Choisi par Amok66, lauréat du concours de décembre, le thème du concours de février est : les souvenirs d'enfance ! Laissez libre court à votre imagination !
Le lauréat de ce mois de février sera dévoilé entre le 15 et le 31 mars. Il aura la charge de choisir le thème du concours du mois de mars !
Pour rappel :
♦ Vous avez tout le mois (et pas plus !) pour poster votre texte sur le sujet, nous n'accepterons pas les retardataires.
♦ Un jury composé de plusieurs personnes lira ensuite vos créations littéraires et désignera le texte vainqueur. Le gagnant sera récompensé d'un badge spécial et d'une petite surprise.
♦ Tous les types de textes sont acceptés (fiction, histoire vraie, nouvelle, essai, en vers, en prose) du moment qu'ils collent au thème !
♦ Il n'y a pas de limites minimum de caractères. En terme de taille, le format d'une nouvelle de 15 000 signes (environ 7 pages) est le maximum qui sera accepté.
♦ Faites attention à votre expression et à votre orthographe, il est toujours plus agréable de lire des textes écrits dans un français correct
♦ Les textes écrits avant le concours ne seront pas acceptés. Vos textes doivent avoir été écrits spécifiquement dans le cadre du concours.
♦ Attention : Seuls les membres de Booknode dont le profit sera un minimum complété (quelques livres en biblio et infos sur le profil) pourront participer, peu importe votre date d'inscription. Vous pouvez très bien vous être inscrits la veille, il n'y a aucun soucis, tant qu'il est clair que vous ne vous êtes pas inscrits sur le site juste pour participer et ne jamais y revenir
En ce 10 février 2020, Marie fête ses 30 ans.
C’est une sacrée étape, la trentaine. Quand on est petit, ça vous paraît vieux. Et ça semble tellement loin qu’on a l’impression qu’on n’atteindra jamais cet âge.
Il y a 20 ans, jour pour jour, Marie fêtait son anniversaire avec ses meilleures amies, Clémence et Diane…
***
La sonnette venait de retentir dans l’entrée. Impatiente de voir ses amies, Marie se jeta sur la porte pour l’ouvrir. Elle ne s’était pas trompée : la maman de Clémence venait les déposer, elles et Diane, afin qu’elles passent l’après-midi avec Marie.
Les deux petites filles, l’une brune, l’autre blonde, serraient fermement un paquet cadeau dans leurs mains gantées.
« Bon anniversaire, Marie, » lui souhaita la maman de Clémence. « Ta maman est-elle là ? Je voudrais lui demander à quelle heure je dois passer récupérer les filles. »
« Oui, elle est dans la cuisine. Entrez. »
Marie ouvrit la porte en grand et laissa entrer ses invitées. La maman de Clémence, connaissant la maison, se dirigea tout de suite vers la cuisine, tandis que Clémence et Diane tendaient leurs cadeaux à Marie, lui souhaitant un joyeux anniversaire.
« Merci, mais je ne peux pas encore les ouvrir. Maman veut qu’on attende que le gâteau soit prêt. »
Les filles ôtèrent leurs manteaux, gants, écharpes et bonnets, qu’elles entassèrent comme elles pouvaient dans le placard de l’entrée. Ensuite, elle se rendirent dans la salle de jeux de Marie, où elles avaient prévu de passer le temps en attendant le goûter d’anniversaire et l’ouverture des cadeaux.
La salle de jeux était une belle pièce très lumineuse, donnant directement sur le petit jardin. Les murs étaient jaunes pâles et la pièce était toujours bien rangée (la maman de Marie y veillait) car Marie ne pouvait pas la quitter en la laissant en désordre. C’était la pièce la plus gaie de la maison, la plus chaude aussi, et Marie aurait aimé y descendre son lit de petite fille et pouvoir y vivre.
Les étagères contenant ses jouets avaient été construites par son grand-père maternel, que Marie adorait, mais qui été mort deux ans plus tôt. Il était charpentier et avait donc soigneusement accroché ces étagères qui contenaient tous les jeux de société et toutes les poupées de Marie.
Les filles sortirent un Monopoly (le jeu préféré de Diane en ce moment) et firent plusieurs parties en attendant de pouvoir – enfin – goûter le gâteau, dont les effluves se répandaient depuis la cuisine jusque dans la salle de jeu.
