Le Temps des Surplombs - Fin 3e Partie [Fantasy-Steampunk-Aventure]

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Judas_Cris

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Re: Le Temps des Surplombs - Chap 25 [Fantasy-Steampunk-Aventure]

Message par Judas_Cris »

Bonjour à tous ! Enfin, après un été de vacances (et surtout de déménagement de mon côté) où la productivité a été aux fraises, j'ai repris l'écrire comme j'ai pu vous en parler sur discord ^^ (si vous n'y êtes pas... il y a un lien en première page de ce topic ;) ) Par contre j'ai bien travaillé sur l'univers ! Non seulement j'ai refait un chapitrage complet des 2 premières parties pour leur réécriture, j'ai aussi fait celui de la partie 4 à venir et un brouillon de la carte du Nouveau Monde ainsi que des modifications pour celle des Surplombs actuels :mrgreen: Du coup tout est très clair dans ma tête, il ne me reste qu'à rush l'écriture et ça sera bon 8-) (on espère...)
Aujourd'hui je peux enfin vous offrir le chapitre tant attendu ! Celui que je prépare depuis le tout début de la partie 2 ! J'espère qu'il vous plaira ^^
Avant celà tout de même j'ai une petite note à vous faire passer pour que vous compreniez un peu tout ce qu'il se dit dans ce chapitre... car il vous manque un élément. En effet, la réécriture de la partie 2 va ajouter une péripétie au Surplomb d'Hab'Kir (ça je vous en avais déjà un peu parlé) ainsi qu'ajouter un nouveau personnage qui est évoqué dans ce chapitre donc...


Note :
Les personnes de ce chapitre vont faire référence à Kella Mokrane, un personnage qui n’est pas apparu dans le premier jet du récit mais qui est prévu depuis un moment dans la réécriture. Au début du récit, cette femme est Générale de Bérudie, pour le compte de l’Amiral Ford. Battue en ellipse au commencement de la seconde partie (la prise de Cathuba par l’Inquisition), l’équipage la rencontre lors d’une escale et sympathise. Celle-ci planifie de continuer de se battre pour Cathuba et de lever des troupes pour combattre l’Amiral Rouge. Elle est actuellement dans la région de Bérudie.
J’espère que cette note sur Kella Mokrane vous aura un peu aidé, et je m’excuse pour ce désagrément ! Profitez bien du chapitre !





Chapitre 25 : Le rendez-vous


Le soleil qui s’était levé sur Cathuba, le jour de l’arrivée de l’Inquisition, n’avait rien eu de particulier. Il en était de même pour celui qui pointait au-dessus des palais de la Capitale et annonçait le jour que la fille de l’Amiral attendait depuis lors. Elle en était troublée. Ne devait-elle pas sentir dans l’air un parfum différent, unique ? Un signe de la Vapeur que cette journée n’avait rien de commun ? Dans les histoires, il y avait toujours quelque chose, dans le temps, annonciateur des grands événements.
Mais ici, rien. Les bandes de nuages continuaient de passer avec le même flegme, lâchant parfois une petite bruine qui ne suffisait pas à balayer l’odeur d’urine et d’alcool hors de la ruelle du Lynch Bar.

Yulia avait fait ses adieux à Emy. L’armurière avait haussé les épaules comme si cela ne lui faisait rien, mais elle lui avait tout de même glissé dans la poche quelques cercles de cuivre et une lune d’argent. « Achète-toi quelque chose de ma part. Je t’aurais bien offert un présent moi-même mais… on va essayer de te garder loin des flingues encore quelques années, hein ? » De la part d’une femme qui préfèrerait dormir littéralement sur ses économies plutôt que de lâcher le moindre sou, ce geste tenait presque de la déclaration d’amour. Aucun des Corsaires ne l’admettrait, mais la rousse et sa manie de gratter sa verrue allait leur manquer. Son sarcasme, son tempérament et son sens de la répartie avaient, à eux seuls, réussi à animer plus d’une après-midi pluvieuse. Ça, et ses menaces de mort à quiconque approchait la caisse de trop près.

Yssandre les accompagnait. Il ne rejoignait pas l’Eclat –en cela il avait été clair– mais il escorterait son apprentie jusqu’au seuil de sa dernière épreuve. Le parachèvement de sa formation. Le clou du spectacle.

Aujourd’hui, elle allait piéger Marc Friedrich Wöllner. Hikari et Irïlan avaient fait leurs bagages avant le lever du soleil et Taylor les avaient envoyés gagner les cavernes pour préparer l’Eclat à partir. Le rendez-vous avait été pris : au coucher du soleil, ils quitteraientla Capitale.

A cette seule pensée, la ventre de Yulia s’agitait. Mélange d’impatience et d’appréhension.

Les voilà sortis dans leurs habits civils, et tous avaient fait un effort pour passer plus ou moins incognito. A commencer par Taylor qui –à leur plus grand étonnement– cachait sa blonde tignasse sous un bandana de dockers et avait rangé son manteau et ses lunettes tout au fond de son sac. Le suivait Nadejda qui s’était voilée comme une de ces femmes de Silusie, dissimulant ses cheveux, coupés à ras. Léoda, Ashä et Angora avaient enfilé leur attirail de mercenaire, comme lorsqu’elles escortaient Nora à ses rendez-vous. Avec le temps, la fille de l’Amiral s’était habituée à voir sa protectrice avec les cheveux charbonneux, mais ce n’était visiblement pas tout à fait le cas de la Dragon qui se grattait encore souvent la tête et s’étonnait de voir le bout de ses doigts se colorer de noir.

Yssandre se mêlait à eux, travesti en mère au foyer. Il s’était maquillé et portait une robe de lin qui lui soulignait la taille. A regarder son visage, fin et précieux, on ne pouvait qu’à peine se douter du large répertoire de son propriétaire. Yulia lui tenait la main comme une fillette et le groupe progressait en petites grappes, comme s’ils ne se connaissaient pas entre eux.

Ils se retrouvèrent tous à la guinguette au bord de l’Azurite qui servait de façade aux affaires de Méléon. Taylor commanda trois bières qu’il offrit à ses mercenaires et insista pour payer avec les fausses pièces que Méléon leur avait données. Le jeune homme qui tenait le bar ne comprit pas tout de suite mais le tenancier vient prêter l’œil à l’affaire et reconnut le code. Il les fit passer dans l’arrière-boutique et de là les conduits à la porte en acier qui s’ouvrait sur le passage secret.





Lorsqu’ils poussèrent le tableau et s’installèrent dans la chambre d’hôtel de Nora, midi sonnait aux cloches des Temples Primordiaux. Rien n’avait bougé depuis sa dernière visite : du lit, à moitié défait, aux commodes pleines d’affaires inutiles. Deux garçons complices entrèrent lorsqu’on fit sonner une clochette et déballèrent l’attirail de la fausse héritière de Fezzan. Angora l’aida à s’habiller pendant qu’Yssandre se changeait et que Taylor surveillait la rue derrière le rideau de la fenêtre.

Rien n’avait été laissé au hasard, pas même le choix des vêtements que porterait la jeune fille. Il fallait coller à son personnage noble et paraître mise pour un vrai rendez-vous galant. En revanche, les longues et encombrantes robes étaient à proscrire car ils risquaient fort de devoir prendre la fuite à une étape ou l’autre du plan. Un compromis avait été conclu –qui aurait sans doute horripilé l’orthodoxie vestimentaire de Joshua & Margareth– et la voilà dans un drapé de cuivre qu’elle pouvait au vouloir dégrafer pour adopter une tunique crème, plus sobre, serrée au ventre par une ceinture idéale pour dissimuler certains effets personnels comme la dague de Kella Mokrane. A ses avant-bras se trouvaient à nouveau les bracelets qu’elle avait portés au bal du sénateur, car elle les trouvait fort jolis. Au niveau des bas, elle avait enfilé des chausses souples, cerclées par des boucles et des lacets qui lui permettraient de courir et grimper sans gêne en cas de besoin.

Quand l’appât –c’est-à-dire elle– fut suffisamment garni, ils ressortirent de la chambre par la grande porte. Dans le hall de l’hôtel, Méléon leur souhaita une bonne sortie comme s’ils avaient été d’ordinaires clients. Joshua et Margareth étaient là également et bavardaient avec d’autres mondains sans leur porter d’attention. Yulia s’attarda un peu, bien consciente que ce serait sans doute la dernière fois qu’elle les verrait tous. Elle se prenait à rêver d’être réellement une princesse éloignée et de disposer d’assez de temps pour nouer des liens durables avec ceux qui avaient été si gentils avec elle et qui continuaient à servir la cause de son père malgré sa disgrâce. Mais elle ne disposait pas de ce luxe : ces deux dernières semaines avaient été une course pour la préparer à ce moment, pour obtenir cette fenêtre de tir, leur chance de coincer le dernier représentant de l’Amirauté de Cathuba et de le faire parler. Sitôt leur but atteint, l’essaim se disperserait et il ne resterait plus dans l’air que le souvenir de leur vol partagé, d’une fraternité éphémère mais chargée de promesses.

Qu’ils réussissent ou qu’ils échouent, ils ne se retrouveraient pas avant d’avoir un autre combat commun à mener.

Yssandre lui fit ouvrir les portes extérieures. Le comédien avait abandonné son costume de mère célibataire pour se muer en une sorte de matrone, intendante de famille noble ou tutrice quelconque que l’on pouvait s’attendre à trouver dans l’entourage d’une demoiselle de haut lignage. Il maîtrisait visiblement son art pour se rendre inoubliable comme parfaitement commun.

La fausse matrone siffla pour appeler la voiture qui remonta du bas de la rue. Il ne s’agissait plus des deux garçons qui l’avaient conduit au bastion du Sénateur Viull, mais d’Irïllan et Hikari, revenus de l’Eclat entre temps et déguisés en porteurs. Ils durent se faufiler entre un certain nombre de badauds, passants et carrioles arrêtés là… bien plus qu’à l’accoutumé. Est-ce un jour particulièrement chargé pour les affaires de Méléon ? Ou est-ce que le lieu de résidence de l’héritière de Fezzan était suffisamment sorti de l’anonymat pour qu’on s’agglutine à sa porte ? Ces bourgeois qu’elle voyait là, discuter à l’ombre des bâtisses et des pins, attendre une calèche ou lire un imprimé, n’étaient-ils pas là pour une raison cachée… Ne l’observaient-ils pas, avec un flegme tout courtisan, pour le compte de familles nobles, de journaux ou dans l’espoir de surprendre une scène qui captiverait les habitués de leur prochain dîné mondain ?

Si elle était certaine d’une chose, c’est que la plupart des regards se braquèrent sur elle lorsque la voiture s’immobilisa devant les marches du Havre de Méléon. Avant de la laisser monter à bord, Yssandre lui prit la main et se pencha pour lui adresser un dernier mot :

— C’est ici que nos chemins se séparent, ma chère élève. Je ne peux pas t’accompagner plus loin… mais mes pensées t’accompagnent.

Yulia avait du mal à reprendre son souffle, mais elle hocha la tête et refoula ses larmes.

— Merci, dit-elle. Merci pour ce que tu m’as enseigné. Je ne sais pas si je suis prête, mais…

— Tu l’es, lui assura son mentor. Tu l’as toujours été, j’en suis convaincu. Je n’ai fait qu’affûter tes armes.

Il lui balaya la joue de son index.

— Ne pleure pas, on te regarde. Ton public te regarde. C’est aujourd’hui le jour de la représentation, la seule qui compte.

Elle hocha la tête, et ils se quittèrent. Le comédien regagna le couvert de l’hôtel en la couvant d’un regard chaud et assuré. Il portait la peau d’une matrone austère, mais en lui disant adieu Yulia le revit dans les habits de la Rani d’Aatraj, sur cette scène de théâtre, belle, solaire et d’une féminité divine. Il allait lui manquer.
Ses mercenaires lui ouvrirent les portes de la voiture. Hikari et Irïlan se massaient les bras et se passaient du talc sur les mains, impatients de repartir. A l’intérieur, la fille de Ford prit place avec Taylor. Le Capitaine de l’Eclat se faisait passer pour un majordome ou un guide. Personne n’avait encore vu cet homme aux côtés de la noble héritière, mais si un témoin soulevait quelques questions, celles-ci n’atteindraient pas les oreilles d’un Wöllner avant l’heure du rendez-vous.

Ils s’engageaient à présent dans la dernière ligne droite. Les portières se refermèrent. Angora, Ashä et Nadejda encadrèrent la voiture et les deux garçons purent se mettre en route.

— Anxieuse ? lui demanda Taylor lorsqu’ils eurent tiré les rideaux.

— Oui… non… Un peu ? hésita-t-elle. Je ne sais pas, c’est bizarre.

Il sourit.

— Je suis toujours dans cet état avant un gros coup. L’esprit passe en revue chaque élément du plan, l’estomac semble être resté dans le lit et les yeux ne peuvent pas s’empêcher de fouiller chaque recoin, c’est ça ?

Elle confirma de la tête.

— Respire longuement, ça devrait passer. Dès que l’affaire commencera, tu arrêteras de t’inquiéter.

— Je ne suis pas inquiète, assura Yulia.

Ce n’était en effet pas la peur qui la gagnait, mais l’impatience. Elle mourrait d’envie de bouger les bras, les jambes, de s’agiter pour briser cet immobilisme frustrant. La voiture montait la colline des Terrasses au rythme de la marche des porteurs et se balançait doucement de gauche à droite en fonction des pas. A l’intérieur, le son de la rue était étouffé, la lumière tamisée par les rideaux et l’air uniquement chargé des parfums dont on avait enrobé son costume. Sur les banquettes capitonnées, celle qui jouait le rôle de Nora Dihya Alvez se tenait droite et s’efforçait de rester immobile. Taylor, lui, tira un chapeau à large bord de sous son siège et s’en couvrit la figure alors qu’il s’allongeait pour piquer un petit somme.

— Tu devrais faire pareil, lui conseilla-t-il. On a un peu de route à faire, et ça te détendra.

Comment réussir à l’imiter, alors que son sang bouillonnait à l’idée de la rencontre à venir ? Elle soupira et tenta sa chance, mais le sommeil se refusa à elle et –pire encore– cet échec la frustra encore plus. Elle passa le trajet à jeter des regards noirs au Corsaire et à prier pour qu’il se mette à ronfler et qu’elle ait une excuse pour le réveiller.

Il se réveilla finalement quelques instants avant que la voiture ne s’immobilise, comme s’il avait senti les choses venir. Une portière s’ouvrit, et Ashä passa la tête à l’intérieur. La Tamarï s’était cerné les yeux de charbon, adoptant ce maquillage guerrier qui lui donnait un air redoutable.

— On arrive aux abords de la colline du Sénat, annonça-t-elle. Les garçons ont trouvé une ruelle à l’écart de l’attention, comme tu voulais.

Le Capitaine s’étira en vitesse. Il gratifia sa première épée d’un signe de tête complice et se tourna finalement vers Yulia.

— Je descends ici. Vous récupérez Wöllner et tu dois l’occuper assez longtemps pour que la voiture repasse ici, compris ?

— Je sais tout ça, affirma la jeune fille. J’ai appris le plan par cœur.

— Je n’en attendais pas moins de toi, la félicita-t-il. Mais en cas de problème…

De la pointe de sa botte, il souleva le tissu de l’assise. Sous la banquette, il y avait un fusil à nez court qu’elle pouvait atteindre d’une longueur de bras. Au cas où sa dague ne suffise pas à la défendre.

— Il est chargé, la prévint Taylor. A n’utiliser qu’en dernier recours. Si tu as un problème, tu préviens Angora avec…

— Un mouchoir jeté par la fenêtre, le coupa-t-elle en sortant un carré de linge de sa ceinture. Je connais le plan par cœur, je t’ai dit.

Il sourit, ne pouvant rien faire d’autre. Puis il jeta son chapeau sur son crâne et passa les bottes au-dehors de l’habitacle.

— Bonne chance, lui souhaita-t-il.

— On n’en aura pas besoin, lui assura-t-elle. Après tout, on a les meilleurs pirates qu’on puisse souhaiter… et le meilleur Capitaine.

Ce fut une réplique qui lui plut. Il lui tira la révérence et sortit.

La portière fut refermée avant qu’elle ne puisse en voir plus et le véhicule se remit en branle.

Cette fois, Yulia entrouvrit ses rideaux, pour observer la rue. Voilà qu’elle essayait désespérément de penser à autre chose… La colline du Sénat était un quartier qu’elle n’avait encore jamais visité. Ce dernier s’établissait sur la rive nord du port, une fois passé les trois Temples Primordiaux, là où s’élevait un bâtiment que l’on pouvait apercevoir à la cime des immeubles. Le Sénat Impérial. Ils ne s’en approchèrent jamais assez pour qu’elle puisse en avoir une vue précise, mais elle avait regardé quelques peintures et savait qu’il s’agissait d’un imposant palais, au sommet d’une volée de marches, siège du gouvernement exécutif de l’Empire des Surplombs. A quoi pouvaient donc ressembler les salles dans lesquelles se décidaient l’avenir de Cathuba et de l’Empire tout entier? Elle ne le saurait probablement jamais.

Les bâtiments qu’elle croisait dans son voyage vers les Wöllner paraissaient anciens, taillés en grosse pierres, avec très peu de métal. Sous les porches se regroupaient divers courtisans et négociants alors que les portes qui donnaient sur les hôtels particuliers étaient gardées par quelques paires de mercenaires habillés aux couleurs de maisons nobles.

Ce qui frappait particulièrement, sur la colline du Sénat, c’était le silence. Tout le monde parlait à voix basse, comme s’ils craignaient d’être entendus. Les marchands ne vendaient pas à la crié, les boniches ne comméraient pas autour des lavoirs, les soldats en patrouille gardaient leur sérieux. Partout ailleurs dans la Capitale, l’exubérance de la vie citadine était de mise… mais pas ici.

Tentant de le qualifier, Yulia ne put donner au quartier qu’un seul mot : froid. La pierre était froide. Les voix étaient froides. Les gens étaient froids. Elle en frissonna.

Enfin, Leoda tapota sa vitre pour lui signaler qu’ils s’engageaient dans la dernière rue. L’hôtel des Wöllner lui apparut par la petite fenêtre. Le Norâtre, un immeuble de trois étages en pierre volcanique noire. Ses grandes fenêtres donnaient sur des draperies grises. Au-dessus du porche trônait la tête d’un Cerf de Lorcen qui avait été empaillé et plaqué d’or. C’était la première fois que Yulia voyait les restes d’un de ces animaux mythiques, aux longs bois porte-bonheur. L’espèce était éteinte depuis plus d’un siècle.

Devant les portes, un comité d’accueil les attendait. Six soldats aux couleurs de l’Amirauté de Cathuba, portant un brassard noir. Et derrière eux, la famille Wöllner.

Le plus grand d’entre-eux était le patriarche. Adriann Kars Wöllner. Large d’épaule, il s’était fait tailler un costume mêlant les traditions de la Düenie à la nouvelle mode militaire. Taylor lui avait dit que l’homme s’occupait surtout de commerce, mais son physique ne seyait pas vraiment à des activités de bureaux. Ses yeux s’enfonçaient dans son crâne, petits et perçants, et sa bouche était cachée par une épaisse moustache noire dont les pointes rebiquaient jusqu’à ses oreilles.

A ses côtés, une femme plus frêle, aux yeux cernés, tenait la main à deux enfants de moins de dix ans. Sa femme, Maza, sans doute, et peut-être ses neveux Özer et Vedat.

Enfin, au bas des marches : Mark Friedrich.

Deux ans s’étaient écoulés depuis la dernière fois qu’elle avait porté ses yeux sur le jeune officier. Le temps avait fait son œuvre : les traits du Düenien s’étaient creusés, affirmés, renforçant d’autant plus son air strict. Rasé de près, les cheveux enduits de gomme plaqués en une raie parfaite, il n’avait pas perdu la sale manie de vérifier machinalement le pli de son costume en toute circonstance.

La voiture ralentit puis s’immobilisa devant les marches de l’hôtel. Les mercenaires se firent face comme de coutume, sans qu’aucune arme ne soit brandie au-dessus des ceintures. L’assistance patienta dans une minute de silence.

Peut-être imaginaient-ils que Nora allait descendre les saluer. Elle n’en ferait rien car c’était à la fois trop dangereux et totalement inutile. L’héritière de Fezzan n’était pas bien au fait de l’étiquette et tout le monde comprendrait qu’elle soit trop intimidée pour sortir de sa voiture avant le début du rendez-vous.

Ce fut donc Mark Friedrich qui bougea le premier. Il salua sa famille et échangea un drôle de regard avec son père qui tordit encore plus ses sourcils, comme s’il le menaçait. Droit comme une statue, le fils Wöllner quitta son hôtel.

Retenant sa respiration, Yulia surveilla son regard, craignant soudain qu’il la reconnaisse. Mais ses souvenirs de Cathuba devaient être trop lointains et son apparence trop bien changée. Il ne cilla même pas lorsqu’Angora passa devant lui pour lui ouvrir la portière, alors qu’il avait fréquenté la Dragon dans le conseil de guerre de l’Amiral Ford quand elle avait encore les cheveux d’un rouge brûlant et une tenue d’officier.

Il grimpa à bord et s’assit sur la banquette face à Yulia, rigide et sans la moindre émotion apparente. Le salut qu’il lui donna fut le plus formel qu’on lui ait donné à la Capitale :

— Je vous salue, mademoiselle Alvez.

Yulia dort, Nora parle.

Elle donna la réplique :

— Vous me trouvez au plaisir de votre présence, monsieur Wöllner.

Angora claque la portière. Trois soldats de l’autre parti vinrent se placer autour de la voiture, complétant l’escorte des faux mercenaires de Yulia. Aussitôt fait, Hikari et Irïlan s’empressèrent de partir au petit trot. Secouée par le mouvement, Yulia tira les rideaux pour couper la cabine du regard extérieur.

Mark Friedrich la regarda faire, indifférent. Voilà que le rendez-vous avait débuté et il manquait clairement d’entrain. La jeune fille était confuse : pourquoi prétendre à sa main et lui demander un rendez-vous, si c’était pour afficher une attitude si stoïque ? Elle lui aurait bien demandé directement, mais les affaires de badinage exigeaient un peu plus de courtoisie.

— Eprouvez-vous un inconfort, messire ? Je peux demander aux porteurs de ralentir le pas.

Il secoua doucement la tête. A l’observer de plus près, elle jurerait qu’il portait du fond de teint pour couvrir des cernes. Sa posture était crispée, comme s’il se tenait sur une latte de bois alors que son séant reposait sur des coussins délicats. Il évitait aussi de la regarder dans les yeux ou de fixer les parties découvertes de sa peau.

— Veuillez m’excuser, mademoiselle Alvez. C’est que… je manque d’expérience dans ce domaine-là, et j’ai l’esprit encombré d’autres préoccupations.

Il braquait ses yeux sur la fenêtre la plus proche et son rideau. Craignant qu’il ne se mette en tête de l’ouvrir pour observer le paysage, la jeune fille entreprit de lancer la conversation.

Yulia ferme les yeux, Nora insiste.

— Vous parlez de vos responsabilités militaires ? J’ai entendu dire que vous étiez un homme important pour ma région…

Il balaya la question d’un geste de main, las.

— Il y a de ça, mais ce sont surtout des affaires politiques. Les obligations familiales vous forcent parfois à faire des choses… que vous ne désirez pas forcément.

Elle avait assez intégrer son rôle de Nora Dihya Alvez pour que son prochain mouvement lui vint naturellement, ainsi que les paroles qui l’accompagnèrent. Elle posa délicatement sa main sur celle du Vice-Amiral qui se crispait sur son genou.

Yulia se force, Nora minaude.

— Je connais cela, croyez moi. Vous comme moi accompliront notre devoir, mais j’ose espérer que nous ne le ferons pas seuls…

Il fut surpris par l’avance et retira sa main, ce qui fit craindre à Yulia d’avoir commis un impair. Mais elle l’avait troublé plus qu’effrayé.

— Je… Je m’excuse pour mon humeur, mademoiselle. Mon père a arrangé ce rendez-vous et vous ne méritez pas que je me montre aussi morose. C’est que… Non, pardonnez-moi.

Il soupira puis inspira longuement. Enfin, il se reprit et sembla se décrisper un peu. Ses épaules se relâchèrent et il se laissa aller à appuyer son dos sur les coussins. Elle lui adressa un vague sourire et ne poussa pas plus.

— Vous êtes bien indulgente, souffla-t-il, et je vous remercie de m’offrir votre amitié. Je n’ai pas désiré ce rendez-vous, mais je suis capable d’en voir les avantages et je vais tacher de ne pas vous décevoir.

— Vous m’en voyez ravie, monsieur.

Il passa sa main sur les rideaux.

— Où allons-nous ?

Enfin une question à laquelle elle s’était préparée.

Yulia se rendort, Nora parle.

— Il y a une volière, dans les jardins Impériaux au nord de la ville. Depuis toute petite, je rêve de contempler un grand condor ! Et on dit qu’il est possible d’y observer un couple là-bas… Vous en avez déjà vu, vous ?

— Si je… ?

Il sourit enfin.

— Et bien oui, il se trouve que lorsque j’étais en service sur le Prodigue, je chassais à la carabine et j’ai eu la chance d’en apercevoir un au-dessus de Serouan…

Sa gêne diminuant, il baissa sa garde et leurs yeux se rencontrèrent.

Hésitation.

— Nous sommes-nous déjà rencontrés ? Je… J’ai l’impression de vous connaître…

Yulia remue, Nora continue.

— Je n’ai jamais quitté Fezzan, messire, lui assura-t-elle. Y êtes-vous déjà allé ?

— Non, non, je… Excusez-moi, ce doit être la fatigue qui me joue des tours.

La voiture remua soudain, pencha sur un côté. Des éclats de voix étouffés franchirent les rideaux. Yulia et son invité, pris au dépourvu, s’agrippèrent maladroitement aux barres de maintien. Mark Friedrich s’étrangla.

— Qu’est-ce que… ?

Une masse percuta la voiture et la pointe d’un sabre passa au travers de la portière dans un bruit sec. Un filet de sang tâcha le tapis de la cabine. Les deux passagers s’immobilisèrent. Un gémissement d’agonie se perdit dans le dehors et le sabre se retira, libérant le poids mort.

Un court silence.

La poignée de la portière pivota puis s’ouvrit sur la gueule d’un revolver. Taylor enjamba le cadavre d’un soldat et grimpa à bord. Derrière lui, Ashä et Angora essuyaient leurs lames. Il fit claquer la porte et braqua le jeune Wöllner.

— Bien le bonjour, Vice-Amiral. Nous avons quelques questions à vous poser.

Nora disparait. Yulia se réveille. Et explose.

— On te tient, salopard !





Japhet Lucyiem traînait ses bottes dans la passe de nacre. Ses hommes de mains lui déblayaient le passage car, dans le ghetto des immigrés Ātoli, on ne pouvait faire trois pas sans se heurter à un étale, un brûleur d’opium ou une lanterne de papier. Rien qu’un bon coup de pied ne pouvait écarter.

Le borgne n’avait pas peur de se salir les mains lui-même, mais ce jour-là il escortait un invité de marque et devait se prêter à l’étiquette. Un spadassin bien né, qui se frottait les canines avec l’index. Dans d’autres quartiers on le connaissait et on le craignait dans les rixes de club des nobliaux. Ici, il était en territoire étranger. Mais il s’intéressait à la découverte des gars des Lucyiem. Il s’y intéressait même beaucoup…

Ce n’était pas le quartier de Japhet non plus, mais sa famille était à présent si puissante dans la pègre que les affaires de territoire des gangs ne lui faisaient plus vraiment peur. On tenta de se mettre en travers de leur route –quelques miliciens Ātoli qui devaient faire la loi dans ces rues– mais le nombre des mafieux les garda prudents et leur chef n’eut qu’à nommer le noble qui les accompagnait pour que la crainte les disperse. Voilà qui était prouvé : un nom pouvait être plus puissant qu’un flingue. D’autant plus lorsqu’il s’agissait du nom d’une famille sénatoriale.

Le spadassin s’en préoccupait peu lui, de son patronyme, et il suivit les caïds en tripotant son sabre. Japhet ne s’en inquiétait pas : il aurait bientôt l’occasion de se servir de son arme.

Ses hommes s’immobilisèrent de part et d’autres d’une petite porte, enfoncée dans une façade anonyme.

Voilà où ils allaient s’inviter.





Mark Freidrich Wöllner s’était raidit et son regard n’affichait plus qu’un mépris froid.

— Qu’est-ce que cela signifie ? Est-ce une demande de rançon, ou un coup de mes adversaires politiques ? Et vous, mademoiselle Alvez, êtes-vous leur complice ?

Taylor jouait avec son pistolet, le doigt sur le chien et une grimace sur le visage qui pouvait passer pour de l’amusement mais que Yulia savait à présent identifier comme de la haine contenue.

— Vous êtes loin du compte, Mark

Il fronça les sourcils. Puis il sembla enfin comprendre quelque chose et se pinça l’arête du nez de frustration. Le regard noir qu’il jeta à Yulia juste après raffermit sa haine.

— Vous n’êtes pas à la Capitale pour vous marier, conclut-il. Mon père a été stupide de vous faire confiance…

Il s’apprêtait visiblement à en dire plus, mais se retint de justesse. A la place, il fit travailler ses yeux et observa attentivement ses deux interlocuteurs.

Taylor frappa trois petits coups, et la voiture reparti. Le canon du revolver s’agita dans la direction de l’héritier tandis que le Corsaire annonçait le programme.

— Nous allons faire un petit tour, Wöllner. Et vous allez répondre à nos questions.

Il ne dit rien. Ses sourcils s’agitaient à mesure que ses méninges remuaient. Yulia l’imaginait en train d’envisager de multiples scénarios, de se demander laquelle des factions rivales à l’Amirauté pouvaient tenter de le faire enlever ainsi. Peut-être même souhaitait-on le tuer, purement et simplement. Il devait calculer ses chances, et si oui ou non la coopération pouvait lui sauver la vie.

Le Vice-Amiral finit par identifier celui à qui il avait affaire. Trop rapidement au goût de Yulia, qui l’aurait volontiers laissé mariner dans le jus de ses peurs. A la place, Mark Friedrich se tourna vers le capitaine de l’Eclat et afficha la surprise.

Vous… Vous êtes le Corsaire Taylor le Sans-nom ! Je vous ai vu une fois, à Tahert. L’Inquisition vous recherche. La moitié des navires de Bérudie ont pour ordre de vous abattre. Mon Père vous disait réfugié à Hab’Kir, ou même redevenu pirates pour le compte de Quo Gin… Comment êtes-vous arrivé jusqu’à la Capitale ?

— Ce ne sont pas vos affaires, éluda Taylor. Mais moi je m’intéresse aux vôtres. Vous devez savoir pourquoi je suis là ?

Il n’en avait pas l’air, non. A la place, il se crut en odeur de sainteté :

— Mon père a déjà envoyé des émissaires vous trouver, mais je peux vous en faire l’offre moi-même. Ma famille vous rendra votre titre de Corsaire si vous rejoignez notre flotte. Une fois que je serai Amiral de Cathuba, vos crimes seront oubliés et l’Inquisition ne vous pourchassera plus. Je m’engage à vous offrir les mêmes conditions que l’Amiral Ford en son temps, pour vous et votre équipage.

C’était plus d’arrogance que Yulia ne pouvait en supporter. Depuis combien de temps Wöllner souhaitait-il prendre la place de son père et jouer ainsi aux petits chefs ? Elle lui souhaitait de ne jamais devenir Amiral et de mourir dans un caniveau minable, bouffé par les rats comme tout traître le méritait. Elle se délectait d’avance de la réponse cinglante que Taylor allait lui servir…

Mais il ne répliqua pas immédiatement.

Incrédule, Yulia se tourna vers lui et se figea en réfléchissant à ce que cette offre impliquait.

Les membres de l’Eclat… Tous étaient devenus Corsaires pour vivre leur vie sans crainte. Tous avaient quelque chose à fuir, quelque chose dont ils voulaient se protéger. Perdre cette protection, devenir pirate, être pourchassé par les meilleures armées du monde, ce n’était le rêve de personne. Et voilà qu’on proposait à leur capitaine une porte de sortie. Que pesait donc la fidélité à Ford, face à la possibilité de retrouver leur vie d’avant ?

Les tripes de Yulia se nouèrent.

Que deviendrait-elle, si les Corsaires quittaient l’aventure ? Que feraient-ils d’Angora et de la fille de l’Amiral ? Ils lui avaient promis de se battre pour son père, et leur Capitaine n’avait encore jamais trahit sa promesse. Elle lui faisait confiance… mais la tentation n’avait, pour lui, jamais été aussi grande.

— Taylor, tu…

Il releva la tête et raffermit sa prise sur le revolver.

— Ne t’en fais pas, je ne suis pas né de la dernière pluie.

Mark Friedrich hoqueta de surprise :

— Mais que… ?

— Economisez votre salive, Vice-Amiral, c’est non ! Je ne veux pas de votre protection. Vos conditions sont en toc : qu’est-ce qui me garantit de garder ma liberté une fois que je vous aurais donné mon vaisseau ? L’Inquisition veut notre tête et vous avez trop à y gagner à la leur donner. Vous iriez contre le Sénat pour le gain d’un seul équipage ? Ne soyez pas ridicule ! Si vous avez crû à la sincérité de votre père lorsqu’il vous a formulé ces vœux, vous êtes un imbécile.

La remarqua le piqua dans son orgueil.

— Je ne vous permets pas de bafouer l’honneur de ma famille ! Nous sommes les Wöllner, fidèles à Ford, et… !

Furieuse, Yulia tira son couteau et le pointa sur sa gorge.

— Un mot de plus sur mon père et votre sang tapissera la cabine !

