Petit jeu pour tester votre imagination

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Vanouche

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Re: Petit jeu pour tester votre imagination

Message par Vanouche »

- Non quand-même pas. Non mais c'est vrai quoi.
- Ouais. Ouais mais on sait jamais.
- C'est vrai.
Petit silence.
- Oui mais en soit pourquoi pas ?
- Ça m'étonnerai beaucoup quand-même. Non pas que je ne l'en crois pas capable ! Mais c'est pas trop son genre. Il sait ce que ça engendrerait comme problème.
- Oui bien sur.
Encore un silence.
C'est incroyable et super marrant quand j'y repense. Avec Martin, on peut parler pendant un long moment, mais en tournant en rond. *Rires.* Un simple sujet sur lequel on est a la fois d'accord et pas d'accord peut durer tellement longtemps qu'en général ça se finit par un "Bon, on tourne en rond. On passe à autre chose ?" Mais ce n'est pas toujours comme ça. Non en général, on peut parler pendant des heures sur un sujet super intéressant et avoir une vrai discussion. Par exemple, les jeux video. Non je rigole, avec Martin on est pas trop jeux video. Plutôt livres et films. L'une de nos meilleures discussion, c'est Star Wars. Ca fait des années qu'on en parle mais on a toujours quelque chose à dire. Martin est vraiment un super pote, on se marre bien ensemble, et on a les mêmes centres d'intérêt. Genre, les filles. On aime plutôt le même genre de filles mais elles sont assez rares dans notre génération. Elles sont toutes à parler maquillage, mec et trucs de filles. Le genre ennuyeux quoi. D'ailleurs, tant qu'on en parle, c'est super compliqué à cerner une fille. Elles font des choses bizarres. Quand elles sont en groupe, elles passent leur temps à glousser sur le passage des garçons qui les regardent en espérant que l'un d'eux les invitera pour la soirée de fin d'année ; une ou deux des copines viennent voir le garçon en question, glousse encore en signalant que telle fille aimerait qu'il l'invite et au moment de l'inviter (si l'attirance est réciproque) impossible de lui parler en privé ou alors il faut qu'elle réfléchisse. Par contre si on ne vient pas l'inviter, elle pleure toute la soirée parce que tel garçon ne l'a pas invitée. On m'a dit une fois "Si elle dit qu'elle doit réfléchir, c'est qu'elle veut savoir si tu vas insister." Mais ça, c'est vrai qu'un coup sur deux ! Je ne comprendrai jamais rien aux filles.
elohane

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Re: Petit jeu pour tester votre imagination

Message par elohane »

Je ne comprendrai jamais rien au filles.
C'est même un euphémisime.
Je ne comprend litéralement rien aux filles.
Elles glousses a chaques fois ou elles me croisent, Louna-Esse enroule une méche de cheveux autour de son doigt quand je la regarde, Gurtie bat des cils quand je lui adresse la parole, et Veronica ne peut s'empêcher de rougir.
J'ai fait une chose de mal, pour qu'on me trait comme ça ? Maél m'a affirmé que je leurs plaisait, alors pourquoi un tel comportement de leurs pars ?
Je ne comprend rien aux filles...
Maél s'y prend 10 fois mieux que moi.
Vanouche

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Re: Petit jeu pour tester votre imagination

Message par Vanouche »

Maël s'y prend 10 fois mieux que moi. Je le regarde du coin de l'oeil. Il a un sens inné pour ça, c'est dingue. Il surprend mon regard et tourne la tête vers moi.
- Quoi ? fait-il de but en blanc.
- Hé, calme-toi, je n'ai rien fait, je réponds, un peu vexée.
- Pourquoi tu me regardes comme ça ?
Il a l'air mécontent... Oups, la gaffe.
- Parce que t'es encore plus mignon quand tu es concentré, fait sa voisine de droite, une blonde avec des yeux de biche.
Je secoue la tête en soupirant, mais dans le fond, je pense la même chose qu'elle. Je crois qu'à peu près les deux tiers des filles de la classe sont en kiffe sur Maël. Il est beau, il est intelligent, sensible, drôle, charismatique, chevaleresque (ça j'adore...) mais il est très renfermé, il a peu d'amis, il ne parle pas beaucoup, ce qui n'empêche pas les filles de baver dessus.
Il grogne et se replonge dans son travail. Le dessin n'a pas de secret pour lui, tandis que le mien est... Ma prof d'Arts Plastiques va faire une crise cardiaque en le voyant. Non je rigole, mais je ne suis pas très douée.
- Tu recommences, me fait-il remarquer.
- Ah ? Désolée, là c'était involontaire.
- Donc pas tout-à-l'heure.
Je rougis légèrement.
- Je regardais ton dessin ! C'est très bien fait...
Il me regarde avec un drôle d'air. Puis il revient à son dessin et esquisse un léger sourire. C'est suffisant pour que mon coeur s'accélère sans que je lui demande rien. C'est une réaction exagérée puisque je ne ressens rien pour lui. Il est juste... Terriblement mignon et charmant. Lui qui est si mutique, j'ai réussi à le faire sourire.
- Ashley ? m'appelle ma meilleure amie, à ma gauche.
- Oui ?
- Pourquoi ce sourire béat sur ton visage ? me taquine-t-elle malgré sa curiosité certaine.
- Rien.
Je secoue un peu la tête et reporte mon attention sur mon travail. Je lance un regard à Maël. Il sourit encore. Je pense qu'il a entendu. Une douce chaleur se répand dans mon corps. J'ai fait sourire Maël. Je l'ai fait sourire.
Charmimnachirachiva

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Re: Petit jeu pour tester votre imagination

Message par Charmimnachirachiva »

Je l'ai fait sourire. Rien que cette phrase est déjà une victoire. Ça faisait dix ans qu'elle n'avait plus esquissé le moindre sourire, qu'aucun éclat de rire n'avait franchi ses lèvres. Et aujourd'hui j'ai réussi à la faire sourire ! Je la regarde et soupire doucement : elle s'est endormie en position foetale sur la chaise longue. Elle dort comme ça pour se protéger. De quoi ? Je n'en sais rien. Peut être de ses souvenirs qui ressurgissent quand elle dort. Elle a déjà vécu tant de choses. Durant toutes ses années j'ai essayé de prendre soin d'elle, j'étais là dès qu'elle avait une crise, quand elle avait tenté de se jeter d'un immeuble, quand elle avait refusé de se nourrir. Certains disent que je suis dévoué, d'autres que je suis fou. Mais personne ne peut comprendre que je suis coupable, j'aurais dû être là-bas avec elle, pas moi à me goinfrer de chips dans mon canapé. Alors je fais tout pour elle. Et elle avait sourit. Enfin. Elle était sur la longue et douloureuse voie de la guérison.
Vanouche

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Re: Petit jeu pour tester votre imagination

Message par Vanouche »

Elle était sur la longue et douloureuse voie de la guérison

Elle était faible et fragile
Elle était douce et gracile
Et elle était très souffrante
Mais c'était une battante

Soutenue de bout en bout
Peinait à tenir debout
Aujourd'hui elle a sourit
On dirait le paradis

Des années rejetée
Elle retrouve la gaité
Guérison entamée

La route sera longue
D'une douleur profonde
Mais tournée vers le monde

Elle était sur la longue et douloureuse voie de la guérison. Mais ensemble on peut tout faire.
elohane

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Re: Petit jeu pour tester votre imagination

Message par elohane »

- Mais ensemble on peut tout faire.Fin de l'histoire.Et maintenant, au dodo !!!
Le visage de mon frère se décomposa.
- Mais heu Liha...
Je pousse un soupir.
Liho est étendu sous sa couette, les cheveux en batailles. Il se plaint encore...
- Mama va rentrer, si elle voit que tu ne dors pas, ça va chauffer!
Son sourire plein de malice quand je finis la phrase ne m'aide pas.Il s'exclame :
- M'en fiche ! Allez, Liha.
- Non.
- Si !
- Liho !
- Mais heu...
Je referme la porte derriére moi.
J'entends une petite voix :
- Liha ? J'ai peur du noir.
Et je rouvre la porte pour me glisse dans le lit de mon frère.Et je l'embrasse.
Vanouche

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Re: Petit jeu pour tester votre imagination

Message par Vanouche »

