Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Terminé)

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Chlawee

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 14)

Message par Chlawee »

Bonjour ! Voici le chapitre 15, j'espère qu'il vous plaira ! :D Il est assez court, du coup dîtes-moi si la prochaine fois qu'il y en a un de cette taille, vous voulez que j'en publie deux en même temps ! ;)
Bonne lecture ! :)

Chapitre 15


Le couloir était plongé dans l’obscurité et me paraissait infini.

— Lève-toi !

La voix était pressante, agressive, même. Pourtant, j’entendais la panique dans son ton.
Quelqu’un commença à me tirer par le bras pour m’aider à me lever.

— Ils vont nous tuer !
Une déflagration. Un corps chuta, derrière moi. Mes yeux s’écarquillèrent d’horreur quand je vis de qui il s’agissait.
— Lyn ! Bouge de là ! hurla la voix.

Je n’obéis pas et accourus auprès de la blessée.

Pas elle… Pas elle, par pitié…

— Lyn !!

Mais cette personne finit par abandonner. L’instant d’après, je tenais une silhouette entre mes bras, la serrant fort contre moi, la berçant. Je ne voyais pas son visage, mais je savais qu’il s’agissait d’une fille.

— Tu ne peux pas…, sanglotai-je. Tu ne peux pas…

Ma gorge se paralysa d’effroi lorsque je me rendis compte que ce n’était plus la même personne que je tenais. Mes yeux s’écarquillèrent. Ses traits étaient flous, mais je savais qu’il s’agissait de…
Une atroce douleur se fit ressentir à l’épaule. Je hurlai et mon corps fut projeté en avant.



Mes paupières s’ouvrirent d’un coup. La chambre était obscure, seulement éclairée par les rayons de la lune. Je pouvais voir l’étendue du ciel étoilé par la baie vitrée, juste en face de moi. Mon cœur s’était emballé et je portai une main à mon épaule, qui me brûlait. Je me rendis compte que j’étais assise. Encore une fois, mon cauchemar m’avait fait si peur que j’avais réagis avec violence. Mais déjà, les maigres souvenirs que j’en avais m’échappaient. J’étais haletante.

Je sursautai en sentant quelque chose bouger à côté de moi, en entendant le bruissement de tissus. Je lâchai un soupir de soulagement en me rendant compte qu’il s’agissait de Dean, que j’avais réveillé.
Je sentis sa peau contre la mienne lorsqu’il m’entoura d’un bras et qu’il plaqua son torse contre mon dos. Sa main se mit à me caresser le bras, en un geste réconfortant, et il déposa un baiser sur mon épaule.

— Ce n’est rien, tu peux te rendormir, reniflai-je en reprenant mon souffle.
Il s’écarta un peu pour mieux me regarder et fit passer une mèche de mes cheveux derrière mon oreille.
— Tu veux en parler ?
Je grimaçai.
— Je ne saurais même pas quoi dire…, répondis-je. J’ai quelques images qui me reviennent mais c’est trop flou.
Je me rendis compte que j’avais toujours la main sur mon épaule, là où j’avais eu l’impression de souffrir.
— Je sais juste que…

Je m’interrompis en ôtant ma paume, laissant découvrir une cicatrice. Une ancienne blessure qui m’avait parfois fait me poser des questions, mais j’étais partie du principe que je devais ça à l’attaque chez mes parents. Je m’étais fiée à ce que disait Mike. Et j’avais fini par oublier son existence, ne la voyant plus vraiment.

— … on m’a tiré dessus, terminai-je.

Maintenant, je savais que les métamorphes n’y étaient pour rien, et je ne voyais pas comment cela aurait pu arriver si ce n’était pas à cause des chasseurs.
Dean posa ses yeux sur ma cicatrice. Doucement, il leva la main pour passer son pouce dessus.

— Je ne l’avais pas avant, n’est-ce pas ? le questionnai-je.

Il fit non de la tête. En tout cas, il devait l’avoir déjà vu, quand je me transformais, ou même au début de cette nuit. Mais il ne m’avait pas interrogée dessus, voulant sûrement me ménager.

— Et… est-ce que j’en avais quand même, à l’époque ? Des cicatrices ? m’enquis-je timidement.

Il se rallongea et m’entraîna avec lui. Je me retrouvai face à la mine pleine de compassion et sérieuse de Dean. Ses iris dorés me scrutèrent, tandis qu’il me répondit :

— Une seule, sur ta cuisse, souvenir d’une chute quand tu étais petite. Les autres… sont nouvelles.

Son regard passa sur ma clavicule, mes épaules ainsi que sur mes bras, là où, je le savais, ma peau arborait de multiples marques plus ou moins longues, plutôt minces, à divers endroits. J’en avais également dans le dos. Je m’étais examinée sous toutes les coutures plusieurs fois, et Gina ne manquait pas de noter chaque égratignure que je pouvais me faire, lorsque j’allais passer mes « examens ». La première fois qu’elle m’avait reçu dans son infirmerie de cauchemar, elle m’avait montré chacune de mes cicatrices grâce à deux miroirs et les avait renseigné dans un dossier. Par la suite, elle avait pris soin de se mettre au courant s’il y en avait de nouvelles.
Et il y en avait eu.

Notamment celle que Dean était en train de regarder, sur mon avant-bras. Plus grosse que les autres et beaucoup moins lisse. Il l’effleura d’un doigt, comme pour en apaiser le souvenir. Je déglutis.

— Tu te souviens comment certaines sont arrivées ? demanda-t-il d’un ton empreint de douceur.
— Certaines, oui. Celle-ci… (Je désignai du menton la cicatrice qu’il toisait avec méfiance, comme s’il avait peur de sa cause.) … je me la suis faite toute seule.
Il releva les yeux pour les plonger dans les miens, étonné.
— Enfin, « toute seule » … Mike m’a forcée à me faire mal afin que je me guérisse. (Il se raidit.) Ça ne marchait pas, bien sûr, puisqu’on ne peut pas utiliser notre don sur nous-mêmes. Mais il a voulu essayer et s’est dit qu’en me poussant à bout, il y aurait des résultats. Il a laissé ma plaie s’infecter et a finalement accepté qu’on me soigne en voyant que ça devenait vraiment moche.

C’était pour cela qu’elle était plus impressionnante que les autres.
La mâchoire de Dean se serra, mais il se pencha pour m’embrasser sur le front.

— Mike ? releva-t-il.
— Leur chef. Du moins, là où j’étais…

Il hocha lentement la tête et je pouvais deviner qu’il inscrivait ce nom au fer rouge dans son esprit. Ses yeux s’animèrent d’une rage sombre dont je n’aurais pas voulu être la cible.

Ses doigts vinrent ensuite enserrer mes poignets. Je devins blême. Je savais ce qu’il allait me demander. Il ouvrit la bouche, puis la referma, hésitant. Je me doutais qu’il les avait vu, à un moment ou un autre.

— Et celles-ci… ?

Sa question se figea dans la pièce. Le temps parût se suspendre.
Deux lignes horizontales barraient mes poignets, du côté intérieur. J’eus du mal à avaler ma salive, ma gorge était devenue sèche.
J’aurais voulu lui affirmer que ce n’était pas ce qu’il croyait, le rassurer. Mais le problème était là : je ne me souvenais absolument pas de ce qui s’était passé. Bien que je me doute de la réponse.

Lorsque j’ignorais encore ma véritable histoire, je pensais que j’avais fait cela avant de me retrouver chez les chasseurs. Maintenant, je pouvais toujours essayer de me convaincre que ces blessures étaient de leur fait. Mais pourquoi auraient-ils fait cela en sachant à quel point c’était dangereux ? Et qu'ils ne voulaient pas perdre leur cobaye ?

Et surtout, ils m’avaient empêché d’accéder aux objets coupants et il y avait des gardes en permanence devant ma porte, en cas de problème, si jamais j’avais voulu briser le miroir pour me servir du verre comme d’une arme.

Et ce ne serait pas bien difficile de croire que j’avais voulu mettre fin à mes jours avant que leur lavage de cerveau n’opère, pour ne pas rester dans cet endroit horrible. Parce que même si je ne m’en rappelais pas, j’avais été torturée, avant d’être amnésique et maltraitée à nouveau. C’était évident.

— Je ne me rappelle pas, avouai-je.
— Lyn… Tu sais que tu peux tout me dire…
Je hochai la tête.
— Je sais, affirmai-je. Mais je suis honnête : je ne m’en souviens pas. Même si…
Je n’avais pas besoin de dire la suite. « Même si je pense savoir ce qui est arrivé. »
— Mais je peux t’assurer que jamais je ne ferai ça, voulus-je le rassurer. Pas maintenant que je t’ai retrouvé et que… que je me sens enfin chez moi.

Nous restâmes un moment à nous regarder fixement, puis il prit tendrement mes joues dans ses mains, avant de m’embrasser. D’un baiser si délicat qu’une nuée de papillons s’envola dans mon ventre.

Nos lèvres se séparèrent un bref instant avant de se retrouver, leur contact plus appuyé. Puis il me serra contre lui et je passai un bras dans son dos, mon visage contre son épaule. Le silence nous enveloppa de la plus douce des manières. Je finis par sourire contre sa peau, heureuse d’être là, avec lui.

— Je regrette d’avoir hésité et de ne pas m’être rapprochée de toi plus tôt, lâchai-je, comblant le manque de bruit, et ayant envie de parler d’un sujet plus léger.
Je me collai un peu plus contre lui, profitant de sa chaleur, alors que le froid régnait, à l’extérieur. Je me sentais bien, protégée.
— J’ai voulu faire un pas vers toi quand nous étions sous forme de loup, déclara-t-il d’une voix malicieuse.
Je fronçai les sourcils et fis défiler mes souvenirs de cette fois-là. Je m’arrêtai sur l’un d’eux.
— Quand tu m’as léché le museau ? devinai-je.
Un petit rire fit vibrer sa poitrine. Sa joie se fit contagieuse. Cette conversation me redonnait ma bonne humeur.
— Pour un loup, c’est un peu l’équivalent d’un baiser, expliqua-t-il.
J’eus un sourire en coin.
— Je me disais bien qu’il y avait quelque chose ! m’exclamai-je. Je pensais que je me faisais des films.
— Oh non, crois-moi, insista-t-il. Mais en voyant que par la suite, on faisait comme si de rien n’était, je me suis dit que tu ne l’avais pas compris ou bien que tu n’étais pas prête. (Il grimaça.) Ou même que tu ne voulais pas de moi.
Je me reculai un peu pour pouvoir le regarder. Je secouai la tête.
— Je te veux depuis un bon bout de temps, dévoilai-je.

La confiance dans mon ton me surprit moi-même. Les mots « je te veux » paraissaient possessifs.
Il haussa un sourcil, l’air amusé.

— Je veux dire… Je désirais être avec toi depuis un moment mais… Oh, tu m’as comprise ! fis-je, excédée par ma maladresse.

Cette fois, son rire fut très franc. Je ne l’entendais que rarement comme ça, ce qui me mit du baume au cœur et me tira presque de ma bouderie. Je fis tout de même la moue pour me donner de la crédibilité.

— Depuis quand ? m’interrogea-t-il, curieux et attendri.
— Je ne sais pas trop. Cela s’est fait par une accumulation de pleins de choses et… Je pense que ça s’est déclenché quand tu m’as montré les photos, que tu as pris soin de moi. Et ensuite, ça s’est enchaîné.
Je m’arrêtai.
— En fait, non, démentis-je soudainement, déterminée.
Son visage se referma, tandis qu’il devait se demander quelle était la cause de ce revirement.
— Le déclic s’est fait là-bas, quand je t’ai vu.
Mes mots tombèrent sur nous, nous entourant avec puissance.
— Je ne me souvenais peut-être pas de toi, mais tu as toujours été là, quelque part dans mon esprit.

Il nous fit rouler pour se retrouver au-dessus de moi. La couverture se retira un peu plus, mais son corps me réchauffait. Cette fois, quand il m’embrassa, cela n’eut plus rien de sage et de retenu. J’y répondis avec plaisir.

— J’ai souvent imaginé t’embrasser, mais la première fois que j’ai vraiment failli le faire, continuai-je lorsque nous reprîmes notre souffle, c’était quand tu avais le torchon sur la tête, rappelle-toi.
Il se donna un air frustré et agacé à ce souvenir, mais je voyais ses yeux pétiller.
— Quand on nous a interrompu ? Je savais bien qu’il se passait quelque chose à ce mo-ment-là. Si Griffin n’était pas arrivé…
Il ne termina pas sa phrase, trop occupé à déposer des baisers dans mon cou.
— Il faut dire que tu n’as jamais été aussi sexy qu’avec ce truc devant le visage, raillai-je.
Il releva la tête vers moi et m’adressa une expression sévère, que son regard égayé adou-cissait.
— Quoi ? le provoquai-je, toujours avec espièglerie.
— Parfois, j’ai envie de te mordre, me taquina-t-il.
— Qu’est-ce qui t’en empêche ?
— Je n’en sais foutrement rien, grogna-t-il.
Je gloussai, en venant mettre mes mains sur son torse.
— Tu parais bien indécis.
— Tu me rends dingue, ma louve…, chuchota-t-il si près de moi que je sentis son souffle sur ma clavicule.

Ma louve… Je ne pus m’empêcher de sourire. J’aimais bien.

Je me redressai un peu pour retrouver le chemin de sa bouche. Nous nous laissâmes emporter par ce moment et repoussâmes la fatigue, comblés d’être aussi proches et désirant profi-ter de la présence de l’autre le plus longtemps possible.

Le reste de ma nuit ne présenta aucun cauchemar.

---


Chapitre 14
Chapitre 16
Dernière modification par Chlawee le ven. 02 juil., 2021 10:59 am, modifié 1 fois.
lacrystal

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 15)

Message par lacrystal »

Hello ! Me voilà pour commenter 8-)
Alors moi au début du chapitre : ;-;
Moi à la fin : *-*
Ça résume assez bien mes réactions :lol: :lol: :lol:
On commence à avoir des souvenirs de Lyn de plus en plus et c'est vraiment intriguant
Je me demande bien qui elle a rejoint avant de se faire tirer dessus...
Par contre ses cicatrices :( j'ai envie de la serrer très fort dans mes bras
Et quand elle dit que le déclic s'est fait quand elle a vu Dean *-* haaaaaa j'en étais sûre ce sont des âmes sœur *-* *-*
Maintenant ils vont rester ensemble jusqu'à la fin de leurs jours
Please ne les fait pas trop souffrir :( )
*se rappelle que c'est Chloé qui écrit ce roman*
*pleure*
En bref c'était un super chapitre même s'il était plus court *-*
Vivement la suite ! :D
Pendergast

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 15)

Message par Pendergast »

Bonjour, je rejoins totalement lacrystal pour ses impressions, un chapitre :shock: même s'il est court! Bonne journée
MGT_

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 15)

Message par MGT_ »

Hello ! Un chapitre court mais intense dans la relation entre Dean et Lyn et trop mimi. C'est cool de connaitre un peu plus les sentiments de Lyn
melaivy

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 15)

Message par melaivy »

lacrystal a écrit : ven. 25 juin, 2021 9:32 pm Hello ! Me voilà pour commenter 8-)
Alors moi au début du chapitre : ;-;
Moi à la fin : *-*
Ça résume assez bien mes réactions :lol: :lol: :lol:
On commence à avoir des souvenirs de Lyn de plus en plus et c'est vraiment intriguant
Je me demande bien qui elle a rejoint avant de se faire tirer dessus...
Par contre ses cicatrices :( j'ai envie de la serrer très fort dans mes bras
Et quand elle dit que le déclic s'est fait quand elle a vu Dean *-* haaaaaa j'en étais sûre ce sont des âmes sœur *-* *-*
Maintenant ils vont rester ensemble jusqu'à la fin de leurs jours
Please ne les fait pas trop souffrir :( )
*se rappelle que c'est Chloé qui écrit ce roman*
*pleure*
En bref c'était un super chapitre même s'il était plus court *-*
Vivement la suite ! :D
:D
Chlawee

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 15)

Message par Chlawee »

lacrystal a écrit : ven. 25 juin, 2021 9:32 pm Hello ! Me voilà pour commenter 8-)
Alors moi au début du chapitre : ;-;
Moi à la fin : *-*
Ça résume assez bien mes réactions :lol: :lol: :lol:
On commence à avoir des souvenirs de Lyn de plus en plus et c'est vraiment intriguant
Je me demande bien qui elle a rejoint avant de se faire tirer dessus...
Par contre ses cicatrices :( j'ai envie de la serrer très fort dans mes bras
Et quand elle dit que le déclic s'est fait quand elle a vu Dean *-* haaaaaa j'en étais sûre ce sont des âmes sœur *-* *-*
Maintenant ils vont rester ensemble jusqu'à la fin de leurs jours
Please ne les fait pas trop souffrir :( )
*se rappelle que c'est Chloé qui écrit ce roman*
*pleure*
En bref c'était un super chapitre même s'il était plus court *-*
Vivement la suite ! :D
XDDD Nan mais ça veut dire que je manie bien les émotions alors. 8-)
Ah la la que de mystères... :roll: 8-)
Allez on dit que j'arrête de me la péter. :lol:
:lol: :lol: C'est pas des âmes-soeurs non plus, même si ça y ressemble ! (Comment ça j'ai cassé le délire ?)
:lol: :lol: C'est beaucoup me demander... Toi et moi on sait que je suis jamais sage avec mes persos. :lol: :lol:
Merci ! :D <3
Pendergast a écrit : sam. 26 juin, 2021 2:03 pm Bonjour, je rejoins totalement lacrystal pour ses impressions, un chapitre :shock: même s'il est court! Bonne journée
Merci beaucoup ! :D Bonne journée !
MGT_ a écrit : lun. 28 juin, 2021 8:37 am Hello ! Un chapitre court mais intense dans la relation entre Dean et Lyn et trop mimi. C'est cool de connaitre un peu plus les sentiments de Lyn
Merci beaucoup ! :D
Chlawee

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 16)

Message par Chlawee »

Si ce chapitre vous trouve en temps et en heure, c'est que vous et moi avons eu de la chance. :lol: Du coup j'espère qu'il vous plaira ! Je sens déjà que Lacrystal et Maminekikou vont me tomber dessus en lisant la fin (coucouuuu je vous implique vous avez vu ? :lol: ) ainsi que sur quelqu'un d'autre donc si je ne poste plus, c'est que je suis actuellement au commissariat pour les faire sortir de prison pour meurtre d'un perso. :lol:
Blague à part, je vous souhaite une bonne lecture ! :D


Chapitre 16


Le réveil se mit à sonner. J’émergeai petit à petit lorsque j’entendis ce son irritant au possible, accompagné d’un grommellement de la part de Dean. Je ressentis une pointe de déception quand il se détacha de moi, et j’entrouvris les yeux juste à temps pour le voir faire cesser ce bruit, puis se saisir de son portable. Il tapa un bref message dessus, tandis que j’étirais mes jambes. J’avais des courbatures, gênantes, mais qui me rappelaient les moments délicieux de cette nuit-là. J’eus un léger sourire ensommeillé.

Il reposa son appareil puis se rallongea, m’entourant à nouveau de ses bras. Il déposa un baiser sur mon front en voyant que j’étais réveillée.

— Tu peux te rendormir, chuchota-t-il. Il est encore tôt.
J’enfonçai mon visage contre son torse en marmonnant quelque chose d’inintelligible.
— Quoi ? s’esclaffa-t-il.
— Reste là…, répétai-je de manière plus compréhensible.

Je savais bien qu’il devrait aller travailler tôt ou tard – peu de temps après, d’ailleurs – mais je n’avais pas du tout envie de le lâcher, qu’il s’éloigne. Je venais tout juste de le retrouver. De le retrouver vraiment. Après avoir été arrachée à lui des années durant. Le vide que je ressentais en moi venait de se combler.

Je me giflai mentalement pour me ressaisir. Je soupirai. Je ne pouvais quand même pas le retenir ici, si ?
L’idée était alléchante.

— Je reste là, me rassura-t-il.
Je relevai la tête vers lui et plissai les yeux d’un air suspicieux.
— Tu n’as pas des responsabilités ? m’enquis-je.
Amusé par mon expression, il me pinça gentiment le bout du nez.
— Les responsabilités peuvent attendre, répliqua-t-il.
Ma louve intérieure remua la queue, heureuse à cette idée. Mais il fallait que je me montre un peu raisonnable.
— Sûr ? insistai-je.
Bon, ok. Je n’essayais pas réellement d’être raisonnable.
— Sûr. Celeste comprend, j’irai la rejoindre dans quelques heures.
J’eus un petit rire.
— Tu lui laisses tout le boulot ?
— Si tu savais le nombre de fois où j’y suis allé à sa place, railla-t-il. Je ne faisais que ça, travailler. Elle en venait même à m’engueuler et à me promettre qu’elle me renverrait l’ascenseur si besoin. (Un sourire en coin transforma son visage en une expression machiavélique.) Elle ne devait pas s’attendre à ce que ça arrive vraiment un jour.
Je secouai la tête, feignant d’être affligée.
— Tu es cruel.
— Tu n’as pas idée, ma louve. On dirait que tu me pousses à y aller alors que tu viens de dire que tu ne le voulais pas ? me taquina-t-il.

Apaisée par l’idée qu’il allait rester encore un moment, je me détendis et roulai sur le ventre, la tête tournée vers lui, ramenant la couverture jusque sur mon cou. J’étais bien, ainsi. Contre lui et bien au chaud.

— Je n’ai jamais dit que j’étais facile à suivre, fis-je, mes mots à moitié étouffés par les draps.
Il se mit à caresser mon dos, de ses longs doigts.
— Et toi ? lança-t-il. Tu ne commences pas ton service ce matin ?
Sur le coup, encore un peu embrumée par le sommeil, j’ouvris grand les yeux en me demandant si je n’étais pas en retard. Après tout, mon réveil était dans ma chambre, pas celle-ci. Je tendis l’oreille. Aucune sonnerie provenant de l’autre pièce. Puis je me souvins que je ne commençais qu’en milieu d’après-midi.
Je vis à l’expression de Dean qu’il avait peur que je parte maintenant. Je lui souris.

— Nan, répondis-je simplement.

Il n’eut pas besoin de plus d’explications.

~


C’est l’esprit divaguant que je rejoignis le Turner’s Diner. Le matin-même, nous n’avions pas su calmer nos ardeurs après avoir su que nous avions encore du temps ensemble, puis nous nous étions rendormis. Il fallait dire que nous n’avions pas laissé beaucoup de place au sommeil, pendant la nuit. Nous n’arrivions plus à sortir du lit, à nous éloigner, sauf pour manger et nous laver. Et rien que d’y penser, j’avais envie d’y retourner.

Je fis un signe à Sydney en arrivant et allai me changer, avant de commencer les premières tâches. Alors que je terminais de servir une commande avec le sourire – qui, cette fois, n’était pas seulement commercial mais sincère, les deux enfants accompagnant leurs parents étant adorables –, la porte du restaurant s’ouvrit. Je levai les yeux et serrai la mâchoire.

C’est pas vrai !

Des cheveux poivre et sel. Un regard perçant de fouine, un sourire en coin à faire peur, pervers. La cinquantaine. L’homme au comportement plus que lourd.

Il n’était pas revenu depuis la dernière fois et mes collègues m’avaient assuré que ce n’était pas un habitué. Sydney avait insisté sur le fait que même s’ils voyaient beaucoup de gens, elle aurait retenu son visage, avec un tel comportement.
J’avais peur qu’il se soit pris de passion pour moi. J’espérais me tromper. J’allais lui laisser une dernière chance de me surprendre.
Ma collègue le reconnût et me fit signe qu’elle s’en occupait. Soulagée, je m’empressai de prendre la commande d’un couple. Je tendis néanmoins l’oreille : elle avait du mal à le convaincre que c’était elle qui allait s’occuper de lui. Il me réclamait. Elle finit par le remballer sèchement en lui disant que c’était soit elle, soit la porte.
Je l’aurais embrassé.

Elle me fit un clin d’œil en passant à côté de moi, que je lui renvoyai.
Malheureusement, cette petite victoire fut de courte durée. Je le croisai lorsque j’allai nettoyer une table, et qu’il sortit des toilettes. Je fis mine de ne pas l’avoir vu, mais, s’en fichant royalement, il me héla :

— Te voilà, beauté.
Je grinçai des dents. Je m’arrêtai net et me retournai vers lui.
— S’il vous plaît, arrêtez ce petit jeu, cinglai-je. Cela ne m’amuse pas et je ne suis pas intéressée.

J’étais déjà méfiante envers les gens de base, ma crainte ne s’atténuant qu’avec le temps, mais alors là, il ne m’aidait pas du tout. Il renforçait ma paranoïa, et pour surmonter ma peur, je choisissais la colère et l’agressivité. Si j’avais des problèmes, tant pis. Je chercherais un autre travail. Mais je ne voulais pas me laisser faire ou qu’on me malmène une fois de plus.
Je commençai à m’éloigner, décidant de l’ignorer, à partir de ce moment-là.

— Te fâche pas, poupée !

Au moment où je sentis sa main se refermer sur mon poignet pour me retenir, je fis volte-face à la vitesse de l’éclair, le regard foudroyant.

— Je vous laisse une seconde pour me lâcher ou votre tête va intimement rencontrer votre cul.

J’avais laissé tomber la politesse. Je n’en avais plus rien à foutre.
Je mis tout l’aplomb que je pouvais dans mon regard foudroyant et tirai sur mon bras pour lui faire lâcher prise, réprimant des tremblements. Je détestais ce contact. Je ne voulais pas qu’on me force à l’accepter.

Il finit par retirer sa main et je plaquai mon poignet contre ma poitrine, pour le mettre hors de portée. Néanmoins, il ne se départit pas de son sourire à vomir.

