Les passants

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cameronmonbb

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Re: Les passants

Message par cameronmonbb »

Des yeux. Bruns, chauds, mignons. Attentifs. Devant les miens. Une tignasse rousse ébouriffée. Des joues rebondies, des lèvres en bouton de rose, un nez plissé, et une douce voix enfantine:
- Madame ? Tu vas bien ? Pourquoi tu es couchée par terre ?
Le petite garçon de 6 ans me regarde.


Je regarde ma maman
- maman pourquoi elle est par terre la dame??
aucune réponse je ne comprend pas, la rue est bondé elle ne doit pas m'entendre. C'est la fin de la journée pour moi nous revenons de l'école et nous nous rendons à mon match de foot.
je viens d'avoir 6 ans les choses sont confuse dans ma tête mais c'est normal a mon age a ce qu'on m'a dit, le monde des adultes m'échappe. D'après les médecins je suis un génie mais l'être humain est un mystère pour moi je vie dans ma bulle. Enfin jusqu'à aujourd'hui, dans cette rue, c'est là que je le vois pour la première fois

Un homme brun coupe en brosse. Il porte des vêtements étranges pour la saison, nous sommes en été et il porte un gros pull de laine verte avec un renne dessus et un pantalon de jogging. A ses pieds un chihuahua
Alyss31

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Re: Les passants

Message par Alyss31 »

Un petit garçon d'environ 6 ans me dévisage avec de grands yeux. Est-ce que je lui fait peur ? J'espère que non... Bien sûr, je suis au courant que mon look laisse à désirer mais je ne peut malheureusement pas y remédier au vu de mon petit salaire et de mon intolérance au soleil... Bobby, mon chihuahua et seul ami, me sort de ma contemplation en tirant sur sa laisse. Il a sûrement senti une odeur de chat et veut chasser le pauvre animal des parages. J'accélère le pas. Je suis pressé, mon rendez-vous n'attendra pas. Je m'approche de la station de métro bondée à cette heure là, et fait la queue pour acheter un ticket. Je suis à peine dans la file que déjà, au moins cinq personnes sont derrière moi. Je n'y prête pas attention jusqu'à-ce que l'homme dans mon dos me tapote le dos en m'interpelant :
- Eh, vous ! Venez avec moi, s'il vous plaît !
C'est un policier. Il a un uniforme bleu marine et son badge indique "Agent Bill Tomson". Son visage fermé ne laisse transparaitre aucune émotion. Mais il doit avoir seulement une vingtaine d'année. Il m'indique un coin et commence à étudier mes papiers en me posant diverses question sur mon identité. Je lui explique vainement que je suis pressé mais il ne veut rien entendre. Ce n'est pas une blague !
Maintenant, je sais que mon entretien va tomber à l'eau. Ma dernière chance. Tout mon travail que j'ai fourni depuis plusieurs année, réduit à néant par un simple agent...
L'éditeur de mon futur livre me l'avait bien précisé, il avait dit que c'était la dernière réécriture qu'il me demandait. Si ça ne lui plaisait pas, il ne prendrait pas mon manuscrit.
Tout mes espoirs sont consumés, mes épaules s'affaissent lamentablement.
charly09

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Re: Les passants

Message par charly09 »

Un jeune agent de police arpente le trottoir et observe la rue sans paraître y prêter attention, sans sourire à l’enfant qui passe, sans un regard pour la jolie fille qui l’accompagne, occupé seulement de sa mission de protection civile, identifié par un badge mais confondu avec son rôle clairement circonscrit par l’uniforme qu’il porte.
Mais que ferait-il si la jeune fille soudain sortait une arme de sa poche pour tirer à bout portant sur les cerfs-volants du parc, si elle se jetait à son cou en riant, s’il lui prenait une telle envie de vivre que nue, elle se mettait à danser au beau milieu de la chaussée ?
Sans se départir un instant de son allure encore neuve, sévère, il sentit un rire poindre au creux du ventre à l’évocation d’un tel drame mais se ressaisit aussitôt parce qu’il avait 20 ans, envie de vivre et de serrer cette jolie fille nue contre sa chair, tirer sur les cerfs-volants en virevoltant comme un enfant qui rit.
Et pour se donner bonne mesure, il contrôle un jeune gars agité, n’entend rien de ses protestations, du temps qui passe, d’un rendez-vous manqué, d’un bouquin et de ses heures de travail… Sous son masque d’officiel il est ailleurs, il a 20 ans, il danse avec la femme nue et l’embrasse en riant.
Le gars peste et part en s’accrochant à sa montre, et lui reprend sa course lente sur le trottoir, veille à la bonne tenue de la rue dont il a la charge. La jeune fille s’est envolée… Qui sait ? sur un sourire d’enfant… Et puis, la vieille.
Là. Elle marche, elle rampe presque, tant la vie pèse lourd sur ses épaules décharnées. Elle a dû pourtant, elle aussi, être jeune et être nue, tirer sur les cerfs-volants à bout portant, s’offrir en riant à l’homme qui passe, courir avec des rires d’enfant. Mais elle est vieille aujourd’hui, avec des cheveux gris presque bleus, un fichu mal assorti, un manteau râpé et tire son cabas trop lourd. Sur sa tête, un petit chapeau fleuri, touche de couleur vive qui s’envole soudain, un ruban gai qui virevolte dans les airs, et son arme dans sa main ferme. Il a 20 ans…
kiwiixx

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Re: Les passants

Message par kiwiixx »

