La Cour des Miracles - Terminée [PJ/HdO]

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Cazolie

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Re: La Cour des Miracles - Chapitre 6 [PJ/HdO]

Message par Cazolie »

Perripuce a écrit :En écriant ce chapitre (j'ai tout écris aujourd'hui. Comme ça j'ai un mémoire à rédiger? je pense que je vais rendre ma fanfic à la place de mon mémoire. Après tout, c'est vachement plus impressionnant :lol: ) je me suis demandé pourquoi j'avais appelé le tout "La Cour des Miracles". Bon, je suppose que ça fait plus classe que "Finding Alice" - avec tout le respect que j'ai pour "Finding Nemo". PFFFFFRT tu me fais trop rire :lol:

Bon bref, après avoir fini Lucy (je m'en remets toujours pas. Cela dit, ça a l'air d'avoir bouleversé qu'une minorité de lecteur :lol: :lol: Moi si T.T J'ai toujours pas fait ton bilan d'ailleurs. Nieh. Je le ferai quand j'aurai la suite des EdG 8-) ), et continuant sur ma lancée d'écriture, je vous livre le chapitre 6 (tiens, c'est un restau de ma ville ça) de la CdM (Oooh ça fait Coupe du Monde aussi ! Je m'émerveille d'un rien).

Pour les prévenus, je pense enfin faire une liste. Qui lit, déjà? Cazo, Cochyo, Anna', Cipou? D'autres volontaires que je ne sais pas? Bref, je vais déjà prévenir vous quatre :lol: Ouaiiiiiis

DANS LES EPISODES PRECEDENTS


Travis, fils d'Hermès, est forcé par son père de retrouver sa soeur Alice Miyazawa à l'aide de Dylan, la "fille aux yeux qui changent de couleurs", fille de Perséphone. C'est guidée par elle qu'il se retrouve à la Cour des Miracles, amassage de Sang Mêlés qui rejettent les deux Camps traditionnels, avec à leur tête Jasper Hillbrook, alias Clopin. C'est ainsi que Travis retrouve la soeur jumelle d'Alice qu'il pensait morte, Camille. A la fin du chapitre précédent, des légionnaires romains menés par Hazel arrivaient à la Cour et Clopin oblige Travis à se battre avec eux. Well, c'est un sacré bordel. J'avais complètement zappé ahah


Bonne lecture !


Chapitre 6 : La fuite.

Je n’avais pas franchement eu le choix. Et cela me frustrait énormément. Je rageai. Avoir quitter la Colonie pour me remettre à castagner contre la Légion Romaine. D’autant plus que c’était Hazel Levesque qui la menait et que de tout les romains, c’était elle qui m’était apparue comme la plus sympathique. Je ne voulais pas me battre contre elle.
Mais je n’avais pas le choix. Si je voulais retrouver Alice je n’avais pas le choix. ON a toujours le choix, petit
Alors j’avais sorti mon poignard, et j’étais descendu en compagnie des enfants perdus de la Cour des Miracles. Chelsea et Camille écumaient à mes cotés alors que leurs compagnons s’équipaient.

-C’est idiot, lança la fille d’Apollon en lançant un casque à Camille. Franchement idiot. Non seulement ça ne résoudra rien de se battre, mais en plus il risque toutes nos vies – et celle de Rose, bon sang ! Camille a pas, genre, 12 ans ?
-Il sort vraiment avec ?

Camille haussa les épaules en enfilant un casque deux fois trop grand pour elle. Je savais que Grover avait une petite-amie nymphe, mais je n’avais jamais entendu parler d’une telle relation avec un Sang-mêlé.

-Je l’ai ai déjà vu s’embrasser en tout cas. C’est assez glauque quand on pense que Rose est un buisson d’épine. POUAHAHAH
-Un buisson d’épine qu’ils risquent de bruler s’ils ne peuvent pas passer, s’inquiéta Chelsea, avant de prendre quelqu’un par le bras. Dylan pour l’amour du ciel, comment tu peux laisser faire ça ?

Dylan se retourna vivement, une lueur farouche dans les yeux. Elle avait sorti son arc mais n’avait pas pris la peine de mettre une armure.

-Attend … Tu comptes quand même te battre après ça ? m’étonnai-je.
-Enfin Dylan, ce n’est pas sérieux, tu es blessée ! renchérit Camille. C’est stupide enfin ! Déjà cette bataille est stupide ! Obliger Travis à y participer est stupide, risquer nos vis est stupide et enfin Jasper est stupide !
-Alors pars ! s’agaça Giovanni qui passait par là. Si tu trouves que tout cela est stupide, va-t’en, fuis !

Et il s’en fut, dépité, les armes à la main. Je remarquai que la plupart de leurs équipements étaient de type grec – sans doute dérobés à la troupe de Luke venu les attaquer. Chelsea le regarda partir, les yeux plissés.

-Partir …, répéta-t-elle en un souffle. Oui, c’est une bonne idée.
-Pardon ?

Dylan écarquilla les yeux en dévisageant Chelsea comme si elle était folle. Mais Camille n’avait pas l’air de la trouver si folle que cela parce qu’elle hocha la tête.

-Oui. On a pas de temps à perdre avec cette bataille. On doit retrouver Alice.
-Attendez, vous voulez qu’on parte tout de suite ? compris-je, un lent sourire s’étirant sur mes lèvres. Et Clopin ?
-La bataille c’est sa décision, répliqua Camille d’un air farouche. Pas la mienne. Moi je dois aller retrouver ma sœur. Ca m'a l'air équitable

Je fus à deux doigts de prendre ma jeune demi-sœur dans mes bras en la couvrant de mille mercis. Sa phrase reflétait mes sentiments. Mon père m’avait demandé de retrouver Alice – et le plus vite que possible. Alors je n’avais pas de temps à perdre avec une bataille qui ne me concernait absolument pas. Mais Dylan ne semblait pas de cet avis :

-Mais vous êtes sérieux ? On est censé être fidèle à la Cour ! On ne peut pas partir comme ça, on doit la défendre ! Boh, la fidélité à la cour, de tout temps ça a été très relatif :lol: Tant qu'ils font pas un putsch tout va bien, j'ai envie de dire
-On n’aurait pas eu à la défendre si Clopin avait décidé de parler aux Romains au lieu de leur foncer dessus ! rétorqua Chelsea. Maintenant si j’ai bien compris, une gamine est en danger, vous n’avez pas le temps à perdre.
-Vous ? répétai-je en fronçant les sourcils.

Chelsea hocha doucement la tête. Ses yeux brillaient de détermination.

-Je n’ai pas oublié mes vieux réflexes de Sang-Mêlé Romaine. Une quête c’est trois personnes. Il s’agit de ta sœur, ainsi que celle de Camille, c’est normal que ce soit vous qui y alliez. Et ton père t’a dit de t’aider de Dylan. Ça fait trois. Moi, je vous couvre.
-Je devais juste conduire Travis à la Cour, protesta Dylan, prise de court. Non, je dois rester, je dois …
-Non, Dylan, soupira Camille, le visage crispé. Non. Je pense savoir ce qu’il se passe et … On aura besoin de toi.
-Sérieux ?

Je dévisageai ma demi-sœur avec incrédulité. Quand on s’était parlé dans la pièce télé, elle avait nié savoir la moindre chose concernant Alice. Pourtant, à présent, son regard racontait une toute autre histoire. Elle hocha sinistrement la tête.

-On en parlera plus tard. Mais ce qui est sûr, c’est que tu dois venir avec nous, Dylan.
-C’est n’importe quoi … Ecoutez, je ne peux pas … Oh, si. PARCE QUE LE SHIP DOIT VIVRE, TU M ENTENDS
-Ah non ? cingla Chelsea. Tu préfères suivre aveuglément Clopin sans réfléchir ? Dylan, je t’ai connue meilleure que ça. Tu es intelligente, tu sais que ce que Clopin fait est idiot. Les Sangs-Mêlés de Castellan était clairement hostile. Pas ici. On aurait pu parlé. Et de toute manière … Si eux sont ici, c’est que toute la légion est au courant. Si on gagne et que ces soldats ne rentrent pas, ils enverront toute l’armée. Réfléchis, Dylan … C’est la fin de la Cour. Bien joué Clopin. Gros boulet.

Dylan contempla Chelsea avec de grands yeux ronds, comme sonnée par ses mots. Je ne pouvais m’empêcher d’être entièrement d’accord avec ce que disait la fille d’Apollon. Et je ne voulais pas me retrouver clouer ici alors que je devais retrouver Alice. Pendant un moment qui me semblait une éternité, Dylan resta silencieuse et immobile devant Chelsea. Dehors, les premiers sons de la bataille se faisaient entendre : le fracas des épées, les flèches fouettant l’air, le feu grec explosant. Il me semblait même que me parvenait les cris des premiers blessés.
Clopin était complétement fou. Maintenant je l'imagine rire de façon démoniaque juché sur une tas de cadavre pendant que le monde brûle derrière lui
Finalement, Dylan baissa la tête, et son air vaincu me sembla être le meilleur des augures. La lieutenante abdiquait.

-D’accord, lâcha-t-elle d’une voix rauque. D’accord. En soit on pourrait fuir … Oui, on va faire ça. Chelsea, couvre-nous, et ensuite rassemble le reste de la troupe. Oppose-toi à Clopin s’il le faut, mais fait en sorte qu’ils s’échappent. Fais les passer le Colorado. Essaie d’en sauver le maximum.
-C’est ce que je comptais faire, promis Chelsea en prenant derechef un arc.
-Et fais attention à toi. Je vais chercher des affaires pour la route.

Dylan disparut dans la cuisine, me laissant seule avec Camille, qui avait agrippé un parapluie jaune vif, et Chelsea qui se préparait au combat. Ses doigts tremblaient et mon cœur de se serra. Qu’allait-il se passer pour elle, à présent ? Une idée me traversa l’esprit et je pris Chelsea par les épaules.

-Ne passez pas le Colorado. Allez vers la ville, vers chez moi. Ma mère vous aidera.
-Quoi ?

Je soupirai profondément, me promettant d’appeler ma mère dès que je serais à l’abri. C’était en parti moi qui l’obligeait à ainsi se sacrifier, il était normal que je répare mes tords. Et au fond de moi, je sentais vibrer la fibre Hermès en moi, celle qui me poussait à protéger les voyageurs et les démunis.

-Je lui parlerais, assurai-je en plantant mon regard dans celui de Chelsea. Elle vous aidera, mais il faut que tu les y emmènes. Je suis sûr que tu connais Denver comme ta poche à force d’y mendier.
-Et n’allez pas dans notre planque, ajouta Camille. S’ils sont au courant pour ici, ils connaitrons sans doute leur existence … Prenez la camionnette et partez pour Denver.

Chelsea nous fixa, pétrifiée, avant de hocher la tête avec détermination. Puis elle me sauta au cou et je sentis ses larmes effleurer ma peau. Je refermai mes bras sur elle avec automatisme.

-Je suis désolé … Mais tu es courageuse, Chelsea. Tu vas y arriver.
-J’espère. Merci Travis. Et retrouve ta sœur.

Elle se détacha et prit Camille dans ses bras. Elle ne semblait pas particulièrement aimer les contacts physiques mais se laissa faire de mauvaise grâce. Dylan revient avec deux sacs bien fournis, et son arc déployé. Des plumes pendaient à sa hanse. Elle en donna un à Chelsea et l’autre à moi. Les deux jeunes filles s’étreignirent. Puis nous plongeâmes dans l’enfer Ah bah voilà, Clopin rit de façon diabolique dans un coin j'en suis sûre.
La barrière de ronce était en feu et dégageait une forte fumée qui obscurcissait d’avantage la place et piquait les yeux. Camille se plia en deux, prise d’une forte quinte de toux, si bien que je dus la soutenir durant presque tout le trajet. Dylan et Chelsea poussèrent un cri d’horreur en découvrant le spectacle. A l’écart des combats, affalée contre le mur de la fermette, une jeune femme semblait à l’agonie. Tout son corps était couvert de cloque et de brulure, comme s’il prenait tout ce que les ronces subissaient. Je n’avais pas besoin du cri déchirant de Dylan pour deviner qui était cette femme :

-Rose ! Rose, non ! Oh non c'est horrible ! BEH ! PERRI !

Un cri bien plus terrible encore se fit entendre et je vis une grande silhouette en casque courir vers la nymphe, et prendre son visage entre les mains avec douceur et douleur. Nooooooooooooooooooooooooooooooon

-Clopin, devina Camille en me prenant par le bras. On ne peut plus rien, à présent, il faut y aller.
-On doit l’aider, hoqueta Chelsea, dont les larmes coulaient sur le visage.
-Clopin est un fils d’Apollon comme toi, s’il doit l’aider il le fera, répliqua durement Camille. Nous on ne peut rien faire. Allez, allons-y.

Ce fut difficile d’arracher Dylan et Chelsea à leur contemplation. Les larmes brillaient dans les yeux de la fille de Perséphone et je dus la prendre fermement par les épaules pour que nous puissions reprendre notre chemin. Toute la Cour était entourée du buisson enflammé, et nous nous éloignèrent des combats pour trouver un passage. Dylan s’arrêta devant les ronces en feu, le nez niché dans son coude pour la protéger des fumées.

-C’est Rose, fit-t-elle d’un air désolé. Je … Je ne peux pas la couper, non …
-Elle brule, fit tristement remarquer Camille. Alors la couper … Ça ne fera pas pire. Mais c'est monstrueux
PERRI MOI JE PENSAIS QUE C ETAIT UNE GENTILLE PETITE FIC MIGNONNE ET MARRANTE ET LA TU NOUS BRULES DE LA NYMPHE
CA SUFFIT LES BUCHERS


Mais Dylan n’y paraissait pas résolue. Alors je sortis mon mousqueton, le transformait en poignard de bronze céleste, et me mit au travail. Certaines branches ne brulaient pas et je commençaient par elles. Camille donnait de grands coups de pieds dans les ronces à chaque fois, cherchant à se frayer à passage avec son parapluie jaune. Je compris un instant plus tard que son parapluie n’était pas un simple parapluie : sa poitrine semblait être aussi aiguisée qu’un couteau et elle s’en servait pour m’aider pour les branches enflammées. La chaleur n’était néanmoins pas sans conséquences : j’avais de plus en plus de mal à respirer et mes mains commençaient à se couvrir de cloques. Camille n’était pas dans un meilleur état et se mettait à tousser assidument. Chelsea finit par nous tirer tout deux de là, alors que nous avions bien entamé des ronces, pour nous soigner. Je soupirai de soulagement quand je vis les cloques disparaître de mes mains.

-Bon j’en ai ma claque, râla Camille en brandissant son parapluie. Reculez.

Elle appuya sur un bouton et son parapluie se déploya. Un instant, je craignis qu’elle décide de passer à travers les flammes en se servant de lui comme bouclier. Mais au moment où le parapluie se déployait, je sentis comme une déflagration qui venait de sa pointe. Chelsea me tira vivement en arrière au moment où les ronces explosaient, créant un passage étroit mais suffisant pour que l’ont puisse passer. Camille eut un sourire satisfait en agitant son parapluie.

-Il est chouette, hein ? C’est Jennifer qui m’a aidé à le perfectionner. Il a plein d’autres fonctionnalités.
-Tu te bats avec un parapluie. Par les dieux. Après ça, j’aurais tout vu.
-Non, tu n’as pas tout vu, marmonna Dylan. Il s’appelle Mary Poppins. Aahahahahahahhaahhahah évidemment j'y pensais depuis tout à l'heure. Quoi que parapluie jaune, ça m'évoque Ted Mosby
-Oh par pitié …
-On discutera du nom du parapluie de Camille plus tard, répliqua Chelsea d’une voix pressante. Il faut que vous y alliez, maintenant.
-Je ne crois pas, non.

Nous fîmes prestement volte face pour voir arriver Giovanni, le fils d’Athéna, et Allison la fille de Némésis. Elle les tenait en joue avec un long fusil que je soupçonnai être munie de balle en bronze céleste, et Giovanni tenait entre ses mains une longue épée. Dylan et Chelsea bandèrent aussitôt leurs arcs et Camille s’arma de Mary Poppins.

-Personne ne sort de la Cour, princesse, gronda Allison, les yeux rivés sur Dylan. Tu le sais, c’est toi qui l’a crée.
-Mais je n’aurais jamais cru que cela tournerait ainsi, rétorqua Dylan, les dents serrées. Ça … devait juste être un havre de paix.
-Vous n’êtes obligé de faire ça, plaida-je, baissant ma garde d’un centimètre. Vous pouvez encore vous sauver, vous pouvez encore …

La balle partit trop vite pour que je puisse la voir. Dylan me poussa sur le coté et la balle lui effleura la joue, y creusant un sillon écarlate. Je tombai sur le sol et une autre balle alla se ficher entre mes deux pieds. Les yeux d’Allison étaient durs comme la roche.

-Je suis presque sûre que tout ça est arrivé par ta faute. Tu as livré la Cour et nous …
-C’est faux ! Je veux juste retrouver ma sœur.
-Et bien tu la retrouveras aux enfers. Mais wtf
J'aurais dû relire le reste, histoire de me replonger dans l'ambiance. Là je débarque ET CA FAIT MAL


Avant que je ne puisse bouger, ou que Dylan ou Chelsea purent songer à décocher leurs flèches, Giovanni, aux cotés d’Allison, poussa un cri écœurant. Ses yeux tombèrent sur son épaule, où dépassait la pointe d’une lance dorée.
Les lances des Romains.
J’échangeai un regard alarmé avec Dylan alors que Giovanni tombait à genoux.

-Chelsea, va t’en ! lui cria Dylan en la poussant vers la ferme. Vite !

Chelsea hésita un instant, avant de se mettre à courir en direction des flammes. Allison voulut retirer la lance de son épaule quand un cheval arriva à vive allure, se cabrant devant elle. Elle se laissa tomber sur le sol, pétrifiée par son arrivée soudaine, et un soldat Romain la désarma, avant de la mettre en joue. Quant à moi je me relevai et pris vivement Dylan par la main.

-On doit y aller, vite !

Dylan hocha la tête et nous nous tournâmes vers le passage que Camille avait crée. Celle-ci tenta de s’y engouffrer, quand une nouvelle lance se ficha devant elle, lui barrant la route. Le cheval d’avança en quelque pas sur moi et son cavalier me désarma avec une facilité déconcertante pour pointer son épée sous ma gorge.

-Vous n’irez nul part. Baissez vos armes.

La voix m’était affreusement familière. Comme l’était le cheval et les cheveux couleur caramel qui dépassaient du casque de la cavalière.

-Hazel Levesque.

Je vis les sourcils de Hazel se froncer du haut de son mythique cheval, Arion. Elle abaissa son épée.

-Nous nous connaissons ?
-Travis Alatir, fils d’Hermès et ancien Conseiller-en-Chef du Bungalow 11.
-Oh.

Ce n’était pas un « Oh » particulièrement encourageant. Je fouillai dans ma mémoire si j’avais pu ne serait-ce qu’un tant soit peu déplaire à Hazel durant son séjour à la Colonie, mais rien ne me venait à l’esprit. A priori, elle ne devait pas me détester.

-C’est toi qui a accroché de l’ail partout dans le bungalow 13 pour vérifier si mon frère Nico était un vampire ? Et qui a mit du sang sur tout ses Tee-Shirt pour le faire croire ? Mouahahahahah

Connor, maudit sois-tu, rageai-je en souriant le plus courtoisement que possible.

-Ça devait être Connor, mon frère. Je ne suis plus à la Colonie, moi.

Hazel resta un instant silencieuse, me lorgnant du haut d’Arion. Malgré sa taille modeste, je ne pouvais m’empêcher de la trouver impressionnante dans son armure dorée, montant ainsi un animal mythique. Mais peut-être était-ce également dû à l’épée qu’elle pointait élégamment sous ma gorge. Puis, après un instant qui me parut une éternité, elle rangea son épée dans un fourreau accroché à sa selle, et mit pied à terre. Elle était bien plus petite que moi, le haut de son casque m’atteignant à peine, et pourtant, son impérieux regard d’or me clouait sur place.

-Maintenant, je crois que je te reconnais. Alatir, hein ? Les jumeaux ?
-Connor est mon petit frère, pas mon jumeau. Mais oui.
-Un grec, avec ça, marmonna un des soldats derrière elle. On peut le tuer, centurion ?
-Non, répliqua sèchement Hazel. Nous ne sommes pas là pour tuer. (Elle vrilla à nouveau ses yeux sur moi). Si tu es un grec de la Colonie, qu’est-ce que tu fais là ?
-Il est venu me chercher, intervint Camille, lorgnant méchamment le Romain qui la tenait en respect avec une lance. Notre père nous a demandé de retrouver ma sœur jumelle, Alice. Elle a disparu, on doit la retrouver.

Les sourcils de Hazel se froncèrent un peu plus et son étalon piaffa d’impatience. Elle caressa doucement ses naseaux sans nous quitter du regard.

-Hazel, insistai-je avec la foi du désespoir. C’est assez urgent pour que mon père m’ordonne d’y aller, alors que j’avais cessé toute activités de Sang-Mêlé. Je t’en supplie, peu importe ce que la Légion est venu faire ici … Laisse-moi y aller. S’il te plait.
-On a été informé qu’un groupe de Sang-Mêlé était ici, avoua Hazel en penchant la tête. Dont d’ancien de la Légion qui étaient recherchés. Je ne voulais pas que ça finisse ainsi.
-Nous non plus, lâcha Dylan dans un filet de voix.
-On veut juste retrouver Alice, assurai-je, plantant mon regard dans celui de Hazel pour que le message passe mieux. Je t’en prie … Il s’agit uniquement d’Alice. Elle est peut-être en train de mourir, ou je ne sais pas encore quoi … Hazel, mon père me l’a demandé, c’est forcément important. S’il te plait …

Je vis Hazel hésiter, ses lèvres se pinçant en une mince ligne marquant son indécision. Elle contempla Dylan, blessée, et désarmée, puis Camille et son parapluie jaune. Nous formions un piètre groupe, mais c’était tout ce dont je disposais pour retrouver ma sœur et j’en avais besoin. Les soldats parurent sentir l’hésitation de leur cheffe.

-Hazel, on a des ordres … Reyna nous a demandé de les ramener.
-Pas tous, protesta la centurion. Seulement ceux que la Légion recherchait. Comment vous vous appelez ?

Ses yeux se tournèrent vers Dylan et Camille. Elles m’interrogèrent du regard et je hochai imperceptiblement la tête. De toute manière, elles étaient toutes deux grecques : ce n’était sans doute pas elles que les Romains cherchaient. Elles déclinèrent leurs identités et Hazel parut satisfaite. Un mince sourire s’étira sur ses lèvres.

-Dans ce cas, je ne vous retiens pas.
-Mais Hazel …
-Ils ne sont pas sur nos listes. Ils ne nous intéressent pas. Vous pouvez y aller. Je me demande ce que les Romains leur veulent. Il faut vraiment que je relise le début ahah, cette attitude agressive m'angoisse (bon et je suis peut-être encore sous l'influence de la mini fic de Clem où c'était pas du tout la guerre entre les deux camps)

Je sentis le soulagement m’envahir. Dylan ramassa l’arc qu’elle avait laissé tomber et Camille s’engagea dans le passage dans demander son reste.

-Merci, centurion Levesque, soupirai-je avec un grand sourire. Mon instinct ne m’a pas menti, tu es une fille bien.
-Mouais. J’ai quand même une condition, te concernant. Dis à ton frère de ne plus embêter le mien. Sinon, je te retrouverais et c’est toi qui payeras, d’accord ? Nico <3 Ajd une amie m'a fait remarquer que le fils du maire dans le dessin-animé Horton ressemble à Nico ahahaha

Son regard sérieux était démenti par son léger sourire. Une vague de mélancolie m’étreint quand je songeai que vu le contexte actuel avec Connor, je pourrais l’obliger à rien – et de toute manière, il s’agissait de Nico Di Angelo. Le coup du vampire, j’aurais été capable de le faire moi-même.

-Je vais essayer. Merci.

Et sans attendre sa réponse, je fis volte-face, et suivis Dylan et Camille à travers les ronces, le feu et l’obscurité.

***


-Toujours aucun messages de Chelsea, remarqua Dylan en rangeant son téléphone.

Elle était allongée à l’arrière de la vieille Prius que nous venions de voler ah bah bravo. La morale est tellement relative dans les PJ :lol: . Une plaie saignait à sa joue, et elle grimaçait chaque fois qu’elle bougeait, mais dans l’ensemble elle était intacte. Camille l’était également, et dormait à présent contre la fenêtre du coté passager, son parapluie jaune contre sa poitrine. Je conduisais la voiture, avec parfois une brusquerie qui me valait le regard noir de Dylan dans le rétroviseur.

-Les communications passent mal en ce moment, lui dis-je, me rappelant du mal que j’avais en ce moment à joindre ma sœur Julia au Camp. Et tu veux nous attirer des ennuis ou quoi ? Tu ne sais pas que les téléphones ça attire les monstres ?
-Tu utilises bien le tien, toi.
-Pas pareil. Mon père est Hermès, messager des dieux, le roi des communications et saint créateur d’internet Ahaha so true. Ca me fait penser que le cousin d'une amie, quand il avait genre 13 ans, priait St Swag le soir :lol: :lol: . J’ai une sorte de passe-droit.
-Comment tu penses qu’ils s’en sont sortis ?

