Concours d'écriture - Juin 2020 : No happy ending

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x-Key

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Concours d'écriture - Juin 2020 : No happy ending

Message par x-Key »

Bonjour à tous !

le thème du concours de mai nous a été proposé par Charmeur, lauréat du concours d'avril : No happy ending ! Exploitez ce thème comme vous le souhaitez et laissez libre court à votre imagination. Seule consigne : votre histoire doit bien commencer et mal se terminer.


Le lauréat de ce mois de mai sera dévoilé entre le 15 et le 31 juillet. Il aura la charge de choisir le thème du concours du mois de août !
Pour rappel :

♦ Vous avez tout le mois (et pas plus !) pour poster votre texte sur le sujet, nous n'accepterons pas les retardataires.
♦ Un jury composé de plusieurs personnes lira ensuite vos créations littéraires et désignera le texte vainqueur. Le gagnant sera récompensé d'un badge spécial et d'une petite surprise.
♦ Tous les types de textes sont acceptés (fiction, histoire vraie, nouvelle, essai, en vers, en prose) du moment qu'ils collent au thème !
♦ Il n'y a pas de limites minimum de caractères. En terme de taille, le format d'une nouvelle de 15 000 signes (environ 7 pages) est le maximum qui sera accepté.
♦ Faites attention à votre expression et à votre orthographe, il est toujours plus agréable de lire des textes écrits dans un français correct ;)
♦ Les textes écrits avant le concours ne seront pas acceptés. Vos textes doivent avoir été écrits spécifiquement dans le cadre du concours.
♦ Attention : Seuls les membres de Booknode dont le profit sera un minimum complété (quelques livres en biblio et infos sur le profil) pourront participer, peu importe votre date d'inscription. Vous pouvez très bien vous être inscrits la veille, il n'y a aucun soucis, tant qu'il est clair que vous ne vous êtes pas inscrits sur le site juste pour participer et ne jamais y revenir ;)

Bonne chance à tous ! :)
elenwe

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Re: Concours d'écriture - Juin 2020 : No happy ending

Message par elenwe »

Dommage le thème en anglais pour un concours amical d'histoires en français :/
Mais j'espère que les gens seront inspirés. :)
Beille

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Re: Concours d'écriture - Juin 2020 : No happy ending

Message par Beille »

Voici ma participation pour juin. Bonne lecture!
Deux cœurs sont amoureux
Ils tournent l’un autour de l’autre
Ils sont heureux
Et dans la poitrine de leur maîtres ils sautent
Malheureusement, l’un d’eux est malade
Il n’est plus très bien
Il a été touché par une fusillade
Quel malheureux destin!
Il ne sera plus amoureux
Il ne tournera plus
Il ne sera plus heureux
Il ne sautera plus
L’autre cœur est déchiré
Sa vie ne sera plus jamais comme auparavant
Il ne fait que pleurer
Sa vie n’a plus de raison
Palmyre

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Re: Concours d'écriture - Juin 2020 : No happy ending

Message par Palmyre »

Bonjour, voici mon texte pour ce concours.

Une courte vie en quelques dates.

1940 Je viens au monde en février, mon père est mobilisé, c’est le début de la seconde guerre mondiale.
1941 En juin naissance de mon frère.
1945 en mai c’est ma sœur qui pointe le bout de son nez.
Une enfance et une adolescence normales, mes parents ne sont pas riches (mon père est mineur et ma mère femme au foyer) mais ce sont des parents aimants
Je m’entends à merveille avec mon frère.
1958 réveillon du nouvel an. Ma tante m’emmène à mon premier bal. J’y fais la connaissance de celui qui deviendra mon mari. Il a mon âge, il est beau, je l’adore et ses parents m’apprécient.
Suivent trois années de fiançailles, mon fiancé devant encore effectuer son service militaire.
1961 Février Le mariage, enfin !
1961 Mars, je suis enceinte (déjà)
1961 Décembre de la même année je mets au monde une petite fille
La vie n’est pas facile, mon mari est le seul à travailler, j’élève notre fille. Pour acquérir une situation professionnelle plus rentable, il suit des cours du soir.
Nos disputes dégénèrent, parfois je reçois des coups.
Je commence à souffrir de maux de tête réguliers Peut-être un problème oculaire ? Je porte donc des lunettes.
Dès que notre fille entre à l’école maternelle, je cherche du travail. Je « fais des ménages » pour améliorer le quotidien.
Mes maux de tête empirent, et le médecin ne trouve rien.
1970 Novembre. Naissance de ma seconde fille
1971 Mes maux de tête deviennent insoutenables. En novembre, le médecin me diagnostique une forte grippe, je dois rester au lit et ma fille aînée manque l’école pour pouvoir me donner mes médicaments. La plus jeune, elle, est chez mes beaux-parents. Vers midi, ma fille ne réussissant pas à me réveiller, elle fait appel à la voisine, qui, remarquant bien que quelque chose ne va pas appelle le médecin de famille.
Je suis dans le coma.
A l’hôpital, on diagnostique une tumeur cérébrale.
Une intervention est tentée, mais c’est inopérable…
Je meurs le vingt et un novembre 1971 à l’âge de trente et un ans en laissant deux petites filles et sans savoir que mon mari me trompait avec la voisine depuis des mois…
Micum

