Ombres et Poussières [Harry Potter]

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Cazolie

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Pas besoin de préciser que tu parles pas du Julian d'Anna', tu l'aurais appelé Djoulianne
(Oui c'est moi, je débarque sans dire bonjour)

Haha, j'ai écrit 2 phrases de début pour le Creusot et ça commence aussi avec une horloge tiens
Mais j'avoue c'est tellement stylé le monocle . Elle me fait penser au personnage principal de la série Gentleman Jack (j'ai vu que des extraits mais ça avait l'air grave stylé)
Elle a été fort désappointée quand j’ai refusé.
Pouahahha
L'attachement de petit Simon à Rose est trop chou et tellement triste
-Attends … J’aimerais finir le dossier de la réhabilitation de Sirius.
Aaaaaargh T.T T.T T.T
C'est vrai qu'il a jamais été réhabilité dans les livres, et c'est bien dommage

Ah ouais ça remonte à loin son ambition :lol:
Il va falloir virer quelques chats et rubans roses, Rosie (LOL en fait elle est tout indiquée pour ce poste)
Enfin, Amy, ils se tapent dessus depuis qu'ils ont l'âge de le faire
Enfin ils ont l'âge de faire autre chose que de se taper dessus maintenant wink wink

J'aime bien la position d'Amélia par rapport à l'Ordre haha, c'est peu commun dans HP mais ça a beaucoup de sens par rapport à sa position et sa personnalité
toute personne portant le nom « Bones » était en danger.
Ca s'annonce bien pour Victoria future Bones

Je sais qu'elles vont pas se revoir demain et c'est triste
Mettre tout en œuvre pour détruire les forces de Tu-Sais-Qui et le soumettre à la justice.
Je crois que "procédures légales" est un concept qui échappe à Harry, désolée Amelia :lol:
C'est horrible ta remarque sur Sirius et James T.T

C'est canon que Voldemort ait tué Amelia de sa main ? J'ai des flash de la mort de Dorcas haha (non pas que les scènes se ressemblent hein, je veux juste dire que ce sont deux femmes d'exception éliminées par Voldy lui-même)
Comme eux, sa vie était liée à son sang. Et comme eux il saignait.
bim bam boum j'ai bien aimé ce passage sur le sang
Et leur duel aussi ! Rapide mais percutant (dans tous les sens du terme AHEM)

C'est un très bon chapitre de transition et une très bonne idée de scène Perri ! Je retourne maintenant à mes révisions, j'essaie de commenter la suite bientôt :) J'ai trop hâte en vrai parce que Simoriaaaaaaaaaaaaaaa AAAAAAAAAAAAAAH

T'es la meilleure Perri <3 (avec Anna) (et Clem) (cf. mon interview wattpad :lol: )
Charmimnachirachiva

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Charmimnachirachiva »

Perripuce a écrit : sam. 31 oct., 2020 3:34 pm BONJOUR TOUT LE MONDE ! Coucou Perri !

Comment vous allez bien? Après ce reconfinement FANTASTIQUE? Après qu'on a tous été "bannis" pour insultes? (sérieusement, j'ai flippé). Avec cette rentrée incertaine qui se rapproche? Tout ça, ça mérite bien un chapitre :mrgreen: :mrgreen: Tout prestexte est bon pour un chapitre 8-)

Je vais adopter la technique Anna' pour répondre aux commentaires, je la trouve très efficace ! Donc allons-y !

_____


MelleChachow : merci beaucoup tu es adorable ! Je suis contente de ne pas t'avoir déçue pour ce chapitre que tu attendais, j'avoue que je ne savais vraiment pas comment il pouvait être reçu donc ça me fait plaisir que tu aies apprécié !

Charm' : déjà un immense merci pour ce commentaire citation, je sais à quel point c'est long donc c'est super sympa de prendre le temps ! De rien ça me fait plaisir de commenter mais c'est vrai que c'est pas sûr que je fasse un com-cit à chaque fois...Je suis contente que tu aimes le titre du chapitre (qui par ailleurs, aurait carrément pu être le titre de la fanfic'). Et tu as raison, je prenais ce chapitre très très à coeur, c'est un voyage que j'ai moi-même fait donc pour le coup c'était réellement mes mots ... et je suis contente que tu aies trouvé ça réussi, merci beaucoup Charm' !
Et pour l'univers magique polonais bieeen ... réponse maintenant ! J'attend ça avec impatience !

Chloé : je compatis pour le permis, je l'ai passé quatre fois donc je te suis à fond avec toi et je souhaite bien du courage ! Et merci énormément pour ton commentaire et ta fidélité, ça me touche réellement <3

Anna' : Cf notre conv, écoute :lol: :lol:
_______

Maintenant le chapitre ! (oui pas de chronique sport, tout arrive ce soir (France Irlande pour la tête du Tournoi des 6 nations hiiii) et demain (Lille Lyon hiiii)). Pas grand-chose à dire, sinon que le titre est emprunté à Anna' et à son bonus "Et si?" ! Bonne lecture !


***

Je ne te dis pas de ne pas te battre. Je te dis de ne pas haïr. Ce ne sont pas les guerres qui conduisent à des excès meurtriers, mais la haine. Des villages entiers, des villes et des gens balayés de la carte. La haine est pire que la peste.

- Banouin, Rigante Tome 1 l'épée de l'orage, David Gemmel
Belle citation
***



Chapitre 2 : Dans les griffes du phénix.


Le soir venu, personne n’avait été d’humeur à la conversation. En revanche, nous avions tous apprécié de manière plus vives les petites joies de la vie : Alexandre s’était montré plus tendre avec Melania qu’il ne l’avait été depuis l’attaque de Nestor, ma mère n’avait pas déversé sa rage sur moi après que j’ai accidentellement renversé mon jus de fruit sur l’un de ses dossiers et nous avions tous profité du repas, pourtant de simples pâtes au fromage mais me concernant, rien ne m’avait semblé si délicieux. Il avait fallu que je relise l’intégralité de Cyrano de Bergerac pour faire passer la boule que j’avais au ventre depuis le retour du camp. Même aujourd’hui, il me semblait que personne ne ressortait indemne d’Auschwitz. CE lieu a une telle hitsoire en même temps...
Mais le lendemain, la vie reprenait son cours. Il ne nous restait que deux jours de séjour et nous avions fait presque tout ce qu’il y avait à faire à Cracovie. Ma grand-mère comptait se reposer : Jadwiga Liszka était forte, mais le pèlerinage de la veille l’avait éprouvée au-delà de mots.

-Je vais retourner à la basilique Sainte-Marie, m’apprit mon père au petit-déjeuner. J’ai croisé un chanoine cette semaine qui a accepté de me faire visiter la sacristie et les dépendances …
-Maman vient avec toi ?

Les lèvres de mon père se pincèrent et il but une gorgée de café avant de me répondre :

-Non, je pense qu’elle va rester avec ta grand-mère aujourd’hui. Elle est assez secouée, elle aussi … Ta mère a appris trop en peu de temps, Victoria.

Ça je ne le savais que trop bien … J’avais encore la lettre qu’elle m’avait envoyée après avoir appris que son père était un sorcier caché dans mon dictionnaire de rune. Cela et à présent l’horreur de l’histoire maternelle … Même si je suis pas la plus grande fan de Marianne, elle est plus forte et compréhensive que je le croyais Mes doigts se resserrent machinalement autour de ma tasse de chocolat. Froid, pour l’occasion : il était dix heures et il faisait déjà plus de vingt degrés.

-Mais c’est pour cela qu’elle est venue, soupira mon père en redressant ses lunettes sur son nez. Pour savoir. Ce n’est jamais agréable de savoir, mais la vérité est toujours plus gratifiante que l’illusion …
-C’est Saint-Edward qui parle ? plaisantai-je avec l’ombre d’un sourire.

Les yeux bleus-gris de mon père pétillèrent d’amusement.

-Tu sais bien que je suis la voix de la sagesse dans cette famille, ma chérie. Et toi, qu’est-ce que tu fais ? C’est aujourd’hui que tu dois voir ton ami roumain ?
-Il est bulgare, pas roumain. Mais oui, c’est aujourd’hui. Je rentrerais dans l’après-midi, normalement. Viktorrrrrrr !!
-Moi, je note que c’est « ami » au masculin, se moqua Alexandre en entrant dans la pièce. Des choses à nous avouer, Tory ? Alex dans toute sa splandeur ...mais c'est pour ça qu'on l'aime

Je le fusillai du regard alors que mon père recrachait une gorgée de café. Contrairement à mes parents, Alexandre n’ignorait rien de ma vie amoureuse et savait pertinemment que je venais de rompre avec Miles Bletchley, mon petit-ami depuis un an. Alors il profitait de mon nouveau célibat pour se permettre ce genre de pique qui ne manquait pas d’interloquer mon père, toujours réticent à l’idée que sa petite fille grandisse – et malgré tous les efforts qu’il avait pu faire, qu’elle grandisse avec des sorciers.

-Ami, ami, insistai-je, ravie d’avoir pu garder mon sang-froid face au sourire goguenard de mon frère.
-Ami et il y a moyen que ça change, ami qui marche sur mes plates-bandes ou … ?
-Fiche-lui la paix, intervint Melania. Et dépêche-toi de te préparer, je dois être sur la place du Marché dans une demi-heure …

Pour un rendez-vous d’affaire, compris-je en la voyant si apprêtée, maquillée, vêtue d’une robe bleue légère qui cette fois couvrait pudiquement ses jambes et ses cheveux châtains attachés soigneusement en un élégant chignon. Puis je posais les yeux sur Alexandre, ce grand dadais aux cheveux bruns qu’il ne prenait jamais la peine de coiffer, contemplant son tee-shirt Star Wars et son bermuda d’un œil critique.

-Vous y allez ensemble ? vérifiai-je, sceptique.
-Si Alex accepte de passer une chemise, oui.
-Avec cette chaleur ? se recria mon frère, horrifié. Mais c’est de la torture !

Melania en laissa échapper le verre qu’elle venait d’attraper et il se brisa sur le sol avec fracas. Ils se fixèrent tous les deux un instant, entre horreur et consternation, le verre morcelé entre eux. Mon père but une si longue gorgée de café que je le soupçonnais de vouloir se noyer dans la tasse.

-Bien, lâcha Alexandre sans détourner le regard. Je pense que … je vais aller passer une chemise.
Pauvre Alex, ça me serre la coeur à chaque rappelle
Melania hocha la tête, visiblement incapable d’articuler le moindre mot et Alexandre rompit le contact en s’engouffrant dans leur chambre. La jeune femme se détourna également, livide et répara le verre d’un coup de baguette avant de le remplir de jus de fruit. J’en profitai pour lorgner mon père du coin de l’œil. Il était au courant de ce qui s’était passé à Bristol le mois dernier – tout simplement parce que cela avait nécessité qu’Alexandre déménage pour éviter de nouvelle visite impromptue de son beau-frère – et je voyais à sa mâchoire contractée que l’affaire lui restait encore en travers de la gorge. Il attendit que Melania s’éloigne en direction de la salle de bain pour me demander d’un ton neutre :

-Nous sommes obligés de rencontrer ces gens ?

Je réprimai la grimace qui me venait spontanément aux lèvres. Rose Bones avait proposé, afin de désamorcer le conflit entre nos deux familles, d’organiser une rencontre avec les Selwyn. Oh ça va être drôle, je le sens :lol: Mais c’était avait la mort d’Amelia et j’ignorais si elle y était toujours disposée. Personnellement, je restais mal à l’aise à l’idée que mes parents moldus rencontrent Julius et Thalia Selwyn, les parents de Melania mais également ceux de son frère jumeau Nestor, le garçon à qui j’avais accidentellement brûlé le visage sept ans plus tôt et qui en retour s’était cru le droit de torturer mon frère avec ses amis … Dis comme ça aussi...Et bien évidemment, qui disait Selwyn disait également Ulysse, leur fils cadet et héritier assumé de la famille depuis la fuite de Nestor suite à l’incident à Bristol. Et même si tout le monde s’accordait pour dire qu’Ulysse s’était assagi au cours de l’année écoulée, je n’oubliais pas qu’il m’avait persécuté presque toute ma scolarité.
Non, plus je mettais les éléments les uns derrière les autres, plus cette idée me semblait mauvaise.

-Il faudra en rediscuter avec Rose, éludai-je en haussant les épaules. Mais je ne pense pas qu’elle aura la tête à ça tout de suite …
-Ah oui, c’est vrai … Pauvre Amelia, ça m’avait l’air d’être une femme si bien … Et George …
-Ouais.

