Au temps des Maraudeurs [Harry Potter]

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annabethfan

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Re: Au temps des Maraudeurs - Terminé [Harry Potter]

Message par annabethfan »

*SUITE*


Regulus releva la tête si vite qu’une douleur fusa dans son cou. Juste entre cuisine et le couloir qui menait à l’entrée de la maison, Sirius se tenait dans l’ombre. Dans ses mains, le médaillon et le mot se détachaient nettement ; et Regulus sentit son ventre se contracter si violemment qu’il en eu la nausée. Le mince espoir que personne ne penserait à ouvrir le médaillon vola en éclat et chaque fragment parut s’enfoncer dans son cœur.

- Un quoi ? Dit Marlène, perplexe.
- Un Horcruxe, répéta-t-il avançant à sa hauteur. C’est ce qu’il a écrit sur le parchemin.

Les sourcils froncés, Marlène se saisit du papier que Sirius lui tendait, même s’il ne le lâchait pas du regard. Encore une fois, Regulus se souvenait parfaitement des quelques lignes écrites d’une main tremblante la veille.

Au Seigneur des Ténèbres,
Je sais que je ne serai plus de ce monde bien avant que vous ne lisiez ceci, mais je veux que vous sachiez que c’est moi qui ai découvert votre secret.
J’ai volé le véritable Horcruxe et j’ai l’intention de le détruire dès que je le pourrai.
J’affronte la mort dans l’espoir que lorsque vous rencontrerez un adversaire de votre taille, vous serez redevenu mortel.
R.A.B.


Marlène se mordit la lèvre.

- Je ne comprends pas, avoua-t-elle. Quel « véritable Horcruxe » ? Qu’est-ce que c’est ? Et comment ça « redevenu mortel » ?
- C’est ce que j’aimerais aussi savoir, approuva Sirius en s’asseyant à côté d’elle. On a trouvé ce mot caché à l’intérieur du médaillon. James et Lily sont partis en parler aux Prewett. Alors, Reg ? Ajouta-t-il avec un coup d’œil presque provocateur en sa direction. Tu vas enfin parler ?

Regulus serra la mâchoire, résolu à s’enfermer dans son silence, et Sirius et Marlène parurent le percevoir car ils lui lancèrent le même regard exaspéré. Maintenant en infériorité numérique, il avait l’impression d’être une bête prise dans un piège, incapable de s’échapper. Et même s’il sentait la magie couler dans ses veines, comme une part intégrante de lui-même, il ne pouvait rien en faire sans sa baguette.

- Merlin ! S’énerva Sirius. Parle, bon sang ! Arrête avec tes conneries, ne fais pas semblant ! C’est évident que tu as découvert quelque chose qui t’as fait changer d’avis. Je te jure que je n’hésiterai pas à utiliser le veritaserum s’il faut aller jusque-là !
- Et si je parle, tu sais ce qu’ils me feront ? Rétorqua-t-il. Tu as pensé aux conséquences ? Ils me tueront dès qu’ils me mettront la main dessus ! Et non, je ne veux pas de la protection de Dumbledore.

Le mépris qu’il mit derrière le nom sonna même à ses oreilles, mais il n’arriva pas à se retenir. Il savait qu’il devait avoir l’air d’un enfant capricieux et il mit un point d’honneur à garder la tête haute pour tenter de garder la face. Malgré tout, il ne mentait pas. Il ne rejoindrait pas ni l’Ordre ni Dumbledore… Il n’était pas Sirius par Merlin ! Il n’avait pas passé des années à sortir de son ombre pour redevenir son double.
Son entêtement parut encore plus énervé son frère qui bondit soudainement sur ses pieds et se mit à arpenter la pièce, les poings serrés contre lui, comme s’il se retenait de les lui mettre dans la figure.

- Très bien, on arrête les petits jeux mesquins maintenant, Reg, s’impatienta-t-il. Tu as bien fait comprendre à tout le monde que tu nous détestais, que tu étais mieux que le commun des mortels, mais si cet « Horcruxe » est vraiment si important pour Tu-Sais-Qui et que ça peut nous aider, alors mets ta fierté de côté deux minutes et…
- Que moi je mette ma fierté de côté ? Coupa Regulus, incapable de se retenir. C’est toi qui me dis ça ? Tu as toujours placé ta foutu fierté avant tout le reste, avant ta famille, ne joue pas l’hypocrite !
- Sauf que ce n’est pas de moi dont il s’agit aujourd’hui, ni même les Black, c’est ton Maître adoré…
- … ce n’est pas mon Maître…
- Et il est hors de question que je te laisse mourir pour Lui !

Regulus déglutit. Il s’était toujours demandé comment Sirius réagirait en apprenant sa mort, s’il le pleurait un tant soit peu ou s’il l’ignorerait comme il l’avait fait toutes ces années. Son agitation à cet instant lui donnait un semblant de réponse.

- Sirius, calme-toi, pria Marlène. Les autres ne vont pas tarder à revenir, Reg, et je te promets de prendre ta défense, mais seulement si tu parles…. Pour la dernière fois, qu’est-ce qu’un Horcruxe ? Et pourquoi tu pensais mourir en le détruisant ?

Le pire dans tout ça, c’est que Marlène était sincère. Il le savait. Elle ferait tout pour le défendre et pour que l’Ordre ne le livre pas au Ministère s’il l’aidait, mais les mots restèrent bloqués entre ses lèvres. Kreattur lui avait raconté ce que le Seigneur des Ténèbres avait créé dans cette grotte, jusqu’où il s’était enfoncé dans la magie noire. Il n’osait pas imaginer ce qu’il ferait aux personnes qui découvriraient son secret.
Pourtant, il avait conscience d’être dans une impasse. Il ne pouvait pas se taire indéfiniment et quand Dumbledore arriverait, il comprendrait forcément ce qu’était un Horcruxe, et alors il perdrait son seul atout. Sa seule chance de partir d’ici était encore de négocier.

- D’accord, murmura-t-il en inspirant un grand coup. Je vais parler. Mais en échange, je veux une promesse.
- Laquelle ? Se méfia Marlène.
- Pouvoir accomplir ce que j’avais prévu. Voilà ce que je propose, je vous livre le strict nécessaire de ce que vous avez besoin de savoir pour me croire et en contre partie vous me libérez. Je vous jure que les informations que je vais vous donner pourront aider l’Ordre à renverser le Seigneur des Ténèbres.

Marlène et Sirius échangèrent un regard équivoque. Ni l’un ni l’autre n’avait envie de faire cette promesse, mais l’enjeu de son secret ne leur échappait pas. Ils se battaient depuis deux ans dans cette guerre et avaient perdu des personnes chères. Ils voulaient enfin pouvoir y mettre un terme.

- J’accepte, mais à une condition, argua Sirius. Tu ne pars pas seul. Je viens avec toi.

Regulus le dévisagea, incrédule.

- Quoi ? Pour que tu puisses me recapturer ? Hors de question !
- Non, corrigea son frère, pour que je puisse te ramener en vie de cette foutue mission.

Son ton ne soufflait aucune réplique et il comprit qu’il ne pourrait pas négocier davantage. Dans un coin de son esprit, il se dit qu’il arriverait bien à semer Sirius s’ils partaient d’ici, et à contre-cœur il se résolu à hocher la tête.

- D’accord, accepta-t-il à nouveau. Donc c’est promis ? Vous me laisserez partir avec Sirius ?
- On veut d’abord des explications, mais oui on promet, dit Marlène. Tu sais que tu peux me faire confiance, pas vrai ?

Si un autre membre de l’Ordre lui avait fait cette promesse, Regulus ne l’aurait pas cru. Marlène avait toujours été différente de toute façon. Mais maintenant que c’était le moment de tout raconter, il ne savait plus par quoi commencer. Tout ce qu’il avait appris ces derniers mois se brouillait dans sa tête et il enfonça ses ongles dans ses paumes, nerveux.

- J’avais des soupçons sur le Seigneur des Ténèbres depuis plusieurs mois, raconta-t-il, les yeux résolument fixés sur un point au-dessus de l’épaule de Sirius pour éviter de croiser son regard. Quelque chose n’allait pas avec lui…
- Comme le meurtre d’innocents ? T’as mis autant de temps à réaliser que c’était un psychopathe ? Railla son frère, goguenard. Je me suis toujours dit que la fois où tu as dévalé les escaliers à trois ans avait dû t’amocher la tête.
- Laisse-le parler, le rabroua Marlène. Continu, Reg.

Elle l’encouragea d’un hochement de tête sec, signe que malgré sa façade conciliante, elle était sûrement aussi en colère que Sirius contre lui.

- Je disais que quelque chose n’allait pas avec lui, reprit-il, fébrile. Surtout au niveau de son apparence. La première fois que je l’ai vu, en sixième année, il ressemblait encore à… à un être humain je suppose. Et puis, ça s’est dégradé progressivement. Parfois, il partait pendant des jours, et on n’avait aucune nouvelle. Quand il revenait, ses traits paraissaient déformés, ses cheveux perdaient de leur couleur… Les traces de magie noire était évidente, mais je n’avais jamais entendu parler d’un phénomène pareil. Jusqu’à noël dernier. J’étais à Square Grimmaurd pour le bal de famille, dans la bibliothèque, quand Kreattur est apparu. Je l’avais… je l’avais recommandé auprès du Seigneur des Ténèbres la veille parce qu’il avait besoin d’un elfe. Mais quand il est revenu… Merlin… (Il marqua une pause, la voix brisée, avant de se reprendre). Il hallucinait et se tordait de douleur. J’ai dû l’assommer pour que ses cris ne rameutent pas tous les invités. Quand il est revenu à lui, il m’a expliqué que le Seigneur des Ténèbres l’avait emmené quelque part pour cacher un Horcruxe. J’ai mis près d’une heure à lui faire cracher le morceau, il essayait de se frapper la tête avec les livres…
- T’aurais dû le laisser faire… Maudit elfe…
- La ferme, gronda Regulus. Kreattur a vécu un enfer, sans lui personne n’aurait jamais su ce qui se passait ! Parce que j’ai cherché. Un Horcruxe est un objet dans lequel un sorcier ou une sorcière peut placer une partie de son âme… Il faut littéralement fracturer son âme en deux !
- Merlin… Oh Merlin… souffla Marlène.

Elle avait considérablement pâli et même Sirius paraissait horrifié.

- Une fois qu’une partie de l’âme est placée dans l’objet, le sorcier est immortel. Même si on cherche à tuer ton enveloppe physique, une partie de ton âme est encore en vie. Mais déchirer son âme a un prix… On devient instable, ce n’est pas une vie complète… Le Seigneur des Ténèbres défendait déjà une certaine… idéologie, mais depuis quelques temps il devient plus extrême…
- Mais alors l’Horcruxe qu’il a fait avec Kreattur… ? C’était… ?

L’air dégoûté, Sirius désigna le médaillon qu’il tenait toujours dans les mains et Marlène eut un mouvement de recul.

- Non, s’empressa de les détromper Regulus, ce n’est qu’une copie. C’est le médaillon de Salazar Serpentard. D’après les historiens, il était dans sa famille et passait de génération en génération mais personne ne l’a vu depuis le début du siècle. Je ne sais pas comment il s’est retrouvé entre les mains du Seigneur des Ténèbres. J’ai réussi à en trouver une copie…

- Pourquoi ? Demanda Marlène, confuse. Pourquoi avoir une copie et mettre ce mot à l’intérieur ?

Regulus hésita une fraction seconde, mais Sirius parut comprendre et il laissa échapper une exclamation incrédule.

- J’arrive pas à y croire, dit-il. Tu voulais vraiment échanger le vrai Horcruxe avec ta copie, pas vrai ? Et signer ton vol ? L’escalier a fait plus de dégâts que j’pensais, t’es retardé ou suicidaire ?!
- Quel importance que je signe ou non ? Je ne comptais pas le revoir à nouveau… J’ai été assez clair à ce sujet.

Sa réponse figea son frère. Jusqu’à présent, Sirius n’avait pas dû le prendre sérieux ni réaliser l’ampleur de la mission dans laquelle il s’était engagé. A côté de lui, les yeux de Marlène étaient embués de larmes et sa jambe tressautait, comme si elle tentait de refouler l’émotion qui l’assaillait.

- Où… où est l’Horcruxe ? Où est-ce qu’il avait emmené ton elfe ? Demanda-t-elle au bout de quelques secondes d’une voix étonnamment ferme. Qu’est-ce qu’il y a dans cet endroit pour que tu sois persuadé à ce point d’y mourir ?

Un sourire triste étira les lèvres de Regulus.

- Tu n’as pas besoin de le savoir, McKinnon. Je vais m’en occuper. Mais tu dois respecter ta promesse maintenant. Laisse-moi partir.
- Quoi c’est tout ? Non ! Je veux plus de détails, on doit savoir comment le vaincre…
- Vous pourrez le vaincre quand l’Horcruxe sera détruit, affirma-t-il. Et pour ça, Kreattur doit m’emmener jusqu’à lui.

Marlène parut sur le point de protester, mais Sirius se leva avant qu’elle puisse émettre une phrase. Il avait l’air grave et Regulus sentit son cœur s’affoler douloureusement une fois de plus. Tout se jouait maintenant. Il leur avait révélé une partie de ses découvertes et il espérait que c’était suffisant.
Il ne laisserait personne d’autre descendre dans cette caverne. De toute façon, Kreattur n’obéissait qu’aux Black et n’emmèneraient aucun membre de l’Ordre sans en avoir reçu l’instruction. La seule chose qui inquiétait Regulus était de savoir si Sirius pouvait encore contrôler l’elfe. Il avait été renié, brûlé de la tapisserie, mais il n’avait jamais su si ses parents avaient fait les démarches administratives officielles. Même si leurs parents clamaient que leur aîné n’était plus rien à leurs yeux, ce dernier lien qui unissait Sirius à la famille devait être difficile à couper.
Brusquement, Sirius sortit sa baguette et la pointa sur lui. L’espace d’un battement de cœur, il fut persuadé qu’il avait échoué et qu’il ne partirait pas.
Et ses liens cédèrent.

- Alors ? Lança Sirius en voyant qu’il ne bougeait pas. Tu viens ? On va à la chasse à l’Horcruxe et voir à quel point cette chute dans l’escalier t’as amoché…


Voilà!!
Je ne prétends retranscrire aussi bien l'Ordre et ses membres, notamment leur attitude/psychologique à cette époque, aussi bien de Cazo. J'ai un peu arrangé à ma sauce pour que ça colle à mon bonus donc désolé si les personnages semblent un peu désinvoltes parfois.
J'ai hâte d'avoir vos retours et j'essaye d'écrire et de poster la suite au plus vite :D
Perripuce

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Re: Au temps des Maraudeurs - Terminé [Harry Potter]

Message par Perripuce »

annabethfan a écrit :*sors un oeil pour juger de ce retour triomphal après des mois d'absence* *prend son plus bel uniforme de nazi de la fanficiton* COMMENT CA QUE UNE PARTIE? RETOURNE AU BOULOT

NOOON en vrai je suis tellement refaite que tu aies posté, c'est tellement la fête aaargh :mrgreen: :mrgreen:


Bon... Je me dis que poster cette première partie de bonus me poussera sans doute à terminer plus vite la deuxième partie pour ne pas vous faire attendre :lol: Et comme ça Perri arrêtera de me harceler pendant quelques semaines *je plaisante évidemment, elle est une source de motivation sans fin, merciiii* Je me ferais donc un PLAISIR de poursuivre le harcèlement

Vous vous souvenez peut-être que j'avais évoqué la possibilité décrire un bonus qui changerait le destin de Regulus ? Et bien le voici. Le titre changera sûrement, je n'ai rien trouvé de mieux pour l'instant que "Et si..." dans le sens "et si cela s'était passé différemment, qu'est-ce que ça aurait changé à l'histoire ?". Mon "et si" à moi se résume un peu à Marlène, ou plutôt à la relation entre Marlène et Regulus. Bien sûr, Sirius aura un grand rôle dans tout ça, parce que si j'aime écrire quelque chose, c'est bien la relation des frères Black ^^

Je ne suis pas sûre de la qualité de ce bonus, je l'ai un peu écris de manière soit haché soit au fil de la plume; c'est surtout que j'avais besoin de sortir l'idée de ma tête donc j'espère que vous aimerez! :D

Enfin, j'aimerais dédier ce bonus à Clem qui traverse une période difficile en ce moment. Je pense fort à toi mon bébé citrouille!! KEUR <3

*Alerte deux parties pour cause de limite de caractères (Perri tu peux être fière de moi ^^)


Et si...


Partie 1 : Dans les griffes du phénix

La brume s’était abattue sur Londres depuis ce matin et avait plongé la capitale dans un épais brouillard. Alors que ses pas résonnaient contre les pavés, Regulus remit sa capuche en place avant de s’engouffrer dans une ruelle adjacente. Pour la troisième fois, il referma sa main autour de sa baguette et du médaillon qu’il gardait dans sa poche OUH le médaillon. Dans sa poitrine, son cœur battait à coups sourds à un rythme erratique. Il avait à peine dormi cette nuit et son esprit avait ressassé son plan jusqu’à l’épuisement. Même s’il essayait de ne pas y penser, il savait que la mission qu’il s’était donné pourrait être la dernière chose qu’il ferait.
Comme dans un état second, il s’engagea sur le pont qui s’étendait devant lui et traversa la Tamise pour rejoindre l’ouest londonien. Il devait retourner à Square Grimmaurd pour la tombée de la nuit, une fois que ses parents seraient partis à la soirée organisée chez les Malefoy, et prendre Kreattur avec lui pour qu’il l’amène à la grotte dont il lui avait parlé il y a plusieurs mois. Il se souvenait encore de ce jour-là, le jour où son monde avait paru basculer sous ses pieds.
Regulus ne pouvait pas dire qu’il détestait appartenir aux mangemorts Ah c'est intéressant d'avoir cet aspect là . Il avait fini par intégrer les rangs, juste après ses Aspics à la sortie de Poudlard, et il avait l’impression d’avoir appris tellement en seulement un an. Comme si sa magie avait explosé dans ses veines. Il avait appris des sorts dont il n’avait jamais osé rêver, des techniques de duel, des élixirs et des poisons oubliés. Il avait eu raison, Voldemort avait véritablement repoussé les limites de la magie. Et Regulus, qui avait vécu sa vie entière enfermé par des limites, des traditions et des règles, avait trouvé cet homme fascinant. Jusqu’à ce qu’il cesse d’être un homme. C'est hyper intéressant cet aspect là, suivre Voldemort non pas pour son idéologie mais simplement pour ces grandes capacités magiques !
Il lui avait fallu du temps pour ouvrir les yeux. Peut-être trop. Mais maintenant qu’il savait, il ne pouvait plus détourner le regard. Voldemort avait fracturé son âme au-delà de tout ce qu’il avait pu imaginer. Il devait agir et il le pouvait. Ou du moins, il l’espérait.
Regulus n’avait pas immédiatement compris pour les Horcruxes, bien au contraire. Il avait passé des mois à voir les indices danser dans son esprit, il avait vu l’apparence physique de Voldemort changer toujours plus, et même si la trace de la magie noire était évidente, il n’avait pas compris avant les vacances de noël il y a quatre mois. Il était revenu chez ses parents pour le bal annuel des Black où toute la famille se réunissait. Même les traditions familiales passaient avant les mangemorts visiblement. Vers minuit, il avait pourtant réussi à s’éclipser dans la bibliothèque pour échapper au bruit et au rire haut perché de la tante Lucretia. Quand il était enfant, c’était toujours là aussi qu’il venait se réfugier avec Sirius, Bellatrix, Andromeda et Cissy. Désormais, il ne restait plus que lui. Ah, les dames ne sont pas invitées?
C’était ce soir-là qu’il avait enfin découvert la vérité. Les Horcruxes. Un simple mot écrit au détour d’une page d’un livre rangé sur la plus haute étagère de la bibliothèque de son père. Jamais il n’avait vu ou entendu parler d’une magie si noire. Voldemort n’avait pas simplement repoussé les limites de la magie comme Regulus l’avait cru pendant longtemps, il avait fracturé son âme en deux. Il était allé au-delà de l’humanité. Ce qui l’avait fasciné en cet homme pendant presque trois ans s’était alors transformé en une horreur pure en écoutant les révélations de Kreattur dans cette même bibliothèque le soir du bal. J'ai relu le 7 récemment et je me suis toujours demandée comment Reg avait découvert que Voldemort avait des Horcruxes alors même que Dumby avait galéré à l'établir. Mais il n'avait pas accès à toutes les informations, cela dit ...
L’elfe de maison, qui avait longtemps été son seul ami enfant ou après le départ de son frère, s’était mis à sangloter, les oreilles frémissantes, alors qu’il lui racontait ce qu’il avait vécu dans la caverne où le Seigneur des Ténèbres l’avait emmené. Regulus avait dû physiquement le retenir par sa tunique pour qu’il arrête de se cogner la tête contre un volume encyclopédique presque aussi grand que lui.
Depuis ce soir-là, il n’avait pas cessé d’élaborer son plan. La partie la plus difficile, au-delà de la façon de détruire un Horcruxe qui restait encore à déterminer, avait été de se procurer une réplique du médaillon que lui avait décrit Kreattur. Il avait passé des heures à rechercher des illustrations du médaillon de Salazar Serpentard et il avait même écumé les antiquaires de l’Allée des Embrumes pour en trouver des copies. Après un mois de recherche, il avait enfin trouvé la réplique qui se trouvait désormais dans sa poche. Il resserra sa prise autour de la chaîne, comme pour s’assurer qu’elle était toujours là, puis traversa la rue, tête rentrée dans les épaules.
Regulus ne releva pas les yeux en sentant deux silhouettes le frôler de part et d’autre tandis qu’il remontait une ruelle obscure. Il évoluait dans les ténèbres depuis deux ans, il pensait pouvoir se fondre dans les ombres et n’être remarqué par personne dans ce quartier de Londres. Il ne comprit son erreur qu’une seconde trop tard, au moment où l’une des deux personnes le saisit violement par le poignet.

- Alors comme ça les mangemorts font des balades ? Grillééé

Instinctivement, il voulut sortir sa baguette, une crampe de panique au ventre ; mais une autre main se referma sur son bras et lui tordit dans le dos. Sa baguette lui glissa des doigts et heurta le sol presque sans faire de bruit. Il se mit à se débattre avant de sentir la pointe d’une autre baguette s’enfoncer au creux de son dos.

- Je te conseillerais d’arrêter, lui souffla une voix. Ça ne sert plus à rien. Et ne pense même pas à transplaner ou je te fais sauter les jambes avant que tu aies pu faire un tour. C’est clair ?

Regulus eut envie de rire et de crier à la fois. Jamais, de toute son existence, il n’avait été désarmé avec autant de faciliter et aussi rapidement. Ses agresseurs devaient se dire la même chose car celui qui le tenait toujours fermement s’adressa brusquement à son acolyte.

- Eh Fab ? Tu trouves pas que c’était un peu trop facile ?
- Pourquoi ? Tu voulais te battre jusqu’au coucher du soleil ? Rétorqua celui que Regulus n’avait pas dans son champ de vision. Dis-toi que Maugrey serait fier de nous ! VIGILANCE CONSTANTE
- Tu parles, même si on arrêtait cette foutue guerre il trouverait encore un moyen de nous reprocher quelque chose.
- Ça, c’est de ta faute. Si tu n’avais pas manqué ton tour de garde dans le Sussex à cause des beaux yeux d’Emmeline, il…
- C’est bon, coupa l’autre. J’ai compris. Voyons plutôt ce qu’on a là. Stupéfix !

Sans prévenir, son corps se raidit et Regulus se retrouva incapable de bouger ou de s’échapper. Des mains fermes le saisirent par les épaules, puis le retournèrent. Tu n'es pas genre évanoui pendant la stupéfixion? Il se retrouva face à face avec Gideon Prewett. Avec sa barbe rousse de trois jours qui lui mangeait le menton et ses yeux perçants, il était facilement reconnaissable. Leur route s’était déjà croisée à plusieurs reprises lors des affrontements entre l’Ordre et les mangemorts.

- Tiens tiens ! Mais c’est le petit Black, non ? Fabian ! Regarde !
- Arrête de crier, je suis juste là, imbécile, intima-t-il d’un air exaspéré. Le périmètre est dégagé, il est seul.
- Ce n’est pas prudent ça, Black, dit Gideon, un rictus aux lèvres. T’as perdu ton troupeau ?

Si Regulus avait pu bouger la bouche, il l’aurait insulté.

- Qu’est-ce que tu faisais ici tout seul, hum ? Reprit-il d’une voix chantante. Pas de réponse ? Eh Fab ? On en fait quoi du petit Black ?

Fabian regarda au loin, comme s’il réfléchissait à quoi faire de ce mangemort encombrant.

- On le ramène au QG, décida-t-il. Il faut l’interroger, on obtiendra peut-être des infos sur leurs prochaines descentes ou sur leurs nouvelles recrues.
- Mais les autres ne sont pas encore revenus… ?
- Les filles seront là. C’est suffisant. Les filles ... LES FILLES DONC MARLENE
- D’accord, concéda Fabian qui avait retrouvé son sérieux. Tu transplanes avec lui ?

Son frère acquiesça d’un hochement de tête et, toujours incapable du moindre mouvement, Regulus fut transféré entre les mains de Fabian Prewett. Son nez brusqué, souvenir d’un duel sanglant avec Bellatrix, lui donnait un air plus intimidant que Gideon.
Au fond de lui, Regulus se sentait trop calme et ce sentiment le perturbait. Il aurait dû sentir son cœur battre à en avoir l’impression d’exploser, son ventre aurait dû être serré par l’angoisse, mais une étrange sérénité avait pris possession de lui en même temps que les frères Prewett avait pris possession de son corps et de son libre arbitre. Dans sa poche, la réplique du médaillon le brûlait presque.
Qu’est-ce qu’avait dit Fabian déjà ? « Les filles seront là » ? Sans pouvoir s’en empêcher, Regulus songea immédiatement à Marlène MAIS OUI AHHHA et cette fois son cœur loupa un battement, erratique. Il ne l’avait pas revu depuis la fin de sa scolarité, ou du moins pas à proprement parler. Il y a quelques mois, il s’était retrouvé face à elle, une poignée de secondes lors d’un affrontement dans la banlieue de Manchester. Il s’était figé alors qu’elle était étendue par terre, sa baguette à quelques mètres après avoir reçu un sortilège de Mulciber. Elle n’avait pas pu le reconnaître à cause de son masque et elle l’avait dévisagé, terrifiée et déterminée à la fois ; comme il y a toutes ces années lorsqu’elle s’était mise à lui crier dessus en apprenant sa participation à l’attaque de Pré-au-Lard, les bras écartés telle une victime offerte. Elle est incroyable Marlène, c'est vraiment l'un de mes personnages préférés de ta fanfic !
OH PUTAIN rien à voir j'ai pas cours demain je suis refaite parce que c'était un cours sur le numérique et ça me soulait tellement d'y aller MAIS APPEREMMENT ils n'avaient plus de salles infos dispo BONNE AFFAIRE

En y repensant, il trouvait ça tellement risible aujourd’hui. Pré-au-Lard avait été une blague, un mauvais coup d’enfants riches et impatients qui n’avaient fait que casser des vitrines et effrayer leurs camarades.
Plongé dans ses pensées qui valsaient de Marlène à Poudlard, Regulus ne comprit qu’il transplanait qu’au moment où la sensation familière d’un crochet au creux de l’estomac le fit vaciller et que ses pieds quittèrent le sol pavé de Londres. Alors pour la sensation de transplanage je me suis rendue compte en relisant le 6 que c'était pas du tout ça, ça c'est le portoloin en fait ! Le transplanage c'est vraiment désagréable, c'est une sensation d'être dans un tube qui t'oppresse et t'empêche de respirer, ce qui explique que tout le monde ne se déplace pas forcément comme ça parce que ça peut donner la nausée Les couleurs se brouillèrent devant ses yeux, les formes se tordirent, puis son corps tourna sur lui-même à toute vitesse.
Il n’avait jamais transplané en étant stupéfixié et il pria pour ne jamais recommencer. Il eut l’impression d’étouffer, comme si ses poumons, à l’image du reste de son corps, étaient compressés et incapables de bouger pour faire circuler l’air dans son sang. La sensation ne dura que quelques secondes, puis ses jambes rencontrèrent à nouveau la terre ferme. Le transplanage d’escorte doublé à la stupéfaxion rendit son atterrissage moins contrôlé qu’à l’ordinaire et ses genoux lâchèrent sous son poids, l’entraînant vers le sol.
Les mains à plat contre l’herbe humide, Regulus ferma les yeux pour tenter de refouler sa nausée. Il se sentait toujours étrangement vide, comme s’il était détaché de lui-même et que tout ça arrivait à quelqu’un d’autre. Malgré tout, au fond de son esprit, il n’oubliait pas la mission qu’il s’était donné. Le poids du médaillon était un rappel constant de la promesse qu’il s’était fait d’être le début de la fin pour le Seigneur du Ténèbres.

- Allez Black, debout, ordonna Fabian. Et avance.

Fabian le tira par le bras d’un geste sec, le remettant sur ses pieds. Immédiatement, Regulus balaya son environnement du regard, cherchant une échappatoire, et constata avec surprise qu’ils étaient au milieu de nulle part.
Le vent soufflait sur des plaines d’herbes hautes et de bruyères à perte de vue et au loin des collines se détachaient sur le ciel gris chargé de nuages orageux. La seule trace humaine était une maison en vieilles pierres et au toit en chaume à seulement quelques mètres. Ses volets en bois sombres claquaient à cause des bourrasques glacées. Si Regulus devait deviner où il était, il aurait été incapable d’être plus précis que « la campagne anglaise » La bonne vieille cambrousse. A moins qu’il soit en Irlande ou en Ecosse. Merlin, il n’en savait rien. C’était sûrement pour cela que ni Fabian ni Gideon n’avait pris la peine de lui bander les yeux. Ou alors, ils n’avaient pas prévu de le laisser repartir vivant d’ici. De toute façon, peu lui importait où il se trouvait, l’important était où il devait aller pour détruire ce maudit Horcruxe.
Toujours incapable de se mouvoir complètement, même s’il sentait ses sensations revenir doucement au bout de ses doigts et dans les jambes ; Fabian et Gideon le traînèrent presque entre eux jusqu’à la chaumière. Le premier avait sa baguette à la main qu’il leva devant lui. L’air ondula, comme si un voile entourait la maison, et Regulus retint un juron. Des sorts de protection, évidemment. Ils n’étaient pas assez stupides pour laisser leur QG sans protection, mais ça lui rendrait la tâche plus difficile au moment de s’échapper.
La porte s’ouvrit avant qu’ils n’arrivent à sa hauteur. Une jeune femme rousse s’encadra dans l’ouverture, sa baguette dégainée. Regulus reconnut sans peine Lily Evans qui marqua un temps de surprise en le voyant. Elle se reprit en une seconde et s’adressa aux frères Prewett d’une voix claire portée par le vent :

- La première chose que vous m’ayez dite quand je vous ai annoncé mes fiançailles avec James ?
- Que tu pouvais trouver mieux qu’un hérisson mal coiffé et binoclard ! Répondit Gideon sans hésiter. Et je le pense toujours ! :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: Je suis morte :lol:

Evans roula des yeux mais abaissa sa baguette.

- C’est bon, marmonna-t-elle. Entrez.

Elle s’effaça pour les laisser passer et Regulus pénétra dans la maison, toujours escorté par les deux hommes, tandis qu’Evans refermait le battant dans leur dos.
L’intérieur de la maison était peu meublé. Ils passèrent dans un couloir au sol pavé de tomettes qui déboucha sur une cuisine faiblement éclairée par un feu de cheminée qui crépitait dans l’âtre noirci. Une table en bois branlante était placée au milieu et Gideon le força à s’assoir sur l’une des chaises avant de jeter un sortilège informulé. Aussitôt, des liens s’enroulèrent autour de ses chevilles et de ses poignets, l’immobilisant.
Face à lui, Evans le dévisagea cette fois ouvertement avant de se tourner vers Fabian, adossé au mur.

- Qu’est-ce qu’il fait ici ? Demanda-t-elle enfin.
- Du tourisme C'est l'évidence même, lança Gideon en passant près d’elle pour se laisser tomber sur une chaise. Il voulait visiter l’Ordre, voir nos paysages et la chambre d’Emmeline qui est quand même classé par le Ministère ! Pour la chambre ou pour Emmeline?
- Gideon…
- A ton avis, Evans ? On était du côté de Trafalgar Square quand on l’a pris en filature. L’occasion était trop belle, surtout qu’on a besoin d’informations ces derniers temps. J’ai l’impression qu’ils ont toujours un coup d’avance sur nous depuis plusieurs semaines, peut-être qu’on va enfin réussir à inverser la tendance. PETER IMMONDE PETIT RAT ESPECE DE ....AAAAAGH
- Et vous comptez faire quoi ? L’interroger ici ?
- On peut difficilement le ramener au Ministère, commenta Fabian avec flegme. Je vais prévenir Maugrey et attendre ses ordres. Il te reste du véritaserum dans tes réserves, Evans ?

Regulus déglutit. Il s’était entraîné, au début, à résister au véritaserum ; mais le résultat était toujours aléatoire en fonction de la force de l’élixir. Et s’il se rappelait bien, Lily Evans était une très bonne potionniste.
Derrière lui, une théière siffla et tout le monde se tendit, à l’affut. Evans le contourna pour l’enlever du feu.

- Une ou deux fioles, pas plus, répondit-elle finalement. Et arrête de m’appeler Evans.
- Ah oui… Potter ils sont mariés? , corrigea Gideon d’un air goguenard. Où est-ce qu’il est d’ailleurs, ton chevalier servant ?

Evans coula un regard dans sa direction, probablement hésitante à révéler des informations devant un mangemort.

- En mission, éluda-t-elle. Il est parti ce matin.

Elle avait l’air nerveuse et Regulus comprit ce que son silence ne disait pas. Les missions de l’Ordre étaient variées, d’après ce qu’il avait pu observer au fil des mois, mais la majorité consistait à pourchasser les mangemorts ou à infiltrer différents réseaux proches de Voldemort. En début d’année, Remus Lupin avait failli se faire tuer après plusieurs semaines sous couverture dans un groupe de loup-garou qui vivait reclus dans les montagnes du mont Snowdon au Pays de Galles.
Une rare expression de compassion traversa le visage de Gideon.

- Te fais pas de bile, Evans, dit-il. Il reviendra comme d’habitude pour t’embêter et te faire des déclarations d’amour idiotes. Il en a vu d’autres et il n’est pas seul si ma mémoire est bonne. UNE FALAISE *meurs d'angoisse, une main sur le coeur*

La jeune femme esquissa un mince sourire reconnaissant alors que soudain des bruits de pas se firent entendre, comme si quelqu’un descendait un escalier en vitesse, et une voix s’éleva :

- J’ai entendu « embêter » et « idiot » ? On parle de James ?

Dans un geste contrôlé, Alexia Cassidy entra dans la cuisine, les mains accrochées au chambranle. Son air amusé s’estompa pourtant comme si elle venait de voir un détraqueur dès qu’elle aperçut Regulus et elle se figea.
Ils se dévisagèrent mutuellement, exactement comme Lily Evans l’avait fait il y a plusieurs minutes. Regulus la trouva différente de l’adolescente qu’il gardait en souvenir, mais cette impression venait sûrement du fait qu’il n’avait jamais pu effacer de sa mémoire le jour où il l’avait vu pâle et inanimée sur un lit d’infirmerie. Ses cheveux châtains lui arrivaient désormais au-dessus des épaules, ce qui lui donnait l’air plus mature. S’il ne se trompait pas, elle avait aussi pris du poids et paraissait en meilleure santé. C'est si cruel de se dire qu'elle va mourir alors qu'elle allait mieux ...

- Regulus… ? Laissa-t-elle échapper sous le coup de la surprise.
- C’est ça ! S’exclama Gideon en claquant des doigts. Regulus ! Impossible de m’en rappeler.

Fabian haussa un sourcil.

- C’était pour ça tout ton cinéma avec « petit Black » ?
- J’avoue, j’ai manqué d’imagination sur le coup, concéda Gideon. Mais Regulus ouvre de nouvelles voies ! Pas vrai, Petit Roi ? Ajouta-t-il en s’adressant à lui.

Regulus se contenta d’une œillade assassine. Il haïssait ce surnom. Gideon pensait sans doute être original, mais son grand-père Arcturus l’appelait souvent comme ça depuis des années, lorsqu’il avait réalisé que Sirius était une déception pour la famille. Sans doute une façon de lui montrer que Regulus avait pris sa place en tant qu’héritier. Ah les surnoms, une grande histoire de haine ... Je compatis Reg.

- Petit Roi, répéta Fabian, consterné. T’as rien de mieux qu’une pauvre traduction ?

Intérieurement, Regulus se disait la même chose ; mais Gideon n’eut pas le temps de répondre car Cassidy s’avança un peu plus dans la pièce.

- Comment… comment il est arrivé ici ?
- Par magie ! :lol: :lol: :lol: Ce qui est vrai en plus :lol: :lol:
- Gide, soupira Fabian. Tais-toi un peu et bois du thé, ça t’empêchera de parler.

Gideon leva les mains, résigné, tandis que Fabian reportait son attention vers Cassidy.

- On a transplané depuis Londres avec lui. Ça faisait un moment qu’on le suivait à la trace. Il était seul et semblait agité. Quand on s’est retrouvé à l’écart des moldus, on a tenté notre chance. Il ne s’est pas vraiment défendu.

Regulus aurait aimé objecter qu’il n’en avait surtout pas eu l’occasion. L’embuscade des frères Prewett avait été rapide et inattendue, et son esprit avait été trop embrumé par sa mission. Il aurait déjà dû être à Square Grimmaurd à l’heure qu’il était.

- Vous avez prévenu Maugrey ?
- Non, mais je vais le faire, dit Fabian. Fouillez-le en attendant. Et Lily, on va avoir besoin de tes fioles de veritaserum.

Dès qu’il quitta la pièce, probablement pour envoyer un patronus, Evans l’imita. Ses cheveux roux volèrent dans son dos et Regulus la regarda partir avec appréhension. Être seule avec Gideon et Cassidy ne l’enchantait pas plus que ça, mais il tenta de relativiser. Moins de personne dans le pièce signifiait moins de personne pour l’intercepter quand il s’échapperait.
Il sentait le sortilège de stupéfaxion faiblir de seconde et seconde, mais il se garda bien de bouger un muscle. Autour de ses chevilles et de ses poignets, une douce chaleur irradiait des liens qui le retenaient à la chaise, l’empêchant de toute façon de faire le moindre geste.
Pendant de longues secondes, ils se contentèrent tous de rester à leur place sans rien faire. Ce fut évidemment Gideon qui brisa le silence.

- Bon, tu le fouilles ?
- Moi ? Non ! Refusa Cassidy.
- Pourquoi ? Je l’ai déjà capturé, j’ai le droit de me reposer non ?
- Arrête… ça serait bizarre, tu le sais.

Un rictus amusé vint ourler les lèvres de Gideon.

- Bizarre ? Parce que tu tapes son frère ? Nargua-t-il. C'est dit de manière si délicate ...

Le teint pâle de Cassidy s’enflamma et Regulus sentit ses propres joues rougirent, embarrassé. Il avait tout fait pour ne pas penser à Sirius jusqu’ici, mais sa soudaine apparition dans la conversation le déstabilisa. Leur expression devait en tout cas être amusante puisque Gideon éclata de rire. Il secoua la tête et se leva.

- C’est bon, j’ai compris, dit-il l’air fier de lui. Je vais le faire. Alors, Petit Roi, qu’est-ce que tu trimballes sur toi ?

Gideon s’agenouilla face à lui et Regulus tenta de reculer instinctivement. Les liens magiques autour de ses poignets se resserrèrent, lui brûlant la peau au passage. Il laissa échapper un sifflement de douleur.

- Ne bouge pas, conseilla Cassidy. Tu vas te faire mal… Elle est si douce ... ALEX C'EST UN FUCKING MANGEMORT TANT PIS S'IL SE FAIT MAL IL L'A MERITE
Par ailleurs je t'aime Reg, ne l'oublie pas

- Merci pour ta perspicacité, Alex, railla Gideon. Il avait sûrement besoin de toi pour le savoir. Depuis quand tu t’inquiètes pour un mangemort ?
- Ça s’appelle de la compassion, tu devrais essayer de temps en temps.
- Je n’ai pas de compassion pour les mangemorts, objecta-t-il par-dessus son épaule. Nuance.

Cassidy le fixa longuement, le visage impassible.

- Alors tu n’es pas mieux qu’eux, asséna-t-elle finalement. Mais c’est pas grave, je sais que t’aimes jouer au gros dur pour te donner un genre.

Gideon roula des yeux, même si un sourire amusé se devinait à la commissure de ses lèvres. Il ne tenta même pas de protester et reporta son attention vers Regulus qui se tendit à nouveau. Du coin de l’œil, il pouvait voir sa baguette négligemment posée sur la table et il retint l’impulsion de tendre la main pour s’en saisir. Gideon lui vida les poches en quelques secondes, étalant devant lui la réplique du médaillon et l’invitation au bal des Malefoy auquel il aurait dû se rendre ce soir.

- Qu’est-ce que c’est ? Demanda Cassidy. Un collier ?
- Aucune idée… Un avis, Evans ?

Lily Evans venait de revenir dans la cuisine, une fiole dans chaque main, et elle se pencha pour mieux observer. Les pierres vertes au centre scintillèrent en accrochant un rayon de soleil.

- On dirait un vieux médaillon, peut-être forgé par des gobelins, supposa-t-elle. Il y a un serpent gravé sur le loquet… Une référence à Serpentard ?
- Pas nécessairement, les sangs-purs ont souvent des serpents sur leurs objets de famille ou sur des bijoux. Le serpent n’est pas officiellement l’emblème des Black, mais ils l’utilisent parfois, expliqua Alexia. Enfin, c’est ce que Sirius m’a dit…
- Et pourquoi le Petit Roi aurait besoin d’un joli collier, hum ? Interrogea Gideon en balançant le médaillon au bout de sa chaîne en or. Un cadeau pour ta maman ? Il me tue sérieux :lol: :lol:
- Comme s’il allait te répondre, lança Fabian en se glissant par la porte d’entrée. C’est tout ce qu’il avait sur lui ? Vous avez fouillé la poche intérieure de sa cape ?
- J’allais le faire… Maugrey arrive ?
- Dès que sa réunion avec le Ministre est terminée.

Approbateur, Gideon hocha la tête et tendit la main vers la doublure de sa cape pour continuer la fouille, et Regulus fut pris d’un mouvement de panique. Cette fois, il recula si brutalement que ses liens grésillèrent contre sa peau. Il serait tombé à la renverse avec sa chaise si Gideon ne l’avait pas retenu à la dernière seconde.

- Oh la Petit Roi, doucement. Quelque chose à cacher ?

A cacher ? Regulus ne savait pas lui-même. Il se maudit d’avoir gardé cette foutue lettre sur lui. Il n’aurait jamais dû. C’était une marque de faiblesse, une angoisse qu’il n’avait pas réussi à réprimer. Laisser un mot dans le médaillon à l’intention du Seigneur des Ténèbres était une chose – et il se demandait quand est-ce que les membres de l’Ordre allaient avoir l’idée d’ouvrir le médaillon pour le découvrir – mais une lettre aussi personnelle en était une autre. UNE LETTRE A QUI
Gideon tenta à nouveau de l’approcher et Regulus serra les poings.

- Non ! Gronda-t-il d’une voix rauque.
- Regardez tous ! Le Petit Roi parle ! S’exclama Gideon, grandiloquent. Le peuple est impressionné. :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: Il faut pas que je rie trop fort mes parents pensent que je travaille ahahhah
- Va te faire voir, Prewett. Laisse-moi partir, c’est ta seule chance de mettre fin à cette guerre. Vous ne pourrez pas gagner contre lui.
- Bien tenté… mais non. Vous n’avez épargné personne parce qu’on vous l’avait demandé, n’espère pas un traitement différent. Comme je l’ai dit, je n’ai aucune compassion pour les mangemorts. Tu ne mettras pas plus fin à cette guerre que nous aujourd’hui, Black, donc tiens-toi tranquille.

D’un geste vif, Gideon plongea la main dans la poche intérieure de sa cape et saisit la lettre froissée que Regulus avait glissé sur un coup de tête, persuadé de mourir dans quelques heures. Il lutta contre ses liens, la mâchoire contractée, et regarda impuissant les autres se rassembler pour mieux lire le nom inscrit sur l’enveloppe.

- « Marlène McKinnon », lut Evans. Oh… OOOOOH *fonds dans son lit*
- Marlène ? Notre McKinnon ? S’étonna Fabian, surpris. Qu’est-ce qu’elle vient faire là-dedans ?
Cassidy et Evans échangèrent un regard entendu. Regulus ne fut pas étonné que Marlène n’ait pas parlé de leur amitié – ou bien leur relation, il ne savait même pas comment appeler ce qu’il avait eu avec elle – aux autres membres de l’Ordre. Ce n’était pas quelque chose dont on pouvait se vanter en entrant dans un groupe de résistance.
- Tu vas pouvoir lui demander toi-même, dit soudain Gideon. Elle arrive.

Ils tournèrent tous leur tête en même temps. A travers la fenêtre, Regulus vit Marlène qui traversait la pelouse en direction de la maison et il eut l’impression d’avoir avalé un bol entier de couleuvres. Parce que Marlène n’était pas seule. Elle était encadrée de James Potter et de Sirius. Oh mon dieu la vision d'horreur
Avant même qu’il réussisse à intégrer ce qu’il venait de voir, la porte s’ouvrit puis claqua avec fracas. La voix de Potter résonna depuis l’entrée.

- Je déteste faire des missions de surveillance ! On est resté trois heures dehors à regarder les feuilles tomber ! Lily, j’ai besoin d’une aide psychologique ! Il a besoin de câlin et de bisous, c'est ça?
- Quand je te dis que tu peux faire mieux… marmonna Gideon.

Evans n’eut pas le temps de le rembarrer sèchement que les trois autres entrèrent. Et comme tout le monde, ils se figèrent en découvrant Regulus ligoté sur sa chaise.
En tête du groupe, Sirius fut le premier à le voir. Tout son corps se raidit et son attitude légère parut s’envoler, comme si un poids venait de lui tomber brutalement sur les épaules. Regulus ressentait la même chose. Après deux ans sans voir son frère, sans avoir à vivre constamment dans son ombre aux yeux de tous, il avait oublié ce sentiment d’être jugé dès que leur regard s’accrochait. Pourtant, de façon ambivalente, un certain soulagement se diffusa dans ses veines en voyant son frère. « Je te protégerai toujours, promis ». C’est ce qu’il lui avait dit ce fameux soir d’orage 1966. Le petit garçon en lui n’arrivait pas à se défaire de cette promesse.
Potter, lui, se contenta d’un haussement de sourcil étonné avant de se tourner vers Sirius, l’inquiétude inscrite sur ses traits. Regulus eut envie de lui crier que ce n’était pas pour son meilleur ami qu’il devait s’inquiéter, que ce n’était pas Sirius qui était capturé dans le camp ennemi ou qui avait la responsabilité du plus grand secret du Seigneur des Ténèbres. Que tout ne concernait pas toujours Sirius. Mais il garda le silence.Toi tu as un grave problème de communication mon petit gars
Et au bout de secondes interminables, il se résolut enfin à tourner la tête vers Marlène et son souffle se bloqua. Elle se tenait à seulement quelques pas de lui, confuse. Il ne pouvait pas lui reprocher. Lui-même ne comprenait pas comment tout avait pu basculer à ce point depuis plusieurs heures et il était le principal concerné. Il aurait aimé tendre la main vers elle, lui dire tout ce qu’il avait passé la nuit à écrire, persuadé qu’il ne la reverrait plus jamais Oh je fonds, oh mon dieu je me transforme en flaque de Perri là. . Marlène avait changé elle aussi. Ses cheveux blonds paraissaient plus sombres et lui arrivaient désormais à la poitrine. Elle avait perdu les rondeurs qu’elle affichait à Poudlard, surtout au niveau des hanches et du visage, ce qui lui donnait l’air plus dur.

- Gideon et Fabian l’ont capturé il y a une heure, expliqua Lily en constatant que personne ne prenait la parole. On a prévenu Maugrey, il doit arriver après sa réunion au Ministère. Il n’a pratiquement rien dit et avait ça sur lui.

Elle désigna le médaillon d’un mouvement de menton. Lentement, Potter s’en approcha et l’observa.

- Une amulette qui contient un mauvais sort ? Tenta-t-il.
- Pas à notre connaissance, dit Cassidy en secouant la tête. En tout cas, le collier ne nous a rien fait quand on l’a examiné, mais on n’a pas non plus eu le temps de l’étudier plus que ça…
- Et on a aussi trouvé ça dans sa cape, ajouta Gideon en levant l’enveloppe comme s’il présentait une pièce à conviction. Elle t’est adressée, McKinnon.

Marlène tressaillit, sans détacher son regard de Regulus. Son pouls s’accéléra.

- Moi ? S’étonna-t-elle.
- En personne. On ne savait pas que tu connaissais le Petit Roi.

Cette fois, Marlène reporta son attention sur Gideon, perplexe ; et même Potter et Sirius eurent un haussement de sourcil.

- Comment tu l’as appelé ? Dit ce dernier.
- Petit Roi, c’est une traduction de…
- Je sais ce que ça veut dire, coupa Sirius, agacé. Ne l’appelle plus comme ça.

De toute évidence, son frère n’avait pas oublié plus que lui le surnom dont leur grand-père l’avait affublé. Ils avaient eu de nombreux différents au cours des années, mais Regulus partageait au moins une chose avec Sirius : leur aversion pour Arcturus. Le patriarche de la famille n’avait jamais montré la moindre once de compassion envers eux, enfants, et même Walburga répugnait à le laisser seul avec ses fils. Sa canne en argent ne lui servait pas qu’à marcher. Avant sa mort, Regulus se souvenait des marques et des bleus sur les bras de sa grand-mère Melania qui était décédée avant qu’il entre à Poudlard QUELLE IMMONDE PETITE POURRITURE .
Gideon eut un rictus presque effronté et carra les épaules.

- Un problème, Black ? Je ne peux pas me moquer d’un mangemort maintenant ? Ou… de ce mangemort en particulier ?
- Tu insinue vraiment quelque chose, là ? Demanda Sirius d’une voix sourde.
- Je dis juste que…
- Je peux voir la lettre ? Claqua Marlène sèchement, la main tendue. T’as dit qu’elle était pour moi, non ?

Pendant une seconde, Regulus crut que Gideon n’allait pas lâcher Sirius aussi facilement, mais Potter fit un pas en avant pour se mettre épaule contre épaule avec lui et il renonça en soupirant. D’un geste ample, il déposa l’enveloppe dans la paume de Marlène.

- Ça ne répond pas à ma question, dit-il néanmoins. Comment tu le connais ? Ou plutôt à quel point pour qu’il prenne la peine de t’écrire ?

Marlène garda le silence et se contenta d’ouvrir la lettre, les mains tremblantes. Pour la première fois aujourd’hui, Regulus fut heureux que les siennes soient attachées car ça lui évitait la même chose. Mais si ses mains ne tremblaient pas, son cœur paraissait prêt à sortir de sa poitrine comme un oiseau qui tentait de se libérer de sa cage Oh petit chat . Son rythme erratique lui faisait tourner la tête et il serra les dents, un cri dans la gorge, incapable d’utiliser sa voix.
Les yeux de Marlène bougeaient au rythme de sa lecture tandis qu’elle parcourait les lignes que Regulus avait mémorisé et récitait dans sa tête en même temps.

McKinnon,

Tu ne liras jamais cette lettre. Et si c’est le cas, c’est que je ne suis plus de ce monde.

Je ne sais pas pourquoi je t’écris. Il ne me reste que quelques heures avant de partir, et je n’arrive pas à dormir. J’ai pensé à laisser un mot à mes parents mais ils ne comprendraient pas et je ne veux pas les mettre en danger. Et puis j’ai pensé à toi. Ooooooh

Marlène McKinnon. Un nom du passé, une fille qui pensait pouvoir changer le monde parce qu’elle le croyait. Tu ne dois plus vouloir entendre parler de moi et je le comprends. Mais avant de mourir, c’est ton souvenir qui m’est revenu. La fille discrète de Poudlard, toujours prête à aider les autres sans condition, à sauver ce qui ne pouvait pas l’être Et c'est ce que j'aime chez toi Marlène. Les gens ne te voyaient pas, ils n’avaient d’yeux que pour les héros de l’école, les Maraudeurs ; pour le couple parfait, James Potter et Lily Evans ; pour le garçon à l’aura mystérieuse, Remus Lupin. Mais au milieu de tout ça, il y avait toi.

Tu te souviens de Poudlard ? De notre repère avec le vieux canapé, le tableau avec nos dessins à la craie ? Parfois, j’aimerais y retourner pour échapper à mon quotidien et à ce qui m’attend. Je ne savais pas dans quoi je m’engageais en les rejoignant… Ce n’est pas ce dont mes parents ou Bellatrix avaient pu parler. Tu devrais le voir, le Seigneur des Ténèbres… Il est plus puissant que vous ne le croyez, toi et tes amis de l’Ordre. Vous êtes fous si vous pensez pouvoir l’arrêter. ça c'est une bonne réfléxion mais cela dit mon petit Reg, tu n'es pas tenté de vouloir l'arrêter toi aussi?

Je dois être fou aussi j’imagine car je vais faire quelque chose à l’aube et je ne pense pas revenir en vie. Je ne sais pas… Je l’espère… En tout cas, je préfère écrire cette lettre maintenant, juste au cas où, parce que la vérité…la vérité, McKinnon, c’est que j’ai peur. Est-ce que vous aussi, de votre côté, vous avez peur ? Est-ce que les héros ont peur ? En tout cas, je n’en suis pas un. OOOOOH CE RAPPEL DE CE CHAPITRE MAGNIFIQUE OOOOOH LA BEAUTE DU PASSAGE MON DIEU ANNA JE SUIS TELLEMENT HEUREUSE DE TE RETROUVER AAAAAH

Ce soir, ce que je vais faire ne sera pas courageux ni héroïque, je le fais juste parce qu’il faut que quelqu’un commence. Si ce que je pense avoir découvert est vrai, alors la tâche est immense et personne, ni moi ni l’Ordre, ne pourra rien faire. Tu ne comprends pas ? Il est trop puissant. Mais il faut que quelqu’un commence. Et peut-être qu’un jour quelqu’un de courageux, plus courageux que moi, quelqu’un comme Sirius ou comme toi, pourra le vaincre.Et non ce sera un petit binoclard qui se fendra d'un simple "expelliarmus"

J’ai hésité à lui laisser une lettre aussi. Mais ce n’est pas pareil. Parce qu’il m’a abandonné il y a longtemps, contrairement à toi. Il criait toujours haut et fort qu’un jour il partirait, il me jetait au visage qu’il quitterait notre famille, mais j’avais cru que ce n’était que des mots. Après tout, il n’avait nulle part où aller et pas d’argent pour vivre. C’était sans compter Saint James Potter, n’est-ce pas ? Je me suis longtemps demandé ce qui se serait passé s’il n’avait pas rencontré Potter dans ce train. Est-ce qu’il serait resté mon frère, est-ce qu’il ne m’aurait pas abandonné ? Toi, tu n’as jamais laissé tomber, tu as toujours cru en moi, même quand il n’y avait plus rien à espérer et que j’avais fait mon choix de les rejoindre. Dis-lui, dis à Sirius, qu’à la fin j’ai essayé de faire ce qu’il aurait fait. Ou non… Non, ne le lui dis pas. Qu’est-ce que ça changerait ?
Je t’ai vu, il y a quelques semaines. Est-ce que tu avais deviné que c’était moi ? Je suppose que oui. Quel autre mangemort t’aurais épargné ? Je m’étais juré que si je t’avais en face de moi, je n’hésiterais pas. Ce sont les ordres. Peu importe la personne, la cause du Seigneur des Ténèbres passe avant tout et on doit être prêt à tout, à tuer l’ennemi. Je n’ai pas pu. Par Merlin, il fallait que tu le fasses n’est-ce pas ? T’engager dans l’Ordre ! ABFLGVRANVGRZNGRZJ ET TOI T'ENGAGER DANS LES MANGEMORTS AHHHHHHHHH

Sauve-toi… Arrête ça tant que tu le peux. Moi, je ne peux pas partir. On ne quitte pas le Seigneur des Ténèbres. Mais toi ? Tu pourrais vivre heureuse. Tu vas dire que je ne te connais pas si je te dis ça, que tu te battras jusqu’au bout parce que c’est ce qui est juste. Réfléchis bien. Vous n’êtes tous que des gamins qu’ils envoient à la mort. Bientôt, si ce n’est pas déjà le cas, il sera invincible. Crois-moi, je suis au cœur de leur rang.

En vérité, je suis terrifié. Et si je n’arrivais même pas à faire ce que je dois accomplir ? Et si tout ça ne servait à rien ? Je devine ce que tu penses… Mais non, je ne peux pas te dire ce que je vais faire ni ce que j’ai découvert. C’est trop dangereux. Si je te le dis, qui me dit que tu ne te lanceras pas toi-même dans la tâche ? Je ne le permettrais pas.
Tu étais incroyable. Toi et ton maudit chat. Il va me manquer aussi… je pense. C’est un peu grâce à lui qu’on s’est rencontré, non ? S’il n’était pas venu saccager ma salle commune et que tu n’étais pas venue le chercher, je n’aurais jamais été ton ami. Ah je t’imagine déjà pleurer en lisant ce mot. C’est bien ce qu’on était, n’est-ce pas ? Des amis.
Ne pleure pas. Pas pour moi.

Je ne regrette rien, saches-le. Ni nos rires ni nos disputes. Je ne sais pas si j’aurais pu faire ce que je vais faire cette nuit sans toi, si tu ne m’avais pas ouvert les yeux. Je ne prenais pas assez Livia au sérieux pour ça en tout cas. Elle a quitté l’Angleterre, tu le savais ? Son père voulait la marier à un mangemort et lui faire rejoindre nos rangs. Elle a refusé, bien sûr. Encore une personne qui a eu plus de courage que moi.

Et tu te souviens un jour quand tu m’as demandé si je croyais en quelque chose ? Je me suis trompé. Peut-être que je ne crois pas en dieu ni au mariage ni au destin mais si je crois en une chose, je crois en toi, Marlène McKinnon.

Tu m’as fait voir le monde différemment, Marlène. Et je t’aimais du mieux que je pouvais.

Adieu. Ne pleure pas.

RAB
PS : Brûles cette lettre


oh la lettre elle est trop belle oh mon dieu elle est belle et c'est incroyable, c'est un pur concentré de Reg, bravo Anna !

Après de longues secondes de silence durant lesquelles tout le monde dévisageait Marlène, tendu par la curiosité, elle releva enfin la tête. Regulus sentit un goût de cendre se répandre dans sa bouche en voyant ses yeux emplis de larmes. PARCE QUE TU CROYAIS VRAIMENT QU ELLE N ALLAIT PAS PLEURER BLAIREAU

- Marlène, souffla Evans en s’avançant d’un pas vers elle.

D’un mouvement sec de la main, Marlène l’arrêta. Sa poitrine se soulevait à un rythme saccadé et Regulus avait l’impression de recevoir sa colère et sa détresse par vague.

- Tu es un idiot, dit-elle d’une voix tranchante. Tu comptais vraiment faire ça ? Et me laisser une simple lettre ? OUI DEFONCE LE
- McKinnon…
- Faire quoi ? Intervint Fabian. Qu’est-ce qu’il a écrit ? Donne-la moi.

Paniqué, Regulus implora Marlène du regard. Il refusait que quelqu’un d’autre lise cette lettre. Pas temps qu’il était encore en vie. Elle parut comprendre et hésiter. Après tout, elle n’avait aucune raison de lui être loyale, elle appartenait à l’Ordre et il était l’ennemi. Pourtant, un éclat déterminé s’alluma dans ses yeux bleus et elle releva le menton en reculant lentement.
Regulus réalisa qu’elle se trouvait dos à la cheminée. « Brûles cette lettre »

- Marlène ne fait pas ça, gronda Fabian, un éclair de compréhension déchirant ses traits. On a besoin d’informations, tu ne sais pas ce qui pourrait nous être utile là-dedans !
- Il n’y a rien qui ne soit pas pour moi, affirma-t-elle. On pourra l’interroger ou étudier le médaillon.

Et avant que quiconque puisse protester, elle lâcha la lettre. La feuille sembla se suspendre dans l’air, puis tourbillonna avant d’être avalé par les flammes. Le papier se recroquevilla sur lui-même tandis que les bords noircissaient jusqu’à devenir des cendres dispersées par les volutes de fumée.

- Non ! S’écria Gideon en se précipitant en avant. McKinnon ! JE L'AIME TELLEMENT

Il voulut plonger la main dans le feu, mais elle lui saisit le poignet à la dernière seconde.

- Ne fais pas l’idiot, tu vas te brûler !
- Que moi je ne fasse pas l’idiot ? Persiffla-t-il, furieux. T’as perdu la tête, par Merlin ? Cette lettre aurait pu contenir des informations sur les mangemorts, leurs planques, leurs réseaux ! Il ne voulait pas qu’on la lise et tu lui as accordé la seule chose qu’il voulait !
- Je te le redis, asséna-t-elle, il n’avait rien écrit qui aurait pu nous aider. C’était personnel.
- Personnel ? Rugit Fabian à son tour. Je m’en tape que ça soit personnel ! Je me tape de vos histoires de lycéens à la con ! Ça fait des semaines que les mangemorts jouent avec nous comme des hippogriffes avec des furets, ils arrivent à avoir des informations classées secrètes, et quand on arrive enfin à avoir un coup d’avance, tu le détruis sans même nous consulter ? Qu’est-ce qui ne va pas chez toi ?!

Le cri de Prewett se répercuta contre les murs et tout le monde tressaillit. La gorge nouée, Regulus se sentit soudain mal d’avoir ainsi compromis Marlène. Elle n’avait rien à voir dans tout ça, il n’aurait même dû être ici. Il avait tout fait pour qu’elle reste à l’écart. Encore une grande réussite dans sa vie, songea-t-il avec cynisme.

- Vous savez quoi ? Débrouillez-vous avec lui ! Reprit Fabian en le pointant du bout de sa baguette. J’attends que Maugrey arrive et je ne bougerai pas un cil quand il vous beuglera dessus !
- Merlin… maugréa Gideon, l’air défait.

Sur ces paroles, les deux frères quittèrent la pièce d’un pas lourd et la porte de la cuisine claqua dans leur dos avec une telle force que les vitres vibrèrent.
Sirius ferma brièvement les yeux, les lèvres pincées, puis soupira.

- J’ai besoin d’air, admit-il. Je vais faire un tour.
- Attends, l’arrêta Evans précipitamment. Est-ce que tu peux mieux regarder le médaillon ? Pour voir si tu sais quelque chose… c’est peut-être un objet de famille ou un bijou qui appartenait à des sang-purs.
- On va regarder ça, dit James en s’emparant du collier sur la table. On revient. Vous venez avec nous ?

Cassidy et Evans hésitèrent, mais un coup d’œil en direction de Marlène parut les décider. Elles hochèrent la tête et tout le groupe sortit par la porte de devant.
Pour la première fois depuis qu’il était arrivé, Regulus réalisa qu’il était en surveillance réduite. Si les liens ne l’avaient pas retenu, il aurait pu bouger maintenant que les effets du stupéfix s’étaient entièrement dissipés. Mais il n’eut pas le temps de penser davantage à un plan d’évasion car Marlène attrapa une chaise et la fit glisser devant lui pour lui faire face.
Un nœud se forma dans sa gorge et lui coupa le souffle. C’était étrange d’être confronté une personne qu’on pensait ne plus jamais revoir. Il ne se faisait pas d’illusion, il s’agissait bien d’une confrontation. Marlène avait cette lueur dans le regard. Elle voulait se battre, avoir des réponses, et elle n’abandonnerait pas. Il se demanda si elle le trouvait autant changé que lui la trouvait différente.

- Tu comptais vraiment le faire ? Souffla-t-elle. Mourir sans rien dire à personne ?
- Quel intérêt ? Je n’avais personne…
- Arrête de jouer au martyr. Je viens te prouver que tu pouvais me faire confiance et je vais sûrement avoir de gros problèmes d’ici ce soir. Alors aie au moins la décence d’être honnête avec moi, Reg.

Regulus frissonna. Personne ne l’avait plus appelé comme ça depuis longtemps. Trop longtemps.

- Qu’est-ce tu veux que je te dise ? Tu as lu ma lettre… J’ai tout écrit…
- Je t’en prie, ne te moque pas de moi, s’énerva-t-elle. Imagine si j’avais vraiment reçu ta lettre en apprenant ta mort… j’aurais eu tellement de questions. Qu’est-ce que tu essayais d’accomplir ? Pourquoi tu n’es pas venu me voir plus tôt ? Est-ce que tu avais réellement tourné le dos à Tu-Sais-Qui ? Pourquoi tu pensais que ce que tu avais découvert était trop dangereux ?

Les coudes sur les genoux, elle se pencha en avant et planta ses yeux dans les siens. Elle avait l’air prête à pleurer et à le tabasser en même temps.

- Aujourd’hui, j’ai l’occasion de te poser ces questions. Et je veux des réponses, Reg. Je peux t’aider.
- Non, tu ne peux pas… protesta-t-il. Dès que Maugrey ou Dumbledore arriveront, je serai jeté à Azkaban si les mangemorts ne me retrouvent pas et ne me tue pas avant.
- Pas si tu parles ! Tu peux passer un accord…

Regulus secoua la tête et un rire amer lui échappa. Peut-être qu’elle n’avait pas autant changé qu’il l’avait cru. Toujours à vouloir sauver ce qui ne pouvait pas l’être. Et alors que Marlène l’observait, suppliante ; un sentiment d’urgence et une idée folle germèrent dans son esprit.

- Tu veux vraiment m’aider ? Murmura-t-il. Aide-moi à partir d’ici.

Immédiatement, Marlène recula froidement et croisa les bras sur sa poitrine.

- Ne me prends pas pour une idiote non plus, s’agaça-t-elle. Hors de question.
- McKinnon… Marlène… dit-il en inspirant un grand coup. Crois-moi. Il faut que je parte, je dois accomplir la mission dont je parlais dans la lettre. C’est le seul moyen de lutter contre Lui. Tu dois me laisser partir.
- Non. Et ne le demande pas encore une fois. Je ne trahirai par l’Ordre. Je ne te laisserai pas partir en mission suicide, je ne te laisserai pas mourir.
- Pourquoi ? Pourquoi est-ce que ça t’importe ? Ma vie contre une chance d’arrêter le Seigneur des Ténèbres est un faible prix à payer… TROP D'ABNEGATION EN TOI AAAAAH
- Pas pour moi. Ta vie a autant de valeur que celle des autres et si tu as trouvé quelque chose qui pourrait nous aider à le vaincre, si tu veux vraiment changer de camp, alors on peut… "Le cri de ma naissance valait le tien ..."
- Arrête ! S’écria-t-il brusquement, la faisant sursauter. Arrête, par Merlin ! Tu ne comprends pas Marlène ? Ça va au-delà de moi, ça a toujours été au-delà de moi ! Cette guerre, Voldemort, tout ! Arrête d’essayer de me sauver, je n’en vaux pas la peine, ce que j’ai à faire est plus important. (Il marqua une pause, la respiration saccadée). Gemma Ackerley, elle, méritait d’être sauvée… et je l’ai tué. Les dizaines de sorciers assassinés par nos rangs méritaient d’être sauvés ! Et aujourd’hui je peux enfin essayer… essayer de sauver ceux qui restent. Mais pour ça, tu dois me laisser partir… Laisse-moi une chance de faire taire les voix, Marlène, je t’en prie…

Haletant, Regulus ferma les yeux. Dans son emportement, il s’était à nouveau brûlé contre ses liens et la douleur l’ancrait presque au moment présent, même si les voix n’étaient jamais bien loin. La voix des fantômes qui hantaient son esprit ne gardaient jamais le silence. Elles faisaient partie de lui, et celle de Gemma paraissait toujours dominer les autres. Oh petit chat, hanté par ses affreux actes c'est tellement bien décrit Anna
Depuis deux ans, il ne cessait de suivre le mouvement et les attentes de ses proches. La fierté de ses parents réussissait à faire taire sa conscience, les ordres de Bellatrix parvenaient à atténuer ses doutes… Mais les voix reprenaient inévitablement le dessus. Il ne savait pas exactement quand est-ce qu’elles étaient apparues ni quand est-ce qu’il avait commencé à remettre en question le système dans lequel il évoluait depuis sa naissance. Peut-être qu’elles avaient toujours été là et peut-être qu’il n’avait jamais véritablement cru en la cause qui semblait pourtant animer Bellatrix au cœur de son âme.
Intérieurement, il savait qu’il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même pour ne pas avoir compris plus tôt jusqu’où le Seigneur des Ténèbres était capable d’aller. Il avait repoussé les limites de la magie noire tellement loin que Regulus n’avait plus rien trouvé de fascinant en cet homme et ses croyances.