Je gardai un instant le silence, les yeux rivés sur l’horizon. Nous allions vers l’ouest et l’aube éclairait le ciel d’une belle couleur rosée. La fuite de la Cour avait été douloureuse pour tous. Dylan n’avait cessé de se retourner, des larmes pleins les yeux, pour voir la Cour se réduire peu à peu en cendre et Camille avait montré quelques signes de sensibilité en pinçant des lèvres. Notre seule satisfaction avait été d’entendre, alors que nous étions à distance respectueuse de la Cour, le bruit d’un moteur qui quittait la fermette en flamme en trombe. Chelsea avait sans doute réussi à s’enfuir – du moins, c’était ce que nous espérions.

-Aucune idée, Dylan. Clopin devait sans doute être sur la liste de Hazel – et Chelsea aussi, d’ailleurs. Elle a du réussir à s’enfuir.
-Alors pourquoi elle n’appelle pas ? Elle doit être à Denver à l’heure qu’il est …
-Je t’ai dis, les communications entre demi-dieux passent mal, répétai-je avec lassitude. Dylan, je suis sincèrement désolé pour la Cour mais … Cesse de t’inquiéter, d’accord ?

Je sus avant même de voir son regard meurtrier dans le rétroviseur que c’était la mauvaise chose à dire.

-La Cour c’est tout que j’ai connu, répondit-t-elle en détachant chaque syllabe, le regard humide. J’ai aidé Clopin à la mettre debout, ça a été ma maison et ma famille durant des années … Qu’est-ce que ça te ferait, à toi, si ton précieux Camp avait été réduit en cendre que tu avais dû le suivre en urgence ? Sans avoir aucune nouvelle de ta famille ?
-J’ai participé à plusieurs guerres, Dylan, lui rappelai-je avec douceur. L’incertitude, je connais bien.

La colonie avait l’été dernier subi des dommages colossaux. Le bungalow onze s’était effondré en flamme, et avec lui certains demi-dieux restés à l’intérieur. Cela avait été une angoisse de chaque instant de déblayer les gravats à la recherche des survivants. Le siège de New-York avait été aussi un calvaire. Connor était parti en reconnaissance avec Julia et d’autres frères et sœurs, pendant l’interruption des combats. Ils avaient été partis tout le jour et j’avais arpenté le hall de l’hôtel dans lequel nous avions élu domicile de long en large en les attendant, me rongeant les sangs et les ongles. Finalement, ils étaient revenus au crépuscule, portant le corps de la chasseresse qui les avait accompagné. Je n’avais pas le cœur à raconter ces histoires à Dylan. Je ne voulais pas lancer une sorte de compétition sur qui avait vécu les trucs les plus horribles Bon plan. Sans doute parce qu’elle gagnerait haut la main. Moi, malgré tout, j’avais toujours ma mère, Connor, et Denver. Dylan n’avait à présent plus rien. Le pire dans toute cela, c’était que j’avais douloureusement conscience que c’était en partie de ma faute. Dylan ne répondit rien, se contentant de me fixer dans le rétroviseur. J’évitai de croiser son regard – tant pour garder les yeux sur la route que pour maintenir la culpabilité à distance. Mais même sans le voir, il me transperçait.

-Cette fille, Hazel, entonna-t-elle alors, et j’y vis l’effort de penser à autre chose qu’à la destruction de la Cour. Tu la connais bien ?
-Assez mal, en fait. Je n’ai pas parlé à beaucoup de Romain quand ils ont stationné chez nous. Et toi ? Je veux dire … C’est une fille de Pluton, non ?

Dylan dressa un sourcil.

-Et ?
-Et … Je ne sais pas, je me suis dit que … Peut-être tu lui répondais …
-Je suis une fille de Perséphone, mauvaise herbe. Pas de Proserpine.
-Ah.

Je me sentais un petit peu idiot de ne pas avoir vu la nuance. La personne à laquelle elle répondait devant être grecque. Pourtant, Hadès/Pluton ne devait pas avoir des masses d’enfants, parce qu’un pacte – qui n’avait de pacte que le nom car personne ne l’avait respecté – avait longtemps interdit aux trois grands d’avoir des enfants. Et malheureusement, je ne connaissais qu’un grec qui avait survécu à cela.

-Et sans indiscrétion … Tu sais à qui tu réponds ? Je veux dire, quel enfant Hadès a eu pour … euh … « justifier » ta naissance ?

Je crus qu’elle n’allait pas me répondre et m’envoyer sur les roses. Mais contre toute attente, elle ne fit que grimacer.

-Je ne suis pas censée savoir ça, en fait. Ma mère ne me l’a pas dit la seule fois que je l’ai vue. Et je ne suis jamais allée aux Enfers. Mais un jour, un gamin est venu me voir. Il m’a dit que j’étais sa « réponse » et j’ai compris. Peut-être que tu le connais, il est à la Colonie.
-Nico Di Angelo.
-Ouais, c’est ça.

J’accusais le coup, assommé. Il avait bien sûr été la première personne à laquelle j’avais pensé, mais j’avais éloigné cette possibilité de mon esprit. Je n’avais jamais réellement su ce que je ressentais vis-à-vis de ce demi-dieu sombre et mélancolique au regard acéré. En réalité, je pensais qu’il me faisait flipper. Oui, c’était cela, j’avais peur de Nico et cette aura ombreuse qui s’accrochait à ses pas. Je n’aimais la mort, et Nico Di Angelo l’incarnait parfaitement. L’idée que Dylan puisse avoir un rapport, même infime avec lui me rendait mal à l’aise.

-Tu ne l’aimes pas, devina Dylan, remarquant visiblement mon malaise.
-Ce n’est pas ça. A vrai dire, je ne lui ai quasiment jamais parlé. Il est juste … bizarre. Donc tu l’as rencontré ?
-A Denver, oui. Il est venu me voir Nico est toujours partout, c'est marrant. Mais je ne lui ai rien dit sur la Cour, si c’est ce que tu penses. On a juste pris un café, et je me suis faite passée pour une gamine des rues.
-Cour ou pas, c’est ce que tu es, Dylan.
-La ferme. En tout cas je l’ai trouvé gentil. Son père l’avait informé de l’entente et il voulait voir à quoi ressemblait sa réponse. Mais il ne m’a pas beaucoup parlé de lui.
-Voilà qui est surprenant.

Il n’y avait pas plus secret que Nico Di Angelo. Pourtant, de longues années à le croiser m’avaient appris quelques trucs – son étrange passion pour les cartes mythomagic, la perte de sa grande sœur et sa toute nouvelle homosexualité. Cette dernière chose fit rire Dylan de bon cœur. Imperceptiblement, je me sentis me détendre, et mes doigts se décrisper du volant. Cela faisait du bien d’entendre Dylan rire.

-Je t’avoue que je n’aurais jamais parié là-dessus, quand je l’ai vu, avoua-t-elle. Il est si sombre, si renfermé …
-Qui ça ?

Camille venait d’ouvrir un œil, gardant toujours dans ses bras sa meurtrière Mary Poppins. Ses deux tresses noires étaient complétement défaites.

-Un copain à DE PERRI, DE Dylan, répondis-je, récoltant le regard noir de celle-ci. Bien dormi la marmotte ?
-Ça va. On est où, là ?
-Tu nous as dit d’aller vers l’ouest, on va vers l’ouest. On vient de passer la frontière avec l’Utah.
-Parfait.
-Camille ? (Dylan se redressa pour avancer sa tête entre nos deux sièges). Maintenant, tu vas m’expliquer pourquoi tu étais si sûre d’avoir besoin de moi ?

Camille eut un vague mouvement d’agacement, comme si elle chassait une mouche. Ses yeux noirs étaient gorgés de sommeil et ce fut d’une voix atone qu’elle répondit :

-J’ai rêvé d’Alice ses derniers temps. Je … Je pensais que c’était des simples rêves, venus de mon imagination mais … (Elle me jeta un regard). C’est plus que ça, non ?

Je hochai la tête, jubilant intérieurement. Camille avait rêvé d’Alice, elle l’avait admis dans la salle télé. J’ignorais si c’était mon père qui lui avait envoyé ces rêves ou si c’était leur lien de jumelles qui se manifestait, mais c’était notre seule chance de savoir ce qui lui était arrivée.

-Une des règles primordiales chez les demi-dieux. Un rêve n’en ai jamais un. Ok je me disais que j'arrivais pas à réconcilier le narrateur avec l'identité de Travis : je suis toujours branchée sur la fanfic de Clem et du coup j'ai l'impression que c'est son perso à elle. Stupide moi.
-Et qu’est-ce que tu as vu ?

Camille garda un instant le silence. C’était peut-être l’effet de mon imagination, mais son regard semblait légèrement embué.

-Je crois qu’elle me cherchait.

La voix de Camille était rauque et Dylan mit doucement sa main sur son épaule.

-Je pensais que c’était mon subconscient qui m’envoyait ses rêves. J’ai … j’ai toujours attendu qu’Alice ou ma mère vienne me chercher. Une façon de me narguer, quoi.
-Non, Camille, lui souffla doucement Dylan pour lui prendre la main. Ta sœur te cherchait vraiment, pas vrai Travis ?

Je me trémoussai, mal à l’aise. En réalité, Alice n’avait jamais cherché Camille. Et cela n’avait aucun sens qu’elle la cherche.
Parce que Camille était censée être morte.
Je compris en un éclair ce qui s’était passé dans la tête d’Alice. Mes doigts se crispèrent à nouveau sur le volant.

-Elle est partie vers les Enfers.
-Pire que ça. Elle y est déjà descendue, Travis. Et c’est pour ça qu’on a besoin de toi, Dylan. On a besoin d’un enfant des Enfers pour aller dans les Enfers. Shit

Dylan cligna des yeux, abasourdie, et Camille dégagea la main de la sienne. A présent, ses yeux étaient aussi sec que le désert dans lequel nous étions plongés.

-Comment le sais-tu ? souffla Dylan, perplexe. Comment sais-tu qu’elle y est ?
-Je le sens, c’est tout. La dernière image que j’ai eu d’elle, c’était à Los Angeles. On habitait là-bas. Mais … Je ne sais, on aurait dit qu’elle partait en expédition. Elle avait un sac à dos et des chaussures de marche. Et une photo de nous deux dans les mains. Mais maintenant, elle n’est plus à Los Angeles. Elle est aux Enfers.

Dylan garda un moment le silence, dévisageant Camille avec une sorte de gêne. Je devinai qu’elle n’aimait pas particulièrement cette nature là, celle de fille des ombres, et qu’elle répugnait à l’utiliser. Pourtant, elle finit par pousser un soupir de résignation.

-OK. OK, je veux bien l’entendre. Alice te croit morte, elle va te chercher aux Enfers. Jusque là c’est logique. Tu as besoin d’une enfant des enfers ? Pas forcément nécessaire, mais assez logique aussi. Et tu as une chance incroyable que cela arrive en automne.
-Peut-être que mon père a parfaitement calculer ce timing.

Dylan me jeta un regard acéré pour me faire taire.

-Mais, je suis peut-être une enfant des Enfers – du moins en ce moment – il n’empêche que je n’ai aucune idée de comment on y accède.

Camille se mordit nerveusement la lèvre et baissa les yeux d’un air déçu. En revanche, un léger sourire s’étira sur mes lèvres.

-Pourquoi tu souris comme ça ? s’étonna Dylan avant de se rembrunir. Je déteste quand tu souris comme ça.
-Alala, Dylan. Ta formation de demi-déesse à la Cour a été plus que lacunaire. (Elle rougit furieusement en me fusillant du regard). Crois-moi, à force de côtoyer Percy Jackson, on apprend quelques trucs utiles Poueheheh. Camille (j’extrais mon portable de ma poche pour lui tendre). Entre « Los Angeles » dans le GPS.
-Mais Alice n’y est plus …
-En fait, si. Ou plutôt en dessous. Je vous expliquerais. En tout cas, les filles, j’espère que vous avez fait le plein de drachmes. Parce que comme nous sommes vivants, je pense que Charon nous demandera plus d’une pièce pour passer.
Bah alors Perri ce chapitre est si court ahahah
Nan en vrai t'es trop balaise, tellement d'actions biens et de conversations hyper cool dans ce chapitre. Mis à part le fait que j'ai des problèmes avec l'identité de Travis c'est vraiment un personnage très sympathique
Et Camille est hyper chou
Et la tension à la Cour était juste UGH, et rien qu'en quelques phrases. C 'est ça qui est fort
Désolée c'est un peu lacunaire tout ça, je l'ai fait entre trois appels skype :lol: (avec la même personne, tellement la galère)
MAIS c'était chouette et je relirai tout un jour prochain ! On aura lasuite dans un avenir proche ?
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Re: La Cour des Miracles [PJ/HdO]

Message par Perripuce »

cochyo a écrit :
Perripuce a écrit :
C'est pas toi qui est visé t'inquiète Cochyo :lol: :lol:
Sait on jamais ! Ah et j'avais oublie de dire que CDM, j'ai un pote qui l'a ecrit partout pour coupe du monde alors j'avais d'abord pense a ca puis au titre :lol:
Non je pensais surtout à genre j'ai prévenu 20 personnes et j'ai dû avoir genre ... 5-6 retours et voilààà ça montre que Booknode se meure un peu et ça me rend triiiste
MAIS OUI ça a été ma grosse révélation de la journée olalala Cour des Miracle = Coupe du Monde c'est incroyable !
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Re: La Cour des Miracles [PJ/HdO]

Message par Perripuce »

CAZO TU AS L'AS VU la référence à How I Met :lol: :lol: :lol:
Et la suite bah ... Je suis en train d'écrire le prochain chapitre devant le match là (enfin la Grande Soirée l'équipe du soir, là n'imps ahah) et je suis trop stressée pour ce chapitre ahah
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Re: La Cour des Miracles [PJ/HdO]

Message par Cazolie »

Perripuce a écrit :CAZO TU AS L'AS VU la référence à How I Met :lol: :lol: :lol:
Et la suite bah ... Je suis en train d'écrire le prochain chapitre devant le match là (enfin la Grande Soirée l'équipe du soir, là n'imps ahah) et je suis trop stressée pour ce chapitre ahah
J'avais oublié le parapluie jaune et du coup j'étais trop paniquée, je comprenais pas quelle référence j'avais capté ahhah
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Re: La Cour des Miracles [PJ/HdO]

Message par Perripuce »

OK, je m'y suis remis, je suis à deux chapitres d'avance, presque (wouhou).

CE CHAPITRE EST UN ENFER parce que je vais intervenir non pas une mais DEUX personnages de PJ (important, hein) et j'ai grave la pression. Bon l'un ne sera pas énormément développé mais l'autre (<3) le sera un peu plus, c'est trop mon défi ce personnage. Bien l'écrire. Olala. C'est pour ça que je travaille que avec des gens que personne connait, comme ça je peux faire entièrement à ma sauce. Mais ... Pas là.

Il est un peu plus long que les autres (non, pas en deux parties, navrée de vous décevoir). Et bon sang j'ai beau l'avoir relu cinquante fois j'ai toujours l'impression que je me suis foiré, vous me direz :lol: :lol: La scène d'action elle est nécessaire mais j'ai pas trop su la faire (je l'ai faites sans les PJ donc pour les monstres j'étais bloquée, je connais moins cette univers que celui de HP, je me rattraperais dans les autres chapitres).

Bonne lecture !


Chapitre 7 : Un conseil : n’y allez surtout pas.

-N’Y VA SURTOUT PAS !

J’éloignai vivement le téléphone de mon oreille suite au cri strident de Percy Jackson. J’attendis patiemment qu’il se calme avant de le mettre en haut-parleur pour plus de sécurité pour mes oreilles.

-OK mec, calme-toi. Je te demandais juste des infos.
-Tu les as tes infos. Si tu dois aller aux enfers, la réponse est simple : n’y va pas. Tu auras tout le temps de les visiter quand tu seras mort, mon pote.

Je réprimai un grondement sourd et rapprochai ma cigarette de mes lèvres pour en tirer une bouffée. J’avais volé ce paquet dans la station service que nous venions de visiter, sous le regard réprobateur de Dylan qui ne semblait aimer ni le vol, ni la clope. Quand j’avais compris que notre périple pour trouver Alice nous emmènerait aux Enfers, ma première idée avait été de passer un coup de fil à Percy Jackson. Sa première quête il y avait quelques années l’y avait emmené, et il avait passé un bout de temps au Tartare, le pire endroit des Enfers, l’été dernier. Alors s’il y avait quelqu’un qui pouvait me conseiller sur un voyage à faire là-bas, c’était bien lui. Alors maintenant que vous étions arrêté, après six heures de voyage éprouvant, j’en avais profité pour décrocher notre téléphone. Assise en tailleur sur le capot de la vielle Prius volée, ses lunettes de soleil rondes sur son nez, Dylan ne loupait pas le moindre de nos échanges.

-Je t’ai expliqué que je n’avais le choix, répliquai-je en poussant un profond soupir. Les messages-Iris passent mal, même avec moi, on a aucun moyen de communiquer avec Alice. La seule chose que je puisse faire, c’est aller la chercher avant qu’elle ne passe une bêtise.
-La bêtise elle l’a déjà faite, mec. Bon, bref, évidemment que je vais t’aider. Où tu es, déjà ?

J’interrogeai Dylan du regard, étant donné que c’était elle qui conduisait les dernières heures alors que je piquai un léger somme dans la voiture.

-Comté de Sevier, Utah.
-Tu as entendu ?
-Affirmatif. Qui c’est ?
-Peu importe, on est dans l’Utah. Comment on fait pour entrer dans les Enfers, donc ?
-Tu aurais dû appeler Annabeth, elle a une meilleure mémoire que moi pour ces trucs là …

Je réprimai un frisson en prenant une nouvelle bouffée de ma cigarette. C’était peut-être vrai mais Annabeth était plus prompt à m’étriper qu’à m’aider.

-Bah fouille alors, je suis certain qu’il n’y a pas que de l’eau dans ton cerveau.
-Très drôle. Je me souviens que c’était un immeuble en marbre noir en plein Los Angeles. Après je t’avouerais que l’adresse …
-Percy fais un effort, s’il te plait …
-D’accord, d’accord ça vient … C’était des studios, je crois. Oui, c’est ça, des studios avec des lettres derrières … CAS. Ou peut-être DAS.

J’ignorais ce qui était le plus insupportable : Percy qui cherchait dans sa mémoire, manifestement faite d’eau, quel était le studio qui cachait les Enfers, ou le fou rire que Dylan tentait vainement de réprimer.

-C’est bon je l’ai ! finit par crier Percy, si bien que je dus une nouvelle fois éloigner le téléphone. Les studios d’enregistrements DOA, Los Angeles. Invente-toi une belle mort et passe pour un macchabée, peut-être que pour vous ça devrait passer. Sinon, prépare la masse de drachmes – et promet de parler à Hadès d’une augmentation, Charon est sous-payé.
-On a combien en drachmes ? demandai-je à Camille, qui était en train de les compter, assise à terre devant la voiture.

Elle avait enfoncé une casquette sur sa tête sous le soleil accablant et son parapluie était posé à coté d’elle.

-Je ne sais pas si ce sera assez pour Charon, soupira-t-elle profondément. Alors je vote pour se faire passer pour des macchabés.
-Vendu. Percy ? On fait quoi, après ?
-Ma partie préférée ! Hé bien mon gars, tu improvises.
-J’improvise ? répétai-je, dubitatif.
-Euh … Ouais. C’est comme ça que je fais toujours, et aux dernières nouvelles je suis encore en vie.

Camille et Dylan s’accordèrent pour me jeter un regard entendu. Visiblement, l’improvisation ne leur allait pas le moins du monde. A vrai dire, j’avais compté sur le titre de « princesse des Enfers » de Dylan pour avoir un sauf-conduit. (Elle détestait que je dise ça. Mais le fait que sa mère soit reine des Enfers en faisait d’elle la princesse). Ce fut justement elle qui demanda :

-Et Cerbère ? Qu’est-ce qu’on en fait ?

Je m’efforçai de rester impassible à la prononciation de ce qui, à ce jour, me faisait le plus peur dans les Enfers. Pas les morts, non. Ni Hadès. Mais l’immense chien tricéphale qui gardait l’entrée.

-Cerbère ? Oh ne t’en fais, c’est juste un chien. Prend une balle avec toi. Rouge, de préférence.
-Rassurant …, souffla Dylan, un léger sourire aux lèvres.
-Et après on les fouille pour trouver Alice, achevai-je, ne voyant pas d’autre issues. Pigé. D’autres conseils ?
-Ne tombe pas dans le Tartare. Et évite le Styx : l’invincibilité, c’est pas aussi cool que ce qu’on pense. Et le Léthé, aussi : on a réussi à effacer la mémoire d’un Titan grâce à lui.
-Reçu cinq sur cinq.

Dylan eut une moue dubitative et Camille poussa un grognement sonore. Je leur jetai un regard agacé alors que Percy me demandait :

-C’est quoi votre prochaine étape, du coup ?
-Euh … On comptait s’arrêter pour la nuit à Las Vegas. On est en plein désert et …
-N’Y VA SURTOUT PAS !

Je fis un véritable bond alors que Dylan se mordait la lèvre pour masquer son rire. Percy m’expliqua qu’il y avait un hôtel qui gardait leurs membres prisonniers avec des sortes de drogues et duquel il avait failli ne pas y réchapper quelques années plus tôt.

-Hôtel-casino du Lotus, répétai-je. Retenez les filles : on n’y va pas.
-C’est ça. Ah et Travis, dernière chose.
-Oui ?

Percy marqua un temps d’arrêt, et je sentis l’atmosphère se tendre derrière le téléphone.

-Si par le plus grand des hasards, sur un malentendu … Tu croises un géant appelé Bob, dans les Enfers. Tu pourras lui dire que … J’ai dit bonjour aux étoiles de sa part ?
-Pas de problème, promis-je, perplexe. Je lui dirais si je le croise.
-Tu le croiseras sans doute pas. Mais … au cas où.

Là-dessus, il raccrocha et je rangeai mon téléphone dans la poche. Le dernier souhait de Percy m’avait déstabilisé, ainsi que l’émotion contenue dans sa voix.

-Ainsi c’était lui, dit alors Dylan avec un sourire moqueur. Le grand Percy Jackson qui a sauvé le monde deux fois.
-Hazel m’a fait une plus grande impression, marmonna Camille en rangeant les drachmes.
-C’est parce que vous n’avez pas vu Percy se battre. Ou utiliser ses pouvoirs sur l’océan. Bref, ne vous fiez pas à cette conversation.
-Et qui est Bob ?

Je haussai les épaules, n’en n’ayant aucune idée. Octobre approchait, pourtant il faisait une chaleur de bête dans l’Utah et de la sueur coulait le long de mon cou. Je l’essuyai passivement, et jetai un coup d’œil au soleil déclinant.

-Allez on bouge. On a encore quatre heures de route jusque Las Vegas.
-On aura assez d’argent ? s’inquiéta Camille en se levant.
-Ouais, t’inquiète.

J’avais appelé ma mère pour la prévenir de l’arrivée imminente de Chelsea. Un peu trop tard parce que Chelsea était déjà arrivée avec une dizaine d’autres adolescents, nous avait-elle appris, nous rassurant tous. Elle s’était montrée fort compréhensive en mettant un peu plus d’argent sur mon compte afin que je puisse trouver de quoi dormir, et avait promis de s’occuper des survivants de la Cour. Dylan descendit du capot, arguant qu’elle commençait à cuire comme un œuf, et j’écrasai ma cigarette à terre avant de la suivre dans la voiture.
Direction la ville lumière des Etats-Unis.

***


Qu’on se le dise : je détestais Las Vegas.
J’avais passé des vacances entières dans la ferme de mon grand-père, dans les Grandes Plaines avec les Rocheuses pour seul horizon. Il s’était amusé à nous apprendre à conduire le tracteur, à moi et à Connor – la pire idée de sa vie, nous avions détruit son champ de maïs un été – à nourrir les poules, à monter ses chevaux. Et bien que je m’étais toujours senti lié à Denver, j’avais toujours préféré la vie là-bas, ainsi que celle que j’avais vécue à la Colonie, entre la mer et les champs de fraise. J’aimais le plein air. De manière générale, la ville m’avait toujours angoissé.
Mais alors celle-là, c’était pire que tout.
Je me tordais le cou pour voir les sommets des buildings. Les lumières et néons m’agressaient la rétine, et je plissai les yeux. Las Vegas, c’était … Trop. Trop haut, trop vertigineux, trop bruyant, trop lumineux. Le soleil était couché et pourtant je me pensais presque en plein jour.
Nous étions assis sur un trottoir, en face de la petite Tour Eiffel qui attirait nombre de touristes. Nous avions abandonné la Prius à l’entrée de la ville, et Camille avait réclamé qu’on en vole une plus luxueuse une fois arrivée. Dylan avait pris mon téléphone et consultait les sites d’hôtels, ses lunettes rondes toujours sur le nez. Elle non plus ne devait pas apprécier la luminosité ambiante.

-Y’en a un pas trop cher de l’autre coté de la ville. Ça va il est dans notre budget. Je prends une chambre de trois personnes ? Il en reste.
-Oui, vas-y, marmonna Camille, qui avait l’air de s’ennuyer fermement. Du moment que c’est pas celui du Lotus. Je veux juste … (Elle étouffa un bâillement) allez dormir.
-Tout les trois dans la même chambre ? dis-je à Dylan avec un sourire malicieux. Tu vas me supporter toute une nuit ?
-La ferme, mauvais-herbe. Et je mettrais Camille entre nous deux.

