Concours d'écriture - Janvier 2020 : Les mésaventures

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x-Key

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Concours d'écriture - Janvier 2020 : Les mésaventures

Message par x-Key »

Bonjour à tous !

Choisi par Cappy_Da, lauréate du concours de novembre, le thème du concours de janvier est : les mésaventures ! Aventures fâcheuses, accidents malencontreux, malchance chronique... Laissez libre court à votre imagination !


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Le lauréat de ce mois de janvier sera dévoilé entre le 15 et le 29 février. Il aura la charge de choisir le thème du concours du mois de mars !
Pour rappel :

♦ Vous avez tout le mois (et pas plus !) pour poster votre texte sur le sujet, nous n'accepterons pas les retardataires.
♦ Un jury composé de plusieurs personnes lira ensuite vos créations littéraires et désignera le texte vainqueur. Le gagnant sera récompensé d'un badge spécial et d'une petite surprise.
♦ Tous les types de textes sont acceptés (fiction, histoire vraie, nouvelle, essai, en vers, en prose) du moment qu'ils collent au thème !
♦ Il n'y a pas de limites minimum de caractères. En terme de taille, le format d'une nouvelle de 15 000 signes (environ 7 pages) est le maximum qui sera accepté.
♦ Faites attention à votre expression et à votre orthographe, il est toujours plus agréable de lire des textes écrits dans un français correct ;)
♦ Les textes écrits avant le concours ne seront pas acceptés. Vos textes doivent avoir été écrits spécifiquement dans le cadre du concours.
♦ Attention : Seuls les membres de Booknode dont le profit sera un minimum complété (quelques livres en biblio et infos sur le profil) pourront participer, peu importe votre date d'inscription. Vous pouvez très bien vous être inscrits la veille, il n'y a aucun soucis, tant qu'il est clair que vous ne vous êtes pas inscrits sur le site juste pour participer et ne jamais y revenir ;)
Bonne chance à tous ! :)
Micum

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Re: Concours d'écriture - Janvier 2020 : Les mésaventures

Message par Micum »

Voici ma participation de ce mois. :D

Nous sommes le 2 octobre 1918, les hommes du « bataillon perdu » partent en fumée sous les tirs incessants des boches. Et des nôtres. La faim est là et la fin est proche. Les airs sont déchirés, le sol est explosé. A croire que nous ne sommes pas les bienvenus. Ça tombe et fracasse la terre pour qu’une pluie de balles trouent leurs pauvres corps. Les yeux de mes frères sont partis, là où je déplace encore les miens. Enterrés agonisant. La boue et le sang y font bon ménage. Mais où est cette grandeur dont ils parlaient. Elle s’est sûrement envolée pour devenir hybris. Quel hybris quand la guerre des hommes devient celle des animaux. Mes deux compagnons de cage se sont envolés pour tomber incontinent. « Les hommes souffrent. » Hybris ne pense pas à nous, pourtant nous sommes envoyés sur le front. Je m’appelle Cher Ami. Je suis un pigeon, comme tous les hommes qui se sont enrôlés de bon gré. Je ne reverrai plus jamais mes compagnons ; décider de la vie ou de la mort d’autrui est bien humain. Je suis fier de ne pas en être.
Soudain je vois une main m’attraper puis m’attacher un message. Si je ne porte pas de fusil, je porte l’arme qui sauve plutôt que tue.
Allez, je bats des ailes. Ma vue se brouille, mon bec penche dangereusement vers cette terre d’ocre. Ma poitrine exprime la douleur qui me traverse. Je ne veux pas mourir. Les amerloques pleureraient à ma place.
Faisant fi de la douleur, évitant les myriades de balles, je parcours quarante kilomètres mon sang s’échappant au fur et à mesure de ma traversée. Quelle chose irrigue donc mes veines ? Est-ce le courage ? La volonté ? Ou juste la peur qui me donne des ailes.
Je vois une main m’attraper et défaire le message.
Moi, surnommé « rat volant » ai sauvé plus de vies que toi qui lis, quel surnom glorifiant. 194 hommes sauvés. Il y a peut-être de ta famille là-dedans. Alors pense que lorsque tu vois un des miens éclatés à coups de roue qu’il était peut-être de ma famille. Quels cadeaux on m’a faits ! Si j’ai perdu un œil, j’ai gagné une jambe de bois, et une croix de guerre que je ne porterai jamais. Je suis mort, une petite année après, de mes blessures.
Dernière modification par Micum le lun. 27 janv., 2020 10:02 pm, modifié 2 fois.
Aline-100