Il s’immobilisa, enfoncé dans son siège. L’héritier des Wöllner n’osait plus l’ouvrir, les yeux rivés sur la lame aiguisée qui menaçait de lui couper le sifflet. Dans ses yeux dansait la peur, menaçant de se changer en panique.

Taylor lui-même avait été pris de court mais il se délectait du moment. Ses babines formèrent un bien menaçant sourire, comme s’il promettait de le dévorer tout cru si Yulia venait à le découper.

— Cher Mark, je ne suis pas le seul à vous demander des comptes aujourd’hui. Vous devez sans doute connaître cette jeune fille…

Il avait finalement compris. Mais la terreur l’avait figé.

— Un petit indice, l’aida Taylor avec humour, elle n’est pas vraiment l’héritière de Fezzan.

Yulia serra sa dague à s’en blanchir les phalanges. Là, tout de suite, elle avait envie de le tuer. Mais il lui devait encore des explications. Il lui devait la vérité.

— Dis mon nom, le menaça-t-elle.

Il bégaya.

— Tu… tu…

— Dis. Mon. Nom.

— Tu es Yulia Mangora... Tu es la fille de Ford.





En trois coups d’épaule, la porte était enfoncée. La bande de Japhet s’engouffra à l’intérieur alors que des clochettes carillonnaient en tous sens. Rien d’alarmant pour eux. On ne chassait pas l’araignée en craignant de marcher sur sa toile.

A l’intérieur, les vieillards, infirmes et orphelins abandonnèrent leurs établis de travail en hurlant mais n’opposèrent aucune résistance. Le vrai comité d’accueil, par contre, ne se fit pas attendre. Des pantins tombèrent du plafond au milieu de ces hommes qui s’étaient avancés. Un drôle de son lui vrilla les tympans et les machines sortirent de leur léthargie. Leurs mains de porcelaine se détachèrent pour révéler des lames.

Japhet cria à ses sbires de ne pas rester plantés là… mais ses petites frappes n’étaient pas préparées à affronter l’horreur raffinée des ingénieurs de l’Académie. Toutes automatiques que soient ces poupées, elles taillèrent en pièce trois de ses gars avant que le spadassin n’intervienne.

Voilà un homme de brio, dont l’éducation avait parachevé le génie. Le Lucyiem aurait pu tomber à nouveau amoureux s’il s’était autorisé cette faiblesse.

En six coups de sabre, le noble avait sectionné les articulations des pantins. Leurs boites motrices s’agitaient à présent seules sur les tapis, les membres inertes des marionnettes dispersés aux quatre coins de la pièce.

Ils abandonnèrent leurs morts et s’ouvrirent un chemin jusqu’à un escalier plongé dans le noir. En bas, on pouvait entendre claqueter les rouages, frotter le métal et onduler la mélodie de combat de la marionnettiste.

Japhet n’allait pas s’embêter à combattre plus. Il avait déjà gaspillé la vie de trois de ses subordonnés et c’était tout ce qu’il était disposé à investir. Il sortit son briquet. Un larbin lui apporta un bâton de dynamite.

Sept petits rebonds dans les marches puis une explosion fit trembler les fondations de la maison. Le temps que la poussière retombe et on entendait plus rien en bas. Satisfaits, les malfrats s’engagèrent plus bas dans le repaire de l’Araignée.





— Je suis désolé, furent les premiers mots qu’il adressa à celle qui n’était plus Nora.

Mark Friedrich Wöllner avait déboutonné son col pour reprendre son souffle. C’était l’ultime abaissement pour le militaire qui ne souffrait d’ordinaire pas du moindre pli sur ses vêtements. Il avait compris que la coopération n’était plus un choix. Dans cette voiture, encadrée par des pirates, incognito au sein du trafic de la Capitale, suivant un itinéraire inconnu, braqué par le plus impitoyable Corsaire de son prédécesseur et sa propre fille armée et folle de haine, que lui restait-il ? Il était à leur merci et s’avouait vaincu.

— Peu importe vos sentiments, lui assena Taylor. On veut connaître la vérité.

— Sur Ford ?

— Sur mon père, confirma Yulia.

Elle avait rangé sa dague sous sa ceinture, mais sa fureur ne s’était pas éteinte. Elle croisait les bras sur sa robe seulement pour empêcher ses mains de chercher à saisir le Vice-Amiral pour lui tordre le cou.

— Je… Je n’ai pas été au courant du complot tout de suite, commença-t-il.

— Du complot ? reprit Taylor. Du complot de qui ?

— Il y avait… plusieurs acteurs. Beaucoup de Sénateurs souhaitaient se débarrasser de Ford, depuis avant sa nomination déjà. Mais l’Empereur l’avait envoyé loin de la Capitale et il avait le soutien de pas mal de familles Bérudiennes autour de Cathuba.

— C’est pour ça qu’on l’a envoyé au Nouveau Monde ? demanda le Capitaine. Pour l’isoler ?

— Je… Je ne sais pas… Sûrement. Je ne sais pas pourquoi l’Empereur a confié à Ford la guerre au Nouveau Monde. Peut-être croyait-il vraiment qu’il pourrait débloquer la situation là-bas ? Arranger les choses pour l’Empire ? En tout cas, les Sénateurs ont cherché à lui mettre des bâtons dans les roues tout du long, ça j’en ai été témoin. En tant que Vice-Amiral, je recevais tous les jours les rapports militaires à Sir-Taly. Quelqu’un armait des rebellions contre Ford dans les colonies, ils sabotaient sa chaine de ravitaillement ou détournaient des fonds pour le mettre dans l’embarras.

— De la guéguerre habituelle entre Amiraux, conclut Taylor. Quand est-ce que ça a dégénéré ?

— Ford était sur le point de mettre fin à la guerre, leur révéla l’héritier des Wöllner. Il avait noué des relations diplomatiques avec les indigènes et les chefs Morokee, et il préparait un traité qui aurait apporté la paix au Nouveau Monde. C’est à peu près à ce moment-là que… que j’ai commencé à transmettre ses rapports à ses rivaux.

Yulia serra les poings. Le voilà. Le traître aux aveux.

— Comment est-ce arrivé ? questionna Taylor, sans relâcher sa prise sur le flingue.

— Mon père a noué des accords avec d’autres grandes familles, pour préparer mon avenir. Parmi ses nouveaux amis, certains l’ont mis en relation avec les Amiraux de Donum et de Tenoch. L’un d’entre-eux a été plus… demandant que l’autre.

— L’Amiral Sanguinaire Wilhelm, devina le Sans-nom.

Mark Friedrich hocha la tête.

— Je lui transmettais tout, en échange de son soutien dans des opérations commerciales pour ma famille. Rapports de bataille, comptes rendus diplomatiques, inventaires, cartographies… tout. Chaque discussion que Ford avait au Nouveau Monde, chaque mouvement de ses navires, chaque découverte qu’il y faisait, Wilhelm y avait accès.

— Donc, le Sanguinaire a été au courant pour le traité.

— Et il l’a transmis au Sénat, confirma Wöllner. Je ne pensais pas que ce que je faisais aller autant nuire à Ford, mais Wilhelm savait que les Sénateurs seraient furieux d’apprendre la tenue de ces négociations …

— Pourquoi ça ? demanda Yulia, circonspecte.

— Ses ordres étaient de mener la guerre au Nouveau Monde, pas d’y mettre fin, lui expliqua Mark Friedrich. Son traité voulait limiter la colonisation Impériale à la bande côtière et sanctuariser l’intérieure des terres aux autochtones. Cela allait contre tous les intérêts commerciaux du Sénat qui souhaitait mettre la main sur des terres cultivables, des sources de bois, des minerais… L’expansion des colonies et l’anéantissement des populations non-Impériales, c’est un des objectifs de la guerre.

— Un objectif enrobé dans un discours civilisateur et conquérant, résuma Taylor d’une réplique acerbe.

L’autre ne le contredit pas.

— Et donc, quand le Sénat a appris ça, ils ont destitué mon père ? enchaîna Yulia.

— Pas immédiatement, modéra le militaire. Ils n’en ont pas le pouvoir, seul l’Empereur peut destituer un Amiral… Ils devaient lui forcer la main. Et c’est l’Amiral Sanguinaire qui s’en est chargé. Avec les rapports que je lui transmettais, il a levé une flotte et a navigué vers l’ouest. Il savait exactement où trouver Ford… grâce à moi.

Ce dernier aveu lui coutait visiblement. Il baissa les yeux, comme s’il avait été honteux. Mais Yulia n’était pas disposée à lui accorder son empathie.

— L’Inquisition est partie aussi ?

— Oui, mais pas au Nouveau Monde. Elle n’a rien à y faire. Non, pendant que Wilhelm s’occupait de Ford sur le nouveau continent, l’Inquisition s’attaquait à son ancrage dans les Surplombs.

— Cathuba, assura sèchement Yulia.

Il confirma de la tête.

— Quand la Garde Impériale s’est rendu compte des opérations militaires en cours, il était trop tard. L’Empereur était devant le fait accompli : le Sénat et l’Amirauté de Tenoch attaquaient l’Amiral Ford, l’accusant de trahison. Si Cyrus Boël refusait de destituer Ford, c’était la guerre civile… et aucun des soutiens de l’Empereur n’était prêt à lever les armes pour défendre un Amiral marginal.

— Donc, déduisit Yulia, il a abandonné mon père.

— On a tous abandonné ton père, avoua son captif. L’Empereur, moi son vice-Amiral, les rares seigneurs au courant… On a tous renoncé à se battre et on a capitalisé sur l’après. L’Inquisition a pris Cathuba, Ford n’est plus Amiral et on se bat aujourd’hui pour le poste vacant en Bérudie.

— Ta famille veut te voir occuper la place, asséna Taylor.

— Oui. On a le soutien de l’Amirauté de Tenoch qui me voit comme un bon chien-chien, ironisa l’héritier des Wöllner. L’Empereur n’a pas la main gagnante, il va devoir nommer celui qui a le soutien du Sénat ou des grandes maisons de Bérudie. L’Amiral Rouge s’est lancé dans la course en s’emparant de Cathuba, les trois familles de Razabha intriguent à la Capitale et dans les régions, les Azkedir lèvent une flotte et les Mokrane se sont presque tous exilés.

Il rit jaune.

— Un bien noble combat que le mien !

— On ne va pas te plaindre, grinça Yulia.

Dans son cœur, la haine avait progressivement fait place au dégout. Elle avait devant elle un homme désillusionné, lâche, qui ne portait que peu de foi à la parole donnée et au bien commun. Peut-être ne méritait-il pas de mourir dans un caniveau dévoré par des rats… mais elle ne chercherait pas à le lui épargner. Qu’il soit donc malheureux et vive avec sa honte.

— On est pas là pour les affaires de la Bérudie, rabroua Taylor.

— Non, c’est évident, conclut Wöllner. Sinon vous auriez cherché à rejoindre Mokrane, pas à me trouver moi.

— Dis-nous où se trouve l’Amiral Ford, exigea le Capitaine de l’Eclat.

— C’est un secret bien gardé, soupira leur captif.

Il prit un instant pour peser bien ses mots. Le regard menaçant de Yulia ne le quittait pas.

— Le dernier rapport m’est parvenu il y a un mois, révéla-t-il. L’Amiral Wilhelm a mis en route sa flotte il y a trois mois. Il a dû coincer Ford peu après son dernier rapport. J’en ai appris plus sur la bataille grâce à un compte rendu télégraphique du Sanguinaire lui-même : il a détruit les trois-quarts de la flotte de Ford dans la bataille et engageait la poursuite des fuyards. Ça va lui prendre du temps, surtout si les survivants se sont réfugiés dans le détroit des boucaniers ou vers la pointe Rochura…

— Et mon père ? s’étrangla Yulia, soudain inquiète.

— Le nom de Francis Ford n’est mentionné nulle part, indiqua Mark Friedrich. Si Wilhelm l’avait tué, lui et le Sénat n’aurait pas hésité une seconde à le crier sur tous les toits. Au vu du silence, je suppose qu’il est encore en vie, en fuite quelque part.

Yulia ne put réprimer un profond soupir de soulagement. La partie n’allait pas être facile… mais au moins elle avait de l’espoir.

— Où s’est déroulée cette bataille ? demanda Taylor.

Il ne perdait pas le nord.

— Entre deux colonies, près des montagnes qui donnent sur la jungle… Je peux te noter les coordonnées exactes.

Le sans-nom lui tendit un mouchoir et une fiole d’encre avec un stylet pour qu’il s’exécute. Yulia n’était pas convaincu.

— Comment on peut te faire confiance ?

— Quel intérêt ais-je à mentir ? lui demanda-t-il.

— Te faire bien voir de Wilhelm le Sanguinaire ? tenta-t-elle. Lui dire que tu nous as envoyés vers une fausse piste…

Mark Friedrich secoua la tête, un air fatigué sur le visage.

— Lui faire part de ce qu’il s’est passé aujourd’hui serait prendre un trop gros risque. On ne le surnomme pas le Sanguinaire pour rien… Pour lui je suis encore le petit toutou bien dressé sans la moindre tache dans son pédigrée. Un interrogatoire par ses ennemis serait une énorme faille à ma réputation, il ne va pas aimer ça.

Il coula ensuite un regard vers l’insigne de l’Amirauté qui ornait son col, l’œil humide.

— Et puis… C’est trop tard pour me retourner maintenant que ma famille est liée à ses ennemis. Mais…

Il fuit leur regard.

— Si jamais… Si jamais vous le retrouvez, dites-lui. Dites-lui que je suis désolé.

Incrédule, Yulia coula un regard vers Taylor. Le blondinet ne souriait plus.

— On peut vous promettre ça, Vice-Amiral.





Au bout, une porte. Mais pas n’importe quelle porte, ça, le plus idiot des caïds pouvait le deviner. Une porte en bois noir, avec un symbole ferré. Un homme de culture serait sans doute tombé en pamoison devant le raffiné du bas-relief, mais le mafieux était insensible à l’art. Il ne voyait que le problème que cette porte posait.

Ses gars s’acharnèrent dessus. A coup de lames, de gourdins, d’épaules et de pieds de biche. Rien n’y faisait. Même le spadassin commençait à perdre patience. C’en était assez.

Japhet Lucyiem les fit tous reculer et sortit plus de dynamite. Il avait beau être borgne, il avait l’œil pour identifier les murs porteurs. Ce n’en était décidément pas un. Avec son couteau, il écarta deux pierres du mur, juste assez pour y glisser une charge. S’ils ne pouvaient pas passer par la porte, ils passeraient autour de la porte.

Ils fourbirent leurs armes en attendant l’explosion. Lorsque celle-ci survint, ils n’attendirent pas que les gravas soient tous retombés pour s’élancer dans la brèche et pénétrer le laboratoire.

Ils renversèrent les tables, les fioles et les alambiques sans s’en préoccuper un seul instant. Certains produits se mélangèrent, dispersant des volutes de fumées étranges. Une odeur d’éthanol emplit leurs narines et les désorienta un temps… Juste assez pour que les bras d’un automate attrapent un de ses hommes et l’entraîne dans la fumée. Un horrible cri déchira le laboratoire, chassant toute once de courage chez les malfrats.

Quand les émanations se dissipèrent, ils purent évaluer le dernier pantin sur leur chemin. Un gigantesque corps de chair et de tissus étirés couvraient les articulations de métal et le mécanisme d’automachine. Son visage, inexpressif, était celui d’un homme pâle aux cheveux bruns ; sans doute une prise de choix pour l’empailleuse. Celle-ci se tenait derrière lui, une flute en os aux lèvres, le regard furieux et les doigts crispés en attente du combat.

Japhet s’était imaginé l’Araignée autrement. Plus en chair. Plus grande aussi. Il avait même espéré que les rumeurs prétendant qu’elle soit dotée de six bras soient vraies. A la place, il trouvait une petite Ātoli maigre et tout à fait humaine. Exubérante, certes, avec ses piercings, ses tatouages phosphorescents, ses yeux noirs et sa peau sombre, mais pas très intimidante une fois son antre ravagé et ses automates dispersés en mille morceaux.

Son dernier combattant, par contre, achevait de terroriser ses hommes en démembrant le malheureux qui s’était fait attrapé. La force des pistons à vapeur et des engrenages en acier n’avait rien de commun avec les muscles d’un être humain. Un nouveau problème. Qu’il ne pouvait pas régler à coup de dynamite.

C’est alors que le spadassin prit les devants. Il souriait, montrant fièrement ces canines qu’il asticotait en permanence. Son sabre sortit du fourreau et il se tourna brièvement vers le Lucyiem :

— Laisse-moi faire, gamin. Je vais te mettre cette sorcière à genoux.

Et il s’élança vers l’automate colossal.


suite du chapitre 25 juste ci-dessous
Judas_Cris

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Re: Le Temps des Surplombs - Chap 25 [Fantasy-Steampunk-Aventure]

Message par Judas_Cris »

suite du chapitre 25






La voiture tremblait par petites secousses. Ils devaient rouler sur des pavés. Taylor ne braquait plus l’héritier des Wöllner, mais gardait toujours son revolver chargé. Leur captif releva la tête. Des mèches de cheveux se balançaient devant sa figure. Il paraissait épuisé comme après un gros chagrin, sauf qu’ils n’avaient surpris aucune larme.

— Et maintenant ? s’enquit-il. Quelle est la suite du programme ?

Le capitaine Corsaire s’enfonça un peu plus dans les coussins de la cabine.

— On termine cette balade en amoureux, répondit-il sans ironie. On ne te ramène pas à ton hôtel, ce serait trop dangereux pour nous. A la place, on va te mettre au frais. Tu ne vas pas en mourir, mais ta famille va mettre quelques heures à te retrouver.

— Suffisamment longtemps pour que vous ayez tous quitté la Capitale, devina le Vice-Amiral. J’imagine que je dois vous remercier de ne pas simplement lâcher mon cadavre dans une ruelle ?

— C’est à Francis Ford de juger ta trahison, répondit Taylor. Je suis un pirate, pas un inquisiteur.

A vrai dire, Ashä avait bel et bien proposé de zigouiller Wöllner. Et Yulia n’avait pas voté contre. Mais leur capitaine s’y était opposé fermement. Après tout, Mark Friedrich levait des troupes en Bérudie. Toute opposition à l’Amiral Rouge pouvait profiter à Mokrane.

En le laissant vivre, Yulia ne savait pas si elle condamnait Cathuba à une guerre civile plus sanglante, ou si elle lui donnait une chance d’échapper à la mainmise de Léopold Faidherbe Hockard. Sans doute un peu des deux.

Elle hésita cependant. Elle pouvait encore passer la main sous la banquette, se saisir du fusil et tirer sur l’homme qui avait trahit son père. L’affaire était tentante… Mais sa haine avait faiblit. Elle ne sentait plus la brulure de cette flamme qui l’avait poussée à saisir le revolver face à l’Inquisiteur Viral. Pouvait-elle, de sang-froid, commettre un meurtre ? Cette simple pensée l’écœura.

Il ne méritait pas qu’elle se salisse les mains.

Trois petits coups frappés à la fenêtre. Ils arrivaient près de la planque.

C’était un petit entrepôt abandonné près du quartier des Lanternes que connaissait Yssandre. En y engageant la voiture, les passants pouvaient croire à un couple désireux d’avoir un peu d’intimité, et personne ne remarquerait que le véhicule repartirait avec un passager en moins. Il y avait une vieille chambre froide qu’ils pouvaient verrouiller avec un cadenas. Si le Wöllner criait assez, on l’entendrait probablement, mais pas avant que la clameur des commerces ne se soit dissipée dans la nuit. Ce qui leur laissait huit bonnes heures pour mettre les voiles.

Comme s’il avait suivi le fil de ses pensées, Mark Friedrich consulta sa montre.

— Il est seize heures, annonça-t-il. A cette heure je devais recevoir une délégation de Tiberia… Mon père s’en occupe sans doute à ma place et doit penser que je conclus l’affaire avec mademoiselle Alvez.

— Vous allez faire plus d’un déçu ce soir, Vice-Amiral, se moqua la fille de Ford





Le nobliau avait tenu parole. L’Araignée avait été mise à ses genoux. Un coup de sabre lui avait traversé la cuisse et elle avait récolté quelques hématomes au visage mais, à part ça, elle était indemne. Trois de ses gars la braquaient cependant encore de leurs flingues. Des larmes de rage brouillaient son maquillage et un peu de sang lui coulait sur le menton car elle s’était mordue la langue pendant que le spadassin la frappait.

Son pantin empaillé, lui, avait été proprement désossé. On avait fait roulé sa tête jusqu’à une vasque où il trônait à présent. Le carrelage du cabinet baignait dans le sang, mais aucun n’était celui du noble aux canines affutées.

L’Araignée lui jeta un regard de haine.

— Maudit sois-tu, Lobiel Aegor Ferson ! Tu salis le nom de ta famille en jouant le chien de garde de Caesar Russ ! Que viens-tu faire ici avec ces brigands de seconde zone ?

La pique vexa Japhet. Et ce n’était jamais une bonne idée de vexer Japhet Lucyiem.

Il gifla la captive si fort qu’il lui rougit la joue et la fit cracher plus de sang.

— Une créature insignifiante et sans famille comme toi n’a pas le droit de jurer ainsi. Un mot de plus et je te fais couper les doigts un à un. Essaye donc de jouer de la flute après ça !

Elle se tut, ce qui ne fit pas diminuer sa colère. Il aurait dû exulter, pourtant : voilà que son partenariat avec le Sénateur Russ lui permettait d’abattre une sérieuse concurrente dans la pègre. Mais il n’avait que le goût de la cendre en bouche.

— On m’a dit qu’un certain individu t’avait rendu visite. Un individu qui n’est pas censé être à la Capitale… et qui voyage avec un vieil ami à moi.

Le regard de la marionnettiste se troubla. Japhet réajusta son cache-œil. Sa blessure le démangeait chaque fois qu’il mentionnait Taylor.

— La présence de ce certain personnage, ici, à la Capitale, a des implications politiques qui dépassent le simple milieu de la pègre. C’est pourquoi mon nouvel ami est là…

Il désigna du pouce le fils Ferson qui nettoyait son sabre en ne prêtant qu’une oreille distraite à la conversation. L’Araignée trembla puis se décida à parler.

— Il n’y a pas… que Le Rapace et le Sans-nom.

— Comment ça ? s’étonna Japhet.

— C’est tout leur équipage qui est à la Capitale. L’Eclat doit être dans les cavernes, quelque part.

Le voilà incrédule.

— Comment ils ont pu échapper aux flottes de Colter et du vieux Lion ? C’est impossible qu’un vaisseau entier ait pu passer inaperçu…

— Je ne sais pas, s’empressa de répondre la femme aux tatouages. Mais j’ai des preuves.

Elle jeta un long regard à la tête qui les narguait dans la vasque.

— L’un des matelots du Sans-nom a déserté. Je lui aie mis la main dessus et il a parlé. J’ai tout noté.

— Et qu’est-ce que tu en as tiré exactement ? insista le malfrat en se penchant vers son visage tuméfié.

Elle répondait avec entrain à présent, comme si l’euphorie des découvertes la gagnait à nouveau. Japhet trouvait cela mignon. Presque attendrissant.

— Une liste de l’équipage, révéla-t-elle. Je l’ai complété avec mes recherches, j’ai dressé un portrait de chaque matelot. Il se dégage un profil. Je crois que j’ai deviné ce que Taylor essayait de faire pour l’Amiral Ford. Je crois même que j’ai deviné ce qu’il vient faire ici, à la Capitale !

— Intéressant… Et où conserves-tu ces notes ?

— Mon bureau, troisième tiroir à gauche… Tu devrais voir les gens qui l’accompagnent, c’est très parlant. Que des célébrités dans leurs domaines, ce qu’il se fait de mieux en piraterie ! Mais je pense que ce que Ford voulait, c’était…

Elle continua de parler, mais il ne l’écoutait plus. Ses pas l’emmenèrent jusqu’au cabinet d’alchimie. Sa main palpa le bois à la recherche de mécanisme piégé, n’en trouva aucun. Il ouvrit donc le tiroir et s’empara d’un petit tas de feuilles liées par un lacet. Alors que l’autre continuait à disserter, il parcourut les listes, les notes, et s’arrêta vite sur un nom en particulier.

Un nom qu’il ne s’attendait pas du tout à trouver là.

Les rouages de son esprit se mirent en branle, affolant la machine à mesure que les nouvelles théories fusaient dans son cerveau. Voilà cependant que les piaillements de la sorcière le dérangeaient.

— Abattez-la, ordonna-t-il.

Trois coups de feu retentirent aussitôt et un nouveau corps s’écroula dans la pièce. Une seule balle aurait suffi, mais il souffrait du zèle de ses subordonnés. Il règlerait ça plus tard.

Pour l’heure, un scénario terrifiant se composait dans sa tête. Il connaissait Taylor mieux que personne, il en aurait parié son second œil. L’heure était à l’alarme.

Japhet se retourna vers Lobiel. Le jeune noble tâtait du pied les restes de l’Araignée, entre dégoût et ennui.

— Ferson ! Quelle heure est-il ?

Surpris mais pas décontenancé, le spadassin tira de sa poche une petite montre à gousset.

— Quatorze heure, pourquoi ?

Le mafieux rassembla ses hommes d’un sifflement autoritaire. Il fut le premier à s’engager dans les escaliers.

— Le travail n’est pas terminé !


+



La voiture s’immobilisa finalement, après un ultime soubresaut.

Tout était silencieux. Taylor se risqua à soulever un pan de rideau et Yulia y glissa un coup d’œil à sa suite. Les femmes qui jouaient les mercenaires tournaient en rond au milieu d’une bâtisse désaffectée au toit troué.

Rassuré, il ouvrit la portière et fit descendre la fille de Ford.

C’était bien l’entrepôt qu’ils avaient repéré la veille. Des poutres en métal, des murs en brique rouge, des gravas par terre. Le lieu avait été un squat avant que les riverains ne vandalisent le mobilier pour forcer les occupants clandestins à partir. Même après ces mesures, le lieu puait l’urine, signe que de temps en temps des visiteurs s’y arrêtaient malgré tout.

A la suite de Taylor, Wöllner mit le pied hors de la voiture. Il dévisagea longuement chacun des Corsaires qui avaient escorté son véhicule. Quand il posa les yeux sur Angora, on put y lire le trouble, mais Yulia ne sut pas s’il avait ou non reconnu la Dragon qui avait servi son Amirauté. A vrai dire, elle s’en fichait. Qu’on finisse vite cette histoire.

Hikari et Irïlan sortaient du coffre les chaines et le cadenas qui allait servir à enfermer le noble pendant qu’Angora allait ouvrir les lourdes portes de la chambre froide abandonnée.

Mais Ashä était agitée. Quelque chose ne tournait pas rond. Elle interpella Leoda et lui confia la protection du groupe pendant qu’elle-même et Nadejda allaient monter la garde près de la porte arrière.

Yulia ne voyait pas vraiment de raison à son attitude étrange. A part peut-être le silence. Il était vrai que tout était bien calme pour un milieu d’après-midi au cœur de la Capitale de l’Empire.

Ashä revint en courant.

— Taylor ! Les magasins tirent leur rideau tout autour ! Il n’y a plus de passant, je crois que quelqu’un a barré la route !

Tous les Corsaires se figèrent, puis saisirent leurs armes. Leur capitaine lâcha un juron. Mark Friedrich, lui, ne comprit pas tout de suite ce que cela impliquait. Il promena son regard, incrédule, tout autour de lui.

— Restons calme ! prescrit Taylor. Si ça se trouve, nous ne sommes pas la cible de cette opération.

Un coup de feu claqua et une pierre éclata aux pieds du blondinet. Une voix rauque trancha le silence à sa suite. Une voix que Yulia avait déjà entendue au Lynch Bar…

— Mon pauvre Taylor. Cet optimisme idiot va vraiment causer ta perte un jour.
Japhet Lucyiem passa l’embrassure d’une porte à moitié écroulée. Le mafieux était pareil au souvenir de Yulia : sombre, borgne, enroulé dans un long manteau mal taillé qui dissimulait ses armes. L’une d’elle était sortie et il la pointait sur le Capitaine de l’Eclat.

Taylor soupira.

— Japhet… C’est un bien mauvais moment que tu as choisis pour régler nos comptes…

L’autre crachat par terre.

— Garde tes belles paroles et étouffe-toi avec ! Je sais parfaitement ce que tu es en train de faire.

Il dégaina un second revolver qu’il pointa vers l’héritier des Wöllner qui assistait à l’échange incrédule.

— Qui… qui êtes-vous ? s’enquit ce dernier, désarçonné par le tournant que prenaient les événements.

Taylor ricana.

— Oh, lui aussi c’est l’héritier d’une grande famille, Mark. A la différence près qu’il ne règne pas sur un Surplomb de Duënie mais sur un empire mafieux. Vous devriez bien vous entendre…

Le Wöllner ignora la plaisanterie.

— Qu’est-ce qu’il veut ?

— C’est moi qu’il veut, assura Taylor. Une vieille dispute…

Japhet avança de trois pas et ses sbires pénètrent le hangar à sa suite. Des gros-bras et des petites-frappes, armés jusqu’aux dents.

Le Sans-nom tenta de raisonné son ancien compagnon :

— On peut encore éviter les morts, Japhet ! Si tu veux me faire la peau, alors réglons ça par un duel et laissons nos hommes en dehors de ça.

Yulia aurait été confiante si un seul des malfrats avait considéré l’offre. A la place, ils déboulaient toujours plus nombreux dans la pièce et finirent par ouvrir le passage à un spadassin. Cet homme au sabre tranchait avec le groupe par son calme détaché et ses canines éclatantes.

Sa vue figea la jeune fille. Elle l’avait déjà vu. Et elle savait parfaitement où.

— Taylor ! cria-t-elle. Japhet n’est pas là juste pour toi ! Cet homme, je l’ai vu au bal ! C’est…

Une voix sèche claqua dans leur dos, chargée d’autorité.

— Mon bras droit et ami, Lobiel Aegor Ferson.

Yulia se retourna d’un bloc. C’était comme si ses pires cauchemars s’étaient soudain métamorphosés dans l’enceinte de cet entrepôt abandonner.

Caesar Russ, le Sénateur qui l’avait terrorisée, se tenait derrière eux, en habit de ville, les mains croisées sur le pommeau de sa canne aristocratique. Ses yeux de glace et de feu figés dans un mépris absolu. A sa droite, la figure vicieuse du Colonel Shiqqera et son terrible uniforme d’Inquisiteur. Il avait tiré son sabre et en tenait la lame juste sous la gorge de Nadejda.

Immobilisée par deux soldats de l’Inquisition, la pilote de l’Eclat s’étrangla :

— Désolé Taylor… ils m’ont prise par surprise, je ne les ai pas vus arriver.

A leur suite apparut Merriam, l’Inquisitrice avec qui Yulia avait cru sympathiser. Sur ses ordres, les soldats de l’Inquisition braquèrent leurs fusils sur les Corsaires de Ford alors que d’autres soldats de l’Inquisitions se positionnaient aux fenêtres et tout autour du bâtiment.

En moins quelques secondes, les membres de l’Eclat n’avaient plus aucune échappatoire.

La terreur de la jeune fille atteint son comble lorsque le Sénateur Caesar Russ posa les yeux sur elle.

— Nora Dihya Alvez était donc bel et bien une fraude. Quelle honte qu’une enfant souillée de matricide ait pu tromper autant de nobles gens en si peu de temps…

— Nous éclaircirons les circonstances de leurs crimes dans les cachots de l’Inquisition, cher Sénateur, lui assura l’Inquisiteur Shiqqera.

Puis il s’adressa aux Corsaires, de sa voix rêche :

— Pirates, rendez-vous ! Par l’autorité du Sénat, vous êtes en état d’arrestation !

Tout alla très vite. Trop vite pour Yulia. Dans sa tête, la figure de Caesar et de l’Inquisiteur tournait pour lui enserrer la gorge. Sa carapace avait volé en éclat : elle n’était plus Nora à leurs yeux. C’était comme si elle se retrouvait soudain nue au milieu du bal.

Non… c’était pire que cela.

On l’attrapa par les poignets. Elle ne résista pas. On lui empoigna les cheveux, tira à lui faire mal pour qu’elle se mette à genoux. Elle crut voir Ashä résister mais on la frappa à coup de crosse et quand elle fut à terre on la ligota comme un animal. Dès qu’elle vit que Yulia était prise et tenue en joue, Angora se rendit. Taylor, quant à lui, resta droit face à Japhet pendant qu’on lui passait les fers.

Quand la jeune fille retrouva ses esprits, ils étaient tous enchainés, en ligne. Irïlan, Hikari et elle à genoux, les poignets pris dans des fers ; Nadejda prostrée dans son coin, enchaînée également aux chevilles ; Ashä et Leoda face contre terre, maintenus par plusieurs soldats qui les piquaient de leur baïonnette. Seul Angora et Taylor avaient étés arrêtés à l’écart et restaient debout.

C’était Merriam, la Lieutenant d’Inquisition, qui passait les menottes à la femme au bras mécanique. Caesar Russ s’avança sitôt qu’elle fut restreinte.

— Le Sénat est très déçu de vos services, Dragon Angora Valk’ozir. Je plaiderai personnellement la trahison pour votre cas et j’espère voir votre tête rouler sous le billot. L’Empire a beaucoup investi pour votre formation… et c’est en vous alliant avec des hors-la-loi que vous le récompensez ?

Elle ne répondit rien. Son regard ne quitta pas Yulia et se chargeait d’une émotion ambigüe qu’elle ne put déchiffrer.

Japhet et le spadassin qu’on avait appelé Lobiel rejoignirent le Sénateur devant le Capitaine enchaîné.

— Mes remerciements, Lucyiem. Votre famille a permis l’arrestation de biens dangereux criminels et vous en serez récompensé comme il se doit. Le Sénat sait se montrer reconnaissant.