Avec ces bonnes odeurs, l’estomac de Clémence commençait à gronder… Cela fit rire Marie et Diane. Car, quand on a 10 ans, un estomac qui fait du bruit, c’est toujours rigolo.
Enfin, la maman de Marie appela les trois petites filles dans la salle à manger. La table était dressée et bien décorée. Les cadeaux avaient été déposées non loin de la place de Marie, qui pouvait enfin les ouvrir.
En plus du gâteau, de petits sandwichs, des cookies, des galettes, des Dragibus et du jus de pommes étaient mis à la disposition des invités. Il y en avait pour un régiment ! Si les filles ne parvenaient pas à tout manger, Diane et Clémence emporteraient les restes afin de les partager avec leurs petits frères et sœurs – Marie, elle, était fille unique.
Marie ouvrit d’abord les cadeaux de ses amies. Une nouvelle Barbie (de la part de Clémence) et un jeu de société qu’elle ne connaissait pas mais qui avait l’air amusant et s’appelait Abalone (de la part de Diane). Ses parents lui avaient offert un joli carnet (Marie avait parlé de commencer à tenir un journal intime), des livres, et une petite paire de boucles d’oreilles en forme de cerise (le fruit préféré de Marie).
Marie souffla ses 10 bougies en faisant un vœu : que dans 10, 20, 30 ans, elle puisse encore fêter ce 10 février avec Clémence et Diane et avec ses parents. Les filles s’attaquèrent ensuite à l’immense gâteau au chocolat, tout en piochant de temps en temps quelques Dragibus qu’elles se fourraient dans la bouche. Le gâteau était très réussi (la maman de Marie était une excellente cuisinière) : il fondait dans la bouche et le glaçage au chocolat était délicieux. Il n’en resterait pas beaucoup pour les frères et sœurs de Clémence et Diane !
Ce joyeux goûter, rempli de rires et de babillages d’enfants, fut arrosé de jus de pommes.
Et quand les filles eurent terminé de manger, la maman de Marie les poussa gentiment vers la salle de jeu. Marie savait bien qu’elle voulait débarrasser la table et emballer les restes pour les donner à la maman de Clémence.
Les filles inaugurèrent Abalone, qui se jouait à deux : Clémence contre Marie, avec Diane fournissant les explications et servant d’arbitre. C’était un jeu amusant et stratégique. Marie se dit que Diane avait peut-être raison de préférer les jeux de société aux Barbies.
Enfin, la sonnette de la porte d’entrée sonna une nouvelle fois. La maman de Clémence venait chercher les deux invités.
Le papa de Marie allait bientôt rentrer du travail et souhaiter un bon anniversaire à sa fille. Ensuite, il serait temps de dîner et d’aller se coucher, pour être en forme pour la journée d’école de demain.
A 10 ans, les journées sont bien routinières. Sauf le jour de votre anniversaire.
***
Marie songeait à ces beaux souvenirs, tout en préparant le gâteau au chocolat de ses 30 ans. Elle n’avait pas hérité des dons de pâtissière de sa mère, mais cela ferait l’affaire.
Elle songeait surtout au vœu qu’elle avait fait le 10 février 2000. Il s’était exaucé. Ses parents devaient arriver d’une minute à l’autre. Et Clémence et Diane arriveraient dans une petite heure, après leur journée de travail. Elles venaient avec leurs maris et avec les deux enfants de Clémence. Laurent, le compagnon de Marie, arriverait juste à temps pour l’aider à dresser la table et à installer les cadeaux, qu’elle ouvrirait avant de manger de souffler ses 30 bougies et de manger son gâteau.
« C’est beau, les vœux d’enfant qui se réalisent, » songea Marie, en plantant les bougies sur son gâteau.
Bonjour ! Voici ma participation pour ce mois-ci
Bonne lecture !
Souvenirs d'enfance
Assis à une table, entouré de crayons de couleur, il s'affaire sur sa feuille. Lorsque le médecin entre dans sa chambre, il s'arrête et se tourne vers lui.
« Bonjour.
— Bonjour docteur ! Quand est-ce que je peux retourner à ma maison ? »
Une ombre passe sur son visage et disparaît aussi vite qu'elle est apparue.
