Minerva McGonagall [Harry Potter]

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Cazolie

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Re: Minerva McGonagall [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Apparemment ma passion dans la vie c'est d'avoir 2 chapitres de retard en permanence. Je suis une boloooooooooooooooosse
Celle-ci et Grace semblaient être les seules avec Etna, mise au courant, à savoir que la blessure était tout sauf une erreur.
C'était vraiment terrible cette scène
Il n’était pas des plus futés, mais il saurait très bien faire le lien avec le Cognard.
Pouahahah dur pour Dippet
Nan mais plus sérieusement, je sais pas quelle est la pire solution...
Elle a été impulsive et n’a pas assumé, je suis d’accord. Mais votre comportement nuit à notre cohésion de groupe.
Ralala, c'est tellement une bonne adjointe Etna :')
- Il est où le pot de colle qui te sert de copain ?

Cora se retourna et une fois qu’elle l’eut reconnue, haussa les épaules et se détourna.
WOOOOOOOOOOOPS ça sent la dispute
Selon lui, je ne fais pas assez attention.
Quel relouuuu
Bon du coup Minerva a l'air de la trouver super égoïste mais je la comprends, comme elle dit c'est son corps aussi
Mieux vaut ne pas être en couple si tu n’es pas capable de partager cette maladie.
Mais ça c'est vrai (même si je vois mal Alan accepter que Cora le quitte sous prétexte de sa maladie)
Je veux vivre ma propre vie, aussi fichue soit-elle, et je ne veux pas la passer assise à attendre sagement de mourir.
VOILA
Au lieu de descendre sagement sur terre, de détendre ses ailes pour se poser et attendre la faucheuse, elle allait les étendre et atteindre le ciel en montant fièrement pour finalement exploser en plein vol.
Olala, c'était beau mais horrible cette phrase T.T
elle avait de la peine pour Lewis, mais elle ne parvenait pas à ressentir une joie débordante à l’idée de le voir.
Noooon c'est si triste
Elle détestait que d’autres étudiants tentent d’analyser sa personnalité, voire jouent les psychologues. C’était gênant.
#L'Hydre
- J’espère que mes actes n’entacheront pas l’équipe ni la compétition, continua Grace d’une voix raide. J’aime le Quidditch et je ne veux pas que mon premier match scelle mon destin pour cette année.
Je l'admire d'avoir rassemblé le courage d'aller dire ça en vrai
Si elle voulait vraiment lui exprimer sa reconnaissance, alors elle agirait du mieux que possible durant les matchs.
C'est son langage de l'amour :lol: :lol:
- Tu serais si en colère, continua Lewis en observant ses réactions.
Wooooh efectivement ça se la joue psychologue
Ne pas se dévoiler c’est aussi ne pas être rejeté et donc ne pas souffrir.
True story
Elle tourna les talons sous le regard attristé de Lewis. Oh Morgane, comme cela lui était tant difficile.
Nooooooooooon j'espérais un peu qu'elle allait s'ouvrir un minimum et se laisser réconforter par lui ! Tain, le pauvre, il va jamais s'en sortir

Franchement j'aime trop toutes les réflexions de cette fanfic et toutes les interactions des personnages, c'est souvent (et de plus en plus je trouve) très pertinent d'un pdv humain, ça sonne juste et donc ça leur donne une belle profondeur. Puis c'est plus facile de s'identifier à eux
Bref, j'ai l'impression que je le dis à chaque fois mais j'aime trop ces relations tout en finesse !
Cazolie

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Re: Minerva McGonagall [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Pour t'encourager à finir ton chapitre, un petit commentaire ! (et pour ne pas être en retard lol)

MDR pourquoi ta description du prof ça m'évoque un vieux prof d'histoire moisi :lol: :lol: (mon futur)
Devant lui, une tasse remplie de café froid avait été abandonnée à côté d'une plante aux feuilles ternies. Une pile de copies entassées attendait d'être corrigée sur le bord du bureau, un stylo rouge au-dessus.
C'est effectivement moi
après avoir recraché une gorgée de café froid
Comme je le comprends
Enfin, vous devriez le savoir j'imagine, vous sortez bien avec lui ?
La gênaaaance ! J'ai trop envie de faire ça avec mon élève qui se tripote tout le temps dans la cour avec sa copine
Sans vouloir avoir l'air d'un scientifique fou, il est très intéressant à étudier.
Unpeu quand même :lol:
Minerva fit semblant de ne pas paraître surprise. Non, elle n'en n'avait eu aucune idée.
Oh on c'est triste pour Lewis :?
Mais j'aime trop ce projet sinon, on en parle jamais dans les HP de ce genre de trucs (pourtant Merlin sait que Harry aurait eu besoin d'un psychologue)
Minerva se mordilla la lèvre : si ce professeur ne lui avait pas particulièrement été utile
C'est comme mes profs à la fac. Quand on leur pose une question ils répondent "vous avez le droit de tout faire" ou "il faut expérimenter"
MERCI
Tous étaient d'un certain Kanner excepté pour un essai de Bettelheim.
OOOH mais t'es allée faire des recherches du coup ?
- Sir Sanchance ! appelait-il. Pincez-la s'il le fait, mais elle doit pleurer dans cette scène !

- Ne me touche pas, toi !
Tu m'as tuée :lol: :lol: :lol: :lol:
De ce qui semble à première vue être une course égoïste où le meilleur est récompensé, le conte prend une tout autre tournure. Saurez-vous trouver laquelle ?
Moi non plus je m'attendais pas aux réflexions philosophiques à 8h du matin :lol:
- Mais vous êtes parti sur l'enseignement.
C'est une représentation d'un autre genre hha
Seul, nous n'arriverons à rien, alors qu'accompagné, on est capables de tout
COUCOU MINERVA ON PARLE DE TOI
autant que sa jambe et demie le lui permettait.
:lol: :lol: :lol:
Apparemment, ses douze Niffleurs de compagnie avaient détruit sa maison ainsi que sa jambe de bois quelques semaines auparavant.
Mais :lol: :lol: :lol: Tellement de choses absurdes dans ce chapitre :lol:
Ton sarcasme est blessant, parfois.
ouuuuuuuuuuuuuups
Ils restèrent tous les trois silencieux, observant leurs chaussures.
C'est tellement gênant de se réconcilier avec les gens haha
- Je ne parviens pas à trouver l'énigme de la salle commune des Serdaigle, murmura-t-il du bout des lèvres.
Oh non !!
Grace n'avait finalement pas tort en disant qu'elle ne remplissait pas son rôle de préfète en cheffe.
J'avoue que c'est pas terrible....
Je doute qu'il ait un vrai groupe d'amis, tu sais...
ça me fait trop de peiiiiiiine
Minerva pensait que Dumbledore avait un peu forcé la main au directeur suite aux multiples questionnements de la Gryffondor l'année précédente
Dumby voulait pas perpétuer la tradition ensuite ? :lol: Histoire queles élèves soient autre chose que Auror ou médicomage
Si elle-même ne se connaissait pas, comment pouvait-elle espérer connaître les autres ?
C'est beau cette remise en question :')
, le Ministère avait bien compris à quel point il était nébuleux et qu'au fond, personne ne savait exactement quels emplois chacun pouvait trouver.
Faut aider les auteurs de fanfic un peu



Oups l'homme s'est levé j'essaierai de finir plus tard !!

Allez je reprends
La Gryffondor remarqua avec peine que Filius n'osait pas s'approcher des stands de peur de se faire rejeter ou d'affronter un bureau trop haut pour sa petite taille
Oh mais non le pauuuuvre
Filius, tu es le meilleur que je connaisse en sortilèges, tu as de quoi les impressionner.
C'est bien Minnie, encourage le !
de prouver aux autres que sa petite taille ne diminuait en rien ses capacités.
C'est pas la taille qui compte MDR
Du haut de ce qui semblait être sa grosse vingtaine d'année
CHELOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU
- Regarde où tu vas, vigilance constante !
Il l'aura trainée longtemps cette expression :lol:
Au dernier moment, elle se protégea et fut surprise de la puissance du sortilège.
Qu'est-ce que je disais

Eh elle est trop stylée ta description du duel !

Welp je dois encore m'arrêter :lol:

Cette fois c'est la bonne :lol:
- Elphinstone ! Va voir l'étudiante là-bas !
Joli nom :lol:
Minerva se demanda si elle avait réellement affaire à un homme qui travaillait dans la Justice.
Ils sont pas tous obligés d'être laids et bedonnants :lol:
sourire patient qui faisait ressortir une fossette sur sa joue gauche mal rasée.
Sexyyyyy 8-) 8-) 8-)
Doucement Bonnie prince Charlie
Pouahahahah
C'est pour cela que nous travaillons en étroites relations avec la Gazette du Sorcier d'ailleurs.
Pour les censurer eet leur dire quoi érire ?
On vous demandera un dossier irréprochable de votre scolarité ainsi que des notes exemplaires aux examens.
Je m'inquiète pas trop pour elle haha
La Justice Magique, les Conseillers de Justice décisionnelle... étaient-ce bien eux qui avaient pour rôle de « s'attaquer à la racine » ?
Oooooooooooh !*

Je sais pas si c'est crédible mais en tout cas c'était fort bien expliqué et intéressant ! Je trouve ça chouette de les voir tous se pencher sur des carrières différentes en plus
Et Filius <3 courage petit père

J'ai beaucoup aimé ce chapitre, je l'ai trouvé super fluide dans la rédaction et l'enchaînement des événements ! Puis c'était chouette de voir Minerva se remettre en cause, et aider Fifi
Dernière modification par Cazolie le dim. 26 sept., 2021 6:58 pm, modifié 2 fois.
PtiteCitrouille

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Re: Minerva McGonagall [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Heyyyyyy
Bon beh voici cette suite ! J'ai repris les cours dons j'espère être plsu efficace dans l'écriture vu que j'aurai un rythme plus classique haha

Bonne lecture ! <3

Chapitre 29 : La mauvaise fortune


Si Minerva était toujours aussi occupée par le travail, le Quidditch lui avait apportée une amélioration singulière au moral grâce à leur victoire contre les Serdaigle. Grace s’était bien tenue et par un miracle digne des meilleures prédictions de centaures, Audric était parvenu à arracher le Vif des mains de son adversaire. L’absence de Zimmerman et de sa bande avait dû beaucoup jouer dans le comportement de la batteuse qui n’avait pas bronché du match et s’en était tenue à sa collaboration avec un Fabio soulagé.

Minerva avait l’impression d’avoir passé un accord tacite avec la jeune fille. En échange de son bon comportement, la capitaine se devait de remplir son rôle de Préfète en cheffe avec sérieux. Même si elle ne considérait pas lui devoir quelque chose, Grace avait eu raison lorsqu’elle l’avait accusée de fermer les yeux sur la vie étudiante. Il ne suffisait pas de porter son badge pour obtenir la reconnaissance de ses supérieurs. En revanche, c’était à travers ses actes qu’elle honorerait la décision du directeur de l’avoir choisie. Si elle ne pouvait pas faire grand-chose contre Zimmerman à part reporter ses agissements -et encore, le Cognard de Grace constituait une barrière à cela- il y avait bien une personne qui méritait qu’elle se bouge un peu dans son investissement de Préfète en cheffe, et cette personne était Filius.

Encore une fois, il était hors de question qu’elle interfère directement au risque de blesser son ami. Mais une idée lui était venue lorsqu’elle l’avait observé écouter attentivement les remarques d’Alastor Maugrey, et plus encore lorsqu’elle l’avait combattu en duel. Non seulement il était doué, mais les sortilèges étaient si innés et ancrés en lui qu’il pouvait tenir lors d’un duel sans trop d’effort. Elle se souvenait de Fleamont Potter qui avait provoqué en duel tous ceux qui se moquaient de son prénom. A force de s’entraîner sur les autres étudiants, il était lui-même devenu un as des combats et plus personne ne lui avait cherché des noises.

C’est ainsi qu’elle s’était retrouvée dans le bureau de Dippet, à proposer un concours de duels à Poudlard. Le directeur avait eu l’air de grommeler pour la bonne cause, mais il semblait réellement intéressé. Apparemment, les sarcasmes des autres directeurs des écoles de magie, lors de leur réunion annuelle, avaient eu raison de sa fierté, et il donnait l’impression de vouloir augmenter le niveau des étudiants (ou ramasser les miettes d’orgueil qu’il lui restait). Minerva n’avait même pas eu besoin de tant argumenter que cela et elle était ressortie un peu abasourdie d’avoir réussi aussi facilement. Dippet prévoyait de mettre ce concours de duels en place après Noël, afin de laisser champ libre au spectacle de théâtre.

Fière d’avoir trouvé une solution et d’enfin avoir l’impression de faire face à ses responsabilités, elle en avait parlé à Lewis qui pourtant, n’avait qu’une réaction qu’elle avait trouvée mitigée.

- C’est bien, lui avait-il simplement dit.

Surprenant sa retenue, Minerva l’avait questionné. Lewis avait refusé pendant un moment de lui répondre, arguant que tout allait bien, qu’il était juste fatigué entre ses cours et le Quidditch. Puis il avait fini par lâcher d’un ton piquant :

- Et puis, mes recherches sur Jedusor m’accaparent également. Maintenant que je suis tout seul…

Cela avait eu l’effet d’un électrochoc sur Minerva. Elle avait presque eu le culot de nier en bloc et d’assurer qu’elle était toujours avec lui, mais cela aurait été un mensonge si gros que même une personne calme comme Lewis aurait pu s’énerver. Elle avait balbutié et pour la première fois depuis un long moment, n’avait pas su quoi répondre et s’était retrouvée au pied du mur. Lewis avait simplement soupiré et avait préféré s’éloigner. Toujours dans sa poche, comme une punition qu’elle s’infligeait, le papier qu’elle avait trouvé chez Jimmy, brûlait encore.

Ce fut au tour de Minerva d’expirer lentement alors qu’elle remontait le chemin qui menait au château, son entraînement de Quidditch venant de s’achever. Audric était parvenu à l’impressionner en osant plus dans ses mouvements. Elle secoua la tête. Elle avait beau essayer de penser à autre chose, elle ne parvenait pas à sortir de son esprit la réaction de Lewis. Si auparavant il laissait couler face au déni de la jeune fille, sa patience semblait avoir atteint un seuil ou en tout cas, avait gravi un autre échelon. A vrai dire, Minerva n’avait plus le cœur ni le courage de fouiller dans le passé sombre de Jedusor. Elle n’avait même pas de preuves tangibles sur son hypothétique lien avec la mort de Jimmy. En outre, elle craignait de s’enfoncer dans les tréfonds de cette quête et perdre de vue sa propre vie. De ce qu’elle voyait, elle avait encore un futur, un travail à trouver, sa pierre à apporter à l’édifice. L’idée d’intégrer le département de la Justice Magique en tant que conseillère de Justice décisionnelle commençait à miroiter dans son esprit. Pour cela, Elphinston Urquart l’avait prévenue : il allait falloir travailler dur, et même si Minerva avait d’excellents résultats, elle savait que Jedusor parviendrait à troubler son esprit comme il l’avait fait par le passé. Elle ne pouvait pas laisser un possible mort la tirailler ainsi. Tout comme Cora voulait mener sa propre vie et même s’il y avait une touche d’égoïsme en cela, Minerva trouvait légitime qu’elle suive le même exemple et décide de se concentrer sur sa propre route au lieu de ressasser les chemins tortueux d’un homme étrange et dangereux.

Lâcheté ou sagesse, la frontière était très mince. Et malheureusement, Minerva et Lewis avait chacun pris parti différent. Elle se rendait tout de même compte qu’elle ne le traitait guère bien. Elle avait fini par s’habituer aux rares marques d’affection qu’il lui offrait et détournait les yeux quand lui en demandait. Elle culpabilisait alors qu’il restait silencieux et acceptait sans rechigner le rôle qu’elle lui avait donné. Si son statut avait changé, si elle était désormais petite amie d’un garçon, son comportement ne différait que très peu. C’était comme si elle s’évitait l’épreuve d’être en couple. Comme si sa peur de s’ouvrir aussi crûment à quelqu’un la figeait et la paralysait. Avec toujours cette éternelle question qui tourbillonnait dans sa tête, « pourquoi moi ? ». De toutes ces jolies filles ou de toutes ces autres filles intéressantes, pourquoi elle ? Qu’avait-elle fait pour cela, était-elle légitime ? Elle ne s’était jamais considérée comme jolie durant son adolescence. Elle était anguleuse. Si Holly était un joli vif d’or, Minerva elle, représentait le balai. Jamais on ne lui avait dit qu’elle était belle, qu’elle avait du charme. Le Quidditch, son caractère froid et fier lui permettait de se raccrocher à une personnalité caractérielle, qui marquait les esprits. Elle se faisait passer pour quelqu’un qui ne souffrait pas du regard des autres, qui n’avait cure de leurs pensées. Après tout, la personnalité n’était-elle pas plus importante que l’apparence physique ? Peut-être que Lewis avait effectivement été attiré par cela. Mais au fond, s’acceptait-elle comment elle était ? Sûrement que non. Alors, pouvait-elle consciemment laisser un garçon s’approcher sachant qu’elle était incapable de s’assumer ?

C’était là des paroles attristantes pour elle, une preuve qu’elle n’était pas en accord avec ses valeurs.

Avec ceci, elle n’avait que très peu eu le temps d’effectuer des recherches parmi les livres que le professeur Rupert lui avait fournis. Mais les quelques données qu’elle avait pu tirer lui avait donné des sueurs froides. Elle se souvenait des mots de Rupert qui la prévenaient de faire attention aux écrits, trop récents pour être officiellement considérés comme aboutis. Si les théories de Léo Kanner avaient été plus ou moins instructifs concernant l’autisme, puisque c’était le sujet principal des différents livres, il avait couché sur papier les mots de « mères réfrigérateurs ». Sans vraiment comprendre de quoi il s’agissait, Minerva s’était retrouvée bouleversée en lisant la théorie cette fois d’un certain Bruno Bettelheim, promoteur de l’expression. Parce qu’en lisant de quoi retournait l’autisme, Minerva était persuadée que le comportement de Robert Jr s’en rapprochait. Les causes de l’autisme, elles, lui apparaissaient comme terrifiantes, et Minerva avait des difficultés à croire à ce qu’elle lisait. Bettelheim comparait le comportement autistique à l’expérience dans les camps de concentration moldus, à savoir le repli sur soi-même. La « mère réfrigérateur » serait en fait une mère n’ayant pas assez donné d’amour à son enfant dans sa plus tendre enfance et en réaction, l’enfant en aurait déduit qu’il n’était pas désiré. Avec horreur, Minerva avait lu que les parents étaient « tout juste suffisamment décongelés pour créer un enfant ». Choquée, Minerva avait changé d’auteur pour finalement tomber sur une explication encore plus terrible de la mère réfrigérateur, qui serait responsable indirectement de l’autisme chez l’enfant.

Ce qui terrifiait le plus Minerva, c’était que malgré le caractère outrageant de la théorie, elle pouvait noter quelques similitudes entre les exemples donnés et le comportement d’Isobel. De peur que le village ne découvre leur magie, elle avait été forcée de surveiller et brider ses enfants. Peut-être Robert Jr avait perçu cela comme un contrôle sur la honte qu’il portait dans son sang de sorcier. Minerva et Malcolm ayant réussi à maîtriser très rapidement leur magie, Isobel avait été plus facilement détendue en leur présence malgré leur jeunesse. Mais cela n’avait pas été le cas du benjamin, qui avait eu de grandes difficultés à ne pas faire gonfler le chat, ou faire voler les vases à travers les pièces. Et si, effectivement, cela l’avait conduit à croire qu’il n’était pas désiré et que le monde se porterait mieux sans lui ? Était-ce pour cela qu’il était plus affectueux envers sa sœur ? Parce que celle-ci avait été plus douce que la mère, plus maternelle ? Était-ce pour cela qu’il pleurait à chaque fois que Minerva partait pour Poudlard ? Avait-il peur de se retrouver tout seul en présence d’une mère dont il croyait l’amour absent, et le ressentiment prégnant ?

Minerva s’était mise à pousser sa pensée plus loin, et elle avait fini par songer à sa propre relation avec sa mère. Elle doutait être autiste, mais elle réalisait que peut-être ses difficultés à montrer ses émotions étaient également dues à son éducation, où peu de câlins avaient été donnés, peu de gestes affectifs esquissés. Isobel avait passé l’enfance de Minerva à la cacher, à surveiller la moindre once de magie qui paraîtrait. A trop l’encadrer ainsi, elle en était venue à passer outre son éducation maternelle. Minerva avait été de la magie à dissimuler même à son père, une angoisse constante pour sa mère. En face, Robert Sr avait passé des après-midis à jouer aux échecs avec elle, à lui faire découvrir la cornemuse. Isobel, malheureuse dans son secret, avait certes donné le lait à sa fille, mais n’avait pu donner le miel. Son chagrin avait inconsciemment assombri l’amour qu’elle portait à son premier-né.

Minerva n’avait pu continuer. La gorge enserrée dans un étau, les yeux brûlants de peine envers sa mère, elle avait refermé les livres et les avait rendus sans un mot au professeur Rupert. Elle ne savait si elle devait faire confiance aux propos honteux qu’elle avait lus. Il lui était insupportable que sa mère soit accusée ainsi. Isobel en serait détruite d’apprendre toutes ces théories, alors Minerva refusait de lui infliger cela.

D’ici quelques jours, elle serait rentrée chez ses parents pour les vacances de Noël, et jamais Minerva ne prononcerait les mots de « mères réfrigérateurs ».

Les étudiants étaient tous dans la Grande Salle. Au grand regret de Minerva, le spectacle de théâtre avait été maintenu et tout le monde était convié, sans exception aucune. Elle avait retardé son arrivée autant que possible en traînant dans les vestiaires, mais n’avait guère pu faire plus. Il n’y avait pas un seul sorcier aux alentours, à l’exception de deux étudiants au détour d’un couloir, semblant se disputer. Minerva reconnu le garçon qui jouait un des rôles principaux, Sir Sanchance. Celle qui lui postillonnait dessus était une des actrices, le rôle de Dame Ata. Ou était-ce Amata, Minerva ne se souvenait plus trop. Elle ne s’attarda pas, car la fille semblait réellement au bord des nerfs.

Soupirant, elle rejoint Alan qui regarda ostensiblement sa montre pour lui signaler son retard.

- Tu n’aurais pas manqué la participation de Dumbledore tout de même, fit-il remarquer.

Comme le professeur lui avait dit, il avait été chargé des décors qui se limitaient à une fontaine enchantée et une colline sur laquelle les acteurs devaient marcher. Si Minerva avait bien compris, la colline était en fait une simple brume verte qui tourbillonnait autour des chevilles des personnages et ceux-ci allaient devoir marcher en sur-place dessus. Le professeur Brûlopot avait été chargé de rapporter un ver géant pour une des scènes. Minerva se demandait bien comment celui-ci allait réagir en présence d’étudiants.

Plus loin, elle remarqua Lewis qui observait la scène la mine sombre. Il semblait mentalement absent de la salle. Lui aussi s’était installé dans les derniers rangs.

Herbert Beery fit son entrée, affublé d’un costume violet trop court pour lui, ses maigres chevilles apparaissant alors qu’il levait les bras pour les accueillir.

- Bienvenue ! Bienvenue à tous à ce merveilleux spectacle de Noël ! Vous êtes nombreux à être venus nous voir, cela nous fait très plaisir.

Minerva grogna. Ils avaient été contraints de venir.

- Ce soir, nous vous présenterons le conte de Beedle le Barde intitulé La Fontaine de la Bonne Fortune, une histoire qui symbolise l’alliance entre sorciers et moldus.

Certains marmonnèrent dans leur barbe et Minerva se tendit. Ce conte avait toujours été controversé et faisait l’objet de plusieurs demandes de retrait du recueil pour enfants.

- Allons, allons, calma Beery. Je suis sûre que vous allez l’apprécier autant que nous.

Et il disparut se mettre au premier rang, tout sourire alors que de derrière le rideau, provenaient moult chuchotements furieux accompagnés d’un sifflement non identifiable.

La salle se fit silence et obscurité, et le rideau se leva. Apparurent trois jeunes étudiantes, dont deux au visage rouge écrevisse. L’une d’elles était celle qui se disputait avec l’autre acteur dans le couloir. Côté jardin, dans le coin du fond de la scène à gauche, était disposée une magnifique fontaine d’ivoire gravée de spirales argentées, une eau cristalline éclaboussant délicatement et sans bruit son bassin. Minerva devait bien admettre qu’elle était réussie. La pièce commençait alors que les trois sorcières étaient choisies pour entrer dans le jardin enchanté, et qu’Amata, une blonde bouclée attirait avec elle l’étudiant qui jouait Sir Sanchance.

- Pourquoi avoir fait cela ? s’écria l’étudiante au rôle d’Asha. Seule l’une d’entre nous pourra se baigner dans la fontaine et se débarrasser de ses malheurs ! Nous n’avons que faire d’une autre personne !

- Crois-moi, je l’aurais bien laissé en bas ! répliqua Amata.

Minerva dressa les sourcils. Elle n’était pas une adepte de contes, mais elle était presque certaine qu’Amata n’était pas censée prononcer ses mots. Elle remarqua Beery leur fait signe de poursuivre tandis que la dernière étudiante, Altheda soupirait discrètement. Sir Sanchance bredouilla :

- Je vous laisse la fontaine ! Permettez-moi de descendre du jardin, que vous puissiez reprendre votre chemin.

Il fit mine de les quitter, et Amata l’agrippa par la ceinture :

- Espèce de lâche. Ne me tournez pas le dos et sortez votre épée, chevalier !

Alan se pencha légèrement vers Minerva.

- J’ai la vague impression qu’elle ne parle pas de la pièce, là…

- Ils se disputaient tout à l’heure, raconta Minerva en chuchotant. A mon avis, Sir Sanchance et Amata ne s’entendent pas très bien…

- Qu’est-ce que tu racontes, ils sont en couple.

- Ah. C’est problématique alors.

Elle jeta un coup d’œil à Beery qui semblait être dans ses petits souliers, ses doigts tapotant frénétiquement son genou.

Le quatuor commença son ascension de la colline enchantée par Dumbledore, les filles tendues, et la lumière les suivit un moment avant de se déporter jusqu’à la fontaine, où le gigantesque ver de Brûlopot attendait.

- Waouh, il est énorme, commenta Minerva.

Alan se redressa sur sa chaise, le visage interloqué.

- Ce n’est pas un ver ça…

- Tu trouves ? Remarque tu me diras, ça pond des œufs un ver ?

Minerva désigna les œufs qu’elle venait de remarquer alors que le ver gigotait. Alan sembla perdre au moins trois tons de couleurs et il recula brusquement sur sa chaise.

- Ce n’est pas un ver ! répéta-t-il. C’est…

Et puis tout se déroula très vite. Altheda jeta des pierres au pied du ver, Asha fit mine de lui jeter un sort, et Amata en jeta tout bonnement un sur sa camarade. Sciemment ou pas, Amata fit un « oups » et Asha se retourna avec fureur et leva sa baguette.

Elle ne put rien prononcer comme incantation car tout à coup, le ver se ramassa sur lui-même et explosa dans une pluie de mèches enflammées et de poussières. Le décor valdingua à travers la Grande Salle sous les hurlements des étudiants. Tout le monde se mit à terre exceptées Asha et Amata qui s’étaient engagées dans un duel de plus féroces et qui aurait même impressionné Alastor Maugrey.

- Espèce de garce ! hurlait Amata. Voleuse !

Les œufs juste en-dessous du ver (ou du non-ver selon Alan) prirent feu et commencèrent à dévorer le bois de l’estrade, montant sur les poutres de décor. Minerva, au sol, aperçut Beery tenter de s’interposer entre les deux étudiantes. Courageux ou inconscient peu importait, car il fut pris entre deux feux et reçut un sortilège d’Engorgement. Sa tête tripla de volume et il s’effondra au sol, rampant pour échapper aux tirs. Minerva en aurait hurlé de rire si elle n’avait pas entendu des étudiants gémir de douleur, la peau brûlée ou écorchée.

Dippet tenta de prendre la parole au milieu du chaos, mais sa voix ne portait pas, alors Dumbledore accompagnée de la professeure d’Astronomie prirent en charge l’évacuation de la Grande Salle. Avant de sortir, Minerva jeta un coup d’œil dans son dos : les œufs explosés et dorénavant devenus un foyer d’incendie, rongeaient le lambris et le bois de la pièce. Asha et Amata avaient été séparées et éjectées dehors et les professeurs s’attelaient à l’extinction de l’incendie.

A l’extérieur, dans la froide nuit de décembre, les étudiants parlaient frénésie, les yeux exorbités devant l’ampleur des dégâts. L’infirmière Pomfresh accourra, essoufflée, et demanda aux blessés de l’accompagner jusqu’à l’infirmerie. Trois dizaines d’étudiants, principalement ceux qui étaient sur les premières rangées et les acteurs, la suivirent, boîtant, gémissant, parfois pleurant pour les plus jeunes.

- Tu n’es pas blessée ? s’enquit Alan en rejoignant Minerva avec Cora.

Minerva secoua la tête et désigna la Grande Salle.

- C’était quoi ce truc ? demanda-t-elle.

- Un Serpencendre, répondit Alan en grimaçant. Je ne l’avais pas reconnu au début parce qu’il était bien trop gros pour en être un. Mais il a dû subir un sortilège d’Engorgement pour être gonflé ainsi. Quoiqu’il en soit, Brûlopot va passer un sale quart d’heure pour l’avoir fait pénétrer dans l’enceinte de l’école, qui plus est, dans une salle entièrement faite de bois et de lambris.

- Je me méfierai la prochaine fois que Beery organisera quelque chose, grogna Cora en repoussant une mèche trempée de sueur et de poussières. Il se passe toujours des catastrophes avec lui.

Alan approuva vivement et porta une main à son cou. Puis son regard se déporta derrière Minerva et il forma un « o » avec sa bouche. Celle-ci se retourna et aperçut Lewis qui approchait, le visage impassible. Minerva se rendit compte qu’elle n’avait pas pensé à lui ni n’avait cherché à savoir s’il faisait partie des blessés. Elle se sentit coupable.

- Comment tu vas ? bredouilla-t-elle en se mordant la lèvre.

- Je peux te parler de quelque chose ? répondit à la place Lewis.

Minerva sentit le sang refluer de son visage et ses bras se firent lourd. Elle sentit derrière elle qu’Alan et Cora s’éloignaient discrètement. Elle se retrouva seule avec Lewis et dans un accord silencieux, ils s’éloignèrent un peu de la foule bruyante d’étudiants.

- Folle soirée hein ? fit Minerva dans une tentative de détendre l’atmosphère. Apparemment c’était un Serpencendre, pas un ver. Brûlopot va avoir de sacrés ennuis…

Elle se tut lorsqu’elle se rendit compte qu’elle ne faisait que répéter les mêmes mots qu’Alan.

- Il vaut mieux que l’on s’arrête là.

Minerva stoppa sa marche et chercha du regard un banc que Lewis semblait avoir trouvé, mais quelque chose dans le ton de sa voix la fit tiquer. Elle se retourna vers lui, incertaine.

- Comment ça… ?

Lewis soupira faiblement.

- J’avais espéré que ce serait toi qui me le dises. Cela fait moins mal à la fierté de rejeter plutôt que de se faire rejeter.

- Tu veux dire que… ?

Lewis hocha la tête.

- Il vaut mieux mettre un terme à notre relation. Je pense qu’elle ne t’apporte rien, sois honnête. Je ne t’apporte rien.

- Oh, tu vas me dire que c’est pas de ma faute, mais que c’est à cause de toi ? ironisa Minerva même si elle sentit que sa voix tremblotait sur le moment.

Lewis se passa une main dans ses cheveux.

- Je t’en prie, Minerva. Non, ce n’est pas ça. Mais soyons honnêtes. Cela a trop manqué dans cette relation. De la part de nous deux. Je ne te parle pas de marques d’affection, si c’est ce que tu te demandes. Jamais je ne te quitterais parce que tu n’es pas tactile ou expressive.

Minerva resta silencieuse, le cœur battant. Tout comme le soir où elle l’avait embrassé pour la première fois, elle avait l’impression d’observer la scène de l’extérieur. Elle n’arrivait pas à croire qu’il état en train de rompre avec elle. C’était ironique que la pleine lune brillât tout aussi fort que lors de la cérémonie du mariage de Fleamont.

- Je veux être honnête, Minerva, continua Lewis. Je suis réellement tombé amoureux de toi. Pour ton intelligence, ta perspicacité, Merlin ton sarcasme. Parce que tu fais ta dure mais au fond tu lâcherais tout pour tes amis. Parce que tu es déterminée et fière. Talentueuse en Quidditch, et oui, meilleure que moi.

Il eut un petit rire amer.

- Je t’aimais pour tes insécurités. Et parce que je voulais sincèrement t’aider à les vaincre. Alors même si je suis en train de rompre avec toi… oui Minerva, tu es belle, même si je sais que tu ne le penses pas. Tes yeux m’ont rendu complètement fou.

Minerva ferma les paupières automatiquement. Il lui faisait peur : lui qui connaissait toutes ses craintes sur elle-même, était en train de la quitter. Elle ne savait toujours pas pourquoi, mais dorénavant, comment ferait-elle pour se protéger si la personne qui la connaissait le mieux quittait son cercle de confort ?

- Mais à vrai dire, je m’en fichais de ton apparence, reprit Lewis. Je suis tombé amoureux parce que tu ne te laissais pas faire. Tu t’es alliée à moi pour traquer Jedusor.

Minerva frissonna. Lewis fit une longue pause. Minerva pouvait à peine entendre le bourdonnement des étudiants plus loin, les professeurs qui parvenaient peu à peu à éteindre l’incendie.

- Mais c’est aussi à cause de Jedusor que je te quitte. C’est lui, la vraie raison.

Minerva leva un regard troublé. Il y avait une raison à laquelle son cerveau ne s’attendait pas, c’était bien celle-là. Son cœur, lui, se mit à accélérer son battement.

- Tu étais pugnace contre Jedusor, tu voulais rendre justice à Jimmy et en cela, je pouvais m’y retrouver. Et moi qui t’aimais, j’étais aveugle à tes hésitations, ton recul, voire tes mensonges, tes secrets.

- Je ne…

- Si tu parles, Minerva, prévint Lewis, c’est pour dire la vérité. Combien de fois m’as-tu menti ? Je sais bien que tu as arrêté toute recherche sur Jedusor. A raison ou pas, je n’en sais rien. Mais notre relation est en train de pourrir. Nous avons laissé entrer Jedusor et si toi tu veux t’en débarrasser et le laisser filer, ce n’est pas mon cas. Ce ne sera jamais mon cas. Alors, Minerva, pour la dernière fois : y-a-t-il quelque chose sur Jedusor que tu dois m’avouer ?

Minerva sentit une sueur froide longer sa colonne vertébrale. Elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait pas lui dire. Oh Merlin, ce papier qui dénonçait un « J.T. » comme dangereux, elle aurait dû le brûler. Le brûler pour mieux l’oublier. Le brûler pour qu’il cesse de pincer sa peau à travers le tissu de son uniforme, qu’il cesse de la hanter, qu’il cesse de peser si lourd dans sa poche, si lourd dans sa honte.

Elle allait mentir. Encore et toujours alors même qu’il lui avait demandé de l’honnêteté. Alors même qu’il lui avait ouvert son cœur, lui faisait confiance, était passé outre ses secrets. Jamais il n’abandonnerait sa quête contre Jedusor, seule la mort serait capable de le stopper.

Les larmes de honte lui montèrent aux yeux. Elle le regarda en face, déglutit. Puis elle secoua la tête, un sanglot coincé dans sa gorge. Lewis resta un long moment à la fixer, si long que Minerva ne put supporter ses yeux bleus. Des yeux qui n’étaient pas furieux, mais des yeux dans lesquels la déception prenait toute la place, noyait son regard jusqu’à même submerger la jeune fille. Il n’eut même pas besoin de préciser plus les raisons de la rupture. Outre sa malhonnêteté, Minerva agissait par lâcheté, une lâcheté qui lui crevait la peau. Elle avait tourné le dos à ses valeurs, par crainte, par peur. Elle avait renié son éducation, renié ses idéaux, sa morale ; elle s’était reniée malgré cette dernière main tendue par Lewis. Et la déception qui ruisselait dans ses yeux était la pire des dagues. Minerva aurait préféré qu’il se mette en colère. La colère était éphémère et s’émiettait avec le temps ; sa déception, elle, était comme un brouillard opaque et toxique qui l’enveloppait et l’étouffait dans ses bras accusateurs.

- Alors au revoir, Minerva. J’espère qu’un jour, tu parviendras à devenir celle que tu es réellement au fond de toi.

Lewis tourna les talons une dernière fois et Minerva se recroquevilla, les larmes s’échappant de ses yeux. Au bord du hurlement, elle sortit avec fureur contre elle-même, ce papier qui la faisait tant souffrir. De ses doigts tremblants, elle le déchira et de sa baguette, y mit le feu. De ses yeux brouillés de larmes, elle regarda les coins du papier se corner et brunirent, se recroqueviller comme elle venait de le faire, avant qu’il ne soit réduit en poussières.

Une note concernant les recherches sur l'autisme : les mots "suffisamment décongelés pour procréer" ont bel et bien été écrit par Kanner, des propos qui m'ont assez perturbée donc j'ai décidé de les écrire ici. La théorie de "mères réfrigérateurs" est REELLE. En revanche elle a été prouvée FAUSSE. Cela n'a eu que pour résultat de rendre des mères désespérées et détruites en pensant qu'elles étaient coupables de quoique ce soit. L'autisme n'est PAS dû au comportement maternel, mais cette théorie a été malheureusement très développée dans les années 50/60.
annabethfan

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Re: Minerva McGonagall [Harry Potter]

Message par annabethfan »

Allez c'est l'heure de commenter !!
Elle se souvenait de Fleamont Potter qui avait provoqué en duel tous ceux qui se moquaient de son prénom. A force de s’entraîner sur les autres étudiants, il était lui-même devenu un as des combats et plus personne ne lui avait cherché des noises.
Tellement un truc de Potter n'empêche :lol: Et là je me souviens de Harry qui provoque Malefoy en duel et lui qui répond "je te prends quand tu veux" :lol:
et il donnait l’impression de vouloir augmenter le niveau des étudiants (ou ramasser les miettes d’orgueil qu’il lui restait).
Bam ça c'est fait :lol:
Dippet prévoyait de mettre ce concours de duels en place après Noël, afin de laisser champ libre au spectacle de théâtre.
C'est sûr que c'est pas le théâtre qui allait améliorer le niveau ^^
- C’est bien, lui avait-il simplement dit.
Aouch ^^ On est un peu au niveau de :
- t'es en colère ?
- Non.
:lol:
- Et puis, mes recherches sur Jedusor m’accaparent également. Maintenant que je suis tout seul…
Minerva n'a pas des journées de 36h non plus mon coco
Lâcheté ou sagesse, la frontière était très mince. Et malheureusement, Minerva et Lewis avait chacun pris parti différent.
J'aime beaucoup toute cette réflexion sur le parcours de Minerva. Et par tous les aspects, elle n'arrive vraiment pas à connecter avec Lewis surtout depuis qu'elle est en couple avec lui. J'ai l'impressions qu'ils ont pas eu un moment "mignon" ensemble quoi, c'est vraiment une relation illusion presque
Si son statut avait changé, si elle était désormais petite amie d’un garçon, son comportement ne différait que très peu. C’était comme si elle s’évitait l’épreuve d’être en couple.
Voilà c'est exactement ce que je voulais dire ! Et ça veut dire tellement d'ailleurs sur son manque de sentiment mais aussi sur sa relation aux garçons ou sur elle-meme
Si Holly était un joli vif d’or, Minerva elle, représentait le balai.
Mais cette comparaison :lol: :lol: :lol: :lol: Je meurs :lol:
Choquée, Minerva avait changé d’auteur pour finalement tomber sur une explication encore plus terrible de la mère réfrigérateur, qui serait responsable indirectement de l’autisme chez l’enfant.
Cette façon de toujours faire peser la faute - et de façon horrible - sur la mère...
Avait-il peur de se retrouver tout seul en présence d’une mère dont il croyait l’amour absent, et le ressentiment prégnant ?
T'écris tellement bien Clem oh la la *emoji yeux coeur qui manque cruellement sur BN*
Si Minerva avait bien compris, la colline était en fait une simple brume verte qui tourbillonnait autour des chevilles des personnages et ceux-ci allaient devoir marcher en sur-place dessus.
Les effets spéciaux bas de gamme des pièces d'écoles version sorcier :lol:
Herbert Beery fit son entrée, affublé d’un costume violet trop court pour lui, ses maigres chevilles apparaissant alors qu’il levait les bras pour les accueillir.
Ce genre de détail si réaliste qui me flingue :lol:
- Qu’est-ce que tu racontes, ils sont en couple.
Justement donc :lol:
- Tu trouves ? Remarque tu me diras, ça pond des œufs un ver ?
C'est tellement random :lol: :lol:
(J'ai clairement l'image du ver des sables de Dune en tête haha)
Le décor valdingua à travers la Grande Salle sous les hurlements des étudiants.
RIP la colline de Dumby
Minerva, au sol, aperçut Beery tenter de s’interposer entre les deux étudiantes. Courageux ou inconscient peu importait, car il fut pris entre deux feux et reçut un sortilège d’Engorgement.
Entre deux feux
Littéralement :lol:
Sa tête tripla de volume et il s’effondra au sol, rampant pour échapper aux tirs.
Il fait le ver, il est dans son rôle :lol:
inerva jeta un coup d’œil dans son dos : les œufs explosés et dorénavant devenus un foyer d’incendie, rongeaient le lambris et le bois de la pièce
Je me demande ce que c'est quand même ces trucs... Des espèces de Scroutt à pétard avant l'heure ? Ca vient des Crabes de feu et ça sort d'oeufs :lol:
L’infirmière Pomfresh accourra, essoufflée,
Mais elle est là depuis quand elle :lol:
- Un Serpencendre, répondit Alan en grimaçant.
Ah loupé ^^
- Je peux te parler de quelque chose ? répondit à la place Lewis.
Ca sent la rupture
Pour ton intelligence, ta perspicacité, Merlin ton sarcasme. Parce que tu fais ta dure mais au fond tu lâcherais tout pour tes amis. Parce que tu es déterminée et fière.
J'aime tellement le personnage de Minerva. Mais vraiment. J'ai rarement vu un personnage aussi à contre-pied de ce qu'on attend d'un personnage principal. Et le fait qu'elle te ressemble beaucoup n'y est pas pour rien ^^
Tes yeux m’ont rendu complètement fou.
Minerva ferma les paupières automatiquement.
Je suis désolée mais ça m'a rire :lol:
Mais c’est aussi à cause de Jedusor que je te quitte. C’est lui, la vraie raison.
"Pendant mes recherches, je suis aussi tombé amoureux de Jedusor. Je te quitte pour aller vivre une idylle avec lui en Albanie. Adieu"
Nan mais n'empêche lui il aura tout fait foiré pour tout le monde
Le brûler pour qu’il cesse de pincer sa peau à travers le tissu de son uniforme, qu’il cesse de la hanter, qu’il cesse de peser si lourd dans sa poche, si lourd dans sa honte.
MAIS CETTE PLUME !! Rah Clem je suis tellement admirative !
Outre sa malhonnêteté, Minerva agissait par lâcheté, une lâcheté qui lui crevait la peau.
Justement je ne pense pas. Parce que ça serait intéressant, la lâcheté supposerait un comportement contraire à Gryffondor et justement je vais postuler l'hypothèse inverse. Elle pense agir par lâcheté, mais elle le fait de façon courageuse. Dumbledore a bien dit qu'il fallait plus de courage pour affronter ses amis que ses ennemis et c'est ce qu'elle est en train de faire : elle accepte de perdre Lewis pour le protéger.
De ses yeux brouillés de larmes, elle regarda les coins du papier se corner et brunirent, se recroqueviller comme elle venait de le faire, avant qu’il ne soit réduit en poussières.
En ombres et poussières... (allez petite ref)

Mais vraiment ce chapitre était magnifiquement bien écrit, juste sublime !!
PtiteCitrouille

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Re: Minerva McGonagall [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Heyyyy

Lalalalala bon on est lundi donc zou, voici le chapitre que je poste très rapidement avant de me préparer à manger !

Désolée du retard, Marion merciii pour ton commentaire !! <3


Chapitre 30 : « Maman ? Tu m'as manquée. »


Les étudiants de Poudlard étaient rentrés plus tôt à cause de l'incident de la pièce de théâtre. L'odeur de bois brûlé de la Grande Salle avait eu raison du directeur qui avait décidé de renvoyer tout le monde chez eux pour les vacances et ce, quelques jours en avance. Le professeur Brulopôt était tombé encore plus bas dans l'estime de Dippet et ce dernier avait décidé de le mettre en probatio jusqu'à nouvel ordre. Quant à Beery, il avait gagné un séjour prolongé à l'infirmerie en compagnie de sa tête qui avait atteint la taille d'un cerceau de Quidditch.

Heureusement, les blessés n'avaient pas été trop graves et la plupart était sortie en l'espace d'une poignée d'heures. Chacun avait cherché à connaître le fin mot de l'histoire et les raisons du fiasco général. Apparemment Sir Sanchance sortait avec l'actrice qui jouait Amata, et Beery avait trouvé que cela aurait créé une bonne alchimie sur scène. C'était sans compter le caractère volatile de Sir Sanchance qui, juste avant le lever de rideau s'était lassé de la première pour se tourner vers Asha, provoquant la jalousie d'Amata.

Alan avait semblé bien amusé de la situation lorsqu'il avait raconté tout cela dans le train du retour. Minerva avait écouté d'une oreille, l'esprit embrumé et les pensées emmêlées. Cela faisait deux jours que Lewis avait mis fin à leur relation et jamais elle ne s'était sentie plus au fond du trou qu'à ce moment-là. Le pire, c'était qu'elle ne parvenait pas à ressentir de la colère envers le Serpentard. Elle était en partie soulagée que tout soit terminé car elle ne se torturerait plus l'esprit avec Jedusor ou encore sur son comportement en tant que petite amie. Tout ceci avait été un poids constant qu'elle s'était imposée et qu'elle avait subi. Mais les raisons qui avaient poussé Lewis à la quitter lui tiraillaient les entrailles. Contrairement à ce qu'elle avait pensé au tout début, elle ne souffrait pas d'une remise en cause sur sa capacité à être appréciée par un garçon. Si cette confiance restait fragile, Lewis ne l'avait pas détruite. Au contraire, celle-ci s'était même renforcée au fur et à mesure de leur brève relation. Elle saisissait pourquoi Lewis n'avait pas apprécié être celui qui romprait : sûrement avait-il craint qu'elle ne sombre et que son estime d'elle-même en ressorte éprouvée voire entaillée. C'était bien le cas. Mais pas dans le sens où elle l'avait pensé. Lewis ne l'avait pas ménagée : sans dire précisément les mots, il avait fait comprendre à Minerva qu'elle ne vivait toujours pas en accord avec ses valeurs et pire, qu'elle agissait par lâcheté. Minerva était terrifiée. Et elle s'en voulait encore plus d'être soulagée d'en avoir fini avec Jedusor. Elle fuyait, encore et toujours. Derrière son soulagement, reposait de manière accusatrice cette énième dérobade. Mais cette fois-ci, Minerva ignorait si son cœur serait capable d'absorber cette couardise comme il l'avait fait auparavant. Son état actuel n'augurait rien de bon.

Alan finit par réaliser que son amie ne réagissait pas à ses mots, aussi il s'arrêta de blablater et l'observa avec curiosité. Finalement, il eut comme un éclair de compréhension et il dit en posant une main compréhensive sur le genou de la jeune fille :

- Ça va bien se passer tu sais. Dis-toi que lui aussi est heureux avec sa femme. Ce Noël sera différent mais tout aussi joyeux.

Minerva eut un mouvement d'incompréhension avant de réaliser qu'Alan parlait de son grand-père. Au Noël précédent, Eugene avait été présent pour célébrer les festivités et cela avait marqué le début d'une relation plus apaisée au sein de la famille puisqu'il avait découvert le monde de la magie ce jour-là. Sûrement Alan croyait-il que son amie était triste de penser à son défunt grand-père, présent la dernière fois mais dont cette fois, l'absence se ferait très pesante.

Minerva esquissa un bref sourire et acquiesça. Honteuse, elle n'avait pas osé dire que sa relation avec Lewis s'était achevée. Elle n'aurait pas pu lui donner des explications satisfaisantes et n'aurait certainement pas eu le courage de dire la vérité. Sûrement lui enverrait-elle une lettre d'ici quelques jours, telle la lâche qu'elle était. Une action comme celle-ci, une de plus ou une de moins, qu'est-ce cela changerait ? Elle était déjà une moins-que-rien. Elle se faisait honte. Et pourtant, elle avait beau se dire que rien n'allait dans son comportement, elle ne parvenait pas à changer. Jamais elle ne retournerait à son enquête sur Jedusor. Alors elle se cantonnerait à son aveuglement jusqu'à ce que cette histoire s'essouffle.

Elle accueillit leur arrivée à Londres avec soulagement, le panache fumant de la locomotive saluant les parents qui étaient venus les récupérer, le sourire aux lèvres. Minerva observa un instant les visages joyeux avant d'attraper sa valise au-dessus de sa tête, sa chouette toute aussi silencieuse qu'elle dans l'autre main. Depuis quelques années, sa mère avait cessé de venir la chercher sur le quai 9 ¾ et préférait l'attendre dans la partie moldue de King's Cross, car ils avaient découvert que Robert Jr était de plus en plus mal à l'aise au milieu du brouhaha que constituait les sorciers accompagnés de leurs animaux magiques. Robert Sr refusait de transplaner et attendait à la maison qu'ils reviennent. Ainsi, comme à leur habitude, Minerva, Cora et Alan patientaient ensemble d'être rejoints par Malcolm qui avait décidé de traîner en compagnie d'Eli Dawson et de sa copine Beth (mais surtout en compagnie de Beth). Malcolm avait tout de l'attitude de quelqu'un qui attendait patiemment son heure en attendant que Beth ne se lasse du batteur de Poufsouffle ou qu'elle développe un intérêt pour son ami de Serdaigle. Voyant que Minerva commençait à s'agacer de son retard, il coupa court à sa discussion avec ses amis et les rejoints avec un air accusateur.

- T'abuses Minerva, t'aurais pu me laisser dire au revoir correctement.

- Tu les reverras pendant les vacances ou au pire dans deux semaines, riposta Minerva en faisant un signe de main à Pomona et Filius au loin.

Malcolm grogna.

- T'as de sale humeur toi j'ai l'impression. M'étonne pas que tes au revoir avec Rollin aient pas duré. Il est où d'ailleurs ?

Minerva se crispa et mentit :

- Il est déjà parti. Il était pressé.

Et de ce fait oui, il était bel et bien parti, mais sûrement pour éviter de la croiser. Alan et Cora, qui avaient bien remarqué qu'elle n'était pas allée voir Lewis, lui jetèrent un coup d'œil curieux mais ne dirent rien. Ils traversèrent tous ensemble le mur pour être accueillis par des regards étonnés et perplexes des moldus. Habitués, les quatre étudiants traversèrent la gare pour rejoindre leurs parents qui discutaient sur le parvis. Cora sembla marquer une pause, mais Alan la tira avec lui et elle fut bien obligée de les suivre.

Robert Jr les remarqua en premier et avec une exclamation de joie il les désigna avant de courir vers sa sœur. Le ventre noué, Minerva le prit contre elle après un bref coup d'œil à sa mère.

- Et moi, j'ai pas le droit à un câlin ? râla Malcolm.

- Sois gentil avec lui, lui fit sèchement sa sœur sous son regard surpris.

Il souffla et alla embrasser leur mère. De son côté, Alan paraissait être en train de présenter sa petite-amie car celle-ci avait le visage aussi rouge qu'un Souafle et semblait avoir des difficultés à respirer. Soucieuse que son propre frère n'amène pas Lewis sur le tapis, Minerva détourna son attention en saluant bruyamment Isobel.

- Ah ça fait du bien de rentrer ! Il faut qu'on te raconte ce

qu'il s'est passé durant le spectacle de Noël ! Je savais que ça allait mal se finir.

Sa mère parut prise de court par son enthousiasme extrême mais elle sourit, laissant à Malcolm le soin de commenter :

- T'es franchement bizarre toi en ce moment...

Minerva l'ignora et empoigna ses affaires.

- Qui veut transplaner avec moi ?

Robert Jr s'accrocha à sa main sans faire attention au coup d'œil que lui lançait sa mère. Avec un raclement de gorge, Minerva prit la première le chemin vers une allée vide de moldus et pivota sur ses pieds sans tarder. Accrochée à la sienne, la main de Robert Jr tressaillit violemment. A l'arrivée, il se frotta énergiquement la tête en plissant les yeux. Minerva estima que pour son jeune âge, le Transplanage ne devait pas être agréable. Elle se demanda même d'ailleurs si ce n'était pas déconseillé.

Robert Sr les attendait sur le perron emmitouflé dans un pull tricoté et une écharpe aux motifs écossais, la main en visière devant le faible soleil d'hiver de Caithness.

- Vous revoilà chargés comme des mules ! commenta-t-il en tant que salut. Comment vas-tu, ma chérie ?

Il embrassa sa fille sur le front avant d'aller voir son fils en prenant bien garde à contourner la chouette Bonnie qui l'observait de ses grands yeux jaunes.

- Quoi de neuf à l'école ? demanda-t-il en prenant une des valises.

Minerva fit les gros yeux à son frère qui prenait un sourire carnassier tout en la regardant. Si Isobel remarqua l'échange, elle ne pipa mot et lança :

- Une histoire de spectacle de Noël apparemment...

Sa fille cacha sa mine soulagée et hocha vivement la tête.

- Bien, alors vous allez nous raconter tout cela autour d'un bon thé, il fait trop froid pour rester plus longtemps dehors !

***

Les retrouvailles avaient égaillé le moral de Minerva durant quelques instants. En outre, elle avait reçu une lettre de Holly qui contenait en plus de ses nouvelles, un billet pour assister au match des Harpies contre l'équipe allemande des Heidelberg Harriers. Elle n'y jouerait sûrement pas, mais Holly avait lourdement insisté pour trouver une place à son amie, aussi Minerva était ravie de pouvoir s'y rendre. Un Portoloin serait mis à sa disposition au Ministère pour tous les supporters.

Mais au bout de quelques brefs jours, la réalité l'avait frappée de plein fouet et elle était retournée à sa morosité. Elle avait beau assurer à ses parents qu'elle allait bien, Isobel semblait la moins dupe, l'observant en silence durant les repas. Lorsqu'elle n'était pas plongée dans ses manuels, elle restait assise à son bureau, à ressasser sa dernière conversation avec Lewis. Jamais elle n'avait déçu quelqu'un, encore moins une personne qu'elle estimait, et le coup était très dur pour elle. Elle revoyait encore la dernière chance que lui avait offert le Serpentard, chance qu'elle avait négligée, piétinée, qu'elle avait fuie.

Quelqu'un frappa doucement à sa porte. Sa mère passa la tête dans l'entrebâillement :

- Je peux entrer ?

Minerva acquiesça et se leva. A sa surprise et à son plus grand malaise, Isobel resta un instant debout au milieu de la pièce, se tordant les mains, avant de s'asseoir sur le lit en silence. Ce genre de comportement augurait une conversation qui l'embarrasserait probablement. Sous le signe de main de sa mère, elle s'installa à côté, tout aussi raide qu'elle. Un ange passa avant qu'Isobel ne se râcle délicatement la gorge :

- Tu as besoin de me parler de quelque chose ?

Minerva se raidit. Oui elle avait sûrement besoin de parler. Mais elle savait qu'elle n'avouerait rien à sa mère, du moins pas ainsi, pas de son propre chef. Isobel eut le mérite de connaître sa fille en insistant :

- Je t'ai rarement vue dans cet état-là, tu sais. J'ai l'impression que tu es un peu perdue en ce moment, non ? C'est à cause de ton orientation professionnelle ? D'un garçon ?

Minerva tiqua et Isobel eut un sourire compréhensif.

- Je m'en doutais bien. Je m'avance trop si je dis qu'il s'agit du jeune Rollin ?

- Comment tu sais ? croassa Minerva le menton rentré dans le cou.

- Qui d'autres ? Vous vous êtes beaucoup vus cet été, et vous êtes allés au mariage des Potter ensemble. Et aussi paradoxal que cela puisse paraître, seul un garçon est capable à la fois de t'indifférer et de te perturber ainsi. Bon alors, tu es amoureuse ?

Minerva baissa encore plus la tête. Elle trouvait ce mot si niais, d'autant plus qu'elle ne parvenait pas à ressentir cette émotion.

- On a rompu, souffla-t-elle du bout des lèvres.

- Oh, chérie...

Isobel posa une main hésitante sur les cheveux de sa fille avant de la retirer.

- Tu l'aimes beaucoup ?

Minerva papillonna des yeux.

- Pas comme ça.

Isobel tiqua. Elle devait sûrement se demander ce qui la mettait dans cet état-là si elle n'était pas si accrochée que cela au Serpentard.

- Je crois que j'ai fait quelque chose qu'il ne fallait pas, continua Minerva, ou plutôt je n'ai rien fait alors que j'aurais dû. Et il a rompu.

- Tu veux m'en parler ?

Minerva secoua la tête et Isobel eut un sourire compréhensif. Elle s'estimait forcément chanceuse d'avoir eu autant d'informations de la part de sa fille. Le reste, elle n'était pas prête à l'avouer.

- Je ne l'aimais même pas, murmura Minerva. Je l'appréciais beaucoup, mais je n'arrivais pas à...

- C'est pour ça qu'il t'a quittée ? demanda Isobel en fronçant les sourcils. Parce que tu ne lui montrais pas des sentiments ?

- Non, non ! s'empressa de rectifier sa fille qui ne voulait pas que sa mère aille crier au scandale chez les Rollin. J'ai commis une erreur. Je l'ai déçu. Et moi aussi.

