Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Terminé)

Postez ici tous vos écrits qui se découpent en plusieurs parties !
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melaivy

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 30)

Message par melaivy »

ça devient un peu plus sombre. mais toujours haletant. vivement la semaine prochaine.
lacrystal

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 30)

Message par lacrystal »

Chloe38200 a écrit : ven. 22 oct., 2021 5:05 pm Hey ! :D Alors ouais je suis méga en retard mais avec le travail et l'écriture intensive j'avais peu de temps...
Pas de problème, l'écriture avant tout 8-) :D
Si cela venait encore une fois d’un gars, dans la boîte de nuit, sachant que c’était déjà arrivé à Dean, j’allais finir par devenir paranoïaque à chaque fois que l’un d’eux irait y travailler.
Si c'est ça, je la comprends, c'est des malades les gens là-bas :shock: :shock:

Dean mit une main sur mon épaule. Son regard était un mélange de fierté, de questionnements et d’inquiétude. Je levai le pouce pour lui faire signe que tout allait bien.
En revanche, je savais que j’allais en entendre parler.
Spoiler Alert : les problèmes vont arriver je sens avec cette confrontation xDD
— Ouais. J’ai croisé ma sœur, cracha-t-elle.
J’écarquillai les yeux.
— Ta sœur t’a fait du mal ? fis-je, choquée.
— Oh tu sais… Ma famille est un bordel sans nom, répondit-elle avec un rire amer.
AH
Mais en fait est-ce qu'il y a un seul perso avec une famille normale ? :lol: :lol: :lol:
— Je me suis entraînée, avouai-je.
Il suspendit ses gestes. Je me mordis la lèvre et n’osai pas lever les yeux.
— Sur qui ? demanda-t-il, un peu sèchement.
Je pris une grande inspiration, hésitante.
— Est-ce que c’est vraiment nécessaire de…
— Oui, m’interrompit-il.
Je soupirai.
— Swann, confiai-je. Elle m’a proposé de m’aider en voyant que j’avais du mal avec mon pouvoir.
Aïe, je sens ça va déraper
— Désolé d’être un frein, fit-il avec sarcasme.
Ouch :? J'aurais peut-être pas dit ça comme ça xD

Je tiquai. N’y tenant plus, je me levai et croisai les bras.
— Parce que toi tu me fais confiance pour tout ? lâchai-je.
Quitte à se disputer autant tout aborder d'un seul coup pas vrai ? :lol:
— Je ne veux pas que tu te retrouves au milieu, grogna-t-il.
— C’est un peu tard pour ça, non ? fis-je avec un rire nerveux. Parce qu’au cas où tu aurais oublié, je suis ta compagne officielle, maintenant ! Et je t’aime ! Alors si tu penses que je vais t’abandonner si tu fonces dans la gueule du l… (J’étais à deux doigt de dire « loup ».) … de l’ennemi, tu te trompes !
Le "loup" m'a fait rire xDDDDDD
Je me détournai de Dean, dont le visage était fermé, puis me dirigeai vers la porte. Je la claquai derrière moi. L’air frais de la nuit me permit de mieux respirer. Puis je baissai les yeux. Les gouttes de sang de notre amie étaient toujours là. Cette vision eut raison de moi et un sanglot monta dans ma gorge. Je mis une main devant ma bouche pour étouffer le bruit. Rapidement, des larmes commencèrent à dévaler mes joues.
Mais non :cry: :cry: :cry: Prends Lyn dans ses bras
J'aime beaucoup Dean, je l'adore même, mais ça me fait trop de la peine de voir Lyn dans cet état j'ai envie de lui tirer les oreilles
Au milieu du salon, les vêtements de Dean gisaient sur le sol. Plus loin, la grande baie vitrée était ouverte, laissant s’engouffrer le vent dans le chalet. Je m’approchai et arrivai sur la terrasse.

À quelques mètres de là, un grand loup noir éclairé par la lune, s’éloignait en courant. À cause de l’obscurité et de la pluie, je ne pus l’apercevoir qu’un bref instant avant qu’il ne disparaisse de mon champ de vision.
ça va pas d'écrire des chapitres comme ça ? :cry: :cry: Je m'y attendais mais wow comme mon coeur s'est serré, j'ai rien compris à ma vie. En ce moment niveau lecture c'est les montagnes russes xDDD Oui, tu sais à quoi je fais illusion stare
Plus sérieusement, cette discussion était nécessaire, j'espère que Dean va cesser ses recherches et qu'ils vont se réconcilier (je n'ai aucun doute là-dessus)
En tout cas ta plume m'impressionne toujours autant *-*
J'ai hâte de lire la suite !!
Gros bisous !
Yaya2408

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 30)

Message par Yaya2408 »

Aaaah je veux la suite
C'est de la torture (╥﹏╥)
Bisous à la prochaine ♡♡
Chlawee

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 31)

Message par Chlawee »

Bonjour ! :D Voici le chapitre 31 de Métamorphes ! J'espère qu'il vous plaira ! Désolée pour le retard !
On approche de la fin ! :D Il reste seulement quatre chapitres après celui-ci ! :o
Bonne lecture !


Chapitre 31


Je ne parvins pas à fermer l’œil. J’étais allée m’allonger dans notre lit, après avoir arrêté d’attendre que Dean rentre. Mais impossible de dormir. Je fixais le mur du fond. Cela faisait un moment que mes larmes avaient arrêté de couler, mais je me sentais vide. Mon visage était à moitié enfoncé dans mon oreiller.

J’étais allée vérifier que Celeste allait bien. Elle s’était endormie. Au moins, elle était sauve. C’était le positif qu’il fallait tirer de cette soirée.
J’entendis la porte de la chambre s’ouvrir lentement, comme si Dean ne voulait pas me réveiller. Je me retournai pour lui faire face. Une pointe d’appréhension me saisit.

— Je pensais que tu dormais, chuchota-t-il.
— Non, le rassurai-je.

Je me redressai pour me mettre en position assise. Il s’approcha doucement et grimpa sur le lit, mais n’osa pas se coller contre moi. Soit il m’en voulait encore, soit il craignait que je ne sois toujours en colère.
Son habituel parfum de pins était exacerbée grâce à son excursion dans la forêt. Il sentait le frais, le bois. Cela fit revenir les larmes et je tendis les bras pour le serrer contre moi. Aussitôt, il m’étreignit en retour et le soulagement m’envahit. Ses cheveux noirs étaient mouillés par la pluie et trempaient mon haut de pyjama, mais je n’en avais rien à faire.

— Je suis désolée… Je ne te cacherai plus rien…, hoquetai-je.
Il déposa un baiser dans mes cheveux, puis dans mon cou en m’enlaçant encore plus fort.
— Je suis désolé, moi aussi, mon cœur. J’ai… J’ai pris le temps de réfléchir et je me suis rendu compte de ce que j’étais en train de faire.
Je nichai mon visage contre son torse.
— Je sais que tu veux bien faire en prenant de l’avance sur eux, Dean… Mais je suis terrifiée à l’idée qu’il t’arrive quelque chose si tu les confrontes.
Il m’embrassa sur l’épaule. La louve en moi fut attendrie par ce geste et se détendit, ravie que nous nous réconcilions.
— Je ne les confronterai pas, lâcha-t-il.
Je reniflai puis me reculai pour le regarder dans les yeux.
— Quoi ?
— Je ne les confronterai pas, répéta-t-il en passant une main dans mes cheveux. C’était… C’était un projet un peu fou, d’ailleurs. Je voulais savoir où ils étaient mais je n’avais aucun plan d’attaque. Et tu avais raison. Je me suis laissé emporter par mes émotions et mon envie de vengeance.
Je soupirai.
— J’ai aussi dit des choses que je ne pensais pas, tu sais…
— Peut-être, mais tu avais raison, renchérit-il. Je voulais… Je voulais leur faire payer. Pour tout. Pour mes parents. Pour toi. Pour t’avoir arrachée à moi et pour ce qu’ils t’ont fait subir.

Je hochai la tête. Il y avait un véritable désarroi, dans ses yeux.

— Je comprends. (Je pris une grande inspiration puis mis mes mains sur ses joues.) Je n’aurais pas dû te hurler dessus comme ça parce que je ne peux pas imaginer ce que tu as vécu. Alors… j’ai suivi un parcours très similaire, mais moi, je ne m’en souviens pas. Alors que toi, si. Et la douleur est encore plus vive. Je ne sais absolument pas comment moi j’aurais réagi. Pardonne-moi…
Il secoua la tête et ses lèvres furent sur les miennes, brièvement.
— Tu n’as rien à te faire pardonner, répondit-il.
— Si.
Il eut un léger rire.
— Tu es vraiment têtue.
J’eus un rictus amusé. Il mit son front contre le mien.
— Je te présente mes excuses également, alors, me souffla-t-il.

J’allais répliquer qu’il n’y avait pas de quoi, puis je me fis la réflexion que je venais de faire la même chose, et que nous allions tourner en rond, parce que nous étions tous les deux bornés.
J’opinai.

— Et… je pourrais peut-être venir aux prochains entraînements ? suggéra-t-il.
J’eus une légère grimace.
— Tu es sûr que ça ne sera pas… insupportable, pour toi ? demandai-je.
— C’est certain que je n’aime pas te voir souffrir, mais je veux être là pour te soutenir, désormais.
J’eus un petit sourire et acquiesçai.
— D’accord, approuvai-je.

Je voyais d’ici la tête que Swann ferait en apprenant qu’il était au courant. Nous savions que ce serait le cas un jour, mais sûrement pas aussi tôt.
Un silence nous enveloppa. Mais cette fois-ci, il n’y avait pas de tension remplie de non-dits. C’était plutôt apaisant.

— Dean…, murmurai-je.
— Mmhh ?
— Tu m’écoutes toujours quand j’en ai besoin, mais toi, tu ne te laisses pas la possibilité de vraiment le faire. Je sais que c’est parce que tu essayes de me ménager. (Je serrai sa main dans la mienne.) Mais je sens que toi aussi, tu as beaucoup de choses à dire. Qui te pèsent sur le cœur. Je veux que tu saches que je suis là.

Pendant un moment, il ne dit rien. Je crus même qu’il ne le ferait pas, en me disant que j’attendrais qu’il soit prêt. Puis il nous fit bouger. Il s’appuya contre la tête du lit et m’attira entre ses jambes, son torse contre mon dos.

— Quand mes parents sont morts, je pensais que plus jamais je ne pourrais sourire. Puis tu es arrivée dans ma vie. J’ai retrouvé l’envie de savourer l’existence, avec toi. Et quand tu as disparu…
Je pinçai les lèvres et pris ses mains dans les miennes.
— J’ai tout perdu. Encore une fois. Pourtant… Cette fois-ci, la douleur était encore pire. Je n’avais plus envie de continuer. Plus du tout. Tu me manquais atrocement. Tes parents aussi, me manquent. La seule chose qui me faisait me lever le matin, c’était l’envie de te retrouver, l’espoir que tu sois encore vivante. Et si ce n’était pas le cas… Alors le besoin de retrouver ces enflures et de les tuer de mes mains. Et en même temps… Je me disais que si tu étais encore en vie, alors ils te faisaient du mal. Parfois, je me retrouvais à me dire que je préférais que tu sois morte plutôt que tu endures tout ça - et c’est affreux, j’en ai conscience -, même si je n’aurais pas cessé de te chercher, au cas-où tu serais encore là.

J’inclinai la tête sur le côté pour pouvoir voir son visage. Il fixait un point devant lui, avec un léger sourire teinté de tristesse. Mon cœur se serra douloureusement.

— Je ne pouvais plus voir ton sourire. Entendre ton rire. T’embrasser. On venait de me couper mon oxygène et j’avançais sans pouvoir reprendre mon souffle.

Je fermai les yeux quelques secondes, en sentant ma gorge se nouer. Je fis pivoter mon corps pour me retrouver face à lui et le pris dans mes bras, mon visage niché dans son cou. Il m’étreignit en retour.

— Ils m’avaient tout pris, Lyn. Tout enlevé. Ma haine envers eux n’a fait que grimper, encore et encore, ces dernières années. Tu avais réussi à m’apaiser après ce qu’ils ont fait à mes parents, mais qu’ils s’en prennent à toi… C’était le pire. Ça a fait exploser le contrôle que j’avais sur moi-même et il a fallu que Griffin m’arrête. Sans lui je ne sais pas ce que j’aurais fait.

Grâce à Dieu, Griffin avait été là. Il faudrait d’ailleurs que je lui parle, que je lui exprime toute ma gratitude, même si je craignais de ne pas trouver les mots.
Et j’éprouvais une haine si féroce envers les chasseurs après tout ce qu’ils avaient fait, que je ne pouvais pas en vouloir à Dean de les traquer. Ce que je redoutais, c’était qu’il se mette en danger et puisse en payer le prix, alors qu’ils avaient déjà causé assez de mal.

— Je suis là mon amour…, chuchotai-je. Je suis revenue. Tu m’as retrouvée.
Son étreinte se fit plus forte.
— Je ne veux plus jamais te perdre…, murmura-t-il.
Je hochai la tête.
— Tu ne me perdras plus. Plus jamais, tu m’entends ? (Je relevai la tête pour que nos regards se croisent.) Et je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose, encore une fois… Alors maintenant, nous allons vivre pour nous. Avec nos proches. Tu les aimes, même si tu es distant avec eux, parfois. Je les aime aussi. Et nous sommes ensemble. C’est tout ce qui compte. Laissons les chasseurs là où ils sont : derrière nous. Nous allons avancer ensemble sans que leur image ne viennent tout gâcher. D’accord ? Ne les laissons pas nous atteindre.

Tant que nous ne laisserions pas tomber cette idée de vengeance (oui, je disais nous car je ne l’aurais pas laissé faire cela tout seul), nous aurions toujours peur. Il y aurait toujours un risque.
Il ne répondit pas mais je sentis le léger mouvement de sa tête, lorsqu’il acquiesça. Le soulagement m’envahit. Je me laissai aller contre lui et une bulle d’apaisement nous entoura. J’aurais aimé ne plus avoir à bouger de toute ma vie.

— Je ne veux plus qu’on se dispute comme ça, lâcha-t-il au bout d’un moment.
— Je suis parfaitement d’accord. C’était horrible.
— À partir de maintenant, on se dit tout.
— Oui, soupirai-je, conquise par cette idée.
Je l’embrassai sur la joue, puis je le vis sourire.
— Quoi ? m’enquis-je.
— La prochaine fois que je te vois partir sans qu’on ne se soit réconciliés avant, je t’attache vraiment, fit-il avec malice.
Je haussai les sourcils.
— Tu sais que je vais le faire, en sachant cela ? rétorquai-je.

Son regard se fit plus ardent. Nous étions sur un terrain glissant. Mais même si mes joues commençaient à rougir, je ne baissai pas les yeux. J’eus même l’audace d’arborer un rictus en coin.

— Tu ne sais pas dans quel pétrin tu vas te mettre…, susurra-t-il, sa voix se transformant presque en grognement.
— Je demande à voir. Cela fait un moment que tu en parles et pourtant, je n’ai toujours pas été attachée. Alors les promesses, c’est mieux quand elles ne sont pas faîtes en l’air. Elles sont censées se réaliser…

*** (Cette scène peut heurter la sensibilité. Rendez-vous aux prochains *** si vous sautez ce passage !)

Je n’eus pas le temps de terminer ma phrase. En une seconde, il m’avait fait basculer sur le côté et il se retrouva au-dessus de moi. Il plongea sur ma bouche pour m’emporter dans un baiser passionné et aussitôt, mon corps s’embrasa. Il y avait eu comme un déclic, entre nous. Nous venions de passer de la tendresse à une envie irrépressible de l’autre en un rien de temps. Mais après la dispute que nous avions eu et toutes ces émotions, nous avions besoin de nous rapprocher, d’évacuer.

Mes mains se retrouvèrent dans ses cheveux et mes jambes vinrent entourer sa taille. Ses mèches encore humides à cause de la pluie, vinrent chatouiller mes joues.
Je lâchai un grognement de frustration lorsqu’il s’éloigna. Cela le fit rire doucement.

— Ne t’en fais pas, ma louve, je reviens très vite… Mais j’ai cru comprendre que tu n’aimais pas les fausses promesses.

Je haussai les sourcils, intéressée, en le voyant fouiller dans un tiroir de sa commode. Il en sortit deux foulards. Je me mordis la lèvre. Je n’avais jamais fait ça, mais cela m’avait l’air prometteur… Surtout en voyant le sourire carnassier de Dean.
Je pris une grande inspiration pour calmer les battements de mon cœur qui étaient déjà un peu trop rapides.

— Celeste dort juste au bout du couloir…, chuchotai-je, sans lâcher les bouts de tissus du regard, tandis qu’il s’approchait.
— Eh bien… Nous ferons en sorte de ne pas faire trop de bruits…

Un incendie se forma dans mes joues, sous l’effet de sa voix grave et sensuelle. Il remonta sur le lit et se mit à genoux à côté de moi. Il se pencha pour poser ses lèvres sur les miennes et par réflexe, je mis une main dans sa nuque. Mais il l’attrapa dans la sienne pour l’écarter. Il se redressa puis approcha mon poignet des barreaux de la tête de lit, avant d’entourer les deux avec le foulard. Il fit un nœud puis vérifia qu’il tenait bien.

— Ce n’est pas trop serré ? me demanda-t-il.
Je tirai légèrement dessus. Cela ne faisait pas mal et en même temps, je ne pouvais pas bouger.
— Non, répondis-je.
— Parfait, sourit-il.

Il entreprit la même chose avec mon deuxième poignet. Il se plaça ensuite entre mes jambes et les écarta un peu plus, de son genou. Mon excitation commença à grimper. Il retira son pull et je pus admirer la peau lisse de son torse, ainsi que ses abdominaux joliment sculptés. J’avais envie de laisser courir ma langue dessus.

Il jeta son vêtement quelque part dans la pièce puis s’allongea sur moi. Je me maudis de ne pas avoir enlevé mon pyjama avant d’être attachée. Je ne voulais pas qu’il y ait cet obstacle entre nous.
Il se pencha vers moi et ses lèvres effleurèrent à peine les miennes. Je relevai la tête pour l’embrasser, mais il se recula encore, joueur. Un pic de frustration se fit ressentir. Sa bouche fut sur mes joues, puis mon cou, m’arrachant de légers soupirs. Je voulais que ses lèvres soient sur les miennes. Qu’il me touche. Mais il prenait du plaisir à me faire languir.

— Dis-moi ce que tu veux, Lyn…
— Je veux que tu m’enlèves ces vêtements…, grognai-je avec impatience.
Il avait l’air réellement amusé par la situation.
— Aucun problème…

Je sentis ses mains froides sur mes hanches, tandis qu’il faisait remonter mon tee-shirt. Mais il allait bien falloir qu’il s’arrête à un moment donné, puisque je ne pouvais pas le faire passer par mes bras… Pourquoi il ne décidait tout simplement pas de le déchirer ? J’en achèterais un autre et je m’en fichais s’il finissait en charpie, tant que je ne le portais plus.
Mais le vêtement passa sur mon visage, puis s’arrêta au-dessus de mes yeux. Je ne voyais plus rien. Je commençais à comprendre…

Je ne pouvais plus bouger mes mains, ni l’observer. C’était à la fois terriblement frustrant et provocant. Je commençais à bien aimer ce jeu.

Ses mains vinrent ensuite se poser sur l’élastique de mon pantalon, qu’il retira rapidement en emportant ma culotte avec. Mes doigts de pieds se crispèrent sur le drap, lorsque je sentis ses doigts à l’intérieur de mes cuisses, se promenant de haut en bas, sans jamais toucher le centre de mon désir. Ce contact fit augmenter ma température et une vague brûlante saisit mon bas-ventre.
Le fait de ne rien voir exacerbait les sensations. Mon dos se cambra et mon bassin se souleva légèrement, pour entrer en contact avec celui de Dean. Mais il resta désespérément hors de portée.

— Patience…, chuchota-t-il.

Je me mordis la lèvre, puis, sa bouche fut sur la mienne et il la libéra de mon emprise, afin de la mordiller à son tour. Je soupirai contre sa peau. Je tirai sur mes liens par réflexe et laissai échapper un grognement lorsque je me rappelai que je ne pouvais pas le serrer contre moi. Je sentis son sourire, puis il lécha doucement ma lèvre inférieure du bout de sa langue, en une invitation. Je la laissai rejoindre la mienne et elles se caressèrent, alors qu’une de ses mains remontait sur ma poitrine. Il pinça un téton entre ses doigts, ce qui me provoqua comme une décharge électrique venant alimenter mon désir.

Dean délaissa ma bouche pour aller poser la sienne sur mon autre sein. Je luttai pour ne pas laisser échapper un gémissement. Dans ce jeu, il fallait aussi faire le moins de bruits possible, et j’étais prête à relever le défi. Même si je savais qu’il ferait en sorte de me tourmenter.

Il suçota le mamelon puis le lécha, alternant entre les deux, et passa à l’autre afin que je n’ai aucun répit. Sa main, qui était toujours contre ma cuisse, remonta jusqu’à atteindre ma féminité. Son pouce se mit à former des cercles sur mon clitoris et un soupir plus fort que les autres m’échappa.

— N’oublie pas… Aucun bruit…

Il allait finir par me tuer. Sa bouche descendit le long de mon ventre, avant de finir par rejoindre sa main qui me caressait. Ses lèvres se mirent à jouer, titillant mon bouton de rose, tandis que ses doigts se perdaient dans mes replis. Un gémissement monta dans ma gorge et il mit sa main libre sur ma bouche, doucement. J’aurais voulu serrer son poignet ou ses cheveux, mais je ne pouvais rien faire, à part tirer sur les foulards. Mes hanches se mirent à onduler sans que je ne puisse les contrôler.
Ses assauts me poussèrent de plus en plus loin. C’était si intense que j’entrouvris les lèvres pour mordiller sa main qui retenait mes cris. Je passai ma langue le long d’un doigt et je l’entendis lâcher un grognement. Je souris contre sa peau.

Mon rictus s’effaça bien vite lorsque ses caresses se firent plus passionnées. Les vagues de plaisir se mirent à grandir, encore et encore. Puis, d’un coup, il s’arrêta et recula. Le manque de contact me fit gémir de frustration et mes cuisses serrèrent ses épaules afin de m’assurer qu’il ne s’éloigne pas. Je ne savais pas ce qu’il faisait. Je pouvais presque voir son sourire satisfait, à me voir dans un tel état, alors que je me languissais. Le plaisir était à portée de main et il venait de tout interrompre. À mon tour, je me mis à grogner.

Je l’entendis souffler du nez, amusé. Il ne perdait rien pour attendre. J’avais déjà quelques idées pour le torturer à son tour.
Ses lèvres furent à nouveau en contact avec mon intimité et je me perdis à nouveau dans les tourbillons du plaisir. Il alterna entre douceur et fougue, ce qui me fit rapidement basculer. Mon corps fut parcouru de spasmes et mes cris furent étouffés par sa main. Il poursuivit ses caresses pour m’accompagner tout le long de mon orgasme. Pendant un instant, je me déconnectai de la réalité et j’oubliai tout le reste.

Mes jambes tremblaient légèrement. Petit à petit, je repris mon souffle. Pourtant, j’avais toujours aussi chaud. Je n’avais pas envie d’arrêter là. Dean remonta le long de mon corps et je sentis son membre en érection entre mes cuisses. Cela suffit pour faire naître à nouveau le désir.

Lentement, il me pénétra. Je me mordis la lèvre plus violemment cette fois, chaque centimètre me brûlant d’une douce manière. Il entra entièrement et mon dos se cambra en retour. Je sentis son torse contre ma poitrine lorsqu’il se pencha vers moi pour m’embrasser. Je goûtai ma saveur sur ses lèvres et, le fait que cela me paraisse osé augmenta mon excitation.
Sa langue s’enroula autour de la mienne et elles se mirent à se caresser, suivant le rythme de nos hanches. Cela n’avait plus rien de tendre, c’était rapide, bestial. Mes cris furent étouffés par ses lèvres qui dévoraient les miennes, tandis que ses mains étaient partout sur mon corps. La gorge de Dean vibrait sous les sons rauques qu’il retenait et les grognements.

Il se redressa, quittant ma bouche et il mit ses mains à côté des miennes, sur le barreau de la tête de lit. Ce contact, bien que minime, avec mes mains, me permit d’avoir l’impression de retrouver un semblant de contrôle.
J’étais emportée par le vide bienfaiteur qui grandissait dans mon ventre. Mon dos se cambra encore et il passa un bras dessous, afin de donner une meilleure inclinaison à nos bassins. Cela lui permit d’entrer plus en profondeur et ses coups de reins s’accélérèrent. Je serrai les doigts contre le tissu qui m’entravait et mes ongles se plantèrent légèrement dans ma peau. Dean passa sa langue dans mon cou, puis sur ma poitrine, tout en continuant sa cadence effrénée. Lorsqu’il revint à ma bouche, ce fut pour cueillir contre ses lèvres les sons témoignant de l’explosion de mon plaisir.
Les va-et-vient durèrent encore un moment, avant qu’il ne finisse par me rejoindre dans la jouissance, à son tour.

Le silence de la pièce était seulement rompu par nous souffles saccadés. J’avais l’impression que les battements de mon cœur résonnaient dans la chambre. Le centre de mon désir palpitait encore, sous le contrecoup des sensations.
Je finis par me calmer, mon front contre le sien. Je levai la tête pour déposer un baiser sur ses lèvres. Sa main vint caresser mes côtes, puis je le sentis se redresser. Quelques secondes plus tard, mes mains furent libérées et il passa mon haut par-dessus ma tête, avant de le jeter sur le côté.

***

Je pus à nouveau plonger mon regard dans le sien. Ses iris dorés brillaient de satisfaction et de tendresse. J’eus un sourire.

— Je dois admettre… que c’était vraiment bien, chuchotai-je.
Il m’embrassa sur le front.
— Je savais que cela te plairait.
Il roula sur le dos et m’attira contre lui.
— Il faudrait que je te provoque plus souvent…
Son torse vibra sous son rire.
— Avec plaisir.
— Tu m’as rendu folle.
Je me relevai légèrement pour lui adresser un rictus insolent.
— Un jour, ce sera à ton tour de devenir fou, promis-je.
— Je le suis déjà.
Je me recouchai contre lui, une main contre son cœur. Alors que j’allais fermer les yeux, sa voix s’éleva doucement :
— Tu as trouvé la boîte, n’est-ce pas ?
Ma gorge se serra. Je sus immédiatement de quoi il parlait.
— Au début, je n’y avais pas pensé et puis j’ai eu le temps de réfléchir à tout ça et… La bague était à côté des papiers.
Je hochai la tête.
— Oui… Je l’ai vu, en effet, répondis-je.
Je fixai le plafond, n’osant pas soutenir son regard. Sa main se mit à me caresser les cheveux.
— J’aurais voulu que tu ne la découvres pas de cette manière, soupira-t-il. Je ne veux pas que tu ressentes une pression par rapport à ça.
Je secouai la tête.
— Ce n’est pas le cas, lui assurai-je.

