Concours d'écriture - Janvier 2019 : Rois et reines

Dans ce forum retrouvez tous les concours organisés sur Booknode.com.
Ecriture et imagination sont à l'honneur ici.
Répondre
x-Key

Profil sur Booknode

Messages : 5166
http://tworzymyatmosfere.pl/poszewki-jedwabne-na-poduszki/
Inscription : ven. 17 sept., 2010 10:18 pm
Contact :

Concours d'écriture - Janvier 2019 : Rois et reines

Message par x-Key »

Bonjour à tous !

Notre premier concours d'écriture de l'année 2019 portera sur les Rois et reines ! Épiphanie oblige, racontez-nous vos histoires de royaume, de galettes des rois ou de bal de fin d'année ! Soyez créatifs ! Vous avez jusqu'au 31 janvier pour poster vos textes ici-même, sur ce sujet.

Image



Pour rappel :

♦ Vous avez tout le mois (et pas plus !) pour poster votre texte sur le sujet, nous n'accepterons pas les retardataires.
♦ Un jury composé de plusieurs personnes lira ensuite vos créations littéraires et désignera le texte vainqueur. Le gagnant sera récompensé d'un badge spécial et d'une petite surprise.
♦ Tous les types de textes sont acceptés (fiction, histoire vraie, nouvelle, essai, en vers, en prose) du moment qu'ils collent au thème !
♦ Il n'y a pas de limites minimum de caractères. En terme de taille, le format d'une nouvelle de 15 000 signes (environ 7 pages) est le maximum qui sera accepté.
♦ Faites attention à votre expression et à votre orthographe, il est toujours plus agréable de lire des textes écrits dans un français correct ;)
♦ Attention : Seuls les membres de Booknode dont le profit sera un minimum complété (quelques livres en biblio et infos sur le profil) pourront participer, peu importe votre date d'inscription. Vous pouvez très bien vous être inscrits la veille, il n'y a aucun soucis, tant qu'il est clair que vous ne vous êtes pas inscrits sur le site juste pour participer et ne jamais y revenir ;)

Bonne chance et meilleurs vœux à tous ! :)
coeurdechristal

Profil sur Booknode

Messages : 1011
Inscription : jeu. 02 août, 2012 1:54 am

Re: Concours d'écriture - Janvier 2019 : Rois et reines

Message par coeurdechristal »

Bonjour !

On dirait que je suis la première à écrire... J'espère que ça vous plaira. Bonne chance aux futurs participants !
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Je ne suis qu'un homme

Je ne suis qu’un homme.
Je ne suis ni faible, ni fort.
Je me crois faible, elle me croit fort.

Je ne suis qu’un homme qui cherche à rendre celle que j’aime heureuse, mais je ne sais pas comment m’y prendre.

J’aimerais la couvrir de bijoux et de richesse telle qu’une reine devrait l’être. J’aimerais me mettre à ses pieds pour qu’elle fasse de moi son sujet. J’aimerais lui montrer tous mes précieux trésors et l’amener dans mon royaume pour faire d’elle ma reine. Mais je ne suis pas un roi, je ne suis qu’un homme...

Je n’ai ni richesse ni bijoux à offrir.
Je n’ai ni trésors ni royaume
Le seul trésor que je possède est son cœur et je refuse de le partager avec quelqu’un d’autre;
Elle est ma richesse.

Je désire seulement garder le cœur de ma reine...

Telle une reine, elle gère les situations en laissant de côté son cœur brisé.
Telle une reine, elle me regarde avec amour et fierté.
Telle une reine, elle gouverne mon cœur.

Elle me dit qu’elle n’a pas besoin de richesse, ni de tout ce qu’un roi peut offrir pour être heureuse. Elle ne souhaite que mon bonheur et ne désire que mon coeur. J’ignore comment lui montrer qu’elle le possède déjà, mais j’y arriverai, car je l’aime.

Je ne suis qu’un homme.
Je ne suis ni faible, ni fort.
Mais pour elle, je serai le roi qu’elle perçoit tous les jours en moi.
Je ne suis qu’un homme, mais je suis et resterai l’homme qu’elle aime.
Bouffeurdelivres

Profil sur Booknode

Messages : 142
Inscription : mer. 16 janv., 2019 6:25 am

Re: Concours d'écriture - Janvier 2019 : Rois et reines

Message par Bouffeurdelivres »

Détrônée


Amira regardait son royaume du haut de la tour de son somptueux château. Son regard se posa d'abord sur les nuages cotonneux qui laissaient passer quelques minces rayons de lumière. Ses yeux se dirigèrent ensuite vers un bruit venant de la forêt qui entourait sa demeure...
Qu'est-ce que cela pouvait bien être ?
Le bruit s'intensifiait et la jeune reine commença à s'inquiéter. Des cris... oui voilà... elle avait trouvé... c'était des cris...
Mais cela ne ressemblait pas à des cris de détresse... le son était plus grave et plus puissant... c'était plus de la colère, de la rage... La jeune femme comprit alors... Ce qu'elle avait tant redouté depuis le début de son règne...
La cour se rebellait... Ils allaient lui couper la tête... lui trancher la gorge... lui cisailler la nuque... ils allaient l'abattre...
Après le roi de France, c'était donc à son tour...
Elle déglutit, une boule se formant dans sa gorge et au creux de son ventre...
Déjà, les villageois étaient arrivés devant la grande porte en bois et la détruisaient à l'aide de fourches et de pelles métalliques.
Ils étaient bien plus nombreux que ses gardes...
Amira descendit les marches de la tour à toute vitesse. Elle oublia toutes les bonnes manières qu'on lui avaient apprises, toutes les coutumes de reines et de princesses... Pour le moment, le plus important était de survivre !
La bataille faisait rage dans l'entrée et la jeune reine essaya de ne pas se faire remarquer.
Malheureusement, sa grande et majestueuse robe était voyante... Bien trop voyante...
Des villageois lui attrapèrent les mains et les chevilles... Amira était prise au piège...
Quelques jours plus tard...
La jeune femme s'avançait devant les rires et les cris de triomphes de la foule.
Elle regarda la guillotine et tous ses espoirs de fuite s'envolèrent de son esprit.
Le bourreau prit brutalement les cheveux de l'ancienne reine et plaça violemment sa tête en dessous de la lame tranchante.
Et une tête supplémentaire tomba...
FIN
Dernière modification par Bouffeurdelivres le dim. 20 janv., 2019 12:02 pm, modifié 1 fois.
Espritsdevie

Profil sur Booknode

Messages : 127
Inscription : jeu. 22 janv., 2015 6:22 pm

Re: Concours d'écriture - Janvier 2019 : Rois et reines

Message par Espritsdevie »

Pour le cœur de ma reine

Je m'appelle Espérance. Je suis la fille de la reine, enfant illégitime et donc inéligible au trône. Le roi, mon beau-père, a tué mon géniteur à ma naissance, afin de donner une leçon à sa femme.
Pourtant, le roi m'a élevé comme sa propre fille. Il m'a aimé. Il m'a consolée. Il m'a conseillée. Il était tout, il était mon père, celui qui a prit la place de l'autre, le vrai. Que je n'ai pas connu.

J'ai grandi au sein de cette ambiance de trahison, de secrets et de mensonges. Mon demi-frère, Seth, ainsi nommé en l'honneur du dieu Égyptien, frère de Zeus, me déteste pour cette raison. Il pense que je lui ai volé son père. Il espérait sans doute que le roi ne m'aimerait jamais, mais ça ne s'est pas passé comme il le souhaitait. De la même manière, comme en effet miroir, il déteste ma mère.
Je suis, finalement, la seule personne du royaume à aimer la reine. Dans deux jours, je dois épouser Seth. Ma mère ne peut rien y faire, quand bien même cette alliance paraisse - et soit - contre-nature. C'est le prix à payer pour nous. Je suis née d'un homme que je ne connais pas, d'un homme que ma mère a aimé autrefois, qu'elle aime peut-être toujours, qu'en sais-je ? Je dois donc servir de punition à ma mère.