Et je l'embrasse.
Nous venions de nous disputer, ce qui arrivait assez rarement car nous étions toujours sur la même longueur d'onde. Pas cette fois-là. Notre dispute avait fini par des paroles gentilles et des pleurs. Le voir si près de moi m'avait fait perdre tous mes moyens, et sa bouche avait soudain accaparé toute mon attention. Sans plus attendre, et malgré l'appréhension de sa réaction, je l'avais embrassé.
Cependant, il ne me repoussa pas comme je l'avais craint. Il parut surpris dans un premier temps et ne réagit pas. Devant cette absence de réaction, je reculai et baissai la tête sans le regarder. Je me sentis rougir, et pourtant, je ne regrettai pas. Ses lèvres étaient douces, et je n'aspirai qu'a les embrasser encore. Mais pas lui apparemment. Je sentis les larmes me monter aux yeux. Je secouai la tête.
- Je suis désolée, dis-je.
- Regarde-moi Lucy.
Sa voix me fit tressaillir, et je levai la tête pour rencontrer ses yeux magnifiques. Je ne parvins pas à saisir l'expression de son visage.
- Je suis désolée, répétai-je.
- Moi aussi.
Je restai interloquée et eu du mal à répondre.
- Quoi ?
- Je suis désolé, dit-il. (Il esquissa un léger sourire.) De ne pas te l'avoir rendu.
- Je... Je ne comprends pas.
- C'est pourtant assez simple.
J'avais reculé, mais il franchit l'espace qui nous séparait.
- Tu m'as pris par surprise, et je n'ai pas eu le temps de réagir.
Mon souffle était court. "De ne pas te l'avoir rendu." Cela signifiait donc...
- Lucy, murmura-t-il.
Un frisson me parcourut lorsqu'il prononça mon nom de cette façon. Une fois de plus, il était si proche. "De ne pas te l'avoir rendu." Si je recommençais, est-ce qu'il...?
- Lucy, répéta-t-il en posant son front sur le mien.
Il leva la main et caressa mes cheveux, ma joue.
- J'aurai du...
J'avais du mal à respirer. Si il voulait vraiment m'embrasser, il l'aurait déjà fait, non ? Alors il jouait avec moi et mes sentiments.
Pourtant, je ne pus me résoudre à reculer. J'étais subjuguée par sa main. Je fermai les yeux pour profiter pleinement de ce contact, qui ne se représenterait surement plus. Il recula la tête pour me regarder et sa main vint soulever mon menton pour que je le regarde dans les yeux. Et il le fit.
Jamais auparavant je n'avais ressentit pareille émotion. Sa main s'accrocha à mes cheveux et l'autre vint se placer sur ma hanche pour me serrer contre lui. Je levai les bras pour les passer autour de son cou tandis qu'il m'embrassait comme s'il attendait ça depuis très longtemps. Peut-être était-ce le cas d'ailleurs, mais je m'en fichais. Pour le moment, rien ne comptait à part lui, moi, et sa bouche sur la mienne.
Un cri de stupeur retentit près de nous. Surpris, nous nous écartâmes l'un de l'autre.
- Lucy !
Charles, qui venait d'arriver, était fou de rage. Quant à moi, j'étais stupéfaite de le trouver ici.
- Charles ! Qu'est-ce que tu fais ici ?
Il ne me répondit pas. Il ne me regarda même pas. Son entière attention était sur William, qui avait toujours la main sur ma hanche. Je l'attrapai et la serra dans la mienne.
- Ne la touche pas ! hurla Charles en se jetant sur Will qui me repoussa.
Je faillis tomber mais me rattrapai au mur. Charles balançait son poing vers la figure de Will avec toute la force qu'il avait, et celui-ci fit de son mieux pour l'éviter.
- Charles ! l'appelai-je.
Je me ruai sur lui à mon tour et lui attrapai les bras mais il se débattit et je ne tins pas longtemps.
- Comment oses-tu ? cracha-t-il à William. Comment peux-tu ne serait-ce que songer à l'embrasser ? Alors le faire !
Will était visiblement décontenancé, et je ne comprenais pas plus que lui.
- Charles, arrête ! criai-je.
- Reste en dehors de ça, me lança-t-il.
- Laisse-le !
J'étais impuissante. Will reçut un poing sur la pommette, et il se mit à saigner. Terrifiée, que me plaçai entre Will et Charles.
- Arrête.
C'était un ordre, et mon regard devait être suffisamment sérieux pour que Charles se stoppe.
- Lui ? demanda-t-il méchamment.
- Si tu as un problème, c'est à moi qu'il faut t'en prendre ! Pas à lui !
- Tu l'as laissé faire ? rugit-il.
- Oui ! Parce que c'est lui que j'aime ! Je suis désolée, je sais que tu m'aimes aussi, mais il va falloir te faire à l'idée que c'est Will que mon coeur à choisit.
Je sentis William poser une main sur mon épaule, ce qui énerva encore plus Charles.
- Ne la touche pas !!
- Ferme-là Charles et va-t'en ! répondit Will. Tu as entendu ? Dégage ! Notre relation ne te regarde pas !
Voyant que je l'approuvai, Charles prit une expression peinée.
- Lui ? murmura-t-il encore.
Il secoua la tête. Puis, il partit. Je me tournai vers Will et levai la main pour toucher la blessure sur sa pommette.
- Ca va, dit-il. Je n'ai pas trop mal.
- Il n'aurait pas du réagir comme ça, grognai-je.
Il prit ma main et la serra.
- Je crois que si je t'avais découverte en train de l'embrasser, je n'aurai peut-être pas été pacifique. J'aurai au moins hurlé avant d'aller m'enfermer pour pleurer.
- Toi, pleurer ? ricanai-je en l'embrassant sur la joue.
Il posa sa bouche sur la mienne avant de répondre :
- Tu en vaux la peine.
elohane

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Re: Petit jeu pour tester votre imagination

Message par elohane »

- Tu en vaux la peine.
Son visage prend une mine mi-amusé mi-révoltée, pour une raison que j'ignore.
- Heu, répete moi ça, Keley ? Me fait-elle avec une torsion du nez qui me ferait rire dans une autre situation que celle dans la quelle je suis fouré.
- Je te disais que tu vaux emplement la peine que je tue Joachim si il continu de te courir aprés.
- Heu, ouahw, je savais que t'étais taré, mais a ce point là ! Gloria avait raison, j'aurais pas du te parler. Et laisse Joachim tranquille.
Un maelström de sentiments menacent d'agresser mon cerveau.Kavile, la Kavile, refuse de sortir avec moi, Keley, a cause d'une simple phrase qui disait que je pouvais tuer son petit ami par courage ? C'était pas vrai, j'allais pas le faire vraiment, c'était pour l'impressionner . Je ne suis pas fou !
Je reste planté la, Kavile est partie rejoindre Gloria, sa meilleur amie, et je suis...désemparé.
Tout ça a cause d'une foutue phrase !!!
Jules-cesar

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Re: Petit jeu pour tester votre imagination

Message par Jules-cesar »

Tout ça à cause d'une foutue phrase !!!
Il fallait que je dise ces quelques mots, que je me conduise comme une imbécile, que je boive un verre de trop. Et maintenant, j'en étais réduite à vendre l'endroit si petit où j'habitais pour régler mes dettes.

Je regarde par le fenêtre de ma mini chambre.

Tout me paraît déjà loin, si loin que je me sens déjà étrangère à cette ville. Enfin, si on peut l'appeler ainsi. Les entrepôts désaffectés, les ruelles froides, les parkings crasseux, et les avenues, lieu mortel si l'on n'était pas assez rapide pour éviter les automobilistes pressés et imprudents n'allaient pas me manquer. Mon petit studio de 8m² non plus, et encore moins la grande université que je fréquentais, à quelques dizaines de kilomètres des banlieues.

Je détourne les yeux et je retourne dans la grande pièce. Le soleil brûlant tape continuellement sur les vitres. J'hésite ; je soupire et farfouille dans une des caisses. J'en sors un petit ventilateur que je branche immédiatement, je m'assieds par terre et profite de cette fraîcheur tant attendue.

Mon studio est vide, complètement vide. Il ne reste que les meubles démontés, une corbeille de fruits posée à côté du lavabo, et les caisses de déménagement empilées au fond de la pièce. La sonnette retentit, je me lève et vais ouvrir. Un monsieur habillé d'un tee-shirt à l'effigie de la compagnie de déménagement m'explique que le camion est arrivé et qu'il vient descendre les meubles. J'acquiesce et le laisse passer.

Je m'apprête à me rasseoir mais je me rends compte que je ne veux pas rester à l'intérieur. Je lui passe la clé. Je lui dis que je reviens dans deux heures, je vais faire quelques courses. Alors que je referme la porte, je rajoute que s'ils doivent partir avant, il n'aura qu'à à la déposer sous le paillasson devant mon studio.

Je marche vite, je n'ai aucune envie de m'attarder ici. Au bord de l'avenue principale, ma petite Toyota attend sagement. Je m'assieds sur le siège et attache ma ceinture. Elle me scie l'épaule, me brûle, mais je la laisse. Je roule doucement, j'arrive enfin près du centre commercial.

Je sors de ma voiture et marche vers un grand magasin, mais au lieu de me diriger vers l'entrée principale, je prends à gauche et entre par la porte de service. D'un pas assuré, je monte les quelques étages et me retrouve dans un couloir de bureaux. Imperméable aux regards méprisants que m'adressent les employés, je continue tout droit jusqu'à atteindre une porte blanche sur laquelle est peint en majuscules Mr. TROM. Je l'ouvre et me retrouve dans une petite pièce, derrière un ordinateur, assis sur une chaise, un vieil homme parle au téléphone ; une affaire urgente.

J'attends patiemment qu'il ait terminé sa conversation. Il raccroche, mais ne me voit pas. Je tape une fois du pied, il sursaute et lève la tête. Je lui souris, d'un sourire doucereux. Il me rend mon sourire, plein d'assurance et me demande ce qui m'amène ici. Je lui réponds calmement et clairement. Si il arrête la vente de mon studio, qu'il efface la dette que j'ai envers lui, je ne parle pas de Lydia, Lydia Gart. Il frémit en entendant le nom ; j'ai visé juste. Mais son visage redevient impassible, il murmure qu'il sait tout sur moi, qu'il pourrait faire de ma vie un enfer. Je le regarde droit dans les yeux, moi aussi Trom, moi aussi, j'affirme. La fureur déforme sa figure, je sais que j'ai gagné. Il se met à trembler. Je lui fais un signe de la main en souriant et j'ajoute que ça doit être fait dans un délai de une heure. Je tourne les talons et sors dignement de son bureau.

Je jette un coup d’œil à ma montre, je ne pensais pas que j'avais pris si peux de temps.

Derrière sa fenêtre, Trom m'observe. Il fait un signe de la main à un homme de la taille d'un géant. Celui-ci opine puis se dirige vers la sortie. Je n'ai pas vu ce petit échange.

Je retourne à ma voiture et fais demi-tour. Je jubile, je roule vite, je suis presque arrivée, je roule plus vite. Là, devant moi, je vois une autre voiture, elle roule aussi vite que moi. J'écarquille les yeux, je freine, pas lui. Je remarque quelque chose. Mince ! J'ai oublié d'attacher ma ceinture ! Je serre les dents et tourne brusquement le volant. Trop tard. Au ralenti, je vois la grosse Jeep foncer. J'ai tellement peur que, sur le coup, je m'évanouis. Je ne suis pas consciente lorsque ma tête se fracasse sur le pare-brise, mais la douleur est si forte que je me réveille sur le coup. Je hurle, lève un peu les yeux, et croise le regard du conducteur de l'autre voiture. Comme par miracle, il n'a rien, seulement un sourire cruel sur les lèvres. Non, c'est impossible, je dois rêver.

