Bonjour tout le monde !
J'espère que vous passez tous de très bonne vacances Les miennes ont été, elles ont été ensoleillées par le fait que nous sommes Champions du monde (la vérité je ne m'en suis pas remise) et le fait que le LOSC reste une Ligue 1 (dieu bénisse). Je reprends au collège vendredi prochain et je crois que je ne suis pas prête psychologiquement. AAAAAH ce que ça m'avait manqué de raconter ma vie dans mes intros <3
Excellente nouvelle, j'ai repris les EdG Mais j'ai un petit problème structurel, ça me plairait bien de continuer à faire le point de vue d'Antoine, mais à la fois je trouve que ça fait trop de confusion du fait que c'est raconté à la première personne (surtout que dans le tome 3 (oui je vois loin) je compte faire le point de vue de Danny également, et du coup je sais pas si je retire le point de vue d'Antoine et je vais juste Léo-Danny, ou si je fais les trois, mais ça serait trop confusant trois "je", non?) Du coup je me demande si je vais tout passé à la troisième personne, comme ça je pourrais faire les points de vues que je veux, et ce serait plus simple, mais ça perdrait son charme? BREF C'EST CETTE QUESTION QUI M'OBSEDE DEPUIS DEUX ANS ET QUE J'ARRIVE PAS A TRANCHER
Oh et Anna', ça te dérangerait que vienne marcher sur tes plate-bande? J'ai une idée d'OS sur Regulus qui vient de me venir, ça me tente bien, mais je sais que c'est toi la spécialiste des Black
Allez, tout de suite le chapitre 2 d'Echec et mat. Comme vous allez pouvoir le constater ça va assez vite, et ça reste centré sur Louis et Shannon et je me suis un peu lâchée niveau littérature bref bref, bonne lecture !
Je vous aime <3
Chapitre 2 :
De l’avis de Shannon, la fixation de quelqu’un devait être interdit à Poudlard.
Car Poudlard n’avait cessé de la fixer cette première semaine, et elle détestait cela.
L’arrivée dans l’antique château avait été presque aussi douloureuse que de rentrer chez elle. La première chose qu’elle avait vue en descendant du train était les Sombrals, ces chevaux squelettiques qui tiraient les diligences.
Des animaux que seuls ceux qui avaient vu quelqu’un de cher mourir pouvaient voir.
Le nom de Zephan avait à nouveau flotté au dessus d’elle, de façon encore plus poignante, quand elle était entrée dans le Hall. Minerva McGonagall, l’ancienne directrice, avait tenu à instaurer un « mur de la mémoire » qui rendait hommage à chaque personne morte au sein de l’école. Et Zephan était le dernier en lice. Adam l’avait fermement tiré par le bras pour s’engouffrer dans la Grande Salle, mais elle n’avait su détacher le regard du visage souriant de son frère. Certains élèves, comme Rose Weasley et William McColley, se tenaient devant et déposaient des fleurs devant son portrait. En entrant dans la Grande Salle, les gens s’étaient mis à la fixer et à murmurer sur son passage, la pointant parfois du doigt. Elle avait baissé la tête pour que ses cheveux cachent son visage et s’était installée à la table des Poufsouffle, à coté de Maeve Macmillan qui lui avait adressé un grand sourire mais s’était passé de commentaire. Mary Arlett était arrivée main dans la main avec Stephen un instant plus tard et avait tenu à prendre Shannon dans ses bras en disant haut et fort que son été avait dû être affreux et qu’il ne fallait pas qu’elle se renferme, qu’elle était là pour elle bla-bla … Elle avait jeté des regards suppliants à Adam Scampers, assis derrière à la table des Gryffondors, qui avait haussé les épaules en signe d’impuissance.
La première nuit avait été difficile et elle avait s’était résolue à boire la potion de sommeil que sa mère avait glissé dans son sac. Le lendemain, Gideon Montrose, son directeur de Maison et professeur de Défense contre les Forces du Mal, était passé entre les rangs distribuer les emplois du temps et eu un entretien avec tout les sixièmes année pour faire le bilan de leur BUSEs. Il fut naturellement ravi des résultats de Shannon, qui n’arrêtait cette année que l’Histoire de la Magie et l’Astronomie, deux matières qui l’intéressaient peu. Son premier cours fut Potion, et Campbell, promue nouvelle directrice, se fit un devoir de leur présenter l’un de ces anciens et brillants élèves, Hector Bonaventura, un homme taciturne et peu souriant. Pourtant, Shannon vit à l’éclat dans ses yeux quand il leur parla de la chance liquide et à sa façon de parler qu’il était brillant dans ses spécialités, bien que peu à l’aise devant des adolescents. En un sens, il lui avait fait pensé à Lysander, et elle avait échangé un regard entendu à Adam et Lucy devant elle. Ils avaient tout deux continuer les Potions et Campbell s’était félicité de voir que Luke Zabini, n’ayant obtenu qu’un P, avait été contraint à l’abandon. Shannon avait passé ensuite le reste de la semaine le visage caché derrière ses cheveux blonds, à éviter les regards de tout le monde, à disparaître dès qu’elle le pouvait à la bibliothèque avec Maeve Macmillan ou Alice Londubat, et dans les cuisines avec Luke Zabini, qui souhaitait échapper à son ex-petite-amie Alexandra Fellandry, qui voulait apparemment renouer avec lui. Lucy et Adam lui avaient été d’un grand secourt, attirant son attention une fois dans le Hall ou bien lui changeant sans cesse les idées. Le jeudi arriva et elle se retrouva épuisée, épuisée de devoir fuir les regards indiscrets, Mary qui voulait absolument qu’elle lui parle, et même les professeurs qui s’enquerraient sans cesse de son état.
-Les gens sont des idiots, marmonna Alice Londubat.
Elle fusilla Alexandre Wallace, un garçon de son année à Serpentard, qui les contemplait Shannon et elle en parlant avec son ami Eliott. Shannon et elle étaient assises à une table de la bibliothèque et s’attelaient à leurs premiers devoirs. Mais comme depuis la rentrée, des regards se posaient avec insistance sur Shannon et cela commençait à fortement agacé Alice.
-Aucune discrétion, aucune considération, continua-t-elle en se replongeant dans son livre. Va leur jeter un sort.
-Je ne jette pas un sort pour si peu, Alice.