Je n’avais croisé George Bones qu’une fois après la mort d’Amelia, le jour de l’enterrement dans la crypte des Bones dans laquelle seule la famille avait été admise. Le géant s’écroulait sur ses pieds d’argile. Le pauvre homme était l’ultime survivant de sa famille, la mémoire vivante de son frère et de sa sœur, de ses parents. Tous étaient morts de la faute d’un seul homme qui revenait comme une vieille Némésis dans l’histoire de la famille.
Lord Voldemort.
Seigneur Simon, si tu fais la moindre connerie lors de mon absence, je te tue. Tu as tout notre soutiens Vic
Mes doigts se crispèrent sur mon bol. Amelia était un nom de plus à rajouter à une longue liste de raison se battre. Une nouvelle étincèle qui venait attiser un brasier déjà ardent : la soif de vivre, de justice, de lutter pour que l’innommable ne se produise pas.
Si je restais statique alors que Lord Voldemort déployait son ombre sur ma vie, qu’adviendrait-t-il de moi ?
L’horloge de l’appartement de location sonna les onze heures et j’achevai mon bol de chocolat froid dans un silence gênant. Melania et Alexandre s’éclipsèrent discrètement, toujours tendu par le mot lancé en toute insouciance par mon frère mais qui réveillait tant de blessure et de culpabilité chez sa petite-amie. La jeune femme me prit à part avant de s’en aller alors que je me préparais dans la salle de bain.

-Ecoute, je ne sais pas exactement où tu vas, mais fais attention à toi quand même, prévint-t-elle de but en blanc. Les sorciers d’ici n’ont pas la même mentalité que chez nous : ils ont été à Durmstrang où on t’apprend la magie noire et surtout, où les nés-moldus ne sont pas admis. Il y a une raison à cela, Victoria, Grindelwald n’a pas été accepté ici sans fondement. Alors si on te demande, tu es de sang-mêlé, d’accord ?
-Oui, Mel, soupirai-je en rangeant ma baguette dans mon sac à dos. De toute manière, la personne que je vois n’a rien contre les nés-moldus, sois tranquille.

Mais Melania ne paraissait pas tranquille. Elle se mordit nerveusement la lèvre inférieure, les bras croisés sur sa poitrine avant de céder et de rejoindre Alexandre dans l’entrée. Je profitai de son départ pour achever de me préparer et observai le résultat dans le miroir. Ce qui me rassurait, c’était que je passerais parfaitement inaperçue : j’avais les joues rondes et le nez épaté des polonais et je faisais plus jeune que mon âge avec ma petite taille et ma totale absence de forme. Je passai une main dans mes boucles brunes que j’avais consenti à laisser pousser et qui m’atteignaient à présent les épaules et quittai la salle de bain.
Je partis quelques minutes après Alexandre et Melania, mes lunettes de soleil sur mon nez, en short et en tee-shirt et mon sac à dos sur l’épaule : une parfaite moldue et une parfaite touriste. Je consultai régulièrement la montre offerte par les Bones à mes dix-sept ans et me dépêchai de trouver un point à l’abri des regards à l’ombre de l’immeuble pour sortir mon livre de mon sac. Un sourire effleura mes lèvres lorsque je me souvins de la mien renfrogné d’Alastor Maugrey lorsqu’il m’avait demandé quel objet était le plus susceptible de ne pas me quitter lors de mon voyage et que je lui avais tendu Cyrano de Bergerac. Le rire de Fred et George Weasley résonnait encore à mes oreilles. Ba quoi, un peu de tolérance Alastor !Je regardai de nouveau ma montre. Onze heure dix-sept. Mes doigts se crispèrent sur le livre et je contemplai le nez proéminent de Cyrano avec une certaine appréhension. « Vigilance constante, Bennett », m’avait rappelé Maugrey en me rendant l’ouvrage accompagné du petit rouleau de parchemin que j’avais détruit une fois arrivée en Pologne. Ce furent ces mots qui m’accompagnèrent quand mon livre se mit à briller et qu’un hameçon agrippait mon nombril pour m’emporter loin de Cracovie. Et qui vont t'accompagner encore longtemps croit moi

***


Etourdie, je faillis vaciller en posant de nouveau le pied sur la terre ferme, des étoiles dansants devant mes yeux. L’air marin me chatouilla les narines et le vent ébouriffa mes boucles brunes, les plaquant contre mon visage. J’étais en train de recracher une mèche lorsqu’une voix s’éleva devant moi :

-Onze heurrre dix-huit … Pile à l’heurrre … Viktor !!!!!

Je fis vivement volte-face, une baguette dans la main et Cyrano de Bergerac dans l’autre, prête à me servir de l’un ou de l’autre pour me défendre. Devant moi se tenait un jeune homme aux sourcils broussailleux et au nez brusqué, me tenait lui-même en joue avec une baguette sombre et courte. Malgré ses traits en totale conformité avec ceux de mon souvenir, je me forçai à asséner, le cœur battant :

-Quelle est la première question que tu m’as posée ? Lorsqu’on s’est rencontré ?
-A quel poste tu jouais, dans le Hall d’entrrréé de Poudlarrrd, avec Kamila, répondit immédiatement Viktor Krum, un fin sourire aux lèvres. C’est tout ce que tu as trrouvé, Victorrria ?

Je haussai les épaules en abaissant ma baguette, satisfaite de sa réponse. Je doutais qu’un possible imposteur se soit échiné à trouver les détails de la rencontre entre le célèbre attrapeur Bulgare et une anglaise anonyme. Ca parait improbable en effet...

-J’aurais pu te demander dans quelle équipe je jouerais en septembre, mais malheureusement c’est paru dans Balais Magasine la semaine dernière …, plaisantai-je malgré mon appréhension.

Les sourcils épais de Viktor se froncèrent un peu plus. Il me dépassait de plus d’une tête et malgré sa démarche gauche je ne pouvais m’empêcher de me sentir impressionnée par son aura.

-Choisir les Torrrnades, pff, maugréa-t-il en abaissant sa baguette. Une équipe de nouveau-riche bonne uniquement parce que des amérrricains ont injecté de l’arrgent … Tu m’as déçue.
-Désolée, mais c’était soit ça, soit les Canons de Chudley.
-Les Canons sont un club historrriques …
-Et derniers du championnat !

Viktor leva les yeux au ciel et m’accorda ce dernier point. Il avait été l’un des premiers que j’avais prévenu pour les Tornades, une façon pour moi de décliner sa propre offre pour l’équipe de réserve de son club, les Vautours de Vratsa. J’avouai avoir été tentée par l’aventure Bulgare avant de me décider que je ne quitterais pas les rivages de l’Angleterre tant que Voldemort nuirait. Dans sa réponse, Viktor avait compris ce choix tout en fustigeant celui des Tornades, une équipe qui avait toute son aversion depuis qu’elle avait arraché aux Vautours l’un de leurs Batteurs. Je me disais aussi qu'il était bien virulent !Une correspondance était donc née en juin où le célèbre attrapeur m’avait prodigué des conseils en tout genre pour mon entrée dans le Quidditch professionnel. Ce lien avait fortement intéressé Maugrey lorsqu’il avait épluché l’intégralité de mes relations et il avait envoyé l’un de ses agents à l’étranger contacter Viktor. D’après Maugrey, Voldemort avait profité de son année d’impunité pour étendre ses réseaux, notamment en Europe de l’est où son idéologie avait beaucoup de résonnance. Les nostalgiques de l’époque de Grindelwald se tournaient volontiers vers lui, espérant qu’après l’Angleterre ce serait l’Europe entière qui tomberait ensuite sous sa coupe. Alors de contact à l’étranger, c’est précisément de quoi l’Ordre du Phénix avait besoin et Maugrey avait trouvé en mon voyage en Pologne une occasion parfaite. Chacun trouve son compte en Pologne, comme tu nous l'avais dit VicEt je lui avais transmis des cartes qui avait fait s’étirer un sourire sinistre sur son visage.
Des cartes qui méritaient bien que je garde un peu ma baguette en main.

-Tu as signé ton contrat chez les Torrrnades du coup ? s’enquit-t-il d’un ton bougon alors que nous nous mettions en route. Quel gâchis …

J’eus un sourire désabusé devant la nouvelle pique.

-Oui, j’ai signé. Mais ça ne veut pas dire que je passerais professionnelle chez les Tornades. Peut-être que d’ici-là Voldemort sera vaincu et que je pourrais te rejoindre chez les Vautours.

Mon inflexion avait baissé pour se muer en un murmure étranglé. Je me sentais assez présomptueuse, mais un léger sourire sur les lèvres fines de Viktor me rassura.

-Si la proposition tient toujours, complétai-je humblement.
-Avec une garrrdienne talentueuse comme toi, évidemment qu’elle tient. J’ai assisté aux essais de la réserrrve … Mon Dieu, je t’en ai voulu, le garrdien qu’ils ont prris est une buse. Tu n’aurras aucun mal à prrendre sa place si tu veux quitter ton Angleterrre. Bien sûr que Vic c'est la meilleure.

Mes joues rougirent d’un plaisir coupable et je laissai couler le compliment. La vérité était que je ne me sentais pas assez mûre pour quitter l’Angleterre – je n’arrivais déjà pas à quitter mon village … Mais le voyage avait réveillé en moi des rêves oubliés, étouffés par l’urgence de la guerre et des problèmes quotidiens. J’avais toujours rêvé d’ailleurs, de dépaysement, de voyages … Mais vivre à l’étranger ? La marche était trop haute pour moi. Viktor parut lire la réponse sur mon visage car il poussa un nouveau grognement de dépit. Mais qui sait après la guerre, je pense que ça l'aurait fait grandir et peut-être qu'elle sentirait l'envie de s'éloigner du pays qui l'aura vu souffrir (parce que je pense que c'est clair que personne ne ressort indemne de la guerre)

-Ouais, je suppose que ce ne serrra pas pour tout de suite … Au fait, tu aurais des nouvelles d’Her-miôn-euh ?
-Hermione ? répétai-je, amusée par la couleur rose qui était venue délicatement teindre les joues du Bulgare. Hermione Granger, la Gryffondor ? :lol:

Son heureuse cavalière au bal de noël … l’être qui avait été attachée au fond du lac pour lui … C’était la jeune fille qui m’avait transmis son adresse en juin dernier et je me demandais depuis quels étaient réellement leurs relations. L’idée me semblait étrange tant Viktor Krum semblait à l’opposé d’Hermione, Gryffondor studieuse, vive et souriante. Et puis, il était tout de même quelque peu plus âgé qu’elle … Mais la rougeur de Viktor comme sa question prouvait qu’il n’avait pas oublié sa cavalière d’un soir.

-Je n’étais pas particulièrement proche d’elle à l’école … Mais je pense qu’elle doit avoir eu ses BUSE – euh, nos examens en cinquième année – avec brillo. Ah et elle a été nommé préfète aussi …
-Ça j’ai su, m’apprit-t-il avec un sourire fier. Elle m’a envoyé une longue lettre pour me l’annoncer … Je penserais qu’elle viendrrrait … Enfin, je ne sais pas, l’homme qui est venu me voir en Bulgarrrie ressemblait à son ami, le rouquin …
-C’était son grand frère, confirmai-je. Charlie, je crois ? Il travaille avec des dragons en Roumanie.
-Ah, ça explique les cicatrrrices …
-Mais Hermione et Ron sont encore mineurs, ils ne peuvent pas encore s’engager …

Viktor se renfrogna, et je le laissai ruminer sa déception en silence. C'est mignon de la part d'un géant tel que Viktor mais Hermione et Ron sont beaucoup trop bien ensemeble donc sorrrry ViktorNous longions une vaste digue sur laquelle s’écrasait la mer Baltique. Le vent marin ébouriffait mes boucles et je me trouvais vite à devoir les tenir d’une main pour qu’elles ne se plaquent pas systématiquement contre mon visage. L’air était plus frai qu’à Cracovie et je me félicitai d’avoir enfilé ma veste en jean. Gdansk était bien plus au nord et surtout côtière où les vents amenaient volontiers un froid venant de Scandinavie. Malgré tout le soleil demeurait éclatant et je remontai mes lunettes de soleil sur mon nez, de plus en plus nerveuse à mesure que nous avancions sur la digue.

-Il était trrrès gentil, Charrrlie, reprit soudainement Viktor alors que nous quittions la côte pour aller à l’intérieur de la ville. Un ancien attrrrapeur … Je lui ai prrroposé de venir faire un match amical quand il aurrrait envie. Une vie à s’occuper des drrragons, ce n’est pas moi qui dois l’effrrayer … je serai curieuse de connaitre le gagnant !
-Tu acceptes notre proposition, du coup ?

Viktor hocha sombrement la tête. Il s’était certes habillé en jean et en tee-shirt comme un moldu, mais il gardait sur ses épaules une cape noire et légère qui accentuait sa ressemblance avec un rapace. Un albatros, songeai-je en me souvenait de l’oiseau maladroit sur terre mais majestueux dans les airs. C’était cela, Viktor Krum était un albatros. Belle comparaison

-Evidemment que j’accepte. Mon grrrand-père a été tué par des sbires de Grrindelwald, il est horrrs de question que je laisse mon pays sombrrer de nouveau dans l’horrreur … Et le meilleur moyen de le faire, c’est d’agir préventivement contre les agents de Voldemorrrt ici. De promouvoir le contraire de son idéologie. Je ne suis qu’un joueur de Quidditch, Victorrria mais sache ceci : on a un grrros avantage. Nous, on nous entend. Et je compte bien me fairrre entendre.