Savez-vous pourquoi je m'appelle Espérance ? Parce que la reine savait que ce jour viendrait où je devrais me rebeller. Parce que ma mère a eu un enfant avec un homme qu'elle a aimé. Parce que je suis la seule qu'elle aime véritablement. J'épouserais donc Seth. Comme Heathcliff dans "les Hauts de Hurlevent" que j'adore, j'attendrais patiemment mon heure. L'heure et le moment de venger ma mère. De venger ma reine. De lui enlever, enfin, le poids terrible d'avoir perdu le seul homme qu'elle ai jamais aimé pour pouvoir me garder, moi.
Mon père, lui, n'était qu'un bûcheron. Un pauvre homme. Un pauvre hère. Qui n'aurait jamais du avoir le droit d'approcher - et même de regarder - une personne d'importance comme la reine. C'est la Reine. La Reine du Roi qui, elle aussi, a du subir les affronts qui m'attendent.
La reine est la sœur du roi. Le roi est mon oncle. Un nouveau père, ou un second. Qui a fait semblant de m'aimer, de m'aider... Pour mieux me vaincre.

Demain, je dois épouser mon frère, à mon tour. J'attendrais mon heure. Parce que, moi, je vais trouver celui qui m'attend. Celui qui est fait pour moi, qui m'aimera et me guérira de toute mon histoire. Parce que, moi, je vais tuer mon frère. Demain, à la cérémonie, je me libérerais et, ce faisant, je libérerais aussi ma mère. Ma reine. Pour le cœur de ma reine, je me libérerais, j'ouvrirais mes ailes et prendrais mon envol. Pour le cœur de ma reine, je survivrais et je vaincrais à mon tour nos oppresseurs.
Je réagirais. Pour moi, mais pour le cœur de ma reine avant tout. Ma Mère, c'est ma Reine. La personne essentielle à mes yeux.
Je réagirais et te libérerais, maman, parce que tu es ma Mère, mon Tout, mon Alpha et mon Oméga... Parce que tu es ma Reine.
leclipsa

Profil sur Booknode

Messages : 279
Inscription : mar. 09 janv., 2018 5:02 am

Re: Concours d'écriture - Janvier 2019 : Rois et reines

Message par leclipsa »

Bonjour, voici ma participation pour ce mois-ci.
Bonne lecture :D

Je suis Lorní, du Royaume de Hyzarn. Je suis la fille du Roi Sujar et de la Reine Kajga. J’ai 15 ans.
Je n’ai jamais eu le droit de me plaindre, même quand j’étais petite.
J’ai beau être princesse de sang royal, on ne m’a jamais gâtée.
Dans l’imaginaire du peuple, je suis chanceuse d’avoir cette condition sociale.
Je suis consciente de la chance que j’ai de ne manquer de rien car contrairement à eux, je n’ai jamais connu la sensation de faim.

J’ai parfois l’impression que dans l’imaginaire populaire, on associe toujours la Royauté à la richesse, aux bals, aux complots politiques… et aux mariages arrangés.
Sur ce dernier point, ce n’est pas tout à fait faux...

Ma mère avait eu le temps de me prévenir :  
- Le Roi, ton père, a toujours voulu une grande famille. Il voulait avoir beaucoup d’enfants dans le but de les fiancer pour les offrir aux royaumes voisins… 
- Mais dans quel but, Mère ?
- Selon lui, pour garantir la paix du Royaume et pour agrandir son territoire…
- Mais si je refuse d’épouser quelqu’un que je n’aime pas ?
- Ma chère petite, tu n’auras pas le choix. Personne ne dit non au Roi.
- Tu ne pourras pas me protéger ?
- Je ferai tout mon possible pour que tu épouses quelqu’un que tu aimes.


C’est la dernière conversation que j’ai eu avec ma mère. J’avais 9 ans.
Un conseiller, ayant surpris cette conversation s’est empressé de prévenir le Roi.
Officiellement, la Reine a été exilée pour trahison.
Officieusement, le Roi, l’a étranglée à mains nues, jusqu’à lui prendre la vie.
J’étais témoin quand c’est arrivé. Je me suis rapidement cachée sous une table quand j’ai entendu les éclats de voix.
Et heureusement pour moi, sinon il y aurait eu plusieurs victimes ce jour-là.

Depuis ce jour, je n’ai plus jamais pleuré.
Depuis ce jour, je sais que mon Père est tyrannique.
Depuis ce jour, je ne fais confiance qu’à moi-même.

Le jour de mes 16 ans, mon Père a décidé que j’étais en âge de me marier. Je n’ai pas répliqué. Je savais que ce jour arriverait, je suis résignée depuis longtemps.
- Qui est l’heureux prétendant, votre Majesté? demande Jacquin, son plus proche conseiller.
- Un certain Khalan du Royaume de Xémothia. Un Prince honorable… Il a remporté de nombreuses batailles pour étendre le territoire de Xémothia. On raconte aussi que le Roi Phomon Ier, son Père est immensément riche… le reste m’importe peu. Il semblerait que le roi Phomon soit très malade, Khalan va bientôt devenir roi, cela ne saurait tarder. C’est la raison pour laquelle je souhaite que le mariage ait lieu le plus vite possible, il faut assurer notre position grâce à cette union.

J’osai intervenir.
- Quel âge a t-il ?
- Peu importe ça… Pourquoi accorder de l’importance à une telle futilité ?
cria mon Père
- Je trouve cela important...
- Je n’ai pas son âge en tête… Vu l’âge du Roi, il doit avoir au moins la trentaine.


Je tâche de ne pas transparaître mes émotions. Cela aurait pu être pire. Mais j’ai toujours prier pour épouser un homme que j’aimerai, comme le souhaitais Mère. Visiblement, ça ne sera pas le cas.
- Quand devrai-je le rencontrer ?
- Il est prévu qu’on te conduise là-bas rapidement. Comme je l’ai déjà dis, le mariage ne doit pas tarder. Il faut que tu épouses le Prince Khalan avant le décès du Roi. Tu partiras dès ce soir. Un long voyage t’attends, Xémothia est à plus de 15 jours à cheval. Mais ne t’inquiètes pas, tu es déjà attendue. J’ai envoyé un messager il y a deux mois. Il ne reste plus qu’à prier les Dieux que le roi Phomon survive jusqu’à ton arrivée. Dans le cas contraire, Khalan, devient Roi et a le droit de rompre les fiançailles que j’ai soigneusement organisées.


Je vais prier les Dieux pour qu’il rende rapidement son dernier souffle alors. Quoique… ce Khalan ne peut guère être pire que mon Père. Peut-être me sera t-il agréable, et même qui sait… peut-être que nous finirons par nous aimer.

Le soir même, j’ai eu à peine eu le temps de serrer mes petits frères et sœurs dans mes bras, que Père m’a poussé avec force dans la calèche. Je l’ai entendu donner des ordres aux gardes chargés de m’escorter. Puis la calèche a filé dans la nuit, entourée de la garde de confiance de Père.
Il ne m’a même pas embrassée… Trop content sans doute de se débarrasser de moi. Pour sa soif de pouvoir, il aurait pu sacrifier ses propres parents s'ils étaient encore de ce monde...

Le voyage a duré plus longtemps que prévu, je soupçonne fortement l’un des gardes éclaireur d’avoir ralenti ma progression : Père avait parlé de deux semaines pour se rendre à Xémothia. Mais cela faisait plus d’un mois de voyage et les frontières n’étaient même pas en vue.
Un soir, le garde éclaireur en question s’approcha de moi en toute discrétion et me révéla ce que j’avais fini par deviner toute seule :
- Veuillez me pardonner mais j’essaye de vous faire gagner du temps.
- Je ne vais pas m’en plaindre, je n’ai aucune envie d’arriver en territoire de Xémothia. Mais pourquoi m’aidez-vous ? Je ne vous connais même pas...
- Disons que j’ai une dette à rembourser…
- Il y a bien longtemps que je ne fais plus confiance en personne…
- Je sais ce qui est arrivé à la Reine, me coupa t-il
- Comment savez-vous, personne n’est au cour…
- Écoutez, je suis désolé mais je n’ai pas le temps de répondre à vos questions. Les gardes vont finir par se douter de quelques chose, je vous parle depuis trop longtemps déjà votre Majesté… Je vous résume rapidement : mon oncle est responsable de la mort de la défunte Reine. Il me l’a avoué sur son lit de mort. Il a eu des regrets mais il a d’abord pensé à lui avant de réfléchir. Vous avez le droit de me haïr. Mais je vous en prie, faites moi confiance, je vous promets que jamais vous n’épouserez le Prince Khalan sauf si c’est votre choix.