La jeune fille dressa un sourcil d’un air suggestif qui arracha un sourire à Shannon. Elle était l’une des rares à savoir qu’elle avait été responsable de la transformation partielle de Louis Weasley en éléphant l’an dernier. Elle trempa sa plume dans l’encrier pour se replonger dans son devoir d’Arithmancie. Leur nouveau professeur, lui avait raconté Alice, était une femme aimable et drôle, et pourtant beaucoup d’élève avaient choisi d’arrêter cette option, après qu’il fut avéré que leur ancien professeur, Dennis Crivey, eût tenté d’assassiner sept d’entre eux – et cela par unique vengeance. Shannon repoussa ce souvenir macabre et se concentra plutôt sur sa douce amie. Alice entrait en quatrième année et était la fille de la marraine de Shannon, Hannah et de l’un des amis de son père Neville Londubat, leur professeur de Botanique. Elle était fille unique et sa naissance avait même été un petit miracle, car Hannah avait su très tôt qu’il lui serait difficile d’avoir des enfants. Avec ses cheveux blonds coiffés en natte, ses grands yeux bleus et son nez retroussé, Alice était le portrait de sa mère, avec toute la bonhomie de son père. Shannon l’avait depuis toujours considérée comme sa cousine, tant leurs familles étaient proches et Alice était très souvent venu la voir cet été. Elle avait durant un temps était l’une des rares personnes à laquelle elle s’était ouverte et elles avaient pleuré ensemble la perte de Zephan. Il avait toujours été très protecteur envers elle, comme un grand frère et sa mort avait détruit Alice comme elle avait détruit Shannon.
-Au fait, reprit Shannon pour repousser ces souvenirs de deuil. Tu as vu Stephen ? Pour le Quidditch ?
-Oh euh … Non en fait.
Shannon leva un sourcil surpris et Alice fit couler une de ses tresses entre ses doigts, l’air gêné. La grand-mère de Shannon avait toujours été une grande fan de Quidditch, et comme son mari avait élevé ses petits-enfants dans la culture moldue, elle les avait forcé dès le plus jeune âge à monter sur un balai. Et étonnement, Shannon ne s’était révélée mauvaise dans l’exercice, si bien que Stephen MacGreggor avait réclamé son entrée dans l’équipe. Elle l’avait toujours refusé. Elle volait bien, mais elle connaissait des personnes qui volaient mieux qu’elle et qui méritait plus cette place. Et cette personne, c’était Alice. Ses parents n’avaient jamais été de grands amateurs de vols, alors c’était Shannon qui lui avait appris à voler, et très vite, l’élève avait dépassé le maître.
-Je ne sais pas si c’est une bonne idée, Shanny, avoua Alice du bout des lèvres. J’ai entendu dire que Thaddeus Callaghan se présentait et puis les profs nous parlent déjà des BUSEs alors …
-Enfin Alice, les BUSEs sont l’année prochaine … et le Quidditch n’a jamais empêché personne de les avoir ! Regarde Lucy et Adam, ils les ont eu haut la main – et pourtant Lucy est même Capitaine.
-Mais Lucy est très bonne en classe …
-Parce que toi non ?
Alice haussa les épaules. Comme chaque élève elle avait ses forces et ses faiblesses, mais globalement, Shannon trouvait qu’elle se débrouillait bien en classe. Assez pour se permettre d’entrer dans l’équipe.
-Et puis Marcus Montague, le Poursuiveur de Lucy, a eu ses ASPICs en étant joueur alors que lui avait du mal en cours …
-J’en sais rien … Je crois que … J’ai peur de ne pas être prise et donc de découvrir que … Bah je ne suis pas si bonne que ça.
Attendrie par l’air désemparé de son amie, Shannon allongea le bras pour prendre sa main. Alice la gratifia d’un pauvre sourire.
-C’est idiot, pas vrai ?
-Pas tant que ça, assura Shannon en serra un peu plus ses doigts. Tu sais, Stephen trouve que j’avais la place dans cette équipe, et pourtant je vole moins bien que toi. Alors je pense vraiment que tu peux y aller sans crainte. Et si tu n’es pas prise – et j’en doute – et bien … ça n’enlève rien à ton talent, tu comprends ? Ça voudra juste dire qu’il y avait meilleur que toi.
Alice parut se détendre et hocha la tête en promettant d’y réfléchir. Un léger sourire retroussa les lèvres de Shannon.
-Et puis, pense à la fierté de ta Granny Augusta quand tu lui apprendras que tu es prise dans l’équipe.
Pour toute réponse, Alice lui donna un coup dans l’épaule et retourna pester sur son Arithmancie. Fort heureusement pour elle, deux personnes entrèrent dans la bibliothèque, qu’elle ne tarda pas à interpeller :
-Adam ! Viens, s’il te plait !
Adam Scampers s’immobilisa et se tourna vers elles un léger sourire aux lèvres. Mais ce n’était pas lui que Shannon avait remarqué en premier, mais le garçon un peu plus jeune qui le suivait comme son ombre.
-Salut Gethin, le salua-t-elle avec un grand sourire.
Le visage de Gethin Scampers s’éclaira quand il vit Shannon et il fut le premier à s’avancer vers elles avec empressement. Il avait grandi durant l’été, prenant quelques centimètres et il lui semblait également que ses cheveux s’étaient obscurcis. Ses yeux gris brillaient de malice et de l’innocence des enfants.
-J’ai un devoir de Potion à faire pour lundi, tu peux m’aider ? demanda le Gryffondor d’entrée.
-Tu n’as pas autres choses à dire ? le réprimanda Adam avec une tape derrière la tête.
-Euh. S’il te plait ?
Adam le fusilla du regard mais Shannon éclata de rire. La fraîcheur de Gethin était tout ce qui lui fallait, en ce moment. C’était mieux qu’un « ça va ? ».
-Excuse-le, marmonna Adam en s’installant près de Shannon. Il a passé trop de temps avec Alan cet été.
-Et c’était un cauchemar, gémit son frère en sortant son parchemin. Tu sais que c’est une fille le bébé d’Eve ? Une fille ! Ils ont déjà peint sa chambre en
rose en juillet –
et j’ai dû les aider !
-Elle savait déjà le sexe ? s’étonna Shannon.
Alan était le grand frère des Scampers, un moldu espiègle et sarcastique qui attendait un enfant avec sa compagne Eve. D’après ses calculs, en juillet Eve devait être enceinte de trois mois. Un sourire coupable de dessina sur les lèvres de Gethin et Shannon se retint de se frapper avec son livre pour ne pas avoir deviné plus tôt. Elle se garda de relever devant Alice, qui leur jetait des coups d’œil intrigués. C’était simple. Gethin l’avait
vu. Shannon avait appris l’an dernier qu’il avait le rare don de la double-vue – un véritable don. Il avait refusé longtemps d’en parler à d’autre qu’Adam, Lucy, Luke, Lysander et elle, et cela avait crée des tensions entre elle et les frères Scampers, notamment après la mort de Zephan. Mais elle avait travaillé tout l’été pour leur pardonner et maintenant qu’elle était devait Gethin, elle constatait avec soulagement qu’elle y était arrivée.
-Vous allez avoir une nièce, alors ? s’enthousiasma Alice.
