Ombres et Poussières [Harry Potter]

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par annabethfan »

Perripuce a écrit : lun. 08 mars, 2021 6:08 pm BONJOUR TOUT LE MONDE !

Comment vous allez bien? Moi ça va, il fait beau, le soleil brille, mon chat ronronne et le concours arrive (hein?)

Et surtout LILLE POURSUIT LA COURSE EN TETE DE L1 franchement pour peu je me mettrais à croire au titre ! Et en biathlon je salue chaleureusement la première victoire en carrière de Simon Desthieux, qui est un biathlète que j'apprécie fort et qui aurait mérité maintes victoires sans cette petite balle de trop qu'il avait à chaque fois ... Bravo Simon, quel sportif ! (Et il s'appelle Simon. Non, ça n'a aucune incidence sur mon jugement).
Oh et Bravo également à mon homonyme Perrine Lafond qui a récupéré le seul titre qui lui manquait. (L'équipe a titré "tu es une championne Perrine !". Est-ce que je l'ai pris pour moi? Carrément).

Merci à Anna', Coch et Chloé pour leurs coms (Et Cazo pour un chapitre plus ancien) ça fait toujours incroyablement plaisir <3 Maintenant place au chapitre, bonne lecture !
ON SERA LA JUSQU'AU BOUT!

***


Il n'est pas toujours nécessaire de tourner la page. Il faut juste de temps en temps changer de livre.

- Amor Abbassi
***


Chapitre 11 : Tourner la page.

-A ton tour de brûler ?

Remus Lupin semblait ulcéré. Merci Remus, rejoins-nous dans le club de "protégeons Vic contre le monde extérieur"Nous étions assis dans le salon des jumeaux Weasley pendant que le reste de la troupe – Simon y compris, j'y avais veillé – était dans la boutique à aider les garçons pour ranger la réserve. Nous y avions mis un désordre sans nom après avoir fait une nouvelle partie de « cache-cache ». J'avais profité de la déserte de l'étage pour raconter l'événement à mon ancien professeur. Pendant les récits, j'avais senti mes mains trembler, exactement comme lorsque j'avais retrouvé les mots de sang sur les murs de mon église.

-On a dû oublietter notre épicière et quelques voisins qui avait vu l'incendie, ajoutai-je d'une voix morte. On pense que c'était une illusion pour attirer notre attention ...

-Sans doute ... Etonnant qu'ils ne l'aient pas vraiment brûlé, normalement les Mangemorts ne rechignent pas à la destruction ...

Mon cœur s'arrêta de battre dans ma poitrine. Les mots et le combat avaient déjà été bien assez éprouvants, alors qu'est-ce que cela aurait été si l'église avait réellement été réduite en cendre ... Ah nan mais je me souviens de mon coup au coeur quand je l'ai cru vraiment c'était affreux...La suite l'avait été tout autant : George s'était chargé de faire partir les Selwyn alors que ma mère et mon grand-père semblaient prête à leur sauter à la gorge, consciente que leur fils était responsable de leur frayeur. J'ignorais encore par quel miracle j'avais pu retenir Miro – enfin, si : Jaga, toujours elle, l'ange de la famille restée isolée sur la côte et qu'il était parti rejoindre. Mais en rentrant, une autre crise s'était engagée : les Selwyn étaient partis, mais Rose avait vraisemblablement empêché Simon de nous suivre. Il n'en avait pas fallu plus pour que la colère qui bouillonnait en lui depuis que je lui avais parlé de Lysandra explose. Damn ce que je payerai cher pour voir la réaction de Simon quand il a pas pu suivre Vic... Dis-moi Perri. Ton prix sera mien ! Rien n'était réglé et tout avait sombré dans le chaos.

Lupin paraissait songeur. Les rides qui creusaient son visage le vieillissait encore plus et des cernes violettes assombrissait ses yeux.

-Mais je suppose que le message était plus important ... Si je ne m'abuse, ce n'est pas la première fois que tu reçois ce message, non ?

-Non ... « A ton tour de brûler » ... Mais c'était en sixième année, ce n'était pas Selwyn, c'était ...

Le nom s'étouffa dans ma gorge et je jetai un regard horrifié à Lupin qui haussa les sourcils face à mon émoi. Mes mains se crispèrent sur mes genoux en un geste compulsif.

-Kamila.

-La fille que tu es allée voir à Cracovie ? se souvint Lupin, surpris. Comment ça ?

J'entrepris alors de lui expliquer la longue affaire de ma sixième année, entre les messages et les allusions au 5 novembre et la responsabilité de Kamila qui avait été jusqu'à menacer de me tuer. Lupin qui croyait avoir tout entendu avec les années scolaires de Harry... Victoria : "Hold my hot chocolate" :lol: Arrivé à ce stade du récit, un sourire étrange frémit sur les lèvres de Lupin. Il se leva pour s'approcher de la petite cuisinière des jumeaux et fit siffler la bouilloire d'un coup de baguette.

-Ah, j'ai entendu parler de cette histoire, oui ...

-Ah ... Dumbledore vous a raconté ?

Les lèvres de Lupin se tordirent et il parut hésiter. Pour se laisser le temps de la réflexion, il prit deux tasses dans lequel il plaça deux sachets de thé. C'est trop con je pense à Julian :lol: Je n'eus pas le temps de lui apprendre qu'en réalité, je détestais ça qu'il reprenait la parole :

-Non. Non, à dire vrai ... Je pense que tu mérites de savoir ... C'est Sirius qui me l'a dit.Mon coeur se serre

J'en fus si déconcertée que je le laissai mettre la tasse fumante entre les mains sans que je ne proteste. Elle est toute simple cette phrase mais je la trouve bien écrite voilà

-Sirius ? Sirius Black, c'est de lui dont vous parlez ?

-C'est une histoire compliquée, soupira Lupin en s'installant à côté de moi dans le fauteuil. Tu dois avoir lu quelque part dans La Gazette que Sirius Black est innocent de tous les crimes dont on l'a accusé depuis quinze ans ?

J'avais effectivement entendu cette rumeur cet été et elle m'avait révoltée autant qu'elle m'avait rendue honteuse. L'ensemble de la communauté sorcière s'était retrouvée confronté à son image de tribunal populaire et arbitraire qui ne pourrait jamais se suppléer à une véritable cour de justice.

Mais en quoi cela avait-il un lien avec Kamila ?

Lupin parut lire ma question sur mon visage marqué d'une expression perplexe car une étincelle de malice brilla dans son regard ambré.

-Et ça t'intéresserait peut-être de savoir de Sirius ... était un animagus ?

-Les sorciers qui peuvent se transformer en animaux ? Comme McGona ... le professeur McGonagall ?

-Inutile de te reprendre, Victoria, je te rappelle que nous ne sommes plus à Poudlard. "Moi-même dans ma jeunesse je l'appelais McGo alors" Mais oui, comme le professeur McGonagall. C'est grâce à cette forme d'animagus qu'il a pu s'échapper d'Azkaban – les Détraqueurs ressentaient moins sa présence et il était assez maigre pour passer à travers les barreaux ... De là, il s'est caché et il a rejoint dès l'année dernière l'Ordre du phénix.

Il fit tourner le thé dans sa tasse, lorgnant le liquide brun d'un regard presque sceptique, comme s'il se répugnait à y tremper les lèvres. Il finit par lever le regard vers moi et me gratifier d'un pauvre sourire.

-Et alors qu'on commençait à parler recrutement, il a tiqué sur ton nom. C'est alors qu'il m'a parlé de ce jour où il est venu à Poudlard pour la troisième épreuve du Tournoi – il était le parrain de Harry, il voulait avoir un œil sur lui ...C'est là où j'ai commencé à avoir les larmes aux yeux pendant ma première lecture

-Il était ... (Je fronçai les sourcils, réfléchis une seconde mais jugeai que je préférais avoir le fin mot de l'histoire). Non, pardon, continuez.

-Toujours est-il qu'il est venu à Poudlard sous sa forme d'animagus. Animagus qui prenait l'apparence ...

-... D'un chien, compris-je alors, soufflée. Ça alors ...

Les lèvres de Lupin s'étendirent en un sourire ému.

-Sirius ... Sirius ne pouvait pas rester immobile face au danger. C'était une véritable tête brûlée. Dumbledore – qui bien sûr, était au courant de tout – lui avait ordonné de rester dans le jardin de Hagrid, mais il a entendu ce qui se passait, qu'une fille menaçait de te tuer ... Evidemment qu'il a tout de suite accouru, c'est bien le genre de Sirius de jouer aux princes sauveurs. (Il posa une main sur mon épaule). Il a dit que tu avais parfaitement réagi, ce soir-là. Beaucoup auraient été trop paralysés pour se libérer, se seraient enfuie une fois cela fait ... Mais toi, tu as fait tout ce qu'il fallait. Il avait hâte de te rencontrer pour de vrai et de te raconter ... Je jure que j'ai littéralement les larmes aux yeux... Comment on peut s'attacher autant à des personnages fictifs mon dieu

La voix de Lupin se brisa et sa main glissa de mon épaule pour se souder de nouveau à la tasse – et je finis par comprendre qu'il avait plus besoin de sa chaleur qu'autre chose. Le récit avait creusé un creux en moi. Le chien qui m'avait sauvé face à Kamila avait toujours été un véritable mystère que j'avais toujours mis sous le compte d'une simple chance. Ce n'était pas le cas. C'était le résultat de la volonté et du courage d'un homme que j'avais toujours méprisé pour son appartenance au cercle de Voldemort ... pour avoir tué treize moldus et effrayé la petite sorcière que j'étais en cinquième année ...

-C'était mon ami, à Poudlard, m'avoua Lupin alors à mi-voix, comme pour justifier sa soudaine faiblesse. Un ami très proche ... Lui, moi, Peter, et James Potter, le père de Harry ... Nous étions inséparables. "Une amitié qui aurait dû être à toute épreuve" comme a dit justement CazoNe t'en veux pas de l'avoir cru coupable, je l'ai cru aussi ... Pendant douze longues années ... jusqu'à qu'il m'apporte la preuve irréfutable que j'avais tort. Peter qu'il était censé avoir tué, n'était pas mort mais se cachait dans la peau d'un rat depuis douze ans. Merlin quel choc ça a été ...

Je le contemplai avec l'impression que le vernis du professeur s'écaillait enfin pour que je puisse apercevoir l'homme. Et la première facette que je découvrais, c'était celle d'un ami en deuil. Si j'avais la foi j'irai chercher des gifs de fille qui pleure

-Comment est-il mort ? m'enquis-je sans pouvoir m'en empêcher, la gorge fermée.

-Au département des Mystères. En voulant sauver Harry ... Bellatrix Lestrange, sa cousine – une gloire personnelle pour elle.Un personnage si intéressant Bellatrix

-Je suis désolée ...

Je l'étais d'autant plus que la peine de Lupin était un douloureux échos de la mienne. Quelque part au fond de moi persistait une Victoria qui portait encore le deuil de Cédric. Mon ancien professeur fit un vague geste de la main.

-Ne le sois pas, ce n'est rien. Ce n'est pas le premier ami que je perds Victoria. *s'écroule et pleure dans un coin*Je ne dis pas qu'on s'habitue à la douleur ... mais on apprend à la gérer. Je voulais juste que tu sois au courant parce que ... Sirius voulait que tu le sois.

-Je vois. Merci.

Les syllabes répandirent un goût de cendre dans ma bouche. Ah toi aussi tu reprends cette expression de goût de cendre dans la bouche ^^ « Merci » ne me semblait pas être le mot le plus adéquat pour la situation présente mais je n'en voyais pas de meilleur. Lupin ne parut pas m'en tenir rigueur et m'adressa un nouveau sourire rassurant avant qu'une expression soucieuse ne vienne assombrir son visage.

-Mais revenons à ce qu'il s'est passé avant-hier ... C'est un véritable avertissement de la part de Nestor Selwyn, Victoria ... Tu penses qu'il a des liens avec Kamila, s'il a utilisé les messages qu'elle n'avait envoyé ?

-Je ne vois pas comment, à part si c'est Kamila qui aurait elle-même donnée l'information ...

L'idée me mettait réellement mal à l'aise. Je ne faisais pas une entière confiance à Kamila – comment faire confiance à une personne qui avait tenté de me tuer ? – mais j'avais été naïvement certaine en revenant de Cracovie qu'elle ne chercherait plus à me nuire personnellement. Et si je m'étais lourdement trompée ?

-Je vais envoyer une lettre à Viktor, décidai-je après quelques secondes. Il a gardé un lien avec elle, ne serait-ce que pour la surveiller ...

-Sois subtile dans ta lettre, voire code-la, je passerai tellement 3h à essayer de coder mes lettres :lol: me conseilla Lupin en hochant la tête. Mais effectivement, il serait bon de vérifier que l'une de nos alliées à l'étranger n'aie pas de lien avec nos ennemis ...

Je passai une main dans mes cheveux, tiraillée. Un autre détail venait de revenir à mon esprit, un détail fugace mais qui ne cessait de me hanter depuis deux jours, presque autant que les lettres rouge sang sur les pierres de mon église.

-Mais il y a autre chose ... Pas simplement Kamila ... La mère de Nestor, Thalia. Quand l'épicière est venue nous annoncer pour l'église ... Pro ... Remus, je vous jure qu'elle a souri. Comme si elle savait.

-Ah, laissa échapper Lupin avec un froncement de sourcil. Ça, c'est plus inquiétant ... La famille Selwyn est considérée comme neutre, malgré sa puissance financière et si Thalia devait faire basculer cela ...

-C'est la cousine de Lucius Malefoy, me souvins-je distraitement. Ça peut jouer ?

-Bien sûr, si elle avait encore des contacts avec Lucius ... Elle ne doit pas être ravie, cette femme : au moment où son cousin est envoyé à Azkaban, son fils se rend coupable d'agression envers un moldus et suit vers les Mangemorts ...

-Son père n'y croie pas. Pour lui, Nestor est simplement en fuite. Il n'a pas rejoint les Mangemorts ...

Lupin réfléchit longuement à la supposition. Sa tasse de thé refroidissait entre ses doigts et je me rendis compte que la mienne avait perdu sa chaleur depuis longtemps. Je n'avais même pas eu la politesse d'y tremper les lèvres.

-Ce serait surprenant, de ce que tu nous as raconté ce garçon semble promis à un avenir de Mangemort, même s'il faut encore qu'il fasse ses preuves, jugea Lupin. Et si tu es presque sûre d'avoir reconnu sa voix ... Partons du principe qu'il a rejoint Voldemort mais qu'il ait encore des contacts avec sa mère : elle aurait parfaitement pu le mettre au courant de cette rencontre avec tes parents. Une occasion idéale pour se rappeler à ton bon souvenir. Au tien ... mais aussi à celui de son père. Les Mangemorts ne sont pas heureux de savoir les Selwyn neutres. La place d'une grande famille de Sang-Pur est derrière Voldemort. En un sens, Julius Selwyn est aussi menacé que tu ne l'es dans ce message. L'un des « ennemis de l'héritier ».

Ma trachée fut compressée par l'angoisse. Voilà qui doublait la pression faite sur ma famille ... puisque mon frère sortait avec l'héritière Selwyn, famille disputée par les deux camps et dont la puissance financière était un enjeu stratégique. Seigneur Alex, tu as parfaitement choisi ta moitié ... C'est pour ça que je préfère rester célibataire ^^ Je posai lentement la tasse sur la table basse. J'avais trop peur que mes mains tremblantes ne la fassent tomber.

-Qu'est-ce que je peux faire ... ?

-Rien de plus que tu ne fais déjà, Victoria, m'assura Lupin avec douceur. Protéger la maison de tes parents, le système d'entraide avec les Bones, c'est déjà très bien. Il faudra que vous redoubliez de prudence – ne sors pas seule et utilise le plus que possible le réseau de cheminée. De notre côté, on va surveiller particulièrement Thalia Selwyn et on te tiendra au courant des évolutions.

Je clignai les yeux, surprise. Ce n'était absolument pas le sens de ma question.

-Remus, je voulais demander ce que je pouvais faire pour l'Ordre. Parce que jusqu'à preuve du contraire, le meilleur moyen pour moi de mettre fin à ce cauchemar pour ma famille, c'est de détruire Voldemort.

Lupin haussa les sourcils en entendant le nom franchir mes lèvres – ou en comprenant réellement ce que je voulais savoir. Il lâcha à son tour sa tasse de thé.

-Les entretiens devraient arriver la semaine prochaine, admit-t-il d'un ton prudent. Ils auront lieu avec des membres de l'Ordre en qui nous avons une immense confiance et qui sauront voir clair en vous ... Mais vous ne serez peut-être pas sur des missions importantes – et tu ne seras certainement pas sur celles qui concernent les Selwyn ...

-Je m'en fiche. Je veux juste ... juste faire quelque chose. N'importe quoi, tout ce que vous jugerez utile. Elle va se taper les missions de surveillance à regarder les feuilles tomber ^^ C'est ce que j'ai fait pour James :lol: Je veux en finir avec ça ... Oh, je sais que ça va sans doute prendre des années, ajoutai-je en remarquant le sourire triste qu'abordait Lupin. Mais ... autant le faire maintenant que j'en ai encore la foi.

-Je comprends parfaitement, assura-t-il avant que son regard ne glisse sur ma tasse de thé froid abandonnée sur la table. Tu ne le bois pas ?

Mes joues s'empourprèrent et je dus avouer du bout des lèvres en réalité, je n'avais jamais le thé. Lupin me considéra quelques secondes avant de me déconcerter en éclatant de rire. Il prit nos deux tasses, toujours secoué par l'hilarité.

-Moi non plus ! Quelque part, la légende raconte que Julian s'est étoufféEt si je vous faisais deux tasses de chocolat chaud, plutôt ? J'ai l'impression que ça nous ira mieux à tous les deux !

***


J'avais répété ma conversation à Simon, puis à mes parents qui avaient été secoués par ces mots que nous avions eu peine à effacer. Et pire que tout, Miro semblait prêt à emménager chez nous pour veiller quotidiennement sur mes parents – et la perspective ne les enchantaient pas. Etonnant tiens :lol: La sécurité, oui, mais pas à n'importe quel prix.

-Je pourrais venir, moi, proposa Melania.

Nous venions de transplaner dans le jardin des Bones – depuis ma maison car à présent même les plus courts trajets étaient effrayants – toutes de capes vêtues. Je devais me rendre au Ministère pour déposer des papiers au Département des Jeux et Sports Magiques et Melania avait décidé de m'accompagner pour pouvoir parler avec son frère qui travaillait au Département de la Coopération Magique Internationale. Comme Octavia, songeai-je en réprimant mon sourire.

-Alex et moi, on pourrait réemménager chez tes parents. Comme ça il y aurait deux sorcières à la maison ...

-Alex ne retournera jamais chez mes parents, contrai-je en gravissant le perron de la belle maison victorienne. Et vous ne vivez même pas ensemble ...

Melania eut l'air embarrassé. Depuis la rencontre qui s'était soldée par un semi-échec, elle paraissait s'en vouloir. Après tout, c'était son propre frère jumeau qui menaçait notre famille.

-A dire vrai, on y songe. Il se pourrait même qu'on l'ait décidé ... Avant le mariage ? Ohhhh scandaleux !

-Ah, lâchai-je, à moitié surprise par la nouvelle. Et bien ... félicitations, je suppose.

Les lèvres de Melania se retroussèrent en un sourire heureux, signe que la décision n'était pas simplement dû à la prudence, mais surtout à leur relation qui continuait de s'épanouir. C'était rassurant de voir leur amour résister à tout cela.

J'ouvris la porte arrière qui menait au cellier et Bones et fus surprise d'y voir George, visiblement occupé à compter l'impressionnante collection de bouteille d'hydromel dont certaine prenait la poussière. Melania, qui découvrait cette partie de la maison, ouvrit de grands yeux surpris.

-Wha, ça c'est de la cave ...

Un sourire fit frémir la barbe de George.

-Collection personnelle de mon grand-père. Il aimait les bonnes choses ... En quoi je peux vous aider ?

-On aurait besoin d'utiliser la cheminée pour aller au Ministère, expliquai-je en retirant le chapeau de sorcière que j'avais consenti à passer.

-Ah. Attends ...

George abandonna ses bouteilles pour entrouvrir la porte du cellier et tendre l'oreille. Melania et moi échangeâmes un regard perplexe alors que le père de Simon ouvrait plus grand la porte et passait sa tête dans la cuisine.

-Hum ... Il me semble que la dispute s'est délocalisée à l'étage alors ... La voie est libre jusque la cheminée !

Mes entrailles se contractèrent et j'évitai soigneusement le regard de George. Je savais que Simon ne tiendrait pas longtemps pour demander des comptes à ses parents concernant Lysandra Grims, mais je ne me doutais pas que ça se solderait par des cris. Surtout pas avec Rose dont il était si proche ...

-On est désolée de vous déranger, s'excusa Melania, contrite.

-Vous ne me dérangez pas, mais dépêchez-vous. C'est ... une dispute privée.

Son regard s'attarda plus particulièrement sur Melania. Elle n'était pas au courant des véritables origines de Simon et je doutais que George veuille que cette information atteigne la famille Selwyn. Alors je pris le bras de Melania, remerciai George, et me dépêchai de nous faufiler jusque l'impressionnante cheminée frappée des armoiries de Poufsouffle et si haute que Melania pouvait s'y glisser sans même courber l'échine. Elle prit une pincée de poudre émeraude et la jeta dans les cendres en articulant distinctement « Ministère de la Magie ! ». Je profitai que les flammes vertes l'enveloppent pour me tourner vers George, la mine penaude.

-Ça va aller ?

George haussa les épaules. Il paraissait résigné.

-Tu sais, c'est une dispute qui devait arriver. Mais par précaution ... ce serait peut-être bien que tu passes ce soir. Moi : yes ! J'ai souri comme une idiote, j'aime quand Victoria est impliquée avec Simon (de toutes les façons *wink wink*

-Oh. Très bien ... A ce soir alors.

Sans attendre, j'entrais à mon tour dans la cheminée et me laissai engloutir par les flammes émeraudes. La poudre de cheminette était moins désagréable que le transplanage mais elle continuait de me rendre quelque peu claustrophobe et j'arrivai suffoquée dans une cheminée de pierre noire et luisantes, étourdie par un brouhaha incessant.

-Vic' !

Melania me prit fermement par le bras et m'extrait de la cheminée, au meilleur moment car elle s'embrasait de nouveau pour faire apparaître un homme roux à lunette qui se mit en marche sans attendre. ARTHUR.... ou Percy ?J'observai l'immense espace immense, haut de plafond au pierres noires et brillantes qui reflètaient les lueurs des torches pâles. Les sorciers fourmillaient dans l'Atrium, se déplaçant sans même lever les yeux des parchemins qu'ils consultaient ou de leur destination. Au centre, des bâches violettes cachaient ce qui semblait être un chantier et d'où s'échappaient parfois des étincelles ou bruits métalliques.

-Règle numéro un, vite sortir de la cheminée, m'apprit Melania en me guidant dans la foule. Règle numéro deux, toujours être en mouvement. Règle numéro trois ... (Elle nous arrêta devant une cage d'ascenseur dorée). Accroche-toi.

Les grilles s'ouvrirent en un son de cloche clair mais perçant et ma claustrophobie réveillée par la cheminée monta en flèche lorsque je découvris la cage bondée de sorciers et sorcières. De plus l'ascenseur allait dans tous les sens possibles, si bien que je pris au mot la règle de Melania en m'accrochant à elle jusqu'à ce que la voix désincarnée annonce le département des Jeux et Sports Magiques. Melania m'accompagna jusqu'au bureau de la Fédération Anglaise de Quidditch déposer mon aptitude à jouer en équipe A en cas de blessure du gardien titulaire ou choix de l'entraîneur, puis ce fut le retour dans l'ascenseur infernal – dans lequel c'était carrément glisser un gobelin et quelques avions de papiers que Melania qualifia de « note de service » - jusqu'à ce que la voix désincarnée déclare :

-Niveau cinq, Département de le Coopération magique internationale, Organisation internationale du commerce magique, Bureau internationale des lois magiques, Confédération internationale des sorciers, section britannique.

Melania me prit de nouveau par le bras pour me faire sortir de de l'ascenseur et je poussai un immense soupir de soulagement. Il me donnait la nausée, entre son exigüité et une odeur étrange qui y persistait, comme si un troll y était passé.

-Je suis tellement heureuse de ne pas avoir choisi le Ministère ...

-Je suis tellement heureuse de l'avoir quitté aussi, crois-moi, assura Melania en me guidant dans le long couloir. Bon, Ulysse travaille dans la section du commerce magique, je vais aller y faire un saut ... Tu peux y aller si tu veux ...

-Non, je dois voir Octavia, je vais en profiter. Elle m'a donné les coordonnées de son bureau attends ...

Je vis les yeux de Melania étinceler pendant que je fouillais les poches de ma cape à la recherche de mon information.

-Octavia ? McLairds ?

Un sourire entendu s'étira sur mes lèvres. « J'ai même parlé de toi à ma sœur ... » avait soufflé Ulysse à Octavia lorsque je les avais surpris dans un couloir. Bouahahaha je rigole trop, comment la grande soeur veut savoir ! Et je doutais que ce soit à sa petite sœur qu'il en ait parlé ...

Devant la curiosité manifeste de Melania de découvrir l'aimée de son frère, je consentis à la laisser m'accompagner jusqu'au bureau de la jeune fille, situé au bout d'un long couloir dans la section de la Confédération magique internationale. Sa porte était entrouverte et elle était seule, assise derrière son bureau, noyée sous une tonne de dossiers. Même affairée avec une tâche d'encre sur la joue, passant de parchemin en parchemin, elle gardait une certaine dignité. Je frappai discrètement à sa porte et en fus quitte pour un regard agacé.

-Bennett, soupira-t-elle en secouant la tête. Je suis contente de te voir – et très joli chapeau, au passage – mais comme tu vois, je n'ai pas le temps, si tu peux ...

-Ce n'est pas très poli, ça ...

Melania s'avança à son tour, les yeux pétillant d'amusement et Octavia se figea. Mais elle se reprit aussitôt pour la gratifier d'un charmant sourire, plus aimable encore que celui que lui servait sa future-belle-sœur. Seigneur, c'était donc à ça qu'elles s'étaient entrainées étant petites ? A sourire devant un miroir ? Ca me rappelle une scène dans les Liaisons Dangereuses où Madame de Merteuil se regarde dans un miroir, se fait mal, mais se force à sourire pour apprendre à feindre ses émotions !

-Melania, je suppose ?

-Exact. Je cherche le bureau de mon petit frère, Ulysse – quelle idiote, j'ai oublié de lui demander avant de venir ... Tu ne saurais pas, toi ?

Je me retins de lever les yeux au ciel devant l'étalage de tout son esprit tordu de Serpentard. Ça aurait pu être jouissif si Octavia avait réagi mais la jeune fille réagit comme d'habitude avec la plus grande courtoisie et se leva pour y conduire Melania. Il fallut que nous prenions un peu d'avance sur elle pour qu'elle me lâche d'un ton irrité :

-Alors ça Bennett, je m'en souviendrais.

-Et moi je retiendrais que pour Melania ce sont des sourires et pour moi ça se résume à un « dégage ». :lol: :lol:

-Je croule sous les dossiers ! On a un gros problème avec la France et l'Allemagne qui veulent cesser toute relation commerciale avec nous en raison « des événements » qui secouent l'Angleterre et le MACUSA songe même à fermer ses frontières ... Comment empêcher Leonidas de faire des allers-retours sympa

-Le quoi ?

Octavia poussa un grognement de frustration qui pouvait soit m'être adressé, soit adressé audit MACUSA et je renonçai à l'interroger plus. En revanche, j'entrepris d'extraire de ma besace plusieurs rouleaux de parchemins que je lui collais entre les bras.

-Tiens, de la lecture pour te détendre ce soir. Le premier, ce sont des notes sur les outils sociologiques et quels usages on pourrait en faire dans notre projet – je pense notamment à tout ce qui est travail autour de la société et de ses normes, ça pourrait donner un aspect plus scientifique au devoir. Le deuxième, c'est tout ce qui est exploitables dans ce qu'on avait fait l'année dernière et le dernier la liste des ouvrages que j'ai pu trouver chez les Bones, je vais commencer à lire ça cette semaine.

-Hé bien, souffla Octavia, radoucie. Tu n'as pas dormi ces derniers jours ?

Un sourire dépité retroussa mes lèvres et Octavia pâlit quelque peu. Elle pressa les rouleaux de parchemin contre sa poitrine et mordit sa lèvre inférieure.

-Ah ... Ulysse m'a raconté ce qu'il s'est passé ... ça va ?

-Je n'en sais rien. J'évite d'y penser alors je travaille ...

-Il n'y est pour rien, assura-t-elle, toujours à voix basse. Je t'assure, il était furieux quand je l'ai vu, il ...

-Ce n'est pas lui qui m'inquiète, Octavia.

La jeune fille me lança d'un regard peiné et l'espace d'un instant, elle parut tentée me gratifier d'une marque de sympathie. Mais elle y renonça et son regard alla se perdre dans les méandres du couloir devant nous. Son visage se figea et elle s'immobilisa si brusquement que Melania derrière elle faillit la percuter.

-Qu'est-ce qui se passe ?

-On ferait mieux de ...

La tentative de fuite d'Octavia était inutile. Je l'avais vu aussi.

Au bout du couloir, Miles patientait devant une porte, visiblement nerveux. Ses cheveux bruns étaient impeccablement coiffés mais contrairement à Poudlard vers l'arrière, et ça dégageait son visage aux traits volontaires. Une barbe de trois jours qu'il s'était refusé de laisser pousser à l'école assombrissait ses joues et sa lèvre et le rendait infiniment plus adulte. J'eus à peine le temps de me remettre du choc face à sa vision qu'une fille émergea du bureau devant lequel il attendait, logea sa main dans la sienne et l'embrassa tendrement sur les lèvres. Une fille aux cheveux blonds et au sourire mielleux que je reconnus parfaitement comme étant ...

-Gillian Fawley, lâcha Octavia, estomaquée. Bon sang, il a baissé en gamme ... D'accord elle est très jolie mais elle ne te vaut pas ... Si Octavia complimente Vic alors où va le monde :lol:

-Oh, comprit Melania avant de poser une main douce sur mon bras. C'est Miles, c'est ça ?

Sonnée, je me contentai d'acquiescer d'un hochement de tête. J'étais incapable de définir ce que je ressentais. J'avais l'impression d'assister à la scène comme un fantôme, de n'être pas vraiment là, d'être invisible aux yeux du couple qui disparaissait à présent en sens inverse, babillant des mots auxquels j'étais sourde. La pression de Melania sur mon bras me ramena à la réalité.

-Victoria, ça va ?

Je n'en savais rien. C'était étrange comme sensation, à mi-chemin entre la nostalgie et le soulagement. Avec une pointe d'humiliation face à la personne qui m'avait remplacée dans son cœur. En quelques mots tu décris si bien un panel d'émotions incroyable ! Soudainement, un besoin irrépressible gonfla dans ma poitrine, une envie qui était là, latente, depuis quelques semaines mais qui à présent devenait indispensable.

-Ça va ... il faut ... il faut juste que j'aille voir quelqu'un.

***


C'était une idée franchement stupide. Mais j'en avais besoin.

L'appartement se situait à l'étage d'une maison d'allure si ancienne que je fus persuadée que le complexe était magique, comme celui au sein duquel habitait Kamila à Gdansk. La propriétaire, une femme d'une quarantaine d'année, me posa une quinzaine de question avant de déterminer que je n'étais pas une Mangemort venue tuer ses locataires mais me suivait toujours d'un œil suspicieux alors que je montais dans le bel escalier de bois vernis.

Ce fut elle qui ouvrit et ses yeux bleus s'écarquillèrent lorsqu'elle me vit sur le bas de sa porte, en cape et en chapeau

-Vic' ?

-Salut Emily.

Elle me contempla, incrédule. Elle avait coupé ses cheveux blonds à l'épaule et ça lui donnait l'air plus âgé, plus femme que jeune fille, impression renforcée par les lunettes qu'elle avait enfoncé sur son nez. C'est tout bête mais ça montre tellement que le temps à passer...

-Qu'est-ce que tu fais ici... ?

La question aurait pu être vexante mais elle s'expliquait par le fait que ça faisait trois mois que nous étions sans nouvelles l'une de l'autre. J'aurais pu mentir, expliquer qu'elle me manquait et que je voulais prendre de ses nouvelles, mais ça n'aurait pas rendu justice à l'amitié qui nous liait depuis plusieurs années.

-J'ai vu Miles avec sa nouvelle copine ... Et ça m'a fait un choc. J'avais besoin d'en parler. Avec ma meilleure amie. Oh bébé

L'expression d'Emily s'adoucit et se teinta de nostalgie et de compassion. Un sourire triste s'étira sur ses lèvres.

-Tu viens avec des ragots et une conversation intime et tu espères que ça va m'attendrir ?

-Et si tu m'invites à entrer, je te dis même le nom de la copine. Tu vas halluciner. C'est tellement frais comme conversation. On oublie pas la tension mais on les retrouve aussi toutes les deux et ça fait du bien

-Et mince, tu me connais trop bien ... Allez, entre.

Elle s'effaça pour me laisser mettre un pied dans son bel appartement lumineux et spacieux. La porte donnait sur un agréable espace de vie réchauffé par un parquet crois pas que je vois pas ce que tu fais :lol: et qui donnait sur une cuisine « à l'américaine » séparée du reste de la pièce par un bar. L'endroit était impeccable, les canapés en toile bleue rayonnaient et pas un grain de poussière ne salissait la table basse de bois ciré. C'était décoré avec goût et finesse et je souris en remarquant qu'Emily rangeait les rares objets qui semblaient trainer.

-Tu as bien agencé ça ...

-C'est Roger, en fait. Je te jure, c'est un de ces maniaques, il est pire que moi ...

Je dressai un sourcil qui arracha un sourire coupable à Emily. Je me souvenais que la plupart de nos disputes dans nos jeunes années avaient tenu à l'ordre dans notre chambre – et pourtant je n'étais pas particulièrement désordonnée. Nous nous installâmes l'une en face de l'autre sur le canapé, nous contemplant l'une l'autre, enfermée dans un silence lourd de non-dits. Maintenant que j'étais devant elle, des sentiments que j'avais tenté de refouler remontèrent à la surface – la frustration suite à l'année écoulée, la vexation de l'éloignement qu'elle nous avait imposé mais aussi le manque que ça avait occasionné. Un petit sourire flottait sur les lèvres d'Emily.

-Tes cheveux ont poussés ...

-Pas les tiens.

Elle essuya un petit rire et passa une main dans ses mèches lisses et soyeuses.

-J'avais envie de changement. De marquer un nouveau départ ...

Une ombre passant sur son visage et elle détourna le regard. La fenêtre du salon donnait sur un petit potager dans un jardin verdoyant qui profitait des derniers rayons de soleil de l'automne, car octobre avançait principalement dans la bruine. Un temps parfait pour jouer au Quidditch. -Bon, tu m'as promis le nom de la fille, ma rappela soudainement Emily, par soucis de craquer cette bulle de malaise dans laquelle nous étions enfermées. Avec quelle fille infiniment moins bien il a osé te remplacer ?

Mes lèvres se tordirent. Je supposais que le « infiniment moins bien » était une question de point de vue ...

-Gillian.

Les yeux d'Emily s'écarquillèrent sous le choc.

-Gillian ? Gillian ma cousine ? Gillian la glousseuse qui faisait signer son sac par Cédric avec son rouge à lèvre, cette Gillian-là ?

-Elle-même en personne.

-Oh la la ... J'AIME EMILY

Emily ponctua sa remarque d'un grognement dédaigneux qui m'arracha un sourire. Je savais que les deux cousines ne s'étaient jamais entendues. Si dans leur enfance, Gillian avait semblé sans cesse demander l'approbation d'Emily, elle avait tenté par la suite de s'imposer comme sa rivale à Poudlard, forte du même nom de famille et de la même chevelure blonde comme les blés. Malheureusement, elle n'était qu'une pâle copie de sa cousine et était restée dans l'ombre de la véritable rivale d'Emily, Octavia. Et pour mon plus grand soulagement, l'indignation d'Emily semblait dissiper complétement le malaise :

-Gillian ! Mais comment on peut passer de toi à Gillian ? C'est une gourde, elle est superficielle au possible ! Tu es cent fois mieux qu'elle ! Ah mai vraiment elle me tue, elle m'avait manqué ^^

-Je n'en sais rien ... Elle est plutôt jolie.

La phrase me paraissait complétement puéril, à l'image de tout ce qui m'habitait à l'instant. Mais au final, c'était presque ce qui me faisait le plus mal : Miles m'avait remplacé par une vraie femme, avec des formes, un joli visage et qui pourtant était connue pour sa superficialité. Mon exact opposée, en un sens. Comme s'il avait cherché une fille qui avait tout ce que je n'avais pas et ça me renvoyait nécessaire à mes complexes de femme enfermée dans un corps qui aura éternellement les formes de celui d'une enfant, avec une absence totale de forme et un visage qu'on pouvait difficilement qualifier de beau. J'ai déjà dit que je me retrouvais énormément en Victoria ?

Dieu que c'était puéril de s'inquiéter de ça, maintenant ... Mais alors que j'avais vu le charmant visage de Gillian sourire à Miles, c'était exactement ce qui m'avait habité.

Emily cligna des yeux, surprise.

-D'accord, elle est jolie, je ne vais pas lui enlever, mais toi aussi, rétorqua-t-elle immédiatement avec une certaine férocité. Arrête de te dévaloriser, Vic'. Tu te souviens comment on te regardait au bal de noël ?

-Mais ce n'était pas moi. Tu m'avais lissé les cheveux.

-Je sais, Simon m'en veut toujours. Mais laisse-moi te dire ce que tu n'as vraisemblablement pas pu entendre ce jour-là : beaucoup de gens t'ont trouvé très belle. Surtout Simon 8-)

Parce que j'avais été couverte d'artifice, d'une jolie robe, d'un joli maquillage et d'une coiffure plus conforme aux critères de beauté. Mais je ne préférais rien répliquer à Emily concernant ce fait dont elle tirait une fierté personnelle. Satisfaite d'avoir réduit mes protestations au silence, elle poursuivit :

-Et quand même bien même, admettons, Gillian serait plus jolie que toi – ce qui se discute. Vic', on s'en fiche. Très clairement, il a perdu au change. Ce n'est pas toi qui devrais te sentir humiliée, mais lui.

Elle repoussa ses lunettes dans ses cheveux et enfin je vis le visage de mon amie sous l'adulte en devenir.

-Je comprends ce que tu ressens, c'est toujours une sensation étrange de voir son ex-copain refaire sa vie et on le prend toujours contre soi, mais il ne faut pas. A moins que ... tu aies des regrets ?

Je secouai vivement la tête. Non. Le regret, la jalousie : je ne ressentais rien de ça. Mon histoire avec Miles s'était essoufflée d'elle-même, la rupture avait fini par sonner comme une évidence. Est-ce que ça signifiait que j'avais réellement tourner la page ? Je l'ignorais. J'ignorais même ce que signifiait « tourner la page ».

-Non, pas du tout. Je ne sais pas, c'est juste. C'est idiot, non ? Il mérite d'être heureux, d'avoir quelqu'un qui l'aime mieux que je l'ai fait ... Mais Gillian Fawley ... En quatrième année, elle n'arrêtait pas de dire que mes cheveux étaient plus tentaculaires que le calamar géant !

Emily eut l'air vaguement embarrassé et je plissai les yeux, suspicieuse. A l'époque, nous n'étions pas en bon terme, et connaissant la volonté de Gillian de copier sa cousine, je me demandais soudainement si elle n'était pas à l'origine de la blague. Ca serait drôle j'avoue :lol:

-Cela dit, c'était en quatrième année. On a tous grandi, Vic'. On a changé, on est devenu adulte. Parfois, ça m'émeut de constater cette évolution... On a vraiment suivi leur évolution, je le vois pour tous, et surtout pour Victoria. Ca me touche énormément Et la Gillian adulte vaut toujours moins que la Victoria adulte, mais ... Je ne sais pas. Peut-être que Miles surcompense ? Effectivement, on peut se dire qu'il a cherché ton exact opposé, mais ça ne veut pas dire qu'elle est la fille idéale pour lui. Vraiment, ne le prends pas contre toi. Tu n'as pas de regret ? Très bien. Miles avance, à toi t'avancer aussi.

Je haussai les sourcils et sentis soudainement la conversation s'engager sur un autre pan. D'un coup de baguette, Emily fit voler un pichet de thé glacé et deux verres jusque nous et l'éclat malicieux dans ses prunelles me fit regretter d'être venue.

-Pitié, non, ne me demande pas si j'ai quelqu'un en vue ou quoi ...

Un sourire triste s'étendit sur les lèvres d'Emily alors qu'elle versait le liquide brun dans les verres. La lueur dans ses yeux s'était ternie.

-Malheureusement, je crois que j'ai renoncé à ce droit ...

-Toi ? Renoncer à mettre ton nez dans la vie des autres, à nous harceler pour tout savoir de notre intimité ? Tu vas me faire croire ça ?

Emily poussa un profond soupir et soudainement, l'embarras revint, soufflant d'un coup la flamme vacillante de notre complicité qui avait recommencé à danser. Et après ça parle de mes phrases... mais tu t'es lu? AHHHHLes trois mois sans un mots pesèrent de nouveau entre nous.

-Em' ...

-Non, arrête, me coupa-t-elle en levant une main. Vic', je sais que ... ça a dû vous paraître injuste, ce que j'ai fait. Couper les ponts, ne pas répondre à vos lettres – félicitations pour des ASPIC d'ailleurs ... Mais j'avais besoin de ça. Vraiment.

Ses mains se crispèrent sur son verre et elle prit une longue gorgée, comme pour se donner contenance. Je la considérai un instant, la gorge nouée.

-Em' ... Je sais ce qui s'est passé l'année dernière ça a été un coup rude ... mais je t'assure, je ne t'en veux pas ... Simon non plus – ou s'il ose dire quelque chose ...

-Ce n'est pas que le retour de Tu-Sais-Qui, Vic'. C'est un ensemble de chose ... Par exemple ... J'ai ... j'ai été refusé à la formation comme Langue-de-Plomb.

-Oh, Emily, soufflai-je, peinée. Je suis désolée ...

Elle haussa les épaules avec flegme, mais moi je lisais parfaitement le dépit dans ses yeux. C'était une élève brillante, promise à un grand avenir et le Département des Mystères avait toujours été son rêve.

-D'après mes parents, c'est moins dû à mes capacités qu'à la sélection, expliqua-t-elle avec une certaine amertume. Le Département est gouverné par de vieux sorciers de sexe masculins qui malgré toute leur bienveillance considère qu'une jeune sorcière n'a pas sa place dans leurs rangs. Alors je me suis trouvée un poste de potionniste à Ste-Mangoust en attendant de renforcer mon dossiers ... Mais c'était un nouvel échec pour moi.

Elle m'adressa un pauvre sourire.

-Alors te voir entrer dans le monde du Quidditch pro, ou alors Simon aller à l'IRIS... ça ne faisait que remuer le couteau dans la plaie. Je ne voulais pas m'imposer ça ...

-Mais on aura pu te soutenir aussi, Emily. Arrête de croire qu'on va juger ou se moquer de tes échecs ... Tu avais fait ça aussi en nous cachant ce qui s'était réellement passé avec Roger alors que c'était idiot ... On peut être là pour tout toi si tu nous laisses faire.

Je fronçai les sourcils en remarquant que le sourire d'Emily s'était fané au fur et à mesure de mes mots. Son regard s'était perdu dans son thé glacé qu'elle faisait lentement tourner dans son verre et elle semblait chercher ses mots.

-Vous êtes là l'un pour l'autre, c'est une évidence ..., murmura-t-elle. Mais pour moi... Et c'est là où elle va comprendre que c'était dur pour les autres, surtout Emily, de se faire une place dans l'absolu qu'était Vic et Simon.

-Qu'est-ce que tu racontes ?

Je me sentais vexée par l'allusion. Je me souvenais encore d'elle après la mort de Cédric, complétement hagarde, perdue, sans vitalité, au point que j'avais pu prendre en charge ses obligations de préfète et faire sa valise au moment de prendre le Poudlard Express. Je ne pensais pas ne pas avoir été présente pour elle dans les moments difficiles, bien au contraire. Le problème avec Emily avait surtout été de deviner ces moments, car elle dissimulait absolument toutes ses émotions, tous ses conflits intérieurs. Cédric avait un jour parfaitement résumé cela : elle était la plus bavarde d'entre nous ... mais surtout la plus secrète.

