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Concours "Un jour à..." Deuxième mois : Juillet 2011

Publié : ven. 01 juil., 2011 4:35 pm
par mangeusedelivre
Un jour à Venise .
Et oui, c'est bien aujourd'hui . Enfin! Le grand départ .
Je suis sur que vous lecteurs de mon précieux journal, vous allez adorer ce précieux jour à Venise .
Comme vous le savez je pars rencontrer ma mère biologique
Et oui, cela fait maintenant 14 ans que je ne les pas vu. Enfin je ne les jamais vu, depuis ma naissance je me suis retrouvée dans un orphelinat . Et chaque année
je passe de famille en famille . Jusqu'à aujourd'hui, la famille Stane ma adopter il y a maintenant 3 ans et elle m'a offer un trés beau cadeau d'anniversaire .La possibilité de retrouver ma mère biologique . Nous avons eu plusieurs enquêtes en cours avant de " la " retrouvée . Son dossier m'a permis de savoir qu'elle se nomme Marie Elise, elle habite à Venise, elle écrit des romans, c'est peu être de là que vient mais envie de vous écrire ma vie .. Elle a eu une deuxième fille . Et oui, je sais ce que vous devez vous dire, elle
a eu une deuxiéme fille alors quelle en a abandonnée une .
Moi aussi je n'ai pas trés bien compris . Mais me voilà parti vers Venise

Il est 9 heures 00, je suis dans le train je me pose des questions .
Quand je vais sortir du train avec mon morceau de carton où il y a écrit Abigaëlle Stane, comment va elle réagir ?
Que faire lui sautait dans les bras, lui faire la bise ou lui dire bonjours tout simplement ?
. Toutes ces questions me donnaient un mal de tête épouvantable .


Il est 10 heures 13 et les portes du train viennent de s'ouvrir . J'avançe doucement sur le quai avec mon morceau de carton . Je vois au loin une femme brune, habillée d'une robe en soie
avec des talons tenant une pancarte où est gribouillait Marie- Elise .Je m'avançe vers cette femme et je prend la parole :
- Marie-Elise ?
- Abigaëlle Stane ?
- Vous êtes ma mère biologique .
-Effectivement, c'est bien moi! Vient nous allons prendre un Tea .
- D'accord



5 minutes plus tard nous nous trouvons assises au beau milieu d'un café .. Elle commence la conversation .
-Quand tu as voulu prendre contact avec moi . Je me suis dit que je te devais quelque chose après t'avoir fait aller de famille en famille .Maintenant j'ai une autre fille, elle est au courant de ton existente . Elle aimerait te rencontrer, elle s'appelle Sylviane est elle a 10 ans .Depuis qu'elle m'a dit qu'elle voulait te rencontrée, cela ma donnée envie de créer une famille .C'est pourquoi je te demande de venir habitée chez moi
- Habitée chez vous !Mais je ne vous connais même pas . Vous voulez que je revienne après 14 ans d'absence . Vous croyiez quoi , qu'il suffisait que je vienne et le tour était joué . NON . Je ne
reviendrais pas . Jamais .


J'ai pris mes jambes à mon cou. Je suis de retour chez moi est il est 17 heure 45 . J'ai expliqué tout ce qui s'était passés à ma " mère" .
Sa réaction fut choquante, forte . Elle ordonne que je la rapelle car je n'aurrais pas dû parlais comme ça à ma "mère biologique"



Deux mois plus tard .

Et oui, grâce à ce jour à Venise, grâce à ma " mère " et ses rappelles, j'ai rappellais ma " mère biologique" . . Et aujourd'hui nous sommes tous heureux . Maintenant je connais mes origines
et ma famille . Il y a quoi de plus beau ? Je peux finir ma vie avec le bohneur d'un famille entiére !


Marine Leroy . Une fidéle internaute
( la mangeuse de livre )

Re: Concours "Un jour à..." Premier mois : Juin 2011

Publié : sam. 02 juil., 2011 12:03 pm
par Alexxchou
Un jour à Alicante

Les palmiers s'agitent sous la brise
Le chemin est parsemé d'odeur parfumé
Et je croie apercevoir entreluire
Le feu d'une lanterne éclairé

Elle éclaire le port
C'est un joyau, de l'or
Le port et ses bateaux
Sont parmient des plus beaux

Pourquoi faut-il toujours laissé
Les plus belles choses derrière nous ?
Ces le paradis rêvé
L'Esplanade de l'Espagne et sa plage au bout

Les plages luxuriante
De la mer d'Alicante
Empli mon coeur de bonheur
Et en y repensant, je pleur

Le château de Santa Barbara
Surplombe Alicante de toute sa hauteur
Et pour l'atteidre a chaque fois pas après pas
Il faut monter, tout essouflé, un dur labeur

Le château surveille
Toutes ces merveilles
Il embrasse du regard
Toute cette imensité si rare

Et je repense à mes amis partis trop vite
Presque s'en un au revoir
Et cette séparation subite
Me brise le coeur

Et vous, oui vous mes amis d'un jour
Amis de toujours
Sans vous je ne serai pas la même
Et je vous garde dans ma tête

Dans mon coeur

Un jour a Alicante
Un jour ailleurs
Un jour, pour toujours . . .

Dernière édition par Alexxchou le Lun 27 Juin, 2011 12:58 pm, édité 1 fois au total.
Alexxchou
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Re: Concours "Un jour à..." Deuxième mois : Juillet 2011

Publié : ven. 08 juil., 2011 1:34 pm
par Yalee
Un jour à Zorgaast


Ewann courait de toutes ses forces, et le vent fouettait son visage, lui hurlant à sa manière qu’il devait aller plus vite encore.

[i][…] Il était 5h30, Zorgaast était encore silencieuse. Malgré le Soleil qui se levait, la ville était dans l’ombre, dominée par le sombre château d’Ellvyna, la Vierge Noire.
Ewann souhaitait aller au port, ce matin. Ça l’avait pris comme ça, pendant la nuit. En se réveillant, il avait eu le sentiment que c’était important.[/i]


En le voyant comme ça, on aurait crût qu’Ewann fuyait le Diable en personne, qu’il jouait sa vie sur ses longues foulées agiles.
Mais il était seulement porté par le vent, laissant son instinct le guider à travers Zorgaast. Il voulait changer son histoire, il le devait.
Rares étaient ceux qui avaient connus la ville avant la Reine Ellvyna. Rares donc étaient ceux qui l’avaient vus Zorgaast briller de mille feux, à son apogée. Et peu espéraient la retrouver comme antan.

Ewann accélérait à mesure qu’il se rapprochait de l’infini bleu, de la mer salvatrice.
Mais il n’avait pas vu le marchand et son attelage et fonça en plein dedans
« Bah alors mon p’tit gars, on peut pas faire attention ? »
« Ah, désolé Clamôrry » répondait Ewann. Il sautillait sur place, excité sans savoir pourquoi. Zorgaast aller changer, il le sentait profondément.
« Où tu cours comme ça ? T’sais que après ce chemin y’a plus rien à voir ? Ewann, fais gaffe à toi s’tu veux mon avis »
Clamôrry avait souvent aidé Ewann en lui donnant parfois de quoi se nourrir, et un endroit sur où dormir quand les temps étaient durs.
Alors il marchât au pas vers sa destination.

Des rayons de Soleil arrivaient à percer la couverture de brume et d’ombre et se reflétaient sur la nature en lisière du petit chemin.

[i][…] Ewann n’avait jamais parlé à personne de sa marque. De son étoile. Il ne savait pas non plus d’où elle venait, ce qu’elle signifiait. Il avait entendu parler des Thrôz, mais il ne pensait pas qu’il en était un. Ni même qu’il était leur piler, en réalité. Mais la flamme brûlait en lui plus fortement que c’est les autres malgré tout.
Ce matin, il se mit debout doucement, regarda haut dans le ciel et prit une grande aspiration. Aujourd’hui, Ellvyna regretterait. Aujourd’hui, Zorgaast aller renaître, telle un phénix.[/i]

Il arrivait enfin. Et c’est au loin qu’il voyait arriver des milliers d’Ornuits, volants à grands coups d’ailes et portant sur leur dos tout autant d’hommes.
Mais Ewann ne voyait pas arriver des créatures volantes transformées en monture. Non, il voyait plutôt venir l’espoir, la révolte. La Libération.
Et après Zorgaast, c’est Ynngoslast toute entière qu’il faudra sauver de la main de la Reine.

Il resta ainsi toute la journée, à les guetter, les voir s’approcher. Il les voyait ralentir, sans doute pour n’atterrir qu’une fois la nuit tombée.
Et lui, en attendant, avait les yeux fixés sur le ciel, des yeux brillants qui criaient le courage et la détermination.


Zorgaast se remplissait d’aventuriers ayant accourus à l’appel mystique du Thrôz. Il était tant que les Zorgaastis se soulèvent, guidés par Ewann. Il était temps que Ellvyna prenne peur. Il était temps. Et Zorgaast redeviendrait comme avant, aussi belle, aussi lumineuse, aussi joyeuse.

C’était un jour, à Zorgaast, qui serait marqué à jamais dans l’Histoire Eternelle d’Ynngoslast. Un jour comme les autres par sa noirceur mais qui était aussi le début de la fin. La fin du règne insoutenable de l’Enflammée Ellvyna.

Re: Concours "Un jour à..." Deuxième mois : Juillet 2011

Publié : sam. 09 juil., 2011 8:53 pm
par Yolino
Un jour à Lyon


La ruelle est sombre ce matin. Seuls les talons de mes chaussures blanches brisent le silence en frappant le pavé. Cela fait à peine quelques semaines que je suis à Lyon, et pourtant, je connais chaque ruelle, et chaque recoin de mon quartier. Rien d'étonnant, lorsque l'on sait que je passe mes journées dehors, à dessiner la cathédrale, à immortaliser les passants assis aux cafés, et à peindre mon ennui sur des toiles sombres, d'où jaillissent de temps à autres, des jets de couleurs vives, au gré de mes humeurs, et de mes découvertes. Ainsi le noir symbolise une journée comme les autres, le rouge, la rencontre avec une connaissance, le bleu, un énervement, le blanc, la solitude, et le vert, la plénitude.

Ce matin, donc, je remonte la rue Rameau, ma préférée à cette heure. Assise sur un banc, j'observe les serveurs sortir les tables des cafés et astiquer les verres, les Lyonnais « lève-tôt » nettoyer leurs porches, arroser les plantes. Je sors de mon sac ma toile déjà noire, et trace un jet vert, créant une arabesque colorée. Puis un rouge, lorsque la serveuse du Petit Poinçonneur me hèle, et m'offre un chocolat chaud relevé de cannelle. Un vrai délice. Je ferme les yeux, et me laisse bercer par les bruits qui m'entourent. Je distingue le doux tourbillonnement d'un café mousseux que l'on remue le petit doigt levé, le chant mélodieux du rossignol dissimulé dans les branches du saule pleureur, planté dans le renfoncement d'un mur, près d'une petite cascade d'eau fraîche, le murmure des gens au téléphone, et le tintement des verres qui s'entrechoquent.

La journée passe lentement, ma toile se colore peu à peu, et mon esprit est rempli des bruits et des odeurs de la rue. Mais lorsque je rentre chez ma tante, seuls mes talons font du bruit. Alors je sais qu'une nouvelle journée m'attend. Une journée comme les autres, que je passerai à dessiner la cathédrale, à immortaliser les passant assis aux cafés, et à peindre mon ennui sur des toiles sombres, d'où jailliront de temps à autres, des jets de couleurs vives.

Re: Concours "Un jour à..." Deuxième mois : Juillet 2011

Publié : dim. 10 juil., 2011 8:05 am
par celtefan
Un jour à Lorient, durant le festival interceltique.

Ivre de bonheur, je ne me lassais pas du rugissement des cornemuses et des ballets aériens des maillets à embout pompon, rappelant ceux ornant les bérets des marins militaires du port ou encore la fleur du chardon. Lorsque les cornemuses se turent juste après une double frappe bien pesée de la grosse caisse annonçant la fin de la parade nocturne, je me retrouvais subitement aussi désemparé qu’un navire au port sans amarres par temps de forte houle. Je ne pouvais pas rester en rade ! Bien que saoul de fatigue, après avoir, plusieurs jours durant, sillonné Lorient de long en large pour tout voir et ne rien manquer du festival, j’étais par trop excité de cet enthousiasme que la musique provoque chez tous ceux qui ont l’âme celte. Le dicton écossais « si à dix heures du soir tu n’es pas couché, il est l’heure de rentrer chez toi » ne s’appliquait pas à moi. Il me fallait prolonger cette ambiance, faite de sons et de couleurs.

Eimhir et Eithne, deux charmantes jeunes danseuses des Highlands qui en terminaient tout juste de leur prestation, m’abordèrent. Devinant mon désarroi, elles m’expliquèrent que les Écossais, derniers à parader, avaient joué comme mélodie finale The Black Bear. Cet air traditionnel de fin de parade, prélude au dispersé, était en réalité une invitation pour tous à se retrouver autour d’un bon verre…
Mais, où se rendre, tant les bonnes adresses avaient pignon sur rue ? Elles me conseillèrent la taverne « du boit-sans-soif » sise à la jonction du Scorff et du Blavet et se proposèrent de m’y emmener.

- Pourquoi un tel choix ?
- Son ambiance est unique, vous y vivrez une tranche de vie écossaise inoubliable. Celle où les discussions de tablée transforment les histoires en légendes et où chaque narrateur tente d’imposer la sienne pour seule vraie. Elles donnent soif et font boire puis divisent les partis et créent des clans… c’est cela l’Écosse.

Il n’en fallut pas davantage pour me convaincre. Après ce qui me parut être un véritable dédale, nous parvînmes à ladite taverne. Je m’imaginais un pub à la façade en pierre traditionnelle et au toit en ardoise, qu’annonçait le son grinçant des chaînons rouillés soutenant l’enseigne, ballotée par les vents du grand large. Mais, grande fut ma surprise de découvrir une auberge construite de pierres plates ceintes par de la tourbe et à la toiture faite de chaume. Seule une clarté, pointant d’une minuscule fenêtre, trahissait la présence d’âmes qui vivent.

