Le Cycle du Serpent [I-III] [(Urban) Fantasy / Action / Mythologie nordique]

[JaneSerpentard]

Salut ! Je viens de commencer (il y a 5 minutes ) de lire ton premier tome du Cycle du Serpent et j’avoue que je suis déjà addict !!! J’adore La confrérie de Loki... franchement, chapeau ! Tu n’es pas écrivain par hasard ? Tu es tout comme en tout cas. Pourquoi ne pas avoir la possibilité de mettre ce roman dans notre bibliothèque ?? Je veux le mette !!! Je pense que je vais adoré et que je le mettrai en diamant si je pouvais
Je te dirai ce que j’en pense une fois que je l’aurais finis.
En tout cas, merci à toi de nous partager cette histoire !!!

[vampiredelivres]

C'est pas tant le geste que l'intention derrière le geste en fait
Je me suis fait à l'esprit tordu d'Ekrest et à ses manières extrêmes... on parle du gars qui a payé des humains pour qu'ils torturent Lily quoi Mais là y'avait vraiment le sentiment de "Je veux te faire volontairement du mal sans que tu y gagnes quoi que ce soit sauf un aller simple vers Helheim" ;w; Et clairement ça fout les jetons. Sans parler pour Lilith pour qui le retournement de veste doit... c'est même plus "mettre les nerfs" là, on est sur un cran au-dessus

OOOOK j'ai pas halluciné
Damn, bonne ambiance. (Au passage, ça me fait toujours "rire" de voir la complexité des relations entre les persos... Etre à la fois amant, ami, mentor... ils s'embarrassent pas trop des conventions sociales on va dire ) Je me demande si tu parleras de nouveau de ces jeux des Thor ou si c'était contextuel ?

Est-ce que c'est pire si je te dis qu'il était vraiment en train d'envisager de la tuer à ce moment-là (mais il n'a pas pu s'y résoudre) ?
Oui, on parle de ce gars-là. Pour le reste, il s'expliquera à un moment donné… mais oui, pour Lily, c'est même plus sur les nerfs, c'est un effondrement total ^^

En même temps, les conventions sociales, quand tu vis 400 ans et plus… au bout d'un moment, elles te passent un peu au-dessus de la tête. D'autant plus que les membres des Maisons en général (et de la Confrérie en particulier) n'ont pas trop souvent une vie publique/sociale extrêmement active, notamment à cause de la précarité et de la dangerosité de leur situation. On n'est jamais à l'abri de croiser un ennemi au coin de la rue, tu admettras que fonder une famille si c'est pour que le premier venu l'assassine parce que "pas de quartieeer !"… moyen.
Je risque de mentionner les jeux des Thor encore une ou deux fois, par Kalinou essentiellement, mais aussi parce que mine de rien, ça a pas mal marqué les anciens Élites, et… well ils en gardent des cicatrices, morales comme physiques. Kirstin est probablement la plus affectée, mais les autres ne sont pas bien mieux, et ils ne vont pas oublier de sitôt.

Salut ! Je viens de commencer (il y a 5 minutes ) de lire ton premier tome du Cycle du Serpent et j’avoue que je suis déjà addict !!! J’adore La confrérie de Loki... franchement, chapeau ! Tu n’es pas écrivain par hasard ? Tu es tout comme en tout cas. Pourquoi ne pas avoir la possibilité de mettre ce roman dans notre bibliothèque ?? Je veux le mette !!! Je pense que je vais adoré et que je le mettrai en diamant si je pouvais
Je te dirai ce que j’en pense une fois que je l’aurais finis.
En tout cas, merci à toi de nous partager cette histoire !!!

Hello ! Merci beaucoup pour ton intérêt, ça fait toujours extrêmement plaisir de voir apparaître une nouvelle lectrice J'aimerais bien prétendre que je suis écrivain, mais je préfère toujours dire que je suis auteure en herbe, parce qu'il y a toujours des améliorations à faire.
Écoute, une publication de LCDS n'est absolument pas à exclure, même si ça va probablement être compliqué. En tout cas, merci pour ton retour super positif, et j'ai hâte de voir ce que tu vas penser de l'ensemble

[louji]

Est-ce que c'est pire si je te dis qu'il était vraiment en train d'envisager de la tuer à ce moment-là (mais il n'a pas pu s'y résoudre) ?
Oui, on parle de ce gars-là. Pour le reste, il s'expliquera à un moment donné… mais oui, pour Lily, c'est même plus sur les nerfs, c'est un effondrement total ^^

En même temps, les conventions sociales, quand tu vis 400 ans et plus… au bout d'un moment, elles te passent un peu au-dessus de la tête. D'autant plus que les membres des Maisons en général (et de la Confrérie en particulier) n'ont pas trop souvent une vie publique/sociale extrêmement active, notamment à cause de la précarité et de la dangerosité de leur situation. On n'est jamais à l'abri de croiser un ennemi au coin de la rue, tu admettras que fonder une famille si c'est pour que le premier venu l'assassine parce que "pas de quartieeer !"… moyen.
Je risque de mentionner les jeux des Thor encore une ou deux fois, par Kalinou essentiellement, mais aussi parce que mine de rien, ça a pas mal marqué les anciens Élites, et… well ils en gardent des cicatrices, morales comme physiques. Kirstin est probablement la plus affectée, mais les autres ne sont pas bien mieux, et ils ne vont pas oublier de sitôt.

Evidemment que c'est pire, tu le sais bien Et je suis malheureusement pas surprise qu'il y ait pensé, vu la véhémence de ses propos WHAT IS HIS GROS PROBLEME ? (Je sais quel est son problème, mais c'est toujours difficile à accepter )

Ouais tu m'étonnes... Pour ce qui est des générations moins puissantes (à partir de la 4ème j'imagine ?) est-ce qu'ils s'installent plus dans une vie "classique" ou ils continuent à bosser et vivre au rythme des Maisons ?
D'acc ! Kalinou, j'ai hâte ♥ Mais gépeur qu'on le voit pas avant un p'tit moment

[vampiredelivres]

Evidemment que c'est pire, tu le sais bien Et je suis malheureusement pas surprise qu'il y ait pensé, vu la véhémence de ses propos WHAT IS HIS GROS PROBLEME ? (Je sais quel est son problème, mais c'est toujours difficile à accepter )

Ouais tu m'étonnes... Pour ce qui est des générations moins puissantes (à partir de la 4ème j'imagine ?) est-ce qu'ils s'installent plus dans une vie "classique" ou ils continuent à bosser et vivre au rythme des Maisons ?
D'acc ! Kalinou, j'ai hâte ♥ Mais gépeur qu'on le voit pas avant un p'tit moment

Rhoooh, tout de suite ! x)

Ouep, en fait ça dépend. Au fur et à mesure des générations, la magie s'affaiblit rapidement, et en général vers la troisième ou quatrième, ils n'ont que peu voire pas de pouvoirs (ça vaut pour toutes les Maisons), et donc la couleur des yeux anormale disparaît aussi. Ceux qui sont dans ce cas de figure ont en général une vie plutôt normale, excepté qu'ils restent souvent dans le business familial en bossant dans les corporations de leur Maison. Mais clairement, ils ont moins le train de vie frénétique du reste de la famille.
Pour ceux de première et deuxième génération, ça leur arrive de vouloir distinguer boulot et vie privée au bout d'un certain temps (stade auquel Lily n'est clairement pas encore arrivée), auquel cas ils n'habitent pas à proprement parler dans les bâtiments familiaux comme le Manoir pour la Confrérie, mais ont un appart ou une maison quelque part en ville et viennent au boulot par téléportation. Maintenant, en termes de famille, pour eux c'est un peu plus complexe, et du coup, ils doivent prendre plus de précautions s'ils ont des enfants par exemple.
En sachant que du coup, les enfants hériteront en principe du gène divin, donc va expliquer à ta femme/ton mari pourquoi ton gamin peut changer la couleur de ses cheveux à volonté ou te file des décharges à chaque fois que tu le touches.

[louji]

Rhoooh, tout de suite ! x)

Ouep, en fait ça dépend. Au fur et à mesure des générations, la magie s'affaiblit rapidement, et en général vers la troisième ou quatrième, ils n'ont que peu voire pas de pouvoirs (ça vaut pour toutes les Maisons), et donc la couleur des yeux anormale disparaît aussi. Ceux qui sont dans ce cas de figure ont en général une vie plutôt normale, excepté qu'ils restent souvent dans le business familial en bossant dans les corporations de leur Maison. Mais clairement, ils ont moins le train de vie frénétique du reste de la famille.
Pour ceux de première et deuxième génération, ça leur arrive de vouloir distinguer boulot et vie privée au bout d'un certain temps (stade auquel Lily n'est clairement pas encore arrivée), auquel cas ils n'habitent pas à proprement parler dans les bâtiments familiaux comme le Manoir pour la Confrérie, mais ont un appart ou une maison quelque part en ville et viennent au boulot par téléportation. Maintenant, en termes de famille, pour eux c'est un peu plus complexe, et du coup, ils doivent prendre plus de précautions s'ils ont des enfants par exemple.
En sachant que du coup, les enfants hériteront en principe du gène divin, donc va expliquer à ta femme/ton mari pourquoi ton gamin peut changer la couleur de ses cheveux à volonté ou te file des décharges à chaque fois que tu le touches.

D'acc ! Effectivement, je les voyais mal couper tout contact avec leur Maison...
Effectivement, ce serait embarrassant d'avoir à expliquer ça D'ailleurs, c'est arrivé que des semi-divins révèlent "la vérité" à de non-divins afin de vivre avec eux ?

[TcmA]

Hiello~

Bonjour, bienvenue aux Souffrances des Lokis. Aujourd'hui, en plat principal, nous vous proposons un rôti de trauma saupoudré de poudre d'os cassés. En dessert, nous ne pouvons que vous recommander notre spécialité, le Désespoir solitaire, accompagné de son fondant à la douleur.

LOKINETTE, S'IL EXISTAIT, JE VIENDRAIS À CE RESTO ET JE COMMANDERAIS TOUTE LA CARTE SANS HÉSITER.

DAMN.

Tout est bon. L'impression de malaise qui pèse comme une chape de plomb entre Lily et Ekrest (IL VA S'EN PRENDRE UNE), les coups, la culpabilité, les questionnements de Lily (wee-woo wee-woo, j'entends le HS qui se ramène en 4ème vitesse), la douleur de Kirstin et son désespoir...
KOMENTUFÉ. J'EN PERDS MON LATIN.

Non mais le passage au présent est incroyable. J'ai pas les mots. J'ai pas grand chose à dire de plus que Coline. Juste wow.

Ohlala Kirstin. La force de son échange avec Lily. Elle lui redonne le pouvoir, c'est tellement important. (Et lolilol j'aimerais pas être à la place de Kaiser, elle va prendre cher :'D )

Ils font tous mal au cœur. Même Ekrest, au final, parce que Lily a l'air d'avoir tapé dans le mille, ce qui est encore plus déchirant. Fakanál (qui veut dire cuillère de cuisine en hongrois et qui ressemble beaucoup à fucking hell en anglais).

Clairement, ce chap remet un petit coup de couteau entre les côtes, mais purée qu'il est bien. J'ai hâte de voir comment la situation va évoluer (et sivouplé que quelqu'un s'occupe de Lily. Kalinou, reviens ;w; ).
Courage pour la suite!

La bise~

[vampiredelivres]

D'acc ! Effectivement, je les voyais mal couper tout contact avec leur Maison...
Effectivement, ce serait embarrassant d'avoir à expliquer ça D'ailleurs, c'est arrivé que des semi-divins révèlent "la vérité" à de non-divins afin de vivre avec eux ?

Au-delà du fait que c'est dangereux pour eux, la Maison ne le permet pas trop.
Oui, mais pour la plupart des Maisons, ça requiert une autorisation des chefs et un gros background check des non-divins en question pour vérifier qu'ils n'ont pas d'affiliation avec une autre Maison (genre ton conjoint est en fait ton ennemi ) ou avec la Faction. ^^
(C'est bien, tu m'obliges à creuser des questions auxquelles je n'avais qu'à moitié réfléchi !)

Hiello~

Bonjour, bienvenue aux Souffrances des Lokis. Aujourd'hui, en plat principal, nous vous proposons un rôti de trauma saupoudré de poudre d'os cassés. En dessert, nous ne pouvons que vous recommander notre spécialité, le Désespoir solitaire, accompagné de son fondant à la douleur.

LOKINETTE, S'IL EXISTAIT, JE VIENDRAIS À CE RESTO ET JE COMMANDERAIS TOUTE LA CARTE SANS HÉSITER.

DAMN.

Tout est bon. L'impression de malaise qui pèse comme une chape de plomb entre Lily et Ekrest (IL VA S'EN PRENDRE UNE), les coups, la culpabilité, les questionnements de Lily (wee-woo wee-woo, j'entends le HS qui se ramène en 4ème vitesse), la douleur de Kirstin et son désespoir...
KOMENTUFÉ. J'EN PERDS MON LATIN.

Non mais le passage au présent est incroyable. J'ai pas les mots. J'ai pas grand chose à dire de plus que Coline. Juste wow.

Ohlala Kirstin. La force de son échange avec Lily. Elle lui redonne le pouvoir, c'est tellement important. (Et lolilol j'aimerais pas être à la place de Kaiser, elle va prendre cher :'D )

Ils font tous mal au cœur. Même Ekrest, au final, parce que Lily a l'air d'avoir tapé dans le mille, ce qui est encore plus déchirant. Fakanál (qui veut dire cuillère de cuisine en hongrois et qui ressemble beaucoup à fucking hell en anglais).

Clairement, ce chap remet un petit coup de couteau entre les côtes, mais purée qu'il est bien. J'ai hâte de voir comment la situation va évoluer (et sivouplé que quelqu'un s'occupe de Lily. Kalinou, reviens ;w; ).
Courage pour la suite!

La bise~

Hiello !

T'as des tendances un peu maso sur les bords, toi… Mais j'ai beaucoup aimé le concept du resto !

J'ai toujours hâte de voir quelqu'un mettre une baffe à Ekrest, ce serait beaucoup trop drôle x) Oui, totalement, Lily a tapé dans le mille aussi… c'est bien pour ça qu'il réagit aussi mal (p'tite fierté personnelle, toussa toussa). Fakanál, je note !

Disons simplement que maintenant que Lilith a vaguement réussi à secouer Kirstin et à la sortir un peu de sa transe dépressive, Kaiser est dans la mouise Le souci, c'est que pour réussir à faire ça, Lily a dû prendre un peu cher, elle aussi.

Alors, j'ai bien envie de dire qu'il y aura quelqu'un pour s'occuper de Lily, mais… ce serait clairement mentir x)

Merci beaucoup pour ton comm et à bientôt !

[TcmA]

Hiello !
T'as des tendances un peu maso sur les bords, toi… Mais j'ai beaucoup aimé le concept du resto !
J'ai toujours hâte de voir quelqu'un mettre une baffe à Ekrest, ce serait beaucoup trop drôle x) Oui, totalement, Lily a tapé dans le mille aussi… c'est bien pour ça qu'il réagit aussi mal (p'tite fierté personnelle, toussa toussa). Fakanál, je note !
Disons simplement que maintenant que Lilith a vaguement réussi à secouer Kirstin et à la sortir un peu de sa transe dépressive, Kaiser est dans la mouise Le souci, c'est que pour réussir à faire ça, Lily a dû prendre un peu cher, elle aussi.
Alors, j'ai bien envie de dire qu'il y aura quelqu'un pour s'occuper de Lily, mais… ce serait clairement mentir x)
Merci beaucoup pour ton comm et à bientôt !

Bonzoir~

Si en plus tu te mets à l'hôtellerie...

C: Tu sais que ça me démange.
Haaaalala...

20200525_000355.jpg (124.7 Kio) Consulté 727 fois

C'est la première chose qui m'est venue à l'esprit.

Oh C: ça va swinguer C:

... why do u gotta hurt me like that ;w; Je vais aller chercher Kalinou, je reviens.

La bise~ [/size]

[vampiredelivres]

Bonzoir~

Si en plus tu te mets à l'hôtellerie...

C: Tu sais que ça me démange.
Haaaalala...

20200525_000355.jpg

C'est la première chose qui m'est venue à l'esprit.