La veille dame se retourna soudainement pour essayer d'attraper son chapeau qui s'envolait au grès du vent mais le chapeau déjà bien haut dans le ciel avait retrouvé sa liberté... Elle soupira,elle aussi elle aimerait pouvoir s'envoler,pouvoir danser avec le vent,sentir la pluie lui chatouillait malicieusement la peau,et le soleil la réchauffait délicatement.Oh oui elle souhaiterait tout cela mais pour l'instant elle ne pensait qu'à soulager ses pauvres jambes qui ne la porteront plus très longtemps malheureusement.Saletés de rhumatismes!Elle continua son ascension de la rue en traînant son foutu cadis qui devait bien faire trois fois son poids,Cette rue...Cette rue qui l'avait vue gambadait enfant et flirter avec le fils du boulanger et même avec celui du menuisier!Maintenant la même rue la contemplait tristement où chacune de ses pierres s'affaissaient comme si chaque pas de Marge lui était insupportable.Elle gémissait. Ah ça elle était bien loin des années où elle évitait de regarder les vielles personnes par peur qu'en les regardant elle ne devienne elle-même une vielle femme ridée,courbée à cause de son propre poids et le teint aussi blanc que ses cheveux.Maintenant elle l'était cette personne qu'elle avait redoutée.Elle était arrivée à elle au fils des années en la narguant,lui montrant que rien ne changerait à cela.C'était à son tour d'être fuit du regard par les jeunes gens.Ils considéraient la vieillesse comme une maladie.Une maladie contagieuse.Et tout le monde c'est bien qu'on n'approche pas les gens contagieux.Elle en était réduite à ça,à ne pouvoir qu'observer le bonheur des autres.Cette femme qui venait de sortir de cette hôtel au coin de la rue,est-elle heureuse?.L'homme lui sourit et l'embrassa une dernière fois avant de se détourner d'elle pour entre dans un taxi,étais-ce son amant?.La jeune femme replaça ses longs cheveux noirs derrière ses oreilles,elle sortit une cigarette qu'elle alluma avec un briquet argent d'une manière un peut maladroite.Ses yeux ni gris ni bleu semblaient chercher quelqu'un dans la rue quand ils se posèrent sur Marge,elle les détourna aussitôt et rentra dans l'hôtel d'un air peiné.Marge recommença à remonter la rue en tirant son cadis.
Alice33310

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Re: Les passants

Message par Alice33310 »

Cette pauvre vieille femme. Elle avait l'air peiné par quelque chose. Je finirai sûrement comme ça aussi. Ma vie. Qu'ai-je dans ma vie? Rien. Employée dans cet hôtel de luxe pour survivre, je pourrais me dire qu'il y a pire. Il y a toujours pire. J'aurais pu finir sur le trottoir. Mais n'est-ce pas ce que je suis devenue? Seul le cadre change. Dorure et luxe. Rien qui ne fasse vraiment la différence. C'est ce que sont toutes les employées de cet hôtel. Des jouets au service des puissants de ce monde.
J'ai eu la chance d'être remarquée par cet homme. Il m'a embrassée. Le salaud. Il se moque de moi, me disant par ce geste que ce n'est qu'un moment de répit, qu'il reviendra. Et que je subirai de nouveau.
La colère. La colère, de nouveau. Elle m'envahit chaque jour plus puissante que le précédent. Elle m'emporte, telle une vague déferlante. Toujours plus grosse. Toujours plus meurtrière.
D'un geste rageur, j'éteins ma cigarette à peine commencée dans le premier cendrier à ma portée.
Tiens. Je suis déjà au dernier étage. Le temps passe plus vite quand on est plongé dans ses pensées. Ici, aucune dorure. C'est l'étage des employées. Au loin, quelqu'un arrive. Mon... Comment pourrais-je l'appeler? Mon amie? Sûrement pas. Ma compagne d'infortune, plutôt.
Arrivée à mon niveau, elle s'arrête.
- Excuse-moi, je n'ai pas le temps de parler, dit-elle avec un sourire triste. Un client arrive...
Oui, je t'excuse. Va travailler. Va devenir l'objet de quelqu'un pour une heure. Pour donner quelque chose à manger à tes enfants, ce soir.
Je la regarde s'éloigner d'une démarche pressante, mais qui donne pourtant l'impression qu'elle donnerait tout pour pouvoir reculer. Alors qu'elle avance dans ce couloir miteux, sa chevelure auburn accroche les rayons du soleil qui parviennent à filtrer par la fenêtre empoussiérée. Elle est belle. Autant que moi. Pour le meilleur et pour le pire.
Lentement, je me remets en marche. Les portes défilent. Nous sommes tellement nombreuses! Enfin, j'arrive devant ma chambre. Gravé dans le bois pourri de la porte, un numéro se distingue. 666. Ironie du sort ou simple coïncidence? Mon avis diverge encore là-dessus.
Je pousse le battant. Il coince. Il faudrait que je fasse quelque chose. Je n'ai pas le temps. À l'intérieur, mon lieu de vie. Trois mètres carrés. Une armoire, un miroir, un lit. Les douches communes sont au bout du couloir.
Lentement, je m'approche du miroir. Même avec la crasse, on distingue encore mes yeux bleu-gris qui étincellent d'un éclat triste. Mes yeux. Ils me permettent de me nourrir mais sont aussi le fruit de mon malheur. Je les maudis. Ils n'avaient pas besoin d'être autant prisés par les hommes.
Alors que je détourne le regard, la fenêtre me rend ma lucidité perdue depuis bien longtemps. La fenêtre. Obnubilée, je me dirige vers elle. La fenêtre. Ma porte de sortie.
Un pas. Deux pas. Trois. Il n'y en a pas besoin de plus.
Arrivée devant, je l'ouvre en grand et observe le fourmillement de la ville une dizaine de mètres plus bas.
Je me faufile tant bien que mal entre ses bords étroits. En équilibre précaire, j'ai une vue imprenable de ce point de vue.
Un à un, je décroche mes doigts fermement crochetés à l'intérieur. Et je me laisse tomber.

Allongée sur le bitume, au milieu des cris effarés des passants, le corps démembré, une pensée me vient au milieu des brumes de mon cerveau causées par la douleur.
Le grand saut. J'ai fait le grand saut. Quel jeu de mot stupide.
Libre. Enfin, je suis libre.
Avec la sensation depuis longtemps oubliée de ne plus avoir de chaînes, doucement, je lâche prise, mon bonheur enfin retrouvé.
Elyaes

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Re: Les passants

Message par Elyaes »