Cela l’avait été, mais maintenant qu’on en parlait, je me sentais surtout apaisée de ne plus garder ça pour moi, et je savais qu’il était compréhensif.

— Je veux juste… mettre de l’ordre dans mon esprit avant de…
— Je sais…, murmura-t-il. (Il déposa un baiser sur le sommet de mon crâne.) Prends tout le temps qu’il te faudra. D’ailleurs, ce n’est pas une obligation. Tant que nous sommes ensemble, c’est le principal.

Je ne répondis pas, mais un sourire discret naquît sur mes lèvres. Au fond de moi, je savais ce que je voulais. Mais je ne pouvais rien dire maintenant, de peur de trop m’avancer si au final, je voulais faire machine arrière.

Je me retournai et il m’entoura de ses bras, son torse contre mon dos.
Je m’endormis, le cœur léger. Finalement, cette soirée s’était bien mieux terminée que ce que j’avais prévu.

~


J’étais en train de me servir un café, lorsque je vis Celeste entrer dans la cuisine. En voyant sa mine encore fatiguée, je décidai que la tasse serait finalement pour elle. Je la lui tendis et elle me remercia, avant d’en boire une gorgée. Je n’eus pas le temps de l’avertir que ce serait brûlant. D’ailleurs, elle n’en eût rien à faire.

— Comment tu te sens ? m’inquiétai-je.
Mais elle n’avait pas l’air d’aller mal. J’avais vraiment bien réussi ma guérison.
— Un peu courbaturée, admit-elle, mais sinon, tout va bien.
— Et… Est-ce que tu veux parler de ce qu’il s’est passé ? m’enquis-je, inquiète.
— Non, trancha-t-elle.

J’opinai. C’était son droit. Mais je savais que Dean et moi serions méfiants, au cas-où sa sœur - ou d’autres membres de sa famille -, débarquerait dans le coin. J’espérais qu’elle ne savait pas où Celeste habitait.

— Tu n’as pas à t’en faire, déclara-t-elle, devinant mes pensées.

Facile à dire…

Mais j’abandonnai pour cette fois. Elle ne voulait pas en parler, très bien.
Elle tira une chaise pour s’asseoir dessus, alors que je me servais mon propre café, cette fois-ci.

— Enfin j’ai été réveillée une fois et j’ai eu un peu de mal à me rendormir après, lâcha-t-elle.
— Ah oui ? fis-je, un peu distraitement.
— Oui. Ce n’est pas parce que je ne suis pas une louve comme vous que j’entends moins bien, ricana-t-elle.
La tasse faillit m’échapper des mains. Mes joues devaient être rouges.
— Et en plus, les serpents sentent très bien les vibrations, ajouta-t-elle.
Je fis une grimace en me tournant vers elle.
— Désolée… On a essayé de ne pas faire de bruit…
— Oh, je m’en doute. Enfin, c’est pas grave, au moins vous avez essayé, me taquina-t-elle.
Elle arborait un sourire machiavélique. Je ne pus m’empêcher de pouffer de rire.
— Merde, jurai-je en m’asseyant à mon tour.
— Mais je préfère que vous vous soyez réconciliés.
Je passai une main dans mes cheveux.
— Je me doutais que tu avais entendu notre dispute, soupirai-je.
— Je crois que la ville d’à côté vous a entendu.

À son tour, Dean fit son entrée. Il me jeta un regard complice et assez provocateur pour que je me remette à rougir. Je tentai de cacher cela avec mes cheveux.

— Salut, lança-t-il en allant chercher une tasse.

Celeste recula contre le dossier de sa chaise et croisa les bras. Malgré sa petite taille, son air sévère en imposait.
Quand Dean remarqua cela, il fronça les sourcils.

— Quoi ?
— Les chasseurs, hein ? fit-elle sèchement.

Le silence tomba dans la pièce. Elle ne le lâcha pas des yeux et moi, je baissai les miens, soudainement fascinée par le contenu de ma tasse.
J’entendis Dean soupirer, derrière moi.

— Oui, répondit-il. Mais je suppose que tu as aussi entendu la suite, quand j’ai dit que je laissais tomber.
— Certes, enchaîna-t-elle, mais je retiens surtout que tu nous as caché quelque chose. (Elle lui fit les gros yeux.) Encore.

Il ne répondit pas. Je n’avais pas besoin de le regarder pour savoir qu’il était blasé. Il manquait encore beaucoup de tact et d’esprit d’équipe.
Celeste secoua la tête.

— Je sais que tu n’aimes pas toutes ces histoires de hiérarchie, mais nous sommes tes bras droit, Griffin et moi. Ne l’oublie pas.
— Je ne voulais pas vous mêler à ça, trancha-t-il.
— Et s’il t’était arrivé quelque chose ? s’agaça-t-elle.
— L’un de vous deux aurait reprit le flambeau.

Je me pinçai l’arête du nez. Ouais, il avait encore du mal à réaliser que les membres du clan tenaient beaucoup à lui. Bien plus qu’il ne le croyait.
Elle se leva et mit ses poings sur ses hanches.

— Je ne vais pas me mettre à t’engueuler sinon on va y passer des heures, mais saches que tu es une belle tête de gland, asséna-t-elle.

Son calme contrastait avec la dureté de ses paroles. Je faillis recracher ma gorgée de café. Au final, je me mis plutôt à m’étouffer avec. Je mis ma main devant ma bouche, prise d’une quinte de toux, tandis que les deux autres métamorphes se regardaient avec un air de défi.
Celeste finit par lever les yeux au ciel.

— Bon, j’y vais sinon je vais le mordre, déclara-t-elle. Merci pour les soins, Lyn. Et merci pour la chambre, crétin.

Elle se détourna et nous adressa un signe de la main en sortant de la cuisine. Quelques secondes plus tard, nous entendîmes la porte d’entrée se fermer.
Dean s’approcha de moi et mit une main sur mon épaule. Je levai les yeux vers lui avec un sourire amusé.

— Elle t’a quand même traité de crétin. Et de tête de gland.
Il eut l’air exaspéré et je me mis à pouffer sans pouvoir me retenir.
— T’as fini, oui ? grommela-t-il.
La porte d’entrée se rouvrit à ce moment-là, puis Celeste fit une nouvelle apparition.
— J’ai oublié mon café, lâcha-t-elle.
Elle saisit la tasse, puis disparût à nouveau. Dean soupira.
— Cette tasse s’appelle « reviens » ! s’exclama-t-il.
— Oui, mais ce n’est pas précisé quand ! rétorqua-t-elle.

Et à nouveau, la porte d’entrée claqua.
Je haussai les sourcils.

— Chouette ambiance, commentai-je avant de boire une nouvelle gorgée.

---


Chapitre 30
Chapitre 32
Dernière modification par Chlawee le ven. 12 nov., 2021 2:32 pm, modifié 1 fois.
melaivy

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 31)

Message par melaivy »

Super !

Merci Chloé.
lacrystal

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 31)

Message par lacrystal »

Chloe38200 a écrit : mer. 03 nov., 2021 11:32 am Bonjour ! :D Voici le chapitre 31 de Métamorphes ! J'espère qu'il vous plaira ! Désolée pour le retard !
On approche de la fin ! :D Il reste seulement quatre chapitres après celui-ci ! :o
HEIN ?!!!!!! NAN pas 4 chapitres mais plus une centaine, voilà là c'est mieux
Son habituel parfum de pins était exacerbée grâce à son excursion dans la forêt. Il sentait le frais, le bois. Cela fit revenir les larmes et je tendis les bras pour le serrer contre moi. Aussitôt, il m’étreignit en retour et le soulagement m’envahit. Ses cheveux noirs étaient mouillés par la pluie et trempaient mon haut de pyjama, mais je n’en avais rien à faire.

— Je suis désolée… Je ne te cacherai plus rien…, hoquetai-je.
Il déposa un baiser dans mes cheveux, puis dans mon cou en m’enlaçant encore plus fort.
— Je suis désolé, moi aussi, mon cœur. J’ai… J’ai pris le temps de réfléchir et je me suis rendu compte de ce que j’étais en train de faire.
Ils sont trop chou :cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry:
J’allais répliquer qu’il n’y avait pas de quoi, puis je me fis la réflexion que je venais de faire la même chose, et que nous allions tourner en rond, parce que nous étions tous les deux bornés.
xDDDDD ça m'a fait rire :lol: :lol: :lol:
— Quand mes parents sont morts, je pensais que plus jamais je ne pourrais sourire. Puis tu es arrivée dans ma vie. J’ai retrouvé l’envie de savourer l’existence, avec toi. Et quand tu as disparu…
Je pinçai les lèvres et pris ses mains dans les miennes.
— J’ai tout perdu. Encore une fois. Pourtant… Cette fois-ci, la douleur était encore pire. Je n’avais plus envie de continuer. Plus du tout. Tu me manquais atrocement. Tes parents aussi, me manquent. La seule chose qui me faisait me lever le matin, c’était l’envie de te retrouver, l’espoir que tu sois encore vivante. Et si ce n’était pas le cas… Alors le besoin de retrouver ces enflures et de les tuer de mes mains. Et en même temps… Je me disais que si tu étais encore en vie, alors ils te faisaient du mal. Parfois, je me retrouvais à me dire que je préférais que tu sois morte plutôt que tu endures tout ça - et c’est affreux, j’en ai conscience -, même si je n’aurais pas cessé de te chercher, au cas-où tu serais encore là.
OK j'ai les larmes aux yeux m’évente les yeux pour les faire sécher

— Je ne pouvais plus voir ton sourire. Entendre ton rire. T’embrasser. On venait de me couper mon oxygène et j’avançais sans pouvoir reprendre mon souffle.
:cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry:
— Je ne veux plus jamais te perdre…, murmura-t-il.
Je hochai la tête.
— Tu ne me perdras plus. Plus jamais, tu m’entends ? (Je relevai la tête pour que nos regards se croisent.) Et je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose, encore une fois… Alors maintenant, nous allons vivre pour nous. Avec nos proches. Tu les aimes, même si tu es distant avec eux, parfois. Je les aime aussi. Et nous sommes ensemble. C’est tout ce qui compte. Laissons les chasseurs là où ils sont : derrière nous. Nous allons avancer ensemble sans que leur image ne viennent tout gâcher. D’accord ? Ne les laissons pas nous atteindre.
NAN MAIS-
Tu veux me faire pleurer en fait :cry: :cry: :cry: :cry:

Je haussai les sourcils, intéressée, en le voyant fouiller dans un tiroir de sa commode. Il en sortit deux foulards. Je me mordis la lèvre. Je n’avais jamais fait ça, mais cela m’avait l’air prometteur… Surtout en voyant le sourire carnassier de Dean.
OH eyes eyes eyes

Alors la suite avec la scène d'amour, elle était vraiment trop bien écrite :o *-* Franchement bravo, c'est pas facile de les écrire et tu l'as parfaitement bien réussite
— Enfin j’ai été réveillée une fois et j’ai eu un peu de mal à me rendormir après, lâcha-t-elle.
— Ah oui ? fis-je, un peu distraitement.
— Oui. Ce n’est pas parce que je ne suis pas une louve comme vous que j’entends moins bien, ricana-t-elle.
La tasse faillit m’échapper des mains. Mes joues devaient être rouges.
— Et en plus, les serpents sentent très bien les vibrations, ajouta-t-elle.
Je fis une grimace en me tournant vers elle.
— Désolée… On a essayé de ne pas faire de bruit…
— Oh, je m’en doute. Enfin, c’est pas grave, au moins vous avez essayé, me taquina-t-elle.
xDDDDDDDDDDDDDDD J'suis morte
— Je crois que la ville d’à côté vous a entendu.
xDDDDDDDDDD

— Bon, j’y vais sinon je vais le mordre, déclara-t-elle. Merci pour les soins, Lyn. Et merci pour la chambre, crétin.
J'adore Celeste :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol:
— Elle t’a quand même traité de crétin. Et de tête de gland.
Il eut l’air exaspéré et je me mis à pouffer sans pouvoir me retenir.
— T’as fini, oui ? grommela-t-il.
La porte d’entrée se rouvrit à ce moment-là, puis Celeste fit une nouvelle apparition.
— J’ai oublié mon café, lâcha-t-elle.
Elle saisit la tasse, puis disparût à nouveau. Dean soupira.
— Cette tasse s’appelle « reviens » ! s’exclama-t-il.
— Oui, mais ce n’est pas précisé quand ! rétorqua-t-elle.
:lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol:

Bon ! Ce chapitre était génial comme d'habitude, par contre JE VEUX PAS QUE CE SOIT FINI DANS 4 CHAPITRES. Sinon je fais grève (j'ai tellement de motifs de grèves avec tes romans xDDDD)
Plus sérieusement je suis contente qu'ils se soient réconciliés, je m'y attendais, parce qu'ils sont faits l'un pour l'autre, mais c'était vraiment trop adorable *-*
Et Celeste elle me fait trop rire :lol: :lol: :lol:
Vivement la suite *-*
JaneSerpentard

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 31)

Message par JaneSerpentard »

Wow……. Je n’ai pas de mots… 😮😱
B-R-A-V-O !!!!!!!!!!!!!!!! Sincèrement, je crois que c’est un des meilleurs chapitres. Je ne vais pas rentrer dans les détails mais j’ai adoré 🥰 Vivement la suite ;)
Pendergast

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 31)

Message par Pendergast »

Bonjour, comme pour les autres, excellentissime chapitre!
CordeLivre

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 31)

Message par CordeLivre »

J'adore ! Voilà .... Mais genre waouh ! Un peu de dispute puis de réconciliation, encore une intrigue alors qu'il reste seulement 4 chapitres :( j'espère qu'il va y avoir une suite ! )

Celeste me fait trop rire, elle s'est quand même retrouvé dans un état plutôt grave mais elle se barre sans aucune explication autre que "j'ai vu ma sœur".... J'espère qu'on aura un peu plus d'info sur cette histoire.

Hâte de lire le prochain chapitre !
Chlawee

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 32)

Message par Chlawee »

Bonjour ! :D Voici le chapitre 32 ! J'espère qu'il vous plaira ! On approche assez de la fin. *-* ça me fait bizarre de dire ça. :lol:
Bonne lecture !


Chapitre 32


Les enfants couraient partout dans la maison des Turner. Les marmots semblaient déjà énergiques en temps normal, mais c’était pire lorsqu’il s’agissait de métamorphes. Ils s’amusaient à se cacher dans tous les recoins, à se sauter dessus ou bien à se transformer. Et j’avais vu des tas d’animaux différents, allant de la loutre, jusqu’à un ourson, en passant par un lézard. Oui, un lézard. Bien plus gros que ceux qui étaient normaux, et j’avais fait un bond en tombant dessus par hasard, en allant chercher des bougies à mettre sur le grand gâteau au chocolat.

L’un des enfants faillit me faire tomber, alors que j’avais un plateau de biscuits dans les mains. Je faillis tout renverser et je retins mon souffle en retrouvant mon équilibre.

— Pardon ! s’excusa-t-il en continuant à courir.

Je soupirai de soulagement en parvenant à éviter la catastrophe. Mon plus gros problème n’aurait pas été de devoir tout nettoyer, mais surtout de faire face à la mine déçue de tous les enfants qui attendaient les biscuits avec impatience. À peine le plateau fut posé sur la table, qu’ils se jetèrent tous dessus. Guidée par mon instinct de survie, j’opérai un demi-tour rapide et stratégique.
Plus loin, je repérai Eden qui gonflait des ballons en forme d’animaux. Elle m’adressa un regard démontrant à quel point elle en avait assez de faire cela. Je me mis à sourire et haussai une épaule.

En retournant dans la cuisine, je croisai Sage, qui levait un paquet de bonbons au-dessus de sa tête. Ezekiel sautillait, les bras tendus.

— Donne-les moi ! Alleeeeeeeer s’il te plaît ! pleurnicha-t-il.
Je secouai la tête et me dirigeai vers eux.
— Sage, commençai-je.
— Quoi ?
— Pourquoi tu fais ça ? m’enquis-je, blasée.
— Le môme à dix ans aujourd’hui, faut bien que je marque le coup. La vie ne sera pas toujours douce, avec lui.
Je roulai des yeux et lui mis une tape derrière la tête.
— Hé ! protesta-t-il.
J’attrapai le paquet de bonbons, et le donnai à Ezekiel.
— Merci ! s’enthousiasma-t-il avant de courir rejoindre ses amis.
Sage eut une moue boudeuse qui me fit rire.
— Quel est le problème ? Je voulais te montrer, moi aussi, que la vie ne sera pas toujours douce avec toi, le taquinai-je.

Anjali finit par débarquer, en retard. Griffin avait fait appel à nous tous pour l’aider à gérer la fête d’anniversaire de son fils. Seuls Dean et Celeste, qui devaient faire un saut au travail, ne pouvaient pas être présents. Ils feraient peut-être une apparition un peu avant la fin, s’ils avaient le temps.

L’indienne avait les bras chargé de paquets cadeaux, avec un regard de détresse. Son visage était presque caché derrière la montagne de présents.

— Désolée je suis à la bourre ! s’excusa-t-elle. La vache, c’est lourd !

Je pris quelques cadeaux pour la soulager un peu.
Quelques minutes plus tard, Ashyrel fit également son apparition, apportant lui aussi un cadeau. Je me retins de froncer les sourcils, pensant qu’ils étaient arrivés… presque en même temps, tous les deux. Mmhh… Je songeai à une chose bien précise qui aurait pu les mettre en retard.

Griffin coupa le gâteau au chocolat et commença à servir les parts dans des assiettes. L’atmosphère était détendue. Ezekiel commença ensuite à ouvrir ses cadeaux. De mon côté, je me rappelai que j’avais laissé le mien dans la cuisine. Je chuchotai rapidement à Eden que j’allais le chercher et je m’éclipsai.

Alors que j’étais dans la cuisine, je vis quatre enfants débouler. Apparemment, ils étaient en plein jeu où l’un devait pourchasser les autres.

— Fuyez !! s’écria l’un d’eux, hilare.
— Vous ne m’échapperez pas !

Alors que j’allais attraper le cadeau, je me figeai. Mon cœur manqua un battement.


— Fuyez !

Je venais de hurler de toutes mes forces à l’intention des deux personnes qui couraient, plus loin, devant moi. Mary se retourna d’un coup et malgré l’obscurité, je pouvais voir son visage horrifié. J’avais une main sur mon épaule, grimaçant de douleur, alors qu’on venait de me tirer dessus.

Peter fit demi-tour en me voyant immobile au-dessus d’un corps, en mauvaise posture, mais ils ne pouvaient pas rester ici. Et je devais rester, pour Ella. Je refusais de la laisser ici. Elle devait être libre. Elle était si jeune…

— PARTEZ ! hurlai-je, alors que j’entendais les gardes se rapprocher de plus en plus.
J’en avais maîtrisé un, mais les renforts arrivaient.
— Vous ne nous échapperez pas ! entendis-je.

Alors que Peter allait s’élancer dans ma direction, Mary le retint par le bras en voyant un premier homme débarquer dans le couloir. Une nouvelle salve de balles nous surprit et elle poussa son fiancé devant elle, afin qu’il se mette à courir.

Je soupirai de soulagement. Au moins, ils avaient une chance de s’en tirer. Je n’en voulais pas à Mary de me laisser là, en voulant protéger celui qu’elle aimait. J’aurais fait pareil, à sa place.
Je reportai mon attention sur Ella. Les larmes me montèrent aux yeux puis se mirent à couler sur mon visage.

— Ella… Ella je t’en prie…

Je n’entendais plus Mary et Peter, et les seuls pas que je percevais étaient ceux des gardes. Ils étaient partis. J’espérais qu’ils arriveraient à s’en sortir. La liberté leur tendait les bras.
Et moi… Moi, je venais de lui dire aurevoir.

Je me mis à secouer les épaules de la petite. Son visage d’ange était pâle comme la mort. Ses yeux regardaient le vide. Une mare de sang s’étendait sous son corps.

— Ella… Ella…, sanglotai-je.

Pendant un infime instant, elle parût m’entendre. Son regard finit par bouger avec lenteur, et elle le riva dans le mien. Mon cœur se brisa en mille morceaux lorsque je vis la lueur dans ses yeux s’éteindre.
À tout jamais.

— Non !

Mon hurlement résonna dans le couloir, me renvoyant ma détresse encore et encore.



— Lyn ?

Je sursautai et revins à la réalité, lorsque que quelqu’un mit sa main sur mon épaule. Je tournai la tête. Anjali me regardait avec inquiétude.

— Est-ce que ça va… ? Tu as l’air…
J’ouvris la bouche pour répondre, mais dans un premier temps, rien ne me vint. Je dus prendre une grande inspiration.
— Je ne me sens pas bien… Je vais rentrer, répondis-je d’une petite voix.

Sans attendre sa réaction, je la contournai et me dirigeai vers la porte d’entrée. Personne, à part elle, ne me vit sortir, puisqu’ils étaient tous dans le jardin, à l’arrière. Je ne récupérai pas ma veste, sortant dans le froid, munie d’un pull. Mais j’avais l’impression de ne même pas sentir l’air glacial. Mon corps s’était mis en pilotage automatique.


— Ella je t’en supplie réveille-toi…, sanglotai-je.

Elle n’avait que six ans… Six ans, putain ! Et je lui avais promis de l’aider à s’enfuir !
Je posai les mains sur son ventre, là où les balles l’avaient transpercé. Je voulus faire appel à mon pouvoir pour la guérir, mais je sentais à peine ma magie. Ils m’avaient beaucoup trop gavée de médicaments et je n’étais capable de rien.


Je vous en prie… Je dois réussir… Je ne veux pas que ça arrive encore une fois…

Mais je n’y parvenais pas. La plaie était toujours aussi importante. Il n’y avait même aucun changement.

— Lève les mains ! cria une voix derrière moi.
Mais je ne voulais pas lâcher le corps. Pour rien au monde je ne l’aurais fait.
— Ella… Ella, continuai-je à implorer.

On me tira en arrière, par les cheveux, me forçant à la quitter.



J’ouvris la porte du chalet et la refermai derrière moi. Je restai figée dans l’entrée, les yeux écarquillés, le cœur battant la chamade.

Non… Je ne veux pas me souvenir…

Je m’étais dit qu’il faudrait bien que ça arrive un jour, surtout que les réminiscences se faisaient de plus en plus fréquentes, mais maintenant que cela arrivait, je ne voulais pas y faire face. C’était au-dessus de mes forces.

Je parvins à faire quelques pas, avant que d’autres images ne surviennent dans mon esprit. Je montai les escaliers en trombe, guidée par une envie, un besoin. J’accourus près de la table de chevet, dans la chambre que j’avais occupée au début, et en sortis la photographie sur laquelle se trouvaient Dean, mes parents et moi. Cela faisait un moment qu’il avait fait des copies des photos qu’il m’avait montrées, lorsque j’étais en plein sevrage et malade, mais je les avais laissées là, n’osant pas m’attarder sur les visages de ceux qui avaient été ma famille.

Puis je courus jusqu’au meuble dans la chambre de Dean. J’ouvris le tiroir avec un double fond, et récupérai la bague que j’y avais trouvé. Une vague d’immense solitude et d’un besoin de Dean me saisit.
Je me laissai tomber contre le mur, à peine consciente que quelqu’un m’appelait, au rez-de-chaussée. Je serrai le cliché et le bijou entre mes doigts.


J’étais dans ma chambre, en train de lire, assise sur le bord d’un lit. Mais en entendant quelqu’un approcher et en reconnaissant le parfum de Dean, je reposai le livre sur mon chevet et relevai la tête.
La porte de la pièce s’ouvrit. Il entra. Je souris, comme à chaque fois qu’il entrait dans mon champ de vision.

Il s’approcha de moi. Il n’y avait personne dans la maison, nous serions tranquilles. Même si mes parents voyaient notre relation d’un bon œil. Depuis quelques jours, je sentais qu’il y avait quelque chose qui couvait et il m’avait dit qu’il avait quelque chose à me demander. La nervosité ainsi qu’une certaine impatience me prit, alors même que je ne savais pas de quoi il s’agirait. Je lui avais proposé de partir ensemble un week-end, peut-être que c’était ça ? Il avait dû trouver l’endroit idéal.

Rien qu’à l’idée de passer du temps seulement avec lui, sans personne d’autre, me ravissait d’avance.
Mais il fallait que je me calme, je m’emportais peut-être.

— Alors ? Qu’est-ce que tu voulais me dire ? demandai-je, les mains sur mes cuisses.
Il ne répondit pas et me fit face. Je haussai les sourcils en le voyant s’accroupir devant moi. Là, j’étais surprise.
— Qu’est-ce que tu fais… ?
— J’ai quelque chose à te demander…

Mon souffle se coupa.

Oh.
Oh !

Je restai bouche-bée et crus rêver lorsque je le vis sortir une petite boîte de sa poche. Un écrin noir. Je crus que mon cœur s’était arrêté de battre, lorsqu’il l’ouvrit et que je vis une bague orné d’un diamant à l’intérieur.

— Lyn Miller, me feras-tu l’honneur de m’épouser ?

Je mis une main tremblante devant ma bouche, les larmes me montant rapidement aux yeux. Alors qu’elles coulaient sur mes joues et que ma vision était brouillée, je fus témoin du fait qu’il était aussi ému que moi.
Je me mis à rire et à pleurer en même temps, puis je hochai rapidement la tête.

— Oui… Oui !

Il me prit dans ses bras et à son tour, il laissa échapper un rire joyeux. Nous restâmes là, à nous étreindre, pendant un bon moment. Il finit par sécher mes larmes et je ne pouvais plus m’arrêter de sourire.
Quand Eden et Griffin apprendraient ça ! Sans parler d’Ashyrel ! Et… Mes parents !

— Est-ce que mes parents sont au courant ? demandai-je.
— Oui. Je me suis dit que je pouvais faire ma demande avant qu’on parte en week-end, pour pouvoir fêter la nouvelle avec eux avant. Du moins, si tu me disais oui, s’amusa-t-il.

Un nouvel éclat de rire me prit. Jamais je n’avais été aussi heureuse. J’allais devenir madame Jones. Lyn Jones. Cela sonnait vraiment bien, pour moi. Et en plus de cela, nous aurions du temps rien que pour nous pour profiter de nos fiançailles.
Je mis mon front contre le sien.

— Je t’aime, Dean. Tu fais de moi la plus heureuse des femmes.
Il m’embrassa, puis sourit contre mes lèvres.
— Je t’aime, Lyn. Tu es la plus belle chose qui me soit arrivée.



J’entourai mes genoux de mes bras et y enfouis mon visage. Des larmes commencèrent à rouler sur mes joues.
Je revis le moment où mes parents m’avaient appelée, pour me présenter à Dean. Ils m’avaient prévenue qu’un autre métamorphe viendrait vivre avec nous et j’appréhendais un peu. Mais quand j’avais su la raison de sa venue, la compassion m’avait rattrapée. J’étais descendue au rez-de-chaussée pour l’accueillir.