Isobel n'insista pas. Il y avait des choses que sa fille serait incapable de dire. Minerva resta un long moment à fixer les lattes du parquet. Elle ne savait si elle devait aborder le sujet des relations avec sa mère, car elle se sentait gênée d'avoir une telle proximité avec elle sur ce qu'elle considérait être son intimité. Mais c'était bien ce silence qui l'empêchait de comprendre les émotions contradictoires et complexes qu'elle avait ressenti avec Lewis. Le manque d'affection qu'elle lui avait témoigné était-il un reflet de ce qu'elle voyait chez ses parents ? Elle craignait presque de demander. D'un autre côté, elle avait si souvent fui que cela la rendait malade de détourner les yeux à nouveau.

- Toi et papa..., commença-t-elle lentement. Vous vous aimez toujours ?

Isobel eut un léger sursaut. Elle n'avait pas besoin de faire semblant de ne pas comprendre : sa relation avec Robert Sr était elle-même compliquée, basée sur un ancien amour puissant qui s'était fissuré au fil du temps. La question pour Minerva était de savoir s'ils étaient encore ensemble en souvenir du passé, ou par égard pour leurs enfants. Cette question s'adressait surtout à Isobel, car Robert Sr n'aurait jamais considéré l'hypothèse d'une séparation.

- Tu sais...

Isobel sembla chercher ses mots. C'était sûrement la première fois qu'elle formulait sa pensée à voix haute.

- Aimer ne s'arrête pas avec les sentiments. Je sais que cela peut te faire tiquer, ajouta -t-elle en remarquant le tressaillement de sourcils de sa fille. Mais l'amour c'est aussi se donner de la peine pour ce que l'on aime, et c'est aimer se donner de la peine. Ton père et moi nous nous sommes aimés à la folie. Je l'aime encore, et lui aussi.

Isobel soupira et observa ses doigts fins croisés sur ses genoux.

- J'admets que tout ne se déroule pas comme nous le souhaiterions, et cela me fait mal. Mais chacun de nous travaille dur pour perdurer. Tu n'imagines pas à quel point papa s'est donné pour passer outre mon mensonge. Je lui en suis immensément reconnaissante. Si j'ai tourné le dos à ma famille pour nous deux, lui a tourné le dos à sa conviction première.

Elle sourit avec nostalgie.

- Tant qu'il y aura de l'amour à faire croître, lui et moi ne nous quitterons jamais. Il y aura peut-être des jours où notre relation te semblera fanée, mais avec un peu de soins et d'attention, elle en sortira revigorée. Et un jour, continua-t-elle en posant une main sur le genou de sa fille, toi aussi tu rencontreras quelqu'un pour qui tu seras capable de déplacer des montagnes.

Minerva eut l'air sceptique car Isobel s'esclaffa :

- Tu as beau prendre tes grands airs sarcastiques quand j'aborde ce sujet, tu ne me tromperas pas. Tout le monde a besoin de quelqu'un pour cheminer dans sa vie à un moment ou un autre, amour ou ami. Tu es ma fille et en dépit de tout, je sais qu'au fond de toi, tu as envie de trouver cette personne.

Sa main vola sur la crinière brune de Minerva.

- Cela viendra le moment venu.

Isobel se leva avec un dernier sourire et quitta la pièce sous le regard attristé de Minerva. Il était si rare qu'elles aient une conversation rien que toutes les deux. Leur relation avait régulièrement été tendue, à coups d'incompréhensions et de rejets. Discuter de sujets personnels était beaucoup trop étrange pour Minerva qui n'était pas prête pour que cela devienne systématique, mais cela lui avait permis de réaliser à quel point Isobel lui manquait réellement : pas juste parce qu'elle était sa mère, mais surtout parce qu'elle était sa maman.

***

Sept jours. C'était le temps que Minerva avait passé au stade gallois où le match entre les Harpies de Holyheads et les Heidelberg Harriers avait lieu. Tout avait bien commencé : Minerva s'était rendue au Ministère où une queue de supporters attendait déjà d'être envoyée sur les lieux. Minerva avait été sobre dans sa tenue, en enfilant un pull maillé vert foncé aux couleurs des Harpies et une cape émeraude classique chez les sorciers alors que d'autres avaient teint leurs cheveux. Elle avait patienté plus d'une heure avant d'être affiliée à une marmite crasseuse qui l'emmènerait près du stade. Des vagues vertes et violettes (la couleur des Heidelberg) les avaient accueillis dans les cris, les rires et la bière.

Minerva avait été enchantée en constatant qu'elle était remarquablement bien placée sur la partie avant gauche du terrain. Si certains préféraient être au centre, Minerva estimait que sacrifier la vue d'un côté valait le coup étant donné qu'elle était aux premières loges pour observer l'attaque puis la défense d'une équipe. C'était la première fois qu'elle assistait à un match professionnel : chaque équipe avait apporté un orchestre qui prévoyait de jouer à l'annonce des joueurs. Minerva avait entendu dire que les Allemands étaient de redoutables adversaires, malins et rusés, avec une maîtrise du jeu incroyable. Leurs entraînements se révélaient intensifs au point que les Heidelberg inspiraient tant la terreur que le respect. En face, les Harpies n'étaient pas en reste. Peut-être parce qu'elles étaient des femmes dans un monde accaparé par les hommes, mais leur rage de vaincre avait toujours été au sommet. Leur technique de jeu était une des meilleures d'Europe en plus d'offrir un spectacle artistique tout aussi spectaculaire. Elles parvenaient à transformer ce sport en une œuvre d'art à en laisser les spectateurs ébahis. Minerva n'aurait pas pu rêver meilleure rencontre.

Mais voilà, elle avait beau adorer le Quidditch, elle avait eu beau pousser des exclamations et des cris de joie aux points remportés par les Harpies et arrêtés par la gardienne, sept jours commençaient à faire long. Son cœur avait du mal à supporter la vue du score qui augmentait toujours plus au fil des heures, tantôt à la faveur des Harpies, tantôt à celle des Heidelberg. La capitaine des Harpies, Gwendolyn Morgan menait son équipe à la perfection : Minerva n'avait jamais joué pendant plus de trois heures, le maximum autorisé par Poudlard et elle avait fini éreintée, la gorge en feu d'avoir trop crié. Morgan parvenait à maintenir ses joueuses dans son cercle d'écoute tout en gardant un œil sur le terrain. Son jeu était des plus beaux : dans les airs, tout lui semblait plus simple. Elle virevoltait, dansait, frôlait les joueurs adverses, attrapait des Souafles qui paraissaient à première vue perdus, lançait à la fois des tirs d'une puissance hallucinante ou d'une précision chirurgicale. Elle se jouait des règles du jeu, qu'elle connaissait par cœur : souvent à la limite de la faute, toujours dans la sphère de la réglementation, elle y ajoutait une touche de fair-play qui faisait d'elle l'une des meilleures joueuses de ce match.

A l'approche de la nuit, le match avait été arrêté. Des tentes sommaires avaient été installées autour du stade, et Minerva s'était retrouvée entourée d'Allemands aux rires renforcés par l'alcool. Autant dire qu'elle n'avait pas tardé à se rouler dans la couverture et la paillasse fournies par le département de régulation des Sports magiques. Elle avait pu prévenir ses parents grâce à un système de chouettes mis en place ; celles-ci étaient si demandées que durant toute la nuit, Minerva avait entendu leurs ailes claquer au-dessus de sa tente.

Et les jours s'étaient enchaînés ainsi : la longueur du match avait eu pour mérite de faire jouer Holly qui avait dû remplacer l'attrapeuse principale, incapable bien sûr de soutenir un rythme aussi intensif. Minerva avait été agréablement surprise de voir que son amie s'était bien débrouillée. Non pas qu'elle doutait de ses compétences, mais elle craignait que le niveau eût été trop élevé après Poudlard. Il y avait sûrement eu un temps d'adaptation et beaucoup de travail, mais Holly semblait avoir réussi à s'intégrer et à faire sa place. Elle n'avait pas eu d'occasions d'attraper le Vif d'or mais était parvenue à bloquer la trajectoire de son homologue vers la balle sacrée, empêchant leur défaite.

Ils en étaient au septième jour de match. Un quart des spectateurs ne parvenaient plus à se réchauffer grâce à la magie au risque de se fatiguer, et grelottait dans le froid, voire somnolait de fatigue. Minerva avait reçu une écharpe de la part de sa mère et elle lui en était profondément reconnaissante. Un second commentateur avait été appelé à l'aide suite à l'abandon du premier qui ne parvenait plus à croasser un seul mot. Une tente médicale avait été montée à l'extérieur pour ceux qui ne supportaient plus le froid. Le décompte des points affichait des nombres que Minerva n'aurait jamais cru voir de sa vie : les Harpies menaient de 2970 points à 2850. Si un écart de 120 points paraissait irrattrapable dans un jeu à Poudlard, il faisait office de fissure au sol dans un match comme celui-ci, surtout avec un Vif d'or encore en jeu. La plupart du temps, les attrapeurs étaient invisibles aux spectateurs. Certains avaient plaisanté en disant qu'ils avaient dépassé la frontière avec l'Angleterre, mais Minerva se demandait si ce n'était pas réellement impossible et commençait presque à considérer le fait.

Les Allemands marquèrent un autre point lorsque soudain, les attrapeurs apparurent de nulle part (« de Londres ! » s'exclama un gallois), le bras tendu devant eux. La moitié du stade retint son souffle, tandis que l'autre moitié encore consciente, lassée de cette énième action, ouvrit un œil vitreux pour observer la scène. Minerva aperçut un éclat doré virer vers le sol, entraînant deux nuées floues violette et vertes dans son sillage. Alors que le Vif remontait brutalement, Glynnis Griffiths, l'attrapeuse titulaire des Harpies coupa la route de son adversaire en pleine descente vers le sol. Celui-ci, forcé de freiner pour ne pas la percuter, fit une embardée qui aurait jeté n'importe qui à terre, et acheva sa course près des gradins. Griffiths, imperturbable, continua son chemin vers le ciel sous les hurlements du stade qui sentait que cette fois serait la bonne. Minerva avait presque envie de tendre les doigts avec elle tellement l'attrapeuse était proche de l'empocher. Le Vif redescendit au sol et le cœur de Minerva chuta avec alors que Griffiths lâcha le contrôle de son balai pour faire jouer la gravité. Tombant comme une pierre, elle rattrapa le Vif d'or dans sa course et dans un geste qui tenait autant de la chance que du talent, agrippa les ailes dans un cri et reprit en main son balai, stoppant sa chute à quelques petits mètres du sol.

Les sept jours semblèrent flotter encore dans le stade car celui-ci mit du temps à réaliser que le match était fini avec une victoire des Harpies de 3120 à 2870. Le chaos qui s'ensuivit fut tel que Minerva fut incapable de penser correctement. Elle finit dans les bras de sa voisine (bizarrement c'était une Allemande, mais celle-ci semblait juste heureuse que le match s'achève).

L'ambiance aurait pu rester dans cette veine pendant un long moment si le capitaine des Heidelberg, Rudolf Brand, n'avait pas décidé de rendre hommage à son homologue des Harpies. Sous les yeux ahuris du stade, il vola jusqu'à Gwendolyn Morgan, jeta son balai sur le côté... et posa un genou à terre. Minerva n'entendait rien mais il ne fallait pas être Merlin pour deviner qu'il avait pris un coup sur la tête et demandait Morgan en mariage.

Les coéquipières des Harpies se mirent à hurler de rire, sauf Morgan qui posa ses poings sur ses hanches d'un air sévère. Elle empoigna son Brossdur 5 et d'un coup sec, l'asséna sur le crâne de Brand qui s'écroula au sol. Cette fois, ce fut Minerva qui explosa de rire. Elle s'autorisa plus de moquerie quand elle fut assurée que Brand n'était qu'assommé.

En rentrant chez elle, au septième jour, elle se rendit compte qu'elle n'avait presque pas pensé à Lewis.
Cazolie

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Re: Minerva McGonagall [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Mais zut, j'ai vraiment deux chapitres de retard encore

je suis vraiment une bolosse, pardon !
J'ai repris les cours dons j'espère être plsu efficace dans l'écriture vu que j'aurai un rythme plus classique haha
Voeu pieux, apparemment :lol:
Audric était parvenu à arracher le Vif des mains de son adversaire.
WOH carrément !
la capitaine se devait de remplir son rôle de Préfète en cheffe avec sérieux.
Il serait temps HMM HMM
il donnait l’impression de vouloir augmenter le niveau des étudiants
Zut, je pensais que Poupou avait meilleure réputation que ça :lol:
Dippet prévoyait de mettre ce concours de duels en place après Noël, afin de laisser champ libre au spectacle de théâtre.
OU ALORS on engage les duellistes dans la troupe et ça devient de l'impro où il faut savoir comment réagir en fonction de l'issue du combat :lol:
Elle ne pouvait pas laisser un possible mort la tirailler ainsi
Rah je comprends. Ca peut paraître un peu lâche et en même temps, on est pas tous des héros, et pourquoi ce serait son combat ?
C'est vraiment horrible, le pauvre
Alors, pouvait-elle consciemment laisser un garçon s’approcher sachant qu’elle était incapable de s’assumer ?
J'approuve cette réflexion *smiley qui applaudit*
Choquée, Minerva avait changé d’auteur pour finalement tomber sur une explication encore plus terrible de la mère réfrigérateur, qui serait responsable indirectement de l’autisme chez l’enfant.
Ah mais sérieux ? Et c'est encore d'actualité ces théories ? C'est violent en tout cas !
Avait-il peur de se retrouver tout seul en présence d’une mère dont il croyait l’amour absent, et le ressentiment prégnant ?
C'est si triiiste
Isobel, malheureuse dans son secret, avait certes donné le lait à sa fille, mais n’avait pu donner le miel.
Ouuuh jolie expression !
qui se limitaient à une fontaine enchantée et une colline sur laquelle les acteurs devaient marcher.
Meerci pour ta participation Dumby :lol:
Et il disparut se mettre au premier rang, tout sourire alors que de derrière le rideau, provenaient moult chuchotements furieux accompagnés d’un sifflement non identifiable.
Euuuuuh pourquoi ça sent le drame
- Qu’est-ce que tu racontes, ils sont en couple.
Sympa le règlement de compte sur scène :lol:
- Ce n’est pas un ver ! répéta-t-il. C’est…
J'étais déjà interloquée par cette idée d'avoir un ver mais si en plus ce n'est pas un ver ??
Altheda jeta des pierres au pied du ver, Asha fit mine de lui jeter un sort, et Amata en jeta tout bonnement un sur sa camarade.
Mais QUE se passe-t-il :lol: :lol:
- Espèce de garce ! hurlait Amata. Voleuse !

Les œufs juste en-dessous du ver (ou du non-ver selon Alan) prirent feu et commencèrent à dévorer le bois de l’estrade,
Mais c'est tellement wtf, je me tape des barres face à tout ce drama :lol:
Sa tête tripla de volume et il s’effondra au sol, rampant pour échapper aux tirs.
Bah voilà c'est loin d'être ennuyeux :lol:
Quoiqu’il en soit, Brûlopot va passer un sale quart d’heure pour l’avoir fait pénétrer dans l’enceinte de l’école
Mais il a fait exprès ??
Minerva se rendit compte qu’elle n’avait pas pensé à lui ni n’avait cherché à savoir s’il faisait partie des blessés.
J'y pensais justement T.T
- Il vaut mieux mettre un terme à notre relation. Je pense qu’elle ne t’apporte rien, sois honnête. Je ne t’apporte rien.
Surtout, ont-ils vraiment une relation
Tes yeux m’ont rendu complètement fou.
Moooooow
Elle avait tourné le dos à ses valeurs, par crainte, par peur. Elle avait renié son éducation, renié ses idéaux, sa morale ; elle s’était reniée malgré cette dernière main tendue par Lewis
Okay du coup je comprends mieux, parce qu'au début je me disais "mec, si votre relation était juste bâtie sur votre traque de Jedusor c'est pas terrible non plus"
Mais je comprends ce qu'il veut dire maintenant !
En revanche elle a été prouvée FAUSSE.
OOOh d'accord !

Tellement de choses dans ce chapitre !
Vraiment je me suis tapée des barres sur la pièce de théâtre ce vaudeville :lol: :lol: :lol:
Je suis sûre que ça a fait rire Dumbledore a posteriori

La partie sur l'autisme était vraiment très intéressante ! Et j'ai trop aimé les pensées de Minerva dessus, et le fiat que même si elle reconnaît les manquements de sa mère elle a surtout pas envie de la blesser

Et enfin la rupture T.T Qui nous pendait au nez
Pauvre Lewis, il me fait vraiment trop de peine. Comme je te disais au début j'étais pas très au clair sur le pourquoi du comment, mais les réflexions de Minerva m'ont bien éclairée sur le sujet. As usual, j'aime trop la psychologie de tes persos ! Et j'aime que Minerva soit loin d'être parfaite, dans son rôle de préfète et dans sa vie perso. Ce que j'aime trop c'est que toute son histoire telle que tu l'a construite permet vraimetn de comprendre qui elle est 50 ans plus tard, mais aussi de voir son évolution, et c'est trop chouette ! Sur le côté préfète par exemple, si elle s'était pas prise en main elle aurait pas pu devenir directrice de Maison

Breeef voilà c'était chouette !
Cazolie

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Re: Minerva McGonagall [Harry Potter]

Message par Cazolie »

On enchaîne sur le chapitre 30 !
L'odeur de bois brûlé de la Grande Salle avait eu raison du directeur qui avait décidé de renvoyer tout le monde chez eux pour les vacances et ce, quelques jours en avance.
Mon élève de 4e qui pensait être en vacances devrait peut-être aller à Poudlard, le pays où on ne passe jamais ses exmaens de fin d'année
Quant à Beery, il avait gagné un séjour prolongé à l'infirmerie en compagnie de sa tête
Le "en compagnie de sa tête" m'a tellement tuée :lol: :lol: :lol:
C'était sans compter le caractère volatile de Sir Sanchance qui, juste avant le lever de rideau s'était lassé de la première pour se tourner vers Asha, provoquant la jalousie d'Amata.
Je pense que c'était volage le bon terme en fait :lol:
Et bref, quel bolosse ce Sanchance :lol: :lol:
Elle saisissait pourquoi Lewis n'avait pas apprécié être celui qui romprait : sûrement avait-il craint qu'elle ne sombre et que son estime d'elle-même en ressorte éprouvée voire entaillée.
Mais tellement prévenant même dans sa façon de rompre avec elle !
- Ça va bien se passer tu sais. Dis-toi que lui aussi est heureux avec sa femme.
J'étais perdue :lol:
Lewis s'est donc marié en l'espace de deux jours ? :shock: :lol:
Eugene
U-jean
Elle était déjà une moins-que-rien. Elle se faisait honte.
Oh mais Minervaaaaaaaaaaaaa
ça fait trop bizarre de la voir comme ça alors qu'on la connaît tellement sûre d'elle !
Robert Jr était de plus en plus mal à l'aise au milieu du brouhaha que constituait les sorciers accompagnés de leurs animaux magiques.
Oh bah va falloir s'habituer
alcolm avait tout de l'attitude de quelqu'un qui attendait patiemment son heure en attendant que Beth ne se lasse du batteur de Poufsouffle ou qu'elle développe un intérêt pour son ami de Serdaigle
C'est tristoune ça un peu
Alan paraissait être en train de présenter sa petite-amie car celle-ci avait le visage aussi rouge qu'un Souafle et semblait avoir des difficultés à respirer.
Est-ce que c'est pas sa maladie d'avoir du mal à respirer? Est-ce que c'est pas un peu embêtant du coup ? :lol:
- Quoi de neuf à l'école ? demanda-t-il en prenant une des valises.
Il faut pas poser cette question au sujet de Poudlard, ça n'amène que des mauvaises nouvelles
Un Portoloin serait mis à sa disposition au Ministère pour tous les supporters.
Noiiice
- Oh, chérie...

Isobel posa une main hésitante sur les cheveux de sa fille avant de la retirer.
Isobel est si chou et elle me fait de la peine
- Toi et papa..., commença-t-elle lentement. Vous vous aimez toujours ?
WOOOOOOOOOOOOH violent
Aimer ne s'arrête pas avec les sentiments. Je sais que cela peut te faire tiquer, ajouta -t-elle en remarquant le tressaillement de sourcils de sa fille. Mais l'amour c'est aussi se donner de la peine pour ce que l'on aime, et c'est aimer se donner de la peine. Ton père et moi nous nous sommes aimés à la folie. Je l'aime encore, et lui aussi.
T'es prête pour animer la préparation au mariage Clem
Il y aura peut-être des jours où notre relation te semblera fanée, mais avec un peu de soins et d'attention, elle en sortira revigorée.
J'aime trop cette phrase, elle est trop mignonne
Sept jours. C'était le temps que Minerva avait passé au stade gallois où le match entre les Harpies de Holyheads et les Heidelberg Harriers avait lieu.
Tant de conversations s'expliquent quand je lis tes chapitres :lol:
Des tentes sommaires avaient été installées autour du stade, et Minerva s'était retrouvée entourée d'Allemands aux rires renforcés par l'alcool.
Franchement je serais rentrée chez moi :lol:

Je finis plus tard !
la longueur du match avait eu pour mérite de faire jouer Holly qui avait dû remplacer l'attrapeuse principale
C'est déjà ça
Elle n'avait pas eu d'occasions d'attraper le Vif d'or mais était parvenue à bloquer la trajectoire de son homologue vers la balle sacrée, empêchant leur défaite.
MOUAIS je suis sûre que tous les spectateurs ont poussé un soupir de déception parce que le match s'est pas terminé
Tombant comme une pierre, elle rattrapa le Vif d'or dans sa course et dans un geste qui tenait autant de la chance que du talent, agrippa les ailes dans un cri et reprit en main son balai, stoppant sa chute à quelques petits mètres du sol.
WOOOOH MAIS QUELLE ACTION
Au début je pensais qu'ellle allait juste s'éclater au sol avec le vif d'or, probablement plus morte que vive mais juste soulagée d'avoir mis fin au match :lol:
Elle empoigna son Brossdur 5 et d'un coup sec, l'asséna sur le crâne de Brand qui s'écroula au sol.
Mais le pauvre :lol: Peut-être qu'il l'aime vraiment !
On enchaîne les scènes comiques en ce moment dis donc, entre ça et la pièce de théâtre :lol:
En rentrant chez elle, au septième jour, elle se rendit compte qu'elle n'avait presque pas pensé à Lewis.
Je le redis, pouor la dernière fois promis, MAIS LE PAUUUUUUUUVRE


Bon du coup j'ai été coupée dans mon élan maiiiis j'ai adoré la discussion avec Isobel ! C'était chouette de les voir faire des efforts l'une vers l'autre
Ce match, c'était tellement absurde :lol: Mais merci d'avoir mis en scène un match de plusieurs jours parce que clairement, personne n'avait jamais osé :lol:
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Re: Minerva McGonagall [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Bonsoir !!

Yes I know il est tard désolée ! Bon vous êtes sûrement au courant, j'ai pas d'avance sur mes chapitres, donc ça fait quelques semaines que j'écris mes chapitres au dernier moment. Par exemple aujourd'hui, j'ai tout écrit depuis ce matin voilà voilà hum hum. J'ai eu un contretemps cet après-midi donc ça explique mon retard à 1h15 de minuit.

Et du coup ANNONCE : je ne posterai probablement pas dans deux semaines, j'ai une semaine prochaine ultra chargée en cours la semaine pro et recherches documentaires à faire et ensuite j'ai une amie chez moi pendant ma semaine de vacances donc je pourrai clairement pas écrire. A voir encore si je garde le rythme alterné avec Perri ou pas, mais cela va sûrement être le cas, ce qui mènerait au prochain post au 20 novembre normalement. Voilà, désolée, sincèrement, je sais que je ne suis pas très régulière mais croyez-moi ce n'est pas voulu de ma part, je suis une des premières à vouloir de l'avance sur mes chapitres pour souffler un peu.

En attendant, bonne lecture et de TRES bonnes vacances à vous !! Cazo, Marion, vos comm, COEUR sur vous (Perri I know you are very occupée, et no pression pour commenter chez moi, vu mon retard chez toi :lol: )

Chapitre 31 : Intègre tu resteras


Si elle avait su, Minerva serait restée à Poudlard. Peut-être même, aurait-elle préféré assister à un second concert de Beery.

- Mais si, tu verras, ce sera amusant ! insista sa mère avec un large sourire tout en coupant grossièrement du panais.

- Mais on ne connaît personne du village ! protesta Minerva. Ce sera ridicule, après toutes ces années.

- Ton père les connaît très bien, et personnellement je les ai rencontrés plusieurs fois.

Minerva croisa les bras et tira une tête boudeuse. Le village organisait une fête de Noël à laquelle tout le monde était convié. Si aux saisons précédentes la famille McGonagall avait fait profil bas, Isobel avait estimé qu'une telle sortie changerait les idées de tout le monde. Par tout le monde, Minerva était persuadée qu'elle voulait dire sa fille. Robert Sr avait fait quelques apparitions à la soirée d'après messe les autres années en tant que pasteur, mais sa femme et ses enfants ne l'avaient jamais accompagné, principalement parce qu'il y avait toujours eu un enfant trop jeune qui n'aurait pas pu maîtriser sa magie face au monde.

- Et Robert alors ? demanda Minerva en songeant à son petit frère.

Isobel se mordilla la lèvre.

- Cela lui fera du bien aussi. Il ne côtoie que nous, il ne sera jamais à l'aise en présence d'étrangers si on ne l'y pousse pas. Il restera avec l'un d'entre nous.

Minerva se rembrunit.

- Je doute que ce soit la meilleure solution...

Isobel plaqua son couteau sur le plan de travail et se tourna à moitié, les épaules tendues :

- Tu me laisses éduquer mon fils, s'il te plaît ?

Minerva tiqua mais ne dit rien. Elle décida que ce n'était plus la peine d'argumenter sur cette fête au risque de réellement commencer une dispute avec sa mère.

- Ne t'enfuis pas dehors cet après-midi, reprit Isobel alors que sa fille quittait la pièce, il est temps que tu apprennes quelques pas de danse. Hors de question que tu restes dans ton coin à boire ton verre toute seule durant la soirée.

***

- Sinon, ce que je propose : je reste avec Robert Jr à la maison, comme ça tout est résolu.

- Rêve toujours.

Minerva grimaça lorsque sa mère la tira au milieu du salon. Malcolm s'était confortablement installé sur le canapé, un sourire narquois aux lèvres.

- Pourquoi lui n'a pas de cours ? geignit Minerva en pointant son frère du doigt.

- Parce que lui sait déjà danser, répliqua Isobel tandis que Malcolm tirait la langue. C'est très important de faire bonne figure lors de soirées comme celle-ci, reprit-elle en redressant le menton de sa fille. Surtout en tant que famille du pasteur. Tu sais que c'est dans une soirée comme celle-ci que j'ai rencontré ton père ?

- Ah ?

- Oui, et c'est grâce à la danse que nous avons commencé à discuter. Peut-être que tu trouveras quelqu'un à ton goût parmi tous ces gens. Je suis sûre qu'il y a quelques sorciers dans ce village...

Minerva crispa les lèvres.

- A part un groupe d'octogénaires, je doute que Minerva trouve quelqu'un de son âge, ricana Malcolm. Et qui te dit qu'elle en a besoin ? rajouta-t-il avec un sourire entendu et sarcastique à sa sœur.

Minerva se tortilla sur place, mal à l'aise.

- Je n'ai besoin de personne. Tant pis si je suis la fille étrange dans le coin de la salle.

Elle amorça un pas pour partir mais sa mère la retint une nouvelle fois.

- Fais un effort, s'il te plaît.

Minerva considéra le ton demandeur d'Isobel et soupira intérieurement avant de hocher la tête. Isobel eut l'air si contente que Minerva sentit sa reluctance refluer légèrement. Peut-être qu'au fond, sa mère avait juste besoin d'un partenaire de danse comme dans le passé.

- Bien alors, je vais t'apprendre la valse. Ce n'est pas très compliqué et toujours gracieux à regarder.

- Pourquoi le danser si l'intérêt est dans l'observation ? ne put s'empêcher de dire Minerva.

- Boucle-la Minerva, fit Malcolm en sirotant son thé, et sa mère approuva.

- Bien, avant toute chose, commença Isobel, il faut savoir que la valse est une des seules danses où la cavalière aide son cavalier en ce qui concerne mener les pas. Tes pas et ceux de ton cavalier sont en miroir. Donne-moi ta main gauche et mets ta droite sur mon épaule.

Minerva obéit maladroitement et sursauta lorsque sa mère posa son autre main juste sous son omoplate.

- Je déteste ça, maugréa-t-elle en songeant au garçon qui pourrait être à sa place très bientôt. Tu ne connais pas une danse sans contact plutôt ?

- Arrête tes bêtises, Minerva. La cavalière est censée s'appuyer légèrement sur la main de son cavalier, voilà, repose-toi doucement dessus. Très bien, tu es dans la position officielle pour commencer à danser la valse.

Minerva retint la remarque ironique qui luttait pour franchir ses lèvres et offrit un sourire crispé à la place.

- Le pas de base ensuite. Tu recules d'un pas de ton pied gauche, puis ton pied droit le rejoint et troisième pas, tu t'appuies sur ton pied gauche. Facile, non ?

Facile certes, mais Minerva avait l'impression d'être un balai qui apprenait à danser. Quand elle réalisa les pas en marche avant, elle écrasa les orteils de sa mère qui grimaça.

- Je m'y attendais de toute façon.

Malcolm ricana.

- Allez, encore, fit-il en déposant son menton au creux de ses mains. 1, 2, 3 et en avant, 1, 2, 3. Quelle danseuse incroyable, dis donc, j'ai l'impression de te voir jouer au Quidditch !

- Je vais te frapper, Malcolm, prévint Minerva entre ses dents. Bon et à part faire marche avant et marche arrière, il y autre chose ?

- Ce n'était que la partie simple ma chérie, je vais t'apprendre comment tourner sur la piste de danse désormais.

Et Minerva regretta son sarcasme, parce que le quart de pas sur le côté fut le début de ses étourderies. Elle s'emmêlait toujours entre son pied gauche ou son pied droit, vers l'avant ou vers l'arrière, rejoindre ou pas rejoindre son premier pied.

- Non, non Minerva, tu recules d'un quart de ton pied gauche, tu rejoins et après c'est le pied droit qui avance d'un quart et tu rejoins à nouveau. Et n'oublie pas, c'est une danse en trois temps : un tu fais un pas, deux tu rejoins, trois tu changes ton pied d'appui.

- J'ai l'impression de piétiner.

- C'est parce que tes mouvements ne sont pas fluides. Allez, encore.

Et tous les autres pas y passèrent, le pas de change comme la rotation gauche qui de par son inversion au premier pas qu'elle avait appris, parvint à perdre encore plus Minerva.

Malcolm avait fini par se lasser et était parti rejoindre sa grotte qui tenait lieu de chambre. En fin d'après-midi, si Minerva ne maîtrisait pas tout avec instinct, elle connaissait toute la théorie. Elle devait encore réfléchir avant d'agir par moment, mais au moins ne marchait-elle plus sur les pieds de sa mère qui s'en trouvait ravie. Minerva n'était pas très enchantée d'avoir appris la valse (elle doutait que cela fusse utile un jour dans sa vie), mais elle fut contente de voir que sa mère arborait un large sourire durant tout le reste de la soirée.

Après avoir débarrassé la table, Isobel tira un Malcolm maugréant vers la vaisselle sous prétexte que sa sœur avait fait déjà beaucoup d'efforts durant la journée. Minerva rejoignit son père qui lisait le journal sur le canapé et se lova à ses côtés.

- Il paraît que tu es devenue danseuse professionnelle cet après-midi ? taquina Robert en la regardant par-dessus ses lunettes de lecture.

Minerva lui fit la grimace mais sourit.

- Maman m'a dit que c'était comme ça que vous vous étiez rencontrés.

Robert abaissa le journal et ses yeux se perdirent dans la cheminée. Il eut un léger rire étouffé, comme s'il se rappelait cette soirée-là où il avait dansé avec la jeune Isobel.

- Tes grands-parents maternels n'étaient pas venus, mais ton arrière-grand-mère avait tenu à accompagner Isobel. Ou c'était peut-être l'inverse ? Une sacrée femme cette Minerva, d'ailleurs. Celle qui a le plus cru en ta mère et moi. Sans elle, nous ne nous serions sûrement jamais mariés.

- Quand est-elle décédée ? demanda Minerva curieuse.

- Pendant la dernière année scolaire d'Isobel. Ta mère à l'époque, se demandait si elle serait capable d'abandonner la... magie pour moi. Et surtout, capable d'abandonner sa grand-mère chez ses parents pour s'enfuir. Son décès lui aura donnée la solution.

Robert soupira.

- Je n'y avais pas pensé au début, heureux comme je l'étais qu'elle parte avec moi, mais c'était un acte très courageux. Qu'ils n'aient guère été affectueux est une chose, mais ils restaient tout de même ses parents. Si elle m'a menti pendant si longtemps, elle est restée intègre à elle-même. Intègre à son amour même.

- C'est super niais, papa.

Robert rit de bon cœur et ébouriffa les cheveux de sa fille. Minerva sourit puis l'observa discrètement. Des rides étaient apparues au coin de ses yeux et sur son front mais sa chevelure restait aussi noire que celle de ses enfants. Robert avait toujours été quelqu'un de très discret, à l'écoute des autres avant d'être à sa propre écoute. Ainsi, Minerva ne connaissait que très peu de choses de sa vie d'avant. Elle avait du mal à imaginer un jeune Robert, dansant avec sa mère, son visage lisse de la jeunesse offrant un sourire timide à la sorcière qui allait partager sa vie peu de temps après.

- Papa ?

- Oui, ma chérie ?

- Tu parles d'intégrité, que c'est important...

- C'est essentiel, chérie.

- T'as toujours été intègre toi dans ta vie ?

Le sourire de Robert se figea un instant. Dans son regard, Minerva sentit son hésitation, dans ses doigts immobiles, un regret.

- Bien sûr, finit-il par dire. Comme tout le monde. Avant que la guerre n'éclate, nous étions tous heureux que le Premier Ministre cherche à assurer la paix... tout en sachant ce qu'il se passait réellement de l'autre côté de la manche, dans le Reich. Quand Chamberlain a annoncé son ultimatum à Hitler, nous étions pour la plupart résignés, mais avec la conscience que tout avait été fait pour empêcher cette guerre. Était-elle juste pour autant ? C'est là toute la question. Je ne peux te dire que j'ai porté l'arme avec la conscience tranquille. Je doute que quiconque au fond de lui-même ait pensé ainsi. Voir toute cette souffrance me convainquait d'y aller et d'un autre côté... comment être fidèle à mes valeurs en portant cette arme, si lourde de vies enlevées ?

Robert détourna le regard.

- Si la guerre pouvait paraître juste par moments, tout est devenu incontrôlable. Demande aux japonais qui ont payé très cher d'avoir stoppé les négociations avec les Etats-Unis avec leur attaque sur Pearl Harbor. Ce non-respect des normes diplomatiques a été sévèrement puni, injustement puni, quelques années plus tard. Comment cautionner la mort de milliers d'innocents dans ces bombes affreuses ? A quel prix ?

- Est-ce que cela n'a pas arrêté la guerre dans le Pacifique ?

- Et est-ce que c'était juste ? Est-ce que c'était intègre ? Tu aurais pu, toi, donner l'ordre d'éradiquer deux villes d'une telle manière ?

Certainement pas. Celui qui avait fait ça avait-il vendu son âme au diable ? A quoi avait-il été intègre exactement ?

- Minerva, c'est difficile de parler d'intégrité, fit Robert d'un ton sérieux. C'est subjectif. Je te demanderais d'être intègre sur ce qui te paraît juste et louable. Je ne veux pas que tu fuies parce que c'est plus facile de le faire. D'accord ?

Minerva sentit une vague de honte la submerger. Pire que sous le regard de Lewis, elle avait l'impression d'en être écrasée sous sa pression, au point d'être à peine capable de la supporter. Elle avait tant fui, tant couru que Lewis avait été dans l'impossibilité de la ramener. En quelques mots, son père l'amarrait afin d'éviter qu'elle ne se noie plus longtemps.

- C'est d'accord, Minerva ?

Celle-ci hocha la tête.

- Pardon, papa.

- D'avoir parlé de la guerre ? Ce n'est rien, chérie.

Minerva ne dit rien. Ce n'était pas pour cela qu'elle s'excusait.

***

Minerva faisait sensation dans sa robe de tartan parmi les villageois, ce qui n'était pas prévu. C'était la même que celle qu'elle avait portée pour le mariage de Fleamont et tout le monde avait été enchanté de voir son patriotisme se tisser sur sa jupe. Robert Sr était à l'aise parmi les membres de la paroisse, calme et souriant calmement, tandis qu'Isobel rayonnait, se croyant sûrement au milieu d'une soirée mondaine. Minerva avait l'impression de la voir recharger ses batteries en présence des autres. Malcolm faisait preuve de fausse nonchalance et Robert semblait tout bonnement terrifié. Les villageois, tous bien habillés pour l'occasion, discutaient gaiement autour d'un buffet, un verre à la main. Ne sortant que très peu pour se mêler aux autres, la famille sorcière des McGonagall attirait la majorité des regards, ce qui déplaisait fortement Minerva et son plus jeune frère qui s'accrochait désespérément à sa main.

- Ah les McGonagall ! Joyeux Noël !

Les McGregor venaient d'arriver derrière eux, Amish ouvrant grands les bras pour les saluer tandis que Mme McGregor, Helen, restait plus sobre. Dougal apparut ensuite sa grande stature enveloppée dans un costume vert bouteille, ses cheveux noirs savamment coiffés.

- Bonsoir, fit-il simplement avant que son regard ne vire sur Minerva qui redressa le nez par pur réflexe. Salut, toi.

Minerva sursauta avant de réaliser qu'il s'adressait non pas à elle, mais à Robert Jr. A sa grande surprise, son frère offrit un petit sourire au jeune homme avant de se cacher timidement derrière sa sœur. Dougal rit légèrement avant de serrer la main des parents McGonagall.

Les adultes s'éloignèrent et Isobel empoigna gentiment la main de son plus jeune fils, laissant Malcolm et Minerva en compagnie de Dougal. La Gryffondor semblait être la plus à l'aise à jouer à la moldue que son frère qui se tenait aussi raide qu'un piquet, observant à la dérobade les faits et gestes des autres convives. Face au silence qui commençait à devenir pesant, Minerva annonça brutalement :

- Je vais au buffet.

Et elle fila sans demander son reste, plantant les deux garçons au milieu de la salle. Sur le chemin, elle se fit arrêter plusieurs fois par des personnes qui voulaient soit complimenter sa robe, soit lui demander de quelle famille elle sortait, son nom, son âge, et, pour une raison inconnue, si elle connaissait Dougal McGregor. A cette dernière, quand elle acquiesçait, les vieilles dames souriaient d'un air entendu, comme si elles partageaient un secret. Rouge comme un Souafle, Minerva n'expira que lorsqu'elle parvint à fourrer un toast dans sa bouche ainsi qu'une rasade de champagne qu'elle avala de travers. Crachant ses poumons, elle ne dû son sauvetage qu'à la serviette qu'on lui tendait et aux petites tapes dans son dos.

- Merci, croassa-t-elle.

- Tu n'aimes pas le Whisky, tu t'étouffes avec le champagne... je vais te donner un chocolat chaud, ce sera plus sûr. Quoique non, tu serais capable de te brûler.

Minerva se redressa lentement. Dougal. Automatiquement, elle imagina les vieilles femmes de tout à l'heure, gloussant en les regardant.

- Va-t'en, balança-t-elle.

Le visage surpris et narquois de Dougal apparut sur le côté.

- Sauvez-lui la vie et elle vous remerciera.

Minerva roula des yeux et lui tourna obstinément le dos. Elle entendit le jeune homme se verser une coupe de champagne tout en sifflotant.

- Il était bon le toast ? Je veux dire, t'as pu en apprécier le goût avant de mourir à moitié ?

- Ferme-la, tu veux ? Pourquoi tu me suis ?

- Il est à toi le buffet ? Moi aussi j'ai faim. Et puis, pourquoi je ne resterais pas avec toi ? Tu es la seule personne d'environ mon âge. Je ne vais pas traîner avec des enfants de huit ans... Enfin, tu me diras, tu agis un peu comme eux à me tourner le dos comme ça...

Minerva lui fit face en pinçant les lèvres et ressentit une joie malsaine à le dépasser de quelques petits centimètres. Le visage de Dougal s'étira dans un sourire sarcastique.

- Elle a un visage !

Minerva se demanda un instant pourquoi elle ne partait pas s'il l'agaçait autant. Puis elle se souvint que le buffet était juste à côté et qu'en plus, il était hors de question que ce soit elle qui parte. Il finirait bien par se lasser de son humeur pour rejoindre les adultes.

- Pourquoi tu ne vas pas voir nos parents alors ? lui demanda-t-elle avant de regretter rapidement étant donné qu'elle ne devait pas lui montrer un quelconque intérêt.

Dougal lui jeta un regard torve.

- Je les vois tous les jours mes parents, tu sais. Et puis, discuter de la paroisse, ça va bien deux minutes. Je ne t'ai pas vue au sermon de ton père d'ailleurs ce soir.

Minerva déglutit. Elle n'y allait jamais et jusque-là, personne n'avait posé de questions car elle ne se mêlait que très rarement au reste du village.

- Ah, heu... j'étais au fond.

- Moi aussi, répliqua Dougal avec de grands yeux étonnés. Il eut un sourire entendu : tu n'y es pas allée, hein ?

Minerva hésita un bref moment : cela pourrait être très mal vu si même la famille du pasteur ne se rendait pas à ses sermons. Puis elle se souvint qu'elle était censée n'en n'avoir rien à faire de l'avis de Dougal et avoua avec une pointe de défi dans la voix :

- Non.

- Ça tombe bien, moi non plus, répondit Dougal en buvant une gorgée de champagne.

Puis il s'éloigna sous le regard éberlué de Minerva. Furieuse, elle lui emboîta le pas.

- C'est quoi ton problème, au juste ?

Dougal se retourna.

- Pourquoi tu me suis ? fit-il d'un air innocent.

Minerva s'immobilisa au milieu de la salle. Autour elle sentait le regard d'une vieille dame qui les regardait. Dans deux minutes, elle aurait colporté tous les ragots qu'elle aurait pu créer et c'en serait fini de Minerva. Elle redressa les épaules, avisa ses parents en pleine conversation avec les McGregor et dit :

- Je ne te suis pas. Je vais mener une discussion intelligente avec de vrais adultes. Je m'intéresse beaucoup à la religion.

Dougal s'esclaffa mais elle ne fit pas attention à lui. Elle avait conscience que sa phrase était un peu enfantine comparée aux multiples attaques du jeune homme, mais au moins avait-elle le dernier mot. Même si cela voulait dire rester coincée avec ses parents à parler paroisse.

Les heures passèrent, et Minerva sentait qu'elle s'enracinait au sol, le cerveau vide de toute pensée. Ce qui la réveilla, ce fut le crachotement du gramophone et les mines réjouies des invités. Par effet inverse, Minerva grimaça.

- Tu vas pouvoir montrer tes nouvelles compétences, murmura Isobel à sa fille avec un sourire joyeux avant de filer sur la piste avec son mari.

Les seules compétences dont elle aurait voulu présentement faire usage, c'était manger. A la place, elle allait mesquinement utiliser son petit frère comme excuse afin de ne pas pouvoir aller danser.

- Excusez-moi, mademoiselle ? fit une vieille dame en s'approchant. Je vous vois observer la piste de danse, je garde votre jeune frère, allez -y !

Minerva eut un rire nerveux.

- Non, vraiment, ce n'était pas un regard d'envie, ne vous en faites pas pour moi.

- Oh ne faites pas la timide, caqueta la dame avec un rire édenté. Tenez, je vais vous trouver un bon cavalier. Oh bah tenez ! Dougal !

Plusieurs autres commères gloussèrent face à sa stratégie plus que douteuse. Dougal s'approcha et sourit poliment.

- Dougal mon grand, cette jeune fille veut danser...

- C'est faux.

- ... qu'est-ce que tu attends ? Sa mère nous a dit qu'elle avait appris des pas spécialement pour ce soir !

Minerva avait envie de hurler, et encore plus lorsque Dougal haussa des sourcils amusés à son encontre.

- Oh vraiment ?

Il s'approcha et Minerva bondit en arrière.

- Ne me touche pas, siffla-t-elle.

- Et toi ne me frappe pas.

Il prit sa main et posa l'autre à son omoplate, comme ce qu'avait fait Isobel le précédent après-midi. Minerva était tellement raide qu'elle était certaine qu'elle pouvait être brisée en deux tel un bout de bois. Dougal l'entraîna (la traîna) sur la piste sous le regard inquiet de Robert Jr et il maugréa :

- Ton copain serait ravi de voir que tu ne te laisses pas approcher par d'autres hommes. Mais ne t'en fais pas, je ne m'intéresse pas aux filles en couple.

Minerva rata au moins quatre ou cinq pas, dont deux en écrasant les pieds de son cavalier.

- Ouch, c'était gratuit ça ?

Minerva renifla dédaigneusement pour oublier qu'elle était devenue couleur pivoine. Non seulement elle était gênée qu'il ait annoncé les choses aussi crûment, mais elle était également vexée qu'il se soit mentionné en tant qu'homme et elle en tant que fille.

- Comment va Lloris, au fait ?

- Lewis, rectifia machinalement Minerva en crispant ses mains.

- Aïe, détends-toi au nom de Dieu. Il faudrait inventer une danse sans contact pour les filles comme toi, ça serait mieux que de mettre ma peau en charpie.

Minerva eut un petit sourire à sa remarque avant de rapidement l'effacer.

- Bon, votre couple bat de l'aile, c'est ça ?

- Cela ne te regarde pas.

- Vous avez rompu ?

- Pas tes oignons, non plus.

- Ça roule !

Et il devint silencieux. Minerva papillonna des yeux, soudain nerveuse qu'ils ne discutent plus. La conversation avait eu au moins le mérite de la détourner de l'horreur de la danse. Là, elle ne parvenait plus à se concentrer et redevenait encore plus tendue.

- Il faut que tu me fasses plus confiance, intervint finalement Dougal sans une once de sarcasme dans la voix. C'est ma main dans ton dos qui va te guider. Laisse-toi aller.

Pour une fois, elle décida de l'écouter. Effectivement, en étant moins crispée, la danse lui paraissait moins horrible. Ensuite, du peu qu'elle connaissait de la valse, elle estimait que Dougal n'était pas mauvais cavalier (ce qui était agaçant).

- C'est mieux ça, commenta Dougal.

Minerva plissa les yeux, cherchant une moquerie cachée, et Dougal eut un sourire amusé qui fit briller ses yeux noisette.

- Tu es encore trop méfiante. Je comprends, c'est logique. Mais c'était un vrai compliment, promis.

Minerva fit un « oh » de sa bouche et s'emmura dans son silence. Et soudain, un cri d'enfant retentit dans la salle. L'ensemble des danseurs s'immobilisa et se tourna en concert vers l'origine. Minerva n'avait pas besoin de voir pour reconnaître la voix de son frère Robert Jr. Elle s'arracha des bras de Dougal et se fraya un chemin au milieu des cavaliers et cavalières. Elle vit plus loin Robert Jr, recroquevillé sur lui-même, les mains sur ses oreilles à gémir frénétiquement. La dame qui devait s'occuper de lui se tenait non loin, les poings sur les hanches.

- Non mais ! A son âge, faire un tel caprice ? Jeune garçon, redresse-toi !

Isobel intervint en courant et en s'excusant platement auprès des convives. Elle s'accroupit et toucha le bras de son fils qui recula en criant de plus belle. De surprise, Isobel tomba en arrière.

- Mais enfin, Mme McGonagall, vous êtes sa mère ! Vous devriez être capable de vous faire obéir quand même, non ?

Isobel courba les épaules et Minerva s'approcha à son tour. Elle observa son frère qui tentait par tous les moyens de se couvrir la tête de ses petites mains et elle eut l'image du petit garçon qui se réfugiait sous sa couverture pour échapper au monde extérieur. Mue par un instinct, elle se tourna vers Dougal :

- Donne-moi ta veste.

Alors qu'elle se voyait déjà argumenter, crier, forcer, voire arracher elle-même la veste des épaules du jeune homme, celui-ci l'enleva sans poser de question et la lui tendit. Elle se pencha sur son frère et le recouvrit de la veste. Aussitôt les gémissements cessèrent, même s'il continuait à effectuer un mouvement de balancier.

- C'est quoi ce cirque ? fit un convive.

Alors que Minerva enlaçait doucement son frère pour ne pas lui faire peur, elle entendit son père calmer les invités, s'excuser. Isobel, tête baissée, ne disait rien, ses poings serrés contre sa jupe.

- Mais ne vous excusez pas, révérend ! Votre fils est possédé ?

- Mais enfin, révérend, votre fils a peur de votre femme...

- Il est arrivé quelque chose, révérend ?

- Enfin, on peut se poser des questions... quel enfant a peur de sa propre mère, je vous le demande ?

Minerva se leva d'un bond et fit face aux invités, qui sursautèrent, comme pris en faute.

- Fermez-la ! Vous tous, bouclez-la !

Certains haussèrent des sourcils abasourdis devant sa vulgarité tandis que Robert Sr faisait un pas en avant les mains devant lui dans un signe d'apaisement.

- Chérie, doucement...

Mais Minerva ne pouvait pas laisser passer. Pas quand sa mère se tenait au sol, achevée par la peine et le venin des villageois, une larme sur la joue, son fils si proche et pourtant si loin.

- Vous devriez écouter plus souvent les sermons de mon père, lança-t-elle d'une voix acide, certains d'entre vous en auraient grandement besoin.

- Non mais dis donc !

Minerva leur tourna le dos et doucement, délicatement, elle remit sa mère sur ses pieds, redressa son petit frère qui s'était assez détendu pour tenir debout, et quitta la salle d'une démarche à fois furieuse et peinée.
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Re: Minerva McGonagall [Harry Potter]

Message par Cazolie »

PtiteCitrouille a écrit : sam. 23 oct., 2021 10:51 pm Bonsoir !!

Yes I know il est tard désolée ! Bon vous êtes sûrement au courant, j'ai pas d'avance sur mes chapitres, donc ça fait quelques semaines que j'écris mes chapitres au dernier moment. Par exemple aujourd'hui, j'ai tout écrit depuis ce matin voilà voilà hum hum. J'ai eu un contretemps cet après-midi donc ça explique mon retard à 1h15 de minuit. WATCHAAAAA t'es tellement dévouée

Et du coup ANNONCE : je ne posterai probablement pas dans deux semaines, j'ai une semaine prochaine ultra chargée en cours la semaine pro et recherches documentaires à faire et ensuite j'ai une amie chez moi pendant ma semaine de vacances donc je pourrai clairement pas écrire. A voir encore si je garde le rythme alterné avec Perri ou pas, mais cela va sûrement être le cas, ce qui mènerait au prochain post au 20 novembre normalement. Voilà, désolée, sincèrement, je sais que je ne suis pas très régulière mais croyez-moi ce n'est pas voulu de ma part, je suis une des premières à vouloir de l'avance sur mes chapitres pour souffler un peu.

En attendant, bonne lecture et de TRES bonnes vacances à vous !! Cazo, Marion, vos comm, COEUR sur vous (Perri I know you are very occupée, et no pression pour commenter chez moi, vu mon retard chez toi :lol: )

Chapitre 31 : Intègre tu resteras
Oooooh ça annonce du lourd

Si elle avait su, Minerva serait restée à Poudlard. Peut-être même, aurait-elle préféré assister à un second concert de Beery. Attends c'est qui Beery déjà, le mec qui a organisé la pièce de théâtre ? :lol:

- Mais si, tu verras, ce sera amusant ! insista sa mère avec un large sourire tout en coupant grossièrement du panais. OH J ADORE LE PANAIS ils en vendent pas trop en supermarché j'ai l'impression, hmmm

- Mais on ne connaît personne du village ! protesta Minerva. Ce sera ridicule, après toutes ces années.

- Ton père les connaît très bien, et personnellement je les ai rencontrés plusieurs fois.

Minerva croisa les bras et tira une tête boudeuse. Le village organisait une fête de Noël à laquelle tout le monde était convié. Si aux saisons précédentes la famille McGonagall avait fait profil bas, Isobel avait estimé qu'une telle sortie changerait les idées de tout le monde. Tain je suis d'accord avec Minerva, ça va être chelou qu'ils débarquent du jour au lendemain Par tout le monde, Minerva était persuadée qu'elle voulait dire sa fille. Robert Sr avait fait quelques apparitions à la soirée d'après messe les autres années en tant que pasteur, mais sa femme et ses enfants ne l'avaient jamais accompagné, principalement parce qu'il y avait toujours eu un enfant trop jeune qui n'aurait pas pu maîtriser sa magie face au monde.

- Et Robert alors ? demanda Minerva en songeant à son petit frère.

Isobel se mordilla la lèvre.

- Cela lui fera du bien aussi. Il ne côtoie que nous, il ne sera jamais à l'aise en présence d'étrangers si on ne l'y pousse pas. Il restera avec l'un d'entre nous. Elle a pas tort non plus

Minerva se rembrunit.

- Je doute que ce soit la meilleure solution...

Isobel plaqua son couteau sur le plan de travail et se tourna à moitié, les épaules tendues :

- Tu me laisses éduquer mon fils, s'il te plaît ? BIM BIM BIM

Minerva tiqua mais ne dit rien. Elle décida que ce n'était plus la peine d'argumenter sur cette fête au risque de réellement commencer une dispute avec sa mère.

- Ne t'enfuis pas dehors cet après-midi, reprit Isobel alors que sa fille quittait la pièce, il est temps que tu apprennes quelques pas de danse. Hors de question que tu restes dans ton coin à boire ton verre toute seule durant la soirée. Oooooh que oui sinon comment tu vas apprendre à Ronald à danser ???

***

- Sinon, ce que je propose : je reste avec Robert Jr à la maison, comme ça tout est résolu. Au début j'ai lu "comme ça tout est relou" j'ai pas compris

- Rêve toujours.

Minerva grimaça lorsque sa mère la tira au milieu du salon. Malcolm s'était confortablement installé sur le canapé, un sourire narquois aux lèvres.

- Pourquoi lui n'a pas de cours ? geignit Minerva en pointant son frère du doigt. J'avoue, pourquoi ?

- Parce que lui sait déjà danser ... Okay c'est une bonne raison :lol: , répliqua Isobel tandis que Malcolm tirait la langue. C'est très important de faire bonne figure lors de soirées comme celle-ci, reprit-elle en redressant le menton de sa fille. Surtout en tant que famille du pasteur. Tu sais que c'est dans une soirée comme celle-ci que j'ai rencontré ton père ?

- Ah ?

- Oui, et c'est grâce à la danse que nous avons commencé à discuter. Faut dire, pour les rares fois où j'ai dansé le rock avec Jojo, on est tellement proche de son partenaire en fait :lol: Je comprends pourquoi ça enjaillait autant les jeunes filles du XIXe siècle de danser si c'était le seul moment où elle pouvait approcher d'un garçon d'aussi près Peut-être que tu trouveras quelqu'un à ton goût parmi tous ces gens. Je suis sûre qu'il y a quelques sorciers dans ce village...

Minerva crispa les lèvres.

- A part un groupe d'octogénaires, je doute que Minerva trouve quelqu'un de son âge, ricana Malcolm. Et qui te dit qu'elle en a besoin ? rajouta-t-il avec un sourire entendu et sarcastique à sa sœur.

Minerva se tortilla sur place, mal à l'aise.

- Je n'ai besoin de personne. Tant pis si je suis la fille étrange dans le coin de la salle. Bonjour, moi c'est Minerva, tapisserie

Elle amorça un pas pour partir mais sa mère la retint une nouvelle fois.

- Fais un effort, s'il te plaît.

Minerva considéra le ton demandeur d'Isobel et soupira intérieurement avant de hocher la tête. Isobel eut l'air si contente que Minerva sentit sa reluctance refluer légèrement Franchement Isobel me fait trop de peine. Peut-être qu'au fond, sa mère avait juste besoin d'un partenaire de danse comme dans le passé.

- Bien alors, je vais t'apprendre la valse. Ce n'est pas très compliqué et toujours gracieux à regarder. Je me tape des barres en repensant à la vidéo

- Pourquoi le danser si l'intérêt est dans l'observation ? ne put s'empêcher de dire Minerva.

- Boucle-la Minerva, fit Malcolm en sirotant son thé, et sa mère approuva.

- Bien, avant toute chose, commença Isobel, il faut savoir que la valse est une des seules danses où la cavalière aide son cavalier en ce qui concerne mener les pas. Tes pas et ceux de ton cavalier sont en miroir. Donne-moi ta main gauche et mets ta droite sur mon épaule.

Minerva obéit maladroitement et sursauta lorsque sa mère posa son autre main juste sous son omoplate.

- Je déteste ça, maugréa-t-elle en songeant au garçon qui pourrait être à sa place très bientôt. Tu ne connais pas une danse sans contact plutôt ? Le boogey woogey (paaas de boogey woogey avant la prière du soir)
le twerk
le twist !


- Arrête tes bêtises, Minerva. La cavalière est censée s'appuyer légèrement sur la main de son cavalier, voilà, repose-toi doucement dessus. Très bien, tu es dans la position officielle pour commencer à danser la valse.

Minerva retint la remarque ironique qui luttait pour franchir ses lèvres et offrit un sourire crispé à la place. J'ai une de ces images en tête, c'est pas flatteur pour Minerva :lol:

- Le pas de base ensuite. Tu recules d'un pas de ton pied gauche, puis ton pied droit le rejoint et troisième pas, tu t'appuies sur ton pied gauche. Facile, non ?

Facile certes, mais Minerva avait l'impression d'être un balai qui apprenait à danser J'adore cette comparaison :lol: . Quand elle réalisa les pas en marche avant, elle écrasa les orteils de sa mère qui grimaça.

- Je m'y attendais de toute façon.

Malcolm ricana.

- Allez, encore, fit-il en déposant son menton au creux de ses mains. 1, 2, 3 et en avant, 1, 2, 3. Quelle danseuse incroyable, dis donc, j'ai l'impression de te voir jouer au Quidditch !