Oh C: ça va swinguer C:

... why do u gotta hurt me like that ;w; Je vais aller chercher Kalinou, je reviens.

La bise~ [/size]

B'soir
Évidemment que je vais me mettre à l'hôtellerie, c'est la base !
Mdr, elle est trop bien cette image ! x)
Kalinou arrive, promis. Pas tout de suite, mais bientôt !

[vampiredelivres]

CHAPITRE 4

Je n’avais aucune idée du temps qui s’était écoulé entre le moment où je m’étais effondrée sur le sol et le moment où j’émergeai à nouveau. Je me redressai sans réellement réfléchir, sans observer mon environnement, réalisant à peine que durant le temps que j’avais passé dans les vapes, on avait changé de décor. Les murs noircis hantaient ma rétine, je sentais encore la puanteur du brûlé dans mes narines. J’avais l’impression que mon crâne avait été enveloppé de coton, et que toutes les informations me parvenaient retardées et brumeuses. Ma magie, sollicitée à outrance ces derniers temps, réclamait le prix de son usage : j’avais horriblement envie de dormir.
Il s’était d’abord agi de brûler le collier d’Ekrest, en acier de Nidavellir, lorsque nous nous étions retrouvés seuls, après notre fuite, afin qu’il puisse récupérer la potion annihilatrice de magie dans son inventaire et tous nous libérer ensuite. Malgré l’aide de Selvigia, cette simple action m’avait énormément drainée. Maintenant, face à Kirstin, j’avais usé le peu de puissance qu’il me restait. J’étais une pile à plat. Tout comme devait l’être Kirstin, d’ailleurs, même si je ne la voyais nulle part.
Je papillonnai des paupières, me frottai les yeux, et me décidai – enfin – à réellement regarder autour de moi, soudain consciente du danger que Tyko avait dû pressentir avant moi. Le déchaînement de puissance que nous avions manifesté, Kirstin et moi, devait avoir fait hurler tous les enfants de Frigg – véritables radars à magie – présents sur les cinquante kilomètres environnants. Et, étant donné que nous étions en Turquie, soit le lieu où le Bifröst s’ouvrait lorsque Heimdall daignait écouter nos prières, toutes les Maisons devaient désormais être sur le qui-vive… si tant était qu’elles ne l’étaient pas déjà, averties par Kaiser de notre fuite.
— Voyez-vous ça ! La Belle au Bois Dormant s’est enfin réveillée !
La voix âpre de Blade me tira de ma léthargie. Je pivotai avec une grimace lasse, croisai son sourire carnassier et son regard sombre, soupirai, jetai un œil aux alentours. Le décor avait encore changé. C’était désormais une petite suite moderne, luxueuse, surchargée de dorures et de cuivre qui réverbéraient les rayons jaunes des lampes murales. À ma droite, une fenêtre aux rideaux tirés ; à ma gauche, un petit bureau dont la chaise servait de repose-pieds au soldat de la Faction qui s’était affalé dans un petit fauteuil beige juste à côté. Quant au lit, il était si moelleux, et les draps si doux, qu’il était absolument hors de question que j’en sorte avant la prochaine demi-heure.
Je laissai ma tête retomber dans l’épais coussin, fixai le plafond ocre.
— On est où ?
— Un hôtel à Istanbul.
— Où sont Tyko et Kirstin ?
— Ailleurs.
Les réponses laconiques de Blade m’arrachèrent un rire nostalgique qui lui fit hausser les sourcils. Il ouvrit la bouche.
— Et on est là pour ? repris-je en lui coupant l’herbe sous le pied.
— Un kidnapping.
— Ah. Pourquoi nous ?
— Parce qu’on était dans le bon secteur au bon moment, grommela-t-il, l’air extrêmement enjoué par cette perspective.
Je fermai les yeux, tenaillée par un pressentiment. Il n’y avait pas que notre présence dans le coin qui avait influé, j’en étais certaine. Lana Schneiwäser voulait certainement évaluer mes capacités, savoir de quoi j’étais capable. C’était un test, une mise en situation. Elle était sans aucun doute au courant de ma confrontation avec Kirstin et devait vouloir savoir comment je m’en tirais quand j’étais au bout du rouleau.
Malheureusement, elle aurait une mauvaise surprise, parce que malgré la fatigue morale, je me sentais physiquement reposée, et c’était amplement suffisant pour mener à bien une opération de ce calibre.
— Test d’opérationalité, acquiesçai-je avec un sourire, et Blade parut légèrement mal à l’aise. Je peux avoir la doc ?
Il me considéra quelques instants d’un œil pensif, puis se baissa pour fouiller dans un sac à dos posé au pied du fauteuil, et en sortir une tablette. Disparus, les écrans holographiques et la technologie futuriste ; on en revenait aux bons vieux écrans verrouillés par une empreinte digitale. Blade m’ouvrit un fichier spécifique, me tendit la tablette, puis s’affala à nouveau dans son fauteuil, songeur.
— T’es toujours aussi claquée après avoir usé de… magie ? s’enquit-il presque timidement.
Je levai le nez de la photo d’un trentenaire malgache, fils d’un diplomate richissime dont le nom m’était vaguement familier, amusée par l’hésitation de mon partenaire de mission. Il me faisait penser à un gamin curieux qui aurait eu peur de poser ses questions. Et il était vrai que je n’avais encore jamais eu l’occasion de rencontrer un humain qui ait réellement assisté à une démonstration magique d’une telle ampleur… et survécu avec ses souvenirs. Mon duel avec Kirstin m’avait poussée dans mes plus profonds retranchements, peut-être plus loin encore que ce qu’Ekrest avait pu exiger de moi par le passé.
— Non, juste quand je me pousse vraiment à bout, répondis-je honnêtement. C’est comme si…
J’hésitai, cherchant une comparaison appropriée.
— C’est comme si on te faisait courir jusqu’à l’évanouissement, finis-je par souffler pour imager.
Il hocha lentement la tête, et par réflexe, je le détaillai avec attention. J’avais certes eu le loisir de le faire la première fois que nous nous étions vus, en voiture, mais maintenant qu’il n’était plus en costard de travail, je découvrais l’homme derrière la façade par une multitude de petits détails que je n’avais pas pu remarquer par le passé. Par exemple, le tatouage sur son bras, une tête de léopard aux yeux bleus brillants, encrée au noir sur sa peau mate, ou encore la pointe d’une longue cicatrice qui partait de sa clavicule droite et plongeait sous le T-Shirt en direction de la hanche opposée.
Au contraire de Bêta, sa chair n’était pas encore constellée de souvenirs en stries et trous coagulés, mais sa manière de se mouvoir, de s’asseoir, de se tenir, me rappelait les dizaines de soldats que j’avais eus l’occasion de fréquenter à la Confrérie. L’ensemble de la section militaire de ma fratrie était marqué de ces mêmes cicatrices, invisibles à quiconque n’avait pas passé quelques heures sur le terrain, au milieu de l’enfer. Ceux qui avaient subi l’épreuve de feu et de sang au moins une fois voyaient et savaient.
— Qu’est-ce qu’il y a ? releva Blade.
Je souris doucement.
— Combien de temps depuis le dernier enfer ?
Il ricana.
— Si on ne compte pas ce que j’ai vu ce matin, six.
— Où ? demandai-je encore.
— Gaza.
Je fronçai le nez. Le Proche et Moyen Orient était l’une de ces régions dans lesquelles, une fois qu’on avait mis les pieds, on ne voulait plus jamais revenir. C’était probablement le pire front que j’avais pu visiter en tant que soldate du rang, quatre ans plus tôt. Aujourd’hui, la situation était pire encore si mes souvenirs étaient bons, mais j’avais toujours volontairement refusé de me salir à nouveau les mains là-bas. Toutes les missions qu’on m’y avait proposées avaient été des suicides déguisés que j’avais refusés en bloc dès que j’avais eu la possibilité de le faire.
— Et toi ?
— Avant-hier encore, soupirai-je. Italie, Q.G. ennemi.
Il haussa un sourcil.
— Opé ?
— Capturée.
— Ah. Mais…
Son regard s’attarda sur mon visage, à la recherche des bleus, marques et cicatrices qui auraient dû me couvrir. Je souris doucement, observai un instant mes bracelets dorés, puis fis remonter à la surface les souvenirs sur mes bras. Une onde turquoise balaya ma chair depuis mon cou jusqu’au bout de mes doigts, telle une lame de fond soudain poussée à la surface. Là où elle passait, la peau se déformait, se colorait, se plissait. Bientôt, ce fut une véritable œuvre d’art, presque comparable au tatouage de Blade, tout en marbrures et nuances de souffrances. Le soldat, lui, écarquillait maintenant les yeux, stupéfait, jaugeait les stries, évaluait les bleus, s’attardait sur les marques noircies laissées par le fer chauffé à blanc.
— Mais tu n’es…
Il n’acheva jamais sa phrase, mais je devinai l’idée générale et grommelai :
— La chair se souvient, même si je peux la déformer à mon souhait.
Blade acquiesça et détourna les yeux, comme gêné de m’avoir poussée à dévoiler la vérité. Je fis tout disparaître d’une simple impulsion magique, me replongeai dans ma lecture, un brin amusée. Les mois passés au Q.G. des Thor m’avaient appris à relativiser bien au-delà de ce qu’Ekrest m’avait enseigné. J’y avais tant vu, tant subi et tant fait que, au-delà des marques physiques, mes cicatrices étaient surtout psychologiques. Le regard de Vanessa, les souvenirs de mes aveux et trahisons… c’était indélébile. Et, même si pour l’instant, j’avais été trop assommée pour pouvoir cauchemarder, je sentais les réminiscences qui se pressaient aux portes de mon inconscient, où je les avais repoussées, n’attendant que le moindre moment de faiblesse pour infiltrer mes rêves.
— Tu veux procéder comment ? repris-je quand j’eus fini le dossier qu’il m’avait confié.
La cible n’était certainement pas sans protection ni naïve, à moins qu’il ne soit qu’un gamin gâté qui n’avait pas compris comment fonctionnait le monde. Mais, en général, les parents richissimes comme son diplomate de géniteur prenaient le temps d’inculquer la prudence élémentaire à leurs potentiels héritiers. Ce qui voulait dire qu’il faudrait tenter une approche magique plutôt que traditionnelle.
— Psi et Karma ont une fourgonnette d’ambulance à disposition pour l’éloigner discrètement, résuma Blade, récapitulant à la fois pour lui et pour moi. Nous, il faut qu’on gère le local.
— En résumé, prétexter un malaise, l’éloigner de la zone publique et l’extraire au plus vite.
Il acquiesça.
— Laisse-moi faire alors.
Étrangement et paradoxalement, je n’avais pas tellement envie de remettre les mains dans le cambouis, mais je ressentais également le profond besoin de renouer avec mes racines, de me raccrocher à des activités familières. Cela faisait trop longtemps que j’agissais à l’encontre de ma nature profonde, que je me laissais porter par les évènements, impuissante, à la merci de Nornes aigries qui m’en faisaient voir de toutes les couleurs. Il fallait que je me reprenne en main, que je m’assure que, au-delà de ce qu’Ekrest pouvait dire ou penser, j’étais toujours aussi efficace qu’auparavant.
Pour une fois cependant, je ne ressentais pas ce besoin impérieux de prouver ma place et ma légitimité, cette envie presque corrosive de grimper les échelons sociaux qui m’avait stimulée durant toute mon enfance. J’avais grandi dans l’idée que je pouvais faire partie des meilleurs, et que je n’avais aucune raison de m’en priver. Mais ici, je n’avais pas envie de me hisser au sommet. Et cette sensation bizarre que je n’avais pas besoin de prouver quoi que ce soit aux autres me perturbait. Je n’étais plus au Manoir, je n’étais plus parmi mes pairs. J’étais juste une soldate, ici. Comme Blade, comme Bêta. Ni plus, ni moins.
Je secouai lentement la tête, un sourire aux lèvres, me redressai, repoussai les couvertures moelleuses avec regret. Blade me suivit du coin de l’œil tandis que je me dirigeais vers la salle de bains, pieds nus sur la moquette. Quand mes orteils effleurèrent les carreaux froids, un frisson me parcourut des pieds à la tête. Je claquai la porte derrière moi et m’enfermai dans la cabine de douche pour un rinçage rapide qui me laissa nauséeuse et pantelante, secouée par les souvenirs de suffocation. Il me fallut bien dix minutes de calme, assise sur les carreaux froids, emmitouflée dans une large serviette, les doigts sur les tempes, pour apaiser les battements erratiques de mon cœur, et un long brossage de dents pour dissiper le goût amer dans ma gorge. Ensuite, habillée de vêtements propres, je revins dans la chambre.
Il nous fallut une vingtaine de minutes pour localiser l’homme via le signal de son téléphone, quinze autres pour neutraliser de ses deux gardes du corps debout à ses côtés dans le restaurant de l’hôtel, et encore dix pour simuler un arrêt cardiaque. Invisible, enjambant précautionneusement ses deux gardes du corps qui gisaient au sol, paralysés, couverts d’une illusion, je versai une potion de ma conception dans son verre de champagne, attendis. Bientôt, sa peau chocolat vira au gris, il tomba de sa chaise, secoué de spasmes, et le peu de personnes présentes autour s’affolèrent immédiatement. Une femme doctoresse qui voulut au début prendre son pouls se prit un revers incontrôlé de la main, il se mit à respirer de manière bruyante, arythmique, semblable à un ronflement maladif. L’air semblait racler dans sa gorge, frotter agressivement contre ses cordes vocales.
Un sourire affleura à mes lèvres quand ses mouvements convulsifs se calmèrent et que la doctoresse, une marque rougissante sur la joue, annonça qu’elle ne percevait pas de pouls et que l’assemblée se mit à paniquer. Blade, debout dans la foule, fut le premier à saisir son téléphone pour « appeler une ambulance », et la pauvre médecin, qui n’avait aucune idée de ce qui se passait, le remercia avant d’entamer une réanimation cardiaque nerveuse.
Pour ma part, profitant de la panique, j’avais déplacé les corps inertes des gardes dans un coin de la salle, où ils se réveilleraient d’ici une petite heure. Toujours invisible, je jaugeais l’affolement de la salle, souriais en réalisant que personne ne se rendrait probablement compte du subterfuge avant que les médias n’annoncent la disparition de l’homme. Bientôt, les faux ambulanciers arrivèrent, tentèrent eux aussi une réanimation au défibrillateur et, après avoir relancé le cœur de la cible sur un rythme normal, l’embarquèrent dans l’ambulance sans que personne ne proteste. Je ricanai doucement, remontai en direction de la chambre, où Blade me rejoignit une vingtaine de minutes plus tard, satisfait du déroulement de l’opération.
Aucun de nous deux n’avait remarqué la silhouette solitaire appuyée contre le mur, immobile, imperméable à la panique ambiante, qui avait suivi mes déplacements de ses yeux violets lumineux, cachés derrière des lentilles brunes.

