Concours Jour 9 - Le 10 Mai 2011

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Lily est notre grande gagnante sur ce concours
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Virgile

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Concours Jour 9 - Le 10 Mai 2011

Message par Virgile »

Voici les textes du neuvième jour du concours "Correspondance avec un inconnu"

Vous pouvez d'ors et déjà poster des nouvelles, vous recevrez un email vous indiquant si votre nouvelle a été acceptée ou non pour participer au concours.

Pour rappel pour que la nouvelle soit acceptée elle doit être correctement écrite en français et correspondre au thème 'Correspondance avec un inconnu".

Pour pouvoir poster sur ce forum pour participer au concours allez avant à la page du concours pour valider votre participation.
Nero

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Re: Concours Jour 9 - Le 10 Mai 2011

Message par Nero »

Marcher, marcher. Toujours en rond presque à en laisser la trace dans le sol blanc. Autour de moi des mur, blancs. Je ne sais pas ce que je fais ici, si je dois me sentir bien ou bien si je dois être inquiet.
Au bout d’un moment, je réalise, que quelqu’un marche à côté de moi. Dupuis combien de temps ? Depuis quand cette perssone, m’ avais remarquer ? Je me tourne pour être face à la personne, qui m’imite.
-Qui est tu ? ma voix résonne dans la salle.
Pas de réponse.
-Réponds-moi. Qui est tu ?
La personne en face de moi me fixe et après un silence, ses lèvres bougent.
-Je suis personne.
Inquié, je penche ma tête vers la droite. En réponse, l’autre la penche vers la gauche.
-Tu ne veux pas me dire ton nom ?
On voyait que l’inconnu en face de moi réfléchisait.
-J’aimerai bien, mais je n’ai pas de nom. Ou au moins je ne le connais pas.
Comme je n’avais pas mieux à faire, je décidai de m’assoir, pour pouvoir parler avec cet étrange personnage en face de moi, qui apparamment compris mon geste et s’assit avec moi.
-Tu aimes faire quoi ?
-Je ne sais pas.
-Tu aimes lire ? Moi je lis beaucoup, c’est très sampa.
- Vraiment ? … Je ne sais pas si j’aime lire.
Déçu de cette première tentative, j’essaye un autre sujet.
-Tu as un plat préféré ?
-Je ne sais pas.
-Les plats italiens ? Des Spaghetthi, des Lasagne ?
-Peut-être, j’aime les plats italiens.
La discussion ne s’annonçait pas facile. Je devais trouver une autre idée.
-Tu as des endroits où tu aimes rester ?
- Je ne sais pas.
-Je ne sais pas, je ne sais pas. Tu ne sais pas dire autre chose ?
-Je ne sais pas
Je soupirais. Quoi faire ? Se mettre en colère n’aller pas aranger les choses. C’étais certainement une personne un peut déranger mentalement. J’essaye donc un nouvelle abort avec un ton serieux.
-Moi des fois, je réfléchis.
-Moi toujours.
Heureux d’avoir eu une autre réponse, ma voix repris un ton enthousiaste.
-Tu réflichis à quoi ?
- ... A toi, a moi , si j'existe, si je réfléchis.
J'avais visé un peu trop loin. C'étaient des sujets typique dépressif et je ne voulais pas me morfondre pendant des heures. Après un instant de réflexion, je repris donc un sujet plus simple.
-Tu veux que l'on parle de quoi ?
J'avais pas mieux à demander à ce parfait inconnu et je savais moi même pas de quoi parler.
- Je ne sais pas.
Fut la réponse en face de moi toujours après un temps de silence. Ce n'était pas étonnant? J'aurai dû m'y attendre. Je recommençais donc hésitant.
-Tu fais quoi dans ta vie ?
L'inconnue me fixait toujours.
-Rien
-Tu n'as pas de passe-temps ? Tu fais quoi le long de ta journée ?
demandai-je alors pour entre tenire, cette maigre conversation.
-Je te regarde.
Sous le choc je me reculais un peu, la réaction fut de même en face. Certainement car il ne s'attendait pas à ma réaction. Après avoir repris mon souffle, je repris.
- Tu me regardes. Tu veux dire quoi par là ?
-Je te regarde aller dans la rue, prendre tes repas, parler avec tes amis, dormir dan ston lit, je te regardes pour te que tu devrais faire du sport, prendre ta douche...
-ARRÊTE ! L'écho résonnait à nouveau dans la salle.
Je regardaiss la personne pour voir sa réaction, il semblait apeuré tout comme moi. Tous les deux gênés, on regardait donc le sol.
- Tu connais toute ma vie ?
Je le demandais d'une voix fragile.
-Autant que la mienne.
-Mais tu as dit que ...
- J'ai tout vue de ta naissance jusqu'à aujourd'hui.
-Donc tu connais toute ma vie.
-Tu m'es inconnu, tant que je le suis pour moi-même.
-Ne dit pas n'importe quoi !
Sous la colère, j'envoyai mon poing contre cette chose qui vuolu la parer avec son poing. Quelque chose se brisa. Mon coeur ? D'un coup des fissures apparu sur la personne, brisant son visage. Je regardai mon moing. Il était en sang. Je ne comprenais pas. Sous le dééquilibre, je reculai de quelques pas. Puis les fissures se grossirent, puis sous un bruit terrible, le mur blanc en face de moi s'écroula. Les débris s'étalaient tout le long du mur gris qui s'était révélée.
Je venais à peine de rematquer que j'avais parlé à un miroir et la seule personne qui me fut inconnu ; c'était moi !
Chrislogan