-Je t'aurais aidé, Emily, si j'avais su ce qui se passait dans ta vie, mais tu n'as jamais voulu rien nous dire ...

-Tu n'as pas attendu que Simon te dise pour l'aider.

-Ce n'est ...

-Vic', m'interrompit-t-elle avec lassitude. Arrête, je ne t'en veux pas. C'est normal, en un sens.

Je clignais des yeux, perplexe et elle poussa un nouveau soupir. Elle remit de nouveau ses lunettes sur son nez et le masque de l'adulte retomba sur son visage avec sa certitude et sa science-infuse.

-On a été naïf de croire que la mort de Cédric ne changerait rien entre nous, Victoria. Ça a tout changé. C'est lui qui nous maintenait lié les uns aux autres ... Simplement je n'avais pas prévu que ça explose comme ça.

Elle tapota son verre et je me rendis compte qu'elle fuyait très clairement mon regard. Mon cœur dévala ma poitrine.

-Tu as cru que ce serait moi qui serais laissée de côté, c'est ça ... ? Aie ça fait mal... Mais c'est vrai qu'au départ Emily et Simon s'entendaient... Emily avait juste pas pris en compte que Simon et Vic se connaissaient depuis l'enfance malgré leurs disputes et que ce lien-là pouvait pas se défaire comme ça

-C'est nul, admit-t-elle d'un ton désolé. Mais Simon et moi on était ami depuis la première année, c'était Cédric qui t'avait imposé dans le groupe et tu avais Miles ... La dynamique qui m'avait semblé évidente, c'est que tu te rapproches de lui et que tu t'éloignes de nous. Mais en revenant des vacances, je me suis rendue compte que c'était tout l'inverse qui était en train de se produire. C'était moi qui étais isolée.

-Mais ... c'est ... parce que ...

-Je croyais le Ministère ? Vraiment ? Il n'y avait que ça ?

Cette fois, elle avait planté son regard dans le mien. Ce n'était peut-être qu'un reflet dans ses lunettes, pourtant il me semblait que ses yeux s'était légèrement embué.

-Evidemment que ça a joué, mais ... Je ne sais pas. Très tôt dans l'année, même quand ça se passait bien ... je me suis sentie de trop. Vous vous êtes repliés l'un sur l'autre, au-delà du fait que simplement, vous croyiez tous les deux Harry et Dumbledore. Ça dépassait ça, Victoria. Vous vous êtes rapprochés ... et ça vous a éloigné de moi.

Je sentis ma bouche d'entrouvrir devant cette analyse que je n'avais pas vu venir. Constatant que j'étais rendue muette par ses arguments, Emily asséna son ultime tirade :

-J'espère que tu comprends ... On était un groupe merveilleux. Un quatuor magique. Mais on ne peut pas être un trio. N'est pas Harry, Ron et Hermione qui veutParce qu'il y aura toujours l'ombre de Cédric sur nous trois. Parce que c'est devenu gênant pour moi d'être avec Simon et toi. Et parce que tu dis m'avoir pardonné mais au fond tu te souviendras toute ta vie qu'au moment crucial, je n'ai pas eu confiance en toi et que j'ai bafoué la mémoire de notre meilleur ami pendant un an ... Vraiment cette conversation est sublime, si bien écrite et profonde...

Je restais un moment silencieuse, douchée par l'argumentaire qui constituait une réalité gênante que je n'avais pas su voir durant de longs mois. Cela dit, la conclusion me semblait trop radicale et je ne pouvais m'empêcher de me sentir blessée par l'avenir qu'elle proposait à notre relation.

-Alors c'est tout ? On ne peut pas être un trio alors on ne peut plus être amis ? Tout ce qu'on a vécu ensemble, tout ce qu'on a partagé ... on oublie ?

-Non ... non, Vic', je n'ai pas dit ça. Mais on ne peut plus être comme avant. On a été naïf de le penser l'année dernière.

Elle tripota son verre avant de coincer une mèche blonde derrière son oreille. Dieu que cette coiffure lui donnait l'air plus mature ...

-Mais peut-être que j'ai été trop radicale en coupant les ponts, concéda-t-elle après quelques secondes de réflexions.

-C'est bien de l'admettre. C'était blessant, Em' ...

-Je sais, je me doute bien et je suis désolée. Simplement, comme je te l'ai expliquée ... j'avais besoin de cette coupure. De me recentrer sur moi, sur ma vie et ce que je voulais en faire. C'est peut-être égoïste mais après tout ce qui s'est passé cette année, c'était une vraie nécessité.

La magnifique horloge de bois chaud et aux aiguilles d'or sonna l'heure d'un ton presque définitif. Le temps était écoulé. Je contemplai un moment Emily, quelque peu sonnée par tout ce qu'elle m'avait asséné. Mais cela avait au moins pour mérite d'avoir effacer le malaise d'avoir aperçu mon ex-petit-ami avec Gillian Fawley ... Gillian Fawley ...

Par acquis de conscience, je jetai un coup d'œil à l'heure. Après ce qui s'était passé au dîner avec les Selwyn, mes parents paniquerait si je rentrais tard ... Puis la mention de cette rencontre me renvoya à tout ce que j'avais caché à Emily toute cette année, par manque de confiance ou simplement par pudeur. Des choses que j'avais révélées à Simon, voire à Miles et qui montrait parfaitement, comme elle le disait, qu'un gouffre s'était ouvert entre nous cette année et qu'il n'était pas lié à la croyance ou non au retour de Voldemort. Et malgré tout, au moment où je m'étais sentie déboussolée, c'était vers elle que mon cœur m'avait poussé.

-Emily ... Je n'ai pas envie que tout s'arrête.

Les lèvres de mon amie se pincèrent et j'insistai :

-Franchement, ça ne te fait pas un tout petit peu plaisir de me voir ? Et de pouvoir cracher sur ta cousine avec moi ? La base d'une amitié ça :lol:

-Tu es bête, s'amusa-t-elle avec l'ombre d'un sourire. Et bien sûr, Vic', ça me fait plaisir, tu m'as manqué. Malgré tout, tu restes la meilleure amie que je n'ai jamais eu ... Mais il faut que tu comprennes que ce ne sera jamais comme avant.

-Mais j'ai l'autorisation d'à nouveau venir toquer à ta porte si j'en ai envie ?

Elle détourna le regard et je la fixai, blessée par cette fuite qui se poursuivait. J'étais venue jusque chez elle, je faisais l'effort de parler, de comprendre. Et malgré tout ce qu'elle disait, je n'avais pas la sensation d'avoir été injuste avec elle l'année dernière. Si son amitié avec Simon était demeurée intacte, c'était parce que j'avais été là pour faire la part des choses. Mes poings se serrèrent sur mes genoux et je me mis à réfléchir à ce que Cédric penserait de la situation présente, à quel point ça le déchirerait de voir notre groupe se déliter simplement parce qu'il n'était plus là ... Je l'ai déjà dit et je le redis mais la façon dont la mémoire de Cédric plane pendant toute l'histoire encore aussi longtemps après sa mort, c'est tellement bien penséLa réflexion s'acheva sur une pensée qui n'avait jusqu'alors jamais effleurer mon esprit et ma poitrine s'étreignit.

-Em' ... La semaine prochaine, c'est l'anniversaire de Cédric.

Ses yeux s'écarquillèrent devant le brusque changement de sujet et je profitai de son mutisme ému pour considérer les contours d'un plan. Le 13 octobre, il aurait dix-neuf ans ... Je me levai lentement du canapé et ramassai la cape que j'avais posée sur le bras du fauteuil.

-On devrait aller le voir. Pour son anniversaire ...

-Vic' ...

-On ne lui a jamais vraiment dit adieu, Em'.

Ses yeux flamboyèrent quand son regard se braqua de nouveau sur moi.

-Bien sûr que je lui ai adieu, Vic'. Ce soir-là, devant le labyrinthe. Je te rappelle que c'est moi qui aie fermé ses yeux. La violence et le traumatisme de cet acte n'empeche

-Rien ne t'empêche de lui rendre hommage.

-Je ne peux pas !

-Mais pourquoi ?

-Parce que !

Cette fois, elle se leva d'un bond et partit se poster devant sa fenêtre. Le peuplier planté dans son jardin voyait ses feuilles rousses arrachées une à une par le vent et elle fit mine de les observer tomber une à une et rejoindre la terre.

-Réfléchis, Vic', chuchota-t-elle sans quitter le peuplier du regard. Tu penses vraiment qu'il voudrait de moi là-bas après ce que j'ai fait l'année dernière ?

Ma gorge se serra. Elle avait raison. Son obstination à croire le Ministère avait bafoué la mémoire de Cédric, elle avait renié les véritables raisons de sa mort. Peut-être que plus que Simon et moi, c'était face à lui qu'elle avait le plus honte. Mes doigts se resserrèrent sur le chapeau de sorcière et je le fis tourner entre mes doigts.

-Bien ... En tout cas ... Moi j'y serais. Simon sans doute aussi. Si tu veux donner une chance à notre amitié ... Tu sauras où et quand nous trouver. Mais Emily ... Lui, il n'aurait jamais voulu ça. Tu le sais.

Elle se tourna d'un quart de tour pour m'adresser un regard mouillé de larme qu'elle se refusait à laisser tomber. Nous nous fixâmes quelques secondes en silence, un silence beaucoup moins lourd maintenant que tout avait été dit, puis je sortis de la maison. En fermant la porte de l'appartement, j'espérais de tout cœur ne pas avoir mis un terme définitif à notre amitié.
Vraiment la fin de ce chapitre est tellement poignante et bien menée ! J'ai juste adoré ! Je suis amoureuse de ta plume *keur keur keur*
Scandium

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Scandium »

Oh Francis !! Il vient de chez moi, je suis obligée de valider ! Et le titre du chapitre m'a fait penser à une chanson du Roi Soleil ! Bref Perri, je valide tes gôuts à fond !

J'ai beaucoup aimé ce chapitre ! Franchement je te remercie, on en parle pas assez mais tu nous fait bcp de bien avec tes histoires qualitatives ! En ce moment, j'ai bcp de travail, mes journées sont très sportives mais aujourd'hui j'ai étée étonnament productive et ça m'a fait trop plaisir de me poser au calme pendant une heure avec ton histoire !

Super l'entretien ! Coucou Kingsley ! C'est vrai que Victoria, c'est quand même une recrue sur qui ont peut compter tranquillement (c'est mon gars sûr ^^ ). Elle a bcp d'expériences ! D'ailleurs, je viens de m'en rendre compte mais je trouve ça chouette pour un personnage féminin que lorsqu'elle ait été en difficultée, elle pouvait surtout compter que sur elle-même et pas attendre qu 'un perso masculin la sauve. Bon Sirius l'a un peu sauvée avec Camila mais je pensais au moment avec Selwyn où franchement elle avait géré de fou ! Non sérieusement, je trouve ça cool que ce soit la personne la plus fiable, bien devant les jumeaux et Simon. Que Simon se repose beaucoup sur elle plustôt que le contraire (même si elle le fait un peu aussi). Je dois trop être matrixée par mes cours sur le féminin/masculin en ce moment mais franchement je trouve que Victoria est une héroïne qui tue ! Elle est pas un archétype de la femme sexy, badass 'et tant mieux elle est très réaliste mais ça l'empêche pas d'être forte, endurante, d'être une sportive professionnelle etc ... J'aime aussi beaucoup son côté altruiste, clairvoyant et son engagement !

Bref, sinon que dire ? Trop chouette le moment avec George même si franchement, tu m'as mis un bon coup au moral avec les phrases ou tu disais "ça faisait bizarre de les savoir séparés". C'est vrai que moi je les ai toujours imaginés comme étant qu'une seule personne, je t'avoue j'ai jamais trop réfléchi à leurs différences, au fait que l'un était bon en potions et l'autre une catastrophe (ce qui franchement, je m'en rends compte c'est pas ouf ! Imagine, dans ta vie perso tu rencontres des jumeaux et tu pars du principe qu'ils ont la même personnalité et les mêmes goût ... Oh Mon dieu, quelle irrespect )

J'ai eu les frissons aussi quand t'as ressorti la phrase de Dumbledore.

J'ai a bcp aimé la tirade sur la désillusion de Simon. C'est vrai que dans l'état actuel des choses, vaut mieux pas qu'il soit sur le terrain. Une mission où il étudie la magie noire, ça lui convient très bien. Et j'ai hâte de savoir ce que ca va donnez avec Yaxley et Victoria. Je me demande si l'Auror avec qui elle va être en binome c'est Tonks ... Mon dieu, cette combinaison Tonks/Victoria a trop de potentiel de fun et de charisme à la fois ! Elles se compléteraient bien ! Faut que j'arête de me faire des films, ça se trouve, tu va pas du tout la dedans. (Et en plus ça rendra Victoria d'autant plus triste quand elle mourra. Oh putain d'ailleurs elle va devoir gérer la mort de Dumbledore et de Fred déjà ! Ah la la, ça va être horrible !!!)
J'ai bien aimée que tu fasses de Bellatrix une major de promo ! C'est vrai, les Mangemeorts ne sont pas tous que des bêtes suiveurs, on peut avoir tendance à l'oublier avec Selwynn ... Et Jugson/Bones qui auraient un lien plus profond qu'on le croit, ça je l'avais pas vu venir, j'ai hâte de savoir !

Punaise, j'en avais des choses à dire !
Cazolie

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Cazolie »

rolala j'arrive pas à croire que le chapitre que je vais commenter soit paru début février :lol: Je suis tellement nulle
go chapitre 9 - j'aime trop ce titre !
celle d’une vieille zone de grande surface désaffectée et dont les mannequins qui hantait la vitrine faisaient froid dans le dos.
1) hier je suis passée devant la vitrine d'un tailleur, qui avait un mannequin très ressemblant absolument terrifiant, j'étais persuadée qu'il y avait une vraie femme qui se tenait là
2) si tu regardes l'épisode 1 de Dr Who un jour, tu auras exactement l'image que tu décris :lol:
Et comment tu peux savoir ça ?
Peut-être parce qu'il est sorcier ?

Les jumeaux me tuent :lol:
des bars fréquentés par les sorciers
Le scamanbar ?

J'aime trop cette idée de devoir repérer les lieux et s'y rendre aussi précisément possible! Transplaner dans des endroits inconnus était un truc qui me posait pas mal problème dans L&J
-Et vous ne faites même pas de prix pour nous et la bonne cause ?
Mais je suis votre frère !
.... DIX gallions
Rêve, va, ça te va bien. Et pour info, tu payes pour Bennett, aussi.
-Pourquoi ?
-Parce que j’ai décidé que vous faisiez un lot.
HAHAHAH
je meurs
bien joué Fred

C'est de là que vient votre réflexion sur les musées avec Marion haha ?
-Je ne voudrais pas éclipser Vicky.
Vic fait la saoulée, mais c'est mignon en vrai
-Tu vas venir ?
EXCUSE MOI IL A PLUTOT INTERET
AMI EN CARTON SINON
NOOOOOOOn (enfin bon c'est pas sa faute)
Prise entre angoisse et mélancolie, je fus presque tentée de poser ma tête trop lourde sur son épaule. Mais le regard de Lupin se portait trop régulièrement vers nous, comme pour vérifier que nous ne nous étripions pas.
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAW
Je suis sûre que c'est pas pour ça que Remus les surveille
subi la présence de Simon jusqu’au moment où je transplanais au centre Pumpleton
Comment ça subi ? Je la crois tellement pas

PERRI
Y A UN DISCOURS AVEC UN T QUI TRAINE
En revanche, j’avais senti la tendre accolade de Swan, entendu le trait d’esprit d’Arnold et perçu le sourire encourageant d’Eden.
J'aime trop ce genre de phrase, j'adore cette façon de décrire une atmosphère et une ambiance par le ressenti sensoriel du personnage (j'ai du mal à exprimer ce que je veux dire haha)
Plus vieux stade construit, ses gradins étaient en bois sculpté et certaines arrêtes se fondaient en des branches d’arbre dont le feuillage abritait les spectateurs du soleil. J’avais l’impression de me trouver au milieu d’une clairière ovale sur laquelle se déversait toute la lumière.
Oooooh ça a l'air troooop beau j'aime beaucoup cette idée !
Les gradins avaient été réduit de moitié pour la cession des réserves, m’avait appris Arnold.
Tristesse : ma première compréhension de cette phrase a été qu'ils avaient réduit de moitié la capacité du stade pour cause de covid
Ah, sa passe à sa capitaine était approximative, elle perd ses moyens, pas facile de passer de Poudlard aux professionnels
C'est quoi ce commentateur qui a l'air hyper partiale là :x

Noooon c'est horrible de la voir paniquer comme ça, j'ai envie d'être là pour lui sourire et lui dire que tout va bien
Oh puis cette sale ambiance dans l'équipe là, c'est affreux

N'étant pas branchée sport haha, je trouve ça tellement cool que tu arrives à rpoposer des matchs de Quidditch comme ça, avec des vrais enjeux au-delà du simple enchaînement de passes. C'est super intéressant de voir les différents problèmes qui peuvent exister dans une équipe, et comment on peut analyser sa performance même quand on gagne!

Je trouve ça trop chou que Vic soit sur toutes les photos d'enfance de Simon. Ils peuvent vraiment pas échapper au destin :lol:
comme si je pouvais enfin lui crever les yeux en perçant cette image.
Cette violence :lol: :lol:

C'était très intéressant cette conversation avec Leonidas ! Comme toujours chez toi, ce qui est chouette c'est que c'est ni tout noir, ni tout blanc. Les raisons de leur départ aux US sont parfaitement valables, même si ça peut être évidemment contestables. Peut-être que dans 10 ans Simon sera prêt à la voir :roll:
Perripuce

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Perripuce »

HOLA TOUT LE MONDE
Comment ça va en ce lundi de pâques où Lille est DE NOUVEAU en tête du championnat et ça tue? Bon confinement à tous, et ne vous gavez pas de chocolat !!
Pour la citation, je n'avais pas d'inspiration. Mais elle me fait toujours rire : oui, Slughorn c'est Varys dans GoT.

(Oh Chloé j'avais adoré ton commentaire sache le. Très belle analyse de Victoria, tu as eu des mots justes et tu as parfaitement cerné ce que je voulais faire donc c'est cool, merciii)

Bonne lecture !


***


- Horace avait constitué une sorte de club où il rassemblait ses élèves préférés et dont il était le centre, faisant les présentations, établissant des contacts utiles entre ses membres et récoltant toujours un quelconque avantage en échange, que ce soit une boîte d'ananas confits ou l'occasion de recommander un jeune collaborateur au Bureau de liaison des gobelins.

Harry eut soudain la vision saisissante d'une grosse araignée qui tissait sa toile autour d'elle, secouant un fil ici ou là pour rapprocher ses grosses mouches bien juteuses.
- Dumbledore, Harry Potter et le prince de Sang-mêlé
***


Chapitre 13 : L'ombre du serpent.

Ça avait été une après-midi hors du temps, niché entre les collines dans la propriété des Diggory, à observer le vent qui chassait les nuages et ramenaient un peu un de soleil dans nos vies. Flavia avait eu les larmes aux yeux en nous revoyant de revenir à trois, mais cela avait été les dernières larmes de la journée. Malgré le souvenir de Cédric qui ne nous avait jamais quitté mais pour la première fois depuis cette tragique nuit, j'avais l'impression de ne ressentir que les bienfaits de sa présence. Emily avait retrouvé sa bonne et mauvaise humeur habituelle, Simon son sarcasme qui lui avait valu une ou deux claques de ma part et j'avais passé deux heures à rire et à sourire dans le salon des Diggory, sous le regard bienveillant de Flavia. Simon et moi étions repartis chacun avec une pile de livre gracieusement prêté et qui nous aideraient dans nos recherches respectives – et Emily était devenue à nouveau Emily en fustigeant mon choix de continuer de travailler avec sa grande rivale Octavia McLairds. Dans son énervement, elle avait révélé à Simon que Miles sortait à présent avec Gillian et il avait failli en lâcher ses précieux bouquins. Et malgré tout, il s'était, comme toujours, abstenu du moindre commentaire.

Emily était repartie de son côté, avec ce sourire toujours étrange qui marquait clairement que son cœur balançait toujours. Nous avions retrouvé des réflexes mais en y réfléchissant le soir dans mon lit, j'avais été forcée de lui donner raison : c'était loin d'être la même chose. J'avais apprécié sa présence, notre complicité retrouvée mais j'avais senti que les dynamiques amorcées étaient inébranlables. Simon et moi étions repartis de nôtre côté ... et elle du sien. Mais néanmoins, je m'étais endormie avec la certitude que malgré ce qu'elle avait voulu croire, le lien était loin d'être brisé.

Cette bouffée de fraicheur et de bonheur fut suivie d'une autre quand je reçus une lettre de Susan qui me forçait ni plus ni moins à venir la voir à sa sortie de Pré-au-Lard qui avait justement lieu ce samedi. Presque aussitôt, l'animation des Trois Balais me parut le meilleur écrin possible pour achever cette semaine de détente – sans entrainements intensifs, sans réunions dans le grenier des jumeaux. J'avais donc passé mes quelques jours de répit à éplucher les livres que j'avais pioché dans la bibliothèque des Diggory – des véritables reliques vieilles de plus de deux cents ans et qui relataient les différents qu'il y avait eu entre moldus et sorcier. J'avais même réussi à emporter un carnet avec des notes manuscrites du Ministre Elditch Diggory, qui, après quelques recherches, avait tenté de faire disparaître les Détraqueurs d'Azkaban. J'avais eu un léger sourire en songeant que c'était un ancêtre digne de Cédric.

La sortie à Pré-au-Lard arriva à point nommé pour parfaire cette semaine où j'avais l'impression de nouveau respirer. J'attendais Simon derrière chez lui, prête à faire un voyage dans le temps et ne put m'empêcher de crier lorsque je le vis émerger de sa maison, vêtu chaudement pour affronter l'Ecosse :

-Ah non !

Simon se figea sur sa terrasse et porta immédiatement sa main à la tête recouverte de son immonde bonnet orange qu'il passait dès que la température passant les dix degrés. Il ouvrit la bouche pour protester mais je le coupai en le menaçant de mon doigt :

-Je sais qu'il était à Matthew mais ça ne justifie pas que tu te trimballes avec une horreur pareille !

-C'est un souvenir ! Tu devrais être contente, non ?

-C'est moche Bones. Mais je te l'accorde, ça devait être encore plus moche sur Matthew – quelle idée d'acheter un bonnet orange quand on est roux.

-Arrête de fanfaronner. Tiens, du courrier pour toi ...

Il me tendit un rouleau de parchemin scellée d'une cire de très mauvaise qualité – le sceau était en train de s'écailler. Sur les bords courbés du parchemin, je pouvais lire d'une écriture brouillonne « Victoria Bennett, Terre-en-Landes », sans que l'adresse ne soit précisée. Perplexe, j'arrachai les miettes de cire qui restait et commençait à la dérouler.

-Comme la chouette a su que c'était chez toi qu'elle devait la déposer ?

-Et tu es censée être historienne de la magie ? se moqua Simon.

-Joueuse de Quidditch, en fait.

-Et c'est pour ça que tu comptes écrire un livre ... Bref. Les chouettes et hiboux sont des animaux à forte sensibilité magique même s'ils en sont dépourvus. Ils ... sentent ces vibrations. C'est ce que je suis en train d'étudier, les différentes vibrations de magie et ce qu'elles nous disent sur le type de magie exercé ... Bref, les hiboux la sente. Et comme on doit être la seule maison magique de Terre-en-Landes ...

-Pigé ... Oh la la ...

La lettre était courte, mais me laissa bouche bée. Je la lus une seconde fois, incrédule.

AH AH AH.

Sérieusement, tu vas vraiment cru que c'était moi ? Je suis déçue, moi qui pensais que nous étions devenues bonnes ennemies à Gdansk ...

Sache que si vraiment j'avais voulu t'attaquer, ton église se serait réellement retrouvée réduite en cendre – une illusion, sérieux ? Qui fait ça ? Ensuite, moi, je n'aurais pas raté ton grand-père, je pense que tu le sais ... Dommage, les fleurs attendront. Mais tu aurais le nom de l'agresseur ? J'aimerais lui envoyer un encouragement !

Trêve de plaisanterie. Je suis assez occupée chez moi pour que Viktor vienne me voir furieux parce qu'il pense que je te harcèle encore. Toujours la petite protégée, hein Victoria ? Le lot des filles petites et mignonnes ... Eurk. Il m'a passé un véritable savon mais j'ai fini par le convaincre que je n'avais rien fait – parce que je n'ai rien fait. Cette fois ce n'est pas moi que tu vas devoir combattre, Victoria. Et si tu t'épuisais à traquer ceux qui te veulent du mal et que tu me laissais un peu faire mon job en Pologne ?

Il va falloir grandir, ma chère. C'était un avertissement maladroit cette histoire d'illusion, franchement grossier et pas original – j'ai hoRReur d'être copiée ! Mais un avertissement tout de même ... Prends garde.

K.

-Elle a le sens de l'humour, marmonna Simon, qui avait lu derrière mon épaule. Tu la crois ?

-Est-ce que tu me décernes le prix de la naïveté si je te dis que oui ? Je pense sincèrement qu'elle a d'autre choses à faire et puis ... Bon sang, je suis sûre d'avoir reconnu la voix de Nestor ...

Je relus la dernière phrase de Kamila et un frisson glacé me parcourut. Prends garde ... La garde en question avait été doublée à Terre-en-Landes et des Aurors passaient quotidiennement dans le village, j'en avais aperçu un en allant faire du jogging – qui s'habillait encore avec des costumes de couleur bleue glacée et de soie verte ? On aurait dit un véritable arlequin ... Est-ce qu'ils étaient là avec l'espoir d'arrêter un Mangemort et de pouvoir s'en vanter ou bien pour protéger l'une des familles de sorcier les plus attaquées sur les deux guerres, je n'aurais su dire. Mais leur présence semblait être dissuasive.

Simon me prit la lettre des mains pour la relire. Un pli soucieux était apparu entre ses sourcils.

-Naïve, non. Je pense que tu as raison, je ne vois pas pourquoi soudainement elle agirait contre toi depuis la Pologne ... Mais Nestor a bien capté cette phrase quelque part ...

-Ulysse ?

Il était au courant des messages que j'avais reçu en sixième année, Melania lui en avait parlé sans réellement détailler. Peut-être que lui aussi l'avait répété à sa famille ... Ce qui voudrait dire qu'il restait un lien entre la famille et Nestor. Le sourire teinté d'orangé de Thalia Selwyn me revint à l'esprit. Simon haussa les épaules, visiblement incapable de me donner une réponse et je finis par ranger la lettre dans les plis de ma cape.

-Bon, on va passer ... et se dépêcher, Susie va finir par nous attendre ... Et tu es sûr qu'on ne peut pas enlever le bonnet orange ? Elle a pris en confiance ta sœur, elle va finir par le mettre en pièce ...

Simon leva les yeux au ciel et me dépassa de quelques pas avant de passer les sortilèges de protections de sa maison et transplaner sans même m'attendre – et en ignorait totalement le cri d'indignation qui avait franchi mes lèvres. Fulminante, je me dépêchai de sortir du champs magique et transplanai à mon tour sur la place principale de Pré-au-Lard. Le vent me coupa immédiatement en deux et je me félicitai d'avoir attaché mes cheveux en queue-de-cheval. Je rabattis ma capuche sur mon front et enfouis mon nez dans mon écharpe mais le froid assécha immédiatement mes yeux et les morceaux de peaux qui demeuraient. Je poussai un grognement en songeant que la couleur du bonnet me permettait au moins de repérer Simon quelques mètres plus loin et je le suivis jusqu'aux Trois Balais. J'eus à peine le temps de savourer de retrouver les maisons tordues et les boutiques familières tant le vent était fort et menaçait de m'emporter. Le pub était déjà empli des élèves de Poudlard qui profitait de leur première sortie de l'année : je reconnus Anthony Goldstein, le préféré de Serdaigle, puis Aaron Summerby, l'attrapeur que j'avais recruté l'année dernière et qui m'adressa un sourire ravi, et Katie Bell, la pousuiveuse de Gryffondor, me fit un signe de la main.

-Hé, salut Bennett ! Le niveau pro est décevant, tu viens rejouer avec nous ?

Elle éclata de rire avant de rejoindre sa table et en la suivant du regard, je vis Felicity Bletchley, en cinquième année et qui s'était embelli cet été. La vue de cette jolie jeune fille me fit perdre mon sourire et je jetai un regard paniqué à Simon.

-Tu ... Tu crois que Miles ... ?

Il haussa les sourcils avant de poser le regard sur la Serpentard qui riait avec ses amis sur une table centrale.

-Qu'est-ce que j'en sais, moi ? Allez, viens, avec ce temps tout le monde se réfugie ici ... On sera chanceux si on trouve une table ...

-Tu préfères aller chez madame Pieddodu ? Oh Seigneur non, ce n'était pas une vraie question ! ajoutai-je précipitamment en remarquant son regard amusé qui disait très clairement qu'il affronterait les angelots et les freluches roses juste pour le plaisir de me voir dans ce décor. Arrête, ça c'est une idée du même type que « allons au bal ensemble » !

-Arrête, ça aurait été drôle !

-Drôle ? Je t'aurais arraché les yeux et écrasé les pieds, Bones !

-Tu ne dansais pas si mal que ça ...

Je haussai les sourcils en me glissant à une petite table écrasée contre un mur et où trainaient encore trois chopes sales des précédant préoccupants. Simon s'y affala et retira sa cape. Je me chargeai d'arracher enfin cet affreux bonnet de ses cheveux.

-Parfait, je devrais le brûler, maintenant ...

-Fais ça et je te hanterais jusque la fin de tes jours.

-Ce sera le cas quoiqu'il arrive, Simon ...

-Salut !

Le cri, presque noyé dans la masse des voix et des échos du pub, eut pour mérite de faire cesser notre puérile prise de bec. Avec un sourire fatigué, Susan se frayait difficilement un chemin jusque nous et se laissa aller sur la dernière chaise de libre avec un soupir de contentement. Le froid avait rosi ses joues, effaçant ses tâches de rousseurs et le vent avait emmêlé ses longues mèches auburn. Elle embrassa Simon sur la joue, si fort et si bruyamment que ça lui arracha une grimace.

-Heu, moi aussi je suis content de te voir ...

-Sans cynisme s'il te plait, répliqua-t-elle avec un sourire désabusé. Moi, ça me fait vraiment du bien de vous revoir ...

Simon et moi échangeâmes un regard inquiet pendant qu'elle se défaisait de sa cape pour faire apparaitre son uniforme et l'écusson de Poufsouffle qu'elle portait encore. Un petit sourire persistait sur ses lèvres, mais il paraissait forcé, artificiel et elle tripotait négligemment la montre qu'elle portait fièrement depuis ses dix-sept ans en septembre.

-Vous allez bien ?

-J'ai l'impression que c'est plus à toi qu'on doit demander, fit remarquer Simon avec douceur. Tu es toute pâle, Susie.

Simon avait raison : sous le teint rose que lui avait donné le froid, on devinait ses joues d'une blancheur de craie. La bouche de Susan se pinça.

-Non, moi ça va ... C'est juste ... Un peu dur, en ce moment. On a plein de devoirs à rendre, le niveau ASPIC est vraiment plus élevé que ce à quoi je m'attendais ... (Elle marqua une pause de plusieurs secondes avant de reprendre devant notre regard insistant : ) C'est surtout dans le dortoir ... Je ne sais pas si vous saviez, mais la mère d'Hannah est morte ... tuée par des Mangemorts ...

Elle glissa un petit regard vers Simon avait de se fixer sur moi. Les lèvres de son frère s'étaient tordues mais il ne laissa pas échapper la moindre trace de douleur, seulement de la sollicitude.

-C'est une ancienne famille de Sang-Pur, même s'ils n'en ont plus le fast, expliqua-t-elle, visiblement soulagée de la réaction de Simon. Hannah m'a dit que son père a passé l'été à recevoir des menaces, qu'il a même hésité à la renvoyer à Poudlard à cause de ça ... avant de se dire que c'était l'endroit le plus sûr. Finalement, ils ont eu raison parce que les Mangemorts ont apparemment profité que son père soit parti pour attaquer ...

-Oh Susan ...

Elle balaya ma plainte d'un revers de main.

-C'est surtout pour Hannah que c'est dur, moi ça va. On ne sait plus franchement comment réagir, on marche sur des œufs ... ça rend la situation très tendue dans le dortoir. Du coup je suis vraiment contente que vous soyez venus aujourd'hui, ça va me changer les idées ...

Elle nous adressa un sourire rempli d'espoir et ni moi ni Simon n'eûmes la foi de renchérir sur le meurtre de Mrs. Abbott et de lui faire définitivement perdre sa belle énergie. Cela se sentait que le début d'année avait été éprouvante : malgré son sourire, Susan était pâle, marquée et peut-être avait-elle aussi un peu maigri. Et loin de lui donnait la beauté qu'elle espérait, cette relative maigreur lui donnait l'air plus fatigué et plus âgé. Madame Rosermeta débarrassa la table d'un coup de baguette. Elle ne nous reconnut pas mais je ne lui en voulus pas : elle devait voir tant d'élève passer entre les murs dans son pub que les visages devaient se confondre. Distraite, elle retourna derrière son bar et Simon se leva pour aller chercher nos boissons. Je vis Susan faire un petit signe derrière mon épaule et je me retournais vivement pour voir Anthony Goldsetin lui répondre. J'eus le temps de le détailler une seconde avant de me retourner : l'été lui avait réussi, c'était devenu un beau jeune homme aux cheveux blonds cendrés et aux traits harmonieux. Je nichais mon menton dans le creux de ma paume et observai malicieusement mon amie qui rougit jusqu'aux oreilles. Cet embrasement était le plus poignant des aveux.

-Quelque chose à me dire, Susie-jolie ?

-Oh, tais-toi, soupira-t-elle en détournant le regard. C'est juste ...

-Un ami ?

-J'allais dire « un crush » pour être parfaitement honnête, avoua-t-elle en entortillant une mèche de cheveux roux autour de son doigt. Et en fait ...

-Ma chère Susan !

La lumière fut brutalement coupée par une immense ombre qui me fit sursauter tant elle était soudaine – la voix tonitruante. Je levai les yeux sur un homme corpulent vêtus d'un pardessus en col fourrure et au bonnet assorti. En observant ledit bonnet, je me promis de ne plus jamais me moquer de l'orange de Simon : c'était la chose la plus ridicule jamais portée au monde. Et l'homme souriant en dessous du bonnet semblait l'être tout autant avec son air exagérément réjouis à la vision d'une Susan qui s'était plaquée contre le mur, brusquement livide.

-Je suis ravi de vous voir ici, ma petite Susan ! J'ai été si déçu de constater que vous n'avez pas poursuivi les potions, j'ai été privé de votre charmante présence ...

-Désolée, professeur Slughorn, bredouilla Susan, visiblement prise de cours. Euh, je n'ai pas eu la note requise en potion, je suis désolée ...

-Ne vous excusez pas, ma chère, déclara le professeur d'un ton presque paternel. Je suis certain que vos qualités sont ailleurs ...

Il s'assit sur la chaise laissée libre par Simon et j'échangeai un regard perplexe avec Susan. Dans ses prunelles vertes se battaient l'agacement et le désespoir.

-Ma petite Susan, reprit le professeur en retirant enfin son bonnet de fourrure pour dévoiler un crâne chauve et des joues tombantes. Je profite de vous avoir sous la main pour réitérer mon invitation à mes petits soupers ! Vous êtes presque aussi insaisissable que monsieur Potter – vous ne l'auriez pas vu, par le plus grand des hasards ? Il faut que je le convainque de venir à la prochaine également ...

-Désolée professeur, j'ai énormément de travail et ...

Le professeur partit d'un immense éclat de rire qui fit trembler la table et qui me fit écarquiller les yeux. Le pire dans cette scène, c'était qu'il agissait comme si je faisais parti du décor et qu'il était seul avec Susan sur cette table. Je jetai un vague coup d'œil en arrière en espérant voir vite Simon revenir tant la situation était gênante.

-Ah ma petite Susan ! Vous n'êtes pas sans me rappeler cette chère Amelia, elle aussi faisait passer ses obligations scolaires avant ses plaisirs ... mais vous travaillez si fort, prenez donc une pause ... Disons, ce cinq novembre ?

Je braquai mes yeux sur le professeur à la mention de la date, le souffle coupé. Vu son absence totale de réaction, je me détendis mais le malaise demeurait. Susan s'était remise de sa surprise initiale et avait repris une posture plus digne.

-Je suis navrée professeur, mais le professeur Binns attend le plan détaillé de mon projet pour avant la fin du trimestre et j'ai pris un peu de retard, il faut que je m'y attelle ...

-Tu travailles sur quoi ?

Je poussai un petit soupir de soulagement alors qu'une main déposait une tasse de chocolat fumant devant moi. Je levai le visage pour adresser un sourire à Simon, mais lui observait l'homme qui avait pris si impunément sa chaise, ses deux bièraubeurres à la main. Le professeur observa Simon, puis Susan, puis à nouveau Simon avant de pousser un cri de ravissement.

-Oh ! Votre frère aîné sans doute ?

-Exact. Vous êtes sur ma chaise, monsieur ... ?

-Slughorn, professeur Slughorn, se présenta-t-il en tendant une grosse main à Simon.

Il n'esquissa pourtant pas une seconde un mouvement pour se lever et rendre sa chaise à Simon malgré le regard perplexe et insistant de celui-ci. Il lui souriait toujours largement et les sourcils de Simon s'envolèrent sous ses mèches blondes. Résignée, Susan avait appuyé sa joue contre son poing pendant que son professeur avait porté son attention sur son frère.

-Vous venez de quitter l'école, c'est cela ? Quel dommage, monsieur Bones ! Nous nous sommes manqués à une année près ! Mais j'avoue m'être renseigné auprès de vos anciens professeurs : l'IRIS ! Quelle voie aussi prestigieuse qu'originale pour l'héritier des Bones ...

Le mot « héritier » nous fit à tous froncer les sourcils et je glissai un regard inquiet sur Simon, dont l'air étonné avait laissé place à une expression de défiance. Pourquoi « héritier » ? Parce que le professeur suivait une généalogie archaïque qui rendait le garçon plus digne d'intérêt que la fille dans une fratrie ... ou parce qu'il savait ? Je bus une gorgée brûlante de chocolat pour m'éviter de pousser un grognement de dépit face à cette possibilité.

-J'ai une sœur aînée, rappela Simon d'une voix un peu plus froide. Maintenant, professeur ...

-Oh, bien sûr, bien sûr ... Mais, voyez-vous, j'ai entendu des choses dans la salle des professeurs, le professeur Chourave qui notamment se félicitait que vous ayez brillamment passé vos ASPIC ... Quelle génération d'élève vous deviez être ! J'ai consulté la liste : pas moins de dix entrées au ministère, c'est exceptionnel ! J'ai vu aussi deux acceptés à la formation de médicomagie, une à l'observatoire britannique ... Belle promotion sportive également, le professeur Chourave a évoqué l'une de ses élèves recrutée par les Tornades ...

J'étais de nouveau en train de porter la tasse à mes lèvres quand je me figeai en plein mouvement. Le regard moqueur de Susan se braqua sur moi et Slughorn le suivit, l'air intrigué. De nouveau son visage s'illumina alors qu'il posait pour la première fois les yeux sur ma personne.

-Oh, c'est vous, si je comprends bien ? Pomona a parlé d'une « petite » Gardienne ...

-Euh ... Oui, c'est cela.

Les yeux de Slughorn étincelèrent et il tapa bruyamment entre ses mains.

-Vous êtes ma chance d'attirer cette chère Susan à ma fête, ma chère ! Car voyez-vous, je viens juste de recevoir l'acceptation de Gwenog Jones, la capitaine des Harpies de Holyhead et elle sera présente ce cinq novembre ! Joignez-vous à nous, je suis certaine qu'elle sera ravie de rencontrer la gardienne de réserve des Tornades ... Et ma chère Susan, si c'est l'histoire de la magie qui vous préoccupe, sachez que Herbert Belleplume sera là – vous avez peut-être lu son ouvrage Les grands sorciers du XXe siècle ? Il a même avoué vouloir me mette dedans, je l'en ai dissuadé, qu'il laisse ma place à ceux qui le méritent ...

-Pardonnez-moi, l'interrompit Simon de manière un peu sèche. Mais qui êtes-vous ?

Slughorn eut l'air offusqué – mais l'effet était plus comique qu'autre chose. Susan, qui retenait visiblement son rire, se chargea d'éclaircir la situation.

-Simon, c'est notre nouveau professeur de Potion ...

-Nouveau, nouveau ... Vous me flattez Susan, mais je suis malheureusement un vieil homme. J'ai accepté de revenir pour rendre service au professeur Dumbledore, néanmoins ... J'ai enseigné à chacun des membres de votre famille – Edgar, Amelia ... Et même à vos grands-parents, maintenant que j'y pense ! Votre grand-mère, Susan, quelle femme ... Elle a été parmi mes premières chouchou. Mais je serais ravi de vous expliquer ça plus en détail le cinq novembre si vous venez à ma petite soirée. J'en parlerais au directeur, il ne verra sans doute aucun inconvénient à ce que l'un de ses meilleurs élèves ne revienne à Poudlard ... Et bien sûr vous aussi miss euh ...

-Bennett, répondit Susan avant que je n'ouvre la bouche. Victoria Bennett.

Slughorn se tut enfin mais en profita pour me dévisager, l'air de chercher quelque chose dans mes traits ou dans mon nom qu'il semblait murmurer en faisant frémir son imposante moustache.

-Elle est née-moldue, ne cherchez pas, cingla Simon.

L'impolitesse du ton ne parut pas vexer Slughorn et il essuya un nouveau rire réjoui.

-Oh, oh ! Mais c'est que vous avez hérité du franc-parler d'Edgar, mon garçon ! Ne vous en faites pas, je n'ai absolument aucun préjugé sur les personnes comme votre amie – l'une de mes meilleures élèves actuelles est comme elle ! Bien ... (Il sortit une montre à gousset en or et finement ouvragée de son pardessus). Je dois encore me rendre à Honeyduke, Amborsius m'a commandé une boite d'ananas confis ... Par ailleurs, n'hésitez pas à en ramener, le cinq novembre ! Vous recevrez une invitation de ma part dans la semaine !

Il extirpa enfin son immense masse de la chaise, adressa un clin d'œil complice à Susan et s'en fut en slalomant difficilement entre les tables. Nous le fixâmes tous les trois, absolument déconcertés par la scène qui n'avait strictement aucun sens avant que notre regard ne tombe sur Susan. Ses joues étaient devenues cramoisies.

-Je vous jure, s'il l'un d'entre vous a l'idée idiote d'accepter cette invitation, je lui tords le cou !

-Très honnêtement, je n'ai pas l'intention d'accepter, la rassura immédiatement Simon en prenant enfin place sur sa chaise. Il est toujours comme ça ?

-Oui ! C'est horrible, dès qu'il passe dans un couloir je suis obligée de me cacher ! C'est pire que l'époque où Sullivan Fawley me harcelait ! Il a réuni autour de lui des élèves, soit des enfants de bonnes familles, soit des gens dont il a perçu le talent – Hermione Granger ou Ginny Weasley, par exemple. Jusque là, j'arrive à esquiver mais si l'un d'entre vous se pointent, je ne vais pas avoir d'autres choix !

-Susan, soupirai-je, les doigts enroulés autour de ma tasse. On ne se pointera pas ...

Je fixai l'endroit la porte qui venait de se claquer sur la silhouette corpulente de Slughorn, assez mal à l'aise. Je n'avais pas apprécié être ignorée jusqu'à ce qu'il découvre que j'étais une joueuse de Quidditch ou qu'il me décortique comme s'il avait voulu me rattacher à une grande famille qui aurait pu accroître ma valeur. Cet homme était une véritable pie voleuse : il aimait collectionner les objets qui brillaient. Simon paraissait dans le même état d'esprit – et l'implicite qui planant quant à ses connaissances sur la famille Bones n'arrangeait rien. Le mot « héritier », l'allusion au franc-parler d'Edgar : c'était des détails que je voyais tournoyer dans l'esprit de Simon. Il buvait sa bièraubeurre, le regard perdu au loin et je m'obligeai à reprendre la parole pour que son esprit s'éloigne de cette conversation.

