Une nouvelle menace [Harry Potter]

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Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Je réussis à m’empêcher de rire très longtemps. Exactement une minute entière. Par contre, après ce délai je ne pus m’empêcher de m’exclamer en riant presque aux larmes :
- Qu’est-ce que tu as fait cette nuit, Scorp? Tu t’es amusé avec des seaux de peinture?
Albus ne tarda pas à me rejoindre dans mon hilarité et au loin j’aperçus Ruby qui regardait dans notre direction avec un grand sourire amusé aux lèvres.
- Merci de ton soutien, Alli. Vraiment, grommela mon meilleur ami. Et toi aussi, Al.
Rose nous foudroya du regard, sauf que qu’elle se contredisait elle-même à cause du petit soubresaut qui agitait sa lèvre supérieure. Je ne lui donnais pas une minute supplémentaire avant de rire à son tour.
- Mais vous ne savez pas le meilleur! S’écria Scorpius avec colère. Les foutus mèches argentés allument dans le noir! S’emporta-t-il vivement avec des yeux lançant des éclairs. Tout ça à cause de ton idiot de frère à toi (il pointa Albus) et ce même idiot qui te sert de cousin à toi (il pointa Rose).
Ce fut la goutte d’eau et cette fois Rose fut prise d’un rire aussi interminable que le nôtre. C'est vrai, quoi? Simplement imaginé Scorpius dans le noir avec des petites lanternes dans les cheveux, c’était hilarant!
- Au moins on n’aura pas peur de se retrouver dans le noir! M’exclamai-je en riant de plus belle.
- Tais-toi, Alli! Gronda Scorp. C’est le pire jour de ma vie là, et vous, au lieu de me soutenir vous riez comme des gamins!
- Ne le prends pas mal, Scorp, mais si la situation était inversée, tu rirais autant que nous! Rétorqua Albus en tentant de réfréner son rire pendant qu’il parlait, en vain.
Mon meilleur ami siffla à notre encontre, sauf que je crus déceler un sourire fugace sur ses lèvres. Soudain je me remémorai de quelque chose qu’il avait dit et je m’enquis rapidement :
- Au fait, comment sais-tu que c’est James qui a fait le coup?
- Parce que, je ne sais trop comment, il a réussi à laisser un mot sur mon oreiller. Et j’ignore totalement comment il a pu s’y prendre! Je suis presque sûr qu’il n’a pas pu pénétrer dans le dortoir.
- Et tu ne penses pas que quelqu’un aurait pu vouloir se faire passer pour lui? Demandai-je en repensant à l’air amusé d’une certaine Ruby qui détestait James Potter.
- Non, affirma-t-il. C’était la même lettre, exactement pareille, que celle qu’il a laissé à l’anniversaire de Rose et d’Albus l’année passée. Ainsi que les précédentes.
Ah oui, je les avais oublié celles-là. Bon, alors c’était bel et bien lui. Mais pourquoi s’en était-il pris à… Ah, mais bien sûr! Scorpius était le petit-ami de Rose, alors James s’attaquait maintenant à lui aussi. Jusqu’à maintenant je n’avais eu droit à l’humiliation que devant la famille de Rose et Albus. Sauf que j’avais l’impression que l’an prochain à mon anniversaire ce ne serait pas un cadeau. Et en plus ce serait l’année de ma majorité! Oh, bon sang! Mieux valait ne pas y penser!
Je hochai de la tête à ce qu’il avait dit et le reste du trajet ce fit dans le silence. Je savais parfaitement que la mention de l’évènement du matin et des coups que James avait portés à son frère et à sa cousine signifiait qu’il nous tendait une perche pour nous rappeler son anniversaire, sauf que pour rester conforme au plan on ne devait rien dire par rapport à la journée très spéciale qu’était celle d’aujourd’hui.
Lorsqu’enfin l’heure du diner arriva Rose, Al et moi on s’empiffra comme jamais de manière si rapide que je manquai à plusieurs reprises de m’étouffer. Les deux autres aussi, d’ailleurs. Dès que notre repas fut fini on sortit de table rapidement et le plus subtilement possible. Normalement Kieran devait tenir compagnie à Scorp le temps qu’on prépare le tout pour la fête. On aurait seulement jusqu’à dix-neuf heures, alors chaque minute et chaque seconde comptaient.
On retrouva rapidement Ruby Shepherd, Amy Derrick et Joshua Flint à l’extérieur de la Grande Salle. Là on s’empressa de rejoindre leur Salle Commune. Dès qu’on y fut je sortis toutes les décorations que j’avais et on se dépêcha de tout installer en temps. Rose et moi on se chargea de la décoration pendant que Ruby et Amy s’occupaient des petits encas à grignoter. Quant à Joshua il mélangeait plusieurs breuvages ensembles pour en créer un punch plutôt réussit si je me fiais à tout ce qu’en avait dit Scorp. Ils faisaient de leur truc en quantité, car même ceux qui n’étaient pas vraiment amis avec Scorp venait à sa fête. S’était ni plus ni moins une obligation pour tout le monde. Seulement à cause du fait que son père était quelqu’un d’important. La présence de trois Gryffondors risquait de ne pas leur plaire. Du tout.
À dix-neuf heures moins dix exactement, Ruby nous entraîna dans la direction des dortoirs pour garçon. Je supposais que c’était à cause de la présence d’Albus et qu’il devait y avoir comme pour chez les Gryffondors une sorte de mécanisme empêchant les gars de se rendre dans les dortoirs des filles.
- C’est la chambre de Scorpy, nous apprit-elle lorsque l’on fut dans une pièce possédant quatre lits à baldaquin aux rideaux vert émeraude.
- Tu devrais en profiter pour fouiller, chuchotai-je à Rose ce qui la fit rougir et fit éclater de rire Ruby.
- Ouais, bonne idée, approuva-t-elle. Bon, j’y vais. On se revoit dans dix minutes. Surtout… attendez le signal.
- Bien sûr, approuvais-je. Il ne faudrait pas faire une entrée prématurée.
Elle leva les yeux au ciel devant mon ton ironique et s’éclipsa pour rejoindre ses deux amis qui l’attendaient en compagnie de d’autres Serpentards. Ana n’avait pas été particulièrement ravie lorsque je lui avais annoncé que j’allais passé toute une soirée dans la Salle Commune des Serpentards, mais heureusement j’avais réussi à la convaincre de ne pas venir nous y retrouver. C’était une fête d’étudiant tout adulte qui n’était plus aux études n’y avait pas sa place.
- J’espère que Scorp ne nous en voudra pas trop… s’inquiéta Rose.
- Allons, Rose! La bousculai-je légèrement. Je suis sûre qu’il va adorer! Surtout si tu commences la soirée en l’embra…
- Alli! S’écria ma meilleure amie en rougissant.
- Bah, quoi? Je ne fais qu’énoncer une vérité! Protestai-je.
- Je confirme, il va surement adorer ça! Affirma Al en me jetant un petit coup d’œil prolongé.
- J’en prends bonne note, Al, dis-je en levant les yeux au ciel.
Tout ce qu’il fit ce fut de sourire comme s’il n’avait rien dit. Je le ferai, pensai-je. Du moins… si je n’étais pas morte d’ici là, n’est-ce pas? Après tout le 9 juin était dans un sacré bout de temps! Rose revint pour mentionner quelque chose, sauf qu’elle se vit interrompu par un :
- BONNE FÊTE SCORPIUS! Hurlèrent une dizaine de voix en même temps.
- Voilà le signal! M’enthousiasmai-je en souriant.
Nous sortîmes tous à toute vitesse du dortoir de Scorpius pour pouvoir rejoindre la Salle Commune. En pénétrant à l’intérieur on remarqua immédiatement que malgré le sourire qu’affichait notre ami il était triste. Déçu, même. Sauf que ses yeux s’arrondirent de surprise en nous apercevant et il le fut encore plus lorsque Rose s’avança d’un pas déterminé vers lui pour plaquer ses lèvres contre les siennes. Il la prit par la taille et sembla oublier tout ce qui se trouvait autour d’eux. Albus et moi on s’échangea un regard avant, d’un commun accord, à se mettre à taper dans nos mains en s’écriant :
- Ouuuhouuu!
On y ajouta quelques sifflements intempestifs et cela ne prit qu’un quart de secondes avant que Ruby et le groupe de Serpentard qui était amis avec Scorp se joigne à nous. Quant aux autres… ils semblaient royalement stupéfaits.
Les deux tourtereaux se relâchèrent finalement et en prenant conscience du tapage que l’on faisait ils rougirent jusqu’aux oreilles. J’éclatai de rire, car le contraste rouge et vert entre le visage et les cheveux de Scorp me rappelaient les couleurs de Noël. Albus partagea mon hilarité ainsi qu’une bonne partie des convives.
- Vous avez fini de rire? Grinça Scorpius, encore plus rouge que trente secondes plus tôt.
Je me fis la réflexion qu’à ce moment-ci sa voix était identique à celle de son père lors du bal de Noël. Al et moi on échangea un regard en souriant. Malheureusement notre ami le remarqua et avec des yeux soupçonneux demanda :
- Qu’est-ce que vous avez à sourire encore tous les deux?
- Pour rien… pour rien… lâcha Albus en se retenant de sourire.
- On voulait juste te dire « bonne fête » mais tu semblais assez occupé, alors… ajoutai-je avec un sourire moqueur.
Il grommela quelques mots que personne ne dut entendre, sauf peut-être Rose. Quelqu’un, je ne sais pas trop qui, sembla actionner un système pour mettre de la musique version Poudlard et magie, car je n’avais aucune espèce d’idée d’où pouvait provenir le son. Joshua et Amy commencèrent à distribuer le punch, tandis que Ruby et Kieran s’occupèrent des encas. Je pris une assiette de ces derniers ainsi qu’un verre de punch. Albus se contenta de piocher dans mon assiette d’encas et se prit, au moins, un verre pour lui seul.
Au bout d’une demi-heure tout le monde commença à se regrouper par groupe d’amis, alors nous rejoignîmes Rose et Scorp dans un coin, suivit rapidement par le quatuor de Serpentard.
- Je crois que c’est l’heure des cadeaux, qu’est-ce que vous en dites? Proposai-je.
Tous les autres hochèrent de la tête, Scorp en premier. Nous nous plaçâmes alors en cercle et il commença par sa gauche, ce qui ferait en sorte qu’il terminerait avec Rose. Le dessert en dernier, n’est-ce pas?
Il ouvrit tous ses cadeaux avec un certain enthousiasme et eut un sourire éclatant en voyant le mien. C’était un guide complet concernant le poste de Batteur. Je lui fis par contre un commentaire négatif en marmonnant :
- J’ai trouvé très insultant qu’ils disent que le poste était plus adapté pour les sorciers que pour les sorcières. Je n’ai jamais eu l’impression d’être diminué dans ma tâche… ou moins efficace que les autres Batteurs.
- Ça, c’est sûr! Acquiesça Kieran. Je n’ai jamais eu autant l’impression que l’on me voulait la peau que cette fois où on a joué un match « amical » l’année passée. J’ai bien cru que tu voulais me faire la peau.
- Ben voyons! M’offusquai-je.
- Je confirme! Renchérit Ruby. À chaque match je préfère dix fois plus avoir à faire à l’autre Batteur plutôt qu’à toi. J’ai toujours l’impression que tu m’en veux personnellement…
- Mais je fais ça avec tout le monde! M’exclamai-je en ouvrant de grands yeux incrédules.
- On le savait déjà que tu n’aimais pas grand monde Alli, mais maintenant on en est sûr! Me taquina Scorpius.
Ce qui lui mérita un regard furibond et une bousculade de ma part. La distribution des cadeaux reprit finalement après un petit éclat de rire de tout le groupe, sauf moi. Même Albus en faisait partie ce qui fit en sorte que je lui donne un coup de coude dans les côtes. Il ne s’en offusqua pas, car c’était à peine si je l’avais touché. Je me serais peut-être montrée plus violente si le sujet avait été un enjeu plus important.
Un peu plus tard, alors que nous discutions tous gaiement et que Ruby nous narrait avec un entrain certain quelque chose qui lui tenait à cœur, elle s’interrompit en pleine phrase en crachant :
- Alors ça, non! Pas lui! Pas lui, ici!
Je me retournai pour voir qui elle dévisageait comme ça, avec autant de fureur et d’envie de meurtre dans les yeux, lorsque je compris. Un sourire étira mes lèvres lorsque je vis James se diriger dans notre direction, l’air extatique. En arrivant il nous dit :
- Hé bien… Les décorations sont plutôt réussies, n’est-ce pas? Elles vont parfaitement bien avec le petit Scorpynouchet!
Sur ces mots il ébouriffa soigneusement les cheveux du petit-ami de sa cousine. Qui devint rapidement rouge tomate, mais je n’aurais su dire si c’était à cause de la colère ou de l’embarras. En tout cas la rougeur qui colorait les joues de Ruby n’avait qu’une seule cause. La fureur.
- TOI! rugit-elle. TU DÉGAGES!
- Qu’est-ce que j’ai fait? S’étonna l’intéressé.
Je pouvais presque voir la fumée sortir par les oreilles de la Serpentard. Mais comme pour James je me demandais soudainement pourquoi elle le détestait à ce point. C’était bizarre quand même. À ma connaissance James n’avait jamais rien fait contre elle. Il n’était pas du genre à s’en prendre aux nés-moldus, surtout pas ceux qui se trouvaient dans la Maison qui pendant longtemps ne les avaient pas accepté. Alors pourquoi toute cette colère?
- Ce que tu as fait? Tu as ridiculisé mon ami! S’insurgea-t-elle.
- Je ne crois pas que ça ait un lien et puis… je suis venu rectifier la chose, affirma-t-il en se tournant vers Scorpius.
Il sortit alors une petite pochette de sa poche et prit une poignée de ce qui se trouvait à l’intérieur. La petite poudre était d’une couleur violette très pâle. Il tendit sa main, paume ouverte sur la poussière et la présenta à Scorp.
- Je ne laisse jamais l’effet de mes sortilèges bien longtemps sur mes victimes, sauf avec Allison (Je lui jetai un regard mauvais qui déclencha un éclat de rire général, si on exceptait Ruby). Alors voilà, frotte ça dans tes cheveux et ils devraient reprendre la bonne couleur. La teinture partira avec la poudre.
Scorpius saisit la poudre avec reconnaissance, sauf que lorsqu’il commença à frotter ladite poudre dans ses cheveux… ils commencèrent à clignoter comme des lumières de Noël. Et bien sûr on éclata tous de rire. Même Ruby laissa échapper un petit gloussement avant de s’interrompre brusquement.
- Oh, merde! Mauvaise poudre, grommela James en rougissant légèrement.
Je ne compris que par ce rougissement que ce n’était vraiment pas voulu de sa part. Il sortit une seconde pochette, vérifia la couleur et marmonna en la donnant à mon meilleur ami :
- Je mélange toujours le violet pâle et le bleu pâle, c’est fou.
Après une minute en voyant que Scorpius ne faisait pas mine de prendre la nouvelle poudre (Et je ne lui en tiendrais pas rigueur), James s’excusa en disant :
- Je suis vraiment désolé, Scorpius. C’est celle-là la bonne. Je te le jure.
- Tu mélanges encore tes couleurs à ton âge, James? Me moquai-je gentiment tandis que Scorp prenait la poudre d’une main hésitante.
- Moque-toi donc comme tu veux, Allison, maugréa l’intéressé.
Bon, en même temps je devais admettre qu’en mettant les deux poudres une à côté de l’autre leur couleur était très semblable. Surtout à cause du fait qu’elles étaient très, très pâles. De son côté, Scorpius retrouvait finalement sa pâle blondeur naturelle.
- Bonne fête, l’jeune! Lança ensuite l’aîné des Potter. Et je te préviens, fais attention à ma cousine ou sinon tu auras affaire à moi! Le menaça-t-il.
Sur ce, James s’en retourna d’où il venait en sifflotant joyeusement.
- Mais quel crétin! Pesta Ruby.
- Je peux savoir pourquoi tu le détestes à ce point? M’enquis-je avec curiosité.
- J’ai mes raisons et elles sont suffisantes, se contenta-t-elle de dire.
Je ne pris pas la peine d’essayer de lui en soutirer davantage, elle ne parlerait pas. Ou en tout cas, pas tout de suite. Sauf que j’avais bien l’intention de lui tirer les vers du nez un de ces jours.
Nous fêtâmes jusqu’aux alentours de minuit. À ce moment-là, nous préférâmes nous en aller, car il y avait des cours le lendemain et on voulait pouvoir profiter de quelques heures de sommeil avant. Je partis en avant avec Albus pour permettre aux deux tourtereaux de se dire bonne nuit avec une relative intimité. Nous ne craignions pas grand-chose, après tout, Albus était un préfet, alors il avait, en quelque sorte, le droit d’être dehors en pleine nuit. Pour ma part… j’étais avec lui, alors on aurait qu’à inventer un petit mensonge de rien du tout. Ou dire la vérité si on tombait sur n’importe qui d’autre que Rusard.
En entrant dans la Salle Commune de notre Maison avec Albus, on tomba nez à nez avec une Ana frémissante de colère.
- OÙ ÉTAIS-TU PASSÉE! Rugit-elle d’une voix suffisamment basse pour ne pas être entendue par d’autres que nous.
Je me raidis instantanément. J’avais pourtant précisé que nous allions à la fête de Scorpius, non?
- On était à la fête de Scorpius… dis-je en fronçant les sourcils.
- Tout ce temps? S’étonna-t-elle en affichant un air profondément surpris.
Pourquoi est-ce que j’avais le pressentiment qu’elle croyait que j’étais allée ailleurs en prétextant la fête de mon ami.
- Je confirme on était à la fête de notre ami pendant toute la soirée, affirma Albus.
- Je confirme aussi, ajouta Rose en entrant dans la Salle Commune derrière nous.
- Vous y étiez tous entre dix-huit heures et minuit? Répéta-t-elle.
- Oui, pourquoi? m’enquis-je en la dévisageant.
- Car quelqu’un a pénétré le château, nous apprit Ana. Ton parrain et McGonagall ne voulaient pas que tu sois au courant. Je ne suis pas du même avis, car c’est toi qu’il cherche, alors il vaut mieux que tu sois au courant. Pour ne pas commettre de folie.
À la fin de sa dernière phrase son ton était légèrement (beaucoup) accusateur. Je croisai les bras et la défiai du regard en grommelant :
- Quel genre de folie?
- Aller chercher des réponses chez toi en est un bon exemple. Il est hors de question que tu y aille seule, que ce soit avec ou sans tes amis, précisa-t-elle. Si tu as une idée dans ce genre-là, Allison, je te préviens, tu ferais mieux de me le dire. Car il est hors de question que tu y ailles seule que tes amis soient présents ou pas ne compte pas, ajouta-t-elle sur un ton menaçant. Je ne t’empêcherai pas d’obtenir des réponses, mais je préfèrerais que je vienne avec vous. Ce serait plus prudent.
- Pourquoi est-ce que je désobéirais à un ordre direct de la directrice et de mon parrain? La contrai-je pour éviter d’aller sur une pente glissante.
- Car tu t’appelles Allison Lévesque et que tu as besoin de réponses, dit-elle en souriant. Sans oublier que tu es la digne fille de ta mère.
- Qu’est-ce que ça veut dire, ça? M’exclamai-je en ouvrant de grands yeux.
- C’est l’heure d’aller au lit, je crois, Allison, se contenta-t-elle de me dire en m’adressant un clin d’œil.
Suite à ces mots elle disparut d’un coup à mes yeux. C’était injuste! Pourquoi disait-elle que j’étais la digne fille de ma mère? Elle n’avait jamais transgressé une seule loi, il me semble! Ou désobéi à un ordre direct! Sauf en lors du Tournoi des Trois Sorciers, me souffla une petite voix. Je ne comprenais pas, mais la mention soudaine de ma mère alors que je ne m’y attendais pas me fit monter les larmes aux yeux.
Je déglutis difficilement et papillonnai des paupières pour tenter de chasser les larmes, mais l’une d’elle réussit tout de même à s’échapper et roula sur ma joue.
- Ça va, Alli? S’enquit Albus sur un ton doux et en m’essuyant la joue de son pouce.
- Ça va aller, affirmai-je en reprenant le contrôle de mes émotions.
Je savais que tenir la peine à distance n’était pas toujours la meilleure idée, sauf que je ne pouvais pas me permettre de m’effondrer. Pas quand celui qui me cherchait venait peut-être (très probablement) de s’infiltrer dans l’école.
- Je crois que je ferais mieux d’aller dormir, ajoutai-je.
Je commençai à m’éloigner de lui, suivit rapidement par Rose, sauf qu’il me retint par le bras en lâchant :
- Attends!
Ma meilleure amie se retourna un instant avant de continuer son chemin. Une fois que l’on fut seul, Albus me serra contre lui et me chuchota :
- Tout va bien aller, Alli. N’oublie pas ce dont tu m’as parlé au sujet de cet été. Je compte bien te faire tenir ton engagement!
J’eus un petit sourire et il m’embrassa fugacement les lèvres avant de me pousser vers les escaliers menant à mon dortoir.
- Bonne nuit Alli, me dit-il en s’éloignant vers les escaliers menant à son dortoir à lui.
- Bonne nuit, Al, répondis-je en m’empressant de m’engouffrer dans les escaliers pour m’empêcher de bondir de son côté.
Une fois rendue à ma destination je m’effondrai sur mon lit, sous les draps, et m’endormis dans la seconde. Enfin… presque.

**********************

Les jours suivants Malia commença chaque soir à m’imiter du mieux qu’elle pouvait, tandis que de mon côté je relisais attentivement chacune des lettres de ma mère. Rose et Scorpius avaient réussi à rassembler les ingrédients nécessaires pour la potion de polynectar et allaient bientôt commencer sa conception.

***********************

Cela faisait déjà une semaine depuis la fête de Scorpius et aujourd’hui se tenait le dernier jour de duel normal. La directrice ayant préféré nous donner un dernier cours après les vacances de Noël pour nous remettre dans l’ambiance avant les compétitions qui approchaient à grands pas.
- Alors prête à affronter de nouveau les sixièmes années, Allison? S’enquit James avec un sourire légèrement condescendant.
- Ce n’est pas parce que tu as réussi à me mettre à terre lors de la première fois que j’ai été avec vous que ça te donne le droit de… commençai-je à rétorquer avec hargne, mais je fus coupée par Chelsea McLaggen.
- Je te conseille de l’ignorer, Allison. C’est ce que je fais avec mon frère et ça fonctionne très bien.
Je me tournai vers elle et elle me sourit gentiment avec un éclair malicieux dans ses yeux bleu-gris. Elle passa ensuite l’une de ses mains à la peau hâlée dans ses longs cheveux châtains clairs et bouclés avant de m’adresser un clin d’œil complice.
- J’en prends note, mais il est tellement…
- Je sais, soupira-t-elle. Mon frère, dis-toi qu’il est bien pire.
- Je suis au courant. Je l’ai compris dès le premier soir où je suis venue avec vous, avouai-je avec une grimace.
- Voyons, très chère Allison! Tu n’as aucune idée de ce que tu manques! S’écria Sebastian McLaggen qui nous suivait de derrière.
- Tu peux te la fermer, Seb! Gronda sa sœur jumelle. Toutes les filles qui te disent non savent très bien ce qu’elles rejettent. Ta stupidité, ton arrogance, ton…
- Tais-toi, Chels! La coupa Sebastian en grommelant.
Chelsea eut un grand sourire réjoui et me tapa dans la main. Je ne pus m’empêcher de sourire à mon tour, sa joie était vraiment communicative. Les jumeaux McLaggen étaient vraiment comme le jour et la nuit. Leurs deux seuls points communs étaient leur physique assez semblables et le fait qu’ils appartenaient tous deux à Gryffondor. Sinon… leur caractère n’était pas du tout semblable. La sœur était d’un naturel jovial, malicieuse et plutôt humble pour une Gryffondor. Quant au frère il était arrogant, fier et dragueur. Il était pire que Dylan, en fait! Ce dernier ne se prenait pas pour le centre de l’univers au moins et ne croyait pas meilleur que tout le monde.
- Seb, tu sais qu’Allison sort avec mon petit-frère maintenant, n’est-ce pas? Gronda sourdement James.
- Ouais et qu’est-ce que ça change? Soupira l’intéressé.
- Mais ça change tout, sombre crétin! S’exclama Dylan, à ma grande surprise. Même moi je ne touche pas à ce qui appartient à quelqu’un d’autre!
Un bon point pour lui. Je l’appréciais un peu plus, d’un coup. Je ne l’avais jamais détesté, mais de là à dire que je l’aimais…!
- Si tu t’avise de faire quelques stupides que ce soit, ton pire cauchemar deviendra un paradis comparé à ce qui t’attends! Le menaça James. Allison est presque de la famille. Et d’en un sens, ma belle-sœur. Alors, pas touche, Sebastian!
J’entendis ce dernier grommeler quelque chose derrière mon dos, sauf que je ne réussis pas à saisir les mots. Sa sœur, à côté de moi, poussa un soupir et demanda :
- Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter un jumeau comme ça?
Je lui adressai un sourire compatissant avec de dire avec un air malicieux :
- Hé, James! Tu veux que je dise à Al que tu as protégé ses intérêts? Ou je ferais mieux…
- Allison… si tu fais ça tu vas le regretter pendant très longtemps, me coupa-t-il en me fusillant du regard.
Mon sourire s’élargit et le reste du chemin jusqu’au corridor de l’aile D du quatrième étage se fit dans une atmosphère plutôt légère.
Je perdis rapidement la sensation de bonheur qui m’habitait lorsque le professeur qui supervisait les sixièmes années plus la cinquième que j’étais annonça avec qui je me retrouvais pour le premier duel d’après Noël.
- Allison Lévesque… Tu affronteras Alexander Parkinson. Aller vous installer.
Je sentis mon sang se figer dans mes veines. Jusqu’à maintenant j’avais toujours eu l’incroyable chance de ne pas tomber sur lui ou sur Crabbe, mais là… J’aperçus le sourire carnassier que mon adversaire m’adressa, de l’endroit d’où il se trouvait, soit plusieurs mètres plus loin. Il se dirigea alors dans ma direction avec un air de conquérant, comme s’il pensait d’ores et déjà qu’il allait en sortir victorieux. C’est ce qu’on verra, pensai-je en serrant les dents. J’aperçus le regard inquiet que me jetèrent à la fois James et Liam. Tous deux connaissaient très bien les antécédents que j’avais avec le petit enfoiré qui s’en venait.
Dès qu’il se trouva à mon niveau, il me bouscula dans une direction qu’il avait choisie pour notre duel. Je le repoussai en grognant et je crachai :
- Ne me touche pas!
- On fait sa poule mouillée, Sang-de-Bourbe? Ricana-t-il. T’inquiètes, ça va bientôt être terminé.
Je ne pus me retenir que de justesse, ma salive resta coincée dans ma bouche. Ce n’était pas le moment de faire des enfantillages.
- C’est moi qui vais t’écraser, vermisseau! Grondai-je.
- Tu crois ça? Railla-t-il d’un ton condescendant.
- Bien sûr, dis-je en prenant un ton très digne.
J’étais loin de me sentir sûre de moi. Jusqu’ici il n’avait perdu qu’un seul de ses duels. Tout comme moi. Et j’ignorais toujours comment James avait réussi à me vaincre. C’est vrai, quoi?! J’avais toujours cru que j’aurais eu mes chances contre lui, mais le duel que nous avions eu m’avait prouvé le contraire.
Parkinson et moi on se mit en position, se défiant tous deux du regard. J’hésitais sur quelle technique employée. Dans certains cas j’avais commencé par un sortilège informulé, ensuite un à haute voix, puis deux informulés. Alors qu’à d’autres je faisais le contraire. Ou encore d’autres variantes. Mais avec lui, j’ignorais quelle technique serait la bonne. L’instinct me le dirait, sans doute.
- … vous serez ensemble. Bien, maintenant que tout le monde à son premier partenaire de duel… Dans 3… 2… continua le professeur que je n’avais pas suivi pendant un long moment.
- Serpensortia! Lança Parkinson alors que le « 1 » n’avait pas encore été prononcé.
Un long serpent noir d’aspect assez redoutable sortit de sa baguette pour atterrir droit devant moi. Je ne réfléchis qu’à peine et lançai en direction de Parkinson :
- Petrificus Totalus!
Pendant qu’il déviait mon attaque aléatoire, j’en profitai pour lancer un second sortilège :
- Vipera Evanesca!
D’un coup le serpent disparut dans un nuage de fumée noire et je n’eus que le temps de hurler « Protego » qu’un nouveau sortilège de Parkinson filait droit sur moi. Il était sacrément rapide, bon sang! Pendant au moins deux minutes entière je ne réussis qu’à éviter ses attaques et à en lancer une ou deux pour quatre de sa part. En tout cas on pouvait dire que j’étais vive, car je les arrêtais autant par le sortilège de protection que par le fait que je les évitais physiquement.
Au bout de ces deux minutes je me lançai plus vivement à l’attaque. Ce n’était pas vrai que j’allais me faire ridiculiser par Parkinson, alors ça non! J’eus alors une idée formidable qui pourrait peut-être me donner le temps nécessaire de lancer un second sortilège plus important. Sauf que pour ne pas gâcher la surprise, il valait mieux que je ne le prononce pas à haute voix. Le seul problème c’est que j’ignorais si on pouvait le faire avec ce sortilège-là. Je le saurais bien assez tôt, pensai-je avec angoisse.
- « Spero Patronum! » hurlai-je mentalement.
Je ne fus jamais aussi heureuse que de voir mon loup argenté sortir avec élégance et rapidité de ma baguette pour se ruer droit sur Parkinson qui avait ouvert de grands yeux éberlués. Je lançai alors immédiatement après avec la même méthode :
- « Obscuro! »
- Maudite Sang-de-Bour… commença mon adversaire, mais je le coupai rapidement.
- Silencio!
Ne pouvant plus parler, ni savoir où je me situais j’avais plutôt gagné notre duel. Sauf que je n’aimais pas faire les choses à moitié alors je m’écriai, un petit sourire aux lèvres :
- Stupéfix!
Parkinson s’écrasa immédiatement comme une masse et mon sourire s’élargit en un sourire satisfait. Je rangeai alors soigneusement ma baguette en attendant que les autres élèves aient terminé leur duel à leur tour. Mon Patronus avait disparu entre temps et avec chance cela ne semblait pas avoir bouleversé les duels des autres.
En revenant à la Salle Commune, James n’arrêtait pas de rigoler :
- J’avais terminé mon duel depuis un moment déjà… alors j’ai observé le tient. Tu as vu sa tête quand tu lui as lancé ton Patronus au visage? C’était à s’éclater la panse de rire! Par Merlin, j’aurais dû y penser aussi! Et après, ta chaîne de sortilèges. Et pleins d’informulés! C’était du grand art, Allison! Du grand art! Tu l’as tellement écrasé! Je suis fier de toi, la p’tite. Je dois admettre qu’au début j’ai cru que ce serait toi qui finirait au tapis, tu n’avais qu’à peine la chance de lui jeter un sort!
- Je sais, ne m’en parles pas… maugréai-je.
- Sauf qu’après tu as été… brillante! Parfaite! Si je ne peux pas être le vainqueur, il faut que ce soit toi! ajouta-t-il en donnant une bourrade vigoureuse dans le dos.
Je me contentai de sourire. Je devais admettre que j’avais bien réussi ce coup-là. Enfin… Parkinson ne devait pas être du même avis! Je retins un ricanement à cette pensée et dès qu’on eut rejoint les autres je leur racontai tous les détails de mon affrontement avec le petit Serpentard à la noix.
- Il a vraiment eu peur de ton Patronus? S’étonna Lily qui était venue nous rejoindre en nous voyant rire de manière incontrôlable.
Je hochai de la tête en souriant et elle gloussa.
- Par Merlin, j’aurais adoré voir ça! Dit-elle avec désolation.
Je lui tapotai l’épaule gentiment et je me tournai vers Rose et Albus :
- Bon, je crois que je vais monter… Je me sens un peu fatiguée.
- Je te suis, assura ma meilleure amie en se levant à ma suite.
Je lui souris et me tournai vers son cousin, le plus jeune, s’entend. J’embrassai alors Al sur la joue avant de me détourner rapidement ne lui laissant pas le temps de faire quoi que ce soit.
- Bonne nuit tout le monde! Lançai-je juste avant de m’engouffrer dans les escaliers.
Je montai alors les marches quatre à quatre, suivit de très près par Rose, Malia et Teena. Dès que nous fûmes en haut, à l’abri des oreilles d’Ana, je demandai sur un ton pressant :
- Est-ce que la potion avance?
- Oui, affirma ma meilleure amie. D’ici deux semaines et demie, on devrait pouvoir s’en servir.
- Parfait, dis-je en souriant.
Nous sourîmes toutes les quatre et un certain empressement se sentait dans l’air. J’avais hâte d’en avoir terminé avec tout ça. En particulier avec le mensonge que je n’arrêtais pas de servir à Ana. C’était dur de lui mentir, car je savais que tout ce qu’elle voulait c’était de me protéger et de m’aider. J’étais presque certaine qu’elle ne m’en empêcherait pas. Presque. Je l’appréciais beaucoup et je lui faisais confiance, mais de là à lui faire part de mon plan… Ce serait parfait si elle acceptait de nous aider, ça rendrait les choses moins compliquées. Mais dans le cas contraire… tout serait foutu.
- Et toi? Est-ce que tu as beaucoup avancé? Avec les lettres... me questionna Teena.
- C’est le cas, avouai-je. Je crois que j’ai compris plusieurs choses que je n’ai pas saisies sur le moment, mais qui me paraissaient étranges.
- Comme quoi? S’enquit Malia.
Je leur expliquai donc ce que je comprenais des indices apparents que ma mère m’avait laissé. Je commençai en abordant le sujet des nombres. 22. 30. 18.
- Lorsqu’elle m’a dit ces nombres-là, au début je n’ai absolument pas compris ce à quoi il pouvait bien faire référence. Jusqu’à ce que je lise une lettre, celle qu’elle m’a envoyée avant mon anniversaire. Dans cette lettre le mot « anniversaire » était beaucoup plus foncé que le reste de ce qu’elle avait écrit. Alors j’ai compris. Et j’étais découragée de ne pas avoir compris plus tôt. Je suis née le 18 novembre. Ma mère est née le 30 mai et mon père le 22 mars. C’était notre jour de naissance, ces nombres, entamai-je mes explications. Ensuite, je me suis demandé pourquoi elle m’avait donné ces nombres. Et j’ai réfléchi quelques minutes avant de saisir que ce devait être une combinaison que j’aurais à fournir pour atteindre quelque chose. C’était un mot de passe! Ajoutai-je, toute excité.
En voyant leur air très concentré et intéressé je me remis rapidement à ma narration. Je leur dis donc que par la suite je m’étais penchée sur la photo que ma mère m’avait remise et que j’avais de nouveau bloquée sur la petite inscription illisible. J’avais donc fouillé dans mes affaires jusqu’à retrouver la petite loupe que j’avais mis dans ma valise en première année et qui était restée là depuis tout ce temps. J’avais donc, à ce moment, été en mesure de lire ce qui était écrit. Armoire D, avais-je été en mesure de lire. Sauf qu’il n’y avait pas d’armoire à droite sur l’image. Et cela n’avait aucun sens avec la photo de toute manière, ça ne servait rien de l’avoir écrit là. Sauf si c’était une information capitale comme le reste. J’avais donc tout regardé depuis le début et en était venue à une conclusion. Je m’étais complètement fourvoyée en pensant que ma mère avait noté cela juste après avoir pris la photo. L’écriture était beaucoup trop récente! J’avais donc réfléchi sur la signification qu’aurait pu avoir les mots, outre ma conclusion de base. Je m’étais donc souvenue que dans son bureau, il y avait une armoire à gauche et à droite. Mais celle qui m’intéressait particulièrement était celle de droite. Ensuite, j’étais venue à la conclusion que le 15 N. ne signifiait pas 15 novembre. C’était illogique, car l’abréviation de novembre était « nov. ». À partir de là il ne restait qu’une chose, du moins pour moi. C’était sans doute une question de degré. 15 degré Nord. J’ignorais encore où exactement j’aurais besoin de cette position, mais je comptais bien le découvrir une fois là-bas. Par après je m’étais questionnée au sujet du nom de mon père avant de parvenir à la conclusion qu’il s’agissait sans doute d’un autre mot de passe. Ma mère n’était pas du genre à laisser tout au hasard. Elle ne laissait jamais rien au hasard. Une fois l’extase de ces découvertes retombée je m’étais remis à lire les lettres de ma mère, jusqu’à tomber sur celle de mon anniversaire. Et là, comble de la surprise, j’avais remarqué d’autres mots plus foncés que les autres. Sauf que ce qui était important, cette fois, n’était pas les mots plus foncés, mais ce qui suivait le « N’oublie pas ». J’avais l’infime conviction qu’il s’agissait là d’un nouveau genre de mot de passe. Après cela, je n’avais rien trouvé d’autre qui pourrait être utile.
- Et voilà, c’est tout, conclus-je en respirant un bon coup.
Cela prit une bonne minute avant que l’une d’elles ouvre la bouche. Elles semblaient toutes stupéfaites.
- Ta mère est… Euh… Était grandiose! S’extasia Rose en butant légèrement sur son temps de verbe.
Je déglutis, mais au moins cette fois je réussis à retenir mes larmes.
- Je sais, avouai-je en me rendant compte de tout ce qu’elle avait fait.
- Moi je n’arrive pas à comprendre comme tu as pu comprendre tout ça! S’exclama Teena avec des yeux ronds.
- Il ne faut pas chercher plus loin que ceci : c’est Alli! Répondit Malia en souriant.
Je levai les yeux au ciel et lâchai :
- Rose aussi aurait compris, j’en suis sûre.
- Probablement, approuva l’intéressée. Mais seulement si c’était des lettres de ma mère. Certains liens tu ne pouvais que les faire toi-même, car… Eh bien, c’était ta mère qui s’adressait à toi. Seulement à toi. Juste avec la photo… Je suis déjà allée dans son bureau, mais je ne me souvenais pas de l’armoire à droite avant que tu ne le dises.
Je concédai le point de mauvaise grâce. Soudain, Malia se dressa d’un coup sur ses pieds et me dit en pointant son index sur moi :
- Maintenant, debout, Alli! J’ai du travail, moi!
Je maugréai en levant les yeux au ciel pour la forme, mais m’exécutai ensuite avec un sourire. Je trouvais toujours amusant de voir Malia essayé de m’imiter. C’était très divertissant, disons. Teena et Rose servaient, dans ces moments-là, de juge pour guider Malia, la reprenant lorsque ses mouvements n’étaient pas parfaitement similaires aux miens.

*********************

Les derniers jours de la semaine passèrent beaucoup trop rapidement et nous arrivâmes au samedi. Durant les derniers jours James avait presque été invivable, nous obligeant à nous entraîner de manière très intense le jeudi, pendant au moins le double de temps de nos entrainements habituels. Et là c’était le jour du match.
Rose et moi nous nous levâmes à l’aube comme l’avait expressément demandé James. On s’habilla en marmonnant pendant que Malia et Teena dormaient encore à poings fermés. Je les enviais sérieusement en ce moment, car mes yeux voulaient se fermer tout seul.
En descendant en bas on retrouva rapidement tous les autres joueurs fins prêts pour aller pendre le petit-déjeuner. Malgré que chacun d’eux avaient les yeux encore bouffis et ensommeillés. Nous rejoignîmes Albus rapidement et ce dernier me prit la main mollement. Apparemment il était encore endormi. Je lui offris un petit sourire et il y répondit à moitié en bâillant.
Devant nous James faisait les cent pas, paraissant très agité. Ses cheveux me paraissaient d’ailleurs beaucoup plus emmêlés que d’ordinaire. Lorsqu’il tourna son visage vers nous, ses yeux étaient très éveillés et plutôt vifs. Il amorça alors un petit discours :
- Je ne crois pas que le match d’aujourd’hui sera très difficile. L’équipe de Poufsouffle est beaucoup moins excellente cette année que l’an passé. Et encore, nous sommes meilleurs, j’en suis sûr. Alors je sais que nous les auront haut la main. Mais! Ça ne veut pas dire qu’on peut se permettre de flâner. Si je me fie à toutes les années antérieures… nous sommes toujours en finale contre les Serpentards. Et je me doute bien que cela va se reproduire. Leur équipe est plutôt très douée cette année, alors ce sera rude. Mais il nous faut gagner. Donc aujourd’hui on doit obtenir le plus de points possible, vous m’entendez? Je compte sur vous, les Poursuiveurs. Sur les trois. Aucun de vous n’a droit à des traitements de faveurs et aucun n’a le droit de perdre son temps. Le Gardien, tu connais ton rôle. Ne laisse passer aucun but, ou du moins, le moins possible. Les Batteurs… (Il me jeta un bref coup d’œil) Vous connaissez votre boulot, alors… faites le bien! Maintenant allons nous restaurer un peu.
Lorsqu’il avait mentionné les Batteurs je lui avais adressé un sourire éclatant et j’étais presque certaine qu’il avait dû faire un gros effort pour ne pas lever les yeux au ciel. Nous nous dirigeâmes alors tous d’un même pas, derrière notre capitaine, en direction de la Grande Salle. Avant de sortir je vérifiai pour être certaine que j’avais bien mon sac à main de survie en Vision-Influençable. Rassuré sur ce point, je suivis les autres à l’extérieur. J’espérais sincèrement qu’une vision ne me frapperait pas en plein match. Mais connaissant ma chance… c’était possible. Surtout que cela un moment que je n’en avais pas eu. En règle générale plus elles étaient espacées et plus elles étaient intenses.
Une fois à la Grande Salle on ne fut guère surpris de ne découvrir que très peu d’élève. À la table des Poufsouffles se trouvaient évidemment l’équipe de Quidditch, mais sinon il n’y avait pas beaucoup d’autres élèves de leur maison. Sans parler des autres tables.
Je mangeai avec très peu d’appétit mon petit-déjeuner, mais il valait mieux que j’aie l’estomac plein et non pas vide lorsque l’heure du match arriverait, donc je fis de mon mieux pour en avaler un maximum. À voir l’air de Rose et Albus ils n’avaient pas très faim non plus.
Lorsque finalement toute l’équipe eut finit de manger nous nous rendîmes d’une démarche automatique jusqu’à nos vestiaires. Une fois là je sortis religieusement mon balai de mon casier et je me sentis immédiatement beaucoup plus énergique. L’adrénaline afflua dans mes veines et je n’eus plus qu’une envie, sortir dehors et frapper de toutes mes forces sur les Cognards. En prenant ma batte ce fut encore mieux, je me sentie sur un petit nuage. James nous demanda alors de tous nous asseoir et nous répéta la stratégie qu’il avait mise en œuvre.
Bientôt sonna l’heure du match. Nous dirigeâmes tous d’une démarche légèrement raide jusqu’à la porte menant sur le terrain de Quidditch. Je piétinais légèrement surplace et un sourire commençait à étirer mes lèvres. Le même phénomène se propagea dans toute l’équipe et c’est donc le sourire aux lèvres que James lança :
- Bonne chance, l’équipe! Allons donc leur montrer ce que jouer au Quidditch veut dire!
Je me mis en position tout comme les autres après avoir répondu à sa remarque. Les joueurs de l’autre équipe allaient regretter de s’être lever pour participer au match, car aujourd’hui je vibrais d’une énergie… destructrice. Tout ce dont j’avais envie s’était de faire des dégâts. Enfin, pas de gros dégâts, mais des dégâts dans leur stratégie, disons.
Ce fut alors le temps de sortir et nous fîmes notre entrée avec les hurlements des membres de notre Maison qui nous encourageaient. Je sentis un feu brûlant se propager dans mes veines et je dus me contenir pour ne pas aller à la vitesse supérieure sur mon balai.
Bientôt l’arbitre nous demanda de prendre place, demanda aux deux capitaines de se prendre la main comme le souhaitait la coutume, révisa les petits règlements que tout le monde connaissait par cœur et… ce fut le lancer du Souafle. Rose l’attrapa à la vitesse de la lumière et le match commença, accompagné des intarissables commentaires de la commentatrice, Phoebe Jordan. Elle était de mon année et remplaçait son frère qui avait terminé ses études deux ans plus tôt. En tout cas elle était comme lui et ne restait jamais neutre. Elle était très sympathique comme fille, malgré que je ne la côtoyais que très peu.
Je ne prêtais guère attention à ses commentaires, par contre. Beaucoup trop occupé à chasser les Cognards. C’était une tâche à temps plein, car tu ne pouvais pas t’arrêter une seule seconde pour souffler puisque les Cognards n’attendaient pas après toi pour aller frapper les joueurs de ton équipe. Je ne me concentrais que très peu sur les manœuvres des joueurs de mon équipe, excepté ceux de Samuel Crivey, l’autre batteur. Je n’en avais pas le temps, mais pour me tenir au courant des scores je me fiais au son qu’émettait la foule et de quelle direction les sons en question provenaient.
Soudain je remarquai l’un des deux Cognards qui se dirigeait droit vers Albus. Et ce dernier était en possession du Souafle. Je ne pris pas une seconde de réflexion et je me lançai à la poursuite du Cognards. D’un coup d’œil vers l’arrière je remarquai que les joueurs de l’autre équipe se lançaient eux aussi sur les traces d’Al.
J’accélérai encore un peu et je finis par rejoindre le Cognard. Au moment où je m’apprêtais à exécuter la figure que l’on appelait le « Revers de Cognard » un long frisson me traversa l’épine dorsale avec force. Je n’avais pas besoin de réfléchir longtemps pour comprendre ce que cela signifiait. Je frappai alors de toutes mes forces le Cognard vers l’arrière pour jeter la confusion parmi les joueurs de Poufsouffle, sans tenir compte de la direction exacte que je visais.
J’avais aperçu du coin de l’œil Albus faire un léger écart lorsque le frisson m’avait traversé et je ne fus guère surprise de le voir lancer le Souafle à sa cousine très rapidement. Je le rejoignis alors à toute vitesse et discrètement lui saisit fermement la main. Cela ne prit même pas une seconde que la vision nous emporta ailleurs, enfin… dans une autre époque.
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Ce n’est qu’avec très peu de surprise que je remarquai que nous étions de retour au même endroit, mais sans aucun autre joueur ou spectateur. Je jetai un coup d’œil nerveux aux alentours pour en être tout à fait certaine et soupirai de soulagement. Albus me demanda alors :
- Tu crois que nous sommes dans quelle époque, maintenant?
- Aucune idée, mais une chose est sûre on ne peut pas rester habillé ainsi. Allez, viens on descend…
Il accepta en hochant de la tête et on amorça notre descente. En se dirigeant vers les vestiaires je lui dis en souriant :
- Une chance que j’ai toujours ce cher sac à main sur moi, n’est-ce pas?
Il se tourna vers moi en ouvrant de grands yeux incrédules.
- Tu gardes toujours ça sur toi? s’étonna-t-il vivement.
- Oui, je ne sais jamais quand une vision va me tomber dessus, admis-je en ouvrant la porte menant aux vestiaires.
Il réfléchit une seconde et avec les sourcils froncés il lâcha :
- Même au Quidditch?
- Même au Quidditch! Approuvai-je en sortant ledit sac à main de l’une de mes poches et en le déposant sur un banc pour farfouiller à l’intérieur. Maintenant on se change, ajoutai-je en commençant à sortir ma robe ordinaire de sorcière.
Albus rougit légèrement et se passa la main dans les cheveux avec embarras en marmonnant :
- Je n’ai rien d’autre sur moi que…
- T’inquiète, le coupai-je. J’ai pris de tes vêtements, avouai-je ensuite en sortant son uniforme à lui.
Au début il hocha de la tête avec soulagement et prit les vêtements que je lui tendais sans prononcer un mot. Sauf qu’au moment d’aller se changer il s’arrêta brusquement et se retourna d’un bond vers moi.
- Tu as… Attends?! Tu es allée dans ma chambre?! S’écria-t-il avec les yeux écarquillés. Tu as fouillé dans mes affaires? S’insurgea-t-il ensuite, mais à voir ses joues rouges tomates je me doutais qu’il était surtout très embarrassé.
J’eus un petit sourire faussement contrit.
- Non… Pas du tout! Commençai-je, avant de me reprendre en voyant son air inquisiteur. Ou peut-être un petit peu, lâchai-je ensuite en baissant les yeux, sauf qu’il ne semblait toujours pas satisfait de ma réponse. Bon, d’accord! Oui, j’ai fouillé dans tes affaires! Admis-je fortement avant de lui adresser un clin d’œil complice.
Il rougit encore davantage et j’eus un sourire ravi. Il cracha ensuite avec un ton faussement venimeux :
- Tu es vraiment horrible!
- Mais j’ai fait ça pour notre bien à tous les deux, minaudai-je en papillonnant des paupières.
Il lâcha ses vêtements par terre et revint vers moi d’un pas déterminé. Il me prit alors par la taille et planta son regard dans le mien en susurrant :
- Tu es peut-être horrible, mais tu es mon horrible à moi. Et je ne te changerais pour rien au monde.
Un sourire étira mes lèvres et les siennes et on échangea un court baiser avant que je lui murmure à l’oreille :
- Aller, va te changer, Al! Ne me force pas à le faire pour toi!
Il rougit à nouveau et s’éclipsa sans un mot en récupérant les vêtements qu’il avait négligemment laissés par terre. C’est avec un sourire étampé au visage que je saisis mes affaires pour aller me changer de mon côté. Décidément, j’aimais vraiment trop l’asticoter. Espérons qu’il ne s’en lasserait pas à la longue…
Lorsque l’on fut changé je réussis à ranger nos vêtements dans mon sac à main, sauf qu’on avait un problème. Nos balais. Albus et moi on réfléchit quelques minutes à ce qu’il convenait de faire, lorsque finalement je tranchai :
- Emmenons-les avec nous. Et puis ça ira plus vite comme ça…
- D’accord… mais on va où? Au château?
- Ouais, il faut qu’on arrive à se situer. Mais aucun besoin de se faire remarquer…
Je nous jetai alors le même sortilège que la première fois que nous avions eu une vision ensemble. Celui qui ferait en sorte que personne, ou presque, ne prêterait attention à nos visages.
- Bon, maintenant, pour éviter qu’on nous voit arriver sur des balais un peu trop récent… un sortilège de Désillusion sera pratique.
- Tu es capable de le lancer? S’étonna Albus.
- Ouais, affirmai-je en souriant.
Je ne pris alors que quelques secondes pour l’exécuter et nous ressortîmes dehors avec quelques gaucheries, comme se frapper le pied contre le cadre de la porte. On perdait facilement nos repaires lorsqu’on ne voyait pas avec exactitudes où se trouvaient nos bras, nos pieds, etc.
Une fois à l’extérieur on monta sur nos balais et on décolla sans demander notre reste. Avant de se diriger vers le château on se mit d’accord sur notre trajectoire, car on arrivait à peine à se distinguer dans le ciel et il valait mieux éviter les accidents regrettables… comme une chute de plus de vingt mètres, par exemple. L’une des principales raisons étant qu’après la « vision » nous aurions à continuer notre match de Quidditch.
En arrivant au château on ne tarda pas à remarquer la foule d’élèves qui sortaient et se dirigeaient vers…
- Ils vont à Pré-au-Lard, lâcha Albus.
- Alors, allons à Pré-au-Lard, conclus-je.
- Et qu’est-ce qu’on va faire là-bas?
- J’ai vu mon père, en bas. Il y va aussi, alors je suppose que c’est là que l’on doit se rendre.
Je suis presque certaine qu’il hocha de la tête en premier, car cela prit quelques secondes avant qu’il ne dise :
- Très bien, dans ce cas, va pour Pré-au-Lard.
J’eus un sourire avant d’acquiescer verbalement. Nous nous dirigeâmes alors en direction du petit village se trouvant à proximité de l’école.
Une fois là-bas on atterrit dans un coin tranquille et on cacha nos balais du mieux qu’on le pouvait. Je leur jetai un sortilège de désillusion et retirai celui qui nous recouvrait.
- Bon, que fait-on? S’enquit Albus en me regardant, les bras croisés.
- On se change à nouveau, marmonnai-je en voyant les élèves de Poudlard arrivés vêtus, certes, mais pas de leur uniforme scolaire.
- Tu n’es pas en train de me dire que tu as aussi de mes vêtements habituels dans ton sac, hein? Protesta-t-il.
- Absolument pas! Affirmai-je sur un ton platonique qui laissait voir que je n’étais pas sérieuse.
Mon petit-ami poussa un soupir tandis que je lui fournissais les vêtements voulus. Je lui tapotai l’épaule, faussement compatissante, ce qui le fit lever les yeux au ciel.
Nous nous trouvâmes alors un coin tranquille où on pourrait se changer pendant que l’autre ferait le guet. Dès que nous fûmes changé tous les deux on grelottait légèrement, ce n’était peut-être que l’automne, mais ce n’était pas pour autant qu’on pouvait se permettre de se changer en pleine nature!
Nous nous mélangeâmes alors à la foule des élèves en essayant de repérer des visages familiers. Ce qu’on ne tarda pas à faire, d’ailleurs.
- Hé, regarde, ces George et Fred, là! s’exclama Albus tout bas.
- Et ils semblent suivre de plus ou moins loin Hermione, Harry et Ron! Souris-je.
- Je crois savoir en quelle année nous sommes.
- Moi aussi, acquiesçai-je.
- Cinquième année à Poudlard, affirma Al et je hochai de la tête.
L’année où tout le monde, ou presque, essayait de discréditer Albus Dumbledore et Harry Potter. Alors que, pourtant, ils avaient raison concernant le retour de Voldemort.
- On les suit? S’enquit-il avec de l’espoir dans la voix.
- Non, dis-je et je vis ses épaules s’affaisser. On suit celui-là, affirmai-je ensuite en pointant mon père du doigt.
Albus retrouva un semblant de bonne humeur, car on pouvait voir que Charles Williams était en train de discuter avec Ginny Weasley et que sans en avoir l’air ils suivaient eux aussi le trio. Comme on nous avait répété cette histoire des dizaines de fois nous savions parfaitement où ils se dirigeaient tous. La Tête de Sanglier. Ce fait nous permit de nous tenir à une plus grande distance de ceux que nous suivions.
Après deux minutes je finis par m’exclamer à voix basse :
- Hé, ce n’est pas Mr Malefoy, là?
- Oui! S’étonna Albus en fronçant les sourcils. Mon père n’a jamais…
- Stupéfix! Lançai-je sans le laisser terminer sa phrase, car je venais de comprendre ce pourquoi nous étions venus. Stupéfix! Répétai-je en pointant cette fois les acolytes du blondinet pâlichon.
- Qu’est-ce que tu fous? S’étrangla Al en ouvrant des yeux ronds.
- Je les empêche d’aller… commençai-je sauf qu’une voix dans mon dos me figea surplace.
- Que faites-vous, Miss?
Al et moi on se retourna lentement vers la personne qui m’avait interpellé. Je déglutis difficilement en voyant une femme à la silhouette trapue avec une grosse tête sur un cou pratiquement inexistant. Elle étira sa large et molle bouche en un simulacre de sourire qui découvrit ses dents pointues. Ses yeux ronds nous scrutaient avec suspicion, ce qui rendait le sourire tout à fait faux.
- Alors? Réitéra-t-elle de sa voix haute perchée.
- Rien du tout, affirmai-je en cachant de manière non précipité (Car cela aurait attiré l’attention) ma baguette dans mon dos.
- Vous mentez, jeune fille, soupira-t-elle tristement. Ce n’est pas sage que de dire des mensonges.
Sale crapaud baveux, va, marmonnai-je intérieurement. Albus me prit soudainement la main et affirma :
- On ne faisait que se promener calmement, professeur Ombrage.
Elle fronça les sourcils devant l’intervention de mon petit-ami, mais je profitai de son instant d’inattention pour accomplir quelque chose :
- « Mobilicorpus! » lançai-je silencieusement en pointant la direction où se trouvait le corps stupéfixé de Malefoy.
Tranquillement je le déplaçai dans un coin où on ne le verrait plus et je m’occupai des deux autres pendant qu’Ombrage grondait avec une petite voix aiguë totalement énervante :
- Vous ai-je demandé votre avis, jeune homme? Je m’adressais à votre amie, il me semble.
- Non, grommela Albus avec un début de mauvaise humeur, ce qui lui valut un regard très courroucé du « professeur ».
- Espèce de petit ingrat! S’indigna-t-elle. Je vais vous apprendre tous les deux! Persifla-t-elle ensuite en nous saisissant violemment par les bras.
J’en étais sûre, j’étais bonne pour des bleus. Super… Elle nous tira alors derrière elle et comme « théoriquement » elle était notre professeur nous ne pouvions pas vraiment nous débattre. Sauf que je sentis un certain déchirement à l’idée de ne pas pouvoir assister au fondement de l’Armée de Dumbledore. Et sans oublier que je devrais, d’une manière ou d’une autre, retourner par là-bas obligatoirement pour « réveiller » Malefoy et les deux autres idiots. Sérieusement, j’aurais un sacré problème le jour où j’annoncerai au père de Scorpius que c’est moi qui lui ai réservé tous ces mauvais traitements. Bon, en même temps je ne le regrettais pas du tout, alors…
Elle nous amena dans un bâtiment abandonné où étrangement se trouvaient une table et des chaises. Elle nous força à nous y asseoir et sortit d’une petite bourse d’un rose écœurant deux feuilles de parchemin et deux plumes. Je sus immédiatement ce qu’elle comptait faire. Je me raidis instinctivement et Albus sembla comprendre aussi, car il fit de même. Elle nous adressa alors un sourire que je considérais comme mauvais, déposa lesdits objets devant nous sur la table et dit :
- Vous allez me faire de la copie, tous les deux. Ici et maintenant.
Je retins un grondement dégoûté et me contentai de serrer les dents. Très fort.
- Ma chère enfant, pour vous, vous écrirez « Je ne dois pas dire de mensonge », quant à vous, jeune homme, se sera « Je dois toujours respecter mes professeurs ».
- Combien de lignes? Demandai-je sur un ton de défi peut-être déplacé, mais je n’avais pas pu m’en empêcher.
- Autant de fois que nécessaire pour que le message soit… marqué, lâcha-t-elle d’une voix douce.
- Et l’encre? S’enquit Albus sur un ton semblable au mien.
J’avais la vague impression d’avoir une très mauvaise influence sur lui… car il m’avait regardé avec des yeux disant clairement « attention » lorsque j’avais pris ce ton-là, pas même trente secondes plus tôt.
- Vous n’en aurai pas besoin, susurra Ombrage et cela me fit grincer des dents.
J’allais finir par lui jeter un sort si elle continuait comme ça… Je me demandais si on pourrait remplacer de la bave de crapaud dans une potion par la sienne. Qui verrait la différence? J’étais presque certaine que ça fonctionnerait tout de même.
- Aller commencez maintenant, me coupa le professeur dans mes délicieuses pensées.
Enfin… délicieuse était peut-être une exagération. Les dents serrées je me mis à recopier les lignes demandées. Sans oublier, toutefois, de jeter des regards furibonds au professeur Ombrage à chaque fois qu’elle avait la tête tournée.
C’était douloureux. On aurait dit que l’on me transperçait la peau avec une pointe de fer rouillée à répétition. Je me surpris à bientôt échanger mes regards furieux envers Ombrage pour des regards anxieux à ma main. Le pire fut lorsque je remarquai Albus grimacer. Je déplaçai alors mon pied de telle sorte à ce qu’il touche le sien. Il me jeta un coup d’œil et m’adressa un petit signe de tête discret, il semblait plus détendu.
Environ une demi-heure plus tard, Ombrage qui entre-temps s’était mise à taper du pied s’arrêta et soupira :
- Très bien, je crois que ça suffira.
Ce n’était nullement aléatoire comme décision, car je pouvais maintenant clairement lire sur ma main droite « je ne dois pas dire de mensonge ».
- Vous pouvez disposer, ajouta-t-elle d’un vague signe de la main.
Albus et moi nous ne nous fîmes pas prier et on rejeta parchemins et plumes pour sortir dehors à toute vitesse. Lorsqu’on arriva dans le coin où j’avais caché Malefoy et les autres, on se jeta un coup d’œil.
- Qu’est-ce qu’on fait? Me demanda Al.
- On les laisse là et on va à la création de l’A.D. Ils doivent être sur le point de commencer! Répondis-je. Je viendrai m’occuper d’eux en revenant.
Je marquai alors le sol d’un symbole qui n’attirerait l’attention de personne d’autre que moi et jetai un sortilège de désillusion sur les trois Serpentards. Comme ça j’étais sûre, ou presque, que personne ne les découvrirait. Dès que ce fut fait on se rua en direction de la Tête de Sanglier.
En entrant à l’intérieur on souffla de soulagement en voyant que toutes les personnes qui devaient y être n’étaient pas encore arrivées. Ce qui signifiait que nous étions en temps. Jusqu’à maintenant il n’y avait que les jumeaux Weasley, Ginny, mon père et les fondateurs.
Dans les minutes qui suivirent plusieurs personnes s’ajoutèrent et bientôt tout le monde fut là. Albus regardait attentivement son père, car en ce moment même ils avaient approximativement le même âge. Je devais admettre qu’ils étaient assez semblable, si on exceptait qu’Al était plus grand que son père. Et je n’en étais pas mécontente, loin de là.
Étrangement personne ne sembla nous prêter attention. Lorsque la rencontre commença je me retrouvai à écouter tout avec une attention bien particulière et soudain je crus recevoir un coup à l’estomac. Je blêmis brusquement. Voldemort. Il était en vie en ce moment même. Mais plus dans le moment d’où je venais. Or, l’un de ses fidèles l’était toujours et cherchait à mettre la main sur moi. Sur une fille capable de remonter dans le temps. Et de changer le cours des choses.
- Icy, est-ce que ça va? S’enquit Albus en utilisant mon pseudo.
Je hochai lentement de la tête et lui fis signe de continuer à écouter. Par contre de mon côté je n’arrêtais pas de me repasser ce à quoi je venais de songer. Il ne fallait pas que ce soit ça. Pitié. Je ne voulais pas avoir un tel poids sur les épaules. Mon parrain avait vaincu Voldemort au péril de sa vie et au coût de la mort de plusieurs amis. Et moi j’étais celle qui risquait d’être l’instrument de son retour. Sa propre filleule. Non, mais quelle ironie! Sauf qu’il y avait un moyen qui pourrait faire en sorte que s’il réussissait à m’attraper à nouveau nous ne puissions revenir. Ce serait peut-être l’unique moyen pour le mettre définitivement hors d’état de nuire. Pour ça il fallait qu’il ne sache jamais ce qu’Albus représentait exactement.
Je me concentrai de nouveau sur ce qui se disait et bientôt fut le moment des signatures.
- Qu’est-ce qu’on fait? Me demanda Albus, inquiet.
- Je ne sais pas… On ne peut pas se permettre de signer, marmonnai-je.
- On peut faire semblant, par contre! Affirma Al et il me fit signe de le suivre.
Il m’attrapa par la main et nous nous ajoutâmes à la file. J’ignorais totalement ce qu’il avait derrière la tête et je ne pouvais pas m’empêcher d’être nerveuse. À chaque tête qui s’éloignait cela nous rapprochait du moment fatidique. Je déglutis lorsque vint le tour d’Albus. Il sourit comme si de rien était à son père, à son oncle et à sa tante et signa le parchemin en marmonnant quelque chose.
J’aperçus alors furtivement sa baguette pointer le parchemin pendant qu’il inscrivait son nom.
Enfin… son « nom » c’était peut-être exagéré, car lorsque je regardai sur le parchemin il avait signé « Cruelfangs ». Cela me donna donc l’indication sur ce que je devais écrire. J’inscrivis alors « Icyeyes » juste en dessous du pseudonyme de mon ami. Et je le vis, pendant que j’écrivais, faire de nouveau usage de sa baguette en marmonnant, et ce sans même qu’aucune des personnes alentour ne le remarque.
En sortant à l’extérieur il attendit que l’on soit suffisamment loin pour s’expliquer. Une fois que l’on fut à plus d’une vingtaine de mètres du pub il me dit :
- J’ai jeté un sortilège de confusion sur nos noms du parchemin. Dès que quelqu’un les lira il passera par-dessus sans même prendre conscience de nos noms qu’il aura pourtant lus. Lorsqu’ils feront le calcul de ceux qui ont signé nous serons pris en compte, mais ils nous oublieront mystérieusement s’ils devaient regarder qui était présent, etc.
- Tout ça avec un sortilège de confusion? M’étonnai-je.
- Bon, d’accord… ce n’est pas exactement un sortilège de confusion comme les autres. Dison que… je l’ai un peu modifié.
Je le dévisageai avec des yeux surpris et admiratif à la fois. Je susurrai avec un sourire :
- Et dire que je croyais qu’il n’y avait que Rose et moi comme génie dans le groupe! Maintenant je sais que toi aussi!
- Merci, me remercia-t-il en s’inclinant légèrement. Attends… quoi?! S’offusqua-t-il la seconde suivante.
J’éclatai de rire et me contentai de lui prendre la main pour l’entrainer avec moi en écoutant nullement les commentaires désagréables qu’il marmonna.
Dès qu’on eut rejoint l’endroit où j’avais laissé les trois Serpentards je relâchai Albus et lui conseillai de s’éloigner un peu. Je m’accroupis alors au niveau des personnes que j’avais gentiment stupéfixées et murmurai à trois reprises :
- Enervatum!
En voyant Malefoy et ses deux acolytes commencer à revenir à eux je m’empressai d’attraper Albus par le bras et l’entrainai plus loin avec moi. Il ne fallait absolument pas qu’ils croient que ce soit nous qui leur avait jeté un sort.
Environ une minute plus tard, Al me demanda :
- Je suppose qu’on a terminé, maintenant?
- Ouais, affirmai-je. Il nous reste seulement à retourner au terrain de Quidditch. Et ne pas oublier de nous changer.
Il hocha de la tête et ajouta :
- Tu vas de nouveau nous jeter le sort de désillusion, je me trompe?
- Nan, admis-je.
Il soupira en marmonnant :
- Je déteste ne pas savoir où que je fonce. Et ne pas te voir à côté de moi.
- Même chose pour moi, lui assurai-je en lui prenant la main.
Il me lança un sourire auquel je répondis rapidement et nous nous empressâmes d’aller chercher nos balais. Avec une chance incroyable ils y étaient toujours et nous nous cachâmes dans un coin à l’abri de la vue des autres pour tout bonnement disparaître sans qu’on ne se pose de question.
Une fois de nouveau sur le terrain de Quidditch nous retournâmes aux vestiaires pour renfiler nos robes de Quidditch. Nous nous changeâmes alors pour la énième fois et alors qu’Albus s’apprêtait à sortir je lui glissai :
- Attends! On devrait manger un petit quelque chose. J’ignore combien de temps va durer le match, mais j’aime mieux grignoter un peu avant d’y retourner.
- Tu as sans doute raison, admit-il en acceptant la barre de céréale que je lui tendis.
Nous la mangeâmes en silence et dès que ce fut fait nous sortîmes à l’extérieur. Nos balais et nous-mêmes étions de nouveau visible, alors on ne risquait pas de créer d’incident bizarre avec les gens de notre époque. On monta alors sur nos balais et en se dirigeant, approximativement, vers l’endroit où nous étions apparus, il me demanda :
- On va sans doute devoir reprendre la position dans laquelle nous sommes apparus, n’est-ce pas?
- En effet, acquiesçai-je en prenant place.
Il soupira et prit la main que je lui tendais. Je me fis alors ce que je faisais à chaque fois que je devais revenir dans le présent et là je pris le triple des précautions pour éviter qu’ils ne voient deux Albus Potter et deux Allison Lévesque en même temps. Sincèrement synchronisé un départ et un arrivé pour qu’on croit qu’il n’y ait eu ni l’un ni l’autre, c’était tout un problème.