- Reg, respire, murmura Marlène en prenant sa main. Respire. Ça va aller…

Le contact de sa peau contre la sienne était étrange. Personne n’avait cherché à le réconforter physiquement depuis longtemps et il fut presque étonné qu’elle ose le toucher. La marque des ténèbres parut le brûler sous sa manche.

- Laisse-moi partir, supplia-t-il. Je ne serai pas une menace pour l’Ordre, tu ne me reverras plus… Oh mon dieu l'image que j'ai en tête est si belle
- J’avais oublié ton entêtement… Regulus, écoute-moi. Je ne sais pas ce que tu crois devoir garder pour toi, mais on ne peut pas te libérer. Si tu parles à Dumbledore, il pourra t’aider, l’Ordre te protégera…
- Dumbledore ? L’Ordre ? Tu t’entends ? S’exclama-t-il. Albus Dumbledore est peut-être le plus grand sorcier du siècle, mais c’est un vieux fou idéaliste qui ne fera pas changer les choses avec sa bande de justiciers secrets. Je refuse de… de devenir le traitre, celui qui tourne le dos à sa famille. Les pratiques du Seigneur des Ténèbres sont peut-être révoltantes, mais je ne me fais pas d’illusions. Je ne pourrais jamais être comme eux, comme vous ! Je reste un Black, Marlène, et je ne trahirai pas mon nom en m’associant à l’Ordre. J'ADORE CA, tu n'en fais pas qu'un héros, il reste un Black, il reste fier et fidèle à son éducation et ça fait toute la nuance et la complexité de Reg !

Le visage de Marlène se durcit. Il avait conscience d’insulter tout ce en quoi elle croyait, mais cette conviction était la seule chose qui lui restait. S’il n’était pas un mangemort, il était quand même l’héritier des Black et personne ne pourrait le lui enlever. Son père lui répétait sans cesse que la famille était la seule chose qui valait la peine de se battre.
Il ouvrit la bouche, sans même savoir ce qu’il allait dire, mais une voix le devança :

- Qu’est-ce que c’est un Horcruxe ?

Je commenterais la deuxième partie plus tard, mais le début est vraiment très bien ! J'ai adoré la lettre à Marlène, un pur concentré de Regulus dans toute sa beauté, sa complexité, ses doutes et son amour un peu absurde pour Marlène ... Et Marlène définitivement, qu'est-ce que je l'aime <3

RETOURNE AU TRAVAIL MAINTENANT
cochyo

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Re: Au temps des Maraudeurs - Terminé [Harry Potter]

Message par cochyo »

GENIAAAAAAAAAAAAAALL !!
J’adore comment tu les présentes pendant la guerre !
C’est très bien décrit et présenté !
Bravo !
Ps : stupéfie ça assomme ... la tu décrivais plus petrificus totalus ou impedimenta à la rigueur... ;)
Perripuce

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Re: Au temps des Maraudeurs - Terminé [Harry Potter]

Message par Perripuce »

annabethfan a écrit :
*SUITE*


Regulus releva la tête si vite qu’une douleur fusa dans son cou. Juste entre cuisine et le couloir qui menait à l’entrée de la maison, Sirius se tenait dans l’ombre tadadada. Dans ses mains, le médaillon et le mot se détachaient nettement ; et Regulus sentit son ventre se contracter si violemment qu’il en eu la nausée. Le mince espoir que personne ne penserait à ouvrir le médaillon vola en éclat et chaque fragment parut s’enfoncer dans son cœur.

- Un quoi ? Dit Marlène, perplexe.
- Un Horcruxe, répéta-t-il avançant à sa hauteur. C’est ce qu’il a écrit sur le parchemin.

Les sourcils froncés, Marlène se saisit du papier que Sirius lui tendait, même s’il ne le lâchait pas du regard. Encore une fois, Regulus se souvenait parfaitement des quelques lignes écrites d’une main tremblante la veille.

Au Seigneur des Ténèbres,
Je sais que je ne serai plus de ce monde bien avant que vous ne lisiez ceci, mais je veux que vous sachiez que c’est moi qui ai découvert votre secret.
J’ai volé le véritable Horcruxe et j’ai l’intention de le détruire dès que je le pourrai.
J’affronte la mort dans l’espoir que lorsque vous rencontrerez un adversaire de votre taille, vous serez redevenu mortel. C'est atroce de se dire que le sacrifice de Reg a presque été vain ... Je veux dire, ça a plus compliqué les choses pour Harry, quand on y regarde :lol: :lol:
R.A.B.


Marlène se mordit la lèvre.

- Je ne comprends pas, avoua-t-elle. Quel « véritable Horcruxe » ? Qu’est-ce que c’est ? Et comment ça « redevenu mortel » ?
- C’est ce que j’aimerais aussi savoir, approuva Sirius en s’asseyant à côté d’elle. On a trouvé ce mot caché à l’intérieur du médaillon. James et Lily sont partis en parler aux Prewett. Alors, Reg ? Ajouta-t-il avec un coup d’œil presque provocateur en sa direction. Tu vas enfin parler ?

Regulus serra la mâchoire, résolu à s’enfermer dans son silence, et Sirius et Marlène parurent le percevoir car ils lui lancèrent le même regard exaspéré *prends son élan et lui donne quelques claques* non mais sérieux c'est le côté insupportable de Reg. . Maintenant en infériorité numérique, il avait l’impression d’être une bête prise dans un piège, incapable de s’échapper. Et même s’il sentait la magie couler dans ses veines, comme une part intégrante de lui-même, il ne pouvait rien en faire sans sa baguette. Incroyable comment les sorciers occidentaux sont aliénés à leur baguette. Va parler à Shannon, elle va t'expliquer.

- Merlin ! S’énerva Sirius. Parle, bon sang ! Arrête avec tes conneries, ne fais pas semblant ! C’est évident que tu as découvert quelque chose qui t’as fait changer d’avis. Je te jure que je n’hésiterai pas à utiliser le veritaserum s’il faut aller jusque-là !
- Et si je parle, tu sais ce qu’ils me feront ? Rétorqua-t-il. Tu as pensé aux conséquences ? Ils me tueront dès qu’ils me mettront la main dessus ! Well, tu étais prêt à mourir quoiqu'il arrive alors ... Et non, je ne veux pas de la protection de Dumbledore. Je vois une petite analogie avec le Rogue de Cazo là-dessus.

Le mépris qu’il mit derrière le nom sonna même à ses oreilles, mais il n’arriva pas à se retenir. Il savait qu’il devait avoir l’air d’un enfant capricieux et il mit un point d’honneur à garder la tête haute pour tenter de garder la face. Malgré tout, il ne mentait pas. Il ne rejoindrait pas ni l’Ordre ni Dumbledore… Il n’était pas Sirius par Merlin ! C'est bien de rappeler ça, que malgré tout il n'est pas Sirius, il n'est pas pas un héros comme tu l'as rappelé, il est profondément ancré dans les pratiques et les idées familiales. Il n’avait pas passé des années à sortir de son ombre pour redevenir son double.
Son entêtement parut encore plus énervé son frère qui bondit soudainement sur ses pieds et se mit à arpenter la pièce, les poings serrés contre lui, comme s’il se retenait de les lui mettre dans la figure.

- Très bien, on arrête les petits jeux mesquins maintenant, Reg, s’impatienta-t-il. Tu as bien fait comprendre à tout le monde que tu nous détestais, que tu étais mieux que le commun des mortels, mais si cet « Horcruxe » est vraiment si important pour Tu-Sais-Qui Il prononce pas son nom Sirius? et que ça peut nous aider, alors mets ta fierté de côté deux minutes et…
- Que moi je mette ma fierté de côté ? Coupa Regulus, incapable de se retenir. C’est toi qui me dis ça ? Tu as toujours placé ta foutu fierté avant tout le reste, avant ta famille, ne joue pas l’hypocrite ! Et en ça vous vous ressemblez énormément.
- Sauf que ce n’est pas de moi dont il s’agit aujourd’hui, ni même les Black, c’est ton Maître adoré…
- … ce n’est pas mon Maître… Well, t'as quand même ton serpent sur me bras mon cher.
- Et il est hors de question que je te laisse mourir pour Lui !

Regulus déglutit. Il s’était toujours demandé comment Sirius réagirait en apprenant sa mort, s’il le pleurait un tant soit peu ou s’il l’ignorerait comme il l’avait fait toutes ces années. Son agitation à cet instant lui donnait un semblant de réponse.

- Sirius, calme-toi, pria Marlène. Les autres ne vont pas tarder à revenir, Reg, et je te promets de prendre ta défense, mais seulement si tu parles…. Elle est tellement ADORABLE franchement j'adore Marlène ... Cependant comment elle lui pardonne vite, la lettre a dû lui retourner le cerveau Pour la dernière fois, qu’est-ce qu’un Horcruxe ? Et pourquoi tu pensais mourir en le détruisant ?

Le pire dans tout ça, c’est que Marlène était sincère. Il le savait. Elle ferait tout pour le défendre et pour que l’Ordre ne le livre pas au Ministère s’il l’aidait, mais les mots restèrent bloqués entre ses lèvres. Kreattur lui avait raconté ce que le Seigneur des Ténèbres avait créé dans cette grotte, jusqu’où il s’était enfoncé dans la magie noire. Il n’osait pas imaginer ce qu’il ferait aux personnes qui découvriraient son secret.
Pourtant, il avait conscience d’être dans une impasse. Il ne pouvait pas se taire indéfiniment et quand Dumbledore arriverait, il comprendrait forcément ce qu’était un Horcruxe, et alors il perdrait son seul atout. Sa seule chance de partir d’ici était encore de négocier. Et tu te dis pas que t'aider du plus grand sorcier de tout les temps serait sympa pour lutter contre ça?

- D’accord, murmura-t-il en inspirant un grand coup. Je vais parler. Mais en échange, je veux une promesse.
- Laquelle ? Se méfia Marlène.
- Pouvoir accomplir ce que j’avais prévu. Voilà ce que je propose, je vous livre le strict nécessaire de ce que vous avez besoin de savoir pour me croire et en contre partie vous me libérez. Je vous jure que les informations que je vais vous donner pourront aider l’Ordre à renverser le Seigneur des Ténèbres.

Marlène et Sirius échangèrent un regard équivoque. Ni l’un ni l’autre n’avait envie de faire cette promesse, mais l’enjeu de son secret ne leur échappait pas. Ils se battaient depuis deux ans dans cette guerre et avaient perdu des personnes chères. Ils voulaient enfin pouvoir y mettre un terme.

- J’accepte, mais à une condition, argua Sirius. Tu ne pars pas seul. Je viens avec toi. OOOOOOOOH

Regulus le dévisagea, incrédule.

- Quoi ? Pour que tu puisses me recapturer ? Hors de question !
- Non, corrigea son frère, pour que je puisse te ramener en vie de cette foutue mission. ça aurait été sympa d'avoir le pov de Sirius là-dessus, comment il arrive à prendre cette décision alors que la fuite d'Elizabeth c'était la dernière chose qu'il était censé faire pour lui.

Son ton ne soufflait aucune réplique et il comprit qu’il ne pourrait pas négocier davantage. Dans un coin de son esprit, il se dit qu’il arriverait bien à semer Sirius s’ils partaient d’ici, et à contre-cœur il se résolu à hocher la tête.

- D’accord, accepta-t-il à nouveau. Donc c’est promis ? Vous me laisserez partir avec Sirius ?
- On veut d’abord des explications, mais oui on promet, dit Marlène. Tu sais que tu peux me faire confiance, pas vrai ?

Si un autre membre de l’Ordre lui avait fait cette promesse, Regulus ne l’aurait pas cru. Marlène avait toujours été différente de toute façon. Mais maintenant que c’était le moment de tout raconter, il ne savait plus par quoi commencer. Tout ce qu’il avait appris ces derniers mois se brouillait dans sa tête et il enfonça ses ongles dans ses paumes, nerveux.

- J’avais des soupçons sur le Seigneur des Ténèbres depuis plusieurs mois, raconta-t-il, les yeux résolument fixés sur un point au-dessus de l’épaule de Sirius pour éviter de croiser son regard. Quelque chose n’allait pas avec lui…
- Comme le meurtre d’innocents ? T’as mis autant de temps à réaliser que c’était un psychopathe ? Ouais effectivement, ça donne un indice Railla son frère, goguenard. Je me suis toujours dit que la fois où tu as dévalé les escaliers à trois ans avait dû t’amocher la tête.
- Laisse-le parler, le rabroua Marlène. Continu, Reg.

Elle l’encouragea d’un hochement de tête sec, signe que malgré sa façade conciliante, elle était sûrement aussi en colère que Sirius contre lui.

- Je disais que quelque chose n’allait pas avec lui, reprit-il, fébrile. Surtout au niveau de son apparence. La première fois que je l’ai vu, en sixième année, il ressemblait encore à… à un être humain je suppose. Et puis, ça s’est dégradé progressivement. Parfois, il partait pendant des jours, et on n’avait aucune nouvelle. Quand il revenait, ses traits paraissaient déformés, ses cheveux perdaient de leur couleur Ah mais il avait encore des cheveux la dernières fois qu'il l'a vu? Je me souviens plus ... C'est ... une vision étrange ...… Les traces de magie noire était évidente, mais je n’avais jamais entendu parler d’un phénomène pareil. Jusqu’à noël dernier. J’étais à Square Grimmaurd pour le bal de famille, dans la bibliothèque, quand Kreattur est apparu. Je l’avais… je l’avais recommandé auprès du Seigneur des Ténèbres la veille parce qu’il avait besoin d’un elfe. Mais quand il est revenu… Merlin… (Il marqua une pause, la voix brisée, avant de se reprendre). Il hallucinait et se tordait de douleur. J’ai dû l’assommer pour que ses cris ne rameutent pas tous les invités. Quand il est revenu à lui, il m’a expliqué que le Seigneur des Ténèbres l’avait emmené quelque part pour cacher un Horcruxe. J’ai mis près d’une heure à lui faire cracher le morceau, il essayait de se frapper la tête avec les livres…
- T’aurais dû le laisser faire… Maudit elfe… Bon sang, Sirius, ton aversion pour cet elfe est l'une des choses qui est le plus insupportable chez toi. C'est ce qui a causé ta perte.
- La ferme, gronda Regulus. Kreattur a vécu un enfer, sans lui personne n’aurait jamais su ce qui se passait ! Parce que j’ai cherché. Un Horcruxe est un objet dans lequel un sorcier ou une sorcière peut placer une partie de son âme… Il faut littéralement fracturer son âme en deux ! Oui bon en fait ... Un peu plus que ça dans ce cas précis ...
- Merlin… Oh Merlin… souffla Marlène.

Elle avait considérablement pâli et même Sirius paraissait horrifié.

- Une fois qu’une partie de l’âme est placée dans l’objet, le sorcier est immortel. Même si on cherche à tuer ton enveloppe physique, une partie de ton âme est encore en vie. Mais déchirer son âme a un prix… On devient instable, ce n’est pas une vie complète… Le Seigneur des Ténèbres défendait déjà une certaine… idéologie, mais depuis quelques temps il devient plus extrême…
- Mais alors l’Horcruxe qu’il a fait avec Kreattur… ? C’était… ?

L’air dégoûté, Sirius désigna le médaillon qu’il tenait toujours dans les mains et Marlène eut un mouvement de recul.

- Non, s’empressa de les détromper Regulus, ce n’est qu’une copie. C’est le médaillon de Salazar Serpentard. D’après les historiens, il était dans sa famille et passait de génération en génération mais personne ne l’a vu depuis le début du siècle. Je ne sais pas comment il s’est retrouvé entre les mains du Seigneur des Ténèbres. J’ai réussi à en trouver une copie…

- Pourquoi ? Demanda Marlène, confuse. Pourquoi avoir une copie et mettre ce mot à l’intérieur ?

Regulus hésita une fraction seconde, mais Sirius parut comprendre et il laissa échapper une exclamation incrédule.

- J’arrive pas à y croire, dit-il. Tu voulais vraiment échanger le vrai Horcruxe avec ta copie, pas vrai ? Et signer ton vol ? L’escalier a fait plus de dégâts que j’pensais, t’es retardé ou suicidaire ?! Bah de toute façon il allait jamais sortir de la grotte ...
- Quel importance que je signe ou non ? Je ne comptais pas le revoir à nouveau… J’ai été assez clair à ce sujet.

Sa réponse figea son frère. Jusqu’à présent, Sirius n’avait pas dû le prendre sérieux ni réaliser l’ampleur de la mission dans laquelle il s’était engagé. A côté de lui, les yeux de Marlène étaient embués de larmes et sa jambe tressautait, comme si elle tentait de refouler l’émotion qui l’assaillait.

- Où… où est l’Horcruxe ? Où est-ce qu’il avait emmené ton elfe ? Demanda-t-elle au bout de quelques secondes d’une voix étonnamment ferme. Qu’est-ce qu’il y a dans cet endroit pour que tu sois persuadé à ce point d’y mourir ?

Un sourire triste étira les lèvres de Regulus.

- Tu n’as pas besoin de le savoir, McKinnon. Je vais m’en occuper. Mais tu dois respecter ta promesse maintenant. Laisse-moi partir.
- Quoi c’est tout ? Non ! Je veux plus de détails, on doit savoir comment le vaincre…
- Vous pourrez le vaincre quand l’Horcruxe sera détruit, affirma-t-il. Et pour ça, Kreattur doit m’emmener jusqu’à lui.

Marlène parut sur le point de protester, mais Sirius se leva avant qu’elle puisse émettre une phrase. Il avait l’air grave et Regulus sentit son cœur s’affoler douloureusement une fois de plus. Tout se jouait maintenant. Il leur avait révélé une partie de ses découvertes et il espérait que c’était suffisant. Non moi ça ne me suffit pas.
Il ne laisserait personne d’autre descendre dans cette caverne. De toute façon, Kreattur n’obéissait qu’aux Black et n’emmèneraient aucun membre de l’Ordre sans en avoir reçu l’instruction. Je me demande comment ça va se passer dans la caverne ... La seule chose qui inquiétait Regulus était de savoir si Sirius pouvait encore contrôler l’elfe. Il avait été renié, brûlé de la tapisserie, mais il n’avait jamais su si ses parents avaient fait les démarches administratives officielles Oui mais le sang des Black coule dans ses veines et ça compte plus que n'importe quelle démarche administrative . Même si leurs parents clamaient que leur aîné n’était plus rien à leurs yeux, ce dernier lien qui unissait Sirius à la famille devait être difficile à couper.
Brusquement, Sirius sortit sa baguette et la pointa sur lui. L’espace d’un battement de cœur, il fut persuadé qu’il avait échoué et qu’il ne partirait pas.
Et ses liens cédèrent.

- Alors ? Lança Sirius en voyant qu’il ne bougeait pas. Tu viens ? On va à la chasse à l’Horcruxe et voir à quel point cette chute dans l’escalier t’as amoché… :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol:


Voilà!!
Je ne prétends retranscrire aussi bien l'Ordre et ses membres, notamment leur attitude/psychologique à cette époque, aussi bien de Cazo. J'ai un peu arrangé à ma sauce pour que ça colle à mon bonus donc désolé si les personnages semblent un peu désinvoltes parfois.
J'ai hâte d'avoir vos retours et j'essaye d'écrire et de poster la suite au plus vite :D
C'était super, Anna, j'ai tellement hâte de lire la suite ! Je suis franchement très curieuse de savoir comment tu vas gérer la caverne, avec toutes ses protections magiques ... Vraiment, can't wait :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:
PtiteCitrouille

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Re: Au temps des Maraudeurs - Terminé [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Aloha
Je me dis que poster cette première partie de bonus me poussera sans doute à terminer plus vite la deuxième partie
*fou rire*
bon allez j'arrête, je suis pas mieux avec mon retard haha, désoléééee
Alerte deux parties pour cause de limite de caractères
QUIII ES TUUUUU
l’ouest londonien
iiih les quartiers chicos
Regulus, qui avait vécu sa vie entière enfermé par des limites, des traditions et des règles, avait trouvé cet homme fascinant
j'aime bien cette "excuse", pourquoi il reste chez les Mangemorts, non pas parce qu'il kiffe la magie noire et hait les moldus et nés moldus
Il avait passé des heures à rechercher des illustrations du médaillon de Salazar Serpentard et il avait même écumé les antiquaires de l’Allée des Embrumes pour en trouver des copies.
toute cette période devait être ultra flippante, s'il était découvert il était cuit archi cuit
Jamais, de toute son existence, il n’avait été désarmé avec autant de faciliter et aussi rapidement.
c'est bien une des rares fois où on est contents que le héros du récit se fasse capturer :lol:
Les filles seront là. C’est suffisant.
oooooh oui 8-) 8-)
Allez Black, debout, ordonna Fabian. Et avance.
bah il est pas stupéfixé? ^^
- Que tu pouvais trouver mieux qu’un hérisson mal coiffé et binoclard ! Répondit Gideon sans hésiter. Et je le pense toujours !
mais coeur sur vous :lol:
L’occasion était trop belle, surtout qu’on a besoin d’informations ces derniers temps. J’ai l’impression qu’ils ont toujours un coup d’avance sur nous depuis plusieurs semaines, peut-être qu’on va enfin réussir à inverser la tendance.
ne serait-il pas plus judicieux qu'il la ferme? au lieu de balancer à tout va devant un Mangemort que y a une belle baisse de moral chez l'Ordre ^^'
- J’ai entendu « embêter » et « idiot » ? On parle de James ?
:lol: :lol: :lol:
- Bizarre ? Parce que tu tapes son frère ? Nargua-t-il.
pouahahahaaha :lol: :lol: :lol: (ça y est je rigole comme Cazo maintenant)
« Marlène McKinnon », lut Evans. Oh…
GNNNNAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA
Haha je trouve ça trop trop MIGNOOOONN et triste à la fois (enfin surtout mignon dans cet OS parce que c'est un AU donc il va pas crever (heuuu j'espère hein))
Regulus vit Marlène qui traversait la pelouse en direction de la maison et il eut l’impression d’avoir avalé un bol entier de couleuvres.
l'image que j'ai en tête me confirme que ça doit vraiment pas être agréable

Aaaaah enfin une confrontation entre les deux frères, le joyau de ta fanfic
J'aime tellement comment toutes les pensées envers Sirius sont ambivalentes, soit c'est le grand frère qui le protégera toujours, soit c'est celui qui lui a volé l'attention, l'affection en l'abandonnant aux Black; y a toujours une magnifique dualité et constante opposition de ce qu'il pense de sa relation avec son frère
- En personne. On ne savait pas que tu connaissais le Petit Roi
limite y a de la suspicion dans sa phrase
- Je sais ce que ça veut dire, coupa Sirius, agacé. Ne l’appelle plus comme ça.
bébé *-*
Un problème, Black ? Je ne peux pas me moquer d’un mangemort maintenant ? Ou… de ce mangemort en particulier ?
slowly crossing the line
tandis qu’elle parcourait les lignes que Regulus avait mémorisé et récitait dans sa tête en même temps.
c'est con mais je trouve ça trop touchant
De notre repère avec le vieux canapé, le tableau avec nos dessins à la craie ?
alors avec mon accent je prononce le mot "cré", du coup ça fait une jolie rime très poétique et rythmée ^^
Purée mais y a des rimes dans tout le paragraphe en fait :lol:
Est-ce que vous aussi, de votre côté, vous avez peur ? Est-ce que les héros ont peur ?
eeehh je trouve ça magnifique ! cette question au camp adverse, tout en admettant "vous les héros"
Dis-lui, dis à Sirius, qu’à la fin j’ai essayé de faire ce qu’il aurait fait. Ou non… Non, ne le lui dis pas.
encore une fois, cette ambivalence...

Oh question! quid de Livia ? Elle est devenue quoi? Je la trouvais cool!
Par Merlin, il fallait que tu le fasses n’est-ce pas ? T’engager dans l’Ordre !
t'es drôle toi, on peut te poser la question aussi, pourquoi t'as rejoint les Mangemorts haha
Mais non, je ne peux pas te dire ce que je vais faire ni ce que j’ai découvert.
maiiiis eu arrête de teaser comme ça ! :lol:
Ne pleure pas. Pas pour moi.
ça rajoute tellement mille fois plus d'émotions ce "pas pour moi" qu'un simple "ne pleure pas pour moi"
Elle a quitté l’Angleterre, tu le savais ? Son père voulait la marier à un mangemort et lui faire rejoindre nos rangs. Elle a refusé, bien sûr.
aaaaaaaaaaaaahhh (sinon tu pouvais rejoindre l'Ordre Livia)

Peut-être que je ne crois pas en dieu ni au mariage ni au destin mais si je crois en une chose, je crois en toi, Marlène McKinnon.
REFERENCE SPOTTED
La feuille sembla se suspendre dans l’air, puis tourbillonna avant d’être avalé par les flammes.
Avec ma poisse la feuille elle aurait voleter avant d'atterrir gentiment aux pieds de Fabian :lol:
N'empêche je trouve la scène vraiment classe, j'imaginais bien le ralenti
Reg
le surnooooommm (j'avoue elle va être dans la mouise avec Maugrey, ça va bardeeeer)
Laisse-moi une chance de faire taire les voix, Marlène, je t’en prie…
PETIT CŒUR (en vrai j'ai un cœur tout mou moi, je me sentirais trop mal à refuser de le libérer haha)
- Qu’est-ce que c’est un Horcruxe ?
ah ça y est vous avez capté que vous pouviez ouvrir le médaillon haha?
J’affronte la mort dans l’espoir que lorsque vous rencontrerez un adversaire de votre taille, vous serez redevenu mortel.
il fait vraiment badass son mot quand on regarde bien
Ni l’un ni l’autre n’avait envie de faire cette promesse, mais l’enjeu de son secret ne leur échappait pas.
et là, on se rend tous compte que c'était un habile plan de Regulus pour piéger tout le monde mouahaha
Comme le meurtre d’innocents ? T’as mis autant de temps à réaliser que c’était un psychopathe
il va se refermer comme une huître vous aurez tout gagné
Vous pourrez le vaincre quand l’Horcruxe sera détruit, affirma-t-il.
well... funny story

Cette première parti était géniale !! la mission Reg/Sirius promet de bonnes scènes entre les deux frères ça va être top !! et trop hâte de voir comment tu vas arranger la fin avec Marlène ! *-*
j'essaye d'écrire et de poster la suite au plus vite
WELL

Désolée encore du retard, mais vivement que tu postes la suite !! :D :D
Cazolie

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Re: Au temps des Maraudeurs - Terminé [Harry Potter]

Message par Cazolie »

annabethfan a écrit :*sors un oeil pour juger de ce retour triomphal après des mois d'absence*

Bon... Je me dis que poster cette première partie de bonus me poussera sans doute à terminer plus vite la deuxième partie pour ne pas vous faire attendre :lol: Et comme ça Perri arrêtera de me harceler pendant quelques semaines *je plaisante évidemment, elle est une source de motivation sans fin, merciiii* Un tyran sans fin oui (je rigoooole keur sur toi Perri)

Vous vous souvenez peut-être que j'avais évoqué la possibilité décrire un bonus qui changerait le destin de Regulus ? Et bien le voici. Le titre changera sûrement, je n'ai rien trouvé de mieux pour l'instant que "Et si..." dans le sens "et si cela s'était passé différemment, qu'est-ce que ça aurait changé à l'histoire ?". Mon "et si" à moi se résume un peu à Marlène, ou plutôt à la relation entre Marlène et Regulus. Bien sûr, Sirius aura un grand rôle dans tout ça, parce que si j'aime écrire quelque chose, c'est bien la relation des frères Black ^^ Et tu le fais si bien :D

Je ne suis pas sûre de la qualité de ce bonus, je l'ai un peu écris de manière soit haché soit au fil de la plume; c'est surtout que j'avais besoin de sortir l'idée de ma tête donc j'espère que vous aimerez! :D

Enfin, j'aimerais dédier ce bonus à Clem qui traverse une période difficile en ce moment. Je pense fort à toi mon bébé citrouille!!

*Alerte deux parties pour cause de limite de caractères (Perri tu peux être fière de moi ^^)


Et si...


Partie 1 : Dans les griffes du phénix

La brume s’était abattue sur Londres depuis ce matin et avait plongé la capitale dans un épais brouillard. Alors que ses pas résonnaient contre les pavés, Regulus remit sa capuche en place avant de s’engouffrer dans une ruelle adjacente. Pour la troisième fois, il referma sa main autour de sa baguette et du médaillon qu’il gardait dans sa poche. Dans sa poitrine, son cœur battait à coups sourds à un rythme erratique. Il avait à peine dormi cette nuit et son esprit avait ressassé son plan jusqu’à l’épuisement. Même s’il essayait de ne pas y penser, il savait que la mission qu’il s’était donné pourrait être la dernière chose qu’il ferait. Naaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan
Comme dans un état second, il s’engagea sur le pont qui s’étendait devant lui et traversa la Tamise pour rejoindre l’ouest londonien. Il devait retourner à Square Grimmaurd pour la tombée de la nuit, une fois que ses parents seraient partis à la soirée organisée chez les Malefoy, et prendre Kreattur avec lui pour qu’il l’amène à la grotte dont il lui avait parlé il y a plusieurs mois. Il se souvenait encore de ce jour-là, le jour où son monde avait paru basculer sous ses pieds.
Regulus ne pouvait pas dire qu’il détestait appartenir aux mangemorts. Il avait fini par intégrer les rangs, juste après ses Aspics à la sortie de Poudlard, et il avait l’impression d’avoir appris tellement en seulement un an. Comme si sa magie avait explosé dans ses veines. Il avait appris des sorts dont il n’avait jamais osé rêver, des techniques de duel, des élixirs et des poisons oubliés. Il avait eu raison, Voldemort avait véritablement repoussé les limites de la magie Woh,ces phrases sont super belles ! Et j'adore l'idée. Et Regulus, qui avait vécu sa vie entière enfermé par des limites, des traditions et des règles, avait trouvé cet homme fascinant Comme d'habitude tu gères parfaitement sa personnalité haha, j'avais jamais vu ça comme ça. Jusqu’à ce qu’il cesse d’être un homme.
Il lui avait fallu du temps pour ouvrir les yeux. Peut-être trop. Mais maintenant qu’il savait, il ne pouvait plus détourner le regard. Voldemort avait fracturé son âme au-delà de tout ce qu’il avait pu imaginer. Il devait agir et il le pouvait. Ou du moins, il l’espérait.
Regulus n’avait pas immédiatement compris pour les Horcruxes, bien au contraire. Il avait passé des mois à voir les indices danser dans son esprit, il avait vu l’apparence physique de Voldemort changer toujours plus, et même si la trace de la magie noire était évidente, il n’avait pas compris avant les vacances de noël il y a quatre mois. Il était revenu chez ses parents pour le bal annuel des Black où toute la famille se réunissait. Même les traditions familiales passaient avant les mangemorts visiblement. Vers minuit, il avait pourtant réussi à s’éclipser dans la bibliothèque pour échapper au bruit et au rire haut perché de la tante Lucretia. Quand il était enfant, c’était toujours là aussi qu’il venait se réfugier avec Sirius, Bellatrix, Andromeda et Cissy. Désormais, il ne restait plus que lui. C'est trop triste. Deux phrases et tu montres un monde écroulé, bien joué haha
C’était ce soir-là qu’il avait enfin découvert la vérité. Les Horcruxes. Un simple mot écrit au détour d’une page d’un livre rangé sur la plus haute étagère de la bibliothèque de son père. Jamais il n’avait vu ou entendu parler d’une magie si noire. Voldemort n’avait pas simplement repoussé les limites de la magie comme Regulus l’avait cru pendant longtemps, il avait fracturé son âme en deux LOL. Il était allé au-delà de l’humanité. Ce qui l’avait fasciné en cet homme pendant presque trois ans s’était alors transformé en une horreur pure en écoutant les révélations de Kreattur dans cette même bibliothèque le soir du bal.
L’elfe de maison, qui avait longtemps été son seul ami enfant ou après le départ de son frère, s’était mis à sangloter, les oreilles frémissantes, alors qu’il lui racontait ce qu’il avait vécu dans la caverne où le Seigneur des Ténèbres l’avait emmené. Regulus avait dû physiquement le retenir par sa tunique pour qu’il arrête de se cogner la tête contre un volume encyclopédique presque aussi grand que lui.
Depuis ce soir-là, il n’avait pas cessé d’élaborer son plan. La partie la plus difficile, au-delà de la façon de détruire un Horcruxe qui restait encore à déterminer, avait été de se procurer une réplique du médaillon que lui avait décrit Kreattur. Il avait passé des heures à rechercher des illustrations du médaillon de Salazar Serpentard et il avait même écumé les antiquaires de l’Allée des Embrumes pour en trouver des copies. Après un mois de recherche, il avait enfin trouvé la réplique qui se trouvait désormais dans sa poche. Il resserra sa prise autour de la chaîne, comme pour s’assurer qu’elle était toujours là, puis traversa la rue, tête rentrée dans les épaules. Je suis à fond là haha, c'est trop intense
Regulus ne releva pas les yeux en sentant deux silhouettes le frôler de part et d’autre tandis qu’il remontait une ruelle obscure. Il évoluait dans les ténèbres depuis deux ans, il pensait pouvoir se fondre dans les ombres et n’être remarqué par personne dans ce quartier de Londres. Il ne comprit son erreur qu’une seconde trop tard, au moment où l’une des deux personnes le saisit violement par le poignet.

- Alors comme ça les mangemorts font des balades ?

Instinctivement, il voulut sortir sa baguette, une crampe de panique au ventre ; mais une autre main se referma sur son bras et lui tordit dans le dos. Sa baguette lui glissa des doigts et heurta le sol presque sans faire de bruit. Il se mit à se débattre avant de sentir la pointe d’une autre baguette s’enfoncer au creux de son dos.

- Je te conseillerais d’arrêter, lui souffla une voix. Ça ne sert plus à rien. Et ne pense même pas à transplaner ou je te fais sauter les jambes avant que tu aies pu faire un tour. C’est clair ?

Regulus eut envie de rire et de crier à la fois. Jamais, de toute son existence, il n’avait été désarmé avec autant de faciliter et aussi rapidement Faut dire qu'il en a gros sur la patate. Ses agresseurs devaient se dire la même chose car celui qui le tenait toujours fermement s’adressa brusquement à son acolyte.

- Eh Fab ? Tu trouves pas que c’était un peu trop facile ? AAAAAAAAAAAAH MES BEBES
- Pourquoi ? Tu voulais te battre jusqu’au coucher du soleil ? Rétorqua celui que Regulus n’avait pas dans son champ de vision. Dis-toi que Maugrey serait fier de nous !
- Tu parles, même si on arrêtait cette foutue guerre il trouverait encore un moyen de nous reprocher quelque chose.
- Ça, c’est de ta faute. Si tu n’avais pas manqué ton tour de garde dans le Sussex à cause des beaux yeux d’Emmeline, il… C'est vraiment des bolosses ils ont que ça à faire :lol: :lol:
- C’est bon, coupa l’autre. J’ai compris. Voyons plutôt ce qu’on a là. Stupéfix !

Sans prévenir, son corps se raidit et Regulus se retrouva incapable de bouger ou de s’échapper. Des mains fermes le saisirent par les épaules, puis le retournèrent. Il se retrouva face à face avec Gideon Prewett. Avec sa barbe rousse de trois jours qui lui mangeait le menton et ses yeux perçants, il était facilement reconnaissable. Leur route s’était déjà croisée à plusieurs reprises lors des affrontements entre l’Ordre et les mangemorts.

- Tiens tiens ! Mais c’est le petit Black, non ? Fabian ! Regarde !
- Arrête de crier, je suis juste là, imbécile, intima-t-il d’un air exaspéré. Le périmètre est dégagé, il est seul. Ils me tuent hahaha je suis trop contente de les voir
- Ce n’est pas prudent ça, Black, dit Gideon, un rictus aux lèvres. T’as perdu ton troupeau ?

Si Regulus avait pu bouger la bouche, il l’aurait insulté.

- Qu’est-ce que tu faisais ici tout seul, hum ? Reprit-il d’une voix chantante. Pas de réponse ? Eh Fab ? On en fait quoi du petit Black ?

Fabian regarda au loin, comme s’il réfléchissait à quoi faire de ce mangemort encombrant.

- On le ramène au QG, décida-t-il. Il faut l’interroger, on obtiendra peut-être des infos sur leurs prochaines descentes ou sur leurs nouvelles recrues.
- Mais les autres ne sont pas encore revenus… ?
- Les filles seront là. C’est suffisant. Quelles filles hmmm ?
- D’accord, concéda Fabian qui avait retrouvé son sérieux. Tu transplanes avec lui ?

Son frère acquiesça d’un hochement de tête et, toujours incapable du moindre mouvement, Regulus fut transféré entre les mains de Fabian Prewett. Son nez brusqué, souvenir d’un duel sanglant avec Bellatrix, lui donnait un air plus intimidant que Gideon. Pouahaha c'est marrant chez moi c'était le contraire
Au fond de lui, Regulus se sentait trop calme et ce sentiment le perturbait. Il aurait dû sentir son cœur battre à en avoir l’impression d’exploser, son ventre aurait dû être serré par l’angoisse, mais une étrange sérénité avait pris possession de lui en même temps que les frères Prewett avait pris possession de son corps et de son libre arbitre. Dans sa poche, la réplique du médaillon le brûlait presque.
Qu’est-ce qu’avait dit Fabian déjà ? « Les filles seront là » ? Sans pouvoir s’en empêcher, Regulus songea immédiatement à Marlène et cette fois son cœur loupa un battement, erratique. Il ne l’avait pas revu depuis la fin de sa scolarité, ou du moins pas à proprement parler. Il y a quelques mois, il s’était retrouvé face à elle, une poignée de secondes lors d’un affrontement dans la banlieue de Manchester. Il s’était figé alors qu’elle était étendue par terre, sa baguette à quelques mètres après avoir reçu un sortilège de Mulciber. C'est horriiiiiible aaaah Elle n’avait pas pu le reconnaître à cause de son masque et elle l’avait dévisagé, terrifiée et déterminée à la fois ; comme il y a toutes ces années lorsqu’elle s’était mise à lui crier dessus en apprenant sa participation à l’attaque de Pré-au-Lard, les bras écartés telle une victime offerte.
En y repensant, il trouvait ça tellement risible aujourd’hui. Pré-au-Lard avait été une blague, un mauvais coup d’enfants riches et impatients qui n’avaient fait que casser des vitrines et effrayer leurs camarades. Mieux vaut tard que jamais
Plongé dans ses pensées qui valsaient de Marlène à Poudlard, Regulus ne comprit qu’il transplanait qu’au moment où la sensation familière d’un crochet au creux de l’estomac le fit vaciller et que ses pieds quittèrent le sol pavé de Londres. Les couleurs se brouillèrent devant ses yeux, les formes se tordirent, puis son corps tourna sur lui-même à toute vitesse.
Il n’avait jamais transplané en étant stupéfixié et il pria pour ne jamais recommencer. Il eut l’impression d’étouffer, comme si ses poumons, à l’image du reste de son corps, étaient compressés et incapables de bouger pour faire circuler l’air dans son sang. La sensation ne dura que quelques secondes, puis ses jambes rencontrèrent à nouveau la terre ferme. Le transplanage d’escorte doublé à la stupéfaxion rendit son atterrissage moins contrôlé qu’à l’ordinaire et ses genoux lâchèrent sous son poids, l’entraînant vers le sol.
Les mains à plat contre l’herbe humide, Regulus ferma les yeux pour tenter de refouler sa nausée. Il se sentait toujours étrangement vide, comme s’il était détaché de lui-même et que tout ça arrivait à quelqu’un d’autre. Malgré tout, au fond de son esprit, il n’oubliait pas la mission qu’il s’était donné. Le poids du médaillon était un rappel constant de la promesse qu’il s’était fait d’être le début de la fin pour le Seigneur du Ténèbres.

- Allez Black, debout, ordonna Fabian. Et avance. Pas facile quand on est stupéfixé non ? :lol:

Fabian le tira par le bras d’un geste sec, le remettant sur ses pieds. Immédiatement, Regulus balaya son environnement du regard, cherchant une échappatoire, et constata avec surprise qu’ils étaient au milieu de nulle part.
Le vent soufflait sur des plaines d’herbes hautes et de bruyères à perte de vue et au loin des collines se détachaient sur le ciel gris chargé de nuages orageux. La seule trace humaine était une maison en vieilles pierres et au toit en chaume à seulement quelques mètres. Ses volets en bois sombres claquaient à cause des bourrasques glacées. Si Regulus devait deviner où il était, il aurait été incapable d’être plus précis que « la campagne anglaise ». A moins qu’il soit en Irlande ou en Ecosse. Merlin, il n’en savait rien. C’était sûrement pour cela que ni Fabian ni Gideon n’avait pris la peine de lui bander les yeux. Ou alors, ils n’avaient pas prévu de le laisser repartir vivant d’ici. De toute façon, peu lui importait où il se trouvait, l’important était où il devait aller pour détruire ce maudit Horcruxe.
Toujours incapable de se mouvoir complètement, même s’il sentait ses sensations revenir doucement au bout de ses doigts et dans les jambes Hiiiin ; Fabian et Gideon le traînèrent presque entre eux jusqu’à la chaumière. Le premier avait sa baguette à la main qu’il leva devant lui. L’air ondula, comme si un voile entourait la maison, et Regulus retint un juron. Des sorts de protection, évidemment. Ils n’étaient pas assez stupides pour laisser leur QG sans protection Ben Reg quand même :lol: :lol: , mais ça lui rendrait la tâche plus difficile au moment de s’échapper.
La porte s’ouvrit avant qu’ils n’arrivent à sa hauteur. Une jeune femme rousse s’encadra dans l’ouverture, sa baguette dégainée. Regulus reconnut sans peine Lily Evans JKZJKFHJKZRGJKRHGqui marqua un temps de surprise en le voyant. Elle se reprit en une seconde et s’adressa aux frères Prewett d’une voix claire portée par le vent :

- La première chose que vous m’ayez dite quand je vous ai annoncé mes fiançailles avec James ?
- Que tu pouvais trouver mieux qu’un hérisson mal coiffé et binoclard ! Répondit Gideon sans hésiter. Et je le pense toujours ! Pouahahaha
Franchement trouver des questions c'est l'enfer


Evans roula des yeux mais abaissa sa baguette.

- C’est bon, marmonna-t-elle. Entrez.

Elle s’effaça pour les laisser passer et Regulus pénétra dans la maison, toujours escorté par les deux hommes, tandis qu’Evans refermait le battant dans leur dos.
L’intérieur de la maison était peu meublé. Ils passèrent dans un couloir au sol pavé de tomettes On sent ta passion déco qui s'exprime. Où est le beau parquet ?? qui déboucha sur une cuisine faiblement éclairée par un feu de cheminée qui crépitait dans l’âtre noirci. Une table en bois branlante était placée au milieu et Gideon le força à s’assoir sur l’une des chaises avant de jeter un sortilège informulé. Aussitôt, des liens s’enroulèrent autour de ses chevilles et de ses poignets, l’immobilisant.
Face à lui, Evans le dévisagea cette fois ouvertement avant de se tourner vers Fabian, adossé au mur.

- Qu’est-ce qu’il fait ici ? Demanda-t-elle enfin.
- Du tourisme, lança Gideon en passant près d’elle pour se laisser tomber sur une chaise. Il voulait visiter l’Ordre, voir nos paysages et la chambre d’Emmeline qui est quand même classé par le Ministère ! Pouahahaha c'est quoi cette fixette sur Em
- Gideon…
- A ton avis, Evans ? On était du côté de Trafalgar Square quand on l’a pris en filature. L’occasion était trop belle, surtout qu’on a besoin d’informations ces derniers temps. J’ai l’impression qu’ils ont toujours un coup d’avance sur nous depuis plusieurs semaines, peut-être qu’on va enfin réussir à inverser la tendance.
- Et vous comptez faire quoi ? L’interroger ici ?
- On peut difficilement le ramener au Ministère, commenta Fabian avec flegme. Je vais prévenir Maugrey et attendre ses ordres. Il te reste du véritaserum dans tes réserves, Evans ?

Regulus déglutit. Il s’était entraîné, au début, à résister au véritaserum ; mais le résultat était toujours aléatoire en fonction de la force de l’élixir. Et s’il se rappelait bien, Lily Evans était une très bonne potionniste.
Derrière lui, une théière siffla et tout le monde se tendit, à l’affut. Evans le contourna pour l’enlever du feu.

- Une ou deux fioles, pas plus, répondit-elle finalement. Et arrête de m’appeler Evans.
- Ah oui… Potter, corrigea Gideon d’un air goguenard. Où est-ce qu’il est d’ailleurs, ton chevalier servant ?

Evans coula un regard dans sa direction, probablement hésitante à révéler des informations devant un mangemort.

- En mission, éluda-t-elle. Il est parti ce matin.

Elle avait l’air nerveuse et Regulus comprit ce que son silence ne disait pas. Les missions de l’Ordre étaient variées, d’après ce qu’il avait pu observer au fil des mois, mais la majorité consistait à pourchasser les mangemorts ou à infiltrer différents réseaux proches de Voldemort. En début d’année, Remus Lupin avait failli se faire tuer après plusieurs semaines sous couverture dans un groupe de loup-garou qui vivait reclus dans les montagnes du mont Snowdon au Pays de Galles. COUCOU :mrgreen:
Une rare expression de compassion traversa le visage de Gideon.

- Te fais pas de bile, Evans, dit-il. Il reviendra comme d’habitude pour t’embêter et te faire des déclarations d’amour idiotes. Il en a vu d’autres et il n’est pas seul si ma mémoire est bonne.

La jeune femme esquissa un mince sourire reconnaissant alors que soudain des bruits de pas se firent entendre, comme si quelqu’un descendait un escalier en vitesse, et une voix s’éleva :

- J’ai entendu « embêter » et « idiot » ? On parle de James ? Mouahahahah

Dans un geste contrôlé, Alexia Cassidy ALEXIAAAAA entra dans la cuisine, les mains accrochées au chambranle. Son air amusé s’estompa pourtant comme si elle venait de voir un détraqueur dès qu’elle aperçut Regulus et elle se figea.
Ils se dévisagèrent mutuellement, exactement comme Lily Evans l’avait fait il y a plusieurs minutes. Regulus la trouva différente de l’adolescente qu’il gardait en souvenir, mais cette impression venait sûrement du fait qu’il n’avait jamais pu effacer de sa mémoire le jour où il l’avait vu pâle et inanimée sur un lit d’infirmerie. Ses cheveux châtains lui arrivaient désormais au-dessus des épaules, ce qui lui donnait l’air plus mature. S’il ne se trompait pas, elle avait aussi pris du poids et paraissait en meilleure santé. T'es cruelle Anna

- Regulus… ? Laissa-t-elle échapper sous le coup de la surprise.
- C’est ça ! S’exclama Gideon en claquant des doigts. Regulus ! Impossible de m’en rappeler.

Fabian haussa un sourcil.

- C’était pour ça tout ton cinéma avec « petit Black » ? Pouahahaha Epic Fail Gideon
- J’avoue, j’ai manqué d’imagination sur le coup, concéda Gideon. Mais Regulus ouvre de nouvelles voies ! Pas vrai, Petit Roi ? Ajouta-t-il en s’adressant à lui. Tain il a de la culture Gid

Regulus se contenta d’une œillade assassine. Il haïssait ce surnom. Gideon pensait sans doute être original, mais son grand-père Arcturus l’appelait souvent comme ça depuis des années, lorsqu’il avait réalisé que Sirius était une déception pour la famille. Sans doute une façon de lui montrer que Regulus avait pris sa place en tant qu’héritier.

- Petit Roi, répéta Fabian, consterné. T’as rien de mieux qu’une pauvre traduction ?

Intérieurement, Regulus se disait la même chose ; mais Gideon n’eut pas le temps de répondre car Cassidy s’avança un peu plus dans la pièce.

- Comment… comment il est arrivé ici ?
- Par magie !
- Gide, soupira Fabian. Tais-toi un peu et bois du thé, ça t’empêchera de parler. Ah ils me tuent :lol:

Gideon leva les mains, résigné, tandis que Fabian reportait son attention vers Cassidy.

- On a transplané depuis Londres avec lui. Ça faisait un moment qu’on le suivait à la trace. Il était seul et semblait agité. Quand on s’est retrouvé à l’écart des moldus, on a tenté notre chance. Il ne s’est pas vraiment défendu.

Regulus aurait aimé objecter qu’il n’en avait surtout pas eu l’occasion. L’embuscade des frères Prewett avait été rapide et inattendue, et son esprit avait été trop embrumé par sa mission. Il aurait déjà dû être à Square Grimmaurd à l’heure qu’il était.

- Vous avez prévenu Maugrey ?
- Non, mais je vais le faire, dit Fabian. Fouillez-le en attendant. Et Lily, on va avoir besoin de tes fioles de veritaserum.

Dès qu’il quitta la pièce, probablement pour envoyer un patronus, Evans l’imita. Ses cheveux roux volèrent dans son dos et Regulus la regarda partir avec appréhension. Être seule avec Gideon et Cassidy ne l’enchantait pas plus que ça, mais il tenta de relativiser. Moins de personne dans le pièce signifiait moins de personne pour l’intercepter quand il s’échapperait.
Il sentait le sortilège de stupéfaxion faiblir de seconde et seconde, mais il se garda bien de bouger un muscle. Autour de ses chevilles et de ses poignets, une douce chaleur irradiait des liens qui le retenaient à la chaise, l’empêchant de toute façon de faire le moindre geste. Ca a l'air mal parti son plan d'évasion quand même :lol:
Pendant de longues secondes, ils se contentèrent tous de rester à leur place sans rien faire. Ce fut évidemment Gideon qui brisa le silence.

- Bon, tu le fouilles ?
- Moi ? Non ! Refusa Cassidy.
- Pourquoi ? Je l’ai déjà capturé, j’ai le droit de me reposer non ?
- Arrête… ça serait bizarre, tu le sais.

Un rictus amusé vint ourler les lèvres de Gideon.

- Bizarre ? Parce que tu tapes son frère ? Nargua-t-il. T'as oublié le "te" je pense du coup c'est marrant :lol:

Le teint pâle de Cassidy s’enflamma et Regulus sentit ses propres joues rougirent, embarrassé. Il avait tout fait pour ne pas penser à Sirius jusqu’ici, mais sa soudaine apparition dans la conversation le déstabilisa. Leur expression devait en tout cas être amusante puisque Gideon éclata de rire. Il secoua la tête et se leva.

- C’est bon, j’ai compris, dit-il l’air fier de lui. Je vais le faire. Alors, Petit Roi, qu’est-ce que tu trimballes sur toi ?

Gideon s’agenouilla face à lui et Regulus tenta de reculer instinctivement. Les liens magiques autour de ses poignets se resserrèrent, lui brûlant la peau au passage. Il laissa échapper un sifflement de douleur.

- Ne bouge pas, conseilla Cassidy. Tu vas te faire mal…
- Merci pour ta perspicacité, Alex, railla Gideon. Il avait sûrement besoin de toi pour le savoir. Depuis quand tu t’inquiètes pour un mangemort ?
- Ça s’appelle de la compassion, tu devrais essayer de temps en temps.
- Je n’ai pas de compassion pour les mangemorts, objecta-t-il par-dessus son épaule. Nuance.

Cassidy le fixa longuement, le visage impassible.

- Alors tu n’es pas mieux qu’eux, asséna-t-elle finalement BIIIIM CA CLASHE. Mais c’est pas grave, je sais que t’aimes jouer au gros dur pour te donner un genre.

Gideon roula des yeux, même si un sourire amusé se devinait à la commissure de ses lèvres. Il ne tenta même pas de protester et reporta son attention vers Regulus qui se tendit à nouveau. Du coin de l’œil, il pouvait voir sa baguette négligemment posée sur la table et il retint l’impulsion de tendre la main pour s’en saisir. Gideon lui vida les poches en quelques secondes, étalant devant lui la réplique du médaillon et l’invitation au bal des Malefoy auquel il aurait dû se rendre ce soir.

- Qu’est-ce que c’est ? Demanda Cassidy. Un collier ?
- Aucune idée… Un avis, Evans ?

Lily Evans venait de revenir dans la cuisine, une fiole dans chaque main, et elle se pencha pour mieux observer. Les pierres vertes au centre scintillèrent en accrochant un rayon de soleil.

- On dirait un vieux médaillon, peut-être forgé par des gobelins, supposa-t-elle. Il y a un serpent gravé sur le loquet… Une référence à Serpentard ?
- Pas nécessairement, les sangs-purs ont souvent des serpents sur leurs objets de famille ou sur des bijoux. Le serpent n’est pas officiellement l’emblème des Black, mais ils l’utilisent parfois, expliqua Alexia. Enfin, c’est ce que Sirius m’a dit…
- Et pourquoi le Petit Roi aurait besoin d’un joli collier, hum ? Interrogea Gideon en balançant le médaillon au bout de sa chaîne en or. Un cadeau pour ta maman ? Ce mépriiiis
- Comme s’il allait te répondre, lança Fabian en se glissant par la porte d’entrée. C’est tout ce qu’il avait sur lui ? Vous avez fouillé la poche intérieure de sa cape ?
- J’allais le faire… Maugrey arrive ?
- Dès que sa réunion avec le Ministre est terminée.

Approbateur, Gideon hocha la tête et tendit la main vers la doublure de sa cape pour continuer la fouille, et Regulus fut pris d’un mouvement de panique. Cette fois, il recula si brutalement que ses liens grésillèrent contre sa peau. Il serait tombé à la renverse avec sa chaise si Gideon ne l’avait pas retenu à la dernière seconde.

- Oh la Petit Roi, doucement. Quelque chose à cacher ?

A cacher ? Regulus ne savait pas lui-même. Il se maudit d’avoir gardé cette foutue lettre sur lui. Il n’aurait jamais dû. C’était une marque de faiblesse, une angoisse qu’il n’avait pas réussi à réprimer. Laisser un mot dans le médaillon à l’intention du Seigneur des Ténèbres était une chose – et il se demandait quand est-ce que les membres de l’Ordre allaient avoir l’idée d’ouvrir le médaillon pour le découvrir – mais une lettre aussi personnelle en était une autre. Ooohooooo qu'est-ce que c'est
Gideon tenta à nouveau de l’approcher et Regulus serra les poings.

- Non ! Gronda-t-il d’une voix rauque.
- Regardez tous ! Le Petit Roi parle ! S’exclama Gideon, grandiloquent. Le peuple est impressionné.
- Va te faire voir, Prewett. Laisse-moi partir, c’est ta seule chance de mettre fin à cette guerre. Vous ne pourrez pas gagner contre lui.
- Bien tenté… mais non. Vous n’avez épargné personne parce qu’on vous l’avait demandé, n’espère pas un traitement différent. Comme je l’ai dit, je n’ai aucune compassion pour les mangemorts. Tu ne mettras pas plus fin à cette guerre que nous aujourd’hui, Black, donc tiens-toi tranquille.

D’un geste vif, Gideon plongea la main dans la poche intérieure de sa cape et saisit la lettre froissée que Regulus avait glissé sur un coup de tête, persuadé de mourir dans quelques heures. Il lutta contre ses liens, la mâchoire contractée, et regarda impuissant les autres se rassembler pour mieux lire le nom inscrit sur l’enveloppe.

- « Marlène McKinnon », lut Evans. Oh… EVIDEMMENT (je suis pas une lectrice si soumise que ça je m'en doutais quand même hein :lol: )
- Marlène ? Notre McKinnon ? S’étonna Fabian, surpris. Qu’est-ce qu’elle vient faire là-dedans ?
Cassidy et Evans échangèrent un regard entendu. Regulus ne fut pas étonné que Marlène n’ait pas parlé de leur amitié – ou bien leur relation, il ne savait même pas comment appeler ce qu’il avait eu avec elle – aux autres membres de l’Ordre. Ce n’était pas quelque chose dont on pouvait se vanter en entrant dans un groupe de résistance.
- Tu vas pouvoir lui demander toi-même, dit soudain Gideon. Elle arrive.

Ils tournèrent tous leur tête en même temps. A travers la fenêtre, Regulus vit Marlène qui traversait la pelouse en direction de la maison et il eut l’impression d’avoir avalé un bol entier de couleuvres. Parce que Marlène n’était pas seule. Elle était encadrée de James Potter et de Sirius. Bonjour l'ambiaaance
Avant même qu’il réussisse à intégrer ce qu’il venait de voir, la porte s’ouvrit puis claqua avec fracas. La voix de Potter résonna depuis l’entrée.

- Je déteste faire des missions de surveillance ! On est resté trois heures dehors à regarder les feuilles tomber ! Lily, j’ai besoin d’une aide psychologique !
- Quand je te dis que tu peux faire mieux… marmonna Gideon. Hahahah ça clashe ça clashe

Evans n’eut pas le temps de le rembarrer sèchement que les trois autres entrèrent. Et comme tout le monde, ils se figèrent en découvrant Regulus ligoté sur sa chaise.
En tête du groupe, Sirius fut le premier à le voir. Tout son corps se raidit et son attitude légère parut s’envoler, comme si un poids venait de lui tomber brutalement sur les épaules. Regulus ressentait la même chose. Après deux ans sans voir son frère, sans avoir à vivre constamment dans son ombre aux yeux de tous, il avait oublié ce sentiment d’être jugé dès que leur regard s’accrochait Pas cool. Pourtant, de façon ambivalente, un certain soulagement se diffusa dans ses veines en voyant son frère. « Je te protégerai toujours, promis ». C’est ce qu’il lui avait dit ce fameux soir d’orage 1966. Le petit garçon en lui n’arrivait pas à se défaire de cette promesse.
Potter, lui, se contenta d’un haussement de sourcil étonné avant de se tourner vers Sirius, l’inquiétude inscrite sur ses traits Maaaaw Jaaaames. Regulus eut envie de lui crier que ce n’était pas pour son meilleur ami qu’il devait s’inquiéter, que ce n’était pas Sirius qui était capturé dans le camp ennemi ou qui avait la responsabilité du plus grand secret du Seigneur des Ténèbres. Que tout ne concernait pas toujours Sirius. Mais il garda le silence.
Et au bout de secondes interminables, il se résolut enfin à tourner la tête vers Marlène et son souffle se bloqua. Elle se tenait à seulement quelques pas de lui, confuse. Il ne pouvait pas lui reprocher. Lui-même ne comprenait pas comment tout avait pu basculer à ce point depuis plusieurs heures et il était le principal concerné. Il aurait aimé tendre la main vers elle, lui dire tout ce qu’il avait passé la nuit à écrire, persuadé qu’il ne la reverrait plus jamais. Marlène avait changé elle aussi. Ses cheveux blonds paraissaient plus sombres et lui arrivaient désormais à la poitrine. Elle avait perdu les rondeurs qu’elle affichait à Poudlard, surtout au niveau des hanches et du visage, ce qui lui donnait l’air plus dur.

- Gideon et Fabian l’ont capturé il y a une heure, expliqua Lily en constatant que personne ne prenait la parole. On a prévenu Maugrey, il doit arriver après sa réunion au Ministère. Il n’a pratiquement rien dit et avait ça sur lui.

Elle désigna le médaillon d’un mouvement de menton. Lentement, Potter s’en approcha et l’observa.

- Une amulette qui contient un mauvais sort ? Tenta-t-il.
- Pas à notre connaissance, dit Cassidy en secouant la tête. En tout cas, le collier ne nous a rien fait quand on l’a examiné, mais on n’a pas non plus eu le temps de l’étudier plus que ça…
- Et on a aussi trouvé ça dans sa cape, ajouta Gideon en levant l’enveloppe comme s’il présentait une pièce à conviction. Elle t’est adressée, McKinnon.

Marlène tressaillit, sans détacher son regard de Regulus. Son pouls s’accéléra. Gênaaaaant pas le genre de truc que t'es censé lire avec l'autre en face

- Moi ? S’étonna-t-elle.
- En personne. On ne savait pas que tu connaissais le Petit Roi.

Cette fois, Marlène reporta son attention sur Gideon, perplexe ; et même Potter et Sirius eurent un haussement de sourcil.

- Comment tu l’as appelé ? Dit ce dernier.
- Petit Roi, c’est une traduction de…
- Je sais ce que ça veut dire, coupa Sirius, agacé. Ne l’appelle plus comme ça.

De toute évidence, son frère n’avait pas oublié plus que lui le surnom dont leur grand-père l’avait affublé. Ils avaient eu de nombreux différents au cours des années, mais Regulus partageait au moins une chose avec Sirius : leur aversion pour Arcturus. Le patriarche de la famille n’avait jamais montré la moindre once de compassion envers eux, enfants, et même Walburga répugnait à le laisser seul avec ses fils. Sa canne en argent ne lui servait pas qu’à marcher. Avant sa mort, Regulus se souvenait des marques et des bleus sur les bras de sa grand-mère Melania qui était décédée avant qu’il entre à Poudlard.
Gideon eut un rictus presque effronté et carra les épaules.

- Un problème, Black ? Je ne peux pas me moquer d’un mangemort maintenant ? Ou… de ce mangemort en particulier ?
- Tu insinue vraiment quelque chose, là ? Demanda Sirius d’une voix sourde.
- Je dis juste que…
- Je peux voir la lettre ? Claqua Marlène sèchement, la main tendue. T’as dit qu’elle était pour moi, non ?

Pendant une seconde, Regulus crut que Gideon n’allait pas lâcher Sirius aussi facilement, mais Potter fit un pas en avant pour se mettre épaule contre épaule avec lui et il renonça en soupirant. D’un geste ample, il déposa l’enveloppe dans la paume de Marlène.

- Ça ne répond pas à ma question, dit-il néanmoins. Comment tu le connais ? Ou plutôt à quel point pour qu’il prenne la peine de t’écrire ?

Marlène garda le silence et se contenta d’ouvrir la lettre, les mains tremblantes. Pour la première fois aujourd’hui, Regulus fut heureux que les siennes soient attachées car ça lui évitait la même chose. Mais si ses mains ne tremblaient pas, son cœur paraissait prêt à sortir de sa poitrine comme un oiseau qui tentait de se libérer de sa cage. Son rythme erratique lui faisait tourner la tête et il serra les dents, un cri dans la gorge, incapable d’utiliser sa voix.
Les yeux de Marlène bougeaient au rythme de sa lecture tandis qu’elle parcourait les lignes que Regulus avait mémorisé et récitait dans sa tête en même temps. GENANT GENANT GENANT GENANT

McKinnon,

Tu ne liras jamais cette lettre. Et si c’est le cas, c’est que je ne suis plus de ce monde.

Je ne sais pas pourquoi je t’écris. Il ne me reste que quelques heures avant de partir, et je n’arrive pas à dormir. J’ai pensé à laisser un mot à mes parents mais ils ne comprendraient pas et je ne veux pas les mettre en danger. Et puis j’ai pensé à toi.

Marlène McKinnon. Un nom du passé, une fille qui pensait pouvoir changer le monde parce qu’elle le croyait. Tu ne dois plus vouloir entendre parler de moi et je le comprends. Mais avant de mourir, c’est ton souvenir qui m’est revenu. La fille discrète de Poudlard, toujours prête à aider les autres sans condition, à sauver ce qui ne pouvait pas l’être. Les gens ne te voyaient pas, ils n’avaient d’yeux que pour les héros de l’école, les Maraudeurs ; pour le couple parfait, James Potter et Lily Evans ; pour le garçon à l’aura mystérieuse, Remus Lupin. Mais au milieu de tout ça, il y avait toi.

Tu te souviens de Poudlard ? De notre repère avec le vieux canapé, le tableau avec nos dessins à la craie ? Parfois, j’aimerais y retourner pour échapper à mon quotidien et à ce qui m’attend. Je ne savais pas dans quoi je m’engageais en les rejoignant… Ce n’est pas ce dont mes parents ou Bellatrix avaient pu parler. Tu devrais le voir, le Seigneur des Ténèbres… Il est plus puissant que vous ne le croyez, toi et tes amis de l’Ordre. Vous êtes fous si vous pensez pouvoir l’arrêter.

Je dois être fou aussi j’imagine car je vais faire quelque chose à l’aube et je ne pense pas revenir en vie. Je ne sais pas… Je l’espère… En tout cas, je préfère écrire cette lettre maintenant, juste au cas où, parce que la vérité…la vérité, McKinnon, c’est que j’ai peur. Est-ce que vous aussi, de votre côté, vous avez peur ? Est-ce que les héros ont peur ? En tout cas, je n’en suis pas un.

Ce soir, ce que je vais faire ne sera pas courageux ni héroïque, je le fais juste parce qu’il faut que quelqu’un commence. Si ce que je pense avoir découvert est vrai, alors la tâche est immense et personne, ni moi ni l’Ordre, ne pourra rien faire. Tu ne comprends pas ? Il est trop puissant. Mais il faut que quelqu’un commence. Et peut-être qu’un jour quelqu’un de courageux, plus courageux que moi, quelqu’un comme Sirius ou comme toi, pourra le vaincre.

J’ai hésité à lui laisser une lettre aussi. Mais ce n’est pas pareil. Parce qu’il m’a abandonné il y a longtemps, contrairement à toi. Il criait toujours haut et fort qu’un jour il partirait, il me jetait au visage qu’il quitterait notre famille, mais j’avais cru que ce n’était que des mots. Après tout, il n’avait nulle part où aller et pas d’argent pour vivre. C’était sans compter Saint James Potter, n’est-ce pas ? Je me suis longtemps demandé ce qui se serait passé s’il n’avait pas rencontré Potter dans ce train. Est-ce qu’il serait resté mon frère, est-ce qu’il ne m’aurait pas abandonné ? Ah c'est horrible Toi, tu n’as jamais laissé tomber, tu as toujours cru en moi, même quand il n’y avait plus rien à espérer et que j’avais fait mon choix de les rejoindre. Dis-lui, dis à Sirius, qu’à la fin j’ai essayé de faire ce qu’il aurait fait. Ou non… Non, ne le lui dis pas. Qu’est-ce que ça changerait ?
Je t’ai vu, il y a quelques semaines. Est-ce que tu avais deviné que c’était moi ? Je suppose que oui. Quel autre mangemort t’aurais épargné ? Je m’étais juré que si je t’avais en face de moi, je n’hésiterais pas. Ce sont les ordres. Peu importe la personne, la cause du Seigneur des Ténèbres passe avant tout et on doit être prêt à tout, à tuer l’ennemi. Je n’ai pas pu. Par Merlin, il fallait que tu le fasses n’est-ce pas ? T’engager dans l’Ordre !

Sauve-toi… Arrête ça tant que tu le peux. Moi, je ne peux pas partir. On ne quitte pas le Seigneur des Ténèbres. Mais toi ? Tu pourrais vivre heureuse. Tu vas dire que je ne te connais pas si je te dis ça, que tu te battras jusqu’au bout parce que c’est ce qui est juste. Réfléchis bien. Vous n’êtes tous que des gamins qu’ils envoient à la mort Lol et toi t'es quoi. Bientôt, si ce n’est pas déjà le cas, il sera invincible. Crois-moi, je suis au cœur de leur rang.

En vérité, je suis terrifié. Et si je n’arrivais même pas à faire ce que je dois accomplir ? Et si tout ça ne servait à rien ? Je devine ce que tu penses… Mais non, je ne peux pas te dire ce que je vais faire ni ce que j’ai découvert. C’est trop dangereux. Si je te le dis, qui me dit que tu ne te lanceras pas toi-même dans la tâche ? Je ne le permettrais pas.
Tu étais incroyable. Toi et ton maudit chat. Il va me manquer aussi… je pense. C’est un peu grâce à lui qu’on s’est rencontré, non ? S’il n’était pas venu saccager ma salle commune et que tu n’étais pas venue le chercher, je n’aurais jamais été ton ami. Ah je t’imagine déjà pleurer en lisant ce mot. C’est bien ce qu’on était, n’est-ce pas ? Des amis.
Ne pleure pas. Pas pour moi.

Je ne regrette rien, saches-le. Ni nos rires ni nos disputes. Je ne sais pas si j’aurais pu faire ce que je vais faire cette nuit sans toi, si tu ne m’avais pas ouvert les yeux. Je ne prenais pas assez Livia au sérieux pour ça en tout cas. Elle a quitté l’Angleterre, tu le savais ? Son père voulait la marier à un mangemort et lui faire rejoindre nos rangs. Elle a refusé, bien sûr. Encore une personne qui a eu plus de courage que moi.

Et tu te souviens un jour quand tu m’as demandé si je croyais en quelque chose ? Je me suis trompé. Peut-être que je ne crois pas en dieu ni au mariage ni au destin mais si je crois en une chose, je crois en toi, Marlène McKinnon.

