Lily & James [Harry Potter] - Terminée

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annabethfan

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par annabethfan »

Heyyy! Je suis un peu en retard pour commenter chez toi aussi mais je suis hyper contente que tu sois de retour! :D

Ouh l'agrégation? Bonne chance! C'est hyper dure non? D'ailleurs, tu pourrais m'en dire un peu plus aussi (j'ai demandé pour le CAPES à Perri mais tu pourrais m'éclairer sur l'agreg, genre comme ça se passe, quand est-ce qu'on peut la passer ect? ^^)
Sirius détestait que des membres de l’Ordre lui rappelle que sa connaissance des familles Sang-Pur était un avantage. Cela lui donnait toujours l’impression qu’ils le considéraient un peu comme l’ennemi.
J'imagine vraiment Sirius avoir ce rôle dans l'Ordre en vrai, et ça doit tellement l'énerver par moment...
C’était James qui l’avait convaincu. James, qui avait toujours cru en lui.
J'aime cette phrase!!
Un petit écriteau planté dans le jardin mal entretenu indiquait « Le Terrier »
Mon coeur s'est littéralement arrêté de bonheur ^^
Alors, contre qui est-ce qu’on tente une attaque foireuse, cette fois-ci ?
L'Ordre, une organisation tellement bien organisée et sûre d'elle :lol:
Il m’a dit un truc genre « Mission, dangereux, vois avec Gideon, salut ». Et puis il est parti.
Maugrey, toujours là pour motiver ses troupes :lol: :lol:
Tout le monde sait qu’il n’y a pas d’endroit plus sûr que Gringotts.
Sauf si Harry Potter vous rend une petite visite à dos de dragon ^^
- Non, Gid, pourquoi ? Soupira Emmeline, atterrée.
- Parce qu’ils leur cherchent des noises !
Je crois que j'ai fait dire la même blague à Peter dans un de mes bonus :lol:
Il se rappelait très bien du jour où Peter leur avait sorti cette blague, durant leur première année à Poudlard.
Ah bah comme quoi :lol: :lol: :lol:
Effectivement. Ils peuvent être d’une loyauté écœurante, conclut-il en pensant avec dégoût au vieux Kreattur, qui vénérait Regulus.
Me dire que dans un sens c'est cette haine envers Kreattur qui lui a en partie coûté la vie, ça me déchire le coeur!
Maugrey m’a dit qu’un type du Département des Mystères l’avait trafiqué pour qu’elle aspire tout objet qui se trouve devant-elle. Tant que personne ne se trouve devant au mauvais moment, ça va bien se passer.
T'imagines Gideon se met devant pile à ce moment? :lol: :lol:
Toutes les missions sont dangereuses, Em.
Benjy respire la joie de vivre ^^ Ca fait plaisir cet optimiste!
- Emmeline ! Siffla Sirius. On n’est pas là pour faire du tourisme !
Elle regarde une photo et ça y est tout de suite elle fait du tourisme :lol:
Elle passa sa main sur le pan de bois. Lorsqu’elle arriva au niveau de ses hanches, ses doigts rencontrèrent une poignée invisible.
J'ai l'image de Tony dans Avengers qui cherche un passage secret :lol: :lol:
Image
Donc c’est facile d’entrer, mais pas de ressortir, commenta Gideon d’une voix égale
Eh oui, à force de se focus sur comment entrer ils ont oublié le "comment sortir" ^^
Il était habituellement le plus pessimiste mais il refusait d’entraîner deux personnes dans la mort alors que c’était lui qui était chargé de la mission.
On est ravie de savoir que c'est pas parce qu'il se soucie de ses amis :lol:
Le grand chien bondit et s’évapora, libéré des contraintes physiques qui emprisonnaient son créateur.
Je trouve cette phrase très stylée!
En trichant, imbécile immoral.
:lol: :lol: :lol:
D’accord. Mais ne remets plus jamais les pieds ici.
J'aime pas quand papa et maman se disputent....
cochyo

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par cochyo »

Eeeeuuuuuh en sous vêtements ? Sérieusement !? :lol:
C’etait Un super chapitre !
PtiteCitrouille

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Hellooo

Ah mon dieu je suis désolée j'ai tellement de retard, j'ai aucune excuse
Bonne chance pour ton agrégation !

Chapitre 20:
« Le Terrier »
haha j'avoue j'ai espéré pendant un moment voir les Weasley ^^
Ils sont allés en Irlande.
EH OUII le plus beau pays du monde :mrgreen: :mrgreen: d'ailleurs j'y retourne en septembre pour quelques jours j'ai trop hâte
- Parce qu’ils leur cherchent des noises !
... elle est de toi celle là?
J'arrive pas à décider si elle est extrêmement mauvaise ou si elle est excellente parce que justement elle est mauvaise :lol: :lol:

Je me suis demandé si c'était pas là que Gideon mourait mais Perri a pu me rassurer en me disant qu'il mourrait avec son frère. Du coup je sais pas si c'est un soulagement au fond en fait
Sympa pour la Ministre.
alors moi j'ai loupé un épisode, depuis quand c'est UNE Ministre ? :lol:
Etre maître de ses faits et gestes plutôt que suivre aveuglément Gideon ou Benjy était un agréable changement
moi j'aurais peur de faire une connerie et de mener tout le monde à la mort :? :lol:

J'aime bien quand tu te concentres sur une autre relation, comme celle de Benjy et Emmeline, ça change du Lily et James, qu'on adore tous quand même hein ^^
Les garçons !
"mes petits enfants chéris" :lol: :lol:
Qu’est-ce que ça veut dire ? De quoi il parle ?
aloooors... Funny thing, j'ai aidé dans des missions dans ton dos héhé
Je déteste quand c'est tendu entre eux, mais d'un autre côté c'est tellement logique et réaliste
D’accord. Mais ne remets plus jamais les pieds ici.
ok j'ai paniqué

Chapitre 21:

Bon en vrai, James était le plus à même de faire la mission, si quelqu'un d'autre avait été envoyée, la personne aurait galéré à se retrouver dans le manoir et au final ça se serait mal terminé
Soulagement que quelqu’un soit là pour les aider, agacement contre James qui était assez stupide pour venir lui-même, excitation à l’idée de vivre une nouvelle aventure avec son meilleur ami.
ok c'est tellement typique de Sirius, ça m'étonne pas du tout qu'il ressente ça
J’ai un plan !
ouh là, j'aime pas ses plans à James :lol:
Je, hum, je vérifiais la sécurité du coffre-fort, figure-toi,
il respire la crédibilité dis donc
il pivota sur la marche glissante et transplana juste derrière l’elfe
ah mais on peut transplaner dans la maison ? Mais du coup plus tard les Lestrange pourrait vérifier la maison en transplanant dans les pièces non? Ca serait trois fois plus rapide pour chopper les intrus
A poil ! lança soudain Emmeline.
pardon?
Je peux faire une corde, mais vous savez bien qu’on ne peut pas créer de matière. On va attacher nos vêtements ensemble puis je les transformerai. Plus on a de matière, plus la chute sera courte.
ohhh hyper ingénieux

Bon en vrai la situation doit être tellement cocasse, j'imagine le groupe glisser sur la corde et les Lestrange qui les voient descendre à moitié à poil, baguette au caleçon ou dans la bouche et tout ça en silence à cause des vitres qui laissent pas passer le son :lol: :lol:
mais Sirius l’attendait, la main tendue, aussi sanglante et brûlée que la sienne.
j'ai cru que t'allais nous faire un sale coup et que James, beaucoup plus lent, n'allait jamais arriver à s'enfuir (je t'en veux toujours pour Carrie et William qui avaient une porte de sortie aux US :cry: )
Avec un peu de chance elle aura pitié de moi. A moitié nu et les mains à vif.
moi je m'attendais à ce qu'elle lui en veuille à mort, mais ta version me convient mieux :lol:
Lily regretta ses paroles à l’instant même où la porte claqua derrière James.
soulagement x1000

J'aime beaucoup ces analyses sur leur enfermement que tu fais, c'est hyper bien travaillé, avec un très grand réalisme
Merlin, si Peter avait appelé à l’aide pour ouvrir un pot de cornichons je t’aurais servi le même discours.
une conversation si grave et sérieuse, et t'arrives à me faire rire sur ce truc stupide :lol: :lol:
Tu peux me dire non un million de fois, je reviendrai toujours à la charge.
awww choupii


J'ai vraiment adoré ces deux derniers chapitres, encore désolée de pas avoir commenté les précédents.. On approche de la fin, tu vas nous briser le cœur avec tous les morts en tout cas :(

Bisous !
Perripuce

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par Perripuce »

Ok un commentaire qui sert à rien :

100eme page OMG
cochyo

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par cochyo »

Perripuce a écrit :Ok un commentaire qui sert à rien :

100eme page OMG
Reponse qui ne sert encore plus à rien :
Je l’ai commencé ! :mrgreen:
annabethfan

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par annabethfan »

Plongé dans son euphorie, il ne songeait même pas à Lily et aux derniers mots qu’elle lui avait jetés. Rien d’autre n’importait que la liberté.
On sait qu'il regrettera plus tard, mais pour l'instant ce sentiment est tellement naturel, surtout pour James je trouve...
Par ailleurs, c’était un défi à la hauteur de son passé de Maraudeurs.
Et ça aussi, c'est tellement James. Parce que son désir éperdu de liberté se double souvent de son ego, comme s'il avait quelque chose à prouver aux autres (ou se prouver à lui-même maintenant que cette "période" de sa vie est passée)
Peter avait finalement réussi lorsqu’il avait trébuché, attrapé une hallebarde pour tenter de se rattraper, et ouvert une porte par la même occasion.
La postérité de Peter en tant que Maraudeur, réussir des choses malgré lui :lol:
- Cornedrue ? Répondit Sirius après quelques secondes de silence perplexe.
Le fait qu'il l'appelle Cornedrue spontanément montre bien que c'est une mission de Maraudeurs :lol:
C’est impossible d’obliger un Elfe de maison à quoi que ce soit quand on est pas son maître.
L’obliger non, mais lui montrer un peu de considération peut faire des miracles...
Il claqua des doigts mais James ne s’attarda pas pour voir quel effet le geste avait eu ; il pivota sur la marche glissante et transplana juste derrière l’elfe, au moment même où celui-ci projetait une onde de force devant lui qui aurait très certainement projeté James au bas des escaliers. Le jeune homme parvint à stupéfixer l’elfe avant qu’il ne se retourne.
Il a une chance insolente ce gars sérieux, y'a avait 100 façons que ça tourne mal ce truc :lol:
Des voix animées leur parvinrent, dont une parfaitement reconnaissable : celle de Bellatrix Lestrange.
Elle nous avait manqué tiens...
- A poil ! lança soudain Emmeline.
Image
Il prit soin de coincer sa cape d’invisibilité dans l’élastique de son caleçon.
Cette phrase :lol: :lol: :lol:
exception faite des filles que les Maraudeurs et lui avaient espionné quand ils avaient quatorze ans, en petits pervers prépubères qu’ils étaient.
On ne les félicite pas!
- Tu rougis, Cornedrue.
- Oh, la ferme, marmonna-t-il, tout en sentant effectivement ses joues s’échauffer.
Cette situation est trop wtf j'adore je suis morte de rire :lol: :lol:
Ils avaient quitté le rez-de-chaussée près de dix minutes plus tôt ; les Lestrange avaient sans doute découvert le pot-aux-roses à présent.
C'est même étonnant qu'ils ne les aient pas encore rattrapé...
- Ils vont nous voir passer par la fenêtre.
- Eh bien… effectivement, répondit prudemment Sirius. Quatre imbéciles en sous-vêtements.
J'imagine trop la tête des mangemorts consternés :lol: En mode "on doit vraiment poursuivre ça nous?"
Gideon et Emmeline transplanèrent ensemble avant qu’il ne les rejoigne mais Sirius l’attendait, la main tendue,
Je pense que Sirius aurait attendu James jusqu'au bout, même si ça signifiait se faire capturer...
Je sais qu’elle a raison, mais Merlin ! J’allais exploser, dans cette baraque. Et je ne pouvais pas vous laisser.
Je sais qu'il n'en pouvait plus d'être enfermé, mais je me demande s'il aurait craqué si la mission avait impliqué d'autres personnes. Le fait que ça soit Sirius qui envoie le message a dû jouer, je pense que ça aurait été pareil pour Remus et Peter.
- Par le caleçon de Merlin, on va attraper la mort.

Dit-il lui-même en caleçon ^^
- Même si ma femme me donne des coups de pied pour me faire payer ?
- Frappe-la aussi, elle arrêtera.
:lol: :lol: :lol:
En un sens, elle lui en voulait. Elle lui en voulait, parce qu’elle n’était pas assez pour lui. Elle ne lui suffisait pas. Mais le pire, c’était qu’elle savait être hypocrite. Il ne lui suffisait pas non plus. Elle avait besoin de ses potions, d’un travail, de voir des amis.
Je trouve ce passage magnifique...
James avait la loyauté chevillée au corps, mais Lily avait l’impression que, ces derniers temps, il ne savait plus à qui il la devait en premier lieu. Pour elle, la réponse était simple : Harry.
Premièrement, encore une phrase magnifique!
Deuxièmement, je pense que James et Lily sont différents sur ce point; et que Lily, tout au long des livres et surtout dans son ultime sacrifice, représente la figure de la mère. La mère qui a tout donné pour son fils, et même si c'est le cas de James aussi évidemment, son côté Maraudeurs était aussi mis en avant donc ce qui passe dans ce chapitre et les réflexions de Lily dessus me paraissent vraiment cohérent!
Merlin, si Peter avait appelé à l’aide pour ouvrir un pot de cornichons je t’aurais servi le même discours.
:lol: :lol: :lol: J'imagine tellement la scène! "Non mais Lily tu ne comprends pas, il n'arrive pas à l'ouvrir! C'est en train de détruire son estime personnelle, il est seul face à ce bocal et en plus il va mourir de faim! Des cornichons, Lily! Non ne me retiens pas... je pars!" :lol:
- Tu sais bien, Evans, rétorqua-t-il avec un sourire en coin. Tu peux me dire non un million de fois, je reviendrai toujours à la charge.
I love them so much!
Cazolie

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Hey ! Pour cause de vacances en famille, je n'ai pas eu le temps de répondre aux commentaires, mais sachez que ça m'a fait vraiment très plaisir de vous revoir, Anna' et Clem ! Et bien sûr merci à Perri et cochyo, vous êtes tous des amours

J'ai écrit un peu dans le train ce matin et j'ai dû expliquer à mon mec, assis à côté de moi, ce que voulait dire "transplaner". Parfois je me demande comment je peux être avec lui :lol: :lol:

J'espère que vous passez tous de bonnes vacances sinon ! A priori il reste moins de 10 chapitres (même si je n'ai pas encore tout écrit, mais il faut sérieusement que je m'y colle. L'agrégation va commencer et j'aurai toujours pas fini :o :o )

La bise tout le monde, bonne lecture !


Chapitre 22

La grande salle à manger du manoir Malefoy était pleine. Aucun Mangemort n’était assis autour de la grande table car Lord Voldemort n’y avait convié personne, mais beaucoup de partisans se tenaient autour, rassemblés en petits groupes qui bruissaient de secret et d’inquiétude. Rogue se tenait un peu en retrait, caché dans les ombres lancées par les torches flamboyantes. Il préférait écouter ; on en apprenait toujours plus ainsi. Rester ainsi en position verticale ne lui plaisait guère à cause d’une blessure récente infligée par un Auror, mais il ne voulait pas céder sa place. Le seigneur des Ténèbres avait disparu pendant des semaines et, enfin, il était de retour. Rogue ne souhaitait rater cette première soirée du maître parmi ses fidèles pour rien au monde. Même si Voldemort ne lui adressait pas la parole, il remarquerait son absence. Or, Rogue ne souhaitait pas attirer l’attention sur lui. La dernière chose dont il avait besoin était un début de soupçon.
L’une des portes à double battants de la salle s’ouvrit en grand et Bellatrix Lestrange fit son entrée. Severus glissa parmi les ombres pour se rapprocher de la tête de la table, où était assis le maître. Il ne regardait rien ni personne, la tête appuyée sur sa longue main fine, l’autre occupée à caresser Nagini.

- Maître…

Severus grimaça en entendant la voix suppliante de Bellatrix. Il n’avait jamais compris comment cette femme si sûre d’elle face à n’importe qui pouvait se montrer si faible, minauder ainsi face à Voldemort. C’en était répugnant.
Il n’entendit pas la suite de ses propos, occupé à contourner un petit groupe de partisans qui s’interrogeaient sur l’activité du maître pendant son absence. Il bouscula un peu l’un d’eux, qui lui jeta un regard peu amène. Rogue n’était pas aimé parmi les Mangemorts. Il était accepté, mais on ne l’appréciait pas. Il s’y était résolu ; depuis Lily, personne ne l’avait aimé. A dire vrai, il n’avait aimé personne non plus.

Lorsqu’il sentit le regard brûlant de Voldemort sur lui, il ferma brusquement son esprit. Il pratiquait l’Occlumencie et la Legilimencie depuis plusieurs années déjà, mais il s’était entraîné avec plus d’assiduité ces derniers temps. Cependant, Voldemort ne tenta rien. Il détourna simplement son regard ennuyé pour continuer à écouter ce que Bellatrix gémissait dans son oreille. Rogue en comprenait à présent la teneur. Elle parlait du braquage du coffre-fort des Lestrange, qui avait eu lieu juste après le départ du maître. Cela faisait trois semaines maintenant. Même la Gazette avait cessé d’en parler.

- … ruiné, chuchotait-elle. C’est sales traîtres à leur sang ont rendu notre argent impur, ils…
- Reprend-le, coupa-t-il, visiblement ennuyé.
- Il est au Ministère, sous scellé, répondit-elle.

Cette réponse eut le mérite de piquer l’intérêt de Voldemort. Un lent sourire étira ses lèvres alors qu’il grattait la tête du serpent.

- Nous n’avons pas fait de descente au Ministère depuis un moment, Bella.

Bellatrix cessa de larmoyer lorsqu’elle comprit ce que Voldemort lui proposait. Elle battit des mains comme une petite fille. Rogue retint un claquement de langue agacée ; elle n’avait aucune tenue. Un court instant, il se demanda s’il devait prévenir Dumbledore. Il décida finalement que non. La quantité d’informations qu’il donnait à l’autre camp était dosée avec précisions. C’était une question de stratégie : s’il en donnait trop, s’il faisait part de détails trop précis, on finirait pas comprendre qu’il y avait un traître. Il fallait calculer les risques et les bénéfices. Dans ce cas-là, s’il vendait la mèche, Voldemort saurait que c’était l’une des personnes présente ce soir-là à portée d’oreille qui l’avait trahi. Or, il venait tout juste de poser les yeux sur lui.

La rumeur se répandit comme une traînée de poudre dans la salle. Les conversations s’unifièrent autour d’un même thème : prendre d’assaut le Ministère. Rogue se rappelait très bien de la dernière attaque contre ce haut lieu de l’administration sorcière. C’était le soir de l’enlèvement du Ministre de la magie. Le soir où Potter avait failli mourir. Et Lily.

- Severus !

Le jeune homme sursauta en entendant la voix de Voldemort l’appeler au milieu du brouhaha qui régnait à présent. Personne ne lui prêta attention alors qu’il s’approchait de la table. Bellatrix s’était retirée.

- Severus, dis-moi, siffla Voldemort. Pendant mon absence, il n’y a eu aucun signe du garçon ou de ses parents ?
- Aucun, maître, répondit-il calmement.

Le seigneur des Ténèbres hocha la tête, l’air songeur, et renvoya Rogue d’un geste négligent de la main. Il se retira sans demander son reste, soulagé de l’humeur magnanime de son maître. Quoi qu’il ait fait durant ces trois semaines, cela avait dû bien se passer. Depuis que Severus avait rapporté la prophétie à Voldemort, il semblait le tenir comme responsable de la traque des Potter. En même temps, il ne lui avait pas demandé explicitement de les chercher. Il paraissait attendre qu’ils se dévoilent d’eux-mêmes.

Severus espérait qu’ils seraient assez malin pour ne pas lui faire ce plaisir.

***


Edgar Bones se hâtait le long des couloirs du Ministère, une pile de dossiers flottants devant lui pour lui frayer un passage aux carrefours encombrés. C’était l’heure d’arrivée de tous les fonctionnaires, et Bones était en retard.

La mort de sa fille l’avait affaibli et rendu incapable de travailler pendant de longs mois, mais il avait fini par se ressaisir. Il le devait au moins à sa femme, qui s’était montrée incroyablement forte malgré l’épreuve qu’elle traversait, elle aussi. Maugrey avait été d’une aide toute relative pour le remettre sur pied : la brusquerie n’était pas toujours la solution, mais cela avait fini par fonctionner pour Edgar. Il était revenu siéger au Magenmagot juste à temps : l’Ordre était dans le pétrin.
Trois semaines plus tôt, le braquage des manoirs Lestrange et Malefoy avait défrayé la chronique. La Gazette n’avait parlé que de cela pendant pratiquement dix jours. L’agitation populaire autour de l’événement avait fini par retomber, mais pas l’agitation juridique. Lucius Malefoy et Rodolphus Lestrange avaient saisi le Magenmagot afin d’intenter un procès au Ministère, qui détenait à présent leurs fonds. La première semaine de procès n’avait été qu’une suite ininterrompue d’affirmation et d’infirmation quant à l’existence réelle de l’Ordre du Phénix. Tout cela n’était qu’une vaste mascarade : la plupart des membres du Magenmagot savaient très bien ce qu’il en était, ainsi que les plaignants. Même le reporteur de la Gazette présent sur place n’était pas dupe. Cependant, c’était une chose de reconnaître informellement l’existence de l’Ordre, et une autre d’inscrire ses activités pour le moins illégales dans la jurisprudence de la justice magique.

Si Barty Croupton avait présidé le procès, jamais l’Ordre ne s’en serait sorti. Merlin en soit remercié, il était trop occupé à juger les partisans de Voldemort qui emplissaient les cellules du Ministère pour venir s’occuper de cette affaire. C’était donc Edgar qui était en charge, et il était bien moins scrupuleux que son Directeur quand il s’agissait de protéger l’Ordre. Il avait donné quelques consignes, graissé quelques pattes, et obtenu du Magenmagot qu’il reporte toute la responsabilité de l’affaire sur le Ministère.

Une fois cette affaire réglée, il avait fallu rentrer dans le vif du sujet. Edgar était encore sidéré de l’aplomb de Lestrange et Malefoy, qui venaient se plaindre qu’on les avait pillé sans craindre un seul instant d’être accusé de collusion avec l’ennemi. Chaque jour ils trônaient au milieu de la salle souterraine, richement vêtus, l’air indifférent voire ennuyé, sûrs d’eux.

Lorsque Bones entra dans la pièce, il les trouva exactement dans la même position. Tous les membres du Magenmagot était déjà là. Lestrange sortit sa montre à gousset de sa poche et soupira bruyamment avant de la ranger. Bones s’abstint de tout commentaire et s’empressa de prendre sa place. Ses dossiers tombèrent avec fracas sur son bureau tandis qu’il réajustait son chapeau. Il s’éclaircit la gorge avant de commencer :

- Bonjour à tous. Nous allons pouvoir entamer…
- En retard, souffla Malefoy, mais l’acoustique de la salle était telle que Bones l’entendit distinctement.
-… la 23è journée du procès Lestrange-Malefoy contre le Ministère, continua Edgar comme si de rien n’était.
- Je le répète, intervint aussitôt Lestrange, le procès est contre l’Ordre du Phénix.
- La parole n’est pas au plaignant, répondit Bones d’un ton neutre. L’ordre du jour, s’il-vous-plaît ?

Un vieux Sorcier à la vision défaillante et aux mains tremblantes entreprit de sortir une feuille de son dossier afin de la lire à l’assemblée. Edgar s’abstint de tapoter son bureau de façon impatiente. Cela ne ferait que mettre tout le monde un peu plus sur les nerfs. Enfin, le Sorcier prit la parole :

- Ce premier mai 1981, l’institution accusée souhaite éclairer le rôle des deux plaignants aux côtés de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom.

Edgar grinça des dents ; comme Maugrey et Voldemort, il trouvait cette peur du nom de Voldemort horripilante. Il s’abstint cependant de tout commentaire sur ce point pour faire un signe de tête à la Sorcière qui siégeait à sa droite et représentait le Ministère.

- Il a été porté à notre connaissance par le Bureau des Aurors que vous seriez engagés, l’un comme l’autre, dans des activités illégales auprès du criminel qui vient d’être évoqué. Dans le cas où cela s’avérerait vrai, la confiscation de vos biens par le Ministère ne serait que justice.

Malefoy requit la parole d’un geste de main. Edgar la lui accorda, dépité. Tout ce procès n’était qu’une mascarade.

- Si le Ministère nous accuse d’un tel fait, pourquoi n’avons nous pas été arrêtés ? Interrogea-t-il d’un ton plaisant.

Les membres du Magenmagot s’entre-regardèrent, gênés. Bones prit donc sur lui de répondre :

- Par manque de preuve.
- Dans ce cas, pourquoi nous avoir d’ores et déjà sanctionnés ? Il me semblait que l’Habeas Corpus s’appliquait toujours dans ce pays.
- C’est le cas, soupira Bones.

Malefoy écarta les bras, un sourire satisfait sur les lèvres.

- Alors je crois que nous pouvons crier justice et réclamer nos biens. Ils ont été saisis de façon arbitraire.
- Seulement parce que vous vous cachez sous des cagoules ! Cria quelqu’un dans la salle.

Lestrange se leva aussitôt et fit mine d’être furieux. Edgar était certain qu’il jubilait.

- Calomnie ! s’écria-t-il. Nous accuse-t-on de lâcheté ?
- Silence dans l’assemblée, réclama mollement Bones. Mr. Malefoy a raison, en vertu de l’Habeas Corpus, inscrit dans les lois sorcières et moldues depuis des générations, aucun homme ne peut être dépossédé de ses biens sans jugement légal de ses pairs. Or le dit jugement est rendu en la faveur de ces deux hommes par faute de preuve.

Il n’aurait même pas pu produire un membre de l’Ordre en tant que témoin : aucun n’avait jamais vu l’un de ces deux hommes sans sa cagoule en train de prendre part à des activités de Mangemorts. Simplement, c’était de notoriété publique qu’ils étaient des Mangemorts. Lui-même avait déjà reconnu la voix de l’un d’eux sur le champ de bataille, mais ce n’était pas un témoignage suffisant. Merlin, même un témoin oculaire était devenu inutile ces derniers temps : on accusait simplement quelqu’un d’avoir fait usage de Polynectar, ou de leur avoir jeté un Imperium. La justice n’avait plus aucune prise.

Lestrange se rassit tandis que Malefoy faisait les cent pas. Il lança :

- Maintenant que ceci est réglé, nous aimerions parler réparations. Nous souhaitons non seulement récupérer nos biens sur l’heure mais aussi obtenir compensation pour l’injustice qui nous a été faite.
- La question ne sera pas réglée tant que le jury n’aura pas délibéré, Mr. Malefoy, soupira Bones tout en tapotant sa pommette de l’index. Mais avant que nous ne nous retirions, dites-moi donc quel est votre prix.
- La démission d’Alastor Maugrey, qui a commandité cette attaque.

Le doigt d’Edgar se posa une dernière fois sur sa pommette alors qu’il se figeait. Des murmures s’élevèrent dans la foule. Maugrey était une figure controversée, mais tous savaient qu’il était le mieux placé pour mener la guerre. Edgar cherchait comment formuler un refus diplomatique lorsque la porte de la salle de conseil s’ouvrit brusquement. Un jeune clerc qui portait l’étole des apprentis fit irruption dans le cachot, hors d’haleine, un parchemin à la main.

- Mr. Bones ! Haleta-t-il. J’ai trouvé !

Edgar se leva aussitôt, sans se soucier du bruyant raclement de sa chaise sur le sol. Malefoy et Lestrange dévisageaient le jeune Sorcier comme s’ils allaient l’assassiner sur place. L’apprenti, inconscient de leur regard, monta quatre à quatre l’escalier qui menait à la tribune et bouscula Sorcières et Sorciers pour atteindre Edgar, qui lui arracha son document des mains. Il s’agissait d’un jugement rendu en 1942. Un Sorcier soupçonné de soutenir Grindelwald s’était vu confisquer tous ses biens, malgré l’absence de preuve formelle. L’Habeas Corpus était explicitement désigné ; le juge du Magenmagot estimait que l’État de crise nationale dans laquelle se trouvait la société sorcière justifiait la prise de décision arbitraire. Edgar fronça les sourcils, bien conscient que tous autour de lui retenaient leur souffle. Il n’aimait pas la justification du juge. Cette jurisprudence pouvait facilement être retournée contre eux. Néanmoins, il était sûr de lui ; Lestrange et Malefoy étaient de fervents partisans de Voldemort. Il ne s’en prenait pas à un innocent en faisait valoir ce cas passé. Il se passa la langue sur les lèvres, pris une inspiration puis annonça d’une voix forte :

- L’assemblée de ce jour est reportée à plus tard. Le Magenmagot va se retirer avant d’étudier la jurdisprudence qu’on vient de m’apporter. Les plaignants sont invités à se retirer.

Malefoy et Lestrange commencèrent à protester, mais deux Aurors les poussèrent dehors sans ménagement, sans doute furieux qu’ils aient demandé la démission de Maugrey. Autour de Bones, tout le monde chuchotait vivement. Sans se soucier de l’agitation, il gagna le centre de la salle, son document à la main, et se prépara à faire entendre raison à ses pairs.

***


- Agagagaga !

Lily sourit, amusée, tout en suivant son fils qui marchait à quatre pattes tout en babillant aussi fort que le lui permettaient ses petits poumons. Il entra dans le salon, s’immobilisa devant le fauteuil, glissa sur le ventre et entreprit de grignoter le pied du meuble. Lily s’empressa de déposer la compote qu’elle avait dans la main et souleva le bébé avant qu’il n’ait eu le temps de manger trop de poussière. Il poussa un cri de protestation puis commença à se débattre quand elle l’assit sur ses genoux, mais se montra bien plus coopératif quand il entendit le « ploc » caractéristique de l’ouverture du pot de compote. Comme d’habitude, Lily s’efforça de le modérer pour qu’il ne se jette pas sur la nourriture. Il essayait généralement de mettre ses doigts dans le bocal puis de les porter à sa bouche en même temps qu’elle y mettait la cuillère. L’opération se terminait rarement bien.

Lorsqu’un peu de compote s’étala sur son petit polo, Lily grommela. Elle avait encore oublié de prendre son bavoir. Le bébé ne s’en formalisa pas et mit son doigt dodu dans la compote avant de le porter à sa bouche.

- T’es bien un homme, hein, soupira Lily. Espèce de ventre sur pattes.
- Étant donné la taille de son buste par rapport à ses jambes, je pense que c’est une description adéquate, commenta James en entrant dans la pièce. Cela dit, je ne vois pas où est le problème.

Il s’assit près de Lily et caressa la joue d’Harry, qui attendait, la bouche grande ouverte, que sa mère y mette la cuillère.

- Hein, mon p’tit pote Potter ?
- Oh, Merlin, ne l’appelle pas comme ça. Quand il entrera à Poudlard il comprendra que ça fait onze ans que son père se moque de lui.
- Je ne me moque pas de lui ! Je l’immunise.

Harry n’avait, pour le moment, pas l’air très perturbé par les surnoms dont son père pouvait l’affubler. Bathilda se plaisait à dire que c’était le plus joli bébé du monde. Lily était d’accord, mais elle savait bien être peu objective. Quoi qu’il en soit, il respirait la santé : il était dodu à souhait, souriant et rieur, et avait bon appétit. Merlin en soit remercié, il n’atteignait pas pour autant les proportions de son cousin Dudley, dont Lily et James avaient reçu une photo lorsque Pétunia avait daigné leur annoncer sa naissance, près d’un an après que celle-ci soit advenue. C’était la seule nouvelle que Lily avait reçu de sa sœur depuis des mois et des mois. Elle était persuadée que si elle-même ne lui avait pas écrit pour lui parler de Harry, Pétunia ne l’aurait jamais informé de l’existence de son neveu.

Tout en raclant le fond du pot de compote, elle sourit toute seule en se rappelant la réaction de James lorsqu’il avait ouvert l’enveloppe. Elle était occupée dans son laboratoire lorsqu’elle l’avait entendu crier : « Lily ! Ta sœur a adopté un bébé cachalot ! ». Il avait ensuite essayé de la convaincre que le but de Pétunia en envoyant cette photo était de les aveugler par la laideur de l’enfant. Lily avait tenté de lui dire qu’il était méchant, mais elle riait trop pour être crédible. Par ailleurs, elle était désolée pour ce pauvre Dudley, mais il ressemblait déjà à son père. Contrairement à Harry, qui ressemblait chaque jour plus à James, c’était loin d’être une bonne chose.

James déposa un baiser sur sa joue et murmura :

- Qu’est-ce qui te fait rire ?
- Toi.

Comme Harry commençait à gigoter et à geindre, elle le déposa sur le sol où il reprit allègrement son exploration du monde, qu’il ponctuait de commentaires compréhensibles de lui seul. Lily sourit tendrement.

- Tu te rappelles ces trois semaines où il n’a pas cessé de pleurer ?

James grommela tout en se laissant tomber contre le dossier du canapé.

- J’ai plutôt eu l’impression que ça durait trois mois.
- Pauvre petit chou.
- Pauvres nous ! s’offusqua-t-il. Je ne me rappelle pas avoir dormi pendant cette période.

Sans se préoccuper des jérémiades de son mari, Lily reprit :

- Tu sais, j’avais peur qu’il ne se développe par normalement, enfermé ici, sans jamais voir d’autres enfants ou même le monde extérieur.
- C’est un bébé, ma chérie, répondit James en lui caressant le dos. Son monde est plutôt limité. Il oublie la moindre chose en cinq minutes.
- Oui mais… Il n’est pas très stimulé.
- Il a plein de choses à découvrir dans la maison, et dans le jardin. Puis il voit d’autres personnes que nous. Les Maraudeurs sont des personnes très stimulantes.

Elle rit avant de se laisser contre lui avec un soupir. Il déposa un baiser sur sa tempe, puis sur son oreille, et murmura :

- Si tu tiens absolument à ce qu’il aie un petit camarade de jeu, je suis sûr qu’on peut trouver une solution.

Lily se figea. Elle pouvait le sentir sourire mais elle même n’en avait aucune envie. Elle y avait déjà pensé, bien sûr, mais elle s’était toujours raisonnée aussitôt. Avoir un autre enfant maintenant serait inconscient.

- On ne peut pas, James, chuchota-t-elle. Tu sais qu’on ne peut pas.

Il déposa un baiser sous son oreille.

- Pourquoi ?
- Une grossesse a besoin de suivi, ce serait impossible à réaliser d’ici. Et puis imposer notre enfermement à un autre enfant ? Faire peser sur lui cette menace de mort ?

Sa voix se brisa un peu. James s’était éloigné d’elle. Elle posa une main sur son genou et se tourna à demi vers lui, mais il regardait par la fenêtre, le visage fermé.

- James, soupira-t-elle. S’il-te-plaît, ne fais pas cette tête-là. Dans d’autres circonstances…
- Et si les circonstances ne changent jamais ? l’interrompit-il.