Je le regarde intensément. Ses yeux sont honnêtes, je pense qu’il ne me ment pas. Mais il est trop tôt pour accorder ma confiance à cet inconnu, surtout si l’histoire de son père est vraie.
- Entendu, et que comptez vous faire ? Nous devrions être arriver depuis déjà quinze jours en Xémothia.
- Euh… j’ai bien une solution. Mais cela risque de vous déplaire.
- Vous savez, au point où j’en suis…
- Vous pouvez fuir. Je peux m’arranger pour organiser votre fuite et vous couvrir.
- Pour aller où ? Si je fuis, on finira par me retrouver. Vous ne connaissez pas mon Père aussi bien que moi.
- Sauf si on vous croit morte vous aussi. Je peux m’arranger pour aller trouver un corps de défunte vous ressemblant, et…
- Pourquoi m’aidez-vous ? Insistai-je
- Je tiens à vous voir heureuse, à vous rendre ce qui vous a été volé. Je ferai tout pour vous aider.
Je donnerai ma vie si il le faut.
- Que me cachez-vous d’autre ?
- Rien du tout.
- Vous mentez, votre regard est devenu subitement fuyant. J’ai appris à observer les émotions.
- Majesté, je ne peux en dire plus…
- Parlez, je vous l’ordonne.

- Si vous insistez… Je ne peux pas vous en dire plus pour ce soir car on nous observe.
Je tournai la tête : un garde nous fixai à quelques mètres.
- Nous finirons cette conversation cette nuit : rejoignez moi à l’intérieur même de ma calèche aux premières lueurs de l’aube.


Je ne pu dormir cette nuit-là. J’ai eu trop d’émotions et de révélations d’un seul coup. Je réfléchissais : pouvais-je accorder ma confiance à cet homme ? Il disait la vérité. Personne n’était au courant pour ma Mère. A part moi, Père et le garde qui a trahi la Reine évidemment.

(Toc Toc)
J’ouvris rapidement la porte de la calèche. Une seconde plus tard, le garde était à l’intérieur et je refermai discrètement la porte.
- Vous ne devez pas rester longtemps, cela serait très dangereux, autant pour vous que pour moi.
- Évidemment.
- Bon, reprenons... Pourquoi risqueriez-vous votre vie pour moi, alors que vous pourriez faire comme votre oncle, et rester tranquillement au service du Roi sans broncher.
- Je ne suis pas mon oncle. Je vous l’ai dis : il a agi dans la précipitation. Si il avait su que le Roi tuerait votre Mère, jamais il n’aurait fait cela.
- Peut-être... Peut-être pas… Personne ne peut savoir en vérité.
- Certes.

- Alors, pourriez vous sans détour répondre à ma question : pourquoi m’aidez-vous ? Quitte à tout perdre, jusqu’à votre vie ?
- Je n’ai rien à perdre.
- Expliquez-vous.
- Mon père va bientôt mourir. Je dois rentrer rapidement chez moi.
- Est ce que… Vous n’avez toujours pas répondu à ma question. Cessez de tournez autour du pot et répondez en toute franchise.
- Je suis arrivé il y a une année à peine au palais de votre Père, j’ai pu rentrer dans sa garde de confiance rapidement : je manie les armes comme personne, quelques papiers falsifiés et le tour était joué. Je me devait de rester anonyme. Pour vous approcher et vous observer à mon aise. On m’a confié une mission : découvrir les intentions de votre Père concernant Xémothia.
- Vous travaillez pour le Prince Khalan ?
- Pas tout à fait. En réalité, je suis le Prince Khalan.
- Impossible…
- Et pourquoi donc ?

- Parce que vous ne seriez jamais venu travailler au palais comme simple garde.
- Comme je vous l’ai dis :ma mission consistait à me faire passer pour un garde de votre Royaume, gagner la confiance du tyran Sujar et vous sauvez pour réparer l’erreur de mon oncle. Ce dernier avait été envoyé au palais, bien avant moi, pour espionner le palais et envoyer des missives au Royaume de Xémothia afin de nous tenir informés des agissements du tyran. La mort de la Reine nous a attristé. Mais il fallait à tout prix que mon oncle prouve à votre Père son allégeance, il fallait regagner sa confiance. Il y avait des rumeurs sur une liaison entre lui et votre Mère. Je n’ai jamais su la vérité. Mais si c’est vrai alors je comprends qu’il n’ai jamais pu se pardonner.
- Pourquoi avez vous dit que vous vouliez m’aidez à fuir tout à l’heure ?
- J’ai fais la promesse à mon oncle de vous aidez, quoi qu’il arrive. Si vous voulez fuir, je vous aiderai.
- Et si je ne veux pas ? Si je voulais devenir votre femme ?
- J’imagine que ce serait la meilleure des protections pour vous. Mais jamais je ne vous obligerai à faire une telle chose.
- Vu tous les risques que vous avez prit pour moi depuis plus d’un an, je désire être votre femme si vous voulez bien de moi, Prince Khalan

- En vous observant pendant toute cette année, j’ai vu la personne que vous êtes. J'ai commencé à éprouver des sentiments pour vous Majesté. Si tel est votre souhait de m’épousez, vous feriez de moi le plus heureux des hommes. Nous sommes déjà fiancés, nous célébrerons le mariage à notre arrivée. La frontière n’est pas loin. Dans deux jours nous y seront. N’attendons pas pour nous marier. Cela assurera votre position de Reine à mes côtés.

La fin du voyage est arrivée sans encombre. Trois jours plus tard, nous avons célébrer notre mariage. Le jour même le roi rendit l’âme et son fils Khalan devient Roi à son tour.

Khalan a tenu sa promesse : il a tout fait pour me rendre heureuse. Il m’a donné deux magnifiques enfants pour assurer la continuité de la Monarchie. Et il a rapidement déclaré la guerre au tyran Sujar. Il a conquis son territoire. Il l’a fait prisonnier. Il a libéré mes sœurs et frères des mariages arrangés décidés par le Tyran.
Mon souhait impensable a fini par s’accomplir : Khalan et moi nous nous sommes aimé toute notre vie et il m’a rendu aussi heureuse qu'il me l'avait promis.
celti

Profil sur Booknode

Messages : 3
Inscription : ven. 07 sept., 2018 7:43 pm

Re: Concours d'écriture - Janvier 2019 : Rois et reines

Message par celti »

Bonjour à toutes et à tous.

Disclaimer : moi et une autre personne (qui postera bientôt) sommes partis de la même base. Mais en choisissant différents angles de présentation/développement et de fin. Il n'y a donc pas de plagiat de sa part ou de la mienne :) bref, bonne lecture !


--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------


Oh qu’elle était belle et intrigante, cette demoiselle aperçue du coin de l’œil l’été dernier. Un aperçu fugace, que le regard de notre cher et riche ami a su capter, mais non suivre. Aussitôt vue, aussitôt disparue. Rêverie ou aléas d’un banquet bondé ? L’instant avait été bref, mais la conséquence, pérenne. Voilà maintenant des mois qu’il rêvassait, seul dans sa grande maison de maître, se languissant du retour des journées chaudes et de ses festivités associées. Là, il la reverrait. Car voilà des mois qu’il regrettait son inaction et se rejouait la scène dans sa tête, à s’imaginer une attitude plus productive, sans que cela ne puisse changer la réalité du passé. Il se rongeait les sangs, ne vivant que pour ce qu’un futur improbable pourrait lui apporter.