Qui va reprendre la clé de mon studio ? Ce sont mes dernières pensées. J'ai trop mal. Mon cœur s'arrête soudainement de battre.
elohane

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Re: Petit jeu pour tester votre imagination

Message par elohane »

Mon coeur s'arrête soudainement de battre.
- Tu as dit que quoi ?
- Que je te quittais.Ca me semble trés claire!
- Non.
Je reprends mon souffle.C'est une blague, elle ne peut pas me quitter.
Impossible.
- Mais heu...pourquoi ?
- C'est comme ça, Charles. Comme ça et pas autrement.
- Mais, Jeanne !
- " Mais, Jeanne" ! Quoi, encore?
- On...on est un couple, pas vrai ?
- Non.
- Ah...
- Dégage, Charles Blossom, a présent.
- En toute évidence.
Et je tourne les talons avnt de fondre en larmes.
Vanouche

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Re: Petit jeu pour tester votre imagination

Message par Vanouche »

Et je tourne les talons avant de fondre en larmes. Qu'ai-je fais ? Je courus dans ma chambre et claquai la porte. En plus de la tristesse, une rage dévorante s'empara de moi.
- Tout ce que j'ai fait c'était pour toi ! hurlai-je.
Je tapai d'un poing rageur dans le mur.
- Kuso... jurai-je en japonais (être fan d'anime peut être pratique quand on veut jurer sans que personne ne comprenne). Ça fait plus mal que ce que je croyais.
Je frottai ma main endolorie. Je n'avais pas assez de force pour faire un trou dans le mur, mais il était abimé.
- Kuso, répétai-je. Mila... Pourquoi tu peux pas comprendre ? Bordel ! criai-je.
- Benjamin ! Tu surveilles ton langage ! cria une voix de l'autre coté de la porte.
Ma mère. Super. En plus d'avoir des problèmes avec Mila, il fallait que je me fasse engueuler par ma mère. J'en avais marre. Rien n'allait. Ma vie était un désastre.
elohane

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Re: Petit jeu pour tester votre imagination

Message par elohane »

Ma vie était un desastre.
Déjà, mes parents étaient morts deux ans aprés ma naissance a cause d'une noyade.
Aprés, tout le monde me detestait.
Encore, je m'appellais Plectrude, ce qui ne jouais pas en ma faveur.
Puis, j'étais dans une famille d'acceuil qui me malmenait.
Enfin, je n'arrivais jamais a rien.
Bref, ma vie se trouvait être un pure et nêt desastre!.
Mais une petite voix dans ma tête me disait que je ne devais pas baisser les bras a peine a 12 ans. Il fallait que je vive ma vie, peu importe le reste.
Gros dilemme.
Vanouche

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Re: Petit jeu pour tester votre imagination

Message par Vanouche »

Gros dilemme.
- La rose ou la noire ? demanda Héloïse à Anaïs.
- La noire je pense. Elle t'ira mieux, répondit-elle.
- Tant mieux. C'est celle que je préfère aussi. Cependant, la rose est avantageuse à bien des égards... ajouta Héloïse en reportant son regard sur la robe rose pâle qu'elle tenait devant elle.
Anaïs, assise sur le lit, la regarda.
- Je pense que la noire est mieux. Tu m'as demandé mon avis ! La moindre des choses serait de m'écouter.
- Oui, mais lui, tu crois qu'il préfèrera laquelle ?
- Je ne sais pas, je ne le connais pas !
- Je sais, soupira Héloïse. Mais j'aimerai attirer son attention.
- Je sais. Mais si il te remarque, je sais aussi que tu vas croire mourir de honte et tu n'oseras même pas lui parler. Alors prends la noire, elle est plus discrète, si tu vois ce que je veux dire.
- Oui je vois, rigola la jeune fille.
C'était le bal de promo deux jours après. Héloïse espérait capter l'attention du garçon qui lui plaisait, Léandre, mais elle était très timide et Anaïs n'avait pas tort. Elle se tortillerait de honte et n'arriverait même pas à parler. Fichue timidité !
elohane

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Re: Petit jeu pour tester votre imagination

Message par elohane »

Fichue timidité !
Edel se mord la lévre inférieure.
Styl, la soeur d'Edel, a encore raté sa phrase du dialogue ! Sur la scéne du théatre de Manoroir-Tane, Styl aurait du lacher sa réplique, devant les 30 personnes qui regardent la piéce de théatre,LES AMANTS DE BELLEVILLE, mais elle est bien trop timide !!! Et elle est rester immobile, sur l'estrade.
Edel, sur son siége, comprend qu'elle est coincée. Tout le monde la regarde.
Tout le monde.
Jules-cesar

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Re: Petit jeu pour tester votre imagination

Message par Jules-cesar »

Tout le monde. Tout le monde est mort.

À part lui bien sûr. Mais il ne sait pas. Il tourne sur lui-même, jetant des regards aux alentours, se demandant ce qu'il fait là, tout seul dans ce désert. Il ne se souvient plus de qui il est. Il tâte ses poches et en sort une petite carte noire avec des inscriptions rouge sang. Il plisse les yeux et lis avec difficulté les deux mots. Reinred Tnavivrus*. Il s'appelle Reinred, maintenant il le sait. Il continue de fouiller mais ne trouve rien. Il finit par examiner ses vêtements, un simple tee-shirt gris, un jean, des baskets, et une veste en cuir.

Il décide d'attendre. Il s'assied, fixe ses pieds, inspire, expire, change de position, fixe ses pieds, inspire, expire, change de position, lève la tête, et recommence. Il attend mais rien ne se passe, personne ne vient vers lui en souriant, le paysage ne change pas, et rien qui puisse lui permettre de savoir pourquoi il est là n'apparaît.

Il se relève et commence à marcher, il veut marcher jusqu'à ce qu'il croise quelqu'un, ou qu'une ville se profile à l'horizon. Il marche longtemps, sans rien voir d'autre qu'un océan de sable. Il arrive enfin devant un monument. Un grand monument de quelques centaines de mètres de hauteur. Il représente un bras, une main, dont un doigt levé pointe quelque chose sur la gauche.

Il se met à grimper, persuadé qu'il trouvera une ville dans le prolongement de l'index. Lentement mais sûrement, il commence son ascension. Après une heure d'effort, il arrive enfin au sommet. La vue est impressionnante de là-haut. Pas belle, sublime, ou à couper le souffle, elle est impressionnante, donne le vertige, et donne l'impression à tout être humain de n'être rien. Rien qu'un petit grain de sable dans un immense désert.

Il continue à regarder, espérant que quelque chose lui a échappé. Effectivement, au loin, pointé par le doigt, une étendue d'eau de noirâtre apparaît. Le jeune homme descend rapidement de la main et se précipite vers le lac. Il court des heures durant, s'arrêtant quelques fois, essoufflé, éreinté. Mais il voit l'eau tant attendue se rapprocher, grossir. Un sourire est collé à ses lèvres et semble ne pas vouloir disparaître. Il ne reste plus qu'une centaine de mètres qu'il parcourt en un rien de temps.

Mais lorsqu'il se penche pour s'asperger, il se heurte à une surface solide. C'est du pétrole. Du pétrole séché, devenu lisse et brillant. Le coin de sa bouche s'affaisse, il ne sourit plus. Il plonge son visage dans ses mains et sanglote doucement. Mais ça ne dure pas longtemps, il se redresse, déterminé, et essuie ses larmes de ses doigts crasseux. Il commence à marcher sur l'espèce de substance dure, d'abord doucement, par crainte qu'il ne se casse, ne ploie sous son poids, mais il semble résistant. Alors il accélère le pas.

La nuit ne vient pas, cela fait plus d'un jour qu'il marche, mais le ciel ne s'assombrit pas, et tout autour de lui, ce n'est plus le désert mais une mer de pétrole. Il se demande si ça a toujours été ainsi. Il continue d'avancer, persuadé qu'il finira par trouver quelque chose. Rien, rien, et toujours rien.

Il n'en peut plus, il a soif, il a faim, il est fatigué, comment a-t-il réussi à tenir jusqu'ici ? Il se laisse tomber sur le sol, trop exténué pour continuer. Il bouge un peu, et à l'endroit où son dos se tenait à peine quelques secondes plus tôt, une inscription gravée dans le pétrole.

À toi le dernier survivant, toi qui te pose plein de question. Tu es le dernier homme sur terre, enfin, sur ce qu'il reste de notre planète, avant bleue, maintenant noire et jaune sale. Hommes et femmes sont morts en ce lieu, et ce sera celui de ton décès aussi. Je sais que tu parviendras jusqu'à cette gravure, je sais tout. Qui es-tu ? Un simple étudiant, tiré au hasard dans une boîte contenant plus de dix milliards de noms. Oui, dix milliards, cela doit te paraître beaucoup. Pas pour moi, car ce chiffre ne représente qu'un quart des anciens habitants de cette planète surpeuplée, ravagée par l'homme. Comprends-tu ? Je ne le sais pas, mais j'espère. Au revoir Reinred, au revoir.

Il ne la voit pas. Il s'endort une vingtaine de minutes, quand il se réveille, il a la tête qui tourne, il a froid, il a chaud, il étouffe, il a du mal à respirer, et il ne se sent plus la force de se relever. Il reste, allongé, en se demandant combien de temps il lui restait à vivre. Pas beaucoup.

Il est mort.


Reinred Tnavivrus* : Dernier Survivant en verlan
Charmimnachirachiva

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Re: Petit jeu pour tester votre imagination

Message par Charmimnachirachiva »

Il est mort.
Il est mort.
Mort ?
Je voudrai parler, exprimer mon incompréhension. Tu ne peux pas être mort. Ça doit être une erreur. C'est forcément une erreur. Je t'ai vu il y a à peine une heure, tu ne peux pas être parti. Envolé pour toujours.
Il y a tellement de choses que je ne t'ai jamais dites. Il y a tellement de choses que nous aurions pu faire. Tu te souviens ? On avait dit qu'on irait faire le tour du monde sur un bateau à voile. Pourquoi tu es parti trop tôt ?
Je t'aimais. Tu ne l'aura jamais su et tu ne le sauras jamais. Mais je t'aimais. Toi aussi tu m'aimais, je le sais bien. Mais pas de la même manière que moi. Je t'ai vu avec toutes ces filles, c'étaient elles qui t'intéressaient. Comment tu aurais pu penser que je t'aimais, moi. Je ne suis pas amer, je ne t'en veux pas. Je t'aime trop pour ça.

9h07, devant le lycée
Je t'attends, tu es en retard. Tu n'arrives jamais en retard d'habitude, tu es trop organisé pour ça. Tu dois avoir eu des petits problèmes.

9h31
Tu es malade ? Tu as eu un empêchement de dernière minute ? Pourquoi tu ne m'envoie pas de message ?

10h18
Tu m'as oublié toi aussi ? Qu'est ce que j'ai fait de mal ?

