Le Cycle du Serpent [I-III] [(Urban) Fantasy / Action / Mythologie nordique]

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louji

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Re: Le Cycle du Serpent [I] [Urban Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :
louji a écrit :
vampiredelivres a écrit :
HORS-SÉRIE
Opium

(1/3)




— Message reçu, soupira-t-il finalement avec une pointe d’excuse dans la voix. :arrow: Oh, c'est possible ! Il s'est pas à proprement parler excusé, hein, faut pas trop lui en demander non plus :mrgreen: :arrow: J'ai vraiment peur pour le T2 Tu te répètes :mrgreen: :arrow: BAH OUI GÉ PEUR

Trois bonnes heures plus tard, mon mentor était descendu faire des courses rapides pour un petit déjeuner correct :arrow: AH ! Tu vois ? :P, lorsque mon téléphone sonna dans mon inventaire magique :arrow: J'adore ce concept, ça fait très RPG :lol: C'est le but. (T'imagines, LCDS en RPG type Aion ? :o) :arrow: Avec les Maisons pour les différentes classes ? :lol: Ce serait tellement oskur comme univers, tout le monde se taperait dessus :cry: Ce serait génial. *-* (Avec une map étendue sur toute la planète, ce serait le foutoir le plus absolu :D ) :arrow: Un truc de bargeots :lol:

| † | † |
Ouais, ça a tout l'air :roll: Je crois pas que ça va être très très fun le T2 avec lui :lol:
Pour ce qui est de la dynamique interne du Manoir… Vois ça plutôt comme un système très féodal. Si Lily prend un contrat humain (les fameux CHR qui seront cités plus tard dans Opium), que ce soit "buter untel" ou "attaquer telle base militaire (humaine) de tel pays", c'est un contrat externe à la Confrérie, donc c'est à elle de se débrouiller pour avoir les soldats et le matos nécessaire. Les hommes, ce seront majoritairement ceux qui lui ont prêté allégeance, ou alors ceux qui ont prêté allégeance à quelqu'un d'autre (Ekrest, Adam, Selv, etc.) mais qu'elle devra rémunérer vu qu'ils ont pas d'obligation envers elle. Et, pour ceux qui lui ont prêté allégeance, faut bien qu'elle les paie aussi, sinon ils vont très vite se barrer chez quelqu'un d'autre. D'où le fait qu'elle ait besoin de beaucoup d'argent, parce que même si les contrats sont relativement bien rémunérés, en fait, c'est comme si elle gérait un groupe de mercenaires. C'est à elle de gérer l'armement et la technologie.
Et, par contre, si Kaiser donne un ordre (typiquement attaquer la base de telle Maison), là, c'est un ordre interne qui concerne l'ensemble de la famille, et là pour le coup, suffit de s'arranger pour savoir qui prend le commandement de l'attaque (généralement, ce sera l'un des Élites), et en principe, il aura accès à toutes les ressources militaires allouées par Kaiser (elle peut mettre une limite en termes de nombre d'hommes pour éviter de se retrouver en situation problématique derrière). En principe, hein, parce que les deux autres Élites peuvent faire de la merde et prétendre qu'ils ont besoin de leurs hommes pile à ce moment. :mrgreen:
Je vois ! Et dans ces contrats "humains", est-ce qu'il arrive que des Loki rencontrent des membres des Maisons adverses en tant qu'alliés ? La vache, le merdier :lol: Et je me demande si certaines organisations humaines non liées aux divins sont au courant de leur existence (je suppose que je saurai bientôt ;) ) ?
Du coup, en ce qui concerne les contrats humains, tout le monde est plutôt libre sur ce point là ? Kaiser n'encourage ou n'interdit pas forcément ces contrats ? Parce que je demande : si quelqu'un descend de Loki, mais de manière assez éloignée, donc la personne a des pouvoirs +/- éteints, est-ce que cette personne peut mener une vie "normale" éloignée de la Confrérie (ou d'une Maison si c'est un autre Dieu) ? :geek:
Mé gen est des kestion rholala. Chuis sur s'est pas terminer
vampiredelivres

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Re: Le Cycle du Serpent [I] [Urban Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par vampiredelivres »

louji a écrit :Je vois ! Et dans ces contrats "humains", est-ce qu'il arrive que des Loki rencontrent des membres des Maisons adverses en tant qu'alliés ? La vache, le merdier :lol: Et je me demande si certaines organisations humaines non liées aux divins sont au courant de leur existence (je suppose que je saurai bientôt ;) ) ?
Du coup, en ce qui concerne les contrats humains, tout le monde est plutôt libre sur ce point là ? Kaiser n'encourage ou n'interdit pas forcément ces contrats ? Parce que je demande : si quelqu'un descend de Loki, mais de manière assez éloignée, donc la personne a des pouvoirs +/- éteints, est-ce que cette personne peut mener une vie "normale" éloignée de la Confrérie (ou d'une Maison si c'est un autre Dieu) ? :geek:
Mé gen est des kestion rholala. Chuis sur s'est pas terminer
Oui, ça arrive ^-^ Ça donne souvent des tensions, des cafouillages et des prises de bec, mais en général, ils se tolèrent le temps nécessaire, et une fois que c'est fini, si l'autre traîne trop longtemps, ils vont tenter de le buter.
Tu te rappelles de la Faction ? :mrgreen:
C'est très libre, il y a juste un p'tit ordre de priorités, dans la mesure où c'est Kaiser qui voit le contrat en premier (et comme elle est pas très terrain, elle les prend pas), donc elle le "cède" au premier Élite, qui décide s'il en veut ou pas. S'il ne le veut pas, c'est le second Élite qui pourra accepter de le prendre, et ainsi de suite, ça descend dans le classement jusqu'à ce que quelqu'un le prenne. Et faut aussi savoir qu'un Élite peut très bien prendre le contrat, et ensuite le transférer à quelqu'un de confiance, mais en privé, ce qui évitera qu'un autre Loki mieux classé mette le grappin dessus avant.
Yup ^^ En général, les pouvoirs diminuent par génération, et du coup, un enfant de quatrième génération aura très peu, voire plus du tout de pouvoirs, et dans ces cas-là, il peut très bien bosser en-dehors de sa Maison. Ceci dit, dans la majorité des cas, vu qu'il aura un parent qui bosse au sein de la Maison, il va plutôt être élevé pour quand même rester dans le business familial, et donc servira généralement d'intermédiaire humain, parce que yeux de couleur chelous = présence de pouvoirs, même minimes, donc s'il n'en a pas, dans une foule d'humains, il sera incognito.
Je t'en prie, ça m'amuse de répondre ! :D Et hésite pas à me dire si je suis pas claire dans mes explications, y'a tellement de trucs à dire…
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Re: Le Cycle du Serpent [I] [Urban Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par DH180 »

Heyyy !!!

Nouveau petit extra un peu court mais ma foi fort sympathique ! Bravo !
Toujours un bon style captivant et immersif, j'adore !
Au plaisir de lire la suite :)
louji

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Re: Le Cycle du Serpent [I] [Urban Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :
Oui, ça arrive ^-^ Ça donne souvent des tensions, des cafouillages et des prises de bec, mais en général, ils se tolèrent le temps nécessaire, et une fois que c'est fini, si l'autre traîne trop longtemps, ils vont tenter de le buter.
Tu te rappelles de la Faction ? :mrgreen:
C'est très libre, il y a juste un p'tit ordre de priorités, dans la mesure où c'est Kaiser qui voit le contrat en premier (et comme elle est pas très terrain, elle les prend pas), donc elle le "cède" au premier Élite, qui décide s'il en veut ou pas. S'il ne le veut pas, c'est le second Élite qui pourra accepter de le prendre, et ainsi de suite, ça descend dans le classement jusqu'à ce que quelqu'un le prenne. Et faut aussi savoir qu'un Élite peut très bien prendre le contrat, et ensuite le transférer à quelqu'un de confiance, mais en privé, ce qui évitera qu'un autre Loki mieux classé mette le grappin dessus avant.
Yup ^^ En général, les pouvoirs diminuent par génération, et du coup, un enfant de quatrième génération aura très peu, voire plus du tout de pouvoirs, et dans ces cas-là, il peut très bien bosser en-dehors de sa Maison. Ceci dit, dans la majorité des cas, vu qu'il aura un parent qui bosse au sein de la Maison, il va plutôt être élevé pour quand même rester dans le business familial, et donc servira généralement d'intermédiaire humain, parce que yeux de couleur chelous = présence de pouvoirs, même minimes, donc s'il n'en a pas, dans une foule d'humains, il sera incognito.
Je t'en prie, ça m'amuse de répondre ! :D Et hésite pas à me dire si je suis pas claire dans mes explications, y'a tellement de trucs à dire…
OK, donc ils restent quand même pro, y'a pas trop trop de dérapages... jusqu'à la fin du contrat :lol:
OH. Niiiiiice :mrgreen:
D'acc d'acc ! Il doit passer par pas mal de mains au final le contrat :lol:
Je vois... On a croisé que des 1/2/3e générations jusque là, c'est bien ça ? Sachant que Lily est la plus jeune 1e génération :geek:
vampiredelivres

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Re: Le Cycle du Serpent [I] [Urban Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par vampiredelivres »

louji a écrit :OK, donc ils restent quand même pro, y'a pas trop trop de dérapages... jusqu'à la fin du contrat :lol:
OH. Niiiiiice :mrgreen:
D'acc d'acc ! Il doit passer par pas mal de mains au final le contrat :lol:
Je vois... On a croisé que des 1/2/3e générations jusque là, c'est bien ça ? Sachant que Lily est la plus jeune 1e génération :geek:
C'est ça… Sinon, ils se feraient allumer par leurs supérieurs, pour le coup :lol: (M'enfin, s'ils "foirent" une attaque…XD)
Ben en général, ça se répartit entre les 3 premiers Élites, et ils le redistribuent derrière, ça atteint rarement les gens en-dessous de la dixième place du classement naturellement.
C'est ça ^-^
vampiredelivres

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Re: Le Cycle du Serpent [I] [Urban Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par vampiredelivres »

DH180 a écrit :Heyyy !!!

Nouveau petit extra un peu court mais ma foi fort sympathique ! Bravo !
Toujours un bon style captivant et immersif, j'adore !
Au plaisir de lire la suite :)
Hello,
Merci beaucoup pour ton comm ! Oui, il est court par rapport à ce que je poste d’habitude, mais j’ai quand même préféré le découper ainsi ^^
À bientôt pour la suite :)
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Le Cycle du Serpent [HS] : Opium (2/3)

Message par vampiredelivres »

Bon, j'étais trop crevée pour poster hier… mais voici donc la seconde partie !


HORS-SÉRIE
Opium

(2/3)


Comme convenu avec les commanditaires, l’homme mourut sans avoir pu délivrer les informations qu’il souhaitait transmettre, mais après nous avoir menés à son contact, qui fut prestement embarqué à la Confrérie. Quant aux trois gardes du corps qui étaient censés protéger le fameux contact, ils firent un plongeon définitif dans les eaux glacées de l’Hudson – quelle idée de se donner rendez-vous au port, aussi – avec la face, les doigts et les gencives si atrocement brûlés que même si on récupérait un jour les cadavres – ce dont je doutais – personne ne pourrait les identifier. Après avoir couvert nos traces, Ekrest et moi rentrâmes tranquillement au Manoir, et, tandis que lui filait régler des problèmes administratifs, je me lançai sur les traces de mon opium.
Raphael Telvar s’était focalisé sur la taupe dans mes rangs, mais il n’avait, malgré les heures écoulées, abouti à rien pour le moment. Aucun de mes hommes n’avait de lien apparent, ni officieux, avec Adam, et les rares personnes aux antécédents ambigus avaient en général bossé pour Selvigia avant d’entrer à mon service. Que ma sœur ait vendu l’info n’était pas non plus à exclure, mais ça me paraissait peu probable, vu la politique de neutralité qu’elle adoptait généralement pour se protéger.
Karen de son côté avait lancé un petit groupe d’amis proches sur les traces des caisses, et avait fini par retrouver une partie de la cargaison, cachée dans un petit bureau du deuxième étage attribué, selon les registres, à un certain Tiago Vélasquez. Efficace, comme à son habitude, elle ne m’avait pas attendue pour la mettre en sécurité dans un petit entrepôt dont je lui avais donné les coordonnées. Maintenant, toujours avec ce petit groupe – qui était en fait composé de mes anciens compagnons de dortoir – nous étions invisibles, plaqués contre le mur du couloir qui menait à la chambre de Vélasquez, attendant de voir qui allait pointer le bout de son nez pour venir chercher l’opium.
Ce fut finalement un trio à l’allure méfiante qui se dirigea vers le bureau et en ouvrit la porte. Parmi eux, aucun ne correspondait à la photo de Vélasquez tel qu’il était référencé dans l’annuaire du Manoir, mais je n’excluais pas qu’il utilise temporairement une apparence différente pour se protéger. Il n’était probablement qu’un intermédiaire, mais ceux-ci étaient en général prudents.
Avant qu’ils n’aient le temps d’ouvrir la porte, je dissipai mon bouclier d’invisibilité, et plaquai l’homme à la tête du trio contre le battant. À mes côtés, Karen fit une affreuse clé de bras au type devant elle, tout comme Elisa, une métisse à la peau olive et aux cheveux frisés. Quant aux jumeaux Erle et Tollak Svaalin, ils se postèrent en faction d’un côté et de l’autre du couloir, et dressèrent une illusion rapide pour faire croire qu’il ne se passait rien.
— Ton nom, sifflai-je.
L’homme se figea en entendant le son de ma voix, un frisson courut le long de son échine. Le lourd parfum de son Eau de Cologne affleura à mes narines, embrumant mes idées ; je secouai la tête pour m’éclaircir l’esprit.
— E-Ev-Everett… Uldran…, bégaya-t-il, sous le choc.
— Et à qui allais-tu apporter ce que tu es venu chercher ?
Ses yeux s’écarquillèrent lorsqu’il devina ce qui se passait.
— Si c’est ton opium, je te jure que je le savais pas, je ne…
Je lui cognai légèrement le front contre la porte, surveillant ses mains. Il se tut.
— À qui ? répétai-je, doucereuse mais excédée.
— Je ne sais pas, on m’a dit de l’apporter à TOK dans une demi-heure en m’indiquant le lieu où on l’avait stocké, je te jure que…
Un soupir m’échappa.
— Et tu connais bien Vélasquez ?
Il s’interrompit dans sa litanie d’excuses, réfléchit quelques instants.
— Il bosse pour Adam, comme moi, mais on se parle rarement.
Évidemment, songeai-je avec une grimace sceptique. Il faudrait que je pose la question au concerné moi-même, clairement, parce que j’avais des doutes sur la sincérité d’Uldran.
— Très bien.
Je le relâchai, reculai, sans baisser ma garde. Surpris, il demeura quelques secondes collé au mur contre lequel je l’avais épinglé, puis pivota vers moi. Face à son expression nerveuse, ma grimace se mua en un sourire, et je fis un signe aux jumeaux Svaalin.
— Ils vont venir avec toi « livrer » l’opium. Évidemment, c’est un piège pour quiconque va le réceptionner, et évidemment, si tu caftes, tu risques les ennuis, mais c’est à toi de faire ton choix. Je peux me montrer généreuse.
Uldran me considéra, méfiant, incapable de comprendre pourquoi je lui disais les choses aussi ouvertement. Mais j’avais réalisé, depuis le temps, que prévenir les potentiels otages de leur rôle les incitait bien souvent à se tenir à carreau, d’autant plus qu’ils étaient en général solidement encadrés. Actuellement, avec Erle et Tollak qui s’approchaient des deux autres types pour prendre leurs apparences respectives – malgré le règlement intérieur du Manoir qui l’interdisait – il n’avait aucune chance de bien s’en sortir s’il faisait foirer mon plan.
Il finit par hocher la tête, ayant enfin résolu l’équation dans sa tête. Avouer qu’il était suivi impliquait de se faire muter en balayeur de locaux au Malawi. Se taire garantissait une rétribution conséquente… mais impliquait éventuellement de devoir changer de camp sur le long terme pour ne pas se faire massacrer par le parti d’Adam. Dilemme cornélien, dont il était le seul à pouvoir trouver la bonne solution. Mais je ne m’inquiétais pas trop, il m’avait l’air assez intelligent pour la trouver, quelle qu’elle soit. Et moi, je m’adapterais à son choix.
Les jumeaux Svaalin, qui avaient pris l’apparence des deux comparses d’Uldran, l’encadrèrent, lui donnèrent deux boîtes vides, mais qui paraissaient assez lourdes, et je les laissai s’en-aller. Ensuite, avec mes empreintes digitales, qui me garantissaient un accès à tous les bureaux, excepté celui de Kaiser, je m’introduisis dans l’office de Vélasquez, et m’installai, avec Elisa, Karen et les deux larbins d’Uldran sous bonne garde, en attendant le locataire de la pièce.