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Re: Concours d'écriture - Juin 2020 : No happy ending

Message par Micum »

Voici mon texte pour juin !
Aujourd’hui ! Qu’il fait beau aujourd’hui ! Quel doux plaisir ! Le soleil réchauffe mes petites ailes pendant que, de fleur en fleur, je volette. Mes consœurs sont déjà au travail ! Il ne faut pas trainer, le pollen n’attend pas ! Je suis une petite abeille. Ce que j’aime par-dessus tout, c’est le printemps. Cette saison pleine de couleurs. Où les gracieuses boules rouges ou noires éclosent et qui donnent leur suc si bon, si sucré ! Nous partageons avec les « longs bras ». Il y en a pour tout le monde sur terre. Je besogne dans un jardin de six ares. Les pissenlits et les trèfles sont comme le bleu du ciel ; il y en a partout. Je laisse les buddleias aux belles ailes.
Je suis bien, entourée de mes pairs. Je sens qu’on nous aime. Pourtant j’ai comme un doute. Certes le soleil est chaud mais une mauvaise odeur occupe l’air et prend mes poumons. Ils s’étaient calmés deux petits mois. Voilà qu’ils reprennent.
Ce n’est pas grave, je butine ce trésor doré. Il y a même deux ramequins d’eau pour se rafraîchir. Oh, je ne demande pas la lune, juste une goutte. Je ne suis pas comme les « longs bras » qui puisent, puisent encore, jusqu’à épuisement. Je ne suis pas bête. Auriez-vous oublié les dromadaires ?
Qu’est-ce que ?! Pouah ! Du plastique ! Des fleurs en plastique, mais pourquoi, n’y en-t-il pas assez ?
Je jette une œillade alentour. Ce terrain qui fut autrefois d’herbe et de pétales empeste désormais le goudron.
Mes sœurs sont loin. Pourquoi sont-elles si loin ? Le voyage est long. Et il fait chaud. Ah, ma copine est là ! Es-tu malade ? Non… elle est de fer… Apparemment, ce monde que j’ai nourri ne veut plus de nous.
Leur vie ne dure qu’un éclair. Écourter cet éclair semble impossible pourtant l’homme y arrive.
Ce ne sont plus les hirondelles ou les merles qui régulent la prolifération des insectes, mais les voitures.
Si le berceau de l’homme fut la nature, il sera assez grand pour fabriquer son linceul. Cette petite abeille est une anticipation personnifiée.

« Le jour viendra où les personnes comme moi regarderont le meurtre des animaux comme ils regardent aujourd'hui le meurtre des êtres humains. »
Pièces jointes
Abeille (3).jpg
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Dernière modification par Micum le mer. 01 juil., 2020 5:03 am, modifié 1 fois.
lacrystal

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Re: Concours d'écriture - Juin 2020 : No happy ending

Message par lacrystal »

Bonjour tout le monde, voici ma participation pour ce mois-ci ^^

Lettre à mon amour


Mon amour,

Lorsque tu as mis fin à notre histoire, je ne voulais pas y croire. Je refusais d'y croire. Pourtant, tu l'as fait. Alors, j'y ai longuement réfléchi, et j'ai décidé de t'écrire cette lettre.

Sache d'abord que tu es absolument tout pour moi, ma vie était parfaite à tes côtés. J'aime tout de toi : tes manières, ta façon de placer des mots anglais dans toutes tes phrases, ton léger froncement de sourcils quand tu réfléchis tout en enroulant une mèche de cheveux autour de ton doigt.

Alors je refuse de te perdre, car, sans toi, la vie n'a aucun sens.

J'ai longuement réfléchi à ce que tu m'as dit : notre histoire d'amour ne connaîtra jamais de "happy ending". Je veux bien te croire sur ce point-là. Tu m'as dit t'être battue toute ta vie contre cette maladie qui te ronge et que tu as perdu. Tu souhaitais vivre tes derniers instants auprès d'un homme, mais tu ne t'attendais pas à tomber éperdument amoureuse de lui. Je ne m'attendais pas non plus à voir une femme aussi merveilleuse entrer dans la mienne. Pourtant te voilà. Mais à présent, tu es partie.

Dans le mot que tu m'as laissé, tu disais ne pas vouloir me faire souffrir, partir avant que je ne m'attache trop. Tu n'as pas pensé que c'était déjà trop tard. Alors, j'aimerai te dire une chose, mon amour.

