Concours d'écriture - Novembre 2019 : La Fête foraine

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x-Key

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Concours d'écriture - Novembre 2019 : La Fête foraine

Message par x-Key »

Bonjour à tous !

Choisi par Lacrystal, la lauréate du concours de septembre, le thème du concours de novembre est : La Fête foraine ! Train fantôme, premier baiser dans la grande roue, barbe à papa, forains... Laissez libre court à votre imagination !

Image



Une nouvelle règle est mise en application dès novembre : c'est au lauréat de chaque mois de proposer un thème pour le Mois+2. Ainsi, le gagnant de septembre donne le thème de novembre, le gagnant d'octobre le thème de décembre, etc... En l’absence de réponse dans les temps du gagnant quant au choix de son thème, on se chargera de vous en trouver un.

Pour rappel :

♦ Vous avez tout le mois (et pas plus !) pour poster votre texte sur le sujet, nous n'accepterons pas les retardataires.
♦ Un jury composé de plusieurs personnes lira ensuite vos créations littéraires et désignera le texte vainqueur. Le gagnant sera récompensé d'un badge spécial et d'une petite surprise.
♦ Tous les types de textes sont acceptés (fiction, histoire vraie, nouvelle, essai, en vers, en prose) du moment qu'ils collent au thème !
♦ Il n'y a pas de limites minimum de caractères. En terme de taille, le format d'une nouvelle de 15 000 signes (environ 7 pages) est le maximum qui sera accepté.
♦ Faites attention à votre expression et à votre orthographe, il est toujours plus agréable de lire des textes écrits dans un français correct ;)
♦ Les textes écrits avant le concours ne seront pas acceptés. Vos textes doivent avoir été écrits spécifiquement dans le cadre du concours.
♦ Attention : Seuls les membres de Booknode dont le profit sera un minimum complété (quelques livres en biblio et infos sur le profil) pourront participer, peu importe votre date d'inscription. Vous pouvez très bien vous être inscrits la veille, il n'y a aucun soucis, tant qu'il est clair que vous ne vous êtes pas inscrits sur le site juste pour participer et ne jamais y revenir ;)

Bonne chance à tous ! :)
x-Key

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Re: Concours d'écriture - Novembre 2019 : La Fête foraine

Message par x-Key »

Je profite d'être en train de lire les textes des participants d'octobre pour vous rappeler qu'il y a quelques règles pour participer au concours. Elles sont à retrouver sur le premier post du sujet, sous l'image du concours. Parmi elles, on en retrouve deux qui chaque mois, ne sont pas respectées par tous :

- Les textes proposés doivent faire 15 000 signes (espaces, retours à la ligne non compris) maximum.
- Les textes doivent avoir été écrits spécifiquement pour le concours et non avant.

Merci d'en tenir compte à l'avenir, tous les textes qui ne remplieront pas ces critères seront disqualifiés sans que vous soyez prévenus à l'avance. Nous partons du principe que vous avez lu les règles avant de participer et en êtes donc informés :)
Saya80

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Re: Concours d'écriture - Novembre 2019 : La Fête foraine

Message par Saya80 »