-Exact, sourit Adam au moment où Gethin marmonnait :
-Encore une ouais.
Adam le frappa une nouvelle fois derrière la tête et Shannon esquissa un sourire attendri. Elle avait toujours été fascinée par le lien qui unissait les deux frères, forgé dans la douleur et le secret. Adam se pencha sur l’Arithmancie d’Alice – il avait toujours excellé dans la matière, qu’il continuait en ASPIC malgré ce qu’il s’était passé avec Crivey. Mais apparemment, ils n’étaient que deux, et sa classe avait dû fusionnée avec celle des septièmes année. Gethin donna son parchemin à Shannon.
-J’ai essayé de commencer quelque chose, mais je ne suis pas très fort en Potion …
-On ne peut pas avoir tous les dons, Gethin, plaisanta Shannon avec un sourire contenu.
-Sauf qu’on s’appelle Shannon Finnigan, répliqua-t-il en guise de vengeance.
Ce fut à son tour de le frapper derrière la tête, les joues rougissantes, sous les ricanements d’Adam et d’Alice. Elle les foudroya du regard et ils retournèrent à leur Arithmancie. Elle aida Gethin jusqu’à la sonnerie et ils se séparèrent à cet instant : Gethin courut en Métamorphose, Adam en Arithmancie, et Alice en Sortilège. Alors qu’elle traversait les couloirs emplit d’agitation, un léger sourire retroussa les lèvres de Shannon en songeant au cours qui l’attendait. Il s’agissait de l’un des cours qu’elle attendait avec le plus d’impatience et elle était tellement plongée dans son attente qu’elle ne vit pas les regards ni n’entendit les chuchotements autour d’elle. Elle trouva la salle ouverte et y entra derechef. Elle posa son sac sur une table et sentit un sourire effleurer ses lèvres en retrouvant la pièce. C’était le cours d’Etude des Moldus et leur professeur avait décoré sa salle avec des posters de films et de stars moldues, des citations de grande littérature anglaise et des jeux de mots faits avec les grandes œuvres. Shannon avait hésité avant de prendre cette option, car elle connaissait très bien la communauté moldue grâce à son grand-père, qui s’était fait un devoir de l’éduquer comme si elle n’était pas une sorcière. Pas parce qu’il n’aimait pas les sorciers, mais parce qu’il considérait que sa petite-fille était son héritière et qu’à ce titre elle devait hériter de toutes ses connaissances. Cette culture moldue lui avait manqué lors de ses premières années à Poudlard et c’est pour ça qu’elle avait fini par s’inscrire à cette option. Bien que les cours des premières années aient été très techniques, se concentrant surtout sur la façon dont les moldus s’en sortaient sans magie, ils avaient été son bol d’air, les heures dans lesquelles elle mettait son cerveau sur pause et s’autorisait la détente. Cette légèreté était également due à leur professeur, Miranda Faucett, une sang-mêlé pétillante peu protocolaire. Elle leur avait promis que les cours de niveau ASPIC seraient plus intéressants que l’étude de l’électricité et Shannon en était ravie. Elle sursauta en entendant le parquet grincer et elle se retourna pour voir arriver Lionel Boot et Juliet Shelby, deux de ses camarades de Serdaigle qui faisaient également Etude des Moldus. Juliet la gratifia d’un grand sourire.
-Salut Shannon ! Passé de bonne vacance ?
Shannon hésita un instant à répondre. Elle le voyait, elle la sentait partout en Juliet cette étincelle. Cette vague impression, ce nom qui transpirait partout. Pourtant, elle prit son courage à deux mains :
-Ça va, répondit-elle, se refusant à entrer dans les détails. Et vous ?
-Affreux, répliqua Lionel en s’installant lourdement sur une table. Mon père a voulu me séquestrer tout l’été. Je suis étonné qu’il m’ait laissé retourner à Poudlard.
Juliet et Shannon échangèrent un regard gêné. Lionel faisait partie des personnes qui étaient tombées dans le coma l’an dernier et avait du mal à s’en remettre totalement. Un sourire passa brièvement sur les lèvres de Shannon en se souvenant avec quelle hargne Luke avait raconté son retour, quand Lionel avait tenté de renouer avec Lucy, son ex-petite-amie, alors que celle-ci sortait avec Adam.
-Moi j’ai lu quelques livres moldus, Faucett a dit qu’on travaillerait sur la littérature cette année, entonna Juliet pour faire passer le malaise. D’ailleurs vous vous souvenez ? On est avec les septièmes année maintenant, comme on est très peu à faire l’option.
-En même temps ça se comprend, grogna Lionel. C’est mon père qui m’a forcé à continuer, il dit que je dois mieux comprendre les moldus … Quelle blague. Oh, Shannon, tu peux de rapprocher tu sais. On ne mord pas.
Shannon eut un pâle sourire. En réalité, elle aimait assez être seule, et avait passé une semaine à éviter la foule et leurs yeux pleins de pitiés. Mais Lionel ne lui laissa pas le choix et porta sa table pour la coller à la sienne. Deux septièmes années étaient arrivées dans l’opération, Sarah Calleward de Serpentard et Agatha Summers de Poufsouffle. Charles Corner arriva en même temps que leur professeur, une femme mince et grande vêtue d’une élégante robe de sorcière bordeaux et d’un chapeau à large bord plus sombre. Ses cheveux châtains bouclaient sur ses épaules et elle avait au coin des yeux les rides caractéristiques de ceux qui riaient souvent.
-Bonjour tout le monde ! entonna-t-elle joyeusement en lâchant son sac et ses livres sur son bureau. Ah, ajouta-t-elle en promenant son regard sur la salle. Bien peu de monde. Je comprends que Henry Llod ait arrêté, en tant que né-moldu … Mais Alexandra Fellandry? Emma Robin ?
-Elle ne voulait pas alourdir son emploi du temps, elle a préféré garder Etude des Runes, expliqua Juliet en chaussant ses lunettes.
-Thaddeus Callaghan ?
-Il n’a pas souhaité continuer, répondit Shannon d’une petite voix.
-Surprenant, murmura Faucett en fouillant ses papiers. Et … ? Ah.
La porte venait de s’ouvrir timidement et le regard de la professeur se fit perçant. Un léger sourire releva la commissure de ces lèvres.
-En retard Louis.
-Désolé professeur.