— C’est qu’elle mord, s’amusa-t-il.
— « Elle » va surtout vous en mettre une si vous continuez, ou appeler le propriétaire.
Il soupira, puis prit un air innocent.
— Ça va, ça va ! J’ai compris.
Je le suivis du regard, tandis qu’il regagnait sa place. Peu de temps après, Sydney fonça droit sur moi, inquiète.
— Je suis désolée j’ai seulement assisté à la fin de l’échange, fit-elle avec un air coupable. Est-ce que ça va ?
Je me retins de grimacer.
— Je vais bien, assurai-je. Mais il faudrait qu’on prévienne Griffin que c’est un tordu.

Elle approuva. Je me fis la promesse de ne plus la laisser s’approcher de lui non plus.
Les clients qui avaient assisté au spectacle furent à nouveau fascinés par leur assiette.

~


Plus les heures passaient, plus je me détendais. L’homme était parti rapidement après avoir bu un café et je ne l’avais pas revu. Pour mon plus grand bonheur.

J'attrapai un pichet encore à moitié plein d'eau, deux verres et une assiette pour débarrasser. Lorsque je me retournai, une personne me heurta de plein fouet. Je tombai à la renverse. Ma chute fut célébrée par une explosion de vaisselle et un concert de bris de verre. J’atterris sur le dos et heureusement, ma tête fut épargnée, évitant de justesse le coin d’une table.
Je grimaçai et retins un juron avec peine.

— Je... je suis... vraiment désolé...

Je relevai la tête pour voir un vieux monsieur, l’air paniqué. Je lui souris en lui faisant signe de ne pas s’inquiéter. Tous les visages étaient tournés vers nous.

— Ne vous en faites pas, ce n'est rien...

Je ne pouvais pas lui en vouloir. Cela se voyait qu’il s’en voulait et il était dans tous ses états. Et avec son âge avancé, il était tout simplement adorable.

Il me tendit les mains pour m'aider à me relever, mais il devint encore plus blême. Je suivis son regard. Mes bras étaient zébrés d'entailles plus ou moins grandes et des filets de sang coulaient jusqu’à mes paumes. Je ne m’en étais même pas rendu compte, ayant l’habitude d’être blessée. Mais maintenant que j’avais vu ces plaies, je ressentis les multiples douleurs aiguës.
Au moins mon dos n'avait pas heurté les bris de verres, j’étais tombée pile au milieu.

Je me relevai en assurant encore une fois au vieil homme que tout allait bien. Sydney vint vers nous pour réparer les dégâts. Il déposa quelques billets sur une table pour compenser les pertes matérielles avant de s'en aller, non sans s'être convaincu que mes blessures n'étaient pas grave.

J’allai désinfecter les coupures et les bander, avant de retourner en salle et aider ma collègue à tout nettoyer, malgré ses protestations. Puis le service se remit en route, comme s’il ne s’était rien passé.
C’était ma fête, aujourd’hui.

On me força à rentrer chez moi pour me reposer, estimant qu’entre cet incident et le harcèlement du client, c’était nécessaire. On me demanda si quelqu’un pouvait venir me chercher, mais j’assurai que je n’habitais pas loin.

Je sortis du restaurant et allai récupérer mon vélo. En prenant le guidon en main, je sentis que ça tirait un peu sur mes blessures, mais que c’était supportable. Je décidai toutefois de faire un bout de chemin à pied, en le poussant, afin de prendre l’air plus longtemps, de me calmer. Le jour commençait à tomber, mais j’avais encore de la marge.

Au croisement de deux ruelles, j’entendis un sifflement tout sauf annonciateur de bonnes choses. Je me figeai, une sueur froide me saisissant. Puis je me remis en route en pressant le pas.
J’allais monter sur mon vélo, lorsque j’entendis des pas précipités derrière moi. Rapidement, on me rattrapa et on me saisit par l’avant-bras. Sous le coup de l’inquiétude, je ne sentis même pas la douleur qu’infligeait cette pression sur mes plaies.
Le pervers.

— Laissez-moi tranquille ! criai-je, hors-de-moi et apeurée.

Je ne veux pas qu’il me touche. Je ne veux pas qu’il me fasse du mal.

— Oh, Lyna, je t’en prie. Je veux juste te parler, ricana-t-il avec un air exaspéré, un peu comme s’il avait affaire à une enfant turbulente.
— Lâchez-moi ou je…
— Qu’est-ce que tu vas me faire ? Me rouler dessus avec ton vélo ? ironisa-t-il.

De mon autre main, je pris de l’élan pour le frapper avec mon sac à main, à la tempe. J’y mis tant d’énergie, que même si ça n’aurait pas dû être si douloureux, son emprise se relâcha et il chancela.

J’en profitai pour attraper mon spray au poivre que j’emmenais partout avec moi. Je savais bien que ça me servirait.
Il s'approcha de moi à toute vitesse et je n’eus pas le temps de viser correctement. Tout le jet fut propulsé à côté de lui. Il donna un coup dans ma main et je lâchai mon arme. Tandis que je lâchai un cri d'indignation mêlé à la panique, il recula en prévention du futur coup à venir, que j’étais bien décidée à asséner.

— Pas bien, soupira-t-il d'un ton de reproche en repoussant la bombe au poivre du pied.
— Rendez-le moi ! ordonnai-je.
— Pour que tu puisses t'en servir contre moi ? Hors de question. Vraiment, tu me dois bien ça, on ne serait pas égaux sinon. Tu aurais le spray et le vélo ? Je n'aurais aucune chance contre toi.

Et il faisait de l’humour, en plus ? Ma rage monta d’un cran. C’était peut-être bon signe, finalement. Au moins, je ne me laisserais pas écraser par la peur.

Il fit un nouveau pas vers moi et je reculai d’un bond, manquant de trébucher contre mon vélo tombé par terre. Il profita de mon déséquilibre pour se ruer sur moi, mais je me baissai au dernier moment et roulai sur le côté pour attraper le spray qui avait roulé plus loin. Mais il se ressaisit vite et abattit son pied sur mon dos pour m’immobiliser. Mon cri de surprise et de douleur fut étouffé par mon souffle coupé. Et il n’y avait personne aux alentours. J’étendis mes sens pour percevoir une présence, mais les gens étaient bien plus loin.

Il appuya ensuite son genou entre mes omoplates, me forçant presque à manger le bitume.
En désespoir de cause, j’attrapai un caillou devant moi, et le balançai de toutes mes forces contre sa jambe qui me retenait, alors qu’il me chuchotait à l’oreille des choses que je préférais ne pas comprendre.
Je parvins à le déstabiliser et je l’entendis lâcher une flopée d’injures. Galvanisée par cette maigre récompense, je passai en mode attaque. Je voyais rouge. Je ne voulais plus me laisser faire.

Je puisai dans mon énergie de louve et fis jouer ma force pour me retourner sur le dos. L’homme vacilla au-dessus de moi et je lui assénai un énorme coup de pied dans les parties intimes, avant de le pousser sur le côté.
Je n’attendis pas une seconde de plus et fonçai sur la bombe au poivre. Je la saisis au moment où il chercha à m’attraper par la taille.

J’appuyai dessus et le spray commença à se déverser sur lui. Il hurla de douleur et porta ses mains à ses yeux. Un coup de sa part partit avant que je ne puisse le voir venir et je me pris une gifle qui m’envoya au tapis, me faisant voir des étoiles. Ma lèvre se coupa sur le sol. Même aveuglé, il continua de me retenir.

Mon instinct de survie prit le dessus. Sans que je ne puisse avoir le moindre contrôle dessus, un de mes doigts s’allongea pour prendre la forme d’une griffe.
Ma louve se réveillait. Partiellement.

Il se mit à serrer ses doigts autour de ma gorge, appuyant ses pouces sur ma trachée. Mes jambes se débattirent, alors que je commençais à suffoquer. Il ne voyait plus rien, mais il ne lâchait rien.

— Salope !

Je n’avais plus le choix.
Poussée par l’envie de vivre, je plantai ma griffe dans son épaule. Un jet de sang m’éclaboussa quand je la retirai. Son cri fut étranglé. Mettant un peu trop de temps à mon goût pour me lâcher, je recommençai, plus profondément. Puis je fis de même dans ses côtes.

Je mis mes pieds contre son torse et le propulsai en arrière. Il s’étala sur le sol de tout son long, sonné.
Malgré mon vertige, je me forçai à me relever, profitant du fait qu’il serait hors-jeu un instant et du pic d’adrénaline. J’évoluais comme dans de la buée. Je ne savais plus trop où j’étais, ni ce que je faisais. Ni ce que j’avais fait.

Je pris de grandes inspirations pour me calmer et ma griffe finit par se rétracter, décidant de m’obéir sans rechigner. J’avais paradoxalement à la fois moins et plus de contrôle sur mes capacités surnaturelles, sous le coup des fortes émotions.
Je récupérai mon sac à toute volée en courant dans la direction qui me mènerait au chalet. Je perdis quelques secondes à relever mon vélo, mais je savais qu’il me permettrait de distancer ce monstre au plus vite.

Encore faudrait-il qu’il se relève.

Je me mis à pédaler comme une furie, ignorant les picotements dans mes bras et n’osant pas regarder une seule fois en arrière. Mon seul objectif était de rentrer. Je ne pouvais pas me permettre de penser aux dégâts que je venais de causer pour l’instant.
Heureusement, je ne croisai que peu de monde, et personne ne fit attention à moi. L’obscurité jouait en ma faveur pour cacher le sang. La panique visible sur mon visage.

Ils ne devaient voir qu’une femme ayant hâte de rentrer chez elle à la nuit tombée.
Il ne se relèvera peut-être pas.

---


Chapitre 15
Chapitre 17
Dernière modification par Chlawee le ven. 09 juil., 2021 10:15 am, modifié 1 fois.
Pendergast

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 16)

Message par Pendergast »

Hello ! :shock: eh ben dis donc, quel chapitre, entre catastrophes et la fin ! Bien fait pour lui!! :evil:
lacrystal

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 16)

Message par lacrystal »

Chloe38200 a écrit : ven. 02 juil., 2021 10:59 am Je sens déjà que Lacrystal et Maminekikou vont me tomber dessus en lisant la fin (coucouuuu je vous implique vous avez vu ? :lol: )
Ooooh ! Coucou ! :lol: :lol: Bon allez c'est parti je vais le lire (bon du coup, no surprise, je vais te tomber dessus à la fin à mon avis, si même toi tu le dis... xDDD)
si je ne poste plus, c'est que je suis actuellement au commissariat pour les faire sortir de prison pour meurtre d'un perso.
:lol: :lol: :lol: T'inquiète j'aurais un alibi en béton armé, je prendrai pas le risque de ne pas avoir le chapitre suivant xD

Bon tout d'abord, ça commence très, très bien, ils sont vraiment trop chou, je suis tellement fan *-*

Par contre la suite se gâte rapidement D: Ce gars il va se calmer mais direct, d'où il l'appelle beauté ou poupée ?! Je vais le mettre dans la boîte Connor-Josh.
Je vous laisse une seconde pour me lâcher ou votre tête va intimement rencontrer votre cul.
Elle m'a tuée :lol: :lol: Je t'adore Lyn <3

OK je comprends mieux pourquoi j'allais te tomber dessus à la fin. Ce type faut l'enfermer c'est pas possible ! C'est un malade ! Attends je vais lui éclater la... Ah non, c'est bon Lyn s'en occupe apparemment ! xD
Elle est vraiment badass, mais elle me fait trop de la peine :cry: Entre sa perte de mémoire, son séjour chez les psychopathes et ça :cry: En plus elle est trop gentille, elle ne mérite rien de tout ça !
Fais un gros câlin à Lyn

J'espère qu'il n'est pas mort tout de même parce que connaissant Lyn, je sais qu'elle s'en voudra beaucoup que ça va vraiment l'atteindre :(

J'ai hâte d'avoir le prochain chapitre, je sens que cette histoire n'est pas finie !

En bref c'était un super chapitre j'adore ton style d'écriture sérieux *-*

A bientôt :*
melaivy

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 16)

Message par melaivy »

Aïe !!!

C'était trop beau, trop calme, ça ne pouvait pas durer...

Mais on en redemande :)
MGT_

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 16)

Message par MGT_ »

Aïe ! Tu t'es arrêté sur un suspens de dingue et l'attente va être tellement longue ! Suspens de fou qu'il en est presque frustrant d'avoir été coupé en si bonne lecture.
C'est cool que Dean et Lyn se soient beaucoup rapprochés par contre, point positif ! Ils sont tous les deux attachants.
Chlawee

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 17)

Message par Chlawee »

Coucou ! :D Voici le chapitre 17 ! J'espère qu'il vous plaira !

Chapitre 17


À peine arrivée au chalet, je bondis de mon vélo, le laissant tomber sur la pelouse, près de l’entrée. Je me mis à courir comme si j’avais le diable aux trousses et montai sur la terrasse menant au porche, en trébuchant toutes les deux marches. Mon souffle était si court que le vertige me prenait régulièrement. J’avais toujours l’impression de sentir les doigts de l’homme autour de ma gorge.

Tu l’as tué.
Non. Je ne l’avais pas tué.
Tu l’as sûrement tué. Si personne ne le trouve à temps, il va se vider de son sang.

Sa blessure n’était pas si grave que ça…
J’ouvris mon sac pour attraper mes clés. Je m’y repris à trois fois pour parvenir à déverrouiller la porte, tant je tremblais.
Tu as du sang sur les mains.

Je lâchai un hurlement de détresse et jetai mon sac à travers le salon, son contenu se déversant un peu partout. Mon manteau suivit de près. Je tâtonnai à la recherche de l’interrupteur.

Tu as du sang sur les mains depuis longtemps.
Qu’est-ce que… Qu’est-ce que…

Je levai mes mains à hauteur de mes yeux. Effectivement, des tâches rougeâtres les maculaient. Mais ce n’était pas à ça, que je venais de penser. Je fronçai les sourcils.
Pourquoi ai-je pensé ça ?

Puis la panique me saisit. Encore sous le choc, je ne parvins pas à réfléchir correctement. Je savais seulement que je devais laver ces foutues paumes.

Je courus – du moins, je titubai rapidement – jusqu’à la cuisine. J’ouvris les robinets et me rendis à peine compte que l’eau devenait brûlante. Je me mis à frotter mes mains avec du savon jusqu’à avoir la sensation que je voulais ôter ma peau, tandis que celle-ci rougissait également à cause de la température.

Seule la pensée que cet homme pouvait finalement aller bien, et qu’il pourrait venir jusqu’ici, me tira de ma torpeur. Dans un sursaut, je coupai l’eau puis me mis à quatre pattes sur le sol de l’entrée pour retrouver mes clés parmi mes affaires éparpillées.
Tu as peur de l’avoir tué, mais tu crains qu’il ne soit encore en vie ?
La ferme. La ferme. Lafermelafermelaferme.

Après avoir laissé la colère prendre le dessus afin d’échapper à son emprise, c’était désormais bel et bien la peur qui reprenait le contrôle. L’adrénaline commençait à retomber et mon éternelle paranoïa se rua sur moi.

J’eus le malheur de croiser mon reflet dans le miroir : ma lèvre était fendue et, même si elle avait cessé de saigner, elle était encore rouge. Le contour de mon œil prenait une teinte violacée et mon cou arborait les marques bleuies qu’avaient laissé les mains de l’ordure qui m’avait agressée.

Je m’arrachai à la vision de ma pitoyable apparence, mis enfin la main sur ce que je cherchais, et allai verrouiller la porte d’entrée. Puis je m’en éloignai comme si elle pouvait me brûler. Ironique, puisque c’était ce que je venais de faire moi-même avec l’eau chaude, sur mes mains, qui me faisaient souffrir, désormais.

Je restai un moment à fixer la poignée, m’attendant à la voir bouger à tout moment.
Et s’il était vraiment en train de mourir, là-bas ? Pouvais-je vraiment rester là, à ne rien faire ?
Oui. Ne bouge pas d’ici.

Une lutte fit rage en moi. J’avais tellement pris l’habitude de soigner tout le monde, même ceux que je haïssais, que c’en était presque plus fort que moi. Heureusement, une partie de moi me hurlait d’attendre. D’attendre que quelqu’un arrive. Quelqu’un qui pourrait peut-être m’aider.

Avant de comprendre ce que j’étais en train de faire, j’allai jusqu’à la commode de la salle à manger et en ouvris le bar. Je saisis une bouteille de whisky et m’en servis un grand verre. Puis j’allai chercher un long couteau dans la cuisine. Sur le chemin du retour, j’attrapai mon portable, resté par terre, et allai m’installer à la grande table. De là où j’étais, je pourrais surveiller l’entrée.
Je tentai de déverrouiller mon appareil. Je savais que je ne pouvais pas appeler la police. Enfin, si, c’était ce que le bon sens voudrait, mais à ce moment-là, ma seule logique était que je ne pouvais pas mettre les autres membres du clan dans la merde. Parce qu’ils étaient liés à moi, d’une certaine façon. Et Dean serait mêlé à tout ça. Non, je devais attendre qu’il rentre. Il saurait quoi faire. Et puis… j’ignorais si police et métamorphes faisaient vraiment bon ménage, si je ne risquais pas d’attirer beaucoup de problèmes.

Et peut-être que l’homme allait bien.
Peut-être.

Je parvins enfin à accéder à mes contacts, mais je suspendis mon geste en sentant plusieurs présences à proximité. La panique m’empêchait de réellement comprendre, par mes sens, à qui j’avais affaire. Des voix me parvinrent.
Je bondis de ma chaise, le couteau bien en main. Je le serrai tellement entre mes doigts que mes jointures se mirent à blanchir.
J’entendis le bruit d’une clé dans la serrure. Je me raidis.

Et si c’était lui ?
Mais bordel, Lyn ! Comment pourrait-il avoir une clé ?

Ce n’était pas rationnel, mais j’étais tétanisée.

La porte s’ouvrit lentement, à mes yeux, comme si le temps s’était figé. Si c’était lui, pourrais-je à nouveau me défendre ? Serais-je prête à recommencer, à aller plus loin encore ?
Tu l’as déjà fait.
Non. Pas ça. Je ne voulais pas savoir. Pas me souvenir.

Une odeur me rappelant les pins de la forêt submergea mon odorat. Une voix grave s’immisça jusqu’à mes oreilles. Le parfum de serpent que je commençais à bien connaître, ainsi que le timbre à la fois mélodieux et acéré de la deuxième personne m’atteignirent.
Alors que j’étais terrassée par le soulagement, ils cessèrent de parler, en voyant le désordre que j’avais foutu sur le sol. Puis je vis leurs narines bouger légèrement.
Ils relevèrent vivement la tête vers moi. Ils avaient flairé le sang.

Il y eut un moment de flottement, pendant lequel Dean et Celeste purent pleinement admirer mon expression mi-apaisée mi-affolée, avec de jolis yeux écarquillés et mes cheveux en bataille.
Je reposai le couteau sur la table et me laissai retomber sur la chaise.

Le temps reprit aussitôt son cours normal. Dean fonça droit sur moi et s’accroupit pour se mettre à ma hauteur. Plus loin, Celeste ferma la porte avant de nous rejoindre. Elle resta debout à côté de nous.
L’Alpha prit mon menton entre ses doigts avec douceur, mais ses yeux laissaient entrevoir toute la colère et l’incompréhension qu’il ressentait. La cobra semblait prête à tout faire exploser.

— Qu’est-ce qu'il s’est passé ? rugit-il.

Son ton brusque ne permit pas aux battements de mon cœur de se calmer. Même si je savais que sa fureur n’était pas dirigée contre moi. Son regard passa du mien, découvrant l’hématome, à ma lèvre malmenée, à ma gorge, puis termina sa course folle sur mes vêtements et mes cheveux, là où des tâches de sang devaient être. Il découvrit ensuite mes mains rougies par l’eau brûlante et mes frottements, ainsi que les bandages sur mes bras. Et enfin, il vit le grand verre d’alcool. Il refit plusieurs fois ce cheminement de ses yeux, afin de comprendre.

— Je crois que j’ai fait une connerie, chuchotai-je dans un souffle tremblant.
Je secouai la tête et mis mes mains sur mes tempes.
— Quelle connerie ? insista Celeste d’un ton bas, comprenant que crier ne mènerait à rien.
Je pris une grande inspiration.
— Il m’a attrapé le bras et je suis tombée au restaurant, puis j’étais dans la rue et là il y a eu le sifflement et je l’ai griffé. J’ai roulé, j’ai tout jeté par terre, puis j’ai bu et personne n’était là et je me suis brûlée les mains.

Je déblatérai cela à toute vitesse en gesticulant, comme pour mieux illustrer mes propos, alors qu’ils n’avaient aucun sens.
Il y eut un grand silence. Je terminai mon verre d’un trait, l’alcool me réchauffant et me décapant la gorge.

— Et ce truc est super fort, terminai-je dans une grimace.
Dean posa ses mains sur mes genoux et plongea son regard dans le mien.
— Lyn, respire.
J’acquiesçai, mais prendre de grandes goulées d’air ne m’aida pas à me calmer immédiatement.
— Appelle Swann, ordonna-t-il à Celeste sans me quitter des yeux.

Elle s’éloigna en direction de la cuisine, sûrement pour passer son coup de fil. Je serrai les lèvres, ignorant la piqûre de rappel douloureuse. Elle viendrait me soigner. Mais le méritais-je vraiment ?
Il passa délicatement son pouce sur ma joue.

— Dis-moi, fit-il d’un ton suppliant.

Je déglutis puis me lançai, alors que mes yeux me piquaient. Je commençai par raconter ce qui s’était passé au restaurant avec cet homme, le fait qu’il m’avait déjà fait des avances par le passé, mais que je n’aurais pas pensé que ça irait aussi loin. Même s’il essayait de ne rien montrer, je savais que Dean fulminait. Celeste nous rejoignit à peine mon récit débuté. Je passai rapidement sur ma chute pour expliquer mes coupures aux bras, puis j’en vins enfin à ce qui s’était passé dans la ruelle. Je mis un peu plus de temps, puisque je devais empêcher des sanglots de m’obstruer la gorge et reprendre régulièrement mon souffle.
Je baissai les yeux lorsque j’avouai m’être servie d’une griffe et avoir blessé cet enfoiré.

— Je ne savais pas quoi faire et j’ai… Je suis partie aussi vite que possible et après…

Je me tus. Le silence tomba sur la pièce. Celeste mit une main sur mon épaule et la pressa légèrement, en signe de soutien. Je lui jetai un coup d’œil. Elle regardait droit devant elle, dans le vague, la mâchoire serrée. Elle était très impressionnante quand elle était en colère. J’eus presque envie de me cacher sous la table de la salle à manger.

— Est-ce qu’il a vu ta griffe ? me demanda-t-elle entre ses dents.
Je secouai la tête.
— Il ne voyait rien. Il a dû penser que j’avais un couteau caché quelque part.

Du moins, je l’espérais.
Dean mit une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, pris dans ses pensées. Je voyais presque les rouages de son cerveau se mettre en branle.

— Est-ce qu’on… doit appeler la police… ? interrogeai-je.
Une lueur qui me fit froid dans le dos traversa ses iris dorés.
— J’aimerais beaucoup qu’on se charge de lui nous-mêmes, grommela la cobra.

J’écarquillai les yeux. Pourtant, ça n’aurait pas dû me surprendre. Dean n’avait pas l’air d’être contre cette idée. Il ne répondit pas et se saisit de son portable. Il tapa un bref message, puis me demanda de préciser l’endroit où cela avait eu lieu puis la description de cet homme.

La porte d’entrée s’ouvrit et je reconnus l’odeur de Swann. Cette dernière s’immobilisa un instant en voyant mon état, puis lâcha un juron, avant de s’approcher de moi. L’Alpha s’écarta pour lui laisser de la place. Je dus me retenir pour ne pas lever un bras, afin de retenir Dean. J’eus un besoin violent de m’agripper à lui. Je ne le fis pas. Cependant, il dut comprendre, ou bien il était sûrement nécessaire pour lui de rester tout près, car il se positionna à côté de moi, une main sur mon épaule. Swann tira une chaise et s’assit en face de moi.

Sans rien dire, mais affichant une expression pleine de compassion, elle posa ses mains sur mon visage. Je fermai les yeux. C’était assez étrange d’être celle qui était soignée par le don de guérisseur. Une douce chaleur se répandit dans les zones tuméfiées. Je sentis mes blessures s’apaiser. Elle ôta mes bandages et s’attaqua aux coupures, qui se résorbèrent, puis à la marque sur mon cou. J’eus l’impression de pouvoir enfin respirer normalement. Elle termina par mes mains, qui commençaient à cloquer par endroits.

— Ça y est, annonça-t-elle d’une voix douce.

Je soulevai mes paupières et lui lançai un regard plein de gratitude. Elle se recula et se tint en retrait, ne posant aucune question. Elle devait avoir compris l’essentiel.
Puis ce fut au tour de Griffin de faire son entrée. Il posa ses yeux sur nous, alarmé. C’était donc lui, que l’Alpha avait contacté.

— Que se passe-t-il ? s’inquiéta-t-il.

Heureusement, j’avais l’air d’aller mieux. Même si le sang était toujours là. Il fixa son regard sur les taches et s’avança. Il fronça les sourcils et se tourna vers Dean.

— Tu vas m’expliquer ?
L’Alpha se dirigea vers lui pour le faire, à voix basse, dans les grandes lignes. Celeste me fit signe de me lever.
— Allez, viens, m’encouragea-t-elle. Tu vas aller prendre une bonne douche, ça te fera du bien. Laisse-nous nous occuper du reste.
Alors que nous traversions le salon en direction des escaliers, je vis les deux hommes enfiler leur manteau. Je me stoppai.
— Ils vont vérifier s’il est toujours là-bas, m’informa le serpent.

