S.U.I - Special Units of Intervention [Young Adult / Contemporain / Action]

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DanielPagés

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par DanielPagés »

De la chaleur ? où ça ? Je n'ai pas quitté la polaire de la journée !
Ok, bon, le vent d'autan revient demain et nous, quand le vent du sud souffle, ça se réchauffe bien, 30-35° la journée, mais bon, c'est l'été.

Bon, donc, au frais, avachi sur mon lit avec mon ordi sur les genoux (ouais, cet été n'est pas propice au dynamisme et à l'écriture en mode chevauchée sauvage ! :lol: ), j'ai lu.

Pas grand chose à dire, c'est court, ça coule trop bien et on se laisserait facilement embarquer dans un chapitre de trente pages ! Remarque, c'est un compliment ! 8-) et un reproche aussi : mais que fais-tu à longueur de journée et de nuit au lieu de nous pondre des dizaines de pages ? (et là, vlam ! Aïe ! tu me réponds que je t'ai donné de la lecture pour t'occuper !) :lol:

Trève de bavardages, j'ai trouvé tout de même une bizarrerie ! :lol: :
Rebiffé par cette remarque acide, - je ne suis pas sûr qu'on puisse utiliser rebiffer dans ce sens... en principe, on se rebiffe contre, un mot de travers risque de nous faire nous rebiffer contre son auteur... mais le mot ne nous rebiffe pas !


Allez, continue !
Je file à la mer, pour quelques jours, mes apprentis marins m'appellent !
Si tu passes du côté de Sète...
Potons ! (prononcer 'poutous' en appuyant bien sur le s final !)

Et en parlant d'occitan, on passe au castillan : t'as attaqué La Sombra del viento ?
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit :Hiello~
Heureusement qu'il y a eu un gros orage, j'en pouvais plus !
Chapitre 30, z'est parti~

Ryu ♥
Mike ♥
Ethan ♥
On part sur un commentaire constructif :lol:

"Peut-être que Jim et lui pourraient grandir et vieillir en conservant la même complicité"
Image
Oui, hein, ce serait bien.
Le point de vue de Ryu est déchirant, à chaque fois. Il souffre tellement, sans rien dire, c'est horrible. Jim, réveille-toi, ou tu vas le perdre ;^; Le "Donne-moi une chance", je reviens, je vais pleurer. Bref, il me fait mal au cœur, ce chaton. Dimi, reviens lui faire un câlin, s'te plaît.
Et, comme d'hab, son pdv est toujours agréable niveau narration ♥

Mike, toujours égal à lui-même, il jongle entre deux naufrages émotionnels et il jongle bien. Damn que je l'aime.

Mais bichette Ethan. Il me fait tellement mal au cœur. ;^;

J'ai juste remarqué que certains dialogues de Jim font encore un peu matures pour son âge, mais c'est vraiment le seul reproche que j'ai ! Y a rien à dire, tu t'améliores à chaque chap, c'est vraiment fluide, ça se lit tout seul !

J'ai bien hâte de voir comment tout ça va évoluer, surtout au niveau de la relation Ethan-Jim.

Courage pour la suite ~

La bise!
Ouais, maintenant je me caille là où je suis... Je préfère ça en vrai ;-;

Nan mais ça me dérange pas, on peut pas toujours faire constructif :lol:

Ouais, ce serait vachement bien, c'est vrai :geek:
Yes, on a une bonne internalisation de la part de Ryu, aucun doute x) Et il me fait de la peine aussi, Jim passe tellement à côté de sa souffrance :(

Mike c'est tellement la passerelle entre tous, il jongle pas mal, c'est clair :'c

Ouais, pour les dialogues j'ai encore du mal. De toute façon je ferai une relecture après avoir terminé l'histoire et la "dématurisation" des dialogues sera en ligne de mire x)
Et merci !

Yes, merci beaucoup ♥
Bisous
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

DanielPagés a écrit :De la chaleur ? où ça ? Je n'ai pas quitté la polaire de la journée !
Ok, bon, le vent d'autan revient demain et nous, quand le vent du sud souffle, ça se réchauffe bien, 30-35° la journée, mais bon, c'est l'été.

Bon, donc, au frais, avachi sur mon lit avec mon ordi sur les genoux (ouais, cet été n'est pas propice au dynamisme et à l'écriture en mode chevauchée sauvage ! :lol: ), j'ai lu.

Pas grand chose à dire, c'est court, ça coule trop bien et on se laisserait facilement embarquer dans un chapitre de trente pages ! Remarque, c'est un compliment ! 8-) et un reproche aussi : mais que fais-tu à longueur de journée et de nuit au lieu de nous pondre des dizaines de pages ? (et là, vlam ! Aïe ! tu me réponds que je t'ai donné de la lecture pour t'occuper !) :lol:

Trève de bavardages, j'ai trouvé tout de même une bizarrerie ! :lol: :
Rebiffé par cette remarque acide, - je ne suis pas sûr qu'on puisse utiliser rebiffer dans ce sens... en principe, on se rebiffe contre, un mot de travers risque de nous faire nous rebiffer contre son auteur... mais le mot ne nous rebiffe pas !


Allez, continue !
Je file à la mer, pour quelques jours, mes apprentis marins m'appellent !
Si tu passes du côté de Sète...
Potons ! (prononcer 'poutous' en appuyant bien sur le s final !)

Et en parlant d'occitan, on passe au castillan : t'as attaqué La Sombra del viento ?
Ben oui, c'est décalé entre le jour où je poste et le jour où on se répond ! Je suis en petite veste aussi maintenant :lol:

Nan mais tu fais bien de prendre du temps tranquille pour toi aussi, Danou 8-)

Merci beaucoup :lol: 30 pages c'est énorme :o Je préfère les petits chapitres !
Et j'écris un chapitre par semaine, je suis déjà contente de ça ! Et si je vous inondais de chapitres chaque jour, ce serait pas bien fun pour vous...

Ah oui, je vois... Je vais trouver autre chose, merci !

Tu vas aider des amis à prendre le large ? :P
(Oula, je suis loin de Sète, suis en Savoie... :? )
Ça veut dire bisous en occitan ?? Je connais "poutous" sans dire le "s" à la fin, genre "des petits poutous" quand on est petits, j'imagine que c'est un dérivé ?

Non, pas encore ! :oops:
TcmA

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

louji a écrit :Ouais, maintenant je me caille là où je suis... Je préfère ça en vrai ;-;

Nan mais ça me dérange pas, on peut pas toujours faire constructif :lol:

Ouais, ce serait vachement bien, c'est vrai :geek:
Yes, on a une bonne internalisation de la part de Ryu, aucun doute x) Et il me fait de la peine aussi, Jim passe tellement à côté de sa souffrance :(

Mike c'est tellement la passerelle entre tous, il jongle pas mal, c'est clair :'c

Ouais, pour les dialogues j'ai encore du mal. De toute façon je ferai une relecture après avoir terminé l'histoire et la "dématurisation" des dialogues sera en ligne de mire x)
Et merci !

Yes, merci beaucoup ♥
Bisous

On se caille aussi à Lyon ! Oui, y a rien à dire, c'est tellement mieux qu'une chaleur moite, quand il fait bien lourd :'D

Voui, bébé ;^; Et apparemment, t'en as pas fini avec lui ;A;

Mikounet ♥

Ouais, c'est normal ! Owi x)

Mercé à toué ! Ma bise~
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

Un chapitre plus calme pour cette fois, avec quelques explications pour Jim et Jason (enfin je sé)



- Chapitre 31 -



Lundi 05 octobre 2020, Dourney, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Avec un claquement de langue agacé, Valentina se redressa sur son lit, son cahier entre les mains. Sur la couchette en face étaient assis Mia et Ryusuke, qui discutaient de la structure que devait prendre le devoir commun qu’on leur avait donné en littérature. Kaya et Jason, installés au bureau, s’occupaient de repérer dans leur cours les éléments qui pourraient servir.
— Eh, l’emo, marmonna Tina en assénant un coup de pied inoffensif dans la cuisse de Jim, assis à l’autre bout du lit. Tu dois m’aider à réfléchir à la consigne, pas regarder tes pieds.
— J’suis pas emo, gronda Jeremy en lui lançant un regard noir.
— Gothique ? (Comme il secouait la tête, l’air irrité, elle continua d’un ton blasé : ) Alors t’es quoi ?
— Mais rien du tout !
Leurs camarades se tournèrent vers eux, déconcentrés par leur haussement de voix. Conscient des regards qui pesaient sur lui, Jim baissa le nez en serrant les dents.
— Rien du tout, répéta Valentina d’un air narquois en le dévisageant de la tête aux pieds. Et, moi, j’suis une ‘tite blonde aux yeux bleus… no offense, Jay.
— T’inquiète, sourit Jason avant de basculer les yeux sur Jim. Tu veux échanger ? Je peux prendre ta place et te laisser travailler avec Kaya, si tu préfères.
— Non, c’est bon, marmonna Jim en se baissant pour récupérer son sac-à-dos.
Comme la poche était ouverte, il fit tomber la moitié de ses cahiers sur le faux plancher de la chambre. Avec un roulement des yeux, Kaya tendit le bras et l’aida à ranger ses affaires.
— Pourquoi on est avec vous ? marmonna Jeremy en observant tour à tour les deux Réguliers. Valentina et Mia, je comprends… Mais pourquoi vous deux ? On se parle jamais !
Tu leur parles jamais, corrigea Ryu en fronçant les sourcils. Mia, Tina et moi, on passe du temps avec eux.
Perplexe, Jim dévisagea son ami. Dans la mesure où ils passaient la majorité du temps ensemble, il comprenait mal comment Ryu pouvait échanger avec eux. Sûrement pendant les rares heures où les deux garçons vaquaient chacun à leurs occupations.
— Le prof veut au moins un groupe mixte dans la classe, expliqua Jason en ramassant le dernier cahier de Jim qui était tombé. Deux Boursières, deux Réguliers et deux Recrues. Ça doit être M. Cross qui a parlé des soucis de la classe aux autres profs.
— Ça nous va pas si mal, je trouve, souffla Valentina avec un sourire franc.
Personne ne répliqua. Même Kaya, qui était généralement assez indifférente à son environnement, hocha un peu la tête. Seul Jim fut incapable de se détendre. Tina, qui l’avait remarqué, préféra changer de sujet.
— D’ailleurs, Ryu, Jim, vous nous avez jamais dit comment vous avez atterris ici. Être Recrue, c’est pas banal.
Ryusuke et son ami échangèrent un regard tendu. Cette histoire leur était commune et touchait profondément à leurs vies privées. Ils ne pouvaient pas la partager sans avoir l’accord de l’autre.
— On s’est fait poursuivre par un tueur dans notre quartier. Nos recruteurs le surveillaient et ils sont tombés sur nous, expliqua Jeremy, accordant au passage le droit à son ami de souffler quelques vérités. C’est comme ça qu’on s’est connus.
— La vache, lâcha Tina en refermant son cahier d’un coup, piquée d’une curiosité stupéfaite.
Ryu remercia silencieusement Jim d’avoir omis sa découverte de l’acte de décès d’Akira. À la pensée de son oncle, l’estomac de Ryusuke se vrilla, mais il se retint de régurgiter sa journée sur le parquet de ses invitées.
Kaya et son partenaire échangèrent un regard dubitatif. Ils étaient eux-mêmes familiers du système de S.U.I, car la mère de Jason était une agente de la A.A. Et l’histoire leur paraissait étrange. Mia finit par relever l’élément perturbateur en soufflant timidement, guère convaincue :
— Mais vos familles ? Elles vous ont laissés partir comme ça ?
Ryu croisa le regard de Jim et y lut la même douleur dépitée. Il prit une courte inspiration, rassembla quelques fragments épars de courage, et avoua :
— Mon oncle est décédé fin août. C’était ma seule famille.
Un silence aussi gêné qu’ébahi tomba dans la pièce. Valentina remua, mal à l’aise, tandis que Jason couvait son ami d’un regard compatissant.
— Dimitri m’a en fait offert une seconde chance, conclut Ryu avec embarras, des trémolos dans la voix.
Jim ne quittait plus son ami des yeux. Depuis qu’il avait découvert l’acte de décès, il n’avait pas eu l’occasion d’avoir une réelle discussion avec Ryu. Les rares tentatives qu’il avait amorcées, Ryusuke les avait détruites d’un regard indulgent et d’un sourire tordu. Jeremy ne savait pas si c’était parce que son ami se sentait incapable de compter sur lui ou s’il avait simplement esquivé le sujet pour se protéger lui-même. Jim n’avait pas eu le cœur à lui en vouloir – pas alors qu’il comprenait si bien ce fonctionnement.

Le silence semblait moite et irritant entre les six adolescents. Conscient qu’il serait difficile de le combler en retournant à une conversation banale, Jim inspira un coup et se lança à son tour :
— Ma famille était pas vraiment en mesure de m’empêcher de venir ici.
Valentina se raidit en le considérant avec gravité. Il affichait une moue crispée, refoulant difficilement la douleur visqueuse qui remontait sa gorge.
— Ma mère… et ma sœur ont disparu. Le jour où j’ai été interrogé par nos recruteurs.
— Disparu ? Elles… sont parties sans rien laisser ? rebondit Tina en se penchant vers lui, l’air soucieux.
— Elles sont pas parties, rétorqua Jeremy avec un rire forcé. On les a enlevées.
Kaya fronça les sourcils et marmonna :
— La police enquête ?
— En théorie, oui. En pratique… j’habite Sludge, ma mère est fleuriste et ma sœur une simple élève de primaire. Ils les retrouveront jamais.
Jason et Kaya échangèrent un regard sombre. Ils étaient malheureusement d’avis avec leur camarade. Même s’ils vivaient tous les deux dans le quartier le plus aisé de Modros, ils étaient aussi conscients des dérives du plus miséreux.
— Quelle âge elle a, ta sœur ? souffla Valentina au bout de quelques secondes en s’installant en tailleur à côté de Jim.
— Neuf ans.
Un nouveau silence fila entre eux, enfonçant un peu plus Ryu et Jim dans leur désarroi. En remarquant leurs expressions, Mia se redressa et s’enquit d’une voix douce :
— Vous avez des proches pour vous aider ? Vous avez… besoin d’aide, ou quoi que ce soit ?
— C’est gentil, mais on est pas abandonnés à nous-mêmes. En vrai, mon recruteur s’occupe beaucoup de moi. Et Jeremy a un parrain qui s’inquiète aussi beaucoup pour nous.
Rassurée, Mia hocha la tête et retourna à la contemplation de ses mains pâles. Avant que revienne le silence, Valentina souffla à Jim :
— Tu as une photo de ta sœur ?
L’adolescent fronça les sourcils puis secoua la tête. Les photos de famille étaient toujours chez lui, dans son appartement fermé par la police. Avant qu’il puisse répondre, Ryu se pencha sur son cartable, récupéra son agenda puis en extirpa une photo cornée.
— Elle date d’il y a un an, mais on est tous les trois dessus, avec Thalia.
Il fit passer la photo à Mia, qui sourit avec surprise face aux visages plus jeunes de ses deux camarades. Elle leva les yeux vers Jim après avoir observé les traits lumineux de la fillette.
— Vous vous ressemblez pas du tout.
C’était une simple constatation, de fait véridique, mais Jim ne put s’empêcher de se crisper. Combien de fois lui avait-on fait la remarque ? Devaient-ils nécessairement se ressembler, car du même sang ? À vrai dire, on leur avait même déjà demandé s’ils avaient le même père.
— Fais-voir ! s’exclama Valentina en bondissant du lit, impatiente.
Elle récupéra avec hâte la photo que lui tendait sa partenaire et ne put s’empêcher de rire.
— Le jour et la nuit, acquiesça-t-elle avant de se tourner vers Ryu. Elle s’appelle Thalia, c’est ça ?
Vexé qu’elle se soit adressée à son ami plutôt qu’à lui, Jim se renfrogna et suivit des yeux la photo qui voguait jusque dans les mains de Jason. Kaya se pencha avec lui sur le cliché puis esquissa une ébauche de sourire.
— Elle est mignonne.
Les sourcils froncés, Jason observa longuement la fillette brune qui posait au milieu des deux adolescents. Son visage se plissa d’un mélange d’appréhension et d’incrédulité lorsqu’il releva les yeux vers Jeremy.
— Elle s’appelle Thalia Wayne ?
— Oui, c’est ce qu’on a dit deux fois, le railla Jeremy avant de tendre la main. Je peux voir la photo ? Je savais même pas que ma mère l’avait filée à Ryu.
Jason s’exécuta en observant fixement l’adolescent. Puis, de but en blanc, il déclara :
— Jeremy, tu vivais à Dourney avant, non ? Ta mère s’appelle Maria ? Ton père, Ethan ?
Jim manqua faire tomber la photo et se contenta de dévisager Jason, bouche légèrement entrouverte. Leurs camarades les observèrent tour à tour, étonnés de l’étrange courant de compréhension qui avait commencé à circuler entre eux deux.
— Ma mère… reprit Jason en souriant, enfin soulagé d’avoir mis le doigt sur ce qui lui était familier chez Jim. Ma mère est amie avec tes parents. C’est la marraine de Thalia.
Comme Jim conservait son air effaré, Jason ajouta avec un petit rire :
— Ta sœur est déjà venue chez moi une fois. Je l’ai reconnue sur la photo. Son deuxième prénom, Grace, c’est celui de ma mère.
— Alors c’est de là qu’on se connaît ? Bordel… je me rappelle pas très bien de quand j’étais tout petit, mais je me disais bien que je t’avais déjà vu.
— On jouait ensemble, se remémora Jason avec une lueur amusée dans le regard. Mais, du coup, tu as repris contact avec ton père ? Il sait que tu es là ?
La poitrine de Jim le tirailla tandis que les yeux d’un bleu intense de son camarade le perçaient. Il n’était déjà pas à l’aise de discuter de ce sujet avec Mike, alors avec des élèves de sa classe… Les yeux dans le vague, il finit pourtant par marmonner d’un ton contrit :
— Oui, j’ai repris contact avec lui. Pour faire avancer l’enquête, surtout. (Il jeta un coup d’œil piteux à Valentina.) C’est pour ça que j’ai pas pu venir aux soirées. J’étais occupé par ça.
Le visage de la jeune fille s’était assombri. Le menton contracté, elle le dévisagea quelques secondes avant de râler :
— T’aurais dû nous le dire, abruti. Moi, je pensais qu’on te saoulait, que tu nous trouvais nulles, avec Mia. Que tu inventais des prétextes pourris pour esquiver les trucs qu’on te proposait. (Avec embarras, elle se recroquevilla légèrement, les bras croisés sur la poitrine.) Si j’avais su… désolée d’avoir pu penser du mal de toi, Jim.
— Non, non, bafouilla ce dernier en s’empourprant. C’est pas ta faute. J’osais pas vous en parler, parce que…
— Parce que tu gardes tout pour toi, compléta Ryu en lui jetant un regard las.
— Enfin voilà quoi.
Valentina l’observa de biais quelques secondes, se redressa puis, avec un sourire, passa les bras autour de son cou. Jim se crispa, mais accepta la brève étreinte avec une reconnaissance muette.
— Allez, au travail ! lança Kaya d’un ton autoritaire en se plongeant de nouveau dans ses cours.
— Oui madame, la railla Jeremy en récupérant le cahier qu’il avait posé à côté de lui. Eh, les gars… je peux compter sur vous pour éviter de parler de nos soucis, à Ryu et moi ? Même toi, Jason, à propos de mon père ?
Ses compagnons hochèrent tous la tête avec sérieux. Dans un silence qui n’avait plus rien de désagréable, ils se penchèrent sur leur exercice. Jim, profitant de la concentration générale, les observa tour à tour. Les filles de son ancien collège ne lui avaient jamais semblé intéressantes – pas plus que les garçons, à vrai dire. Mais Mia et Valentina se comportaient avec un tel discernement qu’il en était presque intimidé. Quant aux Réguliers… Kaya et Jason étaient vraiment l’exception qui confirme la règle. Sans Ryu, il n’aurait sûrement approché aucun des quatre.
Pourtant, il se sentait protégé par la présence silencieuse de ses camarades. Le sentiment d’appartenance – même faible – qu’il éprouvait comblait quelque peu le trou de solitude et de désarroi qu’avaient laissé sa mère et sa sœur.
Peut-être qu’il était capable de s’intégrer, au fond.



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Dernière modification par louji le sam. 24 juil., 2021 11:00 am, modifié 2 fois.
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

Salut les coupains.
2 nouveaux persos introduits dans ce chapitre et qui seront là jusqu'au T3 !
Et pendant que j'y suis, la coupine Ellana a commencé un nouveau récit dystopique, Femina !




- Chapitre 32 -



Mercredi 07 octobre 2020, Down-Town, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Ethan tapotait le bord de sa tasse, pensif. Les yeux rivés à son écran d’ordinateur, il faisait défiler les nouvelles bandes vidéo acquises en début de semaine. Mike avait déjà visionné celles du bar-tabac en face de l’immeuble des Wayne, mais Ethan avait pu obtenir celles de commerces un peu plus éloignés, dans les rues adjacentes. Il ne se détourna pas de sa tâche lorsque la porte du bureau double s’ouvrit, amenant le brouhaha du couloir et son partenaire.
— Alors ? lança ce dernier, un gobelet de café à la main, un paquet de friandises dans l’autre. Les autres caméras donnent de meilleurs résultats ?
Ethan leva brièvement les yeux de son ordinateur avant de zieuter le fond de sa tasse pour vérifier qu’il avait bu l’intégralité de son thé. Machinalement, Mike déposa deux biscuits sur son bureau puis s’installa sur sa chaise roulante.
— Pas grand-chose, avoua Ethan d’un ton défaitiste. J’ai vu Jeremy et Ryusuke, accompagnés d’Alexander et Dimitri, sur l’une des vidéos, mais… ni Maria ni Thalia. Hasard ou précaution, je ne sais pas, mais leurs ravisseurs ont pris soin d’éviter les zones sous vidéosurveillance.
— Mmh, marmonna Mike avant d’engloutir un gâteau au beurre de cacahuète, ses favoris parmi les friandises qui étaient vendues aux distributeurs automatiques. Tu veux un biscuit ?
— Tu sais bien que j’aime pas le beurre de cacahuète, soupira Ethan en lui jetant un regard mi-figue mi-raisin.
Faussement boudeur, Michael enfourna un nouveau gâteau dans sa bouche et déverrouilla son propre ordinateur. De son côté, Ethan ferma le lecteur vidéo et se leva.
— Tu vas où ? s’étonna son ami en se penchant sur le côté pour le voir sortir du bureau.
— Il faut que je prévienne David et Mme Allan. Pour qu’ils lèvent mes restrictions géographiques.
Un pli soucieux scinda le front de Mike en deux. Il dévisagea son ami avec appréhension avant de soupirer. D’un hochement de tête grave, il approuva finalement la manœuvre.
— Tu veux que je t’accompagne ?
Ethan esquissa un rictus amusé en secouant la tête puis remonta le couloir d’un pas raide. Il ne pouvait évidemment pas entrer dans le bureau de ses directeurs sans rendez-vous préalable. Située sur la droite de la porte d’accès à la plus grande pièce de l’étage, réservée aux deux dirigeants actuels de la A.A, une plus petite salle accueillait leur secrétaire personnelle. Ethan y frappa avant d’entrer, un sourire poli aux lèvres.
— Agent Sybaris, le salua la secrétaire à l’accent australien prononcé. Vous avez rendez-vous ?
— Non, justement, soupira Ethan en refermant la porte derrière lui. Mais je dois voir Mme Allan et M. Horn en urgence. Avant ce soir, si possible.
Avec un air concentré, la femme en fin de trentaine entreprit de vérifier le planning. Puis, avec un joli sourire aux douces fossettes, elle releva les yeux vers l’agent.
— En théorie, les représentants des Costello avec qui ils négociaient viennent de partir. Si vous ne faites pas trop long, vous avez le temps de les voir avant leur prochain rendez-vous.
Soulagé, Ethan lui adressa un sourire en reculant de nouveau vers la porte. Il savait que la secrétaire lui faisait une fleur ; en temps normal, les directeurs ne recevaient personne entre deux rendez-vous. Peut-être que les propositions de sorties que la femme lui avait laissées sous forme de post-it sur son bureau y étaient pour quelque chose.
Alors qu’il sortait du petit bureau, Ethan se demanda vaguement combien de temps il pourrait les ignorer avant que la secrétaire ne lui propose directement. Et comment il réussirait à s’en sortir sans la froisser.

Ethan ne tergiversa pas plus longtemps et frappa directement à la porte des dirigeants de la A.A. La voix peu amène de la directrice l’invita aussitôt à entrer. Une odeur de café froid, de cuir vieilli et de parfum diffus accueillirent Ethan. Ainsi qu’un regard désobligeant accompagné d’un rictus dubitatif de la part d’Elisabeth Allan.
— Madame, la salua Ethan d’un ton formel avec un bref hochement de tête. David.
Ce dernier, penché sur son téléphone avec un air concentré, ne leva pas les yeux tout de suite. Il pianota nerveusement sur son écran quelques secondes de plus avant de le reposer brusquement sur son bureau, visiblement agacé.
— J’ai perdu, se contenta-t-il de déclarer d’un air grave en plantant ses yeux bruns et expressifs dans ceux, doucement amusés, d’Ethan.
— Vous n’avez pas rendez-vous, agent Sybaris.
Le ton péremptoire d’Elisabeth Allan était presque une invitation à retourner d’où il venait. Ethan prit une courte inspiration tendue avant d’approcher des deux bureaux installés face à l’entrée et dos à la large baie vitrée qui occupait le mur du fond. Ne s’attardant pas plus sur le paysage citadin – et guère illuminé par le ciel de l’automne naissant – il observa tour à tour ses deux supérieurs avant de déclarer :
— J’ai besoin que vous retiriez la surveillance GPS de mes déplacements.
David et sa collègue échangèrent un regard surpris avant de redevenir graves. Elisabeth plissa ses yeux perçants et froids pour le toiser avec méfiance.
— En quel honneur, agent Sybaris ?
Son ton sec, presque méprisant, arracha une exclamation râleuse à son adjoint.
— Beth, bon sang, pas la peine d’être aussi autoritaire avec lui. Ethan, il y a un souci ? demanda David en se levant, l’air préoccupé.
— Maria et notre fille ont disparu, expliqua Ethan, guère désireux de perdre du temps. Sûrement enlevées alors qu’elles étaient chez elles. J’ai visionné les caméras de surveillance, mais je n’ai rien obtenu de concluant. J’ai besoin de me rendre directement à Seludage pour enquêter.
Le visage fermé, la posture raide, Ethan observa ses responsables dans l’attente de leur décision. Sa demande était brusque, sûrement pas anodine, et ils risquaient d’avoir besoin de temps… ce dont Ethan manquait cruellement. Lèvres pincées, il assista aux réflexions mentales de ses deux interlocuteurs, dont les visages se froissèrent sans tarder.
Alors qu’Elisabeth ouvrait la bouche – sûrement pour refuser au vu de son air scandalisé – David s’enquit d’une voix empressée :
— Et Jeremy ?
— Il va bien, le rassura Ethan en se détendant perceptiblement. En fait, c’est la Recrue de l’agent Maas. Alexander n’était pas au courant de notre lien et… suite à un concours de circonstances, il l’a choisi pour être sa Recrue. Il est à l’École à l’heure actuelle, en sécurité.
— Tu m’en vois soulagé, souffla David d’un air sincère. Écoute, Ethan, je suis d’avis pour arrêter la surveillance qu’on te fait subir depuis maintenant des années. Tu as mon accord. La situation est bien trop grave pour qu’on s’y oppose.
— David, siffla Elisabeth en lui jetant un regard furieux. Ma voix compte aussi, je te rappelle.
— Évidemment, soupira le deuxième directeur d’un air las. Mais tu ne vas pas empêcher Ethan d’enquêter sur la disparition de sa famille, si ?
Mal à l’aise face à la tension évidente entre les deux dirigeants, l’agent soupira et précisa :
— Je ne demande pas une réponse immédiate. Si vous pouvez me donner votre accord – ou votre refus – avant la fin de journée, c’est ce qui m’importe.
— Ça remonte à combien de temps ? rebondit David en contournant son bureau pour s’approcher de lui. Et ne t’inquiète pas, tu auras notre accord. Le temps de prévenir l’équipe informatique, tu pourras te rendre à Seludage dès ce soir.
Avec ses épais cheveux noirs agrémentés de petites tresses, son costume clair décontracté qui faisait ressortir sa peau brune et son visage chaleureux, David Horn répondait difficilement aux codes stéréotypés de directeur d’entreprise. À ses côtés, Elisabeth était aussi une drôle de figure désuète, avec son chignon qui s’affaissait au cours de la journée et des négociations, ses lunettes à montures fines qui amincissaient un visage déjà aigri de responsabilités, ses jupes-tailleurs aux couleurs aussi fades qu’une forêt d’hiver et son expression amère.
— Un mois, répondit enfin Ethan d’une voix rauque.
Un silence éloquent de la part de ses supérieurs lui crispa un peu plus le visage. Alors que David restait planté devant lui, l’air perdu, Elisabeth se redressa. Son regard avait perdu en dureté, mais son expression était toujours aussi sombre.
— Vous gardez espoir ? demanda-t-elle d’un ton désagréablement formel, comme si elle lui demandait un compte-rendu de mission.
Un tressaillement agita le bras droit d’Ethan, qui s’efforça à respirer profondément pour repousser l’anxiété mordante qui rampait dans son estomac.
— Je n’ai pas de preuve pour dire qu’elles sont vivantes, mais je n’en ai pas non plus pour dire l’inverse alors… oui.
La femme au visage sévère hocha la tête avec raideur avant de retourner à ses papiers. Comprenant qu’elle venait de donner son accord tacite, Ethan retint un soupir de soulagement puis adressa un mince sourire dépité à son supérieur.
— Merci pour ta sollicitude, David.
Celui-ci tira une moue inquiète face à l’expression déconfite d’Ethan. Il aurait aimé lui remonter le moral, lui insuffler de l’espoir ou lui envoyer des vagues d’encouragement. Mais David maîtrisait trop bien les chiffres, les cas antérieurs, et il ne pouvait se résigner à mentir en connaissance de cause. Sans compter qu’Ethan lui-même devait avoir conscience de la situation.
— Comment Jeremy vit la situation ? lança-t-il à Ethan avant qu’il ait pu franchir la porte.
— Pas très bien, murmura Ethan en perdant son masque d’impassibilité tendue. Les événements lui sont tombés dessus à la suite et, sans nouvelles de sa mère ou de sa sœur, difficile de se redresser. (Il lâcha une exclamation dépitée en se tournant vers la sortie.) Mike arrive à échanger avec lui sans problèmes, mais, pour ma part… le revoir, c’était déjà un miracle.
— Tu l’as vu à l’École ? supposa David d’une voix apaisante, espérant amener l’agent à s’exprimer un peu. C’est Michael qui a organisé les retrouvailles ?
— C’est ça, soupira Ethan avant d’ajouter d’un ton crispé : mais les retrouvailles… Il n’osait même pas me regarder dans les yeux. Et, en fin de compte, Jeremy a pris la fuite après avoir remarqué mes cicatrices… et en apprenant que l’incendie de notre maison n’avait pas été un accident.
— Il ne savait pas ? s’étonna David en écarquillant les yeux. Bon sang, mais Maria ne lui a rien dit ? Pauvre gamin, ça a dû le chambouler un peu plus qu’il ne l’était déjà.
Les yeux voilés par le souvenir du visage dévasté de son fils, Ethan se détourna en acquiesçant. Il n’avait pas espéré obtenir l’accord de ses supérieurs avant plusieurs jours. À présent qu’il l’avait, le besoin de se rendre à Seludage le démangeait.
— Je vous laisse, déclara-t-il en observant tour à tour les deux dirigeants.
— J’espère que l’enquête avancera, chuchota David en lui serrant l’épaule.
Le dirigeant de la A.A garda les yeux rivés sur le dos droit de son agent tandis qu’il remontait le couloir vers les ascenseurs. Malgré les épreuves, les obstacles, les épaules d’Ethan avaient su rester hautes. Elles ne s’étaient affaissées qu’une fois et David détestait s’en rappeler. Il espérait de tout cœur ne pas avoir à graver de nouveau une telle image dans son esprit.