« Asseyez-vous mademoiselle Lewis. Vous avez sûrement conscience que votre secteur d'activité et très restreinte. En outre, vous n'avez qu'un diplôme et aucune expérience. Qu'avez-vous fait, c'est dix dernières années ? »
« J'ai commencé mes deux ans de formation de toiletteuse à 17 ans et après, j'ai pris un an pour apprendre le permis de conduire et trouvé un employeur. Malheureusement, il n'y a pas vraiment d'embauches dans ce milieu. J'ai fini par ouvrir ma propre entreprise de toiletteuse à domicile. Le problème, c'est que l'activé a beaucoup de concurrence et pour ce démarqué, il faut avoir des prix attractive et une publicité conséquente. Ma mère m'a donc beaucoup aidé ces premières années, mais le souci, c'est que je ne gagne pas assez pour mon indépendance. »
« Donc vous comprenez mon impasse. Vous n'avez qu'un diplôme non-obligatoire. À moins de faire une autre formation. Je ne peu pas proposé votre CV à mes sous-traitants. »
« Mais je... J'ai besoin d'argent. Ma mère vient de décéder. Si, je ne paie pas les factures à temps. Je... »
« Écoutez. Nous sommes actuellement en période de vacance. Il y a des emplois a mis-temps de disponible. J'ai bien quelque chose, mais... Est ce que ca vous conviendrez? Rien n'est moins sûr. »
« Je le prends. »
« Je ne vous et pas encore dit de quoi il est question. »
« Ce n'est pas grave. Je suis preneuse quand même. Donnez-le-moi. »
« Très bien. Vous serez affecté pendant deux mois et en attendant, je vais réfléchir à votre situation. »
« Merci ! Merci beaucoup ! Bonne journée. Au revoir. »
« Attendez ! Mademoiselle ! Mademoiselle Lewis ! Je ne vous et toujours pas dit en quoi consiste votre travail. Mademoiselle Lewis ? Hum... Bon, bah... Elle le sera une fois sur place. »
Trois jours plus tard à la foire comtoise de Besançon.
L'odeur de nourriture et de foin embaumé l'air. Les rires et les cries des visiteurs m'entourer de toute pars. Perdu dans ces stands. Je lissais la brochure de la fête foraine.
« Cet événement est sans nul doute le plus grand rassemblement festif et commercial de Franche-Comté, et réunit chaque année plus de 140 000 visiteurs et plus de 500 exposants. La foire propose divers salons tels que le salon habitat, ameublement, gastronomie, auto, moto et nautisme, aménagements des extérieurs, artisanat du monde, village agricole ou encore le salon bâtiments travaux publics. La fête foraine est la plus grande de toute la région, elle propose un grand nombre d'attractions et de manèges, comme le pylône ou parfois une grande roue. La Foire comtoise existe depuis 1922. »
« Vous êtes mademoiselle Lewis ? »
« Oui, bonjour. Je suis envoyé par pôle emploi. »
« Je suis au courant. Suivez moi. Appelé moi compter. Tu as était affecté au stand des bisous. »
« Bi... Bisous ? »
« Commence pas à paniquer. On n'est pas dans un réseau de prostitution, mais du divertissement. C'est simple. Le stand des bisous et en fait le jeu de canettes, c'est juste un petit nom qu'on lui donne entre nous. Tu es la récompense du gros lot. Celui qui gagner le plus de point aura le droit de passé une journée avec toi. Si tu es la, c'est parce qu'il a eu trop de conflits entre nous. C'est une position facile et envier. »
« Je vais devoir embrasser les gagnants ? »
« Non, tu vas devoir passer une journée a t'amuser a la foire avec lui. Si, tu veux l'embrassé en fin journée. Ça te regarde. »
« Alors pourquoi vous l'appelez le stand des bisous ? »
« Parque-la plus par des personnes qui finissent le mois ne sont plus célibataire. Ça commence toujours par un bisou. »
Un mois et deux semaines plus tard.
« Alors ? Toujours pas de vainqueurs ? »
« Tu rigoles ? Ce job va me refiler des complexes. Il y a eu des vainqueurs, mais ils choisissent toujours le gros nounours. »
« Je croyais que ca t'intimider de passé une journée avec un étrangé. »
« C'était le cas. Sauf que maintenant, je m'ennuie de faire le pied grue depuis un mois. Sans parler du manque d'assurance que ce nounours en peluche de 13 kg m'inflige. »
« Donc ce que tu demandes, c'est un vainqueur qui te veux ? »