- C’est ici que nos chemins se séparent. Il ne serait point convenable pour les jeunes ladies comme nous sommes, d’entrer ici. Une fois à l’intérieur, prenez place à la meilleure table… Celle de Duff MacClyde.
- Mais à quoi le reconnaitrai-je ?

Comme si toute précision était superflue, elles m’avaient déjà quitté, une nappe de brume les effaçant à mon regard. Je ne gardais d’elles qu’un ultime sourire charmeur et coquin, celui de deux demoiselles contentes du tour qu’elles avaient joué… Diable, que cela cachait-il ? M’avaient-elles ensorcelé ainsi élégamment vêtues en Aboyne dress ? J’entrais donc, mu par la curiosité d’un enthousiaste méfiant. Subitement rajeuni, je me retrouvais plongé dans une atmosphère d’un siècle passé. Le lieu grouillait d’une foule bigarrée restée à l’état d’esquisses tant le halo des chandelles était absorbé par les boiseries des murs. Toutefois, il y avait une ombre portée qui masquait à elle seule la plus grande tablée d’où rayonnaient ambiance et clameurs. C’était celle d’un homme grand et corpulent, à la longue chevelure rousse. Pas de doute, c’était lui le fameux Duff. Il restait une place libre qui semblait m’attendre. Je commandai un dram pour donner le change et faire comme tout le monde, mais j’eus la maladresse de demander en sus un glaçon, en cette nuit chaude et étoilée du mois d’août.

- Mon garçon, il y a deux choses que l’écossais préfère toutes nues, et le whisky en est une !

Le fier Highlander posa sa pogne sur mon épaule. Ma maladresse me vaudrait-elle d’être lynché ou jeté à la rivière pour qu’elle me livre aux caprices de l’océan ? Qu’attendre de cet individu crasseux, barbu, débraillé, décoiffé et au plaid truffé de brindilles de bruyère, d’épines de chardons, de résidus de fougères, d’éclaboussures de fumier ? Il sentait la fumée de la tourbe brulée, le tabac à priser, le poil de chien humide, le whisky frais, le crottin séché.
C’est là que je compris que l’hospitalité du Highlander n’était pas que proverbiale. Il m’agrippa et me ramena vers lui. Il tint à se présenter et à m’offrir mon verre. C’était un conducteur de bétail vivant au 17e siècle. Il avait été surpris, menant son troupeau vers le marché, par une violente tempête. Seul au milieu des Hautes Terres embrumées, soumises à d’incessantes bourrasques glacées et à des pluies torrentielles, il avait franchi l’espace-temps en se heurtant à un fantôme égaré. C’est ainsi qu’il se retrouva projeté en Bretagne ! Le choc fut rude. Son plaid en portait les stigmates : des déchirures dues au frottement d’avec les ajoncs qui réceptionnèrent sa brutale arrivée. Mais par delà la colline, il avait entendu les sonneurs du festival qu’il rallia. Il s’y trouva de suite comme chez lui. Il s’excusa de sa tenue débraillée, mais dormant à même le sol au milieu de son troupeau jour après jour et par tous temps, il ne pouvait pas en être autrement. Au moins les queues cinglantes de ses vaches lui garantissaient-elles d’être dépoussiéré des projections soulevées par le troupeau en marche.
Il avait besoin de moi. Celui qui s’assiérait sur la chaise restée libre nous départagerait. Ainsi en avait-il négocié avec son détracteur, Gurvan, un Breton, rougeaud et têtu. Ce soiffard, qui mélangeait vin et cidre, ne distinguait plus un bon cru d’une boisson frelatée. La seule sensation qui subsistait à son palais était celle de la sécheresse de l’entre-deux verres. Les deux hommes ne s’étaient entendus que sur un détail : la ville, bâtie sur une embouchure, nom également donné à la partie d’un instrument à vent dans lequel on souffle, ne pouvait être qu’un vivier à bons sonneurs. Mais subsistait entre eux un point de désaccord formel sur l’origine du nom de la ville…

- Un chantier naval fut créé ici pour permettre à la compagnie des Indes de construire les navires dont elle avait besoin pour commercer avec l’Asie. Le premier d’entre eux fut donc naturellement appelé « le soleil d’Orient » et les habitants qui avaient pris l’habitude de se rendre à « L’Orient » pour assister à la construction donnèrent ce nom à la nouvelle ville… soutint Gurvan en fichant son poignard sur la table comme pour ponctuer sa phrase d’un point d’exclamation.
- Fichtre non ! Le roi de France, satisfait des services rendus par l’Écosse à la Couronne, décida de baptiser l’endroit « estuaire du roi » en écossais « Loch Ryan ». C’est ainsi que prononcé « Lor’yan » il devint Lorient, argua Duff en expectorant un crachat mi-chique mi-alcool qu’absorba le plateau en bois de la table. Subsista une tache indélébile au contour identique à celui de l’estuaire, comme cartographié dans le bois.

Qui croire ? Ils avaient l’air tous les deux si convaincants… Les renvoyer dos à dos serait refuser de faire face… et me retrouver seul contre eux deux ! Il me fallait sortir de l’impasse, gagner du temps et trouver du soutien… Devant mon exaspérante indécision, Duff posa sa lourde claymore sur la table : « au 1er sang versé » proposa-t-il. Cette coutume surannée des Highlands donnant tort au 1er des deux à être balafré précipita mon jugement :

- Ajoutons au festival, après la musique et la danse… des jeux ! Vous vous départagerez à l’un des plus populaires : le tir à la corde. Vous avez la nuit pour trouver les huit hommes qui constitueront votre équipe. Rendez-vous demain matin sur la place du centre-ville.

Il y avait foule et les bénévoles avaient su, comme à l'accoutumée et au pied levé, mettre en vedette ce spectacle non prévu. Il avait fallu une camionnette et pas moins de quatre personnes pour apporter cette corde de dix centimètres de circonférence et trente-six mètres de long. Lorsque les stands sont installés, prêts à l’emploi, bien des visiteurs ne se doutent pas du travail que cela a pu demander.
Les équipes de chacun des camps impressionnaient par le gabarit des individualités les composants. Les paris allaient bon train. Une occasion de plus de se faire offrir un coup à boire. Outre des gaillards rompus au roulage et au portage des barriques de vin pour les Bretons et de whisky pour les Écossais, on notait la présence de spécialistes des épreuves de force. Duff avait également réquisitionné un lanceur de tronc, charpentier-madrier de son état, et un lanceur de pierre, de ceux que les chefs de clan utilisent pour monter les murs des châteaux. Gurvan s’était entouré d’un paysan, adepte du lancer de la botte de paille, d’un expert du court-bâton et d’un homme, paradant aux pardons, spécialiste du lever de perche.

Le plus lourd de chaque équipe endossa le rôle de l’homme-ancre en fin de cordée, le seul autorisé à s’enrouler autour de la corde. Préhension simple, sans nœuds, avec interdiction d’enjamber la corde pour les autres. J’eus l’immense privilège d’être désigné comme arbitre. Après avoir noué les foulards des équipes, distants de huit mètres sur la corde, je fichais entre eux la marque centrale. À l’instruction « tirez », l’affrontement commença. Celle des deux équipes, qui parviendrait à faire franchir la marque centrale au fanion adverse, gagnerait.
Les compétiteurs, à l’unisson, étaient figés comme des souches en maintenant la corde le plus bas possible, tout près du sol, pour durcir plus encore la partie… Nul ne voulait finir au bout d’une corde. Les retournements étaient fréquents et il suffisait qu’une équipe soit sur la corde raide pour soudain trouver l’énergie de reconquérir le terrain perdu. Le duel s’éternisait dans un suspense sans fin. Personne ne se lassait et les encouragements fusaient, en particulier ceux des spectatrices, ébahies par la débauche d’efforts et séduites par la brochette des durs à cuire s’affrontant devant elles. Bien malin, celui qui pouvait affirmer lequel des deux camps l’emporterait… Les clameurs furent soudain couvertes par le rugissement d’une cornemuse mal accordée. Surpris, Duff ne le supporta pas. Son corps se couvrit de brume comme s’il muait en fantôme. Par propagation ses partenaires furent touchés. S’ouvrit alors une brèche dans l’espace-temps qui les aspira tous y compris les Bretons qui avaient trop tiré sur la corde. Elle se referma sitôt après. Duff s’en était-il retourné dans les Highlands de son époque ? Les autres l’y avaient-ils suivi ? Qu’adviendrait-il d’eux ? Toujours est-il que l'on se souviendrait longtemps de cette édition du festival ! Quant à moi, je ne parvins jamais à retrouver la taverne, ni les jeunes danseuses. Mais la fugace intrusion de Duff avait suffi à semer le doute sur l’origine du nom de Lorient… Les festivités terminées, je partirai donc en quête de la vérité…

Re: Concours "Un jour à..." Deuxième mois : Juillet 2011

Publié : dim. 10 juil., 2011 5:40 pm
par MissPendragon
Fait à Stemour, le 13 Septembre ****

Rowan (« Papa » sonne trop faux aujourd’hui…),

Je t’écris car je vais passer une journée à Stémour.
Lundi je vais récupérer mes derniers cartons dans l’ancien appartement de Maman.
Je ne te remercie pas de ton passage (plus que rapide) à l’enterrement de la femme qui m’a donné la vie. Tu veux savoir ce que je pense de toi Rowan ? Tu me dégoûtes. Ton petit style de vie de riche, ta nouvelle femme arrogante, ton clébard agressif, ta mauvaise foi et ton insolence, tout ça me dégoûte profondément. Si je n’avais pas un peu de respect pour le souvenir de ma mère, je ne prendrais même pas la peine de te prévenir. Il y a des souvenirs de maman et toi à l’Université et des photos de Papy et Mamy qui trainent encore chez elle. Je voudrais savoir si tu les veux ou si je les prends.

Quand j’aurai tout, je partirai et je ne remettrai jamais plus les pieds sur ce continent. Je pars m’installer dans la ville de Gate (la capitale de la Stralie). Cora (tu sais ta fille, celle que tu n’as jamais reconnue) va venir vivre avec moi, je ne veux pas que tu la hantes et que ça la torture toute sa vie de vivre sous ton gouvernement minable. Il y a longtemps que je ne te considère plus comme mon « Papa ». Bien sûr tu seras toujours mon père biologique mais je refuse désormais tout ce qui peut venir de toi.

Evidemment mes amis et la famille vont me manquer et Stémour va me manquer, mais il y a trop de souvenirs de Maman et surtout trop de trace de ton passage. Les hôtels de luxe immenses qui détruisent peu à peu le paysage de la cité, les restaurants au style si épuré que toi et ton gouvernement faîtes construire. Non, ça me tuera. Je dois partir avant que vous ne détruisiez cette ville avec toutes vos innovations.
Cette cité est quand même splendide architecturalement parlant tu ne trouves pas Rowan ? Tout date de l’époque de la Grande Reyne Cham, et se promener dans les rues est passionnant. A mon âge, j’apprends encore des choses sur mes ancêtres en passant devant tel parc ou telle maison. Les Eglises et la citadelle sont tellement impressionnantes et pleines de souvenirs d’enfance… Tu vois le petit square près de l’Ecole des filles ? Eh bien c’est mon lieu de détente préféré. J’adore regarder les enfants jouer et les parents s’attendrir devant eux comme ma mère l’a fait pour moi… Tu te souviens de nos sorties à la mer de Crystal ? Le petit château en ruine sur la côte de la duchesse Rör, celui dans lequel nous passions notre temps à jouer à cache-cache ? L’Arc de Triomphe en l’honneur du chef de l’armée Royale : le seigneur Persan, avec ses sculptures de soldats gravées directement dans la pierre sur lequel vous m’avez présenté Cora ? Tu te souviens de tout ça ? Et bien tu les tues à petit feu avec tes constructions ! Et ça me révolte que tu aies aussi peu d’estime pour le patrimoine culturel et architectural de ta ville mère, de celle qui t’a vu naître et grandir et qui a vu grandir tes parents, tes grands-parents, tes ancêtres et tes trois enfants… Tu nous tues tous Rowan ! En as-tu conscience ? Tuliap, ton propre fils, tu l’as mis sur la paille en faisant interdire les rénovations des bâtiments historique dans la cité. Tu réalises ? Papy ne t’aurais jamais fait ça et je sais que tu le déçois beaucoup. Tu devrais réfléchir à tes actes.
J’ai fait une courte promenade dans les rues avant de t’écrire. Je suis passée dans ton premier restaurant (que j’ai trouvé terriblement chic et froid) et j’ai croisé Canie. Il parait que tu l’aurais renvoyée pour faute professionnelle ? Franchement, tu ne feras jamais gober à personne que cette pauvre femme aurait pu commettre quoi que ce soit qui mérite un renvoi. Et au fait, les Calèches Séjournales se dégradent, tu devrais t’en occuper. Tu n’as pas besoin de rajouter des hôtels à la dernière mode de la ville de Srak ou de New Tik ou des restaurants aux plats exotiques et industriels pour augmenter le tourisme à Stemour ; ce qui intéresse les touristes c’est justement le coté médiéval de notre belle ville ! La dernière du continent ! Ils veulent des plats régionaux, des petites auberges tranquilles et avec une histoire à leur raconter !

Je ne vais pas continuer plus longtemps mais si tu trouves le temps, arrêtes toi devant l’entrée des Catacombes de Stemour. Regarde les détails, comprends les peintures et les gargouilles, interdis toi de les pénétrer sous la menace de ces splendides sculptures. Puis habitue toi à leurs regards et lis en elles : ces gargouilles t’invitent à découvrir une histoire merveilleuse, unique, celle de la vie, celle de la mort, celle de toutes les générations qui t’ont précédé. L’histoire de ta cité, l’histoire de ton peuple et de ton précieux gouvernement. L’histoire de ta famille, celle de tes amis et de leur famille, celle de tes voisins, collègues, connaissances. Et laisse toi emmener, laisse toi t’imprégner de ces vies. Fais ce voyage intérieur et réfléchis à tout ce que tu vas faire perdre à Stemour.