Sans lui accorder le loisir de répondre, il se leva et quitta la pièce. Lily hésitait à le rappeler lorsqu’on frappa à la porte. James alla ouvrir avant qu’elle n’ait pu se lever. Elle sourit lorsqu’elle reconnut la voix de Peter.
***


Peter lut tout de suite dans les yeux de James que quelque chose l’avait contrarié. Néanmoins, une fois les mesures de sécurité exécutées, il le salua avec enthousiasme. Comme toujours, il s’efforçait d’être de bonne humeur lorsqu’on venait le voir.

- Ça faisait un moment, Queudver ! s’exclama-t-il en l’introduisant dans le salon.
- Quelques semaines, oui, répondit-il timidement alors que Lily le saluait. Mais je vois que Harry bave toujours autant.

Le bébé, allongé sur le ventre, le regardait avec un grand sourire édenté et humide.

- On devrait lui faire un pyjama en serpillière, même pas besoin de le mouiller, il peut s’en charger tout seul. Il serait très efficace pour laver le parquet !
- Tu crois que c’est pour ça qu’on habille les elfes de maison avec un torchon ? Interrogea Peter, songeur, tandis que James sortait le service à thé du buffet.

James rit à cette supposition, mais Lily répondit :

- Au-delà des questions d’esclavage, je ne comprends pas pourquoi on ne peut pas coudre un peu ces torchons pour qu’ils ressemblent plus à des vêtements.
- C’est ça l’astuce, Lily, répliqua James. Ça risque de devenir un vêtement. Je suis persuadé que les elfes ont un sixième sens qui leur permet de reconnaître les vêtements les mieux déguisés.
- Eh bien, mes parents avaient une elfe de maison quand j’étais petit. Quand j’avais cinq ou six ans ils ont voulu la libérer, parce qu’elle se faisait vieille et qu’on n’avait plus vraiment besoin de son aide. Maman voulait lui proposer de vivre avec nous ensuite. Ils ont commencé par lui en parler, puis comme elle ne voulait rien entendre, ils ont essayé toutes les ruses possibles pour lui donner un vêtement. Elle n’a jamais mordu à l’hameçon. Ils ont fini par réaliser que la libérer contre son gré était loin d’être une bonne chose, donc elle est restée à notre service jusqu’à sa mort, quand j’avais neuf ans.
- Tu ne m’as jamais parlé de ça, commenta Lily en revenant de la cuisine une théière à la main.

Il haussa les épaules.

- Je sais que tu n’as jamais vraiment compris le lien entre les Sorciers et les elfes. Je ne voulais pas te choquer, j’imagine.

Peter remarqua une certaine tension dans le ton de James mais ne dit rien. Lily ne répliqua pas non plus comme il s’y attendait. Elle fixa simplement son mari un court instant avant de verser du thé dans les tasses.

- On peut penser ce qu’on veut des conditions de travail des elfes, mais la cuisine de Poudlard était vraiment une bonne chose, commenta-t-il pour relancer la conversation.

Lily eut un petit rire par-dessus sa tasse.

- Ça, on ne peut pas dire que vous n’en avez pas profité.
- Eh, toi aussi ! Protesta James.
- Merlin, vous vous êtes déjà vus manger, tous les quatre ? On aurait dit une horde de géants affamés. Enfin, surtout vous deux et Sirius. Remus…

Les deux autres hochèrent la tête. Peter se tortilla sur son siège, mal à l’aise. Évoquer la grande époque des Maraudeurs suscitait chez lui des émotions contradictoires. Nostalgie, tristesse… Honte, aussi. Parce qu’il leur mentait à tous. En même temps, il ne pouvait se départir de l’impression qu’on l’avait abandonné. A douze ans, ils s’étaient jurés qu’ils étaient amis à la vie, à la mort. Huit ans plus tard, le groupe avait explosé. Les autres faisaient comme si de rien n’était, mais il le sentait bien. James était à Godric’s Hollow, Sirius et Remus se voyaient à peine. Il s’était aperçu récemment que sans lui, Peter, Remus aurait à peine été au courant de ce qu’il s’était passé dans la vie de Sirius ces derniers temps. Il était sûr que l’inverse était vrai.

Alors que James lui demandait justement des nouvelles de tout le monde, Peter songea que ce n’était pas que les Maraudeurs qui avaient explosé. L’Ordre aussi. Ils ne se voyaient presque jamais, partaient de plus en plus rarement en mission en groupe car ils manquaient trop d’effectifs. L’Ordre du Phénix était en train de se déliter. Personne ne le disait mais Peter le savait : ils perdaient la guerre. Il le sentait dans la supériorité toujours plus grande dont l’écrasait le Mangemort, son maître-chanteur.

Un peu plus tard, Lily prit Harry et laissa les deux garçons entre eux. Peter en profita pour demander à son ami si tout allait bien. James se passa une main dans les cheveux avec un soupir.

- C’est juste… J’en ai assez d’être coincé ici, c’est tout. De ne pas pouvoir avancer.
- Je croyais que la conception de balai te plaisait ? Protesta Peter.
- Oui, bien sûr. Mais je voudrais… J’aimerais une plus grande famille, et Lily juge que ce n’est pas raisonnable pour le moment. Et, Merlin, je sais qu’elle a raison, mais combien de temps est-ce qu’on va rester là, hein ?

Peter aurait voulu le réconforter, mais il en fut incapable. Il avait envie de lui répondre : « toujours ». Étant donné la situation, il ne voyait pas comment les Potter sortiraient de cet endroit si ce n’était par la mort. Il frissonna à cette pensée. Si James le remarqua, il ne fit aucun commentaire. Il fixait à présent le tapis, la tête entre les mains. Comme le silence s’éternisait, Peter lui tapota l’épaule et interrogea :

- Tu veux jouer à la Bataille explosive ?

Un rire sardonique secoua James. Il redressa les épaules, un sourire un peu tordu sur les lèvres.

- Allez. Jouons à la Bataille explosive. Je ne peux rien faire pour améliorer ma propre vie, de toute façon.

Peter ne releva pas son sarcasme et l’aide à débarrasser. Alors qu’il portait le plateau à thé dans la cuisine, il constata que ses mains tremblaient. Il déglutit et déposa sa charge sur le plan de travail. La mort de Lily et James n’arriverait que si on lui arrachait le Secret. Il ne voulait pas laisser une telle chose arriver. Les Potter ne méritaient pas de mourir, tout comme tous ceux qui avaient déjà été victimes de la guerre. Pourtant, dans un coin de son esprit, il savait que c’était inévitable. Le Seigneur des Ténèbres progressait sans cesse. Bientôt, toute la Grande-Bretagne serait sous son contrôle. L’Ordre était déjà en train de tomber. Le Ministère tiendrait plus longtemps, un an, peut-être deux, mais il faillirait lui aussi. C’était inexorable. Peter le voyait dans la Marque des Ténèbres qui, chaque jour, s’élevait quelque part dans le ciel d’Angleterre. Il le lisait dans la Gazette qui rapportait les difficultés du Magenmagot à faire accuser les Lestrange et les Malefoy pour collusion avec le Seigneur des Ténèbres. Il le sentait dans les effluves de peur qui émanait d’un Chemin de traverse déserté.

Même s’il ne l’avait pas encore tout à fait accepté, il le savait : l’Angleterre allait tomber. Il n’avait pas encore déterminé où il se trouverait à ce moment là. Du côté des morts ou de celui des vivants ?
cochyo

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par cochyo »

GÉNIAL !!
Et Edgar bones vient de signer son arrêt de mort :cry:
PtiteCitrouille

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Hello !

Désolée du retard, j'étais partie en vacances (bon je suis revenue y a 3/4 jours, je l'admets), d'ailleurs je repars demain pour une semaine avec ma famille donc si t'as pas de commentaires la semaine pro c'est normal!
Il préférait écouter ; on en apprenait toujours plus ainsi
ce qui est pratique avec lui, c'est que c'est tout à fait son style d'agir comme ça du coup il est pas cramé :lol:
Elle battit des mains comme une petite fille
ah elle me dégoûte
- Severus !
c'est pas moi !

T'avais déjà assisté à des procès ? Parce que je trouve que c'est vachement bien fait et bien écrit !
Il avait donné quelques consignes, graissé quelques pattes, et obtenu du Magenmagot qu’il reporte toute la responsabilité de l’affaire sur le Ministère.
brave Edgar, par contre ça va lui coûter la vie tout ça
Lestrange sortit sa montre à gousset de sa poche et soupira bruyamment avant de la ranger.
ils ont une impudence quand même, dans toute leur gestuelle, leurs paroles, leurs actes, c'en est tellement frustrant qu'ils soient protégés par un Ministère corrompu
- Je le répète, intervint aussitôt Lestrange, le procès est contre l’Ordre du Phénix.
- La parole n’est pas au plaignant
chuuuuuut Lestrange :lol:
- Si le Ministère nous accuse d’un tel fait, pourquoi n’avons nous pas été arrêtés ?
AAAHHHH bordel la frustration, ils sont tellement culottés, et encore c'est faible comme mot
c’était de notoriété publique qu’ils étaient des Mangemorts.
mais c'est pire que tout, tout le monde sait qu'ils sont Mangemorts et pourtant ils s'en tirent, c'est injuste
- Mr. Bones ! Haleta-t-il. J’ai trouvé !
oh merci j'espère que c'est un truc pour inculper les deux abrutis
L’apprenti, inconscient de leur regard
haha le pauvre, heureusement qu'il voit rien

En vrai j'espère de tout mon coeur que ça va fonctionner mais sincèrement ça signe l'arrêt de mort de Bones
et entreprit de grignoter le pied du meuble
ils ont élevé un chien ou quoi? :lol: :lol:
Hein, mon p’tit pote Potter ?
- Oh, Merlin, ne l’appelle pas comme ça. Quand il entrera à Poudlard il comprendra que ça fait onze ans que son père se moque de lui.
AH mon petit coeur
« Lily ! Ta sœur a adopté un bébé cachalot ! ».
je meurs, quelle méchanceté gratuite :lol: :lol: :lol:
- Une grossesse a besoin de suivi, ce serait impossible à réaliser d’ici. Et puis imposer notre enfermement à un autre enfant ? Faire peser sur lui cette menace de mort ?
en vrai je suis d'accord avec elle, c'est juste trop galère d'être enceinte à cette période là, surtout pour eux qui sont enfermés
Elle fixa simplement son mari un court instant avant de verser du thé dans les tasses.
je dééééteste ces tensions permanentes entre les deux, c'est horrible
James était à Godric’s Hollow, Sirius et Remus se voyaient à peine. Il s’était aperçu récemment que sans lui, Peter, Remus aurait à peine été au courant de ce qu’il s’était passé dans la vie de Sirius ces derniers temps. Il était sûr que l’inverse était vrai.
je me rappelle que tu m'avais dit, au moment où j'écrivais 1977-1997, que tu savais pas comment t'allais gérer l'explosion des Maraudeurs et la méfiance envers Remus, eh bah franchement tu réussis haut la main, c'est tellement crédible et réaliste, mais tellement triste aussi. En tout cas on y croit et tout est logique
Étant donné la situation, il ne voyait pas comment les Potter sortiraient de cet endroit si ce n’était par la mort.
ouch, c'est rude là
La mort de Lily et James n’arriverait que si on lui arrachait le Secret. Il ne voulait pas laisser une telle chose arriver.
ahhhhh c'est dans la formulation que ça va pas ...! il ne veut peut-être pas, mais il dit pas que jamais ça arrivera. Si ça avait été Sirius par exemple, il aurait fait "il ne laisserait pas une telle chose arriver"
Il n’avait pas encore déterminé où il se trouverait à ce moment là. Du côté des morts ou de celui des vivants ?
et voilà encore une fois, mauvaise question, c'est sa survie sur celle des autres qui prime

Ah la la, on se rapproche de l'inévitable je flippe
C'était un excellent chapitre comme toujours, je trouve que tu maîtrise vachement bien les pdv de Peter (bon après tu maîtrise tout hein) mais Peter c'est assez compliqué de gérer sa trahison j'imagine et toi ça colle parfaitement !

Bisouuus
annabethfan

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par annabethfan »

Youhou! Il est l'heure de commenter! Je dois aussi faire le nouveau de Perri, promis c'est fait dans la semaine ^^
Rogue ne souhaitait rater cette première soirée du maître parmi ses fidèles pour rien au monde. Même si Voldemort ne lui adressait pas la parole, il remarquerait son absence.
On dirait une ado qui veut plaire à la reine du lycée ^^
Il n’avait jamais compris comment cette femme si sûre d’elle face à n’importe qui pouvait se montrer si faible, minauder ainsi face à Voldemort.
Et.... C'est un point intéressant tiens. C'est vrai que c'est déconcertant même en connaissant sa fascination et son amour pour lui.
Il décida finalement que non. La quantité d’informations qu’il donnait à l’autre camp était dosée avec précisions. C’était une question de stratégie : s’il en donnait trop, s’il faisait part de détails trop précis, on finirait pas comprendre qu’il y avait un traître.
On peut lui reconnaître son intelligence en tout cas... Mais ça me fait aussi penser au fait que Peter a dû faire exactement les mêmes choix, les mêmes calculs, et que si on s'accorde souvent tous à dire que Rogue était intelligent, on oublie souvent que Peter a fait le même travail de réflexion en sens inverse. (Pas que je le défende hein mais voilà ^^)
Tout cela n’était qu’une vaste mascarade : la plupart des membres du Magenmagot savaient très bien ce qu’il en était, ainsi que les plaignants. Même le reporteur de la Gazette présent sur place n’était pas dupe.
Je me demande en réalité combien de personnes étaient réellement au courant, c'était quand même censée être une société secrète... Et au-delà de l'Ordre il y a ses membres, est-ce qu'ils étaient plus ou moins connus?
- Seulement parce que vous vous cachez sous des cagoules ! Cria quelqu’un dans la salle.
Lestrange se leva aussitôt et fit mine d’être furieux. Edgar était certain qu’il jubilait.
- Calomnie ! s’écria-t-il. Nous accuse-t-on de lâcheté ?
J'avoue ça m'a fait rire je l'ai lu avec un ton dramatique en mode pièce de théâtre :lol: En vrai les mangemorts sont juste des acteurs qui ont loupés leur vocation ^^
- Agagagaga !
Le sauveur du monde sorcier, l'Elu, mesdames et messieurs!
Elle était occupée dans son laboratoire lorsqu’elle l’avait entendu crier : « Lily ! Ta sœur a adopté un bébé cachalot ! ».
Mais :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: Je l'aime! :lol:
En même temps, il ne pouvait se départir de l’impression qu’on l’avait abandonné. A douze ans, ils s’étaient jurés qu’ils étaient amis à la vie, à la mort. Huit ans plus tard, le groupe avait explosé. Les autres faisaient comme si de rien n’était, mais il le sentait bien. James était à Godric’s Hollow, Sirius et Remus se voyaient à peine. Il s’était aperçu récemment que sans lui, Peter, Remus aurait à peine été au courant de ce qu’il s’était passé dans la vie de Sirius ces derniers temps. Il était sûr que l’inverse était vrai.
Ce paragraphe m'a fait tellement de peine... Je trouve ça juste triste... Je me demande si les choses seraient revenues à la normale après la guerre, mais en même temps ils seraient quand même devenus adultes, leur relation aurait forcément changé...
il ne voyait pas comment les Potter sortiraient de cet endroit si ce n’était par la mort.
Et le pire c'est qu'il a raison, mais qu'il en est en partie responsable...
il le savait : l’Angleterre allait tomber. Il n’avait pas encore déterminé où il se trouverait à ce moment là. Du côté des morts ou de celui des vivants ?
Cette dernière phrase... Je te l'ai pas dit depuis longtemps mais tu écris tellement bien!
Cazolie

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Coucou tout le monde !

Merci pour les commentaires !

Cochyo : mille mercis !

Clem : pas de souci pour le retard ou le manque de commentaire, y a aucun pb et je comprends très bien !
Je sais qu'Harry a l'air d'un petit animal mais je suis actuellement avec une nièce d'un an et je t'assure qu'on dirait une petite bête :lol: et elle mange absolument tout (elle m'a mangé un doigt l'autre jour et elle m'a fait trop mal haha)
Ca me fait plaisir ce que tu me dis sur l'explosion du groupe des Maraudeurs :) Pareil pour le pdv de Peter ! Mille mercis et bonnes vacances !

Anna' : Oui tout le monde méprise Peter mais en vrai le gars était quand même super puissant. Il a tué tout un tas de moldus et il a ramené Voldemort ! Je veux dire, ce sortilège devait demnder de la puissance quand même.
Pour l'Ordre, je considère que plein de gens en ont entendu parler mais son existence n'a jamais été reconnue, et les membres n'ont jamais obtenu aucune reconnaissance
Oui je pense que la relation des Maradeurs serait de toute façon passée par les mêmes phases que dans la fic, mais de façon moins dramatique (sans la guerre) Meeeerciiiii beaucouuuuuup !

Petit update sur la fanfic : je voulais tout finir avant la fin du mois d'août mais je n'aurai pas le temps de faire tout ce que je voulais. Donc je vais aller jusqu'à la mort des Potter (enfin, jusqu'au moment où Harry est déposé sur le pas de la porte des Dursley, je pense), puis, quand j'aurai le temps, j'écrirai sous forme de bonus tout ce que je voulais raconter sur la suite de la guerre. Parce que, après tout, les Potter ne sont pas les seuls personnages qu'on a suivis :) Enfin bon, tout ça pour dire qu'il y aura 28 chapitres à cette 4è partie, et nous sommes aujourd'hui au 23è ! Je ferai peut-être un épilogue aussi, je ne sais pas trop encore. Voilà, désolée la fin s'annonce plus vite que prévu! Je suis en train d'écrire le chapitre 26 là
Voilàààà, bonne lecture et bonnes vacances tout le monde
:)

Chapitre 23


L’été s’installa sur l’Angleterre, entrecoupé de pluie et de jours gris. Tout de même, James travaillait de plus en plus dans le jardin. C’était tant mieux étant donné la poussière qu’il produisait. Il passait des heures à tailler le bois nécessaire pour réaliser son premier prototype de balai. Pratiquement après chaque coup de ciseau à bois, il imprégnait le bois de magie. Il y allait petit à petit, afin que chaque fibre en soit saturée. C’était un travail de précision : il avait calculer très précisément les dimensions du manche et chaque angle du bois. Plusieurs fois, il avait repris son travail à zéro.

Une matinée du mois de juin le trouva assis dans l’herbe, le manche du balai à la main, l’air extatique. Il avait terminé, sans faire la moindre erreur. Même le chat, Gandalf, n’avait pas réussi à le distraire assez en lui plantant ses griffes dans la cuisse pour qu’il se trompe. Il jeta un coup d’oeil au coupable, qui ronronnait au soleil non loin de lui. Le chat avait bien prospérer en six mois. Étonnamment, il adorait jouer avec Harry – ou plutôt, il laissait volontiers le bébé lui tirait la queue.
Avec un soupir satisfait, James se redressa et alla mettre son précieux prototype à l’abri. Il avait appris, ces derniers mois, qu’il ne fallait rien laisser de précieux à la portée d’un bébé. Harry avait failli avaler l’alliance de Lily quelques semaines plus tôt. Il en souriait maintenant, mais il se rappelait avoir affreusement paniquer. Harry arrivait justement à quatre pattes, uniquement vêtu d’une couche et babillant joyeusement. Lily ne tarda pas à surgir derrière lui, un t-shirt et un short dans les mains.

- Petit monstre ! s’exclama-t-elle avant de l’attraper sans tenir compte des cris offusqués du bébé.

James contempla la scène avec un sourire, quoi qu’avec un pincement au cœur. Il n’avait plus jamais reparlé à Lily d’avoir un deuxième enfant. Il était bien conscient qu’elle avait entièrement raison lorsqu’elle assurait que ce n’était pas raisonnable. Néanmoins, James rêvait d’offrir à son fils la fratrie dont lui-même avait été privé. Pour la énième fois, il se demanda combien de temps encore ils allaient être coincés dans cette bulle hors du monde, presque hors du temps. Si ce n’était de Harry qui grandissait à vue d’oeil, il aurait eu l’impression que le temps avait cessé de s’écouler.

Lily reposa finalement un bébé habillé sur le sol, qui s’empressa de traîner ses vêtements propres dans l’herbe. Allongé sur le ventre, il gesticulait en direction du chat qui restait parfaitement imperturbable. Lily, après un bâillement, s’approcha de James, glissa un bras autour de sa taille et posa sa tête sur son épaule. Ils contemplaient leur bébé qui commençait à s’énerver lorsque le chat feula vigoureusement. Avec un temps de retard, James s’aperçut qu’il lévitait en direction de Harry, qui tapait des pieds avec enthousiasme.

- Oh…
- Merlin, compléta Lily. Harry, repose le chat !

Sa concentration brisée, le bébé fut bien obligé de s’exécuter. Gandalf retrouva la terre ferme sans douceur et s’enfuit aussitôt dans les buissons, tandis que Lily et James éclataient de rire. Il saisit son fils et le souleva dans les airs avant de claquer un baiser sur sa joue.

- Voilà quelqu’un qui n’est pas un petit Cracmol ! s’exclama-t-il, ravi.

Harry rit aussi tandis que son père le soulevait dans les airs. James ne s’était pas tellement inquiété de l’absence de manifestations magiques de la part de son fils, bien conscient que cela pouvait arriver à n’importe quel âge, mais il était heureux que cela soit arrivé. C’était une inquiétude en moins ; bien sûr, il l’aurait aimé tout autant s’il avait été Cracmol, mais la vie serait plus facile pour lui avec des pouvoirs magiques.

- Mon petit Sorcier, sourit Lily en caressant les mèches emmêlées de son bébé. Il va falloir le garder à l’oeil.
- Oh, ce n’est pas parce qu’il a fait une fois de la magie que ça va devenir une habitude. Mais on aura intérêt à se mettre aux abris quand il fera des caprices, dans quelques années. Les assiettes vont voler.
- On pourra mettre les cadeaux hideux dont on ne veut pas en première ligne, suggéra-t-elle.

James rit et reposa son fils qui s’agitait. Il partit aussitôt à la conquête du jardin.

- Tu sais quelle a été ta première manifestation magique ? Interrogea-t-il.
- D’après maman, j’ai arraché à distance la tête de l’une des poupées de Pétunia. Je crois que quand j’étais vraiment petite, c’était toujours dirigé contre Pétunia. Même si ça n’arrivait pas si souvent. Juste avant de recevoir ma lettre, j’ai un peu appris à contrôler mon pouvoir.
- Vraiment ? s’étonna-t-il, admiratif. Je n’ai eu aucun mal dès qu’on m’a mis une baguette dans la main, mais j’en étais incapable avant. J’ai failli faire brûler la maison, une fois, parce que j’essayais d’allumer une bougie par magie.
- C’est peut-être parce qu’on t’a trop appris qu’il fallait une baguette pour faire de la magie. Avant qu’on ne m’en donne une, je me souviens que je pouvais sentir la magie dans tout mon corps, parfois. Dès que j’en ai eu une, ce sentiment a disparu.

James la dévisagea intensément, impressionné. Il en avait oublié son prototype de balai.

- Peut-être bien, répondit-il finalement. J’ai toujours trouvé ça dommage qu’on ne nous apprenne pas à pratiquer la magie sans baguette.
- En même temps, apprendre les sortilèges informulés était déjà une sacrée paires de manche.
- Vrai, admit-il avec un soupir.

Lily entoura sa taille de ses bras et déposa un baiser sur son menton.

- Mais maintenant que nous sommes coincés ici sans rien à faire, on pourrait essayer par nous-mêmes, proposa-t-elle avec un sourire enthousiaste.

James se pencha pour déposer un baiser sous sa mâchoire avant de demander :

- Hmm, ça dépend, est-ce que ça va prendre sur le temps qu’on passe au lit ?
- Sur le… James !

Il éclata de rire alors qu’elle assénait plusieurs coups sur son torse tout en affichant une expression scandalisée.

- James Potter !
- Lily Potter ! Singea-t-il avec un sourire espiègle.
- Tu es insortable, grommela-t-elle.
- Ah, c’est donc pour ça qu’on reste ici ?
- Parfaitement.

Il pouffa puis l’embrassa une fois, deux fois, trois fois, jusqu’à ce qu’enfin elle se mette à rire.

- Sombre imbécile obsédé, souffla-t-elle contre son cou en l’enlaçant.
- Pour reprendre notre conversation, je serai ravi d’apprendre à faire de la magie sans baguette. On aura peut-être besoin de manuels, non ?
- Oh, Bathilda a sûrement ça. Ou elle pourra nous le trouver.

Elle s’écarta, un sourire espiègle sur les lèvres.

- Tu te rends compte que tu demandes volontairement à ce qu’on te fournisse des manuels pour pouvoir travailler ? Alors que tu es diplômé depuis bientôt trois ans ?
- Qu’est-ce que tu veux, soupira-t-il, l’ennui ça vous gagne.
- Tu parles ; est-ce que ce n’est pas un bout de balai qui t’empêche de me prendre dans tes bras depuis tout à l’heure ?

James n’eut pas besoin de plus d’encouragement pour se lancer dans des explications passionnées sur ce qu’il avait encore à faire, tout en gardant un œil sur Harry qui observait un oiseau depuis plusieurs minutes déjà, la bouche grande ouverte. Parfois, la vie était douce.

***


Une nouvelle année scolaire venait de prendre fin à Poudlard. Bientôt, les résultats des Buses et des Aspics atteindraient les élèves, et ce serait vraiment la fin pour certains. Debout devant sa fenêtre, ses longues mains croisées dans le dos, Dumbledore songea avec nostalgie aux élèves qui rentraient chez eux, particulièrement à ceux qui ne reviendraient jamais. Il connaissait par leur nom, mais, pour la plupart, il peinait à leur associer un nom. Il passait tellement de temps au Ministère qu’il n’avait pas pu se consacrer pleinement à Poudlard. Il en était désolé, mais la situation était trop préoccupante pour qu’il gère des jets de bombabouses intempestifs.

Il avait passé beaucoup de temps, ces derniers mois, à négocier avec des Sorciers étrangers. La Ministre l’exploitait sans scrupule, bien consciente que sa victoire contre Grindelwald l’avait rendu populaire à l’étranger. Difficile de refuser quoi que ce soit à l’homme qui les avait débarrassé du mage noir. L’isolement diplomatique de la Grande-Bretagne magique était préoccupant. Dumbledore avait réussi à renforcer leurs liens avec la France et à s’attirer la sympathie de plusieurs pays des Balkans, néanmoins il n’avait rien pu faire pour rétablir le dialogue avec les États-Unis. Seul le Canada leur prêtait l’oreille, probablement à cause du lien qui existait entre les deux États moldus.

Il soupira, se frotta le front du pouce et de l’index avant de se diriger vers son armoire. Il en sortit la Pensine et y déversa quelques pensées encombrantes. L’esprit un peu plus clair, il se prépara pour son prochain rendez-vous ; il attrapa une cape d’invisibilité d’assez bonne facture pendue à un porte-manteau grincheux, puis entreprit de descendre de sa tour pour gagner l’entrée de l’école. Une fois sorti des limites magiques de Poudlard, il put enfin transplaner.

Il se matérialisa une fraction de secondes plus tard devant la Tête de Sanglier. Sur la porte pendait un panneau « Fermé ». Comme il avait lui-même demandé cette mesure, il entra sans s’en formaliser puis ôta sa cape. Alastor Maugrey était accoudé au comptoir et discourait à voix basse avec Abelforth. Les deux hommes s’entendaient bien, Dumbledore le savait. C’était sans doute leur mauvaise humeur chronique qui les rapprochait. Le directeur sourit pour lui-même à cette pensée puis s’approcha des deux hommes. Dès qu’il le vit, Abelforth se redressa et s’écarta du comptoir d’un pas, comme si son frère aîné était affecté d’une maladie. Maugrey lui serra la main sans rien dire, l’air sombre.

- Merci pour la taverne, Abelforth, remercia Dumbledore avec un hochement de tête en direction de son interlocuteur.

Il haussa les épaules pour toute réponse puis quitta la pièce principale. Sans s’en formaliser, Dumbledore invita Maugrey à s’asseoir. L’Auror n’en fit rien mais le vieux Sorcier n’hésita pas à s’installer sur un haut tabouret. Il agita la main vers une bouteille de Bièraubeurre poussiéreuse qui vola jusqu’à lui et se décapsula avec un « ploc » satisfaisant.

- Je n’ai pas toute la soirée, Albus, grommela Maugrey.
- Je m’en doute. Je serai bref ; il faut ressouder les liens entre les membres de l’Ordre.

Maugrey soupira profondément et détourna le regard.

- Ils n’ont pas besoin de camaraderie, ils ont besoin de plus de membres.
- Nous ne les avons pas, alors ils ont besoin de camaraderie. Les choses fonctionnaient mieux lorsqu’ils formaient une équipe.

Maugrey secoua la tête, l’air peu convaincu.

- Il y a une raison pour laquelle nous avions un QG, insista Dumbledore. La vie commune était importante, pour les garder motiver, pour qu’ils se soutiennent. Seuls, isolés, ils ne peuvent pas imaginer pouvoir gagner ! Mais faites en un groupe, Maugrey, et tout de suite l’adversaire paraît moins imposant.
- Vous voulez que je les envoie tous en mission en même temps ? Rétorqua l’Auror, sceptique.
- Je ne sais pas. Pourquoi pas ? Ecoutez, Alastor, je pense qu’avant tout, l’Ordre a besoin de se réunir. Rassemblez les, tous ensemble, une journée entière. Faites en sorte que l’Ordre soit à nouveau un ensemble, et non pas des gens solitaires qui se battent seuls. Peut-être que tous ensemble, ils trouveront une solution.
- Ça ne marchera pas, protesta Maugrey. Pas sans les Potter. Je ne sais pas pourquoi exactement, mais depuis qu’ils sont partis tout se délite.

Dumbledore sourit après avoir avalé une gorgée de son breuvage. Il savait très bien pourquoi.

- Ce n’est pas l’Ordre qui n’est pas au complet sans les Potter, ce sont les Maraudeurs. Et mettez les Maraudeurs avec n’importe qui, ils créeront un esprit de cohésion. Rassemblez les Maraudeurs, et vous rassemblerez l’Ordre.
- C’est vous qui m’avez dit que les Potter avaient dû se mettre à l’abri et ne sortiraient pas de leur cachette, fit remarquer l’Auror. Comment je rassemble les Maraudeurs sans les Potter, et sans les sortir de leur cachette ?

Dumbledore réfléchit un moment. Il ne pouvait pas lui répondre d’amener tout l’Ordre à Godric’s Hollow, cela compromettrait l’intégrité de la cachette. En revanche, il était certain qu’on pouvait arranger le voyage des Potter d’un point à l’autre sans qu’ils soient jamais exposé à la vue de tous. Quant au lieu de réunion, il suffisait de mettre en place des mesures de protection maximale. Ou alors… Il suffisait de les réunir à Poudlard.
Satisfait, Dumbledore reposa sa bouteille et adressa un sourire suffisant à Maugrey.

- Laissez-moi régler les détails du transport des Potter. Quant aux autres, donnez-leur rendez-vous vendredi prochain à l’entrée de Poudlard, à neuf heures. Et venez aussi.
- J’ai des obligations, rétorqua-t-il sèchement.
- Et vous avez un adjoint. C’est moi qui ai fondé cet Ordre, Maugrey, et je vous somme de vous présenter à cette réunion.
Maugrey plissa les yeux dans sa direction, clairement agacé. Ils s’affrontèrent un instant du regard, mais l’Auror capitula finalement.
- Très bien. Mais vous obligez le Magenmagot à faire comparaître dix partisans de Voldemort lundi, au lieu d’un seul.
- Accordé ! s’exclama Dumbledore, ravi. Bien, je vais vous laisser, j’ai un transport clandestin hautement sécurisé à mettre en place.

***


Lily et James fixèrent Remus, surpris. Après toutes les précautions prises par Dumbledore, jamais ils n’auraient imaginé qu’il leur proposerait de quitter Godric’s Hollow le temps d’une journée. Leur ami, qui avait apporté la bonne nouvelle, affichait un air ravi.

- Ça doit vous faire plaisir, non ? Insista-t-il. Quitter enfin la maison, même pour quelques heures !
- Je ne sais pas trop, répondit prudemment Lily. Si on commence à faire des exceptions….
- J’ai cru comprendre que James ne s’était pas gêné, fit-il remarquer.

Son meilleur ami le fusilla du regard tandis que Lily secouait la tête.

- Dumbledore a tellement insisté pour qu’on reste cloîtré ici, reprit-elle.
- Certes, mais l’endroit où va se tenir la réunion est encore plus sûr qu’ici.
- Le Ministère ? Demanda James tout en attrapant les menottes de Harry, qui tentait de se redresser en s’accrochant au canapé.
- Bien mieux ! Poudlard !

Une vague de nostalgie s’empara de Lily lorsqu’elle entendit ce nom, bien vite suivie d’un sentiment d’excitation. Il n’y avait effectivement pas de lieu plus sûr que l’école de sorcellerie. S’ils pouvaient y accéder sans danger, elle n’y voyait pas d’objection. Malheureusement, c’était là le point problématique. Elle voulut consulter James du regard, mais il était en train de marcher dans le salon en tenant son fils par les mains.

- Poudlard, soupira-t-elle. Dumbledore sait comment nous appâter.
- Il dit qu’il peut vous prêter une cape d’invisibilité pour que vous puissiez transplaner incognito, ajouta Remus, une lueur amusée dans le regard. Je me suis permis de dire que vous aviez ce qu’il fallait.
- Ça me paraît pas mal, lança James depuis l’autre bout du salon.
- Sans blague, railla Lily.
- Oh, allez, ne sois pas hypocrite, tu as dit toi-même que tu rêvais de sortir d’ici. C’est Dumbledore lui-même qui le propose, l’homme qui nous a enfermé ici.
- Il nous l’a suggéré, protesta-t-elle. Tu dis ça comme s’il nous avait mis à Azkaban.

James passa un bras sous le ventre de Harry pour le soulever et revint vers les adultes. Il caressa la joue de sa femme avec un sourire amusé.

- Et tu es mon petit Détraqueur personnel !
- James ! s’insurgea-t-elle alors que Rermus éclatait de rire, aussitôt imité par Harry.

Le lycanthrope se désintéressa aussitôt de la conversation du couple pour attraper le bébé et l’installer sur ses genoux.

- J’admets que c’est tentant, reprit Lily après avoir enfoncé un doigt vengeur dans les côtes de son mari. Mais est-ce vraiment prudent ?
- Je n’ai pas eu de problème alors que je me suis jeté dans la gueule du loup, répondit James, je pense qu’on devrait s’en sortir. On a juste sortir de la maison sous la cape, transplaner devant le portail de Poudlard, et voilà.
- On n’entrera pas à trois sous la cape, répliqua-t-elle.
- Alors on va demander à Dumbledore de nous en prêter une supplémentaire. Tu n’as pas envie que Harry voit autre chose que cette maison ?
- Oh, ne me prends pas par les sentiments.
- Tu ne veux pas entendre les arguments raisonnables, rétorqua-t-il. Je fais ce que je peux !
- Allez, Lily, intervint Remus après avoir reposé un bébé gesticulant par terre. Tout le monde a envie de vous voir. Le but est de réunifier l’Ordre, on ne peut pas le faire sans vous.
- Est-ce qu’on fait encore vraiment partie de l’Ordre ? Marmonna-t-elle avec une trace d’amertume.
- Étant donné que nos sacoches de soins sont remplies par tes potions, je serais tenté de dire que oui, sourit Remus. Et puis tous nos rapports transitent par vous deux. Moi, j’appelle ça participer au fonctionnement de l’Ordre.