Je lui jetai un regard oblique, assez soufflée par son sérieux et la ferveur de son ton. J’avais deviné lors de son année passée à Poudlard qu’il était de ces élèves qui rejetait l’héritage de Grindelwald mais je n’avais pas songé pour autant qu’il souhaiterait agir contre cela.

-C’est courageux de ta part.
-Ça ne demande pas un gros investissement pour l’instant, évalua Viktor d’un ton neutre. Charrrlie a proposé que je multiplie les déclarations publiques en faveur de l’acceptation et de la tolérrrance et je dois donner une interrrview à un journal de Quidditch Bulgarrre et Russe aussi, je profiterais pour faire passer quelques messages … J’espère que ça pèserrra sur les esprits.
-Tu es le meilleur attrapeur du monde, connu et reconnu partout en Europe … Evidemment que ça pèsera.

Viktor eut un vague mouvement d’épaule.

-Si je suis honnête, je ne le ferrrais pas que pour vous. Il est temps que nos pays guérrrissent de Grindelwald et qu’on se libèrrent de notre réputation. Si on prône la tolérrrence et l’égalité entrre tout sorciers pour vous, on la prône pour nous. Et il y a de quoi fairrre quand on sait que les nés-moldus ne sont même pas acceptés à Durmstrang, pas considérrré comme des sorciers par notre administrration … Vous aider c’est aussi changé cet aspect-là de notrre culturrre.
-Tu vas demander a ce que les nés-moldus soient intégrés à Durmstrang ?
-Peut-être pas dans un prremier temps, admit Viktor, maussade. Le successeur de Karkarroff était son adjoint, tout aussi pourrri que lui. L’école se considèrrre comme pure, intacte, un sanctuaire pour le sang sorcier … jamais elle n’accepterrrait la moindre goutte de sang moldu … Mais je sais qu’il en existe une autre, dans les Carrrpates slovaques. Elle n’est reconnue par la Confédération Internationale et c’est tout une toute petite strructurre mais c’est une petite strructurre qui perrmet aux nés-moldus d’Europe d’étudier. Je compte les aider d’une manière ou d’une autrre à être reconnue comme treizième école de sorcellerie mondiale.
-Whao, soufflai-je, assez impressionnée. C’est un sacré projet …

Et qui donnait une toute nouvelle dimension au célèbre attrapeur de Quidditch. Au fil des lettres échangées en juin et début juillet, j’avais pu apprécier son ouverture d’esprit et son accessibilité que son attitude réservée ne laissait pas apercevoir d’ordinaire. Mais c’était une profondeur insoupçonnée que j’appréhendais là. Viktor Krum n’était pas qu’un joueur de Quidditch de grand talent : c’était un sorcier en mission pour son pays, pour le bien de tous. A côté de cela, le Quidditch semblait bien fade … Mais apportait la visibilité et les fonds nécessaires à ses ambitions.C'est un beau projet, c'est vien trouvé parce que je t'avoue que je m'étais toujours demandée ce que devenaient les né-moldu d'Europe de l'est
Viktor ne répondit pas, se renfermant dans un silence quelque peu maussade en songeant sans doute à la masse de travail qui l’attendait pour réaliser ce projet. J’avais déjà remarqué à Poudlard que ce n’était pas quelqu’un de très bavard : la longueur de ses lettres m’avait surprise et il devait avoir épuisé son quota de mots pour la journée.
Le silence se poursuivit alors qu’il me guidait dans les rues étroites de Gdanks. J’avais l’impression qu’il évitait soigneusement les endroits fréquentés – sans doute de peur d’être reconnu, sa popularité dépassant de très loin la Bulgarie. Pourtant, d’après les livres que j’avais lu cet été pour familiariser avec ma nouvelle vie, la Pologne n’était pas connue pour être une grande terre de Quidditch, au contraire puisqu’elle n’avait pas de championnat propre et que ses talents s’exilaient en Bulgarie et jusqu’en Angleterre. Je le suivis jusqu’à une grille d’apparence anodine fermée par des chaînes. Il sortit discrètement sa baguette pour ouvrir le cadenas d’un cliquetis et me tint galamment la grille qu’il referma ensuite.

-Espace sorrrcier, tu peux sorrrtir sa baguette sans prrroblème, m’apprit-t-il alors que nous entrions dans une petite cour bordée d’immeuble de brique rouge. Tout ce complexe est frrrappé d’un sorrrtilège repousse-moldu … Si j’ai bien comprrris, ils ne voient qu’une ancienne usine désafectée …
-Je vois … Et donc … Elle habite ici ? Elle ???
-Par là, confirma-t-il en pointant un escalier qui menait à l’une des habitations. Au quatrième étage …

Mon estomac se contracta lorsque mon regard effleura l’appartement en question. Les fenêtres, frappées de plein fouet par le soleil, étaient à moitié cachées par des persiennes donc je doutais qu’elle nous ait vu entrer dans la cour. Par mesure de précaution, je me munie de ma baguette avant de suivre Viktor dans les escaliers. Je fus presque soulagée d’arriver au quatrième étage sans être essoufflée : mon programme de remise en forme portait ses fruits. Avant d’avancer davantage dans le couloir, Viktor s’immobilisa pour me jeter un regard oblique.

-Tu es sûre que tu veux fairrre ça ? ??? euh j'ai une toute petite idée mais je vois pas trop...

Malgré mon appréhension, je hochai résolument la tête. Ça faisait deux semaines que je me préparais psychologiquement à ce jour et même si j’admettais que son souvenir me faisait encore avoir des sueurs froides, j’avais fini par me persuadée que j’avais besoin de cette rencontre, autant que l’Ordre. Viktor ne paraissait pas convaincu.

-Elle n’a peut-être pas changé d’avis te concerrrnant …
-On est deux contre une, répliquai-je avant qu’il n’arrive à me faire douter. Et même si elle était la meilleure duelliste de Durmstrang, je pense qu’on peut parfaitement la vaincre si jamais ça dérape. Ok, j'avais raison et ahhhhhhhhhhhh !!!!!!!!!

Viktor me concéda ce point d’un grognement.

-Très bien. Mais ne te montrrre pas tout de suite, reste sur le côté et attends mon signal. Et surrrtout, ne lâche pas ta baguette.

Ça, je n’en avais pas l’intention …, songeai-je sombrement ba j'espère bien !en le suivant jusque la porte de l’appartement. Je me collai contre le mur pour ne pas être vue de la résidente et hochai la tête à l’adresse de Viktor. Le visage grave, il frappa trois coups contre le battant. Je penchai la tête pour écouter un signe de présence à l’intérieur et sursautai presque en entendant des pas qui venaient dans notre direction. Après quelques secondes qui s’écoulèrent à une lenteur infinie, la porte s’ouvrit à la volée, si brusquement que Viktor eut presque un mouvement de recul. Un rire se fit alors entendre, suivit de quelques mots en polonais dont le ton était très clairement ironique. Le Bulgare se rembrunit.

-Je ne parle toujours pas polonais, rappela-t-il en anglais, puisque c’était la langue universelle de communication. Tu permets ?

Il leva sa baguette et prononça une formule qui sembla nous engloutir dans une bulle, avant que cette sensation ne disparaisse. Mais à partir de ce moment, je pus parfaitement comprendre ce que baragouina la fille dans depuis son appartement :

-Je disais donc : mais quelle immense surprise. Qu’est-ce que tu fais si loin de Vratsa ?
-Ravi de te revoir aussi, rétorqua Viktor du bout des lèvres. Comment vas-tu ?

La fille essuya un nouveau rire, plus amer que le premier.

-Un an à m’ignorer et tu vas me faire croire que tu te présentes devant chez moi juste pour me demander comment je vais ? Qu’est-ce que tu veux, Viktor ? toujours aussi directe :lol:
-Juste discuter. Et pour cela, j’aurrrais besoin que tu lâches ta baguette.
-Pas question.
-Tu crrrains une attaque de moi ? Allons … Moi je n’attaque pas les gens par derrrière.

Le reproche voilé parut soufflé les protestations de son interlocutrice. Le cœur battant, j’attendis jusqu’à entendre un petit choc, indiquant qu’elle venait de poser sa baguette, vraisemblablement sur un meuble à côté de la porte.

-C’était petit.
-C’était la vérité. Maintenant, je te demande de ne pas paniquer et de garder ton calme, sinon je t’assurrre qu’au moindrrre mouvement brusque, je te stupéxie, tu m’as comprrrise ?
-Attends, tu es sérieux ? Mais pourquoi tu … ? Tu vas vite comprendre Kamila

Sans lui laisser le temps de finir, Viktor m’adressa un bref hochement de tête et recula d’un pas, sa baguette fermement tenue en main. Agrippant la mienne, je pris une immense inspiration et me décollai du mur pour me découvrir à la jeune femme qui se tenait dans l’encadrement de la porte. Ses mots s’étouffèrent dans sa gorge lorsqu’elle m’aperçut. Elle avait maigri depuis notre dernière rencontre : ses joues rebondies semblaient avoir fondu pour ne laisser qu’un visage maigre et marqué par la fatigue. Pour autant, sa queue-de-cheval brune était toujours aussi impeccable et son allure tout aussi féline. Elle me le prouva en bondissant sur la console sur laquelle elle avait laissé sa baguette mais Viktor et moi levâmes la nôtre d’un même mouvement, la stoppant net dans son geste.

-Ne fais pas ça. On vient juste parrrler.
-Parler ? cracha Kamila Tokarsky, incrédule. Avec elle ? le grand amour vraiment
-Si tu te souviens de moi, tu dois aussi te souvenir de mon nom, lui rappelai-je d’une voix que j’espérais calme et assurée.

Soit tout le contraire de ce que je ressentais intérieurement. J’avais beau me préparer à ce moment depuis des semaines, revoir Kamila avait ravivé toutes les appréhensions, toutes les douleurs liées à cette nuit là où elle avait tenté de me tuer, en réparation du meurtre de sa grand-mère par mon grand-père. C’était elle qui m’avait mise sur la piste de l’histoire des Liszka, elle qui était à l’origine du drame familial qui avait suivi. Elle qui m’avait retenue alors que Cédric mourrait dans le labyrinthe. Toutes ses émotions remontèrent et faillirent me faire suffoquer. Kamila plissa ses yeux bruns en me contemplant.

-Victoria. (Un sinistre sourire s’étira sur ses lèvres). Tu viens te venger ? Nan, elle s'appelle pas Kamila...

Ma gorge se ferma au mot qui avait justifié son acte perpétré plus d’un an plus tôt. Je te tuerais, et je retournais chez moi, avait-t-elle juré en pointant sa baguette sur moi. J’irais sur la tombe de ma grand-mère pour lui dire que j’ai rétabli l’équilibre, et que la dette est payée. A titre personnel et malgré ce qu’elle m’avait fait, Kamila n’avait aucune dette envers moi. Tout ce que j’avais voulu, c’était la fuir et oublier cet épisode et s’il n’y avait pas eu cette idée absurde de Maugrey, jamais nous ne nous serions retrouvées de nouveau l’une en face de l’autre. Mais parfois, mieux valait affronter le destin que le fuir.

-Désolée de te décevoir, mais je prends ce genre d’histoire moins à cœur que toi. Et crois-moi, j’ai autre chose à penser que ça. On peut rentrer ?

J’abaissai ma baguette en signe de bonne foi, songeant qu’elle n’y consentirait pas si elle se sentait agressée. Viktor parut faire de même dans mon dos car elle lui adressa un long regard, à la fois entendu et furieux. Il dut silencieusement la convaincre, car elle poussa un grognement et s’en retourna dans son appartement en fauchant sa baguette au passage, laissant la grande porte ouverte comme une invitation à entrer. Peu téméraire, je laissai Viktor me précéder dans le petit espace, à peine assez grand pour qu’y tiennent une petite cuisine, une table et des chaises dépareillées et un salon fait de bric et de broc. Un journal sorcier polonais était étalé sur une table et Kamila y donna un coup de baguette pour qu’il aille se ranger sur une pile fournie sur laquelle une tasse était posée en équilibre précaire. Elle rangea magiquement les verres et l’assiette qui allèrent se poser dans l’évier déjà débordant, et je vis également un placard se refermer sur une bouteille de vodka. Sur le canapé était jeté pêle-mêle des couvertures et un oreiller, indiquant très clairement que c’était ici qu’elle dormait. Je refermai la porte, nerveuse, alors que la jeune femme prenait place sur sa chaise la plus confortable.

