Sur ce ! Bonne lecture...
- Oui, je suis ici !, je répondis à William depuis la salle de bain, deux secondes !
Pourquoi dès que je le voyais ou l’entendais mon cœur s’accélérait ? Je ne l’avais vu qu’une seule fois avant mon hospitalisation et c’était juste après mon accident. Peut-être que c’était parce qu’il était un vampire ? Enfin si les vampires existaient réellement … Xian m’avait l’air certaine d’elle. Mince, est-ce que je devais la croire ? Je ne savais plus où j’en étais. Tout ce qu’elle m’avait dit me paraissait vrai mais aussi complètement bizarre. Je sortis de la salle de bain doucement et restai dans l’embrasure de la porte. J’observai William qui préparait du matériel médical en me tournant le dos. Ses cheveux m’avaient l’air plus sombre que tout à l’heure. A moins qu’on ne soit plus dimanche ? Je regardai son corps plus attentivement. Il était très grand. Il avait des bras musclés et avait un tatouage sur le bras gauche que je n’avais pas encore remarqué. Il prennait racine au niveau de son poignet pour ensuite s’enrouler sur tout son avant-bras, avant de disparaître au niveau de son coude. On dirait que des feuilles de lierres étaient présentes sur cette drôle de branche. J’avais l’impression qu’il y avait quelque chose d’écrit à côté mais c’était dans une langue que je ne connaissais pas. A travers sa blouse de travail, on devinait un torse musclé et des abdos bien formés.
- Vous avez terminé ?
La voix de William me tira de ma contemplation.
- Pardon ?, je répondis perdue.
- De m’observer. J’ai passé le test ou pas ?, continua-t-il, le sourire dans la voix, vous savez, j’ai entendu quand vous vous êtes arrêtée. Je ne me suis pas retourné tout de suite alors que je sentais votre regard sur moi. Et quand je l’ai fais, j’ai vu que j’avais raison.
- Comment ça ?, je demandai interloquée, et s’il te plait ne me vouvoie plus. Je sais que tu connais Xian.
- Vous... euh...Tu n’as même pas remarqué quand je me suis retourné. Tu continuais à m’observer, me répondit-il avant de me faire un clin d’œil, maintenant, serait-il possible que tu t’approches pour que je te fasse passer les derniers tests, avant de te laisser repartir ?
Je m’avançai vers lui sans détourner mes yeux des siens. J’étais captivée. Quand j’arrivai à sa hauteur, je m’arrêtai et il me sourit. Nous restâmes comme ça à nous regarder pendant quelques minutes avant que je réalise que je me tenais devant lui avec une chemise d’hôpital, qui ne cachait pas grand-chose. Je me couvris alors de mes mains et le questionnai :
- Que faut-il que je fasse ?
- Tu viens de passer le premier test : marcher. Maintenant regarde mon doigt et suis le. (Je le regardai aller à droite, à gauche, en haut, puis en bas) Bien, test deux passé. Maintenant, le dernier.
Il s’approcha de moi et m’attrapa les mains. Il se rapprocha encore et me regarda dans les yeux. Mon cœur s’emballa. Mon Dieu, faites qu’il ne le sente pas ! A la lueur malicieuse que j’aperçus dans ses yeux, je compris que si, il l’avait senti.
- Quel… quel est le dernier test ?, bafouillais-je avant de détourner le regard et continuai après m’être raclée la gorge, j’ai réussi celui par rapport au vertige donc maintenant, c’est quoi ?
- Je dois vérifier ton front, répondit William avant de me lâcher une main et de m’enlever le pansement. Parfait ! Je vois que tu cicatrises plutôt rapidement. Abigail, j’ai l’honneur de t’annoncer que tu es apte à sortir d’ici.
Je fus si contente que je poussai un petit cri et pris William dans mes bras. Une fois remis de sa surprise, il me sera lui aussi dans les bras. Lorsque je le lâchai, je sentis mon visage chauffer. Je devais être aussi rouge que mes lunettes. Je lui lâchai un léger « merci » et allai vers l’armoire qui contenait mes affaires, tout en agrippant ma chemise pour me cacher. Une fois prête, je signai les papiers et sortis enfin de ce bâtiment.