Lily se sentit ragaillardie par ses encouragements. Elle avait tendance à oublier pourquoi elle faisait chauffer ses chaudrons. Leurs visiteurs repartaient régulièrement avec des sacs pleins de fioles et en ramenaient des vides, mais c’était moins gratifiant que de s’occuper soi-même des blessés.

- Lily, supplia James d’une voix plaintive tout en lui donnant des coups de coude. Dis oui, pitié.
- Oh, Merlin, rit-elle, d’accord, très bien ! Seulement parce que c’est Dumbledore qui le demande et qu’il est le meilleur juge en ce qui concerne la sécurité de Harry.

James lança son poing en l’air en signe de victoire tandis que Remus tapait une fois dans ses mains, ravi. Maintenant que la décision était prise, Lily aussi commençait à sentir l’excitation de cette sortie. Ils allaient revoir tant de gens, échanger de vive voix avec de nombreuses personnes avec qui ils n’avaient communiqué que par lettre durant ces longs mois. Harry allait connaître un autre endroit que cette maison. Ils retournaient à Poudlard ! Son ancienne école n’était pas forcément le lieu qu’elle aurait choisi pour faire son retour dans le monde, mais elle était tout de même heureuse d’y aller. Et Dumbledore avait raison : ils ne craindraient rien entre ses murs.

Tandis que les garçons évoquaient toutes les réjouissances à venir, elle songea qu’elle avait cédé bien vite. Elle aurait peut-être résisté plus longtemps si elle n’avait pas été si fatiguée d’être enfermée. Jamais elle n’aurait eu recours aux mêmes extrémités que James pour sortir, mais puisqu’on le lui proposait sur un plateau… La tentation était bien trop forte pour qu’elle lui résiste.

Remus partit peu après pour porter la bonne nouvelle et promit de revenir avec une cape d’invisibilité supplémentaire. Lily et James discutèrent avec animation du protocole à suivre pour leur trajet durant une bonne partie de la soirée. L’unique point de discorde était ce qu’il fallait faire de Harry. Lorsqu’ils allèrent finalement se coucher, Lily fut soudain prise de remords. Allongée dans leur lit, elle se redressa sur un coude et se mordit la lèvre.

- Tu es sûr que c’est le bon choix ? Interrogea-t-elle.

James jeta son t-shirt sur la pile de linge sale et se laissa tomber sur le lit.

- Tu l’as dit toi-même, c’est cautionné par Dumbledore.
- Oui, mais on n’a plus à suivre les ordres de notre directeur d’école.
- Quand c’est le plus grand sorcier du monde, ça me paraît plutôt avisé, fit-il remarquer.
- Ce n’est pas lui le père de Harry. Ce n’est pas à lui de déterminer ce qu’il y a de mieux pour lui.

Il se pencha sur le matelas pour déposer un baiser sur ses lèvres.

- Certes. Mais c’est lui qui nous a rapporté la prophétie, lui qui sait le mieux comment se protéger face à Voldemort. S’il me disait quel repas faire à Harry, je ne l’écouterai pas, mais là…
- Hmmm.
- Tout va bien se passer, Lily-Jolie.
- Je ne sais pas, soupira-t-elle en se laissant tomber sur le dos. Ça fait tellement longtemps qu’on angoisse au moindre mouvement dehors…

James s’avança encore vers elle, un sourire tendre sur les lèvres.

- Est-ce que tu n’aurais pas peur de sortir, par hasard ? Pas par rapport à Voldemort, mais juste à cause du fait d’être à nouveau dans le monde.

La première impulsion de Lily fut de s’insurger, mais une seconde de réflexion lui révéla que James n’avait pas tout à fait tort. Quitter Godric’s Hollow l’angoissait un peu. Tel un prisonnier qui ne se rappelle pas autre chose que sa cellule, elle avait soudain peur de quitter sa prison.

- C’est idiot, marmonna-t-elle.
- Pas complètement.
- Tu n’as pas peur, toi.
- On n’est pas obligé de ressentir les mêmes choses, fit-il remarquer tout en caressant ses cheveux. J’étais bien plus terrifié que toi quand Harry est né.

Un rictus sarcastique étira les lèvres de Lily alors qu’elle se rappelait la façon dont James s’était fait jeter hors de la salle d’accouchement.

- Effectivement.
- Ça ne fait pas toi une lâche, si c’est ce qui t’inquiète. Je suis sûr que dès que tu seras au château, ça ira beaucoup mieux. Retrouver tout le monde sera plus naturel que tu ne le penses.
- Comment tu le sais ?
- On a vécu trop de choses avec eux pour qu’ils nous apparaissent comme des étrangers.

Lily hocha la tête, songeuse, avant de soupirer profondément.

- Il y aura tellement d’absents. Margaret, William…
- Sans compter tous ceux qui sont partis il y a déjà bien longtemps, murmura James, les yeux dans le vague.

Son regard se concentra à nouveau sur le visage de sa femme et il déposa un baiser sur le bout de son nez.

- Justement, il faut profiter de l’occasion qui nous est donnée de revoir tout le monde. On ne sait pas de quoi l’avenir sera fait.

Lily frissonna en comprenant ce que James sous-entendait. Lorsqu’ils vivaient au QG, chacun savait qu’un membre qui partait en mission pouvait ne jamais repasser le pas de la porte. Maintenant que les Potter étaient reclus, cette réalité s’était faite moins tangible. Lily oubliait souvent le danger auquel tous faisaient face, jusqu’à ce que Sirius ou Remus se présentent sur le pas de leur porte en arborant une nouvelle cicatrice. James avait raison, même si elle détestait cette idée. C’était peut-être la dernière occasion qu’ils auraient jamais de revoir certains des membres de l’Ordre.
Cette réflexion l’attrista profondément. Les yeux fixés sur le baldaquin du lit, elle songea qu’elle n’était plus si sûre de vouloir se rendre à la réunion. Elle ne voulait pas dire adieu. Comme s’il pouvait lire dans ses pensées, James pressa ses lèvres contre sa joue et chuchota :

- Oublie ce que je viens de dire. Ce sera juste une belle occasion de se revoir, de plaisanter avec tout le monde, de se moquer des Prewett. C’est tout.

Lily ferma les yeux avec l’impression d’être anéantie par une douleur incommensurable. Le poids de tous les morts de l’Ordre pesait soudain sur elle. Comme trop souvent, elle se força à le mettre de côté, à ignorer la mort qui obscurcissait leur vie de ses ailes déployées.

***


Remus rapporta la cape promise et, au milieu du mois de juillet, Lily et James s’apprêtèrent à partir pour Poudlard. James était surexcité, mais Lily tellement nerveuse qu’elle ne cessait de s’en prendre à lui. Il s’abstint de lui lancer un sortilège de mutisme malgré l’envie qui le tenaillait et acheva de se préparer en l’ignorant du mieux possible. Alors qu’elle commençait à s’énerver parce qu’il n’avait pas mis les biberons de Harry dans le sac, il lui fourra sous le nez la besace grande ouverte et pleine de biberons, sans prononcer un mot. Cela eut le mérite de la faire taire pendant cinq minutes, le temps qu’il mette Harry dans le porte-bébé et ouvre la porte d’entrée. Lily se tint quelques secondes devant, incertaine. Les poings crispés, elle passa la langue sur ses lèvres puis expira lentement.

- Il faut qu’on y aille, dit-elle finalement.
- Certes.
- On va être en retard.
- Je t’attends, rétorqua-t-il.

Elle expira une dernière fois puis fit passer la cape d’invisibilité de Dumbledore sur sa tête. James fit de même avant de poser une main sur la hanche de sa femme qui, comme convenu, se tenait toujours devant la porte ouverte. Ils étaient normalement tous les deux bien dissimulés. Harry avait sa tétine dans la bouche avant qu’il ne fasse pas de bruit. Lily avança lentement devant James tandis qu’il fermait la porte. Ils étaient cachés par le Fidelitas jusqu’au portail du jardin. Ils avancèrent jusqu’à cette limite, toujours liés l’un à l’autre. Lily s’arrêta un peu plus longtemps que nécessaire avant de tirer la barrière. James comprenait que ce soit difficile pour elle de quitter leur retraite, même s’il n’arrivait pas à se mettre à sa place. Finalement, elle avança dans la rue.

C’était la partie la plus périlleuse de leur voyage : ils ne pouvaient pas transplaner tous les trois en même temps, et ne souhaitaient pas non plus ôter les capes avant d’être dans les murs de Poudlard. Il leur était donc impossible, jusque-là, de savoir si l’autre était arrivé sans encombre sur place. James ne voyait pas trop ce qu’il pouvait se passer entre le pas de leur porte et l’entrée de Poudlard, mais il avait appris à se méfier. Les Mangemorts étaient imprévisibles.
C’est donc avec un sentiment d’angoisse qu’il ôta ses mains des hanches de Lily pour la laisser transplaner avant lui. Il attendit quelques secondes avant de pivoter sur lui-même, une main posée sur la tête de son fils, attaché contre son ventre. Il était à peu près sûr qu’il allait se faire vomir dessus.

Il atterrit face au gigantesque portail de Poudlard, au pied duquel attendait Dumbledore. D’après l’arrangement fait, les Potter devaient arriver les derniers. Le directeur avait indiqué qu’il fermerait les portes à dix heures. Ils avaient quitté leur maison cinq minutes avant l’heure pile. Sans attendre, James passa donc ce portail qui lui était si familier. Harry s’agitait un peu sous la cape, aussi James passa-t-il ses index das les petits poings du bébé. Même si étudier n’avait jamais été son activité favorite, il avait toujours aimé Poudlard. Il n’y était revenu qu’une fois depuis la fin de sa scolarité, mais il était à chaque fois saisi d’un puissant sentiment de nostalgie. Le fait d’y amener son fils, même tout bébé, le renforçait encore.
La nostalgie fut remplacée par l’excitation alors qu’il songeait à tous ceux qui les attendaient à l’intérieur. Il ne put s’empêcher de sourire et se prit à hâter le pas. S’il l’avait pu, il aurait sautillé jusqu’à l’entrée du château. Il finit par l’atteindre à une allure normale et se faufila dans la porte entrouverte. Derrière, faisant les cent pas, l’attendait Lily. Il tira sur la cape, révélant ainsi son visage souriant. Sa femme se précipita aussitôt sur lui pour le serrer dans ses bras et embrasser le crâne de son fils.

- Merlin, vous êtes là ! J’ai l’impression de vous attendre depuis une éternité.

James ricana tout en déposant un baiser sur son front.

- A t’entendre, on vient d’effectuer le voyage le plus périlleux de l’univers.
- C’est l’impression que ça m’a donné, rétorqua-t-elle en fronçant le nez.

Elle s’écarta et prit une profonde inspiration, les yeux fermés. Lorsqu’elle les rouvrit, toute trace de souci avait déserté son visage, remplacée par un sourire.

- On y est, lança-t-elle. Poudlard. Ailleurs que chez nous.
- Ailleurs que chez nous, répéta James avec une expression pleine de jubilation.
- Ah, vous êtes tous les trois là ! s’exclama Albus Dumbledore en pénétrant à son tour dans l’entrée du château. Vous n’avez utilisé qu’une seule cape, finalement ?

Le couple se retourna vers lui et ils levèrent chacun leur morceau de tissu. Le directeur fronça les sourcils, perplexe.

- On perçoit généralement un mouvement de l’air quand quelqu’un caché sous une cape d’invisibilité se déplace, et je n’en ai perçu qu’un seul.
- Un mouvement de l’air ? s’étonna James. La mienne est totalement imperceptible.
- La vôtre ? s’étonna Dumbledore.
- Héritage des Potter, annonça fièrement James en lui tendant l’objet de leur discussion.

Il était généralement plutôt discret au sujet de sa cape, mais il savait pouvoir faire confiance à Dumbledore. Le directeur fit glisser le tissu entre ses doigts, l’air songeur. James jeta un regard amusé à Lily ; il semblait les avoir complètement oubliés. Un petit cri de Harry, qui en profita pour cracher sa tétine, le ramena à la réalité. Il toussota, tendit la cape à James et leur indiqua l’escalier avec un sourire. Néanmoins, James avait la nette impression qu’il était troublé. Il n’osa pourtant pas poser de question et suivit le directeur et sa femme, qui entamèrent une discussion passionnée sur les potions.
Harry n’émettait plus un son mais tournait la tête dans tous les sens, apparemment bien conscient qu’il était dans un environnement entièrement nouveau. James était sûr qu’il mourait d’envie d’aller explorer à quatre pattes. Au bout d’un moment, le jeune homme compris qu’on les emmenait dans la salle des professeurs. Lorsqu’ils arrivèrent dans le bon couloir, un brouhaha de conversations leur parvint. James eut envie de se précipiter vers la porte mais se retint et continua à marcher dignement derrière son directeur et sa femme. Lorsque ceux-ci arrivèrent devant l’entrée de la salle, les conversations se turent. Dumbledore entra, un sourire rayonnant sur le visage. James embrassa du regard la salle pleine, les visages connus, d’autres qui l’étaient beaucoup moins. Il fut pris de l’envie de serrer tout le monde dans ses bras, tant était forte l’impression de retrouver sa famille. Il était certain que Lily ressentait la même chose. Devant lui, Dumbledore étendit les bras et annonça fièrement :

- Bienvenue à la première assemblée générale de l’Ordre du Phénix !
Charmimnachirachiva

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par Charmimnachirachiva »

Coucou, ça fait longtemps que j'ai pas commenté mais les vacances et tout et tout, c'est galère désolé :?

Sinon j'ai rattrapé les chapitres de retard et ils sont trop biens !!
Comme j'ai eu une petite interruption après le chapitre ou James va aidé Sirius je suis heureuse de voir qu'il va bien et que Lily lui a quand même pardonnée !!
Sinon la fin approche et je trouve ça trop triste ! :cry: :cry: surtout que c'est pas une fin très joyeuse...
Dumbledore à raison : il faut réunifié les maraudeurs !!!!!!!
Et Peter, j'ai à la fois envie de le tuer et de pleurer... :evil: :( :evil: :(

100ème page !!
cochyo

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par cochyo »

Wooooowww l’introdiction aux reliques !!!
Génial !!
PtiteCitrouille

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Hello!!
Il passait des heures à tailler le bois nécessaire pour réaliser son premier prototype de balai
(ouais, même pas d'intro) je sais pas pourquoi mais avec cette histoire de balai j'ai pensé à un truc: genre, son prototype est découvert des années plus tard avec le nom inscrit dessus et c'est le Nimbus haha, ça serait tellement cool :lol:
On pourra mettre les cadeaux hideux dont on ne veut pas en première ligne
#le vase de Pétunia
Je crois que quand j’étais vraiment petite, c’était toujours dirigé contre Pétunia. Même si ça n’arrivait pas si souvent
et après elle s'étonne que Pétunia la déteste... :roll: :lol:
- C’est peut-être parce qu’on t’a trop appris qu’il fallait une baguette pour faire de la magie. Avant qu’on ne m’en donne une, je me souviens que je pouvais sentir la magie dans tout mon corps, parfois. Dès que j’en ai eu une, ce sentiment a disparu.
ahh oui c'est bien vu
J’ai toujours trouvé ça dommage qu’on ne nous apprenne pas à pratiquer la magie sans baguette.
beuuuhouhouhouu, ça leur aurait été tellement utile :cry:
Harry qui observait un oiseau depuis plusieurs minutes déjà, la bouche grande ouverte.
c'est à la fois attendrissant, triste parce que jamais il se souviendra de cette innocence, et amusant parce que bon, c'est l'Elu dont on parle
particulièrement à ceux qui ne reviendraient jamais
mon cerveau est tellement câblé sur l'Ordre que j'avais l'impression su'il parlait des élèves qui rejoignaient l'Ordre et en mourraient
mais la situation était trop préoccupante pour qu’il gère des jets de bombabouses intempestifs.
ça fait tellement condescendant envers les élèves de Poudlard on dirait c'est des gamins de 12 ans tous :lol: :lol:
Il en sortit la Pensine et y déversa quelques pensées encombrantes.
et dire que moi je bataille pour me rappeler de choses que j'ai oublié en 2 minutes
Une fois sorti des limites magiques de Poudlard, il put enfin transplaner.
pourtant lui il peut transplaner normalement dans l'enceinte, non?
- Ils n’ont pas besoin de camaraderie, ils ont besoin de plus de membres.
- Nous ne les avons pas, alors ils ont besoin de camaraderie. Les choses fonctionnaient mieux lorsqu’ils formaient une équipe.
tellement d'accord, mais je me demande si ça serait pas trop tard tout ça
- Vous voulez que je les envoie tous en mission en même temps ? Rétorqua l’Auror, sceptique.
- Je ne sais pas. Pourquoi pas ?
ça, ça va faire des morts à la pelle d'un seul coup
- Et vous avez un adjoint. C’est moi qui ai fondé cet Ordre, Maugrey, et je vous somme de vous présenter à cette réunion.
on reconnaît bien le Dumbledore qui n'accepte pas un non pour réponse
Poudlard, soupira-t-elle. Dumbledore sait comment nous appâter.
moi j'aurais craqué direct, j'aurais dis oui avant même qu'il finisse les explications :lol:
Et tu es mon petit Détraqueur personnel !
vu le nombre de fois où ils se sont embrassés, James aurait été une vieille coquille vide depuis bien longtemps :lol:
Comme trop souvent, elle se força à le mettre de côté, à ignorer la mort qui obscurcissait leur vie de ses ailes déployées.
à chaque fois tu nous rends minables quand tu sors des phrases aussi stylée. Belle image pour la upcoming deathly hallow
au milieu du mois de juillet,
AHHH bientôt l'anniv de Harry, la lettre de Lily à Sirius que Harry va retrouver plus tard (mais bordel, trop proche du 31 octobre)
Il attendit quelques secondes avant de pivoter sur lui-même, une main posée sur la tête de son fils, attaché contre son ventre.
c'est pour ça que Harry a pas vomi quand il a transplané avec Dumbledore dans le 6, parce que c'était pas sa première fois bouhouhou
ça fait bizarre de se dire que dans le HP1, on pourrait dire à Harry qu'il est "retourné" à Poudlard
Le directeur fit glisser le tissu entre ses doigts, l’air songeur.
dammmmn, tellement subtil l'insertion des reliques !
Bienvenue à la première assemblée générale de l’Ordre du Phénix !
ahhh bah il était temps, j'ai hâte de voir les retrouvailles, ça m'avait manquée de ne pas les voir tous ensemble !
et c'est là qu'ils vont faire la photo de groupe non? Marlène meurt au mois de juillet peu après la photo donc...

Argh, en fait j'ai hâte de voir comment tu vas écrire la suite, mais ça va trop me bouleverser tout ça, ça fait trop longtemps qu'on suit tes personnages...! Perso quand je suis arrivée sur BN, L&J était la première fic que j'ai suivie et commenté donc ça va me faire tout drôle...

C'était un très bon chapitre comme d'habitude ! :D
Gros bisous !
Perripuce

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par Perripuce »

Cazolie a écrit :Hey ! Yoo je suis en retard mais je suis lààà Pour cause de vacances en famille, je n'ai pas eu le temps de répondre aux commentaires, mais sachez que ça m'a fait vraiment très plaisir de vous revoir, Anna' et Clem ! Et bien sûr merci à Perri et cochyo, vous êtes tous des amours

J'ai écrit un peu dans le train ce matin et j'ai dû expliquer à mon mec, assis à côté de moi, ce que voulait dire "transplaner". Parfois je me demande comment je peux être avec lui :lol: :lol: Je comprends tellement cette douleur.

J'espère que vous passez tous de bonnes vacances sinon ! A priori il reste moins de 10 chapitres (même si je n'ai pas encore tout écrit, mais il faut sérieusement que je m'y colle. L'agrégation va commencer et j'aurai toujours pas fini :o :o )

La bise tout le monde, bonne lecture !


Chapitre 22

La grande salle à manger du manoir Malefoy était pleine. Ah réception mondaine. Aucun Mangemort n’était assis autour de la grande table car Lord Voldemort n’y avait convié personne, mais beaucoup de partisans se tenaient autour, rassemblés en petits groupes qui bruissaient de secret et d’inquiétude. Rogue se tenait un peu en retrait, caché dans les ombres lancées par les torches flamboyantes. Il préférait écouter ; on en apprenait toujours plus ainsi. Rester ainsi en position verticale ne lui plaisait guère à cause d’une blessure récente infligée par un Auror, mais il ne voulait pas céder sa place. Bien fait. Désolée, je pense que je n'arriverais jamais à adoré Rogue c'est pour ça que j'aime beaucoup le tien, il est vraiment nuancé. Le seigneur des Ténèbres avait disparu pendant des semaines et, enfin, il était de retour. Rogue ne souhaitait rater cette première soirée du maître parmi ses fidèles pour rien au monde. Même si Voldemort ne lui adressait pas la parole, il remarquerait son absence. Or, Rogue ne souhaitait pas attirer l’attention sur lui. La dernière chose dont il avait besoin était un début de soupçon. Logique pour un agent-double :lol: :lol:
L’une des portes à double battants de la salle s’ouvrit en grand et Bellatrix Lestrange fit son entrée. Severus glissa parmi les ombres pour se rapprocher de la tête de la table, où était assis le maître. Il ne regardait rien ni personne, la tête appuyée sur sa longue main fine, l’autre occupée à caresser Nagini.

- Maître…

Severus grimaça en entendant la voix suppliante de Bellatrix. Il n’avait jamais compris comment cette femme si sûre d’elle face à n’importe qui pouvait se montrer si faible, minauder ainsi face à Voldemort. C’en était répugnant. C'est vrai que c'est impressionnant qu'elle change à ce point de nature en présence de Voldemort.
Il n’entendit pas la suite de ses propos, occupé à contourner un petit groupe de partisans qui s’interrogeaient sur l’activité du maître pendant son absence. Il bouscula un peu l’un d’eux, qui lui jeta un regard peu amène. Rogue n’était pas aimé parmi les Mangemorts. Il était accepté, mais on ne l’appréciait pas. Il s’y était résolu ; depuis Lily, personne ne l’avait aimé. A dire vrai, il n’avait aimé personne non plus. Mais quelle réflexion intéressante et qui donne un certain éclairage sur Rogue !

Lorsqu’il sentit le regard brûlant de Voldemort sur lui, il ferma brusquement son esprit. Il pratiquait l’Occlumencie et la Legilimencie depuis plusieurs années déjà, mais il s’était entraîné avec plus d’assiduité ces derniers temps ça explique pourquoi il est si bon Occlumens. . Cependant, Voldemort ne tenta rien. Il détourna simplement son regard ennuyé pour continuer à écouter ce que Bellatrix gémissait dans son oreille. Rogue en comprenait à présent la teneur. Elle parlait du braquage du coffre-fort des Lestrange, qui avait eu lieu juste après le départ du maître. Cela faisait trois semaines maintenant. Même la Gazette avait cessé d’en parler.

- … ruiné, chuchotait-elle. C’est sales traîtres à leur sang ont rendu notre argent impur, ils…
- Reprend-le, coupa-t-il, visiblement ennuyé. Avec simplicité :lol: :lol:
- Il est au Ministère, sous scellé, répondit-elle.

Cette réponse eut le mérite de piquer l’intérêt de Voldemort. Un lent sourire étira ses lèvres alors qu’il grattait la tête du serpent.

- Nous n’avons pas fait de descente au Ministère depuis un moment, Bella.

Bellatrix cessa de larmoyer lorsqu’elle comprit ce que Voldemort lui proposait. Elle battit des mains comme une petite fille. Bellatrix est aussi fascinante qu'agaçante Rogue retint un claquement de langue agacée ; elle n’avait aucune tenue. Un court instant, il se demanda s’il devait prévenir Dumbledore. Il décida finalement que non. La quantité d’informations qu’il donnait à l’autre camp était dosée avec précisions. C’était une question de stratégie : s’il en donnait trop, s’il faisait part de détails trop précis, on finirait pas comprendre qu’il y avait un traître. Il fallait calculer les risques et les bénéfices. Dans ce cas-là, s’il vendait la mèche, Voldemort saurait que c’était l’une des personnes présente ce soir-là à portée d’oreille qui l’avait trahi. Or, il venait tout juste de poser les yeux sur lui. Réflexion hyper intéressante qui est bien pratique parce que du coup personne ne sera au courant.

La rumeur se répandit comme une traînée de poudre dans la salle. Les conversations s’unifièrent autour d’un même thème : prendre d’assaut le Ministère Mon dieu ça annonce du lourd cette affaire . Rogue se rappelait très bien de la dernière attaque contre ce haut lieu de l’administration sorcière. C’était le soir de l’enlèvement du Ministre de la magie. Le soir où Potter avait failli mourir. Et Lily.

- Severus !

Le jeune homme sursauta en entendant la voix de Voldemort l’appeler au milieu du brouhaha qui régnait à présent. Personne ne lui prêta attention alors qu’il s’approchait de la table. Bellatrix s’était retirée.

- Severus, dis-moi, siffla Voldemort. Pendant mon absence, il n’y a eu aucun signe du garçon ou de ses parents ?
- Aucun, maître, répondit-il calmement.

Le seigneur des Ténèbres hocha la tête, l’air songeur, et renvoya Rogue d’un geste négligent de la main. Il se retira sans demander son reste, soulagé de l’humeur magnanime de son maître. Quoi qu’il ait fait durant ces trois semaines, cela avait dû bien se passer. Depuis que Severus avait rapporté la prophétie à Voldemort, il semblait le tenir comme responsable de la traque des Potter. En même temps, il ne lui avait pas demandé explicitement de les chercher. Il paraissait attendre qu’ils se dévoilent d’eux-mêmes.

Severus espérait qu’ils seraient assez malin pour ne pas lui faire ce plaisir. Peter bon sang tu es un abominable petit rat :evil:

***


Edgar Bones EDGAAAAAR se hâtait le long des couloirs du Ministère, une pile de dossiers flottants devant lui pour lui frayer un passage aux carrefours encombrés. C’était l’heure d’arrivée de tous les fonctionnaires, et Bones était en retard. En retard ?

La mort de sa fille l’avait affaibli et rendu incapable de travailler pendant de longs mois, mais il avait fini par se ressaisir. Il le devait au moins à sa femme, qui s’était montrée incroyablement forte malgré l’épreuve qu’elle traversait, elle aussi. Maugrey avait été d’une aide toute relative pour le remettre sur pied : la brusquerie n’était pas toujours la solution, mais cela avait fini par fonctionner pour Edgar. Il était revenu siéger au Magenmagot juste à temps : l’Ordre était dans le pétrin ça on l'avait bien compris. .
Trois semaines plus tôt, le braquage des manoirs Lestrange et Malefoy avait défrayé la chronique. La Gazette n’avait parlé que de cela pendant pratiquement dix jours. L’agitation populaire autour de l’événement avait fini par retomber, mais pas l’agitation juridique. Lucius Malefoy et Rodolphus Lestrange avaient saisi le Magenmagot afin d’intenter un procès au Ministère, qui détenait à présent leurs fonds. La première semaine de procès n’avait été qu’une suite ininterrompue d’affirmation et d’infirmation quant à l’existence réelle de l’Ordre du Phénix. Tout cela n’était qu’une vaste mascarade : la plupart des membres du Magenmagot savaient très bien ce qu’il en était, ainsi que les plaignants. Même le reporteur de la Gazette présent sur place n’était pas dupe. Cependant, c’était une chose de reconnaître informellement l’existence de l’Ordre, et une autre d’inscrire ses activités pour le moins illégales dans la jurisprudence de la justice magique. C'est intéressant d'avoir cette vision, genre que rappeler que l'ordre est en un sens aussi hors la aloi que les Mangemorts et donc que le Ministère se retrouve assez coincé concernant les affaires qui le concerne.

Si Barty Croupton avait présidé le procès, jamais l’Ordre ne s’en serait sorti. Merlin en soit remercié, il était trop occupé à juger les partisans de Voldemort qui emplissaient les cellules du Ministère pour venir s’occuper de cette affaire. C’était donc Edgar qui était en charge, et il était bien moins scrupuleux que son Directeur quand il s’agissait de protéger l’Ordre. Il avait donné quelques consignes, graissé quelques pattes, et obtenu du Magenmagot qu’il reporte toute la responsabilité de l’affaire sur le Ministère. Mais qu'il est débrouillard cet Edgar

Une fois cette affaire réglée, il avait fallu rentrer dans le vif du sujet. Edgar était encore sidéré de l’aplomb de Lestrange et Malefoy, qui venaient se plaindre qu’on les avait pillé sans craindre un seul instant d’être accusé de collusion avec l’ennemi. Chaque jour ils trônaient au milieu de la salle souterraine, richement vêtus, l’air indifférent voire ennuyé, sûrs d’eux. C'est vrai qu'il faut une sacrée dose de mauvaise foi pour venir et se dire les victimes ! Mais ça montre tout le côté vraiment insidieux de la guerre : personne ne sait officiellement qui est qui et je trouve ça assez dingue en un sens, ils n'ont pas de liste officielles des Mangemorts?

Lorsque Bones entra dans la pièce, il les trouva exactement dans la même position. Tous les membres du Magenmagot était déjà là. Lestrange sortit sa montre à gousset de sa poche et soupira bruyamment avant de la ranger. Bones s’abstint de tout commentaire et s’empressa de prendre sa place. Ses dossiers tombèrent avec fracas sur son bureau tandis qu’il réajustait son chapeau. Il s’éclaircit la gorge avant de commencer :

- Bonjour à tous. Nous allons pouvoir entamer…
- En retard, souffla Malefoy, mais l’acoustique de la salle était telle que Bones l’entendit distinctement. Oh ferme la toi.
-… la 23è journée du procès Lestrange-Malefoy contre le Ministère, continua Edgar comme si de rien n’était.
- Je le répète, intervint aussitôt Lestrange, le procès est contre l’Ordre du Phénix.
- La parole n’est pas au plaignant, répondit Bones d’un ton neutre. L’ordre du jour, s’il-vous-plaît ?

Un vieux Sorcier à la vision défaillante et aux mains tremblantes entreprit de sortir une feuille de son dossier afin de la lire à l’assemblée. Edgar s’abstint de tapoter son bureau de façon impatiente. Cela ne ferait que mettre tout le monde un peu plus sur les nerfs. Enfin, le Sorcier prit la parole :

- Ce premier mai 1981, l’institution accusée souhaite éclairer le rôle des deux plaignants aux côtés de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Voilà qui est fort juste et intéressant ahah

Edgar grinça des dents ; comme Maugrey et Voldemort, il trouvait cette peur du nom de Voldemort horripilante Je l'imaginais aussi assez comme ça - après tout, il est dit qu'il est un grand sorcier donc ça ne surprend pas qu'il trouve ça idiot . Il s’abstint cependant de tout commentaire sur ce point pour faire un signe de tête à la Sorcière qui siégeait à sa droite et représentait le Ministère.

- Il a été porté à notre connaissance par le Bureau des Aurors que vous seriez engagés, l’un comme l’autre, dans des activités illégales auprès du criminel qui vient d’être évoqué. Dans le cas où cela s’avérerait vrai, la confiscation de vos biens par le Ministère ne serait que justice.

Malefoy requit la parole d’un geste de main. Edgar la lui accorda, dépité. Tout ce procès n’était qu’une mascarade. ça doit faire mal quand on est profondément épris de l'idée de justice et tout ce genre de procès, où tu te rends comptes que la justice n'est qu'une mascarade.

- Si le Ministère nous accuse d’un tel fait, pourquoi n’avons nous pas été arrêtés ? Interrogea-t-il d’un ton plaisant. En voilà un grand mystère

Les membres du Magenmagot s’entre-regardèrent, gênés. Bones prit donc sur lui de répondre :

- Par manque de preuve.
- Dans ce cas, pourquoi nous avoir d’ores et déjà sanctionnés ? Il me semblait que l’Habeas Corpus s’appliquait toujours dans ce pays.QUESTION : l'habeas Corpus s'applique chez les sorciers? Parce qu'ils n'ont pas la même histoire politique et la même construction de la démocratie que nous
- C’est le cas, soupira Bones.

Malefoy écarta les bras, un sourire satisfait sur les lèvres.

- Alors je crois que nous pouvons crier justice et réclamer nos biens. Ils ont été saisis de façon arbitraire.
- Seulement parce que vous vous cachez sous des cagoules ! Cria quelqu’un dans la salle.

Lestrange se leva aussitôt et fit mine d’être furieux. Edgar était certain qu’il jubilait.

- Calomnie ! s’écria-t-il. Nous accuse-t-on de lâcheté ? EXACTEMENT EN PLUS T'ES UN MECHANT MANGEMORT
D'ailleurs cette histoire de cagoule ça me rappelle le Ku Klux Klan :shock: En plus j'ai regardé Blackkklansman y'a pas longtemps :lol: :lol:

- Silence dans l’assemblée, réclama mollement Bones. Mr. Malefoy a raison, en vertu de l’Habeas Corpus, inscrit dans les lois sorcières et moldues depuis des générations, aucun homme ne peut être dépossédé de ses biens sans jugement légal de ses pairs. Or le dit jugement est rendu en la faveur de ces deux hommes par faute de preuve.

Il n’aurait même pas pu produire un membre de l’Ordre en tant que témoin : aucun n’avait jamais vu l’un de ces deux hommes sans sa cagoule en train de prendre part à des activités de Mangemorts Sauvé par la simplicité d'une cagoule ... . Simplement, c’était de notoriété publique qu’ils étaient des Mangemorts. Lui-même avait déjà reconnu la voix de l’un d’eux sur le champ de bataille, mais ce n’était pas un témoignage suffisant. Merlin, même un témoin oculaire était devenu inutile ces derniers temps : on accusait simplement quelqu’un d’avoir fait usage de Polynectar, ou de leur avoir jeté un Imperium. La justice n’avait plus aucune prise. C'est pas simple la justice avec la magie ...

Lestrange se rassit tandis que Malefoy faisait les cent pas. Il lança :

- Maintenant que ceci est réglé, nous aimerions parler réparations. Nous souhaitons non seulement récupérer nos biens sur l’heure mais aussi obtenir compensation pour l’injustice qui nous a été faite. Le beurre, l'argent du beurre et le sourire de la crémière.
- La question ne sera pas réglée tant que le jury n’aura pas délibéré, Mr. Malefoy, soupira Bones tout en tapotant sa pommette de l’index. Mais avant que nous ne nous retirions, dites-moi donc quel est votre prix.
- La démission d’Alastor Maugrey, qui a commandité cette attaque. BAH BIEN SÛR

Le doigt d’Edgar se posa une dernière fois sur sa pommette alors qu’il se figeait. Des murmures s’élevèrent dans la foule. Maugrey était une figure controversée, mais tous savaient qu’il était le mieux placé pour mener la guerre. Edgar cherchait comment formuler un refus diplomatique lorsque la porte de la salle de conseil s’ouvrit brusquement. Un jeune clerc qui portait l’étole des apprentis fit irruption dans le cachot, hors d’haleine, un parchemin à la main.

