Les passants

Retrouvez ici tous les jeux d'écritures et histoires participatives à écrire à ensemble !
Répondre
Beille

Profil sur Booknode

Messages : 352
http://tworzymyatmosfere.pl/poszewki-jedwabne-na-poduszki/
Inscription : mer. 11 mars, 2020 7:18 pm

Re: Les passants

Message par Beille »

Des amoureux s'embrassent au loin. J'aimerais tant que maman et papa puissent être heureux comme eux. Mais en même temps c'est dégoûtant, je ne voudrais surtout pas qu'ils fassent cela en public avec moi. Et si Claire me voyais avec eux comme ça, elle se moquerait de moi. Depuis que je dois porter ses fichues lunettes, elle trouve toujours quelque chose à dire contre moi. Ce n'est pas comme si elle ne se moquait pas de ma coiffure avant. Selon elle, on ne devrait plus se natter les cheveux à dix ans, c'est trop bébé-lala. Je pense qu'elle était tout simplement jalouse, mais je ne suis pas certaine et mes lunettes, je dois à tout prix les porter, car sinon je ne vois rien. Je vois une jeune fille d'une quinzaine d'années là-bas, qui elle marche avec les yeux fermés. Je ne sais pas comment elle fait, mais j'aimerais tant être comme elle. Ses longs cheveux blonds sont attachés dans de jolies petites nattes. Je me demande si ses "amis" se moquent d'elle.
leaszecel

Profil sur Booknode

Messages : 585
Inscription : dim. 15 avr., 2012 9:07 pm

Re: Les passants

Message par leaszecel »

Aaah. Le soleil me réchauffe le visage alors que le vent caresse mes joue d'une douce brise. Je ne peux m'empêcher de fermer les yeux et de profiter. Je me sens si bien, ailleurs...Cependant, l'impression persistante d'un regard posé sur moi me fait revenir à la réalité. J'ouvre donc les yeux pour apercevoir une petite rouquine avec de jolies lunettes. Son beau visage a l'air doux mais... je ne sais pourquoi- l'expression de ses yeux peut-être- me donne une impression de tristesse. Je déteste voir ce genre de lueur dans un si beau visage. Alors, je lui fais un grand sourire, de toutes mes dents, et lui fait un petit signe de la main. La fillette rougit et s'en va précipitamment. Cependant, j'ai eu le temps d'apercevoir un petit sourire timide sur ce mignon petit visage. Je suis heureuse, j'espère qu'elle le sera aussi et que ses yeux ne prendront plus cet air si triste, si seul... Je reprends ma ballade mais ce n'est plus pareil. Le soleil est toujours là. La brise aussi. Mais je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour la fillette. De me demander ce qui la peine. Je suis presque sûre que ce sont les autres enfants. Ils peuvent se montrer si méchant. Surtout les fillettes...
J'en suis là de mes réflexions lorsque je me cogne à quelqu'un. Je m'excuse distraitement et entends une voix lointaine, masculine je crois... Et inquiète? Je fais encore quelques pas quand je commence à voir trente-six chandelles. Je vacille mais ne trouve rien à quoi me raccrocher.
Vanouche

Profil sur Booknode

Messages : 1315
Inscription : dim. 13 janv., 2019 12:06 pm

Re: Les passants

Message par Vanouche »