Tu m’as fait voir le monde différemment, Marlène. Et je t’aimais du mieux que je pouvais. NAAAAAAAAAN cette phrase est parfaite

Adieu. Ne pleure pas.

RAB
PS : Brûles cette lettre

Pardon j'ai pas beaucoup commenté parce que c'était très intense pour quelques lignes
J'ai pas grand choseà dire en vrai si ce n'est que c'était déchirant
Euurgh
Ah et je trouve ça affreux comme il met l'abandon de SIrius sur le dos de James. Je comprends le raisonnement, mais James est l'une des personnes qui a le plus aimé Sirius alors c'ets horrible de le voir comme ça beuuh


Après de longues secondes de silence durant lesquelles tout le monde dévisageait Marlène, tendu par la curiosité, elle releva enfin la tête. Regulus sentit un goût de cendre se répandre dans sa bouche en voyant ses yeux emplis de larmes.

- Marlène, souffla Evans en s’avançant d’un pas vers elle.

D’un mouvement sec de la main, Marlène l’arrêta. Sa poitrine se soulevait à un rythme saccadé et Regulus avait l’impression de recevoir sa colère et sa détresse par vague.

- Tu es un idiot, dit-elle d’une voix tranchante. Tu comptais vraiment faire ça ? Et me laisser une simple lettre ?
- McKinnon…
- Faire quoi ? Intervint Fabian. Qu’est-ce qu’il a écrit ? Donne-la moi.

Paniqué, Regulus implora Marlène du regard. Il refusait que quelqu’un d’autre lise cette lettre. Pas temps qu’il était encore en vie. Elle parut comprendre et hésiter. Après tout, elle n’avait aucune raison de lui être loyale, elle appartenait à l’Ordre et il était l’ennemi. Pourtant, un éclat déterminé s’alluma dans ses yeux bleus et elle releva le menton en reculant lentement.
Regulus réalisa qu’elle se trouvait dos à la cheminée. « Brûles cette lettre »

- Marlène ne fait pas ça, gronda Fabian, un éclair de compréhension déchirant ses traits. On a besoin d’informations, tu ne sais pas ce qui pourrait nous être utile là-dedans !
- Il n’y a rien qui ne soit pas pour moi, affirma-t-elle. On pourra l’interroger ou étudier le médaillon.

Et avant que quiconque puisse protester, elle lâcha la lettre. La feuille sembla se suspendre dans l’air, puis tourbillonna avant d’être avalé par les flammes. Le papier se recroquevilla sur lui-même tandis que les bords noircissaient jusqu’à devenir des cendres dispersées par les volutes de fumée.

- Non ! S’écria Gideon en se précipitant en avant. McKinnon !

Il voulut plonger la main dans le feu, mais elle lui saisit le poignet à la dernière seconde.

- Ne fais pas l’idiot, tu vas te brûler !
- Que moi je ne fasse pas l’idiot ? Persiffla-t-il, furieux. T’as perdu la tête, par Merlin ? Cette lettre aurait pu contenir des informations sur les mangemorts, leurs planques, leurs réseaux ! Il ne voulait pas qu’on la lise et tu lui as accordé la seule chose qu’il voulait !
- Je te le redis, asséna-t-elle, il n’avait rien écrit qui aurait pu nous aider. C’était personnel.
- Personnel ? Rugit Fabian à son tour. Je m’en tape que ça soit personnel ! Je me tape de vos histoires de lycéens à la con ! Ça fait des semaines que les mangemorts jouent avec nous comme des hippogriffes avec des furets, ils arrivent à avoir des informations classées secrètes, et quand on arrive enfin à avoir un coup d’avance, tu le détruis sans même nous consulter ? Qu’est-ce qui ne va pas chez toi ?! Ah c'est affreux
Je le comprends mais en même temps il peut faire un peu confiance à Marlène aussi


Le cri de Prewett se répercuta contre les murs et tout le monde tressaillit. La gorge nouée, Regulus se sentit soudain mal d’avoir ainsi compromis Marlène. Elle n’avait rien à voir dans tout ça, il n’aurait même dû être ici. Il avait tout fait pour qu’elle reste à l’écart. Encore une grande réussite dans sa vie, songea-t-il avec cynisme.

- Vous savez quoi ? Débrouillez-vous avec lui ! Reprit Fabian en le pointant du bout de sa baguette. J’attends que Maugrey arrive et je ne bougerai pas un cil quand il vous beuglera dessus ! Ouais ça va faire maaaaal
- Merlin… maugréa Gideon, l’air défait.

Sur ces paroles, les deux frères quittèrent la pièce d’un pas lourd et la porte de la cuisine claqua dans leur dos avec une telle force que les vitres vibrèrent.
Sirius ferma brièvement les yeux, les lèvres pincées, puis soupira.

- J’ai besoin d’air, admit-il. Je vais faire un tour.
- Attends, l’arrêta Evans précipitamment. Est-ce que tu peux mieux regarder le médaillon ? Pour voir si tu sais quelque chose… c’est peut-être un objet de famille ou un bijou qui appartenait à des sang-purs.
- On va regarder ça, dit James en s’emparant du collier sur la table. On revient. Vous venez avec nous ?

Cassidy et Evans hésitèrent, mais un coup d’œil en direction de Marlène parut les décider. Elles hochèrent la tête et tout le groupe sortit par la porte de devant.
Pour la première fois depuis qu’il était arrivé, Regulus réalisa qu’il était en surveillance réduite. Si les liens ne l’avaient pas retenu, il aurait pu bouger maintenant que les effets du stupéfix s’étaient entièrement dissipés. Mais il n’eut pas le temps de penser davantage à un plan d’évasion car Marlène attrapa une chaise et la fit glisser devant lui pour lui faire face. Je l'ai visualisée en train de s'asseoir à califourchon sur la chaise à l'envers, comme on voit dans les films, c'était classe haha
Un nœud se forma dans sa gorge et lui coupa le souffle. C’était étrange d’être confronté une personne qu’on pensait ne plus jamais revoir. Il ne se faisait pas d’illusion, il s’agissait bien d’une confrontation. Marlène avait cette lueur dans le regard. Elle voulait se battre, avoir des réponses, et elle n’abandonnerait pas. Il se demanda si elle le trouvait autant changé que lui la trouvait différente.

- Tu comptais vraiment le faire ? Souffla-t-elle. Mourir sans rien dire à personne ?
- Quel intérêt ? Je n’avais personne…
- Arrête de jouer au martyr. Je viens te prouver que tu pouvais me faire confiance et je vais sûrement avoir de gros problèmes d’ici ce soir. Alors aie au moins la décence d’être honnête avec moi, Reg. C EST BIEN AFFIRME TOI

Regulus frissonna. Personne ne l’avait plus appelé comme ça depuis longtemps. Trop longtemps.

- Qu’est-ce tu veux que je te dise ? Tu as lu ma lettre… J’ai tout écrit…
- Je t’en prie, ne te moque pas de moi, s’énerva-t-elle. Imagine si j’avais vraiment reçu ta lettre en apprenant ta mort… j’aurais eu tellement de questions. Qu’est-ce que tu essayais d’accomplir ? Pourquoi tu n’es pas venu me voir plus tôt ? Est-ce que tu avais réellement tourné le dos à Tu-Sais-Qui ? Pourquoi tu pensais que ce que tu avais découvert était trop dangereux ?

Les coudes sur les genoux, elle se pencha en avant et planta ses yeux dans les siens. Elle avait l’air prête à pleurer et à le tabasser en même temps. Pouahaha j'adore cette phrase

- Aujourd’hui, j’ai l’occasion de te poser ces questions. Et je veux des réponses, Reg. Je peux t’aider.
- Non, tu ne peux pas… protesta-t-il. Dès que Maugrey ou Dumbledore arriveront, je serai jeté à Azkaban si les mangemorts ne me retrouvent pas et ne me tue pas avant.
- Pas si tu parles ! Tu peux passer un accord…

Regulus secoua la tête et un rire amer lui échappa. Peut-être qu’elle n’avait pas autant changé qu’il l’avait cru. Toujours à vouloir sauver ce qui ne pouvait pas l’être Serait-ce Marlène sinon. Et alors que Marlène l’observait, suppliante ; un sentiment d’urgence et une idée folle germèrent dans son esprit.

- Tu veux vraiment m’aider ? Murmura-t-il. Aide-moi à partir d’ici.

Immédiatement, Marlène recula froidement et croisa les bras sur sa poitrine.

- Ne me prends pas pour une idiote non plus, s’agaça-t-elle. Hors de question.
- McKinnon… Marlène… dit-il en inspirant un grand coup. Crois-moi. Il faut que je parte, je dois accomplir la mission dont je parlais dans la lettre. C’est le seul moyen de lutter contre Lui. Tu dois me laisser partir.
- Non. Et ne le demande pas encore une fois. Je ne trahirai par l’Ordre. Je ne te laisserai pas partir en mission suicide, je ne te laisserai pas mourir.
- Pourquoi ? Pourquoi est-ce que ça t’importe ? Ma vie contre une chance d’arrêter le Seigneur des Ténèbres est un faible prix à payer…
- Pas pour moi. Ta vie a autant de valeur que celle des autres et si tu as trouvé quelque chose qui pourrait nous aider à le vaincre, si tu veux vraiment changer de camp, alors on peut…
- Arrête ! S’écria-t-il brusquement, la faisant sursauter. Arrête, par Merlin ! Tu ne comprends pas Marlène ? Ça va au-delà de moi, ça a toujours été au-delà de moi ! Cette guerre, Voldemort, tout ! Arrête d’essayer de me sauver, je n’en vaux pas la peine, ce que j’ai à faire est plus important. (Il marqua une pause, la respiration saccadée). Gemma Ackerley, elle, méritait d’être sauvée… et je l’ai tué Je suis partagée entre la compassion pour Reg et le dégoût. Les dizaines de sorciers assassinés par nos rangs méritaient d’être sauvés ! Et aujourd’hui je peux enfin essayer… essayer de sauver ceux qui restent. Mais pour ça, tu dois me laisser partir… Laisse-moi une chance de faire taire les voix, Marlène, je t’en prie…

Haletant, Regulus ferma les yeux. Dans son emportement, il s’était à nouveau brûlé contre ses liens et la douleur l’ancrait presque au moment présent, même si les voix n’étaient jamais bien loin. La voix des fantômes qui hantaient son esprit ne gardaient jamais le silence. Elles faisaient partie de lui, et celle de Gemma paraissait toujours dominer les autres.
Depuis deux ans, il ne cessait de suivre le mouvement et les attentes de ses proches. La fierté de ses parents réussissait à faire taire sa conscience, les ordres de Bellatrix parvenaient à atténuer ses doutes… Mais les voix reprenaient inévitablement le dessus. Il ne savait pas exactement quand est-ce qu’elles étaient apparues C'est inquiétant un peu haha (nan plus sérieusement c'est glaçant) ni quand est-ce qu’il avait commencé à remettre en question le système dans lequel il évoluait depuis sa naissance. Peut-être qu’elles avaient toujours été là et peut-être qu’il n’avait jamais véritablement cru en la cause qui semblait pourtant animer Bellatrix au cœur de son âme.
Intérieurement, il savait qu’il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même pour ne pas avoir compris plus tôt jusqu’où le Seigneur des Ténèbres était capable d’aller. Il avait repoussé les limites de la magie noire tellement loin que Regulus n’avait plus rien trouvé de fascinant en cet homme et ses croyances.

- Reg, respire, murmura Marlène en prenant sa main. Respire. Ça va aller…

Le contact de sa peau contre la sienne était étrange. Personne n’avait cherché à le réconforter physiquement depuis longtemps et il fut presque étonné qu’elle ose le toucher. La marque des ténèbres parut le brûler sous sa manche.

- Laisse-moi partir, supplia-t-il. Je ne serai pas une menace pour l’Ordre, tu ne me reverras plus…
- J’avais oublié ton entêtement… Regulus, écoute-moi. Je ne sais pas ce que tu crois devoir garder pour toi, mais on ne peut pas te libérer. Si tu parles à Dumbledore, il pourra t’aider, l’Ordre te protégera…
- Dumbledore ? L’Ordre ? Tu t’entends ? S’exclama-t-il. Albus Dumbledore est peut-être le plus grand sorcier du siècle, mais c’est un vieux fou idéaliste qui ne fera pas changer les choses avec sa bande de justiciers secrets Oheh oh tu parles meilleur de Dumby. Je refuse de… de devenir le traitre, celui qui tourne le dos à sa famille. Les pratiques du Seigneur des Ténèbres sont peut-être révoltantes, mais je ne me fais pas d’illusions. Je ne pourrais jamais être comme eux, comme vous ! Je reste un Black, Marlène, et je ne trahirai pas mon nom en m’associant à l’Ordre. Parce que essayer de détrôner Voldemort c'est mieux ?

Le visage de Marlène se durcit. Il avait conscience d’insulter tout ce en quoi elle croyait, mais cette conviction était la seule chose qui lui restait. S’il n’était pas un mangemort, il était quand même l’héritier des Black et personne ne pourrait le lui enlever Hmmm je vois. J'ai envie de lui reconnaître un certain sens de l'honneur mais ça m'énerve trop haha Son père lui répétait sans cesse que la famille était la seule chose qui valait la peine de se battre.
Il ouvrit la bouche, sans même savoir ce qu’il allait dire, mais une voix le devança :

- Qu’est-ce que c’est un Horcruxe ?
Oupsy doooo
Cazolie

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Re: Au temps des Maraudeurs - Terminé [Harry Potter]

Message par Cazolie »

annabethfan a écrit :
*SUITE*


Regulus releva la tête si vite qu’une douleur fusa dans son cou. Juste entre cuisine et le couloir qui menait à l’entrée de la maison, Sirius se tenait dans l’ombre J'admets je pensais que c'était Lily ou James et l'ironie du sort aurait été trop forte. Dans ses mains, le médaillon et le mot se détachaient nettement ; et Regulus sentit son ventre se contracter si violemment qu’il en eu la nausée. Le mince espoir que personne ne penserait à ouvrir le médaillon vola en éclat Lol il les prend vraiment pour des teubés et chaque fragment parut s’enfoncer dans son cœur.

- Un quoi ? Dit Marlène, perplexe.
- Un Horcruxe, répéta-t-il avançant à sa hauteur. C’est ce qu’il a écrit sur le parchemin.

Les sourcils froncés, Marlène se saisit du papier que Sirius lui tendait, même s’il ne le lâchait pas du regard. Encore une fois, Regulus se souvenait parfaitement des quelques lignes écrites d’une main tremblante la veille.

Au Seigneur des Ténèbres,
Je sais que je ne serai plus de ce monde bien avant que vous ne lisiez ceci, mais je veux que vous sachiez que c’est moi qui ai découvert votre secret.
J’ai volé le véritable Horcruxe et j’ai l’intention de le détruire dès que je le pourrai.
J’affronte la mort dans l’espoir que lorsque vous rencontrerez un adversaire de votre taille, vous serez redevenu mortel.
R.A.B.
Harry T.T T.T Le chapitre Dans la forêt. Mon préféré de toute la série et le plus déchirant T.T

Marlène se mordit la lèvre.

- Je ne comprends pas, avoua-t-elle. Quel « véritable Horcruxe » ? Qu’est-ce que c’est ? Et comment ça « redevenu mortel » ?
- C’est ce que j’aimerais aussi savoir, approuva Sirius en s’asseyant à côté d’elle. On a trouvé ce mot caché à l’intérieur du médaillon. James et Lily sont partis en parler aux Prewett. Alors, Reg ? Ajouta-t-il avec un coup d’œil presque provocateur en sa direction. Tu vas enfin parler ? Déjà, juste ça, ça changerait toute l'histoire haha. Si Harry avait su de quoi il retournait dès le tome 4 ou 5 ça aurait singulièrement raccourci sa quête

Regulus serra la mâchoire, résolu à s’enfermer dans son silence, et Sirius et Marlène parurent le percevoir car ils lui lancèrent le même regard exaspéré. Maintenant en infériorité numérique, il avait l’impression d’être une bête prise dans un piège, incapable de s’échapper. Et même s’il sentait la magie couler dans ses veines, comme une part intégrante de lui-même, il ne pouvait rien en faire sans sa baguette. Eh tout est relatif, demande à Vic

- Merlin ! S’énerva Sirius. Parle, bon sang ! Arrête avec tes conneries, ne fais pas semblant ! C’est évident que tu as découvert quelque chose qui t’as fait changer d’avis. Je te jure que je n’hésiterai pas à utiliser le veritaserum s’il faut aller jusque-là !
- Et si je parle, tu sais ce qu’ils me feront ? Rétorqua-t-il. Tu as pensé aux conséquences ? Ils me tueront dès qu’ils me mettront la main dessus Mais tu comptes te suicider de toute façon bolosse ! Et non, je ne veux pas de la protection de Dumbledore.

Le mépris qu’il mit derrière le nom sonna même à ses oreilles, mais il n’arriva pas à se retenir. Il savait qu’il devait avoir l’air d’un enfant capricieux et il mit un point d’honneur à garder la tête haute pour tenter de garder la face. Malgré tout, il ne mentait pas. Il ne rejoindrait pas ni l’Ordre ni Dumbledore… Il n’était pas Sirius par Merlin ! Il n’avait pas passé des années à sortir de son ombre pour redevenir son double. En vrai il est juste aussi obstiné que son frangin, c'est juste affligeant haha
Son entêtement parut encore plus énervé son frère qui bondit soudainement sur ses pieds et se mit à arpenter la pièce, les poings serrés contre lui, comme s’il se retenait de les lui mettre dans la figure.

- Très bien, on arrête les petits jeux mesquins maintenant, Reg, s’impatienta-t-il. Tu as bien fait comprendre à tout le monde que tu nous détestais, que tu étais mieux que le commun des mortels, mais si cet « Horcruxe » est vraiment si important pour Tu-Sais-Qui et que ça peut nous aider, alors mets ta fierté de côté deux minutes et…
- Que moi je mette ma fierté de côté ? Coupa Regulus, incapable de se retenir. C’est toi qui me dis ça ? Tu as toujours placé ta foutu fierté avant tout le reste, avant ta famille, ne joue pas l’hypocrite ! Ah bah voilà hahaha
- Sauf que ce n’est pas de moi dont il s’agit aujourd’hui, ni même les Black, c’est ton Maître adoré…
- … ce n’est pas mon Maître…
- Et il est hors de question que je te laisse mourir pour Lui !

Regulus déglutit. Il s’était toujours demandé comment Sirius réagirait en apprenant sa mort, s’il le pleurait un tant soit peu ou s’il l’ignorerait comme il l’avait fait toutes ces années. Son agitation à cet instant lui donnait un semblant de réponse.

- Sirius, calme-toi, pria Marlène. Les autres ne vont pas tarder à revenir, Reg, et je te promets de prendre ta défense, mais seulement si tu parles…. Pour la dernière fois, qu’est-ce qu’un Horcruxe ? Et pourquoi tu pensais mourir en le détruisant ?

Le pire dans tout ça, c’est que Marlène était sincère. Il le savait. Elle ferait tout pour le défendre et pour que l’Ordre ne le livre pas au Ministère s’il l’aidait, mais les mots restèrent bloqués entre ses lèvres. Kreattur lui avait raconté ce que le Seigneur des Ténèbres avait créé dans cette grotte, jusqu’où il s’était enfoncé dans la magie noire. Il n’osait pas imaginer ce qu’il ferait aux personnes qui découvriraient son secret.
Pourtant, il avait conscience d’être dans une impasse. Il ne pouvait pas se taire indéfiniment et quand Dumbledore arriverait, il comprendrait forcément ce qu’était un Horcruxe, et alors il perdrait son seul atout. Sa seule chance de partir d’ici était encore de négocier.

- D’accord, murmura-t-il en inspirant un grand coup. Je vais parler. Mais en échange, je veux une promesse.
- Laquelle ? Se méfia Marlène.
- Pouvoir accomplir ce que j’avais prévu.Honnête Voilà ce que je propose, je vous livre le strict nécessaire de ce que vous avez besoin de savoir pour me croire et en contre partie vous me libérez. Je vous jure que les informations que je vais vous donner pourront aider l’Ordre à renverser le Seigneur des Ténèbres.

Marlène et Sirius échangèrent un regard équivoque. Ni l’un ni l’autre n’avait envie de faire cette promesse, mais l’enjeu de son secret ne leur échappait pas. Ils se battaient depuis deux ans dans cette guerre et avaient perdu des personnes chères. Ils voulaient enfin pouvoir y mettre un terme.

- J’accepte, mais à une condition, argua Sirius. Tu ne pars pas seul. Je viens avec toi.

Regulus le dévisagea, incrédule.

- Quoi ? Pour que tu puisses me recapturer ? Hors de question !
- Non, corrigea son frère, pour que je puisse te ramener en vie de cette foutue mission.

Son ton ne soufflait aucune réplique et il comprit qu’il ne pourrait pas négocier davantage. Dans un coin de son esprit, il se dit qu’il arriverait bien à semer Sirius s’ils partaient d’ici, et à contre-cœur il se résolu à hocher la tête.

- D’accord, accepta-t-il à nouveau. Donc c’est promis ? Vous me laisserez partir avec Sirius ? C'est quoi ce plan ils vont s'entretuer
- On veut d’abord des explications, mais oui on promet, dit Marlène. Tu sais que tu peux me faire confiance, pas vrai ?

Si un autre membre de l’Ordre lui avait fait cette promesse, Regulus ne l’aurait pas cru. Marlène avait toujours été différente de toute façon. Mais maintenant que c’était le moment de tout raconter, il ne savait plus par quoi commencer. Tout ce qu’il avait appris ces derniers mois se brouillait dans sa tête et il enfonça ses ongles dans ses paumes, nerveux.

- J’avais des soupçons sur le Seigneur des Ténèbres depuis plusieurs mois, raconta-t-il, les yeux résolument fixés sur un point au-dessus de l’épaule de Sirius pour éviter de croiser son regard. Quelque chose n’allait pas avec lui… euh tout ?
- Comme le meurtre d’innocents ? T’as mis autant de temps à réaliser que c’était un psychopathe ? Railla son frère, goguenard. Je me suis toujours dit que la fois où tu as dévalé les escaliers à trois ans avait dû t’amocher la tête. :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: Il est vraiment trop bête
- Laisse-le parler, le rabroua Marlène. Continu, Reg.

Elle l’encouragea d’un hochement de tête sec, signe que malgré sa façade conciliante, elle était sûrement aussi en colère que Sirius contre lui.

- Je disais que quelque chose n’allait pas avec lui, reprit-il, fébrile. Surtout au niveau de son apparence. La première fois que je l’ai vu, en sixième année, il ressemblait encore à… à un être humain je suppose. Et puis, ça s’est dégradé progressivement. Parfois, il partait pendant des jours, et on n’avait aucune nouvelle. Quand il revenait, ses traits paraissaient déformés, ses cheveux perdaient de leur couleur… Les traces de magie noire était évidente, mais je n’avais jamais entendu parler d’un phénomène pareil. Jusqu’à noël dernier. J’étais à Square Grimmaurd pour le bal de famille, dans la bibliothèque, quand Kreattur est apparu. Je l’avais… je l’avais recommandé auprès du Seigneur des Ténèbres la veille parce qu’il avait besoin d’un elfe. Mais quand il est revenu… Merlin… (Il marqua une pause, la voix brisée, avant de se reprendre). Il hallucinait et se tordait de douleur. Nooooon J’ai dû l’assommer pour que ses cris ne rameutent pas tous les invités. Quand il est revenu à lui, il m’a expliqué que le Seigneur des Ténèbres l’avait emmené quelque part pour cacher un Horcruxe. J’ai mis près d’une heure à lui faire cracher le morceau, il essayait de se frapper la tête avec les livres…
- T’aurais dû le laisser faire… Maudit elfe… Pouahahah Sirius
- La ferme, gronda Regulus. Kreattur a vécu un enfer, sans lui personne n’aurait jamais su ce qui se passait ! Parce que j’ai cherché. Un Horcruxe est un objet dans lequel un sorcier ou une sorcière peut placer une partie de son âme… Il faut littéralement fracturer son âme en deux !
- Merlin… Oh Merlin… souffla Marlène. Y a un truc que je me demande, c'est est-ce que chaque meurtre fracture l'âme ou y a une "manip" spéciale haha Nan parce que Voldy a tué plus de 7 personnes dans sa vie

Elle avait considérablement pâli et même Sirius paraissait horrifié.

- Une fois qu’une partie de l’âme est placée dans l’objet, le sorcier est immortel. Même si on cherche à tuer ton enveloppe physique, une partie de ton âme est encore en vie. Mais déchirer son âme a un prix… On devient instable, ce n’est pas une vie complète… Le Seigneur des Ténèbres défendait déjà une certaine… idéologie, mais depuis quelques temps il devient plus extrême…
- Mais alors l’Horcruxe qu’il a fait avec Kreattur… ? C’était… ? Lol tu serais déjà mort (il faut que j'arrête de dire lol, c'est de la faute de Flam)

L’air dégoûté, Sirius désigna le médaillon qu’il tenait toujours dans les mains et Marlène eut un mouvement de recul.

- Non, s’empressa de les détromper Regulus, ce n’est qu’une copie. C’est le médaillon de Salazar Serpentard. D’après les historiens, il était dans sa famille et passait de génération en génération mais personne ne l’a vu depuis le début du siècle. Je ne sais pas comment il s’est retrouvé entre les mains du Seigneur des Ténèbres. J’ai réussi à en trouver une copie…

- Pourquoi ? Demanda Marlène, confuse. Pourquoi avoir une copie et mettre ce mot à l’intérieur ?

Regulus hésita une fraction seconde, mais Sirius parut comprendre et il laissa échapper une exclamation incrédule.

- J’arrive pas à y croire, dit-il. Tu voulais vraiment échanger le vrai Horcruxe avec ta copie, pas vrai ? Et signer ton vol ? L’escalier a fait plus de dégâts que j’pensais, t’es retardé ou suicidaire ?! Sirius me tue il a aucune limite :lol:
- Quel importance que je signe ou non ? Je ne comptais pas le revoir à nouveau… J’ai été assez clair à ce sujet.

Sa réponse figea son frère. Jusqu’à présent, Sirius n’avait pas dû le prendre sérieux ni réaliser l’ampleur de la mission dans laquelle il s’était engagé. A côté de lui, les yeux de Marlène étaient embués de larmes et sa jambe tressautait, comme si elle tentait de refouler l’émotion qui l’assaillait.

- Où… où est l’Horcruxe ? Où est-ce qu’il avait emmené ton elfe ? Demanda-t-elle au bout de quelques secondes d’une voix étonnamment ferme. Qu’est-ce qu’il y a dans cet endroit pour que tu sois persuadé à ce point d’y mourir ?

Un sourire triste étira les lèvres de Regulus.

- Tu n’as pas besoin de le savoir, McKinnon. Je vais m’en occuper. Mais tu dois respecter ta promesse maintenant. Laisse-moi partir.
- Quoi c’est tout ? Non ! Je veux plus de détails, on doit savoir comment le vaincre…
- Vous pourrez le vaincre quand l’Horcruxe sera détruit HAHAHAHA SI SEULEMENT c'est trop cruel, affirma-t-il. Et pour ça, Kreattur doit m’emmener jusqu’à lui.

Marlène parut sur le point de protester, mais Sirius se leva avant qu’elle puisse émettre une phrase. Il avait l’air grave et Regulus sentit son cœur s’affoler douloureusement une fois de plus. Tout se jouait maintenant. Il leur avait révélé une partie de ses découvertes et il espérait que c’était suffisant.
Il ne laisserait personne d’autre descendre dans cette caverne. De toute façon, Kreattur n’obéissait qu’aux Black et n’emmèneraient aucun membre de l’Ordre sans en avoir reçu l’instruction. La seule chose qui inquiétait Regulus était de savoir si Sirius pouvait encore contrôler l’elfe. Il avait été renié, brûlé de la tapisserie, mais il n’avait jamais su si ses parents avaient fait les démarches administratives officielles je m'attendais à un truc genre "si les liens magiques avaient été rompu" mais non c'est jsute de l'administratif :lol: . Même si leurs parents clamaient que leur aîné n’était plus rien à leurs yeux, ce dernier lien qui unissait Sirius à la famille devait être difficile à couper.
Brusquement, Sirius sortit sa baguette et la pointa sur lui. L’espace d’un battement de cœur, il fut persuadé qu’il avait échoué et qu’il ne partirait pas.
Et ses liens cédèrent.

- Alors ? Lança Sirius en voyant qu’il ne bougeait pas. Tu viens ? On va à la chasse à l’Horcruxe et voir à quel point cette chute dans l’escalier t’as amoché…

ET MARLENE ALORS ????



Voilà!!
Je ne prétends retranscrire aussi bien l'Ordre et ses membres, notamment leur attitude/psychologique à cette époque, aussi bien de Cazo. J'ai un peu arrangé à ma sauce pour que ça colle à mon bonus donc désolé si les personnages semblent un peu désinvoltes parfois.
J'ai hâte d'avoir vos retours et j'essaye d'écrire et de poster la suite au plus vite :D
C'est vraiment un super bonus Anna. Déjà c'était trop cool de les faire tous réunis au QG. il y avait des petits moments marrants et c'était chouette
mais bon le sujet est par hyper fun, et tu l'as très bien transcrit. La lettre de Reg uuuuuugh
La réaction de Marlène était parfaite; tout va hyper vite mais finalement comme la situation est super intense, ça paraît normal. Sirius et Reg, fidèles à eux-mêmes... J'ai mes doutes sur leurs capacités à ne pas s'entretuer haha
Voilà voilàààà, j'ai hâte de lire la suite !! Et de voir la réaction de Marlène
Byyyye
annabethfan

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Re: Au temps des Maraudeurs - Terminé [Harry Potter]

Message par annabethfan »

Et bah j'ai finalement réussi à l'écrire cette partie 2 :lol: :lol: Après deux mois, voici donc la suite de ce bonus qui explore l'idée suivante : et si Regulus s'était tourné vers Marlène et Sirius avant de partir dans la caverne ? Voici donc la suite. Pour rappel, Regulus venait d'être capturé et interrogé par l'Ordre du Phénix. Il avait révélé à Marlène et Sirius sa découverte de l'Horcruxe et en échange d'informations, il demandait sa libération. Sirius avait accepté à une condition: il l'accompagnait.

Merci énormément à Perri, Clem et Cazo pour leur aide et leur soutien! *Keur sur vous*

ALERTE: Deux parties ^^


Partie 2 : Au cœur des Ténèbres

Incrédule, Regulus contempla ses liens qui gisaient désormais entremêlés au sol. Il mit plusieurs secondes à bouger, incapable de croire que son récit avait été suffisant pour convaincre son frère. Pourtant, Sirius se tenait bien devant lui et attendait qu’il se lève sous les yeux incrédules de Marlène qui ne cessaient de faire des allers-retours entre eux, comme si elle s’attendait à ce que Sirius se jette finalement sur lui pour lui jeter un sort.
Avec appréhension, Regulus se remit debout, et rien ne l’arrêta. Il sentit simplement un éclat de douleur traverser ses poignets là où les liens avaient entaillé sa peau.

- Tu… tu me laisses vraiment partir ? Demanda-t-il.
- Non, répondit Sirius. Je pars avec toi ; nuance. Et on doit y aller tout de suite avant que les autres ne reviennent ou pire que Maugrey et Dumbledore arrivent. Je n’ai aucune envie de leur expliquer ce que tu fais en liberté à te promener dans la cuisine.

Il était déjà en train d’attraper sa cape alors que Regulus se tenait toujours figé au milieu de la pièce, trop surpris pour réagir.

- Reg ! Le pressa son frère. Bouge !
- Attendez ! Retint Marlène en sortant elle aussi brusquement de sa torpeur. Et moi ?
- Tu restes pour expliquer !
- Quoi ? Sirius !

D’un geste vif, elle le saisit par le bras et le força à s’arrêter. Regulus, qui n’avait pourtant même pas bougé, se figea encore un peu plus devant sa détermination. Il prit davantage conscience en voyant son frère obtempérer, l’air agacé mais attentif, que Marlène n’était plus seulement la jeune fille pleine de compassion qu’il avait connu à Poudlard ; elle était un membre de l’Ordre et agissait comme tel.

- Ralentis deux secondes, ordonna-t-elle, et pour une fois je t’en supplie prends le temps de réfléchir. Tu ne peux pas juste sortir de cette maison et l’emmener dans une mission suicide en espérant juste vous en sortir. Et vous ne pouvez certainement pas me laisser derrière pour expliquer !
- Marlène… Je ne ferais pas ça si je n’avais pas confiance en toi…
- Ce n’est pas une question de confiance, c’est une question de bon sens. Je sais que je ne suis pas James, mais s’il te plaît laisse-moi te freiner pour une fois ou tu vas te mettre en danger, mais surtout tu vas le mettre en danger, dit-elle en le désignant de la main.

Regulus comprenait son point de vue, mais du sien, Marlène ne faisait que le ralentir. Il n’avait qu’une envie : partir d’ici, franchir les barrières de protection, transplaner et semer Sirius dans la foulée pour pouvoir aller récupérer Kreattur.

- Par Merlin, Sirius, il n’a même pas sa baguette !

Ce détail important n’avait pas traversé son esprit, ni celui de son frère visiblement, car ils échangèrent un regard qui signifiait clairement « elle a raison » et « on est des idiots » à la fois.
Sirius jura à voix haute, agité.

- Où est-ce qu’elle est ? S’enquit-il. Il faut qu’on la récupère.
- Prewett a dû me la prendre… Oui, il me l’a pris quand ils m’ont arrêté.
- Lequel ?
- Quoi ?
- Prewett ! S’impatienta Sirius. Lequel a ta baguette ?

Regulus tenta de se remémorer ce qui s’était passé près de la Tamise et il se souvint brusquement en premier d’une barbe rousse et d’un sourire moqueur.

- Gideon, dit-il. C’était Gideon.
- Evidemment, soupira Marlène.
- Tu crois qu’il l’a toujours sur lui… ?
- Il l’a pris en sortant de la cuisine, se souvint soudain Sirius en serrant les dents. Merlin !

De frustration, il donna un coup dans la chaise qui manque de se renverser. A contrario, Marlène paraissait plus calme et posée, mais une lueur déterminée brillait dans ses yeux. Elle le regardait comme elle l’avait toujours regardé : avec un espoir sans limite. Si Regulus savait une chose, c’est qu’elle ne le laisserait pas tomber. Pas après avoir brûlé la lettre et s’être mis une partie de l’Ordre à dos seulement dix minutes après l’avoir revu, sans demander d’explication mais simplement parce qu’elle avait eu confiance en lui. Il n’arrivait pas à comprendre pourquoi elle agissait ainsi, ce qu’elle voyait en lui pour avoir une foi si grande, mais il savait que c’était la seule chose qui le maintenait à flot au moment présent.

- Qu’est-ce qu’on fait ? S’impatienta-t-il malgré tout, conscient que chaque seconde écoulée pouvait être celle de trop. J’ai besoin de ma baguette !
- Il ne l’a peut-être pas gardé avec lui ? Il l’a peut-être déposé dans le bureau de Maugrey ?
- Lily allait déposer ses fioles de veritaserum là-bas, dit Sirius, une note d’espoir dans la voix. En attendant que les autres arrivent. Je devais y mettre le médaillon aussi.
- On va voir, décida Marlène. Toi, viens avec nous !

Regulus voulut protester, mais Sirius et Marlène étaient des membres entraînés de l’Ordre et, malgré leur empressement, aucun d’eux n’aurait pris le risque de le laisser seul hors de leur vue. De mauvaise grâce, Regulus leur emboîta le pas et s’engouffra à son tour dans le couloir étroit et sombre qui donnait sur plusieurs pièces.
Ils ne firent que quelques pas et Regulus manqua de rentrer dans Marlène lorsqu’elle s’arrêta brusquement devant une porte. Immédiatement, il recula comme s’il s’était à nouveau brûlé contre ses liens et elle lui jeta un regard lourd à travers ses cils mais ne commenta pas. Sirius, qui était de dos en train d’ouvrir la porte du bureau, ne remarqua rien et se contenta de jeter par-dessus son épaule un simple :

- Restez-là. Je reviens.

Et il s’engouffra dans le bureau en laissant la porte entre-ouverte.
Regulus pouvait presque entendre son cœur battre frénétiquement. S’il n’avait pratiquement rien ressenti en étant capturé par les frères Prewett, ses émotions paraissent le rattraper maintenant. Il ressentait l’importance de l’instant. Son destin se jouait peut-être en ce moment même. Il devait être extrêmement pâle car Marlène le dévisagea, inquiète.

- Reg ? Tu vas… ?
- Oh arrêtez vos conneries ! S’écria soudain une voix.

Cette fois-ci, Regulus fut persuadé que son cœur s’arrêta de battre littéralement plusieurs secondes. Il avait reconnu la voix de Gideon.
En face de lui, tout le corps de Marlène se raidit et elle pivota sur ses hanches, sa baguette à moitié levée devant elle, prête à se battre ou à faire barrage de son corps devant lui, il ne savait même pas ; puis elle se détendit imperceptiblement. D’un mouvement de tête, elle désigna la porte un peu plus loin, celle qui devait donner sur un salon ou une pièce commune, et lui fit signe de ne pas faire de bruit en posant un doigt autoritaire contre ses lèvres. Regulus comprit une seconde plus tard que les autres devaient être rassemblés là-bas quand la voix de Lily Evans répondit, agacée.

- Ce ne sont pas des conneries, si tu prenais la peine de nous écouter…
- Et moi je vous dis que je n’en ai rien à faire de ce qui s’est passé entre eux à Poudlard ! On parle d’un mangemort, Evans. Un mangemort qui avait des informations précieuses sur lui et que McKinnon a jugé bon de brûler sans consulter personne seulement cinq minutes après être revenue !
- Elle ne l’aurait pas fait si… commença Cassidy maladroitement.
- Elle n’aurait rien du faire du tout, coupa Fabian, implacable. Peu importe les « si ». Maugrey va être furieux.
- Regulus est un cas à part, tenta d’expliquer Potter à son tour. Je ne dis pas qu’il n’est pas dangereux ni qu’on ne devrait rien faire mais…
- Mais il est le frère de ton grand ami, c’est ça ?

Le sarcasme qui imprégnait chaque mot de Gideon résonna jusque dans le couloir et Regulus devina ce qui allait suivre avant même que Potter ne réponde. Il en roula des yeux tellement c’était prévisible.

- Si c’est encore une insinuation contre la loyauté de Sirius, tu ferais mieux d’arrêter, Prewett. Je ne le répèterai pas.
- James…
- Non, Alex. C’était marrant la première fois, mais à ce niveau c’est de l’acharnement. Lui-même ne le pense même pas et il le sait. Sirius a assez prouvé sa loyauté.

Un silence suivit le coup d’éclat de Potter et Regulus pria presque intérieurement – et égoïstement – pour que la
conversation reste sur Sirius, mais évidemment comme Gideon venait d’être privé d’une cible, il revint sur la première.

- Très bien, admettons que ça n’a rien à voir avec Sirius, admit-il. Revenons sur McKinnon qui a la loyauté chevillée au corps depuis qu’on l’a connaît et qui d’un coup fait un geste pour un mangemort qui vient de débarquer. Etrange non ?
- Si tu remets aussi en cause Marlène…
- Non Evans, je questionne l’attitude de Marlène, nuance ! Alors, c’est quoi l’histoire ?

En face de lui, Marlène paraissait mal à l’aise en entendant ainsi les autres parler d’elle à quelques mètres et Regulus ne pouvait que la comprendre. Il était celui qui avait dû rester impassible alors qu’elle lisait la lettre qui lui avait écrite en pensant ne jamais la revoir après tout.

- Il n’y a pas vraiment d’histoire, commença Cassidy maladroitement. Enfin je crois… ? Je n’ai pas tout suivi en dernière année, mais d’après ce qu’on a compris… ils étaient proches ?
- Me demande pas, c’est moi qui aie posé la question, rétorqua Gideon, presque goguenard même si une touche de colère était encore perceptible dans sa voix. Proches, tu dis ?
- Assez pour l’embrasser le dernier jour, commenta Potter instinctivement.
- James ! S’agaça Evans, comme si elle lui reprochait d’avoir divulgué l’information.

Pour la énième fois dans sa vie, Regulus maudit James Potter en trente-six langues dans son esprit. Il avait toujours eu la peau pâle et il était sûr de rougir en cet instant même. Résolument, il garda les yeux fixés sur la porte du bureau où il entendait lointainement Sirius fouillé un tiroir et refusa de tourner la tête pour rencontrer le regard de Marlène.
Il se souvenait de ce jour de juin. La dernière fois qu’il l’avait vu à Poudlard. Ils ne s’étaient pas recroisés après, ni dans le train ni sur le quai de la gare. Ce jour-là, sous un soleil de plomb, il avait pris conscience qu’elle quittait le château et qu’il ne la reverrait sans doute jamais autre part que sur un champ de bataille. Qu’il devrait passer l’année suivante seul, sans leurs rendez-vous qui n’appartenaient qu’à eux. Et il avait craqué. Juste pendant une seconde, il avait enfoui en lui ce qu’il avait passé tant de temps à ignorer et il l’avait embrassé. Il ne se souvenait même pas vraiment de la sensation du baiser en lui-même, sûrement assez maladroit et désespéré, mais il se souvenait du symbole qu’il avait représenté pour lui. Celui d’un adieu irrémédiable.

- Ah voilà, ça devient intéressant ! S’exclama Gideon. Embrasser tu dis ? Ils sortaient ensemble ?
- Encore une fois, pas vraiment… répondit Cassidy prudemment. On n’a jamais bien su ce qui s’était passé entre eux, mais Regulus avait un faible pour Marlène. Il était… différent avec elle je dirais… ?

A nouveau, Regulus sentit le sang lui monter au visage. Il ne s’était pas rendu compte que les autres avaient perçu la différence d’attitude qu’il affichait avec Marlène.

- Différent en quel sens ? Demanda Fabian, une note intéressée dans la voix.
- Je ne sais pas… protecteur ? Il l’a défendu contre un Serpentard un jour, je me souviens. Il paraissait plus ouvert avec elle, moins lointain… Non ? Ajouta-t-elle en direction des autres.
- Si, tu as raison, convint Evans. Vous n’avez jamais vu Regulus à Poudlard, mais disons qu’il avait l’image de tout ce qu’un Black pouvait représenter. Fier, parfois arrogant, un sang-pur typique… Je ne lui ai jamais parlé réellement. Mais je l’ai vu avec Marlène le dernier jour… D’un coup, je l’ai vu pour ce qu’il était…
- C’est-à-dire ?
- Un gamin de seize ans qui avait le poids du monde sur ses épaules et qui venait de vivre son premier chagrin d’amour.

Cette fois, Regulus aurait voulu être avalé par le sol. Il ne savait pas d’où Evans sortait cette phrase, et encore moins ce ton compatissant, mais les deux réussirent l’exploit de réduire Gideon au silence momentanément. Incapable de se retenir, il releva finalement les yeux et vit que Marlène le regardait intensément, comme si elle jugeait sa réaction. Au fond de son esprit, il se fit la remarque qu’elle avait pris en assurance… Jamais elle n’aurait osé le confronter de la sorte quand ils étaient à Poudlard.
Le ventre douloureux, il dût pourtant admettre qu’Evans avait raison. Il n’en avait sans doute pas eu conscience à l’époque, mais l’année suivante, alors qu’il était désormais seul à Poudlard, avait été un réveil douloureux. Il ne s’était pas rendu compte à quel point il s’était accoutumé à retrouver Marlène dans leur repère, ou à voir son frère et les Maraudeurs parcourir bruyamment les couloirs. D’un coup, ces repères familiers lui avaient été arrachés et il s’était raccroché à ce qu’il connaissait : Dolohov, Livia, les jumelles Zabini… et Rosier. L’ancien préfet de Serpentard devenu mangemort venait à chaque sortie à Pré-au-Lard pour parler aux élèves susceptibles de rejoindre les rangs du Seigneur des Ténèbres et Regulus en faisait évidemment partie. Les discours grandiloquents de Rosier représentaient une stabilité indéfectible dans sa vie, même s’il le détestait au plus profond de lui-même. Rosier n’aurait jamais dû être là. Il aurait dû être de l’autre côté de l’océan avec Elizabeth Yaxley et leur enfant. Pourtant, de toute évidence, il n’avait pas pris la peine de la suivre dans son exil.
Sa colère lui avait finalement été bénéfique. Elle avait réussi à apaiser la douleur liée au départ de Marlène et de Sirius, comme si les deux sentiments se battaient dans son ventre pour avoir l’ascendant et que la colère, émotion qui l’avait porté jusqu’ici dans la vie, réussissait à s’imposer.
En face de lui, Marlène l’observait toujours et paraissait embarrassée elle aussi à cause du commentaire d’Evans. Même son embarras lui sembla différent. Elle n’avait plus cette rougeur excessive ou ce regard fuyant, elle restait déterminée, comme si elle avait connu bien pire. Regulus supposa que c’était le cas.
Dans le salon, les éclats de voix reprirent :

- Donc vous êtes en train de me dire qu’on a capturé un mangemort au cœur tendre ? Railla Gideon.
- Non, non… coupa son frère d’un ton empressé. Justement ! Cette histoire est intéressante.
- Ah bon ? S’étonna Potter.
- Vous ne comprenez pas ? S’impatienta Fabian en frappant brusquement dans ses mains. Si le petit Black est vraiment attaché à Marlène, c’est un avantage ! Pour nous, je veux dire. Et Sirius aussi d’ailleurs. Ils peuvent le faire flancher plus facilement.
- Qu’est-ce que tu veux dire par flancher ?
- Une guerre ce n’est pas que des batailles, Alex. C’est aussi de la psychologie. Et Marlène et Sirius peuvent être nos cartes maîtresses.

Regulus frissonna. Il n’aimait pas le ton calculateur de Fabian.

- Je ne suis pas sûre que ça fonctionne, contra Evans, mesurée. Je sais que je viens de dire que Regulus était différent avec Marlène, mais il n’était pas et surtout n’est pas idiot pour autant. Ne le sous-estime pas. Il ne se mettra pas à parler juste parce que Marlène pose les questions. Et Sirius et lui… c’est compliqué, ils ne s’entendaient pas bien, je pense même qu’envoyer Sirius sera contreproductif. Il va se braquer juste par principe.

Encore une fois, la perspicacité d’Evans l’étonna. Il se rappelait une jeune fille intelligente, bien sûr, comme tout le monde à Poudlard, mais elle se révélait tout aussi douée pour percer à jour les émotions humaines.

- On ne l’a pas laissé précisément avec ces deux personnes pourtant ? Commenta Gideon.

Marlène se raidit à nouveau, sur le qui-vive, juste au moment où Alexia Cassidy suggérait :

- Et on devrait peut-être retourner le surveiller jusqu’à l’arrivée de Maugrey, non ?
- Merlin, jura-t-elle à voix basse. Sirius, dépêche-toi !

Elle allait ouvrir la porte du bureau, mais elle n’eut pas à le faire. Le battant s’écarta vivement pour révéler Sirius, une lueur de triomphe dans les yeux, une baguette en bois de cyprès brandit devant lui. Regulus sentit une vague d’excitation le parcourir et il tendit la main instinctivement. Ses doigts allaient se refermer sur sa baguette lorsque Sirius l’écarta, un rictus aux lèvres.

- Ah ah ! Dit-il. Tu ne me crois pas si stupide. Je la garde.
- Quoi ? S’indigna Regulus. Non, j’ai besoin de…
- On n’a pas le temps de se disputer ! Coupa Marlène avec brusquerie. Il faut y aller.

D’un geste ferme, elle le poussa dans le couloir et Regulus se déroba à nouveau comme si elle l’avait brûlé. Il le traversa en quelques pas avant de revenir dans la cuisine. Sans s’y arrêter, il commença à se diriger vers la porte d’entrée quand soudain une main se referma sur son bras et le tira en arrière.

- Eh ! Laisse-moi…
- Tais-toi, siffla Sirius. Maugrey arrive.

Il désigna la fenêtre d’un mouvement tête. De l’autre côté de la pelouse, Alastor Maugrey remontait vers la maison d’un pas rapide, sa cape claquant au vent. Regulus sentit son estomac faire une chute libre. Si le célèbre Auror mettait la main sur lui, il ne se faisait aucune illusion : il n’aurait aucune chance.

- Il faut partir d’ici ! Maintenant ! Rugit-il, les dents serrées.
- On ne peut pas transplaner dans la maison, il faut passer les barrières…
- Passez par la fenêtre ! Lança brusquement Marlène. Dès que Maugrey entre, vous sortez par la fenêtre et vous courrez jusqu’à la limite des protections. Je le distrais.

Regulus mit une seconde à enregistrer ce qu’elle venait de dire. Si le moment avait été différent, il aurait sans doute protesté, mais sur le coup l’idée de Marlène était la seule qu’il avait. Sans chercher à objecter, il se précipita vers la fenêtre en même temps que Sirius qui tenait fermement leur baguette dans une main et le médaillon dans l’autre. Il avait l’impression de ne plus avoir d’estomac tant il était noué.
Alors qu’il soulevait le loquet de la fenêtre, Sirius le saisit par le bras, l’air grave :

- N’essaye même pas de me semer, prévint-il. Je te fais transplaner, c’est clair ?
- On doit retourner à Square Grimmaurd…
- Alors on ira, dit son frère en grimaçant. Mais tu restes avec moi.

Résolu, Regulus se contenta d’acquiescer. Pour le moment, valait mieux qu’il reste avec Sirius. Il pourrait lui fausser compagnie quand il aurait récupéré sa baguette.
Postée de l’autre côté de la cuisine, Marlène observait l’entrée, prête à leur faire signe dès que Maugrey entrerait. Dans la précipitation, elle semblait s’être résignée à ne pas venir et à les laisser partir seuls, ce qui enleva un poids énorme des épaules de Regulus. Il ne savait pas s’il aurait réussi à se retourner contre elle pour s’échapper.

- Maintenant, intima Marlène, une urgence dans la voix. Soyez prudents !

Sans hésiter, Regulus posa ses mains sur le chambranle de la fenêtre et se hissa d’un bond. A côté de lui, Sirius l’imita avec plus de légèreté. Le pied posé sur le rebord, il crut qu’il allait tomber quand ils voulurent passer dans l’encadrement en même temps, mais il se rattrapa. Et alors qu’il s’apprêtait à sauter, les muscles contractés, une voix résonna dans leur dos :

- Sirius ! Qu’est-ce que… ?

Par réflexe, Regulus tourna la tête. James Potter venait vraisemblablement d’arriver du couloir et était figé sur le seuil de la cuisine. Derrière lui, le reste du groupe était déjà là aussi. Le temps parut se suspendre littéralement, comme si personne n’osait réagir. Le regard de Sirius et James ne se lâchait pas. Regulus aurait été incapable de déchiffrer la conversation silencieuse qui se jouait entre eux, mais il vit l’expression d’Alexia Cassidy juste derrière. Elle semblait prête à se jeter sur Sirius pour le ramener dans cette cuisine et lui passer le savon de sa vie.

- Vous foutez quoi ? Cria soudain Fabian. Attrapez-les !

Tout se remit en branle. D’un mouvement souple, Regulus sauta du bord de fenêtre et n’attendit pas d’entendre le corps de Sirius atterrir à sa droite pour commencer à courir. Il courut comme il n’avait pas pu le faire face aux frères Prewett le matin même. Il ne se retourna pas, même en sentant un sort le frôler au-dessus de la tête et en entendant les membres de l’Ordre les poursuivre. Il ne voulait qu’une chose : quitter cet endroit. Les explications pouvaient attendre.
Le sang lui martelant les tempes, il accéléra et continua sa course à l’aveugle. Il ne savait pas où il allait, mais foncer le plus loin possible de la maison lui paraissait une idée raisonnable, et Sirius était à ses côtés, il devait donc être sur la bonne voie.

- Non ! Hurla une voix portée par le vent.

Une seconde plus tard, un nouveau sortilège siffla à quelques centimètres de son oreille. Un peu plus à droite et le sort aurait frappé Sirius à la tête.

- Merlin Potter ! Rugit Gideon. Pourquoi tu… ?

Mais la diversion de Potter leur avait laissé les quelques secondes dont ils avaient besoin. Dès qu’ils franchirent la barrière magique, Regulus eut la sensation de passer sous un voile humide et il tenta de freiner, emporté dans son élan. Heureusement, ce fut le cas de Sirius également et ils se rentrèrent dedans à pleine vitesse. Une vive douleur explosa au niveau de ses côtes au moment même où les landes anglaises se dérobèrent sous ses pieds et où le cri de rage de Maugrey résonnait au loin.
Il n’eut le temps de voir que des couleurs brouillées emplirent son champ de vision avant qu’une surface dure ne se matérialise à nouveau sous lui. Déséquilibré et encore endolori par sa collision avec son frère, Regulus vacilla. Il se rattrapa à une rampe d’escalier en fer forgée. Incrédule, il leva enfin les yeux et reconnut avec stupeur la porte d’entrée de Square Grimmaurd. Un rire nerveux gonfla dans sa poitrine. Merlin… Il s’était échappé du QG de l’Ordre. Il venait de réussir l’impossible.

- Espèce d’imbécile, grogna Sirius qui était visiblement réapparu sur la première marche du perron. Qu’est-ce qui t’as pris de t’arrêter ?
- C’est toi qui m’es rentré dedans ! Protesta-t-il.
- C’est ça…

Avec difficulté, Sirius se redressa. Sa colère parut laisser place à l’incrédulité en une seconde.

- Merlin… souffla-t-il. On a vraiment réussi.
- Ouais… Je n’y croyais pas… admit-il honnêtement. Jusqu’à la dernière seconde j’ai cru que… enfin…
- Que je te ramènerai de force pour te rattacher sur cette chaise ? Moi aussi.

Regulus laissa échapper un rire étouffé. Puis il fronça les sourcils, se souvenant d’un détail.

- Est-ce que Potter a dévié le sort qui allait te toucher ?
- Je crois… confirma Sirius. J’espère que Maugrey ne va pas lui beugler dessus pendant des heures à cause de ça…

Mais son ton était peu convaincu, comme s’il savait au fond de lui que ce souhait était vain. Finalement, il secoua la tête, l’air de chasser l’idée de son esprit et se tourna à nouveau vers lui. Regulus le rejoignit sur le perron. Rien que de voir Sirius ici, devant cette porte qu’il avait claqué avec défi toutes ces années auparavant, lui faisait étrange. Il pensait que rien ne pouvait plus le surprendre aujourd’hui après sa capture, mais il faut croire qu’il se trompait. C’était comme Sirius était un élément du décor en trop, quelque chose qui n’était pas à sa place, et Regulus en était étrangement perturbé.

- On entre ? Dit-il pour se donner une contenance. Quelqu’un pourrait finir par nous voir si on reste planter là…
- Attends ! Je ne peux pas juste…
- Quoi ? Entrer chez toi ?
- Ce n’est pas chez moi ! Rétorqua-t-il, indigné.

Regulus ignora la sensation au creux de son ventre, semblable à celle du transplanage, mais qui n’avait cette fois rien à voir. Il sentit son visage devenir inexpressif et toisa son frère froidement.

- Ne t’inquiète pas, ils ne pas là ce soir. Les Malefoy donnent une réception, ils ne seront pas de retour avant plusieurs heures. Viens.

Il allait ouvrir la porte lorsque Sirius le saisit par le coude pour le forcer à se retourner. Il avait l’air mortellement sérieux. Comme un membre de l’Ordre en mission, songea-t-il.

- Je te préviens, dit-il d’une voix sourde, pas de coups tordus. Je risque gros en étant ici et encore plus en t’aidant sans garantie. Ne me le fais pas regretter.
- T’as ma baguette, où est-ce que tu veux…
- Avec toi, je préfère formuler l’incantation avant de jeter le sort. Donc on est d’accord ? Tu restes avec moi, je ne te veux hors de mon champ de vision. Allons-y.

Malgré son ton décidé, il ne bougea pas de sa marche et Regulus retint un grognement agacé en passant devant pour entrer dans la maison. Comme tous les membres de la famille ayant du sang Black dans les veines, il n’eut même pas besoin de clé. La poignée en argent, en forme de serpent, céda sous sa main et il ouvrit la porte avant de s’engouffrer dans le hall, Sirius sur les talons.
Pendant une seconde, ils se figèrent tous les deux, comme s’ils s’attendaient à ce que leurs parents accourent, mais naturellement seul le silence les entoura, inexorable. 12 Square Grimmaurd était vide. Dans la lueur tamisée des lampes à gaz et du lustre en cristal, les tableaux accrochés au mur auraient pu avoir un air inquiétant si Regulus n’avait pas passé son enfance, assis sur la première marche de l’escalier en ébène, à les observer tous. Parfois, Sirius venait le rejoindre et s’amusait à soutenir les regards des tableaux pour voir qui détournerait les yeux en premiers.
Ce dernier s’était d’ailleurs avancé au milieu du hall, faisant craquer le vieux parquet de la noble maison des Black. Regulus essaya de déchiffrer son expression, mais la pénombre rendait sa tentative difficile. Il était pourtant pratiquement sûr que ce n’était pas la nostalgie qui frappait Sirius. D’ailleurs, il ne prit pas plus longtemps pour détailler les lieux qu’il avait quitté il y a tant d’années, et se tourna à nouveau vers lui.

- Bon, qu’est-ce qu’on fait là ? S’impatienta-t-il. Pourquoi tu voulais revenir ?
- Pour Kreattur.

Sirius grimaça.

- Ce vieil elfe ignoble ?
- La ferme… C’est grâce à lui qu’on est courant pour le Seigneur des Ténèbres je te rappelle.
- Magnifique. On lui remettra l’Ordre de Merlin première classe et on l’enverra à Gryffondor pour son courage. Quoique, ça pourrait le tuer… Une telle disgrâce !

La provocation était claire, mais Regulus ne se laissa pas avoir. Sans un mot, il s’élança dans l’escalier pour monter à l’étage. Dans son dos, Sirius jura.

- Reg, reviens ici ! Merlin ! Où tu vas ?

Toujours sans répondre, Regulus parvint en haut du premier escalier et continua dans le couloir sans prêter attention aux têtes d’elfes accrochés au mur tapissé. Puis, il s’engagea dans le second escalier, celui à la barrière en fer forgé et dont la troisième marche grinçait depuis qu’il l’avait dévalé à trois ans. Sirius continuait à courir après lui en pestant à voix haute. Quand il atteignit enfin le dernier étage, le souffle court, il se précipita vers la chambre la plus à droite, celle située juste en face de la sienne où les lettres R.A.B se détachaient nettement.
Le battant céda sous son poids alors qu’il se jetait pratiquement sur la porte de peur que Sirius ne l’empêche d’entrer. La pièce, étrangement lumineuse grâce aux rideaux ouverts, sentaient le renfermé et de la poussière s’éleva sous ses pas, suspendues dans l’air. Au-dessus du massif lit en bois sculpté était accrochée une banderole rouge et or, symbole de Gryffondor, que Walburga n’avait pas réussi à enlever malgré tous ses efforts. Les murs originellement couverts de soie gris-argent étaient presque entièrement tapissés de photos de motos et de femmes moldues, tandis que sur la porte de l’armoire en acajou était collée une photo des Maraudeurs plus jeunes, souriants fièrement. Tout dans cette chambre spacieuse criait Sirius Black.

- Mais ça va pas ? S’écria-t-il. Qu’est-ce que tu fous ? Pourquoi… pourquoi tu m’as emmené ici ?

Il avait pratiquement craché le dernier mot. Regulus fit volte-face.

- Pour te montrer ! Regarde autour de toi ! Tu ne crois pas que tu en as assez fait pour nous faire comprendre que tu étais ô combien différent ?
- N’importe quoi… Arrête, tu es ridicule. On n’a pas le temps pour ça.
- Je décide si on a le temps, rétorqua-t-il vertement. Je ne suis plus ton prisonnier, j’ai juste accepté que tu m’accompagnes, et comme tu l’as fait remarquer on est chez moi.
- Que je t’accompagne ? Répéta Sirius, incrédule et énervé. Remets-toi les idées en place. Si tu es là, c’est parce que je l’ai bien voulu. Donc maintenant arrête de faire ta crise d’ado, viens.
- Non.

Les épaules de Sirius se tendirent et il expira lentement, comme s’il se retenait de lui envoyer deux sorts simultanément avec les deux baguettes qu’il tenait dans les mains.

- Regulus… C’était juste une simple blague sur Kreattur, remets-toi.
- Tu te trompes. C’était encore une de tes façons de me rappeler que tu n’as de cette famille que le nom, que tu es si différent
- En même temps, ce n’est pas si faux.

Regulus sentit sa magie s’agiter sous le coup de la colère et la lumière du lustre vacilla. Quelque chose au creux de son ventre explosa. C’était comme si revoir Sirius entre les murs de Square Grimmaurd après tout ce temps lui donnait enfin le droit de régler leurs comptes, tous les non-dits qui étaient restés entre eux à l’époque.

- Sirius, celui qui n’est comme le reste d’entre nous ! Railla-t-il. Sirius, celui qui affirme haut et fort la supériorité de Gryffondor ! Parce que quoi ? Hum ? Quoi, Sirius ? Serpentard c’était trop commun dans la famille, pas digne de toi ? Il fallait absolument que tu sois différent, que tu la fasses enrager ? Tu voulais quoi ? La punir de ne pas avoir su être mère ?
- Ca n’a rien à voir avec la Harpie…
- Punir Père de ne pas être comme Fleamont Potter ? Continua-t-il, haletant, comme s’il n’avait pas été interrompu. Tu voulais me punir de ne pas être James ? Qu’est-ce qu’on t’a fait qu’on n’a pas tous subi, Bella, Meda, Cissy et moi ? De quel droit tu crois pouvoir tout remettre en question ?

Le silence qui suivit son coup d’éclat fut assourdissant. Sirius le contempla longuement, le corps tendu. Il semblait prêt à se battre. Brièvement, Regulus se demanda s’ils allaient en venir aux mains. Il ne s’était jamais battu sans baguette, mais la bulle de rage dans sa poitrine l’emplissait d’énergie. S’ils en arrivaient vraiment là, il parviendrait peut-être à récupérer sa baguette dans la confusion et à transplaner hors d’ici. Il n’aurait qu’à appeler Kreattur plus tard.
Pourtant, au bout d’encore de longues secondes, Sirius perdit de sa superbe. Il soupira et secoua la tête puis s’approcha lentement de la photo toujours accrochée à son armoire.

- Tu sais… commença-t-il presque maladroitement. Tu sais que ça n’a jamais été un choix, n’est-ce pas ? Entre vous et eux ? Entre les Black et… le reste ? Gryffondor, les Maraudeurs, l’Ordre ?
- Bien sûr que si…
- Non, Reg. Ou alors c’était un choix de survie. Je n’aurais pas pu…
- Être moi ?

Sirius laissa échapper un rire sans émotion.

- Parce que tu aurais pu être moi, toi ?

Non, songea Regulus. Il n’avait pas la fougue ni l’audace de son frère, comme celui-ci n’avait pas sa réflexion ni sa patience intelligente. Mais il ne répondit pas.

- Ce n’était pas pour moi, dit Sirius finalement. La vie que nos parents auraient voulu, ce n’était pas moi. Tu comprends ? Et je savais… enfin je pensais savoir… que tu refuserais de voir les choses autrement. Que tout ne reposait pas sur le satané honneur de cette famille. Et peut-être que oui, j’ai reproché à la Harpie beaucoup de choses, même si elle les méritait pour la plupart. Mais je ne t’ai jamais reproché de ne pas être James.
- Tu as juste la mémoire courte… « James est mon frère, plus que tu ne le seras jamais », cita-t-il, l’air sombre. Tes mots, pas les miens.

Sirius se tendit à nouveau. Du bout des doigts, il effleura le visage des quatre garçons immortalisés dans une enfance insouciante. Pour une fois, il paraissait réfléchir soigneusement à ce qu’il allait dire.

- Je ne voulais pas dire… Arh ! Sérieusement, Reg ? Evidemment que je le ressentais comme ça ! James a toujours été là, il me connaît par cœur ! Nous… on s’est juste éloigné.
- La faute à qui…
- Oh Merlin arrête ! Ne me mets pas tout sur le dos. Je t’ai proposé de l’aide, peut-être pas avec autant de patience que j’aurais dû, mais je l’ai fait. Tu ne t’es pas tourné vers moi non plus. La preuve, tu pars en mission suicide en laissant une lettre à Marlène et pas à moi.

Regulus n’en aurait pas juré, mais il crut déceler une note de déception, voire de rancœur, comme s’il était blessé. Il ne put s’empêcher de ressentir une pointe de satisfaction, juste avant qu’une lueur amusée ne remplace la gravité dans les yeux de son frère.

- En parlant de Marlène…
- Pitié tais-toi…
- Oh allez ! Tu…
- Kreattur ! Appela Regulus d’une voix forte pour interrompre Sirius. Viens ici.

Un « crack » sonore résonna contre les murs et le vieil elfe de maison apparut entre eux. Les oreilles pendantes, il fit d’abord face à Regulus, s’inclinant profondément ; puis ses yeux gris injectés de sang se posèrent sur Sirius qui grimaça de dégoût. La grimace fut immédiatement réciproque.

- Le traître à son sang ! S’exclama Kreattur. Comment ose-t-il remettre les pieds ici après avoir fait tant de peine à ma pauvre maîtresse ? Oh que dirait-elle si elle savait que le renégat est revenu ?
- Renégat, rien que ça, railla Sirius.
- Ca suffit tous les deux. Kreattur écoute-moi. Je veux que tu ailles chercher les fioles de potion revigorantes que j’avais laissé dans l’atelier au fond du jardin. Ramène aussi ma cape de voyage et mon couteau, celui que Père m’a offert. Ah et une coupe, pas trop grande. Celle en argent dans le buffet. Quand tu aurais tout, reviens ici, d’accord ?
- Bien sûr, jeune maître. Kreattur fera tout pour servir la noble famille des Black.

A nouveau, l’elfe disparut dans un bruit sonore au moment où Sirius se laissait tomber sur son ancien lit, soulevant un nuage de poussière par la même occasion.

- Ils auraient au moins pu faire le ménage… marmonna-t-il.
- Plus personne ne vient dans cette pièce…
- Tragédie. Je pensais que la Harpie viendrait tout remettre en ordre.

Regulus leva les yeux au ciel.

- Mère a essayé, mais tu sais comme moi que tu as collé ces… affiches avec de la glue perpétuelle.
- Quoi ? Feignit de s’étonner Sirius, moqueur. Mes « affiches » ne sont pas à ton goût ?
- Si on aime les motos tapes à l’œil et les filles blondes à forte poitrine.
- Marlène est blonde, rétorqua-t-il immédiatement, l’air fier de lui. Après, je n’ai pas regardé sa poitrine… mais toi peut-être que si ?
- Bon sang Sirius !

Le pire, c’est qu’il savait – il savait – qu’il rougissait comme un souaffle. Son embarras dû fortement amuser Sirius car il éclata de rire. Regulus prit conscience qu’il ne l’avait pas vu rire depuis une éternité et la scène ne lui sembla d’un coup plus si terrible.

- Et je n’ai jamais… enfin c’est Marlène !

Il mit toute la conviction qu’il pouvait dans sa voix, mais Sirius avait toujours été doué pour le percer à jour et il eut un sourire en coin. Il s’empourpra encore plus.

- Un problème, Reg ? Se moqua-t-il.
- Tais-toi, espèce d’imbécile.

Sirius se remit à rire. Parfois, il se demandait qui était vraiment l’aîné entre eux. Et puis, qu’est-ce que faisait Kreattur ? Le jardin ne faisait pas trente hectare bon sang…

- Ce n’est pas comme ça avec Marlène… explicita-t-il finalement en voyant que son frère le fixait toujours avec insistance. En fait, il n’y a rien avec Marlène, c’est juste… compliqué. On ne peut pas dire qu’on se soit vraiment vu ces derniers temps.
- Non, je suppose… Mais tu lui as quand même écrit une lettre. Qu’est-ce qu’il y avait dedans pour qu’elle la brûle sans hésiter ?

Regulus secoua la tête.

- Rien qui te concerne. N’insiste même pas.
- Tant de secrets…
- Ca s’appelle une vie privée.
- « Ca s’appelle une vie privée », le parodia Sirius d’une voix grave.

S’il avait été assez près, il aurait attrapé l’oreiller pour lui envoyer en pleine figure. Quelques secondes s’étirèrent, moins pesantes que tout à l’heure, jusqu’à ce que Regulus ne se décide à poser la question qui lui tournait dans la tête depuis quelques minutes.

- Sirius ?
- Hum ?
- Comment tu as su que tu étais amoureux de Cassidy ?