-Tu n’as toujourrs pas trrrouvé d’emploi, pas vrai ? devina Viktor en se défaisant de la cape. Difficile sans diplôme, je suppose …
Kamila le fusilla du regard, sa baguette frémissante entre ses doigts. Elle avait été renvoyée de Durmstrang suite à mon agression, quelques jours à peine avant la fin de son cursus scolaire. Même si c'est amplement mérité, j'ai une petite(toute toute petite) once de compassssion pour elleDe quoi, je supposais, justifier amplement qu’elle m’adresse de nouveau un regard féroce.
-Je ne pense pas non plus que tu sois venu ici pour cela. Venons-en au fait. Qu’est-ce que vous voulez ?

Viktor et moi échangeâmes un regard, se demandant mutuellement par où commencer la conversation. J’avais beau m’être faire mille scénarios, je n’étais toujours pas certaine de moi. Pour apaiser la tension qui agitait toujours la jeune femme, je préférais entonner par le sujet le moins brûlant :

-Je ne sais pas si tu lis la presse étrangère, mais l’Angleterre entre en guerre contre Voldemort.
-Qui ça ?
-Un mage noir, Kamila, précisa sombrement Viktor. Comme Grindelwald.

Les sourcils de Kamila se froncèrent et son regard glissa ostensiblement vers moi.

-On en avait parlé, je crois. A la bibliothèque, pour ton devoir.
-C’est ça, confirmai-je, soulagée d’avoir réussi à piquer sa curiosité. En réalité, ça fait un an qu’il a retrouvé sa puissance, mais il a profité que notre Ministère n’y croit pas pour restaurer ses forces. Maintenant que c’est fait, il attaque. (Je déglutis). Par exemple, il y a quelques jours, ses partisans ont fait s’effondrer un pont, ça a tué des dizaines de moldus … Et il s’est allié avec des géants qui sévissent actuellement dans le Somerset.

Si Kamila était restée impassible face à l’effondrement du pont, la notion des géants provoqua chez elle un léger écarquillement des yeux. En même temps on parle de GEANTS ici !Elle consulta un instant Viktor du regard avant de croiser les bras sur sa poitrine.

-Des géants, répéta-t-elle, dubitative.
-Les autorités font passer ça pour une tempête qui déracine des arbres et détruit des maisons de moldus, mais en réalité c’est bien eux. Voldemort a profité de l’année écoulée pour créer une alliance avec eux … Comme pour étendre son réseau à l’étranger. Et vous aussi ;) genre tout de suite maintenant

Kamila dressa un sourcil, nullement impressionnée. Sa baguette faisait toujours des bonds entre ses mains, créant des marques de brûlure sur la table à chaque coup et j’en crispai mes doigts sur la mienne, lorgnant le moindre mouvement de sa part. La jeune femme eut un sourire en captant mon geste.

-Tu as peur que je t’attaque, avoue ?
-Je pense que tu ne m’en voudras pas là-dessus.
-Et c’est bien pour ça que je suis assez surprise de te voir ici… Faire des milliers de kilomètres pour venir voir une personne qui a tenté de te tuer … Je suppose que tu représentes l’autre camp et que tu es là pour faire votre réseau à l’étranger, c’est ça ?

Je hochai la tête, sans chercher à nier. Maugrey avait été prévenu par Dumbledore de ma mésaventure avec Kamila et comme la moindre petite information qui passait dans son esprit, il cherchait à l’exploiter. La polonaise avait certes tenté de me tuer, mais elle n’en demeurait pas moins la meilleure duelliste de Durmstrang et singulièrement opposée à toute forme de magie noire. Raisonnement logique et très ''maugreyin''Un sourire tordu déforma les lèvres de Kamila.

-Et tu t’imagines que je vais accepter alors que l’ambassadrice a du sang Liszka dans les veines ?

Kamila cracha presque le nom de famille et mon cœur se mit à battre ma chamade. J’avais reconnu dans ses intonations la même haine maladive qui l’avait habité le soir où elle avait tenté de me tuer. Viktor dût les percevoir également car il s’avança pour être à ma hauteur.

-En l’occurrrence, nous ne sommes pas là pour discuter de cela, rappela-t-il durement. A l’ouest, un nouveau mage noir s’élève, Kamila et il a déjà commencé à répandrrre son venin à l’est. Je ne tiens pas à vivre ce qu’a vécu mes grands-parents et toi ?
Elle se leva d’un bond, si brusquement que la chaise sur laquelle elle était assise valsa en un bruit sourd.
-Tu oses me parler de mes grands-parents ? Devant elle ? Je t’ai expliqué ce qu’il s’était passé, Viktor, comment Miroslav Liszka a tué ma grand-mère, comment sa famille (elle me pointa d’un index tremblant) avait contracté une dette envers la mienne et tu n’as pas daigné comprendre ! Et maintenant tu viens me parler de ce qu’ont vécu nos grands-parents ?!
-Est-ce que t’aiderait de savoir que je ne suis pas sa petite-fille biologique ? Oh ma Vic, le travail que t'as du faire pour dire ça. J'aile beaucoup cette phrase, ça montre la force de Vic, de se battre pour un idéal même si ça la fait souffrir. Ca montre aussi son évolution et sa détermination.

J’avais lancé l’information dans l’espoir que ça éteindrait le début d’incendie qui étincelait dans le regard de Kamila, des flammes douloureusement familières et qui m’avait forcée à lever la baguette, d’instinct. J’exhalai un léger soupir en constatant que cela fonctionnait : la jeune femme s’était figée et me contemplait à présent avec suspicion.

-Comment ça ?
-Tu avais raison. Miro Liszka, mon grand-père dont je t’avais parlé, est bien celui qui a tué ta grand-mère à Gdansk. Cependant, je peux t’assurer qu’il n’est pas celui qui a estropié ta mère – l’homme en question est en prison – et il s’est marié avec ma grand-mère, une moldue, après qu’elle est tombée enceinte.

Je tirai Cyrano de Bergerac vive Cyrano :lol: de mon sac et d’une main, réussis à en extraire la photo de famille que j’avais pris le soin d’emporter. Sachant très bien qu’en cas d’échec, il était question d’effacer les souvenirs de Kamila, je la glissai sur la table sans crainte. Elle daigna y jeter un coup d’œil et ses prunelles flamboyèrent quand elle découvrit le visage de mon grand-père.

-Comme tu peux le constater, ma mère ne lui ressemble pas – et moi non plus alors que je tiens d’elle, détaillai-je pour éloigner son esprit de Miro. En plus de cela, je peux t’assurer qu’elle, sa sœur et mon frère sont parfaitement moldu. Je suis la seule sorcière de la famille. Pas par le sang, mais par le hasard. Alors si c’est le sang qui t’importe, tu peux immédiatement arrêter de fomenter mon assassinat pour payer celui de ta grand-mère.
-Et à dire vrai, tu n’aurrrais pas dû attendrrre d’avoir cette inforrrmation pour arrrêter, grondra sourdement Krum. Tu as tenté de jouer le jeu de ceux qui ont tué ta grrrand-mère et en faisant cela tu t’es déshonorrrée, Kamila.

Une pointe de rancœur avait percée malgré le ton neutre que Viktor avait tenté d’aborder. Malgré tout, il semblait être en permanence déçu par le chemin pris par celle qui avait été son amie à Durmstrang. Kamila le toisa sombrement avant de reporter son attention sur la photo, sans oser y toucher.

-C’est facile de parler d’honneur quand la justice a été faite. Ceux qui sont responsables de la mort de ton grand-père sont en prison depuis longtemps, Viktor, mais moi …
-Miro ne t’a pas attendu pour se punir, Kamila, la coupai-je. Quand il a quitté l’Angleterre, il a cassé sa baguette et cessé la magie. Je pense que tu peux t’imaginer quelle douleur c’est pour un sorcier d’abandonner ce qui fait toute son identité et sa distinction …
-Tu prétends que ça efface l’ardoise ? s’indigna Kamila, incrédule. Que parce qu’il arrête la magie, son acte est effacé, qu’il …

Mon cœur eut un soubresaut aux mots de la polonaise. C’étaient exactement les mots que j’avais objecté à mon grand-père … Ils ravivèrent les cendres de la colère qui m’avait animé en décembre dernier, lorsque je l’avais enfin confronté aux allégations de Kamila, à son passé, et elles furent comme un écho de la propre douleur de la jeune femme face à une justice qui n’avait pas fait ton travail. Ca montre qu'en vrai elle se ressemble beaucoup plus que ce qu'il n'y parait
Je pouvais comprendre sa colère. En un sens, elle était un reflet de la mienne.
Avec lenteur, je tirai une chaise vers moi et m’y installai pour être à la même hauteur que Kamila, cesser de la prendre de haut avec mes bons sentiments et mes airs de victimes. Cette affaire dépassait de loin cette simplicité manichéenne. Nous avions toutes les deux un peu raisons – et un peu tort.

-Bien sûr que non. Non, je ne prétendrais jamais cela. Kamila, lorsque mon grand-père m’a avoué tout cela, je lui en ai voulu, si fort que j’ai cru que je ne serais jamais capable de lui parler, de lui pardonner. A dire vrai, je ne lui pardonne toujours pas. Rien ne justifie qu’il ait pris la vie d’Agata. Je n’ai pas vocation à m’excuser à sa place mais … je suis quand même désolée.
-Et tu n’as pas à l’être, maugréa Viktor en prenant une chaise à son tour, la baguette posée en évidence sur la table. Ce serrrait plutôt à Kamila de s’excuser.
-Bah bien sûr, railla-t-elle avec un sourire désabusé. Si c’est ça que vous êtes venus chercher, vous pouvez partir immédiatement.
-Je n’ai pas besoin de tes excuses, je vis très bien sans, répliquai-je, piquée au vif. Je ne fonctionne pas comme toi avec un système strict de dette et remboursement, je me fiche de ça. A dire vrai, je me fiche de nous et de ce qui s’est passé il y a un an, ce n’est pas pour ça que je suis ici. Ce n’est pas notre histoire, Kamila, c’est celle de nos grands-parents et je trouve ça stupide de nous déchirer pour ce qui appartient au passé. Je tenais quand même à te fournir une explication parce que ta famille le mérite, pour comprendre pourquoi ta grand-mère est morte. Tu la veux, ou je passe directement à la vraie raison de ma présence ici ? Je suis fière de toi Vic

Elle me fixa un instant de ses prunelles sombres, enflammées, torturées. Malgré tout, malgré ces mots, malgré ces actes, je percevais toujours ce doute en elle, cette incertitude quant à faire le bon choix, la chose juste. C’était sur cette incertitude que je devais jouer et j’avais réussi à la faire vaciller car elle baissa les yeux sur la photo et finit par hocher sèchement la tête. Soulagée, je me mis alors à raconter l’histoire comme mon grand-père me l’avait narrée quelques mois plus tôt : son endoctrinement sur la suprématie du sang, comment il avait adhéré aux idées de Grindelwald tout en détestant le personnage et son usage de la magie noire, comment il avait été chargé d’arrêté un résistant caché chez une tante, Agata Tokarsky. Comment un duel à la mort s’était engagé entre elle et lui et comment il l’avait remporté en la tuant. Comment l’acte avait déchiré sa vie au point que ses convictions en aient été totalement ébranlées. Comment la mission à Auschwitz et la rencontre avec ma grand-mère l’avait totalement fait changer d’idée, au point où en décide de vivre avec une moldue, sans magie.
Kamila écouta tout cela en silence, les yeux rivés sur la photo qui représentait mes grands-parents, ma mère, mon frère et moi. Au moment où j’évoquais Auschwitz et le sort de Jaga, elle osa enfin l’effleurer du bout des doigts et j’y vis un signe de trouble qui ne transparaissait pas sur son visage. Seul un être sans coeur resterai indifférent à ce qui s'est passé à AuschwitzProfitant de cette fulgurance de fragilité, j’achevai avec douceur :

-Ne crois pas qu’il n’y pense jamais. Il y pense tous les jours. Ça ne rachètera jamais ce qu’il a fait alors on a tenté une autre méthode. Après avoir fait le mal pour une idéologie nauséabonde, il va tenter de faire le bien pour la justice. Si j’ai accepté de passer l’éponge, c’était parce que j’avais besoin de lui pour protéger notre famille. Je suis née-moldue, Kamila, je suis une des personnes qui risquent le plus, dans cette guerre. Il est hors de question que j’attende tranquillement que Voldemort me prive de mes droits et il est hors de question pour mon grand-père qu’il attende que ses partisans s’en prennent à notre famille parce que ce sont des moldus. On compte se battre pour la protéger.

Je pris une profonde inspiration, étrangement émue pour ces mots que j’avais, somme toute, prononcer assez peu de fois à voix haute. C’était un sentiment vertigineux que d’affirmer ainsi, à la face de tous, mon engagement.