Nous étions mercredi. Mon accident avait eu lieu samedi dernier. Ma voiture avait été bien amochée mais après un petit tour chez le garagiste, elle était comme neuve. Je n’avais pas revu Xian depuis son départ dimanche. Je n’avais pas pu lui poser des questions sur ce qu’elle m’avait dit. Je ne savais toujours pas si j’avais tout imaginé de notre conversation.
J’étais en train de me garer devant la librairie lorsque Monsieur Taylor en sortit et me fit de grands signes. Je sortis de ma voiture et m’approchai de lui. Il me prit dans ses bras après m’avoir dit que si je ne me sentais pas bien, je pouvais partir et combien il avait été inquiet durant tout le weekend. Nous rentrâmes dans la boutique et il me laissa prendre place à mon poste. Monsieur Taylor était un homme dans la quarantaine d’années, qui connaissait ma famille depuis longtemps. Il m’avait dit plusieurs fois être allé à la même école que mon oncle Alex, mort très jeune d’un accident cérébral. Ils étaient très bons amis. Je commençai ma journée de travail en allant dans les rayons pour faire du rangement. J’avais été affectée au rayon roman fantastique et de science-fiction parce que je m’y connaissais. Malgré quelques clients qui venaient me voir de temps à autre, ma journée n’avait rien de passionnante. Jusqu’à l’arrivé d’une cliente peu ordinaire.
C’était une femme d’une trentaine d’années qui s’approcha de moi avec un grand sourire. Elle était petite mais musclée. Ses cheveux de la même couleur que les miens étaient colorés à quelques endroits par des mèches bleues. Elle portait une veste noire toute simple avec un jean bleu foncé et un débardeur. De sa veste, je vis dépasser le manche d’une arme. Serait-ce un couteau ? Elle sortit une main de sa poche et me la tendit :
- Mademoiselle Jones ? Abigail Jones ?
- C’est moi.
- J’ai une lettre venant d’Orilia, adressée pour vous.
- Une lettre ? D’O…d’Orilia ?, demandais-je, étonnée.
- Tenez.
La femme me tendit une enveloppe avec écrit dessus : « Pour la princesse Abigail Heartood Jones, Boston ». Encore cette histoire de princesse ! Etais-je en train de rêver ? J’ouvris l’enveloppe et en sortis un fin papier soyeux, ses deux faces remplies :
« Ma chère Abigail,
Nous n’avons jamais perdu espoir de te rencontrer un jour. A vrai dire, nous aurions aimé le faire à ta naissance mais nous n’avons appris ton existence qu’un an après. Tes parents voulaient quitter ce royaume pour se sortir de toute histoire de succession et se créer une nouvelle vie parmi les humains. Cela a fonctionné pendant quatre années. Jusqu’au jour où les envoyés du peule Fae les ont retrouvé à l’entrer d’Orilia et qu’ils les ont sauvagement assassiné. Nous avions décidé de te laisser dans l’ignorance de l’existence de ce monde rempli de surnaturels, pour ta propre sécurité.
Malgré cela, treize ans après, nous nous voyons obligé de t’avouer toute la vérité après que tu ais toi aussi subis une tentative d’assassinat. Nous voulons te faire découvrir ton véritable monde. Te montrer ton véritable toi. Nous pensons que ton amie la sorcière Xian t’a déjà raconté une partie de ton histoire, ce qui nous facilitera grandement la tâche.
Nous souhaitons te voir. Ici, dans notre monde. Nous savons qu’il peut être difficile de croire ce que nous racontons dans cette lettre, qui t’a été amenée par une inconnue. Mais nous savons aussi que tu dois avoir plein de questions qui flottent dans ta tête et nous espérons pouvoir t’aider à y répondre.
S’il te plait, fais-nous confiance. Viens nous rencontrer à Orilia. Cela nous enchanterait plus que tout et ce serait le mieux pour ta sécurité.
Le Roi et La Reine Heartood.
Après avoir lu cette drôle de lettre, je regardai la femme en face de moi et lui demandai :
- Comment on se rend à Orilia ?
- Suivez-moi.