vide. Il y a une personne ici. Un gars assis de l’autre côté d’une grande table de poker, il joue avec des cartes. Il est blond avec des cheveux très clairs, presque blancs. Mais le détail qui capte mon attention c’est son sourire. Je le reconnais pour l’avoir déjà arboré mais je ne me souviens plus comment faire. Quel muscle dois-je bouger ? Est-ce que je serais capable de ne serait-ce qu’afficher un sourire de façade ? Je me souviens que c’était simple avant, que je souriais tout le temps, que ça me faisait plaisir… Comment j’ai pu vouloir sourire ? Pourquoi ? Je savais que le destin était implacable, qu’il était cruel, et pourtant je souriais… J’étais stupide, aveugle, on ne peut pas sourire au destin. En voyant ce garçon je suis automatiquement happé dans un autre décor. Je le vois lui, ce garçon souriant, en train de mourir. J’ai un pincement au cœur, comme à chaque fois que je vois la mort de quelqu’un, mais je ne montre rien. Le garçon me remarque et hausse simplement un sourcil, est-ce que je l’ai surpris ? Il n’en a pas l’air, il sourit toujours. « Une petite partie ? » Je le regarde désigner la table de jeu, immobile. Qu’est-ce que je fais ? Je n’ai rien à faire de toute manière… Je m’avance vers la table et regarde les cartes. Je m’assois sans les quitter des yeux, elles continuent à bouger entre ses doigts, il a l’habitude. Je ne sais pas ce que je fais, à quoi bon jouer contre lui ? Il est comme le destin, non ? S’il a de la chance il gagnera toujours à ce jeu. C’est ce que je lui fais remarquer. « Mais tu vas gagner... C'est vraiment de la chance ou bien tu es un très bon tricheur ? » La curiosité est faible mais belle et bien présente. Est-ce que les enfants de Tyché ont réellement toujours de la chance ou est-ce qu’ils trichent ? La chance est-elle une forme de tricherie ? Et si en fait Tyché ne faisait qu’abuser le destin, et si elle lui faisait simplement un pied de nez ? Mais elle est la seule… ses enfants sont mortels, la preuve est ce que je viens de voir en regardant ce garçon. Alors pourquoi ce sourire ? Pourquoi ce sourire ? Le garçon rit légèrement et mes yeux remontent vers lui. Son regard se fait malicieux quand il répond. « Je ne triche jamais. Le jeu c'est très sérieux. Mais si tu as peur de perdre on peut peut-être décider maintenant des enjeux. » J’entends bien l’accent qu’il met sur le « jamais » et ça me surprend légèrement. Mais après tout c’est un enfant de Tyché, il ne voit pas la chance comme une forme de tricherie, il ne la voit que comme un phénomène naturel, et en un sens ça l’est ? La chance fait partie du monde… Mais une chance insolente ? Continuelle ? Est-ce naturel ? Je me reconcentre sur ses mots et malgré moi c’est un sourire sarcastique qui naît au coin de mes lèvres, petit et presque douloureux. Je n’ai pas peur de perdre, je sais que je vais perdre. Je l’accepte. « Je n'ai pas beaucoup d'argent et je ne possède presque rien, juste mon corps. Choisis l'enjeu qui t'intéresse. » Je n’ai rien à perdre, absolument rien. Je n’ai plus rien. Juste ce qui se trouve devant lui : ce corps que je traîne, les vêtements qui l’habillent ainsi que le sac à mes pieds. Le garçon a un sourire étrange, qui me rappelle celui du chat dans le dessin animé Alice au pays des merveilles. « Ton corps ça semble bien, non ? » Je hausse les épaules en acquiesçant. Il distribue, on joue, je perds. C’était évident, c’était inévitable, c’était attendu. Le destin. Je ne soupire pas, je ne me mets pas en colère, je ne suis pas déçu, juste j’accepte ma défaite. Je regarde le garçon en écartant légèrement les bras. « Tu peux faire ce que bon te semble. » J’ai joué, j’ai perdu, je paie. C’est normal, c’est la loi de la vie. On naît, on vit, on meurt. Le fait de naître signifie l’acceptation du sort final : la mort. Le fait de jouer signifie l’acceptation de la défaite. La seule différence c’est que dans un jeu on peut gagner, mais pas dans la vie. Le garçon sourit – toujours – et tape dans ses mains, il semble satisfait. Il attrape ma main tout en parlant. « Allons dans un endroit plus confortable. » Et il m’emmène dans un endroit effectivement plus confortable puisqu’il s’agit de son lit. Je commence à me dire que je n’ai probablement pas tout perdu. Quelque chose en moi semble se réveiller, quelque chose qui semble lointain et étranger mais que je reconnais. C’est une sorte de chaleur agréable. « Apparemment perdre n’est pas une si mauvaise chose… » Sans réfléchir mon corps prend le dessus, je l’attire à moi et je l’embrasse. Des souvenirs tentent de remonter, des souvenirs d’autres lèvres, d’autres personnes, mais je les repousse. Je lui ai donné mon corps pour un temps, il n’a pas besoin de ma tête. Mes lèvres le quittent et de nouveau je vois son sourire. Toujours. Est-ce que ça lui arrive de ne pas le faire ? « On ne perd jamais vraiment avec moi, c'est mieux quand tout le monde est gagnant, non ? » Je me retrouve incapable de répondre durant une seconde, parce que oui c’est mieux, mais c’est un mensonge. On ne peut pas gagner. Personne ne gagne au final, on meurt tous dans la souffrance. Avant je l’aurais cru, avant je lui aurais donné raison, mais j’ai accepté la défaite. Et pourtant, j’ai beau me dire que je l’accepte je me rends compte que je ne le veux pas, je veux croire ce sourire, je veux croire que je peux gagner, même si ce n’est pas au jeu de la vie. Un léger sourire arrive sur mes lèvres. « Tu as raison. » Je ne le pense pas totalement mais j’essaie. J’essaie de me dire qu’on peut gagner, que je dois cesser de voir seulement la mort au bout du chemin. Il n’y a pas que ça, la vie ne se résume pas à un chemin menant à la mort, la vie c’est un plaisir si on le désire, c’est faire des choix. Alors même si les choix ne changent rien à notre mort, on peut quand même décider de faire des choix qui nous feront profiter du temps qu’on a. C’est en me disant ça que je déshabille le gars, et qu’il me déshabille. Après j’arrête de penser. Je laisse mon corps faire ce qu’il désire, je fais le choix de le laisser prendre ce plaisir. J’avais oublié comme il était agréable de toucher une autre personne, la caresser, la lécher, l’embrasser, la pénétrer. Et j’avais oublié que la réciproque était tout aussi vraie. Ces gémissements-là je les aime, ceux-là ne me donnent pas envie de partir en courant ou de me boucher les oreilles, au contraire. Je veux continuer à les entendre. Ça ne fait pas si longtemps que je n’ai pas touché quelqu’un et pourtant j’ai l’impression que ça fait une éternité. J’aime le partage, j’aime les gens, j’aime la vie. Et ça m’avait manqué. C’est à ça que je pense quand je jouis, au bonheur que ça me procure et au fait que je ne veux pas lui dire au revoir. Certes j’ai accepté mon destin et j’ai accepté celui des autres, j’ai accepté la mort, j’ai accepté que je ne pouvais pas la retenir, mais ça ne veut pas dire que je doive arrêter de vivre. Ma mort arrivera mais en attendant je peux en profiter. Je peux sourire et baiser, je peux rencontrer des gens, partager, rire. Je peux vivre. Comme ce garçon qui sourit toujours à côté de moi. Il a raison. Au final : il a raison. Allongé sur le lit d’un garçon dont je ne connais même pas le nom, nu, je sens une larme unique dévaler ma joue, une larme de bonheur. Je peux vivre. Le garçon se penche vers moi et lèche ma joue, faisant disparaître la larme. Je suis un peu surpris par sa réaction et je remarque à son visage qu’il l’est également, mais probablement parce que j’ai eu une larme après un si bon moment. Et ça m’amuse. Un sourire malicieux naît sur mes lèvres, je ne vais pas lui livrer mes pensées, j’ai envie de m’amuser, d’être de bonne humeur. « Quoi ? Je suis le premier que tu parviens à faire pleurer de plaisir ? » Nouveau sourire éblouissant sur son visage. « En effet, mais il faut une première à tout. » Un léger rire passe ma gorge. Je commence à me lever mais m’arrête dans mon mouvement pour lui demander son nom. Felix. Je retiens. Je me rhabille, récupère mon sac et quitte ce bungalow de chance. Elle a raison Tyché, elle ne doit pas se laisser abattre par le destin. Je la remercie silencieusement d’avoir mis son fils sur ma route.
Je souris et j’emmerde le destin. Je sais qu’il est là, imbattable, mais en attendant je vais profiter de mon temps et ne pas le laisser m’abattre avant le jour final.