Surpris, Sirius se redressa. Incapable de le regarder en face, Regulus garda le regard résolument fixer sur la photo d’une moto étincelante. Il sentit son visage s’enflammer une fois de plus et son ventre se nouer et il pria intérieurement pour que, pour une fois, Sirius ne se moque pas de lui. Merlin dû l’entendre car son frère se contenta de le regarder d’un drôle d’air avant de répondre :

- Je ne sais pas trop, avoua-t-il honnêtement. Alex a toujours été la fille la plus proche de moi, la seule peut-être que je considérais vraiment comme une amie plus qu’une camarade avant de me rapprocher de Lily, de Dorcas, d’Alice ou de Marlène. Elle était drôle, on aimait les mêmes choses et… c’était facile d’être avec elle. Quand on s’est mis ensemble, c’était sûrement un peu sur un coup de tête. Elle m’a dit plus tard qu’elle avait déjà des sentiments pour moi depuis un moment, mais je ne suis pas sûr que je pouvais dire la même chose. C’est en étant avec elle que je suis vraiment tombé amoureux d’elle je pense.

- Oui mais… Comment tu t’en es rendu compte ?

Sirius sourit et haussa les épaules.

- Je ne sais pas, Reg, je n’ai pas eu un éclair de lumière et une révélation divine. Je suppose qu’un jour j’ai réalisé que je ne voulais pas vivre ma vie sans elle. Que l’idée de m’éloigner de Dorcas ou Alice ne me plaisait peut-être pas, mais ce n’était pas impossible, ça aurait été la vie. Pour Alex, je n’arrivais pas à l’envisager. Même après Poudlard, je savais que je voulais qu’elle soit avec moi.

Quand Sirius l’expliquait, tout avait l’air simple. Malgré ce qu’il disait, il semblait plutôt savoir ce qu’il ressentait et pour la première fois Regulus le trouva… apaisé. Comme s’il avait trouvé un but dans cette vie qu’il s’était choisi. Une boule dans la gorge, Regulus traversa la pièce pour se donner une contenance et jeta un coup d’œil à la rue en contrebas. La nuit commençait à tomber, mais les réverbères éclairaient le parc en face et les enfants qui jouaient encore.

- Alors ? Reprit Sirius en comprenant qu’il n’allait visiblement pas parler. Tu es amoureux de Marlène McKinnon ?
- Je ne l’ai pas vu depuis deux ans…
- Ce n’était pas ma question.
- Je… C’est Marlène, se contenta-t-il de dire, l’esprit vide.

Le sourire moqueur revint sur le visage de son frère.

- Et on dit que tu es le plus intelligent de nous deux ! Dit-il, goguenard. Mais petit conseil : si tu te poses la question de savoir si tu l’aimes, la réponse est sûrement positive, sinon tu ne te la poserais même pas.

Sur ces mots, Sirius se remit sur ses pieds. Comme s’il avait perçu que la conversation était terminée, Kreattur réapparut à cet instant, les bras chargés de fioles et d’une cape noire parfaitement repassée. Peut-être que c’était ça qui lui avait pris autant de temps, songea Regulus, moitié agacé moitié amusé.
Le vieil elfe ignora superbement Sirius et se dirigea vers Regulus d’une démarche gauche, déséquilibré par sa charge, mais s’inclina comme à son habitude.

- Kreattur est allé chercher ce que le jeune maître a demandé. Est-ce que Kreattur peut faire autre chose pour satisfaire le jeune maître ?
- Merci, Kreattur. Et oui, je vais avoir besoin de toi pour une mission très importante.
- Kreattur fera tout pour la noble maison Black !

Dans son dos, Sirius fit semblant d’avoir un haut le cœur mais Regulus l’ignora.

- Tu te souviens de… l’endroit où le Seigneur des Ténèbres t’a emmené ? Il y a plusieurs mois ? Tu te souviens de ce que tu m’as raconté ?

Les yeux enfoncés de Kreattur s’écarquillèrent et il fut parcourut d’un frisson. Aussitôt, il s’agita, tordant son pagne du bout des doigts avec anxiété. Il paraissait sur le point de se jeter sur la porte de l’armoire pour s’assommer violemment mais Regulus claqua des doigts devant lui, autoritaire, le ramenant à la réalité.

- Kreattur, c’est très important, insista-t-il. Est-ce que tu te souviens ?
- Oui jeune maître, s’étrangla l’elfe. Kreattur se souvient, il se souvient de cet horrible endroit.
- Bien. Je veux que tu m’y emmènes. Ce soir.

Cette fois, l’horreur se peignit sur le visage de Kreattur et ses yeux s’emplirent de larmes. Dans un élan dramatique, il se jeta à ses pieds, tremblant. Regulus retint un geste d’impatience, touché malgré tout, tandis que Sirius levait les bras au ciel, pas impressionné le moins du monde.

- Le jeune maître ne peut pas aller dans cet horrible endroit, couina-t-il. Ce n’est un lieu convenable pour l’héritier des Black ! Le jeune maître pourrait y être en danger !
- Je sais Kreattur, mais comme je te l’ai dit c’est très important et il est primordial que tu m’y emmènes. Mais tu ne devras rien dire à personne, tu m’entends ? Personne ne doit rien savoir.
- Oui jeune maître…
- Même pas mes parents, c’est clair ? S’ils te posent des questions, tu inventes quelque chose, mais je t’ordonne de ne pas leur répondre ni révéler quoique ce soit, peu importe ce qu’ils te disent.

A l’idée de mentir à ses maîtres, Kreattur frissonna cette fois violemment et si Regulus ne s’était pas interposé entre lui et l’armoire, il était sûr que l’elfe se serait jeté dessus. Au lieu de ça, il ouvrit la bouche plusieurs fois, comme si les mots luttaient dans sa gorge, mais il finit par acquiescer d’une voix à peine plus haute qu’un murmure :

- Oui jeune maître. Kreattur comprend. Kreattur emmènera le jeune maître dans l’endroit où le Seigneur des Ténèbres l’a lui-même emmené et n’en dira rien à personne.
- Parfait. Alors…
- Eh la ! Interrompit Sirius. Ne prend pas la potion avant d’allumer le chaudron ! Très malin, Reg, mais reformule un peu ton ordre, je ne suis pas idiot. Kreattur ne va t’emmener dans ce lieu si mystérieux. Il va nous y emmener.

Regulus retint difficilement un juron. Follement – et sûrement naïvement – il avait espéré que Sirius ne dirait rien et se contente de le laisser mener le plan. Au moment de transplaner, même s’il avait saisi le bras de l’elfe, celui-ci n’aurait reçu l’ordre de transplaner qu’avec lui et il aurait enfin pu semer son frère. Mais il avait oublié un détail de taille : Sirius n’était plus le Gryffondor qui fonçait tête baissée, il était un membre entraîné de l’Ordre du Phénix, et il ne se laisserait pas avoir par une tentative aussi grossière.

- Sirius…
- Tais-toi maintenant. On a un pacte, toi et moi. Je te libérais pour accomplir ta mission à condition que je vienne avec toi. Alors arrête de discuter. On y va.
- Mais…
- Je ne resterais pas une minute de plus dans cette maison de toute façon, ajouta-t-il avec dédain. Kreattur ! Fais-nous transplaner précisément où Tu-Sais-Qui s’est rendu avec toi.
- Le traître ose donner des ordres à Kreattur ! Après la souffrance qu’il a provoqué à ma pauvre maîtresse ! Le traître n’est pas digne de la noble maison des Black !
- Mais le traître peut t’entendre et malheureusement il fait encore partie de cette maudite famille. Ce qui veut dire que tu es obligé de m’obéir à moi aussi. Maintenant plus un mot et transplanes, espèce de…
- On a compris, coupa sèchement Regulus. Allons-y, ne perdons pas plus de temps.

Sans rien ajouter, il tendit son bras et la main osseuse de Kreattur se referma sur son poignet. De l’autre côté, il fit la même chose à Sirius mais Regulus remarqua qu’il enfonçait ses ongles pointus dans la peau de son frère. Sûrement par fierté, Sirius resta impassible, mais il fit un vague mouvement de jambe, comme s’il s’était retenu à la dernière seconde d’envoyer Kreattur valser à travers la pièce d’un coup de pied bien placé.
Brusquement, la chambre se brouilla devant ses yeux. Le souffle coupé, Regulus n’eut le temps que de sentir le sol disparaître sous lui avant que de se rematérialiser une seconde plus tard. Sous ses pieds, l’herbe avait remplacé le parquet. L’odeur de renfermé avait laissé place à un air iodé et le vent lui fouetta le visage.
Dernière modification par annabethfan le sam. 18 avr., 2020 11:51 pm, modifié 3 fois.
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Re: Au temps des Maraudeurs - Terminé [Harry Potter]

Message par annabethfan »

La première chose que perçut Regulus, ce fut le bruit des vagues qui s’écrasaient en contre bas sur la falaise. Ils se tenaient tous les trois sur une saillie rocheuse au-dessus de la mer déchaînée et le vent balayait le front de fer, faisant claquer leur cape autour d’eux. Aucune plage ni aucune trace humaine n’était visible de là où ils étaient.

- Je ne m’attendais pas à ça… commenta Sirius, ses mèches noires ébouriffées par les bourrasques. C’est ici que Tu-Sais-Qui a caché son Horcruxe ?
- Pas ici exactement, non. Là-bas, répondit-il en pointant l’entrée de la caverne, à peine visible, quelques mètres plus loin.

Sirius plissa les yeux, mais Regulus n’aura pas su dire si c’était pour percer l’obscurité de la nuit tombante ou s’il s’était pris de l’eau de mer dans l’œil.

- Lumos, dit-il finalement.

Les deux baguettes qu’il tenait toujours s’éclairèrent, projetant une lumière dorée sur la surface des flots.

- Tu comptes nager en ayant les deux mains prises ? Interrogea Regulus, espérant qu’il lui rendrait enfin sa baguette.
Sirius sourit, comme s’il avait deviné ce qu’il pensait, et secoua la tête d’un air provocateur.
- Bien tenté, reconnut-il. Mais non. Je garde la mienne et quant à la tienne, c’est Kreattur qui va s’en charger. Kreattur, tiens. Surtout, je t’interdis de la rendre à Regulus, sous aucun prétexte. Et s’il tente de te la prendre, mords-le. Mon ordre vaut contre le sien, même s’il te dit le contraire.

De mauvaise grâce, Kreattur se saisit de la baguette avec révérence. Pendant une seconde, la vision d’un elfe de maison avec une baguette le déstabilisa, mais il se reprit. Il avait des choses plus importes auxquelles penser.
Il échangea un hochement de tête avec Sirius et ils plongèrent tous les deux en même temps. Dès que l’eau se referme sur lui, Regulus eut un sentiment de panique instinctif. Puis, il battit des jambes et creva la surface. Tout son corps était gelé mais il se mit à nager immédiatement pour ne pas rester sur place, le poids de ses vêtements menaçant de l’entraîner vers le fond. Il nagea jusqu’à à en avoir les bras douloureux, puis s’engouffra dans la crevasse qui se transformait en tunnel sous la roche. Un goût de sel sur la langue, il toussa en avalant une gorgée d’eau et Sirius se retourna une seconde, vérifiant qu’il n’était pas en train de se noyer. Par réflexe, Regulus fit de même et chercha Kreattur du regard. Cette fois, une véritable vague de panique le submergea quand il se rendit compte qu’il n’était pas derrière lui.

- Kreat… commença-t-il à hurler.

Mais son regard repéra soudain la forme chétive de l’elfe, perchée sur le bord de la roche qui émergeait des flots, au bout du tunnel. Alors qu’ils sortaient enfin de l’eau, tremblants, Sirius décocha une œillade assassine à Kreattur.

- Tu pouvais transplaner jusqu’ici et tu nous as laissé nager ? S’indigna-t-il.
- Le traître n’a pas demandé à Kreattur s’il pouvait l’emmener ici, rétorqua l’elfe d’un faux air contrit.

Visiblement, la satisfaction qu’il ressentait à avoir mis Sirius en colère compensait de ne pas avoir aidé Regulus.

- Au retour, je le noie, grommela Sirius en arrachant pratiquement la baguette des doigts de l’elfe.

Mais la remarque perdit de son impact lorsqu’il se mit à claquer des dents.

- Kreattur, sèche-nous, ordonna Regulus qui commençait à ne plus sentir ses orteils.

Le claquement de doigt se répercuta contre les parois humides de la caverne et aussitôt Regulus sentit une douce chaleur se répandre en lui. Ses vêtements séchèrent, soudain plus légers, et son sang se remit à circuler normalement. Maintenant que sa peau n’était plus une surface gelée, il prit le temps d’observer ce qui se trouvait autour d’eux. La caverne n’était pas très grande et le plafond, bien que bas, était à peine visible dans l’obscurité. C’était légèrement différent de ce que Regulus avait imaginé en écoutant le récit de Kreattur.

- Et maintenant ? Souffla Sirius.
- Maintenant, on doit passer l’arcade. C’est bien ça, Kreattur ?
- Oui jeune maître… Kreattur doit donner son sang pour ouvrir le passage.
- Non ! Je vais le faire.

Sirius eut l’air incrédule.

- Ca va pas ? Laisse-le faire !
- Il a déjà assez enduré comme ça…
- C’est un elfe de maison, Reg ! Il est là pour ça. Et puis, il le mérite.
- Le traître a raison, jeune maître ! S’empressa de dire Kreattur, les yeux à nouveau emplis de larmes. Laissez Kreattur faire, le jeune maître ne doit pas souffrir alors que Kreattur peut…
- Non, coupa-t-il d’une voix ferme, ébahi que son frère et le vieil elfe tombent d’accord sur un sujet. Ta seule mission est de nous faire transplaner, on s’occupe du reste.

Intérieurement, il pensa qu’il ne voulait pas ressembler au Seigneur des Ténèbres ni employer ses méthodes plus longtemps. Et ça incluait se servir d’un elfe de la sorte. Avant que Sirius ou Kreattur ne proteste, Regulus plongea la main dans sa poche et en ressortit le couteau en argent, gravé d’un serpent sur le manque, que son père lui avait offert. Il allait s’entailler l’avant-bras quand son frère lui attrapa le poignet de justesse.

- Donne-le-moi. Je le fais.
- Quoi ?
- Je le fais, je te dis.
- Non , c’est à moi de…
- Considère ça comme ma dette, dit Sirius.

Regulus fronça les sourcils.

- Ta dette ?
- Pour t’avoir poussé dans l’escalier à trois ans.

Sous le coup de la surprise, il n’essaya même d’empêcher Sirius de prendre le couteau, ni de se couper la paume en un trait sanglant.

- Mais tu m’as toujours dit que c’était Bella !
- J’ai menti, admit-il sans sourciller. Bon, où est-ce que je mets mon sang si noble et précieux ?
- Ici, indiqua Kreattur d’un ton grinçant.

Dès que Sirius posa son bras contre la paroi en pierre, le contour étincelant d’une arcade apparut et le sang brilla un instant avant que la roche ne disparaisse purement et simplement, créant une ouverture. Regulus sentit son cœur louper un battement. Après des mois de recherches, à faire répéter à Kreattur son histoire des dizaines de fois, il y était enfin. Il n’aurait imaginé que son frère serait à ses côtés. Même s’il avait tenté de le semer depuis leur départ de l’Ordre, il réalisait au fond de lui qu’il était rassuré qu’il soit là.
Ils franchirent l’arcade et les pierres de grès crissèrent sous leurs pieds. Devant eux, un immense lac s’étendait dans la caverne. Kreattur jetait des coups d’œil anxieux à droite à gauche, clairement effrayé, et Regulus se baissa pour être à sa hauteur.

- Tu vas bien ?
- Kreattur n’aime pas cet endroit… Mauvaise magie, très mauvaise magie…
- Je sais. C’est pour ça qu’on est là. Mais je te jure qu’on fait vite. Et Kreattur ? Si… si quelque chose nous arrive…
Transplane. Repars à Square Grimmaurd et mets-toi en sécurité. Mais ne dis rien à personne, souviens-toi.

L’ordre ne lui plaisait visiblement pas, mais il hocha la tête à contre cœur. A côté, Sirius refermait maladroitement sa blessure d’un sort, mais il n’était pas médicomage et une fine ligne rosée demeura sur sa peau. Quand il eut terminé, il tourna sur lui-même.

- Glauque comme endroit, observa-t-il platement même si une certaine tension était perceptible dans ses épaules. Mais ça fait très Tu-Sais-Qui je le reconnais. Il aurait pu mettre la marque des ténèbres sur les murs peut-être, tu sais, histoire d’ajouter sa touche personnelle.
- T’as fini, monsieur le décorateur d’intérieur ?
- Oh allez Reg, détends-toi.

D’expérience, Regulus savait que l’humour de Sirius était sa façon de gérer la situation, et il préféra l’ignorer pour se tourner vers Kreattur. Il n’arrivait plus à savoir s’il était stressé ou impatient désormais.

- Il faut qu’on traverse le lac. Tu nous montres ?
- Par ici, jeune maître… Juste là, voilà…

Avec un temps de retard, Regulus se souvint de ce que l’elfe lui avait raconté. Espérant ne pas être ridicule et sentant le regard de Sirius dans son dos, il tendit la main. Au début, il ne rencontra que du vide puis, soudain, ses doigts entrèrent en contact avec un objet métallique froid et visqueux. D’un coup, il tira. Une grosse chaîne en bronze, verdie par l’eau, sortit du lac. Elle ressemblait presque à un serpent dans le noir.

- Merlin… murmura Sirius.

A deux, ils tirèrent la chaîne de toutes leurs forces jusqu’à faire émerger un bateau dont la coque en bois vint heurter le rivage doucement. Il avait une allure fantomatique, comme la barque de Charon menant aux Enfers. Regulus songea que c’était un peu le cas ici.
Il s’apprêtait à mettre un pied sur le bateau lorsque Sirius le retint.

- Attends ! Tu ne crois pas que ça puisse être dangereux ?
- Le Seigneur des Ténèbres l’a pris avec Kreattur…
- Oui parce qu’il l’a placé lui-même ici. Au cas où si tu n’avais pas regardé, je ne ressemble pas vraiment à Tu-Sais-Qui.
- C’est parfait puisque tu ne viens pas avec moi.

Sirius cligna des yeux, surpris. Puis il haussa un sourcil et croisa les bras, l’air agacé.

- Je croyais qu’on avait déjà dit que…
- Tu ne peux pas venir, expliqua Regulus, fier de lui. Seul un sorcier peut monter dans ce bateau. Kreattur ne compte pas évidemment. Mais toi et moi, ça ferait une charge magique trop importante. Il se rendrait compte qu’on est là.
- Et bien sûr tu le savais depuis le début ?
- Peut-être…
- Tu m’as piégé ! Rugit Sirius.
- Tu ne m’as jamais demandé. Tu voulais m’accompagner jusqu’ici, c’est bon. Maintenant tu attends sur cette berge ou tu repars en arrière.

La mâchoire crispée, Sirius semblait vouloir lui coller son poing dans la figure, mais Regulus ne ressentit qu’une vague de soulagement. Même s’il n’avait pas pu semer son frère, au moins il n’irait pas avec lui sur l’île. Kreattur n’était pas entré dans tous les détails des protections que le Seigneur des Ténèbres avait placé autour du bassin qui contenait l’Horcruxe, tout simplement car il ne les avait pas vu en action, mais il lui avait rapporté avoir ressenti la trace d’une magie extrêmement noire. Pour que Kreattur, qui avait passé sa vie entre les murs de Square Grimmaurd, lui dise ça, Regulus avait compris la potion n’était pas la seule barrière qui protégeait l’Horcruxe. Qui savait ce que le Seigneur des Ténèbres avait encore fait ?

- Attends… murmura à nouveau Sirius. Tu as bien dit que deux « sorciers » ne pouvaient pas monter sur le bateau, c’est ça ?
- Oui, s’impatienta-t-il. Et alors ?
- Alors je pense que je peux venir avec toi.

La nervosité et le défi se lisaient sur le visage de Sirius. Perplexe, Regulus fronça les sourcils. Il ne voyait pas comment il pouvait espérer tromper un bateau ensorcelé par le Seigneur des Ténèbres lui-même. Pourtant, en voyant l’air déterminé de son frère, Regulus fut soudain pris d’un doute et il déglutit.

- Oui, c’est la seule solution… murmura Sirius comme s’il se parlait intérieurement. On va tenter ça. Mais tu me promettre de ne rien à personne, Reg.
- Quoi ?
- Personne ! Tu m’entends ? Si tu veux rembourser la dette que tu as envers moi pour t’avoir libéré, promets-moi que tu emporteras ce secret avec toi.
- Si tu ne me dis rien et que tu restes ici, il n’y aura aucun problème, argua-t-il piteusement.
- Hors de question. Je viens. Mais promets. Ce que je vais te montrer… Ca pourrait m’envoyer à Azkaban, d’accord ?

Regulus mit plusieurs secondes à assimiler. Ce n’était pas censé se passer comme ça. Sirius n’était pas supposé être celui qui risquait Azkaban, bien au contraire. Il était le héros. Qu’est-ce qu’il voulait lui révéler de si dangereux ? La curiosité se mêla bientôt à l’angoisse et il contempla les eaux calmes du lac, prenant sa décision sans réfléchir.

- D’accord, accepta-t-il. Je te le promets. Montre-moi ta solution. Non ! Attends ! S’exclama-t-il brusquement en se souvenant d’un détail.

Il se tourna vers Kreattur qui se tenait toujours silencieusement près d’eux.

- Kreattur, je t’interdis de révéler à quiconque ce que Sirius s’apprête à nous dire et à nous montrer. Peu importe qui te pose des questions, tu ne diras rien sauf si je t’en donne l’ordre, c’est clair ?
- Très clair, jeune maître, dit-il avec révérence. Le jeune maître peut faire confiance à Kreattur.
- Merci.

Satisfait, Regulus se détourna. Sirius roula des yeux en l’entendant remercier l’elfe, mais il ne s’en formalisa pas. L’important était que le secret qu’il s’apprêtait à lui livrer soit en sécurité. Il attendit donc patiemment, s’attendant à ce que Sirius se mette à parler, conscient qu’il perdait tout de même un temps précieux. Mais Sirius ne parla pas. Non… Il se transforma.
Regulus ne pu retenir un cri étranglé qui résonna contre les murs de la caverne et il recula d’un pas. Là où s’était tenu son frère une seconde auparavant se trouvait maintenant un énorme chien noir aux poils épais, les yeux brillants dans l’obscurité.

- Merlin… Un animagus… Oh Sirius, espèce d’imbécile.

Le chien ne sembla pas se formaliser d’être insulté. Il s’avança et donna un coup de tête vers la main de Regulus, sa truffe humide contre sa paume, puis il sauta dans le bateau qui bordait toujours le rivage. Il laissa échapper un jappement vif, faisant sursauter Kreattur qui dévisageait l’animal, l’air d’inviter les autres à monter.
Dans un état second, Regulus obtempéra donc. Un instant, il eut peur que l’embarcation ne détecte leur supercherie, mais rien ne se produisit. Visiblement, le Seigneur des Ténèbres ne considérait pas plus les chiens que les elfes de maison comme une menace. Le bateau n’avait d’ailleurs clairement pas été prévu pour trois, ni pour un sorcier, un elfe et un chien. Serré à l’avant et les genoux repliés contre la poitrine, Regulus essayait de ne pas rire en voyant Sirius toiser Kreattur puis aboyer brusquement pour lui faire peur. Le pauvre faillit se jeter par-dessus bord, mais Regulus le retint juste à temps, et le chien se tint tranquille ensuite. Rire dans un endroit pareil était tellement incongru qu’il se surpris lui-même.
La traversée ne dura de toute façon que quelques minutes. Alors qu’ils accostaient sur la minuscule île en pierres hérissées, Regulus crut voir une tâche blanchâtre dans l’eau, mais quand il regarda plus attentivement il n’y avait rien. Sûrement un reflet, songea-t-il, une étrange sensation au creux du ventre. Le lac n’était qu’un miroir obscur.
Les jambes tremblantes, Regulus posa le pied sur la surface solide. Kreattur l’imita, apeuré, et le chien se contenta d’un bond agile pour sortir du bateau. Une seconde plus tard, Sirius reprenait forme humaine.

- Comment… ? Laissa échapper immédiatement Regulus, incapable de se retenir. Tu n’es pas déclaré dans les registres du Ministère, pas vrai ?
- Si, je te demandais juste de garder le secret pour m’amuser. A ton avis ?
- Mais Dumbledore… ?
- Il ne sait rien non plus.

Que quelque chose de cette envergure échappe à un sorcier comme Dumbledore le laissa sans voix. Il avait peut-être tendance à oublier que, même si son ancien directeur était sûrement le plus grand sorcier depuis Merlin, il n’était pas omniscient pour autant.

- Tu poseras tes questions plus tard, lui assura Sirius. On a autre chose à faire. Et je suis à peu près sûr que cette lueur verte n’est pas juste une déco supplémentaire de Tu-Sais-Qui.

Regulus se retourna. Au milieu de l’île, la source de la lumière verte qu’il avait aperçu depuis l’autre rive provenait d’un simple bassin en pierre, posé sur un piédestal. Silencieusement, ils s’approchèrent tous les trois. A l’intérieur du bassin, un liquide émeraude brillait. Regulus sentit l’angoisse se répandre dans son corps et son esprit. Kreattur lui avait fait brièvement le récit des souffrances qu’il avait enduré en le buvant… Il n’avait jamais complètement réussi, pris de tremblements violents, et Regulus s’était résigné à ne plus lui poser la question.

- Qu’est-ce que c’est ? Se demande Sirius.

Il tenta d’avancer la main vers le bassin, mais une barrière invisible sembla l’arrêter à quelques centimètres.

- Il faut le boire, expliqua Regulus d’une voix atone. Le médaillon, le vrai, est caché en-dessous.
Sirius eut une expression horrifiée.
- T’es pas sérieux ? Se récria-t-il. Tu veux nous tuer ?
- C’est le seul moyen. Kreattur l’a dit.
- Et tu vas le croire sur parole ? Cet elfe à moitié timbré ?
- Il ne me mentirait pas. Il ne le pourrait même pas s’il le voulait, rétorqua-t-il.
- Jamais, jeune maître ! Jura Kreattur férocement.
- Donc c’est régler. Je dois boire le liquide.

A nouveau, Sirius parut scandalisé et le fit savoir en agitant les bras, les deux baguettes qu’il tenait produisant des étincelles.

- « Je », répéta-t-il. Non. Je ne vois pas pourquoi tu devrais le faire.
- Je ne ferai pas revivre cette épreuve à Kreat…
- Et moi ? Coupa Sirius. Je suis là pour la figuration ?
- On ne va pas recommencer ? Tu as donné ton sang, je bois la potion. Par Merlin, arrête de tout rendre compliquer.

Avant que Sirius ne puisse continuer à faire son grand frère agaçant – bien une nouveauté – Regulus se saisit de la coupe en argent estampillée aux armoiries des Black que Kreattur lui avait ramené et la plongea dans l’eau. Il ne rencontra cette fois aucune résistance.

- Reg… dit Sirius d’une voix sourde. Je sais que tu penses que c’est ta mission mais…
- Tu avais dit que tu boirais à notre mort, non ? Je vais le faire avant toi finalement…

Les mots que Sirius avait prononcé le jour de sa fugue résonna entre eux. Puis, en une imitation parfaite du geste de son frère des années auparavant, Regulus leva la coupe d’un salut ironique et insolent avant de la porter à ses lèvres.
Le liquide était glacé sur sa langue mais n’avait aucun goût. Les doigts crispés autour du bassin, il avala une deuxième gorgée, puis une troisième et une quatrième sans réfléchir. Il voulait en finir le plus vite possible.

- Tout va bien… ? Murmura Sirius, inquiet.

Même Kreattur le regardait avec angoisse, sa peau ridée prenant une teinte verdâtre à la lueur que projetait le liquide.
Regulus allait hoché la tête et replonger la coupe une cinquième fois quand il ressentit les premiers effets. Son cœur s’emballa d’un coup et si vite qu’il eu peur de faire un arrêt cardiaque. Ses entrailles se contractèrent violemment. Son estomac semblait en feu et piégé dans la glace en même temps. Il vacilla.

- Reg !

Le cri de Sirius était comme lointain. Résolument, il replongea la coupe à nouveau et avala une autre gorgée, les yeux fermés. Dans ses veines, il avait l’impression de sentir le sang circuler et ralentir, affolant son cœur qui battait maintenant à un rythme frénétique. Sa magie se manifestait aussi et le brûlait presque.
Puis soudain les voix et les images commencèrent. Il eut beau fermer les yeux, buvant à l’aveugle, elles étaient si tangibles… si réelles. La première qui apparut dans les brumes de son esprit fut Gemma Ackerley. C’était comme si la caverne avait disparu et qu’il se trouvait désormais dans le salon élégant du manoir Lestrange. Sur un tapis ouvragé, la jeune Auror apprentie le regardait avec dégoût, fière et battante malgré les mangemorts qui l’entouraient. Elle lui rappelait qu’il ne pourrait pas détourner la tête en voyant son petit frère pleurer en sachant qu’il était responsable de sa mort. Puis Gemma disparu. Cette fois, il était à Square Grimmaurd, en plein de repas de famille. Sirius hurlait sur leur mère qui hurlait encore plus fort en retour. Il levait son verre, arrogant et furieux, avant de claquer la porte sans rien emporter qui appartenait à la famille. En le laissant derrière.
Presque de l’extérieur, il se vit prendre une nouvelle gorgée. Il l’avala avec difficulté, mais il ne parvint pas à replonger la coupe dans le bassin. Son corps vacilla à nouveau et ses jambes se dérobèrent sous lui. Une lumière vive, verte, explosa derrière ses paupières et il hurla. Il ne savait pas si la lumière émanait de la potion ou de ses souvenirs de Voldemort jetant un sortilège mortel sans qu’il intervienne.
Au loin il avait vaguement conscience de Sirius et de Kreattur qui s’agitaient de lui, mais son cerveau n’arrivait pas à s’ancrer assez dans le moment présent pour comprendre leurs paroles. Une nouvelle vague de douleur lui déchira le ventre. La caverne disparut encore une fois. Il portait son masque de mangemort et en face de lui se tenait Marlène, le jour où il l’avait revu durant une attaque de l’Ordre. Sa poitrine se soulevait à un rythme saccadé, sa lèvre était ouverte et les sortilèges fusaient à quelques mètres au cœur de la bataille. Elle avait perdu sa baguette qui gisait à ses pieds mais le dévisageait avec défi. Il aurait pu la tuer. Il aurait dû. Il n’avait pas pu.

- Marlène… Sirius… Gemma… gémit-il en une longue litanie.
- Regulus, tu m’entends ? Merlin, Reg ! Ouvre les yeux !

Dans un sursaut, Regulus obéit. Il était allongé sur le sol, la pierre dure et froide sous son corps endolori, et Sirius était penché au-dessus de lui, aussi pâle qu’un fantôme. Près du bassin, Kreattur se balançait d’avant en arrière en geignant des mots intelligibles.

- Tu l’as fait, dit Sirius d’une voix rauque. Tu m’entends ? C’est terminé, allez…
- Le médaillon… haleta-t-il.
- Je m’en occupe. Ne bouge pas.

Sirius se releva pour récupérer l’Horcruxe. Les oreilles bourdonnantes, il l’entendit ordonner à Kreattur de se remettre debout. Il réalisa avec un temps de retard que sa gorge lui faisait mal comme s’il avait avalé un bocal d’épines de poisson-diable, souvent utilisés en potion. Alors que Sirius était toujours en train de sermonner Kreattur, il se traîna jusqu’au bord de l’eau et y plongea la main. L’eau fraîche lui éclaircit les idées.
Il était en train d’observer son reflet quand la surface du lac se brouilla soudain. Une main blafarde surgit brusquement et lui agrippa le bras. Pétrifié, Regulus n’arriva pas à crier. Sa gorge semblait l’avoir abandonné mais la sensation glaciale et visqueuse contre sa peau n’avait rien d’imaginaire. Avec un haut le cœur, Regulus vit soudain d’autres bras blanchâtre émerger. Le lac n’était plus un miroir immobile, c’était un cimetière. Une tombe aquatique de laquelle les morts surgissaient. Des hommes, des femmes, des enfants dont les yeux voilés ne voyaient plus.
La créature qui le tenait toujours renforça soudain sa prise, ses ongles noirs s’enfonçant dans son poignet et traçant un sillage écarlate qui se mêla à l’encre ébène de la Marque. Puis la créature tira, inexorable. Regulus n’eut pas le temps de crier ou de se débattre. Comme ce matin face aux frères Prewett, le destin s’abattit sur lui. Plusieurs mains le saisirent et le firent basculer.
Alors que les eaux sombres du lac se refermaient sur lui, il n’entendit que le cri de Sirius. Et tout devint noir.

Et voilà! Une 3e partie est prévue, je ne sais pas quand est-ce qu'elle arrivera :lol:
Perripuce

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Re: Au temps des Maraudeurs - Terminé [Harry Potter]

Message par Perripuce »

annabethfan a écrit :Et bah j'ai finalement réussi à l'écrire cette partie 2 :lol: :lol: Après deux mois, voici donc la suite de ce bonus qui explore l'idée suivante : et si Regulus s'était tourné vers Marlène et Sirius avant de partir dans la caverne ? Voici donc la suite. Pour rappel, Regulus venait d'être capturé et interrogé par l'Ordre du Phénix. Il avait révélé à Marlène et Sirius sa découverte de l'Horcruxe et en échange d'informations, il demandait sa libération. Sirius avait accepté à une condition: il l'accompagnait.

Merci énormément à Perri, Clem et Cazo pour leur aide et leur soutien! *Keur sur vous* *sourire de paresseux*

ALERTE: Deux parties ^^ *se mouche bruyamment* TELLEMENT FIERE


Partie 2 : Au cœur des Ténèbres

Incrédule, Regulus contempla ses liens qui gisaient désormais entremêlés au sol. Il mit plusieurs secondes à bouger, incapable de croire que son récit avait été suffisant pour convaincre son frère. Pourtant, Sirius se tenait bien devant lui et attendait qu’il se lève sous les yeux incrédules de Marlène qui ne cessaient de faire des allers-retours entre eux, comme si elle s’attendait à ce que Sirius se jette finalement sur lui pour lui jeter un sort.
Avec appréhension, Regulus se remit debout, et rien ne l’arrêta. Il sentit simplement un éclat de douleur traverser ses poignets là où les liens avaient entaillé sa peau.

- Tu… tu me laisses vraiment partir ? Demanda-t-il.
- Non, répondit Sirius. Je pars avec toi ; nuance. Et on doit y aller tout de suite avant que les autres ne reviennent ou pire que Maugrey et Dumbledore arrivent. Je n’ai aucune envie de leur expliquer ce que tu fais en liberté à te promener dans la cuisine.

Il était déjà en train d’attraper sa cape alors que Regulus se tenait toujours figé au milieu de la pièce, trop surpris pour réagir.

- Reg ! Le pressa son frère. Bouge !
- Attendez ! Retint Marlène en sortant elle aussi brusquement de sa torpeur. Et moi ? bah oui et Marlène?
- Tu restes pour expliquer ! Limite la mission la plus dangereuse :lol: :lol:
- Quoi ? Sirius !

D’un geste vif, elle le saisit par le bras et le força à s’arrêter. Regulus, qui n’avait pourtant même pas bougé, se figea encore un peu plus devant sa détermination. Il prit davantage conscience en voyant son frère obtempérer, l’air agacé mais attentif, que Marlène n’était plus seulement la jeune fille pleine de compassion qu’il avait connu à Poudlard ; elle était un membre de l’Ordre et agissait comme tel. C'est super de voir comment Marlène a évolué ... Et j'espère qiue Reg va changer son destin en retour, qu'il va faire en sorte qu'elle ne se fasse pas tuer avec toute sa famille ...

- Ralentis deux secondes, ordonna-t-elle, et pour une fois je t’en supplie prends le temps de réfléchir C'est demander là un effort incommensurable . Tu ne peux pas juste sortir de cette maison et l’emmener dans une mission suicide en espérant juste vous en sortir. Et vous ne pouvez certainement pas me laisser derrière pour expliquer !
- Marlène… Je ne ferais pas ça si je n’avais pas confiance en toi…
- Ce n’est pas une question de confiance, c’est une question de bon sens. Je sais que je ne suis pas James, mais s’il te plaît laisse-moi te freiner pour une fois ou tu vas te mettre en danger, mais surtout tu vas le mettre en danger, dit-elle en le désignant de la main. Euh ... Depuis quand James le freine?

Regulus comprenait son point de vue, mais du sien, Marlène ne faisait que le ralentir. Il n’avait qu’une envie : partir d’ici, franchir les barrières de protection, transplaner et semer Sirius dans la foulée pour pouvoir aller récupérer Kreattur.

- Par Merlin, Sirius, il n’a même pas sa baguette !

Ce détail important n’avait pas traversé son esprit, ni celui de son frère visiblement, car ils échangèrent un regard qui signifiait clairement « elle a raison » et « on est des idiots » à la fois. :lol: :lol: :lol: :lol: je vous jure ces mecs.
Sirius jura à voix haute, agité.

- Où est-ce qu’elle est ? S’enquit-il. Il faut qu’on la récupère.
- Prewett a dû me la prendre… Oui, il me l’a pris quand ils m’ont arrêté.
- Lequel ?
- Quoi ?
- Prewett ! S’impatienta Sirius. Lequel a ta baguette ?

Regulus tenta de se remémorer ce qui s’était passé près de la Tamise et il se souvint brusquement en premier d’une barbe rousse et d’un sourire moqueur. Mon frère est en train de gémir que c'est toujours lui qui met la table, ça me fait rire. Pardon.

- Gideon, dit-il. C’était Gideon.
- Evidemment, soupira Marlène.
- Tu crois qu’il l’a toujours sur lui… ?
- Il l’a pris en sortant de la cuisine, se souvint soudain Sirius en serrant les dents. Merlin !

De frustration, il donna un coup dans la chaise qui manque de se renverser. A contrario, Marlène paraissait plus calme et posée, mais une lueur déterminée brillait dans ses yeux. Elle le regardait comme elle l’avait toujours regardé : avec un espoir sans limite Ooooh c'est tellement beau aaaargh J'aime trop Marlène. Si Regulus savait une chose, c’est qu’elle ne le laisserait pas tomber. Pas après avoir brûlé la lettre et s’être mis une partie de l’Ordre à dos seulement dix minutes après l’avoir revu, sans demander d’explication mais simplement parce qu’elle avait eu confiance en lui. Il n’arrivait pas à comprendre pourquoi elle agissait ainsi, ce qu’elle voyait en lui pour avoir une foi si grande, mais il savait que c’était la seule chose qui le maintenait à flot au moment présent. Franchement, leur relation est très belle dans ce sens ... Tu la décris incroyablement bien. Marlène c'est ce qui rattrache Reg à la lumière - un peu comme Lily avec Rogue, mais en beaucoup moins malsain.
D'ailleurs c'est toujours la fille qui sauve le gars des ténèbres, un jour il faudra faire l'inverse, une fille qui va chez les Mangemorts et le garçon qui la sauve. Je vais réfléchir à ça.


- Qu’est-ce qu’on fait ? S’impatienta-t-il malgré tout, conscient que chaque seconde écoulée pouvait être celle de trop. J’ai besoin de ma baguette !
- Il ne l’a peut-être pas gardé avec lui ? Il l’a peut-être déposé dans le bureau de Maugrey ?
- Lily allait déposer ses fioles de veritaserum là-bas, dit Sirius, une note d’espoir dans la voix. En attendant que les autres arrivent. Je devais y mettre le médaillon aussi.
- On va voir, décida Marlène. Toi, viens avec nous !

Regulus voulut protester, mais Sirius et Marlène étaient des membres entraînés de l’Ordre et, malgré leur empressement, aucun d’eux n’aurait pris le risque de le laisser seul hors de leur vue. De mauvaise grâce, Regulus leur emboîta le pas et s’engouffra à son tour dans le couloir étroit et sombre qui donnait sur plusieurs pièces.
Ils ne firent que quelques pas et Regulus manqua de rentrer dans Marlène lorsqu’elle s’arrêta brusquement devant une porte. Immédiatement, il recula comme s’il s’était à nouveau brûlé contre ses liens et elle lui jeta un regard lourd à travers ses cils mais ne commenta pas. Pouahaha cette gêne Sirius, qui était de dos en train d’ouvrir la porte du bureau, ne remarqua rien et se contenta de jeter par-dessus son épaule un simple :

- Restez-là. Je reviens.

Et il s’engouffra dans le bureau en laissant la porte entre-ouverte.
Regulus pouvait presque entendre son cœur battre frénétiquement. S’il n’avait pratiquement rien ressenti en étant capturé par les frères Prewett, ses émotions paraissent le rattraper maintenant. Il ressentait l’importance de l’instant. Son destin se jouait peut-être en ce moment même. Il devait être extrêmement pâle car Marlène le dévisagea, inquiète.

- Reg ? Tu vas… ?
- Oh arrêtez vos conneries ! S’écria soudain une voix.

Cette fois-ci, Regulus fut persuadé que son cœur s’arrêta de battre littéralement plusieurs secondes. Il avait reconnu la voix de Gideon.
En face de lui, tout le corps de Marlène se raidit et elle pivota sur ses hanches, sa baguette à moitié levée devant elle, prête à se battre ou à faire barrage de son corps devant lui, il ne savait même pas ; puis elle se détendit imperceptiblement. D’un mouvement de tête, elle désigna la porte un peu plus loin, celle qui devait donner sur un salon ou une pièce commune, et lui fit signe de ne pas faire de bruit en posant un doigt autoritaire contre ses lèvres. Regulus comprit une seconde plus tard que les autres devaient être rassemblés là-bas quand la voix de Lily Evans répondit, agacée.

- Ce ne sont pas des conneries, si tu prenais la peine de nous écouter…
- Et moi je vous dis que je n’en ai rien à faire de ce qui s’est passé entre eux à Poudlard ! On parle d’un mangemort, Evans. Un mangemort qui avait des informations précieuses sur lui et que McKinnon a jugé bon de brûler sans consulter personne seulement cinq minutes après être revenue ! C'est vrai que ça peut paraitre hyper suspenct ... D'autant plus qu'ils doivent chercher le traitre nan?
- Elle ne l’aurait pas fait si… commença Cassidy maladroitement.
- Elle n’aurait rien du faire du tout, coupa Fabian, implacable. Peu importe les « si ». Maugrey va être furieux.
- Regulus est un cas à part, tenta d’expliquer Potter à son tour. Je ne dis pas qu’il n’est pas dangereux ni qu’on ne devrait rien faire mais…
- Mais il est le frère de ton grand ami, c’est ça ?

Le sarcasme qui imprégnait chaque mot de Gideon résonna jusque dans le couloir et Regulus devina ce qui allait suivre avant même que Potter ne réponde. Il en roula des yeux tellement c’était prévisible.

- Si c’est encore une insinuation contre la loyauté de Sirius, tu ferais mieux d’arrêter, Prewett. Je ne le répèterai pas. Trop de loyauté c'est TELLEMENT beau à voir AAAARGH
- James…
- Non, Alex. C’était marrant la première fois, mais à ce niveau c’est de l’acharnement. Lui-même ne le pense même pas et il le sait. Sirius a assez prouvé sa loyauté.

Un silence suivit le coup d’éclat de Potter et Regulus pria presque intérieurement – et égoïstement – pour que la
conversation reste sur Sirius, mais évidemment comme Gideon venait d’être privé d’une cible, il revint sur la première.

- Très bien, admettons que ça n’a rien à voir avec Sirius, admit-il. Revenons sur McKinnon qui a la loyauté chevillée au corps depuis qu’on l’a connaît et qui d’un coup fait un geste pour un mangemort qui vient de débarquer. Etrange non ?
- Si tu remets aussi en cause Marlène…
- Non Evans, je questionne l’attitude de Marlène, nuance ! Alors, c’est quoi l’histoire ? Hihihihihihihihihihih

En face de lui, Marlène paraissait mal à l’aise en entendant ainsi les autres parler d’elle à quelques mètres et Regulus ne pouvait que la comprendre. Il était celui qui avait dû rester impassible alors qu’elle lisait la lettre qui lui avait écrite en pensant ne jamais la revoir après tout.

- Il n’y a pas vraiment d’histoire, commença Cassidy maladroitement. Enfin je crois… ? Je n’ai pas tout suivi en dernière année, mais d’après ce qu’on a compris… ils étaient proches ?
- Me demande pas, c’est moi qui aie posé la question :lol: :lol: , rétorqua Gideon, presque goguenard même si une touche de colère était encore perceptible dans sa voix. Proches, tu dis ?
- Assez pour l’embrasser le dernier jour, commenta Potter instinctivement. Mais James ce maque de tact :lol: :lol:
- James ! S’agaça Evans, comme si elle lui reprochait d’avoir divulgué l’information.

Pour la énième fois dans sa vie, Regulus maudit James Potter en trente-six langues dans son esprit :lol: :lol: :lol: :lol: Beaucoup trop drôle cette situation ahahah. Il avait toujours eu la peau pâle et il était sûr de rougir en cet instant même. Résolument, il garda les yeux fixés sur la porte du bureau où il entendait lointainement Sirius fouillé un tiroir et refusa de tourner la tête pour rencontrer le regard de Marlène.
Il se souvenait de ce jour de juin. La dernière fois qu’il l’avait vu à Poudlard. Ils ne s’étaient pas recroisés après, ni dans le train ni sur le quai de la gare. Ce jour-là, sous un soleil de plomb, il avait pris conscience qu’elle quittait le château et qu’il ne la reverrait sans doute jamais autre part que sur un champ de bataille J'ai une boule au ventre rien que d'y repenser.. Qu’il devrait passer l’année suivante seul, sans leurs rendez-vous qui n’appartenaient qu’à eux. Et il avait craqué. Juste pendant une seconde, il avait enfoui en lui ce qu’il avait passé tant de temps à ignorer et il l’avait embrassé. Il ne se souvenait même pas vraiment de la sensation du baiser en lui-même, sûrement assez maladroit et désespéré, mais il se souvenait du symbole qu’il avait représenté pour lui. Celui d’un adieu irrémédiable. OOOOOH je fonds, j'ai la gorge serrée, tu leur as écrit une histoire si belle Anna ! Mais ce N'EST PAS un adieu, dans nos coeurs vous allez vivre longtemps et nous faire plein de bébé-Black

- Ah voilà, ça devient intéressant ! S’exclama Gideon Il fait style "ouais je veux les infos pour le bien de l'Ordre, mais dans les faits c'est juste une grosse commère. Embrasser tu dis ? Ils sortaient ensemble ?
- Encore une fois, pas vraiment… répondit Cassidy prudemment. On n’a jamais bien su ce qui s’était passé entre eux, mais Regulus avait un faible pour Marlène. Il était… différent avec elle je dirais… ?

A nouveau, Regulus sentit le sang lui monter au visage. Il ne s’était pas rendu compte que les autres avaient perçu la différence d’attitude qu’il affichait avec Marlène. Bah bien sûr ahaha

- Différent en quel sens ? Demanda Fabian, une note intéressée dans la voix. COMMERES
- Je ne sais pas… protecteur ? Il l’a défendu contre un Serpentard un jour, je me souviens. Il paraissait plus ouvert avec elle, moins lointain… Non ? Ajouta-t-elle en direction des autres. on dirait qu'ils reconstituent un puzzle
- Si, tu as raison, convint Evans. Vous n’avez jamais vu Regulus à Poudlard, mais disons qu’il avait l’image de tout ce qu’un Black pouvait représenter. Fier, parfois arrogant, un sang-pur typique… Je ne lui ai jamais parlé réellement. Mais je l’ai vu avec Marlène le dernier jour… D’un coup, je l’ai vu pour ce qu’il était…
- C’est-à-dire ?
- Un gamin de seize ans qui avait le poids du monde sur ses épaules et qui venait de vivre son premier chagrin d’amour. Oh mon dieu c'est si bien écrit, si bien décrit, si frappant ! Il manque vraiment le smiley avec des coeurs à la place des yeux

Cette fois, Regulus aurait voulu être avalé par le sol. Il ne savait pas d’où Evans sortait cette phrase, et encore moins ce ton compatissant, mais les deux réussirent l’exploit de réduire Gideon au silence momentanément. Incapable de se retenir, il releva finalement les yeux et vit que Marlène le regardait intensément, comme si elle jugeait sa réaction. Au fond de son esprit, il se fit la remarque qu’elle avait pris en assurance… Jamais elle n’aurait osé le confronter de la sorte quand ils étaient à Poudlard. Et elle te plait d'autant plus hein? (Il manque aussi le smiley ambigu là)
Le ventre douloureux, il dût pourtant admettre qu’Evans avait raison. Il n’en avait sans doute pas eu conscience à l’époque, mais l’année suivante, alors qu’il était désormais seul à Poudlard, avait été un réveil douloureux. Il ne s’était pas rendu compte à quel point il s’était accoutumé à retrouver Marlène dans leur repère, ou à voir son frère et les Maraudeurs parcourir bruyamment les couloirs. D’un coup, ces repères familiers lui avaient été arrachés et il s’était raccroché à ce qu’il connaissait : Dolohov, Livia, les jumelles Zabini… et Rosier Pas hyper sain comme arrimage. Quid de Livia par ailleurs? J'adorais Livia. . L’ancien préfet de Serpentard devenu mangemort venait à chaque sortie à Pré-au-Lard pour parler aux élèves susceptibles de rejoindre les rangs du Seigneur des Ténèbres et Regulus en faisait évidemment partie. Les discours grandiloquents de Rosier représentaient une stabilité indéfectible dans sa vie, même s’il le détestait au plus profond de lui-même. Rosier n’aurait jamais dû être là. Il aurait dû être de l’autre côté de l’océan avec Elizabeth Yaxley et leur enfant La pauvre Elizabeth ... Tout ce qu'elle a fait pour lui ... . Pourtant, de toute évidence, il n’avait pas pris la peine de la suivre dans son exil.
Sa colère lui avait finalement été bénéfique. Elle avait réussi à apaiser la douleur liée au départ de Marlène et de Sirius, comme si les deux sentiments se battaient dans son ventre pour avoir l’ascendant et que la colère, émotion qui l’avait porté jusqu’ici dans la vie, réussissait à s’imposer. CE MONDE PARFAIT NE TOURNE QU'AVEC MOOI désolée je regarde Kuzco avec mon frère ahyah
Je suis navré mais vous avez pourri le groove de l'empereur ... Quel génie ce film.

En face de lui, Marlène l’observait toujours et paraissait embarrassée elle aussi à cause du commentaire d’Evans. Même son embarras lui sembla différent. Elle n’avait plus cette rougeur excessive ou ce regard fuyant, elle restait déterminée, comme si elle avait connu bien pire. Regulus supposa que c’était le cas.
Dans le salon, les éclats de voix reprirent :
AH ! BOOM BEBE ! Il faut que j'arrête de commenter le film, pardon, FOCUS PERRI
- Donc vous êtes en train de me dire qu’on a capturé un mangemort au cœur tendre ? Railla Gideon.
- Non, non… coupa son frère d’un ton empressé. Justement ! Cette histoire est intéressante.
- Ah bon ? S’étonna Potter.
- Vous ne comprenez pas ? S’impatienta Fabian en frappant brusquement dans ses mains. Si le petit Black est vraiment attaché à Marlène, c’est un avantage ! Pour nous, je veux dire. Et Sirius aussi d’ailleurs. Ils peuvent le faire flancher plus facilement.
- Qu’est-ce que tu veux dire par flancher ?
- Une guerre ce n’est pas que des batailles, Alex. C’est aussi de la psychologie. Et Marlène et Sirius peuvent être nos cartes maîtresses. Oooooàooooh

Regulus frissonna. Il n’aimait pas le ton calculateur de Fabian. Je suis pas sûre d'aimer non plus ...

- Je ne suis pas sûre que ça fonctionne, contra Evans, mesurée. Je sais que je viens de dire que Regulus était différent avec Marlène, mais il n’était pas et surtout n’est pas idiot pour autant. Ne le sous-estime pas. Il ne se mettra pas à parler juste parce que Marlène pose les questions. Et Sirius et lui… c’est compliqué, ils ne s’entendaient pas bien, je pense même qu’envoyer Sirius sera contreproductif. Il va se braquer juste par principe.

Encore une fois, la perspicacité d’Evans l’étonna Elle est hyper intuitive cette Lily. Il se rappelait une jeune fille intelligente, bien sûr, comme tout le monde à Poudlard, mais elle se révélait tout aussi douée pour percer à jour les émotions humaines. Elle voit la bonté partout <3

- On ne l’a pas laissé précisément avec ces deux personnes pourtant ? Commenta Gideon.

Marlène se raidit à nouveau, sur le qui-vive, juste au moment où Alexia Cassidy suggérait :

- Et on devrait peut-être retourner le surveiller jusqu’à l’arrivée de Maugrey, non ?
- Merlin, jura-t-elle à voix basse. Sirius, dépêche-toi !

Elle allait ouvrir la porte du bureau, mais elle n’eut pas à le faire. Le battant s’écarta vivement pour révéler Sirius, une lueur de triomphe dans les yeux, une baguette en bois de cyprès AHAHAHAHAHAH *cours chercher la signification* de mémoire c'est celle de Lupin aussi ... ELLE LUI CORRESPOND TROP BIEN brandit devant lui. Regulus sentit une vague d’excitation le parcourir et il tendit la main instinctivement. Ses doigts allaient se refermer sur sa baguette lorsque Sirius l’écarta, un rictus aux lèvres.
"Ci-ôt que je claque des doigts, ton village tu peux lui dire ... au revoir. AU REVOIR"
Abaisse le levier ! PAS CELUI LAAAAAA


- Ah ah ! Dit-il. Tu ne me crois pas si stupide. Je la garde.
- Quoi ? S’indigna Regulus. Non, j’ai besoin de…
- On n’a pas le temps de se disputer ! Coupa Marlène avec brusquerie. Il faut y aller.

D’un geste ferme, elle le poussa dans le couloir et Regulus se déroba à nouveau comme si elle l’avait brûlé Tellement hâte qu'ils se retrouvent et s'avouent leurs sentiments et se fassent des bisous. Il le traversa en quelques pas avant de revenir dans la cuisine. Sans s’y arrêter, il commença à se diriger vers la porte d’entrée quand soudain une main se referma sur son bras et le tira en arrière.

- Eh ! Laisse-moi…
- Tais-toi, siffla Sirius. Maugrey arrive.

Il désigna la fenêtre d’un mouvement tête. De l’autre côté de la pelouse, Alastor Maugrey remontait vers la maison d’un pas rapide, sa cape claquant au vent ALERTE ALERTE . Regulus sentit son estomac faire une chute libre. Si le célèbre Auror mettait la main sur lui, il ne se faisait aucune illusion : il n’aurait aucune chance.

- Il faut partir d’ici ! Maintenant ! Rugit-il, les dents serrées.
- On ne peut pas transplaner dans la maison, il faut passer les barrières…
- Passez par la fenêtre ! Lança brusquement Marlène. Dès que Maugrey entre, vous sortez par la fenêtre et vous courrez jusqu’à la limite des protections. Je le distrais.

Regulus mit une seconde à enregistrer ce qu’elle venait de dire. Si le moment avait été différent, il aurait sans doute protesté, mais sur le coup l’idée de Marlène était la seule qu’il avait. Sans chercher à objecter, il se précipita vers la fenêtre en même temps que Sirius qui tenait fermement leur baguette dans une main et le médaillon dans l’autre. Il avait l’impression de ne plus avoir d’estomac tant il était noué.
Alors qu’il soulevait le loquet de la fenêtre, Sirius le saisit par le bras, l’air grave :

- N’essaye même pas de me semer, prévint-il. Je te fais transplaner, c’est clair ?
- On doit retourner à Square Grimmaurd…
- Alors on ira, dit son frère en grimaçant On sent Sirius RA-VI. Mais tu restes avec moi.

Résolu, Regulus se contenta d’acquiescer. Pour le moment, valait mieux qu’il reste avec Sirius. Il pourrait lui fausser compagnie quand il aurait récupéré sa baguette.
Postée de l’autre côté de la cuisine, Marlène observait l’entrée, prête à leur faire signe dès que Maugrey entrerait. Dans la précipitation, elle semblait s’être résignée à ne pas venir et à les laisser partir seuls, ce qui enleva un poids énorme des épaules de Regulus. Il ne savait pas s’il aurait réussi à se retourner contre elle pour s’échapper.

- Maintenant, intima Marlène, une urgence dans la voix. Soyez prudents !

Sans hésiter, Regulus posa ses mains sur le chambranle de la fenêtre et se hissa d’un bond. A côté de lui, Sirius l’imita avec plus de légèreté Pourtant t'es attrapeur Reg, tu devrais être plus athlétique. Le pied posé sur le rebord, il crut qu’il allait tomber quand ils voulurent passer dans l’encadrement en même temps, mais il se rattrapa. Et alors qu’il s’apprêtait à sauter, les muscles contractés, une voix résonna dans leur dos :

- Sirius ! Qu’est-ce que… ?

Par réflexe, Regulus tourna la tête. James Potter venait vraisemblablement d’arriver du couloir et était figé sur le seuil de la cuisine. Derrière lui, le reste du groupe était déjà là aussi. Le temps parut se suspendre littéralement, comme si personne n’osait réagir. Le regard de Sirius et James ne se lâchait pas. Regulus aurait été incapable de déchiffrer la conversation silencieuse qui se jouait entre eux, mais il vit l’expression d’Alexia Cassidy juste derrière. Elle semblait prête à se jeter sur Sirius pour le ramener dans cette cuisine et lui passer le savon de sa vie. Le tableau que j'ai en tête est à la fois beaucoup trop drôle et poignant, c'est super bien décrit Anna !

- Vous foutez quoi ? Cria soudain Fabian. Attrapez-les !

Tout se remit en branle. D’un mouvement souple, Regulus sauta du bord de fenêtre et n’attendit pas d’entendre le corps de Sirius atterrir à sa droite pour commencer à courir. Il courut comme il n’avait pas pu le faire face aux frères Prewett le matin même. Il ne se retourna pas, même en sentant un sort le frôler au-dessus de la tête et en entendant les membres de l’Ordre les poursuivre. Il ne voulait qu’une chose : quitter cet endroit. Les explications pouvaient attendre.
Le sang lui martelant les tempes, il accéléra et continua sa course à l’aveugle. Il ne savait pas où il allait, mais foncer le plus loin possible de la maison lui paraissait une idée raisonnable, et Sirius était à ses côtés, il devait donc être sur la bonne voie.

- Non ! Hurla une voix portée par le vent.

Une seconde plus tard, un nouveau sortilège siffla à quelques centimètres de son oreille. Un peu plus à droite et le sort aurait frappé Sirius à la tête.

- Merlin Potter ! Rugit Gideon. Pourquoi tu… ? Oh cher James :mrgreen:

Mais la diversion de Potter leur avait laissé les quelques secondes dont ils avaient besoin. Dès qu’ils franchirent la barrière magique, Regulus eut la sensation de passer sous un voile humide et il tenta de freiner, emporté dans son élan. Heureusement, ce fut le cas de Sirius également et ils se rentrèrent dedans à pleine vitesse. Une vive douleur explosa au niveau de ses côtes au moment même où les landes anglaises se dérobèrent sous ses pieds et où le cri de rage de Maugrey résonnait au loin.
Il n’eut le temps de voir que des couleurs brouillées emplirent son champ de vision avant qu’une surface dure ne se matérialise à nouveau sous lui. Déséquilibré et encore endolori par sa collision avec son frère, Regulus vacilla. Il se rattrapa à une rampe d’escalier en fer forgée. Incrédule, il leva enfin les yeux et reconnut avec stupeur la porte d’entrée de Square Grimmaurd. Un rire nerveux gonfla dans sa poitrine. Merlin… Il s’était échappé du QG de l’Ordre. Il venait de réussir l’impossible. C'est beaucoup trop drôle parce qu'il est devant le futur QG de l'autre, ça devrait être une partie qui s'appelle d'un QG à l'autre :lol: :lol: :lol:

- Espèce d’imbécile, grogna Sirius qui était visiblement réapparu sur la première marche du perron. Qu’est-ce qui t’as pris de t’arrêter ?
- C’est toi qui m’es rentré dedans ! Protesta-t-il.
- C’est ça…

Avec difficulté, Sirius se redressa. Sa colère parut laisser place à l’incrédulité en une seconde.

- Merlin… souffla-t-il. On a vraiment réussi.
- Ouais… Je n’y croyais pas… admit-il honnêtement. Jusqu’à la dernière seconde j’ai cru que… enfin…
- Que je te ramènerai de force pour te rattacher sur cette chaise ? Moi aussi. :lol: :lol: :lol:

Regulus laissa échapper un rire étouffé. Puis il fronça les sourcils, se souvenant d’un détail.

- Est-ce que Potter a dévié le sort qui allait te toucher ?
- Je crois… confirma Sirius. J’espère que Maugrey ne va pas lui beugler dessus pendant des heures à cause de ça… Mais mdr Maugrey il va lui mettre la misère de sa vie

Mais son ton était peu convaincu, comme s’il savait au fond de lui que ce souhait était vain. Finalement, il secoua la tête, l’air de chasser l’idée de son esprit et se tourna à nouveau vers lui. Regulus le rejoignit sur le perron. Rien que de voir Sirius ici, devant cette porte qu’il avait claqué avec défi toutes ces années auparavant, lui faisait étrange. Il pensait que rien ne pouvait plus le surprendre aujourd’hui après sa capture, mais il faut croire qu’il se trompait. C’était comme Sirius était un élément du décor en trop, quelque chose qui n’était pas à sa place, et Regulus en était étrangement perturbé.

- On entre ? Dit-il pour se donner une contenance. Quelqu’un pourrait finir par nous voir si on reste planter là…
- Attends ! Je ne peux pas juste…
- Quoi ? Entrer chez toi ?
- Ce n’est pas chez moi ! Rétorqua-t-il, indigné.

Regulus ignora la sensation au creux de son ventre, semblable à celle du transplanage, mais qui n’avait cette fois rien à voir. Il sentit son visage devenir inexpressif et toisa son frère froidement.

- Ne t’inquiète pas, ils ne pas là ce soir. Les Malefoy donnent une réception, ils ne seront pas de retour avant plusieurs heures. Viens.

Il allait ouvrir la porte lorsque Sirius le saisit par le coude pour le forcer à se retourner. Il avait l’air mortellement sérieux. Comme un membre de l’Ordre en mission, songea-t-il.

- Je te préviens, dit-il d’une voix sourde, pas de coups tordus. Je risque gros en étant ici et encore plus en t’aidant sans garantie. Ne me le fais pas regretter.
- T’as ma baguette, où est-ce que tu veux…
- Avec toi, je préfère formuler l’incantation avant de jeter le sort J'ai dû lire deux fois cette phrase avant de comprendre mais bien trouvé :lol: :lol: :lol: . Donc on est d’accord ? Tu restes avec moi, je ne te veux hors de mon champ de vision. Allons-y.
MON VISAGE MON MAGNIFIQUE VISAGE AHAHAHAHA FACE DE LAMAAAA Pardon j'arrête
Malgré son ton décidé, il ne bougea pas de sa marche et Regulus retint un grognement agacé en passant devant pour entrer dans la maison. Comme tous les membres de la famille ayant du sang Black dans les veines, il n’eut même pas besoin de clé. La poignée en argent, en forme de serpent, céda sous sa main et il ouvrit la porte avant de s’engouffrer dans le hall, Sirius sur les talons.
Pendant une seconde, ils se figèrent tous les deux, comme s’ils s’attendaient à ce que leurs parents accourent, mais naturellement seul le silence les entoura, inexorable. 12 Square Grimmaurd était vide. Dans la lueur tamisée des lampes à gaz et du lustre en cristal, les tableaux accrochés au mur auraient pu avoir un air inquiétant si Regulus n’avait pas passé son enfance, assis sur la première marche de l’escalier en ébène, à les observer tous. Parfois, Sirius venait le rejoindre et s’amusait à soutenir les regards des tableaux pour voir qui détournerait les yeux en premiers. C'est tellement adorable comme anecdote ... et tellement Sirius.
Ce dernier s’était d’ailleurs avancé au milieu du hall, faisant craquer le vieux parquet PARQUET ! de la noble maison des Black. Regulus essaya de déchiffrer son expression, mais la pénombre rendait sa tentative difficile. Il était pourtant pratiquement sûr que ce n’était pas la nostalgie qui frappait Sirius. D’ailleurs, il ne prit pas plus longtemps pour détailler les lieux qu’il avait quitté il y a tant d’années, et se tourna à nouveau vers lui.

- Bon, qu’est-ce qu’on fait là ? S’impatienta-t-il. Pourquoi tu voulais revenir ?
- Pour Kreattur.

Sirius grimaça.

- Ce vieil elfe ignoble ?
- La ferme… C’est grâce à lui qu’on est courant pour le Seigneur des Ténèbres je te rappelle.
- Magnifique. On lui remettra l’Ordre de Merlin première classe et on l’enverra à Gryffondor pour son courage. Quoique, ça pourrait le tuer… Une telle disgrâce ! :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: Beaucoup trop drôle ahahahha
"Taille la route Casse-Noisette' tout dans la délicatesse Kuzco


La provocation était claire, mais Regulus ne se laissa pas avoir. Sans un mot, il s’élança dans l’escalier pour monter à l’étage. Dans son dos, Sirius jura.

- Reg, reviens ici ! Merlin ! Où tu vas ?

Toujours sans répondre, Regulus parvint en haut du premier escalier et continua dans le couloir sans prêter attention aux têtes d’elfes accrochés au mur tapissé Non mais ce détail HYPER GLAUQUE mais ils sont malades et malsains ces gens là. Puis, il s’engagea dans le second escalier, celui à la barrière en fer forgé et dont la troisième marche grinçait depuis qu’il l’avait dévalé à trois ans. Sirius continuait à courir après lui en pestant à voix haute. Quand il atteignit enfin le dernier étage, le souffle court, il se précipita vers la chambre la plus à droite, celle située juste en face de la sienne où les lettres R.A.B se détachaient nettement.
Le battant céda sous son poids alors qu’il se jetait pratiquement sur la porte de peur que Sirius ne l’empêche d’entrer. La pièce, étrangement lumineuse grâce aux rideaux ouverts, sentaient le renfermé et de la poussière s’éleva sous ses pas, suspendues dans l’air. Au-dessus du massif lit en bois sculpté était accrochée une banderole rouge et or, symbole de Gryffondor, que Walburga n’avait pas réussi à enlever malgré tous ses efforts. Les murs originellement couverts de soie gris-argent étaient presque entièrement tapissés de photos de motos et de femmes moldues Non mais Sirius. Cet ados de base. , tandis que sur la porte de l’armoire en acajou était collée une photo des Maraudeurs plus jeunes, souriants fièrement. Tout dans cette chambre spacieuse criait Sirius Black.
BON D'ACCORD J'ARRETE KUZCO
- Mais ça va pas ? S’écria-t-il. Qu’est-ce que tu fous ? Pourquoi… pourquoi tu m’as emmené ici ?

Il avait pratiquement craché le dernier mot. Regulus fit volte-face.

- Pour te montrer ! Regarde autour de toi ! Tu ne crois pas que tu en as assez fait pour nous faire comprendre que tu étais ô combien différent ? Roh Reg, je pensais qu'il y avait plus urgent?
- N’importe quoi… Arrête, tu es ridicule. On n’a pas le temps pour ça.
- Je décide si on a le temps, rétorqua-t-il vertement. Je ne suis plus ton prisonnier, j’ai juste accepté que tu m’accompagnes, et comme tu l’as fait remarquer on est chez moi. Mais POURQUOI Reg?
- Que je t’accompagne ? Répéta Sirius, incrédule et énervé. Remets-toi les idées en place. Si tu es là, c’est parce que je l’ai bien voulu. Donc maintenant arrête de faire ta crise d’ado, viens.
- Non. Mais quel petit con quand il s'y met

Les épaules de Sirius se tendirent et il expira lentement, comme s’il se retenait de lui envoyer deux sorts simultanément avec les deux baguettes qu’il tenait dans les mains.

- Regulus… C’était juste une simple blague sur Kreattur, remets-toi.
- Tu te trompes. C’était encore une de tes façons de me rappeler que tu n’as de cette famille que le nom, que tu es si différent
- En même temps, ce n’est pas si faux.

Regulus sentit sa magie s’agiter sous le coup de la colère et la lumière du lustre vacilla Ouuuh j'adore ces émanation intempestives, c'est si intense. . Quelque chose au creux de son ventre explosa. C’était comme si revoir Sirius entre les murs de Square Grimmaurd après tout ce temps lui donnait enfin le droit de régler leurs comptes, tous les non-dits qui étaient restés entre eux à l’époque. C'est vachement le moment.