L’autre s’éclaircit la voix.

— Si je peux me permettre, Sénateur… Je sollicite la faveur de m’occuper moi-même du Capitaine Taylor. Pour raison personnelle, la permission de le tuer de mes mains serait la plus agréable des récompenses.

Russ hésita une courte seconde.

— Je peux vous arrangez ça. Cette question sera cependant réglée après les interrogatoires à la Tour de l’Inquisition. Vous y accompagnerez les prisonniers.

Japhet parut surpris.

— C’est que… les gens comme moi ne traînent pas vraiment avec la police, et…

— Permettez-moi d’insister, menaça Caesar Russ.

Le regard glacial qu’il lui lança clôtura le sujet et le mafieux s’inclina bien précipitamment. Yulia ne l’oublierait pas : il n’y avait qu’un seul chef ici, le Sénateur. L’Inquisiteur Shiqqera, sa lieutenante Merriam, le mafieux Japhet… tous lui mangeaient dans la main. Il pouvait les condamner à subir le même sort que l’équipage de l’Eclat à la moindre contrariété sans en souffrir aucune conséquence.

Taylor resta de marbre comme Angora. Tous deux s’étaient enfermés dans le silence alors que tout espoir d’échapper à la justice Impériale mourrait sous leurs yeux.

Enfin, leurs bourreaux se tournèrent vers l’acteur oublié de cette arrestation spectaculaire.

Mark Friedrich Wöllner.

Depuis l’apparition des Impériaux, le Vice-Amiral s’était appliqué à arranger sa mine. Il avait recoiffé ses cheveux, reboutonné son col et passait à nouveau la main sur les plis de son costume. Il contemplait les corsaires neutralisés avec un mélange de pitié et de soulagement. Pour lui, l’enfer était fini. Chaque chose retrouvait sa place.

Il fut amené devant Caesar Russ par deux soldats de l’Inquisition.

— Merci de m’avoir tiré de ce mauvais pas, Sénateur, s’empressa-t-il de le remercier. C’est la première fois que nous nous rencontrons et je suis honoré de vous voir… mais également un peu surpris qu’un personnage de votre calibre s’investisse lui-même dans une opération de l’Inquisition.

La question était posée précautionneusement. On marchait toujours sur des œufs quand on traitait avec Caesar Russ. Celui-ci n’affecta aucune émotion et se contenta de répondre en pointant Japhet du bout de sa canne.

— Cet homme est à ma botte. Sa famille travaille pour moi depuis plusieurs mois dans les rues de la Capitale. Lorsqu’il est venu trouver mon cabinet pour me faire part de ses découvertes…

Il jeta un regard méprisant à Yulia.

— A savoir que la fille de Ford rodait en ville en compagnie les pirates de l’Eclat… Nous avons rapidement compris ce qui se cachait derrière le cirque de mademoiselle Nora Dihya Alvez. Dès lors, je me suis personnellement emparé de l’affaire pour coordonner les forces de l’Inquisition et celles des Lucyiems. D’autres questions ?

— No-non, mon Sénateur, bégaya Mark Friedrich. Vous trouvez en moi votre obligé.

Caesar soupira.

Cela ne parut rien, mais ce soupir horrifia Yulia. Le Sénateur ne laissait aucune de ses expressions au hasard. Les implications de cette gêne assumée lui glacèrent le sang. Elle aurait crié à Wöllner de s’enfuir si elle possédait encore la force.

— Je dois avouer que je ne m’attendais pas à vous voir descendre vivant de cette voiture, Vice-Amiral.

— Comment ça ? s’étonna l’autre.

— Mes affaires politiques se porteraient mieux si votre famille ne partait pas combattre en Bérudie… Puis-ce que les corsaires de Ford ne veulent pas forcer le destin, nous nous en chargerons nous-même.

— Qu’est-ce que… ?

Lobiel Aegor était passé dans son dos. Deux soldats de l’Inquisition se saisirent de l’héritier des Wöllner. Merriam Téorine Matthias ferma les yeux et se détourna.

Le Sénateur reprit la parole, adressant à l’assistance entière.

— Voici ce qu’il s’est passé, messieurs. Vers quatorze heure, aujourd’hui, le piège des fugitifs Taylor Sans-nom, Angora Valk’ozir et Yulia Mangora s’est refermé sur le Vice-Amiral de Cathuba. Sous la fausse identité de l’héritière de Fezzan, ils l’ont conduit à un faux rendez-vous amoureux, dans le but de le dépouillé de son argent.

Un soldat de l’Inquisition lui apporta le revolver de Taylor. La main gantée de Caesar se referma dessus et il inspecta le barillet. Plein.

— L’Inquisition, alertée par le témoignage courageux de Japhet Lucyiem, fit suivre la voiture jusqu’à l’intercepter dans le quartier des Lanternes

Les énormes mains de Ferson empoignèrent le crâne de Wöllner. Il voulut crier, mais Russ lui enfonça le canon de l’arme dans la bouche. Il enfonça, et enfonça encore, jusqu’à ce que sa victime hoquette.

— Malheureusement, nous sommes arrivés trop tard. Le Vice-Amiral avait résisté à ses ravisseurs… et ils l’avaient abattu.

Il pressa la détente. Une bouillie sanglante éclaboussa le spadassin aux dents longues, mais cela le fit juste rire. La tête percée de Mark Friedrich Wöllner retomba mollement contre son torse et les soldats le traînèrent à l’écart.

Horrifiée, Yulia fixait Caesar Russ qui s’essuyaient les gants avec une serviette. Aucune hésitation. Aucune émotion visible. Elle frissonna en songeant qu’elle avait hésité à tirer elle aussi sur Wöllner… aurait-elle pu se montrer aussi monstrueuse ? Elle n’osait le croire. Lui, ça ne lui faisait ni chaud ni froid de tuer un homme. L’autre n’avait pas eu la moindre chance. On ne lui en avait laissé aucune.

Le Sénateur se tourna vers l’Inquisiteur.

— Colonel, conduisez ces individus à la Tour de l’Inquisition, et interrogerez-les sans gentillesse. Je veux le nom de tous ceux qui ont aidé ces pirates à se déplacer, se nourrir, se loger, qui leur a fourni ces robes, cette voiture, ces contacts… Je me fais bien comprendre ?

— Clair comme de l’eau de temple, Sénateur ! jubila Shiqqera.

Comme si cette journée pouvait encore être pire, Caesar se tourna vers elle alors que les soldats la relevaient pour l’emmener.

— J’y pense, Colonel… Faites envoyer un messager au Cuirassé dans le port militaire. L’Inquisiteur Viral voudra être informé du fait que nous avons mis la main sur la fille qu’il recherche.

Yulia hurla. Voulut frapper. Crachat. Pleura.

Un soldat lui mit la tête dans un sac et tout disparut.


fin du chapitre 25
à suivre...
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Re: Le Temps des Surplombs - Chap 25 [Fantasy-Steampunk-Aventure]

Message par louji »

Hey ! Contente de te voir de retour ! 0/
(okazou je sais pas si t'avais vu mes messages précédent le chap 25 du coup ? ;) )

J'y pensais, peut-être que pour aider tes lecteurs à revenir te lire, faire un résumé des événements (la partie 3 déjà ça peut être pas mal) pourrait être sympa ;) C'est vrai que c'est pas toujours évident de garder en tête tout ce qui se passe, entre les complots, les personnages... comme les chapitre sont postés un par un aussi, ça aide pas à la mémorisation (et c'est pas du tout un reproche, hein, moi aussi je publie comme ça sur le forum et je suis consciente des désagréments :v)
Bref, j'attaque ma lecture !


Ben dis donc, Yulia elle en jette :o Ça fait plaisir de la voir sortir un peu de ses gonds, de taper enfin du poing après des mois de retenue, de discrétion... c'est agréable pour elle et pour le lecteur !

La conversation avec Mark dans la voiture est très chouette... Après tant de chapitres à se questionner sur sa trahison, sur les raisons-mêmes de cette trahison, sur le sort de Ford... ça fait du bien d'avoir des infos !
J'aime aussi beaucoup les scènes en parallèle avec Japhet, ça fait monter la tension :mrgreen:
Même si... ben merde, quoi. Le plan de Taylor :cry:

Nan mais Vince, je suis dégoûtée :o :cry: :cry:

Caesar c'est définitivement tellement un fils de chien. J'ai la haine ptn :lol: Alleyyy làààà, on revirement de situation SVP ? :(

Ah. Bon. Bah RIP Mark. On t'aura pas connu longtemps... il me fait un peu de peine, c'est clair que ça fait le mec inexpérimenté qui a voulu tracer son chemin, mais... bon s'il meurt, j'en serais pas tant affectée non plus :roll:

omg non pas Viral svp aled oskur please vincent tu es méchant tu mérites de t'appeler dark-vince à nouveau please send help sos viral is coming, viral sale virus oui oui humour de bas niveau, louji en détresse

Nan mais :''''c Allez là, ça se passait bien pour une fois :lol: Après Cathuba... je voulais pas de ça moi x)

Clairement, j'avoue, je pensais que ça allait bien se passer :roll: Quand Mark est monté dans la voiture, j'ai senti un truc bizarre, avec l'attitude du père et tout, mais... j'y ai mis de côté au fil de ma lecture. Je me disais "Allez, c'est bon, ils ont plus qu'à s'enfuir, puis la partie 3 attaquera son chemin final..."
QUE NENNI.

J'ai mal :lol: (je rigole nerveusement OK ?)

Bordel, il reste combien de chapitres là ? J'espère un miracle ou pas ? :?
Mais bon, bravo à toi du coup, car j'étais persuadée qu'ils iraient jusqu'au bout de leur plan sans problèmes... je suis naïve je crois :( (et j'ai un peu très peur pour la suite maintenant)



Petites remarques sur la forme au cours de ma lecture :

"au coucher du soleil, ils quitteraientla Capitale." :arrow: blop, une espace a sauté :D

"Le jeune homme qui tenait le bar ne comprit pas tout de suite mais le tenancier vient :arrow: vint prêter l’œil à l’affaire et reconnut le code. Il les fit passer dans l’arrière-boutique et de là les conduits :arrow: conduisit à la porte en acier qui s’ouvrait sur le passage secret."

"Si elle était certaine d’une chose, c’est que la plupart" :arrow: j'aurais mis "c'était" pour mieux correspondre à la concordance des temps ^^

"de s’agiter pour briser cet immobilisme frustrant." :arrow: immobilité (à moins que tu parles vraiment du courant de pensées :P )

"les boniches ne comméraient pas autour des lavoirs," :arrow: ça fait très péjoratif "boniches" :lol: Bonnes, domestiques ?

"Mais elle l’avait troublé plus qu’effrayé." :arrow: il je suppose ? ;)

" je vais tacher de ne pas vous décevoir." :arrow: tâcher ;)

"Un filet de sang tâcha le tapis" :arrow: tacha :mrgreen:

"dans le dehors" :arrow: à l'extérieur ? :geek:

"elles taillèrent en pièce" :arrow: pièces

"Peu importe vos sentiments" :arrow: peu importENT

"depuis avant sa nomination déjà" :arrow: pas très joli je trouve ;) "Avant même sa nomination" ?

"Quel intérêt ais-je à mentir " :arrow: ai-je

" tirer sur l’homme qui avait trahit son père." :arrow: trahi

"Mais sa haine avait faiblit" :arrow: faibli

"On avait fait roulé sa tête :arrow: rouler ;)

"Je lui aie mis la main dessus et il a parlé." :arrow: ai

"Je l’ai complété avec mes recherches" :arrow: complétéE

"Le lieu avait été un squat avant que les riverains ne vandalisent le mobilier pour forcer les occupants clandestins à partir. Même après ces mesures, le lieu puait" :arrow: répétition ;)

"Le Sans-nom tenta de raisonné son ancien compagnon" :arrow: raisonner

"La terreur de la jeune fille atteint" :arrow: atteignit

"Seul Angora et Taylor avaient étés arrêtés à l’écart et restaient debout." :arrow: été

"Puis-ce que les corsaires de Ford ne veulent pas forcer le destin" :arrow: Puisque les corsaires...

"dans le but de le dépouillé de son argent." :arrow: dépouiller

"Yulia fixait Caesar Russ qui s’essuyaient les gants avec une serviette" :arrow: s'essuyait

"Voulut frapper. Crachat. Pleura." :arrow: Cracha
Judas_Cris

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Re: Le Temps des Surplombs - Chap 24 [Fantasy-Steampunk-Aventure]

Message par Judas_Cris »

Mensonges a écrit : jeu. 21 mai, 2020 11:30 am Hellooooooow dArK-vInCe ! :mrgreen:
J'ai enfin rattrapé touuuuuut mon retard, soit la troisième partie et le deuxième interlude.
D'abord, j'aime bien cette double identité de Yulia/Nora, et puis tu prends bien tout le temps de tout introduire et tout présenter, c'est plutôt chouette. Tu as créé un sacré univers qui m'impressionne, super détaillé, précis et cohérent, franchement bravo pour ça. Je trouve ça aussi super agréable que tu présentes tant de femmes en tant que personnages principaux, en tant que battantes, avec zéro préjugé ou cliché. Tu sais créer des scènes révoltantes abordées avec tact, je pense notamment à la fille qui se fait peloter par le chef des bandits dans l'interlude avec Dick ou le troisième courtisan chelou de Nora. Tu as quelques autres thèmes comme ça, la liberté, l'enfance perdue (cool aussi), la politique (pas trop ma tasse de thé), que tu sais bien gérer et faire revenir quand nécessaire.
Après... je trouve parfois que les personnages sont détachés de leurs émotions, et j'ai trouvé ça dommage vu que c'est une partie où il n'y a pas beaucoup d'actions décisives qui se passent. Genre tu pourrais rajouter des trucs stylés ou un peu dark ou je sais pas :lol: Bien sûr c'est toi qui vois !
Voili voilou, c'est toujours agréable de te lire, j'attends toujours de lire la suite et bon courage à toi pour tout, tes études, ton histoire, ta vie perso ;)
Ohlalala je croyais avoir répondu à ton commentaire !! :o *facepalm* Le message de Louji m'a rappelé à l'ordre, j'ai honte :oops: Et puis ça fait depuis mai en plus... comme j'ai pu laisser passer ça ? :? Désolé désolé désolé :!:

En tout cas vraiment merci, j'ai vu que tu as rejoins le discord en plus c'est super cool :D Sincèrement ça me fait trop trop trop plaisir que tu sois là ^^
Merci aussi pour ce que tu me dis :oops:
Écrire des personnages féminins ça me tient à cœur, mais je dois faire attention à quelques trucs pour pas que mon "male gaze" ne tourne au malsain ou au fantasme... ça me terrifie, à vrai dire, de pouvoir écrire des choses qui relèvent d'une représentation erronée des femmes ou d'une imagerie préjudiciable :? Et je sais que j'en écrit sans aucun doute, mais j'essaye de faire le maximum pour que ça soit minimal. Les scènes d’agressions sexuelles sont les plus... délicates... et il n'y a sans doute pas de bonne façon de les écrire. Cependant je pense avoir trouvé un équilibre et les femmes à qui j'ai demandé conseil pour ses scènes m'ont toutes donné leur feu vert (à l'inverse quand j'ai évoqué l'idée d'une scène auprès d'une amie elle m'a mit son feu rouge. Je l'ai écouté et cette partie du scénario a légèrement changé, et c'est pour le mieux)
Le retrait des sentiments tu n'es pas la première à m'en faire part et je suis d'accord ! Dans la première partie (à Cathuba) j'ai beaucoup laissé parler ma sensibilité là-dessus pour écrire les sentiments de Yulia. Là, dans la troisième partie, le gros du travail d'écriture a été de compiler le lore-building, de construire l'intrigue (la succession des évènements a besoin d'être beaucoup + rigoureuse vu les exigences de cette partie du scénario) et de rendre les intrigues politiques denses et de les expliquer de façon digeste... Aussi, j'ai lâché le suivit "émotionnel" de mes persos et pour certains je ne sais pas trop où j'en suis. Pareil, dans les scènes où j'étais concentré sur l'intrigue j'ai peu pensé aux émotions. J'espère améliorer tout ça quand j'y reviendrais en réécriture du projet ! (mais ce n'est pas pour tout de suite)
Il faut aussi dire que c'est mon caractère :roll: Je suis très détaché de mes émotions au quotidien :lol: (même si je pense que je les verbalise bien)

Merci beaucoup pour tes souhaits et tes bons sentiments <3 Ma vie perso s'améliore beaucoup cette année et mon rythme de travail en profite bien ^^ Je te souhaite le meilleur également :mrgreen:
Judas_Cris

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Re: Le Temps des Surplombs - Chap 22 [Fantasy-Steampunk-Aventure]

Message par Judas_Cris »

louji a écrit : jeu. 28 mai, 2020 11:37 am
Judas_Cris a écrit :Voilà la suite !
Bon, avec le COVID-19 Enora et moi on a eu quelques problèmes avec nos taff et pas mal de stress, ce qui a affecté notre productivité. Mais là on se reprends et on part pour continuer comme ça ;)

On s'approche de la fin de la partie 3 ! Je suis à la fois impatient et craintif... Mais confiant ^^ Notamment aujourd'hui on va avoir un début de réponse à un élément que j'avais teasé il y a un petit moment, et de nouvelles péripéties.
Enjoy !



Chapitre 23 : Une histoire de famille
Hello ! I'm back (avec mon retard habituel :vvv)

OMG le coup de la longue-vue... Oh jeplore :lol:

Ok, très pompeux le Adriann Wöllner, mais n'empêche qu'il sait s'exprimer... "Je veille tard, car nos ennemis communs ne dorment pas." j'ai beaucoup aimé cette phrase x)

Bon, autrement, je partage l'excitation des membres de l'Éclat pour cette lettre... Enfin, comme ils disent :lol: J'attends avec impatience tous les rouages que ça va déclencher dans le scénario et la façon dont vous s'emboîter les événements :D

J'aime toujours autant Hellshima, il a un charisme qui va tellement bien avec celui de Taylor... Quand ils sont ensemble, ils me font un peu penser au duo Angora-Ashä, ils sont fusionnels, ils se cachent pas les choses, ils peuvent compter l'un sur l'autre... Ça fait zizir :D

Bon, ce Japhet, il veut quoi ? Il est bizarre lui :evil:
Je me rappelle pas bien les scènes où on a mentionné ce Japhet précédemment, mais je me rappelle effectivement que Taylor avait des ennemis à la capitale... Je suppose que Japhet en fait partie ? x)

Allez, courage pour la suite et encore bravo pour cette histoire qui se déroule petit à petit pour en révéler toujours plus :mrgreen:
Tbh, Nadejda est mon personnage secondaire préféré :roll:
Ahah le côté ampoulé je sais d'où ça vient et c'est très agréable à écrire :lol: Je joue à un jeu rôleplay du trône de fer où on incarne des nobles... et écrire ce genre de message c'est notre dada ^^
Je suis trop content que leur duo marche avec toi ! Ce genre de relation où les deux se connaissent par cœur c'est un peu ma préférence pour une relation amicale :twisted:
Japhet le MECHANT :evil: C'est ça, Taylor l'a mentionné une fois ; puis quand avec Nadejda ils sont allé trouvé Pistache (où il lui a acheté un chasseur motorisé pour Nadejda) Pistache a expliquée que elle, Taylor et Japhet avaient fait équipe dans le temps où le Sans-Nom opérait à la Capitale... Puis il y a eu une dispute dont on ne sait encore rien et Taylor a tiré sur Japhet, ce qui lui a coûté son œil. Depuis, eh bien les choses sont compliquées entre eux tu le devines 8-)
Merci !!
louji a écrit : jeu. 28 mai, 2020 11:56 am
Judas_Cris a écrit :Bonjour à tous ! Aujourd'hui un chapitre plus cours que d'habitude, dernier préparatif avant le feu d'artifice des deux derniers à venir ;)
Pour les curieux, il y a quelques bonus postés plus haut sur cette page, comprenant l'Histoire de l'Empire et des notions académiques sur l'univers des Surplombs (je me suis beaucoup amusé à travailler tout ça)
Oh, sinon, truc qui n'a rien à voir, mais j'ai enfin pris le temps de refaire ma bibliothèque Booknode ! Voilà bien 2 ans que je ne devais plus ajouter de livres ici... Tord réparé, il m'en reste sans doute que j'ai oublié entre temps, mais au moins mon profil reflète un peu plus mes goûts actuels :mrgreen:
Mais cesse de bavarde et encore merci à Enora pour ses corrections très précieuses ! Enjoy !


Chapitre 24 : Dans la toile.
J'adore la description de l'Araignée, tu es toujours aussi doué pour ça *^* Et j'aime beaucoup le décalage entre les fantasmes que mentionne Hellshima et la réalité de ce qui s'offre à lui ^^

Daaaaamn, elle sait vraiment tout celle-la... Pfiouh, c'est la merde assurée là x) Elle est glaçante, ptn.
Et sympa la petite touche philosophique amenée avec le contrôle par la science ;)

Bon, bon, ça me paraît étrange que cette Araignée ne revienne pas fouiner dans leurs affaires un de ces 4... Sans compter qu'elle a avec de sacrées infos et qu'on ne sait pas ce qu'elle va en faire..
Dis donc, ça devient tendu pour l'Éclat, là... J'ai peur que tout se déroule absolument pas comme prévu :lol:
Aled.
Je me suis fait tellement PLAISIR sur l'Araignée ! :lol: ça se voit non ? :mrgreen:
Bon, maintenant tu sais sur quoi tout cela résulte, n'est-ce pas ? 8-)
Judas_Cris

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Re: Le Temps des Surplombs - Chap 25 [Fantasy-Steampunk-Aventure]

Message par Judas_Cris »

louji a écrit : ven. 23 oct., 2020 4:53 pm Hey ! Contente de te voir de retour ! 0/
(okazou je sais pas si t'avais vu mes messages précédent le chap 25 du coup ? ;) )

J'y pensais, peut-être que pour aider tes lecteurs à revenir te lire, faire un résumé des événements (la partie 3 déjà ça peut être pas mal) pourrait être sympa ;) C'est vrai que c'est pas toujours évident de garder en tête tout ce qui se passe, entre les complots, les personnages... comme les chapitre sont postés un par un aussi, ça aide pas à la mémorisation (et c'est pas du tout un reproche, hein, moi aussi je publie comme ça sur le forum et je suis consciente des désagréments :v)
Bref, j'attaque ma lecture !


Ben dis donc, Yulia elle en jette :o Ça fait plaisir de la voir sortir un peu de ses gonds, de taper enfin du poing après des mois de retenue, de discrétion... c'est agréable pour elle et pour le lecteur !

La conversation avec Mark dans la voiture est très chouette... Après tant de chapitres à se questionner sur sa trahison, sur les raisons-mêmes de cette trahison, sur le sort de Ford... ça fait du bien d'avoir des infos !
J'aime aussi beaucoup les scènes en parallèle avec Japhet, ça fait monter la tension :mrgreen:
Même si... ben merde, quoi. Le plan de Taylor :cry:

Nan mais Vince, je suis dégoûtée :o :cry: :cry:

Caesar c'est définitivement tellement un fils de chien. J'ai la haine ptn :lol: Alleyyy làààà, on revirement de situation SVP ? :(

Ah. Bon. Bah RIP Mark. On t'aura pas connu longtemps... il me fait un peu de peine, c'est clair que ça fait le mec inexpérimenté qui a voulu tracer son chemin, mais... bon s'il meurt, j'en serais pas tant affectée non plus :roll:

omg non pas Viral svp aled oskur please vincent tu es méchant tu mérites de t'appeler dark-vince à nouveau please send help sos viral is coming, viral sale virus oui oui humour de bas niveau, louji en détresse

Nan mais :''''c Allez là, ça se passait bien pour une fois :lol: Après Cathuba... je voulais pas de ça moi x)

Clairement, j'avoue, je pensais que ça allait bien se passer :roll: Quand Mark est monté dans la voiture, j'ai senti un truc bizarre, avec l'attitude du père et tout, mais... j'y ai mis de côté au fil de ma lecture. Je me disais "Allez, c'est bon, ils ont plus qu'à s'enfuir, puis la partie 3 attaquera son chemin final..."
QUE NENNI.

J'ai mal :lol: (je rigole nerveusement OK ?)

Bordel, il reste combien de chapitres là ? J'espère un miracle ou pas ? :?
Mais bon, bravo à toi du coup, car j'étais persuadée qu'ils iraient jusqu'au bout de leur plan sans problèmes... je suis naïve je crois :( (et j'ai un peu très peur pour la suite maintenant)
Très content d'être de retour aussi :mrgreen:
Du coup tu m'as rappelé à mes obligations et (tu as du le voir) j'ai rattrapé et répondu aux commentaires que j'avais en retard :o Quelle honte... J'avais discuté avec Mensonges en MP quand j'avais vu son comm et promis de répondre vite... mais j'ai oublié quelle honte :oops:
Quand aux tiens je te laisse lire :p

Le Résumé c'est vrai que c'est une bonne idée ! Il va être plus facile à faire maintenant que le plan de Taylor est allé au bout, donc j'y pense pour le prochain chapitre ^^ Sinon mon amie Ju m'avait dit que dans mon écriture il y avait des éléments qui faisaient sens avec la publication feuilleton mais qui seraient sans doute "lourd" en volume relié, comme le fait que dans mes paraphrases pour désigner les personnages je rappel souvent des éléments clés par rapport à ceux-ci (le bras manquant d'Angora, la verrue d'Emy, etc.) Je ne sais pas ce que tu en penses, moi j'ai l'impression que c'est plus une question de style "à la française" comparé aux américains ou anglais qui ne se gène pas à répéter 3x un prénom dans un même paragraphe là où "nous" on a tient la répétition en horreur donc ça mène à plus de paraphrase ? Je suis curieux de savoir ce que d'autres en pense :)

Je suis tellement HEUREUX d'avoir pu écrire Yulia comme ça ! J'ai réécrit plusieurs fois cette partie du dialogue en testant plusieurs réactions de Yulia (d'ailleurs... il y en a une version sur mon discord :lol: J'essaye de la remettre là)
[attachment=0]thumbnail_out-of-context_TdS.png[/attachment]

Au final c'est cette mouture qui marche le mieux et je suis vraiment content, ça m'aide pour les réécriture de la part.1 et 2 où je vais davantage fixer le caractère de Yulia qui s'était pas mal distendu depuis le milieu de Cathuba ^^
Et OUI j'ai enfin pu faire avancer ce pan-là de l'intrigue !! \o/ Je vais pas mentir, pas mal d'éléments ont un peu changer depuis que j'ai écrit le débarquement de l'Inquisition dans la part.1, mais tout fait enfin sens et vous avez les explications :lol:

Maintenant le reste...
:twisted: :twisted: :twisted: :twisted: :twisted: :twisted:
AHAHAHAHAHAHAHAH :twisted:
Je pense que moi-même je ne savais pas si le plan de Taylor allait marcher correctement quand j'ai écrit les premières pages de cette partie 3 :mrgreen: Et au final... eh bien j'ai trouvé une bonne idée, et j'ai mis en place les éléments pour en arriver à cette scène. J'espère que tu as appréciée et que tu me pardonnera :twisted:
Il me reste le chapitre final de la part.3, et vous n'êtes pas prêt !! :mrgreen: Je m'éclate à l'écrire, c'est un vrai pied (sauf un passage très très difficile), j'espère que vous pourrez vite le lire ! <3

Énorme remerciement pour ta présence, ta fidélité et ton soutient <3
J'ai pas inclue tes points sur la correction, je les garde pour ma relecture-correction de fin de semaine :ugeek: Merci énormément !!
Pièces jointes
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louji

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Re: Le Temps des Surplombs - Chap 22 [Fantasy-Steampunk-Aventure]

Message par louji »

Judas_Cris a écrit : sam. 24 oct., 2020 11:39 am
Tbh, Nadejda est mon personnage secondaire préféré :roll:
Ahah le côté ampoulé je sais d'où ça vient et c'est très agréable à écrire :lol: Je joue à un jeu rôleplay du trône de fer où on incarne des nobles... et écrire ce genre de message c'est notre dada ^^
Je suis trop content que leur duo marche avec toi ! Ce genre de relation où les deux se connaissent par cœur c'est un peu ma préférence pour une relation amicale :twisted:
Japhet le MECHANT :evil: C'est ça, Taylor l'a mentionné une fois ; puis quand avec Nadejda ils sont allé trouvé Pistache (où il lui a acheté un chasseur motorisé pour Nadejda) Pistache a expliquée que elle, Taylor et Japhet avaient fait équipe dans le temps où le Sans-Nom opérait à la Capitale... Puis il y a eu une dispute dont on ne sait encore rien et Taylor a tiré sur Japhet, ce qui lui a coûté son œil. Depuis, eh bien les choses sont compliquées entre eux tu le devines 8-)
Merci !!


Je me suis fait tellement PLAISIR sur l'Araignée ! :lol: ça se voit non ? :mrgreen:
Bon, maintenant tu sais sur quoi tout cela résulte, n'est-ce pas ? 8-)
Tu situes tes personnages principaux/secondaires comment ? ;) (pour moi, je vois Yulia, Taylor et Angora comme principaux et Ashä... elle a pris beaucoup d'importance dans la partie 3, mais avant je la voyais comme perso secondaire je pense :ugeek:
Clairement, c'est tellement cool à suivre ce genre de persos !
Ah yes merci pour les 2-3 détails qui viennent expliquer pleinement les événements du chap 25 :roll:
Oui malheureusement :"""c


Judas_Cris a écrit : sam. 24 oct., 2020 11:56 am Très content d'être de retour aussi :mrgreen:
Du coup tu m'as rappelé à mes obligations et (tu as du le voir) j'ai rattrapé et répondu aux commentaires que j'avais en retard :o Quelle honte... J'avais discuté avec Mensonges en MP quand j'avais vu son comm et promis de répondre vite... mais j'ai oublié quelle honte :oops:
Quand aux tiens je te laisse lire :p

Le Résumé c'est vrai que c'est une bonne idée ! Il va être plus facile à faire maintenant que le plan de Taylor est allé au bout, donc j'y pense pour le prochain chapitre ^^ Sinon mon amie Ju m'avait dit que dans mon écriture il y avait des éléments qui faisaient sens avec la publication feuilleton mais qui seraient sans doute "lourd" en volume relié, comme le fait que dans mes paraphrases pour désigner les personnages je rappel souvent des éléments clés par rapport à ceux-ci (le bras manquant d'Angora, la verrue d'Emy, etc.) Je ne sais pas ce que tu en penses, moi j'ai l'impression que c'est plus une question de style "à la française" comparé aux américains ou anglais qui ne se gène pas à répéter 3x un prénom dans un même paragraphe là où "nous" on a tient la répétition en horreur donc ça mène à plus de paraphrase ? Je suis curieux de savoir ce que d'autres en pense :)

Je suis tellement HEUREUX d'avoir pu écrire Yulia comme ça ! J'ai réécrit plusieurs fois cette partie du dialogue en testant plusieurs réactions de Yulia (d'ailleurs... il y en a une version sur mon discord :lol: J'essaye de la remettre là)
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Au final c'est cette mouture qui marche le mieux et je suis vraiment content, ça m'aide pour les réécriture de la part.1 et 2 où je vais davantage fixer le caractère de Yulia qui s'était pas mal distendu depuis le milieu de Cathuba ^^
Et OUI j'ai enfin pu faire avancer ce pan-là de l'intrigue !! \o/ Je vais pas mentir, pas mal d'éléments ont un peu changer depuis que j'ai écrit le débarquement de l'Inquisition dans la part.1, mais tout fait enfin sens et vous avez les explications :lol:

Maintenant le reste...
:twisted: :twisted: :twisted: :twisted: :twisted: :twisted:
AHAHAHAHAHAHAHAH :twisted:
Je pense que moi-même je ne savais pas si le plan de Taylor allait marcher correctement quand j'ai écrit les premières pages de cette partie 3 :mrgreen: Et au final... eh bien j'ai trouvé une bonne idée, et j'ai mis en place les éléments pour en arriver à cette scène. J'espère que tu as appréciée et que tu me pardonnera :twisted:
Il me reste le chapitre final de la part.3, et vous n'êtes pas prêt !! :mrgreen: Je m'éclate à l'écrire, c'est un vrai pied (sauf un passage très très difficile), j'espère que vous pourrez vite le lire ! <3

Énorme remerciement pour ta présence, ta fidélité et ton soutient <3
J'ai pas inclue tes points sur la correction, je les garde pour ma relecture-correction de fin de semaine :ugeek: Merci énormément !!
Pas de soucis, comme le chap 25 a lancé une nouvelle page sur le forum, je me suis dit que tu les avais peut-être pas vus aussi ! ;)

Yes, ce sera clairement plus simple pour toi de faire un résumé plus clair avec tous les éléments en tête et bien arrêtés ^^
Je vois parfaitement ce qu'elle veut dire ! Alors, tu relèves 2 éléments en un paragraphe : le rappel de caractéristiques typiques de certains personnages et l'utilisation de paraphrases pour éviter les répétitions.
Comme tu y relèves (je fais la lyonnaise, désolée :lol: ), le défaut du roman-feuilleton, c'est qu'en tant qu'auteur on se sent "obligés" de rappeler certains trucs aux lecteurs, car leur lecture se fait dans la durée pour ceux qui suivent chap par chap. Alors, forcément, on leur rappelle des choses d'un chapitre à l'autre qui, dans une lecture en une traite, peuvent être inutiles et alourdissent le texte. Ça, je pense que c'est très difficile à corriger lors d'une relecture/réécriture qui est longue et se fait dans le temps. Le mieux, c'est encore de faire bêta-lire à des gens (et leur demander une lecture qui s'étale pas sur des semaines et semaines si possible) et de leur demander de relever ces rappels trop fréquents qui peuvent agacer.
On en vient aux paraphrases. Je suis... mitigée ? :lol: Pas complètement pour, pas complètement contre. Je pense que ça dépend vraiment de la phrase, du contexte, du mot à paraphraser... je pense qu'il faut éviter les nombreuses paraphrases (surtout les plus longues) dans un texte déjà bien rempli de descriptions.