Shannon se figea quand elle entendit la voix et fit de gros effort pour maintenir ses yeux sur son parchemin. Les autres n’eurent pas cette délicatesse et se tournèrent vers le nouveau venu. Elle entendit les gloussements de Sarah et Agatha, la confortant sur l’identité de l’élève. Louis Weasley apparut dans son champs de vision en s’installant à une table seul, au deuxième rang. Elle dressa un sourcil surpris. Elle n’aurait pas songé qu’un élève aussi turbulent que Louis puisse s’asseoir si près du bureau du professeur. Ni qu’il puisse faire Etude des Moldus, matière que beaucoup pensaient ennuyeuse. Certaine de ne plus être dérangée, Faucett commença son cours en détaillant le programme de cette année et Shannon fut ravie d’entendre qu’ils se concentreraient d’avantage sur la culture moldue, en commençant ce trimestre par la littérature anglophone et mondiale. Lionel poussa un grognement sonore quand elle inscrit au tableau la liste d’œuvres qu’ils allaient étudier et sur lesquelles ils allaient devoir faire une fiche de lecture. Shannon repéra quelques titres connus et sentit un sourire s’agrandir.
Décidemment, ce cours était son préféré.
-Vous vous répartirez ces livres, compléta Faucett en faisant passer les ouvrages qu’elle avant emmené. J’ai fait des choix diversifiés : il y a du théâtre, de la poésie, du romanesque, et de toutes les époques – je n’ai pas été trop loin pour que la lecture soit aisé. J’ai notamment mis des œuvres anglophones mais vous remarquerez qu’il y a quelques livres français et allemand.
-C’est tellement diversifié, s’émerveilla Juliet en contemplant les
Feuilles d’Herbes de Walt Whitman. Je veux dire, nous à part
Les contes de Beadle le Barde et les livres historiques et d’étude de la magie …
-J’en tendance à penser que les sorciers ont tellement été obnubiler par leur survie et par la volonté de se cacher qu’ils en ont oublié le plaisir simple de la littérature. Oh Louis (elle prit un épais volume des mains de Lionel pour le tendre au Mousquetaire, occupé à lire la quatrième de couverture de
Cyrano de Bergerac). Après la conversation que nous avons eu en fin d’année dernière, je ne saurais que trop vous conseiller Charles Dickens.
-C’est gros, remarqua Louis en soupesant le livre.
-Vous avez lu
Les trois Mousquetaires, vous serez capable de lire
Oliver Twist, répliqua la professeur avant de s’intéresser à Sarah. Ah
Roméo et Juliette, évidemment, histoire d’amour intemporelle…
-Je ne savais pas que Weasley était un grand lecteur, s’étonna Juliet Shelby en le contemplant par dessus ses lunettes.
Mais elle ne le considérait pas avec autant de convoitise que Sarah et Agatha, juste avec curiosité. Pourtant, Shannon sentit une drôle d’impression se creuser au creux de son ventre et elle jeta un regard à la dérobée à Louis. Il feuilletait
Oliver Twist avec un léger sourire aux lèvres, comme si le contenu lui plaisait réellement. A vrai dire, elle non plus n’aurait jamais pensé que Louis puisse être un lecteur. Mais cela dit, elle n’aurait jamais cru qu’il était si bon aux échecs et pourtant elle avait passé hier une heure devant son échiquier reconstitué pour savoir comment boucler cette partie et égaliser – car à présent, il la battait par deux parties à une et ça lui était insupportable. Elle ne lui avait pas parlé depuis qu’il était venu dans son compartiment dans le Poudlard Express. Le Mousquetaire était retourné à sa vie qu’était la sienne : complot avec James Potter et Scorpius Malefoy, éclats de rires dans la Grande Salle, et farces habituelle. Leur premier coup d’éclat avait eu lieu le lendemain de la rentrée et quand des centaines de Minerva McGonagall miniature s’étaient déversées dans les couloirs, imitant la voix de l’ancienne directrice pour tous les houspiller. Puis était venu la veille où un Serdaigle s’était retrouvé trempé jusqu’aux os après un passage aux toilette, la peau teinte en violet et ses cheveux en vert – vengeance car l’un d’entre eux avait renverser le chaudron la petite sœur des Potter, Lily. Les parties d’échec s’éloignaient et Shannon ignorait si elle était soulagée ou déçue. Comme s’il sentait qu’en regard était fixé sur lui, Louis releva les yeux et ils croisèrent ceux de Shannon. La jeune fille se mit à rougir et détourna vite le regard en ramenant ses cheveux sur son visage.
-Aucune idée, répliqua Lionel en lorgnant sombrement Louis. Mais en tout cas, ça va être insupportable d’entendre les filles glousser en bavant sur lui.
-Je pense que c’est d’abord insupportable pour lui, chuchota Shannon, sans savoir pourquoi elle prenait la parole.
Lionel ricana sombrement et détailla des yeux la couverture de
Bilbon le Hobbit.
-Oh je pense bien que tout cela ça lui plait. Ah les Weasley, tous des plaies.
Shannon se redressa brusquement et fusilla le Serdaigle du regard. Ses yeux devaient être assez féroces car Lionel eut un bref mouvement de recul. Juliet lui jeta elle aussi un regard peu tendre.
-Ne mettons pas les Weasley dans le même sac. Louis et James sont peut-être des plaies, mais des personnes comme Rose, Albus ou Lucy sont assez gentilles – quand on ne joue pas au Quidditch contre elle ou qu’on est pas son ex.
Lionel se mit à rougir violemment et Shannon adressa un regard appréciateur à Juliet. La jeune fille le lui rendit et ils se remirent dans l’étude des livres sur la table. Shannon jeta son dévolu sur
Songes d’une nuit d’été, l’une des pièces de Shakespeare qu’elle n’avait pas lu. Faucett sourit en remarquant cela.
-Excellent choix, Shannon, l’approuva-t-elle en prenant une chaise pour s’asseoir devant elle. Cela semblerait vraiment absurde à un sorcier – tout comme
Le Hobbit, d’ailleurs, ajouta-t-elle en désignant le livre que tenait toujours Lionel dans ses mains. C’est pour ça qu’il faut complétement changer de regard quand tu le liras, tu comprends ? Oublie tout ce que tu sais sur notre monde pour le voir avec leurs yeux et tu comprendras la beauté de cette pièce.
-Ne vous en faites pas, professeur, j’ai l’esprit ouvert, la rassura Shannon avec un sourire sincère. Et j’ai déjà lu du Tolkien donc je sais faire abstraction de mes connaissances du monde magique dans ces livres où les moldus les utilise.
-Parfait, dans ce cas, s’enthousiasma Faucett en tapotant la main de Shannon. N’hésitez pas à me faire un compte-rendu détaillé ! Qu’est-ce que tu as lu d’autre ?
