Quelle image la lecture donne-t-elle de vous ?

[Ayla96]

Bonjour à tous, j'aimerais connaître votre avis
Je suis du genre à lire de partout et tout le temps. Dès que j'ai une pause au travail, qu'elle soit petite ou grande, j'ouvre un livre, pendant que mes collègues discutent entre eux, malgré le fait que je m'entende très bien avec eux. Je ne suis pas asocial ou autre mais j'ai apparemment tendance à donner cette image de moi tellement je lis. C'est plus fort que moi, je suis complètement accro et si je ne lis pas quand j'ai un moment de libre, j'ai l'impression de perdre un temps précieux. (même si je fais pleins d'autres choses)
Certains d'entre eux ne comprennent pas non plus pourquoi je dévore autant de romans. Soit ils me prennent pour quelqu'un d'étrange qui ne sait rien faire d'autres (ce qui est faux) soit ils me prennent pour une intello inabordable (ce qui est encore une fois faux).

Certains d'entre vous ressentent-ils la même chose ? Donnez-vous aussi l'image d'une personne qui fuit les autres alors que la réalité est tout autre ?

[dadotiste]

Bonjour à tous, j'aimerais connaître votre avis
Je suis du genre à lire de partout et tout le temps. Dès que j'ai une pause au travail, qu'elle soit petite ou grande, j'ouvre un livre, pendant que mes collègues discutent entre eux, malgré le fait que je m'entende très bien avec eux. Je ne suis pas asocial ou autre mais j'ai apparemment tendance à donner cette image de moi tellement je lis. C'est plus fort que moi, je suis complètement accro et si je ne lis pas quand j'ai un moment de libre, j'ai l'impression de perdre un temps précieux. (même si je fais pleins d'autres choses)
Certains d'entre eux ne comprennent pas non plus pourquoi je dévore autant de romans. Soit ils me prennent pour quelqu'un d'étrange qui ne sait rien faire d'autres (ce qui est faux) soit ils me prennent pour une intello inabordable (ce qui est encore une fois faux).

Certains d'entre vous ressentent-ils la même chose ? Donnez-vous aussi l'image d'une personne qui fuit les autres alors que la réalité est tout autre ?

« Je ne suis pas asociale »

Selon La Rousse :
Social : Qui intéresse les rapports entre un individu et les autres membres de la collectivité : Avoir une vie sociale très développée.
Asocial : Qui montre ou marque une incapacité à s'adapter à la vie sociale.

Si lors de "moments collectifs" tu préfères lire que de passer du temps avec tes collègues, tu es bien asociale puisque tu ne te mêles pas à la communauté. Tu vas dans un sens contraire de celui de la plupart des gens ce qui donne en effet de toi une image "étrange" pour reprendre tes propos.

Ne prends pas mal ma réponse, ce n'est pas une critique.
Maintenant, c'est à toi de choisir ce que tu veux. Accepter ta marginalité ou la contrer afin de ne pas avoir l'air bizarre.

Imagine un collègue qui jouerait sans cesse à des jeux vidéos sur son téléphone au lieu de se mêler aux autres. C'est la même chose. Il aime jouer mais son comportement est asocial.

Personnellement, j'aime beaucoup lire pendant ma pause déjeuner. Cela me permet de m'éloigner radicalement de mon lieu de travail ; je pars dans un autre monde.
Au départ, pour moi, c'est plutôt simple puisqu'aucun de mes collègues n'a sa pause déjeuner en même temps que moi. Je suis donc seule. Sauf que dans l'entreprise, tout le monde se connait. Au départ, je ne parlais jamais aux autres groupes et je suis passée pour une marginale. Finalement, ils sont venus me parler et nous avons engagé la conversation. Du coup, lorsque je croise des gens, je leur parle mais la plupart du temps, j'ai mon livre. Ma pause avec des gens ne me permettra pas de partir aussi loin que mon livre mais elle me permettra de râler et de m'évader d'une autre manière (oui... je râle beaucoup =P). Du coup, pas de problème : ils ont compris qu'à l'origine je ne recherchais pas spécialement le contact, étant très bien avec mon livre mais que je n'étais pas contre non plus. Lorsqu'ils sont là, on papote ; lorsque je passe une sale journée ou que j'ai un bouquin palpitant, je reste avec mon ami de papier ^^ (Bon après, je suis dans le monde du livre alors... y'a moyen que cela paraisse plus normal qu'ailleurs)

