Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents [Histoire terminée]

Postez ici tous vos écrits qui se découpent en plusieurs parties !
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louji

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par louji »

Hello !

Oh, c'est un joli chapitre que voilà. Entre les réflexions de Lina vis-à-vis du groupe, la discussion avec Rangsei et la fin avec la chanson. On sent venir des pistes pour la fin, la dernière ligne droite et c'est assez mélancolique ^^
(Et j'attends mon ship avec Idris of course 8-) )

J'ai trouvé que le début de chapitre manquait de transitions. Ce passage notamment, où je n'ai pas vraiment compris la nécessité du paragraphe du milieu ni l'idée qui s'en dégage :

— Et si je ne le fais pas, lui répondis-je presque que pour moi même et non ce reflet.
— Tu les mettra en danger, répond-t-elle en s’évaporant dans la nuée du miroir.

– … mais non ! T’es bête, c’est pas possible, clame la voix claire de Tia.
– C’est une question de perspective, Tia. Écoute…
Exposée sur l’étagère, je la revois brillante presque translucide. Ses cliquetis que je peux entendre, les trous, sa structure, je ne peux me sortir l’image de la sarbacane. Mes mains et mon dos me brulent de l’avoir. Je les sens pulser.
Ma conversation avec ce fantôme de moi-même m’inquiète, et je préfère l’oublier pour profiter du moment présent.

– Tu n’es pas obligé, tu sais, me dit Rangsei en transportant une caisse verte.
– Quoi, questionnais-je surprise de mes pensées en traversant la rivière, sur un petit pont pour aller vers les piles de cagets.
J’attends en vain la poursuite de la conversation.


N'hésite pas à plus contextualiser tes débuts de paragraphes ;) Dire à quel moment c'est, mettre un peu de descriptions... On se sent un peu perdu/chamboulé au fil du chapitre, car il y a un tas de scènes différentes mais toutes dans des ambiances spatio-temporelles différentes !
La scène où Lina retrouve Idris dans la salle d'entraînement, tu mets un flashback. C'est pas un souci, mais vérifie ta concordance des temps, tu as mis du passé simple typiquement alors que c'est du passé composé (voire imparfait si vraiment y'a besoin) qu'il faut utiliser comme tu écris au présent =)

Au niveau des dialogues : on sent que tu maîtrises mieux les caractères et pensées de tes personnages ;) Je trouve qu'il y a un peu trop de verbes de dialogues à mon goût (tu en mets parfois deux pour une même ligne de dialogue) et ça alourdit les phrases ! Surtout où en réalité les personnages ne parlent pas tant que ça. Si tu utilises les verbes de dialogue essentiellement pour apporter une ambiance à la scène, un ton ou un sentiment particuliers, il y a des moyens détournés de le faire :D Tu peux jouer sur des phrases qui précèdent/suivent le dialogue. Un petit exemple :

"Truc-muche se laisse tomber sur une souche et tend la gourde à son voisin.
- Tu en veux ? Cette balade m'a achevée.
Sa voix lasse porte à peine jusqu'à son camarade, tant elle est moulue de fatigue."

Tu vois le genre ? :)

Au début, la scène du miroir... j'avoue ne pas avoir compris :( Je me rappelle pas de cette femme/Lina plus âgée... On l'a déjà croisée ? Et je comprends vraiment pas le fonctionnement :geek: C'est un miroir particulier ? Ou Lina qui s'imagine des choses ? C'était pas très clair pour moi, désolée... :?

J'espère que ça se passe pas trop mal pour toi le confinement avec les cours, en tout cas =o

Courage pour tout et à bientôt ! ;)
15Lina15

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par 15Lina15 »

louji a écrit : sam. 14 nov., 2020 12:16 pm Hello !

Oh, c'est un joli chapitre que voilà. Entre les réflexions de Lina vis-à-vis du groupe, la discussion avec Rangsei et la fin avec la chanson. On sent venir des pistes pour la fin, la dernière ligne droite et c'est assez mélancolique ^^
(Et j'attends mon ship avec Idris of course 8-) )

J'ai trouvé que le début de chapitre manquait de transitions. Ce passage notamment, où je n'ai pas vraiment compris la nécessité du paragraphe du milieu ni l'idée qui s'en dégage :

— Et si je ne le fais pas, lui répondis-je presque que pour moi même et non ce reflet.
— Tu les mettra en danger, répond-t-elle en s’évaporant dans la nuée du miroir.

– … mais non ! T’es bête, c’est pas possible, clame la voix claire de Tia.
– C’est une question de perspective, Tia. Écoute…
Exposée sur l’étagère, je la revois brillante presque translucide. Ses cliquetis que je peux entendre, les trous, sa structure, je ne peux me sortir l’image de la sarbacane. Mes mains et mon dos me brulent de l’avoir. Je les sens pulser.
Ma conversation avec ce fantôme de moi-même m’inquiète, et je préfère l’oublier pour profiter du moment présent.

– Tu n’es pas obligé, tu sais, me dit Rangsei en transportant une caisse verte.
– Quoi, questionnais-je surprise de mes pensées en traversant la rivière, sur un petit pont pour aller vers les piles de cagets.
J’attends en vain la poursuite de la conversation.


N'hésite pas à plus contextualiser tes débuts de paragraphes ;) Dire à quel moment c'est, mettre un peu de descriptions... On se sent un peu perdu/chamboulé au fil du chapitre, car il y a un tas de scènes différentes mais toutes dans des ambiances spatio-temporelles différentes !
La scène où Lina retrouve Idris dans la salle d'entraînement, tu mets un flashback. C'est pas un souci, mais vérifie ta concordance des temps, tu as mis du passé simple typiquement alors que c'est du passé composé (voire imparfait si vraiment y'a besoin) qu'il faut utiliser comme tu écris au présent =)

Au niveau des dialogues : on sent que tu maîtrises mieux les caractères et pensées de tes personnages ;) Je trouve qu'il y a un peu trop de verbes de dialogues à mon goût (tu en mets parfois deux pour une même ligne de dialogue) et ça alourdit les phrases ! Surtout où en réalité les personnages ne parlent pas tant que ça. Si tu utilises les verbes de dialogue essentiellement pour apporter une ambiance à la scène, un ton ou un sentiment particuliers, il y a des moyens détournés de le faire :D Tu peux jouer sur des phrases qui précèdent/suivent le dialogue. Un petit exemple :

"Truc-muche se laisse tomber sur une souche et tend la gourde à son voisin.
- Tu en veux ? Cette balade m'a achevée.
Sa voix lasse porte à peine jusqu'à son camarade, tant elle est moulue de fatigue."

Tu vois le genre ? :)

Au début, la scène du miroir... j'avoue ne pas avoir compris :( Je me rappelle pas de cette femme/Lina plus âgée... On l'a déjà croisée ? Et je comprends vraiment pas le fonctionnement :geek: C'est un miroir particulier ? Ou Lina qui s'imagine des choses ? C'était pas très clair pour moi, désolée... :?

J'espère que ça se passe pas trop mal pour toi le confinement avec les cours, en tout cas =o

Courage pour tout et à bientôt ! ;)
Salut ! ça va ?

Disons que le confinement me donne beaucoup de travail, j'ai beaucoup de projets qui fusent en plus donc c'est un peu chaud mais pour l'instant je tiens bon. J'espère que t'as pu récupérer un minimum de connexion wifi :roll: :roll:

Merci beaucoup pour ce long commentaire !!!! :D
J'avais remarqué aussi que mes transitions entre les scènes étaient minces et pas top, je vais plus m'y concentrer ! Pour les verbes de dialogue j'avais pas remarqué, j'avoue que je sais pas trop comment les utiliser, je relirais voir, pareil pour le flashback (qui est c'est vrai tendu à bien faire).
Pour ce qu'il s'agit de la scène du miroir, oui on avait déjà vu notamment une Lina vieille dans une gare avant de prendre l'Hyperloop. Donc non ce n'est pas un miroir magique, c'est totalement lié à Lina, mais je réécrirai cette scène pour expliciter :lol: :?

Il ne me reste que 3 chapitres à écrire, j'ai mis à jour le sommaire d'ailleurs (sans les titres pour ne pas spoiler). L'histoire s'arrêtera au chapitre 39 :P
C'est gentil pour tes compliments, comme j'enchaine les chapitres je sens mieux où mener mes personnages ^^.
15Lina15

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par 15Lina15 »

Chapitre 35

— — Écarquillés — —

Idris m’accompagne jusqu'à sa pièce favorite, tandis que j’essaie d’oublier ce moment gênant. Je n’aime pas chanter devant les gens, qu’il m’ai vu aussi vulnérable me fait peur. Ses yeux marrons paraissent clairs, comme illuminés. Je me focalise sur le chemin qu’on emprunte pour ne pas le perdre en ruminant ce qu’il peut bien penser de moi. Je découvre enfin derrière deux grandes portes massives à dorures, un espace sous plafond, sans fin. Je lève instinctivement la tête à m’en dévisser le cou, face à d’innombrables étagères de livres. L’odeur de poussière est à peine respirable, mais au moins, on peut profiter d’un silence quasi absolu. Deux, trois fauteuils rouges velours sont disposés ça et là sur un parquet bois ciré. Quant aux murs, bleus nuits, ils sont comme écrasés sous le poids des bibliothèques aux reflets bleus nuits et dorés.
— Ouhaa, c’est magnifique ici, aussi.
J’aurai bien aimé avoir mon appareil, pour fixer des images, avec la lumière ça et là sous les étagères…
Je me tourne vers le grand américain qui sourit jusqu’aux oreilles. Quelque chose me frappe en regardant ces tonnes de livres, ils sont en papier. Et pour Idris, cela signifie un lien, avec des connaissances mais surtout, avec un objet unique. Avec son pouvoir tactile de Synesthète, il doit même pas avoir à allumer la lumière pour lire un livre, peut-être lit-il autre chose que nous, sa fabrication, ses prédécesseurs, son histoire. Aime-t-il lire justement parce que ça lui demande des efforts pour lire, qu’il doit tourner les pages pour le comprendre et non se contenter de le toucher ? Que c’est un échappatoire aux contacts humains ? Dans tous les cas, Rangsei a tort, il aime les livres pour ce qu’ils sont, pas pour ce qu’ils représentent.

Idris m’explique qu’il veut pouvoir découvrir le monde et que le groupe de synesthètes lui permet ça, en plus d’avoir un boulot bien payé. Un aspect du « métier » que je n’avais pas envisagé, était la prime de risque dans le salaire. Qu’importe, je ne cours pas après l’argent, sinon j’aurai plus étudié à l’école. Il m’explique qu’il vient d’une ferme en pleine campagne aux États-Unis, où il aidait sa famille en tant qu’ébéniste.
— De là d’où je viens, je n’aurai jamais eu les ressources pour voyager. Pour faire quelque chose de bien pour les autres, on a besoin de pouvoir s’en sortir soi-même. Mes parents ne pouvaient pas m’aider à y arriver, ils se battraient déjà pour eux, pour la compagnie. C’est trop risqué de les appeler maintenant.
— Ils te manquent, m’enquis-je doucement.
— Mes rêves étaient trop forts. Je reviendrai les voir. Je regrette parfois, j’ai laissé mon grand frère et mon petit frère à la ferme.
Je l’envie en quelque sorte, avoir une famille aimante qui l’attend sans recule.
— Ne t’étonne si je ne viens pas aux couchers de soleil. Ça fait revivre en moi ces soirées d’été quand j’avais fini le travail, et que je rentrai à pied avec mon petit frère.
Des beaux souvenirs d’enfance, j’en ai si peu.
— Merci de m’avoir écouté, sourit-il en regardant ailleurs. C’est bien ça, je l’ai mal dit, s’inquiète-t-il face à mon absence de réponse.
— Ou… oui, bégayé-je en rougissant
— J’essaie d’apprendre le français. J’aime bien apprendre de nouvelles langues.