-Bon, Susie, tu n'avais pas des choses à me raconter ? Tu vas travailler sur quoi en Histoire de la Magie ?

-Oh ... En fait ...

Elle se plongea dans une explication sur un sujet sur l'évolution du Mangemagot et la comparaison avec les autres chambres de représentants dans le monde et je dus donner un coup de pied à Simon pour qu'elle écoute ce qu'elle ait à dire. Elle enchaîna de façon plus triste sur l'ambiance tendue dans le dortoir depuis que Hannah avait perdu sa mère, en septembre, qui expliquait qu'elle se soit rapprochée d'une bande de Serdaigle composée d'Anthony Goldstein mais aussi d'une certaine Padma avec laquelle elle s'entendait bien. Je la laissai parler un moment avec Simon en allant au bar me reprendre un chocolat quand une voix couvrit le fond sonore bourdonnant des Trois Balais :

-Il a volé des objets qui étaient à Sirius !

Accoudée au bar, je pivotai vers la porte où venait d'apparaître, en toute sobriété, Harry Potter et ses amis. Hermione Granger paraissait embarrassée par tous ces regards qui se tournaient vers elle et força Harry à aller s'assoir malgré sa rage apparente. Son regard luisant croisa le mien et je revins sur Madame Rosemerta qui me préparait mon chocolat avec des gestes machinaux, les joues rouges de confusion. Le nom m'avait porté un coup au cœur, je ne réalisai toujours pas que je devais la vie à cet homme que j'avais méprisé ... ni que le Mangemort présumé était à présent le parrain de Harry Potter. Je n'eus pas le temps de m'attarder davantage sur le cri de Harry car Madame Rosemerta fit léviter ma tasse jusque moi et ramassa d'un geste leste les pièces que j'avais laissée tomber sur le comptoir. Ses lèvres charnues esquissèrent une moue en les comptant.

-Tu n'as pas de la monnaie sur ta mornille ? Et toi, ma chérie, c'est pour quoi ?

-Trois bièraubuerres, s'il vous plait.

Je m'interrompis dans ma recherche de noise en reconnaissant la voix et adressai un sourire radieux à Hermione Granger. Elle parut un instant prise de court avant de me le rendre.

-Oh, Victoria ! Comment tu vas ?

-Très bien et toi ?

Mon regard se perdit du côté de Harry, qui ne paraissait pas décolérer et Hermione parut brièvement gênée.

-Oh, ne fais pas attention. Une affaire personnelle et en plus de ça, il se fait harceler par un nouveau professeur en ce moment, ça n'arrange rien ...

-Slughorn ?

-Susan t'en a parlé ? s'étonna-t-elle, les sourcils dressés.

-On vient juste de le rencontrer. Il nous a proposé de venir à une fête, à Simon et à moi ...

Les yeux d'Hermione roulèrent dans leurs orbites et je me souvins que Susan avait cité son nom comme était l'une des nouveaux élèves favoris de l'étrange professeur. Puis ses yeux étincelèrent et elle me prit vivement le bras, l'air soudainement ragaillardie.

-Mais oui, viens ! Il y aura Gwenog Jones en plus, apparemment ! Oh Victoria s'il te plait, viens, Harry s'arrange toujours pour être en entrainement de Quidditch, je suis toujours toute seule ...

La mine d'Hermione était si désespérée que je faillis céder, attendrie. Puis je me souvins du supplice que me réservais Susan si jamais j'osais mettre un pied à cette soirée.

-Ce serait parfait, tu pourrais un peu apprendre l'humilité à McLaggen en plus, ajouta-t-elle avant que je n'ouvre la bouche. Il passe ses soirées à me dire qu'il a le niveau d'un gardien international ...

-Il joue dans quelle équipe ?

Hermione eut un étrange sourire, moitié-fier, moitié coupable.

-Aucune, il s'est fait battre par Ron aux essais. Et c'est aussi pour ça qu'il est si insistant avec moi alors s'il te plait, ça me ferait vraiment plaisir que tu viennes ...

-Je vais y réfléchir, lui promis-je pour ne pas trop la décevoir.

Hermione n'adressa un sourire soulagé, prit ses trois bièraubeurres et s'en fut rejoindre ses deux amis bougons sur la table. J'appréciais énormément cette jeune fille, le combat qu'elle menait et sa dignité mais même pour elle, je doutais que Susan me laisse aller à cette fameuse soirée. Je pris mon chocolat qui refroidissait et laissai quelques noises à Madame Rosemerta qui était occupée à servir l'un des Batteurs de Serpetnard de l'autre côté du comptoir. Je jetai un regard dégoûté au jeune homme à cause duquel je n'avais pu jouer mon dernier match de la saison et qui n'avait jamais été punie pour m'avoir privé de finale avant de m'arracher au bar de retourner à ma place. Je me figeai net, et serrai ma tasse entre mes doigts. Susan s'était levée pour parler à Anthony et quelqu'un s'était laissé tomber sur sa chaise pour parler avec Simon.

Miles Bletchley.

Je promenai mon regard du côté de sa sœur, Felicity, qui me regardait justement, comme si elle guettait ma réaction. Un sourire penaud ourla ses lèvres et ses beaux yeux bleus braqués sur moi me forcèrent à me mettre en marche pour ne pas perdre la face. Seigneur, celle-la je l'aurais pariée ... Simplement, jamais ne n'aurais parié qu'il s'assirait à la table de Simon.

Miles m'aperçut le premier et se redressa immédiatement, l'air prêt à bondir de sa chaise. Il s'était rasé depuis la dernière fois que je l'avais vu, main dans la main avec Gillian Fawley ... Le souvenir réduisit mon estomac à un amas d'émotions indistinctes et je me forçai à sourire pour dissiper cette gênante sensation.

-Salut. La nostalgie t'a aussi eue ?

-Je pense qu'aucun sorcier de Grande-Bretagne ne peut résister à voir Poudlard, même de loin, confirma-t-il avec un petit sourire. Tes cheveux ... ?

Je retins difficilement un soupir. Oui, mes cheveux étaient plus longs et c'était visiblement ce que tout le monde choisissait de retenir. Puis avec un certain malaise, je me souvins que Miles m'avait avoué un jour préférer cela à mes habituelles boucles courtes et je justifiai précipitamment :

-C'est pour le Quidditch ... Ils préfèrent que je puisse les attacher.

-Je vois. Bon, je vais vous laisser, je suis venu voir ma sœur ... (Il se leva, sembla hésiter avant de me sourire avec plus de simplicité). Mais je suis content de voir que tu vas bien. Enfin, sauf ça. Une chute ?

Il désigna mon bras que je gardais en écharpe par précaution et je sentis un petit sourire effleurer mes lèvres.

-Un cognard. Apparemment, ceux de Poudlard sont ensorcelés pour aller moins vite et nous faire moins mal, mais ceux des pros ...

-Rassurant. Bah ... Bon courage. Peut-être qu'un jour, je viendrais te voir jouer.

Il adressa un signe de tête à Simon puis s'en fut retrouver sa sœur. Epuisée, je me laissai aller contre ma chaise et lorgnai Simon qui sirotait sa bièraubeurre, les lèvres étirées en un léger sourire. Avant que je ne puisse l'interroger sur la présence de Miles à cette table, Susan reprit sa place, perplexe.

-C'était Miles ?

-Ouaip.

-Tu lui as parlé de Gillian ?

-Nop.

Je glissai un dernier regard sur Miles qui s'était éclipsé avec sa sœur et s'était adossé à un poteau, tournés de trois-quart, un verre à la main. Susan poussa un gros soupir en se laissant tomber sur sa chaise.

-En parlant de Gillian ... Tu sais que j'aimerais bien qu'Emily et Octavia reviennent ? Elles ont laissé vacant le trône des filles les plus populaires de l'école et certaine essaient plus ou moins de se l'octroyer ... Quoique le grand jeu en ce moment, c'est qui réussira à faire boire un filtre d'amour au célèbre Harry Potter ?

-Venu directement de Farce pour Sorcier Facétieux, je présume ?

-Je suppose. Mais ce n'est pas le pire. Le pire, c'est qu'on a une nouvelle petite reine qui constitue sa cour et se croit tout permis. Et ça m'inquiète. C'est Enoboria.

Simon cessa de boire sa bièraubeurre et sortit de sa rêverie pour jeter un regard incrédule à sa sœur.

-Enorboria ? Selwyn ?

-Elle-même en personne. Elle est en cinquième année et ... Je ne sais pas, je la trouve gênante. Je la croise assez souvent dans les couloirs, c'est une fille assez jolie mais elle ne ressemble pas du tout à ses frères et sœurs, elle ressemble plus aux Malefoy ... Et parfois je la surprends qui me regarde et elle me sourit ... Je te jure, elle me fait froid dans le dos.

-Elle t'a menacé ou ... ?

Susan claqua sa langue avec exaspération et ses iris s'embrasèrent.

-Mais non, enfin ! Et si elle me menace, je suis une grande fille, Sim', je saurais la gérer ! Je dis juste que c'est quelqu'un dont je me méfierais. Surtout quand je vois qui s'accroche à ses pas et aux pas de qui elle s'accroche ... Vous la verriez avec Drago Malefoy ...

Elle fit mine de vomir dans sa chope et pourtant ça ne m'arracha pas le moindre sourire. L'idée qu'elle puisse s'intéresser à quelqu'un de sa famille me donnait la nausée mais ce n'était pas surprenant lorsqu'on connaissait l'obsession pour la pureté du sang des deux familles ... Mais surtout, le père de Drago Malefoy était à présent à Azkaban à cause de ses activités de Mangemorts. Alors que la plus jeune sœur de Nestor s'intéresse à cette famille n'était pas de bon augure pour la mienne. Je détournai le regard pour que Simon et Susan ne voient pas le trouble dans mes yeux. Miles parlait toujours avec Felicity près du poteau, Katie Bell sortit des toilettes avec une pâleur et un regard vide qui tranchait avec le sourire dont elle m'avait gratifié en entrant et son amie parut rouspéter contre elle avant qu'elles ne sortent, suivis de Harry, Ron et Hermione. La jeune fille m'adressa un dernier signe de la main suivi et relia ses doigts au niveau de son cœur pour une dernière prière que capta Susan, qui tempêta aussitôt :

-Ah non ! Elle t'a demandé de venir à la fête ?

-A priori, elle s'ennuie ..., me justifiai-je vaguement.

-Et bien elle n'a qu'à forcer Harry ! Nous, on n'y va pas ! Et puis quoi encore ? Je refuse d'être prise dans la toile de ce vieux morse !

-Susan Antonia Bones, laissa échapper Simon, l'air faussement choqué. Mais enfin, depuis quand tu insultes des professeurs ?

-Oh je t'en prie, comme si on n'avait jamais insulté Ombrage !

Je pouffai face à cette joute verbale entre frère et sœur qui montrait à quel point la jeune fille avait pris confiance en elle – et à quel point ça prenait de court l'ensemble de sa famille. A partir de là, l'ambiance fut plus légère et Susan monopolisa la parole avec ses imitations de la voix caverneuse de Rogue en Défense contre les Forces du Mal et de McGonagall qui leur mettait la pression pour les ASPIC. La salle se vidait des élèves qui devaient rentrer à Poudlard avant que la nuit ne tombe et Susan surveillait l'heure sur sa toute nouvelle montre avec une certaine angoisse.

-Tu veux qu'on te raccompagne ? proposai-je avec douceur.

Je préférais le faire avant Simon, ce qui menacerait de braquer la jeune fille en quête d'indépendance. Susan observa la salle et son regard tomba sur le groupe de Serdaigle qui comprenait Anthony et qui se revêtait de leurs capes et écharpes. Ses joues rosirent légèrement.

-Non, je vais les suivre, ça va aller ...Oh ! (Elle se jeta dans les bras de son frère et posa un baiser sur sa joue). Portez-vous bien, d'accord ? Et continuez de m'envoyer des lettres, ça manque de ragot à Poudlard – quoique Lavande Brown aurait le béguin pour Ron Weasley ...

-Il n'est pas avec Hermione, lui ? s'étonna Simon avec l'ombre d'un sourire.

Susan haussa les épaules avant de m'enlacer à mon tour et de suivre le groupe de Serdaigle qui sortait des Trois Balais, à présent désertés et étrangement silencieux. Je vis les yeux de Simon se plisser lorsqu'Anthony invita Susan à passer devant lui en posant sa main au creux de son dos et je lui donnai un coup de coude.

-Arrête de jouer les grands frères protecteurs et laisse Susie-Jolie grandir.

Les yeux de Simon roulèrent dans ses orbites et il fit tourner son fond de bièraubeurre dans sa chope. Mon deuxième chocolat était lui fini depuis longtemps et je profitai du temps qui nous restait pour faire couler le bonnet orange entre mes doigts, faisant passer une phalange dans un trou ou effleurait le pompon à moitié décousu.

-Je peux te poser une question ?

Absorbé par mon examen, je n'avais pas remarqué que Simon s'était mis à m'observer et je croisais avec surprise son regard planté sur moi, songeur, hésitant. Je haussai les sourcils.

-Depuis quand tu demandes ?

-Je peux ou pas ?

-Oui, bien sûr.

-Pourquoi ça te dérange que Miles sorte avec Gillian ?

La question était si inattendue que je restai figée, un doigt stupidement passé à travers la laine orange. Jamais Simon ne me questionnait sur ma vie intime – et au contraire, il s'était mis à la fuir comme la peste, comme pour éviter que je retourne les interrogations qu'il pourrait avoir. Et au-delà, la question semblait générer une certaine appréhension de sa part, sans doute liée au sujet sur lequel il était sans doute le moins à l'aise au monde, mais qui restait surprenante de sa part.

-Euh ... Je ne dirais pas que ça te dérange mais ... Je ne sais pas. Ça ne t'a pas fait bizarre, toi, quand tu as su qu'Octavia avait une histoire avec Selwyn ?

Le tic qui agita les lèvres de Simon me fit comprendre que la conversation tournait exactement comme il le craignait – vers lui. Il haussa les épaules dans un geste qui se voulait nonchalant.

-Ce n'est pas pareil, ça faisait plus d'un an qu'on avait rompu et ... Je ne dirais pas que les deux sont comparables. Ce n'était pas du tout le même type de relation, je veux dire ...

Il s'interrompit une seconde, constata que je le fixai toujours dans l'attente de sa réponse et se résolut à poursuivre :

-Vicky, si je dois être parfaitement honnête, je n'ai jamais été attaché ... sentimentalement à Octavia. La quitter, ça ne m'a rien fait – c'est peut-être horrible de dire ça, mais c'est la vérité. C'est une fille géniale, bien sûr, très jolie, très intelligente mais ... je pense sincèrement que je n'ai jamais rien éprouvé pour elle. Dès le début j'en avais conscience, et j'ai quand même tenté le coup ... Je ne sais pas. Pour voir ? Expérimenter ? Mais je savais qu'au bout, ce serait un échec. Je pense que toi, c'était différent avec Miles. C'était une vraie histoire qui justifie que ça t'ait fait mal de le quitter ou que tu sois encore mélancolique de votre relation ...

-Je ne suis pas mélancolique.

Mon ton était plus sec que je l'aurais voulu et je l'adoucis d'un sourire que je n'eus pas de mal à sortir. C'était étrange de sourire face à cette discussion qui pourrait être gênante, mais je retenais plus volontiers pour que pour une fois, je n'avais pas à arracher des confidences à Simon mais qu'elles venaient naturellement à moi, comme les miennes à lui.

-Je ne suis pas mélancolique, je t'assure, poursuivis-je d'un ton plus tranquille. Ni jalouse si c'est ce que tu penses ... C'est vrai que j'étais attachée à Miles, mais pas amoureuse. Gillian c'est juste ... Bizarre. Je pense qu'il mérite quelqu'un de mieux qu'elle. (J'eus un petit rire). C'est idiot mais ... je m'attendais à être remplacé, mais pas par elle, quoi. Mais non, ce n'est pas lié à des regrets ou à une mélancolie si c'est le sens de ta question. Ça fait longtemps que je n'éprouve plus rien pour Miles.

-D'accord.

Il but une lampée de sa bièraubeurre, comme pour éviter de se replonger dans cette conversation – et c'était dommage, parce que j'avais réellement envie de la poursuivre. J'attendis patiemment qu'il cesse de boire en le fixait d'un œil malicieux qui devait le pousser à prolonger sa gorgée jusqu'à ce qu'il finisse par poser sa chope.

-Donc le problème ce n'est pas Miles. C'est Gillian ? demanda-t-il résolument.

Ses prunelles s'étaient mises à étinceler et je grimaçai devant la question, prise à mon propre jeu.

-Oui, pour faire court.

-Pourquoi ? Elle n'a vraiment rien de plus que toi, ce sera plutôt l'inverse ...

-Vraiment ? cinglai-je avec une certaine tristesse. Tu ne vois vraiment pas ce qu'elle a de plus que moi ?

Simon me considéra quelques secondes, impassible, avant de tenter avec l'esquisse d'un sourire :

-Quelques centimètres ?

Réprimant le sourire qui me venait spontanément, je tentai d'atteindre son tibias mais Simon, mu par l'habitude d'années de maltraitance de ma part, écarta les siennes souplement et mon pied alla s'écraser contre sa chaise. Il le repoussa du sien pour parer d'autres coups avec un éclat de rire.

-Oh, ça va Vicky ! Non, sérieux, tu es vexée parce que tu la trouves plus jolie que toi ?

-Même toi tu le dis, marmonnai-je en détournant les yeux.

-J'ai dit que tu la trouvais plus jolie, pas que c'était mon cas, rétorqua Simon. Elle est artificielle au possible, je suis même sûre que ses cheveux ne sont pas sa vraie couleur, elle n'était pas aussi blonde quand on était plus jeune ...

Je dressai les sourcils, surprise qu'il ait retenu ce genre de détails et Simon s'empourpra devant mon silence éloquent.

-Pas que je m'y sois intéressé, précisa-t-il rapidement. Laisse-tomber, mon cerveau est rempli d'information inutiles. Une grande partie te concerne, d'ailleurs. Et c'est Emily qui le soupçonnait. Bref, pourquoi on parle de ça, déjà ?

-Tu trouves Gillian artificielle.

Simon cligna des yeux.

-Et pourquoi on parle de ça ?

Je levai les yeux au ciel, amusée sans pour autant être rassurée par les mots de Simon. Ça n'enlevait pas cet étrange malaise, cette sensation qui ne m'avait plus prise depuis très longtemps. Que je n'étais pas assez jolie, que personne ne me regarderait. Miles m'avait regardé, avait effacé ces doutes semaines après semaines pour choisir ensuite une véritable femme.

-Oh. (La voix de Simon sonnait, stupéfaite). Oh, ça te contrarie vraiment ?

-Je sais, c'est idiot, soupirai-je en tournant ma cuillère dans le vide. Il y a des choses plus importantes que l'apparence.

-Non. Non, c'est pas ça. C'est juste ... Euh.

Il ne semblait soudainement plus très certain de vouloir poursuivre sa phrase mais je le fixai, interloquée. Sa tête oscilla doucement devant mon insistance et il finit par lâcher dans un soupir qui semblait lui être arraché :

-Vicky, tu n'es pas moins jolie que Gillian Fawley. Vraiment, enlève-toi cette idée de la tête.

C'était dit d'un ton très doux que je lui connaissais peu. Généralement, il était réservé à Susan ou à mes pires moments d'angoisses. C'était la voix de l'assurance mais aussi du peu de sagesse qu'il avait en lui. Et je ne sus si c'était le ton ou si c'était simplement lui qui parlait, mais j'accueillis ces mots comme la vérité qui souffla les doutes que l'arrivée de Gillian avait pu réveiller en moi. Un petit sourire effleura mes lèvres, gêné et de nouveau je me sentie idiote d'être ainsi vexée du choix de Miles. Simon me contemplait avec un air désabusé démentit par un léger sourire. Il ouvrit la bouche, sans doute prêt à se moquer, lorsque la porte des Trois Balais claqua contre le mur assez bruyamment. Un colosse apparut alors dans l'encadrement, enveloppé dans son manteau en peau de taupe et se dirigea immédiatement vers le comptoir qu'astiquait Madame Rosemerta.

-Un whisky Pur-Feu, s'il te plait. Double dose.

-Et bien, s'étonna la gérante. Qu'est-ce qui se passe, mon vieil Hagrid ?

Simon fronça les sourcils, surpris. J'avais été moi aussi frappée par l'air affligé du garde-chasse de Poudlard, assez pour avoir renoncé à le saluer à son entrée. Hagrid attendit d'avoir vidé d'un trait le verre généreux que lui avait servi Madame Rosemerta pour répondre :

-Une gamine ... Pauvre petite, Katie Bell ... Elle a été ensorcelée.

Mon cœur s'emballa et j'échangeait un regard épouvanté avec Simon. Un instant, je craignis pour la sécurité de Susan avant de me rappeler que Katie était partie bien avant elle des Trois Balais. Madame Rosemerta eut un mouvement de recul.

-Comment ça, ensorcelée ?

-J'sais pas. Sur le chemin du retour, elle s'est mise à flotter et à hurler ... (Il vida un autre verre, visiblement secoué). Horrible. Je l'ai confiée à Pompon mais je pense qu'ils l'enverront à Ste-Mangoust ... Nom d'un dragon, dire que Dumbledore avait réussi à tenir les ennuis loin de Poudlard ... Mais là, c'était clairement de la magie noire. Fais attention, Rosermeta.

Trop choquée pour parler, la gérante du pub se contenta de servir à Hagrid une troisième ration de Whisky Pur-Feu. Je portai une main à mes lèvres, secouée par la nouvelle. J'avais vu la jeune fille il y avait une heure à peine, sortant des toilettes ... Et comme un flash, je revis sa pâleur et son regard vide qui m'avait surpris compte tenu de sa bonne humeur habituelle et du sourire qu'elle m'avait servi en arrivant ... Je pivotai vers les toilettes, comme si je pouvais de nouveau voir Katie en sortir. Je mis une main sur le bras de Simon.

-Attends-moi, je reviens.

-Quoi ? Où est-ce que tu vas ?

-Où tu ne peux pas aller à ma place, Bones.

Sans attendre un quelconque trait d'esprit de sa part, je me glissai dans la salle à présent complétement déserté si on exceptait un groupe de joueur et Hagrid qui continuait de boire au bar. J'ouvris la porte des toilettes, le souffle court, et la baguette tenue fermement dans ma main valide. La pièce était miteuse, le sol poisseux et le seul miroir au-dessus de l'unique lavabo me renvoyait mon reflet flouté. Il était connu de tous les étudiants qu'il fallait éviter les toilettes des Trois Balais, bien moins confortables que ceux de Poudlard, aussi étaient-ils assez peu fréquentés. Ce n'était pas difficile d'y isoler un élève ... J'avançai dans la pièce, sans réellement savoir ce que je voulais y trouver. Un Mangemort caché derrière les maigres portes de bois qui laissaient peu d'intimité ? Par acquis de conscience, je fouillais les cabines puis revins dans la pièce principale. Sur le sol collant, l'unique torche éclairait une mornille que je ramassais, assez déçue. J'étais en train de l'examiner quand la porte s'ouvrit brusquement, me faisant me relever d'un bond.

-Madame Rosemerta, haletai-je, le cœur battant à tout rompre.

-Qu'est-ce que tu fiches là, miss ? me demanda-t-elle avec une certaine rudesse.

-Rien ... Juste ... (De façon pantoise, je lui montrai la mornille). J'ai trouvé ça à terre ...

Elle la prit des mains, la soupesa et la rangea prestement dans sa poche sans aucune vergogne. Avec Voldemort qui commençait à abattre son ombre sur toute l'Angleterre, les affaires devaient être assez mauvaise pour qu'elle ne laisse échapper la moindre noise.

-Merci. Maintenant, sors miss, je vais devoir nettoyer.

Je m'extirpai sans attendre mon reste, me sentant stupide d'avoir visité les toilettes sans en avoir les compétences. C'était Simon et ses talents de détections magiques qu'il aurait fallu envoyer mais comment justifier la présence d'un garçon dans les toilettes des filles ? Avant de rejoindre Simon, je me laissai allée contre un mur, complétement sonnée.

L'ombre de Voldemort venait d'atteindre les limites de Poudlard.
!
Scandium

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Scandium »

Désolée du retard ! j'avais lu tout ça à sa sortie mais trop de boulot ,j 'avais pas le temps de faire un long commentaire !

Au fait, je viens de relire le tome 6, je suis grave mieux calée dans la chronolgie des évènements maintenant !

Hâte qu'ils aillent à la fête ! Mais je me demande à quoi ça va servir à Victoria, d'un point de vue scénaristique ... Peut être qu'elle en apprendra plus sur Jugson vs Bones de la part de Slughorn, aka, la commère de Poudlard !

Simon qui lui dit qu'elle est jolie !! Wow ! Tro cute ! je fonds !! En général, je suis pas fan de romances mais là, je m'incline. J'aime bcp trop Vic et Simon. Mdr Simom qui stocke plein d'informations inutiles sur tout le monde ! I feel you so much Simon, au collège je connaissais tout de mon crush, sa pointure de chaussure, sa moyenne générale, ses problèmes de santé, ses musiques préférées etc mdr !!
Susie qui se rebelle, j'adore !! Trop contente de revoir Hermione.

Oh my god la pièce ! Heureusement que je viens de relire HP6, j'aurais pas compris la fin sinon ! Héhéhé

Breef ! Super chapittre comme d'habitude !! J'ai hpate d'en savoir plus sur victoria et ses missions pour l'ordre !
Cazolie

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Ouuuh Gunpodwer le retour ! Mauvais souvenir du sujet de moderne
Simon prénom-ridicule Bones
Fais pas genre Perri on sait tous qu'il s'appelle Wait for it
où j’avais pris sa douleur à bras le corps pour être digne de partager ce secre
Littéralement
Cette scène <3
Ce n’était peut-être rien. C’était un détail, une anecdote sur l’intimité de Simon, mais il s’ajoutait à tout le reste. Une petite voix en moi me répétait que c’était sans doute pour ça qu’il ne m’avait rien dit.
Question de préparation au mariage: Comptez-vous avoir un jardin secret ?
Tout ça pour dire que Vic et Simon m'ont l'air bien avancé dans leur propre préparation 8)
Toujours était-il que le jour fatidique où arriva la rencontre avec Thalia et Julius Selwy
ENFIIIIIIIIIIIIIIIIN (oui je sais c'est à cause de nous que t'as coupé et que c'est que maintenant, mais c'est plutôt un enfin de "trop contente de lire cette scène)
-Bon sang, Alex, ce n’est qu’une cravate !
-Et pourquoi je ne peux pas rester ? Les parents de celui qui a voulu tuer mes petits-enfants va se trouver dans notre salon et tu veux que je reparte ?!
-Oui, papa, je te demande de partir ! Justement parce que tu es comme ça !
-Alexandre Benedict Miroslav, mets cette cravate sinon je te la jure que j’use de ma baguette !
-Comment oses-tu menacer un pauvre sans magique comme moi avec ta magie ?
-Tu es un « pauvre moldu » seulement quand ça t’arrange, Alex !
-Leur fils a mis Victoria sur un bûcher !
-Monsieur Liszka, Marian a raison … Je pense que Julius Selwyn se sentira menacé par votre présence et …
-Mais c’est bien ce que j’espère, Bones !
le CHAOS le plus total :lol: C'est super drôle en vrai :lol:
Ah pour une raison obscure je pensais que c'était Vic qui essayait de mettre sa cravate à Alex
C’était un véritable branlebas de combat qui s’organisait et j’étais trop épuisée moralement pour tenter de calmer le jeu
Est-ce que les Selwyn vont arriver en mode "peuh peuh ils n'ont pas d'elfe de maison *dédain dédain*"
-Vas-y.
En général, les mecs savent qu'une réponse courte comme ça, c'est pas bon signe :lol:
Ses ailes froufroutèrent et il décrivit un arc de cercle gracieux avant d’exécuter quelques boucles.
Au fait
C'est sympa de retrouver ton écriture actuelle après les mondes d'Odèle ou je sais plus quel est le titre :') (même si Odèle est une pierre à l'édifice bien sûr)
uniquement quand c’était lui qui les prononçait.
C EST SI MIGNON (oui je sais ils vont se disputer mais c'est chou en vrai :lol: )
lui et son grand nez, je risquai de céder à mes plus bas instincts et de me jeter dessus toute griffe dehors.
PETE LUI LE NEZ
(damn j'ai bientôt plus de batterie mais il faut que je sorte de mon lit aaaah mais si je le fais pas je vais perdre mon commentaire T.T )
Bon allez j'ai sauvé mon commentaire et je suis sortie de mon lit
Je suis la seule personne autorisée à te faire du mal, Vicky.
Oh c'est horrible comme phrase en vrai
Je sais pourquoi il le dit mais c'est affreux
Au fil des mots, j’avais senti ma colère fondre jusqu’à devenir une boule chaude, étrange et douloureuse au creux de mon estomac
Une boule d'amouuuuuuuuur ? 8-) 8-) 8-) 8-)
Je mis ça sur le compte de la honte et de la gêne
OUI C EST CELA OUI

(j'ai grave envie de manger des chocolats mais ils sont dans mon sac qui n'est pas accessible depuis mon lit. Plus gros dilemme de toute l'histoire de l'humanité : la bouffe ou mon lit ???)
En rentrant de vacance
SSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSS
Les yeux de Simon papillonnèrent et la boule dans mon ventre surchauffa de façon si douloureuse que je décidai de ne pas m’attarder et de claquer la porte derrière moi
MOUOAHAHAHAHAHHA
Mais promis je la réveille aux aurores demain et je te l’envoie.
Dur pour victoria mais bon :lol: :lol:
Enfin, un peu en retrait se tenait une femme glaciale aux cheveux d’un blonds presque blanc et au menton pointu
Vu la description j'imagine qu'elle est Malefoy sur les bords mais je me rappelle plus haha
par la remarque d’Ulysse sur la petite taille de notre salon
Nan mais qui fait ça :lol: Ils sont oufs
Les anglais allaient vraiment renoncer à la livre-sterling ?
JAMAIS
(mais que tu claques ? JAMAIS)
Non, le plus terrible, c’était d’être assis à côté de Simon – remarquablement courtois et discret, il fallait le dire – et d’être de temps à autre assaillie par cette bouffée d’embarras qui persistait.
On a l'estomac noué Victoria ? On arrive plus à manger ? HMM HMMMMMM
Thalia avait fait remarquer que ses cheveux ne tenaient pas en place et j’avais bien là reconnu mon frère dans tout son flegme.
Dans le film que j'ai regardé hier, le gars avec de l'espèce de gel pour tenir ses cheveux en place je présume et il avait juste l'air d'avoir les cheveux gras donc SOIS HEUREUX DE TES CHEVEUX ALEX
-Oh, ce sont beaucoup de moldus en ce moment, commenta Thalia Selwyn d’un ton neutre. Pas de quoi s’inquiéter …
WATCHA
Ma première réaction a été de me dire que dire ça à des Sorciers anti-Voldemort c'est un peu con, puis j'ai réalisé qu'elle disait ça à DES MOLDUS
Je vous en remercierais presque de l’avoir écarté de la ligne de succession.
On dirait la famille dans CLOY
Bref, c'est horrible de dire ça de son fils :lol:
je vous assure qu’aussi longtemps qu’une relation existera entre votre frère et ma fille, vous n’aurez rien à craindre de nous.
Euh ça veut dier que si c'est fini, ils auront à craindre ?
-On voit qu’Octavia est de retour dans ta vie, tu es d’humeur radieuse …
Allez prends ça Ulysse :lol: Je l'aime bien en vrai
-Révérent ! Révérent !
J'étais pas sûre en te lisant mais du coup j'ai vérifié, c'est avec un D !

QUOIIIIIIIIIIIIIIII Comment ça l'église brûle !
Et ce fut là que je le vis, le petit sourire entendu qui ourlait la fine lèvre de Thalia Selwyn
Mais c'est UQOI CETTE FAMILLE DE PSYCHOPATHE j'en perds mon latin
Miro et son immense stature face à deux silhouettes vêtues de capes et encagoulée, sa baguette en bois de vigne virevoltant avec grâce et dont jaillissait des éclairs de lumières magistraux que peinaient à parer les deux autres.
What the heck is happening

MAIS QUOIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII mais je m'attendais tellement pas à ce retournement de situation là je pensais que ça allait bien se passer T.T
Machinalement, elle tourna les talons et s’enfonça dans la nuit d’un pas mécanique. Ma mère se tourna vers lui, choquée.

-Papa !
Cf. Le chapitre 17 de Clem et le devoir de Minerva sur l'éthique du sortilège d'amnésie
REMEMBER REMEMBER : YOUR TURN TO BURN
Rolalaaaaaaaaaaa
Nan mais je te jure cette fin je m'y attendais tellement pas

Je l'ai pas commenté sur le coup mais Miro qui prend Vic contre lui quand les flammes leur passent dessus c'était trooooooop chou

C'était un super chapitre, trop contente de cette évoluton entre Vic et Simon (mdr j'avais écrit entre Perri et Simon) aaaaaaaaaaah !! Pas déçue pour un sou par cette rencontre tant attendue ! Thalia Slewyn là je la retiens (mais je pense le père de bonne foi, parce qu'il tient trop à ses intérêts)
Perripuce

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Perripuce »

BONJOUR TOUT LE MONDE
Encore une fois j'espère que vous allez bien et que tout se passe bien dans vos vies ! Pas grand-chose à dire (même pas de chroniques sport, on est dans un entre-deux désagréable entre le biathlon et le cyclisme. OH y'a une course aujourd'hui avec Julian ! (Le vrai Julian Anna', Alaph)).

Et je viens d'apprendre qu'en anglais dans Dragon, Harold c'était Hiccup. WHY.

Bref, je vous laisse à la lecture du chapitre ! Bonne lecture et à dans deux semaines !


***


Il y a des maisons qui donnent des ordres. Elles sont plus impérieuses que le destin : au premier regard, on est vaincu. On devra habiter là.

- Amélie Nothomb
***


Chapitre 14 : Toujours Purs

-Un souper chez Horace Slughorn ! Victoria Bennett !

La remarque d'Octavia fut ponctuée d'un éclat de rire qui embrasa mes joues. Nous étions retranchées dans la bibliothèque des Bones pour faire un point sur notre projet de livre qui commençait à prendre forme. Nous avions les grandes parties et les grandes réflexions et nous nous disputions encore sur la tonalité à donner : Octavia voulait un ouvrage d'apparence neutre et scientifique quand je voulais être plus virulente et partisane. Nous devions justement trancher la question quand une chouette avait tapé sur le carreau, apportant avec elle le parchemin enrubanné de violet qu'Octavia s'était fait un plaisir de lire.

-Le pire dans tout ça, c'est que je suis persuadée que si tu avais été à Poudlard, il ne t'aurait jamais remarqué. Sans te manquer de respect, Bennett, tu n'avais absolument rien de remarquable ...

-Je ne le suis toujours pas, ce qu'il l'intéresse là-dedans c'est Simon et Susan, répliquai-je en caressant la chouette qui s'était posée sur le dossier d'une chaise. Tu n'aurais pas une friandise pour elle ?

-Bien sûr, Bennett, je me balade avec des miam-hiboux dans mon sac ...

Je lui jetai un regard peu amène et fouillai le mien pour retrouver un paquet de biscuits. La chouette parut en apprécier les miettes et les picora au creux de ma paume. Octavia acheva de lire et de relire le parchemin m'invitant au souper du fameux cinq novembre avant de me gratifier d'un sourire que je qualifierais de malicieux.

-Et vous y allez ?

-Sans doute pas, Susan nous l'a interdit et Simon n'y tient pas.

-Me voilà surprise, ironisa-t-elle. Les Bones sont naturellement allergique à tout ce qui accroit artificiellement leur pouvoir. Mais mon père faisait parti de ses chouchous du temps de sa scolarité, Slughorn l'a pas mal aidé à se placer au Ministère après ses ASPIC ... Du coup, il était naturellement invité aux réceptions McLairds à sa retraite. Attends.

Elle venait de tourner le parchemin et lisait une partie qui avait échappé à son attention. Ses yeux s'exorbitèrent.

-« J'ai parlé avec le professeur Chourave qui me disait qu'en plus d'être une joueuse d'exception, vous avez une âme d'historienne. Cela vous intéresserait-il de savoir qu'Herbert Belleplume sera peut-être des nôtres ? ». Herbet Belleplume ! C'est carrément l'héritier assumé de Bathilda Tourdesac ! Bennett, il faut que tu y ailles !

Je gratifiai Octavia d'un regard ennuyé et pris la fuite en grimpant sur l'échelle qui menait aux étagères supérieures pour ranger nos livres. Il fallait aussi que je songe à ramener ceux que j'avais emprunté à Flavia Diggory ... Mais Octavia ne me laissa pas cette échappatoire et me suivit jusqu'en bas de l'échelle.

-Enfin Bennett, il pourrait nous aider à faire publier notre livre ! Mes parents sont des financiers, ils n'ont aucun appui dans les maisons d'éditions ... Et oui, Bennett, parfois c'est à ça que ça tient, une publication : aux relations !

-Qu'on ait un livre à publier et on en reparlera ensuite.

-Bennett !

Je soupirai et écartai les carnets manuscrits pour ranger un grimoire. Mon regard s'attarda sur l'attache de fer qui renfermait : j'avouais qu'ils m'intriguaient toujours, mais j'avais peur de violer l'intimité d'un mort. Octavia tentait toujours de me convaincre en contre-bas quand des coups furent toquer à la porte. Simon n'attendit pas notre réponse pour l'ouvrir et entrer dans la pièce. Octavia pivota immédiatement vers lui, un index pointé sur moi.

-Simon ! Il faut que vous alliez à cette fête à Poudlard !

-Pas question.

-Tu es borné, fulmina Octavia, les paupières plissées. C'est en partie pour ça qu'on est plus ensemble !

-J'entends bien ?

Arrivant juste derrière Simon, Alexandre passa sa tête absolument réjouie par l'encadrement. Le reste de son corps suivit et il s'accouda à une étagère avec nonchalance alors que Simon se massait la tempe en anticipant la suite. Avec un sourire charmeur, il tendit une main à Octavia.

-Alexandre, frère de Tory.

Octavia, qui avait paru momentanément perplexe, retrouva ses manières dignes et polies et rendit son salut à Alexandre. Mais qu'elle s'en sorte si bien provoqua chez moi un sentiment d'injustice et je me chargeai de la présenter du haut de mon échelle :

-Octavia McLairds, la ... excuse-moi, comment vous appelez ça, chez les aristocrates ?

Elle leva les yeux au ciel avec irritation et se tourna résolument vers Alexandre avec un charmant sourire penaud.

-Ce que ta sœur veut dire, c'est que je suis la petite-amie d'Ulysse. Le frère de Melania.

-Ah ! réalisa mon frère, surpris.

-C'est officiel, ça ? s'étonna Simon.

Il avait croisé les bras sur sa poitrine et lorgnai son ancienne-petite-amie d'un air qui se voulait nonchalant. L'espace d'un instant, je me demandais s'il était aussi vexé d'être remplacé par Ulysse Selwyn que moi par Gillian Fawley. Octavia le toisa avec un certain dédain.

-J'espère bien, je dois dîner avec sa famille la semaine prochaine.

-Bien bon courage, persiffla Alexandre. Un bon tuyau pour ne pas te jeter sur la mère et la gifler un bon coup – il parait que ça ne se fait pas – repasse-toi l'intégrale de Queen dans ta tête. We are the champions a marché du tonnerre quand elle a osé dire que heureusement seuls les « moldus » mourraient en ce moment. Bon, d'accord, il se peut aussi que la main de Mel ait été écrasée en prime.

Octavia parut comprendre la moitié des paroles de mon frère mais en saisit assez pour avoir un regard peiné. Mais mon frère ne voulut pas s'y attarder et se tourna immédiatement vers moi :

-J'ai oublié mes clefs et il y n'a personne à la maison ...

-Dans mon sac, pochette devant. Tu restes ce soir ?

Alexandre, qui avait commencé à se pencher, se figea dans son geste. Il n'était pas resté dîner depuis la rencontre avec les Selwyn qui s'était soldée par l'avertissement écrit sur l'église et qui nous avait poussé à lancer des sortilèges de protection partout dans le village. Le village subissait même la présence régulière d'un ou deux Aurors, habillés en costume et qui engendrait nombre de question de la part des villageois.

-Je ne sais pas, finit-t-il par lâcher en extrayant les clefs de mon sac. Je vais voir, je devais peut-être ... je vais voir.

-Papa va faire du poulet au curry, plaidai-je en désespoir de cause.

La mention de son plat préféré arracha un sourire à mon frère, qui daigna enfin lever les yeux sur moi. Il se redressa, fit sauter les clefs dans ses mains avant de les faire disparaître dans sa veste en cuir.

-Tu me prends par les sentiments là, Tory ... Disons que ... ça va dépendre de la réponse de la jeune fille. (Il se pencha vers Octavia, et désigna Simon avec un sourire goguenard). Il embrasse bien ?

-Bon sang Alex !

Mon frère éclata de rire au cri outré de Simon et donna une tape sur l'épaule d'une Octavia prise de court.

-Ce n'est pas grave, on aura cette conversation plus tard pendant l'un des dîners ennuyeux chez les Selwyn, tu pourras tout me raconter ! A plus tout le monde !

Il prit la porte en sifflotant gaiement un air que je reconnus comme étant la mélodie d'introduction de Robin des bois et qui s'imprima immédiatement dans mon esprit. Fort heureusement, le rythme était joyeux et compensa le fait qu'Alexandre n'avait donné aucune réponse à mon invitation à dîner. Octavia contempla longuement la porte par laquelle il avait disparu et à ma grande surprise, un léger sourire ourla ses lèvres.

-J'espère presque qu'il sera là la semaine prochaine ... Il a raison, les dîners chez les Selwyn n'ont rien de drôle.

-Par pitié, je n'espère pas, marmonna Simon, les yeux toujours rosies après la pique d'Alexandre.

-Tiens, tiens, aurais-je trouvé enfin le moyen de te rabattre ton caquet ?

Simon évita de répondre en sortant de la pièce et Octavia eut un sourire fier et satisfait que je pouvais aisément comprendre – qu'il était jouissif d'avoir le dernier mot avec Simon Bones ... La tempête passée, je descendis de mon échelle et lançai à Octavia :

-Par contre, je veux savoir absolument tout ce qui passera par l'oreille de mon frère, McLairds.

-Pourquoi, ça t'intéresse vraiment de savoir s'il embrasse bien ? s'amusa-t-elle en rangeant ses parchemins. Mais qu'il dorme sur ses deux oreilles, je ne suis pas du genre à parler de ma vie intime ... (Son sourire se fana et elle leva des yeux inquiets sur moi). Rien à signaler depuis l'avertissement sur ton église ?

Je secouai la tête. Octavia parut soulagée et acheva de ranger ses affaires.

-Tant mieux ... Bon, on se revoit la semaine prochaine pour enfin trancher la question ? Tu devais partir à quatorze heures, c'est ça ?

-C'est ça, confirmai-je en consultant ma montre. Et oui, on va finir par trancher – même si je refuse de renoncer à ma réflexion qui montre que les sorciers sont pour partis responsables des feux de l'inquisition.

-Mais enfin, tu vas les braquer, ça ne va rien arr ... (Elle poussa un soupir et renonça à poursuivre). On verra ça la semaine prochaine. Bon courage et pense à ce que je t'ai dit sur la fête de Slughorn !

Je la raccompagnai jusque la porte de la maison des Bones, mon propre sac sur l'épaule et ma cape au creux de mon coude. Simon était assis dans le salon à lire La Gazette du Sorcier et ses yeux dépassèrent des pages pour m'observer ouvrir la porte à Octavia. Il attendit qu'elle soit sortie pour abaisser son journal et me fusiller du regard.

-Première chose : je te rappelle que tu n'es pas chez toi, miss Victoria Anne Jadwiga Bennett ...

-Arrête de m'appeler par mon nom complet, ça m'énerve parce que je ne peux pas te rendre la pareille, Simon prénom-ridicule Bones.

-... Ensuite, je te jure que si ça continue je vais trouver un prétexte pour inviter Bletchley ici et on verra bien ce que ça te fait de voir ton ex débarquer chez toi !

-Hé, je t'ai demandé et tu as dit que tu t'en fichais !

-Pas quand Alex est dans les barrages !

-C'est toi qui l'as laissé entrer ! Allez, arrête de râler, on y va !