« Très bientôt. Qu'est-ce que tu dessines ? »
Le médecin s'assoit près de lui.
« Quand je demande à maman de me raconter quand elle était petite, elle me répond toujours qu'elle ne se rappelle plus de tout. C'est un truc de grandes personnes. Alors je dessine la plus belle journée de ma vie pour être sûr de m'en rappeler quand je serai un grand.
— Et c'est quoi cette journée ?
— C'est celle d'hier. »
*
A midi, la maîtresse nous fait sortir de la salle. Je cours dehors avec mes copains. Aujourd'hui, papa m'a dit qu'il viendrait me chercher et qu'on mangerait une pizza ensemble ! Je me dépêche de sortir et cherche mon papa des yeux. Il arrive en marchant, les mains dans les poches. Je lui souris et cours vers lui et il me soulève très haut dans les airs.
« Comment ça va mon grand ? Tu t'es bien amusé à l'école ?
— Oui ! J'ai fait pleins de dessins pour maman.
— Elle est gâtée dis donc. »
Il me repose au sol et me prend la main. Tout le long du repas, j'essaie de bien me tenir, comme maman m'a appris. Je raconte toute ma matinée à papa. On a fait des collages et on a joué avec la pâte à modeler.
Lorsqu'on sort de la pizzeria, papa me dit un secret. Je suis très fort, moi pour garder les secrets !
« Au lieu d'aller à l'école cet après-midi, j'ai pensé qu'on pourrait aller au parc d'attraction. »
Je saute de joie dans tous les sens. Mon papa est vraiment le meilleur papa du monde ! On a d'abord commencé par faire des petits chevaux puis des tasses qui tournaient. On est ensuite devenu des pirates et on a participé à une grande aventure pleine de dangers ! Des tourniquets à vaincre et des ponts dangereux à traverser !
J'ai mangé deux barbes à papa mais je ne dois pas le dire à maman sinon elle va râler parce que j'ai trop mangé de sucre. Après un tour de grande roue, papa m'a emmené dans le parc à côté et j'ai pu donner à manger aux canards. J'ai même failli en caresser un !
La nuit a commencé à tomber alors papa a dit qu'on devait rentrer à la maison. Au début, j'ai pleuré un peu. Je ne voulais pas rentrer à la maison ! Je voulais m'amuser ! Mais papa a promis qu'on s'amuserait de nouveau ensemble demain.
Alors j'ai été sage jusqu'à ce qu'on rentre à la maison. Maman nous attendait. Je lui ai raconté toute la journée, mais je n'ai pas dit que j'avais mangé deux barbes à papa, comme je l'ai dit, je sais garder un secret !
Maman nous a préparé le meilleur repas que j'ai mangé au monde, après les pizzas et les barbes à papa, bien sûr. Quand je suis allé me coucher, maman est venue me chanter une berceuse et m'a fait plein de gros poutous.
Puis papa est venu et m'a raconté l'histoire la plus incroyable que j'ai entendu de ma vie, mais je n'ai pas écouté la fin, je me suis endormi. J'ai essayé pourtant de rester réveillé ! Mais mes paupières se sont fermées toutes seules, d'un seul coup !
C'est sûr, cette journée est la plus belle de ma vie, et je veux m'en souvenir pour toujours.
*
« Bonjour. »
Une dame rentre dans la chambre, le médecin la laisse avec le patient. Les traits tirés, elle a l'air triste.
« Vous êtes qui ?
— Je suis ta fille.
— C'est pas possible j'ai que cinq ans, rigole-t-il en montrant les cinq doigts de sa main. »
Elle s'apprête à répliquer mais elle ne dit rien et s'installe près de lui. Il la regarde en plissant les yeux. Puis, il semble se souvenir de quelque chose.
« Maman ?
— Non, je ne suis pas ta maman, dit tristement la jeune femme. »
Il semble triste avant de la regarder à nouveau.
« Vous êtes très jolie. »
*
« Comment va-t-il docteur ? demande la jeune femme après avoir dit au revoir à son père.
— Son état est stable. Sa perte de mémoire semble se stabilisée depuis qu'il est persuadé d'avoir cinq ans. Tous les jours, il croit vivre le lendemain d'une journée qu'il a passé avec son père. Vous en aurait-il déjà parlé auparavant ?