Alors pour le dialogue je suis plus fan de la version du chap actuel :lol: Celle que tu as mises en capture fait peut-être "langae familier bien de nos jours" : D

Oui, ça fait du bien de pouvoir mettre toutes les pièces du puzzle en place :o

Nan mais je vais t'appeler dark-vince no joke :cry: (en vrai je te surnomme "Vince" mais ça t'exaspère peut-être ? Tu préférerais être appelé comment ? ;) )
Ah ouais ?? Dingue ! Je sais pas si j'aurais osé me lancer dans l'écriture sans être sûre de la fin à ta place, alors bravo :P J'ai apprécié d'être surprise, ahurie, mortifiée, blessée, en bonne lectrice qui s'implique avec les persos oui :lol:
Mdr euh komen sa onépaprè ? :cry: C'était déjà pas ultra violent là ? :lol:
(Franchement, je fais mes petites théories évidemment : un allié (Kella ?) qui vient les sauver in extremis ? Ou ils s'en sortent tout seul grâce à un coup de génie de Taylor (ou quelqu'un d'autre ?) Ou carrément Ford qui débarque pour sauver sa fille (oui je rêve c'est beau de rêver :'c) ? Un.e Inquisiteur.rice qui trahit et les sauve ? UNE CATASTROPHE NATURELLE ?)

Avec plaisir ! ♥ T'es vraiment un exemple et une motivation et ça me fait évidemment plaisir de savoir que mes retours t'encouragent/te motivent ^-^
Bien sûr, t'en fais ce que tu veux dire, no souc !

La bise !
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Re: Le Temps des Surplombs - Chap 22 [Fantasy-Steampunk-Aventure]

Message par Judas_Cris »

louji a écrit : dim. 25 oct., 2020 8:48 pm
Judas_Cris a écrit : sam. 24 oct., 2020 11:39 am
Tbh, Nadejda est mon personnage secondaire préféré :roll:
Ahah le côté ampoulé je sais d'où ça vient et c'est très agréable à écrire :lol: Je joue à un jeu rôleplay du trône de fer où on incarne des nobles... et écrire ce genre de message c'est notre dada ^^
Je suis trop content que leur duo marche avec toi ! Ce genre de relation où les deux se connaissent par cœur c'est un peu ma préférence pour une relation amicale :twisted:
Japhet le MECHANT :evil: C'est ça, Taylor l'a mentionné une fois ; puis quand avec Nadejda ils sont allé trouvé Pistache (où il lui a acheté un chasseur motorisé pour Nadejda) Pistache a expliquée que elle, Taylor et Japhet avaient fait équipe dans le temps où le Sans-Nom opérait à la Capitale... Puis il y a eu une dispute dont on ne sait encore rien et Taylor a tiré sur Japhet, ce qui lui a coûté son œil. Depuis, eh bien les choses sont compliquées entre eux tu le devines 8-)
Merci !!


Je me suis fait tellement PLAISIR sur l'Araignée ! :lol: ça se voit non ? :mrgreen:
Bon, maintenant tu sais sur quoi tout cela résulte, n'est-ce pas ? 8-)
Tu situes tes personnages principaux/secondaires comment ? ;) (pour moi, je vois Yulia, Taylor et Angora comme principaux et Ashä... elle a pris beaucoup d'importance dans la partie 3, mais avant je la voyais comme perso secondaire je pense :ugeek:
Clairement, c'est tellement cool à suivre ce genre de persos !
Ah yes merci pour les 2-3 détails qui viennent expliquer pleinement les événements du chap 25 :roll:
Oui malheureusement :"""c
C'est une question compliquée, et j'ai pas vraiment de réponse... On pourrait se dire que les personnages "point de vue" sont les personnages principaux, mais ça marche pas comme ça. Pour l'instant en POV on a eut : Yulia (beaucoup), Angora (surtout pour les scènes de combat), Ashä (pareil), Nadejda (qui s'est pointée sans que je m'y attende), Senex & Marisa (juste pour un seul chapitre puis COUIC), Dick-Tale (uniquement pour ses Interludes) et Viral (pour le pdv du méchant)... Dont aucun POV de Taylor alors que c'est clairement un personnage principal.
Donc c'est pas clair. J'aimerais répondre qu'un personnage principal, pour moi, c'est un personnage qui se définir par plusieurs intrigues et être agissant dans l'intrigue principale (la recherche du père du Yulia) ; alors qu'un personnage secondaire va se définir par son arc narratif personnel et va accompagner les actions des personnages principaux dans l'intrigue principale. Selon se raisonnement on a en principal : Yulia, Angora, Taylor. Et en secondaire : les membres de l'Eclat, les méchants, les alliés. Ashä c'est compliqué... elle était clairement secondaire au début du projet, mais maintenant (surtout avec ce que je prévois dans la réécriture de la part.2) elle va sans doute passer principal ? Même si j'ai du mal à dire qu'elle est essentielle à la quête principale

louji a écrit : dim. 25 oct., 2020 8:48 pm
Judas_Cris a écrit : sam. 24 oct., 2020 11:56 am Très content d'être de retour aussi :mrgreen:
Du coup tu m'as rappelé à mes obligations et (tu as du le voir) j'ai rattrapé et répondu aux commentaires que j'avais en retard :o Quelle honte... J'avais discuté avec Mensonges en MP quand j'avais vu son comm et promis de répondre vite... mais j'ai oublié quelle honte :oops:
Quand aux tiens je te laisse lire :p

Le Résumé c'est vrai que c'est une bonne idée ! Il va être plus facile à faire maintenant que le plan de Taylor est allé au bout, donc j'y pense pour le prochain chapitre ^^ Sinon mon amie Ju m'avait dit que dans mon écriture il y avait des éléments qui faisaient sens avec la publication feuilleton mais qui seraient sans doute "lourd" en volume relié, comme le fait que dans mes paraphrases pour désigner les personnages je rappel souvent des éléments clés par rapport à ceux-ci (le bras manquant d'Angora, la verrue d'Emy, etc.) Je ne sais pas ce que tu en penses, moi j'ai l'impression que c'est plus une question de style "à la française" comparé aux américains ou anglais qui ne se gène pas à répéter 3x un prénom dans un même paragraphe là où "nous" on a tient la répétition en horreur donc ça mène à plus de paraphrase ? Je suis curieux de savoir ce que d'autres en pense :)

Je suis tellement HEUREUX d'avoir pu écrire Yulia comme ça ! J'ai réécrit plusieurs fois cette partie du dialogue en testant plusieurs réactions de Yulia (d'ailleurs... il y en a une version sur mon discord :lol: J'essaye de la remettre là)
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Au final c'est cette mouture qui marche le mieux et je suis vraiment content, ça m'aide pour les réécriture de la part.1 et 2 où je vais davantage fixer le caractère de Yulia qui s'était pas mal distendu depuis le milieu de Cathuba ^^
Et OUI j'ai enfin pu faire avancer ce pan-là de l'intrigue !! \o/ Je vais pas mentir, pas mal d'éléments ont un peu changer depuis que j'ai écrit le débarquement de l'Inquisition dans la part.1, mais tout fait enfin sens et vous avez les explications :lol:

Maintenant le reste...
:twisted: :twisted: :twisted: :twisted: :twisted: :twisted:
AHAHAHAHAHAHAHAH :twisted:
Je pense que moi-même je ne savais pas si le plan de Taylor allait marcher correctement quand j'ai écrit les premières pages de cette partie 3 :mrgreen: Et au final... eh bien j'ai trouvé une bonne idée, et j'ai mis en place les éléments pour en arriver à cette scène. J'espère que tu as appréciée et que tu me pardonnera :twisted:
Il me reste le chapitre final de la part.3, et vous n'êtes pas prêt !! :mrgreen: Je m'éclate à l'écrire, c'est un vrai pied (sauf un passage très très difficile), j'espère que vous pourrez vite le lire ! <3

Énorme remerciement pour ta présence, ta fidélité et ton soutient <3
J'ai pas inclue tes points sur la correction, je les garde pour ma relecture-correction de fin de semaine :ugeek: Merci énormément !!
Pas de soucis, comme le chap 25 a lancé une nouvelle page sur le forum, je me suis dit que tu les avais peut-être pas vus aussi ! ;)

Yes, ce sera clairement plus simple pour toi de faire un résumé plus clair avec tous les éléments en tête et bien arrêtés ^^
Je vois parfaitement ce qu'elle veut dire ! Alors, tu relèves 2 éléments en un paragraphe : le rappel de caractéristiques typiques de certains personnages et l'utilisation de paraphrases pour éviter les répétitions.
Comme tu y relèves (je fais la lyonnaise, désolée :lol: ), le défaut du roman-feuilleton, c'est qu'en tant qu'auteur on se sent "obligés" de rappeler certains trucs aux lecteurs, car leur lecture se fait dans la durée pour ceux qui suivent chap par chap. Alors, forcément, on leur rappelle des choses d'un chapitre à l'autre qui, dans une lecture en une traite, peuvent être inutiles et alourdissent le texte. Ça, je pense que c'est très difficile à corriger lors d'une relecture/réécriture qui est longue et se fait dans le temps. Le mieux, c'est encore de faire bêta-lire à des gens (et leur demander une lecture qui s'étale pas sur des semaines et semaines si possible) et de leur demander de relever ces rappels trop fréquents qui peuvent agacer.
On en vient aux paraphrases. Je suis... mitigée ? :lol: Pas complètement pour, pas complètement contre. Je pense que ça dépend vraiment de la phrase, du contexte, du mot à paraphraser... je pense qu'il faut éviter les nombreuses paraphrases (surtout les plus longues) dans un texte déjà bien rempli de descriptions.

Alors pour le dialogue je suis plus fan de la version du chap actuel :lol: Celle que tu as mises en capture fait peut-être "langae familier bien de nos jours" : D

Oui, ça fait du bien de pouvoir mettre toutes les pièces du puzzle en place :o

Nan mais je vais t'appeler dark-vince no joke :cry: (en vrai je te surnomme "Vince" mais ça t'exaspère peut-être ? Tu préférerais être appelé comment ? ;) )
Ah ouais ?? Dingue ! Je sais pas si j'aurais osé me lancer dans l'écriture sans être sûre de la fin à ta place, alors bravo :P J'ai apprécié d'être surprise, ahurie, mortifiée, blessée, en bonne lectrice qui s'implique avec les persos oui :lol:
Mdr euh komen sa onépaprè ? :cry: C'était déjà pas ultra violent là ? :lol:
(Franchement, je fais mes petites théories évidemment : un allié (Kella ?) qui vient les sauver in extremis ? Ou ils s'en sortent tout seul grâce à un coup de génie de Taylor (ou quelqu'un d'autre ?) Ou carrément Ford qui débarque pour sauver sa fille (oui je rêve c'est beau de rêver :'c) ? Un.e Inquisiteur.rice qui trahit et les sauve ? UNE CATASTROPHE NATURELLE ?)

Avec plaisir ! ♥ T'es vraiment un exemple et une motivation et ça me fait évidemment plaisir de savoir que mes retours t'encouragent/te motivent ^-^
Bien sûr, t'en fais ce que tu veux dire, no souc !

La bise !
Pour dire vrai, moi ça me plait les paraphrases et de "rappeler" des éléments dans mon récit x) mais c'est peut-être un biais d'auteur : on écris sur des années entières ce qu'un lecteur lira en quelques jours ou quelques semaines... j'imagine que j'ai plus besoin de rappel sur ce que j'écris que mes lecteurs ? :lol: Donc oui la correction et le "polissage" de ces rappels seront un vrai taff d'éditeur ^^

Oui exactement, moi pareil :) Même si ma correctrice a poussé quand même pour que je supprime le "On te tient, salopard" que lâche Yulia à un moment :lol: Mais j'ai argumenté que ça lui collait bien au caractère d'insulter quelqu'un au visage et c'est moi qui ait gagné puisque c'est moi qui contrôle la publication 8-) (pardon Enora, je ne suis pas digne de toi je trahis ta confiance)

Appelle-moi comme tu veux, dans la vie de tout les jours presque personne ne m'appelle vince, mais sur internet vu que c'était dans mon pseudo beaucoup de monde l'utilise :lol: Au final ça n'a pas beaucoup d'importance, vous connaissez mon prénom de toute façon et je n'ai pas encore décidé d'un pseudonyme littéraire ^^ (je vais en avoir besoin, je n'ai pas un nom de famille très... facile à porter)

Oui, c'est ça, il va y avoir un tsunami qui va emporter et noyer tout le Sénat impérial :ugeek:

C'est clairement le cas <3 avoir des lectrices régulières ça me motive de ouf ^^ Là j'ai pas écris du week-end mais rien que répondre aux comm... ça me turbo-boost et j'ai qu'une hâte c'est de m'y remettre ^^ (quand j'aurais finis le boulot...)
Merci beaucouuuuuuuuup !!
louji

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Re: Le Temps des Surplombs - Chap 22 [Fantasy-Steampunk-Aventure]

Message par louji »

Judas_Cris a écrit : mar. 27 oct., 2020 1:26 pm C'est une question compliquée, et j'ai pas vraiment de réponse... On pourrait se dire que les personnages "point de vue" sont les personnages principaux, mais ça marche pas comme ça. Pour l'instant en POV on a eut : Yulia (beaucoup), Angora (surtout pour les scènes de combat), Ashä (pareil), Nadejda (qui s'est pointée sans que je m'y attende), Senex & Marisa (juste pour un seul chapitre puis COUIC), Dick-Tale (uniquement pour ses Interludes) et Viral (pour le pdv du méchant)... Dont aucun POV de Taylor alors que c'est clairement un personnage principal.
Donc c'est pas clair. J'aimerais répondre qu'un personnage principal, pour moi, c'est un personnage qui se définir par plusieurs intrigues et être agissant dans l'intrigue principale (la recherche du père du Yulia) ; alors qu'un personnage secondaire va se définir par son arc narratif personnel et va accompagner les actions des personnages principaux dans l'intrigue principale. Selon se raisonnement on a en principal : Yulia, Angora, Taylor. Et en secondaire : les membres de l'Eclat, les méchants, les alliés. Ashä c'est compliqué... elle était clairement secondaire au début du projet, mais maintenant (surtout avec ce que je prévois dans la réécriture de la part.2) elle va sans doute passer principal ? Même si j'ai du mal à dire qu'elle est essentielle à la quête principale

Pour dire vrai, moi ça me plait les paraphrases et de "rappeler" des éléments dans mon récit x) mais c'est peut-être un biais d'auteur : on écris sur des années entières ce qu'un lecteur lira en quelques jours ou quelques semaines... j'imagine que j'ai plus besoin de rappel sur ce que j'écris que mes lecteurs ? :lol: Donc oui la correction et le "polissage" de ces rappels seront un vrai taff d'éditeur ^^

Oui exactement, moi pareil :) Même si ma correctrice a poussé quand même pour que je supprime le "On te tient, salopard" que lâche Yulia à un moment :lol: Mais j'ai argumenté que ça lui collait bien au caractère d'insulter quelqu'un au visage et c'est moi qui ait gagné puisque c'est moi qui contrôle la publication 8-) (pardon Enora, je ne suis pas digne de toi je trahis ta confiance)

Appelle-moi comme tu veux, dans la vie de tout les jours presque personne ne m'appelle vince, mais sur internet vu que c'était dans mon pseudo beaucoup de monde l'utilise :lol: Au final ça n'a pas beaucoup d'importance, vous connaissez mon prénom de toute façon et je n'ai pas encore décidé d'un pseudonyme littéraire ^^ (je vais en avoir besoin, je n'ai pas un nom de famille très... facile à porter)

Oui, c'est ça, il va y avoir un tsunami qui va emporter et noyer tout le Sénat impérial :ugeek:

C'est clairement le cas <3 avoir des lectrices régulières ça me motive de ouf ^^ Là j'ai pas écris du week-end mais rien que répondre aux comm... ça me turbo-boost et j'ai qu'une hâte c'est de m'y remettre ^^ (quand j'aurais finis le boulot...)
Merci beaucouuuuuuuuup !!
Bon, au moins, on est déjà d'accord pour Yulia, Angora et Taylor, c'est bon signe :lol:
Mais oui c'est pas facile de définir persos principaux/secondaires, surtout quand des questions de PDV s'y mêlent ^^

Sincèrement, je comprends pour les rappels... Moi aussi j'ai tendance à le faire dans un récit où je fais des pauses, c'est parfois assez inconscient.

Pauvre Enora, on gardera sa mémoire et ses combats en tête... elle n'a pas pu résister face au terrible d4rK-kikkoo-viNce :roll: :lol:

d4rK-kikkoo-viNce, ça te va du coup ? :mrgreen:
(ah... eh bien courage pour la recherche de ton nom de plume, c'est loin d'être simple !)

Bien sûr, il proviendra des Contrebas, on sait bien que c'est de l'eau évidemment :ugeek:

Ben avec plaisir, hein ♥ Les commentaires, c'est ultra encourageant, je suis bien d'accord ^^
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Re: Le Temps des Surplombs - Chap 24 [Fantasy-Steampunk-Aventure]

Message par Mensonges »

Judas_Cris a écrit : sam. 24 oct., 2020 11:27 am
Ohlalala je croyais avoir répondu à ton commentaire !! :o *facepalm* Le message de Louji m'a rappelé à l'ordre, j'ai honte :oops: Et puis ça fait depuis mai en plus... comme j'ai pu laisser passer ça ? :? Désolé désolé désolé :!:

En tout cas vraiment merci, j'ai vu que tu as rejoins le discord en plus c'est super cool :D Sincèrement ça me fait trop trop trop plaisir que tu sois là ^^
Merci aussi pour ce que tu me dis :oops:
Écrire des personnages féminins ça me tient à cœur, mais je dois faire attention à quelques trucs pour pas que mon "male gaze" ne tourne au malsain ou au fantasme... ça me terrifie, à vrai dire, de pouvoir écrire des choses qui relèvent d'une représentation erronée des femmes ou d'une imagerie préjudiciable :? Et je sais que j'en écrit sans aucun doute, mais j'essaye de faire le maximum pour que ça soit minimal. Les scènes d’agressions sexuelles sont les plus... délicates... et il n'y a sans doute pas de bonne façon de les écrire. Cependant je pense avoir trouvé un équilibre et les femmes à qui j'ai demandé conseil pour ses scènes m'ont toutes donné leur feu vert (à l'inverse quand j'ai évoqué l'idée d'une scène auprès d'une amie elle m'a mit son feu rouge. Je l'ai écouté et cette partie du scénario a légèrement changé, et c'est pour le mieux)
Coucouuuuuu !
Bah c'est pas grave je ne me rappelais même plus ce que j'avais écrit :lol:
Pour ce qui est du "male gaze", perso tant que tu ne donnes pas à certaines scènes un côté sensuel qui n'a rien à faire là, y a rien qui me choque ;)

J'ai lu le dernier chapitre ! Bon j'avoue que j'ai aussi oublié quelques détails de l'histoire, notamment pour ce qui est des intrigues politiques et la démise de Ford, mais j'arrive quand même à suivre sans souci.
Jui dég' pour l'Araignée, elle avait l'air classe :( Pas très imposant ce Wöllner finalement, les gens qui le tuent sont nettement plus inquiétants... Ce retournement de situation, ça veut dire que tu nous prépares une dernière partie qui claque sa mère c'est ça ? J'ai hâte ! <3
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Re: Le Temps des Surplombs - Chap 25 [Fantasy-Steampunk-Aventure]

Message par Animia8 »

Hello !

J’ai enfin rattrapé les derniers chapitres :)
J’ai un peu perdu le fil depuis ma dernière lecture, et je crois que ça a déjà été proposé au dessus mais c’est vrai qu’un rapide résumé de la partie 2 n’aurait pas été de refus pour se remettre dans le bain :)

Eh bien ! Quel retournement de situation ! Je ne pensais pas que rôle des l’araignée interviendrait aussi rapidement dans l’intrigue et surtout, j’ai été déçue par son comportement de lâche :( l’idée que je me faisais d’elle était une femme forte avec un mental d’acier mais sans ses marionnettes elle n’est plus rien :,) de toute façon une autre réaction de sa part n’aurait aucun sens puisqu’elle n’a aucun intérêt à défendre l’équipage ^^’ (moi et mon éternel optimisme :roll: ) Les relations politiques sont un peu compliquées à comprendre mais je pense surtout ce que c’est dù au fait de ne pas pouvoir lire ton récit d’une traite (en gros j’ai oublié ce qui avait été dit avant :mrgreen: :? )

Je suis pressée de savoir ce qu’il va se passer après et comment les membres de l’Eclat vont agir... Et je suis sûre que tu nous prépare encore des chapitres intéressants 8-) J’ai beaucoup aimé le développement de Yulia, son caractère se forge à mesure qu’on avance dans l’aventure ! A sa place j’aurais déjà fait preuve de sympathie à l’égard de Wollner qui n’est pour moi qu’une victime (inconsciemment) des machinations de sa famille et du Sénat (rip). En parlant de Yulia, j’espère qu’elle ne se fera pas torturer dans la suite des aventures... :shock: (tu ne serais pas si cruel, quand même ?) De plus que ses prochains adversaires n’ont vraiment pas l’air commode :?

En tout cas la suite est prometteuse, je souhaite du courage pour continuer !
Judas_Cris

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Re: Le Temps des Surplombs - Chap 24 [Fantasy-Steampunk-Aventure]

Message par Judas_Cris »

Mensonges a écrit : mar. 03 nov., 2020 9:38 am
Judas_Cris a écrit : sam. 24 oct., 2020 11:27 am
Ohlalala je croyais avoir répondu à ton commentaire !! :o *facepalm* Le message de Louji m'a rappelé à l'ordre, j'ai honte :oops: Et puis ça fait depuis mai en plus... comme j'ai pu laisser passer ça ? :? Désolé désolé désolé :!:

En tout cas vraiment merci, j'ai vu que tu as rejoins le discord en plus c'est super cool :D Sincèrement ça me fait trop trop trop plaisir que tu sois là ^^
Merci aussi pour ce que tu me dis :oops:
Écrire des personnages féminins ça me tient à cœur, mais je dois faire attention à quelques trucs pour pas que mon "male gaze" ne tourne au malsain ou au fantasme... ça me terrifie, à vrai dire, de pouvoir écrire des choses qui relèvent d'une représentation erronée des femmes ou d'une imagerie préjudiciable :? Et je sais que j'en écrit sans aucun doute, mais j'essaye de faire le maximum pour que ça soit minimal. Les scènes d’agressions sexuelles sont les plus... délicates... et il n'y a sans doute pas de bonne façon de les écrire. Cependant je pense avoir trouvé un équilibre et les femmes à qui j'ai demandé conseil pour ses scènes m'ont toutes donné leur feu vert (à l'inverse quand j'ai évoqué l'idée d'une scène auprès d'une amie elle m'a mit son feu rouge. Je l'ai écouté et cette partie du scénario a légèrement changé, et c'est pour le mieux)
Coucouuuuuu !
Bah c'est pas grave je ne me rappelais même plus ce que j'avais écrit :lol:
Pour ce qui est du "male gaze", perso tant que tu ne donnes pas à certaines scènes un côté sensuel qui n'a rien à faire là, y a rien qui me choque ;)

J'ai lu le dernier chapitre ! Bon j'avoue que j'ai aussi oublié quelques détails de l'histoire, notamment pour ce qui est des intrigues politiques et la démise de Ford, mais j'arrive quand même à suivre sans souci.
Jui dég' pour l'Araignée, elle avait l'air classe :( Pas très imposant ce Wöllner finalement, les gens qui le tuent sont nettement plus inquiétants... Ce retournement de situation, ça veut dire que tu nous prépares une dernière partie qui claque sa mère c'est ça ? J'ai hâte ! <3
ahah comme quoi ^^
(et je prend encore 1.000 jours pour répondre :roll: )

Urg c'est ma plus grande peur ça ^^' j'y fais gaffe quand j'écris les scènes de bain notamment parce que c'est un élément de mon univers que j'aime bien mais qui peut vite être mal interprété

Tant mieux si tu as réussi à suivre ! Mais vous avez raison je devrais vraiment faire un résumer :lol:
Il reste un ou deux chapitres, oui :twisted:
J'espère ça ta plaira !
Judas_Cris

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Re: Le Temps des Surplombs - Chap 25 [Fantasy-Steampunk-Aventure]

Message par Judas_Cris »

Animia8 a écrit : mer. 04 nov., 2020 4:56 pm Hello !

J’ai enfin rattrapé les derniers chapitres :)
J’ai un peu perdu le fil depuis ma dernière lecture, et je crois que ça a déjà été proposé au dessus mais c’est vrai qu’un rapide résumé de la partie 2 n’aurait pas été de refus pour se remettre dans le bain :)

Eh bien ! Quel retournement de situation ! Je ne pensais pas que rôle des l’araignée interviendrait aussi rapidement dans l’intrigue et surtout, j’ai été déçue par son comportement de lâche :( l’idée que je me faisais d’elle était une femme forte avec un mental d’acier mais sans ses marionnettes elle n’est plus rien :,) de toute façon une autre réaction de sa part n’aurait aucun sens puisqu’elle n’a aucun intérêt à défendre l’équipage ^^’ (moi et mon éternel optimisme :roll: ) Les relations politiques sont un peu compliquées à comprendre mais je pense surtout ce que c’est dù au fait de ne pas pouvoir lire ton récit d’une traite (en gros j’ai oublié ce qui avait été dit avant :mrgreen: :? )

Je suis pressée de savoir ce qu’il va se passer après et comment les membres de l’Eclat vont agir... Et je suis sûre que tu nous prépare encore des chapitres intéressants 8-) J’ai beaucoup aimé le développement de Yulia, son caractère se forge à mesure qu’on avance dans l’aventure ! A sa place j’aurais déjà fait preuve de sympathie à l’égard de Wollner qui n’est pour moi qu’une victime (inconsciemment) des machinations de sa famille et du Sénat (rip). En parlant de Yulia, j’espère qu’elle ne se fera pas torturer dans la suite des aventures... :shock: (tu ne serais pas si cruel, quand même ?) De plus que ses prochains adversaires n’ont vraiment pas l’air commode :?

En tout cas la suite est prometteuse, je souhaite du courage pour continuer !
Oui le résumer c'est la bonne idée... juste avant ce chapitre ça aurait même été idéal, car tout les persos qui interviennent on été amorcés plus tôt... mais ça remonte ici parfois à quelques mois parfois même à quelques années :lol:

Aie aie aie l'Araignée... un si bon perso sacrifié si vite :( j'ai versé une petite larme. Son caractère c'est vraiment quelqu'un qui cherche le contrôle... alors quand elle n'en a plus aucun, elle n'a plus aucun pouvoir
Oui oui c'est dommage mais politiquement c'est le gros bordel donc je vais voir comment le rendre plus clair :lol:

Je ne dirais rien sur la suite :x Mais elle est déjà écrite, j'attends juste les corrections :)

Merci beaucoup !! :mrgreen:
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Re: Le Temps des Surplombs - Chap 25 [Fantasy-Steampunk-Aventure]

Message par Judas_Cris »

Petit update

J'ai des problèmes de santé en ce moment qui m'empêche d'être en condition pour écrire autant que je voudrais :$ Mais j'ai avancé un peu et dans pas trop longtemps vous devriez avoir la suite :)

Par contre j'ai entièrement finis la scénarisation de l'aventure complète ! Il y aura 5 partie au total :mrgreen: et j'aime beaucoup ce que je fais faire de mes personnages ^^
Nouvelle qui ravira certains énergumènes aussi : JE SAIS QUOI FAIRE DE DICK TALE et ça va être bien Oh oui
DanielPagés

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Re: Le Temps des Surplombs - Chap 25 [Fantasy-Steampunk-Aventure]

Message par DanielPagés »

Hola !

Je repasse et ce coup-ci ça a l'air de marcher !!
En fait, c'est super dur pour moi de reprendre le cours de l'histoire après une longue interruption. Mon vieux cerveau encombré dégage pas mal de choses au fur et à mesure que je remplis de l'autre côté ! :lol: Je me sens poisson rouge ! :roll:
Donc, je suis obligé d'aller relire en travers les chapitres précédents pour me mettre à jour.
C'est tout de même un chapitre violent : tout semble naviguer sur les foils bien aiguisés (désolé, période Vendée-Globe !^^) et tout à coup, tsunami ! Et là je termine le chapitre en hurlant, pleurant et maudissant ces auteurs qui ne peuvent pas s'empêcher de mettre leurs héros (bien entendu ceux que les lecteurs préfèrent) dans des situations impossibles. Ouais, là, mon Vincent préféré, tu as mérité qu'on t'appelle Judas : quelle trahison ! :lol:
Quant à l'Araignée... ouais, pas de regrets, je la sentais mal, je la pensais capable de se vendre à n'importe qui et donc de trahir sans vergogne. Mais là on la voit se déliter comme un rond de fumée dans le vent d'autan. Qu'elle brûle en enfer !
Et maintenant... comment on va les sortir de là. Ça promet d'être rude. A moins que Dick Tale arrive par les toits et, en enlevant les tuiles, ménage un passage vers la liberté...
Bon, c'est toujours agréable à lire, et on attend la suite avec une certaine impatience... Tu vois ce que je veux dire !

Remets-toi vite en forme. Et si je peux t'aider à quelque chose, tu sais où me joindre. J'ai le temps de discuter (si je décide de le prendre).
J'écris des choses beaucoup plus simples, moi et vous me faites un peu peur parfois quand je vois comment fonctionne votre cerveau ! (vous, c'était mes cher-e-s Coline et Vincent, en particulier !) :lol:
Gros bisous.

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Re: Le Temps des Surplombs - Chap 25 [Fantasy-Steampunk-Aventure]

Message par Judas_Cris »

DanielPagés a écrit : jeu. 19 nov., 2020 5:12 pm Hola !

Je repasse et ce coup-ci ça a l'air de marcher !!
En fait, c'est super dur pour moi de reprendre le cours de l'histoire après une longue interruption. Mon vieux cerveau encombré dégage pas mal de choses au fur et à mesure que je remplis de l'autre côté ! :lol: Je me sens poisson rouge ! :roll:
Donc, je suis obligé d'aller relire en travers les chapitres précédents pour me mettre à jour.
C'est tout de même un chapitre violent : tout semble naviguer sur les foils bien aiguisés (désolé, période Vendée-Globe !^^) et tout à coup, tsunami ! Et là je termine le chapitre en hurlant, pleurant et maudissant ces auteurs qui ne peuvent pas s'empêcher de mettre leurs héros (bien entendu ceux que les lecteurs préfèrent) dans des situations impossibles. Ouais, là, mon Vincent préféré, tu as mérité qu'on t'appelle Judas : quelle trahison ! :lol:
Quant à l'Araignée... ouais, pas de regrets, je la sentais mal, je la pensais capable de se vendre à n'importe qui et donc de trahir sans vergogne. Mais là on la voit se déliter comme un rond de fumée dans le vent d'autan. Qu'elle brûle en enfer !
Et maintenant... comment on va les sortir de là. Ça promet d'être rude. A moins que Dick Tale arrive par les toits et, en enlevant les tuiles, ménage un passage vers la liberté...
Bon, c'est toujours agréable à lire, et on attend la suite avec une certaine impatience... Tu vois ce que je veux dire !

Remets-toi vite en forme. Et si je peux t'aider à quelque chose, tu sais où me joindre. J'ai le temps de discuter (si je décide de le prendre).
J'écris des choses beaucoup plus simples, moi et vous me faites un peu peur parfois quand je vois comment fonctionne votre cerveau ! (vous, c'était mes cher-e-s Coline et Vincent, en particulier !) :lol:
Gros bisous.

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Oui, j'ai vu ton message sur mon mur :mrgreen: Désolé de ne pas avoir pris le temps de répondre ^^'

Outch oui c'est le problème :/ mon rythme n'aide pas je suis désolé :'( Je vais essayer de faire un petit résumé présentation des personnages pour le prochain, on va voir ce que ça donne :)
Merci merci pour le titre de Judas, je suis ravi de le mériter :twisted:
Dick-Tale... j'ai enfin tout son arc scénarisé dans ma tête, à ce gamin, ne reste qu'à le poser sur papier ^^ ça va être sympa :3
J'ai du mal à organiser mes journées en ce moment à cause de mes pb de santé... il y a beaucoup de gens que j'aimerais prendre le temps d'appeler et tu en fais partis :( Hâte de te revoir
Prends soin de toi ♥
Judas_Cris

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Re: Le Temps des Surplombs - Chap 26 [Fantasy-Steampunk-Aventure]

Message par Judas_Cris »

Bonjour à tous ♥
Période un peu compliqué pour moi en ce moment, j'ai des pb de santé et plus de boulot à cause des mesures covid (pourtant insuffisantes) donc c'est pas la méga période de productivité... Mais cependant j'ai réussi à au moins suivre mon objectif et le chapitre est prêt ^^ Encore une fois un énorme merci à Enora qui a répondu présente ♥
Et même plus : le chapitre suivant est lui aussi écrit et corrigé ! MAIS j'attends d'avancer plus pcq je ne suis pas sûr de son découpage (il est plutôt court, et je pense que lui ajouter une ou deux scènes l'améliorera, donc il me reste encore du taff dessus).
Comme je l'ai dit j'arrive plus trop à avancer avec ce contexte (et j'ai toujours autant de mal à écrire chez moi, c'est un enfer) donc là j'ai pris un petit break de fiction pour bosser sur les règles de mon jeu de rôle, qui se déroule sur les Surplombs aussi. Je m'amuse bien à y écrire des PNJ, des règles de lancer spéciales, etc. et surtout en ce moment je refais mon système de combat (qui était minimaliste) pour y inclure des mouvements spéciaux en fonction des armes, et une maîtrise des écoles d'armes, façon Seventh Sea avec des éléments piqués à Dark Souls (parce que pourquoi pas ?) BREF je m'amuse bien, ça me fait écrire des trucs différents sans pour autant quitter l'univers :D Dites moi si ça vous intéresse et je le partage (je peux même envisager de vous mettre en forme des résumés de séances pour une campagne que j'ai terminé avec des amis)

Assez bavardé autour du sujet ! Voilà le chapitre que vous attendez, j'espère que vous êtes bien accrochés ;)
Mais avant ça... Un petit résumé des personnages, suite à la demande unanime !