Notre retour dans le monde réel fut brutal. Pour un peu je manquai perdre le contrôle de mon balai. Je réussis à me reprendre et à continuer la course que mon « autre moi » avait commencé en même temps qu’était lancé :
- Faute! Hurla l’arbitre sur un ton tonitruant. Miss Lévesque vous… continuait-il sauf qu’il s’interrompit brusquement.
La raison pour laquelle il s’était interrompu était la même pour laquelle je me retrouvai à tenter un virage ultra serré. Sauf que ma technique ne fonctionna pas le moins du monde et je ressentis un violent coup à la tête. J’eus le temps de me sentir tomber dans le vide avant de perdre connaissance. Pour la énième fois je m’étais fait frapper par un Cognard. Pour la deuxième fois je l’avais reçu en pleine tête. Pourquoi est-ce que je n’avais pas de chance à ce point? Que quelqu’un me le dise!

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Alors, voilà! C'est fini! :D À la prochaine pour le prochain chapitre qui sera sans aucun doute beaucoup moins long que celui-ci. :D Ah et je voulais savoir... Est-ce qu'éventuellement vous aimeriez que j'ajoute le point de vue de d'autres personnages? Pas nécessairement pendant un chapitre entier, plutôt un passage... Si oui, lesquels? ;) Bref, j'espère que vous avez aimé et n'hésitez pas à commenter! :D

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addbook

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par addbook »

Hey!
Un petit mot pour te dire que c'etait génial que Alli et Al sont ma vie et voilàaaa
Enfait je pars en Vacences fonc je peux pas trop developper maisce chapitre....Mazette!
Mercipour tous ces bons moments
Morgane-Feroldi

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Morgane-Feroldi »

Coucou, c'est trop bien !!!!
Comme d'habitude préviens moi quand tu postes la suite !!!
Merci
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Je suis finalement de retour! Je dois dire que ce chapitre-ci est beaucoup plus court que le précédent :lol: Mais il est dans le même nombre de pages que ceux d'avant le quinzième. :D Personne n'a rien dit concernant le point de vue de différents personnages... C'est une bonne ou une mauvaise idée? Car ça va m'être d'un grand secours si je décide de concrétiser un certain projet. Qui s'appelle « deuxième tome ». ;) Bref, j'espère que ce chapitre vous plaira!
Dernière chose... addbook: Tu m'as appris une nouvelle expression! Je suis légèrement restée sur l'expression faciale « What? C'est quoi ça? » en voyant ton « mazette ». Et puis, je suis allée voir ce que ça voulait dire et j'ai compris. :lol:
Peu importe, bonne lecture à tous et à toutes! :D



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Chapitre 16



Je me réveillai avec la tête complètement étourdie et ce n’est qu’avec peine que j’entendais les échos de conversations très animées autour de moi. Je réussis à ouvrir à grande peine les yeux, mais je me surpris à les refermer immédiatement. La lumière trop vive de l’endroit où je me trouvais avait considérablement augmenté mon mal de tête. Pourquoi diable fallait-il que je sois encore à l’infirmerie? Je poussai un soupir découragé et le bruit des discussions s’interrompit soudainement. Pendant quelques secondes, car je ne fis ni l’effort de rouvrir les yeux ni l’effort de prendre la parole.
- Tu ne peux pas faire ça, James! Gronda Rose et cette fois je la reconnus.
- Je suis le capitaine, Rosie, maugréa l’intéressé.
- Mais on a gagné! Et avec une sacrée avance! Alors qu’est-ce que ça change? S’insurgea-t-elle.
- Là n’est pas la question! Gronda son cousin.
- Baisser un peu de ton, tous les deux! Protesta Madame Pomfresh avec un ton courroucé.
De quoi est-ce qu’ils parlaient? Cela devait avoir un rapport avec le Quidditch, car l’un des arguments de James était qu’il était capitaine. Allais-je être viré de l’équipe? Pitié, non! Il ne manquerait plus que ça pour que ma vie tourne littéralement au cauchemar. J’avais besoin du Quidditch. C’était un peu comme une dépendance. Une dépendance bénéfique, car elle me permettait de conserver un certain équilibre… mental. Avec tout ce qui se passait depuis mon arrivé à Poudlard, les visions, en particulier, si je n’étais pas encore folle c’était un miracle.
J’entrouvris alors les yeux et cette fois je réussis à les garder ouvert malgré la luminosité agressante.
- Miss Lévesque! Soupira avec soulagement l’infirmière de l’école.
- Vous croyez qu’un jour je vais arrêter de me retrouver ici? lâchai-je en retenant un soupir.
- Aucune idée, mais je suis très surprise que vous n’ayez pas encore eu de commotion cérébrale, répondit Mme Pomfresh en me jetant un regard inquisiteur.
- Que voulez-vous, j’ai la tête dure. Très dure.
- Ça, croyez-moi, je l’avais remarqué, maugréa-t-elle. Maintenant que vous êtes réveillées vous allez pouvoir me dire ce que signifie ceci… ajouta-t-elle avec un immense sérieux en me pointant ma main droite.
Celle où on pouvait lire « je ne dois pas dire de mensonge ». Bon… Comment expliquez ça?
- J’ai eu… une mésaventure, disons, répondis-je évasivement. Alors, le match? M’enquis-je ensuite en ne tenant pas compte de l’air offusqué de l’infirmière.
- Cela aurait été drôlement mieux si tu ne t’étais pas montrée émotive pendant le match et avait commis une faute! Pesta James en me foudroyant du regard.
- De quoi « émotive »?! M’exclamai-je, perdue.
- Ne joue pas à l’innocente avec moi, Allison Lévesque! Gronda mon capitaine d’équipe. Pour aucune raison valable tu es allée prendre la main de mon frère! En plein match!
- AUCUNE RAISON VALABLE?!?! Hurlai-je à plein poumon. MAIS J’AI EU UN PDV, ESPÈCE D’ABRUTI! M’écriai-je ensuite. Tu me crois idiote à ce point? M’étonnai-je finalement en reprenant un peu mon calme. Et quelle faute?
James ouvrit la bouche avant de la refermer aussitôt. Il refit ce manège à au moins trois reprises et Rose en profita pour grogner :
- Je te l’avais bien dit!
- Oh, toi, laisse-moi! Cracha son cousin. Pour ce qui est de la faute tu as… tu as commis une Tranchefoule, Allison. Et je suis… je suis désolé. D’avoir mal jugé.
Je n’avais qu’à peine prêté attention à ses excuses, tellement j’étais foudroyée par ce que j’avais fait. Bon sang! J’aurais pu blesser quelqu’un gravement! Pourquoi diable est-ce que je n’avais pas regardé plus attentivement où je visais? Est-ce qu’il y avait eu des blessés parmi la foule? Et comment est-ce que le Cognard avait pu se rendre aussi loin? N’aurait-il pas dû prendre en chasse l’un des joueurs derrière moi?
- Ça n’a pas de sens! M’exclamai-je à haute voix.
- Qu’est-ce qui n’a pas de sens? S’étonna Al en apparaissant soudain dans mon champ de vision aux côtés de Rose. L’idée stupide de mon frère?
- Non! Le fait que le Cognard ait réussi à se rendre jusqu’à la foule! Il y avait les trois Poursuiveurs de Poufsouffle derrière moi. C’est pour ça que j’ai fait le Revers du Cognard. En plus du fait que j’avais mon PDV, bien sûr, répondis-je avec vigueur.
À voir tous les sourcils de la pièce se froncer, j’en déduisis qu’ils étaient tous d’accord. Sauf que ça ne répondait pas à la question. Comment le Cognard avait-il pu passer à côté de trois personnes sans même les remarquer? Et ce n’était pas comme s’ils avaient été très loin en arrière!
- Je n’y avais pas réfléchi, admit James. À vrai dire je n’ai pas vraiment assisté à la scène… J’ai seulement remarqué que tu avais foncé vers Albus, puis ensuite tout droit pour après recevoir un Cognard sur la tête au moment où il avait un « faute » de crié.
Je hochai la tête avec plus de compréhension que je n’en ressentais réellement. Et c’est alors que je retombais dans mes pensées au sujet du Cognard fou que Madame Pomfresh s’écria :
- Mr Potter! Mais qu’est-ce que vous avez à la main, vous aussi!
Oh, merde!
- Moi? Mais je n’ai rien à la main! S’emporta légèrement l’aîné des Potter.
- Pas vous, Potter! Je parle de l’autre Potter. Le cadet, précisa Pomfresh avec de l’agacement dans la voix.
- Rien du tout! Répondit Albus en cachant maladroitement sa main dans son dos.
Sauf que bien sûr son aîné se joint à la partie et lui saisit brusquement la main pour la retourner. Il lut alors à voix haute :
- Je dois toujours respecter mes professeurs…
Il y eut une petite pause et avec un sourire narquois il ajouta :
- À quel professeur as-tu manqué de…
Mais il s’interrompit presque aussitôt et il blêmit d’un coup en déglutissant. Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais aucun son n’en sortit. Il dut s’y reprendre à deux fois pour réussir à articuler :
- On dirait… On dirait la… de Papa… Celle qu’il a sur la main…
James se tourna alors brusquement vers moi et me rejoint en moins de deux pour me retourner fermement la main droite. Il la contempla un long moment avec des yeux incrédules, et je pus aussi y déceler une colère sourde qui fut confirmé dans sa voix lorsqu’il prit la parole :
- Ne me dis pas que… Ne me dis pas que vous êtes… Ne me dis pas qu’elle…
- Ouais, affirmai-je et sa blancheur se transforma immédiatement en un rouge soutenu.
- Mon père va être mis au courant, elle… commença mon ami, les sourcils froncés par la colère, mais je le coupai.
- Ne fais pas ça, James, fis-je en levant les yeux au ciel. Ça s’est produit il y a plus de vingt ans, techniquement.
Cette intervention fut récompensé par le fait d’être foudroyer du regard par non seulement James, mais Rose et Scorpius aussi, ce dernier étant arrivé en même temps qu’Albus tout à l’heure. En parlant d’Al, lui il semblait d’accord avec moi. Tant mieux.
- Quelle heure est-il? M’enquis-je pour changer de sujet.
- Presque l’heure du diner, pourquoi? Tu as été inconsciente une bonne partie de l’après-midi… m’apprit Rose.
- Puisqu’on a gagné, il doit y avoir une fête, ce soir, non? Ajoutai-je.
- En effet, acquiesça James.
- Vous n’irez pas! Gronda l’infirmière en me décochant un regard incendiaire.
- Bien sûr que si! Rétorquai-je avec des yeux stipulant clairement que je ne comptais pas rester ici.
Je vis parfaitement le sourire étrangement satisfait de James, l’air découragé de Rose et la mine résigné de Scorp et Al. Quant à Madame Pomfresh, elle tentait de se faire un visage de marbre, croyant sans doute pouvoir me faire rester ici contre mon gré.
Chose qui s’avéra inefficace, car à dix-neuf heures exactement je sortais de l’infirmerie. J’avais réussi à la convaincre que rester simplement pour l’heure du diner et un peu plus tard étaient amplement suffisant. Car, après tout, et là j’avais repris ses mots « je n’avais pas encore eu de commotion cérébrale ».
Je ne pouvais pas m’empêcher de sourire en y repensant. Et mon sourire soudain sembla intriguer Scorpius, car il lança :
- Pourquoi tu souris?
- Je repensais seulement à la petite joute verbale que j’ai eue avec Madame Pomfresh, répondis-je à celui qui m’escortait.
Albus et Rose avaient été obligés de rester à résidence par la force des choses. Les membres de ma Maison ne les avaient pas laissé sortir. Nous avions fait un véritable triomphe, enfin… ils, car je n’avais pas beaucoup participé lors de ce match. Nous avions gagné à exactement 290 points à 110. James avait plaisanté en disant qu’il aurait dû attendre trois minutes de plus et que notre pointage aurait été de 300. Ce à quoi toutes les personnes présentes, moi compris, avaient levés les yeux au ciel.
- Ta tendance à sortir de l’infirmerie trop tôt finira par te coûter cher, Alli, lâcha-t-il, sauf qu’il souriait.
- Ouais, c’est ça! Dis-je en levant les yeux au ciel. Au fait… Est-ce que James a amassé beaucoup de tu-sais-quoi? Avec le capitaine de l’année dernière c’était… intense.
En regardant le visage de mon meilleur ami j’en conclus que c’était encore pire. Je soupirai :
- Une chance que nous n’avons pas de cours demain! Certains vont se réveiller avec une telle gueule de bois.
- C’est probable, admit-il avec un petit sourire.
- Tu comptes en prendre? M’étonnai-je.
- Pas à m’en rendre malade, mais oui, avoua-t-il. De toute manière tout le monde va en prendre.
- Pas moi, affirmai-je.
Il me jeta un coup d’œil dubitatif. Et c’est en arquant un sourcil qu’il dit :
- Toi? Toi tu ne vas pas prendre quelque chose d’interdit? Je n’ai jamais rien vu de tel de ta part, Alli…
- J’ai mes raisons, rétorquai-je en sentant mes mains devenir moite à cette seule pensée.
- Qu’est-ce que tu ne me dis pas? Gronda-t-il.
- Rien, rien! Je t’assure! Ce n’est pas important…
Il m’analysa un instant du regard et grommela :
- Je n’insiste pas. Aujourd’hui, du moins. Mais je te préviens, un jour, je serai au courant. Bientôt.
- Bonne chance avec ça, marmonnai-je.
Je ne voulais pas y penser. Cela remontait à très longtemps et je préférais que cet évènement reste à jamais dans les oubliettes de mon esprit. Ça avait été une expérience très désagréable. Mais alors là, vraiment désagréable.
Scorpius me jeta un coup d’œil inquiet, mais je ne m’en préoccupai pas et me contentai d’accélérer le pas. Vivement qu’on arrive à ma Salle Commune pour que je puisse fêter et oublier cette histoire!
Lorsqu’on arriva enfin et que la Grosse Dame nous laissa passer en ouvrant la porte, il y eut comme un moment de silence. Un moment très silencieux où tous les élèves de ma Maison, ainsi que ceux qui avait pris parti pour me dévisagèrent avec une certaine… animosité. Je me figeai surplace et déglutis avec difficulté. Avec eux je ne pouvais pas dire la vérité. Avec eux je passais pour une fille qui ne pouvait pas se détacher de son petit-ami, pas même pour la durée d’un match. Avec un haut-le-cœur, je compris qu’il devait me voir comme Rebecca.
J’eus soudain très envie de disparaître. Ce que je fis sans hésiter, mais malheureusement l’on me retint par le bras avant que j’aie pu monter les escaliers menant à mon dortoir.
- Alors, ça, c’est hors de question! Protesta James. Tu vas venir t’amuser avec nous!
- Ils ne veulent pas de moi ici, j’ai donné la chance à l’autre équipe de faire un point à cause de ma faute et du penalty que ça a généré.
Il leva les yeux au ciel et me tendit sa main :
- Tu vas m’accompagner gentiment ou je te traîne de force. Et puis… j’ai bien l’intention de te faire goûter au punch maison que j’ai concocté.
- Sans façon pour le punch, dis-je avec un sourire crispé. Mais j’accepte de te suivre sans faire d’histoire.
- QUELQU’UN PEUT NOTER SUR UN CALENDRIER QU’ALLISON A ACCEPTÉ DE… commença-t-il à hurler à tue-tête, mais je réussis à plaquer ma main sur sa bouche avant qu’il ne termine.
- Tais-toi, James, maugréai-je.
Lorsque j’eus retiré ma main, il m’adressa un sourire moqueur et me força à le suivre où se trouvait le reste de l’équipe. Une fois là je fus soulagée de constater qu’eux ne m’en voulait pas. Ils me rappelèrent d’ailleurs que certains de l’équipe, présente et ancienne, avaient fait bien, bien pires que moi. Et sans compter que c’était la première fois que ça m’arrivait en deux ans et quelques mois.
Au fil de la soirée je me retrouvai à être assise sur un fauteuil dans un coin à l’écart. Albus s’amusait plus loin et riait légèrement gauchement (il avait peut-être pris quelques verres de punch de trop…) avec ses cousins et cousines. J’avais préféré me tenir un peu à l’écart, car la moitié d’entre eux avait trouvé étrange mon choix de ne pas prendre de punch.
- Pas envie de punch, Allison? Demanda soudain un garçon, à côté de moi.
Je reconnus Christopher Finnigan, un élève de ma Maison qui se trouvait en sixième année. Ses cheveux bruns foncés lui tombaient devant les yeux et dépassaient légèrement ses oreilles légèrement décollées. Ses yeux bleus semblaient attendre une réponse, alors je lui dis en haussant les épaules :
- Non, pas vraiment…
Je ne l’avais pas beaucoup côtoyé, mais je savais que c’était quelqu’un de bien, alors je ne m’offusquai pas de le voir s’approprier le fauteuil voisin du mien. De toute manière, ce n’était pas comme si j’attendais quelqu’un, n’est-ce pas? Rose et Scorpius dansaient dans un coin, quant aux autres… eh bien, ils faisaient des trucs de Potter et de Weasley.
- Alors est-ce que tu accepterais de partager avec moi du punch qui n’a pas subi le mélange horrible de James?
Je lui jetai un regard soupçonneux et il m’assura en souriant chaleureusement :
- Garanti sans alcool ou autre substance illicite!
Je haussai les épaules et acceptai le verre qu’il me tendait. À la première gorgée le goût me dérangea légèrement, mais j’en pris une deuxième et finalement je finis mon verre en quelques secondes.
- Encore? Proposa-t-il.
J’acceptai sans rechigner. Cela me rappelait ces lointaines soirées en famille à Noël avec mes grands-parents. Ils nous concoctaient une sorte de punch vraiment bons, malgré qu’à la première gorgée tu ne pouvais pas dire que tu aimais ça.
Dans la demi-heure qui suivit je ne saurais dire combien de verre je terminai, toujours est-il qu’à la fin j’avais la tête qui tournait et les jambes molles.
- Tu ne te sens pas bien, Allison? S’enquit Christopher, inquiet.
- Je… Non… Je… Je ne sais pas… bafouillai-je, la langue pâteuse.
- Je crois qu’on ferait mieux d’aller à l’infirmerie… soupira-t-il.
- Pas…. En… encore! Me lamentai-je pitoyablement.
Il ne tint aucunement compte de mes lamentations et me saisit par les bras pour me conduire à l’extérieur de la Salle Commune. Une fois dans les corridors de l’école il commença à accélérer le pas, ne se préoccupant pas du fait que je n’arrivais pas à suivre le rythme.
Mes yeux voyaient à peine, tout était flou autour de moi. Et j’avais l’impression de m’être fait écraser la tête par un troupeau d’hippogriffes en colère. Une sensation de torpeur m’envahit des pieds à la tête et bientôt je n’arrivais même plus à mettre un pied devant l’autre.
- On dirait que ça fait effet, s’enthousiasma la personne à côté de moi.
Sauf que ce n’était pas la voix de Christopher. Ou du moins ce ne l’était plus. Il y avait peut-être un certain décalage avant que les mots ne parviennent, ainsi que les sons, à mon esprit, sauf que cela restait les mêmes.
- Tu… Tu… Tu n’es pas… Tu n’es pas Christopher, bredouillai-je en fronçant difficilement les sourcils.
- Mais c’est que tu es perspicace, Lévesque! Ricana celui que je détestais.
Parkinson… Mais… Comment? Qu’est-ce… J’avais de la difficulté à réfléchir avec cohérence. Je sentais que d’une seconde à l’autre je perdrais connaissance.
Il réussit à m’entraîner avec lui, sans grande résistance de ma part, je devais l’avouer. Malgré l’état pitoyable dans lequel se trouvait mon esprit je n’eus aucun mal à comprendre qu’il ne m’emmenait pas du tout à l’infirmerie. Mais que diable me voulait-il? C’était incompréhensible! D’autant plus que mon cerveau n’était pas au meilleur de sa forme.
Nous étions en train de monter les escaliers qui changeaient de direction comme bon leur semblaient. À l’un des paliers il s’arrêta et me demanda :
- Bon, reste là… Deux secondes…
S’il croyait que j’allais rester là sans bouger…! À peine me relâchait-il que je me mis à marcher en direction de l’un des escaliers. N’importe lequel, je ne pris pas vraiment la peine de regarder, tout ce qui m’importait c’était de m’éloigner de Parkinson le plus vite possible. Sauf que j’aurais dû regarder. Malgré mon cerveau embrumé je le compris assez facilement… en sentant le sol se dérober sous mes pieds. Ce n’est que grâce à de vieux réflexes d’escalade, discipline que j’exerçais étant plus jeune, que j’étais toujours en vie. In extremis je réussis à me rattraper au sol.
Foutu escaliers qui changeait de direction, râlai-je intérieurement. Et maudit soit Parkinson! Maugréai-je ensuite en moi-même. Le truc qu’il m’avait refilé semblait non seulement m’empêcher de raisonner correctement, mais en plus je me sentais faible. Mes bras ne tiendraient pas très longtemps…
J’entendis les pas de Parkinson se rapprocher et je crus qu’il se délecterait de ma situation et me laisserait tomber… (Ce n’était pas une exagération, après tout il m’avait bien enfermée dans un cachot sans porte, non?) Pourtant, à ma plus grande stupéfaction ses yeux s’écarquillèrent d’horreur et il hurla :
- Allison!
Il tomba immédiatement à genoux et m’attrapa de justesse les mains alors que je lâchais prise. Il me hissa ensuite de nouveau sur le palier et maugréa entre ses dents :
- J’ai peut-être exagéré la dose, tout compte fait…
C’est tandis qu’il me remettait sur mes pieds et m’entraînait de nouveau à sa suite que je compris une chose. Il m’avait appelé par mon prénom… En cinq ans à Poudlard il ne l’avait jamais au grand jamais fait. Mon nom de famille, des surnoms pas très sympathique, oui. Mon prénom, non. Qu’est-ce que ça pouvait bien signifier…?
Nous traversions tout juste une porte que je jurerais ne pas avoir vu la minute précédente sur le palier où nous nous trouvions lorsque je perdis connaissance. Mon corps m’avait tout bonnement lâché.
Je me réveillai complètement désorientée dans mon lit. Mon lit…?! Qu’est-ce que je faisais dans mon lit? Comment m’y étais-je rendue? Avais-je rêvé à tout ça? Non, impossible! Même dans mes rêves les plus fous je n’aurais jamais imaginé Parkinson m’appeler par mon prénom! Je m’assis brusquement, droite comme un i sous le regard inquisiteur et offusqué de Spock. Car oui, il dormait dans mon lit désormais. Et apparemment je l’avais dérangé…
Je lui adressai un regard à moitié désolé et à moitié contrarié. Je ne l’étais pas à cause de lui, soit dit en passant. La contrariété me venait en plus grande partie du fait que mon cœur battait à tout rompre et que j’ignorais pourquoi Parkinson m’avait droguée (Car c’était bel et bien ce qu’il avait fait, non?) puis amené avec lui. À quoi tout ce cirque rimait-il? Voulait-il se venger à cause du duel? Je sortis alors d’un bond de mon lit et me mis à faire les cent pas frénétiquement.
Ça n’avait aucun sens. Parkinson n’était pas du genre à y aller dans la discrétion. Il préférait la manière forte en général (à titre d’exemple, lorsqu’il m’avait frappé derrière la tête…). Alors pourquoi du polynectar (car c’était forcément ce qu’il avait utilisé) et pourquoi voulait-il m’emmener avec lui? Et en quel endroit exactement?
Je ne me rendis compte que ma meilleure amie était réveillée que lorsqu’elle me saisit par les épaules pour me forcer à interrompre mes cent pas paniqués.
- Oh, là! C’est que tu as de l’énergie ce matin! Qu’est-ce qu’il y a?
Je sursautai violemment, sortant d’un coup de mes pensées. Je remarquai qu’alors que Spock était assis à mes pieds, la tête penchée et que Malia tout comme Teena étaient assises sur leur lit respectif en me dévisageant.
- Comment est-ce que je suis arrivée ici? Où est-ce que j’étais hier soir?
Rose ouvrit des yeux ronds et plaqua sa main sur sa bouche en lâchant un petit cri étranglé. Elle dit alors avec les yeux toujours aussi grands ouverts :
- Mais tu as bu, par Merlin! Combien de verre de punch est-ce que tu as pris?
Je la fusillai du regard devant son manque total de foi en moi et je crachai :
- Je n’ai pas touché à une seule goutte du foutu punch de ton cousin!
- Bon, d’accord… Alors pourquoi est-ce que tu n’es pas d’humeur joyeuse ce matin? S’enquit Malia de là où elle se trouvait.
- Répondez à mes questions et je répondrai peut-être, grommelai-je.
Je les entendis toutes les trois soupirer bruyamment. Je suppose que mon caractère entêté les énervait royalement en ce moment. Sauf que je n’en avais rien à faire. Ce qui se jouait en ce moment était on ne peut plus important que ça.
- Pour répondre à ta question… Je n’ai aucune idée comment tu es arrivée ici, soupira Rose, légèrement mal à l’aise. Lorsque nous sommes montées tu n’étais pas là. Et on t’avait vu quitter la Salle Commune avec Christopher, comme tu ne semblais pas totalement dans ton assiette on a supposé que tu… que tu allais à l’infirmerie avec lui, ajouta-t-elle avec un air coupable.
Je n’avais aucun mal à comprendre pourquoi elle se sentait coupable. En temps normal en me voyant comme ça elle serait accourue pour m’aider et me suivre. Sauf que là, elle avait sans doute trop bu et… bref, ça lui était sorti de la tête. Même chose pour les deux autres. Je grommelai quelque chose entre mes dents et Teena poursuivit :
- Donc, quand nous sommes montées et que tu n’étais pas là on a cru que tu devais être restée à l’infirmerie.
- Mais, bien sûr! Râlai-je. Et pendant que vous preniez du bon temps je me suis fait droguée par Parkinson et il m’a emmené avec lui pour je-ne-sais-trop-quoi. Sauf qu’il m’a donné une trop forte dose et je me suis évanouie! Ce n’était pas Christopher! C’était Parkinson celui qui m’a sortie de notre Salle Commune! Grondai-je avec une colère immense.
- Mais comm… commençait tout juste à dire Malia, mais Rose la coupa.
- Polynectar.
Je hochai de la tête et elles se mirent immédiatement à me bombarder de question. Je fus donc dans l’obligation (et ce n’est pas peu dire, car elles me menacèrent de recourir à la même technique que plus tôt dans l’année) de tout leur raconter depuis le début. Et malheureusement pour moi, elles m’obligèrent ensuite à descendre, puis à remonter, mais cette fois dans le dortoir des gars. Rose réveilla ses deux cousins qui m’étaient le plus proche et le tout se termina en mini-réunion avec Scorpius (comment il a fait pour être mis au courant? Aucune idée.) en surplus dans un petit placard à balai. Et je dus de nouveau raconter tout ce dont je me souvenais de la veille. Les réactions ne tardèrent pas à arriver :
- Je vais le massacrer! Gronda Albus avec des yeux lançant des éclairs.
- Il va le payer! Renchérit James.
- Ce que je n’arrive pas à comprendre, c’est… Comment est-ce que ça a pu arriver? Lâcha Scorpius avec des yeux étrangement très pensifs. C’est vrai, quoi! Où était Ana?
Je me figeai instantanément. Je l’avais complètement oubliée. Comment avais-je pu être assez idiote pour oublier un truc pareil?
Je blêmis soudain d’un coup et cela sembla inquiéter tous mes amis présents, car ils me jetèrent des regards inquiets. Je n’avais pas croisé Ana dans la soirée de la veille, ni dans la Salle Commune lorsque nous l’avions traversé en coup de vent.
- Je n’ai pas vu Ana, lâchai-je tout bonnement, n’arrivant pas à y croire et en espérant que le dire à haute voix rendrait la chose moins réelle.
Ils eurent tous une mine horrifiée en réfléchissant à leur tour. Cela ne fit que confirmer mes soupçons. Ana avait disparu de la circulation. Il fallait maintenant que je sache qui, quand, quoi, pourquoi et où. Qui l’avait enlevée (si c’était le cas)? Quand l’avait-il (ou l’avait-elle) fait? Avec quoi avait-il pu venir à bout d’elle? Pourquoi l’avait-il fait (j’avais une bonne idée sur la question…)? Et où l’avait-il emmenée?
- Je crois que pour l’une des premières fois de ma vie je vais prendre congé de devoirs, dis-je avec un air déterminé. Il faut que je retrouve Ana.
James m’adressa un sourire très enjoué et lâcha :
- Je suis partant pour t’aider!
Parfois il était exaspérant… Comment est-ce qu’il avait réussi à se rendre jusqu’à sa sixième année, je n’en avais aucune idée. Albus me dit :
- Je vais t’aider aussi, Alli.
Suite à ces mots il me prit la main et la serra doucement. Savait-il à quel point mon cœur se serrait à l’idée qu’il puisse lui être arrivée quelque chose d’irréparable? Peut-être. Toujours est-il que sa poigne me revigora encore un plus.
- Malgré que je n’approuve pas le côté « on oublie les devoirs » je suis avec toi, l’amie! Assura Rose avec à la fois un sourire sincère et une mine contrariée.
- Et il ne faut pas m’oublier, surtout! Précisa Scorp en me tapant sur l’épaule.
Suite à cela Malia et Teena enchaînèrent qu’elles aussi se joignaient à nous. Maintenant que c’était décidé je pris une grande inspiration et lançai :
- On a deux choix. Soit on va voir McGonagall tout de suite au risque de se faire dire de retourner à nos affaires et qu’elle s’en occupe, ou soit on commence de nous-mêmes nos recherches et on va la voir plus tard si on n’a rien trouvé de valable dans… Disons trois heures?
- Ça me paraît une bonne idée la dernière solution, affirma ma meilleure amie à ma plus grande surprise.
- Sérieux? S’étonna Scorpius en la dévisageant.
- Oui! S’offusqua Rose, comme si l’idée qu’il soit étonné l’énervait.
Je les regardai commencer à se disputer du regard avec un sourire moqueur aux lèvres. Et je n’étais pas la seule. Tout le petit monde présent dans le placard à balai partageait mon expression. Enfin… tout le monde à l’exception de James. Lui il leva les yeux au ciel et marmonna :
- On peut revenir à nos moutons, maintenant?
- Comment est-ce que tu connais cette expression! M’étonnai-je en ouvrant de grands yeux.
- Secret professionnel! Me glissa-t-il en m’adressant un clin d’œil.
Je poussai un soupir en levant les yeux au ciel et il eut un sourire satisfait.
- On commence par quoi? Grommela Rose, en regardant toujours Scorpius de travers.
- On fouille le château pour voir si on ne la croiserait pas. Peut-être que tout n’est qu’un simple malentendu, même si j’ai des doutes, soupirai-je. On va se séparer, proposai-je ensuite. Je vais m’occuper du deuxième et du troisième étage avec Al. Mal et Teena vous vous occupez du quatrième et du cinquième, entamai-je. James… commençai-je, mais l’intéressé me coupa.
- Je vais chercher Liam et on s’occupe du sixième et du septième, c’est ça?
- Exact, approuvai-je. Quant à Rose et Scorp… Vous laissez votre dispute, car pour une fois il a raison d’être étonné et Rose tu as tort d’être en colère. Donc vous allez vous occuper du sous-sol et du premier étage. Ça marche?
- Oui, dit ma meilleure amie en levant les yeux au ciel.
Je lui adressai mon sourire le plus éclatant et on se sépara tous.
Tout en se dirigeant vers le deuxième étage, Albus me demanda :
- Parkinson a vraiment prononcé ton prénom?
C’était la énième fois que l’on me posait cette question, les filles l’avaient posée chacune leur tour.
- Oui, marmonnai-je. Et je ne sais pas ce que ça veut dire. Il avait l’air… horrifié.
- C’est insensé, grommela Albus. Il te déteste…
- C’est ce que je me dis aussi. Et je n’arrive pas à comprendre. Pas le moins du monde.
- Allison Lévesque qui ne comprend pas quelque chose! C’est du jamais vu! Se moqua mon petit-ami gentiment.
Je le frappai avec une force modérée derrière la tête et il eut un sourire jusqu’aux oreilles. Parfois il me rappelait beaucoup trop son frère aîné. Et étrangement c’était seulement depuis… qu’on sortait ensemble. Peut-être que c’était à cause de moi?
- Je te signale que je ne te comprenais pas non plus en début d’année! Lâchai-je avec désinvolture. Alors, c’est loin d’être un scoop. Je ne sais pas tout…
Il s’interrompit brutalement et se tourna vers moi avec une expression faciale rappelant celle des personnes venant tout juste de recevoir une gifle en plein visage. Je m’arrêtai à mon tour et le dévisageai légèrement. Qu’avais-je dit qui avait pu le choquer?
Il me prit alors par les épaules et souffla :
- Alli… Je ne veux plus parler de ce moment-là, d’accord? J’ai été un idiot fini et j’ai réussi à faire ce que je croyais impossible. Je ne veux pas me rappeler à quel point j’ai manqué… j’ai manqué te perdre. Te perdre pour de bon.
Sa voix exprimait une telle souffrance enfouie que je me dis que cela faisait un moment que cela lui restait en travers de la gorge. Qu’il n’avait pas réussi à s’en débarrasser comme moi je l’avais fait. J’eus un petit sourire avant de lui planter un baiser rapide sur le bout des lèvres. Je lui chuchotai alors à l’oreille :
- Albus Potter, écoute-moi bien. Le passé est le passé. On ne peut rien y changer. Enfin… dans le cas de celui-là. Bref, arrête de te morfondre. Sache donc aussi que, dans un sens, si tu n’avais pas agis comme ça on n’en serait peut-être pas ici maintenant. On ne serait peut-être pas ensemble. Car Rose, Malia et Teena n’auraient peut-être pas insisté à ce point pour que je m’ouvre à ce que je ressentais au fond de moi-même. Il y a, en général, une raison à chaque chose.
Il soupira en baissant les yeux. Sauf que la seconde suivante il m’adressa un sourire reconnaissant et je lui saisis la main en lui souriant à mon tour. Je l’entraînai ensuite jusqu’à l’endroit où l’on commencerait nos recherches au deuxième étages.
La recherche entière du château ne mena absolument à rien. Apparemment Ana avait tout bonnement disparue sans laisser de trace. Nous avions un peu débordé concernant notre trois heures de recherche avant d’aller prévenir la directrice. Nous étions en effet le soir, sauf que nous n’avions absolument rien trouvé de valables malgré tous nos efforts. J’avais même mis Spock à contribution avec son flair, mais malheureusement il était un peu trop jeune pour ça...
Je me dirigeais en ce moment en direction du bureau du professeur McGonagall en compagnie de mes différents amis. La nervosité me fit me tordre les mains, comme à chaque fois que cette émotion m’étreignait. Je pressentais que j’allais avoir droit à une belle engueulade. Et le « belle » était peut-être de trop.
À voir l’air qu’elle affichait déjà à notre seule entrée, je ne voulais même pas imaginer ce qu’elle penserait lorsque je lui dirais qu’Ana avait disparue… et que je le savais depuis un bon moment déjà.
- VOUS AVEZ FAIT QUOI?! Hurla-t-elle à peine une seconde après que j’aie terminé de raconter notre petite aventure de la journée.
Je déglutis difficilement et je m’apprêtais à répondre lorsque je me retrouvai à garder la bouche ouverte sans pouvoir parler pour deux raisons. La première, c’est parce que la directrice me coupa en disant quelque d’étonnant :
- Je vous croyais assez intelligente pour venir me voir si cela devait arriver. Apparemment c’est raté.
C’était assez étrange, il fallait l’admettre. Mais le plus étrange fut de voir arriver, de derrière McGonagall une Ana aux bras croisés devant elle avec un air légèrement en colère. Ça c’était la deuxième raison pourquoi j’étais restée muette.
- Qu’est-ce que… Qu’est-ce que ça veut dire? S’étonna Rose avec des yeux ronds.
- Ce que ça veut dire, Miss Weasley, c’est qu’il s’agissait d’un test. Et que votre amie a lamentablement échoué, répondit McGonagall avec un rictus de colère et de mécontentement.
Pour une raison que je ne pouvais pas m’expliquer complètement, je sentis la rage monter en moi comme un raz de marée. Comment avaient-elles pu me faire ça!
- ET C’EST VOUS QUI ÊTES EN COLÈRE? Hurlai-je avec hargne. J’AI PASSÉ LA JOURNÉE ENTIÈRE À TE CHERCHER (je pointai du doigt Ana avec une vigueur extrême dans mon mouvement) ET TU ÉTAIS ICI?!
Ça me mettait hors de moi. Je m’étais inquiétée pour elle. J’avais cru… J’avais cru qu’il l’avait eu elle aussi. J’avais cru que j’étais de nouveau seule… Ana était la seule personne avec qui j’avais des souvenirs communs de ma mère sur une longue, très longue période. Apprendre qu’elle avait participé à ce petit numéro était comme recevoir une gifle en plein visage… ou de se faire claquer la porte au nez. Ou plutôt de se faire trahir par quelqu’un en qui nous avions confiance.
- Je te conseille de prendre un autre ton avec moi, Allison! Gronda Ana et malgré sa petite taille je sentis la peur m’envahir en sentant la menace sous-jacente.
- Et surveillez vos paroles, Miss Lévesque! Me réprimanda McGonagall.
J’eus la très forte envie de grogner contre elles. Mais je ne pouvais pas. Et c’était tellement frustrant! Je dus prendre une grande inspiration pour me calmer et je lâchai en me détournant d’elles :
- Je crois qu’on en a terminé, alors.
- Oh que non! On est loin d’en avoir terminé, Miss Lévesque! Protesta la directrice.
- Eh bien, moi si, rétorquai-je et sur ces mots je sortis en coup de vent du bureau.
Il valait mieux que je m’en aille avant de faire une plus grande bêtise. Je fus très surprise de voir que mes amis m’avaient suivi. J’entendis James marmonner de derrière :
- Je ne comprends pas pourquoi elles ont fait ça...
- Moi oui, affirma Rose.
Le pire c’est que je le savais moi aussi. Mais je ne voulais pas me l’admettre. Car sinon cela signifiait que j’avais effectivement échoué. Et l’échec m’était insupportable. Surtout que j’en avais vécu beaucoup dernièrement… On ne réfléchit pas plus loin que ça, Allison, me morigénai-je en sentant les larmes perler aux coins de mes yeux. Ce n’est pas le bon moment, ajoutai-je à l’intérieur de moi-même.
Je marchais assez rapidement pour mettre le plus de distance possible entre le bureau de la directrice et moi. Je n’avais pas envie qu’elles me rattrapent pour…
- Allison Lévesque! Hurla Ana dans mon dos.
Je me figeai instantanément et ce bref instant d’inaction me valut de me faire prendre par le bras. Je me tournai vers ma petite tortionnaire et elle me gratifia d’un regard noir, sauf que lorsqu’elle parla sa voix était étrangement calme et sereine, contrairement à plus tôt :
- Je sais quel plan tu prépares, Allison. Et je ne peux pas te laisser faire. Pas seule. Rejoins-moi avec tes amis cette nuit, vers minuit, devant les portes du château.
Elle me relâcha tout de suite et s’éloigna à grands pas sans me laisser le temps de dire quoi que ce soit. De toute manière, même si elle était restée, j’aurais été incapable de dire quelque chose. J’avais l’impression que ma langue était restée collée à mon palais et ne voulait plus s’en déloger.
Comment avait-elle pu être au courant? Nous avions pris toutes les précautions possibles… C’était à n’y rien comprendre!
- Est-ce qu’on va vraiment le faire? C’est peut-être un autre piège! Avança James.
- Je ne crois pas, argua Scorpius. Elle me semblait sincère.
- Et où est passé mon impétueux frère? S’enquit Albus avec des yeux surpris. Je croyais que tu n’avais peur de rien et que tu te moquais des règles?
James grommela quelque chose entre ses dents en s’empourprant légèrement. Je ne saurais dire si c’était de honte, de colère ou des deux à la fois.
- Tais-toi, Al. Pour ta gouverne je préfère lorsque l’on n’est pas au courant de ce que je mijote.
- Un bon coup est celui où on ne se fait pas prendre la main dans le sac, renchérit Liam en souriant.
- Précisément, acquiesça l’aîné des Potter.
Je levai les yeux au ciel et je répondis :
- Faites ce que vous voulez, mais moi j’y vais.
Sur ces mots je me mis à accélérer le pas pour ne plus avoir à les côtoyer. J’avais besoin d’un moment seule à seule avec moi-même.
Malheureusement je n’avais eu l’idée du siècle en allant dans mon dortoir. Car je fus rejointe par Rose, Teena et Malia. Elles vinrent rapidement me rejoindre sur mon lit et ma meilleure amie prit la parole en premier :
- Tu sais qu’on ne te laissera pas y aller toute seule, hein?
- Techniquement parlant je ne…
- Ne commence pas à jouer avec les mots, Alli! Maugréa Mal en me jetant un regard contrarié.
- Tu sais parfaitement ce que voulait dire Rose, renchérit Teena en croisant les bras.
Je poussai un soupir dépité. Ce n’était pas de ma faute si j’adorais faire ça, non? Je n’y pouvais presque rien, ça sortait pratiquement tout seul de ma bouche…
- On vient tous avec toi, affirma Rose avec un sourire. Mais il va falloir annoncer à Lily et à Hugo que nous n’aurons plus besoin de leur service, ajouta-t-elle ensuite.
- Ça, c’est dangereux, remarquai-je.
Ma meilleure amie hocha de la tête en soupirant. Les cadets avaient déjà été assez durs à convaincre que leur mission serait très importante dans le premier plan… Alors leur dire que nous n’avions plus besoin d’eux, du tout… ça risquait de mettre leur patience à rude épreuve. Et nous risquions de souffrir dans les jours qui suivraient.
- Je propose qu’on attende que notre petite sortie de cette nuit soit faite. Comme ça ils ne pourront pas essayer de nous suivre…
- Excellente idée, acquiesça Rose avec un soupir soulagé.
Je m’apprêtais à démontrer mon propre soulagement de la même façon lorsque notre porte de dortoir s’ouvrit à la volée sur une Lily aux cheveux roux en bataille qui s’écria :
- EST-CE QUE C’EST VRAI?! DITES-MOI QUE NON! DITES-MOI QUE VOUS N’AVEZ PAS CHANGÉ D’IDÉE!
Elle faisait honneur à sa grand-mère maternelle en ce moment, pensai-je alors que j’étais complètement figée. Qui est-ce qui avait eu l’idée stupide de prévenir Lily?
- Euh… De quoi tu parles, Lily? Lâcha Rose sur un ton loin d’être convaincant.
- NE JOUEZ PAS AUX INNOCENTES! Gronda la benjamine des Potter en en croisant les bras et en nous fusillant du regard.
Son abus de cri força Spock à se lever de son coin tranquille pour lui lancer un regard mauvais et lâcher un jappement offusqué. Ensuite, il tourna le dos à tout le monde en poussant un soupir. Je pris une grande inspiration pour me donner le courage d’affronter cette tempête et rétorquai :
- Pour ta gouverne je n’ai rien dit et je n’ai pas essayé de sous-entendre quoi que ce soit. Alors tu n’as pas à m’impliquer là-dedans.
Elle vint alors pour répliquer quelque chose, mais je levai la main impérativement, l’index redressé et continuai :
- Et puis après nous n’avons pas eu le choix de changer de plan. Il y a quelqu’un qui était au courant. Cette personne m’a plus ou moins obligée à venir la rejoindre cette nuit.
Elle resta muette un instant, avant de trancher avec détermination, le menton relevé vers le haut :
- Hugo et moi on vient avec vous.
- Hors de question! M’écriai-je. Tes frères vont me tuer si j’accepte ça. Et Rose aussi. Et vos parents. Et… Est-ce qu’il faut que je continue? J’ai suffisamment d’une personne après moi. Pas besoin d’en ajouter d’autres.
- Mais… tenta-t-elle de protester, mais je la coupai sans scrupule.
- Il n’y a pas de « mais » qui tienne, Lily. Mais j’ai quelque chose que je peux te proposer en échange de votre promesse de ne pas nous suivre.
Elle me jeta un regard dubitatif en demandant :
- Et c’est quoi?
- Je te promets de vous amener tous les deux avec moi à ma prochaine sortie dans une certaine forêt de notre connaissance. J’ai quelques bons coins qui pourraient vous intéresser.
Lily eut un petit sourire et des étincelles intéressées s’allumèrent dans ses yeux, mais pourtant elle annonça :
- Il va en falloir plus pour acheter mon inaction et celle d’Hugo.
- Que veux-tu? Marmonnai-je en croisant les bras.
Elle m’adressa son sourire mutin dont elle avait le secret et déclara :
- Je veux plusieurs choses, en fait. Donc, la première c’est ce que tu as dit. Mais en plus, j’aimerais que lorsque mon frère aura fait son coup et que tu réclameras vengeance comme d’habitude, tu acceptes que je m’invite. Je veux participer au coup que tu réserveras à mon frère. Même si j’ignore encore à quoi il va ressembler je sais qu’avec toi, ce sera parfait. Ensuite… (Elle prit son visage dans une seule main en semblant réfléchir profondément, ce qui n’annonçait rien de bon. Mais alors là, vraiment pas.) Si tu dois aller en dehors de Poudlard une autre fois, tu nous emmènes avec toi.
- C’est hors de question pour la dernière chose, Lily, soupirai-je.
- Alors… Tu nous emmènes dans une vision du passé avec Al? Proposa-t-elle ensuite avec espoir.
- C’est non! Maintins-je. J’accepte pour le reste, mais ça… c’est non. Si vraiment tu ne peux pas passer outre ce dernier point, je vais être dans l’obligation de t’assigner à résistance. Et sans que tu ne puisses rien y faire.
Elle me jeta un regard furibond que je lui renvoyai en me levant de mon lit pour l’intimider légèrement. J’étais plus grande que toutes mes amies de dortoir et Lily était plus petite qu’elles. Sauf que la benjamine avait deux frères aînés, ce qui la rendait assez immunisé à l’intimidation.
- Et tu comptes t’y prendre comment au juste? Dit-elle en relevant le menton.
- Je peux te stupéfixer et te faire revenir à toi qu’à notre retour. Et ce sera la même chose pour Hugo, répondis-je. Ou encore je peux me montrer encore plus méchante et vous jeter un « Oubliettes » qui fera en sorte que vous aurez oublié tout de cette petite discussion et de ce qui se passe cette nuit.
- Allison! S’offusquèrent toutes les personnes présentes y compris Lily.
- Je ne plaisante pas, annonçai-je sérieusement. Mais j’opterai probablement pour le sortilège de stupéfixion. Si j’ai le choix, admis-je ensuite.
Je vis très clairement la fureur, la déception et un air de défaite s’afficher à tour de rôle sur le visage de la jeune fille. Elle poussa un soupir et capitula :
- Très bien, je retire le dernier point de ma demande. Sauf que je veux une promesse pour les autres!
- Très bien, acceptai-je. Je te jure que je vous amènerai avec moi dans la Forêt interdite et que tu pourras m’aider lorsque je répondrai au coup que James à l’intention de me faire, promis-je, la main sur le cœur. Au fait, c’est quoi qu’il compte faire? Quand? Demandai-je avec une certaine inquiétude.
- Parce que tu crois que j’ai l’intention de te le dire? S’exclama-t-elle en rigolant.
Sur ces mots elle nous fit un petit au revoir de la main et sortit du dortoir de la même manière qu’elle y était entrée, soit en trombe. Je regardai une bonne minute encore la porte refermée avant de me reprendre et de marmonner :
- Tu crois que c’est qui entre James, Al et Liam qui a vendu la mèche?
- James! Lancèrent sans hésitation les trois filles de ma chambre, alors qu’à la base je ne l’avais demandé qu’à Rose.
- C’est bien ce que je pensais aussi, soupirai-je. Ça ne m’étonnerait pas qu’il l’ait un peu narguer avec ça non plus.
Rose opina du chef et je poussai un nouveau soupir. J’ajoutai avec un haussement d’épaules :
- Au moins ton frère n’était pas là…
- C’est vrai, admit-elle. Ces deux-là, lorsqu’ils sont ensembles, c’est un vrai calvaire!
- Pour avoir déjà été témoin de l’une de leurs scènes mémorables, je confirme! Affirma Malia.
Elle faisait référence à la fois où ils nous avaient légèrement engueulés de les avoir laissé derrière lors de l’une de mes séances de « racontage de vision ». Je ne comprenais toujours pas pourquoi ils trouvaient cela aussi intéressant. En règle générale c’était toujours des horreurs. Et je n’exagérais pratiquement pas.
- Qu’est-ce qu’on fait en attendant minuit? S’enquit Teena.
- Des devoirs! Lançâmes Rose et moi en même temps.
- Pourquoi est-ce que je me doutais que vous diriez ça? Gémit notre amie en levant la tête vers le plafond tandis que j’échangeais un sourire complice avec ma meilleure amie.
Je ne pris pas la peine de répondre et allai chercher ma pile de devoirs. Je savais parfaitement que je n’aurais jamais terminé avant que ce ne soit l’heure de quitter le dortoir, mais je devais m’avancer le plus possible.
Nous nous installâmes toutes par terre, en cercle et on commença nos devoirs respectifs. Ce moment d’intense concentration me donna une certaine sérénité que je n’avais pas ressentie depuis un long moment.
Lorsqu’enfin ce fut le temps de partir je saisis Spocky dans mes bras juste avant de partir.
- Mais qu’est-ce que tu fous! Protesta Rose en me voyant arriver avec mon chien dans les bras.
- S’il reste seul toute la nuit, il risque de faire une bêtise. Qui dit bêtise, dit quelqu’un se réveille. Qui dit quelqu’un de réveiller, dit la directrice est au courant. Et qui…
- C’est bon, j’ai compris, maugréa ma meilleure amie en me coupant la parole.
J’affichai un sourire satisfait en la dépassant pour descendre les escaliers en silence, mes amies à ma suite.
Une fois dans la Salle Commune nous retrouvâmes James, Albus et Liam qui attendaient patiemment.
- C’est maintenant que ça se passe! Lança James avec de l’impatience dans la voix et un sourire légèrement machiavélique aux lèvres.
Je me contentai de hocher de la tête, l’esprit ailleurs. J’avais à la fois très hâte d’avoir enfin des réponses à mes questions et aussi très peur. Peut-être est-ce qu’il y avait vraiment une bonne raison pour laquelle je ne devais pas tout savoir immédiatement? Peut-être devrais-je abandonner l’idée? Jamais, m’admonestai-je. Je me devais d’y aller, coûte que coûte, il ne fallait pas que j’oublie que c’était ma mère qui m’avait demandé d’y aller. L’idée ne venait pas réellement de moi…
Je sortis donc de la Salle Commune d’un pas déterminé et la tête haute. Avec la carte de James nous fûmes en mesure de ne pas croiser aucun des préfets de garde ou encore Rusard et ses chats. Ainsi que toute autre personne qui se trouvait dehors à cette heure-ci.
En arrivant devant les portes du château je fus très étonnée de voir qu’Ana portait à la main une petite valise de voyage assez ancienne. Une fois que je fus suffisamment proche d’elle pour que je puisse chuchoter et qu’elle m’entende, je lâchai :
- Tu comptes partir en voyage?
- Non, ça, c’est votre moyen de transport, répondit-elle en m’adressant un regard préventif qui signifiait qu’elle n’aimait pas le ton que je prenais.
- Une valise? Un moyen de transport?! Protesta Teena en fronçant les sourcils.
Pour toutes réponses Ana se contenta de pousser un soupir et demanda :
- Vous aviez l’intention d’aller à Pré-au-Lard en utilisant un passage secret, n’est-ce pas?
- Oui, marmonna James en croisant les bras.
- Alors, je l’emprunterai, affirma Ana en souriant malicieusement. Vous n’êtes pas les seuls à le connaître, ajouta-t-elle mystérieusement.
J’arquai un sourcil inquisiteur, mais elle se contenta de me faire un clin d’œil et de déposer sa valise par terre, puis de l’ouvrir. Suite à quoi elle nous fit signe de la tête d’aller à… l’intérieur?
Elle dut remarquer qu’aucun de nous n’avait l’intention de faire un pas en direction de la valise, car elle lâcha d’un ton à la fois très silencieux et très énervé :
- Vous allez voir, c’est très confortable, en bas. Et il y a amplement d’espace pour chacun d’entre vous. Sans oublier que c’est le seul moyen d’éviter que l’on ne vous surprenne.
Je poussai un soupir, haussai les épaules et me dirigeai d’un pas raide vers la valise. Au moment de mettre un pied à l’intérieur je fus surprise de découvrir une échelle. Je transférai alors Spock sur un seul de mes bras en le tenant fermement contre moi et entamai la descente.
Je fus subjuguée devant le décor qui s’offrit à mes yeux une fois rendue en bas. On aurait dit que je me trouvais dans une petite maisonnette avec dans un coin un lit double à l’aspect très confortable ainsi qu’une table de chevet avec une pile de livres soigneusement alignée. Dans un autre coin il se trouvait un sofa qui semblait très douillet et placé sur une table basse juste en face il y avait une espèce d’hologramme bizarre. À quoi pouvait-il bien servir? Je n’en avais aucune idée. Proche de l’échelle que je venais de descendre se trouvait une table ronde avec quatre chaises autour et tout juste à gauche on pouvait trouver une porte blindée menant à une autre pièce. Qu’est-ce qui se trouvait l’autre côté qui pouvait nécessiter une porte blindée? J’aimerais bien le savoir... Toujours est-il qu’à côté de cette porte se trouvait une bibliothèque avec un bon nombre de livres qui semblaient plus intéressant les uns que les autres. J’en reconnus certains qui provenaient du monde moldu.
Après ma rapide observation des lieux je m’empressai de m’éloigner de l’escalier et allai déposer Spocky dans un coin. La personne qui me suivit immédiatement après fut sans grand étonnement Albus et il afficha tout comme moi (du moins je le supposais) un air surpris. Il vint ensuite me rejoindre et les autres ne tardèrent pas à descendre à leur tour.
Dès que tout le monde fut bien descendu, Ana referma le couvert de la valise et je suppose qu’elle nous trimballa, sauf que je n’eus aucune sensation étrange pouvant le prouver. N’ayant pas grand-chose d’autre à faire qu’attendre, je me tournai vers mes amis pour leur demander :
- Vous ne regrettez pas votre choix d’être venu?
- Absolument pas! Objecta James avec un air joyeux. Ça va être ma première sortie des alentours de Poudlard. Bon, bien sûr, cela aurait été plus intéressant si on n’avait pas eu son aide, mais…
Je levai les yeux au ciel et Liam prit la parole :
- Tu seras plus en sécurité comme ça. Mais j’espère simplement que le voyage en vaudra la peine.
- Moi aussi, soufflai-je si bas que j’étais presque certaine que seul Spock qui était à mes pieds m’avait entendu.
Cette impression fut confirmée par l’absence de réponse ou plutôt de commentaire. J’allai alors m’asseoir dans un coin, par terre et Spock s’installa à côté de moi en regardant partout autour avec des yeux soupçonneux. Tandis que Malia, Teena, James et Liam s’installaient à la table, Rose et Scorpius allèrent s’asseoir sur le sofa. Quant à Al, il vint me rejoindre et me demanda :
- Pas trop nerveuse?
- Pourquoi est-ce que je le serais? Marmonnai-je en le dévisageant comme s’il avait dit quelque chose d’idiot.
Pourtant c’était tout le contraire. J’étais nerveuse, après tout. J’ignorais totalement ce qui m’attendait chez moi. Et je n’aimais pas ça. Du tout.
- Ne me prends pas pour un abruti, Alli, grommela Albus en me jetant un regard dur.
- Très bien, tu veux la vérité? Grondai-je. Alors, oui, je suis nerveuse. Qui ne le serait pas à ma place?
Il eut un petit sourire satisfait, mais tenta tout de même de me réconforter en disant :
- Ça va bientôt être terminé. Tu sauras dans moins de quelques heures ce qu’il te faut savoir. On va tous le savoir…
Je hochai la tête et ne prononçai plus un seul mot du reste du voyage. Les rouages de mon esprit ne s’arrêtaient pas et je n’arrivais pas à trouver le calme. Et si ma terrible supposition était exacte? Et si je n’arrivais pas à l’empêcher de faire ce qu’il voulait? S’il découvrait tout à propos d’Albus et de son importance?
On se calme, Allison, me morigénai-je mentalement en serrant les dents. Ça ne servait à rien d’y penser, surtout que j’ignorais encore tout des informations que ma mère avait voulu me transmettre. Avec beaucoup de malchance ça n’aurait rien avoir avec ce dont j’avais besoin… Le pire dans tout ça c’est que ça ne m’étonnerait même pas.
J’avais l’impression que le temps s’était arrêté, car on aurait dit que rien ne changeait. Nous n’avions aucun moyen de savoir où nous étions en ce moment, absolument aucun. Et ça me mettait les nerfs à vif. À tel point que je sursautai violemment lorsque la « porte » s’ouvrit et que nous pûmes apercevoir la tête d’Ana apparaître. Elle annonça :
- Nous sommes arrivés. Tout le monde descend… Ou monte.
Je levai les yeux au ciel et me relevai avec les jambes légèrement raides à force d’être resté immobile trop longtemps. Mes amis s’étaient tous redressés, mais ils me laissèrent monter en premier, avec de nouveau Spocky sous le bras.
Une fois en haut j’eus la surprise de constater que nous nous trouvions dans mon salon. Je déglutis difficilement en sentant la douleur et la tristesse m’envahir, lorsque les larmes me montèrent aux yeux je m’empressai de battre des paupières rapidement pour les faire partir. Je me dirigeai alors d’un pas vif et décidé vers le bureau de ma mère.
En y pénétrant ce fut encore pire que dans le salon, car on pouvait presque sentir de manière palpable sa présence dans la pièce. Je me mis à respirer un peu plus fort et mes mains se fermèrent en poing. Je détestais cette sensation. Je détestais cette situation. Je sentis alors la main d’Albus me dénouer les doigts pour saisir la mienne. Je lui adressai un petit sourire reconnaissant et je me mis en marche en direction de l’armoire. Je m’apprêtais tout juste à ouvrir la porte lorsque James s’écria :
- Hé! Mais c’est une horreur ce truc!
Je me retournai brusquement pour constater qu’il s’était assis sur la chaise que ma mère réservait à ses visiteurs impromptus. C’est avec un sourire amusé que je dis :
- Ma mère travaillait à la maison quand elle avait vraiment besoin de concentration et de solitude. Mais certaines personnes ne prenaient pas en compte le fait qu’elle ne soit pas à son bureau en ville pour une bonne raison et ils venaient jusqu’ici. C’est pourquoi elle a installé une chaise aussi inconfortable. Pour leur faire passer l’envie de rester dans son bureau.
- Ouais, je vois ça! Maugréa l’aîné des Potter en se relevant, un rictus déformant sa bouche.
Je lui offris un sourire moqueur et il me fit la grimace en réponse. Je me détournai alors en levant les yeux au ciel. Parfois je me demandais qui de nous deux était le plus âgé.
Je me mis ensuite à la recherche de quelque chose. Le problème c’était que j’ignorais ce que je cherchais exactement. Ne sachant pas trop quoi faire j’ouvris l’armoire en question et c’est là que je me souvins du degré que ma mère m’avait donné. 15 degré Nord. Je me situai alors mentalement face au Nord et je regardai dans cette direction, où l’armoire. Je ne croyais pas que le nombre de degré soit particulièrement important, mais qu’il était là simplement pour tromper un observateur inaverti.
Je découvris alors, dans le fond de l’armoire, une petite poignée assez insignifiante. Je retins mon souffle et étirai ma main jusqu’à la poignée. Dans la seconde qui suivit je la tirai vers moi en fermant les yeux.
Je manquai sauter dix mètres dans les airs lorsqu’une voix sortie tout droit d’outre-tombe annonça :
- Décliner le mot de passe.
Mon cœur battait si fort que je crus qu’il allait exploser sous la pression. Je pris une seconde pour reprendre mon souffle, et j’étais presque sûre que c’était la même chose pour toutes les personnes présentes dans la pièce, car ils avaient tous un air de chouette effrayée sur le visage.
- Veuillez décliner le mot de passe dans dix, neuf, huit…
- Charles Williams! Dis-je en espérant ne pas me tromper.
J’avais hésité entre le nom de mon père et les nombres que ma mère m’avait donné. Par contre, la voix bizarre avait dit le « mot » de passe. Alors, ma théorie reposait sur le fait qu’il fallait que je donne un mot, ou un nom, plutôt que des nombres. En espérant que ce soit cela.
- Réponse confirmée. Analyse de la voix, annonça une voix électronique, cette fois.
Je pris une grande inspiration et attendis le verdict. J’étais presque sûre qu’il y aurait autre chose…
- Analyse de la voix confirmée. Veuillez décliner la combinaison.
Je dis alors avec une certaine appréhension dans la voix, car sous mes yeux, entre les deux armoires, apparaissait le contour d’une porte :
- 22. 30. 18.
La porte se concrétisa alors et je restai ébahie devant sa beauté. Elle semblait avoir été sculptée avec une minutie sans pareille et les motifs la parcourant représentaient plusieurs choses sortant du monde de la sorcellerie. Des dragons, des licornes, des balais magiques, des baguettes et etc.
- Réponse confirmée, commença la voix électronique avant de subitement changer du tout au tout. Tu as réussi à te rendre jusqu’ici, Allison. Maintenant, que devais-tu ne pas oublier? Continua la voix de ma mère.
Je crus, en entendant sa voix, que l’on me frappait en plein cœur. Je chancelai brusquement sur mes pieds et c’est à peine si je sentis le bras d’Albus m’entourer la taille. Je n’entendis pratiquement pas ma voix lorsque je prononçai :
- Que tu étais fière de moi.
- Mauvaise réponse, ma chérie, me dit ma mère et je sentis un poignard glacé me perforer le cœur.
Alors même que la porte commençait à s’effacer je compris le malentendu et c’est en levant les yeux au ciel que je dis :
- Que tu es fière de moi. Tu es fière de moi.
- Bonne réponse, me félicita ma mère et la porte redevint visible et s’ouvrit devant moi.
J’eus un soupir de soulagement et pénétrai dans la pièce. J’y découvris alors un deuxième bureau avec les murs couverts d’étagères remplis de livre traitant de la magie. Mes yeux s’ouvrirent bien grands et je déposai lentement Spock par terre, médusée. Mes amis et Ana ne tardèrent pas à me suivre, la dernière en disant :
- Je n’ai jamais eu conscience qu’il y avait cette pièce et pourtant j’ai passé énormément de temps à faire le ménage dans cette maison!
- C’est bien ma mère, lâchai-je étourdiment. Elle ne laisse jamais rien au hasard.
J’allai alors me pencher sur le bureau et y découvris une enveloppe sur laquelle était soigneusement écrit mon prénom. Elle me semblait assez épaisse, alors je me doutais qu’elle devait contenir toutes les informations importantes à l’intérieur. Toutes les informations que je cherchais.
Je la saisis alors avec des mains tremblantes et l’ouvris sans attendre. Mes mains tremblaient tellement que je n’arrivais pas à lire ce qu’il y avait d’écrit. Je m’obligeai alors à m’asseoir sur la chaise du bureau et à prendre de grandes inspirations pour me calmer.
Dernière modification par Mimie99 le lun. 27 févr., 2017 2:35 am, modifié 1 fois.
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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Lorsque je fus suffisamment en état, je dépliai à nouveau les feuilles de parchemin et lus :