Quand est-ce que nous pouvons voir un "happy ending" ? Toutes les vies finissent par la mort. Pourtant, nous empêchons-nous de vivre ? Nous empêchons nous d'aimer ? Non. Pourquoi ? Parce que la fin, the end, n'a aucune importance. La fin n'est que la destination d'un long voyage. C'est ce voyage, this journey, qui est le plus important. Je ne veux pas arrêter mon voyage avec toi. Je veux t'accompagner jusqu'au bout de la route.

Mon amour, je t'en prie. Laisse-moi te donner le voyage que tu mérites. Laisse-moi t'aimer, te chérir, prendre soin de toi. Laisse-moi t'embrasser, te serrer dans mes bras, te chuchoter des "je t'aime" à l'infini au creux de ton oreille.

Peu importe la fin que notre amour connaîtra. Car, au final, on parle toujours des évènements – de la vie, des amours, des amitiés – par les moments passés ensemble et pas par la fin qu'ils ont connue.

J'espère que ces mots te toucheront au cœur.

Je t'aime,

Adrien

***


Puis, j'ai posté cette lettre. Tu l'as lue. Et tu es revenue à moi. Je t'ai donné le voyage promis, the happy journey que tu méritais. Je t'ai aimée, chérie, j'ai pris soin de toi. Je t'ai embrassée, serrée dans mes bras et je t'ai chuchotée des "je t'aime" jusqu'à ce que tu t'éteignes.

Et à présent, tout ce dont je me souviens, ce n'est pas ce "no happy ending" que notre amour a connu. Mais ce voyage merveilleux passé ensemble.

Alors, oublions les fins. Les fins ne sont rien dans l'immensité de la vie, de l'amour, de l'amitié, de l'univers. Ce ne sont que des fractions de secondes. Oublions de les voir comme des épées de Damoclès au-dessus de nos têtes. Et concentrons-nous sur le voyage merveilleux que la vie nous offre.
alex361

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Re: Concours d'écriture - Juin 2020 : No happy ending

Message par alex361 »

Voici ma contribution sous forme de fable inspirée de La Fontaine et surtout des fables suivantes: Le Lièvre et la grenouille, la cigale et la fourmi, le corbeau et le renard ainsi que le loup et l'agneau.

Une génisse en un champ broutait.
Dans un profond ennui cette taure songeait
A tort au taureau son voisin.
Cet animal est triste, et le désir la ronge.
Les gens de naturel bovin,
Sont disait-elle bien malheureux,
Ils ne sauraient avoir,
Lopin qui leur profite;
Ils ne sauraient être enviés
D'assez de laquais.
Dame lionne passant par là
Vit la génisse qu'elle approcha
Maîtresse Taure n'ayant rien vu
Se trouva fort dépourvue
Quand le fauve fut venu
Que ne feriez vous pas pour une étoffe de soie?
Que ne ferais tu pas pour être sur le toit ?
Dit ce vaniteux animal.
Ma dame répond la taure, que votre majesté
Ne doute pas de son attrait
Ni de mon ambition , je suis votre vassal.
Cette génisse fut une vaillante vache.
Elle besogna, trima, laboura
Pour un morceau de soie.
La vieille vache eût la jaunisse,
Peu avant de mourir riche.
Nous ne voyons d'instinct que nos désirs;
Et voyons le présent lorsqu'il n'est que passé.
Le ver à soie ronge le temps
Le temps à soi n'est plus que soie.



Pour une explication un peu plus transparente la soie est l'allégorie de la richesse et de l'ambition, le toit sous entend le toit de la société, l'aristocratie ou plutôt la méritocratie qui nous encourage à désirer être sur le toit de la société en travaillant :"Travailler plus pour gagner plus". Je ne nie pas que l'élévation sociale peut -être un objectif louable à atteindre mais le travail pour y arriver peut souvent être une illusion et la fin ne justifie pas un travail aliénant.
Dernière modification par alex361 le mar. 30 juin, 2020 1:35 am, modifié 1 fois.
melemele14

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Re: Concours d'écriture - Juin 2020 : No happy ending

Message par melemele14 »

Bonjour tout le monde ! Voici mon texte pour ce concours. :D

Trigger warning : Ce texte contient des passages parlant de violences conjugales et pourrait être difficile à lire pour certaines personnes.

Ah l’amour… Ce sentiment si doux, si magique. Nous en avons vent dès l’enfance, dans les dessins animés, les films romantiques. Qui n’a pas joué à la princesse, sauvée par son prince charmant d’un long baiser ? Qui n’a pas joué à « Papa et Maman », avec les poupées endormies dans le berceau ? Nous avons tous eu nos moments de faiblesse, devant ce petit être humain, dans la cour de l’école, dont le sourire faisait déjà battre la chamade à notre cœur d’enfant.