La situation :

Yulia et ses compagnons ont été capturés par l'Inquisition. Leur plan pour rencontrer le Vice-Amiral Wöllner a marché et il leur a révélé de nombreuses informations, parmi lesquelles la dernière position de l'Amiral Ford connue au Nouveau Monde. Mais malheureusement l'Inquisition les a capturé avant qu'ils n'aient pu s'enfuir et le Sénateur Caesar a tué Wöllner. Désemparé, Yulia est emmenée par les sbires de Caesar qui l'informent que son pire ennemi est en route : Viral, l'Inquisiteur qui a ravagé son Surplomb natal de Cathuba et a promis à Yulia le pire des tourments...

Les personnages :

YuliaMangora, fille de l'Amiral Ford, destitué par l'Empereur suite aux intrigues du Sénat. Avec Angora, elles ont libéré les Corsaires de l’Éclat (le vaisseau de Taylor) et ont avec eux un but commun depuis : retrouver Ford et lui venir en aide contre le Sénat Impérial. Lors de ses aventures à la Capitale, elle s'est faite passé pour la noble Nora Dihya Alvez afin de tendre un piège à l'ancien homme de confiance de son père.
Angora Valk'Ozir, Dragon Impérial aux pouvoirs surnaturels, c'est une enfant abandonnée par son père et formée au Sanctuaire des Dragons (notamment par la Paladin Rikke) dans des épreuves traumatisantes. Quelques années au service du Sénat, elle a perdu leur confiance suite à une opération où elle a laissé échapper un traitre ; affectée ensuite à l'Amiral Ford, elle a développé une relation de confiance avec celui-ci et a été chargée de la protection de sa fille Yulia. Tache qu'elle prend TRÈS à cœur.

Les Corsaires :
Taylor le Sans-Nom, Capitaine Corsaire de l’Éclat, navire qu'il a racheté à l'aventurière Sigrid avec l'argent de ses coups et vols à la Capitale du temps où il faisait équipe avec le mafieux Japhet et la contrebandière Pistache. Passé sous la protection de l'Amiral Ford, il a réunit pour lui un équipage bien singulier et cherche depuis la trahison du Sénat à sauver ses hommes et honorer ses promesses envers le père le Yulia.
Ashä, Première Épée (techniquement commandant en second) de l'Eclat, c'est une jeune femme Thamari qui a vécut les guerres coloniales alors qu'elle n'était qu'une enfant et hait pour cette raison l'Amiral Rouge d'OEcar (qui est en train de disputer la guerre civile de Bérudie contre Kella Mokrane l'ancienne Générale de Ford et les différentes factions nobles dont les Wöllner). Impulsive, avec une mauvaise réputation, elle a cependant gagnée malgré elle la confiance Yulia et Angora (en plus de celle de Taylor) et s'est rapproché de la Dragon après lui avoir fait de l’œil.
Nadejda Savath, pilote en second de l'Eclat et ancienne pilote de chasseur pour le compte de l'Amiral Wilhelm dit le Sanguinaire. Passée en cour martiale pour trahison, ayant surmonté la torture pour s'enfuir à la faveur de la chance, elle seconde aujourd'hui Taylor avec une fidélité discrète mais sans faille.
Irïllan, Voltigeur de l’Éclat, c'est un jeune homme ayant toujours connu une vie indépendante ; sans doute le moins criminel de l'équipage de Corsaire.
Léoda Klane, femme grande et solide, se fait appeler "Paladin" car elle a un jour décroché ce titre parmi les chevaliers de l'ordre de l'Ardre, avant que son travestissement ne soit découvert et qu'elle soit bannie. Ses accrochages avec Ashä sont encore à l'esprit de beaucoup mais elles ont enterré la hache de guerre pour les biens de la mission.
Hikari Nokoto, troisième fils de la dynastie Nokoto qui compabait Veleria et l'Empire à toutes les occasions avant d'être banni en gage de bonne volonté dans le mariage de l'Impératrice et de l'Empereur qui a scellé l'intégration d'Ato à l'Empire. Hikari a des traits Atoli très prononcés et quelques notions d'auto-machines qu'il met au service de Taylor.
Kentaro Hellshima, meilleur ami de Taylor depuis que ce dernier a séjourné chez les Hellshima en Ato, Kentaro est un tireur d'élite mais aussi un philosophe banni de son pays pour crimes de la pensée et notamment son opposition politique à l'Impératrice qui a aujourd'hui épousé l'Empereur et intrigue pour tourner le Sénat à sa faveur. Il n'a pas été capturé par l'Inquisition et devait retrouver l'équipage dans les cavernes avec l’Éclat pour le départ.
Les forces du Sénat :
Caesar Russ, Sénateur à la fois le plus jeune et le plus redoutable. C'est un homme calculateur a l'extrême, froid et cruel, qui sert ses propres intérêts et donne au Sénat ses atours les plus inquiétants. Ses buts et motivations sont indiscernables, mais c'est autour de lui que gravite la plupart des forces antagonistes aux Corsaires de l’Éclat. Son bras droit, Lobiel Aegor Ferson, est un épéiste redoutable qui est à l'origine de beaucoup de rixes entre club politiques.
Lieutenante Inquisitrice Merriam, quatrième sœur de l'Amiral Mathias de Veleria, son engagement au sein de l'Inquisition est davantage une manœuvre diplomatique qu'une conviction, servant à fournir à l'Empire un otage de qualité pour assurer la loyauté de Veleria (le père de Merriam et Jean ayant été banni car refusant d'abandonné les combats contre Ato malgré la paix Impériale). Merriam a rencontré Yulia sous les traits de Nora au bal du Sénateur Viull où elles ont sympathisé et où Merriam lui a offert son amitié. Depuis, elle a participé à son arrestation en passant les menottes à Angora.
Colonel Inquisiteur Shiqqera, le supérieur hiérarchique de Merriam, qui a promis de ne jamais la promouvoir pour préserver son statut d'otage.
Colonel Inquisiteur Viral, l'un des quatre plus haut gradés de l'Inquisition. Cet homme cruel et sans pitié mena l’opération contre Cathuba à la destitution de l'Amiral Ford. Il échoua à capturer Yulia, qui lui échappa grâce à Angora, et représente encore aujourd'hui son pire cauchemar.
Japhet Lucyiem, héritier de l'empire mafieux de son père, c'est un ancien équipier de Taylor envers qui il entretient une haine tenace depuis que celui-ci l'a privé d'un œil en lui tirant dessus lors de leur séparation "difficile". Depuis, ses ambitions ont décuplés et il est devenu l'un des hommes de main de Caesar Russ pour son propre intérêt. Ayant surpris les machinations entre Hellshima et l'Araignée, c'est lui qui a mis l'Inquisition sur la piste de Taylor et permet à Shiqqera d'arrêter Yulia et ses compagnons.
Indépendants :
Yssandre Côchemar, comédien et transformiste, il a enseigné à Yulia son art pour lui permettre de joueur le rôle de Nora Dihya Alvez. Leurs chemins se sont séparés lorsque les corsaires sont partis pour rencontrer Wöllner avant de se faire capturer.
Emy Lynch, tenancière du Lynch Bar et armurière clandestine, elle a hébergée et soutenu les Corsaires de l'Eclat tant qu'ils opéraient à la Capitale. Récemment, les Lucyiem de Japhet ont établis leur dominance sur le quartier du Lynch Bar et Emy a du accepter leur offre de protection.
Mikhaïl Ravachol, principal propriétaire du port des cavernes de Tort’uggram, il assure le ravitaillement et les réparations de l’Éclat en attendant que Taylor reprenne les airs et quitte la Capitale.
Sigrid, charpentière du port clandestin des cavernes, ancienne propriétaire de l’Éclat.
Pistache, contrebandière, ancienne coéquipière de Taylor, elle a une prothèse à la jambe depuis qu'une embuscade l'a poussée à ne plus s'investir autant dans le pilotage.





Chapitre 27 : Une autre idée de la loyauté


La Tour de l’Inquisition s’élevait massivement à l’est de la ville. Plus qu’une tour, il s’agissait d’une forteresse : sa base était un fortin carré, ceint de sa propre muraille et de ses barbacanes d’un autre temps ; au-dessus avaient été érigées des flèches plus modernes, toujours taillées dans la même pierre noire mais à la construction plus fine ; et enfin la Tour en elle-même, qui montait jusqu’à adopter une forme circulaire. Tout en haut, on y trouvait une plateforme d’observation et d’appontage à laquelle s’arrimaient en permanence une demi-douzaine de bâtiments de guerre.

La forteresse absorbait la lumière et n’irradiait que crainte et douleur.

Yulia n’avait pu la voir que quelques secondes, lorsque Shiqqera avait hotté le sac pour la présenter à un homme qu’elle ne connaissait pas et qui ne lui avait jeté qu’un vague regard avant de leur ouvrir les portes. Puis on lui avait fait respirer une fiole bizarre et ça avait été le noir à nouveau.





Un long frisson marqua son réveil. Sa langue était pâteuse et il faisait froid.

Elle avait repris connaissance dans une pièce exiguë. Entièrement en pierre noire, seulement desservie par une porte basse en métal froid. Elle n’aurait pu faire que trois pas entre chaque mur, si seulement elle avait pu se lever et marcher. Car Yulia était attachée par les poignets au dossier de sa chaise. Un séant bien inconfortable : barreaux de fer blanc glacials, tressage de l’assise en mauvaise corde, rugueuse et mal tendue. Les angles de la pièce se distinguaient mal –peut-être étaient-ils arrondis ? – et il n’y avait que dans le coin opposé à la porte que se trouvait le reste du mobilier : une petite bassine, crasseuse, à côté d’un robinet. Dans l’angle, un gros tuyau d’étain faisait entendre des clapotis d’eau irréguliers qui se réverbéraient à travers toute la hauteur du conduit.

Ses premières secondes de lucidité, elle les passa à attendre la douleur. Une quelconque punition. Quelque chose.

Mais rien ne vint. Elle appela. Timidement, d’abord, puis de façon plus assurée. Elle était certaine de pouvoir être entendue du couloir, mais personne ne vint ouvrir la porte. Seule elle était, seule on la laissait. Pour l’instant.

Puisqu’on lui avait lié les mains, Yulia se balançait sur sa chaise. Ce n’était pas une occupation due à l’ennuie. Son esprit ne cherchait malheureusement pas à se distraire. Au contraire, il tourbillonnait sans cesse d’une idée à l’autre, d’un regret à un doute, d’une déception à un échec. De rage, elle aurait pu se frapper le front contre un mur, encore et encore jusqu’à s’ouvrir le crâne. Cela aurait peut-être enfin fait taire ses pensées.

A la stupeur de l’arrestation avait succédé la colère. Elle regardait en arrière et ne comprenais pas ce qui avait causé leur chute. Alors elle se remémorait chaque minute des deux dernières semaines, avec une minutie paranoïaque, à la recherche du grain de sable à la cause de tout. Sa tête la tourmentait de questions : Quelle erreur avait-elle faite ? Aurait-elle put mieux s’entraîner ? Est-ce qu’elle s’était trahie auprès de quelqu’un ? Que lui avait conseillé Yssandre qu’elle aurait pu oublier ?

Le doute était sans fin, remettait tout en cause. Mais Yulia était aussi une fille de certitude et elle pouvait répondre : « Non, je n’ai pas fait cette erreur. », « Oui, j’en suis sûre. » ou encore « Ce n’est pas là qu’il y a eu un problème. ». Répondre, cependant, n’apportait aucun réconfort. C’était comme si elle se dédoublait : une partie d’elle-même s’accusait de tout, l’autre se dédouanait de tout. La première Yulia était frustrée de voir que son enquête n’allait nulle part et la seconde Yulia s’agaçait d’avoir à se défendre alors qu’elle n’était pas en tort. Au final, ses deux hémisphères s’énervaient l’une l’autre, et énervaient la fille de l’Amiral.

Coincée, seule avec elle-même, elle n’avait d’autre choix que d’orchestrer son procès, contre elle et contre le monde.

La bille de plomb à son cou lui brûlait la peau.

Il devait bien y avoir une cause à tout cela. Pourquoi ? Comment ? Qu’est-ce qui avait fait que leur plan avait échoué ? Qu’ils avaient été arrêtés ainsi ? Elle avait tant travaillé, tant donné, tant sacrifié. Ses nuits à répéter. Ses journées à apprendre par cœur les titres de noblesses de la cour. Ses soirées à essuyer les leçons de mode sans pouvoir toucher aux robes. Tout leur séjour à la Capitale n’avait donc servi qu’à les condamner ?

Son cerveau tournait et retournait le problème dans tous les sens. Elle rejouait les scènes de sa vie mondaine les unes après les autres, à la recherche de l’aiguille qu’ils avaient fini par avaler. Elle avait forcément vu quelque chose. Elle avait forcément assisté à quelque chose. Quelque chose qu’elle aurait dû identifier, quelque chose qui aurait dû la mettre en garde. Il y avait forcément quelque chose qu’elle aurait pu faire pour que ça se passe autrement.

Tout avait commencé par la désertion de Connor. Forcément. Puis quoi ? Elle ne savait pas. Hellshima était parti retrouver sa trace. Avait-il échoué ? Ensuite, il y avait eu Japhet. Sa visite au Lynch Bar était un signe funeste, tous en avaient eu conscience. Mais pouvaient-ils prévoir qu’il serait là à leur capture ? Avait-il été l’instigateur de leur arrestation, ou un subalterne ? Il devait forcément exister un lien entre la fuite de Connor et la visite de Japhet. Elle aurait pu, aurait , prévoir la tournure qu’avaient pris les évènements.

Et si ce n’était pas le cas ? Comment vivre dans un monde où elle était condamnée à l’impuissance ?

Des larmes chaudes lui coulaient le long des joues. De la rage ? De la tristesse ? Elle n’en savait plus rien. Son esprit avait explosé, comme une chaudière en surrégime. Les pensées ne volaient plus, elles étaient toutes tombées, inertes sur le sol. Tout ça n’avait plus d’importance, seul comptait le fait qu’elle soit à présent attachée, seule, dans la Tour de l’Inquisition.

Et la terreur revint.

Elle réalisa ce qui l’attendait. Des Inquisiteurs allaient venir, c’était sûr. Ils allaient lui poser des questions. Ils allaient lui faire mal si elle ne répondait pas. Ils voudraient tout savoir… Sur l’Eclat, sur son père, sur ses amis… Et ils continueraient leur œuvre pour détruire tout ce à quoi elle tenait, sans qu’elle ne puisse plus rien faire pour les arrêter.

Pire que tout, Shiqqera devait avoir fait appeler l’Inquisiteur Viral. Lui, qui avait voulu s’emparer d’elle sur Cathuba. Lui, qui la trouverait ici, sans défense et sans sa protectrice.

Qu’allaient-ils faire d’Angora ? De Taylor ? D’Ashä, de Leoda, d’Irïlan, d’Hikari, de tous les autres ? Remonteraient-ils jusqu’à Yssandre ? Jusqu’à Emy Lynch, jusqu’à son oncle, jusqu’à Joshua et Margareth, jusqu’à Méléon ?

Ce n’était qu’une question de temps avant que l’un d’eux cède à la torture et réponde aux questions de l’Inquisition. Qu’une question de temps avant que leur chute ne condamne toutes les bonnes personnes qui les avaient aidés depuis leur arrivée dans les cavernes.

Et si Viral posait les yeux sur elle, Yulia craignait d’être la première à livrer les secrets qui causerait leur perte. Elle pouvait faire face à beaucoup de choses… mais pas à l’homme qui avait brisé son enfance.

Accablée de désespoir, elle continua de pleurer longtemps.

Jusqu’à ce que la source se tarisse.

Elle n’avait pas décidé d’arrêter. C’était juste que les larmes ne venaient plus d’elles-mêmes et la fille de l’Amiral était trop lasse pour les forcer.

Elle restait donc là, la tête abattue, à renifler dans les plis de sa robe tâchée. Des embryons d’idées et de phrases se formaient, mais elle n’avait pas la force de les assembler et de leur donner une vraie forme. Pas la force de se reprocher quoi que ce soit. Pas la force de blâmer le monde pour son injustice.

Dans l’angle derrière son siège, le tuyau continuait de réverbérer ses bruits d’eau. Ce qui avait été tout d’abord irritant, énervant et usant, était devenu familier et pratiquement réconfortant. Son timbre ample et son imprévisibilité trouvait écho dans les rêves brisés de Yulia.

Puis un second écho se mêla au premier. Plus sourd, sec. Régulier aussi. Des bruits de pas, dans le couloir.

Yulia se redressa, comme une réminiscence de ses leçons de bonne conduite. Elle essuya sa morve sur son épaule sans y réfléchir plus que ça. Trois clignements d’yeux, et elle avait retrouvé un semblant de contenance. Juste assez pour affronter la vue d’un être humain.

Une main déplaça le verrou et poussa la porte grinçante.

Merriam Téorine Matthias se courba pour passer la chambranle. Quand ses bottes d’Inquisitrice furent toutes deux dans la pièce, on referma derrière elle et elle se redressa pour faire face à Yulia.

La jeune fille s’était attendue à être interrogée par un des hommes, pas par la Vélérienne. Un pincement au cœur vibra en elle malgré son apathie. Elle avait passé toute sa vie à connaître ses ennemis, car ils s’annonçaient généralement eux-mêmes : la Grande Prêtresse de Cathuba l’avait exclue des Temples ; les gamins de la rue de l’Oie crachaient sur son passage ; tout le monde lui répétait que l’Amiral Rouge voulait la perte de son père ; et même l’Inquisiteur Viral n’avait fait que feindre très grossièrement l’amabilité lorsqu’il lui avait parlé pour la première fois. Merriam avait été différente. Malgré son uniforme d’Inquisitrice, elle s’était montrée amicale et lui avait été d’une réelle aide lors du bal. Nora était tentée de la considérer comme une amie, ou tout du moins une personne sur qui elle pouvait compter.

Voilà pourquoi elle se sentait trahie. Elle se blâmait tout autant, car elle n’aurait jamais dû oublier ce que la tenue noire de l’Inquisition signifiait. Même si l’Inquisitrice était une femme. Même si l’Inquisitrice avait été amicale. Même si l’Inquisitrice lui avait offert son amitié.

La cinquième sœur de l’Amiral de Veleria croisa les mains dans son dos et demeura silencieuse un moment. Yulia devait offrir un bien triste spectacle : recroquevillée sur sa chaise inconfortable, les mains douloureuses d’avoir tiré sur ses liens, un filet de morve sur la joue et les yeux rougies… Elle chercha néanmoins son regard, comme si elle avait besoin d’une confirmation.

Le regard qu’elle trouva n’exprimait qu’une peine résignée. Ses boucles délicates lui passaient devant les yeux sans qu’elle ne cherche à les écarter. Elle bougea tout juste les lèvres lorsqu’elle parla :

— Alors comme ça… tu n’étais pas juste une petite noble de province perdue à la Capitale, n’est-ce pas ?

Si Yulia avait voulu répondre, sa gorge l’en aurait empêché. C’était comme si une écharpe trop serrée lui coupait la respiration. Mais qu’aurait-elle pu dire ? Rien, à la vérité. La seule amie publique de Nora venait de découvrir sa véritable identité… comment espérer la moindre pitié d’une Inquisitrice après ça ?

A sa grande surprise, cependant, Merriam fit trois pas en avant et décroisa les bras pour se masser la nuque, gênée.

— Dès que j’ai su que Shiqqera comptait vous arrêter, j’ai essayé de t’envoyer un messager pour te prévenir… Mais, bien sûr, tu n’étais plus à ton hôtel, si tu y as jamais été… Je suis désolée. J’aurais voulu t’épargner ça.

Yulia releva doucement la tête. Avait-elle bien entendu ? Elle leva des yeux humides vers celle qui lui tendait à présent la main.

— Ce n’est pas fini, lui dit-elle. Il va encore falloir se battre. Et tu ne seras pas seule.





Angora était conduite, sous solide escorte, dans les plus bas niveaux de la Tour de l’Inquisition. En plus de ses menottes, on lui avait enroulé une chaine autour du torse de sorte à lui restreindre tout mouvement des bras et on avait neutralisé sa prothèse en coinçant une calle dans les rouages du coude. Elle ne s’était pas débattu et ne résistait pas à ses gardiens. Malgré tout, ceux-ci ne la quittaient jamais du regard et reculaient lorsqu’elle faisait un écart ou ratait une marche. Rien d’étonnant à leur crainte. Pour nombre d’entre eux, c’était la première fois qu’ils approchaient un Dragon Impérial à moins de cinquante mètres. Leur imagination regorgeait d’histoires sur les exploits de cet ordre guerrier à la réputation surnaturelle.

C’était sans doute la première fois que l’Inquisition arrêtait elle-même une Dragon, pour ce que savait Angora. Ils n’étaient pas préparés à devoir contenir quelqu’un comme elle, Angora pouvait le voir. Alors ils comptaient l’enfermer dans la plus profonde cellule du fort, le plus loin possible de la surface et dresser le plus de cloisons d’acier possible entre ses compagnons et elle.

Le temps qu’un autre Dragon arrive.

Elle avait surpris une conversation entre deux Lieutenants, sans qu’ils ne le devinent car son ouï s’avérait bien plus affutée que le commun des mortels. Elle avait entendu que Viral était en route et que la quatrième Colonelle se rendait au Surplomb de la Citadelle pour y quérir un autre Dragon Impérial. Angora ne doutait pas que Rikke se déplace elle-même pour punir le petit oiseau tombé du nid.

Et Angora ne comptait pas tomber entre les griffes de la femme qui avait forcé ses camarades à s’entre-massacrer sans le moindre état d’âme. Tout plutôt que de finir abattue comme un chien.

Les soldats l’entouraient d’une quinzaine. C’était encore trop.

Son poing gauche ne s’était pas ouvert depuis son arrestation. Elle gardait précieusement un petit objet : la clé de ses menottes.

La femme au bras d’acier avait encore du mal à comprendre pourquoi, mais Merriam la lui avait glissé discrètement alors qu’elle lui passait les fers. Pas un mot n’avait été échangé. Juste un regard. L’air de rien.

Autre chose lui avait été glissé, dans sa poche cette fois-ci : un bout de papier, froissé et plié en boule. Pour lire le contenu du document, elle devait d’abord se libérer.

Et, sa chance, Angora ne la raterait pas. Elle s’interrogerait ensuite sur les motivations de l’Inquisitrice. Lorsque Yulia serait saine et sauve.

Elle avait voulu se battre, dans l’entrepôt. Mais ils la tenaient et la jeune fille aurait pu être blessée si sa protectrice attaquait. De plus, elle ne pouvait défaire un si grand nombre d’hommes, même avec tous ses pouvoirs. Alors elle attendait, encore maintenant.

Pour lui tenir compagnie, il y avait l’homme à qui elle devait leur arrestation : Japhet. Le jeune chef mafieux avait demandé à être présent lors de l’interrogatoire de Taylor… C’était donc tout naturellement que Shiqqera l’avait envoyé à l’autre bout de la Tour.

— Essaye d’obtenir quelque chose de la Dragon avant l’arrivée de ses semblables, lui avait-il dit d’un ton méprisant, et je consentirai peut-être à te laisser un moment d’intimité avec ton ami le blondinet.

Depuis, Japhet faisait la gueule et marmonnait dans sa barbe. Et Angora pouvait le comprendre. Cependant, voyant son temps s’écouler au bout de la deuxième porte de sécurité, il se décida à jouer le jeu de l’Inquisition :

— J’imagine que Taylor ne s’attendait pas à me voir, supposa-t-il. Que vous a-t-il dit sur moi ?

Elle secoua la tête et ne répondit pas.

— Impossible, jugea-t-il. Cela fait des années qu’il n’est plus venu à la Capitale, et il ne pense pas à son vieux copain ?

Il ricana et se gratta sous son cache-œil.

— Je vais lui laisser une marque cette fois, qu’il arrête de m’oublier. Je pourrais lui prendre un pouce… ou une oreille. Son œil droit, peut-être ? Ce sera équitable vu ce qu’il m’a fait.

Angora comprit qu’il n’arrêterait pas de parler et renonça à son silence.

— Ils vont le pendre, dit-elle. Comme ils pendent tous les pirates. C’était peut-être la dernière fois que tu voyais le Sans-nom... Tu n’auras pas le loisir de le toucher.

Le Lucyiem claqua de la langue, amusé.

— Non, je ne crois pas. Le Sénateur Russ doit avoir des plans pour Taylor. Il ne se débarrasse que des pièces qui ne lui sont plus utiles.

— Comme Wöllner ?

Le souvenir de la cervelle éclatante du noble était difficile à supporter. Japhet hocha la tête.

— Oui. Et tout comme toi. Un Dragon Impérial renégat, il n’y a rien qui inquiète moins le Sénat. Tu vis sans doute tes dernières heures, alors pourquoi ne pas soulager ta conscience avec moi ?

On la poussa dans un nouveau vestibule, et deux soldats de plus restèrent en arrière pour verrouiller la porte. Ça en laissait une douzaine. L’approche de Japhet pour l’interroger était grossière. Angora n’avait pas peur de la mort. Du moins, pas aujourd’hui. Pas tant qu’elle avait Yulia à protéger. Elle contrattaqua :

— Tu parlais de pièces inutiles. N’est-ce pas ce que tu es devenu pour le Sénateur ?

Il renifla.

— Bien sûr que non. Je rends encore tout un tas de services essentiels à la famille Russ.

Elle se risqua à sourire. Un tout petit peu, assez pour le mettre mal à l’aise.

— Ah oui ? Dans ce cas, pourquoi est-ce qu’il t’envoie à la Tour de l’Inquisition ? Et pourquoi est-ce qu’on t’enferme avec moi ?

La porte se verrouilla derrière eux. Sa certitude flancha, elle put le voir douter une courte seconde. Mais très vite la colère remplaça l’inquiétude. C’est qu’il était orgueilleux.

— Lieutenant ! appela-t-il, un peu trop fort.

L’homme qui tenait à bout de bras la chaîne qui enserrait la Dragon se retint de pousser un soupir et demanda :

— Une inquiétude, brigand ?

— Je veux sortir d’ici, exigea le fils de mafieux.

— Vous êtes un invité, expliqua lentement le Lieutenant Inquisiteur. J’ai ordre d’assurer votre protection jusqu’au retour du Colonel Shiqqera ou l’arrivée d’un autre Colonel. Vous ne pouvez pas sortir maintenant. Plus tard.

— Je ne suis pas en sécurité ici, insista le scélérat. Le Sénateur tient à ma vie, et vous obéissez au Sénateur non ?

L’autre grogna. Un chien n’aime pas qu’on lui rappelle qu’il a un maître.

— Et bien cette femme en veut à ma vie, continua le mafieux. Je ne veux pas respirer le même air qu’elle une minute de plus !

Le Lieutenant haussa les épaules, irrité.

— C’est non. Et qu’est-ce que vous voulez qu’elle vous fasse, avec ces chaînes et ses menottes ?

— Je ne suis pas rassuré. Vous savez que certaines prothèses métalliques ont des moteurs à vapeur dissimulés ? Elle pourrait nous surprendre et briser ses liens à tout moment si ça se trouve.

Angora n’était pas pourvu d’une telle technologie. Mais, de toute façon, l’homme n’était pas convaincu.

— Mouais… Il y a quand même dix fusils braqués sur sa tête. Voudriez qu’on fasse quoi de plus ?

— Ça doit pouvoir se démonter, comme un fusil ou un automate, supposa-t-il.

Angora ne dit rien, ne réagit pas. Sans doute pour avoir la paix, le Lieutenant la fit s’asseoir par terre et se pencha pour ouvrir la coque de l’attache à son bras droit. Elle put sentir la chaîne se détendre à mesure qu’il tirait sur les câbles et tentait de comprendre les mécanismes de sa prothèse. Penché par-dessus son épaule, Japhet supervisait l’opération avec le plus grand sérieux. Contre le mur, leur prisonnière commença à manipuler consciencieusement la petite clé pour atteindre ses menottes.

Leur erreur fut d’envoyer trois soldats chercher des outils. A l’instant où la porte claqua, la paire de menotte tomba de ses poignets.
Ils ne le remarquèrent pas tout de suite. Puis elle se redressa d’un bond.

Les soldats s’étaient peu à peu habitués à sa passivité et son action les prit tous par surprise. Elle envoya son genou dans les parties du fils Lucyiem, qui s’écroula dans un cri de douleur. Puis elle se mordit la langue. Fort, presque à se la sectionner. Un flot de sang lui emplit immédiatement la bouche. Elle le capta par son pouvoir. Et cracha devant elle.

Le trait de sang aiguisé se solidifia en vol et frappa le Lieutenant au niveau du cou, s’enfonçant profondément dans sa chair. La Dragon était à présent sur ses jambes et partit à l’assaut. Elle donna des coups de pieds et put cacher trois fois encore avant que sa langue ne cicatrice. Les cris que poussèrent les soldats se perdirent dans les murs de pierre, de même que les coups de feu qui ne manquèrent pas d’éclater.

Angora fut touchée quatre fois, à des endroits mineurs qui se refermèrent vite. Elle joua du coude pour défaire l’étreinte de la chaîne et put attraper un des sabres pour en finir avec ses geôliers.

Une minute ne s’était pas encore écoulée que ses dix adversaires gisaient au sol, morts ou gravement blessés.

Japhet, lui, se relevait péniblement en se tenant les parties intimes. Il paniqua. Voulut sortir ses revolvers. Mais Angora lui expédia un puissant crochet du gauche qui l’envoya au tapis.

Elle reprit son souffle puis examina son bras métallique. Elle ne pouvait pas correctement le réactiver seule… Alors, quand Japhet reprit ses esprits, il trouva une lame de sabre sous sa gorge et la Dragon au-dessus de lui, dégoulinant de sang.

— Je vais te laisser trifouiller le mécanisme de mon bras, finalement, lui annonça-t-elle. Mais si au bout de l’intervention je ne suis pas capable de serrer convenablement le poing… tu en payeras le prix. Compris ?

L’ancien ami de Taylor opina du chef comme un enfant.





Les Corsaires de l’Eclat étaient attachés les uns à côté des autres. Nadejda avait connu quelques prisons au cours de sa vie. Sur Tenoch elle avait visité la prison des Ivanoheim lorsqu’elle étudiait à l’académie des pilotes. Au Nouveau Monde le Vice-Amiral Colter l’avait incarcérée au Bastion Colonial. Et enfin elle avait passé une nuit dans les geôles de Cathuba grâce à l’Inquisition. Mais celles de la Tour n’avaient rien à voir. Ce n’était pas un lieu de détention. C’était un lieu d’interrogatoire.

Les menottes serraient ses poignets plus que nécessaire et étaient maintenues au-dessus de sa tête par une chaine qui passait dans un anneau forgé au mur derrière elle puis scellé au plafond. La longueur de la chaîne était calculée pour être juste trop courte, de sorte à ce que le prisonnier n’y trouve jamais de confort. Cela ne faisait sans doute pas plus d’une heure qu’elle y était attachée, mais son dos la menaçait déjà de crampe et elle ne sentait plus ses doigts.

A sa droite et à sa gauche, ses compagnons d’infortune. Hikari, muré dans le silence, et Léoda, en larme et privée de son armure, se pensaient bel et bien perdu. Au contraire, Irïlan, tirant désespérément sur ses liens, et surtout Ashä, les yeux brûlant de haine, ne s’étaient pas encore résolus à la défaite. Nadejda, elle, ne donnait plus très cher de leur peau. Et la vue de leur Capitaine, ligoté à une chaise face à eux, ne faisait que renforcer son sentiment. C’était fini.

Un puissant coup de poing cogna Taylor à la mâchoire. Il saignait déjà abondamment de l’arcade sourcilière et de la lèvre. L’Inquisiteur Shiqqera lui imprimait ses bagues sur le visage. Entre deux assauts, il lui posait une question.

— Qui vous a fourni le fiacre, les vêtements de cour et a payé la chambre de l’imposteur ?

— C’est… c’est moi. Avec mes réserves d’argent personnelles…

— Tu mens.

Et il frappait encore.

Nadejda aurait pu détourner le regard. Les autres le faisaient d’ailleurs. Mais elle ne pouvait supporter de laisser Taylor prendre des coups seul. Il était son Capitaine et c’était tout ce qu’elle pouvait faire pour le soutenir. Après chaque bastonnade, leurs regards se croisaient un court instant. Elle s’efforçait de ne pas défaillir, espérant lui transmettre un peu de force pour continuer.

Car il ne cèderait pas, elle le savait. Il se laisserait battre à mort plutôt que de vendre son équipage et son vaisseau.

— Où est l’Eclat ?

— Je… Je suis venu sans mon navire… Il n’est pas ici.

— Tu mens !