« Dans ta bouche ça sonne médiéval comme résonnement... »
« Ne bouge surtout pas. Je vais te chercher ton preux chevalier qui te sortira de ton donjon. »
« Qu'est-ce que tu racontes ? Je ne peu pas bouger, je te le rappel. Compter ? Où est-ce que tu vas ? Tu m'as dit qu'il te restait quinze minutes de pause. Tiens moi compagnie, tu veux ? Compter revient ici. Pitié... »
Une demi-heure plus tard.
« Excusez-moi, c'est bien ici le jeu de canette ? »
« Oui, c'est 5€ les 5 balles. Tu as 5 cibles qui se tiennent a plusieurs niveaux de distance. Si, tu arrives à faire tomber toutes les canettes des 5 cibles, tu gagnes le gros lot. Ce gros nounours ou la charmante compagnie de cette demoiselle toute une journée dans la foire. »
« Bien joué. Tu as droit à un des deux gros lots ou bien plusieurs des petits lots de ton choix. »
« Si elle le veut. J'aimerais passer une journée avec elle. »
« T'inquiètes. Elle ne demande qu'à sortir de son stand. Lewis, tu as enfin un gagnant. »
« Salut, je m'appel Andrew. »
« Lewis. Alors tu passe une journée tous seul a la fête foraine ? »
« Non, je suis en perme avec mon régiment. »
« Mais alors... »
« Pourquoi je suis tous seul ? Et bien... Ils sont partis de leurs côtés quand j'ai gagné à pierre, papier, ciseau. »
« Euh... Tu m'as perdu. »
« Une mascotte nous a vu au stand de tir et nous a demander si on voulait passer une journée en compagnie d'une femme sublime. Tout ce qu'on avait à faire, c'est gagné. »
« Hum... Compter ? C'était un kangourou ta mascotte ? »
« Elle ne m'a pas dit son nom, mais c'était bien un kangourou. Tu veux commencer par quoi ? »
« Comme tu veux. Tout ce que je te demande, c'est un manège qui ne tourne pas rapidement. Je suis vite malade dans ceux-là désolé. »
« Un train fantôme ca te dit ? »
Après un marathon de fils d'attente plus tard. Cette journée et passé plus vite qu'un battement de cil.
« Alors on a tous fait ? »
« Pratiquement. Les manèges indémodables, les nourritures sucrées et tu m'as épargné le mal des transports en manège donc oui. Je crois qu'on a tous fait. Merci encore pour la peluche. Tu es la première personne que je voie gagné a la machine à pince. J'ai toujours cru qu'il était truqué. »
« Elles le sont la plupart du temps. Tu veux une autre barbe à papa ? »
« Non, merci. J'en ai encore les doigts qui colle rien d'y penser, mais on peu toujours faire un tour de grande roue avec une glace. Il nous reste 1h30 avant la fermeture. »
« Ok, je prends les glaces et tu commences à faire la queux. »
Quelques minutes plus tard.
« Alors tu ne sais pas ce que tu vas faire au mois de septembre ? »
« Franchement, j'en et aucune idée. Mon conseiller a la critique facile, mais il est futé. Ce petit job était pile dans mes cordes. Il a tout de suite compris que j'était patiente. Parque crois moi. Attendre des heures sans rien faire. C'est long et fastidieux. »
« J'ai encore du mal à croire qu'un nounours tes volés la vedette. »
« Ne rigole pas. Il a une personnalité bien plus imposante que moi. Arrête de rire. »
« D'accord, j'arrête. »
« Sinon ta perme se termine bientôt ? »
« En fin de semaine. Ça va être notre tour. »
« File suivant entrée. »
« Mon frère était parachutiste. Tu es dans quel branche ? »
« Je voulais devenir pilote donc j'ai fait en sorte de passé mon brevet dans l'armée de l'air. Ça ma tellement plus que je suis resté. »
« Impressionnant. Pfiou, je me souvenais plus qu'il fessait ci froid en hauteur. »
« Tiens ma veste. » Tout en tendant sa veste, il se rapprocha de moi. Son souffle chatouillé mes joues.
« Merci Andrew. » Je la pris et l'enfilai.
« Donne-moi ton prénom Lewis. »
Tous en murmurent, je me rapprocher de lui moi aussi. « Tu ne veux pas le connaître. Crois moi. » Nos lèvres à quelques mètres de distance se frôlent sur mes paroles. Et cette provocation mis un terme a sang-froid. Il me dévora de baiser sous les étoiles d'une nacelle. Le stand des bisous avait encore frappé et j'y étais sa victime consentante. Je voulais ces baisers. J'y avais pensé toute la journée. Je voulais être à lui.
marinealex30