Quand j’avais fait face à cet homme, grand, imposant, avec ses longs cheveux noirs et ses yeux dorés saisissants, mon cœur avait raté un battement. Mais ce n’était pas ce qui m’avait le plus marqué : c’était la peine que j’avais lu au fond de ses yeux, ainsi que la souffrance que j’avais deviné, malgré son air impénétrable.

Puis la lueur d’étincelle particulière qui s’était allumée dans son regard, quand il m’avait vu. Ainsi que son faible sourire, pourtant si magnifique.

À ce moment-là, j’avais compris que cette rencontre allait marquer un tournant. Que j’étais prise au piège de la plus douce des manières.
Je savais que ce genre de souvenirs conduirait à la suite. Mais maintenant, je ne pouvais plus l’éviter.


— Elles sont magnifiques, commentai-je en regardant les étoiles.

Nous étions à l’extérieur du chalet que nous avions loué pour le week-end, sur la terrasse. Nos journées étaient rythmées par des promenades, des heures passées à observer le ciel nocturne – une chose que nous adorions tous les deux –, ainsi que par de longs moments bien plus délicieux. Ici, nous n’avions pas à craindre que quelqu’un ne nous surprenne. Nous pouvions faire absolument tout ce que nous voulions. Nous étions dans notre petite bulle, et je redoutais le moment où elle éclaterait.

— C’est vrai, approuva Dean, qui caressait ma main, allongé à côté de moi.
— J’aimerais ne plus jamais rentrer à la maison, soupirai-je.
Un léger rire s’échappa de sa gorge.
— Moi aussi. Mais les autres finiraient par lancer un avis de recherche, tu peux en être sûre, railla-t-il.
Je pouffai.
— Même en les ayant prévenu, je suis sûre qu’Ashyrel est déjà à notre poursuite. Ou Eden.
— Ou ton père, ajouta-t-il, taquin.
Je lui mis un léger coup de coude dans les côtes.
— Il n’est pas comme ça, grognai-je.
— Si tu le dis !
Je secouai la tête, amusée. Le silence retomba et je soupirai d’aise.
— Le chalet est vraiment magnifique, tu as bien choisi cet endroit, le complimentai-je.
— J’étais sûr qu’il te plairait, sourit-il.
— J’aimerais bien vivre dans un chalet, plus tard, fis-je avec une moue pensive.

Il tourna la tête vers moi avec un regard curieux.

— Vraiment ?
— Oui. Je trouve ça très beau.
Je crus voir les rouages de son cerveau se mettre en branle. Je plissai les yeux.
— Quoi ? demandai-je.
— Eh bien, j’aime assez cette idée, déclara-t-il.
Mes yeux devaient s’être mis à pétiller.
— Ça serait génial, appuyai-je.
Il m’entoura d’un bras pour me rapprocher de lui, et déposa un baiser sur mon front.
— Alors nous vivrons dans un chalet. Je t’en fais la promesse.



Un sanglot s’échappa de ma gorge, en même temps qu’un léger sourire naquît sur mes lèvres. Alors c’était pour cette raison que Dean habitait dans un chalet… Pour honorer une promesse faite à une disparue qui lui était chère.
La douceur de ce souvenir fut vite remplacée par quelque chose de beaucoup plus sombre.


J’appuyais mes paumes contre la blessure béante, dans la poitrine de mon père. Tout mon corps tremblait et j’étais secouée par les sanglots. Son visage, d’ordinaire si jovial, était fermé. Ses yeux si brillants, qui me couvaient toujours avec tendresse, étaient clos. Sa bouche était entrouverte dans un cri silencieux qui ne sortirait jamais.
Il avait toujours été le pilier de la famille et il venait de s’effondrer.

— Allez papa je t’en prie… Je t’en supplie tiens bon…

Un peu plus loin, ma mère gisait dans son propre sang. J’avais tenté de la guérir, en la voyant. Mais je n’y parvenais pas. Comprenant qu’elle était morte, je m’étais forcée à continuer et étais passée à mon père. Peut-être qu’il y aurait encore une chance, pour lui.

Mon pouvoir avait déjà commencé à agir, mais quelque part, je savais qu’il était déjà trop tard. Si j’étais arrivée quelques minutes avant, alors… Alors peut-être que…

— Elle est arrivée, entendis-je, dans mon dos.
Je sursautai et tournai la tête, le visage ruisselant de larmes. Il y avait plusieurs hommes. Des humains.
— Elle doit être guérisseuse. Regardez ses gestes, observa l’un d’eux.

Je blêmis un peu plus en comprenant.
Des chasseurs.
Et ils savaient que mes parents étaient des métamorphes. Nous devions être surveillés. Et puisque ma famille n’avait pas eu le temps de se transformer, ils l’avaient prise par surprise.

Mais je n’avais vu le corps de Dean nulle part. Je savais qu’il ne devait pas rentrer avant quelques jours, car il devait passer du temps avec Griffin, mais je n’avais pas pu m’empêcher de le chercher du regard, à deux doigts de vomir sous le coup de la panique.

— Il va falloir l’emmener et nettoyer tout ça, grogna un chasseur. Est-ce qu’il y en a d’autres ?
— Nous n’avons pas le temps. Il faut qu’on disparaisse, et vite. Et d’après ce que je sais, non. Mais nous avons une guérisseuse, au moins.

Alors ils n’étaient pas au courant, pour Dean… Malgré ma peine, je ressentis du soulagement.

Ils ne sont pas au courant.


Je sentis quelqu’un mettre une main sur mon épaule. Je reconnus Anjali grâce à son parfum, sans même regarder. Elle me parlait d’une voix douce, mais je n’entendais rien.


Lorsqu’on me tira en arrière, m’éloignant des cadavres de mes parents, je me mis à me débattre et à hurler. Mais on plaqua une main sur ma bouche. Malheureusement, nous étions assez à l’écart, nos plus proches voisins se trouvant à un kilomètre de chez nous.

Voyant que je n’étais pas décidée à leur rendre la tâche facile, celui qui me retenait abattit son poing sur mon visage. Ma tête partit en arrière et je m’effondrai. Je restai consciente pendant encore une seconde, avant que mon crâne ne heurte violemment le sol et que tout devienne noir.



Je n’arrivais pas à me calmer. Je tremblais comme une feuille et le souffle me manquait à force de sangloter. J’avais conscience qu’une autre personne qu’Anjali était entrée dans la pièce. J’avais envie de leur dire de partir, à tous, mais je n’en avais pas la force. Pour cela, il aurait fallu que je sois capable de parler. Tout ce que je pouvais faire, c’était serrer encore et encore la photo de mes parents, ainsi que ma bague de fiançailles. J’avais repoussé mes souvenirs de ma famille autant de temps que je le pouvais, consciente de tout ce qui me tomberait dessus lorsque je me rappellerais. Mais surtout quand je me souviendrais de l’attaque.
C’était finalement chose faite.

Je reconnus l’odeur du nouveau venu. Ashyrel. Il s’assit à côté de moi et je sentis sa main sur mon épaule, dans un geste réconfortant. Je ne bougeai pas d’un poil. Les battements de mon cœur résonnaient dans mes oreilles, occultant presque tout le reste. Pouvait-on réellement avoir le cœur brisé au sens propre ? Car j’avais l’impression que c’était ce qui menaçait de m’arriver.
Je revoyais encore et encore les visages de mes parents, morts. Des souvenirs d’eux, en train de me sourire, de me parler, me revenaient en même temps et cela contrastait avec tout ce sang. Une seconde, je me rappelais le rire de ma mère, si plein de vie, et celle d’après, elle était étendue sur le sol. Je pouvais contempler le rictus amusé de mon père et entendre sa voix de baryton, et ensuite, ses yeux qui se révulsaient avant que ses paupières ne se ferment définitivement.

Le parfum de ma meilleure amie se fit plus ténu. Elle venait de s’éloigner. Je ne sus pas ce qu’elle était partie faire, puisque je n’eus pas la force d’étendre mes sens pour l’écouter.


Je repris connaissance dans une pièce minuscule. Elle était plongée dans le noir. Pendant un instant, je ne me souvins pas de ce qu’il s’était passé. Puis, tout me revint en même temps et je m’écroulai sur le sol, la respiration coupée. Enfin, un hurlement comme je n’en avais jamais poussé m’avait échappé, à la fois funeste et libérateur. Il dura longtemps et, lorsque je n’eus plus assez de souffle, je pris une inspiration, pour mieux le relancer.

Mes parents…
Griffin. Eden. Ashyrel.
Et Dean.
Je me mis à prier pour qu’il ne leur arrive rien. Cela ne devait pas se produire. Jamais.

Mais je me sentais seule. Terriblement seule. J’avais la sensation que mon âme était restée là-bas, auprès d’eux. Car il était hors de question que je la garde avec moi, ici.
Je désespérais de ne pas sentir la présence de Dean et en même temps, je ne voulais pas qu’il soit attrapé. Seulement, sa voix qui aurait pu me rassurer me manquait. Son odeur me manquait. Ainsi que ses contacts, son visage… Tout.

Par réflexe, je passai un doigt sur mon autre main. Je sursautai et hoquetai de surprise. Avec horreur, je réalisai qu’il me manquait quelque chose.
Ma bague. Ma bague de fiançailles.

Je l’avais enlevé avant d’aller aider un voisin à jardiner, de peur de l’abîmer. D’un côté, au moins, ils n’avaient pas pu se rendre compte que j’étais fiancée, car le contraire les aurait fait douter sur la probable proximité d’autres métamorphes. Ils ne pourraient pas non plus chercher à me faire parler là-dessus. Et d’un autre côté… Je me sentais encore plus vide, sans ce témoignage de notre amour.



Les secondes s’écoulèrent, puis elle revint. Anj passa un bras autour de mes épaules pour m’attirer contre elle et je me laissai faire. Ash prit ma main dans la sienne et la serra doucement.


Les jours s’écoulaient avec lenteur. Plus le temps passait, plus le vide qui grandissait en moi s’épaississait. J’avais l’impression de n’être plus qu’une coquille vide. Mon cœur était réellement resté chez moi. Ici, je n’avais rien.

Un chasseur ouvrit ma cellule, mais je ne bougeai pas. Il m’attrapa par le bras pour me forcer à me relever. Au début, je me débattais avec hargne, lorsque cela arrivait, mais j’avais vite fini par comprendre que cela ne servait à rien. Les tortures avaient commencé à peine après mon arrivée. Cela m’avait fait hurler. Ils désiraient des noms. Mais je n’en avais aucun à fournir.
Du moins, si, mais je faisais de mon mieux pour ne rien dire. Le visage de Dean s’imposait à chaque fois dans mon esprit, en premier. Je revoyais sa demande en mariage, nos moments de pur bonheur. Puis, venait le tour d’Ashyrel, d’Eden et de Griffin. Mais je ne devais pas dévoiler leur nom, non plus. Malgré la souffrance.

— On va réessayer encore une fois, m’annonça le chasseur qui se trouvait devant moi avec calme, alors que j’étais ligotée à une chaise.
Je lui servis mon meilleur regard vidé de tout éclat.
— Allez-y, lâchai-je d’une voix monotone.
— Avais-tu d’autres proches métamorphes ?
— Non.
— Comment cela se fait-il ?
— Mes parents ont toujours vécu à l’écart de notre espèce.

Les questions ne changeaient pas, et mes réponses restaient invariablement les mêmes. Ce petit jeu semblait les exaspérer plus vite que moi.
Il soupira.

— Bien.

Il appuya la lame du couteau sur mon bras. Je laissai échapper un gémissement de douleur en me promettant qu’à force, je ne sentirais plus rien. Ce n’était qu’une question de temps.

— On va recommencer.



Les bercements de l’indienne durent m’apaiser plus que je ne l’aurais cru, car je m’assoupis. Loin de m’accorder le temps de souffler, ce sommeil fut rempli de cauchemars.
Lorsque je rouvris les yeux, j’entendis quelqu’un entrer dans la pièce et un parfum rassurant et familier me parvint. Le soulagement de savoir qu’il était là me donna à nouveau les larmes aux yeux.

Ashyrel et Anjali me dirent quelque chose d’une voix douce, que je ne compris pas. Elle m’embrassa sur la joue et il déposa un baiser sur ma tempe. Ils se levèrent et je mis mes mains devant mes yeux en essayant de prendre une grande inspiration.
À peine une seconde plus tard, de nouveaux bras m’étreignirent avec tendresse. Sans un mot, Dean s’adossa au mur et m’attira à lui. Sa présence eut un effet déclencheur sur moi : je me remis à pleurer. Mais cette fois, je pouvais bouger et réagir. Je me blottis contre lui et agrippai son tee-shirt avec force, froissant un peu plus la photo et m’entaillant légèrement la peau de ma paume avec le diamant de la bague. Mon visage se retrouva dans son cou et sa main fut dans mes cheveux, à les caresser doucement.

— Plus jamais… Plus jamais…, hoquetai-je.
Je fermai les paupières avec force. La solitude que j’avais ressenti commençait à peine à disparaître.
— … éloignée de toi…
Même si je ne parvenais pas à faire des phrases complètes, il avait saisi ce que j’essayais de dire.
— Je te le promets, mon cœur, me répondit-il avec douceur.
— Ça me revient… Tout me revient…
Et j’étais terrifiée. Il resserra un peu plus son étreinte.
— Je sais, ma louve… Je sais. Je suis là. Je ne bouge pas.

Je hochai la tête.


Les chasseurs me jetèrent presque dans ma cellule. J’étais livide. Je n’en pouvais plus. Cela faisait si longtemps, pour moi, qu’ils me torturaient, que je n’étais même plus capable de hurler ou de pleurer. Mais je commençais à être à bout. Je savais qu’ils finiraient par m’avoir, à l’usure. Je n’avais jamais rien lâché à propos de mes proches et ils ne pouvaient pas savoir que j’en avais. Seulement, je commençais à me dire que la finalité n’était peut-être pas d’avoir des réponses : juste me pousser à bout. Peut-être pour que je finisse par révéler d’autres choses, plus importantes pour eux, comme des emplacements de lieux de réunion. Mais je les ignorais, mes parents détestant cela.

Je n’avais rien d’autre à avouer, et j’avais peur de finir par donner les noms de Dean ainsi que des mes amis, sans pouvoir m’en empêcher. Et alors que j’avais revu leur visage dans mon esprit, j’avais pris une décision : les chasseurs n’auraient pas l’occasion de me faire parler.

— Lyn…, m’appela doucement Mary.

Je ne la regardai même pas. Je fixai le plafond de la cellule. Peter essaya également d’attirer mon attention, en vain. Ils finirent par comprendre que cela ne servirait à rien, qu’il fallait attendre que je revienne à moi.
Sauf que j’étais bel et bien lucide.

Je saisis le couteau que j’avais réussi à subtiliser, pendant qu’ils faisaient leurs tests sur moi. Je n’avais pas voulu m’en servir contre eux, car j’aurais rapidement été neutralisée. Et je voulais surtout en finir avec tout ça. J’aurais grillé toutes mes chances de parvenir à mes fins.

Je m’assis et orientai la lame de façon à ce qu’elle pointe un de mes poignets.
Je ne pourrais jamais donner le nom de Dean. D’Eden. D’Ashyrel. De Griffin.
Jamais.

Alors, sans hésiter, j’entaillai l’intérieur de mon poignet. Ce fut si facile… Je ne sentis même pas la douleur. Je fis de même avec l’autre.

— Lyn ? Qu’est-ce que tu fais ? s’inquiéta Peter.
— Rien, ne vous en faîtes pas, répondis-je d’une voix monotone.

Je me rallongeai, recommençant à fixer le plafond. Même s’ils ne voyaient pas bien, dans cet endroit sombre, ils allaient finir par comprendre. L’odeur du sang était devenue très familière.

— Lyn ? Lyn ! appela Mary.

Je ne répondis pas et ne bougeai pas. Je fermai les yeux et pris une grande inspiration.
Cela dura un moment. Je sentais mes forces me quitter peu à peu. Je n’avais plus vraiment conscience de ce qu’il se passait, autour de moi. J’avais l’impression d’entendre quelqu’un hurler mon nom. Même… plusieurs personnes.
Puis je sentis qu’on me soulevait.

Non ! Si je ressentais encore, alors j’étais toujours vivante ! Ils ne pouvaient pas me priver de ma liberté de mourir !


— Comment tu t’appelles ? demandai-je doucement à la petite fille, qui était assise dans la cellule à côté de la mienne.

Elle était arrivée quelques heures auparavant et s’était enfermée dans une sorte de mutisme. Et, alors que j’étais un véritable zombie depuis qu’on m’avait « sauvé » la vie, la vision de cette enfant dans un tel enfer m’avait secouée. J’avais déjà essayé plusieurs fois de lui parler, ainsi que Peter et Mary. Mais elle ne voulait pas décrocher un mot, ce que je comprenais aisément.
Mais cela ne m’empêcha pas d’essayer encore une fois. Et, enfin, elle tourna la tête vers moi, ses joues ruisselantes de larmes. Cette vision me brisa le cœur.

— Ella…, répondit-elle.
Je tendis une main à travers les barreaux. Timidement, elle finit par lever la sienne et je serrai ses petits doigts entre les miens.
— Est-ce que je vais retrouver mes parents ? demanda-t-elle, soudainement pleine d’espoir.

Je pris sur moi pour ne pas laisser apparaître ma détresse. Maintenant qu’elle s’était ouverte à quelqu’un – à une adulte, de surcroît – elle pensait qu’on allait l’aider. Je serrai les lèvres, puis hochai la tête.

— Oui, mentis-je.

Je savais que je ferais tout ce qui était en mon pouvoir pour la sortir d’ici, mais je doutais fortement que ça puisse arriver un jour. Seulement, je ne pouvais pas lui dire « non ».

— On va sortir d’ici, promit Mary à son tour.



Et Mary n’avait pas mentit. Peter et elle étaient vraiment sortis. Finalement, Ella ne comptait pas dans la promesse, même si je savais qu’ils auraient aimé qu’il en soit autrement.


Je poussai Ella devant moi.

— Ne t’arrête pas ! Cours jusqu’à la sortie !

Derrière moi, j’entendis les pas d’un garde. Du coin de l’œil, je vis une bouteille de bière vide, qui avait été laissée là. Souvenir de leurs rondes, quand ils s’ennuyaient. Je l’attrapai et me cachai dans un coin. D’une main, je fis signe à Ella de poursuivre sa route.
Lorsque l’homme s’approcha trop près de moi, je tendis le bras en l’air, puis l’abaissai à toute vitesse. La bouteille explosa sur son crâne et il s’écroula. Ne perdant pas de temps, je m’accroupis pour attraper son pistolet. Je marquai cependant un arrêt en voyant tout ce sang, sur sa tête. Les yeux écarquillés, je le tapotai du bout de mon pied.


Merde.

J’étendis mes sens. Il ne respirait plus.
Je venais de tuer un homme.

Alors que j’avais du mal à croire à ce que je venais de faire, je relevai la tête en entendant d’autres pas précipités. Je me remis à courir pour retrouver les autres. Avec une arme, nous ne serions pas sans défense.

Je commençais à les rattraper. Plus loin, je vis enfin la longue chevelure de Mary. Peter était à ses côtés.
Quelque chose n’allait pas.

— Où est Ella ? m’inquiétai-je.
Ils écarquillèrent les yeux.
— Elle n’était pas avec toi ? s’affola Peter.


Oh putain.

Je tournai la tête et fis demi-tour. Ils me suivirent.
Plus loin, je perçus du mouvement, dans un coin. Ella. Elle s’était cachée. Mais en me voyant, elle sortit de sa cachette.
Sauf qu’au même moment, un garde pénétra dans le couloir. Et le temps fut comme ralenti. Je chutai après avoir trébuché sur un cadavre.

— Lève-toi ! me hurla un métamorphe qui courait, plus loin.
— Ils vont nous tuer !

Au moment où je le vis viser la petite, je levai le bras et le pointai de mon arme. Mais j’étais plutôt loin et surtout, je n’avais encore jamais tiré.
Le premier coup de feu le fit sursauter. Mais je le loupai. Ella se mit à hurler. Le recul me surprit et je fis deux pas en arrière.
Cela fut suffisant pour qu’il ait le temps de tirer sur Ella.

— Lyn ! Bouge de là !

Je les ignorai. Tous.
Mon cœur s’arrêta de battre lorsque je la vis s’effondrer.
Je ne réfléchis pas une seconde de plus et me relevai précipitamment. Je rechargeai tout en continuant de m’avancer.

— Lyn ! m’appela-t-on.

Je tirai à nouveau. Cette fois, la balle alla se nicher dans la poitrine du chasseur. Un hoquet de stupeur me fit tourner la tête. Mes compagnons étaient en mauvaise posture.

— Baissez-vous ! criai-je.

Ils s’exécutèrent. Tant mieux, j’avais trop peur de les toucher sans le vouloir.
Lorsque le chasseur visa Mary, ce fut lui, ma cible.
Je voulus recharger encore, mais je n’avais plus de munitions.

— Continuez à courir ! hurlai-je à Mary et Peter. Je vais chercher la petite !
— Non Lyn !! Attends ! protesta Peter.

Je ne l’écoutai pas et me mis à courir jusqu’à elle. Elle ne pouvait pas être morte. Pas alors que nous étions si proches du but… J’avais là l’occasion de ne pas faillir à la promesse que je lui avais faite.
J’avais échoué.


— Qui es-tu ? me demanda-t-on.

Qui j’étais ? Je ne le savais même pas. Je ne savais même plus vraiment depuis combien de temps j’étais ici. J’avais de vagues souvenirs à propos d’un homme, et d’une identité. J’entendais parfois des cris, dans mon esprit, ainsi que des noms. Mais petit à petit, j’avais fini par les oublier. Ils n’étaient plus que des échos.

Parfois, je faisais des cauchemars à propos d’une course-poursuite qui se terminait très mal. Mais les détails m’échappaient. Seuls les chasseurs étaient concrets, à mes yeux. Alors même si je les haïssais, je ne pouvais plus compter que sur eux. Je sentais que d’ici quelques semaines. Il ne resterait plus rien de moi.

— Je crois qu’on a presque atteint notre objectif, retentit une voix féminine.
— C’est un peu tôt pour le savoir, Gina, rétorqua quelqu’un d’autre.
— Oh… Crois-moi, ce n’est qu’une question de temps.

Tout ce que je devais retenir, c’était un nom : Jones. Je savais qu’il était lié au visage de l’homme que je voyais parfois dans mes rêves, et qui se faisait de plus en plus flou, au fil des jours. Mais je ne voulais pas l’oublier.
Jones.

— Elle dit s’appeler Lyn Jones.
— Mais ses parents s’appelaient « Miller » ? fit la femme, incrédule.
— Elle s’est embrouillée et créée de faux souvenirs. Cela veut dire que notre plan commence à fonctionner.

Lyn Jones, ça sonnait bien.
Il me semblait l’avoir déjà pensé un jour, dans un autre contexte.



J’avais l’impression qu’une main invisible s’amusait à tordre mes entrailles. Je revins à la réalité lorsque je pressentis qu’un haut-le-cœur arrivait. Anticipant, Dean se pencha sur le côté pour attraper la poubelle. Il la ramena devant moi juste à temps pour que je me mette à vomir.
Je me revoyais encore éclater la bouteille sur le crâne du chasseur. Puis en train de tirer sur ces hommes.

Une balle. Deux balles.
Deux corps à terre.

Je déversai tout le contenu de mon estomac dans la poubelle. Dean attrapa mes cheveux pour les tenir en arrière. De son autre main, il caressait mon dos. Moi, je serrais toujours la bague et la photo dans une main, tandis que l’autre tenait le bord du récipient. Je finis cependant par les lâcher. J’avais une petite coupure dans la paume de ma main.
Dean ne réagit pas immédiatement. Il devait être surpris de voir ces éléments, par terre. Un en particulier.

— Je les ai tué…, m’étranglai-je.
Il mit son front contre l’arrière de ma tête.
— Vas-y, explique-moi tout… Tu as besoin de sortir tout ça de ton esprit, m’encouragea-t-il.

Alors je me mis à tout lui raconter. Depuis le début. Et tous les souvenirs qui m’étaient revenus. De plus, plus je parlais, plus des détails me revenaient. Il m’écouta sans cesser ses caresses dans mon dos, me soutenant, me berçant de paroles douces, tandis que je continuais à être malade. Je ne devais pas toujours être très compréhensible, mais il saisissait l’essentiel.

Lorsque j’eus terminé mon récit et que mes haut-le-cœur se calmèrent, je revins sur la partie un peu plus joyeuse de ces souvenirs.

— C’est pour cela que tu as acheté un chalet ? Pour te rappeler ces deux jours ? m’enquis-je dans un chuchotis.
Il hocha la tête, m’entourant d’un bras. Je me laissai aller contre lui.
— Oui. Je me suis dit que je pouvais au moins faire ça, répondit-il en enroulant une mèche de mes cheveux autour de son doigt.
Je réussis à avoir un petit sourire.
— Et tu avais raison… J’étais bien sous ton charme depuis le début, admis-je.

Il déposa un baiser sur ma tempe en me serrant plus fort.
De ma main fraîchement bandée par Dean, pour soigner la coupure, je saisis la bague de fiançailles.

— Je ne veux plus jamais l’ôter, déclarai-je avec détermination. Plus jamais.

Je voulus la passer à mon doigt, mais avec mes mains tremblantes, j’avais du mal. Alors, délicatement, Dean le fit pour moi. Son geste me réchauffa le cœur et j’enfouis la tête contre son torse.

— Elle est à toi, ma louve. Plus personne ne te l’enlèvera.

~


Mes rêves furent peuplés de souvenirs. Et cette fois, ma mémoire voulut me laisser un répit. Je ne me repassai pas les moments chez les chasseurs. Ce fut au contraire un très long rêve retraçant ma vie depuis mon enfance. J’y retrouvai mes parents, Ashyrel, puis Griffin et Eden, en grandissant. Et enfin, Dean. Ces songes furent marqués par les rires, les sourires, les pleurs aussi, puisque nous nous épaulions dans les pires moments.

Mais pas de chasseurs. Il n’y avait plus de place pour eux, désormais.
J’avais la sensation d’être redevenue entière. J’étais l’ancienne Lyn et la nouvelle en même temps. J’étais moi. Comme si ces deux parts de moi-même venaient de se réconcilier après une longue période de froid.
C’était libérateur. Cela faisait mal, oui, mais un énorme poids venait d’être ôté de mes épaules.

J’avais changé, ces trois dernières années, mais finalement, je me rendis compte que quelque part, j’avais toujours été moi-même. Et c’était ce que Dean avait essayé de me faire comprendre plusieurs fois. Cependant, dans ces moments-là, c’était assez difficile d’y croire. Parce que je ne savais pas.

Je finis par me réveiller, au milieu de la nuit. Je regardai un moment Dean, qui était en train de dormir. Je caressai doucement sa joue. Il était adorable, ainsi… Il avait l’air si paisible. Si fragile.

Je finis par me résoudre à m’extraire de son étreinte, doucement, afin de ne pas le réveiller. J’allais attraper le carnet dans lequel je consignais tous mes souvenirs. Je m’installai au bureau et allumai la lampe, baissant la luminosité au maximum.
Et je me mis à écrire, noircissant les pages.