Mais un petit sourire avait frémi au coin de ses lèvres. Elle réserva en ligne et tapa l’adresse de l’hôtel dans le GPS. Camille gémit en voyant le temps de marche.

-Trente-sept minutes, vous êtes sérieux ? On ne peut pas aller chercher la Prius ?
-Non, je ne conduis pas dans une ville pareille. Allez debout gamine.

Camille se leva en maugréant et nous suivîmes Dylan dans les rues ultra-éclairées de Las Vegas. J’avais l’impression qu’un projecteur était braqué en permanence sur moi, et cela me donnait la migraine. La fatigue me tombait sur les épaules et bientôt ce fut le tour de Camille, qui malgré son désamour évident des contacts physique, s’appuyait largement sur moi pour ne pas tomber. Pour tromper la fatigue, je volais. Pas grand-chose : des porte-clefs, des cigarettes, des jetons. Ma plus grande trouvaille fut une casquette des Lakers* qui j’enfonçai sur ma tête, sous les yeux dépités de Dylan. Nous nous enfoncions dans des rues de moins en moins éclairés, à contre-sens des hordes de joueurs qui allaient gaiement perdre leur argent dans les casinos.

-S’ils sont si pressés qu’on vole leur fric, je serais ravi de le leur prendre, commentai-je en suivant du regard une bande de jeune trentenaire.
-Pas question, mauvaise herbe. Je crois qu’on ne doit plus être très loin ...
-Excussssez-moi ?

Je fis volte face, faisant valser Camille qui se rattrapa in extremis à Dylan.

-Frère en carton, il est même pas capable me porter …
-Oui ? dis-je à l’homme qui venait de m’arrêter.

Il avait l’air avenant, avec un immense sourire qui découvrait des dents incroyablement blanches et qui contrastait avec sa peau basanée. Ses yeux étaient sombres et chaleureux et sa voix avait un petit accent sifflant que je ne situais pas.

-Vous m’avez volé ma casssquette.
-Oh c’est pas vrai, râla discrètement Dylan derrière moi.

Je lui donnai un léger coup de pied et sourit tranquillement à l’homme devant moi.

-Il doit y avoir erreur, c’est la mienne. La lumière m’agresse les yeux, alors je la visière atténue un peu.
-Vous êtes fan des Lakersss ? Vous avez sssuivi le dernier match ?
-Contre les Warriors ? Et comment. Quel match de Stephen Curry, non ?

L’homme fronça les sourcils devant mon sourire innocent et ma connaissance du championnat de basket. C’était grâce à ce sport que j’avais obtenu ma bourse pour l’université et je continuais de suivre les matchs (bien que je supportais les Denver Nuggets**. Non, rien à voir avec les chicken-nuggets, un peu de respect).

-J’insiste. C’est ma casssquette. Je viens de Los Angeles.
-Belle ville. J’y suis allé pendant les vacances, l’été dernier. A un de ces jours, mon vieux.

Je voulus me retourner vers les filles et reprendre le cours de ma route, mais sa main s’abattit sur mon épaule. Plus lourde. Plus menaçante. Je me tendis immédiatement, d’autant plus que Dylan et Camille, qui faisaient face à moi, regardaient l’homme avec une expression horrifiée. Un long frisson me parcouru la colonne vertébrale. Je m’efforçai de rester calme quand je leur demandai :

-Laissez-moi deviner. Il est en train de devenir un monstre ?

Elles hochèrent vigoureusement la tête.

-Un monstre ? Comme ccc’est vulgaire …

Dylan me tira en arrière et Camille déploya son parapluie. Une intense lumière se mit à briller, aveuglant l’homme derrière moi. Puis, tel une épéiste, elle se fendit et le toucha de la poitrine du parapluie. Il poussa un cri de souffrance, alors que des écailles commençaient à lui recouvrir le corps. Celui-ci commença à changer, mais je n’eus pas le temps d’en voir plus car Dylan nous pris tout deux par le col.

-On se taille, vite !
-Pas sssssi vite.

Deux silhouettes émergèrent de l’autre coté, des silhouettes monstrueuses, serpentines et douloureusement familière, qui s’avançant vers nous en rampant.

-Des drakinae, marmonna Dylan en sortant son arc à plume pour encocher une flèche. C’est pas vrai, on a si peu de chance … ?
-Apparemment. Euh désolé. Il semblerait que j’ai volé la casquette de leur chef.
-Oh bon sang….

Sans attendre, elle décocha une flèche qui allait se planter dan l’abdomen de la première drakina. Elle poussa un sifflement avant s’exploser en une gerbe de poussière. Un identique bruit m’attira de l’autre coté : Mary Poppins pouvait visiblement lancer des piques acéré qui venaient de réduire une nouvelle femme reptilienne en poussière. Camille eut un sourire diabolique, et son visage couvert de cicatrice prit une expression inquiétante.

-Il est vraiment chouette ce parapluie !
-Rend-moi ma casssquette, graine de dieu, exigea l’homme, devenu entièrement reptilien.

Ces queues fendirent l’air de façon menaçante. Je jetai un regard mauvais à Dylan.

-Tout ça, c’est parce que tu as utilisé mon téléphone, sache-le. Tu veux la casquette ? ajoutai-je à l’adresse du reptilien. Pas de problème, man, elle est à toi.

Je la lui jetai et Dylan profita que ces yeux soient fixés sur la casquette pour l’abattre d’une flèche. Je trouvais que c’était une bonne idée. Le problème, c’était les cinq autres femelles qui l’attendait dans l’ombre et que nous n’avions pas vues. Une fois le mâle réduit en poussière, elles se jetèrent sur nous avec des cris perçants que même la Brume ne pouvait pas masquer.

-Attention à leurs griffes ! hurla Dylan à Camille.

Et nous chargeâmes. Dès lors, je ne m’occupais plus que de la lame qui s’était entendu dans ma main et des redoutables drakinae devant moi. Je m’efforçai de rester loin de leurs griffes acérés luisant de poison, et de leurs queues fortes qui pouvait facilement me désarçonner. Cela finit évidemment par m’arriver, à un moment où, obnubiler par le fait de ne pas prendre un coup de griffe, je ne vis pas la queue arriver derrière moi et me faucher. Je m’étalai face contre terre, à un centimètre de la queue reptilienne. Je saisis ma chance et la sectionnai d’un coup de poignard. La drakina hurla de douleur et j’en profitai pour me redresser et la frapper dans le ventre. Un instant plus tard, mon poignard retombait dans le vide.
Bien. Une de moins.
Camille se battait, son parapluie replié, contre une drakina. Elle disparut un instant plus tard, la flèche plantée dans les omoplates retombant sur le sol avec un bruit sourd. Je cherchai Dylan du regard, mais avant que je ne puisse la repérer, une troisième drakina se jeta sur moi et me renvoya sur le tapis. Je sentis mon nez craqué sous le choc.

-OK, j’en ai marre, grognai-je en cherchant cette maudite queue du regard.

Mais elle était trop loin, et je compris un instant plus tard qu’elle prenait de l’élan pour le heurter une fois de plus. Je roulai plusieurs fois sur moi, mu par le coup et me cognai avec un grognement contre le bas d’un immeuble. Mon poignard s’était échappé de ma main et avait teinté un peu plus loin. La drakina s’avança vers moi alors que je tentai péniblement de me relever, ricanant de sa voix sifflante. Elle se jeta sur moi, toute griffe dehors, et je tentai de m’extraire du mur avec la force du désespoir. Ses griffes se plantèrent à un cheveu de ma tête, s’enfonçant dans le béton profondément. Ses yeux lumineux aux pupilles verticales étaient rivés sur moi, mauvaise et meurtrière, me clouant sur place. Son haleine flétrie me donnait la nausée et me chatouillait la peau. J’étais coincé, mais elle l’était aussi : ses griffes étaient si profondément bloquée dans le béton qu’elle peinait à s’en dépêtrer. Si j’avais eu mon poignard ça aurait été le moment idéal pour planter la lame dans son cœur. Mais malheureusement, mon poignard gisait quelques mètres plus loin. Alors je ne pouvais que la regarder, pétrifié, attendant que l’un de nous deux trouve une échappatoire. Au moment où je songeai à me jeter sur elle pour nous décoller tout deux de ce mur, une pointe de bronze dépassa de sa poitrine, y faisant gicler le sang et gémir la femelle-serpent. La drakina fut réduite à poussière, faisant apparaître une épée de bronze céleste qui luisait sous la lumière de Vegas.

-Tu ne sais vraiment pas te passer de moi, tout compte fait.

Je connaissais cette voix, comme je connaissais cette épée qui me tenait à présent en joue, encore couverte du sang de la drakina. Je la connais bien trop. Je levai lentement les yeux le long de l’épée, jusque sa garde où brillait le caducée paternel. Puis plus haut jusqu’à un regard noisette obscurcis par des boucles folles châtains.
Presque le reflet du mien.

-Connor.

Les lèvres de mon petit frère s’étirèrent en un sourire espiègle et il abaissa son épée. Elle se rétracta dans sa main, jusqu’à devenir un mousqueton qu’il accrocha à sa ceinture.

-Le seul et l’unique. Tu vas te lever ou elles t’ont brisé les jambes ?
-Qu’est-ce que tu fais ici ?

Ça me semblait être la question la plus logique à poser dans un premier temps. Il était censé être à Long Island, à jouir de la sécurité du camp, et à tapisser les lits des Arès de mousse à raser. Pas ici. Pas devant moi. Connor s’esclaffa.

-Tu sembles être ravi de me voir, c’est fou.

Je le dévisageai, estomaqué, incapable de songer à autre chose qu’au léger sourire de Connor affichait.
C’était la première fois que je me trouvais face à lui depuis qu’il nous avait claqué la porte au nez, avant la rentrée.
Aussitôt, la stupeur de le voir ici, à des kilomètres de la Colonie, et le manque que son absence avait occasionné, s’effacèrent lentement pour laisser place à des sentiments que j’avais refoulé. La colère. La trahison. L’amertume quand je repensais aux mots cruels qu’il m’avait sorti et aux larmes que ma mère avait laissé couler, pour qu’à présent il se présente devant moi avec un sourire qui me donnait envie de coller mon poing dans son nez – et le fait que mon propre nez me fasse affreusement souffrir n’arrangeait rien.
C’était dont ça que ressentait Annabeth quand je lui souriais d’un air idiot ?

-Je ne plaisante pas, répliquai-je, me relevant avec difficulté. Qu’est-ce que tu fous là ?

Connor dressa l’un de ses sourcils en accent circonflexe et son regard s’assombrit quelque peu. Son sourire s’effaça.

-Calme-toi, frangin. C’est Percy qui m’a appelé.
-Percy.

Pourquoi l’avais-je appelé, déjà ? Connor haussa les épaules et je scrutai la rue derrière lui. Camille essuyait la pointe de son parapluie avec son tee-shirt. Enfin, je vis enfin Dylan pour la première fois depuis que les Drakinae s’étaient jetées sur nous, parlant avec animation à un garçon pâle aux cheveux noirs qui tenait une épée sombre à la main. Mon cœur manqua un battement.
Nico. Nico Di Angelo.

-Je rêve … Et lui, qu’est-ce qu’il fout ici ?
-C’est lui qui m’a amené ici. En Vol d’Ombre. Tu devrais essayer, ça déchire.

Connor parlait d’un ton badin, un léger sourire aux lèvres, les mains dans les poches. Ses yeux se plissèrent et il dévisagea les filles.

-C’est Blackraven ? s’étonna-t-il en reconnaissant Dylan. Qu’est-ce que tu fais avec ?
-Et toi, plutôt, qu’est-ce que tu fiches ici ? Je pensais que tu ne voulais pas quitter la Colonie.

Connor parut accuser le coup, mais ne releva pas la pique. Ses yeux étincelèrent et sa voix se fit nettement plus froide, voilée d’une colère sourde :

-Percy m’a dit que tu comptais descendre dans les Enfers. Di Immortales, les Enfers, Trav’ ! Qu’est-ce qui te passe par la tête ? Avec Blackraven, en plus ! La fac t’a fait oublié la prudence la plus élémentaire ?

Je le fusillai du regard, mais il ne sourcilla pas. A présent, lui aussi semblait agacé : sans doute les souvenirs de notre dispute remontait-elle également à son esprit. Et peut-être que je devais paraître légèrement ingrat, à être si froid alors qu’il venait probablement de me sauver la vie. Je vis mon poignard qui gisait derrière lui et le ramassait d’un geste leste.

-Merci, maugréai-je de mauvaise grâce. Pour … ça.

Je désignai d’un geste vague l’endroit où la drakina et moi nous tenions un instant plus tôt. Connor hocha sèchement la tête.

-Un plaisir. Maman m’en aurait voulu si je t’avais laissé mourir.
-Parce que tu penses à maman, maintenant ?

Connor soupira profondément et s’éloigna à grand pas, la mâchoire contractée. Il s’avança vers Nico et je vis les yeux de Dylan s’écarquiller quand elle le vit s’approcher. Son regard passa de moi, avant de se reporter sur Connor, avant de se reposer sur moi. Je haussai les épaules, et donnait un coup de pied dans un caillou qui avait le malheur de trainer dans la rue.
J’avais assez de souci à régler pour que Connor ne vienne s’immiscer là-dedans.

-C’est ton frère ?

Je me retournai vivement sur Camille, qui s’était avancée vers moi, Mary Poppins à la main. Elle ne semblait souffrir d’aucune blessure.

-Sans déconner. Tu crois ?
-Vous vous ressemblez vachement, poursuivit-elle malgré ma mauvaise humeur. Vous êtes jumeaux, vous aussi ?

J’observai Connor à la dérobée, alors qu’il semblait visiblement occuper à saluer Dylan avec toute la délicatesse dont il était capable. Ses folles boucles châtain avaient poussées depuis la dernière fois que je l’avais vu et il semblait avoir pris en taille et en stature. J’avais toujours fait quelques centimètres de plus que lui, mais j’étais très mince quand lui était plus musclé et plus fort physiquement. Cette différence de stature expliquait pourquoi lui se battait à l’épée quand je préféré la maniabilité du poignard. Pourtant, les gens ne voyaient que nos ressemblances : nos boucles châtains, nos yeux noisettes, notre long nez, notre sourire annonciateur d’embrouille. « Les jumeaux Alatir ».

-Non. Non, il a un an de moins que moi.
-Et l’autre garçon, qui c’est ?

Je grognai en secouant la tête. Bien que je ne voulais absolument pas m’approcher de ce groupe de trois, Dylan commençait à me jeter des regards alertes, du genre « maîtrise ton frère, ou je le transforme en chicken-nuggets façon Blackraven ». Alors, après avoir échangé un regard avec Camille, j’avançai vers elle en trainant les pieds, les mains dans les poches. Dylan fronça du nez quand elle m’aperçut.

-Il s’est passé quoi ?
-Percy les a apparemment prévenu qu’on comptait faire du camping aux Enfers, marmonna-je.

Un rictus déforma les lèvres de Dylan.

-Je sais. Mais en l’occurrence, je parlais plutôt de ton nez. Tiens. (Elle me tendit un mouchoir). T’as du sang qui coule encore.

A la plus grande honte, le rouge me monta violemment aux joues et j’essuyai le sang qui me maculait le nez et les lèvres. Un sourire s’étendit sur les lèvres de Nico Di Angelo – un de ses sourires sinistres qui me faisait frissonner. C’était un garçon très pâle, bien plus jeune que moi, avec des yeux sombres, si sombre qu’ils semblaient vous aspirer pour un allé simple pour les Enfers. Il ne portait pas son blouson d’aviateur, mais un jean et un Tee-shirt noir, et une bague « tête de mort » en argent brillait à son majeur. La seule note de couleur dans son accoutrement était les perles accrochées à son collier de la Colonie. J’effleurai mon propre lacet de cuire, qui malgré mon départ du camp, ne quittait jamais mon cou. La dernière perle, pourpre avec une version miniature de l’Athéna Parthenos et les lettres « SPQR », signifiant le rapprochement entre grec et romain, pesait particulièrement lourd sur nos conscience. Nico eut un léger signe de tête en ma direction.

-Travis. Ravi de te revoir.
-C’est Alice ? s’enquit Connor avec un sourire en désignant Camille.
-Non, rétorqua justement celle-ci avec vergue. Je suis sa jumelle.

Le sourire mourut lentement sur les lèvres de Connor et il m’interrogea du regard. J’avais toujours très bien réussi à lire sur le visage de mon frère – ses mimiques, la courbe de ses lèvres, l’éclat dans ses yeux. Et tout en lui criait « mais elle n’est pas censée être morte, elle ? ». « Pas maintenant », songeai-je et pour mon plus grand soulagement, Connor parut comprendre car il n’insista pas.

-On pourrait peut-être en parler à l’hôtel, proposa Dylan, remarquant bien la tension qui régnait dans notre groupe.
-Excellente idée, approuva Connor avec un sourire. Mais avant toute chose : ça dit à quelqu’un un MacDo ?

***


-Tu n’as pas l’air particulièrement heureux de le revoir.

Je jetai un regard agacé à Dylan depuis le haut du lit superposé. J’étais replié sur ce lit, les genoux contre ma poitrine, mon visage crispé d’un air boudeur, depuis que nous étions arrivés. Dylan était assise sur le lit une place, mon téléphone dans les mains. Ses cheveux trempés tombaient dans son dos. Nous n’avions pas mis longtemps à trouver l’hôtel, un endroit plus miteux, plus discret que le reste de la ville – et cela m’allait parfaitement bien. Connor était descendu avec Camille chercher à manger, et Nico utilisait la petite salle de bain qui nous était alloué pour prendre une douche. J’ignorais comment nous allions dormir à cinq dans cette petite chambre qui disposait d’un lit, un lit superposé, et un bureau – et j’espérai secrètement que Nico s’en irait dès ce soir avec Connor.

-Je te l’ai dit. On s’est disputé.
-Parce qu’il voulait retourner à la Colonie et pas toi ?

Je n’avais pas envie de parler de ça, mais Dylan ne paraissait pas prête à me lâcher. Je connaissais ce regard : c’était celui qu’elle me lançait pour m’annoncer qu’elle me collerait toute la journée dans les rues de Denver. J’étais bien placé pour savoir à quel point elle était tenace.

-Pas exactement, soupirai-je alors, vaincu sans même me battre. Il a considéré que … j’avais trahis la Colonie et ma condition de demi-dieu en retournant à la vie civile. Et lui aussi, parce que … j’ai pris cette décision seul.
-Et alors ? C’est ta vie, ton avenir. C’est normal que tu prennes tes décisions seul.
-Dylan … Tu nous a déjà vu séparé, Connor et moi ? Je veux dire, avant septembre ?

Dylan garda le silence et finit par secouer la tête. Et avec raison : Connor et moi avions toujours été fourré ensemble. Toujours. Les décisions – aller à la Colonie, puis n’y passer que les vacances, devenir Conseiller-en-Chef … Toutes ses décisions nous les avions prises ensemble. Mais c’était seul que j’avais décidé d’aller à la Fac et d’arrêter d’aller à la Colonie. Et je pensais que c’était notamment cela qui avait blessé Connor. Je ne l’avais pas consulté. J’avais brisé le duo que nous étions. J’avais sans doute été égoïste, mais je considérais que c’était mon unique tord dans cet affaire. Peut-être aurais-je dû en parler à Connor avant de prendre cette décision. Mais il n’aurait jamais dû réagir ainsi. Lentement, Dylan finit par comprendre.

-Vous vous êtes toujours suivi. Partout et tout le temps. Tu n’avais pas fait exprès de te faire virer de ton collège une fois, parce que lui avait été renvoyé et que tu ne voulais pas le quitter ?
-Comment tu peux savoir des choses pareilles ? demandai-je, plus amusé qu’agacé.

C’était vrai, et c’était même arrivé plusieurs fois. Dylan eut un sourire entendu et se leva du lit. Elle grimpa les grinçants barreaux du lit superposé pour venir s’asseoir à coté de moi. La douche semblait lui avoir fait un bien fou, ainsi que la pommade qu’elle avait appliqué sur les blessures que Clopin lui avait affligé. Elle avait enfilé un pull informe qui devait sans doute appartenir à un garçon tant il était large pour elle : il lui couvrait les mains et tombait sur ses cuisses.

-Tu oublies que je te harcelais. Je sais tout de toi, Travis Christopher Alatir. Pourquoi Christopher, au fait ?

Je ne m’étonnai même pas qu’elle sache mon deuxième prénom. Je haussai les épaules.

-Ma mère est une grande voyageuse. Elle a une curiosité sans borne. Elle a arrêté tôt les études, a pris un sac à dos et des chaussures de marche, et a passé des années à voyager. D’abord en Amérique et elle a été quelques mois en Afrique aussi. Avant de m’avoir elle avait fait un Tour du monde et c’est comme ça qu’elle a connu mon père. J’ai été conçu à Cuba, si tu veux tout savoir.
-Pitié, épargne-moi les détails. Et du coup, Christopher ?
-Christophe Colomb. Ma mère adorait tous les explorateurs, elle se sentait un peu comme eux dès qu’elle voyageait. Et comme c’est lui qui a « découvert » l’Amérique … Oh mais attend … Tu ne dois pas beaucoup l’aimer ?

Dylan fronça du nez et je compris que j’avais visé juste. Dylan était amérindienne. Son peuple était réduit à peau de chagrin parce que les Européens étaient arrivés sur les rivages de l’Amérique et s’en était déclaré les maîtres.

-Je préfère Travis, on va dire. Et ton frère il s’appelle comment ? Magellan ?
-Louis-Antoine, pour Louis-Antoine de Bougainville.

Dylan pouffa et j’esquissai un sourire. Connor avait toujours hurlé au scandale quant à nous deuxièmes noms, et j’avouai être mieux loti que lui. Mais en plus d’être un navigateur de génie, Bougainville avait donné son nom à un arbuste que notre mère avait découvert au Brésil, et avait participé à la guerre d’indépendance Américaine.

-Ta mère est un génie, commenta Dylan avec un grand sourire. Comment une femme si délicieuse a pu donner naissance à deux monstres comme vous ?
-Je suppose qu’on a pris de notre père.
-Comment elle avait réagi quand Connor est parti ?

Ma bouche se tordit en un rictus. Je me souvenais encore l’avoir retrouvée en pleurs quand j’étais revenu seule de mon haletante course vers la gare pour tenter de rattraper mon frère.

-Mal. Connor n’a pas été tendre avec elle. Il a dit que ça ne servait à rien de rester ici, que la Colonie lui apprenait plus qu’elle ou l’école pourrait lui apprendre, et qu’il n’avait aucune envie de rester enfermée dans une misérable boutique comme elle le faisait.
-Enfoiré.
-Ouais. Surtout que rester enfermé, ma mère est la première qui en souffre. Elle a repris le commerce quand elle est tombée enceinte de moi et qu’elle s’est rendue compte que, sans diplômes ni études, elle ne pourrait pas aspirer à grand-chose d’autre pour nous faire vivre. En un sens elle s’est sacrifiée, et Connor …

Je laissai ma phrase en suspens, gardant toute mon amertume bloquée en un bouchon douloureux au creux de ma gorge. Dylan garda le silence un instant, mais je sentais son regard pesé sur moi, comme l’ombre de ma vie qu’elle avait toujours été. Puis son doigt effleura les miens, en une caresse qui m’arracha malgré moi un frisson. Nous n’avions jamais eu de contact physique avec Dylan. A Denver, je faisais tout pour la fuir. A la Cour, nous étions uniquement mus par l’inquiétude et l’urgence. Mais là c’était différent. Ce n’état pas grand-chose. Mais c’était tendre, attentionné et je sentis mon cœur s’emballer dans ma poitrine sans que je ne puisse le contrôler.

-Je pense comprendre ce que tu ressens, vis-à-vis de Connor. Que tu lui en veux parce qu’il n’a pas respecté ta mère après tout ses sacrifices, et qu’il ne t’a pas compris alors que vous étiez si fusionnel. Mais … Travis, il est venu, là. Il a su que tu allais descendre aux Enfers, et sans savoir le pourquoi du comment il est venu. J’ai parlé un peu avec Nico. Il lui a carrément sauté à la gorge pour qu’il l’emmène où tu étais – et je suppose qu’il ne doit pas plus aimer Nico que toi ?
-Non, répondis-je avec prudence, me souvenant des nombreuses farces que nous avions songés à lui faire. Non, effectivement.

Dylan eut un léger sourire.

-Alors je pense que ça veut dire quelque chose. Il n’a pas voulu te laisser affronter le danger seul. Et je ne pense pas qu’il voudra t’abandonner maintenant. Alors si j’étais toi, j’aurais une discussion avec lui. Avant que la tension soit si forte que l’un de vous deux cogne l’autre. Personne n’est prêt à voir les frères Alatir se mettre dessus.

Je fus reconnaissant à Dylan d’avoir dit « frère » à la place de « jumeau ». Mais ses mots faisaient écho à une réalité que j’appréhendais quelque peu. Dylan avait raison. Connor détestait être hors de l’action, et aimait beaucoup Alice. Cela me semblait impensable qu’il s’écarte gentiment connaissant les enjeux. Si Connor comptait rester, il fallait que j’aie une discussion avec lui avant que l’on descende dans les Enfers chercher Alice. Et à l’heure actuelle, je n’avais aucune envie d’avoir cette discussion.

-Peut-être qu’il partira demain, arguai-je néanmoins sans y croire. Et Di Angelo avec lui.
-Oh, soupira Dylan avec un léger sourire. Je t’en prie, Nico n’est pas si … « bizarre » que tu le penses.
-Tu es contente de le retrouver ?