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Re: Concours d'écriture - Novembre 2019 : La Fête foraine

Message par marinealex30 »

Léandre mort. Coincés dans un train fantôme. Un vigile suspecté. Comment en est-on arrivé là?
Je m'appelle Lisa. J'ai 13 ans. Je suis en cinquième. J'adore tous ce qui est dans le style horreur. C'est à peu près toutes les informations que vous devez savoir sur moi pour cette histoire. Quand est arrivé cette tragédie? A la fin des cours, un mercredi après midi. Avec mes amis Léandre, Louise, Corentin et moi, nous nous sommes diriger vers le chemin de chez nous. La mairie avait organisé une fête foraine. Et elle se trouvait vers le chemin que nous empruntons justement. En la voyant, Léandre s'exclama:
- Regardez! Une fête foraine! Avec une grande roue!
Nous explosons de rire. Léandre adorait les fêtes foraines, surtout les grandes roues.
- On est sensé rentrer chez nous, imbécile! répliqua Louise en riant
- Et alors? Nous avons ce qui s'appelle un téléphone. Et puis, nos parents ne peuvent pas refuser cette sortie exceptionnelle!
Tout le monde acquiesça et demandèrent à leurs parents, qui acceptèrent tous. Aussitôt, Léandre se rua vers l'entrée, où un vigile nous dévisageait bizarrement. Il avait une barbe mal taillée, de petits yeux et une expressions indéchiffrable. Je frissonna. J'avais un mauvais pressentiment le concernant. Nous suivons Léandre qui se précipitait déjà vers la grande roue. Louise tenait discrètement la main de Corentin devant moi. Ils s'étaient mis ensemble il n'y a pas très longtemps. Je souris, mais le sentiment de malaise ne me quittait pas. Je jeta un regard derrière moi, et vis le vigile se diriger vers nous. Une panique immense m'envahis et j'accéléra le pas. Louise me lança un regard interrogateur et je me retourna pour lui montrer ce vigile qui nous suivait. Mais il avait disparut.
- Que ce passe-t-il? demanda Corentin, en haussant un sourcil
Je murmura un "rien" mais j'avais pourtant clairement vu cet agent nous suivre. Il m'avait regardé bizarrement. Tous ce que je sais, c'étais que j'avais eu des sueurs froides en plongeant mon regard dans le sien, si profond et inquiétant. Nous rejoignons Léandre, qui nous faisait signe près de la grande roue.
Nous avons passer la journée dans les manèges et les attractions en tous genres. Nos parents nous avaient appelés pour rentrer et la fête foraine était sur le point de fermer.
- Où est Léandre? demanda Louise
Ce jeune garçon turbulent était partit devant, sans les attendre.
- Il est peu être en train d'admirer une dernière fois sa chère grande roue? j'hasarde en ricanant
Pourtant, le sentiment d'être suivit et en danger, qui m'avait quitté pendant le reste de l'après-midi me ressaisit brusquement. Je déglutis bruyamment et accéléra le pas. Louise et Corentin m'imitèrent, de plus en plus inquiet. Mais il n'y avait personne à la grande roue.
- Mais où est-il? paniqua Louise
- Je vais l'appeler, se décida Corentin
Il sortit fébrilement son téléphone et composa rapidement le numéro de Léandre. Aussitôt, nous entendons une douce musique de cirque résonner dans le silence.
- Il devrait être à proximité… je murmure. Corentin, rappelle-le, s'il te plaît
Corentin le rappela et je m'approche doucement de l'endroit d'où provient la musique. Oh non. Une terreur sans nom s'empare de moi. Mon cœur s'accélèrent. Ma respiration devient saccadée. Mon cerveau ne peut pas supporter la vue de ce qu'il y a devant moi. Les larmes me montent aux yeux et me piques le nez. L'odeur du sang m'irrite les narines.
Au sol gisait le corps de Léandre.
Louise hurla et se blottit à un Corentin tremblent. C'est alors que je sentis peser un regard sur moi. Je me retourne et vois le vigile se diriger vers nous. Je hurle et Louise et Corentin se retourne à leur tour. Le vigile accéléra aussitôt le pas et nous, nous nous enfuyant à toute jambe. C'était le pire film d'horreur de ma vie. Les larmes perlent sur mes joues et j'entends à peine Louise hurlée près de moi. C'est un cauchemar. J'entends Corentin trébuché, comme dans les films d'horreur ou le protagoniste doit choisir entre sauver sa peau ou sauver celle de l'autre en risquant la sienne. Mais Corentin se relève plus vite que prévu et on continu notre course contre la mort. Notre salut se présente à nous sous forme du train fantôme. Nous nous précipitons dans l'attraction et fermons la porte. Je me sert contre Louise qui se sert contre Corentin. Nous tremblons et pleurons toutes les larmes de notre corps. Ce n'est qu'un rêve, un simple cauchemar… Tout va se finir, rien est réel… Je ne peux m'empêcher de penser au cadavre de Léandre. Mon estomac fait des soubresauts et je manque de vomir au sol. Corentin m'a devancé. Nous entendons des pas derrière la porte.
Tak, tak, tak, tak…
On va mourir. Cette horrible pensée s'impose à moi. On aurait dû partir plus tôt. Si on était partit plus tôt, rien de tous cela ne serai arriver. Un bruit de verrou que l'on tourne résonne dans la pièce. Nous entendons aussi des pas qui s'éloigne
Tak, tak, tak, tak…
Le vigile venait de nous enfermer. Je respirait enfin. Nous pleurons de soulagement, de stress et de tristesse pendant un quart d'heure. Puis, Corentin prit l'initiative d'envoyer un message à ses parents. Louise et moi le copions. Trois heures s'écoulèrent, trois heures longues et horribles où les larmes se mariaient à la terreur et au désespoir. Puis, la porte fut défoncée par les secoures qui nous récupérèrent. Nos parents nous enlacèrent et pleurèrent avec nous.
Les autorités nous interrogèrent et nous répondirent à leurs questions, toujours choqués. Nous leur décrivons le vigile.
Mais aucun vigile de notre description ne se trouvaient à la fête foraine…
Une aide psychologique fut mise à notre disposition mais aucune disposition ne parvenait à effacer le traumatisme encré en nous. Léandre nous manquait tellement. Il n'aurait pas dû mourir. On avait encore tellement de bêtises à faire ensemble. On avait tellement de soirées pyjamas à faire ensemble. On avait tellement de films d'horreur à voir ensemble. Mais on ne pourra plus rien faire avec lui. Ni bêtises, ni soirées pyjamas, ni films d'horreur.
Louise, Corentin et moi n'iront plus jamais aux fêtes foraines. Elle nous font peur. Tous ce qui ce rapporte à la fête foraine nous font peur. Les ours en peluches nous dévisagent de leurs yeux vides. Les barbes à papa nous rappelle l'odeur du sang. Les chanson nous rappelle l'horrible musique du téléphone de Léandre. Mais c'est surtout les trains fantômes. Plus jamais je n'irais là dedans. Je crois que je suis devenue claustrophobe…
Bref,Louise, Corentin et moi n'iront plus jamais à la fête foraine et, en voiture, dès que je vois une grande roue, je pleure en pensant à Léandre...
quoi-de-neuf-docteur