Je profite une dernière fois des infrastructures du Centre, passant par la serre, toujours curieuse d’en apprendre plus sur Painy. En fin d’après-midi, je retrouve Rangsei et Idris dans le dortoir.
— Tu peux me parler un peu plus de l’organisation, s’il te plait Rangsei ? fais-je en regardant ce dernier collé à sa tablette. Idris m’a parlé de son salaire, et je me suis encore étourdie du peu de connaissances que j’ai sur ce que vous faites, et que je vais potentiellement faire, demandais-je.
— Je vais te parler de mon cas. Le programme biologique de l’organisation, permet de soutenir la recherche de nouvelles espèces et leur résilience, notamment des organismes photosynthétiques eucaryotes. On se focalise sur l’étude des cormophytes, décomposant l’analyse de l’évolution post-climatechange, bien que la période ne soit pas totalement clos, il faudra encore une bonne dizaine d’années pour en sortir mais là on est au top de la courbe. Je suis chargé expérimental, je récolte sur le terrain les échantillons pour ensuite expliquer leurs adaptations en fonction du sol, leur capacité régénératrice, leurs reproductions…
— Doucement, le calmé-je le cerveau en feu par tant d’information.
— Pour cela, je prends des échantillons des végétaux que j’envoi par drone au labo, ici habituellement. Painy est mandatée par l’organisation internationale de la protection des végétaux, d’où elle tire son financement, officiellement, reprend le petit brun. Officieusement, il a aussi une sous-branche, c’est l’assistance en aide dans des coins reclus pour des personnes particulières et leur protection.
— Et l’organisation mondiale ne se doute de rien ? C’est pas un problème vis-à-vis de la police…, suspecté-je.
— Non, ce n’est pas si grave, c’est pour justifier les dépenses, hausse-t-il les épaules. Et je fais de mon mieux pour faire progresser la cause, ajoute-t-il comme pour se justifier, tout de même un poil mal à l’aise. C’est un peu grâce à moi qu’on a pu débloquer les fonds de l’OIPV, ils m’ont suivi. Avant l’organisation reposait sur les dons de mécènes et l’héritage de Painy, mais c’était un peu douteux, ils avaient un droit de regard sur nos missions et…
— Comment ça, « ils t’ont suivi » ?, interviens-je.
— Ah, ça ! J’ai été doctorant au Cambodge, puis en Australie en biologie végétale et à l’époque je travaillait avec l’OIPV. En outre, nous développons dans les serres une agriculture autonome et résiliante à travers les prélèvements que je fais. Et on a déjà réussi à développer de nouvelles espèces et retrouver d’anciennes datant d’avant la catastrophe, sourit-il fièrement. Que je voyage autant et en plus à pied est un atout, car d’une seule source, ils ont des relevés d’une diversité presque unique.
— Non, c’est surtout que tu es le meilleur dans ce que tu fais, souris Gabrielle en débarquant avec Tia dans la pièce. Il a créé sa propre méthode, que beaucoup de chercheurs ont repris. T’es vraiment doué.

— Je parlais avec Tia, pendant que Madame trichait à la bataille navale, explique Gabrielle en lui jetant un œil entendu, on se disait que ce serait sympa d’aller prendre l’air. Ça vous dirait de faire une sortie randonnée, quelques jours ?
Pensant qu’elle s’adresse aux autres, je garde les yeux baissés, jusqu'à ce qu’elle me touche le bras.
— Ça te dit ?, me sollicite-t-elle.
J’hésite à lui parler de mon projet tout de suite. Je ne sais pas quoi lui répondre. Alors que j’hésite en évitant de la regarder, je sens une vague de tiédeur agréable.
— On peut se promener aux alentours, parle étrangement Gabrielle.
Je bois ses paroles, envoutée. J’ai envie de la suivre. Une voix inquiète au fond de mon esprit me démange, et je l’ignore.
— Gab, arrête ça tout de suite, fait le jeune homme en s’interposant entre elle et moi.
Les membres engourdis légèrement, je pose ma main sur son épaule.
— Pourquoi… fais-je, interrompue.
— Mêle-toi de tes affaires, siffle Gabrielle, me ramenant immédiatement à la réalité et au froid.
— Qu’est-ce que… qu’est-ce que t’as fait exigé-je soudainement calme.
La tête tournée, les cheveux devant les yeux puis sifflant face à Rangsei. Ses yeux brillants n’ont jamais été aussi noirs.
— Elle a essayé de t’influencer. C’est une de ses capacités, sa voix peut entrer dans ton esprit, t’embrouiller et t’influencer en te faisant faire des choses que tu sera persuadé d’avoir exécuté de ta propre volonté, m’explique démagogiquement Rangsei tout en conservant sa colère contre sa petite amie.
Au moment où je pense qu’ils vont se taper dessus, la pression montant sans cesse, Gabrielle se retourne les bras croisés.

J’essaie de ne pas y penser, tellement ça me dégoute d’elle. Je ne sais pas comment Rangsei peut sortir avec quelqu’un qui peut influencer ses sentiments. Comment peut-il être sûr qu’il l’aime parce qu’il le veux ? Jamais je ne laisserai quelqu’un s’approcher d’aussi près de mois, qu’elle ai tenté de me manipuler… Je hais perdre le contrôle, c’est vraiment le pire don pour moi. Cette histoire est trop compliquée, ça ne me sert à rien d’y réfléchir.
Le moment est venu, de toute manière ce sera jamais le bon moment. Il faut que je me lance. Le bord du lit sous la main, je l'escalade et descend d'un étage. Je gratte le bord de mon oreille avant d’attirer leur attention.
— Je vais partir, annonçais-je en les regardant un à un dans les yeux. Ce n’est pas contre vous, je reviendrai dès que je pourrai, mais j’ai besoin de respirer. Je sens qu’il faut que je parte d’ici quelques temps, je ne suis pas à l’aise pour réfléchir.
J’ai besoin de repenser à ces apparitions, comprendre si je suis mentalement saine ou si c’est un effet de la Synesthésie. Et j’ai l’impression que ce mauvais sentiment qui me colle à la peau depuis qu’on est arrivé partira.
Tous s’échangent des regards, d’abord étonné et perplexe, puis très rapidement ils sourient. Tia saute même de joie et s’en va en sautillant.
— Faites vos sacs rapidement, je me charge de prévenir Painy, annonce Gabrielle.
— Quoi, demandais-je dépassée, vous partez ?
— Oui, on vient avec toi, me répond Idris, fais tes affaires.
— Mmai…, je ne vous ai rien demandé. Restez ici, j’ai de quoi vous contacter si…
— Tu ne veux pas qu’on vienne, m’interroge-t-il direct de ses yeux noisettes déterminés.
— Si, mais…
— Alors, on vient, conclut-il fermement en enfilant son sac sur l’épaule.
— Quand est-ce que tu te mettra ça dans la tête, me fais Rangsei en titillant les cheveux. On peut penser par nous même, on a choisi d’être amis avec toi, laisse-nous t’aider, ajoute-t-il dans un sourire.
Au delà de la chaleur que me procure ses paroles de réconfort, c’est son geste qui me trouble. Ma tête et mes racines endoloris après le passage de sa main, je n’ai pas été dégoutée par son contact. Je les regarde faire leur affaire et mon cœur s’emplit, je vais déborder. Mes yeux se ferment, reconnaissante d’avoir cette chance.

Tout le monde range ses affaires en silence. J’entraperçois Rangsei à la peau châtaigne froncer les sourcils, les narines ouvertes. Son buste semble se soulever et s’abaisser excessivement. Je crois d’abord qu’il est en colère contre Gabrielle, mais ses yeux ne sont pas rouges, ils ont pris une couleur bleutée, vert d’eau. Sa posture est stable, figée, comme s’il se concentrait sur sa respiration. Il a l’air perturbé, je peux voir son corps frissonner, ses poils se hérisser. Mais je n’ai pas le temps de lui demander, Gabrielle le bouscule avec son sac à dos, intentionnellement et nous enjoins à partir. Alors que nous passons un à un le pas de l’entrée, Rangsei nous rattrape et atteint Gabrielle pour lui parler.
Le crépuscule ne va pas tarder, on est au point le plus chaud de la journée, je regrette déjà de les avoir précipités. Le vent est tombé, les animaux sont énervés. Nous quittons les cailloux et faisons les premiers mètres, nous éloignant du Centre.
En levant le nez au ciel, j’ignore les voix qui s’entrechoquent à côté de moi, pour détailler les nuages fragiles, blancs et éparses. C’est comme s’ils allaient se faire aspirer au moindre souffle, tenant à rien.
La main large d’Idris me pousse fermement en arrière et je tombe en tournant sur le flanc quelques mètres plus loin dans les cailloux. Le choc de l’atterrissage et du mouvement me bloque la respiration tandis que je regarde Idris, Rangsei, Tia et Gabrielle se faire attaquer par des hommes armés, rapides et en noirs. Idris est déjà au sol et Tia une coupure sur le bras, le temps que je me relève les yeux écarquillés.


Dernière modification par 15Lina15 le dim. 20 déc., 2020 5:26 pm, modifié 2 fois.
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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par 15Lina15 »

Hey ! ;)
J'ai fini aujourd'hui le chapitre qui a fait que j'ai voulu commencé à écrire cette histoire. J'ai ce chapitre en tête depuis le début, quelle sensation étrange de l'écrire, 5 ans plus tard ! :lol: J'en ai eu les frissons…
Bref, il ne me reste qu'un chapitre à écrire, le dernier. J'ai hâte de vous les révéler et de fêter la fin de Syn. Rien que d'y penser ça me donne envie d'en écrire un autre :lol: :lol:
Je vous souhaite une bonne journée et de réaliser tous les projets qui vous viennent en tête, c'est vraiment la meilleure chose.

Bises. À dimanche ! ;)
louji

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par louji »

15Lina15 a écrit : jeu. 26 nov., 2020 11:44 am Hey ! ;)
J'ai fini aujourd'hui le chapitre qui a fait que j'ai voulu commencé à écrire cette histoire. J'ai ce chapitre en tête depuis le début, quelle sensation étrange de l'écrire, 5 ans plus tard ! :lol: J'en ai eu les frissons…
Bref, il ne me reste qu'un chapitre à écrire, le dernier. J'ai hâte de vous les révéler et de fêter la fin de Syn. Rien que d'y penser ça me donne envie d'en écrire un autre :lol: :lol:
Je vous souhaite une bonne journée et de réaliser tous les projets qui vous viennent en tête, c'est vraiment la meilleure chose.

Bises. À dimanche ! ;)
Hello !

Waaah félicitations ! ;)
J'imagine bien le plaisir et la satisfaction que ça procure, bravo :mrgreen: J'ai hâte de lire cette fin en tout cas !

Je viens de terminer un autre roman moi aussi, on a terminé nos projets en même temps =) Et, oui, carrément, faut continuer à faire nos projets, ce qui nous plaît...

J'en profite pour lire le dernier chapitre posté !

Hmm, je comprends pas la gêne de Lina... Idris a rien dit de travers :ugeek:

Lina est vachement prompte à juger quand même :lol: Les gens ont pas le droit à l'erreur ou au bénéfice du doute avec elle ! Gabrielle a toujours eu ses parts +/- sombres/étranges, elle devrait le savoir maintenant. Puis Lina est pas un modèle de stabilité et d'altruisme non plus donc bon :mrgreen:

Oh je m'attendais pas à la fin du chapitre je dois reconnaître =o
Je dirais presque que c'est trop abrupt ! On dirait qu'ils sont sortis depuis 10 sec de l'enceinte quand ça arrive, or je me doute qu'ils ont marché plus longtemps... Peut-être introduire un peu plus longuement cette attaque surprise :D
En tout cas, je me demande bien qui c'est et ce qu'ils leur veulent ? Le père de Lina ?

Des petites remarques :

" Quant aux murs, bleus nuits, ils sont comme engrossés sous le poids des bibliothèques " :arrow: engrosser ça a un sens très particulier (et très familier), pas sûre que ce soit le bon mot pour décrire le phénomène en question ? engoncés ? écrasés ?

"Je me tourne vers le grand américain qui sourit jusqu’aux oreilles." :arrow: Américain ;) Et j'avais oublié qu'il venait de là-bas Idris :shock: Comment il a fini en Suisse ? :lol:

"Rangsei a tord" :arrow: torT ;)

" permet de soutenir la recherche de nouvelles espèces et leur résilience, notamment des organismes photosynthétiques eucaryotes. " :arrow: résilience ? J'aurais dit résistance pour le coup :ugeek:

" Tia saute même de joie et sans va en sautillant." :arrow: s'en va
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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par 15Lina15 »

louji a écrit : jeu. 26 nov., 2020 6:59 pm
Hello !

Waaah félicitations ! ;)
J'imagine bien le plaisir et la satisfaction que ça procure, bravo :mrgreen: J'ai hâte de lire cette fin en tout cas !

Je viens de terminer un autre roman moi aussi, on a terminé nos projets en même temps =) Et, oui, carrément, faut continuer à faire nos projets, ce qui nous plaît...

J'en profite pour lire le dernier chapitre posté !

Hmm, je comprends pas la gêne de Lina... Idris a rien dit de travers :ugeek:

Lina est vachement prompte à juger quand même :lol: Les gens ont pas le droit à l'erreur ou au bénéfice du doute avec elle ! Gabrielle a toujours eu ses parts +/- sombres/étranges, elle devrait le savoir maintenant. Puis Lina est pas un modèle de stabilité et d'altruisme non plus donc bon :mrgreen:

Oh je m'attendais pas à la fin du chapitre je dois reconnaître =o
Je dirais presque que c'est trop abrupt ! On dirait qu'ils sont sortis depuis 10 sec de l'enceinte quand ça arrive, or je me doute qu'ils ont marché plus longtemps... Peut-être introduire un peu plus longuement cette attaque surprise :D
En tout cas, je me demande bien qui c'est et ce qu'ils leur veulent ? Le père de Lina ?