C’était logique. Et il fallait qu’on sache s’il était… mort, pour savoir ce que nous ferions par la suite. Si c’était le cas, il faudrait que j’avoue toute la vérité. Ou ils seraient tous considérés comme mes complices, si cela venait à se savoir.
En revanche, s’il était toujours vivant mais encore sur place… envoyer Dean là-bas était une mauvaise idée. Il l’achèverait, j’en avais bien peur.

Et s’il n’était pas mort, mais qu’il n’était plus là… Je préférais ne pas me demander où il était et ce qu’il pourrait faire.
Je croisai le regard de Dean. Mes appréhensions passèrent dans le mien. Et s’ils se mettaient tous les deux en danger ? D’accord, c’étaient deux métamorphes, mais j’ignorais tout de cet homme, il pouvait très bien avoir des acolytes armés. Peut-être que j’avais juste eu de la chance.

— Tout se passera bien, voulut-il me rassurer.

Il me couva des yeux pendant quelques secondes, puis suivit Griffin à l’extérieur.
Le bruit de la porte d’entrée qui se referme me fit sursauter.

~


Je ne parvenais pas à fermer l’œil. Après avoir pris une douche chaude pour essayer de détendre mes muscles et avoir frotté chaque tache de sang pour la faire partir, je m’étais habillée d’un pyjama confortable et m’étais affalée sur le canapé rond du salon, devant la cheminée. Celeste m’avait conseillé de me reposer, attendant avec moi le retour de l’Alpha et de son Bêta. Swann était repartie depuis un moment.

Les crépitements des flammes me bercèrent, mais dès que je fermais les yeux, je sentais la poigne de l’homme sur mon cou et je revoyais son expression enragée.

« Salope ! », l’entendais-je encore aboyer.

Le bruit de la clé dans la serrure me tira de mes pensées. Celeste et moi nous redressâmes d’un bond. Je me levai pour aller à la rencontre de Dean, mais me figeai à mi-chemin en voyant son regard. Il était à la fois soulagé et furieux.

— Il a survécu, annonça-t-il.

Je passai une main sur mon visage. Un énorme poids s’envola de mes épaules, mais l’inquiétude s’installa.
Où est-il ? Que va-t-il faire ?

Devinant mes pensées, il réduisit la distance entre nous en quelques grandes enjambées et me serra dans ses bras. Son étreinte m’apaisa. J’en avais terriblement besoin. Je me sentais en sécurité, contre lui. Tant que nous étions ainsi, rien ne pourrait arriver.

— Il a perdu beaucoup de sang, mais il s’est déplacé. Nous avons suivi sa piste mais il a dû entrer dans un véhicule, car nous l’avons perdu un peu plus loin. Il est sûrement allé se soigner, expliqua-t-il.

Je hochai la tête. Je ne l’avais pas tué.
En revanche…

— Quelqu’un est venu le chercher ? m’affolai-je.

À moins qu’il ait pu conduire tout seul dans cet état, ce dont je doutais fortement. Alors il n’était pas seul… Ou bien l’autre personne n’avait rien à voir avec ça et avait eu droit à une autre version ?

— Nous avons senti une deuxième présence, en effet, fit Griffin avec une grimace. Son odeur était légère, elle n’est pas restée longtemps. Sûrement juste assez pour le récupérer.
Je déglutis.
— Tout le clan est sur ses gardes, poursuivit-il. Nous connaissons son odeur et nous avons sa description. Les autres métamorphes du coin aussi.

J’avais cru comprendre que le réseau de surnaturels était vaste et que les informations circulaient rapidement. J’en avais la confirmation.
Je fronçai les sourcils.

— Je suppose que c’est plus facile pour nous de le reconnaître à l’odeur, oui… Mais pourquoi est-ce si… important que les métamorphes soient au courant ? m’enquis-je.
Ils affichèrent tous un air gêné. Dean finit par se lancer :
— Avec la menace des chasseurs, chaque agression sur l’un des nôtres est signalée. On n’est jamais trop prudent. Même si ça n’a rien à voir.

Au mot « chasseur », mon cœur s’emballa. Je tentai de formuler une phrase, au moins un mot, mais n’y parvins pas. L'affreux regard vert de Mike traversa mon esprit.
Il prit mon visage dans ses mains et m’embrassa sur le front.

— C’est une précaution, chuchota-t-il. Rien ne dit qu’il en fait partie.

Mais il avait préféré être honnête. Je lui en étais reconnaissante malgré tout.
J’opinai.

— Et si jamais… Si jamais il revient ? ajoutai-je. Je ne veux pas qu’un des nôtres ait des problèmes en voulant l’empêcher d’être violent.
Je ne me rendis compte qu’après que je venais de dire « un des nôtres ». J’en avais fait, du chemin, depuis mon évasion.
— Tu as dit qu’il s’était déjà fait repérer au restaurant, intervint Celeste. Griffin et toi, ainsi que les membres du personnel qui ont été témoins de ça, pouvez porter plainte pour harcèlement. Ou au moins déposer une main courante.
Un sourire cruel étira ses lèvres.
— Ou bien il suffirait qu’on le trouve et qu’on se montre suffisamment persuasifs pour lui passer l’envie de recommencer, susurra-t-elle.
Elle me faisait peur, parfois. Surtout quand elle faisait cette tête-là.
— Nous reparlerons de tout ça plus tard, déclara Dean.
Il fit un signe de tête en direction de Griffin.
— Merci pour ton aide, lui dit-il. Et merci à toi aussi, Celeste.
— Pas de quoi, répondit-elle.
Je les remerciai à mon tour. Griffin m’étreignit un instant et sa douceur paternelle me fit énormément de bien.
— Reposes-toi bien, me conseilla-t-il.

Il s’assura une dernière fois que j’allais bien, au moins physiquement. Encore une fois, j’étais ravie qu’il ne m’ait pas vu avant que je sois guérie. Celeste m’adressa un clin d’œil. Puis ils sortirent.

L’épuisement me tomba dessus, faisant s’affaisser mes épaules. Une main dans mon dos, Dean me conduisit jusqu’aux escaliers. Quand je fus dans le couloir de l’étage, j’hésitai. Je savais que notre relation venait de prendre un tout autre tournant, mais je ne savais pas à quel rythme le loup voulait y aller. Est-ce que sa chambre était désormais la mienne également ? Ou non ? Maintenant, l’idée de dormir sans lui me paraissait ridicule, mais en était-il de même pour lui ?

Je souris de ma propre bêtise. J’étais certaine de la réponse et après ce qui venait de se passer, ce n’était pas le moment de me poser la question.

— Qu’est-ce qui t’amuse ? demanda Dean, perplexe mais soulagé de me voir ainsi.
— Rien je… Je me demandais où j’allais dormir…
Il haussa un sourcil, puis me souleva dans ses bras. J’étouffai un cri de surprise.
— Parce que tu penses avoir une chance de m’échapper ? me taquina-t-il.

Je laissai échapper un petit rire et mis un bras autour de sa nuque, tandis qu’il nous conduisait dans sa chambre.
Il me déposa sur le lit et je rabattis la couverture sur moi.

— Et si je voulais qu’on aille dans l’autre pièce ? plaisantai-je.
Il me rejoignit et fis mine de réfléchir à la question.
— Dans l’autre pièce, il n’y a pas la baie vitrée. Le lit n’est pas aussi grand. Il n’y a pas la superbe salle de bain.
Je poussai un soupir théâtral. Cela me faisait du bien que nous parlions avec autant de légèreté, après tout ça.
— Je ne peux pas contrer de tels arguments, cédai-je.
Il sourit puis m’attira contre lui. Je pus enfin fermer les yeux sans revoir le visage de l’homme.
— La prochaine fois, on écoutera notre instinct et on restera réellement dans ce lit, chuchota-t-il.

J’étais d’accord. Je savais depuis le début qu’en sortir n’était pas une bonne idée.
Il tenta de masquer sa colère qui revenait, mais je n’étais pas dupe. Il mit son menton sur le dessus de ma tête, afin que je ne voies plus la foudre dans son regard.
Quelqu’un avait tenté de m’arracher à lui, ce soir. Encore une fois. Il ne pourrait jamais l’oublier.

~


— Comme d’habitude ? m’enquis-je.

Ashyrel opina, avec son éternel sourire en coin. Il faisait mine d’être là uniquement pour me voir, mais je n’étais pas stupide.
Cela faisait un peu plus d’une semaine que mon agression s’était produite. Depuis, plus personne n’avait revu cet homme, mais Dean trouvait toujours le moyen de m’accompagner au restaurant et quelqu’un me raccompagnait, à la fin de mon service, après qu’on m’ait mis au repos forcé pendant quelques jours. Même si j’étais parfois agacée en me disant que j’avais des gardes du corps, j’étais suffisamment inquiète pour ne pas m’y opposer. Et puis, la compagnie des membres du clan était loin d’être un fardeau.

Et Ashyrel venait presque tous les jours, s’arrangeant pour que ce soit lors de mes heures de service. Il disait que c’était pour passer plus de temps avec moi, mais je le voyais regarder aux alentours d’un œil suspicieux, lorsqu’il pensait être discret.
Sydney avait appuyé mes propos auprès de la police, lorsque j’avais déposé plainte pour harcèlement. N’ayant plus de blessures et ne voulant pas l’alarmer d’avantage, je lui avais simplement dis que l’homme m’avait suivi dans la rue, mais que je lui avais échappé rapidement. Je ne devrais plus avoir affaire à lui. Mais j’avais bien dis à mes collègues de faire très attention à eux.
J’allai chercher l’habituel café d’Ashyrel et le lui ramenai.

— Comment tu rentres, ce soir ? s’enquit-il en prenant un air détaché, avant de boire une gorgée.
Je levai les yeux au ciel.
— Anjali passe me prendre en voiture, informai-je.
Une lueur d’intérêt sembla s’allumer dans ses yeux. Je plissai les miens. Tiens, tiens…
— S’il y a besoin, je peux aussi vous raccompagner, se proposa-t-il.
Je croisai les bras et eus un sourire en coin.
— Tu ne manques pas à ton clan ? le taquinai-je.

Il soupira de manière exagérée. Cela faisait un moment qu’il était dans le coin. D’après ce qu’il m’avait dit, il logeait chez un de ses amis.

— Si, répondit-il. Chaque jour que Dieu fait. (J’eus un petit rire.) Mais il s’en remettra.
Je pris un air un peu plus sérieux.
— Harmony semble bien prendre le fait que tu sois toujours loin d’eux, insistai-je.

Harmony était la chef du clan des oiseaux. Et d’après ce que je pouvais ressentir de la puissance de mon ami, qui était son bras droit, elle devait être carrément impressionnante pour le surpasser. J’osais à peine l’imaginer.
Il haussa une épaule.

— Elle le prend bien, confirma-t-il. Elle est compréhensive. Et puis, cela faisait un moment que nous cherchions un nouvel endroit où nous installer. Nous pensons nous établir dans le coin.
Mes yeux se mirent à pétiller. Un grand sourire naquît sur mon visage.
— Vraiment ? me réjouis-je.

Jusqu’à maintenant, l’enthousiasme que j’éprouvais en le voyant était un peu terni par l’idée qu’il finirait par repartir, tôt ou tard, et que nous ne nous verrions plus autant. Je ne me souvenais peut-être pas de notre passé, mais je m’étais beaucoup attachée à lui. Quelque part, même inconsciemment, les habitudes avaient la vie dure.

— Vraiment, affirma-t-il, laissant voir sa joie également.

Nous étions comme deux gamins. Mais nous avions du temps à rattraper.
Il termina son café et, après s’être assuré une énième fois qu’il n’y avait pas de menace planant au-dessus de ma tête, il régla la note en me laissant un joli pourboire. Je secouai la tête, amusée.

— Tu sais qu’avec cet argent, je payerai ma tournée pendant notre prochaine virée au bar ? raillai-je.
— Je m’en doute. C’était pour la beauté du geste.

Je pouffai et lui fis signe de filer. Dans l’entrée, il croisa Anjali. Ils restèrent un instant un peu gênés, ne sachant pas qui devait se décaler de quel côté, pour laisser passer l’autre. Je retins un éclat de rire en les voyant. C’était mignon. Je commençais à me demander s’il ne se passait pas vraiment quelque chose entre eux.

Ashyrel s’effaça pour la laisser entrer. Elle m’adressa un grand sourire, qui avait le don de faire grimper mon moral en flèche. Il était si communicatif, et sa voix et son accent indien si mélodieux, qu’il était difficile de ne pas être sous son charme.

— Tu as bientôt fini ? m’interrogea-t-elle.
— Presque !

Il me restait quelques tables à nettoyer et il y avait encore quelques clients, même s’ils semblaient avoir terminé. De plus, je devais aller vérifier l’état des produits restants et fermer le restaurant, plus tôt que d’habitude, exceptionnellement. Elle attendit patiemment que tout le monde s’en aille, elle savait ce que c’était. Elle travaillait en tant que barmaid, et elle prendrait son service après m’avoir ramenée. C’était vraiment gentil de sa part de prendre le temps de s’assurer que je ne rentrais pas seule.
Sydney et les cuisiniers partirent lorsque je leur assurai que je ferais de même juste après eux, le temps de terminer ce que j’avais à faire.

J’allai ouvrir la porte de la chambre froide et la fit tenir grâce à une cale. Anjali proposa de m’aider, ce que j’acceptai. Nous irions beaucoup plus vite.

Nous passâmes en revue les produits frais qui étaient étalés sur les étagères. Heureusement, ils seraient encore bons un moment, vu la température. J’en frissonnais. Mon amie aussi. Nous n’étions pas habillées pour être ici. Mais cela irait vite.

— Il ne me reste plus qu’une rangée, annonçai-je.
— Tu connais Ashyrel depuis combien de temps ? fit-elle, curieuse.

Je suspendis mon geste, alors que j’allais inspecter des fruits. Je fronçai les sourcils mais me mis à sourire. Cette question était suspecte.

— Oh… Pardon je…, s’empourpra-t-elle.

Je ne me rendis pas compte tout de suite qu’elle avait peur que sa question me blesse. Parfois, il lui arrivait d’oublier, l’espace d’un instant, que j’étais amnésique. Et ça me faisait un bien fou.

— Ne t’en fais pas ! la rassurai-je. Depuis que je suis petite, apparemment. Et sinon, depuis un mois environ.
Elle hocha la tête, d’un air distrait.
— Pourquoi ? relançai-je, après un petit silence.

Je me frottai les bras un instant, pour me réchauffer. Les odeurs de nourriture envahirent mon odorat, si bien que je ne sentais plus rien d’autre.

— Pour rien, mentit-elle.
Je haussai les sourcils. Le spécial « je ne suis pas dupe ». Le rouge sur ses joues s’intensifia.
— C’était juste… par curiosité, improvisa-t-elle. Il a l’air sympa.
— Sympa, ouais, l’embêtai-je.
Elle fut soudainement fascinée par des légumes dans des sachets. Elle y mettait tant de concentration que je faillis en rire.
— Ne t’en fais pas, Anj, ils ont l’air impeccables. Enfin, si tu as besoin de les inspecter encore une dizaine de fois…
Elle me tira la langue.
— Arrête de te foutre de moi ! s’offusqua-t-elle, alors qu’elle était clairement amusée. Il n’y a absolument rien entre…

Un grincement retentit derrière nous. Elle se tut. Je me raidis. Nous nous retournâmes.
Plus loin, la cuisine du restaurant s’effaçait sous nos yeux.

Je m’élançai aussi vite que je le pus, mais la grande porte se referma dans un claquement sinistre qui fit vibrer jusqu’à mon âme. Lorsque je l’atteignis, je ne pus que frapper dessus, bientôt rejointe par Anjali.

Pourtant… Pourtant, j’avais veillé à la maintenir ouverte. Ce système n’avait jamais lâché, jusque-là.
Il n’y avait pas de poignée, à l’intérieur.

Lentement, nos regards se rivèrent l’un à l’autre, reflétant notre terreur. Mon souffle se fit court. De la buée s’échappait de nos lèvres dans un rappel funeste. Nos frissons semblèrent se démultiplier.
Non… Ce n’est pas possible…
Puis, comme si nous ne faisions qu’une, nous nous mîmes à taper de toutes nos forces sur la porte blindée.

Nous étions enfermées dans la chambre froide.

---


Chapitre 16
Chapitre 18
Dernière modification par Chlawee le sam. 17 juil., 2021 4:22 pm, modifié 1 fois.
Pendergast

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 17)

Message par Pendergast »

Bonjour, ouhlala que d'émotions et quel enchaînement d'événements, sans parler de la fin qui jette un froid, c'est malin de s'arrêter comme ça, va falloir attendre !! :mrgreen:
lacrystal

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 17)

Message par lacrystal »

Punaise, tes chapitres malmènent mon cœur à chaque fois ! Lyn me fait vraiment de la peine au début du chapitre, la pauvre déjà son passif avec les chasseurs et maintenant sa panique après son agression :'( J'ai envie de lui faire un gros câlin pour la rassurer...
Par contre Dean, Céleste et Swann et même Griffin plus loin ils sont tellement adorables avec elle <3 J'aime trop la relation qu'ils ont ensemble, veiller les uns sur les autres <3

Par contre la fin :o Alors comment dire que je suis presque sûre que de 1) Lyn avait bien fermé la porte, 2) ce n'est pas un accident. C'est impossible, je sais pas ce que tu nous prépares mais j'ai peur à l'avance, te connaissant :( Je me demande d'ailleurs comment t'es venu cette idée xD Genre :

Chloé : Bon, allez l'agression, ça suffit pas, qu'est-ce que je pourrais faire ? réfléchis Oh je sais je vais les enfermer quelque part, mais où ? regarde autour d'elle, voit un frigo Bingo !

:lol: :lol:

Plus sérieusement je n'aime pas quand tu finis tes chapitres comme ça c'est horrible d'attendre la suite D:

C'était vraiment un super chapitre, riche en émotion, avec les sentiments de Lyn qui m'ont vraiment pris au cœur tellement tu les as bien décris, mais aussi riche en actions avec tous ces évènements qui s'enchaînent.
Vivement la suite *-* :D
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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 17)

Message par Chlawee »

Pendergast a écrit : ven. 09 juil., 2021 4:40 pm Bonjour, ouhlala que d'émotions et quel enchaînement d'événements, sans parler de la fin qui jette un froid, c'est malin de s'arrêter comme ça, va falloir attendre !! :mrgreen:
Hey ! :D
"Qui jette un froid" c'est le cas de le dire. :lol:
Héhé. 8-)
Merci ! :D
lacrystal a écrit : dim. 11 juil., 2021 4:55 pm Punaise, tes chapitres malmènent mon cœur à chaque fois ! Lyn me fait vraiment de la peine au début du chapitre, la pauvre déjà son passif avec les chasseurs et maintenant sa panique après son agression :'( J'ai envie de lui faire un gros câlin pour la rassurer...
Par contre Dean, Céleste et Swann et même Griffin plus loin ils sont tellement adorables avec elle <3 J'aime trop la relation qu'ils ont ensemble, veiller les uns sur les autres <3

Par contre la fin :o Alors comment dire que je suis presque sûre que de 1) Lyn avait bien fermé la porte, 2) ce n'est pas un accident. C'est impossible, je sais pas ce que tu nous prépares mais j'ai peur à l'avance, te connaissant :( Je me demande d'ailleurs comment t'es venu cette idée xD Genre :

Chloé : Bon, allez l'agression, ça suffit pas, qu'est-ce que je pourrais faire ? réfléchis Oh je sais je vais les enfermer quelque part, mais où ? regarde autour d'elle, voit un frigo Bingo !

:lol: :lol:

Plus sérieusement je n'aime pas quand tu finis tes chapitres comme ça c'est horrible d'attendre la suite D:

C'était vraiment un super chapitre, riche en émotion, avec les sentiments de Lyn qui m'ont vraiment pris au cœur tellement tu les as bien décris, mais aussi riche en actions avec tous ces évènements qui s'enchaînent.
Vivement la suite *-* :D
Moooow...
Lyn me dit de te dire qu'elle veut aussi te faire un gros câlin.
Mais oui. <3 T'as vu comme ils sont choupinous ?
(Comment ça je suis pas modeste parce que c'est mes persos ?)
Arf si j'étais sur portable, j'enverrais pleins d'emotes des yeux là...
:lol: :lol: :lol: :lol: Je sais plus trop comment j'ai eu cette idée mais ça devait ressembler à ça. Ou j'ai peut-être vu ça dans un film. Je sais plus. :lol:
Je suis contente que ça soit horrible d'attendre ! <3 (En plus je suis en retard. :mrgreen: )
Merci beaucoup ! :D
Chlawee

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 18)

Message par Chlawee »

Bonjour ! :D Je suis en retard, encore. :lol: Mais voici le chapitre 18 !
Bonne lecture !

Chapitre 18


Nous restâmes un moment contre la porte blindée, à essayer de l’ouvrir par tous les moyens possibles. J’entendais par-là frapper et crier de toutes nos forces. Cela ne fonctionnait pas. Et j’avais parfaitement conscience que nous ne pourrions rien faire de plus. Griffin m’avait prévenue qu’il fallait toujours ajuster la cale, sinon, je pourrais rester emprisonnée dedans. Et encore, cela pourrait ne pas être grave, si un collègue était dans le restaurant, prêt à ouvrir en voyant la porte se refermer.

Mais là, il n’y avait personne. Seulement nous deux. La pancarte « fermée » était retournée sur la vitrine.
Nos affaires comprenant aussi nos portables étaient posées sur un plan de travail, dans la cuisine.

Pas de panique. Pas de panique.

— D’accord… D’accord…, chuchotai-je.

Réfléchis, Lyn. Réfléchis.

— Combien de temps on peut tenir, dans une chambre froide ? demanda Anjali d’une voix étranglée par la peur.
J’inspirai un bon coup, puis expirai.
— Quelques heures. Je ne saurais pas dire combien, exactement, soufflai-je.

Nos corps ne supporteraient pas le choc thermique longtemps. J’avais bien peur que l’hypothermie montre bien vite le bout de son nez.
J’aurais voulu pouvoir devenir un ours polaire.
Minute.

— Les lynx sont résistants au froid ? m’enquis-je en la fixant.
Son visage s’éclaira, puis se referma juste après. Elle eut l’air gêné.
— Je suppose…
— On va se transformer, annonçai-je avec aplomb.
Je voulais respirer la confiance en moi, mais avec mes yeux écarquillés, le mélange devait être étrange.
— Le temps qu’on nous ouvre. Les autres vont forcément se demander où nous sommes et Griffin va venir vérifier. Il faut juste qu’on se tienne chaud pendant ce temps-là.

Bon, si c’était quelqu’un d’autre qui ouvrait… Il aurait une bonne surprise, en voyant un loup et un lynx dans la chambre froide d’un restaurant. Mais là, c’était une question de survie. Dans le pire des cas, la personne fuirait, ou nous partirions rapidement. Avec un peu de chance, elle penserait que Griffin s’adonnait à des trafics d’animaux. Et ensuite il pourrait changer de nom et…
J’allais trop loin.

Anjali ferma les yeux et porta une main tremblante à son visage. Cette vision de mon amie, qui était toujours si énergique et pleine de vie, me brisa le cœur. Elle avait l’air désespéré.

— Je… Je ne peux pas…
Elle souleva ses paupières et prit une expression désolée.
— Je ne peux pas me transformer.

L’information mit un moment à atteindre mon cerveau, qui traita ensuite cette phrase sous tous les angles. Comment ça, elle ne pouvait pas se transformer ?
En voyant mon incompréhension, elle ajouta :

— C’est une longue histoire.

Je hochai la tête. Bien. Moi, je pouvais le faire, c’était déjà ça de pris. Le reste, on verrait plus tard. Je n’avais pas besoin d’explication, là, tout de suite, elle m’en ferait part plus tard, si elle le voulait bien. Si elle disait que c’était impossible, je lui faisais confiance.

— Je vais le faire, déclarai-je. Tu vas prendre mes vêtements pour les ajouter aux tiens et te tenir plus chaud. Je me blottirai contre toi.
Une lueur d’inquiétude brilla dans son regard noisette.
— Tu es sûre que tu ne vas pas avoir plus froid ?
— Avec ma fourrure, ça devrait aller un bon moment, la rassurai-je.

J’ôtai mes habits en vitesse et me fis violence pour ne pas claquer des dents. Je les lançai à mon amie, avant de me concentrer et entamer le processus de métamorphose. Je ne devais pas me louper, car sinon, j’aurais perdu une précieuse énergie pour rien.
Heureusement, l’urgence de la situation me poussa à y parvenir plus rapidement que d’ordinaire. Mon instinct de survie savait que c’était le mieux à faire et me filait un coup de pouce. Je me recroquevillai et laissai mon corps changer.
Ce fut moins douloureux que la dernière fois. Je commençais à prendre le pli.

Après quelques minutes, une grosse boule de poils blancs faisait face à l’indienne. Elle avait enfilé mes vêtements et elle s’assit contre un mur, écartant les bras pour me faire signe de m’approcher. Je m’exécutai et me collai contre son corps, entre ses jambes, afin de lui tenir le plus chaud possible.

Là, si un humain nous trouvait, il verrait une femme enlaçant un loup. C’était peut-être mieux qu’un loup et un lynx, mais c’était difficilement explicable également. Tant pis. Nous improviserions si ça arrivait.

— Ok… Tu sauras que je déteste le silence. Surtout quand il dure trop longtemps, commença-t-elle, l’ombre d’un sourire en coin sur les lèvres. Alors tu m’excuseras, mais je vais parler toute seule. Enfin, je te parle à toi, mais puisque tu ne peux pas répondre… Je vais faire semblant.
Elle leva les yeux au plafond, songeuse, et un frisson la parcourût. Elle se frotta les bras et je me rapprochai un peu plus.
— Alors, ça a l’air de bien se passer, avec Dean, lança-t-elle.