Mes larmes coulent, et je ne sais même pas pourquoi. On ne se connaissait presque pas, après tout. Nous nous croisions juste entre deux clients. Mais pourtant je pleure. Peut-être parce que ça aurait pu être moi, sur ce trottoir. J'y suis revenue, aujourd'hui. Il a plu la nuit dernière. Il n'y a plus rien. Plus de sang. Juste le béton gris et usé par les pas et passages des indifférents. Ils sont des centaines à marcher chaque jour, devant ce qui aurait pu être ma tombe, à moi aussi.
En fait, je sais pourquoi je pleure. Je me mens à moi-même. Je me sens coupable, horriblement coupable. J'ai vu son regard vide. Le pli amer de ses lèvres boudeuses si prisées des clients. La teinte grisâtre de sa peau lisse de jeune femme. Elle était plus jeune, bien plus jeune que moi, moi qui ai déjà tant vécu, d'esprit et de coeur sinon de corps. Dix neuf ? Vingt ans ? Son charme juvénile séduisait. Le mien brûle. Elle était fraîche. Je suis mûre. Elle était l'eau. Elle était l'air. Je suis le feu. Je suis la terre. Cette même terre sur laquelle son corps s'est écrasé. Ce même amas d'os brisés, de chairs sanguinolentes qui m'a donné la force et le courage de m'enfuir.
Voilà, pourquoi je pleure. Pas pour elle. Pour moi. Je devrais la remercier. Mais je ne peux pas, elle est morte. Et si elle était encore en vie, je devrais la maudire, la pousser de la fenêtre de cette chambre pour qu'elle s'écrase plus bas, toujours plus bas, et que je comprenne en voyant ses cheveux noirs sur le bitume gris crasseux que je ne tiendrai plus longtemps, que dans un, trois, vingt clients qui me malmèneront pour leur seul plaisir, et la jouissante que leur procure mon avilissement et mon humiliation, je peindrai de mon sang une salle de bains ou un trottoir. Oui, vraiment, elle mériterait d'être remerciée. " Merci d'avoir sauté pour nous deux. Ouvre bien les yeux, et pense que tu voles. Envole-toi, et brise ces chaines qui t'étranglent, qui nous étranglent toutes les deux. Vole,ma belle vole."
J'ai voulu me cacher ces derniers jours. pour ne pas qu' ils me retrouvent. Quand j'ai rassemblé mes maigres affaires, dans cette maudite chambre, j'ai su que je n'avais que quelques minutes avant que mon client ne se lasse du spectacle d'une pute écrasée. Et quand les hommes voient la violence, ils l'absorbent et la transforment en pulsions sauvages, qu'ils redirigent vers la première femme qu'ils trouvent. Certains cognent. Certains saignent. D'autres pas. Mais je n'allais pas m'attarder pour vérifier.
J'ai couru jusqu'à la chambre du bout du couloir, ou mon fils jouait avec d'autres. Je l'ai empoigné, et j'ai couru. Il pleurait. Il avait laissé tomber son doudou dans l'escalier. Mais je ne me suis pas retournée.

C'était il y a trois jours. Il est en sécurité. Et contre toute attente, moi aussi. C'est ce que je viens de comprendre. C'est pour ça que je pleure. Elle a attiré l'attention sur l'immeuble. La police est venu, a fouillé, et fait évacuer les lieux. Ils sont au commissariat. C'est fini. C'est enfin fini. Sauf que maintenant, je vais devoir réapprendre à vivre, à survivre autrement. Je ne veux plus, plus jamais, jamais, jamais, jamais, jamais, ça. PLUS JAMAIS.
Dans mon trench noir, je passe et repasse sur le trottoir, là ou elle s'est écrasée. Peu à peu, je l'imagine, ses trais sont flous, et bientôt je ne vois plus qu'une jolie brume, air et eau, et des grands yeux bleu-gris qui fixent le néant. Je baisse les yeux. Je suis presque surprise de voir que je n'ai pas laissé d'empreintes sanglantes derrière moi. Ah, oui, c'est vrai : la pluie. Cette maudite pluie qui a effacé tout ce qui restait d'elle. Tout ce qui me restait d'elle. Elle qui m'a sauvée, en prenant son envol.
" Je vois, je vois..; des cheveux blonds comme les blés. Je vois, je vois... Un teint de porcelaine, et un sourire d'ange. Je vois des yeux verts qui transpercent. Elle t'appelle et veut te parler. Pour quelques sous, jolie dame, je te remets le message de cet ange pour toi. "
Je me retourne et je vois une femme bien en chair, vêtue d'un improbable assemblage de tissus bariolés. Elle gesticule, baragouine des incantations, et me répète que mon ange est près de moi, qu'il essaie de me dire quelque chose, mais que je ne peux pas l'entendre, qu'elle seule, la grrrrrande Lana peut servir d'intermédiaire. J'essaie de la dépasser. Elle me bouscule et se plante devant moi. Je veux qu'elle me laisse tranquille. Elle est bien trop agressive pour mon chagrin et ma peur de ce qui nous attend, mon fils et moi; Comment vais-je pouvoir le nourrir ? Le loger ? L'habiller ? A cette pensée, mes larmes se remettent à couler, et la femme, douloureusement turbulente, prend ça comme un signe de ma crédulité.
" Arrête, maman. Laisse-la."
Un jeune homme, aussi fin et dégandé qu'elle est petite et potelée, aussi discret qu'elle est voyante, tente de la tirer loin de moi, mais la grrrrrande Lana résiste. Il m'adresse un regard contrit.
charly09

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Re: Les passants

Message par charly09 »

Il la connaît depuis toujours, la grrrrrande Lana. Il la connaît comme une mère, comme une sœur trop âgée, comme le tout petit garçon qu’il est. Bariolée comme un perroquet des tropiques, la voix agressive, mais douce, mais chaude, réconfortante. Elle est toute petite, la grrrrrande Lana, mais depuis toujours, il se réfugie dans ses bras douillets. Il aime son odeur épicée, et les soies, les cotons imprimés, enchevêtrés. Il aime les couleurs qui se bousculent et sa façon de rouler les rrrr qui fait peur aux passants.

Il sait bien que ces quelques sous qu’elle quémande chaque jour sont pour lui. Il sait que cette jeune femme au regard triste, c’est pour son fils aussi qu’elle se vend. Elle quitte un travail en courant sans doute, et chaque jour y retourne pour trouver du pain à son enfant. Mais que se passe-t-il, Mamulica ? Tu le vois qu’elle a peur de toi. Que vois-tu, que personne ne voit ?

Je te connais trop bien. Je sais quand tu aboies, quand tu miaules, quand tu cries tous les chants d’oiseaux pour effrayer les gens. Et je sais reconnaître ta voix, celle que tu prends pour moi, Mamulica, celle que tu réserves aux chers et aux aimés et qui parfois, parce que l’heure est grave, résonne un instant dans ton théâtre de nuages...

Elle a peur de toi, tu le sais. Et la brume de ses yeux, tu la vois aussi, Mamulica. Laisse-la ! Suis-moi ! Qu’as-tu vu, dis-le moi ! Quel est l’ange triste qui suit ses pas, Mamulica ? Raconte-moi. Que doit-elle apprendre que tu es seule à entendre ?