Voilà, donc en résumé je m’appelle Viggo Skaebne, j’ai 17 ans, je suis le fils de Vighild Skaebne et de Moros, dieu du sort.


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Caractère

Je ne me mets jamais en colère, je suis joyeux et souriant. J'aime les blagueurs, je peux être malicieux, taquin, joueur quoi. Je profite de la vie et je n’aime pas m’imposer des limites. « Non » n’est pas un mot très courant de mon langage. Je n’aime pas le gâchis et surtout je n’aime pas perdre mon temps, mais ça ne veut pas dire que je suis toujours en train de courir partout, au contraire. Je sais apprécier la lenteur, le fait d’être posé. Je peux être calme comme surexcité, je ne me prends pas la tête, je souris pour rien et ris facilement. J’aime les gens et j’aime partager, je profite de chaque chose, pour moi rien n’est insignifiant, tout est bon à prendre.
Certains disent que je plane un peu parfois – ce qui est parfois vrai – parce que je ne m’énerve pas si on me marche sur les pieds ou autre, en fait c’est juste que ça ne m’atteint pas. Je n’en ai rien à faire et je n’ai pas de temps à perdre en disputes ou chamailleries. Je repousse les sentiments négatifs même si j’en éprouve, je privilégie les moments de bonheur et de plaisir. Je pense qu’on peut dire que je croque la vie à pleines dents, en même temps je l’aime la vie. Alors je lui souris et j’avance, je prends ce qu’elle me donne sans en demander davantage, je ne suis pas ambitieux, je n’ai aucun rêve de grandeur. Je suis heureux avec ce que j’ai.
Oh et je suis un peu un paumé de la vie parfois, il m'arrive d'être juste... aveugle. Ne me demandez pas de deviner ce que vous pensez, je ne suis pas télépathe.
Mais non, avec tout ça je ne suis pas une fée du pays imaginaire, j’ai tendance à me résigner ou à être défaitiste. J’ai accepté mon destin, j’ai accepté le sort de chacun. Toutefois, résigné n’est pas synonyme de morne, donc je sais à quoi m’attendre mais je le prends avec le sourire.


Points forts et faibles

Je suis doué avec des armes, surtout avec une machette. Mais également avec un arc, des couteaux, une arbalète, une épée… entre l’entraînement dispensé par ma mère et celui d’Hosios, sans oublier que je m’entraîne depuis que je suis arrivé à la Colonie, je suis assez doué. Je suis agile, rapide, endurant et plus fort que mon gabarit plutôt fin ne le laisse croire. Je ne suis pas le petit-fils de Kratos pour rien. J’aime me battre, c’est un véritable plaisir, autant je n’aime pas blesser un autre être mais j’aime tenir une arme ou le combat à mains nues. J’aime bien affronter un monstre de temps en temps, même si parfois je suis blessé, j’ai souvent un sourire aux lèvres à la fin.
Je ne supporte pas la douleur. Du moins, celle des autres. La mienne ne me pose aucun problème, mais je ne supporte pas de voir quelqu’un souffrir et c’est encore pire si je l’entends gémir ou crier. J’ai tendance à me figer d’horreur, à être déstabilisé, à frissonner. Ça peut me perturber dans un combat et me coûter cher. Je ne passe donc pas beaucoup de temps à l’infirmerie, je la fuis même, je ne supporte pas de voir tous ces blessés qui tentent de serrer des dents… brrr. J’aimerais les aider mais impossible pour moi, quand je les entends gémir je les revois mourir, et ça c’est trop dur pour moi.


Pouvoirs

Je peux voir comment les gens vont mourir, il suffit que je croise la personne, que mes yeux se posent sur elle et pouf, je suis transporté dans une vision. Elle peut durer longtemps pour moi, mais pour la personne c’est comme s’il ne s’était rien passé. Je ne vois que le comment mais je trouve que c’est suffisant, je ne veux pas savoir le quand. Parfois je n’ai pas le choix bien sûr, parfois il y a un calendrier, un ordinateur, une affiche, un journal, un portable… Je n'ai parlé de mon pouvoir à personne, pas que j'ai menti mais personne ne me l'a clairement demandé. C'est mieux comme ça, inutile de leur dire "Hey, je sais comment tu vas mourir, ce sera sanglant et très peu digne, tu me passes le sel ?"
Je peux également parler aux morts. Depuis que ma mère m’a guidé à la Colonie je me suis rendu compte qu’elle n’avait pas été placée sur ma route par Moros, en fait j’ai revu des morts depuis. C’est toujours étrange d’avoir une conversation avec quelqu’un qui est limite transparent.


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Physique

Je mesure 1m79, peau claire et yeux très clairs. Bleus/Gris. Je suis assez mince mais sculpté. J’ai une cicatrice au cou, sur le côté droit, qui part de sous mon oreille pour aller sur ma gorge, ce sont les griffes du manticore. J’en ai d’autres sur les bras, le torse et les jambes mais rien d’incroyable. Et ma cicatrice sur le torse, à hauteur du cœur mais du côté droit, une ligne très nette d’environ sept centimètres qui se trouve entre deux côtes. Et j’ai un tatouage ici, une paire de ciseaux qui sont dessinés pour qu’on ait l’impression qu’ils vont couper la ligne de ma cicatrice. Un peu comme les Moires qui tranchent le fil de vie. Mon seul autre tatouage est en latin : « Memento mori », les mots ne sont pas très gros, ils sont écrits sous ma clavicule gauche, suivant l’os.


Autres

Je sais que mes pratiques sexuelles vous intéressent alors je vais commencer par ça ! Je couche avec tout le monde, homme, femme, satyre, nymphe… Je ne suis pas difficile. Niveau amour c’est pareil, je m’intéresse à tout le monde, pour autant ça ne signifie pas que je tombe amoureux de tout le monde, juste c’est possible. Je ne m’impose pas de limite donc je peux aimer une, deux, trois… plein de personnes à la fois. Je suis polygame et ce n’est pas un secret. Avec moi les autres savent où ils vont, ils savent que je ne vais pas leur être exclusif et ils savent qu’ils peuvent aller voir ailleurs. Je ne suis ni possessif ni jaloux. Si je suis libre alors mes partenaires le sont également.
Ayant vécu aux États-Unis toute ma vie je parle anglais, je parle également le grec ancien parce que Melitta me l’a appris.
Je dessine souvent et parfois je vais à l’atelier d’arts pour peindre. Généralement je peins des visages parce que je me suis retenu si souvent de le faire, mais parfois il m’arrive encore de peindre des morts, parce que je ne peux pas m’en empêcher. Comme avant je ne mets aucun visage et aucun signe distinctif mais ça me fait du bien.
Oh et je fais beaucoup de cauchemars, même si en me levant je retrouve mon sourire, les nuits ne sont pas particulièrement paisibles.
Je suis très curieux et je teste beaucoup de chose. J’aime l’alcool et l’herbe mais pour autant je ne suis pas accro, ça reste occasionnel.