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Re: Concours d'écriture - Janvier 2020 : Les mésaventures

Message par Aline-100 »

Oh, quel beau sujet très inspirant !
Voici ma participation :

Tout avait commencé ce 22 janvier 2020, à 8 heures du matin.
Rose était déjà très en retard. Elle aurait dû se lever une heure plus tôt pour ne pas arriver en retard au bureau, mais pour une raison mystérieuse qui n’appartenait qu’à lui, son réveil – réglé sur 6h30, afin de pouvoir faire une demi-heure de sport avant de se préparer – n’avait pas sonné. Du coup, pas de séance de yoga – son petit plaisir du mercredi matin – et grosse course pour se préparer.
Et voilà que, alors que le clocher de l’église qui se trouvait au coin de la rue sonnait 8 heures, Rose fila le collant qu’elle essayait désespérément d’enfiler. Et bien entendu, c’était sa dernière paire…
Déjà énervée, la jeune femme décida de troquer sa jupe contre un pantalon. Impossible de se promener en plein hiver avec une jupe et sans collants, n’est-ce pas ?
Enfin habillée, Rose sortit de la salle de bains et se dirigea rapidement vers sa cuisine, où elle comptait se préparer en vitesse un café à emporter dans son mug de voyage. Etrangement, ce mercredi semblait être une journée qui réclamerait beaucoup de café…
***
A 8h15, enfin, Rose sortit de chez elle. Il ne lui restait qu’un quart d’heures pour arriver au bureau, alors que le trajet lui demandait généralement 30 minutes – 45 en cas d’embarras sur la route. Comment allait-elle expliquer son retard à sa chef, qui n’était pas particulièrement compréhensive ?
Paniquant à l’idée de devoir supporter les remarques acerbes de Madame Masquinot, Rose claqua sa porte d’entrée… avant de réaliser que son trousseau de clé se trouvait encore dans la poche de la veste qu’elle avait portée hier. Elle ne pouvait donc plus rentrer chez elle.
Et comble de malchance, ses clés de voiture se trouvaient sur le même trousseau.
Jurant tout bas, Rose se mit à courir pour descendre l’escalier : il ne lui restait plus qu’à attraper un métro.
***
Ouf !
Un coup de chance – enfin ! – dans cette journée qui commençait décidemment très mal : Rose avait déboulé sur le quai juste au moment où un métro entrait dans la station. Il ne lui restait toutefois que 10 minutes pour arriver sur son lieu de travail, ce qui ne serait pas possible. Mais au moins elle y serait – et elle n’avait pas renversé son café, malgré sa course sur des talons de 8 centimètres de haut !
Se faufilant dans la rame de métro bondé, elle finit par se faufiler dans un coin, entre un homme d’âge mur qui lisait un journal – quelle idée dans un métro bondé, pensa Rose – et une maman qui emmenait ses enfants à l’école.
« Maman, j’ai mal au cœur, » criait justement l’une des petites filles. Elle était blonde et charmante : Rose aurait adoré avoir une fille qui lui ressemble, un jour.
« C’est ta faute, Marine : je t’ai dit de ne pas manger autant de bonbons au petit-déjeuner, » répondit la mère d’un ton excédé. La maman semblait visiblement épuisée et dépassée par les cinq enfants qui l’entourait. La maternité sembla tout à coup moins attirante à Rose, qui songea qu’elle n’aurait jamais – mais alors jamais ! – cinq enfants. D’ailleurs, les deux plus grands – deux garçons – étaient justement en train de se battre : leur mère dut les séparer.
C’est ce moment-là, alors que la mère de famille avait le dos tourné, que Marine choisit de vomir son petit-déjeuner… sur les chaussures de Rose ! Une mare gluante et nauséabonde de cacao et d’oursons Haribo se répandit sur les escarpins et sur les ourlets du pantalon de la jeune femme.
La mère de famille se mit à crier. Marine se mit à pleurer. Et Rose pleura aussi, se jurant de ne plus jamais manger d’oursons Haribo.
***
La mère de famille avait aidé Rose à se nettoyer tant bien que mal, à l’aide des lingettes de son plus jeune marmot. Le résultat n’était pas parfait : le pantalon de la jeune femme restait tâché, et Dieu sait ce qu’en penserait Madame Masquinot, elle qui exigeait une tenue irréprochable de la part de ses employés !
Il était 8h47 à la montre de Rose : elle avait déjà 17 minutes de retard et devait encore marcher un bon quart d’heure avant d’arriver au bureau. Madame Masquinot n’aimait pas que l’on soit en retard. La semaine passée, Jeanne, une collègue avec laquelle Rose s’entendait particulièrement bien, avait fait l’erreur d’emmener son fils chez le médecin avant de venir au bureau – la petite avait 39 de fièvre, apparemment c’était une bonne angine. Madame Masquinot n’avait rien voulu entendre des justifications qui lui étaient données : elle avait passé la journée à faire des remarques sur « ces femmes qui veulent tout avoir : la vie de famille et une carrière » et sur « les irresponsables qui font passer leur vie privée avant leur vie professionnelle ». Elle avait aussi menacé – à mots à peine couverts – de renvoyer quiconque arriverait encore en retard ce mois-ci. Et elle en était parfaitement capable…
Alors, Rose se mit à courir.
Etait-ce raisonnable, alors que, visiblement, ce mercredi 22 janvier 2020 était un jour de malchance absolue ?
Non.
Alors que, soulagée, Rose voyait s’approcher la façade de l’immeuble dans lequel elle travaillait, l’un de ses talons se prit dans une fissure du trottoir. Elle entendit un bruit sec de talon qui casse et fit un vol plané.
La dernière sensation qu’elle ressentit fut celle de son visage qui s’écrasait sur le sol et d’une dent qui se brisait dans sa bouche. Ensuite, ce fut le noir complet.
***
Mercredi 22 janvier 2020, 18 heures. De retour chez elle après une journée passée à l’hôpital –les médecins avaient voulu la garder en observation pour être sûrs qu’elle ne souffrait pas d’un traumatisme crânien – Rose réfléchissait à la journée qu’elle venait de passer.
Après avoir fait le total des mésaventures qui lui étaient arrivées, elle en vint à la conclusion que, décidemment, il y a des jours où il vaudrait mieux ne pas sortir de son lit. Quand le réveil ne sonne pas, par exemple !
Amok66