- Sirius, celui qui n’est comme le reste d’entre nous ! Railla-t-il. Sirius, celui qui affirme haut et fort la supériorité de Gryffondor ! Parce que quoi ? Hum ? Quoi, Sirius ? Serpentard c’était trop commun dans la famille, pas digne de toi ? Il fallait absolument que tu sois différent, que tu la fasses enrager ? Tu voulais quoi ? La punir de ne pas avoir su être mère ?
- Ca n’a rien à voir avec la Harpie…
- Punir Père de ne pas être comme Fleamont Potter ? Continua-t-il, haletant, comme s’il n’avait pas été interrompu. Tu voulais me punir de ne pas être James ? Qu’est-ce qu’on t’a fait qu’on n’a pas tous subi, Bella, Meda, Cissy et moi ? De quel droit tu crois pouvoir tout remettre en question ? OK, je suis carrément pour que tu communiques enfin et je suis hyper fière de te voir mettre des mots sur votre relation, parce que toute votre histoire n'est qu'une conséquence de non-communication MAIS C'EST PAS LE MOMENT MON POULET

Le silence qui suivit son coup d’éclat fut assourdissant. Sirius le contempla longuement, le corps tendu. Il semblait prêt à se battre. Brièvement, Regulus se demanda s’ils allaient en venir aux mains. Il ne s’était jamais battu sans baguette, mais la bulle de rage dans sa poitrine l’emplissait d’énergie. S’ils en arrivaient vraiment là, il parviendrait peut-être à récupérer sa baguette dans la confusion et à transplaner hors d’ici. Il n’aurait qu’à appeler Kreattur plus tard.
Pourtant, au bout d’encore de longues secondes, Sirius perdit de sa superbe. Il soupira et secoua la tête puis s’approcha lentement de la photo toujours accrochée à son armoire.

- Tu sais… commença-t-il presque maladroitement. Tu sais que ça n’a jamais été un choix, n’est-ce pas ? Entre vous et eux ? Entre les Black et… le reste ? Gryffondor, les Maraudeurs, l’Ordre ?
- Bien sûr que si…
- Non, Reg. Ou alors c’était un choix de survie. Je n’aurais pas pu…
- Être moi ?

Sirius laissa échapper un rire sans émotion.

- Parce que tu aurais pu être moi, toi ? Mais vous avez chacun votre personnalité, laissez-vous être vous-même, respectez-vous bon sang.

Non, songea Regulus. Il n’avait pas la fougue ni l’audace de son frère, comme celui-ci n’avait pas sa réflexion ni sa patience intelligente. Mais il ne répondit pas.

- Ce n’était pas pour moi, dit Sirius finalement. La vie que nos parents auraient voulu, ce n’était pas moi "it's not me", Arya Stark . Tu comprends ? Et je savais… enfin je pensais savoir… que tu refuserais de voir les choses autrement. Que tout ne reposait pas sur le satané honneur de cette famille. Et peut-être que oui, j’ai reproché à la Harpie beaucoup de choses, même si elle les méritait pour la plupart. Mais je ne t’ai jamais reproché de ne pas être James.
- Tu as juste la mémoire courte… « James est mon frère, plus que tu ne le seras jamais », cita-t-il, l’air sombre. Tes mots, pas les miens. Hiii c'est à la fois vrai et à la fois hyper cruel de la part de Sirius. Le sang, tu ne le nies pas. Ou alors il faut l'avoir mérité et Reg ...*se souvient qu'il est devenu Mangemort et qu'il a tué Gemma* DAMN IT REG

Sirius se tendit à nouveau. Du bout des doigts, il effleura le visage des quatre garçons immortalisés dans une enfance insouciante. Pour une fois, il paraissait réfléchir soigneusement à ce qu’il allait dire.

- Je ne voulais pas dire… Arh ! Sérieusement, Reg ? Evidemment que je le ressentais comme ça ! James a toujours été là, il me connaît par cœur ! Nous… on s’est juste éloigné.
- La faute à qui…
- Oh Merlin arrête ! Ne me mets pas tout sur le dos. Je t’ai proposé de l’aide, peut-être pas avec autant de patience que j’aurais dû, mais je l’ai fait HUM. Comment dire. Il aurait fallu énormément de patience avec un ados en colère, mon cher Sirius. . Tu ne t’es pas tourné vers moi non plus. La preuve, tu pars en mission suicide en laissant une lettre à Marlène et pas à moi. C'est vrai que c'est hyper significatif. Il a beau dire, Reg, il a renié Sirius autant que Sirius l'a renié. Ce n'est pas Sirius sa part de lumière - mais cela dit, Reg est peut-être la part d'ombre de Sirus. Reg et la famille Black dans son entièrté. Il n'a jamais su mettre ses qualités en avant avec eux.

Regulus n’en aurait pas juré, mais il crut déceler une note de déception, voire de rancœur, comme s’il était blessé. Il ne put s’empêcher de ressentir une pointe de satisfaction, juste avant qu’une lueur amusée ne remplace la gravité dans les yeux de son frère.

- En parlant de Marlène…
- Pitié tais-toi…
- Oh allez ! Tu… Auto réf, quand j'ai lu ce passage j'ai pensé à Connor qui veut parler de Dylan avec Travis au moment de voler Hermès :lol: :lol:
- Kreattur ! Appela Regulus d’une voix forte pour interrompre Sirius. Viens ici. Cette diversion ahahahha tu n'y couperas pas court mon cher Reg, on va avoir cette conversation *va chercher le pop-corn*
Je me fais juste la remarque que Izma est l'une des meilleurs méchantes Disney avec Hadès. OH CE SOIR JE VAIS REGARDER HERCULE

Un « crack » sonore résonna contre les murs et le vieil elfe de maison apparut entre eux. Les oreilles pendantes, il fit d’abord face à Regulus, s’inclinant profondément ; puis ses yeux gris injectés de sang se posèrent sur Sirius qui grimaça de dégoût. La grimace fut immédiatement réciproque. :lol: :lol: :lol:

- Le traître à son sang ! S’exclama Kreattur. Comment ose-t-il remettre les pieds ici après avoir fait tant de peine à ma pauvre maîtresse ? Oh que dirait-elle si elle savait que le renégat est revenu ? :lol: :lol: :lol: Tu écris bien le Kreattur
- Renégat, rien que ça, railla Sirius.
- Ca suffit tous les deux. Kreattur écoute-moi. Je veux que tu ailles chercher les fioles de potion revigorantes que j’avais laissé dans l’atelier au fond du jardin. Ramène aussi ma cape de voyage et mon couteau, celui que Père m’a offert. Ah et une coupe, pas trop grande. Celle en argent dans le buffet. Quand tu aurais tout, reviens ici, d’accord ?
- Bien sûr, jeune maître. Kreattur fera tout pour servir la noble famille des Black.

A nouveau, l’elfe disparut dans un bruit sonore au moment où Sirius se laissait tomber sur son ancien lit, soulevant un nuage de poussière par la même occasion.

- Ils auraient au moins pu faire le ménage… marmonna-t-il.
- Plus personne ne vient dans cette pièce…
- Tragédie. Je pensais que la Harpie viendrait tout remettre en ordre.Ma soeur quand elle est partie en Australie elle a dit à ma mère "je veux que tu fasses comme Sissi et que tu mettes des fleurs dans ma chambre tout les jours en laissant le dernier livre que j'ai lu sur la table de chevet". Mon père "c'était quoi le dernier livre que t'as lu, les albums pour enfant?"

Regulus leva les yeux au ciel.

- Mère a essayé, mais tu sais comme moi que tu as collé ces… affiches avec de la glue perpétuelle.
- Quoi ? Feignit de s’étonner Sirius, moqueur. Mes « affiches » ne sont pas à ton goût ? :lol: :lol: :lol: :lol:
- Si on aime les motos tapes à l’œil et les filles blondes à forte poitrine.
- Marlène est blonde, rétorqua-t-il immédiatement, l’air fier de lui. Après, je n’ai pas regardé sa poitrine… mais toi peut-être que si ? :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: Je m'étouffe même la deuxième fois c'est beaucoup trop drôle ils me tuent
- Bon sang Sirius !

Le pire, c’est qu’il savait – il savait – qu’il rougissait comme un souaffle Oooouh, t'as vraiment maté Marlène? . Son embarras dû fortement amuser Sirius car il éclata de rire. Regulus prit conscience qu’il ne l’avait pas vu rire depuis une éternité et la scène ne lui sembla d’un coup plus si terrible.

- Et je n’ai jamais… enfin c’est Marlène ! :lol: :lol: :lol: Justement :lol: :lol:

Il mit toute la conviction qu’il pouvait dans sa voix, mais Sirius avait toujours été doué pour le percer à jour et il eut un sourire en coin. Il s’empourpra encore plus.

- Un problème, Reg ? Se moqua-t-il.
- Tais-toi, espèce d’imbécile.

Sirius se remit à rire. Parfois, il se demandait qui était vraiment l’aîné entre eux. Et puis, qu’est-ce que faisait Kreattur ? Le jardin ne faisait pas trente hectare bon sang…

- Ce n’est pas comme ça avec Marlène… explicita-t-il finalement en voyant que son frère le fixait toujours avec insistance. En fait, il n’y a rien avec Marlène, c’est juste… compliqué Ouais. Compliqué. C'est le mot. COMPLIQUE. . On ne peut pas dire qu’on se soit vraiment vu ces derniers temps.
- Non, je suppose… Mais tu lui as quand même écrit une lettre. Qu’est-ce qu’il y avait dedans pour qu’elle la brûle sans hésiter ?

Regulus secoua la tête.

- Rien qui te concerne. N’insiste même pas.
- Tant de secrets…
- Ca s’appelle une vie privée.
- « Ca s’appelle une vie privée », le parodia Sirius d’une voix grave.

S’il avait été assez près, il aurait attrapé l’oreiller pour lui envoyer en pleine figure Ils commencent à avoir un comportement fraternel *se mouche bruyamment* . Quelques secondes s’étirèrent, moins pesantes que tout à l’heure, jusqu’à ce que Regulus ne se décide à poser la question qui lui tournait dans la tête depuis quelques minutes.

- Sirius ?
- Hum ?
- Comment tu as su que tu étais amoureux de Cassidy ? Mais sinon tu ne veux pas en parler :lol: :lol:

Surpris, Sirius se redressa. Incapable de le regarder en face, Regulus garda le regard résolument fixer sur la photo d’une moto étincelante. Il sentit son visage s’enflammer une fois de plus et son ventre se nouer et il pria intérieurement pour que, pour une fois, Sirius ne se moque pas de lui. Merlin dû l’entendre car son frère se contenta de le regarder d’un drôle d’air avant de répondre :

- Je ne sais pas trop, avoua-t-il honnêtement. Alex a toujours été la fille la plus proche de moi, la seule peut-être que je considérais vraiment comme une amie plus qu’une camarade avant de me rapprocher de Lily, de Dorcas, d’Alice ou de Marlène. Elle était drôle, on aimait les mêmes choses et… c’était facile d’être avec elle. Quand on s’est mis ensemble, c’était sûrement un peu sur un coup de tête. Elle m’a dit plus tard qu’elle avait déjà des sentiments pour moi depuis un moment, mais je ne suis pas sûr que je pouvais dire la même chose. C’est en étant avec elle que je suis vraiment tombé amoureux d’elle je pense. J'adoooore cette version des choses, l'amour construit qui vient petit à petit à mesure qu'on découvre l'autre, c'est très réaliste, très humain, plus crédible que le simple coup de foudre.

- Oui mais… Comment tu t’en es rendu compte ?

Sirius sourit et haussa les épaules.

- Je ne sais pas, Reg, je n’ai pas eu un éclair de lumière et une révélation divine EXACTEMENT. J'aime vraiment comment Sirius parle de sa relation avec elle. . Je suppose qu’un jour j’ai réalisé que je ne voulais pas vivre ma vie sans elle. Que l’idée de m’éloigner de Dorcas ou Alice ne me plaisait peut-être pas, mais ce n’était pas impossible, ça aurait été la vie. Pour Alex, je n’arrivais pas à l’envisager. Même après Poudlard, je savais que je voulais qu’elle soit avec moi. C'est si beau et tellement bien décrit Anna *se mouche encore*

Quand Sirius l’expliquait, tout avait l’air simple. Malgré ce qu’il disait, il semblait plutôt savoir ce qu’il ressentait et pour la première fois Regulus le trouva… apaisé. Comme s’il avait trouvé un but dans cette vie qu’il s’était choisi. Une boule dans la gorge, Regulus traversa la pièce pour se donner une contenance et jeta un coup d’œil à la rue en contrebas. La nuit commençait à tomber, mais les réverbères éclairaient le parc en face et les enfants qui jouaient encore. Dans l'OS que je voulais faire avec Reg, il regardait ce parc et observait une moldue qui lisait sur un banc, et ils finissaient par nouer quelque chose. Peut-être qu'un jour je le ferais, mais j'aurais trop l'impression de faire une fanfic de ta fanfic, concernant Reg c'est toi mon canon :lol: :lol: :lol:

- Alors ? Reprit Sirius en comprenant qu’il n’allait visiblement pas parler. Tu es amoureux de Marlène McKinnon ?
- Je ne l’ai pas vu depuis deux ans…
- Ce n’était pas ma question.
- Je… C’est Marlène, se contenta-t-il de dire, l’esprit vide. C'est Marlène n'est pas la réponse à tout Reg :lol: :lol: :lol:

Le sourire moqueur revint sur le visage de son frère.

- Et on dit que tu es le plus intelligent de nous deux ! Dit-il, goguenard. Mais petit conseil : si tu te poses la question de savoir si tu l’aimes, la réponse est sûrement positive, sinon tu ne te la poserais même pas. Huuum pas FORCEMENT mais admettons, cette fois c'est le cas !

Sur ces mots, Sirius se remit sur ses pieds. Comme s’il avait perçu que la conversation était terminée, Kreattur réapparut à cet instant, les bras chargés de fioles et d’une cape noire parfaitement repassée. Peut-être que c’était ça qui lui avait pris autant de temps, songea Regulus, moitié agacé moitié amusé. :lol: :lol: :lol: Tellement consciencieux cet elfe quand il est bien traité. Hermione avait tellement raison à son sujet - et Sirius tellement tort.
Le vieil elfe ignora superbement Sirius et se dirigea vers Regulus d’une démarche gauche, déséquilibré par sa charge, mais s’inclina comme à son habitude.

- Kreattur est allé chercher ce que le jeune maître a demandé. Est-ce que Kreattur peut faire autre chose pour satisfaire le jeune maître ?
- Merci, Kreattur. Et oui, je vais avoir besoin de toi pour une mission très importante.
- Kreattur fera tout pour la noble maison Black !

Dans son dos, Sirius fit semblant d’avoir un haut le cœur mais Regulus l’ignora.

- Tu te souviens de… l’endroit où le Seigneur des Ténèbres t’a emmené ? Il y a plusieurs mois ? Tu te souviens de ce que tu m’as raconté ?

Les yeux enfoncés de Kreattur s’écarquillèrent et il fut parcourut d’un frisson. Aussitôt, il s’agita, tordant son pagne du bout des doigts avec anxiété. Il paraissait sur le point de se jeter sur la porte de l’armoire pour s’assommer violemment mais Regulus claqua des doigts devant lui, autoritaire, le ramenant à la réalité.

- Kreattur, c’est très important, insista-t-il. Est-ce que tu te souviens ?
- Oui jeune maître, s’étrangla l’elfe. Kreattur se souvient, il se souvient de cet horrible endroit. Pauvre Kreattur ...
- Bien. Je veux que tu m’y emmènes. Ce soir.

Cette fois, l’horreur se peignit sur le visage de Kreattur et ses yeux s’emplirent de larmes. Dans un élan dramatique, il se jeta à ses pieds, tremblant. Regulus retint un geste d’impatience, touché malgré tout, tandis que Sirius levait les bras au ciel, pas impressionné le moins du monde. MAIS SIRIUS tu n'as vraiment pas de coeur.

- Le jeune maître ne peut pas aller dans cet horrible endroit, couina-t-il. Ce n’est un lieu convenable pour l’héritier des Black ! Le jeune maître pourrait y être en danger ! Pourrait. Mais ce n'est qu'une possibilité, t'inquiète Reg.
- Je sais Kreattur, mais comme je te l’ai dit c’est très important et il est primordial que tu m’y emmènes. Mais tu ne devras rien dire à personne, tu m’entends ? Personne ne doit rien savoir.
- Oui jeune maître…
- Même pas mes parents, c’est clair ? S’ils te posent des questions, tu inventes quelque chose, mais je t’ordonne de ne pas leur répondre ni révéler quoique ce soit, peu importe ce qu’ils te disent.

A l’idée de mentir à ses maîtres, Kreattur frissonna cette fois violemment et si Regulus ne s’était pas interposé entre lui et l’armoire, il était sûr que l’elfe se serait jeté dessus. Au lieu de ça, il ouvrit la bouche plusieurs fois, comme si les mots luttaient dans sa gorge, mais il finit par acquiescer d’une voix à peine plus haute qu’un murmure :

- Oui jeune maître. Kreattur comprend. Kreattur emmènera le jeune maître dans l’endroit où le Seigneur des Ténèbres l’a lui-même emmené et n’en dira rien à personne.
- Parfait. Alors…
- Eh la ! Interrompit Sirius. Ne prend pas la potion avant d’allumer le chaudron ! Très malin, Reg, mais reformule un peu ton ordre, je ne suis pas idiot. Kreattur ne va t’emmener dans ce lieu si mystérieux. Il va nous y emmener. Pas idiot le Sirius :lol: :lol: :lol:

Regulus retint difficilement un juron. Follement – et sûrement naïvement – il avait espéré que Sirius ne dirait rien et se contente de le laisser mener le plan. Au moment de transplaner, même s’il avait saisi le bras de l’elfe, celui-ci n’aurait reçu l’ordre de transplaner qu’avec lui et il aurait enfin pu semer son frère. Mais il avait oublié un détail de taille : Sirius n’était plus le Gryffondor qui fonçait tête baissée, il était un membre entraîné de l’Ordre du Phénix, et il ne se laisserait pas avoir par une tentative aussi grossière.

- Sirius…
- Tais-toi maintenant. On a un pacte, toi et moi. Je te libérais pour accomplir ta mission à condition que je vienne avec toi. Alors arrête de discuter. On y va.
- Mais…
- Je ne resterais pas une minute de plus dans cette maison de toute façon, ajouta-t-il avec dédain. Kreattur ! Fais-nous transplaner précisément où Tu-Sais-Qui s’est rendu avec toi.
- Le traître ose donner des ordres à Kreattur ! Après la souffrance qu’il a provoqué à ma pauvre maîtresse ! Le traître n’est pas digne de la noble maison des Black !Mais le traitre a le sang des Black dans les veines ...
- Mais le traître peut t’entendre et malheureusement il fait encore partie de cette maudite famille. Ce qui veut dire que tu es obligé de m’obéir à moi aussi. Maintenant plus un mot et transplanes, espèce de…
- On a compris, coupa sèchement Regulus. Allons-y, ne perdons pas plus de temps.

Sans rien ajouter, il tendit son bras et la main osseuse de Kreattur se referma sur son poignet. De l’autre côté, il fit la même chose à Sirius mais Regulus remarqua qu’il enfonçait ses ongles pointus dans la peau de son frère. Sûrement par fierté, Sirius resta impassible, mais il fit un vague mouvement de jambe, comme s’il s’était retenu à la dernière seconde d’envoyer Kreattur valser à travers la pièce d’un coup de pied bien placé.
Brusquement, la chambre se brouilla devant ses yeux. Le souffle coupé, Regulus n’eut le temps que de sentir le sol disparaître sous lui avant que de se rematérialiser une seconde plus tard. Sous ses pieds, l’herbe avait remplacé le parquet PARQUET !! . L’odeur de renfermé avait laissé place à un air iodé et le vent lui fouetta le visage.
Cette première partie était géniale Anna, très drôle, mais également très poignante avec cette discussion épiée sur la relation entre Marlène et Reg, et cette dispute entre les frères ... Je vais commencer le commentaire de la 2e partie parce que Kuzco n'est pas fini, mais je ne sais pas si j'aurais le temps de finir. Mais c'est super !
PtiteCitrouille

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Re: Au temps des Maraudeurs - Terminé [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Pouyaaaave

Hum désolée Cazo et Perri vous avez posté avant mais c'est Marion qui a le privilège du 1er commentaire :lol:
Je n’ai aucune envie de leur expliquer ce que tu fais en liberté à te promener dans la cuisine.
oklm, en caleçon en train de manger des cornichons
- Attendez ! Retint Marlène en sortant elle aussi brusquement de sa torpeur. Et moi ?
- Tu restes pour expliquer !
oh putain pas cool elle va s'en prendre plein la gueule :lol: :lol:
transplaner et semer Sirius dans la foulée pour pouvoir aller récupérer Kreattur.
c'est pas joli joli ça Regulus
car ils échangèrent un regard qui signifiait clairement « elle a raison » et « on est des idiots » à la fois.
pas frères pour rien les deux blaireaux
Il avait reconnu la voix de Gideon.
OUPSIIIIIE
- Non Evans, je questionne l’attitude de Marlène, nuance !
pas cool du tout
Haha Lily va parler de la relation Marlène/Reg avec les 2 à côté qui écoutent? :lol:
Regulus maudit James Potter en trente-six langues dans son esprit
ça fait beaucoup
A nouveau, Regulus sentit le sang lui monter au visage.
pouahahaha je meurs, il est sous torture le Regulus :lol: :lol:
- Un gamin de seize ans qui avait le poids du monde sur ses épaules et qui venait de vivre son premier chagrin d’amour.
je sais pas si je dois être attendrie ou pleurer haha bouhou

Oooohh non mais Marion !! J'adore j'adore, tu rajoutes un point super intéressant dans sa raison d'avoir rejoint Voldemort, la stabilité de ses repères ! Oh c'est top j'adore !
Donc vous êtes en train de me dire qu’on a capturé un mangemort au cœur tendre ? Railla Gideon.
dis comme ça :lol: :lol: ces Mangemorts là c'est les meilleurs, c'est comme les cookies, croquant à l'extérieur et mou à l'intérieur :lol: :lol:
Ils peuvent le faire flancher plus facilement.
Reg il va pas kiffé d'être utilisé comme ça
Lily toujours la voix de la raison cœur sur elle
On ne l’a pas laissé précisément avec ces deux personnes pourtant ? Commenta Gideon.
ah ça y est ils se rendent compte de leur connerie :lol:

Regulus tout à fait malhonnête haha; et leur fuite ça va être considéré comme à la limite de la trahison là ^^'
Le regard de Sirius et James ne se lâchait pas.
putaiiiin la scène on dirait Sirius qui trahi l'Ordre mon dieu c'est horrible :lol:

Une petite pensée pour Marlène qui va se faire dé-fon-cer comme jamais (et cœur sur James qui, même quand il comprend pas pourquoi Sirius agit ainsi, lui fera toujours confiance)
Je risque gros en étant ici et encore plus en t’aidant sans garantie. Ne me le fais pas regretter.
j'avoue il est en territoire ennemi là
Comme tous les membres de la famille ayant du sang Black dans les veines, il n’eut même pas besoin de clé.
mauvaise idée cette technique, Andromeda peut entrer et les Weasley aussi haha, il me semble qu'un Weasley s'est marié à une Black à un moment donné
Sirius venait le rejoindre et s’amusait à soutenir les regards des tableaux pour voir qui détournerait les yeux en premiers.
tellement Sirius :lol:
Tout dans cette chambre spacieuse criait Sirius Black.
ou anti-Black
Donc maintenant arrête de faire ta crise d’ado, viens.
ça claaaash :lol: :lol:
Il fallait absolument que tu sois différent, que tu la fasses enrager ? Tu voulais quoi ? La punir de ne pas avoir su être mère ?
j'avoue je comprends pas sa défense de Walburga. Genre Sirius se faisait maltraiter limite, sa mère le haïssait, ses parents étaient des sang-pur suprémacistes
Bella, Meda, Cissy et moi ?
Andromeda il lui a rien fait, et les deux autres filles c'est des mangemorts dont une complètement cinglée je vois pas où est le problème de vouloir se détacher d'elle :lol:
Tu sais que ça n’a jamais été un choix, n’est-ce pas ?
(Regulus, c'est le moment de lui renvoyer le "on a toujours le choix" :lol: :lol: )
Il soupira et secoua la tête puis s’approcha lentement de la photo toujours accrochée à son armoire.
bien joué Sirius de te détendre, vu mes propres réactions juste au dessus, ça serait parti en live si ça avait été moi haha "mais tu comprends pas ??? c'est des bandes de tarés de mangemorts!! c'est des fous dangereux !!!" :lol: non à la place Sirius il est là au calme "mmmh la vie de Mangemort naaaaa, pas ouf je kiffe pas trop" :lol:

Fiouuuu quel talent pour la relation Reg/Sirius, c'est du canon ça pour moi (enfin leur relation, pas l'Os haha ça c'est malheureusement pas du canon shame)
Du bout des doigts, il effleura le visage des quatre garçons immortalisés dans une enfance insouciante.
pourquoi ne pas avoir embarqué cette photo Sirius ?
- En parlant de Marlène…
- Pitié tais-toi…
- Oh allez ! Tu…
mdrrrrr Sirius je t'adore :lol: :lol: :lol: :lol: "alors le ptit frère est amoureuuux heiiin, dis moiii touuuuuut" le relou :lol: :lol:
Quand tu aurais tout, reviens ici, d’accord ?
... j'ai déjà oublié tout ce qu'il fallait rapporter
- Mère a essayé,
"mais Rogue..." "le professeur Rogue Harry"
- Marlène est blonde, rétorqua-t-il immédiatement, l’air fier de lui. Après, je n’ai pas regardé sa poitrine… mais toi peut-être que si ?
ça fait un quart d'heure qu'il voulait la caser celle là :lol:
mais Sirius avait toujours été doué pour le percer à jour et il eut un sourire en coin. Il s’empourpra encore plus.
sans vergogne, le frère enfonce plus bas que terre son frangin :lol: :lol:
« Ca s’appelle une vie privée », le parodia Sirius d’une voix grave.
ah bah j'ai pris une voix aiguë :lol:
- Comment tu as su que tu étais amoureux de Cassidy ?
ouiiiiiiiiiiiiiiiii, une conversation sans s'étriper, et intime qui va les rapprocheeeeer (et aussi haha Marlène cœur cœur, ce que je dis ne fais aucun sens)
et… c’était facile d’être avec elle.
moi à la place de Reg : "mais avec Marlène c'est justement compliqué, y a beaucoup de facteurs qui rendent notre relation difficile, merlin est ce que ça veut dire qu'on est pas fait pour être ensemble ?"
La nuit commençait à tomber, mais les réverbères éclairaient le parc en face et les enfants qui jouaient encore.
EH BAH ALORS ? Ils sont pas couchés ces gamins ??
Je… C’est Marlène, se contenta-t-il de dire, l’esprit vide.
t'as toujours pas répondu :lol: ça veut dire quoi pour toi "c'est Marlène" ? :lol: :lol:
S’ils te posent des questions, tu inventes quelque chose, mais je t’ordonne de ne pas leur répondre ni révéler quoique ce soit, peu importe ce qu’ils te disent.
Kreattur, mêlé aux magouilles des enfants Black, il va passer l'après midi à chercher une excuse pour Regulus :lol: (il devrait pas lui ordonner de ne pas dire que Sirius était ici ? D'ailleurs les portraits peuvent pas balancer ?)
Ne prend pas la potion avant d’allumer le chaudron !
c'est la deuxième expression de ce genre qu'il balance Sirius, elles sont trop bien :lol: :lol:
Kreattur ne va t’emmener dans ce lieu si mystérieux. Il va nous y emmener.
si ça avait été moi, l'histoire se serait arrêtée là et j'aurais été coincée chez les Black avec Regulus en vadrouille :lol:

Question: Sirius il est dédaigneux envers tous les elfes de maison ou juste Kreattur ?
C’est ici que Tu-Sais-Qui a caché son Horcruxe ?
il prononce pas son nom Sirius ?
ou s’il s’était pris de l’eau de mer dans l’œil.
heuuu ça fait super mal ça, je me roulerais par terre perso :lol:
Et s’il tente de te la prendre, mords-le
mords le :lol: :lol: :lol:
ils plongèrent tous les deux en même temps.
vous vous êtes humidifié la nuque les garçons avant ?
- Ta dette ?
- Pour t’avoir poussé dans l’escalier à trois ans.
je meurs :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: je m'attendais à un truc noble du style "pour t'avoir abandonné, mon frère. pardonne moi" :lol:
A côté, Sirius refermait maladroitement sa blessure d’un sort, mais il n’était pas médicomage et une fine ligne rosée demeura sur sa peau.
je comprends pas, il suffit d'un peu de sang non ? Vous savez que le bout du doigt ça saigne comme pas possible ? Au lieu de s'ouvrir le bras :lol:
Il aurait pu mettre la marque des ténèbres sur les murs peut-être, tu sais, histoire d’ajouter sa touche personnelle.
- T’as fini, monsieur le décorateur d’intérieur ?
non mais c'est vrai quoi, un petit parquet...
- Je croyais qu’on avait déjà dit que…
- Tu ne peux pas venir, expliqua Regulus, fier de lui. Seul un sorcier peut monter dans ce bateau. Kreattur ne compte pas évidemment. Mais toi et moi, ça ferait une charge magique trop importante. Il se rendrait compte qu’on est là.
oh oh tiens donc, je me demande bien comment il va faire le Sirius... :?: :?: :mrgreen:
- Si tu ne me dis rien et que tu restes ici, il n’y aura aucun problème, argua-t-il piteusement.
en vrai il lui dit "non je balance tout" et voilà, Sirius peut pas l'accompagner :lol: eh mais le Kreattur il sait se faire discret bordel :lol: :lol: je passe mon temps à l'oublier, si ça avait été moi, Kreattur aurait tout un roman de secrets à révéler à tout le monde :lol:
Il s’avança et donna un coup de tête vers la main de Regulus
je fonds
Regulus essayait de ne pas rire en voyant Sirius toiser Kreattur puis aboyer brusquement pour lui faire peur.
c'est un peu méchant mais ça me fait trop rire :lol: :lol: :lol:
Sûrement un reflet, songea-t-il,
famous last words (oh je viens de penser, dans le canon, c'était peut-être effectivement ses derniers mots, ça craint un peu)
- Il ne sait rien non plus.
on est d'accord il est au courant Dumby haha ?
Tu as donné ton sang, je bois la potion
"je fais le développement, tu fais la conclusion"
- Tu avais dit que tu boirais à notre mort, non ? Je vais le faire avant toi finalement…
ouch, ça fait mal (très très beau et très fort Marion)

Wooow c'est intense toutes les visions qu'il a, j'ai l'impression que tout tourbillonne, c'est très bien fait on a une impression de se noyer dans tout ça
il se traîna jusqu’au bord de l’eau et y plongea la main. L’eau fraîche lui éclaircit les idées.
ouuuh mauuuuvaiiise iiiidéééée
l était en train d’observer son reflet
"eh... saluut beautééé... woah, quels yeux, quel tombeuur"
Alors que les eaux sombres du lac se refermaient sur lui, il n’entendit que le cri de Sirius. Et tout devint noir.
FIIIIIN
Eh ouais finalement il meurt cadeauuu :lol: :lol:

Ah la la Marion c'était top ! Vraiment encore une fois et toujours, la relation entre Sirius et Reg est incroyablement bien écrite, c'est ton canon à toi haha
Déjà les personnalités sont super bien respectées, ensuite les relations entre les 2 sont totalement crédible, en lien avec leur histoire commune et individuelle. Et les moments fraternels qui ressortent, c'est trop trop émouvant
Trop hâte de lire la suite !!
Bisouuus :D :D
Perripuce

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Re: Au temps des Maraudeurs - Terminé [Harry Potter]

Message par Perripuce »

annabethfan a écrit :La première chose que perçut Regulus, ce fut le bruit des vagues qui s’écrasaient en contre bas sur la falaise. Ils se tenaient tous les trois sur une saillie rocheuse au-dessus de la mer déchaînée et le vent balayait le front de fer, faisant claquer leur cape autour d’eux. Aucune plage ni aucune trace humaine n’était visible de là où ils étaient.

- Je ne m’attendais pas à ça… commenta Sirius, ses mèches noires ébouriffées par les bourrasques. C’est ici que Tu-Sais-Qui a caché son Horcruxe ? En vrai il fallait être Dumbledore pour trouver cette cachette. Sérieux c'est la moins intuitive, Poudlard est plus facile et plus évidente que la grotte.
UN MONDE PARFAIT NE TOURNE QU'AVEC NOOOOUS
Allez fin de Kuzco. Bon comme je l'ai commencé ...
Ah. Puis on regarde Raiponce. BON BAH C'EST PARTI.

- Pas ici exactement, non. Là-bas, répondit-il en pointant l’entrée de la caverne, à peine visible, quelques mètres plus loin.

Sirius plissa les yeux, mais Regulus n’aura pas su dire si c’était pour percer l’obscurité de la nuit tombante ou s’il s’était pris de l’eau de mer dans l’œil.

- Lumos, dit-il finalement.

Les deux baguettes qu’il tenait toujours s’éclairèrent, projetant une lumière dorée sur la surface des flots.

- Tu comptes nager en ayant les deux mains prises ? Interrogea Regulus, espérant qu’il lui rendrait enfin sa baguette.
Sirius sourit, comme s’il avait deviné ce qu’il pensait, et secoua la tête d’un air provocateur.
- Bien tenté, reconnut-il. Mais non. Je garde la mienne et quant à la tienne, c’est Kreattur qui va s’en charger. Kreattur, tiens. Surtout, je t’interdis de la rendre à Regulus, sous aucun prétexte. Et s’il tente de te la prendre, mords-le :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: Mais je suis tellement morte, tu es beaucoup trop drôle Anna . Mon ordre vaut contre le sien, même s’il te dit le contraire.

De mauvaise grâce, Kreattur se saisit de la baguette avec révérence. Pendant une seconde, la vision d’un elfe de maison avec une baguette le déstabilisa, mais il se reprit. Il avait des choses plus importes auxquelles penser. ET LE DROIT DES ELFES REG.
Mais cela dit c'est hyper intéressant comme débat, le droit de porter une baguette. Est-ce que ce n'est pas hyper disciminatoire de le réserver aux seuls sorciers? Mais est-on sûr que les Gobelins en ferait bon usage? Argh, question complexe.
C'est vrai que la première chanson de Raiponce c'est nous et le confinement ! :lol: :lol: Puis je relis mes livres, je rêve d'aventur, j'ajoute de la couleur il en maque j'en suis sûreeuh ET JE ME DEMANDE OU SE CACHE LA VRAIE VIE

Il échangea un hochement de tête avec Sirius et ils plongèrent tous les deux en même temps. Dès que l’eau se referme sur lui, Regulus eut un sentiment de panique instinctif. Puis, il battit des jambes et creva la surface. Tout son corps était gelé mais il se mit à nager immédiatement pour ne pas rester sur place, le poids de ses vêtements menaçant de l’entraîner vers le fond. Il nagea jusqu’à à en avoir les bras douloureux En vrai nager en eau libre c'est tellement mais tellement plus difficile qu'en bassin, tu luttes contre les éléments, tu t'épuises tellement plus vite. , puis s’engouffra dans la crevasse qui se transformait en tunnel sous la roche. Un goût de sel sur la langue, il toussa en avalant une gorgée d’eau et Sirius se retourna une seconde, vérifiant qu’il n’était pas en train de se noyer. Par réflexe, Regulus fit de même et chercha Kreattur du regard. Cette fois, une véritable vague de panique le submergea quand il se rendit compte qu’il n’était pas derrière lui.

- Kreat… commença-t-il à hurler.

Mais son regard repéra soudain la forme chétive de l’elfe, perchée sur le bord de la roche qui émergeait des flots, au bout du tunnel. Alors qu’ils sortaient enfin de l’eau, tremblants, Sirius décocha une œillade assassine à Kreattur. :lol: :lol: :lol: :lol:

- Tu pouvais transplaner jusqu’ici et tu nous as laissé nager ? S’indigna-t-il.
- Le traître n’a pas demandé à Kreattur s’il pouvait l’emmener ici, rétorqua l’elfe d’un faux air contrit. :lol: :lol: :lol: Ce génie :lol: On va dire que Sirius l'a mérité.

Visiblement, la satisfaction qu’il ressentait à avoir mis Sirius en colère compensait de ne pas avoir aidé Regulus.

- Au retour, je le noie, grommela Sirius en arrachant pratiquement la baguette des doigts de l’elfe. :lol: :lol: :lol:

Mais la remarque perdit de son impact lorsqu’il se mit à claquer des dents.

- Kreattur, sèche-nous, ordonna Regulus qui commençait à ne plus sentir ses orteils.

Le claquement de doigt se répercuta contre les parois humides de la caverne et aussitôt Regulus sentit une douce chaleur se répandre en lui. Ses vêtements séchèrent, soudain plus légers, et son sang se remit à circuler normalement. Maintenant que sa peau n’était plus une surface gelée, il prit le temps d’observer ce qui se trouvait autour d’eux. La caverne n’était pas très grande et le plafond, bien que bas, était à peine visible dans l’obscurité. C’était légèrement différent de ce que Regulus avait imaginé en écoutant le récit de Kreattur.

- Et maintenant ? Souffla Sirius.
- Maintenant, on doit passer l’arcade. C’est bien ça, Kreattur ?
- Oui jeune maître… Kreattur doit donner son sang pour ouvrir le passage.
- Non ! Je vais le faire.

Sirius eut l’air incrédule.

- Ca va pas ? Laisse-le faire ! Sirius. Tu n'as pas de coeur. Tu as un gros problème avec ta famille, tu fais ressortir le pire de toi avec elle, même quand elle le mérite pas.
- Il a déjà assez enduré comme ça…
- C’est un elfe de maison, Reg ! Il est là pour ça. Et puis, il le mérite. BORDEL SIRIUS
- Le traître a raison, jeune maître ! S’empressa de dire Kreattur, les yeux à nouveau emplis de larmes. Laissez Kreattur faire, le jeune maître ne doit pas souffrir alors que Kreattur peut…
- Non, coupa-t-il d’une voix ferme, ébahi que son frère et le vieil elfe tombent d’accord sur un sujet Mais dans quel monde est-on ? :lol: :lol: . Ta seule mission est de nous faire transplaner, on s’occupe du reste.

Intérieurement, il pensa qu’il ne voulait pas ressembler au Seigneur des Ténèbres ni employer ses méthodes plus longtemps. Et ça incluait se servir d’un elfe de la sorte J'aime beaucoup cette réflexion ... . Avant que Sirius ou Kreattur ne proteste, Regulus plongea la main dans sa poche et en ressortit le couteau en argent, gravé d’un serpent sur le manque, que son père lui avait offert. Il allait s’entailler l’avant-bras quand son frère lui attrapa le poignet de justesse.

- Donne-le-moi. Je le fais.
- Quoi ?
- Je le fais, je te dis. Ooooh il ne veut pas laisser son petit frère se blesser, comme c'est beaaaau
- Non , c’est à moi de…
- Considère ça comme ma dette, dit Sirius.

Regulus fronça les sourcils.

- Ta dette ?
- Pour t’avoir poussé dans l’escalier à trois ans.

Sous le coup de la surprise, il n’essaya même d’empêcher Sirius de prendre le couteau, ni de se couper la paume en un trait sanglant.

- Mais tu m’as toujours dit que c’était Bella ! :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol:
- J’ai menti, admit-il sans sourciller. Bon, où est-ce que je mets mon sang si noble et précieux ? :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: Non mais double éclat de rire, là, à la fois le "j'ai menti" et la phrase derrière :lol: :lol: Mais c'est bien dédramatiser un peu la situation qui va incessement sous peu devenir très pesante ..
- Ici, indiqua Kreattur d’un ton grinçant.

Dès que Sirius posa son bras contre la paroi en pierre, le contour étincelant d’une arcade apparut et le sang brilla un instant avant que la roche ne disparaisse purement et simplement, créant une ouverture. Regulus sentit son cœur louper un battement. Après des mois de recherches, à faire répéter à Kreattur son histoire des dizaines de fois, il y était enfin. Il n’aurait imaginé que son frère serait à ses côtés. Même s’il avait tenté de le semer depuis leur départ de l’Ordre, il réalisait au fond de lui qu’il était rassuré qu’il soit là. comme quoi parfois t'es vraiment vraiment stupide
Ils franchirent l’arcade et les pierres de grès crissèrent sous leurs pieds. Devant eux, un immense lac s’étendait dans la caverne. Kreattur jetait des coups d’œil anxieux à droite à gauche, clairement effrayé, et Regulus se baissa pour être à sa hauteur.

- Tu vas bien ?
- Kreattur n’aime pas cet endroit… Mauvaise magie, très mauvaise magie… Ouais je fais confiance à l'elfe.
- Je sais. C’est pour ça qu’on est là. Mais je te jure qu’on fait vite. Et Kreattur ? Si… si quelque chose nous arrive…
Transplane. Repars à Square Grimmaurd et mets-toi en sécurité. Mais ne dis rien à personne, souviens-toi. Hiii ça c'est canon... c'est TELLEMENT triste ... Ce chapitre est l'un des plus déchirants de HP je trouve.

L’ordre ne lui plaisait visiblement pas, mais il hocha la tête à contre cœur. A côté, Sirius refermait maladroitement sa blessure d’un sort, mais il n’était pas médicomage et une fine ligne rosée demeura sur sa peau. Quand il eut terminé, il tourna sur lui-même.

- Glauque comme endroit, observa-t-il platement même si une certaine tension était perceptible dans ses épaules. Mais ça fait très Tu-Sais-Qui je le reconnais. Il aurait pu mettre la marque des ténèbres sur les murs peut-être, tu sais, histoire d’ajouter sa touche personnelle. :lol: :lol: :lol: :lol:
- T’as fini, monsieur le décorateur d’intérieur ?
- Oh allez Reg, détends-toi.

D’expérience, Regulus savait que l’humour de Sirius était sa façon de gérer la situation, et il préféra l’ignorer pour se tourner vers Kreattur. Il n’arrivait plus à savoir s’il était stressé ou impatient désormais.

- Il faut qu’on traverse le lac. Tu nous montres ?
- Par ici, jeune maître… Juste là, voilà…

Avec un temps de retard, Regulus se souvint de ce que l’elfe lui avait raconté. Espérant ne pas être ridicule et sentant le regard de Sirius dans son dos, il tendit la main. Au début, il ne rencontra que du vide puis, soudain, ses doigts entrèrent en contact avec un objet métallique froid et visqueux. D’un coup, il tira. Une grosse chaîne en bronze, verdie par l’eau, sortit du lac. Elle ressemblait presque à un serpent dans le noir. Oooooh cette image ... Belle description !

- Merlin… murmura Sirius.

A deux, ils tirèrent la chaîne de toutes leurs forces jusqu’à faire émerger un bateau dont la coque en bois vint heurter le rivage doucement. Il avait une allure fantomatique, comme la barque de Charon menant aux Enfers. Regulus songea que c’était un peu le cas ici. Ah bah dans le canon carrément ... Un allé simple pour les enfers.
Il s’apprêtait à mettre un pied sur le bateau lorsque Sirius le retint.

- Attends ! Tu ne crois pas que ça puisse être dangereux ?
- Le Seigneur des Ténèbres l’a pris avec Kreattur…
- Oui parce qu’il l’a placé lui-même ici. Au cas où si tu n’avais pas regardé, je ne ressemble pas vraiment à Tu-Sais-Qui. Aaaaah peut-être quand ils étaient jeunes il y a une comparaison tenable. Mais clairement maintenant ...
- C’est parfait puisque tu ne viens pas avec moi. :lol: :lol: :lol: Reg tu m'agaces

Sirius cligna des yeux, surpris. Puis il haussa un sourcil et croisa les bras, l’air agacé.

- Je croyais qu’on avait déjà dit que…
- Tu ne peux pas venir, expliqua Regulus, fier de lui. Seul un sorcier peut monter dans ce bateau. Kreattur ne compte pas évidemment. Mais toi et moi, ça ferait une charge magique trop importante. Il se rendrait compte qu’on est là.
- Et bien sûr tu le savais depuis le début ?
- Peut-être…
- Tu m’as piégé ! Rugit Sirius.
- Tu ne m’as jamais demandé. Tu voulais m’accompagner jusqu’ici, c’est bon. Maintenant tu attends sur cette berge ou tu repars en arrière.

La mâchoire crispée, Sirius semblait vouloir lui coller son poing dans la figure, mais Regulus ne ressentit qu’une vague de soulagement. Même s’il n’avait pas pu semer son frère, au moins il n’irait pas avec lui sur l’île. Kreattur n’était pas entré dans tous les détails des protections que le Seigneur des Ténèbres avait placé autour du bassin qui contenait l’Horcruxe, tout simplement car il ne les avait pas vu en action, mais il lui avait rapporté avoir ressenti la trace d’une magie extrêmement noire. Pour que Kreattur, qui avait passé sa vie entre les murs de Square Grimmaurd, lui dise ça, Regulus avait compris la potion n’était pas la seule barrière qui protégeait l’Horcruxe. Qui savait ce que le Seigneur des Ténèbres avait encore fait ? MAIS BON SANG REG LAISSE TOI AIDER c'est pas compliqué rôh

- Attends… murmura à nouveau Sirius. Tu as bien dit que deux « sorciers » ne pouvaient pas monter sur le bateau, c’est ça ?
- Oui, s’impatienta-t-il. Et alors ?
- Alors je pense que je peux venir avec toi. MOUAHAHAHAHAHAH

La nervosité et le défi se lisaient sur le visage de Sirius. Perplexe, Regulus fronça les sourcils. Il ne voyait pas comment il pouvait espérer tromper un bateau ensorcelé par le Seigneur des Ténèbres lui-même. Pourtant, en voyant l’air déterminé de son frère, Regulus fut soudain pris d’un doute et il déglutit.

- Oui, c’est la seule solution… murmura Sirius comme s’il se parlait intérieurement. On va tenter ça. Mais tu me promettre de ne rien à personne, Reg.
- Quoi ?
- Personne ! Tu m’entends ? Si tu veux rembourser la dette que tu as envers moi pour t’avoir libéré, promets-moi que tu emporteras ce secret avec toi. Je comprends toujours pas pourquoi ils en ont pas parlé à Dumbledore ... "J'ai pris la décision de vous faire confiance - très mauvaise décision" Raiponce et Flynn, Marlène et Reg ahah
- Si tu ne me dis rien et que tu restes ici, il n’y aura aucun problème, argua-t-il piteusement.
- Hors de question. Je viens. Mais promets. Ce que je vais te montrer… Ca pourrait m’envoyer à Azkaban, d’accord ?

Regulus mit plusieurs secondes à assimiler. Ce n’était pas censé se passer comme ça. Sirius n’était pas supposé être celui qui risquait Azkaban, bien au contraire. Il était le héros. Qu’est-ce qu’il voulait lui révéler de si dangereux ? je pense que personne ne se rend compte à quel point effectivement c'était hyper dangereux ce qu'ils ont fait. La curiosité se mêla bientôt à l’angoisse et il contempla les eaux calmes du lac, prenant sa décision sans réfléchir.

- D’accord, accepta-t-il. Je te le promets. Montre-moi ta solution. Non ! Attends ! S’exclama-t-il brusquement en se souvenant d’un détail.

Il se tourna vers Kreattur qui se tenait toujours silencieusement près d’eux.

- Kreattur, je t’interdis de révéler à quiconque ce que Sirius s’apprête à nous dire et à nous montrer. Peu importe qui te pose des questions, tu ne diras rien sauf si je t’en donne l’ordre, c’est clair ?
- Très clair, jeune maître, dit-il avec révérence. Le jeune maître peut faire confiance à Kreattur.
- Merci.

Satisfait, Regulus se détourna. Sirius roula des yeux en l’entendant remercier l’elfe, mais il ne s’en formalisa pas. Rolalala L’important était que le secret qu’il s’apprêtait à lui livrer soit en sécurité. Il attendit donc patiemment, s’attendant à ce que Sirius se mette à parler, conscient qu’il perdait tout de même un temps précieux. Mais Sirius ne parla pas. Non… Il se transforma.
Regulus ne pu retenir un cri étranglé qui résonna contre les murs de la caverne et il recula d’un pas. Là où s’était tenu son frère une seconde auparavant se trouvait maintenant un énorme chien noir aux poils épais, les yeux brillants dans l’obscurité.

- Merlin… Un animagus… Oh Sirius, espèce d’imbécile. C'est bien résumé ahah

Le chien ne sembla pas se formaliser d’être insulté. Il s’avança et donna un coup de tête vers la main de Regulus, sa truffe humide contre sa paume, puis il sauta dans le bateau qui bordait toujours le rivage. Il laissa échapper un jappement vif, faisant sursauter Kreattur qui dévisageait l’animal, l’air d’inviter les autres à monter. :lol: :lol: :lol: Il est trop choou ahah
Dans un état second, Regulus obtempéra donc. Un instant, il eut peur que l’embarcation ne détecte leur supercherie, mais rien ne se produisit. Visiblement, le Seigneur des Ténèbres ne considérait pas plus les chiens que les elfes de maison comme une menace. Le bateau n’avait d’ailleurs clairement pas été prévu pour trois, ni pour un sorcier, un elfe et un chien. Serré à l’avant et les genoux repliés contre la poitrine, Regulus essayait de ne pas rire en voyant Sirius toiser Kreattur puis aboyer brusquement pour lui faire peur :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: . Le pauvre faillit se jeter par-dessus bord, mais Regulus le retint juste à temps, et le chien se tint tranquille ensuite. Rire dans un endroit pareil était tellement incongru qu’il se surpris lui-même.
La traversée ne dura de toute façon que quelques minutes. Alors qu’ils accostaient sur la minuscule île en pierres hérissées, Regulus crut voir une tâche blanchâtre dans l’eau, mais quand il regarda plus attentivement il n’y avait rien. Sûrement un reflet, songea-t-il, une étrange sensation au creux du ventre. Le lac n’était qu’un miroir obscur. C'est une très belle formule Anna ! Mais rien n'est moins vrai malheureusement ...
Les jambes tremblantes, Regulus posa le pied sur la surface solide. Kreattur l’imita, apeuré, et le chien se contenta d’un bond agile pour sortir du bateau. Une seconde plus tard, Sirius reprenait forme humaine.

- Comment… ? Laissa échapper immédiatement Regulus, incapable de se retenir. Tu n’es pas déclaré dans les registres du Ministère, pas vrai ?
- Si, je te demandais juste de garder le secret pour m’amuser. A ton avis ? :lol:
- Mais Dumbledore… ?
- Il ne sait rien non plus. Et c'est ABSURDE.

Que quelque chose de cette envergure échappe à un sorcier comme Dumbledore le laissa sans voix. Il avait peut-être tendance à oublier que, même si son ancien directeur était sûrement le plus grand sorcier depuis Merlin, il n’était pas omniscient pour autant. Et ouais, des choses échappent à Dumbledore.

- Tu poseras tes questions plus tard, lui assura Sirius. On a autre chose à faire. Et je suis à peu près sûr que cette lueur verte n’est pas juste une déco supplémentaire de Tu-Sais-Qui.

Regulus se retourna. Au milieu de l’île, la source de la lumière verte qu’il avait aperçu depuis l’autre rive provenait d’un simple bassin en pierre, posé sur un piédestal. Silencieusement, ils s’approchèrent tous les trois. A l’intérieur du bassin, un liquide émeraude brillait. Regulus sentit l’angoisse se répandre dans son corps et son esprit. Kreattur lui avait fait brièvement le récit des souffrances qu’il avait enduré en le buvant… Il n’avait jamais complètement réussi, pris de tremblements violents, et Regulus s’était résigné à ne plus lui poser la question. Non mais cette caverne me fait tellement flipper, l'un des pires moments de Harry Potter - ça commence à la caverne et ça finit en bas de la tour d'Astronomie

- Qu’est-ce que c’est ? Se demande Sirius.

Il tenta d’avancer la main vers le bassin, mais une barrière invisible sembla l’arrêter à quelques centimètres.

- Il faut le boire, expliqua Regulus d’une voix atone. Le médaillon, le vrai, est caché en-dessous.
Sirius eut une expression horrifiée.
- T’es pas sérieux ? Se récria-t-il. Tu veux nous tuer ?
- C’est le seul moyen. Kreattur l’a dit. REFLEXION : là ça me fait la même sensation que pour la pierre philosophale. Je m'explique : c'est une sorte d'épreuve dont on peut parfaitement en sortir, si on veut, ils vont le prouver et Dumbledore l'a prouvé. Pourquoi ne pas mettre tout simplement un poison? Ou genre, encore plus simplement, ne pas exposer le médaillon? En fait je pense que DUmbledore comme Voldy sont des drama-queen qui kiffent les mises en scène dangereuses. La caverne est bourrée de caméra avec Voldy qui bouffe du pop-corn en les regardant faire.
- Et tu vas le croire sur parole ? Cet elfe à moitié timbré ?
- Il ne me mentirait pas. Il ne le pourrait même pas s’il le voulait, rétorqua-t-il.
- Jamais, jeune maître ! Jura Kreattur férocement.
- Donc c’est régler. Je dois boire le liquide.

A nouveau, Sirius parut scandalisé et le fit savoir en agitant les bras, les deux baguettes qu’il tenait produisant des étincelles.

- « Je », répéta-t-il. Non. Je ne vois pas pourquoi tu devrais le faire.
- Je ne ferai pas revivre cette épreuve à Kreat…
- Et moi ? Coupa Sirius. Je suis là pour la figuration ?
- On ne va pas recommencer ? Tu as donné ton sang, je bois la potion. Par Merlin, arrête de tout rendre compliquer. Tu as ta part de responsabilité dans la complication mon petit Reg ...

Avant que Sirius ne puisse continuer à faire son grand frère agaçant – bien une nouveauté – Regulus se saisit de la coupe en argent estampillée aux armoiries des Black que Kreattur lui avait ramené et la plongea dans l’eau. Il ne rencontra cette fois aucune résistance.

- Reg… dit Sirius d’une voix sourde. Je sais que tu penses que c’est ta mission mais…
- Tu avais dit que tu boirais à notre mort, non ? Je vais le faire avant toi finalement…

Les mots que Sirius avait prononcé le jour de sa fugue résonna entre eux. Puis, en une imitation parfaite du geste de son frère des années auparavant, Regulus leva la coupe d’un salut ironique et insolent avant de la porter à ses lèvres. L'image est glaçante, très visuelle, et sa brise le coeur. Surtout que nous on sait ce qui va se passer ...
Le liquide était glacé sur sa langue mais n’avait aucun goût. Les doigts crispés autour du bassin, il avala une deuxième gorgée, puis une troisième et une quatrième sans réfléchir. Il voulait en finir le plus vite possible.

- Tout va bien… ? Murmura Sirius, inquiet.

Même Kreattur le regardait avec angoisse, sa peau ridée prenant une teinte verdâtre à la lueur que projetait le liquide.
Regulus allait hoché la tête et replonger la coupe une cinquième fois quand il ressentit les premiers effets. Son cœur s’emballa d’un coup et si vite qu’il eu peur de faire un arrêt cardiaque. Ses entrailles se contractèrent violemment. Son estomac semblait en feu et piégé dans la glace en même temps. Il vacilla.

- Reg !

Le cri de Sirius était comme lointain. Résolument, il replongea la coupe à nouveau et avala une autre gorgée, les yeux fermés. Dans ses veines, il avait l’impression de sentir le sang circuler et ralentir, affolant son cœur qui battait maintenant à un rythme frénétique. Sa magie se manifestait aussi et le brûlait presque. C'est superbement décrit, Anna, j'en ai moi-même les entrailles qui se nouent
Puis soudain les voix et les images commencèrent. Il eut beau fermer les yeux, buvant à l’aveugle, elles étaient si tangibles… si réelles. La première qui apparut dans les brumes de son esprit fut Gemma Ackerley Le jour où son destin a basculé ... . C’était comme si la caverne avait disparu et qu’il se trouvait désormais dans le salon élégant du manoir Lestrange. Sur un tapis ouvragé, la jeune Auror apprentie le regardait avec dégoût, fière et battante malgré les mangemorts qui l’entouraient. Elle lui rappelait qu’il ne pourrait pas détourner la tête en voyant son petit frère pleurer en sachant qu’il était responsable de sa mort. Puis Gemma disparu. Cette fois, il était à Square Grimmaurd, en plein de repas de famille. Sirius hurlait sur leur mère qui hurlait encore plus fort en retour. Il levait son verre, arrogant et furieux, avant de claquer la porte sans rien emporter qui appartenait à la famille. En le laissant derrière. Cet écho ...
Presque de l’extérieur, il se vit prendre une nouvelle gorgée. Il l’avala avec difficulté, mais il ne parvint pas à replonger la coupe dans le bassin. Son corps vacilla à nouveau et ses jambes se dérobèrent sous lui. Une lumière vive, verte, explosa derrière ses paupières et il hurla. Il ne savait pas si la lumière émanait de la potion ou de ses souvenirs de Voldemort jetant un sortilège mortel sans qu’il intervienne.
Au loin il avait vaguement conscience de Sirius et de Kreattur qui s’agitaient de lui, mais son cerveau n’arrivait pas à s’ancrer assez dans le moment présent pour comprendre leurs paroles. Une nouvelle vague de douleur lui déchira le ventre. La caverne disparut encore une fois. Il portait son masque de mangemort et en face de lui se tenait Marlène, le jour où il l’avait revu durant une attaque de l’Ordre. Sa poitrine se soulevait à un rythme saccadé, sa lèvre était ouverte et les sortilèges fusaient à quelques mètres au cœur de la bataille. Elle avait perdu sa baguette qui gisait à ses pieds mais le dévisageait avec défi. Il aurait pu la tuer. Il aurait dû. Il n’avait pas pu. Olalala ... C'est encore une fois une superbe formule Anna ...
Ce paragraphe est à la fois poignant et glaçant, très très bien écrit !


- Marlène… Sirius… Gemma… gémit-il en une longue litanie.
- Regulus, tu m’entends ? Merlin, Reg ! Ouvre les yeux !

Dans un sursaut, Regulus obéit. Il était allongé sur le sol, la pierre dure et froide sous son corps endolori, et Sirius était penché au-dessus de lui, aussi pâle qu’un fantôme. Près du bassin, Kreattur se balançait d’avant en arrière en geignant des mots intelligibles.

- Tu l’as fait, dit Sirius d’une voix rauque. Tu m’entends ? C’est terminé, allez…
- Le médaillon… haleta-t-il.
- Je m’en occupe. Ne bouge pas.

Sirius se releva pour récupérer l’Horcruxe. Les oreilles bourdonnantes, il l’entendit ordonner à Kreattur de se remettre debout. Il réalisa avec un temps de retard que sa gorge lui faisait mal comme s’il avait avalé un bocal d’épines de poisson-diable, souvent utilisés en potion. Alors que Sirius était toujours en train de sermonner Kreattur, il se traîna jusqu’au bord de l’eau et y plongea la main. L’eau fraîche lui éclaircit les idées.
Il était en train d’observer son reflet quand la surface du lac se brouilla soudain. Une main blafarde surgit brusquement et lui agrippa le bras. Pétrifié, Regulus n’arriva pas à crier. Sa gorge semblait l’avoir abandonné mais la sensation glaciale et visqueuse contre sa peau n’avait rien d’imaginaire. Avec un haut le cœur, Regulus vit soudain d’autres bras blanchâtre émerger. Le lac n’était plus un miroir immobile, c’était un cimetière CETTE PHRASE je l'avais repéré en première lecture, c'est le genre de formule frappante que tu sais parfaitement produire et que j'adore ! . Une tombe aquatique de laquelle les morts surgissaient. Des hommes, des femmes, des enfants dont les yeux voilés ne voyaient plus. Oh mon dieu mais tu t'es surpassée sur cette fin, les images sont très nettes !
La créature qui le tenait toujours renforça soudain sa prise, ses ongles noirs s’enfonçant dans son poignet et traçant un sillage écarlate qui se mêla à l’encre ébène de la Marque. Puis la créature tira, inexorable. Regulus n’eut pas le temps de crier ou de se débattre. Comme ce matin face aux frères Prewett, le destin s’abattit sur lui. Plusieurs mains le saisirent et le firent basculer.
Alors que les eaux sombres du lac se refermaient sur lui, il n’entendit que le cri de Sirius. Et tout devint noir.

Et voilà! Une 3e partie est prévue, je ne sais pas quand est-ce qu'elle arrivera :lol:
BON PAR CONTRE IL NOUS FAUT LA PROCHAINE PARTIE LA ANNA, TU NE PEUX PAS NOUS LAISSER COMME CA !
Non sérieusement c'était super bien fait, on sentait la tension dans la caverne et en même temps on sent un basculement très touchant chez les deux frères, j'attends la suite que tout finisse en harmonie et en guimauve !
Charmimnachirachiva

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Re: Au temps des Maraudeurs - Terminé [Harry Potter]

Message par Charmimnachirachiva »

La troisième partie ! la troisième partie !
Donc j'attends avec impatience la partie 3 comme tu pourras l'avoir compris ! ;)
Sinon cette partie deux est super, très bien écrite et j'aime beaucoup le thème du bonus !
C'est toujours quand on lit des livres tous les petits détails qui pourraient tout changer et qu'on a très très envie de changer !
La phrase de Lily est superbe ! Et donc outre les frères Black, j'attend aussi de voir si Reg et Marlène vont finir ensemble ...ou pas !
La relation Sirius/Regulus est tellement bien ! (en même temps vu qu c’est ce que tu adores écrire ! ;) )
naomiiiz

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Re: Au temps des Maraudeurs - Terminé [Harry Potter]

Message par naomiiiz »

hello Anna!!! je sais pas si tu te souviens de moi, mais j’étais déjà là du temps du premier tome de Next Gen (qui se rappelle la mise en couple de Jalyne, on avait hurlé!!!) Bref, je date, dire que quand je lisais Next Gen, j’étais en 5e et maintenant je suis en terminale? le temps passe si viteeee
Bref x2, confinement oblige, je me suis dit que j’allais repasser sur BN et j’ai relu absolument TOUTES tes fanfic (les 2 tomes de NG et les 2 tomes de ATDM + tous les OS). Et laisse moi te dire, que bien que le temps ait passé j’aime toujours autant ta façon d’écrire et de mettre en scène les personnages!! le dernier OS avec regulus, Marlène & les Prewett, j’ai versé des larmessss. J’avais tellement l’impression de retomber en enfance, je me suis remémoré tous les bons souvenirs de NG et ATDM...
Bref, tout ça pour te dire, continue à écrire, t’as vraiment un talent fou, que ce soit pour décrire les scènes d’attaque, les sentiments, les émotions, les mises en couples SURTOUT! Vraiment ça fait 4 jours j’ai pas quitté le site, je faisais que pleurer et rire in the same time :)))
d’ailleurs si tu veux faire un tome 3 d’ATDM sur leurs débuts dans l’ordre, je serais tellement là parce que je suis sure que y’a tellement à écrire, exploiter sur cette époque !!!
voili, voilou.. je me suis dit que je pouvais pas relire touut ça et ne pas laisser de commentaires!!!
Too much love

PS : J'ai aussi relu mes anciens coms, OMFG j’ai si honte mais bon à ma décharge j’avais 12 ans......
annabethfan

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Re: Au temps des Maraudeurs - Terminé [Harry Potter]

Message par annabethfan »

naomiiiz a écrit :hello Anna!!! je sais pas si tu te souviens de moi, mais j’étais déjà là du temps du premier tome de Next Gen (qui se rappelle la mise en couple de Jalyne, on avait hurlé!!!) Bref, je date, dire que quand je lisais Next Gen, j’étais en 5e et maintenant je suis en terminale? le temps passe si viteeee
Bref x2, confinement oblige, je me suis dit que j’allais repasser sur BN et j’ai relu absolument TOUTES tes fanfic (les 2 tomes de NG et les 2 tomes de ATDM + tous les OS). Et laisse moi te dire, que bien que le temps ait passé j’aime toujours autant ta façon d’écrire et de mettre en scène les personnages!! le dernier OS avec regulus, Marlène & les Prewett, j’ai versé des larmessss. J’avais tellement l’impression de retomber en enfance, je me suis remémoré tous les bons souvenirs de NG et ATDM...
Bref, tout ça pour te dire, continue à écrire, t’as vraiment un talent fou, que ce soit pour décrire les scènes d’attaque, les sentiments, les émotions, les mises en couples SURTOUT! Vraiment ça fait 4 jours j’ai pas quitté le site, je faisais que pleurer et rire in the same time :)))
d’ailleurs si tu veux faire un tome 3 d’ATDM sur leurs débuts dans l’ordre, je serais tellement là parce que je suis sure que y’a tellement à écrire, exploiter sur cette époque !!!
voili, voilou.. je me suis dit que je pouvais pas relire touut ça et ne pas laisser de commentaires!!!
Too much love

PS : J'ai aussi relu mes anciens coms, OMFG j’ai si honte mais bon à ma décharge j’avais 12 ans......
Ohhh bien sûr que je me souviens de toi voyons :D Ca me fait hyper plaisir de te revoir, vraiment ! Vague de nostalgie à l'évocation du Jalyne :lol:

Je suis trop contente que tu aimes toujours mes fanfics et les nouveaux trucs que j'ai posté ces derniers temps, ça me touche beaucoup que tu aies pris le temps de laisser un commentaire en plus !

Je ne ferai pas de tome 3, je bosses sur un autre projet (toujours fanfic HP mais plus originale on va dire ^^). Mais si tu veux lire sur l'époque de la guerre et de l'Ordre je conseille Cazolie évidemment ! Je sais plus si tu l'avais lu ?

Nan mais alors si tu as hontes de tes com', j'ai honte de ce que j'écrivais :lol: :lol:
Hésite pas à repasser et à laisser des com' sur le forum (il est viiiiide en ce moment !)
Bisous!!!
Sofiaaz

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Re: Au temps des Maraudeurs - Terminé [Harry Potter]

Message par Sofiaaz »

Bonjour Anna !!! Je ne sais pas si tu te souviens de moi l'une de tes plus grande fan ! :mrgreen: Mais me revoilà, après avoir lu chapitre par chapitre quand tu postais les trois derniers années, voir même avant avec NG j'ai décidé (vu que je m'ennuie pendant le confinement) de relire ATDM :D ( À savoir qu'à l'époque j'avais 13 ans et aujourd'hui 18 ans c'est comme si j'avais grandi avec toi :mrgreen: )
Et bah je suis toujours autant bouche bée devant cette histoire qui est aussi extraordinaire même si je la relis
Je me répète sans doute mais tu as un talent fou Anna
Et la façon dont tu nous présente ses personnages est vraiment magnifique d'une pureté sans nom tu peux être fière de toi
J'ai passé ces deux derniers mois à lire ta fanfic des que j'avais le temps et j'ai été transporté dans un tout autre monde qui m'a rappelé plein de souvenirs :cry:
Enfin bref je ne te dérange pas plus et je te dis à très vite car la tout se suite je cours relire NG :mrgreen: (tu auras sûrement un commentaire quand j'aurais tout relus !!)

Ps : ON M'EXPLIQUE POURQUOI J'AI PAS ÉTÉ PRÉVENU QUE TU AVAIS DÉCIDÉ D'ÉCRIRE LE BONUS SUR MON BÉBÉ ET DE LE DÉCOUVRIR EN RELISANT TOUT !
Bon ça va je suis pas fâchée parce qu'il est vraiment bien, hâte de lire la suite (et fin j'imagine) !! :mrgreen: <3
annabethfan

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Re: Au temps des Maraudeurs - Terminé [Harry Potter]

Message par annabethfan »

SofiaLove05 a écrit :Bonjour Anna !!! Je ne sais pas si tu te souviens de moi l'une de tes plus grande fan ! :mrgreen: Mais me revoilà, après avoir lu chapitre par chapitre quand tu postais les trois derniers années, voir même avant avec NG j'ai décidé (vu que je m'ennuie pendant le confinement) de relire ATDM :D ( À savoir qu'à l'époque j'avais 13 ans et aujourd'hui 18 ans c'est comme si j'avais grandi avec toi :mrgreen: )
Et bah je suis toujours autant bouche bée devant cette histoire qui est aussi extraordinaire même si je la relis
Je me répète sans doute mais tu as un talent fou Anna
Et la façon dont tu nous présente ses personnages est vraiment magnifique d'une pureté sans nom tu peux être fière de toi
J'ai passé ces deux derniers mois à lire ta fanfic des que j'avais le temps et j'ai été transporté dans un tout autre monde qui m'a rappelé plein de souvenirs :cry:
Enfin bref je ne te dérange pas plus et je te dis à très vite car la tout se suite je cours relire NG :mrgreen: (tu auras sûrement un commentaire quand j'aurais tout relus !!)