Mais pour en revenir au sujet de départ, la plupart des humains préfèrent être en groupe. À toi de doser. Mais trop lire peut devenir un problème. Au niveau social mais aussi au niveau de soi même.
Il y a quelques années (quand je suis arrivée sur le site en fait), j'utilisais les livres comme certains utilisent l'alcool. Pour fuir mes problèmes. C'est plus sain mais cela peut aussi être néfaste. ^^
Lire beaucoup oui, mais pas au détriment du reste

[Ayla96]

Ah mais ça ne m'empêche pas de discuter avec eux quand j'en ai l'occasion mais la lecture garde malgré tout une place importante, d'où ce mélange social/asocial. ^^
La lecture durant mes pauses m'aident, tout comme toi, à m'évader de l'ambiance de l'entreprise et ainsi avoir une "vraie" pause.

[LindaK]

Ah je vous rejoins bien tous les deux, une citation de Georges R. R. Martin me vient :

"Un lecteur vit un milliers de vies avant de mourir. Celui qui ne lit pas n'en vit qu'une."

En tout les cas c'est comme ça que je le ressent. Parfois très asociale aussi^^

[Ayla96]

Ah je vous rejoins bien tous les deux, une citation de Georges R. R. Martin me vient :

"Un lecteur vit un milliers de vies avant de mourir. Celui qui ne lit pas n'en vit qu'une."

En tout les cas c'est comme ça que je le ressent. Parfois très asociale aussi^^

Je suis entièrement d'accord, tout est plus passionnant vu de cette manière ^^

[LindaK]

Oui oui clairement ! Ils ne savent pas ce qu'ils ratent^^ les gens

[Lyls]

Ayla96 : Je comprend tout à fait se que tu veut dire! On m'as souvent fait les mêmes reproches et les mêmes commentaires.

Mais je vois vraiment pas ou est le problème avec ça. Que soit le livre qui nous ronge de son suspense insoutenable ou le faite de vouloir échapper à des personnes avec les quels ont pas d'affinités. Il y a des milliard de raison de préféré les pages de son livre à d'autres activités.
Je ne suis pas non particulièrement asocial et il m'arrive comme beaucoup de monde de parler, d'aller au cinéma et autres activités "de groupe". Pourtant j'ai toujours de quoi lire sur moi, que se soit papier ou numérique je ne sort jamais sans un livre et quand je sens que j'en ai besoin ou plus souvent quand je m'ennuis, je sort mon livre.

Je connaissais pas cette citation de G.R.R.Martin mais elle me plait beaucoup!

[Fau19]

On me prend pour une intello ce qui est vrai et faux ! Je suis bonne en classe mais je ne suis pas l'associable à lunettes rondes que l'on associe à quelqu'un qui lit!

[MissDana]

Une solitaire... et c'est vrai !

[Sanalice]

Une fille timide, dans son coin, aussi solitaire qu’asociale... et le pire c'est que c'est vrai !

[Mimori]

Alors là, je crois que bien que ça ne donne aucune image en particulier sur mon compte. Autant qu'en j'étais jeune, oui, je pense que cela avait une influence sur la façon dont on me percevait, mais aujourd'hui c'est tout à fait différent. Mon entourage est très lié à la culture, c'est donc un hobby que l'on a en commun mais ce n'est pas plus que cela : un hobby.