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Re: Concours d'écriture - Janvier 2020 : Les mésaventures

Message par Amok66 »

- MADAME ATTENDEZ !! S'IL VOUS PLAIT !!
Mon billet d'avion brandit en l'air, je finis mon sprint vers la porte d'embarquement. Arrivé à hauteur de l'hôtesse, je lâche mon sac à mes pieds, prends la main de l'hôtesse et lui donne mon billet. Mon geste est si brusque qu'elle a l'air effrayé.
- Madame je vous en supplie, il faut que je monte dans cet avion.
- Mais monsieur...
- Non je vous en prie écoutez moi. Je suis parti des heures en avance, mais il m'est arrivé les pires galères. En partant de chez moi, au moment de déverrouiller la porte, la clé s'est cassée dans la serrure. Et bien sûr rien à faire, impossible d'ouvrir. Pas le temps non plus d'appeler un serrurier. Il a fallu que j'escalade sur le balcon du voisin d'à côté avec ma valise pour pouvoir sortir du bâtiment. J'habite au 5ème étage et j'ai le vertige bordel ! Vous n'imaginez pas l'épreuve que ça a pu être pour moi. Mon taxi ne me voyant pas venir il ne m'a pas attendu. Il a fallu que j'en trouve un autre en urgence. Alors ok des taxis à Boston c'est pas ce qu'il manque mais quand même ! Et croyez le ou non, sur le trajet le taxi a crevé. Regardez mes mains, regardez. Elles sont dégueulasses, j'invente rien, c'est moi qui ait changé la roue pour gagner du temps. Une fois arrivé à l'aéroport j'ai perdu un temps fou aux détecteurs de métaux. La sécurité ne voulait pas croire que mon frère m'avait tiré dessus accidentellement avec une carabine à plomb dans mon enfance et que le plomb était encore là. Et maintenant me voilà ! Me voilà devant vous, et je vous supplie de me laisser prendre cet avion. Je sais que je suis en retard mais vous voyez que j'ai toutes les bonnes raisons du monde. Il faut absolument que j'aille à Los Angeles aujourd'hui. Je me marie avec la femme de ma vie et si je lui dis que j'ai raté l'avion à cause de toutes ces misères... elle... je sais pas comment dire.... elle croit aux signes et toutes ces conneries... elle serait capable de repousser le mariage ou de l'annuler vous comprenez ?
Je tombe à genou devant l'hôtesse qui me regarde, médusée. Elle ne m'a pas quitté du regard depuis le début de mon monologue. Elle a encore mon billet dans la main. Moi je suis là, à genou devant elle, l’œil humide. Je jette un coup d’œil à son badge.
- Sil vous plaît Betty... pitié...
Betty semble reprendre ses esprits et sourit.
- A vrai dire monsieur, malgré les apparences, je crois que c'est votre jour de chance. Nous avons nous même un léger retard et il est encore possible d'embarquer.
Elle s'écarte un peu et désigne du bras le long couloir à emprunter pour monter dans l'avion.
- Ah ?
Je me relève. Soulagé.
- Eh bien on dirait que je vais bien me marier aujourd'hui alors !
Betty rigole doucement. Je m'avance dans le couloir et je l'entends chuchoter à son collègue.
- On parie combien que c'est ce passager qui va nous causer le plus d'ennuis ?
Je souris. C'est vrai que j'ai dû passer pour un fou. Je trouve rapidement mon siège et m'y installe. Mon voisin n'a pas l'air franchement aimable au premier abord mais j'engage malgré tout la conversation.
- Pfiou... j'ai cru que je ne monterai jamais dans cet avion. Croyez-le ou non mais à quelques minutes près ma vie aurait pu basculé. Je dois me marier à Los Angeles cet après midi et pas question de reporter avec le nombre d'invités qui nous attendent. Et puis regardez...
Je sors de ma poche l'écrin contenant les alliances. Je les sors toutes les deux et montre l'inscription à l'intérieur des anneaux à mon voisin qui a l'air toujours aussi maussade.
- Regardez, je les ais faites graver à la date du jour. Onze septembre deux mille un. C'est sympa, non ?
leclipsa

