S.U.I - Special Units of Intervention [Young Adult / Contemporain / Action]

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louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

DanielPagés a écrit : mar. 20 oct., 2020 11:18 pm Ne pense jamais que je t'oublie !! :lol:
Totalement bousculé, j'avais commencé à lire, mais j'ai dû arrêter un moment. Et je vais reprendre. J'ai rajouté les 3 chapitres qui sont tombés du ciel... :lol:
En fait, c'est super agréable de le lire comme un vrai bouquin avec plein de chapitres à la suite !!!
A très bientôt...
Bizzzouxxx
Pas de soucis, Danou, tu prends le temps qu'il te faut ^^

Et comme tu dis l'avantage c'est que tu lis tout ça comme un "vrai" roman ! ;)

Bisouz !
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

Heyo les gens ! Le mois du NaNoWriMo arrive et j'aimerais en profiter pour terminer le T1 :D En réalité, il devrait être moins long que je pensais, je vois clairement un chemin final à présent (peut-être que je vais tourner autour de 180k mots, ça ferait un roman de 600-650 p environ ! (moins pire que prévu en définitive :lol: ))
Ah, on a une ou deux réponses dans ce chap aussi :ugeek:




- Chapitre 43 -



Mercredi 28 octobre 2020, Down-Town, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Tout en grimpant les escaliers qui le menaient à son appartement du troisième étage, Ethan se demandait s’il arriverait à jeter un véritable sourire sur le visage de son fils. Ou même à lui tirer un frémissement des lèvres. Une étincelle dans les yeux. Quoi que ce soit d’autre que sa constante humeur morose. Depuis qu’ils s’étaient retrouvés, Ethan n’avait jamais vu autre chose qu’un rictus blessé ou un pli amer sur la bouche de Jim.
Avec un soupir discret, Ethan jeta un coup d’œil au paquet en papier kraft qu’il tenait sous le bras. Il était passé à la supérette du coin en rentrant du travail et en était ressorti avec le vague espoir de faire plaisir à son fils. Il ne lui avait pas acheté de bonbons – il en mangeait assez de son côté – mais de quoi préparer des spaghettis. Les siens ne seraient jamais aussi bons que ceux de Maria – le seul plat qu’elle parvenait à cuisiner correctement, d’ailleurs – mais Ethan espérait au moins raviver un éclat dans l’esprit éteint de l’adolescent. Il savait parfaitement que la seule chose qui ramènerait vraiment la gaieté et l’enthousiasme sur le visage de Jim serait le retour de sa famille. Mais en attendant…
Les lumières du salon étaient éteintes lorsqu’il poussa la porte d’entrée. Moyennement surpris – Jim passait le plus clair de son temps dans la chambre d’amis – Ethan actionna l’interrupteur à côté du porte-manteaux et se déchaussa. En déposant le sac de course sur la petite table de la cuisine, il remarqua le portable de son fils oublié dans un coin et fronça les sourcils.
— Jeremy ! lança-t-il d’une voix forte en espérant se faire entendre jusqu’au bout du couloir. Tu as oublié ton téléphone dans le salon.
L’adolescent ne répondit rien. Non seulement il s’enfermait souvent dans sa chambre, mais il avait aussi tendance à enfoncer des écouteurs dans ses oreilles en comptant sur le rock pour le couper du monde.
Une fois les courses rangées, Ethan récupéra le portable pour l’apporter directement à Jeremy. Un papier collé juste en dessous l’empêcha de faire un pas de plus. Songeur, il arracha le post-it et décrypta les quelques mots tordus de son fils :
« Le code c’est 0505, il y a un message dans mes notes pour toi »
0505, ça pouvait être tout et n’importe quoi. Mais, tandis qu’Ethan déverrouillait le téléphone, remarquant au passage les appels manqués d’Alexander, la date d’anniversaire de Thalia lui tournait en tête. Cinq mai, cinq mai, cinq mai.
Le fond d’écran mettait en avant Green Day en plein concert. Demi-sourire aux lèvres – il avait lui-même écouté ce groupe plus jeune – il ouvrit les notes et sélectionna la plus récente. Ethan cessa de sourire et anticipa la gravité des mots avant même d’en lire le contenu. La note commençait par « Pardon papa ».

Michael tournait en rond dans son salon lorsqu’on sonna à la porte. Maria lui jeta un coup d’œil par-dessus sa tasse de café refroidie, mais il secoua la tête. Mike n’avait rien de prévu en cette soirée. Agacé d’être dérangé alors que tout semblait s’écrouler autour de lui, il ne masqua pas son air désabusé en ouvrant.
— Mike, c’est urgent, Jeremy est parti, il a réussi à contacter Edward et à…
Ethan se tut en remarquant l’expression mortifiée de son ami. Ils se dévisagèrent un instant dans un silence seulement entrecoupé par le bruit de la circulation et de la rue. Puis Ethan sentit son abattement grossir comme une tumeur dans sa gorge.
— Tu es déjà au courant.
Michael ne chercha pas à nier. Le visage sombre, il tira son ami par le bras et referma derrière eux. En apercevant Ethan, Maria se redressa vivement et le toisa avec des yeux ronds.
— M-Maria, bredouilla-t-il en manquant lâcher le téléphone de Jim coincé entre ses doigts crispés d’angoisse.
Obnubilé par le visage plissé de Maria, il ne remarqua pas tout de suite la silhouette effacée de Thalia installée près de sa mère. La fillette observait l’homme sans savoir quoi penser. Elle avait le sentiment de l’avoir déjà rencontré, sans savoir où et pourquoi.
— Ethan.
C’était plus une menace qu’un appel. Maria se leva, contourna la table et vint se planter devant l’homme qui avait autrefois partagé sa vie. La mâchoire contractée par la colère, elle leva la main et agrippa le col de sa chemise. Elle semblait sur le point de le gifler. Ethan avait l’impression d’en avoir besoin. Peut-être que ça lui remettrait les idées en place, que ça le sortirait de ce brouillard anxiogène dans lequel il était plongé depuis une demi-heure.
Maria se contenta de le fixer droit dans les yeux, le menton froncé par le sang-froid qu’elle s’efforçait de conserver. Ses doigts tremblaient sur le col d’Ethan, tout comme la main de l’homme se crispait autour du téléphone de Jeremy.
— Où est mon fils ? chuchota Maria d’un ton sec, glacé, percutant dans le silence de l’appartement.
— Tu sais où il est, si tu es là, répondit Ethan d’un air morose. Il a pris votre place.
Peut-être avait-il eu besoin de prononcer ces mots, car la réalité de la situation le frappa brusquement. Plus besoin de claque, il avait retrouvé la terre ferme. Et la souffrance avec.
Les deux adultes s’éloignèrent d’un pas, baissèrent les yeux, se turent. Leurs cœurs battaient de concert, de même que leur culpabilité.
Après quelques secondes, Maria s’arracha à sa douleur et retourna s’asseoir à table. Thalia faisait des aller-retour entre sa mère et Ethan, à présent consciente de l’identité de l’homme. Elle comprenait mieux son impression de familiarité : il apparaissait sur l’une des rares photos de famille exposée dans leur petite cuisine de Seludage.
Alors qu’elle observait de nouveau son père à la dérobée, curieuse, craintive, Ethan rencontra son regard. Il tressaillit et ouvrit la bouche de surprise. Intimidée, Thalia baissa la nez et se trouva une passion pour les miettes abandonnées sur la table.
— Ethan, tu veux boire quelque chose ?
La voix grave de Mike était comme un voile duveteux sur leurs cœurs meurtris. Sa présence imposante, une muraille de défense pour leurs esprits bousculés.
— Ça va, merci, répondit l’intéressé d’une voix tout juste audible.
La proposition de Michael était aussi une invitation à s’asseoir à table avec eux, mais il en était incapable. Comment aurait-il pu regarder Maria et leur fille dans les yeux ? Alors que Jim s’était joué de lui, avait échappé à sa surveillance ? Qu’il était à présent perdu aux mains d’un homme capable de tout ?
Comme Mike était occupé à se servir une nouvelle tasse de caféine à peine sucrée, Maria fit un geste vague de la main à l’adresse de son ex-compagnon.
— Assieds-toi.
Cette fois, Ethan parvint à faire quelques pas, mais rencontra un autre mur près de la table. Thalia l’observait de nouveau, comme subjuguée. Sa timidité s’était envolée, ne restait que sa curiosité d’enfant. Le souffle de son père se bloqua à la rencontre de ses prunelles vertes. Elle ressemblait tellement à Maria. Si peu à lui. C’était justice ; Jeremy tenait essentiellement de son père. Mais des inconnus associeraient difficilement Thalia et lui comme des membres d’une même famille, tandis que Maria et Jim avaient beaucoup d’airs communs.
Alors qu’Ethan perdait toute contenance face à la fillette de neuf ans, Thalia lui sourit. Ce n’était pas le rictus pincé de Jim, ni le sourire à fossettes de Maria. C’était son sourire à lui, réservé, tranquille, mais plein de sincérité. Elle en avait hérité.
— Thallie.
Le surnom de sa fille était plus un gargouillement qu’un mot. Son souffle se fit plus erratique, ses yeux plus humides, ses regrets plus acérés. Tremblant, il s’agenouilla devant la fillette et frôla des doigts son coude. Comment avait-elle pu grandir aussi vite ? Comment un bébé qu’il lovait contre sa poitrine avait-il pu devenir une petite fille en si peu de temps ?
— Thalia, chuchota-t-il d’une voix tout aussi ébahie, mais un peu plus affirmée.
La fillette lui rendit un regard tout aussi intrigué, presque intimidé. Elle savait qui était son père, mais ne s’était jamais réellement souciée de lui. Il ne faisait pas partie de leur vie ; Maria ne voulait pas dire quoi que ce soit à son sujet et Jeremy grimaçait lorsqu’ils l’évoquaient. À ses yeux, il était une vague figure du passé, plus redoutée que manquée. Sans compter qu’être sans père était commun pour les enfants de Sludge ; Thalia ne l’avait pas réellement vécu comme une anomalie. Pourtant, en observant cet homme agenouillé à côté d’elle, éberlué, étrangement inoffensif malgré sa taille, elle trouva perturbant que sa mère et son frère se crispent à sa mention. Puis elle prit conscience qu’il existait, qu’il était là sous son nez et non plus dans le cadre d’une photo, dans les murmures qu’échangeaient Maria et Jim. Il était tangible, près d’elle, et il avait une part de responsabilité dans son existence. Plus que tout, il semblait fasciné par sa présence.
Remarquant qu’il la mettait mal à l’aise, Ethan cessa de dévisager sa fille, se redressa sans un mot et se laissa brutalement choir sur la dernière chaise disponible. L’instant de magie était passé : Thalia était de nouveau une fillette et Ethan un père comme ils en existaient des milliers d’autres. Ils venaient de faire connaissance pour la deuxième fois. Et ils espéraient tous deux secrètement que cette fois soit la bonne.

Mercredi 28 octobre 2020, Nevada, États-Unis d’Amérique.

Jim somnolait quand la voiture s’arrêta. Les freins le tirèrent de son sommeil brumeux, lourd, puis le moteur coupé le plongea dans le silence. Clignant furieusement des yeux pour en chasser les bribes de Morphée, Jeremy observa l’habitacle autour de lui. Il perçut un chuchotis de voix, un claquement sourd puis des pas étouffés sur du gravier.
La porte s’ouvrit sur un air frais, sec, qui enveloppa l’adolescent de ses doigts aiguisés. La silhouette élancée de l’agent McRoy était éclairée par derrière par des appliques murales. Son sourire ressemblait à un aplats de gris et de noir dans la pénombre.
— Nous sommes arrivés, jeune homme.
Déjà ? Prudent, l’adolescent se décala lentement sur la banquette arrière, la gorge nouée. Son refus de boire l’eau mise à sa disposition ne l’aidait pas à retrouver sa salive. McRoy ne lui laissa pas le choix de rester dans la voiture quand il se pencha vers lui pour le saisir par le bras. Jeremy poussa une exclamation de surprise puis un grognement de douleur quand il tomba à genoux dans les graviers.
— Eh, l’abîme pas, gronda l’agent Colms en fusillant son partenaire du regard. M. Sybaris le veut sans une écorchure.
— Tout va bien, la rassura son collègue en relevant de force Jim pour épousseter son jeans déjà troué. Et puis, Colms, je ne me suis pas amusé à lui tirer dessus pour ma part.
Le visage impassible de la femme se froissa quelque peu.
— Je ne me serais pas risquée à le blesser, répliqua-t-elle d’une voix sèche. C’étaient des tirs de sommation.
Un rire moqueur frémit sur les lèvres de l’agent McRoy, qui se contenta de poser une main sur l’épaule de Jeremy. Ses yeux perçants semblaient noirs dans l’obscurité.
— Allez, mon grand, je voulais pas te brusquer, simplement te secouer un peu. Va falloir afficher autre chose qu’une tête d’éberlué devant ta famille.
Le surnom et son ton paternel arrachèrent à Jim une grimace de dégoût. Son père l’appelait aussi comme ça, mais il n’y avait jamais trace de jugement, de moquerie ou de leçon dans sa voix.
— On est où ? marmonna-t- en resserrant sa veste autour de lui – il faisait plus froid qu’à Modros.
Ils étaient entourés d’arbres et de buissons, visiblement au cœur d’une forêt. Pourtant, dans le train, ils se dirigeaient vers le Nevada. Perplexe, Jeremy bascula les yeux vers la bâtisse en bois de plain-pied devant laquelle la voiture était garée. Du Nevada, il ne connaissait que les fameux déserts et Las Vegas. Ils ne semblaient ni dans l’un, ni dans l’autre.
— Je ne peux pas te donner cette information, expliqua l’agent en le menant vers la porte en bois de l’unique bâtiment. M. Sybaris le fera peut-être, mais je ne peux pas parler en son nom.
Incapable de se détendre, Jeremy gardait la tête enfoncée dans les épaules et les articulations raides tandis qu’ils approchaient de la bâtisse en palissades. Il allait rencontrer son oncle, l’homme qui avait enlevé sa mère et sa sœur dans l’espoir de mettre la main sur lui.
Mais la même question trottait toujours aigrement dans l’esprit de Jim : dans quel but ?

Une chaude lumière éclairait le hall d’entrée et le couloir qui s’avançait au-delà. À part le ronronnement du radiateur et les respirations des agents dans son dos, Jim ne percevait aucun bruit. Les battements anxieux de son cœur en étaient plus assourdissants que jamais.
— M. Sybaris va venir te chercher d’une minute à l’autre, l’informa l’agent Colms d’un ton neutre en daignant le regarder dans les yeux. McRoy et moi allons ressortir et verrouiller la porte. Nous te conseillons de ne pas faire de bêtise.
Vexé d’être traité comme un gamin de primaire, Jim se détourna en serrant les dents. Il se sentait beaucoup trop épuisé et patraque pour tenter la moindre fuite. Sans compter qu’il ne connaissait ni les lieux ni les mesures de sécurité. L’idée de se faire courser ou de déclencher une alarme lui arrachait des sueurs froides.
Sans un mot de plus, les deux Fantômes dirent demi-tour. Un nouvel éclat de peur vint se loger dans la poitrine du garçon au son du verrou dans son dos. Il était à présent seul dans le couloir lambrissé. Une longue minute s’écoula sans qu’il n’ose même faire un pas. Puis une deuxième tandis qu’il levait les yeux vers le tableau de liège fixé au mur sur sa droite. Des papiers froissés à l’encre effacée se superposaient les uns aux autres au fil des ans. Même s’il ne put lire un seul document en entier, il apprit qu’il se trouvait dans le parc national du Grand Bassin.
La porte dans le couloir s’ouvrit sans un bruit. Tout en fermant sur son portable le mail qu’il venait se consulter, Edward franchit le seuil d’un pas souple. Il ralentit en constatant la présence de son neveu à quelques mètres puis sourit avec lassitude. Il y avait du travail à faire : l’adolescent se ratatinait sur lui-même comme une souris sous le nez d’un chat, ses cheveux ébouriffés ajoutaient à la négligence générale qu’il dégageait et il n’avait pas l’air très alerte. Après tout, il ne remarqua Ed que lorsque celui-ci fut à trois mètres.
— Bonsoir, Jeremy.
L’intéressé sembla rapetisser un peu plus. Ed fit la moue, il faisait plus jeune que son âge. Sous ses vêtements amples, il devinait une certaine maigreur. Il faudrait lui faire prendre du poil de la bête. Et espérer qu’il grandisse un peu.
Quand ils se retrouvèrent face-à-face, Edward se permit un sourire satisfait. Il y avait des défauts à corriger, des choses à ajuster, mais la nature lui avait été favorable. Jeremy avait les traits de son père, certaines de ses mimiques et il aurait sûrement sa silhouette élancée en grandissant. Peut-être ferait-il teindre ses cheveux caramel pour les assombrir. Ses yeux vairons étaient aussi un signe assez distinctif ; des lentilles colorées pourraient régler le problème.
Des détails, se rassura Ed sans quitter son neveu du regard. Il me ressemble déjà beaucoup.
Jim aurait voulu s’interdire de trembler, de détourner les yeux, de penser à quel point Edward lui rappelait son père, mais il en était incapable. Après de longues secondes à se dévisager mutuellement, Jeremy baissa le nez en s’empourprant. Au-dessus de lui, son oncle lâcha ce qui devait être un petit rire.
— Lève le cou, mon garçon. Tu es un Sybaris, on ne ploie pas l’échine au moindre obstacle.
Le ton directif et étonnement suave de son oncle fit obéir Jeremy. Son cœur envoyait des vagues glacées et brûlantes jusque dans ses oreilles. Il devait être tout rouge, tremblotant, mais la silhouette autoritaire de son oncle l’empêchait de s’attarder sur ces pensées futiles.
— Je suis ravi de ta venue, reprit Edward une fois qu’il eut sa pleine attention. Et ravi que tu aies fait preuve de bon sens à la place d’Ethan. Mon frère… a bien des qualités, mais aussi des défauts navrants. Il se persuade parfois que les choses iront toujours dans son sens, qu’elles se dérouleront comme il l’espère. Quel naïf. (Un sourire torve plissa les lèvres de l’homme, dont les yeux ambrés luisaient de l’éclat distant des étoiles sous ses cils sombres.) Je pensais que me perdre lui inculquerait une bonne leçon. Que les idées qu’il se fait des autres et de leurs motivations ne correspondent pas à la réalité. J’imagine qu’il se croyait capable de sauver Maria et sa fille. De te sauver toi aussi.
Un air compatissant adoucit les traits d’Edward alors qu’il penchait la tête de côté.
— Qui aurait cru que ce serait le naïf et l’idéaliste de la famille ?
Jeremy était pétrifié, engourdi par les paroles douces-amères de son oncle, troublé par la sensation qu’il parlait de ses parents et de sa sœur comme si Jim ne faisait plus partie de leur noyau familial.
— Excuse-moi, je t’assomme d’histoires que tu ne comprends sûrement pas.
Jeremy n’y comprenait effectivement pas grand-chose, mais il saisissait aussi parfaitement qu’Edward ne lui avait encore rien dit de concret. Et que Jim avait été incapable d’articuler le moindre mot jusqu’ici. Ce qu’Ed ne tarda pas à relever :
— Tu as perdu ta langue ?
— N-Non, bégaya Jim en rougissant un peu plus de sa maladresse.
Les paupières d’Edward se plissèrent en même temps que son sourire songeur se crispa.
— Tu peux me dire où tu es né et quel âge tu as ?
Abasourdi, Jeremy jeta un regard désemparé à son oncle. Pourquoi lui demandait-il ces informations ? Elles ne devaient pas être compliquées à obtenir. Comme Edward appuyait ses prunelles dorées sur lui pour l’inciter à s’exécuter, Jim bredouilla :
— Je suis né à Modros le 3 mars 2007. J’ai treize ans.
Un soupir creusa la poitrine d’Edward. Il ferma brièvement les yeux puis les posa sur son neveu.
— Tu as un accent catastrophique.
Éberlué, Jim ne trouva rien à répondre. On lui avait déjà fait remarquer ses drôles intonations, mais de là à les décrire comme catastrophiques…
— J’imagine que c’est la faute de Maria, souffla Ed pour lui-même. Quelle mauvaise combinaison, l’accent californien avec de l’anglais britannique et de l’italien. M’enfin, on verra plus tard, ce n’est pas le plus urgent. (De nouveau sérieux, Edward perça l’adolescent du regard.) Non, j’ai mieux. On corrigera difficilement ton accent, autant faire avec. Oublie ce que tu viens de me dire : tu es né à Londres le… mmh, 1er mai. Voilà, c’est un bon début.
L’effroi rampait le long de la colonne de Jeremy. Des frissons envahissaient son flanc gauche, des appels à l’aide muets se répercutaient dans son crâne. Pourquoi devait-il oublier sa date d’anniversaire ? Pourquoi devait-il en prendre une autre ?
— Je trouverai un moyen d’expliquer ta venue aux États-Unis, marmonna Ed en observant un point vague vers le tableau en liège. Et dans quel contexte je me suis un jour retrouvé à Londres pour te concevoir.
Les craintes et l’incompréhension de Jim furent brusquement chassées.
— Hein ?
Un sourire narquois fleurit sur les lèvres de son oncle. Devant la mine effarée de son neveu, il se permit un rire qui ne détendit en rien son interlocuteur.
— Allons, je te construis une histoire, mon garçon, ne fais pas cette tête. Maria et Ethan sont tes parents biologiques, tu n’as pas à t’en faire. Tout ce que je te demande, c’est de l’oublier.
— L’oublier ?
— Oui. (Ed tendit la main pour frôler le front du garçon, qui recula instinctivement d’un pas.) Tu dois oublier qui tu étais. Pour prendre ta nouvelle identité.
— Une nouvelle identité, chuchota Jim d’une voix blanche.
Cette fois, la main d’Edward parvint à se poser sur sa tête. C’était sûrement dans une tentative de le rassurer, d’être affectueux, mais Jim eut l’impression que les doigts de son oncle lui perçaient le crâne. Il en était glacé jusqu’aux orteils.
— Tu n’es plus Jeremy Michael Wayne, expliqua Ed d’une voix calme, presque tendre. Tu n’es plus le frère de Thalia et le fils de mon frère et Maria.
Le serpent d’angoisse au fond de ses tripes, l’insecte de stupeur au creux de sa nuque s’agitèrent jusqu’à le rendre nauséeux. Jim aurait voulu fuir, se débarrasser de la main de son oncle, mais il était cloué sur place.
— À présent, tu es Elias Sybaris, mon fils anciennement perdu dans la nature. (Une moue satisfaite gagna les traits de l’homme.) Et, surtout, mon héritier.



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Dernière modification par louji le lun. 26 juil., 2021 10:15 pm, modifié 3 fois.
TcmA

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

Hiello~

Chap 41
Bon, sans grande surprise, la pagaille continue avec notre petit Jim.
Je sens que cette espèce de déshumanisation va être la marque de fabrique de la Ghost, surtout si on prend en compte les révélations du Chap 42.
Je ne sais pas trop quoi penser des agents Cohlms & McRoy. Bien sûr, le premier contact est pas fou-fou, ça n'inspire pas trop la confiance. Mais si on remet ça dans le contexte, je me demande s'ils vont être plus amènes avec Elias qu'avec Jeremy, histoire de bien enfoncer la nouvelle identité dans le cerveau de Jim... A voir.

Ach, entre Maria et Thallie qui sortent de semaines d'enfermement (et on oublie pas le p'tit kidnapping), les nerfs de Mike qui lâchent et Alex qui est paumé, c'est dur de voir les répercussions des actions de Jim.
J'aimerai clairement pas être à la place d'Alex :v
Puis la colère de Maria et sa façon d'extérioriser étaient tellement bien abordées ! Vraiment, Mike est génial, je l'aime ;w;
Et en plus il pleure, donc je pleure. "C'est mon p'tit gars" :cry: (J'hésite entre dire que c'est un papa gâteau par procuration et le voir comme un oncle. ALLEZ, LES DEUX.)

Chap 42
Je suis vraiment contente que tu aies trouvé le fil directeur de ton T1!!! J'espère que tu atteindras ton objectif du NaNoWriMo, en tout cas ! Et puis damn, 600-650 p, c'est génial ! J'ai hâte de voir le résultat final ♥


Et maintenant Ethan (est-ce qu'Eef est un surnom acceptable?)
Avec la petite note, tu commences fort (est-ce que mon cœur saigne parce que Jim a écrit "papa"? Oui totalement), mais tu m'as achevée avec les retrouvailles avec Maria et, surtout, Thallie. Je crois que le coup de grâce, c'était le "C’était son sourire à lui, réservé, tranquille, mais plein de sincérité" et la fin de paragraphe.
Il y a tellement de temps perdu entre eux, c'est terrible. Et les ressentis de Thallie (déjà le "étrangement inoffensif malgré sa taille" oui choupinette, c'est ton papa ;A; ), ok, brb je vais pleurer un bon coup et je reviens.
Et cette fin de paragraphe. Les trois dernières phrases résument bien leur problème, qui est celui de nombreuses familles, et elles sont vraiment belles ;w; Bravo !
La relation Ethan-Maria est vraiment intéressante. J'ai l'impression qu'elle lui fait porter la responsabilité de toutes les merdes de sa famille... L'incendie, la séparation forcée... Surtout ça, en fait : c'est comme si elle lui en voulait de s'être écrasé devant sa mère, comme si elle comprenait les moyens (ça ne veut pas dire qu'elle les accepte) mais pas les fins. Lui se flagelle de son côté, ce qui ne doit pas aider à le trouver moins coupable. (C'est comme pour la colère de Maria au Chap41 en fait.)

