Les enfants ensorcelés [David Eliot]

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Fayline

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Les enfants ensorcelés [David Eliot]

Message par Fayline »

Bonjour ! Je suis Fayline, qui sort de sa bulle entre une lecture des Dames du Lac, et l'écriture d'une histoire fictive que j'essayerai peut-être de publier dans un futur proche (ou lointain, tous dépends du temps que je mets à écrire), même si je suis certaine que je risque pas de réussir (optimisme power, c'est tout moi ça !).

J'ai eu l'idée de partager une fanfiction que je compte reprendre, après avoir été grandement occupée dans ma vie par mes révisions pour le Bac. Je préfère prévenir, je ne suis pas une professionnelle ! Il y à sûrement de nombreuses fautes, et l'histoire risque de ne pas plaire à cause du fait qu'elle n'est pas très ''nette".

Mais néanmoins, je compte reprendre cette fanfiction, car mieux vaut terminer ce que l'on commence (comme le dit mon père !). Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture, et tiens à ajouter que je ne possède pas la série David Eliot, cette dernière appartenant à Antony Horowitz.


Chapitre 1
Fuir le passé

Une jeune pré-adolescente continuait à passer discrètement entre les individus empressés par l’écoulement du temps, sans même s’attarder sur les curieuses précautions de cette jeune enfant à porter le costume de l’anonymat. Cette dernière prenait une attention particulière dans la banalité de sa tenue vestimentaire, au point qu’on se demandait réellement si cela ne la rendais pas justement plus… surnaturelle, non-conforme à cette foule de John Doe aux caractéristiques ordinaires, et de Jane Doe tout aussi conventionnellement acceptables.

Pourtant, Marie Smith semblait à première très commune, comme demoiselle se rapprochant de la maturité : cheveux blonds cendrés presque châtains, yeux noisette, corpulence moyenne, musculature presque inexistante pour ses jeunes années, ni physiquement exceptionnelle, ni horriblement difforme. Comment lui dire devant-elle, que même son identité officielle, qui devait certainement demeuré dans un des centaines actes de naissances britanniques, paraissait aussi récurrente qu’une douce pluie, en plein environnement marécageux !

Elle semblait aussi normale, inintéressante, que mystérieuse et secrètement rayonnante. Chaleureuse intérieurement, rien que par sa simple présence, ici, dans cet acheminement infini d’inconnus, d’esprits uniquement passagers, dont certains qui l’observaient avec cette sensation inexplicable de l’avoir déjà croisée quelque part…

Ou alors était-ce cette oppression particulière que l’on ressentait en croisant sa démarche intimidée et angoissée de proie traquée ? De criminelle pourchassée ? De fugitive coupable ?

Après tous, le pêché était éventuellement à tous les stades de l’existence. Lorsqu’on avait irréparablement incruster la chronologie de sa personne, il était plus qu’impossible de revenir en arrière. Même en cette jeunesse enviée, jalousée, censée être prometteuse et pleine des meilleures espérances pour l’avenir. Contrairement aux attentes de cette vie immature, où tout était apparemment possible avec la solidité de la volonté, l’audace de l’inconscience, l’impensable vigueur. Et Marie représentait cette flammèche trop tôt étouffée, dans la fleur de l’âge.

Cette enfant en chemin vers la majorité, elle semblait emplit d’une tristesse abondante, en même temps d’être d’être singulièrement remarquable pour ses pas frénétiques de pantin désarticulé… Certainement était-ce encore une de ces personnalités aussi brillantes que le soleil, ou au contraire, aussi malsaines qu’une nuit sans lune propice aux pires atrocités. Son sac à dos basique, vert d’eau, qu’elle promenait sur ses frêles épaules enroulées de bretelles épaisses, pouvait abrité n’importe quoi qui pourrait confirmé soit son sinistre passé, soit son caractère plus que propre à son âge et à ses activités de rêve aujourd’hui révolues.