Toute cette angoisse, cette impatience, pour quoi ? Une parfaite inconnue, à peine vue, aucunement abordée... idéalisée, sans nul doute, aux nombreuses qualités prêtées qu’elle n’avait peut-être même pas. Mais que voulez-vous, le doux rêveur est ainsi fait. Comment pouvait-il obtenir le nom de cette apparition qui l’obsédait tant ? Comment pouvait-il savoir où elle logeait ? Sans doute hors du temps. Il voulait la revoir. Avoir l’occasion, la chance de lui parler, lui avouer ses sentiments nourris depuis. Et pourtant, pour ce faire, il devait attendre le prochain été, le prochain banquet... et espérer qu’elle y soit invitée. Ou alors, tout impatient qu’il était, il pouvait directement demander au roi son identité. Mais non, il ne l’osait pas. Il pouvait aussi demander à ses réseaux de se renseigner : elle était forcément fortunée et connue pour avoir été conviée. Mais comme pour le roi, au final, que leur dirait-il ? Qui décrirait-il ? Ce qu’il avait vu n’était pas descriptible avec des mots. Une sensation ne se décrit pas avec des adjectifs de taille, de couleur ou de teint. C’est imprécis, inadapté. De plus, à force de vivre et revivre la scène dans son esprit, rien ne lui assurait de ne pas l’avoir enjolivée, ou d’avoir changé l’apparence de sa douce. Ce qu’il avait vu n’était pas fiable, seul ce qu’il avait ressenti l’était. Il la reconnaîtrait au premier battement de cœur, c’était tout ce qu’il savait.

Et c’est sur cette base, sur ce mince éclat d’espoir euphorique que l’homme, déterminé, obstiné, s’était imaginé se lancer dans une improbable entreprise. Attendre l’été ? Attendre le traditionnel banquet, le bal, et tout ce que le roi organisait aux beaux jours ? Non, trop loin. Trop d’attente. Un mois, c’était déjà beaucoup trop long. Les idées pour solutionner son impatience germaient rapidement. L’homme était fortuné, et bien que la première opération échafaudée par son esprit lui apparaissait comme la plus ruineuse qu’il n’aurait jamais à encaisser ; sûrement en valait-elle la peine. Il n’attendrait pas l’été. Il n’attendrait pas qu’un banquet traditionnel daigne naître. Il allait créer son propre banquet. Durant une saison parfaitement inappropriée. Le premier banquet d’hiver, nouvelle tradition, allait prendre vie, et ce, en l’honneur d’une femme aperçue du coin de l’œil...

Il lui suffirait d’inviter le roi, et lui demander la liste des invités habituels. Ainsi, tout le royaume serait convié dans sa demeure, et celle qu’il convoite par la même occasion, si le destin acceptait de lui sourire. Néanmoins, plusieurs problématiques requéraient son attention. S’il n’y avait guère de festivités et de déplacements en hiver, ce n’était pas sans raison. Il devait optimiser les chances de la présence de celle pour qui il s’apprêtait à révolutionner les habitudes de la Haute. L’opération serait ruineuse, la récompense très incertaine. Un mince espoir l’incitant à soulever une montagne. Folie que ceci ! lui martelait son esprit. Mais son cœur ne l’écoutait pas. Alors, son esprit semait les graines du doute... Et si, malgré tous ces efforts, elle ne venait pas ? Si elle ne le pouvait pas ? Car habitant trop loin, ou que les rudes conditions hivernales l’en empêchaient ? Ou pire, si elle n’avait été qu’une invitée de passage, et non une habituée des banquets du roi ? Après tout, il ne l’avait vue qu’une fois. Cette petite fois, cet aperçu qui, aujourd’hui, était son tout, son obsession. Il n’eut besoin que de quelques minutes pour se décider.

Les coffres se retrouvèrent bien moins lourds en quelques semaines. Les préparatifs arrivèrent à leur terme, le roi était ravi de l’initiative, et les invitations déjà reçues par plusieurs. Encore quelques jours, et notre désormais bien moins riche ami saurait ce à quoi son impatience l’aurait destiné.

Et voilà, une très grosse partie de sa fortune dilapidée, partie en victuailles, en aménagements d’accueil, en décorations luxueuses et autres étalages et obligations festives plaisant à ceux pour qui l’argent arrive dans leurs larges poches sans effort. Des centaines de nobles, de personnalités, toute la cour, réunis dans sa demeure agrandie. Qu’il était fébrile, à scruter chacun de ces visages trop nombreux, à la recherche du seul important ! Puis il la vit !

De profil, mais oui, c’était bien elle ! Il était formel. Tout ce qu’il avait fait jusqu’à présent prenait réellement son sens maintenant, en cet instant, durant ces quelques pas qui le rapprochaient d’elle. Cette longue attente touchait à sa fin, son rêve se réalisait. C’est en se retrouvant face à sa promise qu’il comprit toute l’étendue de son erreur... Elle était un il. Une fois le choc passé... sa réaction fut sans appel. Et merde ! Ça a coûté un bras, autant se le taper quand même !
Darkness69

Profil sur Booknode

Messages : 16
Inscription : mar. 02 juil., 2013 3:32 pm

Re: Concours d'écriture - Janvier 2019 : Rois et reines

Message par Darkness69 »

Bonjour, voici ma participation pour ce mois-ci.
Disclaimer : celti (texte précédent) et moi sommes partis de la même idée de base, mais en choisissant différents angles de présentation/développement et de fin. Il n'y a donc pas de plagiat de sa part ou de la mienne :).
Bonne lecture et bonne chance à tous !

_________________________________________________________________________________________________________



Fenêtre sur Songe


La neige s'était mise à tomber sans discontinuer plusieurs jours durant. Reclus dans mon manoir, je ne pouvais que me désespérer à contempler le monde tournant au ralenti. Les journées se succédaient, toutes identiques. Mes pensées, seules présences au temps qui passe, étaient devenues ma compagnie, prenant vie entre ces murs. Mon ennui n'avait jamais été aussi palpable.

Je me languissais des festivités du palais. Mon domaine s'étendait sur des kilomètres. A l'Est, à perte de vue, des champs blancs ; immaculés, scintillants dans la douceur de l'aube. Chaque flocon réconforté par les rayons du soleil levant. L'astre transformait cette étendue aseptisée en un mirage de beauté, une plaine de milliers de diamants étincelants. Tout était blanc.

Blanc comme neige était le visage qui occupait mes pensées, rendant mon attente d'autant plus interminable. Je l'avais aperçue au dernier bal de la belle saison, il y a de cela quelques mois. Le souvenir de son doux portrait embellissait encore ma contemplation, la revêtant d'un voile brumeux.

Au loin, un renard chassait, à l'affût de quelque rongeur. Sa robe orangée, dénotant sur cet ensemble blanc attira ma pleine attention. Je me souvins de la vision au milieu de cette réception. Elle était apparue soudainement, tel le canidé, parée d'une robe rouge flamboyante. Ce rouge, au milieu de cette foule, voilà que je le vis comme si c'était hier. Dans ses pattes, le renard déchiquetait un lapin. Le contraste sublimait cette vue, la rendant féérique. Je vis au loin ma dame, le bas de sa tenue de bal traînant sur la neige, et y laissant des marques de sang. Je me tenais immobile, les yeux rivés sur cette apparition. Puis elle tourna la tête vers moi, et je fus touché par la grâce de la nature. Son regard transperça le mien, et j'eus l'impression d'y trouver les réponses de l'existence. L'animal me fixait, le corps de sa victime entre les dents, et j'y lus un mélange de défi et d'appétit. Tout mon sang se glaça un instant, tandis que le contact, qui demeurerait l'unique, s'était déjà rompu. Bondissant, filant à toute allure, l'artiste laissait son œuvre au monde. Ayant marqués l'horizon jusqu'alors monotone ainsi que mon cœur transi, les deux interprètes avaient disparus, aussi brutalement qu'ils étaient apparus.

Ma solitude n'eut alors d'égale que mon désarroi, et plus le jour se mit à décroître, plus je m'enfonçais dans mes rêveries éveillées, mes songes ensoleillés, miroitant à mes yeux tel le reflet éblouissant l'oiseau. Le froid s'insinuait dans les moindres interstices de la bâtisse.