On nous a toujours vendu l’amour comme une sensation exquise. Un seul être vous manque et tout est dépeuplé, disait Lamartine. L’amour est la seule passion qui ne souffre ni passé, ni avenir, clamait Balzac. La vie est un sommeil, l’amour en est le rêve. Et vous aurez vécu, si vous avez aimé, affirmait de Musset. Et, ainsi, nous rêvons au jour où, nous aussi, nous pourrons sentir ce que les autres décrivent comme la plus grande aventure d’une vie.

Nous grandissons avec l’amour en tête et il n’est jamais bien loin. A l’école, lorsque nous pensons tomber follement amoureux, innocents et naïfs que nous sommes, nous connaissons nos premières expériences. Nous rions, nous pleurons, nous croyons alors tout connaître de la vie. Et, bien entendu, nous pensons que nous savons ce qu’est l’amour, que nous n’avons pas besoin des conseils d’autres personnes car nous l’avons vécu ! Candide époque qu’était l’école.

En grandissant, d’autres expériences s’offrent à nous. Nous nous rapprochons, nous nous séparons. L’entrée dans la vie adulte est marquée, pour beaucoup, de relations frivoles et passagères, qui nous initient au plaisir des sens. Nous gagnons des expériences, et cette idée, selon laquelle l’amour n’a plus de secrets pour nous, s’ancre plus profondément encore dans nos esprits.

Ensuite arrive la personne. Cet individu sans lequel nous ne pouvons plus imaginer notre vie. Oh, bien sûr, nous avons déjà pensé cela lors d’expériences précédentes. Cependant, cette fois-ci, nous savons. Il faut que ça soit cette personne, et aucune autre. Nous nous rapprochons, nous nous découvrons, nous nous aimons. Nous rions ensemble, partageons nos plus lourds secrets. Nous faisons des plans sur la comète, certains que nous réalisons, d’autres qui resteront à jamais des fantasmes.

Nous nous marions, nous jurons fidélité, et le bonheur manque de faire exploser nos cœurs. Ces sourires, ces exclamations de joie, ce jour merveilleux. Nous pensons, alors, que jamais la vie ne pourra nous séparer, car, bien évidemment, nous nous aimons. L’amour ne surmonte-t-il pas tous les obstacles ?

La vie continue, les années passent, nous nous installons plus confortablement. Nous achetons une maison, trouvons un travail qui nous comble. Le bonheur ne semble pas vouloir sortir de l’équation. Les grandes nouvelles arrivent alors, la famille va s’élargir. Un nouveau départ, encore un de plus. Il faut alors tout revoir, tout repenser. Rien ne sera plus jamais pareil et pourtant… Et pourtant, le bonheur que nous ressentons à cette annonce ne peut se comparer à aucun autre.
Les disputes commencent alors. Oh, bien évidemment, des disputes il y en a eu par le passé, quel couple n’en connaît pas ? Mais elles s’intensifient. Les hormones nous dit-on. « Les femmes enceintes, vous savez ce que c’est, hein ? ». Alors nous prenons sur nous. Nous acceptons, nous faisons des efforts chacun de notre côté. N’est-ce pas comme ça qu’un couple doit fonctionner ? Des compromis, toujours des compromis. Cependant, nous sentons que quelque chose se brise. Nous mettons des pansements, en espérant que cela suffira à maintenir les différentes pièces ensemble.

Le troisième membre de la famille arrive, et les problèmes paraissent dérisoires face à cet air angélique. Les premiers jours sont éreintants, mais idylliques. Ce bonheur, toujours lui… Les mois passent, le manque de sommeil est toujours présent, et l’amour que nous ressentions alors pour la personne qui partageait notre vie se divise, pour inclure ce nouvel arrivant. Notre cœur manque d’exploser tant nous aimons ce petit être. Cependant, les disputes reviennent, les éclats de voix sont de plus en plus fréquents, et ce sommeil réparateur qui reste toujours hors de portée.

La patience s’effrite, les colères se multiplient, cette sensation d’étouffer. Pourtant, l’amour est toujours là. Les nuits enflammées se font plus rarissimes, mais elles sont toujours bienvenues dans cette maison, dont les murs se resserrent petit à petit.

Les mois passent, l’enfant grandit, et un semblant de calme revient sur la maison. Jusqu’au jour où une nouvelle perturbation pointe le bout de son nez. Un licenciement, des problèmes financiers, l’annonce d’une grossesse non désirée. Une tempête approche, tout le monde le sent. Un soir, une erreur, loin de la famille, loin des êtres aimés. Une soirée passée avec les amis pour décompresser, qui dégénère en nuit enflammée avec une personne inconnue. Le remord, la honte, le désir de revenir en arrière, pour tout effacer. Mais il est trop tard, c’est évident, et ces sentiments qui nous empêchent de recoller les morceaux. Alors nous nous éloignons, faisons chambre à part. L’enfant n’en sait rien, il ne voit rien, il est trop jeune. Mais lorsqu’il est au lit, les disputes éclatent, toujours plus graves et plus violentes les unes que les autres. Une gifle part toute seule, un soir. Des excuses, des pleurs, des excuses toujours. Une promesse que ça ne se reproduira plus.