11h43
J'ai froid, le gens commencent à sortir, ils me regarden'y bizarrement et chuchotent. Ne comprennent-ils donc pas que je t'attends ?
leaszecel

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Re: Petit jeu pour tester votre imagination

Message par leaszecel »

Ne comprennent-ils donc pas ce que j'attends? Pourquoi est-ce qu'ils ne cessent de me regarder? Mais que personne ne m'adresse un mot? Tous les mots que je connais, c'est Glenna qui me les a appris, en cachette. Glenna c'est la fille de la femme de chambre. La même depuis 17 ans. Depuis que je suis née. Elle est un peu moins vieille que moi mais Glenna m'a appris à parler parce qu'ici, personne ne me parle. Sauf Glenna. Glenna. Glenna la fille de la femme de chambre... Ma tête est toute embrouillée. Ils m'ont donné un médicament ... Glenna dit que c'est une drogue. Avant j'étais juste fatiguée et toute embrouillée mais maintenant j'ai mal. Toujours plus mal à la tête.
Alors quant on me donne la drogue j'essaye de me répéter ce que je sais. Glenna est mon amie. Glenna est moins vieille. Glenna est gentille. Je m'appelle Von. Enfin mon vrai nom est EXP-1504. C'est ce que Glenna a vu devant ma chambre. Ma chambre est en forme de carré. Assez grande pour avoir des toilettes, un lit et de la place pour bouger. Livre interdit, musique interdit. Même si Glenna m'a dit ce que c'est, j'ai toujours du mal à imaginer pourquoi on aimerait des feuilles avec des mots. Normalement Glenna à l'interdiction formelle de me parler. Elle a le droit d'être là uniquement parce qu'elle m'a calmée pendant mes crises quand j'étais petite. Mais je ne me souviens pas bien. Les Blancs l'ont dit à Glenna et Glenna me l'a dit. Elle à dit que c'était des méda... médecins. Les médecins interdisent formellement à tout le monde de me parler et seule Glenna a déjà entendu ma voix (j'ai arrêter de crier après les hommes en blanc depuis bien longtemps). Même la femme de chambre me fuit comme si j'étais un monstre. J'ai déjà essayé de communiquer avec les hommes en blancs qui viennent me chercher pour aller me laver ou aller faire des...
j'ai du mal à me souvenir des mots. Ma tête, j'ai l'impression qu'on creuse dedans, c'est horrible.
Je tombe à terre et commence à me frapper la tête pour que la douleur s'arrête. Ma vision se brouille mais je vois un éclair blanc là où se trouve la porte. Je vois une silhouette mais je m'en fiche je veux que la douleur s'arrête. Alors je hurle de toute mes forces. Quand je me réveille je suis au milieu de la salle où les homme bl.. les médecins font des expériences sur moi. Là, il y a des corps, des corps partout. Les médecins qui refusaient de me répondre quand je criais, que je pleurais, me supplient de les aider et de les sortir de là. Je commence à rire, de plus en plus fort. Je ne sais pas ce qui m'arrive, je ne peux plus m'arrêter, j'en pleure même! Je traverse les couloirs jusqu'à ma chambre.
Partout où je passe, des corps avec des parties arrachées, écrasées ou tordues bizarrement, sont sur le sol. Devant ma chambre, je vois un corps blanc de plus. Mais lorsque je vois des cheveux jaunes, non, blonds! Je m'arrête net. Je bouge le casque et vois la tête de Glenna, les yeux grands ouverts, terrifiés. Dans sa main, je vois un petit carnet auquel elle se raccroche comme si sa vie en dépendait. Je crois que c'est un livre! Je m'assieds et mets la tête de Glenna sur mes genoux pendant que je commence à lire.

Aujourd'hui, maman m'a dit que j'allai rencontrer une autre petite fille à son travail! C'est la première fois que je peux y aller avec elle et je suis super contente, maintenant que j'ai 10 ans, je suis une grande.

Je souris. C'est l'écriture de Glenna. Je la reconnais car c'est elle qui m'a appris à lire, en écrivant sur des vieux morceaux de papiers cachés dans ses vêtements.
J'ai rencontré la petite fille hier. Elle me fait peur. D'abord les médecins se sont fâché sur maman parce qu'ils ont découvert qu'elle m'avait amenée mais ensuite quand la petite fille s'est énervée, elle s'est calmée en me voyant. Alors, ils ont dit à maman que je pouvais rester. Mais ils m'ont INTERDIT de parler à la petite fille. Ou maman se fera envoyé et moi j'aurais des problèmes très graves! Pas de risque de toutes façons, c'est un monstre!

J'ai enfreint les interdits aujourd'hui,sans m'en rendre compte j'ai parlé à la fille. Avant que j'ai pu arrêter, elle m'a regardé et a pleuré. Elle essayait de parler mais ne pouvait produire que des sons. Enfin! J'ai 11 ans, alors qu'elle en 14, elle ne sait même pas prononcer un mot. Je dois lui apprendre. Même si ses colères me font peur, quand elle me voit elle se calme, elle semble être rassurée. Donc, je fais ce que les médecins me disent et vient quand ils m'appellent.

Mon Dieu, aujourd'hui j'ai entendu des choses que je n'aurais pas du entendre en sortant de la cellule de Von. J'ai entendu un vieux médecin expliquer l'histoire de Von, enfin EXP-1504, à un nouveau scientifique. Voici ce que j'ai compris.
EXP-1504 est une expérience. Sa mère et son père étaient.. spéciaux, (je n'ai pas compris, ils chuchotaient) et EXP-1504 est née. Ils l'ont ensuite élevée en interdisant EXPRESSÉMENT à tout le monde de lui adresser la parole ou de lui donner de l'attention autre que pratique. Ils l'ont donc élevée en lui montrant avec des gestes. Pour le reste, elle devait se débrouiller. Aucun autre contact humain, autre que nécessaire, n'était toléré, jusqu'au jour où ses crises on commencé et que j'ai réussi à la calmer. Le vieux a vraiment insisté là-dessus, si le moindre contact inutile était découvert, c'était la porte et la radiation à vie.
Ensuite vint l'horreur, la partie cachée dont même moi, n'était pas au courant. Ils appellent ça les "examens". Après l'avoir droguée, ils l'amènent dans une sorte de salle chirurgicale. Là, ils font tous les tests qu'ils veulent. Arrachage de dents, fracture, brûlure, piqûres diverses, coupures... Le médecin bavait presque en parlant tellement le sujet l'excitait. Apparemment 1504 a une résistance et une régénération exceptionnelle. Ce qui fait que les drogues ne marchent jamais complètement et que les poisons utilisés lui laissent d'horribles séquelles. Je comprends mieux ses crises désormais. Et moi qui l'ai traité de monstre. Pauvre chose!

J'ai pris une décision. Je sais que je ne pourrais jamais libérer Von de sa prison. Alors, je dois la tuer. Je ne peux pas la laisser souffrir le reste de sa vie. C'est le seul moyen de la libérer. Je vais le faire. Aujourd’hui.


Mes mains tremblent tellement que je lâche le carnet. Je fouille comme je peux dans ses poches et pleurs presque de soulagement quand je n'y trouve rien. Et puis je vois un petit truc dépasser de sous elle. C'est.. une aiguille. Comme celles qu'utilisent les hommes en blanc pour les examens. Alors même ma seule amie Glenna me voulait du mal. Elle m'aurait tué si elle n'était pas morte. J'ai la tête qui tourne et je recommence à avoir mal, cette fois-ci je ne crie pas de douleur, je rugis de colère! Je vois la seringue s'éclater contre le plafond puis un voile rouge se dépose devant mes yeux.

Quand je me réveille, il n'y a plus d'institut, plus rien que des morceaux de béton. Une lumière vient.. du ciel. Un magnifique ciel noir ou brille la lune et les étoiles. Glenna m'en avait parlé. Les gouttes qui me tombent dessus aussi. C'est de la pluie. Et dans ma main, je serre fort le petit livre de Glenna. Je crois que ça s'appelle un journal. Alors, je commence à marcher sans m'arrêter jusqu’à trouver une grotte où je me couche, en serrant le petit journal de Glenna. Pour ne plus jamais oublier qu'il ne faut faire confiance à personne. Jamais, même à ceux qu'on aime.
Vanouche

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Re: Petit jeu pour tester votre imagination

Message par Vanouche »

Jamais, même à ceux qu'on aime. On ne pourra jamais plus leur parler. C'est la pire loi de cet accord. Pourquoi, pourquoi a-t-il fallut qu'on perde cette guerre ?
Il y a quinze ans, les royaumes de Daenel et Kayro se sont battus pour une stupide histoire de puissance et de richesse. Mon royaume, Kayro, a perdu la guerre au bout de sept sanglantes années. Depuis huit ans maintenant, Kayro subit le joug de Daenel, qui lui impose de terribles conditions s'il ne veut pas disparaître.
Etant fils de famille noble, et ainé, je suis obligé de partir dans le royaume de Daenel en tant qu'otage. J'ai 13 ans, et c'est la dernière fois que je vois mes parents. Il est tôt. Il est cinq heures du matin. J'ai fait mes adieux à ma petite soeur et mon petit frère hier soir. Aëla a 11 ans et aura un mariage arrangé avec un noble de Daenel lorsqu'elle aura l'âge, c'est à dire dans 6 ans. Vorel a 9 ans et sera l'héritier de mes parents. Si il n'est pas tué par l'ennemi avant. Quant à moi, je ne sais pas ce qui m'attend. Surement une vie d'esclave qui se terminera dans quelques années.
Il y a quelques jours, j'ai surpris une discussion entre mes parents. Ils étaient assis seuls dans le grand salon et ma mère pleurait.
- Je ne veux pas qu'il parte, sanglotait-elle.
- Je sais. Moi non plus.
- Il est encore si jeune ! Il n'a même pas 14 ans ! Que va-t-il lui arriver lorsqu'il sera là-bas ? Nous n'aurons même pas le droit d'avoir de ses nouvelles ! J'ai tant espéré que l'on ne soit pas touchés par cette satané guerre pour qu'il vive dans un foyer heureux, et voilà qu'on nous l'arrache avant qu'il ne puisse profiter de sa vie !
- Je suis désolé Charlotte... Tellement désolé !
En glissant un oeil dans la pièce, j'ai vu mon père enlacer ma mère les larmes aux yeux. Je savais que mes parents tenaient à moi, mais je n'avais jamais vu mon père pleurer.
- J'espère qu'il ne le tortureront pas, ni ne l'enverrons faire la guerre, ni ne le mettrons dans un endroit dangereux, a pleuré ma mère. Je veux qu'il soit traité comme l'humain merveilleux qu'il est.
- Je l'espère de tout coeur avec toi, a répondu mon père.
Ca m'a terrifié. Je ne voulais pas partir à Friell, la capitale de Daenel, et je ne voulais pas mourir jeune, ni être torturé. Néanmoins, je suis fort, et je veux être la fierté de mes parents. Je veux qu'on entende dans tout Kayro que le fils ainé des Jallen est parti à l'ennemi la tête haute, et qu'il gardera sa patrie natale pour toujours dans son coeur, et la défendra au péril de sa vie, pour le bien de son royaume et la fierté de sa famille.