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Re: Concours d'écriture - Novembre 2019 : La Fête foraine

Message par quoi-de-neuf-docteur »

Bonjour!
Y aura-t-il un classement pour le mois d'octobre ?
Sinon je voulais dire à tous ceux qui ont participé que leur textes sont géniaux! Merci également à X-Key l'organisatrice de ces concours!
Bonne soirée !
Cappy_da

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Re: Concours d'écriture - Novembre 2019 : La Fête foraine

Message par Cappy_da »

Bonsoir, voici ma participation pour ce mois, enjoy ;)

Carrousel

Comme chaque année, je reviens à la fête foraine de ma ville.
Comme chaque année depuis dix ans, je me balade à la tombée de la nuit, au milieu de ces gens aux visages souriants.
Et comme chaque année, je me fondrai dans la masse, invisible.
Mon petit gabarit m’a toujours permis de me faufiler partout où je voulais. Et mon visage quelque peu commun, encadré par des cheveux bruns et arborant des yeux de la même couleur, n’a jamais fait tourner la tête des hommes … enfin sauf un.
Je déambule au hasard dans les allées créées pour l’occasion par les forains. Il y a beaucoup de monde présent mais cela est peut-être dû au fait que c’est la seule activité que connait la ville en novembre. Je regarde, avec un sourire, les enfants dans les manèges. Des vieux manèges que j’ai connus moi-même enfant, des nouveaux manèges venus remplacés ceux devenus obsolètes. Je vois des couples partager des barbes à papa et des parents patienter devant les stands où leurs enfants tentent d’obtenir un quelconque lot.
Parmi tous ces visages, j’en reconnais certains mais eux par contre, ne semblent pas me voir.
Et parmi eux, je retrouve le visage familier de l’homme que j’ai aimé, l’homme qui m’a aimé. Il est accompagné de sa femme et d’une petite fille d’à peine 4 ans.
Comme chaque année, je le retrouve toujours dans cette foule.
Comme chaque année, je ressens de la joie et de la tristesse à le voir.
Comme chaque année, j’aurai préféré ne pas le revoir.
Il ne m’a pas aperçu et malgré mon irrésistible envie d’aller dans la direction opposée à la sienne, pour la première fois en dix ans, je le suis à distance. Il ne semble pas aussi à l’aise que les autres, il ne semble pas aussi joyeux d’être là. Devant le célèbre stand de pêche aux canards, il embrasse sa femme et sa fille, les laissant s’y amuser avant de s’éloigner. Je choisis alors de le suivre encore, curieuse de son comportement.
Il prend une des sorties situées entre deux attractions et s’éloigne de la fête foraine par un petit sentier de campagne. Il parcourt ainsi environ 600 mètres avant de s’arrêter devant une barrière, près d’un arbre. Il sort une rose rouge de sa poche qu’il dépose au pied de la barrière au moment où j’arrive derrière lui. Il y en a d’autres, fanées, plus anciennes, proches de la barrière.
« Je suis tellement désolé de ce qui est arrivé, tout est de ma faute. » prononce-t-il au bout d’un moment, toujours dos à moi.
« Tu ne pouvais pas savoir. » je parviens à articuler
« Si seulement j’avais été plus fort, plus courageux, jamais tu … » sa voix se brise sur un sanglot
« Je te répète que ce n’est pas ta faute. »
Mais il ne semble pas m’entendre car il poursuit.
« Si seulement je pouvais revenir en arrière et changer le passé. C’est à cause de moi si tu as fait le mur pour venir ici alors que tu étais punie. C’est ma faute si on est venu ici. Ma faute ce qu’il t’est arrivé. »
Il ponctue sa tirade de sanglots puis fait une légère pause avant de reprendre d’un ton abattu.
« Je m’excuse de ne pas avoir l’homme que tu méritais. »
Et là, ce fut la goutte de trop.
« MAIS BON SANG, CE N’ETAIT PAS DE TA FAUTE ! » explosant de rage.
Il se retourne et me dévisage d’un air ahuri, comme s’il me voyait enfin pour la première fois.
Et je me souviens enfin. Je me souviens d’être sortie en douce pour aller à la fête foraine avec lui cette même nuit, il y a dix ans. Je me souviens que nous étions venus jusqu’ici pour nous embrasser. Et c’est ici qu’on nous avait agressé. Ils étaient trois et voulaient notre argent. Je me souviens avoir protesté, avoir refusé. Je me souviens encore de la vision de la lame quand ils nous avaient menacé. Et je me souviens à présent de la sensation de cette même lame froide dans mon ventre lorsque je m’étais interposée entre eux et lui. J’avais été touchée. Ils avaient fui. Je me souviens maintenant de sa voix me suppliant de rester avec lui. Et puis ensuite, le flou total.
Voici donc la raison de mes visites à la fête foraine, chaque année. Et je réalise que je suis la sienne. Ainsi, chaque année, il vient ici déposer une fleur tel un hommage. Et cela lui pèse, se sentant coupable de ce qui m’était arrivé. Coupable d’avoir survécu et pas moi. Et chaque année, ce cercle vicieux recommence sans que j’en prenne conscience.
Alors parce que je l’aime toujours et que je ne veux que son bonheur, je lui dis avec amour :
« Sois heureux maintenant. Ne reviens plus ici pour moi, tu n’es pas fautif de ça. »
Il est nécessaire que lui et moi passions à autre chose. Il a une famille aujourd’hui et moi je dois arrêter de hanter ce lieu. Et c’est sur un « Je t’aime Peter » que je m’évapore lentement. Sous l’émotion, il s’était retrouvé à genoux et murmure en réponse un « Je t’aime Amanda ».

*

Peter prit un moment avant de se ressaisir et de reprendre le chemin vers la fête foraine. Il rejoignit sa femme et sa fille, sans un mot mais avec le sourire. Sa petite fille avait gagné un poisson rouge qu’elle voulait appeler Bubulle qu’elle était fière de montrer à son père. Il fit un tour de manège avec cette dernière, montant un fier destrier bleu et l’aidant à attraper le pompon. Ils mangèrent ensuite de la barbe à papa où il fit rire sa fille en lui faisant des moustaches en sucrerie. Ils conclurent la soirée par un tour de grande roue, dans un instant câlin. Peter passa le reste de la soirée le cœur plus léger, profitant de chaque instant de bonheur avec sa famille.

Quant à moi, je me sentais plus légère désormais mais quoi de plus normal me direz-vous lorsque l’on est un esprit.
EmilyLuce

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Re: Concours d'écriture - Novembre 2019 : La Fête foraine

Message par EmilyLuce »

Bonsoir! Voici ma participation pour ce mois :D

Il ne se passe pas grand chose dans ce petit coin de campagne. Si bien qu’en période estivale, ceux qui en ont les moyens partent chercher l’aventure ailleurs. Parmi ceux qui restent, les plus jeunes profitent des rivières, tandis que les plus âgés se donnent rendez-vous autour des tables en terrasse.
Mais pendant les deux dernières semaines de juillet, tout le monde se prépare pour la visite de la fête foraine. La petite ville recevant les forains se voit alors presque doubler de population. On accueille les villageois voisins, la famille éloignée, les amis de la grande ville, et les touristes curieux. On vient attiré par la promesse de nouvelles rencontres, d’émerveillement, de joie et de partage.