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Re: Concours d'écriture - Janvier 2020 : Les mésaventures

Message par leclipsa »

Voici ma participation pour ce mois de janvier :D


Il y a des jours où tu réalises rapidement que tu aurais mieux fait de rester dans ton lit. Ouais, et bien clairement aujourd’hui c’était un jour comme ça.
La journée a été une succession de mésaventures dignes d’une bande dessinée ou d’un dessin animé comique dans lequel le héros n’a jamais de chance.
J’ai commencé ma journée en essayant de m’habiller. J’ai eu un mal de chien car j’étais mal réveillé. J’ai réalisé que j’essayais de mettre mon jean à l’envers. A la deuxième tentative quand je l’ai mis à l’endroit, bizarrement, ça passait mieux.
Ensuite, ma tartine du petit déjeuner a fini par terre. Bien évidemment, elle a terminé sa chute à l’envers. Classique.
Et puis, il y a eu ma voiture qui a fait des siennes juste après : impossible de la démarrer. Il faut dire que l’hiver est rude, elle ne doit pas apprécier. J’ai mis 20 minutes à la démarrer. La batterie est faible, il faudra que je pense à la changer.
Je suis donc bien en retard pour le travail. Génial. En plus, mon boss ne m’apprécie pas trop. Je vais avoir droit à des sermons.
Je me gare rapidement sur la première place que je trouve avant de foncer vers l’entreprise.
J’ai bien eu droit aux sermons : mon boss m’a engueulé comme du poisson pourri devant une bonne partie de l’équipe quand je suis rentré dans la salle de réunion.
Le reste de la matinée s’est plutôt bien déroulé mis à part l’imprimante de l’étage qui est tombée en panne à mon passage. J’ai galéré pour la refaire fonctionner.
Lorsque j’ai pu enfin rejoindre ma voiture, j’avais un papier de contravention sur le pare-brise. J’ai voulu jurer de tous les noms mais au point où j’en étais, ça ne m’a pas étonné. J’ai juste lâché un vague : « il ne manquait plus que ça... » avant de monter dans mon véhicule.
En passant devant ma boîte aux lettres dans l’entrée de l’immeuble, j’ai eu un mauvais pressentiment et ça n’a pas loupé. J’ai reçu un courrier de la banque qui me disait que j’étais à découvert... Sans commentaire.
Et puis, dans la soirée, Claire m’a appelé. Elle est ma petite amie depuis quelques mois. Elle allait mal, ça s’entendait à sa voix. Pour la faire rire, je lui ai raconté m’a journée. Elle m’a parlé de karma. Moi, je n’y crois pas trop à tout ça. Au moins, j’ai réussi à lui redonner le moral.
Peu après avoir raccroché avec Claire, je me suis cogné le petit orteil dans le pied de la table basse, ça a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Bref, j’ai passé une journée de merde. Il était temps d’aller me coucher afin d’éviter d’autres catastrophes…
nf23

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Re: Concours d'écriture - Janvier 2020 : Les mésaventures

Message par nf23 »

Super idée! Je me lance!