Pour couper court à toute protestation, je lui lançai sa cape et son écharpe, me gardant bien de prendre l'affreux bonnet que le cintre enchanté de la penderie me tendait. Malheureusement, Simon, bougon, ne renonça pas à cet héritage et l'ouvrit derrière moi pour l'enfoncer sur sa tête. Je soupirai en le devançant sur la terrasse pour transplaner. Nous allions finir par être en retard à notre rendez-vous ...

***


J'avouais être perplexe lorsque j'avais tranplanée au square Grimmaurd au centre de Londres et encore plus lorsque Simon et moi avions observé chacune des façades des maisons sans y trouver le numéro 12. Puis, presque comme par magie, l'un des jumeaux était apparu sur le trottoir, un petit parchemin entre les mains qu'il nous tendit après avoir vérifié nos identités.

« Le Quartier Général de l'Ordre du phénix se trouve au 12, square Grimmaurd ». Et lorsque nous retournâmes entre le 11 et le 13, un numéro 12 était mystérieusement apparu.

-Fidelitas, devina Simon en suivant Fred à l'intérieur. Ingénieux ... (Il désigna le parchemin que Fred avait remis dans sa poche). Je suppose que c'est écrit de la main de Dumbledore ?

-Ah, ah ! Tu crois vraiment qu'on va nous dire qui le gardien du secret.

Je réprimais un sourire. J'avais déjà reçu un mot de mon directeur et j'avais reconnu l'écriture. Evidemment que c'était Dumbledore. Même Voldemort devait le savoir. Je m'apprêtais à le faire savoir quand Fred me fixa en mettant un doigt sur ses lèvres, les yeux écarquillés. Nous venions de pénétrer dans un hall sinistre fait papier-peint arraché et décollé. Des marques plus claires persistaient sur les murs, comme si on avait retiré nombre de tableau. Les seuls ornements qui persistaient étaient un imposant lustre en cristal, un porte-parapluie en forme de jambe de troll et des rideaux, cramoisis et mangés par les mites, tirés sur lesquels Fred pointa un index exagérément paniqué. Lentement, il nous fit traverser l'imposant hall en direction d'une porte tout au bout de la pièce, se mettant comiquement sur la pointe de ses pieds avec des airs du ninja le moins discret de l'histoire. Ce ne fut qu'une fois la porte refermée sur le hall que Fred poussa un gros soupir.

-Désastre évité. Désolé, mais dans ce hall dort un monstre qu'il ne faut certainement pas réveillé ...

-Rassurant.

L'ironie de Simon lui valut le regard désabusé de Fred.

-Moque-toi, Bones. Mais on verra comment tu t'en sortiras le jour venu face à elle.

Il s'enfonça dans un escalier de pierre et son rire se répercuta diaboliquement dans l'étroite cage. J'échangeai un regard perplexe avec Simon avant de le suivre au sous-sol. Nous débouchâmes sur une cuisine de la taille d'une caverne aux pierres nues. Elle avait une sobriété qui tranchait avec les airs de grandes dames déchues du reste de la maison mais paraissait plus chaleureuse avec son feu de bois qui brûlait dans une immense cheminée qui crépitait au fond de la pièce. Une grande table trônait au centre, occupée par nombres parchemins – des plans, des notes, des colonnes de chiffres – qu'étaient en train de consulter Lupin et un sorcier aux cheveux roux et aux lunettes carrées. Je n'eus pas besoin de l'aide de Fred pour deviner l'identité de cet homme :

-Papa ! Je t'ai présenté la fille qui m'a mis un coup de poêle dans la cuisine ?

Le père des Weasley se redressa et un sourire fendit son visage rond et franc. Son front était dégarni et ses lunettes de travers, mais il dégageait une telle aura de bienveillance que ça n'avait pas d'importance. Il me gratifia d'une poignée de main franche.

-Victoria, c'est ça ? Et Simon, bien sûr, poursuivit-t-il en serrant sa main. Bienvenus au QG, les enfants.

-On va vous faire une petite visite dès que Renata arrivera ...

Ce fut le cas cinq minutes plus tard : elle entra dans la cuisine et je fus frappée par les cernes violettes qui marquait sa peau pâle et rendait son regard encore plus sombre. Elle observa la cuisine avec une mine presque dégoûtée que je ne compris pas réellement. Lupin nous mena ensuite dans les étages en passant dans le hall où, visiblement, devait chaque fois régnait le silence le plus absolu. Simon, qui fit grincer une marche de l'antique escalier, se vit gratifier d'un regard si noir de la part de Lupin qu'il leva les deux mains en signe d'apaisement. Il attendit d'être au premier pallier pour prendre la parole :

-Je vous fais un tour du propriétaire mais en réalité, ça a peu d'utilité ... Mais Molly a fait un travail incroyable l'été dernier pour rendre la maison habitable ...

-Ma femme, précisa Arthur Weasley avec un sourire. Nous avons presque vécu ici pendant quelques semaines, mais c'est inutile depuis que ...

Il jeta un vague coup d'œil à Lupin, dont le regard s'était braqué sur les lames de parquet. Sans attendre, il s'élança dans le long couloir et Arthur attendit qu'il soit assez loin pour nous murmurer :

-C'était la maison ancestrale des Black, expliqua alors Arhtur. Sirius en a hérité et l'a mis à notre disposition l'année dernière. Il était obligé de se cloîtrer dedans – les Mangemorts étaient au courant de ses talents d'animagus et on ne voulait pas qu'il se fasse prendre ou arrêter ... Bref. On est resté avec lui pour qu'il se sente moins seul ...

-Sirius Black ? comprit Simon, stupéfait.

-Oh ..., laissa échapper Renata avant de baisser les yeux sur la cage d'escalier. Les Black ? Je suppose que ça explique la cuisine en sous-sol ...

Arthur lui jeta un regard perplexe mais Renata ne daigna pas répondre à sa question muette et suivit Lupin dans le couloir. Je lui adressai timidement un sourire d'excuse et nous nous remîmes en route, longeant le couloir qui ouvrait sur des chambres et des salons décorés de lustres ouvragés, de lits à baldaquins dignes de Poudlard et serti de poignée à l'effigie de serpent. La maison était propre, bien que sinistre, froide et peu accueillante. Chaque fois que j'entrais dans une pièce, je sentais mon échine s'hérisser, comme si les murs ne voulaient pas de ma présence. De temps à autre, quelqu'un sortait d'une pièce et Arthur nous le présentait vaguement – Hestia, Sturgis ... Mais personne ne s'attardait sur notre groupe : chaque personne que nous croisions avait le regard fuyant des personnes pressées et oppressées.

-Si elle était à Sirius Black, à qui appartient-t-elle maintenant ? demanda Simon alors que nous montions au deuxième étage.

-A Harry, répondit Arthur avec un sourire. Sirius lui a tout légué ...

-J'en reviens toujours pas que Sirius Black soit le parrain de Harry, avoua Simon d'un ton perplexe. Je veux dire ... mon père m'avait dit qu'il avait contribué à la mort de ses parents et qu'il s'était échappé pour le tuer ...

-Ah, ça ...

Renata se rapprocha pour entendre Arthur Weasley raconter la véritable histoire de ce qui s'était passé des années auparavant, l'histoire derrière le mythe de Harry Potter. Une histoire plus tangible : la trahison d'un ami qui avait mené un couple à la mort et rendu son fils orphelin.

-Et cet homme, s'enquit Simon à voix basse. Pettigrow ... il est en liberté ?

-Jusqu'il y a trois mois, il était encore considéré comme mort par le Ministère, ricana Arthur Weasley. Alors oui, il est encore en liberté, et au service de Vous-Savez-Qui.

-Harry le sait ?

Arthur cligna des yeux, un peu surpris par la question.

-Oui, bien sûr. Mais ne vous en faites pas, ce n'est pas Peter Pettigrow qui ira tuer Harry ...

Le ton dégoulinait de mépris et se voulait rassurant nous concernant mais j'avais compris la véritable visée de la question de Simon et mon estomac se retourna. Je n'avais jamais fait le rapprochement, mais il y avait des ponts à faire entre leurs deux vécus. Ils étaient tous les deux des orphelins de guerre. Et la personne qui leur avait arraché leur famille s'était trouvée un jour en liberté, à portée de leur main, sans doute ... Je me détournai, troublée. Simon lui-même devait avoir fait le rapprochement ...

Je suivis silencieusement Arthur dans les pièces suivantes. Dans les chambres, les lits avaient été poussés contre les murs et des parchemins recouvraient les tapisseries dont les teintes vertes et argent trahissait un attachement obsessionnel à Serpentard. L'emblème de la Maison était partout, jusque dans les détails – les poignées des portes, l'écusson sur une cheminée ... Les Bones avait bien les armoiries de Poufsouffle gravée sur leur cheminée mais là s'arrêtait la fierté liée à cette maison. J'effleurai les rideaux de velours émeraude qui éclairait le couloir du deuxième étage, toujours secouée par ce sentiment de ne pas être la bienvenue ici.

-On utilise peu les chambres aux étages supérieurs, avoua Arthur alors que Renata explorait la pièce installée en une sorte de laboratoire. On les utilisait surtout l'année dernière pour loger ceux qui souhaitaient dormir sur place – ce qui pourrait un jour vous arrivez, vous serez bien sûr les bienvenus ... Oh ! (Il venait d'ouvrir une porte et se figea sur le seuil). Tonks, j'ignorais que tu étais là !

Je fis un pas sur le côté pour voir l'intérieur de la pièce. Devant moi, une femme était avachie dans un fauteuil, les pieds chaussés de grosses chaussures posés sur un tabouret couvert de velours écarlate. Ses cheveux d'un châtain terne pendant autour de son visage en forme de cœur et elle adressa un minuscule sourire à Arthur.

-Je travaille. (Elle désigna les parchemins punaisés au mur en face d'elle de sa baguette). Yaxley m'échappe toujours et ça m'agace.

Le nom provoqua une embarquée dans ma poitrine et j'observai plus attentivement la femme et les parchemins qu'elle observait. Certaines photos comblaient l'espace vide entre des parchemins, toutes représentant un homme de haute stature aux cheveux d'un blond cendré attaché sur la nuque et au nez brusqué. Arthur eut un profond soupir.

-Tonks, nous ne sommes pas censés évoquer nos missions, encore moins devant les recrues ...

-Oh. (La jeune femme rougit et posa enfin les yeux sur Simon, Renata et moi qui l'observions depuis l'embrasure). Laquelle est la mienne ?

Elle nous observa toutes deux, Renata et moi. Ce fut elle qui lui donna la réponse en pointant son pouce sur moi, provoquant ainsi le rire de Simon. Je retins un grognement en me souvenant que Lupin et Kingsley m'avait obligé à taire le nom de Yaxley.

-Ça, c'est fait ...

-Oh, la ferme, réagis-je immédiatement avant de me tourner vers la fameuse « Tonks ». Mais oui, je crois que c'est moi ...

Tonks extirpa ses pieds lourdement chaussés de son tabouret et se leva de son fauteuil. Avec une rapidité étonnante, elle prit mon bras, m'attira à l'intérieur de la pièce et adressa un sourire à un Arthur Weasley mortifié.

-Continuez sans elle, je vous l'emprunte ! déclara-t-elle gaiement avant de leur fermer la porte au nez. Victoria, c'est ça ?

Je contemplai le battant qui venait de se fermer si sèchement avant d'acquiescer. La pièce devait jadis être un salon d'appoint, éclairé de torche à la lumière blafarde puisque la pièce semblait mal exposée : malgré le soleil qui brillait dehors, la fenêtre éclairait très mal l'ensemble. Contre le mur était poussé un lit de camp aux couvertures pêle-mêle avec un sac de couchage et une valise ouverte et débordante indiquait clairement que la jeune femme avait pris racine dans cette pièce. Tonks se rassit sur son fauteuil de velours et fit tourner sa baguette entre ses doigts. Elle avait perdu son sourire et me dévisageait les yeux plissés. Je lui rendais son regard. Ce visage me semblait familier sans que j'arrive à le resituer.

-Avant qu'on te l'apprenne par une autre bouche que la mienne : mon vrai nom est Nymphadora, entonna-t-elle avec sérieux. Mais comme tu peux te douter, je le déteste donc c'est Tonks.

-Ah. Et bien moi vous allez entendre Simon m'appelez Vicky. Ne l'imitez pas : je déteste aussi.

Un fin sourire ourla les lèvres de Tonks et elle tint sa baguette des deux bouts devant son visage.

-Je vois. Je me souviens vaguement de lui ... Un gamin blond, un peu prétentieux sur les bords. A peine arrivé et il s'était moqué de moi parce que le bas de ma cape avait pris feu ...

Je la fixai, perplexe. Puis les rouages de mon cerveau se remirent en marche et je compris :

-Vous avez été à Poufsouffle ?

-Tu peux me tutoyer. Mais oui, j'y ai été. Alors, Victoria : que penses-tu de ma toile ?

Elle désigna du menton le mur en face d'elle et je m'y approchais. Des fils de laines de différentes couleurs reliaient certaines photos et certaines notes et sur les parchemins demeuraient plus d'interrogation que de réponse. J'observai Yaxley sur une série de clichés que Tonks avait collé les uns derrière les autres et qui le montrait en train de marcher dans les rues londoniennes, presque comme dans un film, avec un sourire satisfait qui devait paraître insupportable à Tonks.

-Ça manque d'ordre mais ...

-Je suis bordélique de nature, il va falloir t'y habituer.

-... Mais on s'y retrouve. Où vous ... tu en es ?

-Nulle part, cingla Tonks avec exaspération. Deux semaines que je le surveille pendant mes jours de congé, deux semaines où il joue au parfait sang-pur droit dans ses bottes. Réunion avec sa commission au Mangenmagot, dîner avec sa famille ... la seule chose d'un peu tangible que j'ai c'est cette réunion avec Julius Selwyn – dont je sais que le nom t'est familier – mais les Selwyn ne sont pour l'instant pas un danger, jamais ils ne prendraient le risque de prendre parti.

-Des menaces ? proposai-je. Je connais quelqu'un ... Hannah Abott ... sa mère en avait reçu.

Les sourcils de Tonks se froncèrent.

-Je me souviens de cette affaire ... C'était en septembre, non ? J'ai eu des échos au bureau des Aurors ... (Elle se frotta la tempe). Les menaces étaient dirigées vers son mari, en réalité. Un sang-pur ... et tous les sang-purs doivent être dans le camp.

-Y compris les Selwyn ?

-Victoria, je sais que ta vie personnelle y est liée mais ... ne te focalise pas sur les Selwyn. Ce qui m'intéresse, ce sont les Yawley.

Elle se leva brusquement et donna un coup de baguette : un parchemin alla se punaiser au mur et je dus faire un bond précipité pour éviter que la petite pointe ne m'éborgne. Tonks eut un sourire appréciateur.

-Tu sais bouger. L'avantage d'être une joueuse de Quidditch, je suppose ? Joueuse et historienne ... Quel combo bizarre ... Mais ça va nous avantager, tu vas avoir besoin de tout ça avec moi. (Elle tapota le parchemin vierge de la baguette). Ecris moi tes séances d'entrainement pour qu'on s'organise pour coincer cet enfoiré.

Je m'exécutai sans un mot pendant que Tonks continuait d'observer ce qu'elle appelait « sa toile ». Je la contemplai du coin de l'œil, incapable de savoir quoi penser d'elle. Ce que je savais, c'était que mes histoires avaient fait le tour de l'Ordre et après avoir passé des années à m'efforcer de les garder secrète, cela me laissait un goût amer dans ma bouche. Une fois toutes mes séances inscrites, je reculai d'un pas pour considérer la photo où Corban Yaxley apparaissait avec Julius Selwyn à travers les fenêtres aux carreaux ouvragés d'un manoir. Derrière bougeait la silhouette féminie qui ne pouvait qu'être Thalia Selwyn. Je frissonnais, comme si son regard gris, ce même regard qu'elle avait légué à son fils, pouvait me transpercer à travers la photo.

-Yaxley est insaisissable, poursuivit Tonks en remarquant que je restais figée devant la photo. On est presque certain de son activité : on a des contacts à Gringrott qui nous assure que depuis un an, il déplace de grosses sommes d'argents, sans qu'on ne sache où ça va. C'est ce qui nous a mise la puce à l'oreille : c'est trop gros pour que l'arrangement ne soit que financier. J'ignore s'il est déjà un Mangemort ou s'il inspire à l'être, mais les il a une position trop importante et trop d'argent pour qu'on se contente de ne pas en avoir le cœur net.

-Parce qu'il pourrait mettre des membres du Ministère sous Imperium ?

-Précisément. (Le visage de Tonks s'assombrit et elle riva son regard sur la fenêtre). Si le plan de Tu-Sais-Qui s'était passé comme il l'avait prévu l'année dernière, il aurait pu garder des contacts, comme les Malefoy ou alors Macnair, mais tous se sont fait avoir avec ce qui s'est passé au Ministère. Ça a réduit son infiltration là-bas à néant. Or, il a besoin de ces contacts s'il veut le faire tomber. Yaxley pourrait être la clef qui lui ouvre les portes du Ministère.

Je hochai la tête, rendue muette par l'enjeu. Soudainement, la responsabilité m'écrasait totalement mais aussi le danger que j'affrontais enfin. Visiblement indifférente à ma paralysie soudaine, Tonks commença à organiser un planning de surveillance : pour les deux premières, nous serions à deux – elle allait visiblement demander une cape d'invisibilité à Maugrey – mais pour les suivantes, l'intérêts était que nous pourrions nous relayer. De temps un autre, elle s'aider d'autres membres dont je ne retins pas le nom. Mes oreilles bourdonnaient et je fus heureuse qu'elle un parchemin de récapitulation sur le mur car je doutais d'avoir réellement suivi tout son programme. Dans mon trouble, je percevais les brefs coups d'œil que je me jetai l'Auror. Son visage, assez fermé depuis qu'elle m'avait fait entrer dans cette pièce, finit par s'adoucir et elle posa une main sur mon épaule.

-Je sais que c'est vertigineux, Victoria. Et si ça peut t'aider à mieux accepter, sache que je suis soulagé que tu m'aides sur cette affaire : on est en sous-effectifs et je commençais à me noyer, heureusement que Sturgis m'aidait un peu ... Oh non. Ça te met encore plus la pression ?

J'essuyai un petit rire qui desserra l'étau autour de ma gorge et hochai la tête. Tonks eut un sourire contrit.

-Désolée, je suis maladroite. Mais je t'assure, tout ça, ça te paraîtra moins gros quand tu seras sur le terrain. On m'a dit que tu étais une fille débrouillarde et analytique, je ne doute pas que ça devrait bien se passer pour toi ...

Je contemplai la jeune femme, son visage en forme de cœur et la sollicitude qui brillait dans son regard. Elle nous avait connu à Poudlard : elle ne devait pas avoir plus de quatre ou cinq ans de plus que moi ... Sans doute savait-elle exactement ce que je ressentais. Je hochai la tête et elle m'adressa un nouveau sourire avant de se tourner vers la porte.

-Allez viens, je vais te faire finir la visite ... et sortir de ma grotte, ça fait un moment que je reste ici – trop de distraction en bas ... Il y a toutes les recrues ?

-Non, George a dû rester à la boutique mais il connaissait déjà les lieux ...

Tonks sourit – un sourire mélancolique et sans doute le plus sincère qu'elle m'adressa. Je n'arrivais pas encore parfaitement à cerner cette jeune femme qui semblait compréhensive puis se renfermait l'instant d'après.

-Oh oui, ils nous ont foutu un sacré bazar l'été dernier, tu aurais vu ça ... Je suis contente que leur boutique marche.

Je la suivis dans les étages et elle me montra les chambres qu'avaient justement occupé les jumeaux pendant leur séjour dans cette maison – et l'idée me semblait toujours aussi incongrue – ainsi que celles qui étaient aménagées pour nous lorsque nous rentrions de missions. L'une d'entre elles était occupée par le seul Alastor Maugrey qui était le véritable chef actif de l'Ordre quand Dumbledore se contentait de donner les consignes générales. D'après Tonks, il était enfermé dans l'ancien bureau du patriarche des Black, à réfléchir seul sur l'avenir.

J'aurais pu apprécier la vieillesse et l'histoire de la maison, ses magnifiques lustres de cristal et ses poutres et murs en lambris, mais je restais mal à l'aise. Je ne serais pas de celles qui vivraient constamment ici, comme semblait le faire Tonks dans ce qu'elle continuait d'appeler « sa grotte ». Puis nous descendîmes tous les étages jusqu'au grand hall dans lequel il ne fallait toujours pas faire de bruit et elle me fit entrer dans un grand salon aux lourds rideaux de velours d'un vert mousse dont la couleur avait depuis longtemps ternis. Les tapisseries qui ornaient les murs vert olive était depuis longtemps éliminées, à moitié mangées par les mites. Tonks se figea en entrant dans la pièce et observa le groupe qui s'était avachi sur les canapés et buvait le thé. Un homme était venu grossir les rangs que j'identifiai vite comme un Weasley compte tenu de la rousseur de ses cheveux attachés en cardigan sur sa nuque et de ses traits proches de ceux du petit Ron. Il m'évoquait vaguement une panthère avec ses longs membres souples et son regard alerte. Il écoutait religieusement Lupin devant lui qui continuait de parler malgré notre entrée :

-... est à Ste-Mangoust maintenant. Le collier était vraisemblablement destiné à quelqu'un d'autre, elle a eu beaucoup de chance, si elle l'avait touché ... Oh. Bonjour, Tonks.

-Bonjour, lança-t-elle d'une voix qui me sembla froide. Les nouveaux ?

Simon, Renata et Fred s'étaient en effet octroyé le plus grand des canapés mais c'est vers Lupin et Arthur, assis en face sur un sofa aux pieds de serpent, que son regard se dirigea. Le père des Weasley eut un sourire aimable.

-C'est bien cela. Tu connais Fred, tu as fait connaissance avec Victoria alors laisse-moi te présenter Simon et Renata.

-Enchanté, ajouta poliment Simon.

Mais le sourire naturellement sarcastique qu'il avait aux lèvres ne devait pas être du goût de Tonks, dont le visage se ferma. Elle semblait déjà regretter d'être sortie de sa grotte. Je me souvins de l'anecdote qu'elle avait laissé échappée sur sa cape qui avait pris feu et les moqueries du jeunes Simon et je retins le sourire amusé qui me venait. Elle s'installa avec raideur sur un fauteuil sur lequel était assis le Weasley au catogan. Celui-ci m'adressa un sourire aimable et me tendit une main.

-Bill. L'aîné.

-Notre immense maître à tous, et pourquoi vous n'êtes pas tous comme Bill, lui était préfet-en-chef et maintenant il a un excellent emploi à Gringrotts, déclama Fred d'une voix criarde qui semblait imiter sa mère.

Arthur et Bill lui lancèrent tout deux un regard incisif qui le fit taire. J'observai l'aîné de la fratrie à la dérobée. Il ne devait pas être beaucoup plus âgé que Tonks et avait l'oreille percée d'une dent de serpent. Difficile de l'associer à la description pompeuse de Fred et à ce que je savais de lui – que c'était un Briseur de sort doué, très fin magiquement. Mon regard glissa ostensiblement vers Simon et je captai ses yeux qui se tournait régulièrement vers Bill pour analyser celui qui était appelé à devenir son binôme.

-Qui est à Ste-Mangoust ? demandai-je finalement à Lupin.

-Katie Bell, me répondit mon professeur, visiblement soulagé de reprendre cette conversation. Simon vient de nous raconter que tu l'avais vu sortir des toilettes avec un comportement étrange ...

-On est sûr que c'est lié à Voldemort ? demanda Renata, les sourcils froncés.

Les sourcils d'Arthur s'envolèrent et il échangea un regard avec ses fils et Fred ouvrit les bras en signe d'impuissance. Les gens de notre âge, élevés dans la peur absolue de ce nom, étaient rares à le prononcer. Même Simon et Fred, pourtant téméraires, ne s'y risquaient pas.

-Et bien, selon toute vraisemblance, oui. De près ou de loin, ça reste à déterminer, mais c'est clairement lié au contexte actuel. Un objet de magie noire introduit dans l'école ...

-C'est vraiment un collier qui lui a fait ça ? interrogeai-je, surprise.

-Un collier ensorcelé venant de chez Barjow et Beurk, me confirma Lupin. Heureusement, elle n'a fait que l'effleurer et elle a été visiblement mise sous Imperium pour l'amener à quelqu'un ... (Il m'observa un instant, les sourcils froncés). Imperium visiblement jeté dans les toilettes. Tu n'as vraiment rien remarqué quand tu y as été ?

Je secouai la tête et racontai ma recherche vide de sens, jusque la mornille abandonnée sur le sol poisseux. Lupin et Arthur échangèrent un regard.

-C'est dommage ... Excellent réflexe, mais peut-être qu'il y aurait fallu que ce soit Simon qui y aille, il aurait pu détecter une présence magique ...

-J'aurais adoré voir Simon justifier sa présence dans les toilettes des filles à Madame Rosemerta, ironisai-je, un brin vexée.

Même Tonks et Renata esquissèrent un sourire amusé pendant que Simon s'enfonçait dans le canapé pour ne pas avoir à répondre à la pique. Lupin me concéda ce point d'un hochement de tête et son regard glissa inopinément vers Tonks. La jeune femme étudiait avec soin une tapisserie aux fils décousus sur les bords et qui semblait représenter un arbre généalogique.

-Et toi, tu n'avais rien vu de particulier ? demanda-t-il du bout des lèvres. Tu étais de faction à Poudlard ce jour-là ...

Le visage de Tonks se ferma.

-Non. A part Ding qui a volé des objets du QG ... Harry était furieux. Quel toupet ... Et le vieux Slug qui m'a tenu la jambe devant Honeydukes en tentant de se rappeler qui j'étais. J'ai dû lui rappeler qu'il ne m'avait pas connu à Poudlard ... Apparemment, il prépare des petits soupers et Harry lui échappe. C'est tout ce que je sais.

Mon regard croisa celui de Simon et nous levâmes les yeux au ciel dans un même ensemble. Lupin capta le geste et un faible sourire s'étira sur ses lèvres.

-Laissez-moi deviner. Vous l'avez croisé et il s'est trouvé fort intéressé d'avoir à sa table le fils Bones et la future gardienne de l'équipe nationale ?

Mes joues s'échauffèrent, d'autant plus que Fred avait éclaté d'un rire bruyant qui lui attira le regard peu amène de Renata.

-Ne nous avançons pas, me précipitai-je, gênée. Mais oui, c'est ça ...

-Il y aura qui à cette fête ? s'enquit Bill Weasley, intéressé.

-Oh. Euh, Gwenog Jones, Herbert Belleplume ...

-Et en élève ? Tout le beau monde je présume ...

Ils échangèrent avec Tonks et Bill un regard qui me figea sur ma chaise et qui anéantissait tous les espoirs de Susan de ne jamais être prise dans la toile de Slughorn. Simon parut comprendre la même chose et se redressa vivement sur le canapé, soudainement alerte.

-Vous n'êtes pas en train d'envisager de nous y envoyer, quand même ?

-Slughorn a un flair pour repérer les personnes douées, Victoria est, selon tes propres dires, Simon, une excellente juge de l'espèce humaine ... Oui, je pense qu'on peut vous y envoyer pour tâter le terrain.

-Tâter le terrain ? répétai-je, sceptique.

-Pour le recrutement, précisa Arthur, songeur. Dumbledore est plutôt absent ces temps-ci, il a moins le temps de juger que l'année dernière. Bien sûr, ce sera restreint, parce qu'il arrive que des personnes de valeurs passent outre le regard de Slughorn ...

Il y avait une certaine amertume dans les mots et je contemplai cet homme au crâne dégarni et aux lunettes de travers. Quelqu'un de modeste, loin des paillettes qu'exigeaient Slughorn et qui pourtant, malgré ses maigres moyens et une famille de sept enfants à soutenir, se trouvait prêt à sacrifier sa vie. Simon croisa ses bras sur sa poitrine, l'air buté.

-Justement, à quoi ça servirait ?

-A avoir un premier aperçu, tenta de le convaincre Lupin. Slughorn a vraiment un don pour trouver des pépites, peut-être qu'on pourrait profiter de ce don. Parmi les pépites, certaines pourront être sensibles à notre cause. Vous n'aurez pas à faire grand-chose, juste observer et cocher les noms – surtout dans les septièmes et sixièmes années, il nous faut des majeurs. Ne les approchez pas, Dumbledore s'occupera de cette partie. J'ajouterais que c'est sans doute la première et la dernière mission que je vous laisserais faire ensemble.

-Pourquoi ?!

Nos voix indignées d'emmêlèrent dans un ensemble si parfait que ça arracha un sourire à presque tout le monde. Fred se fendit d'un ricanement avant de croiser ses mains derrière la nuque.

-Je suppose que c'est pour la même raison qu'on ne me laissera pas faire de mission avec George. Vous feriez capoter une mission pour vous sauver l'un l'autre.

Simon fusilla Fred du regard et je me trouvai un intérêt soudain pour la tapisserie qu'observait Tonks depuis tout à l'heure. C'était en réalité un arbre généalogique surmonté de l'annotation en grosses lettres brodées :

La Noble et Très Ancienne Maison des Black

« Toujours pur »


Un frisson glacé me parcourut. Je venais de comprendre brusquement pourquoi je ne me sentais pas la bienvenue dans cette maison. Comme pourquoi j'y étais, debout dans cette pièce qui ne voulait pas de moi, écrasée par une cause qui me dépassait de loin. Pourquoi j'avais pris cet engagement.

-C'est d'accord.

-Vicky !

-On est là pour ça, Simon, rappelai-je avec une certaine exaspération. Ça ne te plait pas, mais si ça peut aider, je ne vois pas pourquoi on devrait refuser. Il y aura pire, comme mission.

Simon me contempla quelques secondes, la joue négligemment appuyée contre son poing et le pied battant le parquet d'un geste qui trahissait son agacement. Pourtant je vis s'éteindre lentement les protestations dans ses iris et il finit par hocher la tête. Lupin frappa dans ses mains, ravi.

-Parfait ! Ce ne sera pas grand-chose, vraiment, juste du repérage : discutez, ouvrez-vous, tentez de les sonder sur ce qui se passe dehors. On aura l'occasion d'en reparler, bien sûr ... Quelqu'un veut du thé ? Ou du chocolat ?

J'adressai un sourire amusé à mon ancien professeur, qui s'empressa de disparaître dans la cuisine. Profitant de ce moment de flottement, je m'approchai de la tapisserie rongée par les mites et qui remontait jusqu'au Moyen-Âge. Mon âme d'historienne était touchée par la valeur de cet arbre mais l'ensemble était terni par le « Toujours pur » qui flottait autour de chacun des noms que je croisais. Je trouvais vite celui que je cherchais : en dessous des portraits de Walburga et Orion se trouvait une tâche noire, comme une brûlure de cigarette, juste au dessus du nom « Sirius – 1959-1996 ».

-Toi aussi ça t'intrigue ?

Je me tournai vers Renata, qui observait aussi la tapisserie avec une certaine réprobation. Son nez se fronça de dégoût et elle pointa des noms non loin de Sirius.

-Regarde, Bellatrix Lestrange ... Et là, des Malefoy ... Drago, tiens. Une belle famille de sang-pur, snob et aristocrate ... regarde. Ils se sont carrément mariés entre cousins.

Elle suivit du doigt les deux branches qui menaient à Walburga et Orion et qui remontaient en effet toutes deux à Phineas Black. Et alors que je remontais les branches, le cœur au bord des lèvres, mes yeux croisèrent de nouveaux noms que je connaissais et dont l'un était l'une de mes préoccupations du moment. Phineas avait eu trois fils. L'un deux, Arcturus était lié par un fil brodé d'or à une certaine Lysandra Yaxley. Je retins un cri de surprise en lisant la ligne suivante. Mes doigts effleurèrent seuls le visage figé de leur benjamine, Charis. Un fil l'unissait à ...

-Caspar Croupton, lut Renata, qui avait suivi mon geste, avant de se retourner vers Lupin, qui revenait avec le thé et deux chocolats. Il y a un rapport avec Barty Croupton ?

Lupin parut surpris par la question mais Tonks fut plus réactive :

-Oui, ce sont ses parents. Regardez, il est noté en dessous : « un fils et deux filles ». (Un petit sourire retroussa ses lèvres). Ce qui est drôle, c'est que l'une des filles est entrée dans l'Ordre aussi ... Cassiopée ? L'ancienne chouchoute de Fol Œil ?

-La sœur de Barty Croupton, dans l'Ordre ? s'amusa Fred avec un immense sourire. Il faudra que je parle à cette personne !

J'aurais voulu me jeter sur Fred pour le faire taire mais la réaction de chacun dans la pièce lui fit comprendre qu'il venait de dire une bêtise. Simon s'était figé et s'était détourné, les dents serrées ; Lupin avait failli faire vaciller le plateau et Arthur jetait un long regard à son fils, entendu et réprobateur. Fred perdit son sourire et parut soudainement penaud.

-Ah, euh ... Paix à son âme.

-Cassie n'était pas la seule de l'arbre à se battre contre les idées des Black, renchérit Tonks avant de se désigner. Regarde-moi ? Ma mère est là.

Elle désigna une autre brûlure entre Bellatrix Lestrange et la mère de Drago Malefoy. Renata et moi échangeâmes un regard gêné en comprenant qui était la famille de Tonks. Peut-être cela expliquait-t-il son comportement lunatique ...

-Ma mère a épousé un né-moldu, et vous avez vu leur devise ? Ah, et regardez qui est là ! (Elle tapota de la baguette une brûlure à côté de Charis Black Croupton). Une certaine Cedrella !

Elle gratifia Arthur d'un sourire que je compris en lisant le nom du mari de ladite Cedrella. Je me tournai vivement vers Arthur, estomaquée.

-C'est votre mère ?!

-Et elle a été rayée de l'arbre pour cela, oui. Ma famille est considérée comme traitre à son sang, nous ne valons guère mieux que les nés-moldus dans leur ...

-Vous êtes le cousin de Cassie ... Croupton ?

Je m'étais rattrapée au dernier moment et Simon parut le comprendre parce qu'il me toisa, l'air soupçonneux. Néanmoins, ma découverte parut l'intriguer car il s'arracha au canapé pour suivre l'arbre du regard. Son doigt s'approcha de Lysandra Yaxley – Lysandra – avant de descendre jusque Charis et Cedrella, qui avaient respectivement épousé un Weasley et un Croupton. Son regard se baissa ensuite vers Fred Weasley, occupé à se battre avec sa tasse de thé lévitante qui refusait de se poser avant de se tourner vers Arthur. Un sourire crispé s'étendait sur ses lèvres.

-Oui, Cassie et Barty étaient mes cousins par le sang mais pour tout vous dire, je ne les ai pas connus. Nos mères ont cessé net leurs relations dès leurs mariages, je ne savais même pas que c'était une Black jusqu'à ce que j'hérite un peu d'or de ma grand-mère ... Oh pas grand-chose, le gros est parti pour mes tantes ... Et comme je n'étais pas dans le premier Ordre, je n'ai pas connu Cassiopée ...

A dire vrai, peu m'importait. Je venais d'établir que Simon Bones avait un lien de parenté avec les jumeaux Weasley. Je me tournai vers la tapisserie, tournant le dos à Renata et me mordis lèvre pour ne pas laisser échapper le fou rire qui me prenait. Mais Simon le percevait bien et m'adressa un regard d'avertissement, me laissait très clairement entendre que le moindre éclat qui s'échapperait de mes lèvres provoquerait une nouvelle coloration de mes cheveux.

-Toujours est-il que cet arbre prouve parfaitement que personne n'est déterminé par le sang, acheva Arthur avec une certaine sagesse. Etre né Black sous la devise « Toujours pur » ne signifie rien ... Dans ces branches, il y a presque autant de Mangemort que de membres de l'Ordre, alors que peut-on en conclure ?

-Sauf que les membres de l'Ordre étaient effacés ..., fit remarquer Renata à voix basse. Ça montre bien le courant dominant ...

-Certes.

Arthur posa un dernier regard sur la tâche brûlée qui désignait sa mère puis retourna aux côtés de Fred qui avait enfin réussi à calmer sa tasse. Il posa une main sur l'épaule de son fils et la serra en geste si tendre que ça m'arracha un sourire. Si j'étais une bonne juge de l'espèce humaine comme l'avait dit Simon à Lupin alors j'étais certaine qu'Arthur Weasley était une bonne personne. Renata, elle, continuait de considérer la tapisserie avec dégoût.

-Ça ne me donnerait presque envie d'y mettre le feu ... Toujours pur ... et la cuisine, en sous-sol, bien sûr. Les familles aristocratiques ne font pas la cuisine, se sont leurs serviteurs et leurs elfes qui s'en occupe et elle est reléguée aux bas-fonds avec la vermine ...

-En attendant, c'est l'une des maisons les plus sûres d'Angleterre, rétorqua Tonks, qui paraissait s'agacer des remarques de Renata. Et elle sert à présent à un noble but, si tu choisissais de retenir ça ?

Elles s'affrontèrent un moment du regard avant que Renata ne se détourne, la mâchoire contractée. Elle remballa ses affaires et s'en fut sans saluer personne, ses cheveux battant furieusement ses épaules. La porte d'entrée claqua alors dans un grand fracas et Lupin se redressa, soudainement épouvanté. Je ne compris pas cette panique qui s'éprit du groupe jusqu'à ce qu'une voix inhumaine déchire le silence :

-Bâtards, monstres, vermines ! Comment osez-vous souiller la maison de mes ancêtres ? Des sangs-de-bourbes et des traitres à leurs sang, dans ma noble demeure ! Quittez cette maison bandes d'immondices !

Les cris étaient si perçants que je m'en couvrais les oreilles et Bill et Arthur se précipitèrent vers le hall. J'échangeais un regard épouvanté avec Simon alors que les insultes continuaient de me déchirer les oreilles et ce faisant, mes yeux effleurèrent le « Toujours pur » et brusquement, je fus prise comme Renata d'une envie irrépressible de mettre feu à la tapisserie et à tout ce qu'elle représentait. Simon parut éprouvé le même sentiment et plutôt que de céder à ses pulsions, il glissa une main sur mon épaule et la serra à l'en broyer. Mes doigts effleurèrent seuls cette main à la recherche d'un point d'ancrage pour occulter les cris et leur venin. Sangs-de-bourbes et traitre à leur sang ...

Tonks paraissait la seule à être sereine dans ce vacarme. Elle attendit patiemment que les cris cessent pour pivoter vers nous avec un sourire ironique.

-Un conseil, faites attention au porte-parapluie dans le hall. Celui qui a été moulé dans une jambe de troll. C'est comme ça que je la réveille à chaque fois !

***


On va faire quelques explications ici.

Je considère que le 12 Square Grimmaurd est toujours le QG de l'Ordre malgré la mort de Sirius simplement parce que rien ne dit le contraire. Je pense que l'Ordre l'a déserté uniquement à la mort de Dumbledore, quand Rogue est devenu Gardien du Secret et a pu révéler son emplacement aux Mangemorts. Simplement ce n'est peut-être plus un foyer de vie comme dans le 5 simplement parce que justement Sirius n'y vit plus *ravale ses sanglots*

Je n'invente rien : Cedrella Black, soeur de Charis, est bien la mère d'Arthur Weasley par son mariage avec Septimus Weasley. ça d'Arthur le cousin de Cassie Croupton, et donc de Simon et de Bill/Charlie/Percy/Fred/George/Ron/Ginny des cousins éloignés. Pour la funfact, la 3e soeur, Callidora, a épousé un Londubat. Oui c'est hilarant. Oui c'est un petit peu flippant aussi : TOUT EST LIE.

Allez, sur ce à dans deux semaines !
annabethfan

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par annabethfan »

OH y'a une course aujourd'hui avec Julian ! (Le vrai Julian Anna', Alaph)).
Alors je te ferais dire que le mien c'est le vrai nan mais oh !
-Un souper chez Horace Slughorn ! Victoria Bennett !
Oui nous aussi ça nous a fait rire :lol:
Herbet Belleplume !
Je trouve le nom super bien trouvé ^^ Tu l'as inventé ?
Et oui, Bennett, parfois c'est à ça que ça tient, une publication : aux relations !
Ou alors tu te fais repérer sur instagram nia nia *crispe sa main sur son stylo*
-C'est officiel, ça ? s'étonna Simon.
Simon qui a pas suivi les épisodes du feuilleton Octavia/Ulysse :lol: :lol:
Il embrasse bien ?
-Bon sang Alex !
Je m'étouffe :lol: :lol: Alex, toujours là pour mettre dans l'embarras !
Il prit la porte en sifflotant gaiement un air que je reconnus comme étant la mélodie d'introduction de Robin des bois et qui s'imprima immédiatement dans mon esprit.
Faut que t'arrête avec ça, c'est comme moi avec le parquet ou Doctor Who :lol:
-... Ensuite, je te jure que si ça continue je vais trouver un prétexte pour inviter Bletchley ici et on verra bien ce que ça te fait de voir ton ex débarquer chez toi !
Je paierai pour voir ça parce qu'en vrai Simon serait sans doute aussi gêné que Vic et Miles ^^
J'avouais être perplexe lorsque j'avais tranplanée au square Grimmaurd au centre de Londres et encore plus lorsque Simon et moi avions observé chacune des façades des maisons sans y trouver le numéro 12.
C'est vraiment dans ce genre de phrase que l'univers canon et les élèvements que vivent Harry rentrent en collision avec l'histoire de Simon et Vic. Ca fait presque bizarre parce que c'est lié et détaché en même temps dans ma tête, genre là j'essaye de me rappeler où est Harry (à Poudlard en train de rêver de Drago et Ginny ahem certainement) mais du coup ca fait vraiment quelque chose quoi ^^
Tu crois vraiment qu'on va nous dire qui le gardien du secret.
Well y'en a qui ont pas hésite (Peter oui on te regarde)
Lentement, il nous fit traverser l'imposant hall en direction d'une porte tout au bout de la pièce, se mettant comiquement sur la pointe de ses pieds avec des airs du ninja le moins discret de l'histoire.
Ouais parce que le parquet grince faut faire gaffe :lol: :lol:
(Déçue que tu l'es pas mis ça haha!)
Elle avait une sobriété qui tranchait avec les airs de grandes dames déchues du reste de la maison
C'est hyper étrange ça quand même. Ou alors les Black étaient trop aristocrates pour considérer la cuisine comme une vraie pièce donc pas besoin d'en faire quelque chose ^^
-Papa ! Je t'ai présenté la fille qui m'a mis un coup de poêle dans la cuisine ?
Cette introduction :lol: :lol: :lol:
Mais Molly a fait un travail incroyable l'été dernier pour rendre la maison habitable ...
Comment il vient d'occulter le travail de Harry, Ron, Hermione, Ginny et Sirius :lol: :lol: J'ai visualisé Ron faire une tête indignée en bas de l'escalier s'il avait été là ^^
Oh ..., laissa échapper Renata avant de baisser les yeux sur la cage d'escalier. Les Black ? Je suppose que ça explique la cuisine en sous-sol ...
Pourquoi je sais plus la connexion de Renata et des Black parce que là y'a un truc...
-J'en reviens toujours pas que Sirius Black soit le parrain de Harry, avoua Simon d'un ton perplexe. Je veux dire ... mon père m'avait dit qu'il avait contribué à la mort de ses parents et qu'il s'était échappé pour le tuer ...
Si tu savais combien mon coeur se serre !! Rahh!
l'histoire derrière le mythe de Harry Potter.
Des frissons...
C'est toujours hyper intéressant d'avoir le point de vue d'autres personnes qui sont pas proches de l'histoire sur Harry !
Mais ne vous en faites pas, ce n'est pas Peter Pettigrow qui ira tuer Harry ...
Pas pour ça qu'il lui fera rien
-Ah. Et bien moi vous allez entendre Simon m'appelez Vicky. Ne l'imitez pas : je déteste aussi.
Ce premier point d'entente entre elles :lol:
Elle nous avait connu à Poudlard : elle ne devait pas avoir plus de quatre ou cinq ans de plus que moi ...
Parfois les générations me semblent vertigineuses. Genre Tonks a été au moins une année en commun avec Simon et Vic mais elle épouse aussi Remus qui lui était à Poudlard avec James et en même temps Matthew et Julian qui ont donc un lien à Simon et... Ah c'est incroyable
D'après Tonks, il était enfermé dans l'ancien bureau du patriarche des Black, à réfléchir seul sur l'avenir.
J'ai imaginé Maugrey en penseur de Rodin :lol:
J'aurais pu apprécier la vieillesse et l'histoire de la maison, ses magnifiques lustres de cristal et ses poutres et murs en lambris, mais je restais mal à l'aise.
Toujours aucune mention de parquet hum hum
-Notre immense maître à tous, et pourquoi vous n'êtes pas tous comme Bill, lui était préfet-en-chef et maintenant il a un excellent emploi à Gringrotts, déclama Fred d'une voix criarde qui semblait imiter sa mère.
Je suis morte de rire :lol: :lol: :lol:
Il y avait une certaine amertume dans les mots et je contemplai cet homme au crâne dégarni et aux lunettes de travers. Quelqu'un de modeste, loin des paillettes qu'exigeaient Slughorn et qui pourtant, malgré ses maigres moyens et une famille de sept enfants à soutenir, se trouvait prêt à sacrifier sa vie.
C'est si beau et juste ce portrait de Arthur !
-Je suppose que c'est pour la même raison qu'on ne me laissera pas faire de mission avec George. Vous feriez capoter une mission pour vous sauver l'un l'autre.
Cette phrase ! Je fangirl pour plusieurs raisons, aussi bien pour Fred et George que Vic et Simon *keur keur*
-La sœur de Barty Croupton, dans l'Ordre ? s'amusa Fred avec un immense sourire. Il faudra que je parle à cette personne !
Même moi je me suis figée en mode "et merde" :lol:
Dans ces branches, il y a presque autant de Mangemort que de membres de l'Ordre, alors que peut-on en conclure ?
C'est poignant ça quand même comme observation
Et puis je pense à Regulus qui même s'il appartient au premier camp a aussi changé le cours de la guerre. Ca me le rend encore plus intéressant !
Les familles aristocratiques ne font pas la cuisine, se sont leurs serviteurs et leurs elfes qui s'en occupe et elle est reléguée aux bas-fonds avec la vermine ...
Hypothèse confirmée voilà
-Bâtards, monstres, vermines ! Comment osez-vous souiller la maison de mes ancêtres ? Des sangs-de-bourbes et des traitres à leurs sang, dans ma noble demeure ! Quittez cette maison bandes d'immondices !
Walburga nous avait manqué ^^
il glissa une main sur mon épaule et la serra à l'en broyer. Mes doigts effleurèrent seuls cette main à la recherche d'un point d'ancrage pour occulter les cris et leur venin.
Bien sûr juste pour occulter les cris...
-Un conseil, faites attention au porte-parapluie dans le hall. Celui qui a été moulé dans une jambe de troll. C'est comme ça que je la réveille à chaque fois !
:lol: :lol: :lol: :lol:

C'était un chapitre trop trop trop bien !!!
cochyo

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par cochyo »

Excellent chapitre !
Je n’ai juste pas compris la prise de bec entre renata et tonks...
J’attends le slug avec impatience ! 😈
Scandium

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Scandium »

Oops, j'avais complétement oublié de commenter !! Allez c'est parti !