AH.
En vrai, ça ne tombe pas du tout comme un cheveux sur la soupe ! J'avais pas du tout envisagé qu'Edward (j'ai vaguement commencé à toucher l'idée du doigt en lisant le chap) fasse de Jim son fils, et c'est vraiment intéressant ! Maintenant je me demande pourquoi Pupute aurait besoin d'un héritier (pour renforcer/asseoir l'autorité des Sybaris à la Ghost pendant pour un nouvelle génération (comme à la A.A. avec les familles riches :v)? Si oui, quelle est leur situation, pourquoi ils en auraient besoin?), pourquoi il n'en avait pas à la base (parce que c'est un psychopathe?)? Bref, J'AIME.
Hiello Elias Sybaris, I guess (et Ed continue avec les initiales E.S., hein?). Mmmmh, je sens venir le petit conditionnement (oskur ça me hérisse le poil qu'il pense déjà à changer Jim physiquement ;A; ), le lavage de cerveau et tout le bon trauma qui en découlera. Ou alors Jim me surprendra (mais bon, un gosse de 13 ans VS la manipulation... jépeur). A voir !
Edward fait très psychopathe (d'où ma question plus haut mdr, c'était sérieux) :v

Damn, c'est toujours aussi cool. Avec ces révélations, j'ai encore plus hâte de voir où tu vas nous amener ! Courage pour le NaNoWriMo et pour la suite !

La bise~
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit : dim. 25 oct., 2020 11:55 am Hiello~

Chap 41
Bon, sans grande surprise, la pagaille continue avec notre petit Jim.
Je sens que cette espèce de déshumanisation va être la marque de fabrique de la Ghost, surtout si on prend en compte les révélations du Chap 42.
Je ne sais pas trop quoi penser des agents Cohlms & McRoy. Bien sûr, le premier contact est pas fou-fou, ça n'inspire pas trop la confiance. Mais si on remet ça dans le contexte, je me demande s'ils vont être plus amènes avec Elias qu'avec Jeremy, histoire de bien enfoncer la nouvelle identité dans le cerveau de Jim... A voir.

Ach, entre Maria et Thallie qui sortent de semaines d'enfermement (et on oublie pas le p'tit kidnapping), les nerfs de Mike qui lâchent et Alex qui est paumé, c'est dur de voir les répercussions des actions de Jim.
J'aimerai clairement pas être à la place d'Alex :v
Puis la colère de Maria et sa façon d'extérioriser étaient tellement bien abordées ! Vraiment, Mike est génial, je l'aime ;w;
Et en plus il pleure, donc je pleure. "C'est mon p'tit gars" :cry: (J'hésite entre dire que c'est un papa gâteau par procuration et le voir comme un oncle. ALLEZ, LES DEUX.)

Chap 42
Je suis vraiment contente que tu aies trouvé le fil directeur de ton T1!!! J'espère que tu atteindras ton objectif du NaNoWriMo, en tout cas ! Et puis damn, 600-650 p, c'est génial ! J'ai hâte de voir le résultat final ♥


Et maintenant Ethan (est-ce qu'Eef est un surnom acceptable?)
Avec la petite note, tu commences fort (est-ce que mon cœur saigne parce que Jim a écrit "papa"? Oui totalement), mais tu m'as achevée avec les retrouvailles avec Maria et, surtout, Thallie. Je crois que le coup de grâce, c'était le "C’était son sourire à lui, réservé, tranquille, mais plein de sincérité" et la fin de paragraphe.
Il y a tellement de temps perdu entre eux, c'est terrible. Et les ressentis de Thallie (déjà le "étrangement inoffensif malgré sa taille" oui choupinette, c'est ton papa ;A; ), ok, brb je vais pleurer un bon coup et je reviens.
Et cette fin de paragraphe. Les trois dernières phrases résument bien leur problème, qui est celui de nombreuses familles, et elles sont vraiment belles ;w; Bravo !
La relation Ethan-Maria est vraiment intéressante. J'ai l'impression qu'elle lui fait porter la responsabilité de toutes les merdes de sa famille... L'incendie, la séparation forcée... Surtout ça, en fait : c'est comme si elle lui en voulait de s'être écrasé devant sa mère, comme si elle comprenait les moyens (ça ne veut pas dire qu'elle les accepte) mais pas les fins. Lui se flagelle de son côté, ce qui ne doit pas aider à le trouver moins coupable. (C'est comme pour la colère de Maria au Chap41 en fait.)

AH.
En vrai, ça ne tombe pas du tout comme un cheveux sur la soupe ! J'avais pas du tout envisagé qu'Edward (j'ai vaguement commencé à toucher l'idée du doigt en lisant le chap) fasse de Jim son fils, et c'est vraiment intéressant ! Maintenant je me demande pourquoi Pupute aurait besoin d'un héritier (pour renforcer/asseoir l'autorité des Sybaris à la Ghost pendant pour un nouvelle génération (comme à la A.A. avec les familles riches :v)? Si oui, quelle est leur situation, pourquoi ils en auraient besoin?), pourquoi il n'en avait pas à la base (parce que c'est un psychopathe?)? Bref, J'AIME.
Hiello Elias Sybaris, I guess (et Ed continue avec les initiales E.S., hein?). Mmmmh, je sens venir le petit conditionnement (oskur ça me hérisse le poil qu'il pense déjà à changer Jim physiquement ;A; ), le lavage de cerveau et tout le bon trauma qui en découlera. Ou alors Jim me surprendra (mais bon, un gosse de 13 ans VS la manipulation... jépeur). A voir !
Edward fait très psychopathe (d'où ma question plus haut mdr, c'était sérieux) :v

Damn, c'est toujours aussi cool. Avec ces révélations, j'ai encore plus hâte de voir où tu vas nous amener ! Courage pour le NaNoWriMo et pour la suite !

La bise~
SALUT

Chap 41

La Ghost est bien plus rigide et "froide" que la A.A ouais (la A.A l'était pas mal au début (coucou Alexia qui dirigeait le machin) mais comme les directeurs ont changé, ça s'est assoupli et détendu ^^)
Muéhé, on va pas forcément les revoir beaucoup, mais je voulais les faire ni gentillets ni cruels quoi ^^ Juste... efficaces x")

Pas ouf, je sé :v
Merci, j'suis contente que ça paraisse crédible ! :) (Mike ♥)
Dans l'idée, comme c'est son parrain, c'est clairement un père par procuration :ugeek: (le système parrain/marraine se fait pas trop j'ai l'impression USA ? mais Maria étant de confession catholique, ce système lui est familier et elle a donc opté de le faire pour ses gosses)


Chap 42

Mdr moi aussi :( On va voir hein, je le sens qu'à moitié x)

(On dirait un nom d'elfe mais ça ressemble plus question sonorité à Eth' (il casse le son "th" celui-ci, je sé :v) alors voui j'accepte :mrgreen: )
J'ai hésité pour le "papa" (comme Jim s'angoisse le troufion (pardon pour cette expression moyennement classe) comme pas possible avec ça) puis je me suis dit "Allez, un peu de drama :lol: (on notera qu'il l'a pas encore dit à voix haute en revanche 8-) )
Ethan et Thalia, ptn, ouais, je les aime :cry: Et tellement galère d'écrire leur rapprochement... parce que déjà je sais absolument me mettre dans la tête d'une gamine de 9 ans qui sort de séquestration et d'autre part car jsp non plus me mettre dans la tête d'un homme (un peu fracassé) qui retrouve sa fille après 8 ans. C'est clairement dans ces moments-là où je fais vraiment au feeling, j'essaie d'interpréter, de me mettre à la place de, mais c'est d'une délicatesse infinie...
Ah putain Sasa si tu savais comme je suis contente, parce que t'as parfaitement trouvé les raisons de la colère de Maria. "c'est comme si elle lui en voulait de s'être écrasé devant sa mère, comme si elle comprenait les moyens (ça ne veut pas dire qu'elle les accepte) mais pas les fins. " :arrow: YES GURL (même si je modifierais peut-être le côté moyens/fins. C'est presque l'inverse : elle connaît et comprend les craintes d'Eth mais les façons dont il les a contournées (la séparation, les mensonges...) la mettent en rogne :v) Mais une discussion où Maria remet sur la table toutes ses colères arrive bientôt !

Aaaah, OK merci d'accord aled je suis contente mais un peu angoissée quand même bonjour merci au revoir
baguette

Oui bon sérieusement, ouais voilà les motiv d'Ed :roll: Quant à ses raisons pour avoir un héritier, elles arrivent of course, même si t'as déjà de très bonnes pistes ;)
Y'a un jeu sur les noms, oui, plutôt une moquerie dont la nature prendra sens plus tard ^^ Héhé, ouais, ça pue la manipulation et le lavage de cerveau, comme tu dis. Allez, on croit en Jim (et spoilers mais il sera pas solo dans cette société morbide quand même).
Pour Edward, c'est une pupute opportuniste et calculatrice, mais pas un psychopathe ! Déjà parce que j'ai pas le matos pour en écrire un et parce qu'Ed... ben c'est une pupute, il a de grosses failles (bien bien cachées), mais il est sain d'esprit (autant qu'on peut l'être dans une famille comme la sienne :roll: )

Marci beaucoup à toi surtout ♥ J'attends toujours tes coms avec impatience. L'écriture en solo, c'est cool, mais ça prend une dimension vraiment différente quand elle est partagée. C'est encore plus sympa pour moi, car tu avais en partie lu la V1 et c'est un défi pour moi de vous proposer la V2. Alors, forcément, si ça plaît, ça me fait vraiment kiffer quoi :mrgreen:

La bïze !
TcmA

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

louji a écrit : dim. 25 oct., 2020 9:11 pmSALUT

Chap 41

La Ghost est bien plus rigide et "froide" que la A.A ouais (la A.A l'était pas mal au début (coucou Alexia qui dirigeait le machin) mais comme les directeurs ont changé, ça s'est assoupli et détendu ^^)
Muéhé, on va pas forcément les revoir beaucoup, mais je voulais les faire ni gentillets ni cruels quoi ^^ Juste... efficaces x")

Pas ouf, je sé :v
Merci, j'suis contente que ça paraisse crédible ! :) (Mike ♥)
Dans l'idée, comme c'est son parrain, c'est clairement un père par procuration :ugeek: (le système parrain/marraine se fait pas trop j'ai l'impression USA ? mais Maria étant de confession catholique, ce système lui est familier et elle a donc opté de le faire pour ses gosses)


Chap 42

Mdr moi aussi :( On va voir hein, je le sens qu'à moitié x)

(On dirait un nom d'elfe mais ça ressemble plus question sonorité à Eth' (il casse le son "th" celui-ci, je sé :v) alors voui j'accepte :mrgreen: )
J'ai hésité pour le "papa" (comme Jim s'angoisse le troufion (pardon pour cette expression moyennement classe) comme pas possible avec ça) puis je me suis dit "Allez, un peu de drama :lol: (on notera qu'il l'a pas encore dit à voix haute en revanche 8-) )
Ethan et Thalia, ptn, ouais, je les aime :cry: Et tellement galère d'écrire leur rapprochement... parce que déjà je sais absolument me mettre dans la tête d'une gamine de 9 ans qui sort de séquestration et d'autre part car jsp non plus me mettre dans la tête d'un homme (un peu fracassé) qui retrouve sa fille après 8 ans. C'est clairement dans ces moments-là où je fais vraiment au feeling, j'essaie d'interpréter, de me mettre à la place de, mais c'est d'une délicatesse infinie...
Ah putain Sasa si tu savais comme je suis contente, parce que t'as parfaitement trouvé les raisons de la colère de Maria. "c'est comme si elle lui en voulait de s'être écrasé devant sa mère, comme si elle comprenait les moyens (ça ne veut pas dire qu'elle les accepte) mais pas les fins. " :arrow: YES GURL (même si je modifierais peut-être le côté moyens/fins. C'est presque l'inverse : elle connaît et comprend les craintes d'Eth mais les façons dont il les a contournées (la séparation, les mensonges...) la mettent en rogne :v) Mais une discussion où Maria remet sur la table toutes ses colères arrive bientôt !

Aaaah, OK merci d'accord aled je suis contente mais un peu angoissée quand même bonjour merci au revoir
baguette

Oui bon sérieusement, ouais voilà les motiv d'Ed :roll: Quant à ses raisons pour avoir un héritier, elles arrivent of course, même si t'as déjà de très bonnes pistes ;)
Y'a un jeu sur les noms, oui, plutôt une moquerie dont la nature prendra sens plus tard ^^ Héhé, ouais, ça pue la manipulation et le lavage de cerveau, comme tu dis. Allez, on croit en Jim (et spoilers mais il sera pas solo dans cette société morbide quand même).
Pour Edward, c'est une pupute opportuniste et calculatrice, mais pas un psychopathe ! Déjà parce que j'ai pas le matos pour en écrire un et parce qu'Ed... ben c'est une pupute, il a de grosses failles (bien bien cachées), mais il est sain d'esprit (autant qu'on peut l'être dans une famille comme la sienne :roll: )

Marci beaucoup à toi surtout ♥ J'attends toujours tes coms avec impatience. L'écriture en solo, c'est cool, mais ça prend une dimension vraiment différente quand elle est partagée. C'est encore plus sympa pour moi, car tu avais en partie lu la V1 et c'est un défi pour moi de vous proposer la V2. Alors, forcément, si ça plaît, ça me fait vraiment kiffer quoi :mrgreen:

La bïze !


Chap41
Yes, merci Alexia :'D
C'est ça ! Efficaces et froids, c'est tout.

Eh, it's okay, ça allait arriver de toute façon !
C'est ça ! (Oui, j'ai l'impression que c'est pas ultra répandu, mais j'ai zéro info sur le sujet. Aaaah, je vois !)

Chap42
Roooh, on part pas perdant ! Et de toute façon, même si l'objectif est pas atteint, tu auras déjà fait quelque chose x)

(MDRRRR je le prononce "iif", avec le i en voyelle longue (comme dans seen etc) :lol: mercé )
Je meurs, Jim qui s'angoisse le troufion :lol: Déjà, il l'écrit, je prends ce que je peux !
Oui, c'est sûr, leurs points de vue sont ultra complexes. Eh bien bravo, c'est très bien écrit !
OH YE ! Je suis vraiment contente d'avoir trouvé ! Aaah, je vois, ça se comprend bien... Oh boy, d'accord, I'm not ready but I am.

Pain au chocolat

Nyohoh, j'attends de voir alors!
Okay ! Mh, un plaisir :lol: J'imagine bien qu'il ne va pas être livré à lui-même, le pauvre chaton (je crois en toi, Jimmy).
D'accord d'accord ! Pupute à failles sera désormais son nom (aled cette famille). (Ca se sent, quand même, qu'il a des failles :v On peut pas faire un truc comme ça si on a pas des failles ou des comptes à régler, ou les deux)

Aw ♥ ♥ ♥ Je fais ça avec grand plaisir ! Et c'est vraiment cool d'avoir une interaction comme ça ! Franchement, c'est génial de voir que tu as repris un projet que tu avais depuis des années (je me souviens encore de comment j'avais pleurer à la mort de Mike dans la V1, c'était terrible) et en plus de voir que tu t'éclates et que tu t'améliores à chaque chap ! Le kiffage est partagé ♥

La bise~
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit : lun. 26 oct., 2020 11:57 am Chap41
Yes, merci Alexia :'D
C'est ça ! Efficaces et froids, c'est tout.

Eh, it's okay, ça allait arriver de toute façon !
C'est ça ! (Oui, j'ai l'impression que c'est pas ultra répandu, mais j'ai zéro info sur le sujet. Aaaah, je vois !)

Chap42
Roooh, on part pas perdant ! Et de toute façon, même si l'objectif est pas atteint, tu auras déjà fait quelque chose x)

(MDRRRR je le prononce "iif", avec le i en voyelle longue (comme dans seen etc) :lol: mercé )
Je meurs, Jim qui s'angoisse le troufion :lol: Déjà, il l'écrit, je prends ce que je peux !
Oui, c'est sûr, leurs points de vue sont ultra complexes. Eh bien bravo, c'est très bien écrit !
OH YE ! Je suis vraiment contente d'avoir trouvé ! Aaah, je vois, ça se comprend bien... Oh boy, d'accord, I'm not ready but I am.

Pain au chocolat

Nyohoh, j'attends de voir alors!
Okay ! Mh, un plaisir :lol: J'imagine bien qu'il ne va pas être livré à lui-même, le pauvre chaton (je crois en toi, Jimmy).
D'accord d'accord ! Pupute à failles sera désormais son nom (aled cette famille). (Ca se sent, quand même, qu'il a des failles :v On peut pas faire un truc comme ça si on a pas des failles ou des comptes à régler, ou les deux)

Aw ♥ ♥ ♥ Je fais ça avec grand plaisir ! Et c'est vraiment cool d'avoir une interaction comme ça ! Franchement, c'est génial de voir que tu as repris un projet que tu avais depuis des années (je me souviens encore de comment j'avais pleurer à la mort de Mike dans la V1, c'était terrible) et en plus de voir que tu t'éclates et que tu t'améliores à chaque chap ! Le kiffage est partagé ♥

La bise~[/size]
(Ben dans le protestantisme ça se fait moins ce système j'ai l'impression et comme c'est la branche dominante du christianisme aux USA... aled j'ai 0 connaissance en religion, je bégaye sévère dès que j'écris un perso avec une confession :roll: )

Ouais j'essaie d'y croire pour le NaNo, c'est juste que je serai dans les cartons pour commencer, j'espère pas être débordée x)

(C'est mignon en vrai, même si clairement Ethan perd des points de crédibilité :lol: )

Chocolatine (je fais de la diplomatie avant de recevoir des attaques provenant du sud-ouest)

Fêlures-man et Pupute-à-failles... salut les fréros :roll: :lol: (yes c'est clair !)

Merci ♥
(promis Mike meurt pas dans le T1)
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

louji a écrit : lun. 26 oct., 2020 9:29 pm (Ben dans le protestantisme ça se fait moins ce système j'ai l'impression et comme c'est la branche dominante du christianisme aux USA... aled j'ai 0 connaissance en religion, je bégaye sévère dès que j'écris un perso avec une confession :roll: )

Ouais j'essaie d'y croire pour le NaNo, c'est juste que je serai dans les cartons pour commencer, j'espère pas être débordée x)

(C'est mignon en vrai, même si clairement Ethan perd des points de crédibilité :lol: )

Chocolatine (je fais de la diplomatie avant de recevoir des attaques provenant du sud-ouest)

Fêlures-man et Pupute-à-failles... salut les fréros :roll: :lol: (yes c'est clair !)

Merci ♥
(promis Mike meurt pas dans le T1)

(Ohlala, et moi donc... )

Oui, c'est sûr, ça n'aide pas :v

(MDRRR attends, tu me dis ça pour Eef alors que je l'appelle déjà Fêlures-man?)

(Tu fais bien)

La bonne mif ♥ J'attends de voir Alexia, mnt, pour lui donner un p'tit surnom aussi.

♥♥♥
(Comment ça "dans le T1", qu'est-ce que tu nous prévoies pour le T2 aled)
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit : mar. 27 oct., 2020 11:46 am
(Ohlala, et moi donc... )

Oui, c'est sûr, ça n'aide pas :v

(MDRRR attends, tu me dis ça pour Eef alors que je l'appelle déjà Fêlures-man?)

(Tu fais bien)

La bonne mif ♥ J'attends de voir Alexia, mnt, pour lui donner un p'tit surnom aussi.

♥♥♥
(Comment ça "dans le T1", qu'est-ce que tu nous prévoies pour le T2 aled)
Ouais c'est vrai que y'a Fêlures-man. Et même Pupute-à-failles maintenant)

Mdr j'espère que tu vas bien la destroy Alexia :lol:

(Nan mais le T2 est tranquille en vrai, ce sera la 3 le plus mouvementé je pense !)
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par DanielPagés »

Et voilà, j'en sors !
J'avoue que lire à la suite (en trois fois quand même, 134 pages à moi) du ch 29 au 42 sur ma liseuse, c'est une expérience !!
C'est vrai que quand tu lis chapitre par chapitre, tu es davantage centré sur le petit morceau d'aventure qu'on te raconte. Ces petits fils qui s'entremêlent pour faire le roman. La petite vie de chaque personnage et ses interactions avec les autres. les événements qui tombent régulièrement. Là, lorsque tu lis tout à la suite, le quotidien des relations de Jim et Ryu, de Tina et des autres, ont une importance plus secondaire. C'est comme un coup de zoom arrière. Les détails s'estompent et tu perçois mieux la trame générale.
J'avoue que dans la fin de la première partie, je me suis gratté la tête genre : "qu'est-ce que c'est que ce bintz ?" Et la question qui revenait en écho : "pourquoi ?"
Après le 42... je ne dirais pas qu'on y voit plus clair, mais au moins on sent le début d'une explication. Quelques pistes sur une grosse manip. Mais seulement une piste... "Héritier" nous lance vers l'idée d'une malversation financière, mais rien n'est moins sûr. Le fric et le pouvoir sont souvent (toujours) liés... Et puis on n'entend jamais parler de la vieille... Quelle est sa place dans cette manipulation ?
Et Ghost, c'est quoi en fait ? je n'ai pas bien réussi à saisir, à part que ça ressemble à une société secrète qui a créé AA et quelques bricoles dans le style, bref une organisation un peu au-dessus des lois ? Censée compenser les manques de la Constitution et les incapacités de la Justice ?
Bref, Beaucoup de questions suscitées. Et on retourne dans le glauque...

Juste une chose, j'ai pas repéré exactement ce qu'a fait Ryu à Jim, ok, il l'a embrassé, mais on peut tout imaginer, du bisou sur la joue au baiser appuyé sur la bouche... ce qui n'a ni le même sens ni la même facilité pour normaliser leurs relations...

Sinon, c'est super agréable de lire un gros paquet à la suite comme ça.

Il y a peu de choses à dire sur les diverses erreurs, il y en a peu et je n'ai pas pris le risque de me déconcentrer pour les noter.
Je viens de dire "plus jamais de correction d'un bouquin de + de 500 pages" après Akio 3, mais je te le repasserai quand même quand tu auras besoin, je te dois bien ça pour toutes tes lectures de mes livres à moi. :lol: (Hé non, c'est pas une question de dette, ce sera avec plaisir !)

Sinon, Les 3 filles du Cne Imanol est arrivé de l'imprimerie, il paraît, et il est tout beau, il paraît aussi (mon éditeur).
Et pour répondre à une question plus haut, oui c'est bien Y. l'éditeur qui a lâché la saga Akio...
Avec Maïté on devrait arriver à l'avoir avant la mi-novembre... et de remettre toute la saga dispo partout avant noël.

J'espère que tu bosses sérieux. Je suis toujours admiratif : capable de suivre tes cours et d'écrire autant... Bravo mam'zelle !
Gros bisoux
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

louji a écrit : mar. 27 oct., 2020 8:52 pm Ouais c'est vrai que y'a Fêlures-man. Et même Pupute-à-failles maintenant)

Mdr j'espère que tu vas bien la destroy Alexia :lol:

(Nan mais le T2 est tranquille en vrai, ce sera la 3 le plus mouvementé je pense !)

MDRRRR t'inquiète je vais pas la rater :lol:
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

DanielPagés a écrit : mer. 28 oct., 2020 5:41 pm Et voilà, j'en sors !
J'avoue que lire à la suite (en trois fois quand même, 134 pages à moi) du ch 29 au 42 sur ma liseuse, c'est une expérience !!
C'est vrai que quand tu lis chapitre par chapitre, tu es davantage centré sur le petit morceau d'aventure qu'on te raconte. Ces petits fils qui s'entremêlent pour faire le roman. La petite vie de chaque personnage et ses interactions avec les autres. les événements qui tombent régulièrement. Là, lorsque tu lis tout à la suite, le quotidien des relations de Jim et Ryu, de Tina et des autres, ont une importance plus secondaire. C'est comme un coup de zoom arrière. Les détails s'estompent et tu perçois mieux la trame générale.
J'avoue que dans la fin de la première partie, je me suis gratté la tête genre : "qu'est-ce que c'est que ce bintz ?" Et la question qui revenait en écho : "pourquoi ?"
Après le 42... je ne dirais pas qu'on y voit plus clair, mais au moins on sent le début d'une explication. Quelques pistes sur une grosse manip. Mais seulement une piste... "Héritier" nous lance vers l'idée d'une malversation financière, mais rien n'est moins sûr. Le fric et le pouvoir sont souvent (toujours) liés... Et puis on n'entend jamais parler de la vieille... Quelle est sa place dans cette manipulation ?
Et Ghost, c'est quoi en fait ? je n'ai pas bien réussi à saisir, à part que ça ressemble à une société secrète qui a créé AA et quelques bricoles dans le style, bref une organisation un peu au-dessus des lois ? Censée compenser les manques de la Constitution et les incapacités de la Justice ?
Bref, Beaucoup de questions suscitées. Et on retourne dans le glauque...

Juste une chose, j'ai pas repéré exactement ce qu'a fait Ryu à Jim, ok, il l'a embrassé, mais on peut tout imaginer, du bisou sur la joue au baiser appuyé sur la bouche... ce qui n'a ni le même sens ni la même facilité pour normaliser leurs relations...

Sinon, c'est super agréable de lire un gros paquet à la suite comme ça.