Shannon lui fit la liste des œuvres que son grand-père, grand lecteur, l’avait forcé à lire – Tolkien à Shakespeare en passant par Oscar Wilde ou George Orwell. Faucett traduisit son ravissement par un débat endiablé sur
Le portrait de Dorian Gray qui les occupa presque l’heure durant, avant qu’elle ne se souvienne qu’elle avait d’autres élèves. Shannon sourit en l’observant s’approcher de Charles Corner. Décidemment, cette professeur était l’une des meilleures de Poudlard, l’une de celle avec laquelle elle arrivait à parler se cacher derrière ses cheveux. L’autre était Gideon Montrose, son directeur de Maison qui l’avait toujours soutenu. La cloche sonna et Juliet et Lionel partirent rapidement. Shannon rangea patiemment ses livres et remarqua que Louis s’était attardé pour parler avec Faucett. La jeune fille s’en étonna, jusqu’à quelle remarque Sarah et Agatha derrière lui, qui rangeaient leurs affaires le plus lentement que possible en lui jetant des regards furtifs. Shannon retint un profond soupir de mépris. Elle se souvenait d’avoir eu une conversation avec Lucy sur les prétendantes de Louis et son agacement croissant quant à l’attention dont il était l’objet. Elle en avait même était la spectatrice, une fois où, hors de lui, Louis avait perdu patience contre deux filles qui l’admirait sans discrétion. Ces pouvoirs hérités de son ascendance Vélane s’étaient alors insinué dans sa voix, les forçant à rebrousser chemin. Leur force ainsi que l’éclat blessé et horrifié dans son regard avait troublé Shannon et elle pensait que ça avait été ce jour là qu’elle avait changé d’avis sur Louis, voyant plus en lui que le Mousquetaire chahuteur qui attirait tout les regards. Peut-être qu’il y avait plus profond sous cette charmante et agaçante façade. Louis parut remarquer les filles derrière lui, et écourta sa conversation avec leur professeur et remonta la classe à grand pas, son sac sur l’épaule et les yeux rivés sur la porte. Shannon fronça les sourcils en le voyant disparaître dans le couloir, sans lui adresser un regard ni un sourire sarcastique. Sans même un « Milady ».
Oh par Merlin. Mais pourquoi songeait-elle à cela ?
Elle s’ébroua, et voulut sortir elle aussi de la classe, mais la voix de Faucett la coupa dans son élan :
-Shannon ? Vous pouvez venir s’il vous plait ?
Elle se retourna pour voir son professeur assise sur le bureau, une liasse de parchemin à la main. Son regard se posa sur Shannon, grave et compatissant et la jeune fille rentra la tête dans les épaules, anticipant la suite.
-Je sais que tout le monde doit te le demander, et que tu dois en avoir assez, entonna-t-elle, confirmant les craintes de Shannon. Mais je ne peux m’empêcher de te demander si ça va.
Oui, se dit Shannon en repoussant les vagues de douleur qui tentaient de l’assaillir.
Oui, plus qu’assez. Elle déglutit pour faire passer le bouchon qui venait de se former dans sa gorge et s’efforça de sourire.
-Ça ira, professeur. Ne vous en faites pas.
-Evidemment qu’on s’en fait, enfin Shannon, répliqua Faucett, avec néanmoins une certaine douceur. Personne dans cette école ne songe que cela puisse aller pour vous.
-Je vais bien, répéta Shannon avec plus de fermeté.
Elle n’avait aucune envie de discuter de ça, avec sa professeur encore moins qu’avec ses camarade. Pas une fois depuis qu’elle était revenue à Poudlard elle n’avait évoqué Zephan de son plein gré. Peut-être parce qu’elle savait que si elle le faisait, elle craquerait et qu’elle en avait assez de pleurer. Faucett soupira profondément :
-Ne te renferme pas, Shannon. Ce renfermer, ce sera le meilleur moment d’un jour craquer, plus tard. A un moment où tu ne le souhaiteras pas, inattendu. Ce ne sera pas le moment, mais tu craqueras, et de façon violente. Mieux vaut choisir ce moment et le contrôler plutôt que de le subir, non ?
-Et alors ? Je devrais faire quoi, vous dire que je passe les pires moments de ma vie et me mettre à pleurer, c’est ça ?
Shannon se mordit l’intérieur de la joue après avoir prononcé ses mots, d’autant que, par automatisme, les larmes lui montèrent aux yeux. Peut-être qu’en réalité, elle avait besoin de sortir ces mots et de se mettre à pleurer. Elle ignorait ce qu’il l’avait poussé à être à la fois si sèche et si sincère. Peut-être était-ce parce qu’elle parlait à Miranda Faucett, que sa compassion n’était pas feinte et qu’elle était l’une des rares adultes de Poudlard avec laquelle elle s’était sentie en confiance. Elle battit des paupière pour chasser les larmes et détourna le regard. Elle sentit la main de Faucett presser doucement son épaule.
-Non, évidemment que ce n’est pas ce que je te demande. Mais … fais simplement très attention à toi, d’accord ? Je me doute que tu n’as pas envie d’en parler, qui aurait envie ? Mais ne te renferme pas. Laisse-nous t’aider. Tes professeurs sont inquiets, et je suis sûre que tes camarades également. Ne … Ne les laisse pas à l’écart. C’est juste un conseil.
-Je ne mets pas mes amis à l’écart, assura-t-elle d’une voix qui avait perdu tout venin.
Du moins, elle n’en avait pas l’impression. Elle mangeait avec Maeve, travaillait avec Lucy et Adam, se cachait avec Luke. Elle jouait simplement moins aux échecs, parce que Louis avait retrouvé sa vie d’antan. Faucett eut un doux sourire.
-Tu es avec, je veux bien l’admettre, mais tu les maintiens à l’écart de ta douleur. Et c’est malsain. Je ne veux pas te forcer à quoique ce soit, ni t’embêter, je veux juste … t’aider, d’accord ?
Shannon releva les yeux sur son professeur, détaillant son regard, son visage. Evidemment, elle sentait le nom de Zephan flottait entre elles comme un spectre, mais c’était moins douloureux qu’avec les foules d’élèves qui la fixaient avec insistance. Les larmes refluèrent petit à petit et Shannon finit par demander d’une voix qui n’était plus enrouée :
-Dans ces cas là, vous avez des livres à me conseiller ?
***
-C’est moche ce que tu fais.
Catherine Jones leva un regard désespéré sur Louis, la plume suspendue au dessus de son parchemin.
-Tu n’as pas autres choses à faire ? s’agaça-t-elle, un sourcils dressé. Un nouveau mauvais plan, une nouvelle colle ?
-Hey ! Je n’ai pas encore été collé cette année !
-Et bien si tu continues comme ça, je me ferais un plaisir de débloquer ton compteur.
-L’été t’a rendue méchante, Cathy. Ou bien c’est l’insigne ?