Liens

Felix
Comment décrire cette relation ? Eh bien je l’aime, oui voilà tout simplement, je l’aime, pour tout ce qu’il a fait pour moi sans même s’en rendre compte. Il m’a permis de revivre. On se connaît depuis deux ans et je le considère comme un ami, il a toujours son sourire et il est toujours chanceux. Mais comme il me l’a dit le jour de notre rencontre : on ne perd jamais vraiment avec lui. J’aime son état d’esprit et j’aime son corps, donc nous sommes amants. On ne se prend jamais la tête, on ne fait que prendre du plaisir. On a juste un petit désaccord à propos du blackjack : pour lui compter les cartes c’est tricher, pour moi c’est un moyen de gagner. Même ce désaccord n’est pas une mauvaise chose puisque quand il m’accuse de tricherie je laisse tomber les cartes et on s’adonne à d’autres activités… Et je lui fais confiance. Si je ne parle pas de mon pouvoir, lui est pourtant au courant. Bien sûr je ne le lui ai pas révélé juste comme ça, ce n’était pas vraiment voulu. Une fois on a participé à un combat et l’un de nos coéquipiers a été blessé, il a saigné et gémi et je me suis tétanisé. Je le revoyais mourir, je le revoyais crier jusqu’à ne plus avoir de voix, je le revoyais gémir faiblement jusqu’à la fin… Je n’ai pas été capable de continuer le combat. Felix l’a remarqué et il m’en a parlé plus tard… je ne pouvais pas lui mentir alors je lui ai dit que je voyais comment les gens mouraient. Et là j’ai eu peur. Très peur. Peur qu’il me demande comment lui mourait. Et comment j’aurais répondu ? Je lui aurais raconté comment son si beau sourire allait se faner ? Mais il n’a rien demandé et je l’en ai remercié. Je l’en remercie à chaque fois que je le vois, silencieusement, parce que lui est là, insouciant, vivant, et qu’il ne me rappelle aucune mort.

Lena
Elle au moins elle sait profiter de la vie ! Je la vois souvent en train de ne rien faire mais avec un air paisible sur le visage. Je l’apprécie, parfois on est juste étendus l’un à côté de l’autre et parfois on squatte le bungalow Apollon, ils ont une super console. Et franchement j’adore voir l’exaspération des fils du soleil quand ils nous découvrent en train de jouer, parce qu’ils savent qu’on n’est pas bientôt partis. Un autre bungalow qui ressemble à une aire de jeux : celui de Tyché. Je l’affectionne depuis mon premier jour à la Colonie donc c’est toujours un plaisir de m’y retrouver. Lena affectionne particulièrement le strip-poker et ni Felix ni moi ne sommes contre. Au contraire. Felix gagne toujours mais il finit quand même nu… Alors forcément avec trois personnes nues la température se réchauffe rapidement.

Madeleine
Si je vois le comment, Madeleine voit le quand. Elle ne le voit pas pour tout le monde, elle sait quand quelqu’un va mourir très prochainement. Mais elle le sait. À nous deux nous pourrions connaître le destin fatal de chaque personne. Mais je n’en ai pas envie, et je crois qu’elle non plus. Pourtant la mort ne semble pas vraiment l’affecter, bien sûr elle ressent des émotions et notamment la tristesse d’un départ, mais elle sait que mourir c’est naturel. C’est normal. C’est inévitable. Je l’admire de le savoir, d’en avoir conscience et de l’accepter. Elle est jeune et pourtant elle renferme déjà une forme de sagesse. J’ai accepté la mort, mais il m’a fallu du temps. Un jour elle s’est approchée de moi et a pris ma main, elle savait que quelqu’un allait mourir, elle ne voulait pas que je sois seul. Elle ne voulait pas que je sois seul pour voir sa mort, la ressentir. Ça me fait sourire parce que je suis plus vieux et que certains penseraient que c’est à moi de réconforter et soutenir Madeleine, mais c’est le contraire. Ça ne me dérange pas, je me fiche de ce que les autres pensent, ce que je vois c’est que Madeleine est pleine de compréhension, de compassion, et je tiens à elle.

Derya
Nous sommes dans le même bungalow mais en plus de ça Derya dort dans le lit au-dessus du mien. C'est donc naturellement qu'on a commencé à discuter et il s'avère qu'on s'entend bien. On est sur la même longueur d'onde, on profite tous les deux du temps qu'on a, on ne se prend pas la tête, on sourit facilement. Donc c'est devenu une habitude, comme un rituel, le soir avant de dormir il y a toujours du bruit dans le bungalow, des chuchotements, et avec Derya on y ajoute nos voix. Parfois on ne se croise pas la journée, elle part plus tôt ou bien je me lève avant elle, mais le soir il suffit qu'on se retrouve pour que la discussion commence. On parle de tout et de rien sans avoir de but, sans se retenir, je lui fais confiance et je crois que c’est réciproque. Souvent l'un de nous finit par bailler en se rendant compte qu'il est trois heures du matin et que mine de rien il serait peut-être temps de dormir. En plus de ces conversations nocturnes nous sommes amants. Derya est belle et je n'ai pas cherché à résister, pourquoi l'aurais-je fait ? Elle ne désire pas une relation sérieuse, elle veut juste prendre du plaisir, donc on en prend tous les deux.

Elias
Honnêtement il m'avait tapé dans l'œil. La première fois que je l'ai vu je l'ai tout de suite désiré. Il n'est pas du genre dragueur mais il avait quelque chose… Sauf que j'ai appris à connaître Elias et j'ai vite compris qu'il n'était pas un gars avec qui on couche une fois ou même régulièrement mais sans sentiments amoureux. Il était hors de question que je lui brise le cœur, déjà parce que briser des cœurs ne me procure aucune joie et que ca aurait été cruel et égoïste avec lui, mais ensuite parce qu'il me rappelait Nahéma par certains aspects, sa gentillesse, sa douceur, sa candeur, son côté lumineux et brillant, à toujours vouloir prendre soin des autres… C'est l'une des rares fois où je me suis dit "non" à moi-même mais je ne le regrette pas. Aujourd'hui Elias est un bon ami, j'aime particulièrement nos parties de basket, on se fait des un contre un et le résultat n'est jamais connu. Parfois il gagne, parfois je gagne, ce n'est pas écrit, ce n'est pas inéluctable, c'est toujours une forme de surprise et j'adore ça.

Freya
On ne peut pas dire que nous échangions beaucoup de mots, Freya n’est pas quelqu’un de bavard, et de mon côté je ne veux pas lui casser les pieds. Parfois j’aime bien me poser à côté d’elle, c’est un moment de calme, on ne fait pas grand-chose, mais j’aime bien quand même, j’en profite pour réfléchir de mon côté et je sais que ce n’est pas elle qui va interrompre le fil de mes pensées. Si nous restons silencieux au bout d’un moment Freya finit par bouger. Ça n’arrive pas toujours mais de plus en plus, elle s’approche de moi et dessine sur ma peau avec le feutre qui ne la quitte jamais. J’adore regarder ses doigts bouger, je ne fais pas de commentaire, trop absorbé par les lignes qui apparaissent sur mon épiderme. Ça me rend toujours heureux d’arborer ses dessins sur mon corps et je ne les cache pas. Je ne vais pas non plus m’en vanter car ce n’est pas mon genre mais j’en suis plutôt fier. Je me suis d’ailleurs déjà demandé si un jour elle allait profiter d’une pause après sexe pour me dessiner sur le corps… Enfin bon, je ne suis pas son seul support, parfois on se croise à l’atelier des arts créatifs et on dessine l’un à côté de l’autre, toujours dans un plus ou moins silence. J’essaie parfois de l’aborder mais si elle n’est pas d’humeur je me tais. Les mots ne sont pas toujours nécessaires.


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Dernière modification par LSGI le sam. 28 nov., 2020 5:21 pm, modifié 4 fois.
LSGI

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ [Chasse aux Monstres - Plus qu'une place !]

Message par LSGI »

Désolée s'il reste des fautes mais je voulais absolument le poster avant d'aller dormir :mrgreen:
naji2807

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ [Chasse aux Monstres - Plus qu'une place !]

Message par naji2807 »

Ah trop bien! Ta fiche est super et j'adore le massage avec Felix c'est parfait! L'histoire est très triste et le fait qu'il voit la mort des gens m'a pas mal rappelé le livre "Intuition" même si en l'occurrence elle voit le quand mais pas le comment ^^ du coup j'adore cette notion d'ineluctabilité ^^
Ah et si tu veux des liens avec d'autres persos que Felix n'hésite pas ^^
Springbloom

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ [Chasse aux Monstres - Plus qu'une place !]