-Je pense qu’on a des visions inverses de la dette qu’il a contractée, Kamila. Tu veux racheter le sang par le sang. Moi je veux racheter la vie par la vie. C'est beauLaisse-le en sauver plutôt que de prendre inutilement la sienne.
Viktor m’adressa un regard et malgré son air renfrogné et alerte, je crus percevoir une note admirative qui disparut lorsque je le fixai. Kamila resta longuement silencieuse, contemplant ma photo d’un œil indéchiffrable. En tout cas, elle ne touchait plus sa baguette à quelques centimètres de sa main sur ta table. Elle finit par lever les yeux sur moi et je fus rassurée de constater que dans ses iris, le feu s’était étouffé.

-Je vois que tu as bien préparé ton discours … Et je suppose que la conclusion de tout ça, c’est que tu vas me proposer de rejoindre ton combat ?
-Pas tout-à-fait, intervint Viktor. Comme elle te l’ai dit, son mage noir a activé des réseaux dans nos pays, à la fois pour recrrruter mais aussi pour trrrouver des fonds et, on peut l’imaginer, préparer une offensive quand il aurrra l’Angleterre. Enfin, si il l’a, ajouta-t-il en remarquant mon regard peu amène. J’espère que vous l’aurrrez arrêté avant.
-Je t’avoue que j’espère aussi.
-Vous êtes sûrs qu’il s’intéressera à nous un jour ? demanda Kamila.

Je haussai les épaules.

-On ne peut pas te le garantir. Mais si un jour il a le Royaume-Uni entier sous sa coupe, il se peut qu’il tourne son regard vers les pays continentaux. Et je pense que l’Europe de l’est, élevée à Durmstrang et qui a accueilli avec joie Grindelwald, sera ravie de le suivre.
-Et quand bien même ce n’est pas lui qui vient à nous, notre modèle est tout de même en danger, enchérit Viktor alors que Kamila ouvrait la bouche, indignée. Si l’Angleterrre passe sous le règne d’un homme qui crroit en la suprématie du sang, alors cerrrtains de nos dirigeants songerrront à lui emboiter le pas. Ce serrrait nous voiler la face que de ne pas admettrre que nos pays ont un penchant cerrrtains pour les chefs forts et suprrémacistes … Beaucoup sont nostalgiques de l’époque de Grrrindelwald.
-Pas tous.
-Mais une majorrité, Kamila. Et cette majorrrité se situe aux sommets de l’état.

Kamila se mura dans un silence bougon, mais qui sonnait comme une défaite. Chaque sorcier d’Europe de l’est était façonné à Durmstrang, école où les nés-moldus étaient persona non grata et symbolisant bien la hiérarchie qui existait dans l’esprit des dirigeants de ce monde : les sorciers valaient plus que les moldus. Des adolescents grandissaient avec cette idée en tête et j’étais persuadée que les adultes qu’ils devenaient étaient plus aptes à suivre Voldemort que Dumbledore.

-Chez nous, une organisation a été mise en place, poursuivis-je pour en venir au cœur du sujet. Pour lutter contre Voldemort et ses partisans, éviter qu’il n’arrive au pouvoir. Elle s’appelle l’Ordre du phénix. Je ne te dirais pas qui la dirige ni qui elle compte dans ses rangs mais …
-Mais tu en fais partie. Toi, la petite maigrichonne qui m’a suivie sans te méfier dans la forêt ?Vu comme ça...

Mes joues se mirent à chauffer. J’avais beau être de nature confiante, le fait d’avoir effectivement suivie la meilleure duelliste de Durmstrang au moment où j’étais menacée d’étrange notes, seule et dans un endroit reculé, me paraissait à posteriori d’une incroyable naïveté.

-Je n’étais pas censée me méfier de toi. Je ne sais pas, j’étais persuadée que tu étais une bonne personne, pas du genre à m’attaquer par surprise.

Le rire étouffé de Viktor lui valut le regard noir de Kamila.

-Mais j’avoue que c’était naïf de ma part, admis-je finalement. Mais j’ai grandi, j’ai changé, en un an. Je t’assure que ça n’arrivera plus.

Comme ça ne m’arriverait plus de croire une bataille gagnée d’avance, songeai-je amèrement en songeant au sort que Drago Malefoy m’avait jeté dans le dos alors que je l’avais cru occupé avec les chauves-souris. J’avais appris nombre de leçon en un an, mais je comprenais avec une certaine appréhension que les plus grandes des leçons étaient encore à venir – avec les douleurs qui allaient avec. Kamila parut plus sérieuse.

-Mais c’est vrai que tu étais une bonne duelliste, se souvint-t-elle, puisqu’elle avait assisté à nos cours. Tu avais une très bonne gestuelle, une excellente réactivité … Si tu avais la puissance magique, tu serais une sorcière redoutable.

Elle me contempla un instant, l’air de se demander si j’avais acquis la puissance magique qui me manquait. Je tentai de soutenir son regard sans laisser paraître ma gêne – car en toute honnêteté, j’en doutais. De manière générale, j’étais soulagée de la façon dont la conversation tournait et se détournai de mon grand-père et de la haine qu’elle éprouvait face à ma famille. Le feu brûlait toujours au cœur de ses prunelles, mais un feu moins destructeur. Le feu purificateur des bonnes causes. Ah, les bonnes vieilles métaphores avec le feu, c'est toujours émouvant

-Qu’est-ce que ton Ordre attend de moi ? s’enquit-t-elle finalement du bout des lèvres. De nous ?

Elle désigna Viktor du menton, le visage grave. Pas haineux ni belliqueux : juste la gravité que provoquait les moments solennels et les choix difficiles. Je retins un soupir rassuré et ma main se détendit pour la première fois de l’entretien sur ma baguette.

-Pas grand-chose. Juste trainer les oreilles et nous donner des informations sur le réseau de Voldemort à l’étranger. Viktor compte promouvoir des idées de tolérances et d’équité afin que le terreau des pays de l’est soit un peu moins fertile à la magie noire.
-Je pense que tu m’as cernée, Victoria, je ne suis pas faite pour le bla-bla, ironisa Kamila avec un petit sourire. Tu n’as rien de mieux à me proposer ?

Je clignai les yeux, surprise et coupée dans le discours appris par cœur et répété cent fois à Maugrey.

-Je pense qu’on pourrrait également recrrruter pour des antennes locales, proposa Viktor, me sauvant de l’embarras. Les gens feront plus confiance à des locaux qu’à des anglais. Ça nous permettrait également de court-circuiter leur propre recrrrutement. Certains de leurs recrrues sont peut-être indécises … Et puis, au cas où les choses se passeraient mal, il faudrrra sauvegarrder nos propres pays.
-Et si tu acceptes, je suis sûre que nos chefs seront ravis de te faire part de mission plus … actives. Après, bien sûr, tu n’es pas obligée. Mais je suis certaine que tu n’es pas le genre de femme à rester inactive face à un danger potentiel. Pas vrai ?
-Alors ça, non, laissa échapper Viktor avec l’ombre d’un sourire. Tu te souviens que tu as provoqué Sisko en duel en quatrrrième année parce qu’elle portait le symbole de Grrrindelwald ? :lol:

Le souvenir fit s’épanouir un sourire fier sur les lèvres de Kamila autant qu’il fit pincer les miennes. Je me souvenais de cette jeune fille froide qui m’avait traitée de « Sang de Bourbe » dès notre première rencontre. La polonaise croisa ses bras sur sa poitrine et battit tranquillement son pied dans le vide.

-Elle ne l’a plus porté après ça, cette petite peste. Une conclusion qui veut tout dire
-Et elle t’a respectée. Beaucoup de monde te respectait à Durmstrang, Kamila et peu savent que tu as été renvoyée – et s’ils le savent, ils ne savent pas pourrrquoi. Beaucoup t’écouterrraient si tu leurs parrrlais … ils t’écoutaient déjà à Durmstrang, au club de duel. Je te connais, nous avons été amis. Je t’estimais beaucoup, Kamila, jusqu’à ce que tu cèdes au pirrre de toi. Je suis prêt à oublier cet incident et à te tendrrre de nouveau la main si tu es prête à redevenir la perrrsonne que tu étais.

La mine de Kamila s’adoucit aux mots de Viktor et une vague de nostalgie sembla traverser son regard. J’observai ton teint cireux, son appartement miteux et les verres et bouteilles vides qui s’alignaient dans la cuisine. Peut-être que finalement, c’était précisément ce dont Kamila avait besoin en ce moment. Une main tendue et un sens à sa vie. Du moment que le sens de sa vie n’est pas d’exterminer la lignée Liszka … en effetLa polonaise fut prise d’une sorte de spasme dans le bras, comme si elle avait voulu amorcer un mouvement.

-Je t’ai déçue, pas vrai ? souffla-t-elle sans le quitter du regard. Ce jour-là.
-Prendrrre au sérieux une dette de sang et s’en prendrrre à une innocente … Des actes dignes des parrrtisans de Grindelwald, Kamila. Je suis d’accord qu’il faut savoir se battre – férrrocement – pour la justice, mais il ne faut pas le faire avec leurs arrrmes, ni de façon injuste. Ça, c’était injuste.
-Donc s’en prendre à Miro Liszka …
-… Aurait déjà été plus acceptable, mais tu as entendu Victorrria. Sa pénitence se situe autre part. Il serrrait totalement contre-prroductif de l’éliminer.

Je m’attendais à ce que Kamila se rembrunisse et proteste, mais elle me surprit en esquissant un petit sourire. Ses yeux se mirent à étinceler, apaisant mon cœur qui s’était mis à battre la chamade à la mention de mon grand-père.

-Je vais réfléchir à cette idée. Mais pour le reste …

Elle se retourna sur les placards, abandonnant sa baguette et ma photo sur la table. Elle saisit trois verres assez petits et évasés puis empoigna une bouteille au liquide transparent dont je reconnus immédiatement l’odeur forte lorsqu’elle le posa devant nous. Je fronçai du nez. Une bouteille qui hantait également les placards d’Alexandre … Kamila versa trois généreuses doses avant de redresser la chaise qu’elle avait fait tomber et de s’y installer. Son regard sombre se planta sur moi alors qu’elle levait son verre, comme pour me porter un toast.

-Très bien. Bois cul-sec, l’anglaise, tu as beaucoup de choses à me raconter. Je veux des détails. Des détails sur ton Ordre, comment tu as fini par y entrer, sur comment le pire raciste de la terre a pu épouser une moldue … (Son sourire se fit sinistre). Et lorsqu’on aura éplucher tout ça et que tu auras fini, je déciderai si j’accepte ton offre et renonce à la vengeance familiale. La balle est dans ton camp, Victoria. Sois convaincante.

L’œil pétillant devant mon visage décomposé, elle éclata de rire avant de renverser sa tête en arrière et porter le petit verre à ses lèvres pour l’avaler d’un trait.
Un superbe chapitre ! désolée de répondre aussi tard... et l'accent de Viktor me tue ;)
Perripuce

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Perripuce »

Hola tout le monde ! Comment vous allez tous bien?

Réponses aux coms !

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Chloé : C'est peut-être à cause des vacances que tu as eu l'impression d'attendre plus? Et je suis contente que tu aies aimé le chapitre ! C'est vrai que c'était difficile à écrire, comme tu dis il fallait que le revirement de Kamilia soit crédible (même si ce n'est pas un vrai revirement, malgré ce qui s'est passé c'est une personne naturellement opposée aux gens comme Voldemort). Et j'espère que j'arriverais à te donner satisfaction pour l'Ordre ! Encore merci pour ton commentaire !

MelleChachow : Ouii Kamila et Viktor c'était un peu la surprise ahah, je comptais sur cet effet là ! Contente que ça t'ait plu et merci beaucoup pour ton commentaire :mrgreen:

Cazo : cf la conv <3

Charm' : encore merci pour ce commentaire citation ! <3 (et ce n'est pas grave si tu n'en fais pas un tout le temps, c'est déjà super sympa de prendre le temps de faire ceux là !). Je suis contente que tu aimes l'évolution de Vic', j'ai parfois peur qu'elle soit trop brute mais c'est vrai que dans ce chapitre on voit qu'elle a changé par rapport au début.
Encore un grand merciii

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Maintenant un petit point sur la citation : en cette semaine de 11 novembre, mon hommage a été d'enfin lire A l'ouest, rien de nouveau dans lequel on peut lire de très belles réflexions sur la Grande Guerre - et la guerre en général. Néanmoins, j'ai eu envie de m'appuyer sur une pensée positive.

Bonne lecture !

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Mais le plus important ce fut qu'un ferme sentiment de solidarité pratique s'éveilla en nous, lequel, au front, donna naissance ensuite à ce que la guerre produisit de meilleur : la camaraderie.

- A l'ouest, rien de nouveau, Erich Maria Remarque
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Chapitre 3 : A l’ouest, rien de nouveau.