Pour cela, Marie Smith semblait vraisemblablement être un esprit anciennement naïf, sachant que l’innocente berceuse enfantine de nos mémoires lointaines ne pouvait durée, et que le royaume des adultes névrosés, destructeurs du pays des merveilles où ils révélaient le véritable sens d’un conte psychologique dont personne n’était maître. Certains disaient que s’était une divinité omnipotente, d’autres que s’était un hasard suicidaire, qui nous régissaient. Et elle qu’en pensait-elle ? Sûrement répondrait-elle, sur un ton humblement blasphématoire, avec la dureté impartiale d’un ange déchu :
‘’- C’est Lucifer. Pour un univers impitoyable, Dieu ne peut vraiment être que Lucifer. ‘’

Ses bottines noires faisaient pâle résonance au milieu de la foule attristée du départ où dépêchée par l’écho de la voix féminine annonçant le trafic des grandes lignes de fer. Ses cheveux attachés en chignon ne laissaient entrevoir sous son chapeau noir de caméléon, qu’une frange blonde, lisse et droite. Des yeux marrons foncés, presque noirs, se dessinaient aux limites de cette longue bande de mèches symétriques. Tellement longues qu’elles chatouillaient ses sourcils sombres. Son teint légèrement pâle et laiteux, laissait voir un enfermement récent, ou du moins, une isolation du monde pendant un long moment, tandis que sa démarche hésitante et timide de cambrioleuse indécise la précipitait à mal. Elle cherchait sa place d’un regard perdu, indifférent à rien, éclairé par le flambeau dément de la paranoïa naissante. Mais rien ne lui montrait où elle devait normalement monter, où elle avait à s’installer.

Le monde était comme cette gare, un cycle sans fin, mécanique, sans intention réelle, où s’attarder n’était pas permis. On risquerai sinon d’échouer à suivre le cours impatient des heures et des minutes. Mademoiselle Smith, comme on la surnommait souvent en ces temps fameux et triomphants, était seule dans cette épreuve qu’étais la nouvelle année, l’arrivée dans une nouvelle institution dans laquelle ses parents l’y avait envoyée, juste pour ne plus la voir. Juste pour se débarrasser d’une étoile filante qui n’avait eu qu’un fragment temporaire de futur, et qui était passée brièvement au milieu de tant d’autres.

Son père adoptif, appelons-le Monsieur Smith, lui avait bien signifier qu’elle n’avait dorénavant plus le choix que de fuir l’antre du Purgatoire, où les chérubins sans plume n’avaient pas leurs place. C’est-à-dire, sa maison, son berceau, où elle avait pousser ses premiers cris en compagnie d’une sage-femme ferme et autoritaire.

Sa mère adoptive, appelons-là Madame Smith, avait bien montrée ses représailles lorsqu’elle s’apprêtait à partir. Jamais elle ne lui avait adressée un sourire, depuis ce moment fatidique, toujours elle lui avait bien montrer qu’elle ne la considérais plus, sinon honteusement, comme la chair de sa chair, après tant d’eau fraîche et d’amour.

Tous deux, comme sa fratrie d’accueil, savaient, que de toute manière, ce pensionnat où elle allait correspondait à sa destination finale, à sa dernière lueur d’espoir pour tout recommencer à zéro, pour redevenir une citoyenne ordinaire et respectable. Mais n’était-ce en même temps, pas le meilleur moyen pour qu’elle tombe dans ce gouffre sans fond, dans cette étendue insondable qu’étais la mer de l’oubli ? Le croisement des chemins mèneraient dorénavant soit à un sentier acceptable, soit à une descente encore plus sarcastique dans le Pandemonium humain. Elle le savait, elle le craignait, mais elle était ironiquement prête…. Prête à mourir et à renaître… Ou à mourir pour de bon…

Marie Smith dirigeait donc son regard ça et là, cherchant en vain le compartiment qui l’emmènerait vers cette mystérieuse académie privée, dont elle n’avait jamais entendu parler, dont même pas les derniers contacts de sa famille n’avaient écouter ne serait-ce que le nom. Son père lui-même, qui travaillait dans l’éducation nationale, avec la vigueur d’un fanatique et la souplesse d’un père fouettard, n’en avait jamais eu vent. Alors qu’il était véritable encyclopédie d’établissements scolaires britanniques, connaissant des plus prestigieuses comme Beton et l’Université Royale de Londres, jusqu’aux plus insignifiantes comme l’école maternelle d’une commune rurale que nul voyageur ne prendrait compte.

D’ailleurs, fait étrange, cette académie, censée être localisée dans le Norfolk, sur une île, ne correspondait sérieusement pas aux cartes géographiques actuelles, qui montraient pertinemment qu’il n’y avait aucune parcelle de terre au large de cette contrée maritime : et encore moins habitée, d’ailleurs. Cela fit largement déprimer son père, qui pensait aussi sincèrement que sa croyance au Tout-Puissant et aux dimanches sacrés, qu’il connaissait tous au sujet des écoles de toutes sortes. Marie, quand à elle, n’en avait jamais entendue parler, comme de Beton d’ailleurs. Et, à moins que son retour mitigé dans le cours de la civilisation n’ai altéré que ses connaissances,

Marie aussi se jetait dans l’inconnu. Mais cela n’avait pas empêcher ses parents de l’éliminer symboliquement du nœud familial, en la bousculant dans ce fleuve obscurcis ou, au contraire, amnésique, dans lequel il ne pouvait que se passer que les pires extrêmes.