— Oui, dit-elle en essuyant les larmes perlant à ses yeux. Son père est mort le lendemain. Il s'est fait renverser devant lui et est mort sur le coup.
— Devant votre père ? »
Elle hoche la tête.
« Certaines études indiqueraient que la maladie d'Alzheimer pourrait se déclencher suite à un traumatisme. Lors de celui-ci, la maladie débuterait mais sans se manifester, et ses premiers effets se déclareraient lors de la vieillesse. La maladie de votre père a probablement cette origine. »
La jeune femme écoute les yeux dans le vide.
« Qu'est-ce qu'on devrait faire ?
— Il n'y a pas de récupération de souvenirs. Je pense que vous devriez dire au revoir à votre père. Son cancer progresse et il n'y a plus rien que l'on puisse faire. »
Il laisse la jeune femme digérer ses paroles.
« Vous avez raison, murmure-t-elle le cœur serré. Je préfère qu'il parte en revivant ce beau souvenir d'enfance. »
- Mais maman ! J'ai pas envie de prendre le bain moi !
- C'est pas le bain c'est la douche mon chéri.
- Mais maman ! J'ai pas envie de prendre la douche moi !
Maman se baisse à mon niveau et me regarde dans les yeux. J'aime bien quand elle fait ça parce que quand elle se baisse elle me fait toujours un petit sourire et elle me caresse les cheveux. J'aime bien quand elle fait ça parce que un jour j'ai demandé à papa pourquoi maman me caressait toujours la tête comme ça et papa il m'a dit que c'est comme ça que maman me montrait qu'elle m'aimait très fort. Mais aujourd'hui maman ne me fait pas de sourire. Elle me dit juste que la douche c'est très important et que je devrais être content de prendre une douche après un si long voyage et que y faut pas que je fasse de scandale. Je vois bien que maman est fatiguée et je crois qu'elle est un peu triste. Alors je dis « d'accord » et je lui fais un gros câlin. C'est pas facile de faire un câlin à maman en ce moment à cause de son gros ventre parce que ya ma petite sœur dedans. Elle profite de mon câlin et me repousse tout doucement:
- Laisse moi te regarder...
Je suis content parce que maman a retrouvé son sourire, mais c'est bizarre aussi parce que on dirait que dans ses yeux ça va bientôt pleurer.
- Regardez moi ça comme il est beau ce petit garçon.
Je fais un grand sourire et je me tiens bien droit comme m'a montré papa. Maman me passe la main dans les cheveux mais sauf que j'ai plus de cheveux parce que on les a tous coupés. Maman elle a dit que c'est à cause des poux.
- Maman c'est quand qu'il va revenir papa ?
Je crois que j'ai dit une bêtise parce que ça fait un peu pleurer maman, mais maman me fait un très très grand sourire et elle me dit :
- Si je me trompe pas mon chéri, on va revoir papa juste après la douche.
- C'est vrai ?
- Je crois que oui.
Je suis tellement content que ça fait un peu rigoler maman mais elle me dit de rester discret pour pas trop attirer l'attention sur moi. Un monsieur très énervé crie quelque chose que je comprend pas. Maman me prend dans ses bras et se redresse tout de suite. Je reconnais le monsieur qui crie. C'est un monsieur qui est très méchant. Tout à l'heure quand on est descendu du train il m'a pris très fort par le bras, il a crié très fort et il m'a pris mon doudou et il l'a jeté très loin. Ça m'a fait tellement peur que j'ai même pas pleuré. Je regarde le monsieur et je fronce les sourcils très fort pour qu'il voit comme je suis en colère, mais lui il me regarde même pas. Il continue de crier très fort dans une langue que je ne comprend pas.
-Pourquoi il crie lui ?
-Il dit que c'est l'heure de la douche.
Maman me serre un peu plus fort dans les bras. Tous les gens qui n'ont plus de cheveux rentrent dans la douche, personne ne parle. On est tous serrés. J'aime pas trop ça parce qu'en plus tout le monde est tout nu. La grosse porte de la douche se referme. Maman me fait un très gros bisous. Moi aussi je lui fais un très gros bisou. Sa joue est toute mouillée. Les tuyaux au plafond commencent à trembler, la douche va commencer, je vais bientôt revoir papa, je suis trop content.