J’émergeai dans des couvertures moelleuses et douces, à demi écrasée par un bras tatoué d’une tête de léopard, enfin totalement reposée et apaisée. Je ne me rappelais pas de mes rêves, mais je savais à l’humeur positive dans laquelle je m’étais réveillée qu’ils avaient été relativement calmes pour cette nuit-ci. J’attendais simplement le moment où je ne serais plus capable de les repousser consciemment et où je replongerais en enfer.
Ces quelques derniers jours m’avaient permis de respirer un peu, de me reprendre en main. J’avais enchaîné cinq missions consécutive en compagnie de Blade, rien que de la remise en forme traditionnelle à coups de kidnappings, vols de données et espionnages de conversations, et même si je savais que Lana en profitait pour observer au plus près mes capacités et évaluer jusqu’à quel point je pouvais être un atout avant de me transformer en risque, je me prenais à apprécier ce temps que j’avais pour moi. Incapable de tolérer l’enfermement, je passais autant de temps que je le pouvais dehors, à profiter de cette fin d’été au bord de la mer, dans une ville moderne, grouillante de vie. Blade, en digne garde rapproché et partenaire de mission qu’il était, me suivait dans tous mes déplacements et servait d’interprète quand mon anglais et mon arabe ne me suffisaient pas à me faire comprendre. Sa présence, au début négligeable et parfois agaçante, s’était faite tolérable au fil des jours. Il avait ses tendances misogynes et ses commentaires narquois, mais depuis que je lui avais remis les idées en place à la manière forte, il s’était calmé, et nous avions pu nous amuser un peu.
Parce que, oui, il s’agissait aussi pour moi d’oublier, qu’importe la manière. Oublier qu’une paire d’yeux bleus me hantait, et que ce que j’avais vécu avec Kalyan au Q.G. des Thor m’avait marquée. Oublier ses meurtrissures dissimulées, la manière dont il m’avait aidée, le souvenir de ses bras autour de mes épaules et de son parfum dans mes narines, oublier que nous nous étions profondément blessés mutuellement et qu’il fallait désormais que je l’efface de ma mémoire, que je me détache de la sensation de sécurité que son souvenir me procurait. En cela, Blade avait été plus que compréhensif. Il ne m’avait posé aucune question, même si je savais qu’il avait ses idées sur le sujet, et avait établi clairement que notre rapprochement n’était qu’un concours de circonstances qui durerait autant que durerait mon séjour dans la Faction ou que nous le voudrions. Mais, tristement pour lui comme pour moi, j’avais envie de profiter de son réconfort physique et lui avait envie de profiter de mon corps. Aucun de nous deux ne s’éloignerait donc tout de suite.
Mon téléphone vibra soudain dans mon inventaire magique. Je soupirai, me tortillai pour me redresser sur mes coudes, le fis apparaître dans ma main, consultai l’écran. Un appel manqué de Selvigia – probablement la cause de mon réveil – et un message qui venait d’arriver. Rdv café aujourd’hui ? J’ai pas arrêté ces derniers jours, et de toute façon, faut qu’on parle. Je haussai un sourcil, sceptique, tapai ma réponse. Envoie une adresse. Bientôt, un tintement m’indiquait que j’avais ma destination du jour.
La sonnerie venait de réveiller Blade, qui grommela en roulant sur le dos et m’interrogea de son œil ouvert.
— J’ai un rendez-vous.
— Galant ? ricana le soldat en se redressant pour probablement commencer à s’habiller.
— Qui ne te concerne pas, surtout, rétorquai-je.
Cela l’arrêta dans son mouvement.
— Je suis censé te suivre partout, tu sais ?
Je pouffai.
— Si tu veux que je me transforme en oiseau et te fausse compagnie, je t’en prie, essaie de m’accompagner.
Il poussa un long soupir, mais ne prit même pas la peine de contester, sachant la bataille perdue d’avance. En un peu plus d’une semaine, il avait compris que, quand je décidais d’opérer solo, il n’y avait rien ni personne pour m’empêcher de le faire. Je me glissai hors du lit et me dirigeai vers la salle de bains, nue. Un sifflotement appréciateur m’accompagna dans la traversée périlleuse de la petite chambre d’hôtel, où j’esquivais autant de vêtements que d’oreillers qui avaient volé pendant la nuit. Tout au long de cette dernière semaine, nous avions changé de lieu de résidence au moins tous les deux jours, si ce n’était plus fréquemment encore, par nécessité. Lui comme moi savions que nous ne pouvions pas nous permettre de rester au même endroit, vu ce que nous faisions… et encore moins avec la Confrérie aux aguets. Plus d’une fois, j’avais sonné le départ après une petite demi-journée à me sentir observée. Blade s’était adapté sans se plaindre, conscient que même si nos professions pouvaient paraître semblables, nos trains de vie traditionnels l’étaient nettement moins.
Je me rinçai rapidement, puis me plantai face au miroir et entrepris de refaire mon apparence. J’étais arrivée sous la forme d’une blondinette plantureuse dont le physique plaisait bien plus à Blade qu’à moi-même, mais cette fois-ci, je décidai d’opter pour un visage que je n’avais pas utilisé depuis longtemps, jamais référencée dans les registres de la Confrérie. Leslie Wyatt.
Leslie était l’une de mes plus anciennes identités, de celles que je n’utilisais quasiment jamais. Elle était brune, petite, légèrement enrobée, ce qui donnait un drôle d’effet dans mes vêtements de ville trop petits, mais surtout, elle avait ces étranges traits passe-partout, dont personne ne parvenait réellement à se souvenir. Leslie Wyatt ne laissait aucune impression, elle s’oubliait facilement.
Habillée d’un simple short en jean délavé, d’un T-Shirt blanc, d’une paire de baskets et d’une casquette, équipée de mes lentilles chocolat indémodables, je ressortis tranquillement, fis un signe de la main à Blade, qui était resté allongé, et me dirigeai vers la sortie de l’hôtel. L’air matinal, chaud et pollué, me caressa le visage. Je hélai un taxi qui passait par là avec son enseigne allumée, lui donnai l’adresse que Selvigia m’avait fournie. Bientôt, il me déposait dans un luxuriant parc au bord du Bosphore, l’immense détroit d’Istanbul, et je me mis à vagabonder sur les quais, à la recherche de ma sœur, l’esprit ailleurs. Au bout d’une bonne vingtaine de minutes de vadrouille silencieuse, mon téléphone sonna dans mon inventaire, je fis semblant de plonger ma main dans la poche de mon short, le fis apparaître, décrochai.
— T’es où ? m’interrogea Selv’ de but en blanc.
Je jetai un coup d’œil autour de moi.
— Juste à côté du grand pont.
— Côté drapeau turc ou pas ?
J’essayai de repérer un quelconque drapeau dans les environs, n’y parvins pas.
— Non.
— J’arrive alors.
Il nous fallut bien trois coups de fil et une trentaine de minutes pour finalement nous retrouver, mais nous y parvînmes. Selvigia avait changé de visage, de silhouette et de style vestimentaire, pour basculer dans un féminisme à la fois perturbant et extrêmement bien dosé. Elle portait un top kaki court qui couvrait à peine son soutien-gorge, une mini-jupe, des talons compensés, un maquillage accentué qui transformait son visage de poupée – même si je voulais voir ce que ça donnerait après trois heures de marche dehors à trente-cinq degrés Celsius – et ses cheveux étaient si raides, d’un blond si brillant, qu’on aurait dit une perruque. Cependant, son sourire gentiment moqueur face à mon apparence plus que banale – et pour une fois vraiment peu adaptée au combat – était franc, sincère, et surtout, c’était la marque déposée Selvigia.
— Comment ça va ? s’enquit-elle en me détaillant d’un œil critique.
— Ça va, soupirai-je. Je me remets au boulot.
Elle pouffa doucement.
— M’en parle pas… j’ai l’impression de ne faire que ça ! Tes collègues sont sympas, au moins ? demanda-t-elle en m’entraînant à l’opposée du fleuve, en direction de la ville
Nous nous mîmes à cheminer côte à côte sur le chemin pentu et étroit, dans la chaleur montante de la matinée. Les passants autour ne nous prêtaient aucune attention ; nous ressemblions à deux jeunes femmes en vadrouille, occupées à sécher les cours pour profiter de leur journée ou à flâner dans un quartier relativement touristique.
— Ça va. Blade a ses torts, mais il reste relativement efficace. Et toi ?
— Je suis avec un certain Moon… aussi lunatique que son nom l’indique. Un jour sur deux ma magie le terrifie, l’autre il serait prêt à me vénérer comme une déesse.
— Tu en profites j’espère ? pouffai-je.
Elle me coula un regard complice, accompagné d’un rictus de connivence.
— Bien sûr. Toi aussi ?
— Je… ouais.
Mon hésitation me surprit moi-même, mais Selvigia ne sembla pas tiquer. Au contraire, ses sourcils s’infléchirent d’une étrange compassion, et elle acquiesça.
— Tu te noies dans l’oubli ?
Je poussai un long soupir, pivotai en haut du coteau que nous venions de monter pour faire face au fleuve à mes pieds et, paupières mi-closes à cause du soleil encore bas qui m’agressait les rétines, je me permis, l’espace de quelques minutes, de songer à Kalyan. Son souvenir me hantait presque autant que celui de Vanessa, affleurait dès que j’arrêtais de me concentrer sur le présent. J’aurais aimé le chasser de mes pensées, mais son visage réapparaissait à chaque fois dans mon esprit, sa voix s’attardait dans mes oreilles comme un écho persistant. L’assaut de Selvigia et des Loki sur le Q.G. des Thor se rejoua encore une fois dans ma mémoire sans que je ne parvienne à voir comment j’aurais pu faire les choses différemment.
J’aurais pu l’inciter à venir avec nous, à fuir les siens, qui lui retomberaient un jour dessus, lorsqu’ils découvriraient que c’était lui qui avait aidé les Loki à entrer dans le château. Parce que, si j’avais bien appris une chose avec Ekrest, c’était qu’un secret ne pouvait demeurer éternellement enfoui. Il ressortirait toujours, tôt ou tard. C’était pour ça que j’appréciais tant mon mentor : il m’offrait toujours la vérité lorsqu’il me faisait face, et lorsqu’il ne pouvait pas me la dire, il me disait simplement qu’il ne pouvait pas. Et, en fonction des situations, en fonction de sa manière d’agir, je creusais ou non de mon propre chef.
Kalyan serait un jour découvert. Le plus tard serait évidemment le mieux pour lui, mais le fait était qu’il ne pourrait pas jouer le fils de Thor parfait indéfiniment. Un jour, cela lui exploserait au visage.
Mais faire jaillir la vérité maintenant, en l’emmenant avec moi, n’aurait pas été la meilleure solution non plus. Se parjurer était le pire crime de notre univers. Je l’avais fait, la mort dans l’âme, en acceptant de vouer mon corps à Nídhögg et mon âme à Hel, mais je l’avais fait pour ceux qui comptaient pour moi. Kalyan ne l’avait fait que par nécessité, parce que Loki l’y obligeait. Si jamais il venait à être jugé un jour, il pourrait plaider ne pas avoir été responsable de ses actions, ce qui allègerait peut-être sa peine. Et peut-être pas. Il était un Hamershot. Et si une trahison en elle-même méritait déjà la mort, celle d’un membre de la lignée fondatrice de la Maison… Dans le plus terrible des cas de figure, son nom pouvait être sa malédiction.
Le pire était de savoir que ça me préoccupait. J’aurais dû tirer un trait sur Kalyan Hamershot à l’instant où j’avais quitté la prison, considérer que cela n’avait été qu’une aventure sans lendemain entre deux ennemis, vouée à s’éteindre. Mais mon subconscient s’y opposait fermement, cherchait par tous les moyens à maintenir les souvenirs à la surface, appuyé par mon instinct qui me hurlait que, de toute façon, j’allais le recroiser bientôt.
Et mon instinct se trompait rarement. Heureusement ou malheureusement, dans ce cas précis, je n’aurais su le dire. Si je devais réellement revoir Kal, rationnellement, le plus tard serait le mieux. Plus j’aurais de temps pour oublier, moins je risquerais d’être partiale lorsque nous nous recroiserions. Mais d’un autre côté, j’avais envie de le revoir maintenant, me blottir dans ses bras comme je l’avais fait avant, faire tomber mes barrières au moins l’espace de quelques heures. Sentir que quelqu’un tenait à moi.
C’était pour ça que m’oublier avec Blade, comme le disait Selvigia, me convenait si bien.
— J’essaie, admis-je.
Ma sœur acquiesça sans émettre de critique, contrairement à ce que je me serais attendue de sa part. Quelque chose semblait différent en elle depuis que je l’avais retrouvée, même si je ne savais pas si c’était son départ de la Confrérie qui l’avait changée, ou autre chose qui influait sur ses réactions. Elle me paraissait moins critique, acceptant plus facilement mes failles alors même que j’avais souvent cherché à les lui dissimuler. Un brin de tolérance en plus, un chouia d’exigences et d’aveugle loyauté en moins. Je lui adressai un bref sourire, me retournai pour reprendre la route. En silence, nous cheminâmes quelques minutes dans les ruelles qui se remplissaient au fur et à mesure que nous approchions des artères principales, le soleil pesant sur nos épaules, portées par un courant d’air frais qui remontait depuis le fleuve. Il faisait chaud. Beau. Quelques moutons blancs flottaient dans un ciel bleu légèrement grisé par la pollution. Les voitures vrombissaient à nos côtés, les piétons avançaient d’un pas rapide, aveugles à leur environnement, pressés pour la plupart de se réfugier à l’abri de la canicule.
Et, pour la première fois depuis mi-avril, je pouvais me balader librement, au gré de mes envies. Je n’avais pas besoin de négocier une sortie à l’air libre, je n’avais pas besoin de surveiller le moindre de mes mouvements pour ne pas me faire descendre par un garde un peu trop nerveux. La seule chose à laquelle je devais veiller, c’était ne pas me faire repérer par un éventuel membre d’une autre Maison, mais ça, au fil des années, c’était devenu une seconde nature.
Mes pas s’étaient faits légers, dansants. J’avais presque envie de sautiller, de bondir sur un muret juste pour pouvoir en sauter ensuite. Après les jours passés en compagnie d’Ekrest, à baisser les yeux à chacun de ses regards désapprobateurs, pouvoir enfin lever le menton, sourire sans avoir quelqu’un à côté pour me le reprocher et me faire culpabiliser…
Je bondis sur le muret. Une seconde d’immobilité plus tard, je retombais à pieds joints sur le béton du trottoir, rieuse. Selvigia me fila un gentil coup de coude dans les côtes, que j’ignorai totalement, et je sautai sur le muret suivant dès que j’en fus assez proche.
— Quelle gamine… ricana ma meilleure amie.
Un homme qui venait à contresens nous jeta un regard curieux, presque effaré par mon comportement – ou était-ce le vieux norrois que nous parlions qui l’avait fait tiquer ? Je l’ignorai, tirai la langue à ma sœur, la bousculai volontairement en redescendant, et me remis à marcher normalement pour éviter de trop causer de troubles. Un grain de folie était socialement tolérable, un peu plus soulevait des questions et attirait l’œil… or ce n’était absolument pas le but.
Enfin, nous débouchâmes sur l’une des grandes avenues de la ville. Le bruit doubla presque d’un seul coup, les coups de klaxon me firent grimacer. Je jetai un regard sceptique aux appartements situés sur les côtés de la grande artère, qui subissaient les hurlements des voitures au quotidien. J’aimais bien la ville, certes, mais j’avais besoin de mon calme montagnard régulièrement. Je n’aurais jamais pu m’imaginer vivre définitivement dans une cité hyperactive, dans ce bruit permanent. Certains Loki le faisaient : ils prenaient un appartement dans une ville qu’ils affectionnaient, de préférence à proximité d’une base secondaire, s’y installaient et, tous les matins, ils se téléportaient dans le Manoir pour travailler. Certains fondaient même une famille avec des humains, dissociaient la Confrérie – qui devenait alors un simple boulot – de leur vie privée, qu’ils établissaient ailleurs et avec d’autres que leur fratrie. Pour ma part, les deux avaient jusqu’à maintenant été indissociables, intrinsèquement liés. Et puis, j’avais profondément aimé le silence tranquille du Labyrinthe, les aurores boréales et les longues nuits d’hiver que le Manoir subissait.
Selvigia, elle, semblait préférer l’animation des rues bondées, et ne souriait vraiment qu’en respirant l’air vicié par les gaz d’échappement. Véritable citadine dans l’âme, elle balaya la rue d’un regard rapide, repéra en un instant une enseigne de café relativement connue, me l’indiqua d’un mouvement de menton, jaugea en un coup d’œil la circulation, et s’élança entre les voitures. Pestant en silence contre sa manie à piquer des sprints en plein milieu de la rue, je la suivis néanmoins, louvoyant à l’instinct entre les voitures qui me klaxonnaient sur la quatre voies.

| † | † |

<=

Chapitre 5

Yo
Un chapitre un peu moins dur que celui d'avant, mais tout autant de questionnements pour Lily… et on reparle un peu (très peu pour l'instant) de Kalinou !
Allez, à dans deux semaines pour le dernier chapitre avant l'interlude (que j'aime de tout mon cœur )… et vous savez très bien que les chapitres pré-interludes sont souvent bordéliques x)
~

[louji]

Yo !

La potion annihilatrice, ils l'ont donnée à qui ?? Je comprends pas bien là C'est supposé couper la magie, mais de qui ?