Le soleil se lève seulement. C'est un magnifique décor qu'un lever de soleil estival dans le jardin des cerisiers de ma maison. Ma mère se retient de pleurer. Elle me prend dans ses bras.
- Marcus mon chéri tu vas nous manquer... Soit sage, et pense à nous. Obéis aux ordres mais ne trahit pas ton royaume. Soit fort, Marcus, nous t'aimons.
- Je sais Mère. Je vous aime aussi. Je serai digne de vous, de mon éducation et de mon royaume. Mon coeur est à Kayro et le restera.
- Je suis fière de toi. Adieu mon enfant. Dieu te garde.
Après une dernière étreinte, je monte dans la calèche de mon père pour aller au lieu de rendez-vous. Tous les ans, un cortège part pour Daenel, escorté par des soldats de là-bas. Il emmène tous les fils ainés qui ont atteint leurs 13 ans dans l'année. Il emmène également toutes les jeunes filles ainées qui ont atteint leurs 17 ans dans l'années. Celles-là seront mariées si elles sont de bonne famille, ou deviendront esclave. Les garçons, leur avenir à Daenel est incertain. Ils seront tués, ou bien seront esclaves, ou bien seront enrôlés dans l'armée... Il existe tant de possibilités pour nous... D'autant plus que nous sommes encore jeunes et influençables.
Le trajet se déroule en silence. Lorsque nous arrivons, mon père et moi échangeons une étreinte, il me souffle qu'il m'aime et me laisse partir dans une autre calèche.
Le trajet pour aller dans le royaume de Daenel est long. Nous sommes quatre garçons du même âge mais aucun de nous ne parle. Il y en a un qui pleure, un autre qui lit et un qui observe le paysage, comme moi. Nous sommes tendus et notre coeur est lourd de quitter notre foyer pour l'inconnu. Je finis par m'endormir.
Lorsque je me réveille, c'est déjà le soir. Nous ne nous étions arrêtés qu'une fois à midi pour manger et satisfaire nos besoins naturels. Le soleil est encore visible mais il ne produit plus que peu de chaleur. Nous nous arrêtons sur une place, devant un grand chateau. Nous descendons tous les quatre et observons les alentours. Nous ne sommes pas dépaysés car les lieux ressemblent plus ou moins à notre patrie. Il y a foule. A part les garçons et les filles qui descendent des calèches, il n'y a que des familles de Daenel et des soldats qui les empechent de nous atteindre. Certaines personnes nous injurient car nous ne sommes que de la vermine qui a perdu la guerre à leurs yeux. On nous emmène dans la cour du chateau. On nous organise en file, et nous attendons notre tour. Lorsque le mien vient, on me pousse vers l'intérieur et on m'emmène dans une resplendissante salle du trone. C'est magnifique, à tel point que j'en garde la bouche bée. Il y a une foule de nobles dans les sièges disposés sur les côtés, et cela m'intimide. C'est surement l'effet recherché.
- Agenouille-toi devant ton souverain, m'invective un garde.
Je lève la tête devant moi et voit le roi. Il doit avoir la quarantaine et est habillé de vêtements qui reflètent sa richesse et son pouvoir. Le garde me donne un coup dans le dos avec le plat de son épée et je m'agenouille, la tête baissée.
- Quel est ton nom ?
- Je suis Marcus Jallen, 2ème du nom.
- Tes oripeaux semblent laisser penser que tu es noble.
- En effet, Votre Majesté, ma famille est des plus éminentes de Kayro.
- Nous devrions alors te tuer. Prouve-moi que nous aurions tort.
La requête du roi me surprend. Pourquoi ne pas me tuer, tout simplement, comme nombre de mes camarades avant moi ? Je lève la tête vers lui.
- Je ne comprends pas, Votre Majesté. Il est en votre pouvoir, et même dans votre intérêt de me tuer. Mon coeur est et restera fidèle à Kayro, comme vous vous en doutez. Vous avez une foule de témoins, quel motif vous retient dont de me supprimer ? Je suis l'ainé d'une famille puissante et riche, mon père et son père avant lui étaient de grands généraux. Ne craignez-vous pas que l'on m'ait instruit l'art de la guerre et que je me retourne contre vous ? Les seules raisons que j'aies d'être là sont que l'on m'y a obligé. Mais rien ne m'oblige à vous obéir. Si je le voulais, je pourrai même vous demander de me tuer. Vous n'auriez aucun tort à le faire, je n'ai aucune preuve à vous offrir. Cependant, si votre objectif est de maintenir la paix entre mon royaume natal et le votre, je suis de tout coeur avec vous, et espère pouvoir vous donner mon soutient et vous aider dans votre quête, car je ne demande que votre grâce et une paix juste et durable. Je suis de bonne famille et ai reçu une excellente éducation. Il ne tient qu'à vous d'exploiter cela, si votre quête est honorable.
Après cette tirade, je me tais. Le roi a une expression impénétrable. Il m'observe patiemment et de la sueur commence à couler le long de mon dos. Je déglutis difficilement. Je ne veux pas mourir. Je resterai fidèle à Kayro au péril de ma vie, mais je ne veux pas mourir. Je baisse les yeux sur mes mains, qui sont posés sur mes genoux.
- Je veux vivre.
Ma voix n'est qu'un murmure, et malgré les chuchotements que j'entends dans les gradins, je suis sur que le roi George VIII m'a entendu. Je relève la tête.
- Je veux vivre.
Il ne parle pas, ne bouge pas. J'ai chaud. Il m'observe toujours. Mes parents me manquent. Je ne veux pas les décevoir. Je veux changer le monde pour que ma soeur épouse celui qu'elle voudra et non celui qu'on lui aura imposé. Je ne veux pas que mon frère ait à subir les lois du perdant. Je ne veux pas qu'il perde son fils et sa fille ainés. Je ne veux pas qu'il ait de dette envers Daenel.
- Je veux vivre pour changer vos lois.
Un murmure de stupeur parcourt l'assemblée, mais le roi ne bouge pas. Mon regard passe sur les gens qui m'observent. J'aperçois une jeune fille de mon âge à peu près qui me regarde aussi. Elle est très jolie avec ses cheveux chatain et ses yeux noisette. Elle a l'air douce et aimable. Elle est magnifique. A tel point que j'en oublie tout le reste, ma vie qui est en jeu, le discours que je viens de faire, le roi qui m'observe. Tout ce qui compte, c'est elle. Je sens mon coeur tambouriner dans ma poitrine. Ma dernière phrase ne semble pas l'avoir choquée. Elle me fixe simplement. Elle esquisse même un sourire. Chaleureux. Une vague de chaleur me submerge, puis je reviens à la réalité quand j'entends la voix du roi.
- Tu n'as pas l'étoffe d'un esclave. Je te veux dans mon entourage.
Je suis tellement surpris que mes yeux s'ouvrent en grand.
- Tu finiras ton éducation ici. Puis tu deviendras conseiller. Pour changer mes lois. N'est-ce pas ?
Je sens une pointe d'ironie dans ses deux dernières phrases, mais je suis trop soulagé de ne pas être condamné pour m'en soucier.
- Relève-toi et va, Marcus Jallen, 2ème du nom.
Je me relève en tremblant. Je ne vais pas mourir. Je vais pouvoir empêcher Aëla et Vorel d'avoir une vie désagréable. Je lance un regard vers la fille qui m'adresse un grand sourire, puis, comme je vais me retourner, un clin d'oeil.
Fells

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Re: Petit jeu pour tester votre imagination

Message par Fells »

Je lance un regard vers la fille qui m'adresse un grand sourire, puis, comme je vais me retourner, un clin d'œil.

Non, en fait ça c'est ce que je voudrais bien qu'il arrive. Le clin d'œil.
Au lieu de ça, je la vois soudain qui se lève de son banc et va entourer de ses bras le cou de l'un de ces sportifs à deux balles, qui fait sûrement son footing tout les matins et boit des smoothies épinards/carottes. Berk.

Je pousse un grand soupir. C'est sûr que plongé dans mes bouquins, jamais je n'aurais l'audace d'inviter une fille.Et ce n'est pas mon bafouillement incontrôlable qui les séduirais.
Cela étant mis au point, je retourne à ma lecture, non sans jeter quelques coups d'œil au couple qui s'éloigne.
Çela fait la troisième fois que je viens au parc cette semaine. Et j'y retrouve toujours mon inconnue resplendissante, toujours seule, toujours sur le même banc, toujours accessible, sauf aujourd'hui. Et peut-être ne l'a-t-elle jamais été. Accessible.
De mon espoir envolé ne reste qu'un sentiment d'abattement, que je me dois de rectifier. Donc je range mon livre dans ma sacoche, me lève et commande une gaufre à l'un des stands. Une gaufre pleine de chocolat noir fondu. Le remède contre la détresse. À défaut de soigner le cœur, ça remplit le ventre.
Je paye et suis sur le point de partir quand... BAM ! Je heurte violemment quelqu'un et misère de misère, ma gaufre se retrouve collée à sa poitrine. Qu'elle a jolie d'ailleurs réalisé-je mortifié.
Je lève la tête et BAM ! Un autre coup à ma fierté, c'est mon inconnue à la plante verte !
Horrifié et humilié je bafouille et me confonds en excuses. Et là... Elle me parle ! Je ne retiens rien de ses mots si ce ne sont « Ne vous en veuillez pas » et « Je n'ai pas fais attention »

Mais après nous être mutuellement excusés jusqu'à plus soif, et nous avoir tous les deux payés deux nouvelles gaufres, nous marchons côtes à côtes, moi rouge comme une écrevisse et elle dans sa robe à fleur tachée.
Et pendant que nous discutons, son frère (oui le sportif du dimanche n'est autre que son frère) lui rappelle de bien rentrer à temps pour la fête.
Et Lucile - car c'était le prénom de mon inconnue - me propose gentiment d'y assister. Elle ne me laisse pas le choix, ni le temps de répondre que déjà, elle me prend la main, et m'entraîne avec elle.
Vanouche

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Re: Petit jeu pour tester votre imagination

Message par Vanouche »

