Ombres et Poussières [Harry Potter]

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cochyo

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par cochyo »

WoW ! Quel chapitre ! Quelle émotion !
Perripuce

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Perripuce »

Bon sang je suis sûre qu'il va faire deux parties. Je me désespère. Ah bah oui deux parties.

HELLO A TOUS !
Bon, je n'ai aucune volonté + 4 dossiers à rendre pour lundi donc je veux arrêter de relire et relire ce chapitre et vous le donner pour achever sereinement mes dossiers. DONC VOILA JE CRAQUE.
Sinon encore une fois j'espère que vous allez tous bien, que le confinement n'est pas trop dur à supporter ! Courage ! ET BONNE LECTURE !


Chapitre 20 : La vie d’un autre.

Dans la semaine qui suivit, Simon ne descendit pas de sa chambre. Susan alla jusqu’à demander à Madame Pomfresh de l’examiner et Chourave fit deux fois son apparition pour parler avec lui et le convaincre de retourner en cours, mais rien n’y faisait. A dire vrai, son état de fatigue avancé avait fini par l’affaiblir et le rendre malade : l’infirmière préconisait de toute manière un repos complet et Ombrage s’était trouvée fort contrariée lorsque j’étais arrivée en cours avec un mot d’excuse signée par Madame Pomfresh et ma directrice de Maison pour justifier de l’absence de Simon. Sans doute avait-elle caressé l’espoir que son absentéisme serait une belle opportunité de renvoyer le brillant neveu d’Amelia Bones. J’avais essayé plusieurs fois de toquer à sa porte, de le convaincre d’au moins me laisser entrer, mais chaque fois, Erwin ou Charles m’ouvrait pour m’annoncer qhu’il le voulait voir personne. L’unique personne à pouvoir l’approcher était Susan, mais sa propre santé en pâtissait : elle était tombée malade en cours de Métamorphose et à présent, elle aussi se retrouvait clouée dans un lit d’infirmerie pour au moins deux jours le temps qu’elle se repose. Et rien que pour ça, j’étais prête à aller gifler Simon Bones à toute volée.

-Là, ce n’est plus de l’inquiétude, c’est de l’angoisse, m’avoua Emily au matin de mon second match de Quidditch. Hannah m’a raconté que Susan s’était carrément évanouie, en Métamorphose, elle doit être au bord du gouffre la pauvre …

Depuis la maladie de Simon, nous avions décidé d’enterrer la hache de guerre pour nous resouder, elle et moi. De nouveau, la croyance au retour de Voldemort devenait secondaire face aux problèmes plus urgents qui avait explosés dans ma réalité et la présence – muselée, il fallait le dire – d’Emily m’évitait de me sentir totalement abandonnée.

-Ne m’en parle pas, marmonnai-je en tartinant rageusement mon toast. Je pense que je vais imaginer que chaque souafle qui foncera vers moi est le visage de Simon, simplement pour me défouler.
-Tu as déjà fait ça au dernier entrainement et ça a bien marché, tu as été excellente, confirma Judy avant de lancer un regard consterné à l’assiette de Kenneth. Mais tu vas manger tout ça avant le match ? Ton ventre va exploser !
-Oh, Summberby, tu me sous-estimes ! s’esclaffa Kenneth en mordant avec entrain dans un morceau de bacon.
-Tu es un porc, maugréa Smith, la joue appuyée sur son poing. Passe-moi la marmelade.
-Réflexes ! s’écria le batteur en lui jetant vivement le pot fermé.

Smith n’eut aucun problème à s’en saisir et se fendit d’un soupir face au rire goguenard de Kenneth. L’échange et la bonne humeur de mon batteur m’arrachèrent un sourire et, malgré les tensions pendant ma préparation, je pus même croire que j’allais passer le match sereinement. Jusqu’à ce qu’Aaron déchire le silence apaisant d’un éternuement sonore.

-A tes souhaits, chantonna toute la table.
-Merci, bredouilla l’attrapeur, les larmes aux yeux.

Il enfouit son nez dans un mouchoir et je profitai qu’il se détourne pour darder un regard inquisiteur sur sa sœur Judy. Laquelle semblait particulièrement absorbée par ton jus de fruit.

-Il me semblait qu’on s’était dit que si ton rhume ne s’arrangeait pas, c’est Pomfresh et pimentine ?
-Désolée, Capitaine, j’ai oublié, soupira Judy en repoussant son verre. J’avais un devoir de Sortilège à finir cette semaine, je n’en sors pas avec mon travail … Moi qui pensais que la sixième année était la meilleure …
-Tu parles, j’ai l’impression qu’on n’a jamais eu autant de devoir que cette année, enchérit Kenneth en plongeant sa fourchette dans ses œufs brouillés. Imagine ce que ce sera l’année prochaine.

Les Batteurs échangèrent un regard torve qui me serra le cœur. On arrivait à mi-saison, et Chourave m’avait pris à part cette semaine pour réfléchir à mon possible successeur au brassard. D’instinct, mon choix s’était plutôt porté sur Kenneth et Judy, qui étaient à la fois de bon joueurs et des possibles leaders, mais leurs remarques sur le travail me mirent le doute. L’un comme l’autre avait des difficultés en cours et ils entraient l’année prochaine en septième année. Seraient-ils capable de gérer l’équipe tout en réussissant leurs études ? Puis mon regard se porta sur Aaron, dont le nez rouge était une inquiétude latente depuis une semaine. Un rhume n’était pas grave, mais dans un poste qui demandait autant d’attention que celui d’attrapeur … Je bus une gorgée de chocolat, dépitée. Décidemment, rien, pas même le Quidditch, n’était simple cette année. Je me sentais prête à plonger dans la mélancolie lorsque Roger entra dans la Grande Salle et qu’Emily lui adressa un sourire éclatant qui se teinta de tendresse lorsqu’il le lui rendit. J’écarquillai les yeux, attendant qu’elle pose le regard sur moi pour observer ma réaction. Ses joues s’empourprèrent et un sourire embarrassé s’étira sur ses lèvres.

-Ah … Bien … Il se pourrait …
-Avec le sosie de Lokhart, Fawley, sérieusement ? s’étonna Judy.
-Toi, tais-toi ! exigeai-je avant de pointer un index sur Emily. Quand, comment, où et pourquoi je ne suis au courant que maintenant !
-La semaine dernière, juste avant la sortie de Pré-au-Lard, derrière les serres de Botanique, parce qu’on se faisait la tête et qu’après avec Simon je n’y ai pas pensé. Satisfaite ?

Un immense sourire fendit mon visage. Les muscles étaient si peu habitués à ce genre de mouvement ces derniers temps qu’ils protestèrent, mais c’était la première réelle bonne nouvelle que je recevais depuis une éternité. Ça valait bien un immense sourire. Mes pieds se mirent à marteler frénétiquement le sol, extatiques.

-Enfin ! Je savais que Davies n’était pas qu’un idiot au cœur d’artichaud !
-C’est ça que je t’ai vu entrer chez Madame Pieddodu à la sortie, réalisa Judy, ce qui me fit m’écrouler de rire sur ma table et elle récolta le regard furieux d’Emily. Mais quoi ?
-Madame Pieddodu, Seigneur, Emily, m’esclaffai-je en essuyant mes larmes de rire.

Mon amie devint rouge pivoine alors que l’hilarité prenait tout notre groupe. Elle prit une serviette pour s’éventer le visage, tout en jetant un regard furieux à Judy et Kenneth, écroulés l’un contre l’autre.

-Non seulement ça ne vous regarde pas, mais en plus sachez que ça a été une affreuse expérience. On a … préféré s’embrasser plutôt que de supporter les angelots qui lançaient des confettis et même là, les pleurs de Cho nous ont dérangé !
-Cho ? répétai-je alors que Judy et Kenneth cessaient net de rire. Qu’est-ce qu’elle faisait là ?

Emily haussa les épaules et prit une gorgée de thé.

-Elle était avec Harry Potter. Très drôle de couple, mais ça ne me surprend qu’à moitié, déjà quand elle était avec Cédric, ce n’était pas net … (Ses doigts se crispèrent sur son bol et elle me jeta un regard où flottait le fantôme de notre ami). Je pense que c’est pour ça qu’elle pleurait, d’ailleurs. Elle avait envie d’en parler. Pas Harry, visiblement.

Je hochai la tête avec compréhension. Oui, ça ne m’étonnait pas. J’avais été sceptique lorsque Cho avait voulu faire de leur guérison de la mort de Cédric la base de leur relation. L’anecdote d’Emily me confirmait que l’idée était malsaine. Cela m’attristait pour Cho, qui avait depuis la rentrée semblait reprendre sa vie en main. Mon regard coula vers la table des Gryffondor où Harry lorgnait avec envie les joueurs de Gryffondor qui s’apprêtaient à jouer contre nous. J’achevai mon chocolat et attendis que Kenneth engloutisse sa colossale assiette avant de me lever et de saisir mon balai.

-Allez bande de môme, allons dompter du lion.
-Il faut quand même te rappeler que tu fais moins d’un mètre soixante, marmonna Kenneth en se levant.

Pour toute réponse, j’assénai un coup de balai sur sa haute tête et pris la tête de mon équipe. Je frappai dans la main tendue de Hannah et d’Ernie avant de passer la porte. Les dernières minutes avant le match se déroulèrent dans le silence, chaque joueur s’isolant pour sa préparation mentale. Aaron se mouchait tant que je me demandais qu’il espérait que son rhume disparaisse de cette façon et Evelyn faisait des allers-retours dans la pièce pour s’échauffer. Je m’attendais à la même physionomie de match que contre Serdaigle : une forte attaque peu pressée par mes poursuiveurs qui attendrait pour partir en contre les rares souafles grattés par Evelyn. J’avais un net avantage concernant les batteurs, mais je m’inquiétais d’Aaron face à sa camarade de classe, Ginny Weasley, épatante pour une débutante. Les forces étaient plus égale que s’il s’était retrouvé face à Harry Potter, mais ce maudit rhume changeait la donne.

-Il faut que vous marquiez un maximum, soufflai-je à Smith une fois dans le couloir qui menait au stade. Les attrapeurs vont être la grande inconnue de ce match, ce serait bien qu’on prenne de l’avance juste … au cas où.

Smith baissa sur moi un regard circonspect.

-Pour ça, il faut qu’on prenne aussi le moins de but que possible.
-Je connais mon job, Smith, rétorquai-je sèchement. Toi, fais le tien : il faut avoir le souafle pour marquer. Si vous n’arrivez pas à presser, alors faites comme aux entrainements et soyez hyper précis dans vos passes pour ne pas leur laisser l’occasion de récupérer le souafle. Si vous arrivez à le monopoliser, on a une chance de prendre le large.

Le poursuiveur médita un instant mes paroles avant de hocher la tête avec raideur. Soulagée de voir un peu de subordination de la part de Smith, je me concentrais sur l’équipe de Gryffondor qui s’avançait dans le tunnel, menés par une Angelina qui m’adressa un sourire crispé. L’équipe était loin de la fringance de celle qui avait soulevé la coupe deux ans plus tôt : les deux batteurs n’avaient pas le quart de la moitié du commencement du panache des jumeaux Weasley et Ron était si pâle qu’il semblait malade. A ma grande gêne, on entendait déjà d’ici le chœur de Serpentard qui chantait vivement « Weasley est notre roi ». Madame Bibine avança entre nos deux files, et fronça les sourcils en entendant le chant.

-Je ne comprends pas pourquoi ils ne l’ont pas encore interdit, marmonna-t-elle, comme pour elle-même avant de lancer un regard à Angelina. Johnson, j’espère que cette fois vous saurez tenir vos joueurs.

Avant même que la Capitaine ne puisse répondre, Bibine ouvrit la porte et nous fit entrer sur le terrain. Je grimaçai en remarquant la pluie qui tombait et le vent qui déferlait sur nous en faisant claquer nos vêtements. Je rabattis la capuche de ma tenue sur mon front, priant pour que le Vif d’Or soit un tant soit peu visible par ce temps. Lee Jordan dût s’égosiller de tout son organe pour couvrir le cœur de Serpentard et les intempéries :

-Et c’est parti pour le premier match de la deuxième partie de saison ! Le temps n’est pas sans rappeler celui d’il y a deux ans et qui … bon, ça s’était soldé par la victoire de Poufsouffle, mais les Gryffondors ont je suis sûr retenu la leçon ! Et comme cette fois, le Ministère a oublié de nos envoyer des Détraqueurs, je pense que nous pouvons commencer ce match en toute quiétude.
-Jordan !
-Mais quel clown, marmonna Angelina avant de se tourner vers moi. Bien, Victoria … Que la meilleure gagne.
Avec un sourire, je serrais la main tendue d’Angelina avec une poigne qui parut satisfaire Madame Bibine et revins vers mes joueurs. Les poursuiveurs étaient resserrés les uns sur les autres et je haussai les sourcils face au sourire conspirateur de Smith.
-Weasley n’a pas l’air dans une grande forme, explicita-t-il en désignant Ron du menton. Si on le bombarde dès les premières minutes, il risque de perdre ses moyens.

Malgré ma désapprobation, je finis par hocher la tête à contrecœur. Evidemment qu’à l’heure actuelle, Ron était sans doute l’un des plus gros points faibles de Gryffondor. Manque de chance pour eux, l’attaque était l’un de nos points forts et je vis au sourire déterminé de Smith lorsque Bibine libéra le souafle que le pauvre Ron allait encore passer un match difficile.

-Et c’est parti ! s’écria Lee Jordan depuis les tribunes. Et c’est Smith qui s’empare immédiatement du souafle, Bell s’interpose – vas-y, Katie, mets-lui le doigts dans l’œil ! Non, professeur ce n’est pas ce que je voulais dire et … Ah. Bah 10-0 pour Poufsouffle.

Je brandis discrètement le poing alors que Ron se redressait sur son balai, le visage aussi rouge que la balle qui était passée dans son anneau latéral. Il n’avait même pas essayé d’attaquer le souafle lorsque Smith l’avait lancé, comme paralysé sur son balai. Désolée, Ron. Promis après ce match je t’aide, mais là Poufsouffle a besoin de point. J’avais été inquiète : ma préparation avait été minée par mes problèmes et Gryffondor avait une excellente attaque. Mais j’avais largement surestimé la dangerosité de l’équipe adverse – et sous-estimé l’amour que j’éprouvais pour ce sport. La première fois qu’Angelina se présenta devant moi, j’avais tant la rage de vaincre que le coup de poing que je donnais dans le souafle l’envoya dans les tribunes. A la cinquième minute du match, j’entendis un bruit strident émanant de l’autre bout du terrain et que je ne parvenais pas à apercevoir. Ce fut Kenneth qui me raconta, plié en deux sur son balai, qu’un des batteurs de Gryffondor avait pris peur en voyant Smith fondre sur lui et qu’il était tombé de son balai. Au bout de dix minutes, je n’avais encaissé qu’un but pour deux arrêts et le reste du temps, comme prévu, mon équipe monopolisait le ballon pour tirer sur un Ron de plus en plus désorienté. En dix minutes, le score était déjà porté à 100 à 10. Ce fut le moment où Poufsouffle semblait s’envoler que, portée par leur réussite, mes poursuiveurs se déconcentrent et je fus forcée d’à moitié me jeter de mon balai pour botter du pied le souafle qu’Owen avait perdu après une passe ratée pour Evelyn. Sauf que mon balai était rendu humide et glissant par la pluie et si Alicia ne m’avait pas aidé à me remettre dessus, je serais sans doute restée pendue à mon manche le reste du match.

-Et c’est encore une Bennett des grands matchs qui est sur le terrain, constata Jordan d’un ton assez ennuyé. C’est drôle quand c’est face à Serdaigle, mais nous tu nous aimes bien, tu pourrais être gentille quand même …
-Qu’est-ce qu’il raconte, je suis l’incarnation de la gentillesse, maugréai-je en lançant le souafle à Smith. Ne vous déconcentrez pas ! On a le match en main, ce serait idiot de le perdre à cause de vos conneries !

Smith acquiesça d’un hochement sec, et je fus ravie de le voir apostropher vertement Owen. Les poursuiveuses de Gryffondor avait profité de mon abandon pour me mettre un but chacune, mais elle ne paraissait pas se réjouir. Angelina n’avait même pas fêté son but, même pas fanfaronné : elle semblait trop accablée par la prestation de son équipe pour insuffler le moindre vent de révolte. Et la purge se poursuivit lorsque, quelques minutes plus tard, en voulant essayer d’empêcher Evelyn de marquer, un autre batteur manqua le cognard et envoya sa batte dans la bouche d’Angelina. Sonnée, je vis avec effroi mon amie glisser de son balai : fort heureusement, Alicia et Kenneth arrivèrent à temps pour attraper chacun bras et maintenir la Capitaine au visage ensanglantée sur son balai. Je captai le regard de Madame Bibine et demandai un temps mort puisqu’Angelina ne pouvait pas le faire elle-même. Mon amie se fit soigner au bord du terrain pendant qu’Alicia ensevelissait les batteurs sous des tonnes d’injures et je me tournais vers mon équipe.

-Ce n’est pas un match, ça, c’est une purge !
-Je ne prends même pas de plaisir à jouer, confirma Judy avec dépit. Aucune adversité … Je suis presque persuadée qu’à cinq contre sept vous gagneriez.

Aaron éternua bruyamment, mais à présent peu m’importait que son rhume l’empêche d’attraper le Vif d’Or. Nous menions de cent points, et si le match se poursuivait sur sa lancée, nous n’aurions bientôt plus besoin de la petite balle d’or et d’argent pour gagner. J’attendais toute l’année le match contre Gryffondor, contre mes amies que je pourrais charrier à chaque face-à-face, contre l’une des meilleures équipes où je devrais me sublimer, mais même cela m’était enlevé. Pendant que Pomfresh achevait de soigner Angelina, je laissai mon regard s’aventurer sur les gradins et vers la responsable de cet insipide spectacle : Ombrage se tenait un peu à l’écart des autres professeurs, mais ça ne l’empêchait pas d’avoir le torse bombé par la fierté. Je compris un instant plus tard quand elle leva les yeux et adressa un sourire aux dents pointus à Harry Potter quelques rangs plus haut, qui semblait ronger son frein et compter les minutes jusqu’à ce que ça se finisse.

-Quelle plaie.

Je me tournais avec surprise vers Madame Bibine, qui fusillait elle aussi Ombrage du regard.

-Si ce match est abominable, elle est la grande coupable, décréta-t-elle en agitant son balai, comme si elle rêvait de l’écraser sur sa tête. Ce n’est pas ça, le sport …
-C’est à en extraire toute sa magie au Quidditch, confirmai-je tristement. Bon, finissons-en …

Bibine darda sur moi son regard jaune si particulier, aussi perçant que celui d’un faucon et me gratifia d’un sourire crispé avant de me tapoter l’épaule.

-Je vous aime bien, Bennett. Vous êtes droite, juste et surtout, vous êtes douée. Ça fait des années que je n’ai pas vu une gardienne comme vous. Dans des matchs comme celui-ci où toute la magie du sport semble s’envoler, soyez égoïste et pensez à votre performance. Egayez-nous un peu ce match.

Sans me laisser le temps de répondre, elle porta le sifflet à ses lèvres et tous les joueurs enfourchèrent de nouveau leur balai. Y compris Angelina, qui, malgré le sang qui coulait toujours d’une plaie à la joue, semblait trembler à l’idée de laisser son équipe sans elle. Faute de trouver un réel plaisir dans ce match, je fis ce que m’avait conseillé Bibine et je me concentrais sur chaque arrêt que je faisais, comme si c’était un entrainement. L’effet fut que peu de souafle passèrent dans mes anneaux durant les dix dernières minutes du match que Jordan ne prenait même plus la peine de commenter. Angelina semblait encore sonnée, ses frappes étaient molles et ses passes imprécises, et de l’autre côté du terrain, mes poursuiveurs faisaient vivre un calvaire à Ron Weasley qui encaissa maladroitement un vingt-quatrième but, nous laissant cent soixante points devant. Alors je ne fus même déçue lorsque, profitant d’un éternuement sonore d’Aaron, Ginny Weasley attrapa le Vif d’Or. Mais même Angelina eut du mal à se réjouir : Gryffondor ne perdait peut-être que dix points, mais ça ne reflétait pas la catastrophe qu’avait été ce match. Sans même fêter ma victoire, j’inclinai mon balai vers le sol et Angelina qui venait d’atterrir à l’écart de son groupe et tâtait ton pensement. Elle cracha sur le sol un mélange de salive et de sang.

-Alors, ça va ? m’inquiétai-je en atterrissant à ses côtés.
-Pas vraiment, je pense que je vais repasser à l’infirmerie. (Elle se frotta la mâchoire où un bleu commençait à sortir). Quel enfer, ce match …

Comme moi quelques instants plus tôt, elle leva un regard furieux sur Ombrage, qui venait de se lever, les yeux si noirs qu’ils paraissaient en aspirer la lumière.

-Et tout ça, c’est de sa faute … Je t’assure, s’il n’y avait pas le Quidditch …

Elle caressa son balai d’une main distraite et je compris qu’il n’y avait que la perspective de perdre son équipe qui l’empêchait de l’asséner avec virulence sur le crâne d’Ombrage. Elle finit par arracher son regard de la Grande Inquisitrice et m’adressa un sourire qui tenait plus du rictus.

-Mais bravo, tu as été brillante, comme toujours.
-Angie …

Mais Angelina leva une main pour m’inciter au silence, sourit avec difficulté et s’éloigna en direction de l’infirmière. Miles, Roger et Emily se précipitèrent à ma rencontre et le Capitaine de Serdaigle m’enveloppa dans une étreinte d’ours.

-C’était un match affreux où tu étais la seule lumière, résuma-t-il en me relâchant. Mais quelle lumière, ton premier arrêt était magnifique !
-Un contraste criant avec l’autre bout du terrain, enchérit Miles avec un regard pour Ron qui quittait le stade d’un grand pas furieux, avant de m’attirer à lui pour plaquer un baiser dans mes cheveux. Mais tu étais parfaite, Davies a raison.
-Et Poufsouffle prend la tête, se réjouit Emily en sautillant sur place. On est la seule équipe à deux victoires, on a une chance pour le titre !

Cette dernière constatation m’arracha un sourire, mais aussi un grognement à Miles et Roger. Emily avait raison : d’un point de vue comptable, Poufsouffle faisait une saison parfaite. J’avouai même commencer à rêver de coupe à la fin de la saison et mon cœur s’emballa devant la possibilité. Je levai un regard charmeur sur Miles.

-Tu ne veux pas me laisser gagner, en juin ?
-Pas question, répondit-t-il avec un éclat de rire. Ce n’est parce qu’on a perdu le premier match qu’on n’a pas une chance ! D’ailleurs, on est même plutôt favori …
-Mais écoutez-le, s’amusa Roger en tapotant sa joue. Il s’y croit le petit, il oublie que le grand Davies va lui mettre une tonne de but la semaine prochaine …
-Bennett ! Bennett, venez !

Je fis volte-face pour voir Chourave me faire de grands signes avec McGonagall et Bibine. Entre elles se tenait une grande femme à la peau mate et à l’opulente chevelure brune dont je ne parvenais pas à voir le visage puisqu’elle y avait rabattu sa capuche. J’échangeai un regard déboussolé avec Miles mais rejoignis ma directrice de Maison, laquelle m’attrapa d’une forte poigne dès que je fus à sa portée pour me pousser devant la femme.

-Là voilà, Victoria Bennett, gardienne et capitaine de Poufsouffle, me présenta-t-elle avec une pointe d’orgueil qui me fit rougir.
-Je la pensais plus grande, vu des tribunes, s’étonna la femme d’une voix suave.

Elle repoussa un peu son capuchon et je pus voir ses traits marqués les ans malgré une chevelure toujours très brune et son nez brusqué qui semblait avoir été cassé plusieurs fois. Son regard me détailla assez longuement que pour que j’interroge Chourave du regard, embarrassé, jusqu’à ce qu’à ce qu’un sourire ne s’étire sur ses lèvres.

-Mais la taille ne fait visiblement pas l’importance, la performance était remarquable, comme la dernière fois, trancha-t-elle en me tendant une main calleuse. Gwladys Sayer, recruteuse des Tornades de Tutshill.

Je serrai sa main avec automatisme et échangeai de nouveaux regards avec mes professeurs. Toutes trois hochèrent la tête avec enthousiasme, même McGonagall qui devait pourtant m’en vouloir d’avoir battu ses protégés.

-En … enchantée, bredouillai-je, abasourdie.

Mais Gwladys me gratifia d’un sourire indulgent, tout en continuant de me détailler de ses yeux perçants.

-Alors, Victoria, qu’avez-vous pensé du match ?

Derrière elle, McGonagall me fit de gros yeux qui dilatèrent ses narines, comme si elle craignait que je n’aie pas vu le piège dans la question de la recruteuse. Je retins un regard agacé pour répondre, le cœur battant :

-Je vous avoue que c’était difficile, l’adversaire n’était pas à la hauteur et ça a permis à mon équipe de retomber dans ses travers. Mes poursuiveurs poussent trop vers l’attaque et si dans ce genre de match déséquilibré ce n’est pas un problème, c’est un défaut qu’il faut que je corrige pour les adversaires suivant, Serpentard sera certainement plus coriace.
-Victoria est quelqu’un de très lucide et de très analytique, enchérit Chourave avec empressement.
-C’est également l’une des joueuses les plus fair-play de l’école, ajouta Bibine en souriant largement. Une grande droiture et un amour du sport évident. Et ses qualités de jeu ne sont plus à vanter.

J’avais rarement reçu autant de compliment en si peu de mot, ce qui expliqua que je sente mon visage s’échauffer. Déboussolée, j’interrogeai la recruteuse du regard, serrant mon balai entre mes doigts crispés. Elle eut un sourire amusé face à mes professeurs et daigna répondre à ma question silencieuse.

-Je vous avais repéré il y a deux ans, déjà dans un match contre Gryffondor qui ne s’était pas très bien terminé, je le crains, mais j’avoue que votre jeu m’a intéressé. Je n’avais pas bien pu voir ce jour-là, quel temps épouvantable …
-Un temps pour le Quidditch.

Le sourire de Gwladys se fit plus franc et McGonagall eut un hochement de tête approbateur.

-Exactement. Et j’admets volontiers avoir été intriguée par une rumeur dans les tribunes, aujourd’hui. Viktor Krum vous aurait proposé un poste en Bulgarie ?
-Il a dit que je pourrais venir faire des essais chez les Vautours, si je voulais me lancer dans le Quidditch plus tard, rectifiai-je, le cœur battant à tout rompre.
-Et c’est ce que vous voulez ?

Je gardai le silence quelques secondes. Comme lorsque Viktor Krum avait publiquement vanté mon talent pour le Quidditch un an plus tôt, je me retrouvais spectatrice de ma propre vie. Ce n’était pas à la petite Victoria Bennett qu’une recruteuse d’une grande équipe de Quidditch britannique venait parler, c’était à une autre, une personne plus talentueuse … Pourtant, lorsque je baissai les mains sur mes mains, c’était bien les gants offerts par Simon à son dernier anniversaire qui les couvrait. Mon cœur s’arrêta un instant de battre. Malgré l’échéance qui devenait urgente, je n’avais pas pris le temps de réfléchir à mon avenir cette année, alors je décidai d’être sincère en répondant à Gwladys :

-Je ne sais pas encore. Je pense que je dois réfléchir encore un peu, c’est une décision importante …
-C’est parfaitement normal, mais réfléchissez bien et vite à ça, me conseilla-t-elle avec sérieux. Je suis peut-être que la seconde à vous contacter, mais la plupart des recruteurs viennent en juin et je sais qu’au moins deux équipes vous ont sur leurs tablettes. Eh oui, sourit-t-elle devant mon air ébahi. On vient tous les ans, certain ont forcément dû griffonner votre nom quelque part … Alors dépêchez-vous de voir si vous voulez vous lancer dans une carrière, parce qu’après il va vite te falloir choisir un club, et ça aussi c’est une décision difficile. En attendant … (Elle sortit de sa poche une lettre portant le sceau des Tornades et me la remit). Un essai vous attend chez nous au mois de juin, après tes ASPICs. La décision vous appartient, Victoria. Bon courage pour la fin de votre année.

Elle se fendit d’un dernier hochement de tête, salua mes professeurs et prit congé en s’enveloppant dans sa cape. Je ramenai la lettre contre moi, observant le double « T » dont été frappé le papier, avec toujours cette désagréable impression que je contemplai la vie d’une autre. Chourave, extatique, vint m’entourer les épaules de ses bras, contemplant elle aussi la lettre avec une grande fierté.

-Alors, Bennett, qu’est-ce que vous dites de ça ?
-Félicitations, Victoria, dit Bibine avec un immense sourire. Vous entrez dans la cour des grands, maintenant.

Je contemplai toujours la lettre, hébétée, avant de lever les yeux sur mes professeurs qui me fixaient toutes trois avec une grande fierté. McGonagall me gratifiait même de l’un de ses rares sourires. Tout était beaucoup trop soudain et s’ajoutait à une pile déjà trop haute d’émotions contradictoires.

-Je … Je ne sais pas même pas si je veux … Si je peux …
-Vous en êtes parfaitement capable, Bennett, m’encouragea McGonagall. Avec Potter, vous êtes peut-être la meilleure joueuse de cette école. Je vais vous donner le même conseil qu’à Bones : ne gâchez pas votre potentiel.

***


-Laisse-moi la relire !
-Tu l’as déjà lue cent fois !
-Mais Vic’ !

Avec un grognement de frustration, je finis par tendre de nouveau la lettre à Miles. Elle était passée entre toutes les mains : Roger, qui s’était retrouvé vert de jalousie devant la proposition, Emily, qui répétait qu’elle avait été la première à dire que je pourrais percer dans le Quidditch, Cho, qui était fan des Tornades et avait lu la lettre avec une stupéfaction peu flatteuse, et même Susan revenue de l’infirmerie qui me l’avait presque arrachée des mains. Elle était même allée la montrer à Simon, qui n’était toujours pas descendu de sa chambre, mais visiblement, la nouvelle ne lui avait arraché que peu de réaction, et cela avait peut-être un peu ternie mon bonheur d’être considérée pour un talent qui m’étais propre. Je n’étais pas sûre de poursuivre dans le Quidditch, mais cela me faisait un bien fou d’être reconnue pour ça. Pour la première fois depuis des semaines, j’émergeai du brouillard et malgré l’enthousiasme insupportable de Miles, un sourire fendit mon visage.

-Arrête, je ne suis pas sûre d’accepter, rappelai-je en récupérant la lettre.
-Tu serais idiote de ne pas accepter ! Enfin, Vic’, ils sont premiers du championnat, c’est l’une des meilleures équipes d’Europe ! Et ils te proposent des essais, bon sang, si tu savais comme je suis fier de toi !

Pour me le prouver, il prit mon visage en coupe et m’enivra d’un long baiser. Après avoir vérifié que le couloir était désert, je m’abandonnai à lui, reculant jusqu’à être coincée entre lui et le mur, savourant le goût de sa langue sur mes lèvres et de ses mains qui enserrait mes hanches. La lettre que je tenais toujours entre les mains avait ouvert un écrin de soleil dans ma vie dont je profitai pleinement avec Miles. Grisée, je lâchai ma lettre pour nouer les mains à l’arrière de sa nuque et approfondir le baiser. Lorsqu’il s’écarta enfin d’un souffle, nous avions le souffle court, les lèvres rougies par l’effort mais nous sourions avec cette niaiserie si particulière et qui, à la cachette d’un couloir désert, n’était pas si insupportable. Mes doigts descendirent sur sa gorge pour ensuite jouer avec sa cravate.

-Je dois aller retrouver Octavia, on doit avancer sur notre devoir mais … Peut-être que demain, on pourrait se retrouver à deux ? J’ai un devoir à réviser.

Miles haussa un sourcil dubitatif.

-Un devoir à réviser ?

Je sentis mon visage s’empourprer devant l’intensité de son regard. Depuis quelques semaines, je sentais parfois les choses s’accélérer entre nous mais le manque d’intimité qu’imposait Poudlard ainsi que tous mes ennuis m’empêchaient de profiter pleinement de cette ivresse. En de rare moments, comme celui-ci, je me surprenais à rêver d’un moment de totale intimité dans la salle de bain des préfets à laquelle j’avais accès avec mon grade de Capitaine où les choses pourraient peut-être aller plus loin … Mais avant que je ne puisse mettre mon plan à exécution, une réalité m’exploser à la figure et j’étais happée par des choses plus urgentes. Comme cette fois, où le regard de Miles se détacha de mes lèvres pour effleurer la fenêtre dernière nous, et il se redressa soudainement, perplexe.

-C’est Bones ?

L’ivresse me quitta aussi vite qu’elle m’avait envahi, et je me dressai sur la pointe des pieds pour apercevoir Simon par la fenêtre, traversant le parc les mains dans les poches. Mon souffle se bloqua dans ma gorge. C’était la première fois que je le voyais depuis la sortie de Pré-au-Lard. Il était trop loin pour que je n’observe son visage, mais le fait qu’il quitte sa chambre était déjà une petite victoire.

-Le Bones sauvage est sorti de sa grotte, constata Miles en haussant les sourcils. Franchement il exagère … Enfin, je suis désolé, Vic’, mais moi je ne comprends pas comment on peut mettre tout le monde en émois comme ça, pour rien … Désolé mais …
-Non, ça va, répondis-je en un souffle sans le lâcher du regard. Moi non plus je ne comprends pas.

Ne parle pas de ce que tu ne sais pas. Au souvenir de la tasse de café qui explosait et du sang de Simon qui coulait sur la table, les larmes me montèrent mécaniquement aux yeux. Depuis qu’il était cloîtré dans sa chambre, j’avais essayé de me convaincre que pour la première fois de ma vie, je ne pouvais rien faire pour lui, qu’il était responsable de son état et que j’étais impuissante. Mais le voir pour la première fois depuis plusieurs jours firent remonter dans ma gorge toute la douleur que je pouvais ressentir face à une telle situation. A Pré-au-Lard, avant que tout n’éclate, alors qu’il serrait ma main comme s’il avait l’intention de ne jamais s’en détacher, j’avais eu l’impression de découvrir un nouveau pan de notre relation, celle où je me rendais compte que j’étais capable d’énormément de chose pour le protéger et que l’inverse était vrai. Je ne veux pas que tu meures, Vicky.
Alors pourquoi tu t’éloignes de moi ? Pourquoi tu m’abandonnes, Bones ?
Et malgré mon envie ardente de l’aider, celle de lui arracher les yeux se vivifiaient de jour en jour.
Conscient de mon trouble, Miles m’enlaça d’un bras et pressa ses lèvres contre ma tempe.

-Allez, viens, Vic’. Octavia va t’attendre.
-Ouais … Ouais, j’arrive.

A contrecœur, je me détachai de la fenêtre et nouai mes doigts à ceux de Miles pour me rendre à la bibliothèque. Il me quitta après un dernier baiser qui n’avait rien de la passion du précédant, mais de nouveau, ma réalité venait d’exploser en moi en balayant tout sur son passage. Et le rayon de soleil se trouvait couper par d’autres nuages. Ce fut particulièrement morose que j’arrivais devant Octavia McLairds, déjà affairée dans un coin isolé de la bibliothèque. Elle me jeta un regard où pointait l’exaspération mais s’abstint de tout commentaire.

-Salut, dit-t-elle plus sobrement. On doit avancer sur notre deuxième partie, c’est la moins documentée. (Elle désigna la pile de livre devant elle). J’ai déjà sélectionné quelques sources.
-Merci.

Elle hochement sèchement la tête et se remit dans l’étude d’un épais grimoire sur l’ascension de Grindelwald que j’avais déjà feuilleté l’année passée. Je pris un livre sur la création du Code Magique International mais ne réussis pas à totalement me plonger dedans. J’avais encore en tête l’image de Simon traversant le parc, de son air de repli lorsque j’avais parlé de Jugson, de son cri lorsque j’avais insisté. Et malgré tout, la piste donnée par Rita Skeeter sonnait en moi comme l’espoir : ce n’était pas un secret. J’avais jusque-là refusé d’accorder foi à une femme que je n’estimais guère, qui avait écrit des articles plus mensongers les uns que les autres, et qui, de surcroit, semblait avoir abusé de la boisson, pourtant ces mots étaient toujours là en embuscade. Je me rendis à peine compte que je relisais deux fois la même page et lorsque je me surpris à fixer la marque des Ténèbres sur la couverture de l’un des livres, je repoussai le grimoire d’une main, agacée. Octavia sursauta et me jeta un regard désappointé. Je refermai celui que je lisais d’un geste brusque.

-Désolée, je suis incapable de me concentrer.
-Mille gorgones, Bennett, siffla-t-elle, consternée. On a un retard monstre sur notre devoir ! On devrait déjà avoir tout notre plan et notre introduction rédigée et on n’a rien !
-Je sais, je sais … Désolée …
-Désolée ?

Elle me considéra longuement, l’air d’hésiter entre m’enfoncer sa plume dans le nez ou de me lancer le grimoire au visage. Finalement, elle choisit une troisième option en fermant le livre qu’elle consultait et en croisant les bras sur sa poitrine pour me toiser, la mine condescendante.

-Bon, alors on va régler ce qui ne va pas, comme ça on va pouvoir avancer. Laisse-moi deviner. C’est Simon ?
-Bon sang, McLaids, jurai-je en l’observant. Tu penses vraiment que j’en envie d’en parler à toi ?

Les yeux d’Octavia se plissèrent et ses lèvres se réduisirent à une mince ligne plissée.

-Je suis sortie avec Simon, Victoria, et contrairement à ce que pense la moitié de Poudlard, ce n’est pas dû hasard. Je l’apprécie beaucoup, même encore maintenant et après qu’il m’ait quitté. Tu n’es pas la seule à t’inquiéter pour lui. Il a compté pour moi.

Avec un soupir, elle décroisa les bras et se frotta la tempe, les yeux clos. Je la dévisageai, assez honteuse de n’avoir vu que la camarade froide et distante et d’avoir oublié qu’Octavia McLairds avait un cœur, et qu’elle l’avait un jour donné à Simon. Peut-être était-elle, exceptée Susan, l’unique personne à pouvoir le comprendre, à pouvoir m’aider à éclairer son attitude des dernières semaines … J’ignorais si ce fut cela, ou le regard insistant qu’elle darda sur moi pendant les instants qui suivirent, qui me convainquirent, mais les mots finirent par sortir sans que je ne l’aie réellement décidé, poussés les uns par les autres, ravis d’être enfin libérés. Octavia couvrit sa bouche de sa main lorsque je lui contais l’épisode des Trois Balais, puis elle fronça les sourcils lorsque j’évoquais la piste de Rita Skeeter.

-Mais elle avait pu une certaine dose de Whisky Pur-feu lorsqu’elle m’a dit ça, je ne sais pas si on peut s’y fier, achevai-je d’une voix morte. Et puis même, je ne suis pas là d’accorder ma confiance à Rita Skeeter
-Je ne sais pas, songea Octavia, comme pour elle-même. Souvent, ses informations sont fiables. Enfin, ses sources le sont, elle part toujours de quelque chose de vrai. Après ce qu’elle en fait, c’est un autre débat mais … Si Rita Skeeter t’a donné une source, ça peut toujours valoir le coup d’essayer.
-Le problème, c’est qu’elle ne m’a donné aucune source. Elle m’a juste dit que l’information que je cherchais se trouvait dans « cette nuit-là ». (Je poussai un grognement sonore). Si je te jure, si elle sait quelque chose sur Simon que je ne sais pas …

Un léger sourire retroussa les lèvres d’Octavia. Je n’étais qu’à moitié surprise de la voir réagir en grande professionnelle : son visage était calme, ses yeux songeurs et j’arrivais même presque à voir tourner les rouages de son cerveau. Après quelques minutes de réflexion, elle se leva lentement, marmonnant pour elle seule :

-« Cette nuit-là »… Le meurtre d’Edgar Bones … On doit en avoir des aussi anciens, ici, quand était-ce déjà ? (elle posa son regard sur moi). Août 1981 ?

Sans attendre ma réponse, elle s’en fut à travers les rayonnages, me laissant pantoise devant nos travaux. Elle revint quelques minutes plus tard les bras chargés de deux cartons qui la dissimulaient totalement et je me dépêchai de débarrasser notre table, empilant les livres et les parchemins à même le sol pour qu’elle puisse se débarrasser. Je plongeai une main dans le carton pour en tirer un numéro jauni de La Gazette du Sorcier qui datait du 26 août 1981. Octavia releva son opulente chevelure en un chignon lâche et pointa le journal que je parcourais, perplexe.

-Prends ce carton, c’est la seconde partie d’août, je prends l’autre. La première qui a celui qui parle du meurtre des Bones a gagné. Pas besoin de tout lire, un tel acte, ça devrait être en Une …
-Je ne savais pas qu’on avait des archives ici …

Octavia m’adressa un sourire que je qualifierais presque de malicieux.

-Poudlard est un puit de savoir, quand on sait où chercher, Bennett. Maintenant au travail : on trouve ton information, et après on se remet à notre sujet.

Admettant que l’idée d’Octavia était bien meilleure que toutes celles que j’aurais pu avoir, je sortis vivement une pile de vieille Gazettes défraichies. L’espoir lancé par Rita Skeeter pulsait en moi et chassait le désespoir qui m’avait paralysé quelques minutes plus tôt. Pendant quelques instants, on n’entendit plus que le froissement des feuillets, les grognements d’Octavia chaque fois qu’elle était bredouille et nos hoquets d’horreur quand nous tombions sur une autre famille massacrée. Parfois, mon regard vagabondait sur les articles absolument déprimants de la fin d’août 1981. Le monde d’il y avait quinze ans semblait au bord de l’effondrement.

-Quand tu lis ça, tu as l’impression que la guerre était perdue …, soupirai-je, soufflée. C’est à c’en demander ce qui se serait passé si Harry n’avait pas … Oh ! (Je levai les yeux sur Octavia, qui dressa sourcil). J’ai une date ! « Le désespoir semble de toute manière avoir envahi le Ministère, surtout depuis la mort d’Edgar Bones dans la nuit du 13 août … »
-La nuit du 13 août, répéta Octavia en lâchant la Gazette qu’elle lisait pour prendre son carton. Donc ça a dû paraître dans l’édition du 14 …

Elle fouilla le carton jusqu’à en retirer le fameux journal. Sans attendre, je me penchai sur son épaule alors qu’elle dépliait la Une et la lissai sur la table. Pour mon plus grand soulagement, l’article titrait bien « Tragique instant pour le Ministère : Edgar Bones retrouvé mort chez lui avec sa femme et ses enfants ». Un cri s’échappa de mes lèvres lorsque je vis l’immense photo qui occupait une partie de la page. Octavia me jeta un regard circonspect.

-Quoi ?
-C’est la maison des Bones …
-Evidemment, qu’est-ce que tu veux que ce soit ?

Mais elle ne comprenait pas, songeai-je en passant un doigt sur la marque des ténèbres qui coiffait la maison. C’était celle que George et Rose Bones habitait à la sortie de Terre-en-Landes. C’était celle que je visitais depuis mon plus jeune âge, sans savoir le drame qui s’y était déroulé, sans savoir qu’un jour, c’était l’homme que je n’avais vu qu’en photo qui l’avait habité … et qu’il y avait été tué. Octavia n’attendit pas que je me remette de ma découverte pour entonner à voix haute la lecture de l’article :

Hier soir, vers 22H30, les autorités ont fait une macabre découverte dans le fief originel des Bones à Terre-en-Landes. C’est l’un des voisins sorciers qui a donné l’alerte en remarquant que la Marque des Ténèbres brillait dans le ciel … Edgar et Cassiopée Bones, abattu par le sortilège de la mort au rez-de-chaussée … Leur aîné retrouvé dans les escaliers … le cadet a essayé de se cacher … Deux suspects ont pris la fuite … Parmi eux, un identifié comme appartenant à ceux qu’on nomme « Mangemort » … La responsabilité de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom … Edgar pressenti pour remplacer Barthy Croupton, dont les méthodes sont jugées trop radicales par la Ministre, à la tête de la Justice Magique … ». Bon, ça, j’avoue que je l’ignorais. Mais le reste … Rien que du très ordinaire.

J’acquiesçai, moi aussi déçue par le contenu de l’article. Nous tentâmes de lire les pages intérieures pour glaner quelques informations, mais il était surtout question de la nomination prochaine d’Edgar à la Justice Magique, d’un tracé succinct de sa vie et de celle de femme, Cassiopée, une Auror douée qui travaillait énormément avec un certain Alastor Maugrey. Je me laissai retomber sur ma chaise, désappointée et laissai le soin à Octavia de ranger le journal. Elle me jeta un regard et je pus lire dans le sien qu’elle était également déçue et contrariée.

-Ça a été fait le lendemain, rappela-t-elle néanmoins. Il y a peut-être des choses qui leur ont échappé … Je vais aller voir s’ils ont une édition du Sorcier du Soir, il doit y avoir des informations plus instantanées … Des choses auxquelles La Gazette n’a pas eu accès …
-Octavia …

Mais elle s’était déjà faufilée dans les rayons. Pour ne pas me concentrer sur ma déception, je rangeai toutes les Gazettes dans les cartons avec des gestes laconiques. Ce mystère ne faisait pas que ronger Simon : il me rongeait également. Ça me tuait littéralement de savoir que quelque chose de lui m’échappait. Octavia finit par revenir, serrant contre elle un journal roulé et ceint d’un élastique qu’elle se dépêcha de le dérouler. La même photo couvrait une partie encore plus conséquence de la Une. Ça me faisait toujours un drôle d’effet de voir cette maison qui avait été l’horizon de mon enfance surmontée de cette marque. Avec un pincement au cœur, je me rendis compte que cette image pourrait parfaitement se reproduire.

-L’article commence de la même façon, maugréa Octavia en suivant les lignes du doigt. Le voisin qui prévient les autorités – ah, on a son nom, Jack McDougal – les Aurors qui arrivent sur les lieux … Agresseur déjà partis … Toute la famille retrouvée morte … Oh.

Je venais de lire les mots qui venaient de figer Octavia. Je sentis un liquide s’insinuer dans mes veines et m’ankyloser les muscles. Inconsciemment, je ramenais mon poing contre ma gorge, saisie, lisant encore et encore cette phrase jusqu’à en comprendre toutes les implications. La voix d’Octavia était agitée d’un tremblement lorsqu’elle lâcha :

-Oh mon dieu …

Elle plaqua ses mains contre sa bouche, horrifiée. Je sentis qu’elle cherchait mon regard, mais j’avais le mien rivé sur la photo d’Edgar et Cassiopée Bones, reléguée dans un coin de l’article. J’avais déjà vu Edgar, mais c’était en revanche la première fois que je posais les yeux sur sa femme. Un peu à l’image de Melania, ce n’était pas une beauté parfaite, mais ses traits dégageaient une force et une spontanéité qui lui donnait un certain charme et étaient empreint d’une sorte de noblesse. Ses longs cheveux clairs cascadaient dans son dos et elle esquissait un sourire malicieux de ses lèvres fines qui m’étaient affreusement familière. Je la détaillai jusqu’à m’en asséchai les yeux, son visage fin, les mèches qui bouclaient sur sa nuque, les pâles tâches de rousseurs qui picorait sa peau. Peu à peu, les visages de ses fils se superposèrent à elle : Spencer lui ressemblait beaucoup. Mais ce n’était pas le pire. Un sanglot resta coincé dans ma gorge et j’y portais la main pour qu’il y reste. Je sentis Octavia passer une main douce dans mon dos.

-Bon … Je pense qu’on reprendra demain, alors … Prends le journal, et frappe-le très fort avec.

Le sanglot éclata avec la moitié d’un rire. Oui, j’avais envie de le frapper. De lui faire subir les pires tortures que je lui avais toujours promises et d’enterrer son corps dans la forêt interdite. Lentement, je roulais le journal et le scellai avec l’élastique. Oui, Octavia avait raison. J’allais le frapper avec la vérité.

***
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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Perripuce »

*2e partie*


Ce ne fut pas simple de trouver Simon : j’étais si agitée, si fébrile, que chaque personne qui me croisait m’arrêter pour s’enquérir de mon état. Chaque fois, je prenais congé sans demander mon reste, si ce n’était pour savoir s’ils avaient vu Simon. Ce fut Anthony Goldstein, le préfet de Serdaigle, qui m’indiqua qu’il l’avait vu sur le pont qui enjambait un bras du Lac Noir. La pluie battait le parc de Poudlard, mais cela ne m’arrêta pas. Le cœur battant contre ma cage thoracique, je m’y rendis en courant, le journal protégé sous ma cape. J’avais l’impression que chaque foulée m’éloignait un peu plus du pont, pourtant je finis par poser ma main sur ses antiques pierres, hors d’haleine. J’arrachai ma capuche pour embrasser l’endroit du regard et finis par le trouver, accoudé à la barrière, le regard plongé sur le lac battu par la pluie. Celle-ci frappait si fort le toit du pont que je doutais qu’il ne m’entende arriver. Pendant quelques instants de latence, je contemplais son profil, le souffle court. Son grand nez pointu dont je moquais tant et ses incroyables yeux verts étaient indéniablement Bones, mais le reste de ses traits, ses lèvres fines, ses cheveux d’un blond que l’hiver obscurcissait, son visage et sa silhouette mince …
J’aurais dû le voir. Simon n’avait rien de la grande stature de George. Et surtout, il n’avait absolument rien de la belle Rose Bones.
Au prix d’un incommensurable effort, je finis par avancer d’un pas, puis d’un autre. Je vis Simon se rapprocher jusqu’à ce que finalement ses yeux se tournent vers moi. Nous restâmes un long moment à se contempler, avec la pluie et ma respiration haletante comme seuls meubles du silence. Mes doigts se crispèrent sur le journal, et avant que je ne puisse formuler une pensée correcte, Simon se détourna en lâchant un immense soupir.

-Bon sang, je pense que je pourrais aller au bout du monde que je ne pourrais pas t’échapper …

La remarque m’arracha un rire tremblant. Malgré tout, Simon semblait mieux que la dernière fois que je l’avais vu : les cernes s’étaient atténués et il avait repris quelques couleurs. Visiblement, le repos forcé par Pomfresh avait porté ses fruits. Ce fut sans doute pour cela qu’il ne prit pas immédiatement la fuite quand je m’approchai pour m’accouder à côté de lui. Il pleuvait si fort que le lac n’était plus qu’un horizon de brume. Mais je n’eus le temps que d’ouvrir la bouche avant qu’il ne lâche :

-Non.
-Mais …
-Si tu comptes reprendre la conversation de Pré-au-Lard, tu peux te taire tout de suite, Vicky. Ça nous fera gagner de l’énergie à tous les deux.

Une bourrasque de vent plaqua mes cheveux contre mon visage et fit claquer mes vêtements. Je resserrai ma cape sur moi, luttant contre la colère qui était restée en embuscade pendant que je faisais les recherches avec Octavia.

-Pourtant, il faut qu’on en parle, Simon. Ecoute, j’ai … Oh, Bones ! (Il eut l’audace faire volte-face mais j’eus la vivacité d’esprit d’agripper vertement son écharpe avant qu’il ne puisse s’exécuter totalement). Où penses-tu aller comme ça ?
-Mais pourquoi tu ne me laisses pas tranquille, enfin ?!

Sans que je ne puisse m’empêcher, la colère monta brusquement en moi sous la forme de larme dans mes yeux et je brandis le journal pour l’asséner plusieurs fois sur son crâne tout en tirant sur écharpe pour le maintenir à ma hauteur.

-Parce-que-c-est-mon-rôle, martelai-je en ponctuant chaque mot d’un coup. Parce que je suis la seule personne dont tu acceptes le pire et que j’accepte le pire de toi, parce que j’étais là au début et que je le serais à la fin pour t’enterrer d’un « on se reverra en enfer, Minus ». Parce que chaque minute de chaque jour de ta vie, j’étais là pour te frapper, pour te soutenir, pour dégonfler ton égo et que sans moi pour t’apprendre l’humilité tu serais devenu un petit con arrogant. Parce que tu sais chaque petite parcelle, chaque petit secret de ma vie, même les pires, même les moins avouables, tu es l’unique personne qui sait tout et que ça me blesse profondément que l’inverse ne soit pas vrai ! Parce que je suis incapable d’aller bien tant que tu vas mal parce que tu fais parti de mon équilibre et que j’ai besoin de toi, Simon ! C’est pour ça que je te harcèle, c’est pour ça que jamais, Simon Bones, jamais je ne te laisserais tranquille. Où que tu iras, tu auras ma petite ombre qui te suivra pas à pas, je serais derrière toi pour te soutenir si tu tombes ou pour te retenir si tu t’envoles. Ça te suffit comme explication, où il faut que je te frappe encore plus pour que le message passe ?!