Pourtant les mois passent, les problèmes continuent de s’accumuler, et la première gifle est rejointe par une deuxième, puis une troisième. Un coup de poing, un soir, vient s’ajouter à la longue liste des bleus, qui recouvrent tout le corps. Il est de plus en plus difficile de cacher les coups à la famille et aux collègues, surtout le bleu à la mâchoire. Alors, aux prochains éclats, les coups se déplacent vers les côtes, facilement dissimulables par les vêtements. Des pleurs, des cris, des suppliques. Un enfer quotidien qui devient la norme.

Il est cependant impossible de quitter la douceur du foyer, car l’amour des premiers jours est toujours là. Ce doux amour, si amer, qui nous empêche de passer la porte. Et cette illusion de vie normale, que l’on tente de maintenir face aux autres. On essaye alors de recoller les morceaux, on s’excuse, on se pardonne. On se dit qu’il faut se donner une deuxième chance, que ça finira par passer. Mais une soirée alcoolisée fait remonter toutes les insécurités et les disputes repartent de plus belle. On boit pour oublier. D’abord un jour, une fois de temps en temps, qui se transforme vite en routine hebdomadaire, puis quotidienne. Les coups s’intensifient, la violence augmente à nouveau. Une côte cassée, une fracture du poignet, que l’on fait passer à l’hôpital et auprès des proches comme une mauvaise chute dans l’escalier.

On souhaite que ça s’arrête. De toutes nos forces, de tout notre cœur. Ce cœur si fragile, qui ne peut se décider à quitter cet environnement infernal. On espère que tout redeviendra comme avant, que tout cela était un cauchemar. Un jour, où le courage coule dans nos veines, on fait sa valise. On se dit qu’on réussira à partir avant le retour de l’être que, malgré tout, l’on aime toujours. On faiblit, on défait la valise. On la refait à nouveau, une semaine plus tard, après un énième coup de sang. On regarde l’enfant qui dort dans son petit lit, lors de la sieste de l’après-midi. On hésite à nouveau.

La porte s’ouvre alors, bien plus tôt que ce que l’on pensait. Un sursaut, les mains qui commencent à trembler. Des valises dans le corridor, et une exclamation d’abord surprise, ensuite furieuse. Des cris éclatent, bien que cela ne surprenne plus personne. Des pleurs proviennent de la chambre d’enfant, mais la fureur nous empêche de les entendre. On se dispute, on se crie dessus. Des coups partent à nouveau, on a l’habitude, depuis le temps. Cependant, ils n’ont jamais été aussi violents. On s’effondre au sol, on essaie de se protéger, mais des coups de pieds viennent rejoindre les coups de poing, et ça fait mal. Très mal. C’est encore pire que d’habitude, et on sent alors que la fin n’est pas loin. Sa fureur est telle que la personne aimée ne se rend pas compte des dégâts, pas à temps. Quand elle réalise ce qu’elle a fait, nos paupières se ferment alors, lentement mais sûrement. Tout devient noir et, alors que notre esprit sombre dans l’inconscient, une dernière phrase : « Pourquoi moi ? »
charly09

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Re: Concours d'écriture - Juin 2020 : No happy ending

Message par charly09 »

No Happy ending...

Une feuille blanche.

Assise à son bureau, l'écrivain en herbe qu'elle était se saisit de sa plus belle plume et commença à écrire. Le temps tardait à présent pour remettre sa copie, mais le thème de ce concours d'écriture ne lui parlait pas beaucoup. Il lui fallait une bonne histoire. Un début... et une fin. Mais il était convenu que la fin devait être triste, et elle n'était pas tellement d'humeur à écrire des histoires tristes.

Il y avait eu ce moment de paix empli de chants d'oiseaux. D'autres y avait vu des morts, des avertissements, de mauvais présages... elle avait voulu voir un espace de liberté retrouvé pour la nature sauvage, un temps de répit ; de prise de conscience aussi. Il fallait... elle voulait que tout cela se termine bien !
Elle imaginait alors une belle aventure, un petit roman d'adolescents amoureux peut-être, et un drame. Mais quoi ? Une maladie ? Un peu convenu tout de même. Une agression, quelque ouragan, une inondation, un incendie ? Une guerre même qui éclaterait dans un quartier chaud ? Ou des violences policières qui s'abattraient, tel un mauvais sort, sur le jeune couple enflammé !!!

Non, décidément ; ça ne venait pas. Rien, rien, rien.  Elle n'avait rien à raconter qui finisse mal.

Pourtant, la catastrophe annoncée pour la planète devrait pouvoir l'inspirer !
Mais oui, bien sûr ! Elle pouvait raconter l'histoire de ces deux jeunes qui se rencontraient dans une manifestation pour le climat, ou la liberté ; contre les abattoirs peut-être ? Voire contre la discrimination. Elle trouverait bien quoi ! Ce n'est pas les exemples qui manquent !

