Parallèles

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ChrisRuess

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Parallèles

Message par ChrisRuess »

DISCLAIMER ! Ces poèmes contiennent des insultes, des scènes violentes et des thèmes qui peuvent choquer les plus jeunes et les esprits les plus fragiles. Ces histoires sont des fictions qui s'inspirent du réel et servent d'exutoire à mes angoisses les plus profondes concernant la vie en général, je déconseille cette lecture aux moins de 13ans.




Sujet 1.


Je parle de ceux que je connais,
Désolé si c'est crade
Caché sous mon bonnet
Je comptait les centimes en bas de l'estrade
Ça commence mal
Comme tout le monde mon enfance a pris des coups
Parait qu'il faut jouer des coudes pour s'en sortir
J'ai terminé le pogo au sol
Mon arcade a finit par s'ouvrir
L'ascenseur social est fermé
Mais j'suis déterminé
A souffrir.
Fier de moi,
Même au RSA
Ou au chomdu,
C'est qu'une question de temps mamène
Avant que j'ramène la moula
Comme dit Juju
Et j'avais réussi
L'ellipse est nécessaire dans le récit
J'suis à la traîne
Le bédo a la main
La fumée dans les yeux
J'trace mon chemin, arraché
Ca doit faire quatre heures que j'suis en train d'marcher
La route se transforme en tranchée
Puis en cellule de dégriz'
Sont sympa ces policiers
Le teint grisé
J'gerbe, ils viennent nettoyer
Si j'avais su que trois années après
Ils m'enverraient en désintox
Puis en HP
J'suis pas fou
Encore moins adapté
Quand ta musique fait "pouloulou"
Bah j'pense que c'est raté
J'suis sorti d'l'asile,
Le passé est revenu au galop
Les goudales au goulot
Le sale gout du bon tarot
Adré, fatcap et rouleau
Ouais, j'ai du talent
Pourtant, j'ai pas envie de gagner d'l'argent
J'veux de la sauce avec mon riz
Merci
Mon grand, au secours pop' c'est des gentils
Qui pensent qu'on dort bien chez eux
J'passe pour un déjanté
Quand j'leur dit :
"Cette nuit, j'pionce au chantier,
Chez moi, ya personne qui m'attend,
Encore un matin
Clé à molette en main
C'est mieux qu'être maté par un maton"
Mais c'est qu'un mytho
En vrai, chuis parti depuis longtemps
Chercher mes affaires aux casiers
Marcher, mancher, boire, manger
Entre temps
Faire un diagnostique à deux grammes sur mon état de santé
M'assoupir sur un matelas d'saletés
Sans remords, les tripes tordues par ma fierté
Et la faim
Heureusement j'ai mon chien
Il m’empêche de finir en foyer
Enfermé dans ma tête
Enlaçant la solitude
J'suis tombé amoureux de la haine et des amphèts
En fait
Ça sert a rien de faire des études
Me faut juste ma dose
Elle est belle ta cave
Ma vision oscille entre vanité et anamorphose
Quand j'éclate le cadenas qui m'entrave
J'prend quelques belles bouteilles
Rien de grave
J'vendrais ça à Mireille pour qu'il supporte les fins de soirées de sa vie de trav'
J'ai aucune classe
Mon parcours s'est dégradé
Si je survis dans la crasse
Mes voisins galèrent pour des papiers
Quand t'inspire seulement la pitié
La piété pose des lapins
Le dealer viens au rendez vous
Ça m'fera tenir jusqu’à demain matin
Samedi, j'irai taper de la patte dans la boue
Au milieu des gamins sans garde fou
Le regard dans le feu
Trente cinq berges, j'me fait vieux
J'ferais mieux de m'arrêter
Le stup' m'a pas raté
Mais a ct' heure, c'est rapta
Pour moi et mon nez
On est repartis,
Après cette belle soirée
J'déprimerai mardi posé sur les pavés
Les passants m'ont pas vu
J'suis en train de baver
Ma tronche c'est l'tur-fu
Pour pas gêner les Moldus
Les keufs viennent me ramasser.
J'ai une chambre dans leur hôtel,
Et même si je voudrais m'en passer
J'suis pas assez le clochard modèle
Sois disant ils veulent pas qu'le froid m'fasse trépasser
En plus, j'suis bourré
Sur leur voie publique
Sauf que c'est chez moi
Et faudrait que j'leur explique ?
J'suis juste un humble alcoolique !
Ils écoutent pas
Comme ce tox tout seul qui parle au dragon caché sous sa parka
Ils me questionnent
Qu'est ce que j'fout la ?
Au fond,
Je sais plus ce qui m'a pris
Mais depuis deux décennies
J'ai mes repères
Je sers
La paluche a Bébert
Quand il ouvre son bar
Tout les mercredis
M'en faut pas plus, et puis
J'ai arrêté d'rêver
L'alcool me fera crever
Partir dans l'indifférence générale
Au final,
C'est pas pire
Que finir
Décapité
Oui mon capitaine,
File moi ce procès verbal
Que j'puisse le signer
Et aller m'coucher
Loin des gosses
Qui cherchent à me faire les poches
Alors qu'ils viennent à peine d'apprendre à pisser
J'ai quarante ans passés
Depuis déjà quelques étés
Et ça va pas en s'améliorant
J'ai mal au dos, au bras, aux dents
Si j'en parle à Tyler, il me répond : "même la Joconde subit les outrages du temps"
J'veux pas d'aide
J'ai besoin de bouffe
Ou d'une bonne douche
La rue c'est la brousse
Là ou le décor évolue selon le cours de la bourse
Là ou les étudiantes se prostituent
A l'heure où les bourgeois titubent
Dans ces rues
Presque propres, qui puent
La pisse, les drogues, l'alcool et l'cul
On s'habitue à tout
Soixante piges
J'apprécie l'gue-ta
Les jeunes fous fils de l'Omerta
L'anarchie triomphera
J'serais pas là pour le voir
Et y'a aucun soucis
Dans mon cercueil
La fosse commune,
J'me repose enfin :
La voiture avait plus d'freins
M'a renversé
J'aurais plus jamais faim
Maintenant que ma nuque se casse sur ce dernier verset :
Passer sa vie à galérer,
S'est s'assurer de quitter ce monde sans avoir de larmes à verser.
Dernière modification par ChrisRuess le lun. 21 déc., 2020 7:04 pm, modifié 2 fois.
ChrisRuess