Je me rendis à peine compte que les larmes avaient dévalés mes joues, se mêlant à celles qu’avait déversé le ciel sur mon visage. Mes doigts étaient tellement serrés sur l’écharpe de Simon qu’ils semblaient s’y être soudés et ils furent incapable de s’en détacher quand il se redressa après avoir été certain que je n’allais pas me remettre à le battre.

-Victoria …

C’était rare que Simon m’appelle par mon prénom, si bien que cela redoubla mes pleurs que je me trouvai incapable d’essuyer, une main ancrée sur son écharpe et l’autre serrée sur le journal. Alors ce fut lui qui s’en chargea en passant un pouce pour cueillir une larme sur ma joue en un geste dont je sentis tout le tremblement.

-Vicky, s’il te plait, arrête de pleurer … Je suis désolé … C’est juste que … Si j’en parle, je vais exploser, je t’assure, je … je ne peux tout simplement pas, c’est tellement compliqué … je ne peux pas …

Il pressa ses paupières, provoquant la chute d’une larme sur sa joue crayeuse. J’arrivai à dessouder ma main de son écharpe pour l’essuyer doucement du dos de mon index. Il tressaillit. Sa peau était glaciale contre la mienne. Machinalement, mes doigts remontèrent jusqu’à une mèche blonde qui n’avait rien du roux des Bones qui dépassait de son bonnet et barrait son front.

-Alors c’est moi qui vais le dire.

Simon ouvrit de grands yeux perdus sur moi. J’eus un sourire penaud, tout en continuant de caresser ces quelques mèches, comme si cela pouvait atténuer ce que j’allais dire.

-Tu ne m’as pas donné l’information et ça me rendait folle. Alors j’ai fouillé et … (Timidement, je levai le journal que j’avais toujours dans la main). Je l’ai trouvée …

Simon observa le journal, avant de reposer ses yeux sur moi, puis sur le journal. Son regard s’agrandit et se chargea d’effroi et il s’écarta brusquement pour se plaquer contre la rambarde, le visage décomposé.

-Je … Tu … Comment … ?
-Assez étrangement, je te raconterais après. Cette histoire n’est somme toute qu’une somme d’aberration, mais on arrive quand même à la vérité … (Je pris une profonde inspiration et rivai mes yeux sur ceux de Simon). Je sais que tes parents ne sont pas tes parents …
-Arrête.
-… et que tes parents, ce sont Edgar et Cassiopée, poursuivis-je néanmoins. Et que Matthew et Spencer ne sont pas tes cousins, mais tes frères aînés …

Simon se couvrit les oreilles de ses paumes en s’éloignant de moi, mais ma main s’agrippa de nouveau à son écharpe. Même maintenant que je le disais moi-même à voix-haute, j’avais peine à y croire, pourtant tout était là. Les mots lus dans l’article étaient limpides. Un enfant de trois ans avait survécu au massacre, avant d’être confié à sa famille. Les détails de sa découverte m’avaient faite frémir. Mais visiblement, Simon était encore moins prêt à l’entendre que moi. Et comme il n’y avait que de moi qu’il pouvait accepter le pire, j’assénai, les larmes aux yeux :

-Tu étais caché dans le placard de la chambre, cette nuit-là.
-Vicky, s’il te plait, tais-toi …

J’aurais voulu me taire. J’aurais voulu effacer la terreur qui commençait à faire luire les yeux de Simon. Mais ce qu’elle me disait, c’était qu’il devait entendre ces mots. Même si ça lui faisait mal, même si c’était de la torture, il fallait qu’il les entende … que la vérité le frappe :

-… et tu as tout vu. Tu as vu Jugson entrer, et le tirer de dessous son lit … Tu l’as vu le tuer … Tu as vu ta famille entière mourir …

C’en était trop pour Simon : il s’écroula. Il tituba contre le mur de pierre et s’y laissa glisser pour se replier en position fœtale et éclata en sanglot incontrôlable. Sans réfléchir, je lâchai le journal pour me précipiter à terre et agripper ses mains, également en pleurs. Malgré tout, malgré la colère, la douleur, la trahison et l’amertume, je sentis que pour la première fois depuis janvier, les nuages s’écartaient entre nous, laissant le soulagement et l’espoir poindre à l’horizon. Ça avait failli nous détruire, mais à présent c’était sorti, même s’il fallait que Simon sanglote à s’en déchirer la gorge devant moi, la tête enfouie dans ses bras. Je caressai ses épis blonds – les cheveux qu’ils avaient hérités de Cassiopée Bones – avec des gestes fébriles. Même le martèlement de la pluie ne parvint pas à couvrir ses sanglots. Pendant un long moment, je crus que rien ne le calmerait, qu’il resterait à pleurer, les épaules secouées jusqu’à qu’il tombe d’épuisement, mais entre deux hoquets j’arrivais l’entendre articuler :

-Désolé … Vicky, je suis désolé …
-Chut, ça on en parlera plus tard … Et ça se soldera peut-être par un arrachage d’yeux en bonne et due forme, mais ça attendra.

Un rire entrecoupa deux sanglots et il releva la tête de quelques centimètres pour me laisser apercevoir ses yeux verts veinés de rouges et brillants de larmes. Ces derniers temps, j’avais toujours trouvé son regard hanté, mais jamais je n’aurais pu deviner à quel point ses fantômes pouvait être réels. Mes mains se perdirent dans ses cheveux et j’en attrapai une mèche pour la tirer doucement, mais avec assez de fermeté pour attirer son attention.

-Mais il faut quand même que ça sorte. Et je ne suis pas Susan, moi, je ne te ménage pas. Alors même si ça doit te faire pleurer jusqu’à l’épuisement, jusqu’à qu’il ne reste pas la moindre larme dans ton corps, tu vas me sortir ta véritable histoire, Simon Bones. Tu m’entends ?

Simon parut terrifié par la perspective. Il se colla à la pierre comme s’il avait espéré s’y fondre en secouant obstinément la tête.

-Non … Non, je veux … Je ne veux pas …

Un sanglot entrecoupa son souffle et me déchira littéralement le cœur. Je ne pensais jamais l’avoir vu dans un tel état de vulnérabilité … pas même quand nous nous étions retrouvés après la mort de Cédric. Je fus presque tentée de respecter sa volonté, d’arrêter la cette discussion et de le laisser sécher ses larmes … Mais la phrase prononcée par Susan me revint en tête. « Je ne sais pas ce que tu as à l’intérieur de toi, mais ça te ronge ».
Elle avait raison. Ça le rongeait. Ça le détruisait. Et je préférais voir Simon pleurer que se détruire.
La gorge serrée, je pris son visage en coupe et d’un geste qui me parut brusque, je le forçai à le lever vers moi et à planter mon regard dans le sien.

-Non. On va en parler maintenant. On va en parler, et faire sortir tout ça parce que ça ne demande qu’à sortir. Si ça ne sort pas, ça va exploser en toi, tu vas … (ma voix se brisa et les échos de notre dispute à Pré-au-Lard me hantèrent un instant). S’il te plait, j’ai besoin de l’entendre … de toi … et toi, tu as besoin de le dire. S’il te plait …

Pendant plusieurs secondes, Simon se contenta de secouer la tête, mais de plus en plus faiblement à mesure que ma voix fléchissait, comme si ma vulnérabilité asséchait sa terreur. Ses mains se portèrent sur mes poignets et au moment où je crus qu’il allait se détacher de mon étreinte, il y referma ses doigts tremblants en tout en fermant les yeux, s’arrimant à moi pour ne pas dériver. Avec un geste qui me parut dicter par l’Imperium tant il était raide, Simon finit par lentement hocher la tête et j’exhalai un soupir de soulagement que je ne pus retenir. Je lui laissai le temps de reprendre ses esprits, de sécher ses larmes et de se redresser. Il avait de nouveau un teint diaphane qui faisait ressortir ces tâches de rousseurs. Sa main se perdit sur mon poignet avant de remonter jusque mes doigts et les serrer à l’en les briser.

-Il … il n’y a une chose qu’il faut que tu comprennes avant tout … (il ferma les yeux et ses paupières tressaillirent). C’est quelque chose que j’ai enfoui très, très profondément en moi, Vicky, vraiment profondément, jusqu’à ce que … j’en oublie que c’est la vérité. C’est pour ça que tu n’as jamais rien su, c’est parce que … (de nouvelles larmes coulèrent sur ses joues) j’ai préféré me persuader que j’étais le fils de George et Rose plutôt que d’accepter ce que j’avais vécu … C’était … Je ne sais pas, un mécanisme de défense que j’ai mis en place très tôt, dès que j’ai compris …

Ses épaules se remirent à trembler au même rythme que sa voix et je la frictionnai pour les calmer. Malgré moi, j’étais suspendu à ses lèvres, à cette part de lui qu’il m’avait toujours refusé et qui se dévoilait enfin, à ce secret que je n’avais jamais soupçonné. Il poussa un profond soupir et pressa son index et son pouce sur ses paupières closes.

-Je … je ne sais même pas par quoi commencer …
-Par le début, proposai-je, provoquant le semblant d’un rire de sa part. Tu es bien né le 7 août 1978 ?

La date à laquelle avait été prise la photo de Matthew et Spencer posée sur la console des Bones … Simon pianota ses doigts sur les miens et déplia ma main pour en observer la paume, comme s’il lisait mes lignes.

-Non, ça, ça ne change pas. Simplement … Je ne suis pas né de ma mère, mais de Cassie. Et j’étais le benjamin d’une fratrie de trois garçons … Je n’ai pas beaucoup de souvenirs, j’avais … j’avais trois ans quand c’est arrivé. Ce que je sais, c’est le peu que j’ai autorisé à mes parents de me raconter. Que Matthew était une petite terreur qui faisait déjà sa loi dans Terre-en-Landes et qu’il a été réparti à Gryffondor quand il est entré à Poudlard, comme Cassie … Spencer était plus réservé, c’était … un garçon d’une timidité maladive, mais très à l’aise avec sa magie. Mon père m’a dit qu’à six ans, il était capable de la contrôler et de l’utiliser sciemment …

Ses doigts suivirent une veine sur mon poignet puis une cicatrice pour ensuite passer sur le bracelet de petite perle que m’avait offert Cédric à mes dix-sept ans. Il effleura le petit soleil du bout de l’index et sa voix se brisa quand il poursuivit :

-C’est lui qui m’a sauvé. Spencer. On était tous les trois en haut avec Edgar quand les Mangemorts ont débarqués … Je … Je me souviens juste qu’il nous lisait une histoire, à Spencer et à moi … jusqu’à que Cassie crie …

Il ne l’acceptait pas, remarquai-je alors qu’il prenait une inspiration tremblante. Tout dans son langage l’indiquait : ils appelaient ses parents par leurs prénoms, comme si la scène qu’il racontait s’était déroulé dans la vie d’un autre, comme si elle ne lui appartenait pas. Un mécanisme de défense, il l’avait lui-même admis, pour oublier qu’il avait vécu un drame.

-Edgar nous a dit de rester, de ne pas bouger, mais Matthew voulait aller voir … Je le revois descendre les escaliers, sa baguette à la main et je le revois … l’éclair vert … tomber …

L’aîné a été retrouvé dans les escaliers. En sentant ses parents en danger, Matthew Bones avait cédé à l’âme du Gryffondor. Ça l’avait mené droit à la mort. La bouche de Simon se tordit et quelques larmes dévalèrent ses joues blafardes.

-Toutes les nuits, j’entends le cri de Cassie quand Matthew tombe. Toutes les nuits depuis la mort de Cédric, je revois Spencer me prendre la main et me mener dans ma chambre, et fermer le verrou. Je le vois m’enfermer dans le placard … Mais je pleurais, j’étais agité et soudainement, je ne pouvais plus bouger …

Sortilège du saucisson, compris-je pendant que Simon essuyait une larme qui avait roulé le long de son nez. Spencer avait eu peur que les pleurs de son jeune frère ne les trahissent, alors il l’avait immobilisé. La suite, je la devinais aisément et elle acheva de me briser le cœur :

-Le reste, tu l’as dit. J’ai vu Jugson rentrer dans la chambre. Spencer venait juste de se cacher sous le lit, il n’a eu qu’à tirer son pied avant de … Je ne pouvais rien faire, même pas crier, même pas pleurer … Je le revois ensuite aller vers la fenêtre … Je pense que c’est pour faire apparaître la marque … Et chaque nuit, c’est la même chose …
-Oh, Simon …

Mais ma plainte ne fit que provoquer de nouveaux sanglots et il se cacha le visage de sa main pour me les masquer. Ça expliquait le manque criant de sommeil de Simon ces derniers temps et également son agitation chaque fois que j’avais pu l’observer dormir. Comme il se refusait à admettre son histoire les yeux ouverts, les souvenirs profitaient de la vulnérabilité de l’esprit en sommeil pour la lui rappeler. Je lui laissai tout le temps de reprendre son souffle, d’aspirer l’air frai à grande bouffée pour reprendre contenance. Il semblait épuisé, au bord du vide et alors que j’envisageai d’enfin le laisser en paix, il lâcha du bout des lèvres :

-Si tu savais à quel point je ne voulais pas que tu le saches … tu l’as dit, tu sais tout de moi alors si tu savais ça … alors …
-Ça devenait réel, achevai-je en un souffle. J’ai compris, Simon, tu as refoulé les événements en toi, tu t’es persuadé qu’ils n’avaient pas existé mais … Il y avait bien des gens qui savaient …
-Peu. Ce n’est pas un secret, la preuve : tu as pu facilement trouver l’information. A l’état civil, je suis toujours le fils d’Edgar et Cassie. Les professeurs savent. Pomfresh m’a donné des somnifères cette semaine et Chourave m’a pris à part après l’évasion de Jugson mais … Je n’ai pas été très aimable avec elle. Donc quelques personnes du Ministères et de la banque, de l’école et ma famille, évidemment. Mes parents ont très vite compris que … ça me mettait dans un état instable de me parler d’Edgar et Cassie, alors ils sont vite rentrés dans mon jeu et m’ont laissé les appelé « papa » et « maman », comme le faisait Susan et Caroline. C’est peut-être avec elle que ça a été le plus difficile : elle se souvient parfaitement que je suis né son cousin, et pas son frère. Alors contrairement à Susan, je n’ai … jamais pu vraiment tisser de vrais liens fraternels avec elle.

Décidemment, ça en expliquait, des choses : j’avais toujours trouvé que tous les Bones, Caroline et Simon étaient de loin les moins proches. Puis en un éclair, je me rendis compte que Susan, cette adorable enfant, savait pertinemment tout ça. Elle savait tout ce que son … frère avait subi, elle avait conscience de tout ce qui passait dans sa tête depuis des semaines. Et même au bord de la rupture, Susan Bones avait supporté cela en silence, comme une Sainte. Non, décidemment, celui qui pourrait lui arracher un secret n’était pas né. De nouveau, l’envie de lui arracher les yeux pour avoir fait subir ça à un être aussi adorable que Susan me reprit, mais je la réprimai pour le torturer un peu plus :

-Ce n’est pas resté enfoui longtemps. Ça fait des semaines que ça sort, Simon. Chaque fois qu’on parle de Jugson – dont il est toujours hors de question que tu te lances à sa poursuite, mais on reparlera de ça plus tard – ça sort, par petite dose de colère inexplicable. Les autres ne comprennent pas, mais j’ai fini par voir qu’il y avait quelque chose là-dessous …
-En fait, ça me travaille depuis la mort de Cédric, précisa Simon avec un vague haussement d’épaule. Et le retour de Tommy, ça va avec … ça a tout refait remonter, assez brusquement. C’est à partir de là que j’ai recommencé à faire des cauchemars de plus en plus fréquents … La dernière fois que ça m’était arrivé, eh bien … Tu te souviens des Détraqueurs, Vicky ?

Avec horreur, je me souvenais de mon rire lorsqu’en cinquième année, à Pré-au-Lard, nous avions croisé des Détraqueurs à la recherche de Sirius Black et que Simon avait tourné de l’œil. Ce n’était que maintenant que je me rendais compte d’à quel point j’avais été cruelle. Simon eut un sourire penaud et je compris qu’il me pardonnait mon hilarité car la faute était aussi la sienne. Comment aurais-je pu deviner ?

-Mais évidemment, ça a explosé lorsque Jugson s’est évadé. Les cauchemars se sont accélérés, ils devenaient plus précis chaque nuit et ça s’ajoutait à tout ce que l’évasion des Mangemorts a provoqué : la rage, la colère, l’injuste. La volonté d’agir, de ne pas rester impuissant … spectateur …

Comme la nuit où sa famille avait été tuée, achevai-je à part moi. Simon se tenait la tête d’une main, comme si elle était trop lourde à porter, et jouait toujours avec mes doigts de l’autre. Régulièrement, il effleurait mes cicatrices et le petit soleil et je savais que c’était à Cédric qu’il pensait. Ses lèvres se pincèrent. Ses yeux, rendus sombres par les veines rouges et les larmes, se durcirent davantage.

-Ils sont morts parce qu’ils étaient opposés à Tommy. C’est pour ça qu’on les a tués. Comment tu te sentirais si toutes les nuits tu entendais le cri de ta mère et le grognement de satisfaction de Jugson alors qu’il vient de tuer ton grand frère ? Qu’est-ce que tu aurais envie de faire, Vicky ?
-Je voudrais sans doute le voir mort, admis-je en un souffle. Et peut-être que je ferais tout pour que ça arrive … Mais je sais aussi que tu m’en empêcherais. Pour ceux qui restent. Et pour toi.

Simon ne répondit pas tout de suite, se contentant de caresser du bout du doigt le petit soleil qui jetait des reflets dorés sur ma peau. Avec une lenteur calculée, j’arrachai ma main à la sienne pour la porter sur mon col. Je retirais mon pendentif et le posai à plat dans la paume de Simon, barré de la cicatrice qu’avait laissée l’éclat de porcelaine : ma médaille de baptême et le David de Jaga. Ce fut sur lui que j’insistai en l’effleurant de mon index.

-Ma grand-mère a vu toute sa famille mourir aussi dans les camps. Elle a vu son amie se faire violer, sa mère mourir, tout en subissant … Sans mon grand-père, elle aurait sans doute perdu son âme. Sans lui … Elle serait ne serait sans doute devenue qu’ombres et poussières. Pourtant, elle est toujours là et elle n’a pas eu besoin de tuer quelqu’un pour se reconstruire. (Je refermai les doigts de Simon sur les breloques et plantai mon regard dans le sien). Tu vaux plus que de l’ombre et de la poussière, Simon Bones. Alors s’il te plait … Ne perds pas ton âme pour ceux qui sont partis … Quand la mort viendra nous chercher, quand on sera vieux, aussi agri que l’Ancien et les cheveux aussi blancs que ceux de Dumbledore, il sera temps d’y revenir à la poussière. Mais pas encore, Simon. Pas encore.

Les yeux de Simon se remplirent à nouveau de larme qui dévalèrent ses joues sans qu’ils ne cherchent à les en empêcher. Le cœur au bord des lèvres, je portai de nouveau la main à ses cheveux et se faisant, j’effleurai le bonnet orange qu’il portait toujours. De grosses coutures d’un orange plus clair indiquait un réel rafistolage et le pompon ne tenait plus que par un fil. Et alors que je me demandais pour la millième fois d’où venait l’attachement absurde de Simon à un bonnet en lambeau, ça me frappa de point fouet.

-Simon … (Je le tirai de ses cheveux pour le lui montrer). A qui il était ?

Un sourire s’étira à travers ses larmes, fin et frémissant à peine sur ses lèvres.

-A Matthew.

Et les sanglots le reprirent de plus belle. Je me glissai à côté de lui et il se laissa aller contre moi, le front collé contre mon épaule alors que tout son être tremblait sous le feu de ce qui venait d’exploser en lui. Une vérité refoulée, un poids qui n’avait fait que grossir en lui durant des années, se nourrissant de chaque rappel, de chaque colère, de chaque éclat de douleur jusqu’à en devenir insupportable et impossible à porter. Je posai mon front contre les cheveux de Simon, pleurant également devant toute sa détresse et sa vulnérabilité, devant cette âme inconnue et déchirée qui s’était ouverte à moi. Lorsque c’était en moi que la vérité avait explosé, lorsque j’avais appris que mon grand-père était un sorcier et un assassin, que Nestor Selwyn voulait très probablement ma mort, lorsque Cédric était mort et Voldemort revenu, il avait été là, pilier indéfectible de ma vie. A présent, c’était mon tour d’être le sien.


*Prends le pop-corn et attend les réactions*


(Ah et merci à Cazo pour sa relecture et son impro je t'aime ahah)
Dernière modification par Perripuce le sam. 25 avr., 2020 10:47 pm, modifié 1 fois.
cochyo

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par cochyo »

De un, quand Simon raconte que Jugson a tiré la jambe pour le tuer, J’ai crié « l’enfoiré! » faisant sursauter mes petits frères…
De deux, ce chapitre était d’une beauté, d’une force, et d’une inspiration proprement bouleversante !
Bravo
Charmimnachirachiva

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Charmimnachirachiva »

Bon ba voila, aujourd'hui je vais faire un com citation. C'est une grande première ppour moi donc je garantie pas la qualité mais bon... je me lance ;)
Perripuce a écrit :Bon sang je suis sûre qu'il va faire deux parties. Je me désespère. Ah bah oui deux parties.

HELLO A TOUS !
Bon, je n'ai aucune volonté + 4 dossiers à rendre pour lundi donc je veux arrêter de relire et relire ce chapitre et vous le donner pour achever sereinement mes dossiers. DONC VOILA JE CRAQUE. un chapitre en avance ! Youpi !
Sinon encore une fois j'espère que vous allez tous bien, que le confinement n'est pas trop dur à supporter ! Courage !

Pour ce chapitre, merci à Cazo pour sa relecture ! ET BONNE LECTURE !


Chapitre 20 : La vie d’un autre.

Dans la semaine qui suivit, Simon ne descendit pas de sa chambre. Susan alla jusqu’à demander à Madame Pomfresh de l’examiner et Chourave fit deux fois son apparition pour parler avec lui et le convaincre de retourner en cours, mais rien n’y faisait. A dire vrai, son état de fatigue avancé avait fini par l’affaiblir et le rendre malade : l’infirmière préconisait de toute manière un repos complet et Ombrage s’était trouvée fort contrariée lorsque j’étais arrivée en cours avec un mot d’excuse signée par Madame Pomfresh et ma directrice de Maison pour justifier de l’absence de Simon. Sans doute avait-elle caressé l’espoir que son absentéisme serait une belle opportunité de renvoyer le brillant neveu d’Amelia Bones. Celle-là c'est une vraie plaie !J’avais essayé plusieurs fois de toquer à sa porte, de le convaincre d’au moins me laisser entrer, mais chaque fois, Erwin ou Charles m’ouvrait pour m’annoncer qhu’il le voulait voir personne. L’unique personne à pouvoir l’approcher était Susan, mais sa propre santé en pâtissait : elle était tombée malade en cours de Métamorphose et à présent, elle aussi se retrouvait clouée dans un lit d’infirmerie pour au moins deux jours le temps qu’elle se repose. Et rien que pour ça, j’étais prête à aller gifler Simon Bones à toute volée. Si elle n'a pas le temps, je veux bien le faire à sa place, Susan est trop gentille pour son propre bien

-Là, ce n’est plus de l’inquiétude, c’est de l’angoisse, m’avoua Emily au matin de mon second match de Quidditch. Hannah m’a raconté que Susan s’était carrément évanouie, en Métamorphose, elle doit être au bord du gouffre la pauvre …

Depuis la maladie de Simon, nous avions décidé d’enterrer la hache de guerre pour nous resouder, elle et moi. De nouveau, la croyance au retour de Voldemort devenait secondaire face aux problèmes plus urgents qui avait explosés dans ma réalité et la présence – muselée, il fallait le dire – d’Emily m’évitait de me sentir totalement abandonnée. Je lui pardonne pas sa stupidité mais bon, si Vic lui reparle je peux faire un effort

-Ne m’en parle pas, marmonnai-je en tartinant rageusement mon toast. Je pense que je vais imaginer que chaque souafle qui foncera vers moi est le visage de Simon, simplement pour me défouler.
-Tu as déjà fait ça au dernier entrainement et ça a bien marché, tu as été excellente, confirma Judy avant de lancer un regard consterné à l’assiette de Kenneth. Mais tu vas manger tout ça avant le match ? Ton ventre va exploser ! Je trouve qu'ils vont bien ensemble ces deux là !
-Oh, Summberby, tu me sous-estimes ! s’esclaffa Kenneth en mordant avec entrain dans un morceau de bacon.
-Tu es un porc, maugréa Smith, la joue appuyée sur son poing. Passe-moi la marmelade.
-Réflexes ! s’écria le batteur en lui jetant vivement le pot fermé.

Smith n’eut aucun problème à s’en saisir et se fendit d’un soupir face au rire goguenard de Kenneth. L’échange et la bonne humeur de mon batteur m’arrachèrent un sourire et, malgré les tensions pendant ma préparation, je pus même croire que j’allais passer le match sereinement. Jusqu’à ce qu’Aaron déchire le silence apaisant d’un éternuement sonore.

-A tes souhaits, chantonna toute la table.
-Merci, bredouilla l’attrapeur, les larmes aux yeux.

Il enfouit son nez dans un mouchoir et je profitai qu’il se détourne pour darder un regard inquisiteur sur sa sœur Judy. Laquelle semblait particulièrement absorbée par ton jus de fruit. La technique ultime

-Il me semblait qu’on s’était dit que si ton rhume ne s’arrangeait pas, c’est Pomfresh et pimentine ?
-Désolée, Capitaine, j’ai oublié, soupira Judy en repoussant son verre. J’avais un devoir de Sortilège à finir cette semaine, je n’en sors pas avec mon travail … Moi qui pensais que la sixième année était la meilleure …
-Tu parles, j’ai l’impression qu’on n’a jamais eu autant de devoir que cette année, enchérit Kenneth en plongeant sa fourchette dans ses œufs brouillés. Imagine ce que ce sera l’année prochaine.

Les Batteurs échangèrent un regard torve qui me serra le cœur. On arrivait à mi-saison, et Chourave m’avait pris à part cette semaine pour réfléchir à mon possible successeur au brassard. D’instinct, mon choix s’était plutôt porté sur Kenneth et Judy, qui étaient à la fois de bon joueurs et des possibles leaders, mais leurs remarques sur le travail me mirent le doute. L’un comme l’autre avait des difficultés en cours et ils entraient l’année prochaine en septième année. Seraient-ils capable de gérer l’équipe tout en réussissant leurs études ? Puis mon regard se porta sur Aaron, dont le nez rouge était une inquiétude latente depuis une semaine. Un rhume n’était pas grave, mais dans un poste qui demandait autant d’attention que celui d’attrapeur … Je bus une gorgée de chocolat, dépitée. Décidemment, rien, pas même le Quidditch, n’était simple cette année. Je me sentais prête à plonger dans la mélancolie lorsque Roger entra dans la Grande Salle et qu’Emily lui adressa un sourire éclatant qui se teinta de tendresse lorsqu’il le lui rendit. J’écarquillai les yeux, attendant qu’elle pose le regard sur moi pour observer ma réaction. Ses joues s’empourprèrent et un sourire embarrassé s’étira sur ses lèvres.

-Ah … Bien … Il se pourrait … Raaa, je suis contente pour eux :D (même si je suis toujours fâchée avec Emily)
-Avec le sosie de Lokhart, Fawley, sérieusement ? s’étonna Judy. La réplique m'a tellement fait rire !
-Toi, tais-toi ! exigeai-je avant de pointer un index sur Emily. Quand, comment, où et pourquoi je ne suis au courant que maintenant !
-La semaine dernière, juste avant la sortie de Pré-au-Lard, derrière les serres de Botanique, parce qu’on se faisait la tête et qu’après avec Simon je n’y ai pas pensé. Satisfaite ?

Un immense sourire fendit mon visage. Les muscles étaient si peu habitués à ce genre de mouvement ces derniers temps qu’ils protestèrent, mais c’était la première réelle bonne nouvelle que je recevais depuis une éternité. Ça valait bien un immense sourire. Mes pieds se mirent à marteler frénétiquement le sol, extatiques.

-Enfin ! Je savais que Davies n’était pas qu’un idiot au cœur d’artichaud !
-C’est ça que je t’ai vu entrer chez Madame Pieddodu à la sortie, réalisa Judy, ce qui me fit m’écrouler de rire sur ma table et elle récolta le regard furieux d’Emily. Mais quoi ?
-Madame Pieddodu, Seigneur, Emily, m’esclaffai-je en essuyant mes larmes de rire. Je confirme ça devient grave

Mon amie devint rouge pivoine alors que l’hilarité prenait tout notre groupe. Elle prit une serviette pour s’éventer le visage, tout en jetant un regard furieux à Judy et Kenneth, écroulés l’un contre l’autre.

-Non seulement ça ne vous regarde pas, mais en plus sachez que ça a été une affreuse expérience. On a … préféré s’embrasser plutôt que de supporter les angelots qui lançaient des confettis et même là, les pleurs de Cho nous ont dérangé !
-Cho ? répétai-je alors que Judy et Kenneth cessaient net de rire. Qu’est-ce qu’elle faisait là ?

Emily haussa les épaules et prit une gorgée de thé.

-Elle était avec Harry Potter. Très drôle de couple, mais ça ne me surprend qu’à moitié, déjà quand elle était avec Cédric, ce n’était pas net … (Ses doigts se crispèrent sur son bol et elle me jeta un regard où flottait le fantôme de notre ami). Je pense que c’est pour ça qu’elle pleurait, d’ailleurs. Elle avait envie d’en parler. Pas Harry, visiblement.

Je hochai la tête avec compréhension. Oui, ça ne m’étonnait pas. J’avais été sceptique lorsque Cho avait voulu faire de leur guérison de la mort de Cédric la base de leur relation. L’anecdote d’Emily me confirmait que l’idée était malsaine. Cela m’attristait pour Cho, qui avait depuis la rentrée semblait reprendre sa vie en main. Mon regard coula vers la table des Gryffondor où Harry lorgnait avec envie les joueurs de Gryffondor qui s’apprêtaient à jouer contre nous. J’achevai mon chocolat et attendis que Kenneth engloutisse sa colossale assiette avant de me lever et de saisir mon balai.

-Allez bande de môme, allons dompter du lion.
-Il faut quand même te rappeler que tu fais moins d’un mètre soixante, marmonna Kenneth en se levant. Chuuuut, c'est un détail

Pour toute réponse, j’assénai un coup de balai sur sa haute tête et pris la tête de mon équipe. Je frappai dans la main tendue de Hannah et d’Ernie avant de passer la porte. Les dernières minutes avant le match se déroulèrent dans le silence, chaque joueur s’isolant pour sa préparation mentale. Aaron se mouchait tant que je me demandais qu’il espérait que son rhume disparaisse de cette façon et Evelyn faisait des allers-retours dans la pièce pour s’échauffer. Je m’attendais à la même physionomie de match que contre Serdaigle : une forte attaque peu pressée par mes poursuiveurs qui attendrait pour partir en contre les rares souafles grattés par Evelyn. J’avais un net avantage concernant les batteurs, mais je m’inquiétais d’Aaron face à sa camarade de classe, Ginny Weasley, épatante pour une débutante. Les forces étaient plus égale que s’il s’était retrouvé face à Harry Potter, mais ce maudit rhume changeait la donne.

-Il faut que vous marquiez un maximum, soufflai-je à Smith une fois dans le couloir qui menait au stade. Les attrapeurs vont être la grande inconnue de ce match, ce serait bien qu’on prenne de l’avance juste … au cas où.

Smith baissa sur moi un regard circonspect.

-Pour ça, il faut qu’on prenne aussi le moins de but que possible.
-Je connais mon job, Smith, rétorquai-je sèchement. Toi, fais le tien : il faut avoir le souafle pour marquer. Si vous n’arrivez pas à presser, alors faites comme aux entrainements et soyez hyper précis dans vos passes pour ne pas leur laisser l’occasion de récupérer le souafle. Si vous arrivez à le monopoliser, on a une chance de prendre le large. Bien dit Vic !

Le poursuiveur médita un instant mes paroles avant de hocher la tête avec raideur. Soulagée de voir un peu de subordination de la part de Smith, je me concentrais sur l’équipe de Gryffondor qui s’avançait dans le tunnel, menés par une Angelina qui m’adressa un sourire crispé. L’équipe était loin de la fringance de celle qui avait soulevé la coupe deux ans plus tôt : les deux batteurs n’avaient pas le quart de la moitié du commencement du panache des jumeaux Weasley :lol: :lol: et Ron était si pâle qu’il semblait maladeAh, pauvre Ron.... A ma grande gêne, on entendait déjà d’ici le chœur de Serpentard qui chantait vivement « Weasley est notre roi ». Madame Bibine avança entre nos deux files, et fronça les sourcils en entendant le chant.

-Je ne comprends pas pourquoi ils ne l’ont pas encore interdit, marmonna-t-elle, comme pour elle-même avant de lancer un regard à Angelina. Johnson, j’espère que cette fois vous saurez tenir vos joueurs.

Avant même que la Capitaine ne puisse répondre, Bibine ouvrit la porte et nous fit entrer sur le terrain. Je grimaçai en remarquant la pluie qui tombait et le vent qui déferlait sur nous en faisant claquer nos vêtements. Je rabattis la capuche de ma tenue sur mon front, priant pour que le Vif d’Or soit un tant soit peu visible par ce temps. Lee Jordan dût s’égosiller de tout son organe pour couvrir le cœur de Serpentard et les intempéries :

-Et c’est parti pour le premier match de la deuxième partie de saison ! Le temps n’est pas sans rappeler celui d’il y a deux ans et qui … bon, ça s’était soldé par la victoire de Poufsouffle, mais les Gryffondors ont je suis sûr retenu la leçon ! Et comme cette fois, le Ministère a oublié de nos envoyer des Détraqueurs, je pense que nous pouvons commencer ce match en toute quiétude.
-Jordan ! Toute une histoire d'amour entre Lee et McGo
-Mais quel clown, marmonna Angelina avant de se tourner vers moi. Bien, Victoria … Que la meilleure gagne.
Avec un sourire, je serrais la main tendue d’Angelina avec une poigne qui parut satisfaire Madame Bibine et revins vers mes joueurs. Les poursuiveurs étaient resserrés les uns sur les autres et je haussai les sourcils face au sourire conspirateur de Smith.
-Weasley n’a pas l’air dans une grande forme, explicita-t-il en désignant Ron du menton. Si on le bombarde dès les premières minutes, il risque de perdre ses moyens.

Malgré ma désapprobation, je finis par hocher la tête à contrecœur. Evidemment qu’à l’heure actuelle, Ron était sans doute l’un des plus gros points faibles de Gryffondor. Manque de chance pour eux, l’attaque était l’un de nos points forts et je vis au sourire déterminé de Smith lorsque Bibine libéra le souafle que le pauvre Ron allait encore passer un match difficile.

-Et c’est parti ! s’écria Lee Jordan depuis les tribunes. Et c’est Smith qui s’empare immédiatement du souafle, Bell s’interpose – vas-y, Katie, mets-lui le doigts dans l’œil ! Attentat contre un joueur de QuidditchNon, professeur ce n’est pas ce que je voulais dire et … Ah. Bah 10-0 pour Poufsouffle.

Je brandis discrètement le poing alors que Ron se redressait sur son balai, le visage aussi rouge que la balle qui était passée dans son anneau latéral. Il n’avait même pas essayé d’attaquer le souafle lorsque Smith l’avait lancé, comme paralysé sur son balai. Désolée, Ron. Promis après ce match je t’aide, mais là Poufsouffle a besoin de point. J’avais été inquiète : ma préparation avait été minée par mes problèmes et Gryffondor avait une excellente attaque. Mais j’avais largement surestimé la dangerosité de l’équipe adverse – et sous-estimé l’amour que j’éprouvais pour ce sport. La première fois qu’Angelina se présenta devant moi, j’avais tant la rage de vaincre que le coup de poing que je donnais dans le souafle l’envoya dans les tribunes. A la cinquième minute du match, j’entendis un bruit strident émanant de l’autre bout du terrain et que je ne parvenais pas à apercevoir. Ce fut Kenneth qui me raconta, plié en deux sur son balai, qu’un des batteurs de Gryffondor avait pris peur en voyant Smith fondre sur lui et qu’il était tombé de son balai. Au bout de dix minutes, je n’avais encaissé qu’un but pour deux arrêts et le reste du temps, comme prévu, mon équipe monopolisait le ballon pour tirer sur un Ron de plus en plus désorienté. En dix minutes, le score était déjà porté à 100 à 10. Ce fut le moment où Poufsouffle semblait s’envoler que, portée par leur réussite, mes poursuiveurs se déconcentrent et je fus forcée d’à moitié me jeter de mon balai pour botter du pied le souafle qu’Owen avait perdu après une passe ratée pour Evelyn. Sauf que mon balai était rendu humide et glissant par la pluie et si Alicia ne m’avait pas aidé à me remettre dessus, je serais sans doute restée pendue à mon manche le reste du match.

-Et c’est encore une Bennett des grands matchs qui est sur le terrain, constata Jordan d’un ton assez ennuyé. C’est drôle quand c’est face à Serdaigle, mais nous tu nous aimes bien, tu pourrais être gentille quand même …
-Qu’est-ce qu’il raconte, je suis l’incarnation de la gentillesse, maugréai-je en lançant le souafle à Smith. Ne vous déconcentrez pas ! On a le match en main, ce serait idiot de le perdre à cause de vos conneries !

Smith acquiesça d’un hochement sec, et je fus ravie de le voir apostropher vertement Owen. Les poursuiveuses de Gryffondor avait profité de mon abandon pour me mettre un but chacune, mais elle ne paraissait pas se réjouir. Angelina n’avait même pas fêté son but, même pas fanfaronné : elle semblait trop accablée par la prestation de son équipe pour insuffler le moindre vent de révolte. Et la purge se poursuivit lorsque, quelques minutes plus tard, en voulant essayer d’empêcher Evelyn de marquer, un autre batteur manqua le cognard et envoya sa batte dans la bouche d’Angelina. Sonnée, je vis avec effroi mon amie glisser de son balai : fort heureusement, Alicia et Kenneth arrivèrent à temps pour attraper chacun bras et maintenir la Capitaine au visage ensanglantée sur son balai. Je captai le regard de Madame Bibine et demandai un temps mort puisqu’Angelina ne pouvait pas le faire elle-même. Mon amie se fit soigner au bord du terrain pendant qu’Alicia ensevelissait les batteurs sous des tonnes d’injures et je me tournais vers mon équipe.Je déteste vraiment Ombrage ...même si pour le coup ça permet aux Poufsoufles de gagner

-Ce n’est pas un match, ça, c’est une purge !
-Je ne prends même pas de plaisir à jouer, confirma Judy avec dépit. Aucune adversité … Je suis presque persuadée qu’à cinq contre sept vous gagneriez.

Aaron éternua bruyamment, mais à présent peu m’importait que son rhume l’empêche d’attraper le Vif d’Or. Nous menions de cent points, et si le match se poursuivait sur sa lancée, nous n’aurions bientôt plus besoin de la petite balle d’or et d’argent pour gagner. J’attendais toute l’année le match contre Gryffondor, contre mes amies que je pourrais charrier à chaque face-à-face, contre l’une des meilleures équipes où je devrais me sublimer, mais même cela m’était enlevé. Pendant que Pomfresh achevait de soigner Angelina, je laissai mon regard s’aventurer sur les gradins et vers la responsable de cet insipide spectacle : Ombrage se tenait un peu à l’écart des autres professeurs, mais ça ne l’empêchait pas d’avoir le torse bombé par la fierté. Je compris un instant plus tard quand elle leva les yeux et adressa un sourire aux dents pointus à Harry Potter quelques rangs plus haut, qui semblait ronger son frein et compter les minutes jusqu’à ce que ça se finisse.

-Quelle plaie.

Je me tournais avec surprise vers Madame Bibine, qui fusillait elle aussi Ombrage du regard.Bien dit !

-Si ce match est abominable, elle est la grande coupable, décréta-t-elle en agitant son balai, comme si elle rêvait de l’écraser sur sa tête. Ce n’est pas ça, le sport …
-C’est à en extraire toute sa magie au Quidditch, confirmai-je tristement. Bon, finissons-en …

Bibine darda sur moi son regard jaune si particulier, aussi perçant que celui d’un faucon et me gratifia d’un sourire crispé avant de me tapoter l’épaule.

-Je vous aime bien, Bennett. Vous êtes droite, juste et surtout, vous êtes douée. Ça fait des années que je n’ai pas vu une gardienne comme vous. Dans des matchs comme celui-ci où toute la magie du sport semble s’envoler, soyez égoïste et pensez à votre performance. Egayez-nous un peu ce match.

Sans me laisser le temps de répondre, elle porta le sifflet à ses lèvres et tous les joueurs enfourchèrent de nouveau leur balai. Y compris Angelina, qui, malgré le sang qui coulait toujours d’une plaie à la joue, semblait trembler à l’idée de laisser son équipe sans elle. Faute de trouver un réel plaisir dans ce match, je fis ce que m’avait conseillé Bibine et je me concentrais sur chaque arrêt que je faisais, comme si c’était un entrainement. L’effet fut que peu de souafle passèrent dans mes anneaux durant les dix dernières minutes du match que Jordan ne prenait même plus la peine de commenter. Angelina semblait encore sonnée, ses frappes étaient molles et ses passes imprécises, et de l’autre côté du terrain, mes poursuiveurs faisaient vivre un calvaire à Ron Weasley qui encaissa maladroitement un vingt-quatrième but, nous laissant cent soixante points devant. Alors je ne fus même déçue lorsque, profitant d’un éternuement sonore d’Aaron, Ginny Weasley attrapa le Vif d’Or. Mais même Angelina eut du mal à se réjouir : Gryffondor ne perdait peut-être que dix points, mais ça ne reflétait pas la catastrophe qu’avait été ce match. Sans même fêter ma victoire, j’inclinai mon balai vers le sol et Angelina qui venait d’atterrir à l’écart de son groupe et tâtait ton pensement. Elle cracha sur le sol un mélange de salive et de sang.

-Alors, ça va ? m’inquiétai-je en atterrissant à ses côtés.
-Pas vraiment, je pense que je vais repasser à l’infirmerie. (Elle se frotta la mâchoire où un bleu commençait à sortir). Quel enfer, ce match …

Comme moi quelques instants plus tôt, elle leva un regard furieux sur Ombrage, qui venait de se lever, les yeux si noirs qu’ils paraissaient en aspirer la lumière.

-Et tout ça, c’est de sa faute … Je t’assure, s’il n’y avait pas le Quidditch …

Elle caressa son balai d’une main distraite et je compris qu’il n’y avait que la perspective de perdre son équipe qui l’empêchait de l’asséner avec virulence sur le crâne d’Ombrage. Elle finit par arracher son regard de la Grande Inquisitrice et m’adressa un sourire qui tenait plus du rictus.

-Mais bravo, tu as été brillante, comme toujours.
-Angie …

Mais Angelina leva une main pour m’inciter au silence, sourit avec difficulté et s’éloigna en direction de l’infirmière. Miles, Roger et Emily se précipitèrent à ma rencontre et le Capitaine de Serdaigle m’enveloppa dans une étreinte d’ours.

-C’était un match affreux où tu étais la seule lumière, résuma-t-il en me relâchant. Mais quelle lumière, ton premier arrêt était magnifique !
-Un contraste criant avec l’autre bout du terrain, enchérit Miles avec un regard pour Ron qui quittait le stade d’un grand pas furieux, avant de m’attirer à lui pour plaquer un baiser dans mes cheveux. Mais tu étais parfaite, Davies a raison.
-Et Poufsouffle prend la tête, se réjouit Emily en sautillant sur place. On est la seule équipe à deux victoires, on a une chance pour le titre ! On sent l'espoir dans sa voix

Cette dernière constatation m’arracha un sourire, mais aussi un grognement à Miles et Roger. Emily avait raison : d’un point de vue comptable, Poufsouffle faisait une saison parfaite. J’avouai même commencer à rêver de coupe à la fin de la saison et mon cœur s’emballa devant la possibilité. Je levai un regard charmeur sur Miles.

-Tu ne veux pas me laisser gagner, en juin ?
-Pas question, répondit-t-il avec un éclat de rire. Ce n’est parce qu’on a perdu le premier match qu’on n’a pas une chance ! D’ailleurs, on est même plutôt favori …
-Mais écoutez-le, s’amusa Roger en tapotant sa joue. Il s’y croit le petit, il oublie que le grand Davies va lui mettre une tonne de but la semaine prochaine … Arrêtez de vous battre les gars, on sait tous que Vicky va vous écraser ! :lol:
-Bennett ! Bennett, venez !

Je fis volte-face pour voir Chourave me faire de grands signes avec McGonagall et Bibine. Entre elles se tenait une grande femme à la peau mate et à l’opulente chevelure brune dont je ne parvenais pas à voir le visage puisqu’elle y avait rabattu sa capuche. J’échangeai un regard déboussolé avec Miles mais rejoignis ma directrice de Maison, laquelle m’attrapa d’une forte poigne dès que je fus à sa portée pour me pousser devant la femme.

-Là voilà, Victoria Bennett, gardienne et capitaine de Poufsouffle, me présenta-t-elle avec une pointe d’orgueil qui me fit rougir.
-Je la pensais plus grande, vu des tribunes, s’étonna la femme d’une voix suave. Elle m'a l'air sympa celle-là dit donc "toussote d'un air pas convaincu"

Elle repoussa un peu son capuchon et je pus voir ses traits marqués les ans malgré une chevelure toujours très brune et son nez brusqué qui semblait avoir été cassé plusieurs fois. Son regard me détailla assez longuement que pour que j’interroge Chourave du regard, embarrassé, jusqu’à ce qu’à ce qu’un sourire ne s’étire sur ses lèvres.

-Mais la taille ne fait visiblement pas l’importance, la performance était remarquable, comme la dernière fois, trancha-t-elle en me tendant une main calleuse. Gwladys Sayer, recruteuse des Tornades de Tutshill. Bon ba finalement revirement de situation, elle est plutôt sympa :lol:

Je serrai sa main avec automatisme et échangeai de nouveaux regards avec mes professeurs. Toutes trois hochèrent la tête avec enthousiasme, même McGonagall qui devait pourtant m’en vouloir d’avoir battu ses protégés.

-En … enchantée, bredouillai-je, abasourdie.

Mais Gwladys me gratifia d’un sourire indulgent, tout en continuant de me détailler de ses yeux perçants.

-Alors, Victoria, qu’avez-vous pensé du match ?

Derrière elle, McGonagall me fit de gros yeux qui dilatèrent ses narines, comme si elle craignait que je n’aie pas vu le piège dans la question de la recruteuse. Je retins un regard agacé pour répondre, le cœur battant :

-Je vous avoue que c’était difficile, l’adversaire n’était pas à la hauteur et ça a permis à mon équipe de retomber dans ses travers. Mes poursuiveurs poussent trop vers l’attaque et si dans ce genre de match déséquilibré ce n’est pas un problème, c’est un défaut qu’il faut que je corrige pour les adversaires suivant, Serpentard sera certainement plus coriace.
-Victoria est quelqu’un de très lucide et de très analytique, enchérit Chourave avec empressement.
-C’est également l’une des joueuses les plus fair-play de l’école, ajouta Bibine en souriant largement. Une grande droiture et un amour du sport évident. Et ses qualités de jeu ne sont plus à vanter.

J’avais rarement reçu autant de compliment en si peu de mot, ce qui expliqua que je sente mon visage s’échauffer. Déboussolée, j’interrogeai la recruteuse du regard, serrant mon balai entre mes doigts crispés. Elle eut un sourire amusé face à mes professeurs et daigna répondre à ma question silencieuse.

-Je vous avais repéré il y a deux ans, déjà dans un match contre Gryffondor qui ne s’était pas très bien terminé, je le crains, mais j’avoue que votre jeu m’a intéressé. Je n’avais pas bien pu voir ce jour-là, quel temps épouvantable …
-Un temps pour le Quidditch.

Le sourire de Gwladys se fit plus franc et McGonagall eut un hochement de tête approbateur.

-Exactement. Et j’admets volontiers avoir été intriguée par une rumeur dans les tribunes, aujourd’hui. Viktor Krum vous aurait proposé un poste en Bulgarie ? Ha ha, ça a déjà fait le tour du monde :lol:
-Il a dit que je pourrais venir faire des essais chez les Vautours, si je voulais me lancer dans le Quidditch plus tard, rectifiai-je, le cœur battant à tout rompre.
-Et c’est ce que vous voulez ?

Je gardai le silence quelques secondes. Comme lorsque Viktor Krum avait publiquement vanté mon talent pour le Quidditch un an plus tôt, je me retrouvais spectatrice de ma propre vie. Ce n’était pas à la petite Victoria Bennett qu’une recruteuse d’une grande équipe de Quidditch britannique venait parler, c’était à une autre, une personne plus talentueuse … Pourtant, lorsque je baissai les mains sur mes mains, c’était bien les gants offerts par Simon à son dernier anniversaire qui les couvrait. Mon cœur s’arrêta un instant de battre. Malgré l’échéance qui devenait urgente, je n’avais pas pris le temps de réfléchir à mon avenir cette année, alors je décidai d’être sincère en répondant à Gwladys :

-Je ne sais pas encore. Je pense que je dois réfléchir encore un peu, c’est une décision importante …
-C’est parfaitement normal, mais réfléchissez bien et vite à ça, me conseilla-t-elle avec sérieux. Je suis peut-être que la seconde à vous contacter, mais la plupart des recruteurs viennent en juin et je sais qu’au moins deux équipes vous ont sur leurs tablettes. Tu vois Vic, ait un peu confiance en toi !Eh oui, sourit-t-elle devant mon air ébahi. On vient tous les ans, certain ont forcément dû griffonner votre nom quelque part … Alors dépêchez-vous de voir si vous voulez vous lancer dans une carrière, parce qu’après il va vite te falloir choisir un club, et ça aussi c’est une décision difficile. En attendant … (Elle sortit de sa poche une lettre portant le sceau des Tornades et me la remit). Un essai vous attend chez nous au mois de juin, après tes ASPICs. La décision vous appartient, Victoria. Bon courage pour la fin de votre année.

Elle se fendit d’un dernier hochement de tête, salua mes professeurs et prit congé en s’enveloppant dans sa cape. Je ramenai la lettre contre moi, observant le double « T » dont été frappé le papier, avec toujours cette désagréable impression que je contemplai la vie d’une autre. Chourave, extatique, vint m’entourer les épaules de ses bras, contemplant elle aussi la lettre avec une grande fierté.

-Alors, Bennett, qu’est-ce que vous dites de ça ?
-Félicitations, Victoria, dit Bibine avec un immense sourire. Vous entrez dans la cour des grands, maintenant.

Je contemplai toujours la lettre, hébétée, avant de lever les yeux sur mes professeurs qui me fixaient toutes trois avec une grande fierté. McGonagall me gratifiait même de l’un de ses rares sourires. Rien que pour avoir fait sourire McGo, Vic mérite un prix ! Tout était beaucoup trop soudain et s’ajoutait à une pile déjà trop haute d’émotions contradictoires.

-Je … Je ne sais pas même pas si je veux … Si je peux … Respire, souffle et éclaircit toi les idées Vic, et on recommence !
-Vous en êtes parfaitement capable, Bennett, m’encouragea McGonagall. Avec Potter, vous êtes peut-être la meilleure joueuse de cette école. Je vais vous donner le même conseil qu’à Bones : ne gâchez pas votre potentiel.

***


-Laisse-moi la relire !
-Tu l’as déjà lue cent fois !
-Mais Vic’ !

Avec un grognement de frustration, je finis par tendre de nouveau la lettre à Miles. Elle était passée entre toutes les mains : Roger, qui s’était retrouvé vert de jalousie devant la proposition, Emily, qui répétait qu’elle avait été la première à dire que je pourrais percer dans le Quidditch, Cho, qui était fan des Tornades et avait lu la lettre avec une stupéfaction peu flatteuse, et même Susan revenue de l’infirmerie qui me l’avait presque arrachée des mains. Elle était même allée la montrer à Simon, qui n’était toujours pas descendu de sa chambre, mais visiblement, la nouvelle ne lui avait arraché que peu de réaction, et cela avait peut-être un peu ternie mon bonheur d’être considérée pour un talent qui m’étais propre. Je n’étais pas sûre de poursuivre dans le Quidditch, mais cela me faisait un bien fou d’être reconnue pour ça. Pour la première fois depuis des semaines, j’émergeai du brouillard et malgré l’enthousiasme insupportable de Miles, un sourire fendit mon visage. Eh oui, c'est Vic la meilleure !