Mai 2012

Notre premier voyage sur l’île de Madère fut un émerveillement absolu. Une semaine de vacances de rêves durant lesquelles mon mari et moi en avons pris plein les yeux au gré de nos ballades et randonnées.

Mais toute bonne chose a une fin et nous sommes donc actuellement dans la salle d’embarquement de l’aéroport de Funchal. Il est 11h30 et nous ne devrions plus tarder à monter dans l’avion du départ, direction Lisbonne où nous devrons patienter deux petites heures avant de prendre notre correspondance vers Barcelone prévue à 15h20.

Un message nous annonce un petit retard d’environ 15 minutes. Pas de souci, nous avons du temps devant nous. Je ressors mon livre et continue tranquillement ma lecture, mon mari se remet en mode détente en refermant les yeux, vautré sur son siège.

Au bout d’une bonne vingtaine de minutes, un second message nous prévient que notre avion aura encore un retard de 20 minutes environ.

Et comme ça, de fil en aiguille, lorsque enfin nous embarquons, il est malheureusement 13h40. Le vol est censé durer 1h40, ce qui nous laisse… rien ! Pas une seule minute, pour rejoindre notre correspondance de 15h20 ! Le retour s’annonce quelque peu mouvementé…

Finalement, c’est 1h30 plus tard, que nous sortons de l’avion et pénétrons au pas de course dans l’aéroport de Lisbonne en direction de la porte d’embarquement A. Super ! C’est la plus proche ! Une fois arrivée devant, il est annoncé que notre lieu d’embarquement a été modifié au dernier moment et se trouve en porte F ! A l’autre bout ! Nous sommes maudits, mais nous n’en oublions pas pour autant de prendre nos jambes à nos cous, car le temps presse ! Quelques minutes plus tard, nous y sommes enfin et c’est totalement essoufflés que nous présentons nos billets à l’hôtesse et passons la porte d’embarquement.

Confortablement installés dans nos sièges, nous décollons encore une fois avec quelques minutes de retard, mais peu importe, nous pouvons enfin souffler et nous détendre. Le voyage dure un peu moins de 2h00 et nous voilà bientôt foulant le sol espagnol, à l’aéroport de Barcelone où notre voiture nous attend.

Après quelques minutes d’attente, les bagages arrivent enfin sur le tapis et les valises commencent leur ronde infernale. Tous les passagers de notre vol se précipitent et tout le monde récupère son bien. Tout le monde ? Et ben non ! Pas nous ! Pourquoi ? Et bien parce que très certainement, nos bagages n’ont pas eu le temps de migrer d’un avion à l’autre… Nous nous rapprochons d’un comptoir et expliquons notre problème. L’hôtesse appelle plusieurs services et essaie tant bien que mal d’obtenir d’autres informations concernant notre vol et notre valise, mais en vain. Nous voilà obligés de faire une déclaration de perte de bagage. Elle nous assure, très professionnellement, que si notre valise est retrouvée, elle sera livrée par porteur directement chez nous, à notre adresse. Merveilleux ! Nous n’avons plus qu’à prendre le chemin du parking. Mon mari ne se souvient plus du numéro de l’emplacement, mais j’ai eu recours à un procédé mnémotechnique au moment du départ et je lui annonce fièrement :
- « 21 septembre (date facile à retenir puisque c’est celle d’un événement important pour moi) ! »
- Quoi 21 septembre ?
- 21 septembre, emplacement 2109 !