Si tu décides de changer, appelles moi. Sinon, aies l’obligeance de m’oublier, de nous oublier Cora, Tuliap, Maman et moi.

Nerwën.

Re: Concours "Un jour à..." Deuxième mois : Juillet 2011

Publié : lun. 11 juil., 2011 2:28 pm
par weba
Weba le 11 juillet 2011

Un jour à Saint-Tropez.

Assise à la terrasse d'un café qui longe la plage, un verre de thé glacé à la main, je suis en admiration devant le merveilleux spectacle que m'offre cette ville. Bien que familière pourrait-on dire à toute les autres plages ensoleillée, mais qui est pour moi un fabuleux émerveillement. Moi qui n'est connu que les rues sans fin de ma ville natale, je trouve cette endroit tout à fait charmant.

Cette destination je ne l'ai pas choisi, je l'avoue. Ce projet d'évasion était à la base un échappatoire à la vie monotone que je vis et normalement j'aurais du venir avec mon petit ami – lui même qui est choisi cette endroit – mais le destin à voulue qu'il rompt avec moi la veille de notre départ. Non mais vous y croyez vous? Sous prétexte qu'il n'était pas près à se lancer dans ce genre d'aventure avec moi. Ce genre d'aventure! Croyait-il peut être s'engager dans une espèce de voyage post-nuptiale?

Toujours est-il que je suis là, m'enivrant de ce délicieux breuvage qu'est le mélange d'une belle vue, d'odeurs plus alléchante les une que les autres et du soleil pénétrant chaque ports de ma peau.

La journée passa si vite, trop vite que je ne me rendis pas compte que la nuit tombée sur la ville. Le ciel bleu fit place à un ciel rosé de plus en plus sombre. Les réverbères s'allumèrent. Les restaurants se remplirent. La plage devint presque vide.

Je me rendis à l'hôtel où j'étais descendue. Après avoir pris une douche, échangea mon bikini fuchsia contre une robe légère en satin bleue, enfila mes sandale grises et partis à la rechercher d'un endroit sympa où manger.

Cela étant fait je me balader dans les rues humant l'air nocturne. Je fis halte dans un pub, m'installa au bar et commanda un Martini. Je restais silencieuse, observant les alentours, échangea quelque regards avec certains hommes. J'étais justement dans la contemplation d'un fessier des plus appétissant lorsqu'un homme me coupant la vue s'installa sur la tabouret me faisant face. Aucun mot n'est assez fort pour décrire l'effet qu'il avait sur moi.

Grand, des cheveux d'obsidienne, des yeux d'un noir de jais, un visage des plus masculin, une musculature qui respire la force. Une telle virilité dégager de cet homme. Le plus surprenant et effrayant à la fois fus la force avec laquelle ses yeux me regardèrent. Aucun de nous ne daigna rompre cet instant, aucun de nous ne détourna le regard.

La pièce commença à tourner autour de moi, je me sentis basculer sur le coté et vis le sol se rapprocher de plus en plus. Puis des bras solides s'emparèrent de ma taille et je sombrer dan l'inconscient.

Tout ce dont je me souvienne fus de sentir l'odeur propre à toute ruelle, des bras qui me soutenaient et d'entendre dans un murmure d'une voix mélodieuse «tu es a moi, pour l'éternité», puis de sentir la morsure de deux pointes dans mon coup.

Re: Concours "Un jour à..." Deuxième mois : Juillet 2011

Publié : lun. 11 juil., 2011 3:04 pm
par Ludi59173
Un jour à Blaringhem City, une petite fille âgée de 9 ans et qui se nommait Jessica courrait dans les bois en compagnie de sa soeur Constance.
Constance avait 15 ans, elle avait beau être souvent en colère contre sa petite soeur elle l'aimait beaucoup et quand elle se rendit compte que Jessica n'était plus avec elle, elle paniqua. Où était-elle passée ? Elle la chercha, chercha, chercha mais ne trouva aucune trace de cette petite. Constance refusait de rentrer sans Jessica, elle refit donc le chemin en sens inverse mais ne trouva toujours personne. Elle appela Elodie, sa meilleure amie, celle-ci arriva sur le champs avec Max son chien, un petit Golden Retriever.
-Certes ce n'est pas un chien de policier, ni un chien de recherche mais il peut toujours nous être utile, et puis c'est l'heure de sa promenade,annonca Elodie. As tu un objet appartenant a ta soeur ?
-Oui, se matin je lui ai pris son foulard, je n'aime pas qu'elle prend mes affaires mais j'aime prendre les siennes.
-Donne le moi.
Elle fit reniffler le foulard a son chien, sans attendre une seule seconde de plus le chien se mit en marche, se frayant un passage parmis les arbres. Les filles le suivaient avec beaucoup de difficultés, c'est qui courrait vite cet animal !
-Il fait des courses ton chien ou quoi ?
-Non, moi même je ne savais pas qu'il courait aussi vite
-Bah inscrit le à un concours, tu devrais gagner le premier prix
-J'y penserai mais la suivont le avant de le perdre de vue !
Les demoiselles redoublèrent de la vitesse, quand Max s'arrêta, les filles étaient éssouflées, elles s'écroulèrent contre un arbre. Après avoir repris leur souffle, elles observèrent les environs : rien ! Pas de Jessica et en plus elles étaient perdues ! Et Max ? Non, ce n'était pas possible, lui aussi n'était plus la !
-Bois de malheur ! Pestait Constance, plus jamais je ne mettrai les pieds ici, et si jamais je ne retrouve pas ma soeur je ferrai raser cette endroit !
-Et comment compte tu t'y prendre ?
-Je n'en sais rien mais plus personne ne viendra se perdre ici, c'est moi qui te le dit !
-Constance, calme toi maintenant, ce n'est pas en criant que nous retoruveront mon chien et Jessica
-Je sais mais c'est peine perdu, je ne l'as reverrai jamais !Et en plus tout ceci c'est ma faute, si je ne l'avais pas forcée ce matin a venir avec moi, rien ne serait arrivée !
-Arrête ce n'est de la faute de personne, Constance, je ne t'ai pas vu une seule fois renoncée a ce que tu entreprenait, surtout si il y avait des difficultées !Ce n'est pas aujourd'hui que tu...
-Tu as raison, lui coupa-t-elle, ça ne me ressemble pas ! Repprenons la route !
Et c'est ce qu'elles firent, mais toujours rien, elles décidèrent de rentrées en ville avertirent la police. Quand elles trouvèrent enfin la sortie il commencait a se faire tard, mais peu importe ! Arrivait au commisariat, Constance discuta de la disparition de sa soeur a la secrètaire.
-Mademoiselle, nous policiers ne sont pas la pour perdre leur temps, si c'est une blague, elle est de très mauvais goût !
-Mais je ne mens pas ! Ma soeur a vraiment disparue !
-Pas la peine d'insister, sorter
-Non je ne partirai pas d'ici avant que ma demande soi pris en compte !
-Je vous ai dit de vous en allez !
-Constance, vient ça ne sert a rien de toue façon, la police est incompétente dans cette ville
-Mais non et ma soeur !
-On va allez à la ville d'a côté
Constance se résuma quand même a quitter cet endroit pour Onoise. En quinze minute à pieds, elles y étaient. Cette fois la demande de Constance fut prise en compte. Une vingtaine de policier partirent a la recherche de Jessica et de Max, bien que celui ci est incompétent puisqu'il n'as pas réussi a trouver ma soeur, pensa Constance. Pourtant elle n'en dit rien, dire ce qu'elle pensait de ce chien a Elodie serait suicidaire pour leur amitié. A l'aide des policiers d'Onoise, elles recherchèrent Jessica mais encore une fois, on ne trouva personne, ni même Max. Constance recommença à déssesperer et n'en pouvant plus elle fondit en larmes. Il était 21 heures passait, la nuit était tomber.
Un policier s'approcha de la soeur de Jessica et lui anonça :
-Je suis désolé, ça va bientôt faire trois heures que nous cherchons après votre soeur et ça n'as rien donner, il va bien falloir vous mettre dans la tête sue nous ne la retrouverons pas
-Mais vous ne pouvez pas abandonné ! C'est votre travaille
-Je sais, nous avons fait ce que nous avonc pus, nous allons rester ici cette nuit au cas où votre soeur ce manifesterai, mais nous ne vous promettons rien. Si demain...
-Si demain quoi ? Ma soeur sera la ! Elle est vivante et je la retrouverai coûte que coûte !
-Non pour vous il est l'heure de rentrer, nous nous restons
-Je reste avec vous je ne bougerai pas !
-Carl !
-Quoi ?
-Emporte cette fille en dehors des bois
-Elle s'est pas marcher ?
-Idiot ! Biensur que si ! Mais vu l'heure tardive ramène la chez elle
-Non ! Vous ne me forcerait pas à bouger d'ici !Elodie aide-moi !
-Lâche-la , sale brute !
Avant qu'Elodie puisse dire autre chose, il la mis sur ses épaules comme un sac a pomme-de-terre et en fit de même avec Constance. Il les installa dans la voiture et dépossa Elodie devant chez elle. Constance refusait de bouger, mais Carl la pris dans ses bras et la posa sur la balancelle de son jardin, pui il remonta dans la voiture et reppartit en direction des bois. Constance ne voulait pas rentrait chez elle, elle se disait que c'est elle qui aurait du disparaitre, se perdre ou autre, mais pas sa soeur ! Si elle était en vie, plus jamais elle la traiterait comme elle savait si bien le faire, en revanche elle lui offrirait son pull préfèrée bien que se soit le sien aussi. Constance hésitait a rentrer chez elle. Le clocher sonna vingt-trois heures. Elle décida qu'il était temps de rentrer, de toute façon, si la police avait des nouvelles de Jessica elle ne serait rien avant le lendemain matin. En entrant dans la maison, toutes les lumières étaient fermées et tout le monde était couchés. Constance passa par la chambre de Jessica, sachant pertinament qu'elle ne trouverai personne. Elle poussa la porte et ouvrit la lampe.
-JESSICA !
-Constance ?
-C'est toi ? C'ets bien toi ? Je suis tellement désolée ! Je n'aurais jamais dûs te perdre dans ce bois !
-Mias je suis la et je dois quand même te remerciait
-Mais pourquoi ? C'est de ma faute et en plus on as perdu Max
-Qui on ? Et puis Max est chez Elodie
-Mais non Elodie et moi ont l'as perdu dans les bois
-Et il m'as retrouvée et aidée a sortir, je l'ai ensuite déposée chez Elodie
-Tu veus dire que j'ai avertis la police pour rien ?
-Tu as appeler la police ?
-Bah oui qu'est ce que tu crois ! Tu ne pensais quand même pas que j'allais t'abandonner dans ce tas d'arbres !
Les parents des deux jeunes filles entrèrent dans la chambre :
-Que ce passe-t-il ici ?
Constance et Jessica leur racontèrent l'après-midi mouvementé qu'elles avaient eut puis tous allèrent se recoucher. Constance n'oublira jamais cette journée, elle se fit des promesse envers sa soeur sachant qu'elle risquait de ne pas les tenir pourtant c'était plus fort qu'elle. Elle aimait sa soeur et rien ni personne ne pourra rien changée.