Ah oui, Octavia et alexandre fot partie de la même famille mainenant ! Quqel combo inattendu !! Mdr, Victoria qui veut savoir si Simon embrasse bien !

Ah ! Tonks et Victoria, c'était sûre ! Je suis contente, elle vont bien ensemble ! Elles vont vraiment faire un duo de choc !

Toute ces descriptions de la maison des Black. Les membres dee l'Ordre auraient pu la réaménager un peu plus non, histoire que les N"s-Modlus s'y sentent plus à l'aise. Pk là les tapisseries, le tableau qui hurle, l'inscription "toujours pure", les trucs à l'effigie de serpent c'est super malaisant. C'est des souciers non ? Ils auraient pas ppu tout camoufler ? Moi je trouve ça triste que des personnes comme Victoria ou Rénata ne peuvent pas se sentir à l'Ordre comme chez elles...

Je suis très emballée par cette fête chez Slug. CA sera la seule occasion ou Simon et Vic seront ensemble, ils vont rencontrer l'histoirier, recruter des gens, croiser Harry, Luna, Hermione..; qui d'autre aussi est chez Slug déjà ? Ginny, Zabini, Mclaggen il me semble... Après, je sais plus ...
FRed et George non plus feront aps de missions ensemble ... C'est dommage, je croyais que le travail d'équipe était leur plus grande force, surtout dans les duels par exemple ... En plus c'est des jumeaux, ils peuvent grave prendre la plac de l'autre et se relayer sans que les cibles sans rendent compte mdr !

Qu'est ce qu'elle nous cache Rénata ? Franchement je sais pas si j'ai loupé des infos mais à part qu'elle est toujours antipathique et renfermée et qu'elle etait amoureuse de Cédric je sais rien d'elle. Elle aussi très engagée, très remontée contre le ministère etc ... J'imagine, qu'il y a plein de trucs qu'on ignore sur son elle, son vécu. J'ai hpate d'en savoir plus parce que là, j'ai du mal à la cerner
Perripuce

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Perripuce »

Aie Aie Aie

OK ça fait longtemps que c'était plus arrivé. Je suis sûre que ça vous avez manqué. Non? Bon bah accueillez en triomphe le retour des deux parties :lol: :lol: :lol: :lol: En plus la coupure ne correspondra à rien parce que le chapitre est d'une traite.

Je cherche si j'ai des choses à dire mais visiblement, non. Oh, j'ai sans doute un nouveau projet de fanfic' mais je vous en parlerais en temps opportun, pour l'instant c'est à l'état d'ébauche. ET LILLE EST TOUJOURS 1er ARGH C'est très méchant ça je crois au titre moi je vais être AFFREUSEMENT DECUE si on ne gagne pas.


Bonne lecture !


***


La soirée, c'est cela : une suite de micro-événement qui promène les invités comme des mouches-zappeuse.

- Fréderic Beigdeber
***


Chapitre 15 : Le souper de Slughorn

C'était officiel : le sommeil, c'était superflu.

Pour la première fois de ma vie, j'avais joué un match qui avait duré plus de cinq heures. A dire vrai, ce temps avait même été doublé. Encore une fois, Joana nous avait arraché la victoire à l'issue d'un match qui frôla la limite réglementaire qui aurait imposé un temps mort de deux heures. Vers la fin, j'étais si épuisée que j'avais fini par adopter la technique de Dalia qui consistait à réduire au maximum mes déplacements pour garder de l'énergie. J'encaissais un grand nombre de buts, mais l'entraîneuse ne m'en voulut pas : elle avait parfaitement conscience que c'était la première fois que j'affrontais de pareilles conditions.

Ça aurait pu s'arrêter là et j'aurais sombré dans le coma pendant les deux jours de repos que le président Grims nous accorda. Mais je n'eus le droit qu'à quelques heures de repos avant de rejoindre Tonks en faction devant la demeure des Yaxley dans le Sussex, en début de soirée. Nous avions observé les allés et venues du grand sorcier aux cheveux blonds et au sourire éternellement satisfait, noté les heures de ses sorties et pris des photos des personnes qui entraient, cachée à deux sous une cape d'invisibilité. Puis nous étions retournées au 12, Square Grimmaurd, pour punaiser les nouvelles photos et retrouver l'identité des personnes qui étaient entrées.

Le pire dans tout ça ? C'était qu'il n'y avait absolument rien de probant.

Malgré la fatigue que j'avais éprouvée la semaine après ce week-end tout, sauf reposant, j'avais été rassurée de mes performances, que ce soit en Quidditch qu'en filature. Tonks avait eu raison : le terrain avait dédramatisé mon appréhension. J'avais été impressionnée de me tenir sous la cape, mon appareil entre les mains, avec Tonks et ses yeux alertes prête à bondir au moindre danger. Mais ça s'était révélé tranquille, sans pression et j'étais retournée deux fois au QG dont une fois à un moment où Tonks était de garde à Poudlard pour rassembler les pièces du puzzle.

Comme son nom était sur la tapisserie des Black, j'avais profité de ma présence dans l'historique maison pour trouver des archives : j'avais fini par trouver un livre qui devait faire la moitié de mon poids mais qui donnait un portrait de tous les membres de la famille Black. Bien sûr, qui disait membre disait « portant le nom » et donc descendance masculine ... Le sexisme se retrouvait jusque dans les textes : ceux concernant les femmes étaient cours, se réduisaient à leur physique et à leurs qualités ou non d'épouses et de mères. Alors tout ce que je savais c'était que Lysandra Yaxley était une femme blonde, d'une grande beauté et qu'elle avait été une mère d'exception pour ses trois filles : Cedrella, Callidora et Charis. Mon regard avait glissé sur cette dernière. Son paragraphe précisait parfaitement qu'elle s'était mariée à un certain Caspar Croupton, et qu'elle avait passé sa vie à hausser le prestige de la maison de son mari en éduquant parfaitement ses trois enfants – et mon cœur avait fait un bond – Bartemius, Cassiopée et Lysandra. Elle s'était ainsi montrée digne du sang qui coulait dans ses veines ...

Les archives de la maison étaient plus nombreuses que j'avais cru et ce fut Lupin, qui avait habitait vraisemblablement de façon permanente ici, qui me tira de mes recherches à une heure avancée pour me forcer à rentrer chez moi. Mais j'avais réussi à emporter un bouquin sur les vingt-huit grandes familles de Sang-Pur – dont les Weasley, les Potter ou les Abbot – et j'avais pu ainsi me familiariser avec la famille Yaxley, naturellement encline à la pratique de la magie noire et dont l'un des membres avait tenté de faire venir Grindelwald en Angleterre. Puis je couplais cela avec les investigations de Tonks et je vis une note concernant la guerre précédente. Corban Yaxley était soupçonné d'avoir faire sauter une école primaire peuplée de petits sorciers ... Pas de survivant.

Alors après cette semaine où j'étais passée à côté de tout, y compris d'Halloween alors que Chloé était rentrée spécialement pour l'occasion, devoir observer ma mère et Melania qui vidait consciencieusement mon placard à la recherche d'une robe potable, ça me dépassait complétement.

-Tu n'aurais pas pu nous prévenir que tu avais cette soirée ? râla ma mère en jetant une robe d'été à fleur à terre. Par exemple, avant le soir même ? Celle-là ?

Elle montra à Melania la petite robe de velours noir que j'avais porté pour noël l'année dernière, mais la jeune femme secoua la tête.

-Non, les sorciers sont prudes, voir les épaules et les genoux d'une femme c'est inconcevable ... Ah, pourquoi pas celle-là ...

Avec horreur, je vis Melania extirper de mon placard la robe que j'avais portée au bal de noël en sixième année, bleue nuit avec les épaules découvertes mais qui avait pour mérite de couvrir mes jambes.

-Elle n'est pas un peu trop apprêtée ? protestai-je d'une petite voix.

-Non, elle est sobre je trouve ... Parfaite. Pourquoi, ça ne va pas ?

Non, ça n'allait pas. Cette robe, c'était une robe d'un soir, celle que j'avais été achetée avec Emily dans l'optique d'aller danser avec un garçon, Miles Bletchley, pour qui j'avais des sentiments inavoués. Cette robe avait une histoire et je refusais de la porter en allait au « souper » d'une pie voleuse avec Simon Bones.

Melania dut comprendre qu'elle n'arriverait pas à me convaincre car elle rangea la robe avec un soupir, sans insister davantage. Le problème, c'est que j'avais peu de tenues assez sophistiquées et prude pour ce genre de dîner. Ma mère finit par s'agacer et aller fouiller dans sa propre garde-robe pour trouver une robe d'un pourpre sombre qu'elle m'obligea à aller passer. La tenue fut une nouvelle fois la preuve que j'étais le portrait craché de ma mère : elle m'allait presque parfaitement. Une mousseline transparente couvrait mes épaules et ma poitrine et la jupe fluide s'arrêtait juste en dessous de mes genoux. Ma mère poussa un soupir de soulagement en me voyant émerger de la salle de bain après avoir pris soin de me maquiller et de me chausser de chaussures noires à petits talons.

-Parfait, je pense que je vais te la laisser celle-là, elle te va bien ...

-Maintenant approche, je vais m'occuper de tes cheveux, enchérit Melania avec un sourire machiavélique. Je te laisse le choix : chignon ou lissage ?

Avec mauvaise humeur, je m'installai sur ma chaise de bureau et la laissai dompter mes bouches en un chignon bas que je pouvais me permettre maintenant que mes cheveux chatouillaient mes omoplates. Elle structura des boucles plus courtes pour qu'elles encadrent mon visage avant d'ouvrir ma boite à bijou.

-Tu ne veux pas mettre un autre collier ? Je n'ai rien contre ta médaille et ton étoile mais ...

-Non, refusai-je immédiatement.

Ma mère m'adressa un petit sourire fier – elle aussi refusait de mettre un autre bijou que sa médaille représentant la Vierge. Melania abdiqua et sélectionna mes petits anneaux que ma tante Beata m'avait offert deux années auparavant. Je les passai avant de me lever et de me désigner, un brin impatiente :

-C'est bon, je suis prête pour la bonne société sorcière ? Ça va Mel, c'est juste un souper chez Slughorn ...

-Justement, je pense que tu as parfaitement compris qui était Slughorn. Et malgré tout, c'est un homme qui apporte de l'importance à l'apparence. Vous avez des ananas confis ?

-Non ! On y va juste pour soutenir Susan, pas pour graisser la patte de ce morse !

-Victoria !

-Pardon, maman ...

Elle me jeta un regard réprobateur avant de secouer la tête et de descendre. Melania et moi la suivîmes dans la cage d'escalier et je dus m'agripper à son épaule pour ne pas tomber – ciel que je détestais porter des talons ... Les quelques centimètres et l'élégance qu'ils me conféraient ne compensait pas leur inconfort.

En bas, mon père, Alexandre et Simon nous discutaient à la table de la cuisine. Ma mère poussa une exclamation surprise et se précipita vers Simon pour lisser les pans du veston noir qu'il portait, visiblement impressionnée.

-Monsieur Bones, hé bien ! Depuis quand tu as grandi pour devenir un jeune homme ? Je me souviens d'un temps pas si lointain où tu étais plus petit encore que Victoria, pas vrai Edward ?

Mon père eut un sourire attendri et qui se teinta de nostalgie quand il se posa sur moi. Je me détournai, gênée et observai plutôt Simon. Ce n'était pas le même ensemble qu'au bal de noël deux ans plus tôt – il fallait dire qu'il avait pris quelques centimètres depuis. J'ignorais si c'était la coupe ou la matière, mais l'effet était plus convainquant : il avait moins l'air d'un gringalet déguisé en homme. Il esquissa un sourire gêné face à l'éclat de ma mère.

-Vous exagérez ...

-C'est faux, je suis témoin, rétorqua Alexandre avec un sourire goguenard. Jusqu'au moins votre entrée à l'école des sorciers, vous faisiez la même ...

Mon père lui donna un discret coup de coude pour le faire taire mais seul le regard perçant de Melania y parvint et Alexandre se plongea dans le verre de bière qu'il s'était servi. Mon père pivota alors vers moi avec un sourire teinté de nostalgie.

-Mais c'est que je reconnais cette robe ... Tu es aussi belle que ta mère dedans.

-En même temps, je suis désolée Edward, mais Victoria tient tout de moi.

-Bon, on va y aller, annonçai-je pour couper court à la séance de compliment que je trouvais plus gênante qu'autre chose. Bones ?

-Tu veux rire ? Ça fait une demi-heure que je t'attends !

Je levai les yeux au ciel avant de reprendre ma cape et mon écharpe. Malgré le froid qui commençait à s'installer en ce mois de novembre, je renonçais à porter un bonnet pour ne pas ruiner la coiffure de Melania. Alexandre me suivit et me lança un regard ennuyé.

-J'en reviens pas que vous partiez un cinq novembre ... On va faire un feu de joie sur Market Square ... Le maire a même organisé un vrai feu d'artifice cette année ...

-Peut-être qu'on sera de retour assez tôt pour voir ça, éludai-je rapidement sans le regarder. Mais ... Merci d'être venu ce soir.

Alexandre eut un léger sourire. A l'approche de cette date synonyme de sinistre anniversaire, j'avais réussi à convaincre mon frère de venir passer la soirée et la nuit chez mes parents avec Melania, au cas où Nestor voudrait tenter une sortie ... Je savais que mes grands-parents devaient arriver aussi pour que la sécurité soit maximale autour de mes parents.

Pourtant, ce fut difficile de ne passer le pas de la porte, même quand Simon me rappela que nous étions en retard. Je finis par me laisser entrainer au moment où Miro garait sa voiture dans l'allée du garage. J'eus le temps de leur faire un signe de la main avant de transplaner sur le chemin qui reliait Pré-au-Lard à Poudlard. Le blizzard d'Ecosse me frappa de plein fouet et je resserrais ma cape sur moi, brusquement frigorifiée. Simon se rapprocha de moi, l'air satisfait.

-Attends, j'ai prévu le coup ... Voilà !

Il sortit de l'intérieur de sa cape un bocal dans lequel brûlait des flammes bleues et oranges et qui diffusait une chaleur bienfaisante. Il fallut avancer épaule contre épaule pour en profiter tout deux mais j'étais si figée par le froid que ça n'avait aucune importance. Même la vue rassurante du château hérissé de pointe et de ses fenêtres flamboyantes qui se reflétaient dans la surface gelée du Lac Noir ne suffit pas me réchauffer.

-Bon, maintenant qu'on est entre nous, souffla-t-il alors qu'on approchait des grilles gardées par deux sangliers ailés. Avoue. Tu as accepté juste pour éviter une fête la Nuit de Guy Fawkes ?

-Tu as tout compris, je préfère une fête guindée et gênantes aux feux d'artifices de Terre-en-Landes ...

-Bah honnêtement, je me le demande. En tout cas, c'est l'excuse que je sortirais à Susan quand elle voudra me tordre le cou.

Un sourire tremblant effleura mes lèvres.

-Vas-y, je t'autorise.

-Vicky ...

Je poussai un soupir qui se transforma immédiatement en un panache de brume blanche qui se dispersa dans l'air glacial d'Ecosse. Je rajustai mon écharpe sur mon nez en tentant de rassembler mes mots sans chercher à lutter. Dans la situation inverse, j'avais conscience que j'attendrais une réponse de lui.

-Je n'irais pas jusqu'à dire que ça m'arrange. Je dis juste que j'avais l'intention de m'enfermer dans ma chambre pour regarder Robin des bois en dessin animé et me gaver de chocolat.

-Pourquoi on n'a pas fait ça, alors ?

Je fus rassurée de voir que Simon préférait en plaisanter plutôt qu'aller au fond du malaise. Evidemment que maintenant, la vue même d'un feu d'artifice amenait à moi de mauvais souvenir. Je n'étais même pas sûre d'apprécier la chaleur d'un feu de joie consumant l'effigie de Guy Fawkes. Ça faisait six ans que j'évitai même de m'approcher de la flamme d'une bougie. La panique qui m'avait pris le soir de la rencontre avec les Selwyn, où celui que j'avais pris pour Nestor nous avait inondé de flamme, me reprit à la gorge. Heureusement que celles de Simon étaient enfermées dans un bocal.

Les grilles ne s'ouvrirent pas devant nous, au contraire. Derrière, deux personnes nous attendaient à la lueur d'une lanterne : une silhouette immense qui en cachait presque une plus petite et plus replète. Même le froid de novembre ne pouvait pas geler le sourire qui fendait ce visage.

-Professeur Chourave ! m'écriai-je, ravie.

Mon ancienne directrice de Maison se fendit d'une petite révérence rendue difficile par sa lourde cape doublée de fourrure. Par-dessus elle, Hagrid faisait cliqueter un immense trousseau de clef, les paupières plissées, un parapluie rose sous le bras. Chourave sortit sa baguette et la pointa sur nous.

-Bon, soyons sérieux, Bennett, lança-t-elle malgré le sourire qui persistait sur ses lèvres. Comment Bones et vous avez ruiné l'une de mes plantations de mandragore lors de votre quatrième année ?

-Professeur c'est de sa faute, elle a voulu m'attaquer avec une truelle ! se défendit immédiatement Simon.

-Mais c'est toi qui as renversé le fertilisant sur les plants, ris-je en me souvenant de la scène. Ça les a cramés presque immédiatement !

-Presque mot pour mot que ce que vous m'avez dit il y a quatre ans ! s'amusa Chourave en reculant d'un pas. Allez, entrez, entrez ! Ah, je vous jure quand Horace m'a dit que vous veniez ... Alors Hagrid, cette clef ?

Il fallut quelques secondes encore à Hagrid pour trouver la clef du portail puis Chourave nous inspecta pour vérifier que nous n'apportions aucun objet interdit. Elle nous emmena ensuite sur le chemin qui menait au château, toute joyeuse et enfin, mon sang se réchauffa quelque peu. J'avais espéré revoir la meilleure professeure que j'avais eu dans ma scolarité, mais je ne m'étais pas attendue à ce qu'elle nous attendre devant les grilles du château.

-Ah, Bones et Bennett ! Je peux dire Victoria et Simon, maintenant que vous n'êtes plus mes élèves ? Comment allez-vous ?

-Bien, professeur, assura Simon en souriant. Et vous ? Vous ne vous ennuyez pas sans nous ?

Chourave pouffa.

-A quel moment ? Avec cette maudite guerre qui redémarre, on doit avoir les yeux partout ! C'est presque pire qu'à la première, cette fois on a l'impression que l'école est déjà infestée ...

-Katie ? devinai-je.

Je lorgnai vaguement Hagrid, qui s'en retournait vers sa cabane déjà couverte de neige. J'avais vécu tant de chose derrière cette cabane ... Je parvenais presque à imaginer Sirius Black, sous son apparence de chien, attendre entre les citrouilles du jardin et entendre les échos de ma voix et de celle de Kamila. Le stade de Quidditch était dissimulé par la pénombre mais je distinguais la nappe de brume qui caressait la neige étincelante qui couvrait la pelouse. Je dévorais les lieux du regard, heureuse de retrouver les vieilles pierres du château et cela finit par me jouer un tour : je glissai devant une plaque de verglas. Je valsai avec un cri étranglé et Chourave et Simon me rattrapèrent chacun un bras pour éviter que je ne m'écrase sur le sol. Je m'accrochai à lui pour me redresser, trop confuse pour l'empêcher d'éclater de rire.

-Faites attention, ça glisse, ici, prévint – un peu trop tard – Chourave. Surtout devant la porte, c'est une horreur, Minerva a failli se casser une hanche hier ...

Sa prévention ne fut pas démentie : quelques mètres plus loin, ce fut Simon qui dérapa et se rattrapa à mes épaules pour ne pas tomber et mon rire qui emplit l'espace. Mais dès lors, l'une de ses mains resta accrochée à mon bras, soit pour garder l'équilibre, soit pour être certain que si chute il y avait, il m'entrainerait avec lui.

Chourave profita de la longue traversée du parc pour nous noyer sous les questions : les Tornades, l'IRIS, nos vies hors des murs rassurants de Poudlard. Personne ne chuta et je poussais un soupir de soulagement en passant les imposantes portes de chêne du château. La chaleur bienfaisante m'enveloppa immédiatement et je pus arracher l'échappe de mon visage et qui m'empêchait de respirer. Toute guillerette, Chourave nous guida jusqu'à l'escalier qui descendait au sous-sol. Il était dix-huit heures trente : certains élèves revenaient de la bibliothèque ou se rendaient dans leur club. Dans le Hall, certains attendaient que les portes de la Grande Salle s'ouvre pour prendre leur repas. Avec un pincement au cœur, je vis Hannah Abbot émerger d'un couloir, suivie d'Ernie MacMillan. La pauvre jeune fille avait le regard éteint malgré le sourire qu'elle servait à son ami. Chourave suivit mon regard et son visage s'assombrit.

-Ah ... Vous êtes au courant ? Pauvre Hannah, ça a été un crève-cœur de devoir lui apprendre ça ... Même ici, on n'est pas exempté de mauvaises nouvelles ...

Elle secoua la tête d'un air résigné qui me fendit le cœur et préféra laisser couler. Elle nous accompagna plutôt jusqu'au bureau du professeur Slughorn, dans les entrailles du château. Je jetai un regard mélancolique au couloir qui menait à la Salle Commune des Poufsouffle avant de me concentrer sur la route. Un sourire retroussa mes lèvres quand je vis que Susan était déjà là, à faire les cents pas devant la porte, entortillant une mèche de cheveux auburn autour de son doigt. Elle portait une robe noire cintrée à la taille et aux manches longues et amples et avait attaché ses cheveux en une queue de cheval qui dégageait son visage. Elle dût nous entendre arriver car elle pivota, aussi vive qu'un chat. Ses yeux se plissèrent.

-Vous avez failli être en retard. Il ne manquerait plus que ça ...

-Oh, Bones, la rabroua Chourave avant que Simon ne puisse ouvrir la bouche. Soyez mignonne, et essayez de passer une bonne soirée !

Susan haussa les sourcils et je jetai un coup d'œil à mon ancienne professeure, encore vêtue d'une cape qui avait fait son temps, les cheveux ébouriffés par le vent et ses ongles encore noirs de ses dernières plantations. Elle parut sentir mon examen car un sourire presque machiavélique s'étira sur ses lèvres.

-Je ne suis pas une mondaine, moi. Force est d'admettre que vous présentez mieux. Allez donc, et portez haut les couleurs de Poufsouffle !

Sans attendre, elle frappa quelques coups au battant et s'en fut en sifflotant dans le couloir. Nous la suivîmes du regard, estomaqués, avant que la porte ne s'ouvre à la volée, déversant ainsi sur nous la chaleur moite de l'intérieur et les effluves de rotissures et petits-fours. Notre regard se posa sur le professeur Slughorn, dont l'épaisse corpulence bloquait l'entrée.

-Vous voilà ! se réjouit-il en nous reconnaissant. Entrez, entrez ! Puis-je prendre vos capes ?

Il sortit sa baguette et je sentis ma cape glisser seule de mes épaules et mon écharpe se dénouer de mon cou. Le tout s'accrochèrent à un cintre venu de nulle part qui s'effaça aussitôt chargé. Je plissai les yeux, légèrement contrariée. Ce n'était pas une manière de faire que j'appréciais.

-Bonjour professeur, entonna plus courtoisement Susan avec un sourire poli.

-Ma chère Susan vous êtes absolument ravissante ! s'extasia Slughorn en s'écartant d'un pas pour nous laisser entrer. Aussi belle que votre mère au même âge – comment va cette chère Rose ?

Les lèvres de Susan se pincèrent. Depuis quelques semaines, Rose reprenait aléatoirement le travail et oscillait entre protectionnisme envers ses enfants et périodes de léthargie. Je la laissai répondre et observai le bureau, vaguement intriguée. Il était impossible qu'il n'ait pas été agrandi magiquement tant l'espace était volumineux comparément à celui de Chourave que j'avais visité plusieurs fois. De vastes tentures émeraudes, cramoisies et dorés avaient été dressée au plafond et donnait à la pièce un aspect de tente. Au centre, une immense table drapée d'une magnifique nappe d'un blanc nacré bordé d'argent offrait aux convives une multitudes d'amuses bouches. Certains plateaux semblaient voler dans la pièce avant que je ne comprenne qu'en réalité, c'étaient des elfes de maison qui les portaient à bout de bras pour nous servir en coupe d'un liquide ambrée. Je fronçai les sourcils et cherchai Hermione Granger dans la foule déjà dense. Des élèves, bien sûr dont je reconnaissais vaguement les visages sans connaître les noms mais aussi quelques personnes plus âgées. Assise dans un fauteuil richement décoré avec devant elle quelques admirateurs, je reconnus immédiatement Gwenog Jones, la capitaine des Harpies de Holyhead. Elle paraissait moins féroce que sur les photos que j'avais vu d'elle dans les chroniques sport de La Gazette : sa robe longue et fuselée épousait à merveille son corps gracieux et musclé et le sourire qu'elle servait à chacun adoucissait son visage aux traits un peu bruts, comme grossièrement taillé. Ce fut en observant ses admirateurs que je trouvais enfin Hermione, un peu en retrait et qui posait sur chaque elfe qui passait à côté d'elle un regard peiné et révolté. Laissant Susan et Simon à Slughorn et ses interrogations sur la famille Bones, je le glissai dans la foule pour rejoindre la jeune fille. Elle poussa un immense soupir de soulagement quand elle m'aperçut.

-Oh la la, tu es là ! Susan aussi ?

-Et carrément Simon, on se déplace en gang, plaisantai-je en la rejoignant. Tu peux me briefer ?

Hermione eut un sourire tenu et eut la gentillesse de me nommer tous les élèves qui avaient été invités à cette fête. Cormac McLaggen, un garçon costaud de Gryffondor qui rêvait d'une carrière de Quidditch mais qui n'avait définitivement pas la tête sur les épaules. Blaise Zabini, un Serpentard imbu de sa personne dont la mère était à la tête d'une immense fortune. Thomas Bradley, de Serdaigle et qui s'était distingué notamment en Quidditch. J'écoutais Hermione me donner des indications sur tous, pourquoi ils étaient là – talents ou famille prestigieuses. Beaucoup de Gryffondor et de Serpentard, quelques Serdaigle ... Mais je compris rapidement que Susan était la seule représentante de Poufsouffle. Quand je le fis remarquer à Hermione, elle se fendit d'un sourire triste.

-Ce n'est pas faux. Et encore, c'est la première fois que Susan vient ... Je crois qu'il y en aurait plus si votre génération avait encore été là, Simon par exemple, c'est parfaitement un profil qui pourrait l'intéresser ...

-Tu m'étonnes que Chourave voulait qu'on vienne, commentai-je en me souvenant de la dernière phrase prononcée par mon ancienne professeure. On n'est pas très représenté ... Peut-être qu'il a des préjugés sur nous.

-Evidemment qu'il a des préjugés, affirma Hermione d'un ton plus vindicatif. Quand il me parle, on le sent toujours surpris qu'une née-moldue puisse être aussi bonne élève que moi ... Alors il n'est pas méchant, il ne partage pas du tout les idéaux des Mangemorts ... mais ...

-... une née-moldue qui réussit, ça reste surprenant, achevai-je, comprenant parfaitement son malaise. Alors que ça ne le serait pas pour un autre ...

-Voilà. Alors ça ne me surprend pas qu'il pense naturellement que les Poufsouffle n'ont pas ... l'ambition nécessaire pour répondre à ses critères d'excellence ... Oh, Anthony, qu'est-ce que tu fais là ?

Je pivotai pour voir Anthony Goldestin émerger de la foule, séduisant dans son costume bleu marine qui mettait en valeur son regard. Je haussai les sourcils et tentai d'accrocher le regard de Susan, toujours coincée avec Slughorn. Elle parfaitement remarqué la présence d'Anthony et ses joues s'étaient brusquement embrasées – et j'étais persuadée que ça n'avait absolument rien à voir avec la chaleur de la pièce. Je réprimai le sourire amusé qui me venait aux lèvres et écoutait plutôt la réponse d'Anthony à Hermione :

-... dernier cours, il a découvert que ma mère travaillait au Mangemagot, dans la commission de la sécurité – elle est sacrément sollicitée, ces temps-ci ! Alors il m'a invité et je me suis dit pourquoi pas ? Il parait que l'historien Herbert Belleplume sera là ...

-Oui, il est là-bas, confirma Hermione en désignant un homme sec au visage en larme de couteau qui observait la foule d'un œil critique. Pour l'instant, il n'a parlé qu'à Slughorn et Gwenog Jones ...

-Gwenog Jones ? (Le regard pétillant d'Anthony se posa sur moi). C'est pour ça que tu es venue, Bennett ? Tu es pro maintenant toi, non ?

-Semi-pro, rectifiai-je avec un sourire. Je suis à la réserve des ...

-A quel poste ?

La voix grave et trainante émanait d'un grand garçon qui arriva derrière Hermione, une coupe d'hydromel à la main et un sourire confiant accroché aux lèvres. La jeune fille tenta de s'écarter mais il avait passé un bras autour de ses épaules sans même obtenir son approbation.

-Ça va Granger ? Je ne t'avais pas encore vue, tu es splendide !

-Merci Cormac, répondit Hermione d'un ton pincé en se dégageant. Tu as fini avec Gwenog Jones ?

-Oui, mais je retournerais la voir. Elle a dit que j'avais la carrure parfaite pour un gardien et qu'elle connaissait des recruteurs qui seraient ravis de voir mes talents ... (Ses yeux se posèrent sur moi et jugèrent ma petite silhouette). Alors, quel poste ? Attrapeuse ?

-Espèce de blaireau, lâcha Anthony, visiblement surpris. Elle était capitaine de Poufsouffle l'année dernière, tu ne te souviens pas ? Pour quelqu'un qui s'intéresse au Quidditch ...

-Je m'intéresse au vrai Quidditch, moi, rétorqua McLaggen, l'air piqué dans orgueil. Pas à celui de gamin qu'on joue à Poudlard ...

-Il y a un bon niveau à Poudlard, protestai-je. Sinon les recruteurs ne viendraient pas chercher là ... Tu joues dans quelle équipe, toi ?

La question était cruelle car je connaissais la réponse : aucune. J'avais compris en deux mots qu'il s'agissait du gardien qui s'était fait battre par Ron dont Hermione m'avait parlé à Pré-au-Lard. Je ne pouvais que donner raison à Gwenog Jones : il avait le profil parfait du gardien. Grand, athlétique, ses mouvements étaient souples et ses gestes assurés. Mais les quelques mots qu'il avait prononcé en ma présence et le regard critique qu'il avait sur ma silhouette me le rendait antipathique.

Le visage de McLaggen se figea comme s'il avait dû mordre dans un citron et Hermione cacha son sourire satisfait dans son verre.

-Potter a préféré prendre son meilleur ami que moi.

-C'est drôle, j'ai pourtant entendu que Ron Weasley avait fait de très bons essais, mentis-je avec un sourire innocent. Et son match contre Serdaigle l'année dernière était remarquable ...

-Ne m'en parle pas, grommela Anthony.

McLaggen jeta un regard hargneux à Anthony, qui à son tour se noya dans sa coupe pour éviter de se mettre à rire.

-On verra au premier match ... C'est la semaine prochaine, je crois. De toute façon, ne pas être dans l'équipe ça me laisse le temps de m'entraîner pour les essais en club à la fin de l'année ... (Il me lorgna vaguement). Il manque un gardien dans ton équipe ?

-C'est moi la gardienne.

-Oh ! Canon de Chudley ?

-Tornades de Tutshill, rectifia une voix derrière moi.

Elle fut accompagnée d'un verre qui me fut tendu et je refermai mes doigts dessus avec automatisme en gratifiant Simon d'un petit sourire. Parfait, la prochaine fois que McLaggen me reluquerait avec incrédulité en se demandant ouvertement comment une crevette comme moi pouvait être la gardienne de réserve d'un club aussi prestigieux, j'aurais quelque chose à lui jeter au visage.

-Mais peut-être que d'ici à ce que tu postules, Vic' sera passée professionnelle, ajouta Susan avec un grand sourire. Alors tu pourras tenter ta chance à la réserve ...

McLaggen parut vite comprendre qu'il n'aurait pas le dernier mot et se contenta d'un vif hochement de tête avant de marmonner qu'il allait au buffet. Dès qu'il fut englouti par la foule, Hermione laissa libre cours à sa satisfaction en laissant échapper un immense sourire.

-Alors là, vous trois, merci ! Il fait véritablement son petit prince dans les soirées, c'est insupportable !

-Je crois son oncle est le sous-secrétaire d'état de Scrimegeour, quelque chose comme ça, nous éclaira Anthony avec une grimace.

-Comme Ombrage, tiens donc, souffla Susan en esquissant un timide sourire. J'espère que lui on l'aura pas en prof ...

-Vous vous êtes échappés ? m'enquis-je à l'adresse de Simon.

Son regard s'était porté sur la foule et je compris vite que c'était pour ne pas épier Susan et Anthony qui avaient entamé tous deux une discussion. Ses yeux sautèrent d'un élève à un autre. Il y avait peu de majeur, regrettai-je en passant en revue tous les noms que Hermione m'avait donné. Elle, Susan, McLaggen ... Peut-être le garçon que Slughorn accueillait à présent d'un tonitruant « Peter, mon garçon ! » ?

-D'ailleurs, c'est fourbe de ta part de nous avoir abandonné, me lança Simon d'un ton tranquille.

-Hé ! Je voulais commencer le repérage ! Du coup, pas McLaggen.

Je désignai le garçon du regard et Simon esquissa un léger sourire, identique à celui que j'avais effleuré lorsqu'il l'avait corrigé sur mon club. Un sourire entre fierté et satisfaction qui me fit détourner le regard, un peu gênée, les joues rosies. Ce faisant, mon regard tomba de nouveau sur Slughorn qui accueillait d'autres invités avec des manières ampoulées dignes d'Ernie McMillan. Il s'agissait d'un couple mûr, visiblement invités exceptionnels comme l'étaient Herbert Belleplume ou Gwenog Jones. L'homme était grand, élégant, les traits à peine marqués par la soixantaine et la femme semblait d'une dizaine d'année plus jeune, les cheveux d'un noir de jais délicatement relevé sur sa nuque. Puis les yeux de l'homme se promenèrent sur la foule et j'en recrachai la gorgée d'hydromel que je venais de boire.

C'était Leonidas Grims.

=== > La deuxième partie arrive tout de suite !
Perripuce

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Perripuce »

*2e partie*


-Oh, oh.

-Quoi ? s'enquit Simon.

Il était en face de moi et tournait le dos au couple qui souriait toujours chaleureusement à Slughorn. La femme venait de dégageait une mèche de cheveux qui barrait son front et je pus alors observer le beau visage de Lysandra Grims, son nez droit, ses traits fins et harmonieux, ses lèvres fines relevées par un sourire ... La couleur de cheveux ne suffisait pas à cacher l'évidence : elle était Cassiopée Bones, en plus belle et plus âgée.

-Oh, non ...

-Quoi ? répéta Simon, visiblement exaspéré par mon mutisme. Qu'est-ce qu'il se passe ?

Il voulut se retourner pour observer ce qui me troublait ainsi, mais je fus assez réactive pour agripper sa cravate. Je l'étranglais au passage mais cela l'empêcha de se retourner et détourna son attention sur moi.

-Bennett, je vais te tuer !

-Bah tiens, lâchai-je par automatisme, les doigts toujours fermement accrochés à sa cravate. Simon, tu ... en étais où dans tes réflexions sur ta tante ?

Il fronça les sourcils, entre agacement perplexité et massa sa nuque endolorie. Puis mon manque de subtilité dans la question alluma une lueur de compréhension dans ses yeux verts et je le vis perdre ses couleurs. Dans l'horreur, il en oublia même de se dégager.

-Non ? Tu te fous de moi ?

-Ils viennent d'arriver. Mon président et elle.

-Tu te fous de moi ...

-Ne panique pas, Simon. Non ! (J'agrippai fermement ses épaules pour couper le mouvement qu'il venait d'amorcer pour se retourner). Non, intègre d'abord, tu la regarderas après !

Simon blêmit encore d'une teinte et je le sentis se raidir complètement. Mécaniquement, sa main alla couvrir la mienne, celle qui tenait encore sa cravate et me l'écrasa totalement. Je pouvais presque voir les souvenirs affleurer par flash dans son esprit.

-Elle lui ressemble, murmura-t-il, presque pour lui-même. C'est ça ?

J'acquiesçai, incapable de lui répondre. Mon regard glissa de nouveau sur Leonidas et Lysandra, qui s'étaient à présent approchés du buffet – et de nous. La tension qui habitait Simon et la pression qu'il exerçait sur ma main prouvait parfaitement qu'il n'était pas parfaitement prêt à se retrouver devant la copie de sa mère, aussi réussis-je à dénouer mes doigts de sa cravate, le prendre par la main et l'entrainer dans un espace plus reculé de la pièce – loin du couple. Il se laissa faire, un peu sonné par la nouvelle et ne réagit pas au regard étonné que Susan nous adressa quand nous passâmes devant elle. Je finis par trouver une fenêtre que j'ouvris immédiatement d'une main. L'air frai parut détendre Simon, qui se laissa aller contre le mur, le souffle court.

-Désolé ... C'est juste ...

-Je sais, le coupai-je avec douceur. Prends ton temps ...

Simon hocha mollement la tête et se passa une main sur le visage. L'autre tenait toujours la mienne, comme un point d'ancrage. J'embrassai la fête du regard et fus soulagée de constater que Leonidas et Lysandra n'étaient plus dans notre champ de vision, mais que j'aurais le temps de les voir se rapprocher.

Seigneur, il ne manquait plus que ça ... Qu'est-ce qu'ils faisaient ici ? Lysandra, forte de son nom de famille, avait-elle été dans sa jeunesse l'une des chouchous de Slughorn ? Leonidas avait-il entendu parler de la présence de Gwenog Jones et voulait profiter de la fête pour l'approcher ? Ou – et mon sang ne fit qu'un tour à l'idée – Slughorn avait-il orchestré cela dans l'espoir de réunir la tante et le neveu et d'en récolter les lauriers ? Je toisai le vieux morse qui semblait chercher quelqu'un dans la foule et mon impression fut renforcée. Tout ce que j'espérais, c'était que Lysandra elle-même n'y était pour rien dans cette machination.

-Ils sont loin ?

La voix de Simon était relativement calme, le ton posé malgré les accents d'émotions qui perçaient. Je le contemplai, prostré contre le mur, le regard fermement ancré sur la fenêtre qui donnait sur le parc, quelques mèches blondes agitées par la brise glaciale. L'espace d'un instant, l'image se fendilla et je le revis sur le pont, sanglotant à se déchirer la gorge alors que son histoire se révélait enfin. Le souvenir me troubla assez pour que mes doigts se portent seul sur son épaule pour se crisper dessus.

-Oui, pour l'instant. (Je m'interrompis quelques secondes avant de proposer doucement : ) Tu veux qu'on s'en aille ?

-Quoi ?

-Maintenant. Simon, c'est évident que tu dois rencontrer ta tante, tu l'as toi-même admis. Mais ça ne sert à rien de le faire si tu n'es pas prêt. Alors si tu ne l'es pas, on s'en va tout de suite. De toute manière, on ne sera pas très utile à l'Ordre, je n'ai qu'un nom en tête et ils doivent déjà l'avoir sur leurs listes.

-Tu n'as pas vu tout le monde, me rappela Simon avec l'ombre d'un sourire.

-On s'en fiche.

Mon cœur manqua un battement alors que les mots franchissaient mes lèvres. Les échos de la conversation que nous avions eue au 12, Square Grimmaurd, me revint à l'esprit.

« C'est sans doute la première et la dernière mission que je vous laisserais faire ensemble.

-Pourquoi ?!

-Je suppose que c'est pour la même raison qu'on ne me laissera pas faire de mission avec George. Vous feriez capoter une mission pour vous sauver l'un l'autre.
»

Bon sang, ils avaient vu juste. Si j'étais capable de ne pas assurer mon rang juste pour éviter à Simon de s'effondrer, juste pour ne pas le voir pleurer, qu'est-ce que ce serait le jour où sa vie serait en danger ?

Mes doigts s'arrachèrent à son épaule et je passai ma tête à la fenêtre pour respirer une bouffée d'air frai avec l'impression de soudainement étouffer. La nuit était claire et la lune basse se reflétait spectralement dans la surface gelée du Lac Noir. Je puisai dans cette vision réconfortante pour reprendre le contrôle de mes nerfs.

-C'est comme tu veux toi, conclus-je sans le regarder. A toi de voir si tu es prêt ou non.

Je vis du coin de l'œil le regard de Simon s'attarder sur moi, de nos mains toujours enlacées jusque mon visage, comme s'il pouvait lire la réponse dessus. J'aurais voulu la lui donner. Après tout, j'étais presque devenue son guide dans la guérison de ce traumatisme, depuis ce moment sur ce pont dont j'apercevais un morceau à travers la fenêtre. Je l'avais forcé à regarder la vérité en face, à admettre verbalement qui était ses parents, chaque fois que c'était possible ... Mais justement, peut-être avais-je un brin trop forcé. La démarche devait venir de lui et de lui seul. Comme moi avec Miles, réalisai-je alors. Je me souvenais parfaitement avoir cherché à avoir l'avis de Simon sur la question, dès les premiers doutes et je me souvenais surtout de la façon dont il avait esquivé, jusqu'à ne pas affronter mon regard, pour ne pas interférer dans mon jugement. Me laisser faire le chemin seule.

-Non. Non, on reste.

J'étais si profondément plongée dans mes réflexions que j'en sursautai. Mon regard s'arracha à ma contemplation pour se river sur Simon. Il me fixait toujours, songeur, tiraillé, comme si une partie de lui était encore en désaccord total avec les mots qu'il avait prononcé. Pourtant en croisant mon regard, son visage se fit déterminé et il hocha la tête.