Des petites remarques :

" Quant aux murs, bleus nuits, ils sont comme engrossés sous le poids des bibliothèques " :arrow: engrosser ça a un sens très particulier (et très familier), pas sûre que ce soit le bon mot pour décrire le phénomène en question ? engoncés ? écrasés ?

"Je me tourne vers le grand américain qui sourit jusqu’aux oreilles." :arrow: Américain ;) Et j'avais oublié qu'il venait de là-bas Idris :shock: Comment il a fini en Suisse ? :lol:

"Rangsei a tord" :arrow: torT ;)

" permet de soutenir la recherche de nouvelles espèces et leur résilience, notamment des organismes photosynthétiques eucaryotes. " :arrow: résilience ? J'aurais dit résistance pour le coup :ugeek:

" Tia saute même de joie et sans va en sautillant." :arrow: s'en va
Hey ! C'est drôle on finit en même temps ^^ déjà le premier livre que j'avais écrit je l'avais fini fin décembre ! :lol:
Ouai, je modifierai peut-être un peu la sortie du bâtiment, j'y pensais.
:lol: les bourdes que tu relèves sont toutes des fautes de frappes, deso.

À dimanche ! Bis :arrow:
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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par 15Lina15 »

Chapitre 36

— — Bataille — —

Je me tourne vers Gabrielle luttant à l’aide de petites dagues, surement cachées dans ses vêtements, un adversaire masqué en face et un dans son dos se relevant. Elle doit sentir ma préoccupation puisqu’au même moment, elle me jette un regard avant d’achever d’un coup de pied son opposant.
— Où est Painy ?! lui criai-je.
— Ils sont partis… tous.
Son expression me fait trembler trois fois plus, sa peau est translucide, ses yeux transformés. Ses pupilles noires ont grossi, lui mangent la couleur de l’œil
— On compte sur nous, j’ai confiance… en vous ! nous encourage la brune incandescente en pleine action. Lina…
Elle n’a pas le temps de finir que j’intercepte un adversaire. Ils sont huit, on est cinq. Gabrielle en gère deux, Idris aussi et nous autres nous en avons assez d’un chacun. Ils sont nombreux, va-t-on nous en sortir ? Vêtus de noir, ces mercenaires camouflent la moitié de leur visage, ils ont tous des armes blanches. Ils sont entrainés, ils se sont bien camouflés, ils nous ont eu.

Alors qu’il court vers moi, je panique et oublie l’entrainement au corps à corps. Avec deux têtes de plus que moi, les boucles au vent, il prend le dessus très rapidement. J’ai à peine le temps d’esquiver deux coups et de porter un faible coup de pied dans les côtes, qu’il me l’attrape et s’en sers pour me plaquer au sol. Le choc du sol me fait lâcher un soupir douloureux. Je n’ai pas un moment pour respirer, puisqu’il en profite pour assurer sa prise. Je commence à avoir peur quand je sens que je ne peux plus bouger, bras et jambes immobilisées. Je suis à sa merci.
Il m’assène un coup de poing en plein visage, tout mon corps tremble. J’ai du sang qui coule de ma bouche, les muscles et le os de mon visage transpirent la douleur. Je sens la saleté de ses mains qu’il a arraché sur ma face. Alors que je peine à garder les yeux ouverts, crachant de la bile, sa main se dirige plus bas. Alors que j’avais peur, je suis maintenant totalement paniquée. Ses doigts touche le haut de ma tunique, dans le creux près de mon torse. Je me débats, fuyant cette situation atroce. Mais c’est lui qui contrôle la situation, je suis plaquée au sol et il sort son couteau.
Je fixe son visage pour y trouver de l’humanité dans ses yeux, ce que j’y vois me désespère d’autant plus. Il a l’air de s’amuser, fier de lui. Cela se confirme quand, tandis que j’essaie de respirer sous le poids de la peur et de son emprise, il retire son bandeau qui cachait la bas de son visage. Il sourit, mon cœur s’emballe, et menace d’exploser. Il ne me laissera jamais partir, je veux oublier cette bouche, ces yeux et partir très très loin.
— Hmm, me fait sursauter sa voix masculine.
Il continue à réfléchir en fredonnant et ça me glace les os. À peine ai-je le temps de réfléchir ou comprendre, sa lame brûlante s’enfonce dans ma peau. Je souffle, me retenant de crier de peur ou de douleur, ne sachant pas ce qu’il va faire. Alors que le couteau s’enfonce et descends entre mes deux seins naissants, je me rappelle. Je ne suis pas seule, quelqu’un peut m’aider. J’ai envie de les supplier, ils ne voient pas, je vais mourir, de douleur ou de peur, sous cet homme ignoble et révulsant qui joue avec mon corps et son couteau.
Je… je, les mains et pieds toujours battant dans l’air, regrette si fort d’avoir oublié la sarbacane et le petit sabre. Si j’avais… des larmes coulent, et sous son rire, ma haine est si forte. Le torse maintenant couvert de sang, il prend son temps et la douleur a beau brûler, je sens ma colère et me haine la dépasser. J’explose soudainement dans un cri de rage, sauvage et cela semble l’arrêter.

— Cette bataille n’a aucun sens, pourquoi vous nous attaquez ?
— Tu ne sais pas ? Vraiment ? fait-il en riant.
Je lui décoche un coup de poing en réponse. Son sourire disparait, il se masse la mâchoire avant de revenir à moi.
— Ils te n’ont pas dit ce qu’ils faisaient là dedans, m’aboie-il en désignant le bâtiment et ses serres. C’était des expériences, des expériences sur vous !
Je savais qu’ils m’avaient pas tout dit. Je tourne de force ma tête pour regarder mes amis. Ils m’ont encore mentis. Je souffle toujours aussi fort.
— Qu’est-ce que c’était, lui demandais-je amère. Qu’est-ce qu’ils cherchaient ? Qui es-tu et comment le sais-tu ?
— Je suis l’avenir, je fais partie de ceux qui croient encore à l’avenir d’un remède, et au potentiel de vos gènes. On va vous tuer, mais juste avant votre dernier souffle, on récoltera votre sang.
J’essaye d’occulter de ma mémoire cette dernière phrase, dans un frisson persistant.
— Comment ça nos gènes ?
— En tant que Synesthètes, comme vous vous appelez, vous pouvez sentir, toucher, entendre et voir, même parler mieux que tout le monde. C’est dû à une mutation génétique, nous étudions ce gène en particulier. Nous croyons pouvoir transmettre ce gène et créer des surhommes. Imagine le nombre de maladies qu’on pourrait guérir, Parkinson, Sclérose en plaques, la perte de vue…
— Et pourquoi ? Pourquoi je devrai te croire, fais-je mon père ne m’ayant pas appris à être naïve.
— Parce que j’ai été formé pour vous retrouver, j’avais un frère qui étudiais dans leur laboratoire. C’est comme ça que j’ai rejoins notre organisation, qui s’est séparée de Painy après l’arrivée de Rangsei Kampong.
Je tique en entendant le nom de famille de mon ami, peu habituée. Ce qui m’amène à me demande si « Painy » n’est pas en réalité un surnom, un nom d’agent qu’elle s’est donnée pour protéger son identité. Malgré la situation, je pousse un soupir d’exaspération et d’impuissance. J’essaie à tout pris de distraire mon esprit de la blessure, pour garder l’esprit clair. Je me dissocie de mon corps.
Il se met à rire, son corps encore lourd posé sur moi commence à me taper sur le système. Ce contact et son odeur me dérangent particulièrement.
— Tu ne te souviens pas, se moque-t-il grand sourire.
Je le regarde en pleine incompréhension. Ses yeux bruns pétillent de joie sur sa face blanche débile et son long et grossier nez. Son visage, avec ces boucles brunes me disent quelque chose…
— Quel salaud, ragé-je en me redressant de force. C’est toi, et ton frère, il est là ? Ton jumeau. Toi et ta saleté de frère, si tu crois que j’allais oublier ton visage, espèce d’enflure, menaçais-je d’une vois frêle mais sûre. Au ski, c’est vous qui m’avez renversé, c’est vous qui avez causé mon accident et avez essayer de me tuer…
— Epepep, non non, rectification, on t’as fait chuter, on n’a pas essayé de te tuer. Au contraire, on t’a réveillé.
— Espèce de salaud.
— C’est grâce à nous que tu as tout ces talents, que tu as pu développer ce don. Tu devrai nous remercier, flâne-t-il son couteau en l’air.
Il essaie de jouer sur mes nerfs. Je laisse mon pouls s’accélérer, mais je reste concentrée. Je regarde les points clés du poids de mon adversaire comme m’a appris Idris, le désarmant dans son moment d’inattention.

Je peux entendre ses nerfs cliqueter pour ordonner ses muscles de bouger. Mais surtout, j’arrive à voir bien plus rapidement, bien avant d’entendre. Je vois les moindres détails, tout en me focalisant sur lui, je vois mes camarades se battre. Je parviens ainsi à prévoir leurs déplacements pour éviter les couteaux, dagues et autres objet volant qui risquent de me trancher.
Maintenant que je maitrise plus la situation, je remarque que le soleil se couche. Nous serons bientôt plongé dans le noir, et alors on aura l’avantage sur eux qui n’ont que la vue pour combattre. Le ciel vire du orange au bleu nuit, ce qui donne un rouge pourpre. Avec les quelques nuages qui s’étirent, c’est comme si le ciel était en adéquation avec mon esprit. Je n’ai pas le temps de finir ma pause de quelques secondes, qu’il revient à l’attaque. Un sourire nait en moi, je ressens le plaisir de pouvoir me défendre.
Plus je me bats, plus je suis dans mon élément et plus je compte sur ma vue. Gabrielle et mes amis ce seraient-ils trompés ? Et si mon sens dominant n’était pas l’ouïe depuis le début, mais la vue ? Est-ce possible que j’ai réussi à développer les deux ?

Un cri me détourne de mon agresseur. Tia ! Oh non, un bout de métal édenté ressort de son oeil, son visage est en sang. Je l’entends pleurer et paniquer, il faut que je me dépêche d’en finir avec lui. Ils ne plaisantent pas, ils veulent vraiment nous tuer. J’esquive une prise et sens Gabrielle occupée avec un homme massif, plus vieux et un autre plus jeune. C’est Idris qui vient de battre un des mercenaires qui va défendre la petite. Je souffle, une pointe soulagée et me jette sur mon adversaire pour le faire tomber, dans le but de l’assommer. Alors que je l’immobilise, mon instinct me demande ce que fait Rangsei. Il est quatre pattes au sol, le cœur affolé, épuisé, je reconnais le frère jumeau. Je dois l’aider. Mon adversaire en profite pour me renverser.
— Je n’aime pas trop qu’on m’ignore, susurre-t-il.
Je serre les dents, plantant mes yeux avant de préparer une clé pour m’en sortir. Une lame s’enfonce lourdement dans la chair. Ce son horrible provient de Rangsei. À genoux, le torse droit, il est transpercé par l’épée de l’homme en noir.
La gorge en feux, j’insulte le frère de celui qui a blessé mon ami, je me débats. Je cherche frénétiquement si l’un de nous va pouvoir le défendre. Je lutte de plus en plus fort, voyant l’ascendant de l’ennemi, s’approcher de mon ami. Il est encore temps, il est encore temps. La lame n’a pas touché d’organes. Je décoche un coup de coude dans la mâchoire de mon ennemi, lui mord la main qui me bloque.
Un bruit de gorge noyée, Rangsei qui recul, chavire en arrière, la main au cou. Rouge, le flot de sang qui coule de sa main.
Gabrielle. Telle un tigre, sa rapidité sa force, elle détruit ses deux opposants et se rue vers le jumeau. Je la sens se contenir, les yeux injectés de sang, les muscles tendus, elle est inarrêtable, puissante. Un coup de poing et une torsion du cou, suffit à tuer l’agresseur de Rangsei. Tuer.
Tuer.
Mon cœur s’emballe, un sursaut de force me permet de renverser le second jumeau et de l’assommer. Les yeux élargis, je ressens la douleur que j’ai procuré de mes mains. Je me tourne vers la belle, comment a-t-elle pu le tuer ? Je la vois, tenir sa moitié, appliquant les premiers secours, efficace.

— … boum boum… boum… boum………………, font les battements faibles du cœur à Rangsei.
Il ne se débat même plus. Son corps se meut encore, sous les coups de la douleur, de moins en moins. J’entends son sang ralentir. Ses yeux sont déjà partis.
— Boum …, … boum ……….
C’est fini. Fini.