Michael jetait des coups d’œil fréquents à son partenaire tandis qu’ils grimpaient les escaliers qui les mèneraient enfin à l’appartement des Wayne. Comme ils avaient dû attendre la fin de leur journée de travail pour venir, le soir était déjà tombé et des odeurs de cuisine envahissaient l’immeuble. Ethan renifla machinalement l’air, sembla apprécier les effluves d’épices et d’herbes aromatiques, et se dérida légèrement.
— J’espère que cet appart nous donnera enfin les pistes qu’on recherche, souffla Mike alors qu’ils atteignaient le deuxième étage.
L’appartement était celui juste en face des escaliers. Gorge comprimée, Mike enfonça les clefs qu’ils avaient récupérées au commissariat du quartier – les policiers les avaient trouvées parmi les affaires éparpillées de Maria. La porte s’ouvrit avec un chuintement discret, dévoilant une pièce plongée dans le noir et envahie d’une odeur de renfermé. Michael tâtonna le mur quelques secondes avant de trouver l’interrupteur. Quand le lustre bon marché éclaira enfin la pièce de vie, Ethan retint son souffle. Les manteaux, les sacs, les paires de chaussures étaient mélangées en vrac près du porte-manteau. Des papiers en désordre occupaient la petite table à manger et les meubles du salon étaient de travers.
— Bordel, souffla Mike en faisant quelques pas prudents, s’assurant qu’il ne dérangeait rien avec ses mocassins grande pointure.
L’air défait, il observa les dégâts qu’avaient causé les ravisseurs en enlevant Maria et sa fille – si c’était bien ce qui s’était passé – puis secoua la tête. Ethan n’avait pas osé faire un seul pas.
— Mais pourquoi elles ? chuchota Michael d’une voix consternée en approchant de la cuisine. Maria n’avait des contacts qu’avec sa mère et son oncle, du côté familial. Et je les vois mal faire une telle chose. Quant à ses amis… (Il tourna la tête vers Ethan, qui observait les lieux d’un air médusé.) Est-ce qu’elle a fait une mauvaise rencontre, ces derniers temps, qui aurait conduit à… tout ça ?
— Ou des inconnus, compléta son ami en entrant enfin dans l’appartement.
Il fit quelques pas hésitants dans la pièce, s’arrêta en plein milieu puis zieuta longuement, méticuleusement, le foyer où avaient grandi ses enfants.
— C’est à Thalia ? souffla-t-il d’une voix rauque en indiquant un gilet bleu ciel jeté en travers d’un fauteuil. Le bleu, c’est sa couleur préférée ?
— C’est à Thallie, confirma Michael en récupérant le vêtement. Pour sa couleur préférée… elle aime bien le turquoise et le blanc si je dis pas de bêtise. M’enfin, cette petite aime tout, elle est vraiment pas difficile.
Malgré le désordre de l’appartement, malgré le poids de l’incompréhension et de l’angoisse, malgré les inconnues, Ethan sourit en songeant à sa fille. Il savait à quoi elle ressemblait, connaissait globalement sa personnalité, était capable de citer ses centres d’intérêt, mais… la dernière fois qu’il avait échangé avec elle, c’était un bébé qu’il serrait contre sa poitrine, terrifié par les flammes qui avaient failli l’arracher à sa vie.
— Ils partagent une chambre, avec Jem ? souffla-t-il en se dirigeant vers le couloir.
Ethan n’attendit pas la réponse de son ami et poussa une première porte. C’était la salle de bains. Le corps engourdi par son cœur effréné, il se tourna vers une pièce qui était entrouverte. La mâchoire contractée, les muscles du cou tendus à lui en faire mal, il entra dans la chambre des enfants. Peinte en bleu nuit, occupée de deux lits aussi défaits l’un que l’autre et d’une commode avec des étoiles en plastique fluorescent collées dessus, elle était dans un état aussi déplorable que le reste de l’appartement. Vêtements éparpillés, tiroirs et bacs de rangement vidés, sacs éventrés… les ravisseurs avaient eu l’air de chercher quelque chose. Sourcils froncés, Ethan s’arracha à la contemplation de la pièce, mettant de côté son envie de la parcourir pour mieux connaître ses enfants, et poussa la porte de la deuxième chambre. Contrairement à la première, celle de Maria était en ordre.
— C’est quoi ce bordel ? chuchota Ethan en revenant dans le couloir.
Michael, qui étudiait minutieusement le fouillis d’affaires dispersées dans la pièce de vie, releva le nez d’un air inquisiteur. Son ami tournait la tête de droite à gauche pour comparer l’état des deux chambres.
— La chambre de Maria est impeccable. Celle des enfants dans un état pas possible… j’imagine que ce ne sont pas eux qui ont mis un tel bazar.
— Jeremy est bordélique, mais Maria lui passerait un savon s’il rangeait pas un minimum, acquiesça Mike en le rejoignant dans le couloir.
— Ils cherchaient quelque chose dans la chambre des enfants, souffla Ethan, le visage tiré par la réflexion. Mais on dirait qu’ils n’ont même pas fouillé celle de Maria.
— Ils ont été interrompus, peut-être ?
— Pourquoi commencer par la chambre des petits ? Vraisemblablement, les bijoux et l’argent se trouvent dans celle des adultes.
Les deux hommes échangèrent un regard perplexe. Plutôt que de les éclairer, la visite de l’appartement les plongeait dans toujours plus de questionnements.
— Y’a pas un message ou quoi que ce soit ? gronda Ethan en se dirigeant rapidement dans la pièce de vie, où il étudia avec nervosité les recoins de la cuisine et du salon.
L’air désolé, Mike le rejoignit puis se laissa choir sur un fauteuil, plus lassé par sa journée qu’il ne le croyait. Avec des gestes fébriles, le corps tendu, son ami souleva les coussins, retourna les feuilles de papier, écarta les meubles, jusqu’à avoir délogé chaque objet de la pièce.
Le souffle court, en nage, Ethan se planta au milieu du salon, l’incompréhension se battant avec la panique dans son cœur. L’appartement n’était qu’un fouillis de fausses pistes et d’indices inexistants. Les policiers avaient déjà relevé des empreintes digitales, sans rien trouver d’autres que celles qui couvraient les objets de la vie quotidienne. Les ravisseurs avaient dû prendre soin de se munir de gants. Le faux parquet ne favorisait pas les traces de chaussures et les enquêteurs n’avaient pas trouvé de fluides corporels.
— Maria, chuchota Ethan en sentant sa voix s’engourdir sous l’afflux d’une peur cisaillante. Thallie…
L’air hagard, les yeux voilés et humides, il contourna le canapé pour se laisser tomber dedans. Il n’y avait pas un mot, pas de demande de rançon, pas de pistes… Peut-être était-il temps de se résigner ? Mike l’observait avec des yeux mi-clos, étant lui-même parvenu à cette conclusion depuis plusieurs minutes. Il dressa lentement le cou quand Ethan se prit le visage entre les mains. Puis se leva du fauteuil lorsque les épaules de son ami s’affaissèrent.
Les larmes n’avaient pas encore eu le temps de franchir les paupières plissées d’Ethan que Michael le prenait déjà dans ses bras.



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Dernière modification par louji le sam. 24 juil., 2021 11:04 am, modifié 2 fois.
TcmA

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

Hiello~
Z'est parti!

Chapitre 31
YES, j'aime quand les chatons s'ouvrent aux autres, ça ne peut qu'aller dans le bon sens! Et c'est une bonne chose que Jim voit ce que son silence fait à ses camarades (bichettes Valentina et Mia, je les aime beaucoup) et qu'il se rende compte d'à quel point Ryu est important (le petit "Sans Ryu", right in da feels).

Evidemment, tu ne peux pas les laisser tranquille et tu es obligée de nous briser le cœur avec Ryu ;^;
"Depuis qu’il avait découvert l’acte de décès, il n’avait pas eu l’occasion d’avoir une réelle discussion avec Ryu. Les rares tentatives qu’il avait amorcées, Ryusuke les avait détruites d’un regard indulgent et d’un sourire tordu. Jeremy ne savait pas si c’était parce que son ami se sentait incapable de compter sur lui ou s’il avait simplement esquivé le sujet pour se protéger lui-même." OKAY, go pleurer, je reviens.
D'ailleurs, ça me fait me poser les mêmes questions, et me demander depuis combien de temps ils ne sont pas réellement parlé ;^;
"Parce que tu gardes tout pour toi" J'ai vraiment l'impression avec cette phrase (et ce chap + tous les autres du pdv de Ryu) que Ryu comprend bien Jim, mais que l'inverse n'est pas forcément vrai. J'ai peur de voir où tu veux aller avec ça ;^;

ENFIN, JASON (prononcé jazon, bien à la française). Et nani sa mère est la marraine de Thallie??
Oké oké oké, qui est à l'origine du feu de la maison Sybaris-Wayne, pourquoi, pourquoi ç'a forcé Ethan à se séparer de Maria et ses enfants, pourquoi est-ce que ç'a forcé Maria à couper tous les ponts avec la A.A. (à l'exception de Mike, mais pourquoi seulement lui et pas également la marraine de Thalia?), qu'est-ce qui a poussé Maria et Ethan à cacher leurs enfants alors que la A.A., niveau sécurité ç'a pas l'air trop dégueu.
I HAVE SO MANY QUESTIONS. C'est frustrant, mais c'est une bonne frustration.
Image

Et puis le respect, toujours absent hein :lol: "J'suis pas emo" "Alors t'es quoi?" Aaah, j'ai bien rigolé.

Chapitre 32
Merci pour le partage, je vais aller lui crier dessus (gentiment) :lol:

Ethan ♥
Mike ♥
Voilà, maintenant que les formalités sont passées, on peut y aller.

Ils sont bien sympas, ces nouveaux persos! Il va sans dire que j'aime déjà beaucoup David x) Elisabeth et lui ont l'air d'être bien complémentaires, c'est intéressant!

Restrictions géographiques? Surveillance GPS? "Ils cherchaient quelque chose dans la chambre des enfants"
Image
Evidemment, ça me fait me poser encore plus de questions.

J'allais crier "que quelqu'un fasse un câlin à Ethan", mais tu m'as devancée, good, very good.
La fin du chapitre, cOliNE :cry: bye le coeur, je vais chercher la superglue pour recoller tous les morceaux.

J'aime ce chapitre ! J'aime beaucoup le pdv d'Ethan et de Mike, ils sont très apaisants (même l'histoire ne l'est pas mdr). J'ai tellement mal au cœur pour Ethan, j'adore ce que tu en fais (j'aime les traumatisés, yeesh. Au moins, lui, il est pas mort :lol: ) et la relation entre Mike et Ethan : il y a tellement de confiance, ils ont pas besoin de parler pour avoir une idée de ce que pense ou ressent l'autre.
Clairement, ils ont tout vu ensemble, et j'ai hâte de continuer à les découvrir.

Plus généralement, le rythme des chapitres est tellement BON, on a toujours envie d'en avoir plus, plus, plus! Et même si c'est frustrant parfois, j'adore ta façon d'amener les infos petit à petit, ça donne le temps au lecteur de se poser plein de questions (ET BON SANG, J'EN AI) et d'essayer de tirer ses propres conclusions (y-a-t-il un lien entre l'incendie et le kidnapping??), c'est génial.
Et puis ça ne fait que s'améliorer. Le chapitre 32 était tellement agréable à lire, fluide, bravo!
En bref, comme toujours, je suis fan!

Courage pour la suite et pour Oneiris !

La bise~
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit :Hiello~
Z'est parti!

Chapitre 31
YES, j'aime quand les chatons s'ouvrent aux autres, ça ne peut qu'aller dans le bon sens! Et c'est une bonne chose que Jim voit ce que son silence fait à ses camarades (bichettes Valentina et Mia, je les aime beaucoup) et qu'il se rende compte d'à quel point Ryu est important (le petit "Sans Ryu", right in da feels).

Evidemment, tu ne peux pas les laisser tranquille et tu es obligée de nous briser le cœur avec Ryu ;^;
"Depuis qu’il avait découvert l’acte de décès, il n’avait pas eu l’occasion d’avoir une réelle discussion avec Ryu. Les rares tentatives qu’il avait amorcées, Ryusuke les avait détruites d’un regard indulgent et d’un sourire tordu. Jeremy ne savait pas si c’était parce que son ami se sentait incapable de compter sur lui ou s’il avait simplement esquivé le sujet pour se protéger lui-même." OKAY, go pleurer, je reviens.
D'ailleurs, ça me fait me poser les mêmes questions, et me demander depuis combien de temps ils ne sont pas réellement parlé ;^;
"Parce que tu gardes tout pour toi" J'ai vraiment l'impression avec cette phrase (et ce chap + tous les autres du pdv de Ryu) que Ryu comprend bien Jim, mais que l'inverse n'est pas forcément vrai. J'ai peur de voir où tu veux aller avec ça ;^;

ENFIN, JASON (prononcé jazon, bien à la française). Et nani sa mère est la marraine de Thallie??
Oké oké oké, qui est à l'origine du feu de la maison Sybaris-Wayne, pourquoi, pourquoi ç'a forcé Ethan à se séparer de Maria et ses enfants, pourquoi est-ce que ç'a forcé Maria à couper tous les ponts avec la A.A. (à l'exception de Mike, mais pourquoi seulement lui et pas également la marraine de Thalia?), qu'est-ce qui a poussé Maria et Ethan à cacher leurs enfants alors que la A.A., niveau sécurité ç'a pas l'air trop dégueu.
I HAVE SO MANY QUESTIONS. C'est frustrant, mais c'est une bonne frustration.

Et puis le respect, toujours absent hein :lol: "J'suis pas emo" "Alors t'es quoi?" Aaah, j'ai bien rigolé.

Chapitre 32
Merci pour le partage, je vais aller lui crier dessus (gentiment) :lol:

Ethan ♥
Mike ♥
Voilà, maintenant que les formalités sont passées, on peut y aller.

Ils sont bien sympas, ces nouveaux persos! Il va sans dire que j'aime déjà beaucoup David x) Elisabeth et lui ont l'air d'être bien complémentaires, c'est intéressant!

Restrictions géographiques? Surveillance GPS? "Ils cherchaient quelque chose dans la chambre des enfants"

Evidemment, ça me fait me poser encore plus de questions.

J'allais crier "que quelqu'un fasse un câlin à Ethan", mais tu m'as devancée, good, very good.
La fin du chapitre, cOliNE :cry: bye le coeur, je vais chercher la superglue pour recoller tous les morceaux.

J'aime ce chapitre ! J'aime beaucoup le pdv d'Ethan et de Mike, ils sont très apaisants (même l'histoire ne l'est pas mdr). J'ai tellement mal au cœur pour Ethan, j'adore ce que tu en fais (j'aime les traumatisés, yeesh. Au moins, lui, il est pas mort :lol: ) et la relation entre Mike et Ethan : il y a tellement de confiance, ils ont pas besoin de parler pour avoir une idée de ce que pense ou ressent l'autre.
Clairement, ils ont tout vu ensemble, et j'ai hâte de continuer à les découvrir.

Plus généralement, le rythme des chapitres est tellement BON, on a toujours envie d'en avoir plus, plus, plus! Et même si c'est frustrant parfois, j'adore ta façon d'amener les infos petit à petit, ça donne le temps au lecteur de se poser plein de questions (ET BON SANG, J'EN AI) et d'essayer de tirer ses propres conclusions (y-a-t-il un lien entre l'incendie et le kidnapping??), c'est génial.
Et puis ça ne fait que s'améliorer. Le chapitre 32 était tellement agréable à lire, fluide, bravo!
En bref, comme toujours, je suis fan!

Courage pour la suite et pour Oneiris !

La bise~
Hello !

Chap 31
Il pense éviter les problèmes et refuse d'impliquer les autres pour pas leur causer de tords, mais il s'attire autant de problèmes et de quiproquos comme ça ;-;
Mais non, pleure pas :lol: (pire arrive) (ptdr pardon) Ben parlé, parlé, pour s'expliquer clairement... jamais depuis un moment (ce qui engendrera d'autres malentendus puisque nous y sommes :lol: )
Aie, ouais, globalement, c'est ça x)

(Geazon)
Oui sa mère la marraine de Thalia ! Zezi ezplique zela
T'auras toutes tes réponses dans la 1ère partie, no worry :mrgreen: (juste, Maria et Grace, la mère de Jay, n'ont pas coupé les ponts ! Elles se voient peu souvent, mais ça arrive =) )

Chap 32
Les formalités habituelles :lol:
David il est plus sympatoche faut dire :lol: Elisabeth... ouais, elle est directrice et elle veut se présenter sous ce jour et pas sous un autre :?
MDR je sais que tout paraît insensé tant les infos sont dispersées :lol: Mais tout prendra sens 8-)

T'as vu, j'y ai pensé, la touche h est apparue.
Je vois ce que tu veux dire ! Ils ont des vibes assez posées en vrai, donc ça aide ^^ (mdr c'est koi ce table là ? :( )
Oui, ils ont tout vu ensemble, c'est un bon résumé x)

Merci ;-; J'ai conscience que les infos arrivent tardivement, le début est assez long (peut-être que je corrigerai quelques longueurs à la relecture). Mais oui je pense que ce serait aussi moins frustrant en lecture "classique" (tout à la suite). Le format d'un chap/semaine aide pas non plus ! Mais si tu te poses tout plein de questions, je suis contente aussi 8-)

Merci !
Tchuss
TcmA

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

louji a écrit :Hello !
Chap 31
Il pense éviter les problèmes et refuse d'impliquer les autres pour pas leur causer de tords, mais il s'attire autant de problèmes et de quiproquos comme ça ;-;
Mais non, pleure pas :lol: (pire arrive) (ptdr pardon) Ben parlé, parlé, pour s'expliquer clairement... jamais depuis un moment (ce qui engendrera d'autres malentendus puisque nous y sommes :lol: )
Aie, ouais, globalement, c'est ça x)

(Geazon)
Oui sa mère la marraine de Thalia ! Zezi ezplique zela
T'auras toutes tes réponses dans la 1ère partie, no worry :mrgreen: (juste, Maria et Grace, la mère de Jay, n'ont pas coupé les ponts ! Elles se voient peu souvent, mais ça arrive =) )

Mais oui ;^;
PARDON. COLINE. JEPEUR. NON. ;A; (Oh ben ça m'aurait étonnée, tiens :lol: )

Oh, Gézon, c'est pas mal ça (ça va se transformer en Gazon, le pauvre)
Ahh, je n'en doutais pas :lol: (D'accord! Ça me semblait bizarre qu'elles ne soient pas restées en contact!)

louji a écrit :Chap 32
Les formalités habituelles :lol:
David il est plus sympatoche faut dire :lol: Elisabeth... ouais, elle est directrice et elle veut se présenter sous ce jour et pas sous un autre :?
MDR je sais que tout paraît insensé tant les infos sont dispersées :lol: Mais tout prendra sens 8-)

T'as vu, j'y ai pensé, la touche h est apparue.
Je vois ce que tu veux dire ! Ils ont des vibes assez posées en vrai, donc ça aide ^^ (mdr c'est koi ce table là ? :( )
Oui, ils ont tout vu ensemble, c'est un bon résumé x)

Merci ;-; J'ai conscience que les infos arrivent tardivement, le début est assez long (peut-être que je corrigerai quelques longueurs à la relecture). Mais oui je pense que ce serait aussi moins frustrant en lecture "classique" (tout à la suite). Le format d'un chap/semaine aide pas non plus ! Mais si tu te poses tout plein de questions, je suis contente aussi 8-)

Merci !
Tchuss
Toujours les formalités x)
Oui, voilà, c'est ça!
Mais non, c'est pas insensé, les infos sont pas dispersées : elles sont placées à des moments spécifiques et c'est ça qui est bon! Of course, tout prendra sens! Un peu de mystère n'a jamais fait de mal à personne ♥

J'en suis toute émue
C'est ça ! (Nani, "ce table"? jépacompri :lol: )

Ben justement, je trouve pas ça long! Tu prends le temps de mettre en place les choses, tu donnes une espèce de chemin à suivre où chaque info est un indice (comme une grande course d'orientation), c'est très agréable x) C'est sûr qu'avec une lecture "classique", tout s'enchaîne et quand on se pose une question, on est sûr d'avoir la réponse rapidement.
Ben tu vois, j'aime beaucoup le format un chap/semaine, ça permet de profiter de chaque chap, de faire sa propre petite enquête, de se poser toutes ces questions, etc. Et un peu de frustration n'a jamais fait de mal à personne, ça peut être très productif :lol:

Mercé à toi !
La bise~[/size]
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit :
Mais oui ;^;
PARDON. COLINE. JEPEUR. NON. ;A; (Oh ben ça m'aurait étonnée, tiens :lol: )

Oh, Gézon, c'est pas mal ça (ça va se transformer en Gazon, le pauvre)
Ahh, je n'en doutais pas :lol: (D'accord! Ça me semblait bizarre qu'elles ne soient pas restées en contact!)

Toujours les formalités x)
Oui, voilà, c'est ça!
Mais non, c'est pas insensé, les infos sont pas dispersées : elles sont placées à des moments spécifiques et c'est ça qui est bon! Of course, tout prendra sens! Un peu de mystère n'a jamais fait de mal à personne ♥

J'en suis toute émue
C'est ça ! (Nani, "ce table"? jépacompri :lol: )

Ben justement, je trouve pas ça long! Tu prends le temps de mettre en place les choses, tu donnes une espèce de chemin à suivre où chaque info est un indice (comme une grande course d'orientation), c'est très agréable x) C'est sûr qu'avec une lecture "classique", tout s'enchaîne et quand on se pose une question, on est sûr d'avoir la réponse rapidement.
Ben tu vois, j'aime beaucoup le format un chap/semaine, ça permet de profiter de chaque chap, de faire sa propre petite enquête, de se poser toutes ces questions, etc. Et un peu de frustration n'a jamais fait de mal à personne, ça peut être très productif :lol:

Mercé à toi !
La bise~
Je voulais dire "ce tacle" MDR ;-;

Ça me rassure en partie, merci ! Après j'allégerai quand même le début car des choses peuvent être raccourcies. A partir de la moitié de la partie 1, c'est plus difficile en revanche
Je vois ce que tu veux, ça maintient plus le suspense c'est sûr !
TcmA

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

louji a écrit :Je voulais dire "ce tacle" MDR ;-;

Ça me rassure en partie, merci ! Après j'allégerai quand même le début car des choses peuvent être raccourcies. A partir de la moitié de la partie 1, c'est plus difficile en revanche
Je vois ce que tu veux, ça maintient plus le suspense c'est sûr !

Aaaah MDR :lol:

Je vois ce que tu veux dire!
D'ailleurs, la moitié de la partie 1, on l'a atteinte ou pas encore? x)
C'est ça!
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit :
Aaaah MDR :lol:

Je vois ce que tu veux dire!
D'ailleurs, la moitié de la partie 1, on l'a atteinte ou pas encore? x)
C'est ça!
Oui oui on l'a atteinte ! Il reste 3 chapitres :D
louji

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Message par louji »

- Chapitre 33 -



Samedi 10 octobre 2020, Dourney, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Lassé par la vingtaine de dossiers qu’il venait de classer, Jim s’autorisa une petite pause. Les muscles courbaturés après une semaine d’EPSA, il claudiqua à moitié vers la fenêtre et observa l’extérieur par les interstices du store. Il faisait encore doux en ce début d’automne et une vingtaine d’élèves profitaient de l’extérieur. Jim commença à mâchouiller sa lèvre inférieure tandis que ses pensées voletaient vers sa famille disparue. Une lourdeur s’était logée dans sa poitrine depuis une semaine. Mike lui avait assuré que reprendre contact avec son père ferait avancer l’enquête, mais l’adolescent n’avait toujours aucunes nouvelles. Michael n’était pas passé le voir depuis ses retrouvailles avec Ethan et ce dernier n’avait pas non plus donné signe de vie. Quant à son recruteur, il était toujours aux abonnés absents. Comme il n’avait pas de portable, Jeremy peinait à garder contact avec ses proches. Même s’il s’était rapproché de ses camarades de classe, le sentiment de solitude qui grimpait en lui jour après jour exacerbait l’appréhension qu’il éprouvait pour sa mère et sa sœur. Un mois, à présent, qu’elles avaient disparu.
Même s’il ne l’avait jamais formulé à voix haute – ou même en idée arrêtée – Jim avait commencé à se résigner. Depuis une semaine, heure après heure, sa poitrine s’était contractée, ses pensées s’étaient écartées de ce sujet étouffant, ses émotions brûlantes s’étaient engourdies. À présent, sa douleur et sa peur refluaient petit à petit dans des recoins moins fréquentés de son esprit. Pendant un mois, il avait rassemblé toute son attention à s’inquiéter pour sa famille, mais il se sentait maintenant épuisé par son angoisse.
— Jeremy ?
L’adolescent sursauta en se tournant vers la porte. Mme Jekins, dont il occupait le bureau lorsqu’il faisait du classement, lui adressa un sourire encourageant.
— Tu termines dans dix minutes. (Comme l’air abattu de Jim ne le quittait pas, la responsable du deuxième étage de l’internat fit quelques pas vers lui.) Tout va bien ?
Peu enthousiasmé par l’idée de partager son humeur morose, Jim hocha la tête.
— Et puis… reprit Mme Jekins avec un nouveau sourire engageant, tu as bientôt terminé les travaux d’intendance que tu dois à l’École. Lundi, ce sera ton dernier jour. Sache que j’ai d’ailleurs été très satisfaite de ton travail.
— Je faisais juste de l’administratif, bougonna Jim en se décollant de la fenêtre. Et je… je suis content d’avoir travaillé dans votre bureau. J’avais peur qu’on me demande de nettoyer les toilettes.
Incapable de retenir le rire qui lui chatouilla soudainement les lèvres, l’intendante s’esclaffa puis tapota la pile de dossiers que Jim avait constituée.
— Oh, mon garçon, non, non, on ne demande jamais ça aux élèves imposés de travaux d’intendance. C’est la plupart du temps de l’administratif. On demande parfois aux plus âgés de surveiller des permanences ou d’assurer du tutorat, mais comme tu…
— Je suis pas assez bon pour ça, comprit Jeremy en pinçant les lèvres.
Mme Jekins soupira, mais ne réfuta pas. Elle observa l’adolescent d’un air désolé avant de désigner le couloir d’où elle venait.
— Je retourne voir des élèves qui ont un problème de fuite d’eau. Tu peux arrêter dans cinq minutes, si tu n’en peux plus. Je te trouve un peu fatigué.
Maussade, Jeremy haussa les épaules en contournant le bureau de la femme. Il avait récupéré l’une des chaises en plastique destinées aux visiteurs, n’osant pas s’approprier le fauteuil en cuir de Mme Jekins.
— Bon week-end, conclut la femme en s’éloignant.
Jim lui répondit du bout des lèvres en toisant avec amertume les nombreux dossiers qu’il devait encore classer. Pendant un mois, plusieurs heures par semaine, il avait assisté Mme Jekins dans l’intendance du deuxième étage de l’internat. C’était la sanction qu’on lui avait attribuée après son altercation avec Emily. Jim savait qu’il s’en était bien tiré grâce à son parrain, mais les heures passées à prendre des notes sur les problèmes du dortoir, à surveiller la bonne utilisation de la laverie et de la cuisine communes, à classer ou ranger des dossiers… toutes ces heures, il aurait pu les passer avec ses camarades de classe ou Mike.
Trop tard pour regretter, se morigéna-t-il en toisant un dossier scolaire sous son nez.