« Ma fille chérie,
J’aurais voulu que tout se passe autrement. Que tu n’aies pas besoin de lire ces lignes pour savoir tout ce que j’ai à t’apprendre dans cette très longue lettre. Sache en premier lieu que mon testament se trouve dans une autre pièce. Ainsi qu’un autre petit quelque chose important que tu devras comprendre par toi-même. (C’est-à-dire? Me demandai-je intérieurement) Enfin, Spock junior te sera très utile dans la suite, ma chérie. Ainsi que ton médaillon. Retiens-bien ça. (Je fronçai les sourcils. Pourquoi encore des mystères?) Bien, maintenant, passons aux choses sérieuses. Il faut tout d’abord que je t’avoue quelque chose. Je t’ai menti au début de cette année. Je ne t’ai pas tout dit, car à ce moment je ne croyais pas que c’était très important. Sauf que plus les jours passent, plus j’ai l’impression que le temps presse. C’est pourquoi je t’écris ces lignes aujourd’hui, en ce 25 novembre. J’ai tout fait pour que tu sois mise au courant de cette cachette. Mais bon, partons du début.
Comme tu le sais déjà, ton père et moi nous connaissions depuis très longtemps ton parrain, ta marraine et tout le Clan Weasley. Nous étions de bons amis bien avant ta naissance et celle de tes amis. Lorsque nous avons compris que nous devions te cacher, suite à la disparition de ton père et des membres de sa famille, il me fallait me retirer de la communauté magique. Pour passer inaperçu. Mais avec l’annonce de ton entré dans le monde magique et puisque tu ignorais tout de la magie et de tes dons, car Ana, cette chère Ana s’est occupée de te faire perdre tout souvenir ayant trait à tes dons de voyance… Hermione a fait quelque chose qui est un peu contre les règles, alors n’en parle surtout pas en dehors de la famille. C’était le seul moyen pour elle d’entrer en contact avec nous, sache-le. Elle s’est donc arrangée pour que celui qui devait venir soit malade. Et donc, elle se plaçait tout droit sur la liste des personnes remplaçantes à ce poste, malgré que ce ne soit pas le sien. Personne n’a jamais rien vu de la supercherie et il vaut mieux que ça reste ainsi, on est d’accord? (Absolument, pensai-je. Je n’avais pas l’intention de causer du tort.)
Après cela elle a pu garder un œil sur toi, car à l’époque nous avions remarqué qu’il n’y avait plus aucun cas de disparition et toutes les pistes que les Aurors avaient eues s’étaient volatilisées. Il ne restait plus rien de lui. De l’homme qui te cherche. Tu es déjà au courant que tu es l’enfant mentionné dans tes visions. Alors cela ne te surprend sans doute pas. Cet homme, je viens juste de le découvrir, c’est fait passer pour mon collègue, Adam Cooper. Mais son vrai nom est Elliot Berkeley. Il était l’un des mangemorts de Lord Voldemort dans le temps et l’est toujours resté. Contrairement à certain. Malgré sa mort il a continué à commettre d’innombrables meurtres et cruautés en tout genre. Une fois devenu Auror, ton père s’est lancé à sa poursuite en compagnie de plusieurs autres. Sans jamais réussir à le rattraper.
Un jour on a arrêté d’entendre parler d’Elliot. Il n’y avait plus aucune mention de carnage ou autre. Alors ils ont demandé aux Aurors de se retirer. Mais ton père n’a pas voulu et il a continué à chercher. C’est environ à ce moment que tu es venue au monde et qu’une prophétie à mentionner ton cas. La voici :

Un enfant naîtra, Scorpion sera son signe,
Comme l’insecte, il sera digne,
De plonger le monde sous le malheur de son poison,
Ou poursuivra son chemin sans trahison,
De là surgira des ombres, un fantôme du passé,
Grands seront les pouvoirs de ce jeune être,
Grand sera le désir du serviteur au maître trépassé,
D’utiliser le Passé pour en faire son Présent et son Futur
Dans les méandres du temps, acharné sera le combat,
À la fin, un seul il restera,
Qui décidera de l’avenir de tous

L’enfant Scorpion, c’était toi Allison. Et le poison dont il est question c’est ton don, car il est à la fois utile et un terrible fardeau à porter. Le but de Berkeley est simple. Il veut ramener Voldemort parmi nous. En t’utilisant toi pour y parvenir. Ton destin est là. Tu devras le combattre, l’empêcher de parvenir à ses fins, car sinon cela signifiera le retour de Voldemort et déclenchera une nouvelle guerre.
Les autres ne voulaient pas que tu sois au courant avant un long moment, ma chérie. Et j’étais de ceux-là qui pensaient qu’il valait mieux te garder loin de la vérité. Mais maintenant ma vision des choses a changé. Et c’est la raison pour laquelle j’écris tout ceci. J’espère que tu parviendras à le surpasser et que tu sauras passer par-dessus tous les obstacles et épreuves de la vie. Prends soin de toi, ma chérie… et je suis fière de toi. De ce que tu es devenue.
Je t’aime,
Maman
»
Je relus la lettre entière pas moins de cinq fois. Et la prophétie au moins le double. J’avais l’étrange impression qu’il manquait quelque chose. Que ça ne pouvait pas être tout. Qu’il y avait quelque chose en plus… Pourtant, malgré mes nombreuses relectures je ne parvenais pas à y voir plus clair. Ou à comprendre ce qui m’avait alerté.
Avec dépit je la déposai sur le bureau devant moi et me relevai. Ma mère avait mentionné le fait qu’il y avait autre chose à découvrir. Autre chose, mais quoi? Et où? Elle avait mentionné Spock et mon médaillon. Mais comment utiliser l’un comme l’autre? Et pour faire quoi, exactement?
- Je peux? S’enquit Rose, en m’interrompant dans mes pensées.
Je me tournai dans sa direction avec une mine perdue et remarquai qu’elle pointait la lettre. Je hochai la tête distraitement en regardant tout autour de moi. Qu’est-ce qu’elle voulait que je trouve en plus de son testament? Et où étais-je censée chercher?
Je me levai alors de la chaise où j’étais assise et m’accroupis par terre à côté, pour me mettre presque au même niveau que Spock. Tout en lui gratouillant derrière les oreilles, je murmurai :
- Qu’est-ce qu’elle veut que je fasse, hein, Spocky? Pourquoi elle dit que j’ai besoin de toi pour trouver ce qu’elle veut que j’obtienne?
Il leva la tête vers moi et me regarda avec ses magnifiques grands yeux bruns presque noirs. Et là, sans que je m’y attende, il lâcha un jappement sonore qui me fit sursauter.
Alors que je m’apprêtai à lui dire de se taire, car il continuait sans interruption, je remarquai qu’à un endroit, dans les étagères du bas de la bibliothèque murale du bureau secret de ma mère, il y avait… des livres qui bougeaient! Ou plus précisément ils avançaient en cadence avec les jappements de Spock.
Au bout d’une minuscule minute les livres tombèrent au sol ce qui dégagea… un trou de mur visible, mais sans rien de particulier. Je fronçai les sourcils. Qu’est-ce qu’il pouvait bien y avoir là? Je m’approchai alors du « trou » sous le regard interloqué de mes amis. Alors même que je déposais ma main sur l’étagère dans l’intention de tâtonner pour trouver, peut-être, une quelconque ouverture je sursautai de nouveau en entendant :
- Tu l’as trouvé. Parfait. Maintenant utilise ton médaillon.
C’était de nouveau la voix de ma mère. Je me forçai à rester calme et à ne pas laisser toutes les émotions qui prenaient possession de mon cœur, faire surface. Ce n’était pas le moment. Ce n’était jamais le bon moment…
Je ravalai furieusement les quelques larmes qui tentaient de sortir et constatai en retirant ma main de l’espace dégagé qu’il y avait un léger renfoncement avec la forme de mon médaillon. Je le déposai alors à l’intérieur et attendit. Mais rien ne se passa.
Je le retirai alors et retentai l’expérience. Toujours rien. Je fronçai de nouveau les sourcils avec un début de colère et réessayai, mais cette fois je tentai de le tourner. Mais encore là, rien ne se produisit. Pourtant j’étais certaine que je devais y mettre le médaillon! Alors qu’est-ce que j’oubliais?
Des souvenirs. Mais oui! C’était sans doute ça! Je redéposai alors mon médaillon dans le renfoncement et appuyai sur le cristal en forme de Gémeaux. Des souvenirs de ma mère défilèrent alors sous mes yeux et je sentis une immense joie m’envahir en entendant un déclic retentir. En retenant mon souffle, un sourire étirant mes lèvres, je tournai mon médaillon sans résistance.
Alors sous mes yeux, dans le mur une ouverture apparue et j’y découvris trois enveloppes. Je les saisis toutes les trois et lus ce qui se trouvait d’écrit dessus. La première il y avait la mention on ne peut plus claire de « Testament », la deuxième un peu moins précise sur son contenu avait le mot « Médaillon » d’écrit. Quant à la dernière, la plus étrange et moins compréhensible de toute il y avait simplement « Important » de marqué dessus.
Qu’est-ce que c’était censé signifier? Par curiosité je l’ouvris et je restai muette de stupeur. Ce n’était pas écrit avec aucun Alphabet que je connaissais couramment! Il n’y avait que… des symboles bizarres! En continuant à la regarder je finis par comprendre et à cause de mon idiotie je me frappai le front.
Non, mais quelle idiote! Me sermonnai-je. C’était le langage codé de mes parents! Celui que ma mère m’avait appris à moitié. Mais je ne me rappelais que de trois ou quatre caractères sur vingt-six sur le moment. Je poussai un soupir, à priori c’était l’enveloppe avec le contenu le plus important et je n’arrivais même pas à la lire! Et en plus, cela signifiait d’heures et des heures en tentatives de décryptages.
Comme je n’avais rien de mieux à faire, j’ouvris celle concernant mon médaillon, ou du moins je le supposais. En lisant les deux parchemins couverts de l’écriture fine et soignée de ma mère je ne pus retenir mon excitation. Elle m’expliquait comment mon père l’avait confectionné et comment ils avaient inséré des souvenirs à l’intérieur! J’allais bientôt pouvoir mettre plusieurs des miens et peut-être ajouter des pierres précieuses au médaillon! Ma mère pensait vraiment à tout…
Je jetai un coup d’œil sur l’enveloppe du testament et je crus bon de ne pas l’ouvrir immédiatement. Mieux valait attendre plus tard. Lorsque je serais avec les autres personnes qui pouvaient être impliqué dans le testament en question.
Je me tournai alors vers mes amis et remarquai que tous, sans exception, me regardaient avec un air horrifié.
- Quoi? Qu’est-ce qu’il y a? m’exclamai-je en regardant autour de moi, craignant presque que j’avais manqué quelque chose.
- Il veut ramener Voldemort, lâcha James étourdiment.
- Tu dois vaincre celui qui a tué presque toute ta famille, ajouta Albus avec un air atterré.
- Il n’arrivera pas à le ramener. Je vous le promets. Je ferai tout ce qu’il faut pour que ça n’arrive pas, affirmai-je.
Ils me croyaient, je le voyais dans leurs yeux. Dans leur regard inquiet. Je sentais que Rose retenait ses objections et que Scorpius gardait ses commentaires pour lui. Ana brisa alors le silence et mentionna :
- Il vaut mieux repartir maintenant. Allez tout le monde, on sort.
Elle nous força alors à tous quitter la place et je m’empressai de rassembler les différentes enveloppes de ma mère et d’attraper Spock. Dès que nous fûmes à l’extérieur du bureau secret de ma mère, les différents mécanismes de sécurité se verrouillèrent et la porte disparue. Même la porte de l’armoire se referma d’elle-même.
- Tout le monde dans la valise, ajouta Ana en ouvrant la valise en question.
Nous nous y glissâmes tous sans un mot et tout le voyage menant jusqu’à Poudlard se déroula sans aucune parole. Chacun semblait préoccuper avec les révélations de la nuit, mais conservait ses pensées pour lui seul.
Lorsque nous revînmes enfin à notre dortoir, les filles et moi, il nous restait qu’à peine deux ou trois heures de sommeil. On s’écrasa alors toutes sans grâce sur nos lits et je crois que nous avions à peine la tête sur l’oreiller lorsque nous nous endormîmes toutes.

************************

Les jours qui suivirent je me mis respectivement à essayer de comprendre deux choses. La première ce qu’il y avait d’écrit dans l’enveloppe de ma mère, ce qui impliquait essayer de décrypter l’alphabet. Ensuite, c’était ce que m’avait voulu Parkinson. Malheureusement dans le premier cas, j’avançais à une vitesse de tortue (si on pouvait dire que j’avançais) et dans le second… On aurait dit qu’il me fuyait comme la peste! Dès que j’apparaissais quelque part et qu’il s’y trouvait il s’en allait à une vitesse beaucoup trop grande pour être normale. Et c’était la même chose avec tous mes amis que j’avais envoyé à sa suite.
Ça ne pouvait signifier qu’une seule chose : il me fuyait. Et ce simple fait rendait l’importance de le coincer encore plus intense. J’avais besoin de réponse. C’était obligatoire. Primordiale. Sauf que comme chaque fois que quelque chose m’échappait, c’était d’une difficulté colossale d’obtenir une réponse.

*************************

Nous étions déjà la Saint-Valentin, par Merlin! Et je n’avais pas du tout avancé. Les duels pour le Tournoi final avaient déjà commencé, mais j’avais décidé de ne pas y participer. Ça serait pour l’année prochaine, si j’étais toujours vivante…
Comme chaque matin depuis une semaine je me levai de mon lit en poussant un soupir. Je pris mes vêtements avec des gestes mécaniques et me dirigeai de la même manière vers la salle de bain. Là je m’habillai avec des mouvements lents, sans aucune énergie.
C’est au moment où je vins pour brosser mes cheveux emmêlés que je le remarquai. Le cœur rouge. En plein milieu de mon front. J’eus un petit sursaut d’indignation, mais en même temps un sourire s’ébaucha sur mes lèvres lorsque je murmurai pour moi-même :
- C’est tout ce que tu as trouvé, James?
De l’autre côté de la porte de la salle de bain, j’entendis Teena lancer avec une certaine malice et jovialité :
- C’est la Saint-Valentin les filles!
J’eus alors l’horreur, en me regardant de nouveau dans le miroir de constater qu’un deuxième cœur venait d’apparaître sur mon front. Je commençai tout juste à comprendre que mon malheur risquait d’être beaucoup plus intense que prévu.
- Ça va être la première fois que je fête la Saint-Valentin en couple, lâcha Malia en un soupir comblé.
Horreur de chez horreur! Il venait tout juste d’en apparaître un troisième! Je sortis de la chambre en trombe et alors que je m’apprêtais à descendre pour aller invectiver James, Rose me lança :
- Hé, Alli! Ça va être ta deuxième Saint-Valentin en couple, hein? Et la première avec Al! Est-ce que vous avez quelque chose de prévu?
- Massacrer ton cousin, répondis-je en me tournant vers elle.
J’étais prête à parier que j’avais maintenant quatre cœurs sur le visage. Je surpris sur le visage de mes quatre amies à la fois de l’horreur et… une folle envie de rire. Bien entendu ce fut la dernière option qui l’emporta et je bondis sur mon lit pour leur jeter mes coussins à la figure. Ensuite je descendis les marches menant à la Salle Commune à toute vitesse.
Tandis que je montais celle menant aux dortoirs des garçons, je croisai Al dans les escaliers et il me retint par le bras en disant :
- Qu’est-ce que tu fais, Alli? On n’était pas censé allé…
Il s’interrompit brusquement dans sa phrase en remarquant ce que moi-même je pouvais constater. Ma peau. Ma peau était en train de tourner au rouge! Au rouge légèrement foncé, mais très éclatant tout de même. Et sur ma main apparut un sale petit cœur rose pâle.
Je sentis la colère enfler en moi et je grommelai :
- Désolée, Al. Mais avant d’aller où que ce soit, j’ai quelque chose à faire.
- Je déteste la Saint-Valentin, marmonna-t-il en me jetant un regard contrit.
Malheureusement je sentis un autre cœur apparaître. Cette fois sur ma joue. Je me retournai alors vers le haut des escaliers et tout en grimpant les marches quatre à quatre j’hurlai :
- JAMES POTTER! JE VAIS TE TUER!


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Alors? Est-ce que ça vous a plu? Qu'elles sont vos impressions sur ce chapitre? :D Ah et aly_165, j'ai finalement mis le passage des escaliers, n'est-ce pas?! :lol:

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addbook

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par addbook »

Ahhhh! Bien Joué Jamie!!!
Albus Potter, tu es ma passion....
Mazette!
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Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Apparemment tu prends pour James, hein? ;) Et pour ce qui est d'Albus... Attention! Terrain dangereux! :shock: Ça ne serait pas une légère très intense utilisation de l'expression? :lol: Au moins maintenant je connais sa signification :D Contente que ça t'aie plu ;)
aly_165

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par aly_165 »

ahahah j'ai enfin eu mon passage avec les escaliers!!! :lol: :D par contre on ne sais toujours pas ce qui est arriver ;) et en passant super chapitre continue je veux la suite!!! ( et d'autres passages avec les escaliers :) ) !!!
Morgane-Feroldi

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Morgane-Feroldi »

Salut,
Bon je suis un peu en retard mais tant pis...
Alors, j'ai adoré ce chapitre et j'aime énormément les blagues de James !!!
Continue à me prévenir c'est toujours un plaisir de lire ta fic !!!!
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

aly_165: Donc tu es contente de ton petit passage avec les escaliers, Aly? Tant mieux :lol: Et je vais essayer d'en mettre d'autres, enfin... si c'est possible ;) On ne sait pas ce qui est arrivé? Techniquement parlant elle a manqué se tuer et Parkinson l'a sauvé... Est-ce que c'est de ça que tu parles ou tu voulais autre chose? :shock: Bref, merci ton comm' Aly!

Morgane-Feroldi: Le retard n'a aucune importance! L'important c'est le commentaire :D Tant mieux si tu as aimé le chapitre et si tu apprécies les blagues de James. :lol: Et t'inquiètes, je continue à te prévenir!
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Salut, salut! J'ai beaucoup hésité à le publier tout de suite le chapitre, car je commençais à être fatiguée, intensément, en fait. :shock: Sauf que je me suis dit « Bah, tant qu'à être encore debout... ». Enfin, bref, je viens juste de terminer le chapitre. ENFIN! :D Désolée pour cet énorme retard :oops: Je n'étais pas chez moi, je rendais visite à un cousin cette semaine, alors écrire n'était pas vraiment dans mes plans... ;) Bref, un petit détail avant la lecture. IMPORTANT:J'aimerais vraiment savoir si l'ajout de point de vue de d'autres personnages pourraient vous intéresser, car je le ferais peut-être dans le tome 2. Et oui, c'est fort possible qu'il y en ait un. Du moins... si vous voulez? Donc... Des réponses aideraient beaucoup ;) Sinon, je ferai sans, je suppose :| Plus de blabla, passons aux choses sérieuses. Bonne lecture!


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Chapitre 17



Le comble du comble, c’est qu’en entrant dans la chambre comme une furie je fus accueillie par un tonnerre de rire. Et je ne plaisantais pas le moins du monde. Il n’y avait pas seulement James qui riait comme un fou, mais aussi Liam, Dylan et un autre gars dont je ne me rappelais plus le nom.
Je me plantai devant James et grondai :
- TU ME RETIRE ÇA, ET TOUT DE SUITE!
- Pourquoi… je… ferais… ça? S’enquit James entre quelques éclats de rire.
- Ah, et puis… Tu fais comme tu veux, dis-je finalement avec un sourire machiavélique qui devait être encore plus impressionnant à cause de ma peau rouge. Seulement ne vient pas te lamenter lorsque j’en aurai fini avec toi.
Il me dévisagea en arrêtant tout net de rire. Et tandis que je m’en allais déjà il lança :
- Qu’est-ce que tu insinues par-là?
Je ne pris pas la peine de répondre. Et de toute manière je n’avais pas encore une idée précise en tête. Tout ce que je savais, c’est qu’il allait le regretter. Énormément.
Je venais tout juste de refermer la porte qu’il s’écria et je pouvais entendre de la colère avec un soupçon de panique dans sa voix :
- ALLISON! QU’EST-CE QUE TU INSINUES PAR-LÀ?!
Un sourire redressa mes lèvres et je descendis les escaliers, sans plus me préoccuper de ce que les autres Gryffondors murmuraient sur mon passage. Bon, bien sûr, j’adressai des regards noirs à la majorité d’entre eux, ce qui les poussa à leur fermer le clapet pendant le temps que j’étais présente. Bien sûr je ne me faisais pas d’illusions, dès que je serais plus loin ils recommenceraient à parler de moi et de ce qui m’arrivait.
J’aperçus alors Al qui semblait m’attendre patiemment proche de la sortie. Je me dirigeai donc dans sa direction et lui souris en arrivant à sa hauteur. Il parut surpris de ma réaction, car il me dévisagea avec les sourcils froncés légèrement.
- Tu n’es plus en colère? S’étonna-t-il.
- Oh, bien sûr que je le suis encore! Répondis-je avec un sourire encore plus grand. Seulement, la vengeance est tellement douce…
- Tu as une idée? S’enquit-il avec un air malicieux que son frère n’arriverait jamais à lui faire prendre.
J’étais on ne peut plus fière d’être l’une des seules à faire ressortir ce trait de caractère chez lui. En fait, à bien y réfléchir, j’étais la seule. Mon sourire s’élargit à nouveau et je lâchai :
- Pas encore, mais James pense déjà que c’est le…
Je n’eus pas l’occasion de terminer, car j’entendis quelqu’un descendre les escaliers à toute vitesse. Et j’étais prête à parier que c’était James.
- Allez, viens, on file! Dis-je précipitamment à Albus en voyant son frère débouler dans la Salle Commune.
Je l’entrainai alors à l’extérieur en le prenant par la main et je sentis un cœur plus gros que les autres apparaître sur ma joue droite. J’eus soudain la folle envie de revenir sur mes pas pour aller faire sa fête à James, mais sans doute qu’il avait senti mon humeur changer, car Albus resserra son étreinte sur ma main et cette fois c’est moi qui me retrouvai à le suivre.
À la vitesse où nous allions nous ne tardâmes pas à atteindre l’endroit voulu. On avait longtemps réfléchi à ce qu’on voulait faire et où on voulait aller pour la Saint-Valentin. On avait opté pour quelque chose d’un peu… hors du commun. En fait, j’étais presque sûre, si on exceptait Hagrid, que personne n’aurait l’idée d’aller là pour la Saint-Valentin. C’était la Forêt interdite. Mais j’y attachais une certaine affection.
- Tu veux vraiment rester ici? me demanda Albus tandis que nous marchions côte à côte, main dans la main, dans la forêt.
- Absolument! Dis-je en observant autour de moi pour retrouver l’endroit que je cherchais.
Je pouvais sentir à chaque frottement de la peau de ma main sur la sienne l’apparition de nouveau cœur. Et pour être totalement franche ils n’apparaissaient pas tous à des endroits où ma peau était visible! Par exemple, j’en avais un sur le genou gauche, sur le nombril et un autre sur la clavicule. Et mon visage devait être recouvert de cœurs roses. Beurk!
- Où est-ce qu’on va exactement? On dirait que tu cherches un endroit précis…
- Effectivement, admis-je en souriant, car je venais tout juste de le trouver.
C’était l’arbre. Le premier arbre que j’avais grimpé dans l’enceinte de Poudlard. Bien sûr il avait été suivi de plusieurs autres, mais j’y accordais une valeur particulière. Car c’était la première fois que j’avais désobéi à une règle. Enfin… à une majeure.
Lorsque je m’adossai à l’arbre, Albus regarda autour de lui avec des yeux soupçonneux. Au bout de quelques secondes il lâcha :
- Ce ne serait pas l’endroit où on est venu pour la première fois… En première année?
Je hochai de la tête en souriant. Comme il m’avait relâché pour examiner les alentours il me rejoint avec un sourire qui fit augmenter mon rythme cardiaque. ET ce fut l’apparition d’un nouveau cœur. À l’emplacement précis du mien et il était beaucoup plus gros que les autres. Mon sourire se figea, mais Al ne sembla pas le remarquer, car il posa les mains sur ma taille et m’attira à lui pour m’embrasser. Mais je ne le laissai pas faire et posai un doigt sur ses lèvres. Un nouveau cœur apparut, mais je ne m’en préoccupai pas, car je susurrai avec un ton moqueur :
- Reconnais-tu où je suis?
- Absolument! Affirma-t-il avec la mine grave. C’est le premier arbre que je t’ai vu grimper et pendant toute ton ascension j’ai cru que tu allais te tuer en tombant!
Je lui adressai un grand sourire et lui fis une courte révérence en disant :
- Ravie de ne pas avoir réalisé ta plus grande crainte à cet instant. Maintenant c’est à ton tour!
- Quoi?! Protesta-t-il en ouvrant des yeux ronds.
- À moins que tu ne préfères rester tout seul en bas pour toute la Saint-Valentin…?
Il poussa un soupir résigné et je lui chuchotai à l’oreille :
- Rejoins-moi en haut quand tu es prêt!
Sur ce je lui embrassai la joue et montai l’arbre que j’affectionnais particulièrement parmi tous les autres, en compagnie d’un nouveau cœur qui avait rejoint les autres.
Ma grimpe se révéla beaucoup moins longue et ardue que la toute première fois que je l’avais réalisé. En très peu de temps j’étais aussi haut que je pouvais me rendre sans danger et je me prélassais sur une branche plutôt large. Je pus alors observer sans vergogne Al commencer à monter, il offrait tout un spectacle...
Comme il était moins habitué que moi je lui servis quelques conseils, mais au bout du compte il arriva à ma hauteur en beaucoup moins de temps que je ne l’aurais cru en voyant son visage au départ.
- C’est… la… dernière… fois! Dit-il, légèrement essoufflé.
J’eus un sourire moqueur et affirmai en voyant la lueur que je retrouvais toujours dans mon regard après une montée dans le sien :
- Non, je ne crois pas.
Il haussa les épaules et me rejoignis sur ma branche. Il me serra alors contre lui et demanda, une fois qu’il eut retrouvé son souffle :
- Est-ce que tu as trouvé une idée, maintenant?
- Je crois que oui, avouai-je avec un regard malicieux.
- Et c’est quoi?
- Il va être question de silence. Le genre de silence que James déteste par-dessus tout.
- Je ne saisis pas, marmonna Al en fronçant les sourcils.
- Désolée, mais sur ce coup-là, ce ne sera pas toi mon partenaire de crime.
J’aperçus une lueur de jalousie dans ses magnifiques yeux verts lorsqu’il s’exclama :
- Mais qui alors?!
- Ta sœur! Dis-je en souriant. Je lui ai promis.
- Ah, oui… c’est vrai, marmonna-t-il, confus. Mais pourquoi tu ne veux pas m’en dire davantage?
- Pour ne pas gâcher l’effet de surprise! Répondis-je comme si c’était l’évidence même. Et aussi pour que cela reste le plus confidentiel possible, admis-je ensuite. Je n’en parlerai pas non plus à Rose et Scorpius! M’exclamai-je en le voyant sur le point d’élever une objection.
Il poussa un soupir et lâcha, dépité :
- Bon, alors je suppose qu’on devrait changer de sujet…
- Et tu veux parler de quoi? Demandai-je en haussant un sourcil.
- De ça, dit-il avec un sourire moqueur.
Sur ces mots, il pencha le visage vers moi et m’embrassa.
Cette fois il n’y eut pas qu’un seul cœur qui apparut, mais au moins une dizaine. Sauf que ça n’avait plus la moindre importance. Et ce pour une seule raison. J’étais avec Albus. Et c’était la seule chose qui importait.
À la fin de la journée, lorsque l’on rejoignit les autres pour le diner dans la Grande Salle, j’étais de nouveau moi-même. En effet, après que mon corps fut recouvert en entier de cœurs, il y avait eu une explosion de lumière qui avait passé à deux doigts de nous rendre aveugle et après coup tous les cœurs avaient disparu de ma peau. En fait, c’était un peu comme s’ils avaient décollés, car nous les avions retrouvés un peu partout sur l’arbre et à côté de ce dernier. Je me demandais sincèrement comment James avait pu réussir ce coup. Sauf que je ne risquais pas de le lui demander. Alors, ça, non!
En entrant dans la Grande Salle je ne pouvais pas manquer de voir tous les regards se tourner vers moi avec curiosité. Et ce fut encore pire lorsque James s’écria avec un grand sourire moqueur :
- Eh ben! Ça n’a pas été long!
Et cette phrase pouvait avoir plus d’un sens. J’aperçus soudain Ruby qui se dirigeait dans ma direction en jetant tout d’abord un regard incendié à James. Apparemment, elle ne l’aimait vraiment pas. Pas du tout.
Arrivée à mon niveau elle dit tout de même avec un sourire :
- Apparemment les rumeurs disant que tu étais rouge avec des cœurs rose pâle sur le visage sont fausses…
- C’était vrai. Mais ce n’est plus le cas… avouai-je en serrant les dents. Toute l’école est au courant?
- Bien sûr, Potter l’a pratiquement crié sur tous les toits… marmonna-t-elle. Je ne comprends pas pourquoi personne ne s’est encore jamais vengé de lui! Grinça-t-elle. C’est vrai, il vous fait ce genre de coup à tous et personne ne trouve rien à y redire!
- Ce n’est pas l’envie qui manque, maugréa Al en jetant un regard rancunier à son aîné.
Et il y avait de quoi. Car s’il réservait toujours des surprises désagréables pour l’ensemble de sa famille, c’était deux à trois fois pire pour son frère cadet. Je craignais sincèrement ce que ce serait pour lui cette année. Mais, bon, c’était dans longtemps. La plus proche c’était Rose. Sa fête était dans à peine onze jours, soit le 25 février.
- T’inquiètes, moi je compte bien lui rendre la monnaie de sa pièce. Mais ça risque de continuer encore et encore… Sans jamais finir.
- Et tu as une idée? S’enquit Ruby avec des yeux appréciateurs dans ma direction.
- Ce n’est pas très réglementaire, avouai-je sauf que cela ne sembla pas la déranger outre mesure.
Et il s’agissait de la préfète des Serpentards, tu parles! Bon, en même temps j’avais passé la journée avec le préfet de Gryffondor dans la Forêt interdite…
- Mais, au fait, pourquoi tu voulais me voir? Tu n’es jamais venue… enfin… tu sais?
Nous n’étions pas ennemies, mais nous n’étions pas amies non plus. Malgré que je l’appréciais quand même beaucoup. Le problème c’était que j’étais très souvent avec Rose, Al et Scorpius. Ce qui me laissait très peu de temps pour mes autres amies. Les deux seules « vraies » que j’avais étant Malia et Teena qui partageaient mon dortoir, donc…
- En fait, c’est Albus que je venais voir, avoua-t-elle en faisant une moue contrite.
- Oh! Lâchai-je en comprenant soudain. Trucs de préfet?
- Trucs de préfet, acquiesça-t-elle. Mais si cela peut augmenter ton envie de te venger, et sache que j’approuve à cent pour cent cette décision, il a aussi attaqué Scorpy.
- Qu’est-ce qu’il a fait à Scorp? S’enquit Al avec intérêt.
- Disons, que notre bon vieux Scorpius a passé toute la journée avec l’apparence d’un vieillard. Cela dit, je dois admettre que j’ai eu de la difficulté à ne pas rire… Mais bon, gardez ça pour vous! Nous dit-elle avec un sourire.
Je hochai de la tête avec solennité et leur adressai un salut de la main avant de les laisser. Je rejoins alors la table de ma Maison et bousculai un troisième année qui était ami avec Lily pour pouvoir appuyer mon coude sur la table. Je me tournai alors vers celle à qui je voulais m’adresser, sans tenir compte de la protestation de l’autre. Apparemment j’avais coupé une conversation très importante… Je me retins de lever les yeux au ciel et annonçai à la benjamine des Potter :
- Lily, ce soir, tu viens dans ma chambre, d’accord? J’ai quelque chose d’important et de très intéressant à discuter avec toi. Vingt heures, d’accord?
Un grand sourire éclaira son visage et ses yeux bruns pétillèrent de malice lorsqu’elle me répondit :
- Mais avec plaisir, Alli!
Sur ce, je la laissai à sa discussion passionnante et me dirigeai vers Rose qui fusillait son cousin du regard sans même cligner des yeux, sans interruption.
- Salut, Rose! Lançai-je, en m’installant à côté d’elle. Alors, comment c’est passé ta journée? Ajoutai-je en souriant malicieusement.
- Alors, toi! Ne commence pas! Ragea-t-elle en me lançant un coup d’œil furieux.
Je levai les mains en signe de reddition, mais un sourire étira quand même mes lèvres. Ce qui me valut un nouveau regard furieux de la part de ma meilleure amie ainsi qu’un coup de coude dans les côtes. Sauf que, malheureusement pour elle, cela ne me donna qu’une seule envie : éclater de rire. Et je ne m’en empêchai pas.
- Alli, tais-toi! s’offusqua-t-elle. Ce n’est… pas drôle! Ajouta-t-elle en prenant une pause en plein milieu de sa phrase, car… eh bien, elle riait.
Je la foudroyai du regard et croisai les bras :
- J’ai entièrement le droit de rire puisque tu t’es moquée de moi pas plus tard que ce matin à cause du coup de ton cousin!
Mais elle ne m’en voulait déjà plus, car elle était pliée en deux par le rire.
- Au début… Au début je ne l’avais pas reconnu et… et je l’ai… je l’ai appelé… « Monsieur » ! m’avoua-t-elle en riant toujours, à tel point qu’elle avait les larmes aux yeux. Tu aurais dû voir son air offusqué… conclut-elle une fois qu’elle eut retrouvé toute sa tête.
Je lui souris avec des yeux rieurs et elle souffla ensuite :
- N’en dis rien à Scorp, surtout! Mais tu ne peux pas savoir à quel point j’ai eu de la difficulté à garder mon sérieux toute la journée. Mais en même temps j’étais folle de rage. J’avais prévu passer une journée de rêve, en délaissant devoirs et tout le reste… mais non!
- Je n’en dirai rien. À propos de ton éclat, je veux dire, promis-je avec une main sur le cœur.
- Parlons de quelque chose de plus important, dit-elle ensuite avec un air surexcité.
- Qu’est-ce qu’il y a?
- J’ai mon premier duel cette semaine!
- Ah, oui… C’est vrai… soupirai-je avec dépit.
- Tu es sûre que tu ne veux pas participer?
Je me contentai de hocher la tête sans prononcer un seul mot. Il fallait que je concentre sur plein d’autres choses et les duels étaient ce qui pouvait être retiré sans trop de dommage. Il était hors de question que je diminue mes efforts dans mes matières scolaires, ni que je quitte le Quidditch et encore moins que je ne me concentre plus sur mes visions. En plus, il fallait que je découvre pourquoi Parkinson avait voulu me voir et aussi ce qu’il y avait d’écrit sur la dernière lettre de ma mère.
À peine une minute plus tard Albus nous rejoignit à table et échangea quelques mots avec Rose concernant leur rôle de préfet. En y réfléchissant comme il le fallait je pris conscience que je n’aurais pas aimé être choisie, car pour ce faire il m’aurait fallu abandonner certaines de mes habitudes et… enfin, ce n’était pas moi.
Lorsqu’enfin arriva vingt heures je me réfugiai dans ma chambre et attendis patiemment que Lily me rejoigne.
Comme je m’y attendais cela ne prit pas même une minute d’attente que la benjamine des Potter entrait en coup de vent dans ma chambre, sans frapper.
- On est pressée, Lily? Dis-je avec amusement.
- Alors, là, oui! Jubila-t-elle. Tu as décidé de te venger de mon frère!
- Tu pensais qu’il y avait des chances pour que je passe outre? M’étonnai-je.
- Absolument pas! Affirma-t-elle avec un grand sourire. Mais je n’étais pas certaine qu’il réussirait ce qu’il avait en tête, avoua-t-elle en souriant de plus belle.
Je souris à mon tour et jetai un sort en direction de la porte pour éviter qu’on puisse nous entendre. Je l’invitai alors à s’asseoir sur mon lit et partageai avec elle quelques bonbons de chez Honeydukes.
Après en avoir mangé quelques-uns elle me demanda avec des étincelles espiègles dans les yeux :
- Alors, qu’est-ce que tu as de prévu?
- Ce n’est pas quelque chose de très… apparent, admis-je avec un sourire. Ni de bruyant.
Lily fronça ses sourcils roux et me dévisagea avec ses yeux bruns emplis de suspicion. Elle marmonna :
- Vu d’ici ça n’a rien de spectaculaire. J’attendais mieux de ta part…
Je me retins de justesse de m’offusquer à grand cri et c’est avec un sourire que je dis :
- Oui, mais n’oublie pas qu’on parle de James, ton frère. Qu’est-ce qu’il aime faire le plus au monde?
Elle réfléchit une seconde avant de lâcher avec un sourire narquois :
- Attirer l’attention.
- Exact, la félicitai-je avec satisfaction. Maintenant écoute-moi bien. Au début je m’étais dit que je pourrais le rendre invisible, sauf que ça nuirait à mes intérêts, car il en profiterait pour faire des coups à plein de personnes au passage, on est d’accord?
- Oui, affirma-t-elle. Alors, quoi?
- Alors je me suis dit que le priver de son principal outil serait la meilleure des vengeances.
- Et c’est?
- La parole. Je vais le priver de la parole pendant toute une journée. Ou plusieurs. Je n’ai pas encore décidé… dis-je avec une certaine joie malsaine à la pensée d’un James muet. Mais pour rendre la chose encore plus dramatique, car je ne veux pas lui faire de fleur… sais-tu ce que je veux faire?
- Non… dit la sœur de ma victime avec un sourire qui s’agrandissait.
- Il sera en mesure de parler seulement et je dis bien seulement si un professeur lui pose une question et que ce qu’il va dire répond à la question posée.
Lily laissa échapper un petit cri de joie avec des yeux emplis de malice. Elle me saisit alors par les épaules et lança :
- Fait durer ça une semaine si tu es capable. Ça va le rendre malade! Complètement fou.
- Ma vengeance sera douce, soupirai-je avec aise.
- Mais… Au fait… Comment vous allez faire pour les entraînements de Quidditch?
- Il n’aura qu’à écrire ses instructions sur des bouts de parchemin, dis-je en haussant les épaules. Et ce n’est pas une semaine d’entraînement sans Capitaine parlant qui changera grand-chose…
Elle hocha de la tête. Un sourire étira alors mes lèvres et j’avouai :
- Ce n’est pas tout. J’ai prévu un petit quelque chose de complètement inoffensif qui, dans un premier temps, lui fera croire que ma vengeance est toute simple.
- Et ça va être quoi? S’enquit-elle avec avidité.
- C’est dans cette partie que tu vas entrer en jeu, ma petite Lily, lâchai-je avec un air sans doute légèrement diabolique sur le visage.
Je me penchai alors vers elle et lui chuchotai à l’oreille ce que j’avais prévu. Tout d’abord, cette nuit ainsi que les deux prochaines nous nous infiltrerions dans la chambre de James et on renverserait sa valise en répartissant ses effets personnels un peu partout. Après avoir foutu le bordel bien comme il faut on jetterait tout un tas de confettis sur son lit, sur son visage et chose plus délicate… dans ses draps. La dernière étape était sans doute la plus cruelle et méchante. Je déposerais au pied de son lit, des deux côtés, car j’ignorais duquel il descendait, tout un tas de petites pierres rugueuses et bien dures. Le matin suivant la troisième nuit j’aurais lancé le sort de mutisme.
- Il n’y comprendra rien, assura Lily avec un grand sourire.
- N’oublie pas. On n’en souffle pas un mot à quiconque. Tu n’en parles pas à Hugo ou à quiconque d’autres et je n’en parle pas non plus à Al, Rose, Scorp ou enfin… Tu saisis?
- Absolument! Et crois-moi, je préfère garder la surprise pour les autres! Ils vont en faire une de ses têtes!
J’hochai de la tête d’un air entendu et désactivai mon sortilège qui empêchait les autres d’entendre ce qui se passait à l’intérieur. Juste avant qu’elle ne s’en aille je rappelai à Lily d’agir comme si rien de spécial ne se passerait pendant la nuit et que je viendrais la chercher dans sa chambre lorsque ce serait l’heure d’agir. Ce qui risquait d’être beaucoup plus tard cette nuit, alors autant qu’elle dorme un peu avant…
Je descendis alors dans la Salle Commune et fit quelques devoirs en compagnie de mes amis sans jamais perdre mon sourire. La semaine qui venait s’annonçait particulièrement intéressante. Et très calme. Très, très calme, en fait.
Le lendemain matin, lorsque je descendis en bas je tombai sur James immédiatement et il me tança :
- Sérieusement, Allison? Du désordre? Je suis déjà désordonné. Des confettis? J’aime bien les fêtes. Des… cailloux?
Lorsqu’il prononça le dernier mot je surpris un soupçon de colère dans sa voix, mais trop infime pour que ce soit vraiment important de le remarquer. J’haussai alors les épaules de manière fataliste et marmonnai :
- Que veux-tu? Je ne peux pas être toujours très intelligente!
Sur ces mots, je me détournai et dès que j’eus franchi la porte un sourire étira mes lèvres. Bon sang que j’avais hâte de voir sa tête lorsqu’il remarquerait ce que je lui réservais vraiment! Ça risquait d’être tout un spectacle… en muet!
Le délai que je m’étais donnée pour saccagé sa chambre et lui faire croire que je n’avais rien prévu de pire était enfin terminé. Dans la nuit, en la compagnie de Lily, je lui avais jeté mon sortilège de mutisme et presque immédiatement le léger ronflement qu’il faisait s’était interrompu. Oui, oui, James Potter ronflait un peu! Ce n’était pas dramatique, mais assez pour que la première nuit je passe à deux doigts d’éclater de rire au mauvais moment…
Je quittai Lily en lui adressant un grand sourire et c’est avec le sourire toujours aux lèvres que nous allâmes chacune dans nos chambres respectives et que l’on s’endormit rapidement.
Et voilà le matin tant attendu qui arrivait! Je dus pourtant contenir mon empressement pour me préparer au même rythme que d’habitude. Dès que je fus fin prête je ramassai mes livres en vitesse et c’est à peine si je dis un mot aux filles en sortant. En refermant la porte, je pus entendre Teena marmonner :
- Non, mais! Quelle mouche l’a piquée?
- Je crois que j’ai ma petite idée, argua Rose.
Je n’eus pas le temps d’en entendre davantage, car la porte s’était refermée et je dégringolais déjà les escaliers. Une fois en bas j’entendis un gros bruit provenir du dortoir des garçons suivit d’un éclat de rire général. Ensuite ce fut une porte qui claquait. Malgré mon envie d’attendre James ici, je me dis qu’une petite humiliation publique dans la Grande Salle ne pourrait pas lui faire de mal. À cette pensée je me sentis complètement bien. Je sentais que j’allais bien m’amuser…
Je venais tout juste de déposer mon sac avec mes livres sur le sol lorsque je sentis un regard pesant dans mon dos. Je me retournai et je n’eus aucune surprise de voir que c’était James.
- Hey, salut James! Dis-je en souriant de toutes mes dents.
Ses lèvres remuèrent, mais aucun son n’en sortit. Mon sourire s’élargit et je dis en feignant l’incompréhension :
- Pardon? Est-ce que tu m’as dit quelque chose? Je crois que je n’ai pas bien entendu…
Son visage refléta une telle colère que je me sentis me réchauffer de l’intérieur sous l’effet de la gaieté. Décidément, cette journée commençait comme prédit à merveille. Et non, je n’avais pas utilisé mon don!
- Ah, oui, c’est vrai! Lâchai-je en faisant comme si cela me revenait en mémoire. Tu ne peux pas parler… Quel dommage…
Son visage s’empourpra encore un peu et je soupirai :
- Bon, si tu n’as rien de plus intéressant à me dire, oups, pardon… Je voulais dire, si tu n’as rien de plus intéressant à faire, ou à mimer, je crois que j’aimerais bien prendre mon petit-déjeuner.
Sans attendre de réponse, car de toute manière elle ne viendrait pas, je me retournai et commençai à me servir parmi toutes les options qui s’offraient à moi. James commença à me tapoter l’épaule avec insistance, mais je fis comme si de rien était.
Quelques minutes plus tard, il n’avait toujours pas arrêté et je fus rejointe par son frère, sa sœur, mes amies et les siens. Au passage Dylan me donna une bourrade dans le dos et dit :
- C’était un coup de génie, ça, Allison!
Sur ces gentilles paroles il s’installa à table, en ayant bien sûr jeté un coup d’œil dans la direction de Teena juste avant. Depuis le bal de Noël je ne les avais jamais revu ensemble, ces deux-là. Je me demandais si c’était à cause de l’apparente indifférence de Teena ou du manque de volonté des deux intéressés. Après tout, les relations à long terme ce n’était pas le fort de ces deux Gryffondors de ma connaissance. Sans vouloir vexer mon amie…
Mais bon, pas besoin d’y penser davantage, me dis-je en revenant à mon repas. Et pour la première fois depuis que j’étais à Poudlard la table n’était pas bruyante à cause de James, mais… à cause d’Albus. Il n’arrêtait pas d’asticoter son frère qui était complètement impuissant et cela déclenchait les éclats de rire de notre Maison. Y compris les miens.
Alors que je m’apprêtais à me relever pour me rendre à mon cours légèrement en avance, car j’avais surpris le regard flamboyant de James posé sur moi, je fus retenu par deux mains sur les épaules. Je me retournai d’un bond et tombai sur Ruby. Elle décocha un grand sourire moqueur à James et me dit :
- Ça, c’était vraiment très fort, Allison! Je crois que c’était la meilleure leçon qu’il ne pouvait pas recevoir!
- Je suis d’accord, acquiesçai-je. Mais pourquoi tu le détestes à ce point? M’enquis-je en haussant un sourcil.
Son sourire se figea et sa lèvre supérieure trembla légèrement. Un tremblement dut à une colère profonde et sans limite. Elle cracha :
- Il le sait, je le sais et c’est tout ce qui compte!
Elle haussa ensuite des épaules devant mon regard étonné et me fit signe de la suivre. Je secouai la tête de manière incrédule, mais me levai tout de même pour la suivre. Arrivée à l’entrée de la Grande Salle elle m’avoua :
- Bon, il faut qu’on parle.
- Ah…? Lâchai-je avec un air totalement incompréhensif.
- À propos de la fête de Rose, bien sûr!
- Je ne savais pas que… commençai-je, mais elle me coupa.
- Depuis qu’elle sort avec Scorpy on s’est beaucoup plus côtoyé et je l’apprécie bien. C’est pour ça, entre autre, qu’on veut faire quelque chose de spéciale pour son anniversaire.
- D’accord… dis-je lentement.
Il y avait quelque chose qui se cachait derrière tout ça et j’ignorais totalement ce que cela pouvait bien être. Je jetai un regard alentour et remarquai qu’à ma table, Rose nous observait avec une lueur de soupçon dans les yeux. Je soufflai alors à Ruby :
- Au fait… Vous êtes peut-être plus proche Rose et toi, mais nous…
- Je croyais pourtant que c’était clair! S’étonna-t-elle en ouvrant des yeux ronds.
- Qu’est-ce qui devait être clair? Soupirai-je, sans rien comprendre et bon sang que je détestais ce genre de situation.
Elle baissa timidement les yeux et avoua du bout des lèvres :
- Eh bien… Je… Je t’ai toujours… Je t’ai toujours un peu considéré comme mon amie, Allison. Depuis cette fois en première année où tu as éloigné cet idiot de ma Maison qui me traitait de… Enfin, tu vois.
Je voyais très bien où elle voulait en venir. Elle mentionnait la fois où, juste avant le départ pour les vacances de Noël, j’avais réussi à éloigner Parkinson qui n’arrêtait pas de l’achaler pour la simple et mauvaise raison qu’elle était née-moldu. Par la suite, je m’étais toujours assurée d’une certaine manière qu’il ne l’attaquerait plus, il fallait bien se serrer les coudes, non?
- Je ne croyais pas que tu le voyais comme ça, soufflai-je, légèrement émue.
Car dans un sens moi aussi je l’avais toujours considéré comme une amie, mais sans vraiment y apporter trop d’importance, puisque je ne pensais pas que ce sentiment était partagé. Sauf que j’étais ravie que ce soit le cas.
- Mais je suppose que ce que j’ai dit il y a une minute n’a plus d’importance alors! Dis-je avec un grand sourire.
- Amie? S’enquit-elle en me tendant sa main droite.
- Amie! Acquiesçai-je en saisissant sa main avec la mienne.
La seconde suivante je lui proposai :
- Maintenant que c’est officialisé… Tu peux m’appeler Alli comme tout le monde avec qui je suis proche.
- Ah, ça, non alors! Protesta-t-elle. Je ne ferai pas comme tout le monde. Pour moi tu resteras Allison, ou Lévesque. Ou sinon je vais trouver autre chose… Tu sais, comme avec Scorpy.
Elle était en effet la seule à appeler Scorpius ainsi. Malgré tout je ne pus m’empêcher de tiquer. James faisait la même chose. Il refusait de m’appeler par mon surnom… Bizarre… Pourtant un sourire étira légèrement mes lèvres, ce qui provoqua la suspicion de Ruby.
- Pourquoi tu souris comme ça?
- Moi, ça? Dis-je en essayant de réprimer mon envie de rire. Pour rien, pour rien…
Elle plissa un peu plus les yeux et croisa les bras. Si je me fiais à son air, elle comptait bien me faire parler. Tant mieux, car moi aussi, pensai-je avec une certaine satisfaction. Sans plus attendre je l’attrapai sans ménagement par le bras et l’entrainai à ma suite. Elle voulut émettre une protestation, mais un regard de ma part suffit à la faire taire. Pourtant je n’avais quand même pas ma batte dans les mains, non?
Une fois arrivée au premier placard à balais se trouvant sur ma route, je l’y fis rentrer et refermai la porte derrière moi en quelques secondes. Me tenant alors devant elle je dis :
- Je souriais tout à l’heure à cause du fait que James non plus ne veut pas m’appeler comme tous mes autres amis.
Son visage refléta un niveau si élevé de dégoût et de fureur que la suite m’intéressa encore plus. J’ajoutai donc sur un ton beaucoup plus dur et impératif :
- Maintenant tu vas me dire pourquoi tu le détestes à ce point!
- Non!
- Si, tu vas tout me dire sinon…
- Sinon, quoi?! Rugit-elle.
Ça devait être beaucoup plus important que je ne le croyais si elle le prenait sur ce ton. Mais je comptais bien lui tirer les vers du nez, car apparemment ça avait l’air de la ronger de l’intérieur.
- Tu vas me le dire, car je suis ton amie. Tu peux avoir confiance en moi, arguai-je en croisant les bras comme elle un peu plus tôt.
Elle me parut immédiatement beaucoup plus inquiète, moins sûre d’elle. Je n’étais pas certaine de ce que cela pouvait bien signifier. Ruby se laissa alors lentement glisser par terre et poussa un soupir déchirant. Je m’accroupis devant elle pour me mettre à sa hauteur. Je soufflai alors, me sentant mal soudainement :
- Laisse tomber, tu n’es pas obligée…
Je m’apprêtais tout juste à faire demi-tour, lorsqu’elle marmonna :
- Attends.
Je me retournai vers elle, tendue. Qu’est-ce que James avait bien pu lui faire pour… la mettre dans cet état? Je remarquai avec stupéfaction qu’elle avait les larmes aux yeux. D’un vague signe de la main, elle me fit signe de m’asseoir, ce que je fis sans attendre.
- Je ne le déteste pas vraiment, finit-elle par lâcher.
- Ne me dis pas que… commençai-je à dire en retenant une grimace, mais elle me coupa vertement.
- Bien sûr que non!
Je fermai alors résolument ma bouche, pour éviter de la couper à nouveau ou de lâcher un commentaire qui pourrait tout gâcher.
- C’est un peu un mélange de plusieurs évènements… avoua-t-elle après un certain délai.
J’attendis patiemment la suite et avec chance cela ne prit pas une éternité.
- C’est depuis la première année… En fait, je ne l’ai dit à personne jusqu’ici, mais lorsque je suis entrée à Poudlard, ma mère… ma mère était très malade. Elle avait un cancer, en phase terminale, m’apprit Ruby en s’essuyant furtivement les yeux.
Je sentis ma gorge se serrer d’émotions et si j’avais pu j’aurais fermé les yeux et bouché mes oreilles pour ne pas entendre la suite. Je ne voulais vraiment pas l’entendre. Du tout.
- Comme tu le sais, dès le début de l’année Parkinson et d’autres de ma Maison se sont mis après moi, car j’étais une née-moldue. Ce n’était déjà pas facile à endurer, mais en plus j’avais peur que… que ma mère ne meurt en sachant cette vérité, continua-t-elle. Deux semaines avant les vacances de Noël j’ai reçu une lettre de mon père. Je savais ce qui m’attendait à l’intérieur, alors je ne l’ai pas ouverte à ce moment-là. J’ai attendu un peu plus tard, dans la soirée, pour aller l’ouvrir tranquillement dans un coin. Dans un coin où personne ne me verrait pleurer. Car je ne pouvais pas montrer de faiblesses.
Je pouvais très bien la comprendre, c’était le même genre de réflexion que je m’étais faite lorsque tout le bazar avait commencé. Malgré tout, je n’avais pas des circonstances aussi… dramatiques qu’elle.
- Je lus donc cette lettre, soupira-t-elle en retenant un sanglot. Et là… comme je le savais déjà, mon père m’apprenait que ma mère était morte. Je n’avais pas pu la revoir une seule fois avant que… Et en plus… en plus je retournais chez moi pas même deux petites semaines plus tard…
C’était plus fort que moi et je sentis mes yeux s’embuer. Cette histoire me rappelait beaucoup trop ma situation présente. Situation que j’évitais en général d’y repenser trop longtemps. Jusqu’ici j’avais réussi à repousser un minimum mes émotions, mais là. Je retins toutefois mes larmes, pour éviter de couper Ruby.
- Bref, Potter est arrivé à ce moment-là en courant. Il s’est figé en me voyant par terre en train de pleurer. Il m’a lâché sur un ton moqueur pourquoi une Serpentard était en train de pleurer et j’ai pleuré de plus belle. Tout en le foudroyant du regard, bien entendu. Ensuite, sans doute qu’il a compris que je n’allais vraiment pas, car il m’a demandé ce qu’il se passait. Il était en train de vouloir s’accroupir à mes côtés pour je-ne-sais-trop-quoi-faire… Alors que je venais pour répondre d’un ton acerbe un bruit de course dans le couloir à côté l’a fait relever la tête et il s’est éclipsé, comme ça! Dans un passage secret! La seconde suivante Rusard me tombait dessus et j’écopais d’une retenue tous les soirs de la semaine jusqu’aux vacances. À cause d’une blague idiote que Potter avait faite!
Ça pouvait en effet expliquer son comportement envers lui, mais pas totalement. Ou sinon elle était particulièrement rancunière…
- Mais ce n’est pas vraiment à cause de ça que… que je lui en veux. Bon, d’accord pendant mes trois premières années à Poudlard il m’énervait tellement que je disparaissais dès que je le voyais. Je le fuyais, en fait. Je le fuyais parce que… parce qu’il… parce qu’il me rappelle à chaque fois que je le vois que je n’ai pas été assez forte pour vivre le deuil de ma mère dans mon dortoir. Avec mes amis. Que je n’ai pas été assez forte pour me défendre auprès de Rusard. Que je n’ai pas été assez forte pour dire la vérité à ma mère.
C’était comme si on venait de me donner un coup de poing en plein ventre. Il y avait tellement de points dans son histoire qui faisait écho à la mienne, que la douleur s’immisça à nouveau dans mon cœur. Comme du verre tranchant que l’on raclerait encore et encore contre lui. Je me détournai brusquement de Ruby en sentant une larme rouler sur ma joue. Je lâchai en empêchant ma voix de changer de tonalité :
- Je suis vraiment, vraiment désolée.
- Moi aussi, souffla-t-elle, horrifiée. J’avais complètement oubliée que… que tu…
Elle ne réussit pas à compléter sa phrase et se contenta de se redresser pour me rejoindre et me pressa chaleureusement l’épaule.
- Ça va finir par s’arranger, Allison. Courage.
J’aurais voulu m’y raccrocher. Vraiment. Mais le problème c’est que je n’avais pas l’impression que les choses pourraient aller pour le mieux. Pas avec le don que j’avais et surtout pas avec la menace qui pesait sur ma tête. Ainsi que sur celle de tous mes proches.
Je ressortis sans un mot de plus du placard à balais et sans me retourner je me dirigeai vers mon cours. Derrière moi j’entendis un léger soupir et Ruby marmonner quelque chose pour elle-même. Mais elle ne tenta pas de me rattraper.
C’est en arrivant dans la salle de classe que je compris quelque chose. J’étais en retard. Très, en retard. La discussion que j’avais eue avec Ruby avait apparemment été beaucoup plus longue que prévue… C’est donc la tête basse que j’allai m’asseoir en vitesse à ma place à côté de Rose.
À la fin du cours, comme je pouvais m’y attendre, le professeur me gronda légèrement. Ce n’était pas plus grave, car ça ne m’était pas très souvent arrivé. Par contre, j’en prenais un méchant coup au niveau de mon ego…
Si la journée avait si bien commencé, ce qui s’était passé avec Ruby et ensuite mon retard à mon cours avaient complètement tout gâché. Et je partis du principe que rien de pire ne pouvait m’arriver. Après tout, je devais bien m’être rendue à la limite de l’acceptable niveau journée pourrie, non?
Lorsque le soir arriva, j’allai chercher mon balai dans ma chambre en compagnie de Rose. James avait réussi à rappeler à toute l’équipe, sauf moi, que nous avions une pratique ce soir. Il m’avait volontairement ignoré, sans doute à cause d’une certaine rancune, mais ma meilleure amie et Albus m’avaient prévenu. Et puis, de toute manière, je n’avais pas oublié.
Une fois sur le terrain de Quidditch je commençai enfin à retrouver un peu de plaisir à ma journée. En particulier à cause de l’activité que nous allions faire et d’un autre côté à cause des regards furieux que me lançait James à chaque fois qu’il donnait une instructions en lettres de fumée avec sa baguette. Et toutes les fois où il le fit, je lui renvoyais un sourire éclatant.
Nous pûmes finalement monter sur nos balais et en moins de quelques secondes je me retrouvai quinze mètres plus haut dans les airs. Je fis quelques fois le tour du terrain à une vitesse ahurissante en compagnie de Rose et Al, avant que James n’envoie les Cognards. Là, je dus délaisser mes deux amis pour me lancer à leur poursuite.
En bas, je pouvais apercevoir Ana qui me suivait des yeux avec attention, tout en surveillant les alentours. Soudain, alors que j’amorçais un virage serré pour tenter d’intercepter un Cognard qui filait droit sur James, un frisson terrible me traversa le dos. Si terrible que mes mains se mirent à trembler et que j’en échappai ma batte des mains. La seconde suivante ce fut le manche de mon balai qui fut hors de mon contrôle et je me sentis tombé en même temps que mon esprit volait vers un autre endroit.
Je me retrouvai brusquement dans un endroit qui m’était très familier. C’était la maison de mes grands-parents. Par contre, elle était complètement dévastée et je manquai bondir dans les airs lorsqu’un sortilège me frôla la tête, sans pourtant me causer le moindre dommage. Au moins, c’était déjà ça.
Je me dirigeai alors vers le salon et me rendit compte de quelque chose de singulièrement horrible. Les Aurors qui assuraient la sécurité de mes grands-parents étaient en train de se battre! De se battre contre ce stupide d’Elliot Berkeley! Plus que tout j’aurais voulu intervenir. Mais plus que jamais je savais que je ne le pouvais pas. Il y eut plusieurs éclairs verts projeté par la baguette du meurtrier de mes parents et les Aurors tombèrent les uns après les autres.
Lorsqu’enfin il n’en resta plus aucun, Berkeley afficha un air victorieux. Il dit alors dans un français totalement écorché :
- Monsssssieur Lévesssque? Madammmme Lévessssque?
Il poursuivit alors en anglais avec un rictus sauvage qui m’hérissa tous les poils de la nuque :
- Où êtes-vous? Il faut que nous parlions, tous les trois.
Je savais parfaitement ce qu’il voulait dire par parler. Et cette pensée me révolta tellement que je manquai utiliser mon don pour être présente là physiquement. Le problème, c’était qu’Albus n’était pas avec moi. Donc, si je faisais ça, je risquais d’être coincé là. Et qui savait à quel moment je me trouvais en ce moment? Je n’avais aucun moyen très sûr pour le savoir!
Je retins un cri lorsqu’en tournant le coin pour se rendre au sous-sol, Berkeley tomba sur mes grands-parents.
- À la bonne heure! S’enthousiasma-t-il.
Pour ma plus grande fierté, mes grands-parents lui renvoyèrent un regard froid. D’un mouvement de baguette, l’intrus dans leur maison les força à se rendre dans le salon et à s’asseoir sur le divan. Il leur gronda alors au visage :
- Nous allons maintenant attendre tous les trois, bien sagement, que votre petite-fille pointe le bout de son joli petit nez, d’accord?
- Jamais! Tonna mon grand-père en tentant un mouvement pour se redresser, mais qui se résulta en un échec cuisant.
L’homme qui les retenait immobile eut un rictus hargneux et cracha :
- Ah, vous, les moldus! Vous n’y comprenez vraiment rien, n’est-ce pas?
Aucun des deux ne lui répondit, ils gardaient tous deux la bouche obstinément close. J’étais très fière d’eux.
- Bon, j’ai quelques questions à vous poser… ajouta soudain Berkeley, d’un ton désinvolte.
Il commença alors son long et terrible interrogatoire. En commençant par la recherche de renseignements sur mon passé, sur ce qu’ils savaient de mes dons, mais surtout, ce qui lui tenait le plus à cœur, comment faire pour me faire venir ici. Mais mes grands-parents ne prononcèrent aucune parole, si ce n’était de lui crier d’aller pourrir en enfer.
Comme à l’habitude il finit par perdre patience et commença la séance de torture. Je fis tout ce qui était en mon pouvoir pour ignorer leur cri de souffrance. Mais j’en étais incapable. Des larmes de rage et d’horreur s’écoulaient sur mes joues sans vouloir s’arrêter et j’aurais voulu pouvoir aller frapper l’idiot devant moi.
Au bout d’un moment il perdit patience et hurla :
- Très bien, Allison! Si tu ne te montre pas je les tue tous les deux dans trois…
- Ne fais pas… commença ma grand-mère, mais elle fut interrompue par la plus noire des façons.
- Avada Kedavra! S’écria Berkeley avec un sourire mauvais.
Ma grand-mère s’affaissa d’un coup et je poussai un hurlement de souffrance en même temps que mon grand-père blêmissait.
- Deux… poursuivit alors l’homme comme si de rien n’était.
- Ne viens pas. Préviens… réussit à articuler à toute vitesse mon grand-père, mais déjà… déjà c’était son tour.
- Avada Kedavra!
En voyant mon grand-père s’effondrer à son tour, je perdis l’équilibre et tombai durement par terre, sans toutefois ressentir le sol sous mes doigts ou sous mon corps carrément. Mon ennemi lâcha alors :
- Je t’ai sous-estimé une fois, Allison Lévesque. Et crois-moi je ne commettrai pas la même erreur deux fois. Lorsque j’aurai remis la main sur toi, car je le ferai, sois en sûre, tu ne pourras plus t’en aller.
C’est alors qu’il prononçait le dernier mot que je me sentis de nouveau aspirer par des forces de loin supérieures à la mienne.