Elle se cogne. Elle s'excuse. Je l'appelle. Elle tombe.
Je me précipite pour la rattraper.
C'est dingue, dans les histoires, le garçon rattrape la fille qui tombe. C'est marrant, c'est toujours facile. Quant à moi, je l'attrape par le bras de peu, et je tente d'attraper son épaule opposée pour la retenir. A là là, dans les histoires, le garçon est pile à l'endroit adéquat et la retient en la serrant contre lui. Évidemment, tout ce que j'arrive à faire, c'est lui tordre le bras. Je fais un pas vers elle et passe un bras sous son épaule pour la maintenir debout. Pourquoi faut-il que les filles aient des seins ? Bien sur, je vais être mal vu parce que mon bras est sur sa poitrine, même si ma main est sur ses cotes, et que c'est pour l'empêcher de s'écrouler au sol. Que fait-on déjà lors d'un malaise ? Ah oui, il faut l'allonger et lui lever les pieds pour que le sang circule. Enfin, je crois. De toute façon, quelqu'un finira bien par intervenir. Je passe son bras autour de mes épaules et je la porte jusqu'au premier bar-restaurant. Je demande une table à banquette pour l'allonger.
- Que s'est-il passé ? demande le serveur.
- Je ne sais pas, cette fille s'est évanouie dans la rue. Il faut qu'elle s'allonge.
La jeune fille commence à reprendre ses esprits et ses couleurs. Elle marmonne quelque chose que je ne comprend pas. Le serveur semble me croire car il m'aide à l'emmener jusqu'a une banquette. En passant, un couple de quarante ans environ nous regarde porter la fille inconsciente. Quelle stupide scénario ils doivent se faire dans leur tête.
charly09

Profil sur Booknode

Messages : 1085
Inscription : sam. 19 juil., 2014 11:56 am

Re: Les passants

Message par charly09 »

"Hmm... voilà un jeune homme qui porte secours à une belle inconnue... le début d'une histoire ?" - L'homme sourit. La remarque de sa compagne le ramène vingt en arrière, quand il était jeune et qu'il portait secours à une autre belle inconnue... Il s'était senti si maladroit ce jour-là! à lui tripoter les seins quand il ne voulait que la soutenir, rougissant d'une hardiesse qu'il n'avait pourtant pas voulue. Aujourd'hui, une telle bévue prendrait des proportions lamentables et le conduirait, -peut-être- au poste de police.
Pour lui, ça avait bien fini ! pour preuve le regard complice de sa belle, plus épanouie sans doute, moins gracile, mais avec le même regard pétillant qu'elle avait eu en ouvrant les yeux... Allons, bon ! Il fallait s'y attendre! les forces de l'ordre qu'on a appelé avant les pompiers ! dans quel monde vit-on... Mais non. Il semblerait que cet homme en uniforme, aux traits préoccupés, connaisse la douce enfant. Il considère le jeune avec bienveillance, et s'inquiète...
Beille

Profil sur Booknode

Messages : 352
Inscription : mer. 11 mars, 2020 7:18 pm

Re: Les passants

Message par Beille »

Le serveur s'éloigne après m'avoir aidé à allonger la fille sur la banquetteet je me penche vers elle pour m'occuper d'elle. -- Que c'est-t-il passé? J'ai besoin de savoir. Je veux l'aider, je veux être là pour elle même si je ne la connais pas. -- Je suis enceinte. Elle me répond dans un murmure et elle s'évanouie à nouveau. J'appelle une ambulance, car elle a visiblement besoin d'aller à l'hôpital.
charly09

Profil sur Booknode

Messages : 1085
Inscription : sam. 19 juil., 2014 11:56 am

Re: Les passants

Message par charly09 »

C'est que j'ai beau être fier, dans mon bel uniforme frais empesé, apprendre ainsi de ma douce, couchée sur une banquette de café où un inconnu l'a portée, que j'allais être père! voilà qui me prenait au dépourvu. J'appelais donc une ambulance, et bientôt, deux infirmiers descendirent pour prendre le relais. L'un deux semblait absent, derrière sa blouse blanche... le regard perdu. Il fonctionnait, avec des gestes doux et mécaniques, un sourire réconfortant de circonstance, mais on sentait bien qu'il n'était pas vraiment là, préoccupé sans doute, de passage assurément.
Jules-cesar

Profil sur Booknode

Messages : 791
Inscription : dim. 02 déc., 2018 10:09 am

Re: Les passants

Message par Jules-cesar »

L'un deux semblait absent, derrière sa blouse blanche... le regard perdu. Il fonctionnait, avec des gestes doux et mécaniques, un sourire réconfortant de circonstance, mais on sentait bien qu'il n'était pas vraiment là, préoccupé sans doute, de passage assurément. La femme couchée sur la machine se mit alors à hurler. Apparemment, ce n'était pas prévu. L'homme sortit de son espèce de transe et s'empressa de la calmer. Le second, faisait bouger ses doigts sur le clavier à une vitesse hallucinante.
charly09

