Et oui !! On approche de la fin !! Mais, même si c'est l'avant dernier chapitre de Cours moi après ... que je t'attrape, j'ai encore au moins un passage du point de vue de Klaos à mettre. Ce que je ferai soit mercredi, soit jeudi !! Bonne lecture !!
Chapitre 25
C’est sûr qu’il a limité mes possibilités de rebellions. Je suis attachée, ou plutôt saucissonnée sur un fauteuil. Je me laisse aller. J’alterne entre mes moments de combats, et ceux où j’abandonne, où je pleure Klaos. Malgré ma combativité, je suis vide. Je n’ai plus l’impression de ressentir les choses. C’est comme s’il y avait un voile qui me coupait de la réalité. J’ai un trou à la place du cœur. Klaos l’a emporté avec lui, à jamais. L’un des gardes me surveille. Il est témoin de mes sauts d’humeur et me prend probablement pour une folle. Tant pis, je m’en fiche, plus rien ne m’importe. Mes amis sont loin, et normalement en sécurité. Je ferme les yeux et me laisse aller. Klaos me dirait que ce n’est pas mon genre, d’abandonner comme ça. Alec, lui m’insulterait, me traiterait d’ingrate, d’abrutie qui baisse les bras. Gill ne dirait rien, il me regarderait tristement. Personne ne serait donc là juste pour me prendre dans ses bras et me bercer ? Peut être Maaka ou Andie. Des larmes coulent de nouveau. Je suis une vraie fontaine. Je ne peux que penser et me répéter une chose. Klaos. Klaos. Klaos. Si tu savais combien je t’aime. Si tu savais à quel point tu as bouleversé ma vie.
-Klaos.
-Comment ?
Je ne me suis pas rendu compte que je l’avais dis à voix haute. Le garde s’approche. Je repasse en mode combative. Je ne pleure que sur moi-même. Je pleure seule. Quand un de mes geôliers ou pire, Travis, s’approche, je me mets en mode attaque.
-Quoi !
-Tu veux quelque chose ?
-De l’eau ! Mais vous n’êtes pas censé me faire mourir de faim, en plus de me séquestrer ?
-Bien sur que non. Ne bouge pas, je vais te chercher quelque chose.
-Je ne vois pas comment je pourrais bouger.
Je le regarde partir. Il semble plus jeune que la moyenne. En fait il ne doit pas vraiment être plus âgé que Klaos ou moi, et a un petit charme, du fait de ses cheveux châtain et ses yeux bleu. Peut être que je pourrais en tirer quelque chose. C’est lui qui est intervenu pour que l’autre fou arrête de me cogner. Avec un peu de chance, je pourrais le retourner contre son employeur, pour qu’il m’aide. Il revient et je commence à réfléchir à ce que je peux faire pour qu’il soit de mon côté.
-Tiens.
-Merci.
Je lève la main par reflexe. Evidemment, elle reste attachée au siège.
-Oh. Je vais te faire boire. Ne bouge pas.
Il avance le bras et m’abreuve. Je n’aime pas me retrouver comme ça, a sa merci, même s’il a de bonnes manière.
-Alors, comment t’es tu trouvé embarqué dans l’armée rebelle ?
Je peux toujours lui soutirer des infos en lui posant des questions. Ça peut toujours marcher. Enfin, à condition qu’il réponde. Heureusement pour moi, il doit se sentir seul, parce qu’il commence à discuter avec moi.
-Obligation ! On ne m’a pas laissé le choix. Enfin, mon père ne me permettra pas de faire autre chose.
-C’est triste. Moi, j’étais censée pouvoir retrouver mon père, après 17 ans passé dans la rue loin de lui.
Va-y, culpabilise. Mais ne t’inquiète pas, je ne vais pas te laisser le temps d’argumenter.
-Sinon, quel âge as tu ?
-18 ans.
-C’est jeune ! Et tu es déjà engagé dans l’armée ! Tu as presque mon âge !
-C’est vrai que tu as 19 ans.
Je me redresse.
-Comment le sais-tu ?
Il prend un air mystérieux qui montre son côté jeune. C’est moi qui dois en savoir plus que lui, pas le contraire. Il me sourit et je sens que ce qu’il va dire me concerne.
-En fait, je suis …
-Kern !
Travis vient d’ouvrir la porte. Je me raidis, prête à lui hurler dessus. Je commence par le fusiller du regard. Lui ne m’en accorde aucun. Il s’avance et s’arrête devant le jeune garçon, se cheveux noir lui tombant devant les yeux, gris, aussi glacial que son cœur. Le voir m’énerve, car je suis consciente du sentiments de puissance qu’il dégage, par sa carrure imposante et sa haute taille. Je le vois se contracter.
-Ne parle pas à l’otage.
-Compris. Pardonnez-moi, père.
-Père !
Je viens d’hurler. Parce que c’est tout ce à quoi je ne m’attendais pas. En gros, le type qui était à peu près gentil avec moi est le fils de mon pire ennemi.