J’aurais préféré passer le relai à Viktor et le laissai convaincre Kamila en usant de leur vieille amitié. Mais la triste vérité fut que je passais presque la journée entière dans le petit appartement miteux de Gdansk, à siroter de la vodka bon marché à petites gorgées. Ce fut sans doute la boisson qui me donna la force de répondre à toutes les questions de Kamila – et j’en recrachai la moitié lorsqu’elle me demanda avec un sourire sarcastique où en était ma relation avec Miles Bletchley, qu’elle avait vu m’accompagner au bal de noël. Elle n’avait plus touché sa baguette de l’entretient, sinon pour remplir nos verres et si, à mesure qu’elle abusait de la vodka, son regard et son ton s’étaient encore enflammé, elle avait été relativement courtoise. Quand elle consentit à me laisser partir, elle me claqua la porte au nez, sans même préciser si elle réfléchirait à notre proposition – mais il fallait dire qu’elle chancelait à ce moment-là. Pressé par un rendez-vous avec son agent, Viktor dut m’abandonner dans la foulée, non sans promettre de visiter Kamila le lendemain pour faire un point. Je pus ainsi transplaner – ce qui était plus facile lorsqu’on visualisait parfaitement sa destination – jusqu’à Cracovie, l’esprit assez embrouillé.

A dire vrai, je n’avais pas su quoi penser de Kamila. Je m’étais attendue à être furieuse en me trouvant face à mon ancienne tortionnaire, voire à être effrayée et paralysée par les souvenirs de cette nuit-là. Mais la vérité était qu’alors que j’avais embrasé une dernière fois son tout petit appartement, ses journaux dans lequel elle entourait des offres de petits emplois ou la bouteille de vodka à moitié vide qu’elle s’était enfilée seule, j’avais fini par avoir pitié de cette fille. Pas la pitié mêlée de compassion bienveillante, mais la pitié mêlée de mépris. Je ne comprenais pas comment la pétillante et forte personne que j’avais connue à Poudlard avait pu tomber si bas. La vengeance aiguisait réellement les plus bas instinct … Puis mes pensées avaient dérivé vers Simon et son comportement de l’année écoulée et j’avais décidé d’arrêter là mes réflexions.

Les deux derniers jours du voyage s’égrainèrent sans que je n’aie de nouvelle ni de Viktor, ni de Kamila. Je ne pouvais m’empêcher de me sentir déçue alors que je préparais mes bagages pour rentrer à la maison. Pourtant, Maugrey m’avait prévenue que je n’aurais sans doute pas la réponse, que ce serait à Viktor de prendre le relais et de nous la transmettre, mais j’avais espéré avoir le fin mot de cette histoire. Et surtout, j’aurais aimé savoir si je devais cesser définitivement de m’inquiéter de Kamila Tokarsky.

-Alex, tu as de la place dans ta valise ? criai-je dans le couloir. Je n’arrive pas à faire rentrer ma peluche-dragon !
-T’es une sorcière ou quoi ?
-Il faut une permission ministérielle pour agrandir un espace et de toute manière je ne sais pas jeter le sort.

Melania passa la tête par sa porte et m’adressa un sourire coquin.

-Et tu ne sais pas réduire tes affaires, aussi ? C’est de quel niveau, déjà, cinquième année ?

Mes joues s’enflammèrent et je me sentis stupide de pas y avoir penser. Pour garder contenance, je souris à Melania en claquant des doigts.

-Ça, c’est une solution ! Et c’est même de la quatrième année je crois le sortilège de réduction, je vais tester ça !

Je retournais dans ma chambre, embarrassée et réussis à réduire ma peluche à la taille d’un porte-clef pour le coincer dans un coin de mon sac. Je n’avais pas ramené grand-chose de la ville, au final. Emily disait toujours de moi que j’étais un véritable gobelin parce que j’avais du mal à dépenser mon argent – l’héritage de mon éducation anglicane, je supposais … Mais j’avais éprouvé l’envie le dernier jour d’emmener un souvenir de ce premier voyage à l’étranger et n’avais pas d’autre idée de cette peluche colorée en forme de dragon. Cliché et très touristique, mais je trouvais ça drôle de ramener une créature de mon monde de ce voyage. Ce dragon, c’était le monde sorcier et moldus qui s’effleurait à Cracovie et c’était quelque chose qui me touchait.
Une fois que je l’eus bouclée, je descendis à la suite de mon père dehors où le taxi nous attendait pour nous emmener à l’aéroport. Le chauffeur, un homme d’une trentaine d’année à la barbe fournie et qui mâchait tant ses mots que même Jaga peinait à le comprendre, me prit les bagages des mains sans ménagement pour les mettre dans son coffre.

-On a tout ? demandai-je à mon père qui était en train de compter les zlotys que lui coûteraient la course.
-Je pense qu’il manque les affaires de toilettes et la valise de ta grand-mère, mais Alexandre est parti la chercher … Alors je pense qu’on est bon, on va pouvoir rentrer.

Le sourire satisfait de mon père montrait clairement que la perspective ne lui déplaisait pas. C’était un anglais pure-souche qui se répugnait à quitter son pays. Ce voyage, il l’avait surtout fait pour ma mère et pour moi – et pour visiter la ville de naissance du pape de l’église catholique. Puis son visage se rembrunit et passa une main sur sa joue fraichement rasée.

-Ce que j’espère, c’est que les mauvaises nouvelles ne nous tomberont pas dessus dès notre arrivée …
-Melania a trainé les oreilles lorsqu’elle était dans le monde magique de Cracovie et d’après elle, rien de neuf. Les médias polonais se sont arrêtés à l’effondrement du pont de Brocklade et à la …

Je déglutis pour faire passer la boule chauffée à blanc dans ma gorge. Je n’arrivais toujours pas à me faire à l’idée qu’Amelia Bones, si droite, si inébranlable, l’un des piliers de la communauté magique, n’était plus de ce monde.

-Bref, je pense que la seule nouvelle qu’on aura, c’est le nom du nouveau Ministre de la Magie, articulai-je finalement. Les élections ont eu lieu avant-hier …
-J’espère qu’il sera mieux que votre précédant. Celui qui avait un nom de caramel …

J’eus un sourire amusé et qui fis fondre la tristesse qui me broyait la trachée.

-Ne t’en fais pas, on ne prendra pas le risque d’élire un nouveau Fudge. Je n’ai pas très bien suivi après la mort d’Amelia, mais je crois que celui qui se présentait contre elle était le directeur du Bureau des Aurors … Notre police d’élite, si tu veux. Bref, un homme d’action et qui connait le sujet. Espérons que ce soit lui …
-Je vais prier pour vous … peut-être qu’ainsi, l’histoire se terminera vite.

Avec un sourire confiant, mon père me tapota l’épaule et remonta pour aider ma grand-mère à descendre les escaliers. Je pinçai les lèvres, sceptique. La première guerre avait duré une dizaine d’année jusqu’à la chute de Voldemort en 1981. Et vu la violence avec laquelle celle-ci avait commencé, on pouvait effectivement qu’elle s’achèverait vite et de la pire des manières. Le Mage Noir avait eu un an pour rassembler ses forces et il faisait à présent un étalage triomphal du fruit de ses efforts. Des géants dans le Somerset … Mon sang s’était glacé lorsque je l’avais appris et lorsque j’avais vu le regard inhabituellement grave des jumeaux. Papa dit que c’est pas normal, m’avait avoué Fred en aparté. Tu-Sais-Qui n’avait utilisé les géants qu’une fois la dernière fois, et c’était vers la fin de la guerre, à Inverness. Là il ouvre le bal avec ça … ça montre qu’il veut frapper vite et fort.
En voyant la violence déployée en un peine un mois de conflit, j’avais fini par me plier à l’avis de Fred. Voldemort ne voulait pas de longue guerre d’usure, d’ombres et de dupes. Il voulait une guerre éclair et conquérir les institutions au plus vite. Et Dieu que c’était une perceptive vertigineuse.

Mes pensées furent interrompues par ma mère, qui descendit en trombe me confier sa carte de crédit : il nous manquait quelques liquidités pour payer le taxi. Sous le regard suspicieux du chauffeur, je m’éloignai dans la rue à la recherche d’un distributeur. Je finis par en trouver un coincé entre une boulangerie et une supérette, vide comme du temps du communisme. Je retirais l’argent nécessaire avec des gestes machinales avant de repartir et de m’engouffrer dans une rue moins fréquentée. A force de me faire harceler dans les couloirs par des Serpentard qui en avaient après mon sang, j’avais appris à être un minimum alerte en me déplaçant seule et ce fut sans doute pour cela que je réussis à percevoir un mouvement du coin de l’œil alors que je remontais la rue déserte. Puis le mouvement fut accompagné d’un son et je plongeai ma main dans mon sac pour agripper ma baguette et me retourner vivement. J’eus à peine le temps de l’extraire et de lever un bouclier qu’un sortilège rouge se fracassait en mille éclats dessus avant de se perdre dans les briques de la rue. Faute de voir mon adversaire, je ne pus riposter et l’instant d’après, ma baguette me sauta des mains sans que je ne puisse rien y faire. J’allais me mettre à courir, paniquée, quand un éclat de rire me figea sur place.

-C’était presque ça, c’est dommage ! Il faut apprendre à ouvrir les yeux, Victoria.
-Tu as fini, oui ? grogna une autre voix. Rends-lui sa baguette !

Je les vis enfin émerger de l’ombre sans pour autant que la vision me détende. Je baisserais la garde quand j’aurais de nouveau ma baguette de bois de saule entre les doigts, mais elle tournoyait à présent entre les doigts agiles de Kamila. Derrière elle, Viktor Krum la lorgnait avec un certain désespoir dans le regard. Je tendis une main.

-J’aimerais la récupérer.

Je crains un instant que Kamila ne refuse, un sourire mutin aux lèvres. Elle était toujours maigre et cernée et la cape qu’elle portait était usée et trouée. Son état contrastait avec celui de Viktor dont l’allure était impeccable malgré sa démarche toujours gauche. Celui-ci lui jeta un regard féroce qui dut faire céder la polonaise. Elle me présenta ma baguette avec une révérence moqueuse. Je m’en saisis immédiatement, le cœur battant et sentis la tension quitter mes épaules à son contact.

-Merci … Maintenant… (je les toisai tous deux, pleine d’espoir). Je peux savoir ce que vous faites ici ?
-Kamila a quelque chose à te dirrre, se contenta d’annoncer Viktor avant de retourner dans son mutisme.

La polonaise leva les yeux au ciel avant de planter sur moi un regard ennuyé. Sa baguette battait négligemment sa cuisse même si son visage ne laissait transparaître aucune nervosité.

-Tu n’attends pas d’excuses et je ne t’en ferais pas, entonna-t-elle finalement d’une voix résolue. Ta famille – parce que même si elle ne l’est pas par le sang, ça reste ta famille – a fait énormément de tort à la mienne et c’est quelque chose que je ne peux pas simplement oublier. Je devais faire quelque chose pour rétablir l’équilibre, Victoria. Un crime ne doit pas rester impuni.

Ses lèvres se pincèrent et les soubresauts de sa baguette s’accélérèrent.

-Cela dit … Peut-être que te tuer n’était pas la meilleure solution pour rétablir l’équilibre. C’est une dette de sang, et tu n’as pas de sang Liszka dans les veines. Te prendre pour cible était je l’admets … une erreur.
-A la bonne heure.

J’étais plus soulagée que ne le supposait mon ton neutre. Je ne m’étais pas rendue compte à quel point la menace implicite de Kamila avait pu être un poids durant l’année écoulée mais à présent qu’elle quittait mes épaules, je réalisai que cela m’avait pesé. La jeune femme plissa les yeux.

-Fais attention, Victoria. Ça ne veut dire ni que j’oublie, ni que je pardonne. Mais je veux bien admettre … qu’il y a des priorités dans la vie. Et que la menace qui se lève à l’ouest en est une.
-Alors … Tu acceptes notre proposition ?

Un rictus de dépit déforma les lèvres de Kamila.

-Je ne sais pas si tu as remarqué, mais je ne croule pas sous le travail en ce moment. J’ai du temps à revendre pour toute sorte d’activité … illicites. Et je suis toujours ravie de pouvoir mettre des bâtons dans les roues de ces enfoirés de suprématistes. Je ne le fais pas pour vous. Je le fais parce qu’il est hors de question que je vois mon pays sombrer de nouveau. Ce qui se passe chez vous, ça risque de nous ébranler.

Je hochai la tête, assez intimidée par l’air grave et les flammes qui dansaient de nouveau dans les iris de Kamila. Malgré le changement de nuance dans les gerbes, je trouvais toujours à ce feu des accents dangereux, destructeurs. Cesserait-il un jour de la consumer ?