---


Chapitre 31
Chapitre 33 (première partie)
Dernière modification par Chlawee le dim. 28 nov., 2021 7:44 pm, modifié 1 fois.
melaivy

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 32)

Message par melaivy »

Mince... Chloe, tu es forte là.

C'est déchirant.

J'espère qu'il y a une partie spéciale réservée pour le 'bottage" des fesses des chasseurs dans la suite.
lacrystal

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 32)

Message par lacrystal »

Chloe38200 a écrit : ven. 12 nov., 2021 2:32 pm Bonjour ! :D Voici le chapitre 32 ! J'espère qu'il vous plaira ! On approche assez de la fin. *-* ça me fait bizarre de dire ça. :lol:
Arrête pourquoi tu dis ça :cry: :cry: :cry: :cry:
Les enfants couraient partout dans la maison des Turner. Les marmots semblaient déjà énergiques en temps normal, mais c’était pire lorsqu’il s’agissait de métamorphes.
J'imagine l'horreur :shock: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol:
En retournant dans la cuisine, je croisai Sage, qui levait un paquet de bonbons au-dessus de sa tête. Ezekiel sautillait, les bras tendus.
xDDDDDDDDDDD Alors ça c'est typiquement le genre de truc que je ferais
Anjali finit par débarquer, en retard. Griffin avait fait appel à nous tous pour l’aider à gérer la fête d’anniversaire de son fils.
C'était nécessaire à mon avis xDD
Quelques minutes plus tard, Ashyrel fit également son apparition, apportant lui aussi un cadeau. Je me retins de froncer les sourcils, pensant qu’ils étaient arrivés… presque en même temps, tous les deux. Mmhh… Je songeai à une chose bien précise qui aurait pu les mettre en retard.
eyes eyes eyes eyes
Je me mis à secouer les épaules de la petite. Son visage d’ange était pâle comme la mort. Ses yeux regardaient le vide. Une mare de sang s’étendait sous son corps.

— Ella… Ella…, sanglotai-je.

Pendant un infime instant, elle parût m’entendre. Son regard finit par bouger avec lenteur, et elle le riva dans le mien. Mon cœur se brisa en mille morceaux lorsque je vis la lueur dans ses yeux s’éteindre.
À tout jamais.
:cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry: Ok cette scène est méga triste mon coeur s'est brisé :cry:
Elle n’avait que six ans… Six ans, putain ! Et je lui avais promis de l’aider à s’enfuir !
Je posai les mains sur son ventre, là où les balles l’avaient transpercé. Je voulus faire appel à mon pouvoir pour la guérir, mais je sentais à peine ma magie. Ils m’avaient beaucoup trop gavée de médicaments et je n’étais capable de rien.[/i]
Ok alors là faudrait l'emoji drown :cry: :cry: :cry: :cry:
— Lyn Miller, me feras-tu l’honneur de m’épouser ?

Je mis une main tremblante devant ma bouche, les larmes me montant rapidement aux yeux. Alors qu’elles coulaient sur mes joues et que ma vision était brouillée, je fus témoin du fait qu’il était aussi ému que moi.
Je me mis à rire et à pleurer en même temps, puis je hochai rapidement la tête.

— Oui… Oui !
Oh pu**** tu vas m'achever :cry: :cry: :cry: :cry:
Puis la lueur d’étincelle particulière qui s’était allumée dans son regard, quand il m’avait vu. Ainsi que son faible sourire, pourtant si magnifique.

À ce moment-là, j’avais compris que cette rencontre allait marquer un tournant. Que j’étais prise au piège de la plus douce des manières.
Punaise mais arrête d'écrire des choses aussi émouvantes mon coeur il se fait malmener :cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry:
— Alors nous vivrons dans un chalet. Je t’en fais la promesse.


Un sanglot s’échappa de ma gorge, en même temps qu’un léger sourire naquît sur mes lèvres. Alors c’était pour cette raison que Dean habitait dans un chalet… Pour honorer une promesse faite à une disparue qui lui était chère.
OK c'est le chapitre où j'ai les larmes aux yeux tout le long ou c'est comment ?

— Allez papa je t’en prie… Je t’en supplie tiens bon…

Un peu plus loin, ma mère gisait dans son propre sang. J’avais tenté de la guérir, en la voyant. Mais je n’y parvenais pas. Comprenant qu’elle était morte, je m’étais forcée à continuer et étais passée à mon père. Peut-être qu’il y aurait encore une chance, pour lui.
Rectification : c'est le chapitre ou je pleure tout le long ou c'est comment ?
Des chasseurs.
Je vais les tuer

— Plus jamais… Plus jamais…, hoquetai-je.
Je fermai les paupières avec force. La solitude que j’avais ressenti commençait à peine à disparaître.
— … éloignée de toi…
Même si je ne parvenais pas à faire des phrases complètes, il avait saisi ce que j’essayais de dire.
— Je te le promets, mon cœur, me répondit-il avec douceur.
— Ça me revient… Tout me revient…
Et j’étais terrifiée. Il resserra un peu plus son étreinte.
— Je sais, ma louve… Je sais. Je suis là. Je ne bouge pas.
Oh non mais c'est trop triste :cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry:
— Je crois qu’on a presque atteint notre objectif, retentit une voix féminine.
— C’est un peu tôt pour le savoir, Gina, rétorqua quelqu’un d’autre.
— Oh… Crois-moi, ce n’est qu’une question de temps.
NC2HCR??FZEC EZ?FUXEZ

SERIEUX JE LES DETESTE
— Elle est à toi, ma louve. Plus personne ne te l’enlèvera.
:cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry:


Pfiou
Quel chapitre
J'ai cru que je n'en ressortirai pas indemne, sérieux, on parle de la Sarah J. Maas destruction mais je trouve qu'on parle pas assez de la tienne (là tu vois je mettrai l'émoji angry 2 xDDDD) Non parce que j'adore tes romans c'est justement ça le truc, ils me malmènent ! :lol: :lol:
Mais bon c'est positif ça veut dire que tu écrit vraiment super bien, alors bravo !
Vivement la suite *-* *-*

PS : Par contre, je veux pas de fin hein, je veux encore au moins cent chapitres, qu'on soit d'accord hein stare
Chlawee

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 33)

Message par Chlawee »

Bonjour ! :D Désolée pour le retard !
Si vous allez voir la présentation, vous verrez la superbe couverture que m'a faite Lacrystal !! <3 Je l'adore !
Merci pour vos commentaires ! Je les lis toujours même si je n'y réponds pas ! <3
Je vous souhaite une bonne lecture ! Il ne reste que quelques chapitres avant la fin ! :D

Chapitre 33
Première partie

Je maintenais ma tête avec mes mains, pour ne pas qu’elle s’écrase sur la table de la cuisine. J’étais épuisée. J’avais passé le reste de la nuit à écrire dans mon carnet, avant de retourner me coucher, au petit matin. Mon esprit était vidé, sur le moment. J’avais réussi à me rendormir en un rien de temps, soulagée, mais je m’étais réveillée relativement tôt.

Je me passai une main sur le visage. Même si je me sentais mieux que la veille, j’avais encore la boule au ventre. J’étais heureuse de me souvenir de mon passé, mais ces réminiscences étaient éreintantes.
Dean, qui venait d’entrer dans la cuisine, disposa une assiette de profiteroles dégoulinants de sirop de chocolat, devant moi. Je redressai la tête. Même si je n’avais pas d’appétit, je fus touchée par cette petite attention.

— Anjali est allée en acheter pour toi, fit-il avec un sourire, avant de s’assoir en face de moi.

Malgré tout, une vague de chaleur emplit mon cœur. C’était adorable. Et je savais aussi que Dean y était pour quelque chose. Je lui envoyai un regard plein de gratitude, avant de reporter mon attention sur le dessert. Ma bouche se tordit légèrement en une grimace. Mon estomac protestait vivement à l’idée d’avaler quelque chose.

— Essaye de manger… Au moins un peu, m’encouragea-t-il.

Je saisis ma cuillère et suspendis mon geste, alors que j’allais découper un morceau. Après une hésitation, je reculai un peu ma chaise pour ouvrir un tiroir derrière moi et en prendre une deuxième, que j’envoyai à Dean en la faisant glisser sur la table. Puis je mis mon assiette au milieu, entre nous, et déplaçai deux choux à la crème à l’opposé des deux autres.

— On partage, déclarai-je.
Il secoua la tête.
— C’est pour toi, protesta-t-il.
Je haussai un sourcil.
— Tu vas manger ces choux avec moi, sinon…, commençai-je.
Voyant que j’étais un peu plus légère dorénavant, il parût soulagé et joua le jeu :
— Sinon quoi ?

Je cueillis de la chantilly sur ma cuillère et me levai en me penchant vers lui. Avant qu’il n’ait le temps d’esquiver, j’appliquai la crème sur son nez et une partie de ses joues, avant de me rassoir, un sourire en coin.

— Ça te va bien, m’amusai-je.
Il me fixa et une lueur qui ne me disait rien qui vaille s’alluma dans ses yeux, renforcée par un sourire carnassier.
— Oups, souris-je.

Il recula sa chaise et se leva. Je le vis s’approcher de moi, dangereusement.
Oh, oh.

— Non…

Il se pencha au-dessus de moi et colla son visage contre le mien. Il étala de la chantilly sur mon visage, puis se recula, avec un air satisfait. Je reniflai et soutins son regard.

— Et ça te fait rire ? lançai-je.
— Oui.

Je secouai la tête, avec un petit sourire. Nous nous essuyâmes, puis, lentement, je pris une bouchée de profiteroles. Mon ventre protesta vivement, se serrant, mais je me forçai.

Mais quelqu’un me sauva de ce supplice, même si ce dessert était vraiment bon. Un coup à la porte retentit. Dean se leva et alla ouvrir. Je sortis de la cuisine pour le rejoindre et je vis le visage surprit de Swann, dans l’encadrement.
J’avais complètement oublié l’entraînement. Nous avions fixé cette date. Elle ne savait toujours pas que Dean était au courant, pour nos rencontres secrètes. Et il n’était pas non plus censé être là. Je devais profiter de son absence, justement. Mais il était resté pour ne pas me laisser seule après tout ça.

— Je…, commença-t-elle. Je voulais juste demander si c’était vous qui aviez mon… plat.

Elle essayait d’improviser sur le tas. Et notre Alpha n’était pas dupe. Seulement, il prit un air pensif, son épaule contre le bois de la porte, faisant semblant de ne rien savoir.

— Mmh… Non, répondit-il. Il ne me semble pas que tu nous aies passé un plat.
La pauvre.
— Oh, alors ce n’était pas à vous. (Elle me regarda et je pus lire toute son incompréhension dans ses yeux.) Je vais poursuivre mes recherches, alors ! Bonne journée !
Et alors qu’elle allait repartir, je m’avançai.
— Attends, lui lançai-je.
Elle se retourna, les sourcils froncés. Dean soupira.
— Entre, l’invita-t-il. Je sais que tu n’es pas là pour un plat.
— Je t’assure que…
— Il est au courant, lui appris-je.

Aussitôt, elle souffla, comme si elle était soulagée de ne plus avoir à mentir à Dean, en face de lui. Puis elle mit ses poings sur ses hanches.

— Comment ça se fait ? s’agaça-t-elle.
Je grimaçai.
— C’est une longue histoire, dis-je.
Elle entra en secouant la tête et en le regardant d’un air mauvais. Dean haussa les sourcils et referma la porte.
— Attends, elle se fait du mal, tu te fais du mal, mais elle est énervée contre moi parce que je suis au courant ?
— Je pense que c’est plutôt après moi qu’elle en a, le corrigeai-je.
— Après vous deux ! renchérit-elle, du salon. Quand on est pas foutu de garder un secret, on ne fait pas de promesses ! C’est fou ça !

Bon. Au moins elle parlait plus qu’avant. Même si c’était pour nous engueuler. Je l’avais toujours connue très renfermée. Quelque part, c’était bon signe.
Nous la rejoignîmes.

— Et pourquoi es-tu en colère contre Dean ?
Elle croisa les bras, mais ne répondit pas tout de suite. Elle finit par lever les yeux au ciel.
— Bon, ok, là je n’ai pas de raison. Mais j’en aurai une s’il empêche les entraînements, nous prévint-elle.
— Je ne compte pas les empêcher, rétorqua-t-il, les dents serrées.
Pour le coup, cela la calma.
— Oh, lâcha-t-elle.
Elle laissa retomber ses bras le long de son corps.
— Alors tout va bien, je suppose, conclut-elle.

Je me pinçai l’arête du nez.
Comme à notre habitude, j’allai chercher la trousse de secours, au cas-où mon pouvoir me ferait défaut. Je la posai sur la table du salon. Swann était allée chercher un couteau, avant de s’asseoir sur le canapé. Dean, qui était tout de même inquiet et plein d’appréhensions, malgré ses efforts, resta debout, les bras croisés. Je lui fis un clin d’œil pour lui montrer que je gérais la situation.

Elle s’entailla les avant-bras, sur une longueur plus grosse que la dernière fois, en grimaçant à peine de douleur. Je crus que Dean allait intervenir, mais il se retint. Même si je pouvais voir à quel point il en avait envie. Puis elle me les présenta, et je soufflai un bon coup.

Je mis mes mains sur ses blessures et laissai mon pouvoir agir. Pour la première fois depuis le début de ces entraînements, je me sentais comme apaisée. Les picotements étaient toujours là, mais je les sentais à peine. Alors que j’avais les yeux fermés, je me mis à sourire. Qu’est-ce qui avait changé ? Pourquoi…

Et je compris : le fait que je me souvienne de tout, venait de m’aider à franchir un cap. Même si j’avais toujours peur d’échouer, je pouvais comprendre pourquoi je n’avais pas réussi, pour mes parents, ainsi que pour Ella. J’étais sous le choc pour les premiers et j’étais arrivée trop tard. Pour la petite, j’avais été affaiblie.

Quand je ne me souvenais pas encore, cette incertitude et cette impression d’échec me tenaillaient. Maintenant, je savais.
La louve en moi semblait sourire également. J’avais l’impression qu’à nouveau, nous ne formions plus qu’une, comme avant. Mon pouvoir aussi, était apaisé. J’étais moi-même.

Je finis par rouvrir les yeux. La brûlure minime que je ressentais s’estompa. Swann me regardait avec des yeux écarquillés. Dean avait posé une main dans mon dos.
Je rivai mon attention sur les deux coupures. Elles avaient disparu.

— Lyn…, bredouilla Swann. Tu… Tu as fait ça si vite… Est-ce que ça va ? Tu te sens bien ?
Grisée par ces sensations, je laissai échapper un rire de joie.
— Je me sens bien. Je me sens bien mieux, la rassurai-je, les larmes aux yeux.
— Mais… Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Comment as-tu fais ? me questionna-t-elle, les traits adoucis en voyant mon expression.
Mon ravissement semblait communicatif.
— Je me souviens, répondis-je.
Elle ne parût pas comprendre, au début. Puis, petit à petit, son visage s’éclaira.
— Tu te souviens de tout ? relança-t-elle.
Je hochai vivement la tête.
— Depuis hier. Et cette nuit, précisai-je.

Elle laissa échapper un cri de victoire puis, pour la première fois, elle ouvrit grand ses bras pour m’étreindre. Elle me serra contre elle, partageant cette grande nouvelle.

— C’est génial ! Je suis contente pour toi !
Elle finit par s’éloigner, mais mis ses mains sur mes épaules.
— En revanche… je suis aussi désolée que tu te sois remémorée les zones les plus sombres, soupira-t-elle.
Je secouai la tête avec un sourire triste.
— Ça ira…, chuchotai-je. Je vais enfin pouvoir avancer.

Je jetai un regard à Dean et je lus de la fierté et de la tendresse, dans ses yeux. Il se baissa pour déposer un baiser dans mes cheveux.
Swann regarda ma main, son regard attiré par une petite chose brillante.

Ma bague.
Ses lèvres s’étirèrent en un grand sourire, puis elle hocha la tête en direction de Dean, heureuse pour lui. Pour nous.

~


— Détend-toi, personne ne va nous attaquer, me taquina Celeste.

Je me penchai au-dessus du comptoir pour être entendue par-dessus la musique. Malgré nos ouïes plus développée que celle des humains, le son était très fort. Il faisait vibrer les murs et pulsait dans mes veines.

— Je suis détendue, répliquai-je.

Je mentais et elle le savait très bien. Tout en sirotant mon cocktail, je guettais les alentours avec méfiance. Mais après tout, c’était ici que quelqu’un avait poignardé Dean.
Celeste essuyait des verres derrière le bar. Ce soir, elle avait décidé de jouer les barmaid, dans la boîte de nuit où elle travaillait avec mon fiancé. J’avais décidé d’y faire un tour afin de voir à quoi le lieu ressemblait.

Et je pouvais voir à son expression qu’elle aimait beaucoup ça. Elle m’avait dit qu’elle adorait fêter des événements avec les gens, remplir leurs shots, inventer de nouvelles boissons. Écouter les personnes saoules parler, aussi. D’après elle, elle pourrait remplir tout un carnet de toutes les histoires abracadabrantesque qu’on lui avait narré. Je lui avais bien demandé de me raconter quelques anecdotes, mais elle avait rétorqué qu’elle était tenue au secret professionnel.

Elle fit glisser un gin tonic sur le bar en direction d’un client qui la remercia d’un geste de la main. Aucune goutte ne s’échappa du verre. Impressionnant.

— Alors je n’aimerais pas être là quand tu es tendue, me taquina-t-elle.
— C’est juste que je sais qu’il y a parfois des types louches, par ici.
— Ma belle, des types louches, il y en a tous les soirs, ricana-t-elle.
Je fronçai le nez. Super.
— Mais bon, il y en a tout autant à l’extérieur, me rappela-t-elle.
— C’est vrai, soupirai-je.

Le souvenir de Celeste s’écroulant après avoir reçu un coup de couteau de la part de sa sœur, flotta entre nous. Je baissai les yeux et déglutis. C’était un sujet que nous n’avions pas abordé ensemble depuis le jour où c’était arrivé. Et encore, elle n’avait pas voulu en dire plus.

— Ne t’en fais pas, je ne la recroiserai pas de sitôt, voulut-elle me rassurer.
J’étais un livre ouvert à ce point ?
— Tu penses qu’elle est partie… loin ? m’enquis-je.
— Elle a dû retourner sur nos terres d’origine, à plusieurs heures d’ici. Elle avait sûrement entendu parler de moi et espérait me prendre par surprise. Elle ne retentera pas une chose pareille. Même si elle m’a salement amochée, je crois que je lui ai fait passer l’envie de recommencer.
Je fixai mon verre quelques secondes, mes doigts tapotant légèrement dessus. Puis j’osai la regarder pour lui demander :
— Pourquoi est-ce qu’elle désirait te faire du mal ?

Elle ne répondit pas tout de suite, concentrée sur sa tâche de nettoyage. Si bien que je crus qu’elle n’allait jamais le faire. Mais finalement, après s’être assurée que personne ne pourrait nous entendre et avoir aperçu mon regard encourageant, elle se lança :

— On a toujours été rivales. En fait… ça s’est surtout déclenché quand ma belle-mère est arrivée, commença-t-elle.
Je me redressai, prête à écouter. J’étais émue qu’elle me fasse assez confiance pour m’expliquer ce qu’il s’était passé.
— Ma mère est morte quand nous étions très jeunes, continua-t-elle. Puis Tara – notre belle-mère – a débarqué dans nos vies. Elle avait été élevée dans un clan assez… particulier. Tiens, tu vois Sam Jonas ? C’était la même chose. En pire. Tara était pleine de haine et elle ne pouvait pas concevoir que ma sœur et moi ne nous démenions pas pour essayer d’être la meilleure aux yeux de l’Alpha. Ma petite sœur, Kacey, a donc pris cela à cœur. Elle était encore si jeune, si vulnérable et… influençable. Elle s’est éloignée de moi pour montrer qu’elle était la meilleure, elle s’entraînait nuit et jour. Mais elle ignorait que je le faisais également pour pouvoir l’arrêter si elle allait trop loin.

Je cessai de boire mon cocktail, happée par son récit. J’ignorais comment elle faisait, mais tout en parlant, elle parvenait à être assez alerte pour entendre une autre commande et servir un autre verre.

— Nous avons grandi mais nous n’agissions plus du tout comme des sœurs. Kacey voulait me battre coûte que coûte et refusait que nous partagions ne serait-ce qu’un moment de complicité. Il faut dire que les rares fois où elle a accepté, Tara surgissait de nulle part pour nous éloigner un peu plus. Kacey commençait même à la suivre partout et à ne plus parler à notre père. Elle était jalouse parce qu’il passait le plus clair de son temps avec moi, à essayer de m’éduquer comme lui l’entendait, sans suivre les conseils de Tara. Je l’aimais énormément. Je l’aime toujours, d’ailleurs. Il sera toujours mon père.

Ma poitrine se serra quand je compris qu’il était mort.

— Il a vite saisi que Tara était bien plus dangereuse et toxique que nos venins de cobra, mais elle était devenue la préférée de l’Alpha, Kacey l’adorait… Il ne savait pas comment s’éloigner d’elle. Tara ne l’aimait pas non plus : elle était avec notre père parce qu’il était le bras droit de l’Alpha. Alors elle est restée. Et un jour…
Elle se renfrogna.
— Mon père s’affaiblissait. Il était malade. Il devait d’ailleurs laisser sa place de bras droit à quelqu’un d’autre, sans violence. Mais Kacey a poussé son petit-ami a le provoquer en duel jusqu’à la mort pour prendre sa place avant qu’il n’abdique. Cela aurait pu être un duel normal, sans en arriver là, et puis j’ai essayé de la convaincre de changer d’avis, parce qu’il allait laisser sa place, mais elle ne voulait rien entendre. Elle était jalouse de la complicité que j’avais encore avec lui. Et ce clan-là acceptait les combats à mort. Ce que je trouve… immonde.

Oui. « Immonde » était le mot juste. J’étais dépitée.

— Mon père est mort pendant le duel. Kacey… jubilait. J’étais dévastée et terriblement en colère. Je n’arrivais pas à croire qu’elle tirait de la joie de la fin tragique de notre père. Par la suite, Kacey et Tara régnaient un peu en maîtresses, dans le clan. L’Alpha leur passait tout et le bras droit était le fiancé de ma sœur. Mais j’en avais assez. Et Tara a dépassé les bornes en encourageant les plus forts à s’engager dans des duels contre les plus faibles. Refuser serait admettre sa faiblesse, risquer d’être exilé. Certains l’ont tout de même fait et j’espère qu’ils vivent bien mieux depuis. D’autres avaient tout à perdre. Beaucoup sont morts. Nous étions à presque un combat par semaine. Alors un jour, j’ai provoqué, moi, Tara en duel. La vengeance n’est pas une bonne chose, crois-moi. Mais à ce moment-là, plus rien n’existait. Il fallait que je le fasse. Et j’ai gagné.

Elle marqua une pause. J’inspirai un bon coup pour me remettre de ces émotions, même si ce n’était pas fini. Je terminai mon verre d’un trait et elle aussi. Il nous faudrait au moins ça pour affronter la suite.

— Kacey s’est mise en tête de me faire payer. Elle a envoyé son fiancé me combattre. Là encore, j’ai gagné. J’ai d’abord demandé l’exil, mais tous deux m’ont promis de me poursuivre peu importe où j’irais. Alors je voulais en terminer au plus vite. Je n’ai pas voulu mettre fin à la vie de ma sœur. C’était… inconcevable. Alors je suis partie et j’ai brouillé les pistes pour qu’elle ne me retrouve pas. Elle a bien tenté quelques fois de m’attaquer en me retrouvant, mais à chaque fois je me défendais bien et il n’y avait pas vraiment de blessure. Puis des années ont passées, je suis venue dans le clan de Dean. Je pensais que de l’eau avait coulé sous les ponts, mais Kacey doit ressasser ses idées de vengeances depuis tout ce temps. Elle n’a eu aucun mal à retrouver mon nom à cause de la boîte de nuit et de l’hôtel, mais je ne me cachais pas, je ne pensais pas qu’elle reviendrait. Finalement, si. Et cette fois c’était beaucoup moins pacifique.

« Pacifique » n’était pas le terme qui me serait venu à l’esprit en premier pour toute cette histoire, de toute façon.
Je gardai le silence pendant un moment, les lèvres serrées. Puis je croisai son regard masqué par des lentilles de contact, afin qu’on ne puisse pas déceler les iris jaunes et les pupilles de reptile.

— Je suis désolée pour ton père. Pour Kacey, aussi.

Même si cette dernière n’était pas morte, cela devait être incroyablement douloureux.
Celeste étant Celeste, elle balaya mes paroles d’un geste de la main et remplit deux shots. Elle m’en tendit un et brandit le sien.

— Au futur bien plus festif ! clama-t-elle.

Je trinquai avec elle et nous ingurgitâmes nos boissons. L’alcool me brûla la gorge.
Un bras entoura ma taille et des lèvres se posèrent dans mon cou. Je souris quand l’odeur de pins me parvint.

— Qu’est-ce que tu fais là ? me demanda Dean avec douceur, ravi de me voir.
Je levai la tête pour le regarder. Celeste le salua.
— Je voulais te faire la surprise, répondis-je. Comme ça on pourra rentrer ensemble et nous arrêter en chemin pour commander des burgers.

En réalité, après cette histoire, je n’avais plus très faim. Mais je savais que Celeste ne voudrait pas que je me morfonde pour elle et que Dean s’inquiétait de ne pas me voir beau-coup manger, ces derniers temps. Alors j’allais me forcer un peu pour donner le change. Faire comme si j’avais retrouvé mon appétit. Cela allait un peu mieux depuis deux jours, mais ce n’était pas encore tout à fait ça.
Il haussa un sourcil, amusé.

— Avoue que tu voulais surtout les burgers, hein ?
— Tu ne fais pas le poids contre ça, Dean, se moqua Celeste.
Je fis mine de réfléchir. Il montra les dents en grognant d’un air comique qui me fit rire.
— Alors, comment tu la trouves, la boîte ? demanda-t-il.
— C’est un bel endroit, complimentai-je. J’aime bien ce que vous en avez fait. (Je désignai Celeste.) Puis j’ai trouvé quelqu’un de fréquentable avec qui parler.
Elle mit une main sur son cœur. Dean fronça les sourcils.
— « Fréquentable », tu dis ? railla-t-il.
Elle lui donna un coup de poing dans l’épaule.
— Filez avant que je ne démolisse notre Alpha, grommela-t-elle.
— Tu peux toujours essayer ! la défia-t-il.