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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par 15Lina15 »

Salut ! ;)
Je sais comment cette fin d'année est difficile pour les étudiants (j'en fait partie :roll: ), j'espère que les partiels seront doux avec vous. Le prochain chapitre sort dimanche, j'ai hâte de vous le sortir. Après je sortirai non 1 chapitre toutes les deux semaines, mais toutes les semaines jusqu'à la fin du mois :!: :!:
Il y aura donc un chapitre le 13, le 20 et le 27 ^-^
Merci à très bientôt ! <3
15Lina15

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par 15Lina15 »

Chapitre 37

— — Gabrielle — —

Je me prend les cheveux dans la tête. Ma vision s’obscurcit alors que la voix de Gabrielle perce mon esprit. Elle hurle, de souffrance, elle ne s’arrête pas, elle ne s’estompe pas.
Une main sur mon épaule me fait sursauter, c’est Idris qui vient voir. Sa main tremble, il a les yeux ronds. Les corps blessés des ennemis sont négligemment laissés à terre. Eux, sont encore vivants.
Je me retourne pour chercher Tia dont les pleures ont cessé. Je m’avance jusqu'à elle, m’accroupit et attrape quelques unes de ses mèches affectueusement. Il y a du sang sur son visage venant de son œil et des éclaboussures sur ses cheveux. Je vais jusqu’à mon sac pour prendre la gourde que m’a passé Gabrielle et va nettoyer rapidement le visage de cette enfant. Mes gestes sont nets, je suis hors du temps, je ne suis plus moi. Je me vois du dessus, quelqu’un d’autre semble diriger mon corps, en automatique, mon esprit est trop lent pour le rattraper.
Au milieu d’un mouvement, une pensée pour mon ami brun en sang, me saisis. Je ne cherche plus à retirer la sang de sa petite mèche blonde. Mes jambes se raidissent, en feux, je me redresse. Je récupère la couverture enroulée sur mon sac, mon dernier souvenir de chez moi. La texture du tissu, dont je suis tant habituée.
J’arrive jusqu'à Gabrielle. Ces paroles n’ont aucun sens, elle pleure et essaie encore de sauver Rangsei, en gardant les mains tremblantes, pleines de sang sur son cou. En posant ma couette sur mon amie traumatisée, blessée, brisée, en me rappelant qu’elle l’avait fait pour moi. Je n’ose pas toucher Rangsei, par peur. Pas besoin de vérifier, mon âme le sait, mes os le ressentent et tout mon corps en vibre. Je ne pensais ressentir si profondément en moi, partager… une telle douleur.
Le poids de la douleur me bascule. Je me bouche les oreilles, Idris est en train de pleurer.

Le sac pendant en main, je resserre la pression. Le souffle encore court, les mèches de cheveux balayées par le vent, mais je n’y prend pas garde. Je regarde le sol, incapable de fixer un dernier regard. J’y trouve des éclaboussures de sang, une terre déchirée. Je ferme, tout. Mes jambes se retournent. Je retourne à la maison. Les oreilles sourdes, je pars dans la nuit, je m’enfonce dans les ténèbres.
Je marche, encore, encore, sans jamais m’arrêter l’instant d’une seconde. Parfois mes jambes accélèrent, et je crie. Je suis écœurée de ces mensonges, ces secrets, et surtout, cette douleur. Je veux qu’elle cesse. Dans la nuit, où même la lune n’éclaire rien, et les insectes se tuent. Il fait presque froid et sec, la chaleur de mon corps irradie, alors que j’avance, à l’aveugle, je sens mes membres brûler.
Je reconnais les paysages que l’on a traversé avant d’aller au Centre, j’esquive les souvenirs et me concentre sur le présent, sur mes sensations. J’enjambe des rivières, puis des vallées et je tombe par hasard sur une ville de montagne. Je vois au loin dans les lumières artificielles, une gare.

Le ticket entre les doigts, le sac lourd, les cheveux sués, je me force à ne pas me retourner quand je monte dans le train. Je m’assois à un siège, trop confortable. Les éclairage du train plus atténués qu’à l’extérieur m’apaisent les yeux. Il va bientôt faire jour.
Toujours incapable de me détendre ou de fermer le yeux, je m’accroche à la fenêtre et ses paysages flous.


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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par louji »

15Lina15 a écrit : dim. 29 nov., 2020 3:46 am
Chapitre 36

— — Bataille — —

Je me tourne vers Gabrielle luttant à l’aide de petites dagues, surement cachées dans ses vêtements, un adversaire masqué en face et un dans son dos se relevant. :arrow: Les participe présent, ennemis des écrivains :twisted: Pour de vrai, c'est quelque chose dont il faut rapidement se méfier en écriture, ces petits participe présent ;) Ils alourdissent le texte, surtout pour des scènes d'action ! Tu peux en mettre un par phrase, mais deux ça devient vite lourd. Et attention de les combiner avec certains adverbes, ça devient encore plus lourd :D (dans cette phrase, par exemple, tu as 2 participe présent : "luttant" et "se relevant" plus un adverbe "sûrement"). En début de chapitre, pour une scène nerveuse, ça fait too-much je trouve ^^ On lutte pour arriver à la fin de la phrase :P Pour remplacer un participe présent, tu peux utiliser la forme "qui + verbe conjugué" (par exemple : "Je me tourne vers Gabrielle qui lutte à l'aide de petites dagues, sûrement cachées dans ses vêtements." Et là tu peux même couper ta phrase pour donner plus de rythme "Elle a en face d'elle un adversaire masqué et un second qui se relève dans son dos" Pour ma part, je trouve ça plus léger et rythmé pour une scène d'action, tu vois ? ^^ Après, évidemment, chacun son écriture, son style, ses ressentis. Tu as écrit toi-même cette scène, tu étais dans son ambiance et tu l'as écrite d'une certaine façon. Je ne veux surtout pas effacer ça ! Elle doit sentir ma préoccupation puisqu’au même moment, elle me jette un regard avant d’achever d’un coup de pied son opposant.
— Où est Painy ?! :arrow: En règles tapuscrites françaises, on évite la combinaison "?!" ainsi que "!!!" qui sont plutôt adaptées aux romans graphiques où le son peu être plus compliqué à retranscrire. Avec les romans, l'avantage des verbes de dialogue est qu'ils amènent une intonation/un volume sonore. Ici, ton "criai-je" (à écrire "crié-je" d'ailleurs ;) ) suffit à donner le haussement de voix, alors tu peux te contenter du "?". lui criai-je.
— Ils sont partis… tous.
Son expression me fait trembler trois fois plus, sa peau est translucide, ses yeux transformés. Ses pupilles noires ont grossi, lui mangent la couleur de l’œil
— On compte sur nous, j’ai confiance… en vous ! nous encourage la brune incandescente en pleine action. Lina…
Elle n’a pas le temps de finir que j’intercepte un adversaire. Ils sont huit, on est cinq. Gabrielle en gère deux, Idris aussi et nous autres nous en avons assez d’un chacun. Ils sont nombreux, va-t-on nous en sortir ? :arrow: Je trouve que cette petite question sort de l'action ! Comme on dit en écriture "Show don't tell" (et c'est trèèèès dur à mettre en place, je ne suis jamais sûre de trouver les bonnes techniques pour respecter ça). Il faut plonger le lecteur dans le bain, dans l'ambiance, le capter et non pas l'abreuver d'informations factuelles (dont certains dont il se doute). Ici, tu introduis bien le paragraphe en montrant l'avantage numéraire des opposants et en expliquant que chaque protagoniste a son propre adversaire. On se doute déjà que ça va être difficile. Le questionnement de Lina n'est donc pas si pertinent, sans compter qu'elle n'a sûrement pas le temps de s'interroger là-dessus au milieu de la bataille ! Vêtus de noir, ces mercenaires camouflent la moitié de leur visage, ils ont tous des armes blanches. Ils sont entrainés, ils se sont bien camouflés :arrow: Blop, répétition !, ils nous ont eu. :arrow: Dis donc, de l'auto-spoil dans le texte ? :lol: C'est un peu dur de faire ce constat alors que la bataille vient de commencer ! Je comprends ton envie de mettre ce bout de texte, ça apporte de la tension et de la tragédie. Mais tu t'avances peut-être un chouïa tôt sur le constat du combat ^^

Alors qu’il court vers moi, je panique et oublie l’entrainement au corps à corps. Avec deux têtes de plus que moi, les boucles au vent :arrow: En étant camouflé ? :D il prend le dessus très rapidement. J’ai à peine le temps d’esquiver deux coups et de porter un faible coup de pied dans les côtes, qu’il me l’attrape et s’en sers :arrow: serT pour me plaquer au sol. Le choc du sol :arrow: Répétition ;) me fait lâcher un soupir douloureux. Je n’ai pas un moment pour respirer, puisqu’il en profite pour assurer sa prise. Je commence à avoir peur quand je sens que je ne peux plus bouger, bras et jambes immobilisées :arrow: immobilisés (car y'a les bras aussi). Je suis à sa merci.
Il m’assène un coup de poing en plein visage, tout mon corps tremble. J’ai du sang qui coule de ma bouche, les muscles et le os :arrow: les os de mon visage transpirent la douleur. Je sens la saleté de ses mains qu’il a arraché sur ma face. :arrow: pas compris cette phrase :? Alors que je peine à garder les yeux ouverts, crachant de la bile, sa main se dirige plus bas. Alors que j’avais peur, je suis maintenant totalement paniquée. Ses doigts touche :arrow: touchent le haut de ma tunique, dans le creux près de mon torse. Je me débats, fuyant cette situation atroce. Mais c’est lui qui contrôle la situation, je suis plaquée au sol et il sort son couteau.
Je fixe son visage pour y trouver de l’humanité dans ses yeux, ce que j’y vois me désespère d’autant plus. Il a l’air de s’amuser, fier de lui. Cela se confirme quand, tandis que j’essaie de respirer sous le poids de la peur et de son emprise, il retire son bandeau qui cachait la bas de son visage. Il sourit, mon cœur s’emballe, et menace d’exploser. Il ne me laissera jamais partir, je veux oublier cette bouche, ces yeux et partir très très loin.
— Hmm, me fait sursauter sa voix masculine.
Il continue à réfléchir en fredonnant et ça me glace les os. À peine ai-je le temps de réfléchir ou comprendre, sa lame brûlante s’enfonce dans ma peau. Je souffle, me retenant de crier de peur ou de douleur, ne sachant pas ce qu’il va faire. Alors que le couteau s’enfonce et descends entre mes deux seins naissants, je me rappelle. Je ne suis pas seule, quelqu’un peut m’aider. J’ai envie de les supplier, ils ne voient pas, je vais mourir, de douleur ou de peur, sous cet homme ignoble et révulsant qui joue avec mon corps et son couteau.
Je… je, les mains et pieds toujours battant dans l’air, regrette si fort d’avoir oublié la sarbacane et le petit sabre. Si j’avais… des larmes coulent, et sous son rire, ma haine est si forte. Le torse maintenant couvert de sang, il prend son temps et la douleur a beau brûler, je sens ma colère et me haine la dépasser. J’explose soudainement dans un cri de rage, sauvage et cela semble l’arrêter. :arrow: L'utilisation des pronoms en décalé des verbes fait un peu bizarre, même si je comprends la volonté du style.