-D’ailleurs, poursuivit Kamila avec amusement, je trouve ça assez drôle que ce soit la grande Angleterre donneuse de leçon, pays du grand et bienveillant Albus Dumbledore qui soit touchée par ces conflits … Ils étaient si moralisateurs avec nous ces dernières années … Vous l’êtes toujours un peu … Nous sommes les pays de la magie noire et pourtant, regarde qui part à présent en guerre …

L’idée ne me faisait pas rire, même si j’admettais l’ironie de la chose. Ce n’était pas d’aujourd’hui que l’occident – et l’Europe en particulier – se faisait targuer de condescendance. Kamila resserra sa queue de cheval dans un geste qui me sembla teinté de nervosité.

-Bien. Viktor me transmettra vos besoins ici, d’après ce que j’ai compris. Je connais une ou deux personnes en Pologne qui pourraient être intéressée. Alors … Je suppose que c’est tout ?
-Je ne risque pas de te voir en Angleterre pour obliger mon grand-père à « régler sa dette » ?

Les yeux de Kamila se plissèrent, mais avant qu’elle ne s’embrase, Viktor se fendit d’un toussotement qui sonnait comme un avertissement. Elle lui jeta un regard ennuyé avant de s’adresser à moi :

-Disons que … je te fais confiance pour veiller à ce qu’elle le soit. (Elle toisa Viktor). C’est bon ?
-C’est parrrfait.
-Bien. (Elle se tourna à nouveau vers moi, sa queue-de-cheval fouettant l’air). Maintenant qu’il semble qu’on soit dans même camp … bonne chance, Victoria. Et apprends à ouvrir les yeux. Et bien sûr, si ton grand-père se fait tuer dans une rixe … n’hésite pas à m’envoyer une carte postale, j’enverrai des fleurs à son assassin.

Elle en leva sa baguette avec un sourire moqueur. Avant que je n’aie pu me sentir agressée, elle pivota sur elle-même et disparut en un « crac » sonore. Je balayai la rue du regard pour être certaine d’aucun moldu n’ait vu cet acte magique.

-Charmant, commentai-je sombrement.
-Kamila n’a jamais fait dans la dentelle, argua Viktor en haussant les épaules, nullement déconcerté par la scène. Mais je pense que vous pouvez compter sur elle. Elle n’a qu’une parrrole.
-Je ne sais pas si ça me rassure, je te rappelle qu’elle a juré de « rétablir l’équilibre » entre nos famille … (Je me trémoussai, embarrassée). Tu vas retourner la voir ?

Le visage de Viktor se renfrogna et il passa une main calleuse dans ses cheveux coupés courts.

-Bien … Je pense, oui. Elle a besoin d’être cadrrrée et je compte bien faire le lien entrrre vous et elle.
-Je pense qu’elle a aussi besoin d’être épaulée, non ?

Les sourcils de Viktor se rejoignirent au-dessus de son nez aquilin. L’appartement de Kamila, son appétence pour la boisson et son empressement d’accepter une mission active sonnait pour moi comme un cri de détresse. Son acte un an plus tôt avait signifié le début pour elle d’une descente aux enfers.

-Je veillerrrais sur elle, finit-il par admettre. Je n’ai pas digérrré ce qu’elle t’a fait, elle n’avait pas à te fairrre payer les crrrimes d’un autrrre … Mais elle était mon amie.
-Je sais. J’espère que … ça ira pour vous.

Un fin sourire retroussa les lèvres de Viktor.

-Et moi pour toi. Tu me raconterrras ton intégrrration chez les Torrnades ?
-Est-ce que ce serait de l’espionnage ? m’amusai-je. Je ne pensais que tu t’abaisserais à ce genre de choses, toi le grand attrapeur ?
-Trrrès drôle. Contente-toi de m’envoyer un hibou, d’accord ?
-Avec plaisir. Bonne chance pour ta saison …

Viktor inclina la tête avec un sourire plus franc. J’avais l’impression de lentement gratter la surface de ce garçon qui ne laissait apparaitre qu’un visage renfrogné valorisé par s’immenses talents. Mais il y avait autre chose sous le vernis, quelque chose de plus profond, de plus solide. Je commençais à percevoir ce qui avait pu plaire à Hermione Granger, la défentrice du droit des elfes. Viktor Krum était en roc, droit dans ses convictions et qui avait la tête sur les épaules. Cela changeait agréablement.
Je lui adressais un dernier salut avant de faire quelques pas en arrière et retournai vers le taxi.

-Victoria ?

Je me retournai à moitié, perplexe. Viktor me contemplait avec cet air grave qui ne semblait jamais le quitter, mais j’y percevais un soupçon d’inquiétude en plus.

-Surtout … Bonne chance pour ce qui t’attend. Et je ne parrrle pas que de Quidditch. Il va falloir être forrrte dans les prrrochains mois … Kamila a raison, apprrrend à ouvrir les yeux. Et surrrtout … Ne te laisse pas entrrrainée dans les bois par une redoutable jeune fille.

La dernière remarque m’arracha un rire nerveux. Je pensais pouvoir affirmer que je n’étais pas prête de refaire cette erreur un jour … Mais le reste tordit douloureusement mon ventre.

-Je vais faire attention, promis. J’ai bien l’intention de te retrouver en coupe d’Europe l’année prochaine … Alors je t’assure que je vais me maintenir en vie jusque là.
-Ne te contente pas de te maintenir en vie. Sauve des vies. Et pour cela il faut t’endurrrcir. La guerrre, c’est violent et tu n’es encorrre qu’une enfant. Je ne dis pas ça pour te vexer, ajouta-t-il alors que j’ouvrais la bouche, outrée. Je sais que tu as vécu des choses. Mais je te sens encore un peu tendre, optimiste … J’espèrrre juste que tu sais ce qui t’attends.

-Sans doute pas, admis-je à mi-voix, la gorge fermée. Mais en tout cas, j’y vais. Je n’ai pas d’autres choix. C’est soit ça … soit pire.
-Je sais. (Il eut un pauvre sourire). Tu es aussi courrrageuse que Diggorrry … Il serrrait fier de toi, je pense.

Ma gorge se ferma à ces mots qui semblaient être l’ultime mot de Viktor Krum. Il s’inclina légèrement en guise de salut avant de faire volte-face et de s’éloigner dans la rue, la cape flottait gracieusement autour de sa silhouette maladroite. Je le vis ensuite disparaitre en « crac » sonore, me laissant seule et penaude au milieu de la ruelle, avec le fantôme de mon ami comme seule compagnie.
Je fixai le vide comme si je pouvais le percevoir, discerner son contour, l’éclat de son sourire, la tendresse dans ses yeux. Cédric aurait-il vraiment été fier de moi comme l’affirmait Viktor ? Non, il aurait été terrifié pour moi, songeai-je, le cœur morcelé. Il avait toujours été très protecteur, si protecteur que ça en avait rendu sa petite-amie jalouse. Je me souvenais encore de la force de son étreinte alors qu’une potion avait failli m’arracher le bras – une potion concoctée par Kamila … Soudainement, j’eus l’impression de la sentir cette étreinte, cette chaleur alors qu’il me pressait contre lui et que je m’accrochais à son pull, certaine qu’il serait là pour toujours et que je pourrais toujours inhaler cette odeur de cannelle chaque fois que j’avais l’impression de me perdre. Qu’aurait-t-il pensé de me voir ainsi, à retrouver la fille qui m’avait tué, son ancien ennemi du tournoi, prête à prendre les armes contre des forces qui me dépassaient de très loin ?

-Victoria ?

Je clignai des yeux et une larme coula inopinément le long de mon nez. Le fantôme et l’odeur de cannelle en volèrent en éclat, brisée par la voix familière et vivante qui avait résonné dans la ruelle. Je l’essuyais d’un revers de manche et je pivotai pour voir mon père à l’autre bout de la rue, trop loin pour voir mes yeux rougis.

-On y va ma chérie, dépêche-toi !

Inspirant profondément pour me remettre de mon émotivité, je me mis en marche, abandonnant derrière moi mes peurs et mes fantômes.
Oui. On y va.

***


Le vol fut crispant et plein de turbulence. Melania, encore moins à l’aise en avion que sur un balai, s’accrochait au bras d’Alexandre qui ne semblait lui-même pas si serein. Nous fûmes tous rassuré d’atterrir à Londres où mon grand-père nous attendait au volant d’un monospace qui ne lui appartenait pas.

-Bon sang papa, ne me dis pas que tu l’as volé ! s’indigna ma mère en toisant le véhicule.
-Mais non, enfin Marian, pour qui tu me prends ! J’ai appelé l’agence de taxi, ils ont accepté que je le loue pour venir !

Outré par l’accusation, Miro Liszka en claqua la porte passager et arracha ses bagages des mains de ma mère pour les mettre dans le coffre. C’était un homme massif au regard clair. Sa crinière grise était soigneusement attachée sur sa nuque, coiffure impeccable qui contrastait avec sa barbe de fer broussailleuse qui accentuait sa ressemblance avec un ours. Il ajusta son béret sur sa tête avant d’enlacer Jaga pour plaquer un tendre baiser sur son crâne.

-Mon amour, murmura-t-il sans se soucier de la famille qui l’entourait. Comment vas-tu ?
-Bien, merci, assura Jaga d’un ton neutre en lui tapotant le bras. S’il te plait, je veux vite rentrer, je suis épuisée.
-Je pense qu’on l’est tous, grimaça Alexandre. Salut, papy.
-Au moins un qui est poli …

Là-dessus, Miro lança un regard impérieux à ma mère qui l’ignora superbement. Après avoir rangé soigneusement ses bagages dans son coffre, elle entra dans la voiture, s’installant à l’arrière aux côtés de mon père et de Jaga. Alexandre et Melania ayant pris place sur les places dans le coffre, je n’eus d’autre choix que de me glisser à l’avant aux côtés de mon grand-père. Ce n’était pas plus mal … J’étais la seule à réussir à être quelque peu courtoise avec lui. Melania, mise au courant au début de l’été, restait embarrassée par son passé et son aura, Alexandre et ma mère peinaient à ne pas être acide avec celui qui leur avait toute leur vie cachait la véritable identité et mon père refusait tout bonnement de lui adresser la parole lorsque cela n’était pas nécessaire. Il était un homme de foi, d’église, et de vie : rien, absolument aucune justification, ne pouvait lui faire entendre qu’on prenne une vie. Tout cela expliquait qu’un silence de plomb qui pesait presque physiquement sur moi s’installe dans la voiture alors que Miro attachait sa ceinture.

-Merveilleuse ambiance …, commenta-t-il à voix basse, si bien que seule moi l’entendis. Dis-moi, Perelko … Tout s’est bien passé là-bas ?
-Bien … A part Auschwitz qui nous a tous secoué, oui.

L’air mortifié de mon grand-père ainsi que son grognement dépité me serrèrent le cœur. Il savait pertinemment que ce n’était pas le voyage qui occasionnait ce mutisme, simplement la difficile situation familiale. C’était peut-être cela qui le meurtrissait le plus : être le poison de son plus grand trésor.

-Sois patient, lui conseillai-je une nouvelle fois sans élever la voix. Il m’a fallu quelques mois pour digérer … Il ne leur en faudra pas moins.
-Bah tiens … Bon, allons-y. Conduire, ça me détend. C’est peut-être la chose la plus magique que j’ai faite chez les moldus. Ça et la télévision.
-Il faut la télé chez les sorciers, très clairement.

Un sourire fit frémir la barbe hirsute de mon grand-père.

-Tu n’as qu’à souffler l’idée au moustique. Il est plus à même de réaliser cela que moi …
-Je garde ça dans un coin de ma tête.

L’idée arracha un petit rire à mon grand-père avant qu’il ne mette le contact et que son esprit se vide de tout ce qui ne concernait pas la route. Je comprenais l’attrait qu’il avait eu pour la voiture et qui avait donné lieu à son métier de moldu de chauffeur de taxi. Déjà, c’était une technologie nouvelle pour lui, une nouvelle pratique à apprendre, une nouvelle magie à apprivoiser. Ensuite, la conduite demandait de l’attention à chaque instant, c’était une activité qui demandait de rester alerte et concentré, s’obligeant ainsi à écarter de son esprit toute pensée parasite. Enfin, c’était une activité solitaire et la solitude devait être agréable lorsqu’on était un légelimens qui percevait facilement les pensées d’autrui.

Je fus la seule à parler tout au long du trajet : je racontais le voyage à mon grand-père, demandais à mon frère s’il repartait pour Bristol aujourd’hui, précisai à ma mère mon programme des vacances. Lorsqu’au bout de deux heures de routes, nous fûmes de retour dans le Gloucestershire, j’avais la gorge sèche et le silence était toujours de plomb. Puis le village aux briques de miel fut en vue et j’exhalai un infime soupir en ouvrant ma portière. Mon père quitta la voiture plus vite que moi et se dépêcha de débarrasser les bagages. Melania s’approcha de moi pour me tendre une bouteille d’eau. J’en bus avec plaisir une grande gorgée.