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Re: Concours Jour 9 - Le 10 Mai 2011

Message par Chrislogan »

Alors qu’un magnifique coucher de soleil se dessinait à l’horizon, une jeune fille de huit ans répondant au doux nom de Gabrielle marchait sur le sable encore chaud de la plage. Elle avait dit à ses parents qu’elle allait s’installer un peu plus loin pour observer le spectacle qui s’offrait à eux. Dans la main, elle tenait au bout d’une ficelle, un ballon blanc que sa maman venait de lui acheter. C’est alors qu’elle remarqua quelque chose à moitié recouvert par le sable.

C’était une bouteille de coca-cola et quelque chose semblait se trouver à l’intérieur. La curiosité aidant, elle la déterra et fit glisser un sac plastique zippé dans lequel se trouvait une feuille enroulée d’un petit ruban. Elle ouvrit le sac, fit glisser le ruban sur le côté et déroula la feuille de papier. C’était une lettre qui avait été bien protégée de l’eau et qui était encore lisible. Elle s’assoit alors sur le sable, posa la lettre sur ses genoux repliés, puis commença à lire.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Mon Ange Gardien

Je ne sais pas qui vous êtes, ni si un jour ce message tombera entre vos mains. Je m’appelle Jacques Chevalier. Ceci est mon histoire et j’espère de tout mon cœur que vous la lirez jusqu’au bout.

Tout a commencé le 12 Octobre 1983. Je suis né de parents m’aimant déjà dès la première seconde. J’avais tout pour être heureux et vivre une existence paisible. Mon enfance s’est déroulée sans véritable accroc. Certes, il m’est arrivé de faire des bêtises mais rien de grave. J’étais par moment agité, voir excentrique, mais je pense que cela peut être mis sur le compte de l’adolescence. Étape par laquelle nous passons tous un jour ou l’autre. Bref, tout ceci pour dire que je n’étais pas un enfant idéal, mais que je n’étais pas une terreur non plus. Seulement un enfant ordinaire parmi tant d’autres.

C’est à la fin de l’adolescence que ma vie a commencé à prendre la tournure qu’elle a aujourd’hui. Le 17 Décembre 1999 était le jour du bal de Noël organisé par mon collège. Cette soirée restant toujours gravée dans ma mémoire. Ce jour-là était comme un rêve où j’avais vu apparaître un ange pour la première fois. Tourbillonnant parmi la foule dans sa robe fluette, je n’avais yeux que pour elle. Claire était son prénom. Je ne l’avais jamais remarquée auparavant, mais ce jour-là fut comme un coup de foudre. Mon cœur palpitait à cent à l’heure alors que mon regard était hypnotisé par la jeune fille de mon âge.