-Oui, on va faire ça. Ça ne sert à rien de trainer ça plus longtemps ...

-Tu es sûr ?

-Non, alors ne me pose plus la question. Sinon je vais perdre le peu de courage que j'ai réussi à assembler et me défiler.

J'essuyai un rire tremblant pendant qu'il se penchait un peu en avant, l'air écrasé par la décision qu'il venait de prendre. Sans pouvoir m'en empêcher, je portai la main à ses cheveux que la brise avait ébouriffé et caressai ses mèches soyeuses.

-Je suis fière de toi, Simon prénom-ridicule Bones.

Un faible sourire retroussa ses lèvres et il se redressa enfin en s'arrachant au mur, comme pour être digne de cette fierté. Rassurée de le voir reprendre contenance, je risquai un regard sur la foule où venait justement d'apparaître Leonidas Grims, seul, une coupe d'hydromel à la main.

-Ecoute, lançai-je à Simon sans lâcher mon président du regard. Va voir Susan, explique-lui ce qui se passe ... Moi je vais aller parler à Grims pour qu'il prépare sa femme. Ça te va ?

Simon hocha la tête et son regard tomba sur nos mains toujours enlacées. Son sourire se fit presque timide.

-Tu dois nécessairement récupérer ta main pour faire ça ?

-Je ne vais pas me désartibuler pour tes beaux yeux, Bones, m'esclaffai-je en tirant dessus. Allez, j'ai foi en toi.

De nouveau, il se laissa faire et nos doigts se dénouèrent naturellement au contact de la foule. Simon me dépassa pour se poster derrière Susan et lui chuchoter quelques mots à l'oreille. Ses yeux s'écarquillèrent et elle n'hésita pas à abandonner Anthony pour s'isoler avec son frère, ahurie. Satisfaite de voir Simon gérer la situation avec calme, je me concentrais sur Leonidas Grims, occupé à détailler les petits-fours mis à sa disposition. Je fus un instant intimidée face au charisme de l'homme et son sourire naturel et fort heureusement, ce fut lui qui m'aperçut en premier. Ses sourcils se dressèrent.

-Victoria ! Par Morgane si je m'attendais à vous voir ici ...

-Et moi donc, monsieur le président, entonnai-je avec un sourire.

-Oui, Horace Slughorn a toujours apprécié ma femme – ce dont je ne le blâme pas, ajouta-t-il avec un éclat de rire. Il nous a invité et Lysa n'a pas résisté au plaisir de revoir Poudlard ... Beau château, mais je ne ferais jamais d'infidélité à Ilvermorny.

Brusquement, il se figea et m'observa de nouveau, dédaignant le petit four qu'il avait porté jusque ses lèvres.

-Et vous, que faites-vous là ... ?

Mon regard entendu fut plus révélateur qu'une longue explication sur le hasard qui avait amené ma présence ici. Le visage de Leonidas se ferma et la main qui tenait le petit four se baissa.

-Oh. Il est ici ?

-Avec sa sœur, Susan. Elle est en sixième année ...

-Oui, je me souviens de Susan ... Bon sang, elle avait un an la dernière fois que ...

Ses yeux se promenèrent immédiatement sur la foule et il le repéra facilement, penché au dessus de Susan pendant qu'elle faisait de grands gestes indignés – sans doute soupçonnait-t-elle comme moi la culpabilité de Slughorn. Les épaules de Leonidas s'affaissèrent et il en posa la coupe qu'il avait toujours à la main.

-Bon sang ce qu'il ressemble à Edgar ...

Je haussai les sourcils. J'avais plutôt tendance à penser que Simon avait beaucoup pris de sa mère. Néanmoins, la remarque réveilla une crainte en moi, en échos de ce que Simon avait pu dire sur le quai quand Maugrey l'avait comparé à Cassiopée. Bon sang, il faisait enfin l'effort, il fallait que tout se passe bien ...

-Ecoutez, chuchotai-je précipitamment. Il est d'accord pour rester, pour voir Lysandra ...

-C'est vrai ?

-Oui ! Mais par pitié, ne le comparez pas avec ses parents ! Prenez le pour la personne qu'il est, pas pour le souvenir de Cassie et Edgar, il ne le supportera pas !

Leonidas reprit aussitôt son sérieux et hocha gravement la tête. Il me laissa parler de Simon, du traumatisme qu'il tentait toujours de surmonter et de l'effort qu'il venait de faire. Il promit de réfréner le feu de Lysandra et s'en fut rejoindre sa femme, toujours occupée à discuter avec Slughorn. Je le vis se pencher sur elle et son beau visage se figea. Aussitôt, ses yeux fouillèrent l'assistance et ses prunelles brillèrent lorsqu'elles se posèrent sur Simon. Puis, presque aussitôt, la tendresse fut replacée par une colère froide dans son regard et j'entendis distinctement son cri :

-Horace !

-Oh tient, ils ont servi le faisan, fit bruyamment remarquer le professeur en s'éclaircissant la gorge. Je vous laisse, nous devons dresser la table ...

Je pouffai face à Slughorn qui fuyait maladroitement la fureur manifeste de Lysandra Grims et m'en fus vers Simon et Susan. Ils s'étaient isolés près de la fenêtre toujours ouverte et je fus amusée de constater que depuis que j'étais partie, la coupe de Simon s'était entièrement vidée. J'en saisie une au passage pour la lui tendre.

-Fais quand même attention et n'oublie pas ce qu'Alex t'a dit : je pars peut-être vite mais tu tiens quand même moins bien que moi, plaisantai-je.

Le sourire de Simon dura la moitié d'une seconde puis son regard s'aimanta aussitôt vers un point derrière moi. J'y glissai un rapide coup d'œil pour voir Lysandra rendre à son neveu ce regard, entre tiraillement, espoir et douleur. Finalement, un fin sourire incertain teinté d'émotion se dessina sur les fines lèvres de Lysandra. Par souci de leur laisser cet échange intime, je me rapprochai de Susan, accoudée à la chambranle de la fenêtre.

-On est d'accord que c'est un coup de Slug ? me chuchota-t-elle.

-En tout cas, je ne suis pas sûre qu'il résiste à la colère de Lysandra.

-Alors j'espère qu'elle sera monumentale.

-Amen ma sœur.

Susan me décocha un regard complice et nous toquâmes nos coupes l'une contre l'autres. Lysandra avait pris le bras de son mari et avançait à présent vers nous avec une lenteur calculée, comme pour que Simon s'habitue à la voir s'approcher de lui. Susan frotta le bras de son frère, qui semblait soudainement avoir cessé de respirer.

-Ça va aller, tu as fait le plus dur ...

-Bon sang, elle lui ressemble si fort ... Je m'y attendais mais ...

-Rassure-toi, elle pense sans doute exactement la même chose.

Susan me fit taire d'un coup de coude mais je fus soulagée de voir un tremblant sourire se dessiner sur les lèvres de Simon. Cela suffit à lui faire reprendre contenance alors que Lysandra et Leonidas arrivaient enfin à notre hauteur, au bras l'un de l'autre. La main de la sœur de Cassiopée était si crispée sur sa coupe d'hydromel que je m'attendais presque à ce qu'elle la brise. Il y avait de la retenue dans son attitude, de la raideur marquée par un visage impassible, crispé. Pourtant, son émotion était traduite par ses beaux yeux d'un gris fumé, étincelants et qui dévoraient le visage de Simon. Un petit coup d'œil me permit de constater que Simon lui rendait ce regard, entre incertitude et émotion alors que tante et neveu se retrouvaient face à leurs fantômes. Autour d'eux, le temps et l'espace s'étaient effacés.

Lysandra porta la coupe soudée contre sa poitrine. Un éclair de lumière accrocha le diamant de sa bague passée à son annuaire et mon regard se posa sur ses longs doigts fins et fuselés. Simon avait les mêmes mains ...

-Bien, souffla-t-elle d'une voix rauque. Oh, Merlin ... (Elle lâcha son mari pour couvrir sa bouche de sa main). Bon, je ne vais pas pouvoir tenir ma promesse, mais c'est la seule fois, je te l'assure : c'est ... Mon Dieu, c'est incroyable comme tu leur ressembles ... A tous les deux ...

Susan et moi nous tournâmes d'un même mouvement – fort peu discret – vers Simon, attendant sa réaction en retenant notre souffle. Pourtant, nous ne paraissions plus exister pour lui : ses yeux étaient vrillés sur sa tante. Il était blême, impassible, tendu comme un arc mais dévorait la moindre partie du visage de Lysandra. Le son de sa voix parut briser quelque chose en lui et des larmes piquèrent ses yeux. Ma gorge se noua à cette image et Susan saisit mon bras en un geste compulsif. La tension était si palpable que l'annonce de Slughorn que le dîner allait être servi nous parvint à peine et notre bulle ne fut craquée que lorsque Simon ouvrit pour la première fois la bouche :

-Oui, je sais ...

C'était peu, c'était enroué par l'émotion mais cela craqua un barrage en moi : mes épaules s'affaissèrent et j'exhalai un soupir de soulagement qui m'attira l'œil amusé de Leonidas Grims. Encouragé par ces trois mots, mon président tendit une main à Simon. Il la contempla un instant avant que Susan ne se fende d'un coup de coude qui l'obligea à la saisir.

-Leonidas, je suppose que Victoria t'a parlé de moi, sourit-t-il en serrant sa main. Et je me permets de compléter les propos de ma femme en disant l'évidence : c'est fou ce que tu as grandi.

Je faillis me fendre d'un commentaire désobligeant concernant la taille modeste de Simon, provoqué par dix-huit ans d'un machinisme parfaitement huilée et m'autobaillonnai d'une gorgée d'hydromel. Mais visiblement, Simon avait bien senti ce que j'avais failli dire et plissa les yeux à mon adresse.

-Quelque chose à rajouter Vicky ?

-Oh bon sang, râla Susan en nous regardant avec de gros yeux. Maintenant, vous êtes sérieux ?

Oui, maintenant, compris-je en observant un sourire timide mais insensé qui s'étendait sur les lèvres de Simon. Surtout maintenant, maintenant qu'il avait besoin d'automatisme, de stabilité, de force. Et si je savais que Simon était mon pilier, j'avais de plus en plus consciente d'être le sien. Je souris à Susan.

-J'aurais l'air d'une gamine à dire que c'est lui qui a commencé, mais c'est le cas.

-Ce n'est pas être une gamine si c'est la vérité, fit gentiment remarquer Leonidas avant de me désigner face à sa femme. Mon amour, je t'ai présenté Victoria ? Et bien sûr tu reconnais ...

-Susan, confirma-t-elle en tendant une main élégante à la jeune fille. Aussi belle que Rose ...

Des traces de scepticisme tranchèrent sa voix et la pauvre Susan parut le prendre contre elle car son visage se renfrogna. Mais Simon perdit son sourire et ne se trompa sur la retenue de sa tante :

-Ça ... ça va fait combien de temps que vous cherchez à me voir ?

Lysandra parut surprise par la question et échangea un regard avec son mari qui passa une main douce dans son dos, comme pour l'encourager. Alors elle serra sa coupe des deux mains et entonna d'une voix plus posée :

-Depuis un an. Je suis revenue des Etats-Unis dès qu'on a su pour la mort de Barty ... Et dès que les affaires ont été mises en place au début de l'été j'ai envoyé une lettre à Rose et George pour te ... rencontrer. Mais visiblement, ils estimaient que tu n'étais pas prêt, que l'été avait été éprouvant et c'est ... quelque chose que j'ai compris.

Leonidas leva les yeux au ciel et je devinai qu'en réalité, Lysandra avait sans doute rongé son frein tout l'été en fustigeant l'interdiction de George et Rose.

-Puis j'ai retenté à noël où cette fois c'est Amelia qui m'a répondu que les fêtes n'étaient pas propices à cela, qu'elle tenterait de venir te parler après mais visiblement ... ça n'a pas été le cas.

-Elle a essayé.

Je dévisageai Simon, surprise. Lui-même semblait frappé par la foudre, comme si le souvenir venait de lui revenir et le figeait totalement.

-Elle a essayé et ... (Il passa une main dans ses cheveux et détourna le regard). Je n'ai pas ... je n'ai pas voulu ...

-Ce n'est pas grave, intervint précipitamment Susan avec un regard appuyé sur Lysandra. Ce n'est pas grave...

-Non, ça ne l'est pas, assura-t-elle avec une lenteur qui laissait supposer que les murs de sa maison avaient néanmoins dû trembler pendant les vacances de noël dernier. Néanmoins, arrivé au printemps puis à l'été, j'estimais que ça commençait à le devenir. J'ai intercepté Amelia au Ministère, visité Rose et George chez vous à Terre-en-Landes, tous me disaient la même chose : j'allais ... te déstabiliser.

-Et ils avaient raison, rappela Leonidas à voix basse avant de se tourner vers Simon pour poursuivre : Cela dit, au printemps, ton onc... (Il me consulta du regard et je secouai frénétiquement la tête) ton père nous a laissé entendre qu'il commençait à avoir des motifs d'espoir qui nous ont fait espérer jusqu'à l'été. Puis à l'été ...

-... On vous a fermé la porte, acheva Simon. Ma mère, parce qu'elle n'aime pas les Croupton.

Lysandra tiqua, sans que je ne sache si c'était la mention de sa famille ou de Rose comme mère de Simon en lieu et place de sa sœur qui la dérange.

-Je ne la blâme pas, mon frère a été exécrable avec les Bones, admit-t-elle d'un ton pincé. Après les avoir ignorés pendant des années, il a tenté d'avoir ta garde quand son fils a été emprisonné, dans l'espoir de construire un véritable héritier à notre famille ... Il m'a même demandé d'intercéder en sa faveur ... Il en était hors de question, je suis contente que ... tes parents aient réussi à te maintenir loin de sa sphère d'influence. Néanmoins, je peux t'affirmer que je ne suis ni mon frère ... ni ma sœur.

Elle battit des cils mais aucunes larmes ne perlèrent à ses yeux. Malgré son émotion, elle gardait une voix égale et un visage impassible.

-Je te le promets. Et je n'ai vocation à être ni l'un ni l'autre. Et si Rose a peur que je sois une aristocrate forte de son nom et de son compte en banque, voire – qui sait ? – proche des idées de Vous-Savez-Qui, laisse-moi défaire quelques mythes. J'ai beau avoir du sang Black, je n'ai que du dégoût pour la magie noire, j'ai beau m'être appelée Croupton je n'ai rien de l'indifférence de Barty. Peut-être qu'un jour, j'aurais tout fait pour le nom que je porte, comme ma mère m'a appris à le faire. Mais je me suis rendue compte que le compte importait peu : seule importe ma famille. (Elle échangea un autre regard avec son mari, qui pressa son épaule en soutiens). Je ne vais pas m'imposer à toi, Simon. Je sais à quel point c'est difficile pour toi, quel effort ça te coûte d'être devant moi. (Elle effleura son propre visage avec un sourire triste). Je sais que j'ai l'air d'elle, mais je ne le suis pas. Mais puisqu'on parle de famille, laisse-moi te dire une vérité assez dérangeante : tu es la seule qui me reste ... Si tu es prêt à me faire une place dans ta vie ... Je serais heureuse de la prendre. Peu importe laquelle.

Elle acheva enfin sa tirade en glissant un petit regard sur Susan et moi, l'air de chercher notre approbation. Ce fut sans nous concerter que nous hochâmes la tête, et elle vrilla de nouveau son regard sur Simon. Si ses yeux étaient parfaitement secs malgré une émotion plus qu'évidence, son neveu ne parvenait visiblement pas à réprimer ses larmes. L'une d'entre elle roula le long de sa joue blême. Il l'essuya immédiatement d'un revers de manche et se contenta de hocher la tête. A cette approbation, le masque de Lysandra se fendilla et ses yeux se mouillèrent. Aussitôt, la scène se fit si intime que je me sentis incapable de rester, au risque de laisser éclater la boule chauffée à blanc dans ma gorge et de pleurer avec eux. J'échangeai un regard avec Leonidas, qui traduisit ça verbalement en prenant le bras de sa femme.

-Nous allons peut-être vous laisser un peu ... Je vais prévenir Horace de retarder le dîner – et il a intérêt à obtempérer. Victoria ? Et si nous en profitions vous et moi pour aller voir Gwenog ?

Je le suivis sans hésiter et me fis violence pour ne pas jeter un dernier coup d'œil à Simon. Leonidas me tendit galamment le bras et je le pris avec timidité, peu habituée à ses usages et à la stature de l'homme.

-Sachez-le, elle a été d'un calme remarquable, me chuchota-t-il en me guidant dans la pièce. Surtout sur Rose, je pensais qu'elle cracherait vraiment plus son venin que cela ...

-Elles se détestent vraiment ?

-Elles se jalousent, elles se méprisent ... Oui, elles se détestent on peut se le dire. Espérons qu'elles sauront faire la part des choses pour Simon. Le problème que j'ai, c'est que maintenant, Rose est devenue sa mère ...

-Elle est sa mère. Vous n'avez pas le droit de lui enlever ça.

Ma voix était rauque et lorsque je portai mes doigts au coin de mes yeux, je fus assez surprise d'y découvrir de l'humidité. Seigneur, cette histoire aurait ma peau ... Je m'efforçai de régulariser ma respiration et reprendre contenance à mesure qu'on s'approchait de Slughorn, qui parlait justement avec Gwenog Jones. Le professeur se fendit d'une mine rayonnante en nous voyant arriver.

-Alors ? Les retrouvailles se ... ?

-Mais qu'est-ce que vous aviez dans la tête ?

Je n'avais pas pu m'empêcher de lancer cette phrase, tout en ayant conscience que la « moi » normale ne se serait jamais permise de parler ainsi à l'hôte de la soirée, qui plus était professeur de Poudlard. J'ignorais si c'était l'alcool, ou la larme qui avait roulé sur la joue de Simon, mais la vue de ce morse court sur pâte et au ventre tendu sur un gilet richement décoré me mettait hors de moi.

-Mais enfin, miss Beckett ..., protesta Slughorn, visiblement outré.

-C'est Bennett, rectifia Leonidas d'un ton froid. Et je ne puis que l'approuver, jamais nous ne serions venus si nous avions su. Vous auriez dû le savoir, Horace. Maintenant, si vous pouviez retarder la mise à table ...

Slughorn faillit protester, mais le regard glacial de Leonidas lui fit ravaler tous ses arguments. Sans attendre, il se précipita vers les elfes qui avaient déjà fait disparaitre les petits-fours et les coupes d'hydromel au profit d'un immense faisan qui trônait au centre. Des convives commençaient déjà à s'assoir et je reconnus le fameux Herbert Belleplume, à qui Anthony et Hermione tentaient en vain de faire la conversation. Slughorn agita les bras d'un air théâtral :

-Avant de passer à table, je vous propose d'écouter ce cher Herbert, il revient d'un voyage passionnant aux Etats-Unis ...

-Ah, cet homme, il a le sens du spectacle, il faut le dire ...

L'éclat de rire qui suivit émanait d'une femme en robe rouge, grande et musclée au sourire très sûr.

-Gwenog ! la reconnut Leonidas en inclinant la tête. Ravi ...

-Monsieur Grims ... Au bras de sa jeune gardienne ... moi qui pensais que votre femme était jalouse.

L'air d'être fière de son allusion, elle but une nouvelle gorgée d'hydromel. Derrière nous, Herbert Belleplume entonnait un récit laconique sur les tendances isolationnistes des Etats-Unis au XVIe siècle et en entendant quelques arguments techniques, logiques mais dépourvu d'âmes, je m'interrogeais sur la volonté d'Octavia de s'aider de cet homme. Puis mon regard vagabonda vers Simon et sa tante, face à face prêts de la fenêtre ouverte. Susan s'était effacée et il semblait toujours sur la retenue : c'était surtout Lysandra qui parlait, à une distance respectable mais je fus rassurée de voir un bref sourire passé sur ses lèvres. J'étais si prise dans la contemplation que j'entendis à peine la conversation qui se poursuivait entre Leonidas et Gwenog.

-... d'essayer de me convaincre, je suis parfaitement satisfaite chez les Harpies, Grims. En revanche, vous nous avez piqué une gardienne. Ça ne se fait pas de marcher sur les plates-bandes des autres clubs ... Vous importez tellement d'étranger, laissez-nous les filles anglaises, par pitié.

Comprenant qu'elle faisait allusion à moi, je m'arrachai à la scène et me concentrai à nouveau sur eux. Gwenog m'adressa un sourire entendu, le regard pétillant. Contrairement à Cormac, elle ne me reluquait pas en comparant ma posture à mon poste et me regardait droit dans les yeux.

-Victoria Bennett, c'est ça ? Tu as osé refuser un poste de titulaire chez les Harpies ? Il faut du culot ...

-De la peur, plutôt, rectifiai-je avec un pauvre sourire. Je craignais la pression du monde professionnel, une place en A me semblait prématurée ...

-Oh, si ce n'est que ça, sembla être rassurée Gwenog avec une main sur le cœur. Parfait, rien n'est inéluctable, alors. On se revoit dans un an pour ton passage en professionnelle. Après tout, qui veut rester avec cette greluche de Josefa Ramirez quand on peut jouer avec moi ? Monsieur Grims ...

Avec un dernier clin d'œil moqueur à mon adresse, elle s'en fut s'installer à table, indifférente à la foule qui écoutait poliment Herbert Belleplume malgré sa monotonie digne de Binns. Je vis le regard suspicieux de Leonidas se glisser sur moi et ajoutai précipitamment :

-Mais je suis très bien chez les Tornades, je ne compte pas partir !

-J'aime mieux ça, s'amusa Leonidas avec satisfaction. Ça ne m'étonne pas que Gwenog tente de vous attirer, Victoria : les Harpies aiment les femmes de caractères. Comme les Bones, maintenant que j'y pense ...

Son regard se perdit de nouveau vers Lysandra et Simon. Il y avait toujours une distance, toujours un malaise, mais ils continuèrent de se parler jusqu'à ce que, l'heure avançant, Slughorn décrète le début du dîner. J'étais assise non-loin de Gwenog Jones, dont les signes de mains répétitifs à mon égard finirent par lui attirer le regard noir de Leonidas devant moi. Susan vint s'assoir à ma droite, suivie d'Hermione et d'Anthony. Slughorn arriva ensuite, flanqué de McLaggen qu'il couvrait d'éloge :

-Mais je ne doute pas que vous irez loin mon garçon, surtout si vous avez ne serait-ce que la moitié du talent de votre oncle ! Vous ai-je présenté le président des Tornades de Tutshill (Leonidas se figea à la mention de son nom et ne daigna pas regarder Slughorn quand il s'adressa à lui : ) Voyez, Cormac voudrait être gardien professionnel ...

-... Je n'ai pas de poste pour lui alors, cingla Leonidas. Ça pourra se discuter quand Victoria passera en professionnelle ...

-... Ou quand elle viendra chez nous, ajouta Gwenog avec aplomb et Leonidas leva les yeux au ciel. Et chez nous on ne prend pas d'homme, désolée. Non, en fait je ne suis pas désolée, c'est ce qui fait le charme de notre club ...

Devant les deux revers infligés et l'air ouvertement moqueur et sûre d'elle de la Harpie, McLaggen parut aussi furieux qu'Hermione coupablement satisfaite. J'étais en train d'observer un garçon majeur non loin d'elle mais du peu que j'entendais, c'était un virtuose de septième année en Arithmancie, quelqu'un d'assez effacé mais qui semblait obnubilé par son sujet. Pas un candidat pour l'Ordre ... Je sursautai quand une main se posa sur mon épaule : Simon venait de revenir et s'asseyait à présent à côté de moi. Sa respiration restait laborieuse mais il avait repris quelques couleurs et ses larmes s'étaient asséchés. Il daigna même sourire à Lysandra quand elle s'installa en face avec son mari. Elle paraissait beaucoup plus détendue et s'adressa à Susan :

-Tu es en sixième année c'est cela ? ça se passe bien ?

-Comment tu te sens ? m'enquis-je à voix basse.

Simon haussa les épaules. Ses doigts s'étaient remis à pianoter nerveusement sur la table, s'abaissant à un rythme particulier qui laissait supposer qu'il se remettait à jouer un air.

-Vidé, admit-t-il alors que Lysandra laissait échapper un sourire désabusé face au projet professionnel de Susan. Elle m'a pas mal parlé, pourquoi elle avait quitté l'Angleterre, qu'elle était désolée si j'avais l'impression qu'elle m'avait abandonné ... Mais moi si j'avais l'impression d'être incapable d'ouvrir la bouche.

-Il est donc là le secret ... On peut inviter Lysandra à vivre avec nous pour toujours ?

La pique arracha un sourire à Simon, plus spontanée et moins crispé. Il observa de nouveau sa tante, comme s'il ne savait toujours pas quoi en penser et je posai une main que j'espérais rassurante sur son genou.

-Simon, ce que tu as fait aujourd'hui c'était déjà énorme. Alors tu n'es pas obligé d'en faire plus : on finit ce dîner, et on va se gaver de chocolat en regardant Robin des bois. Tu réfléchiras posément à ce qui a été dit chez toi.

-C'est un plan ..., sourit Simon, visiblement soulagé. Je ne sais pas si j'aurais eu la force ... (Il se massa la tempe avec une grimace). On verra le reste une prochaine fois.

-Donc il y aura une prochaine fois ?

Le mouvement des doigts de Simon s'accéléra et je finis par reconnaître le rythme avec un sourire amusé : c'était justement l'introduction de Robin des bois. J'entendais presque les sifflements en écho du rythme.

-Elle a dit qu'elle avait une maison à Londres, finit par lâcher Simon du bout des lèvres. Que je pourrais y passer si j'ai envie ... Alors je ne sais pas si j'ai envie d'y aller tout de suite mais ... Elle, j'ai envie de la connaître plus.

Ma gorge se retrouva brusquement comprimée par l'émotion. De nouveau, l'image d'un Simon prostré sur le pont s'interposa avant de trembloter et de s'effacer. Je l'avais pris à bras-le-corps depuis ce jour, lui et son traumatisme mais jusque là, c'était la plus belle de mes victoires. La sienne, certes, mais je pouvais m'empêcher de me dire que si je n'avais pas été là pour enclencher le processus, personne ne l'aurait fait. Pour ce faire, il fallait faire mal à Simon et personne ne pouvait s'y résoudre. Moi, oui.

Parce qu'il n'y avait que de moi qu'il l'acceptait.

Sans pouvoir m'en empêcher, mes doigts glissèrent de son genou à sa main qui continuait de jouer et je la serrai. Simon leva sur moi un regard interloqué. Ses prunelles ne s'étaient même pas obscurcies : a la lueur des chandelles, elles restaient de ce vert mousse piqué de quelques teintes d'ambres et de noisette, la couleur que j'aimais, celle qui m'invoquait l'espoir et m'insuffler de la force. Pas l'émeraude qui me broyait la trachée.

Il dressa un sourcil, l'air de demander des explications et je pris brusquement conscience que je venais de lui prendre la main sans réelle raison apparente et que depuis, je restai silencieuse à le regarder. Mes joues s'échauffèrent quelques peu et je clignai des yeux pour m'éviter de me perdre dans les siens.

-Rien. Je suis fière de toi, Simon prénom-ridicule Bones. Vraiment.

C'était vrai. Mais quand Simon sourit, lâcha la main et détourna le regard, je sentis toute la chaleur se dissiper de mon corps et ne laisser qu'une étreinte glacée que même la fierté n'illuminait plus.
Noelle2-0

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Noelle2-0 »

Bon, ça fait un peu plus d'un an depuis mon dernier com'. J'avais prévu de commenter à la fin de la première partie. Puis à la fin de la transition. Puis… Oups. Donc voilà, je fais ça là maintenant tout de suite, avec toutes mes excuses pour être aussi nulle et peu assidue en commentaires. Et je fais ça en vrac en plus, parce que je sais plus exactement ce que j'ai commenté la dernière fois, mais allons-y gaiement :

* Le choc pour la mort d'Amelia ! Je savais que ça arriverait, mais j'avais pas la chronologie en tête, j'ai été vraiment complètement prise au dépourvu. En plus je l'aimais bien moi Amelia :cry: . J'ai eu peur qu'on se retrouve à nouveau avec un Simon enragé au dernier degré en plus. Mais à la place on a une Rose moribonde, ça fait mal au cœur. La dynamique est complètement inversée par rapport à l'été dernier, où c'était Georges qui niait et elle qui se démenait. Elle est complètement enfermée dans son angoisse c'est très triste.
Susan, toujours adorable, mais qu'on voit grandir mine de rien, elle prend bien confiance en elle. Comme disait Simon au tout début, on voit de plus en plus la « lionne » de la nouvelle génération Bones je trouve. Et la façon dont elle crache sur cet être détestable qu'est Slughorn, j'approuve. :lol:

* Pour ce qu'on en a vu jusqu'à présent, ta vision de l'Ordre me paraît très logique dans son organisation cloisonnée, même si ça fait un peu froid (mais je peux pas m'empêcher de comparer au premier Ordre dans L&J donc forcément ça n'a rien à voir). Mais les entraînements, les évaluations, le fait qu'on voit pas beaucoup de membres etc c'est très logique. Ça fait plaisir de retrouver des gens aussi : les jumeaux, toujours aussi drôles, Tonks (même si elle était un peu lunatique au chapitre précédent, je la voyais pas comme ça. Elle est dans sa mauvaise période avec Remus je crois?), et Remus justement, j'étais trop contente, je m'attendais pas du tout à ce qu'on le voit autant, quand il a débarqué pour jouer les profs j'étais trop contente j'avais un de ces sourires ! Et effectivement, pour moi le square Grimmaurd reste le QG durant cette année, il est toujours protégé et dissimulé donc pas de raison d'en changer (même si Sirius :cry: ).

* Dans la deuxième et la troisième partie, il y a vraiment des thématiques très personnelles. L'insertion professionnelle, toute la réflexion sur l'entrée dans l'âge adulte, quitter l'école pour travailler, perdre des amis de vue (Roger), etc. c'est très touchant, et ces angoisses vont très bien à Victoria, ça lui ressemble d'être très sensible à ces changements. Ce sont aussi ces thèmes exploités de façon si touchante et réaliste qui font la richesse de ton récit.

* Je suis contente de voir plus Alexandre et Mel, ils sont très sympathiques je trouve. Et le sentiment d'impuissance d'Alexandre est très intéressant, sa situation est très difficile, il en sait plus que le moldu lambda mais il ne peut pas faire plus pour autant, c'est à se demander si il n'aurait pas été plus heureux ignorant au final. Et tant qu'on parle de Alexandre, je fais une transition vers Octavia à travers cette scène hilarante entre les deux, et le fait que j'avais pas du tout pensé au futur lien de parenté entre les deux. J'adore :lol: . Mais donc, le projet de livre avec Octavia, c'est génial, j'avais adoré le traitement de l'Histoire des deux premières parties, je suis trop contente de pouvoir continuer à suivre toutes ces réflexions historiques et sociales. Et le projet en lui-même est très intelligent, c'est un autre moyen d'agir, et ça montre qu'Octavia a vraiment une ouverture d'esprit, une intelligence, des valeurs, et le courage de les diffuser. C'est incroyable ce que tu as fait de ce perso qui aurait pu être un antagoniste minable façon Gillian Fawley.

* Le cas de Miro, dont je n'ai pas parlé la dernière fois je crois, est évidemment captivant. Les réflexions sur l'embrigadement, sur ce que fait la guerre aux combattants, sa culpabilité sans rédemption possible (d'ailleurs quand on a appris qu'il avait cassé sa baguette, j'ai trouvé ça très fort, mais j'avais pas du tout pensé au contraintes plus techniques, comme le fait qu'il ne pouvait pas se soigner vu qu'il n'avait pas les mêmes maladies) sont très profondes. Et même au bout d'une partie complète, la situation continue à évoluer, maintenant avec son engagement croissant dans la guerre pour protéger sa famille. Ce qui me rappelle que je m'attendais pas du tout à revoir Krum, et encore moins Kamila, mais c'est très logique en fait, c'est vrai que dans les livres on a une vision très « anglo-centrée » (Harry et compagnie ne sont pas partis faire du tourisme sous Voldemort, je ne comprends pas franchement), mais il y a sans doute eu des remous dans les autres pays. Et l'argumentation de Victoria sur le fait de laisser Miro sauver des vies plutôt que de le tuer était très intelligente.

* Les premières scènes de combat « réels » sont très satisfaisantes (je crois que le coup de pied bas de Victoria va devenir sa marque de fabrique), c'est agréable parce que Victoria exploite sa mobilité, ce qui donne des combats plutôt originaux comparés aux duels des livres. Les scènes de Quidditch sont toujours aussi claires et appréciables, la hausse du niveau est bien visible mais pas insurmontable manifestement. Et le coup des cognards qui sont plus soft à Poudlard… Pourquoi j'y ai jamais pensé ? Les gosses font 50kg avec leur balais, si ils se mangeaient les mêmes cognards que des adultes, Dumby devrait justifier une dizaines de morts par an  :lol:

*L'évolution de la situation avec les Selwyn est très intéressante aussi, un exemple très pertinent d'une famille ni toute blanche ni toute noire. Même si je veux la peau de certains membres… Et on développe Octavia à travers ça aussi. Et au final, entre la vision d'Octavia et la comparaison avec sa mère, j'en oublie presque que Ulysse est un sale type tellement il a l'air moins infect.

*Emily… Je l'avais complètement oublié en fait, elle a pas du tout sa place dans la vie de Victoria. Elle est au summum de la fille agaçante qu'on a déjà bien vu dans la partie 2, impardonnable à mes yeux d'essayer de couper les ponts plutôt que de venir s'excuser, mais extrêmement réaliste en même temps dans sa façon de penser, sa lâcheté, son égoïsme (Victoria l'a portée à bout de bras après la mort de Cédric, l'a supportée alors même que Emily ne la croyait pas pour Voldemort, et c'est comme ça qu'elle réagit au final !? Meurs chacal) et ce qu'elle imaginait pour leur groupe après la mort de Cédric (après ça je doute de la profondeur de son amitié envers Victoria). Après, toute leur discussion était très bien faite, on sentait la gêne et la complicité qui faisait que j'appréciais un minimum Emily malgré son sale caractère. Fun fact, quand j'ai lu ce chapitre, j'ai vu la toute dernière phrase en premier en chargeant la page, et c'était à propos d'une amitié potentiellement rompue définitivement, j'ai eu trop peur. Ah, et je le case ici mais le deuil de Cédric était très bien dosé, il était omniprésent au début de la 2e partie, puis il s'estompe peu à peu, pour revenir à la charge une fois de temps en temps. L'hommage à Cédric pour son anniversaire fait très bien le bilan de ce processus d'ailleurs.

* Je repensais à ce que tu disais au début sur le fait que tu voulais faire des personnages moins « parfaits » que dans tes autres écrits. Et pour moi, Victoria a une autre forme de perfection : elle a presque toujours raison, l'intuition qui lui permet d'avancer et de comprendre les événements, l'opinion nuancée et intelligente. C'est très intéressant et original, mais pas forcé pour autant. Sa vision de Ombrage, qui est extrêmement juste quand à son caractère, en est un exemple. Elle ignore sa dévotion (malsaine) à Fudge, mais ça ne l'empêche pas de se faire une opinion très claire du crapaud et de ses tendances dictatoriales, qu'elle cerne immédiatement dans les décrets. D'ailleurs tant qu'on parle du crapaud, la fin de chapitre sur l'action anti-Ombrage de Victoria et Simon, en faisant chanter les armures était très belle, et je lui trouve une symbolique forte quant aux différentes façons de lutter contre elle : l'AD se bat, les jumeaux propagent la bonne humeur, et Victoria chante l'espoir et la révolte. Mais pour en revenir aux capacités de Victoria, l'analyse qu'elle fait dans le chapitre où elle doit reformer son équipe m'a marqué par sa justesse, par exemple, et l'étincelle de la révolte de Victoria qui ressurgit à ce moment montre qu'elle accepte de moins en moins tous les préjugés qu'elle voit depuis des années. Ça va avec l'évolution de son caractère. Elle prend plus d'assurance, se fait plus confiance, ne fuit plus, etc. Tout ce développement est très bien amenée, très fluide et cohérent vu ce qu'elle vit.

* AH ! Je le dis maintenant, parce que ça commence à se voir. Je suis CONTRE une romance entre Simon et Victoria. J'avais déjà fait le point sur eux je crois, mais je trouve leur relation vraiment exceptionnelle, unique, et plus bien plus originale qu'une « simple » romance. Voilà c'est dit. Maintenant, je te fais confiance pour faire un truc tout plein de guimauve et de sang, sans pour autant changer radicalement les persos ou leurs comportements. Tu as l'air bien partie pour en tout cas.

Fiouuuu je crois que j'ai dit le plus important. C'est peut-être pas très clair et pas très français mais bon, il est tard donc zut le français. En tout cas c'est toujours un plaisir immense à chaque chapitre, les intrigues se cumulent, les persos sont vraiment géniaux, tous plus vivants et réalistes les uns que les autres, et ton écriture est vraiment fluide et belle, c'est un plaisir à lire. Merci beaucoup, j'adore vraiment cette fanfic' même si je commente jamais, et je lis chaque chapitre avec joie.

P.S. Une nouvelle fanfic' ? Je suis pour ! (même si j'espère toujours la suite des EDG. Mais bon, je suis sûre que si tu concrétises cette idée ce sera quali, donc j'y trouve mon compte). Et sinon, j'aime bien les chapitres en deux parties moi, ça me va très bien des chapitres longs, on en voit plus d'un coup c'est très bien. Après, c'est pas moi qui écrit ou fait des com'-cit' donc bon :lol:


À dans un ou deux ans, ou au prochain chap traumatisant ! :lol:
cochyo

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par cochyo »

Passer après un tel commentaire avec mon style laconique c’est dur XD
Super chapitre comme d’habitude.
J’ai tout de même l’impression que tu nous fais retenir notre souffle non stop du coup je m’attends à un chapitre soufflant très bientôt !
J’ai hâte 😇
Scandium

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Scandium »

Super chapiiitre !

Mdr, Mclaggen s'est fait bolosser par tout le monde. Plein d'émotions, c'était fou ! Slughorn est vraiment une fouine.

Je sais pas si je l'ai déjà dit, mais vraiment j'adore le "Simon-prénom ridicule- Bones", c'est du génie ! Je les aime trop !

Je suis pas très inspirée aujourd'hui, mais sache que j'aime toujours autant !
Charmimnachirachiva

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Charmimnachirachiva »

Coucou !!
Hum, j'ai, disons, quelques chapitres de retard... (honte à moi :oops: )
Et comme je suis flemmarde, j'ai crainte de ne te laisser sur ceux-ci comme unique retour : ils sont géniaux !!!!
Donc, concentration sur ce chapitre :
Rien que le titre de ce chap m'a fait rire : Slughorn est extraordinaire :lol: mais c'est pas très gentil d'avoir invité Lysa et Léonidas (d'ailleurs j'ai un sourire stupide à chaque fois que je vois un perso de LHDI ici et inversement 8-) ) en même temps que Simon. Et même si j'espère sincèrement que Lysa va lui faire regretter, en tant que lectrice une partie de moi le remercie d'avoir fait bouger les choses ! J'adore ta manière d'écrire cette scène que l'on connaissait déjà. Tu arrives magnifiquement bien à t'approprier l'histoire de Rowling sans pour autant la dénaturer. Chapeau !
Quand à ce cher Cormac, c'est toujours un plaisir de le voir se faire ridiculiser :lol: . C'est tellement satisfaisant surtout après le jugement quand il a appris que Vic était gardienne (certes elle fait la moitié de ta taille et de ton poids mais elle est des milliers de fois plus forte que toi !).
La rencontre entre Sim' et Lysa est très poignante et je ne sais même pas quoi ajouté ; tout est dit dans ton texte entre toutes ces émotions contradictoires.
Et la fin, on sent que Vic commence à BEAUCOUP se rapprocher de Simon 8-) 8-) . Quant-à lui, dans le chapitre avec Gillian, ce n'était pas que Vic n'était pas moins belle qu'elle qu'il voulait dire mais que lui la trouvait plus belle (du moins c'est sûr que c'est ça qu'il pense 8-) :ugeek: )
Perripuce

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Perripuce »

OH MON DIEU JE SUIS SUPER EN RETARD SORRY SORRY SORRY

Humhum. Je ne sais plus quoi dire. AH SI Noëlle Merciiii pour ton commentaire magnifique, complet, très juste et qui m'a fait un immense plaisir ! Quand j'aurais le temps j'y répondrais plus en détail !

Et également, si ça vous intéresse et que vous n'êtes pas noyés sous cette histoire ... Je me lance dans une nouvelle fanfic' (JE SAIS JE SUIS INCORRIGIBLE) avec Charlie Weasley. Sauf que pour ne pas noyer les coupines, je la poste pas toute de suite sur BN, mais en revanche elle sera disponible sur Wattpad si vous voulez ! J'y suis avec le même nom d'utilisatrice et puis vous aurez accès aux aes aussi !

VOILA maintenant je vous laisse avec le CHAPITRE


***


Le doute est une chose terrible parce qu'on ne sait pas très bien comment il grandit ni à quel moment il fout en l'air toutes nos certitudes. Mais ce dont on peut être sûr, c'est que pour l'éliminer, il faut aller le chercher à sa racine. La fragilité qu'induit en nous le doute finit par peser comme une enclume.

- Frederique Deghelt
***


Chapitre 16 : L'ombre d'un doute

Le manoir Yaxley baignait littéralement dans la brume matinale. Je parvenais à peine à en distinguer les contours faits d'angles et de piques escarpées. Les pierres sombres se fondaient dans le brouillard et la vie se traduisait par la lueur orangée qui ondulait au premier étage. Je plissai les yeux quand la lueur fut troublée par une silhouette qui passait de part en part avant de disparaître.

Je resserrais la cape d'invisibilité autour de moi et mes mains se crispèrent autour du bocal dans lequel dansait une flamme bleue. J'étais assise depuis tellement longtemps, adossée contre un saule qui faisait face à la propriété, frigorifiée et frustrée. Avec cette brume, je ne pouvais rien voir et Tonks m'interdisait de m'approcher pour pouvoir entendre avec les oreilles à rallonges que j'avais acheté chez Fred et George avec mon premier salaire. Et c'était d'un calme olympien depuis que j'étais arrivée près de trois heures plus tôt ... j'avais interrogé Tonks sur l'utilité de sa méthode : comment surveiller ses allées et venues depuis l'extérieur, alors qu'il devait très certainement voyager et communiquer par cheminée ? Et elle m'avait révélé le grand secret des Sang-Pur : la cheminée ? L'inconfort et la saleté utilisée par tous ? Non, un Sang-Pur préférait toujours transplaner et faire son entrée par la grande porte. Ça c'était vérifié : Corban Yaxley finissait toujours par sortir de chez lui, faisait quelques pas et disparaissait en un « CRAC » sonore.

La plupart du temps, d'autres membres le voyait au Ministère, mais sinon nous allions toutes deux visiter les deux autres endroits qu'il fréquentait le plus : un club mondain de sorcier à Londres, près de Picadilly Circus et dont la liste des membres réunissait des hommes riches et de grandes familles, et, plus inquiétant, l'allée des embrumes, Barjow et Beurk en tête.

La découverte avait été la grande annonce de Tonks cette semaine : l'un des membres de l'Ordre surveillait activement la boutique, connue pour marchander toutes sortes d'objet de magie noire et qui semblait en émulation depuis la rentrée de septembre. Evidemment, les autorités ne pouvaient pas fermer le magasin sans fondement sérieux et la dernière perquisition menée n'avait rien donné de probant et les amateurs de magie noire continuaient de s'y rendre. Paraissait-il, Corban Yaxley s'était déguisé mais l'informateur de Tonks l'avait reconnu quand il était à son tour entré dans la boutique. Ce n'était pas une preuve en soi d'une quelconque activité de Mangemort, mais c'était le premier indice que nous percevions et Tonks avait préféré le voir comme une victoire.