Il y a peu de choses à dire sur les diverses erreurs, il y en a peu et je n'ai pas pris le risque de me déconcentrer pour les noter.
Je viens de dire "plus jamais de correction d'un bouquin de + de 500 pages" après Akio 3, mais je te le repasserai quand même quand tu auras besoin, je te dois bien ça pour toutes tes lectures de mes livres à moi. :lol: (Hé non, c'est pas une question de dette, ce sera avec plaisir !)

Sinon, Les 3 filles du Cne Imanol est arrivé de l'imprimerie, il paraît, et il est tout beau, il paraît aussi (mon éditeur).
Et pour répondre à une question plus haut, oui c'est bien Y. l'éditeur qui a lâché la saga Akio...
Avec Maïté on devrait arriver à l'avoir avant la mi-novembre... et de remettre toute la saga dispo partout avant noël.

J'espère que tu bosses sérieux. Je suis toujours admiratif : capable de suivre tes cours et d'écrire autant... Bravo mam'zelle !
Gros bisoux
Coucou Danou ! Merci beaucoup pour ton retour :D

Et oui lire d'un coup ça n'a rien à voir... Comme tu dis, les chapitres sont moins appréciés pour leur individualité que l'ensemble de la trame narrative... Les 2 types de lectures sont intéressants, les retours des lecteurs sur les chapitres en eux-mêmes puis sur l'ensemble du roman sont utiles à mes yeux ^^ Dans l'idée, le fil directeur du T1, c'est la raison du kidnapping de Maria et Thalia + le rôle de Jim dans tout ça. Tout le reste me sert de "décor", de construction et d'approfondissement de l'univers. J'ai autant adoré écrire les épisodes de vie à l'École avec Tina & co que les scènes de réflexion autour de la disparition de la famille... Mais forcément les épisodes mineurs doivent perdre en importance, surtout à partir de la moitié de la P1 où les choses accélèrent un peu.
A tes yeux, c'était vraiment trop flou et/ou gênant qu'on ait si peu d'infos sur les motivations des antagonistes ? C'est possible que ça finisse par lasser cette absence de réponses. C'est un parti pris que j'ai fait, de faire traîner le suspense, mais en fin de compte je ne sais pas encore ce que ça donnera comme rythme pour l'ensemble du tome.
Mmh, ce sera pas tellement financier ;) Plus une question de pouvoir pour le coup (même si argent et pouvoir sont liés comme tu dis). La vieille comme tu l'appelles arrive assez rapidement :lol: Et son rôle... vous saurez vite !

OK, j'ai dû aller trop vite sur la nature de la Ghost Society ! Je l'ai effectivement définie clairement qu'une seule fois et c'était dans un dialogue, donc ça a pu être trop rapide. Pour faire simple, c'est à l'origine une société de formation d'agents de renseignement pendant la guerre froide. Cette dernière évoluant, la GS (Ghost Society) a fait de même : elle s'est spécialisée dans la gestion de sociétés-filles (réparties ailleurs sur le territoire américain et spécialisées dans des domaines particuliers (certaines seront plutôt dans la protection civile, d'autres dans l'intelligence économique...)) tout en gardant des compétences de renseignement. Je voulais pas me risquer à parler du FBI et de la CIA pour la bonne raison que je n'ai pas assez de connaissances là-dessus, alors j'ai ramené mes propres entités :lol: Dans l'idée, la GS et ses sociétés-filles sont des compléments aux services de renseignement américains déjà existants. Du coup, c'est pas complètement secret (ça reste une entreprise d'État) même si certaines sociétés seront plus "connues" que d'autres (la A.A n'est pas une société secrète typiquement, mais en dehors de la Californie du nord (là où elle se trouve) pas grand-monde a connaissance de son existence).
Ces sociétés n'ont pas de pouvoir juridique ni législatif, mais sont une extension du pouvoir exécutif effectivement.

Aaah tu fais bien de me le dire ! En effet, même si on comprend avec le chapitre d'après, la scène au moment T est pas forcément claire. Je vais corriger (et pour te répondre, c'était pas un bisou sur la joue et c'était clairement plus qu'amical :lol: )

Merci ! Je repère parfois des coquilles quand je me relis, mais je ferai une grosse relecture après l'écriture du 1er jet évidemment ;)
Et te casse pas la tête pour ça, Danou ! :mrgreen: C'est super gentil de proposer, mais S.U.I c'est comme Oneiris, c'est de l'écriture-plaisir, s'il y a des coquilles qui traînent, ça embêtera que moi ;)

Ho-ho ! Tu as eu des photos ou pas encore ?
Ah ok... ben la vache, ton amie doit être dégoûtée... C'est vraiment dommage que le travail n'ait pas été poussé jusqu'au bout... La ME s'enfonce un clou dans le pied en faisant ça en plus, c'est pas bon du tout pour leur image non plus :?

Alors c'est peut-être parce que je bosse pas si sérieux que je peux faire tant de choses à côté :lol: En vrai, j'ai un EDT très léger, beaucoup de temps libre, alors ça aide ;) Puis je suis dans un domaine où on a pas besoin de travailler excessivement ses cours à côté, j'ai pas énormément d'infos théoriques à emmagasiner... bref, je connais un peu le genre d'attentes des profs au bout de plusieurs années à étudier leurs matières alors j'anticipe et je fais tout au dernier moment !! :mrgreen:
Faites pas ça les autres, c'est pas bien :evil:

Encore un grand merci !
DanielPagés

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Message par DanielPagés »

En ce qui concerne le problème Ryu-Jim, on le sentait venir, tu as semé des indices dans les chapitres précédents... Et faut tenir compte que je suis un vieux et que, du temps de la préhistoire, tu sautais pas sur une fille ou un mec dont t'étais secrètement amoureux ou que tu désirais follement sans de savants travaux d'approche ! :lol: Ils apparaissent tout de même comme des gamins et je me posais la question. Faudra que je me déguise et que je m'inscrive en 5e ou 4e, à la prochaine rentrée, pour me faire une idée claire des pratiques modernes ! :lol: :lol:

Non, pas de photos, mais t'as vu la couv... sur laquelle les avis sont partagés... (je vais pas te refaire le couplet sur les vieux, cf. plus haut, les jeunes ne sont pas aussi inquiets ! :roll: )

Une citation de moi :lol: : "Peut-être que l'écriture-plaisir (© Coline-Louji, 2020) peut donner de la lecture-plaisir à beaucoup de gens..."
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

DanielPagés a écrit : jeu. 29 oct., 2020 5:11 pm En ce qui concerne le problème Ryu-Jim, on le sentait venir, tu as semé des indices dans les chapitres précédents... Et faut tenir compte que je suis un vieux et que, du temps de la préhistoire, tu sautais pas sur une fille ou un mec dont t'étais secrètement amoureux ou que tu désirais follement sans de savants travaux d'approche ! :lol: Ils apparaissent tout de même comme des gamins et je me posais la question. Faudra que je me déguise et que je m'inscrive en 5e ou 4e, à la prochaine rentrée, pour me faire une idée claire des pratiques modernes ! :lol: :lol:

Non, pas de photos, mais t'as vu la couv... sur laquelle les avis sont partagés... (je vais pas te refaire le couplet sur les vieux, cf. plus haut, les jeunes ne sont pas aussi inquiets ! :roll: )

Une citation de moi :lol: : "Peut-être que l'écriture-plaisir (© Coline-Louji, 2020) peut donner de la lecture-plaisir à beaucoup de gens..."
Oui, les indices étaient là pour préparer ;) Et c'est aussi pour ça qu'ils sont si en froid : c'est que Ryu n'a pas du tout prévenu Jim, alors ça a créé des tensions entre eux. Ça se serait sûrement mieux passé s'il avait su lui en parler (mais il n'a pas réussi, ou pas avec les bonnes paroles, la peur, la honte, le déni, etc...) Parce qu'autrement, on évite de se sauter dessus, hein, ça revient à du harcèlement ou des assauts sexuels après :?

Yes, j'ai vu la couv et je comprends toujours pas :lol: J'ai l'impression que c'est le genre de dessin qu'on pouvait voir y'a 15 ans, quand moi j'étais petiote :roll:

Ben magnifique, on pose notre brevet dessus :mrgreen:
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

Zalut les coupains.
J'espère que vous êtes pas trop démoralisés par le nouveau confinement (et si vous êtes hors France, espérons que votre pays tombe pas dans le confinement :? ). Pour ma part, c'est déménagement depuis hier alors je sens pas encore trop le confinement...
En tout cas, j'espère que je pourrai le mettre à profit pour écrire... :roll:
Je vous mets en PJ (qui va sûrement finir en bas depuis la MAJ du forum) un arbre généalogique (incomplet, certains noms seront cachés si les persos ne sont pas encore mentionnés et/ou s'ils n'apparaîtront pas dans l'histoire) pour vous aider à vous retrouver ! Je remettrai cet arbre au besoin au fil des chapitres avec les MAJ des nouveaux personnages ;)
Spoiler
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- Chapitre 44 -



Jeudi 29 octobre 2020, Parc national du Grand Bassin, Nevada, États-Unis d’Amérique.


Il n’y avait pas de fenêtre dans la pièce où Jim avait passé sa nuit presque blanche. Elle avait plutôt été grise : les appliques murales du couloir avaient jeté un rai de lumière opaque dans l’obscurité de la chambre, ses peurs et ses doutes s’étaient envolés en tornades sous son crâne, ses muscles étaient restés crispés toute la nuit comme s’ils voulaient transformer l’adolescent en statue. Puis, à ce qui devait être le petit matin, Jeremy avait fermé les yeux et somnolé quelques heures. À son réveil, un mal de tête gonflait l’arrière de sa tête et sa bouche pâteuse lui rappelait sévèrement qu’il n’avait rien bu depuis la veille.
Amorphe, il se tira des draps parfumés à la lavande – ça non plus, ça ne l’avait pas aidé à dormir – et déambula dans la chambre. Ce qui revint à effectuer cinq pas avant de tomber face au mur. Ce devait être une pièce d’étude en temps normal, car un bureau recouvert de casiers de rangements et de dossiers triés occupait la moitié de l’espace. Après un coup d’œil, Jim comprit qu’aucun document susceptible de l’informer clairement de sa situation n’avait été laissé à sa vue. N’y comprenant rien aux feuillets rangés dans les dossiers avec leur jardon juridique, militaire ou économique, quand ce n’était pas écrit en langue étrangère, il abandonna. Avachi sur la chaise à roulettes du bureau, il ne recouvra ses esprits que lorsque des pas et des voix emplirent le chalet. Oreille collée à la porte, impatient de découvrir qui étaient les nouveaux venus, Jim ferma les yeux pour se concentrer. Même s’ils ne parlaient pas anglais, leur idiome résonnait en l’adolescent. Du grec. Frustré, il retourna s’installer sur son lit. Petit, son père avait commencé à lui apprendre certaines bases, mais elles s’étaient envolées avec le temps et le manque de pratique.
Le silence revint dans la bâtisse. Agacé d’être laissé à l’écart, Jim se leva et donna quelques coups contre la porte.
— S’il vous plaît !
Il réitéra sa demande deux fois avant que le battant s’ouvre brusquement. Le visage de son oncle apparut, masque d’ombres et de plis. Sa mâchoire crispée et son regard irrité firent reculer Jim d’un pas.
— Je comptais te présenter après la réunion, mais tu viens de mettre tout le monde au courant. (L’homme observa l’allure débraillée de l’adolescent d’un air sévère.) J’aurais pu te trouver d’autres vêtements et t’aider à remettre tes cheveux en ordre, mais, puisque tu insistes… Tu vas rencontrer notre famille avec ton air de petit délinquant.
Un mélange de honte, de colère et d’appréhension étreignit Jeremy alors que son oncle le saisissait par le bras pour l’emmener dans le couloir. L’une des deux autres portes était ouverte et des voix s’en échappaient. Jim eut tout juste le temps de comprendre qu’il allait rencontrer sa famille – dont il ne savait rien – qu’Ed le projetait à moitié dans la pièce.
Le silence se fit. Bien plus grande que le bureau où il avait dormi, la salle accueillait une table en bois ronde chargée de paperasse, de bouteilles d’eau entamées, de petits pains et pâtisseries grecques. Les visages se tournèrent vers Edward et son neveu. Certains exprimaient leur mécontentement face à l’intrusion.
Avant que Jeremy ou Ed ne purent faire un geste, l’une des chaises râcla bruyamment le parquet. La femme qui s’était levée avait le milieu de soixantaine, des cheveux poivre et sel tirés en chignon bas et de féroces yeux noirs à peine masqués par des lunettes de vue.
— Edward, gronda-t-elle d’une voix cassante, pourrais-tu nous expliquer ce que tu trames depuis ce matin ?
Son regard avait à peine frôlé Jim, mais il n’avait pas eu besoin de plus pour la reconnaître. Son visage austère, son expression pincée et son port de tête affirmé l’avaient ramené des semaines en arrière, dans la salle d’attente de Ryan Scott. C’était la femme sur le portait. La fondatrice de S.U.I et de la A.A. La mère de son père.
— Maman, souffla Edward avec une pointe amusée dans sa voix doucereuse, j’avais des affaires à régler. Je voulais vous en parler après la réunion, mais… (Ed baissa les yeux vers Jim, dont le teint était devenu cireux.) Les affaires en question sont plus bruyantes que prévu.
Un rire désabusé franchit les lèvres de l’autre femme installée à la table. Ses cheveux noirs lustrés ondulaient jusque dans son dos et, si son visage était ouvert, curieux, ses yeux luisaient de malice. Quelque chose chez elle lui rappelait Mike. Jim se sentit brusquement moins hostile à l’inconnue. Il fallait dire que c’était la seule à ne pas le toiser d’un air mauvais. Le reste des visages, celui de sa grand-mère et des trois autres hommes – à la ressemblance indéniable – étaient crispés.
— J’ai une annonce à vous faire, reprit Edward en forçant son neveu à avancer jusqu’au bord de la table. Je comptais sur cette réunion familiale pour me lancer.
— Edward, lança un homme d’un âge sensiblement proche à celui d’Ed. Est-ce que ça ne peut pas attendre ? Nous devons être au siège en fin de journée.
— Je serai rapide, Nikos, lui assura Edward avec un clin d’œil narquois.
Alors qu’il se tournait vers Jim, un autre homme plus âgé prit la parole d’un ton péremptoire :
— Tu as deux minutes, pas une seconde plus.
Jim sentit son oncle se crisper à côté de lui, mais il ne chercha pas à parlementer. Il acquiesça sombrement en plissant les yeux.
— Bien sûr, Akos. (De ses doigts glaçants, Ed agrippa l’épaule de Jim et annonça sobrement : ) Je vous présente Elias, mon fils.
Un silence éloquent tomba sur la famille. La femme aux yeux brillants haussa des sourcils finement dessinés tandis que les deux hommes qui avaient pris la voix se décomposaient. Ce fut finalement Alexia Sybaris qui brisa la stupeur d’un ton vibrant de colère :
— Qu’est-ce que tu racontes encore, Edward ? Tu n’as jamais eu de fils.
— Quelle douleur de me le rappeler, répliqua l’intéressé d’un ton léger avant de reprendre son sérieux : ce garçon était perdu dans la nature, je ne l’ai retrouvé qu’il y a deux mois.
Sa mère s’assombrit en plantant deux iris implacables sur Jeremy. Il voulut reculer, mais la poigne de son oncle l’en empêcha. Après de nouvelles secondes d’observation, les traits de sa grand-mère s’affaissèrent, sa peau halée tourna à la cendre.
— Edward, reprit-elle d’une voix étonnamment tremblante. Ce garçon… ce n’est pas ton fils.
— Il lui ressemble beaucoup, pourtant, fit remarquer la deuxième femme avec une moue étonnée. Bienvenue dans la famille, Elias. (Elle posa une main sur sa poitrine en se penchant, l’air complice.) Je suis Myrina, la cousine de ton père.
À la fois intimidé et rassuré par l’air avenant de la trentenaire, Jim hocha la tête. Dans son impression de se tenir au milieu d’une toile d’araignée, la seule créature qui n’avait pas l’air de vouloir le dévorer vivant était cette femme à l’expression amusée.
— Edward, reprit Alexia en basculant les yeux de son petit-fils à son fils. Tu… depuis combien de temps sais-tu ?
— Mmh, deux mois, je viens de le dire…
— Mensonge ! beugla-t-elle en faisant rouler sa bouteille d’eau sur la table.
Le troisième homme qui n’avait pas encore pris la parole – ni même ouvert les yeux – s’agita lentement sur son siège. Son visage creusé de rides et mangé de barbe grise s’anima trait après trait tandis qu’il se tournait vers Alexia.
— Ma fille, cesse de hurler, tu sais bien que tu n’obtiendras jamais rien en braillant comme un animal.
Alexia pâlit un peu plus en plissant les lèvres. Pourtant loin de se laisser démonter, elle réaccorda son attention à son fils.
— Edward, ce garçon n’est pas ton fils. En tout cas, ce n’est pas à ta propre famille que tu feras avaler ce mensonge.
Un soupir théâtral affaissa la poitrine d’Ed, qui posa les mains sur la table dans un mouvement de lassitude. Un air faussement peiné lui plissait le visage lorsqu’il leva les yeux vers sa mère.
— Maman, je ne peux rien te cacher.
Myrina et les deux hommes suivaient la conversation d’un œil attentif. Ils ne comprenaient pas les accusations muettes que se jetaient la mère et le fils, mais la tension était assez évidente pour les maintenir alertes.
— Elias n’est effectivement pas de moi, avoua Ed d’une voix posée. Mais, génétiquement parlant, c’est tout comme.
Alexia se durcit un peu plus. Poings serrés, elle toisa son fils avec raideur, ravalant sa rage tant bien que mal. Edward lui avait menti, avait caché la vérité pendant... combien de temps ? Il affirmait depuis deux mois, mais ça pouvait remonter à des années.
— Qu’est-ce que tu veux dire ? le relança Myrina avec un froncement de sourcils.
— C’est son neveu, répondit Alexia à la place de l’homme. Le fils de son frère jumeau. C’est normal, s’ils se ressemblent tant.
Cette fois-ci, tous les visages se tendirent autour de la table. Un silence lourd, chargé de tension, couvrit Edward et Jeremy face au reste de la famille. Comme pour lui donner contenance – et se donner contenance – Ed plaça une main entre les omoplates de Jim.
— C’est bien l’enfant d’Ethan. Mais, à partir de maintenant, c’est mon fils retrouvé. Un garçon que j’ai engendré lors d’une mission à l’étranger et que je ne retrouve que maintenant.
Myrina fut la plus rapide à sortir de sa torpeur.
— Mais, Ed, tu nous mets dans une position extrêmement délicate. Ethan travaille encore à la A.A et tu viens de lui enlever son enfant. On risque les tensions diplomatiques.
— J’en ai conscience, acquiesça Edward d’un air grave. Mais j’ai aussi conscience qu’Ethan a moins de pouvoir sur la A.A que maman n’en avait à son époque. Il a beau être son fils, ce n’est pas la fondatrice. Il n’est pas en mesure de faire appel aux ressources de S.U.I pour des motivations personnelles. Et, si je peux impliquer le moins possible la Ghost dans mes histoires, je le ferai.
Sceptique, Myrina plongea dans la réflexion. Akos et Nikos, qui étaient vraisemblablement père et fils, conservèrent une expression amère.
— Pourquoi avoir kidnappé cet enfant ? finit par demander le premier d’un ton rauque. Tu as déjà une fille, Edward, et extrêmement brillante qui plus est.
L’intéressé s’assombrit en perdant sa moue nonchalante. Sa paume se fit plus insistante dans le dos de Jim.
— Rebecca est et sera toujours ma plus grande fierté. Elle est à mes yeux la plus à même de prendre ma place quand je serai à la retraite. Toutefois… (Son regard se fit luisant, son rictus provoquant.) Regardez cette table. Seulement deux femmes. On peut déjà s’estimer heureux de ce ratio. Vous savez comme moi que la Ghost Society n’est pas assez vieille pour que ses grandes pompes machistes aient dégagé. Rebecca pourra faire toutes ses preuves, elle ne parviendra jamais à la tête d’une société aussi puissante.
— Alors tu comptes sur ce gamin pour la remplacer ? s’enquit Nikos d’un air dérouté. Edward, cet Elias t’accompagnera jusqu’à quand ? Tu comptes le surveiller toute sa vie, pour t’assurer qu’il ne retourne pas auprès de ses vrais parents ?
Edward semblait de plus en plus agacé, mais aussi de plus en plus déterminé.
— Je garderai Elias au moins jusqu’à sa majorité. J’espère mettre Rebecca et lui en opposition sous le nez de nos chefs. Pour qu’ils s’aperçoivent à quel point ma fille est brillante et capable d’avoir des responsabilités sérieuses.
Et de comprendre à quel point je suis un raté, comprit Jim avec un étrange élan de lucidité.
— Elias sera ma garantie auprès de nos collègues et supérieurs, ajouta Edward d’un air songeur, je l’agiterai sous leurs yeux pour leur prouver qu’un garçon de la génération suivante est dans ma branche.
Akos et Nikos se tournèrent l’un vers l’autre pour discuter vivement à voix basse. Myrina ne quittait pas Jim des yeux, inquisitrice, pas plus qu’Alexia. Celle-ci faisait vibrer l’air de toute sa colère refoulée, son corps en angle droit sur la chaise en bois.
Alors qu’Edward s’apprêtait à souffler à Jim de retourner dans sa chambre, la voix pincée de sa mère s’éleva dans la salle :
— Depuis combien sais-tu que l’incendie n’a pas fonctionné ?
Penché vers Jeremy, Ed eut tout le temps de voir son neveu s’affaisser sur place, les traits défaits. L’homme carra les mâchoires, redressa les épaules et affronta sa mère.
— Depuis quelques années seulement. (Comme l’expression d’Alexia tournait à l’orage, il ajouta promptement : ) J’ai été envoyé à la A.A il y a cinq ans pour renouveler des contrats et j’ai surpris une discussion entre Michael Lohan – tu te souviens de lui ? – et l’un de ses collègues. Il parlait de Thalia et Jeremy. C’est seulement à ce moment-là que j’ai su qu’ils avaient survécu et qu’on t’avait menti.
Sidérée par la trahison de son fils – car c’en était une – Alexia avala difficilement sa salive, regroupa les feuilles étalées devant elle avec nervosité puis déclara :
— Cinq ans.
Jim sentait le sol tanguer sous ses pieds. Alors c’était vrai, son père ne s’était pas trompé, sa propre grand-mère avait tenté de les assassiner, Thalia et lui. Un frisson glacé lui remonta l’échine quand la voix d’Alexia ajouta durement :
— Tu sais le nombre de fois où j’aurais pu corriger le tir en cinq ans ?
— J’ai protégé mon frère et sa famille, j’en suis conscient, répondit Edward sans détour. Je n’ai jamais approuvé cet incendie, tu le sais. Des enfants… les enfants de notre famille ne sont pas nos ennemis.
— Oh si, ils le sont, gronda Alexia en écarquillant les yeux. Les enfants d’un enfant que je n’ai jamais voulu dans ma vie ne sont pas une opportunité, Edward.
Une grimace tira le visage de ce dernier. Si Ethan n’avait pas été désiré, alors lui non plus.
— Je ne pouvais pas me résoudre à être complice du meurtre de mon neveu et de ma nièce. Ethan me déteste assez comme ça pour que je sois en plus responsable de l’assassinat de ses enfants.
— Ses bâtards, tu veux dire, cracha sa mère en plissant les yeux comme un chat furieux.
Les épaules de son fils se tendirent tandis qu’il refermait la main autour du poignet de Jim comme pour l’empêcher de fuir face à la violence des mots. Il le sentit trembler sous sa poigne.
— Utiliser ce mot n’a aucun sens de nos jours, maman, soupira-t-il avant de jeter un coup d’œil à l’ensemble de ses interlocuteurs. Je suis désolé pour le dérangement occasionné. Elias n’est pas encore prêt pour participer à nos réunions familiales et encore moins pour être présenté au réseau de la Ghost Society.
Akos et Nikos hochèrent la tête, en acceptation des excuses et en approbation des paroles d’Ed. Myrina quitta enfin Jeremy des yeux pour avaler un petit pain, l’air ennuyé.
— Que vas-tu faire de lui ? siffla Alexia alors que Jim et son oncle quittaient la pièce.
— L’inscrire au centre de formation des Fantômes. Il avait commencé à étudier à l’école de S.U.I avant que je le récupère, il connaît déjà le processus.
— Devenir Fantôme est bien plus ardu, marmonna Alexia en plantant des yeux méprisants sur Jeremy. Es-tu au moins certain qu’il a le niveau pour intégrer le centre ?
Un sourire tordu gagna les lèvres d’Edward, qui tenait toujours Jim par le poignet.
— C’est bien ce qu’on verra. S’il n’est pas assez bon, je trouverai bien un moyen de l’exploiter pour parvenir à mes fins.
Quand Jeremy et son oncle se retrouvèrent dans le couloir, l’adolescent trébucha et retint de justesse un haut-le-cœur. Il ne savait pas qui de sa grand-mère, aux yeux brûlants de haine, ou de son oncle, à la pensée opportuniste, l’écœurait le plus.
Avec un juron exaspéré, Ed le redressa par le bras et le traîna à moitié jusqu’au bureau, où il le fit entrer sans ménagement. Jeremy se rattrapa de justesse au montant de lit de camp, la vue trouble, la gorge brûlée par la bile. Sa main blessée lui envoyait des vagues de douleur jusque dans l’omoplate.
— Repose-toi, lui intima Edward d’une voix lasse. Toi et moi, on a pas mal de boulot qui nous attend.
En se fermant, la porte plongea la pièce dans l’obscurité. Le silence se fit plus ardent.