-Ça t’étonne ? C’est pourtant bien ton petit cousin.
-Eh bien ! Il ne vous ressemble pas du tout ! Mais je vous rassure c’est un compliment que je lui fait !
-La ferme. Tais toi et restes tranquilles.
Travis repart, nous laissant tout les deux. S’il s’attend à ce que je me taise ! Par contre ça risque maintenant d’être un peu dur pour retourner Kern contre lui.
-Donc comme ça, t’es le fils de cette ordure !
-Tais-toi ! Il pourrait t’entendre.
-Et alors ? Qu’est ce qu’il pourrait bien faire ?
-Tuer la personne que tu aimes le plus au monde.
-Il l’a déjà fait !
Mes larmes reviennent au galop. Bon sang, pourquoi dois-je me remettre à pleurer maintenant !
-C’est le gars qui est mort pour te protéger ?
-Oui. Parlons d’autre chose, s’il te plait.
-Ok.
Il s’arrête de parler. Je comprends que c’est à lui de recommencer à parler. Il a l’air de vouloir dire quelque chose. Quelque chose de dangereux. Qu’il ne sait pas comment me faire parvenir. Il tourne en rond, dans la grande pièce. Il finit par s’arrêter devant moi et se met à chuchoter.
-Je suis contre ce que fait mon père. En vérité, je voudrais pouvoir partir, loin de lui. Mais c’est mon père et je ne peux pas, même si je n’approuve pas.
-Alors, aide-moi.
-Je ne peux pas. Il me tuerait !
-Mais c’est ton père !
-Et alors ? Que je sois son fils ou pas, si je m’oppose à lui, je serais alors juste un traitre. C’est bien à cause de ça que ma mère a disparu.
-Alors, envoie juste un message à mes amis avec mon biper, pour qu’ils m’aident à m’échapper. Ton père n’en saura rien, et je ferai en sorte qu’on ne te fasse pas prisonnier.
-Je … d’accord.
Mission réussie. Il va chercher mon biper et tape le message que je lui dicte avant de l’envoyer à Gill. Un message d’alerte, un appel au secour. La réponse arrive rapidement après. On est en route. On ne va pas tarder. Attends-nous. Trouve-toi un abri et cache-toi. Kern me regarde.
-Je peux bloquer la porte. On ne pourra pas entrer.
Je réfléchis à toute vitesse. Comment faire pour qu’il puisse être aussi en sécurité. Il ne reste qu’à faire ce que je sais si bien faire. Grimper.
-Tu sais escalader ?
-Euh, oui mais pourquoi ?
-Détache-moi.
J’ai un plan. On va monter jusqu’en haut et se cacher. Je n’aime pas cette idée, mais c’est la meilleure. Comme ça, Kern ne se battra pas contre son propre camp. Lorsqu’il me libère, je file jusqu'à mes affaires et sors mon filin.
-Viens ici. Approche. Enfile moi ça.
Je mets le baudrier à mon petit cousin et l’amène jusqu'à la fenêtre, après qu’il ait bloqué la porte..
-On va monter. Je commence, j’attache le filin à la roche, tu me suis et tu me rejoins, tu fais exactement ce que je te dis. Compris ?
-Mais pourquoi ?
-Je ne veux pas que tu te battes contre ton camp.
-Et toi ?
-Je suis une pro de l’escalade. Et au pire, tu me rattrapes.
Nous entamons la montée. Kern n’est pas très rassuré, ce qui fait que nous allons doucement. Une fois arrivé en haut, je réfléchis. Comment vont-ils pouvoir venir jusqu’ici ? En bateau ? Je regarde à l’horizon. Rien dans l’eau. Soudain, je vois un point noir dans le ciel. Qu’ont-ils inventé ? Plus ça s’approche, et mieux je distingue. C’est un barek. Non, ce sont des bareks, des animaux, énormes, qui font environ 7 à 10 mètres d’envergure, qui volent et qui sont connus pour dévorer ce qui leur tombe sous les pattes. D’accord, ce n’est donc pas la meilleure idée que j’ai eu de monter sur ce toit. Je vais pour attraper Kern, mais je remarque un détail. Les bareks sont occupés. Ils y a du monde dessus. Je comprends soudain quel est le moyen de transport utilisé par mes alliés. Bon sang ! Ils ont sorti le grand jeu ! Certes, je suis la fille du roi, mais il ne le sait que depuis moins d’une semaine. Je regarde, médusée, les bareks, voler sur place, pour laisser descendre sur ce toit, des gardes du roi, ainsi que des visages connus. Mes amis sont venus me sauver. Je déborde de joie, de bonheur. Je suis importante pour eux, ils sont prêts à risquer leurs vies pour moi. Un sentiment d’horreur s’insinue légèrement en moi. C’est exactement ce que je ne voulais pas, qu’ils puissent risquer de mourir pour moi. Pourtant, je ne peux m’empêcher d’être contente de les voir. Mes compagnons de caverne descendent les premiers. Je cours vers eux, les prenant dans mes bras.