Marc n’était pas là pour ça. Assis sur l’un des rares bancs disponibles, il se contente d’observer la foule.
Il y a plusieurs années, il était l’un d’entre eux. Bercé par l’illusion grotesque qu’il n’était pas différent des autres. Dans sa main, il sert un petit pendentif en forme de trèfle. La chaîne cassée pendouille entre ses doigts.
Il n’a jamais su prendre soin de ce qu’il aimait.
Un groupe de jeunes femmes a attiré son attention. Elles se tiennent près d’un stand de tir à la carabine, rigolant bruyamment. L’une d’entre elles se tient sur le côté, et se contente de sourire.
Peut-être est-elle la cible d’une plaisanterie. Peut-être qu’elle n’est pas heureuse d’être là. Ou peut-être qu’elle n’aime pas la compagnie.
Elle est petite et brune, mais elle lui rappelle sa Marie. Elle semble plus fragile que les autres. Précieuse.
Il a envie de se rapprocher, il a envie de lui parler. Mais la présence des autres le dérange. Elles ne l’aimeront pas.
« Excusez-moi, monsieur? Pourriez-vous nous laisser la place? »
L’interpelle soudainement une voix. Il tourne la tête, en colère. Une vieille femme accompagnée d’un petit garçon a un geste de recul. Il recompose très vite son expression.
« Bien sûr! Allez-y, je vous en prie. »
Il se lève avec un vague sourire, puis se dirige du côté des stands. D’un coup d’œil, il vérifie la position des jeunes femmes, puis s’éloigne vers les auto-tamponneuses.
Une personne qui reste seule finit toujours par attirer l’attention dans ce genre d’événement. Mais au milieu d’un groupe, n’importe quel monstre passe inaperçu.
Alors Marc se glisse parmi les spectateurs de l’attraction. Et il dispose maintenant d’un parfait point de vue sur Marie.
De son groupe de cinq, elle et une autre ont décidé de ne pas tirer. Elles ne s’éloignent pas pour autant, mais observent la partie en discutant.
Il voudrait entendre ce qu’elle dit. Mais ce serait stupide. Et Marc est bien des choses, sauf idiot.
Il attendra. Il a retrouvé sa Marie. Il fera attention cette fois. Il ne la cassera pas.
Jules-cesar

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Re: Concours d'écriture - Novembre 2019 : La Fête foraine

Message par Jules-cesar »

Je commençais à me décourager, je regardais autour de moi, cherchant un peu de soutien dans le regard des autres, ne serait-ce qu'un éclat d'espoir. Aussi, quelle ne fut pas ma surprise quand je constatai que j'étais seul au milieu du champ de bataille. À mes pieds, mes confrères gisaient défigurés, couverts de sang, mutilés et bel et bien morts. Dégoûté, je me forçai à détourner le regard. Les régents et officiers restants des autres Familles s'étaient rendus, ne restait plus que moi qui contemplais avec horreur le spectacle qui s'offrait à moi. Tout à coup, l'air sembla plus lourd, le chaos qui régnait quelques instants plus tôt laissa place à un grand calme, grand calme qui ne dura pas longtemps. Un rire glacial s'éleva des troupes de la Famille Karpers. Je frissonnai, le rire se rapprocha et je pus distinguer les traits du traître. C'était Xyphna, le Dirigeant Suprême de la Famille qui avait tué tous mes proches. Ses longs cheveux blancs volaient, effleurant ses épaules dans la brise du matin, ses lèvres étaient figées dans un petit sourire de satisfaction. La folie se lisait dans ses yeux globuleux qui témoignaient de sa démence. Son long nez en bec d'aigle rendait son visage plus laid qu'il l'était déjà. Grand et squelettique, de lourdes parures d'or chargeaient ses épaulettes. Ornée de Rubis, sa longue cape noire était parfaitement assortie avec sa tunique rouge elle même constellée de pierres d'Onyx. Des bottes moulantes en cuir lui montaient jusqu'au genou. À la ceinture de son pantalon de velours taché de sang, pendait une grande épée effilée. Rehaussé par un délicat dessin ou s'entremêlaient fils d'or et d'argent et parfaitement nettoyé, un tel ouvrage ne cadrait pas avec l'homme qui le portait. Détachant mes yeux de l'arme, je me rendis compte qu'il me parlait.
-J'attendais ce jour avec impatience, susurra-t-il en s'approchant de moi.
Effrayé, je tentai de m'enfuir, mais à peine m'étais-je retourné que deux soldats foncèrent sur moi pour me retenir. J'essayai de me débattre mais en vain, ils étaient plus forts que moi.
Le chef Karpers s'avança. Arrivé devant moi, il se pencha.
-Personne ne m'a jamais vaincu, et il en sera ainsi jusqu'à ce que le monde soit à mes pieds, éructa-t-il.
J’eus un haut le cœur en sentant son haleine fétide. Pour sauver mon honneur je répliquai.
-Le monde ne sera jamais à vous, il y aura toujours quelqu'un pour vous résister !
À nouveau, il éclata de rire.
-Mais je les tuerai tous mon cher, fit-il avec un sourire perfide.
Il dégaina son épée et l'abattit sur moi dans un sifflement métallique.
Dans un dernier souffle je m'écriai.
-Je vous maudis toi et ta Famille, que vous mouriez tous jusqu'au dernier !

*

Je passais mon pouce sur l'écran de mon portable. 14h23, je soupirais il restait plus d'une demi-heure avant la fin des cours. Madame Béatrice, notre professeur de français n'avait pas son pareil pour torturer ses élèves. Cette vieille mégère ne nous laissait sortir que 10 minutes après la sonnerie. De cette manière c'était la classe entière qui écopait d'une remarque pour cause d'arrivée tardive et si ça continuait, d'un dossier disciplinaire. Impatiente, je jouais avec mon bic et me demandais comment allaient réagir mes parents en découvrant mes résultats – dont au passage je ne pouvais être fière – que j'avais eu au bilan de français. Sûrement mal, mais heureusement ils n'étaient pas du genre à me priver de sortie pour une mauvaise note.