---


Chapitre 32
Chapitre 33 (deuxième partie)
Dernière modification par Chlawee le ven. 24 déc., 2021 7:46 pm, modifié 1 fois.
Pendergast

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 33)

Message par Pendergast »

Bonjour, d'autres révélations, mais un chapitre plus calme, posé, au milieu de la tempête. Et la couverture est magnifique :o , bravo Lacrystal!! Bonne journée
lacrystal

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 33)

Message par lacrystal »

Chloe38200 a écrit : dim. 28 nov., 2021 7:43 pm Bonjour ! :D Désolée pour le retard !
Si vous allez voir la présentation, vous verrez la superbe couverture que m'a faite Lacrystal !! <3 Je l'adore !
ça m'a fait vraiment plaisir de la faire *-* *-* *-*
Je vous souhaite une bonne lecture ! Il ne reste que quelques chapitres avant la fin ! :D
écrit sur une pancarte : "on veut plus de chapitres de Métamorphes" Hein ? Qu'est-ce que je fais ? Mais rien du tout cache la pancarte

Il se pencha au-dessus de moi et colla son visage contre le mien. Il étala de la chantilly sur mon visage, puis se recula, avec un air satisfait. Je reniflai et soutins son regard.

— Et ça te fait rire ? lançai-je.
— Oui.
:lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol:
— Je…, commença-t-elle. Je voulais juste demander si c’était vous qui aviez mon… plat.

Elle essayait d’improviser sur le tas. Et notre Alpha n’était pas dupe. Seulement, il prit un air pensif, son épaule contre le bois de la porte, faisant semblant de ne rien savoir.

— Mmh… Non, répondit-il. Il ne me semble pas que tu nous aies passé un plat.
La pauvre.
— Oh, alors ce n’était pas à vous. (Elle me regarda et je pus lire toute son incompréhension dans ses yeux.) Je vais poursuivre mes recherches, alors ! Bonne journée !
La pauvre xDDDDDDD

— Attends, elle se fait du mal, tu te fais du mal, mais elle est énervée contre moi parce que je suis au courant ?
— Je pense que c’est plutôt après moi qu’elle en a, le corrigeai-je.
— Après vous deux ! renchérit-elle, du salon. Quand on est pas foutu de garder un secret, on ne fait pas de promesses ! C’est fou ça !
:lol: :lol: :lol: :lol: :lol: elle m'a tuée

Quand je ne me souvenais pas encore, cette incertitude et cette impression d’échec me tenaillaient. Maintenant, je savais.
La louve en moi semblait sourire également. J’avais l’impression qu’à nouveau, nous ne formions plus qu’une, comme avant. Mon pouvoir aussi, était apaisé. J’étais moi-même.
*-* *-* *-* *-*
— C’est génial ! Je suis contente pour toi !
Elle finit par s’éloigner, mais mis ses mains sur mes épaules.
— En revanche… je suis aussi désolée que tu te sois remémorée les zones les plus sombres, soupira-t-elle.
Je secouai la tête avec un sourire triste.
— Ça ira…, chuchotai-je. Je vais enfin pouvoir avancer.
J'adore Swann genre vraiment *-* <3
Et je pouvais voir à son expression qu’elle aimait beaucoup ça. Elle m’avait dit qu’elle adorait fêter des événements avec les gens, remplir leurs shots, inventer de nouvelles boissons. Écouter les personnes saoules parler, aussi. D’après elle, elle pourrait remplir tout un carnet de toutes les histoires abracadabrantesque qu’on lui avait narré. Je lui avais bien demandé de me raconter quelques anecdotes, mais elle avait rétorqué qu’elle était tenue au secret professionnel.
:lol: :lol: :lol: J'imagine le genre d'histoires qu'elle doit entendre xDDD
— On a toujours été rivales. En fait… ça s’est surtout déclenché quand ma belle-mère est arrivée, commença-t-elle.
Je me redressai, prête à écouter. J’étais émue qu’elle me fasse assez confiance pour m’expliquer ce qu’il s’était passé.
— Ma mère est morte quand nous étions très jeunes, continua-t-elle. Puis Tara – notre belle-mère – a débarqué dans nos vies. Elle avait été élevée dans un clan assez… particulier. Tiens, tu vois Sam Jonas ? C’était la même chose. En pire. Tara était pleine de haine et elle ne pouvait pas concevoir que ma sœur et moi ne nous démenions pas pour essayer d’être la meilleure aux yeux de l’Alpha. Ma petite sœur, Kacey, a donc pris cela à cœur. Elle était encore si jeune, si vulnérable et… influençable. Elle s’est éloignée de moi pour montrer qu’elle était la meilleure, elle s’entraînait nuit et jour. Mais elle ignorait que je le faisais également pour pouvoir l’arrêter si elle allait trop loin.
En pire ? Eh bah...
Bon déjà je l'aime pas Tara, là direct

— Nous avons grandi mais nous n’agissions plus du tout comme des sœurs. Kacey voulait me battre coûte que coûte et refusait que nous partagions ne serait-ce qu’un moment de complicité. Il faut dire que les rares fois où elle a accepté, Tara surgissait de nulle part pour nous éloigner un peu plus. Kacey commençait même à la suivre partout et à ne plus parler à notre père. Elle était jalouse parce qu’il passait le plus clair de son temps avec moi, à essayer de m’éduquer comme lui l’entendait, sans suivre les conseils de Tara. Je l’aimais énormément. Je l’aime toujours, d’ailleurs. Il sera toujours mon père.

Ma poitrine se serra quand je compris qu’il était mort.
:cry: :cry: :cry: :cry: :cry:
— Mon père s’affaiblissait. Il était malade. Il devait d’ailleurs laisser sa place de bras droit à quelqu’un d’autre, sans violence. Mais Kacey a poussé son petit-ami a le provoquer en duel jusqu’à la mort pour prendre sa place avant qu’il n’abdique. Cela aurait pu être un duel normal, sans en arriver là, et puis j’ai essayé de la convaincre de changer d’avis, parce qu’il allait laisser sa place, mais elle ne voulait rien entendre. Elle était jalouse de la complicité que j’avais encore avec lui. Et ce clan-là acceptait les combats à mort. Ce que je trouve… immonde.

Oui. « Immonde » était le mot juste. J’étais dépitée.

— Mon père est mort pendant le duel. Kacey… jubilait. J’étais dévastée et terriblement en colère. Je n’arrivais pas à croire qu’elle tirait de la joie de la fin tragique de notre père. Par la suite, Kacey et Tara régnaient un peu en maîtresses, dans le clan. L’Alpha leur passait tout et le bras droit était le fiancé de ma sœur. Mais j’en avais assez. Et Tara a dépassé les bornes en encourageant les plus forts à s’engager dans des duels contre les plus faibles. Refuser serait admettre sa faiblesse, risquer d’être exilé. Certains l’ont tout de même fait et j’espère qu’ils vivent bien mieux depuis. D’autres avaient tout à perdre. Beaucoup sont morts. Nous étions à presque un combat par semaine. Alors un jour, j’ai provoqué, moi, Tara en duel. La vengeance n’est pas une bonne chose, crois-moi. Mais à ce moment-là, plus rien n’existait. Il fallait que je le fasse. Et j’ai gagné.
Mais c'est des grands malades dans ce clan en fait
— Je suis désolée pour ton père. Pour Kacey, aussi.
Je suis désolée pour Celeste :cry: :cry:
— Je voulais te faire la surprise, répondis-je. Comme ça on pourra rentrer ensemble et nous arrêter en chemin pour commander des burgers.
OK j'aime Lyn de tout mon coeur là
Je peux avoir un burger moi aussi ?
— Avoue que tu voulais surtout les burgers, hein ?
— Tu ne fais pas le poids contre ça, Dean, se moqua Celeste.
xDDDDD Je suis d'accord avec Celeste désolé Dean !
— « Fréquentable », tu dis ? railla-t-il.
Elle lui donna un coup de poing dans l’épaule.
— Filez avant que je ne démolisse notre Alpha, grommela-t-elle.
— Tu peux toujours essayer ! la défia-t-il.
:lol: :lol: :lol: :lol:

Alors alors alors
Bon sans surprise j'ai beaucoup aimé ce chapitre comment ça je dis ça à chaque fois ? N'importe quoi
ça fait plaisir de voir que Lyn retrouve la mémoire, même si c'est vraiment dur pour elle, c'est comme si elle avait fait la paix avec les deux parties qui vivaient en elle, la Lyn qui avait perdue la mémoire et la Lyn qui se souvenait de tout du coup ça fait plaisir *-*
L'histoire de Celeste est vraiment triste :cry: C'est à se demander si un jour des personnages de tes romans auront une histoire toute mimi, sans problème L'autrice en nous : NAN I WANT PROBLEMS ALWAYS
En tout cas c'était un super chapitre, j'ai hâte de lire la deuxième partie *-*
Chlawee

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 33)

Message par Chlawee »

Bonsoir ! :D Désolée pour ce gros retard mais les derniers jours ont été compliqués et puis je me suis dis que cette deuxième partie du chapitre 33 tomberait à pic pour Noël ! *-*
J'espère que ça vous plaira !
Je vous souhaite d'ailleurs de joyeuses fêtes et pleins de bonnes choses ! <3


Chapitre 33
Deuxième partie

J’accrochai l’étoile tout en haut du sapin de noël, puis je me reculai en admirant mon œuvre. Je mis mes mains sur mes hanches, satisfaite. Il était très joli. Et j’adorais voir le chalet aussi décoré, festif.
Cette année, tous les membres du clan viendraient chez nous, ainsi qu’Ashyrel, pour le réveillon de noël, et il était prévu que le lendemain se passe chez Griffin. Depuis plusieurs jours, j’étais si excitée à l’idée de le fêter à nouveau, que je ne tenais plus en place. J’avais couru un peu partout, entraînant Dean avec moi dans les magasins, afin d’acheter des décorations. C’était assez drôle, de le voir grogner parce qu’il y avait trop de monde et qu’il n’avait pas l’habitude. Mais quand je lui avais proposé de rentrer, il m’avait répondu qu’il préférait mille fois me voir aussi joyeuse et il avait fini par se détendre.

C’était la première fois depuis trois ans qu’il fêtait noël. Les autres lui avaient bien proposé de le faire, les années précédentes, mais il avait refusé. Alors je voulais mettre le paquet pour que ça lui plaise. De plus, les autres étaient ravis de savoir qu’on allait tous se rassembler.

Par la suite, Ashyrel, Anjali et Eden m’avaient entraînée au centre commercial, afin que je puisse dénicher des cadeaux. Les leurs, je les avais acheté lorsqu’ils n’étaient pas là. Et quand je leur avais demandé ce qu’ils désiraient, pour ce fameux jour, Eden avait répondu que le fait de retrouver sa grande sœur était déjà merveilleux et Anjali, que je porte à nouveau ma bague de fiançailles lui suffisait. Pour Ashyrel, porter ma gourmette qu’il m’avait offert pour un de mes anniversaires lui faisait déjà énormément plaisir.
Ce qui ne réglait pas le problème des cadeaux, dans le fond. J’allais devoir me débrouiller.

Un jour, après l’entraînement avec Swann, j’étais allée frapper à la porte des Turner comme une furie. Sans même expliquer ce qui se passait, j’avais sauté au cou de Griffin, en le remerciant mille fois pour tout ce qu’il avait fait pour Dean, ainsi que pour ma famille et moi, par le passé. Il avait fini par comprendre de lui-même que j’avais retrouvé mes souvenirs et m’avait étreint si fort que j’avais faillis ne plus pouvoir respirer. Il était arrivé la même chose avec Eden. Nous ne nous étions plus lâchées, depuis, rattrapant le temps perdu. Alors que j’étais allée chez eux en début d’après-midi, j’y étais toujours, tard dans la nuit. Entre les rires et les larmes, le temps était passé rapidement.

Anjali, elle, avait bondit de joie et avait déclaré qu’elle était heureuse de me retrouver. Lorsque je lui avais répondu que nous ne nous connaissions pas, avant, elle avait rétorqué que ça ne m’empêchait pas de lui faire un énorme câlin. De plus, elle s’était extasiée sur la bague, que je refusais de quitter, depuis que je l’avais remise à mon doigt.
Les autres membres du clan s’étaient réjouis pour moi, même si Ezekiel n’avait pas tout saisi et avait préféré vider le plat de crêpes sans trop faire attention à ce que nous disions.

Mais j’avais vraiment fondu en larmes, quand je l’avais annoncé à Ashyrel. Il avait débarqué dans l’heure et, même si c’était encore tendu entre Dean et lui, il était resté deux jours au chalet. Nous avions passé notre temps à nous remémorer tous nos souvenirs d’enfance. J’arrivais même à lui en rappeler certains qu’il avait oublié.
Depuis plusieurs jours, j’étais vraiment, vraiment heureuse.
Je revins à la réalité lorsque Dean fut derrière moi. Il m’enlaça en regardant le sapin.

— Il est superbe.
— Oui ! répondis-je, sans aucune modestie.
Il laissa échapper un petit rire. Je me retournai pour lui faire face.
— Est-ce qu’ils… ont rappelé ? m’enquis-je, un peu nerveuse.
Il hocha la tête. Je fus tout ouïe.
— Ils seront là, répondit-il.

Je soupirai de soulagement, même si je ressentais encore de l’appréhension. Nous avions essayé de joindre Peter et Mary, plusieurs fois, sans succès. Je m’étais décidée la veille, de les inviter également pour noël. Je leur avais laissé un message leur demandant de me rappeler, s’ils le voulaient bien. Je leur avais brièvement expliqué que j’avais retrouvé mes souvenirs et que nous pourrions tenter de surmonter ça ensemble. Après tout, tous les trois, nous étions bien placés pour nous comprendre.
Et apparemment, ils avaient enfin répondu.

— J’espère que ça va bien se passer, chuchotai-je.
— Pourquoi pas ? (Il souleva mon menton, d’un doigt.) Profitez-en pour renouer. Vous n’êtes même pas obligés de parler de tout ça, d’accord ? Vous êtes importants les uns pour les autres, c’est tout ce qui compte.

J’acquiesçai et hochai la tête. Je me mis sur la pointe des pieds pour l’embrasser.
La porte d’entrée s’ouvrit à la volée. Nous n’eûmes même pas besoin de regarder pour savoir de qui il s’agissait.

— Qu’est-ce que tu fais déjà là ? lança l’Alpha au lionceau.
Ezekiel fonça droit vers la table de la salle à manger, sur laquelle étaient déposés plusieurs plateaux contenant de la nourriture.
— Les gâteaux n’ont pas fini de cuire, le prévins-je.
S’il cherchait des sucreries, il allait être déçu. Mais le bougre commença à vouloir attraper un petit four.
— Hé ! protestai-je en me détachant de Dean et en m’approchant du petit gars. Ne commence pas à tout manger maintenant !

Il suspendit son geste, soutenant mon regard. Je plissai les yeux. Il hésitait à la faire, sa bêtise.
Puis il mit le petit four dans sa bouche avec un grand sourire insolent. Il avala sa bouchée.

— Tu ne sais pas ce que tu viens de faire…, le menaçai-je.

Puis, sans crier gare, je m’élançai vers lui pour lui faire des chatouilles. Il éclata de rire et commença à se tortiller, dans mes bras, pour que je le lâche.

— J’ai compris ! J’ai compris ! répéta-t-il, hilare.
— Je n’en suis pas tout à fait sûre !
Ce manège se poursuivit jusqu’à ce que les deux autres Turner fassent leur entrée. J’entendis le soupir amusé de Griffin.
— Pourquoi tu tortures mon fils ? me lança-t-il en se débarrassant de son manteau.
— Parce qu’il commence déjà à manger l’apéritif ! rétorquai-je.
Je finis cependant par lâcher Ezekiel, ayant pitié de lui. Il reprit son souffle et me fusilla du regard, même s’il souriait encore.
— Tu triches, me reprocha-t-il.
Je mis une main sur mon cœur avec un air théâtral.
Moi ?

Il me tira la langue puis partit se réfugier derrière les jambes de sa sœur, qui soupira, puis lui ébouriffa les cheveux.
Je m’approchai d’elle pour la serrer dans mes bras. Elle me rendit mon étreinte sans hésiter.

— C’est super bien décoré, commenta-t-elle.
— Merci. C’est moi qui ai tout fais, répondis-je avec un sourire.
Dean, qui passait par là, me pinça les côtes. Je sursautai.
— Bon ok, il m’a peut-être un peu aidée, cédai-je.

~


— Et celui-là, c’est pour toi, déclara Dean en tendant un paquet cadeau à Anjali.

Ses yeux se mirent à pétiller et un grand sourire étira ses lèvres. Elle déchira le papier à une vitesse folle, aussi impatiente qu’avait pu l’être Ezekiel avec ses présents.
Même s’il n’était pas encore minuit, le petit bonhomme avait insisté pour que nous ouvrions nos cadeaux en avance, puisqu’il ne tenait plus en place.

— Un roman ! s’enthousiasma-t-elle, même si elle était un peu perplexe.
— Je t’avoue que c’est Lyn qui m’a aidé à choisir, répondit Dean. On s’est dit que tu allais sûrement te mettre à la lecture un jour. (Il prit un air faussement pensif.) À moins que la prochaine activité dans ta liste soit la poterie ?

Son air moqueur me fit sourire. Il essayait de lui montrer qu’il était un peu plus proche d’eux, dorénavant. De rattraper le temps perdu.
Elle lâcha un petit rire.

— Oui mais je peux bien commencer par la lecture ! fit-elle avec gaieté.
— À mon tour ! déclarai-je.

Je pris une grand paquet dans mes mains, que je tendis à ma meilleure amie. Elle dut esquiver le bras d’Ezekiel, qui mangeait sa part de bûche avec voracité. De son côté, Celeste était en train d’admirer sous tous leurs angles, l’armada de couteaux qu’on lui avait offert. Elle avait un drôle de sourire en coin qui m’inquiétait un peu. Je me demandais si c’était vraiment une bonne idée, de lui avoir fait un tel cadeau. Mais au moins, on pouvait être sûrs qu’elle appréciait.
Anjali déballa mon présent et écarquilla les yeux, avant d’éclater de rire.

— Un puzzle ?
— Oui. Est-ce que tu veux bien redonner une chance à cette activité ? m’enquis-je.
— Mmhh… Oui ! C’est un cadeau, bien sûr que je vais le faire !

Formidable. Ce qu’elle ne savait pas, c’était que j’avais enlevé une des pièces, dans la boîte. Petit clin d’œil à l’anecdote dont elle m’avait fait part, dans la chambre froide, quand elle avait passé des jours sur un puzzle impossible à terminer car elle avait perdu un élément.
J’avais hâte de voir sa tête, au moment où elle réaliserait ce que j’avais fait. De plus, j’avais pris un puzzle assez grand et compliqué. Tout ça pour qu’elle soit déçue, à la fin.

— Anj, intervint Nabarun.

Je sentis quelque chose se frotter contre ma jambe. Je baissai les yeux pour voir Sage, qui avait revêtit sa forme de chat, ne pouvant s’en empêcher, et qui essayait de chopper les restes qui étaient tombés par terre. Sadie, plus loin, était en train de faire sa toilette sur le rebord de la fenêtre. Je me baissai pour caresser la tête du jumeau, qui se mit à ronronner.

— Quoi ? demanda mon amie à Naba.
— Le cadeau. Pour Lyn, chuchota-t-il, même si je pouvais l’entendre.
— C’est moi, son cadeau, rétorqua-t-elle.
Je pouffai, puis elle se pencha pour attraper un paquet dans son sac, qu’elle me tendit.
— Bon, en plus de moi, tu as autre chose. Profites-en, tu es véritablement chanceuse, plaisanta-t-elle.

À l’intérieur du paquet, il y avait une boîte. Je l’ouvris, puis restai bouche-bée. J’en sortis un grand tableau, nous représentant, Eden, elle et moi, lorsque nous avions participé à la séance photo de la lynx. On nous voyait toutes les trois en train de sourire, sous la neige.
Je savais que Dean, lui, avait fait développer celle qu’Anj avait prise de moi, alors que j’étais en train de rire, recouverte de flocons.

— C’est…
Mes yeux durent se mettre à pétiller. J’étais vraiment émue. Je serrai le cadre contre moi et regardai Anjali, puis Eden.
— C’est magnifique, continuai-je. Vraiment, j’adore ce cadeau…
— On s’y est mise toutes les deux, répondit l’indienne en faisant un clin d’œil à la jeune louve, à côté de moi.

Je la serrai contre moi, puis me levai pour faire de même avec Anj, par-dessus la table.
Puis je tendis mon cadeau à Dean, qui fit de même avec moi. J’écarquillai les yeux en voyant la grosse boîte. Je m’empressai de l’ouvrir, puis restai admirative devant ce que je voyais.

Une énorme machine qui allait m’aider à confectionner des dessert, accompagné d’un livre de recettes. Alors là, il pouvait être sûr que j’allais l’utiliser dès le lendemain.
Puis, au fond, je remarquai un petit écrin. À l’intérieur, il y avait une fine chaîne en argent, agrémentée d’un pendentif en forme de tête de loup. Adorable.

— Oh… Merci ! le remerciai-je avant de l’embrasser.

Je me dépêchai de l’accrocher à mon cou. Il m’aida avec le fermoir et caressa discrètement ma nuque du bout des doigts, m’arrachant un frisson.
Lui, découvrit un épais bracelet en cuir. Je savais qu’il aimait bien cela, autrefois. Mais ce ne serait pas son seul cadeau. Seulement, il ne le savait pas. Il m’embrassa sur la joue, avant de le mettre à son poignet. Il paraissait bien plus touché que ce qu’il laissait montrer. Parce que cela confirmait, encore une fois, que j’avais retrouvé mes souvenirs de lui. De nous.

Alors que la distribution des cadeaux se poursuivaient, j’entendis frapper à la porte. Mon cœur se mit à battre un peu plus vite. Il était tard, mais je savais de qui il s’agissait. Je pensais même qu’ils ne viendraient pas, finalement.
J’allai ouvrir et les visages de Peter et Mary se dessinèrent dans l’encadrement. Ils avaient tous les deux l’air assez ému, le regard brillant.

— Bonsoir…, salua timidement Mary, les joues et le nez rougis par le froid.
Devant leur expression, je me mis à sourire. Peter se gratta l’arrière de la tête, un peu nerveux.
— Nous sommes en retard, désolé… On ne savait pas trop si… si on allait venir mais on s’est dit que… que nous le regretterions… Alors, si vous voulez bien de nous, encore…
Pour toute réponse, je m’approchai d’eux pour les serrer dans mes bras. Des larmes d’émotion se mirent à rouler sur mes joues.
— Bien sûr, répondis-je. Bien sûr, que nous voulons toujours de vous.

Ils m’étreignirent en retour. Nous n’avions pas besoin de parler, pour savoir ce que nous voulions nous dire. Je leur en étais reconnaissante d’être là. Je voulais leur montrer que désormais, nous pourrions nous épauler, tous les trois.
Mary frotta mon dos tout en me berçant. Je finis par me reculer, séchant mes larmes. Elle fit de même. Peter n’en menait pas large non plus, et nous devions offrir un sacré tableau.

— Il reste encore beaucoup de choses à manger ! (Je m’effaçai dans l’entrée pour les laisser passer.) Venez. Il fait froid, dehors.

~


— Joyeux noël ! nous exclamâmes-nous tous, lorsque ce fut minuit.

Nous tombâmes tous dans les bras les uns des autres. Ezekiel râla un peu car il ne voulait pas de câlin, et tenta même de m’échapper en me rappelant que j’avais été mesquine, avec mes chatouilles. Je dus le menacer de recommencer pour qu’il accepte que je l’étreigne. Dean, lui, n’aimait pas tellement ces contacts non plus, et je me surpris à rire toute seule en me disant qu’il faisait la même tête que le petit garçon.
Je finis par le rejoindre et mis mes bras autour de son cou.

— Joyeux noël, mon amour, lui susurrai-je.
— Joyeux noël, me sourit-il avant de m’embrasser.

Nous restâmes comme ça pendant de longues secondes, avant que je sente quelqu’un tapoter mon épaule. Je me retournai pour voir Ashyrel, qui avait l’air très content de nous interrompre. Dean plissa les yeux, mais mon meilleur ami fit mine de l’ignorer.

— Joyeux noël, crétine, me souhaita-t-il.
— Joyeux noël, abruti, répliquai-je avant de le prendre dans mes bras.
— Ne m’insulte pas, sinon je récupère le cadeau que je t’ai offert, me menaça-t-il.
— Tu n’oserais pas, grognai-je. Sinon moi aussi je récupère le tien.

Et j’avais comme l’impression qu’il n’aimerait pas être privé de ses bons d’achats pour des jeux vidéo. Et moi, je ne voulais pas perdre mon ours en peluche géant, il était beaucoup trop doux. Je m’étais souvenue qu’une fois, avant que je disparaisse, je m’étais extasiée devant une peluche de cette envergure. Pour ma part, je me rappelais désormais qu’il adorait passer du temps sur sa console.

— Ok alors on fait la paix, conclut-il avant de se reculer.
Il tendit la main et je la lui serrai.
— Deal.

Puis j’allai vers les deux chats blancs, afin d’ébouriffer leurs poils. Sage se frotta contre la paume de ma main et Sadie fit mine de reculer pour m’échapper. Mais je la pris dans mes bras.

— Joyeux noël, boule de poils !

Elle se mit à cracher mais je vis à son air blasé qu’elle abandonnait la lutte. Je finis par la reposer et par rejoindre Peter et Mary, qui étaient assis dans un coin, n’osant pas encore trop se mêler aux autres, même si les membres du clan essayaient de les mettre à l’aise. Notamment Swann, qui était allée les voir à plusieurs reprises.

— Vous avez besoin de quelque chose ? demandai-je en m’asseyant sur une chaise, à côté d’eux.
— Non, c’est gentil, sourit Mary. Vous êtes tous si… gentils. Et attachés les uns aux autres.
— Ça force le respect, ajouta Peter.
— Vous… ne vivez pas ça ? m’enquis-je, inquiète pour eux.
Ils eurent un petit rire teinté de tristesse.
— Non, nous sommes tous les deux depuis un moment. Les seules fois où nous côtoyons d’autres métamorphes, c’est pendant les réunions.

Il grimaça, et moi aussi. Ah oui, en effet, ce n’était guère joyeux…
Une pensée folle survint. Je fronçai les sourcils, puis me demandai si c’était réellement une bonne idée. Mais je finis par me lever.

— Je reviens dans une minute, excusez-moi, déclarai-je.

Je me frayai un chemin jusqu’à Dean, même si c’était un peu compliqué, avec toute cette agitation. J’attirai son attention et le tirai un peu à l’écart. Brièvement, je lui expliquai la situation de mes deux compagnons d’infortune. Il leur jeta un regard discret, alors qu’ils étaient en train de se servir en biscuits, sur les conseils d’Ezekiel.

— Je me demandais si… s’ils pouvaient nous rejoindre ? demandai-je, dans un chuchotis. Ou alors si un autre clan est prêt à les recruter ?
Il parût absorbé dans ses pensées, puis il reporta son attention sur moi.
— Je vais en parler à Griffin et Celeste, annonça-t-il.
Je soupirai intérieurement de soulagement, puis me mis à sourire. Il plaça une mèche de mes cheveux derrière mon oreille.
— Merci…
— Il n’y a pas de quoi. (Il se recula légèrement, comme pour mieux me voir.) Tu sais que tu es magnifique ?