Lorsque les cinq minutes furent enfin écoulées, Jim remit la chaise qu’il avait empruntée à sa place puis sortit du bureau, soulagé. Il claqua la porte derrière lui – Mme Jekins avait toujours les clefs sur elle – et remonta le couloir jusqu’à sa chambre. Alors qu’il passait devant la laverie, un élève en surgit, arrachant à Jim un petit cri de frayeur. Avant qu’il ait pu faire le moindre geste, Jeremy se sentit tirer par le col et entraîner dans la pièce. On le jeta sans ménagement sur le sol carrelé avant de fermer la porte de la laverie.
— Putain, gronda Jim en se redressant sur les genoux, la joue douloureuse après s’être cogné par terre.
Il toisa avec hargne les trois élèves qui se dressaient face à lui avant de blêmir. C’étaient les deux garçons et la fille qui l’avaient agressé deux semaines plus tôt. Mme Jekins était intervenue avant que la situation ne dérape.
Le plus grand des adolescents lui adressa un sourire carnassier en se penchant vers lui.
— Salut, le minable.
Ayant recouvré ses esprits, Jeremy bondit vers la porte. Ses doigts eurent le temps d’effleurer la poignée avant qu’on le saisisse à bras-le-corps. Emporté par le poids de son agresseur, Jim fonça à moitié dans le mur, se frappa le crâne puis s’affaissa par terre. Sa cage thoracique protesta douloureusement lorsque son adversaire prit soin de l’aplatir au sol.
— Pas bouger, sale petite merde, cracha l’adolescent au-dessus de lui en enfonçant deux doigts dans sa nuque.
— Lâche-moi !
Ses maigres chances de s’échapper tombèrent à zéro lorsque la fille vint s’accroupir à hauteur de sa tête, l’air narquois. Avec patience, elle agrippa le poignet de Jeremy, coinça son pouce entre ses propres doigts, puis le tira en arrière. Le sang de Jim se mit à pulser contre ses tempes.
— Non, non, souffla-t-il d’une voix anxieuse en gesticulant un peu plus.
Après une impulsion réussie des talons, il parvint à déloger le garçon collé à son dos et à retirer sa main. Le plus grand de ses agresseurs l’attrapa par le col pour enfoncer son genou dans son abdomen. Le souffle quitta le corps de Jeremy en même temps que ses espoirs de s’en sortir indemne. Une vague d’incompréhension et d’effroi le secoua alors que la fille lui fauchait les jambes par derrière. Il poussa un cri en tombant, espérant attirer l’attention de badauds dans le couloir, mais le troisième adolescent s’était calé contre la porte, un sourire mauvais aux lèvres. Même si on l’entendait, les élèves devraient prévenir des adultes pour pouvoir entrer.
Bande de tarés. Espèces de gros malades.
Il enfonça la main dans la poche de son jeans, sentit la surface dure de son couteau suisse, puis fut de nouveau brutalement remis sur pieds. La fille tira sur son bras puis s’esclaffa d’un air incrédule en récupérant de force ce qu’il serrait dans son poing. Jim se sentit nauséeux lorsqu’elle tripota son couteau suisse.
— C’est quoi, c’te merde ? siffla-t-elle en dépliant l’embout d’une fine lame. T’espérais faire quoi avec ça ?
Le garçon qui retenait Jeremy avait plaqué une main sur sa bouche pour l’empêcher de crier. Néanmoins, ses doigts glissèrent lorsque Jim se débattit furieusement. Il en profita pour le mordre sauvagement. Ses oreilles tintèrent sous le hurlement de son agresseur.
— À L’AIDE ! s’époumona Jim en se jetant vers la porte, bousculant la fille au passage.
Le troisième adolescent jura en le voyant venir, le repoussa d’un coup de pied dans la hanche, puis lui asséna une gifle. Quoique sonné, Jeremy lui fonça dessus sans stratégie particulière et l’agrippa à bras-le-corps. Son adversaire lâcha une exclamation désemparée puis s’effondra à moitié contre la porte. Alors que Jeremy se redressait, la poignée à quelques centimètres de lui, un coup de pied entre les reins le projeta violemment contre l’entrée. Son nez craqua sur la surface, il aperçut trente-six chandelles puis glissa au sol, s’empêtrant avec le garçon qu’il avait attaqué quelques secondes plus tôt.
Alors la porte s’ouvrit avant de se bloquer aussitôt contre les corps enchevêtrés des deux adolescents. Une voix masculine gronda avec stupéfaction :
— C’est quoi ce bordel ?
La tête vibrant de l’intérieur, le visage enflé et douloureux, Jim tenta de se redresser sur un coude. Le garçon sur lequel il était tombé se releva plus rapidement, l’envoyant rouler dans le coin de la pièce. Le chemin dégagé, la porte put enfin s’ouvrir sur un homme d’une vingtaine d’années en jeans et pull fin, l’air ébahi.
Jeremy mit quelques secondes avant de retrouver une vision claire, la main plaquée sur son nez qui s’était mis à gicler de l’hémoglobine.
— Alex ? lâcha-t-il d’une voix éraillée à cause du sang qui lui avait coulé dans la gorge.
L’intéressé se tourna vers lui, nota son visage blessé, ses doigts couverts de rouge et son t-shirt de travers. Puis il avisa les trois adolescents – plus vieux d’un an ou deux – qui s’étaient rassemblés. Ils le toisaient d’un air aussi dédaigneux que suspicieux.
— Vous êtes qui ? lança la fille, dont les cheveux blonds s’étaient défaits pendant l’altercation.
Effaré par l’assurance que dégageaient les trois compères malgré la situation dans laquelle ils se trouvaient, Alex secoua la tête en se retenant de rire nerveusement.
— Agent Alexander Maas, section traque et neutralisation de cibles prioritaires de la A.A, répondit-il de son air le plus formel.
Les trois adolescents se raidirent, livides, en échangeant des regards inquiets.
— On l’a trouvé dans cet état, expliqua alors le plus grand des trois en pointant du doigt Jeremy, qui essayait de se relever maladroitement.
— Ho-ho, répondit Alex en lorgnant les trois amis, un éclat glacial au fond de ses yeux noisette.
Les adolescents étaient bloqués par la silhouette revêche d’Alex plantée sur le pas-de-porte. La fille finit par déglutir avant de déclarer d’une voix qu’elle voulait assurée :
— Je m’appelle Julia Jensen, je suis la grande sœur de Sophie Jensen.
Jim jeta un regard surpris à l’adolescente. Voilà qui expliquait certaines choses. Il ne s’était donc pas trompé sur leur compte : c’étaient des proches de la bande d’Emily et Hugo.
— Et ?
Julia se raidit face à l’indifférence narquoise d’Alexander puis ajouta, les dents serrées :
— Alors, ma famille est très proche des Cowell. Vous devez connaître les Cowell, puisque vous travaillez pour la A.A.
Irrité par la véracité de ces propos, Alex toisa la jeune fille avec une expression aussi furieuse que résignée. Il ne pouvait évidemment pas s’en prendre à des gamins. Et c’était encore plus le cas quand lesdits gamins étaient rattachés, de près ou de loin, à l’une des familles d’actionnaires principaux de sa société.
Avec lenteur et souplesse, Alexander se décala sur le côté pour laisser sortir les adolescents, le visage figé en une expression glaciale.
— Cet incident sera tout de même reporté, les prévint-il alors que les trois amis sortaient avec hâte, le nez baissé.
— Ce sera notre parole contre la sienne, siffla le plus grand en fusillant Jim du regard avant d’ajouter avec un sourire suffisant : entre trois Réguliers au dossier impecc’ et cette… Recrue qui sort d’un conseil disciplinaire, le choix est vite fait.
Alors qu’Alex cherchait une répartie bien sentie, les trois adolescents filèrent vers les escaliers en marchant le plus vite possible. Agacé par son impuissance immédiate, il se tourna vers sa Recrue, qui s’était affaissée sur l’une des chaises en plastique de la laverie.
— Jeremy ?
— Pourquoi t’es là ?
L’agent s’arrêta à quelques mètres de lui, tendu. Il apercevait du sang couler jusqu’aux poignets de sa Recrue. Malgré le temps qui s’était écoulé depuis leur rencontre, malgré les conseils prodigués par Michael, il ne se sentait toujours pas à l’aise avec Jim. Alex avait le sentiment d’être illégitime dans le rôle qu’il devait jouer auprès de lui. Comment pouvait-il se proclamer mentor de l’adolescent alors qu’il l’avait recruté de mauvaise grâce et se faisait rarement obéir ?
— Qu’est-ce que tu leur as fait, à ces trois-là ? Pourquoi ils s’en sont pris à toi ?
— Putain, mais t’es sérieux ? s’exclama Jim avec virulence.
Il s’était levé de sa chaise pour se planter devant son recruteur, les mains plaquées sur le bas du visage. Désemparé, Alex le dévisagea sans rien dire. Pourquoi Jim se mettait-il toujours en colère à la moindre remarque ? Avec nervosité, l’agent fouilla machinalement ses poches à la recherche de son paquet de cigarettes.
— Pas la peine de crier, marmonna Alexander en dégottant enfin son précieux paquet.
La fureur sur les traits abîmés de l’adolescent laissa bientôt place à la lassitude puis au découragement. Les lèvres serrées en pli amer, Jim laissa tomber ses mains, projetant quelques gouttelettes vermeilles sur le carrelage d’un blanc cassé de la laverie. Son nez se remit aussitôt à couler, couvrant sa bouche et son menton de rouge translucide.
— Pourquoi t’es là ? répéta Jeremy en dépassant son recruteur pour ramasser son couteau suisse tombé à terre.
Alex inspira un bon coup, déboussolé par le caractère lunatique du garçon. Quand Jim sortit dans le couloir, Alexander le suivit sans un mot. Il remarqua que sa Recrue marchait d’un pas saccadé, mais n’eut pas le temps de l’interroger.
— Dis-moi, Alex, reprit sa Recrue d’une voix pincée de colère retenue.
— J’ai accompagné Dimitri pour vous voir, expliqua Alex en jouant avec la languette de papier de son paquet de cigarettes.
— Pour nous voir ?
Jeremy lâcha un rire incrédule, balança un regard mauvais à son recruteur, puis se dirigea vers sa chambre. Alexander, qui en était sorti à peine deux minutes plus tôt dans l’intention de s’en griller une, afficha un air mécontent. Il rangea avec regret la boîte en papier cartonné et accompagna l’adolescent jusque dans sa chambre.

Ryusuke s’efforça de ne pas sourire lorsqu’il aperçut mentalement les deux mouvements qui lui permettraient de conclure le jeu. De son regard brillant, il surveilla l’expression songeuse de son recruteur, qui lissait distraitement sa barbe taillée en prévoyant son prochain coup. Ce n’était certes pas le shogi auquel il jouait avec son oncle, mais les échecs de Dimitri lui plaisaient aussi énormément. Il préférait les jeux de plateau à ceux que son ami projetait sur la petite télévision de leur chambre.
— À ton tour, souffla Dimitri avec une rictus appréciateur tandis qu’il se laissait aller au fond de son dossier, satisfait de la partie qu’il avait menée.
Ryu garda un visage concentré tandis qu’il soulevait sa pièce et la faisait cheminer en direction de la victoire. Les sourcils broussailleux de son recruteur se froncèrent tandis qu’il apercevait les multiples possibilités se dérouler sur le plateau. Et, lorsqu’il comprit de son roi était bloqué, il soupira puis posa un regard appréciateur sur l’adolescent, qui ne masquait à présent plus sa joie.
— Bravo, Ryu, lança l’homme en se redressant dans son fauteuil, un sourire satisfait aux lèvres. Tu as progressé tellement vite, en l’espace de deux semaines.
— Merci, bredouilla l’adolescent en exécutant le dernier mouvement qui lui assurerait la victoire.
Sa pièce tomba du plateau lorsque la porte s’ouvrit brusquement. Étonnés, Ryusuke et Dimitri se tournèrent vers les nouveaux-venus. Dès qu’il aperçut Jeremy, avec son t-shirt débraillé, son visage ensanglanté et son expression peu amène, Ryu bondit sur ses jambes.
— Jim, s’étrangla-t-il en le suivant du regard tandis que son compagnon se rendait à la salle de bains. Il t’est arrivé qu…
L’adolescent s’engouffra dans la pièce sans daigner lui répondre ni même le regarder. Blessé par la froideur de son ami, Ryusuke se laissa de nouveau choir sur son siège, pâle, le regard perdu. Alex fit un vague geste des doigts pour leur signifier qu’il leur expliquerait tout puis suivit sa Recrue dans la salle de bains. Jeremy avait déjà retiré son t-shirt et faisait couler de l’eau froide. Une main plaquée sur son nez pour empêcher l’écoulement et l’autre plongée dans le lavabo pour nettoyer le sang sur son vêtement, il ignora délibérément l’homme derrière lui.
— Pourquoi tu t’es énervé comme ça ? lança Alexander en s’efforçant de ne pas dévisager le dos de Jim, couvert de brûlures cicatrisées sur toute la partie gauche.
Occupé à frotter avec un bloc de savon les taches de sang frais, Jim préféra ne pas répondre. Pourquoi son recruteur ne comprenait-il que ses tournures de phrase, laissant toujours penser que c’était Jeremy le fautif, finissaient par être blessantes ? Il remarqua dans la glace la silhouette tendue de l’agent, son expression confuse, lorsqu’Alexander fit quelques pas vers lui.
— Jeremy, je veux juste te comprendre. À priori, on est partis pour se fréquenter encore cinq ans. Ce serait pas mal si on arrivait à s’expliquer, toi et moi.
— Me comprendre ? répéta l’adolescent d’un air excédé en jetant un regard venimeux à l’agent par le biais du miroir mural. Bordel, Alex, tu me traites comme une sale petite merde de Sludge. Je vois pas comment on pourrait se comprendre.
Stupéfait par la déclaration du garçon, Alex cligna des yeux en cillant.
— Non, Jeremy, je te jure que…
— Arrête, le coupa l’adolescent d’un ton hargneux. Dimitri est toujours avec Ryu, il s’occupe de lui, il lui fait faire des choses en dehors de l’École. Il lui a même fait visiter son appart. Et toi… j’ai l’impression que tu t’emmerdes non-stop avec moi. Je me sens pas mieux qu’une merde quand t’es là. (Avec colère, Jim lâcha savon et t-shirt pour essuyer son nez, répandant une trace rougeâtre sur son avant-bras.) T’as beau dire l’inverse, je sens bien que ça te saoule de te coltiner mon cas. Et puis, merde quoi, tu me regardes comme si j’allais t’exploser à la gueule d’une seconde à l’autre.
— Parce que c’est pas ce que t’es en train de faire ?
Le ton sarcastique de l’homme arracha à Jim ses dernières bribes de patience. Furieux, il adressa un doigt d’honneur à son recruteur, le força à sortir de la salle de bains puis claqua la porte.
Irrité, Alexander s’installa au bout du lit de sa Recrue puis déclara avec lassitude :
— Il s’est fait agresser par des élèves plus âgés. Mais, comme vous avez pu le voir, il s’énerve quand j’essaie d’en parler avec lui.
Dépité, Ryu attendit quelques secondes avant de révéler à mi-voix :
— Il est déjà revenu une fois complètement bouleversé. Il a pas voulu m’en parler. Peut-être que c’est les mêmes élèves qui s’en sont pris à lui.
Dimitri observait la porte de la salle de bains dans un silence consterné. Comment se faisait-il qu’une agression reste impunie au sein même de l’École ? D’un mouvement du bassin, l’homme se tourna vers sa Recrue, dont le visage s’était affaissé. Dimitri craignait surtout que les embrouilles dans lesquelles se fourrait Jeremy finissent par atteindre sa propre Recrue. C’était la dernière chose qu’il souhait et il ferait tout pour protéger l’adolescent. C’était son rôle de recruteur, mais c’était aussi une décision personnelle pour conserver les rares instants de bonheur que vivait Ryu. Le garçon avait gagné une place imprévue dans son cœur et occupait ses pensées plus que devrait le faire une simple Recrue. Le vide du foyer dans lequel Dimitri s’enfonçait chaque soir ne l’aidait pas franchement à oublier le rire spontané de l’adolescent et sa bienveillance prudente.

— Tu as vu les élèves qui l’ont agressé ? s’enquit Dimitri en adressant un regard grave à son partenaire.
— Oui. Ils étaient trois et la fille s’est servie de son nom de famille pour protéger son cas.
— Encore des « Intouchables » ? susurra Ryusuke d’une voix meurtrie en se recroquevillant sur son siège, aussi apeuré qu’effaré par le pouvoir que détenait ce type de Réguliers.
— Malheureusement, oui. Je vais aller prévenir l’administration, mais, à part un petit sermon ridicule, j’ai peur qu’ils écopent de rien du tout. (Alex serra le poing comme la brûlure de l’injustice lui enserrait le cœur.) Et puis, comme ils l’ont très bien dit, c’est leur parole contre celle de Jeremy. Or, on peut pas dire que ce nigaud ait un dossier impeccable.
Dimitri observa son partenaire d’un air désolé avant de souffler avec perplexité :
— Jeremy est pas protégé par son statut par rapport à la A.A ? Il est quand même de la famille de la fondatrice. Ça m’étonnerait que le directeur passe l’éponge aussi facilement sur les torts qu’on peut lui faire.
Alexander prit une grande inspiration, sincèrement dépassé par le bourbier dans lequel il s’était enfoncé en recrutant Jim. Il se rappelait pourtant très bien les mises en garde que lui avait prodiguées Michael.
— On est pas censés diffuser cette info, expliqua Alex, visiblement mal à l’aise. Je suis pas du tout au courant de toute la situation, mais Ethan veut surtout pas que ça s’ébruite dans l’administration de S.U.I. Du peu que j’ai compris, seules quelques personnes sont au courant que ses enfants sont encore en vie. Apparemment, c’est pas au goût de tout le monde que les Sybaris aient encore une mainmise puissante sur la direction de la A.A. Or, si Jeremy ou sa sœur suivent les traces de leurs parents, leur appartenance à la famille de la fondatrice les dotera d’une influence considérable sur S.U.I.
Dérouté par les explications de son ami, Dimitri affichait une mine sévère.
— Alexia Sybaris a fondé cette société, il me semble normal que ses descendants y aient un rôle à jouer. Sans compter qu’Ethan est le dernier membre de cette famille à travailler aujourd’hui pour la A.A, quoi de plus normal que de souhaiter y conserver une influence ?
— Très sincèrement, Dimi, cette histoire me dépasse, reconnut Alexander avec un rire gêné. Michael m’a demandé de ne rien dire à propos de la filiation de ma Recrue avec les Sybaris. Nos chefs sont peut-être au courant, mais pas le reste de la A.A. D’après ce que j’ai compris, Jeremy et sa sœur étaient déclarés morts dans notre système informatique.
Dimitri fronça les sourcils, dépité par les bouts de vérité qui s’échappaient des lèvres serrées d’Alex. À ses côtés, Ryusuke ne pipait plus mot, stupéfait par ce qu’il venait d’apprendre. Jim ne lui avait jamais parlé de tout ça.
— Attends, tu me dis que nos dirigeants ont masqué tout ça ? Et « déclarés morts »… ça voudrait dire qu’il y a eu une tentative d’assassinat ?
— Je sais pas, Dimi, soupira Alex en passant une main nerveuse dans ses cheveux indisciplinés. M’enfin, Ryan Scott est aussi au courant. Peut-être qu’il pourra punir pour de bon ceux qui ont fait ça à Jeremy.
— Bon sang, se contenta de répondre Dimitri en expulsant la goulée d’air restée bloquée dans sa trachée par l’effarement. Décidément, t’as bien choisi ta Recrue.
Alexander se redressa comme si son partenaire venait de l’électriser, les yeux écarquillés, ses mèches châtain clair en bataille. Il affichait une expression désabusée.
— Tu te fous de moi ? C’est toi qui me l’as refilé !
— Oh, ça va, sourit Dimitri en couvant son partenaire d’un regard amusé. Tu t’en sors pas si mal.
— Tu parles. Je comprends rien à ce gamin.
— Tu comprends rien aux gamins, corrigea doucement Dimitri avec un sourire tendre. Mais, ça viendra, Alex, ça viendra.



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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

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- Partie 2 -
L'Étreinte du Fantôme



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- Chapitre 34 -



Lundi 12 octobre 2020, Down-Town, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Michael tapotait l’écran de son téléphone dans un mouvement nerveux. L’ascenseur chuintait en descendant, mais ne comblait pas le silence assourdissant qui résonnait dans son crâne. À peine onze heures du matin et il courait déjà dans les locaux à la recherche de son partenaire. Quand il atteignit enfin l’un des étages dédiés à l’entraînement, il fonça dans les couloirs. Ethan ne lui avait pas précisé dans quelle salle il s’était rendu, une heure plus tôt. Mike jeta des coups d’œil à travers les portes entrouvertes, toqua à celles qui étaient fermées, s’excusa de déranger les agents en plein entraînement matinal. Le front luisant de sueur, il frappa contre un énième battant, puis le poussa lorsqu’on l’invita à entrer.
— Mike, s’étonna Ethan en abaissant les poings, un sac de frappe louvoyant dans les airs face à lui.
Soulagé d’avoir enfin retrouvé son coéquipier, Michael fonça vers lui au mépris de ses chaussures de ville foulant les tatamis. En nage, Ethan récupéra sa gourde pour se désaltérer avant de se retrouver nez-à-nez avec son ami.
— Tu viens jamais t’entraîner ici, lui fit remarquer Ethan avec un sourire mi-figue mi-raisin.
Il perdit sa légèreté en constatant que le visage de son partenaire ne se défroissait pas. La poitrine soulevée par sa respiration rapide, Ethan préféra se taire afin de laisser Mike lui expliquer ses tracas.
— Grace m’a transféré une photo y’a cinq minutes, expliqua Michael en brandissant son portable, le regard grave. Elle l’a reçue d’un numéro non-enregistré. Je crois que… oh, je te montre, ce sera plus rapide.
Perplexe, Ethan fit quelques pas vers le bord des tatamis pour récupérer une serviette et éponger la sueur sur son visage et sa nuque. Il agrippa le téléphone de son partenaire avec une vague d’appréhension, troublé par l’expression alarmée de Mike. Qu’est-ce que Grace, l’une de leur collègue et amie commune depuis des années, avait bien pu recevoir de si important ?
La photo montrait un message écrit à la main sur un bout de papier. Ethan dut zoomer pour déchiffrer l’inscription. L’anxiété remua ses tripes alors qu’il reconnaissait l’écriture :

« Chère Grace, je te prierais de transmettre ce mot à Michael Lohan. Il saura alors à qui le montrer. Je ne prends pas le risque de communiquer ces infos informatiquement puisque, de toute manière, j’ai été bloqué par les personnes que je souhaite joindre. Sans compter que la A.A n’a aucun rôle à jouer dans cette affaire, c’est pourquoi j’ai préféré ne pas passer par eux pour entrer en contact avec toi. Je te propose un marché plus qu’avantageux : M et T en échange de J. N’essaie pas de négocier ou d’intervertir dans cette décision, je ne la changerai pas. N’essaie même pas de la comprendre. Je te déconseille également d’en informer la A.A ou la Ghost au risque de perdre toute ta famille. J’attends ta réponse d’ici un mois. Cette période passée, ma monnaie d’échange partira dans une jolie boucle infernale dont elle ne sortira jamais.
Affectueusement, E.S. »


La nausée cueillit Ethan à la gorge sans même qu’il s’en rende compte. Les mots, écrits penchés et collés les uns aux autres comme s’ils avaient peur de se détacher individuellement, floutèrent sa vision et firent trembler ses membres. Mike lui agrippa l’épaule alors qu’il menaçait de basculer sur le côté, trop sonné par le message qui venait de l’emplir d’espoir, de haine et d’une peur viscérale.
— Ethan, murmura Mike en récupérant son portable de peur que son ami le laisse tomber par mégarde. Ethan, regarde-moi.
Les yeux ambrés de celui-ci divaguèrent quelques secondes avant de se focaliser. Mike grimaça.
— C’est évident que le véritable destinataire de ce message, c’est toi. Son auteur a fait en sorte que ce soit assez vague pour être incompréhensible en cas d’interception, mais, pour nous, il fait tout à fait sens. Et ces initiales dans la signature…
Elles correspondaient à celles d’Ethan, évidemment, mais aussi à celles d’une vieille connaissance commune. Ethan, qui était arrivé à la même conclusion, secouait la tête d’un air consterné. Comment avait-il pu ? Comment avait-il osé ?
— C’est Edward. Il a enlevé Maria et Thalia.
Son propre frère.

Une heure et demie plus tard, la cafétaria était bondée et envahie des multiples discussions du personnel en train de déjeuner. Son plateau-repas sous le nez, Mike ne parvenait pas à attaquer sa salade de pâtes froides. Pas alors qu’Ethan avait l’air à moitié mort sur sa chaise en face de lui. Les yeux béants d’incompréhension, vidé de tout énergie, son ami ne pipait mot, les mains sur ses cuisses, son assiette refroidissant inexorablement devant lui.
— Mike ! s’exclama une voix féminine dans leur dos.
Tandis que l’interpelé se retournait, Ethan ne leva même pas le nez. Et il ne bougea toujours pas d’un cil alors que deux femmes de leur âge approchaient pour s’installer à leur table. Leurs collègues ralentirent en remarquant l’air défait de l’agent et jetèrent un regard inquisiteur à Michael. Celui-ci pinça les lèvres avant de les inviter à s’installer d’un geste de la main.
— Tout va bien ?
L’une des deux femmes venait de poser une main réconfortante sur le bras d’Ethan, le tirant de son passage à vide.
— Grace, souffla-t-il en clignant des yeux, l’air hagard.
La deuxième femme observait son collègue du coin de l’œil, l’air dubitative. Même assise, son dos droit et sec la faisait paraître aussi grande qu’Ethan. Elle attira l’attention de Mike à l’aide sa fourchette et s’enquit sans gêne :
— Il a quoi, le cuisto ? Il lui manquait des ingrédients pour sa dernière invention culinaire ?
Mike se permit un demi-sourire avant de secouer la tête. Jane n’avait décidément pas la langue dans sa poche. Sa partenaire, Grace, lui fit les gros yeux, mais Janice l’ignora.
— On a décrypté le message que tu as reçu, Grace, leur apprit Michael d’un ton rauque.
— Vous savez qui est l’auteur et ce qu’il voulait ? s’exclama l’intéressée en dévisageant les deux hommes tour à tour. Ethan, c’est pour ça que tu fais cette tête ? Qui m’a envoyé ça ?
— Edward.
La voix d’Ethan, qui n’avait pas pris la parole depuis son échange avec Mike une heure et demie plus tôt, était éraillée. Janice fronça les sourcils – elle ne savait pas qui était l’Edward en question – mais sa partenaire blêmit.
— Pourquoi ? Je croyais que tu avais coupé les ponts avec lui depuis des années.
— C’est le cas, affirma Ethan avec un rictus affligé. Je l’ai même bloqué sur tous mes moyens de communication, au cas où il essaierait de reprendre contact.
Ébahie, Grace le dévisagea la bouche entrouverte avant de déglutir péniblement. Toujours pâle sous sa frange blonde, l’agente serra les poings sur la table.
— C’est pour ça qu’il est passé par moi. Mais pourquoi ne pas l’envoyer à Mike directement ?
Ce dernier avala rapidement sa bouchée de pâtes avant de marmonner, tendu :
— Ed n’a pas l’air de vouloir mêler la A.A à son histoire. Or, mes communications sont presque aussi surveillées que celles d’Ethan. Edward voulait sûrement être tranquille en passant par toi. Comme tu es l’une des seules agents de la A.A qu’il connaît et qui nous connaît…
Ethan gardait les lèvres pincées et les yeux baissés, encore ébranlé par le message qu’avait envoyé son frère. Des années qu’ils ne s’étaient pas reparlés. Encore plus depuis qu’ils s’étaient vus la dernière fois. Quant au dernier échange cordial et spontané qu’ils avaient eu… ils avaient à peine vingt ans.
— Qu’est-ce qu’il veut, cet Edward ? gronda Janice en fourrant un généreux morceau de bœuf entre ses lèvres minces. Et c’est qui, au juste ?
Ethan inspira rapidement avant de se décider à répondre, conscient qu’il était au cœur du problème :
— Mon frère jumeau.
Jane avala de travers et recracha un petit bout de viande dans son assiette. Guère embarrassée par son geste, elle se figea sur sa chaise pour observer son collègue avec désarroi.
— Il n’a jamais travaillé ici. Après l’école de S.U.I, on a fait routes séparées. Je suis parti à la A.A avec Mike et Grace, tandis qu’il filait pour la Ghost rejoindre notre mère. On est restés en contact quelques années, puis… (Le visage de l’homme se creusa un peu plus.) L’incendie de ma maison a eu lieu et j’ai décidé de couper tout contact avec ma famille maternelle. J’avais assez exposé Maria et les enfants au danger, j’ai préféré prendre toutes les précautions. Edward ne l’a pas du tout accepté, même si je lui ai expliqué mon choix une dizaine de fois. D’après lui, j’étais injuste et je ne savais pas faire la part des choses, mais… rien ne me dit qu’il n’a pas lui-même participé au projet d’assassinat nous visant, ma famille et moi.
De ses yeux d’un bleu intense, Grace couvait son ami d’un regard aussi désolé qu’inquiet. Elle savait combien il en avait coûté à Ethan de se séparer de son jumeau, avec qui il avait tant partagé pendant des années. Jane fronça les sourcils, rabattit sa tresse de cheveux teints en violet prune.
— Attends, attends. Je croyais que tu soupçonnais ta mère d’avoir fomenté ce plan ?
Avec un soupir morose, Ethan hocha la tête. Il ne pensait pas seulement qu’Alexia Sybaris était responsable de l’incendie qui avait failli leur coûter la vie, il en était persuadé. Jamais la direction de la A.A ne l’aurait obligé à être séparé de sa famille le cas contraire. C’était bien parce qu’un accident diplomatique menaçait d’éclater entre l’Acherontia Atropos de Californie et la Ghost Society du Nevada qu’Ethan avait dû prendre ses distances et couper les ponts avec sa famille… que ce soient son frère et sa mère ou ses propres enfants.
— Et… reprit Grace avec hésitation en serrant plus fort la main d’Ethan entre ses doigts, que veut-il ? Je n’ai rien compris à son message quand je l’ai lu.
Michael s’affaissa dans sa chaise, les yeux rivés au plafond, la bouche maussade. C’était là que ça se corsait. Les tensions familiales qu’Ethan avait réussi à éviter en sacrifiant sa propre vie de famille étaient revenues à la charge. Et Edward n’y était pas allé par quatre chemins.
— Je ne vous ai rien dit, répondit Ethan en observant Janice et sa partenaire l’une après l’autre. Je ne pouvais pas en parler librement sans risquer d’exposer la situation aux oreilles indiscrètes de la Ghost – et donc de ma mère. Maria et Thalia ont été enlevées il y a plus d’un mois.
— Oh bordel, s’étrangla Jane en crachant de nouveau un morceau de nourriture – un bout de son gratin aux légumes, cette fois-ci. Mais… et ton gamin ?
— Jeremy, acquiesça distraitement Ethan avant de s’essayer à esquisser un sourire, en vain. Il est en sécurité à l’École. Là aussi, je suis bloqué dans ma liberté d’action. Thalia et lui ont déclarés morts dans les fichiers de la A.A – avec l’aide de David et Mme Allan – pour les protéger de ma mère. Elle ne devait surtout pas croire que son incendie criminel n’avait pas fonctionné. Or, je ne peux pas me permettre de gambader partout avec Jem s’il est censé être mort.
— Logique, acquiesça Jane en faisant une grimace désolée. Il se rappelle de toi, au moins ?
— Janice, bon sang ! s’exclama Grace d’un air outré. Un peu de tact.
Ethan, qui préférait ne pas se formaliser des manières directes de sa collègue, grimaça un rictus embarrassé en haussant les épaules.
— Il se rappelle de moi, car il avait quand même cinq ans quand nous avons été séparés. Mais, pour lui, je suis un inconnu. Et il me l’a bien fait comprendre.
Mike observa son ami avec une moue peinée. À ses yeux, Ethan méritait amplement de retrouver un quotidien stable et anodin auprès de ses enfants. Ce n’était malheureusement loin d’être simple à mettre en œuvre.
— Je suis désolée pour toi, Ethan, murmura Grace en serrant encore plus fort sa main dans la sienne. Tu sais dans quelle classe est ton fils ? Peut-être qu’il a croisé Jason.
L’agent remarqua leurs doigts liés, retira doucement sa main avec un hochement de tête reconnaissant à l’adresse de son amie, puis souffla :
— En 3ème A. C’est Alexander Maas qui l’a recruté en septembre, sans connaître nos liens.
— C’est la classe de Jay, réalisa Grace d’un ton amusé. Ces deux-là ne se sont même pas reconnus ? Il m’a dit qu’il y avait eu deux nouveaux dans sa classe, mais il m’a même pas dit comment ils s’appelaient. Je te jure, ces ados.
— Ils se sont pas vus depuis huit ans, nuança Ethan avec un mince sourire. Et comme Jeremy porte le nom de Maria, ça n’a pas dû faciliter les choses.
Janice, guère intéressée par ces histoires d’école, de Recrues ou d’amitiés passées, avala correctement sa bouchée avant de s’enquérir sans détour :
— Et il voulait quoi, ton frère ? Quel est le rapport avec ta fille et ton ex-femme ?
Une grimace furtive plissa les traits fatigués d’Ethan. Maria et lui ne s’étaient jamais mariés, même pas fiancés. Il ne s’attarda pas plus sur la mauvaise formulation de sa collègue et expliqua d’une voix tendue :
— Le rapport, c’est qu’Edward est responsable de leur enlèvement. (Comme Grace et Jane cessaient de manger, stupéfiées par l’annonce, l’homme enchaîna sombrement : ) Et, pour une raison que je ne comprends pas, il exige Jeremy « en échange ».
Indignée, Janice tapa du poing sur la table – manquant renverser son verre – et siffla :
— Quel connard ! Il te demande de sacrifier un membre de ta famille pour d’autres membres de ta famille. C’est quoi son foutu problème ?
La véhémence de l’agente détendit étrangement les épaules d’Ethan. Même si c’était infime, parler de la situation avec ses collègues avait allégé le poids qui écrasait sa poitrine.
— Je n’ai malheureusement pas de réponses à ces questions, se désola l’homme en serrant les dents. Ce dont je suis certain, c’est qu’Edward ne rigole avec ses menaces. S’il n’a pas reçu de réponses d’ici un mois, Maria et Thalia…
Même s’il laissa sa phrase en suspens, ses collègues saisirent parfaitement les menaces sous-jacentes. Livide, Grace se prit le visage entre les mains tandis que Jane se mordillait nerveusement les lèvres. Mike, qui n’avait avalé que quelques bouchées de sa salade, repoussa son plat avec écœurement. Il connaissait bien Edward, car il avait fait sa connaissance en même temps que celle d’Ethan. Michael n’avait pas vraiment été un ami d’Ed, mais il avait eu de ses nouvelles par le biais d’Ethan. Si Edward s’était souvent montré plus distant et calculateur que son frère, il n’avait jamais menacé son jumeau ou ses proches jusqu’ici.

— Tu comptes faire quoi ?
La voix rêche de Janice les tira tous de leurs pensées agitées. Elle riva ses yeux francs sur Ethan et conserva une expression dure tandis qu’il relevait le nez vers elle. Ses iris ambrés étaient couverts d’un voile trouble.
— Il est hors de question que j’accepte ses termes.
Comme Jane affichait une moue dubitative, Ethan soupira et ajouta en marmonnant :
— Je sais bien que je vais devoir prendre une décision. Mais je ne peux pas récupérer Maria et Thalia au détriment de mon fils. Je ne peux pas m’y résoudre.
Encore sonnée par l’annonce, Grace ne répondit rien, s’imaginant son propre fils piégé dans un marché aussi atroce. Michael, qui n’avait pas osé aborder le sujet avec son partenaire, croisa les bras sur la poitrine, songeur. Il était entièrement d’accord sur le fait de ne sacrifier personne. Mais Ethan et lui devaient alors réfléchir à un moyen de sauver Maria et Thalia sans les mettre en danger.
— Tu vas monter une opération pour les récupérer ? supposa Janice. Sous le sigle de la A.A ?
— Je ne peux pas, grimaça Ethan en se passant une main dans les cheveux, désabusé. Comme je l’ai expliqué, Jeremy et Thalia sont censés être morts. Si je demande à la A.A d’intervenir en ma faveur auprès d’Edward, ma mère saura qu’on lui a menti pendant des années. Je n’ai que mes propres ressources à disposition.
— Et nous, souffla doucement Michael en se penchant par-dessus leurs assiettes à peine entamées pour toucher le poignet de son ami.
Janice hocha la tête avec raideur pour approuver les dires de Mike. L’air déterminée, Grace serra à son tour le bras d’Ethan, qui leur adressa à tous les trois un regard bourré de reconnaissance et de remerciements muets.