— Cette bataille n’a aucun sens, pourquoi vous nous attaquez ? :arrow: Pas sûre que Lina ait la force d'entamner un dialogue alors qu'elle a le torse à moitié ouvert :?
— Tu ne sais pas ? Vraiment ? fait-il en riant.
Je lui décoche un coup de poing en réponse. Son sourire disparait, il se masse la mâchoire avant de revenir à moi.
— Ils te n’ont pas dit ce qu’ils faisaient là dedans, m’aboie-il en désignant le bâtiment et ses serres. C’était des expériences, des expériences sur vous !
Je savais qu’ils m’avaient pas tout dit. Je tourne de force ma tête pour regarder mes amis. Ils m’ont encore mentis :arrow: menti. Je souffle toujours aussi fort.
— Qu’est-ce que c’était, lui demandais-je amère :arrow: "lui demandé-je, amère" ou "lui demandé-je amèrement". Qu’est-ce qu’ils cherchaient ? Qui es-tu et comment le sais-tu ?
— Je suis l’avenir, je fais partie de ceux qui croient encore à l’avenir d’un remède, et au potentiel de vos gènes. On va vous tuer, mais juste avant votre dernier souffle, on récoltera votre sang.
J’essaye d’occulter de ma mémoire cette dernière phrase, dans un frisson persistant.
— Comment ça nos gènes ?
— En tant que Synesthètes, comme vous vous appelez, vous pouvez sentir, toucher, entendre et voir, même parler mieux que tout le monde. C’est dû à une mutation génétique, nous étudions ce gène en particulier. Nous croyons pouvoir transmettre ce gène et créer des surhommes. Imagine le nombre de maladies qu’on pourrait guérir, Parkinson, Sclérose en plaques, la perte de vue…
— Et pourquoi ? Pourquoi je devrai :arrow: devraiS te croire, aais-je mon père ne m’ayant pas appris à être naïve. :arrow: Ça fait très bizarre comme formulation :?
— Parce que j’ai été formé pour vous retrouver, j’avais un frère qui étudiais dans leur laboratoire. C’est comme ça que j’ai rejoins notre organisation, qui s’est séparée de Painy après l’arrivée de Rangsei Kampong.
Je tique en entendant le nom de famille de mon ami, peu habituée. Ce qui m’amène à me demande si « Painy » n’est pas en réalité un surnom, un nom d’agent qu’elle s’est donnée pour protéger son identité. Malgré la situation, je pousse un soupir d’exaspération et d’impuissance. J’essaie à tout pris de distraire mon esprit de la blessure, pour garder l’esprit clair. Je me dissocie de mon corps.
Il se met à rire, son corps encore lourd posé sur moi commence à me taper sur le système. Ce contact et son odeur me dérangent particulièrement.
— Tu ne te souviens pas, se moque-t-il :arrow: avec un grand sourire.
Je le regarde en pleine incompréhension. Ses yeux bruns pétillent de joie sur sa face blanche débile et son long et grossier nez. :arrow: Je comprends la volonté de se moquer de son physique mais ça fait un peu lourd là ! Son visage, avec ces boucles brunes me disent quelque chose…
— Quel salaud, ragé-je en me redressant de force. C’est toi, et ton frère, il est là ? Ton jumeau. Toi et ta saleté de frère, si tu crois que j’allais oublier ton visage, espèce d’enflure, menaçais-je d’une vois frêle mais sûre :arrow: menacé-je d'une voiX frêle, mais sûre. Au ski, c’est vous qui m’avez renversé :arrow: renverséÉ, c’est vous qui avez causé mon accident et avez essayer :arrow: essayé de me tuer…
— Epepep :arrow: Hep-hep-hep ;), non non, rectification, on t’as :arrow: t'a fait chuter, on n’a pas essayé de te tuer. Au contraire, on t’a réveillé :arrow: réveilléÉ
— Espèce de salaud.
— C’est grâce à nous que tu as tout ces talents, que tu as pu développer ce don. Tu devrai :arrow: devraiS nous remercier, flâne-t-il :arrow: C'est bizarre "flâner" utilisé comme ça :geek: son couteau en l’air.
Il essaie de jouer sur :arrow: avec ! mes nerfs. Je laisse mon pouls s’accélérer, mais je reste concentrée. Je regarde les points clés du poids de mon adversaire comme m’a appris Idris, le désarmant dans son moment d’inattention.

Je peux entendre ses nerfs cliqueter pour ordonner ses muscles de bouger. Mais surtout, j’arrive à voir bien plus rapidement, bien avant d’entendre. Je vois les moindres détails, tout en me focalisant sur lui, je vois mes camarades se battre. Je parviens ainsi à prévoir leurs déplacements pour éviter les couteaux, dagues et autres objet volant qui risquent de me trancher. :arrow: Oh, la transition entre la fin du paragraphe précédent et celui-ci est pas évidente ! J'avais pas compris que Lina s'était dégagée. Les nerfs qui cliquètent ça me fait bizarre aussi :lol: Ce sont des impulsions chimiques-électriques, je sais pas quel bruit ça fait mais "cliqueter" me paraît étonnant :lol:
Maintenant que je maitrise plus la situation, je remarque que le soleil se couche. Nous serons bientôt plongé :arrow: plongéS dans le noir, et alors on aura l’avantage sur eux qui n’ont que la vue pour combattre. Le ciel vire du orange au bleu nuit, ce qui donne un rouge pourpre. Avec les quelques nuages qui s’étirent, c’est comme si le ciel était en adéquation avec mon esprit. Je n’ai pas le temps de finir ma pause de quelques secondes :arrow: Perso je prendrais pas trop le risque d'admirer le ciel pendant plusieurs secondes alors que je me bats :lol: , qu’il revient à l’attaque. Un sourire nait en moi, je ressens le plaisir de pouvoir me défendre.
Plus je me bats, plus je suis dans mon élément et plus je compte sur ma vue. Gabrielle et mes amis ce :arrow: se seraient-ils trompés ? Et si mon sens dominant n’était pas l’ouïe depuis le début, mais la vue ? Est-ce possible que j’ai :arrow: j'aie réussi à développer les deux ?

Un cri me détourne de mon agresseur. Tia ! Oh non :arrow: Si possible, il faut pas trop mettre ce genre d'injonction qui fait bien trop "oral" et casse la narration. C'est quelque chose que j'ai remarqué dans ton style : tu te focalises peut-être un peu trop sur le PDV interne de Lina et ses pensées. Mais ça reste de la narration de roman et non pas un journal intime que tu écris ;) On n'est pas vraiment dans ses pensées, on est plutôt de son PDV. Elle nous fait vivre sa vie par le biais de ses perceptions mais on ne doit pas non plus être au courant de la moindre de ses pensées... Tu vois ce que je veux dire ? ^^ un bout de métal édenté :arrow: tu voulais dire "dentelé" non ? Pas sûre que le métal ait besoin d'un dentier :lol: ressort de son oeil, son visage est en sang. Je l’entends pleurer et paniquer, il faut que je me dépêche d’en finir avec lui. Ils ne plaisantent pas, ils veulent vraiment nous tuer. J’esquive une prise et sens Gabrielle occupée avec un homme massif, plus vieux et un autre plus jeune. C’est Idris qui vient de battre un des mercenaires qui va défendre la petite. Je souffle, une pointe soulagée :arrow: Tout seul, ça ne veut rien dire ;) "Je souffle, une pointe soulagée dans la poitrine" ou "Je souffle, soulagée, et ..." et me jette sur mon adversaire pour le faire tomber, dans le but de l’assommer. Alors que je l’immobilise, mon instinct me demande ce que fait Rangsei. Il est :arrow: à quatre pattes au sol, le cœur affolé, épuisé, je reconnais le frère jumeau. :arrow: Idem ici, quelque chose que tu fais souvent. Un enchaînement descriptif puis de nouveau une action de Lina. Pas top niveau construction de phrases, on se perd dans ce que tu veux dire du coup ! Je dois l’aider. Mon adversaire en profite pour me renverser.
— Je n’aime pas trop qu’on m’ignore, susurre-t-il.
Je serre les dents, plantant mes yeux avant de préparer une clé pour m’en sortir. Une lame s’enfonce lourdement dans la chair. Ce son horrible provient de Rangsei. À genoux, le torse droit, il est transpercé par l’épée de l’homme en noir.
La gorge en feux :arrow: feu, j’insulte le frère de celui qui a blessé mon ami, je me débats. Je cherche frénétiquement si l’un de nous va pouvoir le défendre. Je lutte de plus en plus fort, voyant l’ascendant de l’ennemi, s’approcher de mon ami. :arrow: Je comprends pas cette phrase ! Il est encore temps, il est encore temps. La lame n’a pas touché d’organes. Je décoche un coup de coude dans la mâchoire de mon ennemi, lui mord :arrow: mordS la main qui me bloque.
Un bruit de gorge noyée, Rangsei qui recul :arrow: recule, chavire en arrière, la main au cou. Rouge, le flot de sang qui coule de sa main.
Gabrielle. Telle un tigre, sa rapidité sa force, elle détruit ses deux opposants et se rue vers le jumeau. Je la sens se contenir, les yeux injectés de sang, les muscles tendus, elle est inarrêtable, puissante. Un coup de poing et une torsion du cou, suffit à tuer l’agresseur de Rangsei. Tuer.
Tuer.
Mon cœur s’emballe, un sursaut de force me permet de renverser le second jumeau et de l’assommer. Les yeux élargis, je ressens la douleur que j’ai procuré de mes mains. Je me tourne vers la belle, comment a-t-elle pu le tuer ? Je la vois, tenir sa moitié, :arrow: Les virgules sont inutiles ici ^^ appliquant les premiers secours, efficace.

— … boum boum… boum… boum………………, font les battements faibles du cœur à Rangsei.
:arrow: Les sons peuvent être écrits comme ça : "Boom boom boom" mais pas en dialogue ;)
Il ne se débat même plus. Son corps se meut encore, sous les coups de la douleur, de moins en moins. J’entends son sang ralentir. Ses yeux sont déjà partis.
— Boum …, … boum ……….
C’est fini. Fini.


Hello !

J'ai voulu faire ce chapitre en mode "bêta" pour que tu puisses mieux comprendre les petites remarques que je peux te faire au fil des chapitres. J'espère que ça ne te dérange pas, surtout :? Je ne vais pas le faire à chaque chapitre car ça me prend beaucoup de temps, mais ce chap en particulier a rassemblé plusieurs petites erreurs que tu peux faire ^^
Globalement, tu gagnerais beaucoup à te relire ! J'imagine que tu le fais déjà, alors peut-être trouver un autre moyen ? Il y a des oublis de mots, des erreurs d'accord et de conjugaison que tu peux sûrement corriger seule :D Après, quand on a le nez sur son texte, c'est toujours difficile !
Pour tes phrases, tu as encore du mal à trouver ton rythme. Elles sont soit lourdes, avec des propositions qui ne respectent pas toujours les règles de cette terrible langue française, soit courtes mais un peu étranges. Je sais que ça fiche la honte, mais, si tu peux, essaie de te relire à voix haute pour "entendre" tes éventuelles erreurs ! Tu es peut-être plutôt calée sons que vision question mémoire et appréhension des infos, alors n'hésite pas à essayer !
Et puis il y a ce côte encore très "oral" dans ton écriture, mais ça je crois que ça vient en partie de ton PDV interne 1ère personne. Et puis écrire, écrire, écrire, c'est ce qu'il faut pour travailler son style et rendre plus "narratif" ses textes :D
J'espère que ces conseils t'auront été utiles surtout ! Et si tu as n'as pas compris l'une de mes remarques (possible que je m'exprime pas très clairement :v), n'hésite pas à me redemander ^^

Passons au fond à présent !
Ce chapitre était très intense, et lourd dans ses événements. L'attaque évidemment, mais aussi l'espèce d'agression à moitié sexuelle à moitié psychologique que subit Lina. Puis Rangsei. Je ne m'y attendais pas je t'avoue et je ne sais pas du tout si les Synesthètes ont les moyens de le sauver ou pas du tout.
Concernant la bataille en elle-même, j'ai trouvé qu'elle manquait de clarté et de cohérence. Clarté parce que les actions de Lina ne sont pas toujours évidentes et qu'elle passe d'une focalisation interne puis à une plus large puis à une interne de nouveau... Concernant la cohérence, le petit dialogue passe assez mal à mes yeux. Elle est grièvement blessée et terrorisée mais elle prend le temps d'être polie et de poser des questions à son adversaire ? :?
J'espère que tu comprends mes remarques évidemment !

Allez, je file lire la suite
louji

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par louji »

Après lecture du chapitre 37 : bon, j'ai ma réponse pour Rangsei...
Le chapitre fait très détaché et c'était ta volonté. Mais c'est vrai qu'on ne ressent pas grand-chose du coup, on se sent très "déconnectés" des événements et des ressentis de Lina.
J'ai évidemment mal pour Gab. Idem pour Tia... si elle survit, c'est un miracle.
Quant à Lina... sa manière de faire m'agace vraiment, mais bon x) En fin de compte, on dirait qu'elle n'évolue pas puisqu'elle prend toujours la fuite :v Puis elle a abandonné ses amis au pire moment. Elle agit de nouveau de façon égoïste et c'est un peu dur à encaisser après Rangsei. Mais bon, à voir où ça nous mène !
15Lina15

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par 15Lina15 »

Chapitre 38

— — Une Grande Silhouette — —

Des images me reviennent sans cesse en tête.
Je vois son corps, le ciel rouge, du sang. Quelqu'un est mort, c'est la réalité, c'est vrai. La douleur de la moindre partie de moi hurle. Je sens une humidité, sale et liquide. Je me presse le nez car une odeur de sang, de mort se promène. Et les cris, cris de douleur et de tristesse. Ils sont insupportables, je ne peux plus les gérer. Je l’entends pleurer, pleurer à l’intérieur de moi, je peux ressentir sa souffrance. Jamais je ne veux ressentir encore une douleur pareille, je veux m'arracher le cœur, je veux juste que cela s'arrête. C’est une torture. NON ! STOP ! STOP ! Corps. Mort. Sang. Mort. Mort.