Au cours de la soirée, bien que d’un air sans doute hébété, je m’étais lancé. Sur un slow chanté par R.Kelly « I Believe I Can Fly » je m’étais alors sentit pousser des ailes. Je m’étais approché d’elle et, sans prononcer le moindre mot, je lui avais tendu la main pour l’inviter à danser. À ma grande surprise, elle avait prit ma main tout en m’entraînant sur la piste de danse. J’étais resté de longues minutes dans ses bras comme si le temps s’était arrêté. Plongé dans son regard bleu océan. Les musiques s’enchaînaient sans que l’on s’en rende compte et c’est finalement sur la chanson tirée du film Dirty Dancing « The Time of My Life » que l’on s’embrassa pour la toute première fois…

Les dix années qui suivirent ne furent que du bonheur à mes yeux où nous passions chaque jour ensemble. Nous n’avions jamais connu aucune autre histoire, mais nous savions que nous étions faits l’un pour l’autre. Lors de cette date anniversaire, elle me fit alors le plus magnifique de tous les cadeaux en m’annonçant qu’un petit être était en train de grandir dans son ventre. Ce serait une fille ! J’en avais l’intime conviction en me répétant sans cesse à quel point j’aimerais qu’elle ait d’aussi jolis yeux que sa mère.

Quelle ne fut pas notre joie lorsqu’on apprit, lors de la deuxième échographie, que c’était effectivement une petite fille que l’on s’apprêtait à recevoir dans notre foyer. Aussitôt, nous voyions la vie en rose. Tout se mit en place au fur et à mesure que son joli ventre s’arrondissait et qu’on ressentait déjà notre fille se manifester en donnant d’innombrables coups de pieds. La couleur de sa chambre, le choix des meubles et notamment de son petit lit d’amour, l’équipement, nous avions presque tout choisit. Presque, car nous n’arrivions pas à nous décider sur l’essentiel : son prénom ! Notre cœur balançait entre toutes les magnifiques sonorités qui existaient. Alors, nous avons finalement décidé d’attendre le jour de sa naissance pour arrêter notre choix.

Ce jour arriva le 8 Septembre 2010, avec un peu d’avance sur le terme prévu. Nous nous sommes dirigés à l’hôpital alors que Claire ressentait déjà de violentes contractions et venait de perdre les eaux dans la foulée. Nous étions prêts pour ce grand jour, pour accueillir « notre petit ange » comme on se plaisait à l’appeler. Nous avions tout prévu et tout envisagé pour ce jour ci-précis, mais les complications arrivèrent dès la première auscultation. Le pouls du fœtus était bien trop faible et commençait à suffoquer. Les médecins nous dirent qu’elle avait le cordon ombilical entouré autour de son cou et qu’il fallait donc faire une césarienne en urgence.




J’eus à peine le temps d’embrasser ma femme que les portes de la salle d’opération se refermèrent sur moi. À cause du caractère urgent de l’opération, j’étais prié d’attendre la suite des événements à l’extérieur. À peine une minute plus tard, un médecin sortit de la salle et vient aussitôt vers moi pour me poser la question que tout homme et père ne voudrait jamais entendre. Cela ressemblait à quelque chose du genre : « Il y a des complications et nous ne pouvons agir sur les deux fronts. Votre fille est en train de faire un arrêt cardiaque et votre femme fait une embolie amniotique massive. Celle-ci a peu de chance de la laisser sans séquelles par la suite si elle survit à l’accouchement. Sur qui voulez-vous que l’on se concentre ? Votre femme ou votre fille ? »

Je ne sais plus ce que j’ai répondu exactement ce jour-là, j’étais incapable d’exprimer le moindre avis d’une manière précise. Mes jambes se dérobaient sous le choc de la nouvelle, ma voix restait en suspend dans les airs. Le médecin était repartit en salle d’opération alors que du personnel de l’hôpital était venu me porter assistance.

Un nombre de minutes interminables plus tard, je vis une sage-femme sortir de la salle avec un petit être dans une couveuse, c’était notre fille. Je me redressais aussitôt en lui demandant ce qu’il en était, comment allait ma petite fille. Elle me répondit qu’elle allait s’en sortir tout en continuant son chemin. « Et ma femme ? » Criais-je en guise de réponse mais celle-ci ne me répondit pas. C’est lorsque j’entendis les portes s’ouvrirent de nouveau derrière moi et que je croisais le regard du médecin que je compris… Je m’écroulais alors en pleurs sur le carrelage.

Quelques jours plus tard, une fois que l’enterrement de ma femme fut terminé, je n’arrivais toujours pas à comprendre ce qui s’était réellement passé. Les médecins m’avaient dit qu’elle avait fait une embolie amniotique massive. C'est-à-dire que du liquide amniotique était entré dans son sang, ce qui eut pour effet de saturer son système de défense et de provoquer un arrêt cardiaque. Ils me dirent également que ce genre de chose était très difficile à détecter en avance et que cela pouvait arriver à n’importe qui sans raison particulière. En gros, que c’était le destin qui avait choisi de la rappeler à ce moment. Mais comment se résoudre à cette explication ?