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Dernière modification par louji le lun. 26 juil., 2021 10:21 pm, modifié 2 fois.
TcmA

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

Hiello~

Pour une fois, le spoiler semble avoir bien marché ! Merci pour l'arbre généalogique !

AH.
Alors le fait qu'ils parlent tous grec au début du chap m'avait mis la puce à l'oreille, mais je ne m'attendais pas à ce qu'on rencontre toute la p'tite mif d'un coup.

Alexia, depuis le temps qu'on entend parler d'elle. Sans surprise, c'est une charmante personne :v Ca m'étonne pas que ses gosses aient des fêlures si elle les traite comme ça. "Les enfants d’un enfant que je n’ai jamais voulu dans ma vie ne sont pas une opportunité, Edward", purée, j'ai eu mal pour Edward et Ethan. (Avec ça, je comprends mieux ce que tu disais à propos des failles d'Edward!)
Perspicace, la p'tite madame, en tout cas :v
"Tu sais le nombre de fois où j’aurais pu corriger le tir en cinq ans ?" Je... Yes.
Image

J'espérais des réponses, j'ai été servie ha ha!
En vrai, je ne sais pas trop quoi en penser. Je sens qu'Edward n'a pas révélé toutes ses raisons, il y a une espèce de dissonance entre ce qu'il dit et ce qu'il fait. Parce que, tuer son neveu et sa nièce, c'est non non non, mais par contre les utiliser, les manipuler et les torturer mentalement, y a aucun souci ? Au moins ils sont vivants ? :v
Je comprends ses motivations pour Rebecca et en quoi discréditer un homme la ferait briller, mais... ça pourrait être à double tranchant : est-ce qu'on ne pourrait pas reprocher à Edward que son "fils" ne soit pas à la hauteur ? Ce qui le discréditerait en retour ? (Aka on se focaliserait plus sur les erreurs d'Elias que le talent de Rebecca.)
Et puis s'il arrive à cacher à sa mère pendant 5 ans que Jim et Thallie ont survécu, son "Je ne peux rien te cacher maman" me fait penser qu'il la roule encore dans la farine. Ca me fait aussi bizarre qu'il fasse du mal à son frère s'il se soucie de l'avis qu'il a de lui (cf. "Ethan me déteste assez comme ça").
(Et Mike purée, s'il apprend que c'est par lui qu'Edward sait tout, il va s'en vouloir à mort...)

J'attends de voir ce que Myrina va donner, elle me fait bien marrer.

Bonne ambiance, sinon, hein. Ils ont l'air d'avoir de bonnes relations entre eux, ç'a l'air d'être une famille très saine.

Bichette Jim, il se fait traiter comme un objet et la narration le fait bien ressentir ;w;
"C’est bien ce qu’on verra. S’il n’est pas assez bon, je trouverai bien un moyen de l’exploiter pour parvenir à mes fins."
Image
En vrai, j'ai l'impression que son aspect manipulateur et "méchant" n'est qu'un rôle qu'il joue devant sa famille. Il y a quelque chose qui me fait bizarre, mais j'arrive pas à mettre le doigt dessus.

En tout cas, c'est toujours un plaisir de lire S.U.I. (j'ai l'impression de répéter tjrs les mêmes choses, mais c'est vrai ;w; ) ! J'ai bien hâte de voir ce que tu nous réserves ! *^*

Courage pour ton installation et tout le reste !

La bise~
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit : jeu. 05 nov., 2020 2:09 pm Hiello~

Pour une fois, le spoiler semble avoir bien marché ! Merci pour l'arbre généalogique !

AH.
Alors le fait qu'ils parlent tous grec au début du chap m'avait mis la puce à l'oreille, mais je ne m'attendais pas à ce qu'on rencontre toute la p'tite mif d'un coup.

Alexia, depuis le temps qu'on entend parler d'elle. Sans surprise, c'est une charmante personne :v Ca m'étonne pas que ses gosses aient des fêlures si elle les traite comme ça. "Les enfants d’un enfant que je n’ai jamais voulu dans ma vie ne sont pas une opportunité, Edward", purée, j'ai eu mal pour Edward et Ethan. (Avec ça, je comprends mieux ce que tu disais à propos des failles d'Edward!)
Perspicace, la p'tite madame, en tout cas :v
"Tu sais le nombre de fois où j’aurais pu corriger le tir en cinq ans ?" Je... Yes.


J'espérais des réponses, j'ai été servie ha ha!
En vrai, je ne sais pas trop quoi en penser. Je sens qu'Edward n'a pas révélé toutes ses raisons, il y a une espèce de dissonance entre ce qu'il dit et ce qu'il fait. Parce que, tuer son neveu et sa nièce, c'est non non non, mais par contre les utiliser, les manipuler et les torturer mentalement, y a aucun souci ? Au moins ils sont vivants ? :v
Je comprends ses motivations pour Rebecca et en quoi discréditer un homme la ferait briller, mais... ça pourrait être à double tranchant : est-ce qu'on ne pourrait pas reprocher à Edward que son "fils" ne soit pas à la hauteur ? Ce qui le discréditerait en retour ? (Aka on se focaliserait plus sur les erreurs d'Elias que le talent de Rebecca.)
Et puis s'il arrive à cacher à sa mère pendant 5 ans que Jim et Thallie ont survécu, son "Je ne peux rien te cacher maman" me fait penser qu'il la roule encore dans la farine. Ca me fait aussi bizarre qu'il fasse du mal à son frère s'il se soucie de l'avis qu'il a de lui (cf. "Ethan me déteste assez comme ça").
(Et Mike purée, s'il apprend que c'est par lui qu'Edward sait tout, il va s'en vouloir à mort...)

J'attends de voir ce que Myrina va donner, elle me fait bien marrer.

Bonne ambiance, sinon, hein. Ils ont l'air d'avoir de bonnes relations entre eux, ç'a l'air d'être une famille très saine.

Bichette Jim, il se fait traiter comme un objet et la narration le fait bien ressentir ;w;
"C’est bien ce qu’on verra. S’il n’est pas assez bon, je trouverai bien un moyen de l’exploiter pour parvenir à mes fins."

En vrai, j'ai l'impression que son aspect manipulateur et "méchant" n'est qu'un rôle qu'il joue devant sa famille. Il y a quelque chose qui me fait bizarre, mais j'arrive pas à mettre le doigt dessus.

En tout cas, c'est toujours un plaisir de lire S.U.I. (j'ai l'impression de répéter tjrs les mêmes choses, mais c'est vrai ;w; ) ! J'ai bien hâte de voir ce que tu nous réserves ! *^*

Courage pour ton installation et tout le reste !

La bise~
Heyo !

Oui, il a marché... Les PJ se mettent au bon endroit seulement si c'est en spoilers... Mdr je comprends rien :'''D

Toute la famille d'un coup, ouais, je me suis dit why not :lol:

Alexia c'est une immense tchoin, yep :D Et sa relation avec ses fils... marf :roll: On a déjà une bonne idée avec ce chapitre, en définitive, c'est pas fifou :v Et un grand nombre des blessures d'Ed et Eth viennent effectivement de l'éducation qu'ils ont reçuue, de leur enfance passée sous son joug...
Et ouais elle perspicace x) Loin d'être bête... mais cruelle as fuck (gentiment tarée)

Edward est une contradiction vivante :lol: Ça se sent ici et ça se sentira un long moment... Disons qu'il a à la fois sa place et pas sa place au sein de sa famille (ça doit commencer à ressortir dans ses interactions avec les autres d'ailleurs ?). Il a des motivations très liées aux Sybaris, à la Ghost... et en même temps il oublie pas sa jeunesse à Modros, auprès d'Ethan, de Mike... la fameuse époque que je voudrais écrire avant le T2 :roll: (et le truc c'est que cette époque explique beeeaucoup le psyché d'Edward, ce que je peux pas forcément aborder dans le T1 car ça ferait bizarre). Quant à son rapport à Jim... y'au un chapitre qui arrive pour remettre les choses un peu à plat, mais Ed compte pas le transformer en robot non plus.
Oui je vois ce que tu veux dire... Mais il joue un jeu dangereux depuis le début après tout 8-)
Il se fichait clairement d'elle :lol: C'était un peu de l'ironie (quoique un peu blessée), puisqu'il cache un paquet de choses à sa mère en réalité (dont il n'est pas super proche, étonnamment). Et pour Ethan... un bon mélange d'amour-haine, hein :'D

Myrina je l'aime bien ouais :D
Ben oui c'est une famille très saine :vvvv

Mdr Jim est un objet voyons :) C'est même p-t un bot :ugeek:

Muéhé :mrgreen:

Merci à toi ! 0/
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

Bonzour.
J'ai pas grand-chose d'intéressant à raconter, passez une bonne journée :ugeek:




- Chapitre 45 -



Jeudi 29 octobre 2020, Nevada, États-Unis d’Amérique.


Jim observait les bandages autour de ses doigts cassés, la gorge si sèche qu’il en peinait à avaler sa salive. Son ventre vide et son cœur trop-plein n’apaisaient pas sa conscience pétrie de peurs et de remords. Pourquoi avait-il fait ça ? Pourquoi s’était-il sacrifié ? Alors que Mike et son père montaient une opération pour sauver sa mère et sa sœur ? Pourquoi n’avait-il pas attendu quelques jours de plus ?
S’il avait eu un peu plus d’eau dans le corps, il l’aurait bien gâchée à pleurer.
Minable, cracha une voix alors qu’il roulait dans le lit de camp dans l’espoir de trouver une position plus confortable.
Un cliquetis. L’adolescent se redressa vivement, les yeux écarquillés dans la pénombre. La réunion familiale devait être terminée et son oncle de retour. La poignée s’abaissa et le battant s’ouvrit.
— Encore en train de dormir ?
La lumière inonda le bureau tandis qu’Edward s’avançait en grommelant tout bas. Les iris brûlés par le plafonnier aveuglant, Jeremy se plaqua une main sur le visage.
— C’est le milieu d’après-midi, soupira Ed en croisant les bras d’un air désapprobateur. J’imagine que tu as pris de mauvaises habitudes… on finira par régler ça.
Groggy, Jim finit par retirer son bras, les paupières plissées. Il n’osa pas expliquer à son oncle que ses insomnies récurrentes et sa récente prise de drogue avaient chamboulé son organisme.
— Tu as pas l’air dans ton assiette, commenta son oncle après coup. Tu as soif, faim ?
— Un peu, reconnut l’adolescent du bout des lèvres.
Avec un soupir, Edward repartit dans le couloir. L’estomac en vrac, Jeremy se redressa péniblement et patienta dans le bureau. Il n’osait pas sortir de la petite pièce, persuadé que son oncle lui passerait un savon le cas contraire.
Ed réapparut quelques secondes plus tard, une bouteille d’eau et un sandwich à la main. Il les tendit sans un mot à son neveu.
— M-Merci, bredouilla Jim en dévissant la gourde avec hâte.
Une fois désaltéré, il attaqua son sandwich. Son ventre se tordit dès la première bouchée, mais il se força à avaler quelques morceaux. Silencieux, jaugeur, Edward ne le quittait pas des yeux, calé contre le chambranle de la porte.
— Peut-être que tu n’es pas irrattrapable, finit-il par déclarer avec un sourire en coin. J’espère que le jeu en vaudra la chandelle.
Ces paroles furent comme une perfusion d’angoisse pure dans les veines de Jim. Il se détourna de son sandwich, la gorge pleine de bile, et ne quitta plus des yeux le mur opposé.
— Laissez-moi partir, parvint-il à croasser faiblement, laissez-moi retrouver…
— Je peux mettre fin à ton calvaire dès à présent.
La troisième voix souffla brusquement les répliques qui naissaient dans la bouche d’Edward. Stupéfait, il se retourna de concert avec son neveu. Alexia Sybaris se tenait avec raideur dans le couloir. Son fils ne l’avait pas entendue arriver. Le regard noir de la femme était braqué sur l’adolescent. Ses mains sèchement croisées dans son dos pouvaient agripper l’arme glissée dans son holster en quelques secondes. Elle n’avait jamais opéré sur le terrain, mais ce n’était pas pour autant qu’elle n’avait pas appris à tirer. Son père lui-même avait glissé pour la première fois la crosse froide d’un révolver entre ses doigts d’enfant des décennies plus tôt. Et c’était à présent un automatique qui était rangé dans le holster à sa hanche, bien plus pratique.
— Maman, souffla Ed avec une nervosité indéniable. La réunion est terminée ?
L’attention d’Alexia resta focalisée sur Jim, même lorsqu’elle répondit d’un ton distant :
— Oui, nous n’allons pas tarder à partir pour le siège. (Elle fit un pas dans la pièce, amenant avec elle le froid du couloir.) Alors, Jeremy ? Tu voudrais mourir pour de bon, cette fois ?
Jeremy y voyait trouble tant son cœur frappait fort ses côtes. Elle était sérieuse. S’il disait oui, elle dégainerait pour mettre fin à sa vie. Elle avait échoué avec l’incendie huit ans plus tôt, mais une seconde opportunité s’offrait à elle.
— Ta sœur et toi auriez dû disparaître, ajouta-t-elle d’une voix blanche. Je ne sais pas par quel miracle ton père a réussi à convaincre la A.A de couvrir votre survie. Ni comment il a su entretenir le mensonge durant tant d’années.
En vivant le mensonge.
Avec un coup au cœur, Jim baissa la tête. Son père s’était séparé d’eux. Il n’avait pas seulement mimé la vie d’un homme privé de sa maison, de son amour et de ses enfants. Il l’avait vécu.
Papa, l’appela Jeremy en fermant les yeux, débordant de regrets et de honte, de colère et d’incompréhension. Pourquoi n’avait-il pu connaître la vérité avant de le détester ? avant de le penser trop lâche pour revenir dans leurs vies ? Pourquoi sa mère avait-elle menti ? Ethan lui déjà avait expliqué ce qui s’était passé, les raisons pour lesquelles il s’était éloigné d’eux, mais… mais , c’était tangible. Douloureux.
— Maman, tu es en train de le traumatiser.
S’il y avait une certaine légèreté dans le ton d’Edward, la main qu’il posa sur l’épaule de sa mère pour la faire reculer était lourde de menaces.
— Tu devrais te débarrasser de lui avant qu’il ne soit trop tard, gronda Alexia en faisant demi-tour. C’est la mauvaise graine d’une mauvaise graine, tu n’en tireras que des ennuis, mon fils.
Le sourire d’Ed se tordit dans les plis de ses lèvres.
— Si Ethan est de la mauvaise graine, alors moi aussi, maman.
Sa mère lui adressa à peine un regard.
— Je n’ai jamais dit l’inverse.
Edward resta campé près de l’adolescent tandis que les Sybaris désertaient le chalet où ils se retrouvaient chaque mois pour une réunion familiale. Ils ne travaillaient pas tous dans les mêmes délégations, si bien qu’il était difficile d’échanger en tête-à-tête au quotidien.
L’homme baissa les yeux vers Jeremy, dont le visage était aussi pâle que ses draps. L’arrivée d’Alexia Sybaris avait creusé un peu plus ses traits et ajouté plus de tics nerveux à son corps. Edward ne se remit à bouger que lorsque le doyen des Sybaris s’arrêta à sa hauteur. Malgré le brouillard que les ans avaient jeté dans les pupilles du vieil homme, leur éclat était aussi ardent que par le passé.
— Alexia est trop rude avec toi, Edward, déclara Thanos en braquant son regard sur Jim. Et que ce garçon soit de ton sang ou de celui de ton frère, il reste un membre de notre famille. J’imagine que tu sauras en tirer satisfaction. Mais n’oublie pas ta fille pour autant.
— Jamais, lui assura Ed d’un ton sec.
— Bien, acquiesça le vieil homme avec un mince sourire au milieu de sa barbe grise. Tu es le plus calculateur et rebelle de mes petits-enfants, Edward. À ce titre, je te crains plus que n’importe lequel d’entre eux. Tu veux faire changer les choses, mais tu risques fort à agir dans ce sens. Je te souhaite d’aller au bout de tes moyens, mais pas nécessairement de réussir.
Thanos lui adressa un dernier regard d’avertissement avant de s’éloigner vers l’entrée du chalet, où son fils Akos l’attendait. La gorge légèrement nouée, Edward soutint le regard acéré de son oncle et lui adressa un signe d’adieu. Akos ne le lui rendit pas.

L’agent Colms était rigide jusque dans sa démarche. Ses doigts figés pendaient au bout de deux bras plaqués contre ses flancs. Même le bas de son corps semblait bloqué : à peine une rotation du bassin pour indiquer telle pièce, rigidité du dos dès qu’ils croisaient du personnel qui ne masquaient pas leur curiosité, port de tête à peine modifié dès qu’il fallait revenir vers une zone que la jeune femme avait oubliée.
En une journée, l’agent Colms avait fait découvrir à l’adolescent tout le centre de formation des Fantômes. Bien moins grand que l’École – et plus enfermé, recroquevillé sur lui-même – il était installé dans des locaux voisins au siège de la Ghost Society. Mais ils ne se trouvaient pas pour autant dans le siège. Et l’agent Colms l’avait bien fait comprendre à Jeremy : seuls les Fantômes ou le personnel accrédité posaient les pieds au quartier général. Les recrues comme Jim n’y avaient pas le droit ; leur environnement de vie se limitait aux murs sans fenêtres et aux salles communes du centre de formation.
Si l’adolescent avait trouvé l’École d’une propreté et d’un accueil presque chaleureux, le centre de formation hurlait « efficacité » à tous les couloirs. Pas de décorations, pas de perte d’espace pour des coins détente, pas de séparations entre les lieux de vie – dortoir, cantine, laverie – et ceux de travail – gymnases, salles de classe, infirmerie. On passait devant les pièces d’étude en allant manger le matin et les séances de sport vous faisaient traverser le dortoir. Les recrues-Fantômes – ainsi qu’on les appelait – ne trouvaient d’intimité qu’une fois la porte de leur chambre refermée.

La veille, Edward ainsi que les agents McRoy et Colms avaient emmené Jim au siège de la Ghost. Ils étaient partis une heure après le reste de la famille, s’assurant que le chalet était bien verrouillé et que Jeremy était assez en forme pour supporter les quelques heures de voiture. Peu après sa confrontation avec sa grand-mère, il avait rendu son maigre déjeuner dans la poubelle du bureau. Sa fatigue constante depuis des semaines, son angoisse au paroxysme et les résidus de drogue dans son sang l’avaient rendu fébrile.
Pendant le trajet jusqu’au siège de la Ghost – toujours situé dans le parc national du Grand Bassin – il avait vaguement somnolé. En arrivant, Ed l’avait emmené directement jusqu’à sa chambre, l’informant au passage que l’agent Colms viendrait le chercher le lendemain pour lui faire visiter les lieux.
Cette fameuse chambre qu’on lui avait attribuée… elle avait tout pour lui assurer un environnement propice à la détente et au travail. De la même taille que celle qu’il partageait avec Ryu – avant – à l’École, elle accueillait un lit double rien que pour lui, un bureau assez large muni d’une chaise à roulettes confortable, une armoire et une commode pour ses vêtements, une table de chevet préremplie de livres et de quelques friandises, une salle de bains fournie en serviettes et affaires hygiéniques… Pourtant, Jeremy n’avait pas dormi de la nuit. Il s’était timidement douché, persuadé qu’un inconnu surgirait dans sa chambre pour lui apporter de quelconques informations, avait enfilé le pyjama d’un gris impersonnel trouvé près du lavabo et repoussé le plateau-repas déposé sur le bureau. L’une des friandises avait eu l’honneur de croquer sous ses dents avant d’être rapidement recrachée dans une poubelle. Décidément, l’estomac du garçon n’avait rien voulu savoir. Désœuvré, il s’était rapidement couché. Contrairement à sa chambre de l’École, il n’y avait pas de télévision. Rien que les quelques livres – des classiques de littérature anglaise pour la plupart – de la table de chevet. Jim avait déjà l’impression de voir ses mains floues, alors il n’avait pas cherché à se fatiguer les yeux sur de minces lignes enchevêtrées.
La nuit qui avait suivi, Jim l’avait passée les yeux ouverts, l’esprit perdu, le cœur fermé.
Que faisait-il ici ?

— Assieds-toi ici, mon garçon.
Jeremy était bien trop épuisé pour faire remarquer à son oncle à quel point ce surnom l’exaspérait. Il n’était pas son garçon. Il était son otage, sa preuve, son test. Mais pas son garçon.
— Je sais que tu es perdu et dépassé par les événements, reprit Edward en se laissant aller dans son siège.
Ed l’avait convoqué dans son bureau après la visite avec l’agent Colms. Il en possédait un dans le centre de formation, car l’une de ses missions était d’accompagner les élèves de dernière année vers leur titularisation et d’assurer la transition entre école et vie professionnelle.
Gobelet de café en main, Ed tapota les feuilles qui recouvraient son bureau.
— En réalité, ce que tu t’apprêtes à vivre n’est pas bien différent de ce que tu faisais à Modros. Tu as compris la nature de l’école de S.U.I : elle forme des étudiants capables d’intégrer directement des agences paramilitaires comme la A.A, de poursuivre une carrière militaire ou même de partir à l’université pour ceux qui veulent se spécialiser. La Ghost Society accueille beaucoup moins d’élèves que S.U.I, car elle n’est pas spécialisée dans la formation. Mais elle tient quand même à former quelques élèves pour assurer le recrutement de futurs Fantômes. Nous avons un taux de mortalité bien supérieur à celui de la A.A concernant nos agents.
Comme ces paroles ne détendaient en rien le visage crispé de son neveu, Ed soupira.
— Tout ça pour te dire que tu vas retrouver une routine similaire à celle que tu avais à l’École. Cours de sport, cours théoriques et pratiques sur de nombreuses matières, formation à l’usage des armes de tous types et de différentes catégories, enseignement des techniques de combat, de renseignement… Tu seras bien occupé, mais on trouvera du temps pour nous intéresser concrètement au personnage que tu dois incarner.
Un rictus involontaire plissa la lèvre supérieure de l’adolescent. Un personnage. Un mensonge. Jusqu’où son oncle pouvait-il aller pour plaire à ses supérieurs et assurer à sa descendance une place au sein de la Ghost ?
— Pour l’instant, tu t’appelles Elias Sybaris et tu es né à Londres. Tu as grandi une partie de ton enfance aux États-Unis, d’où ton accent particulier. (Edward inspecta l’adolescent de la tête aux pieds, songeur.) Te teindre les cheveux risque d’être compliqué – on finira par s’apercevoir que ce n’est pas naturel. Mais tu as quand même une couleur particulière. Maria ne les a pas de cette teinte, je ne sais pas d’où tu sors ça.
Agacé, Jim se détourna en grommelant. Sa tignasse caramel s’éloignait bel et bien du châtain clair de sa mère – et encore plus du brun profond des Sybaris.
— On dira que ta mère avait les cheveux châtains – avec peut-être un peu de cuivré.
Perplexe, l’adolescent observa son oncle à la dérobée. Il avait l’air de prendre très au sérieux l’allure que Jim offrait aux inconnus. Il réalisa après coup qu’Ed était rasé de frais et coiffé savamment, portait un costume impeccablement repassé et embaumait l’air d’un parfum musqué. Edward Sybaris devait faire attention à son apparence et étendre cette considération à son entourage proche. Encore un changement que Jim constatait avec son père. C’était peut-être bête, inutile, mais c’était rassurant. Ethan n’avait pas spécialement l’air négligé, mais des cheveux ébouriffés ou un t-shirt froissé ne l’inquiétaient pas.
— Tes yeux… ce n’est clairement pas commun. Mais on fera avec, tu risques d’être gêné si on te fournit des lentilles colorisées. (Visiblement rassuré, Jim hocha la tête, le nez baissé sur ses chaussures. Ed esquissa un sourire en coin et tapota le genou du garçon.) Le médecin du centre a consulté tes dossiers médicaux. Tu souffres de stress post-traumatique qui te cause des crises d’angoisse et des insomnies, c’est bien ça ?
— Oui, souffla Jeremy en déglutissant péniblement – il détestait en parler.
— Si besoin, tu seras suivi psychologiquement, l’informa son oncle d’un ton sérieux. J’ai conscience que les changements qui vont s’opérer risquent d’exacerber ton anxiété. J’ai aussi vu que tu avais du retard scolaire. Une gestion des émotions assez maladroite – même si, à ton âge, ça n’a rien de surprenant.
Jeremy garda le cou baissé, la bouche plissée. Qu’était-il censé dire, ressentir, alors que son oncle énumérait tous les torts qu’il connaissait déjà assez bien ?
— Je vais charger le Dr Mann, qui est affilié au centre de formation, de te suivre pendant ta scolarité. Dans un premier temps, tu passeras quelques tests physiques et psychologiques avec lui. Ça nous donnera les pistes vers lesquelles se tourner pour t’aider à réussir.
Comme Jim ne disait rien – il pinçait les lèvres bien trop fort pour émettre le moins son – Edward se pencha de nouveau vers lui. Dans un geste qui se voulait affectueux, il posa la main sur le crâne de l’adolescent. Jeremy se crispa jusqu’à ses orteils recroquevillés dans ses baskets trop petites. En temps normal, il n’était pas bien tactile. Mais , tous ses nerfs hurlaient à l’intrusion.
— Tout ce qui a été un poids pour toi pendant des années, Elias, n’est pas irrémédiable. On peut alléger les conséquences de ton stress post-traumatique, on peut t’aider à grandir, on peut régler tes lacunes intellectuelles. Je ne pense pas que tu sois bête. (Un sourire étira les lèvres d’Edward, qui glissa un doigt sous le menton de Jim pour lui faire dresser le cou.) Je le vois à ton regard, Elias. À ta hargne silencieuse. À la façon dont tu projettes de me faire payer ce que je t’impose. De toute les personnes qui t’entourent depuis ta naissance, je suis sûrement celui qui voit le plus grand potentiel en toi.
Les mots franchissaient les tympans de Jim, créaient des connexions chimiques, électriques, pour donner un sens aux sons. Mais l’adolescent y restait imperméable. Tout autant que son apparence, Edward Sybaris était un charmeur, un manipulateur. Le garçon refusait de croire à ses paroles, d’espérer écouter une forme de vérité. Il ne voulait pas penser l’avenir aux côtés de cet homme. Il ne voulait pas grandir, évoluer, progresser sous sa tutelle. Il ne voulait pas lui être reconnaissant. Edward avait bien trop fait souffrir sa famille pour que Jim lui accorde la moindre once de respect.
— Tu es un Sybaris, souffla Ed en plantant ses iris dorés dans les siens. Même si Ethan a été rejeté par notre mère, même s’il ne t’a pas élevé, le sang qui coule dans tes veines ne ment pas. Tu es un Sybaris et, en conséquence, tu es capable d’accomplir des choses importantes, des choses qui ont du sens. On ne t’a jamais élevé dans cette optique et c’est pourquoi tu as vivoté comme un petit délinquant. Mais tu es bien plus que ça, Elias, bien plus que ça. Tu le prouveras à notre famille autant qu’à toi-même. (Edward agrippa doucement le menton de Jim pour l’empêcher de se détourner.) Tu seras l’enfant dont j’ai besoin pour assurer l’héritage de ma lignée. Tu seras le tremplin de ma fille, l’ombre qui lui permet d’éclater pour prouver combien elle est brillante. Je ne t’interdis pas d’être doué, Elias. Plus tu pourras faire tes preuves, plus les directeurs de la Ghost s’intéresseront à ton cas – et à celui de ma fille. Simplement, tu ne seras rien de plus qu’un appui pour Rebecca, pour qu’elle puisse dépasser le statut qu’on lui imposé dès la naissance.
Bien trop pétrifié pour acquiescer ou s’indigner, Jim ne cilla même pas quand son oncle lâcha enfin son menton. Et il ne réagit pas plus quand une gorge s’éclaircit dans son dos.
— Tu me présentes mon petit frère, papa ? lança Rebecca en jetant un regard ennuyé au garçon affaissé sur la chaise.