Je vis à peine son haussement d’épaule, tant son pull trop grand le cachait. Avec ses cheveux et ses yeux sombres, elle avait quelque chose en lien avec Nico Di Angelo et pour la première fois, je pensais à elle comme une fille des Enfers. C’était déstabilisant.

-Plutôt, oui. Je t’ai dit, moi je le trouve assez gentil. Après je ne l’ai vu qu’une fois et ça remonte à l’année dernière. Il a l’air d’avoir changé. Et je pense que … Ce ne serait pas de trop d’avoir un vrai fils des Enfers pour y descendre.
-On est en automne, Dylan. Donc techniquement, tu es une vraie fille des Enfers.

Et une fille des Enfers amplement suffisante à mon goût. Mais le visage de Dylan se renfrogna.

-Je ne suis jamais allée aux Enfers, Travis. Et mes pouvoirs de fille de l’ombre … Je n’ai jamais éprouvé l’envie de les utiliser.
-Pourquoi ?

Dylan se tut un instant et je ne n’étais pas sûre qu’elle réponde à ma question tant son visage s’était assombri. Et finalement sa voix s’éleva, pas plus haute qu’un murmure :

-Je ne sais pas. J’aime bien les pouvoirs de la terre. Ils me rappellent mon père, la nature, la réserve. Mais les pouvoirs des enfers ... Même si ce n’est pas des pouvoirs très puissants comme peuvent l’être ceux de Nico … Je ne sais pas, je … Je n’ai pas très envie de me rapprocher de cette aspect là de ma mère. De faire entrer les ombres en moi.

Elle caressait machinalement son capteur de rêve à plume qui pendait à son cou, comme s’il pouvait éloigner l’aura infernale que l’hiver lui imposait. J’aurais voulu en savoir plus sur ses sentiments concernant cette partie d’elle-même, mais la porte de la salle de bain s’ouvrit au même moment. Dylan sursauta et éloigna sa main de la mienne au moment où Nico émergeait, les traits cernés, le teint pâle et les cheveux mouillés. Il s’écroula sur le lit simple sans aucune sommation.

-Fatigué ? demanda Dylan avec un léger sourire.
-J’ai traversé la moitié du pays, rappela le fils d’Hadès sans ouvrir un œil. En vol d’Ombre. Beaucoup d’énergie.
-Tiens. (Je lui jetais mon sac à dos, qui atterrit douloureusement sur les jambes de Nico). Il doit y avoir une bouteille de nectar dedans.

Alors que Nico vidait presque mes précieuses réserves de nectar, la porte de la chambre s’ouvrit pour laisser passer les douces effluves de nourriture bien calorique qui me firent soupirer d’aise. Connor et Camille arrivèrent la seconde d’après, portant les lourds sac avec eux.

-Distribution de vivre, annonça joyeusement Connor en jetant le plus gros sac à Nico. Je t’ai pris deux menus, mec. Mange, que tu es maigre.

Nico fusilla Connor du regard, l’air de regretter d’avoir accéder à sa requête en l’emmenant ici. Camille nous jeta nos sacs et je faillis défaillir en mangeant une frite.

-C’est drôle, vous avez pris la même chose, remarqua Camille en nous lorgnant, Connor et moi.
-Travis a copié, prétendit Connor, récoltant ainsi mon regard noir. Bon sinon. C’est quoi cette histoire de Cour des Miracles ?

Dylan faillit s’étrangler dans son chicken-nuggets et Nico s’étouffa dans son verre. Un frisson me parcourut alors que la fille de Perséphone dardait ma sœur d’un regard si furieux que la température semblait avoir chuter de quelques degrés. Et je me rendis compte que c’était le cas quand je sentis le bout de mon nez refroidir.

-Camille …
-Tu as entendu Chelsea ? La Cour est finie, répliqua Camille sans l’ombre d’un remord. Alors je ne vois pas pourquoi je n’en parlerais pas. Connor avait besoin … d’éclaircissement.
-Ouaip, c’est précisément cela, fanfaronna celui-ci avec un sourire qui devait donner envie à Dylan de l’étriper. Je me demandais comment elle avait survécu et comment Travis l’avait retrouvée. (Il me jeta un regard, plus sérieux). Alors comme ça, papa t’a donné une mission ?

Je hochai lentement la tête avant de lui jeter le calepin qui avait contenu toutes mes recherches. Nico interrogea Dylan du regard concernant la Cour, mais la mâchoire de la jeune fille se contracta et je vis un éclat de douleur passer dans ses yeux. La destruction de la Cour devait être trop fraiche et elle ne l’avait pas constaté de ses yeux. Alors sans doute se sentait-t-elle encore liée par secret. Et que parler à voix haute de ce qui s’était passé à la Cour ferait de sa destruction quelque chose de bien réel – trop réel pour elle qui y avait passé dix ans de sa vie.

-Alice, finit par lâcher Connor avant de jeter le calepin à Nico. Alors comme ça elle est partie chercher sa sœur aux Enfers ?
-Ce serait stupide, entonna Nico d’une voix froide. Comment pourrait-elle ? J’ai passé … Des mois, même des années à vouloir faire revenir ma sœur. Si moi je n’ai pas réussi, comment elle pourrait ?

Je me trémoussai, mal à l’aise de voir Nico parler ainsi de sa sœur, Bianca, décédée quelques années auparavant – et de se livrer autant sur elle. Ça ne semblait pas grand-chose, mais c’était les mots les plus intimes que j’avais entendu venant de Nico Di Angelo depuis que je le connaissais. Cette observation faisait partie d’une flopée d’autre que j’avais pu remarqué : il semblait plus détendu, et malgré la remarque de Connor, je le trouvais moins maigre qu’avant. Il portait enfin le collier de la Colonie et n’avait plus cette expression ouvertement farouche collée au visage, décourageant quiconque voulait lui parlait. Un changement semblait s’être opéré sur lui, et je ne pus m’empêcher de mettre cela en lien avec son récent coming-out.

-Elle a treize ans, plaidai-je alors. Et elle est peu venue à la Colonie, elle doit mal connaître notre monde. Elle doit penser que c’est possible. Un truc à la Orphée et Eurydice***, du vois ? Au fond, cette fois là … Ça s’est tenu qu’à un regard.
-Tu connais cette histoire, toi ? railla Camille avant de mordre dans son hamburger.
-Oui mais justement, si l’histoire d’Orphée et Eurydice montre quelque chose, c’est qu’il est impossible pour un mort de s’échapper des Enfers, rappela sombrement Nico. Et si elle a si peu d’expérience que tu dis … Alors comment elle compte s’en sortir seule dans l’endroit le plus hostile aux vivants – demi-dieux, qui plus est ?
-Tu as raison, pourquoi n’ai-je pas songé à cela plus tôt ? ironisai-je en levant les yeux au ciel. Laisse-moi réfléchir. Ça doit être pour ça que je suis en route pour Los Angeles et les Enfers, non ?
-Nous, rectifia amèrement Dylan. Tu m’as entrainé là-dedans, mauvaise herbe.
-Effectivement, observa Connor, les yeux plissés. Pourquoi il t’a embarqué ? Tu le harcèles encore ?
-On avait besoin d’un enfant des Enfers pour descendre dans les Enfers, expliqua Camille, la bouche pleine.
-Bah heureusement que je vous l’ai ramené alors, plaisanta Connor en balançant son pouce du coté du Nico.
-Tu m’as kidnappé, protesta Nico, qui n’avait touché qu’à une frite. Et l’enfant des Enfers, ils l’avaient. Dylan est une fille de Perséphone.
-Quoi ? (Il dévisagea Dylan ouvertement, choqué). Ça existe, ça ?

Pour toute réponse, elle lui balança un chicken-nuggets, que Connor attrapa au vol pour croquer dedans.

-Tu es écœurant, déclara la jeune fille alors qu’il faisait passé le nuggets avec une grande lampée de coca.
-Et tu n’as rien vu, lui soufflai-je, lui arrachant un petit sourire.
-J’ai entendu. Et va te faire voir. Moi aussi j’ai du dossier sur toi.

Je me rembrunis, sachant pertinemment que c’était vrai. Je me souvenais d’une photo particulièrement hideuse de moi le lendemain de ma première cuite, après le fameux bal du lycée. Et de cette soirée là en générale. Je ne détaillerais rien plus pour le respect de l’intimité de ma dignité.

-Sinon, plus sérieusement, comment vous comptez descendre aux Enfers ? s’enquit Nico.

Je détaillai ma conversation avec Percy et l’entrée qu’il avait indiqué aux studios d’enregistrement DOA. Nico hocha la tête d’un air approbateur.

-Et une fois dedans ?
-On improvise, marmonna Camille, reprenant les mots de Percy.
-C’est cool l’improvisation ! se réjouit Connor en donnant un coup de coude à Camille. Je vais t’apprendre, sœurette.
-Ça veut dire que tu comptes venir avec nous ? compris Dylan avec un déplaisir évident.

Connor prit le temps de soigneusement finir ses frites avant de hocher la tête. Ce fut sans me jeter un regard qu’il déclara :

-Evidemment que je compte venir. Travis serait capable de se perdre dans un sac en papier sans moi.
-Lequel de nous deux ?
-Et puis Alice est ma sœur, reprit-t-il en me jetant un regard noir. Et je ne laisse pas ma petite sœur dans les Enfers.

C’était précisément ce que j’avais redouté, et je savais bien qu’il ne servait à rien de le dissuader. Connor était bien plus têtu que moi. J’abandonnais assez vite : j’étais un négociateur, je donnais moins pour recevoir plus derrière et je savais faire des concessions. Connor n’était pas comme ça. Quand Connor avait une idée en tête, il fallait qu’il l’exécute. Dylan le jaugea sombrement.

-Une fille de Perséphone et trois enfants de Hermès vont aux Enfers. On dirait le début d’une mauvaise blague.
-Tu as oublié un fils d’Hadès.
-Quoi ?!

Mon couinement de souris n’avait rien de très viril, si bien que je récoltai les regards moqueurs de Connor, Camille et Dylan. Mais Nico ne souriait pas et ne paraissait pas plaisanter. Lui qui semblait amorphe dix minutes auparavant, il était à présent plus alerte, plus songeur.

-Pour plusieurs raisons. Déjà, je voudrais en savoir plus sur la Cour des Miracles. (Dylan déglutit nerveusement). Ensuite, je comptais me rendre aux Enfers dans un délai proche, de toute manière.
-Et tu ne peux pas nous y téléporter comme tu viens de le faire ?

J’eus également ce fol espoir, mais Nico le brisa en secouant la tête.

-Les Enfers ont des barrières magiques très denses, même dans les Ombres. Moi seul ça passerait peut-être mais avec trois enfants d’Hermès …
-Compris. On est obligé de passer par la case Charon. Mais avec le petit prince des Enfers à nos cotés, en plus de la princesse, ça devrait passer non ?

Nico et Dylan s’accordèrent pour me lancer un regard acéré qui me fit ravaler ma langue. Si ces deux là s’y mettaient avec leur froideur d’enfant des Enfers, j’étais fichu.

-Espérons, évalua lentement Nico. En tout cas, je ne saurais que trop vous conseiller de bien dormir cette nuit. Pour passer ça ira peut-être. Mais à l’intérieur … Parfois être un fils d’Hadès, ça ne suffit pas. Mais je me repère assez bien là-bas et je connais les Enfers. Je vous aiderais à retrouver Alice.
-Formidable, lâcha Connor avant de lui tendre son portable d’un air suggestif. Tu veux appeler Will pour lui annoncer ?

Pour la première fois depuis que je le connaissais, la couleur monta aux joues de Nico Di Angelo, qui toisa ledit téléphone d’un air furieux. Je le dévisageai, stupéfait.

-Non ? C’est sérieux cette histoire avec Solace ?
-Mais non, ragea Nico en s’empourprant de plus belle. C’est juste … mon docteur.
-Et il le paye en nature pour les consultations, ajouta Connor d’un air malicieux.

Le pétillement de son regard m’arracha un sourire, et quand ses yeux croisèrent les miens, je crus que la froideur s’était évaporée et que notre complicité d’antan était de retour. Puis il détourna le regard et le lien fut à nouveau brisé.

-Vous êtes horribles, commenta Dylan en me donnant un coup de coude. Balaye tes propres amours avant de parler de ceux des autres.
-Travis ? Ça va aller vite, alors.

Connor ne vit pas le coussin que je lui envoyais arriver et poussa un grognement quand il se le prit en pleine figure. En revanche, Dylan avait une vue parfaite sur mon visage cramoisi et ça avait l’air de beaucoup l’amuser. Tout comme Camille. Mais Camille avait infiniment moins de tact que Dylan et ce fut sans doute pour cela qu’elle lâcha avec un sourire sarcastique :

-Vraiment Travis ? Tu n’as jamais eu d’amoureuse ? Même pas au bac à sable ?
-Oh par pitié, gémis-je, regrettant d’avoir jeter le coussin à Connor car j’éprouvai à présent l’envie irrépressible de fourrer ma tête dedans. On ne peut pas plutôt retourner sur Nico et Will ?
-Non, répondirent Camille et Nico d’un même ensemble.

Connor avait l’air de beaucoup s’amuser et je me fis un plaisir de le fusiller du regard. Effectivement, je n’avais pas une vie amoureuse très fournie, mais ça ne m’avait jusque là ni déranger, ni complexé. Et il était hors de question que cela change maintenant qu’on me fixait avec ses grands yeux curieux et réjouis. Surtout les yeux qui se situaient juste à coté de moi. Avec un grognement sonore, je pris la couverture et la tirai vers moi.

-Hey ! glapit Dylan en retenant un morceau.
-Bonne nuit !
-Froussard, lâcha Connor avec un semblant de sourire.
-La ferme !

Je ramenai la couverture à mon menton et tournai le dos au reste de la pièce. Dylan resta dans le lit et je pouvais sentir son amusement dans telle une aura qui m’atteignait. Nico fut le prochain à s’endormir, s’attribuant le lit simple. Il se mit à ronfler une fois la tête posée sur l’oreiller. Connor et Camille se disputèrent le dernier lit et ce fut Mary Poppins, qui avait apparemment une option « taser » qui octroya le lit à la fillette. J’entendis mon frère grommeler en s’installant sur le sol avec l’oreiller que je lui avais lancé et la couverture qu’il avait discrètement subtilisé à Nico.

-Travis ?

La voix de Dylan n’était pas plus haute qu’un murmure. Elle n’avait pas bougé un iota, replié au bout du lit.

-Hum ?
-Je peux dormir ici ? Je n’ai jamais aimé dormir à terre.

Je fus heureuse que Camille ait éteint la lumière et que l’obscurité masque ma gêne. Je n’avais jamais dormi avec une fille – une fille qui ne soit pas ma sœur. Mais je ne pouvais pas décemment faire dormir Dylan sur le sol, alors j’acceptai. Dylan se glissa dans les draps, à l’envers de moi. Ses pieds atteignaient à peine mes épaules, tant elle était petite. Je fermai les yeux en inspirant à fond, tentant vainement de calmer les palpitations de mon cœur. Puis Dylan bougea et m’effleura, si bien que le rouge me monta aux joues avec tant de violence que ma tête tourna. J’inspirai profondément, et me massai les tempes pour me calmer. Ce n’était rien. Il fallait que je dorme.
Car demain, je descendais aux Enfers.



Lexique :
*Lakers : équipe de basket de Los Angeles.
**Denver Nuggets : oui alors ça m'a beaucoup fait rire quand j'ai découvert ça, mais nuggets se traduit par pépite donc ça prend son sens (bon peut-être que certains le savaient mais moi je le découvre.
***Orphée et Eurydice : On se rappelle de sa mythologie? Orphée et Eurdydice sont fous amoureux, mais Eurydice meurt et Orphée, fou de chagrin, va la chercher aux Enfers. Perséphone convainc Hadès d'accepter de lui rendre sa bien-aimée à condition qu'il marche devant elle jusque la fin des Enfers sans regarder une fois en arrière. Evidemment, qu'est-ce qu'il arrive? Bref.


VOILAAA Donc je compte évidemment utiliser Nico pour la suite. J'espère vraiment que je saurais bien l'écrire :lol: :lol:
cochyo

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Re: La Cour des Miracles [PJ/HdO]

Message par cochyo »

Super ! T'as super bien rendu les conseil a la Percy. Le combat etait sympa mais je me souviens pas qu'on ait parler de drakaina male.
un bon chapitre bien long !
Morgane-Feroldi

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Re: La Cour des Miracles [PJ/HdO]

Message par Morgane-Feroldi »

Coucou ! Bon comme d'hab', j'adore !!!
Bonne continuation !
annabethfan

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Re: La Cour des Miracles [PJ/HdO]

Message par annabethfan »

Chapitre 7 : Un conseil : n’y allez surtout pas.
-N’Y VA SURTOUT PAS !
Déjà c'est un bon début de chapitre haha !
cri strident de Percy Jackson
C’est vraiment un super début de chapitre !!!! Ah je suis trop contente de voir Percy.
Si tu dois aller aux enfers, la réponse est simple : n’y va pas. Tu auras tout le temps de les visiter quand tu seras mort, mon pote.
Pour le coup, il sait de quoi il parle…. Ca fait un peu « Assistance Conseil Percy Jackson, spécialiste Enfer, à votre écoute bonjour ! » ^^
ma cigarette de mes lèvres pour en tirer une bouffée
Non, non ! Fumer c’est mal ! Je proteste !
Assise en tailleur sur le capot de la vielle Prius volée, ses lunettes de soleil rondes sur son nez, Dylan ne loupait pas le moindre de nos échanges.
Je l’imagine trop dans cette position, ça fait stylée et cool à la fois !
Après je t’avouerais que l’adresse …
Ce gars, tu te demandes vraiment comment il a fait pour survivre pendant 10 tomes :lol:
une casquette sur sa tête sous le soleil accablant et son parapluie était posé à coté d’elle
Comme ça elle est préparée à toutes éventualités au moins ^^
C’est comme ça que je fais toujours, et aux dernières nouvelles je suis encore en vie.
Aux dernières nouvelles, t’as fini dans le Tartare, et t’as affronté à la fois Cronos et Gaïa…. Mouais…
-Euh … On comptait s’arrêter pour la nuit à Las Vegas. On est en plein désert et …
-N’Y VA SURTOUT PAS !
:lol: :lol: :lol: Percy va passer sa vie à dire ça ^^
Tu pourras lui dire que … J’ai dit bonjour aux étoiles de sa part ?
A la fois la réplique est drôle parce que la demande est étrange, mais quand on connait l’histoire c’est hyper triste….
Et je mettrais Camille entre nous deux.
Bah non pas besoin, je vois pas pourquoi, non dormez tous les deux c’est l’occasion ! (Mon côté fangirl désolée…)
Pour tromper la fatigue, je volais
Pendant deux secondes avant de lire la suite de la phrase j’ai cru qu’il volait littéralement. Genre il l’évitait haha !
une bande de jeune trentenaire.
Aka le cast de Very Bad Trip en vérité ^^
Contre les Warriors ? Et comment. Quel match de Stephen Curry, non ?
J’aime comment tu cases ton amour du sport comme ça, ni vu ni connu :lol:
-Connor.

Les lèvres de mon petit frère s’étirèrent en un sourire espiègle
WHAT ?????? Alors ça je l’avais pas vu venir !!! Ahhh !
Image
il se présente devant moi avec un sourire qui me donnait envie de coller mon poing dans son nez
Ce qui est ironique quand on sait qu’il n’y a pas longtemps il avait ce même sourire et prenait tout lui aussi à la rigolade… (ou du moins avec une façade désinvolte).
C’était dont ça que ressentait Annabeth quand je lui souriais d’un air idiot ?
C’est bien ce que je disais :lol: :lol:
Mon cœur manqua un battement.
Nico. Nico Di Angelo.
Mon cœur aussi a manqué un battement, mais c’est sûrement pour une autre raison !!! Nico !!!!
Image
(Cette image c’est trop moi, je suis rousse ^^ Je ne pouvais pas laisser passer l’occasion :lol: )
-Parce que tu penses à maman, maintenant ?
Et bim ! punchline !
-Et l’autre garçon, qui c’est ?
C’est mon personnage préféré, merci d’avoir posé la question *sors un powerpoint sur la grandeur de Nico*
Et tout en lui criait « mais elle n’est pas censée être morte, elle ? ».
Question assez légitime quand on croit une personne décédée, on peut lui concéder ^^
Mais avant toute chose : ça dit à quelqu’un un MacDo ?
Je pense que Nico sera pas trop dur à convaincre !
Elle avait enfilé un pull informe qui devait sans doute appartenir à un garçon tant il était large pour elle : il lui couvrait les mains et tombait sur ses cuisses.
Les pulls trop large ça fait toujours hyper bien dans les films ou les livres, et puis dans la vraie vie t’as toujours l’air ridicule. Mais y’a une imagerie romantique derrière qui persiste…. C’est comme pour les chaussettes hautes et les chemises au saut du lit le matin dans Gossip Girl. Genre, y’a que Serena qui peut-être aussi belle avec une chemise de mec et des chaussettes hautes en laines….
Il a dit que ça ne servait à rien de rester ici, que la Colonie lui apprenait plus qu’elle ou l’école pourrait lui apprendre, et qu’il n’avait aucune envie de rester enfermée dans une misérable boutique comme elle le faisait.
Le pire, c’est que bien évidemment c’est affreux de balancer ça à sa mère, mais…y’a un fond de vérité. La Colonie lui a appris beaucoup plus que s’il était resté dans la vie civile, il y a trouvé une véritable place, et ça lui donnera sûrement un meilleur avenir…
-Travis a copié, prétendit Connor
Le gamin :lol: :lol:
-Ce serait stupide, entonna Nico d’une voix froide. Comment pourrait-elle ? J’ai passé … Des mois, même des années à vouloir faire revenir ma sœur. Si moi je n’ai pas réussi, comment elle pourrait ?
Mon pauvre bébé….
Je jure que si Alice réussit alors que Nico n’a pas pu ravoir Bianca après tout ce qu’il a traversé, je me mets en grève !
Un changement semblait s’être opéré sur lui, et je ne pus m’empêcher de mettre cela en lien avec son récent coming-out.
Et moi je précise encore plus en faisant un lien avec un certain Will Solace ^^
-Quoi ?!

Mon couinement de souris n’avait rien de très viril
Je sais pas quoi faire comme commentaire mais ça m’a bien fait rire hahaha ! Contrairement à Travis, perso je suis hyper contente de savoir que Nico reste dans l’histoire !!!
Mais avec le petit prince des Enfers à nos cotés
J’ADORE CE SURNOM POUR NICO !!!!
-Et il le paye en nature pour les consultations, ajouta Connor d’un air malicieux.
BHAHAHAHAHA ! Voir les autres se moquer de Nico par rapport à Will en mode taquinerie, « tu fais partie du groupe », c’est juste génial et trop trôle !
-Je peux dormir ici ? Je n’ai jamais aimé dormir à terre.
Voilà un développement intéressant !
C’était un super chapitre comme d’habitude ! Franchement, je sais pas comment tu sais pour écrire des dialogues aussi intéressants tout le temps (genre ils sont jamais lourds, ils sont soit drôles, soit pertinents, mais jamais en trop). Tu es incroyable !
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Re: La Cour des Miracles [PJ/HdO]

Message par Perripuce »

cochyo a écrit :Super ! T'as super bien rendu les conseil a la Percy. Le combat etait sympa mais je me souviens pas qu'on ait parler de drakaina male.
un bon chapitre bien long !
J'AVAIS PAS MES LIVRES SUR MOI Mais oui j'avais un doute mais l'inverse n'a pas été dites non plus et j'aime pas trop l'idée qu'une race soit exclusivement féminine ou masculine.
Mais c'est vrai que c'est une erreur de ma part, mea culpa.
annabethfan a écrit :
Chapitre 7 : Un conseil : n’y allez surtout pas.
-N’Y VA SURTOUT PAS !
Déjà c'est un bon début de chapitre haha !
cri strident de Percy Jackson
C’est vraiment un super début de chapitre !!!! Ah je suis trop contente de voir Percy. Tant mieux :D
Si tu dois aller aux enfers, la réponse est simple : n’y va pas. Tu auras tout le temps de les visiter quand tu seras mort, mon pote.
Pour le coup, il sait de quoi il parle…. Ca fait un peu « Assistance Conseil Percy Jackson, spécialiste Enfer, à votre écoute bonjour ! » ^^
ma cigarette de mes lèvres pour en tirer une bouffée
Non, non ! Fumer c’est mal ! Je proteste ! Oui je sais mais tout les jeunes fument. Même Danny fume.
Assise en tailleur sur le capot de la vielle Prius volée, ses lunettes de soleil rondes sur son nez, Dylan ne loupait pas le moindre de nos échanges.
Je l’imagine trop dans cette position, ça fait stylée et cool à la fois !
Après je t’avouerais que l’adresse …
Ce gars, tu te demandes vraiment comment il a fait pour survivre pendant 10 tomes :lol:
une casquette sur sa tête sous le soleil accablant et son parapluie était posé à coté d’elle
Comme ça elle est préparée à toutes éventualités au moins ^^
C’est comme ça que je fais toujours, et aux dernières nouvelles je suis encore en vie.
Aux dernières nouvelles, t’as fini dans le Tartare, et t’as affronté à la fois Cronos et Gaïa…. Mouais… MAIS il est en vie. C'est le principal.
-Euh … On comptait s’arrêter pour la nuit à Las Vegas. On est en plein désert et …
-N’Y VA SURTOUT PAS !
:lol: :lol: :lol: Percy va passer sa vie à dire ça ^^
Tu pourras lui dire que … J’ai dit bonjour aux étoiles de sa part ?
A la fois la réplique est drôle parce que la demande est étrange, mais quand on connait l’histoire c’est hyper triste…. C'est l'un des moments les plus tristes des 10 tomes
Et je mettrais Camille entre nous deux.
Bah non pas besoin, je vois pas pourquoi, non dormez tous les deux c’est l’occasion ! (Mon côté fangirl désolée…)
Pour tromper la fatigue, je volais
Pendant deux secondes avant de lire la suite de la phrase j’ai cru qu’il volait littéralement. Genre il l’évitait haha !
une bande de jeune trentenaire.
Aka le cast de Very Bad Trip en vérité ^^
Contre les Warriors ? Et comment. Quel match de Stephen Curry, non ?
J’aime comment tu cases ton amour du sport comme ça, ni vu ni connu :lol: En vrai le basket ça doit être le sport que je suis le moins, mais comme aux US ils aiment pas le foot, bah ... Pas le choix, pour des raisons de cohérence, je parle de basket
-Connor.