Je suis dehors, sur le balcon de ma chambre.
D'ici je peux voir l'impeccable jardin créé par mon père. Les arbres, l'herbe, les feuilles, tout est faux, tout est en plastique. Les couleurs et les formes sont artificielles, je le sais maintenant. Surplombant de quelques mètres l'allée et la rangée de sapins, j'aime regarder cette mise en scène. J'aime savoir que tout est faux, cela me donne une illusion de pouvoir. L'illusion de contrôler quelque chose alors que je ne contrôle rien.
J'ai commencé à fumer, cela atténue mes visions et anesthésie mes sens. Je n'ai plus besoin de dormir pour faire des cauchemars. Elles sont une torture et me pourchassent la nuit comme en pleine journée. Elles affectent ma santé mentale. J'irai bien, je voulais être bien, refaire ma vie ... je suis tombée en dépression. Quoique tombée serait inexact, ce serait plutôt écroulée puis enfoncée petit à petit, plus profond.
Je prends une inspiration, il fait froid, j'aime ça. Cela me donne une impression de purification, de nettoyage. Je tire une fois de plus, histoire que la substance annihile mon cerveau.
— Lina ! Qu’est-ce que tu fais ? Ta mère n’arrête pas de sonner, crie-t-il. Et tu te dépêcheras de me faire à manger !
J’écrase ma cigarette et respire un grand coup. Suivant les mouvements de mon corps je me dirige sans réfléchir vers la salle de bain, qui est à l’autre extrémité de la maison, puis je descends d’un étage et entre dans la chambre de ma mère.
Blanche, livide, elle est assise dans son lit. Sous une couette blanche à fleurs, elle tient sa main sur sa bouche les yeux plissés. En m'approchant d'elle, je vois les rides sur son visage et ses cheveux secs salis. Je lui tends la bassine que j'ai été chercher pour elle et lui place sous ses mains, sur le lit. Et elle ouvre ses mains, pleines de glaire et de sang. Ses mains tremblent et en lui maintenant la tête, je sens qu'elle a encore de la fièvre.
— Ça va pas mieux ? Hein ?
Elle se force à relever le visage pour me regarder et me fait le seul sourire qu'elle puisse faire.
— Je vais chercher le robot, il faut que tu te laves. Tu as dormis cette nuit ?
Elle me fait « non » de la tête. Je me lève pour faire le tour du lit en faux bois. Il y a sur la table de chevet une lumière et un vase rempli de fleurs que j'ai coupé hier. Juste en dessous, un pot plein de liquide visqueux, j'appuie sur un bouton pour qu'un jet d'eau s'occupe de le nettoyer.
— Voilà. Bon j'y vais, je reviens tout de suite.
Je sors de la pièce à l'odeur nauséeuse et programme le doucheur. Je prends une inspiration avant d'ouvrir la porte pour placer le robot devant ma mère. J'ouvre la fenêtre et sors tandis que le bac se remplis d'eau.

J'ai beaucoup de mal à assumer tout cela, la maladie. C'est dur, la voir souffrir, sans rien pouvoir faire, ne plus entendre sa voix, l'entendre jouer du piano. Elle me manque.
J'évite son visage, je suis rapide, j'attends qu'elle soit exténuée par la fatigue et s'endorme, pour la regarder. La nuit parfois, je vais la voir. Je repense à ce qu’elle était avant que je ne parte, que je ne l’abandonne lâchement à son sort. J’aurais dû savoir que cela la briserait. Mon père l’a tellement isolée que son organisme s’en est vu fragilisé. Un jour qu’elle a voulu sortir, elle devait s’inquiéter trop pour moi, sa stupide fille, sa seule fille, elle est partie me chercher, mais elle a fini à l’hôpital. Ils lui ont décelés une maladie rare et incurable. C’est ce qu'il m’a dit à mon retour. J'ai mis du temps à l'accepter. Depuis, elle est revenue à la maison et je m’occupe d’elle, jours et nuits. Je sais que rien ne pourra changer ce que je lui ai fait, juste je ne veux pas que les choses empirent encore par ma faute. Alors je fait tout ce que je peux pour l’aider. Je l’aime.

Tous les jours se déroulent de la même manière : je sors le petit déjeuner pour mon père et pose celui de ma mère sur un plateau, que le robot Georges lui apporte. Ensuite, je vais chercher les repas livrés automatiquement sur le toit de la maison par drone. Et je les lui apporte. Après, je fais chauffer les repas, mange obligatoirement en compagnie de mon cher père et le reste de la journée je traîne dans la maison, j'entretiens les robots qui s'occupent de la maison et je m'occupe de maman. J'ai arrêté tout loisirs en rentrant, mon père en est très heureux, mais ce n'est pas pour cela que j'ai arrêté de lire ou de faire du sport et vu ma santé psychique, j’en aurai surement besoin. Je n’en ai juste pas la courage.
Une fois par mois, je descends au village prendre dans un commerce de proximité des produits d’entretiens, hygiéniques, et les médicaments de ma mère. Avec ce qu’il reste, je me paie du vrai tabac.
Là, il faut que je descende chauffer les trois repas pendant que Georges met la table.

Brocolis et semoule avec une sauce indienne. Mon père mange. Il est assis en face de moi. Sa chemise toujours impeccable, les cheveux courts et des lunettes sur un long nez en L. Ce qui le trahis, c'est ses yeux, petits et méchants. Ils sont verts d'eau, vides de couleurs, comme son âme. Il lis toujours les News en mangeant, l'Économie rien d'autre, il est trader. Pratique comme métier, G-4 lui permettant de rester chez lui, nous enfermant maman et moi dans cette maison par la même occasion, nous gardant sous son contrôle. Finalement, je suis contente de ne plus avoir ma puce ; j'ai oublié le concept d'ennui en revenant habiter ici, et puis, on en devient rapidement accro, à l'utiliser pour tout et rien.
J'allais lui demander si je pouvais sortir de table quand une sonnerie retentit dans toute la maison. J'attends qu'elle sonne une deuxième fois avant d'être sure de ce que j'entends. La musique est différente de celle de d'habitude.
— Je peux savoir ce que tu attends ? Dépêches-toi, je te loges pour ça non. Tu me réponds, s’énerve-t-il.
— Oui.
— Ne sois pas insolente. C’est pour ça que je préfère les garçons, eux ils obéissent, ils ne fuguent pas. Arrête de penser que tu sais tout, que tu es meilleure que les autres. Tu me dois le respect, à ton avis, qui s’occupes de toi et te nourris ?
— Toi. Et je t'en suis reconnaissante.
— Sale peste, tu mens, je sais très bien ce que tu penses ! Je n'ai pas le choix, je ne vais pas payer quelqu'un alors que je t'ai pour entretenir la maison et s'occuper de ma femme...
Je n'écoute pas la fin, trop heureuse de quitter la pièce où il se trouve. Je monte à l'étage où se trouve ma mère, voir ce qu'elle veut. Quand j'entre dans sa chambre, un grand vent entre par la fenêtre, je désactive la sécurité pour pouvoir la fermer manuellement et me retourne vers elle. Le soleil est plus clair et elle baigne dans la lumière chaude. Elle est maintenant vêtue d'un tee-shirt bleu aux manches trois-quart, les cheveux bien coiffés, secs, la frange unifiée. Si je la maquillait, elle pourrait être belle, elle a le teint si pâle, et des cernes... Elle relève les yeux de sa cuillère pour m'observer faire.
— Tu avais besoin de quelque chose ?
Elle n'a besoin de faire aucun signe, je comprends qu'elle n'a pas sonné en voyant l'expression interrogative sur son visage.
— Mais alors, si c'est pas toi, d'où ça vient ?
Préoccupée et légèrement agacée de faire ces aller-retour, je redescends dans la cuisine pour questionner Georges, le robot principal de la maison. Mon père est parti. La sonnette résonne.
— Georges, d'où vient ce bruit ?
Le robot s'arrête de ranger les couverts.
— C'est la sonnerie.
— Oui je sais, mais la sonnerie de quoi ? Cherche la source.
— C'est la sonnerie.
Je m'énerve, je ne sais pas comment reformuler ma question pour extirper l'information de ce stupide robot.
— Montre-moi... montre-moi la vidéo en direct de la source de cette sonnerie.
Je ne pensais pas que cela me permettrait de trouver, j'essayais juste au hasard, pourtant j'ai de la chance parce que c'est exactement ce qu'il me fallait.
Il me visionne la porte d'entrée de la maison.
Ah ! La sonnerie...

Je suis abasourdie, personne ne vient jamais frapper à notre maison. Nous n'avons jamais de visiteur, ou d'invité. Nous sommes plutôt reclus du village pour plus de tranquillité et de discrétion. Qui ça peut bien être ? Qui viendrait jusqu'ici ? Mes parents n'ont aucun amis, ils évitent tout contact avec l'extérieur, et puis il m'aurait prévenu sinon. Aucun mail n'a été envoyé pour prévenir de cette visite...
Je tente de me rappeler, de réfléchir qui pourrait venir chez moi. Peut-être la police, les services des eaux et de l'électricité...
J'avais presque oublié à quoi ressemblait ce couloir à l'entrée. En tapant un code, j'ouvre moi-même la porte. Il y a tellement de soleil que, mes yeux éblouis, je ne peux d'abord voir qu'une silhouette, une grande silhouette. Il porte un manteau imperméable, le genre qu'on met pour une promenade dans les bois, avec des bottes.
Soudain je le reconnais. Mes yeux s'agrandissent d’eux-même et ma tête recule imperceptiblement.
— Salut, fait-il en souriant.
— Idris ?
— Oui c'est moi, répond-il en riant nerveusement.
Il a les cheveux longs et blonds, type surfeur. Je le reconnais, évidemment qu'il n'a pas prévenu de son passage, je suis la seule à le connaître.
— En faite, ça fait un bout de temps que j'te cherche... t'es partie si vite. Je t'ai envoyé pleins de messages, mais tu ne répondais pas...
Je n'en reviens pas qu'il soit venu jusque chez moi. Après tout ce qu'il s'est passé, et d'abord comment sait-il où j'habite ? C'est normal qu'il n'ai pas pu me joindre, mon père a isolé la maison de toutes les communications non autorisées.
— Comment, comment tu peux rire ? lui demandé-je confuse.
— Ce n'est pas... j'ai eu un peu de mal à te trouver. Oh ! J'avais pas vu.
Je le vois tendre le bras vers moi.
— Tu as les cheveux plus longs. Tu as changé, ça te va bien.
Mon corps bouge tout seul, comme un automatisme. Il parlait et la seconde d'après, mon poing s'écrase sur sa face droite. Mes souvenirs refont surfassent d’un coup, et une foule de sentiments contradictoires menacent de me faire fondre en larmes.


15Lina15

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par 15Lina15 »

Salut !
Merci louji pour ton long commentaire ;) même si vu le nombre de remarques c'est quand même gênant :roll:
En tout cas, j'ai pris le temps de corriger deux trois trucs des chapitres précédents (jusqu'au 35 y compris), et j'ai mis à jour comme promis la couverture (elle est visible dans le sommaire).
Bonnes vacances à tous et joyeux noel en avance.

À dimanche prochain pour le dernier chapitre, bisous.
louji

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par louji »

15Lina15 a écrit : dim. 20 déc., 2020 5:29 pm Salut !
Merci louji pour ton long commentaire ;) même si vu le nombre de remarques c'est quand même gênant :roll:
En tout cas, j'ai pris le temps de corriger deux trois trucs des chapitres précédents (jusqu'au 35 y compris), et j'ai mis à jour comme promis la couverture (elle est visible dans le sommaire).
Bonnes vacances à tous et joyeux noel en avance.

À dimanche prochain pour le dernier chapitre, bisous.
Coucou !
Je t'ai envoyé un MP par rapport au commentaire, n'hésite pas à me dire tes ressentis ;)
Je viens de voir la couverture, j'aime beaucoup les petits détails que tu as ajoutés !