-Arrête, je ne suis pas sûre d’accepter, rappelai-je en récupérant la lettre.
-Tu serais idiote de ne pas accepter ! Enfin, Vic’, ils sont premiers du championnat, c’est l’une des meilleures équipes d’Europe ! Et ils te proposent des essais, bon sang, si tu savais comme je suis fier de toi !

Pour me le prouver, il prit mon visage en coupe et m’enivra d’un long baiser. Après avoir vérifié que le couloir était désert, je m’abandonnai à lui, reculant jusqu’à être coincée entre lui et le mur, savourant le goût de sa langue sur mes lèvres et de ses mains qui enserrait mes hanches. La lettre que je tenais toujours entre les mains avait ouvert un écrin de soleil dans ma vie dont je profitai pleinement avec Miles. Grisée, je lâchai ma lettre pour nouer les mains à l’arrière de sa nuque et approfondir le baiser. Lorsqu’il s’écarta enfin d’un souffle, nous avions le souffle court, les lèvres rougies par l’effort mais nous sourions avec cette niaiserie si particulière et qui, à la cachette d’un couloir désert, n’était pas si insupportable. Mes doigts descendirent sur sa gorge pour ensuite jouer avec sa cravate.

-Je dois aller retrouver Octavia, on doit avancer sur notre devoir mais … Peut-être que demain, on pourrait se retrouver à deux ? J’ai un devoir à réviser.

Miles haussa un sourcil dubitatif.

-Un devoir à réviser ?

Je sentis mon visage s’empourprer devant l’intensité de son regard. Depuis quelques semaines, je sentais parfois les choses s’accélérer entre nous mais le manque d’intimité qu’imposait Poudlard ainsi que tous mes ennuis m’empêchaient de profiter pleinement de cette ivresse. En de rare moments, comme celui-ci, je me surprenais à rêver d’un moment de totale intimité dans la salle de bain des préfets à laquelle j’avais accès avec mon grade de Capitaine où les choses pourraient peut-être aller plus loin … Mais avant que je ne puisse mettre mon plan à exécution, une réalité m’exploser à la figure et j’étais happée par des choses plus urgentes. Comme cette fois, où le regard de Miles se détacha de mes lèvres pour effleurer la fenêtre dernière nous, et il se redressa soudainement, perplexe. J'ai hâte de savoir

-C’est Bones ? L'ours sort de sa tanière ? ;)

L’ivresse me quitta aussi vite qu’elle m’avait envahi, et je me dressai sur la pointe des pieds pour apercevoir Simon par la fenêtre, traversant le parc les mains dans les poches. Mon souffle se bloqua dans ma gorge. C’était la première fois que je le voyais depuis la sortie de Pré-au-Lard. Il était trop loin pour que je n’observe son visage, mais le fait qu’il quitte sa chambre était déjà une petite victoire.

-Le Bones sauvage est sorti de sa grotte, constata Miles en haussant les sourcils. Franchement il exagère … Enfin, je suis désolé, Vic’, mais moi je ne comprends pas comment on peut mettre tout le monde en émois comme ça, pour rien … Désolé mais … Justement, c'est tout le problème de Vic, elle ne comprend pas, elle ne sait pas
-Non, ça va, répondis-je en un souffle sans le lâcher du regard. Moi non plus je ne comprends pas.

Ne parle pas de ce que tu ne sais pas. Au souvenir de la tasse de café qui explosait et du sang de Simon qui coulait sur la table, les larmes me montèrent mécaniquement aux yeux. Depuis qu’il était cloîtré dans sa chambre, j’avais essayé de me convaincre que pour la première fois de ma vie, je ne pouvais rien faire pour lui, qu’il était responsable de son état et que j’étais impuissante. Mais le voir pour la première fois depuis plusieurs jours firent remonter dans ma gorge toute la douleur que je pouvais ressentir face à une telle situation. A Pré-au-Lard, avant que tout n’éclate, alors qu’il serrait ma main comme s’il avait l’intention de ne jamais s’en détacher, j’avais eu l’impression de découvrir un nouveau pan de notre relation, celle où je me rendais compte que j’étais capable d’énormément de chose pour le protéger et que l’inverse était vrai. Je ne veux pas que tu meures, Vicky.
Alors pourquoi tu t’éloignes de moi ? Pourquoi tu m’abandonnes, Bones ?
Et malgré mon envie ardente de l’aider, celle de lui arracher les yeux se vivifiaient de jour en jour. C'est tout Vic et Simon ça
Conscient de mon trouble, Miles m’enlaça d’un bras et pressa ses lèvres contre ma tempe.

-Allez, viens, Vic’. Octavia va t’attendre.
-Ouais … Ouais, j’arrive.

A contrecœur, je me détachai de la fenêtre et nouai mes doigts à ceux de Miles pour me rendre à la bibliothèque. Il me quitta après un dernier baiser qui n’avait rien de la passion du précédant, mais de nouveau, ma réalité venait d’exploser en moi en balayant tout sur son passage. Et le rayon de soleil se trouvait couper par d’autres nuages. Ce fut particulièrement morose que j’arrivais devant Octavia McLairds, déjà affairée dans un coin isolé de la bibliothèque. Elle me jeta un regard où pointait l’exaspération mais s’abstint de tout commentaire.

-Salut, dit-t-elle plus sobrement. On doit avancer sur notre deuxième partie, c’est la moins documentée. (Elle désigna la pile de livre devant elle). J’ai déjà sélectionné quelques sources.
-Merci.

Elle hochement sèchement la tête et se remit dans l’étude d’un épais grimoire sur l’ascension de Grindelwald que j’avais déjà feuilleté l’année passée. Je pris un livre sur la création du Code Magique International mais ne réussis pas à totalement me plonger dedans. J’avais encore en tête l’image de Simon traversant le parc, de son air de repli lorsque j’avais parlé de Jugson, de son cri lorsque j’avais insisté. Et malgré tout, la piste donnée par Rita Skeeter sonnait en moi comme l’espoir : ce n’était pas un secret. J’avais jusque-là refusé d’accorder foi à une femme que je n’estimais guère, qui avait écrit des articles plus mensongers les uns que les autres, et qui, de surcroit, semblait avoir abusé de la boisson, pourtant ces mots étaient toujours là en embuscade. Je me rendis à peine compte que je relisais deux fois la même page pas bon çaet lorsque je me surpris à fixer la marque des Ténèbres sur la couverture de l’un des livres, je repoussai le grimoire d’une main, agacée. Octavia sursauta et me jeta un regard désappointé. Je refermai celui que je lisais d’un geste brusque.

-Désolée, je suis incapable de me concentrer.
-Mille gorgones, Bennett, siffla-t-elle, consternée. On a un retard monstre sur notre devoir ! On devrait déjà avoir tout notre plan et notre introduction rédigée et on n’a rien !
-Je sais, je sais … Désolée …
-Désolée ?

Elle me considéra longuement, l’air d’hésiter entre m’enfoncer sa plume dans le nez ou de me lancer le grimoire au visage.Je vote pour la deuxième option :lol: Finalement, elle choisit une troisième option en fermant le livre qu’elle consultait et en croisant les bras sur sa poitrine pour me toiser, la mine condescendante.

-Bon, alors on va régler ce qui ne va pas, comme ça on va pouvoir avancer. Laisse-moi deviner. C’est Simon ?
-Bon sang, McLaids, jurai-je en l’observant. Tu penses vraiment que j’en envie d’en parler à toi ?

Les yeux d’Octavia se plissèrent et ses lèvres se réduisirent à une mince ligne plissée.

-Je suis sortie avec Simon, Victoria, et contrairement à ce que pense la moitié de Poudlard, ce n’est pas dû hasard. plus de la moitié je crois ...Je l’apprécie beaucoup, même encore maintenant et après qu’il m’ait quitté. Tu n’es pas la seule à t’inquiéter pour lui. Il a compté pour moi.Ah, l'évolution de se perso est magnifique (ou plutôt l'évolution de notre connaissance et de notre perception). On découvre un perso tellement plus complexe et presque attachant (PRESQUE j'ai bien dit hein !)

Avec un soupir, elle décroisa les bras et se frotta la tempe, les yeux clos. Je la dévisageai, assez honteuse de n’avoir vu que la camarade froide et distante et d’avoir oublié qu’Octavia McLairds avait un cœur, et qu’elle l’avait un jour donné à Simon. Peut-être était-elle, exceptée Susan, l’unique personne à pouvoir le comprendre, à pouvoir m’aider à éclairer son attitude des dernières semaines … J’ignorais si ce fut cela, ou le regard insistant qu’elle darda sur moi pendant les instants qui suivirent, qui me convainquirent, mais les mots finirent par sortir sans que je ne l’aie réellement décidé, poussés les uns par les autres, ravis d’être enfin libérés. Octavia couvrit sa bouche de sa main lorsque je lui contais l’épisode des Trois Balais, puis elle fronça les sourcils lorsque j’évoquais la piste de Rita Skeeter.

-Mais elle avait pu une certaine dose de Whisky Pur-feu lorsqu’elle m’a dit ça, je ne sais pas si on peut s’y fier, achevai-je d’une voix morte. Et puis même, je ne suis pas là d’accorder ma confiance à Rita Skeeter
-Je ne sais pas, songea Octavia, comme pour elle-même. Souvent, ses informations sont fiables. Enfin, ses sources le sont, elle part toujours de quelque chose de vrai. Après ce qu’elle en fait, c’est un autre débat mais … Si Rita Skeeter t’a donné une source, ça peut toujours valoir le coup d’essayer.
-Le problème, c’est qu’elle ne m’a donné aucune source. Elle m’a juste dit que l’information que je cherchais se trouvait dans « cette nuit-là ». (Je poussai un grognement sonore). Si je te jure, si elle sait quelque chose sur Simon que je ne sais pas …

Un léger sourire retroussa les lèvres d’Octavia. Je n’étais qu’à moitié surprise de la voir réagir en grande professionnelle : son visage était calme, ses yeux songeurs et j’arrivais même presque à voir tourner les rouages de son cerveau. Après quelques minutes de réflexion, elle se leva lentement, marmonnant pour elle seule : L'esprit Serdaigle

-« Cette nuit-là »… Le meurtre d’Edgar Bones … On doit en avoir des aussi anciens, ici, quand était-ce déjà ? (elle posa son regard sur moi). Août 1981 ?

Sans attendre ma réponse, elle s’en fut à travers les rayonnages, me laissant pantoise devant nos travaux. Elle revint quelques minutes plus tard les bras chargés de deux cartons qui la dissimulaient totalement et je me dépêchai de débarrasser notre table, empilant les livres et les parchemins à même le sol pour qu’elle puisse se débarrasser. Je plongeai une main dans le carton pour en tirer un numéro jauni de La Gazette du Sorcier qui datait du 26 août 1981. Octavia releva son opulente chevelure en un chignon lâche et pointa le journal que je parcourais, perplexe.

-Prends ce carton, c’est la seconde partie d’août, je prends l’autre. La première qui a celui qui parle du meurtre des Bones a gagné. Pas besoin de tout lire, un tel acte, ça devrait être en Une …
-Je ne savais pas qu’on avait des archives ici …

Octavia m’adressa un sourire que je qualifierais presque de malicieux. De révélation en révélation. Même si la conversation entre elle et Selwyn était vraiment la plus énorme

-Poudlard est un puit de savoir, quand on sait où chercher, Bennett. Maintenant au travail : on trouve ton information, et après on se remet à notre sujet.

Admettant que l’idée d’Octavia était bien meilleure que toutes celles que j’aurais pu avoir, je sortis vivement une pile de vieille Gazettes défraichies. L’espoir lancé par Rita Skeeter pulsait en moi et chassait le désespoir qui m’avait paralysé quelques minutes plus tôt. Pendant quelques instants, on n’entendit plus que le froissement des feuillets, les grognements d’Octavia chaque fois qu’elle était bredouille et nos hoquets d’horreur quand nous tombions sur une autre famille massacrée. Parfois, mon regard vagabondait sur les articles absolument déprimants de la fin d’août 1981. Le monde d’il y avait quinze ans semblait au bord de l’effondrement.

-Quand tu lis ça, tu as l’impression que la guerre était perdue …, soupirai-je, soufflée. C’est à c’en demander ce qui se serait passé si Harry n’avait pas … Oh ! (Je levai les yeux sur Octavia, qui dressa sourcil). J’ai une date ! « Le désespoir semble de toute manière avoir envahi le Ministère, surtout depuis la mort d’Edgar Bones dans la nuit du 13 août … »
-La nuit du 13 août, répéta Octavia en lâchant la Gazette qu’elle lisait pour prendre son carton. Donc ça a dû paraître dans l’édition du 14 … On avance

Elle fouilla le carton jusqu’à en retirer le fameux journal. Sans attendre, je me penchai sur son épaule alors qu’elle dépliait la Une et la lissai sur la table. Pour mon plus grand soulagement, l’article titrait bien « Tragique instant pour le Ministère : Edgar Bones retrouvé mort chez lui avec sa femme et ses enfants ». Un cri s’échappa de mes lèvres lorsque je vis l’immense photo qui occupait une partie de la page. Octavia me jeta un regard circonspect.

-Quoi ?
-C’est la maison des Bones …
-Evidemment, qu’est-ce que tu veux que ce soit ?

Mais elle ne comprenait pas, songeai-je en passant un doigt sur la marque des ténèbres qui coiffait la maison. C’était celle que George et Rose Bones habitait à la sortie de Terre-en-Landes. C’était celle que je visitais depuis mon plus jeune âge, sans savoir le drame qui s’y était déroulé, sans savoir qu’un jour, c’était l’homme que je n’avais vu qu’en photo qui l’avait habité … et qu’il y avait été tué. Octavia n’attendit pas que je me remette de ma découverte pour entonner à voix haute la lecture de l’article :

Hier soir, vers 22H30, les autorités ont fait une macabre découverte dans le fief originel des Bones à Terre-en-Landes. C’est l’un des voisins sorciers qui a donné l’alerte en remarquant que la Marque des Ténèbres brillait dans le ciel … Edgar et Cassiopée Bones, abattu par le sortilège de la mort au rez-de-chaussée … Leur aîné retrouvé dans les escaliers … le cadet a essayé de se cacher … Deux suspects ont pris la fuite … Parmi eux, un identifié comme appartenant à ceux qu’on nomme « Mangemort » … La responsabilité de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom … Edgar pressenti pour remplacer Barthy Croupton, dont les méthodes sont jugées trop radicales par la Ministre, à la tête de la Justice Magique … ». Bon, ça, j’avoue que je l’ignorais. Mais le reste … Rien que du très ordinaire.

J’acquiesçai, moi aussi déçue par le contenu de l’article. Nous tentâmes de lire les pages intérieures pour glaner quelques informations, mais il était surtout question de la nomination prochaine d’Edgar à la Justice Magique, d’un tracé succinct de sa vie et de celle de femme, Cassiopée, une Auror douée qui travaillait énormément avec un certain Alastor Maugrey. Je me laissai retomber sur ma chaise, désappointée et laissai le soin à Octavia de ranger le journal. Elle me jeta un regard et je pus lire dans le sien qu’elle était également déçue et contrariée. On pietine

-Ça a été fait le lendemain, rappela-t-elle néanmoins. Il y a peut-être des choses qui leur ont échappé … Je vais aller voir s’ils ont une édition du Sorcier du Soir, il doit y avoir des informations plus instantanées … Des choses auxquelles La Gazette n’a pas eu accès …
-Octavia …

Mais elle s’était déjà faufilée dans les rayons. Pour ne pas me concentrer sur ma déception, je rangeai toutes les Gazettes dans les cartons avec des gestes laconiques. Ce mystère ne faisait pas que ronger Simon : il me rongeait également. Ça me tuait littéralement de savoir que quelque chose de lui m’échappait. Octavia finit par revenir, serrant contre elle un journal roulé et ceint d’un élastique qu’elle se dépêcha de le dérouler. La même photo couvrait une partie encore plus conséquence de la Une. Ça me faisait toujours un drôle d’effet de voir cette maison qui avait été l’horizon de mon enfance surmontée de cette marque. Avec un pincement au cœur, je me rendis compte que cette image pourrait parfaitement se reproduire.

-L’article commence de la même façon, maugréa Octavia en suivant les lignes du doigt. Le voisin qui prévient les autorités – ah, on a son nom, Jack McDougal – les Aurors qui arrivent sur les lieux … Agresseur déjà partis … Toute la famille retrouvée morte … Oh.

Je venais de lire les mots qui venaient de figer Octavia. Je sentis un liquide s’insinuer dans mes veines et m’ankyloser les muscles. Inconsciemment, je ramenais mon poing contre ma gorge, saisie, lisant encore et encore cette phrase jusqu’à en comprendre toutes les implications. La voix d’Octavia était agitée d’un tremblement lorsqu’elle lâcha :

-Oh mon dieu …

Elle plaqua ses mains contre sa bouche, horrifiée. Je sentis qu’elle cherchait mon regard, mais j’avais le mien rivé sur la photo d’Edgar et Cassiopée Bones, reléguée dans un coin de l’article. J’avais déjà vu Edgar, mais c’était en revanche la première fois que je posais les yeux sur sa femme. Un peu à l’image de Melania, ce n’était pas une beauté parfaite, mais ses traits dégageaient une force et une spontanéité qui lui donnait un certain charme et étaient empreint d’une sorte de noblesse. Ses longs cheveux clairs cascadaient dans son dos et elle esquissait un sourire malicieux de ses lèvres fines qui m’étaient affreusement familière. Nan ça peut pas être ça !! :o :o Je la détaillai jusqu’à m’en asséchai les yeux, son visage fin, les mèches qui bouclaient sur sa nuque, les pâles tâches de rousseurs qui picorait sa peau. Peu à peu, les visages de ses fils se superposèrent à elle : Spencer lui ressemblait beaucoup. Mais ce n’était pas le pire. Un sanglot resta coincé dans ma gorge et j’y portais la main pour qu’il y reste. Je sentis Octavia passer une main douce dans mon dos.

-Bon … Je pense qu’on reprendra demain, alors … Prends le journal, et frappe-le très très fort avec.

Le sanglot éclata avec la moitié d’un rire. Oui, j’avais envie de le frapper. De lui faire subir les pires tortures que je lui avais toujours promises et d’enterrer son corps dans la forêt interdite. Lentement, je roulais le journal et le scellai avec l’élastique. Oui, Octavia avait raison. J’allais le frapper avec la vérité.

***
Tu vas vraiment nous tuer à force de nous faire vivre toutes ces émotions perri !
Voila donc je com la suite demain et j'éspère que ce premier com-citation te fera plaisir ....
Scandium

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Scandium »

MAIS PERRI ! T AS PAS LE DROIT DE NOUS FAIRE CA ! CHAQUE PHRASE M ENFONÇAIT UN POIGNARD DANS LE COEUR ! ET EN PLUS. SI J AI BIEN COMPRIS TA DERNIERE PHRASE, TU TE DÉLECTES DE NOS REACTIONS ! ESPÈCE DE SADIQUE !!

A putain c'était dur !! Tu écris vraiment trop bien !! La révélation m'a tuée. Chaque détail de la mort des Bones m'a tué. Mathew qui peut pas s'empêcher d'aller dans les escaliers. Spencer qui le sauve et lui jette un sortilège de saucisson. Jugson qui ricane. C'était vraiment horrible. La vision de Simon en pleurs en position fœtale m'a tué. Sa façon de toucher les doigts et les bracelets de Vicky m'as tué. Les répliques magnifiques de Vicky m'ont tuées. La mention à Ombre et Poussières m'a tuée. La mention du passé de Jaga m'a tué. L'histoire du bonnet orange m'a tué.

Bon bref je vais m'arrêter là ... Je te déteste d'écrire aussi bien, Perri ! Je suis trop sensible pour ces conneries moi : Si je vois quelqu'un pleurer, je pleures aussi !! Et là tu écris tellement bien que je voyais très distinctement Simon pleurer !! Merci beaucoup pour m'avoir mis dans un aussi mauvais mood !! :D :D :D Arggh, en vrai, je suis toujours pas remise et j'ai toujours les larmes aux yeux là ...

Je m'y attendais pas du tout !! Et pourtant tout se tient !! La relation entre Susan et Simon est beaucoup trop adorable au fait. Et c'est gentil que les professeurs se soient inquiétés pour lui, c'est vrai quoi le pauvre. Je me demande comment il fait pour tenir jusque là ! Je trouve vraiment Simon très fort mentalement : il a quand même réussi à gérer jusque là le meurtre de sa famille auquel il a assisté, le meurtre de son meilleur ami, la peur du retour de Vous savez qui,auxquel personne croit, la peur de perdre Vicky avec l'histoire avec Selwyn, l'impuissance face aux événements et l'échappée de Jugson ...

Le discours sur à quel point Victoria tient à Simon était très réussi, il m'a mis en PLS !! J'ai hâte qu'ils soient en couple. "Je serai toujours la pour te relever si tu tombes ou te retenir si tu t'envoles". Et le fait qu'elle dise qu'elle le suivra partout comme son ombre ... Bah, ça m'a mis les frissons !! Franchement tu t'es tellement surpassée; c'est mon chapitre préféré de toi Perri ... J'avais pas ressenti un truc aussi fort depuis la fin de Lucy Weasley (qui m'as bien traumatisée. Sauf que maintenant c'est pire. Pk Simon ... Voilà, quoi je l'aime trop. C'est mon personnage préféré, je m'y identifies, il me touche beaucoup ... Bref c'est dur de le voir dans cet état )

CA me fait penser à un truc ... La guerre n'a toujours pas officiellement commencé ... Donc ça veut dire qu'on est loin d'avoir vu le pire ! On va voir un paquet de morts en fait !! Franchement Perri, saches que si tu tues Vicky ou Simon je te détesterai à vie !! :lol: :lol: :lol:
Qui c'est qui pourrait mourir sinon ? Emily ? Octavia ? En vrai, on nous dit pas dans le livre si Amélia et Susan sont vivantes à la fin donc on peut s'attendre à tout ... George et Rose aussi ... Il reste qui ... Judy, Kenneth, les sœurs jumelles, Roger,
Bon, j'ai pas de pronostics bien défini en tête. Mais je suis sure à 100% qu'il va re y avoir une confrontation Mangemort/Bones, donc il se peut qu'il y ait des victimes ... Bref j'ai pas envie d'y penser pour le moment.

Autre coup de blues, le fait que Victoria ait le potentiel pour devenir joueuse pro, plein de diverses opportunités mais que ça va sans doutes être compromis par le retour de Voldy. Elle va surement devoir se cacher... Je me demande ce que Simon et elle vont faire l'année prochaine ... Rejoindre la Résistance ? En vrai, ils ont plein de proches dans l'AD (Susan, Angelina, Fred et George) donc il se peut qu'ils entendent parler de l'Ordre du Phoenix ...

Le match de Quiddich était super, rien à redire ... J'aime bien que tu approfondisses l'amitié entre Octavia et Vic. Et j'ai envie d'en savoir plus sur l'histoire entre Octavia et Simon.

Bon voila, là je suis remise de mes émotions (pas trop tôt) ça va un peu mieux je me suis calmée. Merci beaucoup pour ton chapitre Perri et encore Bravo !
Noelle2-0

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Noelle2-0 »

Holala j'étais pas prête.

Oui, c'est moi, de retour après... Un an? Deux? En fait, je lis toujours sur le forum, j'ai lu la Cour des miracles (c'était super), j'ai lu ATDM (ils me manquent), j'ai lu 1977-1997 (j'ai versé ma p'tite larme), je finirai Lily et James (mais je suis pas prête mentalement je crois), je lis Il était une fois (très prometteur), bref je lis beaucoup beaucoup de choses ici, c'est juste que je commente pas parce que... Je sais pas. Bref et ça faisait plusieurs fois que Ombres et Poussières me secouait et que je me disais qu'il fallait que je me bouge un peu. Ben voilà, c'est ce chapitre qui m'a achevé.
C'était incroyable, j'étais toute vide dans mon petit cœur après ça (et parfaitement incapable de travailler... C'est bien la seule chose pour laquelle je te félicite pas :lol: ). C'était beau, prenant, on découvre un nouveau pan de Simon alors qu'on pensait déjà le connaître, exactement comme Victoria en fait, chaque ligne est une gifle, pleins d'éléments qui avaient l'air anodins se relient, Mathew et Spencer sont tellement émouvants alors qu'on en parle pendant quelques lignes à peine... C'était exceptionnel, et ça éclipse même le match de quiditch (alors que j'adore tes matchs de Quidditch) et tous le reste du chapitre.

Voilà pour ce chapitre. Sur l'ensemble de la fanfic' (quitte à lâcher un commentaire tous les deux ans, autant faire ça bien), c'est pas le première fois qu'un chapitre me touche beaucoup (je peux citer la mort de Cédric qui été très bien écrite et m'a émue alors que, eh, j'aime pas Cédric dans les livres, juste assez de personnalité pour que Harry n'ait pas l'air d'être jaloux d'un fantôme). Mention spéciale au chapitre sur le passé de Jaga, que j'ai trouvé très beau, et qui est parfaitement intégré au reste de l'histoire puisque tu as pris soin de bien l'introduire tout au long de la première partie. Sinon, comme toujours, tu écris magnifiquement bien, tu t'améliores de fanfic' en fanfic' c'est très impressionnant, tu trouves toujours des intrigues à rajouter (Melania et Alexandre :lol: quelle bonne idée (et j'étais ravie de l'avoir deviné en plus)) et j'adore voir leur quotidien (c'est un point important pour moi, de voir le décors). Tes personnages sont tellement réalistes, vraiment, et tu les développent tous: Victoria et Simon (quelle relation! Dommage, ça va tourner à la romance un jour ou l'autre) mais aussi Cédric, Emily (caractère de cochon et frustrante mais on connaît tous une Emily dans la vrai vie), les parents de Victoria (très très intéressant de voir le père tenter d’appréhender le monde des sorciers alors que la mère bloque. Je me demande bien comment ils réagiront quand la guerre commencera), les Bones (Susan est tout simplement trop mignonne je l'adore), Angelina, les jumeaux (oh que je les aime ces deux-là, à chaque fois qu'ils arrivent je suis trop contente), Miles (je l'aime pas beaucoup même si il est intéressant, je sais pas pourquoi. Je crois que j'ai jamais vraiment réussi à accrocher à ce personnage tout simplement) et même Octavia. C'est du génie de développer Octavia! Sinon j'adore les problématiques que tu introduis (la petite discussion entre Susan et Victoria pensant les vacances était super par exemple. Ou Evelyn et ses "petits problèmes de fille", qui est plutôt pertinent) et en particulier les réflexions historiques de la première partie, c'était passionnant, un mélange parfaitement équilibré entre l'univers de Harry Potter et notre Histoire.

Fiou! Je crois que j'ai dit tout ce que je voulais dire! En tout cas bravo, c'était merveilleux, la fanfic' entière est excellente, je te remercierais presque de m'avoir mis dans un mauvais mood avec ton beau chapitre.

A une prochaine fois!

P.S. Ah si, j'ai oublié quelque chose: j'ai lu Lucy Weasley avec ma petite sœur, elle l'a trouvé géniale.Elle lit Ombres et Poussières maintenant elle dit que c'est super d'avoir le pdv d'une née-moldue à Poufsouffle, que c'est très bien écrit et qu'elle adore. Voilà, là j'ai tout dit
Dernière modification par Noelle2-0 le sam. 25 avr., 2020 4:50 pm, modifié 1 fois.
Charmimnachirachiva

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Charmimnachirachiva »

Perripuce a écrit :
*2e partie*


Ce ne fut pas simple de trouver Simon : j’étais si agitée, si fébrile, que chaque personne qui me croisait m’arrêter pour s’enquérir de mon état. Chaque fois, je prenais congé sans demander mon reste, si ce n’était pour savoir s’ils avaient vu Simon. Ce fut Anthony Goldstein, le préfet de Serdaigle, qui m’indiqua qu’il l’avait vu sur le pont qui enjambait un bras du Lac Noir. La pluie battait le parc de Poudlard, mais cela ne m’arrêta pas. Le cœur battant contre ma cage thoracique, je m’y rendis en courant, le journal protégé sous ma cape. J’avais l’impression que chaque foulée m’éloignait un peu plus du pont, pourtant je finis par poser ma main sur ses antiques pierres, hors d’haleine. J’arrachai ma capuche pour embrasser l’endroit du regard et finis par le trouver, accoudé à la barrière, le regard plongé sur le lac battu par la pluie. Celle-ci frappait si fort le toit du pont que je doutais qu’il ne m’entende arriver. Pendant quelques instants de latence, je contemplais son profil, le souffle court. Son grand nez pointu dont je moquais tant et ses incroyables yeux verts étaient indéniablement Bones, mais le reste de ses traits, ses lèvres fines, ses cheveux d’un blond que l’hiver obscurcissait, son visage et sa silhouette mince …
J’aurais dû le voir. Simon n’avait rien de la grande stature de George. Et surtout, il n’avait absolument rien de la belle Rose Bones.
Au prix d’un incommensurable effort, je finis par avancer d’un pas, puis d’un autre. Je vis Simon se rapprocher jusqu’à ce que finalement ses yeux se tournent vers moi. Nous restâmes un long moment à se contempler, avec la pluie et ma respiration haletante comme seuls meubles du silence. Mes doigts se crispèrent sur le journal, et avant que je ne puisse formuler une pensée correcte, Simon se détourna en lâchant un immense soupir.

-Bon sang, je pense que je pourrais aller au bout du monde que je ne pourrais pas t’échapper … Ca tu l'as dit

La remarque m’arracha un rire tremblant. Malgré tout, Simon semblait mieux que la dernière fois que je l’avais vu : les cernes s’étaient atténués et il avait repris quelques couleurs. Visiblement, le repos forcé par Pomfresh avait porté ses fruits. Ce fut sans doute pour cela qu’il ne prit pas immédiatement la fuite quand je m’approchai pour m’accouder à côté de lui. Il pleuvait si fort que le lac n’était plus qu’un horizon de brume. Mais je n’eus le temps que d’ouvrir la bouche avant qu’il ne lâche :

-Non.
-Mais …
-Si tu comptes reprendre la conversation de Pré-au-Lard, tu peux te taire tout de suite, Vicky. Ça nous fera gagner de l’énergie à tous les deux. Elle a un temps d'avance su rtoi mon gars, là

Une bourrasque de vent plaqua mes cheveux contre mon visage et fit claquer mes vêtements. Je resserrai ma cape sur moi, luttant contre la colère qui était restée en embuscade pendant que je faisais les recherches avec Octavia.

-Pourtant, il faut qu’on en parle, Simon. Ecoute, j’ai … Oh, Bones ! (Il eut l’audace faire volte-face mais j’eus la vivacité d’esprit d’agripper vertement son écharpe avant qu’il ne puisse s’exécuter totalement). Où penses-tu aller comme ça ?
-Mais pourquoi tu ne me laisses pas tranquille, enfin ?!

Sans que je ne puisse m’empêcher, la colère monta brusquement en moi sous la forme de larme dans mes yeux et je brandis le journal pour l’asséner plusieurs fois sur son crâne tout en tirant sur écharpe pour le maintenir à ma hauteur.

-Parce-que-c-est-mon-rôle, martelai-je en ponctuant chaque mot d’un coup. Parce que je suis la seule personne dont tu acceptes le pire et que j’accepte le pire de toi, parce que j’étais là au début et que je le serais à la fin pour t’enterrer d’un « on se reverra en enfer, Minus ». Parce que chaque minute de chaque jour de ta viepetite ref à Eleonore et Marcus non ?, j’étais là pour te frapper, pour te soutenir, pour dégonfler ton égo et que sans moi pour t’apprendre l’humilité tu serais devenu un petit con arrogant. Parce que tu sais chaque petite parcelle, chaque petit secret de ma vie, même les pires, même les moins avouables, tu es l’unique personne qui sait tout et que ça me blesse profondément que l’inverse ne soit pas vrai ! Parce que je suis incapable d’aller bien tant que tu vas mal parce que tu fais parti de mon équilibre et que j’ai besoin de toi, Simon ! C’est pour ça que je te harcèle, c’est pour ça que jamais, Simon Bones, jamais je ne te laisserais tranquille. Où que tu iras, tu auras ma petite ombre qui te suivra pas à pas, je serais derrière toi pour te soutenir si tu tombes ou pour te retenir si tu t’envoles. Ça te suffit comme explication, où il faut que je te frappe encore plus pour que le message passe ?! Une tirade riche en émotion, je ne peux pas décoller mes yeux de l'écran

Je me rendis à peine compte que les larmes avaient dévalés mes joues, se mêlant à celles qu’avait déversé le ciel sur mon visage. Mes doigts étaient tellement serrés sur l’écharpe de Simon qu’ils semblaient s’y être soudés et ils furent incapable de s’en détacher quand il se redressa après avoir été certain que je n’allais pas me remettre à le battre.

-Victoria … Trop d'émotion dans un seul mot...

C’était rare que Simon m’appelle par mon prénom, si bien que cela redoubla mes pleurs que je me trouvai incapable d’essuyer, une main ancrée sur son écharpe et l’autre serrée sur le journal. Alors ce fut lui qui s’en chargea en passant un pouce pour cueillir une larme sur ma joue en un geste dont je sentis tout le tremblement.

-Vicky, s’il te plait, arrête de pleurer … Je suis désolé … C’est juste que … Si j’en parle, je vais exploser, je t’assure, je … je ne peux tout simplement pas, c’est tellement compliqué … je ne peux pas … Oh, Simon

Il pressa ses paupières, provoquant la chute d’une larme sur sa joue crayeuse. J’arrivai à dessouder ma main de son écharpe pour l’essuyer doucement du dos de mon index. Il tressaillit. Sa peau était glaciale contre la mienne. Machinalement, mes doigts remontèrent jusqu’à une mèche blonde qui n’avait rien du roux des Bones qui dépassait de son bonnet et barrait son front.

-Alors c’est moi qui vais le dire.

Simon ouvrit de grands yeux perdus sur moi. J’eus un sourire penaud, tout en continuant de caresser ces quelques mèches, comme si cela pouvait atténuer ce que j’allais dire.

-Tu ne m’as pas donné l’information et ça me rendait folle. Alors j’ai fouillé et … (Timidement, je levai le journal que j’avais toujours dans la main). Je l’ai trouvée … Explosion dans 3 ...2 ...1

Simon observa le journal, avant de reposer ses yeux sur moi, puis sur le journal. Son regard s’agrandit et se chargea d’effroi et il s’écarta brusquement pour se plaquer contre la rambarde, le visage décomposé.

-Je … Tu … Comment … ?
-Assez étrangement, je te raconterais après. Cette histoire n’est somme toute qu’une somme d’aberration, mais on arrive quand même à la vérité … (Je pris une profonde inspiration et rivai mes yeux sur ceux de Simon). Je sais que tes parents ne sont pas tes parents …
-Arrête.
-… et que tes parents, ce sont Edgar et Cassiopée, poursuivis-je néanmoins. Et que Matthew et Spencer ne sont pas tes cousins, mais tes frères aînés … Je ne m'en remet toujours pas...

Simon se couvrit les oreilles de ses paumes en s’éloignant de moi, mais ma main s’agrippa de nouveau à son écharpe. Même maintenant que je le disais moi-même à voix-haute, j’avais peine à y croire, pourtant tout était là. Les mots lus dans l’article étaient limpides. Un enfant de trois ans avait survécu au massacre, avant d’être confié à sa famille. Les détails de sa découverte m’avaient faite frémir. Mais visiblement, Simon était encore moins prêt à l’entendre que moi. Et comme il n’y avait que de moi qu’il pouvait accepter le pire, j’assénai, les larmes aux yeux :

-Tu étais caché dans le placard de la chambre, cette nuit-là.
-Vicky, s’il te plait, tais-toi …

J’aurais voulu me taire. J’aurais voulu effacer la terreur qui commençait à faire luire les yeux de Simon. Mais ce qu’elle me disait, c’était qu’il devait entendre ces mots. Même si ça lui faisait mal, même si c’était de la torture, il fallait qu’il les entende … que la vérité le frappe : C'est tellement touchant, elle lui fait du mal pour l'aider

-… et tu as tout vu. Tu as vu Jugson entrer, et le tirer de dessous son lit … Tu l’as vu le tuer … Tu as vu ta famille entière mourir … Simon vient dans mes bras

C’en était trop pour Simon : il s’écroula. Il tituba contre le mur de pierre et s’y laissa glisser pour se replier en position fœtale et éclata en sanglot incontrôlable. Sans réfléchir, je lâchai le journal pour me précipiter à terre et agripper ses mains, également en pleurs. Malgré tout, malgré la colère, la douleur, la trahison et l’amertume, je sentis que pour la première fois depuis janvier, les nuages s’écartaient entre nous, laissant le soulagement et l’espoir poindre à l’horizon. Ça avait failli nous détruire, mais à présent c’était sorti, même s’il fallait que Simon sanglote à s’en déchirer la gorge devant moi, la tête enfouie dans ses bras. Je caressai ses épis blonds – les cheveux qu’ils avaient hérités de Cassiopée Bones – avec des gestes fébriles. Même le martèlement de la pluie ne parvint pas à couvrir ses sanglots. Pendant un long moment, je crus que rien ne le calmerait, qu’il resterait à pleurer, les épaules secouées jusqu’à qu’il tombe d’épuisement, mais entre deux hoquets j’arrivais l’entendre articuler :

-Désolé … Vicky, je suis désolé …
-Chut, ça on en parlera plus tard … Et ça se soldera peut-être par un arrachage d’yeux en bonne et due forme, mais ça attendra. On sent qu'ils s'adorent ces deux-là :lol:

Un rire entrecoupa deux sanglots et il releva la tête de quelques centimètres pour me laisser apercevoir ses yeux verts veinés de rouges et brillants de larmes. Ces derniers temps, j’avais toujours trouvé son regard hanté, mais jamais je n’aurais pu deviner à quel point ses fantômes pouvait être réels. Mes mains se perdirent dans ses cheveux et j’en attrapai une mèche pour la tirer doucement, mais avec assez de fermeté pour attirer son attention.

-Mais il faut quand même que ça sorte. Et je ne suis pas Susan, moi, je ne te ménage pas. Alors même si ça doit te faire pleurer jusqu’à l’épuisement, jusqu’à qu’il ne reste pas la moindre larme dans ton corps, tu vas me sortir ta véritable histoire, Simon Bones. Tu m’entends ?

Simon parut terrifié par la perspective. Il se colla à la pierre comme s’il avait espéré s’y fondre en secouant obstinément la tête.

-Non … Non, je veux … Je ne veux pas … Arrrgg, c'est trop triste

Un sanglot entrecoupa son souffle et me déchira littéralement le cœur. Je ne pensais jamais l’avoir vu dans un tel état de vulnérabilité … pas même quand nous nous étions retrouvés après la mort de Cédric. Je fus presque tentée de respecter sa volonté, d’arrêter la cette discussion et de le laisser sécher ses larmes … Mais la phrase prononcée par Susan me revint en tête. « Je ne sais pas ce que tu as à l’intérieur de toi, mais ça te ronge ».
Elle avait raison. Ça le rongeait. Ça le détruisait. Et je préférais voir Simon pleurer que se détruire.
La gorge serrée, je pris son visage en coupe et d’un geste qui me parut brusque, je le forçai à le lever vers moi et à planter mon regard dans le sien.

-Non. On va en parler maintenant. On va en parler, et faire sortir tout ça parce que ça ne demande qu’à sortir. Si ça ne sort pas, ça va exploser en toi, tu vas … (ma voix se brisa et les échos de notre dispute à Pré-au-Lard me hantèrent un instant). S’il te plait, j’ai besoin de l’entendre … de toi … et toi, tu as besoin de le dire. S’il te plait …

Pendant plusieurs secondes, Simon se contenta de secouer la tête, mais de plus en plus faiblement à mesure que ma voix fléchissait, comme si ma vulnérabilité asséchait sa terreur. Ses mains se portèrent sur mes poignets et au moment où je crus qu’il allait se détacher de mon étreinte, il y referma ses doigts tremblants en tout en fermant les yeux, s’arrimant à moi pour ne pas dériver. Avec un geste qui me parut dicter par l’Imperium tant il était raide, Simon finit par lentement hocher la tête et j’exhalai un soupir de soulagement que je ne pus retenir. Je lui laissai le temps de reprendre ses esprits, de sécher ses larmes et de se redresser. Il avait de nouveau un teint diaphane qui faisait ressortir ces tâches de rousseurs. Sa main se perdit sur mon poignet avant de remonter jusque mes doigts et les serrer à l’en les briser.

-Il … il n’y a une chose qu’il faut que tu comprennes avant tout … (il ferma les yeux et ses paupières tressaillirent). C’est quelque chose que j’ai enfoui très, très profondément en moi, Vicky, vraiment profondément, jusqu’à ce que … j’en oublie que c’est la vérité. C’est pour ça que tu n’as jamais rien su, c’est parce que … (de nouvelles larmes coulèrent sur ses joues) j’ai préféré me persuader que j’étais le fils de George et Rose plutôt que d’accepter ce que j’avais vécu … C’était … Je ne sais pas, un mécanisme de défense que j’ai mis en place très tôt, dès que j’ai compris …
Ses épaules se remirent à trembler au même rythme que sa voix et je la frictionnai pour les calmer. Malgré moi, j’étais suspendu à ses lèvres, à cette part de lui qu’il m’avait toujours refusé et qui se dévoilait enfin, à ce secret que je n’avais jamais soupçonné. Il poussa un profond soupir et pressa son index et son pouce sur ses paupières closes.

-Je … je ne sais même pas par quoi commencer …
-Par le début, proposai-je, provoquant le semblant d’un rire de sa part. Tu es bien né le 7 août 1978 ?

La date à laquelle avait été prise la photo de Matthew et Spencer posée sur la console des Bones … Simon pianota ses doigts sur les miens et déplia ma main pour en observer la paume, comme s’il lisait mes lignes.

-Non, ça, ça ne change pas. Simplement … Je ne suis pas né de ma mère, mais de Cassie. Et j’étais le benjamin d’une fratrie de trois garçons … Je n’ai pas beaucoup de souvenirs, j’avais … j’avais trois ans quand c’est arrivé. Ce que je sais, c’est le peu que j’ai autorisé à mes parents de me raconter. Que Matthew était une petite terreur qui faisait déjà sa loi dans Terre-en-Landes et qu’il a été réparti à Gryffondor quand il est entré à Poudlard, comme Cassie … Spencer était plus réservé, c’était … un garçon d’une timidité maladive, mais très à l’aise avec sa magie. Mon père m’a dit qu’à six ans, il était capable de la contrôler et de l’utiliser sciemment … Il en sait à la foi tellement et si peu sur sa famille

Ses doigts suivirent une veine sur mon poignet puis une cicatrice pour ensuite passer sur le bracelet de petite perle que m’avait offert Cédric à mes dix-sept ans. Il effleura le petit soleil du bout de l’index et sa voix se brisa quand il poursuivit :

-C’est lui qui m’a sauvé. Spencer. On était tous les trois en haut avec Edgar quand les Mangemorts ont débarqués … Je … Je me souviens juste qu’il nous lisait une histoire, à Spencer et à moi … jusqu’à que Cassie crie … J'imagine trop la scène, j'en ai les larmes aux yeux

Il ne l’acceptait pas, remarquai-je alors qu’il prenait une inspiration tremblante. Tout dans son langage l’indiquait : ils appelaient ses parents par leurs prénoms, comme si la scène qu’il racontait s’était déroulé dans la vie d’un autre, comme si elle ne lui appartenait pas. Un mécanisme de défense, il l’avait lui-même admis, pour oublier qu’il avait vécu un drame.

-Edgar nous a dit de rester, de ne pas bouger, mais Matthew voulait aller voir … Je le revois descendre les escaliers, sa baguette à la main et je le revois … l’éclair vert … tomber …

L’aîné a été retrouvé dans les escaliers. Trop d'émotionEn sentant ses parents en danger, Matthew Bones avait cédé à l’âme du Gryffondor. Ça l’avait mené droit à la mort. La bouche de Simon se tordit et quelques larmes dévalèrent ses joues blafardes.

-Toutes les nuits, j’entends le cri de Cassie quand Matthew tombe. :cry: :cry: Viens dans mes bras SimonToutes les nuits depuis la mort de Cédric, je revois Spencer me prendre la main et me mener dans ma chambre, et fermer le verrou. Je le vois m’enfermer dans le placard … Mais je pleurais, j’étais agité et soudainement, je ne pouvais plus bouger …

Sortilège du saucisson, compris-je pendant que Simon essuyait une larme qui avait roulé le long de son nez. Spencer avait eu peur que les pleurs de son jeune frère ne les trahissent, alors il l’avait immobilisé. La suite, je la devinais aisément et elle acheva de me briser le cœur :

-Le reste, tu l’as dit. J’ai vu Jugson rentrer dans la chambre. Spencer venait juste de se cacher sous le lit, il n’a eu qu’à tirer son pied avant de … Je le déteste (Jugson évidemment)Je ne pouvais rien faire, même pas crier, même pas pleurer … Je le revois ensuite aller vers la fenêtre … Je pense que c’est pour faire apparaître la marque … Et chaque nuit, c’est la même chose …
-Oh, Simon … C'est exactement ça, oh

Mais ma plainte ne fit que provoquer de nouveaux sanglots et il se cacha le visage de sa main pour me les masquer. Ça expliquait le manque criant de sommeil de Simon ces derniers temps et également son agitation chaque fois que j’avais pu l’observer dormir. Comme il se refusait à admettre son histoire les yeux ouverts, les souvenirs profitaient de la vulnérabilité de l’esprit en sommeil pour la lui rappeler. Je lui laissai tout le temps de reprendre son souffle, d’aspirer l’air frai à grande bouffée pour reprendre contenance. Il semblait épuisé, au bord du vide et alors que j’envisageai d’enfin le laisser en paix, il lâcha du bout des lèvres :

-Si tu savais à quel point je ne voulais pas que tu le saches … tu l’as dit, tu sais tout de moi alors si tu savais ça … alors …
-Ça devenait réel, achevai-je en un souffle. J’ai compris, Simon, tu as refoulé les événements en toi, tu t’es persuadé qu’ils n’avaient pas existé mais … Il y avait bien des gens qui savaient … Tout ce travail autour de la personnalité, du refoulement et de l'explosion, c'est tellement magnifique
-Peu. Ce n’est pas un secret, la preuve : tu as pu facilement trouver l’information. A l’état civil, je suis toujours le fils d’Edgar et Cassie. Les professeurs savent. Pomfresh m’a donné des somnifères cette semaine et Chourave m’a pris à part après l’évasion de Jugson mais … Je n’ai pas été très aimable avec elle. Donc quelques personnes du Ministères et de la banque, de l’école et ma famille, évidemment. Mes parents ont très vite compris que … ça me mettait dans un état instable de me parler d’Edgar et Cassie, alors ils sont vite rentrés dans mon jeu et m’ont laissé les appelé « papa » et « maman », comme le faisait Susan et Caroline. C’est peut-être avec elle que ça a été le plus difficile : elle se souvient parfaitement que je suis né son cousin, et pas son frère. Alors contrairement à Susan, je n’ai … jamais pu vraiment tisser de vrais liens fraternels avec elle.

Décidemment, ça en expliquait, des choses : j’avais toujours trouvé que tous les Bones, Caroline et Simon étaient de loin les moins proches. Je confirmePuis en un éclair, je me rendis compte que Susan, cette adorable enfant, savait pertinemment tout ça. Elle savait tout ce que son … frère avait subi, elle avait conscience de tout ce qui passait dans sa tête depuis des semaines. Et même au bord de la rupture, Susan Bones avait supporté cela en silence, comme une Sainte. Cette fille est vraiment une perle, quand tu rencontres quelqu'un comme ça, tu as de la chanceNon, décidemment, celui qui pourrait lui arracher un secret n’était pas né. De nouveau, l’envie de lui arracher les yeux pour avoir fait subir ça à un être aussi adorable que Susan me reprit, mais je la réprimai pour le torturer un peu plus :

-Ce n’est pas resté enfoui longtemps. Ça fait des semaines que ça sort, Simon. Chaque fois qu’on parle de Jugson – dont il est toujours hors de question que tu te lances à sa poursuite, mais on reparlera de ça plus tard – ça sort, par petite dose de colère inexplicable. Les autres ne comprennent pas, mais j’ai fini par voir qu’il y avait quelque chose là-dessous …
-En fait, ça me travaille depuis la mort de Cédric, précisa Simon avec un vague haussement d’épaule. Et le retour de Tommy, ça va avec … ça a tout refait remonter, assez brusquement. C’est à partir de là que j’ai recommencé à faire des cauchemars de plus en plus fréquents … La dernière fois que ça m’était arrivé, eh bien … Tu te souviens des Détraqueurs, Vicky ?

Avec horreur, je me souvenais de mon rire lorsqu’en cinquième année, à Pré-au-Lard, nous avions croisé des Détraqueurs à la recherche de Sirius Black et que Simon avait tourné de l’œil. Ce n’était que maintenant que je me rendais compte d’à quel point j’avais été cruelle. Simon eut un sourire penaud et je compris qu’il me pardonnait mon hilarité car la faute était aussi la sienne. Comment aurais-je pu deviner ? Oh Simon, tu ressembles tellement à Harry par certain côtés

-Mais évidemment, ça a explosé lorsque Jugson s’est évadé. Les cauchemars se sont accélérés, ils devenaient plus précis chaque nuit et ça s’ajoutait à tout ce que l’évasion des Mangemorts a provoqué : la rage, la colère, l’injuste. La volonté d’agir, de ne pas rester impuissant … spectateur …

Comme la nuit où sa famille avait été tuée, achevai-je à part moi. Simon se tenait la tête d’une main, comme si elle était trop lourde à porter, et jouait toujours avec mes doigts de l’autre. Régulièrement, il effleurait mes cicatrices et le petit soleil et je savais que c’était à Cédric qu’il pensait. Ses lèvres se pincèrent. Ses yeux, rendus sombres par les veines rouges et les larmes, se durcirent davantage.

-Ils sont morts parce qu’ils étaient opposés à Tommy. C’est pour ça qu’on les a tués. Comment tu te sentirais si toutes les nuits tu entendais le cri de ta mère et le grognement de satisfaction de Jugson alors qu’il vient de tuer ton grand frère ? Qu’est-ce que tu aurais envie de faire, Vicky ?
-Je voudrais sans doute le voir mort, admis-je en un souffle. Et peut-être que je ferais tout pour que ça arrive … Mais je sais aussi que tu m’en empêcherais. Pour ceux qui restent. Et pour toi.

Simon ne répondit pas tout de suite, se contentant de caresser du bout du doigt le petit soleil qui jetait des reflets dorés sur ma peau. Avec une lenteur calculée, j’arrachai ma main à la sienne pour la porter sur mon col. Je retirais mon pendentif et le posai à plat dans la paume de Simon, barré de la cicatrice qu’avait laissée l’éclat de porcelaine : ma médaille de baptême et le David de Jaga. Ce fut sur lui que j’insistai en l’effleurant de mon index.

-Ma grand-mère a vu toute sa famille mourir aussi dans les camps. Elle a vu son amie se faire violer, sa mère mourir, tout en subissant … Sans mon grand-père, elle aurait sans doute perdu son âme. Sans lui … Elle serait ne serait sans doute devenue qu’ombres et poussières. Pourtant, elle est toujours là et elle n’a pas eu besoin de tuer quelqu’un pour se reconstruire. (Je refermai les doigts de Simon sur les breloques et plantai mon regard dans le sien). Tu vaux plus que de l’ombre et de la poussière, Simon Bones. Alors s’il te plait … Ne perds pas ton âme pour ceux qui sont partis … Quand la mort viendra nous chercher, quand on sera vieux, aussi agri que l’Ancien et les cheveux aussi blancs que ceux de Dumbledore, il sera temps d’y revenir à la poussière. Mais pas encore, Simon. Pas encore. Et qu'elle utilise Jaga pour réconforter Simon, c'est vraiment trop beau

Les yeux de Simon se remplirent à nouveau de larme qui dévalèrent ses joues sans qu’ils ne cherchent à les en empêcher. Le cœur au bord des lèvres, je portai de nouveau la main à ses cheveux et se faisant, j’effleurai le bonnet orange qu’il portait toujours. De grosses coutures d’un orange plus clair indiquait un réel rafistolage et le pompon ne tenait plus que par un fil. Et alors que je me demandais pour la millième fois d’où venait l’attachement absurde de Simon à un bonnet en lambeau, ça me frappa de point fouet.