Profil sur Booknode

Messages : 1085
Inscription : sam. 19 juil., 2014 11:56 am

Re: Les passants

Message par charly09 »

"Je me demande toujours pourquoi j'ai fini par accepter ce stage d'ambulancier ? Mon truc, c'est plutôt l'écriture, et je peux me flatter sans doute d'être le plus rapide sur un clavier, quand il s'agit de communiquer les infos à l'accueil des urgences! Mais pour calmer un patient, faire un premier diagnostic... non, ce n'est pas trop mon truc. Heureusement que le collègue a réagi ! Il n'avait pourtant pas l'air dans son assiette depuis ce matin, mais apparemment, il a une routine bien rôdée et un retour aux réalités efficace. Coup de bol!"
Tout en réfléchissant ainsi, l'ambulancier observait la scène, et tentait d'en comprendre les enjeux: il y avait cette jeune fille en crise, et ce policier qui semblait bien trop tendre... un jeune homme un peu perdu, un couple d'une quarantaine d'années attablés au loin, qui n'arrivaient pas à détacher les yeux de la scène, comme stupéfaits. Et la serveuse aussi, qui ne savait pas si elle devait rester là, au cas où on aurait besoin d'aide, ou retourner à son service. Elle a le regard cerné, nerveux, chiffonne son tablier pour masquer son embarras, sans doute. Un assez joli minois, avec son chignon décoiffé, une mèche auburn qui s'échappe.
leaszecel

Profil sur Booknode

Messages : 585
Inscription : dim. 15 avr., 2012 9:07 pm

Re: Les passants

Message par leaszecel »