Ps : ON M'EXPLIQUE POURQUOI J'AI PAS ÉTÉ PRÉVENU QUE TU AVAIS DÉCIDÉ D'ÉCRIRE LE BONUS SUR MON BÉBÉ ET DE LE DÉCOUVRIR EN RELISANT TOUT !
Bon ça va je suis pas fâchée parce qu'il est vraiment bien, hâte de lire la suite (et fin j'imagine) !! :mrgreen: <3
Bien sûr que je me souviens de toi, tu étais là depuis tellement longtemps! Ca me fait très plaisir de te revoir !
Ouais on a toutes bien grandies :lol: J'avais 16 ans en postant NG pour la première fois, j'en ai 23 bonjour le coup de vieux :lol: :lol:

C'est trop adorable, merci merci!! Vraiment, tout relire comme ça et me laisser un message ça me touche énormément !
Si tu relis NG ça va te faire un choc c'était pas si bien écrit que ça :lol: J'ai un peu honte ^^

Mais siiii je t'ai prévenu, j'ai mis un message sur ton mur :D T'es toujours dans ma liste!

Encore merci, trop contente de te revoir ici, c'est un peu mort depuis quelques années mais y'a plein de nouvelles fanfics géniales si tu veux! Genre Minerva McGonagall de PtiteCitrouille ou Ombres & Poussières et Lucy Weasley de Perripuce ! :D
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Re: Au temps des Maraudeurs - Terminé [Harry Potter]

Message par Sofiaaz »

annabethfan a écrit :
SofiaLove05 a écrit :Bonjour Anna !!! Je ne sais pas si tu te souviens de moi l'une de tes plus grande fan ! :mrgreen: Mais me revoilà, après avoir lu chapitre par chapitre quand tu postais les trois derniers années, voir même avant avec NG j'ai décidé (vu que je m'ennuie pendant le confinement) de relire ATDM :D ( À savoir qu'à l'époque j'avais 13 ans et aujourd'hui 18 ans c'est comme si j'avais grandi avec toi :mrgreen: )
Et bah je suis toujours autant bouche bée devant cette histoire qui est aussi extraordinaire même si je la relis
Je me répète sans doute mais tu as un talent fou Anna
Et la façon dont tu nous présente ses personnages est vraiment magnifique d'une pureté sans nom tu peux être fière de toi
J'ai passé ces deux derniers mois à lire ta fanfic des que j'avais le temps et j'ai été transporté dans un tout autre monde qui m'a rappelé plein de souvenirs :cry:
Enfin bref je ne te dérange pas plus et je te dis à très vite car la tout se suite je cours relire NG :mrgreen: (tu auras sûrement un commentaire quand j'aurais tout relus !!)

Ps : ON M'EXPLIQUE POURQUOI J'AI PAS ÉTÉ PRÉVENU QUE TU AVAIS DÉCIDÉ D'ÉCRIRE LE BONUS SUR MON BÉBÉ ET DE LE DÉCOUVRIR EN RELISANT TOUT !
Bon ça va je suis pas fâchée parce qu'il est vraiment bien, hâte de lire la suite (et fin j'imagine) !! :mrgreen: <3
Bien sûr que je me souviens de toi, tu étais là depuis tellement longtemps! Ca me fait très plaisir de te revoir !
Ouais on a toutes bien grandies :lol: J'avais 16 ans en postant NG pour la première fois, j'en ai 23 bonjour le coup de vieux :lol: :lol:

C'est trop adorable, merci merci!! Vraiment, tout relire comme ça et me laisser un message ça me touche énormément !
Si tu relis NG ça va te faire un choc c'était pas si bien écrit que ça :lol: J'ai un peu honte ^^

Mais siiii je t'ai prévenu, j'ai mis un message sur ton mur :D T'es toujours dans ma liste!

Encore merci, trop contente de te revoir ici, c'est un peu mort depuis quelques années mais y'a plein de nouvelles fanfics géniales si tu veux! Genre Minerva McGonagall de PtiteCitrouille ou Ombres & Poussières et Lucy Weasley de Perripuce ! :D
Oooh ça me touche beaucoup trop que tu te souviennes de moi ! Et ça m'a fait très plaisir de te relire (et de retomber sur les commentaires mdr)
Oooh ça oui qu'on a grandi on a toutes pris quelques années, mais t'inquiète on est toujours aussi jeune mdr

Franchement c'est tout à ton honneur que j'ai tout relu parce que tu le mérites vraiment comme je l'ai déjà dit tu as une plume magnifique et c'est bien pour ça que je t'interdis d'avoir honte de NG parce que c'est aussi une très belle que j'adore aussi

Comment ça j'ai été prévenu !? Qui a volé mon invitation d'Anna sur mon compte non mais eho ! (C'est génial d'être toujours dans ta liste hihi :mrgreen: )

Mais de rien ! Ouais j'ai remarqué qu'il n'y avait plus trop de monde ici comme si BN était passé de mode ce qui est vraiment dommage moi même ça faisait longtemps que je n'étais pas venu et je blâme pour ça

Tient je connais pas la fanfic de PtiteCitrouille ça m'intrigue j'irais voir mais connaissant un peu sa plume déjà ça devrait me plaire
Et sinon j'adore Lucy Weasley de Perri ! Vraiment très très bonne histoire (comme les tiennes :mrgreen: ) mais par contre je ne connaissais pas Ombres & Poussieres mais ça m'intrigue ma curiosité va aller voir mdr

Je te fait de gros bisous et te remercie encore pour cette histoire ! <3
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Re: Au temps des Maraudeurs - Terminé [Harry Potter]

Message par Sofiaaz »

annabethfan a écrit :
SofiaLove05 a écrit :Bonjour Anna !!! Je ne sais pas si tu te souviens de moi l'une de tes plus grande fan ! :mrgreen: Mais me revoilà, après avoir lu chapitre par chapitre quand tu postais les trois derniers années, voir même avant avec NG j'ai décidé (vu que je m'ennuie pendant le confinement) de relire ATDM :D ( À savoir qu'à l'époque j'avais 13 ans et aujourd'hui 18 ans c'est comme si j'avais grandi avec toi :mrgreen: )
Et bah je suis toujours autant bouche bée devant cette histoire qui est aussi extraordinaire même si je la relis
Je me répète sans doute mais tu as un talent fou Anna
Et la façon dont tu nous présente ses personnages est vraiment magnifique d'une pureté sans nom tu peux être fière de toi
J'ai passé ces deux derniers mois à lire ta fanfic des que j'avais le temps et j'ai été transporté dans un tout autre monde qui m'a rappelé plein de souvenirs :cry:
Enfin bref je ne te dérange pas plus et je te dis à très vite car la tout se suite je cours relire NG :mrgreen: (tu auras sûrement un commentaire quand j'aurais tout relus !!)

Ps : ON M'EXPLIQUE POURQUOI J'AI PAS ÉTÉ PRÉVENU QUE TU AVAIS DÉCIDÉ D'ÉCRIRE LE BONUS SUR MON BÉBÉ ET DE LE DÉCOUVRIR EN RELISANT TOUT !
Bon ça va je suis pas fâchée parce qu'il est vraiment bien, hâte de lire la suite (et fin j'imagine) !! :mrgreen: <3
Bien sûr que je me souviens de toi, tu étais là depuis tellement longtemps! Ca me fait très plaisir de te revoir !
Ouais on a toutes bien grandies :lol: J'avais 16 ans en postant NG pour la première fois, j'en ai 23 bonjour le coup de vieux :lol: :lol:

C'est trop adorable, merci merci!! Vraiment, tout relire comme ça et me laisser un message ça me touche énormément !
Si tu relis NG ça va te faire un choc c'était pas si bien écrit que ça :lol: J'ai un peu honte ^^

Mais siiii je t'ai prévenu, j'ai mis un message sur ton mur :D T'es toujours dans ma liste!

Encore merci, trop contente de te revoir ici, c'est un peu mort depuis quelques années mais y'a plein de nouvelles fanfics géniales si tu veux! Genre Minerva McGonagall de PtiteCitrouille ou Ombres & Poussières et Lucy Weasley de Perripuce ! :D
Oooh ça me touche beaucoup trop que tu te souviennes de moi ! Et ça m'a fait très plaisir de te relire (et de retomber sur les commentaires mdr)
Oooh ça oui qu'on a grandi on a toutes pris quelques années, mais t'inquiète on est toujours aussi jeune mdr

Franchement c'est tout à ton honneur que j'ai tout relu parce que tu le mérites vraiment comme je l'ai déjà dit tu as une plume magnifique et c'est bien pour ça que je t'interdis d'avoir honte de NG parce que c'est aussi une très belle que j'adore aussi

Comment ça j'ai été prévenu !? Qui a volé mon invitation d'Anna sur mon compte non mais eho ! (C'est génial d'être toujours dans ta liste hihi :mrgreen: )

Mais de rien ! Ouais j'ai remarqué qu'il n'y avait plus trop de monde ici comme si BN était passé de mode ce qui est vraiment dommage moi même ça faisait longtemps que je n'étais pas venu et je blâme pour ça

Tient je connais pas la fanfic de PtiteCitrouille ça m'intrigue j'irais voir mais connaissant un peu sa plume déjà ça devrait me plaire
Et sinon j'adore Lucy Weasley de Perri ! Vraiment très très bonne histoire (comme les tiennes :mrgreen: ) mais par contre je ne connaissais pas Ombres & Poussieres mais ça m'intrigue ma curiosité va aller voir mdr

Je te fait de gros bisous et te remercie encore pour cette histoire ! <3
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Re: Au temps des Maraudeurs - Terminé [Harry Potter]

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annabethfan a écrit :
SofiaLove05 a écrit :Bonjour Anna !!! Je ne sais pas si tu te souviens de moi l'une de tes plus grande fan ! :mrgreen: Mais me revoilà, après avoir lu chapitre par chapitre quand tu postais les trois derniers années, voir même avant avec NG j'ai décidé (vu que je m'ennuie pendant le confinement) de relire ATDM :D ( À savoir qu'à l'époque j'avais 13 ans et aujourd'hui 18 ans c'est comme si j'avais grandi avec toi :mrgreen: )
Et bah je suis toujours autant bouche bée devant cette histoire qui est aussi extraordinaire même si je la relis
Je me répète sans doute mais tu as un talent fou Anna
Et la façon dont tu nous présente ses personnages est vraiment magnifique d'une pureté sans nom tu peux être fière de toi
J'ai passé ces deux derniers mois à lire ta fanfic des que j'avais le temps et j'ai été transporté dans un tout autre monde qui m'a rappelé plein de souvenirs :cry:
Enfin bref je ne te dérange pas plus et je te dis à très vite car la tout se suite je cours relire NG :mrgreen: (tu auras sûrement un commentaire quand j'aurais tout relus !!)

Ps : ON M'EXPLIQUE POURQUOI J'AI PAS ÉTÉ PRÉVENU QUE TU AVAIS DÉCIDÉ D'ÉCRIRE LE BONUS SUR MON BÉBÉ ET DE LE DÉCOUVRIR EN RELISANT TOUT !
Bon ça va je suis pas fâchée parce qu'il est vraiment bien, hâte de lire la suite (et fin j'imagine) !! :mrgreen: <3
Bien sûr que je me souviens de toi, tu étais là depuis tellement longtemps! Ca me fait très plaisir de te revoir !
Ouais on a toutes bien grandies :lol: J'avais 16 ans en postant NG pour la première fois, j'en ai 23 bonjour le coup de vieux :lol: :lol:

C'est trop adorable, merci merci!! Vraiment, tout relire comme ça et me laisser un message ça me touche énormément !
Si tu relis NG ça va te faire un choc c'était pas si bien écrit que ça :lol: J'ai un peu honte ^^

Mais siiii je t'ai prévenu, j'ai mis un message sur ton mur :D T'es toujours dans ma liste!

Encore merci, trop contente de te revoir ici, c'est un peu mort depuis quelques années mais y'a plein de nouvelles fanfics géniales si tu veux! Genre Minerva McGonagall de PtiteCitrouille ou Ombres & Poussières et Lucy Weasley de Perripuce ! :D
Oooh ça me touche beaucoup trop que tu te souviennes de moi ! Et ça m'a fait très plaisir de te relire (et de retomber sur les commentaires mdr)
Oooh ça oui qu'on a grandi on a toutes pris quelques années, mais t'inquiète on est toujours aussi jeune mdr

Franchement c'est tout à ton honneur que j'ai tout relu parce que tu le mérites vraiment comme je l'ai déjà dit tu as une plume magnifique et c'est bien pour ça que je t'interdis d'avoir honte de NG parce que c'est aussi une très belle que j'adore aussi

Comment ça j'ai été prévenu !? Qui a volé mon invitation d'Anna sur mon compte non mais eho ! (C'est génial d'être toujours dans ta liste hihi :mrgreen: )

Mais de rien ! Ouais j'ai remarqué qu'il n'y avait plus trop de monde ici comme si BN était passé de mode ce qui est vraiment dommage moi même ça faisait longtemps que je n'étais pas venu et je blâme pour ça

Tient je connais pas la fanfic de PtiteCitrouille ça m'intrigue j'irais voir mais connaissant un peu sa plume déjà ça devrait me plaire
Et sinon j'adore Lucy Weasley de Perri ! Vraiment très très bonne histoire (comme les tiennes :mrgreen: ) mais par contre je ne connaissais pas Ombres & Poussieres mais ça m'intrigue ma curiosité va aller voir mdr

Je te fait de gros bisous et te remercie encore pour cette histoire ! <3
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Re: Au temps des Maraudeurs - Terminé [Harry Potter]

Message par annabethfan »

Bonjour à tous! J'espère que votre déconfinement se passe bien et que vos proches se portent bien. Je reviens aujourd'hui avec la partie 3 de ce long bonus. D'ailleurs, cette partie est la plus longue :lol: J'ai adoré l'écrire et j'espère que vous aurez autant de plaisir à la lire. J'ai été très contente de revoir d'anciennes lectrices sur le forum, votre retour nous fait à tous hyper plaisir !

Petit rappel : la partie 2 se terminait sur Regulus et Sirius dans la caverne. Ils s'étaient échappé du QG de l'Ordre pour effectuer la mission que Regulus s'était donné, à savoir s'emparer de l'Horcruxe et le détruire. Il venait de boire la potion sur l'île et des Inferi l'avaient emporté dans l'eau. (Mais rassure-toi Cochyo, il n'a pas défunté :lol: )

Bonne lecture !

ALERTE DEUX PARTIES (Perri tu peux être fière)


Partie 3: L'aurore du crépuscule

Le corps douloureux, Regulus émergea des ténèbres. Ou du moins en partie. Il n’arrivait pas à ouvrir les yeux, l’esprit brumeux et fatigué. La seule sensation qu’il percevait avec acuité était la douleur, particulièrement au niveau de son avant-bras. Il pensa à la Marque et un instant il fut persuadé que le Seigneur des Ténèbres l’avait retrouvé. Des centaines de Doloris expliqueraient son état. Pourtant, les voix qui lui parvenaient n’étaient pas celles des mangemorts ni de leur maître. C’était celle de James Potter.

- … ne sais pas, Lily, disait-il. Ça va faire faire deux jours et il n’est toujours pas réveillé. La griffure d’Inferi a peut-être fait plus de dégât que Dumbledore ne le pense…
- Ne dis surtout pas ça en face de Sirius ou Marlène ! J’ai déjà eu autant de mal à les persuader d’aller dormir que si j’avais dû convaincre Slughorn de renoncer aux ananas confits. Et puis, trois jours ce n’est pas tant que ça, vu ce que son corps a enduré. Si ce que Sirius a raconté est vrai, il a besoin de repos.
- Quoi ? Tu crois que Sirius a menti ?
- Ne me regarde pas comme ça, je n’ai pas dit ça !
- Mais tu lui en veux toujours ? Devina Potter, agacé.
- Evidemment, James ! A quoi il pensait en partant comme ça ? En libérant Regulus ? C’était dangereux et irresponsable, par Merlin ! Tu imagines tout ce qui aurait pu mal tourné ? Et s’il s’était échappé, hum ? Qu’est-ce qu’on aurait dit à Maugrey et Dumbledore ?

Potter ne répondit pas immédiatement. Emprisonné dans sa douleur, Regulus se concentra pour entendre le reste de la conversation en espérant que son esprit serait distrait, même si ses yeux restaient résolument clos.

- L’interrogatoire qu’on lui a fait subir à lui et à Marlène suffit, grommela Potter. Ils se sont expliqués. (Il soupira). Comme si l’un des deux pouvait nous trahir.
- James… murmura Evans à voix basse. Je sais que tu ne veux pas l’entendre mais… On ne peut pas se voiler la face. Ça fait des mois que les mangemorts arrivent à obtenir des informations confidentielles sur nous…
- N’importe quoi, Sir…
- Je n’ai jamais dit que Sirius était impliqué ! Coupa-t-elle vertement. Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit ! Je ne soupçonne pas plus Marlène. Regulus est peut-être une exception pour elle, mais pas la règle. Elle n’aurait jamais collaboré avec les forces du mal.

Si Regulus avait pu, il aurait ri. Evans se trompait légèrement. Il n’était pas une exception à tous les égards. Marlène ne l’aurait jamais aidé s’il n’avait pas tourné le dos au Seigneur des Ténèbres. Elle ne l’aurait jamais rejoint, ni n’aurait montré la moindre complaisance envers lui s’il ne lui avait pas exposé son repenti dans sa lettre.

- Tu arrives à le croire, toi ? Reprit finalement Potter d’un ton neutre. A sa rédemption ? A cette histoire de caverne et d’objet mystérieux dont Dumbledore refuse de nous parler ?
- C’est précisément parce que Dumbledore refuse de nous en parler et prend tout ça avec autant de sérieux que j’y crois, répondit-elle. Sirius ne t’a rien dit ? Je veux dire, il ne t’a dit de plus ?

Regulus ne le voyait pas, mais il supposait que Potter venait de secouer la tête.

- Non… Mais je crois que Dumbledore lui a jeté un sort de Langue-de-Plomb. Il devait savoir que… enfin…
- Que toi et Sirius êtes incapables de garder quelque chose pour vous sans le dire à l’autre ?
- Ouais sûrement… avoua-t-il, penaud. Mais ça doit vraiment être sérieux pour en arriver là…
- Je pense qu’il ne serait pas revenu dans cet état si ça ne l’était pas, oui, confirma Evans.

Au moment même où elle disait ça, le bras de Regulus fut traversé par un éclair de douleur. Il aurait voulu hurler tant la brûlure était profonde. Les voix de Potter et Evans s’évanouirent. Il dû en faire de même car il n’entendit pas la suite de leur conversation. Son esprit l’absorba et sa conscience dériva. Il avait presque l’impression de flotter, comme s’il était toujours dans le lac, au fond de la caverne. Peut-être que c’était le cas. Peut-être qu’il ne faisait qu’imaginer les voix de Potter et de Evans, peut-être que les cadavres aux yeux vides avaient réussi à l’entraîner avec eux.
A cette simple idée, sa respiration se bloqua. Il avait l’impression d’être plongé sous l’eau, qu’une masse le tirait inexorablement, et il ne savait plus distinguer le fond de la surface. Ses poumons étaient en feu, son corps était glacé. Il n’arrivait pas à respirer…

- Reg ! Respire !

Son esprit bascula à nouveau, mais ce n’étaient pas Evans et Potter qu’il entendait cette fois-ci. C’était son frère. Tout lui paraissait embrouillé, comme s’il avait encore plus de mal à saisir ce qui se passait, et il comprit avec un temps de retard qu’il se souvenait.

***


-Reg ! Respire !

Regulus roula sur lui-même. La tête lui tournait violemment et il toussa, la gorge obstruée et un goût de vase dans la bouche. Il mit une seconde à réaliser qu’une douleur sourde pulsait au niveau de son avant-bras et il émit un bruit à mi-chemin entre cri étranglé et un gémissement désespéré.

- Calme-toi… ça va aller… Respire.
- Sirius…
- Je suis là. Ils sont… ils sont parti. Kreattur a réussi à… invoquer un mur de feu. Ils sont retournés dans le lac.

Difficilement, Regulus se retourna mais, incapable de se redresser, il resta étendu sur le dos, le souffle court. Au ton de son frère, il devina qu’il était abasourdi par la puissance magique de l’elfe. Comme beaucoup de sorciers, dont leurs parents, il n’avait jamais dû se poser la question. Regulus lui-même ignorait l’étendu de la magie elfique, mais Kreattur l’avait surpris à plusieurs reprises.
Il prit soudain conscience que les cheveux de Sirius, d’ordinaire savamment coiffés, étaient plaqués contre son visage. Le noir ébène de ses mèches tranchait avec la pâleur de sa peau.

- Pourquoi… ?
- Kreattur a fait apparaître le feu… Je suis allé te chercher, expliqua-t-il, les lèvres tremblantes.
- Mais…
- Plus tard. Faut qu’on se tire d’ici.

Sans lui laisser le temps de protester, il le tira sur ses pieds. Regulus s’affaissa presque complètement contre lui, ses jambes incapables de supporter son poids, et il serra les mâchoires pour s’empêcher de crier à nouveau. Debout, il réalisa qu’ils étaient de l’autre côté de la rive. Ils avaient dû retraverser en bateau quand il était encore inconscient. Au milieu du lac, l’île se détachait à peine dans l’obscurité. La lumière verte qui émanait du bassin à leur arrivée avait désormais disparue.

- Le médaillon… ? Articula-t-il.
- Dans ma poche, le rassura Sirius. Kreattur ! Dès que tu peux nous faire transplaner hors d’ici, dis-le-nous.
- Le traître s’adresse à Kreattur…
- Le traître va t’envoyer rejoindre les créatures au fond du lac en t’attachant à une pierre si tu n’obéis pas !
- Sirius… protesta-t-il.
- Toi, garde tes forces. Pour une fois, si je dois revendiquer mon sang Black, je le ferai. Je suis encore l’héritier de cette foutue famille et il va m’obéir, ne serait-ce que pour te sauver la vie ! Tu m’entends ?

La panique mal contenue dans la voix de son frère se répercuta en Regulus. Trop fatigué, et obnubilé par sa douleur, il n’avait pas pensé à ce qu’il venait de vivre. Ni à quoi la scène avait dû ressembler de l’extérieur.
Il se souvenait vaguement des premières gorgées de la potion, puis des images terribles envahirent son esprit. Il retint un haut le cœur alors que Sirius le traînait pratiquement à ses côtés. Il se souvenait de ses entrailles en feu, de la sécheresse de sa gorge. De son reflet dans le lac. Il revoyait son visage : les traits tirés, le teint blafard, les yeux hantés, les cheveux noirs accrochés à son front. Il ressemblait à un mort, pas si différent de ceux qui étaient sortis des eaux. Plus que tout, il se souvenait des doigts glacés qui se reformaient sur lui et de sa chute dans le lac.
Un frisson violent le traversa au point de le déséquilibrer et Sirius passa un bras autour de ses épaules pour le soutenir et le faire avancer.

- Allez, encore un petit effort… L’arcade est juste là…
- Il nous faut du sang…
- Kreattur peut s’en charger, jeune maître, s’empressa de dire l’elfe. Le jeune maître n’est pas en état !
- Non… commença-t-il.
- Laisse-le faire.

De sa main libre, Sirius sortit le couteau en argent de sa poche et le tendit à Kreattur.

- Je peux m’occuper de l’entaille si tu ne t’en pas capable, proposa-t-il sur un ton de fausse mansuétude.
- Sirius !
- J’essaye d’être aimable…

Pas dupe, Regulus tenta de lui envoyer un regard noir de reproche, mais l’effet devait être loin de ce qu’il espérait. Au lieu de ça, Sirius raffermit sa prise autour de lui, et dès que Kreattur ouvrit l’arcade ; ils s’engouffrèrent hors de la caverne. Le claquement des vagues résonnait contre les parois en pierre.
A nouveau, une vive douleur irradia dans le bras de Regulus et il ne put réprimer le cri qui lui monta aux lèvres. Son corps s’effondra.

- Reg !
- Mon bras… Haleta-t-il.

Sirius pâlit.

- C’est la marque ? Il sait qu’on est là ?
- Non… Je ne crois pas. Il faudrait détruire l’Horcruxe pour qu’il s’en rende compte… C’est la créature, elle m’a agrippé par le bras…

A la mention des créatures, Kreattur s’agita, nerveux. Doucement, Sirius remonta sa manche pour évaluer les dégâts.

- Oh Merlin…

Regulus baissa les yeux vers son bras. Son estomac se retourna. Juste en dessous de la Marque des Ténèbres, sa peau violacée ressortait vivement. De profondes griffures formaient des traits sanguinolents en travers de son poignet, mais le sang s’était mêlé à l’eau, formant une tâche rougeâtre sur plusieurs centimètres. Les bords de la blessure semblaient se noircir, comme si la magie noire qui avait animé les cadavres s’infiltraient en lui.

- Sirius… s’étrangla-t-il, terrifié.
- Des Inferi… C’étaient des Inferi. Il faut qu’on t’emmène à Sainte-Mangouste !
- Non… non ! Ils vont me retrouver !
- Reg, est-ce que tu as vu… ?
- Je t’en prie, pas St-Mangouste !

Sirius parut déchiré plusieurs secondes et contempla la blessure avec horreur. Puis il se tourna vers Kreattur qui attendait toujours.

- Kreattur, ramène-nous à Square Grimmaurd. Maintenant.

L’elfe n’hésita pas. Il ne chercha même pas à protester l’ordre de Sirius. Il se saisit des deux frères et transplana. L’expérience fut la pire de sa vie. Il ne savait pas si c’était à cause de sa blessure, mais il ressentit le transplanage comme un écartèlement. Des points noirs et des éclats blancs dansèrent devant ses yeux, puis ils réapparurent dans le hall de Square Grimmaurd. Regulus se laissa tomber sur le parquet qui grinça sous son poids, épuisé. Son estomac se retourna une nouvelle fois et il rendit le petit déjeuner qu’il avait pris il y a plusieurs heures, le bras en feu. Il ne sentait même plus son poignet.

- Le jeune maître va mal ! Le jeune maître est mourant ! S’affola Kreattur. Kreattur a tué le jeune maître !
- Tais-toi ! Arrête de crier !
- Le traître crie sur Kreattur !
- Parce que tu cries aussi !

Regulus ne savait pas si se hurler dessus aidaient Kreattur et Sirius à ne pas sombrer dans la panique, mais leurs voix lui transperçaient le crâne et il gémit. Ils se turent immédiatement.

- Kreattur, va me chercher toutes les fioles d’antidotes et les bocaux de plantes guérisseuses dans le laboratoire de ma mère… Maintenant !

L’ordre de Sirius claqua une fois de plus. Il devait être sacrément perturbé pour appeler Walburga « ma mère ». Kreattur s’exécuta tandis qu’il se baissait pour être à la hauteur de Regulus, toujours étendu sur l’antique parquet du hall.

- Dès que Kreattur revient, on transplane au QG, promit-il. Dumbledore va arranger ça…
- Non ! Paniqua-t-il. Pas de transplanage…
- Reg, tu commences à rendre la situation compliquée ! Arrête de protester, Merlin !
- Non, tu ne comprends pas… Le transplanage… la douleur…

Au fond de son esprit, il avait vaguement conscience de ne plus être cohérent, mais il voulait faire comprendre à Sirius la torture que représentait le transplanage. Il secoua la tête si fort qu’il s’en cogna contre le sol. Les mains de Sirius l’attrapèrent par les épaules pour l’immobiliser.

- Ca ne durera que quelques secondes, rassura-t-il. Calme-toi.
- Non ! Non ! Je t’en prie !
- Reg…
- Laisse-moi mourir ici…
- Ne dis pas ça, tu ne vas pas mourir. Arrête de bouger, bon sang ! Reg !

Mais la douleur paraissait maintenant se diffuser dans ses veines comme un poison. Alertés par ses cris, plusieurs tableaux s’agitaient dans leur cadre et commentaient le spectacle qu’ils devaient offrir, tous les deux prostrés sur le sol. La tante Belvina, avec ses lourdes boucles d’oreille en or en forme de serpent, s’exclama d’une voix haut perchée :

- Pauvre petit… J’ai toujours su que son frère finirait par le tuer…
- La ferme ! Rugit Sirius par-dessus son épaule.
- Quelle insolence, s’insurgea Arcturus premier du nom.

Regulus entendait à peine ce qu’ils disaient, le sang lui battant les oreilles dans un bourdonnement incessant. Mais une pensée s’imposa pourtant à lui à travers la douleur.

- Il ne faut pas qu’ils racontent… souffla-t-il. Sirius, fais-les jurer de ne rien dire…
- Ils ne m’obéiront pas !
- Tu es l’héritier…
- Et Orion est encore le Maître des lieux. Je ne fais pas le poids.
- S’ils rapportent ce qu’ils ont vu…
- On s’en occupera plus tard… Contente-toi de respirer, ça va aller. Kreattur ! Hurla-t-il brusquement, le faisant tressaillir. Dépêche-toi ! Tu transportes le chaudron avec toi ou quoi ?!

Aussitôt, l’elfe se matérialisa à côté d’eux. Il tenait un sac en toile noir dans ses bras et les fioles à l’intérieur tintèrent quand Sirius s’en saisit précipitamment.

- Très bien, on y va. Kreattur, tu restes ici et tu nettoies toutes les traces de notre passage. Tu n’as rien vu, rien entendu. Tu ne répètes rien à personne. C’est compris ?
- Oui…

L’absence de formule de politesse exagérée montrait que Kreattur répugnait à obéir, mais ne pouvait pas faire autrement.

- Merveilleux, ton enthousiasme me va droit au cœur, railla Sirius. Dernière chose : tu peux faire taire les tableaux aussi ?
- Kreattur peut faire de la magie sur les personnages des peintures, admit l’elfe. Mais la magie de Kreattur peut être altérée.
- Ça fera l’affaire pour l’instant. Réduis-les au silence, tous. Particulièrement elle, ajouta-t-il en désignant la tante Belvina qui eut un hoquet d’indignation. Et si tu peux les décrocher et tous les brûler, surtout ne t’en prive pas.
- Je t’interdis, répliqua immédiatement Regulus d’une voix faible en donnant un coup de pied tout aussi faible à son frère. Kreattur, si tu me préfères, alors je t’interdis.

Sirius laissa échapper un rire étouffé et le remit en position assise, le soutenant de tout son poids alors que son bras pendait contre lui, immobile. Il faisait preuve d’une douceur étonnante qui ne suffit pas à endiguer la pointe de douleur qui le traversa à nouveau.

- Evidemment qu’il te préfère, dit-il. Regulus, le petit dernier admiré de tous. Tu faisais fondre Andromeda bébé.
- J’ai toujours été plus beau que toi, c’est pour ça, affirma-t-il en roulant des yeux.
- Dans tes rêves… Attention, 3, 2, 1… Accroche-toi.
- Non…

Sa protestation, à peine un souffle, se perdit dans le vide. Il croisa une dernière fois le regard inquiet de Kreattur, puis la sensation familière d’écrasement et d’étouffement s’abattit sur lui. Il ne savait pas s’il criait tant le monde tourbillonnait, les couleurs se brouillant comme le sang, l’eau et l’encre s’étaient mêlés sur son bras. Puis son corps chuta brutalement. Il n’était plus sur le parquet de Square Grimmaurd, mais sur l’herbe fraîche de la campagne anglaise.
Il s’effondra.

- Reg ! Allez, encore un effort ! Le QG est là-bas !
- Je pense…
- Arrête, ça n’a jamais été ton fort ! Debout, viens !
-… que je vais mourir…

La phrase, à peine plus haute qu’un murmure, figea Sirius. Regulus lui-même n’avait pas vraiment conscience de l’avoir prononcé. Tout lui semblait flou, le monde tanguait autour de lui, et le poison s’infiltrait inexorablement dans ses veines. Il avait froid…

- Dis pas ça… Reg, dis pas ça. On a réussi. Allez.

Mais Sirius lui-même était épuisé. Il le sentait dans ses gestes désordonnés, dans son incapacité à se servir de la magie pour ne serait-ce que le faire léviter. Tous les deux écroulés dans l’herbe, à bout de force… ils devaient offrir le spectacle vivant de la déchéance des Black. Regulus sentit ses yeux devenir lourds et sa tête bascula en arrière.

- Reste éveillé, ordonna Sirius d’une voix sourde. Tu m’entends ? Reg ?
- Sirius…
- Je suis là, je ne bouge pas. Je ne pars plus, Reg, plus jamais, tu m’entends ?
- Sirius… Ce que j’ai dit à Marlène dans la lettre…
- Aucune importance.
- J’ai écrit… j’ai dit… qu’à la fin, j’ai fait ce que tu aurais fait… Et c’est vrai…

Un bruit proche du sanglot s’arracha de la gorge de son frère. Il ne l’entendit que de loin. Puis, soudain, il le sentit se tendre et se redresser légèrement. Des bruits de pas précipités leur parvinrent, signe que l’Ordre avait enfin pris conscience de leur échouage sur leur pelouse.

- On a besoin d’aide ! Cria Sirius. James ! Va chercher de l’aide !

Regulus ne vit pas si Potter avait obtempéré. A nouveau, les ténèbres l’engloutirent.

***


Quand il émergea cette fois-ci, il réussit à entrouvrir les yeux. Le plafond dansa dans son champ de vision un instant avant de se stabiliser. Sa gorge était toujours aussi sèche, comme s’il avait avalé du papier de verre. Il avait aussi toujours la nausée et l’impression qu’on avait entaillé son bras d’un coup de couteau sur toute la longueur, mais il était en vie. Rien que ce fait constituait un miracle.
Un son guttural et rauque lui échappa.

- Reg ? Fit une voix sur sa droite. Tu es réveillé ?

Lentement, il tourna la tête. Ce simple geste l’épuisa et il vit trouble une seconde avant que Marlène ne se dessine devant lui, les traits tirés. Elle avait l’air fatigué, comme si elle n’avait pas dormi une nuit complète depuis plusieurs jours, et même ses longs cheveux blonds paraissaient ternes sur ses épaules.

- De l’eau…
- Oui… attends, tiens.

D’un geste précipité, elle attrapa un verre d’eau posé sur la table de nuit et l’apporta à ses lèvres craquelées. Regulus releva la tête avec difficulté et avala avidement trois gorgées avant de retomber contre son oreiller. Il ferma les yeux une seconde avant de les rouvrir précipitamment de peur de sombrer à nouveau.

- Sirius ! S’exclama-t-il brusquement en tentant de s’asseoir. Où est-ce… ?
- Ne bouge pas ! S’écria Marlène. Il va bien, je te le jure. Rallonge-toi.
- Mais…
- Il est avec Alex pour manger un peu. Il a passé la nuit à ton chevet, il avait besoin d’une pause. Tout va bien. C’est toi qui nous as inquiété… ajouta-t-elle. Comment va ton bras ?

Regulus baissa le regard. Son avant-bras était entouré d’un épais bandage blanc qui embaumait l’air d’une odeur entêtante, sûrement une plante médicinale. Il se rappela vaguement que Sirius en avait ramené de Square Grimmaurd. Juste au-dessus du bandage, le haut de la Marque se détachait nettement, mais Marlène ne paraissait pas y accorder d’attention.

- Ça va, mentit-il.

Marlène pinça les lèvres en une parfaite imitation de McGonagall et il sut qu’elle n’était pas convaincue.

- Sirius a raconté ce qui vous était arrivé à Dumbledore, lui apprit-elle. Mais il n’a rien voulu nous dire à nous pour l’instant. Maugrey est furieux. Comme j’étais la seule au courant pour l’Horcruxe, j’ai juste eu le droit de savoir que vous aviez réussi à le récupérer.

Sa voix portait toute sa frustration et elle fit tourner sa baguette nerveusement entre ses doigts. Il se demanda où la sienne avait été emmenée.

- Alors ? Reprit Marlène avec impatience. Tu vas me dire où vous êtes allés ? Et ce qui s’est passé ?

Elle le toisait si lourdement que Regulus hésita. N’avait-elle pas mérité le droit de savoir ? Elle l’avait aidé à s’échapper après tout. Mais si Dumbledore lui-même avait décrété que personne ne devait rien savoir… Il avait beau ne pas aimer le vieux directeur, il devait avouer qu’il était un grand sorcier qui savait généralement ce qu’il faisait…
Au lieu de répondre, il tenta de détourner la conversation :

- Et toi ? Demanda-t-il. Qu’est-ce qui s’est passé quand on a transplané ?

Le froncement de sourcils de Marlène lui fit comprendre qu’il était tout sauf subtil, mais elle eut assez de tact pour ne pas le relever.

- Beaucoup de cris, dit-elle en grimaçant. Vous n’auriez même pas dû réussir à passer le périmètre de sécurité. Gideon avait jeté un sort vers Sirius et il l’aurait touché si James ne s’était pas interposé. Il lui est littéralement rentré dedans pour que sa baguette change de trajectoire. On a tellement l’habitude de travailler en équipe… ça a semé le chaos et une seconde plus tard vous n’étiez plus là. J’étais restée en arrière mais les autres me sont tombés dessus. Avec James, on a été ligotés sur une chaise tous les deux pour être interrogés. Lily n’a jamais autant juré.
- Quoi ? S’indigna Regulus.

Il remarqua alors les poignets de Marlène. Un cercle rouge marquait sa peau, signe que les liens magiques l’avaient entaillé profondément. Son ventre se contracta.

- Marlène…
- Ce n’est rien… rassura-t-elle. Un peu d’essence de dictame et on ne verra plus rien.
- Et… Qu’est-ce que vous avez dit… ?
- Ça a été dur de justifier nos actes. Fabian et Gideon étaient hors d’eux. Edgar Bones est revenu à ce moment-là. Il a enfumé toute la pièce tellement il tirait sur sa pipe de rage. J’ai expliqué que tu avais découvert une information importante dont tu nous avais parlé avec Sirius. Une information qui pouvait nous aider à vaincre Tu-Sais-Qui. Ils m’ont demandé comment je savais que tu ne mentais pas… Je me suis trouvée stupide parce que je n’avais aucune preuve à part la lettre que tu m’avais écrite.
- La lettre que tu as brûlé parce que je te l’avais demandé… compléta-t-il, la conscience lourde.

Marlène eut un sourire amer.

- L’ironie de la chose a beaucoup fait rire Gideon, commenta-t-elle. Il n’a pas hésité à me le faire savoir. Je refusais de trop en dire, je ne savais pas tout ce que je pouvais révéler. James ne savait rien alors ça a été moins dur pour lui. Il n’avait pas d’autre explication que « c’est Sirius, je lui fais confiance ». Ne fais pas cette tête ! L’admonestera-t-elle. James t’a défendu aussi.
- Non, protesta-t-il instinctivement.

Marlène roula des yeux, exaspérée.

- Si, insista-t-elle. Il a dit qu’il faisait confiance à Sirius s’il te faisait confiance. Que tu pouvais être quelqu’un de bien…
- Quelqu’un de bien, railla-t-il.
- Tu as risqué ta vie pour lutter contre Tu-Sais-Qui. J’appelle ça être quelqu’un de bien.

Regulus secoua obstinément la tête. Il commençait à être plus éveillé malgré sa faiblesse, même si son bras le faisait toujours souffrir, et son esprit s’éclaircissait à mesure de la conversation. La vision d’éternelle optimiste de Marlène l’agaça soudain.

- J’ai fait des choses horribles, McKinnon. J’ai tué des gens. Un acte ne répare pas toutes les erreurs.
- Non… Peut-être pas, admit-elle. Mais je pense que faire demi-tour est mieux que de s’enfoncer ou se remettre en question. Parfois, il vaut mieux nager que de se laisser couler, même si c’est plus difficile.

Le choix de ses mots n’échappa pas à Regulus. Brusquement, il se revit basculer dans le lac. Il avait beau se débattre, la prise des Inferi était trop forte et il n’arrivait plus à respirer. Le fond et la surface se confondaient. L’eau emplissait sa bouche, le froid le paralysait…

- Regulus ! Reg ! Eh !

La voix de Marlène l’ancra à la réalité et il inspira une grande goulée d’air. Il ne s’était pas aperçu qu’il avait arrêté de respirer.

- Merlin, souffla-t-elle d’une voix blanche. Qu’est-ce qui t’es arrivé là-bas ?

Regulus secoua à nouveau la tête. Il ne voulait pas en parler. Il ne voulait même pas se souvenir. Il n’aurait même pas dû en ressortir vivant…

- Je serais mort si Sirius n’avait pas été là, dit-il en plantant ses yeux dans ceux de Marlène. J’aurais dû mourir… j’aurais dû mourir en emportant l’Horcruxe avec moi.
- Tu t’entends ? Rétorqua-t-elle. On a envoyé Sirius avec toi précisément pour que tu t’en sortes. Tu n’avais pas à mourir pour atteindre la rédemption, Reg. Jamais.
- Mais…

Il ne termina pas sa phrase. Il ne savait même pas ce qu’il allait dire de toute façon. Marlène s’était levée si brutalement que la chaise sur laquelle elle était assise manqua de tomber à la renverse. Les traits marqués par la colère et l’incrédulité, elle se mit à faire les cent pas en se passant une main agitée dans les cheveux pour écarter les mèches qui lui revenaient dans les yeux.

- Tu as tout juste dix-huit ans ! S’indigna-t-elle. Dix-huit ans, Regulus ! Ce n’est pas un âge pour mourir. Ta vie n’est pas terminée, elle vient de commencer. Tu as une famille et des amis qui ne comprendront peut-être pas tes choix, mais ils sont là. Si tu peux renouer avec Sirius, tu peux faire tant de choses. Être capturé par l’Ordre est la meilleure chose qui pouvait t’arriver, crois-moi.

Regulus lutta contre les larmes qui lui montaient aux yeux. Il tenta de se détourner, mais Marlène ne le regardait pas. Elle avait traversé la pièce pour se poster près de la fenêtre et se calmer. Il savait qu’elle avait en partie raison, mais ça ne l’empêchait pas d’être terrifié. En se donnant cette mission, il savait qu’il en mourrait très certainement. Il n’avait rien eu à perdre en signant de son nom le mot placé au cœur du médaillon car il savait qu’il ne reviendrait pas vivant. Plus que tout, il l’avait choisi. Se rendre dans cette caverne et affronter ce qui s’y trouvait pour affaiblir le Seigneur des Ténèbres avait été son seul choix depuis deux ans. S’il ne pouvait pas leur échapper, il mourrait au moins en ses propres termes.
Il se garda pourtant de dire tout cela à voix haute. Marlène était suffisamment énervée. Elle contemplait toujours au-dehors en silence quand la porte de la chambre s’ouvrit en grinçant sur ses gonds. Sirius entra avec Alexia Cassidy. Il repéra d’abord Marlène, appuyée contre la vitre, puis il le vit. Il se figea.

- Reg !
- Lui-même et vivant, répondit-il avec effronterie. Déçu ?

Remis de sa surprise en un éclair, une lueur amusée et soulagée brilla dans le regard de son frère.

- Effondré, affirma-t-il. Tu crois que si je t’étouffe avec un oreiller maintenant quelqu’un le remarquera ?
- Marlène portera plainte pour moi à titre posthume.
- Ah oui Marlène… ton plus grand soutien dans cette maison, pas vrai ?

Si la phrase se voulait innocente, le ton sur lequel la prononça Sirius était plus que suggestif et Regulus sentit son visage s’enflammer. A l’autre bout de la pièce, Marlène lui décocha un regard agacé qui ne parut pas l’atteindre tandis que Cassidy lui donnait un coup de coude. Ce fut elle qui tira ensuite Sirius par la main pour le faire avancer.

- Enfin réveillé, claironna-t-elle d’un ton un peu trop joyeux même s’il lui était reconnaissant pour ce changement de sujet. Comment tu te sens ?
- Bien, mentit-il encore une fois.
- Il a mal au bras, indiqua Marlène au même moment.

Cassidy acquiesça.

- C’était à prévoir… Je peux aller voir Lily pour lui demander un autre sédatif ?
- Non ! Refusa-t-il si fort qu’elle eut un mouvement de recul. Je veux dire… Non, ça ira. Je préfère rester conscient maintenant…
- Comme tu veux. Mais si la douleur devient trop forte, dis-le-nous. Dumbledore a dit que ta blessure nécessitait des soins si on ne voulait pas qu’elle s’infecte.

A sa façon de parler et au regard curieux qu’elle portait sur son bandage, Regulus devina qu’elle ne savait pas plus que Marlène ce qu’il avait affronté. L’air grave, Sirius paraissait plus inquiet.
Il n’y connaissait rien en blessures d’Inferi, mais elles devaient être plus sérieuses qu’il ne le pensait. Ses créatures n’étaient rien d’autre que des marionnettes emplies de magie noire. Si cette magie mortelle entrait dans un corps vivant… Autant dire que la rencontre ne devait pas être recommandée par les médicomages.

- On devrait peut-être le prévenir que tu es réveillé… Il voulait te parler.
- Maintenant ? Paniqua-t-il.

Cassidy se mordit la lèvre et coula un regard incertain vers Sirius.

- C’étaient les ordres, avoua-t-elle. Mais je suppose que je peux te laisser un peu de temps avant de passer un coup de cheminette ?

Elle lui adressa un léger sourire, visiblement partagée quant à l’attitude qu’elle devait avoir à son égard, mais Regulus acquiesça, reconnaissant. Il n’avait pas envie de se confronter à Albus Dumbledore dans cet état.

- Combien de temps est-ce que j’ai dormi ? Demanda-t-il soudain en réalisant que le soleil était haut dans le ciel.
- Trois jours, répondit Cassidy et son cœur loupa littéralement un battement. Les premières heures, on se relayait tous pour s’occuper de toi. Tu te mettais à hurler, ta fièvre ne baissait pas et la plaie de ton bras ne voulait pas se refermer… Tu nous as fait une belle peur.

Une boule dans la gorge, Regulus tenta de se souvenir, mais il avait dû être profondément inconscient car rien ne lui revint. Un doute s’immisça pourtant dans son esprit.

- Je hurlais ? Répéta-t-il.

A nouveau, Cassidy parut hésiter et regarda Sirius puis Marlène qui venaient de pâlir brusquement. Il se demanda ce qu’ils avaient dû ressentir.

- Peu importe, éluda-t-elle finalement. Tu vas mieux, c’est l’important.
- Trois jours… On ne va pas finir par se demander où je suis ?
- Les mangemorts tu veux dire ?

Regulus secoua la tête, embarrassé.

- Non, je ne les voyais pas tous les jours… Ils mettront un moment avant de remarquer ma disparition, même Bella. Je pensais plus à mes parents.
- La Harpie n’a pas encore retourné le Chemin de Traverse en te cherchant, railla Sirius avec nonchalance. C’est un bon signe. On s’inquiétera de ça plus tard. Kreattur a dû les convaincre que tu étais parti quelque part.

Regulus doutait que le silence de ses parents soit si simple, mais il n’avait pas la force d’y réfléchir maintenant. Comme l’avait dit Sirius, il s’en inquiétera plus tard. Il allait retomber contre son oreiller, épuisé par cette courte conversation, quand la porte s’ouvrit à nouveau.

- Merlin… jura-t-il.
- Non, j’ai bien peur que ça ne soit que moi, répondit Dumbledore sur un ton affable.
- Oh professeur… J’allais vous prévenir d’ici une heure, le temps qu’il se remette…
- C’est très aimable à vous, miss Cassidy, mais comme vous le voyez je passais par le QG pour voir Alastor. Je suis ravi que notre invité soit réveillé. Comment vous sentez-vous, monsieur Black ?

Comme quelqu’un qui vient de se faire griffer par un Inferi et qui a failli mourir de noyade, songea-t-il ironiquement. Il se garda pourtant bien de lancer sa pique à voix haute, même si le regard que porta sur lui son ancien directeur lui fit comprendre qu’il avait deviné ce qu’il pensait. Mal à l’aise, il haussa les épaules. Ce simple mouvement lui arracha presque un grognement de douleur.

- Son bras… commença Sirius, tendu.
-… mettra du temps à guérir, convint Dumbledore. Les plantes que vous avez ramené de Square Grimmaurd sont précieuses et il faudra changer les bandages régulièrement. Rien d’irréversible, mais rien qui n’est à prendre à la légère non plus.
- A ce propos, intervint Marlène, on pourrait enfin savoir ce qui s’est passé, professeur ?

Regulus tressaillit. Malgré son ton neutre et poli, il percevait la colère sous-jacente qui l’habitait encore. Il comprenait sa frustration. Elle avait dû rester derrière pendant qu’il fuyait avec Sirius et s’expliquer auprès de l’Ordre. Elle avait placé toute sa confiance en lui, mais ne recevait rien en retour, maintenue dans l’ombre. Lui aussi serait énervé s’il était à sa place.

- Croyez-moi, je comprends votre frustration, assura Dumbledore d’un ton apaisant. Mais ce qui se joue en ce moment nous dépasse tous, je le crains. Moins le secret que Regulus Black a découvert s’ébruitera, mieux nous arriverons à y voir clair.
- Mais…
- L’esprit d’initiative dont vous avez fait preuve en prenant conscience de l’importance des révélations qui vous ont été faites est remarquable, miss McKinnon. Sans votre aide, cette histoire aurait sans doute suivi une route bien différente. (Il marqua une pause, l’air grave). Mais nous n’en avons pas terminé et je dois maintenant m’entretenir avec Regulus et Sirius. Je vous promets que vous serez tenue au courant le moment venu.

Regulus devait reconnaître une chose à Dumbledore : il savait parler. Son aura et son charisme imposaient l’autorité et même si Marlène n’était visiblement pas satisfaite, elle se contenta de hocher la tête, la mâchoire contractée.

- Bien professeur, dit-elle d’un ton néanmoins contrarié.
- On sera en bas si vous avez besoin, ajouta Cassidy. Regulus… Tu veux quelque chose à manger ?

Rien qu’à l’idée, son estomac protesta et il secoua la tête avec véhémence.

- Au moins c’est clair, commenta-t-elle avec ironie. Tu viens, Marlène ?

Elle dut poser une main sur le bras de son amie et la diriger doucement vers la porte pour que Marlène sorte de la pièce avec réticence, non sans avoir jeter un ultime regard dans sa direction. Regulus ne la quitta pas des yeux avant que le battant ne se referme dans son dos, une sensation étrange aux creux de la poitrine.
Quand il se détourna enfin pour faire face à Dumbledore, il vit le sourire goguenard de Sirius qui se tenait à ses côtés. Il fusilla son frère du regard.

- Elle va revenir, t’en fais pas Reg, se moqua-t-il.
- Sirius !

Evidemment, il eut l’audace d’éclater de rire. Regulus attrapa son oreiller et tenta de lui envoyer à la figure. Trop faible, le projectile n’atteignit cependant pas sa cible et retomba piteusement au pied du lit, ce qui redoubla l’hilarité de son frère. Regulus jura.
Dumbledore les observa un instant, un sourire énigmatique aux lèvres, avant de s’avancer pour récupérer l’oreiller malheureux et le remettre à sa place. Regulus attendit avec appréhension qu’il reprenne la parole.

- Ah les affres de la jeunesse ! Soupira-t-il avec légèreté. Mais allons, nous avons des affaires plus pressantes, n’est-ce pas ? (Il se tourna vers Regulus et son sourire disparut). Je dois reconnaître, monsieur Black, que je ne m’attendais pas à vous revoir en de pareilles circonstances.
- Moi non plus, professeur, avoua-t-il honnêtement.
- Vous vous doutez que votre cas suscite les plus vives réactions au sein de l’Ordre. Certains sont persuadés que je devrais vous livrer au Ministère et aux Détraqueurs, d’autres que nous devrions vous forcer à boire du veritaserum pour obtenir des informations sur le camp adverse, et d’autres encore suggèrent de vous laisser le bénéfice du doute.

Regulus déglutit. Le visage de Dumbledore, strié de rides mais alerte, était redevenu mortellement sérieux.

- Et vous, professeur ? Quel est votre avis ?
- Moi ? Oh, moi je pense que toute cette affaire est bien plus complexe qu’un mangemort qui aurait tourné le dos à son maître et aurait convaincu son frère de l’aider. Voyez-vous, monsieur Black, je pense pouvoir me flatter d’être plus intelligent que la moyenne des sorciers, dirons-nous, et pourtant vous avez découvert une horrible vérité à laquelle je n’aurais jamais pu penser avant aujourd’hui.

Être complimenté par son ancien directeur était bien la dernière chose à laquelle il s’attendait et il lança un regard surpris à Sirius qui se tenait les bras croisés derrière lui. Il se contenta de hausser les épaules.

- J’aimerais toutefois entendre votre récit. Sirius et Marlène m’ont raconté ce qu’ils savaient, mais plusieurs éléments m’intriguent. Accepteriez-vous de me parler ?
- Je ne sais pas…
- Reg !
- Où est l’Horcruxe ? Demanda-t-il en ignorant l’intervention agacée de son frère. Il faut qu’il soit détruit et…
- Je le sais bien, coupa Dumbledore avec une touche d’impatience dans la voix. Et nous le ferons. Mais il est essentiel pour cela que vous me racontiez votre histoire.

Regulus serra le poing contre ses couvertures à en faire blanchir ses jointures. Il ne voyait pas où voulait en venir Dumbledore. L’important n’était clairement pas lui, mais l’Horcruxe et la part d’âme de Voldemort qu’il contenait. Ils perdaient du temps. Plus que tout, il avait l’impression que sous ses airs avenants et ses demandes mesurées, Dumbledore ne lui laissait pas le choix. Or, il commençait à en avoir assez de ne pas avoir le choix. Descendre dans cette caverne et dérober l’Horcruxe avaient été son dernier choix, un choix que personne ne pouvait lui enlever ou ne lui avait dicté.

- Qu’est-ce que vous voulez savoir… ? Il n’y a rien à dire… J’ai découvert pour l’Horcruxe grâce à Kreattur, j’ai voulu le détruire…
- Kreattur, votre elfe, c’est bien cela ?
- Oui mais…
- A-t-il lui-même prononcé le mot ? Voldemort lui avait-il révélé ce qu’il avait créé ?

Rien que l’idée du Seigneur des Ténèbres confiant une chose si importante à un elfe était risible et Dumbledore le savait parfaitement. Regulus secoua la tête, impatient.

- Non, évidemment, je l’ai plus deviné, explicita-t-il. Enfin, ça m’a pris du temps. Quand Kreattur est revenu cette nuit-là, il se tordait de douleur et ne cessait de répéter que le Seigneur des Ténèbres avait fait de la « mauvaise magie ». Je n’étais pas naïf, je savais depuis longtemps qu’il expérimentait avec de la magie noire, mais là… Les mots qu’employaient Kreattur n’étaient pas anodins. Ça allait au-delà de tout ce que je connaissais…
- Comment ça ? Intervint Sirius.
- Il disait qu’il avait senti une magie humaine dans le médaillon, précisa-t-il. Au début, j’ai cru qu’il hallucinait. La trace magique des objets et des sorciers est différente, toutes les personnes qui étudient les sortilèges le savent. Un objet n’est jamais magique en soi, un sorcier l’a toujours ensorcelé, mais l’enchantement a une durée limitée dans le temps en fonction de sa puissance. Certains objets pourront restés enchantés des siècles et d’autres à peine un an.
- C’est exact, confirma Dumbledore d’un ton docte. Il est évident que le Choixpeau, dont l’enchantement perdure maintenant depuis près de dix siècles, et une amulette farceuse de chez Zonko ne relèvent pas du même type de magie.
- Voilà ! Mais Kreattur affirmait que le médaillon était magique. En lui-même, je veux dire.

Maintenant qu’il avait commencé, Regulus n’arrivait plus à s’arrêter. Il avait besoin de savoir que Dumbledore et Sirius le croyaient, qu’il n’avait pas rêvé tout ce qui s’était passé et surtout qu’il avait fait ce qu’il fallait.

- La magie elfique est très sensible et infiniment riche, abonda Dumbledore avec révérence. Continuez, monsieur Black, je vous prie.
- Je ne comprenais pas pourquoi il avait ressenti ça… Alors j’ai cherché. Beaucoup de livres parlaient de magie noire, très noire même, mais aucun ne mentionnait comment l’essence magique d’un sorcier pouvait littéralement être séparée en partie de lui pour être placée dans un objet. Et puis, ça n’aurait eu aucun sens. Finalement, après plusieurs jours, je suis tombée sur un mot… Horcruxe.
- Simplement le mot ?
- Non, avoua-t-il. C’était un vieux livre qui n’est plus édité depuis longtemps, mais qui se trouvait dans la bibliothèque de Square Grimmaurd : Secrets les plus sombres des forces du Mal.
- Evidemment qu’il était là… commenta Sirius dans sa barbe.
- Tout concordait. La puissance de l’objet, les maléfices placés autour pour sa protection, la magie noire que Kreattur avait ressenti. Ce n’était pas la trace d’un acte ou d’une essence magique… C’était un fragment d’âme. Je me suis rappelé que le Seigneur des Ténèbres s’était vanté d’avoir repoussé les frontières de ce qu’on croyait possible, il avait dit que…

Il s’interrompit en réalisant à qui il parlait, mais Dumbledore le regarda intensément par-dessus ses lunettes en demi-lune. Il eut un mouvement de main décontracté, comme s’il l’encourageait à poursuivre.

- Oui ? Dit-il.
- Il avait dit que « même cet idiot de Dumbledore n’aurait jamais pu atteindre ce qu’il avait accompli ». Ce sont ses mots, pas les miens, ajouta-t-il presque défensivement.

Dumbledore sourit avec indulgence.

- Oh je n’en doute pas. Même après toutes ces années, Voldemort n’a toujours pas compris une chose essentielle : ce qu’il a accompli ne m’intéresse guère. Il y a des formes de magie bien plus puissantes et bien plus anciennes, mais il est incapable de le comprendre.

Regulus aurait aimé demandé au directeur ce qu’il entendait par là. Il ne voyait pas ce qui pouvait être plus puissant comme magie que celle qui donnait accès à l’immortalité.

- Vous comprendrez un jour, monsieur Black, assura Dumbledore comme s’il percevait son scepticisme. Quand vous serez aussi vieux et aussi sénile que moi, vous comprendrez. Mais passons. Vous avez donc trouvé vos informations dans ce livre ?
- Euh oui… celui-là et dans divers documents…
- Qu’entendez-vous par « documents » ?

Regulus hésita.

- Des carnets, des journaux… répondit-il évasivement.

Mais évidemment Sirius tiqua. Il le fixa un instant et Regulus vit presque l’illumination s’allumer dans ses yeux.

- Non… Tu as osé… ? S’exclama-t-il, un immense sourire aux lèvres. Reg, tu t’es découvert une âme de rebelle par Merlin !
- Sirius !
- Pardonnez mon ignorance, intervint Dumbledore avec légèreté, mais je crois que la conversation m’échappe…
- Ce n’est rien, professeur, juste des carnets de famille…
- Les carnets de la vieille tante Elladora oui ! Ils sont dans la bibliothèque privée de Orion, nos parents nous ont interdit d’y toucher. Même pour les Black, les recherches et les notes d’Elladora étaient considérées comme une magie très noire… Rien d’étonnant quand on sait qu’elle a instauré comme tradition qu’on coupe les têtes des elfes de maison !
- Je vois… Et cette tante Elladora mentionnait les Horcruxes ?
- Elle n’en a jamais fait elle-même, s’empressa de préciser Regulus. Mais elle connaissait le principe. C’est en croisant ses recherches avec les Secrets les plus sombres des forces du Mal que j’ai fini par être sûr de moi.

Vidé de ses forces, sa voix s’éteignit sur ce constat. Il regarda tour à tour son frère et son ancien directeur. Si l’expression du premier reflétait l’horreur et l’inquiétude que lui inspiraient la situation, le vieux sorcier était plongé dans ses pensées et Regulus avait l’impression qu’il le regardait sans le voir, comme si son esprit était en train d’avancer un pion durant une partie d’échec. Il se demanda un instant s’il était ce pion. Un pion à la solde de Voldemort qui s’était retourné contre lui. Il était passé du noir au blanc sur l’échiquier. De l’encre obscure de la marque aux flammes aveuglantes du phénix. Des ténèbres de la caverne à l’espoir lumineux de de la résistance… Il avait déséquilibré le jeu.

- Remarquable, approuva finalement Dumbledore. Cette découverte va s’avérer fondamentale… Il faut que j’y réfléchisse bien évidemment, mais vous nous avez ouvert une voie inattendue monsieur Black.
- Ravi, dit-il laconiquement, fatigué par les discours grandiloquents. Mais vous allez le détruire, n’est-ce pas ? L’Horcruxe ?
- Ça ne sera pas évident, mais bien entendu. J’ai peur qu’une magie ordinaire ne puisse cependant rien face à un objet d’une telle puissance.
- Il faut que l’Horcruxe soit exposé à une source de magie tellement destructrice qu’il ne pourra pas se reconstituer de lui-même… Enfin, c’est ce que disait Elladora.
- Je vois… répéta Dumbledore. Cela réduit les possibilités.

Regulus se redressa à nouveau.

- Vous avez des idées, professeur ?
- Des idées ? Toujours. Les plus évidentes qui me viennent à l’esprit sont des sortilèges puissants et destructeurs mais dangereux comme le Feudeymon. Le venin de certaines créatures magiques pourrait aussi faire l’affaire… Les crochets d’un basilic ou le dard d’un manticore. Le souffle du Nundu est aussi mortel, mais il serait sans doute difficile de « capturer » un souffle.

A ses côtés, Sirius paraissait sceptique et il dévisagea leur ancien directeur, bras croisé et sourcils froncés. Visiblement, il n’était pas d’humeur à se voir réciter l’intégralité de Vie et Habitat des Animaux Fantastiques par Norbert Dragonneau.

- Sans vouloir jouer le Détraqueur qui casse l’ambiance, dit-il, tout ce que vous venez de citer est assez rare, voire impossible à se procurer non ? Et pour le Feudeymon, c’est un sort noir très puissant qui pourrait vite dégénérer…
- Finement observé, monsieur Black. Mais heureusement pour nous, nous ne manquons ni de contacts sur le marché noir ni de sorciers brillants. Maintenant, si vous voulez m’excusez, il me semble que j’ai fort à faire.

Incrédule, Regulus mis une seconde à réaliser que la conversation était terminée. Dumbledore lui adressa simplement un sourire énigmatique et un hochement de tête reconnaissant avant de se diriger vers la porte. Sa robe pourpre parsemée d’étoile bruissa en douceur sur le vieux parquet tandis qu’il s’éloignait. Regulus le regarda avec une pointe d’appréhension, comme si toute cette affaire lui échappait soudainement pour reposer désormais entre les mains du directeur de Poudlard. Rationnellement, il savait qu’il était plus amène que lui de s’occuper de l’Horcruxe, mais il se retrouva étrangement démuni en réalisant qu’il avait mené à bien la tâche qu’il s’était fixé.
Pourtant, avant de franchir le seuil de la chambre, Dumbledore se retourna. Regulus sentit ses yeux bleus le traverser par-dessus ses lunettes en demi-lune et il frissonna.

- Une dernière chose, dit-il d’une voix solennelle. J’ai conscience que tout cela doit être perturbant pour vous, mais sachez une chose monsieur Black : ce que vous avez fait n’est que le début de ce qui mènera Voldemort à sa perte. Et vous n’auriez pu montrer un plus grand courage, ni un esprit plus brillant.

Sur ces mots, la porte se referma derrière lui et le silence tomba lourdement. Regulus resta un long moment à contempler l’endroit où s’était tenu le directeur, une boule chauffée à blanc au creux de la gorge. Il n’avait jamais estimé l’opinion que Dumbledore pouvait avoir de lui, ils n’avaient jamais même véritablement parlé, mais sa reconnaissance aujourd’hui l’atteignait plus qu’il ne voulait bien l’admettre.
Epuisé, il s’affaissa une dernière fois contre son oreiller. La douleur au niveau de son avant-bras se réveilla et tout son corps se crispa, endolori. Il fit malgré tout l’effort de tourner la tête vers Sirius qui l’observait depuis le pied du lit, inexpressif.

- Quoi ? Murmura-t-il.
- Rien… Tu devrais dormir maintenant.
- Je ne suis pas fatigué, rétorqua-t-il par réflexe.
- C’est ça… Et moi je vais me marier avec Kreattur.
- Cassidy sera ravie.

Sirius eut un vague sourire et roula des yeux. D’un pas silencieux, il se rapprocha jusqu’à être à sa hauteur et se pencha en avant. De près, Regulus pouvait voir ses traits tirés, mais aussi les émotions qui valsaient dans les yeux de son frère. Il lutta pour ne pas s’endormir, mais la tête lui tourna brusquement et il se sentit dériver.
Il était presque endormi lorsque la main de Sirius vint lui ébouriffer doucement les cheveux, comme il l’avait fait à onze ans, perché sur le marchepied du train avant de partir pour Poudlard.

- Dors bien, Reg, souffla-t-il.

Et les ténèbres l’engloutirent à nouveau.

[Suite en-dessous]
Dernière modification par annabethfan le lun. 18 mai, 2020 12:11 pm, modifié 2 fois.
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Re: Au temps des Maraudeurs - Terminé [Harry Potter]

Message par annabethfan »

Les jours suivants, il alterna entre des périodes de veille et de sommeil. Quand il se réveillait, il trouvait toujours une fiole de potion revigorante sur sa table des nuits et son bandage avait été changé minutieusement. La douleur régressait progressivement, même s’il devenait évident qu’il garderait une cicatrice, juste en-dessous de son tatouage. Il trouvait plutôt ironique que le symbole de sa lutte contre le Seigneur des Ténèbres se trouve si proche de sa Marque. Une des rares fois où Sirius était venu à son chevet, il avait commenté en observant la tête de mort enroulée d’un serpent « si on m’avait dit que tu aurais un tatouage avant moi… » et Regulus s’était surpris à rire.

C’était peut-être une impression, mais il avait le sentiment que quelque chose avait changé entre son frère et lui. Il ne le regardait plus d’un air hanté, comme s’il lui rappelait un passé et une famille qu’il avait voulu oublier à tout prix, mais davantage avec respect et une pointe d’émotion que Regulus n’arrivait pas à identifier.

Marlène passait souvent. Elle ne cessait de lui répéter qu’il pouvait sortir de sa chambre et aller et venir comme bon lui semblait, mais il s’y refusait. Il ne quittait sa chambre que pour se rendre dans la salle de bain au bout du couloir en vérifiant que personne n’était là. Jusqu’à présent, il n’avait croisé aucun membre de l’Ordre et aucun d’eux n’était de toute façon venu le voir. Il les entendait pourtant parfois, surtout quand ils rentraient de mission et que toute la maison semblait s’agiter d’un coup. La veille, Regulus avait entendu Lily Evans éclater de rire et il avait même entrouvert sa porte, surpris. Depuis le rez-de-chaussée, la voix de Sirius lui était parvenue. D’un ton dramatique, Sirius déplorait apparemment la « perte de liberté » de Potter qui, si Regulus avait bien compris, venait de demander la jeune femme en mariage. Il s’était fait la réflexion que c’était une drôle de période pour ce genre de chose, mais que la résistance pouvait prendre parfois des formes surprenantes. Et le sourire niais accroché au visage de Sirius encore dans la soirée en valait la peine.
Ce matin, pourtant, ce n’étaient pas des rires qui avaient empli le quartier général, mais des hurlements de douleur. Regulus, en train de lire à son bureau, avait manqué de lâcher son livre et son sang s’était glacé. Il avait failli se précipiter en bas, mais s’était arrêté en haut de l’escalier, figé. Le pan de mur et la rambarde lui cachaient la plus grande partie du salon, mais il entrevue les frères Prewett entrer en catastrophe, portant entre eux Dorcas Meadowes. Elle était d’une pâleur verdâtre et maladive, les dents serrées, et surtout une jambe en sang. Ses longs cheveux bruns et épais étaient répandus en désordre sur sa lourde poitrine qui se soulevait avec rapidité. Derrière eux, Evans se précipitait, une trousse de secours et une mallette de potions dans les bras. Regulus avait retenu un haut le cœur quand les cris de Dorcas avaient repris, déchirants et glaçants. Dans son esprit, ils résonnèrent en écho avec les cris de douleur d’une autre femme, il y a longtemps… Il était retourné s’enfermer dans sa chambre, l’image de Gemma Ackerley brûlante derrière ses paupières closes.

Au bout d’une heure, les hurlements avaient cessé et l’agitation était retombée. Plus déterminé que jamais, Regulus avait passé la journée plongée dans un livre que lui avait fait parvenir Dumbledore sur le venin des créatures magiques. Peut-être un moyen de l’inclure et de l’occuper durant ses longues journées.
Le soleil commençait à disparaître derrière l’horizon lorsque sa porte s’était ouverte sur Sirius. Il avait l’air fatigué, comme souvent, mais il avait encore sa jambe et Regulus estimait que c’était une victoire pour aujourd’hui.

- Tiens Reg, étonnant de te trouver là ! Lança-t-il en guise de salutation. Tu as bougé de trois centimètres depuis hier non ?
- Quel esprit…

Sirius haussa les épaules – sa façon sans doute de reconnaître son manque d’inspiration – et se laissa tomber sur le lit avec nonchalance. Regulus le rejoignit avec plus de mesure.