En effet. J’eus un pincement au cœur en pensant à lui. Il fallait que nous sortions au plus vite. Je n’osais imaginer ce qu’il ressentirait s’il m’arrivait quelque chose de grave, encore une fois. Et surtout, si l’issue était dramatique. Il ne s’en remettrait pas. J’en étais sûre, au fond de moi.

Puisque je ne réagissais pas, elle prit ça pour un oui.
Son air soudain malicieux ne me disait rien qui vaille.

— Et au lit, c’est comment ?

Je levai les yeux au ciel. Si j’avais été sous forme humaine, j’aurais rougi. Mais je savais qu’elle n’attendait pas de vraie réponse, elle voulait surtout nous distraire, peu importe de quelle manière. Quoique, elle serait tout de même sûrement intéressée par mes réponses.
Réponses que je ne pouvais pas lui donner, pour le moment.

— Waouh, tant que ça ? fit-elle sur un ton théâtral, faussement surprise.
Elle avait bien dit, qu’elle ferait semblant d’avoir une vraie conversation avec moi.
— Ok, je n’ai pas demandé autant de détails, Lyn ! s’insurgea-t-elle. En poirier, vraiment ?
Je fis mine de mordiller son bras pour me venger. Elle gloussa. Puis elle se calma, sa main perdue dans ma fourrure, la caressant.
— Qu’est-ce que je pourrais te raconter…
Elle entoura ma tête de louve de ses bras.
— Je suis super nulle en cuisine, avoua-t-elle. Je t’avoue que je suis admirative quand je te vois faire des desserts.
Mes oreilles se dressèrent. Intéressant.
— La dernière fois que j’ai essayé, j’ai failli mettre le feu aux rideaux de la cuisine et le plat était carbonisé.

Ce qui ressemblait à un petit rire s’échappa d’entre mes babines.
Je me calai plus confortablement contre Anjali, et rivai sur elle mes yeux amusés, afin de l’encourager à poursuivre. Parler de ça allait nous distraire un moment, nous faire oublier où nous étions. Je ne voulais pas penser au fait que malgré mes longs poils, le froid commençait à être mordant. Cela était pire pour elle.

— Je suis douée en origamis. C’était un pur succès. Une passion qui a duré au moins… trois jours.
Je reniflai.
— J’envisage de me mettre à la couture. J’aimerais bien créer des vêtements.
Je souris intérieurement. Des vêtements très colorés, à coup sûr.
— J’ai déjà tenté le tricot mais ce n’était pas une grande réussite. Je crois que j’ai abandonné au bout de deux heures. C’était trop long. (Évidemment.) J’espère que la couture sera très différente.
Elle ne tiendrait pas plus de temps. C’était certain.
— J’ai déjà essayé de brasser ma propre bière. (J’écarquillai les yeux.) Je ne vais pas te faire l’affront de t’expliquer le résultat.
Elle sourit.
— Je me suis déjà enfermée pendant une journée entière pour terminer un puzzle qui n’était pas si compliqué que ça. Je m’en tirais les cheveux. Tout ça parce que j’avais perdu une pièce derrière ma commode. Tu peux te moquer.

Aucun son ne sortit de ma gueule. Mais je me retenais à grande peine. J’imaginais parfaitement la scène, son visage lorsqu’elle avait retrouvé la pièce manquante après des heures passées à se demander pourquoi le puzzle était impossible à finir.

— Une fois, je me suis retrouvée en sous-vêtements dans un bar après une soirée bien arrosée. J’avais jeté mes habits dans le grand aquarium. Sur le coup, je trouvais ça drôle. Oui, j’aime beaucoup m’amuser et oui, ça m’attire aussi des ennuis.

D’accord. Les prochaines fois, je l’accompagnerais. Pas pour me retrouver dans cet état, mais pour veiller sur elle. Ou peut-être parce qu’on devait vachement s’amuser, avec elle. Je pouvais bien m’octroyer un petit pourcentage de son taux d’alcool dans le sang.
Elle me gratouilla entre les oreilles. Je fermai les yeux avec un air canin satisfait.

— Je te confie tout ça parce qu’on va sûrement mourir. (Je lâchai un léger grognement qui la fit rire amèrement. Mon amie et son humour brut de décoffrage…) Mais si ça n’arrive pas, je te tue moi-même si tu le répètes.

Je montrai les dents, pour la forme. Elle ne fut pas le moins du monde impressionnée.
Un silence s’installa. Je commençai à compter les secondes, persuadée que mon amie allait le rompre sous peu.
Ce qu’elle fit. Mais je ne m’étais pas attendue à ce qui allait suivre.

— Nabarun et moi, nous ne sommes pas nés métamorphes.
Je me retins de relever la tête, afin de ne pas m’éloigner d’elle un millimètre et stopper la chaleur. Mais ma surprise était grande.
— Mon… futur mari, se changeait en lynx. Mais personne ne le savait.

« Futur mari » ? Quoi ?
En interceptant mon regard, elle eut un sourire triste.

— En Inde, j’étais la fille d’un homme influent, dans ma ville. Important. Et mon mariage était arrangé avec quelqu’un de haut placé. Cette alliance aurait profité à nos deux familles. Il n’a pas pu résister à l’envie de me transformer, afin de voir si je survivrais à sa salive. Les conversions ne fonctionnent pas toujours. Il ne voulait pas prendre le risque de se marier avec une femme qui ne serait jamais comme lui, qui mourrait.

Un frisson qui n’avait rien à voir avec la température, cette fois, me traversa. C’était affreux. Je frottai mon museau contre sa cuisse, en signe de réconfort.

— Il a fait de même avec mon frère, pensant que je le prendrais comme un cadeau.
Je lâchai un grognement.
— Mes parents… ont mal vécu notre changement. Ils pensaient que c’était une malédiction, qu’ils étaient punis par les dieux. Ils nous ont tant répété de ne pas nous transformer, qu’on a dû le faire en cachette. Cela nous faisait du bien et nous ne pouvions pas lutter contre nos instincts. Jusqu’à ce qu’on se fasse prendre. Et qu’on soit punis. Alors… Nabarun a continué quand même, préférant encaisser les coups. Mais moi… je n’ai pas pu. J’ai essayé pendant un temps, mais j’ai arrêté. Et j’ai fait ce que je pouvais pour bloquer ces instincts et refuser de me métamorphoser. Quand nous nous sommes libérés de l’emprise de mes parents et que nous sommes partis, j’ai voulu recommencer. Mais je n’y arrivais pas. Je me suis créée une barrière. Je ne peux pas dépasser ce blocage.

Elle enfouit son visage dans mon pelage et un léger couinement m’échappa. J’étais affligée pour elle. J’avais envie de la serrer dans mes bras et lui dire que tout allait bien se passer, à présent. Que j’y veillerais personnellement. Mais tout ce que je pouvais faire, pour le moment, était de rester contre elle.

— Depuis que je suis arrivée aux États-Unis… Je veux profiter pleinement. De tout. De tout ce que je n’avais pas le droit de faire là-bas. Je ne suis plus prisonnière. Je peux décider de faire l’amour avant de me marier – de choisir si je veux vraiment me marier, d’ailleurs –, avec qui je veux, quand je le veux. Je peux m’adonner aux activités que je souhaite. Boire jusqu’à plus soif. Sans avoir à rendre de comptes.

J’émis un autre son plaintif, avant de lui communiquer par le regard que je comprenais. Je vis ses yeux briller, mais elle retint ses larmes.

— On va sortir… On va sortir, et on pourra toutes les deux vivre comme on l’entend, chuchota-t-elle.

J’approuvai d’un mouvement de tête. J’espérais qu’elle parvenait à analyser ma gestuelle de louve.
Elle s’allongea et je me blottis contre elle. Elle mit ses bras autour de moi et nous nous collâmes l’une contre l’autre.

Anjali se mit à me raconter diverses anecdotes sur son arrivée dans le Vermont, sur son travail et sa vie en général. Mais la joie n’atteignait plus son regard depuis un moment. Mon inquiétude ne cessait de croître. Je la voyais pâlir. Ses lèvres bleuissaient. Elle luttait contre le sommeil. J’étais terrifiée à l’idée que ses paupières s’abaissent pour ne plus jamais se soulever.

Le froid me mordait la chair, et même si c’était plus supportable pour moi, plus les heures passaient, moins je résistais à l’envie de dormir, moi aussi. Mais je ne pouvais pas. Il fallait que l’une de nous reste en alerte.

Ils vont arriver… Ils vont arriver…

Combien de temps pourrions-nous tenir ?
Dean travaillait et mettrait du temps à rentrer. Ashyrel pensait que nous avions quitté le restaurant depuis longtemps. Nabarun croyait que sa sœur était à son boulot.
Griffin m’avait chargé d’assurer la fermeture.
Une larme glacée coula et se perdit dans ma fourrure blanche.

Non. Ils vont venir.

Je tiendrais aussi longtemps qu’il le faudrait. Le tout était de ne pas redevenir humaine. Je devais garder cette forme.

Je. Dois. Garder. Cette. Forme.

~


Je m’approchai de Dean, le sourire aux lèvres. Je me trouvais dans un parc. Il faisait nuit, mais la lune et quelques lampadaires éclairaient le lieu désert. L’air frais me donnait la chair de poule. Je n’étais vêtue que d’une robe fine.

— J’ai l’impression que nous sommes des hors-la-loi, à nous cacher ainsi, quand il fait nuit, fis-je remarquer.
Il sourit.
— C’est bien ce que nous sommes, répondit-il.
Je me mis sur la pointe des pieds pour l’embrasser. Il mit un bras autour de ma taille.
— On ne va pas pouvoir cacher cela à mes parents encore longtemps…, soupirai-je.
Il passa une main dans mes cheveux.
— Je suis sûr qu’ils approuveront. Et dans le pire des cas… Nos rencontres nocturnes se poursuivront.
Je secouai la tête, amusée.
— Et lorsqu’il fera froid ? contrai-je.
— Nous nous réchaufferons, répliqua-t-il avec un air malicieux.

Je ris. Ses paroles firent battre mon cœur un peu plus vite. Je devais bien avouer que j’étais impatiente de connaître cela. Avec lui. Il serait mon premier, et mon dernier, je l’espérais. Je savais que je ne serais pas sa première fois, mais j’étais certaine, aussi sûrement que si j’avais pu lire dans ses pensées, que ce serait différent, avec moi. Parce qu’il me regardait comme si rien d’autre ne comptait, pour lui. Comme si j’étais la seule au monde.
Un courant d’air plus vif que les précédents me frôla. Je frottai mes bras.

— Je commence à être gelée… C’est bizarre, il faisait chaud il y a quelques secondes, fis-je, surprise.
Le sourire de Dean se fit triste. Il caressa ma joue d’une main.
— C’est parce que tu n’es pas vraiment ici, avec moi…
Je fronçai les sourcils.
— Qu’est-ce que tu veux dire ? m’enquis-je, un malaise s’emparant soudainement de moi.

Pourquoi étais-je inquiète ? J’allais pourtant si bien, un peu plus tôt…
Il me serra contre lui.

— Ne pense pas à ça. Reste avec moi. Avec moi, tu ne souffriras plus…

Sa voix grave était à la fois peinée et rassurante. J’avais envie de l’écouter. Après tout, qu’est-ce que je craignais ?

Je ne devrais pas dormir.
Je secouai la tête. J’étais bien réveillée.

Je respirai le parfum de Dean et expirai profondément. Son étreinte était forte, comme si rien n’aurait pu m’arracher à lui. Ce que je désirais.


C’est étrange, mais agréable, de faire un rêve si apaisant alors que la fin est si proche.

Je rouvris les yeux d’un coup. Pourquoi pensais-je cela ?
Je m’accrochai à Dean. Je ne voulais pas le quitter. Que se passait-il ?


Tu dois te réveiller !
Il y avait un problème.

— Reste avec moi, Lyn…, me supplia-t-il. Reste avec moi… Tu ne peux pas mourir.

Sa voix tranchait avec son expression. Il paraissait toujours aussi doux, pourtant, ses paroles étaient chargées d’inquiétude, d’un sentiment d’urgence. Comme si… Comme si cela ne venait pas vraiment de ce Dean-là…
Je reculai légèrement, pour le regarder avec incompréhension.

— Je ne suis pas en train de mourir…

— Lyn, reste avec moi !


Mes paupières se soulevèrent péniblement. J’eus du mal à comprendre ce qui se passait. Je voyais une forme floue devant moi. Il faisait trop froid pour que je puisse tout sentir, mais je savais qu’il y avait d’autres présences que celle d’Anjali et moi, dans la pièce. Je sentais une odeur de pin…

— Lyn. Lyn ! Reste avec moi.

Oh, mon dieu.

Cette fois, j’ouvris pleinement les yeux, réveillée par plusieurs constats : je m’étais endormie, j’étais toujours sous ma forme de louve, des gens étaient entrés dans la chambre froide. Et quelqu’un essayait d’éloigner Anjali de moi.
Je me mis à grogner. Faiblement.

— C’est nous, insista la voix. Ils ne vont pas lui faire de mal. On va la soigner.

La soigner…

Il me fallut quelques secondes pour reprendre mes esprits. C’était Dean, en face de moi. Son regard présentait un savant mélange de crainte et d’apaisement, d’une telle intensité que j’en frémis. Ou bien était-ce à cause du froid ?
Je faillis pleurer de soulagement. D’ailleurs, peut-être que c’était le cas, je ne sentais plus rien, des larmes débordaient peut-être déjà de mes yeux pour tracer des sillons entre mes longs poils blancs.

Autour de nous, je reconnus Nabarun, Griffin et Ashyrel. Le lynx entoura Anjali de son manteau et la porta dans ses bras pour la sortir de la chambre froide.

Ils sont venus… Ils sont là…

— Est-ce que tu peux te lever ? me demanda doucement Dean.
Je suivis mon amie des yeux, alarmée quant à son état.
— J’appelle Swann, annonça Griffin tout en me jetant des regards affolés.
De longs cheveux blancs apparurent dans mon champ de vision, à côté de l’Alpha. Ash.
— Lyn, me héla-t-il. Est-ce que tu peux te lever ?

Je me rendis compte qu’on m’avait déjà posé la question une fois mais que j’avais été trop préoccupée pour répondre.
Je me redressai lentement, puis tentai de tenir sur mes quatre pattes. Elles flageolèrent, mais je tins bon. Je m’épatais moi-même.
Ils ne pourraient pas me porter sous cette forme. Et s’ils essayaient, cela nous ferait perdre un temps précieux. Je n’étais pas sûre de pouvoir me changer en humaine non plus. De plus, je serais nue à l’extérieur, ce qui n’aiderait en rien.

Je me forçai donc à avancer, guidée par les deux hommes alors que j’étais dans un état encore comateux.
La température ambiante des autres pièces me donna un coup de fouet et me permit de maîtriser un peu mieux mes tremblements. Il n’y faisait pas chaud, mais comparé à la chambre froide, c’était le paradis. J’en eus le tournis. Ou bien était-ce à cause du changement brutal.

Je ne savais pas quelle heure il était, mais la nuit était avancée. Il n’y avait personne dans la rue.
On me fit monter dans une voiture. Le moteur tournait déjà et le chauffage était allumé. Je grimpai sur le siège arrière et posai ma tête sur les cuisses de Dean, exténuée et soulagée. Néanmoins, la peur pour mon amie, qui se trouvait juste à côté, contre Nabarun qui la couvait du regard, était forte. Elle n’avait pas rouvert les yeux.

Je ne pus m’empêcher de gémir. Dean me chuchota des paroles réconfortantes que je ne compris pas, et sa main se perdit dans mon pelage.

Le trajet jusqu’au chalet parût durer une éternité.

---

Chapitre 17
Chapitre 19
Dernière modification par Chlawee le sam. 24 juil., 2021 4:53 pm, modifié 2 fois.
lacrystal

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 18)

Message par lacrystal »

Hello !

Alors ce chapitre, je l'attendais avec impatience (bon, OK, je dis ça à chaque fois, mais j'y peux rien, c'est la vérité !)
Donc du coup, je suis sûre que c'est quelqu'un qui a fermé la porte parce que c'est pas possible que Lyn ait oublié de mettre la cale. Pas possible. Nan.

Je suis choquée, je savais pas qu'il était possible que des Métamorphes ne puissent pas se transformer :o Bon, il y avait Lyn avant, chez les chasseurs, mais je me disais c'est juste parce que voilà, elle n'était pas parmi les Métamorphes, mais ce n'est pas le cas d'Anjali.
Lyn arrive de mieux en mieux à se transformer *-* J'adore (bon j'aurais préféré d'autres conditions xD)

Moww Anjali :'( la serre dans ses bras Mais pourquoi tu fais des passés aussi tristes, compliqués pour tes perso ? D: Elle me fait vraiment trop de la peine :( :( :( Je vais les prendre toutes les deux, Lyn et Anjali, leur faire un gros câlin et après je vais aller taper tous ceux qui leur ont fait du mal :x :x

Le rêve là aussi :( Tu aimes jouer avec nos émotions regard accusateur

Dieu merci, Dean est enfin là, les filles sont sauvées. J'ai eu la peur de ma vie. J'espère qu'Anjali va aller bien... Tu ne peux pas finir le chapitre comme ça ! D:

Elle est où la suite ??? D:

Bon à part toutes ces tortures que tu nous infliges, j'adore ton écriture, je suis toujours aussi fan *-*

Vivement la semaine pro ! :D
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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 18)

Message par Pendergast »

Bonjour, encore une fois, tu souffles le chaud et le froid, j'ai bien aimé les confessions d'Anjali, elle nous permet de mieux se rapprocher d'elle. Quant à la fin, comme d'habitude, va falloir attendre ! :mrgreen: Bon dimanche
Chlawee

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 18)

Message par Chlawee »

lacrystal a écrit : sam. 17 juil., 2021 4:51 pm Hello !

Alors ce chapitre, je l'attendais avec impatience (bon, OK, je dis ça à chaque fois, mais j'y peux rien, c'est la vérité !)
Donc du coup, je suis sûre que c'est quelqu'un qui a fermé la porte parce que c'est pas possible que Lyn ait oublié de mettre la cale. Pas possible. Nan.

Je suis choquée, je savais pas qu'il était possible que des Métamorphes ne puissent pas se transformer :o Bon, il y avait Lyn avant, chez les chasseurs, mais je me disais c'est juste parce que voilà, elle n'était pas parmi les Métamorphes, mais ce n'est pas le cas d'Anjali.
Lyn arrive de mieux en mieux à se transformer *-* J'adore (bon j'aurais préféré d'autres conditions xD)

Moww Anjali :'( la serre dans ses bras Mais pourquoi tu fais des passés aussi tristes, compliqués pour tes perso ? D: Elle me fait vraiment trop de la peine :( :( :( Je vais les prendre toutes les deux, Lyn et Anjali, leur faire un gros câlin et après je vais aller taper tous ceux qui leur ont fait du mal :x :x

Le rêve là aussi :( Tu aimes jouer avec nos émotions regard accusateur

Dieu merci, Dean est enfin là, les filles sont sauvées. J'ai eu la peur de ma vie. J'espère qu'Anjali va aller bien... Tu ne peux pas finir le chapitre comme ça ! D:

Elle est où la suite ??? D:

Bon à part toutes ces tortures que tu nous infliges, j'adore ton écriture, je suis toujours aussi fan *-*

Vivement la semaine pro ! :D
Hey ! :D
Merciiii ! <3

Elle a pas oublié la cale, en plus c'est bien écrit qu'elle la met, dans le chapitre d'avant. 8-) Après est-ce qu'elle l'a mal mise ? Est-ce qu'Anjali l'a décalé sans faire gaffe ? Le mystère est entier... :ugeek:

J'aime bien les passés tristes. :lol: :lol:
Ah mais moi je vais aller les taper avec toi.

La suite arrive ! :D Encore merci !
Pendergast a écrit : dim. 18 juil., 2021 8:21 am Bonjour, encore une fois, tu souffles le chaud et le froid, j'ai bien aimé les confessions d'Anjali, elle nous permet de mieux se rapprocher d'elle. Quant à la fin, comme d'habitude, va falloir attendre ! :mrgreen: Bon dimanche
Hey ! Merci beaucoup !! :D
Chlawee

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 19)

Message par Chlawee »

Hey ! :D Voici le chapitre 19 ! J'espère qu'il vous plaira !
On n'est pas encore près de la fin mais il me semble qu'on a fait plus de la moitié. On ne va pas tarder à entrer dans le vif du sujet, si je puis dire. :lol:
Bonne lecture !

Chapitre 19


Griffin s’empressa d’allumer un feu dans la cheminée lorsque nous arrivâmes au chalet. Un peu revigorée par la chaleur dans la voiture, j’entrai à sa suite. Mais j’étais encore secouée par des frissons. Pas à cause du froid – car je ne les ressentais même plus, à cause de l’hypothermie –, mais à l’idée que nous aurions pu y passer. Je ne savais pas encore comment et pourquoi ils avaient été alarmés par notre disparition, car à cette heure-ci, ils auraient dû être au travail, ou auraient pensé que c’était le cas d’Anjali.

Nous avions passées presque six heures, dans la chambre froide. Nous l’avions échappé belle, mais de très peu.
J’avais trouvé Dean. Et j’avais des amis. J’avais trop à perdre pour mourir, maintenant. Même si j’avais tenu un autre discours pendant des années, ce n’était plus le cas.

J’avançai péniblement, suivie par Dean. Je sentais que je perdais le contrôle sur ma métamorphose au fur et à mesure que j’avançais. Au moins, je l’avais maintenu jusqu’ici. Je finis par m’effondrer sous ma forme humaine, sur le grand tapis blanc encerclant le canapé rond. Mon compagnon m’empêcha de me cogner la tête et attrapa le plaid pour me recouvrir. Je grelottai et le contrecoup de toutes ces émotions me saisit. La culpabilité me serra le cœur.

Je m’étais endormie. Si Anjali avait succombé pendant ce temps-là, jamais je ne me le serais pardonnée. J’aurais dû être alerte, pour pouvoir en faire toujours plus, le temps qu’on nous trouve.

Nabarun installa sa sœur sur le canapé. Il essayait de ne pas montrer sa panique, mais nous pouvions la ressentir aussi sûrement que s’il avait hurlé. Il trouva une deuxième couverture et la borda, avant de se mettre à frotter ses bras et ses jambes, par-dessus.
J’entendis Dean s’adresser à Ashyrel et ce dernier disparût dans les escaliers à toute vitesse. Je ne compris pas ce qu’il lui dit. Griffin disparût également de mon champ de vision. J’entendis le bruit de la porte d’entrée qui s’ouvrait et se refermait, puis j’aperçus une chevelure rousse. Swann.

On lui indiqua que la lynx était la plus mal en point. Pour ma part, j’avais l’impression d’être toujours frigorifiée, mais rester au chaud finirait par me faire du bien. Mon amie, en revanche, avait sûrement des problèmes plus graves. J’avais eu plus de résistance au froid qu’elle. Nabarun lui expliqua ce qu’il s’était passé avec une certaine urgence dans la voix.

Je ne vis pas ce qui se passa ensuite, car je laissai reposer ma joue sur le tapis, luttant pour rester réveillée. Tant que je ne serais pas convaincue qu’Anjali irait bien et que je ne serais pas pleinement réchauffée, je voulais rester consciente. Dean me chuchota quelque chose, mais le bruit des claquements de mes dents et mon souffle à nouveau saccadé m’empêcha d’entendre. Mes yeux restèrent focalisés sur les flammes dansantes, dans la cheminée.

Je voulus protester lorsqu’on ôta le plaid, mais me ravisai en voyant que Dean voulait m’aider à enfiler un pull et un bas de pyjama épais. Je me sentis un peu mieux, comme si cette couche de vêtements allait me protéger du monde extérieur. Ashyrel avait donc eu pour mission de trouver des habits.
Le corbeau me mit des chaussettes aux pieds pendant que je m’habillais, afin de réchauffer les extrémités de mon corps. Il se releva ensuite afin de faire de même avec Anjali.

Griffin m’apporta une tasse de chocolat chaud, arguant qu’il me fallait quelque chose de sucré. Je fis ce qu’on me dit, même si j’eus du mal à avaler, au début. Je le terminai, puis on me prit le récipient des mains afin de le déposer.
Dean s’adossa au bord du canapé, puis il m’attira contre lui, nous enveloppant tous les deux de la couverture, son torse contre mon dos, ma tête posée sur son bras. Il prit mes mains dans les siennes et les frotta pour les réchauffer. Sa présence m’apaisa et il me communiqua sa chaleur. Mes frissons finirent par s’espacer et se calmer. Ma respiration était moins hachée.

Je serrai les doigts de Dean avec force, entre les miens et il répondit par un baiser sur le sommet de mon crâne. Je ne voulais pas fermer les yeux, mais c’était difficile. Et maintenir ma transformation jusque dans le sommeil, alors que je n’avais pas l’habitude, m’avait coûté beaucoup d’énergie.

Je vis une silhouette approcher, alors que mes paupières étaient à demi-fermées. Je sursautai en sentant une main se poser sur mon front et j’eus un mouvement de recul. Mais Dean étant derrière moi, je ne pouvais pas aller bien loin. Il me murmura des paroles apaisantes à l’oreille et je réalisai qu’il s’agissait de Swann.

— Je veux seulement m’assurer que tout va bien, expliqua-t-elle d’une voix douce.
Je me détendis et fermai les yeux à son contact. Une douce chaleur se répandit à l’intérieur de mon corps.
— Anj… Anjali… ? parvins-je à balbutier.
— Elle va s’en sortir, me rassura-t-elle.