Malgré tout cela, je me raccrochais au dernier cadeau qu’elle avait pu me faire. Notre petite fille que j’ai finalement choisis d’appeler Claire, comme sa merveilleuse mère. J’avais au moins eu un vœu d’exaucé, ma fille avait les mêmes yeux que l’amour de ma vie et je m’y perdais souvent. Cela me procurait à la fois une joie immense et une mélancolie infinie. Mais ce petit ange n’y pouvait rien, c’était la vie. J’avais donc pris un congé parental afin de pouvoir m’occuper de la petite Claire. J’étais comme émerveillé par chacune de ses mimiques dans le bain ou après le biberon. Nous construisions notre vie sans oublier le souvenir de sa magnifique maman dans nos cœurs.

Cependant, la vie n’en avait pas fini avec moi. Un beau matin, six mois plus tard, je me réveille après avoir passé une bonne nuit. Ma fille ayant décidé de me laisser me reposer un peu. Cependant, l’horreur me rattrape lorsque je me dirige dans sa chambre… Je la découvre là, inerte, sans vie, morte dans son sommeil… C’était comme si je ressentais la lame d’un sabre me traversant de part en part à plusieurs reprises… J’essaye de la réanimer, mais il n’y a rien à faire. Elle est morte, elle aussi ! La mort subite du nourrisson comme l’appelle les professionnels de la médecine. Là encore, ils me disent que cela peut arriver à n’importe qui, à n’importe quel moment…Mais pourquoi cela leur est arrivé ? Deux personnes aussi merveilleuses et la vie leur a été arrachée sans préavis… Où est la justice dans tout ça ?

Comment survivre à cela ? J’ai essayé de me battre, mais je n’en ai plus la force. Tout ce que j’aimais dans ce monde est partie au ciel… C’était comme si mon petit ange avait été appelé pour retrouver sa maman, là-haut, dans les nuages. Je n’ai plus aucun repère désormais et j’ai donc loué un bateau pour partir au large. Dans un coin de la Méditerranée, perdu entre la Corse et les Baléares. Là-bas j’y ai trouvé la réponse à mes questions. En regardant la couleur de l’eau, c’était comme si j’avais le regard perdu dans les yeux de mes deux princesses.

De nouveau j’étais hypnotisé, comme ce 17 Décembre 1999, le jour où toute ma vie a basculé pour suivre le destin qui lui était écrit. J’avais apporté une ancienne radio sur le bateau et celle-ci passa « Still Loving You » de Scorpion. Des larmes coulèrent alors sur mes joues sans s’arrêter… Si seulement nous avions une chance de tout recommencer ensemble ? Je veux simplement être à leurs côtés afin de leur donner tout l’amour qu’elles méritent… Je veux être le mari et le père que j’ai toujours voulu être et comment le devenir autrement ?… Ma place est auprès d’elles… Que dieu ait pitié de mon âme et m’accorde cette toute dernière volonté…

Je ne peux plus détourner mon regard de l’eau… Celui-ci me transporte, me rassure et me montre la voie… Je ne peux plus y résister, c’est comme un appel, je me sens attiré, prêt à les rejoindre… au loin j’entends déjà les rires de mes deux Claire lors de nos retrouvailles…

JC

PS : J’ai écrit cette lettre uniquement en espérant qu’un ange la lise un jour et la transmette à Dieu pour lui expliquer les raisons de mon acte. Espérant que, peut être, une exception à la règle soit faite afin que je puisse enfin retrouver les deux femmes de ma vie…Que dieu vous accorde toute son aura en échange…

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Une fois sa lecture terminée, la jeune fille essuya les larmes qui coulaient sur ses joues. Elle se redressa, roula de nouveau la lettre et remit le petit ruban qui l’entourait auparavant. Puis elle l’accrocha à la ficelle de son ballon avant de lâcher ce dernier. Elle regarda alors celui-ci disparaître petit à petit vers les nuages…

Sa mère arriva à sa hauteur et, inquiète de voir sa petite fille adorée en sanglot, lui demanda ce qu’elle faisait. Gabrielle tourna alors la tête et regarda sa maman, les joues encore humide : « Je fais suivre un message » répondit-elle avec un large sourire. Tournant ensuite les talons, elle prit la direction de sa maison.