Re: Concours "Un jour à..." Deuxième mois : Juillet 2011

Publié : mer. 13 juil., 2011 9:55 am
par gallepe
Un jour, à Paris,

« Mesdames, Messieurs, nous arrivons en gare du nord. Veuillez ne pas descendre avant l’arrêt complet du train. N’oubliez pas de vérifier si vous n’oubliez aucun bagage. La SNCF vous remercie et vous souhaite une bonne journée en espérant vous revoir prochainement sur nos lignes »
Les bourrasques de neige tourbillonnantes balayaient tout sur le quai forçant les voyageurs à se précipiter pour se mettre au plus vite à l’abri. Je regrettais vivement à présent, la douce chaleur diffuse, enveloppante et rassurante de mon compartiment. Je m’engouffrais au pas de charge comme aspiré littéralement dans la station de métro la plus proche. J’embarquais ensuite dans la première rame qui passait par là tel un naufragé désespéré qui s’agrippe au premier bout de bois qui flotte. Le bruit de roulement et le balancement du métro me berçait. Mes voisins en vis-à-vis se dandinaient nonchalamment en rythme, le regard hagard, vide de toute lueur ou de la moindre expression. Certains passagers dormaient, les autres, quant à eux, scrutaient nerveusement le wagon de long en large à la recherche de je ne sais quoi. Je suis descendu à Austerlitz sans réellement savoir pourquoi, sans me douter une seule seconde, à cet instant, que ma démarche n’était pas fortuite mais que ma conduite m’était alors dictée inconsciemment. Je parcourais les couloirs du métro entraîné par le courant et les remous incessants des autres piétons. Au pied d’un grand escalier qui mène à la surface, j’ai sentis l’air vif du dehors qui s’écoulait, et je me suis lancé…
Mon impatience me donnait des ailes et me faisait gravir les marches quatre à quatre. J’étais enfin arrivé dans la capitale : à Paris. A peine fus-je parvenu au terme de ma courte et rapide ascension, que je fus happé par une rafale. La bouche de métro qui me préservait jusqu’ici de l’hiver, ne put rien lorsque je fus à découvert ; une violente bourrasque de neige, aussi soudaine que glacée, vint m’atteindre de plein fouet, me fit chanceler dès mes premiers pas et figea ma précipitation. Un court instant mes jambes hésitèrent. Mes mains, en tâtonnant dans le vide, avaient retrouvé par chance, la rampe heureusement encore à leur portée. J’eus pourtant grand mal à rétablir mon équilibre et il s’en était fallu de peu que je ne tombe tant cette glissage fut inattendu et ce coup de vent brutal...
Le sol était gelé. L’hiver avait déposé délicatement sur Paris ses premières neiges. Un vent glacial soufflait violemment et en tous sens, parcourant à vive allure cette étendue déserte, s’engouffrant sans relâche au travers des arbres nus, en leur arrachant à chaque passage les fins cristaux qu’il avait déposés. Cette fumée blanche qui s’échappait de chaque branche, consumait les ormes et les tilleuls qui bordent le grand boulevard des Invalides comme de simples et vulgaires brindilles de bois. Tous les passants avaient fui devant ses spectres blancs. Il ne demeurait pratiquement rien au dehors. La circulation automobile habituellement si dense en plein cœur de la cité avait presque totalement disparu. La capitale baignait dans le gris et le blanc d’une carte postale d’autrefois, ensevelie sous les teintes froides et voilées de l’hiver, abandonnée aux reflets pâles et tristes de la lueur du jour.
Je scrutais les alentours instinctivement comme un animal aux aguets qui s’aventure sur un nouveau territoire qu’il ne connait pas et dont il se méfie. Car tout ici m’était inconnu, cette avenue si grande, interminable, se confondait avec l’horizon. Elle était pourtant si belle emprisonnée et voilée sous les frimas de l’hiver. Quelques rares et pauvres ombres, apparitions fluettes recroquevillées par le froid et la bise, surgissaient subitement du blizzard, pressaient leurs pas sur cette neige croquante et blanche, puis disparaissaient tout aussi rapidement comme engloutis une nouvelle fois. Seule une immobile et fluette silhouette demeurait là : la mienne…L’air glacial et le vent fort me rendaient tout pénible. Mon corps pris de tressaillements incontrôlables luttait sans cesse pour se réchauffer, même le fait de penser ou réfléchir constituait une épreuve et respirer, un danger. J'en fis très vite la douloureuse expérience. En faisant tourner l’horizon autour de moi afin de prendre des repères j’avalais maladroitement une « bouffée » de ce mélange constitué d’air froid et sec et de cristaux de glace. Elle me fit suffoquer. J' haletais, je toussais et je baissais la tête sous cette bouffée ardente. Mon visage avait plongé par réflexe dans mon écharpe pour ne pas respirer le feu intense de ce froid qui me brûlait à présent la poitrine. Mes mains agrippèrent alors fébrilement et désespérément le col épais de mon manteau en laine que je remontais au plus haut sur mon visage, sèchement, en l’érigeant ainsi comme les murs d’une redoute, précieux mais frêle rempart contre ce souffle glacé et étincelant. Je fis de mon écharpe une sorte de masque. Mon dos se fit aussi plus ronds sous les ruées du vent, et mes yeux, pour mieux se défendre, laissaient tomber leurs larmes qui voilaient mon regard mais figeaient mon courage en gelant sur mes joues. J’avais l’impression que l’hiver avait concentré sur moi toutes ses forces et m’avait prit pour cible.
Pourtant, je restais là, sans bouger un cil gelé, incapable de la moindre initiative, ébloui par la beauté glacée du paysage. Je commençais néanmoins à être agacé par la gouaillerie dont le vent faisait preuve à mon égard mais par-dessus tout, le froid me tétanisait. Je devinais les rafales qui arrivaient de toutes parts se rassembler pour n’en former qu’une seule, et puis brusquement, l’air changeait de direction au tout dernier moment pour se mettre à tournoyer autour de moi dans une folle farandole, me frôlant de temps à autre, par à coups, comme pour jauger ma résistance, tester mes défenses. Il tutoyait mon flanc gauche, puis se déplaçait subitement sur mon aile droite pour se glisser furtivement derrière moi et me charger d’un coup. Mais bien campé sur mes appuis, je contenais tous les assauts, j’esquivais toutes les charges et je parvins à rester debout !..
Lorsque le vent s’affaiblissait un peu et reprenait son souffle, je pouvais admirer pendant cette courte trêve, la perspective de l’avenue sur le Grand Palais et sur sa grande verrière. A l’opposé, le dôme de l'hôtel des invalides, lui aussi noyé sous le givre, disparaissait fugacement derrière d’immenses et majestueux rideaux de neige que l’air soulevait dans de violents courants ascendants. Au loin, les mêmes bourrasques levaient du sol d’énormes et tournoyantes guirlandes de cristaux étincelants, qui, au terme de leur éphémère course folle, se précipitaient et se jetaient sur les courbures parfaites du pont Alexandre III. Cette arche unique qui enjambe la Seine, symbole de l’esprit décoratif de la belle époque portait également comme tous les édifices de Paris, les stigmates du froid. La neige poudreuse, pulvérisée pendant de longues heures, avait fait disparaître en s’accumulant, toute la décoration luxuriante de l’ouvrage sous son linceul blanc. Les trente deux candélabres étaient devenus de vulgaires monceaux de glace, stalagmites difformes sculptées et érodées par le blizzard. Suprême sacrilège, les anges qui entourent d’habitude les immenses lustres de chacune des extrémités du pont, étaient figés et noyés sous la gelée glacée. Même les imposant pégases de bronze doré qui surplombent et dominent fièrement tout l’édifice du haut de leurs hautes colonnes en pierre, émergeaient eux aussi avec peine de ce décor lactescent. Je m émerveillais de tout. Entre un clignement de paupières et deux coulées de larmes, j’entrevoyais le ciel cracher ses nuées ardentes de cendres blanches sous lesquels, dans l’indifférence et le silence, la cité abandonnée, disparaissait peu à peu. L’hiver avait conquis fièrement et indubitablement la moindre parcelle de la capitale, sans que rien ne pût lui résister.
Je me remettais en marche comme pour répondre à cet appel irrésistible et lutter aussi contre l’engourdissement perfide de ce froid qui avait envahit toutes les extrémités de mes membres.
Ma montre indiquait elle aussi frileusement onze heures. Coïncidence, ce 2 décembre 2005 s’annonçait comme en 1804, jour du couronnement de Napoléon par le Pape PIE VII, comme une glaciale journée. Face à moi, l’hôtel des Invalides se dévoilait partiellement dans toute son imposante et superbe architecture tel un vaisseau fantôme qui émerge d’un brouillard épais pour disparaître quelques secondes plus tard, évanoui, enseveli… L’effet était saisissant…Étrangement, sans que je ne puisse me l’expliquer d’ailleurs, mon regard qui avait beau se poser en tous lieux aux alentours, fut inexorablement captivé et attiré par cette bâtisse ; j’avais l’impression que tout m’appelait et me poussait vers ce lieu ...Parfois, des bruits sourds, frêles chuchotements chahutés et cryptés par la bise, me parvenaient, presque inaudibles mais bien assez toutefois pour que je puisse les entendre, que je puisse les deviner et ne pas pouvoir m’y soustraire... Étais-ce bien le vent ou simplement le fruit de mon imagination ?
En contemplant cet asile pour soldats, ce symbole emblématique de toutes nos gloires militaires passées qui accueille de nos jours encore les funérailles des grands hommes de la nation, mes souvenirs d’école resurgissaient. Je me remémorais entre autre, le sacre de l'empereur à Notre Dame, et l’année suivante, il y a deux cents ans à peine jour pour jour, se déroulait l’une des plus grandes bataille militaire de l’histoire de l’Empire : le soleil avait brillé à Austerlitz, un 2 décembre1805.
Un violent coup de vent comme une tape sèche dans le dos, me remis en marche malgré moi. Je quittais alors ma position trop exposée de la rue Pelleterie pour rejoindre le boulevard du Maréchal Gallieni et ensuite, toujours à découvert, trouver la place des invalides. Mon avancée était rendue pénible par la bise qui cherchait sans relâche à s’engouffrer et agitait sans cesse et en tous sens les pans de mon manteau. Semblables à de trop longues et inutiles ailes, ces derniers me faisaient tituber à chaque pas, dans cette démarche maladroite et honteuse tel le célèbre albatros de BAUDELAIRE. De temps à autre, une forme muette et fugace surgissait d'un coup et me frôlait. Je découvrais au tout dernier moment cette silhouette anonyme et courbée comme moi, qui glissait sans bruit sur cet épais tapis blanc et qui par moment, bien involontairement je pense, me coudoyait négligemment.
Tout à coup, quelque chose me stoppa. J’étais là immobile, pétrifié, perclus d’angoisse face à une force soudaine et invisible. Une inquiétude étouffante, un sentiment confus m’étreignait et m’empêchait tout mouvement, toute progression…Un véritable mur transparent et infranchissable se dressait devant moi. Mon cœur battait la chamade et faisait résonner mes tempes comme un tambour qui sonne la charge, à peine couvert par l’écho saccadé mon souffle haletant. Je restais figé, immobile. C’est à cet instant que j’ai ressenti pour la première fois parfaitement et très distinctement sa présence. Il était tout proche, il rôdait, j’en étais convaincu, je le devinais, je discernais son souffle, je le percevais, il m’épiait. Je remarquais maintenant en me retournant ses traces de pas fraîchement imprimés sur la neige, il me suivait c’est certain mais depuis quand !?!... Machinalement, et pour mieux en avoir le cœur net, j’ai scrutais et reniflais tous les environs…Mais rien…Seul le crissement du vent se faisait entendre. Pour me soustraire à cette désagréable et sourde impression d’être surveillé, constamment suivi du regard, je me remis en route, comme pour lui échapper, le prendre de vitesse et distancer par là même, mes propres émotions. Je continuais d’avancer balloté par le vent tel un minuscule et vulgaire fétu de paille, tous mes sens en éveil et attentif à tout. Je décidais alors pour me rassurer et m’alléger de cette crainte, d’imputer cette peur subite et stupide sur le compte de ce mauvais temps devenu si oppressant ! Il neigeait en effet abondamment et la visibilité très réduite sous un ciel sombre et lourd, accentuait encore mon malaise et ce sentiment d’étouffement... Je ne voyais plus par moments au-delà des dix mètres, la lumière baissait encore sous de gros et gras flocons blancs qui avaient remplacés la mitraille givrée et tranchante que je recevais jusqu’ici. J’avançais toujours aussi difficilement sur cette étendue déserte et blanche, sous ce ciel de Paris menaçant et lourd, si bas, inlassablement poursuivi par ce sentiment d’être épié, surveillé constamment… Je marchais… Je marchais… Miraculeusement, comme par magie, le temps changea brusquement en quelques minutes!...
L’intensité du vent chuta graduellement puis très franchement, et disparu totalement... Très vite, je ne percevais plus en effet qu’un léger souffle qui ne faisait virevolter maintenant, et encore avec peine, que de petites flammèches de glaçons épars et ridicules. Je pouvais alors relever enfin et fièrement la tête et me redresser ainsi avec soulagement. Au dessus de moi, une trouée gigantesque venait de se former. En s’élargissant rapidement, elle baignait maintenant toute l’esplanade dans une chaude, vive et délicieuse lumière qui m’aveuglait. Le contraste était saisissant, éblouissant tant cette illumination soudaine était si inespérée, si intense. J’avais comme basculé dans un autre univers et le paysage qui m’était offert à présent était devenu si différent, nouveau. Tout y était redevenu si lumineux, rassurant et calme, mais par quel prodige ?!.. Je me sentais fort tout à coup, invincible et je savourais cette victoire sur les éléments au beau milieu de ce boulevard devenu un peu mon champ de bataille! Je distinguais fièrement les deux pieds toujours ancrés dans la neige, les nuages s’enfuir en désordre dans une retraite précipitée. Je me doutais pourtant que la tourmente n’avait pas disparue pour autant …Elle rôdait encore au loin dans un mouvement lent, lancinant, tournoyante et toujours aussi menaçante, cherchant comme une armée qui vient de subir un revers, à se regrouper, se réorganiser pour mieux lancer une contre attaque je suppose et fondre sur moi à nouveau !.. Je devinais alors que ce répit providentiel ne serait que de courte durée, la tempête avait en effet levé le siège bien trop vite et avait si peu combattu ?!... Devant moi, le soleil jetait à présent avec fougue tous ses rayons de miel cristallisé sur le dôme étincelant de lumière et d’or de l'hôtel des invalides. Sur Paris, il brillait de mille feux, et la coupole, de tous ses éclats, scintillait comme un phare. Je me remis en marche, comme pour répondre à cette ineffable attirance qui provenait de cette source…