Par rapport au chap 38 :
J'ai beaucoup aimé que ce soit en fait le prologue. Au début, je me suis demandé si c'était une version "parallèle" en mode "Lina est de retour chez elle" mais après un coup d'oeil au prologue, non, c'est carrément le même ! J'aime bien le parti pris, tout prend sens par rapport au prologue évidemment ^^
Par rapport à la dépression, tu passes peut-être un peu vite dessus. Pour quelque chose d'aussi important, grave, mieux vaut y approfondir tout de suite ou éviter de mentionner la maladie si on en parle pas plus de quelques lignes. C'est mon ressenti, mais ça rend les choses moins "crédibles" si tu dis simplement qu'elle a une dépression. Tu vois ce que je veux dire ? :)
Son père est toujours aussi imbuvable x) Mais tu peux le rendre encore plus vicieux je pense :lol: Il a un côté assez puéril, immature, dans ses remarques. En le rendant plus amer, acide, il sera encore pire :roll:
Et, évidemment, je suis contente de revoir Idris. Même si à mes yeux Lina méritait de se prendre la baffe plutôt que lui de certains côtés :? C'est elle qui a fui quand ils avaient besoin d'elle. C'est elle qui est retournée dans son ancienne vie (on ne sait pas trop pourquoi d'ailleurs). Et même si ce que ses agresseurs ont dit concernant les expérimentations, Idris & co ne sont peut-être que d'autres victimes. Pas forcément des manipulateurs. Après, ça fait partie des défauts de Lina, d'être impulsive et de juger hâtivement. Mais c'est vrai que je la trouve injuste après tout ce que ses amis ont fait pour elle ^^

Hâte d'avoir le dernier chapitre du coup, histoire que tout ça soit éclairci. Et qu'Idris & co aient enfin le droit d'être estimés à leur juste valeur par Lina, car je suis certaine qu'ils le méritent x)

Bonnes fêtes à toi :D Repose-toi bien ^^
15Lina15

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par 15Lina15 »

Chapitre 39

— — Pleurs et Soubresauts Silencieux — —

Je le pousse hors de chez moi, de toutes mes forces et ferme la porte derrière. Incapable de parler, j’envoi un message à mon père via ma puce portative, et file avec Idris dans la rue. Je marche frénétiquement, une main naviguant entre l’oreille et la bouche, me retenant d’exploser une nouvelle fois. Puis, je laisse échapper lentement et discrètement ma douleur, en pleurs et soubresauts silencieux. Je fixe le regard sur mes pas. L’odeur de pluie et de transpiration de Idris me poursuit, il reste à distance.
Je me dirige machinalement vers le centre-ville, les pas aidant à y voir plus clair. Concentrée sur mon affaire, je me rends dans ma boutique habituelle pour y prendre du tabac. J’en ressors, et quelques mètres plus loin, je rejoins le jeune homme assis sur un trottoir, à la bordure d’une prairie.

— Alors comme ça tu fumes ?
Je lui explique que cela annihile mes sens, ils sont moins forts, moins connectés. Je souffre moins. J’allume d’ailleurs avec empressement une cigarette, exténuée par la marche, la surprise, et les pleurs.
— Tu comptes faire quoi ?
— De quoi… là ?, demandé-je lasse.
— Oui.
— Je sais pas. Je vais rester. Je ne peux pas m’enfuir une deuxième fois, glissé-je en le regardant de biais. Je suis désolée, me forcé-je à dire, tu étais venu me chercher mais je ne compte pas repartir, ma mère est malade.
— Ah c'était ça. L’od…
— L’odeur. Tu l'as senti, avec ton truc.
— Le truc, tu pourrais l'appeler autrement c'est un don, me recadre-t-il.
— Mouai c'est ça… et c'est grâce à ça que Rangsei a eu l'honneur de sacrifier sa vie, fais-je sarcastique.
Il me regarde bizarre, peut-être que j’y lis de la déception. Je m’excuse. Le fumée m’embrume la tête, mais je ne m’arrête pas pour autant. Je reprends un respiration et me tourne vers lui.
— Non, je ne suis pas vraiment venu pour t'éloigner. Je ne sais même plus pourquoi je suis venu. J'étais perdu, et comme tu avais disparu j'ai voulu te retrouver. Je pensais que tu faisais partie de notre groupe maintenant.
— Je ne sais pas quoi te dire. Je n'ai jamais voulu intégrer votre organisation mais vous avez quand même fini par prendre une place importante. Je ne peux juste pas... je ne peux pas y retourner, et faire quoi ? Chercher un autre qui le remplacera et se fera tuer de la même manière. Je ne veux pas finir comme ça.
— C'est vrai. Tous ces entraînements… il doit y avoir un autre but, autre chose que ça. Tout ça… après Ran… ça m'a réveillé, peine-t-il à expliquer. Je croyais en ce que disais Painy, sauver des gens. Nous y croyions tous, mais ton arrivée à tout changé. Nous aurions dû partir, faire ce que tu nous disais de faire, suivre notre propre voie.
— Ce n'était qu'une idée, je venais de la rencontrer alors je ne lui faisait pas confiance. Et j'étais égoïste, avide de liberté. En fait, j’ai eu un pressentiment quelques heures avant, dis-je en pensant à cette illusion dans le miroir. J’aurai dû vous en parler, ce n’est pas que je vous faisais pas confiance mais je ne savais pas comment vous en parler. J’y croyais à peine moi-même.

Deux personnes âgées et un enfant passent, la rue est plutôt calme. Le printemps sera bientôt là et ça me déprime encore plus. Je ne veux pas voir les insectes et tous les animaux se réveiller. Toute cette agitation me fatigue rien que d’y penser, elle m’énerve. Idris réfléchit, je ne sais pas à quoi il s’attendait en venant me voir. J’espère que les autres vont bien, je ne lui ai même pas demandé, je crois que j’ai trop peur de sa réponse. Il va bien falloir que je lui demande.
— Je pensais que tu allais le venger, sort-il soudainement. Que tu étais plus forte que ça, que tu allais poursuivre ceux qui nous ont fait ça. Je crois que tu es la plus forte d'entre nous. Peut-être que je me trompe. Je ne sais plus rien.
Un long silence s’installe, pendant que je continue à fumer. Je n’ai toujours pas bougé. Je ne sais plus quoi faire ou quoi lui dire.
— Je ne pensais pas que sa mort t'affecterai autant, reprend-il en me regardant dans les yeux cette fois.
Je frissonne en détournant le regard, on dirait parfois qu’il n’a pas besoin de me toucher pour lire en moi. Et ça, ça me terrorise. Parce que je me dis peut-être qu’au fond, je ne serai plus seule. Je pourrai compter sur quelqu’un. C’est un espoir que je n’ai pas appris à maitriser, que je ne connais pas.
— Ce n'est pas seulement sa mort, c'est plus profond. J'ai compris quelque chose cette nuit. Quelque chose sur la vie et sur moi.
Après un long moment, j’écrase ma cigarette de toute manière terminée. Je passe une main dans mes cheveux pour me vivifier le cerveau, et me redresse sur mes pieds.
— Installe-toi dans le jardin, cache-toi. Je reviendrai te voir quand il sera endormi, fais-je en pensant à l’homme de la maison. En attendant de savoir quoi faire, où aller, tu peux rester chez moi… enfin chez mon père.
— Et… ton père, c’est quoi le problème ? demande-t-il prudemment.
J’hausse les épaules dans un moulinet du poignet et je lui tourne le dos.

Juste une toile tendu et des couvertures, je n’ai pas pu lui autoriser un feu, le père l’aurait vu tout de suite. De là où il est, il n’y a que moi qui peut le voir, caché dans les sapins. Je lui fais un hochement de tête et ferme la fenêtre en riant doucement.
— Tu as l’air presque heureuse, ma fille, sourit ma mère dans son lit. Qu’est-ce qu’il t’arrive ?
— Rien, répondis-je en détournant le regard.
— Tu ne sais pas mentir, aller viens me raconter, insiste-t-elle de ses yeux noisettes.
— Mais non, il y a rien, je t’assure.
Depuis que je suis rentrée des courses elle parait en meilleure forme, ça fait du bien de la voir comme ça. Je vais pour fermer la porte mais je la vois tout sourire dans sa chemisette blanche et je craque.
— Bon, c’est vrai, avoué-je. Faut que je te raconte, mais à condition que tu ne dises rien à papa. Sinon ce n’est pas grave mais je ne dirai rien.
Alors qu’elle s’étouffe un peu en rigolant, je m’approche pour m’allonger à ses côtés. Ses cheveux bruns ont poussé, je les ai attaché aujourd’hui et ça la rajeunit.
— Tu te rappelles quand je suis partie…
— Et pas qu’un peu, plaisante-t-elle en s’étouffant presque une nouvelle fois.
— Bref, j’ai voyagé comme je t’ai dit mais j’ai rencontré des gens, ceux que père a appelé les « infectes copains » qu’il a croisé quand il est venu me chercher.
— Oui, c’est bien ton père ça.
— Eh ben…
Je lui ai tout raconté, comment et pourquoi ils m’ont trouvé. Je lui ai expliqué la Synesthésie, jusqu'à lui raconter qu’Idris se cachait dans le jardin. Je lui ai parlé de Tia et de ses bêtises, de Gabrielle que je prenais comme modèle, et enfin de Rangsei. Je lui ai même parlé de Ernesto avec qui j’avais discuté le lendemain de notre mission. Et je lui ai parlé de Painy. Elle m’a pas mal interrompu, et reprise quand je parlais mal, mais dans le fond, elle m’a écoutée.
J’ai déjà fini depuis quelques temps, mais je continue à parler. Elle se met à me caresser les cheveux, et je n’ose plus bouger. Je n’ai pas été habituée à des gestes d’affection de sa part. Puis ses mains cessent et je commence à lui parler sincèrement.
— Je sais que je n’aurai jamais dû partir comme ça, en tout cas pas de cette manière. J’aurai dû t’en parler, mais j’étais tellement en colère contre toi. En colère que tu ne me soutiennes pas, mais je…
Alors que son silence me surprend, je me retourne et vois ses yeux fermés. Elle ne bouge plus. Je pose ma main sur ses épaules, et je ne sens plus son sang circuler.

Cela fait trois jours que ma mère est morte. Elle n’a plus rouvert les yeux après notre discussion.

J’ai demandé à Idris de venir. Étonnamment, il y a beaucoup de monde. Je ne sais pas si c’est une bonne chose. Cela montre que beaucoup de monde aimait ma mère, mais cela veut aussi dire que beaucoup de monde l’a abandonné. Je ne connais pas ces gens, ils sont inutiles. Je crois qu’ils m’agacent à pleurer comme ça. Ou ils m’agacent parce qu’ils me rappellent que je ne pleure pas. Je n’ai versé qu’une ou deux larmes, au moment où j’ai compris qu’elle était morte. J’ai peur de ne pas être normal. D’être cassée.

Le discours de mon père est enfin terminé, je fais demi-tour. Je fixe les gravillons gris, emplis de poussière sèche et gelée. Je regarde mes pas, entre les tombes et rejoins le grand Idris à l’écart. Après un petit moment, je lui demande s’il peut parler d’autre chose, la gorge serrée. Pour la première fois, je n’ai pas envie de prendre mes distances avec lui, je m’accroche même à son pan de manteau noir, tout neuf.
— C’est peut-être pas le moment, mais j’ai réfléchis et j’ai compris quelque chose.
— Hmm, fais-je absente.
— La boss était forcément au courant, avec toute la surveillance. Les caméras, les rondes de gardes… quand ils sont arrivés il n’y avait plus personne. C’était volontaire, et vu que personne n’est intervenu à la mort de… de Rangsei, son but était véritablement de nous capturer pour faire des expériences.
— Oui, je sais, c’est que j’avais compris. Et Gabrielle le savait aussi.
— Comment…
— Au début, quand ils nous ont piégés, elle m’a jeté un regard et j’ai compris. C’est peut-être aussi pour ça que je suis partie. J’ai pu lire dans ses yeux la peur, mais pas la surprise. Elle savait que Painy était capable de le faire, mais elle ne m’en a pas parlé, pas plus qu’à vous apparemment.
Je repense à ce moment de paix, quand le soir on allaient tous voir le coucher de soleil. Tout était tellement plus simple à ce moment-là. On était heureux. Je crois.
—Tu vois que je m’en sors pas si bien finalement, tout ce que j’ai su faire, c’est retourner chez mon père, finis-je par avouer, amère, en le voyant serrer les mains de tous ces gens.
Tout ces sentiments négatifs forment un nuage bas, lourd et sombre. La Synesthésie n’est pas la meilleure chose en cas de deuil collectif.
— Maintenant que ta mère est partie, tu n’as plus aucune raison de rester.
— Oui, c’est vrai, inspiré-je profondément, les yeux vers le ciel. Je suis libre, plus rien ne me retiens. Je n’ai plus à le supporter.
Un vent d’apaisement pointe derrière toute cette tristesse.