Cette fois, il le frappa tellement fort –de haut en bas, les mains jointes– que la chaise se brisa. Shiqqera recula, haletant, et s’essuya les mains avec une petite serviette. Deux soldats de l’Inquisitions saisirent Taylor par les épaules et le relevèrent de force. Il cracha du sang. Ses mèches de cheveux blonds se plaquaient contre son visage et viraient au marron à cause de la crasse et de l’hémoglobine séchée.

Quand le Colonel Inquisiteur se retourna pour revenir à la charge, Nadjeda aurait juré que son Capitaine ne pouvait encaisser un coup de plus sans s’évanouir. Et après ce serait leur tour.

Mais la Vapeur en décida autrement. Nadejda n’était plus croyante, mais elle aurait pu jurer au miracle. Un soldat débaroula sans s’annoncer et appela Shiqqera. L’homme aux cheveux gris fronça les sourcils et introduit son subordonné.

— La Dragon s’est libérée, monsieur ! Elle a tué nos hommes qui la conduisaient aux cachots et prit en otage le mafieux !

Son supérieur jura.

— Maudite crapule ! Peu importe qu’il soit dans les petits papiers de Caesar Russ, tuez-le si la Dragon s’en sert comme bouclier. Et plombez-moi le cul de cette pétasse !

Taylor fut lâché et put s’asseoir un court instant. Sa main lasse chassa ses cheveux poisseux et révéla ses yeux. Nadejda s’y ancra comme un vaisseau à un pic rocheux. Ils étaient désormais dans l’œil du cyclone.

Angora allait peut-être s’en sortir.





Une sirène stridente retentit dans les couloirs de la Tour de l’Inquisition. Trois soldats entrèrent aussitôt dans la cellule de Yulia. Merriam adressa un signe apaisant à l’héritière de Ford.

— Ceux-là me sont loyaux. Ne t’en fais pas.

La jeune fille n’eut pas le temps d’en demander plus. L’un des trois hommes lâcha un sac qui sonna contre le sol avec un bruit métallique. Il s’ouvrit partiellement et Yulia fut surprise d’y reconnaître les armes et lames de ses compagnons. Les sabres d’Ashä, celui de Taylor, le fusil de Nadejda… Merriam ne les avait pas mis sous clé ?

— Détachez-là, ordonna la Velerienne. Et rhabillez-là un minimum.

Depuis qu’on les avait désarmés à l’arrestation, Yulia ne portait plus que ses bas, sa sous-chemine et le collier où pendait le bijou secret offert par son père. Sa tunique et son drapé lui avaient été arrachés, de même que ses bracelets d’avant-bras. Ordre de Shiqqera. Il fallait destituer la gueuse qui voulait se faire passer pour une noble.

Les soldats de Merriam tranchèrent ses liens avec une pince tranchante. Ils lui passèrent un long manteau aux couleurs de l’Inquisition qu’elle enfila à contrecœur puisqu’elle avait froid. Puis la Lieutenante farfouilla dans le sac d’arme et finit par lui tendre la dague de Kella Mokrane. La poignée en avant.

— Je te la rends si tu me promets de me faire confiance. Je peux te faire sortir d’ici.

La jeune fille s’en saisit. L’alarme tonnait toujours. Cela l’inquiétait.

— Qu’est-ce que ça veut dire ? demanda-t-elle enfin.

— Angora s’est libérée, lui révéla son amie. A nous d’en profiter.

Cette nouvelle fit battre son cœur. Elle oublia ses yeux lourds, ses joues irritées par les larmes et ses lèvres gercées. Sa voix retrouva un peu de vie et elle cria presque :

— Angora ? Elle viendra pour moi ! Il faut l’aider !

Merriam secoua la tête fermement.

— Non. Elle est dans les sous-sols, beaucoup trop loin. Entre elle et nous il y a une division entière de soldats de l’Inquisition. On ne gagnera pas cette manche par le combat.

Ce refus ne souffrait aucune contestation. Yulia se figea. Face à elle, l’Inquisitrice se tenait droite, le regard déterminé et sans l’ombre du moindre doute. La jeune fille voyait soudain en elle certains traits de son père, et cette réalisation lui fit peur, tout autant que l’autre partie de son amie lui évoquait la figure beaucoup plus terrifiante d’un Inquisiteur inarrêtable…

Allaient-elles abandonner la Dragon ? Sa protégée ne le supporterait pas. Angora avait juré de se sacrifier pour elle, mais ce n’était pas ce qu’elle désirait. Elle ne voulait plus perdre un seul de ses amis.

Merriam dut lire son trouble.

— Ne t’inquiète pas pour elle, lui dit la Velerienne, je lui ai donné de quoi s’en sortir. Ce n’est pas quelques fusils qui arrêteront une Dragon Impériale, crois-moi. Tu la retrouveras bientôt.

Cette promesse suffit à rassurer Yulia. Malgré tout ce qui s’était passé, la jeune fille faisait bel et bien encore confiance à la femme qui lui avait offert son bras lors du bal. Cette confiance signerait peut-être sa fin… mais elle n’avait plus grand-chose à perdre, au final.

— Et les Corsaires ? demanda-t-elle.

— On va s’en occuper ensemble. Mais j’ai besoin de ta coopération pour ça…

Les soldats complices armèrent leurs fusils et passèrent les sacs sur leurs épaules. Merriam lui tendit le bout d’une cordelette.

— Garde ça dans tes mains, et caches-les sous le manteau. On doit croire que tu as encore les menottes.

Elle obéit, sans éprouver la moindre crainte.

— Suis-moi, et ne parle pas sans permission, d’accord ?

Dès qu’elle eut hoché la tête, les trois soldats l’encadrèrent et ils sortirent de la cellule. Là, des ampoules diffusaient une lumière plus vive qui l’aveugla un temps. Sa gardienne s’approcha d’un tube acoustique et siffla dedans. Quelques secondes suffirent pour qu’une réponse se fasse entendre dans le tube de cuivre et Merriam transmit son message.

— Shiqqera. Viral est informé de la situation. Son Cuirassé est en approche. Il veut que les prisonniers soient évacués au plus vite et lui soient amenés. J’ai un navire amarré prêt au départ. Rendez-vous là-bas.

Ils purent tous entendre le Colonel jurer. Puis il répondit :

— Code rouge. Mobilisation générale. Entendu, Merriam. J’escorte les Corsaires, occupe-toi de la fille de Ford. On va contenir la Dragon le plus longtemps possible.

Elle siffla à nouveau pour signifier la fin de la communication.

— En route, ordonna-t-elle en se retournant vers ses hommes. On gagne le toit.

Yulia trottina jusqu’à ses côtés.

— Tu lui as menti ? s’enquit-elle.

— A propos de Viral ? Oui. J’ignore si on l’a prévenu de l’évasion d’Angora. En tout cas, je n’ai reçu aucun ordre de sa part. Mais Shiqqera n’aurait jamais écouté ma suggestion car je suis d’un rang inférieur au sien… Le temps qu’il découvre le pot aux roses, on aura déjà terminé cette histoire.

Tout cela laissa la jeune fille songeuse. Son escorte accéléra et l’entraîna au travers du dédale de la Tour sans qu’elle soit capable de reconnaître son chemin. Merriam finit par faire venir à ses côté un de ses soldats et se saisit de quelque chose dans le sac. Elle appela Yulia et lui confia un sabre. Un très long sabre droit, gainé dans du moire, la garde décorée d’or. Un sabre de Dragon. Celui d’Angora.

— Garde-le bien, lui conseilla l’Inquisitrice. Tu seras celle qui lui rendra quand elle nous aura rejoints.

Yulia déborda de reconnaissance. Si un seul présent avait pu la convaincre de l’amitié de Merriam Téorine Matthias, c’était bien celui-là.

Elle serra l’épée fort contre son cœur et ses jambes retrouvèrent toute leur force.





Angora serra le poing. L’influx nerveux parcourut son bras, mit en branle les ressors, les engrenages et les pistons. Les doigts mécaniques se plièrent presque aussitôt, avec une force acceptable. Japhet n’avait pas fait d’erreur dans son travail.

Bien. Maintenant, il lui fallait s’échapper.

La Dragon s’était frayée un chemin jusqu’à un poste de garde. Mais les soldats s’étaient barricadés et ouvraient le feu dès qu’elle passait un œil par-delà son couloir. Impossible de passer. Ils étaient une trentaine, bien armés et visiblement plus effrayés par leur commandement que par la réputation des guerriers d’élites de l’Empereur. Brandir Japhet comme otage n’avait également plus aucun effet, et elle n’allait pas le gaspiller bêtement dans une charge suicidaire. Elle était surhumaine, mais pas invincible.

Ayant dépouillé le mafieux, elle se trouvait en possession de trois bâtons de dynamite et d’une charge de poudre. Il était étonnant que l’Inquisition ait laissé un visiteur pénétrer leur forteresse avec un pareil armement… mais elle n’allait pas s’en plaindre maintenant. La Dragon ouvrit la charge d’un coup de sabre et disposa la poudre en une longue trainée jusqu’à la fin du couloir sur lequel tirait l’Inquisition. Puisqu’ils s’attendaient à ce qu’elle cherche à sortir de la Tour, elle allait faire demi-tour et s’y enfoncer. Elle disposa les bâtons de dynamite au fil du chemin, tous les quinze mètres pour qu’une belle explosion dissuade les soldats de la suivre.

C’est qu’Angora avait lu le papier que Merriam lui avait glissé dans la poche. Une fois déplié, le mot lui donnait un rendez-vous, sur le toit, et esquissait un plan de son niveau avec, coloriés, trois conduits à vapeur portant la mention manuscrite : « Montent à travers les étages, plus en usage, les autres Inquisiteurs ne les connaissent pas. J’aurais Yulia, rejoins-nous en vie. ».

Voilà plus qu’il ne lui en fallait.

Elle traîna Japhet à sa suite.

La crapule avait paniqué dès que les soldats avaient commencé à le viser également. Il déblatérait depuis et Angora ne l’écoutait que d’une oreille distraite. Elle avait fait l’erreur de lui répondre les premières fois où il avait parlé et il avait appris son nom. Depuis, il dissertait sur la lignée des Valk’Ozir, son ascendance et les valeurs de la famille. Des balivernes inutiles, qui lui servait sans doute à légitimer son propre pouvoir sur la pègre grâce au nom des Lucyiem, mais qui n’avait jamais apporté que des ennuis à Angora.

A présent qu’il ne pouvait plus lui servir d’otage, il lui était inutile.

Alors qu’il commençait une nouvelle tirade, mentionnant Taylor et son absence de lignage qui serait à l’origine de sa fourberie, elle passa dans son dos et l’assomma d’un coup bien senti de son bras mécanique.

Elle laisserait son corps inanimé dans une niche où il serait en sécurité. Peut-être.





Nadejda se laissa porter. Que pouvait-elle faire d’autre ? Même si elle n’avait pas les menottes et les chaînes, elle n’était pas une force de la nature comme Léoda ou une fine lame comme Ashä. Ses petits poings ne pourraient rien sans un bon fusil et une ligne de mire.

Shiqqera les fit tous lever et on déroula leur lien pour les faire avancer en file. Quelques insultes fusaient lorsqu’ils marchaient trop lentement, mais Nadejda pouvait les ignorer sans mal. Elle avait l’habitude.

Personne, pas un soldat, ne les informa de ce qu’il se passait. Les Corsaires comprenaient bien que quelque chose clochait : on n’arrêtait pas un interrogatoire et des tortures par plaisir, aussi ironique cela soit-il. A coup de crosse, on les poussa jusqu’aux escaliers et on débuta l’ascension de la Tour.

Irïlan, de loin le plus jeune des captifs, s’interrogea :

— On monte encore ? Mais il y a combien d’étages dans ce truc ?

Hikari eut le malheur de lui répondre :

— Le toit est au trente-troisième. On nous amène surement à un navire là-haut…

Ils furent frappés et tout le monde continua de grimper les marches en silence.

Nadejda, cependant, trouvait la manœuvre louche. Elle savait que la Tour disposait d’un grand ascenseur qu’elle avait pu visiter lorsqu’elle avait accompagné les officiers de Wilhelm à la Capitale. S’ils ne l’empruntaient pas –alors que ça aurait été beaucoup plus pratique que d’escorter les six prisonniers à travers des escaliers étroits et interminables– c’était qu’ils craignaient sans doute une attaque. Personne n’avait envie de se retrouver bloquer dans un ascenseur en chute libre à cause de quelques câbles tranchés.

Cette hypothèse expliquait leur départ précipité, alors que Shiqqera n’avait même pas terminé son interrogatoire. Les soldats échangeaient également des regards lourds de sens : inquiétude, suspicion, appréhension. Il n’en fallait pas plus à une vétérane pour reconnaitre les symptômes d’une unité sous le coup d’un assaut ennemi.

Mais qui pouvait bien attaquer l’Inquisition ?

Elle aurait peut-être pu tenter d’en glisser un mot à ses compagnons. Mais au-delà de la menace des militaires autour, elle n’était pas sûre que la nouvelle soit véritablement rassurante. Sans connaître l’identité des assaillants, comment être sûr qu’ils seraient secourus et pas abattus avec les autres ?

Son désarroi redoubla encore lorsqu’on les fit sortir au grand air. Elle baissa la tête pour passer une porte blindée et se retrouva fouettée par les vents. Ses yeux papillonnèrent quelques secondes, piqués par une fumée à l’odeur lourde.

Là-haut, à plus de cent cinquante mètres du sol de la Capitale, de violentes bourrasques frappaient la plateforme d’appontage, faisant claquer les mâts et les voiles. La fumée, elle, glissait sur la tour par ruban épais, plongeant alternativement chaque partie du toit dans un nuage de particules noires.

C’était la cohue totale. Shiqqera cria des ordres pour coordonner tous les soldats qui s’agitaient là en essayant de comprendre ce qu’il pouvait bien se passer. Son effort lui coûta quand un filet de fumée le surprit et il cracha à s’en arracher les poumons. Enfin, un Lieutenant vint au rapport :

— Colonel ! Un ennemi inconnu a allumé des feux tout autour de la Tour ! Notre visibilité est quasi-nulle d’ici !

— Quel ennemi, Lieutenant ? Qui ose attaquer l’Inquisition ?

— On ne sait pas, monsieur. Aucun tir à rapporter pour l’instant. Des grenades ont été lancé contre les barbacanes Est et Sud mais les assaillants se sont enfuis !

— Prenez vos hommes et descendez tenir le fortin, Lieutenant ! lui ordonna Shiqqera. J’évacue les prisonniers vers le Cuirassier. Où est la Lieutenante Matthias ?

Son subordonné tendit le bras vers l’autre bout de la plateforme. Nadejda plissa les yeux pour essayer de les apercevoir à travers la fumée. A la faveur d’une bourrasque clémente, le voilage se dissipa un instant et elle put les voir.

Yulia, emmitouflée dans un manteau sombre. Une grande Inquisitrice tenant ses liens.

Etait-ce la Merriam, sœur de l’Amiral Matthias, dont elle leur avait parlé ? La femme les laissa approcher. Derrière elle, un navire amorçait son appontage, luttant contre les vents et la fumée.

Shiqqera gueula à s’en abimer les bronches. Les soldats poussèrent les membres de l’Eclat en avant et ne leur laissèrent aucun instant de repos. Nadejda s’inquiétait pour Taylor, qui n’avait plus beaucoup de force après son passage à tabac et l’ascension épuisante des escaliers. Le Sans-Nom chancelait, et recevait un coup de crosse supplémentaire à chaque fois qu’il ne parvenait pas à tenir le rythme. Elle espérait qu’il n’ait pas à respirer trop de fumée en plus de cela. Elle ne pourrait supporter de perdre son Capitaine.

Les Corsaires étaient tous à bout de force. Ils frissonnaient sous la bise glaciale du vent et courbaient l’échine sous sa force. Ce n’étaient plus de fiers hommes et femmes libres ; ils étaient à présent un troupeau de brebis apeurées, battues et obéissantes. Les emmenait-on seulement au cheptel ou à l’abattoir ?

Quand les deux Inquisiteurs se firent face, ils durent crier pour se faire entendre par-dessus les bourrasques.

— Au rapport !

— Tout est sous contrôle, monsieur.

Nadejda s’intéressa à Yulia dès qu’elles purent se regarder sans forcer leur vue. La jeune fille paraissait éprouvée, mais on n’avait visiblement pas levé la main sur elle. Pas encore. La déserteuse en aurait poussé un soupir de soulagement s’il lui était resté quelque force. Elle aurait aussi aimé la prendre dans ses bras, la rassurer, lui mentir en lui promettant que tout irait bien. Nadejda n’était pas une femme à montrer facilement son affection, mais elle était sensible aux besoins des autres. Bien sûr, il y avait les chaînes et aucun des soldats ne la laisserait sans doute intervenir.

Cependant, l’attitude de la petite lui parut étrange. Il y avait quelque chose dans sa posture, dans son regard. Elle se tenait prêt de Merriam, alors que la cordelette pourrait l’autoriser à prendre ses distances. Elle était comme une petite chouette qui se tiendrait sous l’aile de son parent pendant un orage. Ce n’était pas ainsi qu’une prisonnière agissait envers son bourreau…

— Avez-vous tous les prisonniers ? se renseigna la subalterne.

— Affirmatif. Si on excepte cette foutue Dragon.

— Ne vous en faites pas, Colonel… ce ne sera plus un problème bien longtemps.

L’autre leva la tête. Quelques Corsaires l’imitèrent et ils observèrent le navire finir ses manœuvres. C’était un bâtiment tout en hauteur, en bois sombre, dont les bastingages se couvraient de plaques d’aciers pour couvrir ses tireurs. Il ne ressemblait pas vraiment aux navires que Nadejda se seraient attendu à voir aux mains de l’Inquisition. Celui-ci faisait un peu trop… mercenaire.

— Il y a un Dragon Impérial là-dedans ? voulut savoir Shiqqera. Rikke ne pouvait pas choisir un meilleur moment pour remplir son devoir.

— On va s’occuper d’Angora Valk’Ozir, promit sa Lieutenante.

Un frisson parcouru les membres de l’Eclat, à l’exception peut-être de Taylor qui n’était plus très loin de perdre connaissance. Nadejda sentait ses derniers espoirs disparaitre. Si on envoyait un autre Dragon abattre Angora… alors tout était bel et bien perdu. Non qu’elle ait encore espérée s’en sortir vivante, mais elle s’était dit que peut-être Angora allait sortir Yulia de cet enfer. Mais à présent, peu importe où les emmenait ce vaisseau, Yulia serait hors d’atteinte. Et Angora trouverait la mort dans la Tour de l’Inquisition.

Quel funeste destin. Le sursis que Taylor leur avait acheté ne servirait donc à rien ?

— Embarquons le plus vite possible, recommanda Shiqqera. Je ne veux pas m’attarder.

Mais sa Lieutenante le retint d’un petit signe de la main.

— Attendez, j’attends encore quelqu’un.

— De quoi parlez-vous, Matthias ? s’étonna son supérieur.

Le regard de l’Inquisitrice se porta derrière eux. Et alors quelque chose s’illumina dans le regard de la fille de Ford. Elle ouvrit la bouche. Merriam, elle, sourit ouvertement.

— La voilà.

Tous se retournèrent. Nadejda suivit le mouvement, tirant sur ses chaines et soutenant Taylor qui manqua de faillir. Ses yeux cherchèrent un instant dans les émanations. Puis des cris de soldats retentirent et un fusil –brisé en deux– glissa jusqu’à eux.

Enfin, Angora sortit de la fumée.

Shiqqera se figea.

— Comment…

Merriam sorti son sabre. Des deux mains, elle le plongea dans les entrailles de son supérieur.

L’Inquisiteur hoqueta. Ses gants saisirent la lame qui s’enfonçait à présent dans son estomac. Il sera de toutes ses forces, voulu parler mais seul un râle étouffé franchit ses lèvres. Son élève lâcha sa lame et il s’écroula sur le ponton.

Elle lui crachat dessus.

— Ça, c’est pour toutes les années où j’ai dû te cirer les pompes, connard.

Les soldats tout autour s’immobilisèrent, horrifiés. A leurs pieds, leur chef se vidait de son sang. Devant eux, sa meurtrière, membre de leur ordre. Derrière eux, une Dragon Impériale assoiffée de vengeance. Ils brandirent leurs fusils, dans un désordre absolu.

Alors le navire blindé s’immobilisa et ouvrit ses écoutilles. En sortirent des fusiliers et des tirailleurs qui ouvrirent le feu sur les troupes de l’Inquisition.

Nadejda se jeta à terre, entraînant Taylor. Les autres Corsaires réagirent de même et ce fut rapidement le chaos. Les tirs s’échangeaient au-dessus de leurs têtes, entre les bandes de fumées éparses. Angora chargea, ou du moins elle crut la voir charger. Le fracas des armes se perdit dans le vent.

Quand les canons se turent, Merriam avança vers eux et ses mercenaires aidèrent les Corsaires à se relever. Leur confusion était telle que personne ne protesta. Peu importe le cours inattendu qu’avaient pris les évènements, cela ne pouvaient sans doute pas être pire que les griffes de l’Inquisition.

La main qui fut tendue à Nadejda était celle du pilote. Pantalon d’armée, harnais d’aviateur et une prothèse mécanique au pied droit. Elle leva les yeux vers le visage cuivré de Pistache.

— Eh bien, mon petit Taylor, ils t’ont pas raté ces enfoirés…

Les deux pilotes aidèrent le Sans-Nom à se remettre debout. Il crachota quelques syllabes, mais rien d’intelligible.

— Il a besoin de soin, articula Nadejda.

La contrebandière hocha la tête et les entraîna vers son vaisseau.





Yulia se défit de ses liens sans difficulté et se tourna vers Merriam. L’Inquisitrice avait tenu sa promesse… mais à quel prix ? La jeune fille tâchait d’éloigner son regard des cadavres, que ce soit celui des soldats ou celui du Colonel Inquisiteur Shiqqera. L’homme avait été affreux et méprisable, son sort était sans doute juste… mais le sang froid avec lequel son amie avait donné la mort témoignait de sa formation impitoyable.

Les Inquisiteurs étaient les chiens de garde de l’Empire. Et l’un d’eux venait de ronger ses liens.

— Pourquoi fais-tu ça pour nous ? lui demanda-t-elle, hésitante.

La Lieutenante couvait du regard ses hommes qui escortaient les survivants et condamnaient les issues pour couvrir leur fuite. La plupart portaient des masques à gaz pour se protéger des fumées et des uniformes noirs qui ne permettaient pas d’identifier leur origine. Elle les regardait comme une artiste contemple l’œuvre qu’elle vient d’achever, cherchant ses défauts, vérifiant qu’il n’y ait aucun oubli et doutant d’en avoir bel et bien fini.

— C’est un plan que j’ai conçu depuis longtemps, avec les hommes de mon frère infiltrés en ville. Ce scénario était censé servir à m’évader, si un jour les Matthias défiaient l’Empire et que mon statut d’otage risquait de me coûter la vie. Mais aujourd’hui j’ai eu l’aval pour vous en faire profiter. Tout le monde n’a pas intérêt à voir les derniers hommes de Ford arrêter de défier l’Empire…

Angora les rejoignit et Yulia n’eut pas droit à une réponse moins énigmatique. La Dragon était couverte du sang de ceux qu’elle avait dû tuer pour atteindre le sommet de la Tour. Son regard brûlait toujours de la ferveur du combat.

— Merci pour ton aide.

La femme tourna la tête vers le cadavre de Shiqqera, qui ne remuait plus depuis un moment.

— Un plaisir, éluda-t-elle. Ça m’a permis de régler quelques comptes.

Merriam ne s’attarda pas cependant sur ces formalités :

— Mais ce n’est pas terminé, les mit-elle en garde.

Elle les invita alors à rejoindre le navire mercenaire.

— Vous sortir de la Tour n’était que la première étape. On va vous faire quitter la Capitale, mais le plus dur est sans doute encore à venir. Montez, vous êtes entre les mains d’amis maintenant.



fin du chapitre 26
à suivre
Mensonges

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Re: Le Temps des Surplombs - Chap 26 [Fantasy-Steampunk-Aventure]

Message par Mensonges »

Helloooooooow !
J'ai peur de ne pas être une lectrice très réactive, ça fait un petit bail que t'as posté ton chapitre... Alors ils sont tous temporairement sauvés, Angora sait faire solidifier son sang pour en faire des genres de balles, l'Inquisiteur Shakira (déso j'ai pas pu pu m'empêcher) est tombé raide mort et Pistache réapparaît ! Beaucoup d'actions dans ce chapitre, mais bien enchaînées, avec plusieurs points de vue, un sens du détail qui fait que tout ne se déroule pas trop vite ou trop facilement. Mais c'est aussi beaucoup d'émotions, de travail sur les sentiments des personnages. J'ai beaucoup apprécié les moments de réflexion de Yulia, c'était vraiment joliment raconté, bien imagé et évocateur. Tu as réussi à trouver la bonne balance entre action et émotions et c'est cool, ça rend ton texte fluide, facile à lire.
Deux petits bémols en revanche pour ce chapitre, c'est que la grammaire n'est pas tout à fait rigoureuse à chaque fois, au niveau de la construction des phrases, et j'aurais aimé que l'équipage soit moins décrit comme un groupe du point de vue des personnages, qu'on puisse encore plus percevoir les réactions de chacun, vis-à-vis de l'interrogatoire de Taylor par exemple. Ou alors si c'était ton but de décrire l'équipage comme un groupe à ce moment-là, de plus accentuer sur cet aspect-là. Bien sûr j'imagine que c'est pas forcément évident vu la ribambelle de personnages que tu nous offres !
J'ai remarqué aussi à ta liste de personnages que tu as donné des consonances japonaises, anglophones, russes à leurs noms, et je trouve ça cool comme concept, on s'imagine facilement l'apparence des personnages sans que tu aies à donner leur ethnicité dans tes textes.
Enfin, je me suis permis quelques petites corrections, pour que ton texte soit parfait ;)
Repose-toi bien si tu es malade, prends soin de toi et j'attends patiemment la suite comme tu attends patiemment nos retours un peu tardifs :mrgreen:
Judas_Cris a écrit : mer. 25 nov., 2020 7:11 pm
Yulia n’avait pu la voir que quelques secondes, lorsque Shiqqera avait hotté le sac pour la... ôté

Car Yulia était attachée par les poignets au dossier de sa chaise. Un séant bien inconfortable : Un séant en pour moi c'est un boulard donc je vois pas trop ce que tu voulais dire

A la stupeur de l’arrestation avait succédé la colère. Elle regardait en arrière et ne comprenais pas ce qui avait causé leur chute. Alors elle se remémorait chaque minute des deux dernières semaines, avec une minutie paranoïaque, à la recherche du grain de sable à la cause de tout. Sa tête la tourmentait de questions : Quelle erreur avait-elle faite ? Aurait-elle put mieux s’entraîner ? Comprenait/ pu
Au passage, j'apprécie cette façon dont tu décris sa remise en question, son revisionnage des erreurs qu'elle aurait pu faire, je trouve ça réaliste, ça évoque du déjà-vu personnel, ce monologue intérieur le soir quand on n'arrive pas à s'endormir et qu'on a l'impression d'avoir fait une erreur. J'aime beaucoup les images que tu prends pour ça, l'aiguille avalée...

Le regard qu’elle trouva n’exprimait qu’une peine résignée. Ses boucles délicates lui passaient devant les yeux sans qu’elle ne cherche à les écarter. Elle bougea tout juste les lèvres lorsqu’elle parla :
I like that, très imagé


Angora était conduite, sous solide escorte, dans les plus bas niveaux de la Tour de l’Inquisition. En plus de ses menottes, on lui avait enroulé une chaine autour du torse de sorte à lui restreindre tout mouvement des bras et on avait neutralisé sa prothèse en coinçant une calle dans les rouages du coude. Elle ne s’était pas débattu et ne résistait pas à ses gardiens. Débattue

Elle avait surpris une conversation entre deux Lieutenants, sans qu’ils ne le devinent car son ouï s’avérait bien plus affutée que le commun des mortels. Elle avait entendu que Viral était en route et que la quatrième Colonelle se rendait au Surplomb de la Citadelle pour y quérir un autre Dragon Impérial. Angora ne doutait pas que Rikke se déplace elle-même pour punir le petit oiseau tombé du nid. Ouïe

On la poussa dans un nouveau vestibule, et deux soldats de plus restèrent en arrière pour verrouiller la porte. Ça en laissait une douzaine. L’approche de Japhet pour l’interroger était grossière. Angora n’avait pas peur de la mort. Du moins, pas aujourd’hui. Pas tant qu’elle avait Yulia à protéger. Elle contrattaqua : contre-attaqua


Angora n’était pas pourvu d’une telle technologie. Mais, de toute façon, l’homme n’était pas convaincu. pourvue

Le trait de sang aiguisé se solidifia en vol et frappa le Lieutenant au niveau du cou, s’enfonçant profondément dans sa chair. La Dragon était à présent sur ses jambes et partit à l’assaut. Elle donna des coups de pieds et put cacher trois fois encore avant que sa langue ne cicatrice. Les cris que poussèrent les soldats se perdirent dans les murs de pierre, de même que les coups de feu qui ne manquèrent pas d’éclater.
WTF ? J'ai oublié ? Ou tu nous avais pas prévenu de ça ? Petit coquin !


Les menottes serraient ses poignets plus que nécessaire et étaient maintenues au-dessus de sa tête par une chaine qui passait dans un anneau forgé au mur derrière elle puis scellé au plafond. La longueur de la chaîne était calculée pour être juste trop courte, de sorte à ce que le prisonnier n’y trouve jamais de confort. Cela ne faisait sans doute pas plus d’une heure qu’elle y était attachée, mais son dos la menaçait déjà de crampe et elle ne sentait plus ses doigts. De façon à/ de sorte que


A sa droite et à sa gauche, ses compagnons d’infortune. Hikari, muré dans le silence, et Léoda, en larme et privée de son armure, se pensaient bel et bien perdu. Au contraire, Irïlan, tirant désespérément sur ses liens, et surtout Ashä, les yeux brûlant de haine, ne s’étaient pas encore résolus à la défaite. Nadejda, elle, ne donnait plus très cher de leur peau. Et la vue de leur Capitaine, ligoté à une chaise face à eux, ne faisait que renforcer son sentiment. C’était fini. larmes/perdus

Mais la Vapeur en décida autrement. Nadejda n’était plus croyante, mais elle aurait pu jurer au miracle. Un soldat débaroula sans s’annoncer et appela Shiqqera. L’homme aux cheveux gris fronça les sourcils et introduit son subordonné. dovkpodvjod c'est un mot régional ? Je connaissais pas ce mot

— La Dragon s’est libérée, monsieur ! Elle a tué nos hommes qui la conduisaient aux cachots et prit en otage le mafieux ! pris

Détachez-là, ordonna la Velerienne. Et rhabillez-là un minimum. Détachez-la, rhabillez-la

— Ne t’inquiète pas pour elle, lui dit la Velerienne, je lui ai donné de quoi s’en sortir. Ce n’est pas quelques fusils qui arrêteront une Dragon Impériale, crois-moi. Tu la retrouveras bientôt. Ce ne sont pas

— Garde ça dans tes mains, et caches-les sous le manteau. On doit croire que tu as encore les menottes. Cache-les

Tout cela laissa la jeune fille songeuse. Son escorte accéléra et l’entraîna au travers du dédale de la Tour sans qu’elle soit capable de reconnaître son chemin. Merriam finit par faire venir à ses côté un de ses soldats et se saisit de quelque chose dans le sac. Elle appela Yulia et lui confia un sabre. Un très long sabre droit, gainé dans du moire, la garde décorée d’or. Un sabre de Dragon. Celui d’Angora. à ses côtés

Angora serra le poing. L’influx nerveux parcourut son bras, mit en branle les ressors, les engrenages et les pistons. Les doigts mécaniques se plièrent presque aussitôt, avec une force acceptable. Japhet n’avait pas fait d’erreur dans son travail. ressorts

C’est qu’Angora avait lu le papier que Merriam lui avait glissé dans la poche. Une fois déplié, le mot lui donnait un rendez-vous, sur le toit, et esquissait un plan de son niveau avec, coloriés, trois conduits à vapeur portant la mention manuscrite : « Montent à travers les étages, plus en usage, les autres Inquisiteurs ne les connaissent pas. J’aurais Yulia, rejoins-nous en vie. ».
Monte

Nadejda, cependant, trouvait la manœuvre louche. Elle savait que la Tour disposait d’un grand ascenseur qu’elle avait pu visiter lorsqu’elle avait accompagné les officiers de Wilhelm à la Capitale. S’ils ne l’empruntaient pas –alors que ça aurait été beaucoup plus pratique que d’escorter les six prisonniers à travers des escaliers étroits et interminables– c’était qu’ils craignaient sans doute une attaque. Personne n’avait envie de se retrouver bloquer dans un ascenseur en chute libre à cause de quelques câbles tranchés. Bloqué

Un frisson parcouru les membres de l’Eclat, à l’exception peut-être de Taylor qui n’était plus très loin de perdre connaissance. Nadejda sentait ses derniers espoirs disparaitre. Si on envoyait un autre Dragon abattre Angora… alors tout était bel et bien perdu. Non qu’elle ait encore espérée s’en sortir vivante, mais elle s’était dit que peut-être Angora allait sortir Yulia de cet enfer. Mais à présent, peu importe où les emmenait ce vaisseau, Yulia serait hors d’atteinte. Et Angora trouverait la mort dans la Tour de l’Inquisition. parcourut/espéré

Merriam sorti son sabre. Des deux mains, elle le plongea dans les entrailles de son supérieur. Sortit

L’Inquisiteur hoqueta. Ses gants saisirent la lame qui s’enfonçait à présent dans son estomac. Il sera de toutes ses forces, voulu parler mais seul un râle étouffé franchit ses lèvres. Son élève lâcha sa lame et il s’écroula sur le ponton. serra/ voulut

Elle lui crachat dessus. Cracha

Quand les canons se turent, Merriam avança vers eux et ses mercenaires aidèrent les Corsaires à se relever. Leur confusion était telle que personne ne protesta. Peu importe le cours inattendu qu’avaient pris les évènements, cela ne pouvaient sans doute pas être pire que les griffes de l’Inquisition. pouvait
DanielPagés

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Re: Le Temps des Surplombs - Chap 26 [Fantasy-Steampunk-Aventure]

Message par DanielPagés »

J'ai lu ça fait un moment mais j'ai pas pris le temps de faire un commentaire intelligent. Et un mois plus tard faut que je relise : c'est difficile d'être vieux et d'avoir l'esprit trop occupé !! Je reviens bientôt, j'ai deux semaines de résidence avec plein de rencontres en collèges, alors j'ai plus toute ma tête !!
Tiens bon Bizoux
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Re: Le Temps des Surplombs - Chap 27 [Fantasy-Steampunk-Aventure]

Message par Judas_Cris »

Bonjour à tous :D
Bon, la motivation et la santé ça va ça vient en ce moment :lol: Comme pour l'épidémie on attends que le ciel s'éclaircisse pour que le moral retrouve le soleil :roll: Mais j'ai passé un très bon début d'année malgré tout, et j'espère que vous aussi ! Au rang des nouvelles, il y a que je me suis procuré une tablette graphique :o et... C'est Trop Bien ce truc :o Du coup beaucoup de mon "temps de travail perso" est passé dans l'apprentissage de l'objet et les premiers dessins :lol: ça a un peu retardé l'avancement du chapitre je crois :oops:
Les gens qui sont sur mon discord ont du le voir (lien en première page), je bosse notamment sur une nouvelle version de la carte des Surplombs ! Avec des couleurs à moi, des traits 100% à moi... bref, un truc que j'aurais les droits d'exploiter commercialement :lol: C'est très chronophage mais aussi très euphorisant !
Mon livret de Jeu de Rôle Surplombs aussi avance, c'est vraiment n'imp' :roll: Notamment un truc qui va servir c'est le livret des Ethnies, qui fixe dans le marbre des concepts de peuples qui étaient encore un peu flou et vague jusque là dans le roman :mrgreen: Sinon, j'ai abandonné la campagne que je relançais avec des amis parce que le scénario ne me plaisait plus... Donc j'ai plus de campagne à masteriser en cours, donc plus de temps pour écrire le roman peut-être ? :twisted:
Enfin BREF, tout ça pour dire que grâce à la FANTASTIQUE Enora vous avez droit à un nouveau chapitre !!
Je vous remet son blog parce que c'est indispensable => https://lesdreamdreamdunebouquineuse.wordpress.com

Sans plus attendre, voici enfin le chapitre 27 !!