Catherine baissa les yeux sur l’insigne de Préfète-en-Cheffe qui brillait sur sa poitrine. Louis vit un sourire effleurer ses lèvres. Ils étaient installés sur l’une des tabes basses de la Salle Commune de Gryffondor, Catherine à travailler, Louis à l’embêter. Trois semaines avaient passées depuis la rentrée, et les devoirs s’étaient accumulés. Mais Louis les avait laissé de coté pour « aider » son ancienne petite-amie. Ils avaient certes arrêtés leur relation au début de l’été dernier, mais avaient décidé de rester malgré tout amis, au plus grand soulagement de Louis. Contrairement à ce que pensait la plupart de ses proches, sa relation avec Catherine était loin d’être une erreur. Elle avait été l’une des rares filles de son entourage avec laquelle il avait réussi à être amis. Elle était intelligente, digne, piquante et quand, à la fin de l’été entre leur cinquième et sixième année, elle l’avait embrassé, Louis ne s’était pas dérobé. Il n’avait jamais été réellement amoureux, mais ça ne l’avait pas empêché de s’épanouir dans cette relation, jusqu’à qu’il soit certain qu’elle n’ait pas d’avenir.
-Préfète-en-Cheffe, se moqua Louis avec un sourire. L’accomplissement de ta vie.
-De ma scolarité, répliqua Catherine en traçant une nouvelle ligne sur son parchemin. L’accomplissement de ma vie sera quand je serais à la place de ton oncle.
-Lequel ? Oncle George ? Tu es sûre que la Farce est Attrape soit ton domaine ?
Pour toute réponse, elle le frappa sèchement sur la tête. Quelques rires se firent entendre et Louis embrassa la Salle du regard. Beaucoup d’yeux étaient tournés vers eux, mais pour le plus grand soulagement de Louis, certains yeux appartenaient à des garçons qui contemplaient Catherine. C’était une fille grande et mince aux cheveux bruns retenus dans un chignon lâche, au nez droit et au sourire avenant. Elle était belle et intelligente : il n’en fallait pas plus pour la gente masculine pour attirer leur convoitise.
-D’ailleurs, s’enquit Catherine, ignorant les regards et les rires. Ton oncle a réussi à faire appliquer la loi d’Amnistie ?
-Oh … Je n’ai pas beaucoup vu oncle Percy pendant les vacances. Tu sais, il est toujours fourré au Ministère et comme Lucy était en Roumanie je n’avais pas franchement de raisons d’aller chez eux … Mais de ce que j’ai lu dans les journaux ça se passe bien.
-Tu détestes les journaux, se rappela Catherine en fronçant les sourcils.
-Oui, mais c’était ma seule source d’information. Avec la famille. Et la famille dit que ça se passe bien.
-En parlant de famille … Ta cousine arrive.
Louis se retourna pour effectivement voir Roxanne dévaler les escaliers – mais du mauvais dortoir. Il poussa un profond soupir avant de se tourner vers Catherine :
-Désolé, le devoir m’appelle.
-Dieu merci, rétorqua Catherine. J’espère que ce sera le plan qui entrainera dans ta première heure de colle.
Louis secoua la tête d’un air désabusé. Roxanne arriva à sa hauteur et tapota son épaule.
-James te réclame.
-Tu ne viens pas ? s’étonna Louis en fronçant les sourcils.
Roxanne fit « non » de la tête, faisant valser sa multitude de tresses autour de son visage. Ses yeux sombres brillaient de fatigue.
-J’ai eu une colle avec Hukles hier soir c’était … (elle bailla à s’en décrocher la mâchoire) fatiguant.
Louis laissa sa cousine aller se coucher, salua Catherine, et monta dans son dortoir un léger sourire aux lèvres. Il aurait voulu se calmer, arrêter de faire le Mousquetaire idiot et enfin devenir sérieux. La vérité, c’était que dès que Scorpius souriait d’un air entendu ou qu’il voyait cette étincelle dans les yeux de James, il craquait. C’était mécanique. Peu de chose le rendait aussi heureux que préparer leurs farces. Ce n’était pas les farces en elle-même qui l’intéressaient réellement, mais plutôt leur préparation, les longues heures passées à comploter, les recherches sur l’endroit, la façon de faire, les tests … C’était cela que préférait Louis, qui étaient selon lui les moments les plus grisants, bien plus que la finalité. Il poussa la porte de leur chambre et découvrir Scorpius et James, allongés sur le lit de ce dernier, penchés l’un vers l’autre :
-Demain on devrait peut-être lâcher des lutins de feu dans la classe du nouveau prof de Potion. On a oublié de le baptiser.
-On pourrait faire un hologramme de Rogue et Campbell qui lui mettent la pression.
-Pas demain les gars, c’est moi qui ait Potion demain.
Le regard de Scorpius et de James se porta sur Louis, surpris. Puis un sourire éclaira le visage de son cousin, ce sourire annonciateur d’embrouille qui lui était caractéristique.
-Excellent, c’est vrai que tu fais encore Potion, toi ! Comment tu le trouves ? Stressé ?
-Sinistre, répondit Louis en s’installant en tailleur sur son lit. Il parle peu, il ne sourit jamais …
-Oui donc un petit stock de lutin de feu, ça devrait le détendre, évalua Scorpius avec un sourire. Excellent. Tu nous aides ?
Ils passèrent une heure à élaborer leur plan avant d’arriver à la question critique de l’heure. Car la classe qu’ils importuneraient était presque aussi importante que le professeur. Scorpius, en tant que préfet, avait accès aux emplois du temps des élèves et il les sortis pour examen.
-On pourrait le faire lundi en troisième heure, proposa Scorpius. On a une heure de trou avant, on aurait le temps de tout préparer.
-Ouais non, j’ai Potion dans l’après-midi, refusa Louis. Aie un peu pitié de moi !
-Mardi après manger ? hasarda alors James. On sautera le repas, ce ne serait pas une première.
-Ah non, c’est les sixièmes années, après, observa Scorpius en pointant leur emploi du temps. Tu veux que Lucy nous étripe ?
Etonnamment, ce n’était pas à Lucy que Louis avait songé en premier, mais à Shannon. Il préférait qu’elle ne soit pas victime de l’une de ses blagues – pas s’il pouvait l’éviter. Sinon il se retrouverait une nouvelle fois avec une trompe en plein visage et il était hors de question qu’il revive pareille humiliation.
-Mercredi matin, dit-t-il alors résolument. Je n’ai pas Potion, les sixièmes années non plus. Les premiers cours, ce sont des premières et troisièmes années donc ce n’est pas dérangeant.
-Lily est en troisième année, rappela James.
-Oui mais là c’est les Serpentards et les Poufsouffle, remarqua Scorpius. Ça marche pour mercredi.