Les lèvres de mon petit frère s’étirèrent en un sourire espiègle
WHAT ?????? Alors ça je l’avais pas vu venir !!! Ahhh !
Image
il se présente devant moi avec un sourire qui me donnait envie de coller mon poing dans son nez
Ce qui est ironique quand on sait qu’il n’y a pas longtemps il avait ce même sourire et prenait tout lui aussi à la rigolade… (ou du moins avec une façade désinvolte).
C’était dont ça que ressentait Annabeth quand je lui souriais d’un air idiot ?
C’est bien ce que je disais :lol: :lol:
Mon cœur manqua un battement.
Nico. Nico Di Angelo.
Mon cœur aussi a manqué un battement, mais c’est sûrement pour une autre raison !!! Nico !!!! Moi aussi je l'aime d'amour <3
Image
(Cette image c’est trop moi, je suis rousse ^^ Je ne pouvais pas laisser passer l’occasion :lol: )
-Parce que tu penses à maman, maintenant ?
Et bim ! punchline !
-Et l’autre garçon, qui c’est ?
C’est mon personnage préféré, merci d’avoir posé la question *sors un powerpoint sur la grandeur de Nico* <3 <3
Et tout en lui criait « mais elle n’est pas censée être morte, elle ? ».
Question assez légitime quand on croit une personne décédée, on peut lui concéder ^^
Mais avant toute chose : ça dit à quelqu’un un MacDo ?
Je pense que Nico sera pas trop dur à convaincre !
Elle avait enfilé un pull informe qui devait sans doute appartenir à un garçon tant il était large pour elle : il lui couvrait les mains et tombait sur ses cuisses.
Les pulls trop large ça fait toujours hyper bien dans les films ou les livres, et puis dans la vraie vie t’as toujours l’air ridicule. Mais y’a une imagerie romantique derrière qui persiste…. C’est comme pour les chaussettes hautes et les chemises au saut du lit le matin dans Gossip Girl. Genre, y’a que Serena qui peut-être aussi belle avec une chemise de mec et des chaussettes hautes en laines…. ça fait longtemps que j'avais pas songé à Gossip Girl :lol: :lol:
Il a dit que ça ne servait à rien de rester ici, que la Colonie lui apprenait plus qu’elle ou l’école pourrait lui apprendre, et qu’il n’avait aucune envie de rester enfermée dans une misérable boutique comme elle le faisait.
Le pire, c’est que bien évidemment c’est affreux de balancer ça à sa mère, mais…y’a un fond de vérité. La Colonie lui a appris beaucoup plus que s’il était resté dans la vie civile, il y a trouvé une véritable place, et ça lui donnera sûrement un meilleur avenir…
-Travis a copié, prétendit Connor
Le gamin :lol: :lol:
-Ce serait stupide, entonna Nico d’une voix froide. Comment pourrait-elle ? J’ai passé … Des mois, même des années à vouloir faire revenir ma sœur. Si moi je n’ai pas réussi, comment elle pourrait ?
Mon pauvre bébé….
Je jure que si Alice réussit alors que Nico n’a pas pu ravoir Bianca après tout ce qu’il a traversé, je me mets en grève ! Bah en soit, Alice n'a pas à réussir, parce que sa soeur est en vie :lol: mais comme elle ne le sait pas ... :roll:
Un changement semblait s’être opéré sur lui, et je ne pus m’empêcher de mettre cela en lien avec son récent coming-out.
Et moi je précise encore plus en faisant un lien avec un certain Will Solace ^^
-Quoi ?!

Mon couinement de souris n’avait rien de très viril
Je sais pas quoi faire comme commentaire mais ça m’a bien fait rire hahaha ! Contrairement à Travis, perso je suis hyper contente de savoir que Nico reste dans l’histoire !!!
Mais avec le petit prince des Enfers à nos cotés
J’ADORE CE SURNOM POUR NICO !!!! Ouiiii !
-Et il le paye en nature pour les consultations, ajouta Connor d’un air malicieux.
BHAHAHAHAHA ! Voir les autres se moquer de Nico par rapport à Will en mode taquinerie, « tu fais partie du groupe », c’est juste génial et trop trôle !
-Je peux dormir ici ? Je n’ai jamais aimé dormir à terre.
Voilà un développement intéressant !
C’était un super chapitre comme d’habitude ! Franchement, je sais pas comment tu sais pour écrire des dialogues aussi intéressants tout le temps (genre ils sont jamais lourds, ils sont soit drôles, soit pertinents, mais jamais en trop). Tu es incroyable !
Merci pour ton commentaire, il m'a fait plaisir :mrgreen:
Morgane-Feroldi a écrit :Coucou ! Bon comme d'hab', j'adore !!!
Bonne continuation !
Merci beaucoup :mrgreen:
Perripuce

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Re: La Cour des Miracles [PJ/HdO]

Message par Perripuce »

Bonjour à tous !

Bon je recommence à caler sur la Cour, j'ai une idée pour la suite, mais j'ai encore des doutes sur le moyen de l'exécuter, il faudra que je me refasse à fond les PJ.
Je vous jure pour écrire ce chapitre et le suivant, j'ai passer deux heures sur mon lit entourés de mes livres à gratter toutes les infos sur les Enfers. Ah, j'aimerais tellement faire ça de ma vie, y'a que là que je m'éclate :lol: :lol:

OH SINON c'est toi Cazo qui disait que Cavalier Vert c'était trop bien? ET BIEN JE CONFIRME C'EST TROP BIEN, je viens de finir le deux (et j'ai envie d'étrangler Zacharie) et je sens que je vais dévorer le 3. Bref.

Bonne lecture à tous !


Chapitre 8 : Vers Los Angeles


-Celle-ci ?

Je fronçai du nez en remarquant une magnifique jeune fille sortir d’une Ferrari. Elle confia ses clefs au voiturier d’un geste élégant avant d’entrer dans l’hôtel-Casino d’un pas léger.

-Non. Une fille à papa mais pas méchante. Et celle-là ?

Cette fois ce fut au tour de Connor de grimacer. Le coupé-break était magnifique, et l’homme qui en était sorti, avec son costar impeccable et sa barbe bien taillée, me faisait penser à l’un de ces traders de Wall Street.

-La voiture est trop petite, on ne rentrera pas à cinq dedans.
-Désolé, je pense encore qu’on est trois dans cette histoire.
-Ahah. Très drôle, Travis.

Un léger sourire effleura mes lèvres et je sortis mon paquet de cigarette volé de ma poche. Je sentis le regard mauvais de Connor posé sur moi alors que je l’allumais : il avait été le premier à protester contre mes sorties-nicotines. Je recrachai la fumée qui alla se perdre dans l’immensité de Las Vegas. Maintenant que le jour était levé, la ville me paraissait moins impressionnante, moins intimidante, sans ces lumières et son animation. Nico avait refusé nous tous nous emmené à Los Angeles en Vol d’Ombre, arguant qu’il aurait besoin d’être en pleine possession de ses moyens une fois aux Enfers. Il nous fallait donc un véhicule pour faire le voyage jusque Los Angeles et comme nous n’avions pas assez d’argent pour en louer une, Dylan nous avait envoyé, Connor et moi, en séance de vol. J’avais tenté de protester, mais le regard de la fille de Perséphone m’avait cloué sur place et Camille nous avait sorti de la chambre d’hôtel à coup de parapluie jaune. Nous avions remonté les rues de Las Vegas sombrement, à peine réveillé, sans s’adresser le moindre mot. Malgré tout nos vieux réflexes avaient commencé à se mettre en place, machinalement, naturellement : Connor avait acheté nos chocolats chaud avec une pointe de caramel pendant que je m’occupais de la boite de beignet (je vous sens déçu : nous avions une certaines éthiques, nous de volions pas sans cesse). Un rituel que nous avions presque tous les matins avant d’aller au lycée. Puis nous nous étions posés sur un banc, devant un casino-hôtel de luxe et regardions les voitures passées les unes après les autres. Nous négocions depuis dix minutes quelle voiture voler, selon nos critères habituels – modèle de la voiture et sa facilité à la voler, honnêteté de son propriétaire … Ce dernier critère était le plus important à nos yeux. Il était hors de question que l’on vole quelque chose de si conséquent à d’honnêtes gens. Je tirai une nouvelle bouffée de ma cigarette en observant une voiture blanche presque banale se garer en face de nous, mais ce fut une famille qui en sorti, avec sac à dos et appareil photo.

-Des touristes, remarqua Connor, déçu. Pas question.
-Je me souviens que tu avais volé le sac à dos de touriste à New-York.
-Pas pareil. J’ai vu qu’elle y avait mis un paquet de bombec’. Tu m’as déjà vu résister à des bombec’ ?

Je ricanai, soufflant ma fumée par la même occasion. Je comptais plus le nombre de où nous avions dévalisé le Dylan’s Candy Bar sur Manhattan. Connor finit notre dernier beignet et se frotta les mains.

-Bon. Maintenant qu’on est seul … Explique-moi comment tu es passé de « on fait un cache-cache dans tout Denver pour semer Dylan » à « Je dors dans le même lit qu’elle » ?

Je sentis mes joues s’empourprer et je le fusillai du regard. Je m’attendais à ce que le regard de mon frère soit moqueur, ne retenant que le dernier fait, mais il semblait au contraire sérieux.

-Elle te harcelais, me rappela Connor, songeur. Tu en avais marre, on a même élaboré des plans pour la tuer et cacher ton cadavre.
-Elle nous harcelait, rectifiai-je de mauvaise grâce. La Cour lui avait demandé de nous surveiller tout les deux.
-Oh je t’en prie, elle t’a toujours plus suivi toi. Elle t’attendait même à tes entrainements de basket !

Je me tus, lui concédant ce point. Sans doute Dylan ne pouvait-elle pas se dédoubler et avait choisi de suivre l’aîné, à savoir moi.

-Donc ? insista Connor.
-J’en sais rien. Je pense que … Je lui ai parlé. Et que du coup j’ai découvert que … elle n’était pas si terrible que ça. Connaître un peu sa vie … Ça l’a rendu plus humaine. Moins agaçante. Tu savais qu’elle avait perdu son père ?
-Camille m’a dit, ouais. A vrai dire, je n’aurais jamais parié qu’elle soit une Sang-Mêlée, c’est incroyable. Une fille de Perséphone en plus. C’est ouf.
-Tu vois, plaisantai-je avec un léger sourire. On la déteste moins quand on la connaît.
-Calme-toi, ça ne veut rien dire. Et arrête avec ça, tu vas me faire vomir.

Je souris et jetai mon mégot pour l’écraser sous mon talon. Connor leva les yeux au ciel, l’air dépité.

-J’en reviens pas que maman te laisse fumer.
-Tu veux vraiment parler de maman, Connor ?

Connor détourna la tête en un geste rageur, mais que je pensais malgré tout un petit peu coupable. Bien. Un peu de culpabilité ne lui ferait pas de mal. Je profitai de cette fragilité soudaine pour ajouter avec douceur :

-Elle a pleuré toute la semaine, après ton départ.
-Je ne voulais pas la blesser.
-Non, je sais. C’est moi que tu voulais blesser. Mes félicitations, tu as brillement réussi.

Connor me lança un regard incertain, mais moi j’avais les yeux rivés sur l’hôtel-casino auquel nous faisions face. J’avais tourné les mots en boucle dans ma tête, sur la façon d’aborder le sujet avec lui. Et encore maintenant, je me demandais si c’était la bonne méthode, mais il était trop tard pour que je recule.

-Un point partout, je suppose, ajoutai-je en enfonçant un peu plus mes mains dans mes poches.
-Au moins tu l’admets, grommela Connor. Que tu as fait une connerie.
-Non. Enfin … La seule connerie que j’ai faite, c’est de ne pas t’avoir parlé de ma décision. J’aurais sans doute dû le faire, mais c’était une décision me concernait moi et seulement moi. Au sens que j’allais donner à ma vie maintenant que j’étais majeur. Allez à la Fac et quitter la Colonie, ça j’assume pleinement. Bon sang Connor … Même Percy a quitté la Colonie et il a un an de moins que moi. Je ne suis peut-être pas sauveur du monde mais … Moi aussi j’ai le droit à la tranquillité.

Connor ne répondit pas tout de suite et je vis que son regard s’était également tourné vers les voitures en face de nous. Son visage était fermé, mais pas aussi courroucé que je ne l’avais redouté.

-Ça va, finit-t-il par lâcher. J’ai fini par le comprendre. Après un certain âge on devient trop vieux pour jouer aux héros, j’ai pigé. Peut-être que je comprendrais quand j’aurais atteint cet âge, pas vrai ?

J’esquissai un sourire amusé. Depuis notre enfance, nous avions établi que quoiqu’il arrivait, j’avais toujours raison en se concernait nos choix de vie : aller à Colonie, ne plus y aller, se mettre au travail au lycée, ne pas travailler au lycée … Et quand Connor n’était pas d’accord, je répliquais que j’étais le plus âgé et qu’il comprendrait mieux dans un an. La plupart du temps, c’était le cas. Peut-être l’était-ce également ici.

-Peut-être oui.
-Je sais que je me suis comporté comme un enfoiré avec maman. J’ai essayé de l’appeler plusieurs fois de la Colonie, mais elle me raccrochait au nez.
-Elle était en colère. Très. Tu sais comment elle est dans ces cas là.

J’étais secrètement soulagé que la discussion se passe aussi bien, que Connor ait réfléchi de lui-même et qu’à froid il ait pu comprendre certaines choses qui lui avaient échappé il y avait quelques semaines. Pourtant je sentais encore sa réticence et sa réserve. Il avait peut-être compris mes motivations, mais ne m’avait pas pardonné.

-Après tout ça, tu devrais peut-être … passer à la maison, proposai-je alors.
-Pour qu’elle m’envoie une casserole en pleine figure ?
-Peut-être mais en ce qui la concerne tu la mérites cette casserole. Et je serais ravi de tout prendre en vidéo.
-Espèce de traitre.

C’était dit d’un ton badin, sans arrières pensées, mais le mot « traitre » se planta en moi comme un poignard glacé. C’était ainsi que m’avait considéré Connor quand j’avais claqué la porte à la Colonie.

-Ce n’est ça que je voulais, soufflai-je alors, presque pour moi-même.

Mais Connor l’entendit, et me jeta un étrange regard, comme s’il me jaugeait. J’avais dis ce que j’avais à dire. Maintenant c’était à lui de parler, à lui de se défendre, et de supplier mon pardon à genoux. Au lieu de quoi il détourna les yeux et lâcha :

-Mari adultère à trois heures.

Je le toisai, perdu, et il donna un coup de menton en direction de l’hôtel-casino en face. Je me rappelais alors de notre chasse à la voiture et je vis une BMW blanche garée devant nous. Un homme aux tempes grisonnantes venait d’en sortir, accompagné d’une femme brune bien plus jeune que lui.

-C’est une voiture familiale, évalua Connor en désignant la BMW. Tu vois les enfants, toi ?
-Ils les ont peut-être laissé à la maison pour se faire un séjour en amoureux.
-En pleine semaine ? Et puis regarde bien : il a une alliance. Pas elle.

Je réprimai un grognement sonore. Connor avait toujours eux de meilleurs sens que moi : des yeux de faucon, des oreilles de lynx. Rien ne lui échappait. Je plissai les yeux et remarquai alors l’anneau brillant à l’annulaire de l’homme. La femme portait elle aussi une bague, mais au majeur et elle semblait hors de prix. Connor s’avança un peu pour écouter leur conversation, et il me fit signe de le rejoindre cinq minutes plus tard. Le couple avait disparu mais Connor abordait un magnifique sourire.

-Je l’ai entendu dire qu’il avait dit à une certaine Cindy qu’il partait en voyage d’affaire à Toronto, annonça-t-il d’un air triomphal. Mon intuition a été excellente : on prend celle-là. A toi de jouer.

Il me fut facile de subtiliser la clef au voiturier, et de retrouver celle-ci sur le parking alloué. Connor s’installa sur la place passager et je démarrai rapidement. Une minute plus tard nous roulions dans les rues de Vegas, la fenêtre ouverte, nous les éclats de rires de Connor.

-Une voiture, s’esclaffa-t-il avec délice. Depuis quand on n’a pas fait un vol de voiture ?
-On n’a jamais volé de voiture.
-Ça doit être pour ça que c’est si grisant !

Je souris malgré moi et écrasai l’accélérateur. Il était vrai que c’était grisant : l’adrénaline gonflait mes veines, et mon cœur s’emballait alors que les buildings défilaient devant moi. Je n’aimais pas particulièrement voler des choses si grosse – c’était une autre paire de manche qu’un paquet de Pringles. Mais nous comptions la rendre une fois à Los Angeles et les gens adultères étaient ceux que j’exécrais le plus. Malgré notre réserve respective, notre dispute n’avait maintenant plus d’importance et nous profitions de notre première entreprise commune depuis longtemps.

***


-Elle sent pas bon cette voiture.

Je jetai un regard mauvais à Camille à travers le rétroviseur. Elle était installée contre la fenêtre, à coté d’une Dylan qui dormait sur son épaule. Nico regardait dehors sans un mot, comme s’il avait déjà la tête aux Enfers.

-Si tu n’es pas contente tu n’avais qu’à la voler toi-même, répliqua Connor. J’ai faim, on s’arrête ?
-Dans pas longtemps, confirmai-je en tournant à une bretelle d’autoroute. Que quelqu’un réveille Dylan, s’il vous plait, j’en ai marre de conduire.
-Oh ! Je peux conduire moi ?
-Non.

Connor se renfrogna. C’était moi qui avais commencé à lui apprendre à conduire sur des parkings de Denver l’année dernière et il n’avait pas encore passé son permis. L’un dans l’autre, il était hors de question que je lui laisse le volant. Camille réveilla Dylan sans délicatesse alors que je me garais sur une air d’autoroute. Je détachai ma ceinture et partis chercher des sandwichs. A ma plus grande surprise, Nico m’accompagna dans la superette.

-Je déteste le salami, maugréa-t-il alors que je prenais l’un des sandwichs.
-Moi aussi, avouai-je en le reposant pour prendre un simple jambon-beurre. Tu pourrais … Je ne sais pas, aller chercher de l’eau, peut-être ? Et si tu trouves du spray au fromage, prend-le, Connor adore.

Nico hocha la tête et s’engouffra dans les rayonnages telle une ombre. Un frisson me parcourut, et je ne suis si c’était la présence du fils d’Hadès qui l’occasionnait ou l’air frais des frigos devant lesquels j’étais planté. Je fis le plein de sandwichs et retrouvai Nico à la caisse.

-Pas de spray, annonça-t-il en donnant les bouteilles d’eau au caissier.
-Tant pis.

Le cassier scanna nos articles avec une lenteur désarçonnante. J’enfonçai mes mains dans les poches avec un gros soupir.

-Au fait, s’enquit finalement Nico sans me regarder. Dylan et Camille m’ont un peu expliqué ce qu’était la Cour des Miracles. Mais elles n’avaient pas l’air très … d’accord.
-Dylan y était très attaché, expliquai-je, comprenant le différent des deux filles. Elle a aidé à la mettre debout et était très proche de son chef.
-Celui qui l’a fait fouettée parce qu’elle t’y avait amené ?

Je hochai la tête, mal à l’aise. La désapprobation dans la voix de Nico était palpable et je ne savais pas s’il s’adressait à Clopin ou à moi. Je jetai un regard à la dérobée au mystérieux fils d’Hadès.

-Tu n’étais pas au courant ? Pour la Cour.

Nico me jeta un regard farouche que je lui connaissais un peu plus.

-Bien sûr que non, pourquoi ?
-Je n’en sais rien … Puisque tu savais pour le Camp Jupiter, je me demandais …
-Non, rétorqua-t-il d’un ton catégorique. Je connaissais Dylan, parce qu’en un sens elle fait partie de ma famille. Mais elle ne m’a rien dit sur la Cour. Du moins jusque maintenant.
-Ah. Au fait, on a vu Hazel. C’est elle qui menait la Légion contre la Cour.
-Je sais, Dylan m’a dit. Je n’ai pas beaucoup de nouvelle du Camp Jupiter depuis la fin de la guerre, je suis beaucoup resté à la Colonie. Mais de ce que je sais, la Légion essayait de retrouver tout ceux qui avaient désertés – pas forcément pour les punir, mais pour être sûrs qu’ils n’étaient pas livrés à eux-mêmes. Camille a raison. Si Clopin avait essayé de leur parler, peut-être que la Cour serait encore debout.
-Ça n’a pas dû plaire à Dylan …

Un sourire sinistre déforma les lèvres de Nico.

-Pas vraiment. Elle est sortie en claquant la porte.
-Je vois. Au fait, Nico. C’est … gentil de nous accompagner.

Nico dressa un sourcil, l’air surpris. Je me surprenais moi-même. Je n’avais jamais aimé le fils d’Hadès, mais le fait était qu’en un sens, j’étais soulagé qu’il nous accompagne. Je le considérais comme le demi-dieu le plus puissant, et contrairement à Dylan, il connaissait et était connu des Enfers : il nous en faciliterait d’autant plus la descente.

-De rien. Mais je fais ça surtout pour Dylan. Elle n’a jamais été à l’aise avec ses pouvoirs de l’ombre. Peut-être qu’en descendant aux Enfers avec elle je pourrais l’aider un peu.

En réalité, je n’étais pas sûr de vouloir que Dylan apprenne à maîtriser ces pouvoirs des Enfers. Peut-être que j’avais peur qu’elle ne devienne comme Nico : aussi obscure, avec les ombres qui s’accrochaient à ses pas. Je payais nos courses et nous repartîmes, des sandwichs plein les mains. Connor, Camille et Dylan étaient sortis de la voiture, et discutaient vivement sous le soleil de plomb de Californie.

-Qu’est-ce qui se passe ? m’enquis-je immédiatement quand je remarquai l’air profondément agité de Dylan.
-Elle a fait un rêve, dit sombrement Camille. Et comme tu l’as dit, un rêve pour un demi-dieu n’en est jamais un…
-Tu as rêvé de quoi ? demanda Nico avec sa gravité habituelle.

Dylan passa une main dans ses cheveux noirs. Elle n’avait pas pris le temps de mettre ses lunettes et ses yeux étaient plissés sous l’agression des rayons du soleil.

-Allison. Elle s’est enfuie de la Cour, elle aussi, après certains autres – j’ai vu Giovanni, Spencer …
-Et alors ? m’étonnai-je. C’est une bonne nouvelle, non ?

Mais le visage de Camille s’assombrit et Dylan secoua la tête.

-Ils nous cherchent, annonça la fille de Perséphone. Et pas pour du bien, ils considèrent que c’est nous qui avons vendu la Cour aux Romains. Je ne sais pas comment, mais ils savent qu’on va vers Los Angeles. Dans mon rêve, ils étaient déjà dans le Nevada, pas si loin de nous.
-Combien sont-ils ? enchérit Nico.
-Je ne sais pas. Cinq, peut-être plus.
-Et Clopin ?

Le visage de Dylan se crispa un peu plus à ma question et ses doigts agrippèrent machinalement son capteur de rêve – qui cela dit, ne devait pas avoir particulièrement marcher dans son cas.

-Je n’en sais rien, admit-t-elle dans un filet de voix. Je ne l’ai pas vu, en tout cas.
-Donc voilà ce que je propose, intervint Connor. On se taille vite. On doit garder des forces pour les Enfers, ça ne sert à rien de castagner contre eux avant. Ça nous fera perdre du temps.
-Et je suis d’accord, ajouta Camille en hochant la tête. Il faut partir et vite.
-Tu vas être capable de conduire ? demandai-je à Dylan.

Elle semblait assez secouée et ses yeux luisaient d’un éclat que je ne savais situé. Peut-être était-ce douloureux pour elle d’être poursuivi par ceux qu’elle avait pensé être sa famille.

-Ça va aller, assura-t-elle néanmoins. Les gosses (elle darda un regard sans équivoque à Connor, Camille et Nico), derrière.
-Mais j’aime bien être devant, protesta Connor.
-Je ne te veux pas à coté de moi. Derrière.

Maugréant, Connor se glissa à l’arrière de la voiture avec Camille et Nico alors que Dylan prenait sa place devant, avançant son siège au maximum. Je jetai à la dérobée un regard à Dylan quand je m’assis à la place passager. Ses doigts étaient tellement crispés sur le volant que les jointures de ses doigts étaient blanches.