Concours d'écriture. Février 2020.
Bonsoir! Voici ma proposition pour ce mois de février.
Premières vacances.
J’avais cinq ans et demi, soit en 1967, quand mes parents décidèrent de partir pour la première fois en vacances.
La destination choisie était le sud de la France, Vence très exactement.
Papa venait d’acheter sa première voiture, une deux chevaux d’occasion.
Comme nous n’étions pas riches, c’est dans un camping que nous allions séjourner, dans une tente prêtée par un membre de notre famille.
Nous voilà prêts à partir, la deux chevaux remplie au maximum, ma maman étant très prévoyante !
Avant de prendre « la route des vacances », nous faisons un petit détour pour saluer mes grands-parents maternels. Après notre départ, pour de bon cette fois, ayant remarqué la voiture pleine comme un œuf, Bon-Papa s’est exclamé : « Ils n’arriveront jamais jusque là ! », réflexion qui m’a été maintes fois rapportée depuis !
A l’époque, pas d’autoroutes à péages, tout le trajet se faisait par les routes nationales… Long, très long pour une petite fille de mon âge. Pas de GPS non plus, Maman se débrouillait tant bien que mal avec une carte pendant que Papa s’énervait. Comble de malchance, aux environs de Lyon me voilà malade… Merci au mal des transports dont je souffre encore un peu aujourd'hui.
Néanmoins, après ce fatigant périple nous arrivons enfin au camping, on nous désigne un emplacement et Papa gare la voiture. Maman a sûrement dû pousser un « ouf » de soulagement.
Mais… Nous n’étions pas au bout de nos peines ! Il fallait maintenant monter la tente. A l’époque, c’était un méli-mélo de toiles, piquets, cordes, tendeurs etc…
Mon père n’étant pas de nature très patiente (je lui ressemble d’ailleurs sur ce point…), le montage de la tente s’apparenta aux douze travaux d’Hercule…
Pourtant, après toutes ces péripéties, ces premières vacances furent pour moi synonyme de nombreuses découvertes…
Je n’avais jamais vu la mer et la Méditérannée pour un premier contact, c’est beaucoup mieux que la mer du Nord !
Nos excursions nous ont aussi menés en montagne, les gorges du Verdon, du Cians (petites routes en lacets, re-mal au cœur…), les champs de lavande près de Grasse, Monaco… De bien beaux endroits, très dépaysants pour une petite fille.
Seul bémol, du moins pour moi, la chaleur. Je n’ai jamais aimé avoir trop chaud (c’est toujours le cas d’ailleurs).
Mais, même en Provence, on peut avoir froid, surtout sous une tente ! Un gros orage nous est tombé dessus un après-midi, pluie torrentielle, vent etc… Et, bien sûr, la toile de tente perçait … A divers endroits l’eau s’infiltrait par le « toit ». J’ai passé le reste de la journée emmitouflée dans une couverture.
Je n’ai pas de souvenirs du retour, mais malgré l’inquiétude de mon grand-père nous sommes revenus à bon port en dépit de ces multiples rebondissements.
Je garde un souvenir ému de ces premières vacances avec mes parents. Je regrette beaucoup de ne pas posséder de photos de ce séjour.
Depuis lors, j'ai bien sûr eu l'occasion de quitter plusieurs fois ma Belgique natale pour d'autres voyages, mais ces premières vacances resteront pour moi un souvenir unique, car tant de choses ont changé depuis lors...
J’attrapai rapidement ma veste et sortait de la maison. Avoir 30 ans c’est vraiment horrible on ne peut vraiment faire confiance à personne ! Je ne retournerai jamais travailler dans cette entreprise, jamais !! Je me dirigeais vers le parc à grand pas pour m’accorder un peu de solitude et de calme. En chemin je passais devant un marchand de glace et m’arrêtais brusquement. Je le connaissais ce marchand ! Je reculais et regardais plus attentivement et je me retrouvais soudain 25 ans en arrière en compagnie de mes parents.
Ma mère me tenait la main et nous marchions tranquillement sur le bord du trottoir. Je regardai curieusement autour de moi, découvrant la ville où nous venions d’emménager quand j’avais aperçu un marchand de glace sur le trottoir d’en face. Impatiente, je tirai sur la manche du manteau de ma mère en montrant le marchand du doigt et en souriant.