Soudain, une légère brise mit en mouvement quelques branches à l'orée de la forêt côté Nord. Je collais mon visage au carreau pour voir un petit nuage de flocons se former, se détachant des arbres. Je revis dans ces brins les crins de ma belle. Les boucles brunes frôlant les épaules nues. Mon souffle s'était accéléré à cette remémoration, recouvrant la vitre de buée. Le décor devint vaporeux, identique au ciel laiteux.

Puis un halo plus sombre apparût, et sa couleur rayonna pour moi.
D'un rouge soutenu, sa silhouette se précisa.
De fil en aiguille l'habit se forma.
Et soudain, je la vis. Elle était là, devant moi.

Mon esprit se mit à flotter au sein de la neige, dans une irréalité temporelle devant cette révélation. Un instant, la scène se figea, comme si le temps lui-même avait été impacté par tant de beauté.

Après la fascination vint la montée d'adrénaline. J'ouvris la fenêtre précipitamment. Un cardinal* prit son envol, dérangé dans sa quête de nourriture. Je le suivi des yeux tandis qu'il s'éloignait, double apparition s'estompant progressivement dans le ciel blanc. D'un coup d'un seul, mon paysage intérieur revint à son état le plus plat, telle l'eau d'un lac une fois la tempête passée. Le froid m'avait saisi, engourdissant mon esprit avec mes chairs, refermant prématurément la fenêtre de mes songes. Les précédents événements avaient maintenant l'imprécision floconneuse d'un rêve. De cet instant de magie ne restait que l'impalpable, le souvenir. Je rabattis les battants et tira les lourds rideaux. Toute cette blancheur m'avait épuisé.

* Le cardinal est un oiseau rouge vif.
Vampirefantesquey

Profil sur Booknode

Messages : 1
Inscription : mer. 22 mai, 2013 7:57 pm

Re: Concours d'écriture - Janvier 2019 : Rois et reines

Message par Vampirefantesquey »

bonjour voici mon écrit pour le concours de ce mois-ci, sur le thème des rois et reines, j’espère que cela vous plaira, bonne lecture à vous et bonne chance à tous:

LES PETITS SEIGNEURS OU LES GRANDS
SOUVENIRS DE FAMILLE


Vous savez comment se nomme les collectionneurs de fèves ? Je vais vous le dire, ces personnes en voie de disparition sont connues sous le nom de fabophile.
Vous me répondrez sûrement que même si vous n’en aviez aucune idée, cette information ne va pas changer grand chose à votre existence; et vous auriez raison. Cependant je ne serais pas moi, c’est à dire, une jeune femme totalement exaspérante si je ne vous faisiez par perdre un peu de temps avec mes réflexions sur une galette et deux couronnes. Vous savez ce qui est le plus drôle dans cette histoire de fête des rois, c’est que lorsque l’on est enfant on veut à tout prix se retrouver sous la table, caché dans notre grotte mystère, excité par le fait d’avoir un « pouvoir » sur le couronnement de l’année; cet instant magique vécu par une personne si naïve et pure qui vit dans un monde imaginaire dont il est l’ange du destin. Cette fierté aveuglante qui pousse l’entourage à ressentir lui aussi l’euphorie de cet instant unique. Les rires, provoqués chez certains par l’enthousiasme et chez d’autres par la simplicité de ce moment qui, ils en sont sûr, finira par devenir un passage du film de leur vie, un moment banal où ils auront eu la joie de voir grandir et vivre leurs proches de tellement de belles manières, qu’ils finiront pas se dire «  et oui ce n’était qu’une simple galette mais cette galette n’était qu’un instant à chérir de plus ».
L’enfant donc, à sa place sous la table, écrabouillé par toutes les paires de jambes et de chaussures qui l’encombre, rêve d’aventure, tandis ce que les personnes du monde d’au dessus, se demandent bien si l’enfant du dessous ne devrait-il pas se douter ne serait-ce qu’un peu, que peu importe son verdict, se retrouvera roi de la soirée ? sauf si le bien convoité est trop bien caché dans le gâteau, dans ce cas les adultes n’y peuvent rien et doivent respecter la sentence.
une fois que tout le monde est servis, la confrontation des générations commence, d’un côté les enfants se jettent de toute leur force sur la part de gâteau nichée dans leur assiette, comme si leur besoin de destruction et leur instinct animal leurs dictaient leurs actions, souhaitant fiévreusement obtenir le bien précieux, l’objet tant convoité :la FÈVE, don du ciel, donnant à celui qui la possède une couronne en carton du super marché !! quel miracle de la vie me dites vous ! le roi et la reine sont élus et leurs sujets s’aplatissent devant eux, roi et reine de la galette de lidl ! De l’autre côté du miroir, nous avons les adultes, travaillant à la stratégie de remettre la fève à l’enfant le plus capricieux afin de pouvoir dormir la nuit prochaine; mais la manœuvre devient plus difficile lorsqu’il y a plusieurs enfants; le plan de replis est donc forcément : l’achat de plusieurs galettes et donc la présence de plusieurs fèves afin de contenter tout le monde.
Hélas c’est comme ça, la fête des rois c’est le bonheur pour les enfants et l’horreur pour les parents: tout cela fait au final de très beaux souvenir je vous promet ( ou du moins je l’espère pour vous). Je disais donc que cette journée est fantastique, les enfants s’amusent et les parents n’ont jamais été aussi calme de leur vie, pas par ennui non, bien sûr que non ! Mais par peur, eh oui ! Ils ont peur ! vous me direz : « mais ils ont peur de quoi au juste ? » Eh bien de leurs enfants pardi ! Voyez vous ils sont face à deux situations possibles, dans le premier cas, les enfants ont tous leur fève, tout le monde est content même si la tension dans la pièce augmente d’un cran face à la tyrannie monarchique d’enfants sans pitiés près à convertir toutes personnes présentes à l’esclavage; autre possibilité il y a un problème lors de la distribution des parts de gâteau et Oh drame ! Une personne qui se trouve être hors du cercle de moins de 10 ans se retrouve la fève entre les dents !!
La solution de replis serait d’avaler ou de cacher la fève avant que l’ennemis s’en aperçoivent mais... trop tard... l’ennemis scrute tous les visages, à la recherche d’un traître ou d’un rival sur le chemin de la gloire.
la personne démasquée après quelques secondes seulement, pose les armes et révèle le bien qui lui coûtera une guerre sans merci, à coup de « bouderie » et de « je t’aime plus » « t’es plus mon copain »; la sueur au front, le coupable accepte son sort : l’horrible couronne en papier sur la tête (qui tient par miracle le temps de la photo) avec les enfants prêt à mener une mutinerie...
Le bon côté de cette fête c’est qu’elle recommence chaque année et chaque année le roi et la reine ou les rois et les reines doivent poser afin de compléter le traditionnel album de famille
Dernière modification par Vampirefantesquey le jeu. 31 janv., 2019 6:48 pm, modifié 3 fois.
jfjs

Profil sur Booknode

Messages : 55
Inscription : jeu. 21 juin, 2018 2:09 pm

Re: Concours d'écriture - Janvier 2019 : Rois et reines

Message par jfjs »

Bonjour, c'est mon tour avec cette histoire. Belle journée tout le monde

Le baptême des rois mages

- Bonjour. Je vais vous lire un texte qui, je l’espère, vous sera utile. Écoutez bien. Je vous poserai des questions ensuite.
Mme Laworr entame sa lecture : « Une coutume en Alsace Moselle, pour l'Épiphanie veut que trois enfants déguisés et grimés en Rois Mages aillent de maison en maison pour chanter un petit chant de Noël devant la crèche et ils reçoivent quelques piécettes. Alors ils chantent "Que Dieu bénisse cette maison, ses habitants et leurs enfants ! ", mais malheur aux radins, qui ne donnent rien alors là le chant est tout autre "Vous n'avez pas fait de don, puisse votre chemise rester collée à votre popotin. Et pareil pour vos enfants". Rarement chanté car devant cette malédiction gênante, les gens donnent, sait-on jamais ! ».
- Chefs de classe, vous pouvez distribuer le questionnaire.
Les chefs de classe se lèvent, prennent les documents et les posent sur les tables de leurs camarades puis retournent à leur place.
- Vous pouvez retourner la feuille. Vous avez dix minutes.
Ted tourne la feuille et lit les questions.