Message par Springbloom »

LSGI : c'est pas bien ça, faut respecter son sommeil :roll: (je dis ça parce que j'ai le seum d'avoir tout éteint seulement dix minutes avant que tu postes ^^')
Bref, revenons à Viggo. Es-tu surprise si je te dis que ta fiche est acceptée ? Non je ne pense pas. Mais j'ai tellement de choses à y dire ! Comme quoi la première partie avec Viggo qui ne veut pas dormir m'a rappelé ma petite et moyenne section (sans les visions de maîtresse morte, hein, sois rassurée). Comme quoi il est logique que sa mère, puisque demi-déesse, ait connu et traîné avec d'autres demi-dieux avec qui elle avait probablement passé sa Colonie. Comme quoi Viggo et ses visions que l'on ne peut combattre représente parfaitement la fatalité de Moros. Et comme quoi j'aime beaucoup la manière qu'il a de vivre sa vie maintenant qu'il a accepté sa mort.
Après, il y a quelques trucs plus amusants, genre le début de la seconde partie où j'ai juste eu une vision d'Aragorn s'entraînant à combattre, parce que j'avais aucune idée de qui était ta faceclaim alors mon cerveau a juste dit : "Il s'appelle Viggo ? Comme Viggo Mortensen ? Alors ce sera Viggo Mortensen".
Enfin bref, pour ce qui est des liens - le jour où je gérerais enfin ce problème - tu peux déjà être certaine que Viggo aura déjà croisé la route de Kahau, parce que c'est inenvisageable autrement, ils ont bien trop de points communs. Pour le reste, il faut que je réfléchisse, mais celui m'a sauté aux yeux ^^
Chat-mallow

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ Chasse aux Monstres [Complet]

Message par Chat-mallow »

Au bord du lac avec Kymatisto

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Ophélia Latha Ray - 15 ans - Fille d’Héméra - 1m58


J'acquiesce aux paroles de Kym sur la confiance en soi et l'amour-propre. Pour moi c'est assez simple, je n'ai jamais douté de l'amour que je me porte moi-même mais quand il s'agit d'autrui, c'est plus compliqué. Faut donner une confiance aveugle. Car on n'est pas dans la tête des gens et ça c'est un point qui n'est pas négligeable car ça se trouve nos cerveaux ne fonctionnent pas pareil et l'autre ne pense ou ressent pas du tout la même chose. Mais d'un autre côté si on pouvait entrer dans la tête des gens ça serait d'autant plus dur à gérer. Déjà que c'est complexe de se comprendre.
Suite à nos discussions Kym me paraît un peu complexe. D’ailleurs je remarque l’écart entre nos pensés lorsqu’elle me répond. Son discours me laisse perplexe. J'ai l'impression que cette limnade a dû faire comme une sorte de carte mentale pour aimer les gens. Elle a posé le pour et le contre et en a déduit que les bons moments valaient amplement la douleur des mauvais. Mais pour autant même si elle garde son coeur ouvert aux autres je ne comprends pas comment on peut accepter la perte. Oui on peut se dire que c'est la vie, il y a des choses qui sont dues à la fatalité et qu'on ne peut éviter comme la mort. Mais comment peut on juste se dire "ok il est mort" quand il quitte cette réalité, la douleur doit être insoutenable de vivre alors que les gens décèdent encore et encore avant vous, inévitablement. Je crois que je ne pourrai pas accepter qu'on me retire toujours les personnes auxquelles je tiens, je pense qu'à sa place je ne ferai que subir ce destin. Elle doit posséder une force indéniable, sûrement acquise avec le temps pour réagir ainsi. Je comprends tout de même son point de vue mais je ne suis pas sûr de réagir ainsi même si j'avais vécu aussi longtemps. Alors j’acquiesce silencieusement sur ces paroles.
Et c’est pensive que je me relève pour nous promener dans le camp. Je remets mes idées en place, ma bonne humeur habituelle revenant au galop sur le devant et c'est enjouée que je réponds.

- Oh il y a plein de truc à voir, je suis là depuis quelques mois mais je n'ai pas vu tout ça ! Des bungalows, de la forêt, beaucoup d'arbre, l'infirmerie, quelque bâtiment que je qualifierai d'administratif mais pas tout ça. Des champs de fraises ? Mais c'est trop bien, c'est tellement bon les fraises. Les écuries ça peut aussi être sympa à aller voir si il y a des chevaux ailés pas que je sois fan de cheval, licorne ou pégase. Je t'avoue que j'aurai sauté de joie s'il y avait des dragons mais des chevaux ailés ça doit quand même valoir le détour enfin au moins une fois. Il y a un atelier d'art, c'est sympa mais je ne suis pas très doué, par contre s'il expose ce qu'ils font dans l'atelier ça pourrait faire comme une petite expo et ça seront très agréables à visiter.
Une chasse ? Ah oui j'ai entendu parler d'une chasse, les autres en discutaient beaucoup ces derniers jours et puis y'a eut le discours se midi. Mais très peu pour moi de même que tout bâtiment d'entrainement ou de combat tel que l'arène. Même si ça devrait être pratique car on m'a expliqué qu'en raison de mon sang divin, des monstres pourraient m'attaquer. Mais disons que je déteste la violence, je trouve ça abrutissant et barbare. En même temps j'ai pas trop envie de mourir donc, en fait j'irai peut-être apprendre deux trois trucs un de ses jours. Ça pourrait s'avérer utile. Alors à choisir si on peut en manger je préférerais aller voir les champs de fraises.


Je me sens surexcité, j’adore les fraises. Mes mauvaises pensées disparaissant au fin fond de mon cerveau, je ne peux m’empêcher de sourire à l’idée de fraise bien rouge, sucrée, alléchante. Un fraisier. Une tarte aux fraises. Une confiture de fraise. Du yaourt avec des fraises. Une salade de fruits. Je vois les images défiler dans ma tête de toutes les choses qu’on peut cuisiner avec des fraises. Si c’est l’aliment principal pour les desserts du camp ça me convient très bien. En y repensant je crois en avoir déjà vu pour les repas.
LSGI

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ Chasse aux Monstres [Complet]

Message par LSGI »

Naji : Aaaah je suis contente que ce passage te plaise ! Oui c'est vrai, je me souviens de ce livre, elle voyait la date au-dessus de la tête des gens si je me souviens bien^^ Grave heureuse qu'il te plaise en tout cas merci :D
Je vais y réfléchir mais je crois avoir une autre idée, je la développe et j'arrive !

Morgane_Chase : Haha mais au moins tu as eu la surprise en te réveillant :lol: Oooooh pas vraiment surprise nope mais très contente :D Mercii beaucoup pour ton retour (et je suis rassurée que tu n'aies jamais eu de vision de maîtresse morte x))
Haha le coup de Viggo Mortensen idem au départ mon cerveau voulait pas le lâcher :lol: Mais du coup c'est Alexander Calvert^^
Et du coup tu me donnes encore plus envie de voir Kahau !
naji2807

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ Chasse aux Monstres [Complet]

Message par naji2807 »

Oui c'est exactement ça ^^ et dac bah écoute hâte de voir ton idée ^^
Eparm12

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☼ Percy Jackson ☼ Lys May

Message par Eparm12 »

Texte à caractère sensible.


À mes amours.