Je te connais trop bien. Je sais que tu pleures pour cette enfant triste et que tu lui offres la chaleur de ta main suppliante, Mamulica. Mais elle ne le sait pas. Elle voit tes oripeaux de couleur, ta main tendue, ton insistance. Elle croit que tu joues pour elle une pièce barbare qui la terrorise, pour quelques sous qu’elle n’a peut-être pas. Elle n’entend pas que tu la mets en garde, qu’entre deux mondes tu es son guide. Qu’elle peut, qu’elle doit te faire confiance, juste cette fois.

Viens, Mamulica ! Ne restons pas là ! Il y a ce flic qui s’interroge et son enfant qui pleure. Les passants commencent à ralentir leur course, ils ne te comprennent pas. Viens, Mamulica ! Tu vois d’autres mondes qu’ils ne perçoivent pas mais tu ne vois pas cet homme qui avance vers toi pour te faire reculer. Il est fort et son œil noir ne rit pas. Je n’aime pas son regard de fauve, et les muscles tendus sous son veston bien coupé. Il a l’air de la connaître, il ne nous fera pas de cadeau.

Mais tu cries Mamulica ? tu pleures ? Quel danger guette cette enfant affolée qui crie à son tour en voyant son sauveur ?
Mensonges

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Re: Les passants

Message par Mensonges »

Aaaaaaaaaaah je surkiffe lire vos textes, un truc de dingue :D
Hummmmmm, par contre tu n'as pas mis en valeur un des personnages de ton magnifique texte (si, si, on dirait une chanson), je suppose que c'est ce monsieur là :
"Tu vois d’autres mondes qu’ils ne perçoivent pas mais tu ne vois pas cet homme qui avance vers toi pour te faire reculer. Il est fort et son œil noir ne rit pas. Je n’aime pas son regard de fauve, et les muscles tendus sous son veston bien coupé. Il a l’air de la connaître, il ne nous fera pas de cadeau."
Qui relance ? (Parce que moi je me sens pas inspirée aujourd'hui :? )
cielle

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Re: Les passants

Message par cielle »

Je veux bien essayer ;)

Je marche vite. Je suis en retard au travail. A cette pensée, un immense désespoir s'empare de moi. J'imagine Marimont, beuglant sur ses employés, moi compris, en agitant ses gros bras par dessus son gros ventre.
Je m'arrête. Je n'ai pas envie d'y aller. Quand j'étais petit, je voulais être pompier. Et je suis assureur chez Marimont Assurances. Ça me déprime.
Les gouttes de pluie tombent, dégoulinent sur mon visage, masquent ma vue. Je suis obligé d'essuyer mes lunettes toutes les deux minutes. Ma déprime augmente d'un cran.
Je recommence à marcher, mais j'ai du mal à lever les talons. Mes chaussures bien cirées refusent obstinément d'aider mes pieds à avancer. Puisque je suis en retard, autant être bien en retard. Au bout d'une demie heure de détours et d'avancées plus ou moins rapides, je me retrouve devant l'immense immeuble. Mon bureau est au vingt deuxième étage. L'étage des cons.
Les portes automatiques s'ouvrent, comme pour m'inviter à entrer. De toute façon, je n'ai pas le choix, je ne peux pas démissionner. J'ai un loyer à payer. Résigné, je m'apprête à entrer, lorsqu'on me pousse sur le côté. C'est une femme -une brune. Elle doit avoir à peu près mon âge. Elle est emmitouflée dans un grand imper rouge. J'aime bien le rouge. Il fait ressortir son teint pâle, ses yeux aussi bruns que ses cheveux. J'adore ses cheveux. Ils sont tout ondulés, ils forment de jolies petites boucles. J'ai tellement envie de les toucher.
Elle serre son sac à main noir, contre elle, peste parce que je l'empêche de passer. Ça y'est, elle a réussi à sortir de l'immeuble. Ses joues blafardes sont rosies par l'irritation. Les flaques d'eau éclaboussent ses bottes, pendant qu'elle s'éloigne.
Je ne veux pas la laisser partir. Pas comme ça ! Je lui coure après, hébété, ahuri, idiot. Je lui attrape le bras de justesse. Elle me jette un regard assassin. Je comprends qu'elle m'en veuille. Je l'agace.
- Votre nom, je balbutie.
- Lena. Qu'est ce que ça fait ?
- Vous... Vous avez besoin d'une assurance ?
Je me sens soudain plus bête que je ne l'ai jamais été. Elle m'observe avec un drôle d'air. Je crois que sa colère s'est évanouie. Je suis content, et j'affiche un sourire béat.
- Non, c'est d'un job que j'ai besoin. Je voulais devenir secrétaire ici, mais votre patron n'est pas sympathique. Je vais aller chercher ailleurs.
- Nooon !
J'ai pensé tout haut. Je ne veux pas la laisser partir. Pas comme ça ! Pas à cause de Marimont ! Je la retiens à nouveau.
- Revenez. S'il vous plait. Il va vous engager, j'en suis sûr.
Elle me dévisage, puis lâche :
- D'accord, je vais réfléchir. C'est promis.
Elle me sourit, pas un sourire moqueur, un sourire franc, enjoué. Je voudrais l'embrasser. J'ai failli céder à ce désir, mais je sais que si je le fais, je ne la reverrais pas.
Elle part, et cette fois, je ne la retiens plus. Je reste là, à contempler sa démarche élégante de femme sûre d'elle, à écouter le "clac clac" de ses talons sur le sol.
Finalement, je pense que je ne vais pas démissionner.
ma-et-lys

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Re: Les passants

Message par ma-et-lys »

Quelque pas plus loin je suis prise d'un fou rire, surement déclencher par le drôle de jeune homme que j'ai croisée et du stresse qui retombe d'un coup. Je m’arrête et m'adosse sur le mur d'un immeuble, je sais que j'ai l'air d'une folle qui rit toute seule mais... Mon entretien est enfin passé! Quel soulagement!! Je vais pouvoir dormir se soir, même si la réponse est négative ce n'est pas grave je trouverais autre chose, en plus ça ne m'a pas trop donner envie de travailler pour ce sale con. Désolé jeune homme bizarre mais je ne vais pas revenir pour supplier cette homme ingrat.
Je reprend mon souffle, et m'engage sur le boulevard en me recoiffant. Il y a plein de monde! Des bouchons de gens sur les trottoirs... C'est agaçant. On ne va pas dire que je suis pressé, hein, mais j'aime rentré tot chez moi, comme ça je peux faire ce que je veux avant que mes parents rentre! Oh, quelle plaie d'habiter encore chez les parents à 23 ans! J'ai tellement hâte d'avoir un travail pour pouvoir payer un loyer...
Il faut que je tourne dans la petite rue a droite mais un groupe de gens m'en empêche, alors j'essaye de me frayer un chemin parmi les gens en les poussant, ouai c'est pas trop sympa mais bon. Puis je me rend compte que je viens de mette la main... sur l'entre jambe d'un magnifique garçon, ou devrais je dire homme. Je deviens toute rouge quand ses yeux bleu croisent les mien.
Mensonges