-Rakel ? Mais que fais-tu ici ?
Je ris nerveusement.
-Moi ? J’ai été enlevé, pour que mon cousin puisse tranquillement prendre le pouvoir.
-Oui, on le sait. Ce qu’on veut savoir, c’est ce que tu fais la, ici, sur ce toit, alors qu’on vient te délivrer.
-J’ai été aidée.
Je fais signe à Kern d’avancer. Il s’approche, méfiant. Je ne peux m’empêcher de sourire sous le regard émerveillé de Maaka. C’est vrai qu’il n’est pas mal. Je les serre dans mes bras et arrive à peine à retenir mes larmes. Je cours rejoindre Gill, et le prends aussi dans mes bras. C’est là que je l’ai vu, elle est venue aussi. Talia. La cousine de l’homme qui hante ma vie. Elle laisse Nahal sauter d’abord et prend la main qu’il lui tend. Je reste bloquée. Elle sourit à Nahal et se retourne. Je lui fais face. Elle est la seule qui peut réellement me comprendre. Comme moi, elle a perdu quelqu’un qui lui était cher. Je m’approche doucement d’elle.
-Ça va, Rakel ? Ils ne t’ont pas trop maltraitée ?
-Non, c’est bon. J’ai eu de la chance. Je …
C’est trop pour moi. Je fonds en larme. Talia ne sait que faire, elle s’approche de moi et me prend dans ses bras. Je m’y agrippe comme si ma vie en dépendait, pleurant de nouveau toutes les larmes de mon corps.
-Il est mort ! Pour moi ! Il n’avait pas le droit de mourir. Il m’a dit …
Le flot de larme m’empêche de continuer. Talia pleure avec moi. On atterrie par terre, accroupies. Elle me berce doucement, comme ferait une grande sœur. C’est ce que je voulais. Depuis que je sais qu’il ne reviendra plus vers moi, je ne veux qu’une chose, trouver quelqu’un qui comprenne réellement ma peine et la partage.
-Je sais. Je ne veux pas qu’il soit parti, moi-aussi, murmure Talia.
-Il m’a dit qu’il m’aimait depuis longtemps. Et il veut que je me batte. Pour lui. Mais je n’ai plus de force. Je ne peux plus rien faire, je veux le rejoindre. Je veux qu’il se moque de moi, encore et encore, qu’il m’embrasse, qu’il me regarde comme si j’étais la plus belle merveille qu’il n’ait jamais vue. Je veux le voir. J’ai mal. Tellement mal. Il m’a arraché mon cœur et il l’a emporté.
Je ne peux plus m’arrêter. Je ne sais même plus ce que je dis. Je ne fais que débiter ce qui me passe par la tête, n’ayant plus de cœur pour dire ce qui est dessus.
-Aide-moi. Je t’en supplie. Mens-moi. Dis-moi n’importe quoi. Qu’il est heureux là-bas, qu’il va me protéger de là ou il est, qu’il est immortel. Dis-moi n’importe quoi, je t’en supplie.
Je la supplie. Je veux croire pendant quelques minutes que ça va passer, que mon cœur va revenir, que Klaos l’accompagnera. Je veux croire que cette douleur peut disparaître.
-Il t’aimait de tout son cœur. Il voulait être ton compagnon, que vous restiez ensemble. Il comptait te donner son bracelet. Sa mère lui a fait une proposition de compagne il y a quelques temps, une fille de notre campagne, de bonne famille. Mais il l’avait refusée. Parce qu’il ne voulait personne d’autre que toi. Tant qu’on est aimé, on ne meurt pas. Klaos ne mourra jamais avec toi. Et jamais il ne regrettera son geste. Si tu étais morte, il aurait tout fait pour te rejoindre.
-Alors pourquoi il m’a demandé de me battre. Pourquoi ne veut-il pas que je le rejoigne, moi !
Je ne parle plus, je hurle. Je lève les yeux vers celle qui m’enfonce le cœur un peu plus à chaque chose qu’elle dit. Pourtant, elle me fait aussi du bien.
-Parce qu’il estimait que ta vie a de la valeur. Bien plus que la sienne.
-Mais c’est faux !
Je reste dans les bras de ma nouvelle amie, liée par les liens des larmes, de la douleur. Pendant ce temps, mes amis m’entourent, et les gardes sont partis arrêter les résistants, ainsi que Travis. Une attaque surprise qui fait de nombreux morts dans les deux camps, mais principalement dans celui du félon. Je finis par embarquer pour retourner dans ma nouvelle maison. Je me sens démunie. J’ai mal, mais je ne pleure plus. J’ai surement vidé mon réservoir. Je sombre dans le sommeil, grâce à une pilule que m’a donné Gill. Je sens encore la main de Talia dans la mienne, et les bras de Gill qui me tiennent avant de perdre conscience.
Et voila !! Et comme je suis gentille, quoi qu'on ai pu dire à ce sujet, (Je me demande bien de qui je parle !!!
) Je mettrai la suite
DEMAIN !!!!
)