Une certaine ‘’Grange’’, une certaine ‘’Groosham Grange’’. Voilà le nom de cet établissement où elle allait. Voilà son avenir, désormais.

Enfin, elle repéra son train, sur le quai C, où le collège qui la scolariserait lui avait réserver une place. Un train en ferraille, triste, comme l’était cette ville sans nom où elle habitait. Un carcasse taguée, rouillée, mais étrangement toujours fonctionnelle, sortie des vieux rouages de la transition post-moderne, avec apparemment, un deuxième élève, selon le peu d’informations que lui avait donner son père, après avoir téléphoner à la direction (ou du moins, à son assistance, car ce fut le principal adjoint qui répondit à la place du véritable principal). Donc, visiblement, elle ne sera infortunément pas seule.

A cette simple perspective, elle mordilla nerveusement ses lèvres, faisant mouvoir ses joues, fronçant cils et front d’inconvenance. Sa conscience, son cerveau, sa dignité : tous se mit à s’affairer dans sa tête, même si elle ne savait pas pour quelle raison : Parce que s’était la première personne de son âge qu’elle allait rencontrer après trois années ? Où parce que son visage trop familier risquerais de la brisée encore plus, de la trahir dans son infamie ? Un garçon ou une fille, un autre, comme elle, mais avec certainement avec beaucoup moins de préoccupations qu’elle. Beaucoup moins de soucis qu’ont les étincelles damnées, les centres de rancœur.

Elle commença à s’avancer vers les escaliers en barres de ferraille, vers la locomotive dont la fumée brouillonne et épaisse s’échappait de la tête de locomotive, située au fond. Sûrement parce que le véhicule de transport se remettait de son dernier marathon entre les contrée anglaises. Soudainement, alors qu’elle s’apprêtait à mettre un pied sur l’escalier, une main la retint fermement par son bras, la tirant également en arrière, au risque de la faire tombée. En un hurlement de surprise et d’effroi, comme si elle avait toujours craint ce genre de remontrances, elle fit descendre son sac de son épaule d’un geste rapide, et le rattrapa avec adresse dans ses mains moites par le stress. Elle pris la bretelle supérieure de ce dernier, et s’apprêta à l’utiliser comme une arme si possible. Efficace ? Certainement pas, mais s’était la seule chose qu’elle pouvait utiliser sans soucis, avec la technique ninja de la fuite dans le moyen de locomotion qu’elle allait emprunter. Alias, la technique du lièvre poursuivi.

Cependant, lorsqu’elle se retourna, elle fut pris d’un malaise terrible lorsqu’elle se rendit compte de sa bêtise. Ce n’étais pas un adulte, ni un enfant, mais plus un adolescent. Et il n’avait pas l’air néfaste dans son regards, même pas malveillant dans la douceur de ses traits, tellement d’une sérénité angélique, qu’il faisait fondre de satisfaction une Marie Smith rassurée de ne pas avoir affaire aux cohues du châtiment. Devant elle se tenait un jeune garçon déboussolé par son comportement brusque. Il avait au moins une dizaine d’années et une de plus, comme elle.
S’était une apparition aux cheveux noirs crépus, à la peau noire, aux yeux safran d’une rareté sidérante, aux pommettes rondes. Si plein de ce dynamisme et de tempérance, rien qu’à le regarder, tellement rempli d’optimisme et d’un caractère réceptif au moindre rebondissement, qu’il explosa d’un sourire gras et espiègle, lorsqu’il vit la mine comique de sa compagne semi-effrayée, semi-confuse de sa propre impression :

‘’- Ho ! Excuse-moi ! Je t'ai fait peur ? Il faut dire que, chez moi, je suis tellement maladroit lorsque j’accoste les invités, qu’on me surnomme ‘’le revenant’’. Plutôt curieux comme surnom, non ? ‘’ S’excusa-t-il avec un rictus enjoué, tout en veillant à bien disperser le mal-être environnant en saupoudrant le tous d’une bonne plaisanterie pas très amusante. Celle-ci, d’ailleurs, fit tous le contraire de ce qu’il attendait ; il ne fit que gêner encore plus Marie, qui désormais, se demandait bien pourquoi ce jeune adolescent lui adressait sans raison la parole après un mouvement aussi peu courtois, pas très approprié à une personne qu’on ne connaissait pas !