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Re: Parallèles

Message par ChrisRuess »

Sujet 2


Au commencement,
J'ai pris la vie par le col
Comme tout le monde
Sauf ceux qu'on laisser tomber
J'vois bien que personne les ramasse
J'veux pas finir comme eux moi
J'veux etre pompier
Et j'travaille pour
A l'école tout les jours
La prof me distribue des bons points
Maths, histoire, français, dessin,
Tout me réussit
Faudrait que j'trouve mon chemin
Mais y'a rien de précis
Puis,
Les profs sont pressés,
Veulent que je m'insère
Au plus vite dans leur société
Le sport, c'est pas pour lui
Economie : y'a du débouché
J'esquive la débauche,
Les coups de balai ou d'babouche
J'buche sur des projets oufs
Avec mes proches et mes potos
L'avenir, c'est important,
C'est sur, il a plein de choses à m'apporter
Les toxs disent que je perd mon temps
Alors que leurs jours sont comptés
J'signe mon premier contrat
Le premier d'une longue série
Trente trois ans, j'ai tout d'un homme accompli
Ma femme, pas une pute avec la syphilis
Des jumelles qu'on six mois
J'aimerai avoir un fils
Une baraque,
Pas la moitié d'un bout de bicoque
Trois chambres, un clic-clac,
Un jardin, une table et des potes
C'est l'heure de l'apéro !
Que du sourire au rendez vous
De qui veux tu que je sois jaloux ?
J'ai ma vie en main
Maintenant je maintien le cap
Aucun iceberg à l'horizon
J'aperçoit juste quelques glaçons
Incapables de résister sous ma pression
J'vais pas aux réunions parents-profs,
Pas envie de demander pardon
Déja dix ans que j'suis l'patron
Et même si ma femme est partie,
Moi j'ai autre chose a faire
Si seulement j'était riche,
J'prendrais une pute comme secrétaire
J'rigole, accoudé au bar avec mes copains
Mes enfants sont adultes et me connaissent pas bien
C'est réciproque
Même si je les aime comme à l'époque
Ca a jamais été assez
Fallait payer le loyer
Travailler pour trimbaler
Mon corps épuisé
A carouf' pour un cartable
Ils crient, j'suis a bout de souffle
J'veux plus manger à leur table
Je m'attelle au boulot
J'peux trébucher, même m'étaler
De tout mon long j'ai mon matelas
Ma comptable m'a dis "c'est bon"
Ma seconde compagne me dis "sale con"
Et j'répond pas
Elle veux de l'attention
Alors qu'elle a même pas préparé le repas
Oui, le moral se détériore
Mais j'me lève,
Toucher mes derniers salaires
En attendant mon pot de départ
Et pouvoir devenir
Un produit aigri du terroir
A présent, les trésors de ma vie
Seront enfouis
Au fin fond de mes tiroirs
J'trouve du sexe sur le trottoir
Depuis que j'ai mis l'amour dans un mouroir
Et que mon passé me murmure
"T'es un tocard"
A.V.C.
Pour me rappeler
Que la vie est limitée
Deux semaines de coma
Le truc est sérieux, ça laisse des séquelles
J'controle plus ma vessie
Aller-retour
Entre cuisine et W.C
Mes enfants m'ont placé
J'suis vissé
Sur le fauteuil de l'EHPAD
On s'occupe de moi
J'ai ma propre poche à pisse
Puis à la fin du mois
A la cantoche, c'est lentilles saucisses
Elle est pas belle la vie ?
Non. Ça casse les couilles
J'arrive plus a bander
J'rigolais un peu avec Dédé
Dommage il est décédé
L'année passée
Enfin, j'crois
Ma mémoire me joue des tours
Mon corps est abîmé
J'fait monter les stats de l'espérance de vie chaque jour
J'préférerai être mort-né
Plutôt que ce mort vivant
Bernadette à la morve au nez
Si ça pue la merde, on se retourne vers René
Qu'est ce que je fout la dedans ?
Faut que j'arrive à m'barrer
Sans pouvoir bouger
Assommé
Par l'âge et le valium
Quatre vingts ans bien tassés
Le bonheur est un mirage
Ecoute les vieux sages
Jeune homme
Même si je suis édenté
J'ai la flemme de mettre mon dentier
L'infirmier comprend rien
J'veux qu'on me laisse tranquille
J'm'isole
Chimique est ma camisole
J'sors de ma chambre à l'heure des visites et c'est pas souvent
Mes gamins sont gentils mais parlent dans le vent
Leurs problèmes c'est ma vie d'avant
Et j'ai pas de solutions
Si la mort est une pécheresse
C'est parce que tôt ou tard
Tout le monde mord à l'hameçon
Conclusion :
Ma vie, une sale histoire
La corde autour de mon cou, la seule issue
J'veux pas salir le sol,
Et si ma décision fait des déçus
Sincèrement, j'suis désolé.
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