"Et, étant donné que nous étions en Turquie, soit le lieu où le Bifröst s’ouvrait lorsque Heimdall daignait écouter nos prières, toutes les Maisons devaient désormais être sur le qui-vive… si tant était qu’elles ne l’étaient pas déjà, averties par Kaiser de notre fuite." Elle est assez costaude, cette phrase, avec la fin notamment

Autrement, j'aime beaucoup l'idée du Bifröst qui s'ouvre en Turquie quand Heimdall veut bien se bouger le popotin

"C’était probablement le pire front que j’avais pu visiter en tant que soldate du rang, quatre ans plus tôt." soldate de rang ?

Mdr Blade et Lily, ils savent lier l'utile à l'agréable

Nan mais Lily, tu pourras pas te débarrasser de Kalinou aussi rapidement hein :'c

"— Quelle gamine… ricana ma meilleure amie." En même temps, elle a 19 ans et pas eu d'enfance ;-;

"Certains Loki le faisaient : ils prenaient un appartement dans une ville qu’ils affectionnaient, de préférence à proximité d’une base secondaire, s’y installaient et, tous les matins, ils se téléportaient dans le Manoir pour travailler. Certains fondaient même une famille avec des humains, dissociaient la Confrérie – qui devenait alors un simple boulot – de leur vie privée, qu’ils établissaient ailleurs et avec d’autres que leur fratrie." AH BAH TIENS

Ah oui, définitivement un chapitre moins dur... Ça en fait même du bien, alors qu'en soi, elles sont quand même pas dans un mood total relax ;w; Mais ça fait plaisir de les revoir ensemble avec cette connivence et l'acceptation mutuelle des changements qu'elles ont toutes les deux subis ^^
Du coup on arrive déjà à la fin de la 1ère partie ?

[TcmA]

Hiello~
Un chapitre un peu plus calme, O U I!
Bon, Lily court un peu à droite, à gauche, mais ça fait plaisir de la voir se poser (d'une certaine manière) et reprendre les choses en main. Niveau émotionnel, c'est mi-figue, mi-raisin, mais c'est déjà mieux qu'avant ;^; Et puis, c'est bien qu'elle passe un peu de bon temps avec Blade
J'ai relevé les mêmes petites choses que Coline, par rapport à la potion, mais sinon, comme d'hab, c'est immaculé. Bravo! ET MERCI POUR CE CALME (même si on sait qu'il n'est que de passage... ;^; )
J'essaie de me racler le cerveau pour tenter de trouver à qui appartiennent ces yeux violets... On verra bien C: (Une relecture s'impose, )
Aaaah, Kalinou ♥ J'ai hâte de savoir ce qu'il devient...
Ça fait plaisir de voir Selvi et Lily ensemble!
"vous savez très bien que les chapitres pré-interludes sont souvent bordéliques x)" On va dire qu'on s'est habitué à ce qu'ils soient mouvementés, oui
J'ai bien hâte de lire la suite! Bravo pour ce chap
La bise~

[vampiredelivres]

Yo !

La potion annihilatrice, ils l'ont donnée à qui ?? Je comprends pas bien là C'est supposé couper la magie, mais de qui ?

"Et, étant donné que nous étions en Turquie, soit le lieu où le Bifröst s’ouvrait lorsque Heimdall daignait écouter nos prières, toutes les Maisons devaient désormais être sur le qui-vive… si tant était qu’elles ne l’étaient pas déjà, averties par Kaiser de notre fuite." Elle est assez costaude, cette phrase, avec la fin notamment

Autrement, j'aime beaucoup l'idée du Bifröst qui s'ouvre en Turquie quand Heimdall veut bien se bouger le popotin

"C’était probablement le pire front que j’avais pu visiter en tant que soldate du rang, quatre ans plus tôt." soldate de rang ?

Mdr Blade et Lily, ils savent lier l'utile à l'agréable

Nan mais Lily, tu pourras pas te débarrasser de Kalinou aussi rapidement hein :'c

"— Quelle gamine… ricana ma meilleure amie." En même temps, elle a 19 ans et pas eu d'enfance ;-;

"Certains Loki le faisaient : ils prenaient un appartement dans une ville qu’ils affectionnaient, de préférence à proximité d’une base secondaire, s’y installaient et, tous les matins, ils se téléportaient dans le Manoir pour travailler. Certains fondaient même une famille avec des humains, dissociaient la Confrérie – qui devenait alors un simple boulot – de leur vie privée, qu’ils établissaient ailleurs et avec d’autres que leur fratrie." AH BAH TIENS

Ah oui, définitivement un chapitre moins dur... Ça en fait même du bien, alors qu'en soi, elles sont quand même pas dans un mood total relax ;w; Mais ça fait plaisir de les revoir ensemble avec cette connivence et l'acceptation mutuelle des changements qu'elles ont toutes les deux subis ^^
Du coup on arrive déjà à la fin de la 1ère partie ?

Hellow !

Aiche, je comprends pourquoi c'est pas clair. Du coup, let me rephrase that, la potion annihilatrice, c'est pour dissiper les enchantements qu'il y avait sur les colliers des prisonniers.

Effectivement qu'elle est costaude. On va couper ça en deux.

Ben apparemment, les premiers dieux ont débarqué à Midgard dans une ville relativement célèbre, mais pas DU TOUT de la même mythologie. Je parle évidemment de…
Troie.
(Comment ça c'est des dieux nordiques et ça n'a aucun sens ? )
Après, faut que Heimdall veuille bien. Et Heimdall et Loki, c'est pas une incroyable histoire d'amour.

Mal dit, mais disons soldate ordinaire et pas encore Élite de la Confrérie. ^^

Yep, la base x)

Tu crois ?

Cé pô fô.

Alors, pour ma défense, ce passage y était déjà avant que tu poses ta question. Mais du coup, oui, il ressort comme par hasard

Y'a jamais de mood total relax, c'est pas possible avec elles Mais ça change des tensions traditionnelles… même si du coup, on a pas vu les changements que Selvie a subis… pas pour l'instant, du moins. ^^

Nan, pas du tout, on arrive au milieu de la P1. (Pour rappel, l'élément perturbateur à ce même niveau de l'intrigue dans le T1, c'était la nomination de Levi en tant qu'Élu de Loki )

Hiello~
Un chapitre un peu plus calme, O U I!
Bon, Lily court un peu à droite, à gauche, mais ça fait plaisir de la voir se poser (d'une certaine manière) et reprendre les choses en main. Niveau émotionnel, c'est mi-figue, mi-raisin, mais c'est déjà mieux qu'avant ;^; Et puis, c'est bien qu'elle passe un peu de bon temps avec Blade
J'ai relevé les mêmes petites choses que Coline, par rapport à la potion, mais sinon, comme d'hab, c'est immaculé. Bravo! ET MERCI POUR CE CALME (même si on sait qu'il n'est que de passage... ;^; )
J'essaie de me racler le cerveau pour tenter de trouver à qui appartiennent ces yeux violets... On verra bien C: (Une relecture s'impose, )
Aaaah, Kalinou ♥ J'ai hâte de savoir ce qu'il devient...
Ça fait plaisir de voir Selvi et Lily ensemble!
"vous savez très bien que les chapitres pré-interludes sont souvent bordéliques x)" On va dire qu'on s'est habitué à ce qu'ils soient mouvementés, oui
J'ai bien hâte de lire la suite! Bravo pour ce chap
La bise~

Hiello !
Lily est actuellement en mode roue libre, avec les émotions qui font un peu les montagnes russes, mais bon, elle s'en sort comme elle peut on va dire. Et oui, passer du bon temps avec Blade, ça aide !
Du coup, explications plus haut ^^ De rien pour le calme, même si on sait tous que ça ne va pas durer x)
Tu sauras très bientôt, autant pour Kalinou que pour les yeux violets.
Meh. Mouvementé. J'ai hâte de voir ce que vous allez penser du perso qui arrive dans le prochain chapitre
À bientôt !

[TcmA]

On va couper ça en deux.

MDRRR pourquoi je te vois dire ça à propos de tes personnages

Hiello !
Lily est actuellement en mode roue libre, avec les émotions qui font un peu les montagnes russes, mais bon, elle s'en sort comme elle peut on va dire. Et oui, passer du bon temps avec Blade, ça aide !
Du coup, explications plus haut ^^ De rien pour le calme, même si on sait tous que ça ne va pas durer x)
Tu sauras très bientôt, autant pour Kalinou que pour les yeux violets.
Meh. Mouvementé. J'ai hâte de voir ce que vous allez penser du perso qui arrive dans le prochain chapitre
À bientôt !

Oui, elle s'en sort pas mal tout compte fait.
Anéfé, mercé~ C'était ce que j'imaginais pour la potion!
Oh ho *^*
Oh ho *^* (bis) J'en encore plus hâte d'être dans deux semaines alors
La bise~

[louji]

Hellow !

Aiche, je comprends pourquoi c'est pas clair. Du coup, let me rephrase that, la potion annihilatrice, c'est pour dissiper les enchantements qu'il y avait sur les colliers des prisonniers.

Effectivement qu'elle est costaude. On va couper ça en deux.

Ben apparemment, les premiers dieux ont débarqué à Midgard dans une ville relativement célèbre, mais pas DU TOUT de la même mythologie. Je parle évidemment de…
Troie.
(Comment ça c'est des dieux nordiques et ça n'a aucun sens ? )
Après, faut que Heimdall veuille bien. Et Heimdall et Loki, c'est pas une incroyable histoire d'amour.

Mal dit, mais disons soldate ordinaire et pas encore Élite de la Confrérie. ^^

Yep, la base x)

Tu crois ?

Cé pô fô.

Alors, pour ma défense, ce passage y était déjà avant que tu poses ta question. Mais du coup, oui, il ressort comme par hasard

Y'a jamais de mood total relax, c'est pas possible avec elles Mais ça change des tensions traditionnelles… même si du coup, on a pas vu les changements que Selvie a subis… pas pour l'instant, du moins. ^^

Nan, pas du tout, on arrive au milieu de la P1. (Pour rappel, l'élément perturbateur à ce même niveau de l'intrigue dans le T1, c'était la nomination de Levi en tant qu'Élu de Loki )

Mais du coup celui qui boit la potion, il annule les effets du collier, mais ça annule pas sa magie (qui revient) au passage ? Pratique, pratique

TROIE. NANI. J'Y TROIS PAS.
(Elle était facile mais j'en suis fière)

Aaah, bah je pouvais attendre un chap et j'avais ma rep

Les changements de Selvie, c'était déjà ceux que Lily mentionne dans son caractère ! Puis, bon, avec Kirstin, la trahison des Kaiser... je me doute qu'il doit y avoir de sales trucs enfouis aussi

Aaaah, je sais pas pourquoi, dans ma tête les interludes arrivaient seulement au moment d'un changement de partie. My bad.

[vampiredelivres]

Hors sujet total, j'ai trouvé une version sympa avec annotations (en anglais) de la Völuspá, l'un des poèmes fondamentaux de la mythologie nordique, je suis trop contente !

Mais du coup celui qui boit la potion, il annule les effets du collier, mais ça annule pas sa magie (qui revient) au passage ? Pratique, pratique

TROIE. NANI. J'Y TROIS PAS.
(Elle était facile mais j'en suis fière)

Aaah, bah je pouvais attendre un chap et j'avais ma rep

Les changements de Selvie, c'était déjà ceux que Lily mentionne dans son caractère ! Puis, bon, avec Kirstin, la trahison des Kaiser... je me doute qu'il doit y avoir de sales trucs enfouis aussi

Aaaah, je sais pas pourquoi, dans ma tête les interludes arrivaient seulement au moment d'un changement de partie. My bad.

Effectivement, des explications plus claires s'imposent. Ils ne boivent pas la potion (au risque de finir comme Vanessa, privés de pouvoirs), mais déposent une p'tite goutte sur le collier pour couper sa magie. ^^

Waw, cette blague.

Voila !

Ui. Des gros trucs très moches bien enfouis (tu te rappelles le fameux frangin de Selvigia vaguement mentionné dans le T1 ? ).
Nan. Et, spoiler alert, tu vas revoir quelqu'un que tu aimes bien

On va couper ça en deux.

MDRRR pourquoi je te vois dire ça à propos de tes personnages

J'avoue que dans Eliane, j'ai déjà formulé cette pensée (PAS TAPER ! J'AI RIEN FAIT POUR L'INSTANT !)

[louji]

Hors sujet total, j'ai trouvé une version sympa avec annotations (en anglais) de la Völuspá, l'un des poèmes fondamentaux de la mythologie nordique, je suis trop contente !


Effectivement, des explications plus claires s'imposent. Ils ne boivent pas la potion (au risque de finir comme Vanessa, privés de pouvoirs), mais déposent une p'tite goutte sur le collier pour couper sa magie. ^^

Waw, cette blague.

Voila !

Ui. Des gros trucs très moches bien enfouis (tu te rappelles le fameux frangin de Selvigia vaguement mentionné dans le T1 ? ).
Nan. Et, spoiler alert, tu vas revoir quelqu'un que tu aimes bien

Oh, on voudra voir !!

Aaaaah, je pigeais rien, je comprenais pas cette histoire de potion, effectivement... Je pensais pas que ça marcherait aussi sur des objets ensorcelés !

Euh excuse-moi t'aimes pas ma blague ? T'es plus mon amie du coup.

(Oui, oui, je me rappelle du frangin invoqué dans la cave..... Gimmöd (j'écorche très sûrement son nom) ?)
C'est quelqu'un que j'aime pas, c'est ça ?

[TcmA]

Hors sujet total, j'ai trouvé une version sympa avec annotations (en anglais) de la Völuspá, l'un des poèmes fondamentaux de la mythologie nordique, je suis trop contente !
Waw, cette blague.

Ooooh, noice! Ça doit être vraiment cool!
ENFIN, quelqu'un me comprend. (Sorry Sunshine)

J'avoue que dans Eliane, j'ai déjà formulé cette pensée (PAS TAPER ! J'AI RIEN FAIT POUR L'INSTANT !)