- Je vais te frapper, Malcolm, prévint Minerva entre ses dents. Bon et à part faire marche avant et marche arrière, il y autre chose ?

- Ce n'était que la partie simple ma chérie, je vais t'apprendre comment tourner sur la piste de danse désormais.

Et Minerva regretta son sarcasme, parce que le quart de pas sur le côté fut le début de ses étourderies. Elle s'emmêlait toujours entre son pied gauche ou son pied droit, vers l'avant ou vers l'arrière, rejoindre ou pas rejoindre son premier pied.

- Non, non Minerva, tu recules d'un quart de ton pied gauche, tu rejoins et après c'est le pied droit qui avance d'un quart et tu rejoins à nouveau. Et n'oublie pas, c'est une danse en trois temps : un tu fais un pas, deux tu rejoins, trois tu changes ton pied d'appui. J'essaie d'apprendre en même temps mais c'est compliqué à l'écrit :lol: Je t'ai fait une vidéo, dis moi quand tu lis le com et je te l'enverrai :lol: :lol: :lol:

- J'ai l'impression de piétiner.

- C'est parce que tes mouvements ne sont pas fluides. Allez, encore. LA PATROUILLE DES ELEPHAAAANTS

Et tous les autres pas y passèrent, le pas de change comme la rotation gauche qui de par son inversion au premier pas qu'elle avait appris, parvint à perdre encore plus Minerva. Mince y avait d'autres choses à apprendre :lol:

Malcolm avait fini par se lasser et était parti rejoindre sa grotte qui tenait lieu de chambre. En fin d'après-midi, si Minerva ne maîtrisait pas tout avec instinct, elle connaissait toute la théorie. Elle devait encore réfléchir avant d'agir par moment, mais au moins ne marchait-elle plus sur les pieds de sa mère qui s'en trouvait ravie. Minerva n'était pas très enchantée d'avoir appris la valse (elle doutait que cela fusse utile un jour dans sa vie Oooooh que si, elle a même l'air d'apprécier), mais elle fut contente de voir que sa mère arborait un large sourire durant tout le reste de la soirée.

Après avoir débarrassé la table, Isobel tira un Malcolm maugréant vers la vaisselle sous prétexte que sa sœur avait fait déjà beaucoup d'efforts durant la journée Je préfère apprendre la valse que faire la vaisselle. Minerva rejoignit son père qui lisait le journal sur le canapé et se lova à ses côtés.

- Il paraît que tu es devenue danseuse professionnelle cet après-midi ? taquina Robert en la regardant par-dessus ses lunettes de lecture.

Minerva lui fit la grimace mais sourit.

- Maman m'a dit que c'était comme ça que vous vous étiez rencontrés.

Robert abaissa le journal et ses yeux se perdirent dans la cheminée. Il eut un léger rire étouffé, comme s'il se rappelait cette soirée-là où il avait dansé avec la jeune Isobel.

- Tes grands-parents maternels n'étaient pas venus, mais ton arrière-grand-mère avait tenu à accompagner Isobel. Ou c'était peut-être l'inverse ? Une sacrée femme cette Minerva, d'ailleurs. Celle qui a le plus cru en ta mère et moi. Sans elle, nous ne nous serions sûrement jamais mariés.

- Quand est-elle décédée ? demanda Minerva curieuse.

- Pendant la dernière année scolaire d'Isobel. Ta mère à l'époque, se demandait si elle serait capable d'abandonner la... magie pour moi. Et surtout, capable d'abandonner sa grand-mère chez ses parents pour s'enfuir. Son décès lui aura donnée la solution.

Robert soupira.

- Je n'y avais pas pensé au début, heureux comme je l'étais qu'elle parte avec moi, mais c'était un acte très courageux. Qu'ils n'aient guère été affectueux est une chose, mais ils restaient tout de même ses parents. Si elle m'a menti pendant si longtemps, elle est restée intègre à elle-même. Intègre à son amour même.

- C'est super niais, papa. Pouahahahhaha

Robert rit de bon cœur et ébouriffa les cheveux de sa fille. Minerva sourit puis l'observa discrètement. Des rides étaient apparues au coin de ses yeux et sur son front mais sa chevelure restait aussi noire que celle de ses enfants. Robert avait toujours été quelqu'un de très discret, à l'écoute des autres avant d'être à sa propre écoute. Ainsi, Minerva ne connaissait que très peu de choses de sa vie d'avant. Elle avait du mal à imaginer un jeune Robert, dansant avec sa mère, son visage lisse de la jeunesse offrant un sourire timide à la sorcière qui allait partager sa vie peu de temps après.

- Papa ?

- Oui, ma chérie ?

- Tu parles d'intégrité, que c'est important...

- C'est essentiel, chérie.

- T'as toujours été intègre toi dans ta vie ? Allez bim ça part sur de la conversation lourde

Le sourire de Robert se figea un instant. Dans son regard, Minerva sentit son hésitation, dans ses doigts immobiles, un regret.

- Bien sûr, finit-il par dire. Comme tout le monde. Avant que la guerre n'éclate, nous étions tous heureux que le Premier Ministre cherche à assurer la paix... tout en sachant ce qu'il se passait réellement de l'autre côté de la manche, dans le Reich. Quand Chamberlain a annoncé son ultimatum à Hitler, nous étions pour la plupart résignés, mais avec la conscience que tout avait été fait pour empêcher cette guerre. Était-elle juste pour autant ? C'est là toute la question. Je ne peux te dire que j'ai porté l'arme avec la conscience tranquille. Je doute que quiconque au fond de lui-même ait pensé ainsi. Voir toute cette souffrance me convainquait d'y aller et d'un autre côté... comment être fidèle à mes valeurs en portant cette arme, si lourde de vies enlevées ?

Robert détourna le regard.

- Si la guerre pouvait paraître juste par moments, tout est devenu incontrôlable. Demande aux japonais qui ont payé très cher d'avoir stoppé les négociations avec les Etats-Unis avec leur attaque sur Pearl Harbor. Ce non-respect des normes diplomatiques a été sévèrement puni, injustement puni, quelques années plus tard. Comment cautionner la mort de milliers d'innocents dans ces bombes affreuses ? A quel prix ?

- Est-ce que cela n'a pas arrêté la guerre dans le Pacifique ?

- Et est-ce que c'était juste ? Est-ce que c'était intègre ? Tu aurais pu, toi, donner l'ordre d'éradiquer deux villes d'une telle manière ?

Certainement pas. Celui qui avait fait ça avait-il vendu son âme au diable ? A quoi avait-il été intègre exactement ?

- Minerva, c'est difficile de parler d'intégrité, fit Robert d'un ton sérieux. C'est subjectif. Je te demanderais d'être intègre sur ce qui te paraît juste et louable. Je ne veux pas que tu fuies parce que c'est plus facile de le faire. D'accord ? J'avoue, déjà le faire à son échelle c'est pas mal. Espérons qu'on nous demandera pas de décider si on lance la bombe sur Hiroshima (je me demande ce que les gens en ont pensé à l'époque)

Minerva sentit une vague de honte la submerger. Pire que sous le regard de Lewis, elle avait l'impression d'en être écrasée sous sa pression, au point d'être à peine capable de la supporter. Elle avait tant fui, tant couru que Lewis avait été dans l'impossibilité de la ramener. En quelques mots, son père l'amarrait afin d'éviter qu'elle ne se noie plus longtemps.

- C'est d'accord, Minerva ?

Celle-ci hocha la tête.

- Pardon, papa.

- D'avoir parlé de la guerre ? Ce n'est rien, chérie.

Minerva ne dit rien. Ce n'était pas pour cela qu'elle s'excusait. Elle s'excuse de ne pas avoir été intègre avec Lewis ?

***

Minerva faisait sensation dans sa robe de tartan parmi les villageois, ce qui n'était pas prévu. C'était la même que celle qu'elle avait portée pour le mariage de Fleamont et tout le monde avait été enchanté de voir son patriotisme se tisser sur sa jupe Forcément !. Robert Sr était à l'aise parmi les membres de la paroisse, calme et souriant calmement, tandis qu'Isobel rayonnait, se croyant sûrement au milieu d'une soirée mondaine. Minerva avait l'impression de la voir recharger ses batteries en présence des autres. Malcolm faisait preuve de fausse nonchalance et Robert semblait tout bonnement terrifié Pauvre chaton. Les villageois, tous bien habillés pour l'occasion, discutaient gaiement autour d'un buffet, un verre à la main. Ne sortant que très peu pour se mêler aux autres, la famille sorcière des McGonagall attirait la majorité des regards, ce qui déplaisait fortement Minerva et son plus jeune frère qui s'accrochait désespérément à sa main. Des regards mais sans être intégré aux conversations j'imagine :geek:

- Ah les McGonagall ! Joyeux Noël !

Les McGregor venaient d'arriver derrière eux, Amish ouvrant grands les bras pour les saluer tandis que Mme McGregor, Helen, restait plus sobre. Dougal WELL HELLOOOOOOOOOO apparut ensuite sa grande stature enveloppée dans un costume vert bouteille, ses cheveux noirs savamment coiffés.

- Bonsoir, fit-il simplement avant que son regard ne vire sur Minerva qui redressa le nez par pur réflexe. Salut, toi. Je me disais aussi que ça faisait un peu "salut, toi, wink wink" si cc'était adressé à Minerva :lol:

Minerva sursauta avant de réaliser qu'il s'adressait non pas à elle, mais à Robert Jr. A sa grande surprise, son frère offrit un petit sourire au jeune homme avant de se cacher timidement derrière sa sœur. Dougal rit légèrement avant de serrer la main des parents McGonagall.

Les adultes s'éloignèrent et Isobel empoigna gentiment la main de son plus jeune fils, laissant Malcolm et Minerva en compagnie de Dougal. La Gryffondor semblait être la plus à l'aise à jouer à la moldue que son frère qui se tenait aussi raide qu'un piquet, observant à la dérobade les faits et gestes des autres convives. Face au silence qui commençait à devenir pesant, Minerva annonça brutalement :

- Je vais au buffet. LOOOOOl ça s'appelle fuir parce que c'est plus facile :lol:

Et elle fila sans demander son reste, plantant les deux garçons au milieu de la salle. Sur le chemin, elle se fit arrêter plusieurs fois par des personnes qui voulaient soit complimenter sa robe, soit lui demander de quelle famille elle sortait, son nom, son âge, et, pour une raison inconnue, si elle connaissait Dougal McGregor. A cette dernière, quand elle acquiesçait, les vieilles dames souriaient d'un air entendu, comme si elles partageaient un secret. Rouge comme un Souafle, Minerva n'expira que lorsqu'elle parvint à fourrer un toast dans sa bouche ainsi qu'une rasade de champagne qu'elle avala de travers. Crachant ses poumons, elle ne dû son sauvetage qu'à la serviette qu'on lui tendait et aux petites tapes dans son dos.

- Merci, croassa-t-elle.

- Tu n'aimes pas le Whisky, tu t'étouffes avec le champagne... je vais te donner un chocolat chaud, ce sera plus sûr. Quoique non, tu serais capable de te brûler.

Minerva se redressa lentement. Dougal. Automatiquement, elle imagina les vieilles femmes de tout à l'heure, gloussant en les regardant.

- Va-t'en, balança-t-elle. WATCHAAAA elle est hyper violente

Le visage surpris et narquois de Dougal apparut sur le côté.

- Sauvez-lui la vie et elle vous remerciera.

Minerva roula des yeux et lui tourna obstinément le dos. Elle entendit le jeune homme se verser une coupe de champagne tout en sifflotant.

- Il était bon le toast ? Je veux dire, t'as pu en apprécier le goût avant de mourir à moitié ?

- Ferme-la, tu veux ? Pourquoi tu me suis ?

- Il est à toi le buffet ? Moi aussi j'ai faim. Et puis, pourquoi je ne resterais pas avec toi ? Tu es la seule personne d'environ mon âge. Je ne vais pas traîner avec des enfants de huit ans... Enfin, tu me diras, tu agis un peu comme eux à me tourner le dos comme ça...

Minerva lui fit face en pinçant les lèvres et ressentit une joie malsaine à le dépasser de quelques petits centimètres. Le visage de Dougal s'étira dans un sourire sarcastique.

- Elle a un visage !

Minerva se demanda un instant pourquoi elle ne partait pas s'il l'agaçait autant. Puis elle se souvint que le buffet était juste à côté et qu'en plus, il était hors de question que ce soit elle qui parte Quelle bolosse :lol: . Il finirait bien par se lasser de son humeur pour rejoindre les adultes.

- Pourquoi tu ne vas pas voir nos parents alors ? lui demanda-t-elle avant de regretter rapidement étant donné qu'elle ne devait pas lui montrer un quelconque intérêt.

Dougal lui jeta un regard torve.

- Je les vois tous les jours mes parents, tu sais. Et puis, discuter de la paroisse, ça va bien deux minutes. Je ne t'ai pas vue au sermon de ton père d'ailleurs ce soir.

Minerva déglutit. Elle n'y allait jamais et jusque-là, personne n'avait posé de questions car elle ne se mêlait que très rarement au reste du village.

- Ah, heu... j'étais au fond. pouahahahahahhaha je repète, quelle bolosse

- Moi aussi, répliqua Dougal avec de grands yeux étonnés. Il eut un sourire entendu : tu n'y es pas allée, hein ?

Minerva hésita un bref moment : cela pourrait être très mal vu si même la famille du pasteur ne se rendait pas à ses sermons Ca fait un moment qu'ils ont dû réaliser, non ? :lol: . Puis elle se souvint qu'elle était censée n'en n'avoir rien à faire de l'avis de Dougal et avoua avec une pointe de défi dans la voix :

- Non.

- Ça tombe bien, moi non plus, répondit Dougal en buvant une gorgée de champagne.

Puis il s'éloigna sous le regard éberlué de Minerva. Furieuse, elle lui emboîta le pas.

- C'est quoi ton problème, au juste ?

Dougal se retourna.

- Pourquoi tu me suis ? fit-il d'un air innocent.

Minerva s'immobilisa au milieu de la salle. Autour elle sentait le regard d'une vieille dame qui les regardait. Dans deux minutes, elle aurait colporté tous les ragots qu'elle aurait pu créer et c'en serait fini de Minerva. Elle redressa les épaules, avisa ses parents en pleine conversation avec les McGregor et dit :

- Je ne te suis pas. Je vais mener une discussion intelligente avec de vrais adultes. Je m'intéresse beaucoup à la religion. Mais j'en peux plus d'elle :lol:

Dougal s'esclaffa mais elle ne fit pas attention à lui. Elle avait conscience que sa phrase était un peu enfantine comparée aux multiples attaques du jeune homme, mais au moins avait-elle le dernier mot. Même si cela voulait dire rester coincée avec ses parents à parler paroisse.

Les heures passèrent, et Minerva sentait qu'elle s'enracinait au sol, le cerveau vide de toute pensée. Ce qui la réveilla, ce fut le crachotement du gramophone et les mines réjouies des invités. Par effet inverse, Minerva grimaça.

- Tu vas pouvoir montrer tes nouvelles compétences, murmura Isobel à sa fille avec un sourire joyeux avant de filer sur la piste avec son mari.

Les seules compétences dont elle aurait voulu présentement faire usage, c'était manger #l'hydreAMonMariage. A la place, elle allait mesquinement utiliser son petit frère comme excuse afin de ne pas pouvoir aller danser.

- Excusez-moi, mademoiselle ? fit une vieille dame en s'approchant. Je vous vois observer la piste de danse, je garde votre jeune frère, allez -y ! TOO BAAAAAAAAAAAD la coalition de vieilles :lol:

Minerva eut un rire nerveux.

- Non, vraiment, ce n'était pas un regard d'envie, ne vous en faites pas pour moi.

- Oh ne faites pas la timide, caqueta la dame avec un rire édenté. Tenez, je vais vous trouver un bon cavalier. Oh bah tenez ! Dougal ! OH BAH DIS DONC QUELLE COINCIDENCE OHOH IHIH

Plusieurs autres commères gloussèrent face à sa stratégie plus que douteuse. Dougal s'approcha et sourit poliment.

- Dougal mon grand, cette jeune fille veut danser...

- C'est faux.

- ... qu'est-ce que tu attends ? Sa mère nous a dit qu'elle avait appris des pas spécialement pour ce soir !

Minerva avait envie de hurler, et encore plus lorsque Dougal haussa des sourcils amusés à son encontre.

- Oh vraiment ?

Il s'approcha et Minerva bondit en arrière.

- Ne me touche pas, siffla-t-elle.

- Et toi ne me frappe pas.

Il prit sa main et posa l'autre à son omoplate, comme ce qu'avait fait Isobel le précédent après-midi. Minerva était tellement raide qu'elle était certaine qu'elle pouvait être brisée en deux tel un bout de bois. Dougal l'entraîna (la traîna) sur la piste sous le regard inquiet de Robert Jr et il maugréa :

- Ton copain serait ravi de voir que tu ne te laisses pas approcher par d'autres hommes. Mais ne t'en fais pas, je ne m'intéresse pas aux filles en couple.

Minerva rata au moins quatre ou cinq pas, dont deux en écrasant les pieds de son cavalier.

- Ouch, c'était gratuit ça ?

Minerva renifla dédaigneusement pour oublier qu'elle était devenue couleur pivoine. Non seulement elle était gênée qu'il ait annoncé les choses aussi crûment, mais elle était également vexée qu'il se soit mentionné en tant qu'homme et elle en tant que fille.

- Comment va Lloris, au fait ?

- Lewis, rectifia machinalement Minerva en crispant ses mains.

- Aïe, détends-toi au nom de Dieu. Il faudrait inventer une danse sans contact pour les filles comme toi, ça serait mieux que de mettre ma peau en charpie. Twerkez, je vous en prie

Minerva eut un petit sourire à sa remarque avant de rapidement l'effacer.

- Bon, votre couple bat de l'aile, c'est ça ? Il y va franco lui

- Cela ne te regarde pas.

- Vous avez rompu ?

- Pas tes oignons, non plus.

- Ça roule !

Et il devint silencieux. Minerva papillonna des yeux, soudain nerveuse qu'ils ne discutent plus. La conversation avait eu au moins le mérite de la détourner de l'horreur de la danse. Là, elle ne parvenait plus à se concentrer et redevenait encore plus tendue.

- Il faut que tu me fasses plus confiance, intervint finalement Dougal sans une once de sarcasme dans la voix. C'est ma main dans ton dos qui va te guider. Laisse-toi aller.

Pour une fois, elle décida de l'écouter. Effectivement, en étant moins crispée, la danse lui paraissait moins horrible. Ensuite, du peu qu'elle connaissait de la valse, elle estimait que Dougal n'était pas mauvais cavalier (ce qui était agaçant).

- C'est mieux ça, commenta Dougal.

Minerva plissa les yeux, cherchant une moquerie cachée, et Dougal eut un sourire amusé qui fit briller ses yeux noisette.

- Tu es encore trop méfiante. Je comprends, c'est logique. Mais c'était un vrai compliment, promis. Est-ce que ça va devenir leur truc de couple et c'est pour ça qu'elle aime la valse ensuite ? :mrgreen:

Minerva fit un « oh » de sa bouche et s'emmura dans son silence. Et soudain, un cri d'enfant retentit dans la salle Oh nooooon. L'ensemble des danseurs s'immobilisa et se tourna en concert vers l'origine. Minerva n'avait pas besoin de voir pour reconnaître la voix de son frère Robert Jr. Elle s'arracha des bras de Dougal et se fraya un chemin au milieu des cavaliers et cavalières. Elle vit plus loin Robert Jr, recroquevillé sur lui-même, les mains sur ses oreilles à gémir frénétiquement. La dame qui devait s'occuper de lui se tenait non loin, les poings sur les hanches.

- Non mais ! A son âge, faire un tel caprice ? Jeune garçon, redresse-toi !

Isobel intervint en courant et en s'excusant platement auprès des convives. Elle s'accroupit et toucha le bras de son fils qui recula en criant de plus belle. De surprise, Isobel tomba en arrière.

- Mais enfin, Mme McGonagall, vous êtes sa mère ! Vous devriez être capable de vous faire obéir quand même, non ? Mais tais toi vieille bique !

Isobel courba les épaules et Minerva s'approcha à son tour. Elle observa son frère qui tentait par tous les moyens de se couvrir la tête de ses petites mains et elle eut l'image du petit garçon qui se réfugiait sous sa couverture pour échapper au monde extérieur. Mue par un instinct, elle se tourna vers Dougal :

- Donne-moi ta veste.

Alors qu'elle se voyait déjà argumenter, crier, forcer, voire arracher elle-même la veste des épaules du jeune homme, celui-ci l'enleva sans poser de question et la lui tendit. Elle se pencha sur son frère et le recouvrit de la veste. Aussitôt les gémissements cessèrent, même s'il continuait à effectuer un mouvement de balancier.

- C'est quoi ce cirque ? fit un convive.

Alors que Minerva enlaçait doucement son frère pour ne pas lui faire peur, elle entendit son père calmer les invités, s'excuser. Isobel, tête baissée, ne disait rien, ses poings serrés contre sa jupe.

- Mais ne vous excusez pas, révérend ! Votre fils est possédé ? Ah bah super

- Mais enfin, révérend, votre fils a peur de votre femme...

- Il est arrivé quelque chose, révérend ?

- Enfin, on peut se poser des questions... quel enfant a peur de sa propre mère, je vous le demande ?

Minerva se leva d'un bond et fit face aux invités, qui sursautèrent, comme pris en faute.

- Fermez-la ! Vous tous, bouclez-la ! WOOZAAAAAAAAAAAAAAAAAH

Certains haussèrent des sourcils abasourdis devant sa vulgarité tandis que Robert Sr faisait un pas en avant les mains devant lui dans un signe d'apaisement.

- Chérie, doucement...

Mais Minerva ne pouvait pas laisser passer. Pas quand sa mère se tenait au sol, achevée par la peine et le venin des villageois, une larme sur la joue, son fils si proche et pourtant si loin.

- Vous devriez écouter plus souvent les sermons de mon père, lança-t-elle d'une voix acide, certains d'entre vous en auraient grandement besoin. Mdr elle les écoute jamais :lol:

- Non mais dis donc !

Minerva leur tourna le dos et doucement, délicatement, elle remit sa mère sur ses pieds, redressa son petit frère qui s'était assez détendu pour tenir debout, et quitta la salle d'une démarche à fois furieuse et peinée.
QUE D EMOTIONS DANS CE CHAPITRE
Pauvre Isobel, c'étiat tellement moche cette fin
Au moins ils ont essayé pour Robert Jr.....

Par contre HELLOOO Dougal wink wink wink
C'était très bien pour un chapitre pondu dans la journée ! Ca se lisait super bien et les dialogues (surtout avec Dougal pouahahha) étaient fort agréables à suivre
PtiteCitrouille

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Re: Minerva McGonagall [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Bonsoir ! Comment allez-vous ? J'espère que tout se passe bien dans votre vie haha !

Bon je m'en veux pas mal de vous lâcher ce chapitre cette semaine. Il est très transitoire et très court, je voulais boucler ça avant de me lancer sur une dernière phase de la septième année de Minerva, donc je ne pouvais pas commencer cette phase dans ce chapitre.
Bonne lecture !

Chapitre 32 : Un plaid de réconfort


Robert Jr dormait, apaisé après le tourbillon de drame dans lequel il avait été enfermé. Isobel, elle, devait sûrement être encore enfermée dans une cage de rêves et de cauchemars, en boule dans ce lit immense, sans son mari pour la rassurer, pour la consoler. Sans sa fille non plus. Celle-ci percevait son père tenter de calmer les esprits de l'autre côté du village. Son esprit à elle, toujours en furie dans sa tête, était incapable de s'occuper de quelqu'un d'autre que lui. L'air de la nuit lui faisait du bien. La lune, brillante, silencieuse, semblait éclairer ses pas alors que Minerva s'éloignait de sa maison pour s'enfoncer dans le jardin, là où enfant, elle avait coutume d'aller. Il faisait froid, la buée s'échappait en nuage de vapeur de sa bouche.

Assise au pied d'un arbre aux branches nues, Minerva ne savait quelle scène lui avait fait le plus mal. Était-ce de voir son frère terrifié en boule, était-ce d'entendre le rejet des villageois, était-ce de remarquer l'attitude perdue de son père qui avait semblé pris de court face aux paroles acérées, ou était-ce sa mère poignardée au sol ? Elle l'ignorait. Peut-être au fond, avait-elle rêvé d'une société qui accepterait le monde sorcier tel qu'il était. Mais comment cela pourrait être possible quand cette même communauté rejetait un enfant de six ans qui paraissait différent ? La chute était d'autant plus terrible que l'espoir avait été bel et bien présent.

- Tu vas choper la crève comme ça.

Minerva ne sursauta même pas. Si elle était surprise que Dougal soit venu la rejoindre, elle ne le montra pas. Il lui déposa une couverture sur les épaules. Elle pensa au début qu'il avait abandonné sa veste pour elle, mais elle fut soulagée en remarquant qu'il avait dû s'arrêter chez lui pour lui rapporter de quoi se réchauffer. En plus, sa veste avait été terminé sur Robert Jr quelques minutes plus tôt.

- Merci, murmura-t-elle en s'enroulant avec une gratitude cachée dans la laine tricotée.

Dougal s'assit à ses côtés et ils restèrent en silence ainsi. Etonnamment, Minerva ne lui demanda pas de partir. Elle n'oubliait pas qu'il n'avait pas eu l'once d'une hésitation lorsqu'elle lui avait ordonné de lui donner sa veste.

- Tu devrais rentrer chez toi, finit-elle par dire alors qu'elle commençait à se sentir coupable de le faire rester dans le froid.

- Toi aussi.

Minerva ne répondit pas. Elle n'avait aucune envie de retourner dans sa maison, pas de suite du moins.

- Comment va ton frère ?

Minerva haussa une épaule.

- Il dort. Ma mère aussi. Je ne sais pas si Robert à réellement eu conscience de ce qu'il s'est passé.

Mais sûrement, plus tard, lorsqu'il grandirait pour devenir un homme, ces comportements rejetables marqueraient profondément son esprit au point d'en laisser de vives cicatrices.

- Et toi, ça va ?

Elle releva la tête, surprise. Elle n'était pas la plus à plaindre dans l'affaire. Notant son air étonné, Dougal s'expliqua :

- Tout le monde souffre de son côté dans ce drame, toi y compris, non ? Cela doit être éprouvant de porter sa famille à bout de bras.

Un peu. Chaque retour de Poudlard était un retour à la réalité familiale, aux secrets, à la répression de la magie, aux surveillances. Il n'était bien sûr pas question de réduire Caithness à une cage, mais il n'était pas surprenant que Poudlard, le seul endroit où elle pouvait se sentir elle-même, lui manque autant.

- Pourquoi tu semblais être la seule personne que Robert appréciait tout à l'heure à la fête ? s'enquit-elle en se souvenant du léger sourire timide que son frère avait offert à leur voisin.

- Il arrivait que je rende visite à ta famille par moment, et ta mère me laissait souvent en compagnie de Robert. Nous n'avons jamais particulièrement joué ensemble ou joué, mais il avait l'air d'apprécier que je le laisse tout simplement tranquille. C'est un enfant solitaire, non ?

Minerva acquiesça simplement et Dougal eut un sourire de travers.

- Comme sa sœur.

Par pur esprit de contradiction, elle s'apprêtait à le contredire avant de s'arrêter. Oui, elle était plutôt du genre solitaire. Où était le mal ? Elle se ressourçait seule dans sa chambre, seule à la bibliothèque, seule dans son coin, quand d'autres avaient besoin d'absorber l'énergie environnante.

- Je devrais peut-être te laisser, alors, fit-il en amorçant un mouvement pour se lever.

- Attends.

Dougal s'immobilisa et Minerva se racla la gorge.

- Enfin, tu peux rester, si tu as envie. Ça ne me dérange pas, assura-t-elle. Mais ne m'agace pas !

Le jeune homme eut un léger rire.

- Loin de là mon intention, promit-il en se rasseyant.

Sans vouloir se l'avouer à voix haute, elle trouvait la présence de son voisin relativement apaisante. Elle craignait moins de lui mentir sur sa condition de sorcière, peut-être parce qu'elle avait moins peur en sa compagnie, contrairement aux autres villageois. Peut-être parce que, sans réellement la connaître, il semblait la comprendre. Et puis, il était si facile de lui dissimuler sa magie : à force de mensonges, vivre dans la communauté moldue lui apparaissait presque naturel. Et au moins, lorsqu'elle était seule avec lui, n'avait-elle pas à surveiller les faits et gestes de son plus jeune frère, les regards tendus de sa mère qui s'attendait à ce que les plats se mettent à s'envoler, le sourire gêné de son père quand quelqu'un abordait la vie étudiant de ses enfants. Non, quand elle était seule, Minerva pouvait gérer sa relation avec un moldu sans devoir constamment louvoyer entre les griefs familiaux.

- Pourquoi ça s'est terminé avec Roller, d'ailleurs ?

- Je rêve, râla Minerva en lui donnant un coup de pied dans le tibia, lâche-moi la grappe. Et puis, c'est Rollin, son nom.

- Ok, pardon, je m'excuse, ria-t-il en se frottant la jambe. Non sincèrement, ça va ? Vous restez en bons termes ?

Minerva se tassa sur elle-même.

- J'en doute.

Il l'observa un instant d'un air songeur avant d'étirer ses lèvres en un sourire nonchalant :

- Oh tu sais, ce n'est pas bien grave. Cela arrive des désaccords. Tant que tu ne te laisses pas submerger par une quelconque culpabilité, tu t'en sortiras très bien sans lui.

- Parce que tu t'y connais, toi ?

- Je suis un expert.

- Expert en ruptures plutôt, j'ai l'impression.

Dougal fit mine de porter une main à son cœur et bascula lentement sur le côté. Minerva s'empêcha de pouffer alors qu'il se redressait. Il désigna la maison des McGonagall du doigt.

- Ton père rentre. Tu ferais mieux de le rejoindre avant qu'il pense que tu as disparu.

Minerva suivit longuement son père du regard avant d'approuver les paroles de Dougal. Elle se leva et tendit le plaid qu'il lui avait prêtée. Il fit un signe de tête.

- Garde le, tu me le rendras plus tard.

- Je repars dans mon internat dans peu de temps, il vaut mieux que tu le récupères.

- C'est en Ecosse ton école, non ? Alors, emmène-le, il y fera tout aussi froid qu'ici.

Il s'éloigna d'elle, comme s'il craignait qu'elle ne le force à prendre son plaid.

- Bon courage pour demain matin avec ta famille.

Minerva frissonna et remit le plaid autour de ses épaules. Elle n'avait pas hâte d'affronter l'ambiance familiale au lever et désormais, sa hâte de retourner à Poudlard avait été décuplée au centuple.

- Ouais... Bonne nuit. Et merci pour le plaid.

Elle lui tourna le dos et marcha rapidement vers sa maison, sentant le regard de Dougal lui picoter la nuque. Elle serra plus fort la laine dans ses doigts.

***


Minerva enfouit son nez dans la chaleur du plaid de Dougal. Le retour à Poudlard avait été la bienvenue et elle avait entrepris d'effacer les mauvais souvenirs des vacances pour se concentrer sur ses tracas du moment. Déjà, elle avait dû affronter ses rencontres inopinées avec Lewis dans les couloirs, et étrangement, elle avait l'impression de plus le croiser que lorsqu'ils étaient en couple. Alan avait fini par apprendre la rupture et n'avait que peu semblé surpris. Cora avait acquiescé, comme si elle approuvait. Ensuite, elle avait fait face aux autres septièmes années qui, outre leurs études intensives à la bibliothèque, semblaient tous en quête de leur premier travail post-Poudlard. Minerva avait eu des sueurs froides à cette pensée-là. Elle s'était demandé s'il ne lui était pas possible de reprendre des études ailleurs, afin de repousser la vie professionnelle à plus tard. Elle était incapable de s'imaginer ailleurs que dans le cocon protecteur de l'école. Comme à son habitude, elle avait repoussé tout cela dans un coin de sa tête, en se disant qu'elle y réfléchirait plus tard, chose qu'elle faisait depuis désormais quelques années. Heureusement, les enseignants leur donnaient tellement de devoirs, le Quidditch était si intense, que Minerva ne trouvait aucun créneau pour prendre son futur à bras-le-corps.

Là par exemple, les étudiants combattaient en duel les uns contre les autres. Le projet de Minerva pour faire briller Filius avait fait son chemin dans l'esprit de Dippet, et, avec l'aide de Dumbledore, il avait mis en place un tournoi pour les étudiants. Un consortium d'universités européennes avait accepté de participer chacun de son côté, et les trois meilleurs de chaque école (Durmstrang, Beaubâtons et Poudlard) s'affronteraient afin de déclarer le meilleur duelliste étudiant européen. Filius avait semblé particulièrement excité, jusqu'à ce qu'il apprenne que cela impliquait d'affronter d'autres étudiants extérieurs à Poudlard. Minerva avait dû faire des pieds et des mains pour qu'il ose se lancer dans l'aventure. Elle, n'en faisait pas partie : le Quidditch était déjà son cheval de bataille, et Filius avait besoin d'être le seul à se jeter à l'eau dans ce tournoi.

Elle l'observait donc laminer son adversaire avec une nonchalance à la limite de l'arrogance. La plupart des élèves n'étaient guère agiles ou se retrouvaient vite submergés par la dextérité du Serdaigle. Au loin, Dippet battait des mains, l'air ravi. Sûrement, voyait-il en Filius l'assurance d'une fierté retrouvée à l'échelle européenne.

Filius vint la voir à la pause, les yeux tout aussi brillants que son front transpirant. Minerva lui tendit une bouteille d'eau.

- Quelle sensation ! Cela fait du bien de se défouler. Même si certains ne sont pas très performants, d'autres ont un sacré talent.

- Tu restes le meilleur.

Filius fit un geste de la main comme pour repousser le compliment mais son sourire orgueilleux eut l'air de vouloir dire le contraire.

- Bon, c'est ton dernier duel, non ? Tu sais contre qui ?

Filius lui jeta un rapide regard et dans ses yeux, Minerva put y lire un léger malaise.

- Hum... Un Serpentard, je crois.

A ce moment-là, Dippet appela les deux finalistes pour le dernier duel. Les étudiants se rassemblèrent autour de l'estrade avec excitation. L'adversaire de Filius grimpa sur une extrémité du couloir des duels et Minerva sentit son sang refluer de son visage. Lewis d'un pas ferme vers son opposant. Les deux étaient assurés de se rendre en France pour le tournoi européen, mais ressortir victorieux de leur école était pour le moment le seul aspect qui importait.

Lorsque le regard bleu du Serpentard croisa le sien, Minerva resserra son emprise sur le plaid et détourna les yeux pour se concentrer sur son ami.

Les deux se saluèrent dans un silence plombant. Filius était terrifiant sur scène, lui qui d'habitude avait toujours un sourire plaqué sur le visage.

Alors qu'ils commençaient le duel, Minerva ne put s'empêcher d'observer les traits tirés de Lewis. Tirés par l'anxiété, par le souvenir de sa déception de Noël, par le combat... Sûrement un tout qui rendait son visage sévère et terrible au milieu des flashs de lumières des sortilèges. Minerva frissonna à nouveau.

Filius paraissait plus en difficulté que précédemment, mais il disposait d'une telle capacité d'adaptation qu'il ne lui fallait pas longtemps pour s'ajuster à son adversaire. Son cerveau parvenait à se concentrer sur l'action qui se déroulait sous ses yeux tout en élaborant un plan pour trouver les faiblesses de Lewis. C'était un véritable feu d'artifices qu'ils admiraient tous, et Minerva était particulièrement impressionnée de voir que de simples étudiants puissent leur offrir un tel spectacle. Les deux duellistes semblaient enveloppés dans des gerbes de lumières vives et colorées, imperturbables face aux cris de surprise des observateurs.

Minerva était si concentrée à éviter d'observer le visage de Lewis qui la rendait plus que mal à l'aise, qu'elle rata la victoire sur le fil de Filius. Les Serdaigle hurlèrent de joie, comme si soudainement, la moitié de la promotion avait oublié qu'elle avait été à la base des moqueries contre leur camarade. Minerva espérait juste que désormais, ils lui montreraient du respect, et non pas de la peur. Sa stratégie pouvait s'avérer être à double tranchant, et la seconde version pourrait détruire la dernière année du pauvre Filius. Bons joueurs, les Serpentard applaudirent également : même si Lewis ne l'avait pas emporté, ils l'envoyaient tout de même de l'autre côté de la Manche pour défendre Poudlard.

Dippet semblait plus que ravi alors qu'il trottinait en direction du Serdaigle, ses pieds s'emmêlant dans le tissu de sa robe. Filius semblait abasourdi et maladroit face à tant d'attention, mais son grand sourire rassura au moins son amie. Au fond, que les autres aient peur de lui ou pas importait pas tant que ça : tant qu'il parvenait à s'apprécier tel qu'il était, tant qu'il reconnaissait ses qualités, ses compétences, tant qu'il avait des amis qui voyaient tout cela en lui, l'avis des autres lui importerait peu. C'était là peut-être quelque chose dont Minerva devait s'inspirer pour son propre esprit et estime de soi.

Pour la énième fois, elle s'enveloppa un peu plus dans le plaid de Dougal.
Cazolie

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Re: Minerva McGonagall [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Ton intro m'a trop fait marrer, je sais pas pourquoi :lol: Pas l'habitude que tu nous parles de façon si formelle :lol:

J'aimerais bien un plaid de réconfort, il fait super froid chez jojo

Olala mais oui j'avais oublié qu'on s'était arrêté à la crise du petit
Celle-ci percevait son père tenter de calmer les esprits de l'autre côté du village.
Ah oui je me demandais où il était
Mais comment cela pourrait être possible quand cette même communauté rejetait un enfant de six ans qui paraissait différent ?
Pauvre chaton T.T
Si elle était surprise que Dougal soit venu la rejoindre, elle ne le montra pas.
WELL HELLO THERE
désolée je sais qu'elle est triste mais moi pas, voilà :lol:
- Et toi, ça va ?
Aaaaaaw
Cela doit être éprouvant de porter sa famille à bout de bras.

Un peu.
Et en même temps, c'est seulement 14 semaines dans l'année, même pas
- Je devrais peut-être te laisser, alors, fit-il en amorçant un mouvement pour se lever.

- Attends.
Ouloulouuuu
- Enfin, tu peux rester, si tu as envie.
Mais arrête de faire genre toi :lol:
Minerva pouvait gérer sa relation avec un moldu sans devoir constamment louvoyer entre les griefs familiaux.
C'est si triste cette situation
- Pourquoi ça s'est terminé avec Roller, d'ailleurs ?
Roller :lol: :lol: Ce manque de respect :lol:
- C'est en Ecosse ton école, non ? Alors, emmène-le, il y fera tout aussi froid qu'ici.
Mais qu'il est CUTE celui-là
elle avait l'impression de plus le croiser que lorsqu'ils étaient en couple.
Cette constatation est d'une tristesse
Elle était incapable de s'imaginer ailleurs que dans le cocon protecteur de l'école.
Elle peut toujours rater ses aspics et rester une année de plus :lol:
s'affronteraient afin de déclarer le meilleur duelliste étudiant européen.
Ah carrément ! C'est diablement ambitieux

Je suis si contente pour Fifi :')))
Filius fit un geste de la main comme pour repousser le compliment mais son sourire orgueilleux eut l'air de vouloir dire le contraire.
ET T AS BIEN RAISON FIFI
Lewis d'un pas ferme vers son opposant.
J'en étais sûûûûre
Son cerveau parvenait à se concentrer sur l'action qui se déroulait sous ses yeux tout en élaborant un plan pour trouver les faiblesses de Lewis.
T AS AUCUNE CHANCE ROLLER
Les deux duellistes semblaient enveloppés dans des gerbes de lumières vives et colorées, imperturbables face aux cris de surprise des observateurs.
J'aime trop cette image
Bons joueurs, les Serpentard applaudirent également
Ca n'arrivait jamais dans les HP ça :lol:
Pour la énième fois, elle s'enveloppa un peu plus dans le plaid de Dougal.
Keur sur toi Dougal <3

Je suis trop contente pour Filius !!!
Et cette conversation avec Dougal
Ils sont tellement à l'aise ensemble, ça a l'air simple et j'aime trop

Allez courage ma citrouille ! Il était très bien ce chapitre :mrgreen: J'ai hâte de lire la suite !
PtiteCitrouille

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Re: Minerva McGonagall [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Hello, hello !

Comment allez-vous ?

Désolée je n'ai pas pu poster hier, mais voici la suite et j'espère qu'elle vous plaira !
Bonne lecture !

Petit warning, j'ai fait un saut dans le temps par rapport au dernier chapitre, nous sommes au mois de mai 1954 désormais !


Chapitre 33 : En chute libre


Minerva commençait à prendre la mauvaise habitude de se ronger les ongles. Elle voyait les ASPICS arriver sur elle aussi vite qu’un Cognard énervé sur le terrain. Si seulement les ASPICS étaient ses seuls soucis. Mais à cela s’ajoutaient les devoirs réguliers donnés par les enseignants qui n’avaient pas eu l’air de réaliser que les septièmes années étaient au bord de l’implosion. Le Quidditch ne lui permettait même pas de se détendre car la finale approchait et avec elle, son lot d’angoisses. D’autant plus que Gryffondor affronterait Serpentard, et Minerva n’était pas sûre de vouloir serrer la main du capitaine, lui aussi en septième année. Les demis-finales ne s’étaient pas déroulées comme prévu, et bien que les rouges aient attrapé le Vif d’Or, Minerva avait reçu un Cognard -envoyé par Eli Dawson, le copain de Beth- sur son poignet qui s’était cassé sous le choc. C’était vaseuse qu’elle avait été envoyée à l’infirmerie, entourée de ses coéquipiers inquiets. La seule personne heureuse de son état avait été Malcolm, parce qu’apparemment Beth avait été furieuse contre son copain qui avait blessé la “sœur de son ami”. Bref, en dépit des soins promulgués par Madame Pomfresh, Minerva avait eu le poignet raide et n’avait pas pu écrire ses cours, qu’elle rattrapait désormais grâce aux notes soignées d’Alan. En voilà un qui l’angoissait aussi : il était parvenu à rentrer en contact avec un employé de Sainte-Mangouste qui lui avait promis de glisser un mot sur lui au chef du département des laboratoires médicaux. Alan se voyait déjà avec une offre de stage, et disait qu’il était prêt à tout, même à servir le jus de citrouille. Cora s’esclaffait beaucoup sur cette idée, mais Minerva se disait que lui au moins avait un projet pour après Poudlard. Minerva se torturait l’esprit le soir en se demandant dans quel domaine elle pourrait s’épanouir. Ou en tout cas, dans un domaine qu’elle maîtrisait assez pour ne pas se sentir comme une moins-que-rien. Parce que c’était de ça dont elle avait peur aussi : si dans la bulle réconfortante de Poudlard elle était douée en cours, talentueuse au Quidditch et appréciée par suffisamment de personnes, qu’en serait-il dans la vie professionnelle ? Elle ne savait même pas écrire des lettres officielles, n’avait jamais fait d’entretiens d’embauche, ne savait pas comment se comporter dans un cadre extra-scolaire mais régi par des règles de bienséance… Parfois, elle avait l’impression d’être la seule qui s’endormait avec la boule au ventre le soir. Même Pomona se prenait mieux en main qu’elle ne le faisait et pourtant, elle avait deux ans de moins. A la rentrée prochaine, la Poufsouffle s’envolait pour le Brésil pour y faire un échange scolaire avec l’école de Castelobruxo. Et dire que Minerva n’avait jamais quitté son patelin écossais… Filius lui, avait la compétition de duel en France cet été, qui lui ouvrirait forcément des portes pour après. Finalement, la seule qui n’avait pas réellement de projet, c’était Cora, mais Minerva doutait du sérieux de se rassurer en se comparant à une fille qui se considérait comme presque morte. Même ses parents avaient commencé à lui demander ce qu’elle comptait faire après son diplôme, comme en écho de ses professeurs qui semblaient pressés de jeter la promotion de cette année dans le bassin du monde adulte. La dernière fois que son père lui avait demandé ce qu’elle prévoyait de faire plus tard, c’était à Noël. Minerva qui s’angoissait déjà toute seule, lui avait répondu si sèchement qu’il en avait été vexé. Isobel n’avait rien dit, un simple sourire compréhensif sur les lèvres. Sûrement parce qu’elle avait dû être dans une situation similaire quand elle avait son âge. Car il était là le problème également : Minerva ne se voyait pas effectuer un emploi dans le monde moldu, mais elle avait le sentiment qu’elle devrait au moins faire semblant d’hésiter, rien que par égard pour son père. Difficile de simuler lorsqu’on ne savait même pas ce qu’on voulait faire. Elle avait beau réfléchir aux paroles de Dumbledore puis aux mots de cet Urquart (Urquartz ? Urquen ?) lors du forum des métiers, elle restait indécise sur le chemin à prendre. C’était bien beau de vouloir travailler dans le Ministère, mais pour y faire quoi ? Avait-elle un projet à long terme ? Bien sûr que non, et c’était là le souci.

- Enlève tes doigts de la bouche.

Minerva sursauta et lança un regard coupable à Etna qui tirait une moue réprobatrice.

- Je ne les ronge pas, je les titille, se défendit-elle tout en obéissant néanmoins.

- Tu es trop stressée. Tu as des cernes sous les yeux. Tu dors un peu, quand même ? s’inquiéta sa coéquipière en se penchant sur son balai.

Minerva songea au travail d’Etude des Runes qu’elle avait achevé le matin même, après s’être levée à quatre heure du matin faute de temps la veille pour l’écrire.

- Oui, oui, assura-t-elle en détournant le regard et en faisant semblant d’observer le jeu en face d’elle. Fabio, accompagne ton geste avec tes épaules, tu tireras plus fort !

- Tu mens très mal, soupira Etna en étirant son dos. Ecoute, si tu ne veux pas m’écouter pour ta propre santé, dans ce cas-là, fais en sorte de dormir pour l’équipe. La finale est dans deux jours. On va avoir besoin de toi.

Minerva grimaça.

- Aïe, rude. Je t’ai tellement bien formée que tu commences à devenir comme moi.

- J’espère ne pas être un zombie comme toi plutôt, répliqua Etna en rejoignant Alexandra sur le terrain.

Sa capitaine réitéra sa grimace et la suivit, jetant un bref regard sur Audric qui était toujours à la recherche du Vif d’Or d’entraînement. Il était devenu de plus en plus agile au fil des mois, mais aussi de plus en plus casse-cou, ce qui n’était pas sans inquiéter Minerva.

Elle commença une série d’échauffement avec Etna et Alex, enchaînant passes puis tirs pour la gardienne. Minerva avait du mal à réaliser que c’était là son dernier entraînement à Poudlard… suivi du dernier match. Les dernières fois approchaient toutes une à une : elle avait déjà passé la dernière Répartition, dernier Noël dans le château, dernière sortie à Pré-au-Lard. Ne lui restait que le dernier cours, le dernier dîner dans la Grande Salle, le dernier examen, la dernière nuit dans son lit à baldaquin…

C’est sûrement parce qu’elle n’était pas concentrée sur son jeu qu’elle ne remarqua pas les figures de plus en plus dangereuses que réalisait Audric dans sa poursuite du Vif. Ce fut Grace qui alerta le reste de l’équipe avec une exclamation inquiète. Minerva se retourna pour observer Audric fuser vers le sol, une main tendue devant lui, l’air de ne pas prendre conscience de sa rapidité.

- Audric, s’écria Minerva en amorçant un mouvement -inutile- vers lui. Redresse-toi !

Le vent sifflant à ses oreilles, Audric ne parut pas l’entendre. Cependant, il parut réaliser que le sol devenait beaucoup trop proche, et son visage se troubla et pâlit. Il attrapa brusquement son balai à deux mains et tenta de ramener son engin à hauteur raisonnable, sans succès : l’embout de son balai heurta le sol, brisant le bois dans un son sec, et Audric chuta. Si la hauteur n’avait rien de dangereux, sa vitesse, elle, était implacable. Audric heurta brutalement le sol, si brutalement que Minerva entendit le bruit mat du choc sur le gazon. Le corps de l’attrapeur roula sur encore quelques mètres avant de s’arrêter, inerte.

Il y eut une simple seconde de silence choqué qui parut une éternité à Minerva. Puis l’équipe poussa un hurlement horrifié et c’est presque dans une sensation de ralenti qu’elle se rua aux pieds d’Audric. Minerva sentait le sang refluer de son visage. Son cœur battait si vite qu’elle avait l’impression qu’il allait sortir de sas poitrine et son estomac se tordait d’anxiété. Un tintement dans ses oreilles l’empêcha d’entendre ce que lui disaient les autres joueurs, affairés autour d’Audric. Minerva s’agenouilla près de son visage et il lui fallut un long moment avant de réaliser qu’elle l’entendait gémir. Faiblement, mais au moins n’était-il pas inconscient -voire pire. Elle perçut à peine Etna envoyer Grace chercher l’infirmière. Par crainte d’empirer son cas, Minerva n’osa pas toucher son attrapeur.

Sous le choc, elle ne parvenait pas à décrocher ses yeux des tâches de rousseurs, presque invisibles, de la peau d’Audric. Tout s’était déroulé si vite. A peine cinq minutes auparavant, tout le monde s’échauffait, et l’instant d’après, un joueur était au sol, dans un état grave, et la capitaine paraissait incapable de gérer la situation. Elle ne se sentait même pas en état de se mettre sur ses pieds, alors elle restait agenouillée, les mains tremblantes. Etna s’approcha :

- Minerva, ça va ? Pomfresh va arriver.

Minerva opina de la tête, par automatisme. Audric était tellement faible qu’elle pourrait le croire mort. C’était là une vision qui lui était terrifiante : ce corps si immobile lui rappelait sans cesse que cet accident avait eu lieu sous sa surveillance, sous son capitanat.

Pomfresh arrivait en courant, un brancard volant derrière elle. Grâce la suivait juste après, essoufflée d’être allée jusqu’à l’infirmerie.

- Oh Merlin, souffla Pomfresh en se penchant sur Audric. Il est conscient, ne vous en faites pas. Vous ne l’avez pas déplacé, n’est-ce pas ?

Tous secouèrent la tête unanimement et Pomfresh eut l’air soulagée. Avec sa baguette, elle passa doucement le long du corps de l’attrapeur qui sembla doucement se figer. Puis elle leva le bras et Audric se mit à flotter jusqu’au brancard, où l’infirmière l’y déposa. Sans un mot de plus, elle repartit en sens inverse, le corps affreusement figé du jeune homme dans son dos. L’équipe lui emboîta le pas, leur balai pendant misérablement de leur main. Minerva traînait à leur suite, ses émotions tourbillonnant dans son esprit.

Elle avait remarqué le caractère plus entreprenant de son attrapeur au match précédent, puis ses pirouettes audacieuses lors de l’entraînement. Au lieu de lui recommander la prudence, elle y avait vu un signe d’amélioration et de talent caché qui émergeait. Peut-être transposait-elle trop Holly sur son nouvel attrapeur. Holly avait toujours su ce qu’elle faisait, avait toujours atteint la limite de la dangerosité sans la dépasser. Mais Audric n’était pas Holly, et à la différence de la jeune fille qui filait haut avec les Harpies, Audric avait chuté très bas. Et Minerva n’avait rien vu. Elle était capitaine, mais à part pour leur crier dessus ou s’assurer de leur victoire, elle semblait incapable de prendre en main la santé de ses joueurs.

Les cheveux roux d’Etna apparurent dans son champ de vision. Ses yeux bleus la regardaient d’un air inquiet.

- Eh, ce n’est pas ta faute. Ne t’en fais pas, Pomfresh va le remettre sur pieds.

Minerva l’observa. Il y avait au moins une chose qu’elle semblait avoir bien réussi, c’était assurer sa relève. Etna était parvenue à prendre la situation en main tout en gardant son sang-froid. Et la voilà qui essayait de rassurer sa capitaine alors que cela aurait dû être l’inverse.

Que s’était-il passé ? Était-ce tout simplement elle qui n’avait pas les compétences pour mener correctement une équipe ? Les avait-elle déjà mis en danger par le passé ? Ou était-ce à cause de la pression constante qui pesait sur ses épaules, de ses angoisses, de son travail, de son manque de sommeil, qui avaient brouillé ses capacités ?

Elle n’était certes pas la mère de ses joueurs, et ceux-ci étaient assez grands pour s’occuper d’eux-mêmes. Mais n’était-elle pas censée veiller à ce qu’ils jouent au Quidditch, et non pas à ce qu’ils s’y tuent ? Être heurté par un Cognard était une chose qui arrivait, un risque du jeu. Se fracasser contre le sol dans un entraînement, c’en était une autre. Cela voulait dire qu’Audric n’était pas parvenu à se maîtriser et que donc, dans une certaine mesure, Minerva n’avait pas réussi à le placer dans un cadre de sécurité adéquat.

Le pas lourd, l’équipe s’arrêta devant la porte de bois massif de l’infirmerie. Interdits d’entrée, ils patientèrent dans un silence morbide, les épaules voûtées, le regard fixé sur leurs bouts de chaussures. Minerva avait si honte. Non pas juste de l’accident, mais surtout de n’avoir rien fait pour prendre la situation en main. Elle qui était capitaine, avait failli à son rôle. Et si Etna ne l’avait pas remplacée, que se serait-il passé alors ?

Au bout d’une longue heure, Pomfresh apparut à nouveau à l’entrée de l’infirmerie. L’équipe se redressa et s’approcha d’elle, la mine angoissée.

- Il ira mieux, physiquement, assura-t-elle et les joueurs se détendirent à moitié. Mentalement… il risque d’être choqué pendant un moment, peut-être traumatisé. Sa chute a été très violente si j’en crois ses séquelles.

- Quand est-ce qu’il pourra sortir ? s’enquit Etna.

- Aucune idée. Je le garde quelques jours, mais tout dépendra de sa récupération. Bien évidemment, il n’est absolument pas question qu’il joue durant votre finale samedi.

Minerva hocha la tête de compréhension.

- Merci, madame Pomfresh, dit-elle reconnaissante. Les visites sont-elles autorisées ?

- Attendez le week-end, il est encore inconscient et son réveil sera difficile.

L’équipe acquiesça et remercia une dernière fois l’infirmière avant que celle-ci ne reparte dans son antre.

- C’est un soulagement, fit le petite-voix d’Olga. Quand je l’ai vu tomber…

Elle frissonna, et Minerva l’imita.

- Il va falloir trouver un remplaçant pour la finale, fit remarquer Alexandra. Je pense que l’on ne peut pas se leurrer… la coupe ne sera pas pour nous cette année.

Tous regardèrent Minerva du coin de l’œil. Ils savaient que ce dernier match lui tenait particulièrement à cœur, mais sans un attrapeur assez doué, ils n’avaient aucune chance de l’emporter face aux Serpentards. Minerva s’empêcha de pleurer. Cela lui semblait si égoïste de regretter autant une coupe et sa gloire alors qu’un de ses joueurs avait presque risqué sa vie durant un simple entraînement, ou risqué la paralysie. Elle ne pouvait pas lui faire ça, même si au fond d’elle-même, ce dernier match lui laisserait un goût amer dans la bouche pendant très longtemps.

- L’important sera de tous bien jouer, finit-elle par dire en contrôlant sa voix. Hors de question de se faire laminer, Audric mérite mieux.

Ils hochèrent la tête, et lorsque chacun s’éloigna de son côté, Etna posa une main compatissante sur l’épaule de sa capitaine. Minerva sourit de manière crispée, afin de lui dire qu’elle avalerait la pilule mais qu’il lui faudrait du temps. Du temps pour accepter sa dernière défaite sans pouvoir réellement se défendre, et du temps pour assumer son échec en tant que capitaine.

***


Grâce à sa capacité d’intérioriser ses émotions, Minerva était très vite parvenue à se focaliser sur sa prochaine mission, à savoir trouver un remplaçant convenable pour l’équipe. Elle avait listé les noms de ceux qui avaient candidaté en septembre dernier et aucun n’avait le talent nécessaire. Elle se refusait de sélectionner un joueur qui n’avait aucune expérience de terrain : un seul accident suffisait. Le match était le lendemain, et il n’y avait pas de temps pour donner les bases de la réalité violente d’un match.

Malheureusement, le seul joueur qui disposait de compétences et d’expériences était Zimmerman, soit l’élève qui avait passé la majeure partie de sa scolarité à harceler Grace. Aussitôt, en voyant son nom sur sa liste, Minerva s’était sentie mal à l’aise. Avait-elle le droit ? Oserait-elle ? Après tout, on ne parlait là que d’un seul match… rien n’indiquait qu’il allait avoir une place l’année d’après. Etna ferait le bon choix, très certainement. Et puis, un attrapeur faisait partie des postes solitaires, il n’aurait pas besoin d’interagir avec qui que ce soit, encore moins avec Grace. Zimmerman s’était révélé doué aux sélections. Au moins connaissait-il les risques encourus ainsi que les bases de sécurité sur le terrain. Minerva refusait de revoir une autre chute aussi terrible que celle d’Audric, et elle doutait que les joueurs en aient envie également. Fabio était resté très silencieux le reste de la soirée et Minerva était certaine qu’il avait été profondément secoué.

Prendre Zimmerman n’engageait à rien sur le long terme. Peut-être Minerva avait-elle failli pour la sécurité d’Audric, mais elle ne ferait pas deux fois la même erreur en choisissant un joueur débutant. Les Serpentards étaient impitoyables et au moins Zimmerman semblait avoir une carapace assez épaisse pour affronter le bain sanglant reptilien.

Etna apparut en face d’elle. Elle avisa la liste que Minerva fixait depuis tout à l’heure.

- Alors ? Tu es inspirée ?

Minerva se sentit incapable de la regarder dans les yeux lorsqu’elle énonça ses arguments pour son choix. Etna resta immobile, ses yeux bleus la fixant. Puis, à la fin, quand Minerva annonça le nom de Zimmerman, elle fit planer un long silence.

- Même toi tu as honte, dit-elle d’un ton plat et pourtant si perçant.