Ces paroles réconfortantes et cette sensation agréable faillirent avoir raison de moi et je fus sur le point de m’endormir. Mais Dean m’en empêcha. Il ne fallait pas que je cède au sommeil maintenant. Il fit de son mieux pour me maintenir éveillé. Cela ne dura que quelques heures, le temps qu’on s’assure que je retrouvais une température normale, mais pour moi, c’était l’éternité.

~


J’ouvris les yeux, inquiète. Mon cœur battait trop vite. Pendant un instant, j’avais eu peur de me retrouver dans la chambre froide, que notre sauvetage n’ait été qu’un rêve.
Devant moi, je vis un mur en bois, une étagère, et si je bougeais un peu la tête, je pouvais observer l’aube, à travers l’immense fenêtre. Combien de temps avais-je dormi ?

J’étais bien au chaud, sous l’épaisse couverture du grand lit. Je sentais le torse de Dean contre mon dos et il avait passé un bras autour de moi. Je soupirai de soulagement. Je me retournai lentement, afin de le voir, en essayant de ne pas le réveiller.
Mais c’était peine perdue : il avait déjà les yeux grand ouverts. Il les riva sur moi.

— Je t’ai réveillé ? chuchotai-je.

Il secoua la tête. Je compris qu’il n’avait pas du tout fermé l’œil, pourtant, il paraissait exténué. Son expression était fermée et son regard reflétait une profonde peur qu’il ressentait encore. Des cernes s’étaient formés sous ses yeux. Je passai une main sur sa joue.

— Il faut que tu dormes…, murmurai-je.

Pour toute réponse, il mit une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Je sentis un tremblement dans ses doigts. Inquiète, je mis les miens sur son bras. Je n’avais pas rêvé. Il tremblait.

— Dean…

Ma poitrine se serra en le voyant dans cet état. Je l’étreignis et enfouis mon visage contre son torse. Je ne pouvais pas imaginer ce qu’il ressentait. Cela commençait à faire beaucoup, pour lui. Je m’en voulus d’être la cause de son désarroi.

— Je suis désolée…, soufflai-je.
Il me serra contre lui en retour.
— Tu n’y es pour rien, assura-t-il.

Peut-être, mais ça ne changeait rien. C’était tout de même lié à moi.
Son ton était asséché par l’effort que cela lui demandait de contenir ses violentes émotions. Je caressai son dos pour tenter de l’apaiser, même si je doutais que ça marche. Je me reculai pour le regarder droit dans les yeux.

— Je suis désolée, répétai-je. Si j’avais su que la porte de la chambre froide ne tenait plus, on aurait fait plus attention et…

Je me coupai. Il ferma les yeux et se passa une main sur le visage. Je ne savais pas quoi dire pour qu’il se sente mieux. Je ne savais même pas si je pouvais faire quoi que ce soit pour l’aider.

— Je suis là…, tentai-je de le réconforter, à voix basse.

Ses doigts se mirent à monter et descendre le long de ma colonne vertébrale. Je le vis prendre une grande inspiration, puis il rouvrit les yeux.

— J’ai cru que je t’avais perdu. Encore.

Je serrai les lèvres. Sa détresse était perceptible, dans son ton. Si seulement j’avais mieux maintenu la porte. Je ne savais même pas comment la cale avait pu s’enlever. Anjali l’avait-elle déplacée sans le vouloir ? Était-ce moi ?
À cause de notre inattention, il venait de revivre un des pires moments de sa vie.

— Je t’avais envoyé un message et tu ne répondais pas. Je me suis dit que tu étais occupée et surtout, que je devais arrêter de m’inquiéter tout le temps. Mais après ton agression, il y a quelques jours… J’avais du mal à me retenir.

Je pouvais aisément le comprendre. Si c’était l’inverse, je devrais me faire force pour ne pas m’assurer qu’il allait bien à chaque instant.

— Puis Nabarun m’a contacté, en me disant que sa sœur ne répondait pas et que son patron avait cherché à la joindre, à cause de son absence. (Cela paraissait logique, mais je n’avais pas pensé au fait que le patron de mon amie serait une aide involontaire. Heureusement qu’il avait été là.) Ashyrel a également tenté de t’appeler, mais aucune réponse. J’étais déjà arrivé au chalet quand il a débarqué. Il n’y avait personne.
Je déglutis.
— Vous auriez très bien pu décider de vous faire une soirée toutes les deux, mais ça ne ressemblait pas à Anjali de ne pas appeler à son travail avant ou même de ne pas y aller, comme ça. J’ai cru que tu avais disparue, encore une fois.
Ces mots me serrèrent la poitrine. Je dus me retenir de présenter mes excuses à nouveau.
— Et encore une fois, je n’ai pas été là pour toi. (Je voulus protester, mais il avait besoin de parler, de vider son sac. Je le laissai poursuivre.) Griffin nous a rejoint et nous sommes allés jusqu’au restaurant. C’est là que nous avons vu que c’était encore ouvert. Et il y avait vos affaires. Putain… Quand Griffin s’est rendu à la chambre froide… J’étais mort d’inquiétude. J’ai imaginé le pire. Et je ne pouvais pas accepter l’idée de t’avoir perdue. Pas encore. Cette fois, je ne l’aurais pas surmonté.

Mon cœur se brisa. Son visage reflétait une telle peine, mélangée à de la colère et à une froide détermination, que j’eus du mal à respirer.

— Si le patron d’Anjali n’avait pas appelé… je ne serais rentré que bien plus tard pour constater ton absence. Et le pire aurait pu arriver.

S’ils étaient venus nous trouver ne serait-ce qu’une heure après, nous serions sans doute mortes. Peut-être que j’en aurais réchappé de peu, mais sûrement pas Anjali. Et ça, c’était dur à avaler. En imaginant mon amie étendue sur le sol, sans vie, morte de froid, un sanglot monta dans ma gorge. Et si j’avais succombé également, Dean ne l’aurait pas supporté.

Mes yeux me piquèrent et je pris son visage dans mes mains pour l’embrasser tendrement. Au début, il y répondit doucement, comme si cela aurait pu détruire les dernières barrières qui retenaient ses émotions et qu’il désirait nous épargner cela. Puis il finit par me serrer plus fort contre lui et approfondit notre baiser. Je m’accrochai à lui avec force et il passa la pointe de sa langue sur ma lèvre inférieure. Un long frisson me parcourût. Il roula et m’entraîna avec lui, afin que je me retrouve au-dessus de lui, mes cuisses de chaque côté de ses hanches.
Je finis par détacher mes lèvres des siennes, à contrecœur et ses yeux dorés emplirent mon champ de vision.

— Je suis là, d’accord ? soufflai-je. Je suis désolée pour la peur que je t’ai causé et je ferai tout ce que je peux pour que tu n’aies plus à t’inquiéter pour moi.
Ses mains vinrent trouver ma taille.
— Je m’inquiéterai toujours pour toi, répondit-il avec franchise.
Je me mordis la lèvre. Il la libéra de mes dents en tirant légèrement dessus.
— Sois sûr que rien ne pourra plus m’éloigner de toi, poursuivis-je.

C’était une promesse que je n’avais pas pu retenir, même si elle était dangereuse. Mais à ce moment précis, j’étais certaine que ma détermination était plus forte que toutes les menaces.

— Je reste là, avec toi. Et je le resterai aussi longtemps que tu voudras de moi.
Les larmes me montèrent aux yeux, mais je ne les laissai pas couler.
— Et ne te sens pas responsable, continuai-je en repensant à qu’il avait dit.

« Et encore une fois, je n’ai pas été là pour toi. »

— Tu n’y es pour rien, toi non plus, assurai-je en reprenant ses mots. Tu ne pouvais pas savoir ce qui arriverait, il y a trois ans, comme pour l’agression, ou ce soir. Tu n’es pas devin et rien ne laissait penser qu’il m’arriverait quelque chose. (Il voulut dire quelque chose, mais je mis mon index sur ses lèvres.) Je ne me souviens pas de l’attaque, quand j’ai été enlevée, mais je suis certaine que si tu avais eu le moindre doute, tu ne te serais pas absenté. Et tu m’as cherché pendant des années. Tu n’es absolument pas responsable. Les responsables, ce sont les chasseurs. Personne d’autre ne l’est.
Il caressa ma joue et ses doigts se perdirent dans mes cheveux.
— J’avais juré de veiller sur toi, fit-il, les dents serrées.
La culpabilité qu’il ressentait était presque palpable.
— Et c’est ce que tu fais, maintenant. Tu fais de ton mieux, Dean. Mais à moins que je ne reste attachée dans une pièce et qu’on m’enroule dans du papier-bulles, il y aura toujours une part d’imprévisibilité.

J’espérais néanmoins ne plus jamais connaître des choses pareilles. J’avais eu mon compte pour toute une vie. Voire même plusieurs.
Il ne réagit pas pendant quelques secondes, puis il haussa un sourcil. Je fronçai les miens. Cette expression ne me disait rien qui vaille.

— Quoi ?
— Tu m’as donné une bonne idée.
— Laquelle ?
Qu’est-ce que j’avais bien pu dire qui… Oh.
— Non, contrai-je avant même qu’il ne dise quoi que ce soit.
— Je pourrais t’attacher, effectivement.
Je fus soulagée de voir une étincelle de malice dans son regard. Au moins, le poids de sa détresse s’était allégé.
— Non, répétai-je.
— Sûre ?
— Oui.
— Pour quelle raison ?
— Parce que ça serait beaucoup plus excitant sans papier-bulles, répliquai-je.
J’eus un sourire en coin. Il afficha un rictus similaire sur son visage.
— On peut négocier, pour ça, argua-t-il.

Cette fois, ce fut lui qui se redressa pour venir retrouver mes lèvres. Notre baiser m’électrisa. Même si nous étions plus apaisés, l’inquiétude planait toujours entre nous et nous poussait à nous étreindre comme si nous ne pourrions plus jamais laisser d’espace entre nous.

~


— Je te promets, Ash, je vais bien, assurai-je pour la énième fois au corbeau, au téléphone.

J’avais vu, en me réveillant une demi-heure plus tôt, qu’il avait appelé plusieurs fois. J’étais même certaine qu’il allait finir par débarquer au chalet pour être sûr que je ne m’étais pas attirée un autre ennui. Je lui avais envoyé un message pour lui annoncer que j’allais le contacter, mais avant cela, il fallait que j’aie des nouvelles d’Anjali. Nabarun m’avait rassurée immédiatement : elle allait bien. Elle était encore un peu sous le choc mais elle se remettait. Pour l’instant, elle se reposait, mais j’irais la voir dès que je pourrais.

— Ne nous faîtes plus jamais un coup pareil, grommela-t-il, au bout de la ligne.
Je hochai la tête, même s’il ne pouvait pas me voir.
— Plus jamais, confirmai-je.
Je l’entendis soupirer. Cet incident avait été un rappel douloureux, pour lui aussi.
— Écoute, je ne compte aller nulle part aujourd’hui, voire les prochains jours. (Encore une fois, Griffin m’avait dit de ne pas venir travailler. Cela commençait à faire beaucoup et surtout, j’allais bien, maintenant. Je soupçonnais qu’il y ait une autre raison à ça.) Alors si ça peut te rassurer de me voir en chair et en os, tu peux venir à la maison en fin d’après-midi, ou ce soir. Enfin, quand tu pourras.

Il fallait que je trouve un moment pour rendre visite à mon amie, avant.
Je remarquai que je venais de dire « la maison », comme si c’était aussi la mienne. Et pour cause : je m’y sentais réellement chez moi.

Je bus une gorgée de mon verre d’eau avant de le reposer sur le bord de l’évier. Les rayons du soleil passaient à travers les minces rideaux de la fenêtre de la cuisine. Il était déjà midi passé.

— Bonne idée, répondit-il presque du tac-au-tac. Tu vas tellement me voir que tu en auras marre de moi.
J’eus un sourire amusé.
— J’ai hâte, fis-je avec ironie.

Son rire me parvint avant qu’il ne raccroche.
Je retournai à l’étage et marchai sur la pointe des pieds en entrant dans la chambre. Finalement, l’autre chambre ne me servirait sûrement plus. Restait à savoir si Dean me laisserait ajouter mes éléments de décoration dans la sienne… La nôtre. J’étais amusée à cette idée.

Discrètement, j’allais chercher des vêtements, avant de m’approcher de la salle de bain. Une fois arrivée à la porte, je me retournai, dans l’encadrement. Je me mis à sourire, attendrie. Dean dormait à poings fermés et son visage était adouci. Il avait finalement réussi à trouver le sommeil, même s’il avait mis du temps pour cela. Malgré mes efforts pour le rassurer, ça n’avait pas été facile.
Et je le trouvais absolument adorable, quand il dormait. Lui qui se montrait si souvent sur ses gardes, cela changeait de le voir aussi paisible.

Je finis par m’arracher à ma contemplation pour entrer dans la salle de bain. Je fis face à l’immense douche, que je commençais à bien connaître et dont j’étais irrémédiablement tombée amoureuse. Au départ, cela avait été compliqué d’apprendre à me servir de tous les boutons sur le mur. Je faisais n’importe quoi. C’en était même drôle, et j’avais fait rire Dean plus d’une fois, ainsi. J’avais encore du mal, parfois.

Je laissai l’eau couler quelques instants, afin qu’elle chauffe. La première fois, je m’étais retrouvée avec un jet glacé trop puissant, qui m’avait fait lâcher un cri. La seconde d’après, à cause de mes manipulations hasardeuses, j’avais été ébouillantée.
Désormais, je faisais très attention.

Je me plaçai sous le ciel de pluie, une fois assurée que la température était agréable. Mes muscles furent détendus immédiatement. Je restai un bon moment sans bouger, me délectant des sensations sur ma peau.
Je tournai la tête lorsque je sentis une présence bien familière. Je rougis légèrement en croisant le regard intense et doré d’un loup Alpha, qui semblait sur le point de me dévorer. Mais je laissai un petit sourire aguicheur apparaître sur mes lèvres.

— Déjà réveillé ? lançai-je.

Il s’approcha lentement de moi, comme un prédateur observant et jouant d’abord avec sa proie. Sauf que ce n’était pas de la peur, que je ressentais. Bien au contraire.

— Mmh, mmh…, fit-il en me reluquant des pieds à la tête, son regard s’attardant sur certaines parties de mon corps.

Je reculai jusqu’au mur du fond. Il continua d’avancer. Jusqu’à se retrouver si près de moi qu’il fut sous l’eau à son tour. Je suivis des yeux le chemin d’une goutte qui coulait sur son torse.

— Je n’allais pas te laisser t’amuser toute seule, susurra-t-il.
Ces paroles, prononcées de son timbre si grave, firent accélérer les battements de mon cœur.
— Qu’est-ce qui te fait croire que j’ai envie de jouer ? le défiai-je.

Oh, si, je désirais jouer. La chaleur que je ressentais ne venait plus seulement de l’eau de la douche.
Son regard se fit encore plus sombre. Une véritable tempête s’y déroulait. J’avais bien peur de ne pas sortir indemne de cet affrontement.
Il leva les mains en signe de défaite, un petit sourire taquin sur les lèvres.

— Dans ce cas, je te présente mes excuses, répondit-il.

Il fit mine de reculer d’un pas, et je me surpris moi-même quand je lâchai un faible grognement. Je n’avais aucune envie de le voir s’éloigner. J’avais envie de lui, et lui aussi. J’étais partagée entre le jeu et le désir de lui sauter dessus.
Son rire fut rauque, bref. Il savait que cela ne servait plus à rien de faire semblant.

— Tu as changé d’avis ? me provoqua-t-il.

Je tendis le bras pour attraper sa main et l’attirer contre moi. J’agrippai ses cheveux et plaquai mes lèvres contre les siennes pour le faire taire. Cet homme me rendait folle.

***
(Oyez, oyez, amis lecteurs ! Si vous êtes sensibles aux scènes de sexe, passez votre chemin ! Rendez-vous aux prochaines ***.)


Il mit une main sur ma taille et une autre sur le mur, derrière moi. Sa langue vint trouver la mienne et chaque frôlement, chacune de leurs rencontres faisait grimper mon excitation. La sienne également. Je sentis son érection contre ma cuisse.
Ses doigts remontèrent le long de mon corps, venant effleurer mes côtes, puis ma poitrine, sur laquelle il s’attarda, décrivant des cercles de son pouce, sur mon téton. Ce geste envoya de petites décharges électriques partout dans mon corps et la chaleur se concentra dans mon bas-ventre. En réponse, je passai ma main dans son dos, y plantant légèrement les ongles et mordis sa lèvre inférieure. Ce geste le fit frissonner et il mit plus de fougue dans notre baiser. Nos langues se caressaient, nos dents s’entrechoquaient, parfois. Puis il s’éloigna un peu pour venir m’embrasser dans le cou. Son index vint effleurer ma bouche, et je refermai les lèvres dessus, ma langue venant l’entourer. Il laissa un grognement lui échapper, à son tour. Je souris et libérai son doigt.

Ma main dans son dos descendit jusqu’à sa cuisse, puis remonta par l’avant. Mais elle s’arrêta pour venir serrer délicatement son membre. Dean se figea un instant, puis un son rauque sortit de sa gorge. Je souris, ravie de mon effet. Ma main commença à opérer de lents mouvements de bas en haut. En retour, il mordilla la peau de mon cou.

Ce petit manège dura quelques instants, avant qu’il saisisse mon poignet pour m’éloigner du centre de son désir, et il m’embrassa à nouveau. Puis ses lèvres tracèrent un chemin le long de ma joue, puis ma mâchoire, ma gorge, mes seins. Sa langue passa sur mon nombril, puis plus bas. Au fur et à mesure qu’il descendait, mes mains remontaient le long de son corps, jusqu’à se retrouver dans ses cheveux.
Il prit le temps de s’attarder le long de son parcours, afin de me faire languir. Il déposa des baisers à l’intérieur de mes cuisses et je fus à deux doigts de le supplier de mettre fin à mon supplice.

Il fit remonter une de mes jambes pour la passer au-dessus de son épaule. L’instant d’après, je sentis la pointe de sa langue sur ma féminité. Mon gémissement fut à peine couvert par le bruit de l’eau qui coulait, et je mis le dos de ma main contre ma bouche, plus par réflexe que par réelle envie d’être discrète. Il se mit à taquiner mon clitoris de ses lèvres et je tirai sur ses cheveux. Sa langue vint ensuite se glisser plus bas, puis me pénétra. Ses doigts me caressèrent également, puis il poursuivit sa torture lorsque l’un d’eux entra doucement en moi, prenant le relais de sa langue, afin d’appuyer la vague de plaisir qui commençait à me saisir. Puis un deuxième le rejoignit.

S’il ne m’avait pas tenu aussi fermement, je me serais effondrée. Mes jambes se mirent à trembler légèrement, tandis que la pression montait. Mon bassin se mouvait pour aller à la rencontre de sa bouche sans que je ne puisse le contrôler. Dean leva ses yeux dorés pour croiser les miens et put y déceler tout ce que je ressentais. Je vis son éternel sourire en coin se dessiner sur son visage, avant qu’il ne laisse à nouveau sa langue me parcourir, me découvrir, me dévorer.

Le plaisir se concentra si intensément que j’eus envie de lui dire d’arrêter, parce qu’il me semblait impossible que mon corps puisse supporter cela. Mais à la place, je tins un tout autre discours :

— Continue…

Sa main qui maintenait ma cuisse sur son épaule me serra plus fort en réponse. Je fermai les yeux et ma tête reposa contre le mur, quand les premières vagues prirent mon corps d’assaut. Des tremblements me secouèrent et des soupirs se transformant en cris se frayèrent un chemin dans ma gorge.

Dean poursuivit encore quelques secondes, le temps que je me calme et revienne à la réalité. Ma respiration était haletante et un sourire satisfait étirait mes lèvres. Il replaça doucement ma jambe sur le côté et sema des baisers le long de mon corps, en remontant jusqu’à moi. Je soulevai mes paupières juste à temps pour croiser son regard. Le sien reflétait de la tendresse et… Oui, c’était bien de la fierté, que j’y décelais.
Il allait voir, qui allait être fière à son tour…

Je l’embrassai sur la joue, sa barbe me râpant légèrement, puis dans son cou. Puis, comme lui, je laissai ma langue l’explorer. Elle passa sur le haut de son torse et continua plus bas. En me voyant me baisser, il comprit ce que j’avais en tête. Je n’avais encore jamais fais cela depuis mon amnésie, mais je mourais d’envie d’essayer. Et en imaginant les réactions qu’il pourrait avoir, le plaisir que cela lui donnerait, je frémis d’impatience de lui rendre la pareille.

Je me mis à genoux devant lui. Une de ses mains se perdit dans mes cheveux, tandis que l’autre se tenait au mur. Mes doigts se refermèrent sur son érection et je leur fis entreprendre un mouvement de va-et-vient. Timidement, j’approchai ma bouche, et mes lèvres se refermèrent autour de lui. Mes gestes étaient maladroits, mais en jugeant de ses réactions, ils produisaient l’effet escompté. Il ferma les yeux et il serra mes boucles dans sa main.

Mes lèvres se mirent à monter et à descendre, et mes mains suivaient leur mouvement. Je finis par imposer un rythme de plus en plus rapide. Le souffle de Dean était affolé et entre-coupé par des gémissements rauques.

— Lyn…, fit-il, comme s’il s’agissait d’un avertissement.

Je voulus continuer, mais il lâcha mes cheveux et s’éloigna, afin que je puisse me relever. Il se baissa et mis ses mains sur mes épaules, comme pour me guider.
De véritables flammes brillaient dans son regard. Ainsi que des promesses exquises. Ce fut à mon tour d’être fière de moi, de l’avoir mis dans cet état. J’étais un peu déçue de ne pas être allée jusqu’au bout, mais je me promis que je le torturerais plus tard, encore une fois. Il voulait être en moi, lorsqu’il perdrait le contrôle.

Il fondit sur ma bouche et il m’embrassa passionnément, avant de me faire pivoter, les mains sur ma taille. Mon désir se réveilla à nouveau. Je me retrouvai face au mur et j’y plaquai mes mains. Son dos était contre mon torse. Il souleva légèrement une de mes jambes, afin de pouvoir me pénétrer. Cette sensation désormais familière et délicieuse me donna l’impression d’être déconnectée de tout le reste et me coupa le souffle. Une sensation exacerbée par le fait que rien ne séparait nos peaux. C’était mille fois mieux.
Désireuse de ne pas avoir à penser aux préservatifs, j’étais allée me renseigner afin de prendre un autre moyen de contraception. Je m’en félicitai, à ce moment-là.

Je sentis ses lèvres dans le creux de mon épaule et il alla entrelacer nos doigts, contre le mur. Je me cambrai et nos bassins se mirent à bouger ensemble. Ses coups de reins étaient passionnés, rapides. Nous étions déjà trop pris par l’excitation pour prendre notre temps. Je sentais la tendresse dans ses baisers dans mon cou, qui contrastait avec nos mouvements.
Ma respiration était hachée et j’étais à peine capable de penser. Je pouvais seulement gémir de plaisir. Alors que je sentais que ma tempête intérieure approchait, il mit une main sur ma joue, pour que je tourne la tête. Nos lèvres se rejoignirent et mon corps fut secoué par l’orgasme peu de temps après. Mon cri fut étouffé par les baisers de Dean et je serrai sa main qui me tenait toujours, plus fort dans la mienne. Il bascula à son tour, me rejoignant dans le plaisir.

***

Je finis par mettre mon front contre le mur, le temps de reprendre ma respiration. Son visage fut dans mes cheveux et il se retira doucement. Ses bras m’entourèrent pour me tenir contre lui.
Je finis par rompre le silence seulement entrecoupé par nos souffles irréguliers :

— Heureusement que tu ne m’as pas laissée jouer seule…, plaisantai-je.
Je n’avais pas besoin de le voir pour savoir qu’il souriait.
— Je m’en serais vraiment voulu, répondit-il sur le même ton.

---


Chapitre 18
Chapitre 20
Dernière modification par Chlawee le sam. 31 juil., 2021 11:04 am, modifié 1 fois.
lacrystal

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 19)

Message par lacrystal »

Chloe38200 a écrit : sam. 24 juil., 2021 4:49 pm Nous avions passées presque six heures, dans la chambre froide. Nous l’avions échappé belle, mais de très peu.
DIEU MERCI, elles vont toutes les deux bien. Non parce que la fin du chapitre 18, j'ai eu peur que du coup tu nous fasses un truc bien triste D:
— J’ai cru que je t’avais perdu. Encore.

Je serrai les lèvres. Sa détresse était perceptible, dans son ton.
Oh Dean :cry: :cry: :cry: Il me fait trop de la peine, ils sont beaucoup trop chou tous les deux, je fonds *-*

Si seulement j’avais mieux maintenu la porte. Je ne savais même pas comment la cale avait pu s’enlever. Anjali l’avait-elle déplacée sans le vouloir ? Était-ce moi ?
Non, ce n'est ni toi, ni Anjali, mais Chloé avec ses idées de tortures pour lecteurs et personnages D: :lol: :lol: :lol:

— Et encore une fois, je n’ai pas été là pour toi. (Je voulus protester, mais il avait besoin de parler, de vider son sac. Je le laissai poursuivre.) Griffin nous a rejoint et nous sommes allés jusqu’au restaurant. C’est là que nous avons vu que c’était encore ouvert. Et il y avait vos affaires. Putain… Quand Griffin s’est rendu à la chambre froide… J’étais mort d’inquiétude. J’ai imaginé le pire. Et je ne pouvais pas accepter l’idée de t’avoir perdue. Pas encore. Cette fois, je ne l’aurais pas surmonté.

Mon cœur se brisa.
Le mien aussi

— Et c’est ce que tu fais, maintenant. Tu fais de ton mieux, Dean. Mais à moins que je ne reste attachée dans une pièce et qu’on m’enroule dans du papier-bulles, il y aura toujours une part d’imprévisibilité.