-Je ne suis pas habituée aux automatiques, marmonna-t-elle en mettant le contact. J’ai appris avec des manuelles. Bon les enfants, accrochez-vous. On va en Enfer.

Et elle écrasa la pédale d’accélérateur.

***


Il nous apparut vite qu’il nous était impossible de circuler dans Los Angeles. Alors nous avions abandonné la voiture en périphérie, avec un mot d’excuse écrit par Connor. Son sourire malicieux quand nous prîmes le bus me mis le doute et je fus presque certain qu’il avait informé la propriétaire Cindy des tromperies de son mari. Le trajet en bus fut interminable et je trompais l’ennuie sur mon portable à lire des légendes des Enfers. Hercule, Thésée, Orphée, Percy Jackson … Tant des héros y étaient descendus. Je commençais à avoir peur de ce que j’allais y trouver. Pas uniquement des monstres, Cerbère ou autre. Mais également des esprits, de ceux qui pourraient révéler notre avenir le plus sombre. J’avais lu cela dans la biographie d’Enée notamment. Il était descendu aux Enfers pour que les esprits de ses ancêtres lui révèlent son avenir.
Et s’il y avait bien quelque chose dont j’avais peur, c’était de l’avenir.

-Travis ? On y est.

Je levai la tête pour voir le bus s’arrêter sur un immense boulevard. Je descendis à la suite de Nico, rangeant lestement mon portables et ces légendes morbides dans ma poche. Nous remontâmes Valencia Boulevard, tous agglutinés derrière Nico. Si Camille le suivait de très près, Dylan marchait en queue de groupe, et j’avais l’impression qu’elle avait du plomb dans les pieds. Connor ricana.

-Elle n’a pas l’air de vouloir rencontrer maman.
-Elle l’a déjà rencontré, mais effectivement je ne suis pas sûre qu’elle ait envie de la revoir.
-Ah.

Je devinai toutes les nuances de ce « Ah » et ne relevai pas. Contrairement à moi, Connor n’avait jamais rencontré notre père – du moins, n’avait pas eu de tête à tête avec. Il l’avait aperçu comme moi, en haut de l’Empire State Building avant le siège de Manhattan. Mais il ne lui avait jamais parlé. Au début, il avait pensé que c’était une question de temps et que l’année d’après, une fois atteint l’âge que j’avais quand j’avais rencontré papa, il viendrait. Mais il n’était pas venu. Je me fis alors la réflexion que ce moment aurait dû arriver cet été, avant notre dispute. Sans doute avait-ce était un autre motif de l’agacement de Connor. L’impression que j’en avais eu plus que lui. Nico finit par s’arrêter devant un immense bâtiment de marbre noir, sur le front duquel était inscrit en lettre d’or « STUDIO D’ENREGISTREMENT DOA ». Une parfaite couverture, démentie par les inscriptions sur les portes vitrée en dessous : « ACCES INTERDIT AUX DEMARCHEURS ET AUX QUÊTEURS. ACCES INTERDITS AUX VIVANTS ».

-Je déteste être dyslexique, râla Camille, les yeux plissés pour pouvoir déchiffrer les mots.
-La seule chose que tu as à savoir, c’est qu’on y est, dit Nico avec un léger sourire.
-Parfait. Petit prince, je t’en prie. A toi l’honneur.

Nico toisa Camille avec froideur, avant de pousser la porte des studios, la fillette dans son sillage. Connor se courba devant Dylan.

-Les dames d’abord.
-Ah les hommes, persiffla Dylan, les bras croisés sur sa poitrine. La galanterie c’est uniquement quand ça vous arrange.
-Vous vous méprenez, il est normal que vous soyez la première à entrer chez vous.

Dylan lui jeta un regard si glacial que Connor se redressa, sans toutefois effacer son sourire moqueur. La fille de Perséphone semblait avoir avaler une couleuvre et son teint avait pâli. Elle ressemblait à présent si fort à Nico dans son aspect – maigre, cheveux et yeux noirs, blême – que ça en était effrayant. Avec un soupir, je pris derechef la porte et l’ouvris.

-Allez, viens. Ça ne va pas être si terrible.
-On verra, marmonna Dylan sans paraître convaincue.

Malgré tout, elle passa ces portes avec réticence. Connor me jeta un regard entendu et je me dépêchai de l’envoyer dans le Hall à coups de pieds aux fesses. Et je devais avouer qu’en entrant dans le bâtiment, je faillis faire immédiatement demi-tour.
Le hall était bondé. Il y avait des gens partout : assis sur les fauteuils de cuir noir, ou contre les murs gris, la tête dans les genoux, attendant l’ascenseur, regardant par la fenêtre et jaugeant le vigile qui lisait sur une estrade. Pourtant, malgré ce monde, cette pièce où il n’y avait pas un centimètre carré de libre … Il y régnait dans un silence spectral. Un silence de fantôme. Personne ne parlait, personne ne bougeait et les bruits de nos pas résonnaient sinistrement dans le Hall. C’était glaçant et un long frisson me parcourut la colonne vertébrale. Connor me donna un coup de coude et désigna une femme qui se tenait non loin de nous. Je fronçai les sourcils en la fixant, et finis par m’apercevoir que je voyais les meubles derrière elle. Elle devenait transparente.

-OK, tirons-nous de là, marmonnai-je à mon frère. Vite. Cet endroit me donne la chair de poule.
-J’y pense … Tu penses qu’on va voir Castor, aux Enfers ? Et Lee ? Et …

Connor s’interrompit mais il n’eut pas besoin d’en dire plus. J’avais compris. Luke. Je n’y avais pas songé, mais cette idée me remua les entrailles. L’image de mon frère décédé il y avait un plus d’un an se substitua à tout ceux qui se trouvaient dans cette pièce et je dus m’arrêter un instant, le cœur au bord des lèvres.

-Trav’ ?

La main de Connor se posa avec douceur sur mon épaule et je sentis son regard inquiet posé sur moi. Il n’était pas le seul : Dylan, Camille et Nico s’étaient retournés sur nous, interloqués.

-Tu ne vas pas abandonner maintenant ? eut l’air de menacer Camille, serrant son parapluie jaune entre ses mains.
-Non, la rassurai-je d’une voix rauque. Non, t’inquiète. On y va.

Connor pressa mon épaule avant de me pousser doucement pour m’inciter à avancer. Nous nous retrouvâmes un instant plus tard au pied de l’estrade sur laquelle se trouvait le vigile, un homme grand en costume blanc de grande marque, au teint chocolat et aux cheveux blonds délavés. Des lunettes de soleil à la mode italienne étaient posées sur son nez. Ma dyslexie m’empêcha de lire son badge, mais Nico m’informa quant à son identité.

-Bonjour Charon.

L’homme en costume releva à peine les yeux sur Nico. Un sourire découvrit ses dents incroyablement blanches.

-Votre majesté. (Il jeta un coup d’œil à notre groupe). Et …? Ah …

Son regard s’immobilisa et il baissa ses lunettes sur son nez pour découvrir ses yeux. Je faillis avoir un nouveau malaise quand je constatai que ces yeux n’étaient que deux orbites vides, froids et noirs comme l'entrée des Enfers qu'il représentait. Il fixait Dylan, et un lent sourire s’étira sur ses lèvres.

-Milles excuses. Vos Majesté. Tu ressembles à ta mère.
-Nous devons aller aux Enfers, exigea Dylan d’une voix impérieuse.

Ses sourcils étaient froncés et j’avais senti la température chuter de quelques degrés. Dylan ne semblait pas avoir apprécier d’être si vite découverte. Charon gloussa.

-Nous devons aller aux Enfers, monsieur. Etre la fille de la reine ne doit pas te priver de politesse. Mais décidément, c’est fou comme tu lui ressembles.
-Nous devons aller aux Enfers, monsieur, assista alors Camille, pas troublé pour deux sous.

Elle sortit un porte-monnaie de son sac et le jeta sur le bureau de Charon. Le tintement à l’intérieur ne laissait que peu de mystère sur son contenu.

-S’il vous plait, ajouta-t-elle avec un certain cynisme.

Nico nous avait tout de même conseillé de donner quelques drachmes à Charon, pour qu’il ne fasse pas de difficultés. Le passeur des Enfers fouilla le porte-monnaie et fit tomber les pièces sur son bureau. Une dizaine de drachmes d’argent s’éparpillèrent. Charon les compta lentement, avec une moue boudeuse, si bien que je me demandais s’il n’allait pas finalement nous laisser en plan dans ce hall sinistre. Il remplaça ses lunettes sur son nez et scruta Nico et Dylan.

-Et on demandera à Hadès une augmentation de salaire, proposa Camille avec un délicieux sourire. Monsieur.
-C’est cela, grogna Charon. Un gamin m’a promis ça aussi, y’a un moment, je l’attends toujours. Cela dit … (Il jeta un regard dépité aux enfants des Enfers devant lui). Je pense que Hadès m’en voudrait si je faisais des misères à son fils.
-Merci Charon, sourit Nico avec un léger sourire. Prenez-ça pour nos remerciements.

Il ajouta quelques drachmes à celles que Camille avait offerte. Charon sourit d’un air appréciateur et empocha les pièces d’un geste leste.

-J’avais un voyage à faire de toute manière. Mais je ne suis pas sûre de pouvoir tous vous y amener. Deux d’entre vous, sans doute, peut-être trois. Les autres devront attendre le prochain voyage.
-Et ça prendra combien de temps ? s’enquit Dylan en dressant un sourcil.
-Ça prendra combien de temps, monsieur.

Les yeux de Dylan flamboyèrent et je la sentais sur le point de craquer et d’inonder Charon sous des tonnes d’injures. Mais Nico la devança d’une voix plus brusque :

-C’est urgent, monsieur. Il nous faut tous passer le plus rapidement que possible. Sinon je devrais en parler à mon père et …
-Bien, très bien, s’agaça Charon, visiblement contrarié. Je reviendrais immédiatement après. Attendez-moi dans environ une heure, j’essaierais de faire vite … (Il lorgna Dylan et Nico). Vos majestés sont-elles satisfaites ?

Nico hocha la tête mais en ce qui me concernait, je n’étais pas satisfait. Je détestais l’idée que ce groupe doive se séparer mais visiblement nous n’avions pas le choix. Nico se tourna vers nous :

-Bien. Qui montent les premiers ?

Nous nous entre-regardâmes, perplexe et craintifs. Personne ne voulait être le premier à monter dans la barque morbide de Charon.

-Je veux bien y aller, finit par soupirer Connor, pâle malgré son courage apparent. C’est pour ça que je suis venu, non ?
-Je t’accompagne, enchérit Camille, le regard farouche.
-J’irais avec eux, acheva Nico, satisfait. Comme ça, ça fait un enfant des Enfers dans chaque barque.

Dylan et moi échangeâmes un regard anxieux, comprenant que c’était nous qui restaient dans ce hall. J’eus l’impression que du plomb s’immisçait dans mes entrailles, les brulant, les alourdissant.

-Bon allons-y, déclara Charon d’un ton bourru. C’est parti, graines de dieux. Direction l’ascenseur.

Nous nous frayâmes un chemin parmi les fantômes, la mort dans l’âme. Camille et Connor ne semblaient pas si sereins et je vis leur visage pâlir au fil des pas. Seul Nico ne paraissait pas préoccupée et ce fut pour cela que ce fut lui que je retins avant qu’il entre dans l’ascenseur.

-Ne nous attendez pas. Cherchez Alice le plus vite que possible, on vous rejoindra.
-D’accord, accepta Nico en hochant la tête. Normalement tu peux me localiser, ajouta-t-il à l’adresse de Dylan. Tu te repéreras bien dans les Enfers, bien plus que tu ne le croies. Il faut juste que tu aies fasse confiance à cette partie là de toi.

Même si Dylan ne paraissait pas prête à lui faire confiance, elle opina du chef. Nico lui sourit d’un air encourageant et entra dans l’ascenseur. Camille le suivit et je crus voir ses doigts trembler. Connor hésita sur le seuil, et finit par se tourner vers moi :

-Bon bah … On se retrouve en bas ?
-Ouais, répondis-je, la bouche soudainement sèche. Ouais, on se retrouve en bas.

Connor eut un mince sourire, à la fois encourageant et effrayé. En ce sourire je reconnus mon petit frère, ce gamin qui me suivait partout et qui avait besoin que je le rassure sans cesse, et j’éprouvai soudain le besoin de le prendre dans mes bras, peu importait notre dispute. Mais avant que cette folie ne me prenne, Connor entra dans l’ascenseur et Charon referma les portes sur lui, qui se heurtèrent avec un tintement de cloche qui résonna sinistrement dans le Hall.
cochyo

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Re: La Cour des Miracles [PJ/HdO]

Message par cochyo »

Et c'est partit ! :D Bienvenue en Enfer.
Perripuce

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La Cour des Miracles - Chapitre 9 [PJ/HdO]

Message par Perripuce »

RAAAH mon dernier chapitre d'avance, je rage. Je voulais attendre d'avoir fini le 10 pour vous me livrer, mais les Cavaliers Verts ont toutes mon attention (je suis deg, je les ai acheté en petit et le dernier n'est qu'en grand ... Je vais devoir me rationner).

J'avais envie de poster, ça me manque de poster, vous me manquez les gens, love you ahah (Ne me jugez pas, j'ai besoin de Guimauve - beaucoup)

En parlant de Guimauve, y'en aura un peu dans le chapitre. Et une catabase fantastique ahah - j'aime bien me replonger dans la mythologie grecque, ça me rappelle mes longues heures de latin à réviser le concours Cicero - cher Alexandre le Grand, je vous connais par coeur.

ALLEZ BONNE LECTURE


Chapitre 9 : La catabase.


Je pensais pouvoir dire que c’était l’heure la plus longue de ma vie.
Nous nous étions assis avec Dylan, adossé à un pan de mur de libre, les yeux rivés sur l’ascenseur. Nous n’avions pas échangé le moindre mot, réduit au silence par la pression et l’angoisse qui nous rongeait les entrailles. Ça paraissait peut-être anodin pour un héros de descendre aux Enfers. Mais ce n’était pas le cas. Les Enfers c’était une sorte de terminus, d’arrêt final où tout le monde descendait et personne ne revenait. Et on voyait des choses, dans les Enfers. Les monstres, les juges, ce qui nous attend à notre mort. Mais on découvrait également une partie de nous-même aux Enfers et c’était l’une des composantes qui m’effrayait le plus dans cette descende.
Et j’avais peur de l’état dans lequel nous retrouverions Alice.
Après une attente interminable, les portes de l’ascenseur teintèrent et s’ouvrir sur Charon. Il épousseta une poussière invisible sur son impeccable costume blanc avant de se tourner vers nous.

-Allez, graines de dieux. C’est votre tour.

J’échangeai un regard avec Dylan, et nous nous levâmes. Charon s’effaça pour nous laisser passer, repoussant les fantômes qui tentaient de s’introduire dans l’ascenseur. Puis il referma les portes sur les âmes perdues – et sur nous. Il se mit alors à descendre de façon à peu brusque, si bien que je fus projeté contre Dylan. Et avant que je puisse me dégager, l’ascenseur changea brusquement de direction pour aller à l’horizontal et ce fut cette fois Dylan qui me heurta. Elle s’accrocha à mon bras pour prévenir des autres secousses.

-Un peu rebondissante, la nouvelle barque de Charon, marmonna-t-elle avant de me jeter un regard. Désolée.
-T’inquiète. Hey ! (une secousse se fit alors sentir, et les doigts de Dylan se crispèrent un peu plus sur mon bras). C’est quoi ça ?

Autour de nous, les murs de l’ascenseur fondaient pour former une barque en bois et s’ébranla et nous fit tomber sur des bancs. Le changement semblait aussi s’opérer sur Charon, à présent vêtu d’une longue robe noire. Ses lunettes avaient disparu, laissant visible ses orbites vides et sombres.

-Bienvenu dans le royaume de ta mère, ricana Charon en poussant la barque avec une longue perche.
-C’est … ? entonna Dylan en regardant autour d’elle, horrifiée.
-Le Styx, oui.

Je jetai un regard déféré à la ronde, le cœur battant à tout rompre. Les parois de pierres avaient des nuances vertes et ors qui étaient projetés par le fleuve sur lequel nous voguions. Du moins, je supposais que c’était un fleuve, parce qu’à sa surface, je ne voyais que des objets : des valises, des guitares, des livres et même des peluches. Charon passa même à travers des débris d’avion – mais un avion très ancien, tout en bois et en toile.

-Toute cette pollution, marmonna Charon en repoussant les débris. Faites moi plaisir, graines de dieux. Ne déposez pas tout vos rêves et vos espoirs ici quand vous mourrez, comme le font les mortels depuis des milliers d’années. Ça fera de la pollution en moins.

Je plongeai mon regard dans tous ces objets disparates, le cœur au bord des lèvres. Je vis la main de Dylan effleurer le fleuve vers un ours en peluche et j’attrapai vivement ses doigts.

-N’y touche pas, lui soufflai-je en lâchant sa main. C’est peut-être un nounours, mais ça reste le Styx.
-Un nounours c’est pour des enfants, murmura Dylan, le regard plongé dans le fleuve. Ça veut dire …
-Ce que ça veut dire, Dylan. Evidemment qu’il y a des enfants qui sont passés par-là.

Avec un pincement au cœur, je songeai à Castor Johanson, un fils de Dionysos et frère jumeau de Pollux. Je m’étais toujours très bien entendu avec les deux seuls membres du bungalow 12, jusqu’à que la mort ne fauche Castor lors de la Bataille du labyrinthe. J’avais été détruit ce jour là et Pollux avait été inconsolable pendant de longs mois. Le plus douloureux avait été la façon dont Castor était mort : il avait lutté contre l’un des demi-dieux qui s’étaient retournés et avaient rejoins Chronos. Connor l’avait reconnu : un gamin paumé qui avait passé des mois entiers à se morfondre dans le Bungalow d’Hermès, attendant que son parent divin ne le revendique. A ma plus grande honte, je me souvenais plus de son nom, mais ils avaient été si nombreux à passer par chez nous … Il avait fini par s’enfuir … et par tuer Castor. Il avait quatorze ans quand il était mort et je ne pus m’empêcher de scruter le fleuve à la recherche des rêves et souvenirs de Castor.

-Au fait, chuchota Dylan. Pourquoi tu as bugué, tout à l’heure ?
-Oh. Pas très envie d’en parler.
-Tu es sûr ?
-Oui.

Dylan paraissait presque déçue, mais je ne souhaitais vraiment pas parler de Luke dans l’immédiat, de peur d’à nouveau me figer et de le voir partout autour de moi.

-Catabase.
-Quoi ?

Dylan me scruta, perplexe. Ses yeux noirs luisaient dans la semi-obscurité. Je me trémoussai, mal à l’aise. J’avais sorti ce mot là sans réfléchir, juste pour éloigner le sujet de Luke.

-C’est une partie presque obligée des épopées avec les Héros grec, expliquai-je en me tortillant les doigts. Un moment où ils descendent dans les Enfers. Je crois que « catabase » ça veut dire « descente » en grec.
-J’ignorais que tu savais ce genre de choses.
-Oh, j’ai lu ça sur internet, dans le bus.

Dylan essuya un petit rire. Elle avait croisé les bras sur son ventre, comme pour retenir sa chaleur corporelle.

-Et qu’est-ce que tu as lu d’autre sur internet ?
-Pas grand-chose de nouveau. Orphée et Eurydice, Héraclès … Ah et Enée aussi. Il est descendu aux Enfers pour consulter son père mort.

Dylan se tendit imperceptiblement et je devinai immédiatement quelle partie de la phrase la gênait. Ma bouche se tordit et je poussai un profond soupir.

-Je suis un buffle. Pardon.

J’avais un instant oublié qu’elle avait également perdu son père, comme Enée. Si j’étais obnubilé par l’idée de croiser Luke, alors je n’osais imaginer ce qu’elle devait ressentir. Pourtant, un menu sourire effleura ses lèvres.

-Non. Non, ça va, tu n’es pas un buffle. Je n’ai pas attendu que tu me parles de « père » avant d’y songer. A vrai dire … J’y pense non-stop depuis que je sais qu’on va aux Enfers.
-Je suis décidemment un idiot.
-Mais non. C’est juste que … (Elle tourna le visage vers moi, et un petit sourire fleurit sur ses lèvres). Du coup, je pense que je peux comprendre quand on … a peur de croiser quelqu’un qu’on a aimé à l’état de fantôme. Pour toi il s’agit de ton frère, non ? Castellan ? Tu as réagi bizarrement quand je t’ai parlé de lui à la Cour.
-Dylan … Tu recommences.

Elle dressa un sourcils, surprise.

-A quoi ?
-A me harceler.

Dylan leva les yeux au ciel, et son sourire s’agrandit quelque peu.

-C’est parce que je t’aime bien, prétendit-t-elle avec malice.

Je laissai échapper un petit rire, reconnaissant l’excuse qu’elle m’avait servi des années durant pour justifier son harcèlement. Je voulus ajouter quelque chose, mais les mots s’étouffèrent dans ma gorge pour y former un gros bouchon douloureux. Les rivages des Enfers étaient en vue. Dylan suivit mon regard et je vis son teint devenir verdâtre. Mais peut-être était-ce dû la lumière émeraude ambiante, qui semblait venir de partout et nul part à la fois. J’avais toujours aimé le vert. C’était une couleur que j’associais au printemps, à la verdure, à la terre. A l’espoir. Cet endroit … Cette lumière me semblait malsaine, comme du poison qui suintait des pores rocheux et qui nous attaquait par rayons. De quoi dénaturer le vert. La barque finit par racler le fond et s’échoua sur une plage de sable charbonneux. Mais ni Dylan ni moi ne bougeâmes d’un iota, figés par cette lumière verte et par l’ambiance sinistre qui émanait de la plage.

-C’est le terminus, graines de dieux, râla Charon en donnant un coup de perche à notre banc. Descendez.

Dylan fut la première à prendre son courage à deux mains, et je la suivais pour ne pas avoir l’air d’un froussard. Mais au moment où je voulus enjamber la barque, la perche de Charon me bloqua le passage. Le passeur s’était presque matérialisé près de moi et son haleine me chatouillait la nuque. Un long frisson glacé me parcouru la colonne vertébrale.

-Entre nous, mon petit … Quand une fille te dit « je t’aime bien » dans un moment pareil, ça veut dire que tu dois foncer.

Les mots mirent un long moment à se frayer un chemin jusque mon cerveau. Puis quand ils l’atteignirent, je passais par tout les états : de la stupéfaction la plus complète à la honte la moins avouable.

-Vous … Vous êtes sérieux ? balbutiai-je, pris de court.
-Ah, graine de dieu, gloussa Charon, retirant sa perche pour me laisser passer. Tu serais surpris de constater combien la mort et l’amour se ressemblent. Alors fais-moi confiance.

Il me tapota l’épaule et j’eus l’impression qu’elle se transformait en glace à chaque contact. Je m’ébrouai et me dépêchai de sortir de cette barque infernale. Je crus que j’allais être soulagé de quitter Charon et le Styx, mais mettre un pied sur le sable noir me fit changer d’avis. Un instant plus tard, la barque quittait la place pour s’enfoncer dans les noirceurs du Styx.

-Qu’est-ce qu’il te voulait ? me demanda Dylan en dressant un sourcil.
-Il … Oh. (Je la dépassai rapidement pour qu’elle ne voie pas mon visage s’empourprer). Nous souhaiter bonne chance pour notre mort. Laisse tomber.
-O…K, lâcha-t-elle, un léger sourire retroussant ses lèvres. Evitons de lui donner satisfaction, alors. Tu es prêt, mauvaise herbe ?
-Je suis sûr que même les mauvaises herbes ne survivent pas aux Enfers. Mais c’est plutôt à toi qu’il faut demander ça. Nico a dit que tu saurais te repérer ici alors je t’en prie, à toi l’honneur.

Dylan me servit un sourire crispé et nous nous plongeâmes dans l’Erèbe.

***


A présent, Dylan ne pouvait plus le nier : elle était une princesse des Enfers.
Son changement d’aura s’était senti dès nos premiers pas dans l’Erèbe, cette espèce d’antichambre de l’Enfer qui, de mon humble point de vue, ressemblait d’avantage à un contrôle d’aéroport gigantesque qui aurait lieu dans une grotte sinistrement glauque. Les morts s’agglutinaient à trois files, et Dylan nous précipita vers la troisième et non moins attrayante, car elle était désignée par les mots « MORT IMMEDIATE ». C’était la file la plus fluide et nous en avions conclu que ceux qui passaient par là se retrouvaient dans l’Asphodèle sans prendre le risque de passer en jugement. Je crus que nous passerions sans passer devant Cerbère, jusqu’à que j’aperçoive ces trois paires de crocs fantomatiques qui flottaient à plusieurs mètres de hauteur. Le chien tricéphale était à l’image des nombreuses âmes qui erraient ici : transparent. Il fallait réellement avoir les yeux sur lui pour discerner les courbes de son corps, et la bave qui suintait de ses crocs. Il m’évoquait vaguement un Rottweiler, mais quand j’en fis part à Dylan, elle me fusilla du regard. Il avait plissé des yeux en nous apercevant et ses babilles s’étaient retroussées sur ses crocs. Mon cœur s’était arrêté de battre quand son regard s’était posé sur nous, mais Dylan s’était contentée de sourire. Elle avait parlé au chien comme si c’était un gentil toutou, avec des mots doux et une voix gentille. Cerbère l’avait fixé, l’air plus interloqué que menaçant. Ses narines s’étaient dilatées et j’avais vu qu’il se détendait. Sans doute avait-il reconnu son sang de princesse des Enfers. Ce fut sans doute que nous passâmes sans difficulté sous ses jambes. Je devais admettre que je n’avais pas été rassuré en levant la tête pour voir le ventre fantomatique du molosse, et cela devait se lire sur mon visage car Dylan m’avait toisé d’un air moqueur. Je crus que notre voyage allait se terminer quand nous passions les sortes de portiques et que ceux-ci sonnèrent à tout-va – sans doute pour signaler l’entrée de vivants armés dans l’Asphodèle. Mais Dylan me surprit à nouveau en renvoyant les Spectres protecteurs d’un ordre. Les spectres s’étaient arrêtés devant elle un instant, hésitants, avant de nous laisser passer. Nous n’avions pas attendu notre reste et nous nous étions jeté dans la gueule béante de l’Asphodèle.