✾ LYS MAY ✾


16 ANS ✾ DEMI-DIEU FILS D’ACHLYS ✾ CANADIEN


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“I’m not a fighter by nature, but, if I believe in something, I stand up for it.” Justin Bieber



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Give Me Back My Life



✾ HISTOIRE ✾


La méchanceté, le sadisme et la cruauté n’ont pas de limite. Ils me connaissent et je les connais très bien. J’aurais presque aimé pouvoir affirmer que je les connais par cœur, parce que ça aurait signifié qu’ils s’arrêtent quelque part. Qu’ils ont une borne, une fin. Mais je ne le peux pas et ça me fait peur. La vérité est que ça me terrifie. Jusqu’où peuvent-ils aller ? Jusqu’où les hommes sont-ils capables d’aller ? Les hommes ou les dieux, peu importe. Il n’y a pas de différence entre eux, si ce n’est que les uns sont mortels et les autres immortels. Qu’ils soient hommes ou dieux, ceux qui font preuve de méchanceté, de sadisme et de cruauté vont encore plus loin toujours plus loin. Je l’ai appris de la bouche de Papa. Je crois que jamais je n’aurais voulu le savoir, mais ça aurait été l’abandonner. Ça aurait été le laisser seul là-dedans, ne pas le soutenir. Ça aurait été se voiler la face, ne pas ouvrir les yeux. Et jamais je n’aurais pu lui faire ça. Papa et moi sommes ensemble depuis ma naissance et nous faisons front ensemble. Je suis là pour lui et serai là pour lui jusqu’à ma mort. Je l’aime de tout mon cœur, de tout mon être. De toute mon âme. Je sais qu’il m’aime aussi et je le soutiendrai quoi qu’il arrive. Même si la tristesse nous pèse et même si le malheur frappe constamment à notre porte. Même si le sort s’acharne sur nous. Nous pouvons subir tous les malheurs du monde, que Papa ne serait pas seul. Je serai dans ses malheurs avec lui. Dans nos malheurs. J’absorberai sa peine, je prendrai sur moi ses infortunes avec les miennes. Je le protégerai. C’est pour ça que je suis parti et je le protégerai toute ma vie.
Papa est un petit agriculteur canadien, qui vit dans l’Alberta. L’Alberta est une des trois prairies canadiennes. Il habite à l’écart de la ville, dans les champs. Il possède deux terrains, dont il a hérité. Il les cultive, et garde pour lui une partie de sa production et revend l’autre dans une ville située dans la banlieue d’Edmonton. Edmonton est la capitale provinciale d’Alberta. Ses deux terrains et ses cultures sont, avec moi, la prunelle de ses yeux. Ses trésors, qu’il chérit. Il y tient plus qu’à sa vie et s’en occupe avec le plus grand soin. Il est passionné par la terre, la nature. Fasciné par ce qu’elles offrent, ce qu’elles donnent. Il est amoureux d’elles et s’évertue chaque jour qui passe à les entretenir à son échelle. Étant seul, le travail que lui demandent ses deux terrains est considérable. Mais Papa est un travailleur et aime travailler. Il est courageux et patient. Persévérant. Quand bien même plus il avance dans l’âge et plus le travail devient laborieux, il ne baisse pas les bras. Il s’accroche et continue de s’occuper de ses terres avec amour. Elles sont tout pour lui, le fruit de sa vie. Il fait ce qui est en son pouvoir pour qu’elles restent fertiles et ne se repose jamais. Il ne s’arrête jamais, ne s’en éloigne jamais. Il n’a jamais quitté le coin, n’est jamais parti en vacances. Il ne s’accorde aucun répit. On pourrait trouver ça triste, mais Papa n’en a jamais été malheureux. Au contraire, il ne veut rien d’autre. Il sacrifie sa vie pour ses terres et en est heureux. Je l’admire pour ça, pour sa simplicité, sa force, sa pureté.


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Un jour, il était en ville. Il vendait comme d’habitude et a soudain vu non loin une jeune femme. Elle paraissait avoir plus que son âge véritable à cause de son apparence misérable. Ses cheveux étaient noirs et désordonnés, son visage anguleux émacié. À la peau si fine et pâle, qu’elle était presque transparente. Elle avait de grands yeux verts brumeux. Son nez coulait, ses joues étaient ensanglantées. Ses larmes se mêlaient à son sang. Ses lèvres étaient éclatées, ses ongles longs. Ses épaules étaient parsemées de poussière. Son corps n’était pas mince, mais squelettique. Elle était habillée d’une robe noire en lambeaux et tremblait. Elle claquait des dents et reniflait. Elle avait l’air d’être une clocharde souffrant de la faim et Papa n’est pas resté insensible face à cette vision. Il est fondamentalement bon et voir la souffrance sur les traits d’une personne lui est insupportable. Il se doit d’y remédier s’il le peut, mais il n’aurait pas dû cette fois. Il n’aurait jamais dû. Mais Papa n’allait pas faire comme s’il ne l’avait pas vue, il n’allait pas l’ignorer. Il en est incapable et recommencerait sûrement s’il le fallait. C’est dans sa nature. Son être équivaut à prendre soin de la terre et aider les autres. Papa s’est donc approché d’elle et lui a donné quelques-uns de ses fruits et légumes qui se mangent crus. La femme l’a regardé avec dévotion et lui a pauvrement souri en pleurant. Incrédule, elle les a pris. Elle les a longuement fixés, avant de les dévorer. Papa était soulagé qu’elle ait pu au moins apaiser sa faim aujourd’hui et est rentré chez lui à la fin de la journée. Mais il ne savait pas que la femme l’avait suivi.
Il était en train de se préparer son dîner, quand la femme s’est montrée dans la cuisine. Papa a eu une grosse frayeur et a violemment sursauté. Il s’est calmé, a repris son sang-froid. Il a recouvré ses esprits et a soupiré. La femme souriait largement et il ne s’est pas méfié. Il lui a dit qu’elle n’avait pas le droit d’être là, d’entrer chez les gens inopinément. Qu’elle ne pouvait pas rester. Il lui donnera encore des fruits et des légumes, ceux qui restaient. Mais elle devra s’en aller ensuite. Il lui a proposé de la ramener en ville, mais ça n’a pas plu à la femme. Ça ne lui a pas du tout plu et le sort de Papa s’est scellé à cet instant. Le sourire de la femme est tombé et elle est entrée dans une colère noire. Elle s’est mise à hurler et à faire voler le mobilier de la cuisine. Après, elle s’est jetée sur Papa. Elle l’a frappé, mordu. Griffé. Elle l’a roué de coups. Papa était sous le choc, pris par surprise. Il ne réagissait pas, encaissant. Jusqu’à ce qu’il le fasse et essaie de maîtriser la femme. La lutte se poursuivit, mais la femme a attrapé sa tête d’une main. Elle l’a brutalement cognée contre le sol à plusieurs reprises et a assommé Papa. Papa était inconscient et elle en a profité afin de lui lier les poignets. Il s’est vite réveillé et elle l’a torturé. Je suis certain qu’elle se délectait de sa souffrance et s’en nourrissait. Elle l’a fait davantage souffrir, allant toujours plus loin. Finalement, elle a abusé de lui. Elle l’a violé. Pour s’amuser. Pour le voir souffrir. Pour le torturer encore plus. Là, elle lui a révélé qui elle était : Achlys, déesse grecque de la tristesse, du malheur et du poison. Elle lui a asséné qu’elle le maudissait pour le restant de ses jours et qu’elle lui ferait un cadeau empoisonné. Ce cadeau empoisonné, c’est moi.