- Mr. Bones ! Haleta-t-il. J’ai trouvé !

Edgar se leva aussitôt, sans se soucier du bruyant raclement de sa chaise sur le sol. Malefoy et Lestrange dévisageaient le jeune Sorcier comme s’ils allaient l’assassiner sur place. L’apprenti, inconscient de leur regard, monta quatre à quatre l’escalier qui menait à la tribune et bouscula Sorcières et Sorciers pour atteindre Edgar, qui lui arracha son document des mains. Il s’agissait d’un jugement rendu en 1942. Un Sorcier soupçonné de soutenir Grindelwald s’était vu confisquer tous ses biens, malgré l’absence de preuve formelle. L’Habeas Corpus était explicitement désigné ; le juge du Magenmagot estimait que l’État de crise nationale dans laquelle se trouvait la société sorcière justifiait la prise de décision arbitraire. aRGH j'au du mal avec ce genre de décision. Plaider l'arbitraire au nom d'une certaine urgence d'état ça me met vraiment mal à l'aise. "Celui est près à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'un, ni l'autre et finira par perdre les deux." Edgar fronça les sourcils, bien conscient que tous autour de lui retenaient leur souffle. Il n’aimait pas la justification du juge. Cette jurisprudence pouvait facilement être retournée contre eux. Néanmoins, il était sûr de lui ; Lestrange et Malefoy étaient de fervents partisans de Voldemort. Il ne s’en prenait pas à un innocent en faisait valoir ce cas passé. Il se passa la langue sur les lèvres, pris une inspiration puis annonça d’une voix forte :

- L’assemblée de ce jour est reportée à plus tard. Le Magenmagot va se retirer avant d’étudier la jurdisprudence qu’on vient de m’apporter. Les plaignants sont invités à se retirer.

Malefoy et Lestrange commencèrent à protester, mais deux Aurors les poussèrent dehors sans ménagement, sans doute furieux qu’ils aient demandé la démission de Maugrey. Autour de Bones, tout le monde chuchotait vivement. Sans se soucier de l’agitation, il gagna le centre de la salle, son document à la main, et se prépara à faire entendre raison à ses pairs.

Alors ce point de vue était vraiment intéressant ! Déjà t'as super bien gérer le procès, que ce soit dans les difficulté de juger avec deux associations si peu visible, si illégales et en temps de guerre, et puis même dans le vocabulaire et tout, c'était super bien fait !
Par contre on sent la fin pour Edgar :cry: :cry: Qui va le tuer finalement?


***


- Agagagaga !

Lily sourit, amusée, tout en suivant son fils qui marchait à quatre pattes tout en babillant aussi fort que le lui permettaient ses petits poumons. Il entra dans le salon, s’immobilisa devant le fauteuil, glissa sur le ventre et entreprit de grignoter le pied du meuble Mesdames et messieurs, l'élu, le sauveur du monde sorcier, celui qui vainc Voldemort ! . Lily s’empressa de déposer la compote qu’elle avait dans la main et souleva le bébé avant qu’il n’ait eu le temps de manger trop de poussière. Il poussa un cri de protestation puis commença à se débattre quand elle l’assit sur ses genoux, mais se montra bien plus coopératif quand il entendit le « ploc » caractéristique de l’ouverture du pot de compote Hum des compotes <3 C'est siiii bon j'ai une passion compote. D'ailleurs je crois que je vais aller prendre une compote. . Comme d’habitude, Lily s’efforça de le modérer pour qu’il ne se jette pas sur la nourriture. Il essayait généralement de mettre ses doigts dans le bocal puis de les porter à sa bouche en même temps qu’elle y mettait la cuillère. L’opération se terminait rarement bien.

Lorsqu’un peu de compote s’étala sur son petit polo, Lily grommela. Elle avait encore oublié de prendre son bavoir Non mais c'est INDISPENSABLE le bavoir ! Parfois même pour toi-même : mon petit frère me rejetait des choses sur moi parfois. . Le bébé ne s’en formalisa pas et mit son doigt dodu dans la compote avant de le porter à sa bouche.

- T’es bien un homme, hein, soupira Lily. Espèce de ventre sur pattes.
- Étant donné la taille de son buste par rapport à ses jambes, je pense que c’est une description adéquate, commenta James en entrant dans la pièce. Cela dit, je ne vois pas où est le problème.

Il s’assit près de Lily et caressa la joue d’Harry, qui attendait, la bouche grande ouverte, que sa mère y mette la cuillère.

- Hein, mon p’tit pote Potter ?
- Oh, Merlin, ne l’appelle pas comme ça. Quand il entrera à Poudlard il comprendra que ça fait onze ans que son père se moque de lui.
- Je ne me moque pas de lui ! Je l’immunise. :lol: :lol: :lol:

Harry n’avait, pour le moment, pas l’air très perturbé par les surnoms dont son père pouvait l’affubler. Bathilda se plaisait à dire que c’était le plus joli bébé du monde. Lily était d’accord, mais elle savait bien être peu objective. Quoi qu’il en soit, il respirait la santé : il était dodu à souhait, souriant et rieur, et avait bon appétit Bah ça va vite changer dans un an cette affaire. . Merlin en soit remercié, il n’atteignait pas pour autant les proportions de son cousin Dudley, dont Lily et James avaient reçu une photo lorsque Pétunia avait daigné leur annoncer sa naissance, près d’un an après que celle-ci soit advenue. C’était la seule nouvelle que Lily avait reçu de sa sœur depuis des mois et des mois. Elle était persuadée que si elle-même ne lui avait pas écrit pour lui parler de Harry, Pétunia ne l’aurait jamais informé de l’existence de son neveu.

Tout en raclant le fond du pot de compote, elle sourit toute seule en se rappelant la réaction de James lorsqu’il avait ouvert l’enveloppe. Elle était occupée dans son laboratoire lorsqu’elle l’avait entendu crier : « Lily ! Ta sœur a adopté un bébé cachalot ! » :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: C'est toujours aussi drôle à la seconde lecture :lol: :lol: . Il avait ensuite essayé de la convaincre que le but de Pétunia en envoyant cette photo était de les aveugler par la laideur de l’enfant Le pire c'est que non, elle a sans doute envoyé la photo pour montrer à quel point son dudleynouchet est beau . Lily avait tenté de lui dire qu’il était méchant, mais elle riait trop pour être crédible. Par ailleurs, elle était désolée pour ce pauvre Dudley, mais il ressemblait déjà à son père. Contrairement à Harry, qui ressemblait chaque jour plus à James, c’était loin d’être une bonne chose. Oui mais il ne ressemble que physiquement, je suis persuadée qu'au fond de lui il a plus de Lily <3

James déposa un baiser sur sa joue et murmura :

- Qu’est-ce qui te fait rire ?
- Toi.

Comme Harry commençait à gigoter et à geindre, elle le déposa sur le sol où il reprit allègrement son exploration du monde, qu’il ponctuait de commentaires compréhensibles de lui seul. Lily sourit tendrement.

- Tu te rappelles ces trois semaines où il n’a pas cessé de pleurer ?

James grommela tout en se laissant tomber contre le dossier du canapé.

- J’ai plutôt eu l’impression que ça durait trois mois.
- Pauvre petit chou.
- Pauvres nous ! s’offusqua-t-il. Je ne me rappelle pas avoir dormi pendant cette période. J'ai pas hâte d'avoir un bébé juste à cause de ça : Mon dieu RIP mon sommeil !

Sans se préoccuper des jérémiades de son mari, Lily reprit :

- Tu sais, j’avais peur qu’il ne se développe par normalement, enfermé ici, sans jamais voir d’autres enfants ou même le monde extérieur.
- C’est un bébé, ma chérie, répondit James en lui caressant le dos. Son monde est plutôt limité. Il oublie la moindre chose en cinq minutes.
- Oui mais… Il n’est pas très stimulé. A vous de compenser dans ce cas là je suppose.
- Il a plein de choses à découvrir dans la maison, et dans le jardin. Puis il voit d’autres personnes que nous. Les Maraudeurs sont des personnes très stimulantes. *tousse*

Elle rit avant de se laisser contre lui avec un soupir. Il déposa un baiser sur sa tempe, puis sur son oreille, et murmura :

- Si tu tiens absolument à ce qu’il aie un petit camarade de jeu, je suis sûr qu’on peut trouver une solution.

Lily se figea. Elle pouvait le sentir sourire mais elle même n’en avait aucune envie. Elle y avait déjà pensé, bien sûr, mais elle s’était toujours raisonnée aussitôt. Avoir un autre enfant maintenant serait inconscient.

- On ne peut pas, James, chuchota-t-elle. Tu sais qu’on ne peut pas.

Il déposa un baiser sous son oreille. C'est ça, essaie de l'amadouer avec des bisous.

- Pourquoi ?
- Une grossesse a besoin de suivi, ce serait impossible à réaliser d’ici. Et puis imposer notre enfermement à un autre enfant ? Faire peser sur lui cette menace de mort ?

Sa voix se brisa un peu. James s’était éloigné d’elle. Elle posa une main sur son genou et se tourna à demi vers lui, mais il regardait par la fenêtre, le visage fermé.

- James, soupira-t-elle. S’il-te-plaît, ne fais pas cette tête-là. Dans d’autres circonstances…
- Et si les circonstances ne changent jamais ? l’interrompit-il. Mais il faut croire qu'elles changeront ... En soit on se rend pas compte que dans leur tête, ça peut durer des années et des années, que la guerre bat son plein et que l'Ordre est au plus mal, que leur avenir est vachement sombre ... Mais nous on sait que ça durera pas si longtemps ...

Sans lui accorder le loisir de répondre, il se leva et quitta la pièce. Lily hésitait à le rappeler lorsqu’on frappa à la porte. James alla ouvrir avant qu’elle n’ait pu se lever. Elle sourit lorsqu’elle reconnut la voix de Peter. MAAAAAAIS PAS LUUUUUI
***


Peter lut tout de suite dans les yeux de James que quelque chose l’avait contrarié. Néanmoins, une fois les mesures de sécurité exécutées, il le salua avec enthousiasme. Comme toujours, il s’efforçait d’être de bonne humeur lorsqu’on venait le voir. Non mais elle est HORRIBLE cette phrase :cry: :cry:

- Ça faisait un moment, Queudver ! s’exclama-t-il en l’introduisant dans le salon.
- Quelques semaines, oui, répondit-il timidement alors que Lily le saluait. Mais je vois que Harry bave toujours autant.

Le bébé, allongé sur le ventre, le regardait avec un grand sourire édenté et humide. Non mais ça me tue qu'à chaque fois il est l'air ridicule :lol: :lol:

- On devrait lui faire un pyjama en serpillière, même pas besoin de le mouiller, il peut s’en charger tout seul. Il serait très efficace pour laver le parquet !
- Tu crois que c’est pour ça qu’on habille les elfes de maison avec un torchon ? Interrogea Peter, songeur, tandis que James sortait le service à thé du buffet. je désapprouve la blague ...

James rit à cette supposition, mais Lily répondit :

- Au-delà des questions d’esclavage, je ne comprends pas pourquoi on ne peut pas coudre un peu ces torchons pour qu’ils ressemblent plus à des vêtements.
- C’est ça l’astuce, Lily, répliqua James. Ça risque de devenir un vêtement. Je suis persuadé que les elfes ont un sixième sens qui leur permet de reconnaître les vêtements les mieux déguisés.
- Eh bien, mes parents avaient une elfe de maison quand j’étais petit. Quand j’avais cinq ou six ans ils ont voulu la libérer, parce qu’elle se faisait vieille et qu’on n’avait plus vraiment besoin de son aide. Maman voulait lui proposer de vivre avec nous ensuite. Ils ont commencé par lui en parler, puis comme elle ne voulait rien entendre, ils ont essayé toutes les ruses possibles pour lui donner un vêtement. Elle n’a jamais mordu à l’hameçon. Ils ont fini par réaliser que la libérer contre son gré était loin d’être une bonne chose, donc elle est restée à notre service jusqu’à sa mort, quand j’avais neuf ans.
- Tu ne m’as jamais parlé de ça, commenta Lily en revenant de la cuisine une théière à la main.

Il haussa les épaules.

- Je sais que tu n’as jamais vraiment compris le lien entre les Sorciers et les elfes. Je ne voulais pas te choquer, j’imagine. Elle est vachement difficile cette question de la liberté des elfes. Parce que dans un premier temps c'est hyper répréhensible le comme méthode mais quand on essaie de changer ça on se heurte au refus des elfes qui sont bien comme ça. C'est vraiment une question épineuse qu'il faut prendre pas par pas ...

Peter remarqua une certaine tension dans le ton de James mais ne dit rien. Lily ne répliqua pas non plus comme il s’y attendait. Elle fixa simplement son mari un court instant avant de verser du thé dans les tasses.

- On peut penser ce qu’on veut des conditions de travail des elfes, mais la cuisine de Poudlard était vraiment une bonne chose, commenta-t-il pour relancer la conversation.

Lily eut un petit rire par-dessus sa tasse.

- Ça, on ne peut pas dire que vous n’en avez pas profité.
- Eh, toi aussi ! Protesta James.
- Merlin, vous vous êtes déjà vus manger, tous les quatre ? On aurait dit une horde de géants affamés. Enfin, surtout vous deux et Sirius. Remus…

Les deux autres hochèrent la tête. Peter se tortilla sur son siège, mal à l’aise. Évoquer la grande époque des Maraudeurs suscitait chez lui des émotions contradictoires. Nostalgie, tristesse… Honte, aussi. Parce qu’il leur mentait à tous. En même temps, il ne pouvait se départir de l’impression qu’on l’avait abandonné. A douze ans, ils s’étaient jurés qu’ils étaient amis à la vie, à la mort. Huit ans plus tard, le groupe avait explosé. Les autres faisaient comme si de rien n’était, mais il le sentait bien. James était à Godric’s Hollow, Sirius et Remus se voyaient à peine. Il s’était aperçu récemment que sans lui, Peter, Remus aurait à peine été au courant de ce qu’il s’était passé dans la vie de Sirius ces derniers temps. Il était sûr que l’inverse était vrai. Je vois pas en quoi c'est toi qui est abandonné mon coco.

Alors que James lui demandait justement des nouvelles de tout le monde, Peter songea que ce n’était pas que les Maraudeurs qui avaient explosé. L’Ordre aussi. Ils ne se voyaient presque jamais, partaient de plus en plus rarement en mission en groupe car ils manquaient trop d’effectifs. L’Ordre du Phénix était en train de se déliter Depuis qu'il n'y a plus de QG ... . Personne ne le disait mais Peter le savait : ils perdaient la guerre. Il le sentait dans la supériorité toujours plus grande dont l’écrasait le Mangemort, son maître-chanteur. On a déjà eu le nom du Mangemort en question? Ou c'est moi qui ne m'en souviens plus?

Un peu plus tard, Lily prit Harry et laissa les deux garçons entre eux. Peter en profita pour demander à son ami si tout allait bien. James se passa une main dans les cheveux avec un soupir.

- C’est juste… J’en ai assez d’être coincé ici, c’est tout. De ne pas pouvoir avancer.
- Je croyais que la conception de balai te plaisait ? Protesta Peter.
- Oui, bien sûr. Mais je voudrais… J’aimerais une plus grande famille, et Lily juge que ce n’est pas raisonnable pour le moment. Et, Merlin, je sais qu’elle a raison, mais combien de temps est-ce qu’on va rester là, hein ?

Peter aurait voulu le réconforter, mais il en fut incapable. Il avait envie de lui répondre : « toujours ». Étant donné la situation, il ne voyait pas comment les Potter sortiraient de cet endroit si ce n’était par la mort. Voilà perso c'est une donnée que j'oublie toujours : dans leur tête ils peuvent rester toute leur vie enfermés Il frissonna à cette pensée. Si James le remarqua, il ne fit aucun commentaire. Il fixait à présent le tapis, la tête entre les mains. Comme le silence s’éternisait, Peter lui tapota l’épaule et interrogea :

- Tu veux jouer à la Bataille explosive ?

Un rire sardonique secoua James. Il redressa les épaules, un sourire un peu tordu sur les lèvres.

- Allez. Jouons à la Bataille explosive. Je ne peux rien faire pour améliorer ma propre vie, de toute façon.C'est assez défaitiste ...

Peter ne releva pas son sarcasme et l’aide à débarrasser. Alors qu’il portait le plateau à thé dans la cuisine, il constata que ses mains tremblaient. Il déglutit et déposa sa charge sur le plan de travail. La mort de Lily et James n’arriverait que si on lui arrachait le Secret. Il ne voulait pas laisser une telle chose arriver. J'ai hâte de voir comment tu vas le forcer à s'y résoudre... Les Potter ne méritaient pas de mourir, tout comme tous ceux qui avaient déjà été victimes de la guerre. Pourtant, dans un coin de son esprit, il savait que c’était inévitable. Le Seigneur des Ténèbres progressait sans cesse. Bientôt, toute la Grande-Bretagne serait sous son contrôle. L’Ordre était déjà en train de tomber. Le Ministère tiendrait plus longtemps, un an, peut-être deux, mais il faillirait lui aussi. C’était inexorable. Peter le voyait dans la Marque des Ténèbres qui, chaque jour, s’élevait quelque part dans le ciel d’Angleterre. Il le lisait dans la Gazette qui rapportait les difficultés du Magenmagot à faire accuser les Lestrange et les Malefoy pour collusion avec le Seigneur des Ténèbres. Il le sentait dans les effluves de peur qui émanait d’un Chemin de traverse déserté.

Même s’il ne l’avait pas encore tout à fait accepté, il le savait : l’Angleterre allait tomber. Il n’avait pas encore déterminé où il se trouverait à ce moment là. Du côté des morts ou de celui des vivants ?
La dernière réflexion est assez glaçante de la part de Peter et petit à petit on sent comment effectivement il va basculer ...

Super chapitre Cazo, je commenterais le suivant sans doute demain ! Désolée je pense que mes commentaires sont ni pertinents ni très clairs mais je regardais Malcolm en même temps, ça n'aide pas à être concentrée :lol: :lol:
cochyo

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par cochyo »

ALORS !
J’ai relu le chapitre avec les commentaires de Péripuce… Et j’aimerais bien, si vous le voulez, revenir sur un point qu’elle a soulevé assez intéressant ! ( Mais c’était extrêmement marrant je vous le conseille vivement :lol: )
Elle a dit je cite « c’est vrai que la justice n’est pas facile avec la magie » (plus ou moins ça dans le texte :mrgreen:)
En revanche, je ne comprends pas pourquoi, dans des temps pareil, Le ministère n’aurais pas pouvoir sur l’utilisation de moyens tels que le veritas sérum … Si quelqu’un se dévoue à proposer une explication…

PS : pour Edgar bonnes j’ai pensé un moyen pour lui de les inculpés éventuellement… (En France en tout cas, là-bas je ne sais pas) au moyen de l’intime conviction... c’est juste une idée comme ça. ( Oui, c’est plus ou moins ce que tu as utilisé…)
Perripuce

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par Perripuce »

cochyo a écrit :ALORS !
J’ai relu le chapitre avec les commentaires de Péripuce… Et j’aimerais bien, si vous le voulez, revenir sur un point qu’elle a soulevé assez intéressant ! ( Mais c’était extrêmement marrant je vous le conseille vivement :lol: )
Elle a dit je cite « c’est vrai que la justice n’est pas facile avec la magie » (plus ou moins ça dans le texte :mrgreen:)
En revanche, je ne comprends pas pourquoi, dans des temps pareil, Le ministère n’aurais pas pouvoir sur l’utilisation de moyens tels que le veritas sérum … Si quelqu’un se dévoue à proposer une explication…

PS : pour Edgar bonnes j’ai pensé un moyen pour lui de les inculpés éventuellement… (En France en tout cas, là-bas je ne sais pas) au moyen de l’intime conviction... c’est juste une idée comme ça. ( Oui, c’est plus ou moins ce que tu as utilisé…)
"C'était marrant" comment ça marrant? :lol: :lol:
Cazolie

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par Cazolie »

cochyo a écrit :ALORS !
J’ai relu le chapitre avec les commentaires de Péripuce… Et j’aimerais bien, si vous le voulez, revenir sur un point qu’elle a soulevé assez intéressant ! ( Mais c’était extrêmement marrant je vous le conseille vivement :lol: )
Elle a dit je cite « c’est vrai que la justice n’est pas facile avec la magie » (plus ou moins ça dans le texte :mrgreen:)
En revanche, je ne comprends pas pourquoi, dans des temps pareil, Le ministère n’aurais pas pouvoir sur l’utilisation de moyens tels que le veritas sérum … Si quelqu’un se dévoue à proposer une explication…

PS : pour Edgar bonnes j’ai pensé un moyen pour lui de les inculpés éventuellement… (En France en tout cas, là-bas je ne sais pas) au moyen de l’intime conviction... c’est juste une idée comme ça. ( Oui, c’est plus ou moins ce que tu as utilisé…)
La première raison c'est que ce serait trop facile pour l'auteur :lol:
La seconde c'est que c'est illégal dans le monde dans la magie (okay ils pourraient passer outre)
C'est pour ça que l'une des plantes très rare permettant de faire du veritaserum a été intégralement détruite par Benjy à l'aide d'un Feudeymon. Du coup ça va mettre très longtemps à repousser (disons 10 ans haha). A la base c'était pour empêcher les Mangemorts d'y avoir recours
Perripuce

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par Perripuce »

Cazolie a écrit :Coucou tout le monde !

Merci pour les commentaires !

Cochyo : mille mercis !

Clem : pas de souci pour le retard ou le manque de commentaire, y a aucun pb et je comprends très bien !
Je sais qu'Harry a l'air d'un petit animal mais je suis actuellement avec une nièce d'un an et je t'assure qu'on dirait une petite bête :lol: et elle mange absolument tout (elle m'a mangé un doigt l'autre jour et elle m'a fait trop mal haha)
Ca me fait plaisir ce que tu me dis sur l'explosion du groupe des Maraudeurs :) Pareil pour le pdv de Peter ! Mille mercis et bonnes vacances !

Anna' : Oui tout le monde méprise Peter mais en vrai le gars était quand même super puissant. Il a tué tout un tas de moldus et il a ramené Voldemort ! Je veux dire, ce sortilège devait demnder de la puissance quand même.
Pour l'Ordre, je considère que plein de gens en ont entendu parler mais son existence n'a jamais été reconnue, et les membres n'ont jamais obtenu aucune reconnaissance
Oui je pense que la relation des Maradeurs serait de toute façon passée par les mêmes phases que dans la fic, mais de façon moins dramatique (sans la guerre) Meeeerciiiii beaucouuuuuup !

Petit update sur la fanfic : je voulais tout finir avant la fin du mois d'août mais je n'aurai pas le temps de faire tout ce que je voulais. Donc je vais aller jusqu'à la mort des Potter (enfin, jusqu'au moment où Harry est déposé sur le pas de la porte des Dursley, je pense), puis, quand j'aurai le temps, j'écrirai sous forme de bonus tout ce que je voulais raconter sur la suite de la guerre. Parce que, après tout, les Potter ne sont pas les seuls personnages qu'on a suivis :) Enfin bon, tout ça pour dire qu'il y aura 28 chapitres à cette 4è partie, et nous sommes aujourd'hui au 23è ! Je ferai peut-être un épilogue aussi, je ne sais pas trop encore. Voilà, désolée la fin s'annonce plus vite que prévu! Je suis en train d'écrire le chapitre 26 là
Voilàààà, bonne lecture et bonnes vacances tout le monde
:)

Chapitre 23


L’été s’installa sur l’Angleterre, entrecoupé de pluie et de jours gris L'été ... Mais quel été meurtrier que cet été là :cry: . Tout de même, James travaillait de plus en plus dans le jardin. C’était tant mieux étant donné la poussière qu’il produisait. Il passait des heures à tailler le bois nécessaire pour réaliser son premier prototype de balai. Pratiquement après chaque coup de ciseau à bois, il imprégnait le bois de magie Je sais plus qui a dit ça mais ce serait vraiment drôle que ce soit lui qui ait fait les premiers Nimbus :lol: :lol: . Il y allait petit à petit, afin que chaque fibre en soit saturée. C’était un travail de précision : il avait calculer très précisément les dimensions du manche et chaque angle du bois. Plusieurs fois, il avait repris son travail à zéro.

Une matinée du mois de juin le trouva assis dans l’herbe, le manche du balai à la main, l’air extatique. Il avait terminé, sans faire la moindre erreur. Même le chat, Gandalf, n’avait pas réussi à le distraire assez en lui plantant ses griffes dans la cuisse pour qu’il se trompe Oui parce que le chat fait EXPRES de l'embêter pour qu'il se trompe :lol: :lol: . Il jeta un coup d’oeil au coupable, qui ronronnait au soleil non loin de lui. Le chat avait bien prospérer en six mois. Étonnamment, il adorait jouer avec Harry – ou plutôt, il laissait volontiers le bébé lui tirait la queue. Bah il est bien aimable ce chat :lol: :lol:
Avec un soupir satisfait, James se redressa et alla mettre son précieux prototype à l’abri. Il avait appris, ces derniers mois, qu’il ne fallait rien laisser de précieux à la portée d’un bébé Sans déconner :lol: . Harry avait failli avaler l’alliance de Lily quelques semaines plus tôt. Il en souriait maintenant, mais il se rappelait avoir affreusement paniquer. Harry arrivait justement à quatre pattes, uniquement vêtu d’une couche et babillant joyeusement. Lily ne tarda pas à surgir derrière lui, un t-shirt et un short dans les mains.

- Petit monstre ! s’exclama-t-elle avant de l’attraper sans tenir compte des cris offusqués du bébé.

James contempla la scène avec un sourire, quoi qu’avec un pincement au cœur. Il n’avait plus jamais reparlé à Lily d’avoir un deuxième enfant. Il était bien conscient qu’elle avait entièrement raison lorsqu’elle assurait que ce n’était pas raisonnable. Néanmoins, James rêvait d’offrir à son fils la fratrie dont lui-même avait été privé C'est frachement CRUEL ce genre de réflexions ! . Pour la énième fois, il se demanda combien de temps encore ils allaient être coincés dans cette bulle hors du monde, presque hors du temps. Si ce n’était de Harry qui grandissait à vue d’oeil, il aurait eu l’impression que le temps avait cessé de s’écouler.

Lily reposa finalement un bébé habillé sur le sol, qui s’empressa de traîner ses vêtements propres dans l’herbe. Allongé sur le ventre, il gesticulait en direction du chat qui restait parfaitement imperturbable. Lily, après un bâillement, s’approcha de James, glissa un bras autour de sa taille et posa sa tête sur son épaule. Ils contemplaient leur bébé qui commençait à s’énerver lorsque le chat feula vigoureusement. Avec un temps de retard, James s’aperçut qu’il lévitait en direction de Harry, qui tapait des pieds avec enthousiasme. C'est trop cool les premiers signes de magie comme ça et l'image que j'ai dans la tête est absolument adorable <3

- Oh…
- Merlin, compléta Lily. Harry, repose le chat ! :lol: :lol: :lol: :lol: :lol:

Sa concentration brisée, le bébé fut bien obligé de s’exécuter. Gandalf retrouva la terre ferme sans douceur et s’enfuit aussitôt dans les buissons, tandis que Lily et James éclataient de rire. Il saisit son fils et le souleva dans les airs avant de claquer un baiser sur sa joue.

- Voilà quelqu’un qui n’est pas un petit Cracmol ! s’exclama-t-il, ravi.Et qu'est-ce que ça aurait fait s'il avait été un Cracmol? :lol:

Harry rit aussi tandis que son père le soulevait dans les airs. James ne s’était pas tellement inquiété de l’absence de manifestations magiques de la part de son fils, bien conscient que cela pouvait arriver à n’importe quel âge, mais il était heureux que cela soit arrivé. C’était une inquiétude en moins ; bien sûr, il l’aurait aimé tout autant s’il avait été Cracmol, mais la vie serait plus facile pour lui avec des pouvoirs magiques. Je ne sais pas quoi penser de cette réflexion :lol: :lol: A la fois je la comprends totalement mais bon :lol:

- Mon petit Sorcier, sourit Lily en caressant les mèches emmêlées de son bébé. Il va falloir le garder à l’oeil.
- Oh, ce n’est pas parce qu’il a fait une fois de la magie que ça va devenir une habitude. Mais on aura intérêt à se mettre aux abris quand il fera des caprices, dans quelques années. Les assiettes vont voler. C'est plutôt la tante Marge qui va flotter ...
- On pourra mettre les cadeaux hideux dont on ne veut pas en première ligne, suggéra-t-elle.

James rit et reposa son fils qui s’agitait. Il partit aussitôt à la conquête du jardin.

- Tu sais quelle a été ta première manifestation magique ? Interrogea-t-il.
- D’après maman, j’ai arraché à distance la tête de l’une des poupées de Pétunia. Je crois que quand j’étais vraiment petite, c’était toujours dirigé contre Pétunia. Même si ça n’arrivait pas si souvent. Juste avant de recevoir ma lettre, j’ai un peu appris à contrôler mon pouvoir.
- Vraiment ? s’étonna-t-il, admiratif. Je n’ai eu aucun mal dès qu’on m’a mis une baguette dans la main, mais j’en étais incapable avant. J’ai failli faire brûler la maison, une fois, parce que j’essayais d’allumer une bougie par magie.
- C’est peut-être parce qu’on t’a trop appris qu’il fallait une baguette pour faire de la magie. Avant qu’on ne m’en donne une, je me souviens que je pouvais sentir la magie dans tout mon corps, parfois. Dès que j’en ai eu une, ce sentiment a disparu. OH MON DIEU j'adore comment tu construit pas à pas le sort que va faire Lily dans quelques chapitres ! Et puis même en un sens tu construis leur mort par jalons qu'on voit depuis qu'ils sont enfermés ici : ne plus faire attention à la baguette, le rappelle de la magie avant, tout ça ... C'est vraiment bien pensé !

James la dévisagea intensément, impressionné. Il en avait oublié son prototype de balai.

- Peut-être bien, répondit-il finalement. J’ai toujours trouvé ça dommage qu’on ne nous apprenne pas à pratiquer la magie sans baguette. Je pense que ça doit demander infiniment plus de concentration et que le résultat doit être tellement plus aléatoire ! Si la baguette a été créée c'était qu'il y avait des raisons, que le Sorcier en avait besoin.
- En même temps, apprendre les sortilèges informulés était déjà une sacrée paires de manche.
- Vrai, admit-il avec un soupir.

Lily entoura sa taille de ses bras et déposa un baiser sur son menton.

- Mais maintenant que nous sommes coincés ici sans rien à faire, on pourrait essayer par nous-mêmes, proposa-t-elle avec un sourire enthousiaste. Non mais franchement, j'adore.

James se pencha pour déposer un baiser sous sa mâchoire avant de demander :

- Hmm, ça dépend, est-ce que ça va prendre sur le temps qu’on passe au lit ? :lol: :lol: :lol: :lol:
- Sur le… James !

Il éclata de rire alors qu’elle assénait plusieurs coups sur son torse tout en affichant une expression scandalisée.

- James Potter !
- Lily Potter ! Singea-t-il avec un sourire espiègle.
- Tu es insortable, grommela-t-elle.
- Ah, c’est donc pour ça qu’on reste ici ? :lol: :lol:
- Parfaitement.

Il pouffa puis l’embrassa une fois, deux fois, trois fois, jusqu’à ce qu’enfin elle se mette à rire.

- Sombre imbécile obsédé, souffla-t-elle contre son cou en l’enlaçant.
- Pour reprendre notre conversation, je serai ravi d’apprendre à faire de la magie sans baguette. On aura peut-être besoin de manuels, non ?
- Oh, Bathilda a sûrement ça. Ou elle pourra nous le trouver. Ou vous pourrez demander à Dumbledore quand vous le verrez dans pas si longtemps ;)

Elle s’écarta, un sourire espiègle sur les lèvres.

- Tu te rends compte que tu demandes volontairement à ce qu’on te fournisse des manuels pour pouvoir travailler ? Alors que tu es diplômé depuis bientôt trois ans ? SEULEMENT TROIS ANS :cry:
- Qu’est-ce que tu veux, soupira-t-il, l’ennui ça vous gagne.
- Tu parles ; est-ce que ce n’est pas un bout de balai qui t’empêche de me prendre dans tes bras depuis tout à l’heure ?

James n’eut pas besoin de plus d’encouragement pour se lancer dans des explications passionnées sur ce qu’il avait encore à faire, tout en gardant un œil sur Harry qui observait un oiseau depuis plusieurs minutes déjà, la bouche grande ouverte. Parfois, la vie était douce. Parfois, seulement.

***


Une nouvelle année scolaire venait de prendre fin à Poudlard. Bientôt, les résultats des Buses et des Aspics atteindraient les élèves, et ce serait vraiment la fin pour certains. Debout devant sa fenêtre, ses longues mains croisées dans le dos, Dumbledore songea avec nostalgie aux élèves qui rentraient chez eux, particulièrement à ceux qui ne reviendraient jamais. Il connaissait par leur nom, mais, pour la plupart, il peinait à leur associer un nom Un visage non? Mais c'était pareil au collège, à force d'être sur pronote ou de faire les trucs de pré-rentrée, tu connais des tonnes de nom mais pas un seul visage. . Il passait tellement de temps au Ministère qu’il n’avait pas pu se consacrer pleinement à Poudlard. Il en était désolé, mais la situation était trop préoccupante pour qu’il gère des jets de bombabouses intempestifs. Non, il laisse ça à McGonagall :lol: :lol:

Il avait passé beaucoup de temps, ces derniers mois, à négocier avec des Sorciers étrangers. La Ministre l’exploitait sans scrupule, bien consciente que sa victoire contre Grindelwald l’avait rendu populaire à l’étranger. Difficile de refuser quoi que ce soit à l’homme qui les avait débarrassé du mage noir. L’isolement diplomatique de la Grande-Bretagne magique était préoccupant. Dumbledore avait réussi à renforcer leurs liens avec la France et à s’attirer la sympathie de plusieurs pays des Balkans, néanmoins il n’avait rien pu faire pour rétablir le dialogue avec les États-Unis. Seul le Canada leur prêtait l’oreille, probablement à cause du lien qui existait entre les deux États moldus. j'adooore que tu me parles de Géopolitique sorcière ! et parler des liens entre monde sorcier et moldu 8-)

Il soupira, se frotta le front du pouce et de l’index avant de se diriger vers son armoire. Il en sortit la Pensine et y déversa quelques pensées encombrantes. L’esprit un peu plus clair, il se prépara pour son prochain rendez-vous ; il attrapa une cape d’invisibilité d’assez bonne facture pendue à un porte-manteau grincheux, puis entreprit de descendre de sa tour pour gagner l’entrée de l’école. Une fois sorti des limites magiques de Poudlard, il put enfin transplaner.

Il se matérialisa une fraction de secondes plus tard devant la Tête de Sanglier tout ramène toujours à la Tête de Sanglier :lol: . Sur la porte pendait un panneau « Fermé ». Comme il avait lui-même demandé cette mesure, il entra sans s’en formaliser puis ôta sa cape. Alastor Maugrey était accoudé au comptoir et discourait à voix basse avec Abelforth. Les deux hommes s’entendaient bien, Dumbledore le savait pas étonnant ils ont le même caractère. . C’était sans doute leur mauvaise humeur chronique qui les rapprochait bah voilà :lol: . Le directeur sourit pour lui-même à cette pensée puis s’approcha des deux hommes. Dès qu’il le vit, Abelforth se redressa et s’écarta du comptoir d’un pas, comme si son frère aîné était affecté d’une maladie. Maugrey lui serra la main sans rien dire, l’air sombre.