Je rougis légèrement en jetant un œil à ma robe couleur crème. Je savais que j’avais bien fais de l’acheter. Je passai une main sur sa chemise blanche.

— Et toi tu es vraiment pas mal, ainsi, le complimentai-je.

En réalité, je le trouvais toujours incroyable, même avec ses vêtements amples et confortables habituels. Mais je devais bien avouer que ce look un peu chic lui allait comme un gant.
Nous nous joignîmes à nouveau aux autres, alors que la fête battait son plein, la musique résonnant dans le chalet.
Plus tard, alors que je dansais avec Eden, tout en surveillant du coin de l’œil Ashyrel et Anjali qui faisaient de même, je finis par remarquer l’Alpha, ainsi que ses deux bras droits, en grande discussion avec Peter et Mary.

Ces derniers souriaient. Ils semblaient à nouveau pétillants, pleins de vie. Mary finit par croiser mon regard, de loin, et je lui adressai un clin d’œil. Elle m’adressa une moue reconnaissante.
Je ne pus plus m’arrêter de sourire.

---


Chapitre 33 (première partie)
Chapitre 34
Dernière modification par Chlawee le dim. 16 janv., 2022 4:54 pm, modifié 1 fois.
melaivy

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 33)

Message par melaivy »

Merci pour cette pépite avant Noël 🤗
lacrystal

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 33)

Message par lacrystal »

Hey j'avais totalement zappé que tu avais publié la suite ! :o Mais bon mieux vaut tard que jamais, donc me voilà !
Chloe38200 a écrit : ven. 24 déc., 2021 7:45 pm Je vous souhaite d'ailleurs de joyeuses fêtes et pleins de bonnes choses ! <3
Merciii à toi aussi *-* *-*

Par la suite, Ashyrel, Anjali et Eden m’avaient entraînée au centre commercial, afin que je puisse dénicher des cadeaux. Les leurs, je les avais acheté lorsqu’ils n’étaient pas là. Et quand je leur avais demandé ce qu’ils désiraient, pour ce fameux jour, Eden avait répondu que le fait de retrouver sa grande sœur était déjà merveilleux et Anjali, que je porte à nouveau ma bague de fiançailles lui suffisait. Pour Ashyrel, porter ma gourmette qu’il m’avait offert pour un de mes anniversaires lui faisait déjà énormément plaisir.
Moww il sont trop cute *-*

Les autres membres du clan s’étaient réjouis pour moi, même si Ezekiel n’avait pas tout saisi et avait préféré vider le plat de crêpes sans trop faire attention à ce que nous disions.
Cet enfant a tout compris à la vie :lol: :lol: :lol: :lol:
— Tu ne sais pas ce que tu viens de faire…, le menaçai-je.

Puis, sans crier gare, je m’élançai vers lui pour lui faire des chatouilles. Il éclata de rire et commença à se tortiller, dans mes bras, pour que je le lâche.

— J’ai compris ! J’ai compris ! répéta-t-il, hilare.
Moww xDDD Ils sont trop cute
— Oui mais je peux bien commencer par la lecture ! fit-elle avec gaieté.
Obligé elle pourra plus s'arrêter après *-*

Elle avait un drôle de sourire en coin qui m’inquiétait un peu.
xDDDDDDD

— C’est moi, son cadeau, rétorqua-t-elle.
Elle m'a tuée xDDDDDDDDDD


OK alors déjà que de base j'adore Noël mais Noël avec les persos de ton roman, wow j'adore

Bon comme d'habitude (on commence à s'y faire, je devrais peut-être faire direct copié-collé ça irait plus vite :lol: ) c'était GENIAL ! J'ai adoré les voir passer Noël ensemble (jpp j'avais écrit j'ai adoré passer les fêtes avec eux, on dirait je suis dans le livre xDDD)
Ils sont vraiment trop adorables et j'espère que Mary et Peter vont les rejoindre dans le clan !
Dean et Lyn sont toujours aussi chou ensemble, vraiment je ne me laisse pas de leur couple ! Je sens je vais pleurer quand il n'y aura plus de chapitre :cry:

En tout cas c'était un super chapitre hyper festif, j'ai adoré ! <3
Chlawee

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 34)

Message par Chlawee »

Bonjour ! :D
Alors puisque j'ai changé de pseudo, je ne peux plus modifier mes anciens messages, donc changer le titre pour dire qu'il y a un nouveau chapitre, sur le tout premier message, ni remettre les liens pour que les chapitres se suivent. :lol: M'enfin... C'est pas très grave.
Désolée pour le retard, encore une fois ! :mrgreen: Il s'agit de l'avant-dernier chapitre !

Chapitre 34

Lorsque la moitié des invités commença à somnoler dangereusement, ils décidèrent tous de rentrer chez eux. Griffin dût réveiller son fils, qui s’était endormi sur la table, sa cuillère toujours en main, alors qu’il n’avait pas terminé son énième part de bûche. C’était très touchant à voir. Ashyrel restait dormir dans la chambre d’amis et Peter et Mary nous remercièrent pour notre invitation, avant de partir, eux aussi.

Le chalet était à nouveau très calme. Et après des heures de festivités, cela me paraissait étrange. Mais tout cela se poursuivrait dans la journée qui arrivait, chez les Turner. J’avais hâte de recommencer.
Ashyrel nous salua et monta se coucher, après que nous eûmes terminé de tout ranger. Alors que Dean s’apprêtait à faire de même, je le retins par le bras.

— Attends…
Il tourna la tête vers moi, curieux.
— On a oublié quelque chose ? demanda-t-il.
— Non, je…
Bon sang. J’étais en train de me laisser submerger par ma nervosité. Je me mordis la lèvre inférieure.
— Qu’est-ce qui se passe ? s’inquiéta-t-il.
— Et si on allait dehors, un instant ? proposai-je.

Je devais prendre sur moi pour tenir en place et ne pas commencer à sautiller dans tous les sens.
Il fronça les sourcils, suspicieux, mais finis par hocher la tête. Je me retournai et soufflai un bon coup, profitant du fait qu’il ne voyait pas mon visage. J’allai ouvrir la grande baie vitrée. Une fois sur la terrasse, le trac commença à me gagner. Alors que je savais très bien que je n’avais pas à m’en faire. Mais c’était plus fort que moi.
Il referma la vitre derrière nous. Puis il me jeta un regard interrogateur, attendant que je lui explique ce qui se tramait.
Je pris une grande inspiration.

— J’ai un autre cadeau pour toi, annonçai-je en triturant mon pendentif en forme de tête de loup.
Il eut un sourire en coin, et ses yeux se mirent à briller de curiosité, ainsi que d’impatience.
— Ah oui ?
Je hochai la tête, et me rapprochai de lui. Je baissai les yeux sur ma bague de fiançailles.
— Je sais que, dernièrement, tout a été très… compliqué. Mais, ensemble, on réussit à aller de l’avant. Et toi, tu m’aides à surmonter tout ça.

J’étais déjà en train de m’emmêler, ne sachant pas par où commencer et quoi dire. J’avais répété plusieurs fois dans ma tête, mais au final, rien de ce que j’avais prévu ne franchit mes lèvres et je me mis à improviser.

— Je t’aime, Dean. Plus que tout au monde.

Ses traits s’adoucirent un peu plus et il fut sur le point de répondre quelque chose. Mais je mis mon index contre ses lèvres pour qu’il reste silencieux.

— Et je sais que j’ai remis la bague comme si cela me paraissait normal, et que tu m’avais déjà posé la question, mais… J’ai envie d’y mettre les formes. À nouveau.

Je m’agenouillai devant lui, en prenant sa main dans la mienne. Il resta interdit, mais je voyais son regard s’embuer. J’avais envie de rire pour laisser échapper mon stress, et aussi parce qu’il n’avait sûrement pas pensé que moi, je ferais ma demande.

— Dean Jones-Sparks, acceptes-tu de devenir mon époux ?
Un immense sourire étira ses lèvres. Il se laissa tomber à genoux en face de moi. Je vis une larme perler au coin de son œil.
— Oui. Je veux t’épouser, Lyn.

Je me mis à pleurer de joie, et il laissa échapper un rire joyeux, avant de m’embrasser. Je mis mes bras autour de son cou, m’accrochant à lui. Puis je nichai mon visage dans son cou, ne faisant même pas attention au froid mordant.
Nous restâmes ainsi un moment. Plus tard, lorsque nous décidâmes enfin de bouger, ce fut pour ôter nos vêtements et nous transformer en loups. Nous nous mîmes à courir sur le grand terrain jouxtant le chalet, puis dans la forêt. Nous nous amusâmes, comme avant, reprenant nos jeux comme s’il s’agissait d’un réflexe.

Une bonne heure s’écoula. Le museau levé vers la lune, j’eus un soupir de bien-être. À côté de moi, Dean frotta sa tête contre mon cou, puis me mordilla gentiment l’oreille. Je me blottis contre lui, alors que nous étions allongés, sous les étoiles.
Alors que je sentais que j’allais finir par m’endormir, il me poussa légèrement de son museau, afin que je me lève. Nous reprîmes forme humaine une fois arrivés au chalet. Il me porta dans ses bras, pour monter à l’étage. Une fois dans notre chambre, nous nous étreignîmes pour laisser libre cours à notre passion, suite à cette soirée magique. Ashyrel allait sûrement pester et je me fis la réflexion que plus personne ne voudrait dormir dans la chambre d’amis. Ou dans le chalet, tout court.
Nous finîmes par nous blottir ensemble sous l’épaisse couverture, heureux, l’un contre l’autre.

~


Je jetai un énième regard à mon portable. Mais non, je n’avais pas de nouvelle d’Eden. Quelques jours après noël, nous avions prévu d’aller au cinéma ensemble. Nous devions nous retrouver au chalet une heure avant, déjà, et je n’avais pas de nouvelles. Commençant à m’inquiéter, je m’étais rendue chez elle. Griffin m’avait expliqué qu’elle avait un rendez-vous avec une de ses amies et qu’elle n’avait pas dû voir l’heure passer. J’étais ensuite partie, car il devait emmener Ezekiel chez un de ses camarades de classe.

Ou peut-être qu’elle a tout simplement oublié.

Assise à la table de la cuisine, je dégustais une mousse au chocolat, que j’avais confectionné avec l’aide du robot que m’avait offert Dean. Mes dessert avaient gagné en qualité, avec cet ustensile. C’était très pratique. En même temps, je zyeutais vaguement le dernier cours de fitness posté en ligne. Oui, tout en mangeant et en ne faisant pas les exercices. J’avais un peu décroché, ces derniers temps.

En revanche, j’étais satisfaite sur un point : j’avais repris du poids. Mes formes. Bientôt, mes cicatrices seraient les toutes dernières traces du passage des chasseurs dans ma vie. J’avais hâte.
Mon téléphone sonna. Pensant qu’il s’agissait d’Eden, je bondis presque pour l’attraper, manquant de faire tomber mon ordinateur. Mais je vis qu’il s’agissait de Dean. Je décrochai.

— Allo ?
— Je vais pouvoir me libérer plus tôt, ce soir, déclara-t-il. Et si on allait au restaurant ?
Je souris.
— Avec plaisir, répondis-je, la cuillère contre mes lèvres.
— Le film commence bientôt ? s’enquit-il.
— Eden n’est pas arrivée, soupirai-je. Elle est occupée et je crois qu’elle m’a zappée.
— Mince.
Je haussai une épaule, même s’il ne pouvait pas me voir.
— Ce n’est pas grave. Nous aurons d’autres occasions de le faire, déclarai-je.
Même si je devais bien avouer que j’étais un tout petit peu vexée.
— Je te réconforterai, me promit-il, et j’entendis son sourire, dans sa voix.
— Mmhh… C’est une idée plutôt alléchante. Alors n’oublie pas que je suis très, très triste…, exagérai-je.
Je l’entendis rire au bout du fil.
— À tout à l’heure.
— Bye, fis-je, avant de raccrocher.

Je reposai le téléphone.
Je terminai mon dessert et capitulai face à la tentation d’être une larve pour aujourd’hui, en refermant l’ordinateur portable. La coach cessa de me donner des ordres. Je me traînai jusqu’au canapé et allumai la télévision. Je m’enroulai dans le plaid et me mis à zapper. Je finis par tomber sur une émission culinaire.

Je rouvris brusquement les yeux en entendant quelque chose. Je fronçai les sourcils, un peu perdue. Combien de temps avais-je dormi ? En jetant un œil à mon portable, je vis qu’il s’était écoulé plus de deux heures. Ah, quand même…
Le bruit qui m’avait tiré de mon sommeil était ma sonnerie. J’avais reçu un message. Je soupirai de soulagement en voyant qu’il s’agissait d’Eden.

« Rejoins-moi dans la forêt en bas du chalet. »

C’était tout. Elle ne me disait rien d’autre. Qu’est-ce qui lui arrivait ? Que faisait-elle là-bas, à cette heure-ci et toute seule ?
Je me levai du canapé, un peu inquiète. Est-ce qu’elle avait eu un problème avec son amie ? Était-ce pour cela qu’elle s’était réfugiée là-bas ? Pour s’isoler ? Mais dans ce cas, pourquoi ne pas directement venir au chalet ?

Prise d’un pressentiment soudain, j’ôtai ma bague de fiançailles. Je ne savais pas pourquoi, mais j’étais presque sûre que nous allions nous transformer.
Quelque chose clochait.

Je pris un manteau en vitesse, puis allai ouvrir la baie vitrée. Je la refermai et commençai à m’avancer dans le jardin.
Il y avait un grand silence. C’était toujours calme, ici, mais là, cela avait quelque chose d’oppressant. Et avec ce froid, j’avais du mal à repérer son odeur. J’étais encore trop loin d’elle.

— Eden ? appelai-je, étrangement sur mes gardes.

Je n’aimais pas trop ça. J’avais la sensation que quelque chose allait finir par m’exploser à la figure. Mais elle devait bien être là-bas. Sinon, pourquoi m’aurait-elle envoyé ce message ?
Et si ce n’était pas elle… alors quelqu’un avait pris son téléphone. Et était potentiellement à ses côtés.
Et potentiellement un danger.

Dans tous les cas, je devais m’y rendre. Sur le chemin, je me répétai qu’il n’y avait sûrement rien de grave.
Jusqu’à ce que j’entende un hurlement de louve. Je me figeai. C’était un cri de détresse. Un appel à l’aide.

Eden.

Je me mis à courir, alors qu’un deuxième gémissement retentissait, dans la forêt. Elle avait dû sentir que j’étais proche.

— Eden !! hurlai-je.

Les échos de ses hurlements étaient emplis de désespoir. Tout en poursuivant ma course folle, je sortis mon portable et appelai Dean. Il ne répondit pas, alors je lui laissai un message un peu saccadé par ma respiration. Je fis ensuite de même avec Griffin.
Pendant quelques minutes, alors que je pénétrais dans la forêt, je n’entendis plus rien. Puis ce fut un couinement de douleur.
Toute patience me quitta et je revêtis ma forme de louve en un rien de temps. Aussitôt mes réflexes prirent le dessus et je me mis à sauter par-dessus les obstacles, tout en évitant les branches, poussée par l’urgence de la situation. Grâce à mon flair, je repérai deux odeurs bien distinctes : celle d’Eden, et celle…
La rage me prit à la gorge. Je connaissais cet homme.

Je bondis entre deux sapins, en grognant comme une furie. Devant moi, une petite louve brune était allongée par terre, mal en point. Elle semblait à moitié assommée. Et en face, debout sur ses quatre pattes, arborant une fourrure d’un marron très clair, se trouvait Chris Davidson.
L’ami d’Elizabeth.

Mes babines ressortirent. Même en essayant, auparavant, jamais je n’avais paru aussi menaçante. Mais on ne s’en prenait pas à ma famille. Et Eden était comme ma sœur.
Je me mis à avancer vers lui lentement, comme un prédateur avec sa proie. Il se mit à bouger également, me jaugeant. Il était bien plus gros que moi, mais je n’étais pas faible pour autant. Dean m’avait appris grâce à nos jeux, à me battre et à déceler les faiblesses chez les autres loups. Et ce, depuis des années. Pas seulement récemment. Je me souvenais de ses conseils, maintenant.

Il fut assez éloigné d’Eden, pour que je puisse me placer entre elle et lui, afin de la protéger. Puis, profitant de sa vitesse et de son agilité, il se rua sur moi. Je fis un bond sur le côté et il manqua de peu de heurter de plein fouet le tronc d’arbre juste à côté d’Eden. Je saisis l’occasion pour sauter sur lui, la gueule ouverte. Je poussai la jeune louve de ma patte arrière, afin de l’encourager à s’enfuir, tout en refermant mes crocs sur la nuque de Chris.
Je ne savais absolument pas ce qu’il avait cherché à faire, ainsi. J’ignorais pourquoi il avait attaqué Eden pour m’attirer ici. Mais j’étais tellement secouée par l’adrénaline et mon inquiétude pour elle, ainsi que par la rage, que je ne me posai pas la question longtemps.
Ce qu’il fallait, c’était le neutraliser.

Eden tenta tant bien que mal de se relever, et s’éloigna de quelques pas. Mais elle ne s’enfuit pas, contrairement à ce que je voulais. Et, lorsque Chris se débattit si violemment qu’il parvint à me faire lâcher prise, elle se redressa, toutes griffes dehors, afin de l’attaquer à son tour pour me défendre. Elle les planta dans son dos et il laissa échapper un couinement de douleur. Immédiatement, je bondis à nouveau sur lui, avant que l’idée de riposter ne lui vienne à l’esprit. Il l’avait déjà beaucoup trop malmenée.

Dean m’avait autrefois conseillé de toujours me servir des éléments à ma portée. Il ne fallait pas compter que sur notre force.
Nos attaques combinées le firent reculer. Je finis par repérer un ravin, tout près. Je ruai contre lui pour le pousser jusque là-bas, mais il retrouva l’équilibre et un grognement à faire trembler les arbres vibra dans sa gorge.
Ce fut à mon tour de gémir, lorsqu’il parvint à refermer sa gueule autour d’une de mes jambes. Mais Eden le chargea encore une fois. Mon cœur rata un battement lorsqu’il l’envoya paître en profitant de sa fragilité. Elle fut projetée contre un sapin.
Seulement, cela avait détourné son attention.

Il n’eut pas le temps de comprendre son erreur. Je fonçai droit sur lui et le fit trébucher en arrière. Je vis ses yeux s’écarquiller juste avant qu’il ne tombe dans le ravin. Je le regardai chuter, haletante, tandis qu’il poussait un hurlement de loup apeuré. Une part de moi fut horrifiée par ce que je venais de faire, mais une autre se rappela qu’il s’en était pris à Eden et qu’il aurait pu la tuer.
Il atterrit sur un sol de rochers. Il ne bougeait plus.
Je venais probablement de le tuer. Quoique de cette hauteur, c’était même certain.
Je ne pus le quitter des yeux, jusqu’à ce que la voix d’Eden me parvienne.

— Lyn…
Je tournai la tête vers elle. Elle s’était retransformée. J’écarquillai les yeux. L’air était glacial !
— Tu es en danger…, me prévint-elle.

Je la regardai, perplexe. Mais le danger était écarté…
Seulement, je me rendis compte en voyant son expression aussi alarmée qu’il y avait autre chose. Sinon, elle ne se serait pas métamorphosée à nouveau pour me dire ça.

— Il… Il a dit…, bégaya-t-elle en claquant des dents, qu’il d-d-devait… t’isoler…

M’isoler ?
Mais pourquoi voulait-il…

— Les ch-ch-chasseurs…

Cette fois, j’eus carrément l’impression que mon cœur avait cessé de battre. Je tournai la tête en direction de là d’où je venais.
Le chalet.
Ils voulaient que je sois isolée pour pouvoir m’attraper sans qu’il n’y ait le moindre obstacle.
Hors, Dean devait rentrer plus tôt.
Elle remarqua que j’avais compris, à mon air de détresse.

— Il faut que tu t’enfuies…

Elle commença à opérer une nouvelle transformation, afin de tenir face au froid mordant.
Je me détournai pour me mettre à courir comme une dératée.

— Lyn ! me hurla-t-elle pour me retenir alors que je courais droit sur le danger.

Son cri n’était plus qu’à moitié humain. En l’entendant me suivre, je tournai la tête rapidement pour lui aboyer dessus. Il ne fallait pas qu’elle vienne. Elle serait en danger.
Le trajet jusqu’au chalet me parût être le plus long du monde, alors que j’avais l’impression que mon palpitant allait s’extirper de ma poitrine.

Non… Non… Pitié… Faîtes que Dean ne soit pas rentré…

Arrivée à l’orée de la forêt, je me stoppai. S’il n’y avait pas encore de menace, j’allais retrouver ma forme humaine et tenter de récupérer mes affaires, dont mon portable, afin de prévenir tout le monde. J’irais me planquer quelque part dans la forêt avec Eden.
Malheureusement, cela ne se déroula pas ainsi.

De là où j’étais, je pouvais entendre des bruits de lutte, au chalet. Ainsi que le grognement d’un loup que je connaissais parfaitement.

Dean.

Tout ce qui avait pu me retenir jusqu’à maintenant s’envola. Je ne pensais plus à rien d’autre que lui. Mon corps s’était mis en pilotage automatique et n’était plus guidé que par la fureur et la peur. Je parcourus les derniers mètres à une vitesse fulgurante. Mais arrivée sur la terrasse, je m’insultai. J’avais refermé la baie vitrée en partant.
Je fis donc le tour pour rejoindre l’entrée principale du chalet. Je grimpai les marches aussi vite que je le pouvais, volant presque par-dessus. La porte d’entrée était encore ouverte.

Je vis deux humains dans le couloir. Plus loin, trois autres s’en prenaient à Dean, qui se battait de toutes ses forces, sous sa forme de loup. Je voyais des armes à feu, sur le sol. Il était parvenu à les désarmer avant que tout ne vire à la catastrophe.
Espérant que quelqu’un du clan m’entendrait, je poussai le hurlement de louve le plus fort de ma vie. Cela attira l’attention de tous les autres, à l’intérieur.

Profitant de leur surprise, je bondis sur un des humains qui était dans le couloir. Je le plaquai au sol et lui assénai un coup de griffes en plein dans le torse. Le deuxième voulut fondre sur moi, mais je l’envoyai valser contre le mur.
Pendant un court instant, je croisai le regard doré de Dean, qui semblait me supplier de partir. Mais jamais je ne le laisserais se battre tout seul.

Notre échange s’interrompit quand celui que j’avais mis de côté sortit un couteau de sa poche. Il parvint à m’entailler au flanc et la douleur me fit gémir. Je tournai la tête pour attraper son bras dans ma gueule et planter mes crocs dedans. Il hurla. Je le lui arrachai presque, en tirant dessus.
Quand je le lâchai afin de l’attaquer au cou, un grand loup noir se chargea de son cas à ma place. Dean venait de bondir sur lui, tournant le dos aux trois autres. Il n’avait pas supporté qu’ils s’en prennent à moi.

Je réagis très vite. J’attrapai la tignasse de celui qui était prisonnier en-dessous de moi, de mes dents, puis cognai sa tête avec violence contre le mur. Puis je sautai et donnai des coups de patte dans les armes à feu, avant que les autres ne les attrapent.
Un des humains se rua sur moi mais je fonçai également vers lui, le prenant par surprise. Arrivée au niveau de ses jambes, je le percutai de plein fouet afin de lui faire perdre l’équilibre. Il tomba sur le sol en poussant un juron.

— Dépêchez-vous ! Cette salope a hurlé, s’il y en a d’autres, ils vont rappliquer ! cria un des trois hommes que Dean avait délaissé.

Je grognai dans sa direction, mais cela se termina en couinement lorsque celui que j’avais mis à terre se releva et me frappa aux côtes. Je fis quelques pas sur le côté, déséquilibrée, mais me tins prête à attaquer à nouveau.
Mais avant que je ne puisse le faire, Dean bondit sur lui, toutes griffes dehors. J’allais l’aider, lorsque je vis un autre entrer et arriver par derrière. Sans hésiter une seule seconde, en voyant qu’il avait un long couteau dans la main et qu’il s’apprêtait à poignarder Dean, je me mis à courir en esquivant l’homme inconscient et fonçai sur l’assaillant. Il écarquilla les yeux en me voyant approcher, mais n’eût pas le temps de m’échapper.

Je refermai mes crocs autour de sa gorge. Le goût métallique du sang emplit ma bouche. Je le relâchai et il s’effondra à genoux, les mains sur la plaie béante et sanguinolente, avant de s’étaler de tout son long sur le sol.
Il ne se relèverait pas de cette blessure.

Et j’eus un choc en voyant son visage : il s’agissait de l’homme qui m’avait agressée, dans la rue. Et que j’avais blessé.
Mon dieu… Depuis tout ce temps, les chasseurs étaient là… Mais pourquoi n’attaquer que maintenant ?
Je tournai la tête et marquai un arrêt. Derrière la baie vitrée, Eden nous observait, de ses yeux de louve apeurée. Je lui fis comprendre par les miens qu’elle devait s’enfuir. Ou aller chercher de l’aide. Mais elle se mit au contraire à ouvrir la fenêtre, à l’aide de sa patte. Nous entendîmes la vitre coulisser, ce qui attira l’attention de tous les autres.

— Merde, jura un des chasseurs. Il y a déjà des renforts.
— Elle n’a pas l’air si dangereuse. Regardez, elle est dans un piteux état !
— Si elle est là, il y en a sûrement d’autres ! rétorqua le premier.
Dean aboya dans sa direction et en réponse, elle se mit à hurler. Elle appelait les autres.
— Chier ! entendis-je de la part d’un des humains.

Il y eut un silence de quelques secondes, puis un chasseur se mit à courir en direction d’une des armes. Je bondis sur son dos et le plaquai contre le sol, ignorant ma douleur au flanc, afin de le retenir. Eden sauta dans le salon pour éloigner tous les pistolets. Je retenais un humain, mais il y en avait deux autres prêts à foncer sur elle.
Avant que je ne puisse la prévenir, un énorme loup brun débarqua par la baie vitrée, en grognant.
Griffin.

Il s’en prit au chasseur qui allait attaquer sa fille, sans aucune pitié. Puis, derrière lui, un lynx, un singe-hurleur et un gigantesque cobra noir firent leur apparition. Je soupirai intérieurement de soulagement. Car d’autres chasseurs venaient d’arriver. Nous ne serions pas trop de six pour en venir à bout. Sept, si on comptait Eden, mais je voulais qu’elle s’enfuit le plus vite possible. D’ailleurs, son père aussi, puisqu’il lui faisait des signes de tête.

Alors que la nouvelle vague d’humains débarquait, des coups de feu se firent entendre. Une balle alla se ficher dans le sol à côté de moi, lorsque je fis un bond sur le côté pour esquiver. Aussitôt, Dean fonça pour mordre le bras du chasseur et lui faire lâcher sa prise.