-Victoire, peux-tu me dire qu'appelle-t-on "champs lexicaux" au lieu de t'amuser avec ton bic ?
Interrompant le fil de mes pensées, Mme Béatrice s'était rendue compte que je n'écoutais pas, fouillant dans ma petite mémoire de poisson rouge, j'essayai de me rattraper.
-Je... Euh...
-Madame, madame, intervint ma meilleure amie Laura, on appelle "champ lexical" l'ensemble des mots qui se rapportent à une même réalité. Les mots qui forment un champ lexical peuvent avoir comme points communs d'être synonymes ou d'appartenir à la même famille, au même domaine, à la même notion. déclama-t-elle par cœur.
Agacée, Mme Béatrice se tourna vers elle.
-Parce que tu t'appelles Victoire maintenant ?
-Vous aviez dit Victoire ? Oh excusez-moi, je pensais que vous vous adressiez à moi, mais vous savez, j'ai des troubles auditifs, répondit-elle d'un ton badin.
-Bien sûr, alors la prochaine fois tu feras plus attention n'est-ce pas ? rétorqua l'enseignante.
Ma meilleure amie acquiesça et me fit un sourire espiègle, reconnaissante, je lui soufflai discrètement un petit merci. Quand la voix nasillarde du professeur résonna pour nous dire que l'on pouvait sortir, je poussais un soupir de soulagement. Enfin ! Je sortis en vitesse de la classe, j'allais rater mon bus. Mais à la sortie de l'école, une limousine rutilante m'attendait. Mon père ? Venu me chercher à la fin des cours ? Perplexe, je me précipitai vers lui. Il ouvrit la fenêtre et me dit calmement.
-Votre mère est morte.
-Je... Je vous demande pardon père ? balbutiai-je.
-Vous avez bien entendu, elle est morte. répéta-t-il.
Bouleversée, je fondis en larmes. Mon père quant à lui avait les yeux secs et ne semblait pas le moins du monde affecté par le décès de sa femme.
-Victoire nous rentrons, me dit-il après quelques minutes.
Les yeux rougis, je levai la tête vers mon père, qui, impassible me fixait ses yeux gris foncé sans un étincelle de vie. Mue par une soudaine impulsion, je partis en courant dans la direction opposée. Durant deux heures, je courus, laissant mon instinct me guider. Quand enfin je m'arrêtai, essoufflée, j'étais dans un petit parc où j'étais déjà venue étant petite. Mes parents avaient joué avec moi au jeu 1,2,3 soleil, et j'avais passé une des meilleures journées de ma vie. Mes parents avaient commencé à devenir froids et distants à partir de la mort de ma grand-mère, Mamillon comme je l'appelais. M'arrachant à cette soudaine nostalgie, j'observai de plus prêt le parc. Dans ce petit parc, une fête foraine s’était installée et n’étais jamais repartie. D'après une légende transmise de père en fils, elle était là depuis plusieurs millénaires. À l'abandon, les attractions avaient été vandalisées, les carrousels étaient recouverts de graffitis, les antennes des auto-tamponneuses étaient cassées à cause des intempéries et la grande roue avait déjà commencé à rouiller. Il faisait trop calme pour que ça soit naturel, il n'y avait aucun signe de vie, pas d'oiseaux aux alentours, et les insectes semblaient avoir disparu. Je m'assis sur un petit banc et considérai le paysage avec tristesse. Perdue dans ma contemplation, je n'entendis pas le discret bruissement dans mon dos. Quand je me retournai enfin, ce fut pour entrapercevoir le visage de mon meurtrier. Un millième de seconde plus tard, je gisais, par terre, un poignard planté dans le cœur, mon sang ruisselant déjà entre les pavés.

*

La Voix résonna une dernière fois :
"Il y a bien longtemps Dix Familles régnaient, toutes chargées de protéger la Terre, malheureusement, une d'entre elles, la Famille Karpers, pensait que le monde devait être dirigée différemment, par elle. Elle commença par inciter le peuple à la rébellion, organisant attentats, coups d'état et massacres dans le monde. Mais bien que cette Famille soit seule face aux neuf restantes, Elle avait beaucoup plus d'influence, grâce aux centaines de lavages de cerveau qu'elle avait effectué et aux grands dirigeants de ce monde qu'elle avait pernicieusement manipulé. Après plusieurs siècles de guerre, les Karpers gagnèrent. Le dernier survivant des Familles maudit les Karpers, mais considérée comme une simple menace d'un homme s’apprêtant à mourir, elle ne fut pas prise au sérieux. Malgré le fait que chaque descendant Karpers meure au même endroit sans explication, la menace fut oubliée au fil des siècles. Mais le temps de la vengeance a sonné, Victoire est arrivée. La dernière de cette Famille Maudite. Elle mourra à la Fête Foraine. Purifiant le Terre, Victoire des Karpers est leur défaite. Leur défaite est pour nous Victoire."
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Re: Concours d'écriture - Novembre 2019 : La Fête foraine

Message par x-Key »

Voici les résultats du concours de Novembre ! Cappy_da arrive en première position avec son texte Carrousel ! EmilyLuce est deuxième, suivie par marinealex30 en troisième place. Bravo à tous pour vos textes !