[erine02]

Il y a encore peu de temps la lecture était ce qui me définissait aux yeux des autres. Je n'aimais pas parler avec les gens je preferais me plonger dans l'univers passionant des livres. La citation de Georges R. R. Martin est tellement vraie !
Mais aujourd'hui j'essaie de trouver un compromis. Je m'ouvre aux autres même si la plupart des mes ami(e)s aiment lire (presque) autant que moi. Mais les livres ont encore une place très très importante dans ma vie. Ils me permettent de m'évader du quotidien, d'oublier des moments difficiles.
Il faut juste trouver le bon équilibre

[BookIsMyRomance]

Bonjour à tous, j'aimerais connaître votre avis
Je suis du genre à lire de partout et tout le temps. Dès que j'ai une pause au travail, qu'elle soit petite ou grande, j'ouvre un livre, pendant que mes collègues discutent entre eux, malgré le fait que je m'entende très bien avec eux. Je ne suis pas asocial ou autre mais j'ai apparemment tendance à donner cette image de moi tellement je lis. C'est plus fort que moi, je suis complètement accro et si je ne lis pas quand j'ai un moment de libre, j'ai l'impression de perdre un temps précieux. (même si je fais pleins d'autres choses)
Certains d'entre eux ne comprennent pas non plus pourquoi je dévore autant de romans. Soit ils me prennent pour quelqu'un d'étrange qui ne sait rien faire d'autres (ce qui est faux) soit ils me prennent pour une intello inabordable (ce qui est encore une fois faux).

Certains d'entre vous ressentent-ils la même chose ? Donnez-vous aussi l'image d'une personne qui fuit les autres alors que la réalité est tout autre ?

Bonjour, alors personnellement oui, j'ai déjà ressenti ce genre de choses, mais c'est effectivement très faux, maintenant je m'y suis habituée et je ne vais pas laisser tomber mes livres pour autant.

[DH180]

C’est exactement la même chose pour moi ! J’ai vraiment l’impression que la seule chose que l’on retient de moi c’est mon addiction au livre.
Et cela renforce ma réputation d’excentrique solitaire un peu étrange mais sympa sur les bords....
Mais maintenant j’m’en fous de c’que pensent les autres. Les gens sont des crétins qui ne jugent que sur l’apparence.
Bien que l’apparence soit important, au fond, le but, c’est d’être soi même, non ?

[comete_etoile]

Dernièrement on m'a demandé pourquoi je lisais autant, "est-ce que je ne fuyais pas quelque chose"...

Apparemment c'est mal vu de lire beaucoup. Moi je suis dans une vision inverse : les gens qui lisent souvent m'attirent d'emblée et ce que je ne comprends pas, ce sont les gens qui n'ouvrent jamais un bouquin

Finalement peu importe comment on me voit, quand je sais la richesse que m'apportent les livres, j'ai l'impression d'avoir un trésor inestimable à portée de main. Comment peut-on passer à côté de tout cet or ?

Et je n'ai pas l'impression de fuir quelque chose, au contraire je pense que lire apporte énormément pour se connaître soi-même et le monde qui nous entoure...

[Panzuu]

Perso j'ai plus l'impression que ça me donne une image de gros naze. Pour les gens de ma génération (15-25 ans) lire est une totale anomalie incompréhensible. Le signe d'une déviance ou au moins d'une asociabilité aiguë. Je remarque aussi que ce n'est pas si différent face à mon entourage de plus de 40 ans à part que ces dernier restent respectueux de mon activité alors que les plus jeunes auront parfois l'idée de venir me casser les noix.
Oui, il y a aussi je cliché intello qui reviens de temps en temps mais, de mon expérience, c'est le caractère marginal qui revient le plus souvent.

[comete_etoile]

Personnellement, je n'ai jamais compris comment "intello" pouvait être une insulte... en quoi c'est mal d'être intelligent ? c'est plus cool d'être un abruti fini ?

[manonbrx]

Hello !
Moi j'ai pris l'habitude de lire depuis que je suis toute petite, du coup j'aimais bien être dans mon coin et je parlais peu. Mes parents m'ont envoyé chez une psychologue et elle m'a fait comprendre que c'était normal et qu'au contraire la lecture ouvrait l'esprit !! Elle était top, elle s'appelle Annick Blanquet. Elle a écrit plein d'articles qui sont listés ici: https://www.doctoranytime.be/d/psycholo ... k-blanquet et c'est possible de prendre rendez vous avec elle pour la rencontrer

[GlassSword]

Alors moi l’image que me donne mon goût très prononcé pour la lecture c’est l’intello de service (aussi dû à mes bonnes notes) !!!
Comme je lis beaucoup j’ai pas mal de vocabulaire alors on me surnomme aussi le Dictionnaire !!!!
Et enfin je suis surnommée gentiment par mes parents ... Hermione !!!!

