Voilà le deuxième chapitre de cette "mini-fiction" ! Bonne lecture et laissez des commentaires !
Le lendemain matin, après seulement deux ou trois heures de sommeil, j'étais toujours aussi dévasté. J'avais réfléchi toute la nuit, sans pouvoir tomber dans les bras de Morphée. J'avais la tête lourde et quand je me suis aperçu dans le miroir, j'ai failli avoir une crise cardiaque. Deux poches se trouvaient maintenant sous mes yeux, j'avais le teint affreusement pâle et les cheveux plus en bataille que jamais (à vrai dire, ça, c'est plutôt normal quand je viens de me réveiller). Je me suis passé un peu d'eau fraîche sur le visage, espérant pouvoir atténuer tout ça, et j'ai essayé tant bien que mal de coiffer ma tignasse (ce qui s'est avéré mission impossible). J'ai enfilé rapidement un Jean et un T-shirt et me suis précipité à l'extérieur.
La plupart des pensionnaires était déjà au réfectoire et j'ai dû accélérer le pas. On m'a jeté quelques regards étonnés parce que c'est vrai que j'étais assez matinal habituellement (et sûrement aussi à cause de ma tête horrible). Je me suis glissé rapidement sur le banc et ai attrapé mon assiette pour aller me servir. En chemin, j'ai jeté discrètement un coup d'œil à la table des Athéna : aucune trace d'Annabeth. Je suis retourné à ma table avec mon assiette à moitié vide et le cœur découpé en petits morceaux. Quelques instants plus tard, alors que j'étais pleinement concentré sur mes oeufs brouillés, j'ai senti une présence en face de moi. J'ai relevé la tête m'attendant à voir Grover. Chiron se dressait de toute sa hauteur et me regardait d'un air perplexe.
- Quoi ? ai-je dis.
- Percy, tu as une mine affreuse.
- Ça va, ne me le rappelle pas.
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Histoires de cœur, ai-je répondu simplement.
- Mais c'est si grave que ça ?
- Oh non, pas du tout, ai-je commencé sur ton sarcastique, je me suis fait largué par Annabeth, seulement après une semaine de relation. À part ça, tout va bien !
- Percy...
- Ne t'inquiète pas Chiron, ai-je repris, ça va aller. C'est entièrement de ma faute ce qui s'est passé. En plus, j'ai fait souffrir Annabeth. Je ne me le pardonnerai jamais.
- Attends, ne me dis pas que le grand Persée Jackson va abandonner ? Le plus courageux des demi-dieux en matière de combat, mais quand il s'agit d'amour, c'est autrement plus compliqué ! Percy, a-t-il continué plus doucement, je vous connais Annabeth et toi, vous n'allez pas rester dispustés très longtemps. Je suis certain que dans trois jours tout au plus, vous serez de nouveau ensemble.
- Je n'en suis pas si sûr. J'ai dit quelque chose de grave mais sur un ton ironique qu'elle n'a pas compris.
- Allez, m'a incité Chiron, va t'entraîner. Ça te changera un peu les idées.
J'ai écouté ses conseils et suis sorti de table, me dirigeant vers l'arène. Je n'avais pas pris mon armure dans mon bungalow mais vu que je ne comptais pas me battre avec un partenaire, ce n'était pas la peine. J'ai dégainé Turbulence et j'ai réalisé quelques mouvements du poignet avec, histoire de m'échauffer un peu.
Durant l'heure qui a suivi, je me suis acharné sur les mannequins de paille qui subissaient mes coups sans rien dire (normal, ce sont des mannequins de paille !). Une rage bouillante remuait en moi que je cherchais à évacuer. Je me sentais faible. Faible de ne pas assurer quand il n'y avait pas Annabeth à mes côtés. Ma copine, ma meilleure amie, ma confidente. J'avais une boule dans la gorge qui refusait de partir depuis ce matin. J'étais déchaîné et terriblement triste à la fois. Mes coups d'épée fusaient à une vitesse hallucinante, dont je ne me serais jamais cru capable. À un moment donné, j'ai même cru avoir effrayé les quelques gamins qui essayaient de tirer deux ou trois flèches. Je me suis senti un peu coupable de déverser toute ma colère autour de moi, alors que ce n'était la faute de personne si je mettais disputé avec ma petite-amie. Enfin, je pensais quand même qu'une certaine fille rousse était impliquée dans cette histoire et qu'elle n'allait pas s'en sortir aussi facilement. Cette pensée m'a incité à arrêter de m'apitoyer sur mon sort. Je me suis ressaisis, ai pris un petit carré d'ambroisie pour la forme et je me suis mis en quête d'aller trouver Grover. Mon meilleur ami avait peut-être quelques tuyaux qui me faciliteraient la tâche avec Annabeth. De toute manière, je n'avais pas d'autres options.
J'ai enlevé mon T-shirt car je transpirais comme pas possible et j'ai essuyé mon visage perlé de sueur. J'ai perçu des sifflements admirateurs du côté du bungalow des Aphrodite mails je n'y ai pas prêté attention. La seule fille dont j'aurais apprécié le regard était mon Puits de Sagesse. D'ailleurs, je l'ai surprise dans les bras de son frère Malcom en approchant du lac. Elle portait son habituel short en jean ainsi qu'une paire de tong. Son demi-frère m'a jeté un regard glacial et je me suis empressé de rejoindre Grover qui était assis sur le ponton de bois.
- Hey, mec ! m'a-t-il salué. Comment ça va ?
- J'ai l'air d'aller bien ? ai-je grogné.