Effectivement, c’était pas mal trouvé, mais c’était sans compter sur le fait qu’il y avait une lettre dans chaque numéro d’emplacement. Donc nous avons longtemps cherché notre véhicule… Surtout, nous n’avons pas pensé tout de suite que le « 1 » était en fait la lettre « I »…

Quelques instants plus tard, nous sortons de Barcelone en direction de la frontière française pour rentrer chez nous, en Auvergne. Non, on n’est pas rendus… Nous passons donc allègrement Perpignan, Narbonne, Béziers et nous rapprochons de l’aire du Caylar où nous avons l’habitude de nous arrêter pour faire une pause. A environ 3 kilomètres d’arriver, j’entends un bruit bizarre, comme si quelqu’un nous avait jeté une poignée de gravillons sur la voiture. Mon mari est perplexe et me dit n’avoir pas fait attention. Nous nous arrêtons donc comme prévu sur l’aire d’autoroute. Après un passage rapide aux toilettes et un bon café, nous reprenons la route. Enfin, nous essayons de reprendre la route, car la voiture ne démarre pas. Le tour de clé n’entraîne même pas le moteur. Après plusieurs essais, nous faisons venir un dépanneur dont le garage se trouve dans le petit village situé juste derrière l’aire. Même lui n’a pas pu la faire redémarrer. Nous appelons donc notre assistance d’assurance qui nous envoie un taxi pour nous conduire à Millau où une chambre d’hôtel nous attend, réservée à notre nom. Il est 2h00 du matin lorsque nous arrivons enfin à l’hôtel.

Le lendemain, après une bonne douche, nous renfilons les vêtements de la veille (beurk!) et nous partons faire un tour dans la ville en attendant des nouvelles du garage qui a pris en charge notre véhicule. Nous en profitons pour nous arrêter dans une boutique de notre opérateur téléphonique, car bien évidemment, nous n’avons presque plus de batterie. Et nos chargeurs alors ? Où sont-ils d’après vous ? Dans la valise perdue bien sûr !


Après avoir pris notre repas de midi, ne voyant rien venir, nous décidons d’appeler le garage, pour apprendre que nous ne pourrons pas récupérer notre voiture car elle a besoin de grosses réparations. En effet, « la poignée de gravillons » de la veille était en fait la courroie de distribution qui s’était dédoublée et décalée d’un cran… Punaise ! Manquait plus que ça !

Nous rappelons donc notre assistance en demandant à être rapatriés. Demi heure plus tard, un taxi nous récupère au point de rendez-vous et nous voilà partis. Deux cents kilomètres plus tard, nous arrivons chez nous, exténués, mais ravis de pouvoir enfin nous poser et passer des vêtements propres.

Quelques jours plus tard, mon mari, après avoir loué une remorque plateau, prend son fourgon et repart chercher notre petite Clio, pour la ramener à la maison. Après avoir passé 4 heures sur la route et à peu près à 8 kilomètres de notre domicile, le fourgon commence à montrer des défaillances et nombre de voyants s’allument… Mon mari réussit tant bien que mal à arriver chez nous, pour voir son Trafic pousser un dernier soupir… La poisse… On est vraiment maudits...

Heureusement, le samedi matin, mon téléphone sonne et un coursier, à l’autre bout du fil, me dit qu’il est sur la route et sera bientôt chez nous… avec notre valise !!!!!! Alleluia !
normalement

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Re: Concours d'écriture - Janvier 2020 : Les mésaventures

Message par normalement »

Bonjour !
J'espère que ce petit texte vous plaira !


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Dans les bois, allons dans les bois mon chien ! Sortons encore une fois tout les deux. Partons de cette triste place pour partir au grand air. Viens vite, fuyons pour aller dans les bois !
Je ne saurais dire lequel de nous deux est le plus heureux une fois entre les arbres. Nous voilà à peine dans la forêt que nous revivons déjà.
Ton adorable gueule semble se fendre d'un sourire adorable. Tu es épanoui en ces lieux, tu retrouves ta jeunesse et redeviens un chiot pour ces instants. Je te comprends, il en est de même pour moi. Je suis bien mieux ici avec toi mon chien. Ensemble. Toujours.

Viens, courons tout les deux. Vite, courons sur les premières feuilles d'automne déjà au sol ! Courons dans la terre, la douce terre. Prends garde aux racines ! Elles sont grandes par ici, elles sont traitres et attendent de te faire trébucher pour te dévorer. Mais tu sautes haut mon chien, bravo !