La rencontre, donc. Et dans un petit raccourci littéraire dont les auteurs ont le secret, on retrouverait la belle accouchée. Sans doute quelques tentations érotiques pour pimenter le récit, mais l'amour toujours vainqueur, tout ça... Les tourtereaux se retrouvaient autour de ce bébé en pleine santé. On est en 2020. Né dans la tourmente d'une pandémie prévisible... Il allait pourtant grandir, le bel enfant, en beauté, en bonté, en sagesse. Un vrai rêve.

Oui. C'était important que l'histoire commence bien. Pour donner plus de relief à la fin tragique.

Bien sûr, l'enfant allait devoir grandir dans un monde en tourmente, affronter les éléments, perdre quelques amis chers. Se heurter à des choix éthiques et moraux imposés par l'époque. Oh que oui !: là, ça risquait d'être bien. Il rencontrerait l'amour à son tour, mais dans une terre dévastée, gaste (une petite allusion au Roi pêcheur médiéval, voilà qui ferait son petit effet.) Cette fois, elle était lancée !

C'est donc avec bonheur que notre jeune plume s'élançait sur sa page, riche d'un conte plein de promesses. Avec ça, elle était bien sûre de grimper sur le podium : elle aurait son prix d'excellence. Elle appliquait son orthographe, affinait ses tournures, travaillait son style. Elle prit grand soin aux transitions. Elle était comblée.
Et toute à son enthousiasme, elle menait son récit de main de maître, se piquait à son propre jeu, écrivait avec une fluidité déconcertante. Et achevait enfin son récit. Ravie. Elle relisait son texte une dernière fois, avec un plaisir non dissimulé tant les phrases répondaient aux phrases, s'enchaînaient d'évidence, dans un vocabulaire choisi. Une belle cohérence aussi !

Il était 23h58.

Le concours s'achevait à minuit. Elle allait poster son petit chef d'oeuvre quand elle se rendit compte, en toute fin, qu'en terminant dans les temps, elle allait échouer : son récit si bien ficelé se terminerait donc bien.

Déconcertée, perdue dans son abyme, elle sentit sur sa joue une larme qui coulait.

Charly, juin 2020
Charmeur

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Re: Concours d'écriture - Juin 2020 : No happy ending

Message par Charmeur »

Bonjour :)

Voici ma participation pour le concours de juin !

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L'Amour à contretemps


La douceur généreuse du soleil caressait la peau dorée de Marina et le temps s’était comme suspendu en ce dimanche 15 mars 2020. Il flottait une légère odeur de coco sur la place des Vosges étonnamment déserte, même les galeristes et les cafés chics semblaient avoir pris des vacances. Allongés sur l’herbe fraîchement tondue, Ivan et Grégory se regardaient d’un oeil complice et paraissaient subjugués par l’éclatant sourire de leur colocataire dont les écouteurs diffusaient en sourdine Les quatre saisons de Vivaldi. Marina rayonnait de toute sa jeunesse et ses formes pulpeuses étaient comme la promesse d’une invitation au voyage dans les vallées ibériques de son enfance. Elle se tourna discrètement sur le côté, les yeux rivés sur l’écran de son smartphone à contempler une photo qu’elle avait prise à la dérobée quelques instants auparavant. Le cliché en noir et blanc aurait pu être l’affiche d’un film avec comme acteurs principaux un jeune homme d’une beauté timide fixant avec toute l’intensité de ses yeux noirs un autre jeune homme paupières closes dont la chevelure blonde incroyablement généreuse était baignée par le soleil. C’était exactement comme cela qu’elle l’aimait.

Ils s’arrêtèrent brièvement devant l’entrée du BHV le temps de dire merde à Ivan qui filait déjà dans le métro Hôtel de Ville de peur d’être en retard à son prochain casting.

- J’espère qu’il sera pris, il chante tellement bien Ivan… On va prendre un verre ? Je t’invite pour fêter nos un an de colocation !

- Cool, le Little Red Door ? Je suis assoiffée aussi. Et il faut que je te parle d’un truc...

Traversant le Marais rue Vieille du Temple, les deux colocataires riaient en partageant les derniers potins parisiens. Marina avait mis sa plus belle robe comme pour rendre hommage au printemps venu en avance et avec lui l’espoir des jours heureux. Le regard intense du jeune Grégory passait d’un passant à l’autre accompagné d’un bonjour timide à chaque rencontre. C’était leur jeu favori, dire bonjour aux inconnus qui passent. Ils s’assirent à la terrasse du Little Red Door et se dirent bonjour mutuellement en attendant leur mojito avant d’exploser de rire.

- Tiens regarde la fille là-bas, trop belle… Je lui donne un 9

- Oui j’avoue elle est pas mal. Pourquoi tu lui dis pas bonjour ?