« Maman je peux avoir une glace ?
-Bon d’accord ma chérie mais tu seras sage hein ?
-Promis maman ! »
Ma mère s’était alors dirigée vers le marchand et m’avait acheté une glace à la vanille : ma préférée ! Après ça chaque après-midi lors de notre promenade ma mère m’achetait une glace à la vanille et quelques fois à la framboise aussi. J’adorais ces moments autrefois et je me rendis compte que, avant de repasser devant ce marchand de glace, je l’avais oublié. Les larmes aux yeux je repris mon chemin vers le petit parc au sud de la ville. Je n’avais pas fait 2 mètres qu’un chien aboya sur quelques petits moineaux, et je me rappelai Frimaï, un petit chien que j’avais eu pour mes 10 ans. J’avais ouvert précipitamment la cage dans laquelle mes parents avait mis un petit chiot. Folle de joie, j’avais immédiatement adoré cette petite boule de poils que mes parents m’avaient offert. Lorsque je leur avais demandé d’où il venait ils m’avaient répondu que Frimaï avait été abandonné par ses véritables maîtres et qu’ils l’avaient donc recueillis. J’avais aimé ce petit chien toute as vie et ne m’en étais jamais lassé. Il est mort 10 ans plus tard, à mes 20 ans. Cette fois je fondis en larme et attendis encore quelques minutes avant de reprendre mon chemin.
Arrivée au parc je m’assis sur un banc qui comme le chien et le marchand de glace m’évoquais des souvenirs anciens que j’avais oublié. J’était avec mon père. Lui était assis sur le banc tandis que je lui récitais le petit poème de fêtes des mères que j’avais écrits.
« […] Voilà pourquoi, maman de chair où maman de bois
Tu seras toujours ma maman à moi.
Voilà j’ai fini !
-C’est magnifique ma puce. Pour te féliciter je vais de faire un cadeau d’accord ?
-Oh oui !
-Vien sur mes genoux. »
J’avais escaladé le banc pour m’assoir. Il m’avait pris dans ses bras et m’avais donné un petit médaillon argenté qu’il ouvrit. A l’intérieur se trouvait une photo de lui et de ma mère a leur mariage et une deuxième où ils me tenaient dans leurs bras.
« Tu vois ce médaillon est pour toi maintenant. Mon père m’a donné ce médaillon quand j’avais ton âge et quand tu auras des enfants tu leur donneras à ton tour. Mais pour l’instant tu dois me promettre de ne jamais l’enlever. Tant que tu le porteras nous serons toujours avec toi ma puce. Alors tu me le promets ?
-Oui c’est promis ! »
J’avais tenu ma promesse et ne l’avais jamais enlevé. J’avais 12 ans ce jour-là, cela fait 18 ans que je le porte. Refusant de revenir à la réalité je laissais mes souvenirs m’envahir. Les heures passèrent sans que je m’en redusse compte. Je criai dans ma chambre, jouait avec mes peluches, revivait ma rentrée au collège, le bonheur des premiers amours, les copines dans la récré, les professeurs que j’aimais bien, les mauvaises notes que j’avais parfois eu, les disputes avec mes camarades, le lycée, les moments parfois difficile de l’adolescence, les études, l’appréhension au premier examen d’embauche et tant d’autres choses encore qui se bousculait dans ma tête. J’ignore combien de temps je restais là, déconnecté de la réalité mais quand je rouvris les yeux il faisait nuit et le parc était complétement vide.
Voici les résultats du concours de février ! La première place est attribuée à Lacrystal ! Elle est suivie en 2e position par Millie36 et en 3e par Aline-100. Nous souhaitions attribuer une mention spéciale au texte d'Amok66 que nous avons considéré comme étant hors-sujet et donc pas en compétition, mais que nous avons beaucoup aimé !
Souvenirs d'enfance
Assis à une table, entouré de crayons de couleur, il s'affaire sur sa feuille. Lorsque le médecin entre dans sa chambre, il s'arrête et se tourne vers lui.
« Bonjour.
— Bonjour docteur ! Quand est-ce que je peux retourner à ma maison ? »
Une ombre passe sur son visage et disparaît aussi vite qu'elle est apparue.