Encore plus vite à travers les fougères ! Une marée végétale prête à nous engloutir dans les profondeurs de la forêt. Elles bougent au grès du vent et menace de nous noyer. Attention mon bon ami, elles pourraient te blesser !
Car il est dans les océans de fougères un peuple qui n'aime pas les intrus venu les déranger. Et nous voilà, tout deux filant comme les oiseaux, à les interrompre pendant l'heure du thé.
Pauvre de nous, il nous faut courir ! Il nous faut nous éloigner avant qu'ils ne commettent un terrible forfait !

Vite ! Traverses la clairière qui s'offre à nous ! Allons retrouver le beau ciel bleu et respirer le grand air !

Aie ! Me voilà à terre. Je vais bien mon chien, ne t'en fais pas. Je suis bien moins adroit que toi. Quelque chose m'a fait trébucher. Qu'est-ce donc à mes pieds ? Une vilaine racine qui me barrait le passage. Je te l'avais dis de te méfier, les vilaines racines sont de fourbes créatures.
Mes genoux sont écorchés mais je suis sauf. Viens mon chien ! Continuons notre chemin !
Vois comme le ciel est clair, voir comme l'air est pur !
Approches mon ami, tu mérites bien quelques caresses !
Allons à la rivière nettoyer mes genoux abimés. Elle n'est point loin et nous pourrons nous y abreuver.

Comme l'eau est belle, comme l'eau est fraiche. Bois mon chien, tu as bien couru et la journée n'est pas encore terminée.
Oh ! Prend garde ! Recule doucement et n'émet pas un son, car voici les Ondines qui chantent doucement dans l'eau. Il ne faut point les troubler dans leurs mélodies ou un terrible destin nous attends.
Admire les une dernière fois et fuyons ces dangereux rivages.

Allons bon train à travers les collines boisées. Tant de choses sont à découvrir dans ces contrées reculées.
Tu cours vite mon chien. N'est-ce pas là un beau moment, un bel endroit pour nous deux où se promener encore une fois ?
Que de bon moment des ces bois avec toi !

Mais attention que voilà ? Vois comme ces rochers sont mystérieux. Ils me paraissent étrangement formés. Attention mon chien, ce ne sont point de simples cailloux mais bien des trolls des collines !
Trop tard, les voilà réveillés ! Il nous faut combattre pour leur échapper.
Que vois-je là ? Un arc ! Mon chien, mon ami, distrais les tandis que je trouve les flèches.
Me voilà armé. Mes tirs sont précis, mes traits sont parfaits ! Et voilà les trolls terrassés !
Nous sommes victorieux mon ami !
Allons voir ce que les trolls cachaient dans la caverne qu'ils gardaient. Que vois-je là dans le noir ? Un coffre scellé ?
Vite mon chien, cherche la clef ! Vas fouiller la dépouille des trolls à l'entrée.

Tu es bien brave et te voilà avec la clef !
Ouvrons le coffre. Qu'allons nous y trouver ?
Vois toutes ces pièces d'or, regarde cette brillante épée et cette belle couronne ! Elle devaient appartenir à un grand chevalier. Les voilà mienne maintenant !
Vois cet étendard plié au fond de la grotte. Est-ce un lion représenté ? Le même que celui gravé sur la couronne. Tiens mon chien. Viens ici que je te l'attache autour du cou. Te voilà mon humble chevalier, mon noble ami !

Suis moi mon chien, la forêt est grande, le royaume est vaste. Nous devons rentrer à la maison, nous sommes tous deux bien fatigués de nos aventures dans les bois. Nous avons bravement combattu aujourd'hui et voici venu l'heure du repos.
Rentrons mon ami.
Sortons de la caverne des trolls, traversons les rivières sans troubler les Ondines, allons à travers les fougères sans perturber son peuple et prenons garde aux racines malicieuses.
Le soleil se couche doucement. Nous voilà hors de la forêt. Nous voilà redevenu courbés et cassés.
Montons cette colline. Allons nous asseoir au pied de ce beau et grand chêne.
Vois comme le ciel est beau, comme l'horizon nous tends ses bras.
Nous avons vécu de belles aventures ensemble mon ami. Mon fidèle ami. Nous voilà, deux vieillards adossés à un vieil arbre. Pose donc ton adorable tête sur mes genoux endoloris. Tu mérites bien quelques caresses après toutes ces mésaventures.
Ne pleure pas mon chien, ne soit point triste. Telle est la vie. Nous sommes tous les deux une dernière fois. Reposons nous mon grand.
Reposons nous ensemble.
Toujours.
elenwe

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Re: Concours d'écriture - Janvier 2020 : Les mésaventures

Message par elenwe »

Bonjour tout le monde :)
Voici un petit texte comme contribution à ce thème, j'espère qu'il vous plaira.