En revenant dans le présent, je ne pus empêcher un hurlement de douleur de sortir de ma gorge. Et ce n’était pas à cause de mes grands-parents, car ils n’étaient pas encore morts. C’était une vision du futur que j’avais eu. Il me restait encore du temps pour… pour prévenir. Il le fallait.
La raison pour laquelle j’avais c’était que je venais de m’écraser par terre, sous Albus qui avait sans doute essayé de me rattraper sans y parvenir tout à fait et que sous la force du coup mon poignet venait de se fracturer. Et voilà, encore une visite à l’infirmerie pour moi, marmonnai-je pour moi-même alors que mes autres coéquipiers s’agglutinaient autour d’Al et moi.
- Ça va, Allison? Ça va, Albus? Lança rapidement l’autre batteur de mon équipe.
- Est-ce que j’ai l’air d’aller? grinçai-je avec une grimace en serrant mon poignet douloureux contre moi.
Et il fallait bien sûr que ce soit le poignet droit. Évidemment!
- Allons à l’infirmerie, suggéra Rose en m’aidant rapidement à me remettre sur pieds.
Ce qui me permit de souffler « PDV », ce à quoi elle hocha de la tête en faisant un petit signe en direction de son cousin. Bien sûr… Il avait dû le sentir.
De mon bras valide je saisis Rose par sa robe de Quidditch et chuchotai :
- On ne va pas à l’infirmerie tout de suite. J’ai plus urgent. McGonagall…
Ma meilleure amie hocha de la tête et m’entraina avec elle. Nous fûmes rapidement rejointes par Albus et Ana. Par contre, le premier fut forcé de revenir à cause de son frère. À voir le regard que le cadet adressa à son aîné à distance, celui-ci allait se retrouver avec de gros problèmes.
J’expliquai alors l’importance cruciale de ma visite chez le professeur McGonagall à Ana et celle-ci m’interdit d’y aller. Prétextant qu’elle pouvait s’en occuper et que moi ma place était beaucoup plus à l’infirmerie qu’à parcourir le château pour trouver la directrice.
J’aurais bien voulu argumenter avec elle, mais elle était déjà partie. Je me résignai alors à retourner pour la énième fois à l’infirmerie. Je commençais sincèrement à être lassée d’y aller…
Tandis que nous étions en chemin Rose me demanda :
- Qu’est-ce que tu as vu, exactement?
Un frisson désagréable me traversa le dos et c’est à demi-voix que je lui racontai en détails ce que j’avais vu.
- Mais c’est horrible! S’exclama-t-elle à la fin de mon récit, alors même que nous arrivions devant les portes de l’infirmerie. Est-ce que…
Je me doutais de la question qu’elle allait me poser, alors je la coupai :
- Ils sont toujours en vie. Pour le moment. Je ne sais pas… je ne sais pas quand…
Ma voix s’interrompit d’elle-même alors qu’un sanglot me traversait. Mais je n’avais pas envie de pleurer. Je ne voulais pas. Je ne pouvais pas. Je me redressai pour prendre une posture plus digne et pénétrai dans l’infirmerie, Rose sur mes talons. En m’apercevant, Madame Pomfresh poussa un soupir et marmonna :
- Pas encore vous!
- Malheureusement oui, grommelai-je, alors qu’elle me faisait signe d’aller m’asseoir sur un lit.
Dès que j’y fus installé elle m’ausculta le poignet en claquant de la langue, sans doute à cause du mécontentement qu’elle représentait.
- Bon, ce n’est pas le cas le plus grave que vous m’ayez apporté, Miss Lévesque, soupira-t-elle avec soulagement. Ça ne devrait prendre que quelques minutes.
Mes épaules s’affaissèrent de soulagement, ainsi que celles de Rose. L’infirmière nous quitta alors un instant pour aller chercher l’une de ses potions miracles.
À peine quelques secondes plus tard elle réapparaissait avec l’infect breuvage. Je me résignai à le boire, accompagné d’une moue dégoûtée. Je venais tout juste d’avaler la dernière goutte lorsque les portes de l’infirmerie se rouvrirent pour faire passer en premier lieu le professeur McGonagall et Ana. En arrière-plan apparut alors toute l’équipe de Quidditch. Pourquoi est-ce qu’ils étaient là, au juste?
Je le compris à la seconde où ils s’avancèrent dans la pièce. James au milieu d’eux et il se tenait les côtes en grimaçant.
- Qu’est-ce qu’il se passe? Hurlâmes Rose et moi en même temps, ce qui fit sursauter les deux premières visiteuses qui se retournèrent d’un bond vers l’arrière.
- James s’est fait frapper par le Cognard qui restait, maugréa Albus. On en avait rangé un, mais l’autre…
D’un air vraiment ennuyé, Madame Pomfresh leur fit signe de déposer James sur le lit en face du mien et commença immédiatement à l’examiner. Pendant ce temps Al, la directrice et Ana se rassemblèrent autour de mon lit.
La deuxième arqua un sourcil inquisiteur et soupira :
- Je présume que vous souhaitez toujours poursuivre dans le Quidditch, n’est-ce pas, Miss Lévesque?
- En effet, dis-je en relevant la tête de défi. Je n’arrêterai pas de vivre par crainte d’avoir vous-savez-quoi.
- Je m’en doutais bien, marmonna McGonagall en baissant les yeux vers moi. Sachez que j’ai prévenu votre parrain.
- Parfait, me contentai-je de dire en évitant soigneusement de la regarder dans les yeux.
Des élancements commencèrent à se faire sentir dans mon poignet et une grimace s’afficha sur mon visage. Albus s’approcha alors et me demanda, inquiet :
- Ça va?
- Bien sûr, voyons! J’ai connu pire…
Apparemment ma réponse ne le rassurait pas le moins du monde, car il fronça les sourcils. Du bout des lèvres, Rose lui fit alors un résumé. À la fin, Al avait blêmi d’un ton.
- C’est in… commença-t-il, mais je le coupai avec fureur.
- ILS SONT TOUJOURS EN VIE, OK?!
Sans tenir compte des vociférations violentes que me jeta Madame Pomfresh en me voyant me lever, je m’enfuis de l’infirmerie en courant. J’entendis le bruit de deux courses derrière moi, qui me poursuivait. Je n’avais aucun mal à m’imaginer que c’était mes deux meilleurs amis.
Des larmes ruisselèrent sur mes joues et un millier de question me taraudaient l’esprit. Était-il trop tard? Avais-je perdu mes grands-parents en plus de tous les autres? Cela prendrait-il un jour fin? Pourquoi n’avais-je pas droit à une vie normale comme les autres?
J’entrai en trombe dans la Salle Commune sous le regard estomaqué de tous les Gryffondors présents. Je montai alors quatre à quatre les marches menant à mon dortoir avant de m’enfouir sous les couvertures.
J’étais toujours en train de déverser toute l’eau de mon corps lorsque j’entendis un hurlement à réveiller les morts :
- ALBUS SEVERUS POTTER! Hurlaient Rose, hors d’elle. EST-CE QUE TU ES VRAIMENT AUSSI IDIOT QUE TON FRÈRE? C’EST LE DORTOIR DES FILLES, PAR LES CALEÇONS DE MERLIN!
Elle avait fait un drôle de choix concernant son expression… Après tout, elle venait de parlait des caleçons de Merlin. Et Merlin était… eh bien, un homme, non? Pourtant, malgré le fait que c’était quand même assez drôle j’étais dans l’incapacité de rire.
Je n’étais pas dans la capacité d’entendre la réponse d’Albus, mais une chose était sûre il était dans de sales draps. Quand Rose était aussi en colère… valait mieux se trouver très, très loin.
Je finis par réussir à sécher mes larmes au bout d’un moment. Et lorsque Rose put finalement pénétrer la chambre en compagnie de Malia et Teena, elles me retrouvèrent en train de relire les lettres de ma mère que j’avais retrouvées dans son bureau secret. Je venais de me rendre compte que quelque chose m’avait échappé.
Ce qui m’avait tant interpellé au niveau de la prophétie, c’était qu’il en manquait une partie. Et connaissant ma mère, elle ne m’aurait jamais donné la moitié d’une information. À moins, bien sûr qu’elle ne voulait pas que j’en aie connaissance immédiatement. Ce qui me laissait supposer que la suite de la prophétie se trouvait dans sa lettre codée. C’était donc sur cela que je travaillais en ce moment.
- Qu’est-ce… qu’est-ce que tu fais? Souffla Rose, incrédule.
- Je cherche pour des réponses, ça ne se voit pas? Grommelai-je.
Elles me jetèrent toutes un regard étonné, ce à quoi je répondis :
- Ils ne sont pas encore morts. Et il y a de bonnes chances pour qu’ils restent en vie. Alors, je n’ai aucune raison de m’effondrer. Si je ne garde pas espoir, c’est là qu’il n’y en aura aucun.
J’attendis quelques instants, avant de conclure avec détermination :
- Et qui sait? Je vais peut-être trouver une information qui m’aidera à coincer ce salaud?
- Alli… Tu as conscience que tu ne peux pas t’en occuper toute seule, hein? Demanda timidement Rose.
- IL A TUÉ PRESQUE TOUTE MA FAMILLE! Hurlai-je avec hargne. ET TU PENSE QUE JE NE VAIS RIEN FAIRE?
Je commençais à perdre la maîtrise de moi-même. Je n’arrivais plus à me convaincre que les choses finiraient par s’arranger. Que les adultes trouveraient une solution… Ils étaient aussi près de la trouver que de retrouver une petite aiguille dans une botte de foin d’un kilomètre de diamètre. Sans magie, bien évidemment.
C’était mon combat. Et la prophétie ne le disait-elle pas? Penser que dans de telles circonstances j’éviterais de me mêler des choses des « adultes » c’était se mettre le doigt dans l’œil. J’allais me venger, quoi qu’il m’en coûte. Par contre, je n’avais pas l’intention d’impliquer mes amis dans le tableau, il y avait déjà eu beaucoup trop de dommages collatéraux. Épouvantables et horribles, les dommages.
- Mais je leur révélerai toutes les informations que je trouverai, bien sûr, ajoutai-je, adoucie.
Cette réponse sembla les calmer un peu. Mais je maîtrisais l’art du non-mensonge depuis un moment déjà. Je n’avais pas précisé quand j’allais révéler les informations que je trouverais. Ne jamais se couper l’herbe sous le pied soi-même. On ne pouvait pas faire une pire erreur que celle-là.
Mes amies décidèrent alors de me donner un coup de main. Nous nous acharnâmes alors à essayer de décrypter la lettre de ma mère. Je me souvenais du symbole des lettres a, b, c, d, e, o et z. Pour le reste, c’était le néant total. Elle me les avait montrées rapidement, sans vraiment prendre le temps de me les enseigner immédiatement. À ce moment-là elle croyait sans doute que nous avions encore le temps…
Vers minuit environ je perdis Malia et Teena qui abandonnèrent en levant les mains en signe de reddition. Les efforts surdimensionnés niveau académique ce n’étaient pas leur fort. Par contre, Rose resta avec moi toute la nuit et avec elle je parvins à déterminer les dernières voyelles. C’était déjà un grand pas en avant, lorsqu’on y pensait!
Au petit matin on somnolait debout sur mon lit, un millier de parchemins se trouvant éparpillés tout autour de nous dans un désordre sans pareille. J’étais là, en train de dodeliner paresseusement de la tête, lorsque l’on me secoua légèrement par l’épaule.
- Quequiquoicomment? Marmonnai-je en m’embrouillant totalement.
- C’est l’heure du petit-déjeuner, avança Malia qui me tenait toujours l’épaule.
Rose se redressa brusquement complètement réveillée et s’exclama :
- Les cours il faut y all…
Elle ne termina pourtant pas sa phrase, car sa tête retomba mollement, épuisée. Teena s’insurgea :
- Vous n’avez quand même pas passé la nuit là-dedans, toutes les deux?!
- Si…? Lâchai-je mollement en me redressant au même rythme.
Je réussis par une espèce de miracle à tirer Rose avec moi et nous nous rendîmes toutes les deux, côte à côte, dans la salle de bain. Là, on s’aspergea l’eau d’eau très froide pour se réveiller un peu. Par la suite on se sépara pour aller nous changer chacune dans notre coin.
Une fois présentable nous descendîmes avec les filles et à peine posai-je le pied dans la salle commune que je fus happée par Albus.
- Est-ce que ça va, Alli? S’inquiéta-t-il.
- Non, grommelai-je en sentant une envie de râler monter en moi.
- Qu’est-ce… Qu’est-ce qu’il y a? s’enquit-il et je remarquai qu’il semblait encore plus inquiet que l’instant auparavant.
C’est en lui tapotant l’épaule avec un sourire à la fois moqueur et crispé que je lâchai :
- Pas dormi de la nuit.
Je fus récompensée par un regard noir et il s’offrit pour me conduire jusqu’à la Grande Salle, chose que j’acceptai avec joie, j’avais de la difficulté à mettre un pied devant l’autre.
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Alors que nous étions en route, un long gémissement à côté de moi me fit sursauter. Je me tournai brusquement en direction de Rose, avec de la stupéfaction sur le visage, car c’était elle qui l’avait émis. Elle râla alors avec découragement :
- Par Merlin! C’est mon duel ce soir! Et c’est contre Joshua!
Elle se prit alors la tête entre les mains et continua à marmonner entre ses dents sans que je puisse y comprendre quelque chose.
Lorsque nous arrivâmes à la Grande Salle, Rose se jeta sur toute la nourriture qui pouvait lui fournir de l’énergie et la réveiller un tant soit peu. Pour ma part, c’est à peine si je réussis à toucher à quelque chose. J’avais l’impression que mon estomac risquait de protester si je prenais ne serait-ce une bouchée. C’était souvent ce qui arrivait lorsque je passais une nuit blanche. La faim ne venait pas et parfois je perdais connaissance si je ne mangeais rien du tout de la journée. J’espérais que j’aurais le ventre moins en rogne pour le déjeuner, car sinon… J’aimais mieux ne pas y penser, car une autre visite à l’infirmerie était très loin d’être une idée alléchante.
Le reste de la journée semblait se dérouler comme dans un liquide épais et collant. J’avais l’impression que le moindre de mes mouvements s’exécutait si lentement que j’avais le temps de compter le nombre de grain de poussière qui parsemait la salle de classe. Sans oublier que je devais faire très attention pour ne pas m’endormir. Et c’était très difficile lorsque tu avais un court sur l’histoire de la magie…
Lorsque finalement nous arrivâmes au soir et à l’heure du duel de Rose, cette dernière ne tenait plus en place. Et pour cause! Elle avait englouti pas moins de deux boîtes de friandise si sucré que j’aurais sans doute mal au cœur, à sa place!
En chemin vers le lieu du duel, la démarche de ma meilleure amie était celle de quelqu’un qui s’empêchait de sautiller. Ou de bondir comme un lapin.
- Tu crois qu’elle en a trop pris? S’enquit Albus avec un petit sourire.
- Oh, non, pas du tout! Lâchai-je en secouant la tête. Si c’était le cas, elle sautillerait vraiment dans les couloirs de l’école et elle nous noierait dans son fidèle discours sur les joies de l’arithmancie!
- Je t’ai entendu, Alli! Maugréa l’intéressé, mais avec excitation exagérée sur le visage.
- En tout cas, je crois qu’elle n’en est pas loin! Soupira son cousin en me prenant la main.
- Je ne dis pas le contraire, pouffai-je en ayant un soudain regain d’énergie.
Nous arrivâmes finalement et c’est en sautillant que Rose alla rejoindre Scorpius qui ne se trouvait pas très loin, en compagnie de Joshua, Ruby, Amy et Kieran. Nous ne tardâmes pas à aller les rejoindre Albus et moi. En arrivant près d’un j’adressai un sourire éclatant à Ruby et un plus neutre aux trois autres. Nous avions tous une relation plus cordiale entre nous tous depuis la fête de Scorpius.
Bientôt les professeurs arrivèrent ainsi qu’une foule d’élèves avides d’assister à de nouveaux duels. Alors que les deux intéressés du duel présent, enfin, du premier de la soirée, car il y en aurait plusieurs autres, Ruby lança :
- Donne-lui la raclée de sa vie, Rosie!
- Hé! Mais, et moi? Protesta Joshua avec étonnement. Je fais partie de ta Maison et je suis ton ami, non?
- C’est vrai, mais il est question de se soutenir entre filles, plaida-t-elle. Tu n’as qu’à t’incliner avec élégance, ajouta-t-elle avec un sourire.
Rose adressa un sourire reconnaissant à la Serpentard et un rayonnant à Scorpius ainsi qu’à Al et moi. Sans oublier James, Lily, Hugo, Malia et Teena qui venaient de nous rejoindre.
Sous la consigne des professeurs, ils se mirent en position. Et après la petite mise en scène habituelle, le duel commença pour de vrai. Avec une Rose en feu! Et je ne faisais pas une mention absurde à ses cheveux, hein!
- Petrificus Totalus! Hurla-t-elle avec un regard flamboyant.
- Protego! S’exclama rapidement Joshua. Rictusempra! Contre-attaqua-t-il ensuite.
Ma meilleure amie évita l’attaque d’un mouvement fluide et lança un nouveau sortilège.
La suite fut presque étourdissante. Ils enchainaient les sorts à une telle vitesse que c’est à peine si nous voyions leur mouvement. Je n’aurais jamais cru que Joshua était aussi doué. Rose je le savais déjà, nous nous étions souvent entraîné ensemble.
Soudain, la tournure du combat changea brusquement et pencha enfin en direction de l’un des deux. Et c’est sans surprise que c’était en direction de Rose que pencha la balance. Mais la manière dont elle s’y prit était absolument incroyable!
- Spero Patronum! Hurla-t-elle à plein poumon et un faucon argenté sortit d’un coup de sa baguette et se projeta sur le visage de Joshua.
Ce dernier n’eut aucunement peur, mais il se retrouva momentanément aveuglé par le Patronus. Ma meilleure amie en profita alors pour lui jeter le maléfice de Chauve-Furie. Ce qui empêcha ainsi son adversaire de voir ce qu’il faisait de manière plus définitive qu’avec son Patronus. Elle lança alors ave détermination, mais je sentais l’essoufflement dans sa voix :
- Silencio!
Et voilà, elle l’avait achevé, pensai-je, réjouie. Pourtant, elle n’en avait pas fini!
- Petrificus Totalus! Conclut-elle et Joshua perdit l’équilibre et tomba au sol, sans pouvoir s’en empêcher, car il était retenu par le sortilège.
- Beau travail, Miss Weasley! la félicita notre professeur de Défense contre les forces du mal.
Il se dirigea ensuite vers Joshua pour le libérer des différents sortilèges que Rose lui avait jeté. Cette dernière se dirigea droit vers nous après avoir jeté un coup d’œil à notre professeur de Sortilège qui notait les résultats.
- J’ai réussi! Jubila-t-elle en arrivant à notre hauteur.
Je lui souris et lui tapai dans la main avec joie. Suite à quoi, Ruby lança :
- Tu l’as complètement achevé à la fin, Rosie! Je suis fière de toi! Mais de lui aussi, il s’est bien défendu… Du moins, au début.
- Il n’avait aucune chance, affirma Scorpius en prenant Rose par la main. Rose, elle a ça dans le sang, c’est indéniable.
Ma meilleure amie rougit violemment, mais adressa un sourire charmé à mon meilleur ami de Serpentard. Elle se tourna ensuite vers moi, les bras croisés :
- C’est vraiment dommage que tu ne veux pas faire de duel cette année, Alli! J’aurais aimé voir ça!
- Et si on s’était retrouvé contre? Répliquai-je avec un sourire.
Elle grommela une réponse inintelligible, sauf apparemment pour Scorp, car il sourit. Pourtant à peine deux secondes plus tard elle lâcha un long bâillement et annonça :
- Je crois que je vais aller dormir…
- Mais il est à peine vingt heures! S’étonna Lily avec de grands yeux.
- On n’a pas dormi de la nuit, expliquai-je. Alors, moi aussi je vais y aller…
Je jetai un coup d’œil à Albus et il dit :
- Je vais rester encore un peu… Avec Scorp. On se revoit demain matin, d’accord?
Je hochai de la tête et l’embrassai sur la joue avant de m’éloigner avec Rose.
Sur le chemin menant à notre Salle Commune, ma meilleure amie et moi nous jetâmes un regard complice.
- On recommence? S’enquit-elle.
- On recommence, affirmai-je avec détermination, malgré ma grande fatigue. Sauf qu’on doit absolument surveiller sur notre Carte pour ne pas que Malia et Teena nous surprennent.
- Dans ce cas, on n’y travaillera pas toute la nuit?
- Non, avouai-je.
- Je crois que c’est pour le mieux, acquiesça Rose avec sérieux.
Je hochai de la tête et nous accélérâmes le pas. Il devait y avoir trois autres duels ce soir. Mais qui savait combien de temps chacun prendrait? Il pouvait aussi bien être plus long ou beaucoup plus court que celui de Rose et Joshua…
Une fois dans notre chambre, Rose et moi nous affalâmes sur mon lit pour nous remettre au travail. C’était d’autant plus dur que nous étions incroyablement fatiguées après être restée réveiller aussi longtemps.
Nous avions réussi à découvrir deux nouvelles lettres, lorsque quelqu’un pénétra dans la chambre et lâcha avec colère :
- Vous dormez, hein?!
Rose et moi sursautâmes violemment avant de se tourner d’un bond vers la personne se trouvant dans le cadre de la porte de notre chambre.
- Lily! S’étonna ma meilleure amie. Qu’est-ce que tu fais ici?
- Je retournais me coucher, sous l’ordre des directeurs, car les combats sont plus longs que prévu, affirma la plus jeune de la famille en croisant les bras. Les premières et deuxièmes années ont un couvre-feu plus tôt que les autres, ajouta-t-elle en nous foudroyant du regard. Et en rejoignant ma chambre j’ai entendu du bruit ici! gronda-t-elle finalement.
Rose et moi nous jetâmes un regard gêné. Qu’est-ce qu’on pouvait bien lui dire? Je finis par prendre ma décision en soupirant théâtralement. Je lâchai donc :
- On tente de déchiffrer une lettre de ma mère. Elle est écrite en un code que mon père et elle se sont inventés lorsqu’ils étaient encore à l’école.
- Oh! Fut la seule chose que prononça la benjamine.
- Mais je crois qu’on va vraiment dormir, maintenant, soupirai-je. Je n’arrive pratiquement plus à réfléchir… Ah, et Lily… Tu gardes ça pour toi, hein?
Elle hocha lentement la tête et marmonna :
- Bonne nuit…
Sur ce elle ressortit sans ajouter quoi que ce soit d’autre.
Tandis que je commençais à rassembler les parchemins qui recouvraient mon lit, Rose me regarda surprise et lâcha :
- Tu étais sérieuse?
- Oui, avouai-je. Je suis complètement morte de fatigue… On reprendra demain, ou un autre jour. On a des devoirs à faire. Et puis, il faut que je dorme. Qui sait si j’en aurai encore l’occasion dans les prochains jours, semaines, mois?
Rose me dévisagea et je m’expliquai en rangeant les parchemins dans mon sac à main modifié par magie :
- Une vision peut me tomber dessus à tout moment. Et dans ces moments-là je ne peux pas dormir… En plus, c’est sans compter le fou qui veut m’avoir, n’est-ce pas?
En voyant le visage de ma meilleure amie devenir aussi blanc que mes draps, je fronçai les sourcils.
- Quoi? Marmonnai-je, détestant ne pas savoir.
- Par Merlin! Al n’est pas du tout proche!
Je blêmis à mon tour et m’écrasai sur mon lit. Bon sang de bon sang! Et si jamais une vision arrivait là, maintenant? Al n’était pas là. Alors je serais happée par la vision avant qu’il… avant qu’il ne puisse revenir. Et je serais dans l’incapacité de faire le chemin inverse.
- Tu veux que j’aille le chercher? S’enquit Rose, avec toujours cet air qui annonçait une catastrophe imminente.
- Non, contente-toi de lui dire de revenir à la Salle Commune. Avec ta Carte. Normalement, Scorp et lui sont toujours censés avoir la leur sur eux. Et j’ai installé un système qui leur fera savoir qu’ils ont reçu un message.
- C’est comme si c’était fait! Assura ma meilleure amie en se pinçant les lèvres ensuite.
Pendant quelques secondes la panique m’envahit. Pourtant au bout d’un moment je réussis à me tranquilliser. Ça faisait déjà un petit moment que je n’avais pas eu une vision dans ce genre-là. Alors, il y avait de bonnes chances pour que ça n’arrive pas là, maintenant.
- Il dit qu’il s’en vient et qu’il est terriblement désolé d’avoir oublié, m’apprit Rose avec soulagement.
- Dis-lui que ce n’est pas seulement lui qui avait oublié et que je n’étais pas mieux.
Rose s’exécuta rapidement et poussa un long soupir. Pourtant, la seconde suivante elle blêmit à nouveau.
- Euh… Alli?
- Quoi? Marmonnai-je, car j’étais en train de vouloir m’endormir.
- J’ai parlé avec Albus.
- Je sais, c’est moi qui t’ai demandé de le faire! M’exclamai-je en levant les yeux au ciel, exaspéré.
- Ce qui signifie que j’étais réveillée et toi aussi pour pouvoir le faire.
- C’est logique! Avançai-je avec un ton condescendant. Oh! Mince! Lâchai-je en me raidissant à peine deux secondes plus tard.
- Il sait qu’on ne dort pas! Conclut finalement Rose avec de l’angoisse dans la voix.
Mon cœur se mit à battre plus vite et plus fort dans ma poitrine. Il allait savoir. Il savait. Il savait que nous avions menti. Et sans doute que Scorpius aussi. J’eus soudain la très forte envie de me frapper la tête contre quelque chose de dure. De très dure même.
- Il ne peut pas monter ici… avançai-je en tentant d’avoir l’air confiante.
- Si on attend à demain matin, ça va être pire! S’offusqua ma meilleure amie. Et est-ce qu’on est des Gryffondors, oui ou non?
Je poussai un soupir, mais la suivit dans son mouvement pour sortir de la chambre.
Lorsqu’on arriva dans la Salle Commune, on s’arrêta net en tombant sur les deux personnes qu’on avait voulu éviter de tenir au courant de notre activité.
- Vous n’étiez pas censées dormir, toutes les deux?! Ragèrent Teena et Malia en même temps.
Je déglutis avec difficulté et pour en rajouter, Albus pénétra dans la Salle Commune l’instant suivant en grondant :
- Tu as intérêt à me dire ce que tu trafiquais avec ma cousine!
- Moi aussi je voudrais savoir, grommela Scorp dont je venais tout juste de m’apercevoir de la présence.
Rose et moi on rougit de honte. Bon sang, on était vraiment mal barré… On échangea un regard coupable et je finis par soupirer :
- On travaillait sur du décryptage.
- ENCORE?! S’offusquèrent nos deux compagnes de chambrée.
- OUI, ENCORE! Hurlai-je, ma patience étant partie faire un tour hors du château pour cause de fatigue trop importante. J’en ai assez. ASSEZ! De ne pas avoir de réponse à mes questions! Grondai-je ensuite avec colère. Maintenant je vais aller dormir. VRAIMENT. Et vous n’avez pas à faire ces têtes-là, conclus-je en me retournant d’un coup.
C’est à cet instant que Spock décida de faire son apparition. Depuis un moment déjà je le laissais aller et venir partout où il le désirait. En général il restait couché sur mon lit, ou allait poursuivre les chats de Rusard. Toute ma Maison l’avait adopté, car nous n’avions en règle générale pas le droit aux chiens. Alors, chacun s’occupait de lui comme s’il était une célébrité et j’avais placé son bol de nourriture et d’eau près de la porte de sortie de la Salle Commune. James l’appréciait particulièrement, car il faisait autant fuir les chats de Rusard que moi. Ceux-ci ne l’appréciaient pas vraiment, car il leur courrait toujours après. Et comme les Jack Russell possédaient énormément d’énergie… Enfin, bref.
Il vint alors se poster devant moi, la tête haute, Orag… euh, Nuage à sa suite. Étrangement, ces deux-là s’entendaient très bien. D’ailleurs, nous les avions déjà vu, une fois, poursuivre Scylla ensemble. Cette dernière n’avait pas vraiment paru l’apprécier… Et depuis que Spock était ici, Nuage ne me fuyait plus, ne me crachait plus dessus et m’avait même laissé le caresser quelques jours plus tôt! Rose en était enchantée, car comme ça elle voyait plus souvent son chat.
Spocky jeta alors un regard de travers à toutes les personnes autour et gronda doucement. J’ignorais pourquoi il réagissait ainsi, mais je lui étais reconnaissante d’être de mon côté. Même si… enfin, j’avais des doutes sur le fait qu’il saisisse réellement ce qu’il se passait. Nuage suivit son exemple et feula en direction des autres tandis qu’il se plaçait devant Rose.
- Vous voyez, même Spock est d’accord avec moi! Tranchai-je et je me détournai d’eux pour monter les escaliers menant à mon dortoir.
Je n’avais monté qu’une marche que l’on me retint par le bras. Je me retournai donc avec une certaine contrariété, mais celle-ci s’éloigna vite en voyant l’air affligé d’Albus.
- Je suis désolé, Alli, soupira-t-il. Seulement je n’aime pas que tu me caches des choses et en plus… j’ai eu peur. J’ai eu peur que tu aies une vision et que tu… que tu partes sans que je ne puisse plus jamais te revoir.
Je comprenais parfaitement ce qu’il ressentait, car j’y avais pensé aussi. Et ça m’était insupportable. D’un petit coup d’œil j’aperçus Rose et Scorp dans un coin qui discutaient à voix basse.
- Je sais… lâchai-je en baissant les yeux.
- Et puis, je croyais que tu avais dit que l’on chercherait tous ensemble…
- Je sais, répétai-je en sentant un certain malaise m’envahir.
Il eut un sourire et me força à descendre la marche que j’avais montée. Il me serra alors fortement contre lui et je compris ce qu’il ne disait pas. Ce n’était pas une simple peur qui l’avait envahie. Mais de la terreur. Et l’impression qu’il me perdrait pour toujours. Et que c’était de sa faute. Encore une fois. Du moins, selon lui.
- Moi aussi, lui chuchotai-je à l’oreille. Moi aussi…
Je suppose qu’il comprit mon message et ce qu’il sous-entendait surtout, car il releva les yeux. J’ajoutai alors :
- Mais sache que si cela devait arriver… Je ne me laisserais pas faire. Je trouverais un moyen. Un moyen pour revenir ici. Il y en a toujours un. Toujours.
Il hocha tranquillement de la tête et m’embrassa. Je répondis à son baiser avant de finalement m’écarter.
- Je suis vraiment, vraiment désolée, Al. Mais il faut que j’aille dormir. Sinon je risque de m’effondrer de fatigue…
- Très bien, alors… Bonne nuit, Alli.
- Bonne nuit, Al, répondis-je en m’éloignant déjà de lui, Spock sur les talons.
À peine pénétrai-je dans ma chambre et étais-je couchée sur mon lit que je m’endormis. J’eus un étrange rêve où je me retrouvai coincée à Poudlard sans vraiment y être. J’étais avec mes amis, mais eux ne me reconnaissaient pas. Et tout un tas de choses était différent. En me réveillant, au beau milieu de la nuit, j’eus une sensation bizarre en me rappelant ce rêve. Pourtant, je ne m’en préoccupai pas trop et me rendormis rapidement, trop épuisée pour faire quoi que ce soit d’autre.

********************


C’était la fête de Rose aujourd’hui. En ce 25 février. Et j’avais enfin terminé son cadeau. Il avait été plutôt compliqué à confectionné, mais j’y étais parvenue finalement. Et j’en étais très fière. Il fallait simplement espérer, maintenant, qu’elle l’aimerait.
Nous avions préparé toute qu’une surprise à la fêtée, Ruby, Al, Scorp et moi. Avec l’aide de plusieurs autres, évidemment, mais les têtes s’étaient nous. Dans les environs de dix-neuf heures, nous l’entraînerions jusqu’à la salle où nous avions fêté mon propre seizième anniversaire. Endroit qui avait été spécialement décoré pour l’occasion.
Je me levai donc de mon lit, particulièrement de bonne humeur. Par contre, rien ne m’avait préparé à…
- ARRRGHHHH! Hurla Rose d’un ton empli de colère. JAMES SIRIUS POTTER! JE TE DÉTESTE!
Je vis alors sortir comme une furie ma meilleure amie, ou du moins ce qui lui ressemblait. Car la fille qui venait de sortir avait des cheveux du même rose qu’une rose de la couleur de son nom. Sans oublier sa peau qui avait pris une étrange teinte de rose bonbon pâle. James était vraiment incorrigible… le jour de son anniversaire! À sa propre cousine!
Lorsque je descendis en bas pour essayer de retrouver Rose, je tombai sur Albus.
- Tu n’aurais pas vu Rose, par hasard? Lui demandai-je.
Il me jeta un regard torve et ensommeillé en grommelant :
- Si je l’ai vu? Elle est venue me réveiller en hurlant que mon frère était un abruti et qu’elle allait le massacrer. Crois-moi je n’avais pas besoin de ce réveil brutal pour le savoir.
J’eus un sourire et j’ajoutai moqueusement et sans aucune once de solidarité féminine :
- Comment tu l’as trouvée?
- Oh, au début j’ai cru avoir affaire à une rose. Du moins, si on excepte le fait qu’une vraie rose ne te lance pas des regards incendiaires!
J’éclatai de rire en même temps que lui et on se dirigea vers la Grande Salle ensemble en continuant à rigoler. Ce n’était peut-être pas très gentil de ma part, mais j’étais prête à parier qu’elle ne se gênerait pas pour se moquer de moi l’année prochaine lorsque James me réserverait un traitement similaire… ou pire encore.
En entrant dans la Grande Salle on tomba exactement sur la scène que nous espérions voir. Soit la confrontation entre James et Rose. Celle-ci s’exclama :
- TU VAS ME RENDRE MON APPARENCE NORMALE IMMÉDIATEMENT!
- Et pourquoi je ferais ça? Dit son cousin avec un grand sourire. Tu ressembles à un vrai bouton de rose, ma petite Rosinette préférée! Minauda-t-il ensuite. Et puis, quoi? Tu n’apprécies pas l’odeur, peut-être?
En m’approchant je pus constater la véracité de ses propos. Plus tôt je n’avais pas remarqué que les cheveux de ma meilleure amie s’étaient rassemblés en plusieurs mottes pour former des roses. Et avec une apparence très réelle. Mais il ne fallait pas non plus oublier l’odeur qu’elle dégageait. Car, oui, c’était effectivement l’odeur des roses.
- JAMES, RENDS-MOI…
- Non, la coupa-t-il. Tu vas devoir endurer, Rosinette. Comme tout le monde.
Sur ces charmantes paroles il s’éloigna normalement, avant d’accélérer en voyant que Rose le poursuivait en lui criant de lui rendre son apparence.
À la table des Gryffondors, ainsi que les autres tables, tout le monde riait sans s’arrêter. Al et moi ne tardâmes pas à faire partie de l’hilarité générale lorsqu’on entendit retentir dans le hall d’entrée :
- JAMES POTTER! SI TU NE ME RENDS PAS MA FORME NORMALE J’OBLIGE ALLISON À TE PRIVER DE TA VOIX PENDANT UN MOIS ENTIER! ET AVANT ÇA JE VAIS T’ASSOMMER SI FORT QUE TU VAS REGRETTER DE T’EN ÊTRE PRIS À MOI!
Hugo se tourna vers moi avec un sourire et dit :
- Apparemment ma sœur a décidé de se servir de toi pour se venger.
- Et c’est avec plaisir que je le ferai. Faire enrager James, c’est un véritable plaisir, répondis avec un grand sourire.
- J’ai bien hâte de voir ce qu’il va te faire l’an prochain, lâcha-t-il pensif. Car tu es la première à toujours rendre coup pour coup ce qu’il te fait.
- Moi je ne suis pas sûre d’en avoir envie, marmonnai-je ce qui déclencha un nouvel éclat de rire.
Je m’assis donc à table en compagnie d’Al et on mangea notre petit-déjeuner en silence. Rose ne vint pas, mais je ne m’en inquiétais pas outre mesure. Nous savions tous ce qu’elle faisait.
Apparemment ses menaces n’avaient pas fonctionnées, car elle dut passer toute la journée avec la même apparence que lorsqu’elle s’était réveillée. James ne consentit à retirer le tout que lorsque Rose arriva dans la salle.
À ce moment-là, elle était beaucoup moins en colère et ce n’est que du soulagement qui apparut sur son visage lorsque son cousin lui rendit son apparence normale. Par la suite nous jouâmes à quelques jeux de sorciers, avant de finalement passer au gâteau puis aux cadeaux.
Elle reçut plusieurs livres et accessoires pratiques ou qu’elle affectionnait avant que ce ne soit enfin mon tour. En m’approchant d’elle, je la prévins :
- Je dois te dire qu’il y a là-dedans quelque chose pour moi. Et pour toi, évidemment. En gage de notre amitié qui j’espère durera jusqu’à ce qu’à notre tombe, dans… quoi? Cent ans?
Rose ouvrit alors délicatement le paquet que j’avais soigneusement emballé. Une fois l’emballage partit, il lui resta entre les doigts une boîte en bois finement ouvragé avec des loups et des faucons sculptés avec finesse.
Je l’encourageai d’un sourire à l’ouvrir et elle s’exécuta lentement. Je vis ses yeux s’écarquiller lorsqu’elle sortit le premier médaillon, qui était le sien. Elle sortit rapidement le deuxième à son tour et les détailla en silence.
Les deux représentaient un loup et un faucon entouré d’un anneau tressé. Par-dessus les animaux sur l’un des deux était écrit « Bloodyclaws » et sur l’autre il y avait « Icyeyes ». Sur l’anneau du premier collier on pouvait lire « Je t’offre mon amitié éternelle. Icyeyes ». Quant au mien, il y avait la même inscription, mais c’était le pseudo de Rose qu’il y avait en signature. Tout le collier était en obsidienne si on exceptait les yeux des animaux qui avait respectivement la couleur de nos pierres de naissance. Une chaînette d’argent permettait de la glisser autour du cou et j’y avais inséré le même mécanisme que ma mère et mon père, permettant d’ajuster par magie la longueur.
Ma meilleure amie finit par relever des yeux embués vers moi et je crus bon de préciser à toute vitesse :
- Mais, si ce n’est pas la même chose pour toi on peut toujours détruire le collier, seulement je…
- Tu es folle? Me coupa-t-elle brusquement. Détruire le collier? Pas la même chose? Mais tu es ma meilleure amie, Alli! Bien sûr que je veux que tu le mettes ce collier! S’écria-t-elle ensuite et à la fin elle me tendit le mien.
Dès que j’eus saisi mon collier entre mes doigts, Rose enfila le sien d’un mouvement. J’en fis de même et lui avouai :
- Ce n’est pas tout.
- Comment ça, ce n’est pas tout? S’offusqua-t-elle. C’est déjà énorme!
J’eus un sourire et continuai :
- Tu te souviens que ma mère m’a expliqué dans une de ses lettres qu’elle m’a laissées comment ajouté des souvenirs ou encore comment fabriqué un médaillon, collier, etc.? Eh bien, j’ai inséré dans nos deux médaillons des souvenirs que nous avons en commun… Et tu pourras en rajouter, car je vais t’expliquer comment… Un de ces jours…
- Oh, Alli… souffla-t-elle et je vis ses yeux s’emplirent de larmes contenues.
- Comme ça tu ne m’oublieras pas… ajoutai-je en regardant mes pieds.
Elle s’approcha alors de moi et me serra fortement dans ses bras en grondant :
- Comment voudrais-tu que je t’oublie, Alli? Tu es ma sœur d’adoption, tu te souviens?
Et cette fois ce fut à mon tour d’avoir les larmes aux yeux. À mon arrivé à Poudlard j’avais cru comprendre, en voyant Rose, Al et James que j’étais seule ici. Que je n’avais pas de famille. Mais j’avais tort. Ils étaient ma famille. Nous ne partagions peut-être pas de liens du sang, mais ils étaient ma seconde famille. Et je ne pourrais jamais les oublier.
Bien sûr, James ne put s’empêcher de gâcher le moment en lâchant l’un de ses commentaires inutiles :
- Si vous avez l’intention de devenir des fontaines, se seraient plus pratiques à l’extérieur…
Nous le foudroyâmes du regard toutes les deux, mais notre tentative d’intimidation se vit interrompu par l’arrivée d’une chouette dans la salle. Pas n’importe qu’elle chouette. C’était la mienne.
Saisie d’un mauvais pressentiment je tendis le bras à Ember en m’avançant lentement dans sa direction. Elle se posa délicatement sur mon bras et je pris la lettre qui y était accrochée. Je déglutis et pendant qu’Ember se déplaçait pour se poser sur mon épaule, j’ouvris la lettre avec une appréhension grandissante.
Qui pouvait bien m’écrire et m’envoyer une lettre à cette heure? Qu’est-ce qui pouvait bien être à ce point important? Mon petit doigt me disait que je ne voulais pas connaître la réponse à ces questions…
En lisant les premiers mots je me sentis blêmir et mes mains se mirent à trembler. Je pouvais lire :

« Ma chère Allison,
Je suis terriblement désolé de devoir t’annoncer cette nouvelle par écrit. Crois-moi j’aurais préféré le faire de vive voix. D’autant plus que je suis présentement en route. Mais je crois que tu avais le droit d’être au courant immédiatement. Les autres ne voulaient pas que je t’en parle. Du tout. Alors, voilà… Nous sommes arrivés trop tard. Lorsque nous avons atteint la maison de tes grands-parents avec les renforts, ils étaient déjà trop tard. Ne fais rien de stupide. On arrive, Hermione et moi. Reste où tu es, les temps sont dangereux.
Ton parrain »

J’eus envie de hurler. De m’effondrer et de ne plus jamais me relever. Pourtant, ce ne fut que des larmes qui s’écoulèrent de mes yeux. Je relus une nouvelle fois la lettre et cette fois je l’échappai sous le choc. Mes grands-parents étaient morts. MORTS! Je n’avais plus personne. Personne.
Rose l’attrapa et alors qu’elle se mettait à lire, les émotions montèrent en moi comme un raz de marée. Et c’en fut trop pour moi. Sans regarder personne je m’élançai hors de la salle, en faisant s’envoler Ember qui manifesta sa colère. Mais je m’en moquais. La douleur était si grande que je ne voyais pratiquement pas où j’allais. Tout ce que je savais c’était que je m’en allais.
Au détour d’un couloir, je me transformai en loup pour la première fois depuis un très long moment, il me semblait. Au loin j’entendis des personnes qui hurlaient mon nom. Mais je n’y portai pas attention.