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TcmA

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

Hiello~

Chapitre 33
Ok, Mme Jenkins est adorable, on le dit pas assez.

Mais Jim chaton. Il fait tellement mal au cœur.
Tu vas le lâcher un peu, ce pauvre gosse ?? :c ;^; Et don't "il va bien" me. Esh.

Damn, les montagnes russes émotionnelles que m'a fait ressentir Alex : joie et satisfaction quand il est arrivé, confusion, puis colère. C'est quand même fou que les agents de S.U.I. soient impuissants face à une bande de merdeux. Jusqu'où vont aller ces caresses dans le sens du poil ? Ils les laisseront s'en tirer avec un meurtre, pépouze ? Ah, que ça m'énerve. :'D Nani le fuck, cette école, j'te jure.

Ça me fume, personne n'aide Jim. Entre Alex qui est constipé émotionnellement et qui en fout pas une pour Jim, Dimi qui a un pdv ultra attristant sur Jim oskur, et le système qui est un sacré boulet, on est pas rendu. Ok, Jim aide pas, avec son caractère de cochon. Mais wtf quand même.
Y a cette espèce d'impuissance chez tout le monde qui me met mal à l'aise.
Dimi m'énerve là, en plus. C'est bien mignon de dire à Alex "mdr gros t'es nul avec les gosses" mais zdgkblqvdaô.

En vrai, le seul moyen que je vois de faire éclater la bulle autour de Jim, c'est de lui faire péter un gros câble. Pas yes.

J'ai juste remarqué qu'un "école" s'est transformé en "éole" dans le texte ;)

Chapitre 34
AH.
Image
Moi qui essaie de tout remettre en place et d'en tirer de conclusions (je te jure, j'ai fait un arbre généalogique mdr oskur).

Bon bon bon.
Alors, on a la mama Sybaris, qui n'est apparemment pas très commode, qui a fondé la AA, puis qui s'est barrée à la Ghost pour une quelconque raison. Ethan est certain qu'elle essaie de le tuer, lui et sa famille, pour une quelconque raison, et a du faire passer sa famille pour morte (yes yes).
On a Edward, le JUMEAU d'Ethan, qui n'est pas content de s'être fait jeté par son frère qui redoute qu'il bosse pour leur charmante maman, donc il fait son caca boudin et fait pression sur son frère avec sa famille qu'il a kidnappé (et qu'il menace de lâcher dans un réseau de trafic humain/prostitution, à part si je me trompe et qu'il n'est pas autant une ordure ♥). Et il veut son neveu. Pour une quelconque raison.
Soit Edward agit en électron libre sous la direction de maman, soit il roule Ethan dans la farine et il bosse avec la Ghost (dans tous les cas, tu vas me dire, la Ghost est impliquée :v ). Avec Maria et Thalia qui sont au Nevada, je pencherais plus pour la réponse B. Quoi qu'il en soit, il essaie de noyer le poisson pour éviter un incident diplomatique direct entre la Ghost et la A.A. (comment ça un incident diplomatique, comment ça il y a en presque déjà eu un, et pourquoi et dans quel but).
Image
Anyway, je ne vais pas cracher sur les réponses provided by ce chapitre ♥ c'est déjà ça

Je sais pas pourquoi, mais j'étais sûre que le kidnapping était une affaire de famille (ou de proches). Mais je m'attendais pas à ce qu'Edward soit le frère jumeau d'Ethan. Damn, paye ta famille :v

J'aime bien Janice, elle m'a bien fait rigoler :lol:

Je suis toujours autant conquise, en tout cas ! Je vais passer la semaine à me demander le pourquoi du comment des motivations d'Edward :lol:
Le prochain chap marque la fin de la partie 1, d'ailleurs, je ne me trompe pas ? Oh gahd *^* J'ai encore plus hâte maintenant !

Bravo et courage pour la suite ! Je retourne me triturer les méninges :lol:

La bise~
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit :Hiello~

Chapitre 33
Ok, Mme Jenkins est adorable, on le dit pas assez.

Mais Jim chaton. Il fait tellement mal au cœur.
Tu vas le lâcher un peu, ce pauvre gosse ?? :c ;^; Et don't "il va bien" me. Esh.

Damn, les montagnes russes émotionnelles que m'a fait ressentir Alex : joie et satisfaction quand il est arrivé, confusion, puis colère. C'est quand même fou que les agents de S.U.I. soient impuissants face à une bande de merdeux. Jusqu'où vont aller ces caresses dans le sens du poil ? Ils les laisseront s'en tirer avec un meurtre, pépouze ? Ah, que ça m'énerve. :'D Nani le fuck, cette école, j'te jure.

Ça me fume, personne n'aide Jim. Entre Alex qui est constipé émotionnellement et qui en fout pas une pour Jim, Dimi qui a un pdv ultra attristant sur Jim oskur, et le système qui est un sacré boulet, on est pas rendu. Ok, Jim aide pas, avec son caractère de cochon. Mais wtf quand même.
Y a cette espèce d'impuissance chez tout le monde qui me met mal à l'aise.
Dimi m'énerve là, en plus. C'est bien mignon de dire à Alex "mdr gros t'es nul avec les gosses" mais zdgkblqvdaô.

En vrai, le seul moyen que je vois de faire éclater la bulle autour de Jim, c'est de lui faire péter un gros câble. Pas yes.

J'ai juste remarqué qu'un "école" s'est transformé en "éole" dans le texte ;)

Chapitre 34
AH.

Moi qui essaie de tout remettre en place et d'en tirer de conclusions (je te jure, j'ai fait un arbre généalogique mdr oskur).

Bon bon bon.
Alors, on a la mama Sybaris, qui n'est apparemment pas très commode, qui a fondé la AA, puis qui s'est barrée à la Ghost pour une quelconque raison. Ethan est certain qu'elle essaie de le tuer, lui et sa famille, pour une quelconque raison, et a du faire passer sa famille pour morte (yes yes).
On a Edward, le JUMEAU d'Ethan, qui n'est pas content de s'être fait jeté par son frère qui redoute qu'il bosse pour leur charmante maman, donc il fait son caca boudin et fait pression sur son frère avec sa famille qu'il a kidnappé (et qu'il menace de lâcher dans un réseau de trafic humain/prostitution, à part si je me trompe et qu'il n'est pas autant une ordure ♥). Et il veut son neveu. Pour une quelconque raison.
Soit Edward agit en électron libre sous la direction de maman, soit il roule Ethan dans la farine et il bosse avec la Ghost (dans tous les cas, tu vas me dire, la Ghost est impliquée :v ). Avec Maria et Thalia qui sont au Nevada, je pencherais plus pour la réponse B. Quoi qu'il en soit, il essaie de noyer le poisson pour éviter un incident diplomatique direct entre la Ghost et la A.A. (comment ça un incident diplomatique, comment ça il y a en presque déjà eu un, et pourquoi et dans quel but).

Anyway, je ne vais pas cracher sur les réponses provided by ce chapitre ♥ c'est déjà ça

Je sais pas pourquoi, mais j'étais sûre que le kidnapping était une affaire de famille (ou de proches). Mais je m'attendais pas à ce qu'Edward soit le frère jumeau d'Ethan. Damn, paye ta famille :v

J'aime bien Janice, elle m'a bien fait rigoler :lol:

Je suis toujours autant conquise, en tout cas ! Je vais passer la semaine à me demander le pourquoi du comment des motivations d'Edward :lol:
Le prochain chap marque la fin de la partie 1, d'ailleurs, je ne me trompe pas ? Oh gahd *^* J'ai encore plus hâte maintenant !

Bravo et courage pour la suite ! Je retourne me triturer les méninges :lol:

La bise~
Hiello !

Chap 33

Oui, elle est trop sympa ;-; (il en faut bien un peu hein)
MDR MAIS Je te "il va bien" si je veux oh. Oh. Arrête de me bully (c'est moi qui bully ce pauvre gosse ptn)

Ouais, de ouf les montagnes russes, il est con ce Alex. Oui, il est encore plus impuissant que c'est un "jeune" au sein de la A.A. Mais clairement il pourrait faire convoquer les parents des agresseurs mais il y gagnerait une perte de temps x) Ce serait juste du "Certes, X a fait qqchose de mal, mais parent-de-X a trop d'influence pour que ça change un truc au résultat" :?
Mais c'est clairement l'un des sujets qui va rester au T2 et sera source de quelques trucs au T3 :D

Mdr c'est le chat sobbing Jim tu comprends :lol: Alex est un ptn de demeuré par rapport à lui, c'est clair. Il veut bien faire, trop bien faire, il se met la pression et peut rien faire en fin de compte.
Pour Dimi, j'attaque doucement mais sûrement son travers le plus palpable... qui est de s'occuper de Ryu, de s'intéresser à lui, de le penser capable et doué, mais... de presque mépriser Jim. Il le fait pas directement, mais il a clairement une attitude froide et presque condescendante envers lui. Il l'a refilé à Alex, il le voit comme un gamin difficile de quartier, il le pense pas fait pour l'École... J'aborderai ça plus nettement, mais ça commence à se ressentir quoi !

Mais ouais il en prend cher ce protagoniste (j'ai lu je sais plus où qu'un protagoniste est le protagoniste car c'est à lui qu'arrive le plus grand nombre de merdes :lol: )

Ah merci !


Chap 34

Mdr mais non ? ;-; En plus j'ai oublié d'y poster (j'vais y faire juste après) mais j'avais fait un... truc récapitulant les liens entre persos. Bichette :lol:

Yes voilà c'est toutàfait ça pour l'instant :mrgreen:
Tu dis qu'Edward redoute qu'Ethan bosse pour Alexia (c'est le name de la madre-sa-mère) ou c'est l'inverse (car c'est l'inverse :lol: ). Et oui Ed menace bien de relâcher Maria et Thalia dans un trafic charmant de cette nature-là :roll:
J'en dis pas trop sur les liens Ed-Eth-Alexia, mais Edward bosse pour la Ghost, ça c'est sûr ! ;) Et si Ed veut éviter l'incident diplomatique, c'est parce que c'est une affaire de famille jusqu'ici et que ces sociétés n'ont pas à y être mêlées. Si elles le sont malgré tout, c'est tous les Sybaris qui risquent leurs postes ^^

Ouais, Maria et Thalia étaient trop anonymes pour que ce soit autre chose ! Mais oui, Ethan il est tellement pas né dans la bonne famille ptn :? (puis c'est clairement le vilain petit canard mais on y reviendra x) (je me tâte beaucoup à faire une histoire annexe sur la génération Mike-Eth-Maria-Grace-Ed/des-persos-pas-encore-introduits quand ils étaient plus jeunes. Je l'avais fait à la V1, je verrai si ça peut pas me faire une tite coupure sympa entre le T1 et le 2 ^^)

Aaaah ça me fait plaisir en tout cas ♥ C'est vrai que ça va faire moins school life à partir de maintenant, plus histoires de mif, entraînements plus importants que jusqu'ici... Mais c'est p-t pas plus mal ! Et oui prochain chap, fin de la partie 1 :)

Mdr en plus je pense pas que tu puisses comprendre avec les infos qu'on a jusqu'ici :roll:

Merci pour ton com ♥
A bientôt !
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

ATTENTION SPOILERS (CHAP 34 REQUIS)




Récapitulatif des personnages



Bon, bon, je sais qu'il y a pas mal de persos introduits et que, surtout, ces persos sont liés les uns aux autres et qu'il est parfois difficile de s'en sortir (même pour moi cédur).
Sur ce, je vous propose un ce-n'est-pas-un-organigramme illisible et incompréhensible ♥

Spoiler
Persos - SUI.png
Persos - SUI.png (342.12 Kio) Consulté 697 fois
Dernière modification par louji le jeu. 16 mars, 2023 10:31 pm, modifié 2 fois.
TcmA

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

louji a écrit :Chap 33
Oui, elle est trop sympa ;-; (il en faut bien un peu hein)
MDR MAIS Je te "il va bien" si je veux oh. Oh. Arrête de me bully (c'est moi qui bully ce pauvre gosse ptn)

Ouais, de ouf les montagnes russes, il est con ce Alex. Oui, il est encore plus impuissant que c'est un "jeune" au sein de la A.A. Mais clairement il pourrait faire convoquer les parents des agresseurs mais il y gagnerait une perte de temps x) Ce serait juste du "Certes, X a fait qqchose de mal, mais parent-de-X a trop d'influence pour que ça change un truc au résultat" :?
Mais c'est clairement l'un des sujets qui va rester au T2 et sera source de quelques trucs au T3 :D

Mdr c'est le chat sobbing Jim tu comprends :lol: Alex est un ptn de demeuré par rapport à lui, c'est clair. Il veut bien faire, trop bien faire, il se met la pression et peut rien faire en fin de compte.
Pour Dimi, j'attaque doucement mais sûrement son travers le plus palpable... qui est de s'occuper de Ryu, de s'intéresser à lui, de le penser capable et doué, mais... de presque mépriser Jim. Il le fait pas directement, mais il a clairement une attitude froide et presque condescendante envers lui. Il l'a refilé à Alex, il le voit comme un gamin difficile de quartier, il le pense pas fait pour l'École... J'aborderai ça plus nettement, mais ça commence à se ressentir quoi !

Mais ouais il en prend cher ce protagoniste (j'ai lu je sais plus où qu'un protagoniste est le protagoniste car c'est à lui qu'arrive le plus grand nombre de merdes :lol: )

Ah merci !

(Oui, il en faut, dans ce monde de brute :'D )
Je vais appeler les services sociaux et je vais lancer une pétition "No bully Jim".

Oui, bien sûr, il est "jeune" au sein de la A.A. mais MDR il fait rien face à des ados, c'est déprimant :cry: Je sais que ça servirait à rien, mais ça ferait du bien que quelqu'un (qui fait un peu peur et qui inspire le respect) pousse une gueulante.
Quel système pourri et corrompu aled.

MDRRRRR clairement. C'est aussi le "no talk me, I angy" (ridicule). Mais oui, il est plein de bonnes intentions, mais elles flopent totalement. Ahlala, ces gens qui se mettent trop la pression :roll: (Alex est mon animal spirituel.)
Image
Legit ma tronche quand j'ai lu ce que tu as dit sur Dimi. Ben écoute, le mépris et la froideur se sent bien dans ce chap. Et ça me fout en rogne sévère :lol:

(MDRRRR c'est pour ça qu'ils sont tous des bichettes. Les pauvres.)

louji a écrit :Chap 34
Mdr mais non ? ;-; En plus j'ai oublié d'y poster (j'vais y faire juste après) mais j'avais fait un... truc récapitulant les liens entre persos. Bichette :lol:

Yes voilà c'est toutàfait ça pour l'instant :mrgreen:
Tu dis qu'Edward redoute qu'Ethan bosse pour Alexia (c'est le name de la madre-sa-mère) ou c'est l'inverse (car c'est l'inverse :lol: ). Et oui Ed menace bien de relâcher Maria et Thalia dans un trafic charmant de cette nature-là :roll:
J'en dis pas trop sur les liens Ed-Eth-Alexia, mais Edward bosse pour la Ghost, ça c'est sûr ! ;) Et si Ed veut éviter l'incident diplomatique, c'est parce que c'est une affaire de famille jusqu'ici et que ces sociétés n'ont pas à y être mêlées. Si elles le sont malgré tout, c'est tous les Sybaris qui risquent leurs postes ^^

Ouais, Maria et Thalia étaient trop anonymes pour que ce soit autre chose ! Mais oui, Ethan il est tellement pas né dans la bonne famille ptn :? (puis c'est clairement le vilain petit canard mais on y reviendra x) (je me tâte beaucoup à faire une histoire annexe sur la génération Mike-Eth-Maria-Grace-Ed/des-persos-pas-encore-introduits quand ils étaient plus jeunes. Je l'avais fait à la V1, je verrai si ça peut pas me faire une tite coupure sympa entre le T1 et le 2 ^^)

Aaaah ça me fait plaisir en tout cas ♥ C'est vrai que ça va faire moins school life à partir de maintenant, plus histoires de mif, entraînements plus importants que jusqu'ici... Mais c'est p-t pas plus mal ! Et oui prochain chap, fin de la partie 1 :)

Mdr en plus je pense pas que tu puisses comprendre avec les infos qu'on a jusqu'ici :roll:

Merci pour ton com ♥

Yes, j'en avais fait un (seulement avec la bonne mif Sybaris owi). Damn, c'est chargé et y a du monde!

Oké oké, je m'étais pas trompée :lol:
Ah non, Ethan est sans aucun doute un pauvre chou qui était dans son coin, il embêtait personne (il est totalement incapable de faire du mal à sa famille. CET HOMME A DES FÊLURES). Edward bosse avec Alexia (charmante maman) et pour la Ghost, j'avais bien capté. Quelle charmante personne, cet Ed ♥
Oké :v Je sens quand même que leurs petites magouilles vont leur retomber sur la tronche au bout d'un moment.

Clairement :'D (AH) Oh purée, carrément *^* Ce serait tellement cool, fonce!!!
Image
♥♥♥♥
Yaaaas, très bien! On aime les histoires de mif! Ohohoh, j'ai hâte!

MDRRR

Mercé à toua~♥

La bise~
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit :
(Oui, il en faut, dans ce monde de brute :'D )
Je vais appeler les services sociaux et je vais lancer une pétition "No bully Jim".

Oui, bien sûr, il est "jeune" au sein de la A.A. mais MDR il fait rien face à des ados, c'est déprimant :cry: Je sais que ça servirait à rien, mais ça ferait du bien que quelqu'un (qui fait un peu peur et qui inspire le respect) pousse une gueulante.
Quel système pourri et corrompu aled.

MDRRRRR clairement. C'est aussi le "no talk me, I angy" (ridicule). Mais oui, il est plein de bonnes intentions, mais elles flopent totalement. Ahlala, ces gens qui se mettent trop la pression :roll: (Alex est mon animal spirituel.)

Legit ma tronche quand j'ai lu ce que tu as dit sur Dimi. Ben écoute, le mépris et la froideur se sent bien dans ce chap. Et ça me fout en rogne sévère :lol:

(MDRRRR c'est pour ça qu'ils sont tous des bichettes. Les pauvres.)


Yes, j'en avais fait un (seulement avec la bonne mif Sybaris owi). Damn, c'est chargé et y a du monde!

Oké oké, je m'étais pas trompée :lol:
Ah non, Ethan est sans aucun doute un pauvre chou qui était dans son coin, il embêtait personne (il est totalement incapable de faire du mal à sa famille. CET HOMME A DES FÊLURES). Edward bosse avec Alexia (charmante maman) et pour la Ghost, j'avais bien capté. Quelle charmante personne, cet Ed ♥
Oké :v Je sens quand même que leurs petites magouilles vont leur retomber sur la tronche au bout d'un moment.

Clairement :'D (AH) Oh purée, carrément *^* Ce serait tellement cool, fonce!!!

♥♥♥♥
Yaaaas, très bien! On aime les histoires de mif! Ohohoh, j'ai hâte!

MDRRR

Mercé à toua~♥

La bise~
J'imagine que c'est rageant qu'il puisse rien faire face à des gamins, mais en même temps il va pas non plus lever la main sur eux... Mais Alex va prévenir la direction de l'école, ça c'est sûr !

Ton animal spirituel :lol:

Yes, je me doute que ça fout les nerfs :mrgreen: Mais bon personne est parfait

J'en ai fait un aussi d'arbre généalogique des Sybaris, si ça peut te rassurer :lol: De toute manière, je le mettrai à partir de certains chaps, car va y en avoir besoin :roll:

Ouais, Ethan emmerdait personne, clairement :v (et OUI il a des fêlures bichette ptn). Ed est tout à fait charmant, aucun doute ♥

Yes je vais réfléchir à la forme que ça prend ! Peut-être plusieurs OS pour marquer certaines périodes ^^
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

louji a écrit :J'imagine que c'est rageant qu'il puisse rien faire face à des gamins, mais en même temps il va pas non plus lever la main sur eux... Mais Alex va prévenir la direction de l'école, ça c'est sûr !

Ton animal spirituel :lol:

Yes, je me doute que ça fout les nerfs :mrgreen: Mais bon personne est parfait

J'en ai fait un aussi d'arbre généalogique des Sybaris, si ça peut te rassurer :lol: De toute manière, je le mettrai à partir de certains chaps, car va y en avoir besoin :roll:

Ouais, Ethan emmerdait personne, clairement :v (et OUI il a des fêlures bichette ptn). Ed est tout à fait charmant, aucun doute ♥

Yes je vais réfléchir à la forme que ça prend ! Peut-être plusieurs OS pour marquer certaines périodes ^^

Ah non, clairement, la violence sur mineur, c'est un peu pas légal (surtout dans le cadre de l'école mdr). Une bonne gueulante flippante, ça il pourrait, mais j'ai pas l'impression que ce soit le genre. Heureusement qu'il va la prévenir :cry:

MDR oui :lol:

Ah non, personne ne l'est.

Yaaaas ! J'ai hâte de le voir x)

Ethan ♥ J'ai quand même bien envie de savoir ce qui se passe dans la tête d'Edounet.

Okay ! :mrgreen:
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Message par louji »

- Chapitre 35 -



Mercredi 14 octobre 2020, Dourney, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Ryusuke esquissa un sourire soulagé lorsque son ami parvint à la fin de son devoir de littérature. On leur avait demandé d’écrire un texte d’une page à propos d’un membre de leur famille qu’ils admiraient et d’expliquer en quoi. Ryu s’était naturellement penché vers son oncle, dont il avait décrit la caractère assez passif, mais ferme. Comme il s’était installé dans son lit pour rédiger son expression écrite, l’adolescent avait pu verser quelques larmes en toute discrétion. Ryu avait l’impression d’avoir fait un deuil par résignation. Tout s’était enchaîné si vite : l’annonce de son oncle à propos de sa tumeur, la dégradation de sa santé, les soins palliatifs… et l’arrêt des machines. Ni Akira ni son neveu ne s’étaient concrètement penchés sur le devenir de l’adolescent. Un mélange de refus de la réalité, de peur atroce, d’espoir insensé. Puis cette belle journée d’août était arrivée et Ryu avait perdu le dernier membre connu de sa famille.
Pendant deux semaines, il avait souri à Jeremy, à Thalia et à leur mère. Il avait plaisanté avec eux, joué à des jeux en compagnie de Jim et sa sœur, continué à étudier avec sérieux. Le soir, ses mains fines et pâles tremblaient en coupant les légumes, en éminçant la viande bon marché, en remplissant les casseroles d’eau. Quand il ne cuisinait ou ne faisait pas ses devoirs, il se réfugiait furieusement dans ses livres. Tout y passait : romans, mangas, magazines oubliés par son oncle… tout ce qui pouvait l’entraîner en-dehors de cet appartement où il vivotait en attendant le lendemain. Son cœur ne se remettait à battre que lorsqu’il percevait la voix ennuyée de son ami ou le rire de Thalia.
Dimitri, par son tempérament posé, observateur et pourtant capable de se durcir face aux contrariétés, était comme un baume sur sa plaie non-cicatrisée. Un baume qui piquait, qui le gênait parfois tant les échos de son oncle résonnaient dans la blessure, mais qui le soignait définitivement. Dimitri vivait seul, n’avait pas l’air de chercher conjoint – l’agent lui avait expliqué qu’il était parfaitement heureux sans vie de couple – et son intérêt grandissant pour sa Recrue avait enveloppé le garçon d’un cocon protecteur. C’était pour l’instant plus un abri temporaire qu’un véritable foyer, mais Ryusuke décelait dans les prunelles sombres du Russe une affection sincère. L’agent la taisait par professionnalisme – il était mal vu de développer des liens très amicaux avec sa Recrue – mais Ryu ne se privait pas de se sentir aimé et entouré. Il acceptait avec entrain les sorties que lui proposait son recruteur, tout comme l’aide qu’il lui apportait pour ses devoirs. Pas à pas, l’homme et l’adolescent se rapprochaient, prenant soin de ne pas brusquer l’autre. Ryusuke commençait à se sentir de nouveau pleinement vivant, même si le retour des sensations et des émotions ne l’atteignait pas sans lui faire mal.

Jim termina de relire son texte, esquissa une moue satisfaite, puis jeta son stylo-bille dans sa trousse. Sa feuille était loin d’être aussi propre que celle de Ryu, avec son écriture penchée de gaucher ou ses ratures, mais il était satisfait de son travail. C’était assez rare pour qu’il se sente impatient de rendre la copie à son professeur.
Les deux adolescents échangèrent un regard surpris lorsqu’on frappa à la porte. Le mercredi après-midi banalisé permettait aux élèves de travailler leurs devoirs de la semaine ou de participer à des clubs, alors peu d’entre eux étaient réellement libres. Sans compter que Valentina et Mia étaient elles aussi penchées sur l’exercice de littérature.
Ryu se leva et ouvrit la porte, l’air inquisiteur.
— Coucou les garçons !
Ryusuke se fendit d’un sourire amusé face à la joie prétendument insouciante de Michael. Le nouveau-venu retira ses mocassins de ville à l’aide de ses orteils puis jeta négligemment sa veste sur un lit. Alors que Ryu refermait la porte, il entrevit une deuxième paire de chaussures. Étonné, il leva le nez vers le père de son ami, qui restait en retrait, l’air incertain. L’adolescent lui adressa un timide sourire avant de souffler :
— Vous n’entrez pas ?
Ethan lui jeta un regard penaud avant d’expliquer :
— Je ne suis pas sûr que Jeremy soit d’accord.
Sourcils froncés, Ryu plissa les lèvres avant de secouer la tête.
— C’est pas que sa chambre. C’est aussi la mienne. Et ça me ferait plaisir de vous laisser entrer.
— Dans ce cas-là, je ne peux pas refuser, répondit Ethan en refermant derrière lui, soulagé.
Il accrocha son veston au porte-manteau et, tout en parcourant la pièce d’un regard songeur, il retira ses baskets. Le lit de gauche était fait et encombré de quelques livres. Celui de droite était sens dessus dessous, mélange de draps éparpillés et de vêtements abandonnés. L’ombre d’un sourire aux lèvres, Ethan sut immédiatement à qui appartenait ce couchage-là. Sa bouche retrouva un pli amer dès qu’il croisa le regard de Jim. Une feuille à la main, son fils le toisa avec méfiance avant de détourner la tête pour répondre à une question de Mike.
— T’inquiète pas pour ça, marmonna l’adolescent en serrant les dents. Alex a déjà prévenu le directeur, ils ont été sanctionnés. Pas de rappel à l’ordre ou de travaux d’intendance pour eux, par contre. Juste un avertissement dans leur dossier de scolarité et un petit mot à papa-maman. Ils peuvent aller se faire voir, ces Intouchables.
Comme Ethan n’avait pas suivi la conversation, il fronça les sourcils puis interrogea son partenaire du regard. L’air grave, Mike expliqua d’une voix tendue :
— À deux reprises, Jeremy s’est fait agresser par des amis d’Emily Hobs. Ils ont estimé que les sanctions dont notre cervelle rebelle a écopé étaient pas suffisantes. Ils lui ont fait payer à leur manière.
— Ils t’ont blessé ? murmura Ethan d’un ton stupéfait en faisant un pas vers son fils.
Un mélange d’irritation, de trouble et d’incrédulité plissa les traits de Jim.
— Rien de grave, finit-il par marmonner d’un air renfrogné. Mais… j’ai eu des bleus pendant des jours. Et ces cons ont failli me péter le nez.
Sur ses mots, il se massa l’arête nasale pour vérifier que les douleurs étaient parties. Consterné, Ethan ne sut quoi répondre dans l’immédiat. Comment Jeremy pouvait-il prendre le sujet avec tant de légèreté ? Non seulement il avait été agressé physiquement, mais deux fois qui plus est. La colère contracta la poitrine d’Ethan et lui enserra le haut de la gorge. Mike lui avait expliqué les différends qui opposaient son fils à certains Réguliers de sa classe et l’impuissance qui en découlait. Ethan connaissait parfaitement cette notion « d’Intouchables » puisque les actionnaires dont il était question étaient aussi difficilement atteignables au niveau de la A.A. L’agent n’avait pourtant pas à se plaindre de sa place au sein de la société : son expérience faisait de lui un aîné parmi les agents et hériter du nom de sa mère l’avait protégé plus d’une fois. Pourtant, malgré les insultes et les rumeurs qui avaient pu courir sur lui ou son entourage proche, il n’avait jamais abusé de cet héritage familial. Apprendre que des élèves de l’École se permettaient de passer au-dessus du règlement grâce aux bons papiers de leurs parents le rendait encore plus écœuré.
Bien plus en colère qu’il ne le laissait paraître, Ethan s’installa au bord du lit de son fils et serra la poignée du sac en carton qu’il transportait avec lui. Michael discutait toujours avec les deux adolescents, les questionnant à propos du devoir qu’ils venaient de terminer. En apprenant le sujet de l’exercice, il s’enquit aussitôt de la personne qu’ils avaient choisie. Après que Ryu eut expliqué son choix, Mike se tourna vers son filleul avec un sourire suffisant.
— Jem, dis-moi quel proche tu as choisi et pourquoi c’est moi.
Un silence atterré tomba dans la chambre. Jeremy dévisagea son parrain d’un air interdit avant que Ryusuke ne se mette soudain à pouffer. Comme Jim ne se départait pas de son expression perplexe, Mike soupira puis lui tapota le crâne.
— C’était une blague, p’tit gars. Je me doute bien que tu m’as pas choisi.
Les pommettes de l’adolescent rosirent. Puis, sa copie à la main, il bredouilla :
— M-Mais non, j’aurais très bien pu te choisir. (Il baissa le nez et continua un ton plus bas : ) J’ai choisi Thallie. Elle me manque alors…
Il laissa sa phrase en suspens, à moitié étouffé par la peine qui l’avait brusquement agrippé. Mike échangea un regard furtif avec Ethan, qui secoua la tête d’un air impuissant. Ils s’étaient mis d’accord pour ne pas parler du message d’Edward à Jim. Ils craignaient trop le tempérament impulsif du garçon pour le mettre dans la confidence. Il y avait fort à parier qu’il accepterait sans réfléchir le marché proposé par Ed. Or, ni Ethan ni son ami ne souhaitaient sacrifier Jim pour le bien de sa mère et de sa sœur.
— Qu’est-ce que tu as écrit sur elle ?
Comme Jeremy ne s’attendait pas à ce que son père lui adresse spontanément la parole, il sursauta à moitié et se tourna vers lui. Il le fixa en silence avec une moue dubitative.
— En quoi ça te regarde ?
Son ton hargneux arracha une grimace à Ethan. Pourquoi fallait-il que l’adolescent prenne chaque mot pour une insulte, chaque phrase pour une agression ? Ethan avait déjà du mal à lancer une discussion avec son fils sans craindre de le mettre mal à l’aise, alors avec sa méfiance et son irritation manifestes…
— C’est simplement que… reprit-il en s’efforçant de garder contenance face au regard farouche de l’adolescent. Je ne vous connais pas si bien que ça. Je sais de Mike que vous vous entendez bien, que Thallie et toi êtes très proches, mais…
— L’appelle pas comme ça, le coupa son fils d’une voix sèche en s’enfonçant dans sa chaise. Y’a que nous qui l’appelons comme ça.
Ethan comprit avec une douloureuse clairvoyance que le « nous » comprenait tout le monde dans la pièce sauf lui. Il ravala la brûlure qu’avait jeté les mots du garçon dans son cœur et hocha la tête. Il n’avait vécu qu’un an avec sa fille, comment aurait-il pu s’estimer légitime pour la traiter avec familiarité ?
Préférant changer de sujet au risque d’envenimer les choses avec Jeremy, Ethan leva son sac en papier.
— J’ai quelque chose pour toi, annonça-t-il avec un petit sourire. J’ai mis très longtemps à te l’offrir, car… j’ai pas réellement d’excuses, si ce n’est que je ne sais plus où donner de la tête depuis quelques temps.
L’adolescent récupéra le paquet avec une moue dubitative. Il jeta un coup d’œil à son parrain, comme pour s’assurer qu’il approuvait la manœuvre, puis baissa le nez sur le sac en papier. Ce n’était pas bien lourd. Il donna un coup sec sur les agrafes pour déchirer l’emballage puis en sortit une boîte rectangulaire au design épuré. Même s’il n’en avait jamais eu, Jim reconnut sans mal l’emballage d’un téléphone portable. Un mélange d’excitation et d’amertume lui plissa le visage.
— Cool, souffla-t-il sans savoir s’il le pensait sincèrement ou s’il était ironique.
D’après les expressions déroutées de ses interlocuteurs, eux non plus n’étaient pas certains de sa réaction. Évitant le regard de son père, Jeremy fit glisser les deux compartiments de la boîte pour révéler son intérieur. Il n’y connaissait rien en portables, mais il avait le sentiment que ce n’était ni à la pointe ni à la base de la technologie. Secrètement soulagé qu’Ethan n’ait pas dépensé des centaines et centaines de dollars dans un téléphone, Jim s’efforça de lever le nez vers lui. Pourtant incapable de le regarder dans les yeux, il choisit un point entre ses sourcils pour fixer son attention.
— Merci.
Un soulagement palpable glissa sur les traits crispés de son père. Ses épaules s’abaissèrent tandis qu’un mince sourire étirait ses lèvres. Pendant quelques secondes, il avait eu peur que Jim ne l’accuse de vouloir réparer leur relation à coups de cadeaux.