Carrousel


Comme chaque année, je reviens à la fête foraine de ma ville.
Comme chaque année depuis dix ans, je me balade à la tombée de la nuit, au milieu de ces gens aux visages souriants.
Et comme chaque année, je me fondrai dans la masse, invisible.
Mon petit gabarit m’a toujours permis de me faufiler partout où je voulais. Et mon visage quelque peu commun, encadré par des cheveux bruns et arborant des yeux de la même couleur, n’a jamais fait tourner la tête des hommes … enfin sauf un.
Je déambule au hasard dans les allées créées pour l’occasion par les forains. Il y a beaucoup de monde présent mais cela est peut-être dû au fait que c’est la seule activité que connait la ville en novembre. Je regarde, avec un sourire, les enfants dans les manèges. Des vieux manèges que j’ai connus moi-même enfant, des nouveaux manèges venus remplacés ceux devenus obsolètes. Je vois des couples partager des barbes à papa et des parents patienter devant les stands où leurs enfants tentent d’obtenir un quelconque lot.
Parmi tous ces visages, j’en reconnais certains mais eux par contre, ne semblent pas me voir.
Et parmi eux, je retrouve le visage familier de l’homme que j’ai aimé, l’homme qui m’a aimé. Il est accompagné de sa femme et d’une petite fille d’à peine 4 ans.
Comme chaque année, je le retrouve toujours dans cette foule.
Comme chaque année, je ressens de la joie et de la tristesse à le voir.
Comme chaque année, j’aurai préféré ne pas le revoir.
Il ne m’a pas aperçu et malgré mon irrésistible envie d’aller dans la direction opposée à la sienne, pour la première fois en dix ans, je le suis à distance. Il ne semble pas aussi à l’aise que les autres, il ne semble pas aussi joyeux d’être là. Devant le célèbre stand de pêche aux canards, il embrasse sa femme et sa fille, les laissant s’y amuser avant de s’éloigner. Je choisis alors de le suivre encore, curieuse de son comportement.
Il prend une des sorties situées entre deux attractions et s’éloigne de la fête foraine par un petit sentier de campagne. Il parcourt ainsi environ 600 mètres avant de s’arrêter devant une barrière, près d’un arbre. Il sort une rose rouge de sa poche qu’il dépose au pied de la barrière au moment où j’arrive derrière lui. Il y en a d’autres, fanées, plus anciennes, proches de la barrière.
« Je suis tellement désolé de ce qui est arrivé, tout est de ma faute. » prononce-t-il au bout d’un moment, toujours dos à moi.
« Tu ne pouvais pas savoir. » je parviens à articuler
« Si seulement j’avais été plus fort, plus courageux, jamais tu … » sa voix se brise sur un sanglot
« Je te répète que ce n’est pas ta faute. »
Mais il ne semble pas m’entendre car il poursuit.
« Si seulement je pouvais revenir en arrière et changer le passé. C’est à cause de moi si tu as fait le mur pour venir ici alors que tu étais punie. C’est ma faute si on est venu ici. Ma faute ce qu’il t’est arrivé. »
Il ponctue sa tirade de sanglots puis fait une légère pause avant de reprendre d’un ton abattu.
« Je m’excuse de ne pas avoir l’homme que tu méritais. »
Et là, ce fut la goutte de trop.
« MAIS BON SANG, CE N’ETAIT PAS DE TA FAUTE ! » explosant de rage.
Il se retourne et me dévisage d’un air ahuri, comme s’il me voyait enfin pour la première fois.
Et je me souviens enfin. Je me souviens d’être sortie en douce pour aller à la fête foraine avec lui cette même nuit, il y a dix ans. Je me souviens que nous étions venus jusqu’ici pour nous embrasser. Et c’est ici qu’on nous avait agressé. Ils étaient trois et voulaient notre argent. Je me souviens avoir protesté, avoir refusé. Je me souviens encore de la vision de la lame quand ils nous avaient menacé. Et je me souviens à présent de la sensation de cette même lame froide dans mon ventre lorsque je m’étais interposée entre eux et lui. J’avais été touchée. Ils avaient fui. Je me souviens maintenant de sa voix me suppliant de rester avec lui. Et puis ensuite, le flou total.
Voici donc la raison de mes visites à la fête foraine, chaque année. Et je réalise que je suis la sienne. Ainsi, chaque année, il vient ici déposer une fleur tel un hommage. Et cela lui pèse, se sentant coupable de ce qui m’était arrivé. Coupable d’avoir survécu et pas moi. Et chaque année, ce cercle vicieux recommence sans que j’en prenne conscience.
Alors parce que je l’aime toujours et que je ne veux que son bonheur, je lui dis avec amour :
« Sois heureux maintenant. Ne reviens plus ici pour moi, tu n’es pas fautif de ça. »
Il est nécessaire que lui et moi passions à autre chose. Il a une famille aujourd’hui et moi je dois arrêter de hanter ce lieu. Et c’est sur un « Je t’aime Peter » que je m’évapore lentement. Sous l’émotion, il s’était retrouvé à genoux et murmure en réponse un « Je t’aime Amanda ».

*

Peter prit un moment avant de se ressaisir et de reprendre le chemin vers la fête foraine. Il rejoignit sa femme et sa fille, sans un mot mais avec le sourire. Sa petite fille avait gagné un poisson rouge qu’elle voulait appeler Bubulle qu’elle était fière de montrer à son père. Il fit un tour de manège avec cette dernière, montant un fier destrier bleu et l’aidant à attraper le pompon. Ils mangèrent ensuite de la barbe à papa où il fit rire sa fille en lui faisant des moustaches en sucrerie. Ils conclurent la soirée par un tour de grande roue, dans un instant câlin. Peter passa le reste de la soirée le cœur plus léger, profitant de chaque instant de bonheur avec sa famille.

Quant à moi, je me sentais plus légère désormais mais quoi de plus normal me direz-vous lorsque l’on est un esprit.
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