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Re: Les passants

Message par Mensonges »

Mouahahahah. Que de confusion dans son regard. Allez, je ravale mon sourire moqueur, elle s'excuse (enfin je crois, je n'ai entendu qu'un incompréhensible bourdonnement sortir de sa bouche), je lui dit bla bla bla :
- Mais ce n'est pas grave, je me doute bien que vous ne l'avez pas fait exprès.
Et recommence quand tu veux.
Je m'en vais, le vent souffle dans mon sens et j'ai l'impression d'être un bateau, avec sa voile, qui flotte, paisiblement. Je me balade à travers la ville, j'ai du temps à perdre. Je retrouve cette charmante jeune femme qui rougit. Elle est accompagnée d'une fille de, disons quinze-seize ans.
Je dois filer.
ma-et-lys

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Re: Les passants

Message par ma-et-lys »

Justine, ma sœur est venue me chercher au lycée avant de rentrer. Sa me fait plaisir elle ne le fait pas très souvent, je lui raconte ma journée très banale, et j'explose de rire quand elle me dit qu'elle à malencontreusement effleuré l'entre jambe d'un beau mec! Il n y a qu'elle pour faire cela! Elle, elle est de mauvaise humeur pas contre... Son entretien c'est mal passé, je suis déçus pour elle... Les parents l'étouffent trop. A 23 ans elle a besoin de liberté! Et des fois elle me surveille un peu trop, je n'ai pas besoin d'une deuxième maman! En plus si elle pars de la maison je récupérerais sa chambre! Elle est plus grande avec une grande penderie! Bon, je serais quand même un peu triste de pas la voir tout le temps!

Nous sommes presque arrivée à la maison quand un jeune homme d'une vingtaine d'année nous interpelle joyeusement. Il porte un gilet jaune fluo avec "enquêteurs" marqué en gros dessus. Il est plutôt mignon, blond au yeux vert. style surfer quoi!
- Excusez moi jolies mademoiselle! Puis je vous posez quelques questions? demande t-il avec un sourire charmeur. Il respire la joie de vivre, cela m'incite à sourire moi aussi. Que pourrait on lui refusé?
- Mais bien sure, répond ma sœur à mon plus grand plaisir.
vermeils

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Re: Les passants

Message par vermeils »

- Alors, quelle marque de sous-vêtements utilisez-vous ?
Devant leurs mines éberluées, je tourne discrètement la tête pour fusiller mes amis du regard. Cachés derrière un arbre (quelle discrétion), ils se marrent bien... Ben voyons ! Quel pari stupide...
- Heu...commence la plus jeune fille.
Sa copine, qui lui ressemble vaguement (je pense qu'elles sont sœurs) pousse un soupir agacé avant de prendre la jolie brune par le bras.
- Viens, on s'en va Emma.
Et elles s'éloignent. Je peux entendre un gloussement, suivi d'un "Dommage, il était mignon !", de la part de ladite Emma.
Je soupire. Ceux qui me servent d'amis commencent à me railler.
- Alleeeez !!!!! Recommence !!
Résigné à gagner, j'interpelle une autre femme qui frise la quarantaine.
- Excusez-moi, quelle...
Elle me fusille du regard de ses yeux couleur ambrés avant de continuer à marcher sans se retourner.
roxyfox

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Re: Les passants

Message par roxyfox »

bonjour je m'incruste :)

Je continue ma route en pestant contre les jeunes qui n'ont encore rien compris de la vie. ils pensent que c'est facile, que c'est le fun, que c'est cool, mais non la vie c'est chiant. J'était comme eux avant. Pleine d'ambition, pleine de projets, de rêves, mais la vie m'a désillusionnée bien assez vite. Dès 20 ans, mon prince charmant est parti quand il a entendu les premiers pleurs de notre enfant. Trop dure pour monsieur, il n'était pas prêt à être père. Et moi j'ai demandé d'être à la charge d'un petit monstre? hein? Je ne me rappelle pas. Je rentre justement dans l'école de mon fils. une fois encore, il s'est battu et qui qu'on appelle dans ses cas là. Maman. Comme si j'avais rien d'autre à faire. Les classes sont terminées, le hall est presque vide. il n'y que 5 adolescents dans un coin. 2 couple s'embrasse à pleine bouche. La cinquième s'approche de moi dès qu'elle me voit. Elle cherchait sûrement une raison de s'éloigné du grand malaise d'être la forever alone du groupe.
-Je peux vous montrez le chemin si vous voulez?
Polie en plus
, bien que je connais le chemin je pourrais lui demander de l'aide juste pour lui donner une pause de ses amis, mais je n'ai pas le goût d'être gentille.
-Non je sais très bien où est le bureau du directeur.
Et je m'éloigne chercher mon fils en la laissant au milieu du hall.
Mensonges

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Re: Les passants

Message par Mensonges »

Incruste-toi bien alors ^^

Et ouais, forever alone. Oh que j'en ai marre de les voir se coller, l'air de vouloir dire : "Moi je l'aime plus que toi". Et moi, j'aime quelqu'un moi ? Nan, ils ont bien essayé de me caser, deux ou trois fois, avec le premier loser venu. De vrais grands amis. Pfffffff...
Ouais, j'me casse ! 'Toute façon, vous ne le remarquerez même pas. Pas même ce doigt d'honneur que je vous fais dans le dos.
Hé madame !
-Je peux vous montrer le chemin si vous voulez ?
Nan ! Hé, madame, vous êtes pas gentille, vous êtes même pas aimable et polie.
Je sors du collège et arrive en ville. Dans la rue. Où il y a plein de gens. Plein de gens que je pourrais draguer...
Qu'est-ce qui se passe si je roule une pelle au premier beau gosse venu ? Chiche ou pas chiche ? Chiche.
Un, trop vieux. Deux, moche. Trois, surtout pas lui. Quatre, surtout pas lui non plus. Cinq... Ah nan, c'est une fille (pourquoi pas ?). Six, il boîte. Sept... Oh, tu me plais toi !
Je me jette dessus.
Plus personne ne me dira que je pécho pas parce que je ne suis pas assez directe.
ma-et-lys