Une trentaine de minutes, durant lesquelles nous discutâmes de tout et de rien avec les filles, s’écoulèrent, avant qu’un type à l’allure vaguement latino ne pointe le bout de son nez. En nous voyant confortablement installées, moi dans sa chaise, mes anciennes compagnes de chambre assises sur ses commodes, et les larbins d’Uldran debout face au mur, immobiles, il voulut reculer, mais le canon que je braquai droit sur sa poitrine le dissuada de faire plus d’un pas en arrière. Sa peau olive vira au grisâtre, il s’avança, tendu, conscient de se jeter dans la gueule du loup.
— Dis-moi, tu saurais qui a livré de l’opium dans ton bureau ? interrogeai-je de but en blanc.
Il cilla, devint livide.
— Je ne… non. Mais je laisse souvent mon bureau à disposition pour ce genre de… transactions, expliqua-t-il finalement.
— Et ça te rapporte combien ?
Silence.
— Cinq… six mille par mois, on va dire… avoua-t-il.
J’acquiesçai, à peine surprise. La plupart des résidents du Manoir se partageaient les dortoirs, mais avaient en général une petite résidence secondaire à côté… résidence qu’il fallait payer, et dont il fallait changer régulièrement pour ne pas éveiller les soupçons des humains qui voyaient le visage de leur voisin ou voisine demeurer inchangé même après le passage de quelques années. Les salaires que je versais à mes hommes servaient en outre à ça : leur donner un petit « chez eux » loin de la famille. Même si, dès qu’ils étaient en opération de routine, ils logeaient de préférence dans la grande bâtisse familiale.
— Une identité de l’identité de ce type ?
Je lui montrai une photo d’Everett Uldran, prise depuis les registres de la Confrérie. Le latino fronça le nez, plissa les yeux, puis finit par acquiescer, l’air soudain grincheux.
— Ouais. Uldran, je crois… Un salopard de première…
Je haussai un sourcil.
— Pourquoi ?
Vélasquez garda le silence. Je poussai un long soupir, fis apparaître une liasse de billets, que je ne pris pas la peine de compter.
— Une taupe, grommela-t-il après en avoir vérifié un au hasard dans le paquet. On attend de le coincer pour savoir pour qui il bosse.
Un frisson glacé descendit le long de mon échine.
— Et toi, tu travailles pour Adam ?
Il roula des yeux, blasé. Avec la menace du canon chargé sur sa poitrine, j’étais à quatre-vingt-dix-sept pour cent sûre qu’il ne mentait pas, et cette idée me faisait soudain peur. Dans quoi je m’embarquais, au juste ? Parce que, si Uldran était un espion chez Adam, ça voulait dire que je me trompais de cible. Adam n’était peut-être pas innocent, mais le problème de mon réseau venait d’ailleurs qu’une taupe qui bossait pour lui. Il fallait que je cherche quelqu’un d’autre.
Je fis apparaître mon téléphone, pianotai à toute vitesse un message à l’intention de Raphael Telvar : Changement de cap, vérifie tous les antécédents d’Everett Uldran. La réponse ne tarda pas, simple et concise. Un pouce en l’air couleur chair.
Légèrement soulagée par sa réactivité, je me laissai retomber dans le fauteuil, et considérai avec attention Vélasquez. La trentaine apparente, un nez proéminent et des traits passe-partout, quelques tatouages morbides dépassant de ses manches, habillé confortablement plutôt que correctement, il m’observait lui aussi de son regard turquoise inhérent à notre famille, légèrement nerveux.
— Ton prix pour un transit par ton office ?
— Neuf cent.
Je fronçai le nez, flairant l’arnaque à quinze kilomètres à la ronde. Adam devait probablement payer bien moins à ce vieux roublard qui travaillait pour lui. Mais après tout, pour lui, j’étais l’ennemie numéro un.
— Mmhm. À ce prix, vaut mieux que je vienne moi-même vérifier tes tiroirs une ou deux fois par jour…
Sa peau, qui avait commencé à retrouver sa teinte olive, se grisa à nouveau. Les menaces aussi ouvertes étaient rarement proférées à haute voix, dans la famille. Mais j’avais appris d’Ekrest, qui n’hésitait pas à dire ce qu’il pensait, et à appliquer à la lettre ses promesses. Le principal était d’avoir toujours les moyens de mettre une menace à exécution, ou alors la certitude que le bluff ne serait pas découvert assez tôt.
Mais Vélasquez ne céda pas à la pression silencieuse que je lui imposais. Même si son visage étai blême, il garda un silence religieux, digne de Vidar, durant les trois minutes qui suivirent, jusqu’à ce que mon téléphone vibre.
Allégeance précédente : Ekrest.
Un frisson d’appréhension glacé descendit le long de mon échine, mon estomac tomba comme une masse dans mes talons. Mon instinct, jusque là en veilleuse, se mit brusquement en alerte, additionnant tous les signaux repêchés depuis ce matin, et la conclusion temporaire à laquelle j’aboutis me terrifia. Je pivotai vers Karen.
— Tu as retrouvé la totalité de la cargaison ? l’interrogeai-je.
— Il manque trois kilos, admit-elle en fronçant le nez.
Je frémis, repris mon téléphone et, les entrailles nouées par l’angoisse, je fis défiler mes contacts à toute vitesse pour trouver le premier des jumeaux Svaalin. Mon cœur battait bien trop fort dans ma cage thoracique lorsque les trois premières tonalités résonnèrent. Mais, enfin, il décrocha.
— Hey.
— Hey. Vous êtes où ?
— À TOK. On arrive au hanga…
Grognement, bruit de choc dans le haut-parleur. Coupure de la communication.
Pétrifiée par la mince possibilité que j’entrevoyais, je demeurai quelques secondes immobile, figée dans le déni le plus absolu. Puis, d’un seul coup, tout se remit en marche. Je bondis sur mes pieds, fis disparaître mon téléphone, et m’élançai à vitesse maximale dans les couloirs, effarée. Uldran avait dit qu’il était censé livrer l’opium à TOK, le pôle asiatique de la Confrérie. Je filai telle une flèche jusqu’aux aires de téléportation, bondis dans le premier portail venu, réémergeai à Tokyo-Osaka-Kobe le souffle court, le cœur tambourinant dans ma poitrine, sprintai à nouveau en direction d’un endroit précis.
Je ne voulais pas avoir raison.
De toute mon âme, je priais Loki d’avoir tort, d’avoir mal jaugé mon ennemi.
Mais, si je le trouvais dans ce hangar en particulier, ça voudrait dire que j’avais eu raison.
La porte du hangar s’ouvrit en silence, au simple contact de mes empreintes digitales.
— C’est un présent en gage de bonne foi.
Les jumeaux gisaient au sol, inertes. Uldran, debout dos à moi, tendait un bloc emballé dans du papier transparent blanc, à une silhouette bien trop familière. Les traits hypnotiques, d’une beauté brute, se tendirent en me voyant apparaître à l’autre bout du hangar, les sourcils broussailleux se plissèrent. Uldran tourna imperceptiblement la tête vers moi, et ajouta :
— C’est elle qui se lance dans le commerce.
À ces mots, le visage d’Adam s’illumina d’un rictus mauvais, il attrapa le kilo d’opium que mon traître de demi-frère lui donnait, fit apparaître son téléphone, et disparut. Invisible ou simplement téléporté, je n’avais aucun moyen de le savoir, mais je ne me pris pas la tête à jouer aux devinettes. La fureur qui bouillonnait se déversa brusquement dans mes veines, j’accélérai, sautai à la gorge de celui qui se faisait passer pour Uldran, phalanges crispées, l’autre main dans le dos dissimulant la lame que je venais de faire apparaître. Il esquiva mon coup en traître avec aisance – preuve ultime que j’avais raison – me désarma en deux secondes, voulut m’asséner un atémi au plexus. Je déviai son bras, lui donnai un violent uppercut au menton, explosai sa rotule du talon en même temps. Son genou restant ploya, toucha terre. Je n’attendis pas une seconde de plus pour l’immobiliser au sol, sifflai, enragée :
— Pourquoi ? Adam n’était même pas au courant, pourquoi l’en informer ? Pourquoi lui donner ma cargaison, en plus en me citant ?
Mon mentor – dissimulé derrière l’apparence de l’une de ses taupes chez Adam – sourit, mais ne dit rien. Je poussai un long soupir, sachant pertinemment que je ne lui faisais pas peur, et que je n’obtiendrais rien de lui tant qu’il ne voudrait pas me le dire de lui-même. Mais ma fierté bafouée m’empêchait de simplement le laisser se relever.
Tant d’années passées à construire une relation de confiance. Et tout ça pour quoi ? Prendre le risque de la sacrifier pour un espion qui allait bientôt se faire prendre la main dans le sac ?
Parce que, au bout du compte, je ne voyais que la position précaire d’Uldran qui aurait pu motiver ce genre de mouvement. Et Ekrest ne se défendait pas. Il aurait pu me renverser, reprendre le dessus en un battement de cils, mais il demeurait affalé au sol, coincé dans la position dans laquelle je l’avais bloqué, sans même chercher à s’en défaire. Malgré ma position dominante, le rapport de forces était clair : je venais de perdre.
— Est-ce que j’aurais pu t’arrêter ? murmurai-je.
Il secoua la tête, un sourire aux lèvres.
— Aucune chance. J’ai deux autres livraisons de prévues, que tu ne trouveras pas.
Je secouai lentement la tête, dépitée. Je le croyais, malheureusement. S’il avait décidé de m’envoyer par le fond, je pouvais toujours tenter de lutter, mais je sentais que ça ne me mènerait à rien de plus que du dépit, de la frustration, et une éventuelle et imparable défaite.
Un long soupir m’échappa, je tentai de faire un bref bilan de ma situation actuelle. Maintenant qu’Ekrest le lui avait dit, Adam savait que je me lançais dans l’opium, et son sourire mauvais de tout à l’heure n’augurait rien de bon. Il avait la puissance militaire que je n’avais pas. Pour lui, ce serait un jeu. Pour moi, de la survie précaire. Je grommelai dans ma barbe, songeant déjà à repasser mon réseau au peigne fin, cette fois-ci pour éliminer les éventuels espions de mon mentor, et à vérifier la sécurité des prochaines cargaisons.
Quand, enfin, j’eus un semblant de plan pour la suite, je me relevai, laissai mon mentor se redresser lui aussi. Libéré de ma prise, métamorphosé à nouveau dans son apparence normale, il consentit à me donner sa véritable justification.
— Tu passeras ta vie à mener des combats qui ne sont pas les tiens. Aujourd’hui n’est qu’un jour comme un autre pour le comprendre.
En guise de réponse, je lui envoyai mon poing fermé dans la figure.

| † | † |

Suite
Dernière modification par vampiredelivres le sam. 17 août, 2019 1:34 pm, modifié 1 fois.
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Re: Le Cycle du Serpent [HS] : Opium (2/3)

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vampiredelivres a écrit :Bon, j'étais trop crevée pour poster hier… mais voici donc la seconde partie !


HORS-SÉRIE
Opium

(2/3)


Comme convenu avec les commanditaires, l’homme mourut sans avoir pu délivrer les informations qu’il souhaitait transmettre, mais après nous avoir menés à son contact, qui fut prestement embarqué à la Confrérie. Quant aux trois gardes du corps qui étaient censés protéger le fameux contact, ils firent un plongeon définitif dans les eaux glacées de l’Hudson – quelle idée de se donner rendez-vous au port, aussi :arrow: Rho bah :roll: – avec la face, les doigts et les gencives si atrocement brûlés que même si on récupérait un jour les cadavres – ce dont je doutais – personne ne pourrait les identifier. Après avoir couvert nos traces, Ekrest et moi rentrâmes tranquillement :arrow: après un quadruple meurtre... :lol: au Manoir, et, tandis que lui filait régler des problèmes administratifs, je me lançai sur les traces de mon opium.
Raphael Telvar s’était focalisé sur la taupe dans mes rangs, mais il n’avait, malgré les heures écoulées, abouti à rien pour le moment. Aucun de mes hommes n’avait de lien apparent, ni officieux, avec Adam, et les rares personnes aux antécédents ambigus avaient en général bossé pour Selvigia avant d’entrer à mon service. Que ma sœur ait vendu l’info n’était pas non plus à exclure, mais ça me paraissait peu probable, vu la politique de neutralité qu’elle adoptait généralement pour se protéger.
Karen de son côté avait lancé un petit groupe d’amis proches sur les traces des caisses, et avait fini par retrouver une partie de la cargaison, cachée dans un petit bureau du deuxième étage attribué, selon les registres, à un certain Tiago Vélasquez. Efficace, comme à son habitude, elle ne m’avait pas attendue pour la mettre en sécurité dans un petit entrepôt dont je lui avais donné les coordonnées. Maintenant, toujours avec ce petit groupe – qui était en fait composé de mes anciens compagnons de dortoir – nous étions invisibles, plaqués contre le mur du couloir qui menait à la chambre de Vélasquez, attendant de voir qui allait pointer le bout de son nez pour venir chercher l’opium.
Ce fut finalement un trio à l’allure méfiante qui se dirigea vers le bureau et en ouvrit la porte. Parmi eux, aucun ne correspondait à la photo de Vélasquez tel qu’il était référencé dans l’annuaire du Manoir, mais je n’excluais pas qu’il utilise temporairement une apparence différente pour se protéger. Il n’était probablement qu’un intermédiaire, mais ceux-ci étaient en général prudents.
Avant qu’ils n’aient le temps d’ouvrir la porte, je dissipai mon bouclier d’invisibilité, et plaquai l’homme à la tête du trio contre le battant. À mes côtés, Karen fit une affreuse clé de bras au type devant elle, tout comme Elisa, une métisse à la peau olive et aux cheveux frisés. Quant aux jumeaux Erle et Tollak Svaalin, ils se postèrent en faction d’un côté et de l’autre du couloir, et dressèrent une illusion rapide pour faire croire qu’il ne se passait rien. :arrow: Tous des Loki du coup ? Ils paraissent nombreux d'un coup :lol:
— Ton nom, sifflai-je.
L’homme se figea en entendant le son de ma voix, un frisson courut le long de son échine. Le lourd parfum de son Eau de Cologne affleura à mes narines, embrumant mes idées ; je secouai la tête pour m’éclaircir l’esprit.
— E-Ev-Everett… Uldran…, bégaya-t-il, sous le choc.
— Et à qui allais-tu apporter ce que tu es venu chercher ?
Ses yeux s’écarquillèrent lorsqu’il devina ce qui se passait.
— Si c’est ton opium, je te jure que je le savais pas, je ne…
Je lui cognai légèrement le front contre la porte, surveillant ses mains. Il se tut.
— À qui ? répétai-je, doucereuse mais excédée.
— Je ne sais pas, on m’a dit de l’apporter à TOK dans une demi-heure en m’indiquant le lieu où on l’avait stocké, je te jure que…
Un soupir m’échappa.
— Et tu connais bien Vélasquez ?
Il s’interrompit dans sa litanie d’excuses, réfléchit quelques instants.
— Il bosse pour Adam, comme moi, mais on se parle rarement. :arrow: Ah bah qui voilà ?
Évidemment, songeai-je avec une grimace sceptique. Il faudrait que je pose la question au concerné moi-même, clairement, parce que j’avais des doutes sur la sincérité d’Uldran.
— Très bien.
Je le relâchai, reculai, sans baisser ma garde. Surpris, il demeura quelques secondes collé au mur contre lequel je l’avais épinglé, puis pivota vers moi. Face à son expression nerveuse, ma grimace se mua en un sourire, et je fis un signe aux jumeaux Svaalin.
— Ils vont venir avec toi « livrer » l’opium. Évidemment, c’est un piège pour quiconque va le réceptionner, et évidemment, si tu caftes, tu risques les ennuis, mais c’est à toi de faire ton choix. Je peux me montrer généreuse.
Uldran me considéra, méfiant, incapable de comprendre pourquoi je lui disais les choses aussi ouvertement. Mais j’avais réalisé, depuis le temps, que prévenir les potentiels otages de leur rôle les incitait bien souvent à se tenir à carreau, d’autant plus qu’ils étaient en général solidement encadrés. Actuellement, avec Erle et Tollak qui s’approchaient des deux autres types pour prendre leurs apparences respectives – malgré le règlement intérieur du Manoir qui l’interdisait – il n’avait aucune chance de bien s’en sortir s’il faisait foirer mon plan.
Il finit par hocher la tête, ayant enfin résolu l’équation dans sa tête. Avouer qu’il était suivi impliquait de se faire muter en balayeur de locaux au Malawi. Se taire garantissait une rétribution conséquente… mais impliquait éventuellement de devoir changer de camp sur le long terme pour ne pas se faire massacrer par le parti d’Adam. Dilemme cornélien, dont il était le seul à pouvoir trouver la bonne solution. Mais je ne m’inquiétais pas trop, il m’avait l’air assez intelligent pour la trouver, quelle qu’elle soit. Et moi, je m’adapterais à son choix.
Les jumeaux Svaalin, qui avaient pris l’apparence des deux comparses d’Uldran, l’encadrèrent, lui donnèrent deux boîtes vides, mais qui paraissaient assez lourdes, et je les laissai s’en-aller. Ensuite, avec mes empreintes digitales, qui me garantissaient un accès à tous les bureaux, excepté celui de Kaiser, je m’introduisis dans l’office de Vélasquez, et m’installai, avec Elisa, Karen et les deux larbins d’Uldran :arrow: Ils étaient donc dans l'enceinte du Manoir eux ? Ils connaissent donc le monde mythologique, mais ils ont pas forcément assez de pouvoirs pour être des agents du genre de Lily ? sous bonne garde, en attendant le locataire de la pièce.