Pendant que Jim et Ryu se penchaient sur le fonctionnement du nouvel appareil, Ethan s’approcha d’un Mike occupé à décrypter le devoir de son filleul.
— Tu crois qu’il accepterait que je lise son travail ?
— Il t’a envoyé balader tout à l’heure, lui rappela l’homme avec un sourire mutin. Si j’étais toi, je lui redemanderais pour éviter de me faire gueuler dessus.
Avec un soupir, Ethan se tourna vers les deux adolescents, qui s’étaient mis à paramétrer le portable. Il ne voulait pas faire preuve de curiosité mal placée, mais désespérait de mieux connaître ses enfants après avoir été séparés d’eux si longtemps. Or, comme Jim n’était pas des plus bavards et daignait tout juste le regarder, il ne comptait pas trop sur des discussions directes.
— Jeremy ? lança Ethan en faisant un pas dans sa direction. Tu ne veux vraiment pas que je jette un œil à ta copie ?
— Ça te servira à quoi ? grinça son fils en retour, nez plissé. Tu veux corriger mes fautes d’orthographe ? Ryu l’a déjà fait.
Ethan ne put retenir un petit rire. Devant l’expression confuse de son fils, il ajouta :
— Non, non, je ne vais pas corriger tes fautes. J’aimerais simplement en apprendre plus sur Thalia et toi. Ça… me ferait plaisir de comprendre votre relation.
Méfiant, Jim rendit à son père un regard chargé de doutes. Pourquoi l’homme se prenait-il soudain de passion pour sa sœur et lui ?
— Je comprends pas, maugréa Jeremy en reposant son portable sur le bureau. Qu’est-ce que tu t’en fous, de Thalia et moi ? On fait plus partie de ta vie depuis des années. On sait rien de toi et tu sais rien de nous. (Un nouvel éclat de colère blessée luisit dans les yeux vairons du garçon.) D’ailleurs, t’as une autre famille ? J’ai des demi-frères et sœurs ?
Mike s’arrêta de lire pour jeter un regard affligé à l’adolescent. Qu’est-ce qui lui passait par la tête ? Avant d’avoir pu le réprimander sur ses fantasmes absurdes, Ethan secoua la tête et déclara avec une pointe de lassitude :
— Non, je n’ai pas d’autre famille, Jem.
Ethan aurait pu lui parler de ses tentatives de se remettre en couple qui avaient toutes fini en échecs, mais il n’avait pas l’impression que c’était ce que voulait entendre son fils.
— Thalia et toi… je ne dis pas que mon lien avec vous me donne le droit de faire partie de votre famille, mais j’aimerais ne pas perdre plus de temps avec vous.
Ébahi, Jim le dévisagea un moment avant de serrer les dents. Quel culot avait son père…
— Tu crois que j’ai envie de papoter avec toi parce que ma mère et ma sœur ont disparu ? Rêve pas, j’ai beaucoup d’autres personnes avant toi avec qui j’ai envie de passer du temps. (Il jeta des coups d’œil furtifs à son ami et à son parrain à ces mots.) Et, surtout, te force pas à t’intéresser à no…
— Jeremy, tu te trompes, le coupa doucement son père d’un air las. Je ne profite pas de l’absence de Maria et Thalia pour t’approcher. Je préfèrerais les savoir auprès de toi et ne pas avoir eu la chance de te rencontrer. Mais le fait est que nous avons renoué contact et que nous allons sûrement nous fréquenter pour un moment. Autant essayer de construire quelque chose, non ?
Dépité, incertain, Jim garda les lèvres closes et le regard tourné vers le mur. Il ne comprenait rien aux motivations de son père. Pourquoi se comporter en parent soucieux alors qu’il n’avait pas donné le moindre signe de vie pendant huit ans ?
— Mike t’a obligé à me parler ? maugréa Jeremy en observant tour à tour les deux adultes.
— Ça va pas, gronda aussitôt son parrain en perdant son expression songeuse. Jeremy, tu te fais des films et ça suffit maintenant.
Sur ces paroles lâchées d’un ton cassant, Michael récupéra la copie et la tendit à Ethan. Il la prit avec une moue circonspecte. Son ami se mettait rarement en colère. Même s’il comprenait l’irritation de Mike, il était le premier surpris de sa sécheresse envers Jim.
— Ethan, il est assez grand pour que tu lui expliques pourquoi Thalia et lui ne t’ont pas vu pendant huit ans.
Un silence aussi embarrassé qu’étonné entoura les trois interlocuteurs de Michael. Bras croisés obstinément, visage fermé de détermination, Mike barrait autant la sortie de la chambre qu’une échappatoire vers une autre discussion.
— Parce que y’a des raisons ? reprit courageusement Jim en dressant un menton provocateur autant à l’adresse de Mike que de son père.
L’adolescent essuya un regard flamboyant de son parrain en retour. Ravalant sa salive, Jim perdit son air insolent et serra les poings sur ses cuisses. Avec une grimace, Ethan se tourna vers lui et entonna d’une voix grave :
— Je suis d’accord avec Mike. Tu as le droit de savoir après tout ce temps.
Ethan ferma brièvement les yeux, ses paupières tachées de rouge, orange et noir tandis que les souvenirs brûlants et acides de fumée remontaient en lui.
— Comme tu l’as appris il y a quelques temps, l’incendie de notre maison était criminel. Même si je n’ai jamais arraché la vérité à la personne concernée, je soupçonne… ma propre mère de l’avoir commandité.
Ryusuke ne put empêcher une petite exclamation ahurie de lui échapper. Honteux d’avoir attiré l’attention, il baissa le nez en s’excusant à mi-voix. Mike lui serra l’épaule pour le rassurer avant d’adresser un hochement de tête encourageant à son partenaire.
— Elle n’a jamais accepté ma relation avec Maria et encore moins que nous fondions une famille. Je ne sais pas ce qu’elle s’imaginait… que nous représentions une menace ? Je suis le dernier Sybaris à travailler à la A.A et peut-être qu’elle n’appréciait pas l’idée que ce soit sur moi que repose le poids de cet héritage familial. Avec Thalia et toi, il y avait des probabilités que vous repreniez le flambeau et que la direction de la A.A échappe un peu plus à ma mère. Alor…
— Attends, s’exclama Jeremy en lui adressant un regard hagard. Ta mère… ma grand-mère, c’est vraiment la femme qui a fondé la A.A ?
— Oui. Mon grand-père a quitté l’Europe pendant la Guerre Froide, où il travaillait pour les services de renseignement américains. Il a participé à l’élaboration d’une mission de recrutement et de formation d’agents d’espionnage propres au contexte de l’époque. Cette mission est à l’origine de la création de la Ghost Society, une branche gouvernementale séparée de la CIA. (Comme son fils le dévisageait avec une lueur d’incompréhension au fond des yeux, Ethan lui adressa un mince sourire désolé.) Mais je m’égare. Mon grand-père n’a pas émigré seul, il est venu avec son épouse et ses enfants. Ils ont tous baigné dans cet univers particulier d’agences de renseignements et de défense civile. Ma mère, Alexia Sybaris, s’est lancée dans le milieu en se proposant pour mener le projet de fondation d’une société-fille ici-même dans les années 70.
— C’est compliqué, cette histoire, marmonna Jeremy en faisant la moue.
Les iris ambrés d’Ethan s’éclairèrent d’un amusement teinté de désarroi.
— Je sais, mon grand. (Comme Ethan basculait les yeux vers ses mains croisées sur ses cuisses, il ne remarqua pas le tressaillement de Jim à la mention du surnom.) Même si elle a fondé S.U.I, ma mère n’y est pas restée toute sa carrière. Elle est partie à la Ghost il y a vingt ans. Elle surveille de loin la A.A et n’a sûrement pas apprécié que j’en grimpe les échelons au fil du temps.
— Mais pourquoi ? s’enquit Jim en fronçant les sourcils. Elle devait être contente que tu sois resté dans cette société, non ?
Ethan poussa un soupir dépité avant de glisser un regard las vers son fils.
— Ma mère ne m’a jamais aimé. Elle me détestait et elle me déteste encore sûrement. Peut-être un peu moins maintenant qu’elle s’imagine que je suis sans famille.
Les pièces du puzzle commençaient à se mettre en place. Sourcils froncés, Jeremy demanda à voix basse, comme s’il craignait qu’on l’entende :
— Quand le directeur a su que j’étais ton fils, il a fait une drôle de tête. Et puis, M. Cross m’a sorti un truc du genre « Je croyais que tu étais mort ». (Jeremy se tripota nerveusement les mains en continuant d’un ton crispé : ) Maman et toi, vous avez menti suite à l’incendie ? Vous nous avez fait passer pour morts, Thalia et moi ?
Mike se retint de soupirer de soulagement. Depuis le temps qu’il estimait qu’Ethan devait faire un point avec Jeremy à propos de leur séparation forcée. Ils y venaient enfin.
— Oui, Jem, acquiesça son père d’une voix rauque. Pour vous protéger, pour nous assurer que ma mère n’essaierait pas de nouveau de tous nous séparer, Maria et moi avons préféré vous faire passer pour morts et vous donner de nouvelles identités. Mais nous avons pu y arriver qu’à certaines conditions. Les dirigeants de la A.A ont accepté de nous couvrir et de modifier leurs bases de données, en échange de quelques promesses. David et Mme Allan ont risqué gros en mentant à ma mère – et donc, indirectement, à la Ghost – alors ils ont voulu s’assurer que Maria et moi ne jouions pas trop avec le feu. Maman est partie s’installer avec vous à Seludage, où personne n’aurait l’idée de la chercher. Quant à moi, pour être cohérent avec l’histoire que je devais porter, je me suis éloigné de vous. Je n’avais pas le droit d’aller à Seludage, j’étais surveillé dans mes déplacements grâce à une puce GPS.
— C’est pas possible, susurra Jim en secouant la tête, les yeux agrandis d’horreur.
Ethan se tut, désemparé par l’idée que son fils ne le croit pas. Il n’avait pas de preuves à portée de main… et encore, Jeremy accepterait-il seulement de les consulter ?
— T’es en train de me dire, reprit l’adolescent en lui jetant un regard médusé, que t’es parti à cause d’un incendie provoqué par ta mère ? Tu nous as… tu nous as abandonnés parce que t’avais peur qu’elle apprenne qu’on avait survécu ?
Un mélange de souffrance brûlante et de colère acide s’empara d’Ethan, qui ne trouva plus la force de répondre. Oui, il avait beau tourner les choses dans tous les sens, c’était un abandon. Forcé, mais un abandon tout de même.
— Je ne vais pas mentir, Jeremy. Oui, je vous ai abandonnés pour m’assurer que vous seriez en sécurité. (Un éclat de rire douloureusement amer força la cloison de ses lèvres.) Il faut croire que j’ai échoué ici aussi.
Comme la conservation ne le concernait pas directement, Ryusuke ne disait rien. Mais son cœur se tordait de voir son ami dépassé par les révélations et Ethan écrasé par celles-ci.
— Mais… continua Jim d’un ton cassé, à peine audible. Mais tu… maman nous a dit… Pourquoi tu l’as pas dit avant ? Pourquoi t’as jamais envoyé de message à maman, à Thalia ou à moi ? Pourquoi on savait rien de tout ça ?
Les émotions se succédèrent sur les traits de son père. Mais seuls demeurèrent le désarroi et une pointe d’effroi. Il décroisa ses mains tremblantes pour agripper le bord du lit.
— J’ai envoyé des messages à ta mère. Elle ne voulait pas me répondre. Jem, bon sang, je vous ai envoyés des cartes, à Thalia et toi. Pendant les trois ans qui ont suivi l’incendie, c’était tous les mois. Après, tous les trimestres… tous les six mois… puis juste pour vos anniversaires et Noël.
Comme Jim gardait les dents serrées, visiblement sceptique des propos de son père, Ethan se leva du lit et s’accroupit face à la chaise sur laquelle l’adolescent était recroquevillé.
— J’ai arrêté d’envoyer mes cartes il y a an. (Ethan prit les poignets de Jim entre ses mains. Il tressaillit, mais ne le repoussa pas.) Je n’ai jamais eu une seule réponse en huit ans. Ni de ta mère, ni de Thalia ni de toi. J’ai fini par estimer que j’étais indésirable et que je ne faisais que vous ennuyer.
Ethan serra plus fort les poignets de son fils pour l’inciter à l’écouter. Les yeux troublés du garçon lui martelaient le cœur à chaque clignement de paupières, mais il s’efforça à le regarder jusqu’au bout.
— Jeremy, j’ai une question à te poser : Thalia et toi n’avez donc jamais voulu faire ma connaissance ? Si oui, je ne t’imposerai pas ma présence. Je ne veux te forcer à rien alor…
— On les a jamais reçues, chuchota Jeremy d’une voix étouffée.
— Comment ?
— Tes lettres, tes cartes… j’ai jamais rien vu de tout ça ! siffla Jim en arrachant ses mains de celles de son père. Alors soit tu es un menteur, soit…
Il laissa sa phrase en suspens en prenant conscience de ce qu’impliquait l’inverse. Il pâlit, écrasa ses lèvres l’une contre l’autre et se détourna du visage dévasté de son père. Qui devait-il croire ? La femme qui l’avait élevé et choyé ou un homme resurgi du passé dont il ne savait presque rien ?
— Maria ne vous les a jamais données, réalisa Ethan d’un ton atone.
Il resta un moment accroupi face à Jim, dont le visage se défaisait un peu plus à chaque seconde, et se leva sans un mot. Puis, avec un rire jaune, Ethan se passa une main sur le visage. Il aurait dû s’en douter. Maria avait préféré couper tous les ponts avec lui. Elle n’avait jamais répondu à ses SMS, à ses propositions, à ses appels mortifiés. Pourquoi aurait-elle transmis à ses enfants les cartes que l’homme avait envoyées pendant des années ?
— En fin de compte, murmura Ethan en laissant retomber son bras, c’est Maria qui nous a définitivement séparés.
Les indices qu’ils avaient assemblés menaient à cette conclusion, mais Jim ne voulait pas y croire. Et même s’il devait y croire, sa mère avait dû avoir de bonnes raisons de garder ces lettres cachées. Même si son père se prétendait inquiet, peut-être n’était-il qu’un imposteur qui faisait bonne figure.
Mais pourquoi Mike reste ami avec lui, alors ? songea aigrement Jeremy en lorgnant son parrain qui grattait son menton barbu.
Déboussolé, Jim se détourna des deux hommes et refusa même de penser à sa mère. Les agissements des adultes autour de lui échappaient à sa compréhension. Et peut-être qu’il n’avait même pas envie de les comprendre. Après tout, il n’était pas certain que les motivations de ses parents et de son entourage correspondent à de la pure logique. Jeremy avait quelque part conscience qu’il lui manquait de nombreuses clés pour appréhender pleinement la situation.
Bien trop découragé par les secrets et les mensonges qu’on avait érigés autour de son enfance pour soi-disant le protéger, Jim préféra ne plus y penser. Il devait se concentrer sur l’instant présent, sur la disparition de sa mère et de sa sœur, plutôt que s’indigner des affres du passé.



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Dernière modification par louji le sam. 24 juil., 2021 11:13 pm, modifié 2 fois.
TcmA

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

louji a écrit :Eeeeet c'est la fin de la partie 1. Fouuuh. Avec 2-3 explications au passage, c'est toujours ça de pris :lol:
De mon côté, j'avance bien dans la partie 2, même si je suis beaucoup plus en impro (j'avais rédigé les axes scénaristiques de la partie 1 en avance, car j'avais peur de m'éparpiller comme j'avais fait dans la V1). Et récemment j'ai organisé la découpe du T2, qui devrait faire 3 parties (et être p-t plus long que le T1, on verra) et travaillé le scénario.
Brefouille, ce projet avance pas mal et ça me fait plaisir ! (et j'espère que l'histoire continue de vous plaire, je sais pas du tout si j'ai des lecteurs fantômes, mais si vous suivez, c'est cool ♥)
:arrow: Yaaaas, here we go, let's go, let's go!
Contente de voir qu'il te plaît (et of, course, ça continue de me plaire aaaaaah. Eh purée, quel chapitre)




- Chapitre 35 -



Mercredi 14 octobre 2020, Dourney, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Ryusuke esquissa un sourire soulagé lorsque son ami parvint à la fin de son devoir de littérature. On leur avait demandé d’écrire un texte d’une page à propos d’un membre de leur famille qu’ils admiraient et d’expliquer en quoi. Ryu s’était naturellement penché vers son oncle, dont il avait décrit la caractère assez passif, mais ferme. Comme il s’était installé dans son lit pour rédiger son expression écrite, l’adolescent avait pu verser quelques larmes en toute discrétion. Ryu avait l’impression d’avoir fait un deuil par résignation. Tout s’était enchaîné si vite : l’annonce de son oncle à propos de sa tumeur, la dégradation de sa santé, les soins palliatifs… et l’arrêt des machines. Ni Akira ni son neveu ne s’étaient concrètement penchés sur le devenir de l’adolescent. Un mélange de refus de la réalité, de peur atroce, d’espoir insensé. Puis cette belle journée d’août était arrivée et Ryu avait perdu le dernier membre connu de sa famille.
Pendant deux semaines, il avait souri à Jeremy, à Thalia et à leur mère. Il avait plaisanté avec eux, joué à des jeux en compagnie de Jim et sa sœur, continué à étudier avec sérieux. Le soir, ses mains fines et pâles tremblaient en coupant les légumes, en éminçant la viande bon marché, en remplissant les casseroles d’eau. Quand il ne cuisinait ou ne faisait pas ses devoirs, il se réfugiait furieusement dans ses livres. Tout y passait : romans, mangas, magazines oubliés par son oncle… tout ce qui pouvait l’entraîner en-dehors de cet appartement où il vivotait en attendant le lendemain. Son cœur ne se remettait à battre que lorsqu’il percevait la voix ennuyée de son ami ou le rire de Thalia.
Dimitri, par son tempérament posé, observateur et, pourtant, capable de se durcir face aux contrariétés, était comme un baume sur sa plaie non-cicatrisée. Un baume qui piquait, qui le gênait parfois tant les échos de son oncle résonnaient dans la blessure, mais qui le soignait définitivement. Dimitri vivait seul, n’avait pas l’air de chercher conjoint – l’agent lui avait expliqué qu’il était parfaitement heureux sans vie de couple – et son intérêt grandissant pour sa Recrue avait enveloppé le garçon d’un cocon protecteur. C’était pour l’instant plus un abri temporaire qu’un véritable foyer, mais Ryusuke décelait dans les prunelles sombres du Russe une affection sincère. L’agent la taisait par professionnalisme – il était mal vu de développer des liens très amicaux avec sa Recrue – mais Ryu ne se privait pas de se sentir aimé et entouré. Il acceptait avec entrain les sorties que lui proposait son recruteur, tout comme l’aide qu’il lui apportait pour ses devoirs. Pas à pas, l’homme et l’adolescent se rapprochaient, prenant soin de ne pas brusquer l’autre. Ryusuke commençait à se sentir de nouveau pleinement vivant, même si le retour des sensations et des émotions ne l’atteignait pas sans lui faire mal.
:arrow: Ryu bébé ;^; Le cancer est vraiment une saloperie, ça peut aller si vite, c'est terrible. WOW, ces premiers paragraphes, ils sont si beaux et si bien écrits!! Les émotions de Ryu aaah ;^; Bravo!

Jim termina de relire son texte, esquissa une moue satisfaite, puis jeta son stylo-bille dans sa trousse. Sa feuille était loin d’être aussi propre que celle de Ryu, avec son écriture penchée de gaucher :arrow: JIM GAUCHER REPRÉSENTE OUE OUE ou ses ratures, mais il était satisfait de son travail. C’était assez rare pour qu’il se sente impatient de rendre la copie à son professeur.
Les deux adolescents échangèrent un regard surpris lorsqu’on frappa à la porte. Le mercredi après-midi banalisé permettait aux élèves de travailler leurs devoirs de la semaine ou de participer à des clubs, alors peu d’entre eux étaient réellement libres. Sans compter que Valentina et Mia étaient elles aussi penchées sur l’exercice de littérature.
Ryu se leva et ouvrit la porte, l’air inquisiteur.
— Coucou les garçons ! s’exclama gaiement Michael dès qu’il aperçut l’adolescent. :arrow: Mike ♥
Ryusuke se fendit d’un sourire amusé face à la joie prétendument insouciante de l’homme puis s’effaça pour le laisser entrer. Mike retira ses mocassins de ville à l’aide de ses orteils puis jeta négligemment sa veste sur le premier lit venu. Alors que Ryu refermait la porte, il entrevit une deuxième paire de chaussures. Étonné, il leva le nez vers le père de son ami, qui restait en retrait, l’air incertain. L’adolescent lui adressa un timide sourire avant de souffler :
— Vous n’entrez pas ?
Ethan lui jeta un regard penaud avant d’expliquer :
— Je ne suis pas sûr que Jeremy soit d’accord. :arrow: MAIS ETHAN PTAIN
Sourcils froncés, Ryu plissa les lèvres avant de secouer la tête.
— C’est pas que sa chambre. C’est aussi la mienne. Et ça me ferait plaisir de vous laisser entrer. :arrow: Merci bébé Ryu choupinou
— Dans ce cas-là, je ne peux pas refuser, répondit l’homme en refermant derrière lui, soulagé.
Il accrocha son veston au porte-manteau et, tout en parcourant la pièce d’un regard songeur, il retira ses baskets. Le lit de gauche était fait et encombré de quelques livres. Celui de droite était sens dessus dessous, mélange de draps éparpillés et de vêtements abandonnés. L’ombre d’un sourire aux lèvres, Ethan sut immédiatement à qui appartenait ce couchage-là. Sa bouche retrouva un pli amer dès qu’il croisa le regard de Jim. Une feuille à la main, son fils le toisa avec méfiance avant de détourner la tête pour répondre à une question de Mike.
— T’inquiète pas pour ça, marmonna l’adolescent en serrant les dents. Alex a déjà prévenu le directeur, ils ont été sanctionnés. Pas de rappel à l’ordre ou de travaux d’intendance pour eux, par contre. Juste un avertissement dans leur dossier de scolarité et un petit mot à papa-maman. Ils peuvent aller se faire voir, ces Intouchables.
Comme Ethan n’avait pas suivi la conversation, il fronça les sourcils puis interrogea son partenaire du regard. L’air grave, Mike expliqua d’une voix tendue :
— À deux reprises, Jeremy s’est fait agresser par des amis d’Emily Hobs. Ils ont estimé que les sanctions dont notre cervelle rebelle a écopé étaient pas suffisantes. Ils lui ont fait payer à leur manière.
— Ils t’ont blessé ? murmura Ethan d’un ton stupéfait en faisant un pas vers son fils.
Un mélange d’irritation, de trouble et d’incrédulité plissa les traits de Jim.
— Rien de grave, finit-il par marmonner d’un air renfrogné. Mais… j’ai eu des bleus et des écorchures pendant plusieurs jours. Et ces cons ont failli me péter le nez.
Sur ses mots, il se massa l’arête nasale pour vérifier que les douleurs étaient parties. Consterné, Ethan ne sut quoi répondre dans l’immédiat. Comment Jeremy pouvait-il prendre le sujet avec tant de légèreté ? Non seulement il avait été agressé physiquement, mais deux fois qui plus est. La colère contracta la poitrine d’Ethan et lui enserra le haut de la gorge. :arrow: Papa Ethan ;^; J'aurais tant aimé qu'ils puissent être une famille "normale", Ethan a tellement l'air d'être un papa gâteau... Mike lui avait expliqué les différends qui opposaient son fils à certains Réguliers de sa classe et l’impuissance qui en découlait. Ethan connaissait parfaitement cette notion « d’Intouchables » puisque les actionnaires dont il était question étaient aussi difficilement atteignables au niveau de la A.A. L’agent n’avait pourtant pas à se plaindre de sa place au sein de la société : son expérience faisait de lui un aîné parmi les agents et hériter du nom de sa mère l’avait protégé plus d’une fois. Pourtant, malgré les insultes et les rumeurs qui avaient pu courir sur lui ou son entourage proche, il n’avait jamais abusé de cet héritage familial. Apprendre que des élèves de l’École se permettaient de passer au-dessus du règlement grâce aux bons papiers de leurs parents le rendait encore plus écœuré. :arrow: Same.

Bien plus en colère qu’il ne le laissait paraître, Ethan s’installa au bord du lit de son fils et serra brutalement la poignée du sac en carton qu’il transportait avec lui. Michael discutait toujours avec les deux adolescents, les questionnant à propos du devoir qu’ils venaient de terminer. En apprenant le sujet de l’exercice, l’homme s’enquit aussitôt de la personne qu’ils avaient choisie. Après que Ryu eut expliqué son choix, Mike se tourna vers son filleul avec un sourire suffisant.
— Jem, dis-moi quel proche tu as choisi et pourquoi c’est moi. :arrow: J'adore Mike
Un silence atterré tomba dans la chambre. Jeremy dévisagea son parrain d’un air interdit avant que Ryusuke ne se mette soudain à pouffer. Comme Jim ne se départait pas de son expression perplexe, Mike soupira puis lui tapota le crâne.
— C’était une blague, p’tit gars. Je me doute bien que tu m’as pas choisi.
Les pommettes de l’adolescent rosirent. Puis, sa copie à la main, il bredouilla :
— M-Mais non, j’aurais très bien pu te choisir. (Il baissa le nez et continua un ton plus bas : ) J’ai choisi Thallie. Elle me manque alors… :arrow: Ok, right in the feels, t'avais pas le droit ;A;
Il laissa sa phrase en suspens, à moitié étouffé par la peine qui l’avait brusquement agrippé. Mike échangea un regard furtif avec Ethan, qui secoua la tête d’un air impuissant. Ils s’étaient mis d’accord pour ne pas parler du message d’Edward à Jim. Ils craignaient trop le tempérament impulsif du garçon pour le mettre dans la confidence. Il y avait fort à parier que l’adolescent accepterait sans réfléchir le marché proposé par Ed. Or, ni Ethan ni son ami ne souhaitaient sacrifier l’adolescent pour le bien de sa mère et de sa sœur. :arrow: Clairement, Jim n'hésiterait pas un instant.
— Qu’est-ce que tu as écrit sur elle ?
Comme Jeremy ne s’attendait pas à ce que son père lui adresse spontanément la parole, il sursauta à moitié et se tourna vers lui. Il le fixa en silence avec une moue dubitative.
— En quoi ça te regarde ? :arrow: Calmos, chaton, personne ne veut te faire du mal
Son ton hargneux arracha une grimace à l’homme. Pourquoi fallait-il que l’adolescent prenne chaque mot pour une insulte, chaque phrase pour une agression ? Ethan avait déjà du mal à lancer une discussion avec son fils sans craindre de le mettre mal à l’aise, alors avec sa méfiance et son irritation manifestes…
— C’est simplement que… reprit Ethan en s’efforçant de garder contenance face au regard farouche de l’adolescent. Je ne vous connais pas si bien que ça. Je sais de Mike que vous vous entendez bien, que Thallie et toi êtes très proches, mais…
— L’appelle pas comme ça, le coupa son fils d’une voix sèche en s’enfonçant dans sa chaise. Y’a que nous qui l’appelons comme ça.
Ethan comprit avec une douloureuse clairvoyance que le « nous » comprenait tout le monde dans la pièce sauf lui. Il ravala la brûlure qu’avait jeté les mots du garçon dans son cœur et hocha la tête. Il n’avait vécu qu’un an avec sa fille, comment aurait-il pu s’estimer légitime pour la traiter avec familiarité ? :arrow: T'AVAIS PAS LE DROIT. Go pleurer avec Fêlures-Man
Préférant changer de sujet au risque d’envenimer les choses avec l’adolescent, Ethan leva son sac en papier.
— J’ai quelque chose pour toi, annonça-t-il avec un petit sourire. J’ai mis très longtemps à te l’offrir, car… j’ai pas réellement d’excuses, si ce n’est que je ne sais plus où donner de la tête depuis quelques temps.
L’adolescent récupéra le paquet avec une moue dubitative. Il jeta un coup d’œil à son parrain, comme pour s’assurer qu’il approuvait la manœuvre, puis baissa le nez sur le sac en papier. Ce n’était pas bien lourd. Il donna un coup sec sur les agrafes pour déchirer l’emballage puis en sortit une boîte rectangulaire au design épuré. Même s’il n’en avait jamais eu, Jim reconnut sans mal l’emballage d’un téléphone portable. Un mélange d’excitation et d’amertume lui plissa le visage.
— Cool, souffla-t-il sans savoir s’il le pensait sincèrement ou s’il était ironique.
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D’après les expressions déroutées de ses interlocuteurs, eux non plus n’étaient pas certains de sa réaction. Évitant le regard de son père, Jeremy fit glisser les deux compartiments de la boîte pour révéler son intérieur. Il n’y connaissait rien en portables, mais il avait le sentiment que ce n’était ni à la pointe ni à la base de la technologie. Secrètement soulagé qu’Ethan n’ait pas dépensé des centaines et centaines de dollars dans un téléphone, Jim s’efforça de lever le nez vers lui. Pourtant incapable de le regarder dans les yeux, il choisit un point entre ses sourcils pour fixer son attention.
— Merci.
Un soulagement palpable glissa sur les traits crispés de son père. Ses épaules s’abaissèrent tandis qu’un mince sourire étirait ses lèvres. Pendant quelques secondes, il avait eu peur que Jim ne l’accuse de vouloir réparer leur relation à coups de cadeaux.:arrow: Mais ;A;