-Simon … (Je le tirai de ses cheveux pour le lui montrer). A qui il était ?

Un sourire s’étira à travers ses larmes, fin et frémissant à peine sur ses lèvres.

-A Matthew. Ohhhh, c'est mignon et triste

Et les sanglots le reprirent de plus belle. Je me glissai à côté de lui et il se laissa aller contre moi, le front collé contre mon épaule alors que tout son être tremblait sous le feu de ce qui venait d’exploser en lui. Une vérité refoulée, un poids qui n’avait fait que grossir en lui durant des années, se nourrissant de chaque rappel, de chaque colère, de chaque éclat de douleur jusqu’à en devenir insupportable et impossible à porter. Je posai mon front contre les cheveux de Simon, pleurant également devant toute sa détresse et sa vulnérabilité, devant cette âme inconnue et déchirée qui s’était ouverte à moi. Lorsque c’était en moi que la vérité avait explosé, lorsque j’avais appris que mon grand-père était un sorcier et un assassin, que Nestor Selwyn voulait très probablement ma mort, lorsque Cédric était mort et Voldemort revenu, il avait été là, pilier indéfectible de ma vie. A présent, c’était mon tour d’être le sien.
Ca me rappelle une phrase de Cazolie dans son bonus sur Emmeline et Benjy : "il/elle était le lien qui le/la rattachait à la vie, leur relation allait bien au delà de la simple romance. Je trouve que ça correspond bien. (et désolée à Cazolie de lui voler sa phrase !)


*Prends le pop-corn et attend les réactions*
En plus tu y prend plaisir ?!
Tu nous donnes des crises cardiaques, des moments où je suis sure que mon cœur va lâcher et tu te réjoui ! :lol:


Sinon, c'était vraiment un chapitre magnifique, sublime, tellement triste et émotionnel... J'ai adoré
annabethfan

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par annabethfan »

Bon c'est partie! J'ai grave peur apparemment il se passe un truc de ouf dans ce chapitre...
A dire vrai, son état de fatigue avancé avait fini par l’affaiblir et le rendre malade
Ca devient inquiétant là quand même...
Jusqu’à ce qu’Aaron déchire le silence apaisant d’un éternuement sonore.
GESTE BARRIÈRE!!!
On a … préféré s’embrasser plutôt que de supporter les angelots qui lançaient des confettis et même là, les pleurs de Cho nous ont dérangé !
Ce décalage!
Et comme cette fois, le Ministère a oublié de nos envoyer des Détraqueurs, je pense que nous pouvons commencer ce match en toute quiétude.
Ils ont envoyé Ombrage, on gagne pas au change :lol:
Vous en êtes parfaitement capable, Bennett, m’encouragea McGonagall. Avec Potter, vous êtes peut-être la meilleure joueuse de cette école. Je vais vous donner le même conseil qu’à Bones : ne gâchez pas votre potentiel.
J'adore cette phrase. On ressent toute l'admiration de McGo pour ses élèves!
Alors pourquoi tu t’éloignes de moi ? Pourquoi tu m’abandonnes, Bones ?
Je les ship d'une force!
-Oh mon dieu …

Elle plaqua ses mains contre sa bouche, horrifiée.
Tu me tues avec ton suspens, je lis mais l'info arrive pas je suis pas bien!!
J’aurais dû le voir. Simon n’avait rien de la grande stature de George. Et surtout, il n’avait absolument rien de la belle Rose Bones.
Waiiiit! C'est pas leur fils? Quoi? Quoi?
Bon sang, je pense que je pourrais aller au bout du monde que je ne pourrais pas t’échapper …
Cette phrase est magnifique!
Parce que je suis la seule personne dont tu acceptes le pire et que j’accepte le pire de toi, parce que j’étais là au début et que je le serais à la fin
LA phrase!
Toute cette tirade est tellement poignante et belle!
Alors ce fut lui qui s’en chargea en passant un pouce pour cueillir une larme sur ma joue en un geste dont je sentis tout le tremblement.
JE FOND AHJAJJKSKE
et que tes parents, ce sont Edgar et Cassiopée, poursuivis-je néanmoins. Et que Matthew et Spencer ne sont pas tes cousins, mais tes frères aînés …
Je suis sur le cul... Quoi?!!
Un enfant de trois ans avait survécu au massacre, avant d’être confié à sa famille.
Mais comment les gens ne savent pas? Si c'est de notoriété publique? Comment les gens ne se souviennent pas?!
Tu étais caché dans le placard de la chambre, cette nuit-là.
L'image... Oh mon dieu...
ils appelaient ses parents par leurs prénoms, comme si la scène qu’il racontait s’était déroulé dans la vie d’un autre,
J'ai remarqué, c'est frappant...
Il semblait épuisé, au bord du vide et alors que j’envisageai d’enfin le laisser en paix, il lâcha du bout des lèvres :
-Si tu savais à quel point je ne voulais pas que tu le saches … tu l’as dit, tu sais tout de moi alors si tu savais ça … alors …
-Ça devenait réel, achevai-je en un souffle.
La façon dont c'est écrit, oh mon dieu Perri, tellement beau et tragique!!
alors ils sont vite rentrés dans mon jeu et m’ont laissé les appelé « papa » et « maman », comme le faisait Susan et Caroline. C’est peut-être avec elle que ça a été le plus difficile : elle se souvient parfaitement que je suis né son cousin, et pas son frère. Alors contrairement à Susan, je n’ai … jamais pu vraiment tisser de vrais liens fraternels avec elle.
C'est tellement glauque comme histoire, j'imagine pas ce que George et Rose ont du ressentir...
Comment tu te sentirais si toutes les nuits tu entendais le cri de ta mère et le grognement de satisfaction de Jugson alors qu’il vient de tuer ton grand frère ? Qu’est-ce que tu aurais envie de faire, Vicky ?
Ca fait penser à Harry d'une certaine façon... Il entend le cri de sa mère aussi et même s'il n'a pas poursuivi Voldemort que par vengeance il y avait une part de ça...
-A Matthew.
Et les sanglots le reprirent de plus belle.
Vas-y je pleure. Littéralement.

Trop d'émotion. Une écriture sublime!
Perripuce

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Ombres et Poussières II-21-1 [Harry Potter]

Message par Perripuce »

COUCOU

Déjà avant toute choses, un IMMENSE MERCI pour vos commentaires, vraiment immense, je n'ai pas le temps de répondre mais vraiment j'ai été très touchée, par tout les compliments de Chloé, par le com'cit de Charm, par le commentaire exceptionnel de Noël ... Et je suis toujours fière d'impressionner mon ptit Coch ahah. Non, vraiment, merci beaucoup, ça m'a beaucoup touché ! Vous êtes les meilleurs et c'est grâce à vous que cette section vit encore et c'est grâce à vous qu'on trouve la force d'écrire, donc vraiment merci beaucoup, standing ovation pour vous :mrgreen:

Peut-être si j'ai le temps cette semaine j'y répondrais parce que ça m'a vraiment touché, mais comme là je dois poster le chapitre, ça va me prendre du temps ... Mais vraiment, encore un immense merci, ne doutez pas que les apprécie à leur juste valeur !

Sinon j'espère que tout va bien chez vous, que vous allez bien vous et vos proches, courage pour le confinement c'est bientôt fini ! Et allez lire la fic' de Cochyo sur les Fondateurs et commentez, elle est trop bien !

BON POUR CE CHAPITRE. On va redescendre un peu la pression quand même, pas vrai? Je vous laisse le découvrir, bonne lecture ! DEUX PARTIES

PS : le titre est une citation de notre ami Winston Churchill, faite, il me semble, en 1938 face aux concessions de Neville Chamberlain (Premier Ministre anglais à ce moment) face à Hitler. Ah et il y a une citation de Léon Gambetta aussi quelque part, la citation complète c'est "quand le peuple aura fait entendre sa voix souveraine, il faudra se soumettre ou se démettre" (j'adore ces deux citations)




Chapitre 21 : « Vous avez choisi le déshonneur … vous aurez la guerre ».

Je ne sus dire combien de temps nous étions restés sur ce pont, enlacé, à contempler la pluie battre le Lac Noir, à chercher notre souffle et à pleurer. Mais nos larmes et celles du ciel finirent par se tarir et lorsque nous avions repris notre chemin en direction du château. Cette nuit-là, je dormis une nouvelle fois avec Simon, sans le moindre remord, simplement pour être certaine qu’il s’endorme, se repose, se régénère. J’en fermais à peine l’œil de la nuit, à l’aguet du moindre frémissement qui pouvait traduire un cauchemar, mais la nuit fut plutôt calme. Ce fut également la première fois que je séchais les cours : ni lui, ni moi n’entendîmes le réveil ce lundi matin. Ce fut Simon qui me réveilla en me secouant sans ménagement à midi passé, réveil si brusque que je le gratifiai d’un coup de poing dans le nez.

-Tu m’as fait sécher, gémis-je une fois apprêtée, mon sac de cours à la main. C’est de ta faute si j’ai tant de sommeil en retard ! Franchement Bones, je ne comprends pas pourquoi je ne t’ai pas déjà arraché les yeux … En parlant de ça ! (Je fis brusquement volte-face en pointant un index accusateur sur lui). Je te dois un arrachage d’yeux !

Simon poussa un profond soupir. Ça faisait dix minutes que j’étais dans ma chambre à me préparer et je l’avais retrouvé allongé sur son lit, habillé, certes, mais sans cravate ni chaussure. Mes yeux furent plissés par la suspicion.

-Bones. Ote-moi un doute. Tu viens bien en cours avec moi ?

Le silence de Simon fut particulièrement éloquent, comme la façon dont il se tordit les mains. Exaspéré, je pris lâchai mon sac, pris une chaussure et la lui jetai sèchement. Il se redressa vivement avec un cri, une main sur les côtes que la chaussure avait heurtées, outré.

-Vicky !
-Arrête de te cacher ! Tu vas mieux, tu peux parfaitement venir en cours ! Si tu continues à être absent, Ombrage sera ravie de mettre un blâme dans ton dossier et comme malgré tout elle a un certain poids, ça comptera ! En plus on a Botanique et Métamorphose : Chourave et une matière que tu adores, donc tu vas me faire le plaisir de mettre tes chaussures et ta cravate et de me suivre en cours ! Et plus vite que ça, j’ai l’impression d’être ta mère … !

Je m’interrompis si vite pour éviter le bredouillage que j’eus l’impression d’avaler ma langue. Mon agacement dégonfla aussitôt pour ne laisser qu’une gêne honteuse. Mais Simon eut un léger sourire, indulgent et je fus à la fois surprise et rassurée de le voir se pencher pour prendre ses chaussures.

-Ne t’en fais pas, tu n’es pas ma mère, elle est plus gentille que toi, se moqua-t-il doucement. Mais bon, tu as raison, je suppose qu’aller dans ces cours ça ne sera pas insupportable …

Je ne répondis rien, trop soulagée de le voir redevenir raisonnable mais aussi gênée de la façon dont il avait si facilement répliquer. Il n’y avait qu’aucun doute : jamais son esprit n’a effleuré que « la mère » puisse être associé à Cassiopée, et non à Rose. Hier, nous avions tellement la volonté de reprendre nos esprits que nous n’avions pas reparlé posément de cette histoire – du fait qu’il m’avait caché toute notre vie son identité, que le déni qu’il s’imposait était un véritable poison dans son existence … Je me trémoussai, embarrassée et je finis par demander du bout des lèvres :

-Tu ne penses pas que … Tu devrais arrêter les appelés par leurs prénoms ? Tes parents, précisai-je devant le regard interrogateur de Simon.

Après m’avoir contemplé une seconde, Simon acheva de faire ses lacets avec des gestes plus rageurs qui marquait que la question l’avait énervé.

-Tu vois, c’est aussi pour ça que je voulais que tu ne saches rien, maugréa-t-il en se redressant pour mettre sa cravate. Parce que je sais que maintenant, tu ne vas plus me lâcher … Susan, au moins, elle avait peur tellement peur de me faire du mal qu’elle abandonnait vite la partie …
-Oui, bien je ne suis pas Susan et je n’ai pas peur de te faire de mal. C’est même plutôt ma spécialité. Bon sang, Simon, ça ne t’a pas appris une chose, tout ce qui se passe ? Ce n’est pas enfoui. Ça attend la moindre faiblesse pour sortir et quand ça sort ça le fait avec une puissance monstre. Je comprends que ça soit extrêmement difficile, convins-je alors qu’il ouvrait la bouche pour répliquer. C’est pour ça qu’il faut commencer avec des petites choses, comme … arrêter de les appeler par leurs prénoms ?
-Et arrêter d’en parler sans cesse ? railla Simon une fois le nœud de cravate achevé.
-Je pense que ça dépendra de ta bonne volonté dans l’exercice.
-Tu es usante !

Il prit vivement mon sac de cours et me dépassa pour se rendre dans la Salle Commune. J’eus un léger sourire devant sa fuite. Il n’avait rien répondu, c’était qu’au fond de lui il savait que j’avais raison. Ce n’était pas que pour lui, également. Moi aussi j’avais besoin de ça pour parfaitement assimiler que le garçon que je pensais connaître depuis toujours n’était celui que je pensais être. Pendant un affreux instant, Simon Bones, l’un des piliers de ma vie, était devenu un fantôme à peine reconnaissable que je peinais à saisir. Même maintenant que tout était clair, il me semblait qu’il était encore nappé de brume, comme s’il était en train de se recomposer. Mais la bonne nouvelle dans tout ce chamboulement, c’était que ma capacité de nuisance à son égard restait intacte et que j’étais encore l’une des rares personnes à pouvoir le faire plier. Alors je récupérais mon sac et je rejoignis d’un pas bondissant avec un air réjoui qui devait lui être absolument insupportable. Nous parcourûmes les couloirs en silence jusqu’à qu’il ne s’arrête brusquement devant la salle du professeur Flitwick, les sourcils froncés.

-Elle a passé un nouveau décret ?
-Celui des profs ? Tu ne l’avais pas vu ?
-Si, celui-là je l’avais vu. Je parle du numéro vingt-sept.

Il pointa l’écriteau cloué à la porte de la salle sur lequel je pus lire : « Par ordre de la Grande Inquisitrice : tout élève surpris en possession du magazine Le Chicaneur sera renvoyé, conformément au décret d’éducation vingt-sept ». Mon sang ne fut qu’un tour.

-Parce que maintenant elle interdit les journaux ? m’écriai-je, hors de moi. Seigneur, on va de plus en plus loin dans l’atteinte aux libertés fondamentales des droits de l’homme, et la liberté d’expression et d’opinion en est une ! C’est scandaleux !
-Et c’est surtout incompréhensible, personne ne lit Le Chicaneur, enchérit Simon, perplexe. C’est idiot de l’interdire, à moins que … Hum … (Il posa une main sur mon épaule avec un sourire sarcastique). Puisque la dépouille de journaux est ta spécialité, tu vas pouvoir nous dégotter le dernier exemplaire sorti du Chicaneur ?
-Ah, ah, lâchai-je sombrement en fauchant son bras. Très drôle. Dépêche-toi, on va être en retard en Botanique. Ce panneau me déprime.

Avec une moue dépitée, je le suivis dans les couloirs, passablement morose. Décidemment, rien n’allait jamais dans cette école …
Simon fut accueilli chaleureusement en entrant dans la serre numéro trois : Chourave battit des mains, le visage radieux et répéta au moins dix fois durant le cours qu’elle était absolument ravie de le revoir. Les jumeaux Weasley lui serrèrent la main avec un grand sourire et je faillis éclater de rire lorsqu’Octavia vint le voir pour planter un baiser sur sa joue – il ignorait qu’elle m’avait aidé et qu’elle était parfaitement au courant de ce que j’avais appris. Mais je faillis en revanche pleurer lorsqu’Emily se précipita vers lui pour se pendre à son cou et que Simon referma ses bras sur elle avec automatisme. Je n’entendis pas ce qu’elle lui murmura à l’oreille, mais Simon en resserra sa prise sur elle – et connaissant son peu d’amour pour les cajoleries et ses rapports difficiles avec Emily en ce moment, c’était dire son besoin d’affection. Nous passâmes un cours agréable avec Roger et elle, dont les sourires qu’ils échangeaient n’avait pas trompé Simon une seule seconde. Je remarquai cependant qu’une certaine agitation inhabituelle régnait dans la classe : Renata et Mathilda chuchotaient avec animation au-dessus de leur bac de terreau et j’entendis Emily lancer à Roger, agacée :

-Non, je ne lirais pas cet article. Plutôt mourir que de lire une sornette de plus … Je vais plutôt m’avancer sur mon dossier pour la formation de Langue-de-plomb …

Mais quand j’interrogeai Roger du regard, il se contenta de hausser les épaules et de retourner à sa plante à pipaillon. Peut-être que l’article dont parlait Emily et qui semblait l’avoir replongée dans sa mauvaise humeur était issu du Chicaneur … Simon avant raison, il faudrait mettre la main dessus – malgré l’interdiction. La cloche finit par sonner et Chourave me retint une minute pour me remercier d’avoir ramené Simon en cours. Avec un sourire gêné, je me détournai. Miles m’attendait à la sortie et j’enroulai mes doigts aux siens avant d’entreprendre de traverser le parc.

-Il t’est arrivé quoi ce matin ? s’enquit-t-il en me tenant la porte pour que je puisse entrer. Panne de réveil ?

Je sentis mes joues s’échauffer et bredouillai vaguement que c’était cela. Je profitai de passer devant les toilettes pour m’asperger le visage d’eau, avant d’attraper l’émaille du lavabo. Miles n’était pas un idiot. Une autre personne n’était pas venue en cours et c’était Simon. Je ne pouvais pas décemment lui avouer que j’avais passé la nuit à vérifier qu’il dorme bien … Simon et moi avions peut-être une relation particulière, mais je doutais que cet aspect-là soit du goût de Miles. Pourtant, j’étais déterminée à récidiver jusqu’à être certaine que Simon ait totalement récupérer. Cela faisait-ce de moi une mauvaise petite-amie ? La porte des toilettes claqua derrière moi et je m’empressai de me mettre en mouvement.

-Victoria ? J’ai vu que tu étais entrée …

Je me tournais pour voir Hermione Granger, son sac de cours pressée contre elle, tenant encore la poignée de la porte qu’elle venait de fermer. Je m’efforçai de sourire à la préfète.

-Salut Hermione. Comment tu vas ?
-Plutôt bien, répondit-t-elle d’une voix qui me parut distraite en s’avançant vers les lavabos. Et toi ?
-On va dire que ça va, soupirai-je face au miroir. Et dans les circonstances actuelles, c’est le mieux que je puisse faire.

Hermione esquissa un petit sourire, comme entendu, signalant qu’elle comprenait parfaitement mon ressenti – peut-être même qu’elle le partager. Elle paraissait effectivement extrêmement nerveuse alors qu’elle se lavait les mains, se mâchouillant la lèvre inférieure. Elle tenta de remettre de l’ordre dans sa broussailleuse chevelure brune d’un geste qui manquait cruellement de naturel. Alors que je m’apprêtais à m’en aller après m’être consciencieusement lavé les mains, sa voix s’éleva de nouveau :

-Dis … Tu te souviens, l’année dernière ? Tu m’as demandé si Harry m’avait dit ce qu’il s’est passé … la nuit où Cédric est mort.

Je papillonnai stupidement des yeux, perplexe. Hermione parut hésiter, avant d’extraire quelque chose de son sac qui semblait être de simples pages blanches. Elle me les tendit, le regard étincelant de tristesse, mais également d’un feu qui semblait être celui de la révolte.

-C’est la réponse. J’y ai jeté un sortilège pour qu’Ombrage ne le découvre pas, tu es tranquille …

Déroutée, je pris machinalement les feuilles avant d’y poser le regard. Aussitôt, le papier se veina de noir pour esquisser les traits que je finis par reconnaître comme étant ceux de Harry. Mais ce furent les mots qui s’inscrivent au-dessus qui me fit écarquiller les yeux. Je cherchai le regard d’Hermione, soufflée et elle m’adressa un sourire, faible et incertain.

-Je me suis dit que tu devais avoir envie de savoir alors … Voilà. A plus tard et … bon courage.

Après un dernier signe de la main, elle sortit des toilettes. Le battant tapa plusieurs fois avant de s’immobiliser. Je contemplai les mots qui s’étaient dessinés sous les yeux, incrédule et une plaie que je pensais refermée se remit à saigner. N’y tenant plus, je me précipitai vers la sortie, le journal serré entre mes doigts et le cœur au bord des lèvres. Miles m’attendait devant, et rangeait méticuleusement le contenu de son sac qui semblait avoir été éparpillé sur le sol avec mauvaise humeur.

-Rusard vient de passer et m’a littéralement retourné le sac, m’expliqua-t-il amèrement devant mon regard éberlué. Cette école devient vraiment n’importe quoi …
-Je sais pourquoi. Regarde !

Vérifiant que personne ne regardait, je sortis les pages pour les déployer devant Miles. De nouveau, l’encre parcourut le papier pour faire apparaitre l’article qui faisait frémir Ombrage au point qu’elle en interdise le journal. Miles poussa un grognement de dédain en y accordant un regard.

-Le Chicaneur ? Tu es au courant que c’est plus un torchon qu’un jour… Oh.

Le titre venait d’apparaitre et il avait rivé sur les pages un regard bien plus intéressé. Puis sa mâchoire se décrocha quand il découvrit le contenu de l’article.

« Harry Potter parle enfin : la vérité sur Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom et le récit de la nuit où je l’ai vu revenir »


***

Incapable de me résoudre à le lire avant d’aller en cours, je l’avais fourré dans le fond de mon sac en attendant que la Métamorphose passe. Je ratai tous mes sortilèges mais lorsque je m’excusais à McGonagall, elle m’adressait un hochement de tête indulgent qui me fit penser qu’elle aussi avait lu l’article et qu’elle comprenait ma fébrilité. Elle n’était pas la seule : Mathilda avait passé une main douce sur mon bras en arrivant en cours et Selwyn m’avait lancé un long regard entendu dont j’étais persuadé qu’il n’avait rien à voir avec Melania. A la fin du cours, McGonagall annonça inexplicablement qu’elle laisserait sa salle ouverte une demi-heure encore et s’en fut s’enfermer dans la réserve qui jouxtait son bureau. Ni une, ni deux, j’avais sorti triomphalement le journal et m’étais retrouvée assise sur le bureau de McGonagall à en faire la lecture à tous les septièmes années qui étaient restés. Et ça comprenait un nombre certain et étrange de gens : Simon, Emily, Roger, les Jumelles Morton, Octavia, Miles, Erwin, Alicia, Angelina et même Selwyn s’était posté au bout de la salle, feignant d’être absorbé parce qu’il se passait dehors. Plusieurs fois, quelqu’un me proposa de prendre la suite, craignant que je m’écroule au moment où Harry parlerait de Cédric, mais je n’avais plus la moindre larme à faire couler depuis hier. Ma voix s’enrailla à peine quand je racontai, guidée par les mots de Harry, comment le trophée, transformé en portoloin, les avait menés à au cimetière où était enterré le père de Voldemort. Un de ses serviteurs était alors apparu, portant la forme à peine humaine de son maître – un hoquet d’horreur avait parcouru l’assemblée – dans ses bras. Voldemort avait ordonné à l’homme de « tuer l’autre » (les larmes étaient apparues dans presque tous les yeux, et Renata en laissa même échapper une qu’elle écrasa d’un revers de main), et le serviteur s’était exécuté avec la baguette de son maître. J’avais pris une pause le temps d’assimiler tout ce que cela signifiait. Lorsque je fermais les yeux, le visage de Cédric dansa devant mes paupières closes.
Alors c’est ainsi que ça s’est passé.
-Vic’ ? m’appela doucement Miles. Tu veux … ?
-Non, ça va, le coupai-je en rouvrant les yeux. Bon, la suite … « Je me suis retrouvé entravé à la tombe du père de Voldemort, Tom Jedusor Senior. Le serviteur a fait apparaitre un immense chaudron de pierre dans lequel … il a déposé la forme diminuée de Voldemort … » oh bon sang, râlai-je une fois de puis face à la vive réaction de l’assemblée. Vous êtes franchement tous plus désespérants les uns que les autres.
-Mais tu te rends compte que ce que tu es en train de nous lire ? se récria Octavia, toute pâle. Ce que …

Avec un frisson, elle se refusa à poursuivre, mais Simon à côté d’elle hocha sombrement la tête. Il m’avait écouté lire la mort de Cédric la tête baissée, sans laisser transparaître la moindre émotion malgré le regard inquiet d’Octavia planté sur lui. Mais mon soutien émana de la voix trainante d’Ulysse Selwyn, toujours dans le fond :

-Et encore, ce n’est pas fini. D’ailleurs, à un moment je t’interromprais Bennett, parce que j’aurais besoin des lumières de Bones.
-De moi ? s’étonna Simon en se retournant, méfiant.
-Oui. Tu te vantes bien d’être le meilleur élève en sortilège, non ? Finis, Bennett. La suite est des plus croustillante.

Octavia fusilla Selwyn du regard et son sourire cynique se fana immédiatement sur ses lèvres. Je fouillai les lignes pour retrouver la mienne et poursuivit :

-« Il a alors pris un os du père de Voldemort » (je ne lançai qu’un regard désespéré face au frémissement que provoqua le nom) « Puis ils s’est … coupé la main (un nouveau frisson parcourut l’assemblée) qui a atterri dans le chaudron et enfin … il a pris mon sang en incisant mon bras pour faire tomber quelques gouttes dans le chaudron. Quand tous les ingrédients ont été réunis, il y a eu des étincelles puis un nuage de vapeur et Voldemort s’est dressé du chaudron ».
-Oh mon dieu, souffla Roger, livide. Ce n’est plus de la magie noire, ça … c’est … Très très noire …
-Attendez, on n’est pas sûre que le moindre mot de cet article soit vrai, rappela Emily, l’air ébranlée malgré tout.
-Fawley ! la rabroua sèchement Miles. Tu avais promis de te taire !

Elle avait effectivement fait cette promesse et ce fut pour cela qu’elle referma la bouche qu’elle venait d’ouvrir pour se murer dans un silence bougon. Satisfaite, je repris ma lecture. Harry embrayait ensuite sur une description de Voldemort – un homme grand et mince, squelettique, avec des mains semblables à des araignées blanches et un visage repoussant où le nez était réduit à deux narines et les yeux rougeoyaient. La première décision de Voldemort fut de rappeler à lui à l’aide de la Marque des Ténèbres tatouée sur le bras de chaque Mangemort ses serviteurs qui avaient promptement transplané à ses côtés. En un éclair, je me retrouvais projeter dans la maison de Hagrid après avoir été agressée par Kamila et je revis l’expression de pure terreur de Karkarroff quand sa propre marque avait brûlé.
Seigneur, tout concordait.

-Bon sang, ça va faire du bruit, commenta Octavia à mi-voix. Malefoy, Macnair, Nott, Avery … Ces gens, ce ne sont pas n’importe qui.
-De grandes familles de Sang-Pur respectables, enchérit Angelina en lorgnant du côté de Selwyn, lequel se rembrunit.
-Un problème Johnson ?
-Victoria, continue, m’enjoignit précipitamment Roger avant qu’une dispute n’éclate.

J’avais profité de l’aparté pour jeter un regard à la dérobée à Emily. Plus j’avançais dans ma lecture, plus elle devenait livide et fébrile, fuyant le regard de tous. J’étais incapable de dire si son opinion changeait … Je m’ébrouai et trouvai la ligne où je m’étais arrêtée.

-« On m’a alors détaché et rendu la baguette : Voldemort souhaitait que notre histoire s’achève par un duel. J’étais diminué par ma course par le labyrinthe et avant même que je n’ai pu penser à une riposte, il m’a fait subir plusieurs fois le sortilège Doloris … ». Seigneur dieu … « Puis j’ai réussi à m’échapper à sa prise et au moment où il lançait son Avada Kedavra, j’ai riposté par le premier sort qui m’est passé par la tête : celui de désarmement ».

Angelina et Alicia échangèrent un long regard alors que Renata ouvrait des yeux incrédules et Octavia dressait un sourcil dubitatif.

-C’est la seule chose qui lui ait passé par l’esprit, vraiment ? Expelliarmus ?
-Ça lui a sauvé la vie, rétorqua Alicia, avant de se tourner vers moi. Enfin, je suppose, s’il est revenu …

Je l’écoutais à peine : j’avais lu ce qui suivait le duel et je sentis mes yeux s’agrandir chaque mot d’avantage. Je coulai un regard sur Simon, comprenant en un éclair pourquoi Selwyn avait besoin des explications du meilleur élève en sortilège. Et j’avouais volontiers que nous étions une fois de plus sur la même longueur d’onde.

-OK, accrochez-vous, soufflai-je. « Au moment où nos sorts se sont rencontrés, il s’est produit un phénomène étrange que je ne m’explique toujours pas. Nos baguettes se sont retrouvées liées par un fil doré qui projetait un dôme autour de nous et nous nous sommes retrouvés à quelques centimètres du sol … »
-Alors là on entre dans le délire, lâcha Emily avec un certain dédain.
-« … J’ai senti que je ne devais pas briser le lien qui nous unissait à présent. C’est à ce moment-là que des silhouettes ont jailli de la baguette de Voldemort. Celle de … de Cédric, d’abord, puis un vieil homme, Bertha Jorkins et enfin … mes parents. Il s’agissait des dernières personnes que Voldemort avait tué, alors Dumbledore a supposé que ma baguette a forcé la sienne à recracher ses derniers sorts … »
-Priori Incantatum.

Les derniers mots émanaient de Simon et j’abaissai quelque peu le journal pour le voir, le regard plongé à travers la fenêtre. Une nouvelle fois, je vis flotter dans ses prunelles les fantômes qui le hantaient, jusqu’à qu’il cligne les yeux et l’impression passe. Il finit par remarquer que tout le monde l’observait, attendant patiemment qu’il poursuive et lorsqu’il pivota vers nous, son regard s’était fait songeur.

-La remontée des sortilèges, traduisit-t-il en se tordant les mains. C’est un sort assez compliqué à pratiquer et qui consiste à voir les derniers sortilèges lancés par une baguette. Mais … Je ne comprends pas comment ça a pu arriver pendant cette situation … Tout comme le reste, le dôme, le lien … (Il fronça les sourcils). Non, franchement, je ne l’explique pas … Peut-être que sa baguette a jeté le sort seule ? Mais pourquoi ce ne sont que les sorts de Tu-Sais-Qui qui sont sortis ?
-Donc, tu ne comprends pas non plus ? conclut Selwyn, qui s’était avancé de quelques pas.

A contrecœur, Simon secoua négativement la tête. Je relus les mots de Harry plusieurs fois jusqu’à ce qu’une image précise se forme dans ma tête. Mais là encore, même dans le monde des sorciers, ça me semblait totalement irréel.

-La magie est surprenante, continua Simon, songeur. Et fascinante, aussi, il y a tant de chose qu’on ignore encore sur elle … Rien que son origine, sa nature … et toutes ses limites. Et si on peut admettre cela à Tu-Sais-Qui, c’est qu’il les cherche, ces limites alors …
-Donc c’est dû à Tu-Sais-Qui, selon toi ? demanda Mathilda d’une petite voix.

Emily plaqua une main sur son front, mais continua de se taire comme elle l’avait promis – mais peut-être était-ce dû au regard féroce de Roger qui s’était dardé sur elle. Simon haussa les épaules.

-Je ne sais pas, mais c’est sa baguette qui a subi la remontée des sortilèges. Après, peut-être que Dumbledore a une explication …
-C’est ce qu’Harry dit ensuite, confirmai-je en fouillant le papier des yeux. Ah ! « Je ne prétends pas comprendre quelque chose à ce phénomène, même après les explications claires données par le professeur Dumbledore quand je l’ai rejoint. Mais … (J’adressai un regard amusé à Simon) la magie est surprenante. Elle peut faire des choses que personne ne peut t’imaginer. Ça a commencé quand Voldemort a voulu me tuer et que j’ai survécu et … ça semble continuer ».
-Il n’explique absolument rien, maugréa Roger dont je voyais les rouages du cerveau tourner derrière ses iris. Mais c’est vrai que l’étrangeté a commencé très tôt, entre eux …
-Tu n’as vraiment aucune explication ? s’enquit Miles à l’adresse de Simon.

Simon lui jetait un regard dérouté, ainsi qu’à tous ceux qui s’étaient tournés vers lui dans l’attente d’une explication. Il me jeta un coup d’œil où je vis avec amusement poindre la panique, mais ce fut d’une voix calme qu’il parvint à entonner :

-Honnêtement, non. Mais Roger a raison, leur histoire est déjà très étrange : Harry qui a survécu à son sortilège de la mort, tout en le détruisant en étant un bébé, cette histoire de Chambres des Secrets où on apprend que Harry parle étrangement fourchelang … Peut-être que cette nuit-là, il s’est crée un lien entre eux qui explique que les lois de la magie ordinaire ne s’appliquent pas. Qu’on est dans … l’extraordinaire, si on veut. Peut-être qu’il faut simplement se faire à l’idée qu’ils traversent des formes de magie inconnues …
-On peut admettre ça, avança Octavia avec lenteur. Mais ça reste … Je ne sais pas … Complétement fou …
-Harry a détruit Tu-Sais-Qui en étant un bébé, rappela Renata en hochant la tête. Depuis le départ, leur histoire est folle. Simon a raison. Peut-être qu’il faut juste admettre que ça nous dépasse et qu’on ne peut pas comprendre.

Le silence qui accueillit la conclusion de Renata était éloquente. Octavia et Roger échangèrent un regard de Serdaigle se refusant à laisser une question sans réponse. Une sensation glacée me prit au creux de l’estomac. J’avais la nette impression que cette guerre tournerait autour d’eux deux, Voldemort et Harry. Les liens qui se multipliaient entre eux ne laissaient que peu de place aux doutes, même si c’était incompréhensible. Pourquoi le plus grand Mage Noir de Grande-Bretagne craignait-t-il un adolescent de quinze ans ? Faute de trouver une réponse, je me replongeai dans la lecture de l’article :

-« Ce qui est étrange, c’est que Voldemort avait l’air aussi effaré que moi parce ce qu’il se passait. Mes parents m’ont alors dit qu’une fois que je briserais le lien, ils demeureraient quelques minutes pour me permettre de m’échapper. Cédric m’a demandé de ramener son corps à ses parents … Alors j’ai brisé le lien et les « fantômes » ont entouré Voldemort pendant que je m’enfuyais. Je me suis précipité vers … (je pris une profonde inspiration) le corps de Cédric et j’ai attrapé le trophée qui m’a ramené à Poudlard ».

Je baissai le journal sur mes genoux, le cœur battant à tout rompre dans ma poitrine. Autour de moi, un silence religieux s’était installé dont la teneur se déclinait en fonction de chacun : horrifié pour Mathilda, songeur pour Simon, méfiant pour Emily. Ce fut notamment pour elle et son scepticisme qui paraissait demeurer que je lus les derniers mots de Harry, un avertissement pour tous les sorciers de Grande-Bretagne : Voldemort était de retour et le nier ne suffirait pas à le renvoyer d’où il venait. Ce qu’il fallait faire, c’était se tenir prêt car un jour, quand il aurait retrouvé ses forces, les tueries, les disparitions : tout ça recommencerait. L’évasion des Mangemorts n’était qu’une première étape et elle démontrait bien que le Ministère perdait pied : les Détraqueurs avaient laissé échapper les prisonniers les plus dangereux et se souciaient visiblement bien peu de les retrouver. Lorsque j’arrivais aux derniers mots « témoignage recueilli par Rita Skeeter », je repliai le journal sur lui-même, ébranlée. Cet article contenait trop de chose pour y être insensible et inconsciemment, les visages de tous ceux qui avait péri à cause de la volonté de pouvoir d’un homme valsèrent dans mon esprit. Les Bones, Cédric, la famille de ma grand-mère … Je sentis monter en moi le feu qui m’avait envahi au terrain de Quidditch, pendant ma discussion avec Dumbledore en fin d’année dernière, puis lorsque les Mangemorts s’étaient échappés. Mes doigts se perdirent sur ma chaîne et glissèrent jusqu’au David de Jaga. « Ne les laisse pas te faire ce qu’ils nous ont fait ». Je dardai un regard sur Emily.

-C’est bon, maintenant ?

Tous se tournèrent vers moi, perplexe, mais Emily se contenta de se fendre d’un soupir. Je serrais ma chaine si fort entre mes doigts qu’elle m’en coupait la circulation.

-A dire vrai, ça ne me fait que me confirmer que lorsque Voldemort a essayé de le tuer petit, quelque chose a dû se briser en lui, répliqua-t-elle avec un calme olympien. Mais ce n’est pas surprenant, il a vu Tu-Sais-Qui tuer ses parents puis tenter de le tuer lui … C’est un traumatisme qui est obligé de laisser ses marques.

Je n’eus pas besoin de voir Simon blêmir pour frapper du poing sur le bureau de McGonagall, exaspérée. Octavia jeta un regard oblique et inquiet à son ex-petit-ami qui fit froncer les sourcils de Selwyn. Je pris une grande inspiration pour garder mon calme. Si je cédais au feu qui brûlait dans ma poitrine, alors je prenais le même chemin que Simon. Mais il me surprit en se levant lentement et lâcha sans s’énerver :

-Si ça, ça ne peut pas te convaincre … Alors je ne peux plus rien pour toi, Emily. On fera les comptes un jour.
-Fawley, enfin, fit Miles, l’air effaré. Alors tu vas jouer la vie de ta meilleure amie simplement pour prouver que tu as raison ?

Emily s’empourpra furieusement et je mis une main sur le bras de Miles pour l’empêcher de m’utiliser davantage. Simon avait raison : si l’article, qui malgré les nombreux faits qui paraissait difficilement imaginable était complet et crédible, ne l’avait pas fait basculer, il n’y avait que le retour de Voldemort qui le ferait.

-On devrait y aller. McGonagall nous avait laissé une demi-heure, on les a déjà largement dépassées.

Tout le monde hocha la tête et reprit ses affaires pour sortir de la salle, encore sonné par le coup que nous avait asséné l’article. Emily fut la première à s’éloigner, suivie par Roger qui me lança un regard désolé par-dessus son épaule. Je remarquai que Selwyn lorgnait régulièrement Octavia, mais constatant qu’elle ne se détachait pas du groupe, il finit par obliquer vers les cachots d’un pas raide. La jeune fille le lorgna du coin de l’œil alors qu’il descendant dans les entrailles du château et finit par souffler :

-Alors c’est vrai …
-Qu’est-ce que tu croyais, McLairds ? la rabroua Angelina.

La lecture de l’article sembla l’avoir particulièrement ébranlée. Si Alicia était restée silencieuse et songeuse et nous avait vite quitté pour aller réviser, Angelina paraissait trembler constamment d’indignation et de rage contenue. J’avais conscience que seul son rang de Capitaine la forçait à la tenue et la réserve, mais je sentais que plus le temps avançant, plus le feu bouillonnait en Angelina Johnson. Elle se passa une main sur le visage.

-Depuis le début de l’année on se fourvoie, moi la première … Je … Je me suis plongée dans des choses plus urgentes pour ne pas y songer – le Quidditch surtout … Mais là … Comment on peut continuer de fermer les yeux et juste prétendre que tout va bien ?
-Fudge nous ment depuis des mois, renchérit Renata en hochant la tête. Il préfère mettre en place ce qui ressemble à une dictature pour garantir selon lui la paix plutôt que d’admettre la vérité … Voyez comme c’est destructeur.

Je coulai un regard vers Simon, dont les lèvres s’étaient tordues aux mots de Renata. Sans doute n’appréciait-t-il pas d’avoir avec Fudge le même goût du déni. Je soupirai profondément, soupir qui se transforma en grognement quand je vis Ombrage traverser le Hall, la tête haute et la mine satisfaite. Le feu remonta de ma poitrine à la gorge et notre groupe entier accorda à sa nuque un regard ardent.

-Comme le dirait Churchill, ils avaient le choix entre le déshonneur et la guerre, citai-je alors qu’elle disparaissait. Ils ont choisi le déshonneur … ils auront la guerre.

***
Perripuce

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Ombres et Poussières II-21-2 [Harry Potter]

Message par Perripuce »

*2e partie*


Mais, pour mon plus grand soulagement, la réaction d’Emily semblait minoritaire dans l’école. J’écoutais avec intérêt les conversations autour de moi pendant le dîner et je fus agréablement surprise de constater que, malgré l’interdiction, tout le monde semblait au moins avoir lu l’article : les regards sur Harry s’étaient faits moins agressifs, plus songeurs, et ce fut comme si le processus entonné par l’évasion des Mangemorts : le Ministère avait été lacunaire dans ses explications et Harry avait profité de la faille. Le pari était réussi : l’école semblait avoir changé d’opinion. Et cela raviva les flammes en moi, les attisant furieusement pour faire gronder la révolte. Si l’opinion était en train de changer. Une majorité s’élevait contre le Ministère : il allait falloir pour lui se soumettre, ou se démettre. Mais comme je doutais que Fudge ou Ombrage soit prête à céder … Je fus avec un sentiment ambivalent que je retournais dans la Salle Commune pour retrouver Simon, qui avait préféré y rester pour travailler. Susan et moi l’avions forcé à manger quelque chose avant qu’il n’aille se coucher. J’avais l’impression de marcher sur les œufs avec Simon : j’ignorais totalement quoi faire face à ce que je venais d’apprendre. Ça me blessait toujours qu’il ait voulu me maintenir à l’écart de cette part essentiel de lui, comme s’il n’avait pas voulu que je le connaisse dans son entièreté, mettre une barrière entre lui et moi. J’avais pourtant conscience que c’était moins dû à moi qu’à une volonté absolue d’oublier le traumatisme, mais c’était un déni qu’il fallait briser.

-Il n’y a que toi qui puisse le faire, affirma Susan.

Nous étions assises sur un banc du parc, profitant des premiers rayons du soleil de mars et de la chaleur sur notre peau. Quelques jours avaient passé depuis la parution de l’article : Simon revenait progressivement en cours, porté par l’élan soudain de l’école, Emily, consciente d’être à présent en minorité, évitait soigneusement de parler de tout ce qui avait à trait à Voldemort et Octavia s’était faite beaucoup plus aimable pendant nos séances d’Histoire de la Magie. Susan avait presque pleuré lorsque j’étais allée la voir pour la prévenir que j’étais au courant, prouvant bien qu’elle était à bout et soulagée que d’avoir quelqu’un avec qui en parler :

-Tu as toujours réussi à le faire plier. Si tu as réussi à le faire plier sur ça, tu pourras le faire plier sur tout. A moi, il ne m’a jamais dit un mot sur ce qui c’était passé.
-Oui, enfin, j’ai un peu forcé l’aveu, protestai-je, embarrassée. C’est quand même dingue que personne ne soit au courant …

Susan haussa les épaules. Elle avait retiré ses chaussures et ses oreilles effleuraient l’herbe par intermittence.

-C’est la vérité la mieux oubliée du monde, que veux-tu. Tout le monde ne savait pas qu’Edgar avait trois fils et pour ceux qui savaient, quand ils ont vu que toute la famille avait été tuée, ils ont considéré que c’était la famille entière. Dumbledore a conseillé à mes parents de taire que le benjamin avait survécu … au cas où quelqu’un voudrait … finir le travail, tu sais ? C’est pour ça qu’il n’y en a pas mention dans La Gazette. Bien sûr, certains se sont souvenus et je pense même que des élèves à Poudlard savent, des gens dont les parents connaissaient Edgar ou Cassiopée. Et Simon n’aide pas … Un huissier est venu cet été : il a hérité d’une partie de l’argent de sa famille maternelle, si j’ai bien compris. Il n’a même pas parlé à l’huissier, il est directement monté dans sa chambre et a laissé mes parents gérer ça.
-S’il a hérité … c’est que sa mère avait encore de la famille ?

L’idée répandit un goût amer dans ma bouche. Si Cassiopée avait de la famille, Simon avait dû refuser de la voir et j’ignorais la douleur que ça avait pu être pour eux de voir un membre de leur famille les nier. Les lèvres de Susan se pincèrent.

-Je suppose, mais qui que ce soit, il ou elle est mort cet été. Peut-être un de ses parents ? Toujours est-il que Simon ne les a jamais vu, sans doute. Ça aurait été trop douloureux pour lui, je suppose.
-Bien il faut le forcer à se faire violence. Il ne peut pas rester comme ça entre la colère, la vengeance et les cauchemars et je ne sais pas … Peut-être que s’il admet lui-même son traumatisme, peut-être que s’il commence à admettre qu’Edgar et Cassiopée sont ses parents … Son esprit ne le lui rappellera pas à tout bout de champs, tu vois ?

Susan eut un triste sourire.

-Je sais que tu as raison mais … S’il admet ça, c’est que … je ne suis pas sa sœur, tu vois ?

Son regard s’embua et elle baissa la tête, cachant son visage d’un rideau de cheveux auburn que le soleil faisait rougeoyer. J’enlaçai vivement mon amie, touchée par son désarroi.

-C’est aussi pour ça que … je ne voulais trop lui en parler, avoua-t-elle, les joues rosies par la honte. Parce que je ne voulais pas lui faire de mal et parce que … je ne voulais pas que ça change. Qu’on change, lui et moi, qu’il se rende compte que je ne suis que sa cousine et que …
-Mais enfin, Susie, bien sûr que non … Les liens, ce n’est pas seulement le sang, c’est tout ce que vous avez vécu et construit ensemble. Evidemment que tu es sa petite sœur …

Et peut-être même la chose qu’il avait de plus chère au monde. Il y avait deux certitudes que j’avais sur Simon Bones, c’était qu’il ferait toujours parti de ma vie et qu’il aimait sa sœur de tout son cœur. J’étais peut-être capable de le faire plier, mais Susan était mon meilleur argument pour y parvenir et quand bien même que je savais à présent leurs véritables liens, il ne me venait pas à l’idée de considérer Susan comme autrement que la sœur de Simon. A la réflexion, c’était peut-être pour cela qu’il s’était tant accroché à elle ces derniers temps : elle était celle qui reliait la réalité à la fiction, la vérité et le déni, la sœur artificielle qui était devenue la sœur de cœur.

-Vos rapports ne changeront pas, lui assurai-je avec douceur. C’est trop fort ce que vous avez noué toutes ses années, jamais ça ne s’effacera. Et si jamais ça arrive, je te jure que je lui arracherais réellement les yeux.

Susan essuya un petit rire qui chassa les larmes qui avaient menacé de poindre. Elle me jeta un petit regard, à moitié embarrassé :

-Et toi ? Tu … n’es pas vexée ?
-Un peu, avouai-je en passant une main dans mes cheveux. Parce que lui, il n’ignore rien de moi et ça m’a fait bizarre de voir que l’inverse n’était pas vrai. Et puis, ce n’est pas n’importe quoi, c’est … c’est son identité, qu’il m’a caché. C’est comme si pendant des années, j’avais connu un mensonge.

Mon pied tapota le sol, fébrile. Je ne voulais pas accabler d’avantage Susan de responsabilité, mais ça me faisait un bien fou de parler de cette folle histoire librement avec elle. Elle me jeta un regard peiné et couvrit ma main de la sienne.

-Vic’, je pense que tu te trompes aussi. Nier son traumatisme, ça a permis à Simon de développer une identité propre et je pense que grâce à mes parents, ça s’est fait de façon saine et solide. Donc tu ne connais pas un mensonge. C’est juste sur son histoire qu’il t’a menti … Et encore, je ne pense pas qu’il ait eu conscience qu’il y ait menti. Pour lui, ce n’est pas un mensonge que de dire que mon père et ma mère sont aussi ses parents. En un sens, c’est le cas. Ils l’ont élevé, ils l’ont aimé, comme leur propre fils. Je pense que c’est douloureux pour mon père, d’ailleurs, parce qu’il doit avoir l’impression de piquer le fils de son frère.
-Tes parents sont les siens aussi, admis-je. Ce qui va être d’autant plus compliqué … C’est un argument qu’il va utiliser pour éviter d’appeler Edgar et Cassiopée « ses parents ». Parce que eux n’ont pas eu le temps de jouer leur rôle …
-Pourtant, quand j’en parle avec mon père – c’est rare, mais ça arrive – il n’arrête pas de dire que Simon leur ressemble. Un très bon mélange, à la fois physique et comportemental. Les yeux, le nez et le sens aigu de la justice d’Edgar, les cheveux, les traits et le feu de Cassiopée. Donc même s’il le nie, ils vivent en lui.

Un sourire attendri s’était étiré sur mes lèvres. Plus le temps avançait, plus j’avais envie de connaître Edgar et Cassiopée. C’était déjà latent avant mais ça s’était amplifié depuis que je savais que Simon était leur fils. Je serrais les doigts de Susan entre les miens.

-A deux, on va peut-être réussir à faire quelque chose, Susie-jolie.

Susan me rendit mon sourire qui cette fois illumina son visage et fit étinceler son regard. Ça devait être agréable pour elle de ne plus être seule dans sa lutte contre ce qui rongeait son frère – d’autant plus que le contrôle du courrier devait l’empêcher d’en parler à ses parents. La cloche sonna alors et Susan dût me quitter pour aller en Potion d’un pas plus léger. Et moins, je me dirigeai vers le deuxième étage, les yeux rivés sur un petit rouleau de parchemin où était étalée une élégante écriture penchée.

« Ma chère Victoria, j’aimerais beaucoup que vous me rejoignez dans mon bureau, demain, après votre journée de cours. Peut-être pourrions-nous discuter de ce qui se passe en ce moment. Je vous conseille de détruire ce mot une fois reçu ou alors de le garder précieusement.
Albus Dumbledore.

PS : Souvenez-vous de notre première rencontre, lors de votre visite de Poudlard avec votre préfète
».

J’eus un sourire entendu en lisant la première phrase. J’avais évité trop longtemps cette discussion avec Dumbledore et j’avais conscience d’avoir été ingrate : il avait été jusque Nurmengard recueillir des informations concernant mon grand-père. Même si c’était douloureux pour moi, il fallait bien que je lui fasse part de mes conclusions. Surtout maintenant que j’avais l’exemple parfait des dégâts que pouvait faire une vérité refoulée. Avec un sentiment désagréable, je me mis à faire des ponts entre la situation de Miroslav Liszka et celle de Simon jusqu’à mon arrivée devant la gargouille du bureau du directeur. Dans les deux cas, c’était l’histoire d’une identité fantôme, dissimulée au plus profond de leurs êtres, recroquevillée pour effacer le traumatisme.

-Baguette réglisse, lançai-je, puisque c’était la friandise qui avait ouvert la porte le jour de ma visite en première année.

La gargouille s’anima et ouvrit le mur pour dévoiler l’escalier de colimaçon. Je le laissai me conduire jusqu’au bureau du directeur. Je m’immobilisai un instant face à la porte de bois, hésitant un instant, puis me résolus à frapper la porte.

-Entrez.

Dumbledore trônait derrière son bureau en pied d’aigle et lisait un long morceau de parchemin par-dessus ses lunettes demi-lune. Le rayon de soleil qui perçait sa fenêtre et faisait scintiller sa barbe argentée. Il leva les yeux de sa lettre pour m’adressa un léger sourire.

-Ah, Victoria. Je vous en prie.

Il m’indiqua d’un air élégant une chaise en face de lui et je pris place, ignorant les yeux peints des prédécesseurs de Dumbledore qui me fixaient avec une certaine curiosité. Un homme avec un cornet à l’oreille donna un coup de coude insistant à la femme aux boucles d’argent à côté de lui et répéta avec insistance « hey ! C’est la gamine des Liszka ! ». Dumbledore lui jeta un regard incisif qui le réduisit au silence. Ce fut alors que je remarquai entre les tableaux et le bureau un magnifique oiseau aux plumes d’or et de pourpre majestueusement perché sur une branche et qui m’observait de ses yeux luisants. Sa taille, impressionnante, me laissa presque craintive.

-Ah, lâcha Dumbledore avec un fin sourire en remarquant que je contemplais l’oiseau. Ma chère Victoria, je vous présente Fumseck.
-Qu’est-ce que c’est ?
-Un phénix.