[Blache_Francesca]

Coucou !
Alors, moi aussi j'adore lire et je me fiche pas mal de ce que les autre en pensent (qu'on lise ou pas, on est de toute façon sujet à des critiques) et j'ai même formé un super groupe whatsapp de lecture.
Ceci dit, je socialise sans aucun problème car la lecture ouvre l'esprit.

[DeadlySin]

De mon côté, le fait que je lise a toujours été accueilli d'une manière "bienveillante" par les gens que je rencontre. A l'université, le peu de fois qu'on me voyait avec un livre, j'avais droit à des réactions du genre : "Oh ! Tu lis. C'est cool" ; "Qu'est-ce que tu lis ?" ; "Moi aussi, j'aimerais bien lire mais j'ai pas le temps pour ça" etc. C'est devenu un bon moyen de lancer la conversation.
Globalement, je crois que passé l'adolescence (l'âge des moqueries/critiques faciles sans fondement), la lecture est très bien vue, voire respectée. J'étais même étonnée par le nombre de personnes qui m'ont confiée qu'elles voulaient se (re)mettre à la lecture et que ça leur manquait même. Il n'y a qu'en secondaire que j'ai eu droit à quelques réflexions négatives de la part d'autres élèves...

[theyoubot]

Je suis du genre à lire de partout et tout le temps. Dès que j'ai une pause au travail, qu'elle soit petite ou grande, j'ouvre un livre, pendant que mes collègues discutent entre eux (...)

Je lis 3 h par jour en m'arrangeant pour lire partout et tout le temps :
- dans le bus, en train, en avion
- dès qu'on me fait attendre : à la caisse d'un hypermarché, au cinéma, chez le médecin, dans une administration
- pendant les pubs au cinéma
C'est inconcevable que je parte de chez moi le matin sans un livre dans mon sac.

Soit ils me prennent pour quelqu'un d'étrange qui ne sait rien faire d'autres (ce qui est faux) soit ils me prennent pour une intello inabordable (ce qui est encore une fois faux)

Je passe pour une personne sociable (je fais 4h de sport par jour en club) et extravertie
C'est une image assez fausse que je donne sans le vouloir, du fait que je pratique un sport d'équipe et que c'est une activité très relationnelle.

En réalité, la lecture est mon paradis artificiel. Ça aurait pu être la drogue ou les jeux de rôles. Chaque fois que j'ai eu besoin de fuir une réalité agressive ou ennuyeuse (à mes yeux), j'ai fui dans mon roman du moment.

Je fais la distinction entre cette lecture - "fuite de la réalité" et la vraie lecture "qualitative", où j'ai la chance de lire un roman qui me passionne. La lecture - "fuite de la réalité" n'a rien à voir avec mon goût pour les bons romans. Je peux tout aussi bien en lire un mauvais. C'est un rituel, comme en ont les drogués ou les alcooliques.

Quand tout allait mal dans ma vie, je m'échappais encore plus souvent dans un monde fictif, je lisais deux fois plus. Dans une moindre mesure, c'est cet état d'esprit qui me fait lire partout tout le temps. Fuir l'ennui, peu importe la qualité de ce que je lis.

A l'opposé de cette démarche de fuite de la réalité, la lecture "qualitative" fait de moi une autre personne, plus exigeante. Là, je lis moins mais mémorise plus. Je sélectionne mes lectures avec plus de soin, j'aime revenir sur les qualités des bons romans, les classer, voir qui s'est inspiré de qui.

Donc, ma boulimie de livres ne m'empêche pas de passer pour une personne sociable, mais si ça avait été le cas, ça n'aurait pas été sans fondement.


________________________________________________
Je recherche des romans avec ces 4 qualités / Ma présentation

[Sweetones]

Je suis du genre à lire de partout et tout le temps. Dès que j'ai une pause au travail, qu'elle soit petite ou grande, j'ouvre un livre, pendant que mes collègues discutent entre eux (...)