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Eh bien, j'espère sincèrement que ce chapitre vous a plu et que vous ne m'en voulez pas trop pour l'attente... Sinon, un petit rappel à propos des questions. À la prochaine!

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Morgane-Feroldi

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Morgane-Feroldi »

Salut,
Tout d'abord, c'est un chapitre super ( et j'adore les blagues de James et Allison )
Ensuite pour répondre à tes questions, plusieurs point de vue ce serai génial !!! J'attend de voir ça avec impatience !!! Et un tome 2 ce serai trop trop bien !!!
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Coucou! Non, ce n'est pas un chapitre, désolée! Il n'est pas prêt d'arriver d'ailleurs, il faut que je termine celui de Nés à Minuit avant. Ahem. De retour à la raison de ma présence. Je réponds à mon commentaire.
Donc,

Morgane-Feroldi: Comme ça tu apprécies les blagues d'Allison aussi? Tant mieux! :D Les différents points de vue se feront dans le tome 2. À moins que vous en auriez voulu tout de suite... Enfin, bref, je suis contente que l'idée d'un tome deux t'enthousiaste! :D
Je devrais, possiblement publier le chapitre 18 dans une semaine et demie ;) , peut-être deux. :oops: On se croise les doigts pour que ça soit moins long que deux semaines :?
À bientôt! (J'espère)


Ah, dernière petite chose. J'ai l'intention de faire une publication uniquement sur les personnages de ma fanfiction. Y compris ceux que je n'ai pas encore mis en photo et qui sont assez récurrents... Aimeriez-vous que je la poste avant ou après le chapitre 18?
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Hey, me revoilà enfin! :D Avant tout j'aimerais savoir ce que vous pensez de mon commentaire juste en haut. La partie rouge, plus exactement. ;) Ensuite, j'espère que ce chapitre vous intéressera, car il est un peu plus long que le dernier! Bonne lecture! :D


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Chapitre 18



Je courais à travers le château, franchissant tous les passages secrets de ma connaissance sans m’arrêter. C’est à peine si je pris conscience que Spock junior me suivait à la trace. Tout ce dont j’arrivais à me préoccuper c’était… ma famille n’était plus. Il ne me restait plus aucun lien de sang avec personne. J’étais seule. Complètement seule. Je ne les reverrais plus jamais. Jamais. Et c’était ça le plus dur.

L’idée que tu ne pourrais plus jamais revoir leur visage. Sentir leur odeur. Les serrer dans tes bras. Parler avec eux et entendre leur voix. Tout ça, c’était fini. Il n’y avait plus d’avenir avec eux à l’intérieur.

Je finis enfin par sortir à l’extérieur et je courus à toute vitesse vers la Forêt interdite. Le seul endroit où je pourrais être seule. Le seul endroit où ils ne viendraient pas me chercher. C’était quoi l’idée de m’envoyer une lettre pour me dire qu’ils étaient morts? Par écrit, tu parles d’une idée! Je n’avais rien pu faire. Je n’avais rien fait. Rien du tout. La culpabilité me noua le ventre et mes pattes s’emmêlèrent, me projetant durement sur le sol.

Un gémissement s’échappa de ma gueule et je sentis le museau de Spock contre mon nez. Il ne semblait pas comprendre ce qu’il se passait. Et il n’était pas le seul. Je ne comprenais pas pourquoi le destin s’acharnait autant contre moi. Pourquoi tout cela devait arriver. Pourquoi j’avais laissé les choses aller si loin. Pourquoi je n’avais rien fait.

Je finis par me relever et étrangement mes pas ne me conduire pas de nouveau en direction de la Forêt interdite, mais plutôt en direction de la cabane de Hagrid. Je décidai de me fier à mon instinct et je continuai dans cette direction. Après tout, je pourrais toujours revenir sur ma décision en cours de route, n’est-ce pas?

En arrivant tout près de la cabane je fus soulagée de voir que les lumières étaient toujours allumés. Je redevins alors moi-même et allai cogner à la porte.

Celle-ci s’ouvrit rapidement en grand sur Hagrid qui agrandit énormément les yeux en m’apercevant.

- Allison? Qu’est-ce que… commença-t-il à me demander, mais je le coupai rapidement en éclatant en sanglot.
- Hagrid! Lâchai-je en un sanglot douloureux tout en me jetant dans ses bras.

Il m’attrapa facilement et me tapota délicatement (?) le dos en disant :

- La… La… Ça va aller, Allison… Dis-moi juste…
- ÇA VA ALLER?! Grondai-je sans pouvoir m’en empêcher, la colère montant en moi comme un ouragan. Comment est-ce que ça pourrait aller, hein? Mes grands-parents sont morts, Hagrid! Mort! Je n’ai plus personne! Hurlai-je ensuite avec des larmes s’écoulant encore de mes yeux.
- Allison… tenta-t-il sur un ton doux, mais je remarquai soudain quelque chose d’étrange dans ses yeux.

Il ne semblait pas surpris. On aurait dit qu’il savait. Je me délivrai de ses bras et lançai avec des yeux furieux :

- Tu étais au courant!
- Je ne… voulut-il démentir, mais je ne lui en laissai pas l’occasion.
- N’essaye pas, Hagrid! Je sais que c’est la vérité!

Je ressortis alors à toute vitesse. J’aurais dû m’en douter. Être en contact avec des personnes lorsque j’étais dans cet état, ce n’était jamais une bonne idée. Je ne réagissais plus avec logique. Ma raison allait faire un tour ailleurs.

Je m’enfuis en courant dans la Forêt interdite et une fois que je fus certaine que j’étais assez loin pour qu’Hagrid, que j’entendais hurler mon nom en arrière de moi, ne pouvait pas me voir je me transformai en loup. C’est à peine si je remarquai que Spock était toujours à mes côtés. C’est pour dire que j’avais l’esprit ailleurs.

Mes pattes de louve foulaient le sol à une vitesse vertigineuse et la douleur de mes muscles me permettaient quelque peu d’oublier la tristesse et la douleur qui avait élues résidence dans mon cœur. Partirait-elle un jour? Avec tout ce qui se passait depuis quelques mois, j’avais l’impression que les moments de joie partaient tous en fumée…

Je finis par m’arrêter au bout d’un petit moment, lorsque j’entendis Spock haleter en arrière. Il était encore très jeune et n’avait pas autant d’endurance que moi. Je m’approchai de lui pour m’assurer qu’il allait bien et ce faisant j’entendis le grondement.

Je relevai brusquement la tête et ouvris grands les yeux en tombant face à face avec… un loup. Il avait les babines retroussées en signe de prévention et de menace. Je reculai en entraînant Spock avec moi, le cachant sous mon ventre en fait. Ce n’est que lorsque je fonçai dans quelque chose de trop mou pour être un arbre que je compris que la menace ne venait pas de devant moi. Mais de derrière. C’était la Pleine Lune ce soir. Et ce que j’avais devant moi n’était pas un loup, mais un loup-garou.

La raison pour laquelle je disais que le danger n’était pas le loup-garou, c’est que je savais que ceux-ci ne s’attaquaient pas aux autres créatures. Mais surtout aux êtres humains. Or, c’était ce qui se trouvait derrière moi. Et avec ma chance légendaire ce serait…

- Allison… Ça fait longtemps! Lâcha avec amusement une voix que j’exécrais.

Et plus particulièrement en ce moment. Je me retournai d’un bond avec un grondement de colère et de rage, mais avant d’avoir pu attaquer je fus prise de court par l’autre loup présent.

Ce dernier bondit par-dessus moi pour charger Berkeley. L’homme fut renversé et en le voyant lever sa baguette, je réagis plus par instinct que par l’esprit, car ce que j’allais faire était stupide. Incroyablement stupide.

Je redevins humaine à la vitesse de la lumière je saisis ma baguette qui était par terre et…

- STUPÉFIX! Hurla mon exécrable ennemi.

Et je m’effondrai par terre, en entendant à la dernière seconde quelqu’un d’autre prononcer un nouveau « Stupéfix ».
Je revins brusquement à moi en inspirant profondément. Je me relevai alors d’un bond et m’apprêtais à remercier chaleureusement la personne qui se trouvait au-dessus de moi jusqu’à ce que… je remarque de qui il s’agissait.

- Toi! Grommelai-je en le bousculant par les épaules avec une fureur non-dissimulée. Qu’est-ce que tu fous ici!
- Je… commença Parkinson, mais je le coupai sans attendre qu’il termine de me répondre.
- Et où est passée l’autre? Que je le tue sur-le-champ!

Le Serpentard me regarda avec des yeux ronds en ouvrant la bouche et en la refermant. C’est alors que je remarquai ce qui se trouvait juste derrière lui.

- Malia! M’écriai-je en m’élançant pour m’écraser à ses côtés.

Elle était inerte et inconsciente. Un peu comme si… Non! Je ne le supporterais pas! Elle ne pouvait pas… C’était impossible! Je la secouai dans tous les sens, mais toujours rien de sa part. Je commençais à paniquer royalement, lorsque Parkinson grommela sur un ton grincheux :

- Mali n’est pas morte, idiote! Seulement inconsciente.

Je poussai un soupir de soulagement. Elle était en vie. J’étais en train de m’en réjouir, lorsque je pris conscience d’un petit détail auquel je n’avais pas apporté l’attention nécessaire. Il l’avait appelé « Mali ». Pourquoi? Pourquoi?!

Je me retournai immédiatement en direction du premier élève que j’avais détesté à Poudlard… et que je détestais toujours, et m’exclamai :

- Pourquoi tu l’as appelé Mali!
- Parce que ça me tentait et que je fais ce que je veux! Cracha-t-il. Je n’ai aucun compte à te rende, Lévesque.

Pas de « Sang-de-Bourbe » ni d’autres insultes du genre. Que se passait-il donc avec Parkinson? Et pourquoi avais-je le très net pressentiment qu’il venait juste de rougir? Une idée saugrenue prit place dans mes pensées. Non, ça ne pouvait pas… Non! Tout, mais pas ça! S’il-vous-plaît, non! Par pitié…

Soudain, un détail me revint et je me mis à tourner frénétiquement autour de moi. Mes yeux fouillaient les lieux avec une frénésie causée par l’inquiétude totale que je ressentais. Non, non, non! Bon sang, il était où?

- Al… Lévesque, qu’est-ce que tu fais? S’enquit le Serpentard, perdu.
- Mon chien! Mon petit chiot… soufflai-je avec désespoir, car je ne le voyais nulle part. OÙ EST-IL?! Hurlai-je en me tournant d’un bond vers le seul autre être humain conscient des environs. OÙ EST SPOCKY! Répétai-je avec encore plus de colère.

À mon plus grand étonnement Parkinson s’écrasa par terre, la tête dans les mains. Il commença à secouer la tête de gauche à droite, comme s’il était désespéré. Il marmonna :

- Je n’ai rien pu faire… Rien du tout… Et maintenant il sait… Il sait tout.
- De quoi est-ce que tu parles? Demandai-je sur un ton doucereux.

Mon ennemi d’école sembla trouver que ce ton-là était encore pire que l’autre (et avec raison), car il me jeta un coup d’œil soupçonneux avant de lâcher, la tête baissée :

- L’homme. Je n’ai pas pu l’arrêter. Enfin, sauf de vous faire du mal à Mali et toi. J’ai bien cru qu’elle allait l’avaler tout rond… Mais… je n’ai pas vu ton chien… avant qu’il ne soit trop tard.
- Que s’est-il passé? Grondai-je sourdement.
- L’homme s’est enfui… avec ton chien.

C’était le coup de grâce. Je m’effondrai par terre. Je ne pouvais plus le supporter, maintenant. Qui savait ce qu’il allait faire? Surement rien de bon. Mais que pouvait-il bien vouloir à un chien? À mon chien! La réponse se trouvait dans la question même. C’était mon chien. Et c’était pour ça qu’il était partit avec.

S’il touchait à un seul poil de mon chien il était un homme mort. Dix fois plutôt qu’une. Non, encore mieux! Il mourrait autant de fois que le nombre de membres de ma famille qu’il avait tué.

La rage était si ancrée dans mon cœur que je me demandais, du moins une petite voix dans ma tête (très faible) en fit la remarque, si j’arriverais à la dominer. Je tournai mon visage vers Parkinson et je crois bien que je l’effrayai, car il recula d’un pas.

- DIS-MOI IMMÉDIATEMENT LA RAISON POUR LAQUELLE TU AS APPELÉ MALIA « MALI »! hurlai-je à plein poumon.

Et pour dire franchement je n’avais aucune idée pourquoi c’était la première chose qui m’était venue à l’esprit. Après tout il y avait des choses plus importantes en jeu en ce moment, non?! Par contre, mon interlocuteur devint rapidement mal à l’aise. Il marmonna :

- Tu n’as pas besoin de le savoir et tu ne veux pas le savoir. Alors, maintenant, on ferait mieux de partir d’ici!
- Mais… voulus-je m’offusquer, mais il me coupa.
- Lévesque! C’est dangereux! Il pourrait revenir…
- Tu le connais? M’enquis-je, curieuse, quoique la rage m’habitait encore.

Il s’empourpra immédiatement et évita mon regard. Il se contenta ensuite de dire :

- Allons-y.

Et il se mit à marcher. Laissant le corps de Malia où il était. Je le retins par le bras avec un grondement et je grognai :

- Hors de question qu’on la laisse ici!
- Elle va très bien! Grommela-t-il. Mais ça ne sera pas le cas pour nous si on n’est pas partie quand elle se réveillera.
- De… quoi?! Comment ça?!

Il poussa un soupir et m’attrapa à son tour par le bras pour me traîner derrière lui. Étrangement j’avais l’impression que s’il avait eu le choix, il m’aurait plus poussée que tirée. Voire, il m’aurait laissé planter là. Mais pourquoi prenait-il cette peine? Je ne comprenais rien à rien… Et avec le million d’émotions qui luttaient pour prendre le dessus, j’avais bien des difficultés à réfléchir de manière cohérente.

- Regarde… Avec ce qui s’est passé il y a cinq minutes, je crois que je n’ai pas le choix de te le dire, mais… il ne faut pas que tu en parles. À personne.
- J’ai compris, affirmai-je en sentant mon ventre se nouer.

J’avais un mauvais pressentiment. Un très mauvais pressentiment. Je retins mou souffle lorsqu’il reprit la parole :

- Malia est une louve-garou.

Je ne m’étais pas du tout attendue à cette nouvelle. Mais alors là… Du tout! Il me força à accélérer et continua :

- C’est arrivé après Noël. Elle a été mordue par… son oncle. C’était un accident, mais le mal était fait. Elle était devenue comme lui.
- Mais… Mais… tentai-je, mais il me coupa.
- Elle n’a pas osé vous en parler et… je l’ai croisé pendant les vacances. Elle n’avait pas l’air en forme. Son mec venait de la plaquer et…
- Quoi?! Mal ne m’en a jamais parlé! M’exclamai-je, ahurie.
- Laisse-moi finir, Lévesque! Gronda-t-il en jetant un coup d’œil nerveux derrière lui. Bref, je l’ai croisé pendant les vacances. Et je connais beaucoup de choses sur les loups-garous, ils m’ont toujours fascinés d’une certaine façon. Enfin, peu importe. J’ai reconnu quelques caractéristiques chez elle. Et j’ai décidé de l’aider. Car sans vouloir me vanter, je suis très, très doué en potion.
- Oui, j’ai vu avec le polynectar, grommelai-je en croisant les bras.

Son visage se durcit et je me demandais bien pourquoi. J’aurais aussi voulu le questionner sur le pourquoi il avait fait tout ça cette fameuse soirée, mais il me coupa avant même que j’aie ouvert la bouche pour continuer son histoire :

- Donc, je lui ai concocté, depuis le début du retour en classe, la potion Tue-Loup. Ce qui la rend inoffensive, ou plutôt sous-contrôle. Elle contrôle son loup, contrairement à sans la potion. Je suis toujours resté avec elle pour m’assurer que personne ne la voit revenir de la forêt, ou ne la suive.
- Mais… Pourquoi est-ce qu’on est en train de s’en aller si elle a bu sa potion? Et qu’elle était inoffensive…
- Parce que l’autre idiot l’a fait se retransformer. Ce qui veut dire qu’en redevenant loup-garou, l’effet de la potion aura disparu. Cet idiot de Lockhart avait en parti raison. Le sortilège d’Homomorphus rend effectivement la forme humaine à un loup-garou transformé. Mais les conséquences après son terrible puisque l’effet est temporaire.

Je restai sous le choc pendant quelques instants. Les révélations que venaient de me faire Parkinson étaient tellement incroyables… Et avec ce qui se pas… n’y pense pas, me coupai-je moi-même.

- Comment est-ce que je peux être sûre que je peux te croire sur parole? m’enquis-je soudain avec suspicion.
- Tu n’auras qu’à demander à Mali…a lorsqu’elle reviendra vous trouver demain. Maintenant, on ferait mieux de vraiment se dépêcher. Et dans le silence.

C’était une manière comme une autre de me dire de la fermer. Je grommelai entre mes dents, légèrement insultée qu’il ait osé me dire ça. Pourtant la douleur commença bientôt à refluer en moi, augmentant à chaque pas supplémentaire qui m’éloignait de la forêt interdite. J’en avais marre de cette sensation. J’en avais marre de cette situation. Je songeai soudain à quelque chose et m’empressai d’attraper le Serpentard par la manche de sa robe pour l’arrêter. Il se retourna vers moi avec un ennui évidant et maugréa :

- Quoi?
- Tu ferais mieux de ne pas rentrer avec moi. Je suis un peu… dans les ennuis, en ce moment.

Il fronça les sourcils en me dévisageant, mais finit par hausser les épaules et s’éloigner dans une autre direction, me laissant seule. Dès qu’il fut suffisamment loin je me retransformai en loup, attrapai ma baguette qui était au sol et m’éloignai au petit trot en direction du Saule Cogneur. J’avais bien l’intention d’aller me réfugier à la maison hurlante.

Du moins, c’était ce que j’avais prévu jusqu’à ce que je tombe face à face avec mon parrain. Ce dernier croisa les bras devant lui et arqua un sourcil dans ma direction. Il dit alors :

- Salut, Allison.

Comment m’avait-il reconnu? À cause de ma baguette? Mais non, il faisait trop noir pour ça. Alors quoi?

- Peux-tu te retransform… commença-t-il, mais il s’interrompit en me voyant apparaître devant lui.
- Comment savais-tu que c’était moi?
- Un loup qui porte une baguette dans sa gueule. J’ai fait le lien avec un Animagus. Puis ensuite je me suis souvenu de la forme particulière de ton Patronus, ainsi que ce que tu avais dit. Je crois que c’était quelque chose comme « J’en étais sûre », me répondit-il avec un sourire moqueur.

Je maugréai quelque chose pour moi-même. Et en voyant son visage devenir plus grave, je compris immédiatement sur quel chemin il voulait se diriger maintenant. Mais je n’avais pas envie d’en parler. Le seul fait d’y penser me donnait les larmes aux yeux.

- Il faut qu’on parle, Allison.
- Non… Non, je ne peux pas! Soufflai-je en secouant frénétiquement de la tête.

Ses yeux verts s’assombrirent encore un peu et il afficha un visage désolé. Mais très inquiet. Il me prit alors par le bras et m’entraina vers le château.

- Tu n’as pas le choix, Allison. Tu ne peux pas garder tout à l’intérieur, sinon tu risques de faire un truc idiot.

Quel genre de truc idiot? Retourner dans le passé pour ramener ma famille avec moi? L’envie ne manquait pas, cela va sans dire! Mais je ne pouvais pas rendre leur sacrifice inutile. Sauf que la douleur… la douleur qui compressait mon cœur meurtri rendait la logique plus folle que réelle. Ou en d’autres mots ma logique avait pris une autre tournure.

Une fois que l’on fut au château il me conduisit jusqu’au bureau de la directrice. Non, je n’avais pas envie d’y aller. Du tout. Je freinai d’un coup sec, me déprit de sa poigne et croisai les bras en grondant :

- Je n’irai pas là-bas.

Mon parrain soupira et marmonna :

- Allison…
- Tu n’es pas mon père! M’exclamai-je avec des éclairs dans les yeux. Tu n’as pas à me donner des ordres!

Son visage se figea et je pus y lire beaucoup de tristesse. L’avais-je déçu? Si tel était le cas, ce n’était pas de ma faute! Je ne disais que la vérité. Toujours. Ou peut-être pas.

- Très bien, alors on va se contenter d’ici, soupira-t-il en se passant une main fatiguée sur le visage. Je voud…
- ALLI! Hurla alors la voix de mes trois meilleurs amis.

Rose me tomba littéralement dessus et m’envoya par terre, avec elle. Je lâchai un grondement et grommelai :

- Si tu pouvais éviter de me jeter par terre, ce serait bien, Rose…

Mon ton était plus froid que je ne l’avais escompté. Et à voir la manière qu’ils se figèrent tous, ils en comprirent beaucoup plus long que je ne l’aurais désiré. Enfin, sauf mon parrain, évidemment. Il ne me connaissait pratiquement pas.

Je vis les yeux de Rose regarder autour de nous et je sus immédiatement qu’elle avait compris que quelque chose clochait. Elle avait sans doute vu que Spock junior m’avait suivi. Et jamais il ne m’aurait délaissé. Or, il n’était pas là, à l’instant.

- Malgré que tes amis soient là, je voudrais que tu me dises ce que tu as fait ce soir. Et qui tu as croisé.
- Personne. Je n’ai croisé personne, affirmai-je en le regardant droit dans les yeux sans ciller.

Sauf Berkeley, Parkinson et Malia, mais ce n’était qu’un détail.

- Et qu’as-tu fait?
- Je suis allée voir Hagrid… commençai-je, mais il me coupa.
- Et tu appelles ça croisé personne! S’Exclama mon parrain avec colère.

Croyait-il que je lui avais menti? Bon, d’accord, c’était le cas. Mais je ne comptais pas Hagrid dans les personnes que j’avais croisées, car… eh bien, c’était moi qui étais allé à sa rencontre.

- Je ne dirais pas que je l’ai croisé puisque je suis allée chez lui, grondai-je en le foudroyant du regard. Et ensuite, je suis repartie. Sous mon autre forme. Dans la Forêt interdite. J’ai couru, couru et après je suis revenue. Il n’y a pas de quoi en faire tout un drame!
- Cette fois-ci peut-être, Allison! Mais il s’avère que tu aurais pu tomber sur des personnes pas très recommandables! Et si tu continues à agir de manière aussi irréfléchie…
- Oh, mais bien sûr! Lançai-je avec ahurissement. Comment puis-je être sotte à ce point… continuai-je en me tapant la main du front. Le grand Harry Potter n’a jamais rien fait d’irréfléchie, lui! Ajoutai-je ensuite avec sarcasme. J’aurais peut-être dû suivre son exemple!

Le regard sévère qu’il m’envoya me fit comprendre que j’étais allée un peu trop loin. Le problème, c’est que je m’en moquais éperdument. Mon cœur n’était habité que par la souffrance et la rancœur. Rien d’autre. Et puis j’étais seule. Personne n’attendait plus de moi que je sois sage et polie. Personne.

- J’ai appris de mes erreurs, m’assura-t-il.
- Attends une seconde, tu es sérieux, là? m’étonnai-je avec de grands yeux incrédules.
- Très sérieux, m’assura-t-il et je partis d’un rire sonore et incontrôlable.

Mes amis me dévisagèrent avec étonnement. Et je pouvais les comprendre. Mais je n’étais plus totalement saine d’esprit. Enfin, peut-être pas comme ça, mais je n’étais plus complètement en contrôle de mes réactions.

- Attends, une minute… Tout d’abord il y a eu la pierre philosophale, commençai-je à énumérer. Ensuite, le souvenir du jeune Voldemort et aussi le Basilic. Par après, ça été Pettigrow et un Retourneur de Temps, plus un loup-garou, etc. Après ça, le Tournoi des Trois Sorciers. Pis encore après, tu as commencé une rébellion. Ensuite ça été la chasse aux Horcruxes avec Dumbledore et finalement encore de la chasse, mais avec tes deux meilleurs amis. Tu appelles ça être réfléchie?

Il ne trouva rien à répondre et je relevai la tête avec une certaine condescendance.

- Maintenant, j’en ai assez de cette discussion.

Sur ces mots je me retournai et m’en allai. Sans rien dire de plus à mon parrain. Ni à mes amis.

- Allison! S’écria Harry, mais je décidai de l’ignorer.

J’avais conscience qu’il pourrait me suivre jusqu’à ma Salle Commune. Mais monter à mon dortoir lui serait impossible. J’entendis mes amis s’élancer à ma suite.

- Tu as menti à mon père, me chuchota soudainement Albus à l’oreille.

Je tressaillis et j’eus soudain l’envie très forte de me laisser tomber dans ses bras. Mais je devais me contenir. Je ne pouvais pas me permettre de flancher. Pas ici. Pas maintenant. Je pris une grande inspiration et grommelai :

- Je ne vois pas pourquoi tu dis ça.
- Allons, Alli! S’exclama Rose tout bas. On sait très bien que quelque chose s’est produit.
- Ne le dis pas, dans ce cas, crachai-je.

Ils durent rester surpris, car aucun d’eux ne prononça une seule autre parole. En fait, il était fort possible que je les avais vexés. Mais je n’étais pas d’humeur à être gentille. Mais alors là… vraiment pas.

- Si ça ne vous dérange pas, j’ai quelque chose à aller faire… ajoutai-je en tentant de m’éloigner d’eux.
- Tu n’iras pas, gronda Albus et il me saisit vivement par le bras, presqu’à m’en faire mal.

J’avais l’étrange impression qu’il savait exactement où je voulais aller et pourquoi. Son regard vert était beaucoup plus dur qu’il ne l’avait jamais été. Il me tint face à lui, réclamant que je le regarde dans les yeux. Mais je ne pouvais pas.
Sinon je craquerais et je me laisserais tomber dans ses bras en déversant toutes les larmes de mon corps. Et je n’en pouvais plus. Je n’en pouvais plus d’être à ce point… faible. Tout ça, c’était trop pour moi.
Ses mains se saisirent des miennes et il murmura sur un ton plaintif :

- Ne fais pas ça… Je t’en prie, Alli. Ne nous abandonne pas.
- Al, je n’ai pas le choix. C’est mon destin. C’est ce que la… commençai-je, mais il me coupa.
- Regarde-moi!

Je relevai les yeux et pour la première fois je remarquai que les siens étaient plus brillants à cause des larmes contenues. Je déglutis, mais ne flanchai pas.

- Je n’ai pas le choix.
- On a toujours le choix! Gronda-t-il en me secouant comme un pruneau. Tu te laisses aveugler par tes émotions, Alli! Tu ne peux pas nous abandonner. Tu ne peux pas m’abandonner.
- Tu t’en tireras mieux sans moi. Vous tous, dis-je en déviant le regard vers le sol. Je serai toujours dangereuse. Il y aura toujours quelqu’un qui voudra… qui voudra…

Je ne réussis pas à terminer ma phrase, car Rose bouscula Albus pour m’attraper elle-même par les épaules et me projeta contre le mur. Étrangement ce fut plus douloureux que je ne l’aurais cru. La douleur physique me permit un instant d’oublier mes soucis et je relevai un regard furieux sur elle. Regard qui s’évanouit aussitôt en voyant le sien. Si la force d’un regard pouvait tuer, je serais déjà six pieds sous terre depuis quelques secondes, sous terre en étant brûlé, écrasé, en un petit tas de cendre.

- Là, tu vas m’écouter, Allison! S’exclama ma meilleure amie avec une colère noire dans la voix. Je viens juste de saisir ce que mon cousin et toi discutiez. Et TU NE LE FERAS PAS! Tu ne te sacrifieras pas pour nous. C’est hors de question! On forme une équipe tous les quatre.
- C’est mon combat, pas le vôtre, grondai-je en essayant de la repousser.

Ce qui aurait normalement dû être possible, mais on aurait dit qu’elle avait une force surhumaine. Voyant qu’elle ne capitulait pas, je tentai d’abattre mes dernières cartes sur la table.

- Il a tué toute ma famille et tu voudrais que je reste là à rien faire? Lâchai-je en sentant les larmes monter. Il vient de me prendre mon chien, et tu veux que je l’abandonne?! Ajoutai-je en sentant la colère monter de plus en plus.
- Ce n’est pas ce que je te demande, Alli! Rétorqua-t-elle, encore plus en colère que la seconde précédente. Ce que je veux, c’est que tu prennes le temps de réfléchir. De réfléchir à un plan. Autre que te sacrifier. Car, quoique tu en dises, toi et moi on sait que tu n’as aucune chance.

J’aurais voulu secouer la tête et affirmer le contraire. Mais elle avait raison. J’aurais voulu nier tout en bloc et proclamer que tout allait bien. Mais ce n’était pas possible avec les larmes qui ruisselaient sur mes joues.

Je perdis soudain l’équilibre et m’affalai dans les bras de Rose. Celle-ci me serra étroitement contre elle, toute colère l’ayant quitté. Elle me chuchota :

- Là, là, ça va aller, Alli. On va lui faire payer, ce n’est qu’une question de temps.
J’aurais voulu y trouver du réconfort. Mais c’était impossible. Scorpius lâcha :
- Alors, là, je n’ai absolument rien compris à ce qui vient de se passer…

Rose leva les yeux au ciel et je marmonnai en me laissant tomber par terre :

- Je ne veux pas y aller.
- Tu ne veux pas aller où exac… commença Albus, mais sa cousine le coupa.
- Le dortoir. Tu ne veux pas aller au dortoir, car tu sais que ma mère va venir. Mon oncle ne peut pas, mais elle, si. Alors où?
- Quelque part où ils ne penseront pas à la chercher… avança Scorp. Pourquoi dans ma Maison? Je suis sûr que Ruby acceptera de l’héberger pour cette nuit.
- Excellente idée! S’enthousiasma Rose. Bon, Al, occupe-toi d’Alli, moi je vais aller chercher la cape d’invisibilité de James. Cachez-vous, tous les trois, en attendant.

Sur ces mots, elle détala. Al s’agenouilla alors par terre pour me prendre dans ses bras. Il me chuchota :

- C’est tellement injuste…
- Ne parle pas, Al. Je ne veux plus en parler. Je ne veux plus y penser.
- Alors… De quoi voudrais-tu parler?
- De rien, lâchai-je et j’approchai mon visage du sien.

Lorsque nos lèvres se touchèrent j’oubliai immédiatement tous les problèmes qui m’accablaient. Il n’existait plus que lui et…

- Ouh là! Prenez-vous une chambre! Lança Scorpius en se couvrant les yeux.
- Scorp, tais-toi! grondai-je.
- On devrait écouter Rose, avança Al.

Il se releva alors, moi dans ses bras et il se mit en route sans attendre notre réponse à Scorp et moi. Ce dernier le suivit sans rechigner et au final nous nous retrouvâmes tous les trois dans un placard à balais. Je grommelai :

- Un jour, il faudrait vraiment se trouver une meilleure cachette. Et un meilleur lieu de rassemblement.

Les deux autres hochèrent de la tête avec un sourire, mais ne prononçâmes pas un mot. Scorp sortit alors sa Carte et nous informa silencieusement que le père et la tante d’Al approchaient.

Ils passèrent devant notre placard sans s’y arrêter et dès que leur pas fut plus lointain, j’échappai un soupir de soulagement. Je n’avais pas envie de voir quiconque. Ou du moins personne qui risquait de me rappeler… N’y pense pas, m’obligeai-je en me mordant sauvagement la langue. La douleur me ramena à l’ordre et je me mis à réfléchir à autre chose. Il me fallait des réponses. Et à toutes celles que j’avais déjà s’ajoutait celle-ci : Pourquoi diable est-ce que Parkinson s’était assez inquiété de mon sort pour me venir en aide deux fois?

Je me souvins alors du dicton : Jamais deux sans trois. Et espérai soudainement qu’il n’y en aurait pas une troisième. Sincèrement, je n’en avais aucune envie. Me faire sauver par Parkinson deux fois, c’était déjà trop.
Il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond dans tout ça. Parkinson me sauvait la vie à plus d’une reprise alors qu’il n’y a pas si longtemps il me détestait à cause de mon « ascendance ». Puis il y avait le fait qu’il semblait connaître Berkeley. Je m’en souvenais maintenant. J’allais encore devoir mener mon enquête, apparemment…

Une vingtaine de minutes plus tard, on accueillit avec soulagement l’arrivée de Rose et James. Dès qu’ils se furent départis de la cape, ce dernier me fondit dessus et me saisit par les épaules.

- Est-ce que… ça peut aller? s’enquit-il avec des yeux pleins d’inquiétude.

Il me faisait vraiment l’impression d’un grand frère protecteur, soudainement. Et si j’avais été un peu plus dans mon assiette, j’aurais sans doute ri. Mais là…

- Non, lâchai-je alors qu’en fait je voulais dire oui, mais la vérité s’était échappée de ma bouche.

L’air entendu qu’afficha James ne m’échappa pas et j’aurais bien voulu le frapper, mais il me prit au dépourvu en me serrant contre lui. Il avoua alors, si bas que je devais être la seule à l’entendre :

- Ne refais plus jamais ça, Allison. J’ai cru que tu allais… tu sais. Et sans Albus, tu n’aurais pas pu revenir.
Je hochai gravement la tête et chuchotai sur le même ton :
- Je n’en avais pas l’intention sur le coup, mais il y a une vingtaine de minutes, si. Il a… Il a Spock.

L’air affligé qu’afficha alors l’aîné des Potter me transperça toute entière. Cela me rappelait trop l’énormité de la tragédie qui m’alourdissait les épaules. Tragédie qui m’était tombé dessus sans crier cette année et qui n’avait cessé d’augmenter en poids.

- Bon, on ne peut pas rester ici plus longtemps, affirma Rose. Je t’ai apporté ça, car je sais pertinemment que tu ne seras pas capable de dormir cette nuit, ajouta-t-elle en me tendant la lettre cryptée de ma mère et notre début de traduction.

Je la remerciai d’un sourire, mais James maugréa :

- Ouais et à cause de ça on a manqué se faire prendre la main dans le sac par mon père.
Ma meilleure amie leva les yeux au ciel et conclut :
- Scorp, Alli. Vous devriez y aller.

Je hochai tranquillement la tête, mais avant que j’aie pu me mettre la cape sur moi, Al me prit par la taille et m’embrassa fugacement sur les lèvres.

- Ne fais pas de… commença-t-il avant de s’interrompre. Alli ne peut pas y aller seule! Déclara-t-il ensuite en regardant les autres présents.
- Mais on ne peut… voulut rétorquer Scorp, mais il s’interrompit de lui-même. Mince, si elle a une vision.
- Je dois venir, renchérit Al en croisant les bras et en défiant tout le monde sauf moi du regard.
- Mais on a seulement une cape! Protesta Rose.
- Je peux utiliser un sortilège de Désillusion sur moi-même et Al utilise la cape, proposai-je.

Mon petit groupe acquiesça du chef dans la seconde et je ne pris qu’une seconde avant de lancer le sort. Albus se couvrit de la cape d’invisibilité et ensuite Scorp ouvrit la voie. Nous délaissâmes rapidement Rose et James derrière nous.

Tout au long du chemin menant à la Salle Commune des Serpentards, je ne pus m’empêcher de triturer entre mes doigts les parchemins. Allais-je finir par savoir ce que contenait la dernière lettre de ma mère? Ou est-ce que j’allais devoir me contenter de patauger dans le brouillard? J’optais pour la première possibilité, je n’accepterais jamais de laisser tomber. Jamais!

Lorsque nous arrivâmes finalement devant le passage, Scorpius chuchota :

- Bouchez-vous les oreilles, s’il-vous-plaît.

Je fis comme il le demandait et je supposai qu’Al en fit de même. Mais je n’avais aucun moyen d’en être certaine. Au bout d’une minute, la porte s’ouvrit et Scorp fit un petit signe discret pour nous inviter à entrer. Je retirai alors mes mains de sur mes oreilles et nous entrâmes à l’intérieur.

Malgré l’heure plutôt tardive, l’endroit grouillait encore de monde. Je ne repérai nulle part Parkinson parmi eux, mais je me doutais qu’il devait être dans son dortoir, ou encore il était reparti de son côté pour… je ne sais trop quoi.
Je dus faire des pieds et des mains, sans compter les torsions bizarres, pour éviter de me faire marcher dessus ou me faire foncer dedans. À un moment je jurerais avoir percuté quelqu’un, quelqu’un que je soupçonnais être Albus, car je n’avais vu personne à cet endroit.

Je réussis finalement à atteindre le passage menant au dortoir des garçons sans m’être fait repéré et aperçu Scorpius qui traînait vers moi (ou vers nous si Albus était présent quelque part aussi) une Ruby plutôt en colère. Ça s’annonçait mal pour nous.

En les voyant s’apprêter à s’engouffrer dans le passage, je m’empressai à prendre les devants. Au passage, je percutai de nouveau un obstacle invisible et j’entendis un grommelant très bas, mais je reconnus sans mal Albus. J’eus un demi-sourire tout en tâchant de garder une certaine distance.

Une fois que l’on fut finalement dans la chambre de Scorp je me positionnai dans un coin où je ne risquais pas de me faire marcher sur les pieds.

- Scorpy! J’exige des explications! MAINTENANT! gronda Ruby en renvoyant sa tignasse brune aux mèches rouges dans son dos, dans un mouvement plutôt colérique.
- Allison avait besoin d’un endroit caché pour cette nuit. Alors je l’ai amené ici. Mais ce serait plus sûr, si elle dormait dans ton dortoir avec Amy et toi, répondit calmement mon meilleur ami Serpentard.
- Oh! Lâcha ma nouvelle amie déclarée en ouvrant de grands yeux.
- Mais je ne suis pas seule, ajoutai-je en réapparaissant devant eux.

J’eus un nouveau sourire en coin en la voyant sursauter violemment.

- Ne refait plus jamais ça! S’exclama-t-elle en me foudroyant du regard.

Pourtant, l’instant suivant son visage se fit plus doux et c’est avec une voix possédant cette intonation qu’elle ajouta :

- Je suis tellement désolée.
- Je ne veux pas en parler, grommelai-je avec raideur et dureté.

Elle parut comprendre ma décision, car elle hocha de la tête.

- Amy ne sera pas un problème, assura-t-elle ensuite. Mais les deux autres? C’est à peine si elles peuvent me supporter! Soupira-t-elle en levant les yeux au ciel à la fin. Enfin, peut-être qu’au début c’était à cause de mon ascendance, mais maintenant je crois que c’est en partie parce que je leur ai rendu chacun de leur coup en étant encore plus vicieuse qu’elles.
- Ça ne m’étonne même pas! Affirmai-je avec un sourire un peu plus grand.
- Au fait… Qui est l’autre personne? Demanda Ruby.
- C’est moi, lâcha Al en retirant d’un coup sa cape d’invisibilité.

Cette fois, en la voyant sursauter comme ça, je ne pus m’empêcher d’éclater de rire. Bientôt imitée par Albus et Scorpius. Par contre, Ruby, elle ne trouvait pas ça drôle du tout.

- Tu vas me le payer, Potter! Rugit-elle.
- Tu comptes te mettre à dos toute la famille Potter, Shepherd? S’enquit mon petit-ami en haussant un sourcil. Et pourquoi je serais le seul à le payer? Je suis le deuxième. Alli, est la première, elle.

Je vis distinctement les yeux de ma nouvelle amie rouler dans leur orbite, mais elle concéda :

- Tu marques un point. Mais je n’ai rien contre ta sœur pour l’instant! Et si jamais… si jamais tu devais recommencer…
- J’en paierai le prix, lui assura Albus en souriant.

Elle hocha de la tête avec gravité avant de se tourner vers moi.

- Tu crois que tu pourrais… faire en sorte que les deux autres filles ne te voient pas?
- Non, mais je peux les menacer, proposai-je.
- Elles sont des Serpentards, protesta Ruby en fronçant les sourcils.
- Justement, ça ne devrait pas être trop… commençai-je, mais je m’interrompis en voyant Ruby pencher la tête vers l’avant en ayant l’air de dire « tu veux vraiment continuer? »

Je ravalai mes derniers mots et conclut en disant :

- Ça ne devrait pas être trop dur, car je sais déjà ce qu’elles n’aiment pas. Tu te souviens de l’Épouvantard en troisième année?

Un sourire sournois s’étira sur les lèvres de Ruby et je compris qu’elle savait à quoi je faisais référence. Certes, cette journée-là je m’étais peut-être évanouie à cause de mes visions, mais Rose, Al et Scorpius m’avaient tout raconté dans les moindres détails par la suite. Et comme j’avais une excellente mémoire.

Un peu plus tard, je me trouvais dans la chambre que partageaient Amy et Ruby avec deux autres filles. Comme je l’avais escompté, elles ne me posèrent aucune résistance et je pus donc m’installer confortablement à un bureau que les filles avaient installé dans leur dortoir.

Seulement éclairé par ma baguette à sa luminosité minimale, je tentais de traduire le message de ma mère. Autour de moi j’entendais les respirations calmes des quatre filles, prouvant qu’elles dormaient toutes profondément.
Je sortis alors ma Carte des Marcheurs d’Ombre pour regarder si Hermione et Harry étaient partis. À ce que je pouvais en voir, c’était le cas. Je retins un soupir de soulagement avant de me remettre dans ma traduction.

Il devait être dans les alentours d’une heure du matin, lorsque j’y parvins enfin. J’avais terminé de tout traduire. Absolument tout! J’étais tellement enivrée par ma victoire que je bondis de ma chaise. Celle-ci manqua s’écraser par terre avec fracas, mais je la retins à la dernière seconde en recouvrant mes esprits. Avec une certaine fébrilité, je relus les caractères et commençai à traduire réellement les mots. Après tout, je n’avais que relevé la traduction des caractères!

Au fil de ma traduction, je pus lire, avec des yeux ronds :

« Ma chère enfant,
Il m’aura fallu beaucoup de courage pour écrire ces quelques lignes! J’ai tellement peur que ça tombe entre de mauvaises mains et que certaines personnes s’en servent contre toi! Tu as un avenir si lourd qui repose sur tes épaules, ma chérie. Personne ne devrait avoir cette responsabilité… Tu me rappelles un peu ton parrain. Mais, bon, on ne parle pas de lui. Je dois me lancer. Mais c’est si difficile. Cette partie de ma vie me fait encore tellement souffrir…
Bon, comme tu l’as sans doute remarqué, car je te connais mieux que quiconque, ma chérie, il manque un passage dans la prophétie à ton propos. Avant de te servir la prophétie en son entier, je dois t’annoncer quelque chose. Quelque chose dont j’aurais dû te parler il y a un long moment, déjà. Tu n’es pas enfant unique, Allison. Tu as un frère aîné. Il est né le 28 octobre 2004. Très peu de temps avant toi, à vrai dire. C’est à peine quelques mois après la naissance de notre petit Alexander, que j’ai su que j’étais de nouveau enceinte. De toi, cette fois. Et c’est à ce moment précis que la prophétie a été lancée. Nous avons alors dû prendre une terrible décision. Terrible, mais nécessaire. Tu comprendras ce dont il s’agit, en lisant la prophétie en son entier…

Un enfant naîtra, Scorpion sera son signe,
Comme l’insecte, il sera digne,
De plonger le monde sous le malheur de son poison,
Ou poursuivra son chemin sans trahison,
De là surgira des ombres, un fantôme du passé,
Grands seront les pouvoirs de ce jeune être,
Grand sera le désir du serviteur au maître trépassé,
D’utiliser le Passé pour en faire son Présent et son Futur
Bélier et Gémeaux souffriront du départ de l’aîné,
Et ce dernier maintenant loin des parents deviendra parjure,
Avant de comprendre sa fausseté,
Mais si le contraire se faisait, la mort le prendrait,
Dans les méandres du temps, acharné sera le combat,
À la fin, un seul il restera,
Qui décidera de l’avenir de tous.

En ayant eu vent de cette information, nous ne pouvions plus le garder avec nous. Car sinon cela signifiait qu’il mourrait. Et on ne pouvait pas l’accepter. Nous savions déjà que nous risquions tous notre vie pour toi, Allison. Alors on refusait que notre premier enfant meure lui aussi. On ne voulait pas que tu restes seule. Nous l’avons alors envoyé en adoption, en demandant à ce qu’il conserve son prénom. Ils nous ont assuré que ce serait le cas. Ça m’a brisé le cœur, tout comme celui de ton père. Mais c’était la meilleure décision, nous le savions tous les deux. On ignore qui a adopté ton frère. Mais, une chose est sûre, il se trouve à Poudlard avec toi. Logiquement, il devrait être dans la même année que James. Je suis terriblement désolée de ne pas te l’avoir dit de vive voix. Mais garde cela aussi secret que possible. Pour ta sécurité et la sienne.
Ta mère qui t’aime »
Je n’en croyais pas mes yeux. C’était impossible! Complètement et irrévocablement impossible! Ça ne pouvait pas être lui! Mais c’était la seule explication qui pourrait expliquer que… Mais non!

Une seule personne me venait à l’esprit quand j’entendais le prénom Alexander. Et c’était… Parkinson. Tout collait. Il avait des yeux dans un croisement entre ceux de mon père et de ma mère, ses cheveux étaient identiques à ceux de mon père… Il avait le bon âge et surtout… le bon prénom. Mais c’était impossible! Je ne pouvais pas avoir ce gars-là pour frère! Non, non, non! Je ne l’accepterais pas. Mais je n’avais pas le choix. Je devais lui faire face. Car j’avais l’infime conviction que c’était exactement ce dont il avait voulu me parler lors de la fameuse soirée où j’avais manqué me désarticuler en bas des escaliers qui changent de direction.

J’étais tellement sous le choc que je manquai en tomber de la chaise où je m’étais rassise. Comment était-ce possible? Comment n’avais-je pas vu la ressemblance que nous avions auparavant? Car, oui, nous avions des traits communs. Mes amis l’avaient-ils déjà remarqué? Oh, pitié, faites que non!

Mes nerfs étaient tellement à vif que lorsque Ruby apparut à côté de moi je passai à deux doigts de lâcher un hurlement. La Serpentard marmonna avec des yeux fatigués :

- Qu’est-ce que tu fais?
- Et toi? répliquai-je, car je n’osais pas avouer ce que je venais de découvrir.
- Je me réveille tous les matins vers cette heure-là, va savoir pourquoi.

J’eus la vague impression qu’elle me mentait. J’arquai un sourcil inquisiteur et elle soupira :

- Très bien, je m’inquiétais pour toi et ça m’a réveillée. Contente?

Ça sonnait mieux. Je lui adressai un mince sourire et avouai :

- Je viens de faire une découverte. Énorme.

Son regard s’éveilla instantanément et elle me fit un signe empressée de la main qui demandait expressément des détails.

- J’ai un frère. Aîné. Et c’est Parkinson, lâchai-je d’un coup sans pouvoir me retenir.
- Tu as un… Attends! Quoi?! S’écria-t-elle à voix basse. Non pas lui, c’est… c’est impossible! Ajouta-t-elle, mais je voyais dans ses yeux qu’elle parvenait aux mêmes conclusions que moi.
- Incroyable, pas vrai? Grommelai-je en enfouissant ma tête entre mes mains.
- Incroyable?! Tu veux dire atroce, non? Rétorqua-t-elle. Ça ne pouvait pas plus mal tomber!
- Ne m’en parle pas, marmonnai-je.

Elle sembla réfléchir un instant, les yeux dans le vague. Pour ma part, mon cerveau allait à cent à l’heure. Cette fin de semaine c’était le match Serpentard contre Serdaigle. Parkinson ne faisait pas partie de l’équipe de Quidditch, mais il allait toujours soutenir son équipe, malgré la présence de Ruby dans cette dernière. J’espérais par contre pouvoir le coincer avant cette date. Il fallait que je mette les choses aux points. Car j’avais l’impression que lui était au courant.

- Tu vas le lui dire? S’enquit soudain Ruby, me faisant sursauter.
- Absolument, j’ai certaines choses à régler avec lui…
- Si tu veux je peux venir avec toi! affirma-t-elle en souriant.
- Je te remercie, mais je crois que c’est quelque chose que je dois faire seule, dis-je les yeux dans le vague. Une affaire de famille, ajoutai-je en faisant une grimace.

Mon amie Serpentard sembla comprendre, car elle m’offrit une grimace de sympathie. Car oui, il en existait de cette sorte.

Une vingtaine de minutes plus tard je réussis à convaincre Ruby d’aller se recoucher et que ça allait pour moi. Malgré le fait que c’était tout le contraire. J’avais l’esprit si occupé par mes pensées que je ne réussis pas à fermer l’œil une seule fois.

Lorsque le matin arriva enfin, je me jetai de nouveau un sort de désillusion et sortis en silence de la chambre. Tout en laissant un petit mot à côté de la tête de Ruby, pour la remercier encore une fois.

Je sortais tout juste de la Salle Commune des Serpentards, lorsque l’on me percuta de plein fouet.

- Merde, grommela quelqu’un et j’aurais reconnu cette voix entre mille.
Bon, certes, je fus aussi aidée par le fait que derrière moi il n’y avait personne qui aurait pu me foncer dedans.
- Allison? Ajouta soudain Al, indécis.
- C’est moi, affirmai-je.

Il m’attrapa alors par le bras avec la vivacité d’un chat et en moins de deux je me retrouvai sous la cape avec lui. Je laissai alors tomber mon sortilège, pour qu’Albus puisse me voir. Je me permis de me perdre quelques secondes dans ses yeux verts incroyables et c’est à peine si je l’entendis me demander :

- Ça va?
- Quoi? Dis-je en papillonnant des paupières pour me faire revenir à l’ordre.
- Je t’ai demandé si ça allait…
- Autant que je peux aller au vu des circonstances, marmonnai-je avec de la douleur dans la voix.

Son visage se durcit légèrement et il dit en me redressant le menton, car j’avais baissé la tête :

- Alli, je te promets qu’on va lui faire payer. Seulement, il ne le sait pas encore.

Sur ces mots, il m’invita à penser à autre chose. Tout d’abord il me prit par la taille d’un bras, tenant la cape de son autre main. Il nous décala ensuite de plusieurs pas pour qu’on ne soit plus dans l’entrée et… comme si tout allait comme sur des roulettes il m’embrassa.

Il s’avéra que c’était ce que j’avais besoin. Le contact de ses lèvres sur les miennes me fit immédiatement oublié tous les soucis qui m’accablaient. J’oubliai momentanément la mort de ma mère, celle de mes grands-parents ainsi que l’annonce que Parkinson était mon frère. Tout ça se vit reléguer aux oubliettes.

Environ cinq minutes plus tard, on arrêta en souriant. Je lui embrassai la joue et lui chuchotai :

- Merci, j’en avais besoin.
- Et tu crois que je n’ai pas apprécié chaque seconde, peut-être? Répondit-il avec un sourire moqueur.

Je lui frappai le bras en levant les yeux au ciel et le forçai à me suivre. Nous devions retourner à notre Salle Commune, puis à nos dortoirs avant l’heure des cours. Il était hors de question que je reste habillée avec mes vêtements de la veille si je le pouvais.

Cela prit beaucoup plus de temps que d’habitude, car Albus n’arrêtait pas de nous arrêter tous les trente mètres pour m’embrasser. Tantôt sur la joue, tantôt sur la bouche… d’autres fois dans le cou. J’avais bien essayé de lui faire reprendre son sérieux, mais il s’avérait que je n’avais pas envie d’être sérieuse. J’avais besoin de me relâcher. Beaucoup.

Nous venions tout juste de pénétrer dans la Salle Commune en retirant la cape de sur nous, lorsqu’une voix nous pétrifia surplace :

- Où étais-tu donc passée, jeune fille?

En levant mes yeux effrayés, je reconnus sans mal Hermione et…

- Ou peut-être devrions-nous dire « jeune gens » ? ajouta Harry en nous regardant froidement son fils et moi.

Tout ce que je réussis à faire, c’est de ravaler ma salive. Comment allais-je faire pour me sortir de ce mauvais pas? Étrangement la première chose qui sortit de ma bouche fut :

- Pourquoi vous ne m’avez jamais dit que j’avais un frère aîné!

Allez savoir pourquoi c’était la première chose qui m’était venue à l’esprit. Peut-être, car je trouvais injuste qu’ils me demandent de leur dire toute la vérité et seulement la vérité alors qu’eux-mêmes me cachaient tout un tas de truc? Ouais, c’était sans doute ça. En tout cas, les réactions furent diverses.

- QUOI?! S’étonna Albus en entrant dans mon champ de vision pour me dévisager.
- Je savais qu’on aurait dû le lui dire, grommela mon parrain en soupirant.
- Comment es-tu au courant? S’enquit Hermione sans tenir compte des deux commentaires précédent.
- Ma mère, fut ma seule réponse. Maintenant, je dois me préparer pour mes cours. Et je l’ai dit, je n’ai aucune envie de parler de ça, alors vous perdez votre temps. Quant à mon frère… Je vous en parlerai le jour où vous auriez décidé de me l’annoncer, ce qui veut dire, eh bien, jamais. Alors, à plus!