- Ce n’est pas de la honte, répliqua Minerva en pliant sa feuille. Moi non plus je n’aime pas ça, mais Zimmerman a le mérite de savoir ce qu’il fait.

- Prendre un débutant n’implique pas forcément un accident, il peut rester à l’écart autant que possible.

- Un accident arrive n’importe quand, tu l’as bien vu avec Audric, non ?

Etna ne répondit pas. Minerva ne parvenait toujours pas à la regarder, alors elle se mit à fixer les flammes de la cheminée de la salle commune.

- Je te dis juste que tu ne devrais pas le prendre. Tu vaux mieux que ça, et tu peux être certaine que je ne le sélectionnerai pas l’année prochaine.

- Très bien alors. Mais à ce que je sache, c’est encore moi la capitaine pour l’instant, non ? Et j’estime que c’est plus sûr de prendre Zimmerman.

- Plus sûr pour sa sécurité ou plus sûr pour tenter une victoire ?

Minerva ne répondit pas. A ce moment-là, Zimmerman traversa la salle commune. Les deux filles le suivirent du regard jusqu’à ce qu’il s’engouffre par le tableau et sortit.

- Je te laisse l’annoncer à Grace, lui lança vertement Etna en se levant.

Sans un commentaire de plus, elle s’éloigna et Minerva eut à nouveau cette sensation de malaise dans son estomac, cette fois mélangée à la honte et à la peur.

Elle secoua la tête afin de se départir de ces émotions-là et se leva pour rattraper Zimmerman. Il discutait en haut des escaliers avec ses amis, et il se retourna à son approche. Minerva était à deux doigts de passer son chemin et de faire semblant de ne pas l’avoir vu, mais ses traîtres de pieds prirent la direction du groupe.

- On peut discuter ? demanda-t-elle d’un ton qu’elle trouvait désagréable, à croire qu’elle se détestait de demander cette faveur au jeune homme.

Zimmerman devait bien se douter de quoi elle voulait parler ; il avait attendu son heure depuis la veille, depuis que les nouvelles de l’accident avaient circulé. Il n’était pas stupide et se doutait bien qu’il était en pole position pour effectuer un remplacement. Il eut le bon goût de ne pas l’humilier en gardant ses amis près de lui, et il la suivit à l’écart.

Minerva chercha longuement ses mots. Elle se répugnait à faire passer sa demande comme une faveur, mais elle avait conscience qu’elle était désespérée, et cela, Zimmerman le savait.

- J’imagine que tu sais déjà ce qu’il s’est passé avec Audric hier en fin de journée.

Zimmerman acquiesça. Il ne dit plus mot et Minerva soupira intérieurement.

- Je ne te cache pas que nous recherchons actuellement un attrapeur pour le remplacer, mais seulement pendant ce match. Donc effectivement, j’ai pensé à toi, et je souhaitais savoir si tu étais toujours intéressé.

Zimmerman resta longtemps silencieux. Minerva le maudit en pensées.

- C’est un peu humiliant d’être le dernier recours de l’équipe de Gryffondor, dit-il en haussant un sourcil. Qu’est-ce que j’y gagne ?

- Pardon ?

Il croisa les bras.

- J’étais clairement le meilleur aux sélections, plus jeune que Pimberton, et pourtant tu m’as recalé sans vergogne. Là, tu as besoin de moi et tu viens donc me chercher parce que tu n’as pas le choix. C’est un peu vexant. Je pourrai considérer ta proposition si j’ai ma place assurée l’année prochaine dans l’équipe.

Minerva sentit l’agacement poindre. Heureusement, elle avait des arguments pour le contrer.

- Premièrement, Audric est toujours officiellement dans l’équipe, et il y a de très fortes chances qu’il reprenne son poste l’année prochaine. Deuxièmement, je ne serai plus à Poudlard l’année prochaine et donc je ne serai plus la capitaine. Etna sera en charge et ce sera elle qui décidera. Aujourd’hui, c’est moi.

Zimmerman sourit, l’air amusé.

- C’est pourtant ma condition. Débrouille-toi avec ça, ou sinon tu joueras sans attrapeur demain.

Minerva se rapprocha d’un pas.

- Je ne crois pas que tu saisisses bien. Tu n’es pas en position de négocier. Je sais ce que tu as fait à Grace. Je sais pourquoi elle t’a envoyé ce Cognard durant l’autre match. Crois-moi, tu es tout aussi préjudiciable, voire plus, qu’elle ne l’est. Rappelle-toi que je suis Préfète-en-cheffe, et je sais très bien où se trouve le bureau de Dippet.

Elle pouvait presque entendre la voix de la honte lui murmurer ces paroles vicelardes, prestidigitatrices.

- Je ne te force pas à remplacer Audric, loin de là, continua-t-elle, mais ne t’avise surtout pas de marchander avec moi. A toi de voir si on se retrouve sur le terrain.

***


A nouveau, elle avait été lâche. Son indignité lui rongeait le sang, le cœur, l’esprit, au point que cela la rendait malade. Elle était en compagnie des filles de son équipe, en train de se changer dans les vestiaires avant la finale. Elle avait tant mal au ventre. Ce n’était même pas le match qui l’angoissait. Elle voudrait à la fois vomir de peur, se cacher, se terrer dans les douches et ne jamais ressortir, ne pas avoir à affronter le regard des autres. Elle avait l’impression que la moitié de Poudlard allait la juger, la pointer du doigt, hurler au dégoût, huer au dépit. Elle ressentait tellement son erreur au plus profond d’elle-même qu’elle était persuadée que tous les étudiants allaient en être influencés.

Ses doigts tremblaient tant qu’elle avait du mal à nouer ses lacets. Des mains pâles apparurent et se chargèrent de le faire à sa place : Etna. Celle-ci ne dit rien après s’être redressée, et Minerva fut incapable de murmurer un mot de remerciement.

- Courage, Minerva, fit Alexandra en pensant qu’elle était abattue à l’idée de jouer son dernier match. Le tout sera de s’amuser autant que possible. On a eu notre coupe l’année dernière.

- D’ailleurs, t’as trouvé un attrapeur ? s’enquit Olga de sa voix fluette.

Le regard d’Etna tomba sur sa capitaine, qui baissa la tête et marmonna en leur tournant le dos :

- Je ne sais pas.

Ce qui n’était pas faux puisque Zimmerman n’avait pas donné son accord.

Olga, Alex et Grace finirent par sortir une à une, laissant Etna derrière.

- Il va venir ou pas ? demanda-t-elle.

- Je ne sais pas, répéta Minerva.

Et dans ces trois mots, elle sentit toute sa pression peser sur ses épaules, l’engloutir, la submerger. Inconsciemment, elle sentit des larmes lui monter aux yeux. C’était si stupide de sa part. Elle n’avait jamais réellement eu conscience jusqu’à lors d’à quel point elle était perdue, à quel point il y avait tant de choses dont elle ne connaissait pas les réponses. Elle luttait dans sa vie scolaire, luttait au Quidditch, luttait pour trouver sa voie professionnelle, luttait dans sa vie amoureuse et dans sa rupture qu’elle fuyait, par honte. Elle courait après le temps, ne le rattrapait pas, était assommée de tâches à effectuer, de devoirs à rendre. Elle échouait dans son rôle de capitaine, avait perdu violemment un joueur sous ses yeux. Elle voyait le monde d’après se construire au-devant, mais sans elle qui y participait. Elle luttait dans ses relations avec sa famille, avec ses amis comme Etna, ou Grace très bientôt. Elle les décevait, était déçue, se disputait, portait à bout de bras des parents qui ne se comprenaient que la moitié du temps, soutenait un frère qui lui-même n’était pas compris par sa mère ni son père, et devait faire face à un second frère qui préférait observer de loin une famille dont les problèmes ne semblaient pas le concerner. Elle luttait pour se trouver, pour trouver qui elle était, et en se cherchant, commettait des actes dont elle avait honte. Elle trahissait ses proches : Lewis qui avait tout fait pour lui laisser empoigner une part de son intégrité, Grace qui avait dénoncé son énième échec en tant que Préfète-en-cheffe, amie, capitaine. Grace, qui allait être trahie une nouvelle fois dans quelques instants. Elle transformait ce qu’elle aimait en gloire pour son compte : même le Quidditch, qui la passionnait tant, avait été empoisonné par sa soif de victoire. En dépit du comportement de Zimmerman, de la souffrance que Grace avait vécue, Minerva avait encore une fois, agit pour elle. Elle avait menti, encore, aux autres et à elle-même. Tout ça pour sa dernière victoire. Tout ça pour une dernière coupe.

Elle allait droit dans le mur, et seule une chute brutale l’arrêterait dans sa perte d’elle-même.
Cazolie

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Re: Minerva McGonagall [Harry Potter]

Message par Cazolie »

C'est parti pour le chapitre 33, qui nécessite apparemment un parachute (trololo)
Mais à cela s’ajoutaient les devoirs réguliers donnés par les enseignants qui n’avaient pas eu l’air de réaliser que les septièmes années étaient au bord de l’implosion
#moi avec mes élèves quand ils me disent "MAIS MADAME ON A 5 DEVOIRS VENDREDI PROCHAIN" "FALLAIT APPRNEDRE VOS COURS REGULIEREMENT"
Le Quidditch ne lui permettait même pas de se détendre car la finale approchait et avec elle, son lot d’angoisses.
C'est ça d'être trop compétitif
La seule personne heureuse de son état avait été Malcolm, parce qu’apparemment Beth avait été furieuse contre son copain qui avait blessé la “sœur de son ami”
Merci Malcolm de penser aux choses importantes :lol:

Elle ne savait même pas écrire des lettres officielles, n’avait jamais fait d’entretiens d’embauche, ne savait pas comment se comporter dans un cadre extra-scolaire mais régi par des règles de bienséance
Merci Poudlard de si bien préparer tes élèves au monde extérieur :lol: (coucou Ombrage et Harry dans HP 5)
Finalement, la seule qui n’avait pas réellement de projet, c’était Cora, mais Minerva doutait du sérieux de se rassurer en se comparant à une fille qui se considérait comme presque morte
Mdr cette phrase est tellement violente
mais pour y faire quoi ?
C'est la vraie question sur les ministères, magiques ou non : qu'est-ce qu'on y fait exactement, à part rédiger des circulaires ??
Les dernières fois approchaient toutes une à une
Mais pour donner placeà tellement de premières fois :'))
l’embout de son balai heurta le sol, brisant le bois dans un son sec, et Audric chuta
Aïe aïe aïe, je te jure que j'ai grimacé et que j'ai frissonné en lisant ça
Mais Audric n’était pas Holly, et à la différence de la jeune fille qui filait haut avec les Harpies, Audric avait chuté très bas.
Rolala cette antithèse maniée avec brio
Les avait-elle déjà mis en danger par le passé ?
Okay elle surveillait pas bien mais bon, c'est Audric qui ne s'est pas géré non plus
Mais n’était-elle pas censée veiller à ce qu’ils jouent au Quidditch, et non pas à ce qu’ils s’y tuent ?
T AS FINI DE ME REPONDRE
- Aucune idée. Je le garde quelques jours
Au moins elle l'envoie pas à Ste Mangouste
Minerva s’empêcha de pleurer. Cela lui semblait si égoïste de regretter autant une coupe et sa gloire alors qu’un de ses joueurs avait presque risqué sa vie durant un simple entraînement, ou risqué la paralysie.
J'avoue, ça la fout mal haha
Hors de question de se faire laminer, Audric mérite mieux.
Bien dit captain !
Grâce à sa capacité d’intérioriser ses émotions
Lol, mais est-ce une bonne chose ?
Et puis, un attrapeur faisait partie des postes solitaires, il n’aurait pas besoin d’interagir avec qui que ce soit, encore moins avec Grace.
Elle veut pas posr la question à Grace?
- Même toi tu as honte, dit-elle d’un ton plat et pourtant si perçant.
Ouuuuch elle fait mal celle là
- Je te dis juste que tu ne devrais pas le prendre. Tu vaux mieux que ça, et tu peux être certaine que je ne le sélectionnerai pas l’année prochaine.
Ecoute les conseils qu'on te donne Minerva T.T
Je pourrai considérer ta proposition si j’ai ma place assurée l’année prochaine dans l’équipe.
NEEEEEXT
Elle voudrait à la fois vomir de peur, se cacher, se terrer dans les douches et ne jamais ressortir, ne pas avoir à affronter le regard des autres.
Eurgh c'est hoririiiiible je me sens trop mal avec elle T.T
Des mains pâles apparurent et se chargèrent de le faire à sa place : Etna
Nan mais Etna, quel ange
Elle allait droit dans le mur, et seule une chute brutale l’arrêterait dans sa perte d’elle-même.
Okay cette phrase est superbe et TOUT LE PARAGRAPHE AVANT
C ETAIT HORRIBLE
elle est tellement perdue T.T J'adore la façon dont tu as construit ce passage, avec la formulation reprise et toutes ces vérités assénées les unes après les autres
C'était terrible
et très bien écrit

et j'ai PAS HATE DE LIRE LA SUITE ça va être tendu et désagréable T.T (mais en vrai si j'ai hâte juré)
PtiteCitrouille

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Re: Minerva McGonagall [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Bonjour !

J'avoue bien aimer ce chapitre, donc j'espère qu'il vous touchera aussi !

Cazo et Anna, merci infiniment pour vos commentaires, vous êtes les best <3 :mrgreen:
Je ne vais pas poster pendant les vacances, j'ai trop d'examens à la rentrée donc je ne vais sûrement pas écrire ces prochaines semaines. On se retrouve ainsi le 15 janvier !

Passez de très TRES bonnes fêtes !

Bisous !


Chapitre 34 : Une défaite pour une victoire

Minerva avait l'impression de se rendre à l'échafaud. Boule au ventre, yeux écarquillés d'appréhension, les mains moites et l'odeur de la honte aux narines, elle s'avançait vers le local d'attente où déjà se trouvaient les garçons ainsi que les filles qui avaient quitté les vestiaires avant Etna et Minerva.

Aussitôt tous s'entre-regardèrent, remarquant l'absence d'un attrapeur. Peut-être était-ce pour le mieux... Peut-être Minerva pourrait-elle étouffer son choix et le reléguer au passé sans qu'aucune incidence ne soit reportée. Tant pis pour l'humiliation du match, ils joueraient sans attrapeur mais au moins l'illusion serait maintenue.

- Elle est tendue l'ambiance pour une finale de Quidditch, fit soudainement une voix masculine dans l'entrée.

Minerva tressaillit. Ce n'était certainement pas Fabio qui avait une voix aussi grave. Elle se retourna lentement, la nuque brûlante sous le regard de Grace qui faisait la navette entre elle et Zimmerman, tout apprêté dans la tunique de Quidditch des Gryffondor.

Minerva déglutit et éructa :

- T'es en retard.

Peut-être que si elle se montrait agressive envers lui, Grace comprendrait qu'elle n'avait pas eu le choix de le sélectionner. Il était vrai qu'elle ne l'appréciait pas et personne ne pouvait s'y tromper. Mais lui demander de l'aide alors que son comportement envers l'une des joueuses avait été déplorable, c'était contraire à toute intégrité. Les yeux accusateurs de Grace le confirmaient. Minerva n'avait pas prévu de la regarder, elle avait eu l'intention d'être à nouveau lâche et d'empoigner son balai pour l'enfourcher, mais il se trouvait que ses yeux avaient été forcés d'affronter ceux de la batteuse. Elle y trouva déception, trahison et même dégoût. Lequel était le pire, elle ne savait guère. Elle n'arrivait de toute manière à se défendre devant aucun, peut-être parce qu'elle-même ressentait ces émotions similaires.

Zimmerman haussa un sourcil à sa remarque mais ne répondit pas. Il attrapa un balai de l'école puisqu'il n'en possédait pas et se joignit à l'équipe. Le malaise augmenta d'un cran, en partie parce que Grace fit ostensiblement un pas en dehors du cercle, la bouche étirée dans une moue de colère. Ses mains étaient si serrées autour du bois de son balai qu'elles en ressortaient livides. Elle paraissait prête à l'asséner contre quelqu'un, au choix Zimmerman ou Minerva.

Minerva fit un pas tremblant pour faire face à son équipe. Ce n'était pas comme ça qu'elle avait imaginé faire son dernier discours. Elle avait toujours su qu'elle n'allait pas être à son aise : elle n'aimait pas les discours. Elle avait beau apprécier, admirer son équipe, elle ne parvenait pas à haranguer les foules, sauf quand il fallait crier. Ça, elle savait le faire. Elle ne parvenait pas à faire de beaux discours comme Fleamont avait l'habitude de faire. Elle n'avait pas forcément les bonnes paroles comme Jimmy, les paroles justes et sages. Et aujourd'hui, encore moins que les autres jours. Elle avait déjà perdu en légitimité. Comment une passion comme le Quidditch avait-elle pu se transformer en sensation de honte et de peur ? comment en était-elle arrivée là, elle qui s'était affirmée en partie grâce à ce sport ? Elle avait aidé une fille comme Etna à s'affirmer, avait tenté avec Grace avant d'échouer lamentablement, juste parce qu'elle voulait remporter la coupe. C'est avec tristesse qu'elle réalisa avoir converti son amour pour le Quidditch en cupidité. Sa soif de victoire lui avait fait oublier qu'avant tout, le Quidditch en lui-même lui avait apporté la reconnaissance de l'école, sans oublier d'excellents amis.

Elle était incapable de donner son discours. Elle croisa le regard d'Etna, qui reprendrait son rôle très bientôt et celle-ci sembla comprendre.

Il était temps qu'elle quitte son poste de capitaine.

Les portes s'ouvrirent sans même qu'elle puisse prononcer un mot, et ce fut pour le mieux. Ils fusèrent sur le terrain sous les cris et applaudissements des étudiants. Kerry Miller, le capitaine des Serpentard, était déjà au centre en compagnie du professeur de Vol. Minerva aperçut Lewis plus loin qui tapait de sa batte contre celle de Fabio et Grace pour les saluer. Minerva atterrit souplement, même si ses jambes tremblaient légèrement et tendit une main à Miller. Le professeur, conscient qu'il se trouvait devant deux septièmes années souhaitant ardemment gagner, essayer de tempérer le jeu avant même qu'il ne commence :

- Vous êtes deux capitaines assez matures pour ne pas faire de coups bas. S'il vous plaît, gardez en tête l'esprit franc-jeu du Quidditch.

Miller salua Minerva avec un hochement de tête. Sûrement gardait-il en tête sa défaite de l'année précédente.

Quand le jeu fut lancé, l'angoisse au ventre de Minerva disparut. Elle oublia momentanément sa peur, son malaise, sa honte pour se concentrer sur le jeu. Et le jeu se déroula plutôt bien. Certes, la compétition était rude, mais le trio féminin des Gryffondor avait gardé en fluidité, comme si la tension du vestiaire y était justement restée. Fabio et Grace formaient un bon duo et plusieurs fois ceux-ci avaient empêché l'attrapeur adverse de s'emparer du Vif d'Or. Zimmerman effectuait des cercles dans le ciel et avait au moins le mérite d'être présent. Autrement, Minerva ne l'avait guère vu en action, ce qui agrémentait l'idée qu'ils auraient pu se passer d'un attrapeur. Au bout d'une heure de match où aucune équipe ne parut prendre l'avantage, Minerva demanda un temps mort. Olga, qui venait d'encaisser un but, accueillit la nouvelle avec soulagement.

- Tu fais du bon boulot, Olga, rassura Minerva avant de se tourner vers les autres. Alex, Etna : il faut que nous mettions plus de rage, nos remontées de Souafle ne sont pas assez rapides. Il y a eu trop de pertes aussi, on ne peut pas se permettre de laisser tomber le Souafle dans les mains des Serpentards.

En vérité, il n'y avait pas eu beaucoup de pertes, mais face à une équipe comme les vert et argent, un Souafle de perdu pouvait se payer très cher.

- Les batteurs, vous êtes trop gentils, reprit Minerva. Vous êtes parfaits en défense, en revanche il faut vous mettre à attaquer l'adversaire plus que ça.

- Incroyable, réprimandés pour être « trop gentils », coupa Mallony d'une voix sarcastique.

- Grace, prévint Etna d'un ton sévère.

Minerva croisa les yeux de sa batteuse et elle sut qu'elle commençait tout juste à lui signifier son ressentiment envers elle. Elle savait très bien qu'elle jouait sur les mots.

- Ce sont des conseils que je te donne, répliqua Minerva. Bien, tout le monde, vous faites du bon jeu, continuez comme ça.

Elle allait retourner sur son balai lorsque Grace reprit la parole :

- Et Zimmerman, tu ne lui dis rien ? Audric avait toujours une réflexion, lui.

Minerva ne répondit rien. A vrai dire, elle aimerait lui dire de continuer ses tours et de faire illusion de sa présence. Grace ne cherchait qu'à lui faire goûter à ce qu'elle considérait comme une trahison.

- Ca serait dommage qu'il finisse blessé, lui aussi.

- Cela suffit, intervint Etna en s'interposant. Grace tu retournes sur le terrain, les autres aussi. Minerva...

- Laisse tomber, fit celle-ci. Elle sera bientôt débarrassée de moi.

Minerva enfourcha son balai. Sa boule au ventre était revenue tel un uppercut au visage. Elle sentait son visage en feu, et son cœur battait tout autant de malaise que de colère. Ses mains étaient tremblantes lorsqu'elle attrapait le Souafle, son lancer était moins précis quand elle le renvoyait, ses tirs perdaient en puissance si elle trouvait le courage de viser les anneaux...

Elle n'entendait plus le speaker car un bourdonnement incessant lui vrillait les oreilles. Ses doigts devenaient moites et elle avait du mal à agripper son balai. Ses muscles de bras, sentant que la prise devenait instable, s'ankylosaient de crispation. Elle prenait du retard sur ses coéquipières qui ne pouvaient désormais plus lui faire la passe. Minerva ne parvenait même plus à surveiller ses alentours, encore moins le travail des batteurs ou de Zimmerman. Elle souhaitait juste revenir sur le sol. Même lors de son tout premier match, elle n'avait pas eu cette impression infernale du Quidditch. Penser à Grace, à Audric et à Zimmerman en même temps, représentait une accumulation des trois émotions qui l'envahissaient à l'instant présent : honte, culpabilité et colère. Et cela lui était insupportable.

Elle avait réellement envie de pleurer et luttait pour que les larmes ne viennent pas brouiller sa vue. Comment avait-elle pu gâcher ce dernier match ? Si elle n'avait pas sélectionné Zimmerman, elle n'aurait pas déçu Grace ou Etna, n'aurait pas eu cette peur au ventre, n'aurait pas subi ces tremblements, ces larmes, cette gorge serrée. Si elle ne l'avait pas sélectionné, elle aurait peut-être perdu ce match, mais au moins elle aurait gardé la tête haute. Olga, Fabio, Grace, Etna et Alexandra auraient eu d'autres chances de remporter la gloire, et Audric serait revenu à temps pour en profiter également. Fleamont n'aurait jamais fait ça. Lui qui avait subi des brimades contre son nom, n'aurait jamais accepté un harceleur au sein de son équipe, dernier match ou pas dernier match. Et si par malheur il en avait émis la possibilité, Jimmy l'en aurait dissuadé. Tout comme Holly l'aurait fait à sa capitaine, tout comme Etna l'a si justement fait. Mais Minerva n'avait pas écouté, et elle espérait que Jimmy n'assistait pas à cette scène de là où il était.

Il était temps de poser le pied à terre et d'arrêter les frais. Il était temps de se stopper, de contempler le bien qu'elle avait réalisé et transformé en mal par son égoïsme. Il était temps de se mettre en retrait. Il était temps de...

Tomber.

Elle tombait.

Un cognard l'avait heurtée sur le flanc gauche. Elle ignorait si elle ne l'avait pas vu parce qu'il avait été trop rapide ou elle trop inattentive. Elle n'avait ressenti aucune douleur sur le moment. Plutôt une libération, car le choc du cognard semblait avoir transpercé la boule au ventre qui logeait depuis trop longtemps en elle. Sa chute finale n'avait pas été très longue car elle ne volait pas haut à ce moment-là. Sous le choc, elle avait lâché le Souafle et ses mains glissantes n'avaient guère pu s'accrocher. Elle avait glissé et, dans le silence bourdonnant qui n'avait pas cessé depuis la reprise du match, elle avait frappé le sol.

Ironiquement, elle apprendrait plus tard que le cognard avait été envoyé par Lewis. Celui qui lui avait entrouvert les yeux quelques mois auparavant finissait par les lui fermer alors qu'elle s'éveillait enfin.

***


Elle avait les paupières si lourdes. Sa tête, comme enserrée dans un étau, la lançait violemment et sa gorge criait silencieusement, aussi sèche que les cendres encore fumantes d'un brasier.

Minerva tenta de bouger mais aussitôt poussa un gémissement de douleur. Ses côtes lui faisaient si mal, comme si elles lui lacéraient les entrailles. Même sa respiration laborieuse et sifflante lui portaient peine. Lorsqu'elle entrouvrit les paupières elle eut un mouvement de panique. Elle ne voyait rien. Ou du moins, elle voyait flou, pire que sans ses lunettes, comme si ses yeux étaient brouillés de larmes contenues. Un voile noir lui obstruait le haut de sa paupière.

- Calme-toi, ton bandage a glissé sur tes yeux, fit une voix familière.

Des mains fraîches remontèrent délicatement un bandage sur son front et le voile noir se dégagea. En revanche, sa vision était toujours aussi mauvaise. La lumière blanche autour d'elle lui agressait les paupières. L'odeur de menthe poivrée, de potions anesthésiantes et aseptiques firent comprendre à son cerveau embrouillé qu'elle devait se trouver à l'infirmerie.

- T'as fait une chute affreuse apparemment, reprit la voix. Pire que la mienne.

Minerva capta une lueur rougeoyante là où se trouvait la voix, et elle comprit que c'était Audric, bien évidemment, qui lui parlait.

Elle n'arrivait plus à se souvenir de ce qu'il s'était passé. Tout ce que son esprit embrumé ressentait, c'était qu'elle se sentait extrêmement seule dans ce lit chaud par son corps brisé. Elle perçut Audric se rasseoir sur son lit.

- Sois tranquille, continua-t-il alors que sa voix lui parvenait de moins en moins aux oreilles comme si celles-ci étaient bouchées par du coton. Tu as plusieurs côtes cassées et une commotion. Pomfresh était très inquiète.

Une commotion ? Elle ne savait pas ce que c'était exactement, mais elle savait que cela pouvait prendre des proportions graves, avec des conséquences sur le long terme. Mais elle était si perdue actuellement qu'elle était incapable de se pencher sur des éventualités.

- Rollin ne t'a pas loupée, il a un sacré coup de batte... Tu crois qu'il l'a fait exprès ? A cause de votre rupture ? Si c'est le cas...

Minerva voulut réfuter, mais il lui fut impossible de produire autre chose qu'un gargouillement de gorge. Bien sûr que non, Lewis n'avait eu aucune intention malveillante. Il jouait tout simplement au Quidditch. Et inconsciemment, il avait mis un terme à sa spirale de honte qui la rongeait ces derniers jours.

- Tout le monde était assez abasourdi après ta chute, ils ont hésité à reprendre le match... Mais ils se sont dit que tu n'aurais pas aimé que Gryffondor déclare forfait et encore moins en finale. Bon, pour être honnête, le match a été vite plié. Mais je crois que l'attrapeur Serpentard voulait en finir, parce que l'ambiance était sacrément mauvaise, même moi de l'infirmerie je pouvais sentir que l'air était lourd.

Minerva se remettait à papillonner des yeux. Sans surprise, Serpentard l'avait emporté, mais elle était contente que son équipe ait continué à se battre. Enfin... peu importait désormais.

- Ne tourne pas la tête, mais beaucoup d'étudiants t'ont apporté à manger. Ça fait trois jours que je suis là et je n'en ai pas eu autant, nota Audric avec une touche d'humour dans la voix.

Minerva voulut regarder à son chevet, mais sa tête lui faisait tellement mal qu'elle s'obligea à rester immobile.

- Attends, je vais te dire ce que tu as reçu... alors, je vois des plumes en sucre, de la Patacitrouille, des Dragées Surprises de Bertie Crochu, du chocolat -beaucoup de chocolat-, des fleurs... ça c'est joli mais ça ne remplit pas le ventre.

Minerva étira ses lèvres dans sa tentative d'humour. Il avait forcément dû entendre parler de son remplacement par Zimmerman, et sûrement n'avait été-t-il pas d'accord. Pourtant, il ne semblait pas lui en tenir rigueur.

- Toute l'équipe est venue, tu sais... Grace a mis du temps, mais elle t'a écrit une carte. Tu veux que je te la lise ?

Minerva refusa et referma les yeux. Elle ne savait pas si elle aurait le courage de la lire. Savoir que sa batteuse était venue lui rendre visite la rendait encore plus coupable de l'avoir trahie.

- Quelques Serpentard aussi : celle qui sort avec ton ami Alan, l'attrapeur également. Miller est venu avec sa coupe dans les mains donc je ne sais pas s'il voulait te soutenir ou te narguer... Rollin avait une tête coupable quand il a débarqué. Il est resté un petit moment.

Minerva avait de nouveau envie de pleurer. Cette septième année avait été bien trop riche en émotions pour elle. Ceux qui avaient toutes leurs raisons de lui en vouloir étaient venus à son chevet, étaient restés tout en espérant sincèrement son rétablissement. Malgré toutes ses erreurs.

Il y avait là une bonne leçon pour elle. Elle avait eu la chance que ses amis lui pardonnent, tournent la page, la comprennent ou du moins essaient. Le Quidditch en était le parfait exemple. Elle avait acquis en maturité, en confiance grâce à lui. Elle avait noué de fortes amitiés, avait fait naître des rêves et passions. Elle avait propulsé certains dans la réussite et la reconnaissance, leur avait trouvé une place sûre. Peut-être à son détriment. Peut-être qu'en voulant tout donner et en même temps tout obtenir, elle s'était perdue en cours de route. Son équilibre entre les deux avait basculé, et si la chute avait été rude, l'atterrissage final, malgré les brisures de son corps, lui permettait d'ouvrir les yeux.

Le Quidditch avait été son outil pour faire du bien aux autres. Envers elle, elle l'avait exploité, pressé jusqu'à ce que sa douceur se diffuse en zestes d'amertume et l'entraîne à l'infirmerie. Elle accueillit sa décision tant avec soulagement qu'avec un pointe de peine. Peine de la nostalgie des moments passés, soulagement de transmettre le flambeau avant qu'il ne l'immole entièrement.

Sa vision n'avait jamais été aussi nette dans cette infirmerie aux contours flous. Elle avait choisi de voler plus bas que prévu, afin de ne pas se brûler les ailes. Elle avait choisi qu'elle ne remonterait plus sur un balai.

Et pour la première fois depuis très longtemps, elle se sentit victorieuse.
Cazolie

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Re: Minerva McGonagall [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Coucouuu chapitre 34

OKAY j'avais oublié qu'on s'était arrêté là, ça va être moooche
Boule au ventre, yeux écarquillés d'appréhension, les mains moites et l'odeur de la honte aux narines
Cette fin de phrase là, c''est gold
- Elle est tendue l'ambiance pour une finale de Quidditch, fit soudainement une voix masculine dans l'entrée.
Si seulement il avait renoncé T.T
Minerva n'avait pas prévu de la regarder
Lol, elle y croyait vraiment ?
Comment une passion comme le Quidditch avait-elle pu se transformer en sensation de honte et de peur ?
J'avoue c'est triste, et le pire c'est qu'elle s'est fait ça à elle-même
C'est avec tristesse qu'elle réalisa avoir converti son amour pour le Quidditch en cupidité
Ca doit faire maaaaaaaaaal de s'en rendre compte
Zimmerman effectuait des cercles dans le ciel et avait au moins le mérite d'être présent.
Mdr c'est d'une tristesse cette constatation :lol: :lol:
- Incroyable, réprimandés pour être « trop gentils », coupa Mallony d'une voix sarcastique.
Oups
son lancer était moins précis quand elle le renvoyait, ses tirs perdaient en puissance si elle trouvait le courage de viser les anneaux...
Oh nooooooooooooooon
Elle a le covid ou quoi
elle va tomber de son balai

AH

Attends, rewind
OKAy c'était terrible ce moment, tu rendais tellement bien ce brouillard qui s'installe dans le cerveau de Minerva, et cette envie de pleurer contre laquelle il faut lutter!
Tomber.

Elle tombait.
AAAAAAAAAAAAH
Celui qui lui avait entrouvert les yeux quelques mois auparavant finissait par les lui fermer alors qu'elle s'éveillait enfin.
T'essaies de nous faire croire qu'elle est morte ou quoi :lol: :lol:
Plus sérieusement, très jolie phrase !
- Rollin ne t'a pas loupée, il a un sacré coup de batte... Tu crois qu'il l'a fait exprès ? A cause de votre rupture ? Si c'est le cas...
Ptdr ce serait tellement moche
Mais c'est pas du tout le genre de Lewis donc tout va bien
- Attends, je vais te dire ce que tu as reçu...
Il m'éclate à fairela conversation tout seul hahaha il est trop gentil
Miller est venu avec sa coupe dans les mains donc je ne sais pas s'il voulait te soutenir ou te narguer...
Mais quel petit cancrelat :lol: :lol:
Ceux qui avaient toutes leurs raisons de lui en vouloir étaient venus à son chevet, étaient restés tout en espérant sincèrement son rétablissement.
On en sait rien, peit-être qu'ils espéraient qu'elle clamserait sous leurs yeux
Peine de la nostalgie des moments passés, soulagement de transmettre le flambeau avant qu'il ne l'immole entièrement.
C'est violent cette fin T.T
Sa vision n'avait jamais été aussi nette dans cette infirmerie aux contours flous. Elle avait choisi de voler plus bas que prévu, afin de ne pas se brûler les ailes. Elle avait choisi qu'elle ne remonterait plus sur un balai.
Il aura fallu la tuer à moitié mais ON A REUSSI :lol:
Non plus sérieusement, très jolie fin !

Tu nous aiguilles vers cette prise de conscience depuis 3 mois j'ai l'impression, et c'était fort bien mené ! Avec les multiples remises en question de Minerva etc. Tu l'aboutis en beauté avec ce chapitre :mrgreen:
PtiteCitrouille

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Re: Minerva McGonagall [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Heyyy ! Comment ça va ?

Est-ce que c'est encore légitime de vous souhaiter la bonne année ? Bref, au cas où, je vous souhaite une excellente année, pleine de réussite et de créativité !
Merci Marion et Cazo pour vos commentaires, vous êtes les best <3

C'est un chapitre assez transitoire avant qu'on s'attaque au gros morceau de l'été, donc on va plutôt souffler pour aujourd'hui haha

En attendant je vous souhaite une bonne lecture !

Chapitre 35 : Le dernier été


Minerva somnolait à moitié, la joue appuyée contre sa paume de main. Si elle ne dormait pas profondément, c'était seulement à cause des cahots du train qui envoyait son front contre la vitre froide de la fenêtre. Elle percevait vaguement Alan et Cora en train de discuter tout bas, et Pomona qui dormait profondément en sifflant du nez contre l'épaule de Filius. Étrangement, personne ne semblait engager pleinement la conversation. Pourtant, c'était là leur dernier trajet de train et même Minerva qui ne berçait pas dans le sentimental devait bien avouer qu'au fond d'elle-même, sommeillait une peur de l'inconnu et une nostalgie naissante du château. Comme la cérémonie de remise des diplômes aurait lieu dans deux semaines dans la Grande Salle, les septièmes années avaient semblé s'aveugler en se disant qu'ils se verraient tous dans pas longtemps et qu'au fond, ce n'était pas un au revoir. Mais Minerva ne cessait de penser qu'elle ne verrait pas ses amis aussi régulièrement qu'avant : elle s'était habituée à se lever en présence des filles de son année, à prendre son petit déjeuner avec Alan, à assister aux cours avec les autres, à lire au coin du feu avec les Gryffondor... Qu'elle les apprécie tous ou pas, ils étaient devenus comme une famille. Maintenant, elle retournait chez ses parents, retrouvait le rythme de la maison, et ce pour une période indéterminée. Qu'allait-elle faire après ? Face à cette question qu'elle se posait trop de fois, elle soupira bruyamment.

Filius se tourna vers elle.

- Tu repenses à ton examen de potions ? plaisanta-t-il.

Minerva ouvrit les yeux et lui jeta un regard torve. Elle s'était plainte de ne pas avoir réussi son examen, ce qui était faux et elle le savait. Mais Alan avait mieux réussi, du coup elle partait du principe qu'elle avait raté l'épreuve.

- Non. Je pensais à la vie misérable qui m'attend en rentrant chez moi.

- T'exagères, intervint Alan en riant. Si ça se trouve tu vas rater tes ASPICS, et tu vas devoir te remettre à réviser pour redoubler...

Minerva lui donna un coup de pied dans le tibia, et Cora une frappe sur son crâne. Elle avait de meilleures couleurs sur le visage maintenant que le stress des examens était terminé. Sa maladie et la fin de l'année ne faisaient généralement pas bon ménage, surtout qu'elle avait également cherché ardemment un travail dès cet été, afin de ne pas avoir à retourner dans sa famille. Si celle-ci continuait de payer ses traitements, la cohabitation risquait d'être explosive, d'autant plus que Cora n'avait guère le sens de la diplomatie et se fichait de faire imploser ses relations familiales. C'était là un problème qui revenait souvent dans le discours d'Alan, qui craignait que le comportement impétueux de sa copine ne lui coupe les vivres médicaux. Dans tous les cas, Cora avait déniché un poste d'assistante chez Fleury et Bott, et commençait dans les prochains jours. Dans l'attente d'une opportunité pour Alan, ils planifiaient d'emménager ensemble, chose qui paraissait très adulte selon Minerva. Elle ne pouvait même pas se raccrocher à Filius car il partait pour la France fin juin pour le concours de duel entre écoles de magie.

La valise avait été particulièrement longue à faire, et le balai qui n'y rentrait pas semblait la narguer dans le filet à bagages. Minerva s'était apaisée depuis sa décision d'arrêter le Quidditch. Si les premiers jours avaient été difficiles et où elles souhaitaient revenir sur sa décision, elle s'était faite à l'idée que tout était mieux ainsi. Etna avait été une des rares au courant, et elle avait hoché la tête avec compréhension. Il ne se passait pas un jour sans que Minerva ne soit satisfaite de son choix de capitaine pour la prochaine année. Etna ne ferait pas son erreur, c'était certain.

La lettre de Grace l'avait également beaucoup aidée à tourner la page. Elle avait mis du temps avant d'oser l'ouvrir, croyant y trouver des remarques acerbes et revanchardes qui auraient été bien méritées. Mais Grace avait été étonnante de sa maturité soudaine. Elle n'avait pas été très bavarde dans ses mots, mais Minerva avait apprécié qu'elle couche sur le papier ses émotions. Grace lui ressemblait beaucoup, elles étaient deux filles qui n'exprimaient rien et qui avaient du mal à se comprendre et à se faire comprendre. Aussi, elle était admirative que sa désormais ancienne coéquipière ait eu le courage de tracer des mots sincères sur parchemin.

« Tu t'es fait beaucoup de mal, Minerva », avait-elle noté en fin de lettre. Et c'était peut-être cela qui lui permettait de se pardonner un peu plus, qui l'autorisait à avancer au lieu de s'enterrer sous un monticule de culpabilité. C'est ainsi qu'elle avait pu soutenir le regard de Lewis un instant au lieu de le baisser de honte. Comme tout le monde dans leur vie, elle avait fait beaucoup d'erreurs ; elle en fera d'autres. L'essentiel était désormais de ne plus se trahir et de rester le plus possible agrippée à ses valeurs. Alors, la douleur de ses côtes n'avait paru être qu'un lointain souvenir, sa commotion, un rappel pour garder la tête droite. Il était facile de se promettre intégrité et satisfaction de soi, et Minerva ne doutait pas que le processus allait être long. Elle regardait autour d'elle, et il lui semblait être la seule à réfléchir ainsi. Et pourtant, elle était persuadée que pour elle, ce chemin certes tortueux et chaotique, était sa voie.

Maintenant qu'elle acceptait ses fautes, qu'elle les reconnaissait et les embrassait comme faisant partie d'elle-même et de son passé, elle pouvait avancer.

- Tu comptes rester dans le train jusqu'au 1er septembre prochain ?

- Hein ?

Minerva sortit de ses pensées et leva la tête vers Filius qui tenait sa malle dans la main, prêt à sortir du compartiment. Minerva regarda autour d'elle et remarqua qu'ils étaient arrivés à la gare de King's Cross, où de multiples parents étiraient leur cou dans l'espoir d'apercevoir leur enfant à travers les vitres poussiéreuses du Poudlard Express. Minerva se leva et récupéra sa valise ainsi que son balai.

Alan, Cora, Filius et Minerva prétendirent ne pas être émus en se disant au revoir.

- On se retrouve à la cérémonie de remise de diplômes ?

- Moi, je n'y serai pas, se plaignit Pomona qui peinait à retenir quelques larmes.

- Allez Pomona, fit Alan en tapotant son épaule, de toute façon tu pars pour le Brésil à la rentrée, les séparations auraient forcément eu lieu.

La Poufsouffle fit la moue et alla prendre Minerva dans ses bras qui referma les siens de manière bancale.

- Tu nous enverras des lettres ? s'enquit Filius.

Pomona roula des yeux.

- C'est compliqué d'envoyer des lettres d'aussi loin. Les perroquets sur place ne passent pas la frontière du Mexique, et ce sont les hiboux des Etats-Unis qui prennent la relève jusqu'au Royaume-Uni. Cela coûte cher, les frontières.

- Tu vas tellement apprendre sur place, assura Minerva qui, même si elle ne le disait pas, était très admirative de son amie qui partait à l'autre bout du monde à seulement 15 ans.

Elle se dit qu'à son retour, elles pourraient toujours se revoir, passer du temps ensemble. Après tout, elles sauraient toutes les deux gérer leur emploi du temps respectif, n'est-ce pas ... ? Cela ne devait pas être si compliqué...

***


Il lui était à nouveau étrange de constater que sa maison n'avait pas changé, que sa famille restait toujours identique alors qu'elle-même sentait avoir évolué. Au lieu de ressentir une bienfaisance à retourner dans son foyer, elle eut l'impression de retomber à la case départ. C'était une sensation complexe qui s'agitait dans son cœur, comme si elle était déçue que son ancien monde n'ait pas suivi son avancée à elle. La seule chose qui avait changé, était la nouvelle annexe qui avait été construite chez les voisins. Apparemment, Dougal McGregor avait pris son envol (d'environ 5 mètres sur le côté) pour installer son petit nid douillet.

Elle ressentit une étrange sensation de satisfaction et d'envie en voyant qu'il avait réalisé ce qui lui était cher dans sa vie. Comment avait-il réalisé ce dont il avait le plus besoin pour être heureux ? N'avait-il pas eu des doutes, des erreurs dans ses choix ? Et si oui, comment s'en était-il sorti ? Sa famille était peut-être un plus stable que la sienne... Minerva aimait celle-ci profondément, mais il était difficile d'oublier à quel point elle avait ses propres défaillances.

Quand elle pénétra dans l'entrée, elle eut un léger vertige. Cette fois-ci, elle n'allait pas attendre le 1er septembre prochain avant de partir. Si cela lui faisait du bien de savoir qu'elle avait tout le temps libre du monde devant elle dans cette maison, elle se demanda combien de mois cela allait durer. Elle comptait bien profiter de ces prochaines semaines pour se reposer des examens et des émotions des derniers jours, pour passer là son dernier été dans son Ecosse, et assurer une douce transition entre sa vie d'étudiante et sa vie possiblement professionnelle.

Dans sa chambre, elle avisa son balai. Avant, elle le laissait adossé à sa commode, prêt à être empoigné rapidement par sa propriétaire. A quoi cela servait-il de le ranger alors qu'elle l'utilisait tout le temps ? Abandonner le Quidditch c'était aussi en faire son deuil, et elle savait qu'elle ne pourrait pas le faire s'il la narguait nuits et jours. Elle le prit dans sa main, dans un geste si familier et sortit de sa chambre, croisant sa mère.

- Tu sors déjà jouer ? s'étonna celle-ci.

- Non. Je vais le ranger dans la remise.

- La remise ?

Le ton surpris de sa mère n'était pas illogique : la dernière fois qu'elle lui avait demandée de mettre son balai dans la remise elle avait récolté un regard indigné de la part de sa fille.

- Mais pourquoi ?

Minerva ne répondant pas, Isobel lui emboîta le pas et la suivit jusque dans la remise.

- Tu as quelque chose à me dire ?

Minerva se retourna et l'observa un instant. Elles avaient beau ne pas parler souvent (voire jamais) à cœur ouvert, sa mère semblait toujours savoir quand sa fille vivait un tournant dans sa vie.

- J'arrête le Quidditch, avoua-t-elle en choisissant un coin poussiéreux pour y poser son balai.

Là, dans un endroit aussi triste et appauvri, il perdait de sa superbe et avait l'air d'un simple outil de nettoyage, ce qui serra brièvement le cœur de sa propriétaire. Il semblait que toute magie avait disparut des brindilles ou du bois verni.

- C'est normal, non ? fit Isobel d'une voix hésitante. Je veux dire, tu n'es plus capitaine, plus à Poudlard... Tu n'en feras pas aussi régulièrement, c'est tout. Pourquoi ai-je l'impression que c'est définitif ?

Mal à l'aise, Minerva tritura les outils de bricolage de son père dans un tiroir et marmonna :

- Parce que ça l'est. Je ne remonterai plus sur un balai.

Isobel fit un pas en avant.

- C'est à cause de ta chute ? Tu sais, un jour cela ira mieux...

- Oui, c'est à cause de ma chute, acquiesça sa fille.

Mentir sur les raisons était plus simple. Moins honteux aussi, mais surtout, elle était persuadée que les autres ne comprendraient pas son geste, et son importance, la symbolique qui s'y cachait derrière. Elle ne tournait pas le dos au sport en lui-même, elle rejetait ce qu'elle en faisait.

- J'ai eu des côtes cassées et une commotion, reprit Minerva d'une voix plus confiante, je n'ai pas envie que cela m'arrive à nouveau. J'ai eu de la chance de ne pas avoir eu plus de séquelles. Et puis, pourquoi te soucies-tu autant que j'arrête le Quidditch ? Au moins tu n'auras pas à t'inquiéter que des moldus me remarquent.

Isobel se tordit les mains et se mâchonna les lèvres. Minerva savait pourquoi sa mère prenait sa décision autant à cœur. Elle aussi avait dû abandonner le Quidditch quelques années auparavant. Toutes les deux avaient volé très haut grâce à ce sport, elles y avaient brillé, s'étaient forgées un nom. Le Quidditch s'était gravé dans leur identité respective. Isobel s'en était arrachée, avec douleur, peine, regret. Et peut-être, tout ceci s'était apaisé lorsqu'elle voyait que sa fille prenait la relève. Que voyait-elle désormais que même celle-ci suivait son chemin ?

Minerva se demanda si sa mère oserait poser des mots sur les émotions qui la traversaient actuellement, sur son passé. Elle se demanda si elle allait enfin avoir devant elle la sorcière enfouie, et non plus la fausse moldue. Elle se demanda si, bien qu'elle tentait de le dissimuler, Isobel remarquerait que sa fille aussi s'arrachait une partie d'elle-même ; une partie certes gangrenée, mais dont les souvenirs étaient aussi joyeux que vivants dans son esprit. Oserait-elle s'approcher et la consoler ? De toute manière, accepterait-elle de se faire consoler ? Elle qui n'avait aucun souvenir d'un quelconque câlin réconfortant avec sa mère, serait-elle capable d'en supporter un aujourd'hui ? C'était là tout le paradoxe qu'elle ressentait : avoir envie que sa maman la prenne dans ses bras parce qu'elle comprenait la peine de l'abandon du Quidditch, et en même temps préférer gérer ça toute seule, comme elle avait l'habitude de le faire.

Isobel baissa la tête, comme si sa défaite était trop lourde à soutenir. Elle vivait encore trop son propre abandon pour ne pas laisser celui de sa fille l'absorber à nouveau. Comment pouvait-elle aider sa fille alors qu'elle-même ne parvenait pas à tourner la page ?

Au final, tout comme sa mère, Minerva était incapable de voir cela. Se déchargeant d'une partie de la faute, elle dépassa Isobel sans un mot et sortit de la remise.

Marcher un peu lui ferait du bien. Le soleil couchant tombait derrière la cime des arbres et le vent frais écossais venait tourbillonner à ses chevilles. Ils avaient beau être au mois de juin, un fin brouillard semblait planer dans l'air, rendant les rayons du soleil plus diffus dans le ciel, telle une vague lumineuse et aveuglante. Si jamais elle venait à quitter l'Ecosse, c'était sûrement cette nature sauvage qui allait le plus lui manquer. A Londres notamment, les trop nombreux et compacts bâtiments empêchaient cette mer de brume. Ici au moins, elle pouvait marcher dans un silence seulement entrecoupé par la musicalité des oiseaux chantant, du bruissement des feuilles des arbres... et des pas lourds d'un voisin bruyant.

Elle se retourna avec agacement. Une chose qu'elle ne regretterait pas si jamais elle finissait à Londres : l'absence de délimitations précises entre voisins.

- Cela t'arrive souvent de rentrer dans les propriétés privées des gens ?

Les grands yeux noisette de Dougal s'agrandirent. Il regarda derrière lui, puis revint au visage pincé de Minerva.

- C'est toi qui es chez moi, là.

Minerva mit les mains sur les hanches.

- Non. La limite du terrain se trouve juste après cet arbre.

Elle pointa le cerisier sous lequel elle s'était réfugiée après la soirée catastrophique de Noël.

- Mmh, ça, c'est chez moi, confirma Dougal en plissant les yeux d'amusement.

- Bien sûr que non, riposta Minerva, j'ai toujours été jusque-là depuis que je suis toute petite, j'y ai grimpé durant toute mon enfance et y ai mangé des cerises pendant des années.

- Depuis tu as eu des voisins, tu sais, fit remarquer Dougal. Et cette partie du terrain a toujours fait partie de notre domaine. Par contre, j'ignorais tout des cerises. Mettons que tu as commencé à grimper dans les arbres à l'âge de cinq ans, que tu as arrêté... allez, je t'épargne le début de l'adolescence, disons, vers douze ans. Cela fait sept printemps de cerises.

- Qu'est-ce que tu me racontes ? bougonna Minerva.

Dougal mit une main au montant et prit une mine emplie de réflexion.

- Sachant qu'en moyenne un cerisier produit une trentaine de kilos de cerises... Les oiseaux ont dû en manger une bonne moitié, ce qui amène à des cueillettes d'environ une petite dizaine de kilos. T'as l'air d'aimer les cerises, alors disons que je dirais que tu en consommais trois kilos à toi toute seule chaque printemps.

- Mais ça va pas la tête ?

- Trois kilos fois sept printemps cela fait... 21 kilos de cerises que tu me dois ! acheva Dougal avec le sourire. Tu veux régler ça sur combien d'années ? Je suis gentil, je te le fais à un taux d'intérêt fixe.

- Tu me fatigues, râla Minerva en lui tournant le dos, tu me fais perdre mon temps.

Elle s'éloigna et décida de l'ignorer. Mais Dougal la suivit en trottinant.

- Perdre ton temps ? T'allais quelque part ? T'as plutôt la tête de quelqu'un de perdu.

Minerva glissa de surprise sur de la mousse. Elle, perdue ? A peine.

- Tu vas jusqu'où comme ça ? rit Dougal. Inverness ?

- C'est vraiment la seule ville que tu connais dans toute l'Ecosse ? répliqua Minerva en songeant au dîner qu'elle avait fait avec sa famille l'été dernier.

- Oh allez, je te taquinais pour les cerises, je réduis à dix kilos si tu veux.

Minerva lui frappa l'arrière du crâne.

- Ok, ok ! Je passe l'éponge sur les cerises. Et t'en fais pas, tu pourras toujours aller jusqu'au cerisier si tu en as envie.

Elle plissa les yeux d'un air suspicieux.

- Pourquoi tu ferais autant de concessions ? demanda-t-elle.

- Tout le monde n'a pas ta fierté tu sais. Non, ne me frappe pas !

Minerva renonça à la violence en continua son chemin. Elle ne savait pas pourquoi elle ne s'énervait pas ou ne cherchait pas à le faire partir. Après tout, c'était lui qui avait imposé sa présence. A vrai dire, il ne la dérangeait pas vraiment. Il parvenait à lui changer les idées.

- Non, sérieusement, t'as l'air de sale humeur. Pourtant tu viens à peine de rentrer de ton internat. Donc c'est relié à ton retour.

- En partie.

Pourquoi lui répondait-elle ? Elle n'en n'avait franchement pas la moindre idée. Peut-être qu'elle sentait lui devoir une simple petite réponse, en remerciement de son aide envers Robert Jr à Noël dernier, ou encore du plaid.

- Mais garde le, ce plaid, réagit Dougal à sa réflexion. Il est si moche que ça ?

- Bah... Non, mais c'est le tien.

- Garde-le, je te dis, maugréa-t-il en enfonçant ses mains dans les poches.

Minerva roula des yeux.

- Pas la peine de t'agacer.

- Dit-elle alors qu'elle m'a frappé deux fois en cinq minutes.

- C'était pas de l'agacement.

- Ah, c'était donc de l'affection, mes excuses.

Minerva lui jeta un coup d'œil. En vérité, cela pouvait bien être une sorte d'affection. Frapper quelqu'un (d'autant qu'elle n'y avait pas été très fort) c'était aussi rentrer en contact avec elle. Elle n'aurait jamais osé ceci avec n'importe qui ; elle ne s'y risquait que si elle savait que cela n'engendrait rien de rédhibitoire dans la relation. A croire qu'elle se sentait assez à l'aise pour tenter ce geste.

Elle remarqua qu'il commençait à se frotter les mains discrètement. Sans le soleil, le vent se faisait beaucoup plus mordant. Soit il n'avait pas pensé à prendre une veste pour se couvrir soit il était parti dans la précipitation pour la rejoindre. Dans un cas comme dans l'autre, il avait été stupide, jugea Minerva qui ne sentait guère le froid sous son écharpe de Gryffondor (dont elle avait dissimulé le logo). Elle pouvait lui dire de rentrer chez lui pour se réchauffer, mais elle était persuadée qu'il mentirait en disant qu'il allait bien. Et c'était elle qui avait le plus de fierté ?

Elle soupira et s'arrêta.

- Je rentre, fit-elle.

Et elle fit demi-tour sans plus de mots. Elle entendit Dougal s'esclaffer derrière elle alors qu'il la rattrapait à nouveau. Mine de rien, elle était satisfaite de parler à quelqu'un autre que sa famille, même si c'était Dougal et ses paroles toujours acérées.

Il semblait décidé à la raccompagner jusqu'à chez elle, chose qu'elle refusait.

- Calme-toi, je te raccompagne juste à la limite de nos terrains respectifs, dit-il avec une étincelle de malice dans les yeux.

- Là, c'est bon, on est chez moi.

- Malheureusement non, ça c'est encore le terrain de ma famille.

Avait-elle passé ses dernières années à traverser la propriété des McGregor sans aucune vergogne ?

- Je te libère, reprit Dougal en s'arrêtant à un endroit qui semblait choisi au hasard (peut-être avait-il reconnu un brin d'herbe particulier qui marquait une délimitation). Ne te perds pas en chemin, plaisanta-t-il alors que la maison McGonagall était visible vingt mètres plus loin.

- C'était vraiment pas drôle, répliqua Minerva en s'éloignant sans un au revoir.

- A bientôt ! s'écria ironiquement Dougal dans son dos.

Minerva roula des yeux tout en souriant. Son voisin était à la fois stupide comme attachant. Elle ne savait pas de quel côté balancer. Mais elle devait bien admettre que seul lui avait ramené un sourire sur ses lèvres depuis son arrivée.
Cazolie

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Re: Minerva McGonagall [Harry Potter]

Message par Cazolie »

PtiteCitrouille a écrit : sam. 15 janv., 2022 5:00 pm Heyyy ! Comment ça va ? com-citation c'est parti, c'est plus facile à faire en cours pouahahha

Est-ce que c'est encore légitime de vous souhaiter la bonne année ? Bref, au cas où, je vous souhaite une excellente année, pleine de réussite et de créativité !
Merci Marion et Cazo pour vos commentaires, vous êtes les best <3

C'est un chapitre assez transitoire avant qu'on s'attaque au gros morceau de l'été, donc on va plutôt souffler pour aujourd'hui haha

En attendant je vous souhaite une bonne lecture !

Chapitre 35 : Le dernier été
On dirait qu'elle va mouriiiiir

Minerva somnolait à moitié, la joue appuyée contre sa paume de main. Si elle ne dormait pas profondément, c'était seulement à cause des cahots du train qui envoyait son front contre la vitre froide de la fenêtre ça fait rêver ça. Elle percevait vaguement Alan et Cora en train de discuter tout bas, et Pomona qui dormait profondément en sifflant du nez contre l'épaule de Filius Heureusement qu'on sait qu'il n'y a en fait rien entre eux pouahahha. Étrangement, personne ne semblait engager pleinement la conversation. Pourtant, c'était là leur dernier trajet de train C'est ce que j'étais en train de me dire, c'est étonnant haha et même Minerva qui ne berçait pas dans le sentimental devait bien avouer qu'au fond d'elle-même, sommeillait une peur de l'inconnu et une nostalgie naissante du château. Comme la cérémonie de remise des diplômes aurait lieu dans deux semaines dans la Grande Salle, les septièmes années avaient semblé s'aveugler en se disant qu'ils se verraient tous dans pas longtemps et qu'au fond, ce n'était pas un au revoir Mais siiii c'est fini TT T.T T.T . Mais Minerva ne cessait de penser qu'elle ne verrait pas ses amis aussi régulièrement qu'avant : elle s'était habituée à se lever en présence des filles de son année, à prendre son petit déjeuner avec Alan, à assister aux cours avec les autres, à lire au coin du feu avec les Gryffondor. C'est parti pour les tête à tête avec Netflix.. Qu'elle les apprécie tous ou pas, ils étaient devenus comme une famille. Maintenant, elle retournait chez ses parents, retrouvait le rythme de la maison, et ce pour une période indéterminée Ptdr tu vas mourir. Qu'allait-elle faire après ? Face à cette question qu'elle se posait trop de fois, elle soupira bruyamment.