Je marquai un arrêt en me rendant compte qu’il s’agissait d’une femme. De plus, une que j’avais déjà vu. Elle avait été une cliente du restaurant. Je l’avais même servi plusieurs fois.
L’agresseur, et elle… Ils avaient été sous nos yeux durant tout ce temps, alors que nous nous pensions loin des chasseurs.
Derrière les nouveaux arrivants, je vis deux petits chats blancs se faufiler. Ceux-ci sautèrent au visage de nos agresseurs. Un des hommes attaqués se débattit et chercha à donner un violent coup à Sage. Il y parvint, envoyant le chat valser contre un mur. Mon cœur manqua un battement.

Celui que j’avais plaqué au sol mais que j’avais lâché afin d’esquiver le coup de feu, se releva et je bondis à nouveau sur lui. Cette fois, je le mordis directement au cou afin de l’achever. Je savais que je paierais le prix de mes actes plus tard, mais là, je fonctionnais par automatisme. Mon but était que mes amis s’en sortent, peu importe ce que je devais faire pour ça.
Swann, sous sa forme de singe, se mit à sauter sur les têtes des humains, afin d’atteindre celui qui venait de s’en prendre à Sage. Elle tira ses cheveux puis mis ses mains devant ses yeux, afin de le déstabiliser. Elle poursuivit son manège jusqu’à ce qu’il se cogne contre un mur.

De son côté, Sage se relevait, tandis que Sadie s’acharnait sur sa victime, comme pour venger son frère.
Puis un grand corbeau se mit à voler dans le salon. Ashyrel. Et une grande silhouette apparût à la porte d’entrée, armée d’une batte de baseball.
Anjali.

— Hey ! cria-t-elle pour héler un chasseur.

Lorsqu’il se retourna, elle lui asséna un grand coup à la tête. Il s’effondra.
Elle releva la tête pour voir le chaos dans le chalet. Sa mâchoire se décrocha et encore plus lorsqu’elle posa les yeux sur moi et vis ma blessure. Son visage fut tordu par la colère.
Nabarun se mit à souffler dans sa direction, furieux.

— Me fais pas ce regard-là, Naba ! l’engueula-t-elle. Je n’allais pas rester les bras croisés ! Que je puisse me transformer ou non !
Puis elle avisa les armes à feu, sur le sol. Elle me jeta un regard et je hochai imperceptiblement la tête. Je la couvris en sautant sur ceux qui lui barraient le passage. Elle me remercia et se mit à courir. Elle ramassa toutes les armes qu’elle voyait sur le sol et asséna également quelques coups de batte.

Eden prit le relais pour la protéger, alors que je me ruai sur un humain qui allait s’en prendre à Dean, qui ne le voyait pas, alors qu’il était déjà occupé avec deux autres. Je sautai par-dessus l’Alpha, afin de cueillir ma cible en plein vol. Le choc fut tel, lorsque sa tête cogna contre le sol, qu’il en fut assommé.
Un grognement encore plus fort retentit. J’eus à peine le temps de voir une lame briller en s’abaissant sur moi. Dean intercepta le geste et tordit le bras de l’humain. Le poignard tomba sur le sol.

Une fois cet humain maîtrisé, je croisai le regard de mon fiancé. Le mien était plein de gratitude et d’inquiétude. Le sien aussi.
Nous regardâmes les humains inconscients ou morts à nos pattes. Plus loin, les deux chats blancs assistaient le singe, le lynx et le loup brun. Celeste, elle, plantait ses crocs de serpent dans les nuques, une fois les chasseurs neutralisés, sûrement pour injecter du poison. Eden et Ashyrel couvraient Anjali, qui déchargeait chaque arme qu’elle trouvait. Elle tira cependant dans l’épaule d’un chasseur et faillit trébucher à cause du recul. Elle fut retenue par le mur du couloir.

Un instant plus tard, le silence retomba sur le chalet. Par réflexe, j’étendis mes sens afin de m’assurer qu’il n’y en avait pas d’autres cachés quelque part à l’étage. Mais je ne décelais aucune présence. Je soupirai intérieurement de soulagement.
Je regardai tous les autres, afin de m’assurer qu’il n’y avait pas de blessé grave. Certains arboraient des égratignures ou des bosses, mais ils étaient sains et saufs.
Dean s’approcha de moi et regarda la blessure à mon flanc. Je l’avais presque oublié. Lorsque l’adrénaline retomberait, je la sentirais bien plus.

Je relevai la tête d’un coup en sentant la présence d’un nouvel humain. Mon cœur s’arrêta. Je connaissais cette odeur.
L’Alpha reporta son attention dans l’entrée. Je suivis son regard.
Je me figeai.

Mike.

Ses cheveux grisonnants. Son regard vert perçant. Malgré moi, je laissai échapper un couinement. Toutes les horreurs qu’il m’avait fait subir me revinrent en mémoire. Le temps sembla se ralentir.
Je me détestais. Parce qu’alors que j’aurais dû réagir, j’étais comme un lapin pris dans les phares d’une voiture. Sa prisonnière était toujours là, quelque part. Je me sentis à nouveau piégée en le voyant.
Il leva un bras.

— Bonsoir, Lyn.

Sa voix me donna l’impression d’être transpercée par un millier d’aiguilles.
Dans sa main, le canon d’un revolver scintilla d’une funeste manière. Il me visa. Et tira.

---


Chapitre 33 (deuxième partie)
Chapitre 35 / Épilogue
Dernière modification par Chlawee le ven. 28 janv., 2022 12:29 pm, modifié 4 fois.
melaivy

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 33)

Message par melaivy »

aaaaaaahhhhhhhh !!
Pendergast

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 33)

Message par Pendergast »

Euh avant-dernier chapitre et ça se termine comme ça !!! Ça va pas le faire, faut la suite immédiatement ! :mrgreen:
lacrystal

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 34)

Message par lacrystal »

Chlawee a écrit : jeu. 13 janv., 2022 1:36 pm Il s'agit de l'avant-dernier chapitre !
Il reste encore 100 chapitres ? C'est bien ce que je lis hein ? regard menaçant
— J’ai un autre cadeau pour toi, annonçai-je en triturant mon pendentif en forme de tête de loup.
Il eut un sourire en coin, et ses yeux se mirent à briller de curiosité, ainsi que d’impatience.
— Ah oui ?
Je hochai la tête, et me rapprochai de lui. Je baissai les yeux sur ma bague de fiançailles.
— Je sais que, dernièrement, tout a été très… compliqué. Mais, ensemble, on réussit à aller de l’avant. Et toi, tu m’aides à surmonter tout ça.
Mais-
ils sont trop cute
Genre vraiment
Je m’agenouillai devant lui, en prenant sa main dans la mienne. Il resta interdit, mais je voyais son regard s’embuer. J’avais envie de rire pour laisser échapper mon stress, et aussi parce qu’il n’avait sûrement pas pensé que moi, je ferais ma demande.
tombe
— Dean Jones-Sparks, acceptes-tu de devenir mon époux ?
Un immense sourire étira ses lèvres. Il se laissa tomber à genoux en face de moi. Je vis une larme perler au coin de son œil.
— Oui. Je veux t’épouser, Lyn.
:cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry: Ils sont trop mignons !!!!

Ashyrel allait sûrement pester et je me fis la réflexion que plus personne ne voudrait dormir dans la chambre d’amis. Ou dans le chalet, tout court.
xDDDDD En effet
Ou peut-être qu’elle a tout simplement oublié.
Avant je n'étais pas de nature méfiante puis j'ai commencé à lire tes romans
Donc fais gaffe je t'ai à l'oeil :ugeek:
je dégustais une mousse au chocolat
OH mon dessert préféré *-* *-*

« Rejoins-moi dans la forêt en bas du chalet. »
stare

Dans tous les cas, je devais m’y rendre. Sur le chemin, je me répétai qu’il n’y avait sûrement rien de grave.
Jusqu’à ce que j’entende un hurlement de louve. Je me figeai. C’était un cri de détresse. Un appel à l’aide.
JE SAVAIS QUE CA SENTAIT MAUVAIS TOUT CA
Il atterrit sur un sol de rochers. Il ne bougeait plus.
Je venais probablement de le tuer. Quoique de cette hauteur, c’était même certain.
:o :o

— Il… Il a dit…, bégaya-t-elle en claquant des dents, qu’il d-d-devait… t’isoler…

M’isoler ?
Mais pourquoi voulait-il…

— Les ch-ch-chasseurs…
Oh bordel
ça sent encore plus mauvais maintenant

De là où j’étais, je pouvais entendre des bruits de lutte, au chalet. Ainsi que le grognement d’un loup que je connaissais parfaitement.

Dean.
Tombe
Non non non si y'a pas de happy ending, je vais péter un câble
Genre vraiment

— Dépêchez-vous ! Cette salope a hurlé, s’il y en a d’autres, ils vont rappliquer ! cria un des trois hommes que Dean avait délaissé.
Euh déjà tu te calmes, tu te pointes chez eux, tu les attaques, tu les blesses ET tu les insultes ??!!!! :evil: :evil: :evil:

Et j’eus un choc en voyant son visage : il s’agissait de l’homme qui m’avait agressée, dans la rue. Et que j’avais blessé.
Mon dieu… Depuis tout ce temps, les chasseurs étaient là… Mais pourquoi n’attaquer que maintenant ?
Mais j'en étais sûre lui aussi était pas net !
Personne m'écoute jamais pars bouder dans mon coin

Avant que je ne puisse la prévenir, un énorme loup brun débarqua par la baie vitrée, en grognant.
Griffin.
Allez j'espère les chasseurs vont se faire laminer
Lorsqu’il se retourna, elle lui asséna un grand coup à la tête. Il s’effondra.
Level de satisfaction : 100000000
Mike.
...
...
Alors celui-là vous me le laisser je vais me le faire :twisted:
— Bonsoir, Lyn.

Sa voix me donna l’impression d’être transpercée par un millier d’aiguilles.
Dans sa main, le canon d’un revolver scintilla d’une funeste manière. Il me visa. Et tira.
Inspire expire, inspire expire, inspire, expire
OK CA SUFFIT PAS A ME CALMER
NON MAIS
Tu finis pas tes chapitres comme ça, c'est pas possible :cry: :cry: :cry: :cry: Je te préviens :
Pas de happy ending, pas de cycy contente. Pas de cycy contente, pas de happy ending dans mes histoires. Pas de happy ending dans mes histoires... pas de happy ending dans mes histoires

Non mais sérieux, tu peux pas m'arrêter comme ça :( :( :(
Tu aimes torturer tes lecteurs

A part cette fin (totalement sadique et horrible), j'adore ce roman (en plus il reste 100 chapitres ! Pas vrai ? stare)
Vivement la suite qui sera totalement heureuse, avec les chasseurs six pieds sous terre et tous les persos qu'on aime en bonne santé et heureux *-* Non je vis pas chez les bisounours
Chlawee

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Terminé)

Message par Chlawee »

Hello tout le monde ! :D Et voilà... C'est la fin de Métamorphes ! Voici le dernier chapitre ainsi que l'épilogue !
Je tiens à vous remercier d'avoir suivi l'histoire de Dean et Lyn. <3 D'ailleurs, ils vous remercient aussi. Lyn vous promet pleins de gâteaux !
Vraiment, un grand merci, car les retours me donnent envie de continuer. <3 Et un immense merci à Lacrystal pour son soutien sans faille. Et la superbe couverture ! <3
J'espère que cette fin vous plaira ! :)

Chapitre 35

On me poussa rapidement sur le côté. Ma tête percuta le mur et je vis trente-six chandelles. J’entendis des grognements, derrière moi. D’autres coups de feu retentirent. Quand je repris mes esprits, je vis Dean bondir sur Mike, alors que celui-ci essayait de le tuer.

En voyant les tâches de sang là où s’était trouvé Dean un instant plus tôt, je fus horrifiée.
Il avait été touché.
Et en entendant un gémissement de douleur d’un félin, derrière moi, je compris qu’il avait également eu Nabarun.
Anjali se mit à hurler.

Moi, je ne pouvais pas détacher mon regard de mon fiancé, qui venait de plaquer Mike sur le sol. Je me relevai et courus vers eux. Mais Dean avait déjà terminé son travail. Il ne restait presque plus rien du visage du chasseur. Il alternait entre les griffures et les morsures.
Mike était mort. Il n’était plus une menace pesant au-dessus de nos têtes et Dean avait eu sa revanche.

Mais il s’acharnait, et je voyais la douleur sur son visage. Il s’épuisait. Le sang continuait de couler. Je perçus deux blessures dans sa fourrure, due à des balles. Une au ventre et une au flanc. J’aboyai pour lui signifier d’arrêter et mis ma tête sous la sienne pour stopper ses gestes. L’inquiétude faisait battre mon cœur à la chamade.
Immédiatement, je me retransformai. J’eus l’impression que cela dura une éternité, mais je finis par être à nouveau humaine. Dean m’observa un instant mais finit par s’écrouler. Je lâchai un cri de peur et me penchai.
Je mis mes mains au-dessus des blessures et fis appel à mon pouvoir, les yeux embués.

— Ne me fais pas ça, Dean… Tu n’as pas intérêt à mourir…, sanglotai-je.

Je cherchai Swann du regard. Sous forme humaine également, elle était en train de refermer la blessure à l’épaule de Nabarun. La balle n’avait pas touché un point vital. Griffin et Celeste accoururent auprès de nous, morts d’inquiétude. Anjali ordonna à Ashyrel d’aller voir si d’autres chasseurs arrivaient, et il vola à l’extérieur. Puis, elle demanda à Swann de laisser Nabarun, qui allait déjà mieux, pour aider Dean.

La rousse tourna la tête et écarquilla les yeux. Elle n’avait sans doute pas réalisé que notre Alpha avait été touché, lui aussi.
Nue, elle se releva et se précipita à nos côtés. Même s’il faisait froid, je n’en avais rien à faire non plus. Ce n’était pas le moment de penser à nous rhabiller.
Les picotements familiers se manifestaient déjà au bout de mes doigts, mais la panique menaçait de me submerger. Ce fut encore pire lorsque les paupières de Dean se fermèrent et qu’il reprit sa forme humaine, à bout de forces.

— N’oublie pas, Lyn : respire profondément. Fais le vide, me conseilla Swann.

Elle avait un ton calme, même dans cette situation. Je ne savais pas comment elle faisait. Je fermai les yeux et pris une profonde inspiration un peu tremblante. Elle fit décaler une de mes mains. Elle réunit les deux miennes au-dessus de la plaie au ventre afin que ça soit plus efficace, tandis qu’elle s’occupait de son flanc.
Je ne pouvais pas échouer. Pas comme avec mes parents et Ella. C’était Dean. Dean. Sans lui, plus rien n’aurait de sens.
Je me forçai à ne plus penser vraiment à lui. Je me concentrai sur la blessure. Je mis de côté le fait que c’était la sienne. Non. Cela devait seulement être une blessure, rien d’autre. Elle n’appartenait à personne.

Personne.

Je baissai à nouveau les paupières. Dans mon esprit, je visualisai la balle. Mon pouvoir buta contre elle. Je l’imaginai être repoussée par la chair de Dean, vers l’extérieur. Je me concentrai si fort que je ne savais même plus ce qui se passait autour de moi. Seul le bruit satisfaisant de la munition tombant sur le sol parvint jusqu’à mes oreilles. Elle était éjectée.
Je continuai, laissant mes mains au-dessus du ventre de mon fiancé inconscient. Même si je me sentais faiblir, je tenais bon. J’eus vaguement conscience que quelqu’un m’aidait à rester dans cette position, afin que je ne m’écroule pas. Je sentais des gouttes de sueur perler sur mon front. J’avais chaud. Mes paumes devenaient brûlantes.
Je n’avais encore jamais guéri une telle blessure. Lorsque je l’avais fait avec Celeste, c’était moins profond et je ne m’étais pas battue juste avant.

Tu ne peux pas mourir, Dean… Tu ne peux pas mourir…

Non ! Je ne devais pas y penser ! Il fallait que je reste focalisée sur la blessure.
Je la sentis se refermer, sous mes doigts. Je poursuivis, jusqu’à ce que la peau devienne lisse, ne laissant plus de trace de la plaie. Et même après cela, je restai dans la même position.
Je crus entendre quelqu’un m’appeler, mais je repoussai cette voix. Je ne pouvais pas laisser Dean mourir. Il en était hors de question. Je devais le soigner.

— Lyn !

En entendant le ton impérieux de Swann, je rouvris les yeux. Ses mains étaient maculées de sang. Les miennes aussi. Derrière moi, c’était Griffin sous sa forme de loup qui me maintenait redressée.
J’allais lui demander pourquoi elle avait arrêté, lorsque je me rendis compte que la deuxième blessure était également refermée.

— C’est terminé, Lyn. Tu peux arrêter, me chuchota-t-elle doucement.

Encore sous le choc, j’écarquillai les yeux à ses paroles. Comment ça « terminé » ?! Je baissai les yeux sur le visage de Dean, puis sur sa poitrine. Il semblait pourtant respirer, mais peut-être que j’hallucinais…
En voyant mon expression, elle secoua la tête.

— Je voulais dire que ça y est, nous l’avons guéri, se rattrapa-t-elle.

Je ne laissai pas le soulagement m’envahir. Parce qu’il n’avait pas encore rouvert les yeux. Lorsque cela arriverait, alors oui, je pourrais m’effondrer.

— Cesse d’utiliser ton pouvoir, tu t’épuises pour rien, ajouta-t-elle.

J’acquiesçai et me rendis compte qu’en effet, j’étais encore en train de le laisser agir dans le vide. Je le fis cesser et le contrecoup faillit me terrasser.
Je sentis quelque chose pousser gentiment mon bras. Je vis le museau d’Eden et ses magnifiques yeux violets. Elle voulait me montrer qu’elle était là. Anjali vint mettre une couverture par-dessus Dean, afin de le maintenir au chaud, et elle fit ensuite de même avec moi. Je la remerciai d’un hochement de tête.

Je finis par m’allonger aux côtés de Dean, épuisée, sur le sol. De toute façon, Griffin devait s’éloigner un peu. Il revint quelques instants plus tard, avec Sage et Celeste, qui avaient repris forme humaine et s’étaient habillés. Ils se mirent à porter Dean et je me redressai tant bien que mal.
Anjali et Eden m’aidèrent à tenir debout et à monter les marches à leur suite. On installa Dean sur son lit et je me précipitai auprès de lui.

— Repose-toi, Lyn, me conseilla Eden. Toi aussi, tu en as besoin.
— Les chasseurs ? demandai-je.
— Ashyrel a appelé son clan. En attendant, il fait des rondes, mais il semble qu’il n’y ait personne d’autre. Et… Griffin et Celeste s’occupent de… nettoyer. Ils disent qu’ils… savent quoi faire. Et je leur ai dit, pour Chris.
Je blêmis. Des images de ce que nous venions de faire me traversèrent l’esprit. Anjali s’approcha pour m’embrasser sur la joue.
— Ne t’en fais pas pour ça pour le moment, d’accord ? me souffla-t-elle. Tout ira bien.
— Non…, répondis-je, des trémolos dans la voix.
Les larmes commencèrent à rouler sur mes joues. Eden s’avança à son tour.
— Et s’il… ne se réveille pas… ? fis-je horrifiée, en regardant Dean à mes côtés.
— Il va se réveiller, voulut me rassurer Anj. J’en suis certaine. Il n’y a rien qui puisse vous séparer, tous les deux. Vous êtes des forces de la nature.

Mais qu’est-ce qu’elle en savait ? C’était dangereux, de dire des choses comme ça.
Cependant, lorsqu’elle m’étreignit, je ne pus m’empêcher de la serrer contre moi à mon tour. Puis ce fut au tour d’Eden.

— Merci, Lyn…, renifla-t-elle. Tu m’as sauvé la vie…
J’enfouis mon visage dans ses cheveux.
— J’aurais fait n’importe quoi pour toi…, répondis-je.
Nous restâmes ainsi un long moment. Puis, lorsqu’elles se reculèrent pour me laisser me reposer, je fus prête à me lever.
— Je vais vous aider, déclarai-je.
Et cela m’empêcherait d’avoir à penser. Seulement, quand je voulus me redresser, un vertige me saisit.
— Non, refusa fermement Anjali. Swann a voulu faire la même chose, mais elle aussi, reste alitée. Si vous vous levez sans vous être reposées, vous allez nous entendre.

Elle croisa les bras et je capitulai en m’enfouissant sous l’épaisse couverture du lit. Elle me fit un petit sourire et Eden sortit de la pièce après m’avoir jeté un dernier coup d’œil.

— Attends…, lançai-je à l’indienne, alors qu’elle s’apprêtait à la suivre.
Elle s’arrêta.
— Oui ?
— Merci… d’être venue…
— C’est normal, répondit-elle avec un sourire attendri. Je ne vous aurais jamais abandonné.
Puis, quelque chose me chiffonna.
— Ashyrel est arrivé rapidement… Il était dans le coin ?

De plus, il avait débarqué en même temps qu’elle…
Elle se mordit la lèvre et je crus la voir rougir malgré l’obscurité.

— Il était avec moi, en fait, chuchota-t-elle.

Oh. Oh.
Mais je hochai simplement la tête. J’étais trop inquiète et vidée de mon énergie pour lui poser plus de questions. Elle y aurait droit plus tard.

Elle me sourit, puis sortit de la chambre, me laissant seule avec mon fiancé inconscient. Une nouvelle vague de larmes me saisit, et des sanglots étouffés me secouèrent. Je me rapprochai de Dean et pris sa main dans la mienne, la serrant fort. Je me penchai au-dessus de lui et plantai un baiser sur sa bouche.

— Ne me laisse pas je t’en prie… Je ne sais pas ce que je ferai sans toi…

Je finis par poser ma tête sur l’oreiller, mon front contre son épaule. Même si j’étais épuisée, je savais que je ne pourrais pas m’endormir. Je ne voulais pas m’endormir. Je voulais être prête au cas-où il y aurait un problème.
Je restai là, les yeux résolument ouverts, à surveiller sa respiration.

~


J’ouvris les yeux après un cauchemar. Mon cœur battait très vite. Trop vite. Je me rendis compte avec horreur que j’avais fini par m’endormir, même si j’avais tenu bon une bonne partie de la nuit.
Je regardai immédiatement Dean, la peur me serrant le ventre. Mais je me détendis. Il respirait toujours. Et il me semblait même qu’il avait repris des couleurs.

Je mis une main sur sa joue pour la caresser délicatement. Je le regardai, le cœur serré. Je me sentais mieux, physiquement. Mais mentalement… même si une part de moi se disait qu’il allait se réveiller, j’aurais du mal à le réaliser avant que ça n’arrive.
Je fronçai les sourcils en entendant des bribes de paroles, au rez-de-chaussée. J’avais également l’impression d’entendre une voix qui n’appartenait pas aux membres du clan. Une voix féminine. Cela m’intrigua et raviva mon inquiétude.

Je me levai et enfilai rapidement mon pyjama, avant d’aller ouvrir la porte. Je regardai une dernière fois Dean avant de sortir.
Je descendis les escaliers à toute vitesse, mais me figeai sur la dernière marche.
Dans le salon, la chasseuse qui avait déjà été une cliente au restaurant, était ligotée. Le clan l’entourait, excepté Ezekiel et Eden. Ainsi que Ashyrel, Harmony et une autre personne, que j’avais entrevu à la grande réunion. Même Swann était là, déjà revigorée. Ils tournèrent la tête vers moi en m’entendant.

Il n’y avait plus aucune trace de ce qui s’était passé. Plus de sang. Plus de corps. Je me demandais ce qu’ils en avaient fait.
Au final, je n’étais même pas certaine de vouloir le savoir.

— Qu’est-ce qui se passe… ? m’enquis-je.
Je finis par m’approcher d’eux. Harmony s’approcha et mit une main sur mon épaule.
— Je suis ravie de voir que tu vas bien, Lyn, déclara-t-elle. Quand Ashyrel nous a appelé, nous avons eu peur que le pire soit arrivé.

Ma gorge se serra. Je ne savais même pas si nous avions réellement échappé au pire. Je songeai à Dean, qui était toujours inconscient.

— Nous l’interrogeons, me répondit Celeste.

Je croisai le regard de la chasseuse. Ses longs cheveux blonds retombaient devant son visage. Ses yeux étaient remplis de haine et de peine. Sa lèvre supérieure était retroussée, comme si elle s’apprêtait à mordre.
Elle avait plusieurs marques de morsures, dans son cou. J’avisai la cobra, qui haussa une épaule.

— Au moins, elle parle, rétorqua-t-elle à ma question silencieuse.
Elle agita un flacon devant les yeux de la chasseuse.
— Tu le veux, cet antidote, non ? lui lança-t-elle.
L’humaine parût résignée. Elle soupira et hocha la tête, avant de grimacer de douleur. Je compris que Celeste l’avait empoisonnée.
— Qu’est-ce que vous avez déjà appris ? m’enquis-je, appréhendant un peu les réponses.
Anjali mit une main sur mon épaule, les yeux baissés.
— C’est elle qui nous a enfermées dans la chambre froide, déclara-t-elle.
Un ange passa.
— Quoi ? fis-je, sous le choc, alors que j’avais très bien entendu.
— L’homme qui t’a agressée, dans la rue… il s’était mis à te surveiller parce qu’il avait des doutes, à propos de toi, reprit Sadie, qui était adossée à un mur. Il avait entendu parler de toi chez les chasseurs, et tu correspondais à la description. En plus, tu venais d’arriver en ville. Il a voulu te tester.

J’étais bouche-bée. Oh putain… Alors j’aurais pu éviter une partie de l’attaque en le tuant. Et sur le moment… j’avais justement eu peur de l’avoir achevé.

— Et cette salope, reprit Celeste en désignant la chasseuse du menton, t’as vu brièvement te battre contre lui avant que tu prennes la fuite. C’est elle qui l’a récupéré et lui a sauvé la vie. Elle devait arriver pour l’aider à te capturer. Ils pensaient qu’il aurait facilement le dessus.
La femme se tortillait, en proie à la douleur, à cause du poison de la cobra. Elle commençait à suer.
— Elle était là quand tu t’es blessée au restaurant et c’est elle qui a prévenu ce type que tu rentrais plus tôt chez toi. Il n’avait plus qu’à t’intercepter, ajouta Griffin, qui était hors de lui et dardait sur elle un regard noir. Ils n’osaient pas te suivre jusqu’à chez toi car ils n’étaient pas assez nombreux pour venir à bout de tous tes proches et ne voulaient pas éveiller plus de soupçons.
Je me passai une main sur le visage.
— Comment a-t-elle fait, pour la chambre froide ? Pourquoi est-ce qu’on ne l’a pas senti ? demandai-je.
Celeste tira les cheveux de la chasseuse.
— Répond, lui ordonna-t-elle.
— J’ai… camouflé mon odeur avec du parfum et des odeurs de nourriture. Pour que vous pensiez que c’était l’odeur des clients et de la cuisine, qui flottait dans l’air…, répondit-elle faiblement.

Elle était de plus en plus blême.