Eh merde, je pense. Pourquoi il a fallu que ça tombe pendant mon service? Il faut toujours que ça tombe pendant mon service. Si cette fille a des problèmes dans le restaurant, c'est moi qui finirait par en avoir. Aussitôt que cette pensée fini de se former dans ma tête, une autre, plus acide, me vient.
Tu es vraiment un monstre. Au lieu de penser à toi, pense à cette jeune fille qui n'a rien demandé et qui a peut-être de graves problèmes. C'est peut-être pour ça qu'Harry préfère cette pétasse de Sally. Encore une fois la petite voix insidieuse revient à la charge. Tu es vraiment injuste Bailey. Elle a toujours été très sympa avec toi, toujours un petit mot gentil quand elle te croisait, un petit sourire. Voilà pourquoi il la préfère à toi. Parce que c'est une fille gentille, honnête et bienveillante. A l'inverse de ce que tu es.
J'étais tellement perdue dans mes pensées que quand je reviens à moi, je me rends compte qu'un ambulancier me fixe avec un mélange d'inquiétude et de curiosité. Plus exactement, c'est mon tablier qu'il fixe. Je comprends pourquoi, en voyant mes phalanges presque aussi blanches que le tablier que je tords dans tous les sens depuis tout à l'heure.
Avec son collègue, l'ambulancier curieux-inquiet charge la jeune fille en demandant qui l'accompagne dans l'ambulance. Je vois le jeune homme qui l'a amenée se tortiller, mal à l'aise:
-Je suis désolée, je viens à peine de la rencontrer. Elle m'est tombée dessus, littéralement. Et j'ai un rendez-vous très important...
Si le collègue de monsieur curieux-inquiet est exaspéré, il n'en montre rien, au contraire, il hoche la tête d'un air compatissant, comme s'il comprenait parfaitement. MAIS NON! Accompagne-la bordel!
De suite, je me dis que je ne devrais pas penser ça, que je ne suis pas mieux que lui. Égoïste, égocentrique, pressée... Avant qu'il ne referme la porte arrière de l'ambulance et que monsieur curieux-inquiet n'aille se mettre au volant, je croise son regard. Je vois sur son visage que, même après son service, il continuera de s'en faire pour cette fille. Même quand il rentra sûrement près de sa copine, avant de se coucher, il se demandera si elle n'est pas seule. Je sais que lui ne m'a pas vu, perdu dans ses pensées mais moi je l'ai vu. Si mignon et gentil.
J'arrache mon tablier blanc et le jette au cuistot qui menace de me virer. Je lâche un "m'en fous" en courant vers l'ambulance, alors que le moteur se fait entendre. Je tape contre la portière passager et arrache presque la portière de peur qu'ils partent sans moi. Le gars au volant me regarde comme si j'étais folle, j'essaie donc de me recomposer un visage:
-Je suis sa meilleure amie, j'étais sous le choc quand je l'ai vue comme ça c'est pour ça que je n'ai pas réagi... je baisse les yeux pour paraître fragile et croise les doigts pour que ça marche. Il hausse les épaules et me fait signe de monter.
Au début il essaie de me faire la conversation, probablement pour essayer de me rassurer mais je suis parfaitement calme. Alors il cesse. Arrivé à l'hôpital, je suis une dame à l'accueil pendant que les ambulanciers disparaissent avec elle, derrière deux portes battantes. Quand la femme essaye de me demander des infos, je fais mine de faiblir et lui dit de regarder dans son sac en priant pour qu'elle en ait un, ainsi qu'un portefeuille.
Bingo! La femme me redirige vers une salle d'attente, froide, presque vide et me dit qu'on viendra me chercher quand mon amie aura subi quelques examens. Ce qui ne tarde pas.
Je vois son expression médusée lorsqu'on m'annonce. Je fais mine d'être soulagée avec un grand "ma chérieeeee" en attendant que l'infirmière nous laisse un peu d'intimité. Alors je lui explique tout, m'embrouillant, ne sachant pas par où commencer. A la fin, je suis un peu honteuse, me disant que j'aurais peut-être mieux fait de rester au restau au lieux de m'inviter ici. Mais elle pose doucement sa main sur les miennes, les yeux légèrement embués et me remercie. Je suis très mal à l'aise avec les émotions alors je détourne l'attention en faisant des blagues idiotes et en jacassant. Mais je laisse mes mains sous la sienne.
Enfin, lorsque le soleil commence à se coucher, sa mère arrive avec deux petites jumelles qui lui sautent dessus en braillant. Elle les serre très fort, je la sens rassurée mais... je sens aussi que je suis de trop. Alors je m'éclipse discrètement, sans rien dire, le sourire aux lèvres.
Je marche dans le couloir, la tête ailleurs. Le paysage est si beau par ces deux grandes fenêtres et je me sens un peu plus légère après cette journée. Soudain, je me sens un peu TROP légère et la ligne d'horizon tangue. Je m'appuie comme je peux au mur en repensant que je n'ai ni eu le temps de petit-déjeuner étant en retard, ni de déjeuner étant sous le joug d'un cuistot tyrannique.
Je sens une main se poser sur mon épaule. Par réflexe, je me dégage précipitamment en essayant de ne pas tituber et me retourne en plaquant un sourire sur mon visage.
Celui d'un grand homme blond, les cheveux plaqués en arrière, avec une longue blouse blanche, me fait face. Ma vue est encore un peu brouillée donc je n'arrive pas à lire son nom mais je peux distinguer ses beaux yeux vert d'eau.
J'essaie de maintenir le sourire de façade sur mon visage:
-Excusez-moi, j'étais perdue dans mes pensées, vous m'avez juste surprise.
Devançant la question que je sais qu'il va me poser je m'empresse de poursuivre, l'empêchant de parler:
Je vous laisse, je dois y allez, merci de votre gentillesse.
Et je repars en maintenant ma posture la plus normale possible, ne marchant ni trop vite ni trop lentement.
Je m'efforce de sourire en me rassurant "je ne suis pas comme cette jeune fille, je n'ai pas besoin qu'on m'aide. Je vais bien. Je n'ai pas besoin d'un bel ambulancier ou de famille. Tout ce qui compte c'est moi, l'égoïste."
Répondre

Revenir à « Section imagination et création »