Il est magnifique, songeai-je, fascinée. Je n’avais pas pris l’option des Soins aux créatures magiques, et je manquais cruellement de connaissance sur toute la faune qui habitait le monde des sorciers. A dire vrai, à part un bras du calamar géant et les elfes de maisons, c’était le premier que je voyais de mes yeux. Je finis par sentir le regard amusé de Dumbledore sur moi et je me détournai du bel oiseau, les joues rosisantes.

-Désolée, c’est juste … je n’en ai jamais vu.
-Votre curiosité est naturelle, me rassura Dumbledore l’air indulgent. Bien, Victoria, je vous remercie d’avoir répondu à ma petite note. Comment allez-vous depuis notre dernier entretien ?

Lui dégageait toujours cette impression de calme et de sécurité : malgré un air fatigué, son visage était serein et souriant et ses yeux continuaient d’étinceler derrière ses lunettes. Je me trémoussai sur ma chaise. Je n’avais rien à cacher à Dumbledore : il était au courant pour mon grand-père, Chourave avait dû le prévenir pour la relation entre Melania et Alexandre et il devait être l’une des personnes au courant des origines de Simon. Difficile de dire que tout allait bien, alors je répondis sobrement :

-Bien … ça a été tumultueux. Entre l’évasion des Mangemorts, mon frère … Simon.

Chaque hochement de tête de Dumbledore m’indiqua qu’il était parfaitement conscient de chaque difficulté qui s’était dressé devant moi depuis les vacances. J’avais l’impression que de nouvelles rides creusait sa peau et j’ignorais si c’était en rapport avec la lutte contre Voldemort ou contre le Ministère. Je me trémoussai sur ma chaise, avant de demander timidement :

-Professeur, pensez bien que je sais que vous n’êtes pas responsable de tout cela mais … Le professeur Ombrage …
-Malheureusement, Victoria, ne peux rien faire contre les décrets ministériels, me coupa Dumbledore avec un geste de la main. Aussi puissant que je sois, si Fudge veut vider la fonction de directeur de sa substance, il le fera. Mais ne vous en faites pas, Victoria, je m’occupe utilement et quand bien même ce serait Dolores Ombrage qui dirigerait de facto cette école, je m’assure que pas le moindre mal ne vous soit fait.

J’eus une moue dubitative. Ombrage avait bien forcé Lee à écrire avec une plume qui utilisait son sang comme encre et ancrait le message dans la peau. Apprendre ça m’avait presque donné envie d’interdire à Simon de retourner en Défense Contre les Forces du mal de peur qu’il ne perde son calme et subisse le même sort. Des pratiques parfaitement barbares et qui ne devaient pas être du goût de Dumbledore. S’il l’avait pu, il les aurait fait disparaitre. C’était étrange de constater que le plus grand sorcier de l’ère moderne soit réduit à l’impuissance par une femme rose.

-Mais ne nous attardons pas sur ma situation, Victoria, poursuivit Dumbledore en plantant sur moi des yeux graves. Avez-vous pu parler à votre grand-père pendant les vacances de noël ?

Mon cœur se serra et de nouveau, je me sentis creuse à l’intérieur, comme si on avait vidé toute une partie de ce que j’étais. Perelko. Je hochai la tête avec raideur.

-Oui. Alors … Mon grand-père – qui par ailleurs, n’est pas mon grand-père biologique puisqu’il a adopté ma mère – est bien le Miroslav Liszka qui a tué Agata Tokarsky pendant la guerre.

Mais je ne pouvais pas m’arrêter là. C’était la première fois que je racontais ces événements à froid, après y avoir longuement réfléchi, songé, après avoir assimiler toutes les informations. Et pour la première fois, je me rendis compte que je ne pouvais pas réduire mon grand-père, un homme que j’avais tendrement aimé, à un meurtrier.

-Mais c’était dans un duel, ajoutai-je alors à mi-voix. Je ne dis pas ça pour justifier ces actes, mais ça compte pour moi qu’il ne l’ait pas simplement tuée de sang-froid … Et ça l’a fait basculer. Enfin, c’est surtout Auschwitz et la rencontre avec ma grand-mère mais … ça a semé ses premiers doutes. Il a rejeté les idéologies de sa famille. Après ça, il a cassé sa baguette pour vivre en moldu avec ma grand-mère. Ça n’excuse rien, mais …

Ma voix se mourut. Ce « mais » que j’avais laissé échapper montrait bien qu’une partie de moi, le fantôme de Perelko, était prête à pardonner à Miro toutes ses horreurs, au nom de du grand-père fort et aimant qu’il avait été pour moi toutes ses années.

-Je vois, murmura Dumbledore, les yeux rivés sur moi. Et il savait que vous étiez une sorcière ?
-Oui. Il m’a vu faire de la magie … Il … Enfin, c’est un legilimens, il m’a entrainé à l’occlumencie sans que j’en ai conscience, par exemple.

Les yeux de Dumbledore brillèrent fugacement.

-Vraiment ? Intéressant … Voilà qui vous sera très utile, Victoria, mais je ne saurais que trop vous conseiller d’affiner ce don. Videz votre esprit avant de dormir, par exemple, c’est un très bon exercice. Et concernant Voldemort, avez-vous eu le temps d’en parler ?
-Je sais qu’il est au courant, me souvins-je, assez étonnée par la question. Ma grand-mère me l’a dit. Mais je vous avoue que ce n’était pas ma priorité.
-Non, non, bien sûr … Mais je doute que votre grand-père reste inactif vous sachant en danger, non ?

Effectivement, cela semblait peu probable. Miroslav Liszka était un homme d’action – c’était déjà miraculeux qu’il n’ait pas participer d’une manière ou d’une autre à la première. Et surtout, le point sur lequel je voulais bien le croire, c’était qu’il aimait sa famille, qu’elle était son trésor. Seigneur, s’il savait ne serait-ce que le quart de la moitié de ce qui se passait, évidemment qu’il se ruerait vers la mêlée.
Décidemment, les ponts avec Simon se multipliaient.

-Certes, mais pour ça il faudrait qu’il se fasse refaire une baguette et je me doute qu’il y aurait de ce fait des légers problèmes administratifs … ça poserait quelques difficultés, je suppose.
-Tout cela pourrait facilement se régler …, songea Dumbledore, surtout pour lui-même, me semblait-t-il. Et vous avez la chance d’avoir un pied dans le Département de la Justice. Les Bones seront ravis de vous aider. J’ai eu l’occasion de discuter avec Amelia, au moment de l’évasion des Mangemorts, elle a l’air de vous avoir pris en sympathie. Et vous pourrez rassurer monsieur Bones, elle emploie toute son énergie à retrouver Jugson.

Je hochai la tête, même si je doutais qu’une telle information apaise Simon – elle attiserait plutôt son sentiment d’impuissance. Mais ça lui ferait une information venant de l’extérieur et avec le contrôle du courrier, elles étaient si rares qu’elles étaient précieuses.

-Professeur ? Qu’est-ce qui se passe, dehors ?
-Peu de choses ont bougées, répondit immédiatement Dumbledore, comme s’il s’attendait à cette question. Si ce n’est que Voldemort a été rejoint par ses dix de ses plus fidèles et dangereux serviteurs, ce qui double sa force de frappe et de réseau. Mais comme un tel événement était à prévoir, j’y étais préparé. Mais vous voulez peut-être avoir des informations concernant les mouvements de Nestor Selwyn ? Le professeur Chourave m’a informé que vous craignez une attaque sur votre frère après la relation entre Melania Selwyn et votre frère … Assez improbable, mais qui suis-je pour juger l’amour …

Je me trémoussai sur ma chaise, refoulant la culpabilité qui menaçait de me submerger.

-Oui, euh … On a prévu Melania de tout ce qui se passait, entre Nestor et moi et … Bien, on essaie de … limiter les dégâts. Faire en sorte que … Nestor se concentre sur moi plutôt que sur mon frère.
-C’est très louable de votre part, Victoria. J’espère sincèrement que tout se déroulera pour le mieux, mais je suis sûre, encore une fois, que les Bones seront plus que ravis de vous épauler.

Mes lèvres se tordirent. Malgré ma volonté de ne pas me cacher derrière les Bones, je doutais qu’ils me laissent faire. Et, inconsciemment, j’espérais que Simon serait plus motivé par l’idée de me maintenir en vie plutôt que se lancer à la chasse de Jugson une fois dehors. Mais la culpabilité me rongeait toujours. Maintenant que je connaissais la véritable histoire de Simon, c’était réticente à lui demander plus encore.

-Vous savez que les Bones ont trop donné, professeur, vous l’avez dit vous-même. Simon … a fini par me dire ce qu’il s’était passé, qu’il … qu’il était le fils d’Edgar …

Le visage de Dumbledore s’assombrit tellement qu’il prit une expression presque inquiétante lorsque j’évoquais Edgar. Pourtant, il s’efforça d’esquisser un léger sourire.

-Je suppose que c’est une bonne nouvelle. George et Rose m’avait envoyé une lettre avant l’entrée de Simon à Poudlard pour me prévenir qu’il était très sensible aux questions qui concernaient son origine. Peut-être aurais-je dû lui accorder plus d’attention, discuter avec le professeur Chourave pour faire sortir le poison avant qu’il ne le ronge … Mais nous avions conclu que nous étions les mauvaises personnes pour cela.
-Peut-être que maintenant, vous devriez lui parler, suggérai-je, le cœur battant d’espoir. Simon est troublé depuis l’évasion de Jugson, j’ai … j’ai vraiment peur qu’il n’en fasse une bêtise, que l’arrestation de Jugson l’obsède un jour. Ça l’a aidé quand le professeur McGonagall lui a conseillé d’aller au bout de son potentiel, maintenant il faudrait que quelqu’un … oriente son potentiel, si je puis dire.

Dumbledore dressa un sourcil et je me sentis rougir. C’était égoïste de demander à un homme qui avait tant de responsabilité de s’intéresser à un élève en particulier, mais pour sauver Simon de l’ombre et de la poussière, je me rendais compte que j’étais prête à beaucoup de chose. J’aurais besoin de lui dans les mois à venir : je ne pouvais pas me permettre qu’il se perde.

-Enfin bien sûr … si vous avez le temps, professeur …
-Je peux toujours trouver le temps pour aider l’un de mes plus brillants élèves, m’assura Dumbledore d’une voix prudente. Surtout quand l’élève en question est dans une période troublée … J’en discuterais avec le professeur Chourave. Le problème que pose Simon Bones et que je n’ai aucunement avec vous, qui êtes remarquablement discrète, c’est que je doute que le professeur Ombrage voit l’entrevue d’un très bon œil. Moi et le neveu d’Amelia Bones, le fils d’Edgar – qui a été l’un de rares membres du Ministère à se défier d’elle … Voilà qui doit être pour elle une vision effrayante.

Sans pouvoir m’en empêcher, je plaquais une main sur mon visage. Le fait que cette femme contrôle les moindres aspects de la vie et nous empêche de vivre notre vie me mettait les nerfs à fleur de peau. Ma réaction déclencha un rire de la part de Dumbledore. Un rire amer.

-Ah, Victoria. Vous me voyez désolé de dresser encore plus de difficulté sur votre chemin …
-Non, professeur, vous n’y pouvez rien, soupirai-je en me redressant. Je suis sûre que vous faites votre possible. Mais simplement, j’espérais …

Mais avant que je ne puisse poursuivre, la porte du bureau du directeur s’ouvrit à la volée et le professeur Flitwick entra en trombe dans la pièce, l’air profondément agité. Dumbledore se leva lentement de sa chaise alors qu’il s’écriait :

-Albus ! C’est Dolores, elle … (son regard se posa sur moi et son visage rosit). Pardon, j’ignorais que tu étais occupé …
-Qu’y-a-t-il ? l’interrompit Dumbledore, le visage grave.

Le regard de Flitwick passa du directeur à moi plusieurs fois avant de se tourner plus franchement vers Dumbledore et de débiter :

-Dolores ! Elle agit enfin, elle vient de revenir avec un avis d’expulsion signé !

Mon cœur tomba dans ma poitrine et mes pensées allèrent immédiatement vers Hagrid, Hagrid et ses trop nombreuses blessures pour que ça soit net. Celles de Dumbledore aussi puisqu’on se regard coula sur sa fenêtre qui découpait le parc ensoleillé de ses barreaux. De nouveau, son visage s’était durcit et ses rides l’animait d’une expression assez menaçante.

-Qui ?
-Je ne suis pas sûre, mais je pense qu’il s’agit de Trelawney …

Malgré moi, je laissai échapper un soupir de soulagement mais ce ne fut pas le cas de Dumbledore. De mêmes que les portraits accrochés au mur, qui se mirent immédiatement à tempêter :

-C’est un scandale, Albus, un scandale ! éclata un petit sorcier, l’air de vouloir sortir de son cadre. Le directeur de Poudlard est l’unique à avoir un pouvoir sur ses professeurs !
-Albus, ne la laissez pas faire, je vous en prie, poursuivit une femme d’un ton plus calme. Elle détruit Poudlard, si elle commence à toucher à sa structure …
-Malheureusement, elle l’a déjà fait, Dilys, rappela sombrement Dumbledore en contournant promptement son bureau d’un pas souple et déterminé. Mais soyez tranquille, je ne compte pas la laisser faire tant que j’aurais encore ne serait-ce qu’un mot à dire – et il se trouve que je l’ai.
-Comment ? interrogea Flitwick, l’air paniqué. Elle a la signature du Ministre ! Avec son stupide décret …

Les lèvres de Dumbledore se retroussèrent en un sourire malicieux, mais qui m’apparut comme sinistre tant son visage était grave et creusé.

-Il y a des failles dans les lois, Filius, il suffit de les trouver. Ma chère Victoria nous reprendrons cette conversation ultérieurement : j’ai encore quelques questions à vous poser. Mais je dois malheureusement régler cette délicate affaire … (il s’adressa de nouveau à Flitwick). Quand est-elle revenue ?
-Il y a vingt minutes, je l’ai vue en parler avec Rusard pour qu’il « la » prévienne de faire ses bagages …
-Non, le coupa une nouvelle fois Dumbledore, plus durement, cette fois. Retournez là-bas, Filius et retenez-la, prévenez Minerva et Pomona s’il le faut, il ne faut pas que Sybille quitte le château. Je vous rejoins aussi vite que je peux.

Flitwick planta sur Dumbledore un regard perplexe et presque effrayé. J’ignorais ce que pouvais faire le directeur pour éviter le renvoi de l’abominable professeur de divination, mais visiblement il avait un plan en tête car ce fut d’un pas vif qu’il se dirigea vers la sortie.

-Mais où vas-tu ? s’écria Flitwick en le suivant.

Effrayée à l’idée de rester seule dans le bureau avec l’oiseau qui me contemplait de ses humides et les portraits qui continuaient d’enrager, protestant les uns contre les autres, je les suivis dans la cage d’escaliers en me faisant le plus discrète que possible. Dumbledore disait à Flitwick :

-… pas attendu qu’elle mette ses plans à exécution pour réfléchir à comment la contrer, Filius. Elle se croit toute-puissante et c’est pour ça qu’elle ne perçoit pas les failles, mais il en reste et elles sont mes dernières armes. Allez, dépêchez-vous de les retrouver, il est d’une importance primordiale que Sibylle reste ici.
-Mais pourquoi, Albus ? On sait tous que Sybille était une professeure abominable, sans un gramme de talent …
-Peut-être, Filius, peut-être, mais c’est plus dû à la divination qu’à la professeure, à mon humble avis. Mais si nous arrivons à ne serait-ce que faire en sorte que Sybille reste à Poudlard …
-Ça voudrait dire qu’Ombrage n’est pas toute puissante, réalisai-je, un sourire naissant lentement sur mes lèvres. Qu’il y a des choses qu’elle ne peut pas décider.

C’était une petite forme de résistance et cela faisait flamber la révolte en moi. Dumbledore et Flitwick m’adressèrent un regard surpris, comme s’ils souvenaient brusquement que j’étais là. Les yeux de Dumbledore pétillèrent.

-Exactement, Victoria. Maintenant, retournez à votre Salle Commune, je dois me hâter à la forêt.
-A la forêt ?!

Mais Dumbledore ne s’attarda pas sur notre cri conjoint et s’élança sans se retourner dans les corridors. Flitwick et moi échangeâmes un regard consterné alors qu’il disparaissait dans l’escaliers d’un pas lest. Je tordis mes lèvres pour effacer le sourire qui menaçait d’y fleurir, mais il devait y rester une marque car Flitwick m’enjoignit vivement de rejoindre ma Salle Commune. Je m’y rendis d’un pas bondissant, me délectant en imaginant la tête d’Ombrage lorsqu’elle découvrirait que ce que Dumbledore préparait. J’ignorais ce que c’était, mais j’avais totalement confiance en mon directeur pour l’exécuter. Elle n’avait été que peu contrariée depuis que son pouvoir s’accroissait : il était grand temps de lui déclarer la guerre, même pour la plus infime des victoires.


Petite notre post-chapitre : l'article a été une lutte, j'ai fait de mon mieux. Harry devait raconter ce qui était le plus proche de la vérité, y compris le plus WTF, sans évoquer les coeurs jumeaux puisque c'est Ollivander qui donne l'information à Voldemort. Donc le rendu n'est pas parfait, mais c'est assez difficile de deviner ce qu'il a dit.

Bon concernant Simon, le redémarrage est tout en douceur : il ne va pas se mettre à en parler librement immédiatement, ça prendra du temps. Mais on y reviendra régulièrement !

Je finirais en disant que la semaine prochaine je passerais en dessous des 10 chapitres d'avance, ce qui tombe bien parce que la semaine prochaine c'est la fin du confinement. Je suis infiniment désolée, mais après ça je reprendrais toutes les deux semaines ... Sinon on va se retrouver tous les mois comme Lucy.
Donc voilààà vraiment désolée, mais vous avez eu la période "chaude" d'un coup, c'est déjà bien ! (et j'étais très contente de vous la livrer si vite).

VOILA donc à la semaine prochaine !
Scandium

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Scandium »

Hey !

Petit chapitre de transition, je saisi pas si je trouverai beaucoup de choses à dire du coup. En tout cas il est aussi bien écrit que d"habitude, bravo à toi !

Je ne comprenais pas pourquoi l'article ne dévoilait pas le truc des baguettes jumelles vu que Harry est au courant depuis longtemps mais j'avais pas pensé que c'était une donnée que Voldy était censée ignorer ! Donc franchement bravo, tu gères d 'avoir su faire ça de façon cohérente.

C'est trop mignon de voir Victoria veiller sur Simon, sur son sommeil, sur la reprise de ses cours, sur son déni ... Vraiment, je les adore tellement !

Sinon je voulais dire que j'adore le principe de cette fiction ! On a vraiment un double plaisir à revoir les passages de HP qui clairement sont ma madeleine de proust, donc voilà juste entendre les mots Hermione, Chicaneur, Trelawney ça me met en joie. Mais c'est d'autant plus cool de voir ces passages sous un nouvel angle. Et c'est d'autant plus cool de découvrir des nouveaux personnages de ton invention qui sont aussi touchant (je parle surtout de Victoria, Simon et Susan. Ah et j'aime bien Ulysse Selwyn aussi.)

Bref, j'aime trop les discussions entre Victoria et Dumbledore, je suis ravie qu'il va y en avoir une autre (afin espérions qu'elle ait lieue ... Je ne me souviens pas super bien de la chronologie du 5 mais Dumbledore va bientôt devoir s'enfuir ... Hâte de revivre la fuite des jumeaux Weasley aussi btw )
En tout cas je me demande ce que Dumby veut dire de plus à Victoria ! Et j'ai adoré qu'elle lui parle de Simon pour qu'il l'aide.

Bon voilà j'ai rien à dire de plus, merci beaucoup en tout cas ! Et c'est pas grave pour la fréquence de publication qui s'allonge à deux semaines ! Te met pas la pression et fais comme tu veux ! Perso, je serai là dans tous les cas :D :D
cochyo

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par cochyo »

J’ai adoré ce chapitre !
IL VIT EN TOI ! :lol: t’y as pensé en l’écrivant rassure moi !
Merci pour la pub ;) et je m’y remets des que je peux ...
MelleChachow

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par MelleChachow »

De supers chapitres ! Mais tu écris tellement bien ! Tellement d'émotions dans ces chapitres... ça prend aux tripes !
L'histoire de Simon est bouleversante. Victoria est merveilleuse.
Bref, j'adore !
Bravo pour ton histoire ! :D
Cazolie

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Allez là je suis trop à la bourre encore

Je commente ce que j'ai pas eu du chapitre 20 !
Sans doute avait-elle caressé l’espoir que son absentéisme serait une belle opportunité de renvoyer le brillant neveu d’Amelia Bones.
Mais quel sale crapaud
Hannah m’a raconté que Susan s’était carrément évanouie, en Métamorphose,
Oh mais bébééééé
-Tu as déjà fait ça au dernier entrainement et ça a bien marché, tu as été excellente, confirma Judy
Mais c'est super :lol:
L’un comme l’autre avait des difficultés en cours et ils entraient l’année prochaine en septième année.
Boarf, c'est pas toujours facile pour Vic non plus, non ? Pourtant elle s'en sort
Un rhume n’était pas grave, mais dans un poste qui demandait autant d’attention que celui d’attrapeur
Petit éternuement au moment où le vif d'or apparaît

Code : Tout sélectionner

 Roger entra dans la Grande Salle et qu’Emily lui adressa un sourire éclatant qui se teinta de tendresse lorsqu’il le lui rendit.
NAAAAAAAAAAAN C EST TROP CHOUUUUUUUUUU ENFIN
-Non seulement ça ne vous regarde pas, mais en plus sachez que ça a été une affreuse expérience. On a … préféré s’embrasser plutôt que de supporter les angelots qui lançaient des confettis et même là, les pleurs de Cho nous ont dérangé !
Oh Merlin j'avais oublié cette scène, pauvre Harry, c'était vraiment moche.
-Allez bande de môme, allons dompter du lion.
-Il faut quand même te rappeler que tu fais moins d’un mètre soixante, marmonna Kenneth en se levant.
J'adore ce dialogue :lol:
Ginny Weasley, épatante pour une débutante.
Epatante tout court <3
-Pour ça, il faut qu’on prenne aussi le moins de but que possible.
-Je connais mon job, Smith, rétorquai-je sèchement
Zacharias Smith la preuve que les Poufsouffle ne sont pas des bisounours
Johnson, j’espère que cette fois vous saurez tenir vos joueurs.
Lol
je vis au sourire déterminé de Smith lorsque Bibine libéra le souafle que le pauvre Ron allait encore passer un match difficile.
Je me sens mal pour Ron mais à la guerre comme à la guerre
-Qu’est-ce qu’il raconte, je suis l’incarnation de la gentillesse
Qu'est-ce que tu fais dans la fanfic Clem
-Je vous aime bien, Bennett. Vous êtes droite, juste et surtout, vous êtes douée. Ça fait des années que je n’ai pas vu une gardienne comme vous. Dans des matchs comme celui-ci où toute la magie du sport semble s’envoler, soyez égoïste et pensez à votre performance. Egayez-nous un peu ce match.
Ca sent tellement la passion sport cette tirade :lol: Jamais j'aurais pu penser à un truc pareil :lol:
Elle caressa son balai d’une main distraite et je compris qu’il n’y avait que la perspective de perdre son équipe qui l’empêchait de l’asséner avec virulence sur le crâne d’Ombrage.
J'ai eu une image fabuleuse dans la tête :lol:
Cette dernière constatation m’arracha un sourire, mais aussi un grognement à Miles et Roger.
Je trouve ça trop chou qu'ils se côtoient tous comme ça. Dans les HP ça manque de camaraderie inter-maisons, à part l'AD
Gwladys Sayer, recruteuse des Tornades de Tutshill.
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH VICTORIA JE SUIS SI FIERE DE TOI
J’avais rarement reçu autant de compliment en si peu de mot
Elles sont trop choux toutes hahaha
mais la plupart des recruteurs viennent en juin et je sais qu’au moins deux équipes vous ont sur leurs tablettes. E
MAIS C EST OUUUUUUUUUUUUUUUUUUF JE SUIS TROP EXCITEE POUR ELLE
Un essai vous attend chez nous au mois de juin, après tes ASPICs
Petit bug de pronom haha
avec toujours cette désagréable impression que je contemplai la vie d’une autre.
Comment tu nous mènes en bateau c'est abusé
Pour me le prouver, il prit mon visage en coupe et m’enivra d’un long baise
Mow c'est joli cette expression
-Un devoir à réviser ?

Je sentis mon visage s’empourprer devant l’intensité de son regard.
wink wink
Je pris un livre sur la création du Code Magique International mais ne réussis pas à totalement me plonger dedans.
En même temps, CA A LAIR BARBANT

Bon j'ai relu toute la deuxième partie
J'ai failli pleurer
Sérieux c'est horrible et tu l'écris si bien

Et de rien pour l'impro :lol: :lol:
Cazolie

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Allez je commence le chapitre 21 mais je pense pas avoir le temps de finir
Chapitre 21 : « Vous avez choisi le déshonneur … vous aurez la guerre ».
COUCOU CHURCHILL
à contempler la pluie battre le Lac Noir,
Oui d'ailleurs superbe description dans le chapitre précédent !
Tu viens bien en cours avec moi ?

Le silence de Simon fut particulièrement éloquent,
C'est marrant, parce qu'à sa place je préférerais m'occuper l'esprit j'crois
-Je pense que ça dépendra de ta bonne volonté dans l’exercice.
-Tu es usante !
Aaaaaah la situation revient à la normale
-Parce que maintenant elle interdit les journaux ? m’écriai-je, hors de moi. Seigneur, on va de plus en plus loin dans l’atteinte aux libertés fondamentales des droits de l’homme, et la liberté d’expression et d’opinion en est une ! C’est scandaleux !
TO THE BARRICAAAAAAAAAAAAAAAAAAADES
Mais sérieux Vic c'est Clem en fait
e n’entendis pas ce qu’elle lui murmura à l’oreille, mais Simon en resserra sa prise sur elle –
Mooooow ils sont mignoooons
. Cette école devient vraiment n’importe quoi …
Ca a commencé à dégénérer à partir du chien à trois têtes
Ni une, ni deux, j’avais sorti triomphalement le journal et m’étais retrouvée assise sur le bureau de McGonagall à en faire la lecture à tous les septièmes années qui étaient restés
YEEEEES McGo hahahaha
« Je me suis retrouvé entravé à la tombe du père de Voldemort, Tom Jedusor Senior. Le serviteur a fait apparaitre un immense chaudron de pierre dans lequel … il a déposé la forme diminuée de Voldemort … »
C'est vrai que raconté comme ça c'est wtf :lol:
Oh c'est marrant mais je crois que j'avais jamais réalisé à quel point c'était glauque avant de le lire comme ça... Ca fait vraiment messe noire
j’ai riposté par le premier sort qui m’est passé par la tête : celui de désarmement ».
* le seul sort que je connais
A contrecœur, Simon secoua négativement la tête. Je relus les mots de Harry plusieurs fois jusqu’à ce qu’une image précise se forme dans ma tête. Mais là encore, même dans le monde des sorciers, ça me semblait totalement irréel.
C'est ouf je m'étais jamais posée de question sur le pourquoi du comment de ce sortilège :lol: je me suis arrêtée à l'explication de Dumbledore
Qu’on est dans … l’extraordinaire, si on veut. Peut-être qu’il faut simplement se faire à l’idée qu’ils traversent des formes de magie inconnues …
J'aime trop tout le développement que tu fais autour de ça haha, c'est vrai qu'en fait pour les autres Sorciers ça doit paraître incroyable aussi
J’avais la nette impression que cette guerre tournerait autour d’eux deux, Voldemort et Harry.
"Nous allons finir comme nous avons commencé... Ensemble !"
-A dire vrai, ça ne me fait que me confirmer que lorsque Voldemort a essayé de le tuer petit, quelque chose a dû se briser en lui, répliqua-t-elle avec un calme olympien. Mais ce n’est pas surprenant, il a vu Tu-Sais-Qui tuer ses parents puis tenter de le tuer lui … C’est un traumatisme qui est obligé de laisser ses marques.
mais TAIS TOI EMILYYYYYYYYYYYYY SBNZJHRGNJLZRHGKLZGLN?QAGJKBZHBNZRLGJERJH
quand je vis Ombrage traverser le Hall, la tête haute et la mine satisfaite
Tu as si bien capturé l'essence de sa détestable personnalité en quelques mots

Je finirai de commenter demain, mais bel endroit pour couper ton chapitre en deux !!

Sinon, tu t'es très bien débrouillée avec l'article je trouve ! Effectivement ça n'a pas dû être évident. En tout cas tu m'as éclairée :lol: C'est mon statut de lectrice soumise qui est révélé au grand jour encore
annabethfan

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par annabethfan »

Chapitre 21 : « Vous avez choisi le déshonneur … vous aurez la guerre ».
Cette puissance dans la formule, Mr Churchill!
Mais nos larmes et celles du ciel finirent par se tarir
Ca aussi c'est une belle formule...
Et plus vite que ça, j’ai l’impression d’être ta mère … !
Quand elle a dit ça, mon coeur s'est arrêté en mode "well...". Comme dirait Hagrid, "j'aurais pas dû dire ça" ^^
jamais son esprit n’a effleuré que « la mère » puisse être associé à Cassiopée, et non à Rose.
Il avait 3 ans en même temps, c'est compréhensible...
Simon Bones, l’un des piliers de ma vie, était devenu un fantôme à peine reconnaissable que je peinais à saisir. Même maintenant que tout était clair, il me semblait qu’il était encore nappé de brume, comme s’il était en train de se recomposer.
MAIS CES IMAGES! C'est tellement beau!
Puisque la dépouille de journaux est ta spécialité, tu vas pouvoir nous dégotter le dernier exemplaire sorti du Chicaneur ?
S'il en plaisante c'est qu'il va un peu mieux ^^
Je vais plutôt m’avancer sur mon dossier pour la formation de Langue-de-plomb …
#ClemEtSesDossiersDeMaster :lol: :lol: :lol:
e ne pouvais pas décemment lui avouer que j’avais passé la nuit à vérifier qu’il dorme bien … Simon et moi avions peut-être une relation particulière, mais je doutais que cet aspect-là soit du goût de Miles.
J'aimerais avoir sa réaction, ça ferait un dramaaaa
Tu m’as demandé si Harry m’avait dit ce qu’il s’est passé … la nuit où Cédric est mort.
Comme si Harry ne disait pas tout à Ron et Hermione, même le plus douloureux...
« Harry Potter parle enfin : la vérité sur Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom et le récit de la nuit où je l’ai vu revenir »
Frisson...
Ni une, ni deux, j’avais sorti triomphalement le journal et m’étais retrouvée assise sur le bureau de McGonagall à en faire la lecture à tous les septièmes années qui étaient restés.
Cette image de Victoria, perchée sur le bureau de McGo, en train de lire un journal illégal... Je souris et je frissonne en même temps !
il a déposé la forme diminuée de Voldemort … » oh bon sang, râlai-je une fois de puis face à la vive réaction de l’assemblée. Vous êtes franchement tous plus désespérants les uns que les autres.
-Mais tu te rends compte que ce que tu es en train de nous lire ? se récria Octavia, toute pâle. Ce que …
J'aime beaucoup cette différence entre Vic, née-moldu, qui n'a pas grandi avec la peur de ce nom depuis son enfance et les autres qui, eux, ont appris à le craindre parce que leurs parents l'avaient craint et ont vécu une guerre qui est encore si proche dans les esprits.
De moi ? s’étonna Simon en se retournant, méfiant.
-Oui. Tu te vantes bien d’être le meilleur élève en sortilège, non ?
Ahhh il veut lui parler du Priori!
Ce n’est plus de la magie noire, ça … c’est … Très très noire …
Merci pour ce code couleur Roger :lol:
où le nez était réduit à deux narines
Ah le nombre de blague!
C’est la seule chose qui lui ait passé par l’esprit, vraiment ? Expelliarmus ?
The sort de Harry :lol: :lol: Il a rien appris d'autre en 7 ans d'étude ^^
Alors là on entre dans le délire, lâcha Emily avec un certain dédain.
C'est vrai que raconté comme ça ^^
-Priori Incantatum.
Les derniers mots émanaient de Simon
Mais qu'il est doué!
lle peut faire des choses que personne ne peut t’imaginer. Ça a commencé quand Voldemort a voulu me tuer et que j’ai survécu et … ça semble continuer ».
Harry se la joue mystérieux :lol: :lol:
Mais c’est vrai que l’étrangeté a commencé très tôt, entre eux …
On dirait qu'il commente une relation amoureuse :lol:
Peut-être que cette nuit-là, il s’est crée un lien entre eux qui explique que les lois de la magie ordinaire ne s’appliquent pas.
On sait que le Priori s'explique par les baguettes jumelles, mais... Vous croyez que le fait qu'Harry soit un horcruxe rentre en jeu aussi ? Après tout ça pourrait avoir un lien ?
’avais la nette impression que cette guerre tournerait autour d’eux deux, Voldemort et Harry. Les liens qui se multipliaient entre eux ne laissaient que peu de place aux doutes, même si c’était incompréhensible. Pourquoi le plus grand Mage Noir de Grande-Bretagne craignait-t-il un adolescent de quinze ans ?
Je connais l'histoire et je trouve ça quand même fascinant la façon dont tu l'écris !
« Ne les laisse pas te faire ce qu’ils nous ont fait ».
La puissance de cette phrase!
il a vu Tu-Sais-Qui tuer ses parents puis tenter de le tuer lui … C’est un traumatisme qui est obligé de laisser ses marques.
Je n’eus pas besoin de voir Simon blêmir pour frapper du poing sur le bureau de McGonagall, exaspérée.
Quand elle a dit ça, j'ai pensé à Simon direct, j'ai eu envie de lui en retourner une!
-Comme le dirait Churchill, ils avaient le choix entre le déshonneur et la guerre, citai-je alors qu’elle disparaissait. Ils ont choisi le déshonneur … ils auront la guerre.
Ca s'applique tellement dans ce cas présent...
A moi, il ne m’a jamais dit un mot sur ce qui c’était passé.
-Oui, enfin, j’ai un peu forcé l’aveu, protestai-je, embarrassée. C’est quand même dingue que personne ne soit au courant …
Victoria est spéciale ^^ 8-)
Nan plus sérieusement, je trouve ça dingue aussi que tout le monde ait "oublié" ou genre fasse comme si...
Un huissier est venu cet été : il a hérité d’une partie de l’argent de sa famille maternelle
Hum hum
Je suppose, mais qui que ce soit, il ou elle est mort cet été.
Ah mais oui! Enfin je crois avoir fait le lien... Faudra que je t'en parle ^^
Bien il faut le forcer à se faire violence.
Simon disait la même pour son grand-père...
elle était celle qui reliait la réalité à la fiction, la vérité et le déni, la sœur artificielle qui était devenue la sœur de cœur.
C'EST SI BEAU
A dire vrai, à part un bras du calamar géant et les elfes de maisons, c’était le premier que je voyais de mes yeux.
Un bras de calamar :lol: :lol: :lol: :lol:
C’était étrange de constater que le plus grand sorcier de l’ère moderne soit réduit à l’impuissance par une femme rose.
Dit comme ça ^^
J’eus une moue dubitative. Ombrage avait bien forcé Lee à écrire avec une plume qui utilisait son sang comme encre et ancrait le message dans la peau.
C'est étonnant que Dumbledore ne fasse rien pour ça d'ailleurs...
Miroslav Liszka était un homme d’action – c’était déjà miraculeux qu’il n’ait pas participer d’une manière ou d’une autre à la première
C'est vrai ça...
Assez improbable, mais qui suis-je pour juger l’amour
Well...
C’était égoïste de demander à un homme qui avait tant de responsabilité de s’intéresser à un élève en particulier
*tousse* Harry *tousse*
Albus ! C’est Dolores, elle … (son regard se posa sur moi et son visage rosit). Pardon, j’ignorais que tu étais occupé …
J'ai rigolé je sais pas pourquoi :lol: :lol:
Malgré moi, je laissai échapper un soupir de soulagement mais ce ne fut pas le cas de Dumbledore.
:lol: :lol: :lol: :lol:
il ne faut pas que Sybille quitte le château.
On sait pourquoi...
Mais pourquoi, Albus ? On sait tous que Sybille était une professeure abominable, sans un gramme de talent …
Je suis au sol, il essaye même de mettre les formes alors qu'il y a une élève :lol: :lol: :lol: :lol:
-A la forêt ?!
Mais Dumbledore ne s’attarda pas sur notre cri conjoint et s’élança sans se retourner dans les corridors. Flitwick et moi échangeâmes un regard consterné alors qu’il disparaissait dans l’escaliers d’un pas lest.
La scène est tellement vivante, je me l'imagine et je rigole :lol: :lol:

Ce chapitre était trop prenant j'ai adoré!!
PtiteCitrouille

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Cazo et Anna me foutent la pression avec leurs commentaires là, je me sens comme une sale ingrate :lol:
Je tiens à faire part de ma perplexité, Cosette et Marius viennent de se voir en vrai, ils s'embrassent, passent une heure à discuter à s'avouer tout, tous leurs secrets, et leur conversation se finit sur du "au fait tu t'appelles comment?" (bon c'était pas vraiiiiment ces mots)

Chapitre 19:
Simon s’était de nouveau renfermé comme une huitre
oune houitrre pas couite. J'aime ça. #comprendraquipourra
Je n’avais pas réalisé qu’Hagrid ait pu connaître à la fois Edgar,
Hagrid ça fait plus de 50 ans qu'il voit des générations d'élèves passer
A elle aussi ça a dû lui donner un coup sur la tête quand elle s’est rendue compte que Dolohov s’était échappé.
putain j'y avais jamais pensé
du coup je me demande si le secret de Simon va être dévoilé à tout Pouldrad, grosse ambiance
ça l’a rendu plus prudent, il essaie de faire profile-bas
c'est exactement ce qu'elle veut
t'inquiète qu'un petit croche pied dans les escaliers et elle va arrêter de sortir ses décrets le pamplemousse rose
Mais regarde-moi ça, ça bouloche.
comment je lis tout ça d'un autre oeil maintenant
Maintenant pour nos anniversaires et noël, on va s’acheter les cadeaux les plus moches qui soient !
ma mère faisait ça quand elle était jeune avec sa mère et ses frères
Ma chère sœur, tu es une montre.
heuuu.. merci ? I guess ? :lol:
ce genre d'expressions hyper guindée mâ chèère sôeuuur vous êtes une môôôntre
Melania Selwyn apparut donc dans mon champ de vision, vêtue de ses plus belles parures de sorcières
et soudain, le rideau tombe
on dirait tellement une autre personne avec des habits sorciers :lol:
Ou la fille dont tu m’as parlé pendant les … ?
:lol: :lol: :lol: comment tout crâmer :lol: bon en soit y a rien à crâmer pour les deux autres
ça me tue, j'arrive pas à imaginer Selwyn se confier à sa sœur sur sa vie sentimentale
"chère Melania,
mon cœur gonfle de joie et pourtant je me noie,
toi ma sœur à la vue aussi aiguisée qu'acérée
conseille moi sur la belle et farouche Olivia"
Dans un parfait ensemble, Simon et moi levèrent une main en guise de salut
cuoucuou c'est moâ
j'imagine trop la scène "yo." :lol: :lol:

Bon du coup j'ai déjà dû commenter cette partie haha, j'ai vraiment adoré leur discussion, et c'est cool de voir Melania aussi sincèrement attachée à Alexandre (comment il va tomber de haut en apprenant la vérité j'ai hâte :lol: pitié qu'il l'apprenne)
c'est fou à quel point Nestor et Melania sont diamétralement opposés d'ailleurs; et j'aime beaucoup cette def que tu fais de la famille Selwyn , sang pur mais qui n'a pas le choix que de s'associer avec les moldus. Et au moins on a une famille aux pensées de sang pur mais qui pour autant n'est pas mangemort and zis is coul.

Par contre je HAIS quand l'un doit quitter l'autre pour sa protection arrrf ça me fait trop de la peine :lol: pauvre Alex va

Allez je passe à la suite !
PtiteCitrouille

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

hahaha mais non je pensais que le chap se finissait sur la conv avec Melania, fail
Moi non plus je ne veux pas que tu meures.
OUF ça fait plaiz, heureusement que tu le dis j'avais comme un doute

en fait cette scène entre Simon et Vic wooooaaahhh très intense! passionnante aussi !
Il a tué des membres de ma famille !
ah bien ouéj, il précise pas quels membres
c'est un peu comme Dumby qui dit que Gobe Planche prend sa retraite pour s'occuper de ses derniers membres, et on sait pas si c'est sa famille ou ses membres du corps haha
Ne … Ne parle pas de ce que tu ne sais pas.
mais EXPLIIIIIQUE (bon maintenant je suis au courant mais je parle de mon sentiment à l'époque)
on dirait moi et mon père "ce HP c'est quand la fille sort une locomotive de son sac ?" "non papa, c'est Hermione, c'est une tente et c'est dans le 7. et puis parle pas de ce que tu ne sais pas"
C’était difficile d’attraper un fantôme.
t'as trop regardé HP3 toi :lol: "c'ets comme de la brume. De la brume qu'il faut attraper.. avec les mains." ou un truc du genre

ah non mais les émotions dans cette dispute ! ça fait du bien en vrai, ça *inspire profondément* crève l'abcès et ça libère purée
-Le maillon faible de la famille, ce George Bones,
yooooo bitchy

j'aime beaucoup cette scène avec Rita, toujours une connasse mais t'as réussi à lui donner un air un peu plus humain tout en gardant son caractère de serpent vicieux
on information, elle est d’une simplicité enfantine à trouver. Il suffit de chercher dans cette nuit-là.
mais je me demande, pourquoi elle balance pas tout dans un article ? ça ferait sa fortune encore plus, c'est THE article bien affreux mais qui ferait la une
c'est parce qu'elle est encire choquée de ce qu'elle a vu chez les Bones ?

(ma mère vient de me confectionner un masque, il fait beaucoup trop chaud là dessus bordel)

bon là je vais passer au prochain chap
PtiteCitrouille

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Chapitre 20
Depuis la maladie de Simon, nous avions décidé d’enterrer la hache de guerre pour nous resouder, elle et moi.
wow. je suis tellement racunière et fière que j'aurais réussi à caser un petit "tout ça c'est à cause du retour de Voldemort" et j'aurais tout foutu en l'air :lol:
-A tes souhaits, chantonna toute la table.
tellement une scène banale de tous les jours et de tout le monde j'adore haha
On arrivait à mi-saison, et Chourave m’avait pris à part cette semaine pour réfléchir à mon possible successeur au brassard.
je sais plus qui est-ce qui reprend la relève.. pas Smith quand même?
Roger entra dans la Grande Salle et qu’Emily lui adressa un sourire éclatant qui se teinta de tendresse lorsqu’il le lui rendit
GOSSIP GOSSIP
Elle avait envie d’en parler. Pas Harry, visiblement.
Harry : eLlE pLeUrE qUe FaUt-Il FaIrE ?
j’assénai un coup de balai sur sa haute tête
mais ça doit faire suuper mal ça en vrai
Si ce match est abominable, elle est la grande coupable, décréta-t-elle en agitant son balai, comme si elle rêvait de l’écraser sur sa tête. Ce n’est pas ça, le sport …
ooooooh elle parle plus qu'avec des "PENOOOOOO" "C'EST UNE HONTE POUR LE QUIDDITCH" ' [insérez une équipe] GAGNNNNNE" *siffle siffle siffle* *libère les balle*

bon après la catastrophe de ce match ça fait plaisir de voir le monde pro s'ouvrir à Vic :lol:
Angie …
AAAIIINNNNGIE (à lire avec l'air des Rolling Stones)
et son nez brusqué qui semblait avoir été cassé plusieurs fois
elle s'entendrait bien avec Dumby
ce qui me fait penser: vous croyez que JKR avait prévu son passé à Dumby en écrivant que son nez avait l'air d'avoir été cassé plusieurs fois ? vu que c'est son frère qui le lui a pété
Je vous avoue que c’était difficile, l’adversaire n’était pas à la hauteur et ça a permis à mon équipe de retomber dans ses travers. Mes poursuiveurs poussent trop vers l’attaque et si dans ce genre de match déséquilibré ce n’est pas un problème, c’est un défaut qu’il faut que je corrige pour les adversaires suivant, Serpentard sera certainement plus coriace.
on dirait qu'elle récite :lol: (à lire avec leur accent du sud tout pété: "Mallory a de la passion à revendre, et c'est ça qui est passionnant! Son ingéniosité et son audace sont les atouts qui lui permettront de décrocher la victoire. Je sens bien que lui et moi, on peut aller très loin dans cette aventure. En revanche pour Martin, je ne suis pas sûr que son écrasé de pommes de terre agrémenté de sauce de caille et d'extraits de pigeon soit la clé de son succès. Il faudrait une touche d'amertume pour équilibrer le tout, je pense notamment à un zeste d'orange, mais attention à ne pas en mettre trop. Il ne faudrait pas s'égarer du thème du jour qui est, je le rappelle, "kumquat" !"
C’est également l’une des joueuses les plus fair-play de l’école, ajouta Bibine en souriant largement. Une grande droiture et un amour du sport évident. Et ses qualités de jeu ne sont plus à vanter.
demande une lettre de recommandation, t'as l'impression d'être une reine après
Viktor Krum vous aurait proposé un poste en Bulgarie ?
ils vont se battre pour elle mdr
c'est pas juste, elle elle galère pour son orientation pro, mais tout lui tombe dessus avec des propositions partout, moi j'ai passé des nuits à me remettre en question (je mens, je dormais la nuit) et j'ai dû bataillé pour trouver une voie

ET ANNA DIS PAS "SHUT UP IT'S MAGIC" C'EST DU FLAN TOUT CA

La recruteuse elle balance entre le vouvoiement et le tutoiement
Et ils te proposent des essais, bon sang, si tu savais comme je suis fier de toi !
:mrgreen: :mrgreen: du portrait que tu nous dresses généralement, il aurait pu être heureux pour elle mais aussi dépité que LUI n'ai pas été remarqué, donc c'est cool de le voir régir comme ça
Le Bones sauvage est sorti de sa grotte
TOULOULOULOULOULOUUUU un Bones sauvage apparaît soudainement ! Moufflair attaque éclaire !
Alors pourquoi tu t’éloignes de moi ? Pourquoi tu m’abandonnes, Bones ?
détresse :cry:
McLaids
McLairds si t'enlèves le r ça fait McLaids et Mc Laids ma fille mcLaids, McLaids McLaids, qui perdent le r tididoud tidida lalalalalala
C’était celle que George et Rose Bones habitait à la sortie de Terre-en-Landes.
heuuu c'est beaucoup trop glauque quand même
genre Simon vit dans la maison où ses parents et frères ont été assassinés. Et il dort dans la même chambre où il était caché ou ça se passe comment ? C'est chelou d'avoir choisi cette maison quand même de la part de Georges et Rose


HAHAHAHAHAHAHAHAAHA
J'EN ETAIS SURE

Mdr non je rigole j'ai commencé à douter quand Octavia et Vic faisaient les recherches :lol:

bon du coup, très joli twist j'ai adoré ! et ça explique beaucoup de choses, pourquoi Susan pense qu'elle est la plus à même de parler à Simon, pourquoi Simon est aussi étrange et aussi touché par la mort des Bones
Parce-que-c-est-mon-rôle, martelai-je en ponctuant chaque mot d’un coup.
etc etc: je tiens à le dire, ce speech est incroyable, très touchant, très émouvant, très poignant, ça prend aux tripes et ça démontre bine de leur forte relation qui est somme toute spéciale et qui conclue bien ce besoin, cette nécessité de la présence de l'autre
Alors vraiment, j'ai adoré chapeau ! (limite c'est une déclaration haha, ça indique bien qu'à la fin c'est eux deux le couple)

AAAAARGH Perri ARRETEU
Déjà Cédric tu nous as rendus tristes qu'il meurt, maintenant tu passes aux Bones ça SUFFIT

Mais tu m'étonnes que Rose et Simon craignent pour la vie de Simon, il a carrément hérité de ses parents
Après ça paraît bizarre de dire qu'il a hérité d'Edgar et Cassiopée... Ce côté casse cou, tête brûlée, ça se transmet par l'éducation généralement, pas par le sang
A Matthew.
ohhhh.. trop triste...

Ce chapitre était vraiment vraiment bien, j'adore les twist comme ça qui donne un petite décharge d'électricité, c'est top !

Je commenterais le prochain chap demain normalement

Bisouuuus !
Cazolie

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Cazolie »

le Ministère avait été lacunaire dans ses explications et Harry avait profité de la faille.
Joli coup de com' Harry (oui sans préambule)
Ça me blessait toujours qu’il ait voulu me maintenir à l’écart de cette part essentiel de lui,
En même temps il s'en est tenu à l'écart lui-même donc partant de là
comme s’il n’avait pas voulu que je le connaisse dans son entièreté, mettre une barrière entre lui et moi.
T'as pas compris Vic ? DISTANCIATION SOCIALE
-S’il a hérité … c’est que sa mère avait encore de la famille ?
TIENS TIENS
Euh juste je comprends pas d'où elle tire cette conclusion, parce qu'il hérite tout à coup ? Je pensais que c'était jsute parce qu'il avait eu 17 ans. Ah nan okay j'ai lu la suite c'est bon haha
-Je sais que tu as raison mais … S’il admet ça, c’est que … je ne suis pas sa sœur, tu vois ?
BEBE CHAAAAAAAAAT PLEURE PAAAAAAAAAAS
ils vivent en lui.
ça va le roi lion
Nan en vrai c'est chou ce petit paragraphe
« Ma chère Victoria, j’aimerais beaucoup que vous me rejoignez dans mon bureau, demain, après votre journée de cours
Ah ouais ils sont potes comme ça eux
Et il a peur qu'elle sèche les cours ? :lol:
-Baguette réglisse, lançai-je, puisque c’était la friandise qui avait ouvert la porte le jour de ma visite en première année.
On sait pourquoi Perri a réussi le test
je m’assure que pas le moindre mal ne vous soit fait.

J’eus une moue dubitative. Ombrage avait bien forcé Lee à écrire avec une plume qui utilisait son sang comme encre et ancrait le message dans la peau.
Bon je crois que c'est Anna' qui a commenté ça mais c'estvrai que c'est aberrant
C’était étrange de constater que le plus grand sorcier de l’ère moderne soit réduit à l’impuissance par une femme rose.
Par un flamant rose ?
Les yeux de Dumbledore brillèrent fugacement.

-Vraiment ? Intéressant … Voilà qui vous sera très utile, Victoria, mais je ne saurais que trop vous conseiller d’affiner ce don. Vi
HMMHMM HMM SUSPEEEEEEEEEEEECT
Assez improbable, mais qui suis-je pour juger l’amour …
Dumby l'entremetteur (il était à fond Jily en vrai)
Je peux toujours trouver le temps pour aider l’un de mes plus brillants élèves, m’assura Dumbledore d’une voix prudente. Surtout quand l’élève en question est dans une période troublée …
C'est quand mêem sympa de voir que Dumby s'occupe de quelqu'un d'autre que de Harry, pour une fois :lol:
-Albus ! C’est Dolores, elle … (son regard se posa sur moi et son visage rosit). Pardon, j’ignorais que tu étais occupé …
C'est débile mais ça me fait trop bizarre qu'il le tutoie :lol:
-Je ne suis pas sûre, mais je pense qu’il s’agit de Trelawney …
Petite remarque, je pense pas que Dumby parle de ses profs en dsiant juste leur nom de famille haha
-Malheureusement, elle l’a déjà fait, Dilys,
MAIS C EST COMME CA QUE TAS EU BON A CETTE QUESTION
J’ignorais ce que pouvais faire le directeur pour éviter le renvoi de l’abominable professeur de divination, mais visiblement il avait un plan en tête car ce fut d’un pas vif qu’il se dirigea vers la sortie.
Pauvre Sibylle, elle est nulle mais cette scène où elle est chassée (ou presque) est super triste
-Exactement, Victoria. Maintenant, retournez à votre Salle Commune, je dois me hâter à la forêt.
-A la forêt ?!
Il va chercher des centaures pour les lui fourguer sous le nez ou ça se passe comment :lol:

Finiiiiiiiiiiiiiiiiiiii juste à temps pour demain ! J'avais complètement oublié qu''ellle devait voir Dumby; c'est sympa de le voir s'occuper de ses élèves !
Perripuce

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Ombres et Poussières II - 22 - 1 [Harry Potter]

Message par Perripuce »

BONJOUR TOUT LE MONDE

Déjà je tiens à faire part de ma joie à l'idée que le confinement finisse bientôt ! Alors, qu'est-ce que vous allez faire lundi lorsque vous serez libres de vos mouvements?