Une trentaine de minutes, durant lesquelles nous discutâmes de tout et de rien avec les filles, s’écoulèrent, avant qu’un type à l’allure vaguement latino ne pointe le bout de son nez. En nous voyant confortablement installées, moi dans sa chaise, mes anciennes compagnes de chambre assises sur ses commodes, et les larbins d’Uldran debout face au mur, immobiles, il voulut reculer, mais le canon que je braquai droit sur sa poitrine le dissuada de faire plus d’un pas en arrière. Sa peau olive vira au grisâtre, il s’avança, tendu, conscient de se jeter dans la gueule du loup.
— Dis-moi, tu saurais qui a livré de l’opium dans ton bureau ? interrogeai-je de but en blanc.
Il cilla, devint livide.
— Je ne… non. Mais je laisse souvent mon bureau à disposition pour ce genre de… transactions, expliqua-t-il finalement.
— Et ça te rapporte combien ?
Silence.
— Cinq… six mille par mois, on va dire… avoua-t-il. :arrow: P'tain, le nombre de livres que tu peux t'acheter avec ça...
J’acquiesçai, à peine surprise. La plupart des résidents du Manoir se partageaient les dortoirs, mais avaient en général une petite résidence secondaire à côté… résidence qu’il fallait payer, et dont il fallait changer régulièrement pour ne pas éveiller les soupçons des humains qui voyaient le visage de leur voisin ou voisine demeurer inchangé même après le passage de quelques années. Les salaires que je versais à mes hommes servaient en outre à ça : leur donner un petit « chez eux » loin de la famille. Même si, dès qu’ils étaient en opération de routine, ils logeaient de préférence dans la grande bâtisse familiale. :arrow: Petit passage intéressant !
— Une identité de l’identité de ce type ? :arrow: Identiception ? :geek: Idée ? :P
Je lui montrai une photo d’Everett Uldran, prise depuis les registres de la Confrérie. Le latino fronça le nez, plissa les yeux, puis finit par acquiescer, l’air soudain grincheux.
— Ouais. Uldran, je crois… Un salopard de première…
Je haussai un sourcil.
— Pourquoi ?
Vélasquez garda le silence. Je poussai un long soupir, fis apparaître une liasse de billets, que je ne pris pas la peine de compter.
— Une taupe, grommela-t-il après en avoir vérifié un au hasard dans le paquet. On attend de le coincer pour savoir pour qui il bosse.
Un frisson glacé descendit le long de mon échine.
— Et toi, tu travailles pour Adam ?
Il roula des yeux, blasé. Avec la menace du canon chargé sur sa poitrine, j’étais à quatre-vingt-dix-sept pour cent sûre qu’il ne mentait pas, et cette idée me faisait soudain peur. Dans quoi je m’embarquais, au juste ? Parce que, si Uldran était un espion chez Adam, ça voulait dire que je me trompais de cible. Adam n’était peut-être pas innocent, mais le problème de mon réseau venait d’ailleurs qu’une taupe qui bossait pour lui. Il fallait que je cherche quelqu’un d’autre.
Je fis apparaître mon téléphone, pianotai à toute vitesse un message à l’intention de Raphael Telvar : Changement de cap, vérifie tous les antécédents d’Everett Uldran. La réponse ne tarda pas, simple et concise. Un pouce en l’air couleur chair.
Légèrement soulagée par sa réactivité, je me laissai retomber dans le fauteuil, et considérai avec attention Vélasquez. La trentaine apparente, un nez proéminent et des traits passe-partout, quelques tatouages morbides dépassant de ses manches, habillé confortablement plutôt que correctement, il m’observait lui aussi de son regard turquoise inhérent à notre famille, légèrement nerveux.
— Ton prix pour un transit par ton office ?
— Neuf cent.
Je fronçai le nez, flairant l’arnaque à quinze kilomètres à la ronde. Adam devait probablement payer bien moins à ce vieux roublard qui travaillait pour lui. Mais après tout, pour lui, j’étais l’ennemie numéro un.
— Mmhm. À ce prix, vaut mieux que je vienne moi-même vérifier tes tiroirs une ou deux fois par jour…
Sa peau, qui avait commencé à retrouver sa teinte olive, se grisa à nouveau. Les menaces aussi ouvertes étaient rarement proférées à haute voix, dans la famille. Mais j’avais appris d’Ekrest, qui n’hésitait pas à dire ce qu’il pensait, et à appliquer à la lettre ses promesses. Le principal était d’avoir toujours les moyens de mettre une menace à exécution, ou alors la certitude que le bluff ne serait pas découvert assez tôt.
Mais Vélasquez ne céda pas à la pression silencieuse que je lui imposais. Même si son visage étai blême, il garda un silence religieux, digne de Vidar, durant les trois minutes qui suivirent, jusqu’à ce que mon téléphone vibre.
Allégeance précédente : Ekrest. :arrow: Oh phoque
Un frisson d’appréhension glacé descendit le long de mon échine, mon estomac tomba comme une masse dans mes talons. Mon instinct, jusque là en veilleuse, se mit brusquement en alerte, additionnant tous les signaux repêchés depuis ce matin, et la conclusion temporaire à laquelle j’aboutis me terrifia. Je pivotai vers Karen.
— Tu as retrouvé la totalité de la cargaison ? l’interrogeai-je.
— Il manque trois kilos, admit-elle en fronçant le nez.
Je frémis, repris mon téléphone et, les entrailles nouées par l’angoisse, je fis défiler mes contacts à toute vitesse pour trouver le premier des jumeaux Svaalin. Mon cœur battait bien trop fort dans ma cage thoracique lorsque les trois premières tonalités résonnèrent. Mais, enfin, il décrocha.
— Hey.
— Hey. Vous êtes où ?
— À TOK. On arrive au hanga…
Grognement, bruit de choc dans le haut-parleur. Coupure de la communication.
Pétrifiée par la mince possibilité que j’entrevoyais, je demeurai quelques secondes immobile, figée dans le déni le plus absolu. Puis, d’un seul coup, tout se remit en marche. Je bondis sur mes pieds, fis disparaître mon téléphone, et m’élançai à vitesse maximale dans les couloirs, effarée. Uldran avait dit qu’il était censé livrer l’opium à TOK, le pôle asiatique de la Confrérie. Je filai telle une flèche jusqu’aux aires de téléportation, bondis dans le premier portail venu, réémergeai à Tokyo-Osaka-Kobe le souffle court, le cœur tambourinant dans ma poitrine, sprintai à nouveau en direction d’un endroit précis.
Je ne voulais pas avoir raison.
De toute mon âme, je priais Loki d’avoir tort, d’avoir mal jaugé mon ennemi.
Mais, si je le trouvais dans ce hangar en particulier, ça voudrait dire que j’avais eu raison.
La porte du hangar s’ouvrit en silence, au simple contact de mes empreintes digitales.
— C’est un présent en gage de bonne foi.
Les jumeaux gisaient au sol, inertes. Uldran, debout dos à moi, tendait un bloc emballé dans du papier transparent blanc, à une silhouette bien trop familière. Les traits hypnotiques, d’une beauté brute, se tendirent en me voyant apparaître à l’autre bout du hangar, les sourcils broussailleux se plissèrent. Uldran tourna imperceptiblement la tête vers moi, et ajouta :
— C’est elle qui se lance dans le commerce.
À ces mots, le visage d’Adam s’illumina d’un rictus mauvais, il attrapa le kilo d’opium que mon traître de demi-frère lui donnait, fit apparaître son téléphone, et disparut. Invisible ou simplement téléporté, je n’avais aucun moyen de le savoir, mais je ne me pris pas la tête à jouer aux devinettes. La fureur qui bouillonnait se déversa brusquement dans mes veines, j’accélérai, sautai à la gorge de celui qui se faisait passer pour Uldran :arrow: Oh phoque², phalanges crispées, l’autre main dans le dos dissimulant la lame que je venais de faire apparaître. Il esquiva mon coup en traître avec aisance – preuve ultime que j’avais raison – me désarma en deux secondes, voulut m’asséner un atémi au plexus. Je déviai son bras, lui donnai un violent uppercut au menton, explosai sa rotule du talon en même temps. Son genou restant ploya, toucha terre. Je n’attendis pas une seconde de plus pour l’immobiliser au sol, sifflai, enragée :
— Pourquoi ? Adam n’était même pas au courant, pourquoi l’en informer ? Pourquoi lui donner ma cargaison, en plus en me citant ?
Mon mentor – dissimulé derrière l’apparence de l’une de ses taupes chez Adam – sourit, mais ne dit rien. Je poussai un long soupir, sachant pertinemment que je ne lui faisais pas peur, et que je n’obtiendrais rien de lui tant qu’il ne voudrait pas me le dire de lui-même. Mais ma fierté bafouée m’empêchait de simplement le laisser se relever. :arrow: Ça se comprend :?
Tant d’années passées à construire une relation de confiance. Et tout ça pour quoi ? Prendre le risque de la sacrifier pour un espion qui allait bientôt se faire prendre la main dans le sac ?
Parce que, au bout du compte, je ne voyais que la position précaire d’Uldran qui aurait pu motiver ce genre de mouvement. Et Ekrest ne se défendait pas. Il aurait pu me renverser, reprendre le dessus en un battement de cils, mais il demeurait affalé au sol, coincé dans la position :arrow: Tite répétition ^^ dans laquelle je l’avais bloqué, sans même chercher à s’en défaire. Malgré ma position dominante, le rapport de forces était clair : je venais de perdre.
— Est-ce que j’aurais pu t’arrêter ? murmurai-je.
Il secoua la tête, un sourire aux lèvres.
— Aucune chance. J’ai deux autres livraisons de prévues, que tu ne trouveras pas.
Je secouai lentement la tête, dépitée. Je le croyais, malheureusement. S’il avait décidé de m’envoyer par le fond, je pouvais toujours tenter de lutter, mais je sentais que ça ne me mènerait à rien de plus que du dépit, de la frustration, et une éventuelle et imparable défaite.
Un long soupir m’échappa, je tentai de faire un bref bilan de ma situation actuelle. Maintenant qu’Ekrest le lui avait dit, Adam savait que je me lançais dans l’opium, et son sourire mauvais de tout à l’heure n’augurait rien de bon. Il avait la puissance militaire que je n’avais pas. Pour lui, ce serait un jeu. Pour moi, de la survie précaire. Je grommelai dans ma barbe, songeant déjà à repasser mon réseau au peigne fin, cette fois-ci pour éliminer les éventuels espions de mon mentor, et à vérifier la sécurité des prochaines cargaisons.
Quand, enfin, j’eus un semblant de plan pour la suite, je me relevai, laissai mon mentor se redresser lui aussi. Libéré de ma prise, métamorphosé à nouveau dans son apparence normale, il consentit à me donner sa véritable justification.
— Tu passeras ta vie à mener des combats qui ne sont pas les tiens. Aujourd’hui n’est qu’un jour comme un autre pour le comprendre.
En guise de réponse, je lui envoyai mon poing fermé dans la figure. :arrow: Best réponse ever :lol:

| † | † |
So !
Ce passage était bien cool aussi, même si j'ai eu du mal à comprendre tout le fonctionnement des intermédiaires, le fil des pensées de Lilith qui échafaudait des théories (après j'suis un peu fatiguée, c'est peut-être pour ça :lol: ).
Question écriture, c'est toujours aussi agréable, immersif et ambiancé, j'ai rien à redire =D
Pour ce qui est de l'identité de celui qui la mettait à l'envers à Lily... Je dois avouer que je ne m'attendais pas à ça :lol: Dans le fond, je suis pas abasourdie qu'Ekrest monte un coup pareil à Lilith (tu nous as bien préparés à la psychologie tordue de ce type), mais ça reste sacrément fourbe :roll:
Désolée, j'suis pas du tout inspirée pour mon commentaire, c'est la loose :c
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Re: Le Cycle du Serpent [HS] : Opium (2/3)

Message par vampiredelivres »

louji a écrit :
vampiredelivres a écrit :Bon, j'étais trop crevée pour poster hier… mais voici donc la seconde partie !


HORS-SÉRIE
Opium

(2/3)


Comme convenu avec les commanditaires, l’homme mourut sans avoir pu délivrer les informations qu’il souhaitait transmettre, mais après nous avoir menés à son contact, qui fut prestement embarqué à la Confrérie. Quant aux trois gardes du corps qui étaient censés protéger le fameux contact, ils firent un plongeon définitif dans les eaux glacées de l’Hudson – quelle idée de se donner rendez-vous au port, aussi :arrow: Rho bah :roll: Bah quoi ? :D – avec la face, les doigts et les gencives si atrocement brûlés que même si on récupérait un jour les cadavres – ce dont je doutais – personne ne pourrait les identifier. Après avoir couvert nos traces, Ekrest et moi rentrâmes tranquillement :arrow: après un quadruple meurtre... :lol: Basique, quoi. :lol: au Manoir, et, tandis que lui filait régler des problèmes administratifs, je me lançai sur les traces de mon opium.
Raphael Telvar s’était focalisé sur la taupe dans mes rangs, mais il n’avait, malgré les heures écoulées, abouti à rien pour le moment. Aucun de mes hommes n’avait de lien apparent, ni officieux, avec Adam, et les rares personnes aux antécédents ambigus avaient en général bossé pour Selvigia avant d’entrer à mon service. Que ma sœur ait vendu l’info n’était pas non plus à exclure, mais ça me paraissait peu probable, vu la politique de neutralité qu’elle adoptait généralement pour se protéger.

Avant qu’ils n’aient le temps d’ouvrir la porte, je dissipai mon bouclier d’invisibilité, et plaquai l’homme à la tête du trio contre le battant. À mes côtés, Karen fit une affreuse clé de bras au type devant elle, tout comme Elisa, une métisse à la peau olive et aux cheveux frisés. Quant aux jumeaux Erle et Tollak Svaalin, ils se postèrent en faction d’un côté et de l’autre du couloir, et dressèrent une illusion rapide pour faire croire qu’il ne se passait rien. :arrow: Tous des Loki du coup ? Ils paraissent nombreux d'un coup :lol: Yes, tous des Loki XD

— Il bosse pour Adam, comme moi, mais on se parle rarement. :arrow: Ah bah qui voilà ? Oh, on va encore avoir l'occasion de le croiser :D

Les jumeaux Svaalin, qui avaient pris l’apparence des deux comparses d’Uldran, l’encadrèrent, lui donnèrent deux boîtes vides, mais qui paraissaient assez lourdes, et je les laissai s’en-aller. Ensuite, avec mes empreintes digitales, qui me garantissaient un accès à tous les bureaux, excepté celui de Kaiser, je m’introduisis dans l’office de Vélasquez, et m’installai, avec Elisa, Karen et les deux larbins d’Uldran :arrow: Ils étaient donc dans l'enceinte du Manoir eux ? Ils connaissent donc le monde mythologique, mais ils ont pas forcément assez de pouvoirs pour être des agents du genre de Lily ?C'est des Loki de seconde/troisième gen, pour le coup ^-^ sous bonne garde, en attendant le locataire de la pièce.

— Cinq… six mille par mois, on va dire… avoua-t-il. :arrow: P'tain, le nombre de livres que tu peux t'acheter avec ça... Et t'as une éternité pour les lire, en plus :D
J’acquiesçai, à peine surprise. La plupart des résidents du Manoir se partageaient les dortoirs, mais avaient en général une petite résidence secondaire à côté… résidence qu’il fallait payer, et dont il fallait changer régulièrement pour ne pas éveiller les soupçons des humains qui voyaient le visage de leur voisin ou voisine demeurer inchangé même après le passage de quelques années. Les salaires que je versais à mes hommes servaient en outre à ça : leur donner un petit « chez eux » loin de la famille. Même si, dès qu’ils étaient en opération de routine, ils logeaient de préférence dans la grande bâtisse familiale. :arrow: Petit passage intéressant ! Merchi, ça aura son importance un jour ^-^
— Une identité de l’identité de ce type ? :arrow: Identiception ? :geek: Idée ? :P Possiblement :lol:

Allégeance précédente : Ekrest. :arrow: Oh phoque Héhé :lol:

À ces mots, le visage d’Adam s’illumina d’un rictus mauvais, il attrapa le kilo d’opium que mon traître de demi-frère lui donnait, fit apparaître son téléphone, et disparut. Invisible ou simplement téléporté, je n’avais aucun moyen de le savoir, mais je ne me pris pas la tête à jouer aux devinettes. La fureur qui bouillonnait se déversa brusquement dans mes veines, j’accélérai, sautai à la gorge de celui qui se faisait passer pour Uldran :arrow: Oh phoque², phalanges crispées, l’autre main dans le dos dissimulant la lame que je venais de faire apparaître. Il esquiva mon coup en traître avec aisance – preuve ultime que j’avais raison – me désarma en deux secondes, voulut m’asséner un atémi au plexus. Je déviai son bras, lui donnai un violent uppercut au menton, explosai sa rotule du talon en même temps. Son genou restant ploya, toucha terre. Je n’attendis pas une seconde de plus pour l’immobiliser au sol, sifflai, enragée :
— Pourquoi ? Adam n’était même pas au courant, pourquoi l’en informer ? Pourquoi lui donner ma cargaison, en plus en me citant ?
Mon mentor – dissimulé derrière l’apparence de l’une de ses taupes chez Adam – sourit, mais ne dit rien. Je poussai un long soupir, sachant pertinemment que je ne lui faisais pas peur, et que je n’obtiendrais rien de lui tant qu’il ne voudrait pas me le dire de lui-même. Mais ma fierté bafouée m’empêchait de simplement le laisser se relever. :arrow: Ça se comprend :? Naaan mais après… :roll:
Tant d’années passées à construire une relation de confiance. Et tout ça pour quoi ? Prendre le risque de la sacrifier pour un espion qui allait bientôt se faire prendre la main dans le sac ?
Parce que, au bout du compte, je ne voyais que la position précaire d’Uldran qui aurait pu motiver ce genre de mouvement. Et Ekrest ne se défendait pas. Il aurait pu me renverser, reprendre le dessus en un battement de cils, mais il demeurait affalé au sol, coincé dans la position :arrow: Tite répétition ^^ Merci ! dans laquelle je l’avais bloqué, sans même chercher à s’en défaire. Malgré ma position dominante, le rapport de forces était clair : je venais de perdre.