Je m’étais toujours dit que c’était là que je finirais quand je serais mort. Je n’étais pas le héros qui méritait l’Elysée, mais je ne pensais pas non plus être la sorte de délinquant qui serait précipité aux Champs des Châtiments. Je me contentais juste de vivre, d’être moi, dans toute ma splendeur de fils d’Hermès. Pourtant, maintenant que j’avais les pieds dedans, je me rendais compte que mon éternité serait bien longue.

L’Asphodèle est un champ d’herbe noire qui s’étendait à perte de vue. J’avais beau me tourner de tout côté, je n’en voyais pas les frontières. Parfois, rompant la monotonie, des peupliers noirs s’élevaient en bosquets, leurs longues branches s’agitant mollement au grès d’une brise qui semblait venir de nul part. Les âmes qui erraient dans ce champ sans fin étaient des plus transparente, et quand certaines tentèrent de parler, seul des gazouillis sortaient de leur bouche.

-D’accord, soufflai-je alors que nous dépassions une femme qui parlait seule, avec un langage qu’elle seule paraissait connaître. En rentrant, je m’engage dans une association et je deviens le bon samaritain. Je refuse de vivre ma mort ici.
-En continuant de voler ? ironisa Dylan.
-Ce que vous n’avez pas l’air de comprendre, vous les gens normaux, c’est que nous n’avons pas le choix. On est cleptomane de naissance – du moins la plupart d’entre nous. C’est dans nos gênes, c’est notre identité, c’est comme ça. Après c’est à nous de voir comment on gère ça. Soit on vole beaucoup mais des petites choses, soit on devient des criminels. Cela dit, je suis presque sûr que Robin des Bois était un fils d’Hermès. Tu veux que j’arrête de voler ? D’accord. Mais je te préviens, je vais devenir infernal.
-En gros, c’est comme une addiction ?
-Non. Une addiction, avec un traitement, tu peux t’en débarrasser. Pas ici. Je t’ai dit, voler on a pas le choix, mais notre capacité à être quelqu’un de bien dépend de la façon dont on gère ça. Et je ne pense pas mal la gérer.

Dylan hocha la tête pour signifier qu’elle avait compris, mais j’avais l’impression qu’elle n’avait pas vraiment écouté ma réponse. Elle s’était presque immobilisée sous un peuplier et son regard s’était porté sur quelque chose en contrebas des champs. Quelque chose qui rougeoyait et me donnait la nausée. On ne voyait pas grand-chose, mais je n’eus aucun mal à deviner ce que c’était.

-Les Champs du Châtiment ?
-Ouaip. Et là-bas (Elle pointa une colline à l’opposé, qui me faisait l’effet inverse). Ça doit être l’Elysée.

Ma bouche se tordit un instant. Je me demandais soudainement, en voyant les deux extrémités des Enfers, où avait bien pu finir Luke. Ses agissement concernant la guerre contre Chronos lui auraient évidemment valu un châtiment exemplaire … Pourtant il avait montré des signes de rédemptions, à la fin de sa vie. Il s’était sacrifié pour empêcher Chronos de gagner. C’était lui qui avait évité qu’il ne revienne pour de bon. Et je ne pouvais pas me dire que cela n’avait pas pesé dans la balance. Peut-être que l’équilibre des deux lui l’avait précipité dans l’Asphodèle. Du moins je l’espérerais pour lui. Je me mis alors à dévisager chacune des âmes que je croisais, tentant d’y reconnaître les traits balafrés de mon demi-frère. J’étais si absorbé par cela que je sursautai quand Dylan me prit la main. Son regard était aussi dur que l’onyx.

-Ne le cherche pas. Imagine le nombre de personne qui doit avoir atterrit ici au fil des millénaires, Travis … Tu n’aurais pas assez d’une vie pour le chercher.
-Il n’est pas le seul, prétendis-je, me souvenant des visages de Castor, ainsi que tout les autres qui étaient morts durant les guerres successives. Il y en a tellement que je pourrais croiser ici …
-Je comprends, murmura Dylan en serrant mes doigts. Mais il faut qu’on avance, Travis, et qu’on reste concentré. Il faut qu’on retrouve les autres.

J’opinai du chef, me raccrochant à sa main qui serrait la mienne pour me raccrocher à la réalité. Elle était douce, et surtout chaude – vivante. C’était des vivants qu’il fallait que je préoccupe, et non des morts.

-Très bien. OK. Je t’écoute, par où poursuivons-nous notre catabase ?
-Pas par là, en tout cas, évalua Dylan en désignant une sorte de grotte du menton. Je ne sais pas, je sens du mal émané de là-bas …
-D’accord, pas là-bas. Mais sinon ?

Dylan fronça les sourcils et scruta l’Asphodèle, comme si ses yeux pouvaient voir Nico malgré les kilomètres. Elle finit par pointer le doigt vers une direction.

-Là-bas. Je ne serais pas t’expliquer, mais … Je le sais. C’est incroyable … Je veux dire … Je pensais me sentir hyper mal une fois aux Enfers, mais ce n’est pas le cas. Je me repère très facilement, et … Je ne sais pas, je trouve que tout est dix fois plus puissant. Je vois mieux, j’entends mieux, tout saute aux yeux et aux oreilles. C’est comme si j’étais … plus forte.
-Ça ne s’explique pas, lui dis-je avec douceur. Comme moi avec les vols. Tu le sais parce que, que tu le veuilles ou non, tu es une enfant des Enfers.

Cela ne parut pas enchanter Dylan, mais elle avança tout de même vers la direction qu’elle indiquait, m’entrainant dans son sillage. Elle garda ma main dans la sienne, mais je comprenais pourquoi : nous avions besoin de nous rappeler qu’il y avait quelqu’un de vivant avec nous, pour ne pas laisser les morts nous emporter et emporter nos objectifs. Au fil de nos pas, je compris que Dylan nous emmenait vers un lieu bien précis et des formes émergèrent peu à peu de l’Asphodèle.
Le palais d’Hadès.
Je ne voyais pas grand-chose dans un premier temps, si ce n’était qu’il était entièrement construit de pierre aussi noires que la nuit. J’avais l’impression que ce palais aspirait toute la lumière des Enfers. Des murs d’enceinte le protégeaient des âmes qui erraient dans le champ, séparant le monde des morts du monde des dieux. De toute manière, peu de morts semblaient vouloir s’approcher du palais. Le pas de Dylan parut ralentir et bientôt, ce fut moi qui dut la tirer pour avancer.

-C’est logique, commentai-je avec un soupir. Alice veut retrouver Camille. Mais pour retrouver sa sœur, il faut une audience à Hadès, non ?
-Il n’y a pas que Hadès là-bas.
-Et ça aussi c’est logique. Perséphone est plus complaisante que son mari, non ? C’est normal qu’Alice ait attendu l’automne pour avoir une chance de ramener Camille.
-Et bien elle est idiote. Perséphone n’est pas si compatissante qu’elle ne le pense.

L’amertume faisait trembler sa voix et je me rappelais en un éclair sur ce qu’elle m’avait dit sur la mort de son père. Qu’il avait semblé attendre jusqu’au dernier moment que Perséphone vienne le sauver. Cela devait être une double plaie pour elle que de descendre ici. Avoir peur de croiser le fantôme de son père et sa déesse de mère qui l’avait laissé mourir.

-Elle ne pouvait rien faire, Dylan. Elle n’aurait pas pu le sauver. Même les dieux des Enfers ne peuvent pas arrêter la mort elle-même. Si les Parques avaient décidé de couper son fil, ta mère ne pouvait rien y faire.

Comme papa ne pouvait sauver Luke de son destin, songeai-je avec tristesse, me souvenant des premiers mots qu’il avait évoqués avec moi, il y avait si longtemps dans ce train. Hermès avait su comment allait finir Luke, mais n’avais rien pu faire. Parfois, je me disais que nous sous-estimions les sentiments de nos parents et la douleur qu’ils devaient éprouver en nous voyant évoluer, ainsi que la frustration qu’ils avaient à avoir de si grand pouvoir sans pouvoir intervenir en notre faveur. Dylan me jeta un regard de coin, avant de soupirer :

-Tu as peut-être raison. Je n’en sais rien. Je … Je ne veux même pas y songer, en réalité. Si je me retrouve devant elle …
-Tu survivras. On a tous survécu à la rencontre avec nos parents. Ce n’est pas si terrible.
-Ton père vient souvent aux Enfers, se rappela-t-elle alors. Tu y as pensé ? Je crois qu’il a eu quelques aventures avec ma mère, d’ailleurs. On a peut-être un demi-frère en commun, qui sait.

Je n’y avais pensé, mais cela m’embarrassa au plus au point. Pourtant je savais des choses relativement gênantes sur les amours de mon père. Hermès était connu pour être un véritable cœur d’artichaut, ce qui expliquait que j’aie de si nombreux demi-frères et sœurs. Et il était également bisexuel, et nombre de ceux-ci, comme ma sœur Julia, n’avaient pas un, mais deux pères – alors comment avaient-ils étaient mis au monde, je n’en n’avais strictement aucune idée, et je ne préférais pas me poser la question. Mais savoir qu’il avait fricoté avec la mère de Dylan me rendait particulièrement nerveux, sans que je ne comprenne pourquoi, tout comme la possibilité d’avoir un frère commun avec Dylan. Je me disais que sans doute instinctivement, je ne voulais pas avoir de lien de famille avec elle. Les mots que Charon m’avaient dit devant la barque me revinrent en mémoire et je sentis mes joues s’embraser. Dylan éclata de rire à coté de moi.

-Oh Travis, je t’en pris, c’est quoi qui te met mal à l’aise ? D’imaginer nos parents ensemble ? Tu as si peu d’expérience que ça ?
-D’expérience … ? Oh par les dieux, Dylan ! s’exclamai-je en rougissant de plus belle, comprenant soudainement ce qu’elle entendait par là. On est vraiment obligé de parler de ça ? Aux Enfers ?
-Bien … On a encore pas mal de marche à faire, et je me dis que parler de nos amours, c’est sans doute plus joyeux que de parler de nos morts.

Joyeux, cela devait l’être pour elle. Mais pour moi, c’était surtout embarrassant. Surtout après la constatation que je venais de faire. Je lui jetai un regard torve.

-On est en pleine catabase et toi tu viens me parler d’amour …
-Très bien. Je commence, si ça te dérange.

Je la lorgnai, incertain. Un petit sourire flottait sur ses lèvres et ses doigts s’étaient détendus sur les miens.

-Parce que l’amour est autorisé à la Cour ?
-Bien sûr, tu l’as vu avec Clopin et … (Elle s’interrompit, le regard vague, avant de reprendre :) Il est même inévitable. On vit les uns sur les autres toute l’année, on se connaît par cœur et on est replié sur nous même. Et puis il vaut mieux vivre des histoires avec les enfants de la Cour plutôt qu’avec des gens extérieurs. Ton demi-frère Romain a tenté et …

Elle s’interrompit, l’air soudainement gênée. Elle n’eut pas besoin d’en dire plus, car Camille m’avait déjà raconté l’histoire de notre demi-frère Milo, tombé amoureux d’une fille d’Aurora et à laquelle il avait raconté des choses sur la Cour. Il avait ainsi provoqué le courroux de Clopin et son enfermement dans une cave sans fenêtre. Malgré moi, ma curiosité fut piquée et je lançai :

-Et donc ? Tu es sorti avec des gens, à la Cour ?
-Ouaip. Quelqu’un que tu n’as pas pu rencontré, il était parti quand on amené à la planque. Caleb. Il a un an de plus que moi, ça doit être le plus âgé après Clopin et Allison. Un fils d’Eole, tu sais, le dieu du vent ?

Le nom m’évoquait vaguement quelque chose mais je laissai couler avec agacement :

-Je connais ma mythologie, Dylan, je sais qui est Eole. Et comment ça s’est passé ?
-Assez bien, pendant un an. C’était le dernier arrivé à la Cour, quand on a commencé à se fréquenter, ça faisait un bien fou de voir une nouvelle tête. Surtout de mon âge, la plupart sont plus jeunes ... Allison voulait sortir avec lui mais … C’est moi qu’il a choisi.
-Je suppose que ça doit être pour ça qu’elle ne te porte pas dans son cœur.

J’avais bien remarqué le désamour évident et personnel de la fille de Némésis pour Dylan. Celle-ci haussa les épaules.

-Oh, elle ne m’aimait pas beaucoup avant. On se disputait l’influence sur Clopin. Et quand je suis sortie avec Caleb, je le lui ai laissé. Peut-être que … ça a été une erreur.

Je hochai la tête, comprenant ce qu’elle voulait dire. Je commençai à bien connaître Dylan et j’avais deviné qu’elle aurait été en faveur d’une discussion avec les romains devant la Cour, si elle avait eu son mot à dire. Mais comme c’était Allison qui avait pris le poids le plus important sur les décisions de Clopin, et qu’elle avait été ouvertement belliqueuse … La loyauté invraisemblable de Dylan vis-à-vis de du chef de la Cour avait fait le reste.

-Mais Caleb était un fils d’Eole, poursuivit-t-elle, et je vis son visage se rembrunir. Il allait où l’emporte le vent.
-Il t’a trompé ?
-Non. Mais une fois qu’il a obtenu de moi ce qu’il voulait, il m’a rapidement délaissé. Pour plein d’autres choses : parfois c’était plus d’investissement pour la Cour, parfois c’était pour tout les jeux vidéos qu’il avait entrepris, et parfois, oui, c’était pour mater d’autres filles, même si ça n’allait pas plus loin. Après moi, il a voulu sortir avec Chelsea, même si elle avait quatre ans de moins que lui, mais elle lui a envoyé une claque en pleine figure. Je n’ai jamais été aussi fière d’elle.

Je ne préférais pas renchérir sur l’histoire de Dylan. Le « une fois qu’il a obtenu ce qu’il voulait de moi » m’avait particulièrement gêné, et je m’étais mis à m’interroger sur, euh … « l’expérience » de Dylan en matière d’amour plus … physiques. Elle avait dix-huit ans comme moi, et les gens de notre âge avait parfois faits leurs premières fois – sauf quand ils s’appelaient Travis Alatir et qu’ils avaient beaucoup trop d’ennuis pour s’intéresser aux filles. Normalement, ce retard ne me complexait pas : il me passait par dessus la tête. Même quand Connor avait eu une petite-amie pendant plusieurs mois, une fille d’Hécate, je m’étais réjoui plutôt qu’être jaloux. Mais je me rendais compte à présent du fossé d’expérience entre Dylan et moi. Elle avait déjà vécu une situation amoureuse longue – et peut-être plus – quand moi je m’étais arrêté au baiser en seconde avec Tracy Connelly pendant sa fête. J’avais l’expérience d’un gamin de douze ans et pour la première fois, cela me gênait.
Et pour la première fois, l’idée m’effleura que c’était parce que j’étais face à Dylan Blackraven que j’aurais voulu avoir plus d’expérience. Pour savoir quoi faire.
Je chassai immédiatement cette idée de mon esprit, tant elle me paraissait absurde. Tout comme les mots de Charon, et cette rougeur qui persistait sur mes joues. Et sa main dans la mienne.

-Et Clopin ? m’enquis-je pour m’occuper l’esprit – et pour éviter que Dylan ne s’occupe de mon cas. Tu as l’air tellement attaché à lui, je me suis demandé …
-Non, répondis immédiatement Dylan en s’empourprant. Non. Je me suis peut-être posé la question, moi aussi, mais … J’ai commencé à sortir avec Caleb et lui avec Rose. Alors … J’étais seulement attaché à lui. Je te l’ai dis, on a construis la Cour ensemble. Il était ma plus ancienne famille. Ma seule famille, pendant longtemps.

Son regard se perdit au loin, vers les murs d’enceinte qui se rapprochaient. Sa relation avec Clopin me rappelait douloureusement celle entre Luke et Annabeth Chase. Pendant longtemps, Annabeth n’avait pas su être en la présence de Luke sans rougir. Pourtant, elle avait fini par se rapprocher de Percy. Dylan se mordit la lèvre inférieure :

-Je sais que tu trouves ça bizarre, après ce qu’il m’a fait …
-Oh, sadomasochiste, tout au plus. Rien de grave.

Un rire nerveux s’échappa de la poitrine de Dylan.

-Il n’était pas comme ça, le défendit-t-elle néanmoins. Avant, tu sais. Il était gentil, c’était vraiment … un grand frère protecteur. Il n’avait pas à être dur, parce que tout allait bien. On gérait bien la Cour. Puis il y a eu l’attaque des Sangs-Mêlés – celle de ton demi-frère. Ça a effrayé Clopin et il a commencé à être plus méfiant, plus secret. Il a commencé à être plus strict avec les sorties. J’étais contre toutes ses nouvelles règles, mais … Après Caleb est arrivé et …
-Tu l’as laissé à Allison, qui l’a transformé en grand mec parano, pigé. Mais sinon, il va sa volonté propre ?

Elle me jeta un regard noir auquel je répondis par un sourire moqueur. Mais au lieu de s’énerver et de défendre Clopin, elle me surprit. Un petit sourire retroussa les lèvres et je me mis à craindre le pire.

-A ton tour. Tu as eu le droit à une histoire et demi, maintenant à toi.
-Oh … Comme l’a si bien dit Connor, ça va aller très vite.
-Je t’en prie, tu n’as jamais embrassé personne ?
-Une fille de ma classe, en seconde. Mais elle avait bu un peu trop de tequila.
-Et dans ta colonie, personne ?

Je passai une main dans mes boucles, mal à l’aise. Il y avait eu une fille, à la colonie. La seule dont j’avais été sûr d’être amoureux. Mais cela c’était assez mal passé et je n’étais pas sûr de vouloir en parler à Dylan. Mais elle darda sur moi son regard de harceleuse, et lâche que j’étais, je finis par tout déballer :

-OK, d’accord. J’aimais bien une fille. Katie. C’était une fille de Déméter. Malheureusement, je suis un peu con et la seule façon que j’ai trouvé pour attirer son attention, ça a été de … faire une blague.
-Laisse-moi deviner, dit Dylan avec un léger sourire. Elle t’a détesté ?
-On a tapissé le toit des Déméter de lapin en chocolat. Le chocolat a fondu et est passé par le toit … Ça a tâché tout ses vêtements et autres affaires. C’est un effet secondaire auquel je n’avais pas pensé et … Ouais, elle m’a détesté.
-Une fille qui t’a détesté, et une fille bourrée, résuma Dylan, l’air soudainement peinée. C’est … Assez triste, en fait.
-Assez, ouais.

Je sentais la pitié de Dylan partout : dans son regard, dans sa voix et à la façon dont elle me tenait la main. Ce fut pour cela que je la lui lâchai pour fourrer les miennes dans mes poches. Elle parut comprendre dans ce geste que me concernant, la conversation était terminée, car elle n’insista pas. Mais je sentais son regard intrigué peser sur moi. Nous nous murâmes dans un silence assez gêné pendant un long moment. Dylan avait croisé les bras sur sa poitrine et son visage se renfermait à mesure qu’on s’approchait des murs. Ses yeux sombres balayait l’Asphodèle, comme si elle cherchait quelqu’un chose à quoi se raccrocher qui n’avait aucun rapport avec sa mère. Mais ce qu’elle vit ne devait pas lui plaire, parce qu’elle s’immobilisa net, et si brusquement que je lui rentrai dedans.

-Hey ! Grandis un peu, minimoys, j’ai failli ne pas te voir.
-Très drôle, Travis. Regarde un peu là-bas.

Elle pointa un point que seule sa vision accrue pouvait apercevoir. En revanche, je vis de la fumée émanait de cette direction. Mon cœur tomba dans ma poitrine.

-Tu crois que … ?
-Que le reste de la troupe ont commencé un début d’incendie en Asphodèle ? Et comment. On fait la course ?

***


J’avais gagné la course contre Dylan.
Mais à sa décharge, il fallait dire que mes jambes devaient faire deux fois les siennes.
Nous avions parcouru la distance qui nous séparait du feu en un temps record, poignard et arcs à la main, bousculant toutes les âmes sur notre passage. J’étais même passer à travers l’une d’entre elle, et je pouvais à présent affirmer que ce n’était pas une expérience agréable. Nous étions arrivés à coté du foyer pour voir de sombres peupliers dévorés par les flammes, et Camille, Nico et Connor se battre contre des squelettes.
Je faillis me stoppait net, car je me disais vaguement que des armes légères comme nous avions ne seraient pas particulièrement utile dans un combat contre des squelettes. Dylan se jeta sur le premier qu’elle vit et lui donna un grand coup de pied dans les os du bassin. Sa force était telle que l’os craqua et le squelette s’effondra sur le sol. Puis j’entendis le bruit d’un tintement, et je tournai le regard pour voir Connor tomber à terre, son épée loin de lui, et un squelette le tenant en joue avec une lance. Je pris mon poignard par la lame avant de le jeter de toutes mes forces sur la tête. Elle transperça son crâne, et bien que cela ne le réduit pas en poussière, cela le désarçonna assez pour que je puisse ramasser l’épée de Connor et donner grand coup dans ses côtes. Les os éclatèrent et le squelette tomba éparpillé sur le sol. Je dressai un sourcil à l’adresse de Connor, qui me regardait les yeux écarquillés.

-Lequel de nous deux peut se perdre dans un sac en papier ?
-Toi, si tu ne te retournes pas vite !

Je vis prestement volte-face, l’épée au clair, et explosai la cage thoracique d’un autre squelette. Il tenta de m’atteindre de sa place malgré ses os éclatés, mais je parai tant bien que mal avec l’épée, avant de briser l’un de ses tibias. Je dus m’y prendre en deux fois, mais il finit par céder et le squelette s’écroula.

-Tu ne peux pas les renvoyer aux Enfers ? criai-je à Nico, qui venait de mettre à bas un autre mort.
-On est déjà aux Enfers ! répliqua le fils d’Hadès, les mains crispés sur son épée en fer stygien. Et ils ne sont pas loyaux à mon père, je ne peux rien faire !
-A qui, alors ?

Nico n’eut pas le temps de répondre car un autre squelette l’assaillit. Je tendis à la main à Connor pour le relever et lui rendit son épée. Ce fut à ce moment là que je vis le sang qui tâchait sa manche, sombre et poisseux.

-Ça va ? m’inquiétai-je en désignant la blessure.
-Bien sûr que ça va, répliqua-t-il avec un certain agacement. Ramasse ton poignard, on a encore des macchabées à occire.

Et il se détourna de moi pour se jeter sur un squelette. Camille détruit le dernier, pointant sur lui son parapluie jaune qui émit un son de balle de fusil. Ce fut assez puissant pour le faire exploser et ses os allèrent s’éparpiller devant les peupliers en flamme. Nous échangeâmes des regards, essoufflés. Connor s’écroula sur l’herbe noire.

-Bon sang. Ne me refaites plus ce genre de frayeurs.
-Relève ta manche, exigea Dylan en ouvrant son sac à dos. Je vais voir ce que je peux faire pour ça.

Connor lui jeta un regard soupçonneux mais finit par obtempérer avec un soupir. Je me rapprochai de Nico et de Camille. Ma demi-sœur paraissait intacte, mais le fils d’Hadès semblait particulièrement secoué. Il fixait le reste de squelettes avec des yeux hébétés.

-Qu’est-ce qu’il s’est passé ? demandai-je, désignant les os et les peupliers.
-Ça, c’est moi, avoua Camille en montrant les flammes. Les squelettes sont apparus sur l’arbre, je te jure, on aurait dit qu’il en poussait ! Alors j’ai actionné la manette inflammable de Mary Poppins … Mais eux, ils n’ont pas brulé.
-Mais pourquoi ? (Je me tournai cette fois vers Nico) Ils obéissaient à qui ?
-Orcus, répondit Nico, le souffle court. Le dieu des parjures. Et des châtiments éternels.

A la façon dont il le dit, ça avait l’air de signifier quelque chose de particulier pour lui, et cela ne devait pas évoquer quelque chose de particulièrement heureux, car il avait le teint si cireux que je me demandais s’il n’allait pas s’écrouler. Il semblait si tangible que je lui pris le bras pour le soutenir, et je fus surpris quand il agrippa le mien, comme s’il avait effectivement besoin de ce soutien.

-Hey, Di Angelo, chuchotai-je, presque choqué de cette faiblesse soudaine. Tranquille, ils sont partis, les squelettes.
-Pour l’instant, dit Nico d’une voix devenue plus dure. Même là ils risquent de se recomposer bientôt, on ferait mieux de déguerpir.
-Tu as un problème avec ce dieu ? Orcus ?