AUTRE EXCELLENTE NOUVELLE concernant le sport cette fois, et pas des moindres : LE VELO. On a eu le calendrier UCI avec tout les reports de courses et le vélo reprend le 1er août avec Les Strade Bianche ! (course italienne dans les alentours de Sienne, très jolie course du point de vue du paysage) et Milan San Remo le 8 aout et LE TOUR DE FRANCE LE 28 AAAAAAH ça va être une saison courte, chaude et passionnante, et je suis HEUREUSE qu'il me reste au moins ça en sport parce que là entre l'arrêt de la L1 et le report de l'Euro et des JO C'ETAIT TRISTE

BON sinon à part ça j'espère que tout va bien dans vos vies, que vous prenez soin de vous ainsi que de vos proches !

ET A PART CA après ce chapitre je reprendrais mon rythme habituel d'un chapitre toutes les deux semaines, pour ne pas non plus cramer mon avance (et puis, le confinement est fini ...). Donc voilàààà désolée !

BONNE LECTURE ET SANS DOUTE EN DEUX PARTIES PARCE QUE JE NE SAIS PAS CE QUI EST ARRIVE POUR CES CHAPITRES MAIS J'AI CRAQUE.


Chapitre 22 : Le grand chambardement.

Dumbledore nous avait prévenu : c’était une simple faille. Le décret d’éducation numéro vingt-trois instaurant le poste de Grande Inquisitrice ne lui donnait pas le pouvoir d’exclure Trelawney du château et le numéro vingt-deux ne l’autorisait à trouver un professeur que si l’actuel directeur se trouvait impuissant. Dumbledore l’avait devancé sur les deux plans : bien que destituée de ses fonctions, Trelawney restait à Poudlard et il avait depuis longtemps anticipé son renvoi en négociant avec un centaure pour qu’il prenne le poste de professeur de divination – d’où sa hâte de se rendre dans la forêt. La tête d’Ombrage lorsqu’elle avait vu la créature avait été mémorable, m’avait raconté Emily en revenant dans la Salle Commune, extatique. Peu importe qu’elle continue de se voiler la face, nous étions à présent tous unis dans la haine contre cette femme de fer et de rose. Et l’action de Dumbledore nous donnait à tous de l’espoir. Poussé par l’ambiance générale, Simon revint définitivement en cours, même, à la plus grande contrariété d’Ombrage, en Défense contre les Forces du Mal. Nous faisions discrètement nos traductions de runes qui maintenait Simon assez occupé pour oublier le crapaud qui nous fixait toujours les yeux plissés. Je sentais bien que dans notre année, il était son principal souci avec Renata, qui ne manquait jamais une remarque toujours sur la limite de la patience de la professeure. Mais ni l’un, ni l’autre ne lui donnait l’occasion de les punir et en ça j’étais ravie. Le printemps était réellement la saison des espoirs.

Cependant, l’espoir et la révolte était atténué par la pression des cours qui se faisaient de plus en plus pesantes. Les ASPICs se rapprochaient : j’avais tellement été noyée sous mes problèmes que j’en avais oublié que j’avais une échéance importante en juin et je passai une grande partie du mois de mars à rattraper mon retard et cravacher sur notre projet avec Octavia. Nous avions utilisé mon devoir de l’an dernier pour la partie où le Secret International Magique avait été mis à mal qu’Octavia avait enrichi avec des exemples de la guerre contre Voldemort, bien plus documentés et mieux exploités que les miens. Je me surprenais à apprécier la finesse d’esprit de la Serdaigle, bien plus douce à mon égard depuis qu’elle avait reconnu le retour de Voldemort et qu’elle m’avait aidé pour Simon. J’avais passé sa connaissance sous silence, de peur de troubler ce dernier. Malgré mes nombreuses tentatives et bien qu’apaisé ces derniers temps, à la fois par l’article de Harry et par les actes de Dumbledore, il refusait de discuter de ses parents biologiques et de ses intentions au sortir de l’école.

-Tu sais, je ne suis pas sûre qu’il aille directement se venger de Jugson en sortant de Poudlard, fit valoir Octavia alors que je la raccompagnais, nos livres pleins les bras, vers la Tour de Serdaigle. Simon n’est pas idiot, il ne prendrait pas le risque de te découvrir toi, je pense.

Je dressai un sourcil en rajustant les lourds volumes sur les bras. Nous aurions aimé les faire léviter, mais depuis quelques jours, enragée par la décision de Dumbledore de passer par-dessus elle pour Trelawney, Ombrage s’était vengée sur nous en resserrant la vis sur la question de l’usage de la magie dans le couloir, sans doute la règle la moins appliquée de l’histoire de l’école. Trois personnes s’étaient retrouvées en retenue pour l’avoir transgressée et personne à présent n’ignorait la barbarie des retenues d’Ombrage.

-Je ne suis pas sûre que je pèse lourd face à ça … Il continue de faire des cauchemars et si personne ne fait rien, il va vouloir le faire lui-même.
-Je ne sais pas, murmura Octavia avec lenteur. Tu sais, l’année dernière, quand tu t’es retrouvée le nez cassé ? Je sais qu’il se moquait de toi, mais il était vraiment furieux, il n’arrêtait pas de rager. D’ailleurs ça m’a agacé, on s’est disputé … Bref. S’il a eu cette réaction pour un nez cassé, imagine si quelqu’un s’en prend réellement à toi …

Je baissai les yeux, intimidé par le regard entendu qu’Octavia lorgnait sur moi. Quelque part dans ses prunelles veloutées, je sentais qu’un peu à la manière de Cho avec Cédric, elle avait été jalouse de la relation que j’entretenais avec Simon. Ce qui était surprenant, puisqu’elle était sortie avec lui à un moment où on ne pouvait pas passer dix minutes ensemble sans se mettre à se crier dessus.
Seigneur, que devait donc penser Miles, au fond de lui ? Et comment réagirait-t-il s’il savait tout ?

-Il me gâche la vie, maugréai-je, presque contre mon gré.
-Oui et c’est d’ailleurs pour ça qu’il y est toujours, ironisa Octavia avec un sourire mutin. Ne te fais aucune illusion, Bennett, partis comme vous êtes, vous mourrez ensemble. J’espère que Bletchley est préparé.
-Je ne passerais peut-être pas toute ma vie avec Miles, protestai-je faiblement, embarrassé.

Octavia me jeta un regard circonspect, avant de lâcher un profond soupir.

-Parfois, j’oublie que tu ne sais pas grand-chose des coutumes sorcières. Mais euh … Chez nous, ça va assez vite, méfie-toi. Beaucoup de sorcier se marient avec la personne qu’ils fréquentent à Poudlard. Mais ce ne serait peut-être pas votre cas, ajouta-t-elle précipitamment en me voyant blêmir. Simplement, si votre histoire continue, il faudra être clair là-dessus et … (elle leva les yeux au ciel avec exaspération) comment on en est arrivée à en parler de ça ?

Elle s’immobilisa devant la gargouille d’aigle qui dissimulait sa Salle Commune. Je déversai ma charge sur la sienne et elle disparut sous les livres, si bien que la gargouille l’entendit à peine lorsqu’elle donna la réponse à l’énigme. Réprimant mon rire pour ne pas m’attirer ses foudres alors qu’elle avançait à l’aveugle, je repris mon chemin en sens inverse, assez embarrassée par ce qu’elle m’avait dit. A part les Bones, qui semblaient effectivement s’être mariés et avoir eu Caroline jeunes, je n’avais pas d’exemple d’autres de famille de sorcier pour affirmer les dires d’Octavia. J’étais encore dans le flou concernant mon avenir, mais ce dont j’étais certaine, c’était que je souhaitais rentrer enfin à Terre-en-Landes et profiter de ma famille qui ne m’avait que trop manqué durant les années d’internat. Je ne voulais pas quitter mon village dans l’immédiat et donc encore moins prendre mon indépendance, et pour la suite – je sentis mes joues rougir – et au plus grand désarroi de mon père, je n’étais pas certaine d’avoir une appétence pour le mariage. Mes années à Poudlard et l’influence d’Alexandre avaient ruinés l’éducation prodigués par mes parents sur le couple. J’avais la représentation du mariage comme d’un acte qui était avant tout religieux et j’avais cessé depuis longtemps de croire en Dieu. Alors à quoi bon jurer fidélité éternelle devant lui ? Et quand bien même discussion il devrait y avoir dessus, j’espérais attendre longtemps. La sortie de Poudlard, c’était une réalité trop proche pour y songer, beaucoup trop proche et déjà noyée sous les urgences. Dans le but de me calmer, je me dirigeais aux toilettes pour me passer de l’eau sur le visage. J’étais en train de l’éponger avec un mouchoir quand j’entendis des pas précipités venant de l’extérieur. Un instant plus tard, la porte s’ouvrait à la volée et l’espace s’emplit d’une respiration saccadée. Je m’écartai du lavabo pour faire apparaitre dans mon champ de vision Cho Chang, écroulée contre la porte, cherchant désespérément son souffle avec une main sur la poitrine, comme si ça pouvait la retenir de s’élever et se rabaisser à un rythme affolant.

-Cho ? m’inquiétai-je en m’approchant. Ça va ?

Elle sursauta à mon approche comme un oiseau apeuré. Je ne lui avais pas adressé le moindre mot depuis sa crise de larme devant la gargouille des Serdaigle et je n’avais pas d’autre nouvelle que celle de son rendez-vous raté avec Harry et celles de Roger qui disaient, enthousiaste, que son vol s’était amélioré.

-Mon dieu, Victoria, s’affola-t-elle, la main crispée sur son pull. Tu m’as foutue une frousse …
-Qu’est-ce qui se passe ? Tu as l’air d’avoir couru un marathon …

La perplexité de son regard fut gâché par l’affolement qui y brillait.

-Je … je …

Mais avant qu’elle ne puisse finir sa phrase, la porte s’ouvrit de nouveau avec violence et alla se fracasser contre le mur. Dans l’encadrement se tenait une fille grande et disgracieuse aux épaules carrées qui pointa sa baguette droit sur nous. Je me collai d’un bond contre le lavabo et Cho suivit mon mouvement. Sa cravate aux couleurs vertes et argents la situait chez les Serpentard et son air de sérieux malfaisant ne m’inspirait rien.

-Baisse ça ! glapis-je en sortant la mienne. Mais enfin, qu’est-ce qui te prend ?!
-Le professeur Ombrage nous a demandé de vérifier s’il n’avait personne d’essoufflé dans les toilettes ! rétorqua la fille, la baguette frémissante.

Des étincelles en jaillissait, arrachant un couinement à Cho. Avant même d’essayer de comprendre ce qu’elle me disait, je fis un geste sec de la mienne et désarmai la fille sans un mot. J’attrapai souplement sa baguette de ma main libre, sous ses yeux outrés. Elle voulut s’avancer vers moi, menaçante.

-Espèce de …
-Essaie un peu, la coupai-je en brandissant ma baguette. Je n’apprécie pas qu’on me menace sans raison, alors explique-toi !
-Je n’ai rien à t’expliquer ! Je fais ce qu’on me demande et cette fille (elle pointa Cho du doigt, qui cherchait désespérément son souffle) semble avoir couru, alors je vais immédiatement prévenir …

Je n’eus qu’un quart de seconde pour réfléchir. C’était une affaire qui concernait Ombrage et Cho paraissait effrayée en regardant la fille qui pivotait vers la porte. L’image de la main ensanglantée de Lee Jordan me fit prendre une décision :

-Elle est essoufflée parce qu’elle pleurait, espèce d’idiote ! Tu es contente ?

La fille s’immobilisa net face à mon mensonge. J’ignorai le regard que Cho posa sur moi, entre surprise et vexation. Ce n’était pas un secret que l’attrapeuse de Serdaigle avait passé une partie de son année à pleurer la mort de Cédric – y compris pendant son rendez-vous galant …

-On parlait de Cédric, poursuivis-je sèchement. Maintenant va raconter ça au professeur Ombrage et dis-moi quelle tête elle fera.

Sans attendre, je lui lançai brusquement sa baguette. Elle ne sut la rattraper et pendant qu’elle courait après la tige de bois qui roulait à terre, je pris fermement Cho par le bras et la fit sortir des toilettes. La fille ne nous suivit pas, constatai-je avec soulagement après m’être plusieurs fois retournée. Cho marchait en silence mais je sentais bien ses regards à la dérobée, à mi-chemin entre l’admiration et la gêne. Moi-même je n’en revenais pas d’avoir pris si vite les choses en main, mais j’avais toujours eu un excellent instinct pour me guider.

-Merci, finit-t-elle par lâcher.
-J’espère pour toi qu’ils ne découvriront jamais que j’ai menti, sinon je suis dans de beaux draps. Qu’est-ce qui se passe avec Ombrage ?

Cho ne répondit pas immédiatement, mais je serrais son bras pour l’inciter à se délier la langue. Elle grimaça.

-Ce serait compliqué à expliquer, c’est juste … (elle s’immobilisa, avant de me prendre brusquement les épaules). Il faut que tu retournes à ta Salle Commune !
-Quoi ?
-Susan Bones, c’est la sœur de Simon, non ? Une rousse, souvent avec des nattes ? Elle était avec moi !

Mon sang ne fit qu’un tour. Je n’arrivais pas totalement à décrypter ce qui se passait, mais si ça impliquait Susan, une course poursuite et Ombrage, ça ne pouvait qu’être une mauvaise chose. Je hochai la tête et abandonnai là Cho pour dévaler au pas de course tous les étages. Je crus que mon cœur allait éclater lorsque j’arrivais devant les tonneaux et mes doigts fébriles faisait trembler ma baguette alors que je l’appliquai sur chaque couvercle stratégique.

-Susan est là ? demandai-je à la volée une fois entrée.

Par manque de chance, le premier regard qui se planta sur moi fut aussi vert que ceux de la fille que je cherchai. Simon bondit du fauteuil sur lequel il travaillait et se précipita vers moi, l’air inquiet de me voir si affolée – et surtout que mon affolement concerne sa sœur.

-Qu’est-ce qui se passe ? Susan est rentrée il y a dix minutes, mais elle est allée directement dans sa chambre …

Je n’attendis pas la suite pour m’engouffrer dans le couloir qui menaient aux chambres des filles, Simon sur mes talons. Je tambourinai le panneau rond de bois chaud de coup de poings. J’arrivais à entendre l’agitation qui régnait de l’autre côté du battant.

-Susie, c’est moi, ouvre !

Il y eut un instant de flottement où l’agitation cessa, remplacée par quelques éclats de voix qui fusèrent avant que la porte ne s’entrebâille pour laisser apparaître l’œil vert de Susan. Constatant avec soulagement que c’était bien moi, elle ouvrit plus franchement pour nous laisser passer et Simon et moi nous glissâmes dans la pièce. Je me stoppai net en remarquant la troupe qui s’était entassée dans la chambre : Hannah Abbot, Ernie McMillan, Justin Flinch-Fletchley et Zacharias Smith s’arrêtèrent net en nous voyant entrer. La préfète avait les larmes aux yeux, et Ernie soufflait comme un bœuf à côté d’elle, le visage rougi par l’effort.

-Par Merlin, qu’est-ce qui se passe ici ? lâcha Simon, abasourdi.
-On est désolé, s’excusa immédiatement Hannah.
-On voulait juste apprendre …
-On ne pensait pas à mal, on est vraiment désolé Simon …
-Tu vas nous aider, hein ?

Simon et moi échangeâmes un regard perplexe avant de le baisser sur Susan. Elle s’était plaquée contre la porte comme si elle avait espéré s’y fondre, les yeux baissés sur ses chaussures. Perplexe, je me tournai vers Hannah, qui se tordait les mains à n’en plus finir.

-Personne n’aidera personne tant qu’on ne saura pas. Qu’est-ce qui se passe ?

Hannah me jeta un regard furtif avait de le baisser sur ses mains. L’insigne de préfète sur sa poitrine semblait avoir terni.

-Bien … il se pourrait … qu’on fasse parti d’un club illégal de défense contre les forces du mal …
-Hannah ! s’étrangla Ernie en plaquant une main contre sa poitrine. On n’est pas censé en parler !
-Tu as vu ce qui s’était passé, McMillan ? rétorqua âprement Smith. L’A.D., c’est fini !

Les autres baissèrent tristement et honteusement la tête. Hannah essuya une larme qui avait roulé sur sa joue et Susan avait serré les poings, si fort que ses jointures avaient blanchies. Il me semblait qu’elle fuyait nettement le regard de Simon. Laissant le frère et la sœur à leur confrontation silencieuse, je me tournai de nouveau vers Hannah, un sourcil dressé.

-Un groupe illégal de Défense contre les Forces du Mal ?
-C’est ça, céda-t-elle en faisant couler une natte entre ses doigts. On … C’est Hermione Granger qui nous a proposé ça en début d’année et … On avait peur, Vic’ : Ombrage ne nous faisait pas cours et avec ce qui se tramait dehors … On avait besoin d’apprendre à se défendre, alors Harry nous a donné des cours toute l’année.
-Potter ? vérifia Simon.

Tous acquiescèrent et Simon poussa un grognement. Il lorgnait toujours Susan du coin de l’œil, mais paraissait véritablement interdit parce qu’il découvrait. Je trouvais qu’il n’y avait aucune surprise à ce que des gamins perdus se soient tournés vers Harry, qui avait dû acquérir une certaine expérience de ses aventures et qu’ils aient cherché à combler les manques béants de l’enseignement d’Ombrage, mais je sentis mes yeux s’écarquiller lorsqu’Hannah m’expliqua qu’ils se réunissaient – une vingtaine d’élève – depuis le mois de novembre dans une salle secrète du château pour que Harry leur enseigne des sorts de défenses. Un si gros groupe, resté caché si longtemps et violant le règlement sous le nez d’Ombrage … Je les dévisageai tous : Smith qui n’était pas connu pour son courage, Ernie et son amour de la grandiloquence, Justin qui blêmissait de minute en minute, la douce Hannah et enfin ma petite Susan. Sauf elle, aucun n’avait l’ébauche d’insurgés. Et encore, Susan était raisonnable : jamais elle n’aurait risqué de mettre sa famille en porte-à-faux en s’opposant ainsi aux directives d’Ombrage.

-On pense qu’elle a eu vent de l’idée au départ, poursuivait Hannah d’une voix qui tremblait. Parce que le lendemain de notre première réunion elle a fait passer le décret sur les groupes de plus de trois personnes …
-Non mais je rêve, lâchai-je, abasourdie. C’est à cause de ça que j’ai failli perdre mon équipe de Quidditch ?
-Vicky, je pense qu’il y a plus urgent que le Quidditch ! m’admonesta vertement Simon. Qu’est-ce qui s’est passé ? Elle vous a découvert ?

Le ton était si sec que tous se recroquevillèrent et je jetai à Simon un regard d’avertissement. Préfet-en-chef ou non, ces agissements de ces derniers temps le plaçaient très mal pour leur faire la morale.

-C’est un elfe de maison qui a prévenu Harry, confirma Hannah dans un filet de voix. Alors on s’est tout de suite enfui, je ne … je ne crois pas qu’elle nous ait vu … elle n’a pas eu le temps …

Les épaules de Simon se détendirent imperceptiblement et il coula un nouveau regard sur Susan. Justin se prit la tête entre les mains, désespéré.

-Mais imagine qu’elle nous ait vu ? On va tous se faire renvoyer !
-Si on charge Potter, en s’en sortira peut-être, songea Smith en se frottant la mâchoire.
-Non seulement c’est lâche, mais en plus ça ne marchera pas, rétorqua Ernie, alarmé. Elle en profitera pour frapper un grand coup, c’est sûr ! Avant même d’avoir passé nos BUSEs, c’est une catastrophe !
-Je doute que les BUSEs soient la priorité également, cingla Simon, sans l’ombre d’un sourire. Si vous êtes partis assez vite de la salle, vous serez sans doute passé inaperçu. Alors tant qu’Ombrage ne vient pas vous voir avec la preuve que vous avez fait parti de ce club, vous n’en avez pas fait parti, j’ai été clair ? C’est la seule chose qu’on puisse faire pour limiter les dégâts.
-Et fini les réunions, enchéris-je, passant outre ma surprise de voir Simon faire preuve d’autant d’autorité. Elle vous a découvert une fois, elle vous découvrira encore : les vacances sont proches et la fin d’année encore plus, ne prenez pas ce risque.

Ils échangèrent tous des regards honteux, sauf Smith, qui battait du pied dans son coin, l’air bougon et Susan qui continuait de fixer le sol. Hannah fut la seule qui songea à protester :

-Mais … S’il y en a qui se sont fait prendre … On … on ne peut pas les laisser seuls …

Douce et naïve Hannah. Elle ne songeait pas un instant que les élèves qu’avaient pu identifier Ombrage pourrait la dénoncer : elle pensait avant tout à ne pas les laisser endosser toute la responsabilité du groupe.

-A toi de voir si tu veux prendre ce risque, évaluai-je avec un pincement au cœur. Tu peux te dénoncer, mais … Je ne sais pas ce qui adviendra par la suite. Le plus sûr, c’est de faire comme Simon l’a dit : faites profile-bas.
-Et si on nous dénonce ? rétorqua plus pragmatiquement Smith. Si Ombrage a su, c’est que quelqu’un lui en a parlé et cette personne va forcément donner nos noms à un moment ou à un autre !
-Ce sera votre parole contre la sienne, répondit Simon, l’air néanmoins inquiet par la perspective. Normalement, elle n’aura pas le droit de vous renvoyer sans réelle preuve. Ou en tout cas, je vous jure qu’on ne la laissera pas faire.

Mais c’était tout l’avantage d’un dictateur d’édicter ses propres règles, songeai-je avec un certain malaise. Ombrage serait bien capable de renvoyer tout le groupe sans autre base qu’un soupçon … Malgré tout, la promesse d’avoir le soutien de Simon parurent les apaiser. Comprenant qu’il n’y avait rien à ajouter, celui-ci hocha longuement la tête avant de se passer la main sur son visage, l’air las.

-Bien … Maintenant qu’on est d’accord sur ça … (Il étendit le bras et pointa la porte). Tout le monde dehors, il faut que je parle avec ma sœur.

Susan se fendit de son premier mouvement en levant les yeux au ciel avant de me jeter un regard suppliant que Simon capta car il ajouta, la mine contrariée :

-Bon, d’accord, Vicky peut rester.
-En voilà une surprise, ricana Smith en s’arrachant du lit sur lequel il était avachi. Bon courage, Bones.

Mais avant qu’il ne puisse passer la porte, Simon lui faucha le bras et darda sur lui un regard dans lequel je lisais tous les sortilèges qu’il rêvait de lui lancer.

-Et personne ne chargera Harry. Contente-toi de la boucler, Smith, tu sauras faire ça ? Sinon je suis certain que Victoria ne verra pas d’objection à ce que je la prive de ta charmante présence pendant quelques semaines. Le Quidditch attendra.

J’appuyais d’un bref hochement de tête. Dans un autre contexte, ça aurait pu être jouissif de voir le poursuiveur déglutir et baisser les yeux, intimidé. Sans attendre son reste, il s’engouffra dans le couloir et les autres suivirent le pas, remerciant Simon à voix basse et jetant des regards à la dérobée à Susan. La porte se referma sur Hannah, qui paraissait la plus réticente à laisser son amie, mais le battant claqua quand même comme une sentence. Susan n’attendit pas un instant de plus pour vriller un regard farouche sur son frère. Malgré les cris qui se profilaient, je ne pus retenir un sourire. Ils n’étaient peut-être pas frère et sœur biologiques, mais indéniablement, le même sang coulait dans leurs veines.

-Vas-y, marmonna Susan en croisant les bras sur sa poitrine. Fais-toi plaisir.

Les poings de Simon se serrèrent et je vis un muscle tressauter sur le bas de sa joue alors que sa mâchoire se contractait. Comme Susan une seconde plus tôt, je me fondis dans les plis de rideau dans l’espoir d’y devenir invisible et de ne me prendre aucun éclat quand ça exploserait.

-Par les chaussettes de Merlin … Tu me tannes depuis le début de l’année pour que je garde mon calme, que je ne fasse pas de vague, surtout je t’en supplie, Sim’, ne t’énerve pas contre Ombrage, ne fais pas de vague, tante Amy te l’a demandé … Pour que toi tu entres derrières dans un groupe illégal qui ne manquerait pas de nous attirer les foudres d’Ombrage ? Bon Dieu, Susie !

Susan tressaillit face à l’éclat de son frère, mais ne détourna pas le regard. A se tenir droite et fière ainsi, elle m’évoqua sa mère lorsqu’ils étaient revenus de France et qu’elle faisait face aux protestations de son mari et de sa belle-sœur, le soir de l’anniversaire de Simon. Celui-ci se passa une main dans les cheveux, contemplant sa sœur comme s’il la découvrait.

-Tout ça pour des cours de Défense contre les Forces du Mal … Ce n’est pas comme si je n’avais pas pu t’aider, pourquoi tu n’es pas venue me demander au lieu d’aller chercher Potter ?!
-Parce que tu avais le temps pour moi ?

Le ton amer de Susan me brisa le cœur et Simon parut sonné par la réplique. Cela parut donner du courage à sa sœur, qui poursuivit, la voix vibrante d’émotion contenue :

-Tu étais tellement occupé, entre des devoirs de préfet-en-chef, les ASPICs, tes disputes avec Emily … Et je comprenais, ajouta-t-elle alors que Simon ouvrait la bouche pour protester. Mais tu étais déjà épuisé, Simon, dès le début de l’année ! Je ne voulais pas t’embêter davantage alors quand Hannah est venue me voir en disant qu’Hermione proposait qu’on prenne des cours par nous-même, j’ai accepté. En plus j’étais heureuse qu’elle me le propose, ça me permettait de …

La voix de Susan se mourut, mais je n’eus aucun mal à compléter sa phrase. Ça lui permettait de se détacher de nous. De se faire des amis en dehors de ceux de son frère. Susan avait toujours été solitaire dans son dortoir, plus proche de nous que de ses camarades mais ce n’était maintenant que je réalisais à quel point ça avait dû lui peser. Elle se mâchouilla la lèvre, l’air indécise, avant de continuer :

-J’ai même un instant songé à t’en parler, mais quand je suis allée à la réunion, je me suis dit que c’était du suicide. Si tu entrais dans un groupe comme ça, tu te plongeais jusqu’au cou dans la résistance à Ombrage, au Ministère. C’était juste au moment où tu commençais à te calmer, où on pouvait parler de Tu-Sais-Qui sans que tu ne sortes de tes gongs, et je ne voulais pas raviver la flamme. Je voulais l’étouffer. Parce que contrairement à moi, Simon, si tu étais entré dans l’A.D., ça ne t’aurait pas suffi : ça t’aurait donné des ailes et Dieu sait ce qu’il se serait passé !

Je savais que tout ce qu’assénait Susan avec autant de véhémence était vrai. Simon ne connaissait pas la demi-mesure, mais cela n’expliquait pas tout. Je me trémoussai d’un pied à l’autre, mal à l’aise, avant de me résoudre à soupirer :

-Mais tu n’as pas répondu à la question de Simon, Susie. Il a raison, c’est … un peu hypocrite ce que tu as fait – entrer dans un groupe illégal tout en exigeant de Simon qu’il fasse profil-bas. Et ça … n’explique pas pourquoi tu n’es pas venue m’en parler à moi.

Les yeux de Susan s’écarquillèrent et je sentis sa détermination vaciller comme la flamme d’une bougie. Simon m’adressa un regard reconnaissant avant d’à nouveau le planter sur sa sœur avec un triomphe que je trouvais exagéré. Agacée, je pris le premier coussin que je trouvais pour lui lancer à la figure et effacer cet air affreusement satisfait dans son regard.

-Aïe !
-Redescends, Bones, tu es extrêmement mal placé pour lui faire des reproches. Ça fait des semaines que tu as presque abandonné tes devoirs de Préfet-en-chef, que tu sèches les cours, et que tu es un fantôme et pourtant tu écrasais ta petite sœur ! Rien que pour décharger Susie de ça, je suis heureuse d’être allée fouiner dans les journaux !

Simon pâlit et je m’en voulus d’avoir si vertement évoqué cette partie de lui qui peinait encore à sortir. Comme si elle ne pouvait pas s’en empêcher, Susan lui jeta un regard inquiet, avant de paradoxalement enfoncer le clou en chuchotant :
-Je t’avais prévenu de lui en parler plus tôt.

-Non mais c’est quoi, ça ? se défendit Simon, l’air de se replier sur lui-même. C’est elle qui a …
-Je ne dis pas le contraire, l’interrompis-je sèchement. Elle a fait une connerie. Mais toi aussi et je ne t’ai toujours pas arraché les yeux. Et en plus elle a été d’une patience absolument infinie avec toi alors je pense que tu peux passer sur la seule erreur qu’elle ait faite dans sa vie, Simon.

Les yeux de Simon roulèrent dans leurs orbites mais il se mura dans un silence bougon qui sonnait à mes oreilles comme une concession. Mais avant que Susan n’ait pu se sentir sortie d’affaire, je pivotai souplement pour la pointer du doigt.

-Du coup c’est à moi que tu vas rendre des comptes, Susie-jolie. Je t’ai posé des questions, je t’écoute.

De nouveau, Susan baissa le regard et passa de la femme forte que j’avais entraperçue à une petite fille prise en faute.

-Je ne voulais pas t’embêter non plus, tu avais des propres problèmes aussi et surtout … (elle prit une immense respiration pour avouer dans une voix qui faiblissait : ) je ne voulais … risquer que tu en parles à Simon. Ou que tu lui mentes. Je savais qu’il allait avoir besoin de toi alors … je ne voulais pas que vous risquiez d’être en froid à cause de moi.

Simon et moi échangeâmes un regard éberlué. Jamais je n’aurais cru que les réflexions de Susan auraient été aussi loin dans l’anticipation, dans le but de protéger son frère – même si cela devait passer par moi. Evidemment, cela ne manquait de pas de pertinence, mais il y avait quelque chose de gênant dans la façon dont Susan gérait tout sans partager à quiconque.

-Mais enfin, Susie …
-Ecoute, Vic’ … Je sais que tu m’en veux un peu et tu as parfaitement le droit mais … Tu l’as dit toi-même (les larmes affluèrent à ses yeux et elle les chassa d’un battement de cil). Je n’en pouvais plus … Surtout depuis l’évasion de Jugson, j’ai bien cru que j’allais m’écrouler … Spencer, Matthew … Je ne les ai jamais connus mais c’était quand même mes cousins. J’avais peut-être un an, mais j’ai l’impression d’avoir toujours porté leur deuil. Mais comme j’étais la seule à savoir pour Simon … Alors l’A.D. … c’était aussi … quelque chose que j’avais rien qu’à moi, tu comprends ? Un endroit où je ne devais rien gérer, juste apprendre, me défouler. Si tu savais le nombre de sortilège de Stupéfixion que Smith s’est pris dans cette période, je suis devenue très forte. Alors désolée si je bafouai le sacro-saint règlement d’Ombrage, désolée si je mettais en péril la famille mais … j’ai fini par en avoir besoin
-Susan …

Cette fois, la colère semblait avoir totalement déserté Simon. Il contemplait sa sœur d’un œil neuf, comme s’il lisait enfin toute la douleur, toute la charge qu’elle avait dû porter sur ses épaules pendant des mois. Le secret de Simon, sa propre colère, l’A.D. … ça faisait beaucoup de poids pour une jeune fille d’à peine seize ans. Il s’avança d’un pas vers elle et tendit une main, comme s’il voulait la toucher mais qu’elle était soudainement devenue inatteignable.

-Susan … Je suis vraiment désolé …

Une nouvelle fois, Susan papillonna des paupières pour chasser les larmes et je fus impressionnée par sa force mentale, car malgré son trouble apparent, elle n’en laissa échapper aucune. Les mots prononcés par Simon un jour dans la Grande Salle résonnèrent soudainement dans mon esprit : « Susie a des valeurs. Susie est une lionne comme maman. Ce sera elle la grande sorcière ». Elle contempla un instant la main tendue de son frère d’un œil vide, avant de hocher la tête et de s’avancer vers lui. Simon la prit dans ses bras, plus tendrement qu’il n’enlacerait jamais personne et je me sentis enfin de trop alors que Susan enfouissait son visage dans le cou de son frère. A pas de chat, je me dirigeai vers la porte et fis rouler la poignée ronde et cuivrée pour les laisser à leur intimité.

-Alors ? s’enquit immédiatement Hannah quand j’arrivais à la Salle Commune. Ça se passe bien ?
-Je pense que ça devrait aller, la rassurai-je en posant une main sur son épaule. Maintenant, vous faites comme on a dit : profile-bas et bouche cousue. Et peut-être que si l’univers est avec nous … il n’y aura pas de conséquence.

***


L’univers n’était pas avec nous.
L’univers avait même décidé de faire abattre le Déluge sur nous, ainsi que les dix plaies d’Egypte et la destruction de Sodome.
Ou en tout cas, cela me faisait la même impression alors que je relisais encore et encore l’écriteau de bois qui couvrait les murs de Poudlard.

Par ordre du Ministère de la Magie

Dolores Jane Ombrage (Grande Inquisitrice) remplace Albus Dumbledore à la direction de l’école de sorcellerie Poudlard, conformément au décret d’éducation numéro vingt-huit.

Signé : Cornelius Oswald Fudge, ministre de la Magie.


Chaque fois que je le lisais, j’avais l’impression que le feu qui s’était mis à brûler en moi se résorbait lentement. Nous n’avions pas dormi de la nuit, avec Simon, lisant dans son lit des pièces et des romans pour calmer nos nerfs éprouvés par l’idée qu’Ombrage puisse faire renvoyer Susan. J’avais tenté d’en profiter pour parler avec Simon de ses parents, mais de nouveau il s’était renfermé comme une huitre et j’avais préféré laisser couler. Lorsque nous avions quitté la chambre après avoir séché le petit-déjeuner puisque nous avions une heure de libre en début de matinée, nous tombâmes sur l’écriteau qui mangeait la grande partie de notre tableau d’affichage. Quelques élèves de septième et sixième année qui n’avaient pas cours y était également scotchés, bouche bée et frémissant de colère.

-Alors là, l’école est foutue, conclut Judy, défaitiste. Maintenant Dumbledore n’est plus là pour ne serait-ce que la contrer un tout petit peu … elle a les pleins pouvoirs.
-Mais … comment ça a pu arriver ? balbutiai-je, le cœur au bord des lèvres.

Je relisais sans cesse les mots jusqu’à ce qu’ils en perdent leur sens. C’était comme si soudainement, l’espoir insufflé par l’article de Harry et la non-exclusion de Trelawney volait en éclat … et cela faisait vaciller le feu qui s’était mis à brûler en moi. Une main se crispa sur mon épaule et je levai les yeux sur le visage fermé de Simon. Par automatisme, je couvris sa main de la mienne.

-J’ai entendu des choses au déjeuner, nous apprit Renata à mi-voix. Est-ce qu’elles sont vraies, je ne sais pas … Mais ce qui ressort, c’est que Fudge était là avec des Aurors pour arrêter Dumbledore et qu’il leur a échappé à tous.

Mon cœur se serra et j’échangeai un regard alarmé avec Simon. Il était peu probable que les motifs d’arrestation n’aient rien à voir avec l’A.D., qui, comme nous l’avait révélé Susan, signifiait « Armée de Dumbledore ». Amelia nous avait bien dit que c’était bien la crainte secrète de Fudge … La raison pour laquelle nous n’étions plus formés à la magie martiale et défensive … Je plantai mes dents dans ma lèvre inférieure.

-J’ai aussi entendu que Fudge se trouvait à présent à Ste Mangouste avec une citrouille à la place de sa tête, ricana Kenneth.
-C’est hautement fantaisiste, ça, rétorqua Renata en levant les yeux au ciel.
-Ouais, mais je préfère me dire que c’est vrai, ça dédramatise la situation.
-Comment tu veux la dédramatiser ? protesta Judy en désignant l’écriteau. C’est dramatique ! Poudlard était sûr parce que Dumbledore en était le directeur et qu’il est le seul sorcier à faire peur à Tu-Sais-Qui ! Qu’est-ce qui va se passer maintenant ?!

L’éclat de Judy jeta sur le groupe un froid semblable à celui que pouvait provoquer les Détraqueurs, de ceux qui faisait resurgir de nous-même nos pires désespoirs. Simon poussa un profond soupir, comme si par ce souffle il pouvait extraire toute la tension de son corps.

-Ecoutez … ça ne sert à rien de paniquer, concernant Vous-Savez-Qui. Avant Dumbledore, ce sont des sortilèges qui protègent l’école et quand bien même il a l’idée obstinée et absurde tuer Harry, je ne pense pas qu’il risquerait de se casser les dents sur Poudlard alors qu’il n’a visiblement pas récupérer toutes ses forces.
-Qu’est-ce qui te fait dire ça ? rétorqua Judy en dressant un sourcil.
-Parce que s’il avait récupéré toutes ses forces, il se montrerait au grand jour, répondis-je à sa place, suivant son raisonnement. S’il ne le fait pas, c’est qu’il lui manque encore quelque chose.
-Simon a raison, je m’inquiète d’avantage d’Ombrage, enchérit sombrement Renata. Qui sait ce qu’elle va instaurer maintenant …

J’eus l’impression qu’une main glacée me retournait les entrailles. J’en venais presque à espérer que Voldemort se montre et que le gouvernement de Fudge valse : après ça, Ombrage valserait sans doute avec. L’un des rares avantages de cette sombre affaire, c’était que Dumbledore pouvait à présent pleinement de consacrer à la lutte contre Voldemort. Et en ça, le mage noir ne devait pas être ravi des agissements du Ministère …

-Simon ?

Nous nous tournâmes en bloc vers Emily, qui venait d’entrer dans la Salle Commune. Son visage semblait également défait et elle parut réticente quand elle annonça :

-Ombrage veut voir les préfets-en-chef …
-On a Sortilège, rappela âprement Simon. Hors de question que je sois à la botte de cette femme.

Je retirai ma main de la sienne pour le frapper sèchement à l’épaule. Le geste déclencha un cri chez Simon et un rire chez nos camarades, même Renata. Je lui jetai un regard flamboyant.

-Moi qui pensais que tu commençais à te remettre dans ton rôle, maugréai-je, consternée. Dumbledore n’est plus là ! La structure de l’école va s’écrouler et les préfets-en-chef, c’est encore peut-être la seule chose qu’elle n’a pas encore sous sa coupe ! Vous êtes peut-être le dernier tampon entre elle et nous ! Tu veux quoi, abandonner et qu’elle nomme quelqu’un qu’elle aura à sa botte ? Tu veux qu’on se retrouve avec Warrington ?
-Quelle effrayante perspective, commenta Renata, un faible sourire aux lèvres.

Simon cessa de me fusiller du regard pour réfléchir, comme s’il n’avait pas envisagé les choses sous cet angle. Sa tante Amelia restait l’un des plus solides piliers du Ministère malgré une administration avec laquelle elle était en complet désaccord : il faudrait que Simon fasse preuve de la même force d’esprit. Et il finit par y consentir parce qu’après quelques secondes de silence où il me fixa, quelque peu contrarié, il finit par suivre Emily dehors tandis que Renata et moi prenions la route de la classe de Sortilège. Même Flitwick paraissait avoir perdu de sa bonhomie et le cours se passa dans une ambiance des plus maussades. Je discutai à voix basse avec Miles pendant tout le cours : il me confirma les informations données par Renata, tout en ajoutant que seul Harry – le leader du groupe, étrangement … - et une Serdaigle nommée Marietta et qui se trouvait actuellement à l’infirmerie avaient assisté à la scène. Il dut rapidement me quitter pour aller aider sa petite sœur à la bibliothèque. Il prenait un soin particulier de ses sœurs depuis qu’il avait admis le retour de Voldemort, même si la petite Cora paraissait en avoir assez d’être couvée et fuyait à présent Miles comme la peste. Je parcourais lentement un couloir, la mort dans l’âme, avec comme point de mir les jumeaux Weasley qui complotaient à voix basse devant moi :

-Mais si on fait exploser tout le stock, on n’aura plus rien à vendre !
-On en refera ! Mais je pense que ça vaut la peine …
-Oh, Seigneur, soupirai-je, avant d’élever la voix pour qu’ils m’entendent : vous allez vraiment le faire ?

Les jumeaux sursautèrent mais parurent rassurés lorsqu’ils me virent les rejoindre à petite foulée, réprimant à peine mon sourire. L’un d’entre eux me prit immédiatement par les épaules lorsque je fus à leur portée :

-Aaah, ma petite Bennett ! J’avoue que tu nous as donné une idée des plus brillantes !
-Et on ne t’en remerciera jamais assez, plaisanta l’autre en me pinçant la joue.
-Bats les pattes ! répliquai-je en me dégageant. Alors … c’est parti ? Le grand chambardement Weasley ?

Les jumeaux eurent un identique sourire machiavélique qui n’annonçait rien de bon. Il était clair depuis longtemps que Fred et George Weasley n’étaient pas fait pour le travail scolaire et depuis qu’ils étaient virés de l’équipe de Quidditch, ils s’étaient investis corps et âmes dans leur boutique. Leurs produits devaient atteindre la perfection s’ils risquaient ainsi l’exclusion. Je plissai les yeux :

-Tout est paré ? Vous avez les fonds ?
-Il nous reste un peu d’or pour entamer la production et on a déjà pas mal vendu à Poudlard. Ce secteur est presque épuisé.
-Un local ?
-Au Chemin de Traverse, on te donnera l’adresse.
-Des tympans neuf au cas où votre mère percerait les vôtres lorsqu’elle verra que vous êtes renvoyés ?

Les jumeaux éclatèrent de rire et l’un d’entre eux m’ébouriffa les cheveux en m’assurant que leurs oreilles resteraient intactes. J’eus un pincement au cœur en songeant que dans un futur proche, la vie à Poudlard pourrait se faire sans Fred et George Weasley. Un sourire triste s’étira sur mes lèvres.

-Bien … Faites durer le plaisir, alors. Ce serait dommage qu’Ombrage ne profite pas longtemps de votre talent.
-Oh, Bennett, laissa échapper l’un d’entre eux, l’air étrangement ému. Ne t’en fait pas, on ne compte pas se faire renvoyer tout de suite.
-Mais il faut marquer le coup, ajouta l’autre avec un sourire malicieux. Pour Dumbledore. Et pour lui montrer que, non, elle n’a pas encore gagné.

Ces mots jetèrent un vent sur les braises en moi qui était en train de mourir, ravivant une flamme que le départ de Dumbledore avait failli éteindre. Non, vraiment, Ombrage ne savait pas à quoi elle s’exposait le jour où elle avait permis à Fred et George Weasley d’avoir tout le temps libre nécessaire pour un jour se dresser contre elle. Je voulus répondre, leur assurer que j’étais avec eux, mais une voix fusa derrière nous :

-AH AH ! Vous complotez contre la directrice !

Nous fîmes prestement volte-face pour voir Graham Montague, le Capitaine de Serpentard, pointer un index triomphal sur les jumeaux, une expression d’avidité presque indécente sur le visage. L’un des jumeaux se fendit d’un reniflement méprisant.

-Regardez ça, Fred, un babouin qui parle.

George eut un ricanement cynique et je fronçai les sourcils pendant que Montague s’avançait sans se départir un seul instant de sa mine satisfaite.

-Je vous ai entendu, poursuivit-t-il avec détermination. Vous avez parlé de « grand chambardement » et toi aussi Bennett !
-Et qu’est-ce que tu vas faire, nous hurler dessus en faisant de grands gestes de babouin babillant et empoté ? répliqua George avec un somptueux mépris.

Montague piqua un fard et lança un regard furieux aux jumeaux. Il les dépassait pourtant d’une bonne tête et imposait niveau carrure, mais le Capitaine de Serpentard n’était pas connu pour sa vivacité d’esprit.

-Je suis membre de la brigade inquisitoriale ! s’écria-t-il alors que les jumeaux continuaient de ricaner.
-La quoi ? me troublai-je.

Agacé, Montague montra un minuscule « I » épinglé sous son insigne de Capitaine. Une police privée, constatai-je avec un mélange d’amusement et d’effroi. On passait de la dictature au totalitarisme … Fred et George haussèrent les sourcils, peu impressionnés.

-Alors là on marche sur la tête, soufflai-je, consternée. Et tu peux faire quoi ? Mettre des retenues, enlever des points ? Non mais je rêve ! glapis-je quand le regard de Montague se tourna vers moi, ravi et entendu. Je te jure que si je me retrouve en retenue le jour du match contre Serpentard, je te le ferais payer au centuple, Montague !

La grimace qui déforma ses lèvres m’indiqua que j’avais parfaitement percé ses plans à jours mais cela ne fut qu’emballer mon rythme cardiaque. Mais la façon dont il se redressa, l’air menaçant, prouva également qu’il ne prenait pas au sérieux ma promesse de représailles. Il s’approcha de moi, un sourire ironique aux lèvres.

-Essaie un peu, Bennett. Maintenant que Dumbledore n’est plus là, c’est elle qui commande. Alors autant tout de suite gravé le nom le Serpentard sur la coupe. Alors ne me tente pas. Très personnellement, j’ai plutôt envie de te battre à la régulière, Serpentard n’en ressortira que plus grand et j’ai toujours rêvé de te faire passer à travers tes buts. Mais si vraiment tu veux me provoquer, je n’ai qu’un mot à dire et une grosse partie de mon équipe serait ravie de faire la chasse au sang impur … AAAAAAAAAH !

Montague se trouva pendu par la cheville à quelques mètres du sol, gesticulant dans le vide, le visage cramoisi. Derrière moi, Fred avait la baguette tendue, le visage animé d’une colère qui ne lui était pas coutumière.

-Très mauvaise idée, petit babouin. C’est de très vilains mots qui sortent de ta bouche, maman Ombrage ne serait pas contente.
-Laisse, Fred, soupirai-je en posant une main sur son bras. Il ne sait sans doute pas ce que ça veut dire …

Montague était certes un idiot, mais il n’était pas particulièrement raciste. Il suivait simplement le mouvement de Warrington dans son dortoir, et sauf lorsque ça concernant le Quidditch je n’avais jamais eu à faire à lui. Mais visiblement, être sous la protection d’Ombrage semblait lui donner des ailes parce qu’il éructa :

-Lâchez-moi ! Je vous ferais tous renvoyer, je suis quelqu’un, maintenant ! Et ce n’est pas deux traitres à leurs sangs qui vivent dans un trou à rat et une stupide fille de moldus qui …
-George, le coupa Fred, l’air de plus en plus furieux. Ouvre l’armoire, s’il te plait.

Mais c’était l’armoire à disparaitre, réalisai-je alors que George l’ouvrait. Ça faisait des années que je passais devant en sortant de Sortilège, sans y faire réellement attention mais Flitwick nous avait prévenu dès notre première année qu’il ne faudrait surtout pas y toucher car sa magie était capricieuse. J’aurais voulu arrêter les jumeaux, mais alors que Montague menaçait de leur faire perdre des points, Fred l’envoya dans la gueule béante de l’armoire : son « cinq cents points en moins pour … ! » alla mourir dans un immense fracas et George referma les battants dans un claquement sec avant de tourner la clef dans la serrure. L’armoire s’agita un instant sous les coups de Montague et puis soudainement, tout fut silencieux … Je fixai les jumeaux, les yeux écarquillés par l’horreur.

-Mais ça ne va pas ! Vous vous souvenez de ce qu’a dit Flitwick ? Elle est cassée, il pourrait prendre des jours à réapparaître !
-Ou bien des semaines, oui, confirma sombrement George. Dis-nous merci, Bennett, on vient de t’offrir ta coupe sur un plateau d’argent.
-Ne nous regarde pas comme ça, ajouta Fred alors que je les contemplais, estomaquée. Il n’avait pas à t’insulter, Bennett, et je commence à en avoir assez de cette stupide chanson… « Un trou à rat » … Bon sang, on aurait dû les faire payer dès le début. Si on laisse faire des petites brutes comme Montague, alors imagine dehors …

Je les considérai encore un long moment avant de m’avouer vaincue. Rien ne servait à délibérer : Fred et George se croyait dans leur bon droit et dans l’idée, ils avaient une part de vérité. De toute manière, ouvrir l’avoir n’aurait servi à rien : Montague y avait déjà disparu. L’acte en lui-même m’embarrassait réellement, même si je comprenais la motivation, même si leur argument était valable, je n’aurais pas été capable moi de faire la même chose. J’aurais plutôt … fait dos rond pour mieux fuir. Mais j’avais conscience que ce serait léger le jour où je me retrouverais à pire que Graham Montague.

***
Perripuce

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Ombres et Poussières II - 22 - 2[Harry Potter]

Message par Perripuce »

*2e partie*


Le grand chambardement Weasley avait été à la hauteur de toutes les espérances, même si j’admettais que l’éclat des feux d’artifice avait été ternie par la scène à laquelle j’avais assisté et par la vision des sabliers dans le Hall : tous se vidaient inéluctablement, excepté ceux des Serpentards, qui semblaient majoritaire dans la nouvelle « brigade inquisitoriale ». Le cours d’Etude des Moldus n’invitaient en plus pas à la fête : Burbage avait décidé de profiter de l’actualité pour évoquer la Shoah, choquant nombre de nos camarades. Roger était assez intelligent pour faire le lien entre la situation des juifs pendant la guerre et la mienne et avait passé l’heure à me jeter des regards à la dérobée, le teint vérâtre. Malgré tout, j’éclatai de rire lorsque Burbage m’ordonna d’aller chercher Ombrage quand un dragon d’étincelle d’infiltra dans notre salle de classe d’Etude des moldus et que je trouvai la nouvelle directrice aux prises avec un immense soleil tournoyant, couverte de suie, son nœud rose pendant misérablement au bout de ses cheveux châtains. Apparemment, tous les professeurs la mobilisaient et elle avait passé la journée à courir d’un bout à l’autre du château pour contrer les feux de Fred et George. Si elle avait soupçonné que c’était eux, elle n’avait pas pu le prouver et les étincelles continuèrent de faire leurs dégâts mais de façon plus diffuse jusqu’aux vacances de Pâques. Tout cela avait redonné de l’engouement à un Poudlard abattu par le départ de Dumbledore. Simon et Emily, malgré les réserves d’Ombrage, étaient également maintenus dans leurs fonctions, même si elle leur avait clairement fait comprendre que pour garder le bel insigne, il allait falloir obéir à ses ordres. Le groupe de Poufsouffle qui avait fait parti de l’A.D. culpabilisait grandement d’avoir provoqué le départ du directeur, mais il leur permettait au moins de voir s’éloigner le spectre du renvoi. Visiblement, Ombrage et Fudge étaient trop ravis d’avoir pu compromettre Dumbledore pour se soucier de ce groupe de défense illégal – prouvant une nouvelle fois le caractère postiche des nouvelles réglementations.

La dernière semaine était arrivée et avec elle l’anniversaire de Miles le trois avril. J’avais tout juste eu le temps de lui donner son cadeau – une écharpe de son équipe de Quidditch préférée et une boussole à balai – avant de courir en Métamorphose. Mais nous avions prévu de passer la soirée ensemble, pour la première fois depuis ce qui me semblait être une éternité. Entre le travail, le renvoi de Dumbledore et tout ce qu’il impliquait, les séances de Quidditch et tout le tracas, j’avais l’impression d’avoir à peine vu Miles ce trimestre, mais j’avais bien l’intention de me rattraper. Le regard lorsque j’en avais parlé à Emily m’avait fait rougir jusqu’aux oreilles.

-Est-ce qu’il va falloir qu’on parle de contraception, toutes les deux ? s’amusa-t-elle alors que nous sortions de notre dernier cours. Je ne sais pas comment ça se passe chez les moldus, mais chez nous c’est soit tu vas demander à un guérisseur de te poser un sort – très délicat, sauf si on est brillant, à ne pas pratiquer soi-même – soit une potion, mais elle est vite périssable donc il faut la faire très vite avant le début du cycle et la renouveler tous les vingt-huit jours donc c’est contraignant et en plus uniquement pour les filles. Je veux dire, les garçons peuvent également se faire poser le sort, mais eux n’ont pas de cycle donc la potion est obsolète pour eux. Mais si tu veux, je peux te la faire …

J’éventai mon visage, d’autant plus qu’Emily répondait à des préoccupations que je commençais effectivement à me poser. Le peu de temps que j’avais pu passer avec Miles montrait bien une chose : les choses s’accéléraient entre nous. Les mains s’aventuraient en dessous des vêtements, les lèvres descendaient de plus en plus bas, et le manque de confort et d’intimité devait une contrainte pire de jour en jour. Même si les évolutions ne me déplaisaient pas le moins du monde, la finalité, elle, continuait d’effrayer l’enfant que j’étais encore. Emily éclata de rire devant mon visage écarlate.