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Dernière modification par louji le lun. 26 juil., 2021 10:27 pm, modifié 2 fois.
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

Bondour, voilà un chapitre 100% dédié à la peuchère nationale (Ryu), wiz plézur.
(Côté écriture, j'attaque les chapitres finaux, ce sera terminé en novembre je pense (comme je fais le NaNo version "soft" (30k mots à la place de 50k mots)).




- Chapitre 46 -



Vendredi 30 octobre 2020, Dourney, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Ryu était seul dans sa chambre, avachi sur son lit, un manga abandonné tout près de lui. Dimitri l’avait prévenu qu’il ne pourrait pas venir le chercher ce soir, qu’un rendez-vous professionnel prévu de longue date allait le retenir pour plusieurs heures. L’adolescent savait que son recruteur serait là le lendemain matin, mais passer toute la nuit dans le noir et le silence le terrifiait d’avance.
Amorphe, il releva le nez vers le lit de Jim. Il n’avait pas eu le cœur de refaire ses draps, d’épousseter son oreiller. Ils portaient encore son odeur, la trace qu’il avait dormi ici quelques jours plus tôt, la preuve que les deux garçons avaient partagé des moments ensemble.
Mais Jeremy n’était pas revenu à l’École depuis deux jours. Ryu n’avait pas encore de portable et l’incompréhension le rongeait d’inquiétude. Son ami était-il tombé malade ? Avait-il pris ses vacances en avance ?
On frappa à la porte. Ryu sursauta, soupira puis enfila ses chaussons. Mia et Valentina mettaient un point d’honneur à l’occuper le plus possible depuis sa dispute avec Jim. Ses amies n’étaient pas parvenues à lui tirer les vers du nez, mais avaient accepté de l’aider sans comprendre.
Une femme se tenait devant Ryu. Définitivement plus âgée que ses amies, plus grande et plus grave. Une femme que Ryusuke connaissait bien, une femme qui avait le regard acéré de Jim.
— Ryusuke, s’étrangla-t-elle en faisant un pas dans sa direction, puis un autre.
Il devint livide, oublia de respirer puis cligna bêtement des yeux en y sentant une marée salée. L’étreinte de la femme se referma autour de lui alors qu’il bredouillait « Ma » dans un gargouillement étouffé. Les bras fins de la mère de Jim n’avaient rien perdu de leur vitalité. Ses côtes comprimées ne l’aidaient pas à respirer, mais il se sentait en sécurité pour sangloter impunément. Alors qu’elle le berçait contre lui, Ryu se sentit étrangement reconnaissant au gargouillis qui avait bloqué sa diction. Il ne savait quel suffixe de « ria » ou « man » aurait suivi son bredouillement.

Maria le laissa pleurer tout son soûl, ne chercha pas à le déloger du creux de son cou ou à le retenir captif de ses bras protecteurs. Quand Ryu recula d’un pas, elle le relâcha doucement sans le quitter des yeux. Les traits de l’adolescent ressemblaient à la confiture de fraise que la mère de Maria cuisinait dans son enfance. Une gelée épaisse avec des bouts de reliefs ici et là. La femme fouilla machinalement son sac à la recherche de mouchoirs, essuya le visage du garçon puis le sien. Elle doutait avoir meilleure mine que lui.
Obnubilé par Maria, Ryu n’avait pas remarqué les deux hommes dans son dos. Mike le salua d’un sourire terne, mais Ethan était aussi figé qu’un mort. L’adolescent n’avait pas le cœur à lui en vouloir. Il lui semblait que son propre palpitant fonctionnait au ralenti.
— Ryu ?
Un chuchotis à peine audible, soufflé par la voix éteinte d’une enfant désemparée. Stupéfait, Ryusuke se tourna vers Thalia, qui le dévisageait de ses yeux bourrés de soulagement et de peur.
Il resta figé un moment. Puis il réalisa.
— Thalia, Thalia, haleta Ryusuke en se précipitant vers elle. Thallie.
Il tomba à genoux, l’empoigna avec brutalité et enfonça son front contre sa maigre cage thoracique. La fillette poussa une exclamation de surprise, resta un instant pétrifiée, puis se laissa faire. Elle sentait les muscles de Ryu trembler dans l’étreinte fébrile.
— Thallie, dit-il encore, comme si le prénom était une prière pour s’assurer qu’elle était bien vivante entre ses bras.
Puis il se redressa, plongea ses yeux d’encre dans les émeraudes de la fillette. Elle avait maigri, terni, mais elle était en vie. En vie. Jeremy en aurait hoqueté de soulagement.
— Il faut… commença-t-il d’une voix enrouée en se tournant vers les adultes. Il faut…
Maria l’observait en souriant, mais d’un sourire triste. Bien trop triste.
— Jeremy… chuchota Ryusuke en cherchant le soutien de Mike, qui baissa le regard. Il faut lui dire… Jeremy…
Ethan poussa soudain un petit hoquet, se détourna et s’éloigna de quelques mètres. Michael partit aussitôt après lui, l’intimant de se calmer à coups de mots rassurants. Seule Maria resta pour affronter l’effroi de Ryu. Ses yeux étaient deux lacs brouillés d’épuisement, d’angoisse éperdue, de chagrin étouffant.
— Jeremy est parti.
Elle le déclara simplement, d’une voix claire, lente. Même si elle s’affaissa en le disant, elle parvint à rester debout.
Pas Ryu.
Il s’écroula sur lui-même, sur ses jambes devenues sans os, sans muscles. Le froid avait envahi sa poitrine, sa vision avait tourné au noir et blanc. Ses oreilles ne perçurent plus un bruit, son nez ne laissa plus passer un souffle d’air.
Jeremy était parti.

De petites mains tenaces le secouaient par le col, s’agrippaient à son visage, lui tapotaient les joues. Thalia alla jusqu’à frapper son front contre le sien pour le ramener à ses côtés. Elle était toute rouge, essoufflée d’avoir crié son prénom, ébranlée de l’avoir vu s’écrouler à ses pieds.
— Jeremy… commença Thalia d’un ton haletant, Jeremy est pas mort.
Ryusuke écouta ses paroles sans les comprendre. Le froid refluait doucement de son cœur, mais il ne se sentait pas ragaillardi pour autant. Son corps tremblait encore, son souffle peinait à le maintenir en vie, son sang dégelait trop lentement.
— Il est juste parti, insista Thalia en collant son nez contre le sien. Il est pas mort.
L’adolescent cligna des yeux, repoussa doucement la sœur de son ami puis grimaça. Elle n’y était pas allée de main morte en le frappant au front – c’était apparemment de famille, les coups de boule.
— Thalia, murmura Maria en saisissant le bras de sa fille. Tu fais mal à Ryu.
Elle accepta que sa mère la redresse, mais resta plantée face à Ryu. Son menton froissé, ses lèvres pincées, ses yeux plissés… elle allait pleurer de nouveau. Exsangue, Ryusuke la dévisagea quelques secondes puis sourit. Ils lui avaient menti. Pour la préserver, lui expliquer quand elle serait plus grande.
— Ça va aller, Thallie, lui assura-t-il en se levant, encore chancelant de son coup au cœur.
L’expression de Thalia se transforma. De tristesse et de peur, elle vira à la colère. Ses pommettes rougirent, sa bouche se pinça furieusement et ses yeux luisirent de plus belle. Comment pouvait-elle tant ressembler à Jeremy avec cette moue indignée et renfrognée ?
— Tu me crois pas, lâcha-t-elle avec véhémence en se séparant de la poigne de sa mère. Mais je mens pas. Je… Jem est pas mort. Il est avec notre oncle. Il a pris notre place. Mais maman et Mike vont le retrouver. Et pa… (Elle buta sur le mot, fronça le menton et continua d’une voix pleine d’assurance malgré la peur qui la secouait de la tête aux pieds.) Et papa aussi.
Comme Ryusuke sentait son sourire se muer en rictus, incapable de feindre l’indifférence face au regard obstiné de la fillette, Maria s’approcha en lui posant une main sur son épaule.
— Oh Ryu, mon garçon, pardon, je n’aurais pas dû utiliser ce mot-là. (Comme les traits de l’adolescent se défaisaient les uns après les autres, elle l’attira vivement contre elle.) Oh mon Ryu, oh pardon, pardon, je t’ai fait croire que Jeremy était mort. Il est simplement parti, Thalia ne te ment pas. Il a échangé nos places pour nous libérer, mais il est pas mort.
Elle écarta les mèches brunes du visage de Ryu pour s’assurer de son approbation. Il était bien trop mortifié pour hocher ou secouer la tête.
— Je suis désolée. Quelle horreur, de te l’annoncer comme ça…
Il n’arrivait pas à la croire. Le sourire lui revint aux lèvres, avec des larmes cette fois-ci. De soulagement infini, d’espoir renouvelé. Puis un rire. Un rire fébrile, qui meurtrit sa gorge, chatouilla sa langue et plia ses lèvres. Il en avait mal aux joues, mal aux abdos, mais tout son être était ravi.
Jeremy était parti, mais pas mort.

Il était presque midi quand Dimitri invita Ryu à entrer dans son deux-pièces du centre-ville. Son sac-à-dos au bout des doigts, Ryusuke se traîna jusqu’au canapé, où il se laissa choir lourdement. L’odeur des falafels que son recruteur avait achetés sur le retour de l’École ne réveillait ni son appétit ni son enthousiasme. La veille, Thalia et Maria avaient passé la soirée auprès de lui, à narrer les deux mois d’emprisonnement et d’incertitudes qui les avaient tenues éloignées de leurs proches. La femme avait ensuite expliqué la nature du chantage qu’Edward avait mis en place pour amener Jim à lui. Écœuré, Ryusuke s’était désolé toute la soirée du courage et de l’idiotie de son ami. Si seulement il avait patienté quelques jours de plus, le temps que Mike et Ethan montent une opération de sauvetage.
Dimitri soupira en s’installant près de l’adolescent. Le sac de falafels posé sur la table basse devant eux embaumait la pièce. Avant que l’homme ne puisse interroger l’adolescent sur son abattement, Ryu haussa la voix :
— Tu savais ?
— De quoi ?
— Que Jim était parti.
Dimitri tourna la tête dans sa direction. Ses prunelles sombres ne brillaient pas, sa bouche disparaissait presque de désarroi dans sa barbe noire. Il posa une main sur son épaule.
— Alex me l’a dit jeudi. Je voulais te voir directement pour te l’annoncer.
— Me l’annoncer, répéta l’adolescent d’un ton acide, un sourire ironique aux lèvres.
La main de Dimitri sur son épaule l’agaça soudain au plus haut point. Il se déroba sauvagement et s’éloigna le plus possible, frustré. Pourquoi le monde semblait-il avancer si vite tandis qu’il ramait à contre-courant ?
— C’est ce qui te met dans cet état ? s’enquit son recruteur d’une voix prudente.
— Oui.
— Ryu… mon garçon, écoute, je sais que c’est difficile à gérer, que ça va être compliqué pour toi à l’École, mais on va trouver un moyen. Et puis, moi ça me dérange pas de…
— L’École ? le coupa Ryu d’un air sidéré. Tu crois que c’est ce qui m’inquiète, là, tout de suite ?
— Je me projette, expliqua l’agent en baissant les yeux, embarrassé. Mais évidemment que tu dois te sentir mal.
Les braises de l’agacement dans le sang de Ryu s’étaient muées en flammèches au cours de la discussion. Mais il pressentait que son cœur les transformerait bientôt en flambées de rage.
— Dimitri, tu comprends pas, geignit Ryusuke en levant des bras impuissants. Jim… Jeremy, c’est tout ce qui me restait après la mort de mon oncle. Tu comprends pas ce que ça fait, de le voir partir.
L’éclat sceptique qui envahit le regard de son recruteur, sa posture dubitative, jetèrent de l’huile dans le sang bouillonnant du garçon.
— C’est pas juste un ami, ajouta Ryu d’une voix fébrile. C’est pas juste mon copain, Dimitri. C’est… c’était mon seul ami jusqu’à ce qu’on devienne Recrues.
— Ryu, souffla-t-il d’un ton apaisant en se penchant vers lui. Je sais tout ça. Mais tu n’es pas seul. Tu n’es plus seul. Tu peux compter sur moi, évidemment. Tu peux aussi compter sur Maria Wayne. Elle a l’air de beaucoup se soucier de toi.
Une flèche d’irritation mêlée de déception frappa l’adolescent à la poitrine. Que devait-il faire pour que Dimitri comprenne ? Pour que tout le monde comprenne ?
— Mais je l’aime ! finit-il par s’exclamer. Je l’aime, bordel. Pourquoi vous comprenez pas ? Je l’aime et je veux pas qu’il parte.
Dimitri resta un instant figé. Puis son expression s’affaissa. Il se redressa, cligna des yeux, dévisagea sa Recrue puis s’éclaircit la gorge.
— Je sais que tu l’aimes Ryusuke…
— Non, Dimitri. Je l’aime.
Cette fois-ci, l’agent ne dit rien. Pas tout de suite. Il laissa s’écouler quelques secondes, inspira un bon coup puis se rapprocha de Ryu. Il braqua aussitôt le regard ailleurs et s’enfonça dans le canapé. Jim se serait moqué de lui. Peu importe, Ryu aurait fait n’importe quoi pour entendre son ami dire quoi que ce soit.
— Je comprends, Ryusuke, chuchota Dimitri en saisissant ses mains dans les siennes. Je comprends.
L’air circonspect de l’adolescent n’échappa pas à l’homme. Avec un air résigné, Dimitri désigna son appartement d’un mouvement de tête.
— Ryu, je vis seul.
— Et alors ? marmonna Ryusuke, qui ne comprenait pas en quoi le célibat de son recruteur avait à faire avec sa souffrance.
— Et alors je vivrai toujours seul. C’est mon choix. Enfin, plutôt, le tournant que la vie m’a fait prendre. Et que j’accepte, parce que c’est mon identité et que rien ne changera ça.
Les traits de l’adolescent s’ouvraient quelque peu, étonnés, interdits.
— Je ne voudrai jamais d’une relation amoureuse, ajouta l’homme en souriant à l’adolescent. Et avant que tu me sautes dessus à me dire que je ne comprends alors rien à tes sentiments, sache que je comprends ton désarroi, ta peur. Je sais, Ryu, je sais. Je sais ce que ça fait d’emprunter un chemin qu’on ne pensait jamais arpenter. Que nos proches ne nous voyaient pas arpenter. (Dimitri soupira bruyamment, l’air soudain plus vieux.) N’essaie pas de renier tes sentiments, tes perceptions. Tu te feras plus de mal qu’autre chose.
Dimitri lâcha les mains de Ryu, repoussa en arrière ses mèches sombres. Comment avait-il pu passer à côté de l’évidence tout ce temps ?
— Ryusuke, tu es amoureux de ton ami. (Le visage du garçon vira à l’effroi, mais son recruteur posa une main sur sa joue.) Et il y a pas de mal à ça. Tu n’as pas à t’en vouloir.
— Peut-être, murmura le garçon d’une voix défaite, apeurée. Peut-être, mais… j’ai mal. Il a pas compris. Il a pas accepté. Quand je lui ai dit. Enfin, fait comprendre. Il m’a fait du mal. Je sais que je lui ai fait mal aussi. Et ça me… ça me terrifie, Dimitri. S’il est parti… il est parti en pensant quoi ? Que je l’aimais ? Que je l’aimais plus ? Qu’on était plus amis ?
Dimitri l’écoutait sans rien dire, conscient qu’aucune parole, qu’aucun geste, ne pourraient arrêter le flot de larmes et de mots qui s’écoulaient de l’adolescent.
— Il est parti et j’ai rien pu lui dire. Rien du tout. Je voulais lui dire pardon, lui dire que… qu’on était copains quand même. Je pouvais faire la part des choses. C’est pas grave s’il m’aime pas… s’il m’aime pas comme moi je l’aime. Je voulais lui dire. Tout lui dire.
Le corps de l’adolescent semblait fondre et tendre vers l’explosion en même temps. Tout comme ses émotions.
— J’ai rien pu lui dire. Et il me manque. Et il me manque pas. Et je suis un monstre, Dimitri. Parce que je suis… un peu soulagé. Parce qu’il est plus là. J’ai plus besoin de mentir et de me cacher. Il est plus là, alors je le cherche plus des yeux. Je peux l’oublier. Penser qu’il a jamais été là. Je me sens comme une… une merde. Une sale merde qui est soulagée que son ami soit plus là.
— Ho-ho, Ryusuke, fit Dimitri en lui agrippant le visage pour le tourner face à lui. Tu n’es pas une merde. Tu te sens soulagé, car tu as l’opportunité de fuir la vérité, de fuir la conversation que tu aurais dû avoir avec Jeremy. Mais… tu ne peux pas fuir tes sentiments. Si tu les mets de côté, ils reviendront et ils te feront souffrir. Il faut que tu acceptes ce qui s’est passé, que tu es tombé amoureux.
— J’aurais pas dû, chuchota Ryu en s’abandonnant contre l’épaule de son recruteur. J’aurais pas dû tomber amoureux de lui.
— Ce n’est pas une question de bien et de mal, Ryusuke, souffla Dimitri avec un rictus désolé. Ce n’est pas une question de morale. C’est les agissements de ton cœur et rien ne peut les contrôler.
Avec prudence, il referma les bras autour du garçon. Il lui semblait si frêle contre son torse.
— On aura tout le temps d’en parler plus tard, soupira Dimitri en lui frottant le dos. En attendant, tu vas accepter d’aller mal, Ryu, tu vas me faire le plaisir d’avaler quelque chose et de te reposer. On verra ensuite, d’accord ?
Vidé de toutes ses forces, Ryu tira au plus profond de lui le courage d’acquiescer.
— D’accord.



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vampiredelivres

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par vampiredelivres »

B'jour :) Comment va ?

Alors. J'ai un brain freeze, c'est terrible. Ça fait longtemps que j'ai pas commenté ici :( Et, note à part, j'aime bien la box de réponse rapide qu'ils ont mis en bas du sujet, c'est fun.

J'aime beauuuucoup Edward x) (Quelle surprise.) En vrai, même si ses motivations sont plus que douteuses, j'approuve sa manière de procéder. C'est un gros… ahem, restons polis… dans la méthode, mais je sens que les résultats peuvent être efficaces, surtout sur Jim. Il a besoin d'un gros coup de pied aux fesses, même si l'impact sur son mental est discutable. Puis j'aime bien le côté "tu es un Sybaris", parce qu'on sait qu'au fond il a du potentiel, il a juste la flemme et se traîne beaucoup de difficultés. J'ai l'impression que, avec sa hargne tenace, notre emo-boy peut limite devenir quelqu'un de réellement incroyable juste par esprit de contradiction. (Oui, j'ai foi en lui. Enfin je crois.)
J'attends de voir le tempérament de Rebecca par contre. Présentée comme elle l'est, elle donne déjà l'impression d'être une surdouée, donc j'ai hâte de voir à quel point elle peut faire office de concurrence pour Jerem' x)
D'ailleurs, Alexia Sybaris est vraiment incroyable. Tant d'amour, tant de soutien… vraiment, elle est partie pour construire une incroyable famille de dégénérés. Et je ne me remets toujours pas du fait que son père à elle s'appelle Thanos :lol:

Ryu choupi par contre, il est tout tristounet… :cry: Mais l'analyse de Dimitri est très pertinente, Ryu a l'occasion de fuir… et franchement, vu la réaction de Jeremy, c'est le moins qu'on puisse lui reprocher. Le pauvre, il se fait maltraiter depuis le début de cette histoire. J'attends de voir quel genre d'adulte grincheux et renfermé il peut donner. XD

Je viens de noter un truc : "Il se déroba sauvement et s’éloigna le plus possible, frustré." => sauvement ? :D

Franchement, j'adore tes personnages, vraiment. Adorables ou détestables, y'en a pas deux pareils, et les nuances de leurs caractères sont vraiment au top. La culpabilité rancunière de Ryu, la semi-affection d'Edward envers Ryu… D'ailleurs j'aimerais bien voir la PLS d'Alex, qui doit actuellement être au bout de sa vie :mrgreen:

Brefouille. Tout ça pour dire que j'aime ton histoire :)
À plouche !
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit : mar. 17 nov., 2020 12:44 pm B'jour :) Comment va ?

Alors. J'ai un brain freeze, c'est terrible. Ça fait longtemps que j'ai pas commenté ici :( Et, note à part, j'aime bien la box de réponse rapide qu'ils ont mis en bas du sujet, c'est fun.

J'aime beauuuucoup Edward x) (Quelle surprise.) En vrai, même si ses motivations sont plus que douteuses, j'approuve sa manière de procéder. C'est un gros… ahem, restons polis… dans la méthode, mais je sens que les résultats peuvent être efficaces, surtout sur Jim. Il a besoin d'un gros coup de pied aux fesses, même si l'impact sur son mental est discutable. Puis j'aime bien le côté "tu es un Sybaris", parce qu'on sait qu'au fond il a du potentiel, il a juste la flemme et se traîne beaucoup de difficultés. J'ai l'impression que, avec sa hargne tenace, notre emo-boy peut limite devenir quelqu'un de réellement incroyable juste par esprit de contradiction. (Oui, j'ai foi en lui. Enfin je crois.)
J'attends de voir le tempérament de Rebecca par contre. Présentée comme elle l'est, elle donne déjà l'impression d'être une surdouée, donc j'ai hâte de voir à quel point elle peut faire office de concurrence pour Jerem' x)
D'ailleurs, Alexia Sybaris est vraiment incroyable. Tant d'amour, tant de soutien… vraiment, elle est partie pour construire une incroyable famille de dégénérés. Et je ne me remets toujours pas du fait que son père à elle s'appelle Thanos :lol:

Ryu choupi par contre, il est tout tristounet… :cry: Mais l'analyse de Dimitri est très pertinente, Ryu a l'occasion de fuir… et franchement, vu la réaction de Jeremy, c'est le moins qu'on puisse lui reprocher. Le pauvre, il se fait maltraiter depuis le début de cette histoire. J'attends de voir quel genre d'adulte grincheux et renfermé il peut donner. XD

Je viens de noter un truc : "Il se déroba sauvement et s’éloigna le plus possible, frustré." => sauvement ? :D

Franchement, j'adore tes personnages, vraiment. Adorables ou détestables, y'en a pas deux pareils, et les nuances de leurs caractères sont vraiment au top. La culpabilité rancunière de Ryu, la semi-affection d'Edward envers Ryu… D'ailleurs j'aimerais bien voir la PLS d'Alex, qui doit actuellement être au bout de sa vie :mrgreen:

Brefouille. Tout ça pour dire que j'aime ton histoire :)
À plouche !
Heyo ! Ben za va et toi ?