Un court instant, lorsqu’elle passa dans l’axe du coucher du soleil, sa mère aurait juré apercevoir une auréole au-dessus de la tête de sa fille…
Nadia974

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Re: Concours Jour 9 - Le 10 Mai 2011

Message par Nadia974 »

Saint Joseph, Ile de la Réunion, 17h00

J'ai enfilé mon short, mon tee shirt ainsi que ma paire de baskets. Ça y est, je suis fin prête à sortir pour faire ma marche quotidienne. Après avoir pris soin de bien verrouiller la porte d'entrée de la maison, je m'installe au volant de ma petite Clio blanche, direction le sentier du littoral. Une fois sur place, je m'engage sur la piste ornée de vacoas qui longe la côte.
Je croise en chemin les joggeurs et marcheurs habituels ainsi que Léonus, un pêcheur du coin, venu taquiner le poisson à la gaulette avec un de ses amis, tous deux ayant une bière de dodo bien fraîche à la main. Le sentier débouche sur une petite plage sauvage de sable noir ou doré en fonction des caprices de l'océan. Ici, tout est si paisible et si calme, seuls les salanganes et les martins viennent rompre le bruit des vagues sauvages qui s'écrasent sur les falaises.
Après une demi heure de marche, j'arrive enfin en bout de piste et me déchausse. Je prends le temps d'admirer les couples de paille-en-queue qui dansent dans le ciel près de leurs nids installés à même les falaises que le soleil couchant d'été austral targue de belles couleurs ocre. Puis je m'avance doucement près du rivage, m'enfonçant dans le sable qui est noir aujourd'hui et trouve une place sur un rocher qui fera office de siège, me permettant ainsi de contempler les milliers d'étincelles miroitantes sur les vagues. Et c'est ainsi que durant un laps de temps mon esprit était ailleurs jusqu'à ce que j'aperçoive quelque chose qui était coincé sous le rocher jouxtant celui où je me suis assise. Je me rapproche prudemment et découvre une bouteille en verre, sûrement une bouteille de vin abandonnée par des squatteurs me dis-je passablement énervée que l'on puisse souiller un lieu d'une telle beauté. Je décide donc de la prendre et de la jeter dans le container de tri sur le chemin du retour mais à ma grande surprise, elle n'est pas vide. Elle semble contenir un papier ou...une lettre. Ne voulant pas être prise au dépourvu par la tombée de la nuit qui se rapproche, je me hâte donc de rentrer à la maison, emmenant avec moi ma trouvaille.
Après avoir pris une bonne douche, m'être activé en cuisine, avoir mangé et fait la vaisselle, je décide d'aller m'installer confortablement sur mon canapé en tissu marron foncé dans le salon. Après plusieurs tentatives infructueuses, la bouteille finit enfin par céder le trésor niché dans ses entrailles et j’entreprends la lecture de cette lettre, le sourire aux lèvres, imaginant qu'il s'agit peut être d'une lettre passionnée et déchirante écrite par un beau Garret Blake et où je serais une Theresa Osborne (cf. Une bouteille à la mer de Luis Mandoki).

***

Je ne sais pas si cette lettre trouvera un jour un lecteur et au fond ce n’est pas si grave. Je voulais seulement laisser une trace de moi, de ma vie, de mon histoire avant de quitter cette terre.