Pendant que Jim et Ryu se penchaient sur le fonctionnement du nouvel appareil, Ethan s’approcha d’un Mike occupé à décrypter le devoir de son filleul.
— Tu crois qu’il accepterait que je lise son travail ?
— Il t’a envoyé balader tout à l’heure, lui rappela l’homme avec un sourire mutin. Si j’étais toi, je lui redemanderais pour éviter de me faire gueuler dessus.
Avec un soupir, Ethan se tourna vers les deux adolescents, qui s’étaient mis à paramétrer le portable. Il ne voulait pas faire preuve de curiosité mal placée, mais désespérait de mieux connaître ses enfants après avoir été séparés d’eux si longtemps. Or, comme Jim n’était pas des plus bavards et daignait tout juste le regarder, il ne comptait pas trop sur des discussions directes.
— Jeremy ? lança Ethan en faisant un pas dans sa direction. Tu ne veux vraiment pas que je jette un œil à ta copie ?
— Ça te servira à quoi ? grinça l’adolescent en retour, nez plissé. Tu veux corriger mes fautes d’orthographe ? Ryu l’a déjà fait.
L’homme ne put retenir un petit rire. Devant l’expression confuse de son fils, il ajouta :
— Non, non, je ne vais pas corriger tes fautes. J’aimerais simplement en apprendre plus sur Thalia et toi. Ça… me ferait plaisir de comprendre votre relation.
Méfiant, Jim rendit à son père un regard chargé de doutes. Pourquoi l’homme se prenait-il soudain de passion pour sa sœur et lui ?
— Je comprends pas, maugréa Jeremy en reposant son portable sur le bureau. Qu’est-ce que tu t’en fous, de Thalia et moi ? On fait plus partie de ta vie depuis des années. On sait rien de toi et tu sais rien de nous. (Un nouvel éclat de colère blessée luisit dans les yeux vairons du garçon.) D’ailleurs, t’as une autre famille ? J’ai des demi-frères et sœurs ?:arrow: Allez hop, un autre coup de surin entre les côtes de Fêlures-Man. Va-t-il se relever, cette fois? Restez avec nous pour le savoir dans, Les aventures de Fêlures-Man, chaîne "12 years a peuchère"
Mike s’arrêta de lire pour jeter un regard affligé à l’adolescent. Qu’est-ce qui lui passait par la tête ? Avant d’avoir pu le réprimander sur ses fantasmes absurdes, Ethan secoua la tête et déclara avec une pointe de lassitude :
— Non, je n’ai pas d’autre famille, Jem. (Ethan aurait pu lui parler de ses tentatives de se remettre en couple qui avaient toutes fini en échecs, mais il n’avait pas l’impression que c’était ce que voulait entendre son fils.) Thalia et toi… je ne dis pas que mon lien avec vous me donne le droit de faire partie de votre famille, mais… j’aimerais ne pas perdre plus de temps avec vous.:arrow: Je lui prépare un plaid, un chocolat chaud et une réconciliation avec ses enfants, une relation épanouissante (pas forcément avec Maria), un avenir brillant, sans maladie, rempli de bonheur et de calme.
Ébahi, Jim le dévisagea un moment avant de serrer les dents. Quel culot avait son père…:arrow: MDR on parle du tien, emo-boy?
— Tu crois que j’ai envie de papoter avec toi parce que ma mère et ma sœur ont disparu ? Rêve pas, j’ai beaucoup d’autres personnes avant toi avec qui j’ai envie de passer du temps. (Il jeta des coups d’œil furtifs à son ami et à son parrain à ces mots.) Et, surtout, te force pas à t’intéresser à no…:arrow: Oh je vais le baffer
— Jeremy, tu te trompes, le coupa doucement son père d’un air las en s’asseyant sur le lit du garçon. Je ne profite pas de l’absence de Maria et Thalia pour t’approcher. Je préfèrerais les savoir auprès de toi et ne pas avoir eu la chance de te rencontrer que l’inverse. Mais le fait est que nous avons renoué contact et que nous allons sûrement nous fréquenter pour un moment. Autant essayer de construire quelque chose, non ?
Dépité, incertain, Jim garda les lèvres closes et le regard tourné vers le mur. Il ne comprenait rien aux motivations de son père. Pourquoi se comporter en parent soucieux alors qu’il n’avait pas donné le moindre signe de vie pendant huit ans ?
— Mike t’a obligé à me parler ? souffla alors Jeremy en observant tour à tour les deux adultes.:arrow: Le CULOT
— Ça va pas, gronda aussitôt son parrain en perdant son expression songeuse. Jeremy, tu te fais des films et ça suffit maintenant.:arrow: Merci Mike. Je sens qu'il lui en faut beaucoup pour s'énerver, Jim a fait fort
Sur ces paroles lâchées d’un ton cassant, Michael récupéra la copie et la tendit à Ethan. Ce dernier la récupéra d’un air interdit. Son ami se mettait rarement en colère. Même s’il comprenait l’irritation de Mike, il était le premier surpris de sa sécheresse envers l’adolescent.
— Ethan, il est assez grand pour que tu lui expliques pourquoi Thalia et lui ne t’ont pas vu pendant huit ans.
Un silence aussi embarrassé qu’étonné entoura les trois interlocuteurs de Michael. Bras croisés obstinément, visage fermé de détermination, l’homme barrait autant la sortie de la chambre qu’une échappatoire vers une autre discussion.
— Parce que y’a des raisons ? reprit courageusement Jim en dressant un menton provocateur autant à l’adresse de Mike que de son père.:arrow: Boy.
L’adolescent essuya un regard flamboyant de son parrain en retour. Déglutissant péniblement, il perdit son air insolent et serra les poings sur ses cuisses. Avec une grimace, Ethan se tourna vers Jim et entonna d’une voix grave :
— Je suis d’accord avec Mike. Tu as le droit de savoir après tout ce temps. (L’homme ferma brièvement les yeux, ses paupières tachées de rouge, orange et noir tandis que les souvenirs brûlants et acides de fumée remontaient en lui.) Comme tu l’as appris il y a quelques temps, l’incendie de notre maison était criminel. Même si je n’ai jamais arraché la vérité à la personne concernée, je soupçonne… Je soupçonne ma propre mère de l’avoir commandité.
Ryusuke ne put empêcher une petite exclamation ahurie de lui échapper. Honteux d’avoir attiré l’attention, il baissa le nez en s’excusant à mi-voix. Mike lui serra l’épaule pour le rassurer avant d’adresser un hochement de tête encourageant à son partenaire.
— Elle n’a jamais accepté ma relation avec Maria et encore moins que nous fondions une famille. Je ne sais pas ce qu’elle s’imaginait… que nous représentions une menace ? Je suis le dernier Sybaris à travailler à la A.A et peut-être qu’elle n’appréciait pas l’idée que ce soit sur moi que repose le poids de cet héritage familial. Avec Thalia et toi, il y avait des probabilités que vous repreniez le flambeau et que la direction de la A.A échappe un peu plus à ma mère… Alor…:arrow: Toujours la bonne mif
— Attends, s’exclama Jeremy en lui adressant un regard hagard. Ta mère… ma grand-mère, c’est vraiment la femme qui a fondé la A.A ?
— Oui. Mon grand-père a quitté l’Europe pendant la Guerre Froide, où il travaillait pour les services de renseignement américains. Il a participé à l’élaboration d’une mission de recrutement et de formation d’agents d’espionnage propres au contexte de l’époque. Cette mission est à l’origine de la création de la Ghost Society, une branche gouvernementale séparée de la CIA. (Comme son fils le dévisageait avec une lueur d’incompréhension au fond des yeux, Ethan lui adressa un mince sourire désolé.) Mais je m’égare. Mon grand-père n’a pas émigré seul, il est venu avec son épouse et ses enfants. Ils ont tous baigné dans cet univers particulier d’agences de renseignements et de défense civile. Ma mère, Alexia Sybaris, s’est lancée dans le milieu en se proposant pour mener le projet de fondation d’une société-fille ici-même dans les années 70.
— C’est compliqué, cette histoire, marmonna Jeremy en faisant la moue.
Les iris ambrés d’Ethan s’éclairèrent d’un amusement teinté de désarroi.
— Je sais, mon grand. (Comme Ethan basculait les yeux vers ses mains croisées sur ses cuisses, il ne remarqua pas le tressaillement de Jim à la mention du surnom.) Même si elle a fondé S.U.I, ma mère n’y est pas restée toute sa carrière. Elle est partie à la Ghost il y a vingt ans. Elle surveille de loin la A.A et n’a sûrement pas apprécié que j’en grimpe les échelons au fil du temps.
— Mais pourquoi ? s’enquit Jim en fronçant les sourcils. Elle devait être contente que tu sois resté dans cette société, non ?
Ethan poussa un soupir dépité avant de glisser un regard las vers son fils.
— Ma mère ne m’a jamais aimé. Elle me détestait et elle me déteste encore sûrement. Peut-être un peu moins maintenant qu’elle s’imagine que je suis sans famille.:arrow: Ah yes. Un plaisir, cette femme ;^; (Tu sens les 15,000 questions que je suis en train de me poser? :lol: )
Les pièces du puzzle commençaient à se mettre en place. Sourcils froncés, Jeremy demanda à voix basse, comme s’il craignait qu’on l’entende :
— Quand le directeur a su que j’étais ton fils, il a fait une drôle de tête. Et puis, M. Cross m’a sorti un truc du genre « Je croyais que tu étais mort ». (Jeremy se tripota nerveusement les mains en continuant d’un ton crispé : ) Maman et toi, vous avez menti suite à l’incendie ? Vous nous avez fait passer pour morts, Thalia et moi ?
Mike se retint de soupirer de soulagement. Depuis le temps qu’il estimait qu’Ethan devait faire un point avec Jeremy à propos de leur séparation forcée. Ils y venaient enfin.
— Oui, Jem, acquiesça son père d’une voix rauque. Pour vous protéger, pour nous assurer que ma mère n’essaierait pas de nouveau de tous nous séparer, Maria et moi avons préféré vous faire passer pour morts et vous donner de nouvelles identités. Mais nous avons pu y arriver qu’à certaines conditions. Les dirigeants de la A.A ont accepté de nous couvrir et de modifier leurs bases de données, en échange de quelques promesses. David et Mme Allan ont risqué gros en mentant à ma mère – et donc, indirectement, à la Ghost – alors ils ont voulu s’assurer que Maria et moi ne jouions pas trop avec le feu. Maman est partie s’installer avec vous à Seludage, où personne n’aurait l’idée de la chercher. Quant à moi, pour être cohérent avec l’histoire que je devais porter, je me suis éloigné de vous. Je n’avais pas le droit d’aller à Seludage, j’étais surveillé dans mes déplacements grâce à une puce GPS.
— C’est pas possible, susurra aussitôt Jim en secouant la tête, les yeux agrandis d’horreur.
Ethan se tut, désemparé par l’idée que son fils ne le croit pas. Il n’avait pas de preuves à portée de main… et encore, Jeremy accepterait-il seulement de les consulter ?
— T’es en train de me dire, reprit l’adolescent en lui jetant un regard médusé, que t’es parti à cause d’un incendie provoqué par ta mère ? Tu nous as… tu nous as abandonnés parce que t’avais peur qu’elle apprenne qu’on avait survécu ?:arrow: Je sens que ça va piquer
Un mélange de souffrance brûlante et de colère acide s’empara d’Ethan, qui ne trouva plus la force de répondre. Oui, il avait beau tourner les choses dans tous les sens, c’était un abandon. Forcé, mais un abandon tout de même.
— Je ne vais pas mentir, Jeremy, murmura l’homme en baissant le cou. Oui, je vous ai abandonnés pour m’assurer que vous seriez en sécurité. (Un éclat de rire douloureusement amer força la cloison de ses lèvres.) Il faut croire que j’ai échoué ici aussi.:arrow: Okay, je ne me suis pas trompée, go pleurer
Comme la conservation ne le concernait pas directement, Ryusuke ne disait toujours rien. Mais son cœur se tordait de voir son ami dépassé par les révélations et Ethan écrasé par celles-ci.
— Mais… continua Jim d’un ton cassé, à peine audible. Mais tu… maman nous a dit… Pourquoi tu l’as pas dit avant ? Pourquoi t’as jamais envoyé de message à maman, à Thalia ou à moi ? Pourquoi on savait rien de tout ça ?
Les émotions se succédèrent sur les traits de son père. Mais seuls demeurèrent le désarroi et une pointe d’effroi. Il décroisa ses mains tremblantes pour agripper le bord du lit.
— J’ai envoyé des messages à ta mère. Après cinq ans de séparation, je lui ai même proposé de nous rencontrer discrètement en dehors de la ville. Je pensais que ma mère me surveillait moins. Qu’on pourrait reprendre les choses… comme avant. Peut-être. Mais Maria ne m’a jamais répondu. (Comme Jeremy gardait les yeux posés dans le vide, Ethan essaya de capter son attention.) Jem, bon sang, je vous ai envoyés des cartes, à Thalia et toi. Pendant les trois ans qui ont suivi l’incendie, c’étaient tous les mois. Après, tous les trimestres… tous les six mois… puis juste pour vos anniversaires et Noël.
Comme Jim gardait les dents serrées, visiblement sceptique des propos de son père, Ethan se leva du lit et s’accroupit face à la chaise sur laquelle l’adolescent était recroquevillé.
— J’ai arrêté d’envoyer mes cartes il y a an. (Ethan prit les poignets de Jim entre ses mains. Le garçon tressaillit, mais ne le repoussa pas.) Je n’ai jamais eu une seule réponse en huit ans, Jem. Ni de ta mère, ni de Thalia ni de toi. J’ai fini par estimer que j’étais indésirable et que je ne faisais que vous ennuyer.
Ethan serra plus fort les poignets de son fils pour l’inciter à l’écouter. Les yeux troublés du garçon lui martelaient le cœur à chaque clignement de paupières, mais il s’efforça à le regarder jusqu’au bout.
— Jeremy, j’ai une question à te poser : Thalia et toi n’avez donc jamais voulu faire ma connaissance ? Si oui, je ne t’imposerai pas ma présence. Je ne veux te forcer à rien alor…
— On les a jamais reçues, chuchota Jeremy d’une voix étouffée.
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— Comment ?
— Tes lettres, tes cartes… j’ai jamais rien vu de tout ça ! cria l’adolescent en arrachant ses mains de celles de son père. Alors soit tu es un menteur, soit…
Il laissa sa phrase en suspens en prenant conscience de ce qu’impliquait l’inverse. Il pâlit, écrasa ses lèvres l’une contre l’autre et se détourna du visage dévasté de son père. Qui devait-il croire ? La femme qui l’avait élevé et choyé ou un homme resurgi du passé dont il ne savait presque rien ?
— Maria ne vous les a jamais données, réalisa Ethan d’un ton atone.:arrow: Je veux lui faire un câlin. Est-ce que Mike/Grace étaient au courant?
Il resta un moment accroupi face à Jim, dont le visage se défaisait un peu plus à chaque seconde, et se leva sans un mot. Puis, avec un rire jaune, Ethan se passa une main sur le visage. Il aurait dû s’en douter. Maria avait préféré couper tous les ponts avec lui. Elle n’avait jamais répondu à ses SMS, à ses propositions, à ses appels mortifiés. Pourquoi aurait-elle transmis à ses enfants les cartes que l’homme avait envoyées pendant des années ?
— En fin de compte, murmura Ethan en laissant retomber son bras, c’est Maria qui nous a définitivement séparés.:arrow: Mais là c'est plus Fêlures-Man, c'est Brisures-Man
Les indices qu’ils avaient assemblés menaient à cette conclusion, mais Jim ne voulait pas y croire. Et même s’il devait y croire, sa mère avait dû avoir de bonnes raisons de garder ces lettres cachées. Même si son père se prétendait inquiet, peut-être n’était-il qu’un imposteur qui faisait bonne figure.:arrow: Damn. J'essaie de comprendre pourquoi Maria aurait fait ça. Au final, on ne sait rien d'elle, tout est très mystérieux :v Et puis j'écarte pas une possible implication de la Ghost (Alexia a l'air d'être une sacrée psychopathe, ça ne m'étonnerait pas qu'elle ait volé le courrier), mais ça ne tient pas trop parce que pourquoi enlever Maria et Thalia sept ans après (pour faire souffrir Ethan encore plus mdr?)
Mais pourquoi Mike reste ami avec lui, alors ? songea aigrement Jeremy en lorgnant son parrain qui grattait son menton barbu.:arrow: J'espère qu'un jour Jim arrivera à ne plus démoniser son padre :?
Déboussolé, Jim se détourna des deux hommes et refusa même de penser à sa mère. Il ne comprenait pas tous les agissements des adultes autour de lui. Et peut-être qu’il n’avait même pas envie de les comprendre. Après tout, il n’était pas certain que les motivations de ses parents et de son entourage correspondent à de la pure logique. L’adolescent avait quelque part conscience qu’il lui manquait de nombreuses clés pour appréhender pleinement la situation.
Bien trop découragé par les secrets et les mensonges qu’on avait érigés autour de son enfance pour soi-disant le protéger, Jim préféra ne plus y penser. Il devait se concentrer sur l’instant présent, sur la disparition de sa mère et de sa sœur, plutôt que s’indigner des affres du passé.
Eh beh. Damn, c'était bien.

Enfin Ethan a pu expliquer à Jim ce qu'il s'était vraiment passé! Et purée, j'ai tellement mal au coeur pour lui pour les lettres, les cartes, les messages, les appels... Ç'a dû le briser encore plus qu'il ne l'était déjà. Ethan transcende l'état de peuchère, c'est pas possible ;^;

Bravo pour cette fin de partie 1! Je suis vraiment contente que tu aies repris S.U.I., c'est franchement top. Je baverais jamais assez dessus.

J'ai hâte de voir ce que la partie 2 va nous réserver! ;)

La bise~
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit :
louji a écrit :Eeeeet c'est la fin de la partie 1. Fouuuh. Avec 2-3 explications au passage, c'est toujours ça de pris :lol:
De mon côté, j'avance bien dans la partie 2, même si je suis beaucoup plus en impro (j'avais rédigé les axes scénaristiques de la partie 1 en avance, car j'avais peur de m'éparpiller comme j'avais fait dans la V1). Et récemment j'ai organisé la découpe du T2, qui devrait faire 3 parties (et être p-t plus long que le T1, on verra) et travaillé le scénario.
Brefouille, ce projet avance pas mal et ça me fait plaisir ! (et j'espère que l'histoire continue de vous plaire, je sais pas du tout si j'ai des lecteurs fantômes, mais si vous suivez, c'est cool ♥)
:arrow: Yaaaas, here we go, let's go, let's go!
Contente de voir qu'il te plaît (et of, course, ça continue de me plaire aaaaaah. Eh purée, quel chapitre)
:arrow: Merci Sasaaa ♥




- Chapitre 35 -



Mercredi 14 octobre 2020, Dourney, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Ryusuke esquissa un sourire soulagé lorsque son ami parvint à la fin de son devoir de littérature. On leur avait demandé d’écrire un texte d’une page à propos d’un membre de leur famille qu’ils admiraient et d’expliquer en quoi. Ryu s’était naturellement penché vers son oncle, dont il avait décrit la caractère assez passif, mais ferme. Comme il s’était installé dans son lit pour rédiger son expression écrite, l’adolescent avait pu verser quelques larmes en toute discrétion. Ryu avait l’impression d’avoir fait un deuil par résignation. Tout s’était enchaîné si vite : l’annonce de son oncle à propos de sa tumeur, la dégradation de sa santé, les soins palliatifs… et l’arrêt des machines. Ni Akira ni son neveu ne s’étaient concrètement penchés sur le devenir de l’adolescent. Un mélange de refus de la réalité, de peur atroce, d’espoir insensé. Puis cette belle journée d’août était arrivée et Ryu avait perdu le dernier membre connu de sa famille.
Pendant deux semaines, il avait souri à Jeremy, à Thalia et à leur mère. Il avait plaisanté avec eux, joué à des jeux en compagnie de Jim et sa sœur, continué à étudier avec sérieux. Le soir, ses mains fines et pâles tremblaient en coupant les légumes, en éminçant la viande bon marché, en remplissant les casseroles d’eau. Quand il ne cuisinait ou ne faisait pas ses devoirs, il se réfugiait furieusement dans ses livres. Tout y passait : romans, mangas, magazines oubliés par son oncle… tout ce qui pouvait l’entraîner en-dehors de cet appartement où il vivotait en attendant le lendemain. Son cœur ne se remettait à battre que lorsqu’il percevait la voix ennuyée de son ami ou le rire de Thalia.
Dimitri, par son tempérament posé, observateur et, pourtant, capable de se durcir face aux contrariétés, était comme un baume sur sa plaie non-cicatrisée. Un baume qui piquait, qui le gênait parfois tant les échos de son oncle résonnaient dans la blessure, mais qui le soignait définitivement. Dimitri vivait seul, n’avait pas l’air de chercher conjoint – l’agent lui avait expliqué qu’il était parfaitement heureux sans vie de couple – et son intérêt grandissant pour sa Recrue avait enveloppé le garçon d’un cocon protecteur. C’était pour l’instant plus un abri temporaire qu’un véritable foyer, mais Ryusuke décelait dans les prunelles sombres du Russe une affection sincère. L’agent la taisait par professionnalisme – il était mal vu de développer des liens très amicaux avec sa Recrue – mais Ryu ne se privait pas de se sentir aimé et entouré. Il acceptait avec entrain les sorties que lui proposait son recruteur, tout comme l’aide qu’il lui apportait pour ses devoirs. Pas à pas, l’homme et l’adolescent se rapprochaient, prenant soin de ne pas brusquer l’autre. Ryusuke commençait à se sentir de nouveau pleinement vivant, même si le retour des sensations et des émotions ne l’atteignait pas sans lui faire mal.
:arrow: Ryu bébé ;^; Le cancer est vraiment une saloperie, ça peut aller si vite, c'est terrible. WOW, ces premiers paragraphes, ils sont si beaux et si bien écrits!! Les émotions de Ryu aaah ;^; Bravo! :arrow: Ouais, pour Akira ça a été une dernière ligne très rapide, qu'il a pas gérée tant que ça vis-à-vis de Ryu... Mais oui chaton :'c

Jim termina de relire son texte, esquissa une moue satisfaite, puis jeta son stylo-bille dans sa trousse. Sa feuille était loin d’être aussi propre que celle de Ryu, avec son écriture penchée de gaucher :arrow: JIM GAUCHER REPRÉSENTE OUE OUE :arrow: YES :mrgreen: Mdr je lui mets toutes les tares possibles à ce gamin (pas taper, pas taper, j'aime bien les gauchers promis, vous êtes juste la main du diable) ou ses ratures, mais il était satisfait de son travail. C’était assez rare pour qu’il se sente impatient de rendre la copie à son professeur.
Les deux adolescents échangèrent un regard surpris lorsqu’on frappa à la porte. Le mercredi après-midi banalisé permettait aux élèves de travailler leurs devoirs de la semaine ou de participer à des clubs, alors peu d’entre eux étaient réellement libres. Sans compter que Valentina et Mia étaient elles aussi penchées sur l’exercice de littérature.
Ryu se leva et ouvrit la porte, l’air inquisiteur.
— Coucou les garçons ! s’exclama gaiement Michael dès qu’il aperçut l’adolescent. :arrow: Mike ♥ :arrow: Toujours ♥
Ryusuke se fendit d’un sourire amusé face à la joie prétendument insouciante de l’homme puis s’effaça pour le laisser entrer. Mike retira ses mocassins de ville à l’aide de ses orteils puis jeta négligemment sa veste sur le premier lit venu. Alors que Ryu refermait la porte, il entrevit une deuxième paire de chaussures. Étonné, il leva le nez vers le père de son ami, qui restait en retrait, l’air incertain. L’adolescent lui adressa un timide sourire avant de souffler :
— Vous n’entrez pas ?
Ethan lui jeta un regard penaud avant d’expliquer :
— Je ne suis pas sûr que Jeremy soit d’accord. :arrow: MAIS ETHAN PTAIN :arrow: Ouais. C'est un peu son problème. Il se laisse trop faire sur certains sujets :?
Sourcils froncés, Ryu plissa les lèvres avant de secouer la tête.
— C’est pas que sa chambre. C’est aussi la mienne. Et ça me ferait plaisir de vous laisser entrer. :arrow: Merci bébé Ryu choupinou
— Dans ce cas-là, je ne peux pas refuser, répondit l’homme en refermant derrière lui, soulagé.
Il accrocha son veston au porte-manteau et, tout en parcourant la pièce d’un regard songeur, il retira ses baskets. Le lit de gauche était fait et encombré de quelques livres. Celui de droite était sens dessus dessous, mélange de draps éparpillés et de vêtements abandonnés. L’ombre d’un sourire aux lèvres, Ethan sut immédiatement à qui appartenait ce couchage-là. Sa bouche retrouva un pli amer dès qu’il croisa le regard de Jim. Une feuille à la main, son fils le toisa avec méfiance avant de détourner la tête pour répondre à une question de Mike.
— T’inquiète pas pour ça, marmonna l’adolescent en serrant les dents. Alex a déjà prévenu le directeur, ils ont été sanctionnés. Pas de rappel à l’ordre ou de travaux d’intendance pour eux, par contre. Juste un avertissement dans leur dossier de scolarité et un petit mot à papa-maman. Ils peuvent aller se faire voir, ces Intouchables.
Comme Ethan n’avait pas suivi la conversation, il fronça les sourcils puis interrogea son partenaire du regard. L’air grave, Mike expliqua d’une voix tendue :
— À deux reprises, Jeremy s’est fait agresser par des amis d’Emily Hobs. Ils ont estimé que les sanctions dont notre cervelle rebelle a écopé étaient pas suffisantes. Ils lui ont fait payer à leur manière.
— Ils t’ont blessé ? murmura Ethan d’un ton stupéfait en faisant un pas vers son fils.
Un mélange d’irritation, de trouble et d’incrédulité plissa les traits de Jim.
— Rien de grave, finit-il par marmonner d’un air renfrogné. Mais… j’ai eu des bleus et des écorchures pendant plusieurs jours. Et ces cons ont failli me péter le nez.
Sur ses mots, il se massa l’arête nasale pour vérifier que les douleurs étaient parties. Consterné, Ethan ne sut quoi répondre dans l’immédiat. Comment Jeremy pouvait-il prendre le sujet avec tant de légèreté ? Non seulement il avait été agressé physiquement, mais deux fois qui plus est. La colère contracta la poitrine d’Ethan et lui enserra le haut de la gorge. :arrow: Papa Ethan ;^; J'aurais tant aimé qu'ils puissent être une famille "normale", Ethan a tellement l'air d'être un papa gâteau... :arrow: C'est un papa-gâteau ptn :cry: Moi aussi j'aurais bien aimé qu'ils puissent être une famille normale. Elle fait chier la scénariste Mike lui avait expliqué les différends qui opposaient son fils à certains Réguliers de sa classe et l’impuissance qui en découlait. Ethan connaissait parfaitement cette notion « d’Intouchables » puisque les actionnaires dont il était question étaient aussi difficilement atteignables au niveau de la A.A. L’agent n’avait pourtant pas à se plaindre de sa place au sein de la société : son expérience faisait de lui un aîné parmi les agents et hériter du nom de sa mère l’avait protégé plus d’une fois. Pourtant, malgré les insultes et les rumeurs qui avaient pu courir sur lui ou son entourage proche, il n’avait jamais abusé de cet héritage familial. Apprendre que des élèves de l’École se permettaient de passer au-dessus du règlement grâce aux bons papiers de leurs parents le rendait encore plus écœuré. :arrow: Same.

Bien plus en colère qu’il ne le laissait paraître, Ethan s’installa au bord du lit de son fils et serra brutalement la poignée du sac en carton qu’il transportait avec lui. Michael discutait toujours avec les deux adolescents, les questionnant à propos du devoir qu’ils venaient de terminer. En apprenant le sujet de l’exercice, l’homme s’enquit aussitôt de la personne qu’ils avaient choisie. Après que Ryu eut expliqué son choix, Mike se tourna vers son filleul avec un sourire suffisant.
— Jem, dis-moi quel proche tu as choisi et pourquoi c’est moi. :arrow: J'adore Mike :arrow: (Je ne pense pas qu'un lecteur me dira un jour "Mike, trop nul ce perso". Et si ça arrive... j'aurai raté mon boulot :'c )
Un silence atterré tomba dans la chambre. Jeremy dévisagea son parrain d’un air interdit avant que Ryusuke ne se mette soudain à pouffer. Comme Jim ne se départait pas de son expression perplexe, Mike soupira puis lui tapota le crâne.
— C’était une blague, p’tit gars. Je me doute bien que tu m’as pas choisi.
Les pommettes de l’adolescent rosirent. Puis, sa copie à la main, il bredouilla :
— M-Mais non, j’aurais très bien pu te choisir. (Il baissa le nez et continua un ton plus bas : ) J’ai choisi Thallie. Elle me manque alors… :arrow: Ok, right in the feels, t'avais pas le droit ;A; :arrow: :roll:
Il laissa sa phrase en suspens, à moitié étouffé par la peine qui l’avait brusquement agrippé. Mike échangea un regard furtif avec Ethan, qui secoua la tête d’un air impuissant. Ils s’étaient mis d’accord pour ne pas parler du message d’Edward à Jim. Ils craignaient trop le tempérament impulsif du garçon pour le mettre dans la confidence. Il y avait fort à parier que l’adolescent accepterait sans réfléchir le marché proposé par Ed. Or, ni Ethan ni son ami ne souhaitaient sacrifier l’adolescent pour le bien de sa mère et de sa sœur. :arrow: Clairement, Jim n'hésiterait pas un instant. :arrow: :roll: ² Mais non... (si)
— Qu’est-ce que tu as écrit sur elle ?
Comme Jeremy ne s’attendait pas à ce que son père lui adresse spontanément la parole, il sursauta à moitié et se tourna vers lui. Il le fixa en silence avec une moue dubitative.
— En quoi ça te regarde ? :arrow: Calmos, chaton, personne ne veut te faire du mal :arrow: C'est un chaton qui feule attention petits crocs très dangereux
Son ton hargneux arracha une grimace à l’homme. Pourquoi fallait-il que l’adolescent prenne chaque mot pour une insulte, chaque phrase pour une agression ? Ethan avait déjà du mal à lancer une discussion avec son fils sans craindre de le mettre mal à l’aise, alors avec sa méfiance et son irritation manifestes…
— C’est simplement que… reprit Ethan en s’efforçant de garder contenance face au regard farouche de l’adolescent. Je ne vous connais pas si bien que ça. Je sais de Mike que vous vous entendez bien, que Thallie et toi êtes très proches, mais…
— L’appelle pas comme ça, le coupa son fils d’une voix sèche en s’enfonçant dans sa chaise. Y’a que nous qui l’appelons comme ça.
Ethan comprit avec une douloureuse clairvoyance que le « nous » comprenait tout le monde dans la pièce sauf lui. Il ravala la brûlure qu’avait jeté les mots du garçon dans son cœur et hocha la tête. Il n’avait vécu qu’un an avec sa fille, comment aurait-il pu s’estimer légitime pour la traiter avec familiarité ? :arrow: T'AVAIS PAS LE DROIT. Go pleurer avec Fêlures-Man :arrow: Fêlures-man ptn :cry: :lol:
Préférant changer de sujet au risque d’envenimer les choses avec l’adolescent, Ethan leva son sac en papier.
— J’ai quelque chose pour toi, annonça-t-il avec un petit sourire. J’ai mis très longtemps à te l’offrir, car… j’ai pas réellement d’excuses, si ce n’est que je ne sais plus où donner de la tête depuis quelques temps.
L’adolescent récupéra le paquet avec une moue dubitative. Il jeta un coup d’œil à son parrain, comme pour s’assurer qu’il approuvait la manœuvre, puis baissa le nez sur le sac en papier. Ce n’était pas bien lourd. Il donna un coup sec sur les agrafes pour déchirer l’emballage puis en sortit une boîte rectangulaire au design épuré. Même s’il n’en avait jamais eu, Jim reconnut sans mal l’emballage d’un téléphone portable. Un mélange d’excitation et d’amertume lui plissa le visage.
— Cool, souffla-t-il sans savoir s’il le pensait sincèrement ou s’il était ironique.
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:arrow: :lol:

D’après les expressions déroutées de ses interlocuteurs, eux non plus n’étaient pas certains de sa réaction. Évitant le regard de son père, Jeremy fit glisser les deux compartiments de la boîte pour révéler son intérieur. Il n’y connaissait rien en portables, mais il avait le sentiment que ce n’était ni à la pointe ni à la base de la technologie. Secrètement soulagé qu’Ethan n’ait pas dépensé des centaines et centaines de dollars dans un téléphone, Jim s’efforça de lever le nez vers lui. Pourtant incapable de le regarder dans les yeux, il choisit un point entre ses sourcils pour fixer son attention.
— Merci.
Un soulagement palpable glissa sur les traits crispés de son père. Ses épaules s’abaissèrent tandis qu’un mince sourire étirait ses lèvres. Pendant quelques secondes, il avait eu peur que Jim ne l’accuse de vouloir réparer leur relation à coups de cadeaux.:arrow: Mais ;A; :arrow: Ouais :v La pensée est légitime d'un autre côté !