Ceci étant décidé, Scorpius descendit pour faire sa ronde, et James se plongea dans un magazine de Quidditch. Dans l’équipe de Gryffondor, personne n’était parti et il n’avait souhaité remplacé personne. Il n’avait donc pas eu à faire d’essais, mais il avait été assisté avec Jina à ceux de Lucy, qui devait retrouver un Poursuiveur. Elle avait recrutée une petite deuxième année, Théa Harper, jeune et fragile certes pour l’instant, mais Lucy avait l’air de la trouver prometteuse. De son propre aveu, elle ne jouerait pas la Coupe cette année : ce serait une année de transition pour former Théa, et un autre garçon de troisième année qu’elle avait repéré pour remplacer un jour Eléonore, avant de songer à nouveau à gagner. Seuls les essais de Poufsouffle n’avaient pas eu lieux, car Stephen MacGreggor peinait à trouver un Attrapeur digne de ce nom. Louis se fit vaguement la réflexion que le préfet de Poufsouffle formerait un beau couple avec Catherine quand la voix de James fendit l’air :
-Tu joues seul, maintenant ?
Louis, qui s’était allongé sur son lit les mains nouées derrière la nuque, se redressa vivement. James n’avait pas levé les yeux de son magasine, mais désigna d’un coup de menton sa table de chevet. Louis baissa le regard pour voir son échiquier à la partie entamée.
-Ah. Euh. Pas vraiment non.
-Avec qui alors ?
Louis lui jeta un regard torve et un sourire entendu retroussa les lèvres de James. Son cousin attendit la pique, la petite remarque mordante de James Potter, mais étrangement, elle ne vint pas. Il resta avec son sourire équivoque à feuilleter son magasine, et cela agaça d’autant plus Louis.
-Bon, quoi ? finit-il par lâcher, presque contre sa volonté.
-Rien. Simplement … Puis-je te faire la remarque que … cela fait un moment que la partie n’a pas avancé ?
Louis ravala la réplique qui lui venait spontanément aux lèvres pour contempler l’échiquier. James avait malheureusement raison. Ils n’avaient pas joué le moindre coup depuis le Poudlard Express, où Shannon avait pris son Fou. Mais depuis, il n’avait pas pris le temps d’aller la voir. Elle était très souvent accompagnée : soit de Lucy, soit de ses amies de Poufsouffles … Même quand elle travaillait, souvent Alice Londubat était avec elle. Les rares fois où il l’apercevait était dans les cours d’Etude des Moldus où elle était assise à coté de Lionel Boot – une belle blague au demeurant … Louis avait été surpris de la voir le premier jour, et s’était étonnée de son aisance. Pas en la matière, il savait que Shannon avait des origines moldues. Mais il avait toujours connue une jeune fille renfermée, d’autant plus maintenant. Or, dans ce cours, Shannon prenait la parole, débattait avec Faucett avec autant d’aplomb que lorsqu’elle lui parlait à lui. Il était presque jaloux de leur professeur car il s’était cru le seul à la faire sortir de sa carapace. Il était si profondément plongé dans ses pensées qu’il n’avait pas vu James sortir quelque chose de sa table de nuit pour la lui lancer. Louis reçut le parchemin en pleine figure et foudroya son cousin du regard. La Carte du Maraudeur s’étalait devais ses yeux, tout Poudlard avec tout ses habitants représentés avec une précision étincelante. Louis poussa un grognement sonore. Comprenant le souhait implicite de James, il fouilla la carte à la recherche de Shannon. Il repéra Rose, promue nouvelle préfète de Gryffondor après que Catherine devînt Préfète-en-cheffe, dans le Hall, puis Hukles près des cuisines avant de poser son attention sur la Salle Commune de Poufsouffle.
-Et quoi ? Elle est dans sa Salle Commune.
-Pour l’instant.
-Pour l’instant ?
Louis dévisagea son cousin, perplexe. James eut un sourire énigmatique et noua ses doigts derrière sa nuque avec flegme.
-Hier soir je l’ai vu dans les cuisines. Et avant-hier soir aussi. Et presque tout les soirs de la semaine, à tout bien réfléchir. Je ne pensais pas que Miss Timide était une délinquante.
-Tu … quoi ? (Louis se redressa sur un coude, les paupières plissées). Je rêve tu l’espionnes ?
-Euh … ouais.
Louis dévisagea son cousin, incrédule. Ils avaient toujours utilisé tout les trois la Carte du Maraudeur, mais James avait avec une affinité toute particulière – au point que Louis le soupçonnait de dormir avec. Il savait qu’il lui arrivait de l’examiner avant de dormir mais jamais il n’aurait pensé qu’il remarquerait les déplacements de quelqu’un comme Shannon.
-Mais pourquoi ?
-Hé bien … Parce que j’ai remarqué que la partie n’avançait pas.
Louis mit un moment avant de comprendre ce que son cousin voulait dire et secoua la tête, presque agacé. Il relança la carte à James, qui la prit à son tour en plein visage.
-Hey ! protesta-t-il. Je fais ça pour t’aider, mon vieux.
-M’aider pour quoi ?
-Pour passer de « elle te transforme à moitié en éléphant » à « elle t’embrasse furieusement dans les cuisines ».
Louis sentit ses joues s’enflammer, si fort et si brusquement qu’il craignit un instant que sa peau fondre. La voilà, la petite pique juteuse de James Potter. Il se laissa retomber dans ses draps pour que James ne voit pas la couleur de son visage.
-Ce qu’il ne faut pas entendre …
-Oh je t’en prie, Louis. On se connaît depuis la naissance. Je sais reconnaître quand une fille te plait : tu la taquines, tu la fais sortir de ses gongs, tu la harcèles jusqu’à la rendre folle – d’amour ou de haine, ça dépend de sa réaction … Et puis dès que ça va mal, tu arrives comme le sauveur, déjà parce que tu es quelqu’un de naturellement adorable, mais surtout parce que tu ferais n’importe quoi pour les personnes que tu aimes. C’est comme ça que tu agissais avec Lizzie Dubois en deuxième année. Tu l’as rendue folle la moitié de l’année, et le jour où elle a perdu son premier match, tu as été le premier à lui tendre un mouchoir.
La flambée s’étendit à ses oreilles, les chauffant à blanc. Lizzie Dubois était camarade de leur année, Poursuiveuse de l’Equipe de Quidditch, et la seule fille qui avait réellement trouvé grâce à son cœur quand il était en deuxième année. Egalement l’une des seules filles à l’avoir éconduit, sans aucune délicatesse, quand il lui avait demandé si elle voulait sortir avec lui. Après ça, il n’avait plus rien tenté ni accepté jusque Catherine.
-J’avais treize ans …
-Et ta technique n’a absolument pas évolué depuis. Simplement, essaie d’accentuer le côté « sauveur », là. Elle en a besoin, après ce qui s’est passé l’année dernière.