Je sursautai lorsqu'un « CRAC » sonore empli l'espace. D'un geste vif, je portai les multipliettes de Tonks, sorte de jumelles aux multiples fonctionnalités qui me servaient à observer les activités de Yaxley de loin, à mes yeux. L'espace d'un instant, je craignis d'avoir raté la sortie de l'homme, mais ce fut au contraire une femme sortir des brumes de façon presque spectrale, enveloppée comme elle l'était dans sa cape sombre dont le capuchon m'empêchait de découvrir les traits. J'attendis qu'elle passe la porte pour analyser les images que j'avais capté. Malheureusement, nous n'avions aucun moyen de les stocker et je fus réduite à prendre des notes à l'aveugle tout en décryptant. Rien qui ne me permettait de l'identifier, constatai-je, déçue. Je braquais les multipliettes sur la fenêtre éclairée dont deux ombres se découpaient à présent. Si seulement je pouvais m'approcher avec les oreilles à rallonge que j'avais dans ma poche ...

Presque une heure d'écoula de nouveau. L'air glacial avait engourdi le bout de mes doigts et mes dents commençaient à claquer quand un bruissement se fit entendre. Mon cœur s'accéléra et je saisis ma baguette mais une voix me rassura tout de suite :

-C'est moi. Fais-moi de la place, je suis sous sort de désillusion ...

-La première fois que tu m'as vue, de quelle couleur était mon chapeau ?

-Tu ne portais pas de chapeau.

Rassurée, je laissai Tonks se glisser à côté de moi et déployer la cape sur elle. Puis d'un coup, sa silhouette à peine discernable prit de la consistance et apparut. Elle passa une main dans ses cheveux châtains et, sans me saluer, prit le carnet dans lequel je prenais des notes depuis quatre heures.

-Pas d'identification ?

-J'attends qu'elle sorte. Regarde, elle est là ...

J'indiquai la fenêtre qui brillait toujours de son éclat orangé et Tonks vissa les multipliettes à ses yeux. Une moue déforma ses lèvres et elle les jeta d'un geste dépité.

-Saloperie de brouillard, marmonna-t-elle alors que je récupérais maladroitement les jumelles. Mais au moins nous masque autant qu'eux ... Désolée d'avoir tardé, au fait, Dawlish a oublié de me remplacer à Poudlard ...

-A Poudlard ?

-Je suis affectée là-bas. Je dois surveiller l'école, ses environs ...

Très personnellement, j'aurais été à sa place enchantée d'être affectée là-bas, à l'ombre du château que tous les sorciers de Grande-Bretagne chérissaient et à côtoyer Madame Rosemerta et Dumbledore. Mais il y avait quelque chose dans sur le visage de Tonks, une sorte de dépit, qui m'empêchait de réellement me réjouir pour elle. Ma perplexité devait se lire dans mon silence parce que Tonks essuya un ricanement.

-Ça doit te paraître étrange. « Mais pourquoi elle n'est pas contente d'être à Poudlard, on aime tous l'école et au moins il n'y a pas grand-chose à faire, elle est protégée par ses protections et Dumbledore ... »

-Mais justement il n'y a pas grand-chose à faire, non ? compris-je alors.

Tonks hocha sombrement la tête. Elle était d'humeur particulièrement morose depuis quelques semaines : je ne savais jamais sur quel pied danser avec elle.

-Voilà. On nous vend ça comme une mission de première importance – et évidemment que c'est important, je ne sous-estime pas ce que représente Poudlard. Mais en réalité, ce n'est même pas nous qui gérons la sécurité de l'école. Ça se passe à un autre niveau, chez des Aurors plus prestigieux qui eux flairent et déjouent les attentats que prévoient les Mangemorts. Nous on récolte des informations pour eux et on est prévenus à la dernière minute s'il y a danger ... Mais on reste en bout de chaîne.

-Je vois. Et c'est plus facile de mettre les jeunes en bout de chaîne ?

-Les jeunes, les femmes, les ratés ...

-Les femmes ?

-Le milieu des Auror est un univers qui n'échappe pas au sexisme Victoria. C'est un milieu constitué essentiellement d'homme, d'homme forts et puissants à l'imposante stature. Je te jure, tu rentres dans le bureau et ça pue le mâle.

L'expression m'arracha un rire qui fit naître un léger sourire sur le visage de Tonks. Elle regarda de nouveau à travers les multipliettes et activa quelques manettes d'un geste distrait.

-Enfin bref, c'est difficile de s'imposer ... Mais je suppose que tu dois connaître la même chose au Quidditch. Peut-être pas sur ton sexe mais combien ne t'accorde pas de crédit parce que tu es toute petite ? Moi c'est pareil, on ne m'accordait pas de crédit parce que j'avais les cheveux roses.

-Pardon ?

A mon exclamation, Tonks porta la main à ses cheveux désordonné et d'un châtain terne. Elle se laissa aller contre le tronc de l'arbre et ferma les yeux, le visage crispé. Elle eut l'air de se concentrer intensément avant de cligner des yeux et de soupirer :

-Laisse tomber. J'aimais bien sortir du lot. Au fait, tu ne m'avais pas raconté la fête de Slug. Je ne l'ai pas connu comme prof, je le croise de temps à autres dans mes rondes mais ça s'arrête là ... Comment il était ?



Nous étions rentrés tous deux éprouvés et sans la moindre volonté de vouloir reparler de ce qui s'était passé – Lysandra, la machination de Slughorn. J'avais à peine été soulagée de voir Alexandre dans le canapé, me raconter que tout c'était bien passé et qu'il n'y avait eu aucunes traces de Nestor en ce 5 Novembre, que Chloé m'en voulait parce qu'elle était venue spécialement pour moi ... Mais rien ne m'avait réellement atteint. Même la musique entêtante du générique de Robin des bois que nous avions visionné après n'avait pas réussi à s'imprimer dans mon esprit.

Je ne savais pas au juste ce qui m'avait troublé, mais j'avais la sensation que, quelque part dans cette fête, quelque chose s'était mal passé – et cela avait un rapport avec Simon. Quelque chose qui avait sonné faux, quelque chose qui, maintenant que j'étais assise dans le froid glacial de novembre, me faisait monter le rouge aux joues. Il avait un rapport certain à la constatation de Lupin : évidemment qu'il était hors de question que Simon et moi soient envoyés en mission ensemble. J'avais été incapable de me concentrer sur la mission donnée par l'Ordre, incapable de l'exécuter correctement, simplement parce qu'il était troublé, qu'il avait eu besoin de moi. Rien que cette constatation, pourtant pas nouvelle, me plongeait dans un profond malaise.

Mais le pire peut-être, c'était que même cela avait fini par passer au second plan. Car depuis une semaine, j'étais davantage hantée par la vision de Simon qui me souriait d'un air crispé, avant de détacher sa main de la mienne et de la sensation d'abandon qui avait suivi immédiatement. Ce n'était pas la première fois que nous avions des gestes de tendresses, mais avec le recul, je me rendais compte à chaque fois qu'ils étaient très souvent dû au stress, à un besoin réciproque de se sentir soutenu. Et surtout, ça se passait sous la table, à l'abri des regards. Là, nos mains avaient été nouées au su et au vu de tous et mes joues s'étaient embrasés quand je m'en étais rendu compte.

Simplement, je ne savais pas quoi en penser.

Je dus restée beaucoup trop longtemps silencieuse, à tenter de repousser toutes ses questions et ses drôles de sensations qui m'assaillaient brutalement. Tonks finit par lever un sourcil, surprise.

-Alors ? C'était si terrible que ça ?

-On est tombé sur un os, éludai-je rapidement.

-Ton président de club ? Maugrey m'en a parlé, il a pesté contre Slughorn pendant une heure quand il l'a appris ... C'est quoi le problème ?

J'étais secrètement réjouie de constater que le secret sur les origines de Simon continuait d'être un secret. Puis je me rendis compte que c'était une réaction parfaitement stupide et égoïste et mon ventre se contracta encore un peu plus.

-Oh, il m'a un peu monopolisé du coup, je n'ai pas franchement pu parler avec les élèves comme j'aurais voulu le faire. Mais cela dit, je pense que je vous aurais donné des noms que vous aviez d'ors et déjà coché ... Hermione par exemple.

Un petit sourire ourla les lèvres de Tonks et elle hocha la tête.

-Oui, effectivement ça fait un moment que Hermione est cochée. Elle a même déjà implicitement un pied dedans ... Mais évite de lui en parler, Maugrey aime le fait de ne pas avoir tous ses œufs dans le même panier. Des septième année ?

-Pas dans cette fête, non, grimaçai-je au souvenir de McLaggen. Mais ... vous pouvez aller voir du côté de Judy Summerby. C'était ma batteuse et elle était très en colère contre Fudge l'année dernière ...

Tonks acquiesça distraitement. Son regard plissé s'était de nouveau dardé sur la fenêtre illuminée. Les silhouettes qui dansaient dans la lueur orangée s'étaient éclipsées et un instant plus tard, la porte claqua. Tonks vissa immédiatement les multipliettes à ses yeux et je rivai le mien sur le femme vêtue de cape qui fendait le luxueux jardin à la française de la propriété. Dès qu'elle sortit du champ magique, elle disparut avec un « crac » sonore. Un sourire sauvagement satisfait retroussa les lèvres de Tonks alors qu'elle tripotait des manettes.

-Je la tiens, souffla-t-elle avant de me les tendre. Elle te dit quelque chose ?

Je pris les multipliettes pour observer l'image figée que Tonks avait réussi à capter. L'espace d'une seconde, la femme avait légèrement tourné le visage, comme pour regarder en arrière et ça nous permettait d'apercevoir ses traits. Mes doigts se crispèrent machinalement sur les multpliette et l'embarras que j'éprouvais encore face au souvenir de la fête de Slughorn s'évaporèrent pour ne laisser qu'une sensation glacée au creux de mon ventre.

-Oh Seigneur ... C'est Thalia Selwyn.

***

-Il doit y avoir une prophétie.

Tonks arpentait la cuisine aux murs de pierre nue du 12, Square Grimmaurd, de long en large, une main passée dans ses cheveux pour éviter qu'ils ne lui retombent dans la figure. Assis à la table devant moi, Kingsley Shacklebolt la fixait avec calme mais je voyais les rouages tourner derrière ces iris sombres. Tonks me désigna d'un grand geste de la main.

-Sérieusement ! Il doit être écrit quelque part que peu importe où Victoria Bennett mettra le nez, elle y trouvera les Selwyn !

-Ou le pied, plutôt, maugréai-je. Toute cette histoire a plutôt commencé d'un coup de pied.

La remarque arracha un sourire espiègle à Tonks. Son visage s'éclaircit et se détendit l'espace d'une seconde.

-J'espère qu'il était bien placé, au moins ...

-Tonks, soupira Kingsley, l'air néanmoins vaguement amusé. Viens-en au fait, s'il te plait, il faut que je retourne au Ministère ...

Tonks se mâchouilla la lèvre inférieure et nous échangeâmes un regard déchiré. Nous en avions parlé pendant près d'une heure avant que Kingsley n'arrive, planquée dans la chambre du deuxième étage et elle finit par résumer ça d'un ton neutre :

-On n'avait dit qu'on ne la mettait pas sur un dossier qui concernant les Selwyn, Kingsley. Et si notre enquête nous mène jusque chez elle ?

L'idée m'arracha un soupir de lassitude. C'était ça, de la lassitude, pas de l'angoisse. J'étais persuadée que c'était une coïncidence, mais une coïncidence qui liait davantage les Selwyn au monde des Mangemorts. Et même si ça ne changeait rien concernant la menace qui planait sur ma famille, ça restait contrariant.

Kingsley me dévisagea quelques secondes avant de planter son regard dans les multipliettes qui gardaient le visage de Thalia Selwyn.

-C'est bien elle, je la reconnais aussi ... Il faut dire que c'est à moitié une surprise qu'elle se rende chez lui : toutes les familles de Sang-Pur sont connectées les unes aux autres et les Yaxley et les Selwyn ont des intérêts en commun ...

-Mais ça ne prouve rien, pas vrai ? soupirai-je en dépliant l'un de nos schémas. A part les arrêts fréquents chez Barjow et Beurk, on n'a pas pu relier Yaxley à des activités de Mangemorts et officiellement, le couple Selwyn se veut neutre. Alors oui il y a un faisceau d'indice mais ...

-Rien de probant, acheva Tonks avec amertume. Comme à chaque fois.

-Voilà, conclut Kingsley d'un ton chagriné avant de se tourner vers moi. Qu'est-ce que tu en penses toi ?

-C'est-à-dire ?

-Tu veux travailler sur une autre affaire maintenant qu'il se trouve que les Selwyn sont impliqués ?

Ma bouche se tordit. Je voulus échanger un nouveau regard avec Tonks, mais le sien s'était perdu sur les poêles de cuivre qui pendaient sur un mur. J'avais tellement travaillé ces dernières semaines, rassemblant des informations sur la famille qui trônaient à présent à côté des notes de Tonks ... et même si celle-ci semblait parfois terne ou morose, j'avais appris à apprécier son esprit coupant et sa volonté sans faille. Je me surpris à secouer la tête sans même l'avoir réellement décidé.

-Non. Non, je veux continuer. Ce n'est pas comme si cette fois ça me concernant directement ... ça doit être des questions de financement, peut-être d'activité Mangemort ... Mais c'est pas de ma famille dont il est question. Pas encore.

-Et on avisera si jamais ça l'approche, ajouta Tonks. Tu es d'accord ?

Kingsley nous considéra toutes les deux et paraissait encore hésiter. Je poussai à demander :

-Vous voulez qu'on demande au professeur Lupin peut-être ... ?

J'avouais que c'était le premier nom que j'avais avancé pour prendre une décision : c'était l'unique personne de confiance que j'avais ici et il y avait une éternité que je ne l'avais pas croisé. Pas depuis que nous étions entrés pour la première fois dans la Maison, réalisai-je avec une certaine tristesse. Mais Kingsley me déçut :

-Non, Remus est sur une mission particulière, il ne faut surtout pas le déranger ... Mais si tu te sens capable d'avoir assez de recul, je ne t'empêcherais pas de poursuivre ta collaboration avec Tonks. Mais si jamais ...

-Je la surveille, promis, le coupa Tonks en frappant dans ses mains. Merci, Kingsley.

-J'allais plutôt lui demander de te surveiller toi, rétorqua-t-il avec un petit sourire. Il faut que tu dormes, Tonks, sinon tu vas finir par t'endormir à Poudlard ... Bon, j'y vais. Bon courage mesdemoiselles.

Il inclina la tête pour nous saluer et s'en fut dans l'escalier qui menait au hall d'entrée. Tonks exhala un profond soupir et me lorgna quelques secondes en secouant lentement la tête.

-Vraiment, je continue de croire que mon histoire de prophétie n'est pas forcément hyper éloignée de la réalité. (Elle s'interrompit avant de s'assoir à côté de moi). Mais merci de rester.

-Je n'allais quand même pas t'abandonner.

-Tu aurais pu. On m'aurait affecté quelqu'un d'autre, un des autres nouveaux. (Elle grimaça). Enfin, pas ton copain j'espère, je suis encore traumatisée de lui depuis qu'il s'est moqué de ...

-Mon quoi ?

Tonks cligna des yeux et me contempla de nouveau avec une certaine perplexité.

-Ton copain. Simon ? Non ? Pas du tout ?

-Pas du tout !

Le cri m'avait échappé, légèrement suraigu, légèrement trop fort. Je portais mes doigts à ma gorge comme si cela pouvait retenir ceux qui menaçaient d'exploser. Ce faisant, j'eus douloureusement conscience du pouls qui battait fort contre les doigts et de la chaleur qui se dégageait de ma peau.

Pourquoi – pourquoi – il fallait toujours que je surréagisse quand il s'agissait de lui ?

Tonks haussa les sourcils, visiblement surprise par l'information – ou par mon embarras apparent, je ne savais dire.

-Vraiment ? Je ne sais pas, la seule fois où je vous ai vu ensemble vous sembliez ... proches.

C'était un euphémisme, admis-je à part moi. Je tentai de me rappeler quel comportement nous avions eue lors de la visite du QG mais la première chose qui me vint en tête fut ma main prenant celle de Simon, sur la table blanche du dîner dans le bureau de Slughorn. Je réalisais brusquement que tous ceux qui avaient capté ce geste avaient dû en tirer les mêmes conclusions que Tonks et cela enflamma mon visage, suffisamment pour que les sourcils de la jeune femme s'envolent sous ses mèches folles.

-On est proches, confirmai-je à Tonks avant qu'elle ne puisse s'imaginer autre chose. Très proche, même, c'est vrai ... Mais non, ce n'est pas mon copain. C'est ...

Je refermai immédiatement la bouche, agacée et déboussolée. Ce n'était pas la première fois que je tentais de mettre des mots sur ma relation avec Simon sans que rien de probant, de naturel, d'évident ne sorte de ma bouche. Pourtant, c'était tellement naturel et évident entre nous alors pourquoi il n'y avait aucun mot pour le décrire ?

-Compliqué ? tenta Tonks avec l'ombre d'un sourire.

-Non, ça ne l'est pas, c'est très simple, insistai-je face à l'espièglerie qui avait commencé à briller dans son regard. C'est le définir qui est compliqué.

-Bien. Si c'est clair dans ta tête ... (Ses doigts tripotèrent les manettes de la multipliette devant elle). Revenons à Thalia Selwyn alors. Tu penses qu'elle pourrait avoir un lien avec des activités de Mangemort ?

Mes lèvres se pincèrent et je revis en un éclair le sourire satisfait qui avait effleuré ses lèvres alors que l'église de mon village paraissait être en feu, sa remarque perfide sur les morts moldues qui étaient négligeables à ses yeux ...Et Nestor. Nestor son fils, Nestor qui avait rejoint les forces de Voldemort à présent ... Je frissonnais en me souvenant du sort incendiaire que j'avais évité grâce à Miro dans la ruelle et dont le soupçonnait d'être à l'origine.

-Ce ne serait pas impossible. Elle en a l'idéologie et ... Je ne sais pas, Ulysse m'a assez répété qu'elle m'en voulait pour avoir obligé Nestor à fuir. Je pense qu'elle encore des liens avec lui – peut-être qu'elle le finance, qu'elle l'aide ... Rien que ça, ça la relie aux Mangemorts.

Tonks dressa un sourcil et tapota impatiemment la table de ses doigts.

-Tu es certaine que c'était lui ? Quand tu as vu le message sur ton église ?

-Certaine, pas vraiment, avouai-je du bout des lèvres. Il faisait noir, il était cagoulé ... J'ai entendu que sa voix et elle ressemblait vraiment mais de là à être certaine ...

J'étais excessivement prudente : en réalité, j'étais sûre d'avoir reconnu la voix de Nestor Selwyn dans cette ruelle et elle m'avait presque autant paralysé que le sort qui avait suivi. Sans mon grand-père, j'aurais été réduite en cendre. Cendres et poussières. Mais justement, l'instant de panique qui avait suivi avait tout brouillé dans mon esprit. Tonks acquiesça lentement et parut hésiter quelques secondes. Elle jeta un coup d'œil dans l'escalier avant de rapprocher sa chaise de la mienne et de se pencher vers moi :

-Très bien. Je ne vais pas te mentir, Victoria, tu le mérites de le savoir : on a effectivement des traces de Nestor dans les cercles des Mangemorts. Tu te souviens de Torfinn Rowle ? (Je hochai la tête). Il a fini par gagner sa marque et Nestor semble être devenu son poulain, si on veut.

-C'est lui qui l'héberge ?

Le visage de Tonks se crispa et elle lança un nouveau regard à la cage d'escalier.

-Ecoute, ça ne je ne peux pas te le dire ... On ne peut pas risquer ...

-Que je débarque là-bas et que je me charge seule de Nestor ? devinai-je avec un sourire dépité. Vous me croyez franchement capable de faire quelque chose de pareil ?

-Pas toi, non. Disons, ton extension.

-Mon ... ? Oh.

Simon. Toujours Simon.

Un sourire plus malicieux retroussa les lèvres de Tonks. Il commençait à devenir familier ce sourire et je comprenais lentement qu'en réalité c'était sa véritable nature qui commençait à craqueler le masque de la morosité. Elle mit une main sur mon bras.

-J'espère que tu ne m'en veux pas, mais on préfère cloisonner l'information. Toujours est-il que pour Nestor, on a la certitude qu'il est lié aux Mangemorts. Donc si sa mère est liée à lui et que Yaxley est lié à sa mère ...

-Les liens sont beaucoup trop indirects, protestai-je.

-Pas forcément. Peut-être que son lien avec son fils l'aura forcé à s'engager davantage auprès de Voldemort. Et son fils reste un novice ... Elle pourrait parfaitement se tourner vers des personnes plus expérimentées.

Ça restait une hypothèse vague pour moi, mais la lueur enthousiaste qui brillait dans le regard de Tonks m'empêchait de la contredire sur ce point. Elle patinait tellement sur cette affaire : chaque avancée, même minime, était une victoire pour elle. Sa main serra un peu plus mon bras.

-Bon ! Nouvelle mission pour toi : trainer les oreilles du côté des Selwyn. C'est dans tes cordes : tu vas forcément les revoir, non ? Essaie de savoir si Thalia a un comportement étrange, si elle disparait, si ses autres enfants ont des soupçons. Essaie de faire passer ça sur de l'inquiétude par rapport à Nestor, mais la vérité c'est que ça pourrait vraiment nous aider à avoir Yaxley.

L'idée de me retrouver de nouveau face à Ulysse, ou pire à son père ne me plaisait pas réellement. Puis je me souvins qu'avant eux, j'étais davantage proche de Melania, qui continuait d'activement côtoyer sa famille. Elle pourrait être une première étape ...

-D'accord, acceptai-je à l'adresse de Tonks. Je vais traîner les oreilles ...

-Fantastique, se réjouit-t-elle en tapant dans ses mains. Et peut-être que sur un malentendu, on va enfin avancer sur cette affaire ... On se revoit mercredi après-midi pour gérer tout ça ?

-Désolée, j'ai entrainement ... On a un match dans une semaine – contre les Pies de Montrose, elles ont gagné la petite ligue l'année dernière ... C'est le premier gros test de la saison.

-Le premier gros test ? répéta Tonks, l'air étonné. Tu n'as pas eu un match de dix heures récemment ?

-Neuf heures et trente-six minutes, confirmai-je avec une certaine morosité. Prie avec moi pour que ce ne soit pas si long...

-Et que ce soit vous qui gagniez quand même ! Oh, tu penses que tu pourrais m'avoir l'autographe de Josefa Ramirez ?

J'eus un sourire désabusé devant le nom, toujours le même, la véritable star des Tornades de Tutshill, la pétillante poursuiveuse espagnole aux cheveux bleus. Ce détail réveilla autre chose dans ma conscience et j'ajoutai malicieusement :

-Vous avez une entente capillaire ?

Le sourire qui avait fleuri sur les lèvres de Tonks se fana lentement. Elle prit une mèche de cheveux châtain entre ses doigts et lui jeta un regard si intense qu'elle paraissait vouloir les faire devenir rose par la force de son regard.

-On va dire ça ... Bon, on remonte gérer ça notre affaire ? Et relier Thalia Selwyn à tout ça ?

-Je crois que je vais finir par te croire pour la théorie de la prophétie, soupirai-je en m'arrachant de ma chaise. Mais je suis plus inquiète de cette histoire de Barjow et Beurk ... il faudrait qu'on surveille la boutique aussi, et qu'on croise ses clients avec les gens qu'on repère au manoir.

Tonks acquiesça distraitement. Elle semblait en pleine réflexion.

-D'ailleurs, je pense que surveiller principalement son manoir n'est plus efficace, enchérit-t-elle finalement. On retrouve les mêmes personnes, on ne peut pas le suivre. Tu as raison, il faut élargir. Barjow et Beurk on a des contacts ... Il faudrait vraiment que tu chopes des infos venant des Bones, savoir qui il côtoie dans l'intimité ministérielle ... Kingsley n'a pas souvent accès aux salles du Mangenmagot ...

-Vous n'avez pas de hauts représentants dans l'Ordre ?

Ça me semblait étrange quand je savais qu'Edgar Bones semblait avoir participé à la formation de l'Ordre. Il avait forcément dû y intégrer d'autres fonctionnaires ... Mais les lèvres de Tonks se pincèrent.

-Fudge a mis aux postes clefs et aux administrations des gens à son image. Des complaisants, des membres de grandes familles ... Loin de l'administration Bagnold qui était dynamique et revancharde ou celle de Minchum pleine de forte de tête qui mangeait littéralement le Ministre. Là ... On a des bureaucrates accrochés à leurs conforts et des partisans de grandes familles – Yaxley, typiquement. (Sa bouche se tordit). La dernière grande représentante de la génération engagée et combattante, c'était Amelia et tu vois ce qui lui est arrivé ... C'était à dessein, je suis sûre. Frapper un grand coup, éliminé la plus dangereuse personne du Ministère et décourager les Hauts-fonctionnaires de s'opposer à lui. Personne ne voudra s'engager du coup ... Mais ça ne veut pas dire qu'on est démuni. A dire vrai, je pense qu'on est plus nombreux qu'au premier Ordre et on a de bon espoir de recrutement comme la guerre ne fait juste que commencer ...

Comme pour contredire Tonks, des pas précipités se firent entendre à l'étage. Des cris nous parvenaient, diffus, précipités et assez paniqués pour que mon cœur ne s'emballe. Je me précipitai vers la cage d'escalier à la suite de Tonks pour voir deux hommes descendre, un soutenant l'autre. Un cri de pure panique d'étouffa dans ma gorge lorsque j'avisais les cheveux blonds et le visage ensanglanté de celui qui était soutenu, mais lorsque Tonks le soutint à son tour, son visage chancela et je pus découvrir sa mâchoire carrée et ses traits anguleux.

Je m'affalai contre le mur, honteusement rassurée. L'espace d'un instant, j'avais craint de découvrir un Simon ensanglanté

L'autre homme s'avérait être l'un des jumeaux Weasley. J'avais tellement été obnubilée par les cheveux blonds de l'autre que je ne lui avais même pas prêté attention. Tonks et lui aidèrent l'homme à s'installer sur une chaise et la jeune femme repoussa quelques cheveux qui trempaient dans la plaie qui saignait à sa tempe. Le jumeau, l'air choqué, se rependit en explication que Tonks ne parut même pas écouter :

-... Etaient en train de surveiller un entrepôt dans lequel se rend régulièrement les délinquants notoires, en périphérie de Londres ... Des Détraqueurs ... Ils sont arrivés je n'ai pas pu ... Sturgis est tombé, il s'est cogné la tête ... Pas le choix j'ai ... j'ai transplané ...

Le mot « Détraqueur » agit comme me réveilla enfin et fit écho à de vieux souvenir en moi. Je me dépêchai vers les placards et ouvrit celui dans lequel j'avais souvent vu Lupin piocher. Je pris une plaque de chocolat et cassai énergiquement plusieurs morceaux pour les tendre à George – si j'en jugeais par la réponse qu'apportait Tonks – et Sturgis. Ni l'un, ni l'autre attendirent avant d'enfourner le chocolat. Je compris que George tremblait seulement quand ses mains cessèrent de tressaillir. Sturgis se laissait soigner par Tonks, mais sa mâchoire carrée s'était violement contractée.

-Les gars en question ... Un petit groupe notoire, connu pour des vols et du trafic de créature. L'autre mage-noir les voulait, pour en faire ses petites mains. Ils ont dit non. Putain, ils ont dit non ...

J'échangeai un regard horrifié à George en comprenant ce que ça signifiait. Pourtant, jamais les prunelles brunes que j'avais en face de moi ne ressemblèrent si peu à George Weasley. Pas de malice, de détermination, d'espièglerie. Juste du choc et de la peur, qui se diffusait de ses iris tourmentées jusqu'à un visage blafard que les tâches de rousseurs ne suffisaient plus à égayer.

***

L'affaire du groupe de délinquant visité par les Détraqueurs fut un coup dur au moral. Sturgis et George les suivaient depuis quelques semaines pour bénéficier de leur réseau. En marge de la loi, mais pas des mauvais, estimait Sturgis avec une certaine amertume. Sur leur groupe de quatre, deux avaient été embrassé, le troisième était dans un état psychologique inquiétant et le quatrième en fuite. Je restai longuement avec George dans le salon de la noble et très ancienne maison des Black, à le rassurer sur sa gestion de la fuite, à le fournir en chocolat, à tenter d'à nouveau faire naître un sourire sur ses lèvres. Seul Fred y parvint lorsque je raccompagnais George à sa boutique. Je l'avais contemplé, pâle, choqué et j'avais repensé à ce que Maugrey avait dit sur les Icare, les espoirs incontrôlés et les chutes que cela provoquait.

Seigneur-Dieu, j'espérais que George Weasley n'était pas un Icare.

Le pire dans tout ça fut d'ouvrir La Gazette le lendemain et de n'en voir trace nulle part. Je ne pouvais demander de précision aux Bones sans les alerter et je finis par comprendre en écoutant quelques conversations au QG que tout cela arrangeait presque le Ministère : ce groupe leur échappait depuis longtemps. Et pourquoi laisser les gros titres aux marginalisés quand une nouvelle rumeur de dispute entre le Ministre Scrimegeour et Albus Dumbledore était d'actualité ? La remarque, faite de façon acerbe et judicieuse par Renata, m'avait envie de déchirer la Gazette que Bill Weasley en face de nous était en train de consulter.

La déconvenue avait pris tant de place que j'y pensais même à l'entrainement. Dalia commençait à sentir que j'avais la tête ailleurs et m'avait vertement incité à me reprendre si je voulais jouer le prochain match contre les Pies de Montrose, leader du championnat et match particulièrement regardé à la fois par les journalistes mais surtout par Rudolf Parkin, l'entraineur de l'équipe A. C'était le fait de le voir présent en arrivant à l'entrainement vendredi qui m'avait forcé à me remobiliser après deux séances d'entrainement plus que moyennes. Tonks me l'avait encore répété la veille : malgré tout ce qui passait dehors, il fallait que j'assure mon avenir.

-Et bien, tu as mangé du lion ce matin, se moqua Swan en redescendant à ma hauteur.

Je venais de bloquer un troisième tir d'affilé et Eden avait plongé pour récupérer le souafle. Je voyais Dalia, perchée sur son balai, les lèvres pincées par la réprobation. Je savais ce qui la gênait : au lieu de donner d'assurer à Swan une relance rapide pour aller mettre un but à Arnold, exceptionnellement deuxième gardien pour assurer un petit match, j'avais botté le souafle en touche. Mais plutôt que sa mine revêche, je préférais retenir que notre petite équipe gagnait, malgré la présence d'Eden chez l'adversaire. Il était d'ailleurs le seul à avoir réussi à marquer contre moi – et c'était une nette amélioration.

Swan profita du temps mort pour refaire sa queue de cheval et m'adressa un sourire radieux.

-En tout cas je suis contente de te retrouver comme ça. Tu n'avais pas très bonne mine ces derniers jours. N'essaie même pas de ne nier, ajouta-t-elle lorsque j'ouvrais la bouche. J'ai trois enfants, Barbapapa : j'ai un instinct maternel surpuissant.

-Eden a récupéré le souafle, Black Swan !

Elle écarquilla les yeux et fila rapidement vers le centre du terrain où Eden et Xena avaient mis remis le souafle en jeu. Un peu plus haut, Joana s'entrainait au solitaire à la capture du Vif d'Or et Cameron tirait aléatoirement sur elle et sur nous. Eden évita adroitement le cognard féroce qu'il lui lança mais se présenta devant moi un peu déboussolé : la trajectoire de sa frappe fut évidente et trouva mon pied. Hilare face à l'air défait d'Eden, je brandis mon poing en l'air.

-Et de quatre ! Je crois que c'est la première fois que je fais quatre arrêts de suite !

-C'est parce qu'on est deux contre toi, rétorqua Eden. Oh, attention !

Un bourdonnement m'indisposa au niveau de l'oreille et je fis un geste pour éloigner le désagrément. Ce faisant, mes doigts rencontrèrent les ailes métalliques du Vif d'Or. La petite balle tenta de s'échapper mais j'avais la main fermement refermée sur son aile et un éclat de rire nous échappa.

-Joana, on a quelque chose qui t'appartient ! lui cria Eden.

-Vous vous rendez compte que si vous faites ça en plein match, on est sanctionné ? rétorqua Cameron. Seuls les attrapeurs ont le droit d'attraper le Vif d'Or !

-Heureusement qu'on est à l'entrainement alors, tempérai-je avant d'accrocher le regard de la jeune allemande, en vol stationnaire quelques mètres au-dessus de nous. Prête ?

Là-dessus, je lâchai le Vif d'Or, qui s'en fut entre les buts pour s'éloigner le plus que possible. Joana fila et l'attrapa avec une grande facilité tout en prenant soin de frimer en passant à travers un anneau. Un sourire satisfait retroussa ses lèvres et elle me gratifia d'un salut miliaire.

-Parfait. Mais la prochaine fois, ne l'attrape pas.

-Allez, on s'arrête, décréta Dalia, le visage impassible. Joana, très bien mais il faut que tu regardes plus en dessous de toi : ça faisait cinq minutes que le Vif d'Or tournait autour des buts de Victoria. Cameron ? Mêle-toi de tes affaires, c'est Swan la Capitaine. Eden et Victoria ...

Elle marqua une pause et nous observa quelques secondes avant de lâcher du bout des lèvres :

-C'est pas mal. Continuez.

Elle piqua vers le sol, vite suivi de Cameron dont les oreilles étaient devenues rouges vifs à la réprimande. Eden et moi échangeâmes un regard consterné avant d'éclater de rire et de se taper dans la main. Un « Ce n'est pas mal » de Dalia équivalait à une séance parfaite. Joana passa à côté de nous en bougonnant que si je n'avais pas attrapé par mégarde son Vif d'Or, Dalia n'aurait jamais remarqué qu'elle ne baissait pas assez les yeux mais cela ne suffit pas à entamer ma bonne humeur. Swan ébouriffa mes cheveux quand je mis un pied à terre.

-Tu es revenue au meilleur des moments. Dommage, Parkin est reparti mais il a parlé avec le président, peut-être que tu pourras lui demander ce qu'il s'est dit ...

-Le président est occupé, maugréa Arnold, le balai coincé sur ses épaules entre ses bras et sa nuque. Merlin, j'avais oublié ce que c'était de jouer Gardien !

Je plissai les yeux vers l'estrade pour vérifier les dires de Swan sur la présence de Leonidas Grims. C'était bien lui, en cape d'hiver et dont les cheveux blanchis étaient recouverts d'un chapeau. Il paraissait sourire à une silhouette plus mince, plus petite et dont je connaissais que trop bien le nez qui pointait de profil. Un sourire désabusé retroussa mes lèvres.

-Bah tiens ...

-Quoi ?

Je ne répondis pas à l'interrogation d'Eden et me dirigeai vers les gradins, mon balai à la main. Maintenant que mes muscles se refroissaient, la couverture chaude que donnait le sport s'évaporait et je sentais le froid glacial de Novembre me mordre la peau. La traversée du terrain suffit à me frigorifier, si bien que je n'attendis pas d'être grimpée sur les gradins pour lancer à Simon.

-Tu me files ta cape ?

-Pardon ?

-Je crève de froid et j'ai un match dans une semaine !

Perplexe, Simon ne songea même pas à protester et défit l'attache d'argent sur sa gorge pour me tendre sa cape. Je m'emmitouflai dedans, plus à la façon d'un plaid, à nicher mon nez pour le protéger du froid. J'aurais pu avoir des scrupules, mais Simon gardait son écharpe et était vêtu d'un pull. Leonidas esquissa un sourire.

-Et quel match, effectivement il ne faut pas que vous tombiez malade ... Le premier choc du championnat. Je proposai justement à Simon d'y assister ...

-Vraiment ? m'amusai-je en glissant un regard sur lui.

Simon leva les yeux au ciel devant mon scepticisme. Il n'était pas un grand adepte du Quidditch et n'était venu aux matchs à Poudlard que parce que Cédric l'y avait forcé. Et sa présence à la Coupe du Monde restait encore un mystère pour moi. Comme aujourd'hui, bien que le mystère était levé par le sourire presque paternel que lui offrit Leonidas.

-Et surtout, n'hésite pas pour les autres matchs, même pour des amis, les matchs de réserves sont infiniment moins demandés que ceux des A ...

-Je vous remercie, j'y penserais ...

-Et tu peux me tutoyer, bien sûr. Je refuse simplement le terme de « Tonton », Matthew m'a traumatisé avec ça.

Mes doigts se figèrent sur la cape à la mention de Matthew et je me fis violence pour ne pas observer avec attention la réaction de Simon. Je réussis à ne jeter qu'un bref coup d'œil et fus rassurée de constater qu'un léger sourire persistait sur ses lèvres. Il ne s'avança pas à répondre et Leonidas parut le comprendre car il s'effaça galamment pour aller débriefer avec Dalia. Je pivotai vers Simon, un sourire mutin aux lèvres.

-Bon. Tu es venu pour moi ou pour Leonidas ?

-Tu es jalouse ?

-Vexée, en fait ! Parce que ta tante est là, maintenant tu vas venir me voir jouer ?

Mais mon sourire démentait mes dires. En réalité, j'étais vraiment fière de la démarche de Simon qui était seul venu voir son oncle par alliance. Simon parut comprendre la question sous-jacente sans que je ne l'explicite parce qu'il se mit à se trémousser, l'air embarrassé.

-Je ne sais pas vraiment pourquoi je suis venu ... Et si tu veux savoir, c'est un peu pour toi aussi. Tu as la tête ailleurs en ce moment, j'espérais te voir enfin passer à travers tes buts.

-Bah bien sûr. Mais tu espérais croiser Leonidas quand même ?

-Il m'a paru plus accessible qu'elle, oui, céda Simon avec un haussement d'épaule coupable. Plus tranquille. Moins à me regarder comme si j'étais un revenant.

-Hé ...

J'amorçai un mouvement pour lui prendre la main, mais mes doigts se figèrent seuls à l'intérieur de la cape, comme si le souvenir de la dernière fois qu'ils avaient esquissé ce geste était imprimé dans ma chair. Ma main se replia toute seule contre ma poitrine qui s'était mise à battre la chamade.

-Ça va s'atténuer, promis-je pour éviter de garder mon esprit rivé sur ce mouvement avorté. C'était la première rencontre, évidemment qu'elle a plus vu tes parents que toi ... Mais il faut qu'elle apprenne à te connaître.

-Je sais. Pourquoi tu crois que je suis là ?

Son regard se perdit du côté de Leonidas, qui discutait toujours vivement avec Dalia en pointant les buts devant lesquels je me trouvais quelques minutes plus tôt. Il semblait infiniment plus apaisé que lorsqu'il s'était retrouvé devant Lysandra et je compris pourquoi il préférait dans un premier temps se confronter à Leonidas. Il était plus tranquille, certes, mais surtout plus lointain, moins lié à ses parents et à leur souvenir. Appréhender d'abord Leonidas, c'était avancer en douceur. J'esquissai un sourire attendri.

-C'est bien, Simon prénom-ridicule Bones. Bon, moi je rentre, je dois encore prendre ma douche et ranger mes affaires. Tu m'attends ?

-Ça dépend, je peux récupérer ma cape ?

-De toute manière on va rentrer aussi, annonça Leonidas en revenant vers nous. Tu veux visiter, Simon ? Commençons par les vestiaires !

Je songeai vaguement à l'image que pouvait donner le vestiaire – la semaine dernière avait été un véritable carnage avec une bataille de shampoing entre Arnold et moi – et je ne sus si je devais en rire ou rougir. Faute de quoi, je suivis le président Grims jusqu'au vestiaire et la première vision que j'eus me fis décider : je réprimai un fou rire en voyant Swan ajuster une serviette autour de ses épaules et se tortiller pour retirer sa robe de Quidditch. La poursiveuse avait un sens de la pudeur qui lui était propre et sans doute à l'opposé de celui de Simon. Je lui jetai un bref coup d'œil et remarquai avec amusement que ses joues avaient en effet rosie quand il fut évidement que Swan était en petite tenue sous sa serviette. Arnold lui lança sa robe de Quidditch.

-On a de la visite, rhabille-toi !

-Oh, monsieur le président est habitué à mes manières, râla-t-elle en dégrafant sa brassière de sa baguette. Et Cameron occupe la douche ...

Elle se tortilla de nouveau et se défit de la brassière qu'elle rangea dans son sac avec un sourire tranquille. Les joues de Simon étaient cramoisies et il s'efforça de regarder dans une direction toute opposée : moi, secouée par un fou rire silencieux sur mon banc, cachée des autres par ma porte de casier. Il me fusilla du regard, rougit encore et cela ne fit qu'accentuer mon hilarité que j'avais de plus en plus de mal à contenir. Arnold écarta ma porte de casier pour me découvrir et se fendit d'un soupir désabusé à l'adresse de Simon.

-Laisse tomber, elles sont incorrigibles mais on est habitué au spectacle. (Il tendit une main amicale à Simon). Arnold.

-Barberousse, corrigea Eden avec un petit sourire.

Ils fixèrent tous deux Simon en attendant qu'il se présente à son tour – et justifie sa présence dans nos vestiaires. Il fut pris d'un bref instant de panique et échangea un regard avec Leonidas, puis avec moi – et j'étais d'un piètre soutien car je cachai à présent mon rire dans mon sac. Seigneur, mes côtes souffraient le martyr mais comme elles souffraient moins que Simon ça en valait totalement la peine.

-Simon, mon neveu, finit par trancher Leonidas avec son aval.

-Et il est responsable de ça ? demanda Arnold en me désignant du pouce.

Je fus prise d'un nouvel éclat de rire qui embrasa encore les joues de Simon et ma réaction parut intriguer Eden et Arnold qui le dévisagèrent ouvertement.

-Arrêtez d'embarrasser le gosse, leur lança Swann, toujours enveloppée dans sa serviette en attendant que la douche se libère.

-Nous ? s'indigna Eden. Mais tu t'es vue, t'es à moitié nue !

-Est-ce qu'il voit la moindre partie de mon corps ? Non. J'ai trois enfants, je sais me déshabiller de façon stratégique !

-Mais on n'est pas tes enfants, nous, on n'a pas à subir ça ! riposta Eden avant de me désigner, écroulée de rire contre mon casier. Et elle, on en parle ?

-Pitié, non ! m'esclaffai-je en essuyant mes larmes de rire. Non, ne faites pas attention à moi !

Pour me faire oublier, je me plongeai dans mon sac et fis la première chose que je faisais chaque fois que je rentrais de l'entrainement : remettre ma chaîne. Les bijoux étaient interdits dès lors qu'on montait sur un balai. Mais je tremblais encore de mon rire contenu et mes doigts glissèrent sur le fermoir : les deux pendentifs glissèrent de la chaine et tintèrent sur le carrelage des vestiaires. Si Leonidas attrapa vite ma médaille de baptême qui avait atterri à ses pieds, j'eus plus de mal à retrouver l'étoile de David de ma grand-mère et cela suffit à étouffer mes éclats de rire dans ma poitrine. J'écarquillais les yeux en fouillant la pièce du regard.

-Oh non non non non non ...

-C'est le karma, toussota Simon, visiblement amusé.

Je lui jetai un regard courroucé, malgré toute consciente que la pique était méritée après le fou rire peu charitable qui venait de me prendre. J'étais en train de fouiller mon sac à la recherche de ma baguette quand la voix teintée d'accent germanique de Joana m'interrompit :

-Tu cherches ça ?

Elle tenait mon étoile de David du bout des doigts et je poussai un soupir soulagé. Je hochai la tête en tendant la main et elle la déposa au creux de ma paume, du bout des ongles. Je sentis son regard clair la suivre pendant que je la passai à la chaîne et elle finit par demander du bout des lèvres :

-Tu es juive ?

-Quoi ? répondis-je distraitement en leva les yeux sur elle. Non, anglicane. (Je lui montrai ma médaille de baptême à l'effigie de Saint-Georges que je passai ensuite). Non, c'est ma grand-mère qui est juive, mais pas pratiquante. Le pendentif appartenant à sa propre grand-mère, c'est un bijou de famille si on veut, c'est pour ça que j'y suis attachée ...

Si attachée que j'exhalai un nouveau soupir en fermant enfin le fermoir et en sentant les deux breloques battre sur ma poitrine. Ces deux pendentifs, c'était mon identité. Puis je posai plus attentivement mon regard sur Joana. Elle avait toujours été froide – froideur renforcé par son apparence physique, pâle et blonde. Mais là son visage était agité, ses traits crispé, son attitude sur la réserve et je reliais cela avec sa première question. Mon sang se glaça dans mes veines. Joana était allemande. A quel point était-elle au courant ce qui s'était passé du point de vue moldu pendant la Seconde Guerre Mondiale ? Assez pour continuer de fixer le pendentif avec un regard tiraillé et lâcher :

-Je vois ... heureusement qu'elle était en Angleterre.

-Elle est polonaise.