Pendant que Jim et Ryu se penchaient sur le fonctionnement du nouvel appareil, Ethan s’approcha d’un Mike occupé à décrypter le devoir de son filleul.
— Tu crois qu’il accepterait que je lise son travail ?
— Il t’a envoyé balader tout à l’heure, lui rappela l’homme avec un sourire mutin. Si j’étais toi, je lui redemanderais pour éviter de me faire gueuler dessus.
Avec un soupir, Ethan se tourna vers les deux adolescents, qui s’étaient mis à paramétrer le portable. Il ne voulait pas faire preuve de curiosité mal placée, mais désespérait de mieux connaître ses enfants après avoir été séparés d’eux si longtemps. Or, comme Jim n’était pas des plus bavards et daignait tout juste le regarder, il ne comptait pas trop sur des discussions directes.
— Jeremy ? lança Ethan en faisant un pas dans sa direction. Tu ne veux vraiment pas que je jette un œil à ta copie ?
— Ça te servira à quoi ? grinça l’adolescent en retour, nez plissé. Tu veux corriger mes fautes d’orthographe ? Ryu l’a déjà fait.
L’homme ne put retenir un petit rire. Devant l’expression confuse de son fils, il ajouta :
— Non, non, je ne vais pas corriger tes fautes. J’aimerais simplement en apprendre plus sur Thalia et toi. Ça… me ferait plaisir de comprendre votre relation.
Méfiant, Jim rendit à son père un regard chargé de doutes. Pourquoi l’homme se prenait-il soudain de passion pour sa sœur et lui ?
— Je comprends pas, maugréa Jeremy en reposant son portable sur le bureau. Qu’est-ce que tu t’en fous, de Thalia et moi ? On fait plus partie de ta vie depuis des années. On sait rien de toi et tu sais rien de nous. (Un nouvel éclat de colère blessée luisit dans les yeux vairons du garçon.) D’ailleurs, t’as une autre famille ? J’ai des demi-frères et sœurs ?:arrow: Allez hop, un autre coup de surin entre les côtes de Fêlures-Man. Va-t-il se relever, cette fois? Restez avec nous pour le savoir dans, Les aventures de Fêlures-Man, chaîne "12 years a peuchère" :arrow: MDR en vrai y'a si peu de respect, mais même moi je respecte aucun foutu perso de ce roman :lol: 12 years a peuchère ptn. Ethan, redresse-toi vieux :lol:
Mike s’arrêta de lire pour jeter un regard affligé à l’adolescent. Qu’est-ce qui lui passait par la tête ? Avant d’avoir pu le réprimander sur ses fantasmes absurdes, Ethan secoua la tête et déclara avec une pointe de lassitude :
— Non, je n’ai pas d’autre famille, Jem. (Ethan aurait pu lui parler de ses tentatives de se remettre en couple qui avaient toutes fini en échecs, mais il n’avait pas l’impression que c’était ce que voulait entendre son fils.) Thalia et toi… je ne dis pas que mon lien avec vous me donne le droit de faire partie de votre famille, mais… j’aimerais ne pas perdre plus de temps avec vous.:arrow: Je lui prépare un plaid, un chocolat chaud et une réconciliation avec ses enfants, une relation épanouissante (pas forcément avec Maria), un avenir brillant, sans maladie, rempli de bonheur et de calme. :arrow: Si seulement :cry: J'aimerais bien moi aussi
Ébahi, Jim le dévisagea un moment avant de serrer les dents. Quel culot avait son père…:arrow: MDR on parle du tien, emo-boy? :arrow: Nan mais cé la victime de lhistoir son daron é koupabl sur tout la liñe
— Tu crois que j’ai envie de papoter avec toi parce que ma mère et ma sœur ont disparu ? Rêve pas, j’ai beaucoup d’autres personnes avant toi avec qui j’ai envie de passer du temps. (Il jeta des coups d’œil furtifs à son ami et à son parrain à ces mots.) Et, surtout, te force pas à t’intéresser à no…:arrow: Oh je vais le baffer :arrow: Une bonne claque... je pense pas que tu sois la seule à le penser (moi la 1ère) Mais ni Mike ni Ethan ne le feront jamais x) (pas que Jim n'en mérite pas une, mais... bah on y viendra !)
— Jeremy, tu te trompes, le coupa doucement son père d’un air las en s’asseyant sur le lit du garçon. Je ne profite pas de l’absence de Maria et Thalia pour t’approcher. Je préfèrerais les savoir auprès de toi et ne pas avoir eu la chance de te rencontrer que l’inverse. Mais le fait est que nous avons renoué contact et que nous allons sûrement nous fréquenter pour un moment. Autant essayer de construire quelque chose, non ?
Dépité, incertain, Jim garda les lèvres closes et le regard tourné vers le mur. Il ne comprenait rien aux motivations de son père. Pourquoi se comporter en parent soucieux alors qu’il n’avait pas donné le moindre signe de vie pendant huit ans ?
— Mike t’a obligé à me parler ? souffla alors Jeremy en observant tour à tour les deux adultes.:arrow: Le CULOT :arrow: Petite dose de paranoïa en plus pourquoi pas :roll:
— Ça va pas, gronda aussitôt son parrain en perdant son expression songeuse. Jeremy, tu te fais des films et ça suffit maintenant.:arrow: Merci Mike. Je sens qu'il lui en faut beaucoup pour s'énerver, Jim a fait fort :arrow: Oui, il se fâche pas souvent le gros nounours mais il fait pas en demi-mesure une fois dedans :ugeek:
Sur ces paroles lâchées d’un ton cassant, Michael récupéra la copie et la tendit à Ethan. Ce dernier la récupéra d’un air interdit. Son ami se mettait rarement en colère. Même s’il comprenait l’irritation de Mike, il était le premier surpris de sa sécheresse envers l’adolescent.
— Ethan, il est assez grand pour que tu lui expliques pourquoi Thalia et lui ne t’ont pas vu pendant huit ans.
Un silence aussi embarrassé qu’étonné entoura les trois interlocuteurs de Michael. Bras croisés obstinément, visage fermé de détermination, l’homme barrait autant la sortie de la chambre qu’une échappatoire vers une autre discussion.
— Parce que y’a des raisons ? reprit courageusement Jim en dressant un menton provocateur autant à l’adresse de Mike que de son père.:arrow: Boy.
L’adolescent essuya un regard flamboyant de son parrain en retour. Déglutissant péniblement, il perdit son air insolent et serra les poings sur ses cuisses. Avec une grimace, Ethan se tourna vers Jim et entonna d’une voix grave :
— Je suis d’accord avec Mike. Tu as le droit de savoir après tout ce temps. (L’homme ferma brièvement les yeux, ses paupières tachées de rouge, orange et noir tandis que les souvenirs brûlants et acides de fumée remontaient en lui.) Comme tu l’as appris il y a quelques temps, l’incendie de notre maison était criminel. Même si je n’ai jamais arraché la vérité à la personne concernée, je soupçonne… Je soupçonne ma propre mère de l’avoir commandité.
Ryusuke ne put empêcher une petite exclamation ahurie de lui échapper. Honteux d’avoir attiré l’attention, il baissa le nez en s’excusant à mi-voix. Mike lui serra l’épaule pour le rassurer avant d’adresser un hochement de tête encourageant à son partenaire.
— Elle n’a jamais accepté ma relation avec Maria et encore moins que nous fondions une famille. Je ne sais pas ce qu’elle s’imaginait… que nous représentions une menace ? Je suis le dernier Sybaris à travailler à la A.A et peut-être qu’elle n’appréciait pas l’idée que ce soit sur moi que repose le poids de cet héritage familial. Avec Thalia et toi, il y avait des probabilités que vous repreniez le flambeau et que la direction de la A.A échappe un peu plus à ma mère… Alor…:arrow: Toujours la bonne mif :arrow: La bonne mif à l'origine de toutes les emmerdes hein :roll:
— Attends, s’exclama Jeremy en lui adressant un regard hagard. Ta mère… ma grand-mère, c’est vraiment la femme qui a fondé la A.A ?
— Oui. Mon grand-père a quitté l’Europe pendant la Guerre Froide, où il travaillait pour les services de renseignement américains. Il a participé à l’élaboration d’une mission de recrutement et de formation d’agents d’espionnage propres au contexte de l’époque. Cette mission est à l’origine de la création de la Ghost Society, une branche gouvernementale séparée de la CIA. (Comme son fils le dévisageait avec une lueur d’incompréhension au fond des yeux, Ethan lui adressa un mince sourire désolé.) Mais je m’égare. Mon grand-père n’a pas émigré seul, il est venu avec son épouse et ses enfants. Ils ont tous baigné dans cet univers particulier d’agences de renseignements et de défense civile. Ma mère, Alexia Sybaris, s’est lancée dans le milieu en se proposant pour mener le projet de fondation d’une société-fille ici-même dans les années 70.
— C’est compliqué, cette histoire, marmonna Jeremy en faisant la moue.
Les iris ambrés d’Ethan s’éclairèrent d’un amusement teinté de désarroi.
— Je sais, mon grand. (Comme Ethan basculait les yeux vers ses mains croisées sur ses cuisses, il ne remarqua pas le tressaillement de Jim à la mention du surnom.) Même si elle a fondé S.U.I, ma mère n’y est pas restée toute sa carrière. Elle est partie à la Ghost il y a vingt ans. Elle surveille de loin la A.A et n’a sûrement pas apprécié que j’en grimpe les échelons au fil du temps.
— Mais pourquoi ? s’enquit Jim en fronçant les sourcils. Elle devait être contente que tu sois resté dans cette société, non ?
Ethan poussa un soupir dépité avant de glisser un regard las vers son fils.
— Ma mère ne m’a jamais aimé. Elle me détestait et elle me déteste encore sûrement. Peut-être un peu moins maintenant qu’elle s’imagine que je suis sans famille.:arrow: Ah yes. Un plaisir, cette femme ;^; (Tu sens les 15,000 questions que je suis en train de me poser? :lol: ) :arrow: OUI :lol: Évidemment je reviendrai dessus, mais si je me motive à faire ces OS sur la génération des adultes pendant leur jeunesse, c'est clairement l'un des points qui sera abordé ^^
Les pièces du puzzle commençaient à se mettre en place. Sourcils froncés, Jeremy demanda à voix basse, comme s’il craignait qu’on l’entende :
— Quand le directeur a su que j’étais ton fils, il a fait une drôle de tête. Et puis, M. Cross m’a sorti un truc du genre « Je croyais que tu étais mort ». (Jeremy se tripota nerveusement les mains en continuant d’un ton crispé : ) Maman et toi, vous avez menti suite à l’incendie ? Vous nous avez fait passer pour morts, Thalia et moi ?
Mike se retint de soupirer de soulagement. Depuis le temps qu’il estimait qu’Ethan devait faire un point avec Jeremy à propos de leur séparation forcée. Ils y venaient enfin.
— Oui, Jem, acquiesça son père d’une voix rauque. Pour vous protéger, pour nous assurer que ma mère n’essaierait pas de nouveau de tous nous séparer, Maria et moi avons préféré vous faire passer pour morts et vous donner de nouvelles identités. Mais nous avons pu y arriver qu’à certaines conditions. Les dirigeants de la A.A ont accepté de nous couvrir et de modifier leurs bases de données, en échange de quelques promesses. David et Mme Allan ont risqué gros en mentant à ma mère – et donc, indirectement, à la Ghost – alors ils ont voulu s’assurer que Maria et moi ne jouions pas trop avec le feu. Maman est partie s’installer avec vous à Seludage, où personne n’aurait l’idée de la chercher. Quant à moi, pour être cohérent avec l’histoire que je devais porter, je me suis éloigné de vous. Je n’avais pas le droit d’aller à Seludage, j’étais surveillé dans mes déplacements grâce à une puce GPS.
— C’est pas possible, susurra aussitôt Jim en secouant la tête, les yeux agrandis d’horreur.
Ethan se tut, désemparé par l’idée que son fils ne le croit pas. Il n’avait pas de preuves à portée de main… et encore, Jeremy accepterait-il seulement de les consulter ?
— T’es en train de me dire, reprit l’adolescent en lui jetant un regard médusé, que t’es parti à cause d’un incendie provoqué par ta mère ? Tu nous as… tu nous as abandonnés parce que t’avais peur qu’elle apprenne qu’on avait survécu ?:arrow: Je sens que ça va piquer
Un mélange de souffrance brûlante et de colère acide s’empara d’Ethan, qui ne trouva plus la force de répondre. Oui, il avait beau tourner les choses dans tous les sens, c’était un abandon. Forcé, mais un abandon tout de même.
— Je ne vais pas mentir, Jeremy, murmura l’homme en baissant le cou. Oui, je vous ai abandonnés pour m’assurer que vous seriez en sécurité. (Un éclat de rire douloureusement amer força la cloison de ses lèvres.) Il faut croire que j’ai échoué ici aussi.:arrow: Okay, je ne me suis pas trompée, go pleurer :arrow: Je pleure avec toi
Comme la conservation ne le concernait pas directement, Ryusuke ne disait toujours rien. Mais son cœur se tordait de voir son ami dépassé par les révélations et Ethan écrasé par celles-ci.
— Mais… continua Jim d’un ton cassé, à peine audible. Mais tu… maman nous a dit… Pourquoi tu l’as pas dit avant ? Pourquoi t’as jamais envoyé de message à maman, à Thalia ou à moi ? Pourquoi on savait rien de tout ça ?
Les émotions se succédèrent sur les traits de son père. Mais seuls demeurèrent le désarroi et une pointe d’effroi. Il décroisa ses mains tremblantes pour agripper le bord du lit.
— J’ai envoyé des messages à ta mère. Après cinq ans de séparation, je lui ai même proposé de nous rencontrer discrètement en dehors de la ville. Je pensais que ma mère me surveillait moins. Qu’on pourrait reprendre les choses… comme avant. Peut-être. Mais Maria ne m’a jamais répondu. (Comme Jeremy gardait les yeux posés dans le vide, Ethan essaya de capter son attention.) Jem, bon sang, je vous ai envoyés des cartes, à Thalia et toi. Pendant les trois ans qui ont suivi l’incendie, c’étaient :arrow: Merci ! tous les mois. Après, tous les trimestres… tous les six mois… puis juste pour vos anniversaires et Noël.
Comme Jim gardait les dents serrées, visiblement sceptique des propos de son père, Ethan se leva du lit et s’accroupit face à la chaise sur laquelle l’adolescent était recroquevillé.
— J’ai arrêté d’envoyer mes cartes il y a an. (Ethan prit les poignets de Jim entre ses mains. Le garçon tressaillit, mais ne le repoussa pas.) Je n’ai jamais eu une seule réponse en huit ans, Jem. Ni de ta mère, ni de Thalia ni de toi. J’ai fini par estimer que j’étais indésirable et que je ne faisais que vous ennuyer.
Ethan serra plus fort les poignets de son fils pour l’inciter à l’écouter. Les yeux troublés du garçon lui martelaient le cœur à chaque clignement de paupières, mais il s’efforça à le regarder jusqu’au bout.
— Jeremy, j’ai une question à te poser : Thalia et toi n’avez donc jamais voulu faire ma connaissance ? Si oui, je ne t’imposerai pas ma présence. Je ne veux te forcer à rien alor…
— On les a jamais reçues, chuchota Jeremy d’une voix étouffée.
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:arrow: Ouais. Voilà. :? Bonne ambiance.

— Comment ?
— Tes lettres, tes cartes… j’ai jamais rien vu de tout ça ! cria l’adolescent en arrachant ses mains de celles de son père. Alors soit tu es un menteur, soit…
Il laissa sa phrase en suspens en prenant conscience de ce qu’impliquait l’inverse. Il pâlit, écrasa ses lèvres l’une contre l’autre et se détourna du visage dévasté de son père. Qui devait-il croire ? La femme qui l’avait élevé et choyé ou un homme resurgi du passé dont il ne savait presque rien ?
— Maria ne vous les a jamais données, réalisa Ethan d’un ton atone.:arrow: Je veux lui faire un câlin. Est-ce que Mike/Grace étaient au courant? :arrow: Grace, non, car en réalité elle était moins proche de la famille Wayne que Mike. Et Mike... il reconnaît lui-même (pas dans ce chap exactement, mais dans les précédents) qu'il connaissait pas si bien Maria x)
Il resta un moment accroupi face à Jim, dont le visage se défaisait un peu plus à chaque seconde, et se leva sans un mot. Puis, avec un rire jaune, Ethan se passa une main sur le visage. Il aurait dû s’en douter. Maria avait préféré couper tous les ponts avec lui. Elle n’avait jamais répondu à ses SMS, à ses propositions, à ses appels mortifiés. Pourquoi aurait-elle transmis à ses enfants les cartes que l’homme avait envoyées pendant des années ?
— En fin de compte, murmura Ethan en laissant retomber son bras, c’est Maria qui nous a définitivement séparés.:arrow: Mais là c'est plus Fêlures-Man, c'est Brisures-Man :arrow: Ouais, y'a une sévère trahison là qui vient s'ajouter... Ptn, bichette, j'ai mal pour lui.
Les indices qu’ils avaient assemblés menaient à cette conclusion, mais Jim ne voulait pas y croire. Et même s’il devait y croire, sa mère avait dû avoir de bonnes raisons de garder ces lettres cachées. Même si son père se prétendait inquiet, peut-être n’était-il qu’un imposteur qui faisait bonne figure.:arrow: Damn. J'essaie de comprendre pourquoi Maria aurait fait ça. Au final, on ne sait rien d'elle, tout est très mystérieux :v Et puis j'écarte pas une possible implication de la Ghost (Alexia a l'air d'être une sacrée psychopathe, ça ne m'étonnerait pas qu'elle ait volé le courrier), mais ça ne tient pas trop parce que pourquoi enlever Maria et Thalia sept ans après (pour faire souffrir Ethan encore plus mdr?) :arrow: Maria a pris beaaaaucoup de complexité dans cette V2 (c'était la maman-poule de surface dans le V1, ça me gonflait), mais je suis presque pas sûre de pouvoir écrire son perso tant elle me paraît difficile à cerner. Mais oui elle a ses motivations, elles seront pas forcément en adéquation avec celles d'Ethan ou de ses enfants quand ils se confronteront mais elle a ses motivations. Et c'est pour ça que je l'ai creusée dès le chap 1, pour pas qu'elle paraisse "creuse" dès le début alors que... ben on l'a vue un seul chapitre quoi :lol: C'est ce qui rend le chap 1 si dense, d'ailleurs... Mais brefouille, dans l'idée, Maria a aussi vécu les événements de l'incendie et ses conséquences comme une trahison et elle a décidé de prendre certaines choses au main. Au détriment d'autres personnes (coucou Ethan).
Mais pourquoi Mike reste ami avec lui, alors ? songea aigrement Jeremy en lorgnant son parrain qui grattait son menton barbu.:arrow: J'espère qu'un jour Jim arrivera à ne plus démoniser son padre :? :arrow: Beh, j'suis pas un monstre et j'suis la 1ère à vouloir les voir se réconcilier, no worry :P :D
Eh beh. Damn, c'était bien.

Enfin Ethan a pu expliquer à Jim ce qu'il s'était vraiment passé! Et purée, j'ai tellement mal au coeur pour lui pour les lettres, les cartes, les messages, les appels... Ç'a dû le briser encore plus qu'il ne l'était déjà. Ethan transcende l'état de peuchère, c'est pas possible ;^;

Bravo pour cette fin de partie 1! Je suis vraiment contente que tu aies repris S.U.I., c'est franchement top. Je baverais jamais assez dessus.

J'ai hâte de voir ce que la partie 2 va nous réserver! ;)

La bise~
Merci ♥ Ça me touche beaucoup. J'ai revu mes messages quand j'ai posté S.U.I sur le forum y'a quelques mois et j'étais à deux doigts de supprimer tant j'en avais honte :lol: J'ai progressé un peu :roll:

Et yes, c'était pas un chapitre très rigolo, c'est clair. Ethan apprend qu'il s'est fait couiller tout le long, mais Jim et Mike aussi :lol: :roll: Et que ça a induit de gros soucis dans la relation de Jeremy et Thalia envers leur père, quoi.

Marci :'''c

(des larmes du sang des regrets)

(un peu comme la partie 1)

(héhé)

Bisous !
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

louji a écrit :
TcmA a écrit ::arrow: Yaaaas, here we go, let's go, let's go!
Contente de voir qu'il te plaît (et of, course, ça continue de me plaire aaaaaah. Eh purée, quel chapitre)
:arrow: Merci Sasaaa ♥[/b] :arrow: ;)

:arrow: Ryu bébé ;^; Le cancer est vraiment une saloperie, ça peut aller si vite, c'est terrible. WOW, ces premiers paragraphes, ils sont si beaux et si bien écrits!! Les émotions de Ryu aaah ;^; Bravo! :arrow: Ouais, pour Akira ça a été une dernière ligne très rapide, qu'il a pas gérée tant que ça vis-à-vis de Ryu... Mais oui chaton :'c :arrow: Oui, c'est sûr... Bébé ;^;

Jim termina de relire son texte, esquissa une moue satisfaite, puis jeta son stylo-bille dans sa trousse. Sa feuille était loin d’être aussi propre que celle de Ryu, avec son écriture penchée de gaucher :arrow: JIM GAUCHER REPRÉSENTE OUE OUE :arrow: YES :mrgreen: Mdr je lui mets toutes les tares possibles à ce gamin (pas taper, pas taper, j'aime bien les gauchers promis, vous êtes juste la main du diable)
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— Je ne suis pas sûr que Jeremy soit d’accord. :arrow: MAIS ETHAN PTAIN :arrow: Ouais. C'est un peu son problème. Il se laisse trop faire sur certains sujets :? :arrow: Oui :? Surtout qu'il marche sur des œufs avec Jim tout en essayant d'éviter les mines (tu vas me dire, entre eux, tout est explosif pour l'instant, même quand il bouge pas, ça lui explose à la tronche...

:arrow: Papa Ethan ;^; J'aurais tant aimé qu'ils puissent être une famille "normale", Ethan a tellement l'air d'être un papa gâteau... :arrow: C'est un papa-gâteau ptn :cry: Moi aussi j'aurais bien aimé qu'ils puissent être une famille normale. Elle fait chier la scénariste :arrow: :lol:


— Jem, dis-moi quel proche tu as choisi et pourquoi c’est moi. :arrow: J'adore Mike :arrow: (Je ne pense pas qu'un lecteur me dira un jour "Mike, trop nul ce perso". Et si ça arrive... j'aurai raté mon boulot :'c ) :arrow: Ou alors que ce lecteur a un goût de chiotte mdr Il te dira qu'Emily est son perso préféré et qu'il voudrait un bouquin centré sur elle

— M-Mais non, j’aurais très bien pu te choisir. (Il baissa le nez et continua un ton plus bas : ) J’ai choisi Thallie. Elle me manque alors… :arrow: Ok, right in the feels, t'avais pas le droit ;A; :arrow: :roll: :arrow: Et après, je suis la main du diable ? :lol:

Or, ni Ethan ni son ami ne souhaitaient sacrifier l’adolescent pour le bien de sa mère et de sa sœur. :arrow: Clairement, Jim n'hésiterait pas un instant. :arrow: :roll: ² Mais non... (si) :arrow: Jim, impulsif ? Ménon
— Qu’est-ce que tu as écrit sur elle ?
Comme Jeremy ne s’attendait pas à ce que son père lui adresse spontanément la parole, il sursauta à moitié et se tourna vers lui. Il le fixa en silence avec une moue dubitative.
— En quoi ça te regarde ? :arrow: Calmos, chaton, personne ne veut te faire du mal :arrow: C'est un chaton qui feule attention petits crocs très dangereux :arrow: Owi, jétrépeur

Ethan comprit avec une douloureuse clairvoyance que le « nous » comprenait tout le monde dans la pièce sauf lui. Il ravala la brûlure qu’avait jeté les mots du garçon dans son cœur et hocha la tête. Il n’avait vécu qu’un an avec sa fille, comment aurait-il pu s’estimer légitime pour la traiter avec familiarité ? :arrow: T'AVAIS PAS LE DROIT. Go pleurer avec Fêlures-Man :arrow: Fêlures-man ptn :cry: :lol: :arrow: Je le lâche plus, celui là :lol: :cry:

Un soulagement palpable glissa sur les traits crispés de son père. Ses épaules s’abaissèrent tandis qu’un mince sourire étirait ses lèvres. Pendant quelques secondes, il avait eu peur que Jim ne l’accuse de vouloir réparer leur relation à coups de cadeaux.:arrow: Mais ;A; :arrow: Ouais :v La pensée est légitime d'un autre côté ! :arrow: Oui, totalement ! Jim en a vu des vertes et des pas mures, ça se comprend totalement qu'il se méfie

— Je comprends pas, maugréa Jeremy en reposant son portable sur le bureau. Qu’est-ce que tu t’en fous, de Thalia et moi ? On fait plus partie de ta vie depuis des années. On sait rien de toi et tu sais rien de nous. (Un nouvel éclat de colère blessée luisit dans les yeux vairons du garçon.) D’ailleurs, t’as une autre famille ? J’ai des demi-frères et sœurs ?:arrow: Allez hop, un autre coup de surin entre les côtes de Fêlures-Man. Va-t-il se relever, cette fois? Restez avec nous pour le savoir dans, Les aventures de Fêlures-Man, chaîne "12 years a peuchère" :arrow: MDR en vrai y'a si peu de respect, mais même moi je respecte aucun foutu perso de ce roman :lol: 12 years a peuchère ptn. Ethan, redresse-toi vieux :lol: :arrow:On en est déjà à quoi, sept ans? Il peut bien tenir cinq années de plus :lol:

:arrow: Je lui prépare un plaid, un chocolat chaud et une réconciliation avec ses enfants, une relation épanouissante (pas forcément avec Maria), un avenir brillant, sans maladie, rempli de bonheur et de calme. :arrow: Si seulement :cry: J'aimerais bien moi aussi
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Ébahi, Jim le dévisagea un moment avant de serrer les dents. Quel culot avait son père…:arrow: MDR on parle du tien, emo-boy? :arrow: Nan mais cé la victime de lhistoir son daron é koupabl sur tout la liñe :arrow: Twelve years a peuchère
— Tu crois que j’ai envie de papoter avec toi parce que ma mère et ma sœur ont disparu ? Rêve pas, j’ai beaucoup d’autres personnes avant toi avec qui j’ai envie de passer du temps. (Il jeta des coups d’œil furtifs à son ami et à son parrain à ces mots.) Et, surtout, te force pas à t’intéresser à no…:arrow: Oh je vais le baffer :arrow: Une bonne claque... je pense pas que tu sois la seule à le penser (moi la 1ère) Mais ni Mike ni Ethan ne le feront jamais x) (pas que Jim n'en mérite pas une, mais... bah on y viendra !) :arrow: Clairement, jamais ils ne feraient ça (il se fait déjà assez tabasser par les autres arschlochs)
— Jeremy, tu te trompes, le coupa doucement son père d’un air las en s’asseyant sur le lit du garçon. Je ne profite pas de l’absence de Maria et Thalia pour t’approcher. Je préfèrerais les savoir auprès de toi et ne pas avoir eu la chance de te rencontrer que l’inverse. Mais le fait est que nous avons renoué contact et que nous allons sûrement nous fréquenter pour un moment. Autant essayer de construire quelque chose, non ?
Dépité, incertain, Jim garda les lèvres closes et le regard tourné vers le mur. Il ne comprenait rien aux motivations de son père. Pourquoi se comporter en parent soucieux alors qu’il n’avait pas donné le moindre signe de vie pendant huit ans ?
— Mike t’a obligé à me parler ? souffla alors Jeremy en observant tour à tour les deux adultes.:arrow: Le CULOT :arrow: Petite dose de paranoïa en plus pourquoi pas :roll: :arrow: Toujours
— Ça va pas, gronda aussitôt son parrain en perdant son expression songeuse. Jeremy, tu te fais des films et ça suffit maintenant.:arrow: Merci Mike. Je sens qu'il lui en faut beaucoup pour s'énerver, Jim a fait fort :arrow: Oui, il se fâche pas souvent le gros nounours mais il fait pas en demi-mesure une fois dedans :ugeek: :arrow: Comme tout bon gros nounours ♥

— Elle n’a jamais accepté ma relation avec Maria et encore moins que nous fondions une famille. Je ne sais pas ce qu’elle s’imaginait… que nous représentions une menace ? Je suis le dernier Sybaris à travailler à la A.A et peut-être qu’elle n’appréciait pas l’idée que ce soit sur moi que repose le poids de cet héritage familial. Avec Thalia et toi, il y avait des probabilités que vous repreniez le flambeau et que la direction de la A.A échappe un peu plus à ma mère… Alor…:arrow: Toujours la bonne mif :arrow: La bonne mif à l'origine de toutes les emmerdes hein :roll: :arrow: Ce ne serait pas drôle sinon :roll:


— Ma mère ne m’a jamais aimé. Elle me détestait et elle me déteste encore sûrement. Peut-être un peu moins maintenant qu’elle s’imagine que je suis sans famille.:arrow: Ah yes. Un plaisir, cette femme ;^; (Tu sens les 15,000 questions que je suis en train de me poser? :lol: ) :arrow: OUI :lol: Évidemment je reviendrai dessus, mais si je me motive à faire ces OS sur la génération des adultes pendant leur jeunesse, c'est clairement l'un des points qui sera abordé ^^ :arrow: Là, j'assume totalement mon rôle de main du diable : oui. Do it.

— Je ne vais pas mentir, Jeremy, murmura l’homme en baissant le cou. Oui, je vous ai abandonnés pour m’assurer que vous seriez en sécurité. (Un éclat de rire douloureusement amer força la cloison de ses lèvres.) Il faut croire que j’ai échoué ici aussi.:arrow: Okay, je ne me suis pas trompée, go pleurer :arrow: Je pleure avec toi :arrow: Fêlures-Man strikes again

— Maria ne vous les a jamais données, réalisa Ethan d’un ton atone.:arrow: Je veux lui faire un câlin. Est-ce que Mike/Grace étaient au courant? :arrow: Grace, non, car en réalité elle était moins proche de la famille Wayne que Mike. Et Mike... il reconnaît lui-même (pas dans ce chap exactement, mais dans les précédents) qu'il connaissait pas si bien Maria x) :arrow: Ach, donc ils découvrent ça tous ensemble...

— En fin de compte, murmura Ethan en laissant retomber son bras, c’est Maria qui nous a définitivement séparés.:arrow: Mais là c'est plus Fêlures-Man, c'est Brisures-Man :arrow: Ouais, y'a une sévère trahison là qui vient s'ajouter... Ptn, bichette, j'ai mal pour lui. :arrow: T'y es pas allée de main morte
Les indices qu’ils avaient assemblés menaient à cette conclusion, mais Jim ne voulait pas y croire. Et même s’il devait y croire, sa mère avait dû avoir de bonnes raisons de garder ces lettres cachées. Même si son père se prétendait inquiet, peut-être n’était-il qu’un imposteur qui faisait bonne figure.:arrow: Damn. J'essaie de comprendre pourquoi Maria aurait fait ça. Au final, on ne sait rien d'elle, tout est très mystérieux :v Et puis j'écarte pas une possible implication de la Ghost (Alexia a l'air d'être une sacrée psychopathe, ça ne m'étonnerait pas qu'elle ait volé le courrier), mais ça ne tient pas trop parce que pourquoi enlever Maria et Thalia sept ans après (pour faire souffrir Ethan encore plus mdr?) :arrow: Maria a pris beaaaaucoup de complexité dans cette V2 (c'était la maman-poule de surface dans le V1, ça me gonflait), mais je suis presque pas sûre de pouvoir écrire son perso tant elle me paraît difficile à cerner. Mais oui elle a ses motivations, elles seront pas forcément en adéquation avec celles d'Ethan ou de ses enfants quand ils se confronteront mais elle a ses motivations. Et c'est pour ça que je l'ai creusée dès le chap 1, pour pas qu'elle paraisse "creuse" dès le début alors que... ben on l'a vue un seul chapitre quoi :lol: C'est ce qui rend le chap 1 si dense, d'ailleurs... Mais brefouille, dans l'idée, Maria a aussi vécu les événements de l'incendie et ses conséquences comme une trahison et elle a décidé de prendre certaines choses au main. Au détriment d'autres personnes (coucou Ethan). :arrow: (On va dire que tu ne peux pas aller très loin avec ce genre de rôle, s'il est récurrent) Damn, à ce point ? Bien sûr, c'est ce qui la rend intéressante et qui la démarque des autres. J'ai bien hâte que tu continues de nous révéler sa complexité, ça va être trop bien
Mais pourquoi Mike reste ami avec lui, alors ? songea aigrement Jeremy en lorgnant son parrain qui grattait son menton barbu.:arrow: J'espère qu'un jour Jim arrivera à ne plus démoniser son padre :? :arrow: Beh, j'suis pas un monstre et j'suis la 1ère à vouloir les voir se réconcilier, no worry :P :D :arrow: True

Eh beh. Damn, c'était bien.