– Les Invalides…

Les invalides…J’avance, mais toujours aussi lentement. J’aperçois l’allée blanchi de l’avant cour. Deux pavillons trônent à droite et à gauche et servent de corps de garde. Je pénètre à présent le porche qui mène dans la cour d’honneur à double étage d'arcades où le vent léger s'échappe, s’engouffre et résonne dans le petit tunnel me forçant à courber l’échine, m’obligeant à me recroqueviller, et me prosterner encore une fois.
Il est là, immobile, je l’aperçois, posté au deuxième étage, sa main gauche enfouie dans le gilet, trônant sur la cour Royale dans cette posture si personnelle et si célèbre, dans son uniforme de Chasseurs de la Garde, revêtu de sa fameuse redingote et la tête coiffée de son indissociable chapeau. Il me dévisage, étudie tous mes pas. Il m’est impossible de me détacher de ce regard de bronze qui semble deviner chacun de mes gestes, s’immisce dans chacune de mes pensées…Je progresse… Il me suit toujours avec attention…Mais je réussis quand même à lui échapper.
Mon billet en poche, j’entre et pénètre dans le saint des saints : le dôme des Invalides. Je m’arrête avec admiration devant la sévère et imposante porte qui ferme l’entrée de la tombe. Au dessus de celle-ci, sont inscrites sur la table noire, les paroles immortelles de l'empereur qui figure sur son testament :
« Je désire que mes cendres reposent sur les bords de la Seine au milieu de ce peuple français que j’ai tant aimé ».
Intérieurement, je récite cette phrase qui résonne comme une incantation sous le regard figé des deux statues persiques qui m’annoncent et me rappellent la solennité des lieux. Ces deux gardes fidèles, éternels et silencieux tiennent entre leurs mains sur deux coussins, l’une un globe et l’autre le spectre impérial. La porte donne l’accès au péristyle sombre qui conduit directement à la crypte. De grandes marches en marbre blanc me conduisent devant l’imposante masse du monolithe rouge qui renferme la dépouille de Napoléon. Il se dégage de ce lieu une atmosphère particulière, respectueuse mais d’une solennité froide et lourde.
Avant de m’approcher d’aussi près de celui qui fût un si grand personnage de notre histoire, je parcoure la galerie circulaire creusée sous le pavé du Dôme sous une lumière étrange et envoutante. Je chemine lentement et m’arrête tour à tour devant les dix bas reliefs en marbre blanc qui résument la vie de Napoléon et vantent ses principaux exploits. Sur chacun d’eux, il occupe le centre de la composition où des figures symboliques l’accompagnent et rappellent les travaux principaux de sa vie. Le travail est remarquable. L’homme de guerre y est rappelé mais aussi le législateur, le protecteur des arts, le chantre de la science et du commerce.
Je pénètre enfin dans la crypte non sans une grande émotion, précédé par ce sentiment indicible de profaner un tombeau. Je m’aperçois en baissant la tête que mes pieds sacrilèges foulent l’immense auréole jaune d’or. Mes yeux cheminent le long de la balustrade et contemplent ce marbre de carrare orné de simples couronnes sculptées. Dans les intervalles je peux lire tous les noms célèbres de grandes batailles : RIVOLI, LES PYRAMIDES, MARENGO, AUSTERLITZ, IENA, FRIEDLAND, WAGRAM, MOSKOWA qui résonnent encore dans notre mémoire collective et qui flattent encore notre sentiment national. Je parcours fièrement pendant quelques secondes le nom de chacune de ces batailles illustres, me remémorant ces victoires éclatantes, ressentant de l’émotion mais animé par des sentiments contradictoires ; j'étais admiratif car tout ici, vise à glorifier Napoléon, mais combien de morts nourrissent encore les terres d’Europe ?!...
La couleur rouge du monolithe est magnifique, sa solitude est saisissante, imposante. Ce cercueil énorme et majestueux est le centre de tous mes songes. Je perçois maintenant de des sensations étranges… Il trône encore en ces lieux le souvenir de Napoléon, ici, sa présence est palpable, il demeure encore. J’ignore aujourd’hui si c’est le froid qui n’avait pas totalement évacué mon corps ou l’effet de ce trouble diffus, mais je ressentis comme un souffle et je fus parcouru soudainement par un frisson qui me fit tressaillir étrangement. Machinalement je me suis retourné, encore inquiet de retrouver une nouvelle fois et d’éprouver à nouveau cette présence diffuse qui m’accompagne depuis tout à l’heure, si proche à présent et dont je ne peux toujours pas me défaire, qui me suit et me guide jusque dans mes pensées !...
Mon imagination, que je ne peux plus à présent contenir, s’échappe, coure et vagabonde. Ma tête se met un peu à tourner. J’ai le sentiment de ne plus pouvoir faire le tri de mes impressions… Je n’ai plus froid, même un peu chaud, chaleur douce et étrange, presque irréelle…
Lentement je quitte la crypte et remonte dans le hall pour échapper à cette ivresse, retrouver la surface et un peu de sérénité. Je ressens maintenant la fatigue qui s’abat sur moi. Je m’affale subitement et lourdement sur un banc pour m’y reposer, vider enfin mon esprit et faire taire ainsi tous mes sens, en vain !.. Face à moi, à quelques mètres à peine, dans une vitrine doucement éclairée d’une fade et spectrale lumière, j’aperçois exposée, la célèbre redingote grise de Napoléon… Cette relique à portée de main, si proche et si inaccessible pourtant relance à elle seule toute mes pensées que j’avais eu tant de mal, il y a quelques instants à peine, à occulter. J’aurais tant voulu la toucher, la sentir, et pourquoi pas, pendant un bref moment, à l’insu de tous, m’y glisser !?...
Tout autour, les rares touristes vont et viennent encore. Les mots s’échangent curieusement en silence, les regards feutrés se croisent eux aussi sans bruit, même les pas des visiteurs ricochent, s’éparpillent et se perdent dans tout le monument. Le recueillement est palpable, pesant même. Mais il fait bon, tout l’édifice baigne dans une douce torpeur qui m’engourdit progressivement et à laquelle je m’abandonne volontiers, sans aucune retenue…Je sens mes paupières qui s’alourdissent…Ma respiration se fait plus lente, mon cœur ralentit… Je suis bien...

– Tête à tête avec l’Empereur

«…cusez-moi, …sieur, Son …tesse vous …mande… »
J’ai sursauté. En ouvrant subitement les yeux, je me suis redressé machinalement…
- Pardon ?!
- Excusez-moi de vous avoir fait sursauter, Monsieur. Mais son Altesse impériale vous demande.
- Qui êtes-vous ?
- Je m’appelle Armand Augustin Louis de CAULAINCOURT, Monsieur, je suis le grand écuyer et grand Maréchal du Palais de Son Altesse NAPOLEON Ier, à votre service. L’empereur vous réclame, il m’a demandé de me rendre à votre rencontre. Il vous accorde volontiers cette que vous espériez tant audience. Sa Majesté suit depuis longtemps vos recherches et votre cheminement avec grand intérêt. Je suis désolé, par contre, de vous avoir fait sursauter si brusquement, ce n’était pas mon intention…Si vous voulez bien me suivre.
Pendant un instant j’ai cru à une blague. Mais les quelques pas hagards et encore engourdis que je fis confirmèrent mes inquiétudes et les dires du Marquis dans son costume d’époque. Tout le décor avait changé, je ne savais pas où je me trouvais, nous étions maintenant à l’air libre en pleine nature et il faisait froid.
- Mais dites-moi, je dormais n’est-ce pas?
- Oui, Monsieur, vous dormiez… Depuis peu je pense mais profondément c’est certain…Vous parliez en dormant. Vous avez surement fait un cauchemar ?
- J’ai fait beaucoup d’efforts, savez-vous pour lutter contre une tempête de neige. Le mauvais temps m’a joué bien de vilains tours. J’ai essuyé une tempête comme rarement j’en avais affronté de pareille. Puis tout s’est calmé comme par enchantement. Étrange vous ne trouvez pas ?
-Le temps demeurera toujours aussi imprévisible et incertain, Monsieur !... Suivez-moi s’il vous plaît.
Je le suivais machinalement avec la sensation étrange de le connaître un peu sans jamais l’avoir rencontré, excepté dans mes lectures bien sur. Je regardais autour de moi. Je me trouvais aux avants postes français, toute l’agitation qui régnait confirma mon impression : une grande bataille se préparait ici même. Nous arrivâmes devant une vieille masure qui servait à première vue de bureaux à l’état major. La Garde était là, en station, impressionnante dans ses uniformes somptueux et propres. Je me souvenais alors que les combats n’interrompaient jamais le service de parade, et la Garde veille toujours fidèlement sur l’Empereur. D’ailleurs, qu’il soit sous une tente où dans une simple et pitoyable masure comme celle-ci, l’endroit où Napoléon séjourne s’appelle « le palais ». Un bataillon de chasseurs ou de grenadiers fournit tous les services d’honneur et de police, un piquet de cavalerie de la Garde pourvoit à toutes les escortes et tous les hommes qui veillent sur sa personne revêtent la tenue dite de « palais ». Il était là, je l’aperçevais, à une dizaine de mètres à peine. La porte d’entrée est restée grande ouverte malgré le froid. Il déjeunait seul, sans serviette et même avec les doigts, sur un bout de table situé à proximité de la cheminée. Le silence était rythmé et entrecoupé par chacune de ses bouchées. Je m’approchais lentement comme pour ne pas dévoiler ma présence mais CAULAINCOURT m’indiqua d’un geste de la main de ne pas aller plus loin et d’attendre que l’Empereur eut fini son repas, ce qui ne devrait plus tarder maintenant car je savais pour l’avoir lu, que les collations de Napoléon ne duraient en effet jamais plus de dix à quinze minutes. J’attendais en profitant et me régalant de chacun de ses gestes, aucun mouvement ne m’échappait. Je remarquais et vérifiais par là même, que l’Empereur coupait effectivement son vin avec de l’eau, surement du Chambertin, son préféré, comme je l’avais lu...
Je découvrais son front élevé et découvert, ses yeux bleus qui transcrivaient parfaitement ses émotions lorsqu’il s’adressait tout en mangeant à ses officiers. Son regard pouvait tantôt être doux mais devenir aussi plus dur lorsqu’il abordait une idée qui devait l’agacer sans doute. La bouche symétrique était bien dessinée, les lèvres légèrement pincées renfermaient de belles dents blanches. Napoléon devait se ronger les ongles, légèrement certes, mais cela trahissait un signe d’impatience ou de préoccupation. Il portait un beau pantalon collant de casimir blanc, ses bottes impeccablement cirées et éperonnées avaient les semelles engluées de boue. Il avait une chemise et une cravate de mousseline très mince, et par-dessus, un col en soie noire ; enfin, un gilet rond de piqué blanc et un habit de chasseur de la garde. Il releva la tête et se tourna vers nous, puis nous fit signe de la main de nous approche, tout en continuant de mâcher.
- Approchez donc…Entrez…Venez vous asseoir…
J’entendais sa voix distinctement pour la première fois. Il se recula et s’adossa sur sa chaise pour mieux me jauger de haut en bas et de bas en haut, et de long en large.
- Votre accoutrement est bizarre jeune homme!.Je n’en ai jamais vu de pareil…
- Je vous renvoie le compliment Monsieur !
Ces mots étaient à peine sortis de ma bouche que déjà je les regrettais. Il cogna sur la table un grand coup et s’exclama :
- Monsieur ?! Monsieur ! Monsieur ? Puis il se mit à rire... Monsieur !... Ah ! Ah ! Oh ! Oh ! Comme c’est drôle !..On ne m’a pratiquement jamais appelé de la sorte, n’est-ce pas CAULAINCOURT? Mmmm… Monsieur !... Ah ! Ah !....
Ils se mirent tous à rire à gorge déployée, en répétant et en se saluant respectivement et à tour de rôle de « Monsieur », et en reprenant à chaque salut de plus belle, leur rigolade contamina tous l’état major et devint un fou rire incontrôlable…Je suis resté là, debout en assistant perplexe à ce spectacle, qui commençait un peu à m’agacer. Au bout de quelques instants, cette canonnade désopilante s’estompa, les rires cessèrent peu à peu. En reprenant profondément sa respiration et son calme, en me fixant du regard, l’Empereur s’approcha et en me serrant vigoureusement la main, s’exclama :
- Ah ! Merci, merci… Mille fois merci… Il y a tellement longtemps que je n’ai pas ri de la sorte…Je n’ai même plus le souvenir de la dernière fois. Il doit y avoir tellement longtemps ! J’avais oublié combien cela faisait du bien !... J’aurais dû sans aucun doute rire un peu plus…Mais ce sont certainement les occasions qui me manquèrent…
Son regard se figea. Mon interlocuteur resta immobile pendant un temps qui se prolongea, plongé sans doute dans ses pensées…Il reprit :
- Vous avez de la répartie. C’est bien. J’aime cela. Je crois que vous me plaisez. Mangez un peu et asseyez-vous…
Il me tendit lui-même une chaise. Je me suis assis en face de lui. J’étais très impressionné et aussi infiniment curieux. J’avais mille questions à lui poser et surement très peu de temps. Je l’interpelais néanmoins en dépassant ma timidité:
- Si je comprends bien, tout me porte à croire que nous ne sommes plus dans la réalité, n’est-ce pas, Mons… Euh, Sire ? (J’ai encore failli lui resservir du « Monsieur » !)
Il me regarda et fronça les sourcils. Ses yeux bleus, d’un bleu si intense, me paraissaient presque noirs et me transperçaient. Son visage s’éclaira et s’anima soudain.
- Voyez-vous, la notion de réalité s’offre ici à nous dans une double acception !... Une chose peut être réelle pour nous sans pour autant avoir d’existence propre, concrète ou avérée !... En ce moment, vous êtes sans doute dans une expression de la réalité qui se trouve peut être à l’opposé de ce qui est réel : l’illusion ou l’apparence, la fiction ou le rêve…Appelez cela comme vous voulez !
Je réfléchissais… C’était donc ça ? Je déambulais parmi mes songes, dans une somnolence irréelle qui allait me faire explorer de nouveau mon inconscient, et je me trouvais maintenant en face de celui qui occupa une grande partie de mon temps et de mes recherches depuis plus de deux années, qui m’avait ouvert les portes de la lecture et de la littérature. Les paroles d’Adam NEVZO, journaliste et écrivain mexicain prenaient ici tout leur sens :
« Le sommeil est dans la vie le seul monde à nous, car la veille nous plonge dans l’illusion commune, dans l’océan de ce que l’on nomme réalité ». Je pensais tout haut :
- Comme tout me semble si réel, étrangement et tellement vrai.
Il se leva, mit ses deux mains derrière le dos, rentra légèrement la tête dans ses épaules, puis, dans cette célèbre posture, en faisant quelques pas autour de moi, d’un ton résigné bienveillant mais ferme, il s’arrêta puis s’adressa à moi en ces mots :
- Mais attention, notre temps à tous est compté, ici plus qu’ailleurs, et tout peut s’interrompre à tout instant, de façon irrémédiable, et tout vous sera rendu comme avant, perdu et peut être inaccessible  à tout jamais !...
Le silence occupait toute la pièce, au bout de quelques instants il reprit :
- Mais dites- moi, que faites-vous ici dans cet accoutrement ? Qu’est-ce qui vous a mené jusqu’à moi ?
- Le hasard votre Majesté. C’est le hasard qui vous à mis sur ma route il y a quelques temps. Notre entrevue d’aujourd’hui n’est surement que le l’aboutissement d’un long cheminement que j’ai entamé il y a longtemps, la conclusion d’un long travail de réflexion avec le concours heureux de la providence.
Je voyais bien à son air qu’il ne comprenait pas tout. Ce qui ne l’empêcha pas de poursuivre.
- Ah ! Les chemins de notre inconscient sont si nombreux et tellement mystérieux qu’il serait inutile d’y chercher quelque explication ou signification. De plus, qui peut prétendre savoir réellement où ils mènent ?!... Ah ? le hasard !...Tant de mystère et d’inconnu dans un seul mot bien mystérieux et si étrange vous ne trouvez pas ?
- Le hasard ne se résume qu’à l’inexplicable, Sire. Personnellement, j’ai la conviction que toutes les définitions du hasard ne mènent qu’à un seul endroit : nous même !...Il n’en demeure pas moins, et rien ne pourra me contredire ici, qu’il constitue néanmoins un stimulant puissant et très efficace de notre imagination n’est-ce pas? Et puis, tout ce qui survient ne peut être que d’une façon ou d’une autre déterminée ! « Tout ce qui arrive, arrive justement » disait Marc AURELE. Que faut-il comprendre alors?
Il y eut un moment de calme qui contrastait avec toute l’agitation perceptible qui régnait au dehors… J’étais dans une autre bulle du temps passager clandestin de mes propres songes. L’empereur en s’asseyant de nouveau et en prenant son fameux bicorne dans une main s’exclama dans un soupir :
- Qui cherchera à comprendre, alors s’égarera… N’est-ce pas ?
Il réfléchissait encore… Puis ajouta en tendant son bras dans ma direction:
- Vous savez, les actions humaines sont motivées par des passions et des pulsions qui dépassent allègrement le cadre étriqué de notre propre volonté et qui vont même bien au-delà de notre conscience, de notre propre raison. Qui cherchera à comprendre… Se perdra…
Je remarquais que CAULAINCOURT n’était plus avec nous et que mes vêtements avaient changés. L'Empereur était absorbé par sa réflexion. En contemplant ma nouvelle tenue, je répondis :
- Le hasard ne peut-il pas s’avérer comme un allié précieux ou comme un ennemi redoutable n’est-ce pas, Sire ?
Il s’adossa à la cheminée pour se réchauffer un peu. Sa réponse ne se fit pas attendre, fusa comme un boulet et traversa toute la pièce :
- Le destin des grands hommes tient souvent à très peu de chose, et tous les évènements ne tiennent aussi qu’à un cheveu. Le plus petit détail, si insignifiant soit-il peut engendrer des conséquences insoupçonnées, incalculables…Personnellement, j’ai toujours ressenti une puissance supérieure qui me poussa à un but que j’ignorais. Tant qu’il n’était pas atteint, je me sentais invulnérable, inébranlable, indestructible. Une fois parvenu, un simple souffle aurait suffit certainement à me renverser. Le hasard m’a toujours fait part de ses bonnes fortunes jusqu’ici. J’admets, plus volontiers aujourd’hui, que le destin m’accorda souvent, il est vrai, ses bonnes grâces. Pourtant, je ne pense pas pour autant lui être redevable de tout !...Vous savez, il n’est pas de grandes actions suivies qui soient uniquement l’œuvre du hasard et de la fortune ; elles dérivent toujours de la combinaison du savoir et du génie. En outre, dans tout ce qu'on entreprend, il faut donner les deux tiers à la raison, et l'autre tiers au hasard. Augmentez la première fraction, et vous serez pusillanime. Augmentez la seconde, vous serez téméraire. Rarement on voit échouer les grands hommes dans leurs entreprises les plus périlleuses. Regardez ALEXANDRE, CESAR, ANNIBAL, entre autres, ils réussissent toujours. Pourtant, on est toujours forcé à donner quelque chose au hasard !...
En me servant de quelques mets qui étaient disposés sur la table et que je trouvais très bon, je réfléchissais à ces propos. Je reprenais la discussion :
- Quand on étudie les ressorts de leurs succès, on est tout étonné de voir qu’ils avaient tout fait pour l’obtenir, comme vous, Sire, et sans jamais douter un seul instant de leur légitimité, le leur potentiel et de leur réussite, et peu importe le prix à payer ?! N’est-ce pas là le trait d’union, le point commun entre tous les grands hommes ?
Il m’interrompit d’un geste :
- Qui cherchera à me comparer à d’autres s’autorisera et s’arrogera un jugement sans aucune valeur et se perdra dans des conjectures inutiles, reposant sur des apparences trompeuses. Ne l’oubliez pas. Sachez mon jeune ami, que le vrai caractère d’un homme perce toujours dans les grandes circonstances. Et puis, me confronter aux autres serait comparer l’incomparable. Je suis bien trop différent.