J’espérais néanmoins ne plus jamais connaître des choses pareilles. J’avais eu mon compte pour toute une vie. Voire même plusieurs.
Il ne réagit pas pendant quelques secondes, puis il haussa un sourcil. Je fronçai les miens. Cette expression ne me disait rien qui vaille.

— Quoi ?
— Tu m’as donné une bonne idée.
— Laquelle ?
Qu’est-ce que j’avais bien pu dire qui… Oh.
Rooooooh Dean (la prochaine fois je fais mon commentaire avec mon téléphone, parce que là tu vois j'aimerais beaucoup le smiley avec le sourire en coin là :lol: :lol: )

— Parce que ça serait beaucoup plus excitant sans papier-bulles, répliquai-je.
J’eus un sourire en coin. Il afficha un rictus similaire sur son visage.
— On peut négocier, pour ça, argua-t-il.
Cette répartie j'adore :lol: :lol: :lol: Lyn m'a tuée

Bon la scène qui suit entre les deux eyes (oui, moi aussi je m'y mets avec ce smiley xDDDD)
Tu écris vraiment bien les scènes érotiques (je sais la difficulté que ça peut être, alors franchement bravo :lol: )
— Heureusement que tu ne m’as pas laissée jouer seule…, plaisantai-je.
Je n’avais pas besoin de le voir pour savoir qu’il souriait.
— Je m’en serais vraiment voulu, répondit-il sur le même ton.
:lol: :lol: :lol: :lol:

Alors ! Ce chapitre comme tous les autres étaient excellent ! Ton écriture me transporte à chaque chapitre, j'adore les personnages, puis vraiment là le Dyn gang *-* Mais vraiment je suis tellement fan, je vais vraiment finir par commander des tee-shirts et casquettes avec écrit "Dyn gang" et les mettre tous les jours. Je crois bien que je pourrais en parler pendant des heures. Je serai là en mode "Roooh tu verrais comme Dean est chou avec Lyn" "Puis Lyn, aussi, elle est trop mimi" "leur couple là, je vais pleurer de joie"
Je m'égare totalement xDDD Mais vraiment je suis fan.
Continue à écrire vraiment, tes histoires sont juste géniales et elles me transportent à chaque fois, c'est énorme ce que je ressens en lisant tes histoires, on a l'impression de vivre avec les personnages leurs souffrances, leurs peines, leurs joies, bref j'adore *-*

A bientôt pour un prochain chapitre :*
Pendergast

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 19)

Message par Pendergast »

Bonjour, comme la voisine du dessus, j'ai adoré ce chapitre, tout est excellent !
Chlawee

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 19)

Message par Chlawee »

lacrystal a écrit : sam. 24 juil., 2021 10:47 pm
Chloe38200 a écrit : sam. 24 juil., 2021 4:49 pm Nous avions passées presque six heures, dans la chambre froide. Nous l’avions échappé belle, mais de très peu.
DIEU MERCI, elles vont toutes les deux bien. Non parce que la fin du chapitre 18, j'ai eu peur que du coup tu nous fasses un truc bien triste D:
— J’ai cru que je t’avais perdu. Encore.

Je serrai les lèvres. Sa détresse était perceptible, dans son ton.
Oh Dean :cry: :cry: :cry: Il me fait trop de la peine, ils sont beaucoup trop chou tous les deux, je fonds *-*

Si seulement j’avais mieux maintenu la porte. Je ne savais même pas comment la cale avait pu s’enlever. Anjali l’avait-elle déplacée sans le vouloir ? Était-ce moi ?
Non, ce n'est ni toi, ni Anjali, mais Chloé avec ses idées de tortures pour lecteurs et personnages D: :lol: :lol: :lol:

— Et encore une fois, je n’ai pas été là pour toi. (Je voulus protester, mais il avait besoin de parler, de vider son sac. Je le laissai poursuivre.) Griffin nous a rejoint et nous sommes allés jusqu’au restaurant. C’est là que nous avons vu que c’était encore ouvert. Et il y avait vos affaires. Putain… Quand Griffin s’est rendu à la chambre froide… J’étais mort d’inquiétude. J’ai imaginé le pire. Et je ne pouvais pas accepter l’idée de t’avoir perdue. Pas encore. Cette fois, je ne l’aurais pas surmonté.

Mon cœur se brisa.
Le mien aussi

— Et c’est ce que tu fais, maintenant. Tu fais de ton mieux, Dean. Mais à moins que je ne reste attachée dans une pièce et qu’on m’enroule dans du papier-bulles, il y aura toujours une part d’imprévisibilité.

J’espérais néanmoins ne plus jamais connaître des choses pareilles. J’avais eu mon compte pour toute une vie. Voire même plusieurs.
Il ne réagit pas pendant quelques secondes, puis il haussa un sourcil. Je fronçai les miens. Cette expression ne me disait rien qui vaille.

— Quoi ?
— Tu m’as donné une bonne idée.
— Laquelle ?
Qu’est-ce que j’avais bien pu dire qui… Oh.
Rooooooh Dean (la prochaine fois je fais mon commentaire avec mon téléphone, parce que là tu vois j'aimerais beaucoup le smiley avec le sourire en coin là :lol: :lol: )

— Parce que ça serait beaucoup plus excitant sans papier-bulles, répliquai-je.
J’eus un sourire en coin. Il afficha un rictus similaire sur son visage.
— On peut négocier, pour ça, argua-t-il.
Cette répartie j'adore :lol: :lol: :lol: Lyn m'a tuée

Bon la scène qui suit entre les deux eyes (oui, moi aussi je m'y mets avec ce smiley xDDDD)
Tu écris vraiment bien les scènes érotiques (je sais la difficulté que ça peut être, alors franchement bravo :lol: )
— Heureusement que tu ne m’as pas laissée jouer seule…, plaisantai-je.
Je n’avais pas besoin de le voir pour savoir qu’il souriait.
— Je m’en serais vraiment voulu, répondit-il sur le même ton.
:lol: :lol: :lol: :lol:

Alors ! Ce chapitre comme tous les autres étaient excellent ! Ton écriture me transporte à chaque chapitre, j'adore les personnages, puis vraiment là le Dyn gang *-* Mais vraiment je suis tellement fan, je vais vraiment finir par commander des tee-shirts et casquettes avec écrit "Dyn gang" et les mettre tous les jours. Je crois bien que je pourrais en parler pendant des heures. Je serai là en mode "Roooh tu verrais comme Dean est chou avec Lyn" "Puis Lyn, aussi, elle est trop mimi" "leur couple là, je vais pleurer de joie"
Je m'égare totalement xDDD Mais vraiment je suis fan.
Continue à écrire vraiment, tes histoires sont juste géniales et elles me transportent à chaque fois, c'est énorme ce que je ressens en lisant tes histoires, on a l'impression de vivre avec les personnages leurs souffrances, leurs peines, leurs joies, bref j'adore *-*

A bientôt pour un prochain chapitre :*
Je les aurais pas tué aussi tôt quand même... :twisted:
Mais arrête, j'ai rien fait... :ugeek: Je suis un ange.
Ouais le sourire en coin c'est comme le "eyes" :lol: :lol:
Merci beaucoup ! :oops:
Mais un jour je vais faire des tee-shirts comme ça je crois. :lol: Je t'en enverrai un !
Merci encore !! *-* <3
Pendergast a écrit : mer. 28 juil., 2021 7:23 am Bonjour, comme la voisine du dessus, j'ai adoré ce chapitre, tout est excellent !
Merci beaucoup ! :D
Chlawee

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 20)

Message par Chlawee »

Hello ! :D Voici le chapitre 20 ! J'espère qu'il vous plaira !


Chapitre 20

Anjali déposa plusieurs paquets de biscuits au milieu de la table de sa cuisine. Une heure plus tôt, elle m’avait envoyé un message me demandant – ou plutôt m’ordonnant – de rappliquer chez elle au plus vite. Et si je ne le faisais pas, elle débarquerait elle-même. J’avais été si soulagée d’avoir de ses nouvelles par elle-même, que j’avais presque bondi du canapé. Et j’étais encore trop inquiète pour elle pour la laisser sortir par ce froid alors qu’elle devait se reposer, même si elle n’arrêtait pas de dire qu’elle allait bien. Swann l’avait grandement aidé à se rétablir.

Elle avait également invité Dean à se joindre à nous. Elle l’avait remercié à son tour, pour être venu nous secourir. Il lui avait répondu que ce n’était pas la peine, mais elle avait insisté.

Nabarun restait silencieux, en retrait. Il avait encore du mal à assimiler ce qui s’était passé. Il paraissait toujours en état d’alerte. Je pouvais aisément le comprendre. De plus, le loup Alpha assit à côté de moi avait encore du mal à être totalement apaisé. Il faudrait du temps.

La lynx et moi essayâmes d’aborder des sujets légers, tout en grignotant. Nous nous étions assurées que nous allions bien toutes les deux et cela était suffisant pour le moment. Aucun de nous n’avait mis la chambre froide sur le tapis, mais je sentais que cela pesait entre nous quatre. L’un de nous allait forcément finir par craquer.
Ce fut finalement Nabarun qui le fit :

— Comment est-ce que ça a pu arriver ? lança-t-il, excédé.

Il avait l’air de trouver ça aberrant que personne ne pose la question. Un silence s’abattit dans la pièce. Dean serra ma main et j’échangeai un regard incertain avec Anjali.
Je secouai lentement la tête en reportant mon attention sur l’indien.

— Je l’ignore, répondis-je, incapable de soutenir son regard.
Il se passa une main sur le visage, adossé à l’évier.
— Ça ne changerait rien à ce qui s’est passé, de savoir, Naba, grommela sa sœur. La porte s’est refermée sur nous, c’est tout.

En entendant ces mots, j’eus l’impression de percevoir à nouveau le claquement de ladite porte, dans mon esprit. Mon cœur fit un bond.

— Il vaudrait mieux connaître la raison, tu ne trouves pas ? répliqua-t-il sèchement. Si c’est un problème de matériel…
— Griffin a tout vérifié, le coupa Dean. Rien n’est défectueux.
Je fermai les yeux une seconde. Donc, j’étais bien coupable. Je n’avais pas fait assez attention.
— C’est de ma faute, soupirai-je. (Ils tournèrent la tête vers moi.) S’il n’y avait aucun problème au niveau de la porte, alors je ne l’ai pas bien accrochée. Je ne vois pas d’autre explication.

Nabarun croisa les bras et acquiesça. Ma poitrine se serra en voyant son regard se durcir. Forcément, si j’avais été la cause de cet accident impliquant sa sœur, qu’il aimait plus que tout, il allait m’en vouloir un moment. Et je le comprenais.
Dean se redressa.

— Ça, tu n’en sais rien, contra-t-il.
— Quelle autre explication peut-il y avoir ? m’impatientai-je. Nous n’étions que deux.
— J’ai très bien pu donner un coup dans la cale sans le vouloir, moi aussi, renchérit Anjali en fusillant son frère du regard.
— Tu n’en sais rien non plus, répliqua ce dernier en reprenant les paroles de Dean.
— Et qu’est-ce que ça peut foutre, qu’on sache qui a fait quoi ? s’acharna-t-elle en se levant. Le résultat est le même et personne ne l’a fait intentionnellement.
Je levai les mains, en signe d’apaisement.
— Bon, ça ne sert à rien de nous énerver, fis-je d’un ton que je voulais calme.
Les deux lynx restèrent figés encore un instant, puis Anjali finit par se rassoir.
— On ne se souvient pas d’avoir heurté la porte à un moment donné, mais si rien n’est défectueux, c’est forcément l’une de nous. Sauf que ça ne changera rien de savoir qui, précisément, en effet. Comme elle l’a dit, ce n’était pas intentionnel et…

Je me stoppai et me raidis, subitement en proie à un mauvais pressentiment, une idée me frappant de plein fouet. Ils me regardaient tous avec inquiétude ou appréhension.

— Quand… Quand vous êtes arrivés, balbutiai-je à l’intention des garçons, vous n’avez senti… aucune autre présence… n’est-ce pas ?

Pourquoi quelqu’un aurait fait ça ? Et qui ? Est-ce que ça aurait un lien avec les chasseurs ?
Arrête de t’emporter !

Si cela avait été le cas, ils seraient venus frapper à notre porte bien plus tôt.
Anjali devint blême.

— Non, s’empressa de nous rassurer Dean. Il n’y avait personne.

Nabarun confirma.
Mais… Et s’ils n’avaient rien perçus parce qu’ils étaient trop effrayés pour nous ?
Devinant que je n’étais pas convaincue, mon compagnon ajouta :

— Griffin y est retourné et a passé du temps à essayer de repérer une odeur indiquant que quelqu’un était avec vous à ce moment-là. Mais rien. Il ne pouvait sentir que les parfums des clients, qui commençaient à s’effacer.

Nous soupirâmes de soulagement, mon amie et moi. Je préférais que cela vienne d’une erreur d’inattention de notre part, plutôt qu’un acte délibéré.
Cependant, malgré tout, un certain malaise persista, dans mon âme. Mais il était normal qu’un tel événement me perturbe autant, surtout après des années passées chez les chasseurs.

— Ça veut dire que vous avez envisagé cette possibilité, alors…, lança Anjali.
Dean hocha la tête.
— Nous ne pouvions pas l’écarter. Surtout après ton agression, ajouta-t-il en me regardant.

Je plissai les yeux, suspicieuse. Cela expliquait mon congé forcé.

~


— C’est pour ça que Griffin ne voulait pas que je revienne travailler ? Vous vouliez d’abord être sûrs que je n’étais pas visée ? demandai-je à brûle-pourpoint, en refermant la porte d’entrée du chalet derrière moi.
Dean serra la mâchoire et ôta son manteau. J’avais vu juste.
— Et vous comptiez m’en parler ? m’enquis-je un peu plus sèchement que je ne l’aurais voulu.
Il soutint mon regard.
— Je ne voulais pas te faire peur avant qu’on soit sûrs qu’il y ait quelque chose, se justifia-t-il. Nous ne voulions pas en rajouter si c’était une fausse alerte.
Je secouai la tête, puis soupirai.
— La prochaine fois, j’aimerais bien être au courant. (Au regard noir qu’il me lança, je me rattrapai, consciente de la bourde que je venais de faire : ) Enfin non, il n’y aura pas de prochaine fois, mais tu m’as comprise.
Je m’approchai pour me planter juste en face de lui.
— Je t’en suis vraiment reconnaissante pour tout, et pour essayer de me protéger de tout ça, mais je préfère être au courant. (Je mis mon index contre son torse.) Même si ce n’est que pour une vérification. Ce serait peut-être dur à encaisser, mais je préfère savoir si vous avez des doutes, le plus tôt possible.
Il soupira puis acquiesça, les lèvres serrées. Je me mis sur la pointe des pieds pour y déposer un baiser.
— Au fait, j’ai invité Ashyrel à passer… Il s’inquiétait. Ça ne te dérange pas ?
Une ombre passa sur son visage, pourtant, il haussa une épaule et se força à sourire.
— C’est aussi chez toi, tu n’as pas besoin de me demander, répondit-il.

Je ne pus m’empêcher de me réjouir en entendant ces mots. « C’est aussi chez toi. » Mais son expression m’aidait à garder mon calme et à ne pas sautiller comme une enfant. Il essayait de le cacher, mais je voyais bien que la mention du corbeau l’avait fait se renfermer.

— Lui pardonneras-tu, un jour ? demandai-je d’une petite voix.
Il ne répondit pas pendant quelques secondes.
— Je n’en sais rien, avoua-t-il.

Je hochai la tête. Je le comprenais. Je n’en voulais pas moi-même à mon ami, mais Dean n’avait pas vécu ces choses de la même manière. Moi, j’avais trouvé des proches et j’étais bien trop heureuse de m’être échappée pour avoir de la rancœur envers mon ami, qui ne pouvait pas savoir ce que je traversais. Mon Alpha, lui, avait perdu sa moitié et n’avait rien oublié de ce calvaire. Ce fossé entre eux ne s’était jamais comblé et mon retour n’avait fait que le creuser un peu plus, puisque Dean avait maintenant la preuve que j’étais toujours vivante, contrairement à ce qu’Ashyrel pensait.

— Quand je le vois, je me rappelle tous ces moments où il m’a dit d’abandonner les recherches. D’essayer de retrouver une vie normale. Alors qu’elle ne le serait plus jamais.
Je déglutis, puis l’étreignis. Je mis ma joue contre son torse et fermai les yeux. Il passa ses bras autour de moi.
— Tu voulais tellement qu’on soit de grands amis, à l’époque, se remémora-t-il. On y était à peine arrivés et ensuite…
Il n’eut pas besoin de terminer sa phrase.
— Mais je t’en prie, ne m’en veux pas si je suis toujours distant avec lui.
— Je ne t’en voudrai jamais pour ça, lui assurai-je avec sincérité.
— Vraiment ?
Je m’éloignai un peu pour le regarder dans les yeux.
— Vraiment. Parce que si les rôles avaient été inversés, que c’était toi qui avais disparu et qu’on m’avait dit de laisser tomber, que tu étais sûrement mort… Je ne l’aurais pas mieux vécu. Encore moins si j’avais su au final que tu étais bien vivant.
Mon cœur se serra en imaginant cela.
— L’idée qu’on puisse t’enlever à moi est insupportable, admis-je. J’ignore même si je pourrais tenir.

Probablement pas.
Il prit mon visage en coupe dans ses mains et m’embrassa sur le front. Il mit ensuite le sien contre le mien. Le silence nous enveloppa. Puis un petit sourire flotta sur mes lèvres.

— Tu sais, je rêve même de toi.
— Ah oui ?
— Oui.
— Et qu’est-ce qu’il se passe, dans ces rêves ? s’enquit-il, d’humeur plus légère.

Je piquai un fard en me rappelant le premier que j’avais pu faire. Dans la cuisine. Sur la table. Sans nos vêtements.
Il eut un petit rire.

— Je vois, fit-il d’un ton malicieux.
Je lui mis une légère tape sur le bras.
— Il n’y a pas que ça. Une fois, nous étions dans un parc.
Il inclina la tête sur le côté, curieux.
— Apparemment, nous nous cachions de mes parents. (Cela me paraissait étrange de prononcer ces mots. « Mes parents. » J’avais l’impression d’être détachée de cette idée.) Je disais que nous étions des hors-la-loi. Tu me répondais que c’était le cas, que si mes parents n’acceptaient pas notre relation, nous continuerions à nous voir au parc, la nuit, en dehors de la maison. Puis j’ai mentionné le fait qu’il pourrait bientôt faire froid et…
Je me tus. Dean s’était raidit. Son regard doré était plongé dans le mien.
— Quoi ? m’inquiétai-je.
— « Nous nous réchaufferons ».

Je marquai un arrêt, les yeux écarquillés. J’ouvris la bouche pour dire quelque chose, mais rien ne me vint. Se pourrait-il que…
Le visage de Dean s’égaya soudainement. Un sourire franc étira ses lèvres.

— C’est ce que je t’ai répondu, à ce moment-là. C’est un souvenir, déclara-t-il. Même si tes parents devaient déjà se douter de quelque chose, nous n’osions pas encore leur montrer que nous étions ensemble. Et puisque nous vivions avec eux, c’était assez compliqué de pouvoir nous retrouver.

Oh bon sang.

Je mis encore un instant pour assimiler l’information, puis me jetai à son cou dans un éclat de rire joyeux. Un souvenir. Cela avait peut-être l’air de rien, comme ça, mais pour moi, cela signifiait beaucoup. Et pour lui aussi.
Par la suite, ce souvenir avait été brouillé par le rêve, bien sûr, mais le début avait bien été réel.

— Et est-ce qu’on a déjà fait l’amour sur une table de cuisine, en étant recouverts de farine ? ne pus-je m’empêcher de demander.
Il rit à nouveau.
— C’est déjà arrivé, oui.

Oh !

Maintenant, il ne me restait plus qu’à noter, quelque part, un maximum de détails dont je me souviendrais, à propos de mes rêves.
On frappa à la porte. Je me servis de mon odorat pour identifier le nouvel arrivant. Un oiseau. Ashyrel.
Dean m’embrassa une dernière fois, puis se recula.

— Je vais vous laisser, me chuchota-t-il.

Je voulus protester et le retenir, mais je savais que c’était difficile pour lui de se retrouver dans la même pièce que le corbeau. Je hochai la tête, une pointe de tristesse me piquant le cœur. Je n’aimais pas le voir comme ça, même s’il semblait aller mieux après mes révélations.

Il faut leur laisser du temps.

~


Après le départ d’Ashyrel, je m’étais munie d’un carnet et d’un stylo, et avais noté toutes les bribes de rêve dont je me souvenais. Ainsi que les cauchemars, même s’ils restaient très flous. Je me rappelais surtout l’impression de perdre Dean et d’avoir tenu quelqu’un dans mes bras, alors que le chaos semblait régner autour de moi. J’écrivais tout, même si je doutais que certains éléments soient de vrais souvenirs.
Et on m’avait tiré dessus. Cet épisode, en revanche, je n’étais pas certaine de vouloir me le remémorer.

J’étais penchée au-dessus de la table de la cuisine tout en surveillant la cuisson de mes brownies du coin de l’œil. Dean était en train de travailler, dans la chambre. Je lui avais dit qu’il pouvait se rendre sur place, mais il n’avait pas envie de s’éloigner. Au moins pour cette journée et sûrement celle du lendemain.

Je relevai la tête en entendant la sonnette de la porte. Je fermai mon carnet et sentis la présence d’une louve. Eden. Je me levai et allai ouvrir la porte. Je fis face à deux grands yeux d’un violet profond et une tignasse brune. Elle avait l’air un peu timide et se triturait les doigts.

— Bonsoir, la saluai-je avec un petit sourire que je voulais rassurant. Entre.
Je m’effaçai sur le côté pour la laisser passer. Elle n’hésita pas une seconde et mit les pieds dans le couloir. Je refermai.
— Tu cherches Dean ? lui demandai-je. Il est en train de travailler mais je suis sûre que…
— Non, me coupa-t-elle avec nervosité. C’est toi que je viens voir.
Je fus surprise, mais me ressaisis rapidement. D’ordinaire, elle était un peu mal à l’aise en ma présence.
— D’accord. Hum…
Je haussai une épaule.
— Tu veux boire quelque chose ? proposai-je. Et j’ai fait des brownies, si ça te tente.
Elle hocha la tête et me suivit dans la cuisine.
— Je veux bien un jus de fruit, s’il te plaît, demanda-t-elle.

Je pris deux verres et les remplis de jus d’orange. Je sortis ensuite les gâteaux du four et les déposai sur un coin de la table. Je m’assis et bus une gorgée de ma boisson. Le silence régnait dans la pièce.
Je voyais bien qu’Eden avait envie de me dire quelque chose, mais qu’elle n’arrivait pas à se lancer. Je lui laissai le temps qu’il lui fallait.

— Je suis heureuse de voir que tu vas bien, finit-elle par lâcher, les yeux baissés sur ses mains.
J’en fus immédiatement attendrie. Elle se racla la gorge.
— Je voulais juste te voir pour m’en assurer de mes propres yeux…, poursuivit-elle.
— Je comprends.
Elle se mordit la lèvre.
— Et tu peux venir quand tu veux, tu sais, ajoutai-je.

Elle releva les yeux vers moi, puis, lentement, un léger sourire apparût sur son visage. Je pris cela comme une véritable victoire. Mon humeur s’améliora encore.

— Parfois… Je m’ennuie de toi.
Face à cette déclaration, je restai silencieuse.
— On passait beaucoup de temps ensemble et… ça me manque, expliqua-t-elle en rougissant légèrement, comme si elle avait honte de ce qu’elle venait de dire.

J’étais si émue que je ne savais pas quoi dire. Même si je ne me souvenais pas de notre relation, je sentais, quelque part, que notre lien avait été très fort. Et je réagissais en conséquence.
Je souris à mon tour.

— On pourrait recommencer, lâchai-je.
Elle se redressa, les yeux écarquillés et brillants.
— C’est vrai ? Je veux dire… Je ne veux pas que tu te sentes obligée, puisqu’on repart de zéro…
— Cela me ferait vraiment plaisir, répondis-je. Sincèrement.

Et je le pensais réellement. À un tel point que les mots « repartir de zéro » me firent mal. Je n’avais pas envie de recommencer, mais de poursuivre. Mais ce n’était pas encore vraiment possible, malheureusement. C’était juste un instinct, qui se manifestait.

— Qu’est-ce que nous aimions faire ? l’interrogeai-je.
Son visage était si radieux, désormais, que son enthousiasme me submergea.
— Un peu tout ! On allait au cinéma, au bowling, faire les boutiques… Parfois on pouvait juste rester à un endroit et parler de tout et de rien.
— Ça me paraît être un super programme, me réjouis-je. Dis-moi quand tu es libre et on avisera !

Elle acquiesça. Je sentais qu’elle essayait de contenir ses émotions et elle tenta de se concentrer sur autre chose. Elle saisit une part de brownie.

— Attention c’est brûlant ! l’avertis-je.
Mais trop tard. Elle avait déjà mordu dedans. Son visage se décomposa et elle se mit à agiter les mains.
— Ch’est chaud ! Ch’est chaud ! répéta-t-elle.

Je grimaçai, compatissante. Elle but une gorgée de jus d’orange pour apaiser la chaleur.
Une fois la tempête passée, elle avala sa bouchée de brownie.

— Ça va ? demandai-je.
Elle opina, puis je vis les coins de ses lèvres frémir. Les miennes firent de même.
— J’étais ridicule, commenta-t-elle.

Un éclat de rire nous emporta.

~


— Laisse-le tomber, c’est vraiment un con.