-Merci … Et toi, tu repars maintenant ?
-Oui, je préfère raccompagner Alex. Il a encore des tonnes de cartons à déballer, je vais l’aider.

L’incident à Bristol avait forcé mon frère à déménager afin que Nestor ne soit pas tenté de lui rendre une nouvelle visite. Le nouvel appartement était plus en centre-ville et Melania et George Bones avaient passé une journée entière à le protéger magiquement. Je hochai la tête, compréhensive et aidai ma mère à débarrasser la voiture. Quand chaque affaire eût repris sa place, Alexandre râlé parce qu’il prétendait que notre mère lui avait subtilisé les vêtements qu’elle estimait plus dignes d’être porté, et mon grand-père vérifié nos sortilèges de protection, tous repartirent pour Bristol avec la voiture louée. Melania me fit promettre d’aller voir mon frère dans la semaine, ma grand-mère de venir la voir elle dans la foulée et ils se mirent en route. Alexandre ne daigna aucunement esquisser le moindre geste tendre à mon égard, se contentant d’un salut de la main avant de s’en aller. Cette distance me brisait le cœur et mon père dût percevoir ma tristesse alors que la voiture disparaissait à un virage car il enroula un bras autour de mes épaules.

-Tu sais à quel point il est susceptible …
-Je voulais juste le protéger. Il est incapable de le faire seul. Je pensais qu’il finirait par comprendre, que le voyage ça aiderait …
-Chérie … Seul le temps aide.
-Et parfois avec Alexandre, un bon coup de pied au cul, ça aide.
-Marian !

Je m’esclaffai aux mots de ma mère, qui m’adressa un discret clin d’œil. Concernant les conflits avec Alexandre, je faisais plus confiance à sa grande expérience en la matière. La voiture avait disparu et mon père rentra pour ranger nos bagages et préparer le reste de sa journée. Mon regard vagabonda sur la route, tenté. J’échangeai un regard suppliant avec ma mère qui poussa un grand soupir.

-Allez, vas-y, céda-t-elle avec un geste désinvolte de la main. Mais tu ranges ta valise en rentant !
-Promis !

Je me dépêchai vers le garage pour prendre mon vélo et m’élançai très vite sur les routes de Terre-en-Lande malgré ma gorge sèche et la fatigue qui me piquait les yeux. Le soleil brillait en cet après-midi de juillet mais la chaleur n’était pas étouffante et atténuée par une brise agréable qui soufflait de rares nuages. Des enfants riaient aux éclats dans le parc quand je passais devant et l’Ancien, vétéran du village, m’adressa un regard peu amène quand je passais devant lui. Enfin, un petit peu en bordure de la ville, la belle maison victorienne des Bones fut en vue et j’accélérai le coup de pédale avant de jeter mon vélo dans la pelouse devant. J’eus une bouffée de culpabilité alors que je montais les marches du porche : et si George et Rose étaient toujours reclus dans la maison, à pleurer Amelia ? Je balayai la terrasse du regard et fut rassurée de ne voir aucune trace de plat déposé ou de fleur, signe qu’ils s’étaient assez remis pour ranger les marques de sympathie. Une boule désagréable au ventre, je finis par frapper à la porte et sursautai quand elle s’ouvrit de façon presque immédiate.

-Pas trop tôt, râla Susan Bones en croisant les bras sur sa poitrine. Je pensais que tu rentrais ce matin.
-L’avion est parti un peu en retard et on a eu des bouchons en sortant de Londres, expliquai-je avec un sourire penaud. Tu ne me demandes pas comment j’ai cassé la cheville de Simon quand on avait dix ans pour vérifier qui je suis ?

Les yeux de Susan papillonnèrent.

-Attends, il faut vraiment faire ça à chaque fois ? Mais est-ce que c’est utile ?
-D’après le Ministère, il y a un risque qu’on nous dupe en utilisant du polynectar alors … oui.

J’aurais voulu ajouter que compte tenu du risque naturel qui semblait entouré sa famille, la précaution valait surtout pour eux, mais je ne voulais pas retourner le couteau dans la plaie. Susan semblait déjà bien assez contrariée. Elle avait troqué son habituelle tresse auburn pour un chignon lâche au sommet de sa tête et le soleil avait révélé les tâches de rousseur sur son visage en forme de cœur. Elle s’effaça pour me laisser passer et grommela :

-J’avais même totalement oublié que tu avais cassé la cheville de Simon …
-En jouant au foot sur le terrain vague, tu le sauras pour la prochaine fois. La version officielle, c’est que je l’ai taclé en visant le ballon …
-… Mais tu visais bien ses chevilles, c’est ça ? Je vous jure, vous deux …

J’eus un sourire penaud et me retournai pour examiner la pièce. Propre et vide, la maison semblait toutefois avoir changé d’atmosphère, comme si elle aussi portait le deuil d’Amelia. Mon regard passa sans s’attarder sur le grand portrait qui la représentait en compagnie de ses deux frères et encore plus vite sur la photo de Spencer et Matthew toujours debout sur la commode. Je préférais le promener sur l’escalier couvert de moquette cramoisie avant de revenir sur Susan.

-Ça va ?

Elle haussa les épaules.

-Mieux qu’hier, moins bien que demain. Mais mes parents ont repris le travail donc on se sent un peu moins oppressés …
-Oppressée ?

Susan hocha sombrement la tête et me proposa de suivre sur la terrasse. Elle se mit sur la pointe des pieds pour attraper un pichet qu’elle remplit de thé glacé. Avant de sortir, je ne pus m’empêcher de jeter un regard déçu à l’escalier et aux étages auxquels il menait. Le soleil éclairait le grand jardin ainsi que les pâtures qui le jouxtaient. Sur la gauche, un troupeau de vaches et une chèvre mâchaient nonchalamment leur herbe. Elle s’efforça de sourire.

-Toi, ton voyage ? Comme s’était ?
-Tu es sûre que tu ne veux pas parler ? Tu as l’air …
-Non, vas-y, raconte ! Et ce qui se passe chez toi, aussi. Ça va mieux avec Alex ? Et Melania ?

Il y avait une volonté de fuite dans l’empressement du ton de Susan, dans sa façon de sourire. Peut-être que je n’étais pas la première à tenter de la faire parler. Peut-être était-ce sans doute la dernière chose dont elle avait besoin. Pour effacer la tristesse des beaux yeux de mon amie, je consentis à conter les moindres détails du voyage touristique : les mines de sel, la ville, le château avec le dragon … J’étais en train de détailler le retour de Jaga à Auschwitz lorsque la porte d’entrée claqua. Susan fit valser sa chaise en arrière pour se balancer et observer l’intérieur de la maison. Son visage, pourtant plus détendu depuis quelques minutes, se renfrogna de nouveau.

-Maman ? Tu rentres tôt …
-Oui, Thicknesse n’avait pas énormément de travail pour moi aujourd’hui … Oh, Victoria !

Rose Bones m’adressa un sourire fatigué. Ses beaux traits s’étaient creusés et elle avait gardé de l’enterrement d’Amelia ce regard bleu éteint.

-J’ignorais que tu rentrais, je suis contente … (elle s’adressa ensuite à Susan, les sourcils froncés). Où est ton frère ?
-Il devait passer à l’IRIS déposer des papiers pour la rentrée, c’était le dernier jour aujourd’hui. Il te l’a dit ce matin.

L’annonce fana le sourire qui fleurissait sur les lèvres de Rose et ses paupières se plissèrent.

-Seul ?
-Il y est allé par poudre de cheminette, maman, c’est hyper sécurisé. Ça va aller …

Visiblement, ça n’allait pas pour Rose qui fit prestement volte-face pour entrer dans la maison, prête à attendre son fils de pied ferme. Je lançai un regard surpris à Susan qui leva les yeux au ciel avec exaspération.

-D’accord, elle vous couve, compris-je à mi-voix. Mais elle vient de subir un gros choc, Susie, c’est normal qu’elle s’inquiète pour vous …
-Elle ne s’inquiète pas, elle flippe complètement. Ça n’arrête pas depuis … (Sa voix se brisa et elle toussa pour lui faire reprendre contenance). Bref. Papa et elle font un peu plus de zèle, on va dire. Ils nous interrogent cent fois avant qu’on sorte, ils veulent savoir quand, avec qui … Quand Simon est sorti la première fois de la semaine, maman a paniqué, il a fallu que la fille entre et se présente pour qu’elle accepte de le laisser partir …
-La fille ?
-Oui, une fille de votre année, je crois. Renata ? Ou bien c’était Mathilda, je n’ai jamais réussi à les reconnaitre …

Je fis un effort colossal pour rester impassible. Si seulement Rose avait su, elle aurait fait bien plus que paniqué … Pourtant, j’étais surprise de l’information en elle-même. Des deux parents Bones, Rose m’avait semblé être celle qui acceptait le mieux le retour de Voldemort et ses conséquences alors qu’il avait fallu à George l’évasion du meurtrier de son frère pour que la vérité éclate. Susan fit lentement tourner son thé glacé dans son verre.

-Je sais que ça peut paraitre surprenant. Mais je pense que c’est le fait … Enfin, elle était avec elle quoi, cinq minutes avant que ça n’arrive ? La culpabilité de la survivante … Je n’arrive pas à me dire si elle se sent coupable parce que si elle avait été là elle aurait pu la sauver … ou si elle se dit que si elle avait été là, elle aurait été tuée comme elle. Je pense que ça tourne pas mal dans sa tête.
-Et c’est compréhensible …
-Je sais bien que c’est compréhensible, j’essaie de comprendre. J’essaie de comprendre que même sans ça, ils auraient été différents, avec tout ce qui se passe. La mère d’Hannah refuse qu’elle sorte de la maison, par exemple : elle a reçu des menaces des Mangemorts … Ils sont de sang pur, tu comprends ? Et je sais que le père de Ernie a annulé ses vacances … Et tu as vu les MacDougal de l’autre côté du village ? Ils ont presque fini leurs cartons … Le village est maudit pour les sorciers, selon eux … Une façon polie de dire que c’est nous qui le sommes … ça se voit d’ailleurs, non ? Il ne reste plus que nous.
-Merci pour moi.

La remarque arracha un éclat de rire à Susan qui éclaira son regard et détendit ses traits. Inconsciemment, je me détendis. Ça faisait du bien de voir mon amie redevenir elle-même l’espace d’un instant.

-Oui mais tu es une extension de « nous », Vic’. Et puis, tu ne vas pas rester à Terre-en-Landes toute ta vie et fonder une nouvelle dynastie de sorcier ici, non ?
-Oulà, je n’ai pas réfléchi si loin tu sais. Là je vois à court terme. D’ailleurs, je dois aller au chemin de Traverse dans un futur proche, tu as eu la liste de tes … ?

La fin de ma phrase fut couverte par des éclats de voix venant de l’intérieur de la maison. Susan et moi échangeâmes un regard : celui de mon amie était mortifié. Elle se massait la tempe avec une grimace alors que la conversation nous parvenait par bride :

-… Pas partir seul par les temps qui courent, je t’avais dit que je t’accompagnerais ce soir !
-Je suis parti par poudre de cheminette maman, je ne vois pas comment un Mangemort aurait pu m’intercepter dans une cheminée ! Ils ont pris des cours avec le père Noël ?
-Arrête de prendre ça à la rigolade !

A titre personnel, la remarque m’avait arraché un éclat de rire qui m’avait valu un coup d’œil d’avertissement de la part de Susan. Je tordis mes lèvres et pris une gorgée de thé glacé pour cacher le sourire qui persistait. J’entendis des pas furieux s’éloigner puis monter dans les escaliers et Susan m’adressa un sourire narquois.

-Je gère depuis une semaine, à ton tour.

Mon sourire se fana et je lui jetai un regard ennuyé avant de m’arracher de ma chaise. Je passai sans oser regarder devant une Rose agitée et grimpai quatre à quatre les escaliers qui menaient aux étages. La chambre de Simon se situait au deuxième et était en partie mansardée. J’avais toujours été surprise qu’il soit installé là alors que d’autre pièces au premier avaient des proportions plus grandes et des murs droits, mais j’avais fini par comprendre que ces pièces avaient appartenues à quelqu’un avant et qu’en emménageant ici, Rose et George avaient préféré donner à l’enfant traumatisé une chambre sans souvenir. Je frappai au panneau de bois entrebâillé, appuyée contre la chambranle, un nœud dans le ventre.

-Maman, laisse-moi !
-Malgré toutes les apparences, je ne suis pas ta mère, Bones.

L’agitation derrière la porte cessa un instant avant que le panneau ne s’ouvre légèrement pour ne laisser qu’apparaître un œil vert et courroucé. Pourtant, il me sembla que la flamme dans ses prunelles vacilla lorsque son regard m