- Des nouvelles de Dumbledore ? Demanda-t-il pour la dixième fois au moins.
- Parfois, je me demande si tu n’as pas le béguin pour lui plutôt que pour Marlène, railla Sirius. « Dumbledore par-ci, Dumbledore par-là ».
- C’est sérieux, Sirius !
- Je sais, ça l’est toujours avec toi, soupira-t-il. Mais pour te répondre, oui. C’est pour ça que je venais te voir en fait. Réunion exceptionnelle de l’Ordre ce soir et tu es invité. Ou plutôt ta présence est requise.
- Vraiment ?

Son incrédulité sonna à ses propres oreilles.

- Faut croire. Je pense que Dumbledore a enfin trouvé comment détruire l’Horcruxe ou alors il a trouvé de nouvelles informations. Tous les membres qui n’ont pas de missions essentielles y assisteront.
- Mais… Ils ne savent pas…
- Pour l’Horcruxe ? Non, pas pour l’instant. Mais ça ne m’étonnerait pas que Dumbledore dévoile son existence aux autres ce soir.
- Quoi ? S’écria-t-il, indigné. Comme si vous n’étiez pas déjà tous une cible pour le Seigneur des Ténèbres ! Et je croyais que vous aviez un traître dans vos rangs, vous ne pouvez pas…
- Je sais, coupa Sirius d’une voix ferme. Tout le monde ne va pas être mis au courant, seulement ceux auxquels Dumbledore fait confiance.
- Mais…
- Ça ne servirait à rien de le cacher aux autres de toute façon parce que… Dumbledore a des soupçons… Il pense… Il pense qu’il n’y aurait pas qu’un seul Horcruxe. On va avoir besoin de l’aide de tout le monde.

Regulus eut l’impression de rechuter dans le lac. L’horreur ressentie lorsqu’il avait compris ce que le Seigneur des Ténèbres avait réussi à accomplir se multiplia. Déchirer son âme en deux était une chose, la déchirer en plusieurs fragments revenaient à fragmenter son humanité même. Ses mains se mirent à trembler et il serra les poings, au bord de la nausée.

- Merlin… souffla-t-il.
- Tu l’as dit…

D’un même ensemble, ils tournèrent la tête et leur regard s’accrocha. Regulus déglutit.

- Comment va Meadowes ? S’enquit-il.
- Comment… ?
- Je l’ai entendu… Quand les Prewett l’ont ramené.

Sirius grimaça.

- C’était pas beau à voir d’après Lily… Mais elle va bien. Un sort a heurté un mur derrière elle et il s’est effondré sur sa jambe. Elle est restée coincé plusieurs minutes avant que les autres parviennent à la dégager. Elle aura peut-être encore mal quelques jours et une cicatrice sur la cuisse, mais elle marche et va très bien. On a eu pire.
- Je sais…

Il se souvenait des rares batailles dans lesquelles il s’était retrouvé contre les membres de l’Ordre. Il s’agissait souvent de duels entre quelques sorciers, jamais rien d’important, mais il avait été terrifié à chaque fois de se retrouver face à son frère ou à Marlène. Jusqu’au jour où c’était vraiment arrivé. Il l’avait laissé repartir, mais il savait que plusieurs mangemorts n’auraient pas hésité à la tuer, Bellatrix en tête. D’autres se contentaient de sorts offensifs, il le savait aussi, et il avait toujours fait parti de ceux-là quand il le pouvait.
Sirius dû deviner ses pensées car il claqua soudain des doigts, le ramenant à la réalité.

- Pour ce que ça vaut, dit-il d’un ton rapide, comme si les mots lui brûlaient les lèvres, je suis fier de toi.
- Non, tu ne l’es pas… objecta-t-il et sa voix paraissait si enfantine qu’il rougit.
- Oh Reg… Tu as enfin ouvert les yeux, tu as tourné les dos à Tu-Sais-Qui alors que toute la famille te disait de croire en lui… Si, je suis fier, je crois que je peux le dire aujourd’hui. Et… tu sais ce que tu m’as dit ? A Square Grimmaurd ? Que j’avais choisi James plutôt que toi ?

Regulus hocha doucement la tête, une boule coincée dans la gorge.

- Je n’ai pas choisi James, le détrompa-t-il. Je me suis choisi moi, j’ai choisi de survivre. Tu as choisi notre famille. Mais je commence à réaliser que… ce n’est peut-être pas incompatible. Je ne retournerai jamais vers les Black, mais je n’ai plus envie de te laisser derrière moi.
- Moi non plus…

L’aveu, prononcé d’une voix à peine plus haute qu’un murmure, se suspendu entre eux. Contrairement à la promesse qu’ils s’étaient faite enfants un soir d’orage, ils ne se jurèrent rien. Ils n’étaient pas doués tous les deux pour tenir leur parole, mais faire de leur mieux serait déjà un bon début.
Le silence commençait à devenir gênant et Sirius se racla bruyamment la gorge, détournant le regard. Il se redressa, puis passa une main dans ses cheveux comme pouvait le faire Potter avant de la plonger dans sa poche.

- Au fait, reprit-il, j’ai du courrier pour toi.
- Moi ? De la part des parents ?
- Non, ils n’ont pas encore répondu… La lettre vient des Etats-Unis.

Etonné, Regulus fronça les sourcils. Depuis plusieurs jours, il envoyait des lettres à ses parents pour justifier son absence étrange. Il avait prétendu être parti en Irlande pour reprendre contact avec des amis de la famille et élargir son cercle d’influence. Il avait dû être assez convaincant car sa mère lui avait simplement répondu que c’était une excellente idée et de représenter le nom des Black avec fierté pendant son voyage. Sirius réceptionnait les hiboux pour lui et l’aidait parfois même à entretenir la correspondance en lui dictant des passages enflammés sur les paysages Irlandais. Regulus le soupçonnait de trouver l’idée de duper leur mère très divertissante.

- Des Etats-Unis ?
- Ne me regarde pas comme ça, c’est pour toi, dit-il en lui tendant l’enveloppe. Ouvre-la, on verra bien.

Regulus hésita. Il ne connaissait qu’une seule personne aux Etats-Unis, mais le fait qu’elle lui écrive lui semble improbable. Sa curiosité eut finalement raison de sa réserve et il brisa le sceau apposé sur la lettre. Il n’y avait aucun parchemin à l’intérieur, juste une photographie. Avec précaution, il la saisit doucement.
Il manqua de la relâcher sous le coup de la surprise. Dans le cadre de la photo, Elizabeth Yaxley se tenait assise dans un fauteuil, un bébé sur les genoux. Elle avait la tête tournée vers lui et souriait, attendrie. Elle paraissait transformée. Son visage était plus doux et elle n’avait plus cette expression hautaine qu’elle arborait à Poudlard. Le bébé, lui, devait avoir quelques mois. Il éclatait de rire en secouant ses petits bras, une bulle de salive au coin de la bouche. Ses cheveux avaient déjà la blondeur si caractéristique des Rosier.
Lentement, Regulus retourna la photographie. Au dos, une seule ligne s’étalait d’une écriture élégante : « Je voulais simplement te présenter Archibald Regulus Yaxley. Nous sommes heureux grâce à toi. Encore merci. EY ». Pour la première fois depuis des mois, les larmes lui montèrent aux yeux.

- Il louche un peu, non ? Commenta Sirius.
- Tais-toi, espèce d’imbécile.
- T’es sûr que… Je veux dire, elle t’envoie la photo et elle a donné ton nom au gamin… Il ne s’est rien passé entre vous hein ?

L’émotion quitta Regulus pour être remplacée par l’indignation en un quart de seconde.

- Sirius ! Arrête de vouloir me caser avec tout le monde. Marlène, Dumbledore, Yaxley ! C’est qui le prochain ?
- Kreattur ?

Regulus ne prit même la peine de répondre et lui donna un coup dans l’épaule alors que le rire de Sirius, si semblable à un aboiement de chien, résonnait contre les murs. Il eut envie de l’étouffer avec son oreiller mais se contenta de le pousser du lit. Sirius chuta avec brusquerie sans cesser de rire.

- T’es désespérant, déplora Regulus.

Sirius aurait sans doute continué à rire un moment si Marlène n’avait pas passé la tête par l’encadrement de la porte. Elle regarda la scène, perplexe, puis secoua la tête en souriant.

- Si vous avez terminé, tout le monde vous attend. Dumbledore est arrivé.
- On descend tout de suite.

Sans attendre, ils emboîtèrent le pas à Marlène et Regulus plia la photo pour la mettre dans sa poche. Le cœur battant, il descendit le vieil escalier qui craqua sous ses pieds. Il était curieux de voir les membres de l’Ordre que Dumbledore estimait digne de confiance. Dans la cuisine, le directeur était effectivement déjà là et présidait l’assemblée. Autour de la table, les frères Prewett, Potter et Evans, Edgar Bones et Maugrey Fol Œil étaient également présents.

- Les retardataires, maugréa Maugrey. Pas trop tôt. Asseyez-vous.

Le dos raide, Regulus pris place entre Marlène et Sirius. Il remarqua alors le médaillon, posé au centre de la table. La chaîne en or brillait légèrement et le S en forme de serpent serti de pierres précieuse jetait des reflets verts sur le bois verni. Vu les regards de crainte et de dégoût qu’il suscitait, Regulus devina que Dumbledore avait déjà expliqué aux autres sa véritable nature.
Il promena son regard sur les membres de l’Ordre jugés dignes de confiance par le directeur. Aucun choix ne l’étonna, mais il se demanda ce que Potter et Sirius pouvaient penser en constatant que Cassidy, Pettigrow et Lupin avaient été écartés. Leur expression renfrognée lui donna un semblant de réponse.

- Bien, je pense que nous pouvons poursuivre, déclara Dumbledore. Comme je viens donc de l’expliquer, nous avons de fortes raisons de penser que Voldemort a déchiré son âme au-delà de tout ce que nous aurions pu imaginer. La tâche qui nous attend ne sera ni simple ni sans danger, mais j’ai une foi inébranlable en chacun d’entre vous. Ce n’est qu’en conjurant nos efforts que nous parviendrons à faire advenir la plus grande crainte de Lord Voldemort : le rendre mortel. (Il marqua une pause solennelle, puis désigna le médaillon d’un mouvement gracile). Et tout commence aujourd’hui avec cet objet.

- Vous êtes sûr, professeur ? Demanda Evans d’une voix faible. Je veux dire, vous êtes sûr qu’un morceau de son âme est… là-dedans ?
- La certitude n’est jamais totale, miss Evans, mais je pense pouvoir affirmer sans crainte de me tromper que oui. Nous allons de toute façon le savoir immédiatement.
- Comment ? Dit Gideon.
- En le détruisant, répondit Dumbledore d’une voix tranquille.

Une vague de murmure parcouru l’assemblée et Regulus sentit son ventre se serrer d’appréhension. D’après ses lectures, un Horcruxe ne se laissait pas détruire si facilement.

- Au risque de me répéter : comment ? Demanda à nouveau Gideon.
- Avec ceci.

D’un geste leste, Dumbledore déposa un objet courbé et sombre devant lui. Regulus imita les autres et se pencha en avant pour mieux voir. Ce n’était pas un objet… C’était un dard de manticore. La base était encore teintée de sang séché.
Edgar Bones émit un sifflement impressionné et souffla un panache de fumée grise qui se répandit dans la pièce avec une odeur acre de tabac.

- Albus, vous m’impressionnez un peu plus chaque jour. Où avez-vous réussi à trouver cela ?
- Nos contacts des marchés parallèles sont d’une efficacité remarquable.
- Vous remercierez Fletcher dans ce cas, dit-il, amusé.

Dumbledore inclina la tête.

- Je n’y manquerai pas. Bien, ajouta-t-il, ne perdons pas davantage de temps. Monsieur Black, si vous voulez bien.

Un moment de flottement passa, le temps que Regulus comprenne que le directeur de Poudlard s’adressait à lui et non à Sirius.

- Quoi ?
- Je pense que personne ici ne peut nier que l’honneur vous revient après tous les efforts que vous avez fournis.
- Non, je…
- Arrête de jouer au modeste, Black ! S’agaça Gideon. Fais-le, c’est tout.

Regulus déglutit. Sa réticence n’avait rien à voir avec de la modestie.

- Professeur, tenta-t-il, je suis sûr que quelqu’un d’autre pourrait…
- On pourrait tous, aboya Maugrey. Mais c’est à toi qu’on le demande, Black !
- Un problème ? Renchérit Fabian, provocateur.

Ce n’était pas une demande, songea soudain Regulus dans un éclair de lucidité. C’était un test, une sorte d’épreuve perverse pour leur prouver sa loyauté. Il retint son instinct qui lui disait de les envoyer balader. Il ne devait rien à ces gens et ne faisait aucunement parti de leur organisation secrète. Mais avant qu’il ait pu ouvrir la bouche pour dire à Fabian Prewett d’aller se mettre sa baguette où il pensait, Marlène se tourna vers lui.

- Je pense que tu devrais le faire, dit-elle doucement. Le professeur Dumbledore a raison. Tu as mérité de le faire. Et puis, tu l’as dit toi-même non ? « J’ai volé le véritable Horcruxe et j’ai l’intention de le détruire dès que je le pourrai ». Tu le peux aujourd’hui.

En entendant Marlène citer les mots qu’il avait lui-même écrit, Regulus sentit sa résolution vaciller. Elle n’avait peut-être pas tort… Il avait manqué de perdre la vie pour obtenir cette Horcruxe et il serait logique qu’il soit celui qui le détruise.

- D’accord, accepta-t-il finalement, la conscience lourde. Comment on procède ?

Tout le monde se tourna vers Dumbledore.

- Il faut parler Fourchelang pour ouvrir le médaillon. Quand cela sera fait, l’Horcruxe tentera de se défendre. Je ne sais pas comment, mais il faudra faire vite. Poignardez-le au cœur avec le dard du manticore et il devrait normalement être détruit.
- Le Fourchelang ? S’étonna Potter. J’avais pris divination en option, mais quelqu’un connaît le Fourchelang ? Vraiment ?
- Je le comprends, nuança Dumbledore. Et bien que je sois incapable de tenir une conversation en cette langue, je suppose qu’un simple mot devrait faire l’affaire. Vous pardonnerez mon accent.

Un rire nerveux parcourut l’assemblée.

- Bien, êtes-vous prêt, monsieur Black ?
- Oui…
- Tenez.

D’une main ferme, Dumbledore lui tendit le dard de manticore et Regulus s’en saisit avec précaution, le cœur battant. Renversé contre le dossier de son siège, Gideon l’observa d’un œil critique.

- Fais gaffe, Black, lança-t-il d’un air goguenard. Ne te plante pas avec.
- Ne nous plante pas avec, rectifia Fabian.

Regulus les ignora. Debout face à la table, il se concentra sur le médaillon. Quelque chose semblait remuer à l’intérieur, comme si le fragment d’âme en son sein comprenait ce qui se tramait autour de lui. Regulus en ressentit une certaine satisfaction. L’âme avait raison d’avoir peur.

- A trois, ordonna Maugrey. Que tout le monde reste sur ses gardes, baguette en main.
- Vigilance constante, approuva Edgar Bones dont la pipe avait disparu.
- Un… deux… murmura Sirius, tendu. Trois !

Un long sifflement rauque sortit de la bouche de Dumbledore. Regulus aurait été incapable de deviner ce qu’il signifiait, mais les deux volets en or du médaillon s’ouvrirent brusquement dans un claquement plaintif. A l’intérieur, lovés derrière les ovales en verre, deux yeux sombres et envoûtants le fixèrent.

- Transperce-le !

Regulus leva le bras, celui qui portait encore la Marque et la cicatrice des Inferi. Les yeux se mirent à tourner dans tous les sens, agités, et il suspendit son geste, fasciné. La magie qui se dégageait de l’objet était plus forte que tout ce qu’il avait vu dans sa vie. Une voix sifflante et glaciale s’éleva alors du médaillon :

- J’ai vu ton cœur, j’ai lu ton esprit…
- Monsieur Black, ne l’écoutez pas, dit Dumbledore d’une voix dure.
- J’ai vu tes ambitions, j’ai vu tes peurs, tes doutes…

La voix semblait le paralyser et son bras trembla.

- L’éternel petit dernier, l’enfant dont personne n’avait besoin, susurra le médaillon. Toujours dans l’ombre d’un frère qui était l’héritier. Un nom trop lourd à porter pour un petit roi sans pouvoir. Je pourrais t’apporter tant de choses, la reconnaissance que tu n’as jamais eue…
- Reg ! Hurla Marlène. Reg, ne l’écoute pas ! Tue-le !

Comme emprisonné par le regard perçant de Voldemort, Regulus avait horriblement conscience des membres de l’Ordre autour de lui. Il leva le dard de manticore un peu plus haut, prêt à frapper, lorsque le médaillon se mit à frémir. Une fumée argentée émergea soudain des ovales de verre, languissante et ondulante comme un serpent. Effrayé, Regulus recula de plusieurs pas. La fumée s’éleva vers le plafond, puis se rassembla jusqu’à prendre forme humaine. Elle ondulait dans l’air, se précisant à mesure que les secondes s’égrenaient. Un corps féminin apparut. Des grands yeux, des cheveux mi-longs, un nez en trompette. Le ventre tordu par la peur, Regulus reconnut avec effroi Gemma Ackerley.

- Que crois-tu faire ? Dit-elle d’une voix glaciale et atrocement doucereuse, comme si elle se moquait de lui. Tu veux jouer au héros ? Oh Regulus, toi et moi nous savons que tu n’es pas un héros.
- Regulus !
- Tu n’arrives pas à m’oublier après tout ce temps parce que tu sais ce que tu m’as fait. Tu as dû regarder les larmes de mon frère en sachant que tu avais scellé mon destin et le tien ce jour-là.

En périphérie de sa vision, Regulus voyait Potter serrer les poings. Il savait que la seule chose qui l’avait poussé à ne pas le dénoncer à l’époque était son amitié avec Sirius, mais ça ne l’empêchait pas d’avoir l’air furieux. Comme si l’Horcruxe avait intercepté son regard, la fumée se mit à vaciller. Les traits de Gemma Ackerley se brouillèrent pour devenir ceux d’un jeune homme aux cheveux en bataille et au nez droit surmonté de lunettes. Un mouvement de surprise parcourut les membres de l’Ordre en découvrant James Potter en être de fumée au-dessus du médaillon.

- Tu n’as rien d’un héros, asséna-t-il, toujours de la même voix qui émanait de l’Horcruxe depuis le début. Pourquoi crois-tu que Sirius m’ait choisi plutôt que toi ? Tu es lâche, incapable de penser par toi-même. Tu suis aveuglément les ordres.
- Mais transperce-le ! S’écria Sirius au loin. Reg, c’est faux ! Arrête de l’écouter !
- Tu n’es plus son frère, il te l’a dit. C’est trop tard. J’ai pris ta place.

Regulus se mit à trembler. Il aurait préféré retourner au fond du lac. L’Horcruxe avait raison : James Potter était tout ce qu’il n’était pas. Loyal, courageux, drôle, expressif. Une colère brûlante s’enflamma au creux de son ventre. Il en avait assez et il s’avança à nouveau, le dard du manticore fermement dans sa main.
L’image de Potter se brouilla alors. La fumée ondula à nouveau, s’enroulant sur elle-même, puis forma une silhouette allongée. Le visage anguleux de Walburga se dessina. Puis son corps se forma, sa lourde robe, ses jambes. Sur la table, le médaillon frémissait toujours plus et produisait un cliquetis entêtant. Regulus avait la nausée. Il contempla le double de sa mère, hypnotisé et épuisé.

- Une déception ! Cracha-t-elle. Voilà ce que tu es ! Nous avions placé tous nos espoirs en toi, ton père et moi, et regarde-toi ! Un traître à son sang, un traître envers sa propre famille. Un traître au noble nom des Black !
- Réveille-toi mon garçon, l’enjoignit Edgar Bones. Bats-toi !
- Reg, tu peux mettre fin à tout ça !
- La Harpie n’a jamais su ce qu’était une famille, ne l’écoute pas !
- Tu étais censé devenir l’hériter, tu n’es même pas capable de faire mieux que ton frère ! Quelle honte pour…

Avec un cri de rage étranglé, Regulus abattit le dard du manticore. Un fracas métallique déchira l’air et un long cri aigu d’agonie retentit. Les doubles monstrueux de Gemma, Potter et Walburga hurlèrent de concert avant de disparaître brutalement. Haletant, Regulus contempla les fragments du médaillon dont le verre avait éclaté en myriades brisées.
Un silence de mort pesait sur la pièce. La soie tâchée au fond du médaillon fumait légèrement, mais les yeux sombres de Voldemort avaient disparu. L’âme qui vivait dans l’antique objet ayant un jour appartenu à Salazar Serpentard avait cessé de vivre. Vidé de ses forces, Regulus manqua de s’affaisser à genoux et il ne resta debout que grâce à Marlène qui se précipita vers lui. Il s’effondra contre elle.

- C’est terminé, lui souffla-t-elle. Je suis tellement fier de toi, Reg… C’est terminé.

D’une certaine façon, elle avait raison. C’était terminé. Mais si Dumbledore avait raison, il restait encore des Horcruxes. Il leur faudrait peut-être des années voire des décennies pour les traquer et les détruire. Peut-être que la mort de Voldemort viendrait de façon inattendue, qu’un nouvel élément viendrait encore compliquer les choses… Regulus ne voulait pas savoir. Il préférait se concentrer sur aujourd’hui et sur maintenant.
Autour de lui, les autres commencèrent à s’animer à nouveau. Les frères Prewett baissèrent lentement leur baguette, Maugrey Fol Œil et Edgar Bones s’approchèrent du médaillon avec prudence, Potter enlaça Evans dans ses bras, Sirius se laissa tomber sur sa chaise le visage pâle et Dumbledore lui adressa un sourire bienveillant mêlé de gravité.
Regulus vécut le reste de la soirée dans une sorte de brouillard, hébété. Il remarqua à peine le directeur s’éclipser, ni le dîner qui fut dressé à la va vite par Evans et Fabian. Il mangea presque par automatisme en répondant par monosyllabes aux quelques félicitations lancées dans sa direction. L’humeur semblait tellement plus légère qu’il avait du mal à s’y ajuster. Il ne savait toujours pas ce qui allait advenir de lui. Il ne pouvait décemment pas retourner chez les mangemorts, ni se battre ouvertement pour l’Ordre. Être un espion ? Pourquoi pas… Il avait mal à la tête et il se résolut à arrêter de penser. Toutes ces questions pouvaient attendre demain.
Progressivement, il émergea des brumes de son esprit et se reconnecta avec la réalité. Il se surpris à sourire aux blagues idiotes de Potter et de Sirius, aux piques pleines de verve de Gideon et Evans, et même aux grognements de Maugrey. A sa droite, Marlène souriait aussi, le visage baigné par les flammes de la cheminée. Cette même cheminée dans laquelle elle avait jeté sa lettre sans même réfléchir, simplement parce qu’elle lui faisait confiance. Une chaleur réconfortante s’épanouit dans sa poitrine et il était pratiquement certain qu’elle n’avait rien à voir avec l’âtre crépitant.

- Oh montez le son ! S’exclama soudain Potter.

Regulus reporta son attention sur l’autre bout de la table. Edgar Bones tapota le poste radio, en sourdine depuis le début du dîner, et une chanson rythmée aux accents rock and roll retentit. Il ne la connaissait pas, mais il devait avouer que son répertoire musical n’était ni très large ni très actuel. Potter, lui, était déjà sur ses pieds et tendait la main en direction de sa fiancée.

- James… rit-elle en secouant la tête.
- Allez Lily-jolie !
- Non !
- On s’entraîne pour le mariage !

Sirius siffla.

- Merci Patmol !
- T’es impossible…

Mais elle se leva malgré tout. Aussitôt, Potter l’entraîna dans une danse effrénée en la faisant tournoyer sur elle-même. Les frères Prewett se mirent à taper des mains en rythme tandis qu’Edgar Bones riait, sa pipe à nouveau calée entre ses mâchoires.

- Tu ne danses plus comme ça, hein, Alastor ? Lança-t-il à l’Auror.
- Pourquoi, tu veux que je t’invite Bones ?
- Oh non ! Cassie pourrait être jalouse !

Regulus ne s’était pas senti aussi léger depuis longtemps. Les deux fiancés dansaient toujours quand la musique changea pour une nouvelle, au tempo plus rapide encore, et Gideon se leva, enchaînant quelques pas de danse pour aller jusqu’au placard au-dessus de l’évier dont il sorti une bouteille. Le liquide ambré qu’elle contenait brilla à la lueur des flammes. Il commença à servir un verre à tout le monde et Marlène se pencha vers lui, les joues rougies par la chaleur et l’hilarité.

- Tu vas bien ? Demanda-t-elle. Ce n’est pas trop ?
- J’ai l’impression que Potter serait « trop » pour n’importe qui…
- C’est vrai. Tu veux remonter un peu au calme ?

Il hésita une seconde. Du coin de l’œil, il vit Sirius qui s’était joint à Potter, Evans et Fabian dans une folle farandole et il prit sa décision avant que quelqu’un ne lui demande de danser.

- Bonne idée. Tu… tu viens avec moi ?

Marlène haussa un sourcil, mais ne dit rien. Elle se contenta de glisser sa main dans la sienne et de le tirer sur ses pieds. Ils s’éclipsèrent sans que personne ne les remarque… Ou presque. Ils étaient au milieu de l’escalier lorsque Sirius siffla d’un air suggestif. Regulus rougit.

- Laisse-les tranquille ! Rabroua la voix de Evans. Pire qu’un enfant.
- C’est son rôle de grand frère, rétorqua Fabian. Je vous ai raconté la fois où j’ai surpris Gide et la préfète de Poufsouffle qui…

Les voix des autres s’éteignirent quand ils parvinrent au premier étage. Sans lâcher la main de Marlène, Regulus la guida vers sa chambre, ou du moins la chambre qu’on lui avait attribué dans la maison. Il n’avait jamais pensé à demander si quelqu’un d’autre l’occupait avant lui. Quand il referma la porte dans son dos, le bruit de la musique au rez-de-chaussée s’éteignit complètement.

- Folle journée, hum ? Commenta Marlène.
- On peut le dire…

Elle lui sourit.

- Je le suis vraiment, tu sais. Fière de toi. J’avais presque abandonné, je me disais que ça ne servait rien. Mais je le savais. J’avais raison d’y croire.
- Marlène McKinnon, murmura-t-il. La fille qui croyait en moi quand personne d’autre ne le faisait.
- Toujours, affirma-t-elle. N’en doute jamais. Je te l’ai dit le premier jour où on s’est rencontré dans un couloir en pleine nuit. Je prends le risque.
- Gryffondor dans l’âme.
- Si tu le dis…

Regulus laissa échapper un rire incrédule. Elle ne voyait même pas à quel point elle était courageuse. Il aurait aimé lui dire qu’il était fier d’elle aussi, plus qu’elle ne pouvait le soupçonner. Mais il n’avait pas l’honnête de Marlène, ni sa facilité avec les mots. Au lieu de cela, il se rapprocha jusqu’à venir se planter devant elle et elle ne se détourna pas. Merlin ce qu’elle avait changé depuis Poudlard. Cette version plus assurée de l’adolescente qu’il avait connue lui plaisait encore plus.
Preuve en est, ce fut elle qui combla la distance entre eux. Ils étaient si proches qu’il ne savait plus où fixer son attention sur son visage et qu’il sentait son souffle contre sa peau. Il pouvait presque sentir chaque battement de son cœur dans sa cage thoracique.

- Est-ce que je peux… ? Demanda-t-il dans un murmure.

Il avait conscience que c’était la même question qu’il lui avait posé le jour de leurs adieux à Poudlard. Et comme il y a deux ans, sa réponse fut la même.

- Evidemment, dit Marlène.

Sans réfléchir, il passa une main autour de sa taille et l’attira contre lui. Leurs lèvres se rencontrèrent avec frénésie. Il avait l’impression d’avoir attendu ce moment depuis une éternité. Il l’embrassait avidement, sans doute maladroitement, mais sans retenu. Hissée sur la pointe des pieds, elle s’accrocha à ses épaules et approfondi le baiser. Regulus aurait aimé ne plus jamais avoir besoin de respirer. Il aurait aimé que Marlène soit son oxygène.
D’un geste un peu trop précipité, il la guida vers le lit derrière eux et elle manqua de perdre l’équilibre. Ils s’accrochèrent l’un à l’autre en riant doucement, puis Marlène scella à nouveau leurs lèvres ensemble. Comme mues d’une volonté propre, ses mains explorèrent son corps, caressèrent ses hanches et effleurent la peau de ventre. Le souffle court, Marlène se laissa basculer sur le dos et il suivit le mouvement, laissant sa bouche vagabonder vers son cou, sa clavicule, la naissance de sa poitrine. Il n’avait aucune idée de ce qu’il faisait. Au creux de son ventre, une chaleur intense se diffusait et il n’avait aucune envie de l’endiguer.
Marlène émit un gémissement rauque et le repoussa doucement, haletante. Ses prunelles étaient dilatées et son teint avait pris une teinte rosée.

- Tu ne repars pas, n’est-ce pas ? Tu ne feras plus comme si… comme si tout ça n’avait jamais eu lieu ?

Regulus déposa un baiser léger sur ses lèvres écarlates.

- Tu es coincée avec moi, McKinnon, répondit-il simplement. Prépare-toi.

Le sourire éclatant de Marlène valait toutes les promesses de pouvoir au monde.
La tâche serait encore longue. Ils l’ignoraient tous, mais l’Ordre subirait des pertes, une prophétie qui changerait l’avenir du monde magique allait être prononcée, et un enfant né à la fin du mois de juillet deviendrait l’Elu. Mais cela viendrait plus tard. Regulus voulait vivre. Il préférait se concentrer sur aujourd’hui et sur maintenant. Car aujourd’hui il était en vie, il était avec Marlène, et c’était plus qu’il n’avait jamais espéré.


Voilà! J'attends vos commentaires avec impatience comme d'habitude parce que je les adore :D
Perripuce

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Re: Au temps des Maraudeurs - Terminé [Harry Potter]

Message par Perripuce »

Combo toi dans la forme de ta vie et moi dans ma forme normale, on devait s'attendre à des commentaires en deux parties ahah Donc je te préviens : DEUX PARTIES !

Je suis posée dans mon lit, mon chat ronronne à côté de moi et j'ai un dessert aux fraises de l'autre côté ainsi qu'un Secret d'Histoire en fond ... Bon, c'est parti du coup ! Je ne sais pas si j'aurais la foi pour les deux parties, mais tu auras au moins la première ahah
ALERTE MON CHAT ESSAIE DE ME PIQUER MON DESSERT
annabethfan a écrit :Bonjour à tous! J'espère que votre déconfinement se passe bien et que vos proches se portent bien. Je reviens aujourd'hui avec la partie 3 de ce long bonus. D'ailleurs, cette partie est la plus longue :lol: Franchement, je n'ai pas les mots pour exprimer ma fierté. J'ai adoré l'écrire et j'espère que vous aurez autant de plaisir à la lire. J'ai été très contente de revoir d'anciennes lectrices sur le forum, votre retour nous fait à tous hyper plaisir !

Petit rappel : la partie 2 se terminait sur Regulus et Sirius dans la caverne. Ils s'étaient échappé du QG de l'Ordre pour effectuer la mission que Regulus s'était donné, à savoir s'emparer de l'Horcruxe et le détruire. Il venait de boire la potion sur l'île et des Inferi l'avaient emporté dans l'eau. (Mais rassure-toi Cochyo, il n'a pas défunté :lol: )

Bonne lecture !

ALERTE DEUX PARTIES (Perri tu peux être fière MAIS JE LE SUIS TELLEMENT )


Partie 3: L'aurore du crépuscule

Le corps douloureux, Regulus émergea des ténèbres Je trouve ça drôle parce que la deuxième partie s'appelait "au coeur des ténèbres" et du commence celle là en disant qu'il en émerge. Mais c'est symbolique comme première formule, puisqu'il va réellement émerger des ténèbres dans cette partie. . Ou du moins en partie. Il n’arrivait pas à ouvrir les yeux, l’esprit brumeux et fatigué. La seule sensation qu’il percevait avec acuité était la douleur, particulièrement au niveau de son avant-bras. Il pensa à la Marque et un instant il fut persuadé que le Seigneur des Ténèbres l’avait retrouvé. Des centaines de Doloris expliqueraient son état. Pourtant, les voix qui lui parvenaient n’étaient pas celles des mangemorts ni de leur maître. C’était celle de James Potter. Et c'était peut-être pire :lol: :lol:

- … ne sais pas, Lily, disait-il. Ça va faire faire deux jours et il n’est toujours pas réveillé. La griffure d’Inferi a peut-être fait plus de dégât que Dumbledore ne le pense…
- Ne dis surtout pas ça en face de Sirius ou Marlène ! J’ai déjà eu autant de mal à les persuader d’aller dormir que si j’avais dû convaincre Slughorn de renoncer aux ananas confits :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: . Et puis, trois jours ce n’est pas tant que ça, vu ce que son corps a enduré. Si ce que Sirius a raconté est vrai, il a besoin de repos.
- Quoi ? Tu crois que Sirius a menti ? "TOUCHE PAS A PATMOL, FEMME"
- Ne me regarde pas comme ça, je n’ai pas dit ça !
- Mais tu lui en veux toujours ? Devina Potter, agacé.
- Evidemment, James ! A quoi il pensait en partant comme ça ? En libérant Regulus ? C’était dangereux et irresponsable, par Merlin ! Tu imagines tout ce qui aurait pu mal tourné ? Et s’il s’était échappé, hum ? Qu’est-ce qu’on aurait dit à Maugrey et Dumbledore ? C'est vraaai que vu de l'extérieur c'était carrément irréfléchi.

Potter ne répondit pas immédiatement. Emprisonné dans sa douleur, Regulus se concentra pour entendre le reste de la conversation en espérant que son esprit serait distrait, même si ses yeux restaient résolument clos.

- L’interrogatoire qu’on lui a fait subir à lui et à Marlène suffit, grommela Potter. Ils se sont expliqués. (Il soupira). Comme si l’un des deux pouvait nous trahir.
- James… murmura Evans à voix basse. Je sais que tu ne veux pas l’entendre mais… On ne peut pas se voiler la face. Ça fait des mois que les mangemorts arrivent à obtenir des informations confidentielles sur nous… C'est CRUEL que ce soit eux qui en parlent alors qu'ils en seront les principales victimes.
- N’importe quoi, Sir…
- Je n’ai jamais dit que Sirius était impliqué ! Coupa-t-elle vertement. Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit ! Je ne soupçonne pas plus Marlène. Regulus est peut-être une exception pour elle, mais pas la règle. Elle n’aurait jamais collaboré avec les forces du mal. Non Marlène est profondément bonne et c'est pour ça que je l'aime autant <3 Maintenant que j'y pense, Victoria et elle se ressemblent un peu.

Si Regulus avait pu, il aurait ri. Evans se trompait légèrement. Il n’était pas une exception à tous les égards. Marlène ne l’aurait jamais aidé s’il n’avait pas tourné le dos au Seigneur des Ténèbres. Elle ne l’aurait jamais rejoint, ni n’aurait montré la moindre complaisance envers lui s’il ne lui avait pas exposé son repenti dans sa lettre. ça prouve quelque chose qu'il la connaisse mieux que Lily.

- Tu arrives à le croire, toi ? Reprit finalement Potter d’un ton neutre. A sa rédemption ? A cette histoire de caverne et d’objet mystérieux dont Dumbledore refuse de nous parler ?
- C’est précisément parce que Dumbledore refuse de nous en parler et prend tout ça avec autant de sérieux que j’y crois, répondit-elle Cette foi inébranlable en Dumbledore, c'est assez incroyable comment il est parole d'évangile . Sirius ne t’a rien dit ? Je veux dire, il ne t’a dit de plus ?
OH LE CHATEAU DE BLOIS je l'adore il est trop beau !
Regulus ne le voyait pas, mais il supposait que Potter venait de secouer la tête.

- Non… Mais je crois que Dumbledore lui a jeté un sort de Langue-de-Plomb. Il devait savoir que… enfin…
- Que toi et Sirius êtes incapables de garder quelque chose pour vous sans le dire à l’autre ? :lol: :lol: :lol: :lol:
- Ouais sûrement… avoua-t-il, penaud. Mais ça doit vraiment être sérieux pour en arriver là…
- Je pense qu’il ne serait pas revenu dans cet état si ça ne l’était pas, oui, confirma Evans.

Au moment même où elle disait ça, le bras de Regulus fut traversé par un éclair de douleur. Il aurait voulu hurler tant la brûlure était profonde. Les voix de Potter et Evans s’évanouirent. Il dû en faire de même car il n’entendit pas la suite de leur conversation. Son esprit l’absorba et sa conscience dériva. Il avait presque l’impression de flotter, comme s’il était toujours dans le lac, au fond de la caverne. Peut-être que c’était le cas. Peut-être qu’il ne faisait qu’imaginer les voix de Potter et de Evans, peut-être que les cadavres aux yeux vides avaient réussi à l’entraîner avec eux.
A cette simple idée, sa respiration se bloqua. Il avait l’impression d’être plongé sous l’eau, qu’une masse le tirait inexorablement, et il ne savait plus distinguer le fond de la surface. Ses poumons étaient en feu, son corps était glacé. Il n’arrivait pas à respirer… Bon sang, moi aussi j'ai le souffle qui se bloque ...

- Reg ! Respire !

Son esprit bascula à nouveau, mais ce n’étaient pas Evans et Potter qu’il entendait cette fois-ci. C’était son frère. Tout lui paraissait embrouillé, comme s’il avait encore plus de mal à saisir ce qui se passait, et il comprit avec un temps de retard qu’il se souvenait.

***


-Reg ! Respire !

Regulus roula sur lui-même. La tête lui tournait violemment et il toussa, la gorge obstruée et un goût de vase dans la bouche BEURK . Il mit une seconde à réaliser qu’une douleur sourde pulsait au niveau de son avant-bras et il émit un bruit à mi-chemin entre cri étranglé et un gémissement désespéré.

- Calme-toi… ça va aller… Respire.
- Sirius…
- Je suis là Cette simple phrase est si touchante ... Enfin il est là pour lui. Ils sont… ils sont parti. Kreattur a réussi à… invoquer un mur de feu. Ils sont retournés dans le lac.

Difficilement, Regulus se retourna mais, incapable de se redresser, il resta étendu sur le dos, le souffle court. Au ton de son frère, il devina qu’il était abasourdi par la puissance magique de l’elfe Putain moi aussi, c'est dingue. . Comme beaucoup de sorciers, dont leurs parents, il n’avait jamais dû se poser la question. Regulus lui-même ignorait l’étendu de la magie elfique, mais Kreattur l’avait surpris à plusieurs reprises. Qu'est-ce que j'entends? Serait-ce l'écho métalique de la boite en fer d'Hermione réclamant des fonds pour la SALE? Allez, Reg, va faire un don !
Il prit soudain conscience que les cheveux de Sirius, d’ordinaire savamment coiffés, étaient plaqués contre son visage. Le noir ébène de ses mèches tranchait avec la pâleur de sa peau.

- Pourquoi… ?
- Kreattur a fait apparaître le feu… Je suis allé te chercher, expliqua-t-il, les lèvres tremblantes.
- Mais…
- Plus tard. Faut qu’on se tire d’ici.

Sans lui laisser le temps de protester, il le tira sur ses pieds. Regulus s’affaissa presque complètement contre lui, ses jambes incapables de supporter son poids, et il serra les mâchoires pour s’empêcher de crier à nouveau. Debout, il réalisa qu’ils étaient de l’autre côté de la rive. Ils avaient dû retraverser en bateau quand il était encore inconscient. Au milieu du lac, l’île se détachait à peine dans l’obscurité. La lumière verte qui émanait du bassin à leur arrivée avait désormais disparue.

- Le médaillon… ? Articula-t-il.
- Dans ma poche, le rassura Sirius. Kreattur ! Dès que tu peux nous faire transplaner hors d’ici, dis-le-nous.
- Le traître s’adresse à Kreattur…
- Le traître va t’envoyer rejoindre les créatures au fond du lac en t’attachant à une pierre si tu n’obéis pas ! IL VIENT DE SAUVER TON FRERE BORDEL SIRIUS UN PEU DE RESPECT
- Sirius… protesta-t-il.
- Toi, garde tes forces. Pour une fois, si je dois revendiquer mon sang Black, je le ferai. Je suis encore l’héritier de cette foutue famille et il va m’obéir, ne serait-ce que pour te sauver la vie ! Tu m’entends ? Mon dieu, mais ce genre de réplique Anna, c'est du génie. Je veux dire, c'est beaau bordel.

La panique mal contenue dans la voix de son frère se répercuta en Regulus. Trop fatigué, et obnubilé par sa douleur, il n’avait pas pensé à ce qu’il venait de vivre. Ni à quoi la scène avait dû ressembler de l’extérieur.
Il se souvenait vaguement des premières gorgées de la potion, puis des images terribles envahirent son esprit. Il retint un haut le cœur alors que Sirius le traînait pratiquement à ses côtés. Il se souvenait de ses entrailles en feu, de la sécheresse de sa gorge. De son reflet dans le lac. Il revoyait son visage : les traits tirés, le teint blafard, les yeux hantés, les cheveux noirs accrochés à son front. Il ressemblait à un mort, pas si différent de ceux qui étaient sortis des eaux. Plus que tout, il se souvenait des doigts glacés qui se reformaient sur lui et de sa chute dans le lac.
Un frisson violent le traversa au point de le déséquilibrer et Sirius passa un bras autour de ses épaules pour le soutenir et le faire avancer.

- Allez, encore un petit effort… L’arcade est juste là…
- Il nous faut du sang…
- Kreattur peut s’en charger, jeune maître, s’empressa de dire l’elfe. Le jeune maître n’est pas en état !
- Non… commença-t-il.
- Laisse-le faire.

De sa main libre, Sirius sortit le couteau en argent de sa poche et le tendit à Kreattur.

- Je peux m’occuper de l’entaille si tu ne t’en pas capable, proposa-t-il sur un ton de fausse mansuétude.
- Sirius !
- J’essaye d’être aimable… C'est drôle dans l'esprit, mais j'ai envie de lui claquer la tête contre les murs là, c'est pas le moment et surtout c'est ingrat.

Pas dupe, Regulus tenta de lui envoyer un regard noir de reproche, mais l’effet devait être loin de ce qu’il espérait. Au lieu de ça, Sirius raffermit sa prise autour de lui, et dès que Kreattur ouvrit l’arcade ; ils s’engouffrèrent hors de la caverne. Le claquement des vagues résonnait contre les parois en pierre.
A nouveau, une vive douleur irradia dans le bras de Regulus et il ne put réprimer le cri qui lui monta aux lèvres. Son corps s’effondra.

- Reg !
- Mon bras… Haleta-t-il.

Sirius pâlit.

- C’est la marque ? Il sait qu’on est là ?
- Non… Je ne crois pas. Il faudrait détruire l’Horcruxe pour qu’il s’en rende compte… C’est la créature, elle m’a agrippé par le bras…

A la mention des créatures, Kreattur s’agita, nerveux. Doucement, Sirius remonta sa manche pour évaluer les dégâts.

- Oh Merlin…

Regulus baissa les yeux vers son bras. Son estomac se retourna. Juste en dessous de la Marque des Ténèbres, sa peau violacée ressortait vivement. De profondes griffures formaient des traits sanguinolents en travers de son poignet, mais le sang s’était mêlé à l’eau, formant une tâche rougeâtre sur plusieurs centimètres. Les bords de la blessure semblaient se noircir, comme si la magie noire qui avait animé les cadavres s’infiltraient en lui. Bon je viens de manger, ce genre d'image bof on est obligé? (même si c'est super bien écrit Anna !)

- Sirius… s’étrangla-t-il, terrifié.
- Des Inferi… C’étaient des Inferi. Il faut qu’on t’emmène à Sainte-Mangouste !
- Non… non ! Ils vont me retrouver !
- Reg, est-ce que tu as vu… ?
- Je t’en prie, pas St-Mangouste ! Ouais c'est pas super intelligent comme ça

Sirius parut déchiré plusieurs secondes et contempla la blessure avec horreur. Puis il se tourna vers Kreattur qui attendait toujours.

- Kreattur, ramène-nous à Square Grimmaurd. Maintenant.

L’elfe n’hésita pas. Il ne chercha même pas à protester l’ordre de Sirius. Il se saisit des deux frères et transplana. L’expérience fut la pire de sa vie. Il ne savait pas si c’était à cause de sa blessure, mais il ressentit le transplanage comme un écartèlement. ça doit être ATROCE un transplanage dans ces conditions. Aïe. Des points noirs et des éclats blancs dansèrent devant ses yeux, puis ils réapparurent dans le hall de Square Grimmaurd. Regulus se laissa tomber sur le parquet PARQUET qui grinça sous son poids, épuisé. Son estomac se retourna une nouvelle fois et il rendit le petit déjeuner qu’il avait pris il y a plusieurs heures, le bras en feu. Il ne sentait même plus son poignet.

- Le jeune maître va mal ! Le jeune maître est mourant ! S’affola Kreattur. Kreattur a tué le jeune maître !
- Tais-toi ! Arrête de crier !
- Le traître crie sur Kreattur !
- Parce que tu cries aussi ! Ce dialogue est absurde mais c'est beaucoup trop drôle à la fois :lol: :lol: :lol: :lol:

Regulus ne savait pas si se hurler dessus aidaient Kreattur et Sirius à ne pas sombrer dans la panique, mais leurs voix lui transperçaient le crâne et il gémit. Ils se turent immédiatement.

- Kreattur, va me chercher toutes les fioles d’antidotes et les bocaux de plantes guérisseuses dans le laboratoire de ma mère… Maintenant ! Je vois bien sa mère comme une genre de potioniste un peu genre sorcière empoisonneuse

L’ordre de Sirius claqua une fois de plus. Il devait être sacrément perturbé pour appeler Walburga « ma mère » Putain mais c'est bien vrai ça, très bien vu Reg - et par là-même Anna. . Kreattur s’exécuta tandis qu’il se baissait pour être à la hauteur de Regulus, toujours étendu sur l’antique parquet du hall.

- Dès que Kreattur revient, on transplane au QG, promit-il. Dumbledore va arranger ça…
- Non ! Paniqua-t-il. Pas de transplanage…
- Reg, tu commences à rendre la situation compliquée ! Arrête de protester, Merlin ! Il commence seulement? Tu es sûr de toi?
- Non, tu ne comprends pas… Le transplanage… la douleur…

Au fond de son esprit, il avait vaguement conscience de ne plus être cohérent, mais il voulait faire comprendre à Sirius la torture que représentait le transplanage Non mais le transplanage c'est violent de base, évidemment qu'il ne faut pas lui faire subir alors qu'il est blessé . Il secoua la tête si fort qu’il s’en cogna contre le sol. Les mains de Sirius l’attrapèrent par les épaules pour l’immobiliser.

- Ca ne durera que quelques secondes, rassura-t-il. Calme-toi.
- Non ! Non ! Je t’en prie !
- Reg…
- Laisse-moi mourir ici… MAIS TU VAS PAS CREVER BORDEL. Pourquoi ils n'ont pas été direct au QG?
- Ne dis pas ça, tu ne vas pas mourir. Arrête de bouger, bon sang ! Reg !

Mais la douleur paraissait maintenant se diffuser dans ses veines comme un poison. Alertés par ses cris, plusieurs tableaux s’agitaient dans leur cadre et commentaient le spectacle qu’ils devaient offrir, tous les deux prostrés sur le sol J'adore que tu intègres ce genre de détail du monde magique, j'oublie tout le temps et moi je trouve ça génial de les voir dans les tiennes ! . La tante Belvina héhé, je la situes très bien 8-) , avec ses lourdes boucles d’oreille en or en forme de serpent, s’exclama d’une voix haut perchée :

- Pauvre petit… J’ai toujours su que son frère finirait par le tuer…
- La ferme ! Rugit Sirius par-dessus son épaule.
- Quelle insolence, s’insurgea Arcturus premier du nom. Lui aussi je le situes ! Est-ce que je suis fière. TOTALEMENT

Regulus entendait à peine ce qu’ils disaient, le sang lui battant les oreilles dans un bourdonnement incessant. Mais une pensée s’imposa pourtant à lui à travers la douleur.

- Il ne faut pas qu’ils racontent… souffla-t-il. Sirius, fais-les jurer de ne rien dire…
- Ils ne m’obéiront pas !
- Tu es l’héritier…
- Et Orion est encore le Maître des lieux. Je ne fais pas le poids.
- S’ils rapportent ce qu’ils ont vu…
- On s’en occupera plus tard… C'est bien ça :lol: :lol: Contente-toi de respirer, ça va aller. Kreattur ! Hurla-t-il brusquement, le faisant tressaillir. Dépêche-toi ! Tu transportes le chaudron avec toi ou quoi ?! :lol: :lol: :lol:

Aussitôt, l’elfe se matérialisa à côté d’eux. Il tenait un sac en toile noir dans ses bras et les fioles à l’intérieur tintèrent quand Sirius s’en saisit précipitamment.

- Très bien, on y va. Kreattur, tu restes ici et tu nettoies toutes les traces de notre passage. Tu n’as rien vu, rien entendu. Tu ne répètes rien à personne. C’est compris ?
- Oui…

L’absence de formule de politesse exagérée montrait que Kreattur répugnait à obéir, mais ne pouvait pas faire autrement.

- Merveilleux, ton enthousiasme me va droit au cœur, railla Sirius. Dernière chose : tu peux faire taire les tableaux aussi ?
- Kreattur peut faire de la magie sur les personnages des peintures, admit l’elfe. Mais la magie de Kreattur peut être altérée.
- Ça fera l’affaire pour l’instant. Réduis-les au silence, tous. Particulièrement elle, ajouta-t-il en désignant la tante Belvina qui eut un hoquet d’indignation :lol: :lol: :lol: . Et si tu peux les décrocher et tous les brûler, surtout ne t’en prive pas. Celui de ta mère qui n'est pas encore peinte en tête :lol:
- Je t’interdis, répliqua immédiatement Regulus d’une voix faible en donnant un coup de pied tout aussi faible à son frère. Kreattur, si tu me préfères, alors je t’interdis. Hum, les garçons. C'est le moment?

Sirius laissa échapper un rire étouffé et le remit en position assise, le soutenant de tout son poids alors que son bras pendait contre lui, immobile. Il faisait preuve d’une douceur étonnante qui ne suffit pas à endiguer la pointe de douleur qui le traversa à nouveau.

- Evidemment qu’il te préfère, dit-il. Regulus, le petit dernier admiré de tous. Tu faisais fondre Andromeda bébé. C'était un BEBE évidemment qu'il faisait fondre tout le monde.
- J’ai toujours été plus beau que toi, c’est pour ça, affirma-t-il en roulant des yeux. Il est pas genre, décrit comme moins beau que Sirius?
- Dans tes rêves… Attention, 3, 2, 1… Accroche-toi.
- Non…
Richelieu était amoureux des chats et adorait les voir jouer autour de lui, ça me tue :lol: :lol: :lol: :lol:
Genre quand il est décrit avec un coeur de pierre et une poigne de fer et il jouait avec des chats :lol:


Sa protestation, à peine un souffle, se perdit dans le vide. Il croisa une dernière fois le regard inquiet de Kreattur, puis la sensation familière d’écrasement et d’étouffement s’abattit sur lui. Il ne savait pas s’il criait tant le monde tourbillonnait, les couleurs se brouillant comme le sang, l’eau et l’encre s’étaient mêlés sur son bras. Puis son corps chuta brutalement. Il n’était plus sur le parquet de Square Grimmaurd, mais sur l’herbe fraîche de la campagne anglaise.
Il s’effondra.

- Reg ! Allez, encore un effort ! Le QG est là-bas !
- Je pense…
- Arrête, ça n’a jamais été ton fort ! Debout, viens !
-… que je vais mourir… cette coupure, ça me tue.

La phrase, à peine plus haute qu’un murmure, figea Sirius. Regulus lui-même n’avait pas vraiment conscience de l’avoir prononcé. Tout lui semblait flou, le monde tanguait autour de lui, et le poison s’infiltrait inexorablement dans ses veines. Il avait froid…

- Dis pas ça… Reg, dis pas ça. On a réussi. Allez.

Mais Sirius lui-même était épuisé. Il le sentait dans ses gestes désordonnés, dans son incapacité à se servir de la magie pour ne serait-ce que le faire léviter. Tous les deux écroulés dans l’herbe, à bout de force… ils devaient offrir le spectacle vivant de la déchéance des Black. cette phrase ... Regulus sentit ses yeux devenir lourds et sa tête bascula en arrière.

- Reste éveillé, ordonna Sirius d’une voix sourde. Tu m’entends ? Reg ?
- Sirius…
- Je suis là, je ne bouge pas. Je ne pars plus, Reg, plus jamais, tu m’entends ? Oh mon dieu je vais pleurer ...
- Sirius… Ce que j’ai dit à Marlène dans la lettre…
- Aucune importance.
- J’ai écrit… j’ai dit… qu’à la fin, j’ai fait ce que tu aurais fait… Et c’est vrai…

Un bruit proche du sanglot s’arracha de la gorge de son frère Mais Anna tu vas me faire pleurer bordel T.T c'est magnifique comme moment ... . Il ne l’entendit que de loin. Puis, soudain, il le sentit se tendre et se redresser légèrement. Des bruits de pas précipités leur parvinrent, signe que l’Ordre avait enfin pris conscience de leur échouage sur leur pelouse.

- On a besoin d’aide ! Cria Sirius. James ! Va chercher de l’aide !

Regulus ne vit pas si Potter avait obtempéré. A nouveau, les ténèbres l’engloutirent.
Cette partie Anna ... Très visuelle, je les voyais écraser sur l'herbe, le miroir l'un de l'autre ... C'est tellement beau comme passage je trouve, tellement symbolique ... Quand on te dit que les Black étaient tes plus beaux passages <3

***
Dernière modification par Perripuce le mar. 19 mai, 2020 12:08 am, modifié 1 fois.
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Re: Au temps des Maraudeurs - Terminé [Harry Potter]

Message par Perripuce »

annabethfan a écrit : Quand il émergea cette fois-ci, il réussit à entrouvrir les yeux. Le plafond dansa dans son champ de vision un instant avant de se stabiliser. Sa gorge était toujours aussi sèche, comme s’il avait avalé du papier de verre. Il avait aussi toujours la nausée et l’impression qu’on avait entaillé son bras d’un coup de couteau sur toute la longueur, mais il était en vie. Rien que ce fait constituait un miracle.
Un son guttural et rauque lui échappa.

- Reg ? Fit une voix sur sa droite. Tu es réveillé ?

Lentement, il tourna la tête. Ce simple geste l’épuisa et il vit trouble une seconde avant que Marlène ne se dessine devant lui, les traits tirés. OOOOOOOOOOOOOOH MARLEEEENEElle avait l’air fatigué, comme si elle n’avait pas dormi une nuit complète depuis plusieurs jours, et même ses longs cheveux blonds paraissaient ternes sur ses épaules.

- De l’eau…
- Oui… attends, tiens.

D’un geste précipité, elle attrapa un verre d’eau posé sur la table de nuit et l’apporta à ses lèvres craquelées. Regulus releva la tête avec difficulté et avala avidement trois gorgées avant de retomber contre son oreiller. Il ferma les yeux une seconde avant de les rouvrir précipitamment de peur de sombrer à nouveau.

- Sirius ! S’exclama-t-il brusquement en tentant de s’asseoir. Où est-ce… ?
- Ne bouge pas ! S’écria Marlène. Il va bien, je te le jure. Rallonge-toi. C'est beau comme sa première réaction est pour Sirius <3
- Mais…
- Il est avec Alex pour manger un peu. Il a passé la nuit à ton chevet, il avait besoin d’une pause. Tout va bien. C’est toi qui nous as inquiété… ajouta-t-elle. Comment va ton bras ?

Regulus baissa le regard. Son avant-bras était entouré d’un épais bandage blanc qui embaumait l’air d’une odeur entêtante, sûrement une plante médicinale. Il se rappela vaguement que Sirius en avait ramené de Square Grimmaurd. Juste au-dessus du bandage, le haut de la Marque se détachait nettement, mais Marlène ne paraissait pas y accorder d’attention.

- Ça va, mentit-il.

Marlène pinça les lèvres en une parfaite imitation de McGonagall :lol: :lol: :lol: :lol: et il sut qu’elle n’était pas convaincue.

- Sirius a raconté ce qui vous était arrivé à Dumbledore, lui apprit-elle. Mais il n’a rien voulu nous dire à nous pour l’instant. Maugrey est furieux. Comme j’étais la seule au courant pour l’Horcruxe, j’ai juste eu le droit de savoir que vous aviez réussi à le récupérer.

Sa voix portait toute sa frustration et elle fit tourner sa baguette nerveusement entre ses doigts. Il se demanda où la sienne avait été emmenée.

- Alors ? Reprit Marlène avec impatience. Tu vas me dire où vous êtes allés ? Et ce qui s’est passé ?

Elle le toisait si lourdement que Regulus hésita. N’avait-elle pas mérité le droit de savoir ? Elle l’avait aidé à s’échapper après tout. Et c'est la seule personne que tu as eu envie de prévenir ... Mais si Dumbledore lui-même avait décrété que personne ne devait rien savoir… Mais depuis quand ça t'importe? :lol: :lol: Il avait beau ne pas aimer le vieux directeur, il devait avouer qu’il était un grand sorcier qui savait généralement ce qu’il faisait…
Au lieu de répondre, il tenta de détourner la conversation :

- Et toi ? Demanda-t-il. Qu’est-ce qui s’est passé quand on a transplané ?

Le froncement de sourcils de Marlène lui fit comprendre qu’il était tout sauf subtil, mais elle eut assez de tact pour ne pas le relever.

- Beaucoup de cris, dit-elle en grimaçant. Vous n’auriez même pas dû réussir à passer le périmètre de sécurité. Gideon avait jeté un sort vers Sirius et il l’aurait touché si James ne s’était pas interposé. Il lui est littéralement rentré dedans pour que sa baguette change de trajectoire. On a tellement l’habitude de travailler en équipe… ça a semé le chaos et une seconde plus tard vous n’étiez plus là. J’étais restée en arrière mais les autres me sont tombés dessus. Avec James, on a été ligotés sur une chaise tous les deux pour être interrogés. Lily n’a jamais autant juré. Watcha. J'imagine l'image.
- Quoi ? S’indigna Regulus. "VOUS AVEZ TOUCHE A MARLENE?!"

Il remarqua alors les poignets de Marlène. Un cercle rouge marquait sa peau, signe que les liens magiques l’avaient entaillé profondément. Son ventre se contracta.

- Marlène…
- Ce n’est rien… rassura-t-elle. Un peu d’essence de dictame et on ne verra plus rien.
- Et… Qu’est-ce que vous avez dit… ?
- Ça a été dur de justifier nos actes. Fabian et Gideon étaient hors d’eux. Edgar Bones est revenu à ce moment-là Je ne sais pas si je suis contente ou triste de le voir ... . Il a enfumé toute la pièce tellement il tirait sur sa pipe de rage. J’ai expliqué que tu avais découvert une information importante dont tu nous avais parlé avec Sirius. Une information qui pouvait nous aider à vaincre Tu-Sais-Qui. Ils m’ont demandé comment je savais que tu ne mentais pas… Je me suis trouvée stupide parce que je n’avais aucune preuve à part la lettre que tu m’avais écrite.
- La lettre que tu as brûlé parce que je te l’avais demandé… compléta-t-il, la conscience lourde.

Marlène eut un sourire amer.

- L’ironie de la chose a beaucoup fait rire Gideon, commenta-t-elle. Il n’a pas hésité à me le faire savoir. Je refusais de trop en dire, je ne savais pas tout ce que je pouvais révéler. James ne savait rien alors ça a été moins dur pour lui. Il n’avait pas d’autre explication que « c’est Sirius, je lui fais confiance » :lol: :lol: :lol: . Ne fais pas cette tête ! L’admonestera-t-elle. James t’a défendu aussi.
- Non, protesta-t-il instinctivement. Bon sang Reg je vais te frapper.

Marlène roula des yeux, exaspérée.

- Si, insista-t-elle. Il a dit qu’il faisait confiance à Sirius s’il te faisait confiance. Que tu pouvais être quelqu’un de bien…
- Quelqu’un de bien, railla-t-il. MARLENE FRAPPE LE
- Tu as risqué ta vie pour lutter contre Tu-Sais-Qui. J’appelle ça être quelqu’un de bien. On appelle ça un héros, Reg. Et dans le vrai récit, c'est ce que tu as fini par devenir ...

Regulus secoua obstinément la tête. Il commençait à être plus éveillé malgré sa faiblesse, même si son bras le faisait toujours souffrir, et son esprit s’éclaircissait à mesure de la conversation. La vision d’éternelle optimiste de Marlène l’agaça soudain.

- J’ai fait des choses horribles, McKinnon. J’ai tué des gens. Un acte ne répare pas toutes les erreurs. Mais ça équilibre la balance.
Mais cela dit c'est un truc dans les livres Game Of Thrones c'est le personnage de Stannis là dessus, qui est réellement beaucoup mieux et beaucoup plus nuancé que dans la série. Genre son idée de la justice, le fait qu'il est roi pas par soif de pouvoir, pas par envie, mais parce qu'il le doit ... Voilà, je ne sais pas pourquoi je parle de ça :lol: :lol:

- Non… Peut-être pas, admit-elle. Mais je pense que faire demi-tour est mieux que de s’enfoncer ou se remettre en question. Parfois, il vaut mieux nager que de se laisser couler, même si c’est plus difficile.

Le choix de ses mots n’échappa pas à Regulus. Brusquement, il se revit basculer dans le lac. Il avait beau se débattre, la prise des Inferi était trop forte et il n’arrivait plus à respirer. Le fond et la surface se confondaient. L’eau emplissait sa bouche, le froid le paralysait…

- Regulus ! Reg ! Eh !

La voix de Marlène l’ancra à la réalité et il inspira une grande goulée d’air. Il ne s’était pas aperçu qu’il avait arrêté de respirer.

- Merlin, souffla-t-elle d’une voix blanche. Qu’est-ce qui t’es arrivé là-bas ? Ooooooh Reg ...

Regulus secoua à nouveau la tête. Il ne voulait pas en parler. Il ne voulait même pas se souvenir. Il n’aurait même pas dû en ressortir vivant… BON SANG REG tu as le droit de vivre ! Bien sûr que tu le peux !

- Je serais mort si Sirius n’avait pas été là, dit-il en plantant ses yeux dans ceux de Marlène. J’aurais dû mourir… j’aurais dû mourir en emportant l’Horcruxe avec moi. BON SANG. Le syndrôme de l'imposteur. Il n'a pas plus envie de vivre. Il faut qu'il retrouve le goût
- Tu t’entends ? Rétorqua-t-elle. On a envoyé Sirius avec toi précisément pour que tu t’en sortes. Tu n’avais pas à mourir pour atteindre la rédemption, Reg. Jamais. Oh mon dieu cette phrase est belle. L'idée est belle.
- Mais…

Il ne termina pas sa phrase. Il ne savait même pas ce qu’il allait dire de toute façon. Marlène s’était levée si brutalement que la chaise sur laquelle elle était assise manqua de tomber à la renverse. Les traits marqués par la colère et l’incrédulité, elle se mit à faire les cent pas en se passant une main agitée dans les cheveux pour écarter les mèches qui lui revenaient dans les yeux.

- Tu as tout juste dix-huit ans ! S’indigna-t-elle. Dix-huit ans, Regulus ! Ce n’est pas un âge pour mourir. Ta vie n’est pas terminée, elle vient de commencer. Tu as une famille et des amis qui ne comprendront peut-être pas tes choix, mais ils sont là. Si tu peux renouer avec Sirius, tu peux faire tant de choses. Être capturé par l’Ordre est la meilleure chose qui pouvait t’arriver, crois-moi. Elle est tellement touchante, Marlène, tellement entière. Franchement, ej crois que c'est mon personnage préféré de ta fanfic', presque devant Reg parce que je me sens proche d'elle.

Regulus lutta contre les larmes qui lui montaient aux yeux. Il tenta de se détourner, mais Marlène ne le regardait pas. Elle avait traversé la pièce pour se poster près de la fenêtre et se calmer. Il savait qu’elle avait en partie raison, mais ça ne l’empêchait pas d’être terrifié. En se donnant cette mission, il savait qu’il en mourrait très certainement. Il n’avait rien eu à perdre en signant de son nom le mot placé au cœur du médaillon car il savait qu’il ne reviendrait pas vivant. Plus que tout, il l’avait choisi. Se rendre dans cette caverne et affronter ce qui s’y trouvait pour affaiblir le Seigneur des Ténèbres avait été son seul choix depuis deux ans. S’il ne pouvait pas leur échapper, il mourrait au moins en ses propres termes. Et il rachèterais ses fautes ... Il y a un côté presque mystique, christique (ça se dit?) dans le geste de Reg. Mourir pour racheter ses fautes comme le Christ est mort pour racheter celles de l'humanité
Il se garda pourtant de dire tout cela à voix haute. Marlène était suffisamment énervée. Elle contemplait toujours au-dehors en silence quand la porte de la chambre s’ouvrit en grinçant sur ses gonds. Sirius entra avec Alexia Cassidy. Il repéra d’abord Marlène, appuyée contre la vitre, puis il le vit. Il se figea.

- Reg !
- Lui-même et vivant, répondit-il avec effronterie. Déçu ? MAIS FRAPPEZ LE BORDEL

Remis de sa surprise en un éclair, une lueur amusée et soulagée brilla dans le regard de son frère.

- Effondré, affirma-t-il. Tu crois que si je t’étouffe avec un oreiller maintenant quelqu’un le remarquera ? :lol: :lol: :lol: :lol: :lol:
- Marlène portera plainte pour moi à titre posthume. Tu présumes beaucoup mon ptit
- Ah oui Marlène… ton plus grand soutien dans cette maison, pas vrai ? Et là je pense à la conversation qu'ils ont eue avant :lol: :lol: :lol:

Si la phrase se voulait innocente, le ton sur lequel la prononça Sirius était plus que suggestif et Regulus sentit son visage s’enflammer. A l’autre bout de la pièce, Marlène lui décocha un regard agacé qui ne parut pas l’atteindre tandis que Cassidy lui donnait un coup de coude. Ce fut elle qui tira ensuite Sirius par la main pour le faire avancer. OOOOH c'est les deux couples Black, y'a un côté trop mingon.

- Enfin réveillé, claironna-t-elle d’un ton un peu trop joyeux même s’il lui était reconnaissant pour ce changement de sujet. Comment tu te sens ?
- Bien, mentit-il encore une fois.
- Il a mal au bras, indiqua Marlène au même moment. De toute évidence :lol: :lol:

Cassidy acquiesça.

- C’était à prévoir… Je peux aller voir Lily pour lui demander un autre sédatif ?
- Non ! Refusa-t-il si fort qu’elle eut un mouvement de recul. Je veux dire… Non, ça ira. Je préfère rester conscient maintenant…
- Comme tu veux. Mais si la douleur devient trop forte, dis-le-nous. Dumbledore a dit que ta blessure nécessitait des soins si on ne voulait pas qu’elle s’infecte.

A sa façon de parler et au regard curieux qu’elle portait sur son bandage, Regulus devina qu’elle ne savait pas plus que Marlène ce qu’il avait affronté. L’air grave, Sirius paraissait plus inquiet.
Il n’y connaissait rien en blessures d’Inferi, mais elles devaient être plus sérieuses qu’il ne le pensait. Ses créatures n’étaient rien d’autre que des marionnettes emplies de magie noire. Si cette magie mortelle entrait dans un corps vivant… Autant dire que la rencontre ne devait pas être recommandée par les médicomages. Il faut que je me renseigne sur les Inferi (qui se déclinent comme Dominus Domini)

- On devrait peut-être le prévenir que tu es réveillé… Il voulait te parler.
- Maintenant ? Paniqua-t-il.

Cassidy se mordit la lèvre et coula un regard incertain vers Sirius.

- C’étaient les ordres, avoua-t-elle. Mais je suppose que je peux te laisser un peu de temps avant de passer un coup de cheminette ?

Elle lui adressa un léger sourire, visiblement partagée quant à l’attitude qu’elle devait avoir à son égard, mais Regulus acquiesça, reconnaissant. Il n’avait pas envie de se confronter à Albus Dumbledore dans cet état.

- Combien de temps est-ce que j’ai dormi ? Demanda-t-il soudain en réalisant que le soleil était haut dans le ciel.
- Trois jours, répondit Cassidy et son cœur loupa littéralement un battement. Les premières heures, on se relayait tous pour s’occuper de toi. Tu te mettais à hurler, ta fièvre ne baissait pas et la plaie de ton bras ne voulait pas se refermer… Tu nous as fait une belle peur.

Une boule dans la gorge, Regulus tenta de se souvenir, mais il avait dû être profondément inconscient car rien ne lui revint. Un doute s’immisça pourtant dans son esprit.