Tout commença le jour où je fis la connaissance de Philippe, un jeune skipper embarqué sur le voilier « Océania ». Il assurait le convoyage pour le compte d’un riche propriétaire américain installé depuis plusieurs années à Johannesburg. C’est à Port Elizabeth que je le vis pour la première fois. Il était svelte et grand, vraiment grand, 1 mètre 92, les cheveux noirs, un visage anguleux avec un nez platirhinien, sa peau ébène faisait ressortir malgré tout ses yeux noirs comme la nuit. Je n’avais jamais vu un homme aussi beau de toute ma vie ! Quand son regard croisa le mien, il me fit un petit signe de tête à peine perceptible, mon cœur eut un raté et je me sentis bien gauche tout à coup à le dévisager de la sorte. Nous avons commencé à sortir ensemble par la suite et au bout de quelques mois nous nous sommes juré fidélité et amour à l’église Regina Mundi de Soweto. Notre famille et nos amis étaient venus partager ce grand moment de bonheur avec nous. Philippe portait un costume trois pièces couleur chocolat composé d’une veste ajustée deux boutons à revers étroits, d'un pantalon en soie mélangée d’aspect brillant, d'un gilet à motifs en soie mélangée, d'une cravalière et d'une pochette à motifs également en soie mélangée et d'une chemise blanche à col cassé en coton. Quant à moi j’étais vêtue d’une robe bustier d’un seul tenant dans les tons ivoire et champagne. Le bustier était agrémenté de petits strass, perles et sequin formant un joli dessin brodé, il était lacé au dos par un large ruban de satin. La jupe s’ouvrait pour laisser entrevoir des broderies et se terminait à l’arrière par une longue traine arrondie brodée également. Certainement un des plus beaux jour de ma vie.
Après nos noces, Philippe et moi avons emménagé dans une jolie maison « middle class » de Soweto et l’année suivante je donnai naissance à une petite Océane. Les années s’écoulèrent paisiblement et Océane grandit invariablement. Tout le monde trouvait qu’elle ressemblait à une petite poupée de porcelaine noire avec ses longs cheveux fins, noirs et tout en boucle, des yeux en amande d’un marron profond avec d’épais et longs cils, une peau noire de jais avec des pommettes hautes et saillantes. J’ai vécu les quinze plus belles années de toute ma vie. Philippe était un mari attentionné et aimant ainsi qu’un père formidable et Océane était la plus douce et la plus charmante jeune fille qu’une mère puisse espérer avoir. Mais toute bonne chose a une fin.

Et c’est ainsi que le 16 juin 1976 alors que nous défilions pacifiquement, heureux, brandissant des pancartes avec les étudiants noirs de Soweto contre l’obligation de suivre un enseignement en Afrikaans que tout bascula. Le BOSS (Bureau of State Security) envoya un escadron de police qui avait eu pour mot d’ordre de contenir la foule par n’importe quel moyen. Après plusieurs sommations nous demandant de nous disperser et ne pouvant plus bloquer la manifestation, les policiers lâchèrent sur nous leurs chiens ainsi que des gaz lacrymogène. Océane criait et pleurait dans les bras de son père et Philippe essaya tant bien que mal de nous mettre à l’abri mais la foule désormais enragée nous sépara. S’en ait suivie une émeute féroce entre les forces armées et les manifestants. Les policiers se mirent à tirer sur nous au hasard, les lycéens ripostèrent par des jets de pierres et de bouteilles et se mirent à brûler des voitures, des bâtiments officiels ainsi que tout ce qui symbolisait l’apartheid. Des unités anti-terroristes ainsi que des hélicoptères furent déployés en renfort. C’était le chaos. La dernière chose dont je me souvienne sont les corps blessés et sans vie qui jonchaient le bitume, les cris et les pleurs de la foule en liesse, les gens qui couraient dans les rues pour chercher leurs enfants et le bruit assourdissant des armes à feu.
Je me réveillais le lendemain à l’hôpital, j’avais été touchée par une balle à l’omoplate. Autour de moi se trouvaient beaucoup d’autres blessés, certains par balle, d’autres tabassés ou encore brûlés. Tout le personnel médical était débordé et les urgences ne cessaient d’être prises d’assaut par de nouveaux corps ensanglantés. Mes premiers mots furent de demander où étaient mon mari et ma fille mais personne ne put me répondre ce jour-là. Ce n’est que le lendemain matin alors qu’un infirmier venait vérifier mon pansement que je décidai de poser à nouveau la question qui me brûlait les lèvres depuis la veille. Ils sont à la morgue de l’hôpital me répondit-il absorbé par son travail.

Ma décision est prise. Je suis à Port Elizabeth, là où tout a commencé tout finira et la boucle sera bouclée. Je viens de louer un bateau pour la journée afin d’avoir le temps de repenser à tous les moments de bonheur que j’ai vécu auprès de mon époux et de ma fille. Je n’ai rien amené avec moi hormis de quoi écrire, du papier à lettre et une bouteille en verre que je refermerai hermétiquement, dernier vestige de nos trois vies entremêlées. Bizarrement je n’ai pas peur de mourir, je suis prête. Ma place n’est plus ici mais auprès de mes amours et c’est avec soulagement que je m’en vais les retrouver. Me voilà suffisamment au large maintenant. Ma fin est ici.