Elle ne me laisse pas le choix, ni le temps de répondre que déjà, elle me prend la main, et m'entraîne avec elle. Je me laisse faire, et rapidement, l'adrénaline se répand dans mon corps. Nous courons à corps perdus dans cette immensité magnifique. Le décor parfait. Nos pieds nus s'enfoncent dans le sable chaud. L'océan monte vers nous lentement et calmement, parcouru de quelques vaguelettes. Le soleil se couche et diffuse une lumière chaude et des couleurs superbes. Il ne se couche pas dans la mer comme dans tant d'histoires ou de dessins. Non, il se couche sur le côté, à cheval sur les rochers jusqu'à la villa et la mer. Il a fait chaud aujourd'hui, et l'air ambiant est lourd. Soudain, Talya trébuche dans le sable comme elle se retournait pour me regarder, un immense sourire sur le visage. Elle m'entraîne dans sa chute et je tombe presque sur elle. Comme elle ne lâche pas ma main, je ne peux me retenir qu'avec l'autre bras. Elle s'étale au sol, et je me retrouve au-dessus d'elle, appuyé sur mes genoux de part et d'autre de son corps et mon bras me maintient à une petite distance d'elle. Bien qu'elle ait été surprise, elle se met à rire. Elle rit tant qu'elle lache ma main pour se couvrir la bouche. Sa bonne humeur est contagieuse et je finis par rire aussi.
Puis je me rend compte de notre situation. Décor paradisiaque et romantique, chute dans le sable et nos corps presque collés l'un à l'autre. J'ai presque la sensation que c'est une blague. Ce genre de situation n'arrive que dans les livres. Les films. Les histoires, mais pas dans la vraie vie. A ce moment-là, le héros doit l'embrasser, n'est-ce pas ? Un bref instant, je m'imagine le faire. Me pencher pour poser mes lèvres sur les siennes. Quelle sensation cela procure-t-il ? C'est décrit dans les livres, mais je ne l'ai jamais ressentit. J'ai envie... J'ai envie de savoir.
- Audouin ?
La voix de Talya me ramène à la réalité.
- Ca ne va pas ? Tu me regardes comme si tu ne me voyais pas...
- Je...
Que dois-je répondre ? Que ferait le personnage principal si elle lui demandait ça ? "Je t'aime" ?
- Tu te rends compte de notre situation là ? je lui demande finalement.
C'est d'une telle ironie. Toute ma vie j'ai souhaité vivre une idylle, j'ai passé mon temps à lire des romances... Et je suis incapable de m'en sortir quand une telle occasion se présente ? Ce que j'ai toujours attendu est en train de se passer, mais je suis complètement perdu.
- Deux jeunes gens qui courent sur la plage, qui tombent et se retrouvent l'un contre l'autre ? C'est ça ? demande-t-elle.
- Heu, bah, ouais.
Je déglutis. Je suis fais pour lire les romances, pas les vivre. J'en suis certain. Je commence à me relever mais elle attrape mon visage. Ses mains sont si douces...
- Tu n'allais quand-même pas partir ? me demande-t-elle avec un sourire malin.
J'ouvre la bouche pour répondre quelque chose, mais rien ne sort.
- Je te connais comme personne, Audouin.
- Je sais.
- Tu en as envie mais tu es persuadé de n'être qu'un spectateur de ma vie, c'est ça ?
- Envie de ?... je murmure.
Elle sourit.
- Je pense qu'une telle situation ne se représentera pas de sitôt. Qu'attends-tu ?
Toujours rien ne sort de ma bouche, je suis trop sidéré pour ça. C'est vrai qu'elle me connait par coeur. Elle relève le haut du corps pour s'approcher de moi.
- Si je te le dis, tu le feras ? me chuchote-t-elle à l'oreille.
- Je...
- Je t'aime.
Beille

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Re: Petit jeu pour tester votre imagination

Message par Beille »

Je t'aime. Oui je t'aime. Je ne devrais pas, je sais, mais c'est impossible. Je ne voulais pas, mon cerveau ne voulait pas, mais mon coeur n'était pas d'accord. Je sais que ça va être compliqué, je sais que notre vie sera plus difficile que celle des autres, mais je sais aussi qu'à nous deux nous pouvons être heureux. Tu es le seul dans ce monde qui me fais rêver, le seul que je suis capable d'aimer, le seul qui est capable de me comprendre. J'ai envie de toi, j'ai envie que tu m'aime. J'ai envie d'un dîner aux chandelles en ta compagnie, de longs baisers partagés au bord de l'eau et encore plus que tout, j'ai envie que tu me dises tous les mots doux que tu connais. Je rêve d'une balade dans la forêt avec toi.
leaszecel

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Re: Petit jeu pour tester votre imagination

Message par leaszecel »

Je rêve d'une ballade en forêt avec toi. De sentir le vent sur moi, le soleil me chauffer le corps, les odeurs de la forêt. De te voir courir, jouer avec moi. Alors je te regarde et te le dis. Tu me rends mon regard, plein d'amour dans les yeux et me caresses la tête affectueusement. Alors que nous nous dirigeons sur un sentier de la forêt un homme t'aborde et je sens l'ambiance changer. Tu n'est pas bien donc je me mets entre vous deux et commence à le menacer. Alors que nous rentrons sous le couvert protecteur des arbres tu me caresses affectueusement les flancs, me lançant mon jouet préféré en me disant:
-Bravo Douggy, tu es vraiment le meilleur!
Mon nom est Douggy, j'ai trois ans et je suis le staffy le plus heureux du monde!
Charmimnachirachiva

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Re: Petit jeu pour tester votre imagination

Message par Charmimnachirachiva »

"Mon nom est Douggy, j'ai trois ans et je suis le staffy le plus heureux du monde !" est la phrase qui conclut le récit. Je me tourne vers mon petit frère avec un grand sourire. Je le félicite et lui dit que son histoire pour l'école est super. Même si ce n'est qu'une fiction, je sais bien qu'il rêverait d'avoir un chien. Lui peut encore rêver... Je lui ébouriffe les cheveux, rigole deux minutes avec lui puis le met au lit.
Après l'histoire du soir rituelle et lui avoir souhaité bonne nuit, je retourne dans ma chambre. C'est une pièce assez petite, de vieux posters déchirés pendent sur le mur, lui-même d'une teinte jaunasse douteuse. L'ampoule fatiguée grésille au plafond, projetant des ombres indistinctes. Mais je ne fais attention à rien de tout cela, j'ai le visage enfoui dans un vieux foulard qui a depuis longtemps perdu l'odeur qu'il portait. Je me sens misérable, minuscule, inutile mais j'empêche de couler les larmes qui me picotent les yeux, comme chaque soir. Je dois être forte. Je dois être forte pour mon frère, le seul être cher qu'il me reste. Ce foulard appartenait à ma mère, de mon père je n'ai plus rien. Tout à disparu dans l’incendie qui a englouti notre maison il y a deux ans.
Alors malgré ma peine je me relève, éteins la lumière et finit par sortir de l'appartement en fermant soigneusement la porte à clef. En sortant je hume l'air frais avec bonheur, loin de l'odeur de moisi qui flotte à l'intérieur. Je marche quelques minutes et, trois pâté de maison plus loin j'entre dans le motel. Miteux comme tout par ici. Comme chaque soir je monte dans la chambre 22, pour effectuer mon "travail du soir".
Aujourd'hui le client est déjà arrivé. J'entre. Il est allongé sur le lit, c'est un homme qui doit avoir entre trente et quarante ans, des yeux verts que dans d'autres circonstances j'aurais presque pu trouver jolis et il se laisse pousser la barbe mais pas la moustache. Du haut de mes dix-huit ans je prends une inspiration profonde, repousse mon envie de m'enfuir et m'approche.
Ensuite c'est toujours pareil, la répulsion, le dégoût quand il me touche. Je me débats, je ne veux pas. Mais toujours au bout d'un moment arrive l'abattement, le désespoir et je le laisse faire ce qu'il veut de moi. J'ai mal mais je n'ai plus la force de crier. Puis il repart en posant l'argent sur la table de chevet, me laissant souillée sur le lit. Vient alors la honte, écrasante Comme chaque soir.
Finalement je me lève, empoche l'argent et attends le suivant. C'est toujours le premier de la soirée le plus dur, après j'arrête de penser, je résiste moins.
Après tellement de fois on pourrait imaginer qu'on s'habitue. Moi je ne me suis jamais habituée.
A la fin de la nuit, vers quatre ou cinq heures du matin, une fois que le dernier client est parti, je me rhabille et me lave. Même sous la douche je me refuse à pleurer. Je ne peux pas me permettre d'être faible. Je fais ça pour mon frère, lui qui peut encore rêver.
Moi j'ai arrêter de rêver il y a bien longtemps.

Hello, désolée si ça a heurté quelqu'un, de base j'avais pas prévu de partir sur ce sujet là mais je me suis laissée emporter par ma plume ! En espérant que ça redonne un peu de vie à ce sujet !
charly09

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Re: Petit jeu pour tester votre imagination

Message par charly09 »

Moi, j'ai arrêté de rêver, il y a bien longtemps...C'est peut-être mon drame : j'ai tout. Un mari aimant, de beaux enfants. Une vie confortable, à l'abri du besoin. Un métier qui m'excite. Et une santé de fer! Les êtres qui me sont chers sont heureux, toujours joyeux. J'ai juste assez de peines pour apprécier chacune de mes petites joies, le bonheur d'être là. Je profite du temps qui passe, de la beauté du monde. Je me laisse bercer par la brise au jardin, j'écoute le chant des oiseaux... le silence, presque.
L'air est doux, bientôt chaud. Les arbres fleurissent... déjà? peut-être est-ce un peu tôt. Une abeille grésille sur l'allée... je la repose à l'endroit, mais elle ne s'envole pas. Les oiseaux... n'étaient-ils pas plus nombreux autrefois?
Le silence à nos anciens printemps était peuplé de promesses. Il se fait lourd quand j'y pense. Il n'est plus temps peut-être? il ne dit rien des saisons qui se répondent, des nids bientôt couvés, de la nature qui se réveille sagement. Un pigeon qui roucoule peut-être, un chien qui aboie. Quelques pies. Mais pas d'herbe qui vrille, pas d'insectes zinzonnant. Le silence qui défie la tempête. Le silence qui étouffe toute joie.
Ce sont mes souvenirs qui m'échappent et me pressent. Il est temps de rêver à présent, à nouveau, maintenant. Il nous faut rêver d'un autre monde et le rêver assez pour qu'il prenne vie sous nos pas. Je compte sur vous. Je compte sur moi.
Fells

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Re: Petit jeu pour tester votre imagination

Message par Fells »

- Je compte sur moi.

La psy me regarde avec attention, mais je ferme la bouche.

- Charité bien ordonnée commence par soi-même, il est donc juste que vous commenciez par là.
Lorsque l'on a l'assurance de pouvoir compter sur soi, on peut commencer à compter sur les autres.
C'est important, d'avoir des relations.

- Je n'aime pas les autres.

- Vous les détestez ? Ou c'est eux qui ne vous aime pas?

- Les deux.

- Auriez-vous une idée de la cause de cette inimitié réciproque?

- Ma sincérité, contraire à l'hypocrisie affiché par les autres. Mon attitude qui en découle et ne me permet pas de nouer des liens hypocrites avec les hypocrites.

- Pensez-vous pouvoir changer leur attitude ?