Sur ces mots je les dépassai sans demander mon reste et gravis les escaliers à toute vitesse. Une fois arrivée dans mon dortoir je manquai mourir asphyxier, car je me retrouvai emprisonné dans l’étau de trois paires de bras. J’en fus d’ailleurs surprise, car si je me souvenais bien, l’une des trois n’auraient pas dû être là. Et comme apparemment c’était le jour du parler franc-jeu, je lâchai :

- Mal, il faut que tu m’expliques pourquoi tu ne nous as jamais parlé de cette affaire de loup-garou.

Malia ouvrit les yeux si grands que l’on aurait dit une chouette effrayée. Peut-être que j’aurais dû y aller plus doucement, mais… soyons honnête, est-ce que ça aurait été aussi drôle? Bon en même temps c’était un sujet on ne peut plus sérieux, alors ce n’était pas vraiment le moment de rire…

J’entendis distinctement les hoquets des deux autres filles dans la pièce. Je me retrouvai rapidement libérée de toute entrave et Malia baissa enfin les yeux, en se reculant légèrement. Elle soupira :

- Il te l’a dit, n’est-ce pas?
- Oui, admis-je avec un sourire navré.
- Tout? S’enquit-elle et elle en semblait gênée.

Par son air je compris rapidement que peut-être que Parkinson ne m’avait pas vraiment tout dit. Qu’il avait omis plusieurs choses, en fait. Je m’apprêtais à répondre à mon amie, lorsque Rose s’exclama en croisant les bras :

- Qui a dit quoi à propos de loups-garous?
- Je voudrais bien le savoir aussi, maugréa Teena en jetant un regard scrutateur à Malia.

Mais j’y recelai un brin d’inquiétude. Elle était au courant de quelque chose. Mais de quoi exactement? Et pourquoi autant de personne me cachait des choses dans mon entourage? Je commençais à en avoir plus que marre de chercher des réponses!

- Tu devrais parler, affirmai-je en regardant Malia droit dans les yeux. Et, si je me fie à ton expression, non il ne m’a pas tout dit.

Mon amie soupira de nouveau et lâcha avec nervosité :

- Vous feriez mieux d’aller vous asseoir.

Malgré que je sache déjà la plus grosse et choquante révélation qu’elle avait à nous faire je me soumis à ses ordres. Je rejoins alors mon lit en tentant d’oublier le tiraillement qui me prit à la gorge en voyant l’un des jouets de mon petit Spocky qui traînait au pied de mon lit.

Dès que mes deux autres amies en eurent fait autant, Malia se tint debout devant nous. Elle se mit à faire les cent pas, les mains jointes derrière son dos. Au bout d’une minute elle démarra enfin son discours :

- J’aimerais que vous me promettiez de ne pas vous mettre en colère.
- Ça commence bien, marmonna Rose.
- S’il-vous-plaît, insista Malia en me jetant un coup d’œil nerveux.

Pourquoi me regardait-elle? J’étais déjà au courant de sa lycanthropie! Et je ne lui avais pas… Bon, je n’avais pas été très diplomate, mais quand même! Pas de quoi croire que j’en ferais tout un drame.

Malgré tout, je consentis à promettre avec les deux autres. Mais je le fis avec les sourcils froncés. Je craignais sincèrement que ce qu’elle allait me révéler (le bout que j’ignorais, bien sûr) ne serait vraiment pas agréable à entendre.

- Bon, ce qu’Allison est déjà au courant et qu’elle a appris cette nuit, c’est que… que je suis… je suis un… bégaya-t-elle et je pouvais lire la panique dans sa voix, elle s’interrompit un instant pour prendre une inspiration. Je suis un loup-garou, lâcha-t-elle ensuite en gardant le regard obstinément baissé.

En voyant l’air complètement surpris d’à la fois Rose et Teena, j’en conclus que ce n’était pas cette révélation là que connaissait cette dernière.

- Tu… Tu es… Tu es un… bégaya Rose sans pouvoir sans empêcher.

Teena sembla sur le point de dire quelque chose, mais se ravisa la bouche ouverte. J’ouvrais tout juste la bouche pour rassurer Malia, lorsque je fus interrompu par une Rose tonitruante :

- MAIS POURQUOI TU NE NOUS AS RIEN DIT?!

J’avais eu la même réaction intérieurement pendant la nuit, lorsque Parkinson m’avait appris la nouvelle.

- J’avais peur. J’avais peur de vous perdre! Lança Malia en relevant des yeux remplis de larmes contenues.
- C’est idiot! Grondai-je. Je ne t’abandonnerai pas pour si peu! Et en plus j’aurais pu… commençai-je avant de m’interrompre.

Teena n’était pas au courant pour mon côté Animagus. Malia l’était certes maintenant, mais… Oh, et puis, tant pis! Grommelai-je intérieurement.

- J’aurais pu t’accompagner! Continuai-je rapidement.
- Comm… Comment? Bredouilla Teena en me dévisageant.
- Animagus.
- Anima… Animagus?! S’écria-t-elle.

Je hochai positivement de la tête.

- Ça explique plusieurs choses, grommela-t-elle.
- Quand est-ce que c’est arrivé? S’enquit Rose en regardant dans la direction de Malia.
- À Noël, répondit cette dernière et elle se mit à nous raconter comment ça s’était produit.

Je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi horrifiant. Mais ça l’était. C’était pire que tout ce que j’avais pu m’imaginer. Elle nous expliqua ensuite comment Parkinson l’avait découvert. Et ensuite comment il l’avait aidé.

- Il a été très gentil avec moi, conclut-elle comme une excuse.

Et c’est là que je me mis à craindre le pire. Ce qui me venait à l’esprit était impossible. IMPOSSIBLE. Je me tordis les mains dans le dos lorsque je la vis rouvrir la bouche.

- Il y a deux semaines, environ, j’ai… il… On… bredouilla-t-elle en évitant soigneusement mon regard, et seulement le mien en particulier.

Pas de « on »! Non, pitié, surtout pas de « on »! la conjurai-je mentalement en sentant la panique enflée en moi.

- On s’est embrassé, lâcha-t-elle encore plus rapidement que son annonce de sa lycanthropie. Et depuis on sort plus ou moins ensemble. Mais pitié, ne m’assomme pas! S’écria-t-elle ensuite en joignant les mains devant elle en me suppliant, moi, du regard.
- Ce n’était pas mon intention… arguai-je, mais j’étais sonnée.

Et moi qui croyais que sa lycanthropie était l’annonce choquante… Apparemment je m’étais royalement trompée! J’ouvris la bouche pour ajouter quelque chose, mais m’interrompit. Était-il vraiment judicieux de lâcher ma propre bombe maintenant? Je n’eus pas à y réfléchir longtemps que la réponse s’imposa d’elle-même à mon esprit. Bien sûr que si.

- En parlant de Parkinson… soufflai-je en serrant légèrement les dents. Il est mon frère. J’ai réussi à décoder la lettre de ma mère.
- Tu as réussi? Vraiment?! Mais c’est fabu… commença Rose avant de s’interrompre brusquement. TON FRÈRE?!
Teena et Malia étaient tout aussi étonnée qu’elle apparemment, car elles me dévisageaient tous avec incrédulité.
- C’est ce que j’ai réussi à deviner. Elle a dit que j’avais un frère, de l’âge de James, qui s’appelait Alexander. Et le seul en sixième année c’est Parkinson. Et il ressemble à mes parents…

J’aurais vraiment voulu pouvoir le nier.

- Mais il a essayé de te tuer! Protesta Rose.
- Ce n’est pas vrai! Répliqua Malia avec colère. Il…

Mon regard enflammé la poussa à se taire. Je venais tout juste de remarquer l’heure. Nous risquions d’être en retard à nos cours si on ne partait pas immédiatement.

- On reprendra cette fabuleuse discussion ce soir. Là, on va être en retard.

Rose manqua perdre connaissance en jetant un coup d’œil pour voir l’heure et on s’empressa à rassembler nos livres avant de dégringoler les escaliers à toute vitesse. Et c’est à peine si nous ralentîmes dans la Salle Commune et dans les couloirs par la suite.

À l’heure du déjeuner, nous étions toutes si affamées, qu’Albus me demanda :

- Votre discussion devait être drôlement importante…?

Je grommelai quelque chose d’incompréhensible.

- Tu vas m’en dire plus à propos de Parkinson? S’enquit-il ensuite.

Je vins pour répondre, mais James me coupa :

- Quoi, Parkinson? Il te cause encore des problèmes? Gronda-t-il.
- Non, si ce n’est qu’il est mon frère.
- Je peux aller lui bott… commença-t-il avant de s’interrompre brusquement. Tu as dit quoi?!
- Alexander Parkinson est mon frère aîné, répondis-je en me cachant le visage dans les paumes de mes mains.
- Tu n’es pas sérieuse! Hurla-t-il.

Hurlement qui attira l’attention de Liam et de Dylan. Ces deux-là se tournèrent dans ma direction et la même question que James se faufila entre leurs dents, mais je levai la main en grondant :

- Pas la moindre envie d’en parler maintenant!

James afficha immédiatement son air boudeur habituel dans ce genre de situation, ou du moins pendant une minute. Après ce délai il recommençait à dire des stupidités avec ses deux acolytes.

Dès que j’eus terminé de manger, j’attrapai Albus par le col pour l’obliger à me suivre, au passage j’attrapai le bras de Rose et lui fis signe de soustraire Teena et Malia à la table et à leur conversation avec un Gryffondor de septième année.
Par la suite, sans me préoccuper des regards intrigués que l’on nous portait j’allai à la table des Serpentards. D’un ton sans appel, je lâchai :

- Scorp. Tu viens. Maintenant.

Ce dernier se releva avec des points d’interrogations dans les yeux.
Une fois à l’extérieur de la Grande Salle et dès que je fus certaine qu’ils me suivraient, je relâchai Albus et Rose.

- On peut savoir à quoi rime tout ce cirque? Grommela Al en se frottant légèrement la gorge.

Je ressentis un peu de culpabilité à l’idée d’avoir tiré trop fort, mais je me doutais qu’il ne m’en tiendrait pas rigueur. Surtout avec l’idée que j’avais à l’esprit. J’étais presque certaine qu’ils allaient adorés.

- Bientôt, répondis-je avec un petit sourire.

Sans compter, que mon idée me permettrait de penser à autre chose. Ce qui me laissait le droit de sourire. Car sinon… j’aimais mieux ne pas y penser.

Je les entrainai alors jusqu’à un placard à balai suffisamment à l’écart et dès qu’on s’y retrouva tous, légèrement pressé les uns sur les autres. Je dis :

- Malia, je me doute que tu aurais préféré garder ça pour toi. Enfin, pour Rose, Teena, toi et moi. Mais… je ne crois pas que ce soit bon que tu sois seule là-dedans. Et je ne compte pas Parkinson.
- Qu’est-ce que tu as derrière la tête? Souffla Malia, effrayée.
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Je ne répondis pas immédiatement. Il fallait d’abord que je mette au courant les deux personnes qui ignoraient encore le petit secret de mon amie. Je le leur avouai alors et comme je m’y attendais ils furent plus offusqué de ne pas avoir été mis au courant. Certes, ils étaient moins proches de Malia que Rose et moi, mais ils étaient tout de même amis.
- C’est hors de question que tu continues à passer tes Pleines Lunes seule avec Parkinson pour seule compagnie. Alors… on va venir avec toi.
- Mais c’est trop dangereux! Protesta-t-elle en ouvrant des yeux ronds d’incrédulité.
- Pas si on est sous forme animale! Avançai-je avec un sourire.
- Mais tu es la seule à être une Animagus, argua Rose. Alors comment veux-tu qu’on… continuait-elle, mais elle s’interrompit. Oh! Lâcha-t-elle et je compris qu’elle avait saisi ce que je voulais faire. Tu veux qu’on le devienne aussi, c’est ça?
- Oui, admis-je avec un grand sourire. Mais pas seulement pour Malia. Mais aussi à cause de moi… Vous me fréquentez tous de très près alors… il y a toujours des risques que je vous entraine malgré moi dans une vision. Donc, je serais plus rassurée si… si vous aviez un moyen de vous échapper.
Les autres hochèrent la tête et en voyant les lueurs de détermination dans leurs yeux, je compris qu’ils étaient prêts à tenter l’expérience.
- Mais il y a un problème… marmonna Rose. Tu as eu l’aide de McGonagall. Et ce ne sera pas notre cas, ajouta-t-elle. Comment est-ce qu’on va…
Je ne réussis pas à me préoccuper de la suite de sa phrase, car un frisson pour le moins intense venait de traverser de part en part. Ma main se posa d’elle-même sur le petit sac que je portais toujours en bandoulière et mes yeux se braquèrent à ceux d’Albus.
Nos doigts eurent le temps de se frôler avant que je ne sente la vision m’entraîner avec elle. Dans un endroit loin d’où nous nous trouvions.
Je compris immédiatement, en m’écrasant sur plusieurs corps, que quelque chose clochait.
- Aïe! Grommela Scorpius en me repoussant. Tu pourrais pas faire attention, Alli?
- Pourquoi on est par terre? S’étonna Teena.
- Oh, par la barbe de Merlin! S’écria Rose en me transperçant de son regard. Ne me dis pas que…
- Si, soupirai-je en me passant une main sur le front.
Je les avais entraînés bien malgré moi dans la vision. Sans doute étions-nous tous trop proche les uns des autres?
- Ça va rendre les choses encore plus compliqué, n’est-ce pas? Grommela Albus en se relevant.
- Probablement, admis-je.
- Une idée de l’année où on se trouve? S’enquit-il ensuite.
Je secouai la tête. Pour le savoir il faudrait sortir d’ici. Mais il était hors de question que nous sortions tous. Mais alors là, pas du tout. Je réfléchis à toute vitesse à ce qu’il convenait de faire, mais j’ignorais totalement ce qui serait au mieux. Je finis par soupirer :
- Bon, écoutez bien ce qu’on va faire. Vous allez rester ici le temps que j’aille voir dans qu’elle année on se trouve. Dès que je vais le savoir… je reviens vous chercher. Enfin, seulement si ce n’est pas dangereux. Al, Rose, Scorp? Suivez-moi sur la Carte.
Sur ces mots, je sortis rapidement cette dernière de mon sac et la tendit à ma meilleure amie. J’attrapai alors ma baguette et me jetai le sortilège qui éviterait que je sois reconnue.
- Sois prudente, me souffla Albus lorsque je posai la main sur la poignée de la porte.
- Promis, jurai-je en hochant la tête avec solennité.
Je sortis alors rapidement sans qu’il n’y ait personne. Je supposai donc que nous devions nous trouver pendant une heure de cours.
Je marchais depuis quelques minutes dans un silence étrange, lorsqu’une voix derrière mon dos me pétrifia surplace.
- Eh bien, eh bien… Que vois-je là?
Je me retournai brusquement et ne fut aucunement surprise de retrouver devant moi… face de crapaud. Alias, Dolores Ombrage. Je soupirai alors avec un ton un peu condescendant :
- Je dirais que vous voyez une élève, professeur.
Sa bouche large se pinça et elle afficha un air sévère.
- Que faites-vous dans les couloirs à cette heure-ci, Miss…? Demanda-t-elle en plissant les yeux légèrement comme si elle cherchait à me replacer.
Je remarquai qu’à ce moment-ci qu’il faisait nuit. Ça expliquait en tout cas pourquoi c’était aussi silencieux… Mais comment expliquer que je me trouvais ici?
- C’est l’histoire de Miss Ombrage à la face de crapaud qui ne voulait pas se mêler de ce qui la regardait, commençai-je à réciter avec un petit sourire.
- Qu’avez-vous dit?! Lâcha-t-elle d’un ton cinglant.
- Miss Crapaud ne voulait pas lui ficher la paix, alors Miss Icy n’avait plus qu’une solution. Lui faire fermer son pauvre clapet trop large, continuai-je sans perdre mon sourire.
- Ça suffit! S’écria-t-elle et elle sortit sa baguette.
Mais je fus plus rapide.
- Silencio! Lançai-je rapidement. Stupéfix!
Le corps mou d’Ombrage s’écrasa alors par terre avec un « pouf! » pas très gracieux et je ne pus m’empêcher de souffler :
- Miss Icy fit donc ce qu’elle avait à faire et le crapaud se retrouva par terre sans grâce.
Je jetai alors un coup d’œil autour de moi pour m’assurer qu’il n’y avait personne et manquai bondir dans les airs en retrouvant le professeur Dumbledore à trois mètres de moi.
- Vous ne devriez pas trop vous moquer, Miss Icy, me gourmanda-t-il.
- Vous ne m’avez pas oublié? M’étonnai-je.
- Bien sûr que non! Dit-il et je vis ses yeux pétiller d’amusement. Je n’approuve pas votre comportement, ajouta-t-il en baissant légèrement la tête pour me regarder par-dessus ses lunettes. Mais je dois admettre que j’aurais bien voulu lui fermer le « clapet » comme vous dîtes.
Je rougis jusqu’aux oreilles et il m’adressa un sourire. Il s’approcha alors un peu et me demanda :
- Votre ami, Mr Fangs, il n’est pas avec vous?
- Si, mais… Euh… J’ai entraîné quelques amis avec moi… sans le vouloir.
Il hocha la tête comme si cela ne le surprenait pas. Il ajouta :
- Vos pouvoirs se renforcent. C’est tout-à-fait normal que vous en soyez capable désormais. Bien, conduisez-moi jusqu’à eux. Et nous irons à mon bureau ensuite… Ignorez-vous pourquoi vous êtes ici?
- Je ne le sais pas, admis-je en soupirant tout en commençant à marcher.
- Nous trouverons bien ensemble, m’assura le professeur Dumbledore.
Il m’adressa un sourire rassurant et je sentis un poids quitter mes épaules.
Dès qu’on eut rejoint mes amis, ceux-ci, sauf Al, eurent tous un visage ahuri en voyant Dumbledore. Ce dernier eut un sourire amusé et nous fit signe de le suivre. Je pris par contre la précaution, avant de quitter le placard, de leur jeter le même sortilège que je m’étais lancée.
Une fois que nous fûmes tous dans le bureau du professeur, il nous invita à nous asseoir. Je m’apprêtais à dire qu’il n’y avait pas de chaises, sauf qu’il en apparut une pour chacun d’entre nous. Je le remerciai d’un signe de tête et me laissai tomber dessus. Pendant qu’on s’installait, le professeur Dumbledore alla s’installer à son bureau.
De son regard perçant il me demanda ensuite :
- Pourquoi pensez-vous que vous pourriez être ici, Miss Icy?
Je réfléchis un moment, profondément. Mais aucune réponse ne me venait.
- Je l’ignore, professeur. À ma connaissance… je ne sais pas, affirmai-je en me retenant de justesse de dire une bêtise.
Les sourcils de Dumbledore se froncèrent et il sembla réfléchir à son tour. Il murmura comme pour lui-même :
- Peut-être que cette fois-ci vous êtes là pour vous, Miss Icy. Vous trouvez-vous dans une situation qui semble sans issue?
Oui, marmonnai-je intérieurement. Et ça fait plusieurs mois que ça dure! Mais je savais que ce n’était pas de ça dont il parlait. J’allais répondre que je l’ignorais, lorsque Rose me coupa :
- Icy… commença-t-elle sur un ton prudent. Est-ce que tu crois que ça pourrait être en lien avec… tu sais? McGonagall… Animagus…
J’ouvris des yeux ronds et me rendis compte que c’était parfaitement censé. J’avais eu le frisson au moment précis où Rose nous demandait comment nous allions bien pouvoir nous y prendre parce que nous n’aurions pas l’appui de notre directrice.
- C’est ça! M’exclamai-je avec satisfaction. Professeur, sauriez-vous comment le McGonagall est devenue une Animagus?
- Bien sûr puisque c’est moi qui lui enseigner! Affirma Dumbledore avec un sourire, malgré que ses yeux se soient plissés. Pourquoi?
- Parce que… pour une certaine raison… nous voulons devenir des Animagi, affirmai-je en relevant le menton.
Il ne sembla pas surpris un seul instant. Mais à voir sa mine pensive il n’était pas certain de la réponse qu’il devait nous donner.
- Puis-je savoir pourquoi vous voulez faire cela?
Je lui offris mes raisons sans détour. Je savais qu’il avait déjà accepté la présence d’un loup-garou à Poudlard. Alors pourquoi pas un autre? Et de toute manière il n’était pas vraiment en position d’émettre une objection.
Lorsque j’eus terminé d’énoncer mes raisons, sa seule réponse fut :
- Je vois.
Et il reprit ensuite son air pensif. Je remarquai que Scorpius semblait légèrement gêné de se trouver là. Ce que je pouvais comprendre…
Au bout d’un moment qui me parut durer une éternité, Dumbledore annonça :
- Le professeur McGonagall est devenue une Animagus dans le but d’aller jusqu’au bout de son apprentissage de la métamorphose. Elle y était très douée, alors je n’ai émis aucune objection. Mais ce savoir ne vous aidera pas à obtenir ce que vous voulez.
En effet, cela ne m’aidait en rien. La seule personne qui pourrait prétendre à cette même envie c’était Rose. Mais il fallait encore trouver une excuse pour Albus, Scorpius et Teena. Par Merlin, que c’était compliqué!
- Toutefois, reprit le professeur. Je vous accorde que votre cause est juste. Ce qui me pousse à vous donner un coup de main, ajouta-t-il avec un sourire rayonnant. Et, je suppose, que avec ou sans mon aide ou celle du professeur McGonagall vous auriez tenté l’expérience (il n’avait pas tort), de ce fait il est préférable que je vous donne un coup de pouce pour éviter des incidents regrettables.
Il poussa un léger soupir et dit :
- Bien, lorsque vous irez voir le professeur McGonagall. Dites-lui bien ces mots « tout renard qui entre dans le poulailler n’a pas nécessairement envie de manger le poulet », elle comprendra.
Je l’espérais bien, car je n’étais pas certaine à cent pour cent de saisir quoi que ce soit.
- Ensuite, dites-lui bien qu’il vaut mieux superviser une entreprise insensée que la laisser se produire sans supervision et devoir ramasser les pots cassés à la fin, ajouta-t-il. Sans oublier « tout apprentissage, quel qu’il soit, peut toujours se montrer utile, que ce soit en toute légalité ou non ».
Je mémorisai du mieux que je pus ses paroles et je dis :
- Je les lui dirai.
- Et n’oubliez pas de dire qu’elles viennent de moi.
- Un petit quelque chose me dit qu’elle le saurait sans que je le lui dise, affirmai-je en souriant.
Il m’adressa un clin d’œil complice et annonça :
- Ce n’est pas que je n’apprécie pas votre visite, mais il vaudrait mieux que j’aille m’occuper du professeur Ombrage avant que quelqu’un ne la trouve. Ou lui marche dessus. Et j’ai beaucoup de travail.
Il jeta un coup d’œil à l’horloge et soupira profondément.
- Il est temps pour vous tous de rentrer, maintenant.
Je hochai tristement la tête et me levai. Mes amis en firent de même et je les pris tous par la main. En commençant par Albus. Je me concentrai alors longuement, ne prenant qu’à peine conscience que le professeur Dumbledore quittait son bureau.
Il fallait que je fasse attention, car nous devions apparaître pile poil au moment où on avait disparu du placard. Et c’était toujours ce genre de retour qui était les plus compliqués… et dangereux. Sans compter que nous étions beaucoup plus, cette fois. Pourtant mes efforts furent récompensés et nous retournâmes à notre époque.

L’atterrissage fut à nouveau brutal et nous nous effondrâmes encore les uns sur les autres.
- Il n’y a pas moyen que tu fasses ça plus délicatement? Maugréa Scorpius.
Je levai les yeux au ciel et lançai :
- Bon, on se revoit tout à l’heure. Je vais prendre un rendez-vous pour nous tous avec McGonagall.
Les autres hochèrent de la tête et je m’empressai à sortir pour retourner à la Grande Salle.
Je franchissais tout juste les portes lorsque je tombai sur celle que je cherchais.
- Professeur! Lançai-je rapidement alors qu’elle me dépassait.
- Oui, Miss Lévesque?
- Il va falloir qu’on parle, professeur.
Elle poussa un profond soupir, mais hocha néanmoins la tête.
- Très bien, venez à mon bureau ce soir à dix-neuf heures, dit-elle.
Et sur ces mots elle s’éloigna sans rien ajouter. Elle faisait réellement une coupure. Elle ne voulait plus du lien qui s’était construit entre nous. Et ça m’attristait, car jusqu’ici j’avais toujours pu compter sur son soutien.
Dès que j’eus rejoins mes amis je leur dis :
- Ce soir, on se rejoigne tous devant le bureau de McGonagall. Pour dix-neuf heures.
- D’accord. Mais maintenant tu ne voudrais pas nous parler de cette histoire avec Parkinson? S’enquit Scorpius.
- Je croyais avoir dit que je ne voulais pas en parler… maugréai-je.
- Tu ne l’as dit qu’à James jusqu’à maintenant, affirma Rose et je lui lançai un regard noir.
Je poussai un soupir, mais après une petite minute je lâchai :
- Nous en parlerons ce soir avant d’aller voir McGonagall. Je n’ai pas envie de le raconter plus de fois que nécessaire, alors on attendra James.
Cela sembla les contenter, car ils ne me posèrent pas d’autres questions. Nous nous rendîmes donc dans un certain silence jusqu’à notre prochaine classe. Je jetais parfois des petits coups d’œil en arrière dans l’espoir d’apercevoir… mais c’était impossible. Il n’était plus là. Et je ne pouvais rien faire pour lui. Je me demandais aussi où était passée Ana. Je ne l’avais pas vu depuis un sacré bout de temps…
Lorsque le soir arriva, cela ne prit pas cinq secondes après le diner que je me fis attraper par le bras et tirer dans la direction opposée à celle que j’avais l’intention d’emprunter.
Je reconnaissais très bien la main qui exerçait une pression sur mon bras. James. Je poussai un soupir et grommelai :
- Tu sais que tu aurais simplement pu me dire que tu voulais me parler, hein?
- J’aimais mieux ne pas prendre la chance que tu t’enfuies.
- Merci de la confiance! Grinçai-je en levant les yeux au ciel. Je t’ai dit tout à l’heure qu’on allait…
- Je sais! Me coupa-t-il. Mais avec toi, il vaut mieux prendre des précautions.
Je retins quelques remarques acerbes qui me venaient à l’esprit et me laissai guider jusqu’à… Eh oui, encore un placard à balai.
- Il faudrait vraiment qu’on trouve mieux que ça! Soupirai-je.
- Pour le moment ça fait l’affaire, répliqua James.
Je poussai un nouveau soupir tandis qu’il me faisait rentrer sans ménagement dans le placard à balai. Où j’eus la surprise de découvrir que tout le monde s’y trouvait déjà. C’est-à-dire Albus, Rose, Scorpius, Teena, Malia, Liam et… Dylan? Qu’est-ce qu’il foutait ici?
James referma rapidement la porte sur nous et il me regarda en croisant les bras.
- Maintenant, tu parles, Allison. Et n’oublie aucun détail.
Je grommelai quelques mots pour moi-même en le foudroyant du regard, mais je finis par prendre une grande inspiration pour me calmer et leur révélai tout ce que j’avais appris dans la lettre de ma mère. Absolument tout.
- Qu’est-ce que la prophétie entend par « parjure »? s’enquit James dès que j’eus terminé.
- Je n’en suis pas certaine, mais… je crois qu’il connaît Berkeley. Je crois que c’est à cause de lui que ce dernier a pu pénétrer dans l’école à plus d’une reprise, répondis-je en frissonnant.
- C’est impossible! S’emporta Malia. Il n’irait pas jusque-là… Il…
- Mal, je ne crois pas que tu as voix au chapitre, grondai-je. Pas sur ce coup-là. Tu es peut-être avec lui, mais au moins reste neutre, la coupai-je en retenant un grondement.
Elle se replia sur elle-même et je me sentis coupable. Je n’avais pas à me retourner comme ça contre elle. On ne pouvait pas toujours choisir où nous emmenait notre cœur. Je pris une grande inspiration et lâchai :
- Pardonne-moi, Malia. Je suis sur les nerfs ces derniers temps.
- Avec raison, m’assura Albus en me prenant la main.
Je la serrai avec reconnaissance et marmonnai :
- J’ai l’intention de mettre Parkinson au pied du mur en fin de semaine. Pendant le match Serpentard-Serdaigle.
Je vis la bouche de James s’ouvrir, mais je le coupai avant qu’il n’ait prononcé un seul mot :
- Je vais le faire seule. C’est une histoire de… de famille.
Ce mot avait encore de la difficulté à traverser ma bouche. Surtout quand il était question de Parkinson, en fait.
- Bon, je crois qu’on en a fini… dis-je avec soulagement.
- Non, argua James. Il faut parler de… l’autre chose.
- Alors, ça, non! Grondai-je. Pas aujourd’hui, ni demain, ni jamais! Je n’en ai pas envie.
- Eh bien, ce dont tu as envie n’entre pas en ligne de compte! S’écria l’aîné des Potter avec colère. Ce dont tu as besoin, si!
- Mais j’ai autre chose à faire! M’exclamai-je en regardant l’heure.
Il était bientôt dix-neuf heures.
- Tu vas quelque part? s’enquit Liam en fronçant les sourcils.
- J’ai une rencontre avec McGonagall, affirmai-je.
- Tu mens, répliqua James en plissant les yeux.
- Absolument pas! Protestai-je avec véhémence.
J’avais seulement soustrait le fait que je n’y allais pas seule pour cette fois.
James leva les yeux au ciel, mais accepta de me laisser sortir. Il s’éloigna alors en compagnie de Liam et Dylan dans la direction opposée à celle que je devais prendre avec mes amis.
Dès que nous fûmes sûrs à cent pour cent qu’ils étaient partis, on s’empressa de se diriger en direction du bureau de la directrice. Il manquerait plus que nous arrivions en retard!
On s’apprêtait tout juste à gravir le passage, après que j’eus donné le mot de passe que McGonagall m’avait transmis durant le diner, lorsqu’une voix dans mon dos me figea :
- Alors, comme ça vous y allez tous, hein? Grommela James.
Je me retournai brusquement, comme mes cinq amis et retrouvai le frère d’Al les bras croisés et les sourcils froncés.
- Qu’est-ce que vous faites? S’enquit-il.
- Ça ne te regarde pas! Cracha Albus.
- Oh que si! Puisqu’il y a deux personnes de ma famille dans le lot!
Je poussai un soupir découragé et m’apprêtais à livrer une excuse bidon, mais je fus prise de court par Malia.
- Ils le font pour moi, James, souffla-t-elle. À cause de… tu sais…
James parut immédiatement comprendre et son air s’adoucit.
- Vous voulez faire comme mon grand-père paternel et ses amis, c’est ça? Devenir des Animagi… demanda-t-il.
- C’est mon idée, admis-je.
- Alors, je veux en être! Ça toujours été plutôt dur sur ma conscience de la laisser s’en aller toute seule.
Malia rougit jusqu’aux oreilles et grommela :
- Je n’ai pas besoin de personne!
James ricana et lâcha avec un sourire moqueur :
- C’est pour ça que tu traînes avec Parkinson, peut-être?
- James, tais-toi! soupirai-je en voyant les yeux de Malia se mettre à lancer des éclairs. Mais viens, si ça te dit…
L’intéressé m’adressa un sourire rempli de contentement et c’est comme ça que nous retrouvâmes à être sept au lieu de six à attendre devant la porte de la directrice.
Lorsque celle-ci l’ouvrit, elle sursauta violemment et s’exclama :
- Miss Lévesque je croyais que nous devions seulement parler toutes les deux!
Son ton semblait à la fois en colère, accusateur et… déçu? Je n’en fis pourtant aucun cas, car nous avions quelque chose d’autrement plus important à discuter. Je me contentai de répliquer :
- J’ai seulement dit qu’on devait discuter. Je n’ai pas précisé ce qu’englobait le « on ».
Elle poussa un soupir découragé qui me rappela le mien de la minute auparavant.
- Est-ce que vous nous laissez entrer? C’est important.
Elle marmonna quelque chose pour elle-même que je ne réussis pas à saisir elle finit par nous laisser passer. Sans attendre elle alla s’asseoir à son bureau et en retirant ses lunettes demanda :
- Que voulez-vous, vous tous?
- On veut… Ou plutôt, ils veulent devenir des Animagi comme moi, professeur.
En la voyant se redresser comme prête à me sermonner vertement ou à m’engueuler, je crus bon de la couper pour lui présenter mes raisons. Elle m’écouta de mauvaise grâce.
Dès que j’eus terminé, elle lâcha :
- C’est non, Miss Lévesque. J’ai déjà risqué beaucoup avec vous, hors de question que je prenne le même…
- Mais c’est important, professeur! La coupai-je en sentant le froid s’installer dans mon cœur.
- J’ai dit non, Miss Lévesque.
Je grommelai quelque chose entre mes dents serrées pour éviter de faire un scandale dans le bureau, mais je sentais la colère bouillonner en moi. Je serrai les poings et lâchai sans douceur :
- Le professeur Dumbledore m’a dit de vous dire quelques mots.
- Le prof… Le professeur… Le professeur Dumbledore? Bredouilla la directrice en me dévisageant avec des yeux ronds et anormalement humide.
- Je l’ai rencontré pour la deuxième fois pas plus tard que ce midi. La première fois j’étais seulement avec Albus, mais là… J’étais avec tous ceux présents sauf James.
Ses mains tremblèrent un instant et elle replaça ses lunettes avec fébrilité en me demandant :
- Que vous a-t-il dit?
- En premier lieu on lui a fait part de notre projet, professeur! Commença Rose.
- Et il ne l’a pas trouvé mauvais, ajouta Scorpius en croisant les bras.
- Il trouvait que c’était une bonne idée au vue des circonstances, renchérit Albus.
Je pris une courte inspiration avant de me lancer :
- Il a dit et je cite : « Tout renard qui entre dans le poulailler n’a pas nécessairement envie de manger le poulet. », ensuite il a ajouté ceci « Il vaut mieux superviser une entreprise insensée que la laisser se produire sans supervision et devoir ramasser les pots cassés à la fin. » Puis il a conclu le tout avec ça « Tout apprentissage, quel qu’il soit, peut toujours se montrer utile, que ce soit en toute légalité ou non ».
Elle afficha un air si profondément surpris et triste à la fois que je me sermonnai de ne pas avoir fait preuve de plus de délicatesse. Après tout je lui transmettais des paroles d’un ancien collègue et ami mort de nombreuses années plus tôt de la pire manière qui soit.
Elle finit par lâcher en un soupir et en se massant le front :
- Lequel d’entre vous est un loup-garou?
Malia rougit violemment et baissa honteusement la tête vers le sol.
- N’ayez crainte, Miss McDonald, la rassura sur un ton doux McGonagall. Je n’ai pas l’intention de divulguer cette information. Et ce pour plus d’une raison, ajouta-t-elle en se massant de nouveau les tempes. Depuis combien de temps… Quand est-ce que c’est arrivé? S’enquit-elle ensuite.
- Pendant les vacances de Noël.
Un air compatissant traversa l’espace d’un moment les traits de la directrice, mais la fatigue la rattrapa rapidement. Elle poussa un nouveau soupir et conclut :
- J’accepte. Ne serait-ce, car si le professeur Dumbledore le préconise, il doit y avoir une bonne raison. Ensuite, je ne pourrai pas utiliser le Retourneur, cette fois. Alors il nous faudra faire sans.
- Je peux toujours servir de retourneur, professeur, avançai-je en souriant.
Elle sembla y réfléchir un moment et finit par hocher de la tête.
- Très bien, nous le ferons ainsi. Mais seulement la première semaine. Je tâcherai de tout vous apprendre pendant le mois de mars. Et je trouverai tous les ingrédients nécessaires. Lorsque la Pleine Lune de mars sera là… Nous devrions avoir vu tout ce que nous avons à voir. Surtout si Miss Lévesque accepte de vous aider dans les devoirs que je vous donnerai.
- On va avoir des devoirs? S’étonna James.
- Oui, dit le professeur McGonagall sur un ton sec. Si cela ne vous plaît pas vous n’aurez qu’à ne pas venir, Potter, grommela-t-elle ensuite.
- Je vais venir, affirma-t-il.
Elle poussa un soupir qui me parut dépité et je pouvais la comprendre. James n’était pas toujours de tout repos.
- Je vais les aider avec leurs devoirs, lui assurai-je.
- Très bien, lâcha-t-elle avec soulagement. Les cours se feront pendant toute la fin du mois de février et pendant la bonne majorité du mois de mars. Ils se donneront de treize heures l’après-midi à vingt-et-une heure le soir. Alors veillez à vous amener une collation. Vous me rejoindrez ici et Miss Lévesque veillera à nous conduire au bon moment. Ce sera très difficile. Surtout que vous êtes plutôt en grand nombre… Miss Lévesque, je compte sur vous pour me donner un coup de main, puisque vous n’aurez pas le choix d’assister de nouveau aux leçons.
- Je le ferai, affirmai-je.
- Bien, dans ce cas. Nous commencerons dès demain. Je vous laisserai une journée de fin de semaine de libre. Ainsi que les soirs où il y aura vos duels, pour ceux qui participent. Ou plutôt, nos rencontres ne dureront que de treize heures à dix-neuf heures. Est-ce que cela fonctionne pour vous?
- Oui, affirmèrent tous mes amis, malgré la légère tension que je devinais chez Teena.
Elle se trouvait déjà pas mal débordé avec les B.U.S.E et voilà qu’on ajoutait autre chose.
- Bon, maintenant, veuillez partir. J’ai du travail à faire, et plus particulièrement du travail à cause de vous sept.
Le soupir qu’elle poussa au moment où nous franchîmes la porte de son bureau me parvint distinctement aux oreilles.
- Le sort en est jeté, lâcha Rose. D’ici peut-être quelques mois nous seront des Animagi…
- Et je crois savoir quelle forme on va prendre… ajouta Scorpius. Vous vous souvenez de nos Patronus?
- Comment oublier! Lança Albus.
La discussion s’arrêta là et nous nous promenâmes un moment dans le château en discutant tranquillement de tout ce que cela pourrait nous apporter.
Les jours suivants avant la fin de semaine furent plutôt épuisants entre les cours de la journée et les cours du soir, nous avions d’autres choses à faire, entre autre, nos devoirs, les entraînements de Quidditch et sans compter qu’à chaque moment libre que j’avais je me lançais à la chasse au Parkinson. Mais pas moyen de le trouver! C’était vraiment énervant, car j’avais besoin de lui parler. Vraiment. Et cette simple constatation me rendait à la fois malade et effrayée. Chose que je détestais particulièrement.
Lorsqu’arriva enfin le match de Quidditch je me sentie enfin calme. Car là, il n’aurait pas d’autre choix que d’y aller. Je le savais. Il ne pourrait pas me fuir à cet endroit, pas avec la foule qu’il y avait toujours.
Dès que nous arrivâmes au gradin, nous nous y installâmes. Rose était en train de se tordre les mains et avait du mal à tenir en place. Comme chaque fois que nous allions à un match de Serpentard.
- Rose, calme-toi! maugréa Albus en soupirant de découragement.
- Il a raison, Rose, Scorpius n’est pas idiot. Il sait faire attention. Contrairement à moi, renchéris-je alors qu’elle s’apprêtait à rétorquer quelque chose.
- Mais…
- Rose! Grondai-je. Tu commences à agir pathétiquement, là.
Ma remarque la fit se taire immédiatement.
- Je m’en souviendrai pour la prochaine fois, affirma Al en me souriant.
- Il ne vaudrait mieux pas, gronda Rose en le foudroyant du regard.
Ça remarque ne fit qu’étirer encore plus le sourire de son cousin.
- Plus il vieillit et plus il devient comme James, c’est horrible! Soupira Rose. C’est peut-être à cause de toi! argua-t-elle en me pointant du doigt. Tu as une mauvaise influence sur lui.
- Que veux-tu, ce n’est pas de ma faute si j’attire toujours les problèmes! Dis-je en souriant, car Albus avait brusquement perdu le sourire à la mention de son frère.
C’était incroyable comment ces deux-là pouvaient bien s’entendre une fois sur dix seulement, alors que l’un comme l’autre n’hésiterait pas à se jeter dans une bagarre pour aider l’autre dans le besoin. C’était à n’y rien comprendre…
Le silence s’installa entre nous et ce fut bientôt l’entrée des joueurs des deux équipes. On se retrouva à les encourager comme tout le monde autour. Quoique pour nous on encourageait surtout Scorpius et Ruby. On souhaitait à la fois la défaite et la victoire des Serpentards pour la même raison. À cause de Scorp et Ruby. On voulait qu’il gagne, mais en même temps on préférait ne pas avoir à jouer contre eux lors du prochain match.
Dès que le match commença je me faufilai hors de ma rangée dans l’intention de rejoindre clandestinement les gradins où se trouvaient tous les Serpentards. Al me retint par le bras juste avant que je ne passe devant lui et me souffla :
- Bonne chance.
Je le remerciai d’un sourire entendu avant d’afficher à nouveau un air neutre.
Je me glissai alors entre les rangées, sans me préoccuper des commentaires frustrés de ceux dont je privais de la vue sur le terrain.
Dès que j’eus enfin atteint le coin des Serpentards je me mis à chercher Parkinson des yeux. Et je le trouvai rapidement. Mais malheureusement, lui aussi m’aperçut. Et il s’empressa de se lever et de détaler.
Je me lançai sans attendre à sa poursuite, me moquant éperdument des personnes que je bousculai sur mon passage. D’ailleurs mon « frère » ne semblait pas s’en préoccuper non plus. Ça devait être de famille!
Il atteignit le bas des gradins bien avant moi, mais il était quand même à portée de voix. J’hurlai donc avec colère :
- PARKINSON! TU FERAIS MIEUX DE M’ATTENDRE, SINON TU VAS LE REGRETTER!
Mais bien entendu il ne m’écouta. Apparemment, être têtu était aussi une affaire de famille. Borné, même. J’accélérai le plus possible, mais je devais prendre garde à ne pas m’enfarger, car sinon il réussirait à me distancer.
Une fois que j’eus atteint à mon tour le bas des gradins je pus enfin accélérer pour tenter de le rattraper. Mais il était déjà beaucoup plus loin en avant. Je me forçai alors à augmenter encore de vitesse malgré que mes jambes commencent à m’élancer sérieusement.
Au bout d’un moment j’eus la surprise de constater qu’il se dirigeait vers la Forêt interdite. Pourquoi? Croyait-il que j’aurais peur d’y aller? Non, impossible. Il m’y avait trouvé la dernière fois qu’on s’était vu.
J’accélérai encore un peu, car dès qu’il franchirait le couvert des arbres, je risquais de le perdre définitivement. Et je ne pouvais pas l’accepter. J’avais besoin de réponse. Et de confirmations.
Malheureusement il parvint à se glisser entre les arbres avant que je n’aie eu la possibilité de le rejoindre. Une chose était sûre, Parkinson avait une excellente endurance!
Une fois dans les bois j’en eus marre de courir sur deux jambes. Je n’en pouvais plus et j’avais perdu sa trace. Et comme il connaissait déjà mon petit secret pour m’avoir vu me transformer l’autre nuit, je décidai qu’une deuxième fois ne changerait pas grand-chose. Je laissai alors tomber ma baguette par terre et me transformai dans la seconde avant de récupérer cette dernière dans ma gueule par la suite.
Je reniflai alors l’air ambiant et repérai rapidement l’odeur de Parkinson. Je m’élançai alors dans sa direction avant de brusquement m’arrêter une minute plus tard. J’avais perdu son odeur! Mais comment était-ce possible?
C’est alors que je le repérai. Le coyote. Qu’est-ce qu’un coyote foutait dans la Forêt interdite? Y en avait-il seulement dans le coin? J’avais un sérieux doute sur cette possibilité. C’est en croisant son regard que je compris quelque chose. Ce n’était pas un coyote. Pas un vrai en tout cas. Car ses yeux… ils étaient bleus-gris. Un bleu-gris que je ne pouvais pas manquer. C’était la même couleur que celle des yeux de la personne que je cherchais.
Je poussai un grognement et m’élançai dans la direction du coyote. Ce dernier détala sans demander son reste, mais je ne tardai pas à le rattraper. D’un bond audacieux je le plaquai au sol, je ne tins pas compte de son grondement hargneux et je redevins humaine.
- Allez, à ton tour, maintenant, Parkinson! Grondai-je, en colère. On a des choses à se dire!
Il se releva de mauvaise grâce et redevint humain dans la seconde. La première chose qu’il fit alors fut de me fusiller du regard et de lancer :
- Qu’est-ce que tu me veux, Lévesque?!
Je me retins pour ne pas lui cracher au visage et je lâchai :
- Je sais. Je suis au courant.
- Au courant de quoi? Grommela-t-il, mais je perçus de l’angoisse dans ses yeux.
- De plusieurs choses, affirmai-je. Par quoi veux-tu que je commence? Par le fait que tu sors plus ou moins avec l’une de mes amies? Ou que tu as servis d’espion au compte de celui qui a tué ma mère… Ou devrais-je dire… « notre » mère? Hein, ne viens pas me dire que tu n’étais pas au courant que tu étais mon frère, car je ne te crois pas!
Chacune de mes affirmations le fit pâlir un peu plus. Il se mit à piétiner surplace, comme s’il était indécis et nerveux. Il poussa alors un soupir et affirma :
- Tu as raison. Pour tout. Et la seule raison pourquoi je sors « plus ou moins » avec Mali, c’est à cause de toi.
- Moi?! Grommelai-je.
- Oui, toi, Allison! Gronda-t-il. Je sais parfaitement que je n’ai pas été… très agréable avec toi. Et c’est pour ça que j’ai refusé d’admettre que je… Enfin, ce n’est pas important! Marmonna-t-il.
- Pourquoi tu ne m’as rien dit? À propos de notre…
- J’ai essayé le soir de votre victoire, j’ai essayé. Mais… Quand tu as perdu connaissance j’ai paniqué. Et j’ai laissé tomber. En plus tu ne m’aurais jamais cru.
- C’est probable, en effet, admis-je.
- Comment l’as-tu su?
- Ma mère. Enfin… notre mère. Ta mère biologique. Oh, bon sang, c’est compliqué, par Merlin! Répondis-je. Elle me l’a dit dans une lettre, car… elle… elle est…
- Je sais, me coupa-t-il et je vis un début de compassion dans ses yeux.
Pour une raison que je n’arrivais pas à m’expliquer la vision d’un Parkinson à moitié compatissant me révulsa. J’avais tellement appris à le haïr avec le temps que… c’était dur de passer par-dessus.
- Et toi? Comment tu l’as su? M’enquis-je pour tenter de perdre mon agressivité qui montait.
- Berkeley. Comme tu l’as dit j’ai servi d’espion pour son compte. Jusqu’au moment où… où il m’a annoncé qui j’étais vraiment. Au début je n’ai pas voulu le croire, mais au final… C’était irréfutable, j’ai bien remarqué que nous avions plusieurs traits physiques communs. Je crois qu’il pensait me mettre en colère en faisant ça. Augmenter mon envie de me venger. Sauf que je savais depuis longtemps que j’avais été adopté. Et j’ai longtemps cherché à retrouver mes parents biologiques pour comprendre…
- Et tu as compris que tu ne les verrais jamais. Parce que Berkeley les avait tués, complétai-je.
- Exact. Ça m’a rendu furieux. Alors j’ai cessé de répondre à ses messages. J’ai plus ou moins arrêté de fréquenter Theo aussi.
- Parce qu’il…
- Oui, lui aussi, avoua-t-il. Et puis, je n’avais pas de frère ni de sœur. Or, il venait de m’apprendre que j’en avais finalement une. Et que je n’avais pas arrêté de m’en prendre à elle. De façon pas très agréable.
Pas très agréable, c’était un euphémisme.
- Et qu’est-ce que tu as l’intention de faire concernant ce lien de sang qui nous unit? M’enquis-je en détournant le regard.
- Je ne sais pas. Je suis perdu, avoua-t-il en se massant le cou. On dirait que ma vie vient de tomber dans un trou rempli de problème et que je n’ai rien pour m’en sortir. D’abord il y a eu ça, puis Malia et encore pleins d’autres trucs. Je suppose que je vais essayer de passer par-dessus notre passé… si tu le veux aussi.
- Je peux essayer. Mais… on verra. Je n’ai pas eu de frère ni de sœur non plus avant aujourd’hui.
- Tu avais les Potter et les Weasley, me contredit-il. Moi je n’avais personne.
Je ne le niai pas, car il avait raison. J’avais pu compter sur le soutien de mes amis presque en lieu et place de frères/sœurs. Lui, ses amitiés n’avaient pas vraiment ressemblé à ça, si je pouvais me permettre.
- Eh bien, je suppose que ça va changer maintenant, lâchai-je en prenant une grande inspiration. Tu as Malia. Et puis après, il y a moi.
- Tu… Tu es d’accord? Pour Mali?
- Je ne suis pas vraiment bien placée pour… me mettre en travers. Je n’ai pas vraiment ce droit. Et puis… tu l’as soutenu alors que moi je n’ai rien fait. Je n’ai rien vu…
- Tu étais assez… préoccupée, répliqua-t-il. Mais, merci.
Je hochai de la tête et demandai :
- Qu’est-ce que Berkeley voulait que tu fasses au juste?
- Il voulait que je… que je fasse en sorte que tu sois encore plus anéanti, pour que tu choisisses d’aller vers lui par toi-même. Ainsi que toutes les informations que je pouvais soutirer à ton propos.
Il prit une pause avant d’ajouter :
- J’ignorais que tu étais Animagus avant l’autre soir. Mais j’aurais dû m’en douter avec le loup dans le passage secret…
J’eus un sourire à ce souvenir et dit :
- Je ne savais pas pour toi non plus.
Il sembla soudain très gêné et avoua :
- J’ai toujours bien aimé les cours de potions… mais aussi ceux de métamorphose. L’année passée, pendant mes B.U.S.E j’ai eu envie d’expérimenter le summum de la métamorphose. J’ai demandé au professeur et il a accepté de superviser mon apprentissage.
- Tu étais surpris de l’animal? Le coyote…
- Oui et non… Et toi, le loup?
- Plus ou moins, avouai-je.
Un silence s’installa et je dis :
- Je crois que je vais y retourner… Tu veux venir? Mal doit être en train de paniquer sa vie à l’idée que j’aie pu faire une bêtise.
- Quel genre de bêtise? S’étonna-t-il.
- Te frapper ou quelque chose dans ce goût-là! répondis-je en souriant.
Un sourire flotta au coin de ses lèvres, mais il secoua la tête en disant :
- Je ne viendrai pas avec toi. Des plans pour que Potter me tue surplace!
- Lequel?
- Je parlais de James, mais maintenant je me souviens que tu sors avec Potter numéro deux, alors je suppose que ça serait les deux!
Le silence se réinstalla et je finis par dire à nouveau :
- Bon, alors je suppose qu’on se reverra une autre fois? Si tu arrêtes de me fuir, bien sûr.
- À vrai dire j’avais peur de ta réaction, avoua-t-il.
- Pour être franche avec toi, moi aussi. Mais j’avais besoin de réponse.
Il ricana et ajouta :
- Il se passe toujours pleins de trucs dingues à Poudlard…
- Je ne te le fais pas dire! Acquiesçai-je. Alors, maintenant, c’est vrai. Je m’en vais.
- À une autre fois, Allison, me dit-il en se détournant déjà.
Il se changea alors en coyote et disparut entre les arbres sans ajouter quoi que ce soit. Il était tout un numéro, celui-là! Mais je suppose qu’encore là c’était une chose que l’on partageait. Ce devait être dans nos gènes.
Je fis alors demi-tour tranquillement. J’avais un frère. J’avais un frère et c’était Alexander Parkinson. Et pour une raison étrange, cela ne me paraissait pas aussi grave que je l’avais d’abord cru. Il avait changé. Ou du moins j’avais rencontré une autre facette de sa personnalité.
Je sortais tout juste des bois lorsque j’entendis quelque chose de bizarre au loin. On aurait dit une explosion. Je levai les yeux pour regarder au-delà des quelques mètres devant moi et c’est là que je la vis. La fumée. Beaucoup de fumée noire et compacte. Et elle sortait tout droit du terrain de Quidditch. Je me mis aussitôt à courir, car j’entendais les échos des cris. Des cris épouvantés.


Image



J'espère que vous l'avez aimé, ce chapitre! :D
J'ai fait un petit test pour savoir ce vous pensez de la manière de séparer les paragraphes dans la première partie... Est-ce que c'est plus simple à lire comme ça? Ou est-ce que la manière que je fonctionne habituellement (qui était présente dans la dernière partie) est correct aussi? :?
Ensuite... Que pensez-vous de tout ce qui s'est produit? De Parkinson? Au fait, je dois spécifier que le passage avec Malia en loup-garou n'était pas prévu. Pas plus que l'enlèvement de Spock. Certes, j'y pensais depuis un certain temps, pour Malia, dès le chapitre 4 en fait... mais je n'étais pas sûre. Ça c'est concrétisé, disons :D Mais juste pour vous le laissez savoir j'ai manqué la faire mourir. Et ça aurait été parfaitement possible, puisque ce cher Berkeley était présent. Elle est passée très, très près de la mort. Mais je trouvais que ce serait un peu trop m'acharné à ce moment-là... :roll: Bref, voici une image du coyote ;)


[attachment=0]AlexanderAnimagus.jpg[/attachment]


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Morgane-Feroldi

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Morgane-Feroldi »

Salut,
Tout d'abord c'était super, je ne m'attendais pas du tout à ce que Parkinson et Allison soit frère et sœur et que Malia soit un loup-garou !!!!
Ensuite, ce serai cool que tu fasses un "récap" de personnage. Est-ce que tu pourrais le poster avant le prochain chapitre ou celui d'après ? Ou c'est trop tôt ? Pour les paragraphes, je trouve c'est très bien !
Et enfin : c'est vrai que la mort de Malia aurai été de l'acharnement et je suis très contente qu'elle soit encore en vie !!!!
Voila, voila, ça t'as aidé ?
P.S. : je crois que c'est le plus long commentaire que j'ai fait !!!
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Morgane-Feroldi a écrit :Salut,
Tout d'abord c'était super, je ne m'attendais pas du tout à ce que Parkinson et Allison soit frère et sœur et que Malia soit un loup-garou !!!!
Ensuite, ce serai cool que tu fasses un "récap" de personnage. Est-ce que tu pourrais le poster avant le prochain chapitre ou celui d'après ? Ou c'est trop tôt ? Pour les paragraphes, je trouve c'est très bien !
Et enfin : c'est vrai que la mort de Malia aurai été de l'acharnement et je suis très contente qu'elle soit encore en vie !!!!
Voila, voila, ça t'as aidé ?
P.S. : je crois que c'est le plus long commentaire que j'ai fait !!!
Tout d'abord... Merci pour cet incroyable et long commentaire! Ça fait hyper plaisir!!! :D Et oui, je crois que c'est ton plus long commentaire jusqu'à présent... En tout cas sur mes histoires à moi ;) Je suis contente de t'avoir prise par surprise :D Et je prends bonne note pour les prochains chapitres, au niveau des paragraphes. Je suppose que tu parles de la nouvelle façon de faire? ;) Quant au récapitulatif des personnages je vais m'arranger pour le publier avant le prochain chapitre :D Tant mieux si le fait que Malia soit encore en vie te fasse plaisir ;)
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

**Je tiens à préciser qu'il se peut que j'ajoute éventuellement tous les personnages que j'ai créé dans la fanfic. Et je sais qu'il y a certaines images qui ne fonctionnent pas avec les descriptions... J'ajouterai aussi le moment où les personnages apparaissent pour la première fois éventuellement**


Personnages, Lieux et Animaux:


[attachment=1]poudlard2.gif[/attachment]


Personnages


[attachment=19]Gryffindor.gif[/attachment]


Allison Lévesque-Williams

Apparence:

[attachment=26]Allison Lévesque2.jpg[/attachment]

Anniversaire:

18 novembre

Âge:

16 ans

Animagus:

[attachment=24]AllisonAnimagus.png[/attachment]

Patronus:

Un loup

Caractère:

Elle possède une personnalité plutôt forte et peut se montrer imprévisible par moment. Elle rendra coup pour coup ce qu’on lui fait. Que ce soit une blague ou quelque chose de plus mesquin. Elle aime particulièrement avoir le dernier mot et peut donner l’impression d’avoir réponse à tout.

Liens:

Elle est la fille de Marianne Lévesque et Charles Williams, elle est en couple avec Albus Potter et a plusieurs amis dont Scorpius Malefoy et Rose Weasley. Son frère aîné est Alexander Parkinson.

Autres:

Allison est une Voyante. Elle possède le don depuis sa naissance, mais en a pris connaissance que lors de sa première année à Poudlard. Elle fait partie de l’équipe de Quidditch de sa Maison au poste de Batteuse.


Albus Severus Potter

Apparence:

[attachment=27]Albus.jpg[/attachment]

Anniversaire:

9 juin

Âge:

15 ans

Animagus:

À déterminer.

Patronus:

Un tigre

Caractère:

Il est beaucoup moins exubérant que son frère James et n’aime pas particulièrement attirer l’attention. Il peut par contre se montrer aussi malicieux et taquin que James, mais pas devant ce dernier. Il aime particulièrement s’avancer dans ses travaux scolaires et l’école est quelque chose qui lui tient à cœur.

Liens:

Il est le fils d’Harry Potter et Ginny Potter, son frère est James Potter et sa sœur Lily Potter. Il a plusieurs cousins et cousines dont Rose Weasley avec qui il a une excellente relation. Il est en couple avec Allison Lévesque et un de ses très bons amis est Scorpius Malefoy.

Autres:

Après d’étranges évènements il est devenu l’Ancre d’Allison Lévesque, de ce fait il est clair qu’il est au courant au sujet de son don, et doit donc la suivre dans ses visions peu ordinaires. Il fait aussi partie de l’équipe de Quidditch de sa Maison au poste de Poursuiveur. Il est l’un des préfets de sa Maison.



James Sirius Potter

Apparence:

[attachment=12]James.jpg[/attachment]

Anniversaire:

15 décembre

Âge:

17 ans

Animagus:

À déterminer

Patronus:

Un cerf

Caractère:

Il est d’un naturel plutôt enjoué et extraverti. Il adore attirer l’attention sur lui et en général il joue des tours à tout le monde, que ce soit de la famille ou des amis. Il apprécie aussi faire enrager le concierge de l’école. Il se montre par contre très protecteur et sérieux auprès des membres de sa famille, lorsque les intéressés ne se trouvent pas à côté.