-Mais regardez-moi ça, petite Victoria devient une grande !
-Calme-toi, on n’y est pas, répliquai-je tant bien que mal. Mais je dois conclure de ta connaissance que … les choses se sont faites avec Roger ?

Ce fut au tour des joues d’Emily de rougir et elle leva les yeux au ciel avec un immense soupir.

-A dire vrai … ça c’était fait il y a longtemps mais … apparemment, à ce moment-là, c’était « juste comme ça », alors …
-C’était ça ! compris-je en pointant un index accusateur sur Emily.

Malgré toute ma bonne volonté, je ne pouvais m’empêcher de me sentir vexée. J’avais l’impression que la vie d’Emily me parvenait goutte à goutte, seulement selon son bon plaisir. Un intimité secrète paradoxale quand on connaissait son côté intrusif. Emily dressa un sourcil perplexe face à mon ton véhément et j’explicitai :

-L’année dernière quand vous étiez en froid, c’était à cause de ça ? Pourquoi tu n’as rien dit ?

Emily eut un pauvre sourire.

-Et comment vous m’auriez jugé, Cédric, Simon, toi ? Que je couche avec un garçon et que je me fasse jetée derrière ? C’est quelque chose qui m’a blessé, Vic’, je ne tenais pas à supporter votre regard en plus.
-Je pense qu’on est tes amis et qu’on t’aurait soutenu, répliquai-je avec une pointe d’aigreur. En tout cas, moi je l’aurais fait …
-D’accord. Alors disons simplement que … je n’aurais pas supporté d’en parler. Très honnêtement, je n’en avais pas envie, je ne peux pas te le dire autrement.

J’ouvris la bouche, indignée, avant de la refermer promptement alors que le poids de ce que je n’avais pas pu dire à Emily, de peur de sa réaction, de son regard ou simplement parce que j’avais voulu le garder pour moi, s’abattait sur mes épaules. Je n’avais pas le droit de lui en vouloir pour des choses que je lui faisais subir et sur ces mécanismes que sans doute je pouvais comprendre. Alors je pris une grande inspiration pour lâcher :

-Bon. D’accord. Mais sérieusement, Emily … Je sais que c’est … parfois difficile, entre nous en ce moment mais … Ne pars pas du principe que je vais te juger ou que tu ne peux pas compter sur moi. C’est faux. Je pensais que tu le savais …
-Vic’ … (elle mit une main tendre sur mon bras). Bien sûr que je le sais. C’est juste … (sa bouche se tordit et elle leva les yeux au ciel). Bon sang, Cédric avait raison, l’année dernière. Je suis peut-être la plus bavarde et la plus extravertie, mais je suis aussi la plus secrète du groupe. Je n’aime pas révéler mon intimité, ça me fait sentir … vulnérable, tu comprends ? C’est une sorte de mécanisme de défense … C’est peut-être idiot mais … C’est ce qui me permet de ne pas perdre pied.
-Je peux comprendre, admis-je à contrecœur en repensant à ce que Simon et moi lui cachions.
-Comprendre quoi ?

Simon venait de nous rattraper, lisant toujours le commentaire que Flitwick avait noté sur son devoir et qui devait être fort élogieux vu le sourire fier qui flottait sur ses lèvres. Emily et moi échangeâmes un regard avant d’adresser un sourire carnassier à Simon. Il pâlit sous ses tâches de rousseur.

-En fait, je ne suis pas sûr de vouloir savoir …
-Bien voyons, commenta Emily en dressant un sourcil. Bon, parlons d’autre chose. Vous êtes sûrs de ne pas vouloir rester pendant les vacances ?

Simon et moi hochâmes la tête de concert. Il était vrai que l’immense majorité de ceux qui avaient des échéances importantes – BUSEs et ASPICs – restaient à Poudlard pour profiter de la bibliothèque et des conseils des professeurs. Mais j’éprouvai un désir ardent de retrouver mon village, ma famille et faire une pause après tout ce qui avait pu se passer ce trimestre. Je ne serais pas désavantagée pour les révisions, puisque je savais que les Bones avaient une grande bibliothèque assez fournie pour me guider et que Rose était une excellente sorcière. Après quelques jours d’hésitation, Miles avait aussi décidé de rentrer sous l’insistance de Cora et Felicity et Simon lui avait charitablement proposé de venir réviser chez lui s’il avait besoin, mais cela avait plutôt embarrassé Miles. Je doutais qu’il soit à l’aise dans la maison d’une famille aussi prestigieuse que les Bones.
Emily poussa un gros soupir.

-Bon, très bien. Hauts les cœurs, c’est la dernière ligne droite avant d’entrer dans le monde merveilleux des adultes.

Elle me jeta un regard suggestif qui échauffa de nouveau mes joues et laissa Simon perplexe. Ce fut le moment que choisit Miles pour enfin sortir de la salle, le regard lui aussi plongé sur son devoir de Sortilège et mes joues s’embrasèrent face au sourire entendu d’Emily. Sans attendre, elle faucha le coude de Simon et m’adressa un signe coquin de la main.

-A ce soit, Vic’ ! Pas de bêtise et rentre avant le couvre-feu !
-Mais qu’est-ce qui se passe ? glapit Simon en tentant de s’échapper de la poigne d’Emily.
-Oh, mon petit … je t’expliquerais quand tu seras grand.

J’essuyai un petit rire face à la mine désorientée de Simon et laissai Emily l’entrainer dans le couloir malgré ses protestations. Le cœur battant, je rejoignis Miles, qui lisait toujours son devoir les sourcils froncés devant la salle.

-Acceptable, marmonna-t-il en roulant le parchemin. Pas le meilleur des cadeaux d’anniversaire …
-On travaillera ça pendant les vacances, proposai-je avec un sourire. On va faire une balade ?

Un sourire effleura les lèvres de Miles.

-Dans la Forêt Interdite ?

Je ne pus retenir une grimace. L’an dernier, il l’avait convaincu d’entrer dans la mystique forêt de Poudlard, mais l’escapade romantique avait viré à l’angoisse lorsque nous nous étions retrouvés à fuir à perdre haleine. Depuis, je n’avais pas éprouvé la moindre envie de remettre le moindre orteil à la lisière. Miles s’esclaffa face à ma mine dubitative et plaqua un baiser sur mon crâne.

-Ne t’inquiète pas, je ne te referais pas vivre ça. Tu as déjà trop eu de souci ces derniers temps … Pas de problème pour ce soir, d’ailleurs ? Bones ne va pas provoquer Ombrage, Susan créer un club illégal ou ton frère sortir avec une autre sorcière problématique ?
-Très drôle, Bletchley. Mais non, j’ai engagé Emily comme baby-sitter de Simon et l’avantage de l’A.D. c’est que Susan s’est fait des amis.
-Et qu’elle a fait virer Dumbledore.

Je le frappai sèchement à l’épaule. C’était dit sur le ton de la plaisanterie, mais certains élèves avaient réellement apostrophé les membres connus de l’A.D. en leur reprochant d’être à l’origine du départ de Dumbledore. Simon avait calmé tout le monde pour protéger Susan, mais je savais qu’il y avait eu une mini-crise du côté de Serdaigle dont Roger et Octavia se plaignaient continuellement.

-C’est de la faute d’Ombrage, rétorquai-je en me mettant en marche. Comme c’est de sa faute si je perds contre vous en juin. J’ai vu que Warrington et Malefoy faisaient aussi parti de la « brigade inquisitoriale ». Je suis presque sûre de me retrouver en retenue le jour du match …
-Et encore, si c’est la retenue c’est qu’ils ont revu leurs ambitions à la baisse, m’avoua Miles en serrant ma main. Warrington a la haine, surtout depuis que ça a fait le tour de Poudlard que les Tornades t’ont proposé des essais et ça a contaminé une partie de l’équipe. De la jalousie tout ce qu’il y a de plus primaire … Mais bon, comme les jumeaux nous ont privés de notre Capitaine …

Montague avait fini par réapparaitre au bout de quelques jours de disparition des plus inquiétante qui avait mis mes nerfs à rude épreuve. Malheureusement, il n’était pas revenu indemne et restait depuis cloîtré à l’infirmerie dans un état léthargique. Cela dit, Miles ne regrettait aucunement l’état de son camarade. Pour cause : il approuvait les représailles des jumeaux et il avait été nommé Capitaine par intérim, à la plus grande stupéfaction de tous qui avait cru que Warrington ou Malefoy hériterait plutôt du brassard. Mais visiblement, le dévouement de Miles à son équipe avait fini par lui valoir la reconnaissance de Rogue – ainsi que son match remarquable face à Serdaigle où ses arrêts et la chance indécente de Malefoy contre Cho leur avait permis d’arracher la victoire quelques semaines plus tôt. J’eus un sourire malicieux.

-Certes, ce serait équilibré que mon équipe soit privé de son Capitaine mais … ce serait plus romantique qu’on se serre la main le jour du match, non ?

Miles dressa un sourcil.

-Non seulement Montague sera peut-être revenu d’ici juin, mais en plus je ne suis pas sûr que tu sois une fille qu’on pourrait qualifier de « romantique », Victoria.

Avant que je n’aie pu me sentir vexée par la remarque, Miles passa une main derrière ma taille et m’attira à lui pour poser ses lèvres sur les miennes. Le baiser étouffa mes protestations qui fondirent dans ma gorge et je passai mes mains à l’arrière de sa nuque pour l’embrasser en retour. Mon cœur se mit à cogner sourdement contre ma cage thoracique, comme celui d’un oiseau effrayé et lorsque je m’écartai d’un souffle, j’étais déjà hors d’haleine. Un sourire s’étira sur les lèvres de Miles et il caressa doucement ma joue de son pouce.

-Mais ce n’est pas grave, tu compenses amplement sur d’autres choses. Et ce serait ennuyeux une fille qui m’emmènerais chez Madame Pieddodu à chaque sortie …
-Pieddodu, ce n’est pas du romantisme, c’est de la niaiserie, fis-je remarquer, amusée. Mais comme ça, par quoi je compense ?

Miles éclata de rire avant de prendre mon visage en coupe et de m’embrasser doucement sur le nez, puis sur le front et à chaque baiser chuchoter :

-Tu es drôle, tu es intelligente, tu es forte. Peut-être un peu trop têtue et tu as un peu trop d’abnégation mais … C’est une partie de toi que j’admire beaucoup. Vraiment …

Ses lèvres glissèrent de nouveau jusqu’aux miennes en un baiser beaucoup plus tendre, à peine plus d’une caresse sur ma bouche, douce et légère. Cela m’arracha un sourire que je savais être niais. Mon regard se porta sur le mur d’en face où une porte entrebâillée se découpait. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine et je me détachai de Miles pour pousser la porte. C’était une salle non utilisée dans laquelle je le fis entrer avant de refermer la porte, un sourire à la fois mutin et gêné aux lèvres.

-Mais je ne suis pas romantique, c’est cela ?

L’étincelle dans le regard de Miles vacilla et l’intensité de son regard me fit rougir autant qu’elle m’attira indéniablement à lui. Nos lèvres se trouvèrent seules, s’explorant avec douceur, s’écartant sur notre peau, nos joues, nos gorges, lentement d’abord, puis avec un plus d’avidité. Je passai une main sous la chemise de Miles et la passai dans son dos pour le presser un peu plus contre moi et mon rythme cardiaque s’emballa lorsque ses doigts dégagèrent la mienne coincée dans l’élastique de ma jupe pour effleurer la peau de mon ventre. Un violent frisson me parcourut, d’autant que les lèvres de Miles embrassaient la zone sensible au creux de mon cou. Mes doigts se crispèrent sur sa nuque, mue par toutes les émotions qui montaient en moi et diffusaient une chaleur brûlante au creux de mon ventre. Je me hissai sur une table pour me mettre à sa hauteur et ma main se perdit sur le nœud de sa cravate et sur le col de sa chemise. Miles produisit un bruit de gorge rauque qui sonnait comme une approbation. Avec des gestes fébriles, je dénouai la bande de tissu qui lui enserrait la gorge et ouvrit le premier bouton de sa chemise pour embrasser sa clavicule. Il répéta l’opération sur moi, dénouant ma cravate et picorant mon cou de baiser pendant que ses mains s’affairaient sur ma chemise. Lorsqu’elle tomba à terre, me dévoilant comme je ne m’étais jamais dévoilée, je sentis un sentiment de peur mêlé d’excitation m’envahir. Alors je glissai mes mains sur ses hanches et happai de nouveau ses lèvres avant que ces yeux puissent se poser sur moi et que la gêne ne nourrisse la peur. Aujourd’hui, ce n’était rien que pour nous. Aujourd’hui, je voulais oublier toute la douleur que le semestre m’avait apporté.
Aujourd’hui, je ne voulais pas avoir peur.



VOILAAA. Bon quand j'ai parlé de contraception, c'est telle que je l'imagine, en réalité on a aucune information là-dessus ! A dans deux semaines, du coup, Love !
Charmimnachirachiva

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Re: Ombres et Poussières II - 22 - 1 [Harry Potter]

Message par Charmimnachirachiva »

Coucou !
Alors déjà je commence par m'excuser de pas avoir com la semaine dernière mais j'avais persque entièrement fait un com-cit sauf que ba j'ai éteint mon ordi alors que je l'avais pas envoyé... enfin bref du coup après j'ai pas repris le temps de la faire... Mais ça je suis contente que mon dernier com-cit t'es fait plaisir !
Perripuce a écrit :BONJOUR TOUT LE MONDE Bonjour !

Déjà je tiens à faire part de ma joie à l'idée que le confinement finisse bientôt ! Alors, qu'est-ce que vous allez faire lundi lorsque vous serez libres de vos mouvements?

AUTRE EXCELLENTE NOUVELLE concernant le sport cette fois, et pas des moindres : LE VELO. On a eu le calendrier UCI avec tout les reports de courses et le vélo reprend le 1er août avec Les Strade Bianche ! (course italienne dans les alentours de Sienne, très jolie course du point de vue du paysage) et Milan San Remo le 8 aout et LE TOUR DE FRANCE LE 28 AAAAAAH :lol: on connait ton amour du sport perri !ça va être une saison courte, chaude et passionnante, et je suis HEUREUSE qu'il me reste au moins ça en sport parce que là entre l'arrêt de la L1 et le report de l'Euro et des JO C'ETAIT TRISTE

BON sinon à part ça j'espère que tout va bien dans vos vies, que vous prenez soin de vous ainsi que de vos proches !

ET A PART CA après ce chapitre je reprendrais mon rythme habituel d'un chapitre toutes les deux semaines, pour ne pas non plus cramer mon avance (et puis, le confinement est fini ...). Donc voilàààà désolée ! Même si c'est cool d'en avoir un par semaine 8-) , je comprends...

BONNE LECTURE ET SANS DOUTE EN DEUX PARTIES PARCE QUE JE NE SAIS PAS CE QUI EST ARRIVE POUR CES CHAPITRES MAIS J'AI CRAQUE.
:lol:

Chapitre 22 : Le grand chambardement.

Dumbledore nous avait prévenu : c’était une simple faille. Le décret d’éducation numéro vingt-trois instaurant le poste de Grande Inquisitrice ne lui donnait pas le pouvoir d’exclure Trelawney du château et le numéro vingt-deux ne l’autorisait à trouver un professeur que si l’actuel directeur se trouvait impuissant. Dumbledore l’avait devancé sur les deux plans : bien que destituée de ses fonctions, Trelawney restait à Poudlard et il avait depuis longtemps anticipé son renvoi en négociant avec un centaure pour qu’il prenne le poste de professeur de divination – d’où sa hâte de se rendre dans la forêt. La tête d’Ombrage lorsqu’elle avait vu la créature avait été mémorable, m’avait raconté Emily en revenant dans la Salle Commune, extatique. Peu importe qu’elle continue de se voiler la face, nous étions à présent tous unis dans la haine contre cette femme de fer et de rose. Et l’action de Dumbledore nous donnait à tous de l’espoir. Poussé par l’ambiance générale, Simon revint définitivement en cours, même, à la plus grande contrariété d’Ombrage, en Défense contre les Forces du Mal. Nous faisions discrètement nos traductions de runes qui maintenait Simon assez occupé pour oublier le crapaud qui nous fixait toujours les yeux plissés. Je sentais bien que dans notre année, il était son principal souci avec Renata, qui ne manquait jamais une remarque toujours sur la limite de la patience de la professeure. Cette fille est extraordinaireMais ni l’un, ni l’autre ne lui donnait l’occasion de les punir et en ça j’étais ravie. Le printemps était réellement la saison des espoirs.

Cependant, l’espoir et la révolte était atténué par la pression des cours qui se faisaient de plus en plus pesantes. Les ASPICs se rapprochaient : j’avais tellement été noyée sous mes problèmes que j’en avais oublié que j’avais une échéance importante en juin et je passai une grande partie du mois de mars à rattraper mon retard et cravacher sur notre projet avec Octavia. Nous avions utilisé mon devoir de l’an dernier pour la partie où le Secret International Magique avait été mis à mal qu’Octavia avait enrichi avec des exemples de la guerre contre Voldemort, bien plus documentés et mieux exploités que les miens. Je me surprenais à apprécier la finesse d’esprit de la Serdaigle, bien plus douce à mon égard depuis qu’elle avait reconnu le retour de Voldemort et qu’elle m’avait aidé pour Simon. Je sens qu'on a pas fini d'entendre parler d'OctaviaJ’avais passé sa connaissance sous silence, de peur de troubler ce dernier. Malgré mes nombreuses tentatives et bien qu’apaisé ces derniers temps, à la fois par l’article de Harry et par les actes de Dumbledore, il refusait de discuter de ses parents biologiques et de ses intentions au sortir de l’école.

-Tu sais, je ne suis pas sûre qu’il aille directement se venger de Jugson en sortant de Poudlard, fit valoir Octavia alors que je la raccompagnais, nos livres pleins les bras, vers la Tour de Serdaigle. Simon n’est pas idiot, il ne prendrait pas le risque de te découvrir toi, je pense.

Je dressai un sourcil en rajustant les lourds volumes sur les bras. Nous aurions aimé les faire léviter, mais depuis quelques jours, enragée par la décision de Dumbledore de passer par-dessus elle pour Trelawney, Ombrage s’était vengée sur nous en resserrant la vis sur la question de l’usage de la magie dans le couloir, sans doute la règle la moins appliquée de l’histoire de l’école. Trois personnes s’étaient retrouvées en retenue pour l’avoir transgressée et personne à présent n’ignorait la barbarie des retenues d’Ombrage.

-Je ne suis pas sûre que je pèse lourd face à ça … Il continue de faire des cauchemars et si personne ne fait rien, il va vouloir le faire lui-même.
-Je ne sais pas, murmura Octavia avec lenteur. Tu sais, l’année dernière, quand tu t’es retrouvée le nez cassé ? Je sais qu’il se moquait de toi, mais il était vraiment furieux, il n’arrêtait pas de rager. D’ailleurs ça m’a agacé, on s’est disputé … Bref. S’il a eu cette réaction pour un nez cassé, imagine si quelqu’un s’en prend réellement à toi …

Je baissai les yeux, intimidé par le regard entendu qu’Octavia lorgnait sur moi. Quelque part dans ses prunelles veloutées, je sentais qu’un peu à la manière de Cho avec Cédric, elle avait été jalouse de la relation que j’entretenais avec Simon. eh oui, c'est louche tout ça... Ce qui était surprenant, puisqu’elle était sortie avec lui à un moment où on ne pouvait pas passer dix minutes ensemble sans se mettre à se crier dessus. c'est pas faux non plus... :lol:
Seigneur, que devait donc penser Miles, au fond de lui ? Et comment réagirait-t-il s’il savait tout ? Euh, pas bien ?

-Il me gâche la vie, maugréai-je, presque contre mon gré.
-Oui et c’est d’ailleurs pour ça qu’il y est toujours, ironisa Octavia avec un sourire mutin. Ne te fais aucune illusion, Bennett, partis comme vous êtes, vous mourrez ensemble. J’espère que Bletchley est préparé. Octavia ou la manière d'annoncer des choses gênantes avec classe
-Je ne passerais peut-être pas toute ma vie avec Miles, protestai-je faiblement, embarrassé.

Octavia me jeta un regard circonspect, avant de lâcher un profond soupir.

-Parfois, j’oublie que tu ne sais pas grand-chose des coutumes sorcières. Mais euh … Chez nous, ça va assez vite, méfie-toi. Beaucoup de sorcier se marient avec la personne qu’ils fréquentent à Poudlard. Mais ce ne serait peut-être pas votre cas, ajouta-t-elle précipitamment en me voyant blêmir. Simplement, si votre histoire continue, il faudra être clair là-dessus et … (elle leva les yeux au ciel avec exaspération) comment on en est arrivée à en parler de ça ? Je trouve que donner cette explication apporte de la cohérence (pas que sur ta fanfic mais aussi sur hp en général... Le fait de se marier tôt et tout ça, en vrai j'y avais jamais vraiment réfléchi...

Elle s’immobilisa devant la gargouille d’aigle qui dissimulait sa Salle Commune. Je déversai ma charge sur la sienne et elle disparut sous les livres, si bien que la gargouille l’entendit à peine lorsqu’elle donna la réponse à l’énigme. Réprimant mon rire pour ne pas m’attirer ses foudres alors qu’elle avançait à l’aveugle, je repris mon chemin en sens inverse, assez embarrassée par ce qu’elle m’avait dit. A part les Bones, qui semblaient effectivement s’être mariés et avoir eu Caroline jeunes, je n’avais pas d’exemple d’autres de famille de sorcier pour affirmer les dires d’Octavia. J’étais encore dans le flou concernant mon avenir, mais ce dont j’étais certaine, c’était que je souhaitais rentrer enfin à Terre-en-Landes et profiter de ma famille qui ne m’avait que trop manqué durant les années d’internat. Je ne voulais pas quitter mon village dans l’immédiat et donc encore moins prendre mon indépendance, et pour la suite – je sentis mes joues rougir – et au plus grand désarroi de mon père, je n’étais pas certaine d’avoir une appétence pour le mariage. Mes années à Poudlard et l’influence d’Alexandre avaient ruinés l’éducation prodigués par mes parents sur le couple. J’avais la représentation du mariage comme d’un acte qui était avant tout religieux et j’avais cessé depuis longtemps de croire en Dieu. Alors à quoi bon jurer fidélité éternelle devant lui ? Et quand bien même discussion il devrait y avoir dessus, j’espérais attendre longtemps. La sortie de Poudlard, c’était une réalité trop proche pour y songer, beaucoup trop proche et déjà noyée sous les urgences. c'est sur qu'avec un éducation moldue moderne, cette coutume sorcière là est un peu flippante Dans le but de me calmer, je me dirigeais aux toilettes pour me passer de l’eau sur le visage. J’étais en train de l’éponger avec un mouchoir quand j’entendis des pas précipités venant de l’extérieur. Un instant plus tard, la porte s’ouvrait à la volée et l’espace s’emplit d’une respiration saccadée. Je m’écartai du lavabo pour faire apparaitre dans mon champ de vision Cho Chang, écroulée contre la porte, cherchant désespérément son souffle avec une main sur la poitrine, comme si ça pouvait la retenir de s’élever et se rabaisser à un rythme affolant. Aie, la dissolution de l'AD, ça fait mal...

-Cho ? m’inquiétai-je en m’approchant. Ça va ?

Elle sursauta à mon approche comme un oiseau apeuré. Je ne lui avais pas adressé le moindre mot depuis sa crise de larme devant la gargouille des Serdaigle et je n’avais pas d’autre nouvelle que celle de son rendez-vous raté avec Harry et celles de Roger qui disaient, enthousiaste, que son vol s’était amélioré.

-Mon dieu, Victoria, s’affola-t-elle, la main crispée sur son pull. Tu m’as foutue une frousse …
-Qu’est-ce qui se passe ? Tu as l’air d’avoir couru un marathon … pas tout à fait...

La perplexité de son regard fut gâché par l’affolement qui y brillait.

-Je … je …

Mais avant qu’elle ne puisse finir sa phrase, la porte s’ouvrit de nouveau avec violence et alla se fracasser contre le mur. Dans l’encadrement se tenait une fille grande et disgracieuse aux épaules carrées qui pointa sa baguette droit sur nous. Je me collai d’un bond contre le lavabo et Cho suivit mon mouvement. Sa cravate aux couleurs vertes et argents la situait chez les Serpentard et son air de sérieux malfaisant ne m’inspirait rien. Gloups

-Baisse ça ! glapis-je en sortant la mienne. Mais enfin, qu’est-ce qui te prend ?!
-Le professeur Ombrage nous a demandé de vérifier s’il n’avait personne d’essoufflé dans les toilettes ! rétorqua la fille, la baguette frémissante.

Des étincelles en jaillissait, arrachant un couinement à Cho. Avant même d’essayer de comprendre ce qu’elle me disait, je fis un geste sec de la mienne et désarmai la fille sans un mot. Bien joué Vic !J’attrapai souplement sa baguette de ma main libre, sous ses yeux outrés. Elle voulut s’avancer vers moi, menaçante.

-Espèce de …
-Essaie un peu, la coupai-je en brandissant ma baguette. Je n’apprécie pas qu’on me menace sans raison, alors explique-toi !
-Je n’ai rien à t’expliquer ! Je fais ce qu’on me demande et cette fille (elle pointa Cho du doigt, qui cherchait désespérément son souffle) semble avoir couru, alors je vais immédiatement prévenir …

Je n’eus qu’un quart de seconde pour réfléchir. C’était une affaire qui concernait Ombrage et Cho paraissait effrayée en regardant la fille qui pivotait vers la porte. L’image de la main ensanglantée de Lee Jordan me fit prendre une décision :

-Elle est essoufflée parce qu’elle pleurait, espèce d’idiote ! Tu es contente ? Wa, le talent d'impro...

La fille s’immobilisa net face à mon mensonge. J’ignorai le regard que Cho posa sur moi, entre surprise et vexation. Ce n’était pas un secret que l’attrapeuse de Serdaigle avait passé une partie de son année à pleurer la mort de Cédric – y compris pendant son rendez-vous galant …

-On parlait de Cédric, poursuivis-je sèchement. Maintenant va raconter ça au professeur Ombrage et dis-moi quelle tête elle fera.

Sans attendre, je lui lançai brusquement sa baguette. Elle ne sut la rattraper et pendant qu’elle courait après la tige de bois qui roulait à terre, je pris fermement Cho par le bras et la fit sortir des toilettes. La fille ne nous suivit pas, constatai-je avec soulagement après m’être plusieurs fois retournée. Cho marchait en silence mais je sentais bien ses regards à la dérobée, à mi-chemin entre l’admiration et la gêne. Moi-même je n’en revenais pas d’avoir pris si vite les choses en main, mais j’avais toujours eu un excellent instinct pour me guider.

-Merci, finit-t-elle par lâcher.
-J’espère pour toi qu’ils ne découvriront jamais que j’ai menti, sinon je suis dans de beaux draps. Qu’est-ce qui se passe avec Ombrage ?

Cho ne répondit pas immédiatement, mais je serrais son bras pour l’inciter à se délier la langue. Elle grimaça.

-Ce serait compliqué à expliquer, c’est juste … (elle s’immobilisa, avant de me prendre brusquement les épaules). Il faut que tu retournes à ta Salle Commune !
-Quoi ?
-Susan Bones, c’est la sœur de Simon, non ? Une rousse, souvent avec des nattes ? Elle était avec moi ! j'espère que tu es bien arrivé Susie *croise les doigts même si ça sert à rien*

Mon sang ne fit qu’un tour. Je n’arrivais pas totalement à décrypter ce qui se passait, mais si ça impliquait Susan, une course poursuite et Ombrage, ça ne pouvait qu’être une mauvaise chose. Je hochai la tête et abandonnai là Cho pour dévaler au pas de course tous les étages. Je crus que mon cœur allait éclater lorsque j’arrivais devant les tonneaux et mes doigts fébriles faisait trembler ma baguette alors que je l’appliquai sur chaque couvercle stratégique.

-Susan est là ? demandai-je à la volée une fois entrée.

Par manque de chance, le premier regard qui se planta sur moi fut aussi vert que ceux de la fille que je cherchai. Simon bondit du fauteuil sur lequel il travaillait et se précipita vers moi, l’air inquiet de me voir si affolée – et surtout que mon affolement concerne sa sœur.

-Qu’est-ce qui se passe ? Susan est rentrée il y a dix minutes, mais elle est allée directement dans sa chambre … Ouf

Je n’attendis pas la suite pour m’engouffrer dans le couloir qui menaient aux chambres des filles, Simon sur mes talons. Je tambourinai le panneau rond de bois chaud de coup de poings. J’arrivais à entendre l’agitation qui régnait de l’autre côté du battant.

-Susie, c’est moi, ouvre !

Il y eut un instant de flottement où l’agitation cessa, remplacée par quelques éclats de voix qui fusèrent avant que la porte ne s’entrebâille pour laisser apparaître l’œil vert de Susan. Constatant avec soulagement que c’était bien moi, elle ouvrit plus franchement pour nous laisser passer et Simon et moi nous glissâmes dans la pièce. Je me stoppai net en remarquant la troupe qui s’était entassée dans la chambre : Hannah Abbot, Ernie McMillan, Justin Flinch-Fletchley et Zacharias Smith s’arrêtèrent net en nous voyant entrer. La préfète avait les larmes aux yeux, et Ernie soufflait comme un bœuf à côté d’elle, le visage rougi par l’effort.

-Par Merlin, qu’est-ce qui se passe ici ? lâcha Simon, abasourdi.
-On est désolé, s’excusa immédiatement Hannah.
-On voulait juste apprendre …
-On ne pensait pas à mal, on est vraiment désolé Simon …
-Tu vas nous aider, hein ?

Simon et moi échangeâmes un regard perplexe avant de le baisser sur Susan. Elle s’était plaquée contre la porte comme si elle avait espéré s’y fondre, les yeux baissés sur ses chaussures. Perplexe, je me tournai vers Hannah, qui se tordait les mains à n’en plus finir. Ils vont enfin découvrire l'AD (certe un peu tard mais bon...)

-Personne n’aidera personne tant qu’on ne saura pas. Qu’est-ce qui se passe ?

Hannah me jeta un regard furtif avait de le baisser sur ses mains. L’insigne de préfète sur sa poitrine semblait avoir terni.

-Bien … il se pourrait … qu’on fasse parti d’un club illégal de défense contre les forces du mal …
-Hannah ! s’étrangla Ernie en plaquant une main contre sa poitrine. On n’est pas censé en parler ! Ernie dans toute sa splendeure
-Tu as vu ce qui s’était passé, McMillan ? rétorqua âprement Smith. L’A.D., c’est fini !

Les autres baissèrent tristement et honteusement la tête. Hannah essuya une larme qui avait roulé sur sa joue et Susan avait serré les poings, si fort que ses jointures avaient blanchies. Il me semblait qu’elle fuyait nettement le regard de Simon. Laissant le frère et la sœur à leur confrontation silencieuse, je me tournai de nouveau vers Hannah, un sourcil dressé.

-Un groupe illégal de Défense contre les Forces du Mal ?
-C’est ça, céda-t-elle en faisant couler une natte entre ses doigts. On … C’est Hermione Granger qui nous a proposé ça en début d’année et … On avait peur, Vic’ : Ombrage ne nous faisait pas cours et avec ce qui se tramait dehors … On avait besoin d’apprendre à se défendre, alors Harry nous a donné des cours toute l’année.
-Potter ? vérifia Simon.

Tous acquiescèrent et Simon poussa un grognement. Il lorgnait toujours Susan du coin de l’œil, mais paraissait véritablement interdit parce qu’il découvrait. Je trouvais qu’il n’y avait aucune surprise à ce que des gamins perdus se soient tournés vers Harry, qui avait dû acquérir une certaine expérience de ses aventures et qu’ils aient cherché à combler les manques béants de l’enseignement d’Ombrage, mais je sentis mes yeux s’écarquiller lorsqu’Hannah m’expliqua qu’ils se réunissaient – une vingtaine d’élève – depuis le mois de novembre dans une salle secrète du château pour que Harry leur enseigne des sorts de défenses. Un si gros groupe, resté caché si longtemps et violant le règlement sous le nez d’Ombrage … Je les dévisageai tous : Smith qui n’était pas connu pour son courage, Ernie et son amour de la grandiloquence, Justin qui blêmissait de minute en minute, la douce Hannah et enfin ma petite Susan. Sauf elle, aucun n’avait l’ébauche d’insurgés. Et encore, Susan était raisonnable : jamais elle n’aurait risqué de mettre sa famille en porte-à-faux en s’opposant ainsi aux directives d’Ombrage. Les personnes qui nous surprennent le plus sont celles qu'on pense le mieux connaitre (ce n'est pas une vraie citation mais j'ai déjà lu des phrases du même style...)

-On pense qu’elle a eu vent de l’idée au départ, poursuivait Hannah d’une voix qui tremblait. Parce que le lendemain de notre première réunion elle a fait passer le décret sur les groupes de plus de trois personnes … La taverne n'était pas forcément le meilleur endroit, c'est sûr...
-Non mais je rêve, lâchai-je, abasourdie. C’est à cause de ça que j’ai failli perdre mon équipe de Quidditch ? C'est tellement inattendu, un peu hors contexte mais d'un autre côté, ça correspond vraiment au perso
-Vicky, je pense qu’il y a plus urgent que le Quidditch ! m’admonesta vertement Simon. Qu’est-ce qui s’est passé ? Elle vous a découvert ?

Le ton était si sec que tous se recroquevillèrent et je jetai à Simon un regard d’avertissement. Préfet-en-chef ou non, ces agissements de ces derniers temps le plaçaient très mal pour leur faire la morale. C'est le moins qu'on puisse dire

-C’est un elfe de maison qui a prévenu Harry, confirma Hannah dans un filet de voix. Alors on s’est tout de suite enfui, je ne … je ne crois pas qu’elle nous ait vu … elle n’a pas eu le temps …

Les épaules de Simon se détendirent imperceptiblement et il coula un nouveau regard sur Susan. Justin se prit la tête entre les mains, désespéré.

-Mais imagine qu’elle nous ait vu ? On va tous se faire renvoyer !
-Si on charge Potter, en s’en sortira peut-être, songea Smith en se frottant la mâchoire. Grrr, je t'aime pas toi !
-Non seulement c’est lâche, mais en plus ça ne marchera pas, rétorqua Ernie, alarmé. Elle en profitera pour frapper un grand coup, c’est sûr ! Avant même d’avoir passé nos BUSEs, c’est une catastrophe ! :lol:
-Je doute que les BUSEs soient la priorité également, cingla Simon, sans l’ombre d’un sourire. Pourtant c'est drôle ! Non ? bon d'accord...Si vous êtes partis assez vite de la salle, vous serez sans doute passé inaperçu. Alors tant qu’Ombrage ne vient pas vous voir avec la preuve que vous avez fait parti de ce club, vous n’en avez pas fait parti, j’ai été clair ? C’est la seule chose qu’on puisse faire pour limiter les dégâts.
-Et fini les réunions, enchéris-je, passant outre ma surprise de voir Simon faire preuve d’autant d’autorité. Elle vous a découvert une fois, elle vous découvrira encore : les vacances sont proches et la fin d’année encore plus, ne prenez pas ce risque.

Ils échangèrent tous des regards honteux, sauf Smith, qui battait du pied dans son coin, l’air bougon et Susan qui continuait de fixer le sol. Hannah fut la seule qui songea à protester :

-Mais … S’il y en a qui se sont fait prendre … On … on ne peut pas les laisser seuls …

Douce et naïve Hannah. Elle ne songeait pas un instant que les élèves qu’avaient pu identifier Ombrage pourrait la dénoncer : elle pensait avant tout à ne pas les laisser endosser toute la responsabilité du groupe. Ca donne juste envie de lui faire un calin

-A toi de voir si tu veux prendre ce risque, évaluai-je avec un pincement au cœur. Tu peux te dénoncer, mais … Je ne sais pas ce qui adviendra par la suite. Le plus sûr, c’est de faire comme Simon l’a dit : faites profile-bas.
-Et si on nous dénonce ? rétorqua plus pragmatiquement Smith. Si Ombrage a su, c’est que quelqu’un lui en a parlé et cette personne va forcément donner nos noms à un moment ou à un autre !
-Ce sera votre parole contre la sienne, répondit Simon, l’air néanmoins inquiet par la perspective. Normalement, elle n’aura pas le droit de vous renvoyer sans réelle preuve. Ou en tout cas, je vous jure qu’on ne la laissera pas faire. Rébellion !

Mais c’était tout l’avantage d’un dictateur d’édicter ses propres règles, songeai-je avec un certain malaise. Ombrage serait bien capable de renvoyer tout le groupe sans autre base qu’un soupçon … Malgré tout, la promesse d’avoir le soutien de Simon parurent les apaiser. Comprenant qu’il n’y avait rien à ajouter, celui-ci hocha longuement la tête avant de se passer la main sur son visage, l’air las.

-Bien … Maintenant qu’on est d’accord sur ça … (Il étendit le bras et pointa la porte). Tout le monde dehors, il faut que je parle avec ma sœur.

Susan se fendit de son premier mouvement en levant les yeux au ciel avant de me jeter un regard suppliant que Simon capta car il ajouta, la mine contrariée :

-Bon, d’accord, Vicky peut rester. En même temps, je ne pense pas qu'il serait resté grand chose de toi si tu n'avais pas accepté
-En voilà une surprise, ricana Smith en s’arrachant du lit sur lequel il était avachi. Bon courage, Bones. Pour une fois qu'il dit un truc intelligent

Mais avant qu’il ne puisse passer la porte, Simon lui faucha le bras et darda sur lui un regard dans lequel je lisais tous les sortilèges qu’il rêvait de lui lancer.

-Et personne ne chargera Harry. Contente-toi de la boucler, Smith, tu sauras faire ça ? Sinon je suis certain que Victoria ne verra pas d’objection à ce que je la prive de ta charmante présence pendant quelques semaines. Le Quidditch attendra. Bien dit Simon

J’appuyais d’un bref hochement de tête. Dans un autre contexte, ça aurait pu être jouissif de voir le poursuiveur déglutir et baisser les yeux, intimidé. Sans attendre son reste, il s’engouffra dans le couloir et les autres suivirent le pas, remerciant Simon à voix basse et jetant des regards à la dérobée à Susan. La porte se referma sur Hannah, qui paraissait la plus réticente à laisser son amie, mais le battant claqua quand même comme une sentence. Susan n’attendit pas un instant de plus pour vriller un regard farouche sur son frère. Je t'aime SusieMalgré les cris qui se profilaient, je ne pus retenir un sourire. Ils n’étaient peut-être pas frère et sœur biologiques, mais indéniablement, le même sang coulait dans leurs veines.

-Vas-y, marmonna Susan en croisant les bras sur sa poitrine. Fais-toi plaisir.

Les poings de Simon se serrèrent et je vis un muscle tressauter sur le bas de sa joue alors que sa mâchoire se contractait. Comme Susan une seconde plus tôt, je me fondis dans les plis de rideau dans l’espoir d’y devenir invisible et de ne me prendre aucun éclat quand ça exploserait. C'est pas moi

-Par les chaussettes de Merlin … Tu me tannes depuis le début de l’année pour que je garde mon calme, que je ne fasse pas de vague, surtout je t’en supplie, Sim’, ne t’énerve pas contre Ombrage, ne fais pas de vague, tante Amy te l’a demandé … Pour que toi tu entres derrières dans un groupe illégal qui ne manquerait pas de nous attirer les foudres d’Ombrage ? Bon Dieu, Susie ! Il a pas tord...

Susan tressaillit face à l’éclat de son frère, mais ne détourna pas le regard. A se tenir droite et fière ainsi, elle m’évoqua sa mère lorsqu’ils étaient revenus de France et qu’elle faisait face aux protestations de son mari et de sa belle-sœur, le soir de l’anniversaire de Simon. Celui-ci se passa une main dans les cheveux, contemplant sa sœur comme s’il la découvrait.

-Tout ça pour des cours de Défense contre les Forces du Mal … Ce n’est pas comme si je n’avais pas pu t’aider, pourquoi tu n’es pas venue me demander au lieu d’aller chercher Potter ?!
-Parce que tu avais le temps pour moi ?

Le ton amer de Susan me brisa le cœur a moi aussi et Simon parut sonné par la réplique. Cela parut donner du courage à sa sœur, qui poursuivit, la voix vibrante d’émotion contenue :

-Tu étais tellement occupé, entre des devoirs de préfet-en-chef, les ASPICs, tes disputes avec Emily … Et je comprenais, ajouta-t-elle alors que Simon ouvrait la bouche pour protester. Mais tu étais déjà épuisé, Simon, dès le début de l’année ! Je ne voulais pas t’embêter davantage alors quand Hannah est venue me voir en disant qu’Hermione proposait qu’on prenne des cours par nous-même, j’ai accepté. En plus j’étais heureuse qu’elle me le propose, ça me permettait de …

La voix de Susan se mourut, mais je n’eus aucun mal à compléter sa phrase. Ça lui permettait de se détacher de nous. De se faire des amis en dehors de ceux de son frère. Susan avait toujours été solitaire dans son dortoir, plus proche de nous que de ses camarades mais ce n’était maintenant que je réalisais à quel point ça avait dû lui peser. Elle se mâchouilla la lèvre, l’air indécise, avant de continuer :

-J’ai même un instant songé à t’en parler, mais quand je suis allée à la réunion, je me suis dit que c’était du suicide. Si tu entrais dans un groupe comme ça, tu te plongeais jusqu’au cou dans la résistance à Ombrage, au Ministère. C’était juste au moment où tu commençais à te calmer, où on pouvait parler de Tu-Sais-Qui sans que tu ne sortes de tes gongs, et je ne voulais pas raviver la flamme. Je voulais l’étouffer. Parce que contrairement à moi, Simon, si tu étais entré dans l’A.D., ça ne t’aurait pas suffi : ça t’aurait donné des ailes et Dieu sait ce qu’il se serait passé !

Je savais que tout ce qu’assénait Susan avec autant de véhémence était vrai. Simon ne connaissait pas la demi-mesure, mais cela n’expliquait pas tout. Je me trémoussai d’un pied à l’autre, mal à l’aise, avant de me résoudre à soupirer :

-Mais tu n’as pas répondu à la question de Simon, Susie. Il a raison, c’est … un peu hypocrite ce que tu as fait – entrer dans un groupe illégal tout en exigeant de Simon qu’il fasse profil-bas. Et ça … n’explique pas pourquoi tu n’es pas venue m’en parler à moi.

Les yeux de Susan s’écarquillèrent et je sentis sa détermination vaciller comme la flamme d’une bougie. Simon m’adressa un regard reconnaissant avant d’à nouveau le planter sur sa sœur avec un triomphe que je trouvais exagéré. Agacée, je pris le premier coussin que je trouvais pour lui lancer à la figure et effacer cet air affreusement satisfait dans son regard. OUI ! Vicky en force !

-Aïe !
-Redescends, Bones, tu es extrêmement mal placé pour lui faire des reproches. Ça fait des semaines que tu as presque abandonné tes devoirs de Préfet-en-chef, que tu sèches les cours, et que tu es un fantôme et pourtant tu écrasais ta petite sœur ! Rien que pour décharger Susie de ça, je suis heureuse d’être allée fouiner dans les journaux !

Simon pâlit et je m’en voulus d’avoir si vertement évoqué cette partie de lui qui peinait encore à sortir. Comme si elle ne pouvait pas s’en empêcher, Susan lui jeta un regard inquiet, avant de paradoxalement enfoncer le clou en chuchotant :
-Je t’avais prévenu de lui en parler plus tôt. Ca fait mal...

-Non mais c’est quoi, ça ? se défendit Simon, l’air de se replier sur lui-même. C’est elle qui a …
-Je ne dis pas le contraire, l’interrompis-je sèchement. Elle a fait une connerie. Mais toi aussi et je ne t’ai toujours pas arraché les yeux. Et en plus elle a été d’une patience absolument infinie avec toi alors je pense que tu peux passer sur la seule erreur qu’elle ait faite dans sa vie, Simon.

Les yeux de Simon roulèrent dans leurs orbites mais il se mura dans un silence bougon qui sonnait à mes oreilles comme une concession. Mais avant que Susan n’ait pu se sentir sortie d’affaire, je pivotai souplement pour la pointer du doigt.

-Du coup c’est à moi que tu vas rendre des comptes, Susie-jolie. Je t’ai posé des questions, je t’écoute. Elle mène son monde à la baguette Victoria !

De nouveau, Susan baissa le regard et passa de la femme forte que j’avais entraperçue à une petite fille prise en faute.

-Je ne voulais pas t’embêter non plus, tu avais des propres problèmes aussi et surtout … (elle prit une immense respiration pour avouer dans une voix qui faiblissait : ) je ne voulais … risquer que tu en parles à Simon. Ou que tu lui mentes. Je savais qu’il allait avoir besoin de toi alors … je ne voulais pas que vous risquiez d’être en froid à cause de moi. Viens aussi me faire un calin Susie

Simon et moi échangeâmes un regard éberlué. Jamais je n’aurais cru que les réflexions de Susan auraient été aussi loin dans l’anticipation, dans le but de protéger son frère – même si cela devait passer par moi. Evidemment, cela ne manquait de pas de pertinence, mais il y avait quelque chose de gênant dans la façon dont Susan gérait tout sans partager à quiconque. Elle a tellement de responsabilité et elle est tellement mature

-Mais enfin, Susie …
-Ecoute, Vic’ … Je sais que tu m’en veux un peu et tu as parfaitement le droit mais … Tu l’as dit toi-même (les larmes affluèrent à ses yeux et elle les chassa d’un battement de cil). Je n’en pouvais plus … Surtout depuis l’évasion de Jugson, j’ai bien cru que j’allais m’écrouler … Spencer, Matthew … Je ne les ai jamais connus mais c’était quand même mes cousins. J’avais peut-être un an, mais j’ai l’impression d’avoir toujours porté leur deuil. Mais comme j’étais la seule à savoir pour Simon … Alors l’A.D. … c’était aussi … quelque chose que j’avais rien qu’à moi, tu comprends ? Un endroit où je ne devais rien gérer, juste apprendre, me défouler. Si tu savais le nombre de sortilège de Stupéfixion que Smith s’est pris dans cette période, je suis devenue très forte. Alors désolée si je bafouai le sacro-saint règlement d’Ombrage, désolée si je mettais en péril la famille mais … j’ai fini par en avoir besoin
-Susan …

Cette fois, la colère semblait avoir totalement déserté Simon. Il contemplait sa sœur d’un œil neuf, comme s’il lisait enfin toute la douleur, toute la charge qu’elle avait dû porter sur ses épaules pendant des mois. Le secret de Simon, sa propre colère, l’A.D. … ça faisait beaucoup de poids pour une jeune fille d’à peine seize ans. Il s’avança d’un pas vers elle et tendit une main, comme s’il voulait la toucher mais qu’elle était soudainement devenue inatteignable.

-Susan … Je suis vraiment désolé …

Une nouvelle fois, Susan papillonna des paupières pour chasser les larmes et je fus impressionnée par sa force mentale, car malgré son trouble apparent, elle n’en laissa échapper aucune. Les mots prononcés par Simon un jour dans la Grande Salle résonnèrent soudainement dans mon esprit : « Susie a des valeurs. Susie est une lionne comme maman. Ce sera elle la grande sorcière » Suis bien d'accord. Elle contempla un instant la main tendue de son frère d’un œil vide, avant de hocher la tête et de s’avancer vers lui. Simon la prit dans ses bras, plus tendrement qu’il n’enlacerait jamais personne et je me sentis enfin de trop alors que Susan enfouissait son visage dans le cou de son frère. A pas de chat, je me dirigeai vers la porte et fis rouler la poignée ronde et cuivrée pour les laisser à leur intimité.

-Alors ? s’enquit immédiatement Hannah quand j’arrivais à la Salle Commune. Ça se passe bien ?
-Je pense que ça devrait aller, la rassurai-je en posant une main sur son épaule. Maintenant, vous faites comme on a dit : profile-bas et bouche cousue. Et peut-être que si l’univers est avec nous … il n’y aura pas de conséquence.

J'ai pris réellement plaisir à découvrir Susan dans ce chapitre, ses émotions, sa volonté d'émancipation, sa manière de porter le poids du monde sur ses épaules... En plus comme c'est un perso que j'admire et que j'adore j'y ai pris encore plus de plaisir ! Tu fais vraiment un travail très complexe autour de la personnalité de tout tes perso et je trouve ça hyper touchantet super bien écrit. J'avais déjà remarqué ça dans la cour des miracles où Lucy mais là c'est plus frappant et encore mieux fait (je trouve). Chacune de tes histoires montre ton évolution dans ton style !

***


L’univers n’était pas avec nous.
L’univers avait même décidé de faire abattre le Déluge sur nous, ainsi que les dix plaies d’Egypte et la destruction de Sodome. Djà séparément c'est pas cool alors tout ensemble...
Ou en tout cas, cela me faisait la même impression alors que je relisais encore et encore l’écriteau de bois qui couvrait les murs de Poudlard.

Par ordre du Ministère de la Magie

Dolores Jane Ombrage (Grande Inquisitrice) remplace Albus Dumbledore à la direction de l’école de sorcellerie Poudlard, conformément au décret d’éducation numéro vingt-huit.

Signé : Cornelius Oswald Fudge, ministre de la Magie.


Chaque fois que je le lisais, j’avais l’impression que le feu qui s’était mis à brûler en moi se résorbait lentement. Nous n’avions pas dormi de la nuit, avec Simon, lisant dans son lit des pièces et des romans pour calmer nos nerfs éprouvés par l’idée qu’Ombrage puisse faire renvoyer Susan. J’avais tenté d’en profiter pour parler avec Simon de ses parents, mais de nouveau il s’était renfermé comme une huitre et j’avais préféré laisser couler. Lorsque nous avions quitté la chambre après avoir séché le petit-déjeuner puisque nous avions une heure de libre en début de matinée, nous tombâmes sur l’écriteau qui mangeait la grande partie de notre tableau d’affichage. Quelques élèves de septième et sixième année qui n’avaient pas cours y était également scotchés, bouche bée et frémissant de colère.

-Alors là, l’école est foutue, conclut Judy, défaitiste. Maintenant Dumbledore n’est plus là pour ne serait-ce que la contrer un tout petit peu … elle a les pleins pouvoirs.
-Mais … comment ça a pu arriver ? balbutiai-je, le cœur au bord des lèvres. Ca fait vraiment bizarre qu'ils ne sachent pas (comme dans hp ba, on a le pdv de harry ça change tout (logique mais je tenais à le souligner !))

Je relisais sans cesse les mots jusqu’à ce qu’ils en perdent leur sens. C’était comme si soudainement, l’espoir insufflé par l’article de Harry et la non-exclusion de Trelawney volait en éclat … et cela faisait vaciller le feu qui s’était mis à brûler en moi. Une main se crispa sur mon épaule et je levai les yeux sur le visage fermé de Simon. Par automatisme, je couvris sa main de la mienne.

-J’ai entendu des choses au déjeuner, nous apprit Renata à mi-voix. Est-ce qu’elles sont vraies, je ne sais pas … Mais ce qui ressort, c’est que Fudge était là avec des Aurors pour arrêter Dumbledore et qu’il leur a échappé à tous.

Mon cœur se serra et j’échangeai un regard alarmé avec Simon. Il était peu probable que les motifs d’arrestation n’aient rien à voir avec l’A.D., qui, comme nous l’avait révélé Susan, signifiait « Armée de Dumbledore ». Amelia nous avait bien dit que c’était bien la crainte secrète de Fudge … La raison pour laquelle nous n’étions plus formés à la magie martiale et défensive … Je plantai mes dents dans ma lèvre inférieure.

-J’ai aussi entendu que Fudge se trouvait à présent à Ste Mangouste avec une citrouille à la place de sa tête, ricana Kenneth. :lol:
-C’est hautement fantaisiste, ça, rétorqua Renata en levant les yeux au ciel.
-Ouais, mais je préfère me dire que c’est vrai, ça dédramatise la situation.
-Comment tu veux la dédramatiser ? protesta Judy en désignant l’écriteau. C’est dramatique ! Poudlard était sûr parce que Dumbledore en était le directeur et qu’il est le seul sorcier à faire peur à Tu-Sais-Qui ! Qu’est-ce qui va se passer maintenant ?!