« Très bientôt. Qu'est-ce que tu dessines ? »
Le médecin s'assoit près de lui.
« Quand je demande à maman de me raconter quand elle était petite, elle me répond toujours qu'elle ne se rappelle plus de tout. C'est un truc de grandes personnes. Alors je dessine la plus belle journée de ma vie pour être sûr de m'en rappeler quand je serai un grand.
— Et c'est quoi cette journée ?
— C'est celle d'hier. »
*
A midi, la maîtresse nous fait sortir de la salle. Je cours dehors avec mes copains. Aujourd'hui, papa m'a dit qu'il viendrait me chercher et qu'on mangerait une pizza ensemble ! Je me dépêche de sortir et cherche mon papa des yeux. Il arrive en marchant, les mains dans les poches. Je lui souris et cours vers lui et il me soulève très haut dans les airs.
« Comment ça va mon grand ? Tu t'es bien amusé à l'école ?
— Oui ! J'ai fait pleins de dessins pour maman.
— Elle est gâtée dis donc. »
Il me repose au sol et me prend la main. Tout le long du repas, j'essaie de bien me tenir, comme maman m'a appris. Je raconte toute ma matinée à papa. On a fait des collages et on a joué avec la pâte à modeler.
Lorsqu'on sort de la pizzeria, papa me dit un secret. Je suis très fort, moi pour garder les secrets !
« Au lieu d'aller à l'école cet après-midi, j'ai pensé qu'on pourrait aller au parc d'attraction. »
Je saute de joie dans tous les sens. Mon papa est vraiment le meilleur papa du monde ! On a d'abord commencé par faire des petits chevaux puis des tasses qui tournaient. On est ensuite devenu des pirates et on a participé à une grande aventure pleine de dangers ! Des tourniquets à vaincre et des ponts dangereux à traverser !
J'ai mangé deux barbes à papa mais je ne dois pas le dire à maman sinon elle va râler parce que j'ai trop mangé de sucre. Après un tour de grande roue, papa m'a emmené dans le parc à côté et j'ai pu donner à manger aux canards. J'ai même failli en caresser un !
La nuit a commencé à tomber alors papa a dit qu'on devait rentrer à la maison. Au début, j'ai pleuré un peu. Je ne voulais pas rentrer à la maison ! Je voulais m'amuser ! Mais papa a promis qu'on s'amuserait de nouveau ensemble demain.
Alors j'ai été sage jusqu'à ce qu'on rentre à la maison. Maman nous attendait. Je lui ai raconté toute la journée, mais je n'ai pas dit que j'avais mangé deux barbes à papa, comme je l'ai dit, je sais garder un secret !
Maman nous a préparé le meilleur repas que j'ai mangé au monde, après les pizzas et les barbes à papa, bien sûr. Quand je suis allé me coucher, maman est venue me chanter une berceuse et m'a fait plein de gros poutous.
Puis papa est venu et m'a raconté l'histoire la plus incroyable que j'ai entendu de ma vie, mais je n'ai pas écouté la fin, je me suis endormi. J'ai essayé pourtant de rester réveillé ! Mais mes paupières se sont fermées toutes seules, d'un seul coup !
C'est sûr, cette journée est la plus belle de ma vie, et je veux m'en souvenir pour toujours.
*
« Bonjour. »
Une dame rentre dans la chambre, le médecin la laisse avec le patient. Les traits tirés, elle a l'air triste.
« Vous êtes qui ?
— Je suis ta fille.
— C'est pas possible j'ai que cinq ans, rigole-t-il en montrant les cinq doigts de sa main. »
Elle s'apprête à répliquer mais elle ne dit rien et s'installe près de lui. Il la regarde en plissant les yeux. Puis, il semble se souvenir de quelque chose.
« Maman ?
— Non, je ne suis pas ta maman, dit tristement la jeune femme. »
Il semble triste avant de la regarder à nouveau.
« Vous êtes très jolie. »
*
« Comment va-t-il docteur ? demande la jeune femme après avoir dit au revoir à son père.
— Son état est stable. Sa perte de mémoire semble se stabilisée depuis qu'il est persuadé d'avoir cinq ans. Tous les jours, il croit vivre le lendemain d'une journée qu'il a passé avec son père. Vous en aurait-il déjà parlé auparavant ?