— Je ne savais pas encore si tu étais vraiment la louve qu’on cherchait… J’ai voulu vérifier en t’enfermant. Je devais attendre les renforts mais…
Elle chercha quelqu’un du regard. Elle se mit à rire. Un rire qui me fit froid dans le dos. Elle devait être au bord de la crise de nerfs.
— Mais ton petit-copain a débarqué avec les autres. J’ai dû me barrer, expliqua-t-elle.
— Tu étais prête à enlever deux humaines ? fis-je avec dégoût.
— Les ordres sont les ordres, répondit-elle en haussant une épaule. D’ailleurs… Où est ton copain, Lyn ?

Son rictus se fit plus haineux. Elle était heureuse d’appuyer là où ça faisait mal. Je vis rouge.
Avant que je ne me rue sur elle, Griffin me retint par les bras. Il me maintint jusqu’à ce que j’inspire profondément pour me calmer. Je hochai la tête pour lui faire comprendre que j’avais compris. Je ne savais pas ce que j’étais capable de lui faire sous le coup de la colère et ils avaient encore besoin de réponses.

— Et ensuite ? l’encouragea Celeste avec hargne.
— Un jour on a vu une louve revenir de là où on supposait que Lyn habitait. Elle était mal en point et elle était entourée d’autres métamorphes. Nous le savions parce que certains étaient toujours sous forme humaine et des loups se baladant tranquillement avec des gens… ça ne court pas les rues, cracha-t-elle. Elle a fait l’erreur de revenir une fois, seule.

Merde. Par la suite, Elizabeth avait été exilée de son clan pour un moment. Peut-être qu’elle avait cherché à venir nous voir, pour se venger ou pour chercher de la pitié. Je serrai les lèvres. Je le savais… C’était ce que j’avais dit à Sam : il avait mis sa propre fille en danger.

— On l’a enlevée et on a fait du chantage à son ami, continua-t-elle.
Chris.
— Il était censé t’isoler.

Il m’avait attiré dans le piège en se servant d’Eden. Si les chasseurs n’avaient pas connaissance de notre lien, Chris, lui, connaissait le clan. Même s’il ignorait à quel point j’étais proche de la jeune louve, il se doutait que je viendrais à son secours. Il avait dû s’en prendre à elle quand elle rentrait de son rendez-vous.

— On devait te récupérer dans la forêt, afin de ne pas tomber sur les autres. (Elle jeta un regard noir aux autres membres du clan.) Nous n’avions pas prévu que ton copain rentrerait plus tôt. Nous avions peur que les renforts n’arrivent pas à temps et on voulait éviter les obstacles, alors nous avons cherché à l’éliminer en premier. Et tu étais censée être trop faible pour résister à Chris.

En effet. Ils ignoraient que j’avais retrouvé mes souvenirs et que je me rappelais mes entraînements. Ou même que j’en avais commencé, de toute façon.

— Pourquoi… moi ? soufflai-je.
Elle secoua la tête.
— Je ne l’ai jamais vraiment compris, avoua-t-elle. Mike était obsédé par toi. Tu étais son plus grand échec, et il détestait les échecs. Il disait qu’en plus de cela, vu ton passif, ils n’auraient pas trop de mal à te rendre à nouveau docile.
Ses paroles me donnaient envie de vomir. J’inspirai profondément pour repousser un haut-le-cœur.
— J’étais contre cette idée… C’était beaucoup trop pénible d’avoir à te récupérer toi.
— Doit-on s’attendre à voir débarquer des renforts ? grogna Harmony.

Je ne lui avais jamais vu une telle expression de fureur. Je ne la connaissais que depuis peu, mais son visage était si doux que cela me semblait impossible qu’elle puisse exprimer de la colère. Ou en tout cas, pas à ce point.

— Vous croyez vraiment que je vais vous le révéler ? grommela la chasseuse.

Celeste se pencha vers elle et la mordit à nouveau. Un frisson glacé me parcourut. Je détournai le regard en voyant les traits tordus de douleur de la femme.
La cobra se redressa et agita à nouveau le flacon sous ses yeux.

— Répond, ordonna-t-elle.
La femme hocha la tête presque imperceptiblement, les paupières à demi-closes.
— Non…, souffla-t-elle. C’était déjà le bordel quand Dean et Lyn ont réussi à s’enfuir de la base… On a dû déménager les locaux en vitesse et personne n’était prêt. C’est aussi pour cela qu’on ne voulait pas prendre le risque de nous attaquer à Lyn. Mais Mike a insisté en clamant qu’on aurait au moins un cobaye pour repartir sur de bonnes bases. Le personnel est disséminé un peu partout, pour l’instant. Et sans chef…

Je ne pus m’empêcher d’avoir un petit sourire satisfait en entendant cela. Sans Mike, ils étaient désorientés. Sans compter qu’ils étaient dans un contexte d’urgence. Il fallait bien plus que quelques mois pour réaménager tout un QG sécurisé.

— Comment être sûr que tu ne mens pas ? insista Nabarun, les bras croisés.
— Je n’ai plus rien à gagner à mentir.

Elle implora Celeste des yeux. Je n’osais imaginer ce qu’elle devait ressentir pour qu’elle en arrive là. Ma gorge se serra. En réalité, si. Moi aussi, par la torture, j’en étais un jour arrivée à un point où je me sentais prête à tout révéler. C’était d’ailleurs pour ça que j’avais voulu en finir.

— J’ai tout dis…, chuchota-t-elle. Est-ce que je peux…

Celeste hocha la tête et approcha la fiole de la chasseuse. Elle ôta le bouchon et notre prisonnière entrouvrit les lèvres.
Puis la cobra la fit pivoter. L’intégralité de l’antidote coula sur le sol.

— Oups, fit la petite brune avec un air mauvais.

Je ne savais pas si j’étais soulagée, ou si j’avais pitié. Ce serait hypocrite de ma part de dire que je n’avais pas eu envie d’étrangler la chasseuse et que je souhaitais la laisser libre après tout ça – quitte à ce qu’elle représente toujours un risque –, en revanche, je déglutis en me disant qu’elle allait souffrir un moment avant de succomber.
Il n’y avait plus qu’à espérer que le poison agirait rapidement.
Le visage de la femme se décomposa. Elle baissa la tête, laissant ses cheveux la recouvrir totalement, désespérée.

— Ne t’en fais pas, ajouta Celeste avec mesquinerie, je n’ai pas gaspillé d’antidote. C’était du whisky.

Anjali se détourna, les lèvres serrées. Nabarun mit une main sur son épaule et Ashyrel lui fit un signe de tête. Ce spectacle commençait à être éprouvant, en effet.

— Emmenons-la ailleurs, suggérai-je.

Moi aussi, je voulais que tout ça s’arrête. Qu’elle sorte de ce chalet et que je ne revoies plus jamais son visage.
Griffin hocha la tête et se baissa pour la porter. Elle était aussi molle qu’une poupée de chiffon, dans ses bras, à bout de forces.

— Où est-ce que tu l’emmènes ? m’enquis-je.
— Ne t’en fais pas, tout est prévu, voulut me rassurer Celeste.

Parce que c’était censé être rassurant, ça ?
Je les suivis dans le couloir afin d’ouvrir la porte d’entrée. Je jetai d’abord un coup d’œil afin d’être sûre qu’il n’y avait personne.
Puis je relevai la tête en entendant du bruit dans les escaliers. Même si je ne pouvais pas voir, de là où j’étais, mon cœur se mit à battre la chamade en sentant un parfum de pins. Griffin et Celeste marquèrent également un arrêt.

— Où est Lyn ? retentit sa voix.

L’intensité de son inquiétude me coupa le souffle. Je m’élançai dans le couloir afin de rejoindre le salon. Je faillis perdre l’équilibre sur le parquet glissant, qui avait été nettoyé afin d’ôter toutes les traces de sang. Je fis un léger dérapage mais me repris bien vite.
Dean était là. Sa peau était maculée de sang et il s’était à peine vêtu, mais il était là, bien vivant, réveillé. Et il était magnifique.
En me voyant, il se mit également à courir et je lui sautai au cou. Ses bras se refermèrent autour de moi avec force et il nicha son visage dans mon cou.

— J’ai eu si peur…, sanglotai-je.

Des larmes de soulagement et de joie roulèrent sur mes joues. Il se recula légèrement pour prendre mon visage dans ses mains et les essuyer du pouce. Puis il m’embrassa et je le maintins contre moi.

— Je t’aime… Je t’aime tellement, lui murmurai-je.
— Je t’aime, me répondit-il.
Il plongea son regard doré dans le mien.
— Je sais que je me suis effondré et quand je me suis réveillé… j’ai eu peur qu’il te soit arrivé quelque chose…, chuchota-t-il.

Je voyais encore des traces de la peur qu’il avait ressenti, dans ses yeux. Je pris son visage dans mes mains et l’embrassai partout où je le pouvais. Sur le front, les paupières, le nez, les joues, la bouche…

— Tu t’es jeté devant une balle pour moi, Dean…, m’étranglai-je. Tu m’as sauvé la vie… Et tu en as récolté une deuxième… J’ai cru te perdre. Ne refais plus jamais ça !
Il déposa à nouveau un baiser sur mes lèvres, brièvement.
— Je ne regrette pas de l’avoir fait. Et je le referai autant de fois que nécessaire.
Je secouai la tête, les yeux pleins de larmes.
— T’es pas croyable…, murmurai-je.
— Tu ne me perdras pas, Lyn… C’est fini… C’est derrière nous. Nous allons tout faire pour que ce genre de choses n’arrive plus, d’accord ?
Je hochai la tête avant d’enfouir mon visage contre son torse. Il resserra encore son étreinte.
— Plus rien ne nous séparera, me promit-il.

Je reniflai mais acquiesçai à nouveau.
Il y eut un petit silence, puis je relevai la tête. Dean était en train de regarder tous les autres, avec un petit sourire.

— Je suis heureux de voir que vous allez tous bien, déclara-t-il.

Je me retournai, dans ses bras. Ils lui rendaient tous son sourire, ravi de le voir réveillé. Sadie s’empressa même d’essuyer une larme de soulagement avant qu’on ne la voit, mais c’était raté.

— Tu nous as fait peur, crétin, lui lança Celeste, de l’entrée.
— Désolé, répondit-il.
— Bon retour parmi nous, lui lança Griffin qui avait du mal à contenir un sourire.
Le sourire de Dean s’effaça lorsqu’il vit la chasseuse. Je le sentis se crisper et je resserrai mon étreinte autour de lui.
— Ne t’en fais pas, on s’en occupe, lui assura le Bêta.
L’Alpha parût comprendre ce que cela signifiait, car il hocha simplement la tête.
— Tout est bien qui finit bien…, fit la chasseuse d’un ton sarcastique, en reconnaissant Dean.

Elle qui avait voulu me blesser en sous-entendant qu’il était peut-être mort, finalement, elle n’avait même pas cette victoire-là.
Celeste et Griffin la firent sortir. Cela me permit de mieux respirer. Je mis ma tête contre l’épaule de Dean et soupirai de soulagement. Sa main caressa mes cheveux, avec douceur.

— Que s’est-il passé lorsque j’étais inconscient ? s’enquit-il.
— Je vais tout t’expliquer, lui répondis-je.
— Je pense qu’il va falloir qu’on déménage, lança Nabarun.

Nous hochâmes tous la tête d’un même mouvement. Même si les chasseurs n’étaient pas prêts de revenir nous menacer, il était plus prudent de partir.

— Mais d’abord, je crois qu’on a tous mérité un peu de repos, déclara Swann.
— Oui, répondit Anjali dont la main était sur la table, très proche de celle d’Ashyrel.

Je souris à l’intention de mes deux amis. La lynx rougit légèrement et le corbeau me répondit par un rictus en coin.
Je le savais, qu’il y avait quelque chose.

Dean approuva. Je m’éloignai un peu de lui à contrecœur, afin de laisser les autres l’étreindre. Je me mis à sourire, attendrie, en voyant que bien des choses avaient changé. Notre Alpha avait l’air moins tendu à l’idée des contacts avec les autres, plus chaleureux. Un vrai lien avait commencé à se créer entre eux. Même Anjali, dont il n’était pas si proche que ça, vint le serrer dans ses bras et il y répondit avec sincérité.

Puis ce fut au tour d’Ashyrel. Ce dernier eut l’air nerveux et Dean, crispé. Cependant, ce dernier finit par tendre la main. Mon ami d’enfance sembla soulagé et répondit à sa poigne avec un léger sourire. Ils n’échangèrent pas un mot, mais cela était suffisant. S’ils n’allaient pas être de grands amis – en tout cas, pas comme avant –, au moins, ils semblaient avoir fait la paix.
Quelques instants plus tard, le chalet retrouva son calme. Je soupirai.

— On va avoir du pain sur la planche.
— Oui, confirma-t-il.
Puis il m’adressa un grand sourire. Son regard me fit fondre. Il me pénétra jusqu’à mon âme.
— Mais avant cela, nous aussi, nous devons nous reposer.

Il m’attira contre lui pour m’embrasser avec passion. Je répondis à son baiser avec la même fougue, mes mains dans ses cheveux.
Puis, nos lèvres se séparèrent et il entrelaça nos doigts, me conduisant jusqu’aux escaliers. Durant les prochaines heures, voire les prochains jours, je ne voulais rien faire d’autre que rester avec lui.

Seulement lui, et moi.


Épilogue

Dean (sept mois plus tard)

J’observai la louve blanche, qui dormait paisiblement, au pied d’un grand sapin. Elle était magnifique, ainsi. Cette vision me réchauffa le cœur. Comme si elle avait toute confiance en ce qui l’entourait, que rien ne pouvait lui arriver. Et de fait, elle avait confiance car elle savait que j’étais tout proche.

Je me demandais souvent ce que j’avais bien pu faire pour la mériter. Lyn était un cadeau du ciel et avait illuminé ma vie, alors que celle-ci n’était plus qu’obscurité. Elle ne cessait de répéter que c’était elle, la chanceuse, mais je n’étais pas d’accord. À cela, elle finissait par dire qu’il vaudrait mieux que nous nous taisions et que nous en profitions, au lieu de nous torturer avec ces questions existentielles. Elle avait bien raison.

J’admirais sa force. Son courage. Elle avait vécu des choses horribles et pourtant, elle était toujours présente, souriante. En sept mois, alors qu’il y avait eu beaucoup de changements, elle n’avait jamais perdu sa bonne humeur et son énergie. Elle faisait toujours des cauchemars et parfois, ses pensées revenaient dans le passé, mais elle finissait toujours par se relever et je veillais à être présent dans ces moments-là. Tout comme elle était un pilier sans faille, pour moi.

Tout le clan avait déménagé, en urgence. Le temps que nous partions, il y avait toujours quelqu’un pour patrouiller, aux alentours. Le clan d’Ashyrel avait été d’une grande aide : il était plus facile de repérer des choses en survolant les lieux. D’ailleurs, le clan Fowler nous promit de se rapprocher du nôtre. Nous avions de nouveaux alliés, grâce au lien qu’avait Lyn avec son ami d’enfance. Nous avions également prévenu Mary et Peter, les nouveaux membres du clan Sparks.

Nous étions restés dans un environnement forestier, à l’écart. Et, évidemment, nous avions tenu, Lyn et moi, à vivre dans un chalet. C’était notre petit clin d’œil, rien qu’à nous. Les autres avaient même un peu râlé, croyant que nous allions retarder le déménagement pour cette raison, mais nous avions rapidement trouvé un endroit où il y en avait.
Ici, notre nouvelle vie avait commencé. Une vie qui s’annonçait merveilleuse, tant que Lyn était à mes côtés. Et le fait d’avoir tous nos amis toujours près de nous me faisait quelque chose. Pendant plusieurs années, j’avais fait en sorte de les repousser et maintenant, je désirais me rattraper.

Lyn et moi avions enfin tout le loisir de sortir sans avoir peur, d’avoir de vrais rendez-vous galants. Elle souriait et riait tellement, que je tombais amoureux d’elle, encore et encore. Je faisais tout pour qu’elle ait toujours cette expression.
Je me rapprochai d’elle, sous ma forme humaine. Plusieurs heures avant, nous courions sous notre forme de loup, dans la forêt. C’était notre petit moment à nous.
Je m’accroupis à côté d’elle et caressai doucement sa tête.

— Réveille-toi, ma louve… On va être en retard, fis-je tout bas, afin qu’elle se réveille en douceur.

Anjali avait organisé un grand dîner, auquel tout le clan était convié. Elle avait insisté sur le fait qu’elle allait cuisiner. Apparemment, elle voulait prendre sa revanche sur une ancienne passion qui avait mal tourné. Je me demandais, appréhendant un peu, ce que ça allait donner.
Lyn ouvrit péniblement les yeux, puis se mit à bailler. Elle secoua ensuite la tête pour se débarrasser des dernières brumes du sommeil.

Elle frotta sa tête contre ma main en un geste affectueux. Puis elle se roula en boule et entama le processus de transformation. Je ne la quittai pas des yeux, soulagé que cela soit devenu aussi facile et rapide, pour elle.
Une minute plus tard, elle me faisait face sous forme humaine. Ses lèvres s’étirèrent en un sourire qui me désarma. Elle était magnifique, je ne cessais de me le répéter.

J’enroulai une de ses mèches d’un blond platine, presque blanc, autour de mon doigt, tandis qu’elle me fixait de ses yeux argentés dans lesquels je manquais de me noyer à chaque fois. Ses cheveux avaient pas mal repoussés, depuis qu’elle les avait coupé en carré, après notre fugue de chez les chasseurs. Et peu importe comment elle les portait, elle avait toujours le don de faire chavirer mon cœur.
Elle se frotta les yeux.

— C’est déjà l’heure ? demanda-t-elle d’une petite voix.
— Oui.

Elle attrapa ses vêtements et se rhabilla. Dommage. J’aimais beaucoup la voir sans. Surtout qu’il faisait chaud, puisque nous étions en plein été. Mais je notai dans un coin de ma tête que je lui ferais comprendre cela plus tard, après le dîner chez les Khedekar.
Puis, avant qu’elle ne fasse un pas, je la soulevai dans mes bras pour la porter. Elle laissa échapper un petit cri de surprise, qui se termina en rire.

— Je peux marcher tu sais ? me taquina-t-elle.
— Ce serait beaucoup moins marrant, répondis-je.

Je lui souris et elle secoua la tête avant de me pincer le bout du nez. En réalité, je trouvais toujours une excuse pour l’avoir au plus près de moi. Après tout ce qui était arrivé, j’avais du mal à m’en empêcher. Et c’était le cas pour elle aussi.
Elle mit une main sur ma joue.

— Je t’aime, mon amour, me chuchota-t-elle.
Comme à chaque fois qu’elle me disait ces mots magiques, j’en fus ému.
— Moi aussi je t’aime, ma louve.

Elle se blottit un peu plus contre moi, le sourire aux lèvres.

Je me mis à marcher en direction de notre chalet. Notre foyer.

---


Chapitre 34

Encore un dernier merci ! <3 Merci, merci, merci de tout mon coeur ! (D'accord, ça fait quatre derniers merci...)
Bisous !
melaivy

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Terminé)

Message par melaivy »

Merci !
Pendergast

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Terminé)

Message par Pendergast »

Hello ! Quelle fin magnifique, c'est un superbe épilogue ! Merci pour tous ces excellents moments de lecture et bon courage pour la suite ! Bonne soirée
lacrystal

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Terminé)

Message par lacrystal »

Chlawee a écrit : ven. 28 janv., 2022 12:27 pm Hello tout le monde ! :D Et voilà... C'est la fin de Métamorphes ! Voici le dernier chapitre ainsi que l'épilogue !
...
...
...
tombe
Je tiens à vous remercier d'avoir suivi l'histoire de Dean et Lyn. <3 D'ailleurs, ils vous remercient aussi. Lyn vous promet pleins de gâteaux !
Ooooh *-*
Vraiment, un grand merci, car les retours me donnent envie de continuer. <3 Et un immense merci à Lacrystal pour son soutien sans faille. Et la superbe couverture ! <3
OK si je commence à pleurer dès les premières lignes sans même avoir commencer le chapitre, je suis dans la merde :cry: :cry: :cry:
En voyant les tâches de sang là où s’était trouvé Dean un instant plus tôt, je fus horrifiée.
Il avait été touché.
Et en entendant un gémissement de douleur d’un félin, derrière moi, je compris qu’il avait également eu Nabarun.
Anjali se mit à hurler.
Non mais tu fais pas ça, hein. Pas de morts. Hein ? Non parce que moi non plus je vais pas survivre sinon
Je mis mes mains au-dessus des blessures et fis appel à mon pouvoir, les yeux embués.

— Ne me fais pas ça, Dean… Tu n’as pas intérêt à mourir…, sanglotai-je.
Mais-
:cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry:
Les picotements familiers se manifestaient déjà au bout de mes doigts, mais la panique menaçait de me submerger. Ce fut encore pire lorsque les paupières de Dean se fermèrent et qu’il reprit sa forme humaine, à bout de forces.
Non mais il va survivre
Sinon ça va pas le faire
DU TOUT :x

— C’est terminé, Lyn. Tu peux arrêter, me chuchota-t-elle doucement.

Encore sous le choc, j’écarquillai les yeux à ses paroles. Comment ça « terminé » ?! Je baissai les yeux sur le visage de Dean, puis sur sa poitrine. Il semblait pourtant respirer, mais peut-être que j’hallucinais…
En voyant mon expression, elle secoua la tête.

— Je voulais dire que ça y est, nous l’avons guéri, se rattrapa-t-elle.
OK j'ai fait une mini-crise cardiaque
— Il va se réveiller, voulut me rassurer Anj. J’en suis certaine. Il n’y a rien qui puisse vous séparer, tous les deux. Vous êtes des forces de la nature.
J'ai les larmes aux yeux vraiment :cry: :cry: :cry: Elle a raison Anj, il va se réveiller, ils sont fait pour être ensemble toute leur vie

— Il était avec moi, en fait, chuchota-t-elle.

Oh. Oh.
Oh eyes eyes eyes
— C’est elle qui nous a enfermées dans la chambre froide, déclara-t-elle.
Un ange passa.
— Quoi ? fis-je, sous le choc, alors que j’avais très bien entendu.
— L’homme qui t’a agressée, dans la rue… il s’était mis à te surveiller parce qu’il avait des doutes, à propos de toi, reprit Sadie, qui était adossée à un mur. Il avait entendu parler de toi chez les chasseurs, et tu correspondais à la description. En plus, tu venais d’arriver en ville. Il a voulu te tester.
J'EN ETAIS SURE !!!! Je savais c'était pas le hasard, je savais c'était eux derrière tout ça stare
— Les ordres sont les ordres, répondit-elle en haussant une épaule. D’ailleurs… Où est ton copain, Lyn ?
OH PUTAIN je vais me la faire :evil: :evil: :evil: :evil:
— Pourquoi… moi ? soufflai-je.
Elle secoua la tête.
— Je ne l’ai jamais vraiment compris, avoua-t-elle. Mike était obsédé par toi. Tu étais son plus grand échec, et il détestait les échecs. Il disait qu’en plus de cela, vu ton passif, ils n’auraient pas trop de mal à te rendre à nouveau docile.
P'tain mais lui je le déteste mais de tout mon être quoi

Celeste hocha la tête et approcha la fiole de la chasseuse. Elle ôta le bouchon et notre prisonnière entrouvrit les lèvres.
Puis la cobra la fit pivoter. L’intégralité de l’antidote coula sur le sol.

— Oups, fit la petite brune avec un air mauvais.
:o :o :o ah ouais quand même
— Où est-ce que tu l’emmènes ? m’enquis-je.
— Ne t’en fais pas, tout est prévu, voulut me rassurer Celeste.

Parce que c’était censé être rassurant, ça ?
J'avoue xD

L’intensité de son inquiétude me coupa le souffle. Je m’élançai dans le couloir afin de rejoindre le salon. Je faillis perdre l’équilibre sur le parquet glissant, qui avait été nettoyé afin d’ôter toutes les traces de sang. Je fis un léger dérapage mais me repris bien vite.
Dean était là. Sa peau était maculée de sang et il s’était à peine vêtu, mais il était là, bien vivant, réveillé. Et il était magnifique.
En me voyant, il se mit également à courir et je lui sautai au cou. Ses bras se refermèrent autour de moi avec force et il nicha son visage dans mon cou.
Ouuffff

Ok ce dernier chapitre était trop bien :cry: :cry: :cry: :cry: :cry: Comment tu as malmené mon coeur par contre j'ai trop eu peur que tu tues Dean, j'aurais pas survécu xD

Anjali avait organisé un grand dîner, auquel tout le clan était convié. Elle avait insisté sur le fait qu’elle allait cuisiner. Apparemment, elle voulait prendre sa revanche sur une ancienne passion qui avait mal tourné. Je me demandais, appréhendant un peu, ce que ça allait donner.
xDDDDDD La confiance règne

Une minute plus tard, elle me faisait face sous forme humaine. Ses lèvres s’étirèrent en un sourire qui me désarma. Elle était magnifique, je ne cessais de me le répéter.
Ce point de vue de Dean va m'achever xD Ils sont beaucoup trop mignons
Elle attrapa ses vêtements et se rhabilla. Dommage. J’aimais beaucoup la voir sans.
Dean xD Il perd pas le nord

Surtout qu’il faisait chaud, puisque nous étions en plein été. Mais je notai dans un coin de ma tête que je lui ferais comprendre cela plus tard, après le dîner chez les Khedekar.
eyes eyes eyes

— Je t’aime, mon amour, me chuchota-t-elle.
Comme à chaque fois qu’elle me disait ces mots magiques, j’en fus ému.
— Moi aussi je t’aime, ma louve.
:cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry:

Ce roman a failli m'achever :cry: :cry: Je vois presque plus mon clavier j'ai trop les larmes aux yeux xD
Bon
allez inspire, expire, inspire, expire

OK ça va être hyper dur de ne plus suivre les aventures de Lyn et Dean. Vraiment, ils vont tellement me manquer ! Et pas qu'eux : Anj, Eden, Griffin, Celeste, Swan, Ash... Je me suis tellement attachée à eux, ça va être dur de les quitter <3

Ton roman est vraiment génial. J'ai tout adoré, du début à la fin, que ce soit les personnages, l'histoire bourrée d'action, de mystère, et surtout les sentiments que tu nous transmets grâce à ta plume. Tu as réussis à me faire rire, à me faire pleurer, à me faire espérer, à me faire ressentir de la colère.

Alors je crois que c'est à nous de te remercier d'avoir partagé une si belle histoire, éprouvante, qui nous fait faire des montagnes russes, mais si magnifique, avec la perte de mémoire de Lyn, apprendre à réaimer Dean, à survivre à ce qu'elle a vécu.

Donc merci, d'avoir partagé ton magnifique roman et j'espère de tout coeur que tu seras bientôt publié parce que ton livre devrait être découvert par tous <3
Chlawee

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Terminé)

Message par Chlawee »

Hello tout le monde ! :D
Si vous voyez ce message, j'ai le plaisir de vous annoncer que "Métamorphes" va être publié ! <3 C'est grâce à vous tous !
Encore merci !

https://booknode.com/metamorphes_tome_1 ... p_03455603
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