- Merci pour la taverne, Abelforth, remercia Dumbledore avec un hochement de tête en direction de son interlocuteur.

Il haussa les épaules pour toute réponse puis quitta la pièce principale. Sans s’en formaliser, Dumbledore invita Maugrey à s’asseoir. L’Auror n’en fit rien mais le vieux Sorcier n’hésita pas à s’installer sur un haut tabouret. Il agita la main vers une bouteille de Bièraubeurre poussiéreuse qui vola jusqu’à lui et se décapsula avec un « ploc » satisfaisant.

- Je n’ai pas toute la soirée, Albus, grommela Maugrey. T'es bien malpoli avec monsieur Dumbledore.
- Je m’en doute. Je serai bref ; il faut ressouder les liens entre les membres de l’Ordre. Excellente idée.

Maugrey soupira profondément et détourna le regard.

- Ils n’ont pas besoin de camaraderie, ils ont besoin de plus de membres. Ce n'est pas faux non plus.
- Nous ne les avons pas, alors ils ont besoin de camaraderie. Les choses fonctionnaient mieux lorsqu’ils formaient une équipe. ça allait mieux quand il y avait un QG

Maugrey secoua la tête, l’air peu convaincu.

- Il y a une raison pour laquelle nous avions un QG bah voilà :lol: , insista Dumbledore. La vie commune était importante, pour les garder motiver, pour qu’ils se soutiennent. Seuls, isolés, ils ne peuvent pas imaginer pouvoir gagner ! Mais faites en un groupe, Maugrey, et tout de suite l’adversaire paraît moins imposant.
- Vous voulez que je les envoie tous en mission en même temps ? Rétorqua l’Auror, sceptique. :lol: :lol:
- Je ne sais pas. Pourquoi pas ? Ecoutez, Alastor, je pense qu’avant tout, l’Ordre a besoin de se réunir. Rassemblez les, tous ensemble, une journée entière. Faites en sorte que l’Ordre soit à nouveau un ensemble, et non pas des gens solitaires qui se battent seuls. Peut-être que tous ensemble, ils trouveront une solution.
- Ça ne marchera pas, protesta Maugrey. Pas sans les Potter. Je ne sais pas pourquoi exactement, mais depuis qu’ils sont partis tout se délite.

Dumbledore sourit après avoir avalé une gorgée de son breuvage. Il savait très bien pourquoi.

- Ce n’est pas l’Ordre qui n’est pas au complet sans les Potter, ce sont les Maraudeurs. Et mettez les Maraudeurs avec n’importe qui, ils créeront un esprit de cohésion. Rassemblez les Maraudeurs, et vous rassemblerez l’Ordre. Comme quoi c'était vachement stratégique de les prendre tout les quatre dans l'Ordre. Même si du coup ça a introduit Peter ...
- C’est vous qui m’avez dit que les Potter avaient dû se mettre à l’abri et ne sortiraient pas de leur cachette, fit remarquer l’Auror. Comment je rassemble les Maraudeurs sans les Potter, et sans les sortir de leur cachette ?

Dumbledore réfléchit un moment. Il ne pouvait pas lui répondre d’amener tout l’Ordre à Godric’s Hollow, cela compromettrait l’intégrité de la cachette. En revanche, il était certain qu’on pouvait arranger le voyage des Potter d’un point à l’autre sans qu’ils soient jamais exposé à la vue de tous. Quant au lieu de réunion, il suffisait de mettre en place des mesures de protection maximale. Ou alors… Il suffisait de les réunir à Poudlard. C'est si simple la vie quand on est Dumbledore :lol: :lol:
Satisfait, Dumbledore reposa sa bouteille et adressa un sourire suffisant à Maugrey.

- Laissez-moi régler les détails du transport des Potter. Quant aux autres, donnez-leur rendez-vous vendredi prochain à l’entrée de Poudlard, à neuf heures. Et venez aussi.
- J’ai des obligations, rétorqua-t-il sèchement.
- Et vous avez un adjoint. C’est moi qui ai fondé cet Ordre, Maugrey, et je vous somme de vous présenter à cette réunion.
Maugrey plissa les yeux dans sa direction, clairement agacé. Ils s’affrontèrent un instant du regard, mais l’Auror capitula finalement.
- Très bien. Mais vous obligez le Magenmagot à faire comparaître dix partisans de Voldemort lundi, au lieu d’un seul.
- Accordé ! s’exclama Dumbledore, ravi. Bien, je vais vous laisser, j’ai un transport clandestin hautement sécurisé à mettre en place.

J'ai adoré cette discussion entre Maugrey et DUmbeldore ! et même si ça m'a surpris, j'ai bien aimé le fait que Maugrey ne soit pas hyper révérencieux avec Dumbledore, ça colle avec le personnage et sa personnalité. Et l'idée de réunir les membres de l'Ordre est excellente (pratique pour la canon, et elle va bien avec le contexte :lol: )

***


Lily et James fixèrent Remus, surpris. Après toutes les précautions prises par Dumbledore, jamais ils n’auraient imaginé qu’il leur proposerait de quitter Godric’s Hollow le temps d’une journée. Leur ami, qui avait apporté la bonne nouvelle, affichait un air ravi.

- Ça doit vous faire plaisir, non ? Insista-t-il. Quitter enfin la maison, même pour quelques heures !
- Je ne sais pas trop, répondit prudemment Lily. Si on commence à faire des exceptions….
- J’ai cru comprendre que James ne s’était pas gêné, fit-il remarquer. ET ZBIM

Son meilleur ami le fusilla du regard tandis que Lily secouait la tête.

- Dumbledore a tellement insisté pour qu’on reste cloîtré ici, reprit-elle. Bah maintenant il dit que vous pouvez un peu sortir. Alors GO GO GO
- Certes, mais l’endroit où va se tenir la réunion est encore plus sûr qu’ici.
- Le Ministère ? Demanda James tout en attrapant les menottes de Harry, qui tentait de se redresser en s’accrochant au canapé.
- Bien mieux ! Poudlard ! Comment amadouer les Potter

Une vague de nostalgie s’empara de Lily lorsqu’elle entendit ce nom, bien vite suivie d’un sentiment d’excitation. Il n’y avait effectivement pas de lieu plus sûr que l’école de sorcellerie. S’ils pouvaient y accéder sans danger, elle n’y voyait pas d’objection. Malheureusement, c’était là le point problématique. Elle voulut consulter James du regard, mais il était en train de marcher dans le salon en tenant son fils par les mains. L'image est tellement chou :lol: :lol:

- Poudlard, soupira-t-elle. Dumbledore sait comment nous appâter.
- Il dit qu’il peut vous prêter une cape d’invisibilité pour que vous puissiez transplaner incognito, ajouta Remus, une lueur amusée dans le regard. Je me suis permis de dire que vous aviez ce qu’il fallait.
- Ça me paraît pas mal, lança James depuis l’autre bout du salon. Non mais lui on lui proposerait n'importe quoi il sort :lol: :lol:
- Sans blague, railla Lily.
- Oh, allez, ne sois pas hypocrite, tu as dit toi-même que tu rêvais de sortir d’ici. C’est Dumbledore lui-même qui le propose, l’homme qui nous a enfermé ici. :lol: :lol: :lol:
- Il nous l’a suggéré, protesta-t-elle. Tu dis ça comme s’il nous avait mis à Azkaban.

James passa un bras sous le ventre de Harry pour le soulever et revint vers les adultes. Il caressa la joue de sa femme avec un sourire amusé.

- Et tu es mon petit Détraqueur personnel !
- James ! s’insurgea-t-elle alors que Rermus éclatait de rire, aussitôt imité par Harry.

Le lycanthrope se désintéressa aussitôt de la conversation du couple pour attraper le bébé et l’installer sur ses genoux.

- J’admets que c’est tentant, reprit Lily après avoir enfoncé un doigt vengeur dans les côtes de son mari. Mais est-ce vraiment prudent ? Si Dumbledore le propose Lily !! D'habitude je suis pro-Lily, pro-sécurité et tout mais là c'est Dumbledore quoi :lol:
- Je n’ai pas eu de problème alors que je me suis jeté dans la gueule du loup, répondit James, je pense qu’on devrait s’en sortir. On a juste sortir de la maison sous la cape, transplaner devant le portail de Poudlard, et voilà.
- On n’entrera pas à trois sous la cape, répliqua-t-elle.
- Alors on va demander à Dumbledore de nous en prêter une supplémentaire. Tu n’as pas envie que Harry voit autre chose que cette maison ?
- Oh, ne me prends pas par les sentiments. En plus il va aller à Poudlard <3
- Tu ne veux pas entendre les arguments raisonnables, rétorqua-t-il. Je fais ce que je peux !
- Allez, Lily, intervint Remus après avoir reposé un bébé gesticulant par terre. Tout le monde a envie de vous voir. Le but est de réunifier l’Ordre, on ne peut pas le faire sans vous.
- Est-ce qu’on fait encore vraiment partie de l’Ordre ? Marmonna-t-elle avec une trace d’amertume.
- Étant donné que nos sacoches de soins sont remplies par tes potions, je serais tenté de dire que oui, sourit Remus. Et puis tous nos rapports transitent par vous deux. Moi, j’appelle ça participer au fonctionnement de l’Ordre. Remus, toujours là pour avoir le bon mot <3 D'ailleurs je suis contente de le revoir, ça faisait longtemps :mrgreen:

Lily se sentit ragaillardie par ses encouragements. Elle avait tendance à oublier pourquoi elle faisait chauffer ses chaudrons. Leurs visiteurs repartaient régulièrement avec des sacs pleins de fioles et en ramenaient des vides, mais c’était moins gratifiant que de s’occuper soi-même des blessés.

- Lily, supplia James d’une voix plaintive tout en lui donnant des coups de coude. Dis oui, pitié.
- Oh, Merlin, rit-elle, d’accord, très bien ! Seulement parce que c’est Dumbledore qui le demande et qu’il est le meilleur juge en ce qui concerne la sécurité de Harry.

James lança son poing en l’air en signe de victoire tandis que Remus tapait une fois dans ses mains, ravi. Maintenant que la décision était prise, Lily aussi commençait à sentir l’excitation de cette sortie. Ils allaient revoir tant de gens, échanger de vive voix avec de nombreuses personnes avec qui ils n’avaient communiqué que par lettre durant ces longs mois. Harry allait connaître un autre endroit que cette maison. Ils retournaient à Poudlard ! Je me sens excitée pour eux :lol: :lol: Son ancienne école n’était pas forcément le lieu qu’elle aurait choisi pour faire son retour dans le monde, mais elle était tout de même heureuse d’y aller. Et Dumbledore avait raison : ils ne craindraient rien entre ses murs.

Tandis que les garçons évoquaient toutes les réjouissances à venir, elle songea qu’elle avait cédé bien vite. Elle aurait peut-être résisté plus longtemps si elle n’avait pas été si fatiguée d’être enfermée. Jamais elle n’aurait eu recours aux mêmes extrémités que James pour sortir, mais puisqu’on le lui proposait sur un plateau… La tentation était bien trop forte pour qu’elle lui résiste. Laisse toi tentée :mrgreen: :mrgreen:

Remus partit peu après pour porter la bonne nouvelle et promit de revenir avec une cape d’invisibilité supplémentaire. Lily et James discutèrent avec animation du protocole à suivre pour leur trajet durant une bonne partie de la soirée. L’unique point de discorde était ce qu’il fallait faire de Harry. Lorsqu’ils allèrent finalement se coucher, Lily fut soudain prise de remords. Allongée dans leur lit, elle se redressa sur un coude et se mordit la lèvre.

- Tu es sûr que c’est le bon choix ? Interrogea-t-elle. MAIS OUI ROH MEME MOI JE TE LE DIS

James jeta son t-shirt sur la pile de linge sale et se laissa tomber sur le lit.

- Tu l’as dit toi-même, c’est cautionné par Dumbledore.
- Oui, mais on n’a plus à suivre les ordres de notre directeur d’école.
- Quand c’est le plus grand sorcier du monde, ça me paraît plutôt avisé, fit-il remarquer.
- Ce n’est pas lui le père de Harry. Ce n’est pas à lui de déterminer ce qu’il y a de mieux pour lui.

Il se pencha sur le matelas pour déposer un baiser sur ses lèvres.

- Certes. Mais c’est lui qui nous a rapporté la prophétie, lui qui sait le mieux comment se protéger face à Voldemort. S’il me disait quel repas faire à Harry, je ne l’écouterai pas, mais là… :lol: :lol: :lol: :lol:
- Hmmm.
- Tout va bien se passer, Lily-Jolie.
- Je ne sais pas, soupira-t-elle en se laissant tomber sur le dos. Ça fait tellement longtemps qu’on angoisse au moindre mouvement dehors…

James s’avança encore vers elle, un sourire tendre sur les lèvres.

- Est-ce que tu n’aurais pas peur de sortir, par hasard ? Pas par rapport à Voldemort, mais juste à cause du fait d’être à nouveau dans le monde.

La première impulsion de Lily fut de s’insurger, mais une seconde de réflexion lui révéla que James n’avait pas tout à fait tort. Quitter Godric’s Hollow l’angoissait un peu. Tel un prisonnier qui ne se rappelle pas autre chose que sa cellule, elle avait soudain peur de quitter sa prison. Oh c'est hyper intéressant comme réflexion ! Je n'y avais pas fait attention à ma première lecture mais je trouve assez frappant comme idée !

- C’est idiot, marmonna-t-elle.
- Pas complètement.
- Tu n’as pas peur, toi.
- On n’est pas obligé de ressentir les mêmes choses, fit-il remarquer tout en caressant ses cheveux. J’étais bien plus terrifié que toi quand Harry est né. Et pourtant c'est elle qui a accouché.

Un rictus sarcastique étira les lèvres de Lily alors qu’elle se rappelait la façon dont James s’était fait jeter hors de la salle d’accouchement.

- Effectivement.
- Ça ne fait pas toi une lâche, si c’est ce qui t’inquiète. Je suis sûr que dès que tu seras au château, ça ira beaucoup mieux. Retrouver tout le monde sera plus naturel que tu ne le penses. Puis c'est Poudlard, c'est rassurant comme endroit ...
- Comment tu le sais ?
- On a vécu trop de choses avec eux pour qu’ils nous apparaissent comme des étrangers.

Lily hocha la tête, songeuse, avant de soupirer profondément.

- Il y aura tellement d’absents. Margaret, William… Arrête, je vais pleurer. Parce que le pire c'est pas l'avant : c'est l'après photo.
- Sans compter tous ceux qui sont partis il y a déjà bien longtemps, murmura James, les yeux dans le vague.

Son regard se concentra à nouveau sur le visage de sa femme et il déposa un baiser sur le bout de son nez.

- Justement, il faut profiter de l’occasion qui nous est donnée de revoir tout le monde. On ne sait pas de quoi l’avenir sera fait. Attends trente seconde, je vais aller me mettre en PLS dans mon lit, je reviens après.

Lily frissonna en comprenant ce que James sous-entendait. Lorsqu’ils vivaient au QG, chacun savait qu’un membre qui partait en mission pouvait ne jamais repasser le pas de la porte. Maintenant que les Potter étaient reclus, cette réalité s’était faite moins tangible Et dans les semaines : BAM BAM BAM BAM et le 31 Octobre BOUM. AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHH . Lily oubliait souvent le danger auquel tous faisaient face, jusqu’à ce que Sirius ou Remus se présentent sur le pas de leur porte en arborant une nouvelle cicatrice. James avait raison, même si elle détestait cette idée. C’était peut-être la dernière occasion qu’ils auraient jamais de revoir certains des membres de l’Ordre.
Cette réflexion l’attrista profondément. Les yeux fixés sur le baldaquin du lit, elle songea qu’elle n’était plus si sûre de vouloir se rendre à la réunion. Elle ne voulait pas dire adieu. Comme s’il pouvait lire dans ses pensées, James pressa ses lèvres contre sa joue et chuchota :

- Oublie ce que je viens de dire. Ce sera juste une belle occasion de se revoir, de plaisanter avec tout le monde, de se moquer des Prewett Les Prewett. LES PREWETT . C’est tout.

Lily ferma les yeux avec l’impression d’être anéantie par une douleur incommensurable. Le poids de tous les morts de l’Ordre pesait soudain sur elle. Comme trop souvent, elle se força à le mettre de côté, à ignorer la mort qui obscurcissait leur vie de ses ailes déployées. Cette phrase est bon sang. Mais tellement belle :cry: :cry: :cry: :cry:

***


Remus rapporta la cape promise et, au milieu du mois de juillet, Lily et James s’apprêtèrent à partir pour Poudlard. James était surexcité, mais Lily tellement nerveuse qu’elle ne cessait de s’en prendre à lui. Il s’abstint de lui lancer un sortilège de mutisme malgré l’envie qui le tenaillait et acheva de se préparer en l’ignorant du mieux possible. Alors qu’elle commençait à s’énerver parce qu’il n’avait pas mis les biberons de Harry dans le sac, il lui fourra sous le nez la besace grande ouverte et pleine de biberons, sans prononcer un mot :lol: :lol: :lol: Puis ça va leur faire du bien de voir d'autre visage que les leurs. . Cela eut le mérite de la faire taire pendant cinq minutes, le temps qu’il mette Harry dans le porte-bébé et ouvre la porte d’entrée. Lily se tint quelques secondes devant, incertaine. Les poings crispés, elle passa la langue sur ses lèvres puis expira lentement.

- Il faut qu’on y aille, dit-elle finalement.
- Certes.
- On va être en retard.
- Je t’attends, rétorqua-t-il. :lol: :lol: :lol:

Elle expira une dernière fois puis fit passer la cape d’invisibilité de Dumbledore sur sa tête. James fit de même avant de poser une main sur la hanche de sa femme qui, comme convenu, se tenait toujours devant la porte ouverte. Ils étaient normalement tous les deux bien dissimulés. Harry avait sa tétine dans la bouche avant qu’il ne fasse pas de bruit. Lily avança lentement devant James tandis qu’il fermait la porte. Ils étaient cachés par le Fidelitas jusqu’au portail du jardin. Ils avancèrent jusqu’à cette limite, toujours liés l’un à l’autre. Lily s’arrêta un peu plus longtemps que nécessaire avant de tirer la barrière. James comprenait que ce soit difficile pour elle de quitter leur retraite, même s’il n’arrivait pas à se mettre à sa place. Je comprends un peu Finalement, elle avança dans la rue.

C’était la partie la plus périlleuse de leur voyage : ils ne pouvaient pas transplaner tous les trois en même temps, et ne souhaitaient pas non plus ôter les capes avant d’être dans les murs de Poudlard. Il leur était donc impossible, jusque-là, de savoir si l’autre était arrivé sans encombre sur place. James ne voyait pas trop ce qu’il pouvait se passer entre le pas de leur porte et l’entrée de Poudlard, mais il avait appris à se méfier. Les Mangemorts étaient imprévisibles.
C’est donc avec un sentiment d’angoisse qu’il ôta ses mains des hanches de Lily pour la laisser transplaner avant lui. Il attendit quelques secondes avant de pivoter sur lui-même, une main posée sur la tête de son fils, attaché contre son ventre. Il était à peu près sûr qu’il allait se faire vomir dessus. Oh pauvre bébé Harry :lol: :lol:

Il atterrit face au gigantesque portail de Poudlard, au pied duquel attendait Dumbledore. D’après l’arrangement fait, les Potter devaient arriver les derniers. Le directeur avait indiqué qu’il fermerait les portes à dix heures. Ils avaient quitté leur maison cinq minutes avant l’heure pile. Sans attendre, James passa donc ce portail qui lui était si familier. Harry s’agitait un peu sous la cape, aussi James passa-t-il ses index das les petits poings du bébé. Même si étudier n’avait jamais été son activité favorite, il avait toujours aimé Poudlard. Il n’y était revenu qu’une fois depuis la fin de sa scolarité, mais il était à chaque fois saisi d’un puissant sentiment de nostalgie. Le fait d’y amener son fils, même tout bébé, le renforçait encore. Oh mon dieu les premiers pas de Harry à Poudlard dans les bras de son père, l'image bon sang c'est si beau, c'est si triste je vais PLEURER
La nostalgie fut remplacée par l’excitation alors qu’il songeait à tous ceux qui les attendaient à l’intérieur. Il ne put s’empêcher de sourire et se prit à hâter le pas. S’il l’avait pu, il aurait sautillé jusqu’à l’entrée du château. Il finit par l’atteindre à une allure normale et se faufila dans la porte entrouverte. Derrière, faisant les cent pas, l’attendait Lily. Il tira sur la cape, révélant ainsi son visage souriant. Sa femme se précipita aussitôt sur lui pour le serrer dans ses bras et embrasser le crâne de son fils.

- Merlin, vous êtes là ! J’ai l’impression de vous attendre depuis une éternité.

James ricana tout en déposant un baiser sur son front.

- A t’entendre, on vient d’effectuer le voyage le plus périlleux de l’univers.
- C’est l’impression que ça m’a donné, rétorqua-t-elle en fronçant le nez. pourtant ils ont fait deux pas, transplaner, fait deux autres pas. WHAOOOOO

Elle s’écarta et prit une profonde inspiration, les yeux fermés. Lorsqu’elle les rouvrit, toute trace de souci avait déserté son visage, remplacée par un sourire.

- On y est, lança-t-elle. Poudlard. Ailleurs que chez nous.
- Ailleurs que chez nous, répéta James avec une expression pleine de jubilation. :lol: :lol: :lol:
- Ah, vous êtes tous les trois là ! s’exclama Albus Dumbledore en pénétrant à son tour dans l’entrée du château. Vous n’avez utilisé qu’une seule cape, finalement ?

Le couple se retourna vers lui et ils levèrent chacun leur morceau de tissu. Le directeur fronça les sourcils, perplexe.

- On perçoit généralement un mouvement de l’air quand quelqu’un caché sous une cape d’invisibilité se déplace, et je n’en ai perçu qu’un seul.
- Un mouvement de l’air ? s’étonna James. La mienne est totalement imperceptible.
- La vôtre ? s’étonna Dumbledore.
- Héritage des Potter, annonça fièrement James en lui tendant l’objet de leur discussion. OH MON DIEU OH MON DIEU j'adore voir de genre de moment qu'on sait qu'ils sont arrivés dans HP, mais les voir en vrai, c'est tellement :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

Il était généralement plutôt discret au sujet de sa cape, mais il savait pouvoir faire confiance à Dumbledore. Le directeur fit glisser le tissu entre ses doigts, l’air songeur. James jeta un regard amusé à Lily ; il semblait les avoir complètement oubliés. Il est plongé dans de très très vieux souvenirs qui font resurgir de vieux désirs ... Un petit cri de Harry, qui en profita pour cracher sa tétine, le ramena à la réalité. Il toussota, tendit la cape à James et leur indiqua l’escalier avec un sourire. Néanmoins, James avait la nette impression qu’il était troublé. Il n’osa pourtant pas poser de question et suivit le directeur et sa femme, qui entamèrent une discussion passionnée sur les potions.
Harry n’émettait plus un son mais tournait la tête dans tous les sens, apparemment bien conscient qu’il était dans un environnement entièrement nouveau Oh petit chose <3 . James était sûr qu’il mourait d’envie d’aller explorer à quatre pattes. Au bout d’un moment, le jeune homme compris qu’on les emmenait dans la salle des professeurs. Lorsqu’ils arrivèrent dans le bon couloir, un brouhaha de conversations leur parvint. James eut envie de se précipiter vers la porte mais se retint et continua à marcher dignement derrière son directeur et sa femme. Lorsque ceux-ci arrivèrent devant l’entrée de la salle, les conversations se turent. Dumbledore entra, un sourire rayonnant sur le visage. James embrassa du regard la salle pleine, les visages connus, d’autres qui l’étaient beaucoup moins. Il fut pris de l’envie de serrer tout le monde dans ses bras, tant était forte l’impression de retrouver sa famille. Il était certain que Lily ressentait la même chose. Devant lui, Dumbledore étendit les bras et annonça fièrement :

- Bienvenue à la première assemblée générale de l’Ordre du Phénix !
J'ai franchement ADORE ce chapitre et je pense que je vais encore plus aimé le prochain :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:
cochyo

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par cochyo »

Cazolie a écrit :
cochyo a écrit :ALORS !
J’ai relu le chapitre avec les commentaires de Péripuce… Et j’aimerais bien, si vous le voulez, revenir sur un point qu’elle a soulevé assez intéressant ! ( Mais c’était extrêmement marrant je vous le conseille vivement :lol: )
Elle a dit je cite « c’est vrai que la justice n’est pas facile avec la magie » (plus ou moins ça dans le texte :mrgreen:)
En revanche, je ne comprends pas pourquoi, dans des temps pareil, Le ministère n’aurais pas pouvoir sur l’utilisation de moyens tels que le veritas sérum … Si quelqu’un se dévoue à proposer une explication…

PS : pour Edgar bonnes j’ai pensé un moyen pour lui de les inculpés éventuellement… (En France en tout cas, là-bas je ne sais pas) au moyen de l’intime conviction... c’est juste une idée comme ça. ( Oui, c’est plus ou moins ce que tu as utilisé…)
La première raison c'est que ce serait trop facile pour l'auteur :lol:
La seconde c'est que c'est illégal dans le monde dans la magie (okay ils pourraient passer outre)
C'est pour ça que l'une des plantes très rare permettant de faire du veritaserum a été intégralement détruite par Benjy à l'aide d'un Feudeymon. Du coup ça va mettre très longtemps à repousser (disons 10 ans haha). A la base c'était pour empêcher les Mangemorts d'y avoir recours
Ah oui !! J’avais complètement oublié que tu avais prévu le coup ! Du coup je me souviens plus pourquoi il a fait ça…
Et quand tu dis que c’est illégal… C’est vrai que ce n’est pas moral mais vu que l’État fait la loi… (Mais je sais que c’est un gros sujet de politique ;))
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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par Perripuce »

cochyo a écrit :
Cazolie a écrit :
cochyo a écrit :ALORS !
J’ai relu le chapitre avec les commentaires de Péripuce… Et j’aimerais bien, si vous le voulez, revenir sur un point qu’elle a soulevé assez intéressant ! ( Mais c’était extrêmement marrant je vous le conseille vivement :lol: )
Elle a dit je cite « c’est vrai que la justice n’est pas facile avec la magie » (plus ou moins ça dans le texte :mrgreen:)
En revanche, je ne comprends pas pourquoi, dans des temps pareil, Le ministère n’aurais pas pouvoir sur l’utilisation de moyens tels que le veritas sérum … Si quelqu’un se dévoue à proposer une explication…

PS : pour Edgar bonnes j’ai pensé un moyen pour lui de les inculpés éventuellement… (En France en tout cas, là-bas je ne sais pas) au moyen de l’intime conviction... c’est juste une idée comme ça. ( Oui, c’est plus ou moins ce que tu as utilisé…)
La première raison c'est que ce serait trop facile pour l'auteur :lol:
La seconde c'est que c'est illégal dans le monde dans la magie (okay ils pourraient passer outre)
C'est pour ça que l'une des plantes très rare permettant de faire du veritaserum a été intégralement détruite par Benjy à l'aide d'un Feudeymon. Du coup ça va mettre très longtemps à repousser (disons 10 ans haha). A la base c'était pour empêcher les Mangemorts d'y avoir recours
Ah oui !! J’avais complètement oublié que tu avais prévu le coup ! Du coup je me souviens plus pourquoi il a fait ça…
Et quand tu dis que c’est illégal… C’est vrai que ce n’est pas moral mais vu que l’État fait la loi… (Mais je sais que c’est un gros sujet de politique ;))
Puis j'avais lu quelque part que le veritaserum c'est comme l'Imperium : on peut lutter contre. Donc c'est pas hyper fiable comme moyen d'arracher la vérité et je ne suis pas sûre que ce soit recevable devant un tribunal du coup - un peu comme nous avec le détecteur de mensonge.
ET PUIS ON EST DANS UN ETAT DE DROIT ON NE PEUT PAS IMPOSER LE VERITASERUM SINON ON NE SERAIT PAS MIEUX QU'OMBRAGE
annabethfan

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par annabethfan »

Bon malgré le fait que le chapitre soit apparemment déprimant, je viens quand même commenter.... :lol:
Harry avait failli avaler l’alliance de Lily quelques semaines plus tôt.
Le symbole ^^ Un bébé, ça peut vous bouffer votre mariage (littéralement) :lol:
Néanmoins, James rêvait d’offrir à son fils la fratrie dont lui-même avait été privé.
Je trouve cette phrase vraiment poignante. J'imagine totalement James enfant s'ennuyer ou vouloir des frères et des sœurs pour jouer avec lui, surtout connaissant son caractère. Rien d'étonnant à ce qu'il se soit défoulé à Poudlard ou soit devenu si proche des Maraudeurs.
C’est peut-être parce qu’on t’a trop appris qu’il fallait une baguette pour faire de la magie. Avant qu’on ne m’en donne une, je me souviens que je pouvais sentir la magie dans tout mon corps, parfois. Dès que j’en ai eu une, ce sentiment a disparu.
Ohhh j'adore cette idée! En fait, je trouve que tu as vraiment réfléchi au fonctionnement de la magie en général, genre tu le décris très bien (le fonctionnement et les couches d'un sortilège, mettre la magie dans un balai etc...) :D
Pour reprendre notre conversation, je serai ravi d’apprendre à faire de la magie sans baguette. On aura peut-être besoin de manuels, non ?
S"ils avaient réussi à maîtriser la magie sans baguette avant l'arrivée de Voldemort, ça aurait peut-être tout changer...
Il en sortit la Pensine et y déversa quelques pensées encombrantes.
Je trouve cette phrase mais trooop belle et stylée!
Les deux hommes s’entendaient bien, Dumbledore le savait. C’était sans doute leur mauvaise humeur chronique qui les rapprochait.
Les deux sorciers les plus grognons et taciturne d'Angleterre :lol:
Il y a une raison pour laquelle nous avions un QG, insista Dumbledore. La vie commune était importante, pour les garder motiver, pour qu’ils se soutiennent. Seuls, isolés, ils ne peuvent pas imaginer pouvoir gagner ! Mais faites en un groupe, Maugrey, et tout de suite l’adversaire paraît moins imposant.
C'est tellement vrai en plus... Ca me manque les réunions au QG, les interactions avec tout le monde...
Vous voulez que je les envoie tous en mission en même temps ? Rétorqua l’Auror, sceptique.
Non, répondit Dumbledore, on va leur offrir une semaine de colonie de vacances tous ensemble pour ressouder les liens! :lol:
Ce n’est pas l’Ordre qui n’est pas au complet sans les Potter, ce sont les Maraudeurs. Et mettez les Maraudeurs avec n’importe qui, ils créeront un esprit de cohésion. Rassemblez les Maraudeurs, et vous rassemblerez l’Ordre.
Tu viens de me foutre un coup au moral, je m'attendais pas à cette analyse ahhhh!
Et vous avez un adjoint. C’est moi qui ai fondé cet Ordre, Maugrey, et je vous somme de vous présenter à cette réunion.
Dumbledore peut être assez autoritaire quand il le veut, mais toujours sur un ton affable :lol:
Quant aux autres, donnez-leur rendez-vous vendredi prochain à l’entrée de Poudlard, à neuf heures. Et venez aussi.
Merci de les réunir une dernière fois avant de les faire mourir, ça aurait été triste sinon, je m'en rendais même pas compte avant que tu évoques l'idée d'une réunion. Surtout à Poudlard, c'est symbolique...
Le lycanthrope se désintéressa aussitôt de la conversation du couple pour attraper le bébé et l’installer sur ses genoux.
Ohhhhhhhhhh! Trop choup!
Je n’ai pas eu de problème alors que je me suis jeté dans la gueule du loup, répondit James
1) Merci de ne pas t'en vanter
2) Cette expression devant Remus est de mauvais goût :lol:
Ce n’est pas à lui de déterminer ce qu’il y a de mieux pour lui.
Et pourtant il va le déterminer longtemps...
Il ne put s’empêcher de sourire et se prit à hâter le pas. S’il l’avait pu, il aurait sautillé jusqu’à l’entrée du château.
L'image m'a fait rire :lol: :lol: :lol:
- La vôtre ? s’étonna Dumbledore.
- Héritage des Potter, annonça fièrement James en lui tendant l’objet de leur discussion.
Et l'histoire des Reliques reprend....
Bienvenue à la première assemblée générale de l’Ordre du Phénix !
Ca me fait penser aux AG de la fac ^^ L'Ordre décide de bloquer les exams ouaiiis! :lol:

Super chapitre!!!
cochyo

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par cochyo »

C’est incroyable ! Je me suis découvert un grand kif à relire les chapitres avec les commentaires :lol: :lol: :lol:
D’abord c’est très drôle ! Ensuite ça amene plein de nouvelles réflexions !
Du coup merci à vous toutes :lol:
Cazolie

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Coucou !

Merci pour les commentaires, vous êtes vraiment trop cool !! Je suis désolée de ne pas avoir le temps de répondre :o Je pars bientôt pour une sortie entre copines dont le couronnement est le Parc Astérix demain :lol:
BREF

Ah au fait je suis en train d'écrire le chapitre 28 et ce sera le dernier ahem

BONNE LECTURE


Chapitre 24

L’introduction de Dumbledore ainsi que l’apparition des Potter furent saluées par des acclamations et des applaudissements. Lily se mit à rire, vite imitée par James. En revanche, Harry se mit à pleurer, sans doute effrayé par le bruit et par cette foule. James s’empressa de le sortir de son porte-bébé pour le réconforter. Lily fut accaparée par Alice Londubat, qui se jeta sur elle avec un cri de joie.

Les deux jeunes femmes s’enlacèrent un moment en riant, heureuses de se retrouver. Leurs grossesses simultanées les avaient beaucoup rapprochées. Lily, enfermée à Godric’s Hollow, avait beaucoup regretté son amie.

- Ça fait tellement longtemps ! s’exclama Alice en s’écartant finalement.

Elle semblait en bonne forme même si elle avait une nouvelle cicatrice sur le visage. Elle avait perdu tout le poids supplémentaire de la grossesse et ressemblait à nouveau à la jeune Serdaigle de Poudlard. Seule une maturité nouvelle brillait au fond de ses yeux.

- Comment va Neville ? Interrogea Lily tandis que son amie l’amenait vers une chaise libre près de la sienne.
- Il préfère encore ramper que marcher à quatre pattes, mais il commence quand même à se redresser ! Ma belle-mère passe son temps à l’asticoter parce qu’elle ne le trouve pas assez vif.