Enfin Ethan a pu expliquer à Jim ce qu'il s'était vraiment passé! Et purée, j'ai tellement mal au coeur pour lui pour les lettres, les cartes, les messages, les appels... Ç'a dû le briser encore plus qu'il ne l'était déjà. Ethan transcende l'état de peuchère, c'est pas possible ;^;

Bravo pour cette fin de partie 1! Je suis vraiment contente que tu aies repris S.U.I., c'est franchement top. Je baverais jamais assez dessus.

J'ai hâte de voir ce que la partie 2 va nous réserver! ;)

La bise~

Merci ♥ Ça me touche beaucoup. J'ai revu mes messages quand j'ai posté S.U.I sur le forum y'a quelques mois et j'étais à deux doigts de supprimer tant j'en avais honte :lol: J'ai progressé un peu :roll:
Et yes, c'était pas un chapitre très rigolo, c'est clair. Ethan apprend qu'il s'est fait couiller tout le long, mais Jim et Mike aussi :lol: :roll: Et que ça a induit de gros soucis dans la relation de Jeremy et Thalia envers leur père, quoi.
Marci :'''c
(des larmes du sang des regrets)
(un peu comme la partie 1)
(héhé)
Bisous !

Oui, je me souviens ;^; Je suis pas d'accord avec le "un peu", mais déjà tu vois les progrès! :mrgreen:
Pas jojo, en effet, mais il y en avait besoin ! Clairement, Fêlures-Man, Emo-boi et Nounours-chan :cry: Ouiiii, j'adore toujours autant le rythme d'ailleurs x)
♥♥♥♥
(Ah, fun times)
(Le contraire m'aurait étonnée)
La bise~
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit :
louji a écrit : Jim termina de relire son texte, esquissa une moue satisfaite, puis jeta son stylo-bille dans sa trousse. Sa feuille était loin d’être aussi propre que celle de Ryu, avec son écriture penchée de gaucher :arrow: JIM GAUCHER REPRÉSENTE OUE OUE :arrow: YES :mrgreen: Mdr je lui mets toutes les tares possibles à ce gamin (pas taper, pas taper, j'aime bien les gauchers promis, vous êtes juste la main du diable)
Image


:arrow: Mais non moh :mrgreen:

— Je ne suis pas sûr que Jeremy soit d’accord. :arrow: MAIS ETHAN PTAIN :arrow: Ouais. C'est un peu son problème. Il se laisse trop faire sur certains sujets :? :arrow: Oui :? Surtout qu'il marche sur des œufs avec Jim tout en essayant d'éviter les mines (tu vas me dire, entre eux, tout est explosif pour l'instant, même quand il bouge pas, ça lui explose à la tronche... :arrow: Voilà, exactement... Il veut rien brusquer, mais son état très passif peut exacerber les émotions de Jim quoi :v


— Jem, dis-moi quel proche tu as choisi et pourquoi c’est moi. :arrow: J'adore Mike :arrow: (Je ne pense pas qu'un lecteur me dira un jour "Mike, trop nul ce perso". Et si ça arrive... j'aurai raté mon boulot :'c ) :arrow: Ou alors que ce lecteur a un goût de chiotte mdr Il te dira qu'Emily est son perso préféré et qu'il voudrait un bouquin centré sur elle :arrow: Pourquoi j'ai pas eu l'évidence avant ? Je connais le titre du T2 : S.U.I - Hugo & Emily, Intouchables 4ever 8-)

— M-Mais non, j’aurais très bien pu te choisir. (Il baissa le nez et continua un ton plus bas : ) J’ai choisi Thallie. Elle me manque alors… :arrow: Ok, right in the feels, t'avais pas le droit ;A; :arrow: :roll: :arrow: Et après, je suis la main du diable ? :lol: :arrow: On verra quand ce sera ton tour de me faire lire tes écrits 8-) Faudrait qu'on se fasse un barème de peuchères !


— Je comprends pas, maugréa Jeremy en reposant son portable sur le bureau. Qu’est-ce que tu t’en fous, de Thalia et moi ? On fait plus partie de ta vie depuis des années. On sait rien de toi et tu sais rien de nous. (Un nouvel éclat de colère blessée luisit dans les yeux vairons du garçon.) D’ailleurs, t’as une autre famille ? J’ai des demi-frères et sœurs ?:arrow: Allez hop, un autre coup de surin entre les côtes de Fêlures-Man. Va-t-il se relever, cette fois? Restez avec nous pour le savoir dans, Les aventures de Fêlures-Man, chaîne "12 years a peuchère" :arrow: MDR en vrai y'a si peu de respect, mais même moi je respecte aucun foutu perso de ce roman :lol: 12 years a peuchère ptn. Ethan, redresse-toi vieux :lol: :arrow:On en est déjà à quoi, sept ans? Il peut bien tenir cinq années de plus :lol: :arrow: En décembre, ça fera 7 ans oui :D


— Tu crois que j’ai envie de papoter avec toi parce que ma mère et ma sœur ont disparu ? Rêve pas, j’ai beaucoup d’autres personnes avant toi avec qui j’ai envie de passer du temps. (Il jeta des coups d’œil furtifs à son ami et à son parrain à ces mots.) Et, surtout, te force pas à t’intéresser à no…:arrow: Oh je vais le baffer :arrow: Une bonne claque... je pense pas que tu sois la seule à le penser (moi la 1ère) Mais ni Mike ni Ethan ne le feront jamais x) (pas que Jim n'en mérite pas une, mais... bah on y viendra !) :arrow: Clairement, jamais ils ne feraient ça (il se fait déjà assez tabasser par les autres arschlochs) :arrow: Alors je connaissais pas cette insulte et je suis pas sûre de pouvoir la prononcer :lol:


— Ma mère ne m’a jamais aimé. Elle me détestait et elle me déteste encore sûrement. Peut-être un peu moins maintenant qu’elle s’imagine que je suis sans famille.:arrow: Ah yes. Un plaisir, cette femme ;^; (Tu sens les 15,000 questions que je suis en train de me poser? :lol: ) :arrow: OUI :lol: Évidemment je reviendrai dessus, mais si je me motive à faire ces OS sur la génération des adultes pendant leur jeunesse, c'est clairement l'un des points qui sera abordé ^^ :arrow: Là, j'assume totalement mon rôle de main du diable : oui. Do it. :arrow: c:


— Maria ne vous les a jamais données, réalisa Ethan d’un ton atone.:arrow: Je veux lui faire un câlin. Est-ce que Mike/Grace étaient au courant? :arrow: Grace, non, car en réalité elle était moins proche de la famille Wayne que Mike. Et Mike... il reconnaît lui-même (pas dans ce chap exactement, mais dans les précédents) qu'il connaissait pas si bien Maria x) :arrow: Ach, donc ils découvrent ça tous ensemble... :arrow: YES :mrgreen:

— En fin de compte, murmura Ethan en laissant retomber son bras, c’est Maria qui nous a définitivement séparés.:arrow: Mais là c'est plus Fêlures-Man, c'est Brisures-Man :arrow: Ouais, y'a une sévère trahison là qui vient s'ajouter... Ptn, bichette, j'ai mal pour lui. :arrow: T'y es pas allée de main morte
Les indices qu’ils avaient assemblés menaient à cette conclusion, mais Jim ne voulait pas y croire. Et même s’il devait y croire, sa mère avait dû avoir de bonnes raisons de garder ces lettres cachées. Même si son père se prétendait inquiet, peut-être n’était-il qu’un imposteur qui faisait bonne figure.:arrow: Damn. J'essaie de comprendre pourquoi Maria aurait fait ça. Au final, on ne sait rien d'elle, tout est très mystérieux :v Et puis j'écarte pas une possible implication de la Ghost (Alexia a l'air d'être une sacrée psychopathe, ça ne m'étonnerait pas qu'elle ait volé le courrier), mais ça ne tient pas trop parce que pourquoi enlever Maria et Thalia sept ans après (pour faire souffrir Ethan encore plus mdr?) :arrow: Maria a pris beaaaaucoup de complexité dans cette V2 (c'était la maman-poule de surface dans le V1, ça me gonflait), mais je suis presque pas sûre de pouvoir écrire son perso tant elle me paraît difficile à cerner. Mais oui elle a ses motivations, elles seront pas forcément en adéquation avec celles d'Ethan ou de ses enfants quand ils se confronteront mais elle a ses motivations. Et c'est pour ça que je l'ai creusée dès le chap 1, pour pas qu'elle paraisse "creuse" dès le début alors que... ben on l'a vue un seul chapitre quoi :lol: C'est ce qui rend le chap 1 si dense, d'ailleurs... Mais brefouille, dans l'idée, Maria a aussi vécu les événements de l'incendie et ses conséquences comme une trahison et elle a décidé de prendre certaines choses au main. Au détriment d'autres personnes (coucou Ethan). :arrow: (On va dire que tu ne peux pas aller très loin avec ce genre de rôle, s'il est récurrent) Damn, à ce point ? Bien sûr, c'est ce qui la rend intéressante et qui la démarque des autres. J'ai bien hâte que tu continues de nous révéler sa complexité, ça va être trop bien :arrow: Yes ! Mais je suis contente, j'ai terminé un chap ce matin où elle explique justement pourquoi elle a caché les lettres et... j'ai l'impression de m'en être plutôt bien sortie :)



Oui, je me souviens ;^; Je suis pas d'accord avec le "un peu", mais déjà tu vois les progrès! :mrgreen:
Pas jojo, en effet, mais il y en avait besoin ! Clairement, Fêlures-Man, Emo-boi et Nounours-chan :cry: Ouiiii, j'adore toujours autant le rythme d'ailleurs x)
♥♥♥♥
(Ah, fun times)
(Le contraire m'aurait étonnée)
La bise~
Fêlures-man, emo-boi et nounours-chan, wolala on est sur un grand niveau de respect et de crainte des personnages.

(Faut bien rigoler un peu)
(Pas sûre que vous rigoliez en réalité)

A plus !
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

- Chapitre 36 -



Vendredi 16 octobre 2020, Dourney, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Lorsqu’il remarqua que Ryu s’éloignait vers un autre atelier en compagnie de Mia et Jason, Jeremy fit la moue. En ce vendredi matin, M. Cross avait décidé de renforcer leur souplesse, leur rapidité, leur endurance, leur agilité – et un tas d’autres aspects de leur condition physique que Jim avait oubliés. On avait installé de petites zones d’exercices disséminées dans le gymnase qui jouxtait l’École.
Les élèves ne devaient pas être plus de trois à chaque atelier, mais avaient le droit d’en changer dès qu’ils avaient terminé sans nécessairement attendre leurs camarades ou leur professeur. Ainsi, Jeremy, qui avait commencé avec Ryusuke, se retrouva face à un exercice d’équilibre en compagnie d’Emily Hobs et de Kaya. Si cette dernière lui adressa un hochement de tête en guise de salut, la première le foudroya d’un regard aussi sombre que le ciel qui couvait depuis le matin. Ses lèvres comme ses dents s’étaient remises du coup de boule que lui avait asséné Jim, mais certainement pas son honneur bafoué. Non seulement elle avait été ridiculisée face à ses amis, mais il avait été aussi épargné de l’exclusion. Et même si certains de ses proches avaient fait payer Jeremy à leur manière, c’était loin d’être suffisant.
Se méfiant d’une Emily furibonde, Jim resta quelques pas en arrière tandis que Kaya grimpait sur la poutre de gymnastique avec une souplesse féline. Elle se déplaça tranquillement le long des deux mètres, réalisa un bond léger pour atteindre une plus petite d’un mètre puis effectua un saut périlleux pour atterrir dans le mini-trempoline qui marquait la fin de l’atelier.
Frimeuse, songea Jeremy avec jalousie, sachant parfaitement qu’il se vautrerait s’il tentait le même mouvement. Emily lui jeta un coup d’œil une fois Kaya sortie du parcours puis lui adressa un rictus acide accompagné d’un geste de la main.
— À toi l’honneur, le sauvage. On va voir si tes gènes de singe se réveillent.
— Va te faire voir, cracha Jeremy en la dépassant d’un pas furieux.
Il se hissa sur la poutre, manqua basculer sur le côté puis s’équilibra tant bien que mal. Il avançait d’un pas incertain, bras levés pour corriger ses légers écarts. Dans son dos, Emily pouffait de sa maladresse, mais Jim l’ignora jusqu’au bout de la poutre. Cinquante centimètres le séparaient de la deuxième étape de l’atelier. Satisfait d’avoir progressé jusqu’ici sans encombre, il jeta un coup d’œil par-dessus son épaule. Emily lui adressa un regard brûlant en retour, les lèvres retroussées d’exaspération. Excédé, Jeremy fit un grand pas en avant, rata la poutre de quelques millimètres et se rattrapa de justesse avant de réaliser un grand écart involontaire. Respiration coupée, cœur acharné, il poussa sur ses bras pas bien musclés pour se relever tandis qu’éclataient les rires de ceux qui avaient assisté à sa presque-chute. Empourpré jusqu’à la racine des cheveux, il dévala rapidement la deuxième poutre au risque de glisser sur les tatamis de protection puis ralentit face au vide qui le séparait du trampoline. Un mètre. Il n’y avait pas de consignes particulières : il devait simplement sauter à l’intérieur et terminer le parcours. L’envie de se faire remarquer positivement ne manquait pas après s’être presque étalé entre deux poutres, mais un coup d’œil à Kaya l’en dissuada. Elle secouait la tête, l’air désapprobateur. Jim n’eut pas besoin d’en voir plus : il lui faisait confiance pour évaluer leurs capacités respectives. Après un soupir résigné, Jeremy poussa sur ses talons et atterrit sagement dans le trempoline. Qui s’affaissa aussitôt, l’envoyant rouler sur le parquet ciré au rythme des exclamations surprises de ses camarades.
— Bordel, jura-t-il en se redressant, le crâne endolori après s’être cogné par terre.
Fièrement dressée sur la poutre, Emily se tordait de rire. Les entrailles de Jim se contractèrent alors qu’il retournait près du trempoline pour comprendre ce qui avait flanché. Il redressa la structure métallique, l’inspecta du regard, puis mit le doigt sur ce qui avait cédé sous son poids. Sur l’un des pieds pliables, quelques vis s’étaient suffisamment délogées pour ne plus assurer la stabilité de la structure. Soudain méfiant, Jim leva le nez vers Emily, qui avançait aisément sur la poutre. En remarquant l’expression furieuse de Jeremy, elle perdit son air narquois.
— Tu te dépêches de redresser le machin ? J’ai pas que ça à faire d’attendre que tu répares tes conneries, le minable.
— C’est pas moi qui ai fait ça, se défendit Jim avant d’ajouter brusquement : et qui me dit que c’est pas toi et ta bande qui avez fait exprès de dévisser les boulons pour que je me casse la gueule ?
Momentanément désemparée par l’accusation, Emily poussa une exclamation déroutée.
— Ça va pas, la tête ? On cultive la débilité, à Sludge ? (Comme le visage de Jim se tendait un peu plus, elle claqua la langue avec dédain.) J’ai pas que ça à faire, le sauvage. Puis plein d’autres élèves sont passés par l’atelier avant, ils auraient pu tomber eux aussi.
Guère convaincu de sa pleine innocence, Jeremy lui adressa un regard venimeux avant de se pencher sur le trempoline. S’il ne remettait pas les vis en place, M. Cross lui passerait un vilain savon. Jim ne tenait pas à se mettre à dos le professeur, bien assez intimidant comme ça.
— Tu te bouges un peu ? siffla Emily un mètre plus haut, perchée à l’extrémité de la deuxième poutre. Si je termine pas le parcours correctement, M. Cross va me gonfler toute la matinée.
Agacé par la voix pressante de la jeune fille, Jim fit de son mieux pour réparer le pied du trempoline. Il aperçut vaguement une paire de jambes qui approchait de leur atelier, mais ne s’y attarda pas dessus.

Emily le toisait toujours de haut, les doigts posés sur sa taille svelte, ses orteils recroquevillés sur l’extrémité de la poutre. Qu’il était lent… Quand deux mains pincèrent tout à coup ses flancs, elle poussa un cri aigu de frayeur et bondit sans réfléchir. Légèrement de biais, Emily eut le temps de reconnaître Hugo, qui l’observait avec espièglerie, avant d’atterrir dans le trempoline à moitié redressé. Elle se tordit la cheville, mais son exclamation de douleur fut étouffée par le cri perçant de Jeremy.
— Emily, lança Hugo en se précipitant vers elle. Pardon, je voulais pas te faire peur comme ça.
— C’est raté, abruti, glapit-elle en le fusillant de ses yeux turquoise.
Un nouveau geignement de souffrance lui fit tourner la tête dans la direction opposée. Le visage tiré, Jim était à moitié affaissé par terre, le bras sous le trempoline. Emily comprit alors qu’elle écrasait sa main, mais ne se redressa pas pour autant.
— Pourquoi t’as pas réparé le trempoline plus vite ?
Sa voix avait sifflé. Elle ne se serait sûrement pas foulé la cheville si la structure avait été en place. Alors qu’elle s’attendait à voir Jim répliquer, l’insulter, seul un râle s’échappa de ses mâchoires contractées. Puis, à la stupéfaction de Hugo et son amie, ses yeux se gonflèrent de larmes. Quand une, puis deux, gouttes dévalèrent ses joues, Hugo le dévisagea un instant puis éclata de rire.
— Mec, t’es sérieux ? Tu chiales pourquoi là au juste ?
— Mais dégage de là ! hurla l’adolescent en tirant désespérément sur son bras.
Décontenancée par l’expression mortifiée de Jim, Emily se poussa de côté, agrippa la manche de son ami pour se lever et tituba hors du trempoline. Soulagé que la pression disparaisse enfin, Jim hoqueta de douleur et retira sa main avec précaution. Tremblant, il ramena son bras droit à lui, encore sonné par la souffrance qui palpitait dans ses doigts. À travers ses larmes, il distingua son auriculaire et son annulaire tordus et déjà gonflés. Ses ongles étaient noircis de sang. Un élan de panique primaire mêlée de colère sourde lui arracha quelques larmes de plus.
— Qu’est-ce qui se passe ? gronda la voix profonde du professeur par-dessus les hoquets de Jim et les murmures des élèves rassemblés près de lui.
Ryusuke venait d’arriver en compagnie de Mia et Jason. Dès qu’il aperçut son ami prostré au sol, il accourut vers lui et s’accroupit à ses côtés.
— Jimmy… chuchota-t-il en posant une main sur son épaule, les traits défaits face aux larmes de son ami.
L’air grave, M. Cross approcha en faisant signe aux spectateurs de s’éloigner. Ils obéirent de mauvaise grâce, mais finirent tous par rejoindre un atelier. Sauf Ryu qui garda son bras dans le dos de l’adolescent.
— Fais-moi voir, lança le professeur d’un ton impérieux en s’accroupissant face à Jeremy.
Jim délogea les doigts qu’il avait enroulés autour de son poignet droit dans l’espoir d’amoindrir la douleur. Sourcils froncés, bouche pincée d’un air maussade, M. Cross saisit avec une étonnante délicatesse l’avant-bras de son élève.
— C’est pas bien beau, déclara le prof en remarquant la teinte violette que prenaient l’auriculaire et l’annulaire droits du garçon. Tu t’es au moins fait une entorse. Tu peux bouger les doigts ?
Jim fit de son mieux, mais l’impression de se prendre une décharge électrique doublée d’un coup de marteau le fit vite déchanter. Le rouge de la douleur intattendue laissait petit à petit la place à la pâleur de la souffrance assommante. Devant son air hagard, ses yeux gonflés et ses lèvres tremblantes, M. Cross secoua la tête.
— Ryusuke, accompagne-le à l’infirmerie, explique ce qui lui arrive et insiste-bien sur le fait que je conseille de lui faire des radios.
Malgré la peine et la crainte qui lui brouillaient le cerveau, Ryu hocha la tête, raffermit sa prise sur le torse de son ami et l’aida à se relever. Sous le regard intrigué ou inquiet de leurs camarades, ils sortirent du gymnase.

Ryusuke n’osait pas interroger son ami sur ce qui s’était passé tandis qu’ils avançaient cahin-caha vers l’École. Ils franchirent le poste de sécurité en expliquant d’où ils venaient – le gardien les avait vus passer une heure plus tôt – puis s’engouffrèrent dans le Centre. L’accueil était étrangement calme et l’infirmerie encore plus. Comme Jeremy pouvait tenir debout sans son aide, Ryu se hâta vers le comptoir d’accueil et appuya sur la petite sonnette installée près d’un bocal à bonbons. Après une courte sonnerie, la porte de la salle de repos du personnel médical s’ouvrit sur une infirmière d’une trentaine d’années aux cheveux teints en blond. Elle adressa un sourire avenant à Ryusuke puis avisa Jim qui patientait quelques mètres en arrière, livide.
— C’est pour quoi ?
— Jeremy s’est blessé à la main, expliqua Ryu en se tournant vers son ami. C’est M. Cross qui nous a dit de venir. Il a aussi conseillé de lui faire passer une radio.
Avec un marmonnement songeur, l’infirmière – Iris d’après le badge à sa poitrine – contourna le comptoir d’accueil pour se diriger vers son nouveau patient.
— On va t’installer en salle d’auscultation, ça te va ?
Si son ton était bienveillant et presque maternel, la façon dont elle le regardait indiquait à Jim qu’elle ne le prenait pas non plus pour un gamin. Ravalant ses réminiscences de larmes, il la suivit jusque dans une petite salle meublée d’un lit et d’un bureau accompagné d’un ordinateur. Ryusuke resta quelques mètres en arrière, incertain sur le rôle qu’il devait jouer.
— Je vais commencer par regarder ta main, l’informa Iris en lui faisant signe de s’installer sur le couchage. Si je peux m’occuper seule de ta blessure, je te ferai simplement une ordonnance pour une radio. S’il y a des complications, on appellera le médecin de l’École, OK ?
— OK, approuva laconiquement Jeremy en tendant la main droite vers l’infirmière.
— Comment tu t’es fait ça ?
— On faisait des ateliers d’exercice et le trempoline où j’ai sauté s’est cassé la gueule. J’étais en train de le réparer quand une fille de ma classe a sauté dedans. Je sais pas si elle a fait exprès ou pas, mais ça m’a écrasé la main. J’ai eu super mal. (Avec une moue défaite, il haussa mollement les épaules.) J’ai encore super mal.
Peinée par les explications de son patient, mais loin d’être surprise – elle soignait quotidiennement des élèves blessés en cours d’EPSA – Iris esquissa un sourire réconfortant. Avec des gestes rapides, précis, elle rassembla une poche de glace, des bandages et quelques pilules.
— On va enfermer ton majeur, ton annulaire et ton petit doigt dans la glace, l’informa Iris d’une voix douce en plaçant la poche avec précaution sous la main du garçon. Je vais passer un bandage autour pour faire tenir le tout et tu vas rester ici jusqu’à midi, pour qu’on surveille le gonflement.
Trop exténué pour parler, Jim se contenta de hocher la tête. Son cœur ne parvenait plus à ralentir depuis que le trempoline lui avait écrasé la main. Les encouragements de Ryu et les explications réconfortantes de l’infirmière n’avaient pas suffi à calmer la peur qui vrillait ses entrailles. Même si Emily avait affirmé n’être pour rien dans l’accident du trempoline, il ne pouvait pas en être certain. Sans compter qu’elle avait sauté alors qu’il bidouillait encore les vis. Jeremy n’était pas en mesure de savoir si elle l’avait fait intentionnellement, mais il craignait trop des représailles de la part des Réguliers pour estimer que le geste était pleinement innocent.

Absorbé par ses pensées moroses, il remarqua à peine la pilule qu’Iris glissa dans sa paume saine. En clignant des yeux confus, Jim redressa le cou pour l’interroger du regard.
— Un antalgique, souffla l’infirmière avec un clin d’œil. Si ça ne suffit pas à calmer la douleur, reviens me voir dans une demi-heure.
Docile, Jeremy hocha la tête. Elle repartit en sifflotant, le laissant seul dans la pièce. Un raclement de chaussure le fit aussitôt démentir. Jim se tourna vers l’entrée, où il trouva un Ryu déconfit à l’air penaud.
— Désolé, Jimmy, souffla son ami d’une petite voix. J’ai pas vraiment pu t’aider.
Décontenancé par l’air coupable qui plissait les traits délicats de Ryusuke, Jim tourna les jambes de l’autre côté du lit pour se trouver face à son compagnon.
— Ryu, tu pouvais rien faire. Y’avait que Kaya et Emily à l’atelier. C’est… merde, je sais pas si c’est un accident, mais tu pouvais rien faire dans tous les cas.
Son ami ne répondit rien, les lèvres pincées par une colère qui ne lui était pas familière. Ses poings serrés témoignaient de la frustration qui tendait sa silhouette dégingandée. Lorsqu’il planta ses yeux noirs dans ceux encore rougis de Jim, Ryu marmonna d’un ton pincé :
— Je pouvais rien faire, je peux rien faire… c’est exactement ça, Jeremy. Je peux rien faire. Rien faire pour soulager ta douleur ou ta peur.
Jim resta quelques secondes sans voix. Qu’est-ce qui lui prenait ? À la fois touché par l’inquiétude de son ami et agacé par la culpabilité qui suintait de ses mots, Jim secoua la tête.
— Arrête, Ryu, ça sert à rien.
À rien ?
Cette fois, il avait crié. Le visage tendu vers Jim, les yeux écarquillés d’irritation, le cou raide, Ryusuke resta planté sur place jusqu’à ce que son compagnon se détourne. Frustré de ne jamais avoir de conversation sérieuse en face-à-face avec Jeremy, Ryu s’approcha jusqu’à ce que leurs genoux se frôlent.
— Pour moi, c’est important, Jeremy. Parce que tu… tu es important pour moi.
Toujours silencieux, Jim l’observait sans masquer son trouble. Les iris luisants de son ami étaient sévèrement plantés dans les siens, l’interdisant de se dérober à leur inspection absolue. Quelque part au fond de son esprit embrumé, Jim nota que Ryu faisait partie des rares personnes capables de le regarder droit dans les yeux sans être distrait par son hétérochromie.
— Alors, reprit Ryusuke d’un ton moins sec, dis pas que ça sert à rien. C’est mon rôle d’ami de te protéger. Et…
Si Ryu avait autre chose à dire, Jim ne l’entendit pas. La voix de son ami mourut subitement alors qu’un trouble manifeste brouillait l’encre de ses yeux. Ses lèvres pâles se mirent à trembloter, il desserra les poings puis baissa le nez.
— Ryu ? chuchota Jeremy, la poitrine comprimée par son cœur toujours en cavale et par les remords que son ami avait enfoncés en lui.
Avec une brusque inspiration, Ryusuke se redressa, serra les dents et carra les épaules. Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose, échoua pour la énième fois, puis rougit furieusement.
Jeremy le dévisagea sans comprendre lorsque son ami se pencha vers lui. Ryu s’apprêtait à le serrer dans ses bras. Peut-être que Jim allait accepter l’étreinte ; son cœur acharné en avait sûrement besoin.
Mais Ryu posa une main sur son épaule, l’autre sur sa joue, et pressa les lèvres contre les siennes.



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Dernière modification par louji le lun. 26 juil., 2021 9:36 pm, modifié 2 fois.
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par vampiredelivres »

Ahem. J'ai lu le premier chapitre de la P2 en diagonale sans avoir rattrapé mon retard et lu les chapitres entre. :roll: :lol:
La seule chose que j'aurai à dire, c'est…








RYUUUUU ♥
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :Ahem. J'ai lu le premier chapitre de la P2 en diagonale sans avoir rattrapé mon retard et lu les chapitres entre. :roll: :lol:
La seule chose que j'aurai à dire, c'est…








RYUUUUU ♥
T'as eu de la chance que j'aborde pas les avancées arrivées dans la P1 dans ce chap :lol:

Mais oui Ryu ♥ (et quelques larmes)
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

louji a écrit ::arrow: Pourquoi j'ai pas eu l'évidence avant ? Je connais le titre du T2 : S.U.I - Hugo & Emily, Intouchables 4ever 8-)
:arrow: On verra quand ce sera ton tour de me faire lire tes écrits 8-) Faudrait qu'on se fasse un barème de peuchères !
:arrow: Alors je connaissais pas cette insulte et je suis pas sûre de pouvoir la prononcer :lol:
:arrow: Yes ! Mais je suis contente, j'ai terminé un chap ce matin où elle explique justement pourquoi elle a caché les lettres et... j'ai l'impression de m'en être plutôt bien sortie :)
Fêlures-man, emo-boi et nounours-chan, wolala on est sur un grand niveau de respect et de crainte des personnages.
(Faut bien rigoler un peu)
(Pas sûre que vous rigoliez en réalité)

Owi, mon grand bonheur ♥
MDR alors je t'annonce que tu gagnes déjà, juste avec the Debt :lol: (en vrai, why not, mais faudrait que j'écrive, pour ça mdr aled)
Trou d'balle en allemand (prononcez "arche-lor") :mrgreen:
Aaah yes! Hâte de le lire alors *^*
Je sais. J'ai très peur.
(Ben oui.
COLINE)

Chapitre 36
Titre alternatif : Je peux pas laisser emo-boi tranquille cinq secondes.
Non, plus sérieusement, quand l'autre (je l'appelle plus) a sauté sur le trampo (merci Hugo, t'inquiète, j't'ai pas oublié, je ne vais plus t'appeler non plus) et que Jim a commencé à sangloter MON CŒUR ALED. Ces sanglots ptn :cry: Pour m'être fait une entorse aux doigts (avec le même genre de "barre de fer rencontre violemment doigt innocent), je peux que compatir :cry: Et là, bichette, ç'a bien l'air pété... Ah, j'en frissonne rien que d'y penser, pauvre Jim.


RYU MON BEBE D'AMOUR JE T'AIME SI FORT ♥

Image

Clairement je ne m'y attendais pas !
Bébé (j'ai peur de la suite, ça sent le rejet, aled, pin pon pin pon, j'appelle déjà les pompiers pour deux cœurs brisés, celui de Ryu et le mien).
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit :
Owi, mon grand bonheur ♥
MDR alors je t'annonce que tu gagnes déjà, juste avec the Debt :lol: (en vrai, why not, mais faudrait que j'écrive, pour ça mdr aled)
Trou d'balle en allemand (prononcez "arche-lor") :mrgreen:
Aaah yes! Hâte de le lire alors *^*
Je sais. J'ai très peur.
(Ben oui.
COLINE)

Chapitre 36
Titre alternatif : Je peux pas laisser emo-boi tranquille cinq secondes.
Non, plus sérieusement, quand l'autre (je l'appelle plus) a sauté sur le trampo (merci Hugo, t'inquiète, j't'ai pas oublié, je ne vais plus t'appeler non plus) et que Jim a commencé à sangloter MON CŒUR ALED. Ces sanglots ptn :cry: Pour m'être fait une entorse aux doigts (avec le même genre de "barre de fer rencontre violemment doigt innocent), je peux que compatir :cry: Et là, bichette, ç'a bien l'air pété... Ah, j'en frissonne rien que d'y penser, pauvre Jim.


RYU MON BEBE D'AMOUR JE T'AIME SI FORT ♥


Clairement je ne m'y attendais pas !
Bébé (j'ai peur de la suite, ça sent le rejet, aled, pin pon pin pon, j'appelle déjà les pompiers pour deux cœurs brisés, celui de Ryu et le mien).
Rho bah si en plus on cumule les histoires... :roll: (mdr ça va le faire, faudrait te trouver des petits tips pour te motiver !)
Ah sympa ! :lol:

Pas mal ce titre alternatif, après Hugo & Emily, Intouchables 4ever 8-)
MDR Emily c'est, du coup :lol:
Ouais les doigts pétés (ils sont pétés, je confirme), on connaît hein :lol: M'enfin, ça sert le scénario, c'est pas gratuit non plus :ugeek:

Oui, Ryu :cry:

Ouais moi non plus !

(komen sa mwa non plu :ugeek: )

Mais oui, y'a des chances que ce soit pas fifou d'un coup :?

Merci pour ton com !
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