Filius se tourna vers elle.

- Tu repenses à ton examen de potions ? plaisanta-t-il.

Minerva ouvrit les yeux et lui jeta un regard torve. Elle s'était plainte de ne pas avoir réussi son examen, ce qui était faux et elle le savait Insupportable ces gens. Mais Alan avait mieux réussi, du coup elle partait du principe qu'elle avait raté l'épreuve.

- Non. Je pensais à la vie misérable qui m'attend en rentrant chez moi. Quelle drama queen

- T'exagères, intervint Alan en riant. Si ça se trouve tu vas rater tes ASPICS, et tu vas devoir te remettre à réviser pour redoubler...

Minerva lui donna un coup de pied dans le tibia, et Cora une frappe sur son crâne. Elle avait de meilleures couleurs sur le visage maintenant que le stress des examens était terminé. Sa maladie et la fin de l'année ne faisaient généralement pas bon ménage, surtout qu'elle avait également cherché ardemment un travail dès cet été, afin de ne pas avoir à retourner dans sa famille Mais la pauuuuvre ça fait tellement pour elle. Si celle-ci continuait de payer ses traitements, la cohabitation risquait d'être explosive, d'autant plus que Cora n'avait guère le sens de la diplomatie et se fichait de faire imploser ses relations familiales. C'était là un problème qui revenait souvent dans le discours d'Alan, qui craignait que le comportement impétueux de sa copine ne lui coupe les vivres médicaux. Dans tous les cas, Cora avait déniché un poste d'assistante chez Fleury et Bott, et commençait dans les prochains jours roh la chance, j'ai trop envie de travailler dans une librairie . Dans l'attente d'une opportunité pour Alan, ils planifiaient d'emménager ensemble, chose qui paraissait très adulte selon Minerva J'ai l'impression d'entendre Anna' stupéfaite par ma liste de mariage. Elle ne pouvait même pas se raccrocher à Filius car il partait pour la France fin juin pour le concours de duel entre écoles de magie.

La valise avait été particulièrement longue à faire, et le balai qui n'y rentrait pas semblait la narguer dans le filet à bagages. Minerva s'était apaisée depuis sa décision d'arrêter le Quidditch J'avais oublié qu'on s'était arrêté sur cette scène horrible tiens. Si les premiers jours avaient été difficiles et où elles souhaitaient revenir sur sa décision, elle s'était faite à l'idée que tout était mieux ainsi. Etna avait été une des rares au courant, et elle avait hoché la tête avec compréhension. Il ne se passait pas un jour sans que Minerva ne soit satisfaite de son choix de capitaine pour la prochaine année. Etna ne ferait pas son erreur, c'était certain.

La lettre de Grace l'avait également beaucoup aidée à tourner la page. Elle avait mis du temps avant d'oser l'ouvrir, croyant y trouver des remarques acerbes et revanchardes qui auraient été bien méritées. Mais Grace avait été étonnante de sa maturité soudaine. Elle n'avait pas été très bavarde dans ses mots, mais Minerva avait apprécié qu'elle couche sur le papier ses émotions. Grace lui ressemblait beaucoup, elles étaient deux filles qui n'exprimaient rien et qui avaient du mal à se comprendre et à se faire comprendre. Aussi, elle était admirative que sa désormais ancienne coéquipière ait eu le courage de tracer des mots sincères sur parchemin. J'avoue, impressionnant et inattendu

« Tu t'es fait beaucoup de mal, Minerva », avait-elle noté en fin de lettre. Et c'était peut-être cela qui lui permettait de se pardonner un peu plus, qui l'autorisait à avancer au lieu de s'enterrer sous un monticule de culpabilité. C'est ainsi qu'elle avait pu soutenir le regard de Lewis un instant au lieu de le baisser de honte. Comme tout le monde dans leur vie, elle avait fait beaucoup d'erreurs ; elle en fera d'autres True story. Tant de maturité la citrouille!. L'essentiel était désormais de ne plus se trahir et de rester le plus possible agrippée à ses valeurs. Alors, la douleur de ses côtes n'avait paru être qu'un lointain souvenir, sa commotion, un rappel pour garder la tête droite. Il était facile de se promettre intégrité et satisfaction de soi, et Minerva ne doutait pas que le processus allait être long. Elle regardait autour d'elle, et il lui semblait être la seule à réfléchir ainsi. Et pourtant, elle était persuadée que pour elle, ce chemin certes tortueux et chaotique, était sa voie.

Maintenant qu'elle acceptait ses fautes, qu'elle les reconnaissait et les embrassait comme faisant partie d'elle-même et de son passé, elle pouvait avancer. rolala c'est beau :') Nan sérieusement, c'est une belle phrase !

- Tu comptes rester dans le train jusqu'au 1er septembre prochain ?

- Hein ? Pouahahahahah je vois trop Minerva en mode héros blessé mais triomphant dans sa tête pendant que Filius la dévisage, alors qu'elle est juste ratatinée sur son siège

Minerva sortit de ses pensées et leva la tête vers Filius qui tenait sa malle dans la main, prêt à sortir du compartiment. Minerva regarda autour d'elle et remarqua qu'ils étaient arrivés à la gare de King's Cross, où de multiples parents étiraient leur cou dans l'espoir d'apercevoir leur enfant à travers les vitres poussiéreuses du Poudlard Express. Minerva se leva et récupéra sa valise ainsi que son balai.

Alan, Cora, Filius et Minerva prétendirent ne pas être émus en se disant au revoir. Nan mais les ados pas en phase avec leurs émotions là hahaha

- On se retrouve à la cérémonie de remise de diplômes ?

- Moi, je n'y serai pas, se plaignit Pomona qui peinait à retenir quelques larmes. J'oublie tout le temps qu'ils sont pas de la même année

- Allez Pomona, fit Alan en tapotant son épaule, de toute façon tu pars pour le Brésil à la rentrée, les séparations auraient forcément eu lieu.

La Poufsouffle fit la moue et alla prendre Minerva dans ses bras qui referma les siens de manière bancale.

- Tu nous enverras des lettres ? s'enquit Filius.

Pomona roula des yeux.

- C'est compliqué d'envoyer des lettres d'aussi loin. Les perroquets sur place ne passent pas la frontière du Mexique, et ce sont les hiboux des Etats-Unis qui prennent la relève jusqu'au Royaume-Uni. Cela coûte cher, les frontières. OOOOH Clem qui se tape des délires toute seule sur les RI sorcières

- Tu vas tellement apprendre sur place, assura Minerva qui, même si elle ne le disait pas, était très admirative de son amie qui partait à l'autre bout du monde à seulement 15 ans.

Elle se dit qu'à son retour, elles pourraient toujours se revoir, passer du temps ensemble. Après tout, elles sauraient toutes les deux gérer leur emploi du temps respectif, n'est-ce pas ... ? Cela ne devait pas être si compliqué... *nous qui nous noyons sous les dates pour trouver un moment pour nous retrouver à Paris*

***


Il lui était à nouveau étrange de constater que sa maison n'avait pas changé, que sa famille restait toujours identique alors qu'elle-même sentait avoir évolué. Au lieu de ressentir une bienfaisance à retourner dans son foyer, elle eut l'impression de retomber à la case départ BON COURAGE LOL. C'était une sensation complexe qui s'agitait dans son cœur, comme si elle était déçue que son ancien monde n'ait pas suivi son avancée à elle. La seule chose qui avait changé, était la nouvelle annexe qui avait été construite chez les voisins. Apparemment, Dougal McGregor avait pris son envol (d'environ 5 mètres sur le côté) pour installer son petit nid douillet. Ptdr cette phrase m'a tuée, j'aime trop quand les auteurs jouent avec les mots comme ça

Elle ressentit une étrange sensation de satisfaction et d'envie en voyant qu'il avait réalisé ce qui lui était cher dans sa vie. Comment avait-il réalisé ce dont il avait le plus besoin pour être heureux ?Je suis pas sûre que les 5m sur lescôtés suffisent à son bonheur N'avait-il pas eu des doutes, des erreurs dans ses choix ? Et si oui, comment s'en était-il sorti ? Sa famille était peut-être un plus stable que la sienne... Minerva aimait celle-ci profondément, mais il était difficile d'oublier à quel point elle avait ses propres défaillances. En vrai, comme toutes les familles, faut pas se voiler la face

Quand elle pénétra dans l'entrée, elle eut un léger vertige. Cette fois-ci, elle n'allait pas attendre le 1er septembre prochain avant de partir. Si cela lui faisait du bien de savoir qu'elle avait tout le temps libre du monde devant elle dans cette maison, elle se demanda combien de mois cela allait durer. Elle comptait bien profiter de ces prochaines semaines pour se reposer des examens et des émotions des derniers jours, pour passer là son dernier été dans son Ecosse, et assurer une douce transition entre sa vie d'étudiante et sa vie possiblement professionnelle.

Dans sa chambre, elle avisa son balai. Avant, elle le laissait adossé à sa commode, prêt à être empoigné rapidement par sa propriétaire. A quoi cela servait-il de le ranger alors qu'elle l'utilisait tout le temps ? Abandonner le Quidditch c'était aussi en faire son deuil, et elle savait qu'elle ne pourrait pas le faire s'il la narguait nuits et jours. Elle le prit dans sa main, dans un geste si familier et sortit de sa chambre, croisant sa mère.

- Tu sors déjà jouer ? s'étonna celle-ci.

- Non. Je vais le ranger dans la remise.

- La remise ? ce CHOC
Donne le à ton petit frère


Le ton surpris de sa mère n'était pas illogique : la dernière fois qu'elle lui avait demandée de mettre son balai dans la remise elle avait récolté un regard indigné de la part de sa fille.

- Mais pourquoi ?

Minerva ne répondant pas, Isobel lui emboîta le pas et la suivit jusque dans la remise.

- Tu as quelque chose à me dire ?

Minerva se retourna et l'observa un instant. Elles avaient beau ne pas parler souvent (voire jamais) à cœur ouvert, sa mère semblait toujours savoir quand sa fille vivait un tournant dans sa vie. Ca va, c'est pas si difficile à avouer ça. Moins que raconter ses histoires de coeur haha

- J'arrête le Quidditch, avoua-t-elle en choisissant un coin poussiéreux pour y poser son balai.

Là, dans un endroit aussi triste et appauvri, il perdait de sa superbe et avait l'air d'un simple outil de nettoyage, ce qui serra brièvement le cœur de sa propriétaire. Il semblait que toute magie avait disparut des brindilles ou du bois verni. Bonne reconversion moi jdis

- C'est normal, non ? fit Isobel d'une voix hésitante. Je veux dire, tu n'es plus capitaine, plus à Poudlard... Tu n'en feras pas aussi régulièrement, c'est tout. Pourquoi ai-je l'impression que c'est définitif ?

Mal à l'aise, Minerva tritura les outils de bricolage de son père dans un tiroir et marmonna :

- Parce que ça l'est. Je ne remonterai plus sur un balai.

Isobel fit un pas en avant.

- C'est à cause de ta chute ? Tu sais, un jour cela ira mieux...

- Oui, c'est à cause de ma chute, acquiesça sa fille.

Mentir sur les raisons était plus simple on avait pas dit qu'il fallait arrêter de mentir :lol: . Moins honteux aussi, mais surtout, elle était persuadée que les autres ne comprendraient pas son geste, et son importance, la symbolique qui s'y cachait derrière. Elle ne tournait pas le dos au sport en lui-même, elle rejetait ce qu'elle en faisait.

- J'ai eu des côtes cassées et une commotion, reprit Minerva d'une voix plus confiante, je n'ai pas envie que cela m'arrive à nouveau. J'ai eu de la chance de ne pas avoir eu plus de séquelles. Et puis, pourquoi te soucies-tu autant que j'arrête le Quidditch ? Au moins tu n'auras pas à t'inquiéter que des moldus me remarquent.

Isobel se tordit les mains et se mâchonna les lèvres. Minerva savait pourquoi sa mère prenait sa décision autant à cœur. Elle aussi avait dû abandonner le Quidditch quelques années auparavant. Toutes les deux avaient volé très haut grâce à ce sport, elles y avaient brillé, s'étaient forgées un nom. Le Quidditch s'était gravé dans leur identité respective. Isobel s'en était arrachée, avec douleur, peine, regret. Et peut-être, tout ceci s'était apaisé lorsqu'elle voyait que sa fille prenait la relève. Que voyait-elle désormais que même celle-ci suivait son chemin ? Qu'elles se ressemblent peut-être vachement plus qu'elles ne le pensent et c'est pour ça qu'elles s'entendent pas

Minerva se demanda si sa mère oserait poser des mots sur les émotions qui la traversaient actuellement, sur son passé. Elle se demanda si elle allait enfin avoir devant elle la sorcière enfouie, et non plus la fausse moldue Ptdr quelle hypocrite, et elle, elle va parler ? Nan mais après c'est vrai, si tes parents te montrent pas l'exemple en s'exprimant, comment tu veux que tes enfants te parlent derrière. Elle se demanda si, bien qu'elle tentait de le dissimuler, Isobel remarquerait que sa fille aussi s'arrachait une partie d'elle-même ; une partie certes gangrenée, mais dont les souvenirs étaient aussi joyeux que vivants dans son esprit. Oserait-elle s'approcher et la consoler ? De toute manière, accepterait-elle de se faire consoler ? Ouais vu les réactions de Minerva je sais pas si je tenterais :lol: Elle qui n'avait aucun souvenir d'un quelconque câlin réconfortant avec sa mère, serait-elle capable d'en supporter un aujourd'hui ? C'était là tout le paradoxe qu'elle ressentait : avoir envie que sa maman la prenne dans ses bras parce qu'elle comprenait la peine de l'abandon du Quidditch, et en même temps préférer gérer ça toute seule, comme elle avait l'habitude de le faire.

Isobel baissa la tête, comme si sa défaite était trop lourde à soutenir. Elle vivait encore trop son propre abandon pour ne pas laisser celui de sa fille l'absorber à nouveau. Comment pouvait-elle aider sa fille alors qu'elle-même ne parvenait pas à tourner la page ?

Au final, tout comme sa mère, Minerva était incapable de voir cela. Se déchargeant d'une partie de la faute, elle dépassa Isobel sans un mot et sortit de la remise. Tristeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeesse

Marcher un peu lui ferait du bien. Le soleil couchant tombait derrière la cime des arbres et le vent frais écossais venait tourbillonner à ses chevilles. Ils avaient beau être au mois de juin, un fin brouillard semblait planer dans l'air, rendant les rayons du soleil plus diffus dans le ciel, telle une vague lumineuse et aveuglante Laissez-moi aller vivre à la campagne pitié. Si jamais elle venait à quitter l'Ecosse, c'était sûrement cette nature sauvage qui allait le plus lui manquer. A Londres notamment, les trop nombreux et compacts bâtiments empêchaient cette mer de brume. Ici au moins, elle pouvait marcher dans un silence seulement entrecoupé par la musicalité des oiseaux chantant, du bruissement des feuilles des arbres... et des pas lourds d'un voisin bruyant. Hahahaha tu me tues, cette rupture

Elle se retourna avec agacement. Une chose qu'elle ne regretterait pas si jamais elle finissait à Londres : l'absence de délimitations précises entre voisins. Parce qu'entendre la chasse d'eau des voisins c'est vraiment mieux ?

- Cela t'arrive souvent de rentrer dans les propriétés privées des gens ?

Les grands yeux noisette de Dougal s'agrandirent. Il regarda derrière lui, puis revint au visage pincé de Minerva.

- C'est toi qui es chez moi, là. DOMMAGE

Minerva mit les mains sur les hanches.

- Non. La limite du terrain se trouve juste après cet arbre. Cette conversation de campagnards :lol:

Elle pointa le cerisier sous lequel elle s'était réfugiée après la soirée catastrophique de Noël.

- Mmh, ça, c'est chez moi, confirma Dougal en plissant les yeux d'amusement.

- Bien sûr que non, riposta Minerva, j'ai toujours été jusque-là depuis que je suis toute petite, j'y ai grimpé durant toute mon enfance et y ai mangé des cerises pendant des années.

- Depuis tu as eu des voisins, tu sais, fit remarquer Dougal. Et cette partie du terrain a toujours fait partie de notre domaine. Par contre, j'ignorais tout des cerises. Mettons que tu as commencé à grimper dans les arbres à l'âge de cinq ans, que tu as arrêté... allez, je t'épargne le début de l'adolescence, disons, vers douze ans. Cela fait sept printemps de cerises.

- Qu'est-ce que tu me racontes ? bougonna Minerva.

Dougal mit une main au montant et prit une mine emplie de réflexion.

- Sachant qu'en moyenne un cerisier produit une trentaine de kilos de cerises... Les oiseaux ont dû en manger une bonne moitié, ce qui amène à des cueillettes d'environ une petite dizaine de kilos. T'as l'air d'aimer les cerises, alors disons que je dirais que tu en consommais trois kilos à toi toute seule chaque printemps.

- Mais ça va pas la tête ?

- Trois kilos fois sept printemps cela fait... 21 kilos de cerises que tu me dois ! acheva Dougal avec le sourire. Tu veux régler ça sur combien d'années ? Je suis gentil, je te le fais à un taux d'intérêt fixe. Mais :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: Il me fait trop rire hahaha

- Tu me fatigues, râla Minerva en lui tournant le dos, tu me fais perdre mon temps.

Elle s'éloigna et décida de l'ignorer. Mais Dougal la suivit en trottinant.

- Perdre ton temps ? T'allais quelque part ? T'as plutôt la tête de quelqu'un de perdu. Il tire toujours droit au coeur celui-là

Minerva glissa de surprise sur de la mousse. Elle, perdue ? A peine.

- Tu vas jusqu'où comme ça ? rit Dougal. Inverness ?

- C'est vraiment la seule ville que tu connais dans toute l'Ecosse ? répliqua Minerva en songeant au dîner qu'elle avait fait avec sa famille l'été dernier.

- Oh allez, je te taquinais pour les cerises, je réduis à dix kilos si tu veux.

Minerva lui frappa l'arrière du crâne.

- Ok, ok ! Je passe l'éponge sur les cerises. Et t'en fais pas, tu pourras toujours aller jusqu'au cerisier si tu en as envie.

Elle plissa les yeux d'un air suspicieux.

- Pourquoi tu ferais autant de concessions ? demanda-t-elle.

- Tout le monde n'a pas ta fierté tu sais. Non, ne me frappe pas ! Grave

Minerva renonça à la violence en continua son chemin. Elle ne savait pas pourquoi elle ne s'énervait pas ou ne cherchait pas à le faire partir. Après tout, c'était lui qui avait imposé sa présence. A vrai dire, il ne la dérangeait pas vraiment. Il parvenait à lui changer les idées.

- Non, sérieusement, t'as l'air de sale humeur. Pourtant tu viens à peine de rentrer de ton internat. Donc c'est relié à ton retour.

- En partie.

Pourquoi lui répondait-elle ? Elle n'en n'avait franchement pas la moindre idée. Peut-être qu'elle sentait lui devoir une simple petite réponse, en remerciement de son aide envers Robert Jr à Noël dernier, ou encore du plaid.

- Mais garde le, ce plaid, réagit Dougal à sa réflexion. Il est si moche que ça ? Parce qu'elle lui a dit "je sais pas pourquoi je te réponds, c'est à cause de ton plaid" ? :lol:

- Bah... Non, mais c'est le tien.

- Garde-le, je te dis, maugréa-t-il en enfonçant ses mains dans les poches.

Minerva roula des yeux.

- Pas la peine de t'agacer.

- Dit-elle alors qu'elle m'a frappé deux fois en cinq minutes.

- C'était pas de l'agacement.

- Ah, c'était donc de l'affection, mes excuses. Pouehehehhe il drague tellement

Minerva lui jeta un coup d'œil. En vérité, cela pouvait bien être une sorte d'affection. Frapper quelqu'un (d'autant qu'elle n'y avait pas été très fort) c'était aussi rentrer en contact avec elle #LilyEtJames. Elle n'aurait jamais osé ceci avec n'importe qui ; elle ne s'y risquait que si elle savait que cela n'engendrait rien de rédhibitoire dans la relation. A croire qu'elle se sentait assez à l'aise pour tenter ce geste.

Elle remarqua qu'il commençait à se frotter les mains discrètement. Sans le soleil, le vent se faisait beaucoup plus mordant. Soit il n'avait pas pensé à prendre une veste pour se couvrir soit il était parti dans la précipitation pour la rejoindre. Dans un cas comme dans l'autre, il avait été stupide, jugea Minerva qui ne sentait guère le froid sous son écharpe de Gryffondor (dont elle avait dissimulé le logo). Elle pouvait lui dire de rentrer chez lui pour se réchauffer, mais elle était persuadée qu'il mentirait en disant qu'il allait bien. Et c'était elle qui avait le plus de fierté ?

Elle soupira et s'arrêta.

- Je rentre, fit-elle.

Et elle fit demi-tour sans plus de mots. Elle entendit Dougal s'esclaffer derrière elle alors qu'il la rattrapait à nouveau. Mine de rien, elle était satisfaite de parler à quelqu'un autre que sa famille, même si c'était Dougal et ses paroles toujours acérées.

Il semblait décidé à la raccompagner jusqu'à chez elle, chose qu'elle refusait.

- Calme-toi, je te raccompagne juste à la limite de nos terrains respectifs, dit-il avec une étincelle de malice dans les yeux.

- Là, c'est bon, on est chez moi.

- Malheureusement non, ça c'est encore le terrain de ma famille.

Avait-elle passé ses dernières années à traverser la propriété des McGregor sans aucune vergogne ? Apparemment :lol:

- Je te libère, reprit Dougal en s'arrêtant à un endroit qui semblait choisi au hasard (peut-être avait-il reconnu un brin d'herbe particulier qui marquait une délimitation). Ne te perds pas en chemin, plaisanta-t-il alors que la maison McGonagall était visible vingt mètres plus loin.

- C'était vraiment pas drôle, répliqua Minerva en s'éloignant sans un au revoir.

- A bientôt ! s'écria ironiquement Dougal dans son dos.

Minerva roula des yeux tout en souriant. Son voisin était à la fois stupide comme attachant. Elle ne savait pas de quel côté balancer. Mais elle devait bien admettre que seul lui avait ramené un sourire sur ses lèvres depuis son arrivée.
CA REPOND A LA QUESTIOOOON IL EST ATTACHAAAANT HEHEHEHEH
Sa relation avec Dougal paraît tellement plus naturelle qu'avec Lewis, c'est vachement moins gênant à lire hahaha
Chapitre réflexif et nostalgique très sympathique à lire
:)
PtiteCitrouille

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Re: Minerva McGonagall [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Bonjour !

Et c'est avec une semaine de retard que je vous poste ce chapitre... Je reprendrai la semaine prochaine pour garder l'alternance avec Perri !
Marion, Cazo... encore une fois, merci infiniment <3
Bonne lecture !

Chapitre 36 : Défiler la pelote de ses erreurs


Elle n’irait pas jusqu’à dire qu’elle s’ennuyait. Frustrée peut-être, était le mot. Loin de la communauté magique, elle avait l’impression d’être à l’écart de la vie, enveloppée dans la bulle familiale. Elle s’imaginait Cora entourée de livres et parchemins volants, Alan à faire des pieds et des mains pour intégrer n’importe quel laboratoire médical magique, Filius faire sa valise pour la France, Pomona pour le Brésil…

Minerva grogna et roula sur le côté, le nez dans le gazon de son jardin (le sien cette fois). Pas de mariage de Fleamont, pas de Grace à entraîner, pas de cours à préparer. Chercher un travail ? Oui, accessoirement. C’était d’ailleurs allongée dans l’herbe qu’elle était le plus efficace : son esprit cartésien avait besoin d’un espace ouvert pour oser emprunter des chemins hypothétiques. Elle avait été ravie de pouvoir éliminer le secteur de la finance et de la vente de ses projets. Bravo. Parfois elle se disait qu’elle abusait, qu’il fallait aller à l’encontre des sorciers pour créer des contacts et décrocher une place. Un emploi ne tombait pas tout cuit dans le bec. Puis elle se souvenait qu’elle ne savait même pas quelle direction prendre, et il n’y avait rien de pire que de chercher sans savoir où aller.

La joue contre son bras, les lunettes de travers, elle suivit du regard une abeille butiner plus loin.

- Apicultrice ? murmura-t-elle pour elle-même. Ah, n’importe quoi ! s’exaspéra-t-elle avant de se détourner à nouveau.

Pour être honnête, elle s’appuyait beaucoup sur ses excellents résultats aux ASPICS. Majore de promotion, elle avait eu droit à des félicitations en bonne et dû forme et s’était régalée de pavanement face à Alan.

***


Vêtu d’une somptueuse et pimpante robe violette qui jurait affreusement avec l’auburn de ses cheveux, le professeur Dumbledore lui faisait de discrets signes de la main, accompagné d’une femme brune et frisée, inconnue du corps professoral. Minerva avait une vague impression de déjà-vu en s’approchant et la dame lui offrit un sourire.

- Je suis ravie de vous revoir à nouveau, dit celle-ci en tendant une main aimable. Rachel Van Kaas, de Métamorphoses de nos jours. Vous étiez venue dans nos locaux il y a quelque temps.

Minerva se souvenait surtout de l’interrogatoire en règle qu’elle avait subi, mais reconnaissait que Van Kaas avait été la plus aimable et courtoise.

- Le professeur Dumbledore n’a eu de cesse de louer vos qualités, continua-t-elle tout en faisant rougir la Gryffondor. Je crois qu’il est très fier de vous avoir comme élève.

- Ah… Ça a été un honneur pour moi également, répondit Minerva en tripotant ses doigts devant elle. Mais je ne suis désormais plus étudiante malheureusement.

Malheureusement, oui. Il y avait ce côté rassurant d’être étudiante, d’être choyée dans ce cocon de Poudlard, d’avoir des enseignants qui la soutenaient, étaient sévères, d’être entourée d’amis qu’elle connaissait depuis des années, de retrouver sa tour de Gryffondor perchée au septième étage… Courir dans les couloirs parce qu’elle avait raté le réveil, taper du pied devant la salle de bain parce qu’une de ses camarades prenait trop de temps, enfourner une plâtrée d’œufs brouillés avant sa première heure et en mettre un peu sur sa jupe. La nettoyer dans les toilettes abandonnées parce qu’elles étaient les plus proches de sa salle de classe, claquer des dents dans les serres et frissonner de peur et d’excitation en s’approchant de la Forêt Interdite, casser ses dents dans les biscuits de Hagrid, récupérer un peu de bave de Crockmou. Attendre le courrier et l’ouvrir au coin du feu, pleurer quand il y avait trop de cendres dans l’âtre et que certaines atteignaient ses yeux, boire un verre d’alcool interdit en compagnie de l’équipe de Quidditch, frotter sous le savon ses mains pleines d’encre… Pourquoi n’avait-elle jamais réalisé que ces petites choses, souvent agaçantes, faisaient partie de sa vie de Poudlard ? Cet ordinaire, qui n’avait été jusque-là que banal, venait tout à coup de se transformer en extraordinaire. Elle se doutait bien que cette nostalgie naissante l’envahissait particulièrement en cet instant alors qu’elle recevait les compliments de son mentor, habillée de sa robe de cérémonie noire au col rouge et de sa coiffe carmin.

- J’ai beaucoup appris grâce à Poudlard, reprit-elle alors qu’elle sentait qu’un certain silence s’installait. Sur moi, sur mes proches, mes passions… Je ne sais pas encore trop où je vais, mais je sais par quels moyens.

Et aussi cliché que cela pouvait paraître aux yeux de beaucoup, c’était en restant fidèle à elle-même qu’elle avancerait droit. Dumbledore lui avait prouvée qu’elle avait de la valeur, Grace et Lewis, à leur manière, lui avaient montrée que l’honnêteté, la transparence, l’intégrité, comportaient plus d’or que n’importe quelle coupe, que n’importe quelle reconnaissance par autrui. Si elle les acceptait, elle ne les recherchait plus avidement.

Poudlard n’était pas juste une école : chacun d’entre eux ou presque, y avait vécu des joies comme des peines, des désillusions, des victoires comme des échecs, était tombé amoureux et avait rejeté… Chacun d’entre eux avait un jour détesté cet endroit, avait été ravi de prendre le train du retour, avant de se languir du 1er septembre. Ils avaient grandi et mûri ici. Ceux ne s’étant pas encore trouvés après les sept années, étaient en chemin.

***


Elle avait reçu la récompense « révélation de l’année » par le journal, pour une édition qui paraîtra à la fin du mois prochain. Cette fois, elle doutait recevoir des remarques désobligeantes à son égard.

- Tiens, Minerva ? Tu peux apporter ça chez les voisins ? Mme McGregor adore ça apparemment.

Sa mère se tenait dans l’entrebâillement de la porte, un plat de pommes confites dans les mains.

Minerva se redressa, des brins d’herbes dans les cheveux.

- Pourquoi moi ?

- Pour m’aider, peut-être ? Et puis, tu n’as pas l’air très occupée.

Minerva scella ses lèvres et regretta de bonne grâce son comportement désagréable. Elle se leva et prit le plat avant de franchir une énième fois la délimitation qui séparait son jardin de celui des McGregor. Ses yeux papillonnèrent vers l’annexe de Dougal, et elle se demanda s’il y était. Elle s’approcha de la porte d’entrée de la maison principale, mais se figea en entendant des éclats de voix. Même si elle ne percevait pas les mots, elle distinguait le timbre plus aigu de Helen McGregor. Gênée, Minerva recula de quelques pas. Peut-être qu’elle devrait juste déposer le plat par terre… ? Elle n’avait guère envie de se retrouver mêlée à une dispute de couple.

- Je n’ai pas fini, jeune homme, ne t’avise pas de sortir !

Minerva tituba encore plus, car les voix s’étaient rapprochées et, avant qu’elle ne puisse abandonner son colis et filer, la porte d’entrée s’ouvrit, non pas sur Hamish McGregor, mais sur Dougal. Il avait un regard beaucoup plus sombre et les sourcils froncés. Il parut aussi surpris de la voir qu’elle. Helen arriva derrière, l’air courroucé. Il y eut un bref silence durant lequel Minerva crispa ses mains sur le plat. Cette situation lui rappelait celle qui avait opposé Mme Rollin et son fils. Minerva n’avait jamais pu mettre la dispute au clair, qui l’avait fortement perturbée.

- Hum, désolée, je suis chargée de vous apporter cela, fit Minerva en tendant le plat devant elle. J’ai entendu dire que vous les aimiez… ajouta-t-elle en regardant Helen.

Peut-être que les pommes confites apaiseraient les tensions. Helen et Dougal y jetèrent un coup d’œil et Minerva sut immédiatement que quelque chose clochait. Le coin de la bouche de Dougal s’affaissait et Helen agrippa son torchon dans ses mains.

- Ou pas, couina Minerva. Je vais vous laisser, alors.

Dougal s’avança et lui attrapa le bras.

- Viens avec moi.

Puis il l’entraîna vers son annexe et Minerva entendit Helen claquer la porte dans son dos.

- Désolée, je suis arrivée au mauvais moment, dit Minerva alors qu’ils entraient dans le petit salon.

- Ce n’est pas ta faute.

Silence. Dougal s’affairait dans la cuisine attenante, mais il avait surtout l’air de vouloir s’occuper les mains.

- On m’a dit que ta mère adorait les pommes confites, ajouta Minerva inutilement. Mais elle n’a pas eu l’air de les apprécier. Je peux les ramener chez moi.

- Non. Ma mère adore. Moi aussi. Tu peux les laisser.

Interloquée, Minerva déposa le plat sur la table de cuisine.

- Remercie ta mère. Et merci à toi d’être venue. Je sais que ça te coûte beaucoup de voir mon affreux visage, dit Dougal ironiquement.

Minerva fit la grimace. Il avait beau plaisanter, elle avait l’impression qu’il cachait quelque chose et que cette chose le minait. Aussi, elle évita de balancer un sarcasme (et pourtant, elle en avait plein en stock) et préféra une nouvelle approche :

- Dis, tu vas bien quand même ? Sinon… enfin, si t’as besoin de parler, je peux faire un effort et ne pas t’envoyer balader.

Dougal haussa les sourcils.

- Ta manière de consoler est extrêmement originale, tu sais.

- Je n’aurais rien dû dire et te laisser avec tes pommes, grogna Minerva en se drapant de sa dignité et tournant les talons.

Dougal contourna la table et la rattrapa par une pression légère sur le bras.

- Excuse-moi, je n’ai pas été clair. J’apprécie ton aide, et je suis content que tu me l’offres.

Minerva hocha la tête. Ce qu’elle notait avec surprise, c’était que contrairement à beaucoup d’autres, il ne cherchait pas à reporter la faute sur elle et sa fierté mal placée.

- Je ne veux pas en parler tout de suite, continua Dougal, mais tu le sauras bientôt.

- Pas de souci. Quand tu veux.

- Je peux venir te voir quand je veux ? répéta le jeune homme qui reprenait son sourire classique ironique.

- N’abuse pas non plus.

Elle sortit, le visage rose. Voir un Dougal en colère lui avait fait bizarre, et elle se demanda quel sujet était capable d’effacer le sarcasme de son visage. Quelle conversation avec sa mère amenait tant de tensions ?

Cette réponse, elle l’eut quelques jours plus tard. Déjà, elle reçut une lettre. Pas par hibou, mais dans la boîte aux lettres. Comme les moldus. Son père était venu dans sa chambre, aux anges, l’air ravi de penser que sa fille avait des amis qui utilisaient des moyens conventionnels pour communiquer. Minerva avait ouvert la lettre, pour réaliser qu’elle provenait très exactement d’une cinquantaine de mètres à côté, soit de son voisin. Au début, elle avait trouvé cela ridicule : il aurait pu venir chez elle et lui parler directement. Puis elle s’était souvenue de la réaction de son père quand un garçon était venu pour elle chez les McGonagall. Finalement, c’était peut-être mieux ainsi. Pas qu’il y ait quoique ce soit d’ambigu, bien sûr.

La missive était très courte, elle lui demandait juste de venir dans le bois qui jouxtait leurs deux jardins.

A l’heure prévue, c’est une Minerva intriguée qui sortit de chez elle, prétextant une balade dans les alentours. Sa famille n’y verrait que du feu. Elle avait toujours du mal à s’adapter à nouveau à la présence des trois enfants au complet. Malcolm flirtait allègrement avec une Beth qui avait rompu avec le batteur de Poufsouffle depuis la demi-finale et la blessure au poignet de Minerva. Aussi, et c’était quelque chose sur laquelle Minerva s’était régulièrement penchée, Malcolm n’avait guère changé depuis son entrée à Poudlard. Sa sœur, elle, se considérait en pleine crise de soi. Elle commençait à trouver les mots sur ce qu’elle ressentait vraiment, sur ce qui la dérangeait, et sa famille ne faisait pas exception au traitement. Sa manière de vivre et sa manière d’être avaient essuyé de profonds changements et alors qu’elle apaisait sa relation avec elle-même, celle avec sa famille en pâtissait, surtout avec sa mère.

En bref, si elle parvenait à disparaître sans que ses parents se demandent pourquoi, c’était bien parce que chacun des côtés avait besoin de gérer tranquillement la nouvelle dynamique qui s’installait.

Dougal était déjà présent, assis sur une souche d’arbre qu’il céda dès qu’il la vit. Minerva l’ignora et s’installa à même le sol. Il eut un léger rire étouffé et l’imita.

- Eh, dis donc, t’as oublié de me dire quelque chose la dernière fois toi.

- T’as l’air plus au courant que moi, répliqua Minerva. De quoi tu parles ?

Et puis, l’ambiance de la dernière fois ne prêtait pas à une quelconque conversation.

- J’ai entendu dire que tu étais diplômée, et avec les honneurs en plus. Félicitations.

Et il sortit un petit cake de sa besace, un peu bosselé mais bien doré. Minerva eut un mouvement inquiet.

- Comment t’as appris ça ?

Le tout était de savoir ce qui lui avait été dit, jusqu’où il en savait.

- Ton père qui l’a dit au mien. Majore de promotion hein ? Allez, ne fais pas ta modeste, taquina-t-il en voyant qu’elle haussait vaguement les épaules.

A vrai dire, Minerva cherchait à tout prix à éviter le sujet. Terrain glissant oblige.

- C’est pour moi ? finit-elle par demander en désignant le gâteau.

Dougal éloigna le cake de sa main qui se tendait.

- Doucement, vorace ! C’est pour nous deux. Tu ne vas quand même pas le manger entier ? C’est moi qui l’ai fait en plus.

- Cela explique les bosses.

Dougal mima sa remarque en grimaçant. Minerva sourit : elle était à la fois gênée et touchée d’être félicitée ainsi. Chez elle, ils n’avaient pas vraiment célébré. Il y avait eu un excellent repas, mais personne n’avait mentionné les résultats, la récompense du journal ou encore les félicitations de Dumbledore autour de la table. Personne n’avait demandé les résultats des autres élèves ; ils avaient fêté sans donner les raisons de cette festivité, car les mentions au monde magique étaient trop prégnantes entre eux. Dougal ne poserait jamais toutes ces questions bien entendu, mais au moins il avait pris le temps de cuisiner un gâteau et officiellement fêter la fin de ses études. En cela, elle lui était reconnaissante.

- Laisse-moi goûter, ordonna-t-elle en dressant le menton.

- A quoi bon, finalement ? fit mine d’hésiter Dougal. Quoi que t’en penses tu vas dire que c’est mauvais et que le chien du maire aurait pu mieux faire.

- C’est faux.

- C’est vrai. Allez, tiens, étouffe-toi avec, va.

Il prit un air offensé en lui mettant un morceau dans la main. Minerva porta un bout à ses lèvres et mâchonna. Il n’était pas mauvais, mais il n’était pas excellent non plus. Peut-être un peu trop farineux, et elle trouva une coquille orpheline qu’elle jeta discrètement dans l’herbe. Dougal surveillait ses réactions, et elle n’eut pas le cœur de critiquer son gâteau. Le faire, ça serait lui donner raison à ce qu’il venait de dire. Et peut-être, peut-être qu’elle prenait pitié de ses yeux noisette attentifs qui la fixaient.

- Y a pas de quoi s’étouffer avec, finit-elle par dire.

- Dans le genre compliment caché, t’es très forte.

Minerva ne répondit pas et grignota avec un faux entrain le gâteau. L’intention initiale lui faisait bien plus chaud au cœur. Le gâteau aurait pu être infect, qu’elle aurait tout de même apprécié le geste.

- Merci encore pour les pommes confites.

- Je n’ai fait que les transporter d’une porte à une autre, remets-en toi. T’as bien partagé ?

Le regard de Dougal fila sur le bout de ses chaussures.

- Pas vraiment.

- Franchement ! Et Helen alors ?

- Bah justement… Elle aime pas trop ça.

Minerva souffla du nez.

- Faudrait savoir, la dernière fois tu m’as dit que ta mère adorait.

Dougal se mit en tailleur, gratta sa tête et releva les yeux.

- Helen… n’est pas ma mère.

Minerva eut le bon goût de ne pas pousser une exclamation de surprise. Elle cligna des yeux plusieurs fois dans le silence qui s’installait.

- Mais ton père… ?

- Est mon père, oui, assura Dougal. Ma mère est décédée quand j’avais dix ans et mon père s’est remarié deux ans plus tard avec Helen.

Minerva se retrouvait à court de mots. Encore une fois, elle avait perdu une bonne occasion de se taire. Elle lui devait encore des excuses pour avoir parlé trop vite.

- La dernière fois que tu es venue, reprit Dougal, je venais de me disputer avec elle. C’est assez fréquent. Je fais des efforts, mais j’ai beaucoup de mal. Et je m’en veux de la blesser, aussi.

- Comment ça ?

Dougal pencha la tête et observa au loin sa maison. Helen était en train d’étendre le linge au soleil.

- J’ai eu deux mères. La première m’a élevé dans mon enfance avant de me quitter. La seconde l’a remplacée pour prendre en main mon adolescence et ma vie de jeune adulte. Quand elle est arrivée, j’ai été abominable avec elle. Comme tout enfant ayant perdu sa mère, je me disais qu’elle voulait me la faire oublier, et j’en voulais à mon père de l’avoir oubliée. Bien sûr qu’il ne l’a jamais oubliée, et c’est peut-être cela aussi le souci.

Il fit une pause et Minerva posa discrètement le reste du gâteau qui commençait à humidifier sa main. Elle essuya sa paume sur sa jupe, observant son voisin. Elle était étonnée qu’il se livre ainsi à elle. Ils ne se connaissaient pas spécialement, mais il vidait son sac sans aucune gêne. Cela demandait tellement de courage -elle était bien placée pour le savoir- que cela forçait l’admiration.

- Mon père pensait que j’allais avoir besoin d’une mère, alors il a épousé Helen. Elle était follement amoureuse de lui et lui l’appréciait beaucoup. Quand elle est arrivée, je lui ai dit des choses affreuses, qu’il ne l’aimerait jamais comme il a aimé ma mère. C’est peut-être vrai, mais Helen savait déjà tout ça. Je suis sûr qu’elle en souffre terriblement.

Il se tourna vers Minerva, le sourire légèrement triste.

- Imagine-la, à aimer profondément quelqu’un qui ne lui rend pas autant son amour et que l’unique fils qu’elle a élevé mais pas enfanté, rejette son rôle de mère. Cela fait presque dix ans qu’elle se bat contre un fantôme. Quand tu es venue avec les pommes confites, le dessert préféré de ma mère, nous venions de nous disputer à son propos.

Minerva se sentait affreusement coupable envers Helen. Et envers sa propre mère. Elle l’imaginait aussi aimer son père sans condition, et se battre ensuite contre le spectre du mensonge… Avec une fille la rejetant. Au début, elle s’était demandé pourquoi Dougal ne réparait pas les pots cassés avec sa belle-mère, puisqu’il parvenait à poser les mots sur le problème. Mais ce même problème pouvait s’appliquer à elle aussi ; pourtant elle imposait une barrière entre elle et sa mère. Bien sûr, sa situation n’était pas entièrement comparable à celle de Dougal, mais au moins n’était-elle pas seule.

- Je ne parviens pas à la voir, m’excuser, m’expliquer, passer du temps avec elle, la remercier de m’avoir élevé. Je n’y parviens pas.

Minerva se rapprocha de lui, compatissante. Un des bons côtés à passer des heures à réfléchir sur son propre comportement lui permettait de comprendre les autres.

- Dougal… Tu as grandi ainsi, tu as grandi en la rejetant. Tu t’es aussi construit dans le souvenir de ta mère et dans l’ombre que tu croyais menaçante de ta belle-mère. Revenir sur tout cela, c’est détruire dix ans de ta vie, dix ans de convictions ; ce n’est pas juste faire face à ses erreurs, c’est faire face à une remise en cause de toi-même. Pour approcher ta belle-mère, il faudra d’abord que tu te regardes dans le miroir et que tu acceptes que ce que tu réalises aujourd’hui, cela fait aussi partie de ta construction.

Dougal s’était mis à l’observer attentivement. Minerva n’avait jamais usé d’analyse psychologique pour rassurer ou consoler. Elle ne savait pas trop ce que cela donnerait, mais elle estimait que c’était la chose à faire face à son voisin qui s’était ouvert sur sa famille.

- Tu as trop avancé pour devoir tout défiler et reprendre à zéro. Il s'agit désormais d'accepter ce défaut.
Cazolie

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Re: Minerva McGonagall [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Allez, on se met au tricot avec Minerva
Elle s’imaginait Cora entourée de livres et parchemins volants, Alan à faire des pieds et des mains pour intégrer n’importe quel laboratoire médical magique, Filius faire sa valise pour la France, Pomona pour le Brésil…
Bah quoi, elle peut faire voler ses manuscrits aussi si elle veut (ses grimoires plutôt)
le nez dans le gazon de son jardin (le sien cette fois)
Attention aux petites bêtes
Un emploi ne tombait pas tout cuit dans le bec.
EN EFFET
- Apicultrice ? murmura-t-elle pour elle-même.
Ptdr j'aimerais bien voir ça
- Ah… Ça a été un honneur pour moi également, répondit Minerva en tripotant ses doigts devant elle. Mais je ne suis désormais plus étudiante malheureusement.
"wink wink engage moi"
Pourquoi n’avait-elle jamais réalisé que ces petites choses, souvent agaçantes, faisaient partie de sa vie de Poudlard ?
Mooow c'est un appel à profiter de chaque petite chose, les enfants
Elle avait reçu la récompense « révélation de l’année » par le journal, pour une édition qui paraîtra à la fin du mois prochain. Cette fois, elle doutait recevoir des remarques désobligeantes à son égard.
OUUUUUUUUUUUUUUh dis donc !
- Tiens, Minerva ? Tu peux apporter ça chez les voisins ? Mme McGregor adore ça apparemment.
Maman entremetteuse malgré elle
- Pourquoi moi ?

- Pour m’aider, peut-être ? Et puis, tu n’as pas l’air très occupée.
Mdr "si si je suis occupée à contempler mon avenir inexistant allongée dans l'herbe"
Il y eut un bref silence durant lequel Minerva crispa ses mains sur le plat.
GENAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAANT
Peut-être que les pommes confites apaiseraient les tensions.
La nourriture ne résout pas tout, Minerva !
Dougal s’avança et lui attrapa le bras.

- Viens avec moi.
Contaaaaaact
- Dis, tu vas bien quand même ? Sinon… enfin, si t’as besoin de parler, je peux faire un effort et ne pas t’envoyer balader.
C'est quoi cette approche ahahahha qui a appris à cette fille à draguer
Dougal contourna la table et la rattrapa par une pression légère sur le bras.
Mais tous ces contacts olala
Minerva avait ouvert la lettre, pour réaliser qu’elle provenait très exactement d’une cinquantaine de mètres à côté, soit de son voisin
So romantiiiic
Pas qu’il y ait quoique ce soit d’ambigu, bien sûr.
Bien sûûûûûûûr
La missive était très courte, elle lui demandait juste de venir dans le bois qui jouxtait leurs deux jardins.
On dirait le début d'un film d'horreur
Sa manière de vivre et sa manière d’être avaient essuyé de profonds changements et alors qu’elle apaisait sa relation avec elle-même, celle avec sa famille en pâtissait, surtout avec sa mère.
I feel you, lady
C’est pour moi ? finit-elle par demander en désignant le gâteau.
Pour les farfadets de la forêt
Il y avait eu un excellent repas, mais personne n’avait mentionné les résultats, la récompense du journal ou encore les félicitations de Dumbledore autour de la table.
Oh mais c'est triste, il faut trinquer, c'est sympa
Minerva porta un bout à ses lèvres et mâchonna. Il n’était pas mauvais, mais il n’était pas excellent non plus.
En mêmetemps, le cake, c'est jamais extraordinaire
Peut-être un peu trop farineux, et elle trouva une coquille orpheline qu’elle jeta discrètement dans l’herbe
Oh mais non T.T T.T T.T
Dougal se mit en tailleur, gratta sa tête et releva les yeux.

- Helen… n’est pas ma mère.
QUOIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII
QUEWAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA
C EST QUOI CETTE REVELATION
Quand tu es venue avec les pommes confites, le dessert préféré de ma mère, nous venions de nous disputer à son propos.
Oups
Mais je comprends pas, Isobel doit bien le savoir non ?
Pour approcher ta belle-mère, il faudra d’abord que tu te regardes dans le miroir et que tu acceptes que ce que tu réalises aujourd’hui, cela fait aussi partie de ta construction.
Mon bébé a tellement grandi :')

C EST BIEN
BELLE CONCLUSION BRAVO
C'est marrant parce que je suis en train de lire unlivre catho sur la liberté intérieure et ça dit un peu ça. Il faut affronter les difficultés sinon ça nous bouffe et on a aucune liberté intérieure

Bref ! Je suis contente qu'on connaisse mieux Dougal et que Minerva avance dans son évolution !
PtiteCitrouille

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Re: Minerva McGonagall [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Coucou ! Comment allez-vous ?

Comme promis je vous poste ce chapitre de suite, et je reprendrai mon rythme des deux semaines, donc le prochain chapitre sera posté le 26 février.

Merci les filles pour vos commentaires :D :D

Chapitre 37 : Le retour des Ross


- … et alors moi, brave comme je suis, je lance un sort et le dragon est réduit à une minuscule peluche !

- Incroyable…

- J’étais sûr que tu ne m’écoutais pas ! Qu’est-ce que tu regardes là-bas ?

Minerva sursauta et agrippa ses mains autour de son livre ouvert. Elle se tourna d’un air innocent mais rouge vers Alan qui l’observait d’un œil suspicieux.

- Poudlard est fini et tu commences à vouloir me faire comprendre que tu ne veux plus traîner avec moi, c’est ça ? râla-t-il en croisant les bras.

- Excuse-moi… J’avais cru voir quelque chose, mais ça devait être un reflet du soleil.

Elle lui offrit un sourire gêné, espérant qu’il ne pousserait pas plus loin son interrogatoire. S’il savait… elle ne verrait pas le bout de ses sarcasmes. De toute façon, elle n’avait rien fait de mal. Un coup de pioche dans la terre sèche de chez son voisin la fit à nouveau sursauter. Son visage s’enflamma à nouveau.

- Eh beh, ton voisin se donne du mal, remarqua Alan d’un ton songeur. Il fait trop chaud pour travailler dans les champs, même ton père a abandonné. C’est pas avec ses manches retroussés qu’il va se rafraîchir.

Alan revint sur son visage rouge.

- Toi, il ne vaut mieux pas que tu ailles au soleil, bien que tu sois à l’ombre ton visage est aussi cramoisi qu’un souafle !

- Ouais… Je supporte pas très bien la chaleur.

Alan se cala dans sa chaise et sirota sa citronnade avec un soupir de contentement.

- Il n’est pas trop embêtant d’ailleurs ? Tu m’avais raconté qu’il était du genre crispant.

- Hein ? Oh, heu, non. Ça va… Enfin, on ne s’est pas trop vus.

C’était faux. Depuis qu’il lui avait avoué que Helen n’était pas sa vraie mère, ils se voyaient quasiment tous les jours. Bien sûr, cela pouvait être pour quelques minutes comme quelques heures. Tout dépendait de l’excuse trouvée. Ses parents ne voyaient rien de tout cela et c’était tant mieux, car Minerva elle-même ne savait pas trop ce qu’il se passait. Elle savait juste qu’elle appréciait de plus en plus la compagnie de Dougal : il avait une bonne conversation et, derrière son sarcasme similaire au sien, il faisait preuve d’une grande maturité. Un jour, elle lui avait demandé pourquoi il passait toujours la voir, et il avait assuré que c’était seulement parce qu’elle était la seule personne d’environ son âge au village. Minerva avait haussé les épaules et accepté la raison.

- Comment va Cora ? s’enquit-elle tant par réel intérêt que pour espérer changer de sujet.

Alan haussa les épaules.

- Ça va, ça vient. Au boulot, elle prétend être en forme pour ne pas attirer les soupçons de son patron -qui voudrait embaucher une malade ? Mais cela lui demande de l’énergie alors quand elle rentre elle est doublement exténuée. Dès que je trouverai un travail, je lui demanderai de diminuer ses heures, continua Alan, elle ne pourra pas tenir autrement.

- Peut-être qu’elle n’a pas envie de rentrer tôt et ne rien faire, à se morfondre, émis Minerva en hypothèse.

Alan se renfrogna.

- Tu l’as vue récemment, ou quoi ? Elle m’a sorti la même chose il y a quelques jours. Je ne lui demande pas de s’asseoir et de se tourner les pouces.

- Bah quoi, alors ?

Le jeune homme resta silencieux quelques secondes, et Minerva surprit un éclair de peine dans son regard.

- Chaque soir, elle a à peine le temps de manger le dîner que j’ai préparé, avant d’aller dormir. Après, elle se lève, grignote un peu et repart travailler toute la journée. On ne se parle presque plus. Si elle pouvait diminuer son nombre d’heures… non pas pour qu’elle se repose encore plus, mais tout simplement pour que l’on discute elle et moi.

Minerva baissa légèrement les yeux. Elle avait tendance à comprendre Cora dans son rejet de la dépendance ou de l’immobilisme, dans son défi dans la maladie. Elle ne se mettait que trop rarement dans les souliers d’Alan, qui paraissait constamment impuissant. Elle les imaginait, mangeant en silence dans leur minuscule appartement loué pour une bouchée de pain, une petite fenêtre dans leur espace de vie et qui peinait à faire entrer la lumière. Puis elle voyait Alan, malheureux comme les pierres après que Cora soit partie se coucher, en train de faire la vaisselle, avec pour seule compagnie ses pensées et ses doutes. A côté, son été ensoleillé, où elle passait son temps à grignoter des fruits du verger, à discuter avec son voisin et à se prélasser dans l’herbe folle, semblait idyllique, et elle s’en voulut. Filius était actuellement en France et Pomona était bien trop occupée avec ses préparatifs pour songer à rendre visite à Alan. Minerva était sa meilleure amie, et pourtant elle ne s’était guère préoccupée de son bien-être.

- Eh, écoute…, fit Minerva d’une voix instable. Si tu as besoin… tu viens quand tu veux ici, d’accord ? Ou alors je viens te voir dans ton appartement.

- Tu m’autoriseras à venir chez toi, alors. La citronnade est meilleure, plaisanta-t-il en y plongeant son nez, sûrement pour cacher ses émotions. Et toi, d’ailleurs ? reprit-il plus gaiement. Elle avance ta réflexion sur ton projet professionnel ?

Minerva grimaça.

- Ne m’en parle pas. Cela m’angoisse, rien que d’y penser.

Elle n’avait pas de vocation précise comme Alan. Ce qu’elle savait, c’était qu’elle ne pouvait pas faire un travail qui n’avait pas de sens à ses yeux : s’entend, elle espérait être passionnée dans ce qu’elle ferait. Malheureusement, elle avait l’impression que les choses ne fonctionnaient guère ainsi. Dans tous les cas, elle souhaitait être utile, avoir un impact. Projet bien vague, en somme.

- Tu t’es penchée un peu sur le Ministère ? Tu avais été intéressée lors de la Foire aux Métiers, non ? Avec tes résultats, les départements vont se battre pour t’avoir.

- Doucement, sourit Minerva, j’ai pour seule expérience la capacité à griffonner sur un parchemin et à avaler des manuels entiers.

- Le reste, tu l’apprendras sur le tas, assura Alan.

Minerva trouvait cela dommage qu’ils ne soient pas plus préparés que cela au monde du travail. Que connaissaient-ils de la vie à 17 ou 18 ans et ayant passé sept années dans le foyer bien sécuritaire de Poudlard ?

- Tu voudras que je t’accompagne demain ?

Minerva secoua la tête à la proposition de son ami. Elle avait décidé de se rendre sur la tombe de son grand-père. Son père y allait de temps en temps mais avec Poudlard, Minerva n’avait pas eu cette occasion. Maintenant qu’en plus elle pouvait transplaner, elle n’avait aucune raison de chercher le moment idéal.

Alan termina sa citronnade et fila, arguant qu’il devait rentrer préparer le dîner alors qu’au même moment, Isobel commençait à manier poêle et casseroles. Minerva observa son ami s’éloigner des regards des voisins, les mains dans les poches -habitude attrapée de chez sa copine- et l’air de se demander si Cora aurait assez de force pour lui offrir ne serait-ce qu’un sourire.

***


Elle arriva à destination en une fraction de seconde et dès que le monde eut fini de tanguer autour d’elle à l’atterrissage, une vague de souvenirs affleura à son esprit. Elle avait transplané devant l’ancienne maison de son grand-père, car elle savait l’allée vide de tout passant. Depuis son décès, les mauvaises herbes avaient envahi le jardin et les fleurs avaient fané. L’éternelle bicyclette n’était plus adossée au grillage, vendue par Robert Sr quelques mois auparavant et la peinture des volets s’était écaillée par endroits.

Minerva resta quelques minutes à fixer la porte d’entrée. Elle avait l’impression de rejouer la fois où elle était allée chez Jimmy avec Fleamont. Il y régnait la même odeur d’abandon. Elle s’ébroua et s’arracha à cette vision pour se diriger vers le seul fleuriste du village. Son père lui avait donné de l’argent moldu et elle avait tenté de mémoriser les noms des pièces et leur valeur.

Elle répétait dans sa tête en triant les pièces dans sa paume de main lorsqu’elle percuta un homme qui sortait justement de chez le fleuriste.

- Excusez-moi, marmonna l’homme en la contournant.

Son accent légèrement britannique lui fit relever la tête de surprise. C’était un homme d’environ une soixantaine d'années, avec une bonne masse de cheveux blancs coupés en brosse. Il était habillé comme un moldu, mais avec une cape bouteille sur le dos, si bien que Minerva le soupçonnait d’être un sorcier ayant essayé de s’adapter aux coutumes moldues mais sans vouloir non plus lâcher son identité sorcière. Elle le laissa s’éloigner lui et son bouquet de fleurs, avant d’en acheter un elle-même. Après avoir lutté avec ses pièces, elle ressortit avec un bouquet de taille honorable et se dirigea vers le cimetière juste derrière l’église.

Elle se souvenait de la dernière fois, lors de l’enterrement, où son père l’avait prise par les épaules, le sourire triste mais les larmes absentes. « Cela fait cinq jours que je le pleure », avait-il dit.

Au lieu de pénétrer dans l’église, elle fit le tour, passant devant l’entrée qui arborait toujours sa plaque commémorative. Cette fois, Minerva s’y arrêta. Elle n’avait pas pris le temps d’y réfléchir l’été dernier, mais elle annonçait un nom qui la faisait tiquer : « Les plans de cette église ont été dessinés par l’architecte Alexander Ross (1834-1925) ». Elle se demanda si cet Alexander avait un quelconque lien avec la famille de sa mère.

Curieusement, le sorcier du fleuriste était lui aussi au cimetière, et se tenait debout devant une tombe. Minerva ne lui prêta qu’une brève attention avant de se diriger vers le caveau des McGonagall.