Elle roula des yeux agacés qui firent rire Lily. Autour d’elles, les conversations allaient bon train. A l’autre bout de la pièce, occupée par des tables disposées en carré, James riait aux éclats avec les Maraudeurs, Frank et Fabian Prewett. A l’écart du groupe, Benjy, Gideon, Maugrey et un homme que Lily pensait être Dedalus Diggle discutaient plus calmement. Emmeline et Marlène tenaient compagnie à Dorcas, qui passait comme toujours inaperçue avec son vieux pull informe et ses cheveux filasses. Dans un sursaut, la jeune femme reconnut Caradoc Dearborn, qu’elle avait côtoyé lors de son stage à Ste Mangouste. Il conférait avec Edgar Bones et un autre homme affublé d’un chapeau ridicule dont elle ignorait l’identité. Un grand homme qui lui était vaguement familier s’était isolé sur sa chaise, dans un coin de la pièce. Alice suivit le regard de Lily et murmura :

- C’est le frère de Dumbledore, Abelforth. Il tient la Tête de Sanglier.
- Oh ! J’ai déjà dû le croiser dans Pré-au-Lard, c’est pour ça qu’il me dit quelque chose. Tu connais tout le monde ?
- On s’est présenté en vous attendant, expliqua Alice. Je connaissais presque tout le monde, sauf Caradoc que je n’avais jamais rencontré, et Elphias Doge. Il ne nous a pas dit quel était son rôle auprès de l’Ordre mais il a participé à sa fondation, apparemment. Je ne connaissais pas non plus Sturgis Podmore. Il est parti aux cuisines avec Hagrid.
- Hagrid est là ? s’exclama Lily, ravie d’avoir une occasion de revoir le garde-chasse.

Alice acquiesça avec un sourire joyeux avant de prendre la main de Lily pour la presser un instant.

- Alors, demanda-t-elle doucement, quel effet ça fait d’être enfin dehors ?
- Ça me donne le tournis, avoua Lily. Tout est familier et en même temps, on vit en reclus depuis si longtemps… J’ai aussi l’impression de contrevenir aux ordres de Dumbledore même si c’est lui qui nous a poussés à venir !
- Cette menace qui vous pousse à vous cacher… Est-ce qu’elle sera bientôt écartée ?
Lily se mordit la lèvre. La véritable raison de leur enfermement restée dissimulée à la plupart des gens. Elle secoua la tête.
- Je ne sais pas.
- Je suis désolée, en tout cas, souffla Alice en lui pressant une nouvelle fois la main. Mais très heureuse que vous puissiez être parmi nous aujourd’hui !

Lily lui sourit, tout en songeant que les Londubat auraient pu être à leur place. Parfois, à sa plus grande horreur, elle le souhaitait presque. Elle chassa aussitôt ces pensées pour se concentrer sur le plaisir d’être avec ses amis.
Alors qu’elle allait relancer la conversation, la porte de la salle des professeurs s’ouvrit à nouveau et Hagrid s’y encadra de toute sa hauteur, un plateau chargé de nourriture dans chaque main. Podmore marchait derrière lui, portant des paniers pleins de bouteilles de bièraubeurre. Leur apparition fut saluée par des acclamations enthousiastes et des sifflements stridents émis par les Maraudeurs. Un sourire ravi s’étira sous la masse de poils faciaux du démi-géant, sourire qui s’effaça bien vite lorsque quelqu’un hurla :

- Attention !

Hagrid s’immobilisa aussitôt, quelques sandwichs valdinguèrent sur le sol, et tous les regards convergèrent vers le sol, où on petit garçon brun levait la tête vers le visage hirsute du garde-chasse.

- Oh, Merlin, marmonna Lily en se précipitant vers son fils.

Elle évita la nourriture répandue au sol et souleva le bébé, qui ne protesta pas. Il fixait Hagrid avec de grand yeux, la bouche ouverte en un « O » étonné. Le garde-chasse semblait, quant à lui, ému. Il contemplait le bébé, si petit par rapport à lui, avec émerveillement.

- C’est le portrait craché de son père, commenta-t-il d’une voix un peu tremblotante qui résonnait dans la salle à présent silencieuse. Mais il a tes yeux, Lily.
- Il paraît, sourit la jeune mère en serrant son fils contre elle. Je suis contente de vous voir, Hagrid !

La réponse du géant se perdit sous l’injonction de Maugrey :

- On est pas là pour prendre du bon temps ! Tout le monde assit, et au boulot !
- Au bûcher le tyran ! s’écria Sirius, vite soutenu par les autres Maraudeurs.

La plupart des membres éclatèrent de rire mais une veine palpitait dangereusement sur le front de Maugrey. Lily était sûre que s’il avait moins de fierté, il courserait Sirius dans toute la salle pour le faire taire. Cependant, les membres les plus âgés lancèrent le mouvement en prenant place. Lily regagna son siège près d’Alice, Harry dans les bras. Elle s’aperçut que son amie avait également récupéré son fils, un bébé pratiquement chauve à la grosse tête ronde. Les deux garçons se retrouvèrent assis face à face sur les genoux de leurs mères et se dévisagèrent d’un air étonné. Lily entendit le rire de James et leva la tête ; assis en face d’elle, il contemplait la scène avec amusement. Il lui adressa un clin d’oeil avant de rediriger son attention vers la tranche de brioche que Sirius agitait sous son nez. Le silence tomba peu à peu sur la salle et tous se tournèrent vers Dumbledore qui, debout devant la table, posait un regard bienveillant sur la petite assemblée.

***


Les plus anciens membres de l’Ordre discutèrent pendant un moment des premiers temps de l’Ordre, de sa fondation, de la façon dont ils s’organisaient à ce moment-là. Certains s’exprimaient plus que d’autres, quelques uns n’intervenaient que pour faire des plaisanteries. Les plus jeunes écoutaient, fascinés, l’origine de cette grande aventure. James trouvait incroyable qu’ils aient eu l’audace de commencer ce projet, de se lancer dans la résistance alors même qu’ils étaient clairement en sous nombre. Lorsqu’on lui avait soumis l’idée alors qu’il avait dix-huit ans, la structure existait déjà et il lui semblait normal de s’engager. Mais aurait-il eu l’idée et le courage de se dire : « Il faut faire quelque chose, et c’est moi qui vais le faire » ? Il n’en était pas certain.
Il en discuta un moment avec les Maraudeurs lorsqu’on leur accorda une pause bienvenue, et Remus s’empressa de lui dire avec un sourire un peu amer :

- Vous l’avez fait, tous les trois, pour moi. Je trouve ça bien plus fou que de monter un groupe de résistance.
Ils ne mentionnèrent pas leur statut d’Animagus à voix haute car il s’agissait toujours d’un secret – en particulier avec Edgar Bones, éminent membre du Magenmagot, à portée d’oreilles. Sirius se renversa dans sa chaise, les bras croisés derrière la tête, l’air songeur.
- Je ne me rappelle même pas qui a eu l’idée.
- Je crois que c’est toi, répondit James.
- Mais c’est James qui a dit qu’il fallait faire quelque chose, intervint Peter, qui s’était montré encore plus réservé que d’habitude jusque-là.
- Tu vois bien, asséna Remus en lui donnant une tape sur l’épaule. Tu es parfaitement capable de prendre tout seul des décisions complètement folles pour le bien d’autrui.

James sourit, gêné, tout en balayant ses compliments de la main. Il avait été très orgueilleux dans son adolescence, et l’était toujours un peu, mais jamais il n’avait quémandé de récompense quand il s’agissait d’amitié.

- Vous ne trouvez pas dingue que Dumbledore ait monté l’Ordre avec ce Doge ? Chuchota Sirius en se penchant à nouveau vers eux. Il n’a pas l’étoffe d’un héros, à première vue.

Les quatre garçons se tournèrent sans la moindre discrétion vers l’objet de leur discussion. Elphias Doge discutait avec Marlène et Lily et leur donnait à contempler son profil ravagé par la dragoncelle. Il était plus petit que les deux femmes, même si son ridicule chapeau le grandissait, et paraissait malingre.

- C’est sans doute pour ça qu’on ne l’a jamais vu sur un champ de bataille, remarqua Peter.
- Vous parlez du vieux Doge ? Souffla quelqu’un derrière eux.

Ils se tournèrent vers le nouveau venu, qui s’avéra être Benjy Fenwick. Il avait apparemment déjà un peu abusé de la bièraubeurre – ou alors il l’avait agrémentée de whisky Pur-Feu. Quoi qu’il en soit, l’alcool semblait le rendre plus sociable
.
- Aucune force physique, mais une grande habilité magique, continua-t-il. Et malin, avec ça. Il n’est jamais en première ligne, mais il aide beaucoup. Il pose des protections autour de certaines maisons, il est aussi plutôt doué pour poser des mouchards magiques discrètement. Ne jamais se fier à l’apparence ! Acheva-t-il d’un ton docte, l’index levé.

Les garçons ricanèrent, s’attirant un regard courroucé de sa part. Il les quitta donc pour aller rejoindre Emmeline. Il l’enlaça par la taille et posa la tête sur son épaule. James haussa un sourcil.

- Quand est-ce que c’est arrivé, ça ?
- Aucune idée, fit Remus avec un haussement d’épaule. Un jour on m’a donné rendez-vous chez Emmeline pour qu’elle me briefe sur une mission, et qui m’ouvre la porte si ce n’est ce bon vieux Benjy en caleçon.
- Et vous ne me l’avez pas dit ? s’insurgea James.
- On ignorait que tu étais devenu une commère assoiffée de ragots, railla Sirius.
- Patmol, toute distraction est bonne à prendre quand on est enfermé à Godric’s Hollow.

Son ami lui concéda ce point d’un hochement de tête. Ils ne purent continuer leur conversation car la réunion reprit, menée cette fois par Dorcas. Pendant deux ans, jamais rien n’avait transpiré des missions de la Sorcière, sauf si l’un des membres de l’Ordre était directement concerné. Dorcas mit fin à ce silence et leur raconta pendant près de deux heures toutes les missions d’infiltration ou de repérage qu’elle avait effectuées pour l’Ordre. Les autres membres découvrirent la vraie Dorcas, qui se cachait si souvent sous des identités diverses et variées pour mieux se fondre dans le décor. Elle était douée pour conter, rendait ses récits vivants et passionnants. James apprit qu’elle rentrait juste d’Albanie où elle avait suivi Voldemort, qu’elle avait passé trois mois au Congrès américain sous couverture afin de savoir exactement ce qu’il s’y disait sur la Grande-Bretagne. Elle avait parcouru plusieurs pays d’Europe pour tisser des alliances avec des entités moins officielles que les gouvernements magiques. Elle s’était rendue dans les montagnes pour tenter de négocier avec les géants mais ne les avait pas trouvés. Elle évoqua la mission du Scamanbar avec un regard peu amène en direction des Maraudeurs, qui avaient failli faire échouer ses négociations avec une hybride.

Lorsqu’elle acheva enfin son récit, tous avaient oublié que l’heure du déjeuner était déjà passée – exception faite des deux bébés, qui avaient été nourris une heure plus tôt. Elle ne tira aucune conclusion de ses aventures, se contenta de s’asseoir et d’avaler un grand verre d’eau. Dumbledore les invita à se restaurer ; comme si on venait de rompre un sortilège, les garçons se rendirent soudain compte qu’ils mouraient de faim et se jetèrent sur le buffet, qui avait été mystérieusement disposé contre un mur de la pièce pendant que Dorcas parlait.

- Quel était l’intérêt de nous raconter tout ça ? Demanda tant bien que mal Peter, la bouche pleine, un pilon de poulet dans la main.
- Nous rapprocher ? Suggéra Remus en se servant de pommes de terre. C’est le but, non ? Difficile de se sentir uni quand on n’a pas la moindre idée de ce que fabriquent les autres.

Les garçons approuvèrent puis se turent pour mieux se goinfrer. James était aux anges ; il avait véritablement l’impression d’être de retour en tant qu’élève à Poudlard. Des pleurs s’élevèrent dans un coin de la pièce et, délaissant un instant son assiette et ses amis, il se dirigea dans cette direction. Lily et Frank tentaient de coucher les deux bébés dans des couffins que chaque couple avait apporté, mais les garçons protestaient à grands cris. James ne les blâmait pas : l’Ordre faisait un boucan de tous les diables, aussi était-il impossible de dormir. Il allait faire cette remarque lorsque Elphias Doge, qu’il n’avait pas remarqué, expliqua d’une petite voix aimable :

- Le sortilège devrait maintenir le silence autour d’eux mais nous pourront toujours les entendre.

Lily, avisant son mari, lui expliqua qu’Elphias allait isoler les enfants grâce à un sortilège afin qu’ils soient au calme. Ils le regardèrent tourner autour des deux petits lits, dans lesquels les deux garçons pleuraient toujours. Un dôme transparent s’éleva finalement au-dessus d’eux et, peu à peu, les pleurs cessèrent. Les trois jeunes gens adressèrent des remerciements au Sorcier, qui les balaya d’un petit geste de la main malgré son air ravi.

- A table, soupira Lily avec soulagement, et James ne put qu’approuver ses mots.

***


L’après-midi, Maugrey prit la direction de la réunion et ils évoquèrent enfin un changement de stratégie. Lily pensait que James et elle n’auraient aucune raison d’intervenir pour cette partie, pourtant il s’avéra bien vite que leur temps passé à recopier des rapports leur donnait une vue d’ensemble sur les missions de l’Ordre que les autres n’avaient pas. Ils purent ainsi rectifier certaines informations, souligner des schémas récurrents dans l’organisation ou le déroulement des missions. L’expertise des membres de l’Ordre les plus âgés se montra également précieuse. Il y eut quelques discussions animées, plusieurs disputes entre les frères Prewett, ainsi qu’un verre d’eau jeté à la figure de Benjy par Emmeline. Les Maraudeurs tentèrent d’interrompre la discussion en réclamant un goûter en fin d’après-midi mais Maugrey se contenta de les menacer d’un sort de mutisme. Pendant ces longues heures passées à discuter, Harry et Neville se promenèrent dans la pièce, hurlèrent un peu, mâchouillèrent beaucoup de genoux et finirent par passer de bras en bras.

En début de soirée, l’attention de Lily se relâcha un peu à cause de la fatigue. Ses pensées dérivèrent de la conversation pour se poser sur son fils, qui était assis sur les genoux d’Abelforth Dumbledore. Elle n’avait pas la moindre idée de la façon dont il était arrivé là, mais les deux personnes concernées semblaient contentes de la situation. Elle était heureuse de découvrir que son fils était un bébé sociable. James avait raison : plusieurs personnes passaient régulièrement à Godric’s Hollow, ce qui devait être suffisant pour que Harry ne soit pas terrifié par des étrangers. Le bébé ne tarda pas à se tortiller sur les genoux du vieil homme, et Lily réalisa que l’heure de son dîner avait été dépassée depuis longtemps. Mais avant qu’elle n’ait pu se lever pour récupérer son fils, James se manifesta et soulagea Abelforth du petit garçon. Elle se renfonça dans son siège, soulagée. Elle avait eu l’impression, plutôt dans la journée, que James avait totalement oublié l’existence de sa famille.

Ce fut finalement Marlène qui parvint à mettre fin à la conversation. Elle se leva, interrompant sans le moindre scrupule une discussion un peu houleuse entre Benjy et Frank, et sourit à tout le monde.

- Vous m’excuserez, mais j’ai promis à mes enfants d’être là pour leur dire bonne nuit.
- Marlène a raison ! s’exclama Dumbledore en claquant dans ses mains. Il se fait tard et je doute que nous avancions plus aujourd’hui. De nombreuses pistes ont été ouvertes. Il s’agit déjà d’une très bonne base pour faire repartir l’Ordre !
- Ça ne vous dispense pas de continuer à réfléchir au sujet de tout ce que nous avons dit ! Lança Maugrey d’une voix bourrue au-dessus du brouhaha qui commençait déjà à s’élever.
- Professeur ! Appela la voix d’Hagrid, qui fendit le bruit avec plus d’efficacité que celle de Maugrey. Professeur, vous savez pour le… la… ce que vous m’avez demandé d’apporter.

Lily, assise près du demi-géant, le regarda gesticuler pour expliquer ce qu’il disait, perplexe. Dumbledore parut comprendre sans mal car un grand sourire étira ses lèvres et ses yeux se mirent à pétiller.

- Merci, Hagrid, j’oubliais. Un peu de silence, s’il-vous-plaît !

Son autorité de directeur agit comme par miracle et tous les membres, la plupart d’anciens élèves, se turent presque aussitôt. Seuls les Maraudeurs chuchotaient avec des airs de conspirateur. Lily les fusilla du regard et ils se turent finalement, non sans articuler silencieusement « PEC ».

- J’aimerais profiter de votre présence à tous pour immortaliser l’Ordre du Phénix tel qu’il est à ce jour. Je suis désolé que nous n’ayons pas pu le faire plus tôt, quand certains membres étaient encore parmi nous.

Alors que Lily se demandait comment il comptait les immortaliser – il n’allait tout de même pas faire leur portrait, n’est-ce pas ? - il se dirigea vers l’armoire poussée près de la porte et en sortit un appareil photo. Des exclamations étonnées ainsi que quelques grommellements s’élevèrent. Dumbledore positionna le trépied de l’appareil, une vieille machine comme on n’en voyait plus dans le monde moldue mais habituelle pour les Sorciers, et donna ses ordres pour qu’on pousse les tables et dégage l’espace nécessaire devant les grandes fenêtres de la salle. Marlène prit le relais en voyant le groupe formait un tas informe et ordonna à chacun de se mettre à une place précise. Hagrid prit naturellement place au fond, Maugrey à sa gauche. Dedalus Diggle prit place près de lui et, devant eux, se positionnèrent Emmeline et Dorcas. Les Londubat se mirent devant le demi-géant, leur bébé à nouveau couché avec Harry dans la zone isolée par Elphias Doge, qui se tenait justement à leur droite. Derrière lui, le dominant de toute sa présence silencieuse, venait Abelforth. Marlène tenta de placer Dumbledore près de lui, mais le directeur insistait pour prendre la photo. Edgar Bones prit donc sa place. Tout en se laissant positionner à côté de James et Sirius, Lily se demanda s’il souhaitait réellement prendre la photo ou s’il refusait simplement d’être mis à côté de son frère. Derrière eux se placèrent Benjy et Sturgis Podmore, ainsi que Peter et Remus. Fabian poussa Lily du coude en s’installant près d’elle, son frère à ses côtés.

- Toujours avec ce tocard de Potter ? Souffla-t-il. Je suis toujours libre si tu changes un jour d’avis.

Derrière eux, Remus ricana. Lily secoua la tête avec un petit sourire et glissa sa main dans celle de son mari, qui était trop occupé à parler avec Sirius et Peter pour entendre ce qu’on disait de lui. Il adressa tout de même un sourire à sa femme lorsqu’il sentit ses doigts glisser entre les siens.

Finalement satisfaite, Marlène prit place auprès d’Emmeline et Dorcas, cédant la place derrière l’objectif à Dumbledore. Il les regarda un moment avec un sourire ému, et Lily se demanda quelle image elle renvoyait. Elle tourna la tête pour voir le profil souriant et confiant de tous ses camarades, et son cœur se serra. Ils avaient vécu temps de choses ensemble. Elle avait épongé le sang de beaucoup d’entre eux, les avait vus trébucher au seuil de l’infirmerie, blêmes mais victorieux. Dumbledore avait eu raison de convoquer cette assemblée. Parce qu’ils formaient une famille, ils étaient plus forts.
Au milieu des hommes et des femmes de chair et de sang, elle eut l’impression d’apercevoir les contours fantomatiques de ceux qui n’étaient plus. Elle devinait presque Jenny, dressée sur la pointe des pieds, son menton appuyé sur l’épaule de Gideon. Elle voyait Jeremiah et Terry entourer Frank, Amanda, trop timide, se cacher derrière Abelforth. Elle imaginait William, à l’aise et heureux, entourant de ses bras les épaules d’une Carrie intimidée d’être à Poudlard, elle, une Moldue qui s’était sacrifiée pour la cause des Sorciers. Les yeux de Lily s’embuèrent de larmes, noyés par les fantômes tombés sur le champ de bataille. Cette réunion de l’Ordre leur permettait d’avancer, d’envisager l’avenir, mais ils n’oubliaient pas pour autant.

- Regardez-moi ! Demanda la voix étouffée de Dumbledore, la tête passée sous le drap qui fermait l’appareil photo.

Lily s’exécuta, les doigts fermement serrés autour de ceux de son époux, et adressa à l’objectif un sourire chargé de tristesse mais aussi plein de confiance.
Après plusieurs prises, Dumbledore les laissa se disperser. Marlène, la plus pressée, fit le tour de l’assemblée pour dire au revoir à tout le monde. Lorsqu’elle arriva devant Lily et James, elle leur serra à tous deux la main avec un sourire engageant.

- C’était vraiment un plaisir de vous voir, tous les deux. J’espère de tout cœur que, quelque soit la raison qui vous pousse à vous cacher, elle sera bientôt écartée.

Le couple la remercia et lui souhaita une bonne nuit. Dix minutes plus tard, Marlène McKinnon adressa un dernier signe de la main à tout le monde depuis la porte puis s’en fut. Un à un, les autres membres de l’Ordre firent de même. Certains, comme Edgar Bones, retournaient vers leur famille. D’autres rentraient dans des appartements vides et silencieux. Lily, épuisée par cette journée d’intenses discussions, se prit à rêver de son lit, à Godric’s Hollow. Elle n’aurait pas cru pouvoir regretter la maison. Les Maraudeurs conférèrent encore un moment avec James, avant de finalement se séparer. Remus était épuisé à cause de la pleine lune qui approchait aussi Peter offrit de transplaner avec lui jusqu’à son appartement. Sirius ne tarda pas à les suivre car Maugrey, en partant, l’avait convoqué à trois heures du matin dans un entrepôt désert aux alentours de York.

- A mon avis, il veut me faire payer toutes mes impertinences de la journée, chuchota-t-il avant de quitter les lieux.

Bientôt ne restèrent plus que James et Lily, qui tentaient de convaincre Dumbledore qu’ils pouvaient sans doute faire encore quelque chose pour l’aider. Le directeur les regarda avec un sourire amusé, les mains sur les hanches.

- Savez-vous que vous auriez pu ranger ces tables avec la magie ? Remarqua-t-il. J’ai remarqué que vous n’utilisiez presque pas votre baguette.

Lily rougit mais James se contenta de hausser les épaules.

- Vous savez, quand on n’a rien à faire de la journée, on apprend vite à perdre du temps. Or, la magie n’a jamais servi qu’à en gagner.
- C’est vrai, admit-il. Je suis désolé de devoir vous renvoyer à votre foyer, malheureusement je doute que Poudlard soit vraiment un bon endroit pour vivre. Tout le monde finirait par savoir que vous êtes là.
- Ce ne serait jamais qu’une autre prison, murmura James en allant récupérer son fils, qui dormait profondément.
Dumbledore adressa un regard désolé à Lily, qui soupira. L’enfermement allait-il être encore plus dur pour James après cette journée passée loin de la maison, entouré de ses amis ? Le visage serein de son mari, lorsqu’il se retourna vers elle, la rassura un peu.
- Courage, les engagea-t-il. Cette situation ne durera pas éternellement.

Personne ne releva qu’elle pouvait très bien se terminer par leur mort à tous. Les jeunes parents rassemblèrent les quelques jouets qu’ils avaient apportés pour Harry, prirent les deux capes d’invisibilité et quittèrent la salle des professeurs.
**
*

James avait beau connaître Poudlard par cœur, il observa chaque détail des couloirs alors qu’ils progressaient vers l’entrée. Certaines armures, certains tableaux évoquaient des souvenirs de frasques perpétrées avec les Maraudeurs. Ils croisèrent également un ou deux fantômes, mais Peeves se tint à distance, probablement à cause de la présence de Dumbledore. James eut tout de même l’impression, au détour d’un couloir, de l’entendre chantonner au sujet du « P’tit pote Potter ». Dans le hall d’entrée, il adressa un regard nostalgique aux immenses sabliers, qui étaient pour le moment à zéro. Ils attendaient leur nouveau lot de petits génies ou fauteurs de troubles. James avait toujours réussi à maintenir un équilibre entre ses bêtises et ses bonnes réponses. Si on ajoutait le Quidditch, il s’en sortait avec un solde positif. Il sourit à cette idée, immobilisé devant le sablier de Gryffondor. Comme il avait aimé être leur héros. Pendant quelques années, il s’était senti comme le roi du monde.

Il baissa la tête vers le bébé qui dormait dans ses bras et déposa un baiser sur son front. A présent, il se contenterait d’être le héros de ce petit garçon. Il se demanda avec amusement quelles histoires on lui raconterait sur le compte de son père, lorsqu’à son tour il arpenterait ces couloirs millénaires.

- Tu ne te rappelleras pas de cette journée, murmura-t-il à son fils. Mais rassure-toi, tu reviendras. Tu seras le meilleur Gryffondor de ton année, et McGonagall sera désespérée d’avoir un nouveau Potter comme élève.
- James, ne lui monte pas la tête. Il n’est pas obligé d’aller à Gryffondor.

Il se tourna vers sa femme avec un grand sourire.

- Aucune chance que le Choixpeau l’envoie ailleurs, alors si, il sera obligé.

Elle leva les yeux au ciel, mais un petit sourire étirait ses lèvres.

- Si tu le dis. Allez, viens. Dumbledore a peut-être d’autres projets pour la nuit que de nous attendre.
- Oh, tu crois que quelqu’un l’attend ?
- James ! Non ! Je voulais dire aller dormir !

Il éclata de rire devant son indignation et il lui donna un coup de poing dans l’épaule.

- Tu es dégoûtant, râla-t-elle dans un chuchotement. C’est notre ancien directeur !
- Eh bien quoi, c’est un homme comme les autres. Moi, j’ai d’autres projets pour la nuit.

Elle rougit furieusement, lui donna un autre coup de poing dans l’épaule mais finit par l’embrasser sur la joue. Ils revinrent vers Dumbledore, qui attendait devant la porte ouverte et fixait les étoiles. Il se tourna vers eux avec un petit sourire énigmatique et James se demanda s’il avait tout entendu. Il n’était pas doué d’une ouïe surhumaine, n’est-ce pas ?
Les Potter se recouvrirent de leurs capes puis prirent le chemin de la grille, Dumbledore à leurs côtés. Il demanda, sans se soucier d’avoir l’air de parler tout seul :

- Dites-moi, James… Serait-il possible que vous me fassiez parvenir votre cape d’invisibilité, une fois que vous serez rentré ? Par l’intermédiaire de l’un de vos amis peut-être.

Comme il n’en avait aucune utilité à Godric’s Hollow, James acquiesça, tenaillé par la curiosité.

- Puis-je vous demander pourquoi ? Interrogea-t-il.
- Je souhaiterais juste l’étudier un peu, si ça ne vous pose pas de problème. Il est rare de trouver des capes d’aussi excellente facture, voyez-vous.

Le jeune homme avait toujours connu cette cape et ne voyait donc pas en quoi elle était extraordinaire. Il songea soudain que le secret qu’avait exigé son père lorsqu’il la lui avait donnée n’était pourtant pas anodin. Les capes d’invisibilité étaient répandues, pourquoi lui demander de taire au maximum l’existence de celle-ci ? Peut-être Dumbledore allait-il pouvoir lui révéler des choses intéressantes. Il promit donc au directeur de lui faire passer la cape puis ils se dirent adieu. Les Potter remercièrent chaleureusement le vieux Sorcier de leur avoir permis d’être avec l’Ordre en ce jour. James se serait bien attardé encore, mais Dumbledore devait refermer la grille derrière eux. Ils franchirent leur portail, signalèrent au directeur qu’ils étaient de l’autre côté, et regardèrent les grandes portes se refermer.

- Lily ? Chuchota James sans trop savoir où se trouver sa femme.
- Hmm ?
- J’ai l’impression de quitter Poudlard après notre septième année.

La jeune femme ne répondit que par un profond soupir. James aurait voulu pouvoir lui prendre la main. Il prit à nouveau conscience du poids de Harry dans ses bras et se rappela qu’ils avaient pour mission de le protéger.

- On ne devrait pas s’attarder.

Lily murmura un « oui » peu convaincu puis l’enjoignit à partir devant. Ils regagnèrent leur maison sans encombre. De retour dans l’enceinte du Fidelitas, James ôta sa cape et fixa un moment la porte d’entrée, le cœur serré. Lily pressa son épaule avant d’entrer devant lui. Elle alluma la lumière, se retourna vers lui et lui adressa un sourire rassurant.

- Bienvenue à la maison !

James sourit à son tour, la rejoignit et referma la porte derrière lui.
PtiteCitrouille

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Heyyy

Ce chapitre était trop cool, il faisait à la fois du bien, genre tout le monde se retrouve, mais d'un autre côté c'était triste étant donné que c'est la dernière fois avant la fin... Chapitre doux-amer donc
l’apparition des Potter furent saluées par des acclamations et des applaudissements
j'avais tellement la scène du Trio qui rentre dans la salle sur demande dans le 7 et que tout le monde les applaudit haha
En revanche, Harry se mit à pleurer
oh le relou :lol:
Elle avait perdu tout le poids supplémentaire de la grossesse
bah voilà ce qu'il faut pour perdre le poids de la grossesse, une petite guerre et hop !
C’est le frère de Dumbledore, Abelforth.
aaahh exact il était dans l'Ordre! Ah bah finalement y a pas que Kingsley qui survit aux deux guerres. Ca doit être tendu entre les deux Dumbledore mdr
Elphias Doge
eh mais c'est le grand ami de Dumbledore, celui avec qui Harry parle dans le 7 au mariage de Fleur et Bill, c'est ça?
Cette menace qui vous pousse à vous cacher… Est-ce qu’elle sera bientôt écartée ?
...
Mais quand on y pense, ils doivent bien savoir que, dans l'hypothèse où ils survivraient, la prophétie dit que Harry seul aura le pouvoir de tuer Voldemort, et comme il peut pas le tuer à 4 ans ou autre, il faudrait au moins attendre qu'il soit majeur pour réaliser la prophétie. Donc techniquement ils pourraient déduire qu'ils auraient encore 16 ans à attendre cachés.
Et à leur place j'aurais tellement pensé à leur futur, genre quand Harry aura l'âge d'aller à Poudlard, qui l'emmènerait à la gare, pourrait-il même y aller sachant que Voldemort le recherche? Il connaît son âge, il sait quand Harry serait transféré à la gare, donc si j'étais les Potter, je flipperai à mort
Y a genre aucune solution viable. Au final, en y repensant bien, Harry n'aurait pas eu une belle enfance, parents morts ou pas morts: soit maltraité par son oncle, tante et cousin, mais au moins il peut aller à Poudlard et y étudier de manière relativement safe, soit il vit reclus dans une maison, sans pouvoir sortir et en étant surveillé h24 à Poudlard pour le protéger...
Parfois, à sa plus grande horreur, elle le souhaitait presque.
en vrai, je la comprends tellement, c'est normal de penser ça un jour ou l'autre
lorsque quelqu’un hurla :

- Attention !
ok j'ai bugué, j'ai cru que y avait des Mangemorts derrière ou quoi :lol:

souleva le bébé, qui ne protesta pas. Il fixait Hagrid avec de grand yeux, la bouche ouverte en un « O » étonné.
vous connaissez le film "Nos jours heureux" avec la scène (qui tourne sur FB des fois) où l'animatrice de colo pète un câble face à un gamin ? Eh bah j'ai la tête du gamin choqué par les propos de l'animatrice dans l'esprit pour la réaction de Harry :lol:
Les deux garçons se retrouvèrent assis face à face sur les genoux de leurs mères et se dévisagèrent d’un air étonné.
haha ça me fait trop rire ce genre de scène où les bébés se voient, on dirait ils croisent un spécimen rare :lol: quand j'étais dans l'avion cet été y avait deux gamins dans l'allée et quand ils se sont vus, ils ont bugués et après ils se sont rejoints à quatre pattes, j'ai cru qu'ils allaient se télescoper :lol: (le gars a frappé la petite fille mais passons, c'était pas une frappe méchante :lol: )
Ca fait teeeellement bizarre de se dire que Harry et Neville s'étaient déjà rencontrés !! Genre quand ils se revoient dans le train à 11 ans, ils savent même pas qu'ils se sont vus à un an, avec leurs parents ... Pareil pour Abelforth, quand Harry le voit chez lui dans le 7, Abelforth doit tellement se dire "la dernière fois que je t'ai vu d'aussi près, t'étais sur mes genoux", le malaise de Harry s'il l'apprenait :lol: :lol:
Mais aurait-il eu l’idée et le courage de se dire : « Il faut faire quelque chose, et c’est moi qui vais le faire » ?
c'est assez fort comme réflexion, mais je trouve que peu importe le moment quand tu rejoins, il faut sa dose de courage: créer l'Ordre comme Dumbledore et Doge évidemment il en faut surtout que t'es dans le flou sur ce que tu dois faire, les Maraudeurs et autre, c'était encore un peu les débuts, et les nouveaux là aussi il faut du courage vu comment la guerre semble être perdue, beaucoup peuvent se dire "à quoi ça sert désormais?"
leur donnait à contempler son profil ravagé par la dragoncelle
heuuu.. c'est pas contagieux ça ?
la vraie Dorcas, qui se cachait si souvent sous des identités diverses et variées pour mieux se fondre dans le décor.
rien que ça, ça montre à quel point elle est badass. Déjà elle s'est jamais faite chopper, et en plus accepter de mener ce type de vie solitaire, c'est dur et hyper courageux
Il y eut quelques discussions animées, plusieurs disputes entre les frères Prewett, ainsi qu’un verre d’eau jeté à la figure de Benjy par Emmeline.
on s'ennuie jamais avec l'Ordre :lol:
Harry et Neville se promenèrent dans la pièce, hurlèrent un peu, mâchouillèrent beaucoup de genoux et finirent par passer de bras en bras.
faut bien leur montrer à tous ces adultes que vous êtes présents les petits chou ! (par contre, mâchouiller des genoux..?? c'est trop précis pour être inventé, m'est avis que ta nièce est en cause :lol: )
Vous m’excuserez, mais j’ai promis à mes enfants d’être là pour leur dire bonne nuit.
heu j'aime pas ça, Cazo. Marlène est censée mourir avec toute sa famille...