— « Et si tu t’offrais des vacances, Lucas », quelle idée de merde ! bougonné-je en imitant mon cousin.
La douleur demeurait lancinante et m’énerver ne faisait qu’ajouter à cette situation inextricable. Je tentais encore de m’étirer pour atteindre mon téléphone à deux mètres de moi. Mais rien à faire !
Aucune branche n’était assez longue pour me permettre de le rapprocher, mon vélo était échoué plus en amont avec ma seule source d’eau.
Je détestais l’automne, la nature, ma famille et la vie à cet instant.
En prenant mon courage à deux mains, je tirais à nouveau sur ma jambe coincée entre deux rochés, mais à part me rendre tout chose en ravivant la souffrance rien ne bougea.
La nuit n’allait pas tarder à tomber, personne ne savait que j’étais là. Ça ne pouvait pas être pire !
Mon existence entière était un cauchemar, je m’étais fait larguer, j’avais perdu mon taf, ma voiture avait été vandalisée par la nouvelle conquête de mon ex et maintenant j’allais crever seul au cœur des bois. La quintessence de la joie !
Je maudissais les cailloux de s’être trouvé-là. Qu’est-ce que cet amas de grosses pierres foutait au milieu de la mousse ? Il n’y en avait pas ailleurs et il avait fallu que je chute juste à ce niveau-là.
J’avais le coccyx sensible en plus, ma glissade de la route pour venir m’encastrer dans cette prison granitique ne l’avait pas mise à la noce.
Rien n’allait !
Certains optimistes me feraient la morale en m’expliquant que j’aurais pu me retrouver avec une fracture ouverte ou je ne sais quelle horreur. Mais en l’état, ma cheville était cassée, j’en étais certain et elle demeurait captive de foutues caillasses ! C’était déjà l’enfer.
Merde ! Et remerde !
Je commençais à avoir froid par-dessus le marché, être en tee-shirt en pleine Savoie au mois d’octobre était aussi une idée de merde. C’était définitivement le thème de la journée, voire de ma vie.
Le temps s’étira. Je grelottais, la nuit était inquiétante avec tous ces craquements sinistres et les bestioles qui s’y éveillaient. Avec ma chance légendaire, j’allais me faire boulotter par un loup et je finirais dans les faits divers. La fille de mon cousin tenterait de buzzer sur les réseaux sociaux en se servant de ce destin funeste, alors que je n’ai jamais pu la blairer cette peste.
Je voyais rouge. J’avais faim. J’avais froid. J’avais soif. Mon cœur était brisé. Plus rien ne m’attendait chez moi. Et il se mit à bruiner.
— Foutu karma ! gueulé-je à la nature impassible.
Je devais être Hitler dans une autre vie, il n’y avait que cette explication.
J’en venais à espérer qu’un carnivore ramène son museau et fasse pitance, qu’on en finisse avec cette triste histoire.
Mais rien ne se produisit et l’aube arriva, ainsi qu’un troupeau de randonneurs.

Les secours peinèrent à m’extirper de ce traquenard, puis me transportèrent dans une ambulance. L’un d’eux eut le culot de me faire remarquer que j’avais eu du bol de choir aussi prêt de la route. La vaste blague ! Si le médecin du groupe ne m’avait pas détendu avec des antalgiques, je lui aurais présenté ma façon de penser.
Les cahots du chemin n’étaient pas agréables, mais j’étais sorti d’affaire avec un peu de chance mon cousin s’en voudrait et je tirerais un bénéfice de cette malheureuse aventure.
Alors que je commençais à lâcher prise, l’ambulance pila et le médecin me tomba dessus. Parce qu’autrement ça n’aurait pas été dans le sens du reste de ces dernières heures merdiques.
— Un arbre encombre la chaussée, nous informa le conducteur.
— Putain, mais c’est pas vrai ! me lamenté-je.
x-Key

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Re: Concours d'écriture - Janvier 2020 : Les mésaventures

Message par x-Key »

Bonjour à tous ! Le vainqueur du concours de janvier est elenwe ! Suivie par Amok66 en 2e position et par normalement en 3e position. Bravo à tous ! :)
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