L’éclat de Judy jeta sur le groupe un froid semblable à celui que pouvait provoquer les Détraqueurs, de ceux qui faisait resurgir de nous-même nos pires désespoirs. Simon poussa un profond soupir, comme si par ce souffle il pouvait extraire toute la tension de son corps.

-Ecoutez … ça ne sert à rien de paniquer, concernant Vous-Savez-Qui. Avant Dumbledore, ce sont des sortilèges qui protègent l’école et quand bien même il a l’idée obstinée et absurde tuer Harry, je ne pense pas qu’il risquerait de se casser les dents sur Poudlard alors qu’il n’a visiblement pas récupérer toutes ses forces.
-Qu’est-ce qui te fait dire ça ? rétorqua Judy en dressant un sourcil.
-Parce que s’il avait récupéré toutes ses forces, il se montrerait au grand jour, répondis-je à sa place, suivant son raisonnement. S’il ne le fait pas, c’est qu’il lui manque encore quelque chose.
-Simon a raison, je m’inquiète d’avantage d’Ombrage, enchérit sombrement Renata. Qui sait ce qu’elle va instaurer maintenant … Ouais...

J’eus l’impression qu’une main glacée me retournait les entrailles. J’en venais presque à espérer que Voldemort se montre et que le gouvernement de Fudge valse : après ça, Ombrage valserait sans doute avec. L’un des rares avantages de cette sombre affaire, c’était que Dumbledore pouvait à présent pleinement de consacrer à la lutte contre Voldemort. Et en ça, le mage noir ne devait pas être ravi des agissements du Ministère … Dilemne, Voldemort au grand jour ou Ombrage...

-Simon ?

Nous nous tournâmes en bloc vers Emily, qui venait d’entrer dans la Salle Commune. Son visage semblait également défait et elle parut réticente quand elle annonça :

-Ombrage veut voir les préfets-en-chef …
-On a Sortilège, rappela âprement Simon. Hors de question que je sois à la botte de cette femme. on a déjà parlé de ça Simon, même si sur le principe je suis d'accord avec toi

Je retirai ma main de la sienne pour le frapper sèchement à l’épaule. Le geste déclencha un cri chez Simon et un rire chez nos camarades, même Renata. Je lui jetai un regard flamboyant.

-Moi qui pensais que tu commençais à te remettre dans ton rôle, maugréai-je, consternée. Dumbledore n’est plus là ! La structure de l’école va s’écrouler et les préfets-en-chef, c’est encore peut-être la seule chose qu’elle n’a pas encore sous sa coupe ! Vous êtes peut-être le dernier tampon entre elle et nous ! Tu veux quoi, abandonner et qu’elle nomme quelqu’un qu’elle aura à sa botte ? Tu veux qu’on se retrouve avec Warrington ?
-Quelle effrayante perspective, commenta Renata, un faible sourire aux lèvres. J'approuve à 100% ! Je trouve qu'avant Renata était plus renfermé. Serait-ce le retour de Voldy et la nécessité d'agir qui fendillerait sa carapace ?

Simon cessa de me fusiller du regard pour réfléchir, comme s’il n’avait pas envisagé les choses sous cet angle. Sa tante Amelia restait l’un des plus solides piliers du Ministère malgré une administration avec laquelle elle était en complet désaccord : il faudrait que Simon fasse preuve de la même force d’esprit. Et il finit par y consentir parce qu’après quelques secondes de silence où il me fixa, quelque peu contrarié, il finit par suivre Emily dehors tandis que Renata et moi prenions la route de la classe de Sortilège. Même Flitwick paraissait avoir perdu de sa bonhomie et le cours se passa dans une ambiance des plus maussades. Je discutai à voix basse avec Miles pendant tout le cours : il me confirma les informations données par Renata, tout en ajoutant que seul Harry – le leader du groupe, étrangement … - et une Serdaigle nommée Marietta et qui se trouvait actuellement à l’infirmerie avaient assisté à la scène. Il dut rapidement me quitter pour aller aider sa petite sœur à la bibliothèque. Il prenait un soin particulier de ses sœurs depuis qu’il avait admis le retour de Voldemort, même si la petite Cora paraissait en avoir assez d’être couvée et fuyait à présent Miles comme la peste. Je parcourais lentement un couloir, la mort dans l’âme, avec comme point de mir les jumeaux Weasley qui complotaient à voix basse devant moi :

-Mais si on fait exploser tout le stock, on n’aura plus rien à vendre !
-On en refera ! Mais je pense que ça vaut la peine …
-Oh, Seigneur, soupirai-je, avant d’élever la voix pour qu’ils m’entendent : vous allez vraiment le faire ? Si tu savais tout à l'avance ton pauvre coeur lâcherait Vic

Les jumeaux sursautèrent mais parurent rassurés lorsqu’ils me virent les rejoindre à petite foulée, réprimant à peine mon sourire. L’un d’entre eux me prit immédiatement par les épaules lorsque je fus à leur portée :

-Aaah, ma petite Bennett ! J’avoue que tu nous as donné une idée des plus brillantes !
-Et on ne t’en remerciera jamais assez, plaisanta l’autre en me pinçant la joue.
-Bats les pattes ! répliquai-je en me dégageant. Alors … c’est parti ? Le grand chambardement Weasley ?

Les jumeaux eurent un identique sourire machiavélique qui n’annonçait rien de bon. Il était clair depuis longtemps que Fred et George Weasley n’étaient pas fait pour le travail scolaire et depuis qu’ils étaient virés de l’équipe de Quidditch, ils s’étaient investis corps et âmes dans leur boutique. Leurs produits devaient atteindre la perfection s’ils risquaient ainsi l’exclusion. Je plissai les yeux :

-Tout est paré ? Vous avez les fonds ?
-Il nous reste un peu d’or pour entamer la production et on a déjà pas mal vendu à Poudlard. Ce secteur est presque épuisé.
-Un local ?
-Au Chemin de Traverse, on te donnera l’adresse.
-Des tympans neuf au cas où votre mère percerait les vôtres lorsqu’elle verra que vous êtes renvoyés ? tu fais bien de t'en préoccuper ma petite Vic. Sinon cette phrase m'a fait rire !

Les jumeaux éclatèrent de rire et l’un d’entre eux m’ébouriffa les cheveux en m’assurant que leurs oreilles resteraient intactes. Arrrg par contre cette phrase-là est trop tristeJ’eus un pincement au cœur en songeant que dans un futur proche, la vie à Poudlard pourrait se faire sans Fred et George Weasley. Un sourire triste s’étira sur mes lèvres.

-Bien … Faites durer le plaisir, alors. Ce serait dommage qu’Ombrage ne profite pas longtemps de votre talent.
-Oh, Bennett, laissa échapper l’un d’entre eux, l’air étrangement ému. Ne t’en fait pas, on ne compte pas se faire renvoyer tout de suite.
-Mais il faut marquer le coup, ajouta l’autre avec un sourire malicieux. Pour Dumbledore. Et pour lui montrer que, non, elle n’a pas encore gagné. Même si je sais déjà ce qu'ils vont faire, je l'attends avec impatience !

Ces mots jetèrent un vent sur les braises en moi qui était en train de mourir, ravivant une flamme que le départ de Dumbledore avait failli éteindre. Non, vraiment, Ombrage ne savait pas à quoi elle s’exposait le jour où elle avait permis à Fred et George Weasley d’avoir tout le temps libre nécessaire pour un jour se dresser contre elle. Ne jamais sous-estimé Fred et GeorgesJe voulus répondre, leur assurer que j’étais avec eux, mais une voix fusa derrière nous :

-AH AH ! Vous complotez contre la directrice ! C'est qui celui-là encore ??

Nous fîmes prestement volte-face pour voir Graham Montague, le Capitaine de Serpentard, pointer un index triomphal sur les jumeaux, une expression d’avidité presque indécente sur le visage. Ah, celui qui finit dans l'armoire à disparaitre... L’un des jumeaux se fendit d’un reniflement méprisant.

-Regardez ça, Fred, un babouin qui parle. :lol:

George eut un ricanement cynique et je fronçai les sourcils pendant que Montague s’avançait sans se départir un seul instant de sa mine satisfaite.

-Je vous ai entendu, poursuivit-t-il avec détermination. Vous avez parlé de « grand chambardement » et toi aussi Bennett !
-Et qu’est-ce que tu vas faire, nous hurler dessus en faisant de grands gestes de babouin babillant et empoté ? plein de remarques spirituelles placées sous le signe du babouin à ce que je vois répliqua George avec un somptueux mépris.

Montague piqua un fard et lança un regard furieux aux jumeaux. Il les dépassait pourtant d’une bonne tête et imposait niveau carrure, mais le Capitaine de Serpentard n’était pas connu pour sa vivacité d’esprit. En même temps, vu qu'il tient du babouin...

-Je suis membre de la brigade inquisitoriale ! s’écria-t-il alors que les jumeaux continuaient de ricaner.
-La quoi ? me troublai-je.

Agacé, Montague montra un minuscule « I » épinglé sous son insigne de Capitaine. Une police privée, constatai-je avec un mélange d’amusement et d’effroi. On passait de la dictature au totalitarisme … Fred et George haussèrent les sourcils, peu impressionnés.

-Alors là on marche sur la tête, soufflai-je, consternée. Et tu peux faire quoi ? Mettre des retenues, enlever des points ? Non mais je rêve ! glapis-je quand le regard de Montague se tourna vers moi, ravi et entendu. Je te jure que si je me retrouve en retenue le jour du match contre Serpentard, je te le ferais payer au centuple, Montague ! Petit co**. Heureusement qu'il y a l'armoire à disparaitre

La grimace qui déforma ses lèvres m’indiqua que j’avais parfaitement percé ses plans à jours mais cela ne fut qu’emballer mon rythme cardiaque. Mais la façon dont il se redressa, l’air menaçant, prouva également qu’il ne prenait pas au sérieux ma promesse de représailles. Il s’approcha de moi, un sourire ironique aux lèvres.

-Essaie un peu, Bennett. Maintenant que Dumbledore n’est plus là, c’est elle qui commande. Alors autant tout de suite gravé le nom le Serpentard sur la coupe. Alors ne me tente pas. Très personnellement, j’ai plutôt envie de te battre à la régulière, Serpentard n’en ressortira que plus grand et j’ai toujours rêvé de te faire passer à travers tes buts. Mais si vraiment tu veux me provoquer, je n’ai qu’un mot à dire et une grosse partie de mon équipe serait ravie de faire la chasse au sang impur … AAAAAAAAAH !

Montague se trouva pendu par la cheville à quelques mètres du sol, gesticulant dans le vide, le visage cramoisi. Derrière moi, Fred avait la baguette tendue, le visage animé d’une colère qui ne lui était pas coutumière.

-Très mauvaise idée, petit babouin. C’est de très vilains mots qui sortent de ta bouche, maman Ombrage ne serait pas contente. Ce don de faire de l'humour en toutes circonstances est extraordinaire ! Tu rends ça super bien perri !
-Laisse, Fred, soupirai-je en posant une main sur son bras. Il ne sait sans doute pas ce que ça veut dire …

Montague était certes un idiot, mais il n’était pas particulièrement raciste. Il suivait simplement le mouvement de Warrington dans son dortoir, et sauf lorsque ça concernant le Quidditch je n’avais jamais eu à faire à lui. Mais visiblement, être sous la protection d’Ombrage semblait lui donner des ailes parce qu’il éructa :

-Lâchez-moi ! Je vous ferais tous renvoyer, je suis quelqu’un, maintenant ! Et ce n’est pas deux traitres à leurs sangs qui vivent dans un trou à rat et une stupide fille de moldus qui …
-George, le coupa Fred, l’air de plus en plus furieux. Ouvre l’armoire, s’il te plait. Ohoh, on y arriva à cette fameuse armoire !

Mais c’était l’armoire à disparaitre, réalisai-je alors que George l’ouvrait. Ça faisait des années que je passais devant en sortant de Sortilège, sans y faire réellement attention mais Flitwick nous avait prévenu dès notre première année qu’il ne faudrait surtout pas y toucher car sa magie était capricieuse. J’aurais voulu arrêter les jumeaux, mais alors que Montague menaçait de leur faire perdre des points, Fred l’envoya dans la gueule béante de l’armoire : son « cinq cents points en moins pour … ! » alla mourir dans un immense fracas et George referma les battants dans un claquement sec avant de tourner la clef dans la serrure. L’armoire s’agita un instant sous les coups de Montague et puis soudainement, tout fut silencieux … Je fixai les jumeaux, les yeux écarquillés par l’horreur.

-Mais ça ne va pas ! Vous vous souvenez de ce qu’a dit Flitwick ? Elle est cassée, il pourrait prendre des jours à réapparaître ! C'est pas faux que vu comme ça... Mais je maintiens, t'es trop gentille Vic
-Ou bien des semaines, oui, confirma sombrement George. Dis-nous merci, Bennett, on vient de t’offrir ta coupe sur un plateau d’argent.
-Ne nous regarde pas comme ça, ajouta Fred alors que je les contemplais, estomaquée. Il n’avait pas à t’insulter, Bennett, et je commence à en avoir assez de cette stupide chanson… « Un trou à rat » … Bon sang, on aurait dû les faire payer dès le début. Si on laisse faire des petites brutes comme Montague, alors imagine dehors …

Je les considérai encore un long moment avant de m’avouer vaincue. Rien ne servait à délibérer : Fred et George se croyait dans leur bon droit et dans l’idée, ils avaient une part de vérité. De toute manière, ouvrir l’avoir n’aurait servi à rien : Montague y avait déjà disparu. L’acte en lui-même m’embarrassait réellement, même si je comprenais la motivation, même si leur argument était valable, je n’aurais pas été capable moi de faire la même chose. J’aurais plutôt … fait dos rond pour mieux fuir. Mais j’avais conscience que ce serait léger le jour où je me retrouverais à pire que Graham Montague. Il va falloir qu'elle apprenne à se battre et non plus se défiler à chaque fois, il y a un moment elle en aura besoin


***
Une première partie très agréable à lire. Je trouve vraiment bizarre (mais aussi intéressant) de voir le pdv des gens ''lambda'' (enfin pas harry, ron ou hermione quoi) sur ce qui se passe, avec beaucoup de zones d'ombres. Je com la suite demain ou après demain...
cochyo

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par cochyo »

J’ai adoré l’expression de fer et de rose.
Et super chapitre !
MelleChachow

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par MelleChachow »

Encore une fois un super chapitre !
Enfin Simon et Vic apprennent l'existence de l'AD !
J'adore !
Charmimnachirachiva

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Re: Ombres et Poussières II - 22 - 2[Harry Potter]

Message par Charmimnachirachiva »

Perripuce a écrit :
*2e partie*


Le grand chambardement Weasley avait été à la hauteur de toutes les espérances, même si j’admettais que l’éclat des feux d’artifice avait été ternie par la scène à laquelle j’avais assisté et par la vision des sabliers dans le Hall : tous se vidaient inéluctablement, excepté ceux des Serpentards, qui semblaient majoritaire dans la nouvelle « brigade inquisitoriale ». Quelle surprise...Le cours d’Etude des Moldus n’invitaient en plus pas à la fête : Burbage avait décidé de profiter de l’actualité pour évoquer la Shoah, un sujet sensible pour Vicchoquant nombre de nos camarades. Roger était assez intelligent pour faire le lien entre la situation des juifs pendant la guerre et la mienne et avait passé l’heure à me jeter des regards à la dérobée, le teint vérâtre. Malgré tout, j’éclatai de rire lorsque Burbage m’ordonna d’aller chercher Ombrage quand un dragon d’étincelle d’infiltra dans notre salle de classe d’Etude des moldus et que je trouvai la nouvelle directrice aux prises avec un immense soleil tournoyant, couverte de suie, son nœud rose pendant misérablement au bout de ses cheveux châtains. Apparemment, tous les professeurs la mobilisaient et elle avait passé la journée à courir d’un bout à l’autre du château pour contrer les feux de Fred et George. quelle vision réjouissanteSi elle avait soupçonné que c’était eux, elle n’avait pas pu le prouver et les étincelles continuèrent de faire leurs dégâts mais de façon plus diffuse jusqu’aux vacances de Pâques. Tout cela avait redonné de l’engouement à un Poudlard abattu par le départ de Dumbledore. Simon et Emily, malgré les réserves d’Ombrage, étaient également maintenus dans leurs fonctions, même si elle leur avait clairement fait comprendre que pour garder le bel insigne, il allait falloir obéir à ses ordres. Le groupe de Poufsouffle qui avait fait parti de l’A.D. culpabilisait grandement d’avoir provoqué le départ du directeur, mais il leur permettait au moins de voir s’éloigner le spectre du renvoi. Visiblement, Ombrage et Fudge étaient trop ravis d’avoir pu compromettre Dumbledore pour se soucier de ce groupe de défense illégal – prouvant une nouvelle fois le caractère postiche des nouvelles réglementations.

La dernière semaine était arrivée et avec elle l’anniversaire de Miles le trois avril. J’avais tout juste eu le temps de lui donner son cadeau – une écharpe de son équipe de Quidditch préférée et une boussole à balai – avant de courir en Métamorphose. Mais nous avions prévu de passer la soirée ensemble, Hum, je sens que qu'ils ne vont pas que discuter ce soir...pour la première fois depuis ce qui me semblait être une éternité. Entre le travail, le renvoi de Dumbledore et tout ce qu’il impliquait, les séances de Quidditch et tout le tracas, j’avais l’impression d’avoir à peine vu Miles ce trimestre, mais j’avais bien l’intention de me rattraper. Le regard lorsque j’en avais parlé à Emily m’avait fait rougir jusqu’aux oreilles.

-Est-ce qu’il va falloir qu’on parle de contraception, toutes les deux ? s’amusa-t-elle alors que nous sortions de notre dernier cours. Je ne sais pas comment ça se passe chez les moldus, mais chez nous c’est soit tu vas demander à un guérisseur de te poser un sort – très délicat, sauf si on est brillant, à ne pas pratiquer soi-même – soit une potion, mais elle est vite périssable donc il faut la faire très vite avant le début du cycle et la renouveler tous les vingt-huit jours donc c’est contraignant et en plus uniquement pour les filles. Je veux dire, les garçons peuvent également se faire poser le sort, mais eux n’ont pas de cycle donc la potion est obsolète pour eux. Mais si tu veux, je peux te la faire … La contraception n'est pas un sujet avec beaucoup de référence chez les sorciers, je trouve donc ton explication assez plausible

J’éventai mon visage, sujet génant...d’autant plus qu’Emily répondait à des préoccupations que je commençais effectivement à me poser. Le peu de temps que j’avais pu passer avec Miles montrait bien une chose : les choses s’accéléraient entre nous. Les mains s’aventuraient en dessous des vêtements, les lèvres descendaient de plus en plus bas, et le manque de confort et d’intimité devait une contrainte pire de jour en jour. Même si les évolutions ne me déplaisaient pas le moins du monde, la finalité, elle, continuait d’effrayer l’enfant que j’étais encore plus pour longtemps.... Emily éclata de rire devant mon visage écarlate.

-Mais regardez-moi ça, petite Victoria devient une grande ! elle fait toujours 1m60... :D
-Calme-toi, on n’y est pas, répliquai-je tant bien que mal. Mais je dois conclure de ta connaissance que … les choses se sont faites avec Roger ? J'attends la réponse avec impatience

Ce fut au tour des joues d’Emily de rougir et elle leva les yeux au ciel avec un immense soupir.

-A dire vrai … ça c’était fait il y a longtemps mais … apparemment, à ce moment-là, c’était « juste comme ça », alors …
-C’était ça ! compris-je en pointant un index accusateur sur Emily. Oh, je comprend mieux pourquoi c'était tendu avec Roger...

Malgré toute ma bonne volonté, je ne pouvais m’empêcher de me sentir vexée. J’avais l’impression que la vie d’Emily me parvenait goutte à goutte, seulement selon son bon plaisir. Un intimité secrète paradoxale quand on connaissait son côté intrusif. Emily dressa un sourcil perplexe face à mon ton véhément et j’explicitai :

-L’année dernière quand vous étiez en froid, c’était à cause de ça ? Pourquoi tu n’as rien dit ?

Emily eut un pauvre sourire.

-Et comment vous m’auriez jugé, Cédric, Simon, toi ? Que je couche avec un garçon et que je me fasse jetée derrière ? C’est quelque chose qui m’a blessé, Vic’, je ne tenais pas à supporter votre regard en plus. Bon ok, même si ça va pas suffire à Vic, moi je comprend
-Je pense qu’on est tes amis et qu’on t’aurait soutenu, répliquai-je avec une pointe d’aigreur. En tout cas, moi je l’aurais fait …
-D’accord. Alors disons simplement que … je n’aurais pas supporté d’en parler. Très honnêtement, je n’en avais pas envie, je ne peux pas te le dire autrement.

J’ouvris la bouche, indignée, avant de la refermer promptement alors que le poids de ce que je n’avais pas pu dire à Emily, de peur de sa réaction, de son regard ou simplement parce que j’avais voulu le garder pour moi, s’abattait sur mes épaules. Je n’avais pas le droit de lui en vouloir pour des choses que je lui faisais subir et sur ces mécanismes que sans doute je pouvais comprendre. Alors je pris une grande inspiration pour lâcher :

-Bon. D’accord. Mais sérieusement, Emily … Je sais que c’est … parfois difficile, entre nous en ce moment mais … Ne pars pas du principe que je vais te juger ou que tu ne peux pas compter sur moi. C’est faux. Je pensais que tu le savais …
-Vic’ … (elle mit une main tendre sur mon bras). Bien sûr que je le sais. C’est juste … (sa bouche se tordit et elle leva les yeux au ciel). Bon sang, Cédric avait raison, l’année dernière. Je suis peut-être la plus bavarde et la plus extravertie, mais je suis aussi la plus secrète du groupe. Je n’aime pas révéler mon intimité, ça me fait sentir … vulnérable, tu comprends ? C’est une sorte de mécanisme de défense … C’est peut-être idiot mais … C’est ce qui me permet de ne pas perdre pied.
Bon même si j'en veux toujours à Emily, je lui fait un calin, c'est touchant, j'ai l'impression qu'elles redeviennent amies alors que au début de l'année, elle ne partageaient presque plus rien
-Je peux comprendre, admis-je à contrecœur en repensant à ce que Simon et moi lui cachions.
-Comprendre quoi ?

Simon venait de nous rattraper, lisant toujours le commentaire que Flitwick avait noté sur son devoir et qui devait être fort élogieux vu le sourire fier qui flottait sur ses lèvres. Moi quand j'ai un vingt en français Emily et moi échangeâmes un regard avant d’adresser un sourire carnassier à Simon. Il pâlit sous ses tâches de rousseur.

-En fait, je ne suis pas sûr de vouloir savoir … Bonne réponse
-Bien voyons, commenta Emily en dressant un sourcil. Bon, parlons d’autre chose. Vous êtes sûrs de ne pas vouloir rester pendant les vacances ?

Simon et moi hochâmes la tête de concert. Il était vrai que l’immense majorité de ceux qui avaient des échéances importantes – BUSEs et ASPICs – restaient à Poudlard pour profiter de la bibliothèque et des conseils des professeurs. Mais j’éprouvai un désir ardent de retrouver mon village, ma famille et faire une pause après tout ce qui avait pu se passer ce trimestre. Je ne serais pas désavantagée pour les révisions, puisque je savais que les Bones avaient une grande bibliothèque assez fournie pour me guider et que Rose était une excellente sorcière. Après quelques jours d’hésitation, Miles avait aussi décidé de rentrer sous l’insistance de Cora et Felicity et Simon lui avait charitablement proposé de venir réviser chez lui s’il avait besoin, mais cela avait plutôt embarrassé Miles. Je doutais qu’il soit à l’aise dans la maison d’une famille aussi prestigieuse que les Bones. En parlant de ça, j'attends avec impatience le moment où elle va rencontrer les parents de Miles même s'il est en froid avec son père
Emily poussa un gros soupir.

-Bon, très bien. Hauts les cœurs, c’est la dernière ligne droite avant d’entrer dans le monde merveilleux des adultes.

Elle me jeta un regard suggestif qui échauffa de nouveau mes joues et laissa Simon perplexe vaut mieux que tu ne saches rien, crois moi. Ce fut le moment que choisit Miles pour enfin sortir de la salle, le regard lui aussi plongé sur son devoir de Sortilège et mes joues s’embrasèrent face au sourire entendu d’Emily. Sans attendre, elle faucha le coude de Simon et m’adressa un signe coquin de la main.

-A ce soit, Vic’ ! Pas de bêtise et rentre avant le couvre-feu ! :lol:
-Mais qu’est-ce qui se passe ? glapit Simon en tentant de s’échapper de la poigne d’Emily.
-Oh, mon petit … je t’expliquerais quand tu seras grand. Ils se ressemblent vachement sur ce point Vic et Simon je trouve

J’essuyai un petit rire face à la mine désorientée de Simon et laissai Emily l’entrainer dans le couloir malgré ses protestations. Le cœur battant, je rejoignis Miles, qui lisait toujours son devoir les sourcils froncés devant la salle.

-Acceptable, marmonna-t-il en roulant le parchemin. Pas le meilleur des cadeaux d’anniversaire …
-On travaillera ça pendant les vacances, proposai-je avec un sourire. On va faire une balade ?

Un sourire effleura les lèvres de Miles.

-Dans la Forêt Interdite ? Je crois que la première fois vous a suffit...

Je ne pus retenir une grimace. L’an dernier, il l’avait convaincu d’entrer dans la mystique forêt de Poudlard, mais l’escapade romantique avait viré à l’angoisse lorsque nous nous étions retrouvés à fuir à perdre haleine. Depuis, je n’avais pas éprouvé la moindre envie de remettre le moindre orteil à la lisière. Miles s’esclaffa face à ma mine dubitative et plaqua un baiser sur mon crâne.

-Ne t’inquiète pas, je ne te referais pas vivre ça. Tu as déjà trop eu de souci ces derniers temps … Pas de problème pour ce soir, d’ailleurs ? Bones ne va pas provoquer Ombrage, Susan créer un club illégal ou ton frère sortir avec une autre sorcière problématique ?
-Très drôle, Bletchley. Mais non, j’ai engagé Emily comme baby-sitter de Simon :lol: et l’avantage de l’A.D. c’est que Susan s’est fait des amis.
-Et qu’elle a fait virer Dumbledore.

Je le frappai sèchement à l’épaule. C’était dit sur le ton de la plaisanterie, mais certains élèves avaient réellement apostrophé les membres connus de l’A.D. en leur reprochant d’être à l’origine du départ de Dumbledore. Simon avait calmé tout le monde pour protéger Susan, mais je savais qu’il y avait eu une mini-crise du côté de Serdaigle dont Roger et Octavia se plaignaient continuellement.

-C’est de la faute d’Ombrage, rétorquai-je en me mettant en marche. Comme c’est de sa faute si je perds contre vous en juin. J’ai vu que Warrington et Malefoy faisaient aussi parti de la « brigade inquisitoriale ». Je suis presque sûre de me retrouver en retenue le jour du match …
-Et encore, si c’est la retenue c’est qu’ils ont revu leurs ambitions à la baisse, m’avoua Miles en serrant ma main. Je te conseille de passer la semaine avant le match avec un armure trois garde du corps au minimum Vi Warrington a la haine, surtout depuis que ça a fait le tour de Poudlard que les Tornades t’ont proposé des essais et ça a contaminé une partie de l’équipe. De la jalousie tout ce qu’il y a de plus primaire … Mais bon, comme les jumeaux nous ont privés de notre Capitaine …

Montague avait fini par réapparaitre au bout de quelques jours de disparition des plus inquiétante qui avait mis mes nerfs à rude épreuve. Malheureusement, il n’était pas revenu indemne et restait depuis cloîtré à l’infirmerie dans un état léthargique. Cela dit, Miles ne regrettait aucunement l’état de son camarade. Pour cause : il approuvait les représailles des jumeaux et il avait été nommé Capitaine par intérim, cool !!à la plus grande stupéfaction de tous qui avait cru que Warrington ou Malefoy hériterait plutôt du brassard. Mais visiblement, le dévouement de Miles à son équipe avait fini par lui valoir la reconnaissance de Rogue – ainsi que son match remarquable face à Serdaigle où ses arrêts et la chance indécente de Malefoy contre Cho leur avait permis d’arracher la victoire quelques semaines plus tôt. J’eus un sourire malicieux.

-Certes, ce serait équilibré que mon équipe soit privé de son Capitaine mais … ce serait plus romantique qu’on se serre la main le jour du match, non ? Tu nous as déjà fait le coup dans Lucy ;) (je fais beaucoup de ref à Lucy ces temps-ci parce que je l'ai relu il y a pas longtemps...)

Miles dressa un sourcil.

-Non seulement Montague sera peut-être revenu d’ici juin, mais en plus je ne suis pas sûr que tu sois une fille qu’on pourrait qualifier de « romantique », Victoria.

Avant que je n’aie pu me sentir vexée par la remarque, Miles passa une main derrière ma taille et m’attira à lui pour poser ses lèvres sur les miennes. Le baiser étouffa mes protestations qui fondirent dans ma gorge et je passai mes mains à l’arrière de sa nuque pour l’embrasser en retour. Mon cœur se mit à cogner sourdement contre ma cage thoracique, comme celui d’un oiseau effrayé et lorsque je m’écartai d’un souffle, j’étais déjà hors d’haleine. Un sourire s’étira sur les lèvres de Miles et il caressa doucement ma joue de son pouce.

-Mais ce n’est pas grave, tu compenses amplement sur d’autres choses. Et ce serait ennuyeux une fille qui m’emmènerais chez Madame Pieddodu à chaque sortie …
-Pieddodu, ce n’est pas du romantisme, c’est de la niaiserie, fis-je remarquer, amusée. Mais comme ça, par quoi je compense ?

Miles éclata de rire avant de prendre mon visage en coupe et de m’embrasser doucement sur le nez, puis sur le front et à chaque baiser chuchoter :

-Tu es drôle, tu es intelligente, tu es forte. Peut-être un peu trop têtue et tu as un peu trop d’abnégation mais … C’est une partie de toi que j’admire beaucoup. Vraiment …
Ils sont trop chou !

Ses lèvres glissèrent de nouveau jusqu’aux miennes en un baiser beaucoup plus tendre, à peine plus d’une caresse sur ma bouche, douce et légère. Cela m’arracha un sourire que je savais être niais. Mon regard se porta sur le mur d’en face où une porte entrebâillée se découpait. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine et je me détachai de Miles pour pousser la porte. C’était une salle non utilisée dans laquelle je le fis entrer avant de refermer la porte, un sourire à la fois mutin et gêné aux lèvres. J'imagine vraiment l'expression de Vic à ce moment-là

-Mais je ne suis pas romantique, c’est cela ?

L’étincelle dans le regard de Miles vacilla et l’intensité de son regard me fit rougir autant qu’elle m’attira indéniablement à lui. Nos lèvres se trouvèrent seules, s’explorant avec douceur, s’écartant sur notre peau, nos joues, nos gorges, lentement d’abord, puis avec un plus d’avidité. Je passai une main sous la chemise de Miles et la passai dans son dos pour le presser un peu plus contre moi et mon rythme cardiaque s’emballa lorsque ses doigts dégagèrent la mienne coincée dans l’élastique de ma jupe pour effleurer la peau de mon ventre. Un violent frisson me parcourut, d’autant que les lèvres de Miles embrassaient la zone sensible au creux de mon cou. Mes doigts se crispèrent sur sa nuque, mue par toutes les émotions qui montaient en moi et diffusaient une chaleur brûlante au creux de mon ventre. Je me hissai sur une table pour me mettre à sa hauteur et ma main se perdit sur le nœud de sa cravate et sur le col de sa chemise. Miles produisit un bruit de gorge rauque qui sonnait comme une approbation. Avec des gestes fébriles, je dénouai la bande de tissu qui lui enserrait la gorge et ouvrit le premier bouton de sa chemise pour embrasser sa clavicule. Il répéta l’opération sur moi, dénouant ma cravate et picorant mon cou de baiser pendant que ses mains s’affairaient sur ma chemise. Lorsqu’elle tomba à terre, me dévoilant comme je ne m’étais jamais dévoilée, je sentis un sentiment de peur mêlé d’excitation m’envahir. Alors je glissai mes mains sur ses hanches et happai de nouveau ses lèvres avant que ces yeux puissent se poser sur moi et que la gêne ne nourrisse la peur. Aujourd’hui, ce n’était rien que pour nous. Aujourd’hui, je voulais oublier toute la douleur que le semestre m’avait apporté.
Aujourd’hui, je ne voulais pas avoir peur. Cette phrase est juste magnifique

Une deuxième partie de chapitre axée sur Miles et Victoria avec un petit peu d'Emily en gros ! Je trouve reposant une partie ou on se concentre sur soit la vie de l'école soit Miles, ça égaye la série qui est quand même assez sombre. Sinon je trouve LA scène Miles-Vic bien écrite, on ressent bien l'amour et la passion qui les unissent mais c'est quand même assez pudique (chose que j'apprécie énormément, (j'ai 13 ans, je suis encore une petite fille très innocente). Voili voilou

VOILAAA. Bon quand j'ai parlé de contraception, c'est telle que je l'imagine, en réalité on a aucune information là-dessus je trouve ça plutôt plausible (enfin aussi plausible que peut l'être un monde de sorcier :lol: ) ! A dans deux semaines, du coup, Love ! Petite larme quand je sais qu'il me faudra encore attendre 2 semaine (enfin 10 jours maintenant)
Cazolie

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Cazolie »

ANS DOUTE EN DEUX PARTIES PARCE QUE JE NE SAIS PAS CE QUI EST ARRIVE POUR CES CHAPITRES MAIS J'AI CRAQUE.
Fais pas genre.
il avait depuis longtemps anticipé son renvoi en négociant avec un centaure pour qu’il prenne le poste de professeur de divination – d’où sa hâte de se rendre dans la forêt.
TOUT S EXPLIQUE
J'avoue j'avais oublié que c'était là
nous étions à présent tous unis dans la haine contre cette femme de fer et de rose
J'adore cette formule haha
Mais ni l’un, ni l’autre ne lui donnait l’occasion de les punir et en ça j’étais ravie.
Ils sont trop intelligents pour ça
Le printemps était réellement la saison des espoirs.
Et la saison d'autre chose *tousse* intimacy level *tousse*
t, il ne prendrait pas le risque de te découvrir toi, je pense.
Mais c'est adoraaaaable
ça doit pas être facile pour elle de voir qu'il fait plus pour sa meilleure ennemie qu'il n'en a fait pour elle sa copine haha (enfin faire... Qu'il s'en soucie plus quoi)
sans doute la règle la moins appliquée de l’histoire de l’école
Lol mais tellement :lol:
Ce qui était surprenant, puisqu’elle était sortie avec lui à un moment où on ne pouvait pas passer dix minutes ensemble sans se mettre à se crier dessus.
Ca va Lily et James ?
Nan en vrai ils ont tellement pas la même relation haha
Seigneur, que devait donc penser Miles, au fond de lui ? Et comment réagirait-t-il s’il savait tout ?
Une question que je me pose depuis le début honnêtement :lol: Il a ses torts mais de ce point de vue là il est d'une patience angélique
Mais euh … Chez nous, ça va assez vite, méfie-toi.
J'en connais un qui pourrait s'en inspirer
je n’étais pas certaine d’avoir une appétence pour le mariage.
en lien direct avec notre conversation de cet après-midi sur nos personnages haha
J’ignorai le regard que Cho posa sur moi, entre surprise et vexation.
C'est vrai que dur pour Cho mais en même temps c'est vrai :lol:
Je n’arrivais pas totalement à décrypter ce qui se passait, mais si ça impliquait Susan, une course poursuite et Ombrage, ça ne pouvait qu’être une mauvaise chose.
Je suis deg d'avoir raté le film hier, ça m'éclate quand ils jouent au chat et à la souris avec Rusard et la Brigade
Simon bondit du fauteuil sur lequel il travaillait et se précipita vers moi, l’air inquiet de me voir si affolée – et surtout que mon affolement concerne sa sœur.
Depuis le chapitre sur sa famille, j'ai une image beaucoup plus précise de Simon en tête (je sais pas pourquoi) et là je l'ai très bien vu dans ma tête
Et du coup je l'aime encore plus, mais genre vraiment :lol: Et je sais pas, je le trouve super touchant. Je l'aime voilà :lol: :lol:
-Bien … il se pourrait … qu’on fasse parti d’un club illégal de défense contre les forces du mal …
Pouahahahahha
Je trouvais qu’il n’y avait aucune surprise à ce que des gamins perdus se soient tournés vers Harry, qui avait dû acquérir une certaine expérience de ses aventures
JK a oublié que tout ce qu'il fait c'est jeter des expelliarmus et CERTES il sait faire apparaître un patronus corporel
. Un si gros groupe, resté caché si longtemps et violant le règlement sous le nez d’Ombrage … Je les dévisageai tous : Smith qui n’était pas connu pour son courage, Ernie et son amour de la grandiloquence, Justin qui blêmissait de minute en minute, la douce Hannah et enfin ma petite Susan. Sauf elle, aucun n’avait l’ébauche d’insurgés.
J'adore cette description !
-Vicky, je pense qu’il y a plus urgent que le Quidditch ! m’admonesta vertement Simon.
Hahahah merci Simon ! Vic c'est Oliver Wood
-Si on charge Potter, en s’en sortira peut-être, songea Smith en se frottant la mâchoire.
Euh
PARDON
-Parce que tu avais le temps pour moi ?
Oh non c'est horrible tu m'as brisé le coeur là
Bébé Susan <3
Le ton amer de Susan me brisa le cœur
CONNEXIOOOON
Simon m’adressa un regard reconnaissant avant d’à nouveau le planter sur sa sœur avec un triomphe que je trouvais exagéré.
Serieux c'est trop un petit couple tous les deux :lol:
-Je t’avais prévenu de lui en parler plus tôt.

-Non mais c’est quoi, ça ? se défendit Simon, l’air de se replier sur lui-même. C’est elle qui a …
-Je ne dis pas le contraire, l’interrompis-je sèchement.
Ah j'adore comment la situation se retourne contre lui :lol: :lol: :lol: J'aime trop leur dynamique à tous les trois.
comme s’il voulait la toucher mais qu’elle était soudainement devenue inatteignable.
DISTANCE DE SECURITE ON A DIT LA
Simon la prit dans ses bras, plus tendrement qu’il n’enlacerait jamais personne
Ils sont a-do-rables je les aime d'amour
L’univers avait même décidé de faire abattre le Déluge sur nous, ainsi que les dix plaies d’Egypte et la destruction de Sodome.
Fille de pasteur bonjour (y a que 7 plaies non ?)
Nous n’avions pas dormi de la nuit, avec Simon, lisant dans son lit des pièces et des romans
J'ai de la peine pour Miles haha
Mais ce qui ressort, c’est que Fudge était là avec des Aurors pour arrêter Dumbledore et qu’il leur a échappé à tous.
Scène la plus stylée DU MONDE
-J’ai aussi entendu que Fudge se trouvait à présent à Ste Mangouste avec une citrouille à la place de sa tête, ricana Kenneth.
C'est pour ce genre de chose que tes chapitres sont longs mais honnêtement c'est tellement drôle :lol: :lol:
L’un des rares avantages de cette sombre affaire, c’était que Dumbledore pouvait à présent pleinement de consacrer à la lutte contre Voldemort.
Depuis quand Dumbledore s'occupe de Poudlard ? Il est toujours parti quand Harry le cherche dans les premiers tomes
Je discutai à voix basse avec Miles pendant tout le cours
Sortilège ou le cours où tout le monde fait ce qu'il a envie :lol:
Bats les pattes ! répliquai-je en me dégageant. Alors … c’est parti ? Le grand chambardement Weasley ?
YEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEES
. Non, vraiment, Ombrage ne savait pas à quoi elle s’exposait le jour où elle avait permis à Fred et George Weasley d’avoir tout le temps libre nécessaire pour un jour se dresser contre elle
Hahahahah mais j'avoue j'avais pas pensé à ça
babouin babillant et empoté ? répliqua George avec un somptueux mépris.
C EST BRAILLARD PERRI
PERRIIIBKJRBGKHERBGJKEBRGJKEBGJKE
. Je te jure que si je me retrouve en retenue le jour du match contre Serpentard, je te le ferais payer au centuple, Montague !
Mais pourquoi elle lui donne des idées :lol:
Et ce n’est pas deux traitres à leurs sangs qui vivent dans un trou à rat et une stupide fille de moldus qui …
-George, le coupa Fred, l’air de plus en plus furieux. Ouvre l’armoire, s’il te plait.
Rah mais quel sale petit... OH MAIS T AS TELLEMENT BIEN CALE L ARMOIRE A DISPARAITRE MAIS TES UNE OUF TOI
Rien ne servait à délibérer
tfaçon il a déjà disparu donc bon :lol:
Le grand chambardement Weasley avait été à la hauteur de toutes les espérances,
Il faut que je relise ce livre haha
Le cours d’Etude des Moldus n’invitaient en plus pas à la fête : Burbage avait décidé de profiter de l’actualité pour évoquer la Shoah,
SYMPA

J'adore la description d'Ombrage qui court partout hahaha
J’avais tout juste eu le temps de lui donner son cadeau – une écharpe de son équipe de Quidditch préférée et une boussole à balai
Bonne idée la boussole à balai, je détestais chercher des cadeaux pour James :lol:
J’éventai mon visage, d’autant plus qu’Emily répondait à des préoccupations que je commençais effectivement à me poser.
Hahahaha la pauvre
Très bonne présentation !
Un intimité secrète paradoxale quand on connaissait son côté intrusif.
Elle a pas voulu partager son Intimacy level c'est tout
C’est quelque chose qui m’a blessé, Vic’, je ne tenais pas à supporter votre regard en plus.
-Je pense qu’on est tes amis et qu’on t’aurait soutenu, répliquai-je avec une pointe d’aigreur. En tout cas, moi je l’aurais fait …
Ben c'est clair, c'est quoi cette réaction ? Elle a cru qu'ils l'aimaient pas ou quoi
Simon lui avait charitablement proposé de venir réviser chez lui s’il avait besoin, mais cela avait plutôt embarrassé Miles.
mooow c'est gentil ça
-A ce soit, Vic’ ! Pas de bêtise et rentre avant le couvre-feu !
-Mais qu’est-ce qui se passe ? glapit Simon en tentant de s’échapper de la poigne d’Emily.
-Oh, mon petit … je t’expliquerais quand tu seras grand.
Hahahaha le pauvre
Emily baby-sitter de Simon ça m'a tuée
-Tu es drôle, tu es intelligente, tu es forte. Peut-être un peu trop têtue et tu as un peu trop d’abnégation mais … C’est une partie de toi que j’admire beaucoup. Vraiment …
Mais il est si chouuuuuuuuuuu
Aujourd’hui, je ne voulais pas avoir peur.
J'aime trop cette conclusion haha

Super chapitre ma petite Perri !
PtiteCitrouille

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Coucouuu

Vaut mieux que je commente maintenant, 2 chap ça fait moins mortel que 3 de retard

Chapitre 21:
je le gratifiai d’un coup de poing dans le nez.
alleeez cadeau c'est gratuit :lol:
Et plus vite que ça, j’ai l’impression d’être ta mère … !
mais bordel VIC :lol:
Tu devrais arrêter les appelés par leurs prénoms ? Tes parents
bah je sais pas... sa mère c'est Cassiopée mais sa maman c'est Rose... Fin, ça dépend de lui et de ce qu'il ressent, mais s'il considère Rose comme sa mère parce qu'elle l'a élevé... ne pas appeler Cassiopée "maman" ne veut pas dire qu'il est en déni ou quoi
C’est scandaleux !
vieille gargouille malfaisante !
Il t’est arrivé quoi ce matin ? s’enquit-t-il en me tenant la porte pour que je puisse entrer. Panne de réveil ?
LE MALAISE EST PRESENT
Harry Potter parle enfin : la vérité sur Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom et le récit de la nuit où je l’ai vu revenir
Dramaaaaa :lol:
McGonagall annonça inexplicablement qu’elle laisserait sa salle ouverte une demi-heure encore
lalalalala surtout ne faites rien d'illégal louloulou, je regarde pas :lol: Emily je me demande quelle réaction elle va avoir. D'un côté elle croit pas au retour de Voldemort mais de l'autre, ça concerne Cédric directement
-Fawley ! la rabroua sèchement Miles. Tu avais promis de te taire !
ouais j'avoue ferme là
Seigneur, tout concordait.
bon là c'est cool parce qu'elle a des preuves que ce que dit Harry est vrai, en soit sinon c'était juste avoir foi
-C’est la seule chose qui lui ait passé par l’esprit, vraiment ? Expelliarmus ?
on critique Harry et son Expelliarmus, mais en fait le symbole est plutôt pas mal, c'est le sort le plus inoffensif de tous. Stupéfix ça blesse, ça peut faire mal, alors que l'Expelliarmus c'est que du désarmement, c'est presque que de la simple défense. En opposant à l'Avada, ça démontre bien que le plus inoffensif des sorts peut très bien tenir tête au plus mortel. Niveau symbolique j'aime bien
-Alors là on entre dans le délire, lâcha Emily avec un certain dédain
ce déni couplé à la prétention et la peur
Emily plaqua une main sur son front
ahhh putain mais tellement hâte que la vérité éclate au grand jour et qu'elle se retrouve comme une imbécile "ah bah j'avais tooort, ça alooors c'est fouuuu"
Peut-être qu’il faut juste admettre que ça nous dépasse et qu’on ne peut pas comprendre.
bah je croyais que tu la faisais à la limite de Serdaigle Renata ? C'est pas très Serdaigle tout ça haha, un Serdaigle ça va à tout prix chercher des réponses à s'en saigner limite, ça refuse pas les mystères non élucidés
Octavia et Roger échangèrent un regard de Serdaigle se refusant à laisser une question sans réponse
ouais bah voilà haha
témoignage recueilli par Rita Skeeter
non mais rien que le fait que ce soit Rita qui ait écrit sans cracher son venin, ça démontre bien que y a un truc qui se passe :lol:

Putain mais Emily a toujours une excuse bidon à chaque fois c'est dingue, elle va s'aliéner tout ses amis
Octavia jeta un regard oblique et inquiet à son ex-petit-ami qui fit froncer les sourcils de Selwyn
le Selwyn il va très vite capter que 2+2 ça fait 4
D'ailleurs ça fait bizarre de le voir parmi tout ce groupe haha
Si je cédais au feu qui brûlait dans ma poitrine, alors je prenais le même chemin que Simon
je vois pas où est le problème de s'énerver un bon coup ^^'
notre groupe entier accorda à sa nuque un regard ardent.
c'est pas interdit les rassemblements de plus de 3 personnes ?
Et cela raviva les flammes en moi, les attisant furieusement pour faire gronder la révolte.
REEVOOOOOOOOLLLLTEUUUUUUUUUUU

J'ai trouvé la conversation entre Susan et Vic très choue, la pauvre petite ça a dû être dur pour elle toute cette affaire
je sais que vous n’êtes pas responsable de tout cela mais … Le professeur Ombrage …
voilà quoi :lol:
Ombrage avait bien forcé Lee à écrire avec une plume qui utilisait son sang comme encre
ouiiii boooon on va pas dire que sous Dumbledore c'était safe aussiii, hein on se rappelle des pétrifiés, d'un mort, d'un évadé qui s'infiltre dans le chateauuu...fin bref, sa promesse "je ferais en sorte que rien de mal vous arrive" permets moi d'en DOUTER
Les yeux de Dumbledore brillèrent fugacement.
arf, utilitaire au possible
Dumbledore dressa un sourcil et je me sentis rougir.
t'es en train de lui dire ce qu'il doit faire là ? :lol: :lol:
-Albus ! C’est Dolores, elle …
elle a encore volé mon doudou euuu
une petite forme de résistance et cela faisait flamber la révolte en moi.
TO THE BARRICAAADES

Et c'est sur ces mots magnifiques que je finis ce premier commentaire
PtiteCitrouille

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Chapitre 22:
La tête d’Ombrage lorsqu’elle avait vu la créature avait été mémorable
ah mais priceless :lol:
S’il a eu cette réaction pour un nez cassé, imagine si quelqu’un s’en prend réellement à toi
héhéhéhé (on aurait bien besoin d'un certain smiley ifyouknowwhatimean)
partis comme vous êtes, vous mourrez ensemble. J’espère que Bletchley est préparé.
Pouahahaha so true
Mais euh … Chez nous, ça va assez vite, méfie-toi
WOWOWOWOW CALM DOWN :lol: :lol: :lol: intimacy level +100000
-Le professeur Ombrage nous a demandé de vérifier s’il n’avait personne d’essoufflé dans les toilettes !
mais c'est quoi cette demande ?? :lol: :lol: :lol: :lol: :lol:
-Elle est essoufflée parce qu’elle pleurait, espèce d’idiote ! Tu es contente ?
bien oueejjj
Hannah Abbot, Ernie McMillan, Justin Flinch-Fletchley et Zacharias Smith
groupe improbable qui sent l'AD à plein nez :lol:

Eh mais c'est dingue, Susan se rebelle, et Simon qui crève de faire quelque chose, n'a même pas connaissance de l'AD, il va se sentir encore plus inutile en voyant sa sœur agir
L’A.D., c’est fini !
ah ça y est ils ont été découverts ?
d’insurgés
REVOLUTIOOOON
-Vicky, je pense qu’il y a plus urgent que le Quidditch !
Ah bah merci, j'y pensais
Bon courage, Bones.
lequel ? :lol:
je me fondis dans les plis de rideau dans l’espoir d’y devenir invisible
je fais corps avec le salpêtre
En plus j’étais heureuse qu’elle me le propose, ça me permettait de …
choupeeete gros câlin
je ne voulais pas que vous risquiez d’être en froid à cause de moi.
oh mais bébé chaaat c'est trop mignoon

Spoiler alert:
L’univers n’était pas avec nous.
Fudge se trouvait à présent à Ste Mangouste avec une citrouille à la place de sa tête
heu
Tu veux quoi, abandonner et qu’elle nomme quelqu’un qu’elle aura à sa botte ? Tu veux qu’on se retrouve avec Warrington ?
arf, c'est là que je me rends compte que je suis plutôt comme Simon à ce niveau là, j'aurais pas réfléchi aussi loin aux possibles conséquences
J’eus un pincement au cœur en songeant que dans un futur proche, la vie à Poudlard pourrait se faire sans Fred et George Weasley.
mais c'est pour CA que le T6 est aussi sombre, c'est parce que les jumeaux sont plus là haha
« I »
Le I majuscule on dirait un l pour looser
-Mais ça ne va pas ! Vous vous souvenez de ce qu’a dit Flitwick ? Elle est cassée, il pourrait prendre des jours à réapparaître !
excellent :lol: :lol: :lol:
tous les professeurs la mobilisaient
non mais j'adore cette alliance de fou :lol: faudrait que je relise les livres j'avais oublié ça haha
les choses s’accéléraient entre nous
Ouuuuuuh intimacy leveeeelll
’avais l’impression que la vie d’Emily me parvenait goutte à goutte, seulement selon son bon plaisir.
HEU c'est pas toi qui lui cache pleins de trucs, genre 5th of November, ton grand père...?
Je n’aime pas révéler mon intimité, ça me fait sentir … vulnérable, tu comprends ? C’est une sorte de mécanisme de défense … C’est peut-être idiot mais … C’est ce qui me permet de ne pas perdre pied.
whaaaat, mais j'aime pas révéler mon intimité non plus, donc JUSTEMENT je dis jamais "j'aime pas révéler mon intimité" surtout en face à face, ça me rend teeellement mal à l'aise
[il avait été nommé Capitaine par intérim/quote] wow eh beh ! Mais Ombrage est pas censée devoir donner un accord ou quoi ?
Mais comme ça, par quoi je compense ?
LA PECHE AUX COMPLIMENTS CA VA LA ?
C’était une salle non utilisée dans laquelle je le fis entrer avant de refermer la porte, un sourire à la fois mutin et gêné aux lèvres.
wait
Pause
rembobine (haha ça existe plus ça)


OH MON DIEUUU VICTORIA QUI ETES VOUS ????

Pouahahahaha ton message express de fin :lol: :lol: :lol: :lol: "j'y vaiiiiiis je fiiile" :lol: :lol:

C'était de très bon chapitres, désolée du retard, j'avais dit que je finirais de commenter dimanche dernier mdrr, RATE
Bisouuus !

(Cazo, un jour, je finirais par commenter ton OS)
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