1) Dans quelle région se passe l’action ?
2) Combien y a-t-il de rois mages ?
3) Que font les enfants quand on leur offre quelques piécettes ?
4) Comment s’appellent les rois mages ?
5) Quel est le nom de la fête religieuse ?

Les questions sont franchement simples. Il connaît la légende des rois mages depuis qu’il est gamin. Il aura fini dans cinq minutes. Un 20/20 assuré, les doigts dans le nez ! Il répond aux questions.

1) En Alsace-Moselle.
2) Il y a 3 enfants qui représentent les 3 rois mages.
3) Ils entonnent une chanson pour bénir la maison et ses occupants.
4) Gaspard, Melchior et Balthazar.
5) L’Épiphanie.

Il pose son stylo et attend que les autres élèves finissent.
- Échangez votre feuille avec celle de votre voisin, annonce Mme Laworr. Aurélie, vous pouvez répondre à la première question ?
- Oui. C’est en Alsace-Moselle.
La professeure acquiesce.
- Sabine, question numéro deux.
- Vous avez parlé de trois enfants déguisés en rois mages.
- Parfait. Alice, que font les enfants quand on leur offre quelques piécettes ?
Ils chantent va répondre Alice, pense Ted qui regarde par la fenêtre. Faut pas sortir de la cuisse de Jupiter.
- Ted, quand vous serez de retour parmi nous, vous pouvez relire la question numéro quatre et nous donner votre réponse ?
Ted pique un fard de s’être fait prendre à ne pas écouter.
- Comment s’appellent les rois mages ? Et la réponse est Gaspard, Melchior et Balthazar ! répond-il fièrement.
- Laura, qu’en pensez-vous ?
- Euh ?
- Qu’avez-vous répondu ? demande la professeure.
- Je ne sais pas.
Comment ça elle ne sait pas, pense Ted. Elle est con ou quoi ?
- Bravo pour cette bonne réponse.
Quoi bonne réponse ? Elle a bu la prof ?
- Ted, je vous invite à relire le texte. Et vous verrez que les noms des rois mages ne sont jamais mentionnés. Que ceci vous serve de leçon à tous. Toujours bien lire le sujet avant de foncer tête baissée.
Ted vient de voir son 20/20 s’envoler. Il se jure qu’on ne le reprendra plus jamais à défaut en explication de texte. Une fois la dernière réponse validée, Mme Lowarr demande un volontaire pour lire une autre légende alsacienne avec cette fois-ci les noms des rois mages. Ted lève immédiatement la main. Voici ce qu’il a lu : "En Alsace, à l’Épiphanie, il est de coutume que les enfants de la paroisse, menés par trois enfants vêtus du costume des Rois Mages et coiffés d’une couronne, aillent en cortège à travers les rues du village. De maison en maison, ils donnent un petit spectacle rappelant l'adoration des Mages devant le Christ Nouveau-Né en proposant leur protection aux habitants en échange de nourriture, de friandises ou de quelques pièces. Si leur demande est satisfaite, ils inscrivent « C+M+B » ainsi que le millésime (par exemple, 20+C+M+B+11 pour 2011) au-dessus de la porte. Ces initiales peuvent être interprétées comme celles des Rois Mages (Caspar, Melchior et Balthasar), mais peuvent également être lues comme l'acrostiche de « Christus Mansionem Benedicat », « Que Christ bénisse cette maison ». Malheur à celui qui refuse de faire un geste ! Il est bruyamment envoyé au diable, à grands coups de crécelles."
mythik

Profil sur Booknode

Messages : 929
Inscription : mer. 10 juil., 2013 2:30 pm

Re: Concours d'écriture - Janvier 2019 : Rois et reines

Message par mythik »

Bonjour !
J'espère que cette histoire va vous plaire. Bonne lecture !


Reine de trèfle


Je suis née dans un château de pierre blanche. Il était construit sur une haute falaise surplombant la mer cristalline d'un côté et des champs verdoyants et des forêts luxuriantes de l'autre. Mes parents ont toujours été bons avec moi. Ma mère était belle, généreuse, digne et royale en toute circonstances. Mais même lorsque je devais être assise sagement et écouter tel ou tel discours, elle me chuchotait des histoires ou me glissait des gâteaux au miel sous la table. Mon père, même s'il n'était pas mon géniteur, m'a toujours tendrement aimé. C'est lui qui m' a appris à monter à cheval, à jouer aux échecs et à rire en toutes circonstances. J'ai grandi entourée de gens aimants et chaleureux. J'étais leur petite princesse qui n'aimait rien tant que courir dans les couloirs et jouer avec les enfants des fermiers alentours. Nous jouions souvent dans les champs de luzerne et de blé, cueillant le trèfle qui poussait partout dans le royaume afin d'en faire des couronnes que je portais en tout temps. C'est ainsi que j'ai acquis le surnom que me donnaient tous les fermiers : la « petite princesse couronnée de trèfle » du royaume.

C'est lors d'une de ces escapades champêtres que je l'ai rencontré. Leander. Mon meilleur ami. Mon amour. Il était fils de berger, sans nom et sans fortune. Mais lorsqu'il est venu à la cour en ce jour de printemps, peu après mon dix-huitième anniversaire, demander ma main à mes parents, ma mère l'a simplement serré dans ses bras en lui souhaitant la bienvenue dans la famille. Je crois qu'il n'aurait pas pu être plus surpris, ni plus heureux. Pour mes parents, peu importait son rang, sa fortune ou son éducation. « Il doit seulement faire sourire ma petite fleur », m'avait dit mon père. Et toute la cour s'est mise à préparer le mariage. Je me souviens de cette période comme la plus belle de mon existence. Il m'arrive encore d'y repenser avec nostalgie, priant pour que je me réveille du cauchemar qu'est devenue ma vie. Mais à cette époque, petite princesse que j'étais, je ne pouvais être plus heureuse. Tout était absolument parfait. Jusqu'à ce qu'il succède à son père.

Melagor était le prince héritier du royaume voisin. Son père, Raelor, était un bon souverain, aimé de tout son peuple pour sa justesse et sa gentillesse. Il venait souvent chez nous, avec son grand sourire chaleureux et son rire tonitruant qui remplissait nos couloirs. Il m'offrait toujours un de ces jolis rubans de soie colorés que je nouais dans mes cheveux ou que j’utilisais comme ceintures pour rehausser mes robes. Nous étions fiancés depuis notre plus tendre enfance, Melagor et moi. Mais lorsque mes parents ont envoyé une lettre à Raelor lui expliquant que je souhaitais épouser un jeune homme de mon royaume, ce bon roi a été plus que ravi de rompre mes fiançailles avec son fils. Comme il le disait dans sa lettre à notre intention, « le véritable amour est difficile à trouver et c'est pourquoi il est si précieux. Que notre petite princesse de trèfle en prenne grand soin ! ». Il avait aussi ajouté qu'il serait ravi de venir à mon mariage. Ce qu'il aurait sans aucun doute fait s'il n'était pas décédé quelques jours après avoir écrit ces mots. Je n'ai jamais su si c'était un véritable accident ou s'il l'avait provoqué pour prendre sa place. Je ne le saurai sûrement jamais. Mais, à ce moment, je ne m'en étais pas inquiétée. J'avais pleuré ce souverain que j'appréciais tant et avais même décidé de porter un ruban de soie noire en son souvenir à mon mariage. Mon mariage... Ce qui aurait dû être le plus beau jour de ma vie. Et qui s'est transformé en un véritable cauchemar.