Mais tu y as pensé... Oskur

[vampiredelivres]

CHAPITRE 5

Dans l’établissement joliment décoré en tons de bleu et de gris apaisants, la serveuse nous avait installées à une petite table carrée accolée à la fenêtre, ce dont je lui fus silencieusement reconnaissante. Personne ne savait que nous étions là, certes, mais on ne savait jamais. Dans le pire des cas de figure, c’était toujours mieux de voir les ennuis arriver que d’être totalement pris au dépourvu.
Nous commandâmes immédiatement, sans même regarder la carte des boissons : un thé à la menthe pour moi, un cappuccino pour ma sœur. À peine surprise, la jeune femme hocha la tête et tourna les talons, nous laissant seules. Je me tortillai sur la chaise de bois, à la recherche d’une position confortable, finis par caler mes épaules en arrière et allonger mes jambes dans l’allée, légèrement perturbée par la morphologie de ce corps dont je ne m’étais pas servie depuis longtemps. Selvigia, fidèle à son apparence, s’assit raide et droite sur sa chaise, figée comme une top-model en pleine séance photo. Elle me sourit, patienta calmement et parla de banalités jusqu’à ce que nos boissons arrivent, ce qui prit une bonne dizaine de minutes, puis attaqua sans détour les sujets qui lui importaient, désormais certaine de ne plus être dérangée.
— Comment va Kirstin ?
Je plissai le nez, et immédiatement, le regard de ma sœur se fit inquisiteur, aigu et perçant. Ses pupilles s’étrécirent par un mouvement instinctif, presque animal, laissant entrevoir un fin cercle turquoise sur la bordure interne de la lentille noire. Autour de nous, il n’y avait personne dans un rayon de deux bons mètres, ce qui était amplement suffisant pour noyer notre conversation dans le bruit ambiant. Malgré tout, je gardai la voix basse par habitude :
— Mieux, même si on a eu des hauts et des bas.
Ces derniers jours, par l’intermédiaire de Blade, j’avais eu des mises à jour régulières grâce à Bulldog, l’un des soldats de la Faction assignés à la protection de l’ancienne Élite. Il m’avait confirmé que, au niveau physique, Kirstin allait bien, qu’elle se remettait peu à peu de son explosion magique. En revanche, au niveau mental, ça vrillait encore assez régulièrement, même si elle semblait avoir compris que ceux qui l’entouraient étaient pour la plupart humains, et pas associés à la Maison de Thor, ce qui l’apaisait quelque peu. Ses journées se résumaient essentiellement à dormir et faire des rechutes fréquentes, mais elle avait arrêté d’essayer d’assassiner tout le monde, et acceptait de se nourrir correctement quand elle voyait la nourriture préparée devant elle et quand Tyko mangeait la même chose. Et, maniaque, elle montait et démontait une vieille AK-47 datant de la chute de l’URSS environ trente fois par jour.
Selvigia ne m’interrompit pas une seule fois quand je lui fis un compte-rendu de la situation. Au contraire, elle m’écouta avec attention, s’abstenant de me critiquer, même si je vis plus d’une fois ses lèvres fines se pincer en une moue contrariée, surtout quand je lui racontai la manière dont nous l’avions maîtrisée une semaine plus tôt. Par ailleurs, je discernai en elle une colère froide, mais compréhensible, due au fait que je ne l’avais pas appelée plus tôt pour la prévenir. Et je ne pouvais que la comprendre : si j’avais retrouvé Ekrest dans l’état de Kirstin… d’une part, ça m’aurait épargné une douloureuse dispute, mais d’autre part, je me serais fait un sang d’encre dès l’instant où il aurait quitté mon champ de vision.
— Et qu’est-ce que…
Elle hésita, parut vouloir reformuler sa pensée.
— Qu’est-ce que tu as fait de mieux que Tyko ?
Si je ne l’avais pas mieux connue, j’aurais cru qu’elle était agressive, alors qu’en vérité, Selv était seulement inquiète. Très inquiète.
— Je l’ai écoutée, répondis-je simplement. Elle avait besoin d’évacuer, mais j’ai l’impression que tout le monde s’efforçait juste de la contenir. Je pense…
Ma voix tremblota légèrement et, moi-même perturbée par la souffrance impromptue qui me brûlait la poitrine, je poursuivis, la bouche sèche :
— Je pense qu’à sa place, j’aurais eu envie de faire mon deuil… pas d’être anesthésiée.
Triste et pâle, ma sœur acquiesça.
— Les autres… murmura-t-elle, pensive. C’est vrai qu’ils n’ont pas perdu quelqu’un de proche, comme Kirstin… et personne ne veut vraiment se rappeler. Ingmar… Ingmar a beau prétendre que tout va bien, je l’entends hurler dans ses cauchemars. Et il refuse d’en parler.
Je baissai le nez vers mes mains croisées sur la table, me redressai sur ma chaise sans réellement m’en rendre compte. Ils voulaient tous oublier. Moi aussi, j’aurais voulu. Mais je savais que si je me précipitais trop vite dans une nouvelle vie sans prendre en compte mon passé, mes souvenirs se mueraient en regrets, et me détruiraient. J’avais besoin de temps pour récupérer de ce que j’avais vécu. Je ne pouvais pas simplement passer à autre chose. J’avais trop donné de moi-même dans les récents évènements, j’avais trop souffert – moralement, surtout – pour fermer les yeux, rebondir et prétendre que tout allait bien.
Je ne pouvais pas prétendre que tout allait bien. Je n’avais pas été éduquée ainsi, je savais que mon équilibre physique et psychique dépendaient de cette honnêteté que j’aurais avec moi-même. Je n’avais pas le droit de me voiler la face. Je pouvais occulter, temporairement, le temps de reprendre mes appuis, mais viendrait un moment où je devrais subir le contrecoup, affronter mes émotions et mes remords pour l’instant étouffés.
— Elle m’a montré, murmurai-je. La mort de James, je veux dire. Elle m’a envoyé toutes ses émotions à la figure, elle m’a fait vivre la scène.
Selvigia ne pipa mot, me considérant avec attention. Pour ma part, j’étais revenue une semaine en arrière, et je revivais le choc et la douleur que j’avais ressentis, même s’ils n’étaient pas miens. Cette ignoble sensation que le monde s’arrêtait de tourner, ce goût amer dans la gorge, la culpabilité et le remords de ne pouvoir rien faire. Encore maintenant, ils me brûlaient de l’intérieur, ramenaient à la surface un nom que j’aurais préféré oublier mais qui me poursuivait toujours.
Vanessa.
Je m’adossai à mon siège en poussant un soupir épuisé. Ma joie enfantine de tout à l’heure m’avait quittée. Je bloquais la gamine de mes pensées parce que je n’arrivais pas à faire la paix avec moi-même. La tuer avait été l’une des meilleures choses que j’aurais pu faire, mais son visage me hantait. J’en avais été réduite à abréger les souffrances de ma petite-sœur de douze ans.
— Et de ton côté, comment ça se passe ? interrogeai-je.
Selvigia cilla, passa une main dans ses cheveux et fit la moue, consciente que je cherchais à changer de sujet, mais un éclat de sympathie brillait au fond de ses yeux, et elle ne me fit aucune remarque.
— Comme je te le disais, Ingmar refuse d’en parler, avoua-t-elle avec un mélange de dépit et de pitié. Pourtant, le moindre bruit le fait sursauter, mais il prétend que tout va bien. Pour les autres, je n’ai pas eu beaucoup de nouvelles, mais je sais qu’Ekrest subit globalement la même chose.
Mon cœur se serra quand j’imaginai Ekrest aux prises avec les souvenirs vivides, et une pointe de pitié s’infiltra un instant, mais je la repoussai bien vite. J’avais déjà mes propres démons à combattre, je ne pouvais me permettre en plus de prendre à ma charge les siens. Sans même parler de nos dernières interactions.
— Toi, tu cauchemardes ?
Je haussai les épaules, dubitative.
— Pas pour le moment. Mais ça viendra, je le sais, il ne manque pas grand-chose pour me pousser à bout. Et au boulot, ça va ? Tu ne bosses qu’avec ce… Moon, dont tu m’as parlé ?
Un fin sourire étira les lèvres de ma sœur, elle baissa la voix pour me souffler sur le ton de la confidence :
— J’ai pu résoudre l’un des mystères de la Faction. Tu sais, ces soldats inhabituels qu’on croisait une fois de temps en temps, trop forts pour être humains ?
Je hochai la tête. On avait toujours supposé que l’organisation paramilitaire humaine s’associait aux Thor une fois de temps en temps, car il nous arrivait de rencontrer des adversaires à la force physique improbable pour un homme normalement constitué. Je haussai un sourcil.
— On les appelle les Altérés, expliqua Selvigia. La seule femme du trio affecté à Ingmar en est une, et si elle est de mauvaise humeur, elle casse des murs de bétons épais de quinze centimètres à mains nues, sans avoir ne serait-ce que l’ombre d’une blessure. Mais ça vient d’une injection qu’ils lui renouvellent tous les deux jours, apparemment.
Pensive, je pris quelques secondes pour analyser l’information et la ranger dans un coin de ma mémoire. Je ne connaissais pas suffisamment la Faction et sa technologie pour tirer des déductions intéressantes, mais ça pouvait toujours me servir à l’avenir, d’autant que j’avais un arrangement avec Lana. Et, certes, je ne comptais pas faire appel maintenant aux cinq mille soldats que je lui avais extorqués, mais je le ferais un jour.
— Mmhm. Intéressant. À l’occasion, essaie de voir ce qui lui arrive quand elle n’a pas sa dose.
Selvigia opina du bonnet, prit une gorgée de son cappuccino mousseux, et de mon côté, je vidai une bonne moitié de ma tasse de thé à la menthe en quelques traits. Un silence tranquille nous enveloppa.

— Il faut que tu saches, aussi, reprit ma sœur après un temps, plus sérieuse, Levi n’est plus dans le coin.
Sceptique, je fronçai le nez.
— C’est à dire ?
— Il a quitté Midgard il y a… trois semaines, maintenant. Un appel de Mère, semble-t-il.
Les lèvres pincées, je secouai la tête, irritée par les souvenirs qui revenaient. Levi. L’Élu.
Les mois de torture avaient au moins eu l’effet positif de me guérir de ma haine aveugle et sempiternelle. Et, même si ma rancœur à son égard persistait, elle n’était plus vraiment due aux honneurs qu’il m’avait volés en se faisant nommer le jour de ma cérémonie de promotion. Il voulait être l’Élu, avoir la moitié de l’univers mythologique aux trousses parce qu’il pouvait éventuellement accélérer la venue du Ragnarök et rompre les prophéties ? Grand bien lui fasse. Je voulais seulement savoir s’il avait pris part au complot orchestré par les Kaiser. Si c’était le cas, je le tuerais sans remords, mais sinon, je ne pouvais pas lui reprocher grand-chose de plus que ses précédentes machinations, qui n’étaient que des guerres de pouvoir futiles. À l’exception de Barcelone, un cas à part qui me resterait en travers de la gorge encore longtemps.
— Tu sais où est-ce qu’il est parti ?
— Dans l’idée, l’objectif final est de libérer Mère, mais pour cela, il lui faudra interroger Mímir sur la localisation de sa prison. Donc probablement Mímirsbrunn.
— Grosse expédition, donc… acquiesçai-je, songeuse. Mais… il n’a pas eu de mal à passer le Bifröst ?
— Il me semble que Kaiser ait fait jouer de ses contacts.
Son front se plissa, ses yeux lancèrent des éclairs à la mention du nom, mais elle n’eut pas vraiment l’occasion de déverser sa haine contre la commandante. Je perçus un froissement de tissu à ma gauche, tournai la tête brusquement.
— Passer le Bifröst est plutôt simple, avec les bons alliés, fit une femme en tirant une chaise pour s’asseoir à côté de nous. En revanche, survivre dans les Neuf Mondes est une autre paire de manches quand on est enfant de Loki.
La longue robe bleue de l’inconnue frôla mes mollets nus lorsqu’elle étendit ses jambes sous la table. Je me figeai, tendue comme un arc, magie brûlant au bout de mes doigts, détaillai son visage ovale, ses yeux gris et ses cheveux blonds. Un instant, je crus qu’elle était une vieille Týr. Mais il ne me fallut que quelques secondes pour réaliser que cela ne pouvait pas être le cas. Les yeux des Týr étaient d’un gris acier, légèrement argenté, plutôt clairs. Ceux de cette femme étaient si sombres qu’ils en paraissaient presque noirs, même si leur scintillement discret dans la luminosité ambiante confirmaient son sang divin.
Et puis, comme si elle l’avait réprimée jusque là, son énergie magique se manifesta soudain, omniprésente, écrasante, presque douloureuse. Une vibration parcourut l’air, je frissonnai. J’avais beau avoir côtoyé, durant quelques heures au moins, d’anciens Élites surpuissants, j’avais beau avoir affronté Kirstin, jamais je n’avais ressenti un tel pouvoir émaner de quelqu’un. Selvigia exhala un soupir nerveux et, en lui jetant un regard en coin, je vis qu’elle commençait tout comme moi à comprendre à qui nous avions réellement affaire.
L’inconnue nous sourit.
— Dæmona, me salua l’inconnue sur le ton d’une banale conversation, adaptant le volume de sa voix au fond sonore relativement bas du café.
L’emploi du nom, que seul Loki utilisait pour s’adresser à moi, me fit froncer un sourcil. Je me mordillai les lèvres, hésitant à poser la question qui me turlupinait tant. Finalement, je pris une profonde inspiration et me lançai, priant pour qu’elle ne me carbonise pas sur place.
— Euh… Je suis désolée de devoir commencer par ça, mais… Qui êtes-vous ?
À côté de moi, Selvigia se crispa violemment. Pour ma part, j’attendais déjà l’explosion de rage… qui ne vint jamais. Au lieu de cela, la femme pouffa, ses yeux anthracite étincelèrent d’un amusement dangereux.
— J’oublie toujours que vous les jeunes ne me connaissez pas, en général.
Je coulai un regard interrogateur à ma sœur, qui, tout aussi perturbée que moi, attendait avec une impatience mêlée d’angoisse la réponse qui n’allait pas tarder.
— Je suis Syn. Gardienne des portes et déesse de la défense juridique.
Je tressaillis. Les années passées sous la tutelle d’Ekrest avaient entre autres été consacrées à la mémorisation des quelques centaines de noms importants de notre mythologie : les elfes, nains et jötnar – ou géants – principaux, que nous pouvions croiser si nous partions en expédition aux quatre coins de l’Yggdrasil, et, évidemment, les dieux, qu’ils soient majeurs ou mineurs. Syn faisait partie de cette dernière catégorie. C’était une Asyne, prétendument fille de Sif. Elle n’avait à ma connaissance pas d’enfants avec les humains, donc pas de Maison associée à Midgard.
Le premier instant de stupeur passé, j’inclinai légèrement la tête en signe de respect, et soufflai :
— Dame Syn, c’est un honneur.
Syn roula des yeux.
— Je sais, je sais… soupira-t-elle, comme si les formalités la fatiguaient. Ce n’est pas pour l’honneur de notre rencontre que je viens, ceci dit. J’ai un service à te demander.
Je haussai les sourcils, soudain sceptique et méfiante. Quel genre de service pouvais-je rendre, moi, une demi-sang, à une déesse ? Nous n’étions pas dans la mythologie grecque, où les dieux n’intervenaient pas pour mille et une raisons absolument pas valables, et où les quêtes devaient être accomplies par de valeureux héros qui périssaient ensuite tragiquement. Nous étions dans le monde scandinave, où les dieux se tabassaient en renversant des montagnes parce qu’ils n’étaient jamais d’accord, se baladaient librement à Midgard dès que l’envie leur prenait – même s’ils s’étaient calmés ces quelques dernières décennies – et où la seule chose qui importait aux demi-sang comme moi, c’était de faire honneur à son sang et à sa famille. Et éviter de se faire tuer par le camp adverse, bien sûr.
Syn parut cependant deviner mon refus instinctif, puisqu’un sourire taquin éclaira ses lèvres.
— Ne t’en fais pas, ça va dans l’intérêt de notre père.
— Mais pourquoi vous ne le faites pas vous même ? Je veux dire, vous êtes bien plus puissante que… commençai-je, avant de m’interrompre.
Ses mots, ses vrais mots, venaient de percuter mon esprit. Et, à voir les yeux écarquillés de ma sœur, je n’étais pas la seule qui venait de faire le lien.
— Attendez. Notre père ?
Le rire de la déesse était un carillon d’oiseau, dangereusement enchanteur. À voir son sourire malicieux, ses pommettes hautes et l’étincelle narquoise dans ses yeux gris sombres, je devinai sans mal de qui elle avait hérité sa beauté brute et son regard acéré.
— Un rival privilégié de Hlorridi, et c'est le rusé Loki, murmura Selvigia d’une voix à peine audible en citant la Lokasenna, une mémorable dispute entre Loki et les dieux.
Son murmure fit couler une goutte de sueur glacée dans mon dos. Hlorridi n’était qu’un autre nom de Thor. Ce qui voulait dire que… Oh, par les Nornes… Mon père avait eu une fille avec Sif. L’épouse de Thor.
— Tu connais tes textes, sourit Syn, approbatrice. Ma mère est effectivement mariée, mais en ce moment, elle se fatigue un peu de cette brute épaisse qui lui sert d’époux. En fait, ça ne date pas du siècle dernier… Mais pour en revenir à notre affaire…
Elle se tourna à nouveau vers moi. Le regard vide, je me contentai de soutenir le poids des prunelles anthracite fichées dans les miennes, essayant encore de comprendre ce qu’elle faisait là, et pourquoi elle venait me chercher moi, en particulier, en m’appelant par le nom que seul mon père m’avait donné.
— … comme je le disais, Père s’est bien débrouillé pour avancer la date du Ragnarök de quelques siècles. Ça n’arrange pas franchement les autres, surtout Emyja, mais…
— Emyja ? l’interrompis-je.
Ma lassitude d’entendre ce prénom employé à tout bout de champ sans savoir de qui il s’agissait me faisait oublier les convenances. Selvigia plissa les yeux, atterrée, mais la déesse ne parut pas s’en préoccuper. Je parvins, l’espace d’un instant, à échapper à la prison de son regard, eus l’occasion de m’attarder sur ses traits fins, d’une beauté ravageuse, sublimés par la maturité de son visage adulte – l’avait-elle choisi, avait-elle hérité des mêmes pouvoirs que moi ? – ses épaules blanches dénudées. Puis, elle reprit la parole, et je fus à nouveau happée par le faisceau magnétique.
— Vous la connaissez sous le nom de Synnöve. La « nouvelle Syn », littéralement… grimaça-t-elle, clairement irritée.
Je me figeai, mon cœur battant soudain bien trop fort dans ma cage thoracique. Synnöve… Kaiser ? Emyja ?
— Ça fait quelques siècles qu’elle essaie de se présenter sous une nouvelle identité, mais personne à Asgard n’oublie qui elle est. Tout ça pour dire que pour rejoindre les autres Mondes et libérer Père, vous aurez besoin de passer par le Bifröst.
Encore sous le choc, j’inclinai la tête par réflexe. Midgard, l’enceinte du milieu, ou vivaient les hommes, était entouré par une barrière infranchissable, construite avec les cils d’Ymir, qui empêchait les géants de nous envahir. Le Bifröst était notre seul lien avec le reste de l’Yggdrasil. Même si, pour le moment, je ne vois pas ce qui me pousserait à rejoindre les autres Mondes, excepté l’apparente motivation de mon demi-frère roux d’aller libérer Loki.
— Je veux que vous tuiez Skadi. Et je peux vous offrir ma protection, le temps que vous rejoigniez l’Arbre.
À l’instar de Selvigia, je tressaillis. Skadi. Géante de Jötunheim, épouse de Njörd, déesse de l’hiver.
En fait, Syn veut juste me voir crever, songeai-je en essayant de digérer l’information.
— Je ne… murmurai-je, sans parvenir à finir ma phrase.
— Évidemment, si tu refuses, ce sera Heimdall lui-même qui t’ouvrira le Bifröst quand vous déciderez de partir en croisade, et crois-moi, il ne vous porte pas dans son cœur. En ce moment encore moins que d’habitude.
Je baissai les yeux par réflexe, vers les bottines de cuir lustré qui dépassaient près de ma chaise. Ma déesse de demi-sœur voulait la mort de Skadi, la géante qui avait participé à l’emprisonnement de notre père. La demande avait l’allure d’une vendetta personnelle, mais si elle haïssait tant la Jötunn, pourquoi ne l’avait-elle pas tuée depuis des siècles déjà ?
— C’est simple, reprit Syn, une réponse en oui ou non. Pas de complications inutiles. Je vous laisse trente secondes pour en discuter.
Elle se redressa tranquillement, se dirigea vers la serveuse occupée derrière le comptoir.