Louis sentit son rythme cardiaque ralentir et le sang refluer de son visage à la mention de « l’année dernière ». Il ne se passait pas un jour sans y penser, pour chaque élève de Poudlard qui passaient devant le mur dans le Hall et qui voyait le visage souriant de Zephan Finnigan. Le Farfadet … C’était Louis qui l’avait surnommé ainsi, à cause de ses origines irlandaises et de son espièglerie. Il ne l’avait jamais dit, se contentant de le railler, mais il avait été le seul gamin qu’il avait trouvé à leur hauteur pour prendre leur relève. Mais Zephan était mort avant qu’ils puissent faire de lui leur héritier.
-J’ai été déposé des fleurs, d’ailleurs, poursuivit James, dont les pensées devaient être également occupées par Zephan. En dessous de sa photo. Mimi est jalouse qu’il ait plus d’hommage qu’elle.
-On est vraiment obligé de parler de ça ?
James releva enfin ses yeux bruns sur lui et il y lut tout son chagrin et son embarras, derrière le flegme de façade. Chacun, à sa manière, se sentait coupable de la mort de Zephan.
-Ouais, non, t’as raison. Revenons à
Milady.
Louis sentit un grondement sourd lui monter à la gorge. C’était
lui qui l’appelait comme ça. Il s’efforça de réprimer sa contrariété. Il savait que James faisait exprès de reprendre son surnom pour l’agacer et attiser sa jalousie. Et il devait admettre qu’il y avait jalousie.
Que fallait-il en conclure ?
Louis resta un instant silencieux. Avant que toute cette affaire commence, il s’était réellement demandé quels étaient ses sentiments concernant Shannon. Dès leurs premiers échanges, elle l’avait intrigué. Elle n’avait pas la beauté classique de beaucoup de fille : elle était trop maigre, son nez trop retroussé, et ses yeux trop grands. Pourtant, elle dégageait irrémédiablement quelque chose. On sentait la magie crépiter autour d’elle, comme si une étincelle pouvait la faire se manifester. Son regard était certes trop grand, mais il était profond, et respirait l’intelligence et le calme. Il était délicieusement complexe, difficile à interpréter. Et comme en démontrait sa passion pour les échecs, Louis aimait tout ce qui était complexe. Il ne s’était pas tellement interrogé sur ce qu’il ressentait, jusqu’à qu’il se rende compte, ce fameux soir, qu’elle avait été enlevé avec d’autres élèves. Il se souvenait encore de l’angoisse qu’il avait ressenti à l’idée qu’il ne pourrait jamais plus la revoir, et de la façon dont son cœur s’était arrêté quand, dans la Chambre des Secrets, sa cousine Laureen avait mis le feu au bûcher auquel elle était attachée. Il avait senti le cri de désespoir lui monter aux lèvres, rauque et intense, bloqué par un bouchon d’impuissance. Puis un seconde plus tard, Shannon était sortie des flammes, et avait sauté pour leur échapper. Louis l’avait réceptionné, et avait constaté qu’elle était miraculeusement indemne. Il avait tellement été soulagé et stupéfait de la voir ainsi traversé les flammes qu’il avait oublié tout le reste. Une seule pensée avait alors empli son esprit.
Cette fille est décidemment extraordinaire.
Il était certain que c’était à cet instant, alors qu’il la tenait vivante et chancelante dans ses bras, que ces sentiments avaient vacillés, passant de la simple intrigue à quelque chose de plus profond. De l’amour ? Avant qu’il n’ait eu le temps de s’interroger là-dessus, le petit frère de Shannon était mort, le coupant ainsi net dans son élan. Le choc de la mort de Zephan avait été douloureux pour lui, et il avait été trop occupé à se reconstruire et à aider tout ceux qui souffraient – Roxanne, pour qui Zephan avait eu le béguin, ou encore Rose et Albus, ses amis de Gryffondor – pour s’interroger sur ses sentiments. Et il repoussait le moment où il examinerait la question. Peut-être était-ce pour cela qu’il n’avait pas pris la peine de voir Shannon durant le mois écoulé. La voir dans le train avait ravivé cette question, et peut-être n’avait-il pas envie d’y répondre dans l’immédiat. Pourtant, il y avait eu les échecs. Sans savoir pourquoi, ça lui avait semblé naturel d’aller voir Shannon à l’infirmerie avec un échiquier moldu. Elle avait d’abord été réticente, avant de se mettre à jouer et la voir avancer ce petit pion avait été pour Louis la plus grande des victoires. Mais la fragilité visible de la jeune fille l’avait forcé de mettre ses sentiments sur pause.
-Trop silencieux pour être net, commenta James avec un sourire sarcastique. Allez, balance. Je connais ça, je faisais la même. Donc … Elle te plait ?
-Je refuse de répondre à cette question.
-Mais pourquoi ? Je suis ton meilleur cousin !
-Oui, c’est bien pour ça que si je laisse échapper la moindre miette d’information tu ne vas pas me lâcher !
-Donc il y a information ? se réjouit inutilement James.
Louis poussa un grognement, le visage d’un rouge soutenu. Il savait pourtant que c’était de bonne guerre. Six années durant il l’avait tanné sur sa relation avec Jina Kane, relation sulfureuse d’amour-haine qui s’était finie comme Louis l’avait deviné. James avait fini par ne plus rien dire pour que son cousin le laisse en paix, mais c’était mal connaître la ténacité de Louis. James devait se faire un plaisir de lui rendre la monnaie de sa pièce.
-OK, ne dis rien, finit par céder James devant le mutisme de Louis. Mais de ce fait, je suppose que tu n’en n’es rien à faire qu’elle soit à nouveau dans la cuisine ?
Louis s’efforça de ne rien laisser paraître et pourtant, il sentit son cœur s’emballer.
Maudit traitre, râla-t-il intérieurement. Il consulta sa montre et constata qu’il était plus de minuit. Louis jeta un regard courroucé à James, qui le gratifiait d’un sourire absolument agaçant. Le pire, c’était qu’il était tenté. Beaucoup trop tenté. Son cousin dut parfaitement interpréter ses sentiments sur son visage, car il éclata de rire et lui jeta la Carte.
-Allez, bon courage !
-T’es une plaie, marmonna Louis en empochant derechef la Carte, conscient de s’être complétement découvert.
-Tu me remercieras plus tard. Hep hep hep ! (Louis, qui venait de se lever pour partir, se retourna sur son cousin). Tu as oublié les échecs !
Louis hésita, puis finit par emporter son plateau et ses pièces avec un soupir. Il ne pensait pas que Shannon soit dans la cuisine par pure volonté, sans doute les échecs n’étaient pas la plus mauvaise des idées. Sous le regard entendu et insupportable de James, Louis sortit de son dortoir, avec la pensée qu’il venait définitivement de se griller aux yeux de son cousin – et c’était la pire nouvelle de ce début d’année.