Pourtant, tout avait parfaitement commencé. Ma belle robe blanche brodée d'or m'allait parfaitement et était rehaussée à la ceinture par un large ruban de soie noire qui soulignait ma taille fine et mon teint diaphane. Tout était prêt à temps pour la cérémonie et je m'étais avancée jusqu'à mon père aux côtés de Leander afin qu'il nous marie. Il y avait des fleurs partout, ces grosses fleurs aux pétales blancs et soyeux. Mère avait fait en sorte de les entremêler avec du trèfle. Elle en avait d'ailleurs mis dans mon lourd chignon de cheveux bruns et les broderies dorées de ma robe en représentait. Puis, Leander a commencé à prononcer ses vœux. J'étais tellement émue. Tellement heureuse. Tellement sereine. Je me suis plongée dans ses beaux yeux d'un bleu profond pendant qu'il parlait, m'y suis perdue jusqu'à oublier tout ce qu'il y avait autour. Grave erreur. Je me demande parfois ce qui aurait pu se passer si j'avais été moins distraite. Si j'avais réagi plus vite.

Des hommes en armes ont profité de la cérémonie pour entrer dans le château et ont défoncé la porte principale de la salle du trône où nous étions tous rassemblés. Personne ne les avait vu arriver. Ce fut un massacre. Notre peuple, notre si courageux peuple de fermiers, a tenté de tenir tête aux envahisseurs, de les repousser loin de nous. De protéger la famille royale. Ma mère fut la première à tomber, une flèche lui transperçant la gorge. J'ai hurlé, je crois, en la voyant s'écrouler à terre. Père nous poussait vers la porte de derrière, Leander et moi, mais j'étais tétanisée. Des ennemis ont surgi devant nous, nous coupant toute retraite. Ils n'ont même pas laissé à Père le temps de se défendre. Il a été traversé de part en part par une lance. Leander et moi furent bientôt les seuls à ne pas être à terre. Je ne me suis rendue compte que bien plus tard qu'il devait leur avoir ordonné de ne pas nous blesser. Il voulait avoir l'occasion de le faire de lui-même. Et il l'a fait. Il. Melagor.

Il s'est avancé au milieu des corps balafrés ou agonisants de mes sujets, de mes amis, sans un regard pour ce qu'il avait causé. Sans exprimer aucun regret.
« Je te félicite pour ton mariage, ma chère Favonia. As-tu au moins eu le temps de prononcer tes vœux envers ce stupide paysan ? »
Je ne comprenais pas, alors, ce qui se jouait à cet instant. Mon esprit était embrumé par la peine et l'horreur.
« Que fais-tu là, Melagor ? Que veux-tu donc ? »
« Mais ce qui a toujours été à moi, très chère. Toi. Et ton royaume. »
Il s'est avancé alors que je peinais à assimiler ses paroles. Leander se plaça devant moi, pour me protéger de lui. Quelle bêtise de ta part, mon amour. Melagor a sorti une dague de sa ceinture et l'a égorgé sans effort, faisant gicler son sang sur mon visage. Il s'est effondré en arrière, sur moi. Je l'ai bercé, sa tête sur mes genoux, alors que son souffle se raréfiait et que son sang imbibait ma robe naguère blanche. Et, après un dernier soupir haché de douleur, la vie l'a quitté. Mon amour est parti, me laissant seule dans ce monde. Seule et perdue.

Melagor m'a relevée de force, m'éloignant de lui. Puis, me traînant à sa suite, il est allé arracher la couronne posée sur la tête de mon père.
« Renonce à ton titre. Renonce à tes terres. Couronne-moi comme souverain de ton royaume. Si tu ne le fais pas, je retrouverai chaque habitant de ton pathétique pays et le torturerai à mort sous tes yeux jusqu'à ce que tu me donnes ce qui me revient de droit. Femmes, enfants, vieillards, peu m'importe leurs vies, je les prendrai sans un regret. »
Alors, entourée des fleurs aux pétales blancs éclaboussés d'écarlate, je l'ai fait. En quelques instants, je suis passée d'une princesse chérie de tous et fiancée à un homme merveilleux à l'esclave d'un tyran, veuve avant même d'avoir pu prononcer ses vœux.

Il est monté sur le trône. Et mes quelques anciens sujets encore en vie et moi sommes devenus ses esclaves, condamnés à travailler du lever au coucher du soleil dans les champs, les fers aux pieds. Comme pour alourdir ma peine, il m'a condamnée à partager ses nuits également car, ainsi qu'il aime à le dire et peu importe à quel point cela me dégoûte, je lui appartiens corps et âme. Nous n'avons que peu à manger, peu de confort. Si l'un d'entre nous est moins productif ou s'il a le malheur de protester, il est exécuté sur-le-champ. Alors nous travaillons. Les soldats de Melagor ont pris l'habitude de me saluer lorsque je passe devant eux. Ils m'appellent la « reine de trèfle », rappel douloureux de mon bonheur passé. Au fond de moi-même, je me sens davantage comme la reine des spectres. Après tout, nous ne sommes, mon peuple et moi, que des morts en sursis. Des spectres. Mais si cela peut faire plaisir à cet horrible tyran qui s'est emparé de tout ce que j'aimais, alors je serai sa Reine de trèfle. Et ce, jusqu'à la mort. Car je lui appartiens corps et âme.
Dernière modification par mythik le ven. 01 mars, 2019 5:39 pm, modifié 1 fois.
x-Key

Profil sur Booknode

Messages : 5166
Inscription : ven. 17 sept., 2010 10:18 pm
Contact :

Re: Concours d'écriture - Janvier 2019 : Rois et reines

Message par x-Key »

Le vainqueur de concours de janvier est Mythik avec son texte Reine de trèfle (attention, on écrit "trèfle" et non "treffle" ;) ), Leclipsa et Darkness69 arrivent ex-aequo en deuxième place, suivies de Bouffeursdelivres sur la troisième marche du podium. Bravo à tous !


Reine de trèfle



Je suis née dans un château de pierre blanche. Il était construit sur une haute falaise surplombant la mer cristalline d'un côté et des champs verdoyants et des forêts luxuriantes de l'autre. Mes parents ont toujours été bons avec moi. Ma mère était belle, généreuse, digne et royale en toute circonstances. Mais même lorsque je devais être assise sagement et écouter tel ou tel discours, elle me chuchotait des histoires ou me glissait des gâteaux au miel sous la table. Mon père, même s'il n'était pas mon géniteur, m'a toujours tendrement aimé. C'est lui qui m' a appris à monter à cheval, à jouer aux échecs et à rire en toutes circonstances. J'ai grandi entourée de gens aimants et chaleureux. J'étais leur petite princesse qui n'aimait rien tant que courir dans les couloirs et jouer avec les enfants des fermiers alentours. Nous jouions souvent dans les champs de luzerne et de blé, cueillant le trèfle qui poussait partout dans le royaume afin d'en faire des couronnes que je portais en tout temps. C'est ainsi que j'ai acquis le surnom que me donnaient tous les fermiers : la « petite princesse couronnée de trèfle » du royaume.

C'est lors d'une de ces escapades champêtres que je l'ai rencontré. Leander. Mon meilleur ami. Mon amour. Il était fils de berger, sans nom et sans fortune. Mais lorsqu'il est venu à la cour en ce jour de printemps, peu après mon dix-huitième anniversaire, demander ma main à mes parents, ma mère l'a simplement serré dans ses bras en lui souhaitant la bienvenue dans la famille. Je crois qu'il n'aurait pas pu être plus surpris, ni plus heureux. Pour mes parents, peu importait son rang, sa fortune ou son éducation. « Il doit seulement faire sourire ma petite fleur », m'avait dit mon père. Et toute la cour s'est mise à préparer le mariage. Je me souviens de cette période comme la plus belle de mon existence. Il m'arrive encore d'y repenser avec nostalgie, priant pour que je me réveille du cauchemar qu'est devenue ma vie. Mais à cette époque, petite princesse que j'étais, je ne pouvais être plus heureuse. Tout était absolument parfait. Jusqu'à ce qu'il succède à son père.