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Elle a accouché devant Papa et m’a placé sans ménagement dans ses bras. J’étais trop petit et trop maigre. Je n’avais que la peau sur les os, qui pouvaient se briser à tout instant. J’étais couvert de sang et blême. Achlys a ordonné à Papa de me garder et de l’appeler comme elle. Je devais porter son nom et il n’avait pas intérêt à lui désobéir. Elle reviendra pour lui s’il ne respecte pas ses ordres. Elle a disparu dans une épaisse brume violette et sanglante et a laissé Papa hagard. Il était interdit, incapable du moindre geste. La cuisine était dévastée et Papa ravagé. Il a été traumatisé et j’ai fini par le remarquer lorsque j’étais un peu plus grand. Je savais déjà qu’il était tout le temps triste, mais j’ai bien remarqué qu’il a les épaules relevées. Son dos est voûté, ses yeux sont cernés. Ils sont ternes et y brille parfois une vive lueur de terreur. Je l’entendais crier la nuit, car il fait des cauchemars. Il tremble de manière imperceptible. En dehors de moi, il ne supporte pas qu’on le touche. Il se tient loin des gens et les évite. Papa a été marqué au fer rouge par sa rencontre avec Achlys et vit avec. Achlys a bouleversé son monde et il était désormais parent. Père d’un garçon. Je suis bel et bien un cadeau empoisonné, le résultat d’une déesse violant un mortel. Malgré ça, Papa m’aime. Malgré le fait que je lui rappelle chaque seconde cette nuit, il m’aime. Je n’ai jamais cru qu’il m’a gardé uniquement parce qu’il craignait les représailles d’Achlys. Il m’a gardé parce que je suis son enfant, son fils. Je n’étais qu’un enfant, en rien responsable des actes de la déesse. Je n’y étais pour rien, je n’avais rien demandé à personne. Je n’avais pas demandé à être la preuve vivante de l’enfer qu’Achlys lui a fait vivre. Alors Papa m’a accepté et s’est retrouvé à s’occuper de ses terres et de son enfant.
Ça a été extrêmement pénible pour lui. Au début, il s’occupait beaucoup de moi. Il a délaissé ses terres et gagnait bien moins que d’ordinaire. Nous nourrir tous les deux était une épreuve, mais il y parvenait de justesse. Il s’est sacrifié une nouvelle fois et cette fois pour moi. Grâce à lui, je vivais. Ma petite enfance n’a pas été heureuse, mais je ne pouvais espérer mieux. Papa prenait soin de moi et m’a initié à l’agriculture dès que je fus en âge de le comprendre. J’adore ça, ça me passionne aussi. Je partageais quelque chose avec mon père et ça me plaisait énormément. Petit, je ne faisais que courir dans les champs. Puis, j’ai commencé à aider Papa. Je plantais et ramassais avec lui. Il m’a appris au fur et à mesure tout ce qu’il sait sur l’agriculture. Mais nous n’étions pas heureux. Il y a quelque chose qui fait que nous ne le sommes pas et ne pouvons l’être. Quelque chose qui nous dépasse, indépendant de notre volonté. Quelque chose au-dessus de nous, supérieur. Une force qui nous empêche d’être heureux et nous rend tristes. Papa n’est plus heureux comme avant quand il cultive ses terres. Il est bel et bien triste, éteint. Sa flamme ne se ravive que rarement. Il a été condamné par Achlys et ne sera plus jamais heureux. Il ne connaîtra plus jamais le bonheur, seulement une moindre tristesse. Ajoutés à ça ses malheurs. Ses cultures qui ne poussent pas pour une raison inconnue. La tempête qui les détruit. Les vols récurrents. Papa les enchaîne. J’en veux horriblement à Achlys pour ça, je lui en veux pour tout ça. Je lui en veux pour avoir blessé Papa et lui faire endurer des choses si terribles. Je la hais du plus profond de moi.


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Néanmoins, je ne me rendais pas encore compte que j’étais aussi la cause de sa tristesse et de ses malheurs. J’étais trop jeune, mais je l’ai définitivement compris à l’école. Les autres enfants me regardaient de travers, me dévisageaient avec insistance. Ils fronçaient les sourcils et le nez. Ils m’évitaient, faisaient tout pour ne pas être près de moi. J’étais déjà seul quelques jours après la rentrée et je ne voyais pas pourquoi. Je ne leur avais rien fait, il n’y avait aucune raison pour qu’ils me rejettent. En réalité, il y en a une et je l’ai connue lorsque j’ai questionné un garçon de ma classe. J’avais les yeux embués de larmes : « Pourquoi est-ce que personne ne veut jouer avec moi ? » « Parce qu’on est tristes avec toi ! » M’avait-il craché au visage. « Tristes. » Je rends les gens tristes. Je rends Papa triste. Je suis l’arme vengeresse d’Achlys, elle le torture toujours à travers moi. C’est pourquoi les autres enfants se tenaient loin de moi. Ils ne voulaient pas être tristes et c’est compréhensible. Je les comprenais vraiment : personne n’a envie d’être triste. C’est un sentiment désagréable, qui fait monter les larmes aux yeux. Il noue la gorge, l’estomac. On ne veut pas être triste, on veut être heureux. J’en ai pleuré. J’étais triste d’être seul, mais j’étais surtout triste de rendre les gens tristes. Alors je tolère ma solitude, pour le bien des autres. Sauf que les autres n’en sont pas restés là. J’étais frêle pour mon âge. Ma peau était trop claire, on aurait dit que j’étais en permanence malade. J’étais blafard et ça effrayait les autres. Ils me trouvaient moche, affreux. Je leur faisais peur et ils répétaient sans arrêt que j’étais un zombie. J’étais un cadavre debout, un mort-vivant. Ils me le rappelaient tous les jours, tout le temps.
Je ne pouvais pas rester concentré longtemps ou tranquille. Je n’arrivais pas à lire correctement, j’avais de grosses difficultés. Les autres se sont attaqués à elles. J’étais nul, pas intelligent. Bête, stupide. Débile, con. Je n’avais pas de cerveau, je ne savais rien faire. J’étais dans les derniers de la classe, c’était révélateur. Je ne pouvais pas faire mieux. En plus des moqueries sur mon physique, on se moquait de mes capacités cognitives. Que ce soit en classe, lors de la récréation. À la cantine, à la sortie des cours. J’étais moqué. Pourtant, je ne suis pas plus bête qu’un autre. J’ai du mal à lire, mais je sais lire. Mon esprit est vif. Mais j’entendais toujours les mêmes choses, toujours les mêmes moqueries. Toujours les mêmes insultes, toujours les mêmes mots. Ils entraient par mes oreilles dans ma tête, pénétraient dans mon cerveau et mon cœur. Ils s’y incrustaient lentement, jusqu’à s’y graver. Ils tournaient et retournaient dans mon esprit. Je les ai intériorisés, y ai cru. Un soir après l’école, j’ai demandé à Papa si c’était vrai. Il ne s’y attendait pas, il en a été choqué. Terrorisé. Il s’est empressé de me démontrer le contraire, que je n’étais rien de tout ça. Il m’a rassuré et affirmé que j’étais même l’inverse de ce que les gens racontaient. Je ne devais pas les écouter, je n’avais pas à les écouter. Il m’a déclaré qu’il m’aime et que la méchanceté doit glisser sur moi. Je l’ai tout de suite cru, j’ai une confiance absolue en lui. Je suis donc retourné à l’école sans plus faire attention à ce que j’entendais. Ça me faisait toujours mal au cœur, ça me le pinçait toujours. C’était toujours dur à entendre, mais c’était les mots de Papa qui emplissaient ma tête. Ils prenaient toute la place et empêchaient ceux des autres de s’y installer. Les mots de Papa les chassaient et je me sentais mieux.


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Mais les autres sont passés à l’étape supérieure en voyant que je les ignorais. Ils ont commencé par me couper le chemin, en se mettant devant moi dans la queue de la cantine. Ils me repoussaient légèrement, me donnaient des coups de coude indolores. Ça n’a pas duré longtemps. C’est rapidement passé aux croche-pieds, aux vols d’affaires. Aux vrais coups. Je n’en ai jamais parlé à Papa, je ne voulais pas l’alarmer. J’ai vu ce que ça lui a fait quand je lui ai parlé des moqueries que je subissais et je ne voulais plus voir la peur et la peine sur son visage. Il avait déjà assez de choses à s’occuper entre ses terres et moi. Il était triste et n’avait pas besoin de l’être davantage. Mon but depuis tout petit est de l’aider, de lui faciliter la vie. Je refuse d’être un fardeau, un boulet à sa cheville. Je fais ce que je peux afin qu’il soit le moins triste possible. Alors j’ai pris sur moi et je n’ai rien dit. Je lui ai caché les bleus parce que je croyais que c’était la meilleure chose à faire. Tous les jours, c’était pareil. Des coups à chaque récréation, lorsque les surveillants avaient le dos tourné. Ils étaient plusieurs, des garçons et des filles. Sans distinction, ils me tapaient. Je ne bronchais pas. Je me roulais en boule au sol et attendais que l’orage passe. Je les rendais tristes et ils me punissaient pour ça. Je le comprenais et ne réagissais pas. Mais ils sont allés plus loin une fois. Ils m’ont battu, me frappant dans la tête. Ils me frappaient le nez, les côtes. Le ventre, les jambes. Mes côtes ont craqué, ils en ont cassé trois. J’étais si frêle, que ce n’était pas compliqué. La douleur fut telle, que j’ai hurlé.
Surpris, ils ont tous reculé, mais ils s’étaient reculés loin. Ils avaient tous sauté d’un coup. Ce n’était pas normal. Je n’y ai pas fait attention. Pour la première fois, je me suis relevé. Je me suis remis debout et je fusillais tous mes bourreaux du regard. Je me suis attardé sur un habituel, qui me blessait depuis que j’étais entré à l’école. Je l’ai regardé dans les yeux, le souffle court. Ma poitrine se soulevait difficilement, je respirais mal. Je respirais fort, en sueur. Mes sourcils étaient froncés et mon corps raide. Je le regardais et pensais de toutes mes forces qu’il devait mourir. Soudain, il est tombé dans l’inconscience. À la surprise générale, il s’est évanoui. Comme un seul homme, les autres ont bondi encore plus loin de moi. Ils me fixaient, mais plus avec colère. Avec de la peur et du dégoût. Je suis passé de bouc-émissaire à monstre en une seconde, cette seconde où le garçon s’est effondré. Je tremblais de tout mon corps, débraillé. J’étais épuisé, aux pommettes et aux lèvres éclatées. Aux côtes brisées. Je tenais à peine sur mes jambes, mais je résistais. Un surveillant a accouru, suivi d’autres. J’ai été séparé des autres élèves et on m’a demandé de raconter ce qui s’était passé. J’ai tout expliqué grâce à mes dernières forces. Le garçon et moi avons été expulsés pendant une semaine et Papa en a été horrifié. Je lui ai aussi tout raconté et il m’a cru. Il était horrifié par tous les mauvais traitements que j’endurais seul et a pleuré devant moi.