- Non. C'est trop tard pour les changer, pas pour les rêver.
Asco20

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Re: Petit jeu pour tester votre imagination

Message par Asco20 »

C'est trop tard pour les changer, pas pour les rêver.
Je m'étais réveiller avec cette phrase. Toujours la même phrase.
Qui dansait dans mon esprit, me narguait toute la journée.
Et elle le sait.
Elle sait qu'elle me nargue.
Elle sait que j'avais trop envie de changer des gens. De faire en sorte que le monde soit meilleur.
Mais je n'avais que mon minuscule revolver.
Les gens ne comprenais pas, ils ne comprenais pas que je rendais service au monde. Ils me voyais comme un tueur.
Je ricana tout seul.
Un tueur, un vulgaire tueur. Mais j'étais l'espoir.
L'espoir d'un nouveau monde sans ces crimminels.
Ils ne comprenaient pas que j'éliminais les gens qui tuais sans raison. Moi, je tuais pour une bonne raison.
Je m'étais sacrifié pour eux. Je faisais ce qu'ils avaient tous eu envie de faire un jour; tuer les gens qui les énervaient, qui les soulaient, qui avaient fait du mal à leur famille.
C'était ça la différence entre eux et moi.
Ils se contentaient de jouer les hypocrites, de faire comme si de rien était, et moi j'agissais.
leaszecel

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Re: Petit jeu pour tester votre imagination

Message par leaszecel »

Ils se contentaient de jouer les hypocrites, de faire comme si de rien était, et moi j'agissais.
Est-ce que j'étais en colère? Oui.
Est-ce que j'avais mal? Encore oui.
Est-ce que j'allais la laisser tomber pour sa trahison? Jamais. Car c'est ça l'amour, c'est ça être une famille. Ce n'est pas de renoncer à la première difficulté, à la première déception. A la première trahison. Quand on s'aime, l'amour vrai, celui qui lie des êtres ayant partagé des difficultés inconcevables pour les autres, on n'abandonne pas, jamais. C'est pour cette raison que, sans y repenser à deux fois, je pris ma cape vert sapin et je partis dans la nuit, sans me retourner. Je savais que j'allais être considérée comme une paria, comme une traîtresse mais je m'en fichais. Si c'est ça leur famille, ils peuvent aller se faire foutre. Ce sont juste des beaux parleurs, qui savent raconter de belles histoires, faire de belles promesses mais quand vient le temps de l'action, plus personne. Juste une belle bande d'hypocrites qui n'a de famille que le nom.
Rien qu'à l'idée d'imaginer Esther seule dans le noir oppressant et froid, mon cœur sombre. Tout ça car elle aussi elle a voulu protéger quelqu'un par amour. Son seul crime avait été d'aimer la mauvaise personne.
Alors que j'allais passer l'énorme mur d'enceinte, je me figeais sur place. Je ne connaissais que trop bien cette sensation. Le sort d'entrave du Patriarche. Je pu à peine tourner la tête, il s'adressa à moi, impétueux, légitime:
-Tu ne sortiras pas d'ici Idris. Esther nous a trahi, elle a choisi de protéger un non humain. Elle est morte pour nous et pour toi aussi désormais. Si tu continues à t'obstiner, nous devrons faire appel aux Sœurs souvenirs. C'est vraiment ce que tu veux?
Je devins livide et les souvenirs affluèrent d'un coup dans ma tête:
Esther grimpant aux arbres pour me cueillir des pommes, Esther jouant à la bataille dans la rivière, Esther s'entraînant au lancé de sort, Esther se jetant devant les sorcières pour les protéger en plein combat... il voulait me maintenir au covent sous la menace.
Mon sang commençait à bouillir, je savais que je ne pouvais lancer de sort car ce sale serpent avait pris soin de me sceller la bouche. Alors que mon regard se reposa sur sa face, je le vis esquisser un sourire suffisant, sachant qu'il avait gagné, que je ne prendrais pas le risque de sacrifier mes souvenirs, la seule chose qu'il me restait.
Un mot explosa sous mon crâne et mieux yeux lancèrent des éclairs... littéralement. Fulgur, c'est ce que j'avais pensé l'instant d'avant. Un l'atteignit à l’œil gauche, l'autre en pleine poitrine. D'un coup, l'étreinte se relâcha et il tomba à la renverse. Je me redressais de toute ma taille et dis d'une voix tranchante:
-Je renie ce covent et son autorité. A partir de ce jour, je ne suis plus votre soeur, je suis morte pour vous. Quiconque me suivra trouvera la mort. Homme, femme, enfant... Patriarche, je n'aurai aucune pitié. Ceci était un avertissement et ça sera le dernier.
Je les toisais tous, Patriarche, Supérieures, sorcières... personne ne dit mot. Après quelque secondes de flottement, le Patriarche se releva et se mit à hurler, tel un chien enragé:
-Tu m'appartient, tu entends?! Tu a la marques des sorcières, je t'ai nourrie, je t'ai donné un toit et une éducation. Tu appartiens à se covent.
Je posais un regard glacial sur lui, ne voyant plus un serpent mais juste un insecte dérangeant.
J'ôtais ma cape, relevais ma manche gauche et prononçais un mot: Ignis
La où se trouvait ma marque de sorcière, une marque au fer blanc apposée par le patriarche, la peau commença à crépiter. Je laissais faire jusqu'à ce qu'il ne reste rien, qu'une brûlure informe, puis cessais. Avant de partir à la recherche d'Esther, sans me retourner, je m'adressais cette fois-ci à tout le monde:
-Je n'appartiens à personne, même plus à vous.
Alexia_Dan

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Re: Petit jeu pour tester votre imagination

Message par Alexia_Dan »

-Je n'appartiens à personne, même plus à vous. Même plus à ce monde.
Alan fixait ses deux anciens amis, le regard déterminé et fier comme un Roi ancien. Pourtant, au fond de lui, il avait mal. Il avait espéré qu'au moins ses amis comprendraient. Mais non. Azarel avait raison. Les Humains avaient trop peur de la magie pour voir sa beauté. Cela faisait longtemps qu'ils étaient ainsi et il ne pouvait pas les changer. Il réprima une grimace de dégoût en se souvenant qu'il avait été comme eux. Il avait cru aux mensonges, s'était convaincu qu'il fallait haïr les Elfes, qu'ils étaient responsables de tous les malheurs. Ainsi, quand il s'était retrouvé devant un Elfe, il avait eu peur alors qu'il s'était contenté de le soigner. Soigner ! Voilà le crime duquel il était accusé. Il avait utilisé sa magie pour soigner une personne malade et déjà on le traitait de sorcier, déjà on accusait les Elfes, déjà on préparait un bûcher. Alors il avait décidé de partir. Il irait vivre avec Azarel dans la forêt. Il était certain que son père accepterait. Malheureusement ses amis l'avait rattrapé et essayaient de le faire changer d'avis.
-Alan, je t'en pris, reviens, tenta une nouvelle fois de le raisonner Raymond. Tout le monde sait que tu n'es pas un sorcier de naissance. On ne va pas te faire du mal. On veut trouver l'Elfe qui t'a fait ça et le tuer pour te libérer de son emprise. C'est pour lui le bûcher, pas pour toi.
Alan eut un rire hautain.
-Parce que vous pensez que vous arriverez à leur ville ? Vous n'irez guère plus loin que l'endroit où ils nous ont attrapé la première fois avant qu'ils vous trouvent. Je ne suis sous l'emprise d'aucun sort, Raymond. Mes pouvoirs sont un cadeau de la Créatrice car j'ai le coeur pur. C'est mon choix de partir. Je n'en peux plus de vous entendre dire des bêtises sur une beauté que vous ne comprenez pas.
-Alan, tu es sous leur emprise, essaya à son tour Pierre. Tu avais peur d'aller dans leur forêt, tu t'en souviens ? Pour quelle autre raison irais-tu là-bas ? C'est le Prince, c'est ça ? C'est lui qui t'a mis tout ça dans le crâne ? Je t'en pris, mène-nous à lui pour qu'il puisse payer pour ses crimes. Laissons le feu le purifier.
-Le purifier ? releva Alan. Pour ça, il faudrait déjà que nos flammes soient pures. Il m'a raconté qu'il avait passé une semaine dans les flammes de l'Immortelle pour se purifier. En comparaison, notre bûcher ne doit être qu'une brûlure légère pour lui. Et pour répondre à ta question, je pars parce que je l'aime !
Voilà. C'était dit. Il regarda les visages choqués de ses amis. C'était la première fois qu'il disait cela à quelqu'un d'autre et il lui sembla que les mots n'en devenaient que plus vrais.
-Tu... Tu l'aimes ? bégaya Pierre. C'est possible ça ? Un Elfe et un Humain ?
-Oui, c'est possible. Je l'aime ! répéta plus fort Alan. Vous ne savez pas ce qu'on a vécu ensemble.
-Pierre, je crois que le Prince est tombé amoureux d'Alan et qu'il lui a jeté un sort pour qu'il l'aime en retour, fit Raymond en reprenant ses esprits. Il faut à tout prix qu'on l'empêche de partir. S'il entre dans cette forêt, on l'a perdu.
Sur ces mots, il dégaina son épée et Pierre se plaça à ses côtés.
-On fait ça pour ton bien, Alan, déclara Raymond en s'avançant légèrement.
Soudain un mur de flammes le sépara de ses amis et il sentit une main attraper la sienne. Il leva la tête. Des yeux d'un vert éclatant remplis de sagesse, de longs cheveux de la couleur des flammes, un visage fin sans âge. Il était venu. Azarel, le Prince des Elfes Noirs. Son regard était calme mêlé de hâte et il était paré de violet et noir.
-Dépêche-toi.
Il coururent main dans la main vers la sécurité de la forêt. L'un menait la marche, l'autre s'efforçait de maintenir le rythme. Quand enfin, ils furent sous le couvert des arbres, il se tourna vers lui.
-Comment te sens-tu ? T'ont-ils blessé ? demanda l'Elfe.
Pour toute réponse, il l'embrassa avec passion. Quand il le relâcha, il éclata d'un rire claire. Il aimait l'entendre rire et il savoura ce son fluet.
-J'ai voulu soigner quelqu'un, avoua l'Humain, et tout a dérapé. J'ai pensé que je pouvais rester ici.
Azarel mit sa main sur la poitrine d'Alan, caressant le cristal blanc qu'il portait en collier, cadeau de l'Elfe. Puis il sourit, un sourire lumineux sans aucune ombre et Alan eut l'impression de se retrouver de nouveau dans le jardin des Elfes Blancs, le jour où il lui avait avoué qu'il l'aimait. Il avait le même sourire que ce jour-là.
-Viens, Elfaromello. Bienvenue chez toi.
Il sourit à l'appellation de son nom elfique. Elfaromello, Béni des Elfe. Les deux amoureux s'enfoncèrent plus profondément dans la forêt, se tenant la main. Si quelqu'un les aurait vu, il aurait pensé au soleil et à la lune. Un Seigneur des Elfes et un Roi des Hommes. Une feuille baignée de la pâle lumière argentée de la lune et un rayon de l'éclatante lumière dorée du soleil. Un Immortel et un Mortel écrivant un nouveau chapitre de l'Histoire.
leaszecel