Melagor était le prince héritier du royaume voisin. Son père, Raelor, était un bon souverain, aimé de tout son peuple pour sa justesse et sa gentillesse. Il venait souvent chez nous, avec son grand sourire chaleureux et son rire tonitruant qui remplissait nos couloirs. Il m'offrait toujours un de ces jolis rubans de soie colorés que je nouais dans mes cheveux ou que j’utilisais comme ceintures pour rehausser mes robes. Nous étions fiancés depuis notre plus tendre enfance, Melagor et moi. Mais lorsque mes parents ont envoyé une lettre à Raelor lui expliquant que je souhaitais épouser un jeune homme de mon royaume, ce bon roi a été plus que ravi de rompre mes fiançailles avec son fils. Comme il le disait dans sa lettre à notre intention, « le véritable amour est difficile à trouver et c'est pourquoi il est si précieux. Que notre petite princesse de trèfle en prenne grand soin ! ». Il avait aussi ajouté qu'il serait ravi de venir à mon mariage. Ce qu'il aurait sans aucun doute fait s'il n'était pas décédé quelques jours après avoir écrit ces mots. Je n'ai jamais su si c'était un véritable accident ou s'il l'avait provoqué pour prendre sa place. Je ne le saurai sûrement jamais. Mais, à ce moment, je ne m'en étais pas inquiétée. J'avais pleuré ce souverain que j'appréciais tant et avais même décidé de porter un ruban de soie noire en son souvenir à mon mariage. Mon mariage... Ce qui aurait dû être le plus beau jour de ma vie. Et qui s'est transformé en un véritable cauchemar.

Pourtant, tout avait parfaitement commencé. Ma belle robe blanche brodée d'or m'allait parfaitement et était rehaussée à la ceinture par un large ruban de soie noire qui soulignait ma taille fine et mon teint diaphane. Tout était prêt à temps pour la cérémonie et je m'étais avancée jusqu'à mon père aux côtés de Leander afin qu'il nous marie. Il y avait des fleurs partout, ces grosses fleurs aux pétales blancs et soyeux. Mère avait fait en sorte de les entremêler avec du trèfle. Elle en avait d'ailleurs mis dans mon lourd chignon de cheveux bruns et les broderies dorées de ma robe en représentait. Puis, Leander a commencé à prononcer ses vœux. J'étais tellement émue. Tellement heureuse. Tellement sereine. Je me suis plongée dans ses beaux yeux d'un bleu profond pendant qu'il parlait, m'y suis perdue jusqu'à oublier tout ce qu'il y avait autour. Grave erreur. Je me demande parfois ce qui aurait pu se passer si j'avais été moins distraite. Si j'avais réagi plus vite.

Des hommes en armes ont profité de la cérémonie pour entrer dans le château et ont défoncé la porte principale de la salle du trône où nous étions tous rassemblés. Personne ne les avait vu arriver. Ce fut un massacre. Notre peuple, notre si courageux peuple de fermiers, a tenté de tenir tête aux envahisseurs, de les repousser loin de nous. De protéger la famille royale. Ma mère fut la première à tomber, une flèche lui transperçant la gorge. J'ai hurlé, je crois, en la voyant s'écrouler à terre. Père nous poussait vers la porte de derrière, Leander et moi, mais j'étais tétanisée. Des ennemis ont surgi devant nous, nous coupant toute retraite. Ils n'ont même pas laissé à Père le temps de se défendre. Il a été traversé de part en part par une lance. Leander et moi furent bientôt les seuls à ne pas être à terre. Je ne me suis rendue compte que bien plus tard qu'il devait leur avoir ordonné de ne pas nous blesser. Il voulait avoir l'occasion de le faire de lui-même. Et il l'a fait. Il. Melagor.

Il s'est avancé au milieu des corps balafrés ou agonisants de mes sujets, de mes amis, sans un regard pour ce qu'il avait causé. Sans exprimer aucun regret.
« Je te félicite pour ton mariage, ma chère Favonia. As-tu au moins eu le temps de prononcer tes vœux envers ce stupide paysan ? »
Je ne comprenais pas, alors, ce qui se jouait à cet instant. Mon esprit était embrumé par la peine et l'horreur.
« Que fais-tu là, Melagor ? Que veux-tu donc ? »
« Mais ce qui a toujours été à moi, très chère. Toi. Et ton royaume. »
Il s'est avancé alors que je peinais à assimiler ses paroles. Leander se plaça devant moi, pour me protéger de lui. Quelle bêtise de ta part, mon amour. Melagor a sorti une dague de sa ceinture et l'a égorgé sans effort, faisant gicler son sang sur mon visage. Il s'est effondré en arrière, sur moi. Je l'ai bercé, sa tête sur mes genoux, alors que son souffle se raréfiait et que son sang imbibait ma robe naguère blanche. Et, après un dernier soupir haché de douleur, la vie l'a quitté. Mon amour est parti, me laissant seule dans ce monde. Seule et perdue.

Melagor m'a relevée de force, m'éloignant de lui. Puis, me traînant à sa suite, il est allé arracher la couronne posée sur la tête de mon père.
« Renonce à ton titre. Renonce à tes terres. Couronne-moi comme souverain de ton royaume. Si tu ne le fais pas, je retrouverai chaque habitant de ton pathétique pays et le torturerai à mort sous tes yeux jusqu'à ce que tu me donnes ce qui me revient de droit. Femmes, enfants, vieillards, peu m'importe leurs vies, je les prendrai sans un regret. »
Alors, entourée des fleurs aux pétales blancs éclaboussés d'écarlate, je l'ai fait. En quelques instants, je suis passée d'une princesse chérie de tous et fiancée à un homme merveilleux à l'esclave d'un tyran, veuve avant même d'avoir pu prononcer ses vœux.

Il est monté sur le trône. Et mes quelques anciens sujets encore en vie et moi sommes devenus ses esclaves, condamnés à travailler du lever au coucher du soleil dans les champs, les fers aux pieds. Comme pour alourdir ma peine, il m'a condamnée à partager ses nuits également car, ainsi qu'il aime à le dire et peu importe à quel point cela me dégoûte, je lui appartiens corps et âme. Nous n'avons que peu à manger, peu de confort. Si l'un d'entre nous est moins productif ou s'il a le malheur de protester, il est exécuté sur-le-champ. Alors nous travaillons. Les soldats de Melagor ont pris l'habitude de me saluer lorsque je passe devant eux. Ils m'appellent la « reine de trèfle », rappel douloureux de mon bonheur passé. Au fond de moi-même, je me sens davantage comme la reine des spectres. Après tout, nous ne sommes, mon peuple et moi, que des morts en sursis. Des spectres. Mais si cela peut faire plaisir à cet horrible tyran qui s'est emparé de tout ce que j'aimais, alors je serai sa Reine de trèfle. Et ce, jusqu'à la mort. Car je lui appartiens corps et âme.
mythik

Profil sur Booknode

Messages : 929
Inscription : mer. 10 juil., 2013 2:30 pm

Re: Concours d'écriture - Janvier 2019 : Rois et reines

Message par mythik »

Wow merci beaucoup ! Je suis vraiment contente que ça vous ait plu !

Oui je me suis aperçue de la faute après l'avoir publié mais vu que la date de rendu était dépassée, je n'ai pas voulu éditer le texte :?

En tout cas, encore merci et bravo aux autres participants, vos textes étaient super !!
leclipsa

Profil sur Booknode

Messages : 279
Inscription : mar. 09 janv., 2018 5:02 am

Re: Concours d'écriture - Janvier 2019 : Rois et reines

Message par leclipsa »

Je suis très contente que mon texte ait plu :)

bravo tout le monde pour tous ces textes géniaux :D
Darkness69

Profil sur Booknode

Messages : 16
Inscription : mar. 02 juil., 2013 3:32 pm

Re: Concours d'écriture - Janvier 2019 : Rois et reines

Message par Darkness69 »

Merci beaucoup pour cette deuxième place ex æquo c'était ma première publication donc c'est très encourageant pour moi :-). Bravo à tous pour vos écrits.
Bouffeurdelivres

Profil sur Booknode

Messages : 142
Inscription : mer. 16 janv., 2019 6:25 am

Re: Concours d'écriture - Janvier 2019 : Rois et reines

Message par Bouffeurdelivres »

Merci !!! Je ne pensais pas être sur le podium ! :D
Répondre

Revenir à « Concours »