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C’était la première fois que je le voyais pleurer et ça m’a fait mal. Encore plus mal que n’importe quel coup. Ça m’a fait si mal, que je me suis promis de devenir fort. Je ne pouvais plus les laisser me toucher. Je ne pouvais plus les laisser m’atteindre. Je ne pouvais plus subir ça pour Papa. Papa ne mérite pas ça, il ne l’a jamais mérité. Il fallait que je sois plus fort, que je sache me défendre. Selon les témoignages, mon œil vert s’est illuminé d’une faible lueur violette. Le garçon est tombé évanoui et j’ignorais ce que j’avais fait. Qu’est-ce qui lui avait fait perdre conscience ? C’était de ma faute, c’était forcément de ma faute. J’avais fait quelque chose, mais je ne savais pas quoi. Je l’ai découvert plus tard. Je m’étais servi de la brume de la mort, qui avait repoussé mes bourreaux. J’étais si enragé, que je l’ai inconsciemment dirigée sur le garçon. Elle l’a brusquement affaibli, au point de lui faire perdre conscience. Ce qui pèse sur Papa et moi, c’est la brume de la mort. Ce qui nous entoure constamment, c’est elle. Elle nous enveloppe. La brume de la mort est collée à moi, elle m’accompagne partout où je vais. Elle fait partie de moi, en quelque sorte. Je l’ignorais, c’est Papa qui m’en a parlé. Achlys l’a menacé de le plonger dans la brume de la mort. Comme son nom l’indique, cette brume est mortelle. Elle tue, mais elle sauve Achlys. Elle lui permet de tuer et de se cacher. De se déplacer. C’est grâce à elle qu’Achlys a réussi à suivre Papa. La brume de la mort est son premier pouvoir et le mien. Je peux l’utiliser et je me suis entraîné tous les jours à partir de là. Mon but était de pouvoir me cacher dedans à mon tour, disparaître.
Je voulais me fondre en elle et ainsi échapper à mes camarades. Papa m’a encouragé en ce sens et m’a précisé que la brume de la mort peut se manifester. Nous pensons qu’elle est une entité à part entière et qu’elle se manifeste selon son bon vouloir. Elle peut être visible comme invisible. Je la sens autour de moi, mais je ne la vois pas. À force de me concentrer dessus, j’ai fini par la faire apparaître. Ce fut affreux : elle n’est autre qu’un mélange de brouillard pourpre et de sang. J’ai eu peur et ai crié à pleins poumons. Ça a alerté Papa, qui s’est précipité vers moi. Il a vu la brume de la mort, mais l’a ignorée. Il l’avait déjà vue, autour d’Achlys. Il m’a pris dans ses bras et m’a rassuré. Je ne voulais pas recommencer, mais j’avais encore plus peur que les moqueries et les coups recommencent. Alors j’ai surpassé ma peur et mon dégoût au bout d’une semaine et demie et ai réessayé. La brume de la mort ne me fait pas de mal, jamais. Elle ne fait pas de mal à Papa non plus et nous protège. Elle nous cache et je sais exactement ce qui s’est passé entre Papa et Achlys. Je le sais, car je l’ai vu. La brume de la mort me fait voir les souvenirs tristes et malheureux d’un lieu. Un jour, elle m’a fait voir la souffrance de Papa cette nuit où Achlys s’en est prise à lui. La brume de la mort fait remonter les mauvais souvenirs et me les montre. Elle me fait voir des souvenirs très tristes, très malheureux. Qui témoignent d’une grande souffrance. Dès que je pose les pieds dans un lieu, je sais les tristesses et les malheurs qu’il a connus. Et je me suis entraîné à me fondre dans la brume de la mort, à ne plus être vu par les autres.


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Ça m’a demandé beaucoup de temps et d’énergie. J’ai pris quatre mois à y arriver, mais j’ai réussi. J’ai failli laisser tomber, abandonner. Mais je n’ai rien lâché, je ne pensais plus qu’à ma future tranquillité. Mes efforts ont payé : j’étais capable dès neuf ans de devenir invisible grâce à la brume de la mort. À l’abri dedans, je voyais mes camarades me chercher dans la cour pour me faire regretter d’exister. Mais ils ne me trouvaient pas et ce n’était pas même drôle à mes yeux qu’ils me cherchent vainement. J’étais simplement immensément soulagé de ne plus être la cible de leurs coups. J’étais toujours celle des railleries et ce n’était pas plus supportable. Mais mon corps ne craignait plus d’être frappé. Malheureusement, la donne a changé au collège. Papa m’a fait le plus beau cadeau qu’il pouvait, il m’a offert un téléphone portable. C’était mon cadeau pour avoir vaincu l’école primaire et mon entrée au collège. J’avais réussi à passer chaque niveau sans redoubler et Papa était fier de moi. Ce téléphone célébrait un nouveau départ et était mon bien le plus précieux. Mais ça n’a pas duré. Rien ne dure. Comme à chaque fois que nous essayons de bien faire les choses, il y a une force supérieure qui réduit à néant le bonheur qu’on effleure du bout des doigts. Grâce à mon téléphone, je me suis dit que je pouvais me faire des amis derrière un écran. Je ne pouvais pas m’en faire en face, mais le téléphone était une autre alternative. Ce fut le contraire. J’étais devenu la cible des réseaux sociaux.
J’avais donné mon numéro à un camarade de classe parce qu’on avait un travail à faire en binôme. Il l’a redonné à tous les gens de ma classe et j’ai reçu un nombre incalculable de messages tous plus haineux les uns que les autres. « Qu’est-ce que tu fous là ? », « T’as rien à foutre là », « Tu pues », « Va crever », « Va te prendre », « Jette-toi par la fenêtre », « Qu’est-ce que t’attends pour te tailler les veines ? », « T’es inutile », « Tu sers à rien », « Pire qu’un cancer, sérieux », « Je vais te déchirer ta race », « Je te baise quand je veux ». Des avant-goûts. Au collège, je n’étais plus frappé. J’étais harcelé. Les gens m’évitaient toujours, m’ignoraient. Et se déchaînaient sur Internet. Je recevais tous les jours des messages de mort, des menaces. Elles visaient même Papa et ma génitrice. Ils disaient qu’ils viendraient chez moi, qu’ils me tueraient dans mon sommeil. Qu’ils me battraient à mort. Ils me prenaient en photo et détournaient les images. Je voyais défiler les photos truquées, les légendes et les commentaires en dessous. J’entendais mon téléphone vibrer à chaque nouveau message. Le son du vibreur était désormais mon pire cauchemar. Et j’ai craqué. N’en pouvant plus, j’ai attrapé mon téléphone. Je l’ai fracassé contre un mur de ma chambre en pleurant toutes les larmes de mon corps. Je me suis rué dans la salle de bains et me suis saisi de la première chose coupante qui me tombait sous la main. Je me suis tranché les veines du bras gauche avec rage.