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Re: Les passants

Message par ma-et-lys »

La fille qui m'est passé devant en me dévisageant bizarrement vient se faire rejeté et insulté par le mec brun qu'elle à embrasser. Encore une petite prosti-pute désespéré... Elle doit avoir quoi? Quatorze ans? Pfff, les gamines de nos jours...
Je m'éloigne rapidement. Je vais arriver en retard et mon père, qui boit un peu trop depuis le départ de ma mère, va encore s'énerver. J'ai déjà un bleu sur le nez j'en veux pas plus.
Je vais prendre le métro ça va aller plus vite. Il y a une vingtaines de marches sans escalator. Un papa prend une grande aspiration avant de commencer à gravir cette montagne avec la poussette qui contient une jolie petite fille de un ou deux ans, elle est toute mimi avec ses boucles blonde et ses yeux bleu. Je lui propose mon aide même si ça va me ralentir et il accepte volontiers avec un grand sourire. Si seulement le mien pouvait encore sourire comme ça.
vermeils

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Re: Les passants

Message par vermeils »

Le jeune homme m'aide à prendre la poussette de ma magnifique poupée. Après quelques rudes efforts, nous parvenons en haut. Je le remercie chaleureusement avant de lui faire un signe d'adieu. Je le regarde s'éloigner, les yeux dans le vague avant d'entendre une voix douce s'exclamer :
- Oh, elle est adorable !
Je me retourne.
Une jeune femme brune aux jambes interminables se penche vers ma jolie Émilie et lui adresse un grand sourire. Ma petite fille rigole doucement avant de bailler et de se frotter les yeux. Elle s'endort rapidement, l'inconnue la regarde tendrement avant de se tourner vers moi.
- Elle est à vous ?
- Oui, je réponds un peu surpris. C'est mon plus beau trésor.
Elle sourit une nouvelle fois de ses dents blanches. Un sourire contagieux je dois dire.
- Elle ne vous ressemble pas vraiment. Sa mère est blonde, n'est-ce pas ?
Je me renfrogne et grommelle:
- Oui, enfin... disons qu'elle l'était.
Elle prend une expression affolée avant de balbutier précipitamment :
- Oh, je suis vraiment désolée ! Je...je ne savais pas.
Je lui fait un signe de main pour montrer qu'il n'y a pas de mal.
- Disons que je n'aime pas en parler.
Je l'observe en silence avant de remarquer qu'elle est très élégamment vêtue . Elle ne cesse de regarder sa montre.
- J'ai comme l'impression que vous êtes pressée, vous devriez y aller.
Elle me lance un nouveau sourire éblouissant avant de griffonner quelque chose sur un bout de papier qu'elle a trouvé par terre. Elle s'éloigne en me lançant un signe de la main.
Je regarde Émilie. Un numéro de portable suivi d'un cœur sont inscrit sur un billet déposé sur sa couverture.
mollyandherbooks

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Re: Les passants

Message par mollyandherbooks »

Quel, bel homme et quel enfant magnifique...
Il faudrait plus de père si intentionné, j'aurais adoré en avoir un de la sorte
mais il faut se rendre à l'évidence, les millionnaires ont autre chose à faire qu'éduquer leurs enfants.
Cela fait si longtemps, je m'étonne toujours de me souvenir de ce jour.
Du jour ou il m'a bannie.
Le jour où il m'a interdit de revenir dans ma propre maison pour la simple raison qu'il ne me supportait plus.
Moi, sa fille.
Il s'était lassé de me promener partout comme un vulgaire petit toutou.
Une chienne de pédigrée, voilà ce que j'étais.
Pour mon père puis, plus tard, pour mon fiancé, celui que je considérais comme mon sauveur, celui qui m'avait remonté le moral dans le simple but de profiter de ma fortune.

Mais aujourd'hui tout cela cesserait .
Aujourd'hui j'avais pris ma décision.
Plus d'argent
Plus de fortune
Plus de mensonge
Plus de peine
Je donne tout.

Un de mes conseiller s'occupera de tout régler, mon argent sera répartit entre diverses associations et je ne garderais que le nécessaire pour vivre jusqu'à me trouver un travail, peut-être même le jeune père me rappellera-t-il.

Il ne me faut qu'une signature, une signature apposée sur un papier aujourd'hui à treize heure vingt-cinq et je commencerais une nouvelle vie...


Je replace une mèche brune derrière mon oreille repositionne mon collier de diamants sur ma poitrine me tiens bien droite dans mes talons et avance à grandes enjambées vers mon destin.

C'est à cet instant que tout bascule.
Mon destin
Mon rêve
Tout

En un instant tout est fini.
Le temps semble s'arrêter alors que l'Homme devant moi sort un pistolet de sa poche.
Il ne prend même pas le temps de viser et tire presque à l'aveugle comme si son seul but était la mort.
Comme si je n'était qu'un simple hasard.
Mon corps bascule en arrière sous l'impacte et la dernière chose que je vois avant de fermer mes yeux fatigués c'est l'Homme qui se penche et ramasse une feuille qu'il vient de faire tomber.
Comme si rien ne s'était produit
Comme si Il ne venait pas de me voler la vie...