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Re: Petit jeu pour tester votre imagination

Message par leaszecel »

Un Immortel et un Mortel écrivant un nouveau chapitre de l'Histoire. Laissez moi rire.
À chaque fois que ce genre de chose s'est produite, la fin est toujours la même. Pourquoi? Car c'est la nature même des Immortels. Ils n'ont pas de fin, pas de date limite. Ils ne prennent pas conscience de l'importance d'une vie. Ni d'une promesse à vie, car la leur n'a pas de fin. Donc ils finissent pas nours trahire. Toujours. C'est pour ça que lorsque je sers la main de cet Immortel, souriant à pleine dent, je ricane en moi-même. Je sais qu'à un moment de sa longue et infinie vie, il finira par rompre sa promesse car il sera las. Pour lui ce n'est qu'un jeu, pour moi c'est la vie de mon peuple. Vous me trouvez cynique? Moi, je sais que je suis juste réaliste.
Il y a 10 ans, la Seigneur Aasgard à rompu le pacte de paix qui le liait à notre peuple car il se languissait de pouvoir chasser les humains. Résultats des courses: les trois-quarts de nos guerriers sont tombés pour nous protéger, avec mon père à leur tête. Il a fallu que le tribunal Divin intervienne, car même s'ils sont quasi indestructibles, les immortels n'en ont que le nom, ils peuvent être tué par leurs pairs, avec une arme bien spécifique, forgée par les Dieux eux-mêmes.
4 ans plus tard, ma mère s'est fait violer et battre à mort par un immortel fils de riche. Résultat des courses: l'affaire fut enterrée, les juges divins grassement payés pour oublier. Et moi je me suis retrouvée seule à quatorze ans, dans ma jolie maison vide. Après un mois à rester prostrée et à pleurer en silence, après avoir ressenti mon cœur exploser des milliers de fois, j'ai décidé de m'en débarrasser complètement, je ne voulais plus rien ressentir. Avec le large héritage que mes parents m'ont laissé, j'ai vendu ma maison d'enfance et déménagé dans un petit appartement avec le nécessaire. K'ai vécu normalement, sans faire de folie. La seule dépense que je me suis accordée, c'est un coach d'armes et de combat. Certe c'est un Immortel mais je lui fais confiance pour la simple et bonne raison qu'il aurait pu me tuer une centaine de fois et partir avec tout ce que j'avais, s'il l'avait voulu.
Et nous voilà aujourd'hui, moi l'humaine et lui l'Immortel, nous serrant la main pour conclure ce pacte. J'ai accepté d'épouser un Immortel de haut rang, moi la fille du chef de la tribu Hebi pour accéder à la paix. Mais attention je n'épouse pas n'imorte qui. Non, j'épouse le fils du compte qui est en charge de notre territoire. Le même homme qui à anéanti ma mère. Je sais qu'il ne me reconnais pas car, il y a longtemps, j'avais les mêmes cheveux noirs de jais que ma mère. Suite à sa mort, quand je me suis réveillée de ma longue période d'absence, ils étaient devenus blancs comme neige. Quelle aubaine!
Nous échangeons nos sangs devant ses sujets et mon peuple, ce qui est, sous couvert de tradition, en réalité un sort qui me lie à lui et me tuerais si je lui faisais du mal. Après la bénédiction de l'Oracle, nous nous retirons dans nos chambres respectives car nous ne pouvons nous voir jusqu'à la réception de soir. Après un dernier baiser devant ma porte, je rentre dans ma chambre et éclate d'un rire dément. Je ne peux plus me contrôler, je ris telle une hystérique. Lorsque mes spasmes se calment, j'arrache ma robe blanche avec dégoût et vais me laver. Je me récure jusqu'à ce que ma peau tire tellement je frotte. Je crache dans ma douche pour oublier la sensation de se visage parfait et pourtant immonde, sur le mien. Quand je sors pour m'habiller, il reste quarante-cinq minutes avant qu'il vienne me chercher. J'enfile un pantalon souple noir, qui ne me gêne pas dans mes mouvements. Ensuite j'enfile un col roulé vert, couleur de la vengeance, mes bottines à lacets, usées depuis les années qu'elles m'accompagnent. Et enfin mes gants en cuir sombre, assoupli également par des années de bons et loyaux services. Je prends soin de verrouiller la porte avant de partir et sors par la porte-fenêtre, donnant sur un balcon, accolé à celui de mon promi. J'arrache un morceau de rideau au passage et m'en sers pour briser sa vitre. Arrivée dans la pièce, je vois la porte de la salle de bain s'ouvrir. Je bondis de surprise, pensant que ce sale prétentieux serait toujours en train de se faire une beauté. Il s'arrête net, surpris lui aussi mais reprend tout de suite une attitude agressive. Avec un sourire suffisant il me dit:
-Tu ne pouvais pas attendre ce soir pour les réjouissances, ma chère? C'est contre les traditions mais on peut vite se dépêcher si tu le souhaites...
Il fait un pas en avant, l'air satisfait. Je recule légèrement, et lui rétorque, ma voix se faisant mois hésitante au fur et à mesure que je parle:
- Te souviens-tu, sale raclure, de tes escapades, il y a dix ans, celle que ton bâtard de père a couvert maints et maintes fois. La dernière, celle où tu es allé trop loin...
Je vois à son visage incrédule qu'il ne se souvient pas. Ma vision se trouble tellement je suis en colère, mes jambes vacillent. Je hurle:
Izana Nara, ta dernière victime. La plus belle femme du royaume avec ses cheveux corbeaux.
Je vois une étincelle s'allumer dans ses yeux, et là tout va très vite. Je sais qu'il a compris. Il plonge vers moi, les deux bras en avant pour me briser la nuque. Mais je suis plus rapide que lui. Et mieux entraînée. Je fléchis les jambes et roule jsuqu'a l'autre bout de la pièce. Je brise la vitrine où se trouve la dague qui peut permettre de tuer un Immortel. Chaque général en a une chez lui, c'est la règle. Même si ma main est glissante de sang, je l'attrape fermement et lui fait face. Il me sourit, victorieux et fait un pas menaçant vers moi. Il sait que je ne peux pas le tuer, car sinon je mourais avec lui.

J'éclate de rire et, sans hésitation, plonge la dague en entier dans son cœur. Je la sens ressortir par l'autre coté. Je soupire d'aise et lui dit, tout contre son oreille:
- Il n'y a aucune justice en se bas monde, c'est ce que vous [les Immortels] m'avez appris. JE serais ma propre justice.
Je retire sèchement la dague et n'attend pas qu'il tombe par terre pour m'enfuir par la fenêtre que j'ai cassé. Il n'y a aucune issue. Dans moins de trente minutes on viendra nous chercher. Alors je saute du balcon. Bien que j'ai appris à tomber et que les buissons amortissent légèrement ma chute, en sautant du deuxième étage, j'entends un "crac" lors de ma réception mais je ne sens presque rien. Sans réfléchir, je m'enfonce dans la forêt en courant. Alors que je cours depuis quelques minutes, je m'arrête net. Une lame glacée me transperce le coeur. Je tombe à quatre pattes et je sens tout. Ma cheville brisée, mes côtes fêlées et je sais que la fin est proche. Ce chien de Sven vient de mourir et le serment qui nous lie ne me laisse aucune chance. Mes paupières se font lourdes, et mes cheveux rouges poisseux de sangs, me semblent trop lourd. Je sens les battements de mon cœur ralentir et je sais que c'est fini. Mais un éclair explose devant mes yeux. Je revois la dépouille de mon père, atrocement mutilée, revenir à ma mère, détruite. Le spectacle de ma mère se faisant tabasser à mort alors qu'elle m'a caché sous le lit. Et la vision de ma propre personne sur Sven, le poignard planté dans son coeur, mes cheveux teinté de sang, de la même couleur que mes yeux, déclarant que je serais la justice. Ce flot de haine m'embrase et je sens mon cœur qui repart comme un fou.

Lorsque je reprends conscience, je suis ballottée. Après un effort surhumain, j'arrive à ouvrir un œil mais tout ce que j'aperçois ces un bras musclé et bronzé par le soleil. Avec un énorme tatouage au dessin complexe. J'ai déjà vu ce motif mais ma tête est lourde, j'ai du mal à réfléchir. C'est..le même qu'un groupe d'Immortels... les... les Maudits, je crois. Et je reperds conscience.
LeslivresdeLuna

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Re: Petit jeu pour tester votre imagination

Message par LeslivresdeLuna »

Et je reperds conscience. Encore.
Ai-je parlé ? Non. Je ne crois pas.
Je ne dois pas parler. Sous aucun prétexte et sous aucune forme de torture.
Je ne dois rien leur dire. Rien. C’est ce qu’à dit Yan. Personne ne parle.
Et pourtant, j’en aurais, des choses à leur livrer.
Je voudrais leur dire pendant qu’il m’arrachent les ongles un par un qu’ils n’ont jamais gagné la guerre. Que le pays qu’ils voulaient sauver n’est plus qu’une loque. Un désert. Sans vie, sans eau, sans rien.
Je voudrais leur dire quand ils m’immergent dans un bac d’eau glacée au couvercle scellé que leurs bombes ont détruit ma maison et tué mes deux frères. Ma sœur. Mon amie. Un bébé. Et des millions de personnes. Même s’ils le savent déjà, juste pour qu’ils ressentent ma douleur.
Je voudrais leur dire, lorsqu’ils m’injectent leur sérums abjects qui couvrent les murs de mon propre sang que je suis une paria, emmenée de force dans un camps de réfugiés surpeuplé, et que ce sont leur propres hommes qui torturent des jeunes femmes avant de les violer. Et non pas les rebelles.
Je voudrais leur dire, quand ils m’électrocutent que leur système est corrompu et que je suis une des dix traîtres qui ont livré le fameux quartier général aux mains de leurs ennemis. Que je suis la programmeuse du plan Alpha, celle qui a piraté les système et fait exploser les tours Gémeaux, ces tours qui contenaient tous leurs hommes de main.
Je voudrais leur dire, lorsqu’ils menacent de me tirer une balle dans la tête, avant de m’en tirer une dans la jambe, que je souhaite qu’ils crèvent, qu’ils me tuent, qu’ils arrêtent, que je souffre. Que j’ai peur. Que j’ai mal.
Mais lorsqu’ils viendront la prochaine fois, je ne leur dirai rien.
Je ne parlerai pas. Jamais.
Mieux vaut mourir que parler.
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