Devant les lettres gravées qui formaient l’identité des corps sous terre, Minerva ne savait trop que faire. Devait-elle parler ? Elle ne connaissait pas les prières comme son père. Elle jeta un coup d’œil quelques tombes sur la droite où le supposé sorcier restait immobile, les mains croisées devant lui. La tombe devant laquelle il se tenait semblait particulièrement bien entretenue comparée aux autres, et Minerva soupçonnait l’usage de la magie.

L’homme pencha la tête dans sa direction et Minerva détourna le regard, se raclant la gorge. Quand elle le chercha à nouveau, il partait hors du cimetière. Inconsciemment, elle se détendit.

Elle n’appréciait guère l’ambiance des cimetières, silencieuse, grise, froide avec des tentatives d’égaiement grâce aux fleurs. Elle se détourna de la tombe de ses grands-parents et se dirigea doucement vers la sortie. Sur le passage, elle s’arrêta devant la tombe qui avait tant retenu l’intérêt du visiteur de tout à l’heure. C’était la plus lisse de la rangée, sans la moindre aspérité. La gravure était toujours aussi impeccable, et Minerva put y lire :

« Ci-gît, Minerva Catriona Ross, née Abbott. Que sa noblesse, droiture et intégrité guident encore ses pas dans l’au-delà. »


Minerva s’immobilisa. Impossible de douter une seule seconde : après tout, sa mère avait vécu ici et par amour pour la seule personne qui l’avait soutenue durant son adolescence, avait nommée sa fille d’après sa grand-mère. En plus, il ne pouvait exister d’autres Minerva dans ce village composé d’une majorité de moldus.

Minerva n’avait jamais réalisé que son arrière-grand-mère reposait à Halkirk, ou du moins, ne s’était jamais penchée sur cette idée, sûrement parce qu’Isobel avait tracé un trait sur son ancienne vie de sorcière Ross.

Mais alors, qui était l’homme qui était venu se recueillir sur cette tombe ? Bien sûr, elle avait sa petite idée mais… elle avait cru comprendre que les relations entre Minerva Ross et son fils ainsi que sa belle-fille n’avaient pas toujours été au beau fixe.

L’épitaphe montrait que la famille Sang-Pur avait eu son mot à dire dans le choix des mots, mais le reste était honorable. A vrai dire, il semblait même être un exemple à suivre, et Minerva se demanda à quel point elle lui ressemblait. Pour Isobel, à travers ce nom était hérité certaines valeurs et surtout, un lien avec sa vie d’avant, vers le seul membre de sa famille qui avait accepté ses choix. Minerva réalisait là qu’elle au moins, contrairement à sa mère, avait la chance de pouvoir rentrer chez elle accompagnée d’un né-moldu, d’un demi-gobelin, pouvait vagabonder où elle voulait sans aucune restriction.

Après un bref coup d’œil autour d’elle, Minerva sortit sa baguette et fit apparaître un bouquet de fleurs qu’elle déposa à côté du premier. Ensuite, elle se releva et sortit définitivement du cimetière. Elle eut comme l’impression de traverser une frontière et de revenir chez les vivants, et elle eut à peine le temps de sortir son esprit de chez les morts, qu’une voix l’interpella :

- Que faisiez-vous sur la tombe de ma mère ?

Minerva sursauta et se retourna. Le sorcier de tout à l’heure l’avait attendue et s’approchait, les sourcils froncés. Ses traits de visage ne semblaient pas si âgés malgré quelques rides au coin des lèvres. Sa barbe, aussi blanche que ses cheveux, était bien entretenue. Minerva remarqua que son auriculaire était enserré par une chevalière sorcière, même si elle ne pouvait pas voir les armoiries familiales. Elle remonta le regard sur les yeux qui la fixaient : s’ils n’étaient pas menaçants, ils étaient particulièrement méfiants. Mais surtout, ils étaient identiques à ceux d’Isobel, démesurément grands et du même marron couleur terre. Elle remarqua qu’elle avait hérité de ses sourcils en accent circonflexe, mais la ressemblance s’arrêtait là. Elle tenait beaucoup plus de son père moldu, contrairement à ses frères.

- Alors ? répéta celui qui devait forcément s’appeler Leopold Ross. Vous ne deviez même pas être née à sa mort. Comment la connaissez-vous ?

Minerva sortit de son silence et recula d’un pas prudent. Il était son grand-père mais elle gardait en tête que sa mère l’avait fui, lui et sa femme. Sa cape vert bouteille qui hurlait son identité sorcière semblait avaler le moindre bout de tissu moldu qu’il avait accepté de porter pour fouler le sol du village non-magique.

- Je ne la connais pas, répondit-elle finalement.

- Je vous ai vue mettre des fleurs sur sa tombe.

- C’est de l’espionnage ? s’indigna Minerva.

- J’appelle ça une intrigue à résoudre. Soyez plus prudente lorsque vous utilisez votre baguette… Il y a pleins de moldus ici.

Minerva resta silencieuse. Elle chercha un mépris dégoulinant dans ce mot, mais ne le trouva pas. Elle ne savait pas comment s’en sortir sans subir plus de questions de sa part. S’il découvrait qu’elle était sa petite-fille, il chercherait sûrement à la suivre pour retrouver sa fille. Isobel ne voudrait pas de cela et ne voudrait certainement pas que le monde qu’elle avait pris tant soin à faire disparaître réapparaisse ainsi sous la forme de son père. Elle se demanda si, en courant dans une ruelle abandonnée, elle pourrait ensuite transplaner à l’abri. Avant qu’elle ne puisse réfléchir plus longtemps à cette hypothèse, une voix qu’elle n’avait pas imaginé entendre ici, retentit plus loin derrière elle, appelant son nom. Elle se retourna et cligna des yeux devant Dougal McGregor qui trottinait vers eux.

- Ça alors ! s’esclaffa-t-il. Drôle de te trouver ici.

Minerva eut un faible sourire.

- Vous êtes avec elle ? s’enquit Leopold en s’adressant à Dougal.

- Ah non, pas du tout. Je suis le voisin de Minerva, mais je ne savais pas qu’elle venait ici. Comment t’as fait sans la voiture ? demanda-t-il à celle-ci.

Minerva se figea et observa la réaction de son grand-père. Leopold croisa son regard, les yeux plissés.

- Minerva… comment, si je puis me permettre ?

- Vendrars, répondit la jeune fille avec la première idée qui lui vint à l’esprit.

Dougal émit un son de gorge étrange mais il ne dit rien. Son mensonge eut le mérite de lui faire comprendre que quelque chose d’anormal se déroulait sous ses yeux, et qu’il ferait mieux de rester silencieux sous peine de mettre Minerva au cœur des problèmes.

- Bien alors, fit-elle en se tournant vers son voisin, si tu as fini ce que tu devais faire ici, je veux bien profiter de ta voiture pour le retour.

Leopold tiqua, se demandant probablement ce qu’une sorcière y gagnerait à prendre un moyen de transport moldu. Dougal fixa quelques secondes Minerva, l’air de passer un accord tacite avec elle, puis finit par hocher la tête avant de s’adresser à M. Ross :

- Exact, nous avons beaucoup de route à faire… Un bon six heures, il s’agirait de rentrer avant la nuit tombée !

Minerva salua sa subtilité : ils avaient environ deux heures de route, mais si Ross venait à la rechercher, il irait voir dans un rayon de six heures autour de Halkirk. Elle fit un bref salut de tête à son grand-père maternel avant de prendre la main de Dougal et de le forcer à faire demi-tour. Ils pressèrent le pas, Minerva sentant le regard inquisiteur de Leopold lui transpercer le dos. Si elle avait cherché à retrouver Eugene à Halkirk quelques années auparavant, elle n’avait jamais prévu d’effectuer la même opération avec Leopold et elle en était mal à l’aise.

Elle ne lâcha pas la main de Dougal jusqu’à qu’ils atteignent la voiture. Sans son arrivée impromptue, elle ne savait pas comment elle s’en serait sortie.

- Je peux rester dans la voiture en attendant que tu termines tes affaires ? demanda-t-elle. Promis, je ne toucherai à rien.

- J’ai déjà fini, ne t’en fais pas, répondit Dougal en s’installant au volant. Attache-toi, qu’on quitte le village.

Minerva obéit et tomba muette comme une carpe durant quelques minutes. Dougal l’imita, si bien que la jeune fille en fut perplexe.

- Tu ne me poses pas de questions ?

- Tu voudrais ?

- Ce n’est pas ça… mais je comprendrais que tu en aies.

Dougal tourna à un carrefour, inspira puis soupira profondément.

- Bien sûr que j’en ai. En quoi cela rend-il légitime mon droit à obtenir une réponse ? Si tu veux m’en parler, tu peux le faire. Si tu veux juste rentrer et oublier cette histoire, on peut aussi.

Minerva l’observa -peut-être trop longtemps. Il utilisait des mots simples, mais si justes qu’elle ne pouvait que s’incliner.

- Heureusement que ce n’est pas toi qui as le volant, reprit-il.

- Pourquoi ?

- Parce qu’il faut fixer la route pour conduire.

Minerva rougit furieusement et toussa un peu.

- T’es ridicule.

- Arrête, je sais que tu m'apprécie, taquina-t-il en prenant un virage.

Minerva se demanda s’il avait surpris son regard la veille alors qu’il travaillait dans les champs et elle sentit son estomac faire des galipettes.

- Je te supporte, rectifia-t-elle d’une voix peu convaincante (et peu convaincue).

- Assez pour mentir sur la qualité de mon gâteau.

- Hein ?

Dougal eut un sourire malicieux.

- J’ai fait goûter un bout à mon père. Il m’a dit que c’était le pire gâteau qu’il n’ait jamais mangé de sa vie et que c’était une bénédiction que je sois meilleur dans les champs.

- Ton père est sévère, couina Minerva en se tournant vers la fenêtre. D’accord ce n’était pas incroyable, mais c’était largement mangeable, tempéra-t-elle en songeant tout de même au morceau de coquille qu’elle avait trouvé.

Dougal étouffa un rire mais ne dit rien. Ses yeux noisette brillaient d’humour et Minerva ne put s’empêcher de les opposer à ceux de Leopold, plus froids.

- C’était mon grand-père, tout à l’heure, dit-elle soudainement.

La voiture fit un très léger écart, mais Dougal ne laissa presque rien paraître de sa surprise.

- Le père de ta mère, j’imagine ?

Minerva acquiesça.

- Elle n’a jamais eu de très bonnes relations avec ses parents, voire de mauvaises relations, alors je ne l’avais jamais rencontré. Je ne sais même pas s’il a deviné qui j’étais.

- Oh… j’ai dû te causer des problèmes en t’appelant par ton prénom…

Elle haussa les épaules.

- Tu m’as surtout sortie d'affaires au final. Donc merci à toi.

Dougal porta une main à son cœur.

- Nom de Dieu, ne dis pas ce genre de choses pendant que je conduis ! On va avoir un accident.

Minerva s’esclaffa et frappa son épaule.

- Boucle-la un peu, tu veux ?

Son voisin afficha un sourire durant tout le reste du trajet, ce qui apaisa un peu Minerva. Elle ne lui avait pas réellement menti, elle avait juste caché des (gros) détails sur son grand-père, mais elle était tout de même mal à l’aise. Si les premiers mensonges, notamment sur son école, ne l’avaient jamais fait culpabiliser, c’était principalement parce que leur relation n’était pas la même à l’époque.

- Au fait, que faisais-tu à Halkirk ? demanda-t-elle soudainement.

- Je rendais visite à une ancienne amie de ma mère qui vit toujours là-bas. Si j’avais su que t’y serais, j'aurais proposé de t’emmener avec moi. C’est bête de faire le trajet seul.

- Ah… J’y penserai la prochaine fois, alors, sourit-elle afin de clore le sujet.

Dougal gara la voiture devant chez les McGonagall et éteignit le moteur. Il sembla hésiter quelques secondes, tortillant son nez tordu.

- Cela ne va pas être très conventionnel mais… tu comptes venir aux Jeux des Highlands en fin de semaine ?

Minerva connaissait ces jeux bien sûr, comme tous les Écossais. Elle savait également que son village accueillait les jeux et trois autres villages étaient conviés. Elle ne s’y était jamais rendue parce que sa famille avait toujours été à l’écart des moldus de Caithness.

- Je ne sais pas encore, répondit-elle.

- Alors viens avec moi, proposa Dougal. Cela pourrait être drôle ! Tu n’es pas obligée de participer si tu n’as pas envie…

- Tu rigoles ? répliqua Minerva piquée au vif. Je vais même te battre à plate couture !

Dougal se gratta le bout du nez et fit un sourire que Minerva qualifia de bizarre.

- Viens dans mon équipe, sinon.

Minerva ressentit une vague de chaleur au creux du ventre. Elle voulait accepter, sans admettre qu’elle était secrètement contente qu’il ait proposé. Finalement, après avoir rajusté son pull, elle se racla la gorge et dit :

- Tu as raison, ça vaut mieux. Comme ça, si on perd, je pourrai toujours t’accuser.

Elle sentit du coin de l’œil que Dougal continuait à la fixer avec un léger sourire et elle se tortilla de gêne.

- On est devant chez toi, tu sais, finit-il par signaler.

- Je sais.

- Je ne veux surtout pas te mettre dehors, mais tu as le droit de sortir.

- Ouais. Je sais. Mais c’est toi qui me parles depuis que nous nous sommes arrêtés, tenta-t-elle de se rattraper avec un ton faussement agressif.

Dougal éclata de rire et Minerva en profita pour ouvrir brutalement la portière. Elle sortit en trébuchant et referma derrière elle. Dougal se pencha pour ouvrir la fenêtre :

- A samedi alors ?

Minerva hocha la tête de manière raide et resta immobile à observer la voiture de Dougal s’éloigner pour rentrer chez lui.

Elle avait besoin d’une bonne citronnade fraîche.

J'espère que ça vous aura plu ! Je me rends bien compte que cette partie sur l'été peut paraître plus lente, j'en suis désolée, j'essaie de la dynamiser le plus possible notamment avec les Jeux des Highlands. J'en parlerai au prochain chapitre, mais si vous êtes curieux.ses vous pouvez toujours vous avancer sur internet !

Aussi, faut que je vous partage un funfact sur l'église de Halkirk, ça fait des mois que j'attends ce moment pour en parler : en choisissant le village de Halkirk, choisi au hasard hein, j'ai eu énooooormément de chance que ce soit un village avec une église presbytérienne puisque Robert Sr est presbytérien. Ensuite, j'ai trouvé un site qui décrivait un peu les caractéristiques des églises presbytériennes d'Ecosse, et j'ai cherché des infos sur celle de Halkirk ... eh bah devinez quoi, l'architecte de l'église, c'est bel et bien Alexander Ross, je n'invente rien, et la coïncidence avec la famille Ross était trop belle pour ne pas la caser XD bon, le vrai Alexander Ross a eu un seul fils du nom de John Alistair et comme leur lignée ne s'est pas éteinte, je n'ai pas touché à cette branche, et j'ai juste rajouté un frère fictif au John Alistair pour le faire mari de Minerva Catriona McGonagall (la grand-mère d'Isobel)

Voilà c'est tout, mais c'était vraiment fort comme coïncidence quand j'ai découvert ça XD

Bisous !
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Re: Minerva McGonagall [Harry Potter]

Message par Cazolie »

PtiteCitrouille a écrit : sam. 12 févr., 2022 6:02 pm Coucou ! Comment allez-vous ?

Comme promis je vous poste ce chapitre de suite, et je reprendrai mon rythme des deux semaines, donc le prochain chapitre sera posté le 26 février.

Merci les filles pour vos commentaires :D :D

Chapitre 37 : Le retour des Ross
Well hello there (je commente en attendant de récupérer le gars et ma belle-mère à la gare, et je suis méga stressée de conduire devant ma belle-mère, voilà

- … et alors moi, brave comme je suis, je lance un sort et le dragon est réduit à une minuscule peluche ! Quoi :lol:

- Incroyable…

- J’étais sûr que tu ne m’écoutais pas ! Qu’est-ce que tu regardes là-bas ? Dougal avec ses manches retroussées ? :D

Minerva sursauta et agrippa ses mains autour de son livre ouvert. Elle se tourna d’un air innocent mais rouge vers Alan qui l’observait d’un œil suspicieux.

- Poudlard est fini et tu commences à vouloir me faire comprendre que tu ne veux plus traîner avec moi, c’est ça ? râla-t-il en croisant les bras.

- Excuse-moi… J’avais cru voir quelque chose, mais ça devait être un reflet du soleil. POUAHAHAHAHAHAH

Elle lui offrit un sourire gêné, espérant qu’il ne pousserait pas plus loin son interrogatoire. S’il savait… elle ne verrait pas le bout de ses sarcasmes. De toute façon, elle n’avait rien fait de mal. Un coup de pioche dans la terre sèche de chez son voisin la fit à nouveau sursauter. Son visage s’enflamma à nouveau. JE MEUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUURS

- Eh beh, ton voisin se donne du mal, remarqua Alan d’un ton songeur. Il fait trop chaud pour travailler dans les champs, même ton père a abandonné. C’est pas avec ses manches retroussés qu’il va se rafraîchir. OULOULOUUUUUUUUUUUU je ris tellement :lol:

Alan revint sur son visage rouge.

- Toi, il ne vaut mieux pas que tu ailles au soleil, bien que tu sois à l’ombre ton visage est aussi cramoisi qu’un souafle ! Il est vraiment à côté de ses pompes :lol: :lol: :lol:

- Ouais… Je supporte pas très bien la chaleur.

Alan se cala dans sa chaise et sirota sa citronnade avec un soupir de contentement.

- Il n’est pas trop embêtant d’ailleurs ? Tu m’avais raconté qu’il était du genre crispant.

- Hein ? Oh, heu, non. Ça va… Enfin, on ne s’est pas trop vus.

C’était faux. Depuis qu’il lui avait avoué que Helen n’était pas sa vraie mère, ils se voyaient quasiment tous les jours Bouuh c'est pas beau de mentir. Ou alors elle voulait dire qu'elle aimerait le voir beaucoup plus ? . Bien sûr, cela pouvait être pour quelques minutes comme quelques heures. Tout dépendait de l’excuse trouvée. Ses parents ne voyaient rien de tout cela et c’était tant mieux, car Minerva elle-même ne savait pas trop ce qu’il se passait. Elle savait juste qu’elle appréciait de plus en plus la compagnie de Dougal : il avait une bonne conversation et, derrière son sarcasme similaire au sien, il faisait preuve d’une grande maturité. Un jour, elle lui avait demandé pourquoi il passait toujours la voir, et il avait assuré que c’était seulement parce qu’elle était la seule personne d’environ son âge au village. Minerva avait haussé les épaules et accepté la raison. Elle aussi est à côté de ses pompes

- Comment va Cora ? s’enquit-elle tant par réel intérêt que pour espérer changer de sujet.

Alan haussa les épaules.

- Ça va, ça vient. Au boulot, elle prétend être en forme pour ne pas attirer les soupçons de son patron -qui voudrait embaucher une malade ? Mais cela lui demande de l’énergie alors quand elle rentre elle est doublement exténuée Mais la pauvre. Dès que je trouverai un travail, je lui demanderai de diminuer ses heures, continua Alan, elle ne pourra pas tenir autrement.

- Peut-être qu’elle n’a pas envie de rentrer tôt et ne rien faire, à se morfondre, émis Minerva en hypothèse.

Alan se renfrogna.

- Tu l’as vue récemment, ou quoi ? Elle m’a sorti la même chose il y a quelques jours. Je ne lui demande pas de s’asseoir et de se tourner les pouces.

- Bah quoi, alors ? Faire du tricot ?

Le jeune homme resta silencieux quelques secondes, et Minerva surprit un éclair de peine dans son regard.

- Chaque soir, elle a à peine le temps de manger le dîner que j’ai préparé, avant d’aller dormir. Après, elle se lève, grignote un peu et repart travailler toute la journée. On ne se parle presque plus. Si elle pouvait diminuer son nombre d’heures… non pas pour qu’elle se repose encore plus, mais tout simplement pour que l’on discute elle et moi. Oh noooooooon bichon il me fait de la peine

Minerva baissa légèrement les yeux. Elle avait tendance à comprendre Cora dans son rejet de la dépendance ou de l’immobilisme, dans son défi dans la maladie. Elle ne se mettait que trop rarement dans les souliers d’Alan, qui paraissait constamment impuissant. Elle les imaginait, mangeant en silence dans leur minuscule appartement loué pour une bouchée de pain, une petite fenêtre dans leur espace de vie et qui peinait à faire entrer la lumière. Puis elle voyait Alan, malheureux comme les pierres après que Cora soit partie se coucher, en train de faire la vaisselle, avec pour seule compagnie ses pensées et ses doutes. A côté, son été ensoleillé, où elle passait son temps à grignoter des fruits du verger, à discuter avec son voisin et à se prélasser dans l’herbe folle, semblait idyllique, et elle s’en voulut. Filius était actuellement en France et Pomona était bien trop occupée avec ses préparatifs pour songer à rendre visite à Alan. Minerva était sa meilleure amie, et pourtant elle ne s’était guère préoccupée de son bien-être. Décidément, elle a encore des progrès à faire en terme d'amitité haha

- Eh, écoute…, fit Minerva d’une voix instable. Si tu as besoin… tu viens quand tu veux ici, d’accord ? Ou alors je viens te voir dans ton appartement.

- Tu m’autoriseras à venir chez toi, alors. La citronnade est meilleure, plaisanta-t-il en y plongeant son nez, sûrement pour cacher ses émotions. Et toi, d’ailleurs ? reprit-il plus gaiement. Elle avance ta réflexion sur ton projet professionnel ?

Minerva grimaça.

- Ne m’en parle pas. Cela m’angoisse, rien que d’y penser.

Elle n’avait pas de vocation précise comme Alan. Ce qu’elle savait, c’était qu’elle ne pouvait pas faire un travail qui n’avait pas de sens à ses yeux : s’entend, elle espérait être passionnée dans ce qu’elle ferait. Malheureusement, elle avait l’impression que les choses ne fonctionnaient guère ainsi. Dans tous les cas, elle souhaitait être utile, avoir un impact. Projet bien vague, en somme.

- Tu t’es penchée un peu sur le Ministère ? Tu avais été intéressée lors de la Foire aux Métiers, non ? Avec tes résultats, les départements vont se battre pour t’avoir.

- Doucement, sourit Minerva, j’ai pour seule expérience la capacité à griffonner sur un parchemin et à avaler des manuels entiers. #Droit

- Le reste, tu l’apprendras sur le tas, assura Alan.

Minerva trouvait cela dommage qu’ils ne soient pas plus préparés que cela au monde du travail. Que connaissaient-ils de la vie à 17 ou 18 ans et ayant passé sept années dans le foyer bien sécuritaire de Poudlard ?

- Tu voudras que je t’accompagne demain ?

Minerva secoua la tête à la proposition de son ami. Elle avait décidé de se rendre sur la tombe de son grand-père. Son père y allait de temps en temps mais avec Poudlard, Minerva n’avait pas eu cette occasion. Maintenant qu’en plus elle pouvait transplaner, elle n’avait aucune raison de chercher le moment idéal.

Alan termina sa citronnade et fila, arguant qu’il devait rentrer préparer le dîner alors qu’au même moment, Isobel commençait à manier poêle et casseroles. Minerva observa son ami s’éloigner des regards des voisins, les mains dans les poches -habitude attrapée de chez sa copine- et l’air de se demander si Cora aurait assez de force pour lui offrir ne serait-ce qu’un sourire. Mais c'est triiiistse

***


Elle arriva à destination en une fraction de seconde et dès que le monde eut fini de tanguer autour d’elle à l’atterrissage, une vague de souvenirs affleura à son esprit. Elle avait transplané devant l’ancienne maison de son grand-père, car elle savait l’allée vide de tout passant. Depuis son décès, les mauvaises herbes avaient envahi le jardin et les fleurs avaient fané. L’éternelle bicyclette n’était plus adossée au grillage, vendue par Robert Sr quelques mois auparavant et la peinture des volets s’était écaillée par endroits. Mais ils vendent pas la maison ?

Minerva resta quelques minutes à fixer la porte d’entrée. Elle avait l’impression de rejouer la fois où elle était allée chez Jimmy avec Fleamont. Il y régnait la même odeur d’abandon. Elle s’ébroua et s’arracha à cette vision pour se diriger vers le seul fleuriste du village. Son père lui avait donné de l’argent moldu et elle avait tenté de mémoriser les noms des pièces et leur valeur.

Elle répétait dans sa tête en triant les pièces dans sa paume de main lorsqu’elle percuta un homme qui sortait justement de chez le fleuriste.

- Excusez-moi, marmonna l’homme en la contournant.

Son accent légèrement britannique Je me demandais en quoi c'était bizarre puis je me suis rappelée qu'on était en Ecosse lui fit relever la tête de surprise. C’était un homme d’environ une soixantaine d'années, avec une bonne masse de cheveux blancs coupés en brosse. Il était habillé comme un moldu, mais avec une cape bouteille sur le dos, si bien que Minerva le soupçonnait d’être un sorcier ayant essayé de s’adapter aux coutumes moldues mais sans vouloir non plus lâcher son identité sorcière. Elle le laissa s’éloigner lui et son bouquet de fleurs, avant d’en acheter un elle-même. Après avoir lutté avec ses pièces, elle ressortit avec un bouquet de taille honorable et se dirigea vers le cimetière juste derrière l’église.

Elle se souvenait de la dernière fois, lors de l’enterrement, où son père l’avait prise par les épaules, le sourire triste mais les larmes absentes. « Cela fait cinq jours que je le pleure », avait-il dit. J'écoute radioclassique en même temps et ya une musique super mélancolique qui passe haha

Au lieu de pénétrer dans l’église, elle fit le tour, passant devant l’entrée qui arborait toujours sa plaque commémorative. Cette fois, Minerva s’y arrêta. Elle n’avait pas pris le temps d’y réfléchir l’été dernier, mais elle annonçait un nom qui la faisait tiquer : « Les plans de cette église ont été dessinés par l’architecte Alexander Ross (1834-1925) ». Elle se demanda si cet Alexander avait un quelconque lien avec la famille de sa mère.

Curieusement, le sorcier du fleuriste était lui aussi au cimetière, et se tenait debout devant une tombe. Minerva ne lui prêta qu’une brève attention avant de se diriger vers le caveau des McGonagall.

Devant les lettres gravées qui formaient l’identité des corps sous terre, Minerva ne savait trop que faire. Devait-elle parler ? Elle ne connaissait pas les prières comme son père. Elle jeta un coup d’œil quelques tombes sur la droite où le supposé sorcier restait immobile, les mains croisées devant lui. La tombe devant laquelle il se tenait semblait particulièrement bien entretenue comparée aux autres, et Minerva soupçonnait l’usage de la magie.

L’homme pencha la tête dans sa direction et Minerva détourna le regard, se raclant la gorge. Quand elle le chercha à nouveau, il partait hors du cimetière. Inconsciemment, elle se détendit.

Elle n’appréciait guère l’ambiance des cimetières, silencieuse, grise, froide avec des tentatives d’égaiement grâce aux fleurs. Elle se détourna de la tombe de ses grands-parents et se dirigea doucement vers la sortie. Sur le passage, elle s’arrêta devant la tombe qui avait tant retenu l’intérêt du visiteur de tout à l’heure. C’était la plus lisse de la rangée, sans la moindre aspérité. La gravure était toujours aussi impeccable, et Minerva put y lire :

« Ci-gît, Minerva Catriona Ross, née Abbott. Que sa noblesse, droiture et intégrité guident encore ses pas dans l’au-delà. »
WELL HELLO THERE

Minerva s’immobilisa. Impossible de douter une seule seconde : après tout, sa mère avait vécu ici et par amour pour la seule personne qui l’avait soutenue durant son adolescence, avait nommée sa fille d’après sa grand-mère. En plus, il ne pouvait exister d’autres Minerva dans ce village composé d’une majorité de moldus.

Minerva n’avait jamais réalisé que son arrière-grand-mère reposait à Halkirk, ou du moins, ne s’était jamais penchée sur cette idée, sûrement parce qu’Isobel avait tracé un trait sur son ancienne vie de sorcière Ross.

Mais alors, qui était l’homme qui était venu se recueillir sur cette tombe ? Bien sûr, elle avait sa petite idée mais… elle avait cru comprendre que les relations entre Minerva Ross et son fils ainsi que sa belle-fille n’avaient pas toujours été au beau fixe. Cours lui après ! (je te jure, la musique va trop bien avec ce chapitre)

L’épitaphe montrait que la famille Sang-Pur avait eu son mot à dire dans le choix des mots, mais le reste était honorable. A vrai dire, il semblait même être un exemple à suivre, et Minerva se demanda à quel point elle lui ressemblait. Pour Isobel, à travers ce nom était hérité certaines valeurs et surtout, un lien avec sa vie d’avant, vers le seul membre de sa famille qui avait accepté ses choix. Minerva réalisait là qu’elle au moins, contrairement à sa mère, avait la chance de pouvoir rentrer chez elle accompagnée d’un né-moldu, d’un demi-gobelin, pouvait vagabonder où elle voulait sans aucune restriction.

Après un bref coup d’œil autour d’elle, Minerva sortit sa baguette et fit apparaître un bouquet de fleurs qu’elle déposa à côté du premier. Ensuite, elle se releva et sortit définitivement du cimetière. Elle eut comme l’impression de traverser une frontière et de revenir chez les vivants, et elle eut à peine le temps de sortir son esprit de chez les morts, qu’une voix l’interpella :

- Que faisiez-vous sur la tombe de ma mère ? COUCOU

Minerva sursauta et se retourna. Le sorcier de tout à l’heure l’avait attendue et s’approchait, les sourcils froncés. Ses traits de visage ne semblaient pas si âgés malgré quelques rides au coin des lèvres. Sa barbe, aussi blanche que ses cheveux, était bien entretenue. Minerva remarqua que son auriculaire était enserré par une chevalière sorcière, même si elle ne pouvait pas voir les armoiries familiales. Elle remonta le regard sur les yeux qui la fixaient : s’ils n’étaient pas menaçants, ils étaient particulièrement méfiants. Mais surtout, ils étaient identiques à ceux d’Isobel, démesurément grands et du même marron couleur terre. Elle remarqua qu’elle avait hérité de ses sourcils en accent circonflexe, mais la ressemblance s’arrêtait là. Elle tenait beaucoup plus de son père moldu, contrairement à ses frères.

- Alors ? répéta celui qui devait forcément s’appeler Leopold Ross. Vous ne deviez même pas être née à sa mort. Comment la connaissez-vous ?

Minerva sortit de son silence et recula d’un pas prudent. Il était son grand-père mais elle gardait en tête que sa mère l’avait fui, lui et sa femme AH oui j'étais perdue, je croyais que Minerva était la grand-mère de Minerva Jr., gâteau. Sa cape vert bouteille qui hurlait son identité sorcière semblait avaler le moindre bout de tissu moldu qu’il avait accepté de porter pour fouler le sol du village non-magique.

- Je ne la connais pas, répondit-elle finalement.

- Je vous ai vue mettre des fleurs sur sa tombe.

- C’est de l’espionnage ? s’indigna Minerva.

- J’appelle ça une intrigue à résoudre. Soyez plus prudente lorsque vous utilisez votre baguette… Il y a pleins de moldus ici.

Minerva resta silencieuse. Elle chercha un mépris dégoulinant dans ce mot, mais ne le trouva pas. Elle ne savait pas comment s’en sortir sans subir plus de questions de sa part. S’il découvrait qu’elle était sa petite-fille, il chercherait sûrement à la suivre pour retrouver sa fille. Isobel ne voudrait pas de cela et ne voudrait certainement pas que le monde qu’elle avait pris tant soin à faire disparaître réapparaisse ainsi sous la forme de son père Ouais mais la pauvre Mienrva a peut-être envie de connaître son grand-père. Elle se demanda si, en courant dans une ruelle abandonnée, elle pourrait ensuite transplaner à l’abri Hahahah je l'imagine se barrer en courant sans rien dire, ce serait super drôle. Avant qu’elle ne puisse réfléchir plus longtemps à cette hypothèse, une voix qu’elle n’avait pas imaginé entendre ici, retentit plus loin derrière elle, appelant son nom. Elle se retourna et cligna des yeux devant Dougal McGregor qui trottinait vers eux.

- Ça alors ! s’esclaffa-t-il. Drôle de te trouver ici. Mais comment il est arrivé là aussi vite lui

Minerva eut un faible sourire.

- Vous êtes avec elle ? s’enquit Leopold en s’adressant à Dougal.

- Ah non, pas du tout. Je suis le voisin de Minerva Oho le nom va tilter, mais je ne savais pas qu’elle venait ici. Comment t’as fait sans la voiture ? demanda-t-il à celle-ci.

Minerva se figea et observa la réaction de son grand-père. Leopold croisa son regard, les yeux plissés.

- Minerva… comment, si je puis me permettre ?

- Vendrars, répondit la jeune fille avec la première idée qui lui vint à l’esprit.

Dougal émit un son de gorge étrange mais il ne dit rien. Son mensonge eut le mérite de lui faire comprendre que quelque chose d’anormal se déroulait sous ses yeux, et qu’il ferait mieux de rester silencieux sous peine de mettre Minerva au cœur des problèmes.

- Bien alors, fit-elle en se tournant vers son voisin, si tu as fini ce que tu devais faire ici, je veux bien profiter de ta voiture pour le retour.

Leopold tiqua, se demandant probablement ce qu’une sorcière y gagnerait à prendre un moyen de transport moldu. Dougal fixa quelques secondes Minerva, l’air de passer un accord tacite avec elle, puis finit par hocher la tête avant de s’adresser à M. Ross :

- Exact, nous avons beaucoup de route à faire… Un bon six heures, il s’agirait de rentrer avant la nuit tombée ! Ah ouais

Minerva salua sa subtilité : ils avaient environ deux heures de routeAh hahahah, mais si Ross venait à la rechercher, il irait voir dans un rayon de six heures autour de Halkirk. Elle fit un bref salut de tête à son grand-père maternel avant de prendre la main de Dougal OULOULOU et de le forcer à faire demi-tour. Ils pressèrent le pas, Minerva sentant le regard inquisiteur de Leopold lui transpercer le dos. Si elle avait cherché à retrouver Eugene à Halkirk quelques années auparavant, elle n’avait jamais prévu d’effectuer la même opération avec Leopold et elle en était mal à l’aise.

Elle ne lâcha pas la main de Dougal jusqu’à qu’ils atteignent la voiture. Sans son arrivée impromptue, elle ne savait pas comment elle s’en serait sortie.

- Je peux rester dans la voiture en attendant que tu termines tes affaires ? demanda-t-elle. Promis, je ne toucherai à rien.

- J’ai déjà fini, ne t’en fais pas, répondit Dougal en s’installant au volant. Attache-toi, qu’on quitte le village.

Minerva obéit et tomba muette comme une carpe durant quelques minutes. Dougal l’imita, si bien que la jeune fille en fut perplexe.

- Tu ne me poses pas de questions ?

- Tu voudrais ?

- Ce n’est pas ça… mais je comprendrais que tu en aies.

Dougal tourna à un carrefour, inspira puis soupira profondément.

- Bien sûr que j’en ai. En quoi cela rend-il légitime mon droit à obtenir une réponse ? Si tu veux m’en parler, tu peux le faire. Si tu veux juste rentrer et oublier cette histoire, on peut aussi. Mais QUEL HOMME

Minerva l’observa -peut-être trop longtemps. Il utilisait des mots simples, mais si justes qu’elle ne pouvait que s’incliner.

- Heureusement que ce n’est pas toi qui as le volant, reprit-il.

- Pourquoi ?

- Parce qu’il faut fixer la route pour conduire.

Minerva rougit furieusement et toussa un peu. Hahahahahahahah il est tellement fier de lui

- T’es ridicule.

- Arrête, je sais que tu m'apprécie, taquina-t-il en prenant un virage.

Minerva se demanda s’il avait surpris son regard la veille alors qu’il travaillait dans les champs et elle sentit son estomac faire des galipettes.

- Je te supporte, rectifia-t-elle d’une voix peu convaincante (et peu convaincue).

- Assez pour mentir sur la qualité de mon gâteau.

- Hein ?

Dougal eut un sourire malicieux.

- J’ai fait goûter un bout à mon père. Il m’a dit que c’était le pire gâteau qu’il n’ait jamais mangé de sa vie et que c’était une bénédiction que je sois meilleur dans les champs.

- Ton père est sévère, couina Minerva en se tournant vers la fenêtre. D’accord ce n’était pas incroyable, mais c’était largement mangeable, tempéra-t-elle en songeant tout de même au morceau de coquille qu’elle avait trouvé.

Dougal étouffa un rire mais ne dit rien. Ses yeux noisette brillaient d’humour et Minerva ne put s’empêcher de les opposer à ceux de Leopold, plus froids.

- C’était mon grand-père, tout à l’heure, dit-elle soudainement.

La voiture fit un très léger écart, mais Dougal ne laissa presque rien paraître de sa surprise.

- Le père de ta mère, j’imagine ?

Minerva acquiesça.

- Elle n’a jamais eu de très bonnes relations avec ses parents, voire de mauvaises relations, alors je ne l’avais jamais rencontré. Je ne sais même pas s’il a deviné qui j’étais.

- Oh… j’ai dû te causer des problèmes en t’appelant par ton prénom…

Elle haussa les épaules.

- Tu m’as surtout sortie d'affaires au final. Donc merci à toi.

Dougal porta une main à son cœur.

- Nom de Dieu, ne dis pas ce genre de choses pendant que je conduis ! On va avoir un accident.

Minerva s’esclaffa et frappa son épaule. Tous ces contacts ouloulouuuuuuu

- Boucle-la un peu, tu veux ?

Son voisin afficha un sourire durant tout le reste du trajet, ce qui apaisa un peu Minerva. Elle ne lui avait pas réellement menti, elle avait juste caché des (gros) détails sur son grand-père, mais elle était tout de même mal à l’aise. Si les premiers mensonges, notamment sur son école, ne l’avaient jamais fait culpabiliser, c’était principalement parce que leur relation n’était pas la même à l’époque.

- Au fait, que faisais-tu à Halkirk ? demanda-t-elle soudainement.

- Je rendais visite à une ancienne amie de ma mère qui vit toujours là-bas. Si j’avais su que t’y serais, j'aurais proposé de t’emmener avec moi. C’est bête de faire le trajet seul.

- Ah… J’y penserai la prochaine fois, alors, sourit-elle afin de clore le sujet.

Dougal gara la voiture devant chez les McGonagall et éteignit le moteur. Il sembla hésiter quelques secondes, tortillant son nez tordu.

- Cela ne va pas être très conventionnel mais… tu comptes venir aux Jeux des Highlands en fin de semaine ?

Minerva connaissait ces jeux bien sûr, comme tous les Écossais. Elle savait également que son village accueillait les jeux et trois autres villages étaient conviés. Elle ne s’y était jamais rendue parce que sa famille avait toujours été à l’écart des moldus de Caithness.

- Je ne sais pas encore, répondit-elle.

- Alors viens avec moi, proposa Dougal. Cela pourrait être drôle ! Tu n’es pas obligée de participer si tu n’as pas envie… UN RENCAAAARD, DOUGAL TORSE NU EN KILT :lol:

- Tu rigoles ? répliqua Minerva piquée au vif. Je vais même te battre à plate couture !

Dougal se gratta le bout du nez et fit un sourire que Minerva qualifia de bizarre.

- Viens dans mon équipe, sinon.

Minerva ressentit une vague de chaleur au creux du ventre. Elle voulait accepter, sans admettre qu’elle était secrètement contente qu’il ait proposé. Finalement, après avoir rajusté son pull, elle se racla la gorge et dit :

- Tu as raison, ça vaut mieux. Comme ça, si on perd, je pourrai toujours t’accuser.

Elle sentit du coin de l’œil que Dougal continuait à la fixer avec un léger sourire et elle se tortilla de gêne.

- On est devant chez toi, tu sais, finit-il par signaler.

- Je sais.

- Je ne veux surtout pas te mettre dehors, mais tu as le droit de sortir.

- Ouais. Je sais. Mais c’est toi qui me parles depuis que nous nous sommes arrêtés, tenta-t-elle de se rattraper avec un ton faussement agressif. Rolala ils sont ridicules, j'ai envie de les regarder de derrière le pare-brise avec du popcorn

Dougal éclata de rire et Minerva en profita pour ouvrir brutalement la portière. Elle sortit en trébuchant et referma derrière elle. Dougal se pencha pour ouvrir la fenêtre :

- A samedi alors ?

Minerva hocha la tête de manière raide et resta immobile à observer la voiture de Dougal s’éloigner pour rentrer chez lui.

Elle avait besoin d’une bonne citronnade fraîche.

J'espère que ça vous aura plu ! Je me rends bien compte que cette partie sur l'été peut paraître plus lente, j'en suis désolée, j'essaie de la dynamiser le plus possible notamment avec les Jeux des Highlands. J'en parlerai au prochain chapitre, mais si vous êtes curieux.ses vous pouvez toujours vous avancer sur internet !

Aussi, faut que je vous partage un funfact sur l'église de Halkirk, ça fait des mois que j'attends ce moment pour en parler : en choisissant le village de Halkirk, choisi au hasard hein, j'ai eu énooooormément de chance que ce soit un village avec une église presbytérienne puisque Robert Sr est presbytérien. Ensuite, j'ai trouvé un site qui décrivait un peu les caractéristiques des églises presbytériennes d'Ecosse, et j'ai cherché des infos sur celle de Halkirk ... eh bah devinez quoi, l'architecte de l'église, c'est bel et bien Alexander Ross, je n'invente rien, et la coïncidence avec la famille Ross était trop belle pour ne pas la caser XD bon, le vrai Alexander Ross a eu un seul fils du nom de John Alistair et comme leur lignée ne s'est pas éteinte, je n'ai pas touché à cette branche, et j'ai juste rajouté un frère fictif au John Alistair pour le faire mari de Minerva Catriona McGonagall (la grand-mère d'Isobel)

Voilà c'est tout, mais c'était vraiment fort comme coïncidence quand j'ai découvert ça XD

Bisous !
C'est trop marrant cette coïncidence ! Incroyable !
Je me demande cce que ça va donner cette histoire avec les Ross
J'étais contente de voir Alan, il m'a fait trop de peine

Et t'inquiète, je VIS pour le flirt Dougerva (ce nom de ship tout pété) (Minergal ? pouahhahaha)
PtiteCitrouille

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Re: Minerva McGonagall [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Bonsoir !!

Voilà enfin le chapitre, désolée du léger retard...

Merci Cazooo t'es la best <3
Chapitre plutôt court, sachez que j'ai looonguement galéré et lutté avec celui-ci, je pense que ça se ressentira. Malgré tout, j'espère que cela vous plaira et que la guimauve vous changera les idées de l'actu

Bonne lecture !

Chapitre 38 : Les jeux des Highlands


- Tu es sûre de vouloir y aller ?

Minerva ajustait son tout nouveau pantalon acheté par sa mère et répondit à celle-ci qui l’observait dans le miroir de sa chambre.

- Pourquoi pas ? Je laisserai ma baguette ici, je ne devrais pas en avoir besoin.

Isobel haussa un sourcil dubitatif mais ne dit rien. Minerva se rendait comme prévu aux Jeux des Highlands, sans avoir précisé qu’elle s’y rendait avec Dougal.

- Tu risques de choquer un peu les autres avec tes vêtements, prévint sa mère en pointant son pantalon. Déjà que nous ne sommes pas les plus populaires du village…

- On s’en fiche, et puis de toute manière, trois autres villages nous rejoignent, personne ne me connaîtra.

Isobel s’approcha et rentra un peu mieux sa chemise dans le pantalon.

- Tu veux vraiment laisser ta baguette ici ?

- Je ne vois pas pourquoi je l’utiliserais. Et imagine que je la perde ? Ils pourraient marcher dessus et la casser. Je ne pars que quelques heures, je survivrai tu sais.

A nouveau, Isobel sembla ne pas la croire. Son expérience le lui autorisait.

- Tout de même, vouloir te mêler aux jeux moldus… Pourquoi ?

- Question surprenante pour quelqu’un qui s’est marié à un moldu, fit Minerva d’un ton étonné. Je sais bien que nous n’avons jamais été bien accueilli ici, mais je reste écossaise et j’ai envie de participer à ces jeux écossais. C’est aussi mon identité, tu vois ce que je veux dire ?

Ce qu’elle ne disait pas, c’était que sans Dougal, elle n’aurait probablement jamais osé y mettre les pieds. Laisser sa baguette chez elle, c’était aussi se permettre d’aborder les moldus avec sa part moldue qui vivait en elle. Sans sa baguette, elle ne pourrait faire de magie et apparaîtrait comme n’importe quelle villageoise qui profiterait d’un après-midi avec un ami.

- Bon dans ce cas-là... Amuse-toi bien. Et ne salis pas trop ton nouveau pantalon, hein ?

- Promis, s’exclama Minerva en descendant deux à deux les escaliers, les jambes libérées de ses jupes inconfortables.

Elle se souvenait que Grace portait très régulièrement ces vêtements, et à part lors des entraînements et match de Quidditch, Minerva n’avait jamais osé. Avec ce nouveau bas, elle avait le sentiment de pouvoir courir plus vite, plus loin et de ne pas avoir à surveiller ses mouvements. Tant pis si les autres villageois voyaient en cela de l’indécence, elle pourrait toujours assurer que cela lui permettait de mieux jouer aux jeux, bien qu’elle prévoyait de simplement regarder.

Les jeux se déroulaient en périphérie du village, et Minerva et Dougal avaient prévu de s’y retrouver devant. Avant même de voir les tentes plantées dans l’herbe fraîche, elle pouvait entendre les cornemuses et les rires des personnes venues assister à l’évènement. Heureusement, la météo était clémente, et un soleil lumineux apportait une chaleur bienvenue qui couvrait la brise légèrement fraîche.

Dougal attendait déjà devant l’espace aménagé et entouré de barrières en bois. Il l’avisa, la regarda de haut en bas et s’esclaffa :

- Ah bah ça !

Minerva s’approcha, ses lèvres formant un « o » de surprise.

- La seule fois où je ne suis pas en pantalon, c’est toi qui t’y mets ? rit Dougal en pointant tour à tour le pantalon que portait Minerva et le kilt que lui avait décidé de mettre.

- Mais… cela va t’être inconfortable, dit-elle.

- Tous les participants se doivent de porter un kilt, assura Dougal en prenant le pas à ses côtés. Ne t’en fais pas pour toi, beaucoup de femmes mettent un pantalon. Le tissu de vos jupes est trop fragile pour les épreuves.

- Je te regarderai jouer…

Les sourcils de Dougal filèrent dans ses mèches de cheveux noires alors qu’il croisait ses bras sur sa poitrine.

- Ah, pas question ! On avait dit qu’on ferait équipe !

- Je ne sais pas jouer à tout ça, se défendit Minerva.

- Tu n’auras pas besoin de tout faire, mais je t’interdis de rester plantée avec les spectateurs !

Il l’attrapa par le bras et l’entraîna au milieu de la foule de villageois qui riaient bruyamment, une chope de bière à la main. Il y avait déjà du monde qui se croisaient, se saluaient, s’interpellaient, et Minerva avait du mal à louvoyer au milieu des joyeux lurons qui composaient les participants et spectateurs.

De grandes tentes blanches avaient été installées en arc de cercle sur la partie gauche du champ et Minerva pouvait apercevoir des pancartes affichant des noms de clans écossais. Elle se demanda s’il y avait un clan McGonagall quelque part, venu des villages aux alentours. Mais à part son grand-père Eugene, elle ne voyait personne d’autres qui aurait pu venir à cette festivité.

- Il est où ton clan à toi ? demanda-t-elle à Dougal.

Celui-ci pointa une tente dans le fond, où elle aperçut Hamish McGregor et Helen, tous deux vêtus d’habits écossais et qui discutaient gaiement avec d’autres McGregor (probablement). Le clan Murphy montrait fièrement plusieurs vaches de leur pré, se vantant sûrement de leur poil brillant et sain, tandis que le clan Ferguson mettait en avant des créations locales d’instruments de musique.

- Tu vas faire quelle épreuve ? s’enquit Minerva alors qu’ils se dirigeaient vers un groupe de villageois qui observait un homme porter un tronc d’arbre à la verticale.

- Pas celle-là en tout cas, avoua Dougal, je ne me suis pas entraîné.

- Et le tronc pèse trois fois ton poids, ricana Minerva, ce qui lui valu un coup de coude dans les côtes.

- C’est là tout le but, je t’y verrais bien, tiens.

Une clameur naquit chez les spectateurs lorsque le candidat porta le lourd tronc à son épaule et commença à courir. Après quelques difficiles foulées, il lança son tronc qui fit une demi-pirouette en l’air.

- Je n’ai jamais compris le but, intervint Minerva, il faut que le tronc atterrisse le plus verticalement possible en l’air ?

-Non, il faut qu’il retombe dans le même axe que le lancer initial. Oh ! Il a fait un lancer parfait !

Minerva apprit qu’un lancer parfait était un lancer à 12 heures, à l’image des aiguilles d’une horloge, mais elle se désintéressa peu à peu du jeu. Dougal l’entraîna plus loin, évitant les villageois aux démarches sautillantes. Sur le fond, une estrade avait été installée, sur laquelle des danseurs valsaient sur le ceilidh au rythme des instruments de musique. Quelques personnes s’étaient arrêtées devant et battaient la mesure avec leurs mains.

- Tu veux t’y arrêter ? demanda Dougal en surprenant son regard.

Effrayée d’être entraînée pendant des heures sur la piste, elle secoua vivement la tête. Tout de même, elle appréciait voir ces villageois de tout âge, et qui ne se connaissaient pas quelques heures auparavant, échanger des pas à vive allure, tels des feux follets d’Ecosse, riant et pour certains, apprenant avec amusement les pas.

- Un jour, j’ai été traîné par un vieux grand-père sur le ceilidh, c’était terrible, raconta Dougal. Impossible d’en sortir avant la fin des danses, j’ai cru que j’allais mourir de fatigue alors que lui, aurait pu enchaîner sur une nouvelle salve.

Minerva sourit de bon cœur : elle voulait bien le croire, le ceilidh était sacré chez les amateurs, et un danseur ne pouvait pas quitter la piste de danse au risque de laisser son partenaire seul. Elle se dirigea naturellement vers un autre attroupement qui encourageait à grands renforts de cris des binômes. C’était des courses entre duos, et chacun d’eux était attaché par la jambe à son partenaire.

- Viens, on fait celui-là ! s’exclama Dougal.

Minerva s’apprêta à refuser, par réflexe. Au dernier moment, alors que Dougal s’approchait du gérant de la course, elle préféra donner une chance à la fête. Après tout, elle était là pour passer du bon temps, et elle s’en voudrait d’imposer à son voisin ses continuels refus. Il avait l’air sincèrement ravi d’être là au milieu de ces villageois, de la cornemuse et des violons, des semelles claquant le bois de la piste de danse, de la fumée des barbecues, des rires et des chants, et même des railleries un peu trop fortes d’écossais ayant abusé de l’alcool.

- Tu vas essayer la course ?

Minerva sursauta et se tourna vers la voix féminine qui l’avait interpellée. C’était une petite brune aux cheveux retenus par un bandeau blanc. Elle aussi avait revêtu un pantalon, ce qui la rangea d’office dans la catégorie « personne fréquentable » selon Minerva. La fille était accompagnée par un doublon au masculin, qui arborait les mêmes sourcils épais, le même brun brillant plus clair que celui de la Gryffondor, la même bouche fine… probablement son frère.

Minerva arrêta son inspection lorsqu’elle se rendit compte qu’elle n’avait toujours pas répondu à sa question.

- Ah, euh, oui c’est prévu… avec le garçon là-bas, ajouta-t-elle en pointant Dougal du doigt.

- Génial ! sourit la fille. Avec mon frère jumeau, on vient aussi de s’inscrire. Je m’appelle Fennella, lui c’est Craig, nous venons de Wick, le village d’à côté. Tu es d’ici ?

Minerva allait répondre quand Dougal apparut à ses côtés.

- L’inscription est faite, la course va bientôt commencer. Heu, bonjour... ?

Les présentations se firent à nouveau, juste avant que les concurrents ne soient appelés sur la ligne de départ. Ils étaient cinq binômes, attendant en rang d’oignon que le gérant leur attache les jambes. Quand ce fut leur tour, il rouspéta :

- Comment voulez-vous que je vous accroche la jambe quand vous êtes à cinquante centimètres l’un de l’autre ? Rapprochez-vous, voyons !

Minerva rosit et se déplaça de quelques centimètres. Le gérant eut un lourd soupir. Puis, elle sentit la main de Dougal encercler son épaule et l’attirer contre lui. Elle tituba et sa hanche osseuse heurta celle de son ami. Elle rougit et se gifla mentalement.

- Bah voilà, ce n’est pas compliqué, râla le gérant tandis que le binôme à leur droite étouffait un ricanement.

A partir de ce moment-là, Minerva refusa de bouger d’un pouce et c’était raide comme un piquet, qu’elle attendit que Fennella et Craig soient eux-aussi attachés.

- On commence par quel pied ?

- Celui qui est libre, proposa Minerva après s’être raclé la gorge.

Dougal lui prit le bras et le coinça sous le sien.

- Pour éviter qu’ils nous gênent, se justifia-t-il face au regard de sa binôme.

Au coup d’envoi, les spectateurs explosèrent en cris d’encouragements, et Minerva avança sa jambe en avant. L’exercice était bien plus compliqué que prévu, car elle ne faisait ni la taille ni le même poids que son binôme, et chacun avait du mal à mettre la force adéquate dans leur mouvement. Il n’empêche qu’ils avaient démarré premiers de la course, et au bout de quelques mètres, Minerva se surprit à sourire, entraînée par les acclamations des villageois. C’était une ambiance simple, joyeuse, bon enfant.

Finalement, Craig et Fannelle apparurent à sa gauche, remontant la course. Eux étaient exactement de même corpulence et s’ils étaient partis moins rapidement, leur régularité leur permettait de doubler tous les concurrents. Ils franchirent les premiers la ligne d’arrivée, suivis par Dougal et Minerva, haletant. Fannella avait remporté la course sur le long terme, mais ce n’était pas grave car pour une fois, Minerva n’avait pas son esprit surcompétitif du Quidditch. Elle passait juste du bon temps, et avait même tendance à oublier qu’elle n’était pas une moldue comme eux.

Et c’est ainsi qu’ils enchaînèrent sur le tri à la corde, et Fannella et son frère firent équipe avec Dougal, Minerva et cinq autres villageois. Huit à la corde et un qui chapeautait le tout. Ils se placèrent à la queue leu leu, Minerva coincée entre Craig à l’avant et Dougal juste derrière elle.

- Sois la plus parallèle possible au sol, recommanda-t-il en plantant ses talons dans la terre meuble.

Minerva l’observa faire, ignorant ses bras qui se contractaient alors qu’il agrippait la corde, et l’imita. Elle ne manquait pas de forme physique grâce au Quidditch, mais elle était meilleure à lancer plutôt qu’à tirer.

Pendant qu’elle suivait le mouvement de l’équipe et tirait de toutes ses forces, les cris du chef d’équipe dans ses oreilles, elle sentait les efforts de son ami derrière elle, ses rires et ceux de son équipe, et elle y trouva un apaisement qu’elle n’avait jamais réellement ressenti à Poudlard, encore moins chez elle dans sa maison tiraillée entre deux mondes. Chez les sorciers, elle avait certes eu des instants de bonheur, comme quand Gryffondor avait remporté la coupe de Quidditch l’an passé. Mais cet été, au milieu de ces moldus, sans sa baguette, elle avait l’impression de vivre dans une bulle où aucun Lewis ne viendrait la regarder d’un air déçu, où aucun Jedusor n’imposerait sa menace sombre au-dessus de sa tête, où aucune pression d’études, de vie professionnelle ne pèserait sur ses épaules.

Ses pieds glissaient au sol et elle sentait la corde lui brûler les paumes de main.

- Tiens bon, Minerva ! clama Dougal d’une voix étouffée par ses rires.

C’était bête, mais elle ne s’était jamais sentie aussi légère de sa vie. A Poudlard, elle avait toujours eu une quelconque pression, même dans ses plus franches réussites aux examens ou au Quidditch. Celles-ci étaient attendues et espérées par elle et par les autres. Ici, au milieu de ces moldus qui ne la connaissaient pas mais qui riaient tout autant en sa compagnie, elle sentait un poids s’envoler ; sans compte à rendre à personne, elle avait l’impression de vivre une vie parallèle, et peut-être, peut-être qu’elle entrevoyait ce qui avait été aussi attractif aux yeux d’Isobel, outre son amour pour Robert.

Quand l’équipe d’en face l’emporta, entraînant ses adversaires au sol, Minerva lâcha la corde et éclata de rire, les fesses dans la terre, les mains brûlantes. A ses côtés, Dougal s’approcha à quatre pattes, le souffle court mais le sourire sur les lèvres et dans les yeux :

- Je t’avais dit de t’accrocher, Minerva, bon Dieu !

Minerva eut une soudaine et surprenante bouffée d’affection pour l’homme qui l’avait emmenée rire dans une bulle dont elle n’aurait jamais osé franchir le seuil. Ses mèches brunes à moitié coiffées, son regard chaleureux et à la fois moqueur, reflet de ses lèvres retroussées dans un perpétuel rictus ironique, cette fossette gauche… elle ne le connaissait que depuis peu, et pourtant tous ses traits lui étaient familiers, représentaient l’estompe de ses craintes et de ses peurs.

Tout ceci expliqua pourquoi, lorsqu’elle se pencha subitement pour l’embrasser sur la joue, elle ne se tortura pas l’esprit sur ses actions, ne réfléchit pas, n’eut pas peur. Elle qui avait toujours agit avec raisonnement, réflexion, pesé le pour et le contre, se permit un instant de relâchement, de spontanéité. Avec Dougal, elle réalisait qu’elle pouvait lâcher la bride et faire confiance.