— Oui, dit-elle en essuyant les larmes perlant à ses yeux. Son père est mort le lendemain. Il s'est fait renverser devant lui et est mort sur le coup.
— Devant votre père ? »
Elle hoche la tête.
« Certaines études indiqueraient que la maladie d'Alzheimer pourrait se déclencher suite à un traumatisme. Lors de celui-ci, la maladie débuterait mais sans se manifester, et ses premiers effets se déclareraient lors de la vieillesse. La maladie de votre père a probablement cette origine. »
La jeune femme écoute les yeux dans le vide.
« Qu'est-ce qu'on devrait faire ?
— Il n'y a pas de récupération de souvenirs. Je pense que vous devriez dire au revoir à votre père. Son cancer progresse et il n'y a plus rien que l'on puisse faire. »
Il laisse la jeune femme digérer ses paroles.
« Vous avez raison, murmure-t-elle le cœur serré. Je préfère qu'il parte en revivant ce beau souvenir d'enfance. »
C'est Liam, petit garçon au petit sourire timide et aux cheveux ébouriffés qui raconte l'histoire.
Maman dit bonjour à la dame qui attend gentiment devant l'entrée, souriante. Moi, je dis qu'elle semble fatiguée, cette dame, mais elle n'a pas l'air méchante. Bien sur, je ne le dis pas vraiment au médecin, je le pense juste parce que je suis poli.
Après, la dame me demande de m'allonger sur le grand lit et je me cache dans le cou de ma maman. Elle souri beaucoup, mais bon, je vais pas non plus faire ce qu'une inconnue me demande. C'est Maman qui me dit souvent de faire attention, depuis le jour où Papa n'est jamais revenu. Je crois que ma maman n'avait jamais autant pleuré.
Ensuite, ma maman insiste et fini par me porter jusqu'à la table. Elle me souri, elle aussi et dit à la dame médecin qu'elle peut y aller, que je suis près.
Moi je ne pense pas être près pour faire ce que la dame va me demander, mais je ne dit rien parce que je suis grand maintenant.
- Est ce que tu as mal quelque part ?, fait le docteur.
Je ne répond pas, je préfère regarder ses yeux. Ils sont tout bleus, bleus comme le ciel, bleu comme la maison de mon papa.
Maman finit par répondre à ma place, mais je ne lui en veux pas, je continue d'observer la dame. Elle est jolie et elle a un beau sourire, un peu triste.
Comme je ne veux pas répondre, ma maman finit par me prendre par la main et on rentre à la maison comme ça, sans se presser. Juste avant de partir, je demande au docteur si elle veut venir avec nous pour le gouter. Maman la regarde d'un air gêné en me disant :
- Liam, ne soit pas impoli, elle travaille, la dame.
Puis elle ajoute, en direction du docteur :
Mais la proposition tient quand même. Passez à la maison ce Week End, nous discuterons autour d'un café. Enfin, si vous voulez…
Le docteur me sourit puis dit doucement à ma maman :
- Bien sur, j'en serai ravie.
Le samedi après midi, juste après la sieste, Julie - c'est le prénom du médecin- sonne à la porte. Je cours ouvrir, et ma maman arrive peu après, essoufflée. Elle salue la dame puis l'invite à entrer. Elles vont toutes les deux préparer le café pendant que je sors mes camions de pompier.
Pendant qu'elles discutent, assises à la table du salon, je joue, en imaginant une ambulance qui arrive pour sauver mon papa. Perdu dans ma rêverie, j'entend même la voix de mon père dire bonjour, comme quand il rentrait de son travail.
Julie et Maman parlent toujours, et elles font ce que je ne les ai jamais vu faire : elles sourient ! non pas doucement, ou d'un air un peu triste comme d'habitude, mais plutôt joyeusement. Je suis heureux, moi aussi, et en tournant légèrement la tête, je vois mon père qui sourit et disparait tranquillement.
Plus personne ne répond aux messages? C'est le troisième que je poste pour savoir quand les résultats du concours de nouvelles de février sera révélé...
Merci et prenez soin de vous!
Palmyre a écrit :Plus personne ne répond aux messages? C'est le troisième que je poste pour savoir quand les résultats du concours de nouvelles de février sera révélé...
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Coucou ! Si tu remontes 2 sujet précédemment tu as les résultats