Selvigia se reprit plus vite que moi. Elle m’agrippa la main à m’en faire mal, avec un regard catastrophé qui en disait long sur la quantité de problèmes qui venaient de nous tomber dessus. Mais, avant même qu’elle ne parle, tenaillée par un instinct familier, je lui demandai :
— Est-ce qu’on peut se permettre de refuser ?
La dizaine de contre-arguments qu’elle paraissait sur le point de me sortir moururent sur sa langue. Elle ouvrit la bouche pour répondre, se tut, baissa les yeux, prit trois secondes pour réfléchir. Pour ma part, je coulai un regard à la silhouette de Syn, tranquillement accoudée contre le bar. Même à cette distance, je voyais l’étincelle d’amusement mesquin qui flambait dans ses yeux, haute et claire, comme une lanterne dans la nuit grise, et la menace qui irradiait de sa posture.
— Il faudra de toute manière qu’on dégage de Midgard à un moment donné… finit par souffler ma sœur. Åke s’impatiente, apparemment, il est extrêmement motivé pour qu’on aille tenter de libérer Père… quelque chose en rapport avec cette voix qu’on a entendue dans le Q.G. des Thor.
J’acquiesçai lentement, pensive. Le départ était donc, que je le veuille ou non, imminent, même si je n’étais pas encore certaine d’en cerner les enjeux. Ce qui signifiait qu’il nous faudrait traverser le Bifröst. D’un autre côté, si c’était Heimdall qui nous ouvrait le pont arc-en-ciel, je ne donnais pas chair de notre peau non plus. Heimdall et Loki, c’était une haine millénaire, un combat vieux comme le monde. Ils étaient destinés à s’annihiler mutuellement durant le Ragnarök. S’il devinait que nous partions libérer Loki – et apparemment, l’information avait circulé – il ne nous laisserait monter jusqu’à sa demeure au sommet du monde, Himinbjorg, que pour nous y carboniser lui-même.
En guise de protection, Syn voulait qu’on tue Skadi, connue pour être l’amie d’Odin et de Thor. Contrarier ces deux dieux, c’était se mettre à dos tous les Æsir ; et on parlait ici des véritables dieux, pas juste de leurs descendants. Cela voulait dire accepter d’affronter l’équivalent de toutes les Maisons réunies, condensées en une demi-douzaine de divinités furieuses.
— Est-ce qu’elle peut réellement garantir notre sécurité ? murmura Selvigia, nerveuse.
Ses réflexions avaient apparemment suivi le même chemin que les miennes. Je dardai un regard nerveux dans la direction de Syn, qui revenait déjà vers nous, après s’être apparemment payé un café.
C’était une déesse. Mineure, certes, mais une déesse quand même. Elle pouvait rendre ma vie à Midgard équivalente aux tortures des morts à Niflhel, si l’envie lui en prenait. Elle pouvait faire rater notre virée à Jötunheim si cela lui chantait. Elle pouvait m’empêcher de sortir de ce café si elle estimait l’idée amusante.
— Je le peux, répondit Syn en écho à la question de ma sœur. À l’aller, et au retour, pour vous et vos compagnons, pour peu qu’ils daignent en appeler à moi.
— Et pourquoi ne l’avez pas fait vous-même ?
La voix de Selvigia était méfiante, chargée de reproches sous-jacents. Après tout, Syn était une divinité, rien ne l’en aurait en principe empêchée, à part éventuellement la colère divine d’Odin et de Thor. Ce qui, à la réflexion, était déjà une raison suffisante de s’abstenir d’agir.
— Parce que je sais comment les choses peuvent se passer si vous réussissez. Et c’est beaucoup plus intéressant ainsi.
Elle sourit, et je compris que nous n’aurions pas d’autre réponse. Je levai un regard hésitant vers ma sœur, murmurai :
— Est-ce qu’on en serait capables ?
— Avec Ekrest et Kirstin avec nous… on pourrait avoir une chance. Mais ils vont rester à Midgard, de ce que j’ai compris. Et les autres, je ne les connais pas.
Je considérai Syn encore une fois. Elle s’était rassise, et nous considérait, sereine. Je n’avais pas envie d’accepter. Je sentais que c’était du suicide. Mais il y avait quelque chose, comme un instinct, qui m’empêchait de refuser net. Quelque chose me dérangeait. Elle venait nous voir, nous, en sachant probablement que notre père nous avait demandé d’aller le chercher récemment, et…
Comment nous a-t-elle trouvées ?
La pensée fugitive fit courir un frisson glacé le long de mon échine.
— Comment nous avez-vous trouvées ?
Selvigia pâlit en comprenant les implications de ma question. Si Syn nous avait trouvées ici, d’autres le pourraient probablement aussi. Rien ne me garantissait que, si nous refusions, elle nous laisserait tranquilles dans l'enceinte de Midgard. Elle ferait de la traversée des Neuf Mondes un enfer, mais la vie ici ne serait pas bien meilleure.
Et, loin de prétendre nous rassurer, la déesse se contenta d’un bref sourire ironique. Ses prunelles anthracite étaient braquées sur moi, et la lueur vipérine qui les éclairait était la même que celle dans les yeux de mon père. De l’expectative, mêlée à une pointe de provocation menaçante.
— Il est possible qu’un Frigg vous ait malencontreusement repérées… et ait donc laissé échapper la localisation d’une Loki qui ne semble pas rattachée à sa Maison… suggéra-t-elle avec un détachement étudié.
J’échangeai un regard atterré avec ma sœur, mes battements de cœur s’accélérant brutalement. Si c’était la vérité… le danger était imminent. Si on refusait, la Confrérie nous tomberait dessus, et Syn ne nous laisserait probablement pas déguerpir. Déjà, son énergie magique nous enveloppait comme une chape de plomb menaçante. J’arrivais à peine à bouger. Je sentais la bile qui remontait dans ma gorge, mon estomac qui se contractait à chaque fois que j’essayais de me lever. Mes muscles étaient tétanisés.
Tenaillée par un pressentiment, je coulai un regard nerveux à l’extérieur.
Ce fut une douche froide. Un fourgon militaire banalisé de la Confrérie, reconnaissable entre mille à son pare-chocs armé d’une épaisse barre de fer, s’échappa de la circulation embouteillée, se gara d’un seul mouvement fluide sur la longue place de livraison juste devant le café. À cette distance, impossible de ne pas reconnaître le visage fermé d’Adam sur le siège conducteur. La haine à l’état pur qui irradiait de sa posture et de ses gestes lorsqu’il arrêta le véhicule et sauta à terre me firent frissonner.
Jusque là, je n’avais jamais eu peur de l’un des miens. Mais avec Syn à côté pour nous immobiliser, je n’avais pas l’ombre d’une chance contre lui et une quinzaine de Loki venus pour nous tuer. Et, de toute façon, je ne serais pas capable de les affronter. Le souvenir des yeux turquoise de Vanessa se superposait à ceux, presque identiques, d’Adam, que je voyais à travers la vitre. Je ne pouvais pas combattre les miens, pas après ce que j’avais enduré. Je ne pouvais pas combattre Adam, pas après avoir appris de Lana que j’avais tué sa fille.
Vanessa…
Je me tournai à nouveau vers Selvigia, qui hocha imperceptiblement la tête, l’air de me dire « on se débrouillera avec les conséquences plus tard », et je pris une profonde inspiration.
— On va le faire.
La déesse maintint la pression qu’elle exerçait sur nous encore quelques secondes, histoire de bien nous faire percevoir sa domination écrasante, puis la relâcha d’un seul coup. Je pris une inspiration hachée, nerveuse, en recouvrant ma liberté de mouvement. Syn sourit.
— Parfait. Qu’est-ce que vous attendez pour filer ?

| † | † |

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Interlude

Bon, j'avoue, j'ai pris quelques libertés avec la mythologie dans ce chapitre. L'ascendance paternelle de Syn n'est jamais clairement explicitée, idem pour Ullr d'ailleurs. On sait juste qu'ils sont tous deux enfants de Sif, la femme de Thor… et pour Ullr, on sait que Thor l'a adopté. Pour ce qui est du père… well. Je me suis amusée.
Mais du coup voilà. Je vous présente Syn, elle est sympa (enfin, je crois). Et elle aime pas trop Kaiser.

[louji]

Yoss !

"Et, maniaque, elle montait et démontait une vieille AK-47 datant de la chute de l’URSS environ trente fois par jour." À chacun sa thérapie hein x)

"ce goût amer dans la gorge, la culpabilité et le remords de ne pouvoir rien faire" leS remords

Wah, c'est intéressant cette histoire d'Altérés. Je me demande s'ils sont propres à la Faction ou s'ils sont aussi employés par d'autres groupes. J'espère qu'on en apprendra plus

"— Il me semble que Kaiser ait fait jouer de ses contacts." Mais c'est quoi son problème à elle aussi. Elle tue les Élites, mais elle veut aider Loki à s'échapper (potentiellement... mais elle a déjà aidé Levi quoi).

"— Passer le Bifröst est plutôt simple, avec les bons alliés, fit une femme en tirant une chaise pour s’asseoir à côté de nous. En revanche, survivre dans les Neuf Mondes est une autre paire de manches quand on est enfant de Loki." MDR je viens d'imaginer de potentiels clients du café qui entendent ça et... t'imagines ptn

Damn, c'est qui cette madame ? Elle a l'air un poil vénère question magie. Si même Lily se crispe d'appréhension...

"Gardienne des portes et déesse de la défense juridique." On vous appelle Mme la Juge ? ;w; MDR

"Nous n’étions pas dans la mythologie grecque, où les dieux n’intervenaient pas pour mille et une raisons absolument pas valables, et où les quêtes devaient être accomplies par de valeureux héros qui périssaient ensuite tragiquement." PTDR CE TACLE. ÇA FAIT BOBO.

MDR QUEL FILOU CE LOKI. Il cherche les noises sournoisement jusqu'au bout lui, c'est dingue

"— Vous la connaissez sous le nom de Synnöve. La « nouvelle Syn », littéralement… grimaça-t-elle, clairement irritée." NANI. QUWÉ.

Alors je je je
oui
Ben dis donc, ça en fait des infos d'un coup. Donc l'autre folle de Kaiser a pas l'air hyper appréciée à Asgard non plus... Mais elle a l'air de tenir une sacrée position, au-delà de son rôle de cheffe de maison, nan ? Damn, si Loki pouvait la réduire en cendres pour nous faciliter la tâche un peu là.

Ouais, d'un coup ça fait pas très malin de se mettre à dos une demi-douzaine d'Aesir avec seulement la protection d'une déesse mineure

AAAAAH. AAAAAAAAAAH. Y'A LA CONFRERIE. ALED.
(mdr un tome plus tôt, y'avait rien de bizarre)

PFIUUUUH. C'ÉTAIT INTENSE.
Fôk.

Bon, cette Syn, décidément, faut pas se la mettre à dos Mais ça a pas l'air ouf non plus de travailler pour elle en fait x) Lily et Selvie sont dans une belle merde mdr
J'espère qu'elles vont réussir à partir avant qu'Adam-vénère ne les trouve...

En tout cas, c'est un chouette rebondissement qu'on a là ! Entre l'apparition de Syn, les infos sur Kaiser, la nouvelle piste d'intrigue... Ça fait remonter la tension d'un coup ! Aaaaah, j'ai hâte d'assister à leur départ, même si je crains le Bifröst malgré la bénédiction de Syn...

Un super chapitre bien tendu malgré l'absence "d'action" (et c'est très bien, car trop d'action tue l'action. Puis les chap comme ça avec l'arrivée de nouveaux persos et de nouveaux enjeux, c'est très sympa, mwa gé kif bi1)

Et pour les prises de liberté sur la mythologie, no worry, c'est très fun comme ça

[vampiredelivres]

Yoss !

"Et, maniaque, elle montait et démontait une vieille AK-47 datant de la chute de l’URSS environ trente fois par jour." À chacun sa thérapie hein x)

"ce goût amer dans la gorge, la culpabilité et le remords de ne pouvoir rien faire" leS remords

Wah, c'est intéressant cette histoire d'Altérés. Je me demande s'ils sont propres à la Faction ou s'ils sont aussi employés par d'autres groupes. J'espère qu'on en apprendra plus

"— Il me semble que Kaiser ait fait jouer de ses contacts." Mais c'est quoi son problème à elle aussi. Elle tue les Élites, mais elle veut aider Loki à s'échapper (potentiellement... mais elle a déjà aidé Levi quoi).

"— Passer le Bifröst est plutôt simple, avec les bons alliés, fit une femme en tirant une chaise pour s’asseoir à côté de nous. En revanche, survivre dans les Neuf Mondes est une autre paire de manches quand on est enfant de Loki." MDR je viens d'imaginer de potentiels clients du café qui entendent ça et... t'imagines ptn

Damn, c'est qui cette madame ? Elle a l'air un poil vénère question magie. Si même Lily se crispe d'appréhension...

"Gardienne des portes et déesse de la défense juridique." On vous appelle Mme la Juge ? ;w; MDR

"Nous n’étions pas dans la mythologie grecque, où les dieux n’intervenaient pas pour mille et une raisons absolument pas valables, et où les quêtes devaient être accomplies par de valeureux héros qui périssaient ensuite tragiquement." PTDR CE TACLE. ÇA FAIT BOBO.

MDR QUEL FILOU CE LOKI. Il cherche les noises sournoisement jusqu'au bout lui, c'est dingue

"— Vous la connaissez sous le nom de Synnöve. La « nouvelle Syn », littéralement… grimaça-t-elle, clairement irritée." NANI. QUWÉ.

Alors je je je
oui
Ben dis donc, ça en fait des infos d'un coup. Donc l'autre folle de Kaiser a pas l'air hyper appréciée à Asgard non plus... Mais elle a l'air de tenir une sacrée position, au-delà de son rôle de cheffe de maison, nan ? Damn, si Loki pouvait la réduire en cendres pour nous faciliter la tâche un peu là.