Immédiatement, lorsqu’elle ressentit ce sentiment de bizarrerie, elle ne bougea pas tout de suite, bien qu’elle craignait directement que trop d’exposition à son visage ne fasse en sorte qu’il la reconnaisse telle qu’elle étais : c’est-à-dire, une très mauvaise fréquentation. Ses mains se recroquevillèrent sur son sac, tandis qu’elle se mit à battre du sol dallé avec le pieds, en bordure du quai. La main était toujours sur son bras, et, remarquant que cela la dérangeait hautement, le jeune homme remarqua sa bêtise, pour la retirée aussi vite que possible dans l’espoir d’apaiser son interlocutrice. Heureusement, celle-ci avait pas tout de suite penser à s’engouffrer dans le train, tellement elle était étonnée qu’on s’abstienne pas de lui adresser quelques mots. En même temps, sa mémoire devait flancher, pour ne pas se souvenir d’une telle figure défavorable…

‘’- Bon, sérieusement. Je suis désolé. En fait, je me sens tellement seul ces derniers temps, avec pour seule compagnie mon ombre, que le simple fait de savoir que je serais pas seul dans cette… école… Hé bien, me fait perdre toute ma politesse et mes moyens…. Encore pardon si je t’est fait peur… ‘’

Il semblait réellement culpabiliser, en dépit de son enthousiasme et de son corps débordant d’activité, avec ses poings énergiquement refermés, son corps frémissant d’une impatience illogique qui contrastait avec l’aspect fragile et à l’affût de Marie. L’adolescent noir, cependant, contrairement aux autres, lui semblait particulièrement charismatique et extraverti, voir même candide, pas forcément conscient de certaines choses : soit pour deux raisons.

Peut-être parce qu’il était d’une inconscience assez spéciale, ou soit parce qu’il n’avait toujours pas reconnu la vraie Marie, celle qui se cache dans l’ombre, celle qui à tellement fait parler d’elle… Comment pouvait-il ignoré, alors que juste à son visage, même sous un chapeau noir de touriste, se trouvait des traits faciaux, un aspect, très reconnaissable… Peut-être que, enfin, quelqu’un ne la connaissait pas ? Non, s’était décidément trop beau ! Beaucoup trop magnifique pour être sur cette Terre trop petite !

‘’- Dis-moi ? Juste pour vérifier que je ne trompe pas ; est-ce que tu va à Groosham Grange ? Je veux dire… Tu est seule, avec un sac à dos, certes, mais tu monte dans le même train que moi. On fait presque la même taille, et on semble avoir la même tranche d’âge. On m’a d’ailleurs dit que ma camarade de voyage sera une fille de première année. Et surtout, tu ne semble pas tranquille, vu tes réactions. Rentrée des classes, je devine ? ‘’

Il parlait tellement vite, il avait une voix si claire, si empressante, si entraînante, qu’elle était à la fois fascinée par les consonances joyeuses de celle-ci, la nonchalance et l’aisance sociale qui s’en dégageait, tout en soulignant une certaine peur du rejet. Sur ce point, il ressemblait quelque peu à Marie, mais rien de plus. Ils étaient tous les deux fortement différents, surtout par leurs passé. Essentiellement par leurs passé.

Et ainsi, pour plus de sécurité, mieux valait qu’elle reste loin d’un esprit aussi bon et encourageant que lui, au risque de le souillé à son tour. Elle hocha affirmativement la tête à sa question, mais après, ce fut tout. Elle se rua à l’intérieur du train dès qu’elle eut terminer, et, trébucha entre les deux portières avec la pire bêtise au monde.

Son pieds venait de se faire fauché par l’une des marches, et elle s’était étalée sur le sol de la cabine d’accès, devant les yeux surpris d’une femme en bonnet bleu, et aux bagages volumineux, qui attendait son tour pour monter, derrière le jeune adolescent noir. Les deux regardèrent avec gêne, puis se regardèrent avec confusion, comme si ils ne comprenaient pas l’angoisse extrême de la jeune fille, et la femme fut prise d’un rictus amusé, tandis que le jeune nouvel élève la contemplait avec compassion, comme si il partageait sa douleur, les yeux tournés vers elle. Mais elle se releva tellement vite, qu’il n’eut même pas le temps de lui demander si ça allait, en dépit de la douleur au genou qu’elle s’était à peine érafler, et, rougissant de sa bêtise, n’osant même pas regarder les spectateurs de ce numéro de cirque, elle ouvrit hâtivement la porte. Son empressement la fit perdre encore plus ses moyens, et elle rata de plusieurs fois la poignée. Le jeune homme noir remarqua bien qu’elle avait besoin d’aide, et se demandant si il devait intervenir au début, il ne réussit pas à se décider vraiment à en juger par l’état psychologique de la jeune fille pas très communicative. Cette dernière réussit néanmoins à ouvrir la porte du compartiment, et s’y engouffra, son sac à dos à la main.