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Ils avaient raison, ils avaient tous raison. Je n’étais qu’un bon à rien qui rendait les gens tristes. À quoi bon vivre si c’est pour faire chier le monde ? Autant crever et laisser les autres vivre en paix. Au moment où j’allais passer à l’autre bras, Papa est arrivé. Il a surgi de nulle part et s’est jeté sur moi. Il a crié mon prénom et m’a arraché la lame des mains. Il s’est coupé la paume avec sur toute la longueur, mais il n’en avait cure. Il me regardait et ce que j’ai vu sur son visage me hante encore. Il m’a hurlé dessus en attrapant mon avant-bras blessé. Il le serrait, le compressait. Il a appelé l’hôpital de sa main libre et j’y ai été admis une heure plus tard. J’ai été soigné et ils ont conclu à un malheureux accident. Papa leur a menti et il a bien fait. S’il ne l’avait pas fait, ils m’auraient gardé. Ils m’auraient interrogé, m’auraient évalué comme instable. Ils m’auraient envoyé je ne sais où, m’auraient séparé de Papa. C’est ça qui m’aurait achevé, qu’on me sépare de mon père. Je ne pouvais pas ne serait-ce que l’imaginer et Papa ne voulait pas non plus qu’ils m’emmènent. Je suis resté deux jours à l’hôpital et suis enfin rentré à la maison. Je ne suis pas retourné à l’école : Papa préférait que je sois tranquille chez nous. J’ai suivi des cours en ligne et c’était reposant. Je n’étais plus confronté au harcèlement, mais le mal était fait. Tout ce qu’on m’avait répété encore et encore dans mon enfance me revient souvent en mémoire et j’en cauchemarde. Je dors mal et fais des insomnies. J’ai refait plusieurs tentatives de suicide et Papa m’a sauvé. En dépit de la souffrance que ça lui causait, la mienne était aussi présente. Je croyais sincèrement qu’en mettant fin à mes jours, nos souffrances cesseraient. Papa n’a pas arrêté de me répéter que ce serait l’inverse et je le croyais. Je le croyais, mais c’était si dur d’avancer.
Un satyre est venu jusque chez nous et m’a proposé de m’emmener à la Colonie des sang-mêlés. Il m’a assuré que je serai bien là-bas, que c’était fait pour les demi-dieux comme moi. Un demi-dieu… Un paria. J’ai dû faire le choix le plus difficile de ma vie : rester avec Papa et alimenter sa tristesse, ou le soulager d’un énorme poids. Papa et moi n’étions pas dupes, nous savions tous les deux que ce serait plus vivable pour lui si je partais. Rien ne me fait plus mal que d’être la cause de la souffrance de Papa et c’est pourquoi j’ai décidé de partir. Je l’ai libéré et je sais que ça lui a fait le plus grand bien. Je l’aime et il m’aime aussi. Mon départ l’a blessé, mais il en avait besoin. Nous nous sommes longuement regardés, en silence. Puis, Papa m’a serré du plus fort qu’il peut dans ses bras. J’ai fait de même, je me suis accroché à lui. Il s’est légèrement reculé et a collé nos fronts. Il a silencieusement articulé qu’il m’aime en me regardant dans les yeux. Je lui ai répondu de la même manière et suis parti avec le satyre. J’avais quatorze ans et avais appris de mes erreurs. À la Colonie, je me dissimulais dans la brume de la mort dès que quelqu’un m’approchait. Il y avait des rumeurs qui circulaient sur mon compte, comme quoi j’étais un fantôme. Pour cause, je me trouvais toujours au même endroit. Dans le bois, sous un arbre. À côté des champs de fraises, que j’observe douloureusement. Ils me rappellent Papa. Dès que je sentais la présence de quelqu’un trop proche de moi, je disparaissais. J’étais perçu comme un mirage, une chimère. Pendant tout ce temps où j’étais seul, je pansais mes blessures. Je n’avais confiance en personne, je ne voulais être avec personne.
Durant deux ans, j’ai travaillé sur moi, sur mes pulsions suicidaires. Sur mon être, mon identité. Ce que je veux être. Je ne veux pas être comme ma génitrice. Je ne veux pas faire souffrir les autres. Je ne m’appelle pas Achlys. J’ai coupé mon prénom : je m’appelle Lys. Comme la fleur. Et j’essaie de survivre.


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✾ CARACTÈRE ✾


Lys est un jeune garçon triste, désillusionné et désabusé. Sa tristesse n’est ni grande, ni profonde, ni intense, mais elle est en lui, constante et sourde. Elle est un héritage maudit d’Achlys et l’empêche de sourire, et il n’a jamais ri de sa vie entière. Il n’est pas expressif, expansif, émotif : il a appris à cacher ses émotions et arbore toujours un air neutre. Néanmoins, ses émotions sont fortes, mais il ne les montre pas. Il est discret, secret et effacé. Il est solitaire, se tient loin des autres et demeure en retrait. À cause du harcèlement dont il a été victime, il n’a aucune confiance en lui et a des mauvaises pensées qui lui envahissent en permanence l’esprit. Il fait tout afin de ne pas y céder et lutte contre elles, tenace. Il les hait et se hait, mais il hait encore plus sa mère. Il lui en voudra à jamais pour ce qu’elle a fait à son père et est rancunier, il ne pardonne pas. Il tente de transformer sa tristesse en haine et y parvient assez bien, car son objectif est de ne plus souffrir. D’apparence, il est froid et distant, mais ses plaies ne sont pas cicatrisées. Sur certains points, il ressemble à son père : il est calme, patient et déterminé comme lui. Il persévère lorsque quelque chose lui tient à cœur. Il est pacifiste, contre la violence quelle qu’elle soit et ne se bat pas. Il ne se voit pas ainsi, mais il est courageux et n’a peur de rien, sauf de sa mère et de perdre son père. Il ne veut pas devenir comme elle et refuse de s’apitoyer sur son sort, alors il prend sur lui. Il se convainc qu’il fait tout cela pour son père. La première année à la Colonie, il ne laissait personne l’approcher et se fondait dans la brume de la mort. L’année dernière, il a progressé : il ne disparaît plus tout de suite, mais, si la conversation devient trop dure pour lui, il s’évanouit dans les airs. Il a beau avoir fait des progrès, il n’accorde pas encore sa confiance et se méfie davantage des femmes. Lys apparaît de marbre et inébranlable, afin qu’on ne voie pas qu’il suffit d’une parole pour qu’il se fissure. Cependant, son manque de confiance peut lui être fatal et le conduire à sa perte.


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✾ POUVOIRS ✾


Lys contrôle la brume de la mort. Il peut se fondre en elle, devenir invisible aux yeux de tous et se déplacer grâce à elle sur plusieurs mètres. La brume de la mort l’entoure perpétuellement, le dissimule aux monstres et affaiblit ceux sur qui il la dirige. S’il se concentre et y met un peu d’énergie, il est capable de les faire tomber dans l’inconscience. S’il est en proie à une émotion particulièrement violente, il est même capable de les tuer, mais cela l’épuiserait. Aussi, la brume de la mort lui permet de voir des souvenirs en un lieu ayant connu de la tristesse, de la peine et du chagrin assez forts, ou qui a été frappé par un malheur. Enfin, elle est un mélange toxique de brouillard pourpre et de sang et brûle légèrement ceux qu’elle touche.
Il peut donner ses mauvaises pensées, qui empoisonnent l’esprit et le gangrènent plus ou moins en fonction de la personne, ou prendre celles des autres et les en libérer un temps.
Il est entouré d’une aura qui attriste légèrement.


✾ AUTRES ✾


Lys a de solides connaissances en matière d’agriculture et adore cette activité, la terre et la nature, à l’image de son père.
Faire du skate est sa deuxième activité préférée et il est le détenteur d’une planche qu’il a ramenée avec lui à la Colonie.


✾ PHYSIQUE ✾


Lys mesure un mètre soixante-quinze. Il est fin, a une peau très claire et des cheveux mi-longs blonds presque blancs. Ses yeux sont vairons : le gauche est noisette et le droit vert, de la même couleur que ceux de sa mère. Il s’illumine d’une étrange lueur violette lorsqu’il use de ses pouvoirs. Enfin, il est tatoué, car les tatouages le font se sentir moins seul. Il arbore notamment des tatouages chrétiens, car il croit que si on ne peut obtenir le salut avec les dieux grecs, il peut toujours exister un autre dieu grâce auquel cela est possible.


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Dernière modification par Eparm12 le ven. 28 août, 2020 12:08 pm, modifié 4 fois.
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