Il fit une courte pause et ajouta :
- J’ai continuellement souffert depuis mon plus jeune âge d’une certaine différence, du jugement des autres, de leur méfiance. Pourtant il me semble ne jamais avoir entretenu sciemment cette dissemblance. Elle s’est imposée aux autres comme elle s’est prescrite à moi même. Là est la cause principale de ma solitude.
Il soupira, marqua un temps d’arrêt puis, il reprit :
- J’ai toujours était seul en fait, c'est une évidence. En outre, le pouvoir isole. Mes plus belles amitiés, mes meilleurs amis ? Eh bien, croyez-moi, ce sont dans les livres que je les ai trouvés. Mes livres, sont devenus au fil du temps, mes plus fidèles compagnons, ils ont comblés tous les vides...
Son regard se figea et ses yeux transperçaient tout. Je sentais son esprit qui s’éloignait à la recherche sans doute d’éléments utiles à sa réflexion, plongeant dans de lointains souvenirs sans doute. Mais il revint très vite à notre discussion.
- Vous savez, depuis que j’ai appris la maitrise du français, les livres m’ont accompagné partout. Lorsque je n’étais qu’un jeune sous lieutenant à Valence, je préférais à la compagnie féminine et aux plaisirs, celle de mes livres, c’est vous dire. A cette époque, chez mon libraire, j’empruntais les ouvrages que je ne pouvais m’offrir et je courrais m’enfermer dans ma chambre. Je lisais tout ce qui me tombait sous la main, je dévorais tout, et tout comme vous, j’écrivais pour mon propre compte, aussi un peu pour me confier, mais toujours par plaisir et pour l’étude. Je goûtais ainsi à ma façon à la liberté puisque j’avais accès au savoir, et par là même, j’avais toujours à me distraire. Seule la lecture pouvait m’entraîner loin dans ma réflexion, aussi vite et si justement, et parfois même, au bout de ma propre endurance ; il m’arrivait épisodiquement d’être si fatigué par tout ce que je lisais ! Mes lectures, il est vrai, étaient très diverses et parfois très éloignées les unes des autres, si dispersées et si différentes, j’en attrapais même des maux de tête, tout devenait alors si confus, obscur… J’en faisais des résumés, j’apprenais par cœur les tragédies de Corneille, de Racine et de Voltaire. J’aime tant la tragédie. C’est toujours avec un grand plaisir chaque fois renouvelé que je découvre un nouvel ouvrage ou que je retrouve un livre. Pas vous ?
Son visage était radieux quand il parlait de la sorte, une grande passion émanait de ces propos. Je répondis :
- Vous avez raison, Sire, il n’est pas de meilleur goût et de plus noble sentiment que celui que nous pouvons éprouver pour la lecture. Je perçois toujours, moi aussi, un bien-être sans mesure quand je plonge dans mes lectures ; elles m’apprennent beaucoup, me divertissent tant et me font tellement rêver ! C’est d’ailleurs grâce à elle que tout cela existe avec cette intensité. Lire est devenu bien plus qu’un loisir mais un réel besoin, une nécessité dont je ne peux me passer.
- Je sais tout ceci et je vous comprends. J’ai vécu personnellement cette même ferveur. Voilà un heureux point commun n’est-ce pas ? J’ai beaucoup lu, un peu moins maintenant il est vrai et je le regrette. Je me souviens, lorsque j’étudiais toutes sortes de manuscrits, eh bien je prenais beaucoup de notes, et je pense que toutes ont con courues, par la suite, à me servir. Toutes les connaissances engendrées me furent utiles, essentielles à bien des égards, et firent même parfois, la différence. Elles m’ont permis de tout oser, de tout tenter : ce qui paraissait aux yeux de tous, impossible, je l’entreprenais.
Il parlait de plus en pus vite et de plus en plus fort.
- J’ai lu à foison pendant ces deux dernières années, Sire. Certains écrits concernaient et faisaient la part belle, et vous vous en doutez, au domaine militaire. J’ai étudié des ouvrages dans lesquels les auteurs affirment que vous avez puisés votre inspiration tactique dans « l’Essai général de tactique » de GUIBERT.. Si on y ajoute votre intuition légendaire et votre génie, n’a-ton pas dans ce cas et intrinsèquement, l’essentiel du système militaire et de la stratégie de Napoléon ?
Il fronça légèrement les sourcils et me regarda avec un air étrange.
- Certes, je vous l’accorde, l’art de la guerre ne s’invente pas mon jeune ami. L’essai de GUIBERT était et est toujours considéré véritablement comme la bible des officiers dignes de ce nom, une référence incontournable de tous les manuels tactiques. Il est vrai, qu’inévitablement, j’ai puisé et je me suis approprié certains des éléments qui composent cet ouvrage formidable, adapté certaines théories de son auteur. Mes lectures contrebalançaient avantageusement mon inexpérience au début de ma carrière et de mon ascension. A point voulu, tout me revenait en mémoire et je l’utilisais. Les connaissances que j’ai pu engranger furent analysées, classées et rangées dans mon esprit, ma mémoire ensuite fit tout le reste et me permis de retenir tout ce qui pouvait m’être utile et qui me servit un jour. Tout cela m’aida à conforter peut être mon intuition qui ne cessa de s’aiguiser au fil du temps et de mes expériences, quelles furent militaires ou politiques. Le seul mérite que l’on peut m’attribuer serait d’avoir juste osé bousculer les règles fondamentales et désuètes de l’art de la guerre ; avec moi, ne trouvez-vous pas que la guerre est plus « moderne » ?!...
- C’est vrai Sire, vous avez bousculé toutes les conventions et on ne peut remettre en cause votre style novateur. Mais, vous savez, ce qui me fascine personnellement, c’est tout ce pouvoir détenu dans une seule main ?!
Cette remarque le dérangea autant qu’elle fut inattendue. Mais il ne s’en offusqua pas. Sa réflexion fut courte. Il me répondit d’un ton aimable et calmement :
- Vous savez, le pouvoir, c’est avant tout l’illusion, mon trône, une simple planche recouverte de velours. !.. Et puis, je suis convaincu que ce sont les évènements qui se sont imposés à moi et qui me mirent à chaque fois à l’épreuve. Moi, de mon côté, j’étais juste prêt à les accomplir et à les affronter. Tout ce que j’ai fait, je ne le dois qu’à moi-même. Vous oubliez, que le pouvoir, un jour à eu besoin de moi.
Il s’interrompit et se fixa dans sa posture habituelle devant la fenêtre au travers duquel, le givre et la crasse immonde, ne laissait filtrer que peu de paysage !... Mais il voyait pourtant bien au-delà… Il reprit son raisonnement :
- Lorsque j’analyse toute mon existence, et beaucoup, après ma disparition, s’amuseront à le faire sûrement mieux que moi, j’ai la certitude d’avoir médité ma vie, de l’avoir pensé avant même de la vivre... Comme si tout avait été analysé, préparé, lu et relu et accompli avec méthode. Ma mémoire et mon esprit auraient fait alors tout le reste ... Le pouvoir c’est dans la culture que je l’ai puisé. Cela ne réduit-il pas sensiblement alors la part du génie dont beaucoup voudrait m’affubler même avec grâce ?
Cette humilité et cette clairvoyance m’impressionnaient. Tous les succès de Napoléon ne devaient-ils pas agir comme de véritables excitants, de puissants ressorts qui empêchaient même l’Empereur de se reposer sur ses lauriers et le condamnaient à une marche forcée en avant, à vaincre ou à tout perdre, l’entraînant sans cesse vers des conquêtes de plus en plus grandes à la recherche d’une gloire chaque fois renouvelée, une soif jamais totalement assouvie ?
Tout en le regardant je récitais à haute voie :
- « Comme à l’approche d’une tempête, il passe dans les forêts un vent terrible qui fait frissonner tous les arbres, a quoi succède un profond silence. Ainsi Napoléon ébranle tout en passant sur le monde. Ainsi tout tremble dans cette forêt lugubre de la vieille Europe puis le silence se fera à nouveau. » (Alfred de MUSSET)
Il se retourna... Me fixa sans mot dire. Son regard devint sombre…Puis il rétorqua violemment :
- Quelle indélicatesse dans ces mots!... Que peut-on me reprocher ? J’ai refermé le gouffre de l’anarchie et de la monarchie, j’ai sauvé la Révolution, ennobli les peuples et raffermi les rois. J’ai excité toutes les émulations, récompensé tous les mérites et reculé les limites de la gloire. Tout cela est bien quelque chose n’est-ce pas ?! Et puis, sur quoi pourrais-on m’attaquer qu’un historien ne puisse me défendre ? Serais-ce mes intentions ? Mon despotisme ? Mais il démontrera que la dictature était de toute nécessité. Dira-t-on que j’ai gêné la liberté ? Mais il prouvera que l’anarchie, les grands désordres étaient encore au seuil de la porte, au seuil de la France. M’accusera-t-on d’aimer trop la guerre ? Mais il montrera que j’ai toujours été attaqué. Me trouver-t-on trop d’ambition ? Sans doute, il m’en trouvera, et beaucoup mais de la plus grande et de la plus haute. Peut être alors l’historien sera réduit et regrettera qu’une telle ambition n’ai pas été accomplie et satisfaite si j’échoue dans ma tâche !..Venez, suivez moi, j’ai à faire et à vous montrer !