En guise de réponse, je lui envoyai mon poing fermé dans la figure. :arrow: Best réponse ever :lol: Ce moment où tes lecteurs approuvent la violence XD

| † | † |
So !
Ce passage était bien cool aussi, même si j'ai eu du mal à comprendre tout le fonctionnement des intermédiaires, le fil des pensées de Lilith qui échafaudait des théories (après j'suis un peu fatiguée, c'est peut-être pour ça :lol: ).
Question écriture, c'est toujours aussi agréable, immersif et ambiancé, j'ai rien à redire =D
Pour ce qui est de l'identité de celui qui la mettait à l'envers à Lily... Je dois avouer que je ne m'attendais pas à ça :lol: Dans le fond, je suis pas abasourdie qu'Ekrest monte un coup pareil à Lilith (tu nous as bien préparés à la psychologie tordue de ce type), mais ça reste sacrément fourbe :roll:
Désolée, j'suis pas du tout inspirée pour mon commentaire, c'est la loose :c
Pas de souci pour la non inspi, j'ai ça aussi :)
Meh, je vais voir ce que je peux faire pour les transitions…
Bon, c'est Ekrest, et y'avait le foreshadow de la partie précédente. :mrgreen:
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Re: Le Cycle du Serpent [I] [Urban Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par DH180 »

Impressionnant cette deuxième partie ! Et la petite trahison d'Ekrest m'a vraiment surpris : Bien joué pour ce genre de surprise, ça rend justement la lecture surprenante !
Sinon pour l'écriture, toujours pareil, style fluide, on s'ennuie pas !
Après parfois on a parfois un peu de mal à suivre tous ce qui se passe niveau intrigues et histoire, ça pourrait être plus explicite.
C'est tout :)
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Re: Le Cycle du Serpent [I] [Urban Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par TcmA »

Hiello ~

Sorry sorry, j'étais plongée dans des livres et vaguement en vacances, je n'avais pas vu Opium :oops:

Dès les premières lignes, on est plongé dans l'histoire, c'est comme si on reprenait un bouquin qu'on avait posé la veille au soir avant de se coucher, c'est incroyable.
L'ambiance mystérieuse, tendue est juste décrite à la perfection, surtout dans la deuxième partie, quand Lilith se rend compte qu'Ekrest est le cerveau derrière tout ça. Comme dit Coline, ça ne m'étonne pas qu'il l'ait fait, mais j'étais quand même shockiert :lol:

En tout cas, y a rien à dire, tu écris super bien. On découvre un autre niveau de coups de puterelle entre Lokis, c'est à la fois fascinant et terrifiant. Et ça renforce l'idée de l'histoire principale : on ne peut faire confiance à personne dans cette famille et on ne sait pas quand, ni de qui on pourrait se prendre un couteau dans le dos :lol:

J'ai bien hâte de voir comment ça va se terminer!

Bravo, en tout cas!
Et courage pour le Cycle!

La bise~
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Re: Le Cycle du Serpent [I] [Urban Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par vampiredelivres »

DH180 a écrit :Impressionnant cette deuxième partie ! Et la petite trahison d'Ekrest m'a vraiment surpris : Bien joué pour ce genre de surprise, ça rend justement la lecture surprenante !
Sinon pour l'écriture, toujours pareil, style fluide, on s'ennuie pas !
Après parfois on a parfois un peu de mal à suivre tous ce qui se passe niveau intrigues et histoire, ça pourrait être plus explicite.
C'est tout :)
Merci beaucoup ! Je prends note aussi pour le côté un peu brouillon de certaines explications, je verrai comment je pourrais le retravailler.
À bientôt pour la suite :)

TcmA a écrit :Hiello ~

Sorry sorry, j'étais plongée dans des livres et vaguement en vacances, je n'avais pas vu Opium :oops:

Dès les premières lignes, on est plongé dans l'histoire, c'est comme si on reprenait un bouquin qu'on avait posé la veille au soir avant de se coucher, c'est incroyable.
L'ambiance mystérieuse, tendue est juste décrite à la perfection, surtout dans la deuxième partie, quand Lilith se rend compte qu'Ekrest est le cerveau derrière tout ça. Comme dit Coline, ça ne m'étonne pas qu'il l'ait fait, mais j'étais quand même shockiert :lol:

En tout cas, y a rien à dire, tu écris super bien. On découvre un autre niveau de coups de puterelle entre Lokis, c'est à la fois fascinant et terrifiant. Et ça renforce l'idée de l'histoire principale : on ne peut faire confiance à personne dans cette famille et on ne sait pas quand, ni de qui on pourrait se prendre un couteau dans le dos :lol:

J'ai bien hâte de voir comment ça va se terminer!

Bravo, en tout cas!
Et courage pour le Cycle!

La bise~
Heyllo :)
Pas de souci !
Héhé, c'est Ekrest après tout, il a cet incroyable potentiel d'être à la fois adorable et détestable en fonction de son humeur et/ou de ses besoins. Mais comme tu as pu le voir, c'est un trait de famille au Manoir :mrgreen:
La suite arrive ^-^ Et merci beaucoup pour ton commentaire !
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Le Cycle du Serpent [HS] : Opium (3/3)

Message par vampiredelivres »

HORS-SÉRIE
Opium

(3/3)


Deux mois passèrent. Mes relations affectives avec Ekrest se dégradèrent, les socio-politiques se tendirent, devinrent bien plus professionnelles que amicales. Conscient de l’importance de ce qu’il avait fait, il ne chercha tout d’abord pas à renouer un semblant d’accord à l’amiable avec moi. Pour ma part, je me jetai à corps perdu dans les missions pour compenser le déficit financier de mes marchés d’opium, qui stagnaient, et ceci pour une simple et bonne raison : Adam.
Quand mon mentor avait dit que je passerais ma vie à combattre dans des batailles qui n’étaient pas les miennes, il avait en réalité – implicitement, en tout cas – affirmé à Adam que je n’étais plus sous sa protection, et ce dernier s’en donnait depuis à cœur joie. Le marché n’était absolument plus rentable, parce que je devais investir une véritable fortune simplement pour protéger le produit jusqu’à la seconde où il était vendu. Les raids sur mes convois se multipliaient, ce qui requérait une sécurité doublée, voire triplée, ainsi que des mesures technologiques extrêmes, qui me permettaient certes de garder le produit, mais me coûtaient littéralement plus que le commerce ne me rapportait.
Un jour, alors que mes intermédiaires me rapportaient une énième attaque aux fléchettes paralysantes, subie le matin même, je décidai de changer encore une fois ma manière d’aborder le problème. J’avais tenté d’être offensive, défensive, ou même passive, mais au bout du compte, rien ne pouvait surclasser l’expérience et la domination d’Adam sur le terrain. Comme je n’avais plus l’appui d’Ekrest, j’avais perdu en ressources humaines, et je ne pouvais pas mener tous les combats de front. Les hommes que j’avais m’étaient loyaux, c’était une certitude, mais ils se faisaient surpasser en nombre, et comme Adam avait en plus l’expérience de ce genre de guérillas semi-pacifiques – dans la mesure où on ne tuait personne de la famille, s’entendait – il demeurait en tête.
Et, évidemment, comme je n’étais pas à même d’assurer ma propre sécurité, je ne gagnais pas en influence dans le Manoir. Mon économie était plombée, ma politique aussi. Revenir vers Ekrest signifiait montrer sa faiblesse, se faire soutenir par Selvigia requérait des fonds astronomiques, et se défendre seule ne me permettait pas de faire le poids, même si l’honneur était sauf.
Mais ça faisait quelques jours que, entre Adam et Ekrest, c’était devenu tendu aussi. Ça ne me changeait pas des problèmes habituels, en vérité, mais pour une fois, il y avait une occasion à saisir. Adam semblait rechercher un certain type de CHR, des contrats plutôt bien payés dans le monde humain, et Ekrest lui en avait chipés trois à la suite, puisqu’il avait toujours la priorité sur ce genre d’opérations. Même s’il savait pertinemment que le Kaiser les voulait aussi, il les avait pris malgré tout.
Il m’en avait cédé un seul, particulièrement bien payé, par courtoisie, en guise de rétribution pour un service que je lui avais rendu une semaine plus tôt. Sauf qu’il allait falloir que je le cède. Enfin… si Adam le voulait. Mais j’étais certaine que c’était le cas, il avait mis des réservations sur tous les contrats de même type durant les trois derniers jours, et il n’en avait eu aucun. Son dépit, ainsi que sa colère à l’égard d’Ekrest, irradiaient de lui à chaque fois que je le voyais.
Je pris finalement la décision d’aller le voir devant témoins afin de résoudre tout ça avec lui. Le faire en public m’assurerait un peu de publicité positive, et, s’il acceptait, ça permettrait en outre de remonter un peu ma cote sociale, qui traînait du pied en ce moment… justement à cause de lui, mais tant pis. La fin justifiait les moyens.
Ainsi, un matin, en arrivant à la cafétéria et en le voyant assis avec ses hommes, en train de discuter tranquillement, je vins m’incruster à leur table. Un silence de mort tomba sur les tables aux alentours alors que je m’asseyais sur l’unique chaise encore libre, et Adam leva vers moi un regard meurtrier. Il m’adressa un sourire faux, qui ne dissimulait pas une once de la haine dans ses yeux turquoise. Crispés ainsi, ses traits ressemblaient à ceux d’un serpent prêt à mordre ; je savais qu’il pouvait paraître beaucoup plus sympathique quand il le voulait vraiment, mais aujourd’hui, il avait décidé de ne même pas tenter le coup. Et je connaissais probablement la cause de sa colère : la veille, il avait vu la réservation de la mission passer d’Ekrest à moi.
— Lilith, salua-t-il néanmoins, vaguement courtois.
— Comment vas-tu ? souris-je en retour.
— Bien, et toi ? Qu’est-ce qui t’amène ?
Il n’y avait aucune sympathie, ni même de l’intérêt, dans son ton ennuyé, simplement une sourde colère sous-jacente que je sentais dans la tension de sa voix.
— Ça va, éludai-je sans m’attarder sur la vérité, qui était que mon humeur était plombée par les déficits monétaires que je subissais depuis près de deux mois. Je venais te voir au sujet d’un contrat, en fait.
Il se crispa imperceptiblement. Personne d’autre que moi ne le remarqua vraiment. Au contraire, à la vue de tous, son sourire s’élargit, devint presque carnassier lorsqu’il releva :
— Et tu veux en parler en public ?
— Je voudrais te faire une offre.
Je laissai traîner mon ton, le temps de mettre encore un peu d’ordre dans mes pensées. Il y avait évidemment le risque majeur, qu’Adam prenne le contrat mais ne tienne pas ses engagements, ce qui me semblait plus que probable, le connaissant. Mais comme le CHR était dans une semaine et demi, j’avais le temps de vérifier qu’il respectait le cessez-le-feu J’avais une livraison prévue le lendemain, que j’avais décidé de superviser moi-même pour être présente en cas d’incident. S’il y avait un problème quelconque, et qu’Adam m’avait assurée qu’il cesserait ses agressions, je ne lui donnerais pas le contrat, tout simplement.
— J’ai eu un CHR hier soir.
Il serra les dents. Je faisais volontairement traîner en longueur, le narguais et l’irritais en public. S’il perdait son calme maintenant, c’était lui qui passerait pour un abruti fini.
Mais Adam était passé maître dans l’art de refouler ses émotions. Elles n’apparaissaient que s’il le souhaitait, et actuellement, ça ne semblait pas être le cas, puisqu’il laissa plutôt affleurer son sourire provocateur.
— Celui d’Ekrest ? demanda-t-il en mettant les pieds dans le plat.
— Le mien, maintenant, rétorquai-je. Je peux te le céder, à condition d’une trêve.
Il leva son beau visage vers le plafond, esquissa une moue pensive, et fixa ainsi la lampe pendue au-dessus de sa tête durant une poignée de secondes, clairement hésitant. Je voyais presque les rouages de son cerveau s’emboîter les uns dans les autres, tourner lentement pour résoudre l’équation. S’il acceptait, il cédait un peu de terrain à la petite nouvelle qui lui avait piqué sa place de second Élite, qu’il avait passé son temps à décrédibiliser. S’il refusait, il perdait le CHR. S’il le prenait, je cumulerais mes livraisons sur les prochains jours pour me faire un stock, et je renflouerais mes caisses. S’il ne le prenait pas, le contrat compenserait l’argent que j’allais perdre à me défendre contre lui.
— Tu veux une trêve de combien de temps ?
Agréablement surprise qu’il prenne le temps de me le demander – probablement parce qu’il était en public – je fis un rapide calcul. Je pouvais planquer autant d’opium que je voulais, il fallait simplement que j’aie le temps de le faire livrer. Et que les délais ne soient pas trop longs, sinon il refuserait.
— Seize jours, décidai-je en fin de compte.
— Douze.
— Seize.
— Douze.
— Quatorze, je ne descendrai pas plus bas.
Il considéra à nouveau l’option, finit par acquiescer. Je souris, ravie. Officieusement, je n’allais pas baisser la sécurité d’un cran durant ces deux prochaines semaines, parce que rien ne garantissait qu’il n’envoie pas quelqu’un d’autre faire le sale boulot à sa place, mais officiellement, j’étais censée être tranquille. Avec une annonce comme celle-ci, faite face à plus d’un quart de la Confrérie, se défiler équivalait à se proclamer publiquement comme un traître et un menteur… et Adam veillait à sa bonne réputation.
— Va pour quatorze. Tu me donnes le contrat dans une semaine ?
Je scellai l’accord d’un hochement de tête et d’une poignée de main en travers de la table, qu’il me serra avec circonspection, à la vue de toute la cafétéria.
— Merci.
À la vue de son franc sourire de gratitude – non feint, pour le coup – je pris note dans un coin de ma tête d’aller le surveiller moi-même pendant son exécution du contrat, pour peu que je n’aie pas quelque chose en même temps. Adam ne bataillait pas si dur juste pour un CHR classique, il y avait forcément quelque chose derrière. Une rencontre, une livraison, une passe d’informations… Quelque chose. Et, comme il excellait dans l’art de la dissimulation, je ne pouvais qu’y aller moi-même pour avoir une chance de savoir ce qu’il tramait.
Je me redressai, me dirigeai vers une table dans un coin, où venait de s’asseoir Selvigia. Ekrest étant parti en mission hier, il n’était pas là, et c’était avec ma demi-sœur que je préférais manger. Lorsque je m’assis, elle me gratifia d’un hochement de tête en guise de salut, la bouche pleine, et nous passâmes le reste de la journée à nous entraîner ensemble.