Oh, t'inquiète, je perds pas mal le fil des chapitres et des messages depuis un moment aussi :roll:

(Surprise) Ben écoute je suis contente, mine de rien j'ai une certaine affection pour lui en vrai. Ses motivations sont douteuses et très égoïstes, c'est clair :? D'un autre côté, comme tu dis, ça peut apporter des choses à Jim. Clairement éveiller qqchose en lui. Après, à quel prix, quoi :v
Pour Rebecca, ça va pas tarder ;)
Alexia... Je parle pas tant d'elle dans le T1 (j'arrive à la fin donc je sais ce qu'il me reste à écrire et clairement je parle pas bcp d'elle. A voir pour la réécriture). Mais oui, un concentré d'amour et de bienveillance, pour sûr. Thanos aussi ça m'a fait rire quand je l'ai appelé comme ça, mais c'est pas le perso de Marvel mais qui m'a inspirée mais un random Grec interviewé un jour à la téloche :lol:

Ouais Ryu tout tristounet... Mais bon, il a une capacité à s'adapter et à passer à autre chose bien meilleure que celle de Jim déjà :roll: Donc il compte pas déprimer toute sa vie. Il avait surtout besoin que quelqu'un le rassure et lui dise que c'est OK de pas toujours être au top. Et en vrai il fera pas un adulte trop grincheux, ça va :mrgreen: (Jim aura déjà largement le rôle mdr j'arrête ce pauvre emo-boi, je lui mets que des casseroles)

AH. Merci :lol:

Oh merci beaucoup :oops: Ils sont clairement plus nuancés qu'avant et c'était ce que je voulais tenir pour la réécriture.
Tiens, Alex, je voulais aborder son PDV à un moment mais je l'ai complètement zappé (je suis une autrice horrible :roll: ). Et que tu le mentionnes m'a donné envie d'écrire une scène de son PDV ! Faut juste que je trouve où :ugeek:

Merci bien en tout cas ♥
Ba-baille ! (avec plaisir cette écorchure pour les yeux).
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

Heyo !
J'attaque la ligne droite avant la fin, plus que 3-4 chapitres je pense et le 1er jet est bouclé 0/ Je devrais tourner autour de 170k mots, ce qui me va bien car je voulais éviter de dépasser 180k mots ! Je vous tiens au jus de l'évolution ;)
Autrement, enfin le chapitre qui en explique plus sur le fonctionnement de Maria... J'espère que ce sera clair :roll: Si non, dites-moi 8-)




- Chapitre 47 -



Jeudi 26 novembre 2020, Parc national du Grand Bassin, Nevada, États-Unis d’Amérique.


Edward apportait quelques retouches à son rapport sur l’insertion professionnelle de la génération précédente de recrues-Fantômes quand la porte de son bureau grinça. Comme il l’avait laissée entrouverte, il ne s’offusqua pas que son visiteur soit entré sans prévenir. En retenant un bâillement, Ed leva le nez de son écran.
— Monsieur, le salua le Dr Mann d’un ton tranquille. J’ai les résultats des observations et des analyses que j’ai menées sur l’élève 33 depuis son arrivée il y a un mois.
Il approcha d’une démarche saccadée. Cet ancien médecin militaire s’était retiré des zones de conflits après avoir pris une balle perdue dans l’artère fémorale et manqué y laisser la vie. Avec un sourire satisfait, Ed abaissa l’écran de son ordinateur et invita son interlocuteur à s’asseoir sur la chaise en face de lui.
— Tout s’est bien passé, docteur ? Elias ne vous a pas posé de problèmes ?
— Pas plus que je ne lui en posés, moi, assura l’homme avec un sourire en coin.
Il perdit son amusement en déposant le dossier sobrement intitulé « Groupe 12-13 ; matricule 33 ; Elias SYBARIS » devant lui.
— Ma femme m’attend pour dévorer une dinde, précisa le docteur en récupérant des feuillets dans la pochette. Je vous fais un bilan non exhaustif, mais toutes mes remarques se trouvent dans le dossier.
— Je n’avais même pas relevé la date, reconnut Edward en jetant un coup d’œil au calendrier de photos quotidiennes de paysages figé au « 7 septembre ». Je ne vais pas vous retarder trop longtemps, promis.
— Vous ne fêtez pas Thanksgiving ? s’étonna le Dr Mann en étalant cinq feuilles devant lui.
— Notre famille adore se retrouver pour discuter affaires et stratégies politiques, mais… pour célébrer, c’est une autre histoire.
Le médecin haussa des épaules désolées avant de tapoter les feuillets face à lui.
— J’ai fait des résumés du profil psychologique, des exercices de mémorisation, des facultés d’apprentissage, des bilans de santé physique et de l’évaluation de son niveau scolaire – avec l’aide des professeurs du groupe 12-13. (Le visage de l’homme à la peau noire se plissa.) Vous avez bien fait de retarder l’intégration d’Elias au groupe, il est loin d’avoir le niveau. Tant sur le plan physique que psychologique. Quant à son niveau scolaire… les profs m’ont dit qu’ils étaient scandalisés qu’on l’ait laissé passer en 4ème. Il a un retard conséquent sur les programmes nationaux et encore plus sur nous, qui avons de l’avance.
Visage couvert d’un masque impénétrable, Ed invita le docteur à poursuivre d’un hochement de tête. Les mains du Dr Mann saisirent deux feuillets couverts de graphiques.
— Là, ce sont les bilans des exercices de mémorisation et des tests d’apprentissage. Votre fils a peut-être du retard scolaire, mais il n’est pas… lent pour autant.
— Sans plaisanter, grinça Ed en jetant un regard acéré à son collègue. Je ne l’aurais pas amené ici si je le pensais incapable de rattraper le niveau du groupe 12-13.
— Il a de bonnes facultés de mémorisation, ajouta le docteur sans ciller. Ses capacités d’apprentissage ne sont pas mauvaises, mais…
Le docteur soupira en agrippant un troisième feuillet.
— Son état psychologique conditionne Elias sur de nombreux plans. Les résultats ne sont pas joyeux. Trouble de stress post-traumatique avec crises d’angoisse chroniques, insomnies, stratégie d’évitement… J’ai dû consulter les dossiers que vous m’avez envoyés pour comprendre le chemin qui l’a amené là ; Elias ne voulait rien me dire de lui-même.
— L’incendie de sa maison quand il était petit, devina Edward avec un rictus. Grandir sans moi n’a pas dû aider non plus.
— Grandir sans vous ne lui a pas posé problème. Il n’y a pas que le TSPT qui bloque ce jeune homme. Je sais bien que vous n’êtes pas son père biologique, Edward. Ça, il me l’a dit et répété. L’absence de son vrai père lui a pesé, en revanche, c’est indéniable.
— L’imbécile, marmonna Edward en se passant une main sur le visage. Qu’Elias vous le dise, ce n’est pas un souci. Mais s’il commence à crier sur tous les toits que je ne suis pas son père… il ne pourra jamais quitter le centre de formation et montrer le bout de son nez à mes supérieurs.
Indifférent aux petites histoires d’Ed, le Dr Mann s’éclaircit la gorge pour ajouter :
— Elias subit une grande pression de la part de son environnement – nouveau, sans repères – mais aussi de ses proches. Vous faites peser sur lui de grandes attentes et ses rares rencontres avec sa cousi… sa sœur ne le mettent pas franchement à l’aise. Il m’a expliqué que Rebecca n’était pas spécialement méchante avec lui, mais qu’elle ne faisait rien pour l’aider.
— Il s’y habituera, grogna Edward en saisissant le résumé du profil psychologique. C’est un ado, docteur, je sais bien qu’il travaillera de mauvaise grâce. J’ai aussi conscience qu’il n’a jamais voulu être ici, qu’il fera peut-être en sorte de me mettre des bâtons dans les roues.
Quelque chose ressemblant à de l’inquiétude crispa les traits de son interlocuteur.
— N’y allez pas trop brusquement avec lui, Edward. Elias est un garçon fragilisé par des années d’angoisse et de périodes de construction et déconstruction. Il risque de vous casser entre les doigts si vous insistez trop. Je vous conseille de lui assigner dès maintenant des séances régulières avec un psychologue et de lui donner des repères. N’oubliez pas que vous l’avez maintenu loin de sa mère et de sa sœur pendant deux mois, de surcroît. Il est en situation affective instable.
Maussade, Edward ne répondit pas immédiatement. Son regard se balada rapidement sur la feuille, se plissa face aux nombreux dérèglements relevés par le médecin puis se ferma.
— Très bien, soupira Ed en rouvrant les paupières. Je vais suivre vos préconisations – je vous ai chargé de ces tâches pour ça, de toute façon. Quant aux repères… je l’ai effectivement arraché à son ancienne vie, que voulez-vous que je lui apporte ?
— Plus de liberté, octroyée par des règles plus précises. Elias a besoin d’un environnement stable dans lequel il doit se sentir en sécurité. Essayez d’être présent pour lui, vous êtes censé être son père. Il vous déteste, il a peur de vous, mais vous gagnerez sûrement son attention en vous montrant franc et ouvert à lui. À défaut d’obtenir son amour, penchez pour le respect.
— Le respect, répéta l’homme avec un sourire. Il me semblait déjà qu’Elias me respectait – au moins par crainte.
— C’est possible, Edward, marmonna le Dr Mann en fronçant les sourcils. Mais Elias a besoin d’être soutenu, pas défié. Il travaillera avec plus d’entrain s’il a l’impression de satisfaire quelqu’un. Il a aussi besoin d’apprendre à travailler pour lui-même, à être fier de ses réussites. Il a un cruel manque de confiance et d’estime de lui.
Temporairement découragé par la masse de travail qui attendait Edward pour faire du garçon un agent convenable, il se laissa aller en arrière sur son siège.
— Merci pour votre travail, Dr Mann, finit-il par déclarer d’une voix posée. Je vais regarder vos analyses de plus près. Passez un bon Thanksgiving avec votre compagne.
Le médecin étira sa nuque endolorie en se levant et s’éloigna de quelques pas. Puis, avec une moue grave, il ajouta doucement :
— J’aurais aimé que Brooke soit avec vous, à défaut de votre famille.
Touché par la sollicitude de son collègue, Ed esquissa l’ombre d’un sourire.
— Merci, Luiz. Brooke est peut-être mieux au ciel, en paix, qu’ici-bas dans les marécages de la Ghost. Passez une bonne journée.
Avec un dernier au-revoir, Luiz Mann s’éloigna dans le couloir en refermant derrière lui. Bras croisés sur la poitrine, Edward bascula son regard vers le calendrier figé en septembre. Il le mit à jour puis observa la petite photographie à côté. Rebecca venait d’apprendre à marcher quand ils l’avaient prise. Il n’avait plus jamais vu pareil sourire sur le visage de Becky. Ni sur celui de sa femme. Brooke avait disparu dix ans plus tôt en emportant l’éclat de leur petite fille.

Jeudi 26 novembre 2020, Down-Town, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.

Mike s’assura que Thalia était bien installée devant le dessin-animé avant de se diriger vers la porte-fenêtre. Son appartement du rez-de-chaussée avait accès à un petit rectangle de cour intérieure où l’homme avait installé une table ronde et deux chaises en fer forgé. Une haie mal entretenue et des plots de fleurs disparates occupaient le reste de l’espace.
Maria était assise sur l’une des chaises, le nez levé vers le ciel lourd d’un gris homogène.
— Ton café doit être froid, remarqua Michael en s’installant à son tour.
La femme bascula des yeux aux cernes aussi profonds que le liquide étale dans la tasse abandonnée. Elle avait enfilé son coupe-vent pour sortir, mais la fraîcheur avait jeté du rose sur son nez et ses joues. Des mèches de cheveux s’échappaient de sa natte négligée. Elle avait mauvaise mine. Ils avaient tous mauvaise mine.
— Tu en veux un autre ?
— Ça va aller, assura Maria d’une voix éraillée. Mike, je te remercie encore de nous héberger, Thalia et moi, mais je ne compte pas m’éterni…
— Maria, vous êtes comme ma famille, la coupa-t-il avec prévenance. Ton appartement a été vidé et remis en location par les propriétaires. Nous allions pas vous laisser à la rue, Thallie et toi.
La reconnaissance perça le brouillard de ses yeux verts pendant quelques instants.
— Je compte bien retrouver un travail et un logement, poursuivit Maria en entourant ses doigts fins autour de la tasse à présent aussi froide que l’air ambiant. Je ne veux pas être un fardeau et je ne veux pas dépendre de…
Elle laissa sa phrase en suspens, soupira puis leva le nez vers Michael.
— Merci encore pour tout. Pour avoir été là depuis le début. Mais je ne peux pas me permettre de mettre ta vie en pause pour reconstruire la mienne.
— Tu n’affectes pas ma vie de manière aussi drastique, rétorqua Mike d’un ton assuré. Maria, je t’aime – de toute la manière la plus amicale possible, je te rassure.
— Je sais, souffla-t-elle avec un sourire.
— Et j’aime Thalia et Jeremy comme mes propres enfants. Alors, si je peux aider l’un de vous d’une quelconque manière, je le fais de tout mon cœur. Je n’aurai jamais de famille, Maria, mais vous m’avez permis de participer à la vôtre sans jamais craindre que j’y prenne trop de place. Je ne compte pas remplacer qui que ce soit dans votre noyau familial, mais c’est pour moi une preuve d’amour et de reconnaissance de vous aider à mon niveau.
Une nouvelle ombre couvrit le regard de la femme, ses traits se plissèrent de désarroi.
— Tu ne veux plus rien tenter depuis Rachel ?
— Elle m’a dégoûté, s’esclaffa Mike en s’enfonçant dans la chaise – pas très confortable. Si je rencontre quelqu’un, je ne dis pas non à une vie de couple. Mais fonder une famille… on a presque quarante ans, Maria. Je ne peux pas avoir d’enfants et je me vois mal commencer des procédures d’adoption à mon âge.
L’expression de Maria s’assombrit un peu plus, ses dents se serrèrent.
— Rachel nous a tous déçus quand elle t’a quitté à cause de ta maladie.
— Avec le temps et le recul… j’ai fini par lui souhaiter d’être heureuse avec un homme qui pourrait lui donner des enfants.
Un air exaspéré durcit les traits de la femme tandis qu’elle lâchait sa tasse pour serrer les poings de frustration.
— Il y a un tas d’autres moyens de concevoir un enfant, malgré la stérilité de l’un des parents, gronda-t-elle en toisant son reflet dans le café d’un air furieux. Et puis, à l’époque, vous auriez pu affronter les procédures d’adoption ensemble, j’en ai aucun doute.
Même si Mike affichait son air léger habituel, ses yeux gris ne pétillaient plus, ses lèvres tressautaient de trop sourire. Face à Maria, il n’avait pas le cœur à prétendre.
— Nous aurions sûrement pu, reconnut-il d’un air lointain. Mais Rachel voulait un bébé qui soit d’elle. J’ai accepté sa décision. Elle est partie.
— Elle ne t’a pas laissé le choix, oui ! s’exclama Maria d’une voix indignée. Elle t’a quitté du jour au lendemain, elle t’a abandonné alors que tu te noyais déjà de culpabilité de ne pas pouvoir procréer. Bon sang, Mike, Rachel a été d’un égoïsme sans nom en te laissant comme ç…
— Maria, on a tous nos torts.
La façon dont il l’avait interrompue, brutale, sèche, jeta un froid dans la poitrine de la femme.
— On a tous notre part d’égoïsme. (Les traits graves, il plongea les yeux dans ceux interdits de son amie.) Maria, pourquoi tu nous as menti, tout ce temps ?
Stupéfaite, elle ouvrit la bouche pour ne laisser sortir qu’un silence d’incompréhension.
— Pendant des années, Ethan a envoyé des cartes et des lettres aux enfants. Ils n’ont en jamais vu la couleur. Quand je te demandais si vous les aviez bien reçues, tu les sortais pour me les montrer.
Maria pâlissait sous le ciel gris, le vert de ses yeux et le rose de son nez se fondant dans le fard blême qui s’étendait à tout son visage.
— Je n’ai jamais eu la présence d’esprit de demander directement aux enfants ce qu’ils pouvaient raconter à leur père.
Michael quitta le visage crispé de Maria pour lorgner les fleurs qui mouraient dans leurs pots. C’étaient des bulbes, ils repousseraient au printemps suivant.
— Et ce crétin d’Ethan ne m’a jamais dit qu’il ne recevait pas de réponse d’eux. Je savais que tu ne répondais pas à ses messages, à ses mails, à ses appels, mais tu m’avais expliqué tes motivations et je les avais acceptées. C’était pas mon rôle de m’occuper de votre histoire de couple. Mais les enfants… Pourquoi tu as privé Jeremy et Thalia de leur père, Maria ?
Si elle avait blêmi pendant les accusations, l’intéressée retrouva son regard acéré et ses mots tranchants en un instant.
— Exactement pour les mêmes raisons que j’ignorais les appels d’Ethan. Je les ai privés de leur père ? Moi ? Bon sang, Michael, c’est les Sybaris eux-mêmes, Ethan inclus, qui ont empêché mes enfants de grandir avec une figure paternelle.
— M’enfin, Maria, Ethan et toi vous êtes mis d’accord sur la stratégie à adopter pour échapper à la folie d’Alexia Sybaris. Pourquoi tu lui as planté un couteau dans le dos en bloquant tout contact entre lui et les enfants ?
Maria tressaillit comme si elle-même venait de prendre un poignard entre les côtes.
— Une stratégie… une stratégie. Mike, on ne peut pas utiliser des mots si inhumains à propos d’une famille qui vient d’être brisée. (Elle repoussa la tasse de café froid de côté pour se pencher vers son ami.) Ethan m’a proposé de nous garder sains et saufs en faisant croire que les enfants étaient morts. Il est allé jusqu’à convaincre les directeurs de la A.A d’approuver cette méthode. Il s’est convaincu lui-même que ses enfants étaient morts.
— Et il en a souffert pendant des années, susurra Mike, dont les poils se hérissaient face à l’éclat implacable du regard de Maria. Bon sang, tu as puni Ethan de s’être sacrifié pour vous ? C’est ça, que tu lui reproches ? D’avoir choisi de se séparer de vous pour assurer votre sécurité ?
— Non, Mike, siffla Maria en se redressant. Je lui reproche d’être tombé dans son propre film, d’avoir abusé de la « stratégie » qu’on avait prétendument mise en place. J’ai perdu du jour au lendemain ma maison, mon boulot et l’homme que j’aimais. Mes enfants ont failli mourir. Et Ethan nous envoie des cartes. Des cartes.
La fureur avait rougi son visage, fait gonfler sa poitrine d’un souffle court et tendu les muscles de ses épaules. En face, Michael était aussi rigide que le fer des chaises de jardin.
— Tu voulais qu’il fasse quoi, Maria ? Alexia le surveillait comme du lait sur le feu. Au moindre signe suspect, elle aurait envoyé ses molosses se débarrasser définitivement de vous.
Un air désabusé retroussa les lèvres de Maria et lui fit carrer les mâchoires.
— C’est ça, le problème. À quel point Ethan craignait sa maman. À quel point il s’est laissé amadouer par la pression qu’elle faisait peser sur lui.
Outré, Mike se tendit comme un ressort vers l’avant. Il dominait Maria de toute sa stature, mais elle ne bougea pas d’un millimètre, enracinée à sa chaise aussi bien qu’à sa colère.
— Maria, bordel, tu sais à quel point Alexia Sybaris est une folle. Tu as vu les cicatrices d’Ethan. Et tu connais celles qu’on ne voit pas. Comment peux-tu l’accuser d’avoir peur d’elle ?
La bouche de la femme se tordit en rictus amer. Ses doigts se recroquevillèrent plus forts sur eux-mêmes, faisant blêmir ses jointures.
— Il n’a jamais pu affronter sa peur, reprit-elle d’un ton dur. Il n’a jamais voulu. Je lui ai offert l’opportunité, il l’a refusée. À partir de là, j’ai estimé que l’homme que j’aimais était enterré. Que mes enfants grandiraient pour toujours sans lui.
— De quelle opportunité tu parles ?
— Un an et demi après l’incendie, quand Jeremy commençait à aller mieux, j’ai rencontré Ethan seule. Je lui ai soufflé l’idée qu’on fuit la Californie, qu’on s’en aille loin avec les enfants. On pouvait même s’installer à l’étranger. J’étais prête. Je l’aimais encore. (Les traits de Maria perdirent leur charme, leur bienveillance, tandis qu’elle continuait d’une voix cassante : ) Il a refusé. Il a prétendu que nous n’échapperions jamais à la surveillance de sa mère, qu’elle découvrirait la vérité et nous traquerait toute notre vie. Que les enfants ne seraient jamais en sécurité, que nous serions toujours à regarder par-dessus notre épaule.
Hébété, Mike ne trouvait rien à dire. Ethan ne lui avait jamais parlé de cette rencontre et de la proposition de Maria.
— Bordel, il n’a même pas voulu envisager la possibilité d’une vie ailleurs. Il était tellement focalisé sur sa foutue mère, sur les foutus dangers qu’elle pourrait nous apporter, il était tellement englué dans sa peur. Il m’a à peine écoutée, il m’a assuré que c’était pas du tout une bonne idée, que j’étais folle. Va te faire foutre, Ethan, d’accord ?
Une larme avait roulé à ces derniers mots.
Mike cligna des yeux, médusé, bredouilla quelques sons inintelligibles.
— Maria…
— Alors des cartes ? (Un éclat de rire désabusé perça les lèvres tremblantes de la femme.) Des lettres ? C’est ça qui allait reconstruire ma vie, donner de la joie et du courage à mes enfants ? Ethan est un pauvre abruti. Je n’allais pas donner de l’espoir à mes enfants, un faux espoir de vie avec leur père, en leur montrant ses cartes. Ethan voulait de leurs nouvelles ? Savoir ce qu’ils devenaient ? Eh bien, il avait qu’à venir les voir lui-même, accepter les sorties que je proposais en dehors de la ville pour éviter d’alerter sa surveillance GPS. (Maria fit une grimace dédaigneuse en essuyant ses quelques larmes d’un coup de manche efficace.) Comme il les refusait toutes, soi-disant pour nous protéger – il a que ce mot à la bouche – j’ai fini par estimer que mes enfants et moi-même avions pas besoin de lui.
— Maman ?
Surprise, Maria tressaillit et se tourna vers Thalia, qui avait ouvert la porte-fenêtre. Elle n’avait pas quitté son pyjama à motifs de zèbre de la journée ni coiffé ses cheveux. Maria n’avait pas eu le cœur de la gourmander sur son allure de sortie du lit, pas alors qu’elle-même ne trouvait plus l’envie de prendre soin d’elle depuis des semaines.
— Mike et toi…
— Ça va, mon ange, souffla Maria en se levant souplement de sa chaise. On discutait, c’est tout.
Thalia n’était pas convaincue du « c’est tout » – elle les avait entendus crier – mais elle ne pipa mot. Quand Maria glissa ses bras autour de son dos, elle accepta l’étreinte et se blottit contre la chaleur de sa mère. Les paupières plissées, elle murmura la prière qu’elle répétait chaque jour, à Mike ou à Maria, dans l’espoir un peu naïf que la situation change :
— Jeremy va revenir ?
Et, comme toujours, la même réponse :
— Oui, ma chérie, il va revenir.



Suite
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TcmA

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

Heyo~
Jéduretarjyvétoudesuiteallé. Par contre, je crois que j'ai pas les capacités de faire autre chose que des réactions :lol:

Chap44:
Mho, Jim kiki ;w;
MDR Ed, frère, chambre sombre + milieu de l'aprèm + gamin drogué, tu t'attendais à quoi ?
Mmmmh, Alexia, mais quelle femme charmante... (Du quoi, je me demande pourquoi ? Elle a un pète au casque ou elle a une histoire pas jojo ?)
Ah, enfin Jim comprend la douleur de Fêlures-man ;w; "Papa" ;A;
"Tu es en train de le traumatiser" mdr pas besoin il l'est déjà :'D
"Je n'ai jamais dit le contraire"... OKE GODDAMN, warn a gurl ;w;
Papy Thanos :lol: J'avoue que moi aussi ça m'a fait bizarre de voir ce nom (merci Marvel) au départ. Pas dupe le papy.

L'agent Colms a un balais dans le derrière?
Chouette, les murs sans fenêtre. Très sécurisant. Très vitamine D. Très photosynthèse. Très plaisir. Ils s'appellent les Fantômes parce qu'ils sont blancs comme des cachets d'aspirine, c'est ça ?
Jim va leur claquer entre les doigts, yes yes.
Taux de mortalité Ghost > à celui de la AA. Chouette.
Mhoooo mais que quelqu'un rende ce gamin à sa famille, il a besoin d'un câlin ;w; C'est pas de sa faute...
J'ai le poil qui s'est hérissé au "Elias". Et je confirme, j'aime la contradiction ambulante qu'est Edward. Même si ça fait très manipulateur et que Jim le sent, ce serait intéressant qu'il soit la personne qui ait le plus confiance en les capacités de Jim :v (On en reparle au chap46).
AH. Rebecca. Yé.

Chap45:
100% peuchère nationale MDR ;w; (Bravo pour les chaps finaux !!)