- AUSTERLITZ

Le Grand Maréchal lui tendit sa redingote grise la même que celle qui était enfermée dans la vitrine sous le dôme des Invalides. Son aspect était juste plus neuf et le gris un peu plus vif et, chose étrange, elle sentait étrangement un peu l’eau de Cologne !... Il l’enfila en vitesse et pris une cravache en passant devant la porte. Je le suivais machinalement comme une ombre. Il s’arrêta une dernière fois devant une carte militaire étalée sur la grande table au centre de la pièce. Il s’y pencha et dicta haut et fort :
«  Envoyez un officier d’ordonnance et une escorte à l’avant-garde et confirmez-moi que les russes accumulent bien des troupes à cet endroit, au plus tard dans une heure, et à mon retour. »
Il sortit précipitamment de la vieille bâtisse et en quelques secondes tout le piquet d’escorte de la Garde se mit au garde à vous puis en selle sans qu’un seul ordre ne fût donné, dans un ballet réglé avec une minutie, militaire, ou seul l’entrechoquement des armes se fit entendre. Où sommes-nous au juste ? Où se trouve l’ennemi ? Nous montons et descendons en épousant les douces et molles ondulations du terrain légèrement vallonnée. Pendant plus d’une heure, l’Empereur va parcourir au pas de son cheval le futur champ de la bataille qui s’annonce.
- «Il connaît désormais cet endroit mieux que tout autre  ! Me précise un capitaine de la Garde en se penchant vers moi affichant un large sourire.
Je ne savais pas encore où nous nous trouvions mais j’avais la conviction que cet endroit aller prochainement entrer dans l’histoire… Notre repérage fut continuellement accompagné et dérangé par un incessant va et vient d’uniformes, d’estafettes, de courriers, et d’officiers d’ordonnance. Au bout de quelques kilomètres dans ce froid qui me rappela étrangement le temps qu’il faisait à Paris, nous avons stoppé près d’une petite église recouverte d’un crépi jaune que l’hiver avait sali. Sur la petite bute recouverte d’acacias et de noyers, Napoléon mit pied à terre suivi par la moitié de son état major. Son regard se porta à sa droite vers l’extrémité sud d’un plateau. Il réclama et on lui apporta de suite sa lunette, celle là même qu’il emportera d’ailleurs plus tard à Sainte Hélène, mais à ce moment, il n’en savait rien. Il scruta longuement l’horizon. Personne n’osa le déranger ni l’interrompre pendant son observation.
- nous occupons avantageusement tous les villages et les hameaux alentours ainsi que les deux hauteurs qui couronnent le plateau. Allons, en selle !...
Plus loin, après plusieurs lieues, nous nous sommes engagé derrière l’Empereur, sur une petite route, et, après une descente, en arrivant à un village, j’ai compris, en apercevant et en écoutant le Maréchal SOULT où je me trouvais : AUSTERLITZ. Après quelques minutes d’intense entretien avec le Maréchal, Napoléon se remit en selle et contourna la colline de Pratzen pour se rendre à Aujzd, puis sur les bords d’un ruisseau longeant le bord oriental du plateau, examinant des marais tout proches et s’attardant longuement sur des étangs gelés. L’empereur remonta ensuite vers le nord, traversa plusieurs villages tchèques pour atteindre le bourg de Pratzen qui sera, je m’en souviens, le centre de la bataille à venir et où il ne sera pas très bon de se trouver dans quelques heures !..
En ouvrant la vieille porte en bois de la masure où siège tout son état major l’Empereur découvre et retrouve LANNES, SOULT et MURAT en grande conversation. Ces derniers expriment leurs inquiétudes à Napoléon. Les russes sont plus nombreux que toutes les forces qu’ils peuvent leur opposer. L’artillerie n’est pas aussi fournie qu’il eu fallu. L’empereur écoute le rapport de LANNES. C’est le seul qui ait gardé une indépendance d’esprit et que ne se prive jamais de dire ce qu’il pense à l’Empereur, et Napoléon le sait, il aime cette franchise de parole. Même si parfois elle l’agace, il connaît la valeur de jugement du Maréchal LANNES. Il l’entend pendant de longues minutes, les mains derrière le dos dans sa fameuse posture, en faisant les cent pas dans la pièce, allant tête basse d’un mur à l’autre, faisant une halte à chaque trajet devant le feu qui crépite dans la cheminée, puis tout à coup il s’arrête et lance aux trois officiers :
- Vous prônez et me conseillez la retraite ? Je vais en partie exhausser votre souhait ».
Napoléon ne veut pas d’un combat qui lui serait imposé. Son infériorité numérique est flagrante et peu s’aggraver rapidement. L’Empereur envisage de provoquer la bataille sur un terrain qu’il a lui-même choisit et reconnu au préalable afin de prévoir à toute parade, à toute éventualité. Les manœuvres seront d’une simplicité stupéfiante mais redoutable d’efficacité. Napoléon appelle alors BERTHIER et lui commande de faire retirer les troupes du plateau de Pratzen et d’AUSTERLITZ dès l’aube, deux positions clefs qui vont être réoccupées, d’après ses calculs, par les russes et les autrichiens. Magistralement, il s’exprime, dicte tout son plan à ses officiers et ainsi, indirectement et en avant première, toutes les manœuvres à l’adversaire. Les dés sont alors jetés pour le lendemain. Dans son esprit tout est prêt. Aucun détail ne sera négligé, et lui, le sait... Il reprend d’un ton ferme et posé :
- Je vais donner à l’ennemi non pas une bataille ordinaire, mas une grande bataille qui sera un modèle du genre, étudiée par tous les officiers dans le futur.
Puis il dicte la proclamation célèbre, par laquelle il annonce à toute son armée quelle faute va commettre l'ennemi, et la manœuvre qu'il va effectuer pour en profiter :

" Soldats,
L'armée russe se présente devant vous pour venger l'armée autrichienne d'Ulm. Ce sont ces mêmes bataillons que vous avez battus à Hollabrünn, et que vous avez constamment poursuivis jusqu'ici.
Les positions que nous occupons sont formidables, et pendant qu'ils marcheront pour tourner ma droite, ils me présenteront le flanc.
Soldats, je dirigerai moi-même vos bataillons. Je me tiendrai loin du feu, si, avec votre bravoure accoutumée, vous portez le désordre et la confusion dans les rangs ennemis. Mais si la victoire était un moment incertaine, vous verriez votre Empereur s'exposer aux premiers coups ; car la victoire ne saurait hésiter, dans cette journée surtout où il s'agit de l'honneur de l'infanterie française, qui importe tant à l'honneur de toute la nation.
Que, sous prétexte d'emmener les blessés, on ne dégarnisse pas les rangs, et que chacun soit bien pénétré de cette pensée, qu'il faut vaincre ces stipendiés de l'Angleterre, et qui sont animés d'une si grande haine contre notre nation.
Cette victoire finira la campagne, et nous pourrons reprendre nos quartiers d'hiver, où nous seront joints par les nouvelles armées qui se forment en France, et alors la paix que je ferai sera digne de mon peuple, de vous et de moi."
Napoléon.

Et en s’adressant à tout son état major, il dit :

- La France est trop belle messieurs, je n’aime point m’en éloigner autant et rester longtemps séparé d’elle. Allons, finissons s’en !...
Il souriait. La victoire était certaine pour lui, peut être que son esprit s’était projeté tant de fois vers un futur dont il avait tracé les grandes lignes qu’il semblait l’avoir déjà vécu. A nous, l’essentiel nous échappait. Et puis, demain sera le premier jour anniversaire de son sacre, quel plus beau cadeau d’anniversaire pourrait-on lui offrir ?... Après un dernier verre de vin, l’Empereur s’est enroulé dans son manteau et étendu lourdement sur une botte de paille, harassé par la fatigue accumulée pendant ces derniers jours. Il s’endort. La pièce se vide lentement et ne demeurent que LANNES, le fidèle de toujours, et les aides de camps indispensables. LANNES s’étend lui aussi sur une chaise et ferme les yeux. Je reste là, immobile scrutant dans la pénombre qui s’est installée ces deux silhouettes qui se font face et qui dorment. Il fait nuit et si froid tout à coup. La porte s’est ouverte soudainement. SAVARY réveille Napoléon.
- Des coups de feu s’échangent en ce moment même sur la droite du dispositif, Sire !
C’est ce côté qui supportera demain le premier choc. Napoléon ne dit mot. Son esprit s’élance à grande enjambées dans une réflexion si intense qu’elle s’impose à tous. Mes lectures sur cette célèbre bataille me rappellent que les français ont dû céder effectivement un peu de terrain à cet endroit. Des officiers ont suivi. A peine SARARY avait-il terminé sa phrase, que l’Empereur était déjà debout, et déclencha à nouveau le ballet de l’escorte qui reprit à mon grand plaisir. Tout se remit en marche, maintes fois répété et exécuté, et Napoléon a déjà lancé son cheval. Nous arrivâmes très vite en haut du tertre que l’on appellera par la suite la butte de l’Empereur. La lune éclairait et balayait d’une lueur blafarde et spectrale l’horizon. Les rapports arrivèrent et se succédèrent. Ils confirmèrent tous que les russes accumulaient effectivement des troupes. Napoléon sourit une nouvelle fois et s’imprégnait de cette nuit froide mais apaisante. On entendit au loin les cliquetis des sabres et les pas des chevaux. Les russes occupaient maintenant les emplacements laissés vacants par l’armée française. Mais tout se déroulait comme il l’avait prévu.
L’Empereur remonta alors vers son bivouac lorsqu’il trébucha sur un tronc d’arbre renversé. C’est alors qu’un grenadier tordit un bouchon de paille et l’accrochant sur un morceau de bois en y mit le feu afin d’éclairer la marche de l’Empereur. Tout à coup, les hommes du bivouac voisin, croyant à un signal, allumèrent à leur tour des torches et on les entendit crier  
- C’est l’anniversaire du couronnement ! Vive l’Empereur ! 
Napoléon avait beau s’égosiller et leur conjurer de faire silence et de se reposer pour demain, c’était peine perdue : tous les hommes des douze bivouacs de l’armée allument des perches de feu et, en dansant, dans une immense farandole, sous les flammèches qui virevoltaient et illuminaient toute la ligne de front. Une ligne de plus d’un kilomètre s’était ainsi enflammée et des milliers de gerbes de flammes s’élevaient et brûlait la nuit sous les cris incessants et ivres de joie et de liesse des soldats qui répétaient en cœur : « vive l’Empereur » !.. Le spectacle déjà magnifique devint prodigieux lorsque Napoléon se mit à galoper sur la ligne de front salué au passage par tous les tambours et la musique qui jouait. Les russes eux aussi étaient joyeux et chantaient en croyant que les soldats français se retiraient et brûlaient leurs abris.
Napoléon, ému par tout ce spectacle donné en son honneur était très ému et attendri. En regagnant son bivouac, il se tourna vers moi et s’exclama :
- cette soirée est la plus belle de ma vie  !
Il a rejoint sa berline qui lui servait de couchette. Jamais plus, au cours des guerres impériales, l’enthousiasme d’AUSTERLITZ ne sera égalé. Trois heures après le jour se leva. Napoléon, après un rapide repas, s’adressa dans la masure à ses officiers :
- Messieurs, il est temps maintenant. Allons commencer une grande journée, finissons cette campagne par un coup de tonnerre qui confonde l'ennemi ! »
Le brouillard dégage à présent le sommet du plateau mais continue de masquer aux yeux des russes, les troupes françaises étalées dans la plaine et au bas de la colline. Napoléon donne aux chefs de corps ses dernières instructions et explique les modifications qu’il a apportées à son plan suite aux observations effectuées pendant la nuit. Ils forment tous un cercle autour de sa Majesté s’abreuvant à son enthousiasme et s’imprégnant de sa ferveur. Ils s’élancèrent tout à coup de toutes parts. Ce fût un spectacle inoubliable. L’Empereur demeurait seul, les deux mains dans le dos en attendant le moment propice lorsque soudain, une vive clameur monta jusqu’à nous.
- le soleil, c’est le soleil que les soldats accueillent de leurs cris. C’est un bon présage, je le sais, je connais bien le soleil… 
Ce soleil, le légendaire soleil d'Austerlitz, allait marquer cette journée mémorable. Soudain, un bruit sourd me fit sursauter et je sentais quelque chose étreindre mon bras.
- Ex…sez-moi…s’ieur…Mais nou… ermer…nutes ! »
J’aperçu un visage penché au dessus du mien. Ce n’était pas CAULAINCOURT mais le gardien des Invalides qui me tenait le bras et me le secouait doucement.
- Excusez- moi Monsieur, mais nous allons fermer dans quelques minutes. Je suis désolé de vous avoir réveillé mais vous êtes le dernier. »
Je me suis levé machinalement. Je regardais autour de moi encore surpris de ce retour précipité dans la réalité. Je le cherchais machinalement du regard, mécontent d’avoir été rappelé et extirpé de mon rêve si brutalement avant son dénouement. Je m’adressais pourtant gentiment au gardien.
- Pourriez-vous m’accorder une petite faveur et me laisser encore deux minutes ? Je ne serai pas long !... Je crois que j’ai oublié quelque chose en bas dans la crypte !...
- Je veux bien, mais deux minutes, pas plus !
- C’est promis, je me dépêche. Merci ! »
Je suis redescendu dans la sépulture étrangement entraîné et attiré vers le fonds de l’édifice. Je ne pouvais en effet me résigner à quitter ces lieux de la sorte. Devant le tombeau où il est encore et à jamais, j’ai ressenti à nouveau les ondes invisibles de sa présence, elle rayonnait toujours mais elle m’était maintenant un peu plus familière. Un courant d’air glacial s’engouffra alors et fit tournoyer la crypte. Il flottait étrangement une douce odeur d’eau de Cologne !...Tout s’arrêta néanmoins subitement. Je remontais dans le hall comme libéré de son empreinte. J’ai salué et remercié le gardien en sortant. Il referma derrière moi la lourde porte métallique en faisant résonner ce même bruit sourd qui me fit sursauter et m’extirpa sèchement de mon rêve tout à l’heure. Dehors la nuit avait pris ses quartiers et le froid était redevenu vif et intense. Les lueurs des réverbères qui éclairaient et illuminaient toute l’avenue me faisaient une grande et belle haie d’honneur qui me rappela, étrange similitude, le chaud spectacle des torches qui saluèrent l’Empereur la veille de la bataille d’AUSTERLITZ.
J’ai remonté mon col, et je me suis enfermé dans mon épais manteau de laine. Mais cette fois, le vent garda respectueusement ses distances et me laissa traverser l’esplanade sans encombre. Tout était calme, désert et silencieux. Paris dormait profondément emmitouflé sous son manteau neigeux. Il s’est remis à neiger comme par enchantement. J’ai descendu lentement les marches, je me suis retourné et j’ai attendu un court instant. J’ai ensuite entamé lentement la traversé de l’esplanade sous des milliers de flammèches blanches rougies par la lueur diffuse des lanternes de l’avenue des Invalides…J’ai souri, il était là et marchait à mes côtés !...