Roxane

***

J’en eus le souffle coupé ! Je ne m’attendais absolument pas à trouver ce genre de lettre et cette nuit là je ne pus fermer l’œil de la nuit pensant à Roxane et à sa famille.
Je n’ai jamais parlé de ma trouvaille à quiconque et j’ai toujours gardé précieusement cette lettre dans un compartiment de ma boîte à bijoux que j’ai bien du relire une bonne centaine de fois. Bien des années plus tard, j’eus une petite fille que je décidai d’appeler Océane en souvenir de cet héritage secret que Roxane m’avait légué.
fleur59

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Re: Concours Jour 9 - Le 10 Mai 2011

Message par fleur59 »

Par une belle journée d'été, Mélie se baladait sur la plage.
Il commenaçait à se faire tard. Elle avait passé sa journée à la plage, comme elle avait l'habitude de le faire dès que son temps et la météo le lui permettait.
Le vent se levait. Elle se décida donc à rentrer.

De retour chez elle, s'étant absenté pour la journée, elle ouvrit sa boîte aux lettres pour récupérer son courrier. Elle y trouva plusieurs factures et une lettre qui ne comportait que son nom. Aucune indication de l'expéditeur n'était indiqué sur l'enveloppe.

Elle monta dans sa salle de bain et se fît couler un bain.

Mélie s'installa dans sa baignoire et ouvrit la lettre. Voici ce qu'elle pu lire :

"Amélie,

Voici quelques temps que je cherche à t'écrire après avoir enfin retrouvé ta trace.
Je ne sais pas si tu te souviens de moi. Nous étions en cours dans la même classe lorsque nous étions au lycée. Au lycée Depoorter à Hazebrouck dans le Nord de la France. Tu voulais être secrétaire comptable et moi comptable. Nous ne nous parlions pas beaucoup mais je t'admirai énormément. Nous sommes restés deux ans dans la même classe en 2nde ainsi qu'en terminale BEP comptabilité. Nous ne nous sommes plus revus depuis, mais, nous parlions tous deux à Amandine qui était ton amie comme la mienne. J'ai su que tu étais restée en contact avec elle. C'est elle qui m'a indiqué où tu habitais. Mais de celà, il y a plusieurs mois. Je ne sais pas si tu y habites encore. En tout cas, le nom sur la boîte aux lettres semble indiquer que tu y vis toujours.

Serait-il possible de se rencontrer ? J'aimerai beaucoup te revoir.

Amitiés.

Éric

PS : voici mon adresse, 32 allée des accacias 62100 CALAIS"


Mélie était touchée par cette lettre. Mais celle-ci ne la concernait pas. Elle avait toujours vécu à SAINT JEAN DE LUZ jusqu'à l'année dernière où elle était venue s'installer à Bray-Dunes dans le Nord de la France. Ville du Nord pour laquelle elle avait eu un coup de coeur. Pour ne pas laisser ce jeune homme sans réponse, elle lui écrivit une correspondance.

"Monsieur Éric,

Je suis désolée, mais la lettre que j'ai trouvée dans ma boîte aux lettres ne me concerne pas. Je porte effectivement le même nom de famille que la jeune femme à laquelle vous écrivez mais je n'ai pas le même prénom. Je ne suis installée dans le Nord que depuis un an. J'ai vécu depuis ma naissance à SAINT JEAN DE LUZ et j'y ai fais mes études là-bas.

J'espère que vous retrouverez la personne que vous souhaiter revoir.

Cordialement.

Mélie DUPONT"


Quelques jours après avoir posté la lettre, elle reçut une autre lettre et reconnut immédiatement l'écriture d'Éric. La lettre était cette fois-ci à son nom et comportait également son prénom. Curieuse de savoir ce qu'il lui répondait, elle ouvrit l'enveloppe sans attendre.


"Chère Mademoiselle,

Je suis désolé de m'être trompé de destinataire. Merci en tous les cas de votre réponse.

Ceci est peut être un signe du destin.

En tout cas, je serais très heureux si vous acceptiez de correspondre avec moi. J'ai été très touché de votre gentillesse d'avoir répondu à ma lettre.

Peu de gens font ce genre de chose et beaucoup m'auraient ignoré sans me donner de réponse même si la lettre ne leur était pas destinée et qu'il s'agissait d'une erreur.

Ceci prouve que vous avez un bon fond et un grand coeur ce que j'admire beaucoup.

J'attends votre réponse impatiemment.

Sincères salutations.

Éric"


Mélie était tout excitée à l'idée de correspondre avec un inconnu et de faire connaissance. Elle s'empressa donc de lui répondre.