Le ceilidh c'est un évènement de musique et de danse écossaise que vous retrouverez aussi en Irlande (notamment), c'est hyper fun ! Dans ma ville d'Erasmus en Irlande y avait un bar qui faisait de la danse ceilidh tous les mardi soirs, et je peux vous dire que les vieux étaient les plus endurants ! Ma coloc s'est faite embarquée dans la danse et elle ne pouvait pas la quitter avant la fin de touuutes les danses, parce que y a vraiment un jeu de danses en groupes puis binômes qui s'interchangent, du coup si y en a un ou une qui part, ça casse tout le rythme haha. Bref c'est vraiment une bonne ambiance que je conseille à tout le monde !
annabethfan

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Re: Minerva McGonagall [Harry Potter]

Message par annabethfan »

PtiteCitrouille a écrit : sam. 05 févr., 2022 5:53 pm Bonjour !

Et c'est avec une semaine de retard que je vous poste ce chapitre... Je reprendrai la semaine prochaine pour garder l'alternance avec Perri !
Marion, Cazo... encore une fois, merci infiniment <3
Bonne lecture !

Chapitre 36 : Défiler la pelote de ses erreurs


Elle n’irait pas jusqu’à dire qu’elle s’ennuyait. Mais elle se faisait peut-être bien chier quand même :lol: Frustrée peut-être, était le mot. Loin de la communauté magique, elle avait l’impression d’être à l’écart de la vie, enveloppée dans la bulle familiale. Elle s’imaginait Cora entourée de livres et parchemins volants, Alan à faire des pieds et des mains pour intégrer n’importe quel laboratoire médical magique, Filius faire sa valise pour la France, Pomona pour le Brésil…

Minerva grogna et roula sur le côté, le nez dans le gazon de son jardin (le sien cette fois). Ouais on est déjà sur quelque chose de moins enthousiasmant que le Brésil ou des objets en lévitation ^^ Pas de mariage de Fleamont, et donc pas de buffet...pas de Grace à entraîner, pas de cours à préparer. Chercher un travail ? Oui, accessoirement. C’était d’ailleurs allongée dans l’herbe qu’elle était le plus efficace : son esprit cartésien avait besoin d’un espace ouvert pour oser emprunter des chemins hypothétiques. Très belle phrase ! Elle avait été ravie de pouvoir éliminer le secteur de la finance et de la vente de ses projets. Bravo. Parfois elle se disait qu’elle abusait, qu’il fallait aller à l’encontre des sorciers pour créer des contacts et décrocher une place. Un emploi ne tombait pas tout cuit dans le bec. Puis elle se souvenait qu’elle ne savait même pas quelle direction prendre, et il n’y avait rien de pire que de chercher sans savoir où aller.

La joue contre son bras, les lunettes de travers, elle suivit du regard une abeille butiner plus loin.

- Apicultrice ? murmura-t-elle pour elle-même. Elle me bute :lol: :lol: :lol: Ah, n’importe quoi ! s’exaspéra-t-elle avant de se détourner à nouveau.

Pour être honnête, elle s’appuyait beaucoup sur ses excellents résultats aux ASPICS. Majore de promotion, elle avait eu droit à des félicitations en bonne et dû forme et s’était régalée de pavanement face à Alan. Je trouve que les très bons élèves devraient pas avoir à chercher, les recruteurs devraient venir à eux. Voilà!

***


Vêtu d’une somptueuse et pimpante robe violette qui jurait affreusement avec l’auburn de ses cheveux, C ame fait bizarre d'imaginer Dumby roux n'empêchele professeur Dumbledore lui faisait de discrets signes de la main, accompagné d’une femme brune et frisée, inconnue du corps professoral. Minerva avait une vague impression de déjà-vu en s’approchant et la dame lui offrit un sourire.

- Je suis ravie de vous revoir à nouveau, dit celle-ci en tendant une main aimable. Rachel Van Kaas, de Métamorphoses de nos jours. Vous étiez venue dans nos locaux il y a quelque temps.

Minerva se souvenait surtout de l’interrogatoire en règle qu’elle avait subi, mais reconnaissait que Van Kaas avait été la plus aimable et courtoise.

- Le professeur Dumbledore n’a eu de cesse de louer vos qualités, continua-t-elle tout en faisant rougir la Gryffondor. Je crois qu’il est très fier de vous avoir comme élève.

- Ah… Ça a été un honneur pour moi également, répondit Minerva en tripotant ses doigts devant elle. Mais je ne suis désormais plus étudiante malheureusement.

Malheureusement, oui. Il y avait ce côté rassurant d’être étudiante, d’être choyée dans ce cocon de Poudlard, d’avoir des enseignants qui la soutenaient, étaient sévères, d’être entourée d’amis qu’elle connaissait depuis des années, de retrouver sa tour de Gryffondor perchée au septième étage… Courir dans les couloirs parce qu’elle avait raté le réveil, taper du pied devant la salle de bain parce qu’une de ses camarades prenait trop de temps, enfourner une plâtrée d’œufs brouillés avant sa première heure et en mettre un peu sur sa jupe. La nettoyer dans les toilettes abandonnées parce qu’elles étaient les plus proches de sa salle de classe, claquer des dents dans les serres et frissonner de peur et d’excitation en s’approchant de la Forêt Interdite, casser ses dents dans les biscuits de Hagrid, récupérer un peu de bave de Crockmou. Attendre le courrier et l’ouvrir au coin du feu, pleurer quand il y avait trop de cendres dans l’âtre et que certaines atteignaient ses yeux, boire un verre d’alcool interdit en compagnie de l’équipe de Quidditch, frotter sous le savon ses mains pleines d’encre… Pourquoi n’avait-elle jamais réalisé que ces petites choses, souvent agaçantes, faisaient partie de sa vie de Poudlard ? Mais c'est tellement bien trouvé chaque exemple, on ressent soi-même la nostalgie et surtout l'amour que tout le monde porte à Poudlard ! Cet ordinaire, qui n’avait été jusque-là que banal, venait tout à coup de se transformer en extraordinaire. Elle se doutait bien que cette nostalgie naissante l’envahissait particulièrement en cet instant alors qu’elle recevait les compliments de son mentor, habillée de sa robe de cérémonie noire au col rouge et de sa coiffe carmin.

- J’ai beaucoup appris grâce à Poudlard, reprit-elle alors qu’elle sentait qu’un certain silence s’installait. Sur moi, sur mes proches, mes passions… Je ne sais pas encore trop où je vais, mais je sais par quels moyens.

Et aussi cliché que cela pouvait paraître aux yeux de beaucoup, c’était en restant fidèle à elle-même qu’elle avancerait droit. Dumbledore lui avait prouvée qu’elle avait de la valeur, Grace et Lewis, à leur manière, lui avaient montrée que l’honnêteté, la transparence, l’intégrité, comportaient plus d’or que n’importe quelle coupe, que n’importe quelle reconnaissance par autrui. Si elle les acceptait, elle ne les recherchait plus avidement. Le chemin parfait d'une Gryffondor. C'est si bien mené dans le récit Clem et on comprend tellement comment et pourquoi elle finira directrice de cette maison

Poudlard n’était pas juste une école : chacun d’entre eux ou presque, y avait vécu des joies comme des peines, des désillusions, des victoires comme des échecs, était tombé amoureux et avait rejeté… Chacun d’entre eux avait un jour détesté cet endroit, avait été ravi de prendre le train du retour, avant de se languir du 1er septembre. Ils avaient grandi et mûri ici. Ceux ne s’étant pas encore trouvés après les sept années, étaient en chemin. Je me fiche que ça soit des paragraphes théoriques, ces réflexions sont sublimes !

***


Elle avait reçu la récompense « révélation de l’année » Je l'ai lu avec la voix des NRJ Music Award je me tape une barre :lol: par le journal, pour une édition qui paraîtra à la fin du mois prochain. Cette fois, elle doutait recevoir des remarques désobligeantes à son égard.

- Tiens, Minerva ? Tu peux apporter ça chez les voisins ? Mme McGregor adore ça apparemment.

Sa mère se tenait dans l’entrebâillement de la porte, un plat de pommes confites dans les mains.

Minerva se redressa, des brins d’herbes dans les cheveux.

- Pourquoi moi ?

- Pour m’aider, peut-être ? Et puis, tu n’as pas l’air très occupée.

Minerva scella ses lèvres et regretta de bonne grâce son comportement désagréable. Elle se leva et prit le plat avant de franchir une énième fois la délimitation qui séparait son jardin de celui des McGregor. Ses yeux papillonnèrent vers l’annexe de Dougal, et elle se demanda s’il y était. Elle s’approcha de la porte d’entrée de la maison principale, mais se figea en entendant des éclats de voix. Même si elle ne percevait pas les mots, elle distinguait le timbre plus aigu de Helen McGregor. Gênée, Minerva recula de quelques pas. Peut-être qu’elle devrait juste déposer le plat par terre… ? Elle n’avait guère envie de se retrouver mêlée à une dispute de couple.

- Je n’ai pas fini, jeune homme, ne t’avise pas de sortir !

Minerva tituba encore plus, car les voix s’étaient rapprochées et, avant qu’elle ne puisse abandonner son colis et filer, la porte d’entrée s’ouvrit, non pas sur Hamish McGregor, mais sur Dougal. Il avait un regard beaucoup plus sombre et les sourcils froncés. Il parut aussi surpris de la voir qu’elle. Helen arriva derrière, l’air courroucé. Il y eut un bref silence durant lequel Minerva crispa ses mains sur le plat. Cette situation lui rappelait celle qui avait opposé Mme Rollin et son fils. Minerva n’avait jamais pu mettre la dispute au clair, qui l’avait fortement perturbée.

- Hum, désolée, je suis chargée de vous apporter cela, "je suis chargée" aka croyez pas que ça vient de moi, je fais juste le transport :lol: fit Minerva en tendant le plat devant elle. J’ai entendu dire que vous les aimiez… ajouta-t-elle en regardant Helen.

Peut-être que les pommes confites apaiseraient les tensions. Mais chaque phrase est drôle :lol: Helen et Dougal y jetèrent un coup d’œil et Minerva sut immédiatement que quelque chose clochait. Le coin de la bouche de Dougal s’affaissait et Helen agrippa son torchon dans ses mains.

- Ou pas, couina Minerva. Je vais vous laisser, alors. Retrait, retrait :lol:

Dougal s’avança et lui attrapa le bras.

- Viens avec moi.

Puis il l’entraîna vers son annexe et Minerva entendit Helen claquer la porte dans son dos.

- Désolée, je suis arrivée au mauvais moment, dit Minerva alors qu’ils entraient dans le petit salon.

- Ce n’est pas ta faute.

Silence. Dougal s’affairait dans la cuisine attenante, mais il avait surtout l’air de vouloir s’occuper les mains.

- On m’a dit que ta mère adorait les pommes confites, ajouta Minerva inutilement. Mais elle n’a pas eu l’air de les apprécier. Je peux les ramener chez moi.

- Non. Ma mère adore. Moi aussi. Tu peux les laisser.

Interloquée, Minerva déposa le plat sur la table de cuisine.

- Remercie ta mère. Et merci à toi d’être venue. Je sais que ça te coûte beaucoup de voir mon affreux visage, dit Dougal ironiquement.

Minerva fit la grimace. Il avait beau plaisanter, elle avait l’impression qu’il cachait quelque chose et que cette chose le minait. Aussi, elle évita de balancer un sarcasme (et pourtant, elle en avait plein en stock) et préféra une nouvelle approche :

- Dis, tu vas bien quand même ? Sinon… enfin, si t’as besoin de parler, je peux faire un effort et ne pas t’envoyer balader.

Dougal haussa les sourcils.

- Ta manière de consoler est extrêmement originale, tu sais.

- Je n’aurais rien dû dire et te laisser avec tes pommes, grogna Minerva en se drapant de sa dignité et tournant les talons. Je l'imagine vraiment se draper dans sa cape haha

Dougal contourna la table et la rattrapa par une pression légère sur le bras.

- Excuse-moi, je n’ai pas été clair. J’apprécie ton aide, et je suis content que tu me l’offres.

Minerva hocha la tête. Ce qu’elle notait avec surprise, c’était que contrairement à beaucoup d’autres, il ne cherchait pas à reporter la faute sur elle et sa fierté mal placée. Et c'est pour ça que tu es mon pref ! Mais vraiment je le dirais jamais assez mais Dougal, keur sur lui !

- Je ne veux pas en parler tout de suite, continua Dougal, mais tu le sauras bientôt.

- Pas de souci. Quand tu veux.

- Je peux venir te voir quand je veux ? répéta le jeune homme qui reprenait son sourire classique ironique.

- N’abuse pas non plus.

Elle sortit, le visage rose. Voir un Dougal en colère lui avait fait bizarre, et elle se demanda quel sujet était capable d’effacer le sarcasme de son visage. Quelle conversation avec sa mère amenait tant de tensions ?

Cette réponse, elle l’eut quelques jours plus tard. Déjà, elle reçut une lettre. Pas par hibou, mais dans la boîte aux lettres. Comme les moldus. Son père était venu dans sa chambre, aux anges, l’air ravi de penser que sa fille avait des amis qui utilisaient des moyens conventionnels pour communiquer. Y'a pas de petites joies ma foiMinerva avait ouvert la lettre, pour réaliser qu’elle provenait très exactement d’une cinquantaine de mètres à côté, soit de son voisin. Au début, elle avait trouvé cela ridicule : il aurait pu venir chez elle et lui parler directement. Puis elle s’était souvenue de la réaction de son père quand un garçon était venu pour elle chez les McGonagall. Finalement, c’était peut-être mieux ainsi. Pas qu’il y ait quoique ce soit d’ambigu, bien sûr.

La missive était très courte, elle lui demandait juste de venir dans le bois qui jouxtait leurs deux jardins. Ouhhh un date dans les bois. Heureusement que c'est Dougal sinon ça serait creepy

A l’heure prévue, c’est une Minerva intriguée qui sortit de chez elle, prétextant une balade dans les alentours. Sa famille n’y verrait que du feu. Elle avait toujours du mal à s’adapter à nouveau à la présence des trois enfants au complet. Malcolm flirtait allègrement avec une Beth qui avait rompu avec le batteur de Poufsouffle depuis la demi-finale et la blessure au poignet de Minerva. Aussi, et c’était quelque chose sur laquelle Minerva s’était régulièrement penchée, Malcolm n’avait guère changé depuis son entrée à Poudlard. C'est un garçon, c'est toutSa sœur, elle, se considérait en pleine crise de soi. Elle commençait à trouver les mots sur ce qu’elle ressentait vraiment, sur ce qui la dérangeait, et sa famille ne faisait pas exception au traitement. Sa manière de vivre et sa manière d’être avaient essuyé de profonds changements et alors qu’elle apaisait sa relation avec elle-même, celle avec sa famille en pâtissait, surtout avec sa mère.

En bref, si elle parvenait à disparaître sans que ses parents se demandent pourquoi, c’était bien parce que chacun des côtés avait besoin de gérer tranquillement la nouvelle dynamique qui s’installait.

Dougal était déjà présent, assis sur une souche d’arbre qu’il céda dès qu’il la vit. Minerva l’ignora et s’installa à même le sol. Il eut un léger rire étouffé et l’imita.

- Eh, dis donc, t’as oublié de me dire quelque chose la dernière fois toi.

- T’as l’air plus au courant que moi, répliqua Minerva. De quoi tu parles ?

Et puis, l’ambiance de la dernière fois ne prêtait pas à une quelconque conversation.

- J’ai entendu dire que tu étais diplômée, et avec les honneurs en plus. Félicitations.

Et il sortit un petit cake de sa besace, un peu bosselé mais bien doré. Mon coeur fond ! Dougal mais vraiment je l'aime ! Clem, vas-y pitié dis-moi qu'ils finissent ensemble, que c'est lui l'homme de sa vie ! Minerva eut un mouvement inquiet.

- Comment t’as appris ça ?

Le tout était de savoir ce qui lui avait été dit, jusqu’où il en savait.

- Ton père qui l’a dit au mien. Majore de promotion hein ? Allez, ne fais pas ta modeste, taquina-t-il en voyant qu’elle haussait vaguement les épaules.

A vrai dire, Minerva cherchait à tout prix à éviter le sujet. Terrain glissant oblige.

- C’est pour moi ? finit-elle par demander en désignant le gâteau.

Dougal éloigna le cake de sa main qui se tendait.

- Doucement, vorace ! C’est pour nous deux. Tu ne vas quand même pas le manger entier ? C’est moi qui l’ai fait en plus.

- Cela explique les bosses.

Dougal mima sa remarque en grimaçant. Minerva sourit : elle était à la fois gênée et touchée d’être félicitée ainsi. Chez elle, ils n’avaient pas vraiment célébré. Il y avait eu un excellent repas, mais personne n’avait mentionné les résultats, la récompense du journal ou encore les félicitations de Dumbledore autour de la table. C'est triste quand même...Personne n’avait demandé les résultats des autres élèves ; ils avaient fêté sans donner les raisons de cette festivité, car les mentions au monde magique étaient trop prégnantes entre eux. Dougal ne poserait jamais toutes ces questions bien entendu, mais au moins il avait pris le temps de cuisiner un gâteau et officiellement fêter la fin de ses études. En cela, elle lui était reconnaissante.

- Laisse-moi goûter, ordonna-t-elle en dressant le menton.

- A quoi bon, finalement ? fit mine d’hésiter Dougal. Quoi que t’en penses tu vas dire que c’est mauvais et que le chien du maire aurait pu mieux faire. Mais :lol: :lol: :lol:

- C’est faux.

- C’est vrai. Allez, tiens, étouffe-toi avec, va. Je hurle :lol:

Il prit un air offensé en lui mettant un morceau dans la main. Minerva porta un bout à ses lèvres et mâchonna. Il n’était pas mauvais, mais il n’était pas excellent non plus. Peut-être un peu trop farineux, et elle trouva une coquille orpheline qu’elle jeta discrètement dans l’herbe. Dougal surveillait ses réactions, et elle n’eut pas le cœur de critiquer son gâteau. Si ça c'est pas une preuve d'amour ! Le faire, ça serait lui donner raison à ce qu’il venait de dire. Et peut-être, peut-être qu’elle prenait pitié de ses yeux noisette attentifs qui la fixaient.

- Y a pas de quoi s’étouffer avec, finit-elle par dire.

- Dans le genre compliment caché, t’es très forte.

Minerva ne répondit pas et grignota avec un faux entrain le gâteau. L’intention initiale lui faisait bien plus chaud au cœur. Le gâteau aurait pu être infect, qu’elle aurait tout de même apprécié le geste.

- Merci encore pour les pommes confites.

- Je n’ai fait que les transporter d’une porte à une autre, remets-en toi. T’as bien partagé ?

Le regard de Dougal fila sur le bout de ses chaussures.

- Pas vraiment.

- Franchement ! Et Helen alors ?

- Bah justement… Elle aime pas trop ça.

Minerva souffla du nez.

- Faudrait savoir, la dernière fois tu m’as dit que ta mère adorait.

Dougal se mit en tailleur, gratta sa tête et releva les yeux.

- Helen… n’est pas ma mère. Plait-il ? REVELATION

Minerva eut le bon goût de ne pas pousser une exclamation de surprise. Elle cligna des yeux plusieurs fois dans le silence qui s’installait.

- Mais ton père… ?

- Est mon père, oui, assura Dougal. Ma mère est décédée quand j’avais dix ans et mon père s’est remarié deux ans plus tard avec Helen.

Minerva se retrouvait à court de mots. Encore une fois, elle avait perdu une bonne occasion de se taire. Elle lui devait encore des excuses pour avoir parlé trop vite.

- La dernière fois que tu es venue, reprit Dougal, je venais de me disputer avec elle. C’est assez fréquent. Je fais des efforts, mais j’ai beaucoup de mal. Et je m’en veux de la blesser, aussi.

- Comment ça ?

Dougal pencha la tête et observa au loin sa maison. Helen était en train d’étendre le linge au soleil.

- J’ai eu deux mères. La première m’a élevé dans mon enfance avant de me quitter. La seconde l’a remplacée pour prendre en main mon adolescence et ma vie de jeune adulte. Quand elle est arrivée, j’ai été abominable avec elle. Comme tout enfant ayant perdu sa mère, je me disais qu’elle voulait me la faire oublier, et j’en voulais à mon père de l’avoir oubliée. Bien sûr qu’il ne l’a jamais oubliée, et c’est peut-être cela aussi le souci. Est-ce que cette histoire me fait l'aimer encore plus ? OUI

Il fit une pause et Minerva posa discrètement le reste du gâteau qui commençait à humidifier sa main. Elle essuya sa paume sur sa jupe, observant son voisin. C'est ce que j'aime dans ton écriture, c'est un moment émotionnel mais t'oublies pas le prosaïque :lol: Elle était étonnée qu’il se livre ainsi à elle. Ils ne se connaissaient pas spécialement, mais il vidait son sac sans aucune gêne. Cela demandait tellement de courage -elle était bien placée pour le savoir- que cela forçait l’admiration.

- Mon père pensait que j’allais avoir besoin d’une mère, alors il a épousé Helen. Elle était follement amoureuse de lui et lui l’appréciait beaucoup. Quand elle est arrivée, je lui ai dit des choses affreuses, qu’il ne l’aimerait jamais comme il a aimé ma mère. C’est peut-être vrai, mais Helen savait déjà tout ça. Je suis sûr qu’elle en souffre terriblement.

Il se tourna vers Minerva, le sourire légèrement triste.

- Imagine-la, à aimer profondément quelqu’un qui ne lui rend pas autant son amour et que l’unique fils qu’elle a élevé mais pas enfanté, rejette son rôle de mère. Cela fait presque dix ans qu’elle se bat contre un fantôme. Ca doit être terrible comme sensation...Quand tu es venue avec les pommes confites, le dessert préféré de ma mère, nous venions de nous disputer à son propos.

Minerva se sentait affreusement coupable envers Helen. Et envers sa propre mère. Elle l’imaginait aussi aimer son père sans condition, et se battre ensuite contre le spectre du mensonge… Avec une fille la rejetant. Au début, elle s’était demandé pourquoi Dougal ne réparait pas les pots cassés avec sa belle-mère, puisqu’il parvenait à poser les mots sur le problème. Mais ce même problème pouvait s’appliquer à elle aussi ; pourtant elle imposait une barrière entre elle et sa mère. Bien sûr, sa situation n’était pas entièrement comparable à celle de Dougal, mais au moins n’était-elle pas seule.

- Je ne parviens pas à la voir, m’excuser, m’expliquer, passer du temps avec elle, la remercier de m’avoir élevé. Je n’y parviens pas. Parce qu'il aurait l'impression de trahir sa mère...

Minerva se rapprocha de lui, compatissante. Un des bons côtés à passer des heures à réfléchir sur son propre comportement lui permettait de comprendre les autres.

- Dougal… Tu as grandi ainsi, tu as grandi en la rejetant. Tu t’es aussi construit dans le souvenir de ta mère et dans l’ombre que tu croyais menaçante de ta belle-mère. Revenir sur tout cela, c’est détruire dix ans de ta vie, dix ans de convictions ; ce n’est pas juste faire face à ses erreurs, c’est faire face à une remise en cause de toi-même. Pour approcher ta belle-mère, il faudra d’abord que tu te regardes dans le miroir et que tu acceptes que ce que tu réalises aujourd’hui, cela fait aussi partie de ta construction. Elle passe trop de temps à se psychanaliser

Dougal s’était mis à l’observer attentivement. Minerva n’avait jamais usé d’analyse psychologique pour rassurer ou consoler. Elle ne savait pas trop ce que cela donnerait, mais elle estimait que c’était la chose à faire face à son voisin qui s’était ouvert sur sa famille.

- Tu as trop avancé pour devoir tout défiler et reprendre à zéro. Il s'agit désormais d'accepter ce défaut.
Très bon chapitre Clem !!!
PtiteCitrouille

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Re: Minerva McGonagall [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Coucou ! Comment allez-vous ?

Peeetite annonce ! Vous allez très vite remarquer que ce chapitre est court. Pour une fois, c'est pas franchement par manque d'inspiration ou de quelconque galère, c'est que je me demande surtout si je ne vais pas instaurer une nouvelle dynamique pour traiter de la relation Minerva/Dougal. Vous l'aurez deviné, celle-ci est centrale depuis quelques chapitres. Je me suis dit que j'allais tenter une nouvelle approche pour cette relation, c'est-à-dire des petits chapitres qui vont chacun marquer une étape dans la relation et comment Minerva l'aborde. Quand vous aurez une assez bonne visu sur ce nouveau rythme, n'hésitez pas à me faire savoir s'il vous convient : est-ce que cela donne une meilleure dynamique ou pas, est-ce que littéralement ça vous ennuie etc. Je tente, donc cela peut très bien fonctionner comme très mal. Evidemment, comme ce sont des petits chapitres, je vais pas vous laisser dans l'attente pendant 2 semaines, donc je posterai tous les samedis.

Merci Cazo et Anna, vous gérez, merciiii <3 :mrgreen:

Je vous souhaite une bonne lecture et on se retrouve la semaine prochaine du coup !

Chapitre 39 : La fille d’Isobel


Le nez dans un bouquin, Minerva ne broncha lorsque son père traversa le salon, un panier de bouteilles en verre vides à la main.

- Je vais chercher du lait chez les O’Finnish, annonça-t-il à la cantonnade.

Les O’Finnish était une famille qui élevait du bétail pas très loin de chez eux, et les McGonagall ainsi que les McGregor y achetaient leur lait. Il fallait environ trente minutes de vélo pour s’y rendre, et Robert Sr faisait le trajet une fois par semaine.

- Essaie de rentrer à temps pour le déjeuner, fit Isobel, ne traîne pas trop à discuter avec Amish.

- Amish est en déplacement, j’ai cru voir la voiture partir ce matin, tôt. Son fils devrait prendre la relève…

Minerva sursauta et abaissa son livre en se redressant.

- Eh, papa… Ce n’est pas très fatigant d’y aller n’est-ce pas ?

Son père haussa les épaules, l’air surpris.

- Pas vraiment, pourquoi ?

Minerva se leva et prit le panier de ses mains avec un sourire qu’elle espérait convaincant.

- Non, pour rien. Laisse-moi y aller à ta place, cela fait longtemps que je ne me suis pas défoulée.

- Les jeux du week-end dernier ne t’ont pas suffi ? rit Robert en lui laissant tout de même le panier. Bon, très bien, tu sais où c’est ?

- Je me débrouillerai, assura Minerva. A tout à l’heure !

- Toi non plus, ne rentre pas trop tard, lança Isobel alors que sa fille ouvrait la porte d’entrée.

- Avec qui veux-tu qu’elle traîne là-bas, s’amusa Robert mais Minerva avait déjà franchi le seuil.

Minerva s’assit et enfila les chaussures qu’elle avait laissées devant la maison. Elle se tordit le cou, espérant voir Dougal sortir de chez lui. Le vélo était dehors, alors elle savait qu’il n’était pas encore en route pour la ferme. Il semblait tarder. Se raclant la gorge, elle défit doucement son lacet gauche, se gratta le bout du nez, jeta un autre coup d’œil chez son voisin. Toujours personne. Elle soupira et noua à nouveau son lacet, plus lentement. Puis elle fit de même avec sa chaussure droite.

La porte s’ouvrit soudainement derrière elle et elle sauta en l’air.

- T’es toujours là ? s’étonna Robert.

- Heu, oui, bredouilla Minerva en cherchant une excuse. Mon lacet s’était… emmêlé.

Robert fit un ‘o’ avec sa bouche et referma la porte. Rouge, Minerva se leva et prit son panier. Elle avait encore une chance de croiser Dougal, car elle devait passer juste devant chez lui pour se rendre chez les O’Finnish.

Tenant le guidon du vélo en main, elle marcha à pas mesurés, surveillant l’entrée des McGregor. Elle se demanda si elle arriverait à pédaler. Apparemment, faire du vélo ne s’oubliait pas, mais elle ne s’était pas assise sur une selle depuis qu’elle était entrée à Poudlard.

Elle ne remarqua pas la silhouette derrière la vitre qui s’était arrêtée pour la voir passer. Minerva apaisa encore plus sa cadence, au point d’être ridiculement au ralenti. Ses yeux papillonnèrent sur la maison des McGregor. Elle arrêta son vélo, baissa les yeux sur ses lacets qui n’avaient jamais été aussi bien noués… et s’accroupit pour en défaire discrètement un. A ce moment-là, la porte d’entrée s’ouvrit et la voix de Dougal retentit, claironnante :

- Oui, promis maman !

Minerva noua son lacet à la va-vite et se redressa, le cœur battant, son guidon serré fort entre ses mains alors qu’elle reprenait nonchalamment sa marche.

- Tiens donc, Minerva, fit Dougal en descendant les deux marches de son seuil de maison. Ça pour un hasard..!

Minerva s’arrêta, rajusta une mèche et rosit. Il ne semblait pas avoir remarqué son manège.

- Salut, lâcha-t-elle avec tout le flegme dont elle était capable. Tu vas quelque part ?

- Chercher du lait. Toi aussi ? devina-t-il en avisant les bouteilles vides dans le panier.

Minerva hocha la tête et installa son panier à l’arrière du vélo.

- Ton lacet est défait, remarqua Dougal.

C’était celui qu’elle avait dû nouer en un temps record quand Dougal était enfin sorti de chez lui. Celui-ci déposa son sac et s’accroupit, dans l’intention de le lui faire. Le visage de Minerva s’enflamma et elle éjecta son pied en arrière. Elle avait ses limites.

- Je vais le faire, t’en fais pas, balbutia-t-elle en se jetant sur son pied.

Dougal s’assit sur ses talons et eut un soupir exaspéré :

- Tu devais partir si vite que ça de chez toi pour risquer de marcher sur ton lacet ?

Minerva ne répondit pas. Elle se redressa et désigna la maison de son voisin du menton.

- Maman ? demanda-t-elle en répétant ce que Dougal venait de lancer à Helen.

Il se passa la main sur la nuque puis empoigna son vélo.

- J’ai commencé il y a peu. Parfois, c’est plus simple de l’appeler Helen, mais elle a l’air de remarquer que je fais des efforts alors… ça va un peu mieux entre nous.

Minerva eut un sourire. Helen ne semblait pas être une mauvaise femme et elle ne méritait pas le rejet de son fils. Ensuite, elle grimaça en songeant qu’elle pourrait appliquer sa réflexion à elle-même et sa propre mère.

- Tu t’es remis de la semaine dernière ? s’enquit-elle en songeant aux Jeux des Highlands.

Dougal eut un sourire canaille et porta une main à sa joue.

- Tu parles de quoi, exactement ?

Minerva se sentit rougir à nouveau et enfourcha son vélo avec un regard qu’elle voulait outré.

- Laisse tomber !

Elle entendit Dougal rire dans son dos, et elle rentra la tête dans les épaules. Comme elle l’avait espéré, elle n’avait pas oublié comment faire du vélo et encore mieux, grâce à ses années de Quidditch, elle parvenait à distancer Dougal sans être essoufflée, ce qui parut le surprendre.

- T’es meilleure au vélo qu’au tir à la corde, taquina -t-il avant de faire une embardée pour éviter le poing que lui lançait Minerva. Eh, assassine ! Ne va pas abîmer mon visage, tu voudras plus l’embrasser après…

Minerva gémit et accéléra encore plus. Heureusement, il arrêta son sarcasme pour le reste du trajet et elle put éviter son regard sur le dernier quart d’heure qu’il restait. Ils firent le tour de la maison des O’Finnish et freinèrent devant la ferme, d’où sortit Mme O’Finnish accompagnée d’une jeune fille. Celle-ci eut une moue surprise en les voyant, et Minerva reconnut Fannella, son adversaire des jeux de la semaine précédente.

Ils se saluèrent et la mère laissa sa fille prendre les choses en main.

- Tu travailles ici ? fit Minerva en prenant son panier dans une main.

- J’aide mes parents, acquiesça Fannella, mais comme tout le monde à Caithness, non ?

Dougal opina de la tête, et Minerva l’imita après un instant d’hésitation. Non, ce n’était pas son cas. Elle qui pouvait retourner la terre d’un coup de baguette magique ne voyait pas trop l’intérêt d’empoigner la bêche. Et son éducation scolaire ne la destinait pas non plus à cela. Etrangement, elle eut comme un vent de malaise, qui disparut bien vite quand Dougal l’entraîna par la main à la suite de Fannella.

Mme O’Finnish était en train de traire une vache et Dougal s’approcha pour l’aider.

- Ah, vous êtes bien gentil, apprécia la mère de Fannella. Fannella, donne quelque chose à boire à ton amie, on vous rejoindra !

Fannella hocha la tête et fit signe à Minerva de la suivre dans l’annexe de la ferme, une sorte de local où étaient entreposées des bouteilles fraîches de jus de fruits rouges.

- On les produit nous-mêmes, indiqua Fannella en prenant quatre verres et un jus. Le fond de notre jardin foisonne de fraises et de framboises.

- Où est ton frère ? s’enquit Minerva en l'aidant à porter les verres.

- Avec mon père, ils sont partis vendre des confitures dans le village.

- De la confiture, du lait, du jus, du bétail… vous faites de tout, s’amusa Minerva en s’asseyant dans l’herbe asséchée par le soleil.

- On vit de ça. Pas vous ?

A nouveau, Minerva ressentit une gêne.

- Mon père est pasteur, et notre champ sert à nous nourrir, pas à la vente.

Elle n’était guère à l’aise à discuter de choses aussi… moldues. De manière générale, cela ne la dérangeait pas, mais en voyant Fannella et Dougal aussi naturels dans cet environnement de la ferme, elle se sentait comme une étrangère. Peut-être parce que Fannella pouvait incarner le penchant de Minerva si elle avait été moldue ?

- Dis…, reprit Fannella après un instant de silence, vous sortez ensemble avec Dougal ?

Minerva sursauta, et nota le sourire à moitié malicieux à moitié curieux de sa camarade.

- Pourquoi cette question ? questionna Minerva d’une voix nerveuse.

- Mmmh, parce que tu l’as embrassé la semaine dernière ? J’étais là, tu sais, rappela-t-elle d’un ton taquin.

- Non, on ne sort pas ensemble, marmonna Minerva en espérant qu’elle n’irait pas plus loin.

- Et pourquoi pas ?

Dougal apparut au loin, portant un seau de lait fraîchement trait, Mme O’Finnish à ses côtés. La Gryffondor observa le jeune homme en silence. C'est vrai ça, pourquoi pas ? Avait-elle toujours peur de s’engager ? D’avouer ses sentiments ? Elle devait dire, elle s’améliorait depuis quelques temps, jamais auparavant elle ne serait laissée aller à embrasser quelqu’un sur un coup de tête. Avec Lewis, elle avait toujours été raide au moindre contact physique. Sans parler des moments continus de culpabilité qui la rongeaient. Puisque Dougal était moldu, il ne pourrait jamais la juger sur son comportement face à l’enquête sur Jedusor. Il n’avait jamais souffert de déception à cause de ses actes. En bref, tout était plus facile avec Dougal. Elle avait déjà discuté de sujets personnels avec lui, et cette intimité intellectuelle lui plaisait.

Elle le regardait marcher, le corps penché pour pallier le seau rempli, la démarche légèrement de travers, mais un sourire si épanoui aux lèvres. Cette vie simple, faite de trajets à vélo, de jeux écossais, de rires autour d’une bière et de cake mal cuisinés… Cette vie l’enchantait et il la faisait goûter à Minerva. Le malaise qu’elle avait ressenti plus tôt, c’était le reflet d’une vie qu’elle n’avait jamais menée, elle qui volait sur des balais, enchantait des objets, se transformait en chat. Mais Dougal ne pouvait pas voir cela, car Minerva ne lui montrait pas cette part d’elle-même. Était-ce si dérangeant ? Si elle ne lui montrait pas son sang de sorcière, elle lui offrait sa véritable personnalité, n’était-ce pas cela qui importait ? Aux Jeux des Highlands, elle avait laissé sa baguette chez ses parents, et elle n’avait ressenti aucun manque. Était-ce un signe qu’elle saurait concilier son âme partagée en deux ? Avait-elle réussi à s’adapter sur un équilibre, peut-être bancal, mais qui tenait parce qu’elle portait tant d’affection envers Dougal ? Une affection qu’elle savait qu’il lui rendait. Ce masque qu’elle portait, ne cachait qu’une part de son sang. N’avait-elle pas droit d’embrasser son côté moldu ? Peut-être Dougal était celui qui le lui permettrait ? Ne pouvait-elle pas cultiver la moldue que Dougal connaissait et appréciait ? Quel mal y aurait-il à cela ? Elle l’appréciait. Beaucoup. Pour une fois qu’elle affrontait ses sentiments, au nom de quoi pourrait-elle les rejeter ou les enfouir ?

Elle était sorcière par sa mère, mais elle était moldue par son père. Elle était la fille de Robert Sr. Et elle se souvenait très bien de la conversation qu’elle avait eue avec son père qui regrettait que ses enfants ne dévoilent leur cœur moldu. Pour Dougal, elle le ferait.

Elle se mit sur ses pieds, rejoignit le jeune homme et attrapa le seau de l’autre côté. Elle leva ses yeux vers lui et, de son masque moldu, lui offrit un sourire.
Cazolie

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Re: Minerva McGonagall [Harry Potter]

Message par Cazolie »

YAYYY les jeux des Highlands !
- Tu es sûre de vouloir y aller ?

Minerva ajustait son tout nouveau pantalon acheté par sa mère
Genre elle porte des pAntAlOnS
- Pourquoi pas ? Je laisserai ma baguette ici
Obsédée par cette histoire de pantalon, j'ai lu braguette
- Tu risques de choquer un peu les autres avec tes vêtements, prévint sa mère en pointant son pantalon. Déjà que nous ne sommes pas les plus populaires du village…
Paaaaaaaarce qu'elle est en pantalon ?
- Tout de même, vouloir te mêler aux jeux moldus… Pourquoi ?
Les moldus sont nos amis, il faut les aimer aussi !
Laisser sa baguette chez elle, c’était aussi se permettre d’aborder les moldus avec sa part moldue qui vivait en elle
C'est bien ! C'est cool que maintenant sortie de Poudlard elle apprenne à vivre autre chose et autrement
n’importe quelle villageoise qui profiterait d’un après-midi avec un ami.
un "ami"
Tant pis si les autres villageois voyaient en cela de l’indécence
Pouehehehhehe
CiEl dEs JaMbES
- La seule fois où je ne suis pas en pantalon, c’est toi qui t’y mets ? rit Dougal en pointant tour à tour le pantalon que portait Minerva et le kilt que lui avait décidé de mettre.
Hahahahha j'avais zappé ce détail, j'adore
. Elle se demanda s’il y avait un clan McGonagall quelque part,
J'ai eu la vision de Rebelle quand il y a la présentation des clans

T'as fait tes petites recherches Highland games ?
-Non, il faut qu’il retombe dans le même axe que le lancer initial. Oh ! Il a fait un lancer parfait !
Ah sérieuuuux j'apprends des choses

Vazy c'est trop bien les ceilidh, c'était tellement bien quand on en a fait un en Ecosse
Effrayée d’être entraînée pendant des heures sur la piste, elle secoua vivement la tête
Quelle dégonflée hahaha
C’était des courses entre duos, et chacun d’eux était attaché par la jambe à son partenaire.

- Viens, on fait celui-là ! s’exclama Dougal.
MAIS QUELLE EXCELLENTE IDEE
Minerva s’apprêta à refuser, par réflexe. Au dernier moment, alors que Dougal s’approchait du gérant de la course, elle préféra donner une chance à la fête.
J'avoue, ça fait un peu la rabat-joie sinon
La fille était accompagnée par un doublon au masculin, qui arborait les mêmes sourcils épais, le même brun brillant plus clair que celui de la Gryffondor,
J'ai bugué de OUF sur la formulation, j'ai cru quela fille était Gryffondor haha
- L’inscription est faite, la course va bientôt commencer. Heu, bonjour... ?
J'allais dire DOUBLE DATE et je me suis rappelée qu'ils étaient frère et soeur pouahhaha
- Comment voulez-vous que je vous accroche la jambe quand vous êtes à cinquante centimètres l’un de l’autre ? Rapprochez-vous, voyons !
HAHAHAH
car elle ne faisait ni la taille ni le même poids que son binôme, et chacun avait du mal à mettre la force adéquate dans leur
J'avoue ça c'est le pire
Fannella avait remporté la course sur le long terme, mais ce n’était pas grave car pour une fois, Minerva n’avait pas son esprit surcompétitif du Quidditch.
Imagine si elle avait pété un câble pouahahahhaha
Le chapitre qui se termine en eau de boudin
Minerva l’observa faire, ignorant ses bras qui se contractaient alors qu’il agrippait la corde
Wink wink wink wink
Sois la plus parallèle possible au sol
Parallèle ? Comment on est parallèule au sol tout en restant sur ses pieds ?
A ses côtés, Dougal s’approcha à quatre pattes
Ca m'a pas l'air d'être une très bonne idée quand on est en kilt
Minerva eut une soudaine et surprenante bouffée d’affection pour l’homme qui l’avait emmenée rire dans une bulle dont elle n’aurait jamais osé franchir le seuil.
Ah c'est un homme maintenant ? 8-) 8-) 8-)
représentaient l’estompe de ses craintes et de ses peurs.
Roooh c'est beauuu ça
Tout ceci expliqua pourquoi, lorsqu’elle se pencha subitement pour l’embrasser sur la joue, elle ne se tortura pas l’esprit sur ses actions, ne réfléchit pas, n’eut pas peur
HIHIHIHIHIHIHIHIHII
Avec Dougal, elle réalisait qu’elle pouvait lâcher la bride et faire confiance.
Mais on t'a dit de pAs LâChEr La CoRdE

On sent unpeu que tu savais pas trop comment gérer les activités mais tu t'es vraiment bien débrouillée parce que c'est pas facile d'expliquer un truc omplètement nouveau en plus ! T'as l'air plus à l'aise sur la fin et j'adore les prises de conscience de Minerva !
Cazolie

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Re: Minerva McGonagall [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Ouuuuh j'aime ton expérimentation !

Tain j'ai cru qu'il allait chercher de la bière moi
Minerva se leva et prit le panier de ses mains avec un sourire qu’elle espérait convaincant.
Parce qu'elle espère voir Douuuugaaaaal ?
- Avec qui veux-tu qu’elle traîne là-bas, s’amusa Robert mais Minerva avait déjà franchi le seuil.
WHOKNOOOOWS
Se raclant la gorge, elle défit doucement son lacet gauche, se gratta le bout du nez, jeta un autre coup d’œil chez son voisin. Toujours personne. Elle soupira et noua à nouveau son lacet, plus lentement. Puis elle fit de même avec sa chaussure droite.
Elle est ridicule hahahahahha
Apparemment, faire du vélo ne s’oubliait pas, mais elle ne s’était pas assise sur une selle depuis qu’elle était entrée à Poudlard.
Dougal va bien rigoler
Elle arrêta son vélo, baissa les yeux sur ses lacets qui n’avaient jamais été aussi bien noués… et s’accroupit pour en défaire discrètement un
Jpp d'elle :lol: :lol: :lol:
Je me marre tellement derrière mon masque hahahha
Celui-ci déposa son sac et s’accroupit, dans l’intention de le lui faire. Le visage de Minerva s’enflamma et elle éjecta son pied en arrière.
MAIS DOUGAL ENFIN
Dougal eut un sourire canaille et porta une main à sa joue.
Tu r'éclates avec ton Dougal, hein ? :lol:
Eh, assassine ! Ne va pas abîmer mon visage, tu voudras plus l’embrasser après…
MAIS DOUGAL ENFIN BIS
OLALA
Tu verrais ma tête :lol: :lol:
Ils sont tellement plus à l'aise qu'avec Lewis, c'est agréable :lol:
- On vit de ça. Pas vous ?

A nouveau, Minerva ressentit une gêne.

- Mon père est pasteur, et notre champ sert à nous nourrir, pas à la vente.
Ca me paraît tellement vieux mais c'et vrai que c'est les années 50
- Et pourquoi pas ?
EXCELLENTE QUESTION FANNELLA ON TE REMERCIE TOUS DE L AVOIR POSEE
En bref, tout était plus facile avec Dougal
Si ce n'est qu'il ignore sa condition de sorcière
Cette vie l’enchantait
AHça me donne tellement envie, libérez moi de Paris
J'ai trop hâte d'être mariée et tranquille
Était-ce un signe qu’elle saurait concilier son âme partagée en deux ?
Enfin c'est quand même un gros mensonge par omission
N’avait-elle pas droit d’embrasser son côté moldu
Si c'est Dougal qu'elle désigne, si si elle a droit de l'embrasser
Pour Dougal, elle le ferait.
Elle est tellement sûre d'elle :')))))

Par contre ça me paraît casse gueule son affaire d'être uniquement moldue avec lui !

Ecoute pour l'instant je kiffe ces isntants de vie entre eux haha ! Je suis désolée j'ai commenté un peu vite parce que mon train arrive bientôt mais vraiment, c'était un super chapitre, rythmé et avec la bonne dose d'introspection et de Dougal étant charmant
PtiteCitrouille

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Re: Minerva McGonagall [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Heyyyy ! Comment ça va ?

Comme promis, un nouveau chapitre cette semaine ! J'espère sincèrement que vous allez l'aimer !

Merci Cazo pour tes comm et Marion pour tes vocaux *-* <3

Très bonne lecture, et à la semaine prochaine !!

Chapitre 40 : Le doux goût de l'interdit


Elle montait sur une chaise pour récupérer un livre trop haut. Coupait les légumes au couteau, même quand son père n’était pas dans les parages. Elle lisait des auteurs moldus, partait cueillir des fruits et légumes à la main, avait pris du papier et un stylo à son père, rangeait sa chambre à grands renforts de bras… Un inconnu la prendrait pour une moldue. A sa mère, elle répondait qu’elle embrassait la moitié de son âme. A elle-même, elle se disait qu’elle se sentait plus proche de Dougal en agissant ainsi. Elle avait été ravie de lui annoncer qu’elle avait changé l’ampoule de sa chambre seule la dernière fois, après s’être rendue à vélo à la boutique. Puis, quand il lui avait demandé si elle avait de quoi écrire, elle avait été enchantée de pouvoir lui tendre un stylo.

En les observant, n’importe qui aurait pu croire à deux individus entrant dans les prémices d’une belle histoire d’amour ; l’un des deux, en revanche, cachée derrière son masque désormais habituel, mentait déjà. Et se mentait.

Elle trouvait même du réconfort à aider son père dans les champs, non seulement parce que cela lui permettait de passer du temps avec lui, mais aussi parce qu’elle pouvait ensuite échanger avec Dougal sans paraître stupide ou oisive.

Ils avaient pris l’habitude de se retrouver sous le cerisier du domaine des McGregor, celui dans lequel Minerva avait passé son enfance à y grignoter les fruits. C’était leur point de rendez-vous, à l’abri des regards de leur deux familles, trop loin des maisons pour être discernables et trop à l’écart des terres cultivées. Là, ils passaient des heures entières à refaire le monde, à tester leurs connaissances, à théoriser sur tout et n’importe quoi… Jamais Minerva ne s’était sentie aussi stimulée intellectuellement qu’avec Dougal, en dehors de Dumbledore. Cela lui faisait étrange à chaque fois qu’elle invoquait le nom de son ancien professeur, comme fantôme d’un lointain souvenir, alors qu’elle avait été son étudiante à peine deux mois auparavant. Mais cette période lui paraissait si reculée dans son esprit qu’elle y songeait peu. Là, dans sa bulle, en présence de son voisin, elle se sentait bien. Pas de pression, pas d’attentes des autres, pas de jugement… Juste le soleil, l’odeur de l’été, ses pairs écossais. Minerva, qui avait toujours été d’un naturel solitaire, se retrouvait presque dépendante de la présence de Dougal… sans que cela la dérange. Au contraire, longtemps effrayée de se voir accrochée à un homme, elle y trouvait ici du plaisir. Peut-être parce que, selon elle, lui-même appréciait réellement sa compagnie : ainsi, leur relation était d’un tel équilibre, qu’elle n’y voyait pas d’enchaînement. Ils échangeaient, donnaient et recevaient. Sans cesse, elle abordait chaque jour sous un œil nouveau. Elle cultivait doucement son amour pour lui, lentement mais avec précaution.

Et chaque jour, elle qui ressemblait tant à son père, elle qui était si différente de sa mère, prouvait qu’elle était finalement bien la fille d’Isobel.

***

- C’est tellement impressionnant ! J’aurais aimé avoir ces facultés…

Minerva éclata de rire.

- Crois-moi, on devient très fainéant avec la magie, c’est traître !

Dougal eut un soupir amusé et entoura ses jambes de ses bras.

- Montre-moi encore comment tu fais voler ce livre !

Minerva haussa les sourcils, l’air faussement prétentieux : elle était capable de faire de la magie bien plus complexe. Mais il avait l’air tellement enchanté qu'elle obéit, tentant de dissimuler la bouffée d’affection qu’elle ressentait envers ses yeux émerveillés. Si elle avait su à quel point il serait ouvert d’esprit à l’encontre de la magie, elle n’aurait pas tergiversé pour lui en parler.

En attrapant le livre flottant doucement vers lui, il s’esclaffa et leva un regard proprement admiratif sur la jeune fille.

- J’en ai de la chance de sortir avec une femme pareille !

Minerva rougit et balaya son compliment d’une main. Il posa le livre sur la moquette de sa chambre et s’approcha d’elle. L’enlaçant, il planta un léger baiser dans son cou.

- Attends avant d’aller travailler, je t’en prie…

- Le Ministère n’attend pas, rit-elle en tentant de le repousser sans conviction. En plus, j’ai plein de dossiers à étudier.

Dougal râla pour la forme mais la retint une dernière seconde pour l’embrasser sur les lèvres, qu’elle étira en un sourire heureux.

- A ce soir ?

- Le petit-déjeuner sera prêt, promit Dougal.

- Hein ?

- Réveille-toi, le petit-déjeuner est prêt, reprit Dougal avec une voix plus féminine.

Minerva ouvrit les yeux brusquement. Elle était allongée dans son lit, son oreiller serré contre elle. Sa mère était penchée sur elle, le visage étonné.

- Cela faisait longtemps que tu n’avais pas dormi aussi tard, fit-elle. Descends prendre ton petit-déjeuner, sinon tu n’auras pas faim à midi.

Minerva roula sur elle-même en grognant. Elle essaya de rattraper son rêve qui commençait déjà à fuir son esprit embrumé. Elle ressentait une sensation d’apaisement, de plénitude, et elle se dit qu’elle avait dû faire un joli rêve. Elle soupira, resta quelques secondes sur le dos, et frotta le haut de sa poitrine. Paradoxalement, elle avait comme un sentiment de manque ; pas forcément triste ou nostalgique, juste un manque qu’elle avait hâte de remplir. Elle se redressa, les cheveux ébouriffés et les yeux gonflés. Elle bailla longuement et repoussa sa fine couverture. Elle jeta un coup d’œil à son oreiller qu’elle avait agrippé si chèrement et rosit inconsciemment. Elle était prête à parier que son rêve avait concerné un certain voisin, qu’elle n’attendait que de retrouver. Il devenait de plus en plus difficile d’excuser ses nombreuses absences à sa famille, mais celle-ci mettait cela sur le compte de son envie d’indépendance. Ses parents devaient imaginer qu’elle traînait dans les bois, telle l’âme solitaire qu’elle affichait continuellement.

Elle descendit les escaliers et s’assit à la table de la cuisine, observant sa mère s’affairer aux fourneaux.

- Tu prépares déjà le repas ?

- Des tartelettes, confirma Isobel, nous sommes invités chez les McGregor ton père et moi.

Minerva bondit sur sa chaise.

- On est invités nous aussi ? demanda-t-elle en parlant de ses frères et elle.

Isobel acquiesça.

- Oui, mais j’avais pensé que vous ne seriez pas intéressés. Malcolm et Robert Jr préfèrent rester ici, et toi la dernière fois au dîner, il me semblait que tu ne t’étais pas si bien entendue avec le fils…

C’est vrai qu’elle n’avait pas eu l’air très aimable au dîner que ses parents avaient organisé à l’aménagement des McGregor.

- Oh, tu sais… Je ne le connais pas très bien à vrai dire, mentit-elle, au pire, je n’aurais qu’à l’ignorer.

- Tu ne t’ennuieras pas ? s’enquit sa mère en dressant un sourcil dubitatif.

Minerva secoua la tête et eut un sourire qu’elle espéra le plus innocent possible. Ensuite, elle engloutit ses œufs brouillés, le manque dans sa poitrine s’apaisant un peu, remplacé par une sensation d’excitation.

Retournée à l’étage, elle s’observa dans le miroir de sa salle de bain et grimaça devant ses yeux encore bouffis. Elle plongea la tête dans le lavabo et s’aspergea d’eau fraîche. Elle zieuta la poudre et le fard de sa mère, posés sur l’étagère à côté, avant de secouer la tête. Hors de question. Elle souhaitait peut-être être jolie pour Dougal, mais il n’avait jamais été repoussé par son apparence avant, pourquoi changer ? Parfois, elle remerciait son esprit trop cartésien qui lui permettait de réfléchir avant d’agir -sûrement son côté Serdaigle qui ressortait. A la place, elle se rendit dans sa chambre, enfila un pantalon en se demandant si sa mère allait râler qu’elle ne faisait aucun effort pour les hôtes. Puis, elle s’assit à son bureau, mains posées à plat dessus, s’interrogeant sur sa capacité à attendre ainsi jusqu’au moment du départ.

La porte s’ouvrit soudain sur Malcolm qui entra sans un mot et s’allongea sur le lit de Minerva.

- Frappe avant de rentrer, reprocha vertement sa sœur.

- Désolé, répondit-il, n'ayant pas l’air désolé du tout.

Ils se regardèrent un moment, et Minerva haussa un sourcil.

- Tu veux quoi ?

- T’aurais pas quelque chose à me dire ? A propos de ton copain. Enfin, pas vraiment.

Minerva sursauta.

- De quoi tu parles ? balbutia-t-elle, le visage de Dougal apparaissant dans un flash dans son esprit.

Est-ce que finalement, elle n’avait pas été discrète du tout ? Malcolm croisa les bras.

- Je te raconte tout sur Beth et toi, tu ne me dis rien ?

Minerva déglutit. Elle ne savait même pas ce qu’elle comptait lui avouer. Après tout, elle ne sortait pas avec Dougal, et puis elle n’avait rien à se reprocher.

- Personne n’est au courant, souffla-t-elle, n’en parle pas…

Malcolm pencha la tête.

- Tu rigoles ? C’est par maman que je l’ai su !

- Quoi ?

- Et puis, toute l’école doit être au courant maintenant, c’est censé aller vite ce genre de rumeurs.

Minerva plissa les yeux. Elle se demanda s’ils parlaient de la même chose.

- Tu parles de Lewis… ? s’enquit-elle après un instant de silence.

- De qui d’autre voudrais-tu que je parle ?

Elle ressentit une vague de soulagement l’envahir, bien plus puissante qu’elle ne l’aurait imaginée.

- Je ne voyais pas en quoi une rupture pouvait t’intéresser, estima-t-elle avec un haussement d’épaules.

- Pour pas reproduire tes erreurs avec Beth, répliqua Malcolm, ce qui fit grimacer sa sœur.

- Tu ne sors même pas avec elle.

- Mais elle a rompu avec Deux Pommes.

- Grâce à ma blessure, rappela-t-elle. Et il s’appelle Dawson. Et d’ailleurs, ça fait des mois que tu lui tournes autour, tu ne veux pas passer au stade supérieur et arrêter de stagner ?

Malcolm se laissa tomber sur le lit et eut un lourd soupir.

- Oui mais tu m’as dit la dernière fois à la volière, que les couples, ça ne durait pas forcément. Regarde, avec Dawson : elle pourrait aussi se lasser de moi.

- Tu sais, c’est à toi de faire en sorte de pas être un lourdaud paresseux et ennuyant.

Son petit frère redressa la tête.

- Tiens ? pas de sarcasme ? pas de dégoût ? Pas de « efface-moi ce regard de troll niais » ?

- Pff.

Minerva se détourna de son frère. Effectivement, pas de sarcasme, ni de dégoût, car elle pensait désormais savoir ce qu’il ressentait lorsqu’il songeait à Beth et à son absence. A vrai dire, elle se demanda comment il faisait pour réussir à supporter la distance. Minerva était ravie d’avoir son voisin juste à côté. Elle s’imagina vivre loin de lui et elle se demanda si elle en serait capable. L’ancienne Minerva frissonna de se savoir si dépendante, mais elle eut vite fait de supprimer ces pensées de sa tête.

- Pourquoi n’irais-tu pas la voir ? proposa-t-elle à son frère. Je suis sûre qu’elle serait contente de passer du temps avec toi.

- Tu crois ?

- Si ce n’était pas le cas, elle ne s’embêterait pas à t’envoyer des lettres.

Malcolm eut l’air de réfléchir à cette idée. Puis, il sourit.

- Je ne pensais pas que tu me prodiguerais de vrais conseils, tiens.

- Je te remercie…

- Comme quoi, ta relation avec Lewis t’aura peut-être aidée ?

Elle doutait que Lewis soit entièrement responsable, mais elle laissa couler. En bas, Isobel l’appela pour se rendre chez les McGregor. Malcolm leva les sourcils.

- T’y vas ? Étonnant, tiens.

Minerva ne répondit pas : elle avait déjà tourné ses pensées vers une autre personne que son frère. Elle lui ordonna de sortir de sa chambre et descendit les escaliers, le cœur palpitant.

Sa mère jeta un bref coup d’œil à son pantalon, mais ne dit rien, à sa grande surprise et satisfaction. Robert Jr les observait, son front et ses yeux dépassant à peine du dossier du canapé. Minerva lui fit un coucou de la main et elle obtint des clignements de paupières en réponse. Isobel imita sa fille ; depuis quelques temps, elle avait noté les actions de Minerva envers son petit frère, et avait estimé que c’était là son seul moyen pour essayer de le comprendre au lieu de le surveiller sans relâche. Une décision que chaque membre de la famille avait accueilli avec soulagement. Isobel elle-même semblait ainsi moins souffrir de la distance qui la séparait de son benjamin.

Robert Sr ouvrait la marche, après avoir noté avec surprise la présence de Minerva, sans toutefois en dire un mot. Minerva tentait de ne pas marcher trop rapidement, mais ses doigts qui tenaient le plat de tartelettes tremblaient à la fois de crainte et d’excitation. Excitation de revoir Dougal, mais crainte également de devoir cacher à quel point ils s’entendaient bien. Au fond d’elle, elle sentait qu’il ne valait mieux pas parler de leur relation à leurs parents respectifs.