Les yeux de Joana s'écarquillèrent et elle porta une main à sa poitrine. Sa réaction me toucha – parce que je compris qu'elle était parfaitement au courant malgré son statut de sorcière et que les agissements des nazis l'horrifiaient encore maintenant. Même Arnold, que je soupçonnais né-moldu, parut mortifié par l'anecdote.

-Elle a été déportée ? devina-t-il sombrement.

-Mais elle a survécu, souffla Joana, moitié impressionnée, moitié choquée. Ce n'est pas quatre-vingt-quinze pourcents des juifs polonais qui ont disparu ?

-Tu es renseignée ...

Je connaissais le chiffre et il me retournait encore les entrailles. C'était difficile et imaginable de me dire que Jaga faisait partie du cinq pourcents qui avait survécu ... Joana eut un pauvre sourire – et c'était le sourire le plus sincère que je n'avais jamais vu sur ses lèvres.

-Mon père est moldu et mon grand-père a combattu dans la Wehrmacht, m'expliqua-t-elle, son accent ressortant sur le mot allemand. Il était sur le front ouest lui mais ... je connais l'histoire.

Son regard glissa sur mon sternum où l'étoile de David captait un éclat de lumière. Pendant un instant, elle parut sur le point d'ajouter quelque chose, mais sa bouche se pinça aussitôt et elle fit volte-face pour continuer de ranger ses affaires. Mon cœur se serra et je me fis la réflexion qu'elle devait ressentir exactement la même chose que moi devant Kamila Tokarsky, dont la grand-mère avait été tuée par mon grand-père. Fort heureusement, je n'étais pas Kamila et jamais il ne viendrait à l'esprit de faire payer à Joana les crimes de son grand-père, ni même de lui demander les excuses qui avaient paru sur le point de lui échapper.

Je la laissai ranger ses affaires, jouant avec les deux pendentifs d'un geste distrait quand je surpris le regard de Simon accroché à l'éclat de l'étoile de David. La rougeur sur ses joues s'était résorbée malgré la présence persistante de Swan et de sa serviette sans totalement disparaître. Quand j'arrivais à sa hauteur, intriguée, il passa le doigt entre ma gorge et ma chaine pour la surélever et la glisser sur son doigt. L'action m'arracha un frisson qui fut couper par sa question :

-L'étoile ... elle était à la grand-mère de ta grand-mère ?

-Euh ... (Je passai ma main sur ma nuque pour apaiser le frisson qui m'avait pris). Oui.

-Et ta grand-mère l'a eu avant sa déportation ?

-Oui aussi mais où tu veux ... ?

Simon me fixa, l'air éloquent et je sentis toutes mes couleurs déserter mon visage. Mon cerveau emplit d'information sur cette période sauta d'une conclusion à l'autre très vite, si vite que je ne sus vraiment d'où m'étais tiré l'idée finale que je me faisais sur le cheminement du bijou. Comme si Simon avait lu le cheminement de mes pensées dans mon regard, son sourire s'agrandit, cynique, vengeur. Je le lâchai brusquement et m'écartai d'un pas.

-Non.

-Tu as d'autres idées ?

Je fouillai mon cerveau, mais je n'en avais pas de précises. Les bijoux en or étaient confisqués dès l'arrivée à Auschwitz : ma grand-mère n'aurait jamais pu garder son pendentif. A moins ... Je déglutis nerveusement à l'image qui me venait en tête. Certaines personnes avaient avalés leurs bijoux pour ne pas les donner aux nazis et les avaient ensuite récupérer aux latrines ... Et même si ça ne rendait ma grand-mère que plus admirable, l'idée était perturbante.

Autour de nous, seul Arnold semblait avoir une vague idée de l'objet de notre conversation – et Joana parce que je l'avais vu esquissé un vague sourire – mais les autres, Leonidas y compris, échangeaient des regards perplexes. Je fixai le pendentif, puis Simon, puis de nouveau le pendentif, toujours mal à l'aise.

-On devait faire quoi, là ?

-Euh ... (Simon paraissait soudainement méfiant). Rentrer ...

-Changement de plan, alors, on va chez mes grands-parents.

L'indignation lui ravit les dernières rougeurs causées par la gêne.

-Pourquoi moi ?

-C'est toi qui m'as mis cette idée en tête, Bones ! C'est ta pénitence !

-C'est vivre avec toi qui est ma pénitence, Victoria Anne Jadwiga Bennett !

Encore mon nom complet, qu'il paraissait prendre un malin plaisir à me jeter au visage car il savait pertinemment que ça me réduirait au silence, que je ne pourrais rien lui rétorquer. Son argument utile contre moi, mais qui faisait davantage monter la frustration et le ressentiment.

-Tu me saoules, Bones, et tu viens de signer ton arrêt ! On va chez ma grand-mère manger des pierogis et vérifier la véritable histoire de ce pendentif – et pour ton âme, j'espère que ce n'est pas celle à laquelle je pense !

-Pourquoi la mienne ? Oh, laisse-moi deviner ... (Il passa une main désespérée sur son visage). Je suis à l'origine de tous tes maux, c'est ça ?

Un sourire mutin et complice retroussa mes lèvres, malgré l'agacement et la gêne. J'aurais voulu l'empêcher de fleurir et paraître énervées quelques instants de plus, mais il s'était épanoui seul et naturellement.

-Exactement. On y va, alors ? Je prendrais ma douche là-bas.

-Tu as peur que je m'enfuie ?

-J'ai tort ?

Il leva les yeux au ciel et jeta un bref coup d'œil au vestiaire qui suivait la dispute, l'air amusé – et entendu. Qu'est-ce que c'était que ce regard malicieux que venait d'échanger Swann et Arnold ? réalisai-je, suspicieuse.

-La prochaine fois, épuisez-la à l'entrainement, lança Simon à mon équipe avant de saluer Leonidas avec un petit sourire. Et je pense qu'on se reverra bientôt.

-Quand tu veux. Notre porte est ouverte.

Simon acquiesça, vaguement embarrassé et je maudis le sourire attendri qui tenta de passer mes lèvres. Pour en cacher les prémisses, je rangeai mon sac pêle-mêle et saluai mon équipe d'un grand geste de bras pour ne pas à avoir à affronter leur regard. Et soudainement, alors que je le suivais dans le couloir, le sentiment inexplicable de malaise qui m'avait envahi après la soirée de Slughorn s'éprit à nouveau de moi. Comme cette sensation que j'avais encore surréagi ou fait quelque chose de mal, de pas naturel alors que justement ça l'avait été. Troublée par mes pensées, mon pas s'était ralenti et Simon se retourna sur moi, un sourcil dressé en une question muette. Il avait jeté sa cape sur une partie de son épaule et ses cheveux avait été ébouriffé par la brise hivernale.

-Tu te dépêches, oui ? Sinon je vais vraiment finir par te semer.

Il sourit, de ce sourire sarcastique, de défi, celui qui avait toujours réveillé en moi une Victoria particulière que rien ne pouvait arrêter. Et encore une fois, il effaça tout, même les doutes et je franchis les derniers pas qui nous séparaient pour passer mon bras sous le sien et l'entrainer vers sa pénitence pour m'avoir mis cette idée si affreuse et si gênante en tête.
cochyo

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par cochyo »

Sympathique ce chapitre...
Mais si je vois pas du tout ce que ça peut être comme idee 🤔
Scandium

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Scandium »

Hey hey ! Chapitre toujours aussi bien écrit que d'habitude, on ne voit pas le temps passer !
Je suis à fond derrière Victoria et ses sentiment amoureux naissant pour Simon ! Je me demande si lui est amoureux d'elle depuix plus longtemps ... Je pense que oui (même si je me base sur rien pou dire ça)

C'était super, hâte d'être au prochain chapitre !
cochyo

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par cochyo »

Bff47 a écrit : lun. 24 mai, 2021 12:22 pm Je me demande si lui est amoureux d'elle depuix plus longtemps ... Je pense que oui (même si je me base sur rien pou dire ça)

C'était super, hâte d'être au prochain chapitre !
Je suis sûr que oui depuis qu’ils jouent ensemble petits
annabethfan

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par annabethfan »

Tonks m'interdisait de m'approcher pour pouvoir entendre avec les oreilles à rallonges que j'avais acheté chez Fred et George avec mon premier salaire.
Ca c'est un premier achat utile ^^ Victoria sait y faire dans la vie :lol:
Et elle m'avait révélé le grand secret des Sang-Pur : la cheminée ? L'inconfort et la saleté utilisée par tous ? Non, un Sang-Pur préférait toujours transplaner et faire son entrée par la grande porte.
J'aime l'idée, même si je sais pas si je suis complètement convaincu haha ! Après pour les besoins de la mission c'est pratique au moins.
un club mondain de sorcier à Londres, près de Picadilly Circus et dont la liste des membres réunissait des hommes riches et de grandes familles
Nan mais la coïncidence je te jure que j'ai crée un club mondain dans mon brainstroming de ATDM 3 que j'ai appelé "Le 28" et situé vers Kensington (mais ça se bouge ça ^^)
-La première fois que tu m'as vue, de quelle couleur était mon chapeau ?
-Tu ne portais pas de chapeau.
Oh joliment trouvé!
Moi c'est pareil, on ne m'accordait pas de crédit parce que j'avais les cheveux roses.
Ca malheureusement c'est un peu parce que ça renvoie une image pas super professionnelle... Déjà que chez les moldus ça fait pas sérieux, chez les sorciers traditionalistes mon dieu :lol:
Hermione par exemple.
Hermione elle est sur la liste de recrutement de la moitié du pays je suis sûre :lol:
-Oh Seigneur ... C'est Thalia Selwyn.
En vérité... quelqu'un ici est-il vraiment étonné ? :lol:
-Il doit y avoir une prophétie.
Bonne déduction
-Sérieusement ! Il doit être écrit quelque part que peu importe où Victoria Bennett mettra le nez, elle y trouvera les Selwyn !
Franchement, si on prend la peine de fouiller un peu la Salle des Prophéties et toutes ses boules en cristal, on a une chance de trouver :lol:
On m'aurait affecté quelqu'un d'autre, un des autres nouveaux. (Elle grimaça). Enfin, pas ton copain j'espère, je suis encore traumatisée de lui depuis qu'il s'est moqué de ...
-Mon quoi ?
HAHAHAHA
Je me marre toute seule, je meurs :lol: :lol: Tonks présidente !
-Pas toi, non. Disons, ton extension.
Ah bah voilà on a trouvé le mot pour décrire Simon! Extension j'aime bien !
'Simon c'est un peu la véranda ajoutée à la maison qu'est Victoria :lol: :lol: :lol: )
Elle prit une mèche de cheveux châtain entre ses doigts et lui jeta un regard si intense qu'elle paraissait vouloir les faire devenir rose par la force de son regard.
Elle me fait de la peine...
Fudge a mis aux postes clefs et aux administrations des gens à son image. Des complaisants, des membres de grandes familles ... Loin de l'administration Bagnold qui était dynamique et revancharde ou celle de Minchum pleine de forte de tête qui mangeait littéralement le Ministre.
J'aime trop cette analyse, genre vraiment !!
décourager les Hauts-fonctionnaires de s'opposer à lui.
J'allais dire heureusement qu'il reste Maugrey, mais il travaille même plus les Aurors à l'époque de HP je crois ?
Pas de malice, de détermination, d'espièglerie. Juste du choc et de la peur, qui se diffusait de ses iris tourmentées jusqu'à un visage blafard que les tâches de rousseurs ne suffisaient plus à égayer.
Je crois que cette image est encore plus choquante que s'il avait été blessé... Elle est tellement en contraste avec ce qu'on onnait, elle marque...
-Vous vous rendez compte que si vous faites ça en plein match, on est sanctionné ? rétorqua Cameron. Seuls les attrapeurs ont le droit d'attraper le Vif d'Or !
C'est con, ça aurait été épique qu'un gardien l'attrape. La surprise quoi :lol:
l paraissait sourire à une silhouette plus mince, plus petite et dont je connaissais que trop bien le nez qui pointait de profil. Un sourire désabusé retroussa mes lèvres.
J'avoue j'ai souri en même temps qu'elle ^^
Je refuse simplement le terme de « Tonton », Matthew m'a traumatisé avec ça.
Premièrement, aïe ça fait mal
Deuxièmement, pourquoi diable Victoria appellerait Leonidas "tonton" ça serait ridicule :lol: :lol:
-Il m'a paru plus accessible qu'elle, oui, céda Simon avec un haussement d'épaule coupable. Plus tranquille.
Leonidas, ce spécialiste des ados qui ne sont les siens ^^
Simon, mon neveu, finit par trancher Leonidas avec son aval.
Ca me fait toujours un effet mind-blowing ^^
-Elle est polonaise.
Le truc qui jette un froid
-C'est vivre avec toi qui est ma pénitence, Victoria Anne Jadwiga Bennett !
Ca commence vraiment à être long quand même son nom ^^
Qu'est-ce que c'était que ce regard malicieux que venait d'échanger Swann et Arnold ? réalisai-je, suspicieuse.
Le même que celui que j'ai échangé avec mon ordinateur hum hum :lol:

Super chapitre !!!
PtiteCitrouille

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

J'ai mis 4 ans à trouver le chapitre où j'avais commencé à amasser du retard : ça date du 7 fucking février :roll: :roll:
On voulait essayer avec Bennett, mais chose miraculeuse : il semble qu’elle soit trop grande pour l’activité.
MOUAHAHAHA mais ce clash je meurs :lol: :lol: :lol: :lol:
-On n’irait pas faire un musée un jour ?
juste toiii et moaaaaa
où j’avais rallumé l’espoir d’un chant.
ça va Disney? :lol:
T’es mignonne, dis donc.
iL a DiT t'Es MiGnOnNe
T’es mignonne, dis donc.
ARF ça m'éneeeerve telleement, le gardien y a jamais de conseils spécifiques, ok c'est un poste à part, mais c'est bien aussi de pas être envoyé en mode yolo sur le terrain

Il a l'air siiii beau le stade de la Lande ! Très bien décrit en tout cas
Tous les poursuiveurs qui étaient passés devant moi avaient songé la même chose. Jusqu’au premier match.
oui mais cocotte le niveau est pas le même :lol: déjà que moi la transition -18 ans à seniors avait été rude, alors j'ose pas imaginer chez les pros :lol:
Les supporters derrière les buts risque de « bourdonner »,
je suis en train d'imaginer une armée de supporter rassemblés de manière compact et à faire des bzzzzz en mode vaudou, appel des esprits

Non mais leur équipe semblait cool, mais là, comment ils comptent l'emporter s'ils s'engueulent tout le temps ? Genre ça crie de partout, ça se critique, ça reporte la faute sur l'autre tout le temps...
Le match était grave bien écrit, mais comme Vic j'ai un goût amer dans la bouche, pas forcément de par la perfo de Vic, mais surtout qu'il était franchement pas agréable ce jeu. Très individualiste, une impression que l'adversaire a mené le jeu et qu'ils ont été sauvés grâce au vif... c'était pas fameux en vrai :lol:
-Ils n’ont pas voulu alors vous voulez passer par moi,
mais il ets bien mignon Léonidas, mais ça met Victoria dans une situation bien délicate là. Est-ce que c'est réellement ses affaires toute cette histoire, j'ai un doute
Cassiopée elle, était étrangère, un fantôme qu’il ne pouvait rattacher à rien de concret, dissimuler nulle part. La voir se matérialiser sous les traits de sa sœur cadette …
c'est vrai que dit comme ça... Je visualise bien le souci qui s'impose, c'est assez horrible comme sentiment

En vrai tu dis que ce début est assez lent, mais en siot c'est assez logique : c'est un nouveau monde, nouvel environnement, une autre vie, donc faut recommencer à zéro, installer un background et les nouveaux fils rouges... Alors entre le Quidditch, l'Ordre, la relation encore compliquée avec Simon (qui reste effectivement très secret, mais je pense qu'il a juste pas l'habitude de se confier autant et que ça lui vient pas naturellement à l'esprit de devoir tout dire), ça fait du boulot, et c'ets très bien mené justement !
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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

chap 10:

Au fait je me suis pas excusée du retard, mais à mon niveau des fois je me demande si c'est utile :cry: mais PARDON (je dirai pas que je le referai plus, parce que je suis une buse)
mais parce que Simon prénom-ridicule Bones persistait à me cacher des choses, lui qui savait chaque aspect de ma misérable vie, même les moins avouables.
ouais alors quand l'autre se révèle entièrement, je peux comprendre que ça mette en colère
Simon. Une bouffée de colère remonta dans ma poitrine et je l’étouffai en gardant ma concentration bien fixée sur les volatiles en papier.
ça va exploseeeer un jouuuur, Simon il va rien comprendre à sa colère, ça va lui apprendre de croire que Vic est toujours toute douce toute ge tille et qu'il peut pas se permettre de tout cacher sous prétexte qu'elle osera rien dire
Simon essuya un petit rire derrière moi, un petit rire qui me mit davantage les nerfs à fleurs de peau.
il se rend pas compte qu'il va se prendre le soufflante de sa vie là :lol:
Tu peux continuer à te planquer, si tu veux …
OUUUUUUH JOLI le message caché
Je suis la seule personne autorisée à te faire du mal, Vicky.
dis comme ça c'est TRES malsain
Nostalgie, douleur, colère : toutes ces émotions qui restaient en embuscade dans sa poitrine, prête à surgir du gouffre auquel appartenait sa famille.
ah, l'image est très forte, j'imagine vraiment les membres de sa famille en mode zombi avec des yeux creusés, sombres, à vouloir attirer Simon dans ce gouffre, c'est glauque
-Le mot que j’avais en tête, c’est disproportionné.
bah, pris de manière individuelle peut-être, mais en suivant le cheminement de Vic ça me paraissait crédible
-C’est parce que ça te concernait. Je réagis toujours de manière disproportionnée avec toi.
WINKEU WINKEU
il interrogea mes parents sur les élections municipales qui s’étaient déroulées en décembre ainsi que la politique européenne de monnaie unique qui commençait à poindre
... A quel genre d'apéro on pose ce type de questions :lol: *
Les anglais allaient vraiment renoncer à la livre-sterling ?
restez dehors vous là
Non, le plus terrible, c’était d’être assis à côté de Simon – remarquablement courtois et discret, il fallait le dire – et d’être de temps à autre assaillie par cette bouffée d’embarras qui persistait.
HIHIHIHIHIHHI comment je glousse
Par ailleurs, notre monnaie est forte, je ne vois pas pourquoi nous irons nous convertir à cette unique monnaie européenne qui en plus nous aliénerait à Bruxelles.
lol, elle elle recrache l'argument classique des anti euro
Votre vin est excellent, monsieur Bennett.
AAAAH toi tu sais parleeer
Il leva sa coupe vers mon père en un geste élégant
mon dieu c'est si guindé :lol:
Je suis tellement pas à l'aise avec ce dîner, j'adore comment leurs belles paroles et faux semblants de courtoisie et politesse cachent une tension extrême, c'ets très bien fait
-Oh, ce sont beaucoup de moldus en ce moment, commenta Thalia Selwyn d’un ton neutre. Pas de quoi s’inquiéter …
à QUEL MOMENT elle balance ça elle :cry: :lol: :lol: :lol: même si elle le pense elle est pas assez stupide pour dire ça devant des moldus non ? :lol: :lol:
-Vous êtes nerveuse, remarqua Julius sans défaire sa prise. Ça se comprend. Vous avez défiguré mon fils.
on va la refaire : "vous êtes nerveuse. Ca se comprend. Ma chair, mon fils, a essayé de vous immoler."
Je ne vous en veux pas, vous étiez jeune … Nestor avait besoin d’apprendre l’humilité. Les leçons de la vie sont les plus dures et vous m’avez dispensé de celle-ci.
HEU. Alors vaut mieux ça qu'un "je vais venger mon fils" mais pas sûre que ce type d'éducation est valable Julius (en plus, "vous étiez jeune" eh oh, légitime défense c'était)
vous pensez vraiment qu’il tentera une troisième ?
..... jamais 2 sans 3
je vous assure qu’aussi longtemps qu’une relation existera entre votre frère et ma fille, vous n’aurez rien à craindre de nous.
Alexandre ? Melania ? Marriez vous. Et pour toujours. Please.

Franchement. On parle de Vic et tout ça. Mais est-ce qu'on pourrait se concentrer et applaudir chaudement Alexandre, qui va devoir cotoyer de tels beau parents ? Sincèrement, respect :lol:
-Révérent ! Révérent, ouvrez ! C’est l’église, elle brûle !
wut.
Et ce fut là que je le vis, le petit sourire entendu qui ourlait la fine lèvre de Thalia Selwyn
RETENEZ MOI JE VAIS LA BUTER
deux silhouettes vêtues de capes et encagoulée,
AH.

Thalia qui fraie avec les Mangemorts ?

Papa Bennett ...?
Ou maman ? Please tu vas pas els tuer là hein, je me suis pas préparée psychologiquement (later : OUF non)
REMEMBER REMEMBER : YOUR TURN TO BURN
ô enfer et joyeusetés

Franchement j'adore comment cette intrigue est étirée à travers l'histoire, généralement moi j'arrive pas à ce que ça soit si régulier, ou à ce que ça soit présent mais pas trop, c'est toujours irrégulier chez moi. Bref toi tu le fais très bien
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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

annabethfan a écrit : dim. 07 mars, 2021 12:47 pm REMEMBER REMEMBER : YOUR TURN TO BURN
La puissance de cette fin de chapitre !!
Et c'est chiant que ça rende mieux en anglais mais vraiment t'as eu raison de laisser en anglais ^^
ALORS

En tant qu'étudiante de Francophonie et RI je me DOIS de protester, on peut trouver de très jolis traduction en français qui claquent, STOP d'idéaliser l'anglais ROOOH "à ton tour de brûler" je trouve ça très bien aussi personnellement :)
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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par annabethfan »

PtiteCitrouille a écrit : lun. 31 mai, 2021 1:55 pm
annabethfan a écrit : dim. 07 mars, 2021 12:47 pm REMEMBER REMEMBER : YOUR TURN TO BURN
La puissance de cette fin de chapitre !!
Et c'est chiant que ça rende mieux en anglais mais vraiment t'as eu raison de laisser en anglais ^^
ALORS

En tant qu'étudiante de Francophonie et RI je me DOIS de protester, on peut trouver de très jolis traduction en français qui claquent, STOP d'idéaliser l'anglais ROOOH "à ton tour de brûler" je trouve ça très bien aussi personnellement :)
Elle a pas tort la Citrouille ^^
Et aloooors ça lit mes commentaires !
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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

chap 11
Mais en quoi cela avait-il un lien avec Kamila ?
MOUAHAHAH wait and see (rius pouahahaha)
-Et ça t'intéresserait peut-être de savoir de Sirius ... était un animagus ?
j'allais dire "EST un Animagus". Voilà.
Comme McGona ... le professeur McGonagall ?

-Inutile de te reprendre, Victoria, je te rappelle que nous ne sommes plus à Poudlard
"cool, merci, donc comme la relou McGogo ???"

?CERIJHGIHERUHFVK6RH

Perri STOP làààà, pas les souvenirs de Remus de son amitié avec Sirius et James pitiéééé :cry: :cry: :cry:
-Je vais envoyer une lettre à Viktor, décidai-je après quelques secondes. Il a gardé un lien avec elle, ne serait-ce que pour la surveiller ...
et en fait on va apprendre que Viktor travaille avec Kamila et Selwyn dans le but d'aider Voldemort PLOT TWIT TIN TIN TIIIIIN
Parce que jusqu'à preuve du contraire, le meilleur moyen pour moi de mettre fin à ce cauchemar pour ma famille, c'est de détruire Voldemort
AAAAAAHHH mais fallait le diiiire, alors attends tu vois le pin qu'il y a jusqu'au bout du chemin ? Bon bah tu prends à droite, tu marches pendant 3km, là tu rends le sentier qui descend sur un lac, tu le contournes, tu continues dans la forêt et bim, tu trouveras Voldy ! t'enverras un message quand t'y seras ?
Lupin haussa les sourcils en entendant le nom franchir mes lèvres
bon, on va pas jouer les choqués à chaque fois que quelqu'un balance le prénom de Voldemort non plus :lol: :lol: :lol:
Mais vous ne serez peut-être pas sur des missions importantes – et tu ne seras certainement pas sur celles qui concernent les Selwyn ...
tu feras les cafés quoi
Mes joues s'empourprèrent et je dus avouer du bout des lèvres en réalité, je n'avais jamais aimé le thé.
-Moi non plus !
Mais. Mais...?
Mais pourquoi en avoir fait alors ....?
Au bout du couloir, Miles patientait devant une porte, visiblement nerveux
ooooh ça fait bizarre
oh ça fait TRES bizarre.
mais en fait ça fait depuis la fin de Poudlard qu'on l'a pas vu non ? Waaaah avec tout ce qui se passe j'ai l'impression que ça fait une éternité, c'est très étrange, je sens la rencontre awkward
une fille émergea du bureau devant lequel il attendait, logea sa main dans la sienne et l'embrassa tendrement sur les lèvres.
HJDEBGFYUYEBGZUFYNERIYI (pratique le clavier d'ordi)
il est vite passé à autre chose et cette meuf me soûle déjà dans sa mièvrerie
à mi-chemin entre la nostalgie et le soulagement. Avec une pointe d'humiliation face à la personne qui m'avait remplacée dans son cœur.
OH j'adore ! on comprend très bien pourquoi elle ressent tout ça
Soudainement, un besoin irrépressible gonfla dans ma poitrine, une envie qui était là, latente, depuis quelques semaines mais qui à présent devenait indispensable.

-Ça va ... il faut ... il faut juste que j'aille voir quelqu'un.
voir Simon ? Et lui avouer que tu l'aiiiimmmeuu (non c'est trop tôt damn)
-Salut Emily.
OKAY si je m'attendais à ça
-Tu viens avec des ragots et une conversation intime et tu espères que ça va m'attendrir ?
bin, heu, oui ? enfin je veux dire, logique non ? (bon d'ailleurs elle parle "d'attendrir", donc ça veut dire qu'elle met les mots sur leur relation qui s'effiloche, alors que jusque là personne n'osait)
-Et si tu m'invites à entrer, je te dis même le nom de la copine. Tu vas halluciner.
on dirait un nom de magazine people "sa nouvelle copine révélée, la colère des fans explose !"

... on a déjà parlé de ces étudiants qui sortent de poudlard avec un job de taré. Mais on peut parler de son appart' aussi là ??

Ca va être embarrassant leur conversation là, avec ce sujet de l'Ordre dont Vic ne peut pas parler.. Argh y a un gouffre qui se crée encore plus
-Gillian ? Gillian ma cousine ? Gillian la glousseuse qui faisait signer son sac par Cédric avec son rouge à lèvre, cette Gillian-là ?
non mais va falloir m'expliquer Perri, comment Miles a pu choisir cette meuf après Vic ? Genre elles sont totalement opposées
Comme s'il avait cherché une fille qui avait tout ce que je n'avais pas
c'est parce que tu lui manques, du coup il prend une personne totalement opposée pour t'oublier
Parce que j'avais été couverte d'artifice, d'une jolie robe, d'un joli maquillage et d'une coiffure plus conforme aux critères de beauté
ouuuuh comment ça me parle ça
Je haussai les sourcils et sentis soudainement la conversation s'engager sur un autre pan
sortez les pop corn cuz this is about to get INTERESTIIIIIING 8-) 8-) 8-)
-Malheureusement, je crois que j'ai renoncé à ce droit ...
Oh.... c'est triste.. c'est touchant parce que je ressens ça avec une amie, j'ai l'impression qu'on s'éloigne et ça fait exactement pareil, dès qu'on aborde un sujet dont on parlait tranquillement avant , aujourd'hui ça a pas le même son si je peux dire
Cédric avait un jour parfaitement résumé cela : elle était la plus bavarde d'entre nous ... mais surtout la plus secrète.
Oh. je me souviens

Argh mon dieu c'ets hyper peinant cette scène, c'ets bien trouvé cette histoire de dynamique avec l'isolée qui s'avère être Emily et non Vic. C'est très très bien trouvé et c'es joliment formulé et expliqué, puis amené, on réalise tout ça après coup
-Mais j'ai l'autorisation d'à nouveau venir toquer à ta porte si j'en ai envie ?
sincèrement, même si elle te dit oui, tu le feras ? C'est trop bizarre maintenant, trop compliqué, trop étrange, trop changé. Vraiment cette histoire de quatuor qui perd un des leurs et ça change une relation, je comprends totalement, du coup ça a été encore plus émouvant de mon côté. A la fois je comprenais et à la fois je trouvais ça encore plus douloureux et fataliste, sa s savoir si cela s'applique chez moi aussi
Bref c'était une super scène, c'est ce genre de scène que je préfère généralement, et là y avait toutes les émotions qui fallait, que ce soit la tristesse, la fatalité, une pointe de douleur tout en sachant au fond que l'autre a raison
-On devrait aller le voir. Pour son anniversaire ...

-Vic' ...

-On ne lui a jamais vraiment dit adieu, Em'.
ok donc là concrètement ça m'a tuée, c'est tellement ça
PtiteCitrouille

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Bon je suis déprimée après le chapitre précédent donc je continue pour me changer les idées
Chapitre 12 : Entre ciel et terre.
COUCOU LE ROI SOLEIL
Exemptée d'entrainement mercredi, repose-toi
et à côté elle va aller faire des duels dans l'Ordre :lol:
C'est de l'amortentia, Bennett
Amortentia = technique de l'auteur pour donner l'odeur du crush du héros et lui faire réaliser qu'il ou elle est in love :lol:
Oooooh mais naaan George t'es pas drôôôle ! T'aurais pu en profiter pour lui soutirer ses secrets en plus, c'est gagnant gagnant
Tain Kingsley, elle aurait pu tomber sur pire et plus flippant (le top imagine Molly qui fait les entretiens : "mange-tu assez ?" "heu oui." "ON LE PREND" :lol: )
Oui, mourir serait même un petit mot. Bellatrix Lestrange serait ravie de faire subir une ou deux tortures à une fille aux veines souillées comme toi
mmmh MIAM, il y va pas de main mort Kingsley :lol:
Et la personne qu'on a choisi pour toi est justement une Auror, une femme de terrain qui s'occupe de mission de surveillance de certaines personnes qu'on soupçonne mêlées aux activités des Mangemorts.
tout devient SI concret, je me demande qui est cette sorcière (Tonks ?)
Le nom de Yaxley t'est-il familier ?
yaak, ils prennent pas n'importe qui

Arf c'ets gênant elle espionne les Bones là, je comprends l'enjeu, mais je serai pas à l'aise de cuisiner les Bones subtilement et tout dire à l'Ordre à l'insu des Bones.
Comme celle qu'il avait lorsqu'il m'a vu débarqué en ASPIC ! Ah ! (son sourire se fit rêveur). Bon sang, c'est à ça que je devrais penser pour le patronus !
ce mec me fume :lol: :lol: :lol:
Et si tu dois choisir entre ton frère et la réussite d'une mission ?
oh rude...
-Alors moi je suis soupçonné de cacher une chose qu'au final je ne cache même pas et tu me le fais payer comme si je t'avais traité de ... Tu-Sais-Quoi, mais toi tu me caches ça et tout va bien ?
râle pas, toi aussi tu dois lui cacher tes missions
Sa main basculait pour l'aider à trouver son équilibre – prête à se rattacher à moi et à m'entrainer dans sa chute si nécessaire.
tout de suite tu parles de te faire entraîner dans sa chute.. :roll:

Ouuuuuh Remus trèèès futé dans sa technique pour faire réaliser à Simon qu'il était pas si doué que ça, chapeau (et c'est un soulagement pour tout le monde que Simon perde son caractère tête brûlée)
J'éclatai d'un rire qui sonnait comme celui d'une petite fille en me tournant vivement vers Simon.
pouahahahaa j'ai imaginé un éclat de rire en écho, retournement de Vic au ralenti, petit film de romance :lol: :lol: :lol: on aime.
-Toi, tu as trop côtoyé Maugrey. Attends, il t'en reste une dans les cheveux.
mouahahhahahhahh ccbhcejhfgcyugrbgs je glousse :lol: :lol: :lol: c'est si cliché mais qu'est-ce qu'on aime (n'est-ce pas Coch ?) :lol: :lol:

Au fait j'ai aaaadoré l'environnement que tu décrivais, avec la météo sombre et qui semblait chaotique, tumultueuse, puis l'esprit d'automne avec les feuilles, j'avais vraiment un tableau dans la tête !
Ses iris grises me transpercèrent
aouch..
Les petit trolls rouges
tellement cute ce nom de maison d'édition
La terre te cache mais mon cœur te voit toujours
woah, c'est magnifiquement triste

Alors je trouve ça tellement beau cette réunion devant la tombe de Cédric, d'une certaine manière ils sont réunis et c'est magnifique et reposant
Bah encore une fois c'ets ce type de scène que je préfère, même si c'est douloureux, je préfère miser sur les émotions dans les scènes, je trouve ça tellement plus intense et complet que n'importe quel autre type de scène
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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Chap 13:

J'aime tellement ce retour aux sources à Poudlard
-Je sais qu'il était à Matthew mais ça ne justifie pas que tu te trimballes avec une horreur pareille !
rien que le fait qu'elle puisse balancer ce genre de phrase montre que Simon guérit de son traumatisme
AH AH AH.
Kamila :lol: :lol: :lol:

J'arrive pas à savoir comment je me sens face à Kamile, me fait-elle rire ou m'agace-t-elle ? :lol:
du jogging
du FOOTING Perri
Katie Bell, la pousuiveuse de Gryffondor, me fit un signe de la main.
eh mais c'ets pas justement le moment ou Katie se fait ensorceler avec le collier ?
Je nichais mon menton dans le creux de ma paume
bouahahaha des ragooots crouuustillaaants

Bon le Slughron ça va bien deux minutes son ridicule, mais là il dépasse les booornes c'ets hyper malsain
Tu l'as tellement bien écrit le Slughy c'ets effrayant, ile me fait délirer

Ah mon dieu improbable Miles qui débarque :lol: SCENE AWKWARD

Ptdrrr dans leur conversation j'imagine Simon entre les deux, immobile, à moitié dans le mur avec une tête en mode "well this is awkward" en sirotant sa bière :lol: :lol:
les lèvres étirées en un léger sourire.
et pourquoi donc jeune hoooomme wink wink ? bon ça s'est pas trop mal passé au final
des Trois Balais, à présent désertés et étrangement silencieux.
.. mais cela veut dire.. Qu'il ne reste plus que vous deux dans le pub... (Rosmerta dégage stp) :mrgreen:
je croisais avec surprise son regard planté sur moi, songeur, hésitant.
pour te dire que ça manque d'ambiguïté Simoria, je me raccroche à cette phrase stp :lol: :lol:
-Pourquoi ça te dérange que Miles sorte avec Gillian ?
héhéhéHEHEHEHE

En fait Simon il est comme moi, ou je suis comme Simon, faut forcer pour qu'il se délivre mais après ça blablate tout seul une fois lancé :lol: :lol:
et c'était dommage, parce que j'avais réellement envie de la poursuivre.
mais OUI moi aussi lààààà, ça change, ça ouvre une nouvelle porte de discussion
-Quelques centimètres ?
pouahahahaa :lol:
J'ai dit que tu la trouvais plus jolie, pas que c'était mon cas, rétorqua Simon
je reconnais là une technique alambiquée et de détournement pour dire que TU la trouves jolie, mais sans le dire vraiment
Laisse-tomber, mon cerveau est rempli d'information inutiles.
COUCOU PERRI
-Non. Non, c'est pas ça. C'est juste ... Euh.
OUH LA LAAAA j'aime cette scène :lol: :lol: :lol: je retire ce que j'ai dit plutôt, j'aime tout autant les scènes émotionnelles que les scènes guimauves sur les sentiments :lol: :lol:
Et je ne sus si c'était le ton ou si c'était simplement lui qui parlait, mais j'accueillis ces mots comme la vérité qui souffla les doutes que l'arrivée de Gillian avait pu réveiller en moi.
purée, si c'était aussi simple que ça

Elle faisait tellement louche Vic à roder dans les toilettes :lol: :lol:
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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Et je viens d'apprendre qu'en anglais dans Dragon, Harold c'était Hiccup. WHY.
parce que comme pour le hoquet, il faut lui faire peur pour qu'il se révèle et s'enlève ?

AH elle a accepté le souper chez Slughy slughysh PARFAIT :lol:
Octavia voulait un ouvrage d'apparence neutre et scientifique quand je voulais être plus virulente et partisane.
autant j'aime prendre position, autant là si tu es virulente tu vas avoir le soutien des gens qui étaient de base du même avis que toi, mais tu vas soûler ceux qui ne sont pas du même avis.
Et oui, Bennett, parfois c'est à ça que ça tient, une publication : aux relations !
TOUT dans le vie ne tient qu'à des relations

Purée Alex il me fait rêver :lol: :lol: :lol: tu demanderas à Vic plus tard si jamais Octavia ne répond pas va
-C'est toi qui l'as laissé entrer ! Allez, arrête de râler, on y va !
putain mais embrassez vous sans déconner

pardon, je suis vulgaire
-Papa ! Je t'ai présenté la fille qui m'a mis un coup de poêle dans la cuisine ?
d'aac-cord :lol:
Je n'avais jamais fait le rapprochement, mais il y avait des ponts à faire entre leurs deux vécus.
ouais je viens d'y penser aussi, c'ets assez affolant

Aaaaaaaaaaaahhh c'ets donc bien Tonks ! NOICE

PTDR j'allais dire "perso j'aurais tout cramé en balançant "bonjour Tonks c'ets moi qui vais travailler avec vous !" " mais voilà, c'est fait :lol: :lol: :lol:
Des fils de laines de différentes couleurs reliaient certaines photos et certaines notes et sur les parchemins demeuraient plus d'interrogation que de réponse.
est-ce qu'on a tous en tête ce fameux gif du gars qui fait son enquête avec les fils de laine rouge, et son air de scientifique fou ? :lol:

Moi je dis, focus sur Thalia, elle a sûrement des liens avec Yaxley
heureusement que Sturgis m'aidait un peu ... Oh non. Ça te met encore plus la pression ?
on reconnaît bien la Tonks maladroite ça fait du bien, elle me faisait limite flipper par son sérieux :lol:
trop de distraction en bas ..
est-ce que la distraction s'appelle Remus Lupin ?
ne devait pas être du goût de Tonks, dont le visage se ferma.
bizarre son comportement.. non ? Elle est pas censée être méga joyeuse ? Ou alors c'est la phase où elle déprime dans HP 6 ? Parce qu'en plus ça paraît bizarre qu'elle garde rancune de Simon des années plus tard, ils ont grandi..

Le binôme Bill/Simon va être du feu de dieu, ça peut être un binôme redoutable ! Et Bill peut bien canaliser Simon aussi

Alors je vois toujours la même faute, mais c'est Sainte MangoustE, avec un e hahaha
Les sourcils d'Arthur s'envolèrent et il échangea un regard avec ses fils et Fred ouvrit les bras en signe d'impuissance. Les gens de notre âge, élevés dans la peur absolue de ce nom, étaient rares à le prononcer
mais ARRETEZ bordel de faire les choqués, on peut passer à autre chose ? :lol: :lol: :lol:
Lupin me concéda ce point d'un hochement de tête et son regard glissa inopinément vers Tonks
mon radar à ragots est ALLUMEEEEEEE
surtout dans les septièmes et sixièmes années, il nous faut des majeurs.
#le Trio

Alors Renata je l'aime beaucoup hein, mais à chaque fois qu'elle prend la parole c'est pour critiquer et juger :lol:
Peut-être cela expliquait-t-il son comportement lunatique ...
PAS JOLI VIC

Je meurs comment tout le monde dans cette pièce est relié à l'arbre des Black, c'est à la fois drôle, fascinant et méga malsain :lol: :lol:
-En attendant, c'est l'une des maisons les plus sûres d'Angleterre, rétorqua Tonks, qui paraissait s'agacer des remarques de Renata. Et elle sert à présent à un noble but, si tu choisissais de retenir ça ?
ah mais ok MERCI, je suis pas la seule à penser ça
PtiteCitrouille

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Ah purée j'avance vaillamment dans les commentaires et tu m'assènes le chapitre double partie
Heureusement que j'ai pris un goûter parce que sinon j'aurais clamsé :lol:
Corban Yaxley était soupçonné d'avoir faire sauter une école primaire peuplée de petits sorciers ... Pas de survivant.
TOUSSE TOUSSE, y a-t-il BESOIN de mentionner CECI ?

Ok ça me perturbe un peu, mais la relation Melania/belle mère a l'air de bien se passer (et Simon va s'évanoui en voyant Vic mouahahaha)
Depuis quand tu as grandi pour devenir un jeune homme ?
dans le but de pécho votre fille pourquoi?
-En même temps, je suis désolée Edward, mais Victoria tient tout de moi.
j'ai eu un rire en mode "punchliiine" :lol:
Vas y, d'où y a pas la réaction ahurie de Simon en la voyant, ses balbutiements avant un "HAHA, Heu hum, t'Es cHeLoU "

Moi je dis, ça a beau être chez Slughorn, ça reste un date entre Simon et vic parce qu'ils y vont ensemble
-Ah, Bones et Bennett ! Je peux dire Victoria et Simon, maintenant que vous n'êtes plus mes élèves ? Comment allez-vous ?
c'est tout aussi perturbant que quand mes profs d'éco de lycée nous ont fait la bise après le bac pour nous saluer
-A quel moment ? Avec cette maudite guerre qui redémarre, on doit avoir les yeux partout ! C'est presque pire qu'à la première, cette fois on a l'impression que l'école est déjà infestée ...
ok Simon voulait juste plaisanter et elle elle balance "oh bah tu sais, avec les morts, les enlèvements, la guerre, la torture et la douleur..." :lol:
Minerva a failli se casser une hanche hier ...
*soupir* bon, très bien..
Mais dès lors, l'une de ses mains resta accrochée à mon bras,
.... y a-t-il besoin de dire ce que je ressens ?

Comment ils se liguent tous contre Cormac j'aime tellement :lol: :lol:

OUUUUUUUUUUH DRAMA LEONIDAS LYSANDRAAAA
mais je fus assez réactive pour agripper sa cravate.
"et l'attirer contre moi dans un baiser fougueux"

Alors drama dans leur conversation, mais mon cerveau n'arrive pas à oublier le fait qu'elle le tient toujours par la cravate WINK WINK
Slughorn avait-il orchestré cela dans l'espoir de réunir la tante et le neveu et d'en récolter les lauriers ?
ah la VACHEUUU
Je suppose que c'est pour la même raison qu'on ne me laissera pas faire de mission avec George. Vous feriez capoter une mission pour vous sauver l'un l'autre. »

Bon sang, ils avaient vu juste.
ah mais OUI purée, bien ouej, bien trouvé, j'avais pas réalisé sur le coup
-Tu dois nécessairement récupérer ta main pour faire ça ?
GGHIIIIGHHH il veut la garder près de luiiiiii hihihihihiiii
Prenez le pour la personne qu'il est, pas pour le souvenir de Cassie et Edgar, il ne le supportera pas !
non mais heureusement qu'elle dit ça, parce que ça doit être cruel et douloureux pour Simon de subir ça à chaque fois
alors que tante et neveu se retrouvaient face à leurs fantômes
ouuuuh c'est beau ça Perri

On ressent très bien l'ambiance lourde et pesante de la situation je trouve !
qui m'attira l'œil amusé de Leonidas Grims.
le mec est hyper chill alors que tout le monde retient son souffle y compris le lecteur :lol: :lol:

Oh J'AIME les piques de Simon et son sarcasme c'est beau pour cette scène aaaaaarrrghhh
Et si je savais que Simon était mon pilier, j'avais de plus en plus consciente d'être le sien.
danse de la JOIIIIIIIIIIE
Roh la la j'ai vraiment l'impression qu'ils sont dans leur bulle alors que tout le monde est autour d'eux à manger, discuter etc
Oh, si ce n'est que ça, sembla être rassurée Gwenog avec une main sur le cœur. Parfait, rien n'est inéluctable, alors. On se revoit dans un an pour ton passage en professionnelle. Après tout, qui veut rester avec cette greluche de Josefa Ramirez quand on peut jouer avec moi ?
j'aimerais choper un job comme Victoria obtient des offres
Simon leva sur moi un regard interloqué.
"ça alors, voudrait-elle aussi me pécho ?"
Mais quand Simon sourit, lâcha la main et détourna le regard,
a que quoi ?
beg your pardon

SIMOOOOOOOOOOOON
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