Je lis 3 h par jour en m'arrangeant pour lire partout et tout le temps :
- dans le bus, en train, en avion
- dès qu'on me fait attendre : à la caisse d'un hypermarché, au cinéma, chez le médecin, dans une administration
- pendant les pubs au cinéma
C'est inconcevable que je parte de chez moi le matin sans un livre dans mon sac.

Soit ils me prennent pour quelqu'un d'étrange qui ne sait rien faire d'autres (ce qui est faux) soit ils me prennent pour une intello inabordable (ce qui est encore une fois faux)

Je passe pour une personne sociable (je fais 4h de sport par jour en club) et extravertie
C'est une image assez fausse que je donne sans le vouloir, du fait que je pratique un sport d'équipe et que c'est une activité très relationnelle.

En réalité, la lecture est mon paradis artificiel. Ça aurait pu être la drogue ou les jeux de rôles. Chaque fois que j'ai eu besoin de fuir une réalité agressive ou ennuyeuse (à mes yeux), j'ai fui dans mon roman du moment.

Je fais la distinction entre cette lecture - "fuite de la réalité" et la vraie lecture "qualitative", où j'ai la chance de lire un roman qui me passionne. La lecture - "fuite de la réalité" n'a rien à voir avec mon goût pour les bons romans. Je peux tout aussi bien en lire un mauvais. C'est un rituel, comme en ont les drogués ou les alcooliques.

Quand tout allait mal dans ma vie, je m'échappais encore plus souvent dans un monde fictif, je lisais deux fois plus. Dans une moindre mesure, c'est cet état d'esprit qui me fait lire partout tout le temps. Fuir l'ennui, peu importe la qualité de ce que je lis.

A l'opposé de cette démarche de fuite de la réalité, la lecture "qualitative" fait de moi une autre personne, plus exigeante. Là, je lis moins mais mémorise plus. Je sélectionne mes lectures avec plus de soin, j'aime revenir sur les qualités des bons romans, les classer, voir qui s'est inspiré de qui.

Donc, ma boulimie de livres ne m'empêche pas de passer pour une personne sociable, mais si ça avait été le cas, ça n'aurait pas été sans fondement.


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Je recherche des romans avec ces 4 qualités / Ma présentation

J'aime bien la partition de tes lectures. Je m'y reconnais largement. D'abord la boulimie.

Quand ça va mal, je lis tout ce qui me tombe sous les yeux, n'importe où, des journaux, les plus épais possibles, dont je ne saute pas un article, comme si ma vie en dépendait, des listes de restaurants, en cuisine du Monde, avec les menus, que je ne fréquenterai jamais, des guides de voyages périmés, en des pays où je n'ai pas la moindre velléité de me rendre, des bouquins prélevés dans des boites à livres, qu'il ne me viendrait pas à l'idée d'emprunter et encore moins d'acheter, de mauvais romans avec une compulsion masochiste, des diaristes se complaisant dans la minutie de leurs ressassements, des recettes de cuisine régionale, que je serais bien incapable d'appliquer, dans le métro les publicités, des notices ou des lettres tombées sur le trottoir, que je retiens de la semelle, des anthologies, par ordre alphabétique, enfin des livres de développement personnel, quand ça va vraiment très mal, avec les faces hilares de leurs auteurs, rajeunis de vingt ans, adeptes du bonheur forcené, et leurs recettes éculées et totalement inapplicables ailleurs que dans leurs bagnes du bonheur sur mesure.

Dès que la vie reprend un cours plus naturel, je choisis, je ne dévore plus, ou alors passionnément. Si un livre me prend aux tripes, je ne le lâche pas, écourtant mon sommeil, négligeant les tâches ménagères les plus élémentaires, couché sur le dos. Mes enfants me réclament, je crie "Plus tard, plus tard, laissez moi finir la page!". Si je prépare à manger, je suis encore dans le livre, le regard vide. On me parle, je réponds à côté, ou pas du tout. Je n'ai qu'une hâte, me jeter sur le lit, plier l'oreiller en quatre et me replonger aussitôt dans ce concentré de vie qu'on appelle un livre.

Au fait, ai-je répondu à la question?