- Désolé Percy, question de politesse. Bon, vas-y, raconte-moi cette histoire avec tes deux prétendantes.
- Comment t'es au courant ? l'ai-je questionné. Et Rachel n'est pas ma prétendante !
- Toute la colonie est au courant de votre dispute, Perce. Et tu insinues donc que Annabeth est ta seule prétendante ? a-t-il dit en souriant.
- Oh, par les dieux... Grov', Annabeth est la seule fille que j'aime ! Je me fiche de Rachel et de toutes les autres ! Mais de toute façon, maintenant elle me déteste...
- Qui te déteste ?
- Bah, Annabeth ! Elle ne veut plus me parler, tout est fini entre nous.
- Percy, arrête de désespérer ! Annabeth est amoureuse de toi depuis le début ! Tôt ou tard, elle va revenir vers toi !
- Mais comment peux-tu en être aussi sûr ?
- Peeerrrrcy... a bêlé mon meilleur ami.
- Ne t'inquiète pas pour moi, Grover. Va voir Genièvre, elle t'attend.
Il m'a donné une tape amicale dans le dos et l'ombre d'un sourire compatissant, puis il s'est empressé de rejoindre sa copine qui lui faisait des signes. Quant à moi, j'ai déposé mon T-shirt sur le bord du ponton et j'ai pénétré dans l'eau, espérant que ses pouvoirs sur moi me remettraient les idées en place. Après m'être complètement immergé sous la surface, j'ai effectué quelques brasses. Une poussée d'énergie a afflué dans mes membres et a gagné tout mon être. J'ai flotté quelques instants, me laissant doucement tomber sur les pierres du fond du lac, impatient d'y trouver la sérénité. Une brise marine a chatouillé délicatement la peau de mon visage. Tout allait bien.
Attendez un peu... Une brise marine ?! Mais nous étions dans un lac ! Secoué par cette révélation, je me suis propulsé d'une poussée de jambes à la surface. Le soleil scintillait toujours aussi fort dans le ciel mais cette fois-ci, il n'était pas seul. Mon père, auréolé d'une lumière bleue, était assis dans une barque jaune pétante, indifférent aux regards stupéfaits de mes camarades. Sa canne à pêche en main, il sifflotait joyeusement, comme si la situation se répétait souvent.
- Papa ? ai-je bredouillé en arrivant à sa hauteur.
- Hey ! Salut fiston !
- Tu sais que la pêche est interdite dans le lac ?
- Ne t'inquiète pas, m'a-t-il rassuré, je n'ai pris que ma canne pour la forme !
- Ah... Alors, qu'est-ce qui t'amène ici ? ai-je demandé.
- Eh bien, j'ai appris par Aphrodite qu'Annabeth et toi étiez en pleine dispute...
- Attends, ne me dis pas que tu es venu à la colonie pour me parler de ma rupture ?!
- Ah, parce que vous avez rompu, en plus ! s'est-il exclamé. Écoute Percy, ça me fait de la peine de te voir déprimé comme ça. Je sais très bien ce que vous ressentez l'un pour l'autre. Annabeth a un faible pour toi depuis ses douze ans ! Et toi, tu ne te demandes pas pourquoi la déesse de l'amour est venue te voir en personne, avant le solstice d'hiver, il y a deux ans ? Tu étais amoureux, Percy. Amoureux d'une certaine fille d'Athéna...
- Papa, je t'en prie, si tu es venu pour me sermonner, alors, tu n'as rien à faire ici.
- Persée Jackson, va retrouver cette fille ! Ne laisse pas tomber tes amis, encore moins quand c'est ta copine !
- Mais elle me déteste, maintenant ! ai-je répliqué.
- Non, c'est faux. Quand un enfant d'Athéna et le mien se détestent, ils font tout pour que le monde entier le sache. C'est de la haine pure qu'il y a entre eux. Mais ton couple est unique, fils. Deux enfants de dieux ennemis s'aiment. Ça fait peut-être plus d'un millénaire que ça n'était pas arrivé. Alors, ne gâche pas tout, à cause d'une simple broutille. Il me semble qu'Athéna t'a accordé la permission de sortir avec Annabeth ?
- Oui, mais...
- Allez, essaye de lui présenter tes excuses, ce soir. Je vais demander qu'on te file un coup de main.
- Qui va me filer un coup de main ?
- Tu verras...
Il m'a fait signe de détourner les yeux et s'est éclipsé dans un flash de lumière. Après son départ, il m'est venu une idée. Je suis allé trouver Malcom, en espérant qu'il accepterait de m'aider, même s'il était entièrement du côté de sa demi-sœur.
- Malcom ! l'ai-je interpellé en arrivant près du réfectoire.
- Quoi ? a-t-il dit froidement.
- J'ai besoin de ton aide, l'ai-je prié. Je sais qu'Annabeth a dû te raconter sa version des faits en ce qui concerne notre dispute, mais c'est faux. Vous savez tous que je ne ferais jamais ça à Annabeth. Tout le monde s'obstine à dire que l'on était fait pour être ensemble, mais une fois séparés, personne n'ose nous réconcilier. Alors, j'ai décidé de prendre les choses en main. Mais pour ça, il faudrait que tu acceptes ma proposition...
Je lui ai fait part de ma requête qui ne demandait pas beaucoup d'efforts et après qu'il m'ait affirmé qu'il était là pour m'aider, j'ai commencé à mettre mon plan à exécution.
Sauver la relation Cervelle d'Algues/Puits de Sagesse.