« Qu’est ce l’histoire, sinon une fable sur laquelle tout le monde est d’accord ? »
Napoléon BONAPARTE

Re: Concours "Un jour à..." Deuxième mois : Juillet 2011

Publié : mar. 19 juil., 2011 12:52 pm
par flame
Un jour à Pluvigner, durant la guerre de 1939.

Tout autour de moi n’est que désastre et déprime, tristesse et malheur. Mes camarades et moi participons à cette étrange guerre, les temps se font de plus en plus durs, les tranchées sont pleines de boue et glacée, beaucoup d’entre nous meurent. La femme de ma vie ne croit plus en rien, ne croit plus en moi. Je prends la photo de cette beauté encore dans la poche de mon blouson, je dépose un baiser et je pars dans mes pensées, des moments heureux passés dans ses bras.

Et là j’entends le général lancer l’assaut, nous sortons des tranchées, mon cœur s’emballe, la peur arrive et emporte les souvenirs heureux loin d’ici, l’horreur reprend le dessus et le manque d’envie me fait voir en noir,… Tout est noir,… submergé par la déprime, j’angoisse. Rien me donne la force de continuer, le vide est là, ma vie n’a aucun sens,…

Mon esprit reflète le désespoir, quant à mon âme, elle se déchire et se tord dans tous les sens pour s’échapper.
Je souffre, je veux partir,… Tout quitter et tenter de revivre, retrouver la saveur du bonheur, la joie d'an-temps et de une nouvelle fois goûter à la liberté. Je suis emprisonné. Mon cœur ne bat plus, il meurt et m’emporte vers la paix
éternelle. Dois-je le laisser mourir ?

Non, je dois retrouver ma liberté et reconquérir l’amour de la vie, je dois casser ces chaînes et sortir de ma prison. La fatigue me prend, je n’ai plus la force de combattre,… Tout laisser est la meilleure solution, ne plus se battre reste la meilleure option.

Non… il faut combattre encore, jusqu’au dernier souffle, prouver que je suis maître de moi, que je sais contrôler ma vie. Je dois trouver la force de me relever pour sauver mon existence,… Courir vers elle, reprendre les rennes.
Un souffle de vie m’apparaît, mon cœur rebat, je le sens s’accélérer dans ma poitrine meurtrie. J’arrive à me lever, mes jambes tremblent, mais me supportent. Mon esprit se dégage de mon âme qui veut s’échapper de mon corps,… Mon cœur continue de s’accélérer. Je ne sais plus comment marcher,… Je me souviens maintenant,… Un pas devant l’autre, mon corps revis et se met à courir, à bouger plus rapidement.

Je cours encore,… Je sens mon âme s’envoler, elle me quitte un peu plus à chaque homme que je tue sur mon passage, mon esprit se dégage de son étreinte pour survivre. Il s’associe avec mon corps qui contrôle mes gestes, ils veulent me sauver.

Plus d’émotion, plus de sensation, je me laisse guider sans mots dire, mes jambes m’envoient dans la tranchée ennemie,… A quoi bon contrer ? Je veux vivre, revoir ma famille, ma femme, mes gosses et mes amis, oublier l’horreur de la guerre.

Je ne comprends pas, mon corps se stoppe, mon esprit fait défiler les visages de mes proches,… J’entends un coup de feu,… Je me tourne,… Je sens une balle me pénétrer dans le cœur, il bat vite, je m’écroule à terre, retrouvant le noir je deviens vide. Le froid arrive, mon esprit se brouille, mon corps se meurt, mon âme s’enfuit.

Mon cœur s’arrête brusquement, je sais maintenant je n’ai plus de vie, plus de liberté. Dans un dernier souffle, je pense aux pauvres âmes que j’ai prise et aux autres qui vont me pleurer sachant que je suis parti vers l’autre côté.
Adieu ma vie, ma liberté.

Récit d’une pauvre âme blessée.

Un jour à... Paris

Publié : dim. 24 juil., 2011 1:14 pm
par aure05
Pour mes 20 ans, je m’étais offert mon premier voyage en solitaire et j’avais décidé de visiter la capitale! Ma valise était enfin bouclée et le taxi n’avait pas tardé à arriver, direction la gare de Grenoble.

Je suis arrivée à la gare, j’ai réglé le voyage au chauffeur de taxi et je suis rentrée dans le hall pour attendre l’affichage de mon train sur l’écran noir.

J’étais enfin dans le TGV. Installée à une place à deux, personne n’était encore venu s’assoir à côté à moi. Mais juste après cette remarque, je vis arriver un homme qui déposa sa valise auprès de la mienne. Il devait avoir une vingtaine d’années, les cheveux courts et noirs, le teint mat ; le tout le rendait très beau. Il portait sur lui un air de sympathie qui me mis tout de suite à l’aise.
- Bonjour, me dit-il en s’asseyant à mes côtés.
Je le saluais également.
- Vous allez à Paris ? me demanda-t-il.
- Oui et pour la première fois !
- Mais comment se fait-il qu’une belle jeune fille comme vous voyage seule ?
Je rougis et répondis :
- Je me suis offert ce voyage pour mes 20 ans et j’ai décidé de le faire seule pour la première fois ! Et vous ?
Un sourire apparut sur son visage et il répliqua :
- Je monte tous les étés à la capitale car ma grand-mère et mes cousins habitent dans le centre de Paris. Ils me font visiter des lieux « intimes » de la ville, là où les touristes ne vont jamais.

En écoutant ses paroles, je rêvais de ce monde qui me paraissait encore plus magique que ce que j’avais imaginé. J’avais déjà des étoiles pleins les yeux mais la voix du conducteur dans le micro me fit redescendre sur terre.

« Nous sommes arrivés à la gare Saint-Exupéry de Lyon qui est notre seul arrêt pour le trajet Grenoble-Paris. Le train repartira dans une dizaine de minutes le temps que les nouveaux passagers prennent place. Un bar est à votre disposition wagon 7 ».

- Le temps est passé plus vite que ce que je pensais ! fis-je remarquer.
- Mais vous verrez qu’entre Lyon et Paris, le TGV va encore plus vite. Je vais prendre un peu l’air, voulez-vous venir avec moi ?
- C’est gentil mais je vais plutôt aller chercher quelque-chose à grignoter au bar. Merci quand même !

Il se leva et je le vis descendre du train. J’étais déchiré entre le sentiment de l’accompagner pour mieux le découvrir car il y avait un je-ne-sais-quoi en lui qui me plaisait et le sentiment qu’il fallait que je me concentre plus sur mon voyage, car à l’arrivée, nos chemins se sépareraient.
Le TGV repartit sans que j’aie eu le temps d’aller me restaurer. Tant pis, je m’achèterai un sandwich à Paris.
Malgré le départ du train et les recommandations du conducteur aux nouveaux passagers, je ne vit pas revenir mon bel interlocuteur.
Je restais seule toute la fin du voyage. Alors je m’occupais avec différentes activités : lecture, somnolence, découverte des paysages par la fenêtre,…
Enfin, le TGV ralentit et les autres passagers commencèrent à se lever. J’en fis de même. Quand je descendis, je vis les quais noirs de monde. Le choc des populations était concentré en un seul endroit et je l’observais du haut de mon 1m60. Mais dans ce lot, il me sembla voir mon bel inconnu. Malheureusement, il disparut. Je pris donc la direction du métro pour rejoindre l’hôtel afin d’y laisser ma valise. Arrivée dans le hall d’entrée, je pris connaissance du plan, m’approchais de la caisse pour acheter mes tickets et pouvoir me déplacer au mieux durant mon séjour.

Le personnel de l’hôtel était sympathique et ma chambre très confortable. J’avais la télévision et la salle de bain à ma disposition. Après une douche ravigotante, je sortis de l’hôtel et repris le métro. A l’intérieur, je consultais mon guide que j’avais acheté la veille de mon départ. Je commencerai par la Tour Eiffel. Mais le bruit et les gens attirèrent plus mon attention. En étant dans une ville qui comptait plus de deux millions d’individus, comment les parisiens pouvaient-ils se connaitre et se retrouver. Moi, même avec mon plan, j’étais concentré pour ne pas me tromper de ligne alors que pour eux, cela semblait si facile. Je les enviais tellement.

J’arrivai au le Panthéon où j’avais une magnifique vue de la Tour Eiffel. De plus, le soleil et le ciel bleu azur étaient au rendez-vous et la rendait irrésistible.
Je m’approchais enfin du monument parisien le plus visité de France. En effet, il y avait foule et je dus attendre une bonne demi-heure pour accéder au guichet.

Ouah ! La vue était magnifique et je distinguais de là-haut les nombreux édifices de la capitale ! Même les immeubles Haussmanniens les plus ordinaires étaient resplendissants ! J’étais aux anges et tellement contente d’être venue ! Mon cœur palpitait !

Cette super ascension m’avait ouvert l’appétit. Je trouvais très facilement un petit restaurant et commandais une pizza afin de repartir le plus vite possible ! Le serveur était bienveillant et plaisantait facilement. Je me disais que si tous les parisiens étaient comme ça, mon séjour se passerait divinement bien !

Je continuais ma visite avec l’arc de Triomphe, les Champs Elysées et leurs magasins très chics. Je vis également de luxueuses voitures : Ferrari, Mercedes, Audi,… J’en avais pleins les yeux !
Enfin, j’arrivais au Louvres sous un soleil de plomb. Le bâtiment était imposant et grandiose, tout comme la pyramide en verre. Mais je n’avais pas l’intention d’entrer dans le musée : j’avais d’autres monuments à découvrir.
Plus loin, je découvris l’hôtel de ville avec ses ornements sur sa façade principale: c’étaient les personnages marquants de la ville de Paris : des artistes, des savants, des politiciens et des industriels.
Mais le monument qui m’enchanta le plus fût Notre Dame. Son architecture était extraordinaire. Je sus, grâce à mon guide, que les personnages représentés sur la devanture étaient les apôtres.
J’attendis mon tour pour entrer.
L’intérieur était aussi rayonnant que l’extérieur. Un immense lustre ancien était posé sur le sol avec une multitude de bougies. Les vitraux étaient magistraux avec du bleu et du mauve comme couleurs principales.

Après avoir rassasié mon estomac glouton, je décidais de me balader le long de la Seine. Je rencontrais beaucoup de jeunes de mon âge qui fêtaient leurs réussites aux examens ou simplement pour fêter l’été et le beau temps.
Alors que je passais près d’un énième petit groupe d’une dizaine de personnes, un homme se dressa d’un coup devant moi. Perdu dans mes pensées, je fus surprise et poussais un cri. Celui-ci me dit :
- Je ne voulais pas t’effrayer !
Tout de suite, je reconnus cette sublime voix. Mon bel inconnu était posté face à moi, encore plus beau que dans le TGV. J’avais envie de le serrer dans mes bras !
Comme je ne répondais pas, il continua :
- Ta journée a-t-elle était riche en découvertes et en émotions ?
- Eh… oui ! C’était formidable ! répondis-je troublée.
- Tu veux restée un moment avec nous ? Je vais te présenter mes cousins et leurs amis !
Tout de suite, il me plaça dans le cercle déjà formait et dit :
- les amis je vous présente…
- Je m’appelle Lou.
- Je vous présente Lou, l’inconnue du TGV. Lou, je te présente Fabien, mon cousin et sa copine Léonie ; Théodore, mon autre cousin et sa sœur Diane et pour finir nos amis Emeric et Johan. Au fait, je ne me suis pas présenté, je m’appelle Stéphane.
- Enchanté de vous connaitre ! Je suis désolé mais je ne vais pas pouvoir rester avec vous.
- Oh non mais ne part pas maintenant, on commence de s’amuser ! lança Emeric.
- C’est vrai ! renchérit Théodore.
- Je suis désolée !
Je me détachai du groupe le plus vite possible pour que personne ne me retienne. Derrière moi, j’entendais leurs voix mais ne comprenais pas ce qu’ils disaient. Dans ma course folle, je sentis une main attraper mon poignée. J’essayai de me détacher de cette emprise mais au lieu de ça, je fis une volte-face et je sentis ses lèvres chaudes sur les miennes. Mon cœur battait la chamade, j’étais sur un petit nuage ! C’était fou car on ne se connaissait pas ! Je venais à l’instant d’apprendre son prénom mais rien ne comptait plus pour moi que ce moment présent.

Dans ce cadre merveilleux, où le soleil couchant se reflétait sur l’eau de la Seine, ces deux amoureux paraissaient heureux pour la vie… ce n’était que le début d’une belle histoire !

Re: Concours "Un jour à..." Deuxième mois : Juillet 2011

Publié : ven. 29 juil., 2011 10:56 pm
par cheza
Un jour à ...

Un jour à Saint Flour,
Nature et agriculteurs,

Joue avec les cyclistes du Tour,
Obligeant les vaches à devenir supporters,
Une arrivée et un départ joyeux de quelques jours.
Retour malheureux,

A la vie misérable du paysous.

Cheza