Liens:

Il est le fils aîné d’Harry Potter et Ginny Potter. Son frère est Albus Potter et sa sœur Lily Potter. Deux de ses bons amis sont Dylan Faucett et Liam Coote. Il s’entend bien avec Allison Lévesque et la considère presque comme sa sœur.

Autres:

Il est propriétaire de la Cape d’invisibilité et de la Carte du Maraudeur. Il est le Capitaine de l’équipe de Quidditch de sa Maison et l’Attrapeur. Il est au courant au sujet du don d’Allison Lévesque.


Charles Williams

Apparence:

[attachment=25]Charles.jpg[/attachment]

Anniversaire:

22 mars

Âge:

Il aurait 40 ans

Métier:

Ancien Auror

Caractère:

Il est d’une nature plus timide un peu, mais il n’hésite pas à oublier ce trait de caractère pour jouer des tours à son entourage. De plus, il est excellent pour retrouver les gens. Il aime particulièrement enfreindre les règles, mais seulement lorsqu’il est certain de pouvoir s’en sortir.

Liens:

Il est le mari de Marianne Lévesque, le père d’Allison Lévesque et d’Alexander Parkinson, il est aussi l’ami de Ginny Potter et Harry Potter.

Autres:

Il a été tué par Elliot Berkeley.


Lily Luna Potter

Apparence:

[attachment=14]Lily.jpg[/attachment]

Anniversaire:

30 avril

Âge:

13 ans

Caractère:

Elle se trouve être un peu l’entre deux entre ses frères. Elle aime beaucoup jouer des tours comme James, mais comme Albus elle préfère souvent garder profil bas. Ou du moins, n’essaye pas à tout prix d’attirer l’attention. En général, lorsqu’elle veut quelque chose elle réussira à l’obtenir, mais elle déteste attendre.

Liens:

Elle est la fille de Ginny Potter et Harry Potter. Ses frères sont James et Albus Potter. Elle est très proche de son cousin Hugo Weasley et s’entend bien avec Allison Lévesque.

Autres:

Elle est au courant pour le don d’Allison.


Rose Weasley

Apparence:

[attachment=6]Rose.jpg[/attachment]

Anniversaire:

25 février

Âge:

16 ans

Animagus:

À déterminer

Patronus:

Un faucon

Caractère:

Elle est une jeune fille très studieuse, mais aussi très têtue. Elle suit normalement les règles scrupuleusement, mais se laisse facilement entraîner dans les pires bêtises avec ses amis proches. D’ailleurs, elle n’apprécie guère d’être mise à l’écart. Elle a tendance à faire sa petite « miss je-sais-tout », même si ce n’est pas toujours le cas.

Liens:

Elle est la fille de Ronald Weasley et Hermione Weasley. Elle a un jeune frère, Hugo Weasley. Elle est très proche de son cousin Albus Potter et sa meilleure amie est Allison Lévesque. Elle est en couple avec Scorpius Malefoy.

Autres:

Elle est une des préfètes de sa Maison et aussi membre de l’équipe de Quidditch au poste de Poursuiveuse. Elle est au courant au sujet du don de sa meilleure amie.


Hugo Weasley

Apparence:

[attachment=17]Hugo.jpg[/attachment]

Anniversaire:

7 mai

Âge:

13 ans

Caractère:

Il est un peu plus timide que sa cousine Lily, mais il sera toujours partant pour faire un bon coup. Par ailleurs, avec cette dernière, ils aiment bien s’incruster partout et se mettre au courant de tout. Il prend ses études avec plus ou moins de sérieux, mais ne se laisse pas aller pour autant.

Liens:

Il est le fils de Ronald Weasley et Hermione Weasley. Sa sœur aînée est Rose Weasley. Il est très proche de sa cousine Lily Potter et est à l’aise avec Allison Lévesque.

Autres:

Il est au courant pour le don d’Allison.


Dylan Faucett

Apparence:

[attachment=21]Dylan.jpg[/attachment]

Anniversaire:

16 octobre

Âge:

17 ans

Caractère:

Il aime beaucoup l’attention, particulièrement celle des filles. Par ailleurs, il agit un peu comme un coureur de jupon. Aimant particulièrement être en couple, sans pour autant avoir une immense affection pour sa partenaire. Il adore jouer des tours et se montrer taquin avec son entourage. Par contre, il respecte les filles qui ne sont pas disponibles et ne se mettra pas là où on ne veut pas de lui.

Liens:

Il est l’un des meilleurs amis de James Potter et son autre meilleur ami est Liam Coote.

Autres:

Il n’est pas au courant au sujet du don d’Allison Lévesque, malgré qu’il soit proche d’une majorité de gens qui le sont.


Liam Coote

Apparence:

[attachment=13]Liam.jpg[/attachment]

Anniversaire:

3 juillet

Âge:

16 ans

Caractère:

Il est d’un naturel farceur et aime beaucoup l’humour. Mais il sait se montrer sérieux et obtient en général ce qu’il veut à force de patience. Par contre il ne se montre pas toujours très ouvert d’esprit concernant certaines branches de la magie.

Liens:

Il est le meilleur ami de James Potter et Dylan Faucett. Il s’agit aussi de l’ex-petit-ami d’Allison Lévesque, mais ils sont restés en bon terme par la suite.

Autres:

Il est au courant pour le don d’Allison Lévesque.


Minerva McGonagall

Apparence:

[attachment=8]McGonagall.jpg[/attachment]

Anniversaire:

4 octobre

Âge:

Elle préfère éviter de le mentionner.

Animagus:

[attachment=9]McGonagallAnimagus.jpg[/attachment]

Patronus:

Un chat

Métier:

Directrice de l’école de sorcellerie Poudlard

Liens:

Elle est très proche d’Allison Lévesque, la considérant un peu comme sa fille, mais tente de se soustraire à ce sentiment.

Autres:

Elle est au courant du don d’Allison Lévesque avant même que celle-ci ne le soit.


Malia McDonald

Apparence:

[attachment=11]Malia.jpg[/attachment]

Anniversaire:

2 janvier

Âge:

16 ans

Loup:

[attachment=10]LoupMalia.jpg[/attachment]

Caractère:

Elle est d’une nature plutôt intrépide et adore être dans l’action, tant qu’il n’y a pas des araignées aux alentours. Elle aime par contre se montrer discrète et ne tente pas d’attirer l’attention.

Liens:

Sa meilleure amie est Teena Bones et elle est bonne amie avec Allison Lévesque et Rose Weasley. Elle est en couple avec Alexander Parkinson.

Autres:

Elle est une louve-garou et elle est au courant du don d’Allison Lévesque.


Teena Bones

Apparence:

[attachment=3]Teena.jpg[/attachment]

Anniversaire:

26 décembre

Âge:

16 ans

Animagus:

À déterminer

Caractère:

Elle est une fille qui adore la compagnie des garçons et on peut souvent la considérer comme quelqu’un de superficielle. Pourtant, elle sera toujours là pour ses amis et feraient n’importe quoi pour eux. Elle n’est pas capable de rester célibataire très longtemps et doit toujours se trouver de nouveaux partenaires dès que cela arrive.

Liens:

Elle est l’une des bonnes amies de Rose Weasley et Allison Lévesque. Sa meilleure amie est Malia McDonald.

Autres:

Elle est au courant pour le don d’Allison Lévesque.


Ronald Weasley

Apparence:

[attachment=5]Ron.jpg[/attachment]

Anniversaire:

1er mars

Âge:

41 ans

Patronus:

Jack Russell terrier

Métier:

Copropriétaire du magasin Weasley, Farces pour sorciers facétieux.

Liens:

Il est le mari d’Hermione Weasley et le père de Rose et Hugo Weasley. Il se trouve aussi être le parrain de James Potter.

Autres:

Il est au courant du don d’Allison Lévesque avant même que celle-ci ne le sache.


Harry Potter

Apparence:

[attachment=18]Harry.jpg[/attachment]

Anniversaire:

31 juillet

Âge:

41 ans

Patronus:

Un cerf

Métier:

Directeur du bureau des Aurors

Liens:

: Il est le mari de Ginny Potter et le père de James, Albus et Lily Potter. Il est le parrain d’Allison Lévesque. Il était ami avec Charles Williams.

Autres:

Il est au courant du don d’Allison Lévesque avant même que cette dernière ne le sache.


Hermione Weasley

Apparence:

[attachment=15]Hermione.jpg[/attachment]

Anniversaire:

19 septembre

Âge:

42 ans

Patronus:

Une loutre

Métier:

Directrice du Département de la justice magique

Liens:

Elle est la femme de Ronald Weasley et la mère de Rose et Hugo Weasley. Elle est aussi la marraine et tante de James Potter et seulement marraine d’Allison Lévesque. Elle est amie avec Marianne Lévesque.

Autres:

Elle est au courant pour le don d’Allison Lévesque avant même que cette dernière le sache.


Ginny Potter

Apparence:

[attachment=22]Ginny.jpg[/attachment]

Anniversaire:

11 août

Âge:

40 ans

Patronus:

Un cheval

Métier:

Journaliste sportive de la Gazette du sorcier

Liens:

Elle est la femme d’Harry Potter et la mère de James, Albus et Lily Potter. Elle est aussi la sœur de Ronald Weasley. Ainsi que l’amie de Charles Williams.

Autres:

Elle est au courant pour le don d'Allison Lévesque avant même que cette dernière ne le soit.


Rubeus Hagrid

Apparence:

[attachment=20]Hagrid.jpg[/attachment]

Anniversaire:

6 décembre

Âge:

Il aurait aux alentours de 93 ans.

Métier:

Professeur de Soins aux Créatures Magiques et garde-chasse à Poudlard

Liens:

Il est à la fois le professeur et l’ami des jeunes des Potter, des Weasley, de Malefoy et de Williams.

Autres:

Il est au courant pour le don d’Allison Lévesque.


Chelsea McLaggen

Apparence:

[attachment=23]Chelsea.jpg[/attachment]

Anniversaire:

1er décembre

Âge:

17 ans

Caractère:

Elle est une personne très optimiste et qui est souvent d’une joie communicative. Sa nature jovial, malicieuse et plutôt humble lui permettre d’être très appréciée par ses pairs. Elle possède une grande assurance et n’aura aucune hésitation lorsque viendra le temps de prendre sa défense à elle ou celle d’une personne autour. Elle aime la compagnie des gens.

Liens:

Elle est la sœur jumelle de Sebastian McLaggen.

Autres:

Elle n’est pas au courant pour le don d’Allison Lévesque.


Sebastian McLaggen

Apparence:

[attachment=2]Sebastian.jpg[/attachment]

Anniversaire:

1er décembre

Âge:

17 ans

Caractère:

Il est le stéréotype précis du coureur de jupon. Il adore les filles, mais n’a pratiquement aucune considération pour elle sauf pour sa sœur. Que celle-ci soit en couple ou non, cela ne l’empêchera pas de tenter de les séduire. Il est donc un dragueur né. Il peut aussi se montrer très arrogant et fier. Il n’admettra pas très facilement ses torts et ses défauts. Il sera par contre prêt à tout pour sa famille et ceux qui l’entoure si le besoin se fait sentir. Mais c’est un trait de caractère que peu de personnes réussissent à connaître chez lui.

Liens:

Il est le frère jumeau de Chelsea McLaggen.

Autres:

Il n’est pas au courant du don d’Allison Lévesque.


Neville Londubat

Apparence:

[attachment=0]Neville.jpg[/attachment]

Anniversaire:

30 juillet

Âge:

41 ans

Métier:

Professeur de Botanique

Liens:

Il est le parrain d’Albus Potter. Il est aussi ami avec Harry Potter, Hermione et Ronald Weasley.

Autres:

Elle est au courant pour le don d’Allison Lévesque avant même que cette dernière le sache. Il est le Directeur de Maison des Gryffondors.


[attachment=16]Hufflepuff.gif[/attachment]


Gregory Johnson

Apparence:

[attachment=7]professeurJohnson.jpg[/attachment]

Anniversaire:

27 août

Âge:

35 ans

Métier:

Professeur de Potion

Caractère:

Il est d’un naturel plutôt réservé et sévère, mais il prend à cœur la réussite de ses élèves. Il ne fera jamais de favoritisme, car il préfère ne pas entraîner un climat de compétition entre les Maisons, chose qui est déjà toujours flagrante sans que les professeurs s’en mêlent.

Autres:

Il est au courant pour le don d’Allison Lévesque avant même que cette dernière le sache.


Eleonora Jorkins

Apparence:

[attachment=4]professeurJorkins.jpg[/attachment]

Anniversaire:

17 mars

Âge:

32 ans

Métier:

Professeure de Sortilège.

Caractère:

Elle est plutôt enjouée et adore passer du temps avec ses élèves. Elle n’hésitera pas à répéter tout ce qu’elle a dit si jamais un élève n’avait pas compris. Elle n’aime pas faire la discipline dans sa classe, mais si nécessaire elle n’ira pas par quatre chemins, c’est pourquoi qu’elle n’a presque jamais besoin de la faire.

Autres:

Elle est au courant pour le don d’Allison Lévesque avant même que cette dernière le sache. Elle est la Directrice de la Maison Poufsouffle.


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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

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Scorpius Hyperion Malefoy

Apparence:

[attachment=1]Scorpius.jpg[/attachment]

Anniversaire:

12 janvier

Âge:

16 ans

Animagus:

À déterminé.

Patronus:

Une renard noir

Caractère:

Il est de nature plutôt moqueuse et perspicace. Il saura immédiatement si ses amis lui cachent quelque chose et réussira la majorité du temps à découvrir le fin mot de l’histoire. Au niveau de ses études il les prend très à cœur et ne se laisse pas trop dévier de ses objectifs. Par contre, il est toujours partant pour l’aventure et partir découvrir de nouveaux endroits.

Liens:

Il est le fils unique de Drago Malefoy et Astoria Malefoy. Il est en couple avec Rose Weasley. Ses meilleurs amis sont Allison Lévesque et Albus Potter. Il a par contre plusieurs bons amis chez les Serpentard, entre autre Ruby Shepherd, Kieran Bletchey, Joshua Flint et Amy Derrick.

Autres:

Il est l’un des préfets de sa Maison et aussi membre de l’équipe de Quidditch de cette dernière au poste de Batteur. Il est au courant au sujet du don de sa meilleure amie, Allison Lévesque.


Ruby Shepherd

Apparence:

[attachment=3]Ruby.jpg[/attachment]

Anniversaire:

19 mai

Âge:

15 ans

Caractère:

Elle est intrépide et n’a pas peur de dire ce qu’elle pense que la personne veuille l’entendre ou non. Elle est très fière et déteste se mettre dans une situation qui la fera paraître faible. Elle peut se montrer à la fois moqueuse et sournoise lorsque le moment est propice. En règle générale il vaut mieux ne pas la mettre en colère et elle est plutôt rancunière.

Liens:

Sa meilleure amie est Amy Derrick et ses autres bons amis sont Joshua Flint, Kieran Bletchey et Scorpius Malefoy. Elle s’entend très bien avec Allison Lévesque et sont même amie.

Autres:

Elle n’est pas au courant du don d’Allison Lévesque. Elle est préfète de sa Maison et fait partie de l’équipe de Quidditch de cette dernière au poste de Poursuiveuse.


Amy Derrick

Apparence:

[attachment=14]Amy.jpg[/attachment]

Anniversaire:

29 juin

Âge:

15 ans

Caractère:

Elle est d’une nature qui oscille entre l’introversion et l’extraversion. Elle n’aime pas nécessairement avoir l’attention sur elle, mais sait s’en servir à son avantage. Il est très rare qu’elle ait peur d’énoncer ce qu’elle pense à haute voix, mais ne le fera que si c’est nécessaire. Elle peut se montrer sournoise lorsque l’on tente de lui faire un mauvais coup et n’hésitera pas à se venger.

Liens:

Sa meilleure amie est Ruby Shepherd et elle est très proche de Joshua Flint, Kieran Bletchey et Scorpius Malefoy.

Autres:

Elle n’est pas au courant pour le don d’Allison.


Alexander Parkinson

Apparence:

[attachment=15]Alexander.jpg[/attachment]

Anniversaire:

28 octobre

Âge:

17 ans

Animagus:

[attachment=13]AlexanderAnimagus.jpg[/attachment]

Caractère:

Il d’une nature plutôt renfermé et pas très sociable aux premiers abords. Il aime bien se montrer désagréable avec les autres et n’hésite pas à mépriser et critiquer les nés-moldus ou toute autre personne qu’il désapprouve. Par contre, derrière cette façade il peut se montrer loyal et attentionné envers sa famille et ses proches. En règle générale on pourrait même dire qu’il est dur à cerner. Sa personnalité dépendra de son humeur.

Liens:

Il est le fils de Pansy Parkinson par adoption, mais le fils légitime de Charles Williams et Marianne Lévesque. Il est donc le frère aîné d’Allison Lévesque. Il est en couple avec Malia McDonald.

Autres:

Il est au courant pour le don d’Allison Lévesque et a souvent essayé de lui causer du tort, avant de finalement se repentir à moitié suite à la découverte de leur lien.


Drago Malefoy

Apparence:

[attachment=11]Drago.png[/attachment]

Anniversaire:

5 juin

Âge:

41 ans

Métier:

Indéterminé

Liens:

Il est le père de Scorpius Malefoy.

Autres:

Il n’est pas au courant au sujet du don d’Allison Lévesque.


Kieran Bletchey

Apparence:

[attachment=7]kieran.jpg[/attachment]

Anniversaire:

15 avril

Âge:

15 ans

Caractère:

Il est d’un naturel plutôt calme et un peu froid par moment. Par contre il s’est apprécié les bonnes plaisanteries et adore passer du temps avec ses amis. Ceux-ci sont très importants pour lui et il n’hésitera pas à tout faire pour eux. Parfois en le regardant certains pensent qu’il n’est pas digne de confiance, car il a toujours un petit sourire sournois sur le visage, mais en règle générale ce n’est qu’un air qu’il se donne.

Liens:

Son meilleur ami est Joshua Flint et il est bon ami avec Ruby Shepherd, Amy Derrick et Scorpius Malefoy.

Autres:

Il n’est pas au courant pour le don d’Allison Lévesque.


Joshua Flint

Apparence:

[attachment=12]Joshua.png[/attachment]

Anniversaire:

12 novembre

Âge:

16 ans

Caractère:

Il pourrait être considéré comme le farceur des Serpentards, il a toujours un grand sourire étampé sur le visage et il est de très bonne compagnie. Il est par ailleurs un duelliste hors pair, mais n’hésitera pas à user de ruse pour parvenir à ses fins. Il est toujours prêt à tout pour ses amis et ses proches.

Liens:

Son meilleur ami est Kieran Bletchey et il est un bon ami de Ruby Shepherd, Amy Derrick et Scorpius Malefoy.

Autres:

Il n’est pas au courant pour le don d’Allison Lévesque.


Evan Andrews

Apparence:

[attachment=9]professeurAndrews.jpg[/attachment]

Anniversaire:

6 novembre

Âge:

36 ans

Métier:

Professeur de Défense contre les forces du mal

Caractère:

Il adore les sensations fortes et tout ce qui amène un peu plus de risque dans sa vie. Il donne ses cours avec énergie et sur un ton toujours enjoué. Il préfère la pratique à la théorie, mais en donne toujours un peu avant de sauter à pied joint dans ce qu’il préfère. Lorsqu’il est question de ses élèves il ne prendra jamais aucun risque inutile.

Autres:

Il est au courant pour le don d’Allison Lévesque avant même que cette dernière le sache. Il est aussi le Directeur de Maison des Serpentards.


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Sibylle Trelawney

Apparence:

[attachment=0]Trelawney.jpg[/attachment]

Anniversaire:

9 mars

Âge:

Indéterminé

Métier:

Professeure de Divination à Poudlard

Autres:

Elle est au courant du don d'Allison Lévesque avant même que cette dernière ne le soit et elle l'aidera dans la compréhension puis le contrôle de son don.


Deaton Bell

Apparence:

[attachment=4]professeurBell.jpg[/attachment]

Anniversaire:

4 avril

Âge:

44 ans

Métier:

Professeur de Métamorphose

Caractère:

Il est un professeur très sérieux, mais peut quand même rendre ses cours plaisant et amusant à condition que tout le monde travail au maximum de ses capacités. Il déteste lorsque les élèves perdent leur temps et n’hésitera pas à retirer des points en conséquence, même s’il s’agit de sa propre Maison.

Autres:

Il est au courant pour le don d’Allison Lévesque avant même que cette dernière le sache. Il est le Directeur de Maison des Serdaigles.


Rebecca Corner

Apparence:

[attachment=6]Rebecca.jpg[/attachment]

Anniversaire:

7 janvier

Âge:

16 ans

Caractère:

Elle privilégie toujours ses études avant tout, sauf lorsqu'il est question de personne qu'elle aime. Elle est très jalouse et ne verra pas toujours la logique lorsqu'elle lui fait face si elle est au prise avec cette émotion. Le reste du temps elle est plutôt calme et sans histoire, elle préfère étudier et discuter avec ses amis plutôt que d'aller faire des stupidités à l'extérieur.

Liens:

Elle est l'ex-petite-amie d'Albus Potter et elle déteste Allison Lévesque.

Autres:

Elle n'est pas au courant du don d'Allison Lévesque.


[attachment=10]Beauxbâtons.jpg[/attachment]


Marianne Lévesque

Apparence:

[attachment=8]Marianne.jpg[/attachment]

Anniversaire:

30 mai

Âge:

40 ans

Métier:

Avocate

Caractère:

Elle ne se laisse pas marcher sur les pieds et est prête à aller jusqu’au bout de ses idées lorsqu’elle a un but précis en tête. Elle n’aime pas particulièrement désobéir aux règles, mais n’hésitera pas à le faire si elle le doit.

Liens:

Elle est la femme de Charles Williams, la mère d’Allison Lévesque et Alexander Parkinson et est amie avec Hermione Weasley.

Autres:

Elle a été une étudiante de l’école de sorcellerie Beauxbâtons. Elle vient du Québec. Elle est très au courant du don de sa fille, Allison Lévesque.


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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

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Lieux


La Grande Salle

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La Bibliothèque

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La Salle Commune des Gryffondors

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La Salle Commune des Serpentards

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La Maison de Hagrid

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Les Escaliers

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Animaux


Ember

Apparence:

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Informations:

Elle est une chouette effraie des clochers. Elle peut se montrer insistante lorsqu'elle désire de l'attention.

Propriétaire:

Allison Lévesque


Hedwige 2

Apparence:

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Informations:

Elle a été nommé ainsi par son propriétaire en mémoire de la chouette du père de ce dernier qui s'est sacrifié pour lui.

Propriétaire:

Albus Potter


Nuage

Apparence:

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Informations:

Ce chat détestait cordialement Allison jusqu'à ce qu'elle ait Spock junior. Depuis Nuage et lui sont inséparables, ils sont meilleurs amis.

Propriétaire:

Rose Weasley


Spock Senior

Apparence:

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Informations:

Il a été le premier chien d'Allison Lévesque et il est mort suite à un tragique accident qui n'en était pas vraiment un.

Propriétaire:

Allison Lévesque


Spock Junior

Apparence:

[attachment=1]Spock junior.jpg[/attachment]

Informations:

Il est le petit nouveau de la famille et adore son maître. Il la suivrait partout s'il le pouvait. Son meilleur ami est Nuage. Il est plutôt intelligent.

Propriétaire:

Allison Lévesque


Hibou

Apparence:

[attachment=11]Hibou.jpg[/attachment]

Informations:

Il est un simple hibou servant à distribuer le courrier.

Propriétaire

Marianne Lévesque


[attachment=3]poudlard.gif[/attachment]


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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Hey, me revoilà! :D Avec encore un peu de retard... vous m'en voyez désolé. Vraiment. :oops: Alors, voilà, j'espère que vous avez apprécié la liste des personnages se trouvant juste au-dessus. Ainsi que les lieux et les animaux (fallait bien que je les mette, quand même! ;) ) Il se pourrait par contre que ça changer encore et qu'ajoute une publication (oui, encore une) voire plusieurs, car j'ai l'intention de mettre, éventuellement, tous les personnages de ma fanfic qui apparaissent assez souvent. Donc, voilà. :D Sinon, j'espère que vous aimerez ce chapitre (ou du moins, un peu). Bonne lecture! :D


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Chapitre 19



Je courrais à en perdre haleine. Je manquai à plusieurs reprises de m’étaler par terre, mais à chaque fois je réussis à me reprendre. Je passai à deux doigts d’hurler à plein poumon en sentant quelqu’un me taper sur l’épaule.

- Qu’est-ce qu’il se passe? S’enquit mon tout nouveau frère déclaré en haletant.

Assurément il avait dû courir deux fois plus vite que moi pour pouvoir me rattraper. Je me retournai d’un coup et hors d’haleine je lâchai :

- Aucune… idée.

J’aurais voulu pouvoir retirer la panique qui me nouait la gorge et qui avait transparue dans ma voix. N’étais-je pas à Gryffondor? Ne devrais-je pas, dans ce cas, me montrer plus courageuse?

Aucune importance, marmonnai-je pour moi-même lorsque les cris semblèrent s’amplifier.

J’arrivai bientôt assez près pour que l’odeur âcre et brûlé me prenne à la gorge. Je toussai et m’empressai de mettre mon foulard devant mon nez et ma bouche. Parkinson en fit autant.

Pourvu que Rose, Scorp, Al et tout le monde n’aient rien. Par pitié! En jetant un coup d’œil à mon frère je compris que lui aussi avait le ventre noué. Ses traits étaient si tirés que j’avais de la difficulté à le reconnaître.

Dès que nous franchîmes le passage menant aux estrades, l’horreur de la situation me pétrifia surplace et de ce fait je me fis rentrer dedans par mon frère.

Devant moi, ce qui avait été auparavant le terrain de Quidditch, se trouvait un immense cratère encore fumant et d’où s’échappait encore de la fumée noire. Je pouvais sentir la chaleur d’ici.

Je ne pris pas une seconde avant de me ruer sur le terrain, mon frère à ma suite. Je cherchais avidement mon meilleur ami et Ruby. Où étaient-ils? Avaient-ils réussi à s’en tirer sans… Un regard aux alentours me noua un peu plus le ventre. Il y avait très peu de chances qu’ils s’en soient tirés sans aucun dommage, si je pouvais en croire le chahut qu’il y avait dans les estrades, car certaines d’entre elles… avaient aussi explosées.

Je regardais toujours partout avec la panique et le sentiment d’urgence au cœur, lorsqu’une voix sortit d’outre-tombe, mais que j’aurais reconnu entre mille s’exclama :

- Allison Lévesque! C’est de ta faute si tout ceci est arrivé… Si tu ne me rejoins pas bientôt, je tuerai toutes les personnes que tu aimes les unes après les autres. En commençant par celui que j’ai déjà avec moi… Comment s’appelle-t-il, déjà? Spock?

Je sentis mon cœur s’arrêter de battre. Tout ça c’était encore la faute de Berkeley. Un sentiment de fureur s’empara ensuite de moi et je me mis à tournoyer dans tous les sens en essayant de le repérer.

Je me fis par contre rapidement arrêté par Parkinson, car il me prit par les épaules et grommela :

- Tu n’as pas de temps pour ça, Allison! Tes amis…

Il n’eut pas besoin d’aller plus loin que je m’élançais déjà en direction des gradins de Gryffondor, mon frère sur les talons. Tandis que je montais les marches quatre à quatre en prenant garde de ne pas rester coincer dans les parties des escaliers qui étaient partis en éclat, je manquai trébucher sur un corps. Un corps inanimé qui me disait quelque chose avec ses longs cheveux châtains clairs bouclés. Je retins un gémissement et m’exclamai :

- Chelsea. Oh, non, Chelsea!

Je m’écrasai par terre à côté d’elle et posai un doigt au niveau de sa gorge, dans les environs de la jugulaire. En sentant son pouls, faible certes, mais présent, je me sentis rassurée. J’avais craint qu’elle soit morte. Et avec la taille de l’entaille qu’elle avait au front, cela aurait parfaitement pu être possible. Je me tournai sur moi-même à la recherche de Sebastian. Normalement ils ne se lâchaient pas lorsqu’il était question de Quidditch. Et je savais qu’il tenait plus que tout à sa sœur, malgré ce qu’il en disait.

- Sebastian! Hurlai-je alors de toute la capacité de ma voix.

Le fait que l’on criait son nom le fit sans doute se réveiller, car je l’aperçus soudain qui se redressait une rangée plus bas avec un léger étourdissement.

- Sebastian! Hurlai-je à nouveau en faisant des signes de la main. Par ici, j’ai ta sœur!

En voyant l’air paniqué qu’il afficha, je songeai avec une seconde de retard que j’aurais peut-être dû lui dire qu’elle était toujours en vie. Pourtant ça ne servait plus à rien, car il était déjà en train d’enjamber les bancs de sa rangée pour rejoindre la mienne.

Dès qu’il arriva suffisamment près de moi, je lui dis :

- Elle est encore en vie, mais tu devrais l’amener à…

Je n’eus pas la possibilité de poursuivre que la voix de la directrice retentit :

- SILENCE!

Cela ne prit que deux secondes pour que les derniers cris d’angoisse et de panique cessent. Le silence qui régna alors, n’aurait pas dépareillé dans un cimetière. Ou encore plus lugubre, dans le cercueil enfouis sous terre du cimetière en question.

- Bien, maintenant j’aimerais que tous ceux qui sont en état de marcher correctement et qui ne sont pas trop mal en point, de conduire leurs camarades qui ont eu moins de chance en bas des estrades. Les préfets et préfets-en-chef, j’aimerais que vous aidiez à organiser les sauvetages si vous êtes dans la possibilité de le faire. J’aimerais aussi que tous les élèves de septième année aident à cette organisation aussi sous les consignes des préfets. Merci à tous!
Le calme régna encore quelques instants avant que le brouhaha recommence de plus belle. Cette fois on hurlait des ordres à tout va et ils y avaient aussi l’échos de plusieurs gémissements.

Sébastian nous rejoint alors et en le voyant tituber légèrement je lui demandai :

- Tu crois que tu vas être suffisamment en forme pour la descendre?

Il hocha de la tête avant d’ajouter :

- Et je le ferais quand même, même si ce ne devait pas être le cas.

Je lui adressai un sourire triste et lui dis :

- Prends soin d’elle, hein?

- Compte sur moi! Affirma-t-il en la prenant dans ses bras avec des yeux inquiets.

Juste avant qu’il ne s’en aille il se retourna vers moi et dit :

- Merci, Allison.

Je hochai de la tête avec dignité avant de m’élancer vers le haut complètement des estrades. Je manquai défaillir de soulagement en tombant nez à nez avec Albus. Il avait une vilaine entaille sur le bras que l’on voyait à travers la déchirure de sa manche et une grosse bosse sur la tête, mais sinon il semblait en forme.

En me reconnaissant il m’attrapa par la taille et me serra contre lui avec force. Pourtant l’instant suivant il me relâcha et me dit à toute vitesse :

- Rose va bien… Enfin, elle a perdu connaissance, mais c’est à cause de Scorp. Malia est assommée et Teena a le bras et la jambe en sang. James est en train de chercher Lily et Hugo… Je… Je…

Je le saisis par les épaules pour l’empêcher d’aller plus loin en comprenant à quel point il devait paniquer. Une très grande partie de sa famille se trouvait ici. Mais pas tous à la même place et de ce fait, il était impossible de savoir combien d’entre eux allaient bien.

- Ça va aller, lui dis-je sur un ton ferme.

S’il devait s’effondrer, je ne tiendrais pas. Il fallait qu’il tienne bon, sinon je ne garantirais plus rien.

Je sentis que Parkinson me bousculait pour passer et il s’affala aux côtés de Mal qui gisait inconsciente par terre. Il l’a pris alors délicatement dans ses bras en murmurant :

- Oh, Mali… j’aurais dû être là…

Il la serra alors un peu contre lui et se redressa rapidement avant de commencer à vouloir descendre. Je l’interrompis par contre pour lui dire quatre petits mots :

- Prends soin d’elle.

Il hocha la tête avec détermination et s’empressa par la suite de descendre. J’attrapai alors Al par le bras et l’entrainai aux côtés de Teena qui perdait beaucoup trop de sang. Je grommelai alors :

- Al, peux-tu amener Rose en bas? Pour être sûre qu’elle va bien… Je te rejoins bientôt avec Teena.
- Alli, c’est moi le préfet, je te rappelle.

Je levai les yeux au ciel en croyant qu’il plaisantait, mais en me retournant je constatai qu’il était on ne peut plus sérieux.

- Écoute-moi, Al, on n’a pas de temps à perdre avec ça. Occupe-toi de ta cousine et je vais essayer d’organiser les choses ici en ton absence, d’accord?

Il grommela quelque chose que je ne compris pas, mais s’occupa tout de même de prendre sa cousine dans ses bras et de la descendre. Je pus alors m’empresser de mettre la main sur la cuisse de Teena pour interrompre l’hémorragie. De l’autre main je réussis à prendre un bandage que j’avais dans mon petit sac à main de nécessaire à vision. Je l’enroulai alors de manière assez serré autour de la cuisse de mon amie et pus ensuite répéter le même traitement à son bras.
Entre-temps je réussis à ramener à l’ordre trois ou quatre élèves de mon année et deux d’une année supérieure qui tentaient de s’éloigner en douce. Ils durent alors sous mon regard mauvais, aider quelques-uns des blessés qu’il y avait autour.

Je me redressai ensuite et sortis ma baguette avant de pointer Teena en disant :

- Mobilicorpus!

Son corps s’éleva alors dans les airs et je commençai à me diriger vers le bas des estrades. En cours de route je trouvai une jeune de première année complètement terrifiée et avec une horrible brûlure sur le bras. Je réussis à la faire s’accrocher à mon cou et de ma main libre je la maintins contre moi.

La descente s’avéra beaucoup plus ardue que la montée. À chaque deux pas je manquai perdre pieds. Parfois à cause du poids inhabituel autour de mon cou et de ma taille, d’autres à cause de d’autres personnes qui secouraient des blessés. Sans compter les dommages causés aux escaliers qui rendaient presque suicidaire le fait d’entreprendre une descente.
Lorsque j’arrivai enfin en bas je fus sidérée par le nombre de blessés qui s’y trouvait déjà en si peu de temps. Je déglutis difficilement en voyant au centre d’entre eux des élèves qui portaient les robes de Quidditch de la Maison de Serpentard et de Serdaigle.

Je m’efforçai alors de détourner mon regard de cette direction et aller déposer la jeune fille ainsi que Teena à l’endroit où se trouvait le professeur Johnson. Il m’adressa qu’un bref regard, mais il m’enjoignit tout de même :

- Vous, Lévesque, restez ici.

- Mais… Pourquoi? demandai-je en ouvrant grand les yeux. Je ne peux pas rester ici! Je peux ramener d’autres…

- Vous restez ici, persista-t-il en grommelant.

Il ne me porta alors plus attention et s’accroupit aux côtés de la petite fille en examinant le bras de cette dernière. Je lâchai un grondement furieux, mais j’oubliai instantanément ma colère en entendant un cri :

- Ils vont bien!

C’était la voix de James. Je me retournai brusquement juste à temps pour voir James qui arrivait en portant Lily dans ses bras et Hugo à sa suite. Al était en train de s’élancer vers eux et il tomba littéralement dans les bras de son frère pour prendre sa sœur dans ses bras. Sa main gauche par contre tomba sur l’épaule de son jeune cousin et de là où j’étais je réussis à voir qu’il la serrait avec émotion.

N’écoutant pas les réprimandes que me lança le professeur de potion je m’élançai vers mes amis et c’est en m’approchant que je constatai que Lily pleurait à chaude larme. Il était très rare que je l’avais vu pleurer… Que s’était-il passé? Quelqu’un de la famille était-il mort? Songeai-je en voyant une immense tristesse dans les yeux bruns d’Hugo et un éclat semblable dans ceux de James.

Je vis les lèvres de ce dernier remuer et celles d’Albus répondre avec un air catastrophé. Mon cœur se serra à l’idée que quelque chose ait pu arriver à l’un de leurs nombreux cousins/cousines. Mais je compris rapidement que ça n’avait rien à voir lorsque le regard de James se posa sur moi et que la tristesse tout comme la crainte emplit complètement ses yeux.

- Lily et Hugo vont bien? Demandai-je en arrivant près d’eux.

Le frère aîné d’Albus hocha de la tête et en à mon plus grand désarroi les sanglots de Lily redoublèrent lorsque je posai ma main sur son bras pour lui apporter un peu de réconfort.

- Qu’est-ce qu’il se passe? M’enquis-je. Tout le monde va bien?

En voyant James secouer de la tête je me sentis défaillir. Je titubai légèrement et Albus me retint pour ne pas que je tombe. Alors que je n’y aurais pas cru, Lily prit la parole, en hoquetant, certes, mais je n’aurais jamais cru qu’elle en aurait eu le courage :

- C’est de ma faute. Notre faute.

- De quoi? Bien sûr que non! M’exclamai-je malgré que je ne sache pas de ce dont elle me parlait.

Peu importe ce qui avait pu se produire, j’étais certaine que ce n’était pas leur faute. Si quelqu’un devait porter le blâme de cette explosion, ici, c’était moi. Et seulement moi. Si Berkeley avait attaqué, c’était à cause de moi. Cette constatation réveilla en moi la haine farouche que je ressentais à son égard, ainsi que la fureur qui m’habitait un peu trop fréquemment ces derniers temps.

- Si, c’est de notre faute… Si on n’avait pas été là… Elle ne se serait pas sacrifiée pour nous! On n’aurait jamais dû vouloir aller voir, gémit Lily en essuyant ses yeux tant bien que mal pour me regarder droit dans les yeux.

Le pronom « elle » me noua un peu plus le cœur et je ne pensai plus un instant à Berkeley ni aux émotions qui m’avaient prise à la gorge la seconde précédente. J’avais un mauvais pressentiment. Un très mauvais pressentiment.

- De qui est-ce que tu parles, Lily?

En sentant Albus me retourner dans sa direction, mon mauvais pressentiment s’intensifia. Ses yeux verts me jaugèrent alors avec compassion et tristesse avant de lâcher :

- C’est Ana, Alli. Elle te cherchait et a demandé à Lily et Hugo s’ils t’avaient vu. Ils ont dit que non et à ce moment-là… Il y a eu une espèce de grondement en avant des estrades. Ma sœur en a été intriguée et… ils sont allés voir. Ana les a suivit, sentant sans doute le danger. Et juste au moment où tout a explosé… Elle a eu le temps de se placer devant eux en les plaquant par terre pour les protéger de son corps. Elle n’a pas survécu.

Mes jambes me lâchèrent immédiatement et Albus referma ses bras autour de moi pour me serrer contre lui. Je sentis à peine la main de James se refermer sur mon épaule et sa voix ne me parvint que très faiblement lorsqu’il me dit :

- Je suis terriblement désolé, Allison.

Mais tout ça n’était pas de sa faute. Ce n’était pas de leur faute. C’était de la mienne et de celle de Berkeley. Pour la énième fois je me promis de le lui faire payer. Et le jour où il tuerait mon chien n’était pas près d’arriver.

Je me redressai alors brusquement et malgré la rage qui couvait en moi je dis d’un ton doux à Lily et Hugo :

- Ce n’est pas de votre faute. Arrêtez de croire ça…

Je déposai une main calme et triste sur leurs épaules en leur adressant un petit sourire triste. Ils ne méritaient pas d’avoir le poids de ce fardeau sur eux. Ce ne serait pas juste. Mais la vie n’était pas juste, me souffla une petite voix dans ma tête. Petite voix que j’eue tôt fait de faire taire. Il ne fallait pas baisser les bras, car j’allais me faire justice.
Je me détournai alors d’eux et je dis à Al :

- Je sais que tu es censé t’occuper des autres, mais… Tu veux bien m’accompagner pour aller jeter un coup d’œil à Scorp et Ruby?

Cela ne prit qu’une demi-seconde avant qu’il ne me donne sa réponse. Il hocha de la tête et nous nous frayâmes un chemin jusqu’à l’endroit où se trouvait notre meilleur ami à tous les deux. Je ne réussis à retenir un cri d’horreur qu’en mettant mon poing dans ma bouche. Le visage entier ainsi que le torse et le devant des jambes de Scorpius avaient été entièrement ou presque brûlé. Apparemment il s’était retrouvé en plein cœur de l’explosion du terrain.

Albus m’attrapa la main et la serra si fort que je compris qu’il se trouvait dans le même état émotionnel que moi. Je me tournai alors deux pas à côté et remarquai Ruby qui ne semblait pas en meilleure forme. Ses cheveux étaient pratiquement tous brûlés et la moitié gauche de son corps étaient dans le même état lamentable que celui de Scorp. Mon cœur se serra à l’idée que les deux ne puissent pas s’en remettre.

Je sursautai violemment voyant James apparaître à mes côtés en disant :

- Tu crois qu’elle va s’en sortir?

Sa voix me semblait tellement inquiète que je m’en étonnai. De qui parlait-il? Je dirigeai alors mon regard sur lui et constatai avec surprise qu’il regardait en direction de Ruby.

- Je l’espère, me contentai-je de répondre. Pourquoi tu me demande ça?

- Parce qu’elle ne mérite pas ça, marmonna-t-il en mettant les mains dans ses poches calcinées.

Malgré l’envie que j’en avais je ne lui fis pas la remarque que deux de ses doigts ressortaient par un trou et que ceux-ci étaient croisés. C’était très tentant, mais j’avais autre chose à lui demander.

- Tu te souviens d’elle? De ce qui s’est passé pour qu’elle te déteste?

En le voyant hocher de la tête, cela me surprit.

- Elle a déjà trop souffert, ajouta-t-il en secouant tristement de la tête et il s’éloigna ensuite sans rien ajouter d’autres.

Dès qu’il se fut suffisamment éloigner, Albus lâcha :

- Je n’ai jamais vu mon frère comme ça.

- Moi non plus je n’ai jamais vu James comme ça, acquiesçai-je en fronçant les sourcils.

On aurait presque dit que… Non, c’était impossible, je me faisais des idées, me morigénai-je avant d’aller plus loin dans cette pensée. Je voulus alors m’accroupir aux côtés de mes amis inanimés, mais Madame Pomfresh eut tôt fait de nous faire déguerpir de là.

Déjà ils commençaient à transférer les blessés au château. Et mon petit doigt me disait que ce ne serait pas à l’infirmerie, mais bien à la Grande Salle. Ils étaient beaucoup trop nombreux.

L’heure suivante je la passai à arpenter le terrain de Quidditch et toutes les estrades à la recherche de d’autres blessés avant de les amener aux professeurs et à des Aurors qui avaient fait leur apparition au cours de ce laps de temps. Le père d’Al, James et Lily étaient parmi eux. Je fis en sorte d’ignorer le regard pesant qu’il me portait à chaque fois que je passais à côté de lui.

Le professeur McGonagall finit alors par demander à tous les élèves toujours debout de se rendre le plus rapidement possible à l’infirmerie pour subir un examen médical par des médecins de Sainte-Mangouste qui avaient fait le voyage en même temps que les Aurors.

Comme il n’y en avait que trois qui s’occupaient de ceux qui marchaient toujours sur leurs deux pieds, cela prit énormément de temps avant que je passe. L’école avait quand même un assez important nombre d’élèves et malgré que plus de la moitié se trouvait du côté des blessés, nous étions suffisamment nombreux à attendre pour notre examen.

Dès que je me retrouvai derrière les rideaux blancs, le médecin me força à enfiler une blouse d’hôpital et je m’exécutai en grommelant. Par la suite ce fut le long et énervant examen au cours duquel il s’étonna de ne voir aucune blessure mineure. Lorsqu’il me demanda comment c’était possible, je répondis avec énervement :

- Je ne me trouvais pas là-bas lorsque l’explosion a eu lieu. J’y suis venu par après en voyant la fumée.

Il sembla trouver mon explication rationnelle, car il ne m’en posa pas d’autre et me décréta en excellente santé si on exceptait une exposition un peu trop longue à la fumée. Je pus alors m’en aller et je le fis presque en courant tellement j’avais hâte d’avoir des nouvelles de mes amis.

Je retrouvai Al en chemin et on s’élança vers la Grande Salle, comme la majorité de ceux qui avaient terminés leur examen. Tout le monde avait des amis qui se trouvaient en ce moment même dans le coin qui était expressément réservé aux blessés allant de moyennement grave à très grave. Il y avait aussi quelques pas trop grave, en particulier ceux qui avaient été retrouvé sans connaissance, mais sans trop de dommages externes. La crainte étant bien entendu des dégâts internes.

En arrivant devant les portes menant à la Grande Salle on tomba sur Rose qui en sortait précipitamment. Elle nous fonça d’ailleurs dedans avant de refermer ses bras autour de moi et de s’exclamer :

- Par Merlin, tu vas bien! J’ai tellement eu peur…

- Moi aussi, dis-je en la serrant très fort, car je sentis parfaitement une larme qui lui appartenant couler dans mon cou. Ça va bien aller pour Scorp, tu vas voir…

Elle renifla et hocha de la tête vigoureusement. Je voyais bien à quel point elle était effondrée à cause de l’état dans lequel il se trouvait. Mais elle essayait de rester forte. Comme tout le monde. Jusqu’à maintenant j’ignorais combien de morts il y avait. La seule personne dont j’étais au courant de la mort c’était Ana.

À ce souvenir mon cœur se serra à nouveau. C’était tellement pénible… Je retins mes propres larmes et pris une grande inspiration pour me calmer. Soudain, alors que je m’apprêtais à entraîner Rose et Al à ma suite pour entrer dans la Grande Salle, McGonagall en sortit, le visage et le chignon défait, et s’exclama :

- Miss Lévesque! Suivez-moi immédiatement!

Alors que je commençais à avancer de mauvaise grâce dans sa direction, elle ajouta quelque chose qui me redonna un peu le sourire :

- Miss Weasley et Mr Potter, vous pouvez venir aussi.

Par contre les lèvres pincées qu’elle affichait ne m’inspiraient pas trop confiance. En fait, pour dire la vérité, elles ne m’inspiraient pas confiance du tout. Mais alors là, du tout.

Nous la suivîmes avec de l’interrogation dans le regard jusqu’à son bureau. En cours de chemin j’eus la désagréable constatation de voir mon parrain nous rejoindre. Pourvu qu’il n’essaie pas encore de me parler de… Sentier glissant, grommelai-je en moi-même. Ce n’était pas le moment d’y penser, mais alors là, pas du tout!

J’échangeai un regard avec Albus et je lus dans son regard qu’il n’était pas plus ravi que moi de l’apparition de son père. Je lui saisis donc la main et en fis de même avec Rose qui tentait de cacher ses larmes. Je pressai doucement sa main dans la mienne pour lui apporter un peu de réconfort, mais je me doutais que ce ne serait pas suffisant. Pourtant elle m’adressa tout de même un sourire reconnaissant et me serra les doigts pratiquement à m’en broyer les os.

Lorsque nous arrivâmes finalement au bureau de la directrice je n’étais pas encore prête mentalement pour ce qui allait suivre. Je ne savais pas encore exactement ce que ça allait être, mais mon petit doigt me disait que ce ne serait pas agréable. Et mon petit doigt avait rarement tort. De plus, si je me fiais à l’air qu’avaient Al et Rose sur le visage, ils étaient du même avis que moi. La porte se referma avec un bruit sourd dans notre dos et je ne pus m’empêcher d’avoir un léger soubresaut.

- Asseyez-vous tous les trois, lâcha soudain McGonagall avec un ton sec.

Ça s’annonçait très mal. Qu’avais-je fait, cette fois? Malgré le millier de questions qui me taraudaient j’obéis à son ordre comme mes deux amis.

- Vous aussi, Potter! Grommela la directrice.

- Mais je suis assis! Protesta Albus avec véhémence.

- Je parle de votre père, Mr Potter! Soupira-t-elle. Je vais finir par devenir folle à force d’avoir à les côtoyer, murmura-t-elle ensuite, mais j’étais persuadée qu’elle n’avait pas voulu qu’on entende.

Mais c’était le cas.

- J’espère bien que vous ne le deviendrai pas, professeur, affirma mon parrain en souriant et en s’assoyant sur une chaise, face à nous.

- Je l’espère aussi, acquiesça McGonagall en s’installant à son bureau.

Ensuite elle se contenta de nous fixer sans rien dire. Nous analysant comme si elle cherchait une réponse précise. Je me ferais un plaisir de lui donner si elle prenait au moins la peine de poser sa question. Ou sa requête, pensai-je lorsqu’elle prit finalement la parole :

- Il est impératif, Miss Lévesque que vous n’essayez pas de retrouver Berkeley. Surtout que maintenant vous n’avez plus d’escorte.

Ce brusque rappelle à la réalité me frappa en plein cœur et je sentis la colère remonter en moi alors même que je m’apprêtais à répondre qu’elle n’avait pas à s’inquiéter pour ça. À la place je crachai :

- Avec tout le respect que je vous dois, professeur, je ne crois pas que vous ayez le pouvoir de m’en empêcher. C’est ma tâche. Mon devoir.

McGonagall se passa une main fatiguée sur le visage et marmonna :

- Je commence à me faire trop vieille pour tout ça… Voilà que j’ai l’impression de remonter une vingtaine d’années en arrière.

- Je n’ai jamais été aussi… commença le père d’Al, mais la directrice le coupa.

- Oh que si!

- Ce n’est peut-être pas une bonne idée d’en parler devant eux, tenta-t-il.

- Je suis presque certaine que votre fils, votre nièce et votre filleule savent sur le bout des doigts toutes les bêtises que vous avez commises étant jeune, Potter.

Si nous nous étions trouvés en d’autres circonstances j’aurais sans doute éclaté de rire. Rien qu’à voir l’air complètement dévasté et éberlué de mon parrain, ma journée était soudainement beaucoup moins sinistre. Je décidai alors de me montrer un peu plus discipliné que les deux adultes ici présents et dis la tête haute :

- Je ne peux pas faire autrement. Sinon il s’en prendra encore à tout le monde et il tuera Spock!

- Ce n’est qu’un… commença McGonagall, mais je la coupai en bondissant sur mes pieds.

- CE N’EST PAS SEULEMENT UN CHIEN! Hurlai-je avec colère.

Il ne faut jamais, jamais insulter mon chien devant moi. Jamais. Harry me fait alors des signes d’apaisement et je conçois de me rassoir. À côté de moi Rose et Al semblent tout autant en colère que je le suis.

- Écoutez-nous bien, les enfants. (Je tiquai légèrement à ce dernier mot, tout comme mes deux amis) On ne peut pas se permettre qu’Allison retombe entre ses mains, entama mon parrain. Il ne prendra plus la chance de la laisser seule si cela devait se reproduire et il n’attendrait peut-être pas non plus. Et je ne crois pas avoir à expliquer pourquoi il serait très mauvais que Voldemort revienne parmi nous, n’est-ce pas?

Je sentis un frisson me parcourir le dos. Non, il n’avait pas besoin de nous faire un tableau. Je voyais parfaitement bien pourquoi Voldemort ne pouvait pas revenir. Et ce n’était pas mon intention que de permettre à ce stupide personnage sans nez de refaire une apparition triomphante après toutes ses années. Non, pas du tout. Sauf que mon parrain semblait oublier une chose cruciale.

- Contrairement à ce que tu crois nous ne sommes plus des enfants, clamai-je en croisant les bras et en affichant un air déterminé. J’ai seize ans. Et depuis déjà cinq ans je vis ce qu’aucun enfant d’onze-douze ans ne devrait vivre. Jamais. J’ai subi des choses que la majorité craigne sans savoir exactement l’intensité de ce que la chose en question produit, continuai-je en sentant un frisson me parcourir à nouveau à ces atroces souvenirs.

Je pris une petite pause pour que ce j’ai dit fasse son chemin dans leur esprit et qu’ils en prennent pleinement conscience. Je sens la main d’Al se glisser dans la mienne et je lui adresse un petit sourire reconnaissant. Je pris ensuite une inspiration et avant qu’aucun des deux adultes ne puissent prendre la parole, je repris :

- Et c’est sans compter que la prophétie parle de moi. C’est à moi de faire face à Berkeley. Pas à toi, Harry Potter. (Le fait que je prononce son nom complet semble mettre mal à l’aise mon parrain et c’était l’intention) Tu as déjà fait tes preuves. Tu as eu ta prophétie. Maintenant, c’est mon tour. Que ça vous plaise ou non. J’ai eu ce pouvoir pour une raison. Et tout ce qui s’en est ensuivie, c’est à moi de le régler. À personne d’autre.

À la fin de mon petit discours, le silence se fait presque instantanément. Pourtant, à peine deux secondes plus tard, mon parrain s’exclama :

- Je t’interdis de sortir de l’enceinte de Poudlard, Allison! Tous les membres de ta famille ont sacrifié leur vie pour toi, alors tu ne bougeras pas d’ici! Et tu vas avoir une escorte plus importante!

- Alors, ça, non! Rugis-je, pleine de colère. Tu ne me feras pas le coup de jouer avec mes sentiments! Hurlai-je ensuite en sentant les larmes monter. Ils sont morts pour me laisser le temps de devenir suffisamment forte! Et je crois que je le suis! En plus, tu n’es pas mon père! Grognai-je ensuite avec hargne. Je n’ai pas à t’obéir!

Intérieurement je savais que ce n’était pas la vérité. J’avais jeté un œil au testament de ma mère et elle disait que s’il devait lui arriver quelque chose, elle me remettait à la garde de mon parrain et de ma marraine. Donc, oui, techniquement, je devais lui obéir. Mais je savais qui il était réellement depuis trop peu longtemps pour que cela change quoi que ce soit dans nos rapports.

Il me faisait encore un peu l’effet d’un étranger. Ou d’un demi-étranger. Comme avec les parents de nos amis en général. On les connaît et tout, et tout, mais de là à dire qu’on leur obéirait comme on le fait avec nos parents… c’était un peu exagéré. J’ai toujours été poli avec les parents de mes amis, mais s’ils me donnaient un ordre qui ne relevait pas de leur juridiction, je ne prenais pas toujours la peine d’obéir. Je refusais de leur donner plus de pouvoirs qu’ils n’en avaient sur moi.

Je serais sans doute partie sur-le-champ, si McGonagall n’avait pas lâché à ce moment-là :

- Vous n’irez nulle part, Miss Lévesque. Si vous franchissez cette porte sans autorisation, j’annule immédiatement notre petite entente. Et cela vaut également pour le refus d’accepter une escorte et de ne pas vous en mêler.

Suite à ces mots j’ouvris la bouche en grand comme pour dire quelque chose, mais je la refermai aussitôt après. C’était quoi, au juste? Du chantage? Et moi qui croyais que les professeurs étaient au-dessus de tout ça!

Apparemment je n'étais pas la seule à être sous le choc, car Rose s’écria :

- Mais, c’est pas juste!

Ce qui attira dangereusement l’attention de mon parrain sur l’enjeu qui se jouait. Il lâcha en fronçant les sourcils :

- De quelle entente est-il question, professeur?

Je ne le lui laisse pas le temps de répondre. Il est hors de question que mon parrain soit au courant de mon petit plan, ou plutôt de notre petit plan, à mes amis et moi. Et ce, quoi qu’il doive m’en coûter.

- J’accepte! Je vous donne à tous les deux ma parole que je ne tenterai rien contre Berkeley, que je n’essaierai pas de me venger sans votre feu vert. Car quoique vous en pensiez, vous allez devoir me le donner un jour, car c’est de moi dont il est question dans la prophétie. J’accepte aussi que je sois suivie par une escorte. Mais seulement hors des salles de classe et si je dois me rendre au bureau d’un professeur ou de la directrice, je préfère être seule. D’accord? Ça fonctionne pour vous, comme terme?

Harry semblait profondément surpris que je capitulais aussi vite. Mais au moins mon intervention avait fonctionné et il ne semblait plus s’inquiéter de mon entente avec la directrice. Je me retins pour ne pas pousser un soupir de soulagement.

- Très bien. Alors à partir de maintenant et jusqu’à ce soir je serai ton escorte. Jusqu’au moment où les autres Aurors arriveront. Ceux qui auront ta garde. Tu auras au total seize Aurors qui seront à ta protection. Ou plus ou moins. Ils travailleront en équipe de quatre. Une équipe de jour et de nuit. Pendant que huit d’entre eux se reposeront, il y en aura quatre qui te suivront partout, tandis que les quatre autres parcourront l’école. À la mi-journée ou à la mi-nuit, ils échangeront leur rôle. Tout comme au petit matin l’équipe de nuit donnera sa place à l’équipe de jour et à vingt-deux heures l’équipe de jour ira se coucher.

J’écoutai attentivement tout ce qu’il me disait et j’avais de plus en plus l’impression qu’avoir de l’intimité me serait impossible. Ou une simple vie privée. Ça s’annonçait vraiment bien! Cette fois je ne retins pas mon soupir. La vie est tellement belle! Ou pas.

Lorsqu’il eut enfin terminé son petit discours je lâchai :

- C’est fini maintenant? Il faut que j’aille voir mon ami Scorpius. Tu sais, il a été blessé par Berkeley.

Je ne pris pas la peine d’attendre une réponse que je sortis précipitamment du bureau en compagnie de Rose et Al. Ce dernier me glissa à l’oreille juste avant que son père n’arrive à son tour :

- C’est tellement hypocrite de sa part, lui aussi en cinquième année il n’a pas écouté ce que les adultes lui disaient.

- Oui et il en a payé le prix, soupira Rose.

Ce qui lui attira un très gros regard noir de la part de son cousin. Et de la mienne ce fut simplement un nouveau soupir. J’admis rapidement :

- Je comprends leur point de vue. Mais je comprends aussi qu’ils ne comprennent pas le mien. Et ça, c’est frustrant.

Ma meilleure amie opina et Albus me prit par la main. À ce moment-là mon parrain apparut et il sembla soulagé de voir que je me trouvais toujours là. Apparemment il ne me faisait pas confiance pour respecter ma parole. Super!