Je m’exprimais d’une voix calme, mais à l’intérieur, je bouillonnais. Si j’attrapais l’enfoiré qui venait de faire du mal à ma petite sœur…

J’essuyai les larmes d’Eden, à l’aide d’un mouchoir. Elle était assise sur le bord de sa baignoire et j’étais accroupie devant elle. Ses yeux d’un violet si beau étaient rougis et gonflés d’avoir trop pleuré. Je l’avais trouvé là, quand Griffin m’avait indiqué qu’elle était à l’étage et qu’elle ne voulait pas ouvrir la porte de la salle de bain. Mais en m’entendant, elle m’avait laissé entrer.
Je tentai de faire disparaître les coulées de mascara sur ses joues.

— Ouais…, s’étrangla-t-elle entre deux sanglots. T’avais raison…
— Il ne te méritait pas. D’ailleurs, personne ne te mérite. Tu es trop bien pour tout le monde.
Ma remarqua la fit rire.
— Probablement, plaisanta-t-elle.
— Oh non, pas « probablement ». J’en suis certaine.
— Mmh…
Soudain, elle bondit du rebord et je tombai sur les fesses. Les yeux ronds, je la regardai.
— Qu’est-ce qui t’arrive ? m’étonnai-je.
Elle pointa le fond de la baignoire du doigt.
— Une araignée ! s’écria-t-elle.
Je me relevai.
— Ce n’est qu’une araignée.
— Elle est énorme !

Avant que je n’aie le temps de dire quoi que ce soit, elle attrapa le pommeau de douche et ouvris le robinet, dans l’intention de la noyer. J’étais sur le point de lui dire que j’allais plutôt la faire sortir de là pour la ramener à l’extérieur afin que personne ne soit blessé, quand les choses dégénérèrent.

Le tuyau devait être endommagé, car avec la pression de l’eau, il se détacha du pommeau. Sous la surprise, Eden le lâcha et de l’eau fut projetée dans tous les sens, suivant les mouvements du tuyau qui tombait dans la baignoire. Nous lâchâmes une exclamation de surprise et je me précipitai sur le robinet, en essayant de voir où j’allais, avec tout ce liquide dans mes yeux.
Je parvins à le fermer et il y eut un temps de silence. Puis nous éclatâmes de rire.

— Tout va bien ? nous parvint la voix de Griffin.
J’allai lui ouvrir, alors que nous étions trempées.
— Il y a eu un petit problème..., minimisai-je.
Il constata les dégâts puis poussa un long soupir.
— Vous cassez toujours tout, fit-il, exaspéré.
— Oups ? lâchai-je en retenant un rire.
— Une minute ! s’exclama Eden.
Nous tournâmes la tête vers elle. Elle regardait dans tous les sens.
— L’araignée a disparu, nous informa-t-elle.

Génial. Elle allait être paranoïaque tant qu’elle ne l’aurait pas dans son champ de vision. La soirée ne faisait que commencer.


---


Chapitre 19
Chapitre 21
Dernière modification par Chlawee le ven. 06 août, 2021 11:14 pm, modifié 3 fois.
lacrystal

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 20)

Message par lacrystal »

Hello ! :D

Alors tout d'abord je comprends la réaction de Nabarun (c'est d'ailleurs trop chou de voir à quel point il est proche de sa sœur et au vu de leur passé, je comprends mieux) mais ça me fait de la peine pour Lyn qu'il l'accuse comme ça alors qu'elle a souffert aussi. Bon après si c'était arrivé à ma sœur j'aurais réagi comme lui :lol: :lol:

Ensuite la scène entre Dean et Lyn, ils sont vraiment adorables, je souris comme une idiote derrière mon écran, mon cœur il fond là *-* :lol:

HAHA ! Je savais que c'était pas un simple rêve !! mode Sherlock activé Maintenant je vais bien faire encore plus attention aux rêves pour savoir si ce sont des souvenirs :ugeek: :lol: :lol:
— Apparemment, nous nous cachions de mes parents. (Cela me paraissait étrange de prononcer ces mots. « Mes parents. » J’avais l’impression d’être détachée de cette idée.) Je disais que nous étions des hors-la-loi. Tu me répondais que c’était le cas, que si mes parents n’acceptaient pas notre relation, nous continuerions à nous voir au parc, la nuit, en dehors de la maison. Puis j’ai mentionné le fait qu’il pourrait bientôt faire froid et…
Je me tus. Dean s’était raidit. Son regard doré était plongé dans le mien.
— Quoi ? m’inquiétai-je.
— « Nous nous réchaufferons ».
Niveau de mignotitude : 100000000000000000000 (je sais pas combien ça fait, y'a trop de zéros :lol: )
Sérieux, je suis trop fan *-*
— Et est-ce qu’on a déjà fait l’amour sur une table de cuisine, en étant recouverts de farine ? ne pus-je m’empêcher de demander.
Il rit à nouveau.
— C’est déjà arrivé, oui.
J'suis morte :lol: :lol: Ces coquinous

Comment tu fais pour rendre tes personnages aussi chou et attachants ? *-* J'adore Eden, elle est adorable
— Attention c’est brûlant ! l’avertis-je.
Mais trop tard. Elle avait déjà mordu dedans. Son visage se décomposa et elle se mit à agiter les mains.
— Ch’est chaud ! Ch’est chaud ! répéta-t-elle.
On dirait moi :lol: :lol: :lol: :lol:

Et le souvenir de Lyn et Eden :lol: :lol: :lol: :lol: Il m'a bien faire rire, c'est des catastrophes ensemble :lol:

Encore une fois c'était un super chapitre, j'ai hâte de lire la suite ! *-* Surtout que tu as dit que qu'on allait "entrer dans le vif du sujet"
D'ailleurs je sais pas si je l'ai dit mais quand j'ai lu ça j'étais en mode AH parce que là, donc en fait c'est supposé être calme ? :lol:

Enfin bref, j'adore toujours autant tes personnages, ils sont vraiment super attachants je les adore <3

A bientôt ! :*
Chlawee

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 21)

Message par Chlawee »

Bonsoir/bonjour à tous ! :D Voici le chapitre 21 ! J'espère qu'il vous plaira ! Techniquement il est 23h12, je ne suis pas en retard. :lol:


Chapitre 21

J’étais en pleine séance d’étirements, toujours en suivant les cours donnés en vidéo par une coach sur l’ordinateur, lorsque la porte d’entrée s’ouvrit. Dean étant dans la cuisine d’où s’échappait un délicieux fumet, il ne pouvait y avoir qu’une seule autre personne pour entrer sans frapper.

— Tu es venu dévaliser notre placard ? lançai-je à Ezekiel en prenant ma cheville dans une main et en tirant ma jambe en arrière, comme sur l’écran.

Étrangement, je n’entendis pas de réponse. Pourtant, c’était bien le petit garçon, qui venait d’entrer. Une petite tête châtain clair venait d’apparaître dans le salon, avec ses éternels cheveux en bataille. Mais quelque chose n’allait pas. Il avait un air tout penaud.

Je cessai immédiatement mes exercices et m’approchai de lui en voyant son jean déchiré au niveau des genoux et une plaie sur son front.

— Qu’est-ce qu’il s’est passé ? demandai-je doucement en lui faisant signe de s’asseoir sur une chaise.

Il obéit, ses yeux bleus résolument baissés.
Dean, alarmé par ce qu’il venait d’entendre, fit irruption auprès de nous.

— Je suis tombé de vélo, expliqua le petit garçon.

S’il semblait avoir surtout de petites écorchures aux genoux, la blessure à sa tête m’inquiétait. Je pris des mouchoirs et allai les mouiller au robinet, puis je retournai près de lui pour nettoyer les coupures. Il grimaça.

— Tu n’avais pas mis ton casque ? lui reprocha Dean, les bras croisés.
— Non…
— Et combien de fois est-ce qu’on t’a dit de le mettre ? soupira l’Alpha.
— Je sais pas, j’ai pas compté ! répondit Ezekiel en haussant les épaules.

Je retins un petit sourire. Dean tenait énormément à lui, ça se voyait. Il n’y avait qu’avec le petit, en dehors de moi, que mon compagnon se montrait plus égayé, plus impliqué. Il maintenait toujours une certaine distance émotionnelle, avec les autres.
Je m’accroupis en face du garçon et mis ma paume sur son front. Il eut d’abord un mouvement de recul, mais je l’invitai d’un regard à me faire confiance. Il obtempéra et je vis Dean s’apprêter à protester. Je ne changerais pas d’avis. De plus, il fallait bien que je m’exerce pour combattre la douleur qui m’assaillait lorsque je soignais quelqu’un.

Je me concentrai et laissai agir mon pouvoir. Je serrai les lèvres, appréhendant ce qui allait suivre. Rapidement, les brûlures habituelles me saisirent et ma mâchoire se crispa. De la sueur perla sur mon front, à mesure que les secondes s’égrenaient. Je fus surprise en voyant que la blessure se refermait plus rapidement que je ne l’aurais pensé. La douleur était toujours là, mais également moins saisissante.
Je progressais. J’étais en train d’apprivoiser mon don.

Lorsque je fus certaine que sa plaie au crâne était rétablie, je passai aux genoux. Ce fut bref, mais les piqûres se firent un peu plus fortes dans mon corps. J’avais fait un pas en avant, mais il ne fallait pas encore que ce soit trop long.

— Je n’oublierai plus mon casque, c’est juré, promit Ez’. Ni mes genouillères.
Je souris.
— J’espère bien, répondis-je.
— Merci ! C’est dommage qu’on ne puisse pas se guérir soi-même…, ronchonna-t-il.

Je lui ébouriffai les cheveux et il fit mine de râler en les remettant en ordre. Enfin, approximativement en ordre.
Je me relevai et Dean tendit un paquet de bonbons au lionceau, dont les yeux se mirent à briller à cette vue. Sans hésiter une seconde, comme s’il avait peur que l’Alpha ne retire sa proposition, il attrapa le sachet et l’ouvrit.

— Ne mange pas tout, lui ordonna Dean.
— Promis !

Je ne le croyais pas une seule seconde.
Je tournai la tête vers le loup, qui articula un « ça va ? » silencieux. Je hochai la tête et le rassurai d’un sourire. Il m’embrassa sur le front, puis alla vérifier la cuisson des lasagnes. J’en avais l’eau à la bouche et je mourais de faim.

Derrière nous, la coach sportive nous demanda de nous pencher en avant jusqu’à ce que nos mains touchent nos pieds. J’allai couper la vidéo et fermer l’ordinateur.

En me retournant, je constatai que le paquet de bonbons n’avait pas tenu plus d’une minute. Je fis les gros yeux au garçon, qui me renvoya un regard suppliant, le tout sur un visage angélique. Je soupirai, puis lui mimai le geste signifiant que je ne dirais rien, en fermant ma bouche par une fermeture éclair et en jetant une clé imaginaire. Il eut l’air ravi.
Mais cela n’allait pas l’aider à grand-chose. Quand Dean aperçut la supercherie, il prit un ton d’une autorité presque paternelle :

— Ez ? Où sont passés les bonbons ?
Le lionceau parût chercher une réponse plausible.
— Ils se sont envolés par la fenêtre, déclara-t-il.
Je mis une main sur mon visage. Au moins il ne savait pas mentir, c’était bon signe, quelque part.
— Comment ça ? insista l’Alpha, qui devait contenir son amusement.
— Je ne peux pas t’expliquer, je ne suis pas météorologue.
Il irait loin, ce petit bonhomme.
— Alors que la fenêtre est fermée ?
Nouvelle colle pour Ezekiel.
— Je l’ai ouverte quelques secondes.

Dean roula des yeux puis reporta son attention sur moi. Je haussai les épaules et fis mine de ne rien savoir. Personne n’était dupe, mais j’avais promis à Ez’ de ne pas le dénoncer.

Il abandonna cette lutte et s’éloigna d’Ezekiel, qui eut l’air soulagé. Je le vis lever un pouce dans ma direction avec un air victorieux. Il avait sincèrement l’air de croire que ça avait marché et je n’osais pas briser ses illusions.
Dean vint me pincer gentiment le nez.

— Il faut que tu arrêtes d’être sa complice, fit-il, amusé.
— Je ne peux pas. Il est trop adorable.
— Il n’a jamais autant mangé de bonbons que depuis que tu es ici.
— On a créé un système de confiance et d’entraide, je ne peux pas briser ça.

Il secoua la tête puis retourna à la cuisine. Il annonça ensuite que les lasagnes étaient prêtes. Ezekiel, qui venait de décider qu’il s’inviterait à manger avec nous, sautilla en allant se mettre à table. Sachant déjà ce qui allait se passer, Dean avait ajouté un couvert pour lui.

En m’installant, je me fis la réflexion que mon don de guérison devait encore progresser. Je commençais à entrevoir la fin du calvaire. Je devais passer à la vitesse supérieure pour utiliser ce pouvoir de la meilleure manière possible, et le plus tôt serait le mieux.

~


Swann afficha une expression de surprise, lorsqu’elle me vit sur le pas de sa porte. Ses yeux verts me scrutèrent avec méfiance.

— Salut, lançai-je.
Elle ne répondit pas tout de suite.
— Salut, finit-elle par me renvoyer.
— Est-ce que je peux entrer ? m’enquis-je en essayant de me montrer la plus calme possible.

Elle ouvrit la bouche, sans doute pour protester. Elle n’en avait pas forcément après moi, mais je lui renvoyais l’image d’une période de sa vie qu’elle aurait préféré oublier. Je n’étais pas sans ignorer non plus qu’elle était assez réservée, même avec les autres.

— Ou bien on peut discuter dehors, si tu préfères, proposai-je.
Mais elle aurait sûrement voulu ne pas discuter avec moi, tout court.
— J’aurais besoin de tes conseils. Pour la guérison.

Cette fois-ci, la curiosité l’emporta. Elle ouvrit la porte en grand et m’invita d’un geste à entrer. Mes yeux parcoururent l’intérieur de sa maison. C’était assez simple. Même s’il était jolie, il paraissait froid. Tout comme au chalet avant que je n’y arrive et que je ne sème des touches de décoration un peu partout. Ici, il n’y avait presque rien de personnel.

Swann me guida jusqu’au salon et nous nous assîmes sur le canapé, mais elle respecta une distance de sécurité, comme si se retrouver trop près de moi pouvait être dangereux.
Je décidai de ne pas y aller par quatre chemins :

— Combien de temps a-t-il fallu pour que tu retrouves pleinement tes capacités ?
Elle baissa les yeux.
— Quelques mois. (Je frémis. Oh… Ça allait être long.) Mais je suis restée seule un moment, je ne guérissais pas souvent les gens.
Je hochai la tête, pensive.
— Mmh… Et si je guérissais quelqu’un régulièrement, tu penses que ça irait plus vite ?
Elle acquiesça.
— Oui. Une fois que je m’y suis remise, ça a été plus rapide.
Elle fronça les sourcils.
— Pourquoi ? Tu t’inquiètes ? (J’opinai.) C’est normal, tu sais… Au-delà du fait qu’on t’a privée de ta louve pendant un moment, il y a aussi le traumatisme.

Elle semblait savoir exactement par quoi j’étais passée. Et tout comme Dean l’avait déjà sous-entendu, c’était parce qu’il lui était arrivé exactement la même chose. On avait dû endormir son côté métamorphe.

— Je ne sais pas dans quel contexte ils te faisaient te servir de ce don, ni par quels moyens, mais ce n’est pas simple, dans tous les cas, enchaîna-t-elle.
Je me mordis la lèvre.
— Mike me forçait à le guérir. (Elle ne réagit pas à ce prénom et j’en déduisis qu’elle n’avait pas eu affaire aux mêmes chasseurs. Ils devaient être nombreux, aux quatre coins du monde. C’était atroce.) Au début, il me le demandait en douceur, puis rapidement, c’est devenu une obligation. Il usait même de la force. Je devais soigner tout le monde, dès que quelqu’un était blessé, dans mon entourage. Je ne devais pas hésiter, même si ça me blessait. Et il me punissait lorsqu’il n’était pas entièrement satisfait du résultat.

Elle m’écouta tout du long sans rien dire. Elle finit par incliner la tête, signe qu’elle avait compris. Je lus de la compassion dans son regard.

— Ils me frappaient quand je ne voulais pas le faire, déclara-t-elle à son tour.
Je serrai les poings, la colère m’envahissant. Elle paraissait si fragile, en le disant, que ça me brisait le cœur.
— J’étais enfermée dans une cage et je devais le faire dès qu’ils le souhaitaient, tout comme toi. Et comme je résistais, cela rendait l’exercice plus difficile.
Elle se redressa, son visage devenant sévère, le regard déterminé.
— Mais dans le fond, cela reste similaire : le tout était entouré de violence, pour toi comme pour moi. J’ai dû reprendre l’habitude de guérir les autres, après en être sorti, mais ce n’est pas tout.

Je me demandais comment elle avait pu s’enfuir. Je n’osai pas lui poser la question. Elle m’en parlerait peut-être un jour, si elle le désirait.
J’inclinai la tête sur le côté.

— Il faut aussi se réapproprier notre pouvoir. Surmonter nos obstacles mentaux. Tu dois travailler sur le fait que tu es désormais libre de choisir qui tu soignes. Quand. Comment. Et tu peux aussi le refuser. Ce n’est pas parce que nous avons le pouvoir de guérir que nous sommes obligées de le faire. Ça reste notre don, notre corps, notre décision. Il faut que tu agisses par envie, pas par obligation. Parce qu’ils t’ont mis en tête que tu n’avais pas le choix. C’est faux. Ils ont réussi à m’ancrer ça dans le crâne également, pendant un temps. Mais puisque j’ai réussi à me tirer peu de temps après, et que j’étais encore désobéissante, ça n’a pas duré trop longtemps.

Je serrai les lèvres. J’avais envie de rétorquer que je le faisais par envie d’aider les autres, surtout que je commençais à être proche des membres du clan, mais ce serait mentir que de dire que ce n’était que pour ça. Je ne pouvais ignorer la petite voix dans ma tête, qui me chuchotait qu’il était de mon devoir de soigner les gens.

— D’ailleurs, il n’y a pas que pour les chasseurs que cette obligation semble évidente. (Je fronçai les sourcils.) Dans de nombreux clans, il paraît tout à fait normal que les guérisseurs utilisent ce don dès que quelqu’un est blessé. Ici, dans le clan Sparks, je le fais avec plaisir si besoin est. Mais je sais toutefois que, puisque ce pouvoir pompe de l’énergie – même si c’est plus facile avec le temps –, on ne me forcera pas. Ce n’est pas le cas partout. Mais ça, c’est encore une autre étape à franchir : dire aux siens que nous ne sommes pas leur esclave.

Je déglutis. Elle avait raison. Heureusement, le clan de Dean était assez souple, là-dessus. Quand je voulais soigner, je voyais bien qu’il se retenait de me dire qu’il y avait d’autres solutions, rien que parce que cela m’était douloureux. Et les autres fois où j’avais assisté à une guérison, cela s’était fait dans la bienveillance. Swann avait accourût plusieurs fois auprès de moi, et même d’Anjali, après la chambre froide, mais je savais qu’elle avait peur pour nous. Si elle avait décidé de ne pas agir, nul doute que les autres ne lui auraient sûrement pas pardonné, mais je les voyais mal la forcer à faire quoi que ce soit, ni user de violence.

— Il faut que je m’améliore, fis-je après un silence. Je veux récupérer ce qu’on m’a enlevé et surtout… Je veux être prête. Je ne sais pas à quoi, mais parfois… Parfois j’imagine le pire. Et je veux être capable de guérir mes proches.
Ma gorge se serra. J’allais parler de quelque chose à laquelle je refusais de penser, d’ordinaire.
— Je ne me souviens pas de ce qu’il s’est passé, pendant le meurtre de mes parents, mais il y a de fortes chances pour que j’aie essayé de les sauver, en vain. Je ne veux pas que ça recommence.
Elle opina.
— Je comprends.
— Mais je ne sais pas comment faire. Je ne veux blesser personne. Est-ce qu’il y aurait… d’autres techniques ? l’interrogeai-je.
Elle secoua la tête.
— Non, réfuta-t-elle. (Je soupirai.) Mais j’ai une idée.
Mon regard croisa l’émeraude de ses yeux.
— Tu vas me guérir, moi.
Je sursautai.
— Quoi ?
— Nous allons t’entraîner, expliqua-t-elle. Mais il ne faudra le dire à personne. Au moins jusqu’à ce que tu sois prête.

J’écarquillai les yeux. Elle ne pouvait pas être en train d’insinuer que…

— Je refuse que tu te fasses du mal pour moi, contrai-je.
— Écoute. C’est le seul moyen. En parallèle, il faudra que tu apprennes à rester calme dans ces moments-là, et que tu surmontes cette impression de devoir.
— Mais tu…
— Je ne me blesserai pas fort. On commencera par de petites égratignures. Et quand tu seras suffisamment à l’aise pour que les plaies se résorbent très rapidement, on passera à des coupures plus grandes.
Je mis une main tremblante sur ma bouche.
— Et si je me rate… ?
— Alors ce ne seront que des égratignures, simples à soigner. Nous passerons à un niveau supérieur lorsque nous serons sûres toutes les deux que tu peux réussir. Je suis la seule personne à qui tu peux demander cela. Et je veux t’aider. Je sais que tu ne voudrais pas que Dean se blesse. D’ailleurs, tu ne le veux pour personne. Mais lui ne te laisserait sûrement pas le faire pour lui, afin que tu ne souffres pas. De même pour les autres. Je suis désolée de le dire aussi crûment, mais moi j’accepte l’idée que tu puisses avoir mal pour te réapproprier ton don.

Je ne lui en voulais absolument pas de penser comme ça. Elle n’était pas vraiment proche de moi mais elle acceptait de m’aider, parce qu’elle me comprenait.
J’eus un temps d’hésitation.

— Mais je ne peux pas cacher cela à Dean.
Elle haussa une épaule.
— Pourtant, ce serait le mieux à faire. (Je me mordis la lèvre inférieure. Je n’aimais pas l’idée d’avoir des secrets pour lui.) S’il le sait, il ne supportera pas l’idée que tu souffres et de deux, il ne serait pas non plus d’accord avec le fait que je me blesse, moi, une de ses protégés. Au mieux il proposerait sûrement de prendre ma place. (Je frémis. Elle le remarqua.) Je sais que tu n’aimerais pas ça.
Je n’aimais pas non plus celle qu’elle allait se faire du mal pour me venir en aide.
— Il le saura un jour ou l’autre, déclara-t-elle. Mais il vaudrait mieux que ce soit lorsque tu seras plus à l’aise. Parce que tu auras déjà fait des progrès.

Je hochai la tête et expirai longuement.
Swann se leva.

— Prends le temps d’y réfléchir, me conseilla-t-elle. Reviens me voir quand tu seras sûre de toi.

~


Anjali connaissait des moments de pure créativité et dans ces cas-là, il était difficile de l’arrêter.

En débarquant dans sa chambre, on pouvait s’attendre à ce qu'il y ait des morceaux de papiers, de tissus, de vêtements, volant dans la pièce. De plus, elle avait l'habitude très tenace de changer de passion toutes les semaines, ou presque, comme elle me l’avait dit, lorsque nous étions enfermées dans la chambre froide. J’avais pu le voir par moi-même, depuis.

Un jour elle aimait faire de la peinture à la folie, le lendemain, ce serait la poterie, le surlendemain, elle tenterait d'apprendre à décrypter nos rêves et se la jouerait psychologue, et la semaine d'après, elle essaierait de nous faire des tours de magie. Sa seule passion constante était la danse. Et le chant. Et elle était merveilleuse, là-dedans. Ça aussi, j’avais pu le constater. Je le voyais à l’instant même, alors qu’elle chantait doucement, assise dans l’herbe.

La vérité, c'était qu'elle rêvait de découvrir le monde et craignait de ne pas avoir assez de temps pour faire tout ce qu'elle voulait. Elle élaborait des listes de tout ce qu'elle souhaitait accomplir ou voir avant de mourir. Elles changeaient sans arrêt, mais ça, c’était un autre problème.

J’étais certaine d’une chose : j’allais tout faire pour l’aider à accomplir ses objectifs. Et peu importait le nombre de listes que cela représentait.

C’était d’ailleurs pour cette raison que j’étais assise en face d’elle, à attendre qu’elle ait fini de triturer son appareil photo et de le tordre dans tous les sens, les sourcils froncés, alors qu’il était tôt, qu’il faisait froid et qu’il s’était remis à neiger. Mes cheveux logeaient de nombreux flocons. Mon nez devait être rouge.
Mais elle était adorable, avec son bonnet blanc, sa grande écharpe rouge et ses gants noirs, qui l’empêchaient d’appuyer correctement sur les boutons.

À côté d’elle, Eden soupirait et levait les yeux au ciel à intervalles réguliers, surtout après les interventions d’Anjali telles que « Ça marche pas ce truc », ou « Ce n’est pas la bonne luminosité ». La jeune louve lui répétait sans cesse qu’elle s’y prenait mal. Apparemment, elle était passionnée par la photographie et, pas de chance pour elle, elle était témoin de la nouvelle passion de notre amie. Je voyais à son expression qu’elle avait parfois envie de s’arracher les cheveux.

Et moi, j’avais froid, à rester ainsi immobile. Cela faisait deux heures que nous étions là et Anjali n’était jamais satisfaite du résultat. Je ne savais même plus combien de fois elle m’avait photographiée. Sous tous les angles. Dans différentes postures. Au final, le lever du soleil était vite passé et la lynx avait maugréé que les lumières et les couleurs qu’elle désirait avoir grâce à ce phénomène naturel, ne seraient plus accessibles.

— Bon. Je pense que j’ai tout bien réglé, annonça l’indienne avec un sourire emplit de fierté.