— Tout roule ?
Telvar me tapote l’épaule, l’air satisfait. Ses lèvres charnues, fendues à gauche par une profonde cicatrice qu’il avait décidé de porter par fierté, s’étirèrent en un rictus mi-figue mi-raisin, ni vraiment satisfait, ni vraiment dépité.
— On n’a jamais eu de semaine aussi calme.
Évidemment, tout le Manoir savait que ma trêve avec Adam s’arrêtait demain. J’avais eu le temps d’amasser un peu plus d’une centaine de kilos d’opium dans mon inventaire magique, et je les donnais à mon chimiste au compte-goutte pour qu’il en fasse de l’héroïne, que je stockais à nouveau avant la revente. On ne voyait pas encore les premiers vrais bénéfices, mais on comblait lentement le gouffre béant qui s’était creusé sous nos pieds ces deux derniers mois.
La seule fausse note au tableau restaient Ekrest et Adam. Le premier, revenu de mission, ne me parlait plus depuis qu’il avait appris que j’avais cédé le contrat au second, et ce dernier, je l’avais filé durant l’exécution du CHR, et je l’avais perdu quelque part en plein cœur d’Abu-Dhabi, après l’avoir suivi près d’une journée dans des ruelles tortueuses qui ne faisaient en rien avancer son contrat.
— Lilith ! s’exclama soudain une seconde voix masculine.
Je pivotai brusquement, Glock en main, pointé dans la direction du nouvel arrivant, même si je l’avais déjà reconnu. L’unique question était de savoir qu’est-ce qu’il foutait au milieu de « mon » entrepôt… qui était en fait le bureau de Vélasquez. Il me l’avait finalement cédé à la location, à trois cent dollars le transit d’une journée… tandis qu’Adam n’était pas obligé de payer, puisqu’il était le patron du propriétaire.
— Je voudrais bien que tu libères la pièce, réclama Adam en s’asseyant sur le bureau et en me fixant dans les yeux. Définitivement.
— En quel honneur ? relevai-je, sceptique. Je paye mes frais, contrairement à toi…
Il ricana.
— J’ai besoin de cet endroit à plein temps.
— Et ?
— Et ce qui est stocké ici est à moi, techniquement parlant.
Connard. C’était une manière polie de me demander de dégager sans compensation… ou alors de rester, et de me faire taxer ou piquer mes produits, ce qui était pour le coup hors de question.
— Je veux bien te foutre la paix encore trois jours, ajouta-t-il.
Je fis la moue.
— Ta gentillesse spontanée me touche énormément, mais j’ai encore une question avant de partir.
Il haussa un sourcil, attendit.
— Qu’est-ce qui rendait les derniers CHR si importants ?
— Ton absence.
Un soupir.
— Mais aussi ça, admit-il finalement en faisant apparaître une petite gemme transparente.
La pierre était rugueuse, de la taille d’un ongle, mais ses mille facettes microscopiques étaient illuminées par un éclat intérieur, chaud et intense, qui me coupa le souffle. Une alethe, une gemme rare qu’on ne trouvait que dans les sables de Nidavellir, et qui possédait des propriétés magiques étonnantes. Elle était entre autres un ingrédient essentiel des potions de force, et de l’enchantement des statuettes suppressives de magie. Celle d’Adam n’était pas extrêmement grande, mais avec, il se ferait payer une fortune par les alchimistes du Manoir.
— Vous avez dix minutes pour vider les lieux, ajouta-t-il en se redressant et en nous tournant les talons.
Il claqua la porte derrière lui, et Telvar se tourna vers moi, sceptique :
— Sérieusement ? Tu lui laisses le bureau comme ça ?
Je lui adressai un sourire de requin, hochai la tête. En réalisant que j’avais probablement gagné quelque chose en obtenant l’information à propos de l’alethe, il ne protesta pas plus. Je lui fis signe de ramasser les briques de poudre qui traînaient dans les tiroirs et, pendant ce temps, dans ma tête, je retournai en boucle ce que je venais d’apprendre.
L’alethe étant très puissante, les Ases surveillaient étroitement les distributeurs nains lorsqu’ils venaient en vendre à Midgard. Mais une fois de temps en temps, un nain pouvait avoir envie de vendre à la Confrérie… et clairement, l’un de ceux-là communiquait avec Adam via les CHR. À partir de là, je pouvais prendre les archives des contrats, découvrir le code qu’ils utilisaient pour se donner rendez-vous, et peut-être intercepter la prochaine vente et me faire passer pour le Kaiser.
Le lendemain, ô surprise, mon convoi fut attaqué par les hommes d’Adam. Sauf que j’étais présente, et à la tête de la défense, et nous tînmes bon. Je fis évidemment les poches de tous les combattants adverses paralysés, redistribuai leur équipement entre mes hommes en guise de rétribution, les payai correctement, et ils fêtèrent cette première victoire le soir même avec quelques rails d’héroïne qui restaient en réserve des dernières ventes. Pour ma part, je m’abstins d’y toucher plus que nécessaire, partageai simplement une virée dans les mondes oniriques avec eux à la fois pour les accompagner et pour vérifier la qualité du produit fini, et je me repliai ensuite dans ma chambre pour planifier les livraisons suivantes.
Il était aux alentours de quatre heures du matin lorsque quelqu’un toqua à ma porte. Émergeant péniblement de ma somnolence, affalée sur mon bureau, je me redressai, fis disparaître par précaution les documents que j’avais étalés sur ma table, puis allai ouvrir. La touffe brune et le visage fermé d’Ekrest apparurent, obscurcis par la pénombre qui régnait dans le couloir. Étonnée de le voir là alors que nous étions en froid depuis son retour, je cillai, puis m’effaçai sur son passage. Il franchit le seuil sans appréhension, s’installa tranquillement sur le lit, tandis que je me rasseyais sur ma chaise de bureau et la tournais pour lui faire face. Dans la lumière crue de ma lampe de travail, il esquissa un sourire.
— Je voudrais te proposer une alliance, entama-t-il formellement. Je peux défendre tes cargaisons d’opium.
Les sourcils froncés, j’attendis qu’il poursuive, mais il se contenta de me fixer de ses iris turquoise lumineux, une ombre d’amusement transparaissant sur les traits de son visage.
— Après m’avoir plombé mon commerce devant mon nez ? relevai-je, sceptique. Ça ira, merci.
Son rictus s’élargit.
— Sinon, je peux toujours aller toquer à la porte d’en face…
Je serrai les dents sous la menace. En face, c’étaient les quartiers d’Adam.
Sauf que, si Ekrest venait me proposer un pacte maintenant, de cette manière, cela voulait dire qu’il s’attendait à être rétribué selon ses tarifs standard… et je n’étais pas certaine de pouvoir le payer. En plus, je savais ce qu’il essayait de faire : s’infiltrer à nouveau dans mon réseau, que j’avais purgé de ses influences. S’il avait un œil sur mes dates de livraison, il avait des informations sensibles… qu’il pouvait vendre à qui il voulait.
Mais j’étais dos au mur, et il le savait. S’il s’alliait à Adam, je pouvais me retirer du marché tout de suite ; je n’avais absolument pas les moyens de lutter contre leur alliance. Pas pour le moment, en tout cas.
Je tentai néanmoins une contre-attaque.
— Non. En revanche, enchaînai-je alors qu’il se levait, je peux te faire une contre-proposition.
Il s’arrêta, me fixa.
— Sais-tu pourquoi Adam voulait tellement ces CHR ?
Son sourire se tordit en un mélange d’agacement et de satisfaction, il haussa un sourcil.
— Est-ce un secret utile ?
— Libre à toi d’en juger, ricanai-je. Mais c’est au moins une info intéressante.
— Et, évidemment, tu ne me la donneras que si je promets de ne pas soutenir Adam ? releva-t-il.
Je le fixai en face, soudain un peu plus agressive :
— Il faut que tu choisisses entre nous deux… ou alors la neutralité.
Son visage demeura lisse, mais une étincelle d’amusement et d’approbation illumina son regard. Et soudain, je compris. Ce n’était qu’un test. Encore, comme des centaines de fois auparavant, il évaluait ma capacité à me débrouiller seule, à retourner une situation défavorable à mon avantage. Il réprimait son sourire, mais ses yeux le trahissaient.
— Je t’écoute, sourit-il enfin.
L’espace d’une seconde, je vis celui que j’admirais tant. Mon mentor, pas ce fourbe qui me sacrifiait pour un espion en position délicate.
— Tu ne t’associeras pas à Adam ? vérifiai-je.
— Non.
— Les CHR recèlent un code. Ça permet à Adam de récupérer des alethes.
— Et tu as craqué le code ? releva-t-il, l’air sceptique.
— Ça ne fait pas partie du deal, ça, souris-je.
Il pouffa, et je décelai une pointe de fierté dans ses yeux turquoise.
— D’accord, lâcha-t-il finalement. C’était un plaisir.
Il se leva de mon lit, se détourna, s’arrêta sur le pas de la porte. Quand il se tourna vers moi, je cessai brièvement de respirer face à l’intensité de son regard iridescent.
— Ton déficit s’élève à combien ?
— Un nombre qui ne te concerne pas, grinçai-je.
Je sentis, au son de ma voix et à la crispation de mes cordes vocales, que la réponse avait été un brin trop sur la défensive. Ekrest ne releva pas, se contenta d’une esquisse de sourire.
— Pour ce que ça vaut… tu t’en sors bien.
La porte claqua doucement derrière lui, et je poussai un long soupir en affalant ma tête en arrière. Mais mes commissures s’étiraient déjà vers le haut, mon pouls s’accélérait imperceptiblement. Ekrest était avare de compliments, laconique lorsqu’il s’agissait d’exprimer en mots ce qui pouvait être transmis par attitudes, mais le peu de remarques sincères qu’il m’adressait, je les prenais à cœur. Le douloureux étau de la trahison, qui m’avait enserré la poitrine depuis des semaines, se relâchait. J’avais compris ce qu’il avait voulu m’expliquer. Je reprenais ma respiration, j’émergeais hors de l’eau après des dizaines de jours en apnée. Comme une droguée en manque qui remettait la main sur de l’héroïne, je retrouvais l’équilibre que j’avais perdu quand j’avais senti mon mentor dériver, s’éloigner de moi, brûler les ponts que nous avions passé des années à construire. Aujourd’hui seulement, je voyais que la seule chose qu’il avait faite, c’était ébranler leurs fondations pour vérifier qu’elles étaient solides. Il m’avait sortie de mon accoutumance, rappelé que je ne pourrais jamais considérer sa présence et son soutien comme complètement acquis. Je l’avais toujours su au fond de moi-même, mais entre la connaissance et la mise en pratique se creusait le fossé des émotions.
Deux brefs coups à ma porte me sortirent de mes réflexions, je grommelai dans ma barbe, mais me redressai. Ce fut une autre touffe brune qui apparut dans l’embrasure cette fois-ci, plafonnant haut au-dessus de ma tête. Je souris en détaillant la carrure d’ours de Sam, reculai pour le laisser entrer.
— Ça va ? s’enquit-il dans un souffle. J’ai vu d’Aube-Court sortir de ta chambre… Il s’est excusé ?
Je ricanai doucement.
— C’est pas son genre. Mais oui, ajoutai-je après un silence, ça va mieux.
— J’arrive pas à comprendre votre relation…
— Quelle surprise, pouffai-je.
Sam secoua lentement la tête de gauche à droite, blasé. Puis, il referma la porte d’un coup de talon, colla son dos contre le battant, m’attira contre lui. Son parfum familier m’enveloppa en même temps que ses bras, je l’inspirai à pleins poumons sans pouvoir retenir mon sourire, crochetai sa nuque, me hissai sur la pointe des pieds. Nos lèvres s’effleurèrent, ma peau se hérissa, échauffée par ce simple contact. Je fermai les yeux, chassai Ekrest de mes pensées. Cette histoire d’opium était loin d’être finie, mais ce serait pour une autre fois.

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Re: Le Cycle du Serpent [HS] : Opium (3/3)

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :
HORS-SÉRIE
Opium

(3/3)


Deux mois passèrent. Mes relations affectives avec Ekrest se dégradèrent, les socio-politiques se tendirent, devinrent bien plus professionnelles que amicales. :arrow: Normal :? Ça me donne presque l'impression d'un animal qui se sépare de sa mère :lol: Conscient de l’importance de ce qu’il avait fait, il ne chercha tout d’abord pas à renouer un semblant d’accord à l’amiable avec moi. Pour ma part, je me jetai à corps perdu dans les missions pour compenser le déficit financier de mes marchés d’opium, qui stagnaient, et ceci pour une simple et bonne raison : Adam.
Quand mon mentor avait dit que je passerais ma vie à combattre dans des batailles qui n’étaient pas les miennes, il avait en réalité – implicitement, en tout cas – affirmé à Adam que je n’étais plus sous sa protection, et ce dernier s’en donnait depuis à cœur joie. Le marché n’était absolument plus rentable, parce que je devais investir une véritable fortune simplement pour protéger le produit jusqu’à la seconde où il était vendu. Les raids sur mes convois se multipliaient, ce qui requérait une sécurité doublée, voire triplée, ainsi que des mesures technologiques extrêmes, qui me permettaient certes de garder le produit, mais me coûtaient littéralement plus que le commerce ne me rapportait. :arrow: Pourquoi elle continue alors ? :geek: Pour conserver sa place sur le marché en attendant qu'Adam se lasse ? Pour prouver à Ekrest et Kaiser junior qu'elle lâche pas l'affaire ?
Un jour, alors que mes intermédiaires me rapportaient une énième attaque aux fléchettes paralysantes, subie le matin même, je décidai de changer encore une fois ma manière d’aborder le problème. J’avais tenté d’être offensive, défensive, ou même passive, mais au bout du compte, rien ne pouvait surclasser l’expérience et la domination d’Adam sur le terrain. Comme je n’avais plus l’appui d’Ekrest, j’avais perdu en ressources humaines, et je ne pouvais pas mener tous les combats de front. Les hommes que j’avais m’étaient loyaux, c’était une certitude, mais ils se faisaient surpasser en nombre, et comme Adam avait en plus l’expérience de ce genre de guérillas semi-pacifiques – dans la mesure où on ne tuait personne de la famille, s’entendait :arrow: Bien évidemment :roll: – il demeurait en tête.
Et, évidemment, comme je n’étais pas à même d’assurer ma propre sécurité, je ne gagnais pas en influence dans le Manoir. Mon économie était plombée, ma politique aussi. Revenir vers Ekrest signifiait montrer sa faiblesse, se faire soutenir par Selvigia requérait des fonds astronomiques, et se défendre seule ne me permettait pas de faire le poids, même si l’honneur était sauf.
Mais ça faisait quelques jours que, entre Adam et Ekrest, c’était devenu tendu aussi. Ça ne me changeait pas des problèmes habituels, en vérité, mais pour une fois, il y avait une occasion à saisir. Adam semblait rechercher un certain type de CHR, des contrats plutôt bien payés dans le monde humain, et Ekrest lui en avait chipés trois à la suite, puisqu’il avait toujours la priorité sur ce genre d’opérations. Même s’il savait pertinemment que le Kaiser les voulait aussi, il les avait pris malgré tout. :arrow: Oh bah :lol:
Il m’en avait cédé un seul, particulièrement bien payé, par courtoisie, en guise de rétribution pour un service que je lui avais rendu une semaine plus tôt. Sauf qu’il allait falloir que je le cède. Enfin… si Adam le voulait. Mais j’étais certaine que c’était le cas, il avait mis des réservations sur tous les contrats de même type durant les trois derniers jours, et il n’en avait eu aucun. Son dépit, ainsi que sa colère à l’égard d’Ekrest, irradiaient de lui à chaque fois que je le voyais.
Je pris finalement la décision d’aller le voir devant témoins afin de résoudre tout ça avec lui. Le faire en public m’assurerait un peu de publicité positive, et, s’il acceptait, ça permettrait en outre de remonter un peu ma cote sociale, qui traînait du pied en ce moment… justement à cause de lui, mais tant pis. La fin justifiait les moyens.
Ainsi, un matin, en arrivant à la cafétéria et en le voyant assis avec ses hommes, en train de discuter tranquillement, je vins m’incruster à leur table. Un silence de mort tomba sur les tables :arrow: répétition ^^ aux alentours alors que je m’asseyais sur l’unique chaise encore libre, et Adam leva vers moi un regard meurtrier. Il m’adressa un sourire faux, qui ne dissimulait pas une once de la haine dans ses yeux turquoise. Crispés ainsi, ses traits ressemblaient à ceux d’un serpent prêt à mordre :arrow: Un bon Kaiser ; je savais qu’il pouvait paraître beaucoup plus sympathique quand il le voulait vraiment, mais aujourd’hui, il avait décidé de ne même pas tenter le coup. Et je connaissais probablement la cause de sa colère : la veille, il avait vu la réservation de la mission passer d’Ekrest à moi.
— Lilith, salua-t-il néanmoins, vaguement courtois.
— Comment vas-tu ? souris-je en retour.
— Bien, et toi ? Qu’est-ce qui t’amène ?
Il n’y avait aucune sympathie, ni même de l’intérêt, dans son ton ennuyé, simplement une sourde colère sous-jacente que je sentais dans la tension de sa voix.
— Ça va, éludai-je sans m’attarder sur la vérité, qui était que mon humeur était plombée par les déficits monétaires que je subissais depuis près de deux mois. Je venais te voir au sujet d’un contrat, en fait.
Il se crispa imperceptiblement. Personne d’autre que moi ne le remarqua vraiment. Au contraire, à la vue de tous, son sourire s’élargit, devint presque carnassier lorsqu’il releva :
— Et tu veux en parler en public ?
— Je voudrais te faire une offre.
Je laissai traîner mon ton, le temps de mettre encore un peu d’ordre dans mes pensées. Il y avait évidemment le risque majeur, qu’Adam prenne le contrat mais ne tienne pas ses engagements, ce qui me semblait plus que probable, le connaissant. Mais comme le CHR était dans une semaine et demi :arrow: demiE, j’avais le temps de vérifier qu’il respectait le cessez-le-feu J’avais une livraison prévue le lendemain, que j’avais décidé de superviser moi-même pour être présente en cas d’incident. S’il y avait un problème quelconque, et qu’Adam m’avait assurée qu’il cesserait ses agressions, je ne lui donnerais pas le contrat, tout simplement. :arrow: Simple, efficace
— J’ai eu un CHR :arrow: Au fait, j'ai pas tenté d'acronyme encore... Cochon Hypertrophié Rockstar ? hier soir.
Il serra les dents. Je faisais volontairement traîner en longueur, le narguais et l’irritais en public. S’il perdait son calme maintenant, c’était lui qui passerait pour un abruti fini.
Mais Adam était passé maître dans l’art de refouler ses émotions. Elles n’apparaissaient que s’il le souhaitait, et actuellement, ça ne semblait pas être le cas, puisqu’il laissa plutôt affleurer son sourire provocateur.
— Celui d’Ekrest ? demanda-t-il en mettant les pieds dans le plat.
— Le mien, maintenant, rétorquai-je. Je peux te le céder, à condition d’une trêve.
Il leva son beau visage vers le plafond, esquissa une moue pensive, et fixa ainsi la lampe pendue au-dessus de sa tête durant une poignée de secondes, clairement hésitant. Je voyais presque les rouages de son cerveau s’emboîter les uns dans les autres, tourner lentement pour résoudre l’équation. S’il acceptait, il cédait un peu de terrain à la petite nouvelle qui lui avait piqué sa place de second Élite, qu’il avait passé son temps à décrédibiliser. S’il refusait, il perdait le CHR. S’il le prenait, je cumulerais mes livraisons sur les prochains jours pour me faire un stock, et je renflouerais mes caisses. S’il ne le prenait pas, le contrat compenserait l’argent que j’allais perdre à me défendre contre lui.
— Tu veux une trêve de combien de temps ?
Agréablement surprise qu’il prenne le temps de me le demander – probablement parce qu’il était en public – je fis un rapide calcul. Je pouvais planquer autant d’opium que je voulais, il fallait simplement que j’aie le temps de le faire livrer. Et que les délais ne soient pas trop longs, sinon il refuserait.
— Seize jours, décidai-je en fin de compte.
— Douze.
— Seize.
— Douze.
— Quatorze, je ne descendrai pas plus bas.
Il considéra à nouveau l’option, finit par acquiescer. Je souris, ravie. Officieusement, je n’allais pas baisser la sécurité d’un cran durant ces deux prochaines semaines, parce que rien ne garantissait qu’il n’envoie pas quelqu’un d’autre faire le sale boulot à sa place, mais officiellement, j’étais censée être tranquille. Avec une annonce comme celle-ci, faite face à plus d’un quart de la Confrérie, se défiler équivalait à se proclamer publiquement comme un traître et un menteur… et Adam veillait à sa bonne réputation.
— Va pour quatorze. Tu me donnes le contrat dans une semaine ?
Je scellai l’accord d’un hochement de tête et d’une poignée de main en travers de la table, qu’il me serra avec circonspection, à la vue de toute la cafétéria.
— Merci.
À la vue de son franc sourire de gratitude – non feint, pour le coup – je pris note dans un coin de ma tête d’aller le surveiller moi-même pendant son exécution du contrat, pour peu que je n’aie pas quelque chose en même temps. Adam ne bataillait pas si dur juste pour un CHR classique, il y avait forcément quelque chose derrière. Une rencontre, une livraison, une passe d’informations… Quelque chose. Et, comme il excellait dans l’art de la dissimulation, je ne pouvais qu’y aller moi-même pour avoir une chance de savoir ce qu’il tramait. :arrow: Ouais, j'espère qu'Ekrest comptait pas sur Lily pour le faire elle-même ce CHR... Il lui aurait dit si c'était le cas :geek:
Je me redressai, me dirigeai vers une table dans un coin, où venait de s’asseoir Selvigia. Ekrest étant parti en mission hier, il n’était pas là, et c’était avec ma demi-sœur que je préférais manger. Lorsque je m’assis, elle me gratifia d’un hochement de tête en guise de salut, la bouche pleine, et nous passâmes le reste de la journée à nous entraîner ensemble.