L’adolescent, après avoir fixer avec questionnement se drôle de spectacle, se mit à se poser des questions sur l’état de son interlocutrice, au point d’en déduire qu’elle était potentiellement muette. Mais il n’en était pas sûr, ne l’ayant pas entendu parler, mais dans un état émotionnel puissant. Il se demanda si elle était agoraphobe, mais préféra ne pas approfondir ses interlocutions d’avantage, se disant que cela n ‘était pas du tout adéquat à un bon comportement de trop s’intéresser à une personne qui était juste extrêmement timide, si cela se trouvait.

Alors, préférant oublier cette rencontre curieuse, il repris son masque de clown heureux, sécha ses doutes et ses suspicions sur elle, lui… Et alors, préférant se montrer aussi rayonnant que la clarté d’un astre bienfaiteur, il oublia la personne qui lui pesait, qui s’avançait vers lui dans les ténèbres des limbes. Il oublia les pleurs de ses parents, les reproches, les atrocités des dieux, les sentences injustes.

Et alors, se permettant plus de générosité qu’il n’était permis, il proposa son aide à la dame au bonnet bleu, de l’aider avec un de ses bagages, comme le ferait un ange gardien à la retraite, qui s’occupait en quelques vertueuses actions pour accentuer le confort de son prochain.

‘’ - Laissez-moi vous aider Madame… ‘’ Dit-il gentillement, en commençant à prendre les bagages de cette femme inconnue pour les soulevés, un dans chaque mains, même si il se rendit compte juste après que ceux-ci semblaient avoir été remplis de briques de bétons exprès pour le mettre à l’épreuve. Qu’est-ce qu’ils étaient lourds ! Mais, dissimulant au mieux ses propres ennuis, il décida de reprendre son visage agréable, et de hisser cela vers le train.

Cette dernière, qui semblait vieille et maladive, remercia avec gratitude cette bonne âme de la soutenir dans sa retraite. Même si il n’avait pas attendu de réponse de sa part ! Souvent, Thomas Brown agissait ainsi. Il n’attendait aucun avis extérieur pour se montrer le plus généreux et empathique possible, surtout quand il s’agissait d’avoir pour unique récompense une bonne impression… Et surtout l’oublier à lui, ne serait-ce qu’une petite seconde, durant l’intervalle d’une respiration lourde et presque agonisante, de cheval se rendant à l’abattoir. Nul n’était parfait, et le condamné à mort n’oubliait jamais sa peine, même dans le divertissement, même dans la repentance.

Mais avait-il remarquer l’ombre ? Et elle, cette femme âgée ? Remarquait-t-elle l’anomalie dans celle-ci ? Avait-il remarquer cette silhouette solitaire qui semblait le suivre partout où il allait ? Où qu’il soit ? Même jusqu’au bout du monde ? Avait-elle même fait attention aux yeux curieusement hypnotisant de ce jeune homme ? Les Oubliés étaient tellement difficiles à combler, même pour les séraphins qui s’apprêtaient à passer du côté du Diable.

Il s’appelait Thomas, on le surnommait Tom souvent. Il était né pas loin de la ville natale de Marie, pour prendre le même train qu’elle. Né dans une petite maison ensoleillée par une famille aux allures de poupée, où le temps était aussi variable qu’en Angleterre, nul n’aurait jamais imaginé que sa vie puisse être, derrière les belles démonstrations que la femme en bonnet bleu voyait, aussi malsaine et dérangeante qu’un crime de minuit. L'illusion marchait avec toutes personnes qu'il rencontrait, pour qu'il soit ensuite oublié le lendemain, lorsqu'ils prenaient leurs café. 

Il fallait le dire, le Norfolk était aussi trompeur que les apparences de ces jeunes gens.
Nenya

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Re: Les enfants ensorcelés [David Eliot]

Message par Nenya »

Purée c'est trop bien écrit :shock: :shock:
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