La situation :

Le plan de nos héros pour rencontrer le Vice-Amiral Wöllner a marché et il leur a révélé de nombreuses informations, parmi lesquelles la dernière position de l'Amiral Ford connue au Nouveau Monde. Mais malheureusement l'Inquisition les a capturé avant qu'ils n'aient pu s'enfuir et le Sénateur Caesar a tué Wöllner. Cependant, Merriam Matthias, l'inquisitrice que Yulia avait rencontré au bal alors qu'elle se faisait passer pour une noble, libère les corsaires et déclenche une fausse attaque contre la Tour de l'Inquisition. Alors que la confusion règne, Merriam abat son supérieur l'Inquisiteur Shiqqera et fait embarquer Taylor (blessé lors de son interrogatoire) et l'équipage de l’Éclat à bord d'un navire non-identifier piloté par une ancienne amie...

Les personnages :

Yulia Mangora, fille de l'Amiral Ford, destitué par l'Empereur suite aux intrigues du Sénat. Avec Angora, elles ont libéré les Corsaires de l’Éclat (le vaisseau de Taylor) et ont avec eux un but commun depuis : retrouver Ford et lui venir en aide contre le Sénat Impérial. Lors de ses aventures à la Capitale, elle s'est faite passé pour la noble Nora Dihya Alvez afin de tendre un piège à Wöllner, l'ancien homme de confiance de son père.
Angora Valk'Ozir, Dragon Impérial aux pouvoirs surnaturels, c'est une enfant abandonnée par son père et formée au Sanctuaire des Dragons (notamment par la Paladin Rikke) dans des épreuves traumatisantes. Quelques années au service du Sénat, elle a perdu leur confiance suite à une opération où elle a laissé échapper un traitre ; affectée ensuite à l'Amiral Ford, elle a développé une relation de confiance avec celui-ci et a été chargée de la protection de sa fille Yulia. Tache qu'elle prend TRÈS à cœur.
Les Corsaires de l’Éclat
Taylor le Sans-Nom, Capitaine Corsaire de l’Éclat, navire qu'il a racheté à l'aventurière Sigrid avec l'argent de ses coups et vols à la Capitale du temps où il faisait équipe avec le mafieux Japhet et la contrebandière Pistache. Passé sous la protection de l'Amiral Ford, il a réunit pour lui un équipage bien singulier et cherche depuis la trahison du Sénat à sauver ses hommes et honorer ses promesses envers le père le Yulia.
Ashä, Première Épée (techniquement commandant en second) de l’Éclat, c'est une jeune femme Thamari qui a vécut les guerres coloniales alors qu'elle n'était qu'une enfant et hait pour cette raison l'Amiral Rouge d'OEcar (qui est en train de disputer la guerre civile de Bérudie contre Kella Mokrane l'ancienne Générale de Ford et les différentes factions nobles dont les Wöllner). Impulsive, avec une mauvaise réputation, elle a cependant gagnée malgré elle la confiance Yulia et Angora (en plus de celle de Taylor) et s'est rapproché de la Dragon après lui avoir fait de l’œil.
Nadejda Savath, pilote en second de l’Éclat et ancienne pilote de chasseur pour le compte de l'Amiral Wilhelm dit le Sanguinaire. Passée en cour martiale pour trahison, ayant surmonté la torture pour s'enfuir à la faveur de la chance, elle seconde aujourd'hui Taylor avec une fidélité discrète mais sans faille.
Irïllan, Voltigeur de l’Éclat, c'est un jeune homme ayant toujours connu une vie indépendante ; sans doute le moins criminel de l'équipage de Corsaire.
Léoda Klane, femme grande et solide, se fait appeler "Paladin" car elle a un jour décroché ce titre parmi les chevaliers de l'ordre de l'Ardre, avant que son travestissement ne soit découvert et qu'elle soit bannie. Ses accrochages avec Ashä sont encore à l'esprit de beaucoup mais elles ont enterré la hache de guerre pour les biens de la mission.
Hikari Nokoto, troisième fils de la dynastie Nokoto qui combattait Veleria et l'Empire à toutes les occasions avant d'être banni en gage de bonne volonté dans le mariage de l'Impératrice et de l'Empereur qui a scellé l'intégration d'Ato à l'Empire. Hikari a des traits Atoli très prononcés et quelques notions d'auto-machines qu'il met au service de Taylor.
Kentaro Hellshima, meilleur ami de Taylor depuis que ce dernier a séjourné chez les Hellshima en Ato, Kentaro est un tireur d'élite mais aussi un philosophe banni de son pays pour crimes de la pensée et notamment son opposition politique à l'Impératrice qui a aujourd'hui épousé l'Empereur et intrigue pour tourner le Sénat à sa faveur. Il n'a pas été capturé par l'Inquisition et devait retrouver l'équipage dans les cavernes avec l’Éclat pour le départ.
Les forces du Sénat
Caesar Russ, Sénateur à la fois le plus jeune et le plus redoutable. C'est un homme calculateur a l'extrême, froid et cruel, qui sert ses propres intérêts et donne au Sénat ses atours les plus inquiétants. Ses buts et motivations sont indiscernables, mais c'est autour de lui que gravite la plupart des forces antagonistes aux Corsaires de l’Éclat. Son bras droit, Lobiel Aegor Ferson, est un épéiste redoutable qui est à l'origine de beaucoup de rixes entre club politiques.
Colonel Inquisiteur Viral, l'un des quatre plus haut gradés de l'Inquisition. Cet homme cruel et sans pitié mena l’opération contre Cathuba à la destitution de l'Amiral Ford. Il échoua à capturer Yulia, qui lui échappa grâce à Angora, et représente encore aujourd'hui son pire cauchemar.
Affiliés à Veleria
Lieutenante Inquisitrice Merriam, quatrième sœur de l'Amiral Mathias de Veleria, son engagement au sein de l'Inquisition est davantage une manœuvre diplomatique qu'une conviction, servant à fournir à l'Empire un otage de qualité pour assurer la loyauté de Veleria. Merriam a rencontré Yulia sous les traits de Nora au bal du Sénateur Viull où elles ont sympathisé et où Merriam lui a offert son amitié. Depuis, elle a révélé son double-jeu et trahit l'Empire puisqu'elle a monté une opération pour secourir Yulia et les Corsaires, en essayant de ne pas compromettre sa position.
Pistache, contrebandière, ancienne coéquipière de Taylor, elle a une prothèse à la jambe depuis qu'une embuscade l'a poussée à ne plus s'investir autant dans le pilotage.






Chapitre 28 : La poursuite


La carlingue tremblait tout autour de Yulia. Elle se trouvait assise sur un coussin, dans la calle du navire qui les avait secourus au sommet de la Tour de l’Inquisition. C’était un étrange navire, pas du genre conventionnel. Aux yeux de la fille de Ford, il était d’une bâtardise fascinante. Il ne s’agissait pas d’un Cuirassier propulsé à la vapeur, mais d’un navire à voile pourtant construit en acier avec les mêmes techniques que les monstres des Amiraux. Une coursive centrale, des blindages lourds et une manipulation du ballon presque entièrement automatisée.

La pilote –une femme à la peau cuivrée que Yulia n’avait encore jamais vue mais que Nadejda et Taylor semblaient connaître– était assise non pas sur le pont mais dans une cabine à l’avant, près de la proue, dans un siège sur rail. Elle actionnait des manettes en tournant sa barre à roue pour les faire zigzaguer entre les colonnes de fumées qui s’élevaient jusqu’aux murailles de la cité.

— La Flotte de l’Inquisition remonte du sud ! avait-elle lancé. On leur fait croire qu’on part vers l’Est avec ces feux mais je vais profiter de l’ombre de la Muraille Noire pour bifurquer au nord. Je connais l’entrée d’une caverne, hors de vue des Impériaux… si on y arrive, c’est gagné !

— On te fait confiance, Pistache, confirma Taylor, le souffle court.

Il avait reçu des soins à peine embarqué. L’un des gars de Merriam l’avait examiné et l’avait opéré avec des aiguilles et du fil. Yulia avait préféré détourner les yeux lorsqu’il lui avait perforé un flanc pour purger le sang qui s’accumulait et le recoudre ensuite. Depuis, le Sans-Nom avait été bandé et gavé de médicaments étranges pour garder connaissance. Merriam l’avait déclaré hors de danger.

Ils étaient tous assis autour de l’Inquisitrice, dans la cabine de pilotage qui faisait office de salle commune. A l’exception de la pilote, il n’y avait aucun membre d’équipage avec eux car ils étaient occupés à tenir leur poste ailleurs. Yulia avait vu leurs armes et ne doutaient pas qu’elles soient destinées à servir encore.

Les Corsaires de l’Éclat échangeaient des regards et hésitaient encore à parler entre eux. Certains se demandaient sans doute encore s’ils ne venaient pas de troquer un geôlier pour un autre. Quelle était cette escouade qui les avaient secourus et quelles étaient ses intentions ? Sans ces savoirs, Irïlan, Hikari, Ashä et Léoda restaient sur leurs gardes.

Ce n’était pas le cas de la Dragon Angora, qui semblait accepter pleinement ce renversement de situation et n’attendait pas que Merriam clarifie ses intentions pour travailler avec ses hommes. Elle conseillait justement leur pilote alors qu’ils volaient vers le nord, car elle connaissait certaines habitudes de l’Inquisition et pouvait voir plus loin que la Vigie.

Une autre qui avait immédiatement accepté le statut de leurs nouveaux alliés était Nadejda, à la surprise de beaucoup et celle de Yulia notamment. La pilote de l’Éclat n’était pourtant pas du genre à accorder sa confiance facilement, y compris au sein même de l’équipage de Taylor. Elle se tenait aux côtés de leur capitaine et lui soutenait la tête pour qu’il puisse suivre ce qu’il se passait sans se fatiguer plus.

La jeune fille n’avait encore jamais vu le Sans-nom dans un tel état de faiblesse. La bastonnade que lui avait donnée l’Inquisition aurait brisé n’importe qui. Pourtant, l’homme aux cheveux blonds déployait des efforts surhumains pour garder conscience et rester avec eux.

Yulia comprit pourquoi lorsque, après que Nadejda l’ait aidé à boire pour s’éclaircir la gorge, il apostropha l’Inquisitrice :

— Vous êtes donc Merriam Sidegard Matthias ? Celle que Yulia a rencontrée au bal ?

La femme le considéra d’un œil las. Elle n’était pas d’humeur pour les politesses et ne s’encombra pas de préambule :

— Vous voulez savoir pourquoi je prends tous ces risques pour vous ?

— Plutôt savoir pour qui vous avez pris ces risques. L’Equipage de Corsaire de Ford… ou la fille avec qui vous avez pris le thé ?

Elle étira un discret sourire et glissa un clin d’œil à Yulia.

— Les deux. Je ne suis pas insensible au sort de la petite imposteuse qui se faisait passer pour Nora… Mais toute cette opération est financée par la famille Mathias et vous serez sans doute flatté d’apprendre que c’est bien pour sauver l’Eclat que mon frère m’a envoyé un de ses vaisseaux.

Mon vaisseau, grinça la dénommée Pistache qui assurait le pilotage.

Cette petite scène fit rire Taylor qui s’interrompit très vite, pris par une crise de toux.

Yulia s’inquiétait pour lui, mais l’échange qu’il avait eu avec l’Inquisitrice l’intriguait plus. Elle parla à la suite du capitaine en attendant qu’il retrouve son aplomb :

— C’est l’Amiral de Veleria qui a envoyé ces mercenaires ?

Nadejda répondit avant leur sauveuse :

— Ce ne sont pas des mercenaires. Ils en ont l’apparence, mais ce sont des soldats Velerien infiltrés. Pistache travaille avec eux pour de la contrebande et des opérations de sabotage.

— La 4e et la 5e escouade du Corps Étranger de l’armée Velerienne, confirma Merriam. Mais aucun d’eux n’est identifiable : pas d’uniforme, des ethnies différentes, du matériel hétéroclite… Si nous sommes tués, tout indiquera une compagnie de mercenaire sans lien avec mon frère.

— Et vous alors ? s’indigna Nadejda. Vous avez assassiné un Colonel Inquisiteur et commandé à ces mercenaires ! Comment ne pas remonter jusqu’à l’Amiral de Veleria si sa sœur dirige l’opération ?

— On m’aura enlevée, expliqua-t-elle simplement. Ils auraient tué Shiqqera dans l’assaut et m’auraient forcée à les suivre en tant qu’otage en espérant m’échanger contre une rançon. Crédible. Ce sera la version de chacun des membres de cet équipage s’il est capturé.

Toutes ces révélations laissèrent Yulia songeuse. Elle était prête à parier que laisser des survivants sur la plateforme et simuler l’enlèvement devant Shiqqera aurait offert une meilleure chance de tromper l’Inquisition… Mais ce qu’elle avait lu dans le regard de Merriam ne lui laisser aucun doute : elle haïssait le Colonel Inquisiteur. Le tuer avait été son plaisir.

Son estomac se tordit. La jeune fille, à peine quelques heures plus tôt, avait tenu Marc Friedrich Wöllner à sa merci. Elle avait éprouvé ce désir, fugacement. Celui de tuer. Pourtant, ç’avait été un tout autre sentiment que la haine qui avait finalement guidé sa conduite. Pas plus noble, mais moins définitif. Comment souhaiter et planifier la mort de quelqu’un, surtout si que l’on côtoie tous les jours ? Pour exécuter Shiqqera ainsi, la haine de Merriam devait s’être construite sur la durée. Les insultes, les mauvais traitements et les humiliations devaient avoir été quotidiens. Sans doute cette vocation au meurtre l’avait-elle aidé à supporter sa nature d’otage, soumise au bon-vouloir de son chien de garde…

A présent, quand elle regardait le visage de Merriam, elle y voyait une femme qui s’était forcée à épouser les formes de l’uniforme de l’Inquisition et qui s’était formée à sa violence pour l’exercer contre ses ennemis. Droite, fière, humiliée pendant des années mais finalement victorieuse.

Taylor avait récupéré son souffle :

— Et donc, qu’attend de nous l’Amirauté de Veleria ? Votre frère n’était pas à proprement parlé un allié de l’Amiral Ford… Pour quelle tâche nous sortir des geôles Impériales ?

— Je ne fais pas que vous sortir des geôles impériales, le reprit Merriam d’un ton énigmatique.

Elle plongea la main dans son manteau et en sortit un petit calepin. Glissé entre deux pages, il y avait un parchemin. Elle le tendit à Nadejda, qui le tint devant Taylor pour qu’il puisse en lire le contenu.

— Voici une nouvelle Lettre de Marque. Celle de Ford ne vous sert plus à rien depuis sa destitution. Avec le sceau de mon frère, vous voilà redevenus officiellement Corsaires.

Yulia écarquilla les yeux. C’était un cadeau gigantesque !

— Le soutien des Matthias ne sera pas officiel, les prévint cependant l’Inquisitrice, alors ne montrez cette lettre qu’aux amis de Veleria. Les Surplombs du nord vous sont ouverts en cas de coup dur et vous pourrez compter sur nos agents infiltrés un peu partout. L’acceptez-vous ?

Taylor grimaça. De douleur ou de crainte, difficile à dire.

— Ça me ferait mal de refuser un pareil statut… mais pour être honnête ma réponse dépendra de ce que vous nous demandez en échange de cette protection.

— Il n’y a qu’une seule condition, les surprit Merriam. Continuez votre mission et retrouvez l’Amiral Ford.

Cette fois-ci, ce fut l’intégralité des Corsaires qui écarquilla les yeux. Ils s’étaient attendu à être débauchés pour un nouveau travail, de la contrebande, une lutte intestine ou contre des pirates. Quelque chose de plus. Mais non. Les Matthias souhaitaient-ils vraiment soutenir leur quête ? Quel pouvait être leur intérêt à…

— Accrochez-vous, on a un imprévu !

Ce cri de la pilote fut aussitôt suivi par une manœuvre brusque qui envoya ses passagers contre la paroi bâbord. Taylor se cogna contre Léoda et certains de ses pansements se tâchèrent de sang. Angora, elle, avait saisi Yulia et lui avait épargné le gros du choc.

— Pistache, au rapport ! hurla Merriam en se relevant.

— Regardez par vous-même, m’dame !

Yulia se pencha vers la vitre du cockpit. Ils volaient au-dessus du quartier de l’Arsenal. Les forges et fourneaux crachaient dans le ciel de gigantesques panaches de fumées, bien plus denses que celles qui avaient masqué leur fuite de la Tour de l’Inquisition. Entre ces colonnes grises, rouilles ou charbonnés, se distinguait alors une forme parfaitement noire qui avançait vers eux. Immense, menaçante, implacable. Quand le nez de l’appareil sortit des volutes de fumées, le reste des nuages se dissipa presque aussitôt, chassés par les pales rotatives des six moteurs tournant à plein régime.

Le Cuirassé de l’Inquisition. Celui qui avait survolé Cathuba.

— Sors-nous de là ! cria Merriam.

Avant que la pilote ait pu enclencher une nouvelle manœuvre, une explosion secoua toute la coque.

— On est touché !

Pistache se saisit d’un tube de cuivre et y cria quelque chose d’incompréhensible. Une voix rayée lui répondit précipitamment :

— Salve d’obus incendiaires ! La poupe a encaissé mais notre ballon se consume !

La pilote serra les dents et agrippa ses manettes.

— Perte de la portance à soixante pour cent !

Elle appela :

— Merriam ! On va pas pouvoir continuer. Évacuez le navire, nous on va les entraîner plus loin !

— Comment…

— Centre cale. Une voile de secours. Manette à tribord. Maintenant !

Le temps était compté. Le cœur de Yulia s’était mis à battre comme si elle courait déjà. Pourtant ses jambes ne réagirent pas tout de suite quand ses camarades se mirent debout et Angora dû l’aider à se lever. Nadejda confia Taylor à Leoda et ouvrit les portes vers la cale sous la coursive. Leur Capitaine, tremblant, se tourna une dernière fois vers la pilote :

— Pistache… S’il te plait… Reste en vie…

Une petite larme coulait sur la joue de la femme à la peau cuivrée. Elle releva le museau. Devant eux, les nuages et la fumée se refermaient autour du navire des Matthias.

— Ne te retourne pas. T’es fort pour laisser le passé derrière, hein, Taylor ? Alors ne te retourne pas.

Merriam claqua la porte de la cabine et poussa le groupe à rejoindre Nadejda. Yulia était bousculée, prise au dépourvue. Ses poils se hérissaient quand la coque crissait et se déformait sous les assauts de la météo et des tirs. Ils croisèrent des soldats Velerien qui couraient d’un bout à l’autre des ponts. Dans leurs yeux une froide résolution qui glaça le sang de la fille de Ford. Ces hommes savaient qu’ils allaient mourir. Et pourtant ils continuaient d’accomplir leur devoir.

Il faisait sombre dans la calle. Elle se cogna à une caisse mais finit par retrouver les Corsaires et Merriam autour de Nadejda. La pilote en second de l’Eclat terminait de déployer l’armature et la voile de leur embarcation de fortune. Une sorte de planeur, conçu pour être léger et pouvoir descendre des troupes rapidement sur un Surplomb sans que le vaisseau ait à accoster… Yulia admit qu’ils ne pouvaient espérer mieux pour une évacuation.

Nadejda se plaça aux commandes. Merriam et Angora aidèrent les Corsaires à se sangler sous la voile. Il n’y avait pas de siège et les secousses seraient violente, mais au moins auraient-ils une chance de s’en sortir vivant.

Trois soldats entrèrent, brandissant des lampes, et aidèrent à conclure les préparatifs. Yulia fut stupéfaite de la rapidité avec laquelle ils agirent. Une minute s’était peut-être écoulée depuis qu’ils avaient quitté la cabine, mais guère plus. Enfin, on la plaça juste derrière Nadejda.

— Serre moi fort et ne me lâche pas. Tu es trop petite pour le harnais, alors il ne te tiendra pas aussi bien que les autres. Surtout ne lâche pas, d’accord ?

Elle déglutit avec appréhension mais hocha la tête, déterminée. Tout s’enchaînait trop vite pour qu’elle soit pleinement consciente du danger.

— Ouvrez !

Les soldats abaissèrent la manette. Yulia sentit sous ses pieds le plancher se dérober. Une grande trappe s’ouvrit, juste sous la voile de secours.

Avant qu’elle ait le temps de le réaliser, ils tombaient.

Le vent et la fumée frappèrent son visage. Elle ferma les yeux et agrippa fermement les flancs de Nadejda. Une bourrasque, et la voile se souleva. La décélération soudaine arracha un haut-le-cœur à Yulia. Ne pas vomir. Ensuite, ils fendirent les nuages en planant vers les bâtiments les plus proches.

Angora lui parla, mais elle n’entendait plus rien. Les rafales lui giflaient les oreilles et, derrière eux, les explosions déchiraient les cieux.

Sous son regard, le quartier de l’Arsenal se déployait, tentaculaire. De hautes cheminées crachant les déchets de combustions. Des fourneaux couverts, rougeoyant de la fonte. De gigantesques hangars à perte de vue. Des rails de wagonnets organisés en ligne. Et des hordes d’ouvriers qui prenaient la fuite, aussitôt suivis par leurs maîtres d’œuvres paniqués.

Yulia voyait tout cela depuis les cieux. Le spectacle était fascinant et même les piqures de la fumée noire ne parvenaient à l’arracher à cette contemplation surréaliste.

Un tir du Cuirassé dû atteindre un dépôt de pierre de chauffe car une bâtisse subit une détonation violente puis s’enflamma presque aussitôt. Les flammes colorèrent le ciel de rouge. Plusieurs silhouettes restèrent au sol.

La jeune fille voulut tourner la tête pour tenter de retrouver leur navire. Mais les nuages s’étaient refermés derrière eux et elle ne distinguait plus rien. Même le Cuirassé semblait s’éloigner.

Nadejda pilota la voile jusqu’au couvert d’un entrepôt déserté. L’atterrissage fut mouvementé car leur dix-huit paires de jambes s’emmêlèrent à essayer de se poser en désordre. Finalement, ils purent se relever sans trop de casse et Irïlan aida la plupart des Corsaires à se défaire de leurs attaches.

Merriam posa le regard sur la voile quand elle fut abandonnée. Puis, sans un mot, elle s’arma d’une pierre à feu et la livra aux flammes sans regret.

Pendant que l’Inquisitrice organisait leur fuite, Yulia éprouva un vertige. Avait-elle aspiré trop de fumée ? Ou peut-être le vol l’avait-elle trop secouée ? Elle se pencha pour vomir mais rien ne sortit. Angora apposa sa main contre son dos, mais la jeune fille ne comprit aucun des mots qui sortirent de sa bouche. Sa vue pétillait de petites lucioles et les lignes du sol se mélangeaient.

Ses jambes la lâchèrent et elle porta la main à la bille de son collier.

Avait-elle toujours été si chaude ?





— Yulia s’est évanouie ! cria Angora.

Merriam pesta.

— La pression de la chute, supposa Nadejda. Il faut l’étendre et…

— On a pas le temps pour ça ! les coupa Hikari. Si on reste immobiles, les soldats du Cuirassé vont boucler le quartier avant qu’on ait l’occasion de filer.

Tous se tournèrent vers l’Inquisitrice qui les guidait. Un instant, son regard flancha et elle inspecta ses mains, hésitante. Mais ce ne fut qu’un instant. Elle était désormais la seule à avoir un plan. La seule à pouvoir offrir aux Corsaires et à Yulia une route vers la liberté. Alors elle inspira un grand coup et se frappa la cuisse pour se donner du tonus.

Un fanfaron éclopé, une épéiste tête-brulée, un gamin à peine pubère, un chevalier travesti, une pilote morose, le fils d’une famille ennemie, une Dragon renégate et une enfant évanouie. Tel était son groupe désormais. Angora pouvait facilement imaginer le genre d’idées qui devaient se bousculer sous le crâne de l’Inquisitrice Mathias.

Et pourtant, malgré ses moyens limités et ses atouts qui partaient en fumée les uns après les autres, Merriam fit preuve d’un sang-froid exemplaire au goût d’Angora. Mais, après tout, elle avait été éduquée à commander dans des situations difficiles et venait d’en trouver une digne de servir d’exemple aux manuels Veleriens.

— Les deux garçons, commanda-t-elle, récupérez des sangles sur la carcasse de la voile et montez Taylor sur le dos de la grande.

— Son nom est Léoda, grinça Ashä en se relevant.

Merriam balaya la protestation d’un geste sec.

— Peu importe, jugea-t-elle. Les prochaines minutes ne vont autoriser aucune hésitation. Si quelqu’un conteste mes ordres on risque de tous y passer. Alors vous avez intérêt à assimiler rapidement mon langage car je ne vais pas perdre du temps à apprendre vos patronymes. J’en connais certains mais les autres retenez vos désignations.

Elle les désigna du doigt successivement :

— Yulia. Angora. Taylor. Nokoto. Pilote. Gamin. Grande. Sabre. Compris ?

Ashä lui décrocha un geste obscène mais lâcha l’affaire quand ses compagnons se plièrent à la contrainte. L’heure n’était pas au bavardage. Taylor avait perdu connaissance, sans doute pour quelques heures si on écoutait Nadejda. Et pour son bien, de l’avis d’Angora.

— Tu porteras Yulia, lui dit l’Inquisitrice. Capable de suivre le rythme ?

Elle hocha la tête. La Dragon n’avait certes pas la carrure de Léoda, mais sa force était assez grande pour ne pas en souffrir. Elle pouvait porter sa protégée et courir aussi vite que les autres.

— Bien, alors voilà ce qu’on va faire, exposa Merriam. Les haut-fourneaux et les creusets doivent évacuer leurs déchets : il y a des conduits d’écoulement des scories un peu partout dans l’Arsenal, mais l’un d’entre-eux donne sur un sous-terrain qui nous permettrait de rejoindre les grottes et ensuite votre navire.

— Tu peux trouver ce conduit ? demanda Irïlan en terminant d’installer Taylor sur le dos de Léoda.

L’Inquisitrice se tourna vers la porte du hangar. A travers les nuages bas, la fumée des feux et les toits noircis, elle pointa du doigt une forme haute.

— Si ça c’est la cheminée de l’Aciérie Baumann … alors je sais parfaitement où il se trouve, oui.





Yulia se réveilla avec un picotement dans les muscles. Le monde remuait dans sa tête et elle dut cligner deux fois des yeux pour que sa vision précise les formes qui défilaient tout autour. Des fuyards, des poutres en acier, des chemins de briques qui se succédaient les uns aux autres…

Ses vêtements frottaient désagréablement contre sa peau. Elle était appuyée contre un autre corps, qui la tenait au niveau des jambes. Ses deux bras étaient passés par-dessus des épaules et à intervalles régulières un soubresaut lui faisait taper du front l’arrière crâne de sa porteuse.

Porteuse ? Oui, c’était Angora. Angora la portait. Et elles courraient. Avec les autres.

Elle hoqueta et retrouva pleinement ses esprits.

— Réveillée ? lui glissa la Dragon. Alors serre tes bras autour de mon cou, je vais accélérer.

Yulia acquiesça et s’exécuta. Les choses lui revenaient à présent. Les autres Inquisiteurs étaient à leur poursuite. Ils devaient quitter l’Arsenal au plus vite. Angora lui raconta brièvement le plan de fuite à mesure qu’elles avançaient vers Merriam. Celle-ci s’était immobilisée près d’une double-porte en fer, close d’une chaîne et d’un cadenas. Le bâtiment sous lequel ils se trouvaient élevait ses inquiétantes cheminées jusqu’au ciel et se bardait d’un nom peint en noir sur les briques de sa façade :


BAUMANN – ACIER DE QUALITÉ



Les Corsaires s’acharnaient sur le verrou, sans résultat.

— Tu peux marcher ? lui demanda Angora.

— Je… Je crois.

Elle la posa à terre et, après quelques pas hésitants, la jeune fille retrouva son équilibre habituel. Alors sa protectrice sortit son sabre de Dragon et commanda à ses compagnons de s’écarter. Elle leva très haut sa lame puis, de toute la force de ses muscles et de son pouvoir, elle l’abattit sur la chaîne qui fermait la porte.

Tranchés nets, les maillons tombèrent au sol. Le verrou glissa sans plus rien retenir et Merriam put ouvrir aux Corsaires qui s’engouffrèrent dans l’usine sans un regard en arrière.

Yulia se faufila derrière Ashä et l’odeur d’huile la saisit à la gorge. Il y avait autour d’eux un très grand nombre de machines, d’aucune sorte que la jeune fille ait déjà vue. Une gigantesque centrale à vapeur avait été arrêtée dans la précipitation, mais on pouvait deviner qu’elle actionnait un large système de tapis mécanisés qui couraient ensuite à travers les nombreuses salles du complexe.

Sans Merriam, ils se seraient perdus. L’Inquisitrice renégate les mena jusqu’à un escalier métallique et une passerelle surélevée qui devait servir à la supervision des travaux de toute la forge. Les plaques d’acier grincèrent sous les pas de la compagnie, mais il n’y avait plus personne dans le bâtiment pour les entendre.

Ils traversèrent une cokerie dont les fours s’éteignaient lentement. Des bouches de cheminées aspiraient la pyrolyse de charbon grâce à de grands soufflets, mais il n’y avait plus aucun ouvrier pour les actionner et un petit nuage nauséabond flottait à l’intérieur, juste au-dessus de leur tête.

— Respirez à travers un vêtement, leur conseilla Nadejda en se saisissant d’une de ses manches. Ces produits rendent malade des quartiers entiers.

Yulia ne fit pas la difficile et se prémunit avec les moyens du bord comme les autres. Seule Angora conserva un visage libre, mais sa protégée soupçonnait déjà que la Dragon n’était pas affectée par les maladies du commun des mortels.

Ensuite, ils passèrent dans la section des haut-fourneaux. La température là-bas fut pire encore que celle de la cokerie, car la fonte des minerais de fer demandait bien plus d’énergie. Depuis leur passerelle, les Corsaires de l’Eclat pouvaient distinguer sans mal la cuve dans laquelle bouillait le métal. La fusion était toutefois si brillante qu’ils détournèrent tous le regard et prièrent pour vite sortir de cet estomac gigantesque.

Merriam leur annonça qu’ils s’approchaient de l’aciérie à proprement parler. Yulia ne comprit ce qu’elle entendait par là que lorsqu’ils passèrent une autre porte et débouchèrent dans une salle immense, occupée par un monstre industriel de sifflements, de crissements de métal et de panaches de fumée.

La fonte, directement sortie des haut-fourneaux, dégoulinait là par des gouttières taillées dans la roche, tombant ensuite dans des cuves à chaux qui dégageaient de curieux panaches colorés. Puis d’autres gouttières prenaient le relais, continuellement chauffées à la vapeur, et arrivaient à l’enfournement dans cette gigantesque machine que Yulia aurait eu du mal à décrire.

Ils suivirent le parcours de la fondue, qui s’écoulaient lentement jusqu’à de grandes roues à eaux qui achevaient de refroidir l’acier.

— Plus loin, il y a les creusets et les forges de lames, leur précisa Merriam. Mais nous on va prendre à gauche dès que possible, vers les services de gestion des scories et déchets de charbon.