- Je hurlais ? Répéta-t-il.

A nouveau, Cassidy parut hésiter et regarda Sirius puis Marlène qui venaient de pâlir brusquement. Il se demanda ce qu’ils avaient dû ressentir. ça devait être littéralement ATROCE. Et ça me donne des idées atroces ...

- Peu importe, éluda-t-elle finalement. Tu vas mieux, c’est l’important.
- Trois jours… On ne va pas finir par se demander où je suis ?
- Les mangemorts tu veux dire ?

Regulus secoua la tête, embarrassé.

- Non, je ne les voyais pas tous les jours… Ils mettront un moment avant de remarquer ma disparition, même Bella. Je pensais plus à mes parents.
- La Harpie n’a pas encore retourné le Chemin de Traverse en te cherchant, railla Sirius avec nonchalance. C’est un bon signe. On s’inquiétera de ça plus tard. Kreattur a dû les convaincre que tu étais parti quelque part. Et ils ont dû pensé que c'était pour Voldemort ... Je ne sais plus où j'ai lu que les Black étaient très fier d'avoir un fils Mangemort, il faudrait songer à les brûler avec le portrait.

Regulus doutait que le silence de ses parents soit si simple, mais il n’avait pas la force d’y réfléchir maintenant. Comme l’avait dit Sirius, il s’en inquiétera plus tard. Il allait retomber contre son oreiller, épuisé par cette courte conversation, quand la porte s’ouvrit à nouveau.

- Merlin… jura-t-il.
- Non, j’ai bien peur que ça ne soit que moi, répondit Dumbledore sur un ton affable. C'est soo Dumbledore :lol: :lol:
- Oh professeur… J’allais vous prévenir d’ici une heure, le temps qu’il se remette…
- C’est très aimable à vous, miss Cassidy, mais comme vous le voyez je passais par le QG pour voir Alastor. Je suis ravi que notre invité soit réveillé. Comment vous sentez-vous, monsieur Black ?

Comme quelqu’un qui vient de se faire griffer par un Inferi et qui a failli mourir de noyade, songea-t-il ironiquement. Il se garda pourtant bien de lancer sa pique à voix haute, même si le regard que porta sur lui son ancien directeur lui fit comprendre qu’il avait deviné ce qu’il pensait. Mal à l’aise, il haussa les épaules. Ce simple mouvement lui arracha presque un grognement de douleur.

- Son bras… commença Sirius, tendu.
-… mettra du temps à guérir, convint Dumbledore. Les plantes que vous avez ramené de Square Grimmaurd sont précieuses et il faudra changer les bandages régulièrement. Rien d’irréversible, mais rien qui n’est à prendre à la légère non plus.
- A ce propos, intervint Marlène, on pourrait enfin savoir ce qui s’est passé, professeur ?

Regulus tressaillit. Malgré son ton neutre et poli, il percevait la colère sous-jacente qui l’habitait encore. Il comprenait sa frustration. Elle avait dû rester derrière pendant qu’il fuyait avec Sirius et s’expliquer auprès de l’Ordre. Elle avait placé toute sa confiance en lui, mais ne recevait rien en retour, maintenue dans l’ombre. Lui aussi serait énervé s’il était à sa place. Pauvre Marlène, Sainte Marlène. Je l'aime tellement bon sang.

- Croyez-moi, je comprends votre frustration, assura Dumbledore d’un ton apaisant. Mais ce qui se joue en ce moment nous dépasse tous, je le crains. Moins le secret que Regulus Black a découvert s’ébruitera, mieux nous arriverons à y voir clair.
- Mais…
- L’esprit d’initiative dont vous avez fait preuve en prenant conscience de l’importance des révélations qui vous ont été faites est remarquable, miss McKinnon. Sans votre aide, cette histoire aurait sans doute suivi une route bien différente. (Il marqua une pause, l’air grave). Mais nous n’en avons pas terminé et je dois maintenant m’entretenir avec Regulus et Sirius. Je vous promets que vous serez tenue au courant le moment venu.
OK maintenant ils repassent les Twiligt, c'est le mariage de Bella et Edward et j'avais oublié que j'avais un gros faible pour Jacob au collège (celui du livre, hein, j'ai pas attendu de voir les abdos de l'acteur)
Regulus devait reconnaître une chose à Dumbledore : il savait parler. Son aura et son charisme imposaient l’autorité et même si Marlène n’était visiblement pas satisfaite, elle se contenta de hocher la tête, la mâchoire contractée.

- Bien professeur, dit-elle d’un ton néanmoins contrarié. Toujours cette foi inébranlable en Voldemort. Justifié ou pas, j'en ai aucune idée ... J'ai jamais réussi à trancher la question.
- On sera en bas si vous avez besoin, ajouta Cassidy. Regulus… Tu veux quelque chose à manger ?

Rien qu’à l’idée, son estomac protesta et il secoua la tête avec véhémence.

- Au moins c’est clair, commenta-t-elle avec ironie. Tu viens, Marlène ?

Elle dut poser une main sur le bras de son amie et la diriger doucement vers la porte pour que Marlène sorte de la pièce avec réticence, non sans avoir jeter un ultime regard dans sa direction. Regulus ne la quitta pas des yeux avant que le battant ne se referme dans son dos, une sensation étrange aux creux de la poitrine. Un vide que seule elle peut combler <3
Quand il se détourna enfin pour faire face à Dumbledore, il vit le sourire goguenard de Sirius qui se tenait à ses côtés. Il fusilla son frère du regard.

- Elle va revenir, t’en fais pas Reg, se moqua-t-il.
- Sirius !

Evidemment, il eut l’audace d’éclater de rire. Regulus attrapa son oreiller et tenta de lui envoyer à la figure. Trop faible, le projectile n’atteignit cependant pas sa cible et retomba piteusement au pied du lit, ce qui redoubla l’hilarité de son frère. Regulus jura. Ils sont justes beaucoup trop adorables franchement, c'est incroyable comment tu retisses leurs lien un par un ...
Dumbledore les observa un instant, un sourire énigmatique aux lèvres, avant de s’avancer pour récupérer l’oreiller malheureux et le remettre à sa place. Regulus attendit avec appréhension qu’il reprenne la parole.

- Ah les affres de la jeunesse ! Soupira-t-il avec légèreté. Mais allons, nous avons des affaires plus pressantes, n’est-ce pas ? (Il se tourna vers Regulus et son sourire disparut). Je dois reconnaître, monsieur Black, que je ne m’attendais pas à vous revoir en de pareilles circonstances.
- Moi non plus, professeur, avoua-t-il honnêtement.
- Vous vous doutez que votre cas suscite les plus vives réactions au sein de l’Ordre. Certains sont persuadés que je devrais vous livrer au Ministère et aux Détraqueurs, d’autres que nous devrions vous forcer à boire du veritaserum pour obtenir des informations sur le camp adverse, et d’autres encore suggèrent de vous laisser le bénéfice du doute. On se demande qui demande quoi :lol: :lol:

Regulus déglutit. Le visage de Dumbledore, strié de rides mais alerte, était redevenu mortellement sérieux.

- Et vous, professeur ? Quel est votre avis ?
- Moi ? Oh, moi je pense que toute cette affaire est bien plus complexe qu’un mangemort qui aurait tourné le dos à son maître et aurait convaincu son frère de l’aider. Voyez-vous, monsieur Black, je pense pouvoir me flatter d’être plus intelligent que la moyenne des sorciers, dirons-nous, et pourtant vous avez découvert une horrible vérité à laquelle je n’aurais jamais pu penser avant aujourd’hui. J'étais en train de me dire "et le journal?" MAIS NON PERRINE Harry n'est même pas né ! Stupid, stupid.

Être complimenté par son ancien directeur était bien la dernière chose à laquelle il s’attendait et il lança un regard surpris à Sirius qui se tenait les bras croisés derrière lui. Il se contenta de hausser les épaules.

- J’aimerais toutefois entendre votre récit. Sirius et Marlène m’ont raconté ce qu’ils savaient, mais plusieurs éléments m’intriguent. Accepteriez-vous de me parler ?
- Je ne sais pas…
- Reg !
- Où est l’Horcruxe ? Demanda-t-il en ignorant l’intervention agacée de son frère. Il faut qu’il soit détruit et…
- Je le sais bien, coupa Dumbledore avec une touche d’impatience dans la voix. Et nous le ferons. Mais il est essentiel pour cela que vous me racontiez votre histoire. Pourquoi il veut toujours compliquer les choses? *emoji qui se met une main désespérée sur la figure*

Regulus serra le poing contre ses couvertures à en faire blanchir ses jointures. Il ne voyait pas où voulait en venir Dumbledore. L’important n’était clairement pas lui, mais l’Horcruxe et la part d’âme de Voldemort qu’il contenait. Ils perdaient du temps. Plus que tout, il avait l’impression que sous ses airs avenants et ses demandes mesurées, Dumbledore ne lui laissait pas le choix. Or, il commençait à en avoir assez de ne pas avoir le choix. Descendre dans cette caverne et dérober l’Horcruxe avaient été son dernier choix, un choix que personne ne pouvait lui enlever ou ne lui avait dicté.

- Qu’est-ce que vous voulez savoir… ? Il n’y a rien à dire… J’ai découvert pour l’Horcruxe grâce à Kreattur, j’ai voulu le détruire…
- Kreattur, votre elfe, c’est bien cela ?
- Oui mais…
- A-t-il lui-même prononcé le mot ? Voldemort lui avait-il révélé ce qu’il avait créé ?

Rien que l’idée du Seigneur des Ténèbres confiant une chose si importante à un elfe était risible et Dumbledore le savait parfaitement. Regulus secoua la tête, impatient.

- Non, évidemment, je l’ai plus deviné, explicita-t-il. Enfin, ça m’a pris du temps. Quand Kreattur est revenu cette nuit-là, il se tordait de douleur et ne cessait de répéter que le Seigneur des Ténèbres avait fait de la « mauvaise magie ». Je n’étais pas naïf, je savais depuis longtemps qu’il expérimentait avec de la magie noire, mais là… Les mots qu’employaient Kreattur n’étaient pas anodins. Ça allait au-delà de tout ce que je connaissais…
- Comment ça ? Intervint Sirius.
- Il disait qu’il avait senti une magie humaine dans le médaillon, précisa-t-il. Au début, j’ai cru qu’il hallucinait. La trace magique des objets et des sorciers est différente, toutes les personnes qui étudient les sortilèges le savent. Un objet n’est jamais magique en soi, un sorcier l’a toujours ensorcelé, mais l’enchantement a une durée limitée dans le temps en fonction de sa puissance. Certains objets pourront restés enchantés des siècles et d’autres à peine un an.
- C’est exact, confirma Dumbledore d’un ton docte. Il est évident que le Choixpeau, dont l’enchantement perdure maintenant depuis près de dix siècles, et une amulette farceuse de chez Zonko ne relèvent pas du même type de magie. J'adoooore qu'on étudie plus la magie comme ça, je trouve ça réellement FASCINANT !
- Voilà ! Mais Kreattur affirmait que le médaillon était magique. En lui-même, je veux dire.

Maintenant qu’il avait commencé, Regulus n’arrivait plus à s’arrêter. Il avait besoin de savoir que Dumbledore et Sirius le croyaient, qu’il n’avait pas rêvé tout ce qui s’était passé et surtout qu’il avait fait ce qu’il fallait.

- La magie elfique est très sensible et infiniment riche, abonda Dumbledore avec révérence. Continuez, monsieur Black, je vous prie. J'adore comment dans tout le Bonus tu nous as fait sentir la puissance magique des elfes. Je trouve ça génial, on le sait, mais là on l'a réellement senti, c'est super bien fait !
- Je ne comprenais pas pourquoi il avait ressenti ça… Alors j’ai cherché. Beaucoup de livres parlaient de magie noire, très noire même, mais aucun ne mentionnait comment l’essence magique d’un sorcier pouvait littéralement être séparée en partie de lui pour être placée dans un objet. Et puis, ça n’aurait eu aucun sens. Finalement, après plusieurs jours, je suis tombée sur un mot… Horcruxe.
- Simplement le mot ?
- Non, avoua-t-il. C’était un vieux livre qui n’est plus édité depuis longtemps, mais qui se trouvait dans la bibliothèque de Square Grimmaurd : Secrets les plus sombres des forces du Mal.
- Evidemment qu’il était là… commenta Sirius dans sa barbe. :lol: :lol: :lol:
- Tout concordait. La puissance de l’objet, les maléfices placés autour pour sa protection, la magie noire que Kreattur avait ressenti. Ce n’était pas la trace d’un acte ou d’une essence magique… C’était un fragment d’âme. Je me suis rappelé que le Seigneur des Ténèbres s’était vanté d’avoir repoussé les frontières de ce qu’on croyait possible, il avait dit que…

Il s’interrompit en réalisant à qui il parlait, mais Dumbledore le regarda intensément par-dessus ses lunettes en demi-lune. Il eut un mouvement de main décontracté, comme s’il l’encourageait à poursuivre.

- Oui ? Dit-il.
- Il avait dit que « même cet idiot de Dumbledore n’aurait jamais pu atteindre ce qu’il avait accompli » Ouais effectivement d'est dur à cracher devant Dumbledore :lol: :lol: . Ce sont ses mots, pas les miens, ajouta-t-il presque défensivement.

Dumbledore sourit avec indulgence.

- Oh je n’en doute pas. Même après toutes ces années, Voldemort n’a toujours pas compris une chose essentielle : ce qu’il a accompli ne m’intéresse guère Et zbim :lol: :lol: :lol: . Il y a des formes de magie bien plus puissantes et bien plus anciennes, mais il est incapable de le comprendre. Allez tous en choeur : l'aaamoooooooooour (l'amour est enfant de bohème qui n'a jamais jamais connu de loi, si tu ne m'aimes pas je t'aime et si je t'aime alors prends garde à toi, PRENDS GARDE A TOI)

Regulus aurait aimé demandé au directeur ce qu’il entendait par là. Il ne voyait pas ce qui pouvait être plus puissant comme magie que celle qui donnait accès à l’immortalité. Celle qui fait que ta vie a un sens. Celle qui te maintiens en vie, Regulus Black. Tu as eu envie de mourir parce que ta vie en es dépourvu.

- Vous comprendrez un jour, monsieur Black, assura Dumbledore comme s’il percevait son scepticisme. Quand vous serez aussi vieux et aussi sénile que moi, vous comprendrez. Mais passons. Lily a compris bien plus jeune ... (Là je suis en moitié de PLS après la vidéo) Vous avez donc trouvé vos informations dans ce livre ?
- Euh oui… celui-là et dans divers documents…
- Qu’entendez-vous par « documents » ?

Regulus hésita.

- Des carnets, des journaux… répondit-il évasivement.

Mais évidemment Sirius tiqua. Il le fixa un instant et Regulus vit presque l’illumination s’allumer dans ses yeux.

- Non… Tu as osé… ? S’exclama-t-il, un immense sourire aux lèvres. Reg, tu t’es découvert une âme de rebelle par Merlin ! IL EST DEVENU MANGEMORT CA TE SUFFIT PAS?!
- Sirius !
- Pardonnez mon ignorance, intervint Dumbledore avec légèreté, mais je crois que la conversation m’échappe…
- Ce n’est rien, professeur, juste des carnets de famille…
- Les carnets de la vieille tante Elladora oui Que je suis toujours super fière de situer mouahahah (bon OK, j'ai mon carnet ouvert à côté de moi) ! Ils sont dans la bibliothèque privée de Orion, nos parents nous ont interdit d’y toucher. Même pour les Black, les recherches et les notes d’Elladora étaient considérées comme une magie très noire… J'adore ça pour le coup ! Je veux dire que tu fasses une femme fascinée par la magie noire (pour le coup une vraie sorcière dans son laboratoire), une femme mage-noire, on a pas ou peu d'exemple dans le monde de Harry Potter et c'est GENIAL que tu introduises ça par petite touches ! Rien d’étonnant quand on sait qu’elle a instauré comme tradition qu’on coupe les têtes des elfes de maison ! Effectivement :lol:
- Je vois… Et cette tante Elladora mentionnait les Horcruxes ?
- Elle n’en a jamais fait elle-même, s’empressa de préciser Regulus. Mais elle connaissait le principe. C’est en croisant ses recherches avec les Secrets les plus sombres des forces du Mal que j’ai fini par être sûr de moi. Je vois tellement Reg fouiller dans les journaux de sa famille et j'adore que tu racontes ça ...

Vidé de ses forces, sa voix s’éteignit sur ce constat. Il regarda tour à tour son frère et son ancien directeur. Si l’expression du premier reflétait l’horreur et l’inquiétude que lui inspiraient la situation, le vieux sorcier était plongé dans ses pensées et Regulus avait l’impression qu’il le regardait sans le voir, comme si son esprit était en train d’avancer un pion durant une partie d’échec. Il se demanda un instant s’il était ce pion. Un pion à la solde de Voldemort qui s’était retourné contre lui. Il était passé du noir au blanc sur l’échiquier. De l’encre obscure de la marque aux flammes aveuglantes du phénix. Anna. Tu. Es. Geniale. Mais genre vraiment, t'es un putain de génie de la formule, d'où tu nous sors des phrases comme ça, elles sont si belles, poétiques, visuelles ... Mais genre je t'admire, toi et ton écriture, pour ce genre de phrase que tu sais nous sortir ! Des ténèbres de la caverne à l’espoir lumineux de de la résistance… Il avait déséquilibré le jeu. Et au delà de ta magnifique plume j'adore comment tu fais ressortir le côté manipulateur de Dumbledore. On en revient au même débat : avait-il vraiment sa place à Gryffondor cet homme? :lol:

- Remarquable, approuva finalement Dumbledore. Cette découverte va s’avérer fondamentale… Il faut que j’y réfléchisse bien évidemment, mais vous nous avez ouvert une voie inattendue monsieur Black.
- Ravi, dit-il laconiquement, fatigué par les discours grandiloquents. Mais vous allez le détruire, n’est-ce pas ? L’Horcruxe ?
- Ça ne sera pas évident, mais bien entendu. J’ai peur qu’une magie ordinaire ne puisse cependant rien face à un objet d’une telle puissance.
- Il faut que l’Horcruxe soit exposé à une source de magie tellement destructrice qu’il ne pourra pas se reconstituer de lui-même… Enfin, c’est ce que disait Elladora.
- Je vois… répéta Dumbledore. Cela réduit les possibilités.

Regulus se redressa à nouveau.

- Vous avez des idées, professeur ?
- Des idées ? Toujours. En toute modestie :lol: C'est peut-être pour la vantardise qu'il a été envoyé à Gryffondor :lol: Les plus évidentes qui me viennent à l’esprit sont des sortilèges puissants et destructeurs mais dangereux comme le Feudeymon. Le venin de certaines créatures magiques pourrait aussi faire l’affaire… Les crochets d’un basilic ou le dard d’un manticore. Le souffle du Nundu est aussi mortel, mais il serait sans doute difficile de « capturer » un souffle.

A ses côtés, Sirius paraissait sceptique et il dévisagea leur ancien directeur, bras croisé et sourcils froncés. Visiblement, il n’était pas d’humeur à se voir réciter l’intégralité de Vie et Habitat des Animaux Fantastiques par Norbert Dragonneau. NORBERT <3

- Sans vouloir jouer le Détraqueur qui casse l’ambiance Ooooouh, dit-il, tout ce que vous venez de citer est assez rare, voire impossible à se procurer non ? Et pour le Feudeymon, c’est un sort noir très puissant qui pourrait vite dégénérer…
- Finement observé, monsieur Black. Mais heureusement pour nous, nous ne manquons ni de contacts sur le marché noir Coucou Dingue. Putain il faut que l'intègre dans O&P ni de sorciers brillants. Maintenant, si vous voulez m’excusez, il me semble que j’ai fort à faire.

Incrédule, Regulus mis une seconde à réaliser que la conversation était terminée. Dumbledore lui adressa simplement un sourire énigmatique et un hochement de tête reconnaissant avant de se diriger vers la porte. Sa robe pourpre parsemée d’étoile bruissa en douceur sur le vieux parquet tandis qu’il s’éloignait Vous aussi y'a que DUmbledore que vous arrivez à voir en robe? Genre vous imaginez Reg en robe? Pas moooi . Regulus le regarda avec une pointe d’appréhension, comme si toute cette affaire lui échappait soudainement pour reposer désormais entre les mains du directeur de Poudlard. Rationnellement, il savait qu’il était plus amène que lui de s’occuper de l’Horcruxe, mais il se retrouva étrangement démuni en réalisant qu’il avait mené à bien la tâche qu’il s’était fixé.
Pourtant, avant de franchir le seuil de la chambre, Dumbledore se retourna. Regulus sentit ses yeux bleus le traverser par-dessus ses lunettes en demi-lune et il frissonna.

- Une dernière chose, dit-il d’une voix solennelle. J’ai conscience que tout cela doit être perturbant pour vous, mais sachez une chose monsieur Black : ce que vous avez fait n’est que le début de ce qui mènera Voldemort à sa perte. Et vous n’auriez pu montrer un plus grand courage, ni un esprit plus brillant. Une parcelle d'héroïsme dans toute ta douleur Reg <3

Sur ces mots, la porte se referma derrière lui et le silence tomba lourdement. Regulus resta un long moment à contempler l’endroit où s’était tenu le directeur, une boule chauffée à blanc au creux de la gorge. Il n’avait jamais estimé l’opinion que Dumbledore pouvait avoir de lui, ils n’avaient jamais même véritablement parlé, mais sa reconnaissance aujourd’hui l’atteignait plus qu’il ne voulait bien l’admettre. Tu as besoin de ça, Reg. De te souvenir que tu es quelqu'un et que tu vaux quelques chose. Et allez, pour me faire le plaisir de l'auto référence, que tu vaux plus que de l'ombre et de la poussière.
Epuisé, il s’affaissa une dernière fois contre son oreiller. La douleur au niveau de son avant-bras se réveilla et tout son corps se crispa, endolori. Il fit malgré tout l’effort de tourner la tête vers Sirius qui l’observait depuis le pied du lit, inexpressif.

- Quoi ? Murmura-t-il.
- Rien… Tu devrais dormir maintenant.
- Je ne suis pas fatigué, rétorqua-t-il par réflexe. SI TU L'ES ARRÊTE !
- C’est ça… Et moi je vais me marier avec Kreattur.
- Cassidy sera ravie. :lol: :lol: :lol: :lol:

Sirius eut un vague sourire et roula des yeux. D’un pas silencieux, il se rapprocha jusqu’à être à sa hauteur et se pencha en avant. De près, Regulus pouvait voir ses traits tirés, mais aussi les émotions qui valsaient dans les yeux de son frère. Il lutta pour ne pas s’endormir, mais la tête lui tourna brusquement et il se sentit dériver.
Il était presque endormi lorsque la main de Sirius vint lui ébouriffer doucement les cheveux, comme il l’avait fait à onze ans, perché sur le marchepied du train avant de partir pour Poudlard. Oh. Mais c'est beaucoup trop adorable. Franchement, Anna ... La relation que tu relies entre les deux c'est magnifique. C'est ton chef d'oeuvre la relation entre les Black. Je pense que si ta fanfic avait tourné autour d'eux, plus qu'au tour des Mauraudeurs, elle aurait été parfaite (je veux dire ça aurait évité que tu t'éparpilles sur Franck et Alice ou Remus et Anaïs - c'est des personnages que j'ai adoré, hein ! Mais tu l'as admis, ce sont des relations que tu as fini par abandonner par manque de temps, ça aurait permis de te centrer sur quelque chose. Mais j'adore ta fanfic telle qu'elle a été :lol: :lol: <3

- Dors bien, Reg, souffla-t-il.

Et les ténèbres l’engloutirent à nouveau.

[Suite en-dessous]
C'était magnifique Anna, je commente la suite quand je peux ! ça fait du bien quelque chose qui se finit bien <3
cochyo

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Re: Au temps des Maraudeurs - Terminé [Harry Potter]

Message par cochyo »

Y’a pas… Dumbledore C’est toujours compliqué avec lui.
C’était un super chapitre ! Tellement bien que je te pardonne qu’il n’ait pas defunté :lol:
MelleChachow

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Re: Au temps des Maraudeurs - Terminé [Harry Potter]

Message par MelleChachow »

Moooh ! J'ai adoré ce long bonus ! Tellement bien écrit ! Et puis j'aimais tellement le couple Regulus/Marlène que j'étais trop contente de les retrouver dans ce bonus !
L'intrigue est bien travaillée et on aime Reg encore plus !
Bref, j'ai adoré ! bravo pour ce bonus !
Perripuce

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Re: Au temps des Maraudeurs - Terminé [Harry Potter]

Message par Perripuce »

Hellooo On va essayer de commencer la deuxième partie ! (SOOOO PROUD !!)
annabethfan a écrit :Les jours suivants, il alterna entre des périodes de veille et de sommeil. Quand il se réveillait, il trouvait toujours une fiole de potion revigorante sur sa table des nuits et son bandage avait été changé minutieusement ça change des gens qui s'occupent de toi sans rien demander en retour, hein Reg? . La douleur régressait progressivement, même s’il devenait évident qu’il garderait une cicatrice, juste en-dessous de son tatouage. Il trouvait plutôt ironique que le symbole de sa lutte contre le Seigneur des Ténèbres se trouve si proche de sa Marque C'est siiii beau . Une des rares fois où Sirius était venu à son chevet, il avait commenté en observant la tête de mort enroulée d’un serpent « si on m’avait dit que tu aurais un tatouage avant moi… » et Regulus s’était surpris à rire. :lol: :lol: :lol: :lol: C'est trop mignon cette complicité qui se renoue entre les deux frères, vraiment.

C’était peut-être une impression, mais il avait le sentiment que quelque chose avait changé entre son frère et lui Non non mon ptit ce n'est pas une impression. . Il ne le regardait plus d’un air hanté, comme s’il lui rappelait un passé et une famille qu’il avait voulu oublier à tout prix, mais davantage avec respect et une pointe d’émotion que Regulus n’arrivait pas à identifier. L'amooooooour <3

Marlène passait souvent Ah bah tiens, quand on parle d'amoooour. Elle ne cessait de lui répéter qu’il pouvait sortir de sa chambre et aller et venir comme bon lui semblait, mais il s’y refusait. Il ne quittait sa chambre que pour se rendre dans la salle de bain au bout du couloir en vérifiant que personne n’était là Je l'imagine tellement :lol: :lol: :lol: . Jusqu’à présent, il n’avait croisé aucun membre de l’Ordre et aucun d’eux n’était de toute façon venu le voir. Il les entendait pourtant parfois, surtout quand ils rentraient de mission et que toute la maison semblait s’agiter d’un coup. La veille, Regulus avait entendu Lily Evans éclater de rire et il avait même entrouvert sa porte, surpris. Depuis le rez-de-chaussée, la voix de Sirius lui était parvenue. D’un ton dramatique, Sirius déplorait apparemment la « perte de liberté » de Potter qui, si Regulus avait bien compris, venait de demander la jeune femme en mariage. Il s’était fait la réflexion que c’était une drôle de période pour ce genre de chose, mais que la résistance pouvait prendre parfois des formes surprenantes Justement mon ptit Reg, c'est le moment ou jamais. CELA DIT vous vous souvenez quand Molly dit que c'est n'imps les gens qui se marient pendant la guerre (aka Bill et Fleur)? Bah Lily et James c'est exactement ça :lol: . Et le sourire niais accroché au visage de Sirius encore dans la soirée en valait la peine.
Ce matin, pourtant, ce n’étaient pas des rires qui avaient empli le quartier général, mais des hurlements de douleur. Regulus, en train de lire à son bureau, avait manqué de lâcher son livre et son sang s’était glacé. Il avait failli se précipiter en bas, mais s’était arrêté en haut de l’escalier, figé. Le pan de mur et la rambarde lui cachaient la plus grande partie du salon, mais il entrevue les frères Prewett entrer en catastrophe, portant entre eux Dorcas Meadowes OOOOOOOH DORCAAAAAS . Elle était d’une pâleur verdâtre et maladive, les dents serrées, et surtout une jambe en sang. Ses longs cheveux bruns et épais étaient répandus en désordre sur sa lourde poitrine qui se soulevait avec rapidité. Derrière eux, Evans se précipitait, une trousse de secours et une mallette de potions dans les bras. Regulus avait retenu un haut le cœur quand les cris de Dorcas avaient repris, déchirants et glaçants. Dans son esprit, ils résonnèrent en écho avec les cris de douleur d’une autre femme, il y a longtemps… Il était retourné s’enfermer dans sa chambre, l’image de Gemma Ackerley brûlante derrière ses paupières closes. Oh mon pauvre petit Reg *va lui faire un clain* *se prend dans la tronche une grande tarte de Marlène*

Au bout d’une heure, les hurlements avaient cessé et l’agitation était retombée. Plus déterminé que jamais, Regulus avait passé la journée plongée dans un livre que lui avait fait parvenir Dumbledore sur le venin des créatures magiques. Peut-être un moyen de l’inclure et de l’occuper durant ses longues journées.
Le soleil commençait à disparaître derrière l’horizon lorsque sa porte s’était ouverte sur Sirius. Il avait l’air fatigué, comme souvent, mais il avait encore sa jambe et Regulus estimait que c’était une victoire pour aujourd’hui.

- Tiens Reg, étonnant de te trouver là ! Lança-t-il en guise de salutation. Tu as bougé de trois centimètres depuis hier non ?
- Quel esprit…

Sirius haussa les épaules – sa façon sans doute de reconnaître son manque d’inspiration – et se laissa tomber sur le lit avec nonchalance. Regulus le rejoignit avec plus de mesure.

- Des nouvelles de Dumbledore ? Demanda-t-il pour la dixième fois au moins. Avant tu ne voulais pas en entendre parler, maintenant tu le réclames ..
- Parfois, je me demande si tu n’as pas le béguin pour lui plutôt que pour Marlène :lol: :lol: :lol: , railla Sirius. « Dumbledore par-ci, Dumbledore par-là ».
- C’est sérieux, Sirius !
- Je sais, ça l’est toujours avec toi, soupira-t-il. Mais pour te répondre, oui. C’est pour ça que je venais te voir en fait. Réunion exceptionnelle de l’Ordre ce soir et tu es invité. Ou plutôt ta présence est requise. ça se traduit clairement par un "ramène tes fesses"
- Vraiment ?

Son incrédulité sonna à ses propres oreilles.

- Faut croire. Je pense que Dumbledore a enfin trouvé comment détruire l’Horcruxe ou alors il a trouvé de nouvelles informations. Tous les membres qui n’ont pas de missions essentielles y assisteront.
- Mais… Ils ne savent pas…
- Pour l’Horcruxe ? Non, pas pour l’instant. Mais ça ne m’étonnerait pas que Dumbledore dévoile son existence aux autres ce soir.
- Quoi ? S’écria-t-il, indigné. Comme si vous n’étiez pas déjà tous une cible pour le Seigneur des Ténèbres ! Et je croyais que vous aviez un traître dans vos rangs, vous ne pouvez pas…
- Je sais, coupa Sirius d’une voix ferme. Tout le monde ne va pas être mis au courant, seulement ceux auxquels Dumbledore fait confiance. TA LA LA LAAAAA
- Mais…
- Ça ne servirait à rien de le cacher aux autres de toute façon parce que… Dumbledore a des soupçons… Il pense… Il pense qu’il n’y aurait pas qu’un seul Horcruxe d'où Harry Potter au camping mardi prochain. Mais genre dans le film on parle pas de la coupe d'Helga ou du diadème, genre Harry ne sait même pas ce qu'il doit chercher ... . On va avoir besoin de l’aide de tout le monde.

Regulus eut l’impression de rechuter dans le lac. L’horreur ressentie lorsqu’il avait compris ce que le Seigneur des Ténèbres avait réussi à accomplir se multiplia. Déchirer son âme en deux était une chose, la déchirer en plusieurs fragments revenaient à fragmenter son humanité même. Ses mains se mirent à trembler et il serra les poings, au bord de la nausée.

- Merlin… souffla-t-il.
- Tu l’as dit…

D’un même ensemble, ils tournèrent la tête et leur regard s’accrocha Ce genre de tableau ... AH JE FOOOOONDS. Regulus déglutit.

- Comment va Meadowes ? S’enquit-il.
- Comment… ?
- Je l’ai entendu… Quand les Prewett l’ont ramené.

Sirius grimaça.

- C’était pas beau à voir d’après Lily… Mais elle va bien. Un sort a heurté un mur derrière elle et il s’est effondré sur sa jambe. Elle est restée coincé plusieurs minutes avant que les autres parviennent à la dégager. Elle aura peut-être encore mal quelques jours et une cicatrice sur la cuisse, mais elle marche et va très bien. On a eu pire. "On a eu pire". y'a un côté glaçant.
- Je sais…

Il se souvenait des rares batailles dans lesquelles il s’était retrouvé contre les membres de l’Ordre. Il s’agissait souvent de duels entre quelques sorciers, jamais rien d’important, mais il avait été terrifié à chaque fois de se retrouver face à son frère ou à Marlène. Jusqu’au jour où c’était vraiment arrivé. Il l’avait laissé repartir, mais il savait que plusieurs mangemorts n’auraient pas hésité à la tuer, Bellatrix en têteConcernant Sirius elle finira par le faire ... T.T . D’autres se contentaient de sorts offensifs, il le savait aussi, et il avait toujours fait parti de ceux-là quand il le pouvait.
Sirius dû deviner ses pensées car il claqua soudain des doigts, le ramenant à la réalité.

- Pour ce que ça vaut, dit-il d’un ton rapide, comme si les mots lui brûlaient les lèvres, je suis fier de toi. AWWWWWWWWW *fonds dans son lit* Y'a un gif comme ça, je vais le retrouver
- Non, tu ne l’es pas… objecta-t-il et sa voix paraissait si enfantine qu’il rougit. Mais pourquoi j'au toujours envie de la frapper sérieux? TU VAUX PLUS QUE DE L'OMBRE ET DE LA POUSSIERE REG MAINTENANT ARRÊTE DE FAIRE TA VICTIME ET DIT MERCI
- Oh Reg… Tu as enfin ouvert les yeux, tu as tourné les dos à Tu-Sais-Qui alors que toute la famille te disait de croire en lui… Si, je suis fier, je crois que je peux le dire aujourd’hui. Et… tu sais ce que tu m’as dit ? A Square Grimmaurd ? Que j’avais choisi James plutôt que toi ? L'un des grands drames de la vie de Reg ...

Regulus hocha doucement la tête, une boule coincée dans la gorge.

- Je n’ai pas choisi James, le détrompa-t-il. Je me suis choisi moi, j’ai choisi de survivre Avec cette fameuse phrase copiée des Choristes : "ALLEZ AU DIABLE - Je le quitte au contraire" :lol: :lol: . Tu as choisi notre famille. Mais je commence à réaliser que… ce n’est peut-être pas incompatible BAH OUI SIRIUS c'est pas tout noir ou tout blanc enfin . Je ne retournerai jamais vers les Black, mais je n’ai plus envie de te laisser derrière moi.
- Moi non plus… OK, il ne reste plus qu'une grosse flaque de Perri dans le lit, là. Bon, avec des mains la flaque, il faut quand même qu'elle tape. Mais une grosse flaque.

L’aveu, prononcé d’une voix à peine plus haute qu’un murmure, se suspendu entre eux. Contrairement à la promesse qu’ils s’étaient faite enfants un soir d’orage, ils ne se jurèrent rien. Ils n’étaient pas doués tous les deux pour tenir leur parole, mais faire de leur mieux serait déjà un bon début. OH MAIS C'EST BEAU cette réconciliation des frères Black dans la douleur, olalala Anna ils sont vraiment ta meilleure partie, c'est incroyable !
Le silence commençait à devenir gênant et Sirius se racla bruyamment la gorge, détournant le regard. Il se redressa, puis passa une main dans ses cheveux comme pouvait le faire Potter avant de la plonger dans sa poche.

- Au fait, reprit-il, j’ai du courrier pour toi.
- Moi ? De la part des parents ?
- Non, ils n’ont pas encore répondu… La lettre vient des Etats-Unis. MOUAHAHAHAH

Etonné, Regulus fronça les sourcils. Depuis plusieurs jours, il envoyait des lettres à ses parents pour justifier son absence étrange. Il avait prétendu être parti en Irlande pour reprendre contact avec des amis de la famille et élargir son cercle d’influence. Il avait dû être assez convaincant car sa mère lui avait simplement répondu que c’était une excellente idée et de représenter le nom des Black avec fierté pendant son voyage. Sirius réceptionnait les hiboux pour lui et l’aidait parfois même à entretenir la correspondance en lui dictant des passages enflammés sur les paysages Irlandais Il est habité par l'esprit de Clem? . Regulus le soupçonnait de trouver l’idée de duper leur mère très divertissante.

- Des Etats-Unis ?
- Ne me regarde pas comme ça, c’est pour toi, dit-il en lui tendant l’enveloppe. Ouvre-la, on verra bien.

Regulus hésita. Il ne connaissait qu’une seule personne aux Etats-Unis, mais le fait qu’elle lui écrive lui semble improbable. Sa curiosité eut finalement raison de sa réserve et il brisa le sceau apposé sur la lettre. Il n’y avait aucun parchemin à l’intérieur, juste une photographie. Avec précaution, il la saisit doucement.
Il manqua de la relâcher sous le coup de la surprise. Dans le cadre de la photo, Elizabeth Yaxley se tenait assise dans un fauteuil, un bébé sur les genoux AHAHAHAHAHAH (pardon) . Elle avait la tête tournée vers lui et souriait, attendrie. Elle paraissait transformée. Son visage était plus doux et elle n’avait plus cette expression hautaine qu’elle arborait à Poudlard. Le bébé, lui, devait avoir quelques mois. Il éclatait de rire en secouant ses petits bras, une bulle de salive au coin de la bouche. Ses cheveux avaient déjà la blondeur si caractéristique des Rosier. Et elle était blonde aussi Elizabeth de mémoire? Mais c'est siiii chou oooh (je suis déjà assez fondue Anna, la prochaine étape c'est l'ébullition là)
Lentement, Regulus retourna la photographie. Au dos, une seule ligne s’étalait d’une écriture élégante : « Je voulais simplement te présenter Archibald Regulus Yaxley HIHIHIHIHIHI . Nous sommes heureux grâce à toi. Encore merci. EY ». Pour la première fois depuis des mois, les larmes lui montèrent aux yeux. Encore une fois c'est TELLEMENT ADORABLE qu'elle lui ait donné son nom, je meurs.

- Il louche un peu, non ? Commenta Sirius. :lol: :lol: :lol:
- Tais-toi, espèce d’imbécile.
- T’es sûr que… Je veux dire, elle t’envoie la photo et elle a donné ton nom au gamin… Il ne s’est rien passé entre vous hein ? Sirius? Tu deviens relou. Surtout ne dis jamais ça devant Marlène :lol: :lol: :lol:

L’émotion quitta Regulus pour être remplacée par l’indignation en un quart de seconde.

- Sirius ! Arrête de vouloir me caser avec tout le monde. Marlène, Dumbledore, Yaxley ! C’est qui le prochain ?
- Kreattur ? C'est pas toi qui devais te marier avec Kreattur Sirius ?

Regulus ne prit même la peine de répondre et lui donna un coup dans l’épaule alors que le rire de Sirius, si semblable à un aboiement de chien, résonnait contre les murs. Il eut envie de l’étouffer avec son oreiller mais se contenta de le pousser du lit. Sirius chuta avec brusquerie sans cesser de rire.

- T’es désespérant, déplora Regulus.

Sirius aurait sans doute continué à rire un moment si Marlène n’avait pas passé la tête par l’encadrement de la porte. Elle regarda la scène, perplexe, puis secoua la tête en souriant. Je l'imagine bien les épier l'air attendri ahah

- Si vous avez terminé, tout le monde vous attend. Dumbledore est arrivé.
- On descend tout de suite.

Sans attendre, ils emboîtèrent le pas à Marlène et Regulus plia la photo pour la mettre dans sa poche. Le cœur battant, il descendit le vieil escalier qui craqua sous ses pieds. Il était curieux de voir les membres de l’Ordre que Dumbledore estimait digne de confiance. Dans la cuisine, le directeur était effectivement déjà là et présidait l’assemblée. Autour de la table, les frères Prewett, Potter et Evans, Edgar Bones Encore une fois, je ne sais pas si je suis heureuse ou triste de le revoir :lol: :cry: et Maugrey Fol Œil étaient également présents.

- Les retardataires, maugréa Maugrey. Pas trop tôt. Asseyez-vous.

Le dos raide, Regulus pris place entre Marlène et Sirius. Il remarqua alors le médaillon, posé au centre de la table. La chaîne en or brillait légèrement et le S en forme de serpent serti de pierres précieuse jetait des reflets verts sur le bois verni. Vu les regards de crainte et de dégoût qu’il suscitait, Regulus devina que Dumbledore avait déjà expliqué aux autres sa véritable nature.
Il promena son regard sur les membres de l’Ordre jugés dignes de confiance par le directeur. Aucun choix ne l’étonna, mais il se demanda ce que Potter et Sirius pouvaient penser en constatant que Cassidy, Pettigrow et Lupin avaient été écartés. Leur expression renfrognée lui donna un semblant de réponse. Lalala y'a pas DU TOUT un traitre dans ceux là ...

- Bien, je pense que nous pouvons poursuivre, déclara Dumbledore. Comme je viens donc de l’expliquer, nous avons de fortes raisons de penser que Voldemort a déchiré son âme au-delà de tout ce que nous aurions pu imaginer. La tâche qui nous attend ne sera ni simple ni sans danger, mais j’ai une foi inébranlable en chacun d’entre vous. Ce n’est qu’en conjurant nos efforts que nous parviendrons à faire advenir la plus grande crainte de Lord Voldemort : le rendre mortel. (Il marqua une pause solennelle, puis désigna le médaillon d’un mouvement gracile). Et tout commence aujourd’hui avec cet objet. Tu écris super bien le Dumbledore je trouve !

- Vous êtes sûr, professeur ? Demanda Evans d’une voix faible. Je veux dire, vous êtes sûr qu’un morceau de son âme est… là-dedans ?
- La certitude n’est jamais totale, miss Evans, mais je pense pouvoir affirmer sans crainte de me tromper que oui. Nous allons de toute façon le savoir immédiatement.
- Comment ? Dit Gideon.
- En le détruisant, répondit Dumbledore d’une voix tranquille.

Une vague de murmure parcouru l’assemblée et Regulus sentit son ventre se serrer d’appréhension. D’après ses lectures, un Horcruxe ne se laissait pas détruire si facilement.

- Au risque de me répéter : comment ? Demanda à nouveau Gideon. DEBAT SUR LA PRONONCIATION non mais qu'en dise la citrouille moi je fais confiance à esprits Criminels.
- Avec ceci.

D’un geste leste, Dumbledore déposa un objet courbé et sombre devant lui. Regulus imita les autres et se pencha en avant pour mieux voir. Ce n’était pas un objet… C’était un dard de manticore. La base était encore teintée de sang séché.
Edgar Bones émit un sifflement impressionné et souffla un panache de fumée grise qui se répandit dans la pièce avec une odeur acre de tabac. Je trouve ça beaucoup trop drôle que tu aies fait fumé la pipe à Edgar et moi à Amelia sans nous concerter :lol: :lol: :lol:

- Albus, vous m’impressionnez un peu plus chaque jour. Où avez-vous réussi à trouver cela ?
- Nos contacts des marchés parallèles sont d’une efficacité remarquable.
- Vous remercierez Fletcher dans ce cas, dit-il, amusé. C'est ce à quoi j'ai pensé :lol: :lol:

Dumbledore inclina la tête.

- Je n’y manquerai pas. Bien, ajouta-t-il, ne perdons pas davantage de temps. Monsieur Black, si vous voulez bien.

Un moment de flottement passa, le temps que Regulus comprenne que le directeur de Poudlard s’adressait à lui et non à Sirius.

- Quoi ?
- Je pense que personne ici ne peut nier que l’honneur vous revient après tous les efforts que vous avez fournis.
- Non, je…
- Arrête de jouer au modeste, Black ! S’agaça Gideon. Fais-le, c’est tout. Ouais, j'avoue, arrête de tergiverser

Regulus déglutit. Sa réticence n’avait rien à voir avec de la modestie.

- Professeur, tenta-t-il, je suis sûr que quelqu’un d’autre pourrait…
- On pourrait tous, aboya Maugrey. Mais c’est à toi qu’on le demande, Black !
- Un problème ? Renchérit Fabian, provocateur.

Ce n’était pas une demande, songea soudain Regulus dans un éclair de lucidité. C’était un test, une sorte d’épreuve perverse pour leur prouver sa loyauté Ooooh mais y'a un côté atroce ... Il a déjà dû tuer pour entrer chez les Mangemrots et là il doit "tuer" (bon, c'est pas la même MAIS DANS L'IDEE) pour montrer qu'il s'en est détourner ... . Il retint son instinct qui lui disait de les envoyer balader. Il ne devait rien à ces gens et ne faisait aucunement parti de leur organisation secrète. Mais avant qu’il ait pu ouvrir la bouche pour dire à Fabian Prewett d’aller se mettre sa baguette où il pensait, Marlène se tourna vers lui.

- Je pense que tu devrais le faire, dit-elle doucement. Le professeur Dumbledore a raison. Tu as mérité de le faire. Et puis, tu l’as dit toi-même non ? « J’ai volé le véritable Horcruxe et j’ai l’intention de le détruire dès que je le pourrai » Je te jure hier quand ils ont lu les mots dans le film, ça m'a brisé le coeur. T'as vraiment donné du corps à Reg, c'est incroyable. . Tu le peux aujourd’hui.

En entendant Marlène citer les mots qu’il avait lui-même écrit, Regulus sentit sa résolution vaciller. Elle n’avait peut-être pas tort… Il avait manqué de perdre la vie pour obtenir cette Horcruxe et il serait logique qu’il soit celui qui le détruise.

- D’accord, accepta-t-il finalement, la conscience lourde. Comment on procède ?

Tout le monde se tourna vers Dumbledore.

- Il faut parler Fourchelang pour ouvrir le médaillon. Quand cela sera fait, l’Horcruxe tentera de se défendre. Je ne sais pas comment, mais il faudra faire vite. Poignardez-le au cœur avec le dard du manticore et il devrait normalement être détruit.
- Le Fourchelang ? S’étonna Potter. J’avais pris divination en option, mais quelqu’un connaît le Fourchelang ? Vraiment ?
- Je le comprends, nuança Dumbledore. Et bien que je sois incapable de tenir une conversation en cette langue, je suppose qu’un simple mot devrait faire l’affaire. Vous pardonnerez mon accent. :lol: :lol: :lol:

Un rire nerveux parcourut l’assemblée.

- Bien, êtes-vous prêt, monsieur Black ?
- Oui…
- Tenez.

D’une main ferme, Dumbledore lui tendit le dard de manticore et Regulus s’en saisit avec précaution, le cœur battant. Renversé contre le dossier de son siège, Gideon l’observa d’un œil critique.

- Fais gaffe, Black, lança-t-il d’un air goguenard. Ne te plante pas avec.
- Ne nous plante pas avec, rectifia Fabian. Mais ils sont insupportable LAISSEZ LUI DE L'AIR

Regulus les ignora. Debout face à la table, il se concentra sur le médaillon. Quelque chose semblait remuer à l’intérieur, comme si le fragment d’âme en son sein comprenait ce qui se tramait autour de lui. Regulus en ressentit une certaine satisfaction. L’âme avait raison d’avoir peur. BOOOOUH

- A trois, ordonna Maugrey. Que tout le monde reste sur ses gardes, baguette en main.
- Vigilance constante, approuva Edgar Bones dont la pipe avait disparu. :lol: :lol: :lol: Ce mot d'ordre ahah
- Un… deux… murmura Sirius, tendu. Trois !

Un long sifflement rauque sortit de la bouche de Dumbledore. Regulus aurait été incapable de deviner ce qu’il signifiait, mais les deux volets en or du médaillon s’ouvrirent brusquement dans un claquement plaintif. A l’intérieur, lovés derrière les ovales en verre, deux yeux sombres et envoûtants le fixèrent.

- Transperce-le ! Et comme Ron il va attendre et ça va déraper. Je crois que cette scène où Ron sauve Harry et revient est l'une de mes préférés du 7, c'est là qu'on voit la profondeur de l'amitié de Ron et de Harry, là qu'on sent qu'ils sont comme des frères.

Regulus leva le bras, celui qui portait encore la Marque et la cicatrice des Inferi. Les yeux se mirent à tourner dans tous les sens, agités, et il suspendit son geste, fasciné. La magie qui se dégageait de l’objet était plus forte que tout ce qu’il avait vu dans sa vie. Une voix sifflante et glaciale s’éleva alors du médaillon :

- J’ai vu ton cœur, j’ai lu ton esprit…
- Monsieur Black, ne l’écoutez pas, dit Dumbledore d’une voix dure.
- J’ai vu tes ambitions, j’ai vu tes peurs, tes doutes…

La voix semblait le paralyser et son bras trembla.

- L’éternel petit dernier, l’enfant dont personne n’avait besoin, susurra le médaillon. Toujours dans l’ombre d’un frère qui était l’héritier. Un nom trop lourd à porter pour un petit roi sans pouvoir LE PETIT ROI QUI A RETROUVE SA COURONNE AAAAH CE CHAPITRE ANNA, ALWAYS DANS MON COEUR . Je pourrais t’apporter tant de choses, la reconnaissance que tu n’as jamais eue…
- Reg ! Hurla Marlène. Reg, ne l’écoute pas ! Tue-le !

Comme emprisonné par le regard perçant de Voldemort, Regulus avait horriblement conscience des membres de l’Ordre autour de lui. Il leva le dard de manticore un peu plus haut, prêt à frapper, lorsque le médaillon se mit à frémir. Une fumée argentée émergea soudain des ovales de verre, languissante et ondulante comme un serpent. Effrayé, Regulus recula de plusieurs pas. La fumée s’éleva vers le plafond, puis se rassembla jusqu’à prendre forme humaine. Elle ondulait dans l’air, se précisant à mesure que les secondes s’égrenaient. Un corps féminin apparut. Des grands yeux, des cheveux mi-longs, un nez en trompette. Le ventre tordu par la peur, Regulus reconnut avec effroi Gemma Ackerley. Ben voyons ...

- Que crois-tu faire ? Dit-elle d’une voix glaciale et atrocement doucereuse, comme si elle se moquait de lui. Tu veux jouer au héros ? Oh Regulus, toi et moi nous savons que tu n’es pas un héros.
- Regulus !
- Tu n’arrives pas à m’oublier après tout ce temps parce que tu sais ce que tu m’as fait. Tu as dû regarder les larmes de mon frère en sachant que tu avais scellé mon destin et le tien ce jour-là.
Anna je vais pleurer.
Sérieux je sais pas, mais ça remue de voir Gemma parler à Reg comme ça.

En périphérie de sa vision, Regulus voyait Potter serrer les poings. Il savait que la seule chose qui l’avait poussé à ne pas le dénoncer à l’époque était son amitié avec Sirius, mais ça ne l’empêchait pas d’avoir l’air furieux. Comme si l’Horcruxe avait intercepté son regard, la fumée se mit à vaciller. Les traits de Gemma Ackerley se brouillèrent pour devenir ceux d’un jeune homme aux cheveux en bataille et au nez droit surmonté de lunettes. Un mouvement de surprise parcourut les membres de l’Ordre en découvrant James Potter en être de fumée au-dessus du médaillon. Celle là je m'y étais pas attendu

- Tu n’as rien d’un héros, asséna-t-il, toujours de la même voix qui émanait de l’Horcruxe depuis le début. Pourquoi crois-tu que Sirius m’ait choisi plutôt que toi ? Tu es lâche, incapable de penser par toi-même. Tu suis aveuglément les ordres. On peut en dire des choses de Reg, mais qu'il est lâche euh ... nop.
- Mais transperce-le ! S’écria Sirius au loin. Reg, c’est faux ! Arrête de l’écouter !
- Tu n’es plus son frère, il te l’a dit. C’est trop tard. J’ai pris ta place.

Regulus se mit à trembler. Il aurait préféré retourner au fond du lac. L’Horcruxe avait raison : James Potter était tout ce qu’il n’était pas. Loyal, courageux, drôle, expressif. Une colère brûlante s’enflamma au creux de son ventre. Il en avait assez et il s’avança à nouveau, le dard du manticore fermement dans sa main. TRANSPERCE LE BORDEL
L’image de Potter se brouilla alors. La fumée ondula à nouveau, s’enroulant sur elle-même, puis forma une silhouette allongée. Le visage anguleux de Walburga se dessina. Puis son corps se forma, sa lourde robe, ses jambes. Sur la table, le médaillon frémissait toujours plus et produisait un cliquetis entêtant. Regulus avait la nausée. Il contempla le double de sa mère, hypnotisé et épuisé.

- Une déception ! Cracha-t-elle On commence à percevoir la voix criarde du portrait là . Voilà ce que tu es ! Nous avions placé tous nos espoirs en toi, ton père et moi, et regarde-toi ! Un traître à son sang, un traître envers sa propre famille. Un traître au noble nom des Black !
- Réveille-toi mon garçon, l’enjoignit Edgar Bones. Bats-toi ! J'aime trop la façon dont tu écris Edgar aussi. Je vais aussi faire un univers alternatif où tout le monde survit juste pour retrouver Edgar ahah
- Reg, tu peux mettre fin à tout ça !
- La Harpie n’a jamais su ce qu’était une famille, ne l’écoute pas !
- Tu étais censé devenir l’hériter, tu n’es même pas capable de faire mieux que ton frère ! Quelle honte pour…

Avec un cri de rage étranglé, Regulus abattit le dard du manticore AH ENFIN . Un fracas métallique déchira l’air et un long cri aigu d’agonie retentit. Les doubles monstrueux de Gemma, Potter et Walburga hurlèrent de concert avant de disparaître brutalement. Haletant, Regulus contempla les fragments du médaillon dont le verre avait éclaté en myriades brisées. C'est une belle descritpion.
C'était une très belle scène, Anna, glaçante. Je ne sais pas, Gemma elle m'a retourné. Elle est à la fois ce qu'il y a de pire et de meilleur en Reg, c'est un paradoxe, c'est sa zone d'ombre et elle a visage ... La voir le mettre devant ses méfaits, ça
a un côté dérangeant et ça nous rappelle qu'effectivement, Reg n'est pas un héros. Reg a tué.

Un silence de mort pesait sur la pièce. La soie tâchée au fond du médaillon fumait légèrement, mais les yeux sombres de Voldemort avaient disparu. L’âme qui vivait dans l’antique objet ayant un jour appartenu à Salazar Serpentard avait cessé de vivre. Vidé de ses forces, Regulus manqua de s’affaisser à genoux et il ne resta debout que grâce à Marlène qui se précipita vers lui. Il s’effondra contre elle.

- C’est terminé, lui souffla-t-elle. Je suis tellement fier de toi, Reg… C’est terminé. Mwoooooooh

D’une certaine façon, elle avait raison. C’était terminé. Mais si Dumbledore avait raison, il restait encore des Horcruxes. Il leur faudrait peut-être des années voire des décennies pour les traquer et les détruire Boooh ça a pris un an à Harry. . Peut-être que la mort de Voldemort viendrait de façon inattendue, qu’un nouvel élément viendrait encore compliquer les choses… Regulus ne voulait pas savoir. Il préférait se concentrer sur aujourd’hui et sur maintenant.
Autour de lui, les autres commencèrent à s’animer à nouveau. Les frères Prewett baissèrent lentement leur baguette, Maugrey Fol Œil et Edgar Bones s’approchèrent du médaillon avec prudence, Potter enlaça Evans dans ses bras, Sirius se laissa tomber sur sa chaise le visage pâle et Dumbledore lui adressa un sourire bienveillant mêlé de gravité.
Regulus vécut le reste de la soirée dans une sorte de brouillard, hébété. Il remarqua à peine le directeur s’éclipser, ni le dîner qui fut dressé à la va vite par Evans et Fabian. Il mangea presque par automatisme en répondant par monosyllabes aux quelques félicitations lancées dans sa direction. L’humeur semblait tellement plus légère qu’il avait du mal à s’y ajuster. Il ne savait toujours pas ce qui allait advenir de lui. Il ne pouvait décemment pas retourner chez les mangemorts, ni se battre ouvertement pour l’Ordre. Être un espion ? Pourquoi pas… Il avait mal à la tête et il se résolut à arrêter de penser. Toutes ces questions pouvaient attendre demain. Ouais, t'es pas obligé d'en parler ce soir, maintenant moi je veux que tu trouves du réconfort dans les bras de Marlène.
Progressivement, il émergea des brumes de son esprit et se reconnecta avec la réalité. Il se surpris à sourire aux blagues idiotes de Potter et de Sirius, aux piques pleines de verve de Gideon et Evans, et même aux grognements de Maugrey. A sa droite, Marlène souriait aussi, le visage baigné par les flammes de la cheminée. Cette même cheminée dans laquelle elle avait jeté sa lettre sans même réfléchir, simplement parce qu’elle lui faisait confiance. Une chaleur réconfortante s’épanouit dans sa poitrine et il était pratiquement certain qu’elle n’avait rien à voir avec l’âtre crépitant. L'image de Marlène et ce qui en résulte, je trouve ça trop beau ... Elle est sa lumière <3

- Oh montez le son ! S’exclama soudain Potter.

Regulus reporta son attention sur l’autre bout de la table. Edgar Bones tapota le poste radio, en sourdine depuis le début du dîner, et une chanson rythmée aux accents rock and roll retentit J'adooooore le rock, genre surtout le vieux rock là c'est etllement entrainant, ça se danse trop bien. . Il ne la connaissait pas, mais il devait avouer que son répertoire musical n’était ni très large ni très actuel. Potter, lui, était déjà sur ses pieds et tendait la main en direction de sa fiancée.

- James… rit-elle en secouant la tête.
- Allez Lily-jolie !
- Non !
- On s’entraîne pour le mariage !

Sirius siffla.

- Merci Patmol !
- T’es impossible…

Mais elle se leva malgré tout. Aussitôt, Potter l’entraîna dans une danse effrénée en la faisant tournoyer sur elle-même. Les frères Prewett se mirent à taper des mains en rythme tandis qu’Edgar Bones riait, sa pipe à nouveau calée entre ses mâchoires.

- Tu ne danses plus comme ça, hein, Alastor ? Lança-t-il à l’Auror.
- Pourquoi, tu veux que je t’invite Bones ?
- Oh non ! Cassie pourrait être jalouse ! :lol: :lol: :lol: :lol: Cassiiiiie <3 Mais au délà de ça je trouve trop mignonne la relation entre Maugrey et Edgar, ça m'amuse :lol:

Regulus ne s’était pas senti aussi léger depuis longtemps. Les deux fiancés dansaient toujours quand la musique changea pour une nouvelle, au tempo plus rapide encore, et Gideon se leva, enchaînant quelques pas de danse pour aller jusqu’au placard au-dessus de l’évier dont il sorti une bouteille. Le liquide ambré qu’elle contenait brilla à la lueur des flammes. Il commença à servir un verre à tout le monde et Marlène se pencha vers lui, les joues rougies par la chaleur et l’hilarité. Et l'alcool ça va pas aider ...

- Tu vas bien ? Demanda-t-elle. Ce n’est pas trop ?
- J’ai l’impression que Potter serait « trop » pour n’importe qui…
- C’est vrai. Tu veux remonter un peu au calme ?

Il hésita une seconde. Du coin de l’œil, il vit Sirius qui s’était joint à Potter, Evans et Fabian dans une folle farandole et il prit sa décision avant que quelqu’un ne lui demande de danser. CA AURAIT ETE DROLE OOOOOH

- Bonne idée. Tu… tu viens avec moi ?

Marlène haussa un sourcil, mais ne dit rien. Elle se contenta de glisser sa main dans la sienne et de le tirer sur ses pieds. Ils s’éclipsèrent sans que personne ne les remarque… Ou presque. Ils étaient au milieu de l’escalier lorsque Sirius siffla d’un air suggestif. Regulus rougit. NON MAIS INSUPPORTABLE CE SIRIUS LAAA

- Laisse-les tranquille ! Rabroua la voix de Evans. Pire qu’un enfant.
- C’est son rôle de grand frère, rétorqua Fabian. Je vous ai raconté la fois où j’ai surpris Gide et la préfète de Poufsouffle qui… :lol: :lol: :lol: :lol:

Les voix des autres s’éteignirent quand ils parvinrent au premier étage. Sans lâcher la main de Marlène, Regulus la guida vers sa chambre, ou du moins la chambre qu’on lui avait attribué dans la maison. Il n’avait jamais pensé à demander si quelqu’un d’autre l’occupait avant lui. Quand il referma la porte dans son dos, le bruit de la musique au rez-de-chaussée s’éteignit complètement.

- Folle journée, hum ? Commenta Marlène.
- On peut le dire…

Elle lui sourit.

- Je le suis vraiment, tu sais. Fière de toi. J’avais presque abandonné, je me disais que ça ne servait rien. Mais je le savais. J’avais raison d’y croire. J'ai déjà dit que j'avais un amour immodéré pour Marlène? Je le répète. Elle est belle, putain. Mais genre belle dans le sens que je trouve que c'est une magnifique personne.
- Marlène McKinnon, murmura-t-il. La fille qui croyait en moi quand personne d’autre ne le faisait.
- Toujours, affirma-t-elle. N’en doute jamais. Je te l’ai dit le premier jour où on s’est rencontré dans un couloir en pleine nuit. Je prends le risque. ça faisait parti de mes moments préférés, ces retrouvailles dans la salle vide .. quand ils ont dessiné à la craie ... quand ils ont fait le teste de Sorcière Hebdo ...
- Gryffondor dans l’âme.
- Si tu le dis…

Regulus laissa échapper un rire incrédule. Elle ne voyait même pas à quel point elle était courageuse. Il aurait aimé lui dire qu’il était fier d’elle aussi, plus qu’elle ne pouvait le soupçonner. Mais il n’avait pas l’honnête de Marlène, ni sa facilité avec les mots. Au lieu de cela, il se rapprocha jusqu’à venir se planter devant elle et elle ne se détourna pas. Merlin ce qu’elle avait changé depuis Poudlard. Cette version plus assurée de l’adolescente qu’il avait connue lui plaisait encore plus.
Preuve en est, ce fut elle qui combla la distance entre eux. Ils étaient si proches qu’il ne savait plus où fixer son attention sur son visage et qu’il sentait son souffle contre sa peau. Il pouvait presque sentir chaque battement de son cœur dans sa cage thoracique. HIIII INTIMACYY LEVEL IS COMIIIIING
Non mais sans déconner le petit passage donne un sourire de fou, c'est super bien écrit et j'aime comment tu montres que Marlène a pris confiance en elle !


- Est-ce que je peux… ? Demanda-t-il dans un murmure.

Il avait conscience que c’était la même question qu’il lui avait posé le jour de leurs adieux à Poudlard. Et comme il y a deux ans, sa réponse fut la même.

- Evidemment, dit Marlène. Ils me font pensé à Matha et Fergus dans the English Game, genre on attend plusieurs épisodes avant qu'ils se mettent ensemble jusqu'à ce que Fregus disent "Can I ...?" et là Martha "YES PLEASE" bref, ça m'avait fait rire, c'était trop chou

Sans réfléchir, il passa une main autour de sa taille et l’attira contre lui. Leurs lèvres se rencontrèrent avec frénésie. Il avait l’impression d’avoir attendu ce moment depuis une éternité. Il l’embrassait avidement, sans doute maladroitement, mais sans retenu. Hissée sur la pointe des pieds, elle s’accrocha à ses épaules et approfondi le baiser. Regulus aurait aimé ne plus jamais avoir besoin de respirer. Il aurait aimé que Marlène soit son oxygène. C'est déjà un peu le cas ...
D’un geste un peu trop précipité, il la guida vers le lit derrière eux et elle manqua de perdre l’équilibre. Ils s’accrochèrent l’un à l’autre en riant doucement Oh mon dieu mais c'est adorable , puis Marlène scella à nouveau leurs lèvres ensemble. Comme mues d’une volonté propre, ses mains explorèrent son corps, caressèrent ses hanches et effleurent la peau de ventre. Le souffle court, Marlène se laissa basculer sur le dos et il suivit le mouvement, laissant sa bouche vagabonder vers son cou, sa clavicule, la naissance de sa poitrine. Il n’avait aucune idée de ce qu’il faisait. Au creux de son ventre, une chaleur intense se diffusait et il n’avait aucune envie de l’endiguer. AAAAAAH HIGH INTIMACY LEVEEEEEEL LAAAA
Marlène émit un gémissement rauque et le repoussa doucement, haletante. Ses prunelles étaient dilatées et son teint avait pris une teinte rosée.

- Tu ne repars pas, n’est-ce pas ? Tu ne feras plus comme si… comme si tout ça n’avait jamais eu lieu ?

Regulus déposa un baiser léger sur ses lèvres écarlates.

- Tu es coincée avec moi, McKinnon, répondit-il simplement. Prépare-toi. C'est TELLEMENT ce qu'on voulait entendre :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

Le sourire éclatant de Marlène valait toutes les promesses de pouvoir au monde.
La tâche serait encore longue. Ils l’ignoraient tous, mais l’Ordre subirait des pertes, une prophétie qui changerait l’avenir du monde magique allait être prononcée, et un enfant né à la fin du mois de juillet deviendrait l’Elu. Mais cela viendrait plus tard. Regulus voulait vivre. Il préférait se concentrer sur aujourd’hui et sur maintenant. Car aujourd’hui il était en vie, il était avec Marlène, et c’était plus qu’il n’avait jamais espéré.


Voilà! J'attends vos commentaires avec impatience comme d'habitude parce que je les adore :D


J'ai tellement aimé cette fin pleine d'insouciance, avec la musique et la danse, la joie et la vie qui reprennent leurs droits sur Reg au moment où il s'était résolu à mourir ... ET CETTE FIN, on voulait cette fin, on voulait LA PASSIONE ( ;) ). C'était super bien écrit, passionné, sexy, et tellement jouissif, putain, ça fait du bien les histoires qui se terminent bien.

DONC merci pour cet OS qui a été magnfique Anna, encore de très belles formules, une écriture toujours magnifique et qui sublime ce que tu as fait de mieux dans cette fanfic : Regulus Black, le héros qui n'en est pas un et qui dans nos coeur finit heureux dans les bras de Marlène et apaisé avec son frère :mrgreen: Donc encore une fois, bravo à toi, vraiment ! Et merci !

Maintenant je t'attends de pied ferme pour Djulianne :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: BISOUS
Charmimnachirachiva

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Re: Au temps des Maraudeurs - Terminé [Harry Potter]

Message par Charmimnachirachiva »

Coucou ! Je suis vraiment désolée de pas avoir com avant :roll: ...
Reg et Marlène sont juste trop chouuu !
Et le moment avec le médaillon :o c'était juste parfait, comment tu peux encore te méfier de Reg après cette mise à nu de son âme. Maintenant j'ai envie de réécrire plein d'autre scène pour que plus personne ne meurt.
Et je dois avouer que j'ai vraiment eu peur qu'il meurt avec les inferi. Heureusement qu'il a pu retrouver Marlène ! Et je veux pas qu'elle meurt non pluuuuuuus !!! Et pas Sirius, et pas Remus et pas James et Lily !!!!
Sinon ton écriture est toujours super agréable à lire et vraiment très belle.
Au fait mis à part Next G. et ATDM tu as écris d'autre fic ?
annabethfan

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Re: Au temps des Maraudeurs - Terminé [Harry Potter]

Message par annabethfan »

Charmimnachirachiva a écrit :Coucou ! Je suis vraiment désolée de pas avoir com avant :roll: ...
Reg et Marlène sont juste trop chouuu !
Et le moment avec le médaillon :o c'était juste parfait, comment tu peux encore te méfier de Reg après cette mise à nu de son âme. Maintenant j'ai envie de réécrire plein d'autre scène pour que plus personne ne meurt.
Et je dois avouer que j'ai vraiment eu peur qu'il meurt avec les inferi. Heureusement qu'il a pu retrouver Marlène ! Et je veux pas qu'elle meurt non pluuuuuuus !!! Et pas Sirius, et pas Remus et pas James et Lily !!!!
Sinon ton écriture est toujours super agréable à lire et vraiment très belle.
Au fait mis à part Next G. et ATDM tu as écris d'autre fic ?
T'inquiète, je suis déjà hyper contente que tu sois encore là ^^
Merci je suis trop contente que tu aies aimé !
Ah moi aussi j'aimerais que personne meurt...
Pas encore non, mais j'ai un nouveau projet en cours d'écriture que je devrais commencer à poster à la rentrée je pense :D
elohane

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Re: Au temps des Maraudeurs - Terminé [Harry Potter]

Message par elohane »

Coucou !
J'en suis seleument au 3éme chapitre, mais c'est super !
Tu as beaucoup de talent.
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