Ce fut Helen qui les accueillit, ce qui permit à Minerva de relever que Dougal ne partageait effectivement aucun trait avec sa mère adoptive.

- Bienvenue, bienvenue ! fit Helen en s’effaçant pour les laisser entrer. Oh Minerva, cela fait plaisir que tu sois venue.

Elle ne laissa pas paraître que leur dernière rencontre remontait à sa dispute avec son fils. Fils qui débarquait justement dans la cuisine, un plat de brochettes dans les mains.

- Je te mets ça où… ? Oh, les McGonagall ! Bonjour !

Son regard dériva sur Minerva et ses yeux s’écarquillèrent légèrement.

- Va mettre ça à côté du barbecue, je te prie.

- Oh, un barbecue, ça alors, j’aimerais bien en avoir un, s’exclama Robert Sr en se dirigeant dans le jardin afin d’aller observer ledit barbecue.

Isobel le suivit, accompagnée par Helen, et Minerva se retrouva plantée au milieu de la cuisine, les tartelettes en main. Devait-elle également passer le bonjour au barbecue ? Heureusement, Dougal revint immédiatement et elle sentit un sourire naître sur ses lèvres.

- Donne-moi ça, dit-il en lui prenant le plat. C’est pas des pommes confites, n’est-ce pas ? demanda-t-il avec un léger clin d’œil.

Minerva fit une grimace gênée.

- Comment tu vas ? s’enquit-il comme s’ils ne s’étaient pas vus la veille. Toujours pas de nouvelles de… de ton grand-père ? termina-t-il en baissant la voix après un rapide tour des environs.

Tout le monde s’extasiait devant le barbecue de marque américaine, aucune chance qu’ils puissent entendre leur conversation.

- Absolument aucune. Et c’est tant mieux, je ne sais pas comment ma mère réagirait…

- Je peux te demander pourquoi ta mère ne s’entendait pas bien avec ses parents ?

Minerva hésita un instant. Elle chercha longuement ses mots.

- Apparemment, mes grands-parents n’approuvaient pas son mariage avec mon père…

- Avec le pasteur ? s’étonna Dougal en s’accoudant sur le plan de travail. Qui refuserait un tel mariage ?

Minerva haussa les épaules et détourna le regard, espérant un changement de sujet. Son père revenait justement du jardin et il remarqua les deux adolescents.

- Minerva, tu ne fais pas ta mauvaise tête avec lui, hein ? prévint-il en la pointant du doigt.

Dougal retint un rire en plongeant la tête dans ses bras tandis que Minerva croisait les siens.

- Sérieusement ?

- Je plaisante, ma fille, je plaisante, sourit-il en tapotant le haut de son crâne. Franchement, ton Lewis devait en avoir, du courage à l’époque.

Le visage de Minerva s’enflamma. Dougal leva haut ses sourcils d’un air entendu et Minerva préféra s’éloigner un instant.

- Je vais voir le barbecue, marmonna-t-elle en se dégageant de son père sous les pouffements narquois de son voisin.

Elle se demanda comment son père avait été mis au courant de sa relation avec Lewis. Elle n’avait jamais compté lui en parler mais sa mère avait dû préférer lui en toucher deux mots pour qu’il ne se sente pas mis à l’écart. De toute façon, il devait être ravi qu’elle ne sorte plus avec Lewis, même si cela faisait déjà plus de sept mois qu’ils s’étaient séparés. Elle se souvenait bien, Dougal avait été le premier au courant, informé à la soirée de Noël du village, avant même Alan.

Le barbecue n’avait évidemment rien d’intéressant, mais au moins désormais les braises et le charbon brûlants lui donnaient une raison d’avoir le visage rouge.

Aussi cliché que cela puisse paraître aux yeux de Minerva, les deux pères retournaient les brochettes sur le gril de manière allègre et les mères étaient penchées sur le potager des McGregor.

- Éloigne-toi du barbecue, fit la voix de Dougal juste derrière elle, tu vas sentir la fumée.

Il la prit par la taille et l’entraîna quelques pas en arrière, loin de la fumée qui commençait à lui piquer les yeux. Pour ne pas trop la gêner, il la lâcha immédiatement après, mais Minerva continua à se tenir raide sur ses pieds, son cœur s’affolant comme un oiseau dans sa cage. Soudainement, elle était plus que consciente de la chaleur du corps de Dougal dans son dos et elle n’osait désormais plus bouger.

Elle n’était pas mieux lotie autour de la table, car elle était à nouveau assise à côté du jeune homme, ce qui lui rappela des souvenirs du premier dîner qu’ils avaient fait chez les McGonagall pour leur installation.

Les discussions chez les adultes étaient ennuyantes à souhait du point de vue de Minerva, et elle sentait Dougal lui-même peu attentif. Les deux n’osaient pas trop discuter entre eux hormis quelques échanges à voix basse. C’était curieux, mais aucun d’eux ne semblait vouloir montrer leur forte complicité, comme si celle-ci était un secret à dissimuler. Cette expérience vivifiante qu’elle vivait, Minerva espérait la garder rien que pour elle et lui, aussi longtemps que possible, en sûreté dans cette bulle estivale. Elle aimait ces après-midi ensoleillés, assise en compagnie de Dougal, ces soirs où chacun devait rentrer chez eux, surveillant l’heure d’un air déjà mélancolique de leur prochaine séparation. Jusqu’au lendemain, où Minerva remontait la pente douce qui menait au cerisier, là où Dougal l’attendait le premier. Elle se levait le matin, songeant déjà aux heures suivant son déjeuner, le sourire épanoui sur ses lèvres qui avait étonné plus d’un membre de sa famille. Les jours s’enchaînaient et se ressemblaient, sans que cela ne la dérange, sans qu’elle ne se sente emprisonnée dans une routine fatigante de répétitions. Sortie de son passé de solitaire, Minerva découvrait également les joies de partager son temps avec quelqu’un comme Dougal.

Elle leva les yeux sur son voisin, pour réaliser qu’il l’observait déjà. On aurait dit presque qu’il avait suivi ses pensées tout le long. Minerva rosit en songeant qu’elle n’avait jamais été aussi honnête envers ses propres sentiments. Cela lui faisait tant de bien de les accepter, de vivre avec eux et non pas à contre-courant, et ce, grâce à Dougal. Si elle pouvait le remercier là, de suite, elle le ferait. Elle était sans cesse silencieuse sur ce qu’elle ressentait, mais lui semblait toujours la comprendre.

Il lui offrit un sourire si tendre, si sincère, que Minerva sentit son ventre se tordre dans une douce douleur. Était-ce normal d’être tellement heureuse d’aimer et d’être aimée en retour que cela lui faisait mal ?

Ils étaient restés des heures chez les McGregor. Quand les McGonagall rentrèrent chez eux, le soleil avait déjà entamé sa descente. Dans sa chambre, Minerva agrippait sa main droite, par laquelle Dougal l’avait retenue alors que tout le reste avait passé le pas de la porte.

- Retrouve-moi sous le cerisier, ce soir, d’accord ? avait-il chuchoté en plantant ses yeux dans ceux verts de la jeune fille.

Minerva avait hoché la tête et avait rejoint ses parents, le souffle court et l’esprit déjà cavalant dans l’attente de sa soirée.

Quand elle estima le moment venu, Minerva se redressa du lit sur lequel elle était restée allongée durant les deux dernières heures. Elle sortit de la maison, ses parents notant rapidement qu’elle ne rentrerait pas très tard et emprunta le chemin habituel vers le cerisier.

Dougal y était déjà, silhouette sombre qui découpait le violet pastel du soleil en fin de vie. Elle s’approcha, ses pas foulant l’herbe haute. Quand il se retourna, elle ne put s’empêcher de marquer un temps d’arrêt. Là, se jouait plus qu’une simple relation, lui soufflait son inconscient, lui murmurait sa raison. Mais elle en avait plus qu’assez d’écouter sans relâche cette raison qui l’avait beaucoup trop bridée par le passé. Ce soir, elle allait être égoïste ; ce soir, elle ne renierait pas ce que son cœur martelait dans sa poitrine depuis des semaines.

Lewis avait, le premier, déposé un baiser sur ses lèvres. Ensuite, c’était elle qui avait pris son courage à deux mains pour embrasser la joue de Dougal lors des Jeux des Highlands.

Dans le silence d’une nuit qui se réveillait, alors que les créatures nocturnes ouvraient lentement leurs yeux pour commencer leur ronde crépusculaire, Minerva et Dougal se rapprochèrent l’un de l’autre. Sans aucun témoin ni observateur, sans moldu ni sorcier, deux écossais amoureux étirèrent leur long secret en un baiser au goût de l’interdit.
PtiteCitrouille

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Re: Minerva McGonagall [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Bonjour !

J'espère que vous profitez du beau temps (sauf ceux qui en ont pas haha oups), que vous avez pas trop mangé de sable, que certaines régions ce week-end n'en mangeront pas encore à nouveau et.. et voilà.

De mon côté, bien ravie de vous dire que j'ai passé (je l'espère) mon DERNIER partiel de ma viiie. JOIE. Maintenant focus mémoire et préparation voyage pour la Corée parce que c'est pas tout ça mais ça approche là ! D'ailleurs je verrai mais poster durant mon mois en Corée risque d'être compliqué, je vais voir ce que je peux faire, mais je doute écrire beaucoup là-bas, on verra tout ça au moment voulu.

Je vous souhaite une bonne lecture !


Chapitre 41 : Quête… ou perte d’identité

Cela paraissait au-delà de tout ce qu’elle imaginait. Soudainement, elle se remémorait les discours d’Alan, de sa mère. Elle qui n’avait jamais écouté que sa raison et avait toujours évalué les couples que son meilleur ami et sa mère formaient chacun de leur côté en pesant le pour et le contre, parfois en soulevant les aspects négatifs sans réfléchir aux aspects positifs… D’un seul coup, elle ressentait ce qu’ils n’avaient jamais pu vraiment exprimer. « Tu comprendras quand tu seras grande », était un adage du même acabit que « tu comprendras quand tu seras amoureuse ». Car aussi cartésienne qu’elle fût, elle était incapable de poser les mots sur l’amour. C’était une sensation sur laquelle elle ne pouvait poser de définition précise, ni même de ressentis qui lui rendraient honneur. Quelles étaient les branches, les fils, les liens qui s’entrelaçaient pour le former ? Tout comme Alan ou Isobel avant elle, elle était incapable de poser un doigt dessus.

La tendresse qu’elle éprouvait pour Dougal, cette chaleur qu’elle ressentait à son approche… C’était trop faible pour exprimer son bonheur. Elle qui avait tant roulé des yeux à Poudlard face aux autres couples, qui avait frissonné de dégoût devant les marques d’affections, qui avait grimacé quand on lui parlait d’amour, se retrouvait aujourd’hui de l’autre côté. Sans qu’elle en ait honte. La Minerva d’il y a à peine deux mois en serait tombée malade de le savoir, mais celle de l’été 1954 était amoureuse et surtout, heureuse de l’être.

Lui demander ce qu’elle appréciait tant chez Dougal serait futile : elle était simplement en enchantement à ses côtés. Telle face à une partition de musique, elle buvait ses paroles, telle devant une œuvre d’art, elle le dévorait des yeux, telle devant un lever de soleil, elle l’embrassait du regard.

Elle souriait de le voir sourire, elle s’inquiétait de le sentir peiné, elle se réjouissait de le connaître joyeux. Jamais elle n’aurait pensé entrer dans un tel tourbillon d’émotions, un maelstrom qui n’était pas comparable à sa relation avec Lewis. Au fond d’elle, cette spirale pouvait paraître effrayante et incontrôlable, mais dès qu’elle songeait à Dougal, elle avait l’impression que n’importe quel prix à payer valait le coup.

Aimer Dougal, c’était vouloir constamment être en sa présence, parce qu’elle en avait profondément envie. Et cette relation n’était pas juste bénéfique pour elle, car elle en était même devenue plus compréhensive envers sa famille. L’ambiance de la maison se trouvait apaisée ; les désaccords mère-fille s’étaient tus pendant un moment, Robert Sr avait retrouvé sa partenaire d’échecs et Malcolm et Robert Jr avaient pu profiter de leur sœur à nouveau. C’était en particulier le cas pour le benjamin, le plus solitaire d’entre tous et sûrement le plus incompris. Minerva l’avait délaissé lors de ses régulières retrouvailles avec Dougal mais désormais, elle se régalait de se poser sur le sol de la chambre de son petit frère et de jouer avec lui, ou tout simplement de l’observer. Il était la plupart du temps silencieux, pour parfois se mettre à déblatérer sur ses dinosaures en plastique que son père lui avait acheté récemment. Il avait l’air de connaître tous les noms compliqués de chacun et Minerva l’écoutait patiemment.

Puis elle disparaissait à nouveau dans les bras de Dougal : le matin elle vivait dans l’attente de la retrouver, l’après-midi elle se complaisait à ses côtés et le soir, elle se replongeait dans les souvenirs doux qu’elle venait de vivre. Cette presque dépendance ne lui faisait que très peu peur, car elle était persuadée que celle-ci n’était due qu’au début de leur relation. L’absence du jeune homme ne la laissait pas languissante ou oisive, car au fond, elle avait longtemps été seule. Ce qui était différent, c’était que cette même solitude ne lui avait auparavant donné que lutte et conflits pour ne serait-ce que s’accepter. Dougal auprès d’elle, elle apprenait à s’aimer. La tempête qui avait soufflé si fort en elle avec Lewis s’était apaisée et elle pouvait désormais offrir son masque souriant. Peut-être qu’elle était trop fière, peut-être qu’elle avait été lâche, égoïste, avide, menteuse. Elle avait été tout cela par le passé, un jour encore une fois elle commettra une autre erreur. Mais ces fissures qu’elle avait tant tenté de réparer, ces cicatrices qu’elle avait essayé de dissimuler, faisaient partie intégrante de qui elle était, et telles des étoiles qui brillaient un peu moins fort que d’autres, elles formaient tout de même la constellation que chacun aspirait à être.

- A quoi penses-tu ?

- Oh…

Minerva se tourna vers Dougal qui l’observait, la tête penchée.

- Je t’en reparlerai un autre jour, quand ça me sera moins embarrassant à avouer.

Dougal s’esclaffa.

- Faudra-t-il que je patiente plusieurs années ? Dix ans ?

- Sur mon lit de mort, plutôt.

Il eut un nouveau rire et se redressa en position assise. Il resta longtemps silencieux, la regardant alors qu’elle faisait semblant de ne rien remarquer.

- Tu m’y accepterais, à tes côtés ?

- Qui te dit que tu ne mourras pas avant ? répliqua Minerva.

- Ce n’est pas ce que je voulais dire.

Un silence plana au-dessus d’eux, couple solitaire sous le cerisier des McGregor. Minerva, figée, eut quelques difficultés à déglutir. Les battements de son cœur s’affolèrent et elle sentit ses jambes s’alourdir.

- Tu es… en train de… de me demander en mariage ?

Elle parvint à peine à prononcer ce dernier mot. Dougal eut un sourire amusé.

- Pas vraiment. Disons que j’étudie le terrain.

Elle ne put s’empêcher d’avoir un léger rire à sa manière de répondre.

- C’est toi qui aurais le plus de mal à me supporter, assura-t-elle.

- Je m’y accommoderai.

Minerva se mordit la lèvre. Elle n’avait pas su quoi répondre à sa question. Les choses n’allaient-elles pas un peu vite entre eux ? Et puis, elle était un peu jeune pour se marier selon elle… Certes sa mère n’avait pas perdu de temps, mais Minerva ne s’était jamais vue avec la bague au doigt à presque dix-neuf ans. D’un autre côté, qui d’autre que Dougal ? En plus, leur famille respective s’appréciait l’une et l’autre, contrairement à celles de Robert Sr et Isobel. Minerva avait fini ses études, Dougal avait un logement rien qu’à lui, en Ecosse, proches de leurs deux familles. Et plus important encore, ils s’aimaient comme jamais aucun n’avait aimé avant. En réfléchissant trop sur la rapidité des évènements, Minerva ne se créait-elle pas un obstacle par elle-même ?

Elle lui attrapa la main.

- Faudra pas venir te plaindre, alors !

Dougal décrocha ses doigts des siens et passa à la place un bras sur ses épaules. Un peu gênée tout de même, Minerva rougit avant de se laisser attirer contre lui.

Les jours passèrent sans demande en mariage. Si au début elle ne savait pas si elle en ressentait du soulagement ou de la déception, désormais l’attente la rendait nerveuse et fébrile. Avait-elle sous-entendu qu’elle n’était pas prête ? Qu’elle ne l’aimait pas assez ? Qu’elle ne souhaitait pas vivre à ses côtés ? Il fallait le dire, elle n’avait guère été très expressive, peut-être y avait-il eu mésentente ?

C’était ce qu’elle se demandait à nouveau alors qu’elle se baladait main dans la main avec Dougal, dans un village à quelques kilomètres de chez eux et qui répondait au doux nom de Thurso. Le village était lové au creux de la baie du même nom et comportait en son sein plusieurs ruines de château et d’églises d’un autre temps. C’était dans l’une d’elles que se trouvaient les deux jeunes. Les ruines du château de Thurso, seul bâtiment aux environs, se tenaient face au vent marin. Plus rien ne subsistait de l’ancienne demeure gothique, démolie par le temps et l’Homme.

- Il y a deux ans encore, fit Dougal en désignant le château, on pouvait encore grimper dans les étages, bien qu’il ne reste plus grand-chose. Mais tout accès aux parties supérieures a été démoli pour des raisons de sécurité.

En effet, du rez-de-chaussée, Minerva pouvait remarquer les deux premières marches d’un escalier, stoppées dans leur ascension. A vrai dire, du château ne restaient que les encadrements pour les fenêtres ainsi que les rebords de sols et entresols le long des murs. Difficile d’imaginer une famille vivant ici : il était impossible de visualiser si tel endroit avait été une cuisine, un salon, un boudoir, un garde-manger… Bien sûr, il n’y avait aucun toit, si bien que la Nature avait repris ses droits : fleurs, herbe folle, mousse s’affrontaient sur le sol pierreux et terreux. Un lierre rampant avait pris possession de certains pans de mur. Les rayons du soleil perçaient à travers les fenêtres, créant des faisceaux de lumière au sol. Dougal et Minerva firent le tour de la ruine en passant par sous l’arche de pierre qui tenait encore debout, puis en passant devant ce qui semblait avoir été les écuries.

Le vent côtier ne leur permettait pas de s’attarder au pied du château, alors ils firent demi-tour pour rentrer tranquillement vers la voiture. Minerva plongea sa main gauche dans sa poche ; comme dans n’importe quelle poche ordinaire, elle y trouva un jeu de clés et un peu de monnaie. Pourtant, il lui semblait avoir oublié quelque chose, sans pouvoir mettre le doigt dessus. Cela l’agaçait, car elle était persuadée que cet objet avait son importance.

- Tu sembles tracassée, remarqua Dougal.

- Ça va, mentit-elle machinalement.

Elle-même ne savait pas ce qui la dérangeait, alors pourquoi l’inquiéter ?

- Tu as le droit de m’en parler, reprit Dougal. Jamais dans ta vie, tu ne dois te sentir obligée de me cacher quelque chose ; je serai toujours là pour t’écouter, d’accord ?

Toujours là pour l’écouter… Peut-être était-ce la demande en mariage qui perturbait son cerveau. Elle se tourna vers Dougal et sourit :

- Il y a bien quelque chose, mais je ne sais pas quoi. J’ai tout mon temps pour trouver, et te le dire, c’est promis.

Satisfait, Dougal l’embrassa sur la tempe et ils marchèrent bras dessus bras dessous jusqu’à la voiture. Lorsqu’ils passèrent devant chez les McGonagall, Minerva baissa la tête par réflexe.

- Il faudra leur dire, un jour, dit Dougal en notant son geste, à nos deux familles. Je suis sûr qu’ils seraient contents de nous savoir ensemble.

Minerva eut un fin sourire. Elle n’en verrait surtout pas le bout des remarques de Malcolm. Il l’avait prévenue qu’elle deviendrait aussi niaise que lui l’était avec Beth lorsqu’elle tomberait amoureuse, et elle ne l’avait pas cru. Bien qu’elle se trouvât moins stupide que lui en matière de relations amoureuses.

Dougal coupa le moteur de la voiture et se tourna vers elle :

- Demain, sous le cerisier ?

- Bien sûr ! Quelle question.

Dougal sourit, et ses yeux se plissèrent d’affection. Il se pencha et l’embrassa tendrement sur les lèvres. Peu importe le nombre de fois où Minerva y goutait, les papillons dans son ventre s’affolaient toujours autant. Elle se détacha à regret et après un dernier sourire, ouvrit la portière et sortit de la voiture.

Elle rentrait une nouvelle fois chez elle alors que le soleil plongeait derrière la cime des arbres, son visage illuminé d’un sourire bienheureux. Elle passerait le pas de la porte, sa mère demandant où elle occupait ses après-midi, Minerva servant sa même excuse qui fonctionnait parfaitement, elle montrait jusqu’à sa chambre où elle s’allongerait sur son lit, un roman en main qui, d’une manière ou d’une autre, lui rappellerait Dougal. Elle descendrait dîner, l’ambiance serait au beau fixe, elle rigolerait avec son frère Robert Jr, gronderait gentiment l’autre, aiderait ses parents à la vaisselle, râlerait que Malcolm ne faisait pas grand-chose dans la maison, accepterait finalement son statut d’aînée, jouerait sûrement une partie d’échecs avec son père sous les yeux toujours aussi perdus de sa mère. Enfin, elle irait se coucher, peut-être lire encore ou rêver (avec parcimonie) d’un lendemain à discuter et rire avec Dougal.

En somme, un jour comme un autre dans un été qui ne lui avait jamais paru aussi ordinaire et pourtant joyeux.

- Ah, Minerva ! appela Isobel en se redressant du fauteuil dans lequel elle était assise.

- Partie faire un tour, comme d’habitude, devança sa fille en traversant le salon.

- Non, non, ce n’est pas ça, regarde…

Minerva s’arrêta et se retourna, jetant un coup d’œil au journal que lui tendait sa mère.

- Tu es dans le journal !

La jeune fille cligna plusieurs fois des yeux.

- A cause des Jeux des Highlands ? s’enquit-elle.

- Mais non, bêtasse, rit sa mère. L’article de Métamorphoses de nos Jours ! Tu viens de recevoir ton abonnement mensuel, et l’article qu’ils t’avaient promis y est !

Minerva sentit son sang refluer des extrémités de ses membres.

- Tu avais déjà oublié ? taquina Isobel. Comment peut-on oublier cela ?

Sa fille ne répondit pas et attrapa du bout des doigts le feuillet que sa mère lui tendait, alors qu’elle gardait le reste du journal pour le lire de son côté. L’article affichait une photo de Minerva, coiffée de son chapeau de diplômée, de sa tunique de Poudlard, les armoiries de Gryffondor en gros sur sa poitrine. Diplôme en main, la jeune sorcière qu’elle était dedans serrait la main de la journaliste, sourire aux lèvres et le regard vacillant de Mme Van Kaas à l’appareil photo. Le titre annonçait : « Minerva McGonagall, la sorcière prometteuse de sa promotion et fierté de l'École de Sorcellerie Poudlard ».

La Minerva de la photo tourna son regard une énième fois vers l’appareil photo, et ses yeux semblèrent demander à la jeune fille qui l’observait dans le salon de Caithness, « qui es-tu ? ».

Vraiment, si vous allez en Ecosse ou en Irlande (je dis ceux que je connais, y a peut-être d'autres pays), allez voir les ruines de château/manoirs c'est vraiment une sacré ambiance ! Vérifiez si oui ou non ils sont accessibles, celui qui était près de ma fac en Irlande on pouvait un peu grimper sur des surplombs dans les ruines parce que tout n'avait pas été démoli, mais les écuries étaient interdites d'accès parce que trop dangereux d'y entrer. Bref, c'est un petit retour dans le temps assez stylé !


Bisouuus <3
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Re: Minerva McGonagall [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Hello
Oui déjà la suite, profitez de ce chap en avance, ça n'arrivera pas souvent :lol:

Très bonne lecture !

Chapitre 42 : Triptyque I, peurs.


Elle fixait l’article sans réellement le voir. Les mots du titre apparaissaient en flash devant ses yeux, mais son cerveau n’en comprenait pas le sens. C’était elle, la fille qui souriait à l’appareil, à cette journaliste, c’était sa main qui serrait une autre, ses doigts qui agrippaient un diplôme magique. C’était son professeur, Dumbledore qui la regardait d’un air fier et satisfait. C’était elle. Elle à Poudlard, dans une école de sorcellerie où elle avait étudié durant sept ans. Meilleure de sa promotion, promise à la plus grande des réussites.

Minerva agrippa le bas de son T-shirt. Le bourdonnement aux oreilles, elle leva les yeux sur sa mère, installée à nouveau sur son fauteuil, continuant de lire le journal. Ce journal sorcier, sur la Métamorphose, cet abonnement que la jeune fille payait chaque mois, parce qu’elle adorait cette magie. Isobel dévorait le papier des yeux, en buvait ses paroles, elle se rassasiait de ces mots, s’en nourrissait, avide.

Robert Sr passa le pas de la porte. Minerva ne lui jeta pas un seul coup d’œil. La boule au ventre, elle vit sa mère relever son visage, son sourire se figer avec gêne. Elle vit sa main replier le journal, elle vit comment d’un seul geste elle tenta de le dissimuler derrière elle afin de ne pas embarrasser son mari. Elle la vit se lever, lisser ses jupes à coups de mouvements porteurs de malaise.

Elle la vit. Elle se vit.

La vision floue, Minerva tourna le dos en silence à ses parents. Le souffle court, elle emprunta l’escalier comme dans un rêve. Le corps lourd, elle se traîna dans sa chambre. Deux chouettes s’y trouvaient. Bonnie, sa chouette d’encre, qui depuis plusieurs semaines n’avait fait aucune apparition sans que Minerva n’y trouve à y redire. La seconde, qui exigeait le paiement pour le journal. La jeune fille porta la main à sa poche et attrapa quelques pièces pour les déposer dans la petite bourse que portait sa livreuse. Celle-ci pinça les doigts de Minerva : c’était des pièces moldues.

Minerva bredouilla des excuses et réfléchit un instant à l’endroit où elle avait pu mettre sa monnaie sorcière. Elle ouvrit un tiroir de son bureau, y dégotta quelques pièces que la chouette s’empressa de lui prendre avant de s’envoler. Minerva n’y prêta pas attention. Dans ce même tiroir, l’observait un objet qu’elle n’avait pas vu depuis bien longtemps. Si elle avait eu des yeux, sa baguette l’aurait regardée avec reproches, avec la douleur d’un enfant abandonné par ses amis dans la cour de récréation.

Prise de frénésie, Minerva referma son tiroir, en ouvrit un second pour tomber sur ses grimoires de magie. Un autre, et c’était ses fioles qui tintaient entre elles ; un autre et ses plumes et son encre apparaissaient. Elle savait que si elle en faisait de même avec son placard, elle y trouverait des uniformes, un chapeau de sorcière, un chaudron…

L’article continuait à lui jeter ses flèches de torture : la sorcière la plus prometteuse de sa génération, un avenir radieux devant elle, la magie au bout des doigts… Ce supplice, Minerva ne pouvait pas le faire taire. Elle se jeta au bord de sa fenêtre, faisant fuir Bonnie qui hulula avec courroux. La jeune fille chercha du regard son point d’accroche, la maison de Dougal. Le cerisier plus loin, surplombait les champs ; il n’avait pas changé, pas bougé, et le cœur de Minerva ralentit un peu. Si elle s’y rendait là, maintenant, elle retrouverait Dougal. Dougal, l’homme qu’elle aimait profondément. Dont elle sentait encore les lèvres sur sa peau, le souffle sur son visage, la main dans sa paume.

Elle s’adossa au mur, s’y laissant glisser, les yeux fermés. Elle se remémora le sourire de Dougal, ses yeux pétillants et sarcastiques, elle s’imagina la brise souffler dans ses boucles brunes, le soleil éclairer son teint rosé. Demain, elle le retrouverait. Sous leur cerisier, tout irait mieux.

Ce soir-là, elle prétexta un mal de ventre et resta dans sa chambre. Son corps avait surréagi et son cerveau avait perdu le contrôle, mais au matin, à tête reposée, elle réalisera que sa réaction avait été exagérée.

Et ce fut le cas. Elle avait longuement dormi mais au moins son appétit était revenu, et elle avait dévoré avec entrain ce que sa mère avait préparé. Un sourire à nouveau plaqué au visage, elle songeait déjà à son rendez-vous avec Dougal. L’article avait été relégué dans le tiroir avec ses autres artefacts et n’occupait désormais plus son esprit. Vexée d’avoir été ignorée la veille, Bonnie n’était pas revenue.

Néanmoins, un malaise persistait sans que Minerva ne parvienne à l’ignorer complètement. Le malaise pesa sur elle toute la matinée, croissant au fur et à mesure des heures. Peu à peu, même l’idée de voir Dougal n’arrivait pas à noyer la boule au ventre qu’elle avait. Puis, en milieu d’après-midi, un nouvel hibou vint déranger la vie tranquille qu’elle pensait pouvoir mener.

Le hibou grand-duc se percha sur le rebord de sa fenêtre ouverte, ses yeux perçants cillant à peine face à une Minerva figée. Il tendit sa patte à laquelle pendait une lourde enveloppe frappée d’un sceau que la jeune fille reconnut sans mal, sorti d’un vieux souvenir de sa mémoire. Les doigts tremblants, elle décrocha le cordon, libérant le hibou de sa mission et laissant sa destinataire immobile, fixant le cœur battant la lettre qui lui était destinée. Le Ministère la contactait. Pourquoi ? Elle n’en n’avait pas la moindre idée.

Elle décacheta l’enveloppe.

« Mademoiselle McGonagall,

A la suite d’une étude approfondie de votre dossier scolaire, ainsi qu’à l’analyse de vos compétences en matières magiques, nous vous proposons un entretien afin d’intégrer le département de Justice Magique qui, nous le pensons, conviendrait à vos capacités et ambitions. Un échange sur le poste en question sera prévu à cet égard.

Dans le cas où cette offre vous intéresserait, merci de bien vouloir répondre avant le 15 août prochain.

Avec toutes nos sincères salutations,

Hector Gordon, chargé de recrutement au département de la Justice Magique, Ministère de la Magie, Londres. »


L’épée de Damoclès était tombée sur une Minerva au visage choqué. Pas nécessairement pas l’offre. Mais bien parce qu’elle comprenait désormais le malaise qui l’avait rongée toute la journée, et qu’elle avait essayé d’étouffer. En dehors de Caithness, au-delà des marécages écossais qui entouraient son village, vivait son ancienne école Poudlard, résidaient ses amis, se propageait la magie. C’était son passé qui l’entourait et qu’elle ignorait depuis plusieurs semaines. Et à travers la lettre du Ministère, était-ce son futur qui l’appelait ? qui la rappelait ? Celui pour qui elle s’était posé tant de questions, lui offrait une réponse. Qu’est-ce que cela impliquait… la raison de Minerva le savait. Son cœur le refusait.

Elle pouvait encore l’écouter. Elle devait encore l’écouter. Si elle ne le faisait pas, quand le ferait-elle à nouveau ? Quand arriverait-elle encore une nouvelle fois à suivre son cœur ? Elle avait pris le courage de le faire ces dernières semaines, elle savait qu’elle avait eu raison. Non, au-delà de la raison, elle avait eu le droit. Lewis lui avait reproché sa restreinte, sa peur, sa lâcheté, tout cela elle l’avait mis à terre pour Dougal. Pour elle, pour lui, elle avait réduit au silence sa rationalité, et jamais elle n’avait été aussi heureuse.

Dans son comté de Caithness, elle n’avait pas eu besoin de voler sur un balai pour se sentir libre, elle n’avait pas eu besoin de la magie pour se sentir forte, elle n’avait pas eu besoin de savoir se transformer en chat pour se savoir spéciale. Aux yeux de Dougal, elle l’avait été. Elle l’était.

Oh, ce simple papier manuscrit lui faisait si peur. Tellement peur que son cœur se tordait de douleur inconsciente, que son sang refusait de circuler, que ses cheveux frissonnaient à la base de sa nuque, que ses tympans tintaient. Tellement peur que les larmes désespérées qu’elle sentait venir ne parvenaient pas à monter, sa terreur les séchant d’un souffle tyrannique.

Elle devait le voir. Elle avait besoin de voir Dougal. Pour que tout redevienne comme avant, il fallait qu’elle le rejoigne, qu’elle puisse le serrer dans ses bras, l’embrasser, respirer son odeur familière. Elle voulait que son rire transperce son angoisse, que ses mains sur son visage calment les battements de son cœur.

Si elle put bouger à ce moment-là, si ses jambes acceptèrent de lui obéir sans la trahir, c’était pour le retrouver. Pour respirer à nouveau normalement, pour récupérer son esprit léger et apaisé.

La lettre abandonnée au sol, Minerva traversa en courant sa maison, ses pieds martelant cet éternel chemin qu’elle avait emprunté tant de fois, sauf qu’aujourd’hui, aujourd’hui elle souhaitait y laisser une empreinte indélébile.

Le cerisier était là et, dans son ombre, se tenait déjà Dougal. Minerva courut à en perdre haleine, son cœur oscillant entre peur, soulagement.

- Tu n’es pas en retard, tu sais s’amusa Dougal en la voyant arriver sur lui à toute allure.

Elle ne lui laissa pas le temps de continuer et se jeta dans ses bras. Ses doigts se nouant dans son dos, son cœur battant follement contre sa poitrine, elle se laissa submerger. Ainsi contre elle, était le seul moyen pour qu’il ne lui échappe pas. Pour que les dernières minutes qu’elle venait de vivre deviennent déjà un lointain souvenir, apaisées par les mots et par la présence de Dougal.

- Ne me lâche pas, souffla-t-elle sans réfléchir.

Dougal s’écarta, mais garda ses mains dans les siennes, fermement, ardemment.

- Jamais. Mais, Minerva… que s’est-il passé ?

Son regard était rempli d’inquiétude. Minerva se retrouvait incapable de lui répondre. Que lui dire ? Dieu, que lui dire ? Merlin lui vienne en aide, car elle était à court de mots. Elle finit par secouer la tête.

- Je ne sais pas, bredouilla-t-elle avec un trémolo dans la voix.

Et elle ne savait pas réellement. Ou du moins, elle se trouvait coincée au cœur de nouvelles angoisses qu’elle avait étouffé. Pouvait-elle à nouveau les ignorer ? Les accepter ? Les avouer ? Ces angoisses, faisaient-elle partie de son âme, d’elle ? Mais qui était-elle ? Elle était sorcière pour Dumbledore, pour Alan, pour Pomona et Filius. Elle était moldue pour son père, pour Dougal. Que voulait-elle être ?

Là, sous les yeux apeurés et dévorés par le tourment de l’homme qu’elle aimait, qui voulait-elle être ? A qui appartenaient ces mains qu’il serrait avec tant de passion, et qui calmaient les tracas de son cœur ?

- Tout va bien se passer, souffla-t-il dans ses cheveux alors qu’il la reprenait dans ses bras. Peu importe ce qu’il t’est arrivé, tout ira bien.

Minerva hocha la tête. Il avait l’air si sûr de lui qu’elle avait envie de le croire. Si elle taisait son angoisse et qu’elle ne se concentrait que sur les bras qui l’enserraient, alors elle se permettait une pointe de relâchement. Elle ne pouvait qu’admirer Dougal pour sa prévenance : ignorant tout de la situation, il se montrait tout de même présent, même le secret que sa copine dissimulait pouvait bien le détruire.

Ils s’installèrent comme à leur habitude contre le tronc du cerisier, blottis l’un contre l’autre, un silence de plus en plus apaisé entrecoupant leurs murmures alors que le soleil tombait derrière la cime des arbres. S’abandonnant contre l’épaule de Dougal, Minerva se laissa doucement envahir par la sensation de bien-être qui caractérisait chacune de ses rencontres avec le jeune homme. La première fois qu’ils s’étaient vus, elle partait découvrir son grand-père Eugene. A l’époque, il prenait soin à ne pas laisser une mèche de cheveux sortir des rangs ; aujourd’hui, il semblait avoir abandonné, à la joie secrète de Minerva qui appréciait passer ses doigts dans ses boucles brunes. Elle avait rougi comme une enfant quand il lui avait adressée la parole. Elle eut un pouffement.

- Qu’est-ce qui te fait rire ? s’amusa Dougal en baissant le regard sur elle.

Elle lui expliqua et il eut un sourire qu’elle qualifia d’attendri.

- Tu avais l’air bien perdue dans ce village. Je me suis demandé ce que t’y faisais, c’était rare de croiser des inconnus à Lacock.

Il retomba dans le silence. Minerva lui jeta un regard surpris, elle qui pensait qu’il allait prendre un malin plaisir à se moquer de sa réaction à l’époque. Elle se demanda s’il était encore troublé par son comportement plus tôt.

- Tu sais, pour tout à l’heure… ça va mieux, je t’assure, dit-elle en se redressant.

Il l’observa longuement, comme s’il contemplait l’image d’un futur idyllique. Il lui offrit un léger sourire et coinça une mèche de cheveux qui s’était échappée de son chignon derrière l’oreille.

- Le silence est la langue que tu parles. Dis-moi que tu refuses mon aide et je saurai rester à tes côtés. Dis-moi que tu es heureuse, et je saurai te consoler.

- Et pour les fois où je serai vraiment heureuse, ou que je n’aurai réellement pas besoin d’aide ? répliqua Minerva malgré ses joues rosies. Tu as de la chance que je t’apprécie, parce que certains pourraient te trouver envahissant !

Dougal roula des yeux.

- Cela faisait longtemps, tiens. Laisse-moi parler, je n’ai pas fini.

Minerva redevint muette, car Dougal était celui qui était mal à l’aise cette fois.

- Tu sais…, commença-t-il sans la regarder. Parfois, j’ai le sentiment que nous sommes très différents, sans savoir sur quoi exactement. Mais à la fois, je n’ai jamais été aussi proche et autant en accord avec quelqu’un. J’aime nous comparer comme à deux piliers qui soutiennent un édifice : séparés, mais assez rapprochés tout de même. Et que si l’un de nous s’effondre ne serait-ce qu’un peu, l’édifice ne pourrait pas tenir.

Il tourna cette fois ses yeux dans ceux de la jeune fille qui ne prononçait toujours pas mot.

- Je veux être présent si jamais tu titubes, je te veux à mes côtés quand j’aurai des doutes, des angoisses. Parce que je n’imagine personne d’autre. Tu es la seule qui me comprenne, qui me soutienne sans hésitation, la seule qui me fasse rire et sourire. Nom de Dieu, tu sais que parfois, chez moi, je me trouve diablement niais en pensant à toi et espérant que tu y sois aussi ? Et puis, je réalise que cela me rend heureux.

Comme dans un tourbillon de pensées et d’émotions, Minerva le vit mettre une main à la poche. Sur son visage, se jouaient un paradoxal mélange d’hésitation et de confiance.

- Accompagne-moi pour les mois, les années, les décennies à venir, continua Dougal en sortant un boîtier sombre. Permets-moi d’être l’épaule sur laquelle pleurer si tu ne vas pas bien, d’être la main qui te soutiendra si tu trébuches, le sourire qui te consolera, le regard qui te rassurera.

Il ouvrit le boîtier dans lequel scintillait un fin anneau délicat serti d’une minuscule pierre émeraude.

- Minerva McGonagall, termina-t-il dans un souffle et le nom flotta entre eux un instant. Veux-tu m’épouser ?
PtiteCitrouille

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Re: Minerva McGonagall [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Salut tout le monde !
Un petit peu de retard mais enjoy ce chapitre <3


Chapitre 43 : Triptyque II, pleurs

Ses peurs, elle les avait étouffées dans la réponse qu’elle lui avait murmurée Ce « oui » était le symbole de l’amour qu’elle lui portait, oui elle souhaitait être à ses côtés, oui elle voulait être auprès de lui dans les bons moments comme dans les mauvais. Elle attendrait avec impatience les prochaines promenades qu’ils feraient le long de château en ruines, elle compterait les jours qui la sépareraient des prochains jeux des Highlands, elle se délecterait des conversations passionnantes qu’elle entretiendrait avec Dougal, ferait semblant de s’offusquer de son sarcasme avant de rentrer avec lui dans la joute.

Il faisait nuit sombre lorsqu’elle rentra chez elle. Ses parents dormaient déjà, ses frères également. La maison était silencieuse, la lune perçait à peine à travers les rideaux tirés du salon. Le lendemain, elle annoncerait la nouvelle à ses parents. Ils seraient surpris bien sûr ; elle n’avait jamais laissé entendre qu’elle fréquentait un jeune homme, encore moins Dougal. Mais ils seraient heureux. Ils appréciaient la famille McGregor, d’autant plus qu’elle vivrait à côté de la maison familiale. C’était le chemin qu’elle allait emprunter. Dès les premières heures, dès que les mots « je vais me marier » franchiraient ses lèvres, sa vie prendrait un virage qu’elle n’avait jamais imaginé prendre.

Elle monta l’escalier et poussa la porte de sa chambre avant de la refermer derrière elle. Elle remarqua trois lettres posées sur son bureau. La poste avait dû être en retard aujourd’hui et son père avait dû les y déposer. Son pas ralentit alors qu’elle réalisait qu’elle n’avait aucune raison de recevoir de lettres de la poste. Elle n’avait pas de proches moldus… Peut-être que Dougal lui avait envoyé des lettres… ? Il l’avait déjà fait auparavant. Elle jeta un coup d’œil à sa bague dont la pierre émeraude à son annulaire gauche scintillait doucement sous l’éclat lunaire. Envoyait-il autre chose en plus de la bague ?

Elle attrapa la première enveloppe du tas. L’écriture était brouillonne, très reconnaissable car Minerva avait lu un grand nombre de ses lettres récemment. Elle sentit son estomac se contracter en comprenant qu’Alan était celui qui donnait des nouvelles.

« Grande annonce ! J’ai trouvé du travail, à Sainte-Mangouste ! Je retire tout ce que j’ai dit sur le professeur Slughorn, c’est lui qui a parlé de moi aux laboratoires de l’hôpital. Ils ont accepté de me prendre comme assistant. Je crois qu’ils vont essayer de me faire travailler le moins possible, voire faire les cafés… ça me va ! N’importe quoi, tant que je peux évoluer après. C’est payé une bouchée de pain mais au moins j’ai enfin quelque chose. Cora va pouvoir diminuer sa charge de travail. Elle va un peu mieux en ce moment, le beau temps lui fait du bien et elle rentre plus tôt le soir. Un glacier a ouvert sur le Chemin de Traverse, le « Herbert Fortarôme », tu viendras le tester avec nous quand tu pourras ? J’ai reçu une lettre de Pomona et Filius également, toi aussi ?

Donne de tes nouvelles, je te perds en ce moment !

A plus !

Alan
»

Minerva baissa le regard sur son bureau. Elle avait effectivement reçu les lettres de Pomona et Filius… Bien évidemment que Dougal n’en n’était pas l’expéditeur. Bien sûr qu’elles n’étaient pas arrivées par la poste ces lettres. Bonnie avait fait son travail et était repartie, délaissée par sa maîtresse. Une maîtresse qui délaissait également ses amis les plus proches du monde magique.

Dans sa lettre, Filius annonçait qu’il avait remporté la deuxième place au duel de sortilèges en France. Il avait ajouté une photo de lui, portant un trophée d’argent représentant une baguette magique. Dire qu’elle avait oublié cette compétition. Cette même compétition qu’elle avait promue l’année précédente pour redonner confiance à son ami. Elle se sentit rongée par la culpabilité. L’amour lui faisait-il perdre de vue l’amitié ? Pourtant, aucun ne semblait lui en tenir rigueur, pas même Pomona qui s’apprêtait à partir à l’autre bout du monde pour son échange inter-école à Castelobruxo. Elle quittait le Royaume-Uni et Minerva n’avait même pas cherché à la voir une dernière fois avant de devoir se contenter de lettres.

« J’ai appris pour tes résultats aux Aspics. Tu es si talentueuse, ta magie m’impressionne ! Tu iras très loin, et je suis certaine que tu sauras saisir les opportunités qui te feront grandir encore plus, qui te feront t’aimer encore plus et qui te rendront fière. »

Une boule se forma dans la gorge de Minerva. Des mots, des endroits qu’elle avait refoulés depuis des semaines revenaient à la surface, émergeant à l’encre bleue sur ce papier de parchemin. Chemin de Traverse, Sainte-Mangouste, Castelobruxo, duel, Slughorn, Aspics… magie.

Elle se frotta la poitrine, là où son cœur commençait à s’écarteler. Elle retrouva cette sensation de malaise. Elle passa la tête par la fenêtre et observa le cerisier qui se balançait nonchalamment dans la brise. Elle s’apaisa, et son malaise se recroquevilla dans un coin, comme attendant son heure avant de revenir l’envahir lorsque ses défenses s’abaisseraient.

Minerva se glissa dans les couvertures de son lit, blottie sur le côté. Il ne faisait pas froid, mais ses membres tremblaient. Le bout de ses doigts engourdis étaient agrippés sur son oreiller. Ses yeux verts contemplaient la bague à son doigt et derrière, comme en arrière-plan flouté, attendaient les trois lettres de ses amis. Au sol, là où son regard ne pouvait la voir, une autre lettre, celle du Ministère, agonisait, abandonnée.

Elle ferma les yeux et doucement, plongea dans les rêves.

Une femme était assise devant une télévision à l’écran flou. Elle était de dos, ses cheveux bruns ramassés en une queue de cheval. Minerva voulut la contourner pour voir son visage, mais elle ne pouvait pas. Ses pieds semblaient figés dans ce salon qui avait les allures de celui de sa propre maison. La femme portait un chemisier et une jupe toute simple, mais élégante. Minerva en déduisit que c’était sa propre mère qui se trouvait là.

L’écran s’éclaircit soudain, révélant une chaîne d’informations. La journaliste tenait non pas un micro à la main, mais une baguette. Le son sortait plus fort, sans qu’il y ait besoin de branchements quelconque. Minerva secoua la tête. Comment une sorcière pouvait-elle faire un reportage sur une télé moldue ? Les sorciers n’avaient pas cette technologie…

La femme -Isobel- se redressa brièvement et jeta un coup d’œil par la fenêtre, là où un homme coupait du bois. De loin, sa haute carrure ressemblait à celle de Robert Sr. Isobel se rassit et mit la seconde chaîne. Un groupe de musique jouait sur une estrade, un groupe que Minerva appréciait, mais qu’Isobel ne connaissait certainement pas. Pourtant, celle-ci se mit à chanter tout bas les paroles, la tête dodelinant au rythme de la musique.

Une enfant entra à petits pas dans le salon. Elle avait de courts cheveux bruns et semblait déjà grande pour son âge. A part ses yeux verts, le reste de son visage était aussi flou, mais Minerva imagina que ce devait être elle, plus jeune. Isobel la prit sur ses genoux, sans jamais se montrer face à l’observatrice.

- Ce groupe était très connu quand j’étais jeune tu sais, murmura-t-elle à sa fille.

Sa voix était déformée, paraissait lointaine aux oreilles de Minerva, comme si elle écoutait de sous l’eau. Elle était également légèrement plus grave que celle d’Isobel. Elle réfléchit aux mots de sa mère et tiqua. Ce groupe n’existait pas quand elle était jeune, et n’avait fait ses débuts que vers les quinze ans de Minerva. Il était impossible qu’Isobel le connaisse.

- Papa ! s’exclama la petite fille en pointant l’extérieur du doigt.

Isobel releva précipitamment la tête. Robert Sr revenait effectivement vers eux, du bois dans les bras. Elle posa immédiatement sa fille au sol et se jeta sur la télévision pour l’éteindre.

- Maman regardait Frank Sinatra, d’accord ? lança Isobel en prenant sa fille par les épaules. Sinatra, c’est compris ?

La petite hocha la tête, ses yeux verts étincelant de perplexité devant la voix pressante de sa mère.

Robert Sr, le visage flou comme sa fille, entra dans la maison. Tout comme sa femme et sa fille, il ne sembla pas voir Minerva au milieu de la pièce, toujours incapable de bouger.

- De la neige au mois d’avril, on aura tout vu. J’ai trouvé un peu de bois pour allumer un feu de cheminée.

Minerva ne prêta pas attention à ses paroles. Quelque chose clochait. Son père avait des yeux verts, comme les siens. L’homme en face d’elle, avait des pupilles chocolat. Son sourire n'était pas doux lorsqu’il brandit son tas de bois, mais sarcastique, un sourire qu’elle connaissait par cœur.

L’homme déposa son tas dans la cheminée et décala la télévision.

- Qu’est-ce qu’elle regardait ta maman, ma chérie ? s’enquit-il avec un léger sourire vers la petite.

Isobel lança un regard à sa fille qui se mordit sa fine lèvre boudeuse. Elle rencontra le regard de sa mère, puis se tourna vers son père.

- Frank Sinatra.

Minerva ferma les yeux un instant, digérant l’idée de la petite qui avait menti à la demande de sa maman. Quand elle les rouvrit, Isobel s’était retournée pour la première fois. Immobile, elle offrait son visage à Minerva, face à elle comme si elle la voyait. D’abord ses yeux. Verts.

Le souffle de Minerva se bloqua. Elle voulut reculer d’un pas, mais elle ne le put. Contrairement au visage de l’homme et de la petite, celui de la femme se précisa : des lèvres minces, des joues anguleuses. Minerva cligna des yeux et la queue de cheval de la femme se transforma en un chignon. Un nouveau clignement et une paire de lunettes apparut.

Derrière, l’homme allumait le feu. Minerva ne pouvait décrocher son regard de la femme. Si la femme était elle, alors la petite devait être sa fille. Et l’homme…

La femme recula d’un pas, d’un second, le regard toujours fixé sur Minerva. La petite fille semblait figée, ses yeux ne bougeaient plus, ses lèvres s’étaient immobilisées sur le mensonge que sa mère lui avait demandé de prononcer, progéniture du plus lourd secret qu’Isobel, puis Minerva avaient longuement tissé autour de l’homme qu’elles aimaient.

- Dougal, mon amour ? fit la Minerva adulte en plongeant une main dans sa poche.

Les deux paires de yeux émeraude se fixaient toujours. Elle tira un morceau de bois, long et fin. Sa baguette.

- Tu en as laissé tomber par terre, continua la femme, Minerva, le visage inexpressif.

Ne fais pas ça, ne fais pas ça, pensa l’autre Minerva dans sa tête. Sa langue était liée, elle ne pouvait éructer aucun son, elle ne pouvait faire aucun mouvement. Statue de cire au milieu du salon, seul son cœur, brûlant d’émotions, était prêt à s’enflammer.

- Oh ? fit Dougal en regardant le bout de bois. Mets-le avec le reste alors, je te prie.

Pitié, mon Dieu, pitié ne fais pas ça.

- Et pourquoi pas ? répondit la femme qui semblait l’entendre.

Dougal ne réagit pas. Lui aussi, venait de se figer.

- Pourquoi pas ? répéta-t-elle. C’est ton choix, mon choix. Notre choix. Dougal ou la magie ? Il me semble que tu t’es décidée.

Elle leva sa main, sertie de la bague de fiançailles désormais à la main droite après son mariage.

- C’est l’un ou l’autre, et tu le sais.

Oh Merlin, c’est injuste !

- Il faudrait savoir, Dieu ou Merlin ?

Elle ne parvenait même pas à pleurer, elle en était empêchée. Et pourtant elle avait tant de larmes à donner que ses yeux en brûlaient, que sa gorge serrée l’étouffait, que son sang n’irriguait plus ses doigts. La femme ne montrait pas d’émotions. Bague à sa main droite levée, baguette dans sa main gauche tendue au-dessus du feu, Minerva les observait et sentait son cœur imploser.

Laisse-moi du temps !

- Trop tard.

Et la femme jeta la baguette au feu.

Non !

Minerva se débattit, chercha à hurler, voulut tomber au sol, ramper jusqu’à la cheminée, plonger la main dans le feu et tirer sa baguette de là-dedans.

Mais elle ne contrôlait pas son rêve. Après tout, ces dernières semaines, son rêve avait été de vivre heureuse aux côtés de Dougal, et c’était ce qui lui était offert. Mais la douleur qu’elle ressentait actuellement était si impitoyable, qu’il était impossible qu’elle soit heureuse ainsi. La femme avait dit que c’était trop tard, mais cela ne pouvait pas l’être. C’était impossible, ce n’était pas ce qu’elle voulait. Que Merlin lui vienne en aide et éteigne cet incendie qui rongeait sa baguette, qui dévorait son cœur, son âme ; qui la dévorait, elle.

Elle se réveilla, le corps couvert de sueur. Elle avait la gorge bloquée, la respiration précipitée et irrégulière, les larmes coulant à flots. Les membres tremblants, elle sortit brutalement du lit et se jeta sur son bureau, dont elle ouvrit les tiroirs. Sa baguette était là, intacte, son bois toujours aussi verni.

Elle l’attrapa et s’effondra au sol, pleurant de soulagement. Longtemps, recroquevillée au sol, elle sanglota tenant sa baguette contre sa poitrine. Telle une pommade fraîche, sa baguette sembla apaiser les cicatrices et blessures de son cœur.

Quand ses hoquets s’espacèrent, que ses larmes s’asséchèrent, elle se redressa en position assise. A l’image de son rêve, elle tenait sa baguette dans une main, et sa bague brillait à l’autre. Selon celle qu’elle gardait, sa vie allait prendre un tournant différent. Aujourd’hui au carrefour, elle avait un choix. Elle avait cru avoir fait le bon un peu plus tôt en acceptant la demande en mariage de Dougal, elle avait cru qu’elle serait heureuse. Mais même son cœur lui soufflait désormais que sa décision était mauvaise. Elle sentit les sanglots monter à nouveau dans sa gorge. Son rêve lui montrait une vie à mentir, à faire mentir ses enfants, une vie sans magie. Les lettres de ses amis décrivaient le monde qu’elle avait mis de côté, sa culture. Et là, sur la moquette de sa chambre, l’offre du Ministère lui rappelait les ambitions qu’elle avait eu par le passé. Tout avouer à Dougal, c’était tuer ses ambitions. Il lui était interdit de briser le Secret Magique, encore plus en tant que candidate pour le Ministère qui saurait d’une manière ou d’une autre son délit. Tout cacher à Dougal, c’était se condamner à la même vie que sa mère. Dire la vérité c’était tirer un trait sur sa part sorcière. Elle avait essayé d’ignorer cette identité, pensant que seule celle moldue conviendrait pour son bonheur. Mais à la différence de sa mère, elle était incapable de ranger, de détruire à tout jamais sa baguette.

Quand bien même le Ministère l’autorisait à raconter ses secrets, elle doutait que Dougal réussisse à passer outre. Comment le pourrait-il, alors qu’il était tombé amoureux d’une femme qui s’avérait n’être qu’une moitié d’elle-même ? Elle avait voulu lui offrir la Minerva moldue qu’elle était, en ignorant sa part sorcière qu’elle dissimulait honteusement. Parce qu’elle l’aimait, parce qu’elle le voulait, elle avait cherché à lui montrer une femme qui lui ressemblait, mais qui n’était pas elle. Elle avait fui son sang-mêlé. Lui-même, n’aimait alors qu’une moitié de ce qu’elle représentait. Ce soir, devant la tragédie de son histoire, alors qu’elle arrivait au bout de sa course folle, elle sentait ses larmes fissurer son masque, craqueler son sourire.

Il n’y aurait pas de deuxième Jeux des Highlands, pas de découverte de manoirs en ruines. Il n’y aurait plus de rencontres sous le cerisier. L’homme qu’elle aimait tant, qui lui avait tant apporté, lui était aussi interdit. Ou peut-être, était-ce tout simplement qu’elle ne l’aimait pas assez. Sa mère était parvenue à tout abandonner par amour, mais Minerva n’en n’était pas capable. Cette pensée lui fit si mal au cœur qu’elle se remit à pleurer. C’était injuste. Ne pas pouvoir être avec Dougal parce qu’il était moldu, c’était si injuste. Elle avait envie de crier, de hurler, de pleurer, de frapper du poing en espérant une aide, un espoir qui lui permettrait de concilier son amour et sa magie. Mais il n’y avait rien. Il n’y aurait rien.

L’éclatement de leur relation avait pris source dès leur rencontre, inconsciemment, laissant l’accumulation de mensonges modeler le visage de Minerva et le fissurer. Ce sourire qu’il lui adressait chaque jour serait-il le même s’il savait tout ce qu’elle lui avait caché ? Après avoir menti sur son école, sur Lewis, sur le mariage de Fleamont, sur son grand-père Leopold, sur sa mère, sur ses frères, sur ses amis, sur ses projets de vie, sur ses études entières, son enfance… sur toute sa vie, comment reprendre une relation comme si de rien n’était ?

D’une certaine façon, sans le vouloir, elle s’était infligé cette douleur. A la fin de son jeu de mensonges, tombait son adieu. Ils avaient couru après le même rêve, et pour la première fois, celui-ci dévoilait ce qu’il avait toujours été : un rêve. Elle avait pensé être heureuse ainsi, mais elle n’avait fait que renier une part d’elle-même. Et elle ferait souffrir Dougal. Cela, elle ne se le pardonnerait jamais.

Elle avait cultivé son amour dans un jardin interdit, dans un rêve qui ne pouvait se réaliser. Elle avait y laissé entrer Dougal, l’y avait choyé. Elle s’était laissé entraîner dans cette douce valse, avait pris son cœur et lui avait offert le sien. Il l’avait consolée, soutenue, l’avait sortie de situations délicates. Il s’était fait un devoir de dessiner un sourire puis un rire sur les lèvres de Minerva.

Elle continua à agripper sa baguette et observa, le cœur brisé, la bague retirée de son doigt et reposant sur sa paume.

Dougal McGregor avait été sa réunification, sa destruction. Il avait été son salut et son pardon. Il était aujourd’hui son adieu.
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