"Éric, (si nous devons correspondre, permettez-mois de vous appeler Éric)

C'est avec plaisir que j'accepte de correspondre avec vous. J'en suis très heureuse. Peut-être deviendrions-nous amis par l'intermédiaire de nos correspondances ?

Pour commencer à faire connaissance, je souhaite donc vous poser quelques questions, si vous me le permettez.

Pouvez-vous vous présenter ? (votre âge, votre profession, si vous êtes marié ou l'avez été, si vous avez des enfants, une petite amie - ce que soit dit en passant je ne crois pas, vos hobbies, etc...).

En échange de vos futures réponses, voici les miennes.

Je suis une jeune femme de 25 ans. Comme je vous l'ai déjà indiqué, j'ai vécu à SAINT JEAN DE LUZ jusqu'à l'an dernier. Je suis célibataire, sans enfant. J'exerce la profession de sage-femme. Je suis passionnée des loisirs créatifs (scrapbooking, tricot, point de croix, carterie...). Je m'essaie un peu à toute sorte de nouveaux loisirs créatifs et j'adore danser !

J'attends donc votre réponse avec impatience.

Amicalement.

Mélie"


Il s'écoula plusieurs semaines avant qu'elle ne reçoive une réponse.

"Chère Mélie,

Merci d'avoir accepté de correspondre avec moi. Cela me fait énormément plaisir.

C'est donc avec joie que je réponds à votre correspondance. Désolé pour le retard, j'ai mis beaucoup de temps à écrire cette lettre, je ne savais trop comment formuler mes réponses à vos questions. Mais comme vous étiez impatiente, je me suis dit d'arrêter de me relire sans arrêt et de recommancer et de vous l'envoyer telle que je l'ai écrite.

Pour répondre à votre question sur mon âge, j'ai 27 ans. Je suis comptable, comme vous pouviez vous y attendre. Je suis également célibataire et je n'ai pas d'enfant. Mais je suppose que vous aviez déduit tout cela vous-même. J'adore danser moi aussi. Je vois que nous avons une passion commune. Je lis beaucoup aussi et mon auteur préféré est Guillaume MUSSO.

J'espère avoir de vos nouvelles prochainement.

Amitiés.

Éric".


Mélie continua de correspondre avec Éric pendant deux ans. Ils se rapprochaient de plus en plus dans leurs correspondances puis un jour, elle reçut cette lettre.


"Mélie,

Je sais que nous avions décidé de ne pas nous rencontrer et de rester simplement amis par notre correspondance, de peur de gâcher notre amitié, mais depuis plusieurs mois, je ressens plus que de l'amitié envers toi.

J'aimerai beaucoup te rencontrer.

Si tu acceptes, il est possible de se rencontrer au bar de la plage sur la digue de Bray-Dunes. Nous pourrions ensuite nous balader au bord de l'eau comme je sais que tu aimes le faire.

Sache en tout cas que bien que je connaisse ton adresse, je n'ai jamais cherché à te voir et je sais qu'il en est de même pour toi. Sache aussi que je respecterai cela si tu ne souhaites pas me rencontrer, et cela au nom de notre amitié.

Si tu es d'accord, serais-tu disponible samedi soir vers 19 h 00 ?

Je t'embrasse.

Ton Éric"


"Mon Éric,

Ne sois pas triste... j'ai une bonne nouvelle à t'annoncer. Je serai très heureuse de te rencontrer. Oui, nous avions prévu de ne jamais nous rencontrer mais j'ai comme toi, l'envie de te voir, car mes sentiments à ton égard sont plus forts qu'avant.

J'accepte donc avec joie le rendez-vous de samedi vers 19 h 00 au bar de la plage de Bray-Dunes.

J'espère que nous n'aurons pas de difficultés à nous reconnaître.

Je t'embrasse.

Mélie"


Le samedi à 19 h 00 tapante, Mélie arriva devant le bar de la plage. Un jeune homme d'à peu près l'âge d'Éric était là. Elle s'en approcha. Lorsqu'il se retourna, elle n'eut aucun doute. C'était Éric. Même s'ils ne s'étaient jamais vu, elle le savait. Lorsqu'il lui dit :

- Mélie ?

Elle hocha la tête.

- Si tu savais ce que je suis heureux de te rencontrer.
- Moi aussi Éric.

Il lui prit la main, se carressa la joue avec, puis l'embrassa passionnément.

C'est comme ça que se termine l'histoire de Mélie et Éric. La suite vous la connaissez... non ? En tout cas, vous la devinez...
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