Eden serra les lèvres et son visage était comique. Elle capta mon regard et leva les yeux au ciel. Je lui lançai un clin d’œil complice qui la fit sourire. Dans ces moments-là, j’étais heureuse. J’étais bien entourée et je commençais à nouer des liens avec les gens de mon passé, ainsi qu’avec les nouveaux venus dans ma vie. J’étais toujours préoccupée par certaines choses – surtout par la proposition que m’avait faite Swann –, mais je pouvais les reléguer au second plan pour pleinement profiter de l’instant présent.

Anjali s’allongea dans l’herbe, en face de moi, et orienta l’appareil de sorte à ce qu’on me voit en contre-plongée. Eden se recula pour ne pas être dans le champ. Pour ma part, je souris à l’objectif. J’entendis le « clic » qui annonçait que la photo avait été prise. Mais la lynx me fit signe de ne pas bouger.

— C’est trop mis en scène… Il faudrait quelque chose de plus naturel, observa-t-elle.
— Tu déconnes ? s’exclama Eden. Ça fait deux heures que tu lui fais faire de la mise en scène !
Anj’ chassa sa remarque d’un geste nonchalant de la main, sans éloigner son œil de l’appareil.
— Et puis une photo peut paraître naturelle, même s’il y a de la mise en scène, ajouta Eden.
— Ça me paraît paradoxal.
— Je t’assure que c’est possible.
— Vraiment ?
— Oui, répondit Eden, exaspérée. À mes débuts, j’ai pris Dean et Lyn en photo. Il y avait bien une pose à prendre, pourtant c’est extrêmement convaincant ! Lyn s’était mise à rire sans que ça ne soit prévu pour le cliché et on voyait l’amour débordant entre eux.
Je tiltai. Une minute…
— C’est toi qui as pris cette photo ? m’étonnai-je.
Elle reportèrent leur attention sur moi, tandis que j’étais concentrée sur la louve. Cette dernière inclina la tête sur le côté.
— Tu l’as vu ? Celle où vous vous étreignez ? Pour être sûre qu’on parle bien de la même.
— Oui, affirmai-je. Dean la garde dans son portefeuille.
Mes yeux se mirent à pétiller.
— Alors il l’a encore…, sourit-elle. (Puis elle eut un air gêné.) Oui, c’était moi. Tu la trouves comment… ?
Je mis une main sur mon cœur. Je n’exagérais même pas.
— Elle est magnifique. J’adore cette photo, la complimentai-je.

Elle soupira de soulagement. Elle me promit de la retrouver dans ses fichiers, et de me l’envoyer.

— C’est bien beau tout ça, intervint Anjali qui peinait à masquer un sourire attendri, mais on n’avance pas des masses.
Eden tourna la tête vers elle.
— À qui la faute ? grommela-t-elle.
— Je voulais un bon éclairage !
— Tu l’as laissé filer !
— Ce n’est pas de ma faute si le soleil s’est levé trop vite ! renchérit Anj’.
— C’est sûr qu’il aurait pu attendre que t’aies fini, ironisa la louve.

Je ris. Les voir ainsi m’amusait.
Sans prévenir, Anjali ajusta sa position, appuya sur le bouton de l’appareil et elle me mitrailla.

— Un éclair de génie ? plaisantai-je.
Elle se releva, satisfaite, après avoir regardé le résultat.
— Oh oui, confirma-t-elle.

Elle me fit signe d’approcher, ce que je fis.
Nous nous retrouvâmes à regarder toutes les trois l’écran de l’appareil photo. Je fus bluffée par le résultat.

Anjali n’avait pas menti quand elle avait dit avoir terminé les réglages. La luminosité était superbe, l’angle était bon. On me voyait en contre-plongée, en train de rire, entourée de flocons qui virevoltaient et qui s’étaient pris dans mes cheveux. On discernait également les brins d’herbes, ce qui donnait une réelle sensation d’immersion et ajoutait une pointe de nature. Certains détails étaient floutés, puisqu’elle n’avait pas encore pris l’habitude, mais cela rendait vraiment bien, nous permettant de nous focaliser sur d’autres éléments.

— T’as réussi ! s’étonna Eden, les yeux écarquillés.
— Je savais que j’y arriverais ! rétorqua Anjali, qui ne cessait de sourire. Vous voyez ? On l’a, la pointe de naturel !
Je gloussai.
— Est-ce qu’il faut que je rie sur toutes les photos pour qu’elles soient réussies ? fis-je avec sarcasme.
— Peut-être bien, railla Anj’.

Puis elle nous demanda de nous rapprocher d’elle. Elle leva l’appareil photo et nous photographia, toutes les trois, plusieurs fois, afin de garder des souvenirs de ce moment. Nous passâmes des jolis sourires à des grimaces absolument atroces.

Je les adorais, ces deux femmes.

~


Cela faisait un moment que je mourais d’envie d’essayer la grande baignoire de Dean. Notre baignoire, désormais, et cette idée m’emplissait de joie. De toute façon, je n’avais jamais caché que j’étais tombée amoureuse de cette salle de bain dès que j’avais posé les yeux sur elle. Je soupçonnais même mon compagnon d’être un poil jaloux, en voyant mon enthousiasme.

Ce fut pour cela que, deux jours avant la grande réunion des clans, nous nous retrouvâmes, mon loup et moi, immergés dans l’eau chaude et moussante. Cela me permettait de me relaxer, parce que malgré ma détermination, j’étais nerveuse. La journée du lendemain serait chargée, puisqu’il faudrait préparer des plats et faire des heures de route, afin de trouver un motel où passer la nuit. Ensuite, nous rejoindrions le point de ralliement.

— Nous ne sommes pas obligés d’y aller, me rappela Dean, qui devinait mon appréhension.
— Non, mais nous allons le faire, répondis-je.
— Tu es têtue.
Je lui fis l’affront de sourire jusqu’aux oreilles, comme si j’étais fière de ce défaut.
— Tout juste, admis-je.

Il secoua la tête. Sa main caressait mon bras, et je me laissai aller, mon dos contre son torse.
Le clan au complet – excepté Ezekiel qui était trop jeune et Eden qui restait pour le garder – se rendrait à cette réunion. Celui d’Ashyrel également. Mis à part eux, je ne connaissais personne. Enfin, si, un renard.

— Tony y sera ? demandai-je, car c’était le seul autre métamorphe que je connaissais.
— Je n’en sais rien. Dans son clan, ils sont un peu les rois de l’improvisation. On sait toujours à la dernière minute s’ils seront présents. (Cela me fit sourire.) Enfin, c’est déjà arrivé qu’on les voit débarquer sans qu’ils n’aient rien dit.
Un autre nom me revint. Et pas des moindres.
— Et… Elizabeth ? m’enquis-je, après une hésitation.

L’agacement dans ma voix était perceptible. Je sentais que je n’allais pas l’aimer. Surtout pas après le portrait que m’en avaient fait les autres.

— Elle y sera. Mais il ne s’est jamais rien passé, avec elle.
— Elle n’a pas l’air de le comprendre, ça, soupirai-je.

Bon. Après tout, je ne l’avais encore jamais vu. Peut-être qu’en voyant que Dean n’était plus libre, elle laisserait tomber. Il fallait que je mette ma possessivité de louve de côté et que je prenne du recul.

— Je ne sais même pas pourquoi elle fait une fixette sur moi, avoua-t-il.
— C’est ton charisme naturel qui fait des ravages, raillai-je. Sans parler du fait que tu es très sexy.
— On a seulement parlé quelques minutes et à propos des clans, se défendit Dean. Il n’y avait rien de sexy là-dedans ! Même si je te remercie pour le compliment.
Je ris.
— Chéri, avec cette voix-là, tout ce que tu dis est sexy.
Il haussa un sourcil, perplexe.
— Ou intimidant, ajoutai-je. Ou les deux.
— Tu me trouves intimidant ? s’amusa-t-il.

Je lui fis un clin d’œil.
En réalité, oui. Je le trouvais intimidant, quand la situation l’exigeait. Dans l’urgence, il pouvait vraiment faire peur.

— Ça dépend, répondis-je. La plupart du temps, ta voix me paraît plutôt sensuelle.
Je me raclai la gorge et tentai de prendre un timbre grave, rauque :
— Oh Lyn, tu as fait des cookies. Regarde ma belle salle de bain. Oh mon Dieu je ne peux pas te laisser seule sous la douche.
Il ne put s’empêcher de rire face à ma piètre imitation. Je le suivis mais lui lançai un regard accusateur.
— Te moque pas de moi, le grondai-je.
— Ah ? Parce que ça ne va que dans un sens ?
— Exactement.

Nous nous calmâmes un instant plus tard et le silence nous enveloppa. Mais il n’avait rien de gênant, il était même apaisant. Cependant, je finis par le rompre :

— J’ai déjà participé à une réunion, avant ? Est-ce qu’il y aura des gens que je connais ?
Il m’embrassa sur la tempe.
— Non, répondit-il. Tes parents n’aimaient pas cela. Ils voulaient vivre comme les humains le plus possible, sans se préoccuper de toute cette politique de clans. Et cela t’allait très bien, puisque ça te donnait mal à la tête rien que d’y penser.
J’eus un rictus en coin.
— Et on a fini par te rendre allergique à ça aussi ? tentai-je de deviner.
Il eut un petit sourire empreint de nostalgie.
— Cela remonte à plus loin. Mes parents n’aimaient pas non plus les réunions de clans, expliqua-t-il.

Je ne dis plus rien pendant quelques secondes. Si j’avais compris que ses parents étaient morts, je ne savais pas comment, et je n’avais encore jamais osé lui poser la question.

— Tu veux bien me parler d’eux… ?

Son regard fixa le vide pendant un moment. Je n’insistai pas, ne voulant pas le brusquer. Mais, alors que je pensais qu’il n’allait pas répondre, il le fit :

— Ils s’appelaient Michael et Mina. Nous vivions à l’écart des autres métamorphes. Tout comme tes parents, ils voulaient vivre le plus simplement possible. Je me souviens que mon père adorait plaisanter, tout le temps, dès que l’occasion se présentait. Et ma mère… J’entends encore son rire, parfois. Ils t’auraient adoré.
Je serrai sa main. Le fait qu’il se confie, et ces mots, me touchèrent.
— Nous avons déménagé dans le New Hampshire quand j’avais quinze ans. Nous avons passés deux ans tranquillement avant que…
Ma poitrine se serra. Je savais ce qui allait suivre.
— … avant qu’ils ne soient tués.
Je restai bouche-bée. Je ne m’étais pas attendu à cela. C’était horrible.
— Pourquoi ? fis-je, d’une voix douce.
— À cause de leur nature. Les assassins étaient… (Il hésita à poursuivre une seconde.) … des chasseurs.

J’eus envie de vomir. Ce fut comme si le temps venait de se suspendre.
Ces enfoirés avaient causé bien trop de mal. Ils avaient détruit sa famille, puis la mienne. Sans compter toutes les autres victimes.

— J’étais avec un ami, lorsque c’est arrivé, poursuivit-il.

La tension se fit plus forte. Je fronçai les sourcils et compris ce que je venais de percevoir dans sa voix : de la culpabilité. Il avait été absent, puis une nouvelle fois lorsque le malheur était venu frapper à notre porte. Et il se pensait coupable.
Même si je comprenais déjà pourquoi il était inquiet quand il n’était pas avec moi, là, c’était encore plus évident.

— Ce n’était pas de ta faute, lui chuchotai-je.
Il ferma les yeux un instant.
— Je sais. Mais je ne peux pas m’empêcher de le penser, répondit-il.

Cela prendrait du temps, pour qu’il chasse cette impression. Il lui était arrivé beaucoup de choses graves en peu de temps, ce n’était pas simple de prendre assez de recul, de raisonner normalement.

— Je suis désolée, je n’aurais pas dû parler de cela…
— Non, ne t’en fais pas, me rassura-t-il. J’aurais bien fini par tout te raconter un jour, de toute façon.
Je hochai timidement la tête. Je voulus trouver un moyen d’alléger la conversation :
— Alors ? Comment es-tu arrivé chez moi ? demandai-je.
Cela eut le mérite de faire naître un nouveau sourire sur ses lèvres.
— Griffin a fini par me trouver et a pris soin de moi, tout en essayant de me faire entrer dans un clan. Mais je n’étais heureux ni avec Eden et lui, ni parmi les autres. Et finalement, il m’a présenté à vous.

J’allais décerner une médaille à Griffin, un de ces jours.
Il se mit à caresser mes cheveux.

— J’ai su que je ne voulais pas repartir, en te voyant, avoua-t-il.
Mon cœur fondit. Cela devait se voir sur mon visage. Je caressai sa joue du pouce.
— Combien de temps est-ce qu’on a mis avant de sortir ensemble ?
— Un peu plus d’un an. Le temps qu’on se décide à arrêter de faire semblant. Et vu que nous sommes tous les deux têtus, ça a été long, fit-il, taquin.
— J’ai résisté à ta voix grave aussi longtemps que ça ? lâchai-je, faussement choquée.
— Oh non. Tu étais sous mon charme depuis le début.
J’eus un sourire en coin.
— Tu en es sûr ?
— Certain, osa-t-il affirmer avec confiance.

Je secouai la tête en souriant, même s’il n’avait peut-être pas tort.
Si je retrouvais mes souvenirs, je vérifierais cela.

~


Cette nuit-là, je me retournai sans cesse, dans le lit, en proie à des songes mêlant rêves et cauchemars. Mais j’avais à peine le temps de les entrevoir. Les mauvaises images arrivaient en premier, si bien qu’en les repoussant de toutes mes forces, en luttant contre moi-même, j’écartai également les meilleures.

Je me battis tant et si bien que je ne me souvins de rien, au réveil. Dean avait dû me réveiller deux fois, car je laissais échapper des plaintes, comme si j’avais mal ou que je pleurais.

Je ne voulais pas laisser les images m’atteindre. Alors je m’étais mise à bannir toutes les autres. Je me disais avec amertume, le lendemain, que des souvenirs étaient là, quelque part, mais que je ne pouvais plus les atteindre, parce que je m’en étais interdite l’accès moi-même. Je savais, au fond, que cela venait de moi, alors que mon passé ne demandait qu’à revenir.

Mais je sentais que c’était au sujet de mes parents. Et je ne voulais pas me rappeler. Le peu que j’avais entrevu m’avait profondément choqué au point que j’en oublie le cauchemar. J’avais juste la sensation que c’était bien ça.

J’ignorais ce qui était réel ou non. Et je ne pouvais pas me laisser l’occasion de le savoir.

---


Chapitre 20
Chapitre 22
Dernière modification par Chlawee le sam. 14 août, 2021 10:58 am, modifié 1 fois.
Yaya2408

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 21)

Message par Yaya2408 »

Encore un superbe chapitre. Le trio des filles est génial je l'adoooore.
Gros bisous j'ai trop hâte de lire la suite
Ps : tu gères vraiment pour ton histoire
Pendergast

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 21)

Message par Pendergast »

Bonjour, excellent chapitre, les personnages sont adorables et on ne peut que s'intéresser à eux !! Bonne journée
lacrystal

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 21)

Message par lacrystal »

Chloe38200 a écrit : ven. 06 août, 2021 11:12 pm Bonsoir/bonjour à tous ! :D Voici le chapitre 21 ! J'espère qu'il vous plaira ! Techniquement il est 23h12, je ne suis pas en retard. :lol:
L'argument en béton armé :lol: :lol: Bon moi pour le coup je suis (très) en retard, mais me voilà !

— Ez ? Où sont passés les bonbons ?
Le lionceau parût chercher une réponse plausible.
— Ils se sont envolés par la fenêtre, déclara-t-il.
Je mis une main sur mon visage. Au moins il ne savait pas mentir, c’était bon signe, quelque part.
— Comment ça ? insista l’Alpha, qui devait contenir son amusement.
— Je ne peux pas t’expliquer, je ne suis pas météorologue.
Il irait loin, ce petit bonhomme.
— Alors que la fenêtre est fermée ?
Nouvelle colle pour Ezekiel.
— Je l’ai ouverte quelques secondes.
J'suis morte :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: Il m'a tuée ce gosse xDDD surtout le "je ne suis pas météorologue"
Il est vraiment trop trop adorable et attachant, je suis fan *-*
— Ils me frappaient quand je ne voulais pas le faire, déclara-t-elle à son tour.
Je crois qu'il n'y a pas une échelle suffisante pour dire à quel point les chasseurs sont des #%$!
Sérieux, ils sont super cruels :o
— Mais dans le fond, cela reste similaire : le tout était entouré de violence, pour toi comme pour moi. J’ai dû reprendre l’habitude de guérir les autres, après en être sorti, mais ce n’est pas tout.
Fais un gros câlin à Swann et Lyn

Alors vraiment, les chasseurs ils vont rien comprendre à leur vie, je vais débarquer chez eux et je vais leur faire passer l'envie de s'attaquer à nouveau à des Métamorphes :x :x
La proposition de Swann... wow elle est super courageuse de réussir à proposer ça à Lyn, surtout après tout ce qu'elle a vécu... et j'étais choquée quand on apprend que certains clans obligent leur guérisseurs à utiliser leur don :o Comme les chasseurs quoi, ça se fait pas. Comme dit Swann, c'est son corps, son don, elle qui décide. J'ai trouvé d'ailleurs cette réplique vachement impactante.


— C’est trop mis en scène… Il faudrait quelque chose de plus naturel, observa-t-elle.
On dirait moi :lol: :lol: :lol: C'est trop ce que je dis à ma soeur quand on fait des photos, ça la rend folle

J'aime trop ce passage, elles sont vraiment adorables toutes les trois *-* Anjali j'étais comme elle à une période, je testais pleins de trucs différents :lol: :lol: :lol: :lol:
— Ça dépend, répondis-je. La plupart du temps, ta voix me paraît plutôt sensuelle.
Je me raclai la gorge et tentai de prendre un timbre grave, rauque :
— Oh Lyn, tu as fait des cookies. Regarde ma belle salle de bain. Oh mon Dieu je ne peux pas te laisser seule sous la douche.
Elle m'a tuée :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: Je m'y attendais tellement pas, cette imitation :lol:
— À cause de leur nature. Les assassins étaient… (Il hésita à poursuivre une seconde.) … des chasseurs.

J’eus envie de vomir. Ce fut comme si le temps venait de se suspendre.
Je te jure, je vais les venger, là, ils vont rien comprendre à leur vie les chasseurs :x


— Ce n’était pas de ta faute, lui chuchotai-je.
Il ferma les yeux un instant.
— Je sais. Mais je ne peux pas m’empêcher de le penser, répondit-il.
Je voulais faire u câlin à Dean, mais j'ai peur que Lyn soit jalouse :roll: :lol: :lol:
— Combien de temps est-ce qu’on a mis avant de sortir ensemble ?
— Un peu plus d’un an. Le temps qu’on se décide à arrêter de faire semblant. Et vu que nous sommes tous les deux têtus, ça a été long, fit-il, taquin.
— J’ai résisté à ta voix grave aussi longtemps que ça ? lâchai-je, faussement choquée.
:lol: :lol: :lol: :lol: :lol:

A chaque fois que Dean et Lyn partagent un moment ensemble, mon coeur il fond *-* Je suis trop trop fan de ce couple, sérieux, je l'adore ! Ils sont vraiment adorables *-*
Même les autres personnages je les adore tous *-*

Par contre j'ai trop peur de la réunion, je sens il va y avoir des étincelles et pas dans le bon sens avec Elizabeth ^^' Va falloir préparer nos petits coeurs de lecteurs, mais bon, quoi qu'on fasse, même si on essaie de se préparer, tu trouves toujours un trucs pour nous mettre sur les fesses D: :lol: :lol: :lol:


En tout cas, j'ai adoré ce chapitre, même s'il y avait des éléments tristes du passé, il a agit comme une couverture toute douce sur moi, j'ai adoré <3

A bientôt pour la suite ! :D
Chlawee

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 21)

Message par Chlawee »

Yaya2408 a écrit : sam. 07 août, 2021 12:06 pm Encore un superbe chapitre. Le trio des filles est génial je l'adoooore.
Gros bisous j'ai trop hâte de lire la suite
Ps : tu gères vraiment pour ton histoire
Hey !
Merci beaucoup !! :oops:
Pendergast a écrit : sam. 07 août, 2021 1:29 pm Bonjour, excellent chapitre, les personnages sont adorables et on ne peut que s'intéresser à eux !! Bonne journée
Salut ! Merci ! :D Bonne journée !
lacrystal a écrit : mar. 10 août, 2021 7:54 pm
Chloe38200 a écrit : ven. 06 août, 2021 11:12 pm Bonsoir/bonjour à tous ! :D Voici le chapitre 21 ! J'espère qu'il vous plaira ! Techniquement il est 23h12, je ne suis pas en retard. :lol:
L'argument en béton armé :lol: :lol: Bon moi pour le coup je suis (très) en retard, mais me voilà !

— Ez ? Où sont passés les bonbons ?
Le lionceau parût chercher une réponse plausible.
— Ils se sont envolés par la fenêtre, déclara-t-il.
Je mis une main sur mon visage. Au moins il ne savait pas mentir, c’était bon signe, quelque part.
— Comment ça ? insista l’Alpha, qui devait contenir son amusement.
— Je ne peux pas t’expliquer, je ne suis pas météorologue.
Il irait loin, ce petit bonhomme.
— Alors que la fenêtre est fermée ?
Nouvelle colle pour Ezekiel.
— Je l’ai ouverte quelques secondes.
J'suis morte :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: Il m'a tuée ce gosse xDDD surtout le "je ne suis pas météorologue"
Il est vraiment trop trop adorable et attachant, je suis fan *-*
— Ils me frappaient quand je ne voulais pas le faire, déclara-t-elle à son tour.
Je crois qu'il n'y a pas une échelle suffisante pour dire à quel point les chasseurs sont des #%$!
Sérieux, ils sont super cruels :o
— Mais dans le fond, cela reste similaire : le tout était entouré de violence, pour toi comme pour moi. J’ai dû reprendre l’habitude de guérir les autres, après en être sorti, mais ce n’est pas tout.
Fais un gros câlin à Swann et Lyn

Alors vraiment, les chasseurs ils vont rien comprendre à leur vie, je vais débarquer chez eux et je vais leur faire passer l'envie de s'attaquer à nouveau à des Métamorphes :x :x
La proposition de Swann... wow elle est super courageuse de réussir à proposer ça à Lyn, surtout après tout ce qu'elle a vécu... et j'étais choquée quand on apprend que certains clans obligent leur guérisseurs à utiliser leur don :o Comme les chasseurs quoi, ça se fait pas. Comme dit Swann, c'est son corps, son don, elle qui décide. J'ai trouvé d'ailleurs cette réplique vachement impactante.


— C’est trop mis en scène… Il faudrait quelque chose de plus naturel, observa-t-elle.
On dirait moi :lol: :lol: :lol: C'est trop ce que je dis à ma soeur quand on fait des photos, ça la rend folle

J'aime trop ce passage, elles sont vraiment adorables toutes les trois *-* Anjali j'étais comme elle à une période, je testais pleins de trucs différents :lol: :lol: :lol: :lol:
— Ça dépend, répondis-je. La plupart du temps, ta voix me paraît plutôt sensuelle.
Je me raclai la gorge et tentai de prendre un timbre grave, rauque :
— Oh Lyn, tu as fait des cookies. Regarde ma belle salle de bain. Oh mon Dieu je ne peux pas te laisser seule sous la douche.
Elle m'a tuée :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: Je m'y attendais tellement pas, cette imitation :lol:
— À cause de leur nature. Les assassins étaient… (Il hésita à poursuivre une seconde.) … des chasseurs.

J’eus envie de vomir. Ce fut comme si le temps venait de se suspendre.
Je te jure, je vais les venger, là, ils vont rien comprendre à leur vie les chasseurs :x


— Ce n’était pas de ta faute, lui chuchotai-je.
Il ferma les yeux un instant.
— Je sais. Mais je ne peux pas m’empêcher de le penser, répondit-il.
Je voulais faire u câlin à Dean, mais j'ai peur que Lyn soit jalouse :roll: :lol: :lol:
— Combien de temps est-ce qu’on a mis avant de sortir ensemble ?
— Un peu plus d’un an. Le temps qu’on se décide à arrêter de faire semblant. Et vu que nous sommes tous les deux têtus, ça a été long, fit-il, taquin.
— J’ai résisté à ta voix grave aussi longtemps que ça ? lâchai-je, faussement choquée.
:lol: :lol: :lol: :lol: :lol:

A chaque fois que Dean et Lyn partagent un moment ensemble, mon coeur il fond *-* Je suis trop trop fan de ce couple, sérieux, je l'adore ! Ils sont vraiment adorables *-*
Même les autres personnages je les adore tous *-*

Par contre j'ai trop peur de la réunion, je sens il va y avoir des étincelles et pas dans le bon sens avec Elizabeth ^^' Va falloir préparer nos petits coeurs de lecteurs, mais bon, quoi qu'on fasse, même si on essaie de se préparer, tu trouves toujours un trucs pour nous mettre sur les fesses D: :lol: :lol: :lol:


En tout cas, j'ai adoré ce chapitre, même s'il y avait des éléments tristes du passé, il a agit comme une couverture toute douce sur moi, j'ai adoré <3

A bientôt pour la suite ! :D
Ah ben oui mon argument tient la route attends. :lol:
Ah je suis contente qu'Ez te plaise ! :lol: Je savais pas trop si cette réplique allait faire rire ou pas du coup je suis contente !
Les chasseurs sont des gros c*ns. :lol:
Merci ! :( Je voulais que ce soit impactant et apparemment c'est réussi !

:lol: :lol:
Oh et tu testais quoi ? *-*

Oui c'est peut-être pas le meilleur moment pour un câlin, quand ils sont tous les deux nus dans la baignoire. :lol: D'ici quelques heures ça sera bon !

Merci beaucoup ! <3 Je suis ravie que les personnages te plaisent !
Mais non faut pas avoir peur de la réunion enfin... 8-)
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