- Parce que je suis un mec timide et tu le sais !

- Oui et c’est ce qui fait ton charme d’ailleurs. Et moi au fait, tu me donnes combien ?

- Ah mais tu es hors catégorie ma chérie, tu es ma colocataire préférée ! Et la meilleure violoniste du monde !

Elle sourit, rougit puis détourna les yeux en écrasant au fond de son verre les feuilles de menthe. Elle prit une longue inspiration puis regarda son colocataire droit dans les yeux.

- Écoute, faut que je te dise quelque chose…

- Ouais, moi aussi mais tu me diras ça dans 5 minutes car là faut que j’aille aux toilettes. Tiens, regarde ça en attendant, tu vas adorer !

Elle soupira alors qu’elle le regardait disparaître dans le bar en chantonnant puis elle fixa l’écran du portable qu’il venait de lui tendre. Elle reconnut dès les premières notes l’acte 1 de la Flûte Enchantée de Mozart : Tamino, revêtu d’un splendide habit de chasse japonais, descend d’un rocher à droite, il tient un arc mais n’a pas de flèche ; un serpent le poursuit. Ensuite les 3 Dames… Elle connaissait cet opéra par coeur. Alors qu’elle allait éteindre le portable, les trois notes d’une sonnerie retentirent et un message vint s’afficher dans une bannière. Elle ne put s’empêcher de lire et son coeur se brisa net.

Je suis pris ! Je t’aime tellement…

Paris, le 16 mars 2020

Françaises, français, nous sommes en guerre… Cela signifie que les regroupements extérieurs, les réunions familiales ou amicales ne seront plus permises. Se promener, retrouver ses amis dans le parc, dans la rue, ne sera plus possible. Il s'agit de limiter au maximum ces contacts au-delà du foyer… Nous sommes en guerre…

Alors qu’ils prenaient un énième café dans la cuisine, Ivan et Grégory entendirent un bruit de clé dans la serrure.

- Putain Marina mais tu étais passée où ? Quand je suis revenu à la terrasse du bar tu étais partie ! On a grave flippé…

- Faut pas vous inquiéter pour moi les garçons, j’avais des choses à mettre au clair.

Elle posa son sac sur la table, sortit un paquet de Gauloises blondes et un briquet.

- C’est quoi ce délire, tu t’es remise à fumer ?

- Je vais tout vous raconter, je vous rejoins dans le salon le temps de me faire un thé et de fumer une clope. Allez, hop, au salon les garçons ! Je refais du café.


… Garder le calme dans ce contexte. J'ai vu, ces dernières heures, des phénomènes de panique en tout sens. Nous devons tous avoir l'esprit de responsabilité. Il ne faut pas que les fausses informations circulent à tout va. En restant chez vous, occupez-vous des proches qui sont dans votre appartement, dans votre maison.

Elle éteignit la télévision, s’assura que ses deux colocataires étaient bien dans le salon, ferma à double tour la porte d’entrée puis se dirigea vers la gazinière. Elle ouvrit le gaz à fond avant de s’asseoir, les yeux rivés sur le briquet qu’elle venait d’acheter.
quoi-de-neuf-docteur

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Re: Concours d'écriture - Juin 2020 : No happy ending

Message par quoi-de-neuf-docteur »

Bonjour !
Voici ma participation pour ce mois-ci.

No happy ending


Un coup d'oeil, un regard, ont suffi à ma conception.
Au fil des jours et des rapprochements, je grandis.
Mais c'est le premier baiser qui me fait naître.

Âgé d'un mois, je découvre la douleur et la souffrance : c'est ma première dispute.
Un déménagement et j'entre dans une joie constante.
Quelques mois plus tard, le moment de dire "oui" me fait pousser des ailes.

Au son d'un premier cri, la béatitude m'apparaît.
Mais alors qu'un nouveau rythme s'installe, je me trouve de nouveau mal.
Les disputes s'enchaînent et me voilà affaibli.

En un an a passé et toujours pas d'éclaircie... Les tempêtes m'ont changé.
Un gifle m'a suffi, à me découvrir une nouvelle nature.
Je lâche prise et deviens haine.

Douleur et Souffrance ont remplacé mes amies Tendresse et Affection.
La signature du divorce me mène au milieu des ténèbres.
Et je comprends alors, que sans espoir de retour je ne suis plus Amour.
Palmyre

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Re: Concours d'écriture - Juin 2020 : No happy ending

Message par Palmyre »

Bonjour ,
Quand aurons-nous le résultat du concours de nouvelles du mois de juin?
Merci et bonne journée,
Palmyre
Palmyre

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Re: Concours d'écriture - Juin 2020 : No happy ending

Message par Palmyre »

Palmyre a écrit :Bonjour ,
Quand aurons-nous le résultat du concours de nouvelles du mois de juin?
Merci et bonne journée,
Palmyre
elenwe

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Re: Concours d'écriture - Juin 2020 : No happy ending

Message par elenwe »

Bonjour Palmyre :)
X-key a parlé de prendre des vacances, j'imagine que les résultats seront fournis quand elles seront finies, donc à la rentrée :)
Palmyre

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Re: Concours d'écriture - Juin 2020 : No happy ending

Message par Palmyre »

Merci!!
x-Key

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Re: Concours d'écriture - Juin 2020 : No happy ending

Message par x-Key »

Je m'aperçois que le vainqueur n'avait pas été révélé pour le mois de Juin, même si de notre côté, il y avait bien un texte en tête des votes. C'est donc le texte de Charly09 qui l'emporte pour le mois de juin sur le thème No happy ending !