Je crus un instant qu’il allait dire quelque chose, mais soudain son regard se posa sur nos mains entrelacées à Al et moi. Je vis facilement ses épaules se raidirent. Et avec un petit sourire narquois, je profitai de sa gêne notable pour embrasser Al sur la joue et me presser contre lui. Avec chance l’intéressé compris immédiatement à quel jeu je jouais et il passa son bras autour de ma taille.

Malgré qu’elle ne soit pas d’humeur à rire, Rose ne put s’empêcher de lâcher un petit ricanement en voyant l’air catastrophé de son oncle. Je me joignis à son hilarité et l’on fut tous pris d’un fou rire. Tous, sauf le seul adulte présent. Ce qui ne faisait qu’exacerber notre envie de rire.

Par contre nous perdîmes notre bonne humeur dès que l’on arriva devant la Grande Salle. Les portes étaient grandes ouvertes et on pouvait voir avec horreur à quel point les blessés étaient nombreux. Et cette vue était vraiment, mais vraiment horrible.

C’est d’une démarche légèrement hésitante que l’on entra à l’endroit où le matin même, on avait échangé avec bonne humeur. Le contraste était saisissant. J’essayais tant bien que mal de ne pas regarder les visages des blessés, mais c’est dur de le faire lorsque tu cherchais des personnes.

Au bout d’un long moment, les gémissements qui nous emplissaient les oreilles me rendaient presque malade. Sauf que nous trouvâmes enfin Scorpius et Ruby. Et à mon plus grand étonnement, James était auprès d’eux.

- Qu’est-ce que tu fous là? S’étonna son jeune frère qui me tenait toujours contre lui et d’ailleurs un peu plus douloureusement.

James releva les yeux en ouvrant la bouche avec un peu de rage, mais les mots qu’il s’apprêtait à prononcer restèrent coincés sur sa langue en voyant que son père était derrière nous.

- Qu’est-ce que tu fais là, P’pa? S’enquit-il en ouvrant de grands yeux.

- Il a décidé de jouer les escortes, marmonnai-je.

Je vis les sourcils de l’aîné des Potter se froncer, apparemment il n’était pas ravi de la nouvelle.

- Seulement pour la journée, précisa Harry.

Cette annonce sembla le soulager grandement. Et je savais exactement pourquoi. Avec tous les coups qu’il faisait, il ne devait pas vraiment vouloir que son père en soit témoin.

Rose n’avait pas du tout prêté attention à ce qui déroulait autour, car déjà elle était assise à côté de Scorp et le regardait avec des larmes dans les yeux, sans oser le toucher de peur de le blesser plus dangereusement encore.

Les médecins couraient partout dans la salle pour s’occuper de tout le monde, mais il était clair qu’ils n’étaient pas suffisamment nombreux. Je m’approchai alors de Rose et je m’accroupis à ses côtés délaissant Albus et son père. Je pris alors la main de ma meilleure amie dans la mienne et la serrai très fort. Je me penchai alors vers l’oreille de Scorpius et murmurai :

- Ne lâche pas prise, Scorp. On est là. Et on ne te laissera pas. On ne te laissera jamais tomber.

Au bout d’une heure des médecins réussirent enfin à s’occuper de notre ami Scorpius et aussi de Ruby. Ils avaient déjà fait quelques soins de base, mais ils avaient dû se rendre un peu partout. Maintenant, par contre, ils s’occupaient pleinement de nos deux amis. Quelque part dans mon esprit une petite voix me souffla qu’il serait peut-être bien que nous allions voir Teena et Malia. Pourtant leurs blessures étaient moins graves. Je ne prononçai donc aucun mot en ce sens.

Une heure encore plus tard, Ruby et Scorp ressemblaient à deux momies. Mais nous n’étions plus seuls à veiller sur eux. Une Amy avec un gros bandage autour de la tête, ainsi qu’un Kieran avec le bras dans le plâtre et finalement Joshua avec une jambe pour sa part dans le plâtre.

En les voyant arriver ainsi Albus s’étonna :

- Ils ne vous ont pas soigné ça?

- Toutes les réserves sont utilisées pour les cas plus graves. Des Aurors sont allés chercher d’autres remèdes et potions, mais on sera seulement les derniers à être traités, répondit Joshua sans son sourire habituel.

Malgré mon envie de parler, je préférai garder le silence. Tout ce qui arrivait, c’était de ma faute. À moi. Ils se trouvaient tous dans cette situation à cause de moi. Des larmes me montèrent aux yeux, mais je parvins à les conserver là où elles étaient aucune d’entre elles ne s’écouleraient. Pas avant que je sois seule.

Lorsque l’heure du diner (souper) arriva presque toute l’école était dans la Grande Salle. Mais pas pour manger. Nous étions tous là pour veiller sur nos amis blessés. Les professeurs distribuaient des rations de pain, de légumes et de quelques autres denrées, y compris de l’eau. La frugalité du repas ne rebutait personne. C’est le contraire qui aurait surpris. Personne n’avait le cœur à manger énormément, de toute manière.

J’avais le front posé sur mes genoux, lorsqu’une main se posa sur mon épaule et qu’une voix me dit :

- Allison? Je voulais seulement te dire encore merci, pour ma sœur. Et les médecins ont dit qu’elle irait bien.

C’était Sebastian. Je redressai brusquement la tête et je lui dis avec un faible sourire :

- Je suis ravie de l’entendre.

À l’intérieur de moi mon cœur se serra. Chelsea aurait pu mourir. Et cela aurait été entièrement ma faute. Comme pour tous ceux qui se trouvaient ici. Est-ce certains étaient morts par ma faute? Quand le saurions-nous? J’espérais de tout mon cœur que tout le monde était toujours en vie, mais c’était presque impossible.

Aux alentours de vingt-heures, le professeur McGonagall prit la parole :

- Je demanderais à tous les élèves qui en ont la possibilité de bien vouloir regagner leur Salle Commune, vos condisciples sont entre de bonnes mains. Tout le monde est invité à sortir dans le calme et l’ordre.

Je me relevai difficilement du sol et dans mon mouvement je me saisis de Rose, car elle n’avait pas esquissé le moindre mouvement. Je me doutais bien qu’elle désirait plus que tout rester auprès de lui, mais nous reviendrions le lendemain matin, alors autant le laisser se reposer. Et nous reposer aussi par le fait même.

Je me tournai alors vers Albus et remarquai que mon parrain se tenait aux côtés de trois hommes, ainsi qu’une fille. Cela ne me prit qu’un instant pour comprendre qu’il s’agissait de mon escorte. Je poussai un soupir découragé avant de commencer à m’éloigner.

- Allison… commença Harry, mais je ne pris pas la peine de m’arrêter pour écouter ce qu’il avait à dire.

Tout ce que je savais, c’était que mes gardes du corps me suivaient. Ou du moins ils me suivaient en arrière de mes amis. Nous nous tenions tous côtes à côtes, Rose, Lily, Hugo, Al, James et moi. Ni Teena, ni Malia ne seraient dans notre chambre ce soir. Les monologues de Malia risquaient de me manquer… Monologues dû en grande partie à son somnambulisme.

En entrant dans la Salle Commune, je me ruai immédiatement dans la direction des escaliers et les gravit pour atteindre ma chambre. Parmi mes gardes du corps, seule la fille nous suivit Rose et moi. Les trois hommes se postèrent simplement devant le cadre. Je compris en cet instant que j’aurais encore moins d’intimité que je ne le croyais.

Je m’affalai dans mon lit, sans même prendre la peine de me changer. C’était pour dire à quel point j’étais anéantie.
Au moment où je m’apprêtais à m’endormir, je sentis un poids incongru s’ajouter sur mon lit.

- Alli? Ça te dérange si… si je dors avec toi?

La voix de Rose. Je rouvris les yeux et l’aperçus assise à côté de moi. Ses yeux étaient remplis de larmes contenues et mon cœur s’alourdit pour elle. Je hochai lentement la tête et me déplaçai vers l’extrémité gauche de mon lit pour lui laisser de la place. Je me tournai dos à elle et lui glissai :

- Tu sais bien que tu pourras toujours compter sur moi, Rose.

- Merci, Alli.

Je refermai immédiatement les yeux et je m’endormis dans la seconde. Malheureusement ma nuit ne fut pas de tout repos et j’assistai en direct à l’explosion de la bombe. Je vis le corps des joueurs de Quidditch virevolter dans les airs comme des pantins, alors que les estrades se transformaient en immense vague de bois.

Je me réveillai en sursaut au beau milieu de la nuit, le souffle court. Ce n’était pas un simple mauvais rêve. C’était encore une fichue vision. Vision durant laquelle j’avais pu très clairement apercevoir Berkeley. À la toute fin.
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Le lendemain matin, plus de la moitié des blessés de la Grande Salle étaient de nouveaux sur pieds. Ceux qui restaient, Scorp en faisant partie, étaient lucides, mais étaient assignés à l’infirmerie avec interdiction d’en sortir avant une semaine.

Lorsque nous allâmes le voir, il faisait pâle figure, mais au moins il était en mesure de nous parler. À vrai dire il n’était plus très pâle. Il ressemblait à quelqu’un qui avait pris un très gros coup de soleil. C’était la même chose pour Ruby.

- Alors vous vous décidez enfin à venir me voir? S’exclama Scorpius, un grand sourire sur les lèvres, en nous voyant entrer.

- Je commençais à perdre patience, ajouta Ruby. J’ai cru que je n’aurais jamais l’occasion de me lamenter sur mon sort…

Sa remarque fut accueillie par une foule de regards noirs. Ce n’était pas le moment de plaisanter, par Merlin!

- Si je n’ai pas le droit d’en plaisanter, je vais finir par devenir une vilaine harpie comme la bibliothécaire! Protesta Ruby devant nos réactions.

Alors, sans pouvoir m’en empêcher je lâchai en souriant moqueusement :

- Ton nom te va très bien maintenant, en tout cas, Ruby.

- Ça, ce n’est pas drôle, Allison! Grommela-t-elle en me faisant les gros yeux.

Par contre un sourire en coin illuminait son visage. Les autres eurent à leur tour un petit sourire et la discussion commença à divaguer.

Nous étions en train de tous nous relaxer, lorsque Mme Pomfresh nous obligea à sortir, prétextant que nos amis devaient se reposer, et ce malgré les protestations de ces derniers.

Alors que nous nous rendions à la Salle Commune, Rose se pencha près de moi pour me glisser à l’oreille :

- Comment on va faire pour la rencontre de tu-sais-quoi ce soir? Tes gardes du corps…

Elle n’eut pas à aller plus loin que je compris ce qu’elle voulait dire. Au moins, j’étais en mesure de la rassurer sur ce point, mes gardes du corps ne risquaient pas d’être au courant de notre petite entente avec la directrice. Et de ce fait, mon parrain non plus.

- T’inquiètes, ils n’auront pas le droit d’entrer. Par contre, il faudra que vous y alliez tous avant moi. Je viendrai un peu après, lui chuchotai-je.

- Et pour Scorp? Répondit-elle toujours à voix basse.

- On lui ramènera les devoirs et tu lui expliqueras certaines choses s’il ne comprend pas, murmurai-je.

En arrivant à la Salle Commune, nous nous installâmes tous les trois, Al, Rose et moi, dans un coin et on se mit à faire nos devoirs, malgré que notre cœur n’y fût vraiment pas. Et en plus… Comment se concentrer lorsqu’il y avait quatre personnes qui ne vous lâchaient pas du regard ou qui inspectaient chaque personne comme si elle était une menace?

Un peu plus tard, une vingtaine de minutes après le départ de Rose, Al, Malia, Teena et James, je sortis de la Salle Commune. Bon, ils étaient tous parti à un intervalle différent, pour éviter d’élever des soupçons chez mes gardes du corps.
Je dirigeai alors mes pas vers le bureau de la directrice.

- Miss Lévesque, en quel endroit vous rendez vous? S’enquit l’un de mes gardes du corps, un grand baraqué à la peau sombre et aux yeux bienveillants.

- Je vais voir le professeur McGonagall, grommelai-je.

J’avais encore quelques difficultés avec le fait qu’il me demandait à chaque fois où nous allions. Ou plutôt où je me rendais, moi.

Toute la journée j’avais dû supporter les regards suspicieux, rageurs et curieux de tous les élèves de l’école. Je suppose que beaucoup d’entre eux se souvenaient des paroles de Berkeley. Paroles où il disait clairement que c’était de ma faute si nous en étions rendus là. Le pire dans tout ça, ce n’était pas que les autres y croyaient. C’était que je le croyais moi aussi. Si je n’avais pas eu ce don, personne n’aurait eu à souffrir. Moi en premier. Loin de moi l’idée de faire de l’égocentrisme, mais… les souffrances que j’avais vécu à travers les autres et tous mes membres de ma famille qui s’étaient sacrifiés simplement pour que je reste cachée le plus longtemps possible… À côté des bras cassés, des brûlures, etc., me semblaient un peu… banales.

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La semaine qui suivit se ressembla beaucoup, nous allions chaque jour entre les cours donner les devoirs à Scorp et Ruby, pour les voir surtout, les devoirs n’étaient qu’un prétexte donné à l’infirmière pour qu’elle nous laisse entrer.
Les rencontres avec McGonagall se poursuivaient et déjà dans la fin de la semaine suivante, c’était le début de la mandragore pour mes amis. J’avais vraiment hâte de voir leur réaction lorsqu’ils mettraient cette feuille au goût infernal dans leur bouche. En fait, je m’en délectais d’avance.

On commençait déjà à sentir que la fin de l’année approchait, car les professeurs commençaient à être plus inquiets, ils nous donnaient encore plus de devoirs en prétextant que nous avions beaucoup trop pris notre temps en début d’année, etc.

En voyant tous les devoirs s’empiler, Teena commençait à se demander si cela avait été une si bonne idée que ça d’avoir voulu devenir Animagus. Ce à quoi nous lui répondîmes tous avec un peu de colère que c’était bientôt fini les cours du soir.

*******************

Lorsque la journée de la mandragore arriva enfin, je ne m’étais jamais sentie aussi surexcitée et de bonne humeur. Sauf que cette joie s’entacha légèrement lorsque James grommela :

- Ils m’ont mis avec Parkinson pour le duel de ce soir!

Mon frère… Je l’avais complètement écarté de mon esprit. Comment avais-je pu l’oublier? Et comment se faisait-il que je ne l’aie pas revu depuis? Me fuyait-il à nouveau? Ou est-ce qu’il recommençait à comploter dans mon dos?

- Tu n’es pas sérieux? Grondai-je.

- J’aimerais ne pas l’être, soupira-t-il. Et maintenant que je sais qu’il est ton frère… Sérieusement…

- Ne te gêne pas avec lui, le coupai-je. Il l’aura mérité.

- Oh, je n’avais pas l’intention de le ménager, avoua James en souriant malicieusement.

Je fronçai les sourcils. J’avais l’impression qu’il avait une idée bien précise de la manière dont il comptait s’y prendre.

- Qu’est-ce que tu vas faire? Demandai-je sur un ton soupçonneux.

- Tu le sauras si tu viens ce soir, susurra-t-il.

Suite à ces mots il se courba légèrement avant de s’en aller en riant. Je passai à deux doigts de lui courir après pour connaître le fin mot de l’histoire, mais abandonnai l’idée au moment même où je croisai le regard de l’un de mes gardes du corps. Déjà que marcher avec eux autour ce n’était pas très agréable, alors courir… on oublie ça!

Le soir venu, à dix-neuf heures, plus précisément, je me rendis dans le bureau du professeur McGonagall. Dès que je pénétrai à l’intérieur en laissant mes gardes du corps derrière moi, je me sentis libéré d’un poids énorme. Enfin, j’étais libre! Du moins… presque.

- Vous êtes prêt pour la première étape? Demandai-je à mes amis avec un grand sourire.

La grimace que m’adressa Rose, le sourire taquin de Scorp et les bras croisés d’Al me fournirent une réponse assez claire. Teena se tenait droite comme un piquet, tandis que James était tranquillement installé sur une chaise, les jambes croisées. Quant à Malia elle était absente ce soir. C’était la Pleine Lune. J’avais désiré y aller avec elle, mais elle m’avait assuré que passer cette Pleine Lune-ci seule ne la dérangeait pas. Que nous nous reprendrions une autre fois.

- Bien, tous ceux qui ont besoin de leur feuille de mandragore, approchez, dit la directrice.

- Nous n’avons pas de cours ce soir, professeur? S’étonna Scorpius.

- Non, Mr Malefoy. Je vous ai appris tout ce qu’il y avait à apprendre, répondit McGonagall en pinçant les lèvres.

Lorsque tous mes amis se furent approchés, elle leur demanda à tous de venir séparément. Elle s’éloigna alors tout d’abord avec Rose et je supposai qu’elle la questionnait sur le processus pour devenir Animagus, comme elle l’avait fait avec moi.

De loin je vis un sourire satisfait apparaître sur les lèvres de la directrice et elle tendit une feuille à Rose. Celle-ci, tout comme tous mes autres amis, avaient opté pour la même chose que moi pour conserver la feuille dans leur bouche.
Je manquai éclater de rire en la voyant faire une grimace épouvantable en plaçant l’appareil dentaire dans sa bouche, appareil qui contenait la feuille de mandragore. Lorsqu’elle revint, la grimace était toujours présente.

Elle me rejoignit et grommela tandis que McGonagall s’éloignait avec James :

- Tu ne m’as pas prévenu que le goût était aussi horrible!

- Je t’ai dit que le goût n’était pas bon, lui fis-je remarquer.

- Mais tu n’as pas dit à quel point! Rétorqua-t-elle en me faisant les gros yeux.

Je ne pus m’en empêcher et je souris de toutes mes dents. Son expression est beaucoup trop drôle pour que je fasse autrement.

Soudain, alors que Rose vient pour ajouter quelque chose, j’entendis James s’exclamer en crachant à moitié :

- Non, mais c’est quoi cette chose horrible! On est censé passer un mois avec ça dans la bouche?!

J’espère sincèrement que mes gardes du corps n’auront rien entendu, car sinon je risque d’avoir plusieurs explications à donner en sortant…

Lorsque c’est finalement le tour d’Al, il revient vers nous avec la même grimace que Rose. Il marmonne alors :

- Comment est-ce qu’on est censé manger avec ça?

Simplement avec la manière qu’il a prononcé le ça, j’en conclus que le goût ne lui revient vraiment pas. Sans pouvoir m’en empêcher encore une fois, j’éclate de rire, cette fois. Je répondis alors :

- Eh bien… si tu veux mon avis je te déconseille tout ce qui est sucré d’ici la prochaine Pleine Lune.

Cette fois, la grimace s’élargit et Rose en refait une. James aussi d’ailleurs. Sérieusement les voir tous comme ça, c’était vraiment… trop drôle. J’éclatai de nouveau de rire et mon hilarité s’intensifie lorsque je vois Scorpius revenir avec la même grimace de dégoût que les autres, mais en prime les yeux fermés. Comme s’il luttait contre l’envie de recracher ce qu’il avait dans la bouche, ses poings étaient fermés.

- Difficile de supporter le goût, pas vrai, Scorpynouchet? Le taquina James en perdant son air dégoûté.

- Ne m’en parle pas! Gronda Scorp. Et arrête de m’appeler comme ça!

- Et pourquoi je ferais ça? Demanda l’aîné des Potter en souriant malicieusement.

Je levai les yeux au ciel et Rose grommela :

- Arrête, James.

- Pas moyen de s’amuser, par ici, soupira-t-il.

Manquait plus que Teena et nous y serions tous passé.

Lorsqu’elle nous rejoignit, McGonagall annonça :

- C’est tout pour aujourd’hui. Je ferai parvenir une lettre à l’un d’entre vous pour notre prochaine rencontre. En guise de rappel.

Sur ces mots, elle retourna s’asseoir à son bureau et nous ignora. Je leur dis alors :

- Bon, je vais sortir la première et dans environ cinq minutes vous pourrez sortir à votre tour. On se rejoint pour le duel. Je vais prendre le chemin le plus long.

- Très bien, à tout à l’heure, chuchota Albus à mon oreille, après m’avoir prise par la taille.

Il m’embrassa alors sur la joue et je lui adressai un grand sourire.

Ils se décalèrent alors pour ne pas être vu lorsque j’ouvrirais la porte et je sortis en me sentant très seule. J’avais beau savoir que je les reverrais dans très peu de temps, c’était quand même vraiment frustrant d’être coincée avec des gardes du corps à longueur de journée. Des gardes du corps que je ne connaissais pas personnellement.

Une boule se coinça dans ma gorge alors que je repensais à Ana. Elle avait sacrifiée sa vie pour mes deux jeunes amis. Si elle n’avait pas été là, ils seraient sans doute morts tous les deux. Un frisson me parcourut le dos à cette pensée. Pourtant je la regrettais tellement. Elle, elle m’aurait laissé aller jusqu’au bout de mon plan avec mes amis. Elle, elle m’aurait peut-être permis d’aller chercher Spock avant qu’il ne soit trop tard. Avec elle j’avais l’impression d’être avec une amie. Et personne ne me regardait bizarrement parce que l’on me suivait. En fait, j’avais presque l’impression qu’elle n’était pas là. Il m’arrivait encore de me retourner, dans l’espoir de l’apercevoir dans la foule d’élève. Mais après coup la logique revenait et mon cœur me faisait encore plus souffrir.

J’étais complètement plongée dans mes pensées lorsque quelqu’un me saisit par les épaules. Non, pas quelqu’un, pensai-je en revenant dans le temps présent. C’était encore l’un de mes gardes du corps. Cette fois, il s’agissait de l’une des filles.

- Où allons-nous, Miss Lévesque? Me demanda-t-elle.

Je poussai un soupir dépité et frustré. J’en avais déjà marre. Plus que marre, en fait. Je grommelai alors :

- Je vais pour le…

Je n’eus pas le temps de terminé qu’une voix enjouée me coupa :

- ALLI! Tu es là!

Je me retournai d’un bond vers la personne à qui appartenait la voix. Je ne fus guère surprise d’y découvrir Lily. La question était de savoir pourquoi elle semblait si contente de me voir.

- Salut, Lily, dis-je en jetant un coup d’œil à mes gardes du corps.

- Tu viens pour le duel de James, pas vrai? S’enquit-elle avec un grand sourire. J’ai bien hâte de voir lequel entre ton frère et le mien est le plus fort.

Les secrets de famille ne le restaient pas très longtemps lorsque plus d’un Potter et Weasley étaient au courant. J’étais presque certaine que tous les membres de leur famille l’étaient, maintenant. Je levai les yeux au ciel et soupirai :

- Je suppose que ce sera James. J’ai vaincu Parkinson lors des duels « amicaux » et James m’a vaincue une fois.

- C’est ce que je me disais, affirma Lily en souriant. Mais il est quand même très fort, ton frère.

- Lily, tu peux arrêter de me parler de mon frère, s’il-te-plaît. Dis simplement Parkinson. Je n’ai pas besoin de me rappeler à chaque heure de chaque jour que…

- J’ai compris! Me coupa la benjamine des Potter avec un sourire malicieux.

Je poussai un soupir de soulagement et me concentrai sur mon chemin, je devais m’assurer que nous n’arrivions pas là trop tôt. James devait y arriver avant moi.

J’étais de nouveau profondément dans mes pensées, lorsque Lily lâcha :

- Tu sais, Alli, ça irait plus vite si on allait par là…

Je regardai la direction qu’elle indiquait. Bien sûr que ça irait plus vite, mais mon intention c’était justement de…

- J’ai oublié quelque chose d’important dans ma chambre! Expliquai-je rapidement.

- Quoi? s’enquit Lily.

- Mon sac pour les… tu-sais-quoi.

- Mais… Alli… Tu as déjà ton sac, me fit-elle remarquer.

Je regardai sur mon épaule et constatai qu’effectivement je l’avais sur moi. J’étais pourtant certaine de l’avoir laissé dans ma chambre… bizarre. Je rougis violemment lorsque les regards accusateurs d’à la fois Lily et mes gardes du corps se posèrent sur moi.

- Tu ne me cacherais pas un truc? Me demanda-t-elle en plissant les yeux, suspicieuse.

- Pas du tout, affirmai-je en fronçant les sourcils. Seulement, j’avais vraiment l’impression de l’avoir oublié. C’est des choses qui arrivent parfois…

Elle hocha la tête en haussant les épaules. Apparemment ma réponse la satisfaisait. Par contre, elle ne semblait pas du tout satisfaire mes gardes du corps qui me regardaient toujours avec suspicion.

Je me mordis la lèvre nerveusement et marmonnai :

- J’espère que James va gagner le duel.

- T’es sérieuse? S’étonna la sœur de ce dernier.

- Oui, je veux que Gryffondor gagnent à la fin, affirmai-je avec un sourire. Et comme je ne participe pas, ils sont privés de mes incroyables talents, plaisantai-je ensuite en lui faisant un clin d’œil.

- Ah, oui, tes talents de duellistes! Qui oserait se mesurer à toi… dit-elle en levant les yeux au ciel. N’empêche le coup de ton Patronus, c’était vraiment bien. Même si je n’ai pas pu voir ça.

- Parfois ça m’arrive d’avoir de bonnes idées, admis-je modestement.

- Parfois? Et qu’est-ce que tu fais de toutes les fois où tu es allée dans la For… commença Lily en fronçant les sourcils, mais je la coupai en mettant une main sur sa bouche.

- Mieux vaut ne pas en parler ici, lui dis-je en lui adressant un regard qui réclamait le silence.

Les yeux de Lily se posèrent alors sur mes gardes du corps et elle sembla comprendre. Dès que je la relâchai elle sourit et dit :

- Je crois que je suis contente que mon père ne m’impose pas de garde du corps. Je n’aimerais pas être à ta place.

- Personne n’aimerait être à ma place, bougonnai-je. Pour plus d’une raison.

L’air de ma jeune amie s’assombrit légèrement et elle hocha tristement la tête. Sauf que l’instant suivant ses yeux s’illuminèrent de malice et elle me demanda :

- Au fait… Comment ça se passe avec mon frère?

- James? Je me demande encore comment je fais pour le supporter, répondis-je, malgré que je sache très bien que ce n’était pas de ce frère-là qu’elle parlait.

- Ne fait pas semblant de ne pas comprendre, marmonna-t-elle en croisant les bras, mais je surpris son regard moqueur en direction des gardes du corps.

Et je compris instantanément son plan. Ceux-ci devaient rapporter absolument tout ce qui se passait à l’école. Et pas seulement ce qui avait trait à d’éventuels menace. Un sourire étira mes lèvres. Qu’elle pouvait avoir des idées brillantes la petite!

- Ça va trèèèès bien avec Albus, lui annonçai-je. C’est simplement très dommage que l’on ne puisse pas être plus souvent seul à seule. Ou l’être tout court. Avec quatre personnes qui te suivent partout à longueur de journée, c’est dur d’avoir un peu d’intimité.

- Probablement, acquiesça Lily avec un sourire mutin sur les lèvres. En tout cas j’espère pour toi que ça ne durera pas trop longtemps. Imagine si ça continue pendant un, deux voire trois ans?

- Oh, je n’arriverai pas à attendre jusque-là! m’exclamai-je et je me retins de toutes mes forces pour ne pas éclater de rire devant l’air scandalisé de l’un de mes gardes du corps.

- Moi je crois qu’avoir une relation comme celle entre Albus et toi avec quelqu’un, un mois ce serait déjà une torture.

Cette fois, ils eurent tous l’air scandalisé et le sourire de Lily augmenta. Elle haussa alors les épaules et poussa un profond soupir :

- Mais je suis encore loin d’être rendue-là! Faudrait d’abord que je commence par avoir un petit-ami… Et je suis trop jeune, en plus…

- Tu vieilliras bien assez vite, la rassurai-je en lui tapotant l’épaule.

Cette fois on ne réussit pas à retenir notre fou rire et il éclata alors même que nous arrivions à l’endroit où devait avoir lieu le duel.

En apercevant déjà Rose, Al, Scorp, Teena et James à leur poste, j’eus un soupir de soulagement mental. Albus s’avança alors vers nous et s’enquit :

- Pourquoi vous riez?

- Oh, pour rien, pour rien, affirmâmes Lily et moi en même temps, ce qui redoubla notre fou rire.

Les sourcils d’Al se froncèrent et il me dévisagea étrangement. Apparemment il avait un mauvais pressentiment. Rose arriva alors en compagnie de Scorpius deux secondes plus tard et elle fronça les sourcils à son tour. J’étais tout simplement incapable de m’arrêter de rire. Et si je me fiais au fait que j’entendais toujours le rire de Lily, c’était la même chose pour elle.

Lorsque notre hilarité s’estompa enfin, ma meilleure amie me demanda :

- Qu’est-ce qui était aussi drôle?

- Rien d’important à savoir, lui dis-je en souriant.

- Bon, je te laisse, Alli! Lança Lily en s’éloignant, le sourire sur les lèvres. Je te laisse à ton « manque d’intimité », ajouta-t-elle avant d’être trop loin.

Je l’entendis éclater à nouveau de rire et je dus me mordre les lèvres pour ne pas en faire autant. J’entrainai alors mes amis en direction de l’espace dégagé pour le duel. Sauf qu’avant qu’on n’y soit rendu, Scorp me questionna à son tour :

- Qu’est-ce que mini Potter voulait dire par « manque d’intimité » ?

J’eus un grand sourire en lâchant :

- Simplement qu’avec des gardes du corps c’était compliqué d’avoir des moments seul à seule avec une certaine personne.

Mes yeux se posèrent systématiquement sur Al et ce dernier rougit jusqu’aux oreilles, ce qui me fit sourire.

- Mais pourquoi tu… s’emporta à moitié celui qui était à la fois mon petit-ami et mon meilleur ami, mais il s’interrompit avant.

En voyant la compréhension traverser son regard, je compris qu’il venait tout juste de trouver la réponse à sa question. De la malice apparut alors dans ses yeux et il dit :

- Une idée de ma sœur, je suppose?

Je hochai de la tête avec un sourire encore plus grand. Il secoua la tête en levant les yeux au ciel, mais je voyais très bien qu’il aimait cette idée. Beaucoup même.

- C’est vrai que c’est très dommage, avoua-t-il en s’approchant assez pour m’embrasser.

Et il le fit. Et pas seulement du bout des lèvres. J’oubliai alors instantanément tout ce qui devait avoir lieu et tout ce qui avait eu lieu. Il n’existait plus que lui. J’étais seulement en train de vouloir m’accrocher à son cou, lorsque Scorp rompit l’ambiance en râlant :

- Oh, mais prenez-vous une chambre!

En me tournant vers lui je remarquai qu’il se cachait les yeux d’une main. Rose semblait à la fois exaspérer par nous et par son petit-ami. Je lui offris mon plus beau sourire et elle leva les yeux au ciel. J’avais comme l’intuition qu’elle aussi savait ce qu’il y avait eu en jeu.

Le professeur Jorkins demanda alors le silence et il se fit presque immédiatement. Notre professeur de Sortilège savait comment obtenir la collaboration des élèves et ce, sans même avoir à faire trop de discipline ou être trop sévère. Elle s’exclama alors :

- Mr Potter, Mr Parkinson. C’est à vous. Et n’oubliez pas, si l’un de vous deux devaient tricher, vous serez expulsé du Tournoi. Aucun Sortilège Impardonnable n’est permis, évidemment, ainsi que tous sortilèges qui pourraient causer des douleurs importantes ou des dommages physiques.

Elle attendit un instant, le temps que les deux garçons donnent leur accord et ensuite elle s’écria :

- Que le duel commence!

Cela ne prit qu’une minute avant que les sortilèges se mettent à pleuvoir. La minute étant expliquée par le fait qu’ils devaient se saluer et tout le petit rituel précédent le duel.

- Stupéfix! Lança Parkinson, alias mon frère.

James l’évita d’un mouvement fluide qui me rappela la manière qu’il avait de voler sur son balai.

- Petrificus Totalus! S’écria-t-il ensuite.

Cette fois ce fut au tour de mon frère à s’écarter rapidement, mais il le fit avec moins de fluidité et de grâce que James. Il attaqua alors à nouveau avec un sortilège différent.

On voyait les sortilèges voler à travers le couloir, les bras de James et de Parkinson se mouvoir à toute vitesse et sans aucun répit. Ils allaient si vite que parfois je ne prenais que très guère conscience qu’ils ne prononçaient pas toujours leurs sortilèges, ou que s’ils le faisaient ils les prononçaient à voix très basse.

Ils ne pourraient pas conserver ce rythme très longtemps. Je voyais déjà quelques gouttes de sueurs perler sur leur front. Sans compter que James avait les sourcils froncés et que mon frère arborait un air crispé.

Le mouvement de leur bras commencèrent à se faire moins rapide, il n’y avait pratiquement aucun son dans le couloir excepté le bruit des sortilèges qui se répercutaient sur les murs. Personne n’osait parler tellement le duel en cours était intense. Soudain, j’entendis James cracher, juste après avoir lancer un sort :

- Ce que tu as fait à Allison, c’est vraiment ignoble!

- Ne me juge pas! Gronda mon frère en lui jetant un sortilège informulé en même temps.

- Et dire que tu es son… continua mon ami, mais il fut coupé par Parkinson.

- TAIS-TOI! hurla-t-il et un coyote argenté sorti de sa baguette en même temps.

Il avait jeté un coup d’œil autour de lui, comme pour s’assurer que personne n’avait saisi ce que James avait dit. Je sentis mon estomac se nouer. Apparemment il n’était pas très content que je sois sa sœur… J’étais bien contente que Mal ne soit pas là, car sinon elle se serait senti déchiré entre les deux. Teena et elle n’appréciaient peut-être pas beaucoup James, mais elles prenaient pour notre Maison avant tout.

Je ne sais pas trop comment tout cela se produisit, mais soudain un cerf argenté sorti de la baguette de James et chargea sur Parkinson, ce dernier lança un sort, mais il eut l’attention détourné une seule petite seconde par le Patronus de James. Mais une seconde suffit à James pour en tirer avantage. Il s’écria alors avec toute l’énergie qui lui restait :

- Expelliarmus!

La baguette de Parkinson lui fut arrachée dans la seconde et s’envola avant d’atterrir dans la paume ouverte de la main gauche de James. Ce dernier affichait un grand sourire réjoui, par contre il disparut lorsqu’il s’avança vers Parkinson pour lui redonner sa baguette. Il lui dit alors d’une voix lourde de menace :

- Si je dois apprendre que tu as été mêlé à autre chose la concernant, ou que tu lui fais le moindre tort encore une fois… Tu auras affaire à moi et que ce duel t’ait servi de leçon.

Suite à cela James lui plaqua sa baguette dans le thorax avant de faire demi-tour et de venir nous retrouver avec un air fanfaron. Dylan et Liam lui donnèrent des bourrades dans le dos avec un grand sourire lorsqu’il nous eut rejoints.

Pour ma part j’avais les sourcils froncés. Pourquoi est-ce que James avait dit ça? À quoi est-ce que ça servait au juste? Dès qu’il fut suffisamment proche je lui demandai :- C’était quoi, ça, James?

- De quoi? Le Patronus? J’ai simplement repris ton idée! Dit-il en souriant de toutes ses dents et en m’adressant un clin d’œil à la fin.

- Non, ce que tu lui as dit, grommelai-je en croisant mes bras.

- Simplement la vérité, affirma-t-il en fronçant les sourcils. Je te l’ai dit, tu es un peu comme une sœur pour moi, Allison. Une petite sœur. Et je prends soin de mes frères et sœurs.

- Ça, ça dépend desquelles, lâcha Albus en croisant les bras à son tour et en foudroyant son frère du regard.

- Ah, mais c’est la vie, Al! Va falloir que tu t’y fasses! Rétorqua James avec un grand sourire.

Sur ces mots il s’en alla en chahutant légèrement avec Liam et Dylan. J’avais comme le mauvais pressentiment qu’ils allaient faire un petit quelque chose pour célébrer la victoire de James. Et que ce petit quelque chose risquait de causer beaucoup de problèmes. Enfin, beaucoup… cela dépendait pour qui!

Ce fut alors le tour à d’autres candidats, mais Rose, Scorpius, Albus, Teena et moi on s’en alla. Ruby et les autres n’étaient pas venu à cause du fait que la première n’appréciait aucun des deux participants et que les autres n’aimaient pas particulièrement Parkinson, malgré qu’il soit de leur Maison.

- On fait quoi, maintenant? s’enquit Al en me prenant par la main.

- Je crois qu’on a des devoirs qui nous attendent, non?

- Oui et il faut commencer à préparer notre révision pour la fin de l’année, ajouta Rose.

Je hochai de la tête avec gravité. Les examens de fin d’année… Est-ce que j’allais être encore là pour les faire? J’avais l’impression qu’avant eux j’aurais à affronter mon propre duel. Un duel que je ne pouvais pas perdre. Un duel que je devais gagner, pour l’honneur de ma famille. Et par vengeance aussi. Berkeley devait payer le prix de son audace. Je n’avais pas l’intention de le perdre, mais… tout pouvait arriver.

- À quoi tu penses, Alli? Demanda Scorp alors que mon visage s’affaissait en réfléchissant à tout ça.

- Je… commençai-je, mais je fus coupée par la personne à laquelle je m’attendais le moins.

- Allison! S’écria Parkinson de derrière mon dos.

Qu’est-ce qu’il me voulait, soudainement? Avant que je n’aie pu le lui demander il m’attrapa par le bras et m’éloigna de mes amis. Sauf que mes gardes du corps ne trouvèrent pas son comportement très sympathiques et ils levèrent leur baguette.

- C’est bon, c’est bon! M’exclamai-je avant qu’ils ne jettent le moindre sort.

- Allison, il faut que je te prévienne, commença-t-il et je voyais de la peur dans ses yeux. Theo vient de me dire que ton am…

Il ne réussit pas à terminer qu’un garçon de Serpentard l’attrapait par les épaules et le forçaient à reculer.

- Qu’est-ce que tu fous, Alex? Grommela Theodore Crabbe.

- J’envoyais balader la Sang-de-Bourbe, gronda mon frère en obligeant l’autre à le relâcher.

Ce dernier sembla dubitatif, mais il laissa tomber et les deux Serpentards s’éloignèrent au loin. Mais juste avant de disparaître au coin du couloir, mon frère se retourna et mima avec ses lèvres « Fais attention ». Le problème c’est que j’ignorais à quoi il fallait que je fasse attention. Et qu’avait-il essayé de me dire? Contre quoi me prévenait-il? Cela avait-il un lien avec Berkeley? Probablement, car il avait parlé de Theodore et ce dernier était de mèche avec l’autre fou.
Un long frisson me traversa le dos de part en part et mes amis me rejoignirent avec de l’interrogation dans les yeux.

- Qu’est-ce qu’il te voulait? Me demanda Albus avec de l’inquiétude dans la voix.

- Je… Je ne sais pas trop. Il veut que je fasse attention. Mais il n’a pas eu le temps de me dire contre quoi, répondis-je en fronçant les sourcils.

- Alors, dans ce cas, tu pourrais peut-être nous dire ce que tu avais l’intention de dire avant qu’il n’arrive? Proposa Rose en arquant un sourcil dans ma direction.

- C’était une pensée désagréable, marmonnai-je. Je me suis simplement dit que… que je n’allais peut-être pas être là pour les examens.

L’air offusqué et scandalisé de mes amis me prouva que malgré leur réaction, ils y avaient pensé aussi. Mon cœur s’alourdit légèrement et je baissai les yeux. J’avais envie de pleurer. Pas sur mon sort, mais sur toutes les horreurs qui survenaient les unes après les autres.

- Tu vas me faire le plaisir d’arrêter de te morfondre, Alli! Gronda ma meilleure amie. Moi je suis certaine que tu vas être des nôtres, alors arrête!

Sur ces mots, elle m’attrapa par le bras et me força à la suivre jusqu’à, en premier lieu la Salle Commune de Scorp, puis ensuite la nôtre. Là nous nous installâmes pour faire nos devoirs. Une chose était sûre, j’étais heureuse d’avoir arrêté d’en demander des supplémentaires!

Les journées qui suivirent j’eus très régulièrement le sourire sur les lèvres. J’aimais bien rigoler de mes amis à chaque fois qu’ils faisaient une grimace en mangeant, que ce soit au petit déjeuner, au déjeuner ou au diner. À chaque fois c’était un véritable spectacle. C’était peut-être méchant de ma part de me moquer d’eux, mais je ne pouvais pas faire autrement. C’était tout simplement trop drôle!

Environ une semaine après le duel entre Parkinson et James, je me réveillai comme tous les matins beaucoup trop tôt. À vrai dire, depuis la disparition de Spocky junior… je me réveillais à cause du fait que je ressentais beaucoup trop son absence. Normalement un peu avant l’aube il venait se blottir contre moi, dans mon dos. Et maintenant qu’il ne le faisait plus, qu’il ne pouvait plus le faire, je me réveillais.

Sauf que cette fois-ci il y avait quelque chose de différent. Mais je n’aurais su dire avec exactitude de ce dont il s’agissait. Je me levai alors en titubant et en créant de la lumière au bout de ma baguette, je me concentrai pour terminer l’un de mes devoirs.

Environ deux heures plus tard, mes trois colocataires de chambre se réveillèrent à leur tour. Et c’est en regardant Rose que je compris ce que j’avais senti de différent. Elle était entièrement peinte, de la tête jusqu’au bout des orteils, comme un poisson chirurgien. Quant à moi j’étais… un poisson papillon. Je poussai un grognement à faire trembler les murs et Rose m’accompagna. Ce n’est qu’à cet instant que je constatai que mes gardes du corps, ou en tout cas, la fille du groupe, était aussi teinte de la tête aux pieds. Mais apparemment elle n’avait rien remarqué. Et elle avait les mêmes couleurs que les guppys fluorescents. C’était très drôle à voir. Je me retins pour ne pas éclater de rire, ainsi que mes trois amies. Même Rose plaqua sa main sur sa bouche pour ne pas lâcher un gloussement.

Cela ne nous empêcha pourtant pas de dégringoler les escaliers, suivit rapidement par une Lily tout aussi furieuse qui ressemblait à un poisson ange duc. En montant les escaliers menant aux dortoirs des garçons nous croisâmes Albus qui ressemblait à un poisson néon, et comme Al n’aimait pas vraiment attirer l’attention sur lui… des couleurs fluorescentes, ce n’était pas vraiment une excellente idée.

Au final on se retrouva tout un groupe dans la chambre de James qui était déjà en train de se faire bombarder par un Dylan en poisson clown et un Liam en poisson scalaire. Le coupable dans l’affaire était par contre complètement hilare et il se moquait royalement de nos désagréments. Y compris de ceux de mes gardes.

- Jeune homme, vous allez immédiatement retirer tout ceci! S’exclama un gaillard dont j’avais oublié le nom. Ou sinon je le dis à votre père!

- Faites donc! S’exclama James en se prenant le ventre. C’est la journée du poisson aujourd’hui, fallait bien vous mettre dans l’ambiance, non?

Et il éclata encore plus fort de rire. À tel point que des larmes s’écoulaient de ses yeux.

- Poisson d’avril, tout le monde! S’écria-t-il ensuite en se mettant debout sur son lit. J’espère que vous sentez bien le poisson du jour!

Et il retomba sur son lit en se tenant le ventre de nouveau, tellement il riait. Au final je ne pus m’en empêcher et je ris avec lui, tout comme tous les membres de sa famille présents. Par contre, les gardes gardèrent la bouche close et le dévisagèrent avec réprobation. J’avais comme le pressentiment que mon parrain recevrait beaucoup de plainte dans la soirée…

Ce que je n’arrivais pas à croire c’était le fait que j’avais réussi à oublier que c’était le poisson d’avril aujourd’hui. Comment est-ce que j’avais pu oublier ça? Alors que, pourtant, James prévoyait toujours un coup monumental cette journée-là? C’était incroyable! J’aurais eu envie de me frapper le front à cause de ce simple fait. Sincèrement, je n’aurais jamais pensé oublier une telle chose.

La journée se passa relativement rapidement. Le petit-déjeuner fut ponctué d’éclat de rire, en particulier de notre part lorsque l’on vit que Scorpius avait l’apparence niveau motif et couleur du poisson scorpion. Par contre cette journée ne fut d’aucun répit pour les professeurs, ni pour nous, d’ailleurs. Tout le monde nous regardaient bouche-bée. Ce que je pouvais comprendre, ce n’était pas tous les jours que l’on voyait des poissons avec une apparence humaine. Non, pardon, des humains avec des peintures évoquant des poissons.

Je rentrais tout juste à notre Salle Commune, avec Albus et Rose, lorsque cette dernière m’agrippa fermement par le bras en poussant un petit cri. Je me retournai vers elle en fronçant les sourcils. Qu’est-ce qu’elle avait, au juste? Je remarquai alors qu’elle regardait vers l’arrière. Ou plutôt qu’elle s’était retournée et m’entrainait avec elle. C’est à ce moment que je vis James qui courrait à en perdre haleine avec un corps flasque dans les bras. Un corps qui portait les peintures d’un poisson ange duc. Un corps qui ressemblait étrangement à Lily. Je sentis la main d’Albus relâcher la mienne et il s’élança à courir derrière son frère. Il hurla, de la panique dans la voix :

- James! Qu’est-ce qui se passe? Pourquoi Lily est…

Il ne réussit pas à terminer sa phrase, une boule d’émotions devait s’être coincée dans sa gorge. Son frère ne répondit pas, Rose et moi nous nous élançâmes alors à leur suite, suivit de près par mes gardes du corps.

Que s’était-il passé? Qu’avait Lily, au juste? Avait-elle été agressée? Si oui par qui ou quoi? Un million de questions me traversaient l’esprit à chaque seconde qui s’écoulait pendant que nous courrions vers l’infirmerie. C’était tellement trop fou. Ça ne pouvait pas être vrai! Pas Lily!

La panique enfla en moi et je me surpris à courir encore plus vite. Entraînant ma meilleure amie derrière moi. Je pouvais presque sentir la détresse des deux frères. Leur petite sœur… Non! Elle allait bien, il fallait qu’elle aille bien…

Lorsque nous arrivâmes enfin devant les portes de l’infirmerie, Albus les ouvrit en grand et elles rencontrèrent les murs de chaque côté avec un immense fracas.

- Mais qu’est-ce qui vous prend de… commença Mme Pomfresh avant de remarquer le corps flasque de Lily et d’ouvrir les yeux bien grands. Déposez-la ici, Mr Potter! Lança-t-elle rapidement après en désignant un lit du doigt.

Celui le plus proche. James s’empressa d’y déposer sa sœur avec mille et une précautions. Avant que l’infirmière ne vienne le retrouver et lui fasse signe de s’éloigner, il caressa la joue de sa sœur avec beaucoup de tristesse, de panique et d’inquiétude dans les yeux. Mais il y avait aussi beaucoup d’amour. Al s’approcha à son tour, mais il dut rapidement s’éloigner lorsque Mme Pomfresh le força à le faire.

- Qu’est-ce qu’elle a? demanda James au bout d’un moment et je sentis toute l’inquiétude qu’il ressentait simplement dans le son de sa voix.

- Je… Je l’ignore, lâcha étourdiment l’infirmière. On aurait dit qu’elle a été paralysée, mais… elle porte aussi certains signes de la stupéfixion. J’ignore ce que cela veut dire… soupira-t-elle en portant une main lasse à son visage.

Elle ordonna alors à Rose d’aller prévenir McGonagall. James la suivit aussitôt et je me retrouvai à rester seule ici avec Albus. Cette fois Mme Pomfresh nous autorisa à s’approcher et je pris la main de Lily dans la mienne. Mais je la relâchai presque immédiatement, elle était extrêmement froide! De la même froideur que… que les… N’y pense pas! Me conjurai-je avec force. Je saisis alors la main d’Al dans la mienne et serrai. Il fit de même, comme si s’accrocher à moi lui permettait de tenir bon.

Lorsque Rose et James revinrent en compagnie de la directrice. Celle-ci porta la main à sa bouche en voyant le corps inerte de Lily.

- Que s’est-il passé? S’enquit-elle en s’approchant à grandes enjambées.

- Je l’ignore, professeur, avoua Mme Pomfresh.

- Où se trouvait-elle lorsque vous l’avez trouvé, Mr Potter? Demanda McGonagall en regardant James fixement.

- Dans la Salle des Trophées, dit-il. Elle… elle gisait par terre… comme si… comme si… comme si elle était… morte.

Je me rendis alors compte qu’il contenait ses larmes. Rose, quant à elle, pleurait réellement, les larmes roulant sur ses joues. Elle hoqueta alors :

- Je… Je vais… Je vais prévenir les autres.

James hocha de la tête. Sauf que McGonagall s’interposa :

- Non, pas tout de suite, Miss Weasley. J’aimerais savoir tout ce que je peux avant que vous ne préveniez qui que ce soit.

Elle questionna alors longuement James sur tous les détails qu’il avait pu remarquer, mais rien ne ressortait. Mme Pomfresh secoua la tête avec désespoir à la fin :

- Si on ne trouve pas comment la chose ou la personne s’y est prise pour provoquer ceci, je ne crois pas que je serai en mesure de l’inverser.

Albus me serra à cet instant la main si fortement que mes doigts devinrent instantanément privés de leurs sensations. Mais alors que tout le monde baissait la tête avec une triste résignation, je me retrouvai à relever la tête avec espoir.

- Mais c’est possible! M’exclamai-je. Je peux assister à la scène! Ajoutai-je avec plein d’espoir dans la voix.

Les regards éperdus de James et Albus sur moi me procurèrent un sentiment d’urgence. Il fallait que je le fasse immédiatement. Je sortis alors ma baguette et criai :

- Accio boule de cristal!

J’espérais secrètement que le professeur Trelawney ne m’en voudrait pas trop… Mais c’était une question de vie ou de mort. Et ce n’était même pas une exagération.

Pour provoquer une vision, j’avais besoin d’une boule de cristal. Ça pouvait paraître cliché, mais c’était ce qui fonctionnait le mieux lorsque l’on cherchait quelque chose de bien précis. Si cela avait été simplement une vision sans nécessairement chercher quelque chose, cela n’aurait pas été nécessaire, mais là… J’en avais besoin.

Environ deux minutes plus tard, une boule de cristal fit son entrée, presque fracassante, dans l’infirmerie. Je l’empêchai de justesse d’aller rencontrer le mur et risquer de se briser en mille morceaux. Je l’installai alors sur une petite table en entraînant Albus avec moi. Il m’aida alors à trimballer la table à côté, très près, de Lily.

Je forçai alors mon meilleur ami à mettre la main sur celle de sa sœur et glissai la mienne entre les deux. L’autre je la déposai sur la boule cristal et je laissai mon esprit s’en aller. S’en aller à la quête d’informations. À la quête d’une vision du passé très récente.

Et soudain je reçus des brides. Elles me parvinrent complètement déconnecté, mais je reconnus plusieurs éléments. Et j’entendis des voix.

« C’est quelque chose de très intéressant, tu vas voir, dit une voix. »

J’avais de la difficulté à me concentrer, on aurait dit que quelque chose m’empêchait d’accéder totalement et sans entrave à la vision de ce moment particulier du passé. La voix me disait quelque chose, mais… je n’étais pas assez sûre.

« Qu’est-ce que tu voulais me montrer? S’enquit Lily avec curiosité. »

Ça c’était clairement Lily. Elle semblait connaître la personne avec qui elle était, car il n’y avait aucune suspicion dans sa voix. Seulement de la curiosité. Une curiosité qui lui était propre et qui se trouvait presque être indomptable.

« Je suis désolé, dit la même voix, beaucoup plus tard. »

La voix me disait clairement quelque chose… Mais je n’arrivais pas à la replacer, surtout qu’elle semblait déformer. La vision était vraiment plus difficile que je ne le croyais. Il y avait quelque chose de brisé dans cette voix… comme si elle était en train de lutter. Lutter contre quoi?

« Voilà le corps de Lily qui s’effondrait sur le sol. Et quelqu’un s’enfuyait. Je ne réussis pas à voir son visage. Mais il avait les cheveux blonds. Juste avant que tout s’estompe, je vis des motifs sur la peau de ses avant-bras. Des motifs qui ressemblaient à ceux que l’on retrouvait sur les poissons scorpions…»

Mon cerveau et ma raison me crièrent de qui il s’agissait. Qui était l’auteur de cette horrible attaque. Mais je ne voulais pas y croire. C’était impossible, pas lui! Il n’aurait jamais fait ça. Il était mon ami!

- C’est qui, Alli? Dis-moi c’est qui? S’écria James dès que je fus de retour parmi eux.

D’un regard en direction d’Al et je compris qu’il avait vu tout ce que j’avais vu. Ses mâchoires étaient serrées par la colère noire qui l’habitait et la souffrance se lisait dans ses yeux. Je soufflai en portant la main devant ma bouche, refusant toujours d’y croire :

- C’est… C’est Scorp. C’est Scorpius qui a fait ça.


Image


Alors, voilà! Le chapitre 19 est maintenant terminé... Qu'en avez-vous pensé? ;) Voici l'image des poissons dont il a été question dans le chapitre.
Bon, j'ai une
petit annonce concernant le tome 2. Il va très probablement me falloir des nouveaux personnages. Et je me suis dit que, peut-être, ça vous tenterait de me donner des noms et prénoms(si possible anglophone, il faut rester dans le cadre le plus possible). Si vous voulez aussi ajouter une personnalité, description, etc. C'est à vous de voir. Sans oublier la maison dans laquelle vous voudriez qu'il ou elle soit.
Bref, c'est ça. Ce n'est pas une obligation, simplement une proposition. :D



Poisson Clown


Poisson Chirurgien


Poisson Ange Duc


Poisson Scorpion


Poisson Néon


Poisson Guppy


Poisson Scalaire


Poisson Papillon



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Morgane-Feroldi

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Morgane-Feroldi »

Salut !!!
C'est trop triste, pauvre Lily !!!!
J'ai hâte de lire la suite !!!!
Encore un fois : pauvre Allison
addbook

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par addbook »

Oh non! pourquoi Scorp??
desolee si je n'ai pas commenté le dernier chapitre
mais j'ai eu un probleme électronique...
C'etait super et j'ai hate de lire la suite!!
Sinon pour les noms j'ai
Ella Bloom Serdaigle
Milles Garden Poufssoufle
Johnatan Smithers Serpentard
Roxanne Tee gryffondor :lol:
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Message important!


Bon, avant de répondre aux commentaires, j'ai une petite annonce à faire... :? Et elle ne vous plaira probablement pas... :oops: Donc voilà, j'arrive sur ma fin de session, en bref la fin des cours et j'aimerais me concentrer un peu plus là-dessus, alors j'ai l'intention de laisser de côté mes deux fanfics en cours. :oops: Mais seulement pour environ deux semaines et demi environ. Je termine officiellement aux alentours du 16 mai. Alors je reprendrai le tout à ce moment-là et ça devrait aller plus vite pour l'obtention des chapitres, car je vais pouvoir écrire quand je veux et pour le temps que je veux :D Alors, voilà, j'espère ne pas trop vous décevoir. :? Bon passons aux commentaires, maintenant!
:D

Morgane-Feroldi a écrit :Salut !!!
C'est trop triste, pauvre Lily !!!!
J'ai hâte de lire la suite !!!!
Encore un fois : pauvre Allison
Et oui pauvre Lily, elle n'a pas eu de chance! :( Quant à Allison, ça fait un moment que la chance est allée voir ailleurs, je crois :lol: Malheureusement tu vas devoir patienter un peu (beaucoup) pour la suite! :oops: Mais un gros merci pour ton commentaire! :D
addbook a écrit :Oh non! pourquoi Scorp??
desolee si je n'ai pas commenté le dernier chapitre
mais j'ai eu un probleme électronique...
C'etait super et j'ai hate de lire la suite!!
Sinon pour les noms j'ai
Ella Bloom Serdaigle
Milles Garden Poufssoufle
Johnatan Smithers Serpentard
Roxanne Tee gryffondor :lol:
Pourquoi Scorp, hein? Ma réponse: Parce que. Je ne pouvais pas laisser leur petit quatuor totalement intacte, ça aurait été trop gentil. :twisted: Et je trouvais que Scorp faisait le choix le plus logique pour cette horrible tâche. Alors, voilà, voilà! ;) Oh et ce n'est pas grave pour le dernier chapitre, hein! ;) Tant mieux si tu as aimé le chapitre et j'espère que tu ne trouveras pas l'attente trop longue avant le prochain chapitre... :shock: :oops: Je prends bonne note pour les noms des persos que tu m'as donné et il y a de bonne chance pour qu'une majorité d'entre eux se trouve dans le tome 2! :D Et merci beaucoup pour ton commentaire!
Morgane-Feroldi

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Morgane-Feroldi »

Salut, bon c'est dommage que tu fasses une pause, mais tout à fait compréhensible alors je ne t'en veux pas :D et te souhaite bonne chance pour tes études !
Ensuite, c'est vrai que la chance d'Allison c'est fait la malle depuis un bout de temps et que se serait bien qu'elle revienne faire un petit coucou de temps en temps ;) ;) !!!!!
Mimie99

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Mimie99 »

Morgane-Feroldi a écrit :Salut, bon c'est dommage que tu fasses une pause, mais tout à fait compréhensible alors je ne t'en veux pas :D et te souhaite bonne chance pour tes études !
Ensuite, c'est vrai que la chance d'Allison c'est fait la malle depuis un bout de temps et que se serait bien qu'elle revienne faire un petit coucou de temps en temps ;) ;) !!!!!
Je sais que c'est dommage, mais j'ai besoin de faire une petite pause pour me changer les idées pendant la période d'examens... :? Mais merci aussi pour mes études! ;) Quant à Allison, seul l'avenir pourra nous dire si sa chance reviendra :lol:
Bane

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Re: Une nouvelle menace [Harry Potter]

Message par Bane »

Salut !

Je voulais juste te dire que j'adore ta fanfiction ! j'en ai lu beaucoup mais la tienne je l'ai quasiment lu d'une traite.
Voir la famille Weasley/Potter en action, c'est trop bien, merci de nous faire partager ce que tu as ecrit/ecris, j'espère que tu continueras à poster mais j'ai hâte de voir la suite, tu nous laisses avec des cliffhangers :( mais c'est ca qui la rend si bien, (sans oublier les personnages).
Bonne journée
P.S.: Je sais pas si c'est toujours possible mais tu pourrais me prévenir. Bonne continuation ;)
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