Okay, alors j'étais pas prête pour ce chap. Je suis déjà allée te crier à quel point je l'aime, je ne vois pas vraiment ce que je pourrais rajouter de constructif (spoiler: rien mdr), mais on va tenter.
Comme toujours quand tu l'écris, les sentiments de Ryu me prennent à la gorge, j'adore ce perso, il est tellement intéressant (et tellement câlinable, je ne me remets pas de ce qu'il traverse). Sa mauvaise compréhension de ce que Maria lui a dit, wow. Et cette espèce de décrédibilisation de Thalia, qui pique oui, mais qui est tellement... Banale est pas forcément le bon mot, mais ça reflète bien comment certains enfants sont souvent "épargnés" par leurs parents jusqu'à ce qu'ils aient l'âge de comprendre. Bien trouvé, bien tourné (et je parle pas du couteau que tu tournes dans nos plaies avec Ryu mdr aled j'arrête), bien joué.
Et Thalia, ma petite choupinette d'amour, j'adore ces petits fragments d'elle qu'on a peu à peu. Le petit "Papa", encore, ouch, mais yes please.
La conversation de Ryu et Dimi. Parfaite. L'analyse de Dimi était particulièrement fine, la colère de Ryu était déchirante. Je vais pas commencer à m'étendre sur ce que j'ai aimé, je vais en avoir pendant des heures et ce comm est déjà trop long, mais c'était tellement important. J'adore la diversité des personnages que tu proposes, merci pour ça.
(Et puis Ethan, bébé, je t'oublie pas ;w; Lui aussi il a besoin d'un câlin, il a tjrs besoin d'un câlin.)

Chap46:
Aaaah, la bonne mif, comme toujours.
Alors franchement, bravo bravo bravo pour l'analyse que tu fais de Jim à travers le Dr Mann (Dr Mann, je vous aime) et le background psychologique ! Sa situation est très crédible, surtout au niveau des apprentissages. (J'ai eu l'impression de voir mes cours, de la meilleure manière possible, c'est très précis !)
AH Brooke... Maladie ? Opération qui a mal tournée ?

MIKE ET THALIA ♥♥♥
Oh Mike est stérile? ;w;
J'ai pas grand chose de plus à rajouter de plus que ce que j'étais allée te crier. J'adore cette partie du chap. C'est cassant, c'est dur, ça révèle tellement de chose. Damn gurl. Bravo.
Et puis vraiment, kudos pour l'organisation du récit aussi, y a pas une info qui n'a pas l'air à sa place, tout s'enchaîne fluidement, je suis vraiment impressionnée.
Okay okay okay, par contre. "Tu as vu les cicatrices d'Ethan". J'avais eu l'idée qu'Alexia avait peut-être maltraité Ethan et Edward après le chap43 et je l'avais mise de côté, MAIS OSKUR cette femme.


Bon, je vais me répéter, mais bon, ça ne mange pas de pain : ton univers est incroyable, je suis tellement contente que tu aies repris S.U.I. Les personnages, l'histoire, on sent que tu prends plaisir à écrire, c'est vraiment agréable! Et puis c'est si riche ??? L'écriture s'améliore de chapitre en chapitre (sérieux, je décède, entre les chaps 45 et 46, WOW), bravo.
J'ai hâte de voir ce que tu nous réserves pour la suite ! Bon courage pour tout ~

La bise~♥
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit : sam. 21 nov., 2020 6:06 pm Heyo~
Jéduretarjyvétoudesuiteallé. Par contre, je crois que j'ai pas les capacités de faire autre chose que des réactions :lol:

Chap44:
Mho, Jim kiki ;w;
MDR Ed, frère, chambre sombre + milieu de l'aprèm + gamin drogué, tu t'attendais à quoi ?
Mmmmh, Alexia, mais quelle femme charmante... (Du quoi, je me demande pourquoi ? Elle a un pète au casque ou elle a une histoire pas jojo ?)
Ah, enfin Jim comprend la douleur de Fêlures-man ;w; "Papa" ;A;
"Tu es en train de le traumatiser" mdr pas besoin il l'est déjà :'D
"Je n'ai jamais dit le contraire"... OKE GODDAMN, warn a gurl ;w;
Papy Thanos :lol: J'avoue que moi aussi ça m'a fait bizarre de voir ce nom (merci Marvel) au départ. Pas dupe le papy.

L'agent Colms a un balais dans le derrière?
Chouette, les murs sans fenêtre. Très sécurisant. Très vitamine D. Très photosynthèse. Très plaisir. Ils s'appellent les Fantômes parce qu'ils sont blancs comme des cachets d'aspirine, c'est ça ?
Jim va leur claquer entre les doigts, yes yes.
Taux de mortalité Ghost > à celui de la AA. Chouette.
Mhoooo mais que quelqu'un rende ce gamin à sa famille, il a besoin d'un câlin ;w; C'est pas de sa faute...
J'ai le poil qui s'est hérissé au "Elias". Et je confirme, j'aime la contradiction ambulante qu'est Edward. Même si ça fait très manipulateur et que Jim le sent, ce serait intéressant qu'il soit la personne qui ait le plus confiance en les capacités de Jim :v (On en reparle au chap46).
AH. Rebecca. Yé.

Chap45:
100% peuchère nationale MDR ;w; (Bravo pour les chaps finaux !!)

Okay, alors j'étais pas prête pour ce chap. Je suis déjà allée te crier à quel point je l'aime, je ne vois pas vraiment ce que je pourrais rajouter de constructif (spoiler: rien mdr), mais on va tenter.
Comme toujours quand tu l'écris, les sentiments de Ryu me prennent à la gorge, j'adore ce perso, il est tellement intéressant (et tellement câlinable, je ne me remets pas de ce qu'il traverse). Sa mauvaise compréhension de ce que Maria lui a dit, wow. Et cette espèce de décrédibilisation de Thalia, qui pique oui, mais qui est tellement... Banale est pas forcément le bon mot, mais ça reflète bien comment certains enfants sont souvent "épargnés" par leurs parents jusqu'à ce qu'ils aient l'âge de comprendre. Bien trouvé, bien tourné (et je parle pas du couteau que tu tournes dans nos plaies avec Ryu mdr aled j'arrête), bien joué.
Et Thalia, ma petite choupinette d'amour, j'adore ces petits fragments d'elle qu'on a peu à peu. Le petit "Papa", encore, ouch, mais yes please.
La conversation de Ryu et Dimi. Parfaite. L'analyse de Dimi était particulièrement fine, la colère de Ryu était déchirante. Je vais pas commencer à m'étendre sur ce que j'ai aimé, je vais en avoir pendant des heures et ce comm est déjà trop long, mais c'était tellement important. J'adore la diversité des personnages que tu proposes, merci pour ça.
(Et puis Ethan, bébé, je t'oublie pas ;w; Lui aussi il a besoin d'un câlin, il a tjrs besoin d'un câlin.)

Chap46:
Aaaah, la bonne mif, comme toujours.
Alors franchement, bravo bravo bravo pour l'analyse que tu fais de Jim à travers le Dr Mann (Dr Mann, je vous aime) et le background psychologique ! Sa situation est très crédible, surtout au niveau des apprentissages. (J'ai eu l'impression de voir mes cours, de la meilleure manière possible, c'est très précis !)
AH Brooke... Maladie ? Opération qui a mal tournée ?

MIKE ET THALIA ♥♥♥
Oh Mike est stérile? ;w;
J'ai pas grand chose de plus à rajouter de plus que ce que j'étais allée te crier. J'adore cette partie du chap. C'est cassant, c'est dur, ça révèle tellement de chose. Damn gurl. Bravo.
Et puis vraiment, kudos pour l'organisation du récit aussi, y a pas une info qui n'a pas l'air à sa place, tout s'enchaîne fluidement, je suis vraiment impressionnée.
Okay okay okay, par contre. "Tu as vu les cicatrices d'Ethan". J'avais eu l'idée qu'Alexia avait peut-être maltraité Ethan et Edward après le chap43 et je l'avais mise de côté, MAIS OSKUR cette femme.


Bon, je vais me répéter, mais bon, ça ne mange pas de pain : ton univers est incroyable, je suis tellement contente que tu aies repris S.U.I. Les personnages, l'histoire, on sent que tu prends plaisir à écrire, c'est vraiment agréable! Et puis c'est si riche ??? L'écriture s'améliore de chapitre en chapitre (sérieux, je décède, entre les chaps 45 et 46, WOW), bravo.
J'ai hâte de voir ce que tu nous réserves pour la suite ! Bon courage pour tout ~

La bise~♥
Heyo !
C'est pas grave, ça me va déjà très bien ♥

Chap 44
Alexia est une figure très sympathique oui oui :) (alors elle a clairement de graves problèmes psychologiques, surtout concernant ses enfants et petits-enfants :v j'ai pas du tout les connaissances en psychologie pour mettre des termes sur ses troubles, mais il y
a des facteurs qui expliquent son rejet et sa haine (surtout pour la branche familiale d'Ethan))
Ouais Jim arrête de regarder son nombril, oh :) (mdr pauvre emo-boi)
Thanos ouais :lol: Je vais en perturber plus d'un je crois x)

Carrément... elle est très rigide, protocolaire et sérieuse :v
MDRRRR pas mal j'ai rigolé :lol:
Ouais on va l'appeler "Jim-pas-ouf" le protagoniste je crois hein
Ed est bon gros manipulateur et il pense qu'à ses intérêts, on va pas se mentir. Mais, d'une manière tordue, il peut apporter des choses à Jim.

Chap 45
Ouais Ryu me fait beaucoup de peine aussi. Sûrement parce que ses problèmes résonnent moins personnellement en moi et j'ai donc l'impression que je ne pourrais jamais comprendre sa douleur (alors ça me touche). Yes, j'ai enchaîné dur par contre entre Maria et Thalia, mais bon :roll: Et oui pour Thalia, on peut pas en vouloir à Ryu d'avoir pensé comme ça (sachant que Ryu était à ce moment-là en train de sombrer et considérait donc les choses sous le pire angle possible :v)
Thalia, il va y avoir d'autres scènes avec elle, mais c'est clair que le T1 lui accorde pas trop de place x) On la verra plus au T2 ! (Idem pour Maria)
La conversation de Ryu et Dimi. Ouais, ça nécessite un point je crois :lol: On en a déjà parlé et, oui, c'est important ♥ Et je suis contente de pouvoir écrire des persos comme eux, même si je ne pourrai pas vraiment les comprendre, j'essaie !

Chap 46
Aaaah merci, j'ai un peu bégayé pour ce chapitre aussi, je l'ai remanié pas mal de fois à vrai dire. Il faisait très "exposition/listing" des casseroles de Jim et avait peu d'intérêt narratif. J'ai enlevé des bouts, fait un focus sur les solutions possibles et non les problèmes... Donc contente d'avoir l'approbation d'une étudiante en psycho :lol:
On saura bientôt pour Brooke ;)

OUAIS MIKE ET THALIA ♥ J'adore leur dynamique à eux aussi ;w;
Oui :? Maladie génétique
C'est définitivement pas ouf, mais c'était nécessaire pour comprendre Maria et son background commun avec Ethan :v
Aaaaah merci ;w; C'était un peu ce que je craignais... je voulais mettre en scène tellement de persos et de choses d'un coup dans ce T1 que j'avais peur de foirer un peu le truc :'D Mais si ça reste cohérent dans la longueur, c'est le principal :D
NOICE CETTE FEMME. Et ouais, pas noice les cicatrices (rdv au recueil d'histoires que je n'ai pas du tout commencé et qui est censé faire une petite transition vers le T2 yé)

Moh merci beaucoup :cry: Ça me touche beaucoup, vraiment ♥ Je m'éclate à écrire S.U.I et c'est génial que d'autres s'éclatent à y lire :D

Merci et à bientôt !
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

Bon, good news : le premier jet est terminé 8-) Je crois que je réalise pas encore (en fait, il faudra attendre la fin des relectures/corrections pour que j'estime ça terminé :lol: ) mais n'empêche que je suis contente déjà !
Si vous voulez des chiffres, je vous mets une petite capture en PJ
Spoiler
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- Chapitre 48 -



Mardi 1er décembre 2020, Parc national du Grand Bassin, Nevada, États-Unis d’Amérique.


Son gratin de pommes de terre refroidissant sous le nez, Jim inspectait sa main droite. Le Dr Mann avait retiré les derniers bandages de protection autour de ses doigts cassés un mois et demi plus tôt. Après une radio de vérification, le médecin lui avait assuré qu’il pouvait reprendre des activités physiques quotidiennes et des entraînements plus intenses. Jeremy suivait des cours d’exercices physiques depuis deux semaines déjà, mais on lui avait restreint certaines pratiques pour s’assurer de ne pas fragiliser les os fraîchement ressoudés. Même si l’adolescent savait que ses doigts étaient intacts, il ne pouvait s’empêcher de les plier, les tordre, les tendre, comme pour prouver que sa main était encore fragile. Elle ne fléchissait jamais, à son propre agacement.
Ça m’éviterait de faire trop de sport, songea-t-il avec découragement en dépliant pour la énième fois son majeur, son annulaire et son auriculaire.
Le centre de formation de la Ghost Society ne différait pas trop de l’École de S.U.I sur ce point : l’éducation physique était au cœur de l’enseignement. Après une semaine d’adaptation, Jim avait été confié aux mains et aux yeux calculateurs du Dr Mann. Tests d’aptitude physique, questionnaires et entretiens sur son moral et ses désirs, exercices de mémorisation… le médecin l’avait aussi bien observé de l’intérieur que de l’extérieur avant de déposer son bilan : Jim devait encore suivre des cours particuliers pour être mis à niveau avant de rejoindre un groupe. Si l’adolescent conservait son rythme de progression, il pourrait éventuellement rejoindre une classe d’ici le printemps. Il glisserait dans le groupe des 14-15 dès le 1er mai, date d’anniversaire de sa nouvelle identité. Ce système de classe selon l’âge et non pas un niveau scolaire avait laissé Jim perplexe, mais il n’avait pas vraiment cherché à comprendre. Il se sentait bien trop dépassé par la situation pour s’embarquer sur ce genre de raisonnements.

À quelques mètres, trois jeunes entre douze et treize ans discutaient bruyamment. Deux semaines plus tôt, Jim avait essayé de s’intégrer au groupe 12-13, après qu’Edward l’ait présenté à la classe. Il ne suivait pas de cours avec eux, mais il avait espéré partager quelques moments de convivialité pendant les repas. Peine perdue : ils l’avaient toisé du regard dès la première tentative de Jeremy et l’avaient incité à aller voir ailleurs. Foudroyé de honte, Jim s’était rabattu sur une table vide. Depuis, ses repas étaient aussi solitaires que silencieux.
Comme Jim n’avait pas encore le niveau de rejoindre le groupe 12-13, il passait souvent du temps seul ou en compagnie de ses profs particuliers. Il avait donc bien plus de temps libre que les 12-13 et ses camarades exprimaient leur frustration comme ils le pouvaient. Certains lui témoignaient un mépris aveugle digne des Intouchables de l’École. La plupart se contentait de l’ignorer froidement. Après tout, 33 n’était pas un simple élève : c’était le fils de M. Sybaris. Et le temps dont il pouvait profiter à sa guise était un privilège de plus en son nom.
Jeremy détestait l’image qu’on lui associait petit à petit, mais il s’était rendu compte qu’il ne pouvait pas réellement la contrôler. Ses rares tentatives de discussion avec des élèves des 12-13 s’étaient soldées en échecs ou humiliations. Quant aux profs, la déférence avec laquelle ils traitaient le garçon n’aidait pas à le rendre plus accessible à ses camarades.

Oiseau solitaire dans le brouhaha de rires et de ragots, Jeremy en avait l’estomac encore plus noué que d’habitude. Le Dr Mann l’avait incité à mieux se nourrir – plus de légumes et féculents, moins de bonbons – et à plus se nourrir. Il avait déjà connu une période où la prise des repas relevait plus de l’épreuve que du plaisir. Cette même période où il s’était laissé presque mourir dans un lit aseptisé. Sa courbe de croissance était inégale depuis son séjour à l’hôpital et sa minceur avait plus d’une fois frôlé la maigreur au rythme de son état émotionnel. Lui-même grimaçait devant ses côtes saillantes ou son abdomen creux quand il s’habillait. Depuis quelques mois, ça ne s’était pas vraiment arrangé. La disparition de sa mère et de sa sœur avait ébranlé ses habitudes alimentaires, l’EPSA de l’École grignoté ses rares couches de graisse et l’arrivée à la Ghost lui avait noué l’estomac pour de bon.
Un plateau claqua sur sa table. Étonné, Jim leva le nez vers la nouvelle-venue. Debout face à lui, elle l’observa en silence pendant de longues secondes. Les discussions s’apaisèrent au profit des chuchotis curieux et des regards inquisiteurs. Rouge de honte, autant d’être le centre de l’attention que de l’intervention de l’adolescente, Jim ne pipa mot et lorgna avec grand intérêt le fromage de son gratin.
— Tu devrais pas t’isoler comme ça, grommela Rebecca Sybaris en l’observant de biais.
Lorsqu’elle s’installa en face de lui, Jim regretta presque sa tranquillité. Rebecca ressemblait à son père : iris ambrés à l’éclat distant, bouche plissée de mécontentement, mâchoire volontaire contractée. Même ses longs cheveux bruns noués en queue-de-cheval étaient ceux des Sybaris. Son visage était plus fin que celui d’Edward, mais il y avait quelque chose de masculin dans ses traits si semblables à ceux de son père. Plus que tout, elle détenait son regard implacable, cassant, jaugeur. Les mêmes yeux féroces qu’Alexia Sybaris.
Jeremy n’en pouvait plus d’être dévisagé ainsi. Les pupilles brillantes de Ryu lui manquaient. Les émeraudes curieuses de Thalia, le regard acéré de Maria, les iris malicieuses de Mike, celles agacées d’Alexander. Même les yeux songeurs de son père lui manquaient.
— Je me suis fait jeter la dernière fois que j’ai essayé, maugréa Jim en touillant nerveusement son plat.
— Suffit d’être plus convaincant, gros naze.
Vexé, Jeremy s’empourpra un peu plus et malmena avec acharnement ses pommes de terre.
— Et comment je fais ça, hein ? Quand je suis pas en cours avec les profs, je suis avec le Dr Mann. Ou avec ton père. Ou avec le psychologue. Alors je vois jamais personne.
— Tu devrais dire « notre père », tu sais, le coupa-t-elle d’un air songeur.
— Je-je sais, bredouilla-t-il en se rembrunissant, inquiet d’avoir alarmé sa cousine.
Rebecca se contenta de l’observer de son air éternellement las avant d’attaquer son risotto.
— Rien de prévu pour Noël ?
— Comment ça ?
— Papa t’a pas dit qu’on faisait un truc ?
— Pourquoi il le dirait à moi ? grommela Jim en fronçant les sourcils.
Le visage de l’adolescente se froissa brièvement avant de retrouver son masque impassible.
— On se parle moins qu’avant, expliqua-t-elle du bout des lèvres. Je suis pas mal occupée depuis que je suis dans le groupe 14-15. Et ça va être pire l’année prochaine, quand j’intégrerai les 16-18.
Angoissé d’avance pour les attentes de plus en plus ardues des groupes d’âges, Jim avala de travers un morceau de pomme de terre. Rebecca avait deux ans de plus et était née en avril. Ils n’auraient donc jamais l’occasion de se croiser en classe. Comme Jim n’était parvenu à faire connaissance avec personne parmi les 12-13, il avait un temps espéré trouver du réconfort auprès de sa cousine. Mais c’était un espoir vain s’ils n’avaient jamais cours ensemble.

— Ta famille te manque ?
Jim touillait faiblement son yaourt quand la question – plutôt un murmure prudent – de Rebecca l’arrêta dans son geste. Troublé, le garçon dévisagea brièvement sa cousine.
— Je croyais que…
— Je sais qui tu es vraiment, soupira-t-elle en posant le menton sur sa main. Si on suit la logique de ta naissance, mon père aurait dû tromper ma mère pour te concevoir. (Elle haussa mollement les épaules.) Mon père est un abruti sur bien des points, mais… je crois qu’il aimait vraiment ma mère. Je le vois mal la tromper en mission à l’étranger.
— O-OK, bégaya Jim sans trop savoir comment réagir. Euh… tu… tu parles au passé.
Une lueur lointaine dansa dans les iris dorés de la jeune fille. Sa bouche se plissa plus sévèrement, la faisant vieillir de quelques années.
— Ma mère est morte en mission quand j’avais cinq ans. C’était une Fantôme.
— Je suis désolé.
Jeremy s’en voulut de ne pas avoir d’autres mots à disposition, mais il n’était pas certain qu’il en existe vraiment. Que Rebecca lui dise qu’elle était « désolée » de sa situation actuelle l’aurait sûrement agacé par ailleurs. Sa culpabilité s’accrût un peu plus.
— Fais pas cette tête, souffla Rebecca avec ce qui devait être un sourire. Je me rappelle à peine d’elle. Et, quand tu es avec moi… tu as pas besoin de prétendre être Elias. Tu peux être Jeremy.
C’était si étrange d’entendre son prénom dans la bouche de quelqu’un d’autre que l’adolescent en resta un moment coi. Il n’avait jamais aimé son nom – et c’est pourquoi il avait demandé à ses proches de l’appeler Jim après l’incendie – mais il en était étrangement fier à présent. Tout ce qui pouvait le rattacher à sa vie d’avant prenait une valeur précieuse.
— Quand on sera dans des situation officielles, on devra agir comme un frère et une sœur, ajouta Rebecca d’une voix lasse. Mais le reste du temps… on peut sortir de nos rôles.
Soulagé, Jim la remercia à voix basse avant de l’observer discrètement. Il y avait une drôle de lourdeur autour de sa cousine. Elle conservait un air distant en toute circonstance, comme si elle éloignait volontairement les gens d’elle. Était-ce un rôle qu’elle tenait là ? Elle avait bel et bien utilisé le pronom « nous » et pas simplement « ton ».
Quand son masque tombait-il, alors ? Rebecca Sybaris n’était-elle qu’une façade ?



Suite
Dernière modification par louji le mar. 27 juil., 2021 10:00 pm, modifié 3 fois.
DanielPagés

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par DanielPagés »

Bon, vu le retard que j'ai pris... je vais faire comme pour les chapitres précédents, un gros paquet !!
Bisoux, choux, genoux, cailloux, ... :lol:
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

DanielPagés a écrit : mar. 01 déc., 2020 9:17 pm Bon, vu le retard que j'ai pris... je vais faire comme pour les chapitres précédents, un gros paquet !!
Bisoux, choux, genoux, cailloux, ... :lol:
Coucou Danou !

Ce sera sûrement plus simple oui ;) Mais ne te presse pas !

Bisous !
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

Bonjour !
Dans quatre jours, l'univers de S.U.I aura 7 ans d'ancienneté ! Ça peut paraître dérisoire, mais c'est la première fiction dont j'ai terminé un tome (et même deux maintenant que j'ai recommencé) et elle me tient vraiment à cœur. J'ai donc préparé 2 petites choses pour fêter cet "anniversaire" ;) Ce sera posté ici, sur Wattpad et Scribay, le 08.12 :D
En attendant, bonne lecture !




- Chapitre 49 -



Jeudi 24 décembre 2020, Down-Town, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Ryu aidait Thalia à mettre la table quand la sonnette envoya quelques notes mélodieuses dans l’appartement de Michael. Comme ce dernier était occupé à couper les pommes de terre, Maria jeta son torchon sur une chaise et se hâta vers la porte.
Derrière le battant, la femme sobrement habillée d’une robe longue sous un épais manteau noir lui adressa un mince sourire. Les plis autour de sa bouche frémirent, de même que les ridules aux coins de ses yeux. Sa joie en était d’autant plus visible qu’elle ne souriait pas souvent.
Lorsqu’elle pénétra dans la chaleur de l’appartement décoré avec soin, Caterina Amati huma sans gêne l’odeur de la viande en train juter dans le four
Mamma, souffla Maria en l’embrassant sur la joue avant de lui prendre son manteau. Il y avait pas trop de circulation ?
— Je suis venue à pied, répondit-elle d’une voix égale en recouvrant son visage placide.
Mio Dio, soupira Maria en retournant vers la cuisine, je comprends pourquoi tu es glacée.
Même si sa mère habitait elle aussi dans le centre, elle avait bien dû marcher une demi-heure.
Mike salua Caterina depuis la cuisine avec politesse. Après lui avoir rendu son salut, la femme ne tarda pas à rejoindre sa petite-fille, qu’elle prit dans ses bras avec force.
Tesoruccia, murmura-t-elle en l’embrassant sur le front. Tu m’as tellement manqué, ma chérie. J’ai eu tellement peur pour toi.
— Tu m’as manqué aussi, nonna, bredouilla la fillette d’une voix tremblante.
Le visage de sa grand-mère se creusa plus profondément face à sa fébrilité. Elle avait appris assez tard, pour la disparition de sa fille et de sa petite-fille. Maria et elle ne se contactaient pas très souvent, si bien que Caterina n’avait su pour leur enlèvement qu’un mois après les faits, par le biais d’une connaissance commune. C’était le Dr Adams, le médecin de famille des Wayne, qui lui appris la mauvaise nouvelle au détour des couloirs de S.U.I. Ils travaillaient tous les deux pour la société, lui à mi-temps à la clinique privée de l’organisation, elle en tant que responsable des équipements textiles et accessoires.