Douleur
Cris
Tout se brouille
Rien n’existe
Puis c'est à mon tour de cesser d'exister.
leaszecel

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Re: Les passants

Message par leaszecel »

"Sale garce! Tu croyais vraiment pouvoir me laisser comme ça en ne me donnant rien? Moi qui ai pris soin de toi et qui t'ai gardé dans ma vie quand tu n'étais qu'une petite écervelée en manque d'attention. Ça crevait les yeux que tu vouais qu'on s' intéresse à toi." Oh quel veinard, la meuf que je me suis faites hier est la fille d'une des plus grosse fortune! "Voilà ce que je me suis dis quand notre "relation" à commencée. Mais quand tu m'as annoncée que tu attendais un morveux et que j'apprends que tu me déshérite, en quelques sortes.... J'ai péter un fusible. Faut me comprendre mon chaton. Alors maintenant crève comme la chienne de pedigree que tu es dans cette ruelle qui sent la pisse."
Voilà ce que je lui dit quand elle gît à terre, à mes pieds. Je ramase le papier en sifflotant et le brûle avec le magnifique briquet qu'elle m'a offert. Aha quelle ironie! Je mets ensuite le beretta à côté de la main d'un ivrogne plutôt bien saper, raser de près qui n'as pas vraiment la tête de l'emploi et me débarrasse de mes gants dans une benne à ordures. Je repars ensuite vers la ville d'excellente humeur en chantant.
Morgan27

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Re: Les passants

Message par Morgan27 »

"A quoi bon continuer ? De toute façon personne ne s'intéresse à moi... Mon père ne pense qu'à sa société chérie, son bébé il l'appelle tiens... Et ma mère... Toujours trop occupée par ses œuvres caritatives ! Il ne reste plus que moi, le rejeton indigne beaucoup trop frivole, l'incapable..., je marmonne.
- Excusez-moi monsieur, m'interpelle une vois grave, est-ce que vous m'entendez ?
- Humm..., je réponds d'une voix pâteuse.
- Monsieur, ouvrez vos yeux s'il-vous-plaît ".
Je décide de l'écouter. J'ouvre une à une mes paupières dans un effort qui me paraît interminable. Je suis allongé par terre dans une rue mal éclairée et j'ai un horrible mal de crâne. J'arrive à distinguer le type à la vois grave : c'est un gendarme. Et merde... Il va sûrement m’arrêter pour ivresse dans un lieu public. Quel idiot je fais...
- "C'est bien monsieur, maintenant mettez lentement vos au-dessus de votre tête de manière à ce que je les vois. Voilà lentement, très bien, m'encourage-t-il.
- Mais que se passe-t-il ? Pourquoi dois-je mettre mes mains derrière ma tête..., je tente de protester.
- Il se passe que vous êtes sur une scène de crime et que l'arme du meurtre est à côté de vous monsieur, répond-il calmement.
- Quoi ? Mais je n'ai rien fait ! je m’écrie pris de panique.
- Bien sûr, c'est ce que nous verrons tout à l'heure. Maintenant relevez-vous calmement, me demande-t-il.
Je m'exécute en essayant de conserver mon calme. Mais un voile noir s'abat brusquement devant mes yeux. La dernière chose que je vois est un joggeur en train de me jeter un regard curieux. Puis plus rien.
Mensonges

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Re: Les passants

Message par Mensonges »

Je cours. A chaque foulée, je ressens avec joie la vibration du choc de mes baskets dans tout mon corps. En passant, je vois une arrestation se faire. Brrrrrr... Ce n'est pas très beau à voir. Pris de dégoût et, je dois l'avouer, un peu de lâcheté, j'accélère doucement. Je continue comme si de rien n'était. Tout à coup, la pluie tombe. Zut, il ne manquait plus que ça. Je commence à avoir mal au ventre. Ça ne me réussit plus trop les joggings aujourd'hui. Mais pour pouvoir perdre ma brioche, il faut aller de l'avant ! Je repense au meurtre dans cette rue. Je me demande comment j'ai pu détourner mon attention sans avoir de remords.
Je marche. La maison n'est plus très loin, et j'ai besoin de réfléchir. Perdu dans mes pensées, je manque de percuter une jolie jeune fille aux cheveux courts. Excusez-moi Mademoiselle. Je rentre chez moi et entame un gros pack de bières.
ma-et-lys

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Re: Les passants

Message par ma-et-lys »

Il me percute, s'excuse et s'en va. Un instant plus tard j'ai déjà oublié. Je marche sans vraiment savoir ou je vais, mon appartement me semblait vide, triste. Il fallait que je sorte, pour prendre un peu l'air. C'est tellement triste de vivre seule. La semaine ça va encore, je vais au travail, je vois mes collègues et je rentre tard. Mais le weekend? Je me lève seule, je mange seule, je lis seule, je regarde la télé seule, je m’ennuie seule... Il n'y a pas un bruit dans l'immeuble, même pas des voisin un peu fêtard pour mettre l'ambiance. C'est triste.
Et si j'allais dans un parc? Regarder les enfants jouer? Oui. ça me remonterais le morale de les entendre rire, crier, pleurer et de les voir courir, sauter, tomber. Je m'installe sur un banc à coté d'une maman. Son enfant - enfin je pense que c'est le sien - viens vers elle et la supplie:
- Maman! Élise m'a dit que son chat a des bébés! j'en veux un! s'il te plais maman...! je m'en occuperais bien je te le promet!
Mes yeux s'illuminent. Mais oui! Suis-je bête? C'est un chat qu'il me faut pour briser ma solitude! Un petit être a câliner, nourrir, s'occuper, jouer, veiller sur lui. Une petite boule de poile qui fait plein de bêtises ça m'occupera. Je met le cap sur l'animalerie.
CindySB

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Re: Les passants

Message par CindySB »

J'aime bien mon nouveau copain. Même si il aime les chat et pas moi. Il vient de demander à sa maman pour en avoir un. Moi j'ai un doudou, c'est mieux. On joue tous les deux dans le sable sur la plage et c'est mon château le plus grand. Maman dit que je fais très bien les châteaux de sable. Je commence à avoir faim. Peut-être que c'est l'heure du goûté. Je devrais demander à maman, mais je veux pas laisser mon nouveau copain qui aime les chats continuer son château pendant que je goûte parce qu'après il sera plus grand que le mien. Oh non ! Un grand monsieur avec un maillot de bain bleu a écrasé mon château !
Malau-book

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Re: Les passants

Message par Malau-book »