Si quiconque pouvait expliquer ces termes à Yulia, il ne se manifesta pas et l’escorte fila jusqu’à une autre passerelle.

La chaleur diminuait à chaque pas, à leur grand soulagement. Comment un ouvrier pouvait-il survivre à une journée de travail pareille plus de quelques heures ? Le sort de ces bougres n’était décidément pas enviable. Le sang de Yulia se glaçait lorsqu’elle pensait que la cité avait nourri et torturé des âmes dans de pareilles usines durant le même temps où elle-même jouait à l’aristocrate avec tant de facilité. Elle se trouvait à présent au revers de la médaille du pouvoir guerrier de l’élite des Surplombs. Les sabres et fusils qui sortaient des ateliers de l’Arsenal ne serviraient jamais aux hommes et femmes qui avaient sué pour les fabriquer, mais seraient assurément tournés contre eux s’ils se rebellaient contre la noblesse et le Sénat.

Merriam les guida jusqu’à un autre escalier qui les fit cette fois descendre au niveau des machines. De longues rigoles étaient creusées à même le sol, charriant des monticules de déchets issus de la fusion. Des petites boules de terre ou de chaux, fondues et solidifiées, dans une sorte de vitrification intrigante. Il y en avait une quantité stupéfiante, déversée par toute une série de tapis mécanisés, de trappes et de wagonnets.

— Par là.

Ils débouchèrent finalement sur une salle creusée plus profondément dans le Surplomb. Sa construction en faisait une cuvette efficace : les rigoles d’évacuation s’arrêtaient à son col, bloquées par des portes actionnables au levier ; les marches qui descendaient vers le fond de la salle étaient toutes inclinées de quelques degrés, de sorte qu’un rapide coup de balais pousse tous déchets récalcitrants vers la chute ; et, enfin, tout en bas il y avait trois bouches, grandes ouvertes sur des puits noirs et inconnus. Tout autour il y avait des cuves pleines de divers produits, sans doute également des déchets qui attendaient d’être traités ou jetés sans autre forme de procès.

— On y est ? demanda Léoda qui portait encore Taylor.

— On y est, répondit simplement leur guide.

Ils aidèrent la Paladin à descendre leur Capitaine et s’engagèrent dans la cuvette. Irïlan marchait au-devant des grilles et déroulait la corde qui allait leur permettre de descendre. Ashä marchait sur les talons de Merriam et Yulia voyait bien qu’elle se méfiait encore. Elle demanda :

— Quand tout ça sera derrière nous… Que vas-tu faire ? Voyager avec nous ?

— Par la Vapeur non ! jura l’Inquisitrice. Je ne quitterai pas la Capitale, pas tant que ma position à l’Inquisition peut être maintenue. Mais je compte sur vous pour poursuivre la mission malgré tout.

Ashä sera les dents.

— Ne t’inquiète pas, on n’est pas des lâches. Taylor parle pour nous tous, on le suivra au Nouveau Monde.

Une telle détermination, chez la sulfureuse Thamari, aurait été accueillie avec suspicion par ses camarades il y a quelques jours encore. Pourtant, alors qu’ils dévalaient les marches quatre à quatre, même les Corsaires ayant été en conflit avec la sabreuse ne remirent pas sa parole en doute. Yulia surprit même Léoda à hocher la tête avec conviction.

Taylor lui avait un jour dit que, malgré la méfiance de ses hommes concernant sa Première Epée, ils la suivaient au combat sans hésitation, suivant ses ordres sans le moindre doute. La situation actuelle, pour désespérée qu’elle soit, en était une démonstration éclatante.

Ils furent en bas et les membres de l’Eclat s’activèrent. On déroula les cordes, allongea Taylor de sorte à réduire sa douleur, et Angora vint s’assurer de l’état de la fille de Ford.

Yulia n’avait plus de peine à marcher. La tête lui tournait un peu, elle avait des bouffées de chaleur étranges et serrait fort dans son poing le petit pendentif de son père ; mais rien n’entamait sa motivation et la force qui la poussait à avancer. Elle était en vie, entourée de gens à qui elle confiait son avenir avec confiance et ne comptait pas les laisser se battre seuls.

Merriam les dirigea quelques secondes. Elle déplia son bagage puis releva la tête.

Et s’immobilisa.

Yulia suivit son regard. Ce bout de l’usine était orienté à l’est. Au-dessus de six mètres, les murs n’étaient plus en brique mais laissaient place à des poutrelles d’acier, des passerelles et une verrière qui permettait de se passer d’éclairage en journée. Au fond de leur trou, elle n’aurait pu en être sûre, mais il lui semblait que certaines choses bougeaient derrière les panneaux de gros verre…

Et puis il y eut des coups de feu.

Les soldats de l’Inquisition brisèrent les vitraux, furent sur les passerelles, chargèrent entre les machines. Les Corsaires répliquèrent sans attendre et les exclamations fusèrent dans tous les sens. Merriam cria ses ordres mais Yulia n’en comprit pas le sens.

Soudain, son cœur se serra. Une dalle éclata juste à côté et Angora se jeta sur elle pour l’écarter. Un cri de guerre retentit depuis le sommet de la cuvette. Le regard de la jeune fille s’y porta instinctivement.

Un Inquisiteur dévalait les marches, un sabre à la main, menant ses hommes au combat.

Yulia reconnut son regard furieux. Rouge et gris. Deux cicatrices blanches sous l’œil droit. Une croix d’Inquisition tatouée sous l’œil gauche.

Viral Hun Automne.

Angora repoussa sa protégée dans les bras de Merriam.

— Protège-la ! lui cria-t-elle.

Et la Dragon tira son sabre. Chargea le pire cauchemar de l’héritière de Ford.

Ils pouvaient à présent entendre sa voix. Aigüe. Terrible. Fanatique.

— Attrapez-les ! Saisissez-moi la fille !

Il y eut alors une détonation. Si forte qu’elle coucha les hommes et enflamma le ciel. Quelle était son origine ? Qui l’avait provoquée ? Ces questions traversèrent instantanément l’esprit de la jeune fille, mais il était impossible d’y répondre. Et il y eut quelque chose d’autre.

Les portes qui retenaient les scories dans les rigoles tombèrent. L’amas de déchets se déversa dans la cuvette comme un torrent.

Merriam la serra dans ses bras et la vague les frappa.

Un millier de petits éclats. Une pression énorme.

Elles furent entrainées dans l’une des bouches d’évacuation. L’aciérie, leurs compagnons et le ciel disparurent dans un vrombissement de cascade.

Elles tombèrent, figées dans cette dernière étreinte.


fin du chapitre 27
DanielPagés

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Re: Le Temps des Surplombs - Chap 27 [Fantasy-Steampunk-Aventure]

Message par DanielPagés »

Bonne idée le petit résumé de la situation... Et le récap pour les personnages.
Très beau chapitre !! Très agréable à lire et très vivant... on espère, on est sûrs qu'ils vont s'en sortir... Et craaaac ! bien entendu ça se passe mal ! :oops:
Donc, j'aime moins la fin :roll: qui nous relance vers des semaines à vivre, l'estomac tordu, en attendant la suite ! :oops:
Continue, Vincent, c'est très bon.
Il me tarde de pouvoir le relire en entier... en vrai livre papier ! ;)
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Re: Le Temps des Surplombs - Chap 27 [Fantasy-Steampunk-Aventure]

Message par Animia8 »

Enfin ! :D C'est toujours un plaisir de te lire. Les événements s'enchaînent et on n'a pas le temps de reprendre son souffle. Je trouve que tu maîtrises très bien le rythme de ton récit.
Pourquoi un chapitre aussi court ? ToT Je veux la suiiite :cry:
Judas_Cris

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Re: Le Temps des Surplombs - Chap 27 [Fantasy-Steampunk-Aventure]

Message par Judas_Cris »

DanielPagés a écrit : dim. 14 févr., 2021 12:55 pm Bonne idée le petit résumé de la situation... Et le récap pour les personnages.
Très beau chapitre !! Très agréable à lire et très vivant... on espère, on est sûrs qu'ils vont s'en sortir... Et craaaac ! bien entendu ça se passe mal ! :oops:
Donc, j'aime moins la fin :roll: qui nous relance vers des semaines à vivre, l'estomac tordu, en attendant la suite ! :oops:
Continue, Vincent, c'est très bon.
Il me tarde de pouvoir le relire en entier... en vrai livre papier ! ;)
♥♥♥
Merci Danou ^^
Au final j'aime beaucoup faire ces résumés, ça éclaircie bien le truc, même pour moi :mrgreen:
Désolé pour ton estomac :( Je t’envoie un spasfon sans tarder !
huuuuf en vrai papier... le rêve...
Judas_Cris

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Re: Le Temps des Surplombs - Chap 27 [Fantasy-Steampunk-Aventure]

Message par Judas_Cris »

Animia8 a écrit : dim. 14 févr., 2021 6:43 pm Enfin ! :D C'est toujours un plaisir de te lire. Les événements s'enchaînent et on n'a pas le temps de reprendre son souffle. Je trouve que tu maîtrises très bien le rythme de ton récit.
Pourquoi un chapitre aussi court ? ToT Je veux la suiiite :cry:
Merci ! :D J'ai adoré l'écrire ce chapitre, surtout moi qui adoooore les forges :shock:
Ahahah court, tu trouves ? :lol: Il ne l'étais pas à écrire en tout cas ^^ Mais il faut dire que je vous ai habituer à dépasser quasiment tout le temps la longueur max des messages sur le forum :lol: En tout cas le chapitre suivant est écrit à 50%, et je suis très content du début donc il n'y aura que peu de retouche ^^ J'espère que je l'aurait fini dans deux semaines ? Mais difficile à dire, comme toujours je suis désolé ^^'
Merci beaucoup pour ton commentaire ! ♥
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Re: Le Temps des Surplombs - Chap 26 [Fantasy-Steampunk-Aventure]

Message par louji »

Judas_Cris a écrit : mer. 25 nov., 2020 7:11 pm Bonjour à tous ♥
Période un peu compliqué pour moi en ce moment, j'ai des pb de santé et plus de boulot à cause des mesures covid (pourtant insuffisantes) donc c'est pas la méga période de productivité... Mais cependant j'ai réussi à au moins suivre mon objectif et le chapitre est prêt ^^ Encore une fois un énorme merci à Enora qui a répondu présente ♥
Et même plus : le chapitre suivant est lui aussi écrit et corrigé ! MAIS j'attends d'avancer plus pcq je ne suis pas sûr de son découpage (il est plutôt court, et je pense que lui ajouter une ou deux scènes l'améliorera, donc il me reste encore du taff dessus).
Comme je l'ai dit j'arrive plus trop à avancer avec ce contexte (et j'ai toujours autant de mal à écrire chez moi, c'est un enfer) donc là j'ai pris un petit break de fiction pour bosser sur les règles de mon jeu de rôle, qui se déroule sur les Surplombs aussi. Je m'amuse bien à y écrire des PNJ, des règles de lancer spéciales, etc. et surtout en ce moment je refais mon système de combat (qui était minimaliste) pour y inclure des mouvements spéciaux en fonction des armes, et une maîtrise des écoles d'armes, façon Seventh Sea avec des éléments piqués à Dark Souls (parce que pourquoi pas ?) BREF je m'amuse bien, ça me fait écrire des trucs différents sans pour autant quitter l'univers :D Dites moi si ça vous intéresse et je le partage (je peux même envisager de vous mettre en forme des résumés de séances pour une campagne que j'ai terminé avec des amis)

Assez bavardé autour du sujet ! Voilà le chapitre que vous attendez, j'espère que vous êtes bien accrochés ;)
Mais avant ça... Un petit résumé des personnages, suite à la demande unanime !



La situation :

Yulia et ses compagnons ont été capturés par l'Inquisition. Leur plan pour rencontrer le Vice-Amiral Wöllner a marché et il leur a révélé de nombreuses informations, parmi lesquelles la dernière position de l'Amiral Ford connue au Nouveau Monde. Mais malheureusement l'Inquisition les a capturé avant qu'ils n'aient pu s'enfuir et le Sénateur Caesar a tué Wöllner. Désemparé, Yulia est emmenée par les sbires de Caesar qui l'informent que son pire ennemi est en route : Viral, l'Inquisiteur qui a ravagé son Surplomb natal de Cathuba et a promis à Yulia le pire des tourments...

Les personnages :

YuliaMangora, fille de l'Amiral Ford, destitué par l'Empereur suite aux intrigues du Sénat. Avec Angora, elles ont libéré les Corsaires de l’Éclat (le vaisseau de Taylor) et ont avec eux un but commun depuis : retrouver Ford et lui venir en aide contre le Sénat Impérial. Lors de ses aventures à la Capitale, elle s'est faite passé pour la noble Nora Dihya Alvez afin de tendre un piège à l'ancien homme de confiance de son père.
Angora Valk'Ozir, Dragon Impérial aux pouvoirs surnaturels, c'est une enfant abandonnée par son père et formée au Sanctuaire des Dragons (notamment par la Paladin Rikke) dans des épreuves traumatisantes. Quelques années au service du Sénat, elle a perdu leur confiance suite à une opération où elle a laissé échapper un traitre ; affectée ensuite à l'Amiral Ford, elle a développé une relation de confiance avec celui-ci et a été chargée de la protection de sa fille Yulia. Tache qu'elle prend TRÈS à cœur.

Les Corsaires :
Taylor le Sans-Nom, Capitaine Corsaire de l’Éclat, navire qu'il a racheté à l'aventurière Sigrid avec l'argent de ses coups et vols à la Capitale du temps où il faisait équipe avec le mafieux Japhet et la contrebandière Pistache. Passé sous la protection de l'Amiral Ford, il a réunit pour lui un équipage bien singulier et cherche depuis la trahison du Sénat à sauver ses hommes et honorer ses promesses envers le père le Yulia.
Ashä, Première Épée (techniquement commandant en second) de l'Eclat, c'est une jeune femme Thamari qui a vécut les guerres coloniales alors qu'elle n'était qu'une enfant et hait pour cette raison l'Amiral Rouge d'OEcar (qui est en train de disputer la guerre civile de Bérudie contre Kella Mokrane l'ancienne Générale de Ford et les différentes factions nobles dont les Wöllner). Impulsive, avec une mauvaise réputation, elle a cependant gagnée malgré elle la confiance Yulia et Angora (en plus de celle de Taylor) et s'est rapproché de la Dragon après lui avoir fait de l’œil.
Nadejda Savath, pilote en second de l'Eclat et ancienne pilote de chasseur pour le compte de l'Amiral Wilhelm dit le Sanguinaire. Passée en cour martiale pour trahison, ayant surmonté la torture pour s'enfuir à la faveur de la chance, elle seconde aujourd'hui Taylor avec une fidélité discrète mais sans faille.
Irïllan, Voltigeur de l’Éclat, c'est un jeune homme ayant toujours connu une vie indépendante ; sans doute le moins criminel de l'équipage de Corsaire.
Léoda Klane, femme grande et solide, se fait appeler "Paladin" car elle a un jour décroché ce titre parmi les chevaliers de l'ordre de l'Ardre, avant que son travestissement ne soit découvert et qu'elle soit bannie. Ses accrochages avec Ashä sont encore à l'esprit de beaucoup mais elles ont enterré la hache de guerre pour les biens de la mission.
Hikari Nokoto, troisième fils de la dynastie Nokoto qui compabait Veleria et l'Empire à toutes les occasions avant d'être banni en gage de bonne volonté dans le mariage de l'Impératrice et de l'Empereur qui a scellé l'intégration d'Ato à l'Empire. Hikari a des traits Atoli très prononcés et quelques notions d'auto-machines qu'il met au service de Taylor.
Kentaro Hellshima, meilleur ami de Taylor depuis que ce dernier a séjourné chez les Hellshima en Ato, Kentaro est un tireur d'élite mais aussi un philosophe banni de son pays pour crimes de la pensée et notamment son opposition politique à l'Impératrice qui a aujourd'hui épousé l'Empereur et intrigue pour tourner le Sénat à sa faveur. Il n'a pas été capturé par l'Inquisition et devait retrouver l'équipage dans les cavernes avec l’Éclat pour le départ.
Les forces du Sénat :
Caesar Russ, Sénateur à la fois le plus jeune et le plus redoutable. C'est un homme calculateur a l'extrême, froid et cruel, qui sert ses propres intérêts et donne au Sénat ses atours les plus inquiétants. Ses buts et motivations sont indiscernables, mais c'est autour de lui que gravite la plupart des forces antagonistes aux Corsaires de l’Éclat. Son bras droit, Lobiel Aegor Ferson, est un épéiste redoutable qui est à l'origine de beaucoup de rixes entre club politiques.
Lieutenante Inquisitrice Merriam, quatrième sœur de l'Amiral Mathias de Veleria, son engagement au sein de l'Inquisition est davantage une manœuvre diplomatique qu'une conviction, servant à fournir à l'Empire un otage de qualité pour assurer la loyauté de Veleria (le père de Merriam et Jean ayant été banni car refusant d'abandonné les combats contre Ato malgré la paix Impériale). Merriam a rencontré Yulia sous les traits de Nora au bal du Sénateur Viull où elles ont sympathisé et où Merriam lui a offert son amitié. Depuis, elle a participé à son arrestation en passant les menottes à Angora.
Colonel Inquisiteur Shiqqera, le supérieur hiérarchique de Merriam, qui a promis de ne jamais la promouvoir pour préserver son statut d'otage.
Colonel Inquisiteur Viral, l'un des quatre plus haut gradés de l'Inquisition. Cet homme cruel et sans pitié mena l’opération contre Cathuba à la destitution de l'Amiral Ford. Il échoua à capturer Yulia, qui lui échappa grâce à Angora, et représente encore aujourd'hui son pire cauchemar.
Japhet Lucyiem, héritier de l'empire mafieux de son père, c'est un ancien équipier de Taylor envers qui il entretient une haine tenace depuis que celui-ci l'a privé d'un œil en lui tirant dessus lors de leur séparation "difficile". Depuis, ses ambitions ont décuplés et il est devenu l'un des hommes de main de Caesar Russ pour son propre intérêt. Ayant surpris les machinations entre Hellshima et l'Araignée, c'est lui qui a mis l'Inquisition sur la piste de Taylor et permet à Shiqqera d'arrêter Yulia et ses compagnons.
Indépendants :
Yssandre Côchemar, comédien et transformiste, il a enseigné à Yulia son art pour lui permettre de joueur le rôle de Nora Dihya Alvez. Leurs chemins se sont séparés lorsque les corsaires sont partis pour rencontrer Wöllner avant de se faire capturer.
Emy Lynch, tenancière du Lynch Bar et armurière clandestine, elle a hébergée et soutenu les Corsaires de l'Eclat tant qu'ils opéraient à la Capitale. Récemment, les Lucyiem de Japhet ont établis leur dominance sur le quartier du Lynch Bar et Emy a du accepter leur offre de protection.
Mikhaïl Ravachol, principal propriétaire du port des cavernes de Tort’uggram, il assure le ravitaillement et les réparations de l’Éclat en attendant que Taylor reprenne les airs et quitte la Capitale.
Sigrid, charpentière du port clandestin des cavernes, ancienne propriétaire de l’Éclat.
Pistache, contrebandière, ancienne coéquipière de Taylor, elle a une prothèse à la jambe depuis qu'une embuscade l'a poussée à ne plus s'investir autant dans le pilotage.
Hey !
Désolée pour le retard, j'étais pas dans un mood de lecture sur le forum :?
Déjà, merci pour le récap, c'est bien pratique !

Comme d'hab, je te fais mes retours en vrac 0/

"La cinquième sœur de l’Amiral de Veleria" :arrow: c'était pas la 4e soeur ? :geek:

AAAAAAAAAAAAAAAAH.
voilà c'est tout pour moi

En vrai. Même si Merriam s'était montrée sympathique, je pensais pas qu'elle irait jusqu'ici 8-) Évidemment, la fin suggère ses motivations, donc on comprend mieux la rébellion. Ça fait plaisir d'assister à ce retournement de veste positif, surtout après la violence du chapitre précédent :lol: Évidemment, ils sont pas encore tirés d'affaires, mais c'était déjà bien satisfaisant de voir Angora se libérer et Merriam s'occuper de Shiqqera :mrgreen:

J'attaque le chapitre suivant !

"— Yulia. Angora. Taylor. Nokoto. Pilote. Gamin. Grande. Sabre. Compris ?" :arrow: mdr au milieu de ma tension, un petit éclat de rire quand même

MAIS. CÉ KOI CETT FIN. JE SUIS PAS D'ACCORD.
allez la suite svp
Bon, clairement, ces deux chapitres d'action l'un à la suite de l'autre, ça envoie 8-) Le rythme est nerveux, mais c'est pas "trop" rapide pour autant. Tu prends le temps de faire un petit point sur les persos, on a toujours des descriptions pour se plonger dans l'ambiance. J'aime bien l'alternance des PDV aussi, ça permet de redonner du peps !

Bref, j'aime toujours autant quoi :D

Et bon sang ça donne évidemment envie de lire la suite avec cette fin...

Courage pour l'écriture ;)
A plous
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Re: Le Temps des Surplombs - Chap 26 [Fantasy-Steampunk-Aventure]

Message par Judas_Cris »

louji a écrit : ven. 26 févr., 2021 9:18 pm Hey !
Désolée pour le retard, j'étais pas dans un mood de lecture sur le forum :?
Déjà, merci pour le récap, c'est bien pratique !

Comme d'hab, je te fais mes retours en vrac 0/

"La cinquième sœur de l’Amiral de Veleria" :arrow: c'était pas la 4e soeur ? :geek:

AAAAAAAAAAAAAAAAH.
voilà c'est tout pour moi

En vrai. Même si Merriam s'était montrée sympathique, je pensais pas qu'elle irait jusqu'ici 8-) Évidemment, la fin suggère ses motivations, donc on comprend mieux la rébellion. Ça fait plaisir d'assister à ce retournement de veste positif, surtout après la violence du chapitre précédent :lol: Évidemment, ils sont pas encore tirés d'affaires, mais c'était déjà bien satisfaisant de voir Angora se libérer et Merriam s'occuper de Shiqqera :mrgreen:

J'attaque le chapitre suivant !

"— Yulia. Angora. Taylor. Nokoto. Pilote. Gamin. Grande. Sabre. Compris ?" :arrow: mdr au milieu de ma tension, un petit éclat de rire quand même

MAIS. CÉ KOI CETT FIN. JE SUIS PAS D'ACCORD.
allez la suite svp
Bon, clairement, ces deux chapitres d'action l'un à la suite de l'autre, ça envoie 8-) Le rythme est nerveux, mais c'est pas "trop" rapide pour autant. Tu prends le temps de faire un petit point sur les persos, on a toujours des descriptions pour se plonger dans l'ambiance. J'aime bien l'alternance des PDV aussi, ça permet de redonner du peps !

Bref, j'aime toujours autant quoi :D

Et bon sang ça donne évidemment envie de lire la suite avec cette fin...

Courage pour l'écriture ;)
A plous
Ahah oui t'inquiète, je traverse moi aussi une phase comme ça ^^ c'est bête d'ailleurs parce que j'ai très envie de continuer Eliane et de découvrir ce qu'a écrit Sephcchi... mais bon, mieux faut lire à son rythme et apprendre à s'écouter :)
Merci beaucoup pour ton commentaire en tout cas !!! :D

La sœur... arf c'est compliqué et ça a pu changer entre temps :lol: Les Matthias leur fratrie c'est ça :
- père mort en exil
- Adrehilde (29 ans), l'ainée fille illégitime
- Hortense Féale (28 ans), première fille légitime
- Irène (27 ans), fille illégitime
- Aloïse Mélandre (26 ans), seconde fille légitime
- Merriam Sidegard (24 ans), troisième fille légitime
- Jean Aerus (24 ans), l'unique fils
- Faustine Ermengarde (17 ans), fille légitime
- Léotine Rose (13 ans), plus jeune fille
DONC Merriam est la 3e fille légitime, mais la 5e si on compte les bâtardes

Ahahah je crois que je surchargeais de la violence et de la gravité quand j'ai écrit ce passage :lol: Mais j'aime bien ce petit trait d'humour ^^

Merci beaucoup ! Clairement les scènes d'action c'était ce que j'aimais le plus écrire à une époque, mais c'est franchement assez difficile, j'avance trois fois plus lentement que dans les autres scènes que j'écris :? Trouver cet équilibre est pas facile et y'a des passages où j'ai laissé tomber parce que j'y arrivais pas ^^'
Le prochain chapitre est quasiment finit, mais il y a beaucoup d'actions aussi et ça s'épaissit de plus en plus ! J'en suis à 18 pages word, mais je pense que je vais couper un ou deux POV parce qu'ils apportent pas grand chose... enfin, je ne sais pas encore, et le final est TRES COMPLIQUE à écrire, vous allez découvrir pourquoi ^^'
Quand je réécrirais les parties 1 et 2 j'aurais des modifications à faire pour mieux préparer ce plot-twist (en quelque sorte) et j'espère que vous comprendrez pourquoi c'est la fin de la troisième partie

Merci beaucoup beaucoup d'avoir lu en tout cas !! Je me donne à fond pour le prochain chapitre, j'espère qu'il arrivera vite :mrgreen:
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Re: Le Temps des Surplombs - Chap 26 [Fantasy-Steampunk-Aventure]

Message par louji »

Judas_Cris a écrit : mar. 02 mars, 2021 5:57 pm Ahah oui t'inquiète, je traverse moi aussi une phase comme ça ^^ c'est bête d'ailleurs parce que j'ai très envie de continuer Eliane et de découvrir ce qu'a écrit Sephcchi... mais bon, mieux faut lire à son rythme et apprendre à s'écouter :)
Merci beaucoup pour ton commentaire en tout cas !!! :D

La sœur... arf c'est compliqué et ça a pu changer entre temps :lol: Les Matthias leur fratrie c'est ça :
- père mort en exil
- Adrehilde (29 ans), l'ainée fille illégitime
- Hortense Féale (28 ans), première fille légitime
- Irène (27 ans), fille illégitime
- Aloïse Mélandre (26 ans), seconde fille légitime
- Merriam Sidegard (24 ans), troisième fille légitime
- Jean Aerus (24 ans), l'unique fils
- Faustine Ermengarde (17 ans), fille légitime
- Léotine Rose (13 ans), plus jeune fille
DONC Merriam est la 3e fille légitime, mais la 5e si on compte les bâtardes

Ahahah je crois que je surchargeais de la violence et de la gravité quand j'ai écrit ce passage :lol: Mais j'aime bien ce petit trait d'humour ^^

Merci beaucoup ! Clairement les scènes d'action c'était ce que j'aimais le plus écrire à une époque, mais c'est franchement assez difficile, j'avance trois fois plus lentement que dans les autres scènes que j'écris :? Trouver cet équilibre est pas facile et y'a des passages où j'ai laissé tomber parce que j'y arrivais pas ^^'
Le prochain chapitre est quasiment finit, mais il y a beaucoup d'actions aussi et ça s'épaissit de plus en plus ! J'en suis à 18 pages word, mais je pense que je vais couper un ou deux POV parce qu'ils apportent pas grand chose... enfin, je ne sais pas encore, et le final est TRES COMPLIQUE à écrire, vous allez découvrir pourquoi ^^'
Quand je réécrirais les parties 1 et 2 j'aurais des modifications à faire pour mieux préparer ce plot-twist (en quelque sorte) et j'espère que vous comprendrez pourquoi c'est la fin de la troisième partie

Merci beaucoup beaucoup d'avoir lu en tout cas !! Je me donne à fond pour le prochain chapitre, j'espère qu'il arrivera vite :mrgreen:
Ah oui, plutôt complexe comme fratrie :lol: Y'a de quoi s'emmêler les pinceaux !

Je suis d'accord, j'ai plus de mal avec les scènes d'action aussi, j'ai tendance à les écrire plus lentement (notamment car faut s'assurer de la cohérence de la scène de A à Z sans oublier les actes de chaque perso impliqué (car on reste difficilement immobile dans une scène d'action) bref... complexe x)
Ah oui, 18 pages Word, ça rigole pas :lol: Tu écris en quelle taille de police ? (j'ai jamais écrit des chapitres de +9pages pour ma part, 18 me paraît vraiment énorme :o En même temps tu fais de longs chapitres donc c'est logique ^^)
Donc le prochain chap c'est la fin de la partie 3 ?? Damn :(

Yes, ne te mets pas la pression non plus ! ;)
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Re: Le Temps des Surplombs - Chap 26 [Fantasy-Steampunk-Aventure]

Message par Judas_Cris »

louji a écrit : jeu. 04 mars, 2021 9:26 am
Judas_Cris a écrit : mar. 02 mars, 2021 5:57 pm Ahah oui t'inquiète, je traverse moi aussi une phase comme ça ^^ c'est bête d'ailleurs parce que j'ai très envie de continuer Eliane et de découvrir ce qu'a écrit Sephcchi... mais bon, mieux faut lire à son rythme et apprendre à s'écouter :)
Merci beaucoup pour ton commentaire en tout cas !!! :D

La sœur... arf c'est compliqué et ça a pu changer entre temps :lol: Les Matthias leur fratrie c'est ça :
- père mort en exil
- Adrehilde (29 ans), l'ainée fille illégitime
- Hortense Féale (28 ans), première fille légitime
- Irène (27 ans), fille illégitime
- Aloïse Mélandre (26 ans), seconde fille légitime
- Merriam Sidegard (24 ans), troisième fille légitime
- Jean Aerus (24 ans), l'unique fils
- Faustine Ermengarde (17 ans), fille légitime
- Léotine Rose (13 ans), plus jeune fille
DONC Merriam est la 3e fille légitime, mais la 5e si on compte les bâtardes

Ahahah je crois que je surchargeais de la violence et de la gravité quand j'ai écrit ce passage :lol: Mais j'aime bien ce petit trait d'humour ^^

Merci beaucoup ! Clairement les scènes d'action c'était ce que j'aimais le plus écrire à une époque, mais c'est franchement assez difficile, j'avance trois fois plus lentement que dans les autres scènes que j'écris :? Trouver cet équilibre est pas facile et y'a des passages où j'ai laissé tomber parce que j'y arrivais pas ^^'
Le prochain chapitre est quasiment finit, mais il y a beaucoup d'actions aussi et ça s'épaissit de plus en plus ! J'en suis à 18 pages word, mais je pense que je vais couper un ou deux POV parce qu'ils apportent pas grand chose... enfin, je ne sais pas encore, et le final est TRES COMPLIQUE à écrire, vous allez découvrir pourquoi ^^'
Quand je réécrirais les parties 1 et 2 j'aurais des modifications à faire pour mieux préparer ce plot-twist (en quelque sorte) et j'espère que vous comprendrez pourquoi c'est la fin de la troisième partie

Merci beaucoup beaucoup d'avoir lu en tout cas !! Je me donne à fond pour le prochain chapitre, j'espère qu'il arrivera vite :mrgreen:
Ah oui, plutôt complexe comme fratrie :lol: Y'a de quoi s'emmêler les pinceaux !

Je suis d'accord, j'ai plus de mal avec les scènes d'action aussi, j'ai tendance à les écrire plus lentement (notamment car faut s'assurer de la cohérence de la scène de A à Z sans oublier les actes de chaque perso impliqué (car on reste difficilement immobile dans une scène d'action) bref... complexe x)
Ah oui, 18 pages Word, ça rigole pas :lol: Tu écris en quelle taille de police ? (j'ai jamais écrit des chapitres de +9pages pour ma part, 18 me paraît vraiment énorme :o En même temps tu fais de longs chapitres donc c'est logique ^^)
Donc le prochain chap c'est la fin de la partie 3 ?? Damn :(

Yes, ne te mets pas la pression non plus ! ;)
C'est ça, et puis quand je ne fais qu'écrire les déplacements dans l'espace ça... m’ennuie ? je veux dire que littérairement c'est archi pas intéressant :| l'impression de faire une liste de course "ça, puis ça, puis ça" meh quoi. Du coup je cherche des moyens de sortir un peu de "monotonie de l'action" (bel oxymore :lol: ), surtout que la ponctuation a tendance à être lapidaire et enchaîner les cours paragraphes "choc", il faut varier un peu pour avoir du relief

J'écris en Calibri 1, la police par défaut de Word :geek: L'habitude crée le confort :lol: En terme de nombres : 7.600 mots, 46.000 caractères (espaces compris), si tu veux une meilleure idée du prochain chapitre en cours d'écriture

C'est ça ! Enfin presque, puisqu'ensuite il y aura un épilogue avec un petit personnage qu'on a pas vu depuis quelques temps :mrgreen: Hâte de l'écrire d'ailleurs cet épilogue car je vais y introduire LA méchante de la fin du récit :twisted:
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Re: Le Temps des Surplombs - Chap 27 [Fantasy-Steampunk-Aventure]

Message par Mensonges »

Coucou <3
J'ai lu ton dernier chapitre, tout en confusion, agréablement écrit. Comme les autres, j'attends la suite ;) J'aime beaucoup le côté bien industriel que tu as commencé à décrire
Continue comme ça !
Cheers 8-)
Judas_Cris

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Re: Le Temps des Surplombs - Chap 27 [Fantasy-Steampunk-Aventure]

Message par Judas_Cris »

Mensonges a écrit : mar. 09 mars, 2021 1:17 pm Coucou <3
J'ai lu ton dernier chapitre, tout en confusion, agréablement écrit. Comme les autres, j'attends la suite ;) J'aime beaucoup le côté bien industriel que tu as commencé à décrire
Continue comme ça !
Cheers 8-)
Merci beaucoup ! :D ça me fait super plaisir, j'adore aussi les aspects industriels que j'ai pu écrire :3
Le prochain chapitre devrait arriver dans pas trop longtemps, il est quasiment terminé !! :D
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