LA PHOTOOOOO ahhh mon petit coeur
En vrai ça dû te faire bizarre cette scène de la photo... J'imagine que t'avais la photo sous les yeux, et tu décrivais la scène selon l'emplacement de chacun, ça a dû rendre tes personnages encore plus réels...
Elle imaginait William, à l’aise et heureux, entourant de ses bras les épaules d’une Carrie intimidée d’être à Poudlard, elle, une Moldue qui s’était sacrifiée pour la cause des Sorciers.
ET QUI N'AVAIENT PAS BESOIN DE MOURIR CAZO (les US c'était très bien :cry: :cry: )
Cette scène où elle s'imagine tous les morts sur la photo, j'avais l'impression de les voir, comme dans un film, c'est atroce
- C’était vraiment un plaisir de vous voir, tous les deux. J’espère de tout cœur que, quelque soit la raison qui vous pousse à vous cacher, elle sera bientôt écartée.
les derniers mots de Marlène j'imagine...
Sirius ne tarda pas à les suivre car Maugrey, en partant, l’avait convoqué à trois heures du matin dans un entrepôt désert aux alentours de York.
j'avais carrément l'impression d'être dans une bulle, ça faisait du bien, tellement du bien que j'en étais venue à limite oublier la guerre, alors que pas du tout, y a pas de pauses possibles
J’ai remarqué que vous n’utilisiez presque pas votre baguette.
ah Merlin mon cœur
- Ce ne serait jamais qu’une autre prison, murmura James
heuuu ouais, sauf que Poudlard c'est 4 fois plus grand, quand tu vas manger tu bouges à la Grande salle, en plus c'est des décors de ton enfance, tu peux aller dans le parc, jouer au Quidditch, parler aux fantômes... franchement j'aurais moins l'air d'être en prison à Poudlard qu'à Godric's Hollow
Ils attendaient leur nouveau lot de petits génies ou fauteurs de troubles.
ohhh j'aime beaucoup cette personnalisation ! (c'est bien personnalisation hein ? :lol: )
A présent, il se contenterait d’être le héros de ce petit garçon.
ahhhhh, c'est tellement beau Cazo !! :o
Il se demanda avec amusement quelles histoires on lui raconterait sur le compte de son père
heuuuu, moi j'ai retenu "votre père était un salaud" mais bon voilà quoi :roll:
Aucune chance que le Choixpeau l’envoie ailleurs, alors si, il sera obligé.
"ah mais on sait jamais, si ça se trouve Voldemort va nous trouver, tenter de tuer Harry mais pour je ne sais quelle raison il y arrivera pas et sera presque tué et cherchera à faire de Harry un Horcruxe et du coup le Choixpeau voudra l'envoyer à Serpentard? On sait jamais"
Il se tourna vers eux avec un petit sourire énigmatique et James se demanda s’il avait tout entendu
oh merde :lol: :lol: :lol:
Serait-il possible que vous me fassiez parvenir votre cape d’invisibilité, une fois que vous serez rentré ?
ah dam damn damn
Remarque, heureusement qu'il a demandé à l'avoir, sinon Harry aurait été bien ennuyé durant sa scolarité :lol:
- J’ai l’impression de quitter Poudlard après notre septième année.
oh mon dieu j'avais eu la même impression !

Ce chapitre, encore un fois était génial, mais franchement, quand on sait ce qu'il va arriver dans les prochains chapitres, ça fout un coup au moral.. c'était carrément les adieux de tout le monde envers chacun quasiment

Bref grosse déprime
Bisous !
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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par Perripuce »

Cazolie a écrit :Coucou !

Merci pour les commentaires, vous êtes vraiment trop cool !! Mais on le sait. Y'a Dr Strange à la télé, c'est cool. Mais je HAIS la voix de Cumberbach en français. J'ai vu qu'il allait peut-être joué Hadès dans le remake de Hercule :o :o :o Je suis désolée de ne pas avoir le temps de répondre :o Je pars bientôt pour une sortie entre copines dont le couronnement est le Parc Astérix demain J'espère que c'était cool ! :lol:
BREF

Ah au fait je suis en train d'écrire le chapitre 28 et ce sera le dernier ahem Ah mince faut que je m'occupe de ça. Ce week-end, promis !

BONNE LECTURE


Chapitre 24

L’introduction de Dumbledore ainsi que l’apparition des Potter furent saluées par des acclamations et des applaudissements. AU MON DIEU DES REVENANTS ! Lily se mit à rire, vite imitée par James. En revanche, Harry se mit à pleurer, sans doute effrayé par le bruit et par cette foule Il a jamais vu autant de monde le pauvre. . James s’empressa de le sortir de son porte-bébé pour le réconforter. Lily fut accaparée par Alice Londubat, qui se jeta sur elle avec un cri de joie.

Les deux jeunes femmes s’enlacèrent un moment en riant, heureuses de se retrouver. Leurs grossesses simultanées les avaient beaucoup rapprochées. Lily, enfermée à Godric’s Hollow, avait beaucoup regretté son amie.

- Ça fait tellement longtemps ! s’exclama Alice en s’écartant finalement.

Elle semblait en bonne forme même si elle avait une nouvelle cicatrice sur le visage. Elle avait perdu tout le poids supplémentaire de la grossesse Comment elle a fait? :lol: et ressemblait à nouveau à la jeune Serdaigle de Poudlard. Seule une maturité nouvelle brillait au fond de ses yeux.

- Comment va Neville ? Interrogea Lily tandis que son amie l’amenait vers une chaise libre près de la sienne.
- Il préfère encore ramper que marcher à quatre pattes, mais il commence quand même à se redresser ! Ma belle-mère passe son temps à l’asticoter parce qu’elle ne le trouve pas assez vif. C'est bien Augusta ça :lol: :lol: .

Elle roula des yeux agacés qui firent rire Lily. Autour d’elles, les conversations allaient bon train. A l’autre bout de la pièce, occupée par des tables disposées en carré, James riait aux éclats avec les Maraudeurs, Frank et Fabian Prewett le retour de la fine équipe <3. A l’écart du groupe, Benjy, Gideon, Maugrey et un homme que Lily pensait être Dedalus Diggle discutaient plus calmementMonsieur chapeau? . Emmeline et Marlène tenaient compagnie à Dorcas, qui passait comme toujours inaperçue avec son vieux pull informe et ses cheveux filasses et dire que Voldemort va la tuer de sa main ... . Dans un sursaut, la jeune femme reconnut Caradoc Dearborn, qu’elle avait côtoyé lors de son stage à Ste Mangouste. Il conférait avec Edgar Bones AAAAAAAAAAAH EDGAAAR je veux pas lire les chapitres suivants. et un autre homme affublé d’un chapeau ridicule dont elle ignorait l’identité. Un grand homme qui lui était vaguement familier s’était isolé sur sa chaise, dans un coin de la pièce. Alice suivit le regard de Lily et murmura :

- C’est le frère de Dumbledore, Abelforth. Il tient la Tête de Sanglier.
- Oh ! J’ai déjà dû le croiser dans Pré-au-Lard, c’est pour ça qu’il me dit quelque chose Tu as vachement la tête de quelqu'un qui va à la Tête de Sanglier. . Tu connais tout le monde ?
- On s’est présenté en vous attendant, expliqua Alice. Je connaissais presque tout le monde, sauf Caradoc que je n’avais jamais rencontré, et Elphias Doge. Il ne nous a pas dit quel était son rôle auprès de l’Ordre mais il a participé à sa fondation, apparemment. Je ne connaissais pas non plus Sturgis Podmore. Il est parti aux cuisines avec Hagrid.
- Hagrid est là ? s’exclama Lily, ravie d’avoir une occasion de revoir le garde-chasse. Mais mais de tout temps Hagrid c'est tellement la mascotte.

Alice acquiesça avec un sourire joyeux avant de prendre la main de Lily pour la presser un instant.

- Alors, demanda-t-elle doucement, quel effet ça fait d’être enfin dehors ?
- Ça me donne le tournis, avoua Lily. Tout est familier et en même temps, on vit en reclus depuis si longtemps… J’ai aussi l’impression de contrevenir aux ordres de Dumbledore même si c’est lui qui nous a poussés à venir !
- Cette menace qui vous pousse à vous cacher… Est-ce qu’elle sera bientôt écartée ? Bon sang c'est affreux, et dire que ça aurait pu être Alice qui aurait pu vivre recluse ... Qu'en un sens, peut-être qu'elle est en danger elle aussi, Voldemort peut s'être dit qu'il éliminerait Neville par sécurité.
Lily se mordit la lèvre. La véritable raison de leur enfermement restée dissimulée à la plupart des gens. Elle secoua la tête.
- Je ne sais pas.
- Je suis désolée, en tout cas, souffla Alice en lui pressant une nouvelle fois la main. Mais très heureuse que vous puissiez être parmi nous aujourd’hui !

Lily lui sourit, tout en songeant que les Londubat auraient pu être à leur place Ah je me souvenais plus qu'elle le savait, j'ai une mémoire de poisson rouge parfois. . Parfois, à sa plus grande horreur, elle le souhaitait presque C'est humain comme sentiment trésor <3 . Elle chassa aussitôt ces pensées pour se concentrer sur le plaisir d’être avec ses amis.
Alors qu’elle allait relancer la conversation, la porte de la salle des professeurs s’ouvrit à nouveau et Hagrid s’y encadra de toute sa hauteur, un plateau chargé de nourriture dans chaque main Et dieu que ça peut contenir de la nourriture les mains de Hagrid. . Podmore marchait derrière lui, portant des paniers pleins de bouteilles de bièraubeurre. Leur apparition fut saluée par des acclamations enthousiastes et des sifflements stridents émis par les Maraudeurs. Un sourire ravi s’étira sous la masse de poils faciaux du démi-géant, sourire qui s’effaça bien vite lorsque quelqu’un hurla :

- Attention !

Hagrid s’immobilisa aussitôt, quelques sandwichs valdinguèrent sur le sol, et tous les regards convergèrent vers le sol, où on petit garçon brun levait la tête vers le visage hirsute du garde-chasse.

- Oh, Merlin, marmonna Lily en se précipitant vers son fils. OH MON DIEU C'EST JUSTE ADORABLE LA PREMIERE RENCONTRE ENTRE DEUX GRANDS AMI AAAAAAAAH

Elle évita la nourriture répandue au sol et souleva le bébé, qui ne protesta pas. Il fixait Hagrid avec de grand yeux, la bouche ouverte en un « O » étonné "Mon dieu qu'il est grand le monsieeeeur" . Le garde-chasse semblait, quant à lui, ému. Il contemplait le bébé, si petit par rapport à lui, avec émerveillement. Oh mais c'est tellement adorable comme moment j'adore cette idée Cazo !

- C’est le portrait craché de son père, commenta-t-il d’une voix un peu tremblotante qui résonnait dans la salle à présent silencieuse. Mais il a tes yeux, Lily. La phrase qui jalonnera tout les HP.
- Il paraît, sourit la jeune mère en serrant son fils contre elle. Je suis contente de vous voir, Hagrid !

La réponse du géant se perdit sous l’injonction de Maugrey :

- On est pas là pour prendre du bon temps ! Tout le monde assit, et au boulot !
- Au bûcher le tyran ! s’écria Sirius, vite soutenu par les autres Maraudeurs. ça doit être bizarre la rencontre des Maraudeurs, avec Peter qui trahi - salement - Remus et Sirius qui se font la tête ... ça doit pas être totalement serein comme retrouvailles.

La plupart des membres éclatèrent de rire mais une veine palpitait dangereusement sur le front de Maugrey. Lily était sûre que s’il avait moins de fierté, il courserait Sirius dans toute la salle pour le faire taire :lol: :lol: l'image serait tellement drôle :lol: :lol: presque aussi ridicule que moi qui course mon chien parce qu'elle a piqué une culotte dans le panier de linge - true story. . Cependant, les membres les plus âgés lancèrent le mouvement en prenant place. Lily regagna son siège près d’Alice, Harry dans les bras. Elle s’aperçut que son amie avait également récupéré son fils, un bébé pratiquement chauve à la grosse tête ronde. Les deux garçons se retrouvèrent assis face à face sur les genoux de leurs mères et se dévisagèrent d’un air étonné Mais quelle est cette étrange créature qui me fixe? Je trouve chou l'idée que Neville et Harry aient pu se rencontrer avant POuldard <3 . Lily entendit le rire de James et leva la tête ; assis en face d’elle, il contemplait la scène avec amusement. Il lui adressa un clin d’oeil avant de rediriger son attention vers la tranche de brioche que Sirius agitait sous son nez toute une histoire de brioche. . Le silence tomba peu à peu sur la salle et tous se tournèrent vers Dumbledore qui, debout devant la table, posait un regard bienveillant sur la petite assemblée.

***


Les plus anciens membres de l’Ordre discutèrent pendant un moment des premiers temps de l’Ordre, de sa fondation, de la façon dont ils s’organisaient à ce moment-là. Certains s’exprimaient plus que d’autres, quelques uns n’intervenaient que pour faire des plaisanteries. Les plus jeunes écoutaient, fascinés, l’origine de cette grande aventure. James trouvait incroyable qu’ils aient eu l’audace de commencer ce projet, de se lancer dans la résistance alors même qu’ils étaient clairement en sous nombre. Lorsqu’on lui avait soumis l’idée alors qu’il avait dix-huit ans, la structure existait déjà et il lui semblait normal de s’engager. Mais aurait-il eu l’idée et le courage de se dire : « Il faut faire quelque chose, et c’est moi qui vais le faire » ? Il n’en était pas certain. Si les Maraudeurs avait été avec lui, je suis sûre qu'il l'aurait fait.
Il en discuta un moment avec les Maraudeurs lorsqu’on leur accorda une pause bienvenue, et Remus s’empressa de lui dire avec un sourire un peu amer :

- Vous l’avez fait, tous les trois, pour moi. Je trouve ça bien plus fou que de monter un groupe de résistance. J'y ai pensé aussi, rien que ça ça prouve qu'il aurait eu le cran !
Ils ne mentionnèrent pas leur statut d’Animagus à voix haute car il s’agissait toujours d’un secret – en particulier avec Edgar Bones, éminent membre du Magenmagot, à portée d’oreilles Je trouve ça étrange qu'ils n'aient jamais révélé être des animai à Dumbledore, c'est un don qui aurait pu être utile pour l'Ordre ..; . Sirius se renversa dans sa chaise, les bras croisés derrière la tête, l’air songeur.
- Je ne me rappelle même pas qui a eu l’idée.
- Je crois que c’est toi, répondit James.
- Mais c’est James qui a dit qu’il fallait faire quelque chose, intervint Peter, qui s’était montré encore plus réservé que d’habitude jusque-là. ESPECE D'IMMONDE PETIT CHOSE ABOMINABLE SI Y'AVAIT PAS MON ORDINATEUR ENTRE NOUS, JE T'ETRANGLERAIS !
- Tu vois bien, asséna Remus en lui donnant une tape sur l’épaule. Tu es parfaitement capable de prendre tout seul des décisions complètement folles pour le bien d’autrui.

James sourit, gêné, tout en balayant ses compliments de la main. Il avait été très orgueilleux dans son adolescence, et l’était toujours un peu, mais jamais il n’avait quémandé de récompense quand il s’agissait d’amitié. Oh la phrase me touche beaucoup, ça résume tellement James ...

- Vous ne trouvez pas dingue que Dumbledore ait monté l’Ordre avec ce Doge ? Chuchota Sirius en se penchant à nouveau vers eux. Il n’a pas l’étoffe d’un héros, à première vue. Oh les héros se cachent derrière plein de déguisement on petit ...

Les quatre garçons se tournèrent sans la moindre discrétion vers l’objet de leur discussion :lol: :lol: :lol: . Elphias Doge discutait avec Marlène et Lily et leur donnait à contempler son profil ravagé par la dragoncelle Ma tête d'historienne a lu "son profile ravagé par la variole" c'est tellement des descriptions qu'on lit :lol: :lol: :lol: . Il était plus petit que les deux femmes, même si son ridicule chapeau le grandissait, et paraissait malingre.

- C’est sans doute pour ça qu’on ne l’a jamais vu sur un champ de bataille, remarqua Peter.
- Vous parlez du vieux Doge ? Souffla quelqu’un derrière eux.

Ils se tournèrent vers le nouveau venu, qui s’avéra être Benjy Fenwick. Il avait apparemment déjà un peu abusé de la bièraubeurre – ou alors il l’avait agrémentée de whisky Pur-Feu :lol: :lol: . Quoi qu’il en soit, l’alcool semblait le rendre plus sociable
.
- Aucune force physique, mais une grande habilité magique, continua-t-il. Et malin, avec ça. Il n’est jamais en première ligne, mais il aide beaucoup. Il pose des protections autour de certaines maisons, il est aussi plutôt doué pour poser des mouchards magiques discrètement. Ne jamais se fier à l’apparence ! Acheva-t-il d’un ton docte, l’index levé. L'image est drôle :lol:

Les garçons ricanèrent, s’attirant un regard courroucé de sa part. Il les quitta donc pour aller rejoindre Emmeline. Il l’enlaça par la taille et posa la tête sur son épaule. James haussa un sourcil.

- Quand est-ce que c’est arrivé, ça ? Arrête il sont chous <3
- Aucune idée, fit Remus avec un haussement d’épaule. Un jour on m’a donné rendez-vous chez Emmeline pour qu’elle me briefe sur une mission, et qui m’ouvre la porte si ce n’est ce bon vieux Benjy en caleçon. :lol: :lol: :lol: :lol: :lol:
- Et vous ne me l’avez pas dit ? s’insurgea James.
- On ignorait que tu étais devenu une commère assoiffée de ragots, railla Sirius. On a tous une commère en nous, mon petit.
- Patmol, toute distraction est bonne à prendre quand on est enfermé à Godric’s Hollow.

Son ami lui concéda ce point d’un hochement de tête. Ils ne purent continuer leur conversation car la réunion reprit, menée cette fois par Dorcas. Pendant deux ans, jamais rien n’avait transpiré des missions de la Sorcière, sauf si l’un des membres de l’Ordre était directement concerné. Dorcas mit fin à ce silence et leur raconta pendant près de deux heures toutes les missions d’infiltration ou de repérage qu’elle avait effectuées pour l’Ordre J'adore son côté espionne badass. Les autres membres découvrirent la vraie Dorcas, qui se cachait si souvent sous des identités diverses et variées pour mieux se fondre dans le décor. Elle était douée pour conter, rendait ses récits vivants et passionnants. James apprit qu’elle rentrait juste d’Albanie où elle avait suivi Voldemort C'EST TOUJOURS L'ALBANIE, qu’elle avait passé trois mois au Congrès américain sous couverture afin de savoir exactement ce qu’il s’y disait sur la Grande-Bretagne. Elle avait parcouru plusieurs pays d’Europe pour tisser des alliances avec des entités moins officielles que les gouvernements magiques. Elle s’était rendue dans les montagnes pour tenter de négocier avec les géants mais ne les avait pas trouvés. Elle évoqua la mission du Scamanbar avec un regard peu amène en direction des Maraudeurs, qui avaient failli faire échouer ses négociations avec une hybride. Elle est vraiment excellente, c'est franchement cool d'en savoir plus sur elle et ses missions ! Tu en as fait d'elle un personnage réellement fascinant.

Lorsqu’elle acheva enfin son récit, tous avaient oublié que l’heure du déjeuner était déjà passée – exception faite des deux bébés, qui avaient été nourris une heure plus tôt. Elle ne tira aucune conclusion de ses aventures, se contenta de s’asseoir et d’avaler un grand verre d’eau. Dumbledore les invita à se restaurer ; comme si on venait de rompre un sortilège, les garçons se rendirent soudain compte qu’ils mouraient de faim et se jetèrent sur le buffet, qui avait été mystérieusement disposé contre un mur de la pièce pendant que Dorcas parlait. :lol: :lol: :lol: :lol:

- Quel était l’intérêt de nous raconter tout ça ? Demanda tant bien que mal Peter, la bouche pleine, un pilon de poulet dans la main.
- Nous rapprocher ? Suggéra Remus en se servant de pommes de terre. C’est le but, non ? Difficile de se sentir uni quand on n’a pas la moindre idée de ce que fabriquent les autres. La rendre plus humaine. je ne sais pas, peut-être qu'à force de rester silencieuse elle avait envie de parler.

Les garçons approuvèrent puis se turent pour mieux se goinfrer. James était aux anges ; il avait véritablement l’impression d’être de retour en tant qu’élève à Poudlard. Des pleurs s’élevèrent dans un coin de la pièce et, délaissant un instant son assiette et ses amis, il se dirigea dans cette direction. Lily et Frank tentaient de coucher les deux bébés dans des couffins que chaque couple avait apporté, mais les garçons protestaient à grands cris. James ne les blâmait pas : l’Ordre faisait un boucan de tous les diables, aussi était-il impossible de dormir. Il allait faire cette remarque lorsque Elphias Doge, qu’il n’avait pas remarqué, expliqua d’une petite voix aimable :

- Le sortilège devrait maintenir le silence autour d’eux mais nous pourront toujours les entendre.

Lily, avisant son mari, lui expliqua qu’Elphias allait isoler les enfants grâce à un sortilège afin qu’ils soient au calme. Ils le regardèrent tourner autour des deux petits lits, dans lesquels les deux garçons pleuraient toujours. Un dôme transparent s’éleva finalement au-dessus d’eux et, peu à peu, les pleurs cessèrent. Les trois jeunes gens adressèrent des remerciements au Sorcier, qui les balaya d’un petit geste de la main malgré son air ravi. Oh les petits choses

- A table, soupira Lily avec soulagement, et James ne put qu’approuver ses mots.

***


L’après-midi, Maugrey prit la direction de la réunion et ils évoquèrent enfin un changement de stratégie. Lily pensait que James et elle n’auraient aucune raison d’intervenir pour cette partie, pourtant il s’avéra bien vite que leur temps passé à recopier des rapports leur donnait une vue d’ensemble sur les missions de l’Ordre que les autres n’avaient pas. Ils purent ainsi rectifier certaines informations, souligner des schémas récurrents dans l’organisation ou le déroulement des missions. L’expertise des membres de l’Ordre les plus âgés se montra également précieuse. Il y eut quelques discussions animées, plusieurs disputes entre les frères Prewett, ainsi qu’un verre d’eau jeté à la figure de Benjy par Emmeline J'aime tellement leur couple bon sang :lol: :lol: :lol: . Les Maraudeurs tentèrent d’interrompre la discussion en réclamant un goûter en fin d’après-midi Non mais ces gamins. mais Maugrey se contenta de les menacer d’un sort de mutisme. Pendant ces longues heures passées à discuter, Harry et Neville se promenèrent dans la pièce, hurlèrent un peu, mâchouillèrent beaucoup de genoux et finirent par passer de bras en bras. :lol: :lol: :lol: :lol:

En début de soirée, l’attention de Lily se relâcha un peu à cause de la fatigue. Ses pensées dérivèrent de la conversation pour se poser sur son fils, qui était assis sur les genoux d’Abelforth Dumbledore Image fort surprenante, je l'imaginais du genre à détester les enfants ce mec. . Elle n’avait pas la moindre idée de la façon dont il était arrivé là, mais les deux personnes concernées semblaient contentes de la situation. Elle était heureuse de découvrir que son fils était un bébé sociable. James avait raison : plusieurs personnes passaient régulièrement à Godric’s Hollow, ce qui devait être suffisant pour que Harry ne soit pas terrifié par des étrangers. Le bébé ne tarda pas à se tortiller sur les genoux du vieil homme, et Lily réalisa que l’heure de son dîner avait été dépassée depuis longtemps. Mais avant qu’elle n’ait pu se lever pour récupérer son fils, James se manifesta et soulagea Abelforth du petit garçon. Elle se renfonça dans son siège, soulagée. Elle avait eu l’impression, plutôt dans la journée, que James avait totalement oublié l’existence de sa famille. Mais non

Ce fut finalement Marlène qui parvint à mettre fin à la conversation. Elle se leva, interrompant sans le moindre scrupule une discussion un peu houleuse entre Benjy et Frank, et sourit à tout le monde.

- Vous m’excuserez, mais j’ai promis à mes enfants d’être là pour leur dire bonne nuit. Y'a quelque chose qui vient de frapper mon ventre. ça fait mal.
- Marlène a raison ! s’exclama Dumbledore en claquant dans ses mains. Il se fait tard et je doute que nous avancions plus aujourd’hui. De nombreuses pistes ont été ouvertes. Il s’agit déjà d’une très bonne base pour faire repartir l’Ordre !
- Ça ne vous dispense pas de continuer à réfléchir au sujet de tout ce que nous avons dit ! Lança Maugrey d’une voix bourrue au-dessus du brouhaha qui commençait déjà à s’élever.
- Professeur ! Appela la voix d’Hagrid, qui fendit le bruit avec plus d’efficacité que celle de Maugrey. Professeur, vous savez pour le… la… ce que vous m’avez demandé d’apporter. :lol: :lol: Tellement Hagrid dans toute sa maladresse et sa loyauté

Lily, assise près du demi-géant, le regarda gesticuler pour expliquer ce qu’il disait, perplexe. Dumbledore parut comprendre sans mal car un grand sourire étira ses lèvres et ses yeux se mirent à pétiller.

- Merci, Hagrid, j’oubliais. Un peu de silence, s’il-vous-plaît !

Son autorité de directeur agit comme par miracle et tous les membres, la plupart d’anciens élèves, se turent presque aussitôt. Seuls les Maraudeurs chuchotaient avec des airs de conspirateur. Lily les fusilla du regard et ils se turent finalement, non sans articuler silencieusement « PEC ». roh

- J’aimerais profiter de votre présence à tous pour immortaliser l’Ordre du Phénix tel qu’il est à ce jour. Je suis désolé que nous n’ayons pas pu le faire plus tôt, quand certains membres étaient encore parmi nous. Oh mon dieu elle fait mal cette phrase.

Alors que Lily se demandait comment il comptait les immortaliser – il n’allait tout de même pas faire leur portrait, n’est-ce pas ? - il se dirigea vers l’armoire poussée près de la porte et en sortit un appareil photo. Des exclamations étonnées ainsi que quelques grommellements s’élevèrent. Dumbledore positionna le trépied de l’appareil, une vieille machine comme on n’en voyait plus dans le monde moldue mais habituelle pour les Sorciers, et donna ses ordres pour qu’on pousse les tables et dégage l’espace nécessaire devant les grandes fenêtres de la salle. Marlène prit le relais en voyant le groupe formait un tas informe et ordonna à chacun de se mettre à une place précise. Hagrid prit naturellement place au fond, Maugrey à sa gauche. Dedalus Diggle prit place près de lui et, devant eux, se positionnèrent Emmeline et Dorcas. Les Londubat se mirent devant le demi-géant, leur bébé à nouveau couché avec Harry dans la zone isolée par Elphias Doge, qui se tenait justement à leur droite. Derrière lui, le dominant de toute sa présence silencieuse, venait Abelforth. Marlène tenta de placer Dumbledore près de lui, mais le directeur insistait pour prendre la photo. Edgar Bones prit donc sa place. Tout en se laissant positionner à côté de James et Sirius, Lily se demanda s’il souhaitait réellement prendre la photo ou s’il refusait simplement d’être mis à côté de son frère. Derrière eux se placèrent Benjy et Sturgis Podmore, ainsi que Peter et Remus. Fabian poussa Lily du coude en s’installant près d’elle, son frère à ses côtés. J'ai des frissons de les voir se placer, comme dans la photo du 5, un nouveau pont entre ta fic et HP ...

- Toujours avec ce tocard de Potter ? Souffla-t-il. Je suis toujours libre si tu changes un jour d’avis. :lol: :lol: :lol: :lol:

Derrière eux, Remus ricana. Lily secoua la tête avec un petit sourire et glissa sa main dans celle de son mari, qui était trop occupé à parler avec Sirius et Peter pour entendre ce qu’on disait de lui. Il adressa tout de même un sourire à sa femme lorsqu’il sentit ses doigts glisser entre les siens.

Finalement satisfaite, Marlène prit place auprès d’Emmeline et Dorcas, cédant la place derrière l’objectif à Dumbledore. Il les regarda un moment avec un sourire ému, et Lily se demanda quelle image elle renvoyait Un image que verra ton fils :cry: :cry: . Elle tourna la tête pour voir le profil souriant et confiant de tous ses camarades, et son cœur se serra. Ils avaient vécu temps de choses ensemble. Elle avait épongé le sang de beaucoup d’entre eux, les avait vus trébucher au seuil de l’infirmerie, blêmes mais victorieux. Dumbledore avait eu raison de convoquer cette assemblée. Parce qu’ils formaient une famille, ils étaient plus forts. Mon dieu c'est si beau, c'est si touchant, je vais pleurer parce que cette photo c'est le début de la fin :cry: :cry: :cry:
Au milieu des hommes et des femmes de chair et de sang, elle eut l’impression d’apercevoir les contours fantomatiques de ceux qui n’étaient plus. Elle devinait presque Jenny, dressée sur la pointe des pieds, son menton appuyé sur l’épaule de Gideon Bah c'est bon je pleure. . Elle voyait Jeremiah et Terry entourer Frank, Amanda, trop timide, se cacher derrière Abelforth. Elle imaginait William, à l’aise et heureux, entourant de ses bras les épaules d’une Carrie intimidée d’être à Poudlard, elle, une Moldue qui s’était sacrifiée pour la cause des Sorciers. Et Martin qui aurait fait le bon à embêter Fabian mon dieu c'est affreux mais c'est tellement bien fait, moi aussi j'ai l'impression de les voir :cry: :cry: Les yeux de Lily s’embuèrent de larmes, noyés par les fantômes tombés sur le champ de bataille. Cette réunion de l’Ordre leur permettait d’avancer, d’envisager l’avenir, mais ils n’oubliaient pas pour autant.

- Regardez-moi ! Demanda la voix étouffée de Dumbledore, la tête passée sous le drap qui fermait l’appareil photo.

Lily s’exécuta, les doigts fermement serrés autour de ceux de son époux, et adressa à l’objectif un sourire chargé de tristesse mais aussi plein de confiance.
Après plusieurs prises, Dumbledore les laissa se disperser. Marlène, la plus pressée, fit le tour de l’assemblée pour dire au revoir à tout le monde. Lorsqu’elle arriva devant Lily et James, elle leur serra à tous deux la main avec un sourire engageant.

- C’était vraiment un plaisir de vous voir, tous les deux. J’espère de tout cœur que, quelque soit la raison qui vous pousse à vous cacher, elle sera bientôt écartée.AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH

Le couple la remercia et lui souhaita une bonne nuit. Dix minutes plus tard, Marlène McKinnon adressa un dernier signe de la main à tout le monde Un dernier, Cazo? UN DERNIER :cry: :cry: depuis la porte puis s’en fut. Un à un, les autres membres de l’Ordre firent de même. Certains, comme Edgar Bones, retournaient vers leur famille. D’autres rentraient dans des appartements vides et silencieux. Lily, épuisée par cette journée d’intenses discussions, se prit à rêver de son lit, à Godric’s Hollow. Elle n’aurait pas cru pouvoir regretter la maison. Les Maraudeurs conférèrent encore un moment avec James, avant de finalement se séparer. Remus était épuisé à cause de la pleine lune qui approchait aussi Peter offrit de transplaner avec lui jusqu’à son appartement. Sirius ne tarda pas à les suivre car Maugrey, en partant, l’avait convoqué à trois heures du matin dans un entrepôt désert aux alentours de York. Ah c'est nul les versions française, Strange qui se présente au méchant et dit "je suis ... Strange" et le méchant qui répond "possible, je suis mauvais juge" ça rend moins bien, les non-avertis ne comprennent pas la blague.

- A mon avis, il veut me faire payer toutes mes impertinences de la journée, chuchota-t-il avant de quitter les lieux.

Bientôt ne restèrent plus que James et Lily, qui tentaient de convaincre Dumbledore qu’ils pouvaient sans doute faire encore quelque chose pour l’aider. Le directeur les regarda avec un sourire amusé, les mains sur les hanches. PAPA A DIT AU LIT

- Savez-vous que vous auriez pu ranger ces tables avec la magie ? Remarqua-t-il. J’ai remarqué que vous n’utilisiez presque pas votre baguette.

Lily rougit mais James se contenta de hausser les épaules.

- Vous savez, quand on n’a rien à faire de la journée, on apprend vite à perdre du temps. Or, la magie n’a jamais servi qu’à en gagner.
- C’est vrai, admit-il. Je suis désolé de devoir vous renvoyer à votre foyer, malheureusement je doute que Poudlard soit vraiment un bon endroit pour vivre. Tout le monde finirait par savoir que vous êtes là.
- Ce ne serait jamais qu’une autre prison, murmura James en allant récupérer son fils, qui dormait profondément. Un peu plus grande la prison quand même et avec plus de gens avec qui discuter.
Dumbledore adressa un regard désolé à Lily, qui soupira. L’enfermement allait-il être encore plus dur pour James après cette journée passée loin de la maison, entouré de ses amis ? Le visage serein de son mari, lorsqu’il se retourna vers elle, la rassura un peu.
- Courage, les engagea-t-il. Cette situation ne durera pas éternellement. C'est cruel c'est cruel.

Personne ne releva qu’elle pouvait très bien se terminer par leur mort à tous. Les jeunes parents rassemblèrent les quelques jouets qu’ils avaient apportés pour Harry, prirent les deux capes d’invisibilité et quittèrent la salle des professeurs.
**
*

James avait beau connaître Poudlard par cœur, il observa chaque détail des couloirs alors qu’ils progressaient vers l’entrée. Certaines armures, certains tableaux évoquaient des souvenirs de frasques perpétrées avec les Maraudeurs. Ils croisèrent également un ou deux fantômes, mais Peeves se tint à distance, probablement à cause de la présence de Dumbledore. James eut tout de même l’impression, au détour d’un couloir, de l’entendre chantonner au sujet du « P’tit pote Potter » :lol: :lol: :lol: :lol: . Dans le hall d’entrée, il adressa un regard nostalgique aux immenses sabliers, qui étaient pour le moment à zéro. Ils attendaient leur nouveau lot de petits génies ou fauteurs de troubles. James avait toujours réussi à maintenir un équilibre entre ses bêtises et ses bonnes réponses. Si on ajoutait le Quidditch, il s’en sortait avec un solde positif et c'est un miracle. . Il sourit à cette idée, immobilisé devant le sablier de Gryffondor. Comme il avait aimé être leur héros. Pendant quelques années, il s’était senti comme le roi du monde. C'est beau cette retrospection sur ses année à Poudlard ...

Il baissa la tête vers le bébé qui dormait dans ses bras et déposa un baiser sur son front. A présent, il se contenterait d’être le héros de ce petit garçon et tu le seras et lui le sera et cette phrase brise le coeur ! . Il se demanda avec amusement quelles histoires on lui raconterait sur le compte de son père, lorsqu’à son tour il arpenterait ces couloirs millénaires.

- Tu ne te rappelleras pas de cette journée, murmura-t-il à son fils. Mais rassure-toi, tu reviendras. Tu seras le meilleur Gryffondor de ton année, et McGonagall sera désespérée d’avoir un nouveau Potter comme élève. Quelle parole prophétique
- James, ne lui monte pas la tête. Il n’est pas obligé d’aller à Gryffondor.

Il se tourna vers sa femme avec un grand sourire.

- Aucune chance que le Choixpeau l’envoie ailleurs, alors si, il sera obligé. Hum :roll:

Elle leva les yeux au ciel, mais un petit sourire étirait ses lèvres.

- Si tu le dis. Allez, viens. Dumbledore a peut-être d’autres projets pour la nuit que de nous attendre.
- Oh, tu crois que quelqu’un l’attend ?
- James ! Non ! Je voulais dire aller dormir !

Il éclata de rire devant son indignation et il lui donna un coup de poing dans l’épaule.

- Tu es dégoûtant, râla-t-elle dans un chuchotement. C’est notre ancien directeur !
- Eh bien quoi, c’est un homme comme les autres. Moi, j’ai d’autres projets pour la nuit.

Elle rougit furieusement, lui donna un autre coup de poing dans l’épaule mais finit par l’embrasser sur la joue. :lol: :lol: :lol: Ils revinrent vers Dumbledore, qui attendait devant la porte ouverte et fixait les étoiles. Il se tourna vers eux avec un petit sourire énigmatique et James se demanda s’il avait tout entendu. Il n’était pas doué d’une ouïe surhumaine, n’est-ce pas ?
Les Potter se recouvrirent de leurs capes puis prirent le chemin de la grille, Dumbledore à leurs côtés. Il demanda, sans se soucier d’avoir l’air de parler tout seul :

- Dites-moi, James… Serait-il possible que vous me fassiez parvenir votre cape d’invisibilité, une fois que vous serez rentré ? Par l’intermédiaire de l’un de vos amis peut-être. LES RELIQUES les vieux désirs de Dumbledore qui se réveille. En relisant ma phrase, je la trouve salace.