Maxence n'était décidément pas un adolescent facile, il râlait sans arrêt, se moquait de ses frères et soeurs, et ne parlait que très rarement. Ses parents avaient décidés ce jour là, d'aller à la plage, il faisait beau et ils n'étaient pas sortis en famille depuis bien longtemps. Les serviettes de plages, bouées et autres objets aquatique sous le bras ils se dirigeaient déjà vers ce banc de sable fin qui s'étendait à l'infini, avait pensé Anna, la cadette. Maxence quant à lui, ne pensait rien, mis à part à quel heure pourrait-il rentrer chez lui pour pouvoir regarder la télévision. Il n'avait pas choisi son maillot de bain, sa mère le lui avait imposé, et il ne l'aimait pas vraiment, ce bleu trop marine et ses motifs trop enfantins ne lui plaisaient pas. Sur la plage, le sourire de Maxence ne s'éclaira pas d'avantage, sa mère lui proposait d'aller se baigner avec ses petites soeurs. Il accepta. C'est à ce moment que les yeux de Maxence s'éclairèrent, comme deux étoiles, la bouche grande ouverte. Il venait de voir une merveille. Une jeune fille de seize ans arborait une chevelure si bouclée et si longue qu'il ne voyait plus qu'elle. Elle ne semblait pas le voir mais pourtant, lui, il avait remarqué sa silhouette de déesse sous sa légère robe orangée. Il ne voyait plus qu'elle. Il ne bougeait plus. Sa petite sœur lui fit détourner le regard quand elle lui tira le bras.
"-Max, Max ! Qu'est ce que tu fais ? Viens on va se baigner !
-Alice me tire pas comme ç..."
Trop tard, il trébucha sur le château que deux enfants avaient réalisé avec soin. Il était désolé, mais déjà sa mère lui faisait la morale sur son mauvais comportement. Pourtant, il n'était pas mauvais, juste un peu maladroit, juste un peu perdu.
CindySB

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Re: Les passants

Message par CindySB »

Bien que je me sentais mal à l'aise à la plage, j'avais acceptée d'accompagner mes deux meilleurs amies pour une après-midi "fare niente". Cependant, je ne pouvais me résigner à me retrouver en maillot de bain. Je n'aimais pas mon corps : trop fin sur le tour de poitrine et trop rond sur le tour de taille et de cuisses, si vous voyez ce que je veux dire. C'est pourquoi, malgré la chaleur, je portais une légère robe orange. J'avais vu, le visage caché derrière ma longue chevelure bouclée (la seule chose dont j'étais fière devant le miroir) ce garçon avec son étrange maillot de bain bleu me fixer avant de trébucher sur le château de sable d'un gamin. Je ne savais pas ce qu'il avait à me regarder comme ça, alors je détournais les yeux et m'intéressais à la partie de volley-ball se déroulant sur le terrain prévu à cet effet. C'est alors que je remarquais une fille au milieu du groupe de garçons jouant. Elle semblait énormément s'amuser bien qu'elle soit la seule personne féminine à participer à la partie.
Malau-book

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Re: Les passants

Message par Malau-book »

Je n'aime pas sortir, et Magalie le sait. Surtout à la plage, avec tout ce monde, ces enfants qui crient et ces jeunes qui s'amusent d'un rien. Je n'aime pas cette chaleur étouffante. Je ne veux qu'une chose : partir. Partir loin, retrouver ma campagne, avec mes oiseaux, mon espace vert. Mais je suis sortis pour elle. A peine nous étions arrivé sur la plage, Magalie courait déjà vers la mer, à la manière d'une petite fille. J'aimerai avoir des enfants, leur faire découvrir mon monde, mes plantes et la nature, sous les branches touffues des arbres. Mais Magalie n'en veut pas, du moins elle n'en veut pas de suite. Elle partait à la vitesse de l'éclair et je tentais de la suivre les mains dans les poches de mon pantalon en toile beige. Elle sautait déjà dans une vague, je la regardais faire en souriant. Elle est si belle, dans son maillot de bain une pièce pour cacher son ventre qu'elle n'aime pas. Pourtant, il est si joli. Je m'étais assis sur le sable en refusant une dizaine de fois ses invitations à venir se baigner. C'est quand elle décida de sortir de l'eau pour enfin rentrer à la maison qu'elle s'arrêta devant une partie de volley-ball. J'en avais marre.
"-Magalie, ma chérie on y va s'il te plait." Lui dis-je en la prenant par la taille pour l'entraîner vers nos affaires un peu plus haut.
En remontant la pente qui menait à la voiture que nous avions garé trop loin à mon avis, nous avons croisé une jeune fille handicapée, tellement attendrissante. Elle ne devait pas avoir plus de 10 ans et était tellement heureuse que ses parents l'emmènent à la plage, et ce même si elle ne devait pas quitter son fauteuil roulant. Elle souriait, rigolait avec ses frères. Elle avait l'air heureuse.
Quel imbécile je suis.
camillelol

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Re: Les passants

Message par camillelol »

Je souriais. Cela devait etre le plus beau jour de ma vie. La couleur papier du sable, les cris des enfants, l'odeur salé de la mer, j'en avais tant rever mais mes parents ruiner a cause de mes soins n'avait pas eu les fonds pour m'emmener. C'etait finalement Magalie et Pierre mes infirmoers qui m'avait emmener ainsi que mes autres enfants. Dans l'eau j'apercois une mere aimante malgres qu'elle soit extenuer par son enfant brailleur. Moi aussi j'aurais aimer pouvoir me baigner et que mes parents posent ce regard sur moi.
clids

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Re: Les passants

Message par clids »

- Maxiime, je t'ai déjà dit de ne pas éclabousser les gens!
Lançant un regard d'excuse à la vieille dame qui rentrait prudemment dans l'eau à mes côtés lorsque mon fils l'avait éclaboussée, je poussai un soupir de découragement.
Mon petit monstre se battait avec des algues vertes devant moi, leur assénant des coups de sa petite pelle jaune...
Etre mère célibataire est un job à plein temps, et ça faisait un bon moment que je n'avais pas eu de temps pour moi, avec Maxime qu'il fallait occuper en permanence... Je fermai les yeux un court moment. Le soleil chauffait délicieusement ma peau salée par les embruns. J'étais bien.
-Mamaaan, regarde ce que j'ai trouvé!
Un crabe se balançait juste sous mon nez, tenu à bout de bras par mon petit monstre, qui me regardait d'un air effronté en me souriant. Tiens, il avait encore perdu une dent... Etant à court d'idées pour l'occuper, je le ramenai sur la plage et le tartinai abondamment de crème solaire. Il fronça son petit nez tout blanc et me tendit sa main poisseuse alors que je l'emmenais au club de la plage... A la vue des trampolines, son visage s'éclaira subitement.
-Je peux y aller Maman? Dis, je peux vraiment y aller?
Je lui fis un grand sourire en acquiesçant, et il partit en courant, faisant voltiger le sable chaud.
Un grand éclat de rire retentit derrière moi. Un jeune homme très bronzé affublé d'une casquette rouge, sur laquelle le logo du club était représenté, regardait mon fils avec amusement...
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