— Tout roule ?
Telvar me tapote :arrow: tapotA ? l’épaule, l’air satisfait. Ses lèvres charnues, fendues à gauche par une profonde cicatrice qu’il avait décidé de porter par fierté, s’étirèrent en un rictus mi-figue mi-raisin, ni vraiment satisfait, ni vraiment dépité.
— On n’a jamais eu de semaine aussi calme.
Évidemment, tout le Manoir savait que ma trêve avec Adam s’arrêtait demain. J’avais eu le temps d’amasser un peu plus d’une centaine de kilos d’opium dans mon inventaire magique :arrow: Il est infini ? :P , et je les donnais à mon chimiste au compte-goutte pour qu’il en fasse de l’héroïne, que je stockais à nouveau avant la revente. :arrow: Oh, elle change de terrain ? On ne voyait pas encore les premiers vrais bénéfices, mais on comblait lentement le gouffre béant qui s’était creusé sous nos pieds ces deux derniers mois.
La seule fausse note au tableau restaient Ekrest et Adam. Le premier, revenu de mission, ne me parlait plus depuis qu’il avait appris que j’avais cédé le contrat au second, et ce dernier, je l’avais filé durant l’exécution du CHR, et je l’avais perdu quelque part en plein cœur d’Abu-Dhabi, après l’avoir suivi près d’une journée dans des ruelles tortueuses qui ne faisaient en rien avancer son contrat.
— Lilith ! s’exclama soudain une seconde voix masculine.
Je pivotai brusquement, Glock en main, pointé dans la direction du nouvel arrivant, même si je l’avais déjà reconnu. L’unique question était de savoir qu’est-ce qu’il foutait au milieu de « mon » entrepôt… qui était en fait le bureau de Vélasquez. Il me l’avait finalement cédé à la location, à trois cent dollars le transit d’une journée… tandis qu’Adam n’était pas obligé de payer, puisqu’il était le patron du propriétaire.
— Je voudrais bien que tu libères la pièce, réclama Adam en s’asseyant sur le bureau et en me fixant dans les yeux. Définitivement.
— En quel honneur ? relevai-je, sceptique. Je paye mes frais, contrairement à toi…
Il ricana.
— J’ai besoin de cet endroit à plein temps.
— Et ?
— Et ce qui est stocké ici est à moi, techniquement parlant.
Connard. C’était une manière polie de me demander de dégager sans compensation… ou alors de rester, et de me faire taxer ou piquer mes produits, ce qui était pour le coup hors de question.
— Je veux bien te foutre la paix encore trois jours, ajouta-t-il.
Je fis la moue.
— Ta gentillesse spontanée me touche énormément, mais j’ai encore une question avant de partir.
Il haussa un sourcil, attendit.
— Qu’est-ce qui rendait les derniers CHR si importants ?
— Ton absence.
Un soupir.
— Mais aussi ça, admit-il finalement en faisant apparaître une petite gemme transparente.
La pierre était rugueuse, de la taille d’un ongle, mais ses mille facettes microscopiques étaient illuminées par un éclat intérieur, chaud et intense, qui me coupa le souffle. Une alethe, une gemme rare qu’on ne trouvait que dans les sables de Nidavellir, et qui possédait des propriétés magiques étonnantes. Elle était entre autres un ingrédient essentiel des potions de force, et de l’enchantement des statuettes suppressives de magie. Celle d’Adam n’était pas extrêmement grande, mais avec, il se ferait payer une fortune par les alchimistes du Manoir.
— Vous avez dix minutes pour vider les lieux, ajouta-t-il en se redressant et en nous tournant les talons.
Il claqua la porte derrière lui, et Telvar se tourna vers moi, sceptique :
— Sérieusement ? Tu lui laisses le bureau comme ça ?
Je lui adressai un sourire de requin, hochai la tête. En réalisant que j’avais probablement gagné quelque chose en obtenant l’information à propos de l’alethe, il ne protesta pas plus. Je lui fis signe de ramasser les briques de poudre qui traînaient dans les tiroirs et, pendant ce temps, dans ma tête, je retournai en boucle ce que je venais d’apprendre.
L’alethe étant très puissante, les Ases surveillaient étroitement les distributeurs nains lorsqu’ils venaient en vendre à Midgard. Mais une fois de temps en temps, un nain pouvait avoir envie de vendre à la Confrérie… et clairement, l’un de ceux-là communiquait avec Adam via les CHR. À partir de là, je pouvais prendre les archives des contrats, découvrir le code qu’ils utilisaient pour se donner rendez-vous, et peut-être intercepter la prochaine vente et me faire passer pour le Kaiser.
Le lendemain, ô surprise, mon convoi fut attaqué par les hommes d’Adam. Sauf que j’étais présente, et à la tête de la défense, et nous tînmes bon. Je fis évidemment les poches de tous les combattants adverses paralysés, redistribuai leur équipement entre mes hommes en guise de rétribution, les payai correctement, et ils fêtèrent cette première victoire le soir même avec quelques rails d’héroïne qui restaient en réserve des dernières ventes. Pour ma part, je m’abstins d’y toucher plus que nécessaire, partageai simplement une virée dans les mondes oniriques avec eux à la fois pour les accompagner et pour vérifier la qualité du produit fini, et je me repliai ensuite dans ma chambre pour planifier les livraisons suivantes. :arrow: Oh bah, histoire de :lol:
Il était aux alentours de quatre heures du matin lorsque quelqu’un toqua à ma porte. Émergeant péniblement de ma somnolence, affalée sur mon bureau, je me redressai, fis disparaître par précaution les documents que j’avais étalés sur ma table, puis allai ouvrir. La touffe brune et le visage fermé d’Ekrest apparurent, obscurcis par la pénombre qui régnait dans le couloir. Étonnée de le voir là alors que nous étions en froid depuis son retour, je cillai, puis m’effaçai sur son passage. Il franchit le seuil sans appréhension, s’installa tranquillement sur le lit, tandis que je me rasseyais sur ma chaise de bureau et la tournais pour lui faire face. Dans la lumière crue de ma lampe de travail, il esquissa un sourire.
— Je voudrais te proposer une alliance, entama-t-il formellement. Je peux défendre tes cargaisons d’opium.
Les sourcils froncés, j’attendis qu’il poursuive, mais il se contenta de me fixer de ses iris turquoise lumineux, une ombre d’amusement transparaissant sur les traits de son visage.
— Après m’avoir plombé mon commerce devant mon :arrow: ça fait lourd ^^ nez ? relevai-je, sceptique. Ça ira, merci.
Son rictus s’élargit.
— Sinon, je peux toujours aller toquer à la porte d’en face…
Je serrai les dents sous la menace. En face, c’étaient les quartiers d’Adam.
Sauf que, si Ekrest venait me proposer un pacte maintenant, de cette manière, cela voulait dire qu’il s’attendait à être rétribué selon ses tarifs standard :arrow: c'est invariable standard ? :geek: … et je n’étais pas certaine de pouvoir le payer. En plus, je savais ce qu’il essayait de faire : s’infiltrer à nouveau dans mon réseau, que j’avais purgé de ses influences. S’il avait un œil sur mes dates de livraison, il avait des informations sensibles… qu’il pouvait vendre à qui il voulait.
Mais j’étais dos au mur, et il le savait. S’il s’alliait à Adam, je pouvais me retirer du marché tout de suite ; je n’avais absolument pas les moyens de lutter contre leur alliance. Pas pour le moment, en tout cas.
Je tentai néanmoins une contre-attaque.
— Non. En revanche, enchaînai-je alors qu’il se levait, je peux te faire une contre-proposition.
Il s’arrêta, me fixa.
— Sais-tu pourquoi Adam voulait tellement ces CHR ?
Son sourire se tordit en un mélange d’agacement et de satisfaction, il haussa un sourcil.
— Est-ce un secret utile ?
— Libre à toi d’en juger, ricanai-je. Mais c’est au moins une info intéressante.
— Et, évidemment, tu ne me la donneras que si je promets de ne pas soutenir Adam ? releva-t-il.
Je le fixai en face, soudain un peu plus agressive :
— Il faut que tu choisisses entre nous deux… ou alors la neutralité.
Son visage demeura lisse, mais une étincelle d’amusement et d’approbation illumina son regard. Et soudain, je compris. Ce n’était qu’un test. Encore, comme des centaines de fois auparavant, il évaluait ma capacité à me débrouiller seule, à retourner une situation défavorable à mon avantage. Il réprimait son sourire, mais ses yeux le trahissaient. :arrow: T'es un phoquing monstre Ekrest :roll:
— Je t’écoute, sourit-il enfin.
L’espace d’une seconde, je vis celui que j’admirais tant. Mon mentor, pas ce fourbe qui me sacrifiait pour un espion en position délicate.
— Tu ne t’associeras pas à Adam ? vérifiai-je.
— Non.
— Les CHR recèlent un code. Ça permet à Adam de récupérer des alethes.
— Et tu as craqué le code ? releva-t-il, l’air sceptique.
— Ça ne fait pas partie du deal, ça, souris-je.
Il pouffa, et je décelai une pointe de fierté dans ses yeux turquoise.
— D’accord, lâcha-t-il finalement. C’était un plaisir.
Il se leva de mon lit, se détourna, s’arrêta sur le pas de la porte. Quand il se tourna vers moi, je cessai brièvement de respirer face à l’intensité de son regard iridescent.
— Ton déficit s’élève à combien ?
— Un nombre qui ne te concerne pas, grinçai-je.
Je sentis, au son de ma voix et à la crispation de mes cordes vocales, que la réponse avait été un brin trop sur la défensive. Ekrest ne releva pas, se contenta d’une esquisse de sourire.
— Pour ce que ça vaut… tu t’en sors bien.
La porte claqua doucement derrière lui, et je poussai un long soupir en affalant ma tête en arrière. Mais mes commissures s’étiraient déjà vers le haut, mon pouls s’accélérait imperceptiblement. Ekrest était avare de compliments, laconique lorsqu’il s’agissait d’exprimer en mots ce qui pouvait être transmis par attitudes, mais le peu de remarques sincères qu’il m’adressait, je les prenais à cœur. Le douloureux étau de la trahison, qui m’avait enserré la poitrine depuis des semaines, se relâchait. J’avais compris ce qu’il avait voulu m’expliquer. Je reprenais ma respiration, j’émergeais hors de l’eau après des dizaines de jours en apnée. Comme une droguée en manque qui remettait la main sur de l’héroïne, je retrouvais l’équilibre que j’avais perdu quand j’avais senti mon mentor dériver, s’éloigner de moi, brûler les ponts que nous avions passé des années à construire. Aujourd’hui seulement, je voyais que la seule chose qu’il avait faite, c’était ébranler leurs fondations pour vérifier qu’elles étaient solides. :arrow: C'est un joli paragraphe :) Il m’avait sortie de mon accoutumance, rappelé que je ne pourrais jamais considérer sa présence et son soutien comme complètement acquis. Je l’avais toujours su au fond de moi-même, mais entre la connaissance et la mise en pratique se creusait le fossé des émotions.
Deux brefs coups à ma porte me sortirent de mes réflexions, je grommelai dans ma barbe, mais me redressai. Ce fut une autre touffe brune qui apparut dans l’embrasure cette fois-ci, plafonnant haut au-dessus de ma tête. Je souris en détaillant la carrure d’ours de Sam, reculai pour le laisser entrer.
— Ça va ? s’enquit-il dans un souffle. J’ai vu d’Aube-Court sortir de ta chambre… Il s’est excusé ?
Je ricanai doucement.
— C’est pas son genre. Mais oui, ajoutai-je après un silence, ça va mieux.
— J’arrive pas à comprendre votre relation…
— Quelle surprise, pouffai-je.
Sam secoua lentement la tête de gauche à droite, blasé. Puis, il referma la porte d’un coup de talon, colla son dos contre le battant, m’attira contre lui. Son parfum familier m’enveloppa en même temps que ses bras, je l’inspirai à pleins poumons sans pouvoir retenir mon sourire, crochetai sa nuque, me hissai sur la pointe des pieds. Nos lèvres s’effleurèrent, ma peau se hérissa, échauffée par ce simple contact. Je fermai les yeux, chassai Ekrest de mes pensées. Cette histoire d’opium était loin d’être finie, mais ce serait pour une autre fois.

| † | † |
Holà !

Oh, bon, ça fait quand même plaisir de revoir la complicité (un poil glauque, mais la glauquitude fait partie de ton univers :lol: ) de Lily et Ekrest après ces passages de tension... Puis la conclusion est intelligente et intéressante pour les deux parties ! ^^
Question écriture, j'ai retrouvé quelques phrases un peu costaudes qui ralentissent la lecture, mais ça reste très agréable, notamment la dernière partie du texte, où Lily explique la façon dont sa relation avec Ekrest se rétablit... C'était très sympa.

Bref, c'était un OS très chouette, qui apporte des infos intéressantes sur le Manoir et son fonctionnement... Puis sur Ekrest et Adam aussi, qu'on a pas franchement beaucoup vu au final dans le T1 :lol: Mais ça me fait un peu flipper quand même sur le comportement futur d'Ekrest dans le T2 :?
Quant à Lily... ça fait un peu de peine de la voir dans cette situation difficile, mais très plaisir de la voir remonter (et de faire chi*r Adam, disons-le :lol: ).