Ouais, d'un coup ça fait pas très malin de se mettre à dos une demi-douzaine d'Aesir avec seulement la protection d'une déesse mineure

AAAAAH. AAAAAAAAAAH. Y'A LA CONFRERIE. ALED.
(mdr un tome plus tôt, y'avait rien de bizarre)

PFIUUUUH. C'ÉTAIT INTENSE.
Fôk.

Bon, cette Syn, décidément, faut pas se la mettre à dos Mais ça a pas l'air ouf non plus de travailler pour elle en fait x) Lily et Selvie sont dans une belle merde mdr
J'espère qu'elles vont réussir à partir avant qu'Adam-vénère ne les trouve...

En tout cas, c'est un chouette rebondissement qu'on a là ! Entre l'apparition de Syn, les infos sur Kaiser, la nouvelle piste d'intrigue... Ça fait remonter la tension d'un coup ! Aaaaah, j'ai hâte d'assister à leur départ, même si je crains le Bifröst malgré la bénédiction de Syn...

Un super chapitre bien tendu malgré l'absence "d'action" (et c'est très bien, car trop d'action tue l'action. Puis les chap comme ça avec l'arrivée de nouveaux persos et de nouveaux enjeux, c'est très sympa, mwa gé kif bi1)

Et pour les prises de liberté sur la mythologie, no worry, c'est très fun comme ça

Heyo

Meh, à défaut de s'auto-médicamenter, elle se traite comme elle peut x)
Thx !
On va en reparler plus tard, des Altérés, mais pas trop parce que c'est plus du côté de la Faction… et j'ai bien envie d'écrire dessus un jour. Mais ils vont revenir plus tard ^^

Alors, les motivations de Kaiser, c'est en demi-teinte… surtout par rapport à Loki. Si tu te rappelles le tout premier interlude que j'ai écrit, ça peut peut-être t'éclairer un peu. Pour ce qui est des origines de son nom, on en parlera un peu (c'est lié à sa relation avec Mama-Loki), et c'était entre autres lié au fameux hors-série que j'hésitais à publier… et que je n'ai du coup toujours pas publié, parce qu'il spoile BEAUCOUP TROP le personnage.
Sinon, oui, en termes de position, elle occupe une fonction plutôt majeure, qui serait difficile à remplir par tout autre qu'elle, surtout que même si on l'apprécie moyennement à Asgard, elle a quand même beaucoup de (semi-)bonnes relations. Et nan, Loki la réduira pas en cendres comme ça.

Si j'avais été à côté dans le café, j'aurais été choquée
Ouais ben en même temps on parle d'une vraie déesse, donc bon, question puissance magique, elle est un poil au-dessus de Lily. Juste un poil. Mais ouais, c'est Mme la Juge. x)
J'étais obligée, pour le tacle

C'est marrant comme les apparitions de la Confrérie ont brutalement changé de signification d'un tome à l'autre. T1 : tranquille, c'est la familia ! T2 : Fôk, c'est la famille, RUN FOR YOUR LIFE !

Syn… elle est mimi, dans le genre psycho sur les bords. Et disons que quand elle veut obtenir quelque chose… elle se débrouille pour l'avoir. Du coup, être contre elle, c'est pas top, mais au vu de ses plans, être avec elle n'est pas super safe non plus.

Je voulais pas trop en faire un chap action, je réserve l'action pour la fin de la P1… et puis, il fallait introduire Syn. Ça faisait un moment que je voulais faire apparaître des divinités (on est quand même dans un cycle de fantasy axé mythologie), mais c'est compliqué de ramener un dieu à Midgard en mode touriste x) Du coup une déesse mineure c'est bien, surtout si je peux faire de la merde avec ses origines. Mais no stress, y'en a d'autres, plus célèbres, qui vont venir faire coucou aussi ^^

Allez, à bientôt, et merci beaucoup pour ton comm !

[louji]

Heyo

Meh, à défaut de s'auto-médicamenter, elle se traite comme elle peut x)
Thx !
On va en reparler plus tard, des Altérés, mais pas trop parce que c'est plus du côté de la Faction… et j'ai bien envie d'écrire dessus un jour. Mais ils vont revenir plus tard ^^

Alors, les motivations de Kaiser, c'est en demi-teinte… surtout par rapport à Loki. Si tu te rappelles le tout premier interlude que j'ai écrit, ça peut peut-être t'éclairer un peu. Pour ce qui est des origines de son nom, on en parlera un peu (c'est lié à sa relation avec Mama-Loki), et c'était entre autres lié au fameux hors-série que j'hésitais à publier… et que je n'ai du coup toujours pas publié, parce qu'il spoile BEAUCOUP TROP le personnage.
Sinon, oui, en termes de position, elle occupe une fonction plutôt majeure, qui serait difficile à remplir par tout autre qu'elle, surtout que même si on l'apprécie moyennement à Asgard, elle a quand même beaucoup de (semi-)bonnes relations. Et nan, Loki la réduira pas en cendres comme ça.

Si j'avais été à côté dans le café, j'aurais été choquée
Ouais ben en même temps on parle d'une vraie déesse, donc bon, question puissance magique, elle est un poil au-dessus de Lily. Juste un poil. Mais ouais, c'est Mme la Juge. x)
J'étais obligée, pour le tacle

C'est marrant comme les apparitions de la Confrérie ont brutalement changé de signification d'un tome à l'autre. T1 : tranquille, c'est la familia ! T2 : Fôk, c'est la famille, RUN FOR YOUR LIFE !

Syn… elle est mimi, dans le genre psycho sur les bords. Et disons que quand elle veut obtenir quelque chose… elle se débrouille pour l'avoir. Du coup, être contre elle, c'est pas top, mais au vu de ses plans, être avec elle n'est pas super safe non plus.

Je voulais pas trop en faire un chap action, je réserve l'action pour la fin de la P1… et puis, il fallait introduire Syn. Ça faisait un moment que je voulais faire apparaître des divinités (on est quand même dans un cycle de fantasy axé mythologie), mais c'est compliqué de ramener un dieu à Midgard en mode touriste x) Du coup une déesse mineure c'est bien, surtout si je peux faire de la merde avec ses origines. Mais no stress, y'en a d'autres, plus célèbres, qui vont venir faire coucou aussi ^^

Allez, à bientôt, et merci beaucoup pour ton comm !

Ça pourrait être carrément cool, un OS sur les Altérés !

Euuuh je me rappelle d'un interlude où Kaiser ment à sa mère (la queen des mensonges n'est-ce pas) et où elle lui affirme qu'elle est vraiment sûre de ses choix (pour le coup, je l'avais associé à la nomination de Levi, mais ça s'étend même p-t à cette histoire d'Élites, même si j'ai plus de doutes)
Vraiment dommage, que Loki la réduise pas en cendres. Je pense que c'est une solution à long-terme à envisager, même si elle peut paraître brutale à court-terme

MDR tellement pour la Confrérie ;w; D'ailleurs, je me demande, est-ce que parmi les soldats actuels de la Confrérie, certains vont pas finir par trouver ça bizarre toutes ces Élites en fuite et qu'il faut rattraper ? (à moins qu'ils soient pas au courant pour la plupart...)

Syn, psycho sur les bords, ouais Pas forcément envie de devenir sa meilleure pote quoi

Je comprends pour les divinités ! Et en vrai ça m'a pas spécialement choquée de pas en apercevoir jusqu'ici ! Comme tu dis, avec ton univers, j'avais l'impression de sentir leur présence à travers leur Maison, donc ça m'allait déjà pas mal comme ça ! Puis on a les p'tites apparitions de Loki, mine de rien.
Après, évidemment, c'est super cool d'en introduire, ça donne tout de suite des enjeux et une tension plus importants ^^

[vampiredelivres]

Ça pourrait être carrément cool, un OS sur les Altérés !

Euuuh je me rappelle d'un interlude où Kaiser ment à sa mère (la queen des mensonges n'est-ce pas) et où elle lui affirme qu'elle est vraiment sûre de ses choix (pour le coup, je l'avais associé à la nomination de Levi, mais ça s'étend même p-t à cette histoire d'Élites, même si j'ai plus de doutes)
Vraiment dommage, que Loki la réduise pas en cendres. Je pense que c'est une solution à long-terme à envisager, même si elle peut paraître brutale à court-terme

MDR tellement pour la Confrérie ;w; D'ailleurs, je me demande, est-ce que parmi les soldats actuels de la Confrérie, certains vont pas finir par trouver ça bizarre toutes ces Élites en fuite et qu'il faut rattraper ? (à moins qu'ils soient pas au courant pour la plupart...)

Syn, psycho sur les bords, ouais Pas forcément envie de devenir sa meilleure pote quoi

Je comprends pour les divinités ! Et en vrai ça m'a pas spécialement choquée de pas en apercevoir jusqu'ici ! Comme tu dis, avec ton univers, j'avais l'impression de sentir leur présence à travers leur Maison, donc ça m'allait déjà pas mal comme ça ! Puis on a les p'tites apparitions de Loki, mine de rien.
Après, évidemment, c'est super cool d'en introduire, ça donne tout de suite des enjeux et une tension plus importants ^^

Ooooh, oui ! Quoique en vrai, je me demande même si je ne ferais pas un roman complet sur la Faction, à l'occasion. L'idée a toujours traîné quelque part dans un coin.

Héhé, c'est cet interlude ^^ Oui, elle parlait de Levi… mais qui dit que Mama-Loki parlait de Levi ?
Ouais nan, les cendres c'est pas pour tout de suite.

Alors pour le moment, la Confrérie n'est pas encore au courant pour les autres Élites. Kaiser sait que Selv et Lily se sont fait la malle, mais les Thor ont pas trop voulu ébruiter l'affaire non plus (ça aurait signifié admettre qu'ils ne respectaient pas le deal avec Kaiser depuis longtemps, moyen pour eux), donc pour le moment, Adam est à la recherche de deux fugitives. Et l'ensemble de la Confrérie n'est pas au courant non plus pour Lily… tu sais, Kaiser et la rétention d'informations, toussa toussa… Lily est censée être morte à Stockholm, admettre qu'elle a survécu lui donnerait un statut d'héroïne, peut-être au mépris de sa trahison

Eh, Syn peut être cool quand elle veut. (Mais vraiment quand elle veut.)

Bah les maisons les représentent déjà pas mal en soi, donc ça compense ^^ Et puis Loki, oui ! ❤

[louji]

Ooooh, oui ! Quoique en vrai, je me demande même si je ne ferais pas un roman complet sur la Faction, à l'occasion. L'idée a toujours traîné quelque part dans un coin.

Héhé, c'est cet interlude ^^ Oui, elle parlait de Levi… mais qui dit que Mama-Loki parlait de Levi ?
Ouais nan, les cendres c'est pas pour tout de suite.

Alors pour le moment, la Confrérie n'est pas encore au courant pour les autres Élites. Kaiser sait que Selv et Lily se sont fait la malle, mais les Thor ont pas trop voulu ébruiter l'affaire non plus (ça aurait signifié admettre qu'ils ne respectaient pas le deal avec Kaiser depuis longtemps, moyen pour eux), donc pour le moment, Adam est à la recherche de deux fugitives. Et l'ensemble de la Confrérie n'est pas au courant non plus pour Lily… tu sais, Kaiser et la rétention d'informations, toussa toussa… Lily est censée être morte à Stockholm, admettre qu'elle a survécu lui donnerait un statut d'héroïne, peut-être au mépris de sa trahison

Eh, Syn peut être cool quand elle veut. (Mais vraiment quand elle veut.)

Bah les maisons les représentent déjà pas mal en soi, donc ça compense ^^ Et puis Loki, oui ! ❤

Ben allons pour un roman complet, tant qu'on y est
Vrai de vrai, c'est un beau projet Ça pourrait être bien badass je pense.

Aaaah damn, mais dit pas ça alors que j'ai aucun moyen de savoir, t'es vraiment la queen des auteurs sadiques toi x)

OOOOOK, effectivement, ça le mettrait mal pour les Thor et pour Kaiser... Vaut mieux rien dire pour les deux camps... mdr les Thor et les Loki se mettent d'accord ;-;

[vampiredelivres]

Ben allons pour un roman complet, tant qu'on y est
Vrai de vrai, c'est un beau projet Ça pourrait être bien badass je pense.

Aaaah damn, mais dit pas ça alors que j'ai aucun moyen de savoir, t'es vraiment la queen des auteurs sadiques toi x)

OOOOOK, effectivement, ça le mettrait mal pour les Thor et pour Kaiser... Vaut mieux rien dire pour les deux camps... mdr les Thor et les Loki se mettent d'accord ;-;

C'est partiiii ! En vrai, tu mets Lana et les Altérés, déjà, y'a un bon fond d'intrigue et de possibilités.

J'en ai vu des plus sadiques que moi

C'est rare, mais ça arrive qu'ils sachent à se concilier ! (Surtout quand il s'agit de buter des gens )

[TcmA]

Hiello~

SGRMLKNQMEKVC oui. C'est tout pour moi, merci.

Non, plus sérieusement, tu gères teeeeellement bien la tension, bravo, c'était génial *^*

Bon bon bon, si Kirstin commence à remonter la pente (doucement, mais c'est déjà ça), c'est cool. J'ai hâte qu'elle aille tabasser des tronches (Kaiser? Adam? Levi? Quelqu'un se dévoue?).
D'ailleurs, quel... plaisir... de revoir passer le nom de Levi, cette petite vipère (on va rester classe, hein). Levi, Kaiser, Adam, que des noms qui m'apportent une joie sans nom ♥

Les Altérés ont l'air vraiment intéressants! Je dis oui pour un OS (ou un livre C: ) également *^*

Yaaaaaas la mythologie, ça fait plaisir! J'en connais pas grand chose (honte à moi), c'est super plaisant de découvrir des choses x) Et puis ton adaptation est géniale (oopsies Loki et Sif).
"Nous étions dans le monde scandinave, où les dieux se tabassaient en renversant des montagnes parce qu’ils n’étaient jamais d’accord" outre le tacle (qui m'a fait beaucoup rire d'ailleurs ) à la mythologie grecque, j'adore cette phrase

J'AIME BEAUCOUP SYN. Bonjour Madame la Juge ♥ Elle est bien tordue, elle me fait marrer, ça va swinger (même si elle met Lily un peu (beaucoup) dans la mouise...).

Je vote également pour l'incinération sur place pour Kaiser. D'ailleurs, Emyja/Kaiser/Synnöve, j'en étais sûre. Yas.

Oopsie la familia. Oopsie Adam. Oopsie faut se barrer très vite maintenant.

C'était un chapitre bien sympa! Nouveaux enjeux, nouvelle mouise, nouveaux ennuis, nouvelles connaissances, ça promet! J'ai bien hâte de lire la suite!

See ya~
La bise~

[vampiredelivres]

Hiello,
D'habitude, je ne mets pas trop mes musiques ici, c'est plutôt sur Wattpad que je fais ça, parce que le site s'y prête beaucoup plus. Néanmoins, une fois n'est pas de coutume, je vous laisse avec la chanson d'ambiance… qui pour moi résume la situation à la perfection.
Dark On Me – Staret
Bonne lecture !