Nico se dégagea soudainement, et s’éloigna à grand pas énervés. Son aura s’était épaissie et l’herbe autour de lui brunissait avant de se flétrir. Un frisson me parcourut l’échine et j’échangeai un regard avec Camille. Ma demi-sœur me renvoya de grand yeux effrayés qui disaient clairement « moi je n’y vais pas ». Je jetai un coup d’œil à Dylan, toujours occupée à soigner la blessure de Connor. Je soupirai profondément en comprenant que c’était à moi de m’occuper des états d’âmes de Nico, et, la mort dans l’âme, je le rattrapai en quelques enjambés.

-Hey, mec, je ne suis pas contre toi. Ne le prend pas comme ça.
-Ça va, répliqua-t-il, les yeux roulants sur les orbites. Je n’ai pas l’habitude que les morts ne m’obéissent pas, c’est tout.
-Si tu as un problème avec Orcus, je te conseille de le dire, plaidai-je tout de même en ignorant les frissons d’alerte qui me parcouraient la colonne vertébrale. Parce que si il envoie d’autres squelettes contre nous, on aimerait le savoir pour être prêt – et savoir pourquoi on doit les combattre.

Nico me jaugea longuement, de ce regard sombre qui m’avait toujours mis très mal à l’aise. Peu à peu, je sentis le froid se résorber et y vit le signe qu’il se calmait lentement, matérialisé par un gros soupir.

-Il se peut, entonna-t-il alors d’une voix atone. Que j’ai eu un problème avec l’un de ces descendants, l’été dernier. Bryce Lawrence. Et … Qu’il en soit mort.
-Ah …, laissai-je échapper, sans savoir quoi penser de cette information. Et tu penses qu’il t’en veut ?
-Ouaip. C’est pour ça que je devais aller voir mon père et que je vous accompagne maintenant. Ce n’est pas la première fois qu’il m’envoie des morts qui dépendent de lui pour me faire la peau.

Je me demandai un instant ce qu’avait bien pu faire Nico pour qu’un dieu lui en veuille autant, et cette idée me glaça les entrailles.

-Très bien, répondis-je en repoussant mes impressions négatives. Très bien. On fera attention. Tu aurais pu nous prévenir avant d’entrer aux Enfers, cela dit.
-Peut-être, admit Nico, les mains enfoncées dans les poches. Mais … Ce n’est pas quelque chose dont je suis fier, on va dire.

Ça, je l’avait deviné. Dans l’intensité de son regard. La colère sourde dans sa voix. Mais cette colère était dirigée contre lui-même. Quoique Nico ait fait, il le regrettait amèrement – d’autant plus que le dieux des châtiments lui envoyait des squelettes pour le tuer. Réprimant la méfiance que j’avais toujours eue pour lui, je posais ma main sur son épaule.

-Allez, on va dire qu’on a tous fait des choses dont on n’est pas fiers. Ce n’est pas si grave. Et ça ne fait pas de toi quelqu’un de mauvais.
-C’est toi qui dit ça, ricana Nico sans pour autant se dégager. Alors que tu me détestes.
-Détester c’est un peu fort, admis-je, sachant que c’était inutile de nier. Peut-être qu’on a … simplement jamais eu l’occasion de parler et que du coup je me suis arrêté à ton aura d’enfant d’Hadès.

Nico me jeta un drôle de regard. J’étais moi-même surpris par mes paroles, mais alors que je regardais ce gosse, j’avais songé à comment j’avais traité Dylan, à m’arrêter à son coté « harceleuse » sans pour autant creuser. Et maintenant que je creusais, j’aimais énormément ce que je découvrais. Peut-être que j’aurais dû creuser avec Nico.

-Vous étiez plus sympa avant de savoir, c’est vrai, se souvint le fils d’Hadès avec un semblant de sourire. Vous m’aviez appris à jouer au poker, quand je suis arrivé à la Colonie.
-On a fait ça, nous ?

Mais en réalité je m’en souvenais très bien et cela m’arracha un sourire. On avait voulu faire grandir le gamin qu’il était en le faisant passer des cartes mythomagics aux arts du poker. Peut-être que cet enfant n’était pas si loin, sous les ombres.

-Hey les gars …

Camille nous avait rejoins et désigna les os qui gisaient en bas du peuplier en flamme. Lentement, ils rampaient les uns vers les autres et se recomposaient en corps amovibles. Connor et Dylan se levèrent précipitamment quand le premier squelette repris forme, à quatre pattes, grinçant et caquetant.

-OK, souffla Nico alors que Connor donnait un grand coup d’épée dans le squelette. Il faut qu’on se taille et vite.
-Pour aller où ? s’enquit Dylan. Pas … là-bas ?

Elle fit un vague mouvement du bras en direction du palais de Hadès. Le visage de Camille s’assombrit considérablement sous ses cicatrices.

-Oh que si.
cipounette

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Re: La Cour des Miracles [PJ/HdO]

Message par cipounette »

Charon est trop drôle :lol: :lol:
Et la rencontre entre Perséphone et Dylan va être explosive, j'ai hâte ! ^^
annabethfan

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Re: La Cour des Miracles [PJ/HdO]

Message par annabethfan »

Je suis en retard….encore. Mais pour ma défense j’ai l’impression que t’as posté les deux chapitres hyper vite haha !
-Je me souviens que tu avais volé le sac à dos de touriste à New-York.
-Pas pareil. J’ai vu qu’elle y avait mis un paquet de bombec’. Tu m’as déjà vu résister à des bombec’ ?
Et moi je pense au porte-feuille avec les papiers ou possiblement le téléphone du pauvre touriste en question… A chaque fois que je sors j’y pense, on me vole mon sac c’est la galère, y’a ma vie dedans ^^
Explique-moi comment tu es passé de « on fait un cache-cache dans tout Denver pour semer Dylan » à « Je dors dans le même lit qu’elle » ?
Oh il a suffit d’un peu de supplication et de menaces de la part des lecteurs voilà tout…
C’est moi que tu voulais blesser. Mes félicitations, tu as brillement réussi.
Au-delà du fait que je trouve cette phrase stylée sans savoir pourquoi… Oh mon bébé chat !!! *câlin*
Et je serais ravi de tout prendre en vidéo.
Et nous de la visionner sur Youtube ^^
les gens adultères étaient ceux que j’exécrais le plus.
Ils sont sur la liste mais j’en ai d’autre en tête… les violeurs ou autres par exemple !
Nico hocha la tête et s’engouffra dans les rayonnages telle une ombre
Nico fait tout telle une ombre :lol:
Je le considérais comme le demi-dieu le plus puissant
Franchement, avec Percy, Jason et Thalia ; Nico est sûrement l’un des plus puissants. Les choses qu’ils arrivent à faire dans les derniers tomes des Héros de l’Olympe étaient impressionantes.
Peut-être que j’avais peur qu’elle ne devienne comme Nico : aussi obscure, avec les ombres qui s’accrochaient à ses pas.
Will Solace serait ravi de le contredire
Hercule, Thésée, Orphée, Percy Jackson … Tant des héros y étaient descendus.
Je sais pas pourquoi mais me dire que Percy est sur la liste, ça m’a fait chaud au cœur. Genre, ça montre qu’il entre un peu dans la légende des mythes et je me dis que dans des décennies voire des siècles, les générations de demi-dieux voudront être le Percy de leur époque comme certains veulent être Hercule. Après tout ce que Percy a traversé, c’est une forme de reconnaissance !
Petit prince, je t’en prie. A toi l’honneur.
Décidément, je suis amoureuse de ce surnom !
la fillette dans son sillag
Elle a quel âge déjà ? ^^
Vos Majesté
Je trouve ça très classe !
Ouais, on se retrouve en bas.
C’est pas stressant du tout… Et j’aime pas quand les groupes se divisent, ça termine jamais bien ! Je sens que Dylan et Travis vont se taper les vengeurs de la Cour en attendant dans le hall…


C’était génial en tout cas !!! Je commente le prochain au plus vite !
Noelle2-0

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Re: La Cour des Miracles [PJ/HdO]

Message par Noelle2-0 »

Je suis de retour sur le forum !!! Ouiii!

Bon, j'ai (encore) l'impression d'arriver après la bataille mais ta fanfiction me plaît. Le sujet est original et le personnage principal aussi (mais après Lucy (qui est finiiiiii. Hum pardon) j'aurai du m'y attendre). Tu as plutôt bien "écrit" Nico je touve, et je le retrouve avec plaisir, tout comme les autres (Hazel, Percy,...), d'autant plus que j'ai terminé les HdO il y a... Une semaine? (Le référence à Bob... Trop triste)
J'adore l'idée du personnage de Dylan, la "réponse" ( un peu tardive tout de même puisque Nico est né en... 1940, quelque chose comme ça) de Perséphone à Hadès. Ses pouvoirs sont sympas également, bien qu'on ne les aient vus que d'un point de vue théorique.

En tout cas, je retrouve ton écriture avec plaisir, tes traits d'humour légers et ta fluidité (quelques fautes de temps en temps mais je suis mal placée pour en parler :roll: ).

Encore une fanfiction que je prends plaisir à lire et que je suivrai avec intérêt.
annabethfan

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Re: La Cour des Miracles [PJ/HdO]

Message par annabethfan »

I WILL SURVIVE OH OH!
ON EST LES CHAMPIONS! ON EST ON EST ON EST LES CHAMPIONS!!!
annabethfan

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Re: La Cour des Miracles [PJ/HdO]

Message par annabethfan »

La cour des Miracles 1.jpg
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La cour des Miracles 2.jpg
La cour des Miracles 2.jpg (103.72 Kio) Consulté 636 fois
Ta da! Tu voulais une couverture pour cette fanfic, c’est chose faite ^^ Bon j’avoue, j’étais moins inspirée, faut dire qu’il y a assez peu d’images sur la cour des Miracles ou tes personnages. Dans la première j’ai mis Travis, Connor, Nico et « Dylan » (pour elle j’ai pris le dessin de Viria qui représente Daphné mais j’ai trouvé qu’avec les cheveux bruns et les plantes ça rappelait Dylan en mode fille de Perséphone même si ses pouvoirs sont plus complexes of course). Pour la deuxième, j’ai gardé Travis et Dylan et j’ai ajouté deux images de la cour des Miracles : une classique et une de Disney ^^

J’ai eu du mal à trouver des images mais si tu en as en tête ou si tu en trouves envoies-les moi et je te referai une couverture (ça me prend dix minutes sérieux hésite pas :lol: ). J’ai aussi repris le même modèle que pour Lucy et O&P parce que ça fera mieux sur Wattpad mais je peux varier si tu veux :D

Et j’en profites pour demander… c’est quand la suite :lol:
cochyo

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Re: La Cour des Miracles [PJ/HdO]

Message par cochyo »

Aussitôt dit aussitôt fait :lol: :lol:
Très jolie Anna ! tout comme celles pour ATDM !
Perripuce

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Re: La Cour des Miracles [PJ/HdO]

Message par Perripuce »

annabethfan a écrit :
La cour des Miracles 1.jpg
La cour des Miracles 2.jpg
Ta da! Tu voulais une couverture pour cette fanfic, c’est chose faite ^^ Bon j’avoue, j’étais moins inspirée, faut dire qu’il y a assez peu d’images sur la cour des Miracles ou tes personnages. Dans la première j’ai mis Travis, Connor, Nico et « Dylan » (pour elle j’ai pris le dessin de Viria qui représente Daphné mais j’ai trouvé qu’avec les cheveux bruns et les plantes ça rappelait Dylan en mode fille de Perséphone même si ses pouvoirs sont plus complexes of course). Pour la deuxième, j’ai gardé Travis et Dylan et j’ai ajouté deux images de la cour des Miracles : une classique et une de Disney ^^

J’ai eu du mal à trouver des images mais si tu en as en tête ou si tu en trouves envoies-les moi et je te referai une couverture (ça me prend dix minutes sérieux hésite pas :lol: ). J’ai aussi repris le même modèle que pour Lucy et O&P parce que ça fera mieux sur Wattpad mais je peux varier si tu veux :D

Et j’en profites pour demander… c’est quand la suite :lol:

T'es trop gentille Anna', je t'aime trop <3 :lol: :lol: Les deux sont trop biiiien j'aime bien les images de la cours des miracles mais l'autre aussi avec Nico et tout aaarghh dur de choisiiiiir
La suite. La suite. Bah comme je l'ai dit j'ai tout en tête, mais il me manque une idée lumineuse qui me permettrait de tout dérouler et d'arriver à la fin. Et comme là je suis en train d'écrire un moment crispant de O&P (non pas encore la mort de Cédric mais je m'en approche) j'ai pas le temps d'y penser (et évidemment le fucking mémoire).
annabethfan

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Re: La Cour des Miracles [PJ/HdO]

Message par annabethfan »

Perripuce a écrit :
annabethfan a écrit :
La cour des Miracles 1.jpg
La cour des Miracles 2.jpg
Ta da! Tu voulais une couverture pour cette fanfic, c’est chose faite ^^ Bon j’avoue, j’étais moins inspirée, faut dire qu’il y a assez peu d’images sur la cour des Miracles ou tes personnages. Dans la première j’ai mis Travis, Connor, Nico et « Dylan » (pour elle j’ai pris le dessin de Viria qui représente Daphné mais j’ai trouvé qu’avec les cheveux bruns et les plantes ça rappelait Dylan en mode fille de Perséphone même si ses pouvoirs sont plus complexes of course). Pour la deuxième, j’ai gardé Travis et Dylan et j’ai ajouté deux images de la cour des Miracles : une classique et une de Disney ^^

J’ai eu du mal à trouver des images mais si tu en as en tête ou si tu en trouves envoies-les moi et je te referai une couverture (ça me prend dix minutes sérieux hésite pas :lol: ). J’ai aussi repris le même modèle que pour Lucy et O&P parce que ça fera mieux sur Wattpad mais je peux varier si tu veux :D

Et j’en profites pour demander… c’est quand la suite :lol:

T'es trop gentille Anna', je t'aime trop <3 :lol: :lol: Les deux sont trop biiiien j'aime bien les images de la cours des miracles mais l'autre aussi avec Nico et tout aaarghh dur de choisiiiiir
La suite. La suite. Bah comme je l'ai dit j'ai tout en tête, mais il me manque une idée lumineuse qui me permettrait de tout dérouler et d'arriver à la fin. Et comme là je suis en train d'écrire un moment crispant de O&P (non pas encore la mort de Cédric mais je m'en approche) j'ai pas le temps d'y penser (et évidemment le fucking mémoire).
C’était avec plaisir ^^ Va falloir choisir :lol: En vrai je trouvais ça idiot de mettre trois personnages (si je gardais Nico en plus de Dylan et Travis) et une image de la cour des Miracles, ça faisait pas symétrique ^^ Le mémoire je comprends tellement… je suis grave paumée je sais pas trop ce qu’on attend de moi ni ce qu’il faut que je fasse… J’espère que t’arriveras à trouver ton idée lumineuse et si tu veux en parler genre peut-être qu’un point de vue extérieur t’aidera hésite SURTOUT pas :lol:
Perripuce

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Re: La Cour des Miracles [PJ/HdO]

Message par Perripuce »

annabethfan a écrit :
Perripuce a écrit :
annabethfan a écrit :
La cour des Miracles 1.jpg
La cour des Miracles 2.jpg
Ta da! Tu voulais une couverture pour cette fanfic, c’est chose faite ^^ Bon j’avoue, j’étais moins inspirée, faut dire qu’il y a assez peu d’images sur la cour des Miracles ou tes personnages. Dans la première j’ai mis Travis, Connor, Nico et « Dylan » (pour elle j’ai pris le dessin de Viria qui représente Daphné mais j’ai trouvé qu’avec les cheveux bruns et les plantes ça rappelait Dylan en mode fille de Perséphone même si ses pouvoirs sont plus complexes of course). Pour la deuxième, j’ai gardé Travis et Dylan et j’ai ajouté deux images de la cour des Miracles : une classique et une de Disney ^^

J’ai eu du mal à trouver des images mais si tu en as en tête ou si tu en trouves envoies-les moi et je te referai une couverture (ça me prend dix minutes sérieux hésite pas :lol: ). J’ai aussi repris le même modèle que pour Lucy et O&P parce que ça fera mieux sur Wattpad mais je peux varier si tu veux :D

Et j’en profites pour demander… c’est quand la suite :lol:

T'es trop gentille Anna', je t'aime trop <3 :lol: :lol: Les deux sont trop biiiien j'aime bien les images de la cours des miracles mais l'autre aussi avec Nico et tout aaarghh dur de choisiiiiir
La suite. La suite. Bah comme je l'ai dit j'ai tout en tête, mais il me manque une idée lumineuse qui me permettrait de tout dérouler et d'arriver à la fin. Et comme là je suis en train d'écrire un moment crispant de O&P (non pas encore la mort de Cédric mais je m'en approche) j'ai pas le temps d'y penser (et évidemment le fucking mémoire).
C’était avec plaisir ^^ Va falloir choisir :lol: En vrai je trouvais ça idiot de mettre trois personnages (si je gardais Nico en plus de Dylan et Travis) et une image de la cour des Miracles, ça faisait pas symétrique ^^ Le mémoire je comprends tellement… je suis grave paumée je sais pas trop ce qu’on attend de moi ni ce qu’il faut que je fasse… J’espère que t’arriveras à trouver ton idée lumineuse et si tu veux en parler genre peut-être qu’un point de vue extérieur t’aidera hésite SURTOUT pas :lol:

Je te comprends tellement pour le mémoire, c'est ça qui m'avait découragé l'an dernier : je faisais des trucs sans savoir dans quel sens aller, j'avais aucune structure - et en plus j'avais pas pu aller aux cours de méthodologie qui m'auraient fait du bien parce que je bossais à ses horaires là. Faut que tu te rapproches de ton directeur de mémoire, harcèle le, tout ça pour qu'il t'aide, qu'il te donne une ligne directrice.
Va dans tes MP :roll:
Cazolie

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Re: La Cour des Miracles [PJ/HdO]

Message par Cazolie »

annabethfan a écrit :
C’était avec plaisir ^^ Va falloir choisir :lol: En vrai je trouvais ça idiot de mettre trois personnages (si je gardais Nico en plus de Dylan et Travis) et une image de la cour des Miracles, ça faisait pas symétrique ^^ Le mémoire je comprends tellement… je suis grave paumée je sais pas trop ce qu’on attend de moi ni ce qu’il faut que je fasse… J’espère que t’arriveras à trouver ton idée lumineuse et si tu veux en parler genre peut-être qu’un point de vue extérieur t’aidera hésite SURTOUT pas :lol:
T'inquiète, j'ai enfin compris ce que j'étais censée faire il y a genre 2 semaines. Voilà :lol: Rends un truc sérieux ça va bien se passer ! (ah oui et maintenant que je sais ce que je veux expliquer dans mon M2 je suis censée commencer à rédiger mon intro. J'ai préféré faire ma vaisselle que me lancer)
annabethfan

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Re: La Cour des Miracles [PJ/HdO]

Message par annabethfan »

Cazolie a écrit :
annabethfan a écrit :
C’était avec plaisir ^^ Va falloir choisir :lol: En vrai je trouvais ça idiot de mettre trois personnages (si je gardais Nico en plus de Dylan et Travis) et une image de la cour des Miracles, ça faisait pas symétrique ^^ Le mémoire je comprends tellement… je suis grave paumée je sais pas trop ce qu’on attend de moi ni ce qu’il faut que je fasse… J’espère que t’arriveras à trouver ton idée lumineuse et si tu veux en parler genre peut-être qu’un point de vue extérieur t’aidera hésite SURTOUT pas :lol:
T'inquiète, j'ai enfin compris ce que j'étais censée faire il y a genre 2 semaines. Voilà :lol: Rends un truc sérieux ça va bien se passer ! (ah oui et maintenant que je sais ce que je veux expliquer dans mon M2 je suis censée commencer à rédiger mon intro. J'ai préféré faire ma vaisselle que me lancer)
Mais t'es pas censée être déjà en M2? ^^ Et genre rendre ton mémoire bientôt? :lol: (Ou alors vous deviez faire un mémoire chaque année? )
Cazolie

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Re: La Cour des Miracles [PJ/HdO]

Message par Cazolie »

annabethfan a écrit :
Cazolie a écrit :
annabethfan a écrit :
C’était avec plaisir ^^ Va falloir choisir :lol: En vrai je trouvais ça idiot de mettre trois personnages (si je gardais Nico en plus de Dylan et Travis) et une image de la cour des Miracles, ça faisait pas symétrique ^^ Le mémoire je comprends tellement… je suis grave paumée je sais pas trop ce qu’on attend de moi ni ce qu’il faut que je fasse… J’espère que t’arriveras à trouver ton idée lumineuse et si tu veux en parler genre peut-être qu’un point de vue extérieur t’aidera hésite SURTOUT pas :lol:
T'inquiète, j'ai enfin compris ce que j'étais censée faire il y a genre 2 semaines. Voilà :lol: Rends un truc sérieux ça va bien se passer ! (ah oui et maintenant que je sais ce que je veux expliquer dans mon M2 je suis censée commencer à rédiger mon intro. J'ai préféré faire ma vaisselle que me lancer)
Mais t'es pas censée être déjà en M2? ^^ Et genre rendre ton mémoire bientôt? :lol: (Ou alors vous deviez faire un mémoire chaque année? )
Je fais un mémoire en M1 et un en M2, ouais. A priori je soutiens en septembre donc j'ai le time
Perripuce

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Re: La Cour des Miracles [PJ/HdO]

Message par Perripuce »

Cazolie a écrit :
Je fais un mémoire en M1 et un en M2, ouais. A priori je soutiens en septembre donc j'ai le time

NOUS ON DOIT SOUTENIR EN JUIN JE CRIE A L'INJUSTICE LA
Cazolie

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Re: La Cour des Miracles [PJ/HdO]

Message par Cazolie »

Perripuce a écrit :
Cazolie a écrit :
Je fais un mémoire en M1 et un en M2, ouais. A priori je soutiens en septembre donc j'ai le time

NOUS ON DOIT SOUTENIR EN JUIN JE CRIE A L'INJUSTICE LA
Ah mais normalement aussi (enfin c'est pas hyper strict) mais ma directrice m'a donné d'office un délai pour circonstance familiale atténuante, vu que j'étais incapable de travailler cet automne ^^
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Re: La Cour des Miracles [PJ/HdO]

Message par Charmimnachirachiva »

Ah Perri, tu es folle !

Non contente d'écrire EdG, Lucy (enfin echec et mat), O&P, en plus tu écris une fanfic sur PJ !! (au moins, celle-là les chapitres sont en 1 seule partie !!)

Mais je dirai rien si ce n'est que c'est génial !!!!!!!!! Ton écriture est juste magnifique !
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Re: La Cour des Miracles [PJ/HdO]

Message par Perripuce »

Charmimnachirachiva a écrit :Ah Perri, tu es folle !

Non contente d'écrire EdG, Lucy (enfin echec et mat), O&P, en plus tu écris une fanfic sur PJ !! (au moins, celle-là les chapitres sont en 1 seule partie !!)

Mais je dirai rien si ce n'est que c'est génial !!!!!!!!! Ton écriture est juste magnifique !
Folle moi? Mais noooooon. A peine. Si peu.

Non en vrai je sais je crains, en plus je suis un peu coincée sur la CDM en ce moment - MAIS j'écris pas mal O&P donc vous aurez au moins ça.
Mais merci beaucoup je suis contente que ça te plaise ! Faut vraiment que je la finisse un jour :lol: :lol:
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Re: La Cour des Miracles [PJ/HdO]

Message par annabethfan »

Perripuce a écrit :
Charmimnachirachiva a écrit :Ah Perri, tu es folle !

Non contente d'écrire EdG, Lucy (enfin echec et mat), O&P, en plus tu écris une fanfic sur PJ !! (au moins, celle-là les chapitres sont en 1 seule partie !!)

Mais je dirai rien si ce n'est que c'est génial !!!!!!!!! Ton écriture est juste magnifique !
Folle moi? Mais noooooon. A peine. Si peu.

Non en vrai je sais je crains, en plus je suis un peu coincée sur la CDM en ce moment - MAIS j'écris pas mal O&P donc vous aurez au moins ça.
Mais merci beaucoup je suis contente que ça te plaise ! Faut vraiment que je la finisse un jour :lol: :lol:
D'ailleurs promis je réponds à ton MP pour t'aider sur ton blocage demain ou ce soir :D (Je suis hyper malade là je suis fond de mon lit donc flemme sorry mais je ne t'oublies pas :lol: )
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Re: La Cour des Miracles [PJ/HdO]

Message par Perripuce »

annabethfan a écrit :
Perripuce a écrit :
Charmimnachirachiva a écrit :Ah Perri, tu es folle !

Non contente d'écrire EdG, Lucy (enfin echec et mat), O&P, en plus tu écris une fanfic sur PJ !! (au moins, celle-là les chapitres sont en 1 seule partie !!)

Mais je dirai rien si ce n'est que c'est génial !!!!!!!!! Ton écriture est juste magnifique !
Folle moi? Mais noooooon. A peine. Si peu.

Non en vrai je sais je crains, en plus je suis un peu coincée sur la CDM en ce moment - MAIS j'écris pas mal O&P donc vous aurez au moins ça.
Mais merci beaucoup je suis contente que ça te plaise ! Faut vraiment que je la finisse un jour :lol: :lol:
D'ailleurs promis je réponds à ton MP pour t'aider sur ton blocage demain ou ce soir :D (Je suis hyper malade là je suis fond de mon lit donc flemme sorry mais je ne t'oublies pas :lol: )
T'inquiète prends ton temps et soigne-toi bien <3
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