Le père ne m’a même pas retenu. Il m’a vu faire mon sac, il n’a même pas empêché Idris de rentrer. Il me ferait presque de la peine. Presque.
Idris m’a offert le wakizashi et la sarbacane.
— J’ai vu qu’ils te plaisaient, ils étaient dans mon sac quand on partait du Centre. Et j’ai oublié…
— Merci, fais-je avec un sourire sincère.
Alors qu’il ferme son sac, j’ose enfin lui demander.
— Que sont-ils devenus après ?
À la tension soudaine dans ses bras, je sens qu’il a compris de quoi il est question.
— Pourquoi tu veux savoir, ça t’intéresse ?
— Bien sûr, m’écrié-je peut-être trop fort, évidemment. Je ne savais pas comment t’en parler, ajouté-je en me tirant l’oreille.
— Ils vont bien, physiquement. Tia a perdu l’usage de son œil gauche mais je crois que ça l’amuse d’avoir un cache de pirate maintenant. Ça me fait de la peine, mais je crois qu’elle en a vu d’autres.
Je crois qu’il fait référence à son enfance. Je me dis qu’elle est surement trois fois plus forte que moi. Dans tous les sens du terme. Ça me fait courber plus bas le dos, mais ça me soulage aussi d’un poids. Je retouche mon oreille, demandant malgré moi.
— Et Gabrielle ? Qu’est-ce qui s’est passé après mon départ ?
— Gabrielle, elle… commence-t-il avant de s’arrêter le visage tirant au vert. Je sais qu’elle assure la continuité, elle enseigne à Tia tout ce qu’elle doit apprendre.
— Mais elles sont parties de l’organisation, hein ? m’inquiété-je.
Je vois qu’il secoue la tête et je ne comprends pas les motivations de Gabrielle. J’ai peine à voir la douleur de mon ami et d’imaginer celle de l’adolescente qui était mon modèle.
— Elle s’est totalement fermée. Je ne la reconnaissais plus et… Tia la suivait comme son ombre c’était devenu malsain. Finalement, j’ai préféré partir de mon côté et voir si je pouvais te retrouver.
Il a lâché son sac et se passe maintenant la main sur le visage. Je fais un pas en avant, et lui caresse le bras. Je sais qu’il peut lire mes pensées, mais je dois le faire, sinon je ne pourrais plus affirmer décemment être son amie. Il frisonne et retire son bras. Son mouvement me fait du mal pourtant je ne laisse rien paraitre.
— On va les retrouver, c’est décidé. Je veux les revoir. Je vais grandir, je vais assumer mes choix et je vais m’excuser.
J’enfile mon sac, éteins les lumières et jette un dernier regard derrière chaque pièce. Ce n’est pas que cette maison va me manquer. C’est qu’elle a joué un si grand role dans ma vie, le fait d’y être enfermé si longtemps, c’est ce qui m’a donné envie de voyager. Je ne m’attarde ni dans la cuisine ni près du piano de ma mère par peur de craquer. Enfin, je ferme la porte sans prendre la penne de discuter avec mon paternel.
Je le croise dans le couloir. Il a l’air soulagé que je parte. Je pense que cette fois, il n’ira pas me chercher.

Je décide tout de même de marquer un arbre, un vrai. Je sors mon couteau tout neuf et y grave ma date de départ, la première, et la mort de maman. Ce sont les deux plus grandes dates de ma vie. Je fais ça, je ne sais pas très bien pourquoi. Alors je change d’avis et j’efface la trace de mon passage sur l’écorce.
Le grand blond au visage fermé n’a toujours pas sorti un mot.
— Bon… elles sont dans quelle région, demandé-je en quittant mon quartier comme la dernière fois, les mains sur les languettes de mon sac et l’esprit presque léger.
Je sens qu’il n’a pas esquissé un geste, ainsi je reviens sur mes pas en attendant une réaction.
— Tu vas vraiment le faire, fait-il bougon.
— Oui, m’exprimé-je optimiste. Et après on retrouvera ceux qui nous ont fait ça.
— Pourquoi ?
— Ce sont mes amis, et j’ai compris que pour avoir des amis il fallait apprendre à pardonner. Il fallait que j’apprenne à être indulgente et surtout être là quand on a besoin de moi. Être moins égoïste quoi, rigolé-je en me grattant la nuque.
Je n’ai même pas eu le temps de comprendre ce qu’il faisait que c’était déjà trop tard. Le torse comprimé contre le mien, il m’enlace dans ses bras. Son odeur m’emplit d’autant plus le cerveau et je sens malgré moi tout son corps, ses vaisseaux fonctionner. Je le repousse mais son emprise est trop forte. Je suis forcée de rester là, pantois, presque énervée d’être forcée de la sorte. Puis ça dure, plus de cinq secondes et je commence à me poser des questions. Et là il se colle encore plus et me transmet tellement de chaleur et d’apaisement que ça me déstabilise. Je me met à trembler, toujours les mains contre ses bras, prête à le repousser.
Et sans prévenir, mes larmes coulent et je le prends dans mes bras.
Je hurle de tristesse et de pleurs. Je vide ma solitude. Je m’ouvre à lui faire confiance.


louji

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par louji »

Hello !

Avant lecture du chapitre, déjà bravo pour ce bel accomplissement ! Je ne sais pas si c'est ta 1ère histoire terminée, mais, dans tous les cas, j'imagine que c'est une grande satisfaction =) Vraiment, bravo à toi !

Allez, j'attaque la lecture !

Pouf, chapitre terminé ! Et donc histoire terminée. Ça fait un peu bizarre, comme à chaque fin de lecture. Surtout qu'il s'agit d'un one-shot et qu'il n'y aura donc pas de suite. Mais je suis vraiment contente d'être allée au bout de ton projet, c'est une histoire que j'ai suivie avec plaisir depuis que je suis active sur le forum d'écriture ^^
Ce chapitre final m'apporte les réponses aux multiples questions qui me taraudaient à la lecture des derniers chapitres. Il y a quand même quelques points qui me m'interrogent encore (les réelles motivations de Painy et de son organisation, peut-être plus d'explications sur les raisons qui ont poussé Lina à rester chez son père...)
Je suis évidemment satisfaite que ce soit Idris qui soit revenu chercher Lina, car c'est un personnage que j'aime beaucoup depuis le début et je suis contente qu'il se soit ouvert à Lina comme elle a pu s'ouvrir à lui à la fin.
Concernant le personnage de Lina elle-même, même si elle finit par "se bouger les fesses" à la fin, reste qu'elle n'aura en fin de compte pas beaucoup évolué de façon progressive ! A chaque fois qu'elle faisait un pas en avant, elle en faisait 2 en arrière alors forcément elle était difficile à suivre. À la fin, elle décide de se bouger, mais c'est vraiment le chapitre final alors je me dis un peu "Tout ce chemin pour enfin en arriver là !" :D
Pour Tia et Gabrielle, je suis un peu triste de savoir que Gab s'est enfoncée dans la noirceur. C'est pas très étonnant en fin de compte mais c'est dommage pour elle.
Concernant la mère de Lina, sa mort m'a prise au dépourvu, alors ça m'a touchée. J'ai trouvé abrupt la transition après, mais la scène du dialogue avec sa mère est touchante. C'est un personnage dont on sait si peu, en réalité, elle fait un peu vaporeuse. Mais elle est vaporeuse dans son essence-même, alors c'est pas si choquant.

Il y a encore quelques passages qui m'ont donné l'impression d'être plus "oral" que "écrit" mais avec l'expérience ça passera je pense ! ;) Puis quelques fautes, mais suffit de se relire !

A bientôt, bonne fin d'année à toi et merci pour cette sympathique aventure avec les Synesthètes =)
15Lina15

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par 15Lina15 »

louji a écrit : lun. 28 déc., 2020 10:43 pm Hello !

Avant lecture du chapitre, déjà bravo pour ce bel accomplissement ! Je ne sais pas si c'est ta 1ère histoire terminée, mais, dans tous les cas, j'imagine que c'est une grande satisfaction =) Vraiment, bravo à toi !

Allez, j'attaque la lecture !

Pouf, chapitre terminé ! Et donc histoire terminée. Ça fait un peu bizarre, comme à chaque fin de lecture. Surtout qu'il s'agit d'un one-shot et qu'il n'y aura donc pas de suite. Mais je suis vraiment contente d'être allée au bout de ton projet, c'est une histoire que j'ai suivie avec plaisir depuis que je suis active sur le forum d'écriture ^^
Ce chapitre final m'apporte les réponses aux multiples questions qui me taraudaient à la lecture des derniers chapitres. Il y a quand même quelques points qui me m'interrogent encore (les réelles motivations de Painy et de son organisation, peut-être plus d'explications sur les raisons qui ont poussé Lina à rester chez son père...)
Je suis évidemment satisfaite que ce soit Idris qui soit revenu chercher Lina, car c'est un personnage que j'aime beaucoup depuis le début et je suis contente qu'il se soit ouvert à Lina comme elle a pu s'ouvrir à lui à la fin.
Concernant le personnage de Lina elle-même, même si elle finit par "se bouger les fesses" à la fin, reste qu'elle n'aura en fin de compte pas beaucoup évolué de façon progressive ! A chaque fois qu'elle faisait un pas en avant, elle en faisait 2 en arrière alors forcément elle était difficile à suivre. À la fin, elle décide de se bouger, mais c'est vraiment le chapitre final alors je me dis un peu "Tout ce chemin pour enfin en arriver là !" :D
Pour Tia et Gabrielle, je suis un peu triste de savoir que Gab s'est enfoncée dans la noirceur. C'est pas très étonnant en fin de compte mais c'est dommage pour elle.
Concernant la mère de Lina, sa mort m'a prise au dépourvu, alors ça m'a touchée. J'ai trouvé abrupt la transition après, mais la scène du dialogue avec sa mère est touchante. C'est un personnage dont on sait si peu, en réalité, elle fait un peu vaporeuse. Mais elle est vaporeuse dans son essence-même, alors c'est pas si choquant.

Il y a encore quelques passages qui m'ont donné l'impression d'être plus "oral" que "écrit" mais avec l'expérience ça passera je pense ! ;) Puis quelques fautes, mais suffit de se relire !

A bientôt, bonne fin d'année à toi et merci pour cette sympathique aventure avec les Synesthètes =)
Salut ! ;)

Non ce n'est pas la première histoire que je finis mais c'est la 1ere que j'ai commencé, celle qui m'a donné envie d'écrire. Pour le one-shot :roll: :lol: à voir…
J'avoue que j'ai un peu peiné à écrire la mort de sa mère, je sais que c'est trop abrupt, mais pas moyen de trouver l'inspiration :roll: Je suis contente que tu aie apprécié le dialogue :D
Oui, je relirai tout ça à tête froide !

Merci beaucoup pour tous tes commentaires, clairement sans toi j'aurai arrêté de poster en ligne et peut-être pas fini l'histoire. Alors merci infiniment !! :roll:
J'espère sincèrement que malgré les défauts d'écriture tu as pu trouver des choses intéressantes dans cette histoire. Je te remercie de n'avoir jamais lâché et fini de lire Syn.
Je te souhaite une très bonne année et une bonne continuation pour tes écrits et lectures :D

Gros calin <3 :lol:
louji

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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par louji »

15Lina15 a écrit : dim. 03 janv., 2021 7:54 pm Salut ! ;)

Non ce n'est pas la première histoire que je finis mais c'est la 1ere que j'ai commencé, celle qui m'a donné envie d'écrire. Pour le one-shot :roll: :lol: à voir…
J'avoue que j'ai un peu peiné à écrire la mort de sa mère, je sais que c'est trop abrupt, mais pas moyen de trouver l'inspiration :roll: Je suis contente que tu aie apprécié le dialogue :D
Oui, je relirai tout ça à tête froide !

Merci beaucoup pour tous tes commentaires, clairement sans toi j'aurai arrêté de poster en ligne et peut-être pas fini l'histoire. Alors merci infiniment !! :roll:
J'espère sincèrement que malgré les défauts d'écriture tu as pu trouver des choses intéressantes dans cette histoire. Je te remercie de n'avoir jamais lâché et fini de lire Syn.
Je te souhaite une très bonne année et une bonne continuation pour tes écrits et lectures :D

Gros calin <3 :lol:
D'acc, je comprends le plaisir encore plus grand de l'avoir terminée alors !
Laisse passer un peu de temps, peut-être que ça ira mieux la prochaine fois que tu te pencheras sur cette scène ^^
Ben c'est avec plaisir ! Tu fais partie des 1e personnes que j'ai rencontrées sur le forum et avec qui j'ai échangé autour de nos histoires respectives, alors c'est toujours chouette d'accompagner les projets jusqu'au bout :D
Ah oui, j'aimais beaucoup le postulat de base avec la Synesthésie et les Synesthètes, c'est pas un sujet beaucoup traité dans les fictions ! Puis le côté groupe d'ados qui se serre les coudes et fait les 400 coups, j'aime bien aussi :mrgreen:

Très bonne année à toi aussi, qu'elle soit riche en réussites ;)

Bisous !
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Re: Synesthésie : Aventure/Sci-Fi/Héros Adolescents

Message par 15Lina15 »

louji a écrit : mar. 05 janv., 2021 12:11 pm
D'acc, je comprends le plaisir encore plus grand de l'avoir terminée alors !
Laisse passer un peu de temps, peut-être que ça ira mieux la prochaine fois que tu te pencheras sur cette scène ^^
Ben c'est avec plaisir ! Tu fais partie des 1e personnes que j'ai rencontrées sur le forum et avec qui j'ai échangé autour de nos histoires respectives, alors c'est toujours chouette d'accompagner les projets jusqu'au bout :D
Ah oui, j'aimais beaucoup le postulat de base avec la Synesthésie et les Synesthètes, c'est pas un sujet beaucoup traité dans les fictions ! Puis le côté groupe d'ados qui se serre les coudes et fait les 400 coups, j'aime bien aussi :mrgreen:

Très bonne année à toi aussi, qu'elle soit riche en réussites ;)

Bisous !
Toi aussi, t'es trop sympa ! :D :roll:
Merci :D
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