INTERLUDE

Le silence règne, lourd et effrayant. C’est la première fois qu’un tel jugement a lieu, en public en tout cas. C’est la première fois qu’un membre de la lignée fondatrice de la famille trahit les siens. Le fait que le procès soit rendu public rend nerveux tous ceux qui y assistent.
En première ligne de l’assemblée, Kalyan se sent étrangement serein. Au fond son âme, il a déjà accepté le châtiment, quel qu’il soit. Il n’y a pas de pardon possible pour ce qu’il a commis, pas de retour en arrière. Et, malgré cette certitude, il n’arrive pas à le regretter. Parce qu’une part de lui réclamait cette trahison depuis longtemps. En se glissant dans ses rêves, en s’instillant sous son crâne, Loki n’a jamais cherché à formuler ses propres doutes sur le comportement des Hamershot. Il s’est contenté d’exacerber ceux que Kalyan réprimait depuis des années.
Devant, sur la petite estrade montée face à la foule, les six fauteuils couverts d’épaisses fourrures sont vides. Les juges sont absents, ils se sont réunis pour discuter de la sentence. Au fond, c’est la décision de Björn Hamershot qui primera, qu’importe l’opinion des autres. Mais Kalyan sait que Björn aime se donner des airs de grand seigneur moderne, et écouter l’avis de sa famille, même s’il ne le respecte que rarement.
Il tourne légèrement la tête vers la gauche, adresse un sourire rassurant à Elisabeth, qui le lui rend. Elle n’a été accusée de rien. Personne ne sait qu’elle a les capacités de mettre les caméras hors-service. Le quatuor de matons qui surveillaient Lilith Síverdín durant son séjour au Q.G., eux, gardent le nez bas, n’osent pas affronter son regard. Kalyan assumé avoir libéré les Élites, il a tout pris sur lui. Face au Týr chargé de vérifier la véracité de son témoignage, il a brodé pour n’impliquer aucun d’entre eux, il a passé sous silence leur décision commune de faire évader Lilith. Il s’est présenté comme le seul coupable.
Le murmure général qui parcourt la foule sort le blond de ses pensées. Il pivote à nouveau, fait face aux huit silhouettes qui émergent derrière le paravent monté à la hâte pour les dissimuler le temps des délibérations. Il y a cinq paires de prunelles azur, identiques aux siennes : les trois aînés, Björn, Hansel et Ialev, sa sœur jumelle, Emma, et la cadette, Gretel. Il y a aussi deux iris d’acier liquide, ceux du Týr. Un instant, Kalyan regrette que ce ne soit pas Séraphin, son ami, qui ait été commissionné. Mais tout le monde connaît leur proximité à tous les deux, et de toute façon, il est reparti en mission peu auparavant. Et enfin, les quatre yeux cuivre d’enfants de Forseti président à la cérémonie. Dans l’absolu, ils sont là pour rendre un juste châtiment. Mais, au vu du temps de discussion, tout le monde sait déjà que ce ne sera pas le cas. Leur rôle n’est qu’illusoire, leur présence même n’est pas requise qu’officiellement.
Les cinq Thor s’asseyent sur leurs sièges, le sixième reste vacant. En principe, Kalyan serait censé être à leurs côtés, faire partie des juges, s’il n’était pour la première fois le coupable.
— Kalyan Hamershot. Tu as été accusé de haute trahison envers ta Maison pour avoir favorisé l’évasion de prisonniers importants.
La voix profonde de Björn, semblable aux grondements du tonnerre, emplit la salle sans difficulté. Les chuchotements se tarissent, l’angoisse de l’expectative fait vibrer l’air.
— Au vu de ta situation et de ton témoignage, tu es condamné à cinq années d’exil. Évidemment, tu peux payer l’impôt de réintégration immédiate, ce qui t’exemptera…
— Björn ? l’interrompt Kalyan.
Estomaqué par l’intervention intempestive de son jeune frère, le chef de la famille se tait. Kalyan se lève lentement, à peine conscient du regard venimeux qu’Emma lui adresse. Aujourd’hui, l’étincelle compétitive qui illuminait le regard de la brune par le passé ne brille plus autant qu’avant. Elle est ternie, voilée par la douleur et les souvenirs de la torture que Lilith lui a infligée. Emma, la dangereuse Emma, n’est plus qu’une enfant brisée, qui hurle dans ses cauchemars. Elle qui disait toujours pouvoir se débrouiller seule n’arrive plus à fermer les yeux cinq minutes sans pleurer. De rage, de douleur, de désespoir.
Avant, il en aurait été affecté, il aurait essayé de la soutenir. Mais ces derniers mois ont brisé les restes de leur fraternité déjà trop ébréchée. Elle a toujours envié sa place, les privilèges qu’il obtenait plus facilement qu’elle. Elle a toujours été prête à tout pour prouver qu’elle est meilleure que lui, qu’elle mérite sa place parmi les Hamershot. Maintenant qu’il est là, sur la chaise de l’accusé, il réalise à quel point il a été aveugle, prêt à tout pour pardonner et soutenir quelqu’un qui lui plantait régulièrement un couteau dans le dos.
— J’accepte ma sentence, poursuit son jumeau sans la regarder. Je serai parti d’ici ce soir.
Un instant, le silence pèse sur la salle, le temps que les mots percutent les esprits. Puis la foule explose.

| † | † |

<=

Chapitre 6

[vampiredelivres]

Hiello~

SGRMLKNQMEKVC oui. C'est tout pour moi, merci.

Non, plus sérieusement, tu gères teeeeellement bien la tension, bravo, c'était génial *^*

Bon bon bon, si Kirstin commence à remonter la pente (doucement, mais c'est déjà ça), c'est cool. J'ai hâte qu'elle aille tabasser des tronches (Kaiser? Adam? Levi? Quelqu'un se dévoue?).
D'ailleurs, quel... plaisir... de revoir passer le nom de Levi, cette petite vipère (on va rester classe, hein). Levi, Kaiser, Adam, que des noms qui m'apportent une joie sans nom ♥

Les Altérés ont l'air vraiment intéressants! Je dis oui pour un OS (ou un livre C: ) également *^*

Yaaaaaas la mythologie, ça fait plaisir! J'en connais pas grand chose (honte à moi), c'est super plaisant de découvrir des choses x) Et puis ton adaptation est géniale (oopsies Loki et Sif).
"Nous étions dans le monde scandinave, où les dieux se tabassaient en renversant des montagnes parce qu’ils n’étaient jamais d’accord" outre le tacle (qui m'a fait beaucoup rire d'ailleurs ) à la mythologie grecque, j'adore cette phrase

J'AIME BEAUCOUP SYN. Bonjour Madame la Juge ♥ Elle est bien tordue, elle me fait marrer, ça va swinger (même si elle met Lily un peu (beaucoup) dans la mouise...).

Je vote également pour l'incinération sur place pour Kaiser. D'ailleurs, Emyja/Kaiser/Synnöve, j'en étais sûre. Yas.

Oopsie la familia. Oopsie Adam. Oopsie faut se barrer très vite maintenant.

C'était un chapitre bien sympa! Nouveaux enjeux, nouvelle mouise, nouveaux ennuis, nouvelles connaissances, ça promet! J'ai bien hâte de lire la suite!

See ya~
La bise~

Hiello très tardif

Héhé, on verra bien ! Mais il y a des chances que les noms familiers et si appréciés par Coline et toi fassent de petites incursions dans le texte bientôt

Go pour le livre, hein (comment ça j'ai déjà trop de trucs de prévus ??)

En même temps, tu n'es pas obligée de connaître grand-chose, Lily ou Selv se chargeront de l'essentiel de l'explicatif. ^^
Et oui, les montagnes dans ta gueule, c'est la base

M'dame la Juge, ça va lui rester je sens Mais ouais, elle est cool même si elle vient rajouter une p'tite couche d'ennuis à une situation déjà compliquée.



Merci beaucoup pour ton commentaire, et encore désolée de répondre si tard, je décroche totalement en ce moment… Mais c'est toujours cool d'avoir tes retours, ça redonne un boost au moral
Tchouss !

[louji]

Hiello,
D'habitude, je ne mets pas trop mes musiques ici, c'est plutôt sur Wattpad que je fais ça, parce que le site s'y prête beaucoup plus. Néanmoins, une fois n'est pas de coutume, je vous laisse avec la chanson d'ambiance… qui pour moi résume la situation à la perfection.
Dark On Me – Staret Il m'arrive de lire avec de la musique, mais là ça m'a plus déconcentrée qu'autre chose Je me focalisais tour à tour sur ton texte puis sur les paroles, aled Ça faisait un poil too much pour l'ambiance pour moi, je préfère l'imaginer pour le coup
Bonne lecture !

INTERLUDE

Le silence règne, lourd et effrayant. C’est la première fois qu’un tel jugement a lieu, en public en tout cas. C’est la première fois qu’un membre de la lignée fondatrice de la famille trahit les siens. Le fait que le procès soit rendu public rend nerveux tous ceux qui y assistent. AH YES. Kalinou ♥
En première ligne de l’assemblée, Kalyan se sent étrangement serein. Au fond de son âme, il a déjà accepté le châtiment, quel qu’il soit. Il n’y a pas de pardon possible pour ce qu’il a commis, pas de retour en arrière. Et, malgré cette certitude, il n’arrive pas à le Ce "le" me fait bizarre dans la mesure où tu n'as pas nommé à l'aide d'un nom ce qu'a fait Kalyan regretter. Parce qu’une part de lui réclamait cette trahison depuis longtemps. En se glissant dans ses rêves, en s’instillant sous son crâne, Loki n’a jamais cherché à formuler ses propres doutes sur le comportement des Hamershot. Il s’est contenté d’exacerber ceux que Kalyan réprimait depuis des années.
Devant, sur la petite estrade montée face à la foule, les six fauteuils couverts d’épaisses fourrures sont vides. Les juges sont absents, ils se sont réunis pour discuter de la sentence. Au fond, c’est la décision de Björn Hamershot qui primera, qu’importe l’opinion des autres. Mais Kalyan sait que Björn aime se donner des airs de grand seigneur moderne, et écouter l’avis de sa famille, même s’il ne le respecte que rarement.
Il tourne légèrement la tête vers la gauche, adresse un sourire rassurant à Elisabeth, qui le lui rend. Elle n’a été accusée de rien. Personne ne sait qu’elle a les capacités de mettre les caméras hors-service. Le quatuor de matons qui surveillaient Lilith Síverdín durant son séjour au Q.G., eux, gardent le nez bas, n’osent pas affronter son regard. Kalyan a assumé avoir libéré les Élites, il a tout pris sur lui. Face au Týr chargé de vérifier la véracité de son témoignage, il a brodé pour n’impliquer aucun d’entre eux, il a passé sous silence leur décision commune de faire évader Lilith. Il s’est présenté comme le seul coupable.
Le murmure général qui parcourt la foule sort le blond de ses pensées. Il pivote à nouveau, fait face aux huit silhouettes qui émergent derrière le paravent monté à la hâte pour les dissimuler le temps des délibérations. Il y a cinq paires de prunelles azur, identiques aux siennes : les trois aînés, Björn, Hansel et Ialev, sa sœur jumelle, Emma, et la cadette, Gretel. Il y a aussi deux iris d’acier liquide, ceux du Týr. Un instant, Kalyan regrette que ce ne soit pas Séraphin, son ami, qui ait été commissionné. Mais tout le monde connaît leur proximité à tous les deux, et de toute façon, il est reparti en mission peu auparavant. Et enfin, les quatre yeux cuivre d’enfants de Forseti président à la cérémonie. Dans l’absolu, ils sont là pour rendre un juste châtiment. Mais, au vu du temps de discussion, tout le monde sait déjà que ce ne sera pas le cas. Leur rôle n’est qu’illusoire, leur présence même n’est pas requise qu’officiellement.
Les cinq Thor s’asseyent sur leurs sièges, le sixième reste vacant. En principe, Kalyan serait censé être ça fait un peu lourd, "devrait être" ? à leurs côtés, faire partie des juges, s’il n’était pour la première fois le coupable.
— Kalyan Hamershot. Tu as été accusé de haute trahison envers ta Maison pour avoir favorisé l’évasion de prisonniers importants.
La voix profonde de Björn, semblable aux grondements du tonnerre, emplit la salle sans difficulté. Les chuchotements se tarissent, l’angoisse de l’expectative fait vibrer l’air.
— Au vu de ta situation et de ton témoignage, tu es condamné à cinq années d’exil. Évidemment, tu peux payer l’impôt de réintégration immédiate, ce qui t’exemptera…
— Björn ? l’interrompt Kalyan.
Estomaqué par l’intervention intempestive de son jeune frère, le chef de la famille se tait. Kalyan se lève lentement, à peine conscient du regard venimeux qu’Emma lui adresse. Aujourd’hui, l’étincelle compétitive qui illuminait le regard de la brune par le passé ne brille plus autant qu’avant. Elle est ternie, voilée par la douleur et les souvenirs de la torture que Lilith lui a infligée. Emma, la dangereuse Emma, n’est plus qu’une enfant brisée, qui hurle dans ses cauchemars. Elle qui disait toujours pouvoir se débrouiller seule n’arrive plus à fermer les yeux cinq minutes sans pleurer. De rage, de douleur, de désespoir.
Avant, il en aurait été affecté, il aurait essayé de la soutenir. Mais ces derniers mois ont brisé les restes de leur fraternité déjà trop ébréchée. Elle a toujours envié sa place, les privilèges qu’il obtenait plus facilement qu’elle. Elle a toujours été prête à tout pour prouver qu’elle est meilleure que lui, qu’elle mérite sa place parmi les Hamershot. Maintenant qu’il est là, sur la chaise de l’accusé, il réalise à quel point il a été aveugle, prêt à tout pour pardonner et soutenir quelqu’un qui lui plantait régulièrement un couteau dans le dos.
— J’accepte ma sentence, poursuit son jumeau sans la regarder. Je serai parti d’ici ce soir.
Un instant, le silence pèse sur la salle, le temps que les mots percutent les esprits. Puis la foule explose.

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AH YES.
C'est vraiment ma réaction
J'étais à la fois craintive de ce jugement, car, damn, c'est pas pour un p'tit délit que Kal est jugé, mais en même temps je suis soulagée. Je m'attendais à vraiment bien pire que 5 ans d'exil. Je sais que ton monde, c'est terrible, car Kal est déshonoré et livré à lui-même dans un univers où tout ce qui n'est pas un allié veut ta mort x)
M'enfin, qui dit exil dit liberté, dit rencontres, dit Lily (ceci est un chemin facile pour répondre à mes besoins de fan-service bonjour)
Autrement, c'est pas plus mal que t'en fasses pas des tonnes avec ce jugement, l'espèce de sobriété que t'as ajoutée rend l'ambiance plus "résignée" et "allons droit au but, tu veux ?"
Et c'est pas mal aussi de faire la rencontre du reste de la fratrie, même si j'aimerais en apprendre plus Il a quel âge, le Björn ?

Allez, courage pour tout !

[TcmA]

Hiello très tardif
Héhé, on verra bien ! Mais il y a des chances que les noms familiers et si appréciés par Coline et toi fassent de petites incursions dans le texte bientôt
Go pour le livre, hein (comment ça j'ai déjà trop de trucs de prévus ??)
En même temps, tu n'es pas obligée de connaître grand-chose, Lily ou Selv se chargeront de l'essentiel de l'explicatif. ^^
Et oui, les montagnes dans ta gueule, c'est la base
M'dame la Juge, ça va lui rester je sens Mais ouais, elle est cool même si elle vient rajouter une p'tite couche d'ennuis à une situation déjà compliquée.
Merci beaucoup pour ton commentaire, et encore désolée de répondre si tard, je décroche totalement en ce moment… Mais c'est toujours cool d'avoir tes retours, ça redonne un boost au moral
Tchouss !

Hiello~
Mais non, t'inquiète, c'est pas grave!
Ah, ça m'aurait étonnée
O U I. (Chut chut chut, on ne parle pas des choses qui fâchent.)
Aahh, d'accord! Merci à elles
Montagnes, océans, forêts... Vraiment, on a perdu quelque chose, de nos jours
Ouiiii Bien évidemment, parce que Lily ne peut pas avoir 2 secondes de calme pour respirer
Aw, que passa? Avec plaisir, pour les retours

Boooon, cet interlude.
Starseeeeet, wooow, la vache, j'écoutais quand j'étais au lycée! Ça m'a fait plaisir de réécouter Dark on me x)
KALINOU

Je dois avouer que, comme Co, j'avais peur du jugement et de la sentence. Je crois qu'on a eu a peu près la même réaction
Franchement, je m'attendais à ce que des membres tombent, à du sang, de la douleur (pourquoi, HEIN), mais t'imagines pas le soulagement que j'ai ressenti quand il a pris que 5 ans d'exil. C'aurait pu être bien pire.
Comme dit Coline, exil, vadrouille, rencontres C: Ce serait bête que Lily et Kal se revoient C:
J'ai été agréablement surprise par le calme de Kal, d'ailleurs, il attendait juste que ce soit terminé. D'une certaine manière, c'est pas plus mal que Lily (et Loki d'ailleurs) lui aient ouvert les yeux par rapport à sa famille (surtout pour Emma).
J'espère qu'on le reverra bientôt ♥
C'était vraiment cool! Courage pour la suite, j'ai hâte de la lire *^*
La bise~