Quand Caterina lâcha Thalia, elle se tourna vers Ryu, qui lui adressa un sourire affable.
— Maman, je t’ai déjà parlé de lui, intervint Maria en allant poser une main bienveillante sur l’épaule du jeune adolescent. C’est Ryusuke, le copain de Jeremy. Je lui ai proposé de passer la soirée avec nous, car…
Embarrassée, Maria marqua une pause, que le garçon se hâta de remplir :
— J’ai perdu mon oncle cet été. C’était ma dernière famille. Alors… Maria m’a proposé de venir.
Caterina posa un regard compatissant sur le garçon. Ce n’était pas le premier adolescent orphelin qu’elle rencontrait. Et même si elle était étonnée de la dévotion de sa fille pour cet étranger à leur famille, elle s’abstint de toute remarque.
— Cinq couverts ? s’étonna Caterina en contemplant la table. Vous n’avez pas invité…
Elle laissa sa phrase en suspens, mais Maria en devina aisément la fin. L’ovale de son visage se tendit, ses mains tordirent le chiffon.
— Ethan pourra fêter Noël avec Thalia demain. On s’est mis d’accord là-dessus.
Caterina haussa un sourcil, mais n’émit aucun commentaire. Son ex-non-gendre n’avait jamais vraiment su trouver une place dans son cœur. C’était encore plus le cas depuis qu’il s’était séparé de leur famille.
— Votre opération avance ? reprit-elle en se tournant vers Michael. Maria m’a dit que ton unité et celle de deux autres collègues montaient un plan pour récupérer Jeremy.
Mike ne chercha pas à mentir ou à souffler de vains espoirs à cette femme. Elle en avait vu, vécu, enduré assez pour comprendre que le monde ne tournait pas comme on le souhaitait.
— On avance lentement, avoua-t-il d’un ton sourd, la mâchoire serrée. Notre plus gros souci, c’est qu’on connaît pas les motivations d’Edward. Sans cette info, on peut pas vraiment déterminer où il a emmené Jem. On se doute que c’est au siège social de la Ghost, car c’est là-bas qu’il travaille, mais on est pas sûrs. (Mike permit à un petit rire étranglé de franchir ses dents crispées.) C’est assez démoralisant, comme mission. Jeremy nous a laissé aucun indice.
— Rien du tout ? maugréa Caterina en fronçant les sourcils. Je sais bien que ce petit manque de jugeote, mais quand même.
Michael esquissa un sourire tordu puis reposa le couteau avec lequel il avait découpé tout un saladier de patates. Comme sa main tremblait de colère, il craignait de se couper.
— Il a juste laissé un message à Ethan. Dans lequel il s’excuse et explique pourquoi il a décidé d’accepter le marché de son oncle. Mais pas une info sur les conditions de leur rencontre ou de l’échange.
Sidérée par la suite d’événements qui avaient eu lieu en quelques mois, Caterina poussa une exclamation dépitée puis se laissa choir sur une chaise.
— Je ne comprends pas ce qu’Edward attend de ce petit, songea la femme en observant distraitement sa petite-fille. Il avait Thalia sous la main. Et il n’a pas cherché à faire pression sur Ethan, ni sur toi, Michael. Jeremy n’est doué dans aucun domaine, qu’est-ce qu’il lui veut ?
Maria se crispa à la tournure de phrase, mais ne réfuta pas.
— On ne sait pas, mamma, chuchota-t-elle en s’asseyant à son tour. Je crois que le mieux qu’on puisse faire, c’est attendre. Attendre d’avoir des nouvelles, des réponses, des opportunités pour récupérer Jemmy.
Yeux sombres, lèvres plissées, Caterina hocha lentement la tête. Même si, dans un coin de son esprit, elle souhaitait que l’aîné de sa fille reste loin de leur famille pour un moment encore.

Thalia et Ryusuke étaient allongés côte à côte dans le canapé-lit déplié du bureau. Mike avait laissé son lit à Maria et sa mère et sorti un vieux matelas gonflable pour se faire un couchage. Mais il n’était pas encore couché, Thalia l’entendait discuter à voix basse avec sa mère dans le salon.
— Ryu ? chuchota-t-elle dans la pénombre. Tu dors ?
— Non.
Il se tourna vers elle et devina les reliefs de son visage : son menton rond, ses joues pleines malgré sa minceur, son petit nez curieux, son front volontaire.
— Jimmy te manque ?
— Oui. Tous les jours. (Plus doucement, il ajouta d’une voix inaudible pour son interlocutrice : ) J’aimerais qu’il me manque moins.
Thalia resserra la couette contre elle, mais elle ne lui apporta pas la chaleur qu’elle espérait.
— Il me manque beaucoup. On a jamais été séparés comme ça. Pas depuis l’hôpital.
Ryu devina plus qu’il ne vit le sourire fébrile de la petite fille.
— J’échangerais tous mes stylos pour le revoir.
— Et moi, j’échangerais tous mes livres pour l’entendre râler.
Un rire plein de sanglots gargouilla dans la bouche de Thalia. Ryu crut entendre le dévalement de ses larmes sur ses joues.
— Et puis tous mes trésors, ajouta-t-elle d’une voix trébuchante. Tous mes trésors de ma boîte aux trésors. Maman l’appelle comme ça, parfois, mon trésor. Et ben c’est mon trésor à moi aussi.
Ryu s’approcha de la fillette pour passer un bras autour de sa silhouette menue. Thalia essayait d’enfermer ses sanglots dans sa poitrine, de restreindre ses larmes à ses paupières fermement plissées, de réprimander les tremblements qui la secouaient de la tête aux pieds. S’en rendant à peine compte, Ryu la serra contre son cœur, caressa ses cheveux soyeux, lui murmura une mélopée de chuchotements réconfortants.
Quelque part, il aurait aimé que ce soit Jeremy au creux de ses bras.

L’horloge affichait presque midi. Ryu feuilletait les romans de fantasy et science-fiction qu’il avait reçus plus tôt. Thalia était en train d’essayer son nouveau set de coloriage – sensiblement le même que Michael avait offert à Jeremy un an plus tôt et que Thalia avait échangé contre un collier. Ils redressèrent en même temps quand la sonnette se déclencha.
— C’est Ethan ? s’enquit Caterina en levant le nez de la tablette que sa fille lui avait offerte.
— Eth’ a dit qu’il venait pour midi et demi. C’est peut-être Dimitri, suggéra Mike en allant ouvrir. Eh oui !
Son collègue lui adressa un regard étonné, mais ne tarda pas à sourire.
— Bonjour Michael, j’espère que je ne dérange pas ? Joyeux Noël avant tout !
— Joyeux Noël, souffla Michael en retour avant de le laisser entrer. Et, non, tu déranges absolument pas. Ryu, c’est pour toi !
Même si le garçon avait accepté avec plaisir l’invitation de Maria à passer le réveillon de Noël ensemble, il avait aussi prévu de partager le jour férié avec son recruteur. Dimitri lui avait donc proposé d’être avec lui le jour-J.
Ryusuke rassembla ses affaires avec hâte, ragaillardi par la présence maintenant familière de Dimitri. Thalia s’efforça de masquer son air déçu quand il la serra dans ses bras. Près de la porte, Maria le retint quelques secondes contre elle, l’embrassa sur le front avant de le laisser partir avec un sourire encourageant. Mike lui ébouriffa les cheveux avec un clin d’œil puis ferma le battant derrière lui dès que l’adolescent eut salué tout le monde.
— Tout s’est bien passé ? s’enquit doucement Dimitri une fois qu’ils furent installés dans sa citadine qui embaumait le café et la citronnelle.
— Très bien, j’ai eu des livres !
— Parfait, sourit l’homme, qui s’était mis d’accord en amont avec Maria sur les cadeaux à offrir pour éviter les doublons.
Ils discutèrent de tout et de rien sur le chemin de l’appartement de l’agent. Dimitri avait décelé l’éclat de chagrin dans les prunelles noires de l’adolescent malgré son expression détendue. Il ne voulait surtout pas se risquer sur des sujets trop sensibles ni jeter plus de pleine dans le cœur du garçon.

Dès que Ryu eut terminé de ranger ses affaires dans le bureau-chambre d’amis, il retrouva son recruteur à la salle à manger. Tout sourire au milieu de sa barbe sombre, Dimitri lui tendait un petit paquet rectangulaire.
— Merci beaucoup… souffla Ryu en récupérant précautionneusement le cadeau. Je suis vachement gâté.
— Tu le mérites, répliqua Dimitri en s’asseyant. Désolé de ne pas avoir pu t’offrir ça avant.
Ryu venait d’arracher l’emballage pour dévoiler le boîtier d’un téléphone portable. Soulagé d’en obtenir un après tant de mois d’attente, il se hâta de sortir l’appareil flambant neuf de sa boîte.
— Génial, s’exclama-t-il en s’empressant de chercher la notice d’emballage et les écouteurs fournis avec. Merci, Dimi, merci.
Dimitri l’observa en souriant tandis que sa Recrue démarrait le téléphone et l’étudiait sous toutes les coutures.
— Je vais pouvoir ajouter ton numéro. Celui d’Alex. Et celui de Jer…
Ryusuke se tut, ferma les yeux quelques instants, se maudit mentalement d’y avoir songé. Voilà, la peine était de retour. Les images de son ami, de son sourire rare, de son regard vif, de sa moue renfrognée.
— Ryu…
La main de Dimitri sur son bras. Lacéré de l’intérieur par les souvenirs et les remords, Ryusuke reposa le téléphone et s’assit lourdement. Les doigts de son recruteur se firent plus insistants autour de son bras.
— Ryu, j’ai autre chose pour toi.
À moitié hébété par la souffrance qui l’avait envahi, Ryusuke resta amorphe alors que Dimitri récupérait une enveloppe sur la table pour la lui tendre.
— C’est quoi ?
— Lis, lui intima simplement Dimitri d’un air grave.
Paupières papillonnantes, Ryusuke déplia l’enveloppe pour en tirer doucement la lettre à l’intérieur. Il y avait un cachet et le nom d’un organisme qu’il ne connaissait pas en haut-de-tête. Il aperçut le nom de Dimitri, le sien, mais dut parcourir quelques lignes avant de comprendre la nature du document.
« Demande de procédure d’adoption »
Le cœur de Ryu manqua un battement, accéléra brutalement, puis cahota dans sa poitrine. Médusé, il releva un regard cave vers Dimitri, qui se frottait le visage avec gêne.
— Je sais que c’est un peu rapide, ça fait même pas quatre mois qu’on se connaît, mais…
Ses mots moururent sur les larmes de Ryu. Il avait lâché la lettre d’ébahissement, oublié de respirer et lorgnait l’espace vide entre Dimitri et le mur.
Demande
Procédure
Adoption.

Nouveau foyer, nouvelle vie. Avec Dimitri.
— Je… je… hoqueta Ryusuke en chassant de nouvelles larmes de ses yeux brûlants.
— Pardon, Ryu, je te mets dans un état pas possible, se morigéna Dimitri en se levant.
Il poussa la lettre de côté, resta planté quelques secondes à côté de sa Recrue les bras ballants puis carra les mâchoires. Maladroitement, il se pencha vers le garçon et le serra gentiment contre lui. Ryusuke s’agrippa à son bras pour être certain de ne pas basculer et enfonça le front dans son épaule solide.
— Merci, parvint-il à croasser entre deux hoquets incontrôlables. Merci.
Dimitri ferma les yeux en soupirant de soulagement. Ce mot voulait tout dire.
Il voulait dire qu’il avait pris la bonne décision.



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Dernière modification par louji le mar. 27 juil., 2021 10:06 pm, modifié 2 fois.
TcmA

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

Hiello~

Encore bravo pour avoir terminé le premier jet ! Et bravo pour avoir gardé S.U.I. au chaud pendant 7 ans et pour l'avoir repris!

Jim me fait mal au cœur. Il fait des choses avec une bonne intention (certes, c'est parfois pas très fin, mais bon), et tout lui revient dans la tronche. Il est constamment rabaissé, par lui-même, les autres ou sa propre famille (le commentaire de la mamie dans le chap48 et Maria qui ne le contredit pas, ouch), c'est terrible.
Je suis curieuse de voir comment sa relation avec Rebecca va évoluer ! Cette histoire de masques est intéressante aussi, je n'imaginais pas que Rebecca n'était que ce que son père dit d'elle (ça n'a pas l'air d'être très tendre entre eux, d'ailleurs, "mon père est un abruti sur bien des points" :v ), et j'ai hâte de voir ce que ça va donner et ce qu'elle cache derrière le sien.

Le chap48 était un chapitre de brisage de cœur. Thallie et ses stylos et ses trésors, c'était juste parfaitement adorable et triste. J'ai vraiment été marquée par "Et puis tous mes trésors. Tous mes trésors de ma boîte aux trésors. Maman l’appelle comme ça, parfois, mon trésor. Et ben c’est mon trésor à moi aussi", c'est très beau. Oof, mon cœur.
Et puis Ryu et Dimi, ohlala, j'ai failli pleurer, je ne m'y attendais tellement pas.

Encore une fois, deux très bons chapitres ! Je vais me répéter, encore et toujours, mais ça s'améliore de chapitre en chapitre, c'est toujours un plaisir de te lire. Encore bravo pour ton premier jet, ça me ramène aux premiers chaps de la V1, je suis vraiment contente et impressionnée de te voir aller aussi loin et évoluer !

La bise~
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit : dim. 06 déc., 2020 4:12 pm Hiello~

Encore bravo pour avoir terminé le premier jet ! Et bravo pour avoir gardé S.U.I. au chaud pendant 7 ans et pour l'avoir repris!

Jim me fait mal au cœur. Il fait des choses avec une bonne intention (certes, c'est parfois pas très fin, mais bon), et tout lui revient dans la tronche. Il est constamment rabaissé, par lui-même, les autres ou sa propre famille (le commentaire de la mamie dans le chap48 et Maria qui ne le contredit pas, ouch), c'est terrible.
Je suis curieuse de voir comment sa relation avec Rebecca va évoluer ! Cette histoire de masques est intéressante aussi, je n'imaginais pas que Rebecca n'était que ce que son père dit d'elle (ça n'a pas l'air d'être très tendre entre eux, d'ailleurs, "mon père est un abruti sur bien des points" :v ), et j'ai hâte de voir ce que ça va donner et ce qu'elle cache derrière le sien.

Le chap48 était un chapitre de brisage de cœur. Thallie et ses stylos et ses trésors, c'était juste parfaitement adorable et triste. J'ai vraiment été marquée par "Et puis tous mes trésors. Tous mes trésors de ma boîte aux trésors. Maman l’appelle comme ça, parfois, mon trésor. Et ben c’est mon trésor à moi aussi", c'est très beau. Oof, mon cœur.
Et puis Ryu et Dimi, ohlala, j'ai failli pleurer, je ne m'y attendais tellement pas.

Encore une fois, deux très bons chapitres ! Je vais me répéter, encore et toujours, mais ça s'améliore de chapitre en chapitre, c'est toujours un plaisir de te lire. Encore bravo pour ton premier jet, ça me ramène aux premiers chaps de la V1, je suis vraiment contente et impressionnée de te voir aller aussi loin et évoluer !

La bise~
Hello !

Merci beaucoup ♥ Et oui, je suis contente de pas avoir tout laissé tomber, ça m'aurait clairement frustré après m'être tant impliqué dans cet univers ^^

Mdrrr c'est une victime hein.
Pour de vrai. Oui, clairement, il prend cher, on va pas se mentir. Pour être honnête, il risque de prendre cher un peu dans le T2 aussi. L'idée, c'est qu'il... se réveille pas, pas tout de suite, pas sur tous les plans. Le T1 l'aura aidé sur bien des points et il aura grandi indéniablement pour le T2. Mais le T2 va de nouveau lui apporter des épreuves pour le réveiller. Il a un côté très passif, il a besoin de claques pour ouvrir les yeux. Ça ne justifie évidemment pas la haine qu'il se prend de certaines personnes, haine encore difficilement explicable à ce stade de l'histoire of course (je pense à Caterina ;) )
Pour Becca, ouais, le but était de lui donner une image bien précise sans qu'on la voie réellement puis de la laisser s'ouvrir au fil des chapitres... Ça viendra (c'est un perso que j'aime bcp en vrai) ! Et, ouais, entre Ed et elle... Ben elle aime son père, hein, mais... y'a des choses où ils s'entendent pas du tout x)

Oui, OK, le chap 48 peut éventuellement faire bobo :roll: :lol: Thallie est beaucoup trop choupie de toute façon :'c
Yas, j'espère juste que ça fait pas trop cheveu sur la soupe ! Pour moi, ça a toujours été l'évidence entre eux deux, même dans la V1, Ryu finissait sous l'aile (et le toit) de Dimi =)

Mon égo aime que tu te répètes 8-)
Mdr pour de vrai, ça me fait plaisir évidemment et ça me rassure aussi ! On attaque une phase du roman où j'étais plus trop sûre de ce que je faisais, notamment parce que j'introduis de nouveaux personnages qu'on ne verra pas bcp dans le T1 (mais qui seront là dans la suite).
On verra bien, de toute manière.

Encore merci et à bientôt !
vampiredelivres

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par vampiredelivres »

Hiello !
Comment va ? Moi je suis fatiguée, j'ai dormi trois heures (j'arrivais pas à dormir et j'ai eu la bonne idée de me dire "tiens, si je relisais mes vieux textes ?"), donc prépare-toi à ce que ce soit décousu :roll:

Chapitre 46
— Monsieur, le salua le Dr Mann en s’approchant de sa démarche saccadée – cet ancien médecin militaire s’était retiré des zones de conflit après avoir pris une balle perdue dans l’artère fémorale et manqué y laisser la vie. J’ai les résultats des observations et des analyses que j’ai menées sur l’élève 33 depuis son arrivée il y a un mois. => La description + le dialogue, ça fait un peu lourd je trouve.
— Notre famille adore se retrouver pour discuter affaires et stratégies politiques, mais… pour célébrer, c’est une autre histoire. Ouais ouais, les familles dysfonctionnelles, je connais.

J'aime beaucoup l'analyse du Dr. Mann, très pertinente. Aussi, la gestion de la terminologie (père, sœur/cousine) est très intéressante. Par contre, kudos à Edward d'engager un psy et de suivre ses recommandations, il aurait pu laisser Jim dans la mouise mais il ne le fait pas. C'est intéressant de voir que c'est certes un connard manipulateur, mais il n'est pas dénué de bon sens et, en soi, serait presque capable de prendre soin de Jeremy. (En tout cas, plus et mieux que sa famille l'a fait jusqu'à maintenant.)

Temporairement découragé par la masse de travail qui attendait Edward pour faire du garçon un héritier convenable => En soi, l'objectif n'est pas vraiment de faire de lui un héritier convenable, plutôt un tremplin pour la vraie héritière, non ?

Aïe aïe aïe, les secrets enfouis… Brooke, que lui est-il arrivé ? Et question subsidiaire, comment le vit Rebecca ?

Alors, Maria chérie. Oui. Mais non. Ça ne va pas. Déjà, bon, elle subit un sale contrecoup pour Jeremy, ok, admettons. D'ailleurs, Mike-choupi me fait vraiment de la peine. Ce n'est pas nécessairement quelque chose qu'il dit ou fait, juste son attitude générale. Depuis un moment, il se fait un peu malmener et secouer de droite à gauche j'ai l'impression, mais il reste incroyablement gentil et attentionné envers tout le monde.
Mais Maria.
— Elle ne t’a pas laissé le choix, oui ! s’exclama Maria d’une voix indignée. Elle t’a quitté du jour au lendemain, elle t’a abandonné alors que tu te noyais déjà de culpabilité de ne pas pouvoir procréer. Bon sang, Mike, Rachel a été d’un égoïsme sans nom en te laissant comme ç…
— Maria, on a tous nos torts.

=> Bam, dans ta gueule :lol:
— Exactement pour les mêmes raisons que j’ignorais les appels d’Ethan. Je les ai privés de leur père ? Moi ? Bon sang, Michael, c’est les Sybaris eux-mêmes, Ethan inclus, qui ont empêché mes enfants de grandir avec une figure paternelle. => Alors non, rejeter la folie de l'un des membres de la famille sur tous les autres, c'est pas cool.
— Maria, bordel, tu sais à quel point Alexia Sybaris est une folle. Tu as vu les cicatrices d’Ethan. Et tu connais celles qu’on ne voit pas. Comment peux-tu l’accuser d’avoir peur d’elle ? Alexia m'inquiète vraiment, elle a l'air totalement timbrée.

Bon. P'tit moment psychologie, posons-nous cinq secondes. Je déteste l'approche de Maria. Ce n'est pas une critique envers toi, parce que le personnage ressort très honnête et très vrai, mais c'est le fondement même de sa réflexion que je n'aime pas. Les sacrifices auxquels Ethan a consentis sont trop élevés pour lui reprocher d'avoir voulu mettre ses enfants définitivement en sécurité, même s'il s'agissait de ne plus communiquer avec eux directement.
Par contre, j'aime beaucoup l'écho à la conversation avec le Dr. Mann, qui dit que Jeremy a beaucoup souffert de l'absence de son père, parce que du coup, tout s'explique. Ethan aurait aimé être présent, ne serait-ce qu'à distance, mais c'est Maria qui a coupé les ponts. Au-delà de la souffrance de ses enfants (non négligeable, déjà), je trouve qu'elle a agi de manière très égoïste. Ça donne un personnage réel et complexe… mais que je n'aime absolument pas, du coup x)
(Par contre, Thalia choupette ♡)

Chapitre 47
Jimmy paumé… pauvre petit chat. J'ai vraiment hâte de voir quel genre de personne il va devenir avec la Ghost. Surtout qu'avec sa sociabilité et son tact légendaires, il va vraiment se faire des amis en deus deux. :mrgreen:
La nomenclature par matricule, nice :lol: Matricule 33, l'incroyable Sybaris… ouais, pour un gamin qui vient d'arriver et qui plie déjà les profs à son bon vouloir simplement par son existence, je comprends que les autres élèves soient frustrés. D'autant plus que la Ghost a l'air d'être vachement portée sur le mérite. Avec Jim qui est en grosse galère, mais malgré tout favorisé par les profs, ça ne doit pas être facile à vivre pour les autres élèves.

Un plateau claqua sur sa table. Étonné, Jim leva le nez vers la nouvelle-venue. Debout face à lui, elle l’observa en silence pendant de longues secondes. Les discussions s’apaisèrent au profit des chuchotis curieux et des regards inquisiteurs. On dirait le Manoir quand Lily s'assoit à côté d'Adam :lol:

La première description de Rebecca m'intrigue, elle a l'air potentiellement cool et potentiellement terrible… à voir. Par contre, la SUI/Ghost, c'est dans le sang clairement, ils ont tous été fourrés dedans à un moment ou à un autre, Brooke, Maria, Edward, Ethan… Mais quelle famille bordélique :lol: Et puis, miss Rebecca a l'air de tenir un joli petit rôle elle aussi. Damn, ça ne doit pas être facile à vivre avec les psychothiques/psychopathes qui lui servent de proches. Décidément, pour l'instant, je l'aime bien.

Chapitre 48
Oh, mamie n°2 de la famille de Jim ! Est-ce qu'elle est aussi folle qu'Alexia ?
Mais merde, ils sont vraiment tous dans la boucle SUI/Ghost, c'est incroyable… :o En vrai, s'ils mettaient leurs différences et leurs problèmes personnels de côté, ils domineraient le monde cette bande de fous ! :lol:

— Ethan pourra fêter Noël avec Thalia demain. On s’est mis d’accord là-dessus. => Mmhm. Je vais m'abstenir de commenter, sinon je vais être désobligeante. :evil:

Jeremy n’est doué dans aucun domaine, qu’est-ce qu’il lui veut ? => Damn je commence à comprendre les insécurités de Jeremy, si même sa famille proche le descend comme ça… :shock:

Même si, dans un coin de son esprit, elle souhaitait que l’aîné de sa fille reste loin de leur famille pour un moment encore. => Nan mais j'ai plus de mots là. Décidément, les mamies sont toutes des… ahem… dans ton histoire.

Thallie, mon bébé, j'ai envie de pleurer. Elle ne mérite pas une famille de merde comme celle-là.

Damn Dimitri.
Mon dieu.
Mais oui.
Absolument.
Quel ange.
Image
— Pardon, Ryu, je te mets dans un état pas possible, se morigéna Dimitri en se levant. => Et en plus il s'excuse ! Mais damn, donnez-moi un homme (ou un père) comme Dimitri :lol:

P'tit aparté, félicitations pour avoir repris SUI et t'être lancée pour le poster, j'imagine le courage que ça devait demander ! C'est un très beau projet que tu nous sors là, et honnêtement, si je n'étais pas aussi bornée à te faire un vrai commentaire, j'aurais dévoré ces derniers chapitres comme un bouquin ! Donc vraiment, félicitations !
(Et demain c'est la surprise, yayyyy !)
Revenons à l'histoire.

Ces derniers chapitres sont top ! Je suis d'accord avec Sasa, ça s'améliore de chapitre en chapitre (même si je n'arrive pas à comprendre comment tu fais, m'enfin ok, je suis dépassée devant ton talent à me faire accrocher). Le gros point fort de ton histoire, ce sont tes personnages. C'est vrai pour les autres histoires, mais ici, avec les drames familiaux, les histoires enfouies et ce cadre quasi réaliste, ça fait vraiment mal. Ils sont incroyablement réels, vrais et sincères. Choupette Thalia m'a vraiment rendue triste, Ryu est un amour qui mérite franchement d'être enfin heureux, et Maria, même si je ne l'aime pas, je comprends d'où elle vient et pourquoi elle fait ce qu'elle fait. Ça donne une incroyable profondeur au récit.
Et même notre petit emo-boy avec ses fêlures et ses problèmes a réussi à déteindre sur moi. Il s'est fait salement secouer, mais j'espère qu'il arrivera à en tirer quelque chose de bon vers la fin. Puis j'adore la perspective, les deux visions différentes, les chemins parallèles. D'un côté Jim, seul dans un environnement inconnu, de l'autre côté Ryu et la famille qui essaient de retrouver un semblant de vie normale. Comme quoi la vie ne s'arrête ni d'un côté ni de l'autre.
À voir où est-ce que tu vas nous emmener avec tout ça ! J'ai hâte d'être demain :mrgreen:

La bise !
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