Bravo pour cet OS, en espérant qu'il y en ait quelques autres d'ici le début de la publication du T2 :D
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Re: Le Cycle du Serpent [HS] : Opium (3/3)

Message par vampiredelivres »

louji a écrit :
vampiredelivres a écrit :
HORS-SÉRIE
Opium

(3/3)


Deux mois passèrent. Mes relations affectives avec Ekrest se dégradèrent, les socio-politiques se tendirent, devinrent bien plus professionnelles que amicales. :arrow: Normal :? Ça me donne presque l'impression d'un animal qui se sépare de sa mère :lol: Juste comparaison :) Conscient de l’importance de ce qu’il avait fait, il ne chercha tout d’abord pas à renouer un semblant d’accord à l’amiable avec moi. Pour ma part, je me jetai à corps perdu dans les missions pour compenser le déficit financier de mes marchés d’opium, qui stagnaient, et ceci pour une simple et bonne raison : Adam.
Quand mon mentor avait dit que je passerais ma vie à combattre dans des batailles qui n’étaient pas les miennes, il avait en réalité – implicitement, en tout cas – affirmé à Adam que je n’étais plus sous sa protection, et ce dernier s’en donnait depuis à cœur joie. Le marché n’était absolument plus rentable, parce que je devais investir une véritable fortune simplement pour protéger le produit jusqu’à la seconde où il était vendu. Les raids sur mes convois se multipliaient, ce qui requérait une sécurité doublée, voire triplée, ainsi que des mesures technologiques extrêmes, qui me permettaient certes de garder le produit, mais me coûtaient littéralement plus que le commerce ne me rapportait. :arrow: Pourquoi elle continue alors ? :geek: Pour conserver sa place sur le marché en attendant qu'Adam se lasse ? Pour prouver à Ekrest et Kaiser junior qu'elle lâche pas l'affaire ? Exact. Si elle lâche prise, elle va passer pour une incapable.
Un jour, alors que mes intermédiaires me rapportaient une énième attaque aux fléchettes paralysantes, subie le matin même, je décidai de changer encore une fois ma manière d’aborder le problème. J’avais tenté d’être offensive, défensive, ou même passive, mais au bout du compte, rien ne pouvait surclasser l’expérience et la domination d’Adam sur le terrain. Comme je n’avais plus l’appui d’Ekrest, j’avais perdu en ressources humaines, et je ne pouvais pas mener tous les combats de front. Les hommes que j’avais m’étaient loyaux, c’était une certitude, mais ils se faisaient surpasser en nombre, et comme Adam avait en plus l’expérience de ce genre de guérillas semi-pacifiques – dans la mesure où on ne tuait personne de la famille, s’entendait :arrow: Bien évidemment :roll: Bah, avec un petit "accident" une fois toutes les quelques dizaines d'années :roll: – il demeurait en tête.

Mais ça faisait quelques jours que, entre Adam et Ekrest, c’était devenu tendu aussi. Ça ne me changeait pas des problèmes habituels, en vérité, mais pour une fois, il y avait une occasion à saisir. Adam semblait rechercher un certain type de CHR, des contrats plutôt bien payés dans le monde humain, et Ekrest lui en avait chipés trois à la suite, puisqu’il avait toujours la priorité sur ce genre d’opérations. Même s’il savait pertinemment que le Kaiser les voulait aussi, il les avait pris malgré tout. :arrow: Oh bah :lol: J'aime cette famille, tu l'as remarqué ? :mrgreen:

Ainsi, un matin, en arrivant à la cafétéria et en le voyant assis avec ses hommes, en train de discuter tranquillement, je vins m’incruster à leur table. Un silence de mort tomba sur les tables :arrow: répétition ^^ Merchi ! aux alentours alors que je m’asseyais sur l’unique chaise encore libre, et Adam leva vers moi un regard meurtrier. Il m’adressa un sourire faux, qui ne dissimulait pas une once de la haine dans ses yeux turquoise. Crispés ainsi, ses traits ressemblaient à ceux d’un serpent prêt à mordre :arrow: Un bon Kaiser Un vrai de vrai. ; je savais qu’il pouvait paraître beaucoup plus sympathique quand il le voulait vraiment, mais aujourd’hui, il avait décidé de ne même pas tenter le coup. Et je connaissais probablement la cause de sa colère : la veille, il avait vu la réservation de la mission passer d’Ekrest à moi.

Je laissai traîner mon ton, le temps de mettre encore un peu d’ordre dans mes pensées. Il y avait évidemment le risque majeur, qu’Adam prenne le contrat mais ne tienne pas ses engagements, ce qui me semblait plus que probable, le connaissant. Mais comme le CHR était dans une semaine et demi :arrow: demiE Ah je l'aime décidément pas, celui-là !, j’avais le temps de vérifier qu’il respectait le cessez-le-feu J’avais une livraison prévue le lendemain, que j’avais décidé de superviser moi-même pour être présente en cas d’incident. S’il y avait un problème quelconque, et qu’Adam m’avait assurée qu’il cesserait ses agressions, je ne lui donnerais pas le contrat, tout simplement. :arrow: Simple, efficace
— J’ai eu un CHR :arrow: Au fait, j'ai pas tenté d'acronyme encore... Cochon Hypertrophié Rockstar ? Pas mal :) hier soir.

À la vue de son franc sourire de gratitude – non feint, pour le coup – je pris note dans un coin de ma tête d’aller le surveiller moi-même pendant son exécution du contrat, pour peu que je n’aie pas quelque chose en même temps. Adam ne bataillait pas si dur juste pour un CHR classique, il y avait forcément quelque chose derrière. Une rencontre, une livraison, une passe d’informations… Quelque chose. Et, comme il excellait dans l’art de la dissimulation, je ne pouvais qu’y aller moi-même pour avoir une chance de savoir ce qu’il tramait. :arrow: Ouais, j'espère qu'Ekrest comptait pas sur Lily pour le faire elle-même ce CHR... Il lui aurait dit si c'était le cas :geek: Ben en fait… :lol:
Je me redressai, me dirigeai vers une table dans un coin, où venait de s’asseoir Selvigia. Ekrest étant parti en mission hier, il n’était pas là, et c’était avec ma demi-sœur que je préférais manger. Lorsque je m’assis, elle me gratifia d’un hochement de tête en guise de salut, la bouche pleine, et nous passâmes le reste de la journée à nous entraîner ensemble.

— Tout roule ?
Telvar me tapote :arrow: tapotA ? Possiblement :ugeek: l’épaule, l’air satisfait. Ses lèvres charnues, fendues à gauche par une profonde cicatrice qu’il avait décidé de porter par fierté, s’étirèrent en un rictus mi-figue mi-raisin, ni vraiment satisfait, ni vraiment dépité.
— On n’a jamais eu de semaine aussi calme.
Évidemment, tout le Manoir savait que ma trêve avec Adam s’arrêtait demain. J’avais eu le temps d’amasser un peu plus d’une centaine de kilos d’opium dans mon inventaire magique :arrow: Il est infini ? :P Dans l'absolu, oui. La limitation réside dans le fait qu'il faut que tu te souviennes de ce que tu y entreposes, et que plus un objet est gros, plus ça va te demander de l'énergie de le ranger dans ton inventaire ou de l'en sortir. Genre une bagnole… pour Lily, ce serait le même effet qu'un usage intensif de magie., et je les donnais à mon chimiste au compte-goutte pour qu’il en fasse de l’héroïne, que je stockais à nouveau avant la revente. :arrow: Oh, elle change de terrain ? Mais nan. Les deux se vendent, c'est juste que l'héroïne se vendra plus cher que l'opium brut ^-^ On ne voyait pas encore les premiers vrais bénéfices, mais on comblait lentement le gouffre béant qui s’était creusé sous nos pieds ces deux derniers mois.

L’alethe étant très puissante, les Ases surveillaient étroitement les distributeurs nains lorsqu’ils venaient en vendre à Midgard. Mais une fois de temps en temps, un nain pouvait avoir envie de vendre à la Confrérie… et clairement, l’un de ceux-là communiquait avec Adam via les CHR. À partir de là, je pouvais prendre les archives des contrats, découvrir le code qu’ils utilisaient pour se donner rendez-vous, et peut-être intercepter la prochaine vente et me faire passer pour le Kaiser.
Le lendemain, ô surprise, mon convoi fut attaqué par les hommes d’Adam. Sauf que j’étais présente, et à la tête de la défense, et nous tînmes bon. Je fis évidemment les poches de tous les combattants adverses paralysés, redistribuai leur équipement entre mes hommes en guise de rétribution, les payai correctement, et ils fêtèrent cette première victoire le soir même avec quelques rails d’héroïne qui restaient en réserve des dernières ventes. Pour ma part, je m’abstins d’y toucher plus que nécessaire, partageai simplement une virée dans les mondes oniriques avec eux à la fois pour les accompagner et pour vérifier la qualité du produit fini, et je me repliai ensuite dans ma chambre pour planifier les livraisons suivantes. :arrow: Oh bah, histoire de :lol: Faut rester dans le game :lol:

— Après m’avoir plombé mon commerce devant mon :arrow: ça fait lourd ^^ Yesss. nez ? relevai-je, sceptique. Ça ira, merci.
Son rictus s’élargit.
— Sinon, je peux toujours aller toquer à la porte d’en face…
Je serrai les dents sous la menace. En face, c’étaient les quartiers d’Adam.
Sauf que, si Ekrest venait me proposer un pacte maintenant, de cette manière, cela voulait dire qu’il s’attendait à être rétribué selon ses tarifs standard :arrow: c'est invariable standard ? :geek: Il me semble, oui, vu que c'est un anglicisme (flemme de vérifier)… et je n’étais pas certaine de pouvoir le payer. En plus, je savais ce qu’il essayait de faire : s’infiltrer à nouveau dans mon réseau, que j’avais purgé de ses influences. S’il avait un œil sur mes dates de livraison, il avait des informations sensibles… qu’il pouvait vendre à qui il voulait.

Son visage demeura lisse, mais une étincelle d’amusement et d’approbation illumina son regard. Et soudain, je compris. Ce n’était qu’un test. Encore, comme des centaines de fois auparavant, il évaluait ma capacité à me débrouiller seule, à retourner une situation défavorable à mon avantage. Il réprimait son sourire, mais ses yeux le trahissaient. :arrow: T'es un phoquing monstre Ekrest :roll: Mais nan. :D

La porte claqua doucement derrière lui, et je poussai un long soupir en affalant ma tête en arrière. Mais mes commissures s’étiraient déjà vers le haut, mon pouls s’accélérait imperceptiblement. Ekrest était avare de compliments, laconique lorsqu’il s’agissait d’exprimer en mots ce qui pouvait être transmis par attitudes, mais le peu de remarques sincères qu’il m’adressait, je les prenais à cœur. Le douloureux étau de la trahison, qui m’avait enserré la poitrine depuis des semaines, se relâchait. J’avais compris ce qu’il avait voulu m’expliquer. Je reprenais ma respiration, j’émergeais hors de l’eau après des dizaines de jours en apnée. Comme une droguée en manque qui remettait la main sur de l’héroïne, je retrouvais l’équilibre que j’avais perdu quand j’avais senti mon mentor dériver, s’éloigner de moi, brûler les ponts que nous avions passé des années à construire. Aujourd’hui seulement, je voyais que la seule chose qu’il avait faite, c’était ébranler leurs fondations pour vérifier qu’elles étaient solides. :arrow: C'est un joli paragraphe :) Merki :) Il m’avait sortie de mon accoutumance, rappelé que je ne pourrais jamais considérer sa présence et son soutien comme complètement acquis. Je l’avais toujours su au fond de moi-même, mais entre la connaissance et la mise en pratique se creusait le fossé des émotions.

| † | † |
Holà !

Oh, bon, ça fait quand même plaisir de revoir la complicité (un poil glauque, mais la glauquitude fait partie de ton univers :lol: ) de Lily et Ekrest après ces passages de tension... Puis la conclusion est intelligente et intéressante pour les deux parties ! ^^
Question écriture, j'ai retrouvé quelques phrases un peu costaudes qui ralentissent la lecture, mais ça reste très agréable, notamment la dernière partie du texte, où Lily explique la façon dont sa relation avec Ekrest se rétablit... C'était très sympa.

Bref, c'était un OS très chouette, qui apporte des infos intéressantes sur le Manoir et son fonctionnement... Puis sur Ekrest et Adam aussi, qu'on a pas franchement beaucoup vu au final dans le T1 :lol: Mais ça me fait un peu flipper quand même sur le comportement futur d'Ekrest dans le T2 :?
Quant à Lily... ça fait un peu de peine de la voir dans cette situation difficile, mais très plaisir de la voir remonter (et de faire chi*r Adam, disons-le :lol: ).

Bravo pour cet OS, en espérant qu'il y en ait quelques autres d'ici le début de la publication du T2 :D
Coucou !

Mon petit choupinet d'amour se fait traiter de glauque… :lol: (Soyons honnêtes, il l'est totalement, mais ça me fait toujours un peu mal au cœur. :lol: ) J'ai bien galéré sur cette conclusion, je t'avoue, j'arrivais pas à trouver d'équilibre.

Wi, c'est des points qu'on aborde à peine pendant que Lily est au Manoir, mais promis, on y reviendra. Un jour. ;)
Comment ça tu flippes ? :twisted:
C'est le plaisir sadique de voir Adam prendre un peu dans sa tronche en sachant maintenant ce dont il est responsable. :lol:

Je sais pas, j'ai plus d'OS en réserve en fait. On verra, si j'ai un coup d'inspi, je le posterai :)

Allez, à bientôt !
louji

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Re: Le Cycle du Serpent [HS] : Opium (3/3)

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :
louji a écrit :
vampiredelivres a écrit :
HORS-SÉRIE
Opium

(3/3)



Un jour, alors que mes intermédiaires me rapportaient une énième attaque aux fléchettes paralysantes, subie le matin même, je décidai de changer encore une fois ma manière d’aborder le problème. J’avais tenté d’être offensive, défensive, ou même passive, mais au bout du compte, rien ne pouvait surclasser l’expérience et la domination d’Adam sur le terrain. Comme je n’avais plus l’appui d’Ekrest, j’avais perdu en ressources humaines, et je ne pouvais pas mener tous les combats de front. Les hommes que j’avais m’étaient loyaux, c’était une certitude, mais ils se faisaient surpasser en nombre, et comme Adam avait en plus l’expérience de ce genre de guérillas semi-pacifiques – dans la mesure où on ne tuait personne de la famille, s’entendait :arrow: Bien évidemment :roll: Bah, avec un petit "accident" une fois toutes les quelques dizaines d'années :roll: :arrow: Rho bah :roll: – il demeurait en tête.


Je laissai traîner mon ton, le temps de mettre encore un peu d’ordre dans mes pensées. Il y avait évidemment le risque majeur, qu’Adam prenne le contrat mais ne tienne pas ses engagements, ce qui me semblait plus que probable, le connaissant. Mais comme le CHR était dans une semaine et demi :arrow: demiE Ah je l'aime décidément pas, celui-là ! :arrow: J'en ai aussi des comme ça :lol: , j’avais le temps de vérifier qu’il respectait le cessez-le-feu J’avais une livraison prévue le lendemain, que

— Tout roule ?
Telvar me tapote :arrow: tapotA ? Possiblement :ugeek: l’épaule, l’air satisfait. Ses lèvres charnues, fendues à gauche par une profonde cicatrice qu’il avait décidé de porter par fierté, s’étirèrent en un rictus mi-figue mi-raisin, ni vraiment satisfait, ni vraiment dépité.
— On n’a jamais eu de semaine aussi calme.
Évidemment, tout le Manoir savait que ma trêve avec Adam s’arrêtait demain. J’avais eu le temps d’amasser un peu plus d’une centaine de kilos d’opium dans mon inventaire magique :arrow: Il est infini ? :P Dans l'absolu, oui. La limitation réside dans le fait qu'il faut que tu te souviennes de ce que tu y entreposes, et que plus un objet est gros, plus ça va te demander de l'énergie de le ranger dans ton inventaire ou de l'en sortir. Genre une bagnole… pour Lily, ce serait le même effet qu'un usage intensif de magie. :arrow: Je vois ! Elle peut mettre des objets animés/vivants dans son inventaire ?, et je les donnais à mon chimiste au compte-goutte pour qu’il en fasse de l’héroïne, que je stockais à nouveau avant la revente. :arrow: Oh, elle change de terrain ? Mais nan. Les deux se vendent, c'est juste que l'héroïne se vendra plus cher que l'opium brut ^-^ On ne voyait pas encore les premiers vrais bénéfices, mais on comblait lentement le gouffre béant qui s’était creusé sous nos pieds ces deux derniers mois.



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Coucou !

Mon petit choupinet d'amour se fait traiter de glauque… :lol: (Soyons honnêtes, il l'est totalement, mais ça me fait toujours un peu mal au cœur. :lol: ) J'ai bien galéré sur cette conclusion, je t'avoue, j'arrivais pas à trouver d'équilibre.