Comme il n’en avait aucune utilité à Godric’s Hollow, James acquiesça, tenaillé par la curiosité.

- Puis-je vous demander pourquoi ? Interrogea-t-il.
- Je souhaiterais juste l’étudier un peu, si ça ne vous pose pas de problème. Il est rare de trouver des capes d’aussi excellente facture, voyez-vous.

Le jeune homme avait toujours connu cette cape et ne voyait donc pas en quoi elle était extraordinaire. Il songea soudain que le secret qu’avait exigé son père lorsqu’il la lui avait donnée n’était pourtant pas anodin. Les capes d’invisibilité étaient répandues, pourquoi lui demander de taire au maximum l’existence de celle-ci ? Ce n'est pas faux. Peut-être Dumbledore allait-il pouvoir lui révéler des choses intéressantes. Il promit donc au directeur de lui faire passer la cape puis ils se dirent adieu. Les Potter remercièrent chaleureusement le vieux Sorcier de leur avoir permis d’être avec l’Ordre en ce jour. James se serait bien attardé encore, mais Dumbledore devait refermer la grille derrière eux. Ils franchirent leur portail, signalèrent au directeur qu’ils étaient de l’autre côté, et regardèrent les grandes portes se refermer.

- Lily ? Chuchota James sans trop savoir où se trouver sa femme.
- Hmm ?
- J’ai l’impression de quitter Poudlard après notre septième année.

La jeune femme ne répondit que par un profond soupir. James aurait voulu pouvoir lui prendre la main. Il prit à nouveau conscience du poids de Harry dans ses bras et se rappela qu’ils avaient pour mission de le protéger.

- On ne devrait pas s’attarder.

Lily murmura un « oui » peu convaincu puis l’enjoignit à partir devant. Ils regagnèrent leur maison sans encombre. De retour dans l’enceinte du Fidelitas, James ôta sa cape et fixa un moment la porte d’entrée, le cœur serré. Lily pressa son épaule avant d’entrer devant lui. Elle alluma la lumière, se retourna vers lui et lui adressa un sourire rassurant.

- Bienvenue à la maison !

James sourit à son tour, la rejoignit et referma la porte derrière lui.
C'était un super chapitre Cazo, entre rire et larmes ! ça faisait du bien de revoir tout le monde réunit, mais on sait que c'est la dernière fois et que cette photo est le début de la fin ...
cochyo

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par cochyo »

Quel horrible retard ! J’en suis désolé !!
Très sympa comme réunion… Et bien joué pour la photo ! C’était bien pensé…
Ce qui est horrible c’est qu’on va pouvoir mettre les temps avant les morts…
Hâte de lire la suite !
annabethfan

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par annabethfan »

J'ai bossé toute la journée en médiathèque (c'est mon job étudiant du samedi ^^) et j'ai la tête explosée mais je vais tenter de te faire un commentaire à peu près cohérent :lol:
Ma belle-mère passe son temps à l’asticoter parce qu’elle ne le trouve pas assez vif.
Augusta, toujours fidèle à elle-même :lol:
à Dorcas, qui passait comme toujours inaperçue avec son vieux pull informe et ses cheveux filasses
C'est dingue comment on a écrit Dorcas différemment ^^
Lily lui sourit, tout en songeant que les Londubat auraient pu être à leur place. Parfois, à sa plus grande horreur, elle le souhaitait presque.

C'est tellement normal... Surtout que ça concerne pas que son enfermement, mais la vie de son fils qui est en jeu...
C’est le portrait craché de son père, commenta-t-il d’une voix un peu tremblotante qui résonnait dans la salle à présent silencieuse. Mais il a tes yeux, Lily.
Cette phrase...
Au bûcher le tyran ! s’écria Sirius, vite soutenu par les autres Maraudeurs.
La plupart des membres éclatèrent de rire mais une veine palpitait dangereusement sur le front de Maugrey.
:lol: :lol: :lol: :lol: Ca m'avait manqué!
Et la veine qui palpite me fait penser à l'oncle Vernon ^^
Il avait été très orgueilleux dans son adolescence, et l’était toujours un peu, mais jamais il n’avait quémandé de récompense quand il s’agissait d’amitié.
Ca résume TELLEMENT James :lol:
Un jour on m’a donné rendez-vous chez Emmeline pour qu’elle me briefe sur une mission, et qui m’ouvre la porte si ce n’est ce bon vieux Benjy en caleçon.
:lol: :lol: :lol: :lol: :lol:
James était aux anges ; il avait véritablement l’impression d’être de retour en tant qu’élève à Poudlard. Des pleurs s’élevèrent dans un coin de la pièce
Comment briser ce sentiment ^^ Il avait de bébé à l'époque :lol:
Les Maraudeurs tentèrent d’interrompre la discussion en réclamant un goûter en fin d’après-midi mais Maugrey se contenta de les menacer d’un sort de mutisme.
Ce que j'aime c'est "les Maraudeurs", pas James et Sirius, et donc j'ai l'image de Remus Mr Préfet Censé Etre le Sérieux en train de demander un goûter :lol:
Ses pensées dérivèrent de la conversation pour se poser sur son fils, qui était assis sur les genoux d’Abelforth Dumbledore
Cette vision est étrange.... Je me demande si Abelforth y a repensé en revoyant Harry plus grand...
il n’allait tout de même pas faire leur portrait, n’est-ce pas ?
Les sorciers manquent peut-être de technologie mais quand même :lol:
Dumbledore avait eu raison de convoquer cette assemblée. Parce qu’ils formaient une famille, ils étaient plus forts.
Ca fait mal...
Et aussi bizarre de se dire qu'Harry et Neville étaient présents lors de cette fameuse photo...
J’ai remarqué que vous n’utilisiez presque pas votre baguette.
Lily rougit mais James se contenta de hausser les épaules.
C'EST FRUSTRANT! J'ai envie de leur greffer à la main!
Il sourit à cette idée, immobilisé devant le sablier de Gryffondor. Comme il avait aimé être leur héros. Pendant quelques années, il s’était senti comme le roi du monde.
Je trouve cette idée simplement magnifique
l se tourna vers eux avec un petit sourire énigmatique et James se demanda s’il avait tout entendu. Il n’était pas doué d’une ouïe surhumaine, n’est-ce pas ?
A ce stade, ça m'étonnerait même pas ^^

Ce chapitre faisait vraiment du bien, surtout quand on sait ce qui arrive maintenant... J'ai adoré revoir tout le monde ensemble une dernière fois!
Charmimnachirachiva

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par Charmimnachirachiva »

Youhou, ce chapitre est super bien !
Par contre quand on sait qu'après la photo, il y en plein qui vont mourir, c'est trop triste.
Ça fait du bien de retrouvé L'Ordre au complet !
Cazolie

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Re: Lily & James [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Hello tout le monde !

Pas grand chose à dire ce soir, juste un énorme merci à tous pour vos commentaires ! Je suis désolée de ne pas répondre mais je me suis remise au boulot eeeeet donc voilà héhé
On approche dangereusement de la fin comme vous le savez (j'ai commencé par écrire "faim", mon estomac a pris le contrôle de mes doigts)
Bonne rentrée à tout le monde, et bonne lecture !


Chapitre 25

Severus Rogue arpentait les couloirs de Poudlard sans se cacher, le regard fixé droit devant lui. Sa longue cape noire fouettait l’air derrière lui. Il tentait de s’imaginer fendant une foule d’élèves surexcités mais n’y parvenait pas. Il serait à peine plus âgé qu’eux. Pour la centième fois, il maudit intérieurement Voldemort de lui demander une chose pareille.
Parvenu devant la statue qui permettait l’accès au bureau de Dumbledore, il grommela le mot de passe (« Supercalifragilistic ») et monta. Dans le hall d’entrée des appartements du directeur se trouvait un autre homme, chétif, âgé, et dégoulinant de sueur. Rogue lui jeta un regard méprisant avant de se poster dans un coin, les bras croisés. Horace Slughorn avait eu la brillante idée de prendre soudainement sa retraite. Il avait prévenu Dumbledore au beau milieu de l’été. Apparemment, l’idée de retourner à Poudlard l’avait tout d’un coup épouvanté. Le directeur, complètement pris au dépourvu, avait négocié et finalement obtenu qu’il garde son poste jusqu’à la fin du mois de décembre. Cela laissait plus de temps à son remplaçant pour se préparer.

Les mâchoires de Severus se contractèrent. Il n’avait pas eu à chercher bien loin. Voldemort avait eu vent de la démission de Slughorn presque aussitôt et avait mandé Rogue. Il voulait un homme à l’intérieur de Poudlard, et ce serait lui. Il était doué en potion, jeune et moins compromis que la plupart des Mangemorts grâce à sa discrétion – il n’était pas le genre à se vanter de ses exploits. Il avait sommé le jeune homme d’obtenir le poste par n’importe quel moyen. Fort heureusement, l’idée plaisait à Dumbledore. Rogue n’avait donc pas eu à éliminer ses concurrents.
Il adressa un reniflement méprisant au Sorcier qui attendait son entretien avec le directeur. Il n’aurait eu aucun mal à le mettre hors course. Un peu d’intimidation aurait certainement suffit.

Quinze heures sonnèrent et la porte du bureau s’ouvrit avec promptitude, révélant la figure souriante du directeur. Il invita le premier homme à entrer, sans jeter le moindre regard à Rogue. Il continua donc à patienter, pianotant impatiemment sur son avant-bas. Enfin, le directeur raccompagna le premier candidat puis invita Rogue à entrer. Ils ne prononcèrent pas un mot avant d’être assis. Dumbledore le fixait d’un regard pénétrant, qui faillit mettre Rogue mal à l’aise.

- Alors, Mr. Rogue, vous souhaitez obtenir le poste de maître des potions à Poudlard.
- Parfaitement.
- Vous n’avez aucune qualification en dehors des vos Aspics.
- Est-ce que nous allons réellement jouer à ce petit jeu ?

Dumbledore croisa ses lents doigts sur le bureau et plissa un peu les yeux.

- Comprenez-moi bien, Severus. Je vais vous engager, pour renforcer votre couverture, mais aussi pour vous garder à l’abri. En ces murs, vous ne pourrez commettre aucune félonie, aucun acte malfaisant. Il ne s’agit nullement d’un petit jeu : je vais vous confier mes élèves, et je veux que vous les éduquiez, leur appreniez toutes les subtilités de l’art des potions. Je vous donne le poste, mais j’attends de vous que vous soyez un professeur exemplaire. Est-ce bien clair ?

A contre-coeur, Rogue hocha la tête.

- Je vous donnerai des informations à transmettre à Voldemort de temps en temps. Espacez au maximum les rencontres avec les Mangemorts : vous êtes à partir de maintenant un homme de Poudlard avant tout. Je ne souhaite pas vous voir courir la campagne avec une cagoule sur la tête. Justifier votre présence ici va être suffisamment compliqué comme ça. Même si vous n’avez pas une renommée retentissante, certains Aurors vous connaissent.

Le jeune homme acquiesça à nouveau. Il n’avait pas songé à cet aspect des choses.

- Comment…, commença-t-il.
- Laissez-moi faire ce travail, coupa Dumbledore avec un geste négligent de la main. J’ai de l’influence, j’imposerai ma décision. Par ailleurs, nous avons encore cinq mois pour vous réhabiliter avant que vous ne preniez votre poste.
- Comment vous transmettrai-je des informations sur l’autre camp si je ne suis jamais avec eux ? Interrogea Rogue, les doigts crispés sur le bord du bureau.

Trahir n’était pas devenu plus facile avec le temps.

- Ne vous occupez pas de ça.
- Mais notre arrangement…
- Notre arrangement, interrompit le directeur, est que vous ferez tout ce que je vous demande. Ce que je vous demande, c’est d’être professeur à Poudlard, de vous montrer à la hauteur de ce poste, de faire attention à vos élèves, de communiquer avec vos collègues. Je sais que ce ne sera pas facile de vous faire accepter, avec les soupçons qui pèseront sur vous. Mais je suis sûr que vous êtes capable de passer au-dessus de tout cela. L’indifférence est toujours la meilleure arme.

Rogue fronça les sourcils, mais hocha la tête une troisième fois. Dumbledore le dévisagea encore quelques secondes avant de changer brutalement de sujet. L’air bien plus détendu, il entreprit de lui expliquer les modalités de son contrat.
Lorsque Rogue quitta le bureau une heure plus tard, il se sentait confus. Il ne comprenait pas les intentions de Dumbledore, qui l’empêchait de voir les Mangemorts, de récolter des informations sur leurs agissements. Il descendit les volées de marches qui menaient au rez-de-chaussée, songeur. Qu’avait-il dit, au début de l’entretien ? Il souhaitait le mettre à l’abri. Mais à l’abri de quoi ?

La réponse le frappa alors qu’il traversait le parc. A l’abri de lui-même. De son penchant pour la magie noire, de son allégeance à Voldemort. En le gardant enfermé à Poudlard, le directeur s’assurait qu’il n’assassinerait personne, ne serait plus la cause de l’apparition de la Marque des Ténèbres au-dessus d’une maison. Il maudit intérieurement Albus Dumbledore. Et s’il ne souhaitait pas être mis à l’abri ?

La colère l’envahit, aussi décida-t-il de marcher jusqu’à Pré-au-Lard plutôt que de transplaner aussitôt. Il avançait à grandes enjambées furieuses, l’esprit en ébullition. Dumbledore s’était mis en tête de le sauver. Après l’avoir méprisé si violemment, il voulait à présent le pousser à la rédemption. Rogue ferma un court instant les yeux. Derrière ses paupières passa en un éclair l’imagine d’une rousse aux yeux verts.

C’était pour Lily, uniquement pour Lily qu’il endurait tout cela. Que penserait-elle de son poste à Poudlard ? S’il se rachetait, si elle apprenait ce qu’il avait fait pour elle, lui pardonnerait-elle ? Ou le détesterait-elle toute sa vie parce qu’il avait rapporté la prophétie à Voldemort ?

Lorsqu’il atteignit le village sorcier, il était un peu plus calme. Peut-être son poste à Poudlard lui permettrait-il un jour de revoir Lily Evans.

***


Sirius se hâtait dans les rues de Godric’s Hollow, une longue boîte rectangulaire couverte de papier cadeau sous le bras. Il ne pouvait s’empêcher de sourire en songeant au petit garçon auquel il l’apportait. Difficile de croire que Harry était venu au monde un an plus tôt. Jamais il n’aurait cru s’attacher autant au bébé, et pourtant… Il pouvait passer un temps fou à jouer avec lui. Il se rappelait encore d’un soir où Harry s’était endormi sur ses genoux après avoir bu son biberon. Sirius n’avait jamais ressenti auparavant un tel élan de tendresse pour quelqu’un. Il était si petit, si vulnérable.

Et il avait déjà un an.

Il frappa chez les Potter. James ne tarda pas à lui ouvrir, uniquement vêtu d’un caleçon et l’air peu réveillé. Il exécuta les contrôles de sécurité d’une voix pâteuse puis interrogea :

- Mais qu’est-ce que tu fais là aussi tôt ? Harry vient juste de nous réveiller.
- Je viens fêter son anniversaire ! s’exclama-t-il joyeusement en entrant dans la cuisine, où Lily préparait le biberon d’un bébé geignard assis dans son transat. Joyeux anniversaire, mon grand !

Il planta un baiser sur le crâne chevelu de Harry, qui cessa un instant de pleurer pour lever un regard étonné vers son parrain. Lily en profita pour lui fourrer son biberon dans la bouche. Les deux parents poussèrent un soupir de soulagement. Lily se laissa tomber sur une chaise et James revint au bout de quelques minutes, un peu plus vêtu.

- Je ne peux pas rester très longtemps, expliqua Sirius après avoir décliné une tasse de café. Je dois aller au Ministère, mais je voulais déposer son cadeau à Harry.
- Je t’écrirai pour te dire ce qu’il en pense, sourit Lily. Qu’est-ce que tu dois faire au Ministère ?
- Aucune idée pour le moment. On m’expliquera sur place. Hé, Harry, tu sais que j’étais là quand tu es né ? Je suis même arrivé avant ton père ! J’aurais dû t’adopter.
- Ouais, j’ai vraiment l’impression que changer des couches t’éclate, grommela James après avoir avalé une gorgée de thé.
- Quelqu’un s’est levé du pied gauche, commenta-t-il.
- Oh, la ferme Patmol. Harry s’est réveillé au milieu de la nuit. Et regarde le maintenant ! Il va retourner vers la sieste dans deux heures et nous on va se traîner notre mauvaise nuit toute la journée.

Sirius avait appris depuis longtemps à ne pas s’offusquer des plaintes de James, qui lui paraissaient souvent dérisoires. Après tout, il n’avait pas besoin d’être reposé car il ne veillerait pas toute la nuit devant la planque d’un Mangemort, et il pourrait faire la sieste car il ne passerait pas la journée à surveiller un éminent membre du Magenmagot. Cependant, il s’agissait de ses soucis quotidiens, et il avait le droit d’être agacé. Sirius ne voulait pas lui renvoyer son enfermement et son inaction à la figure. Il laissa donc couler.

- Qu’est-ce que vous avez prévu, pour son anniversaire ? Reprit-il.
- Il a un an, rit Lily, je doute qu’il remarque la fête qu’on pourrait faire pour lui.
- Vous n’avez rien prévu ? s’offusqua-t-il. Mais, Lily !
- Si, on a un cadeau, si c’est ça la question. Et je ferai peut-être un gâteau.
- Il faut un gâteau ! Et une bougie ! Si ce n’est pas pour lui, faites le au moins pour vous. Pour fêter l’arrivée de votre bébé !

Il vit au petit sourire de Lily qu’il l’avait convaincue. James fixait son fils comme s’il essayait de déterminer s’il était reconnaissant de son existence ou non. Finalement, il lui caressa doucement la joue avant de se retourner vers les deux autres.

- Vous vous rappelez comme il était minuscule ? C’est difficile à imaginer maintenant.
- Et ses tous petits doigts ! Renchérit Lily.
- Et sa petite tête de crapaud, ajouta Sirius.

James éclata de rire avec lui alors que Lily se penchait pour tapoter la tête de son fils.

- Ne les écoute pas mon chéri, tu étais le plus mignon des nouveaux-nés.
- Hé, Lily, tu te rappelles de la tête de Sirius la première fois qu’on lui a mis Harry dans les bras ? s’esclaffa James.

Lily pouffa, tandis que Sirius répondait :

- Je ne sais pas à quel moment vous vous êtes dit que c’était une bonne idée. J’étais moi-même sûr que j’allais le laisser tomber par terre.
- Tu te sous-estimes, rétorqua Lily en reprenant le biberon désormais vide à l’enfant. Tu fais un très bon parrain.

Sirius se sentit rougir, fait suffisamment rare pour être noté. Il balaya le compliment de Lily d’un geste de la main puis, avisant la petite horloge posée près de la cuisinière, se leva.

- Il faut que je file, mais profitez bien de cette journée. Invitez Bathilda ! Elle sera ravie.
- Elle s’invite toute seule à peu près tous les jours, rassure-toi, répondit James après un bâillement.
- Justement, une vraie invitation, ça fera plus festif.
- Merlin, quand est-ce que tu es devenu un fanatique des fêtes de famille ?

Sirius se figea, à mi-chemin entre la cuisine et l’entrée. Il se retourna, considéra les trois Potter – l’un d’entre eux mangeait ses pieds – et se sentit soudain ému.

- Depuis que j’en ai une, murmura-t-il.
- Comment ? Demanda James, les sourcils froncés.
- Depuis que tu es un sale type de mauvaise humeur le matin, reprit-il plus fort. Allez, salut les enfants, amusez-vous bien ! Lily, j’attends un compte-rendu des aventures de Harry avec mon cadeau !
- Tu m’inquiètes un peu ! Lança la jeune femme alors qu’il refermait la porte derrière lui.

Il eut un sourire satisfait et reprit sa marche dans Godric’s Hollow, prêt à affronter une nouvelle journée au service de l’Ordre.
***


Lily aurait dû se douter que Sirius ne ferait pas dans la demi-mesure. Tandis que James aidait Harry à déballer le cadeau offert par son parrain, elle se demanda ce qui avait bien pu lui passer par la tête. Un balai jouet ? Merlin, Harry avait un an, pas cinq ! Il était hors de question qu’il monte dessus.

- Un balai jouet ! s’exclama James, visiblement ravi. Lily, tu as vu ça ? On va en faire un champion de Quidditch ! Allez, en selle !
- Quoi ? Tu es dingue, il ne va pas…

Mais Harry riait, ravi, tandis que son père l’installait à cheval sur le balai miniature.

- Rassure-toi, il ne monte à plus de soixante centimètres du sol, lança James. C’est parti, champion, on tape du pied et on décolle !

Lily voyait mal comment son fils, qui ne tenait toujours pas debout sans support, allait pouvoir voler sur un balai, mais James ne doutait de rien. Après quelques tentatives infructueuses pour faire décoller le jouet, James réalisa enfin qu’il lui fallait taper le manche avec sa baguette. Il fila la chercher puis tapota le bois. Lily, morte d’inquiétude, regarda le balai s’élever lentement dans les airs. Harry poussa un cri de joie, mais bascula soudain sur le côté. James le rattrapa de justesse. Lily voulut aussitôt l’arracher au balai, mais le bébé s’y agrippa avec une force surprenante. James négocia quelques minutes et obtint finalement le droit de lui faire faire deux essais supplémentaires. Dès le second, Harry parvint à rester sur son balai sans basculer.

- Sirius est dingue, marmonna-t-elle tandis que Harry faisait le tour du salon, à soixante centimètres du sol, son père près de lui.

Les éclats de rire de son fils finirent pourtant par avoir raison de sa réticence. Si ce cadeau le mettait réellement en joie, elle ne pouvait s’y opposer – du moins, tant qu’il ne l’utilisait que sous l’étroite surveillance d’un adulte.
Cette vigilance se révéla bien vite nécessaire. Le bébé ne menaçait plus de chuter de son balai, mais plutôt de provoquer des catastrophes. Il fonça droit sur Gandalf, qui observait la scène avec méfiance depuis que James avait sorti le balai de sa boîte. Le chat s’enfuit de justesse et refusa d’entrer dans le salon durant tout le reste de l’après-midi. Il aurait probablement fallu faire jouer Harry dehors, mais la pluie tombait averse. Lily fut bien vite fatiguée de surveiller son fils, mais James ne se lassait pas du jouet, pas plus que Harry. Assise dans un fauteuil, une livre entre les mains, la jeune femme sourit pour elle-même. Elle avait parfois l’impression d’avoir deux garçonnets à sa charge plutôt qu’un seul.
En fin d’après-midi, alors qu’elle achevait de préparer un gâteau pour le dîner qu’ils partageraient avec Bathilda, un bruit de fracas lui parvint du salon. Elle s’y précipita, pressentant le pire, et trouva James à genoux par terre, Harry debout près de lui, la main posée sur son dos. Tous deux levèrent la tête vers elle quand elle entra, l’air également coupable.

- Il a cassé un vase, expliqua James avec une grimace.

Lily jeta un coup d’oeil aux débris puis éclata de rire. James parut aussitôt soulagé, même s’il semblait également un peu perplexe.

- C’est le vase que m’a offert Pétunia, expliqua-t-elle en pouffant toujours. Je détestais cette chose.
- Oh, merci Merlin, moi aussi, soupira-t-il. Je n’ai jamais osé te le dire parce que tu n’as fait aucun commentaire dessus.

La jeune femme l’aida à nettoyer tout en songeant aux circonstances dans lesquelles sa sœur lui avait envoyé ce vase. Elle l’avait reçu près de deux semaines après Noël, accompagné d’un bout de feuille blanche sur lequel Pétunia avait griffonné : « Joyeux Noël. P. ». Lily n’avait aucune preuve, mais elle était certaine qu’il s’agissait d’un cadeau de Noël fait à Pétunia, qu’elle avait détesté et dont elle s’était débarrassée en l’envoyant à sa sœur. La situation l’avait plus amusée qu’autre chose. Elle-même lui avait envoyé un livre, mais elle n’avait pas fait beaucoup d’effort pour trouver quelque chose qui lui plairait. Quoi qu’il en soit, elle était soulagée que le vase soit cassé. Elle n’aurait su dire pour quelle raison exactement elle l’avait gardé et ainsi exposé dans le salon, mais elle se serait sentie coupable de le cacher. Elle en était à présent débarrassé sans que ce soit de sa faute. Néanmoins, elle se servit de l’incident pour confisquer le balai-jouet pour la soirée. Harry hurla à pleins poumons, James fit la moue, mais elle se montra catégorique.

Bathilda arriva une heure plus tard avec un phénix en peluche pour Harry. James mentionna le balai-jouet, qu’elle demanda aussitôt à voir. Lily céda face à la majorité et ressortit le cadeau, pour le plus grand bonheur de James et Harry. Il fila aussitôt entre les jambes des adultes et Bathilda, qui avait apporté son appareil photo pour la circonstance, immortalisa le moment. Ils dérogèrent pour une fois aux horaires de coucher du bébé et le gardèrent avec eux pour le dîner.

James et Lily ne se retrouvèrent seuls que tard le soir. Après avoir fait la vaisselle, James rejoignit sa femme sur le canapé. La jeune femme se blottit contre lui et il passa un bras autour de ses épaules. Elle cala sa respiration sur le rythme des battements de son cœur. Les yeux fermés, elle invoqua les images de la maternité, des tous premiers instants de Harry dans le monde. Comme si James lisait dans ses pensées, il murmura :

- Il était si minuscule.
- Je n’arrive pas à croire que c’était il y a un an. C’est passé vite et en même temps…
- En même temps affreusement lentement.

Elle hocha la tête tandis qu’il faisait glisser sa main dans son dos.

- Il a quand même l’air d’un petit garçon heureux, souffla-t-elle.
- Hmm.

Lily se redressa et caressa la joue de son mari.

- Je suis désolée que tu ne le sois pas.
- Je n’ai pas dit ça, protesta-t-il. Je… Parfois, je le suis. Notre famille me rend heureux. C’est juste…
- Je sais, coupa-t-elle. C’est pareil pour moi.

Il lui adressa un sourire, mais ses yeux étaient tristes. Elle s’appuya à nouveau contre lui et pria Merlin et toutes les forces occultes pour que le prochain anniversaire de Harry ne soit pas célébré dans de telles circonstances.

***


L’anniversaire de Harry avait rappelé à James que le temps passait sans que leur situation n’évolue. Dans les jours qui suivirent, il se montra morose, ne s’éclairant que lorsque Harry volait sur son balai. Lily avait caché tout ce qui était susceptible de se briser dans le salon, mais elle ne protestait plus quand Harry montait sur le jouet. Il ne pouvait toujours pas voler dehors car le temps était aussi triste que l’humeur de James.

Il reprit le travail sur son balai ; bientôt, il essaierait de le faire voler. Malheureusement, le projet ne l’enchantait plus autant qu’avant. Il avait l’impression que cela ne servirait à rien : il était de toute façon condamné à vivre enfermé dans cette maison jusqu’à la fin de ses jours.

Lily avait admis que sortir du Fidelitas était possible, si jamais il ne supportait plus l’enfermement, malheureusement sa cape d’invisibilité était à présent aux mains de Dumbledore. Par ailleurs, il savait lui-même qu’il se montrait peu raisonnable. Il avait quitté la maison pour Poudlard seulement deux semaines plus tôt. Il fallait qu’il tienne encore un peu le coup.

Trois jours après l’anniversaire d’Harry, Bathilda passa comme à son habitude déposer des courses. Elle avait avec elle la dernière édition de la Gazette, qu’elle déposa sur la table basse. James s’empressa de prendre le journal avant que Harry, debout à l’autre bout de la table, ne puisse baver dessus. Il ne comptait pas la lire tout de suite mais plutôt profiter de la présence de leur voisine, seulement son œil fut attiré par le gros titre. Il se figea au milieu du salon, sans même remarquer son fils qui était venu s’accrocher à la jambe de son pantalon. Il déplia lentement le journal et lut les premiers mots de l’article. A ses pieds, Harry s’énervait mais il l’entendait à peine. Il sursauta finalement quand un bruit sourd résonna, suivi de hurlements.

- Oh, Harry ! James, tu n’as pas vu qu’il…

La voix de Lily mourut dans sa gorge quand son mari leva vers elle un regard vide. Elle avait soulevé Harry dans ses bras, et James réalisa en voyant la bosse qui se formait déjà sur son crâne qu’il avait dû tomber.

- James ? Murmura-t-elle, à présent livide.

Il s’éclaircit la gorge avant de répondre :

- Les McKinnon.
- Marlène ? Bredouilla Lily.
- Toute la famille.

De ses doigts légèrement tremblants, il leva la une du journal pour qu’elle puisse lire le titre elle-même : « Meurtre de Gary McKinnon : un coup dur pour le département de la Justice magique ».

- Ils ne parlent que de son mari, protesta Lily.
- Lis le début.
- « Dans la nuit du 2 au 3 août, Gary McKinnon ainsi que sa femme et ses enfants ont été... ».

Sa lecture fut interrompue par le sanglot qui lui déchira la gorge. Elle porta sa main libre à ses lèvres pour se contrôler. Harry regardait sa mère, stupéfait. Comme s’il sentait sa détresse, il colla sa tête à la sienne.
Bathilda revint à ce moment-là dans le salon en déclarant :

- Vous devriez faire des réserves de bois pour cet hiver, bientôt…

Elle se tut lorsqu’elle avisa les joues striées de larmes de Lily, ainsi que le visage blême de James. Ses yeux gagnèrent la une du journal, que James brandissait toujours, et elle fronça les sourcils.

- Vous connaissiez les McKinnon ?
- Marlène, répondit sèchement James, plus sèchement qu’il ne l’avait voulu.

Un nouveau sanglot ébranla Lily mais, avant que James n’ait pu faire un geste vers elle, elle s’enfuit à l’étage avec son bébé. Son mari se laissa tomber dans le canapé et lâcha la Gazette. Ils avaient vécu la mort de nombreuses connaissances, durant ces dernières années. Six mois plus tôt, ils avaient perdu William. Pourtant, la nouvelle était à chaque fois aussi difficile à encaisser. James était d’autant plus horrifié que les enfants de Marlène et Gary avaient eux aussi été supprimés.

- Ils étaient innocents, murmura-t-il.
- Est-ce que tu veux que j’aille voir Lily ? Proposa Bathilda en commençant déjà à avancer vers l’escalier.
- Non ! Non, laisse la. Elle a besoin de pleurer. Elle descendra d’elle-même quand ça ira mieux.

La vielle Sorcière hésita un instant puis déclara finalement qu’elle allait rentrer. James la remercia distraitement pour les courses, s’excusa un peu de la recevoir ainsi, mais se sentit plutôt soulagé quand la porte se referma derrière elle. Pour elle, les McKinnon n’étaient qu’une famille de fonctionnaires, probablement assassinés à cause d’une action politique mal venue. Il y avait sans doute un peu de cela, mais il savait qu’ils étaient tellement plus. Gary ne faisait pas partie de l’Ordre du Phénix mais James avait cru comprendre qu’il défendait leurs intérêts au Ministère. Quant à Marlène, elle avait tellement sacrifié pour l’Ordre. Il se rappela avec émotion toutes ces soirées où elle s’était dépêchée de rentrer chez elle pour pouvoir dire bonsoir à ses enfants.

Il reprit le journal et lut l’article. Il fut agacé de constater qu’on mentionnait à peine Marlène, mais il se raisonna. Son rôle auprès de l’Ordre était resté secret. Pour la plupart des gens, elle n’était que la femme de Gary McKinnon. Le journaliste la décrivait presque comme un bel accessoire auprès du magistrat. James l’aurait bien étripé. Il se força tout de même à aller au bout de sa lecture puis ferma les yeux. Les autres membres de l’Ordre et lui-même garderaient la mémoire d’une jeune femme dotée d’une grande puissance magique, toujours gracieuse, toujours souriante, féroce mais pourvue d’un vrai cœur de mère.

L’idée que cette Sorcière si puissante, accompagné d’un mari non moins puissant, ait été assassinée l’angoissait. Il jeta un nouveau coup d’oeil à la une et frissonna. Personne n’était à l’abri.

***


(L’extrait suivant est tiré de Harry Potter et les reliques de la mort).

« Cher Patmol,
Merci, merci pour le cadeau d’anniversaire de Harry ! C’est de très loin celui qu’il a préféré. Un an et il file déjà sur un balai-jouet ! Tu ne peux pas savoir comme il était content, je te joins une photo pour que tu le voies toi-même. Comme tu le sais, le balai ne vole qu’à soixante centimètres de hauteur mais Harry a failli tuer le chat et il a pulvérisé un horrible vase que Pétunia m’avait offert pour Noël (ce dont je ne me plains pas). Bien entendu, James a trouvé ça très drôle, il a dit qu’il deviendrait sûrement un grand joueur de Quidditch, mais nous avons dû enlever tous les bibelots et nous le surveillons de près chaque fois qu’il fait un tour avec.
Nous avons eu un dîner d’anniversaire très tranquille, simplement nous et Bathilda qui a toujours été charmante avec nous et qui adore Harry. Nous étions désolés que tu ne puisses pas venir, mais l’Ordre passe avant tout le reste et d’ailleurs, Harry n’est même pas assez grand pour savoir que c’est son anniversaire ! James commence à en avoir assez d’être enfermé ici, je le vois bien. De plus, Dumbledore a toujours sa cape d’invisibilité, toute escapade lui est donc interdite. Si tu pouvais venir nous voir, il serait ravi. Le petit Queudver état là le week-end dernier, j’ai trouvé qu’il n’avait pas le moral, mais c’était sans doute à cause de ce qui est arrivé aux McKinnon. J’ai pleuré toute la soirée quand j’ai appris la nouvelle.
Bathilda vient nous voir presque tous les jours, cette petite vielle est fascinante, elle raconte des histoires absolument extraordinaires sur Dumbledore, mais je ne suis pas sûre qu’il en serait ravi s’il le savait ! J’ignore ce qu’il y a de vrai dans tout ça, car il semble incroyable que Dumbledore... »

(fin de l’extrait)

Lily leva sa plume lorsque deux bras glissèrent autour de son cou. James appuya sa joue contre la sienne et y déposa un baiser.

- A qui est-ce que tu écris ?
- Sirius. Ça fait dix jours qu’on n’a pas eu la moindre nouvelle.
- D’après Peter, ils sont très occupés tout à coup.
- Il avait l’air triste, non ? Interrogea-t-elle tout en caressant distraitement le bras de son mari.
- Je pense qu’il est effrayé. La mort des McKinnon a été un coup dur pour tout le monde.
- Quand je pense qu’on a vu Marlène il y a trois semaines seulement… Tout paraissait si simple, pendant la réunion de l’Ordre.
- Je sais, murmura-t-il.
- Dumbledore nous a rassemblés pour reformer un esprit d’unité mais…
- Comment y parvenir si nous mourons les uns après les autres ? Acheva-t-il pour elle.

Elle crispa ses doigts autour de son poignet et fixa le mur de leur chambre, contre lequel était poussé le bureau. Pour la première fois depuis qu’ils étaient enfermés à Godric’s Hollow, elle formula la pensée qui ne l’avait jamais vraiment quittée.

- Tu crois qu’on va s’en sortir ? Demanda-t-elle dans un souffle.

Seul le silence lui répondit.
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