No Happy ending...

Une feuille blanche.

Assise à son bureau, l'écrivain en herbe qu'elle était se saisit de sa plus belle plume et commença à écrire. Le temps tardait à présent pour remettre sa copie, mais le thème de ce concours d'écriture ne lui parlait pas beaucoup. Il lui fallait une bonne histoire. Un début... et une fin. Mais il était convenu que la fin devait être triste, et elle n'était pas tellement d'humeur à écrire des histoires tristes.

Il y avait eu ce moment de paix empli de chants d'oiseaux. D'autres y avait vu des morts, des avertissements, de mauvais présages... elle avait voulu voir un espace de liberté retrouvé pour la nature sauvage, un temps de répit ; de prise de conscience aussi. Il fallait... elle voulait que tout cela se termine bien !
Elle imaginait alors une belle aventure, un petit roman d'adolescents amoureux peut-être, et un drame. Mais quoi ? Une maladie ? Un peu convenu tout de même. Une agression, quelque ouragan, une inondation, un incendie ? Une guerre même qui éclaterait dans un quartier chaud ? Ou des violences policières qui s'abattraient, tel un mauvais sort, sur le jeune couple enflammé !!!

Non, décidément ; ça ne venait pas. Rien, rien, rien.  Elle n'avait rien à raconter qui finisse mal.

Pourtant, la catastrophe annoncée pour la planète devrait pouvoir l'inspirer !
Mais oui, bien sûr ! Elle pouvait raconter l'histoire de ces deux jeunes qui se rencontraient dans une manifestation pour le climat, ou la liberté ; contre les abattoirs peut-être ? Voire contre la discrimination. Elle trouverait bien quoi ! Ce n'est pas les exemples qui manquent !

La rencontre, donc. Et dans un petit raccourci littéraire dont les auteurs ont le secret, on retrouverait la belle accouchée. Sans doute quelques tentations érotiques pour pimenter le récit, mais l'amour toujours vainqueur, tout ça... Les tourtereaux se retrouvaient autour de ce bébé en pleine santé. On est en 2020. Né dans la tourmente d'une pandémie prévisible... Il allait pourtant grandir, le bel enfant, en beauté, en bonté, en sagesse. Un vrai rêve.

Oui. C'était important que l'histoire commence bien. Pour donner plus de relief à la fin tragique.

Bien sûr, l'enfant allait devoir grandir dans un monde en tourmente, affronter les éléments, perdre quelques amis chers. Se heurter à des choix éthiques et moraux imposés par l'époque. Oh que oui !: là, ça risquait d'être bien. Il rencontrerait l'amour à son tour, mais dans une terre dévastée, gaste (une petite allusion au Roi pêcheur médiéval, voilà qui ferait son petit effet.) Cette fois, elle était lancée !

C'est donc avec bonheur que notre jeune plume s'élançait sur sa page, riche d'un conte plein de promesses. Avec ça, elle était bien sûre de grimper sur le podium : elle aurait son prix d'excellence. Elle appliquait son orthographe, affinait ses tournures, travaillait son style. Elle prit grand soin aux transitions. Elle était comblée.
Et toute à son enthousiasme, elle menait son récit de main de maître, se piquait à son propre jeu, écrivait avec une fluidité déconcertante. Et achevait enfin son récit. Ravie. Elle relisait son texte une dernière fois, avec un plaisir non dissimulé tant les phrases répondaient aux phrases, s'enchaînaient d'évidence, dans un vocabulaire choisi. Une belle cohérence aussi !

Il était 23h58.

Le concours s'achevait à minuit. Elle allait poster son petit chef d'oeuvre quand elle se rendit compte, en toute fin, qu'en terminant dans les temps, elle allait échouer : son récit si bien ficelé se terminerait donc bien.

Déconcertée, perdue dans son abyme, elle sentit sur sa joue une larme qui coulait.

Charly, juin 2020
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charly09

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Re: Concours d'écriture - Juin 2020 : No happy ending

Message par charly09 »

Ah bien ! Merci à vous ! Je n'étais pas passée de quelques temps et je n'avais pas vu le plaisir que vous me faites d'avoir apprécié ce petit texte distrayant !
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