Wi, c'est des points qu'on aborde à peine pendant que Lily est au Manoir, mais promis, on y reviendra. Un jour. ;)
Comment ça tu flippes ? :twisted:
C'est le plaisir sadique de voir Adam prendre un peu dans sa tronche en sachant maintenant ce dont il est responsable. :lol:

Je sais pas, j'ai plus d'OS en réserve en fait. On verra, si j'ai un coup d'inspi, je le posterai :)

Allez, à bientôt !
TON PETIT CHOUPINET D'AMOUR ? J'arrive tellement pas à associer tant d'amour à Ekrets (même si je comprends totalement :mrgreen: ) :lol: Ben t'inquiète, parce que ça rend bien en fin de compte ^^

Fais pas genre :lol: Tu m'as dit toi-même qu'Ekrest allait être agaçant au début du T2 XD

Tchuss
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Re: Le Cycle du Serpent [HS] : Opium (3/3)

Message par vampiredelivres »

louji a écrit :TON PETIT CHOUPINET D'AMOUR ? J'arrive tellement pas à associer tant d'amour à Ekrets (même si je comprends totalement :mrgreen: ) :lol: Ben t'inquiète, parce que ça rend bien en fin de compte ^^

Fais pas genre :lol: Tu m'as dit toi-même qu'Ekrest allait être agaçant au début du T2 XD

Tchuss
Mais euh, c'est mon choupinet d'amour ! :evil: Bon, il est aussi sauvage et vicieux qu'un potentiel descendant de Tywin Lannister et Ramsay Bolton, mais au fond, c'est un amour. Enfin presque. :lol:

Pour répondre à ta dernière question, non, on ne peut pas mettre d'êtres vivants dans son inventaire, parce qu'ils ne reviennent jamais vivants ensuite. C'est l'une des seules limites de cet inventaire, avec la puissance du proprio dudit inventaire.
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Re: Le Cycle du Serpent [I] [Urban Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par TcmA »

Hiello~

Ma foi, ils sont tordus as fuck, mais c'est pas nouveau :lol:

Cet HS était vraiment très cool, très intelligent et bien tourné :3 Ça fait plaisir de lire un peu plus des aventures (pas très tendres) de Lily avec Ekrest et d'en apprendre plus sur le fonctionnement du Manoir.
(Oof, le lien de parenté potentiel avec Tywin et Ramsay :lol: )

(Adam est une tchoin. Ça fait zi-zir de le voir un peu en chier, méhé :twisted: )

(Sorry, l'inspiration pour ce commentaire n'est pas présente :'3 )

J'ai bien hâte de lire la suite 0/

Courage pour le reste \O/

La bise~
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Re: Le Cycle du Serpent [I] [Urban Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par DH180 »

Un HS qui se termine en beauté, excellent ! On découvre les trafics et les réseaux du Manoir, on voit bien la relation ambiguë entre Lilith et Ekrest... De la bonne lecture ! Bon courage pour l'écriture de cet univers fantastique !
vampiredelivres

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Re: Le Cycle du Serpent [I] [Urban Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par vampiredelivres »

TcmA a écrit :Hiello~

Ma foi, ils sont tordus as fuck, mais c'est pas nouveau :lol:

Cet HS était vraiment très cool, très intelligent et bien tourné :3 Ça fait plaisir de lire un peu plus des aventures (pas très tendres) de Lily avec Ekrest et d'en apprendre plus sur le fonctionnement du Manoir.
(Oof, le lien de parenté potentiel avec Tywin et Ramsay :lol: )

(Adam est une tchoin. Ça fait zi-zir de le voir un peu en chier, méhé :twisted: )

(Sorry, l'inspiration pour ce commentaire n'est pas présente :'3 )

J'ai bien hâte de lire la suite 0/

Courage pour le reste \O/

La bise~
Hellow !
Yasss, ils sont tordus dans c'te famille. :lol: C'est de l'amour dur, un peu violent sur les bords, mais c'est toujours sympa de voir comment ça se passe dans le cadre du Manoir.
(Héhé :twisted: )
Pauvre petit Adam… (En vrai, je compatis pas du tout. XD)
Tkt, merci pour ton retour :) Zoubisous !

DH180 a écrit :Un HS qui se termine en beauté, excellent ! On découvre les trafics et les réseaux du Manoir, on voit bien la relation ambiguë entre Lilith et Ekrest... De la bonne lecture ! Bon courage pour l'écriture de cet univers fantastique !
Hey ! Merci beaucoup pour ton commentaire et tes compliments :) À bientôt !
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Re: Le Cycle du Serpent [I] [Urban Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par DH180 »

J'ai une question : l'opium est consommé par qui ? Des personnes du Manoir ou des personnes normal, des humains ? Ou alors les deux ?
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Re: Le Cycle du Serpent [I] [Urban Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par vampiredelivres »

DH180 a écrit :J'ai une question : l'opium est consommé par qui ? Des personnes du Manoir ou des personnes normal, des humains ? Ou alors les deux ?
Un peu des deux, en fait, le commerce est plutôt développé dans les deux sens :)
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Re: Le Cycle du Serpent [I] [Urban Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par DH180 »

vampiredelivres a écrit :
DH180 a écrit :J'ai une question : l'opium est consommé par qui ? Des personnes du Manoir ou des personnes normal, des humains ? Ou alors les deux ?
Un peu des deux, en fait, le commerce est plutôt développé dans les deux sens :)
Ah ok je vois. Merci :)
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Le Cycle du Serpent [I] : Casting (2)

Message par vampiredelivres »

Bonjour. Ça fait une éternité que je n'ai pas posté ici. :roll: :lol:
Plus sérieusement, j'ai quand même une – relativement – bonne explication à donner, assez simple : je suis pas bien en ce moment. Au sens affectif et émotionnel, c'est le foutoir, et comme ça influence beaucoup mon inspiration… j'écris quasiment plus, en fait. Juste pondre quelques lignes, ça devient compliqué.
Mais je vous abandonne pas pour autant ! La bonne humeur commence doucement à revenir, j'espère de manière durable, mais j'ai besoin de me remettre un peu dans le bain. Du coup, pour le planning : je planche sur un, peut-être deux OS, dont l'un qui est absolument pas utile et informatif à ce stade de l'histoire, donc je sais pas si je vais le poster. Au niveau des corrections, j'en suis au chapitre 17 – qui me cause quelques soucis, on va pas se mentir :lol: – et au niveau de l'écriture du T2, j'en suis aux… grosso modo deux tiers du premier jet, dont au moins la moitié finira à la poubelle ou sera réécrite, donc on est pas spécialement avancés pour l'instant. :mrgreen:


CASTING
† seconde partie †


Séraphin Cobb
(Stephan James)
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Samuel Imvas
(Nick Baetman)
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Daniel Ravenstone
(Rob Brown)
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Emma Hamershot
(Keira Knightley)
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Kirstin Hatwood
(Natalie Dormer)
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Max Everett Haddock
(Tyler Hoechlin)
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Thalia Devon
(Cara Delevingne)
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Syn
(Katheryn Winnick)
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Bon, Kirstin, faut l'imaginer un peu plus mal en point, parce que pour le moment, au niveau forme physique… ça ne va pas fort. Max et Thalia, vous aurez l'occasion de les découvrir dans le T2, ils sont respectivement fils de Njörd et fille de Freyr. Et Syn est une déesse qui pointera le bout de son nez bientôt. :)
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Re: Le Cycle du Serpent [I] [Urban Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par louji »

OH PTN DE ME*DE MON MESSAGE S'EST EFFACE SUPERTCHOIN
louji

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Re: Le Cycle du Serpent [I] [Urban Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par louji »

PARDON.
Mais je vais pleurer esh.
Je résume mon message de base :
- J'espère que ta bonne humeur va aller croissant et que tu ne crouleras pas sous les projets une fois que ça ira vraiment mieux :?
- Le 2e OS, que tu n'es pas sûre de publier, il ne nous sert pas au niveau actuel de l'histoire, mais il pourrait être intéressant un de ces quatre ? ;)
- Tu corriges quoi globalement dans le chap 17 ?
- Et aller sur le sommaire m'a fait remarquer que Kirstin s'appelle encore Lena dans le texte d'introduction :) (idem avec Eva/Emma ?)
- Et revoir Ness dans le chap 17 m'a rappelé son sort (PLS hello) et me fait appréhender les "retrouvailles" entre Adam et Lily :?
- Ensuite, je disais qu'on était là pour le casting et j'me permettais mes petits commentaires habituels XD

- Séraphin : je l'imaginais pas du tout aussi soft T-T XD Pour moi, il avait un air plus lourdeau !
- Sam : idem, assez éloigné de ce que je voyais pour lui... Je l'imaginais plutôt en mec nounours :lol:
- Daniel : je m'étais pas fait d'idées précises, mais je retrouve les traits plutôt doux/l'expression assez bienveillante que je visualisais :)
- Emma : PUTCHOIN. Voilà. Ah, son petit air pédant ptn, incroyable :lol:
- Kirstin : elle a la méga classe, mais on sent déjà les dommages psychologiques et mentaux arriver de loin T-T
- Bon, Max et Thalia, j'ai paniqué, je pensais que c'étaient des personnages qu'on avait vus, mais dont je me rappelais absolument pas :roll: Mais ouf, c'est pas le cas x') Thalia a l'air bien badass 8-) (pareil pour Syn, mais Lagertha, la base quoi 8-) )

Bon, j'ai bien envie de faire la connaissance de Thalia et Max 8-) J'sais pas trop si ce sera en antagonistes (d'après leurs Maisons, faut croire, mais j'ai un peu d'espoir) ou en alliés, mais hâte de les rencontrer !

Autrement, courage, courage, courage pour tout... Je t'envoie des ondes positives en espérant que tu te relèves de cette mauvaise passe...
A bientôt !
vampiredelivres

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Re: Le Cycle du Serpent [I] [Urban Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par vampiredelivres »

louji a écrit :PARDON.
Mais je vais pleurer esh.
Je résume mon message de base :
- J'espère que ta bonne humeur va aller croissant et que tu ne crouleras pas sous les projets une fois que ça ira vraiment mieux :?
- Le 2e OS, que tu n'es pas sûre de publier, il ne nous sert pas au niveau actuel de l'histoire, mais il pourrait être intéressant un de ces quatre ? ;)
- Tu corriges quoi globalement dans le chap 17 ?
- Et aller sur le sommaire m'a fait remarquer que Kirstin s'appelle encore Lena dans le texte d'introduction :) (idem avec Eva/Emma ?)
- Et revoir Ness dans le chap 17 m'a rappelé son sort (PLS hello) et me fait appréhender les "retrouvailles" entre Adam et Lily :?
- Ensuite, je disais qu'on était là pour le casting et j'me permettais mes petits commentaires habituels XD

- Séraphin : je l'imaginais pas du tout aussi soft T-T XD Pour moi, il avait un air plus lourdeau !
- Sam : idem, assez éloigné de ce que je voyais pour lui... Je l'imaginais plutôt en mec nounours :lol:
- Daniel : je m'étais pas fait d'idées précises, mais je retrouve les traits plutôt doux/l'expression assez bienveillante que je visualisais :)
- Emma : PUTCHOIN. Voilà. Ah, son petit air pédant ptn, incroyable :lol:
- Kirstin : elle a la méga classe, mais on sent déjà les dommages psychologiques et mentaux arriver de loin T-T
- Bon, Max et Thalia, j'ai paniqué, je pensais que c'étaient des personnages qu'on avait vus, mais dont je me rappelais absolument pas :roll: Mais ouf, c'est pas le cas x') Thalia a l'air bien badass 8-) (pareil pour Syn, mais Lagertha, la base quoi 8-) )

Bon, j'ai bien envie de faire la connaissance de Thalia et Max 8-) J'sais pas trop si ce sera en antagonistes (d'après leurs Maisons, faut croire, mais j'ai un peu d'espoir) ou en alliés, mais hâte de les rencontrer !

Autrement, courage, courage, courage pour tout... Je t'envoie des ondes positives en espérant que tu te relèves de cette mauvaise passe...
A bientôt !
Déjà, pour le message qui s'est effacé
Image


- Now. Effectivement, ce serait bête que ça aille mieux et que mes profs m'enterrent sous le taf pile à ce moment :lol:
- En fait, il serait utile… genre à partir de la première moitié de la P1 du T2, dans la mesure où il donne des infos sup sur un certain perso. Mais comme il est absolument pas formulé de manière à ce qu'il soit compréhensible à votre stade de lecture actuel… Oui, je le posterai probablement un jour, mais je sais pas si maintenant ou après avoir lancé le T2.
- Faut encore que je réajuste deux ou trois trucs en ce qui concerne la cohérence générale (par rapport aux modifs des chaps précédents, du coup), et quelques bricoles en narration. Dans l'absolu, je devrais poster la version corrigée bientôt.
- Ha, zut, merci ! J'avais zappé que je l'avais pas modifié, lui :o
- Adam/Lily… ça peut être fun. :mrgreen:

Séraphin : Pas faux, pas faux. Il est effectivement un peu plus baraqué et moins avenant que Stephan James, même dans ma tête, mais au niveau du facial, c'était lui qui correspondait le plus.
Sam : Alors Sam c'est compliqué, parce que, comme pour Lana (tu te rappelles ? :) ), je me base sur de vieux potes en fait. Et du coup, un ava ne sera jamais vraiment fidèle dans ma tête. Et, idem que Séraphin, faut l'imaginer plus en armoire à glace pour le coup, avec deux bons mètres et l'ajustement de carrure qui va avec. :mrgreen:
Danou, il est mignon :D
Emma : Ah mais c'est le fondement même de son comportement, ça. XD
Max et Thalia, ils sont plutôt cool, mais même si on les verra je pense relativement peu, ils restent importants. Et puis Lagertha, quoi ♡ (J'ai pas fini la série d'ailleurs, shame on me…)

Après, au bout du compte, qui sera le véritable antagoniste du T2, telle est la question x)

Merci pour ton retour et ton soutien :)
À bientôt !
louji

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Re: Le Cycle du Serpent [I] [Urban Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit : Déjà, pour le message qui s'est effacé
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- Now. Effectivement, ce serait bête que ça aille mieux et que mes profs m'enterrent sous le taf pile à ce moment :lol:
- En fait, il serait utile… genre à partir de la première moitié de la P1 du T2, dans la mesure où il donne des infos sup sur un certain perso. Mais comme il est absolument pas formulé de manière à ce qu'il soit compréhensible à votre stade de lecture actuel… Oui, je le posterai probablement un jour, mais je sais pas si maintenant ou après avoir lancé le T2.
- Faut encore que je réajuste deux ou trois trucs en ce qui concerne la cohérence générale (par rapport aux modifs des chaps précédents, du coup), et quelques bricoles en narration. Dans l'absolu, je devrais poster la version corrigée bientôt.
- Ha, zut, merci ! J'avais zappé que je l'avais pas modifié, lui :o
- Adam/Lily… ça peut être fun. :mrgreen:

Séraphin : Pas faux, pas faux. Il est effectivement un peu plus baraqué et moins avenant que Stephan James, même dans ma tête, mais au niveau du facial, c'était lui qui correspondait le plus.
Sam : Alors Sam c'est compliqué, parce que, comme pour Lana (tu te rappelles ? :) ), je me base sur de vieux potes en fait. Et du coup, un ava ne sera jamais vraiment fidèle dans ma tête. Et, idem que Séraphin, faut l'imaginer plus en armoire à glace pour le coup, avec deux bons mètres et l'ajustement de carrure qui va avec. :mrgreen:
Danou, il est mignon :D
Emma : Ah mais c'est le fondement même de son comportement, ça. XD
Max et Thalia, ils sont plutôt cool, mais même si on les verra je pense relativement peu, ils restent importants. Et puis Lagertha, quoi ♡ (J'ai pas fini la série d'ailleurs, shame on me…)

Après, au bout du compte, qui sera le véritable antagoniste du T2, telle est la question x)

Merci pour ton retour et ton soutien :)
À bientôt !
Oh merci pour le ghost câlin, je te le renvoie.

- Je vois ! Bwarf, on attendra que t'aies commencé à poster le T2, no souc ^^
- D'acc ! ^^ T'oublies pas, dès que tas la version complète corrigée, t'envoies 8-)

- Oh, donc il a quand même un visage de ce genre... A retenir !
- Lana du OS ? Oui, je m'en rappelle, mais je me rappelais pas que tu t'étais inspirée de tes amis pour les faire ! (Si j'ai bien compris ce que tu voulais dire XD)
- Max et Thalia, on les verra peu dans le T2, mais on les verra peut-être par la suite ? :geek: (moi non plus, j'ai pas fini, faut que je mate la S4 :) )

Alors là... :lol: D'une part les Kaiser, d'une part les Thor, d'autre part tout le reste des neufs mondes :lol: Aled ? Oskur ?

Je t'en prie, c'est bien normal, et ça me fait sincèrement plaisir de suivre le Cycle et de garder un contact régulier avec toi ;)
Tchuss
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Re: Le Cycle du Serpent [I] [Urban Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par DH180 »

Trop bien ces p'tites news, ça fait plaisir de revoir le Cycle !

Sympa pour les personnages, y'en a certains que j'imaginais pas du tout comme ça, Séraphin, Sam, c'est dingue !

Et pour Thalia et Max, j'ai bien hâte de les découvrir ! Pareil pour Syn, une vraie déesse qui s'incruste pleinement dans l'histoire c'est trop sympa et ça promet mucho de choses ! J'ai hâte :twisted:

Pour les OS, pourquoi pas, je dis pas non !

Bon en tout cas courage, pour les corrections et pour l'écriture du t2 on est pleinement avec toi, te démotives surtout pas !!!
TcmA

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Re: Le Cycle du Serpent [I] [Urban Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par TcmA »

Bonzoir \O/

Ça fait plaisir de voir un message \O/ *^*

Je t'envoie plein de courage, de câlins et de bisous pour que ça aille mieux! Prends tout le temps dont tu as besoin, c'est ultra important ♡♡
J'espère que ta bonne humeur ne fera qu'augmenter de plus en plus \O/ En tout cas, je t'en envoie plein plein plein ~○•°•☆~°•○☆▪︎~☆•○°▪︎• (ceci est une onde de bonne humeur et de câlins).
https://giphy.com/gifs/hug-cat-cute-f6y4qvdxwEDx6 (esh ça marche pas quand j'essaie de les intégrer)

Oooh des OS *^* Ils sont l'air super intéressants!

Très très cool ce casting! (Honte à moi, mon cerveau a décidé d'oublier qui était qui, je sens qu'une relecture du Cycle est à prévoir.)
J'imaginais Sam plus nounours aussi! :3
Et Syn est ultra badass purée *^*

En tout cas, bravo pour les corrections et pour l'avancée du T2!

J'espère que ça va aller mieux rapidement et je t'envoie plein plein plein de courage!
https://m.imgur.com/gallery/jJ8NnQ4
La bise~
Dernière modification par TcmA le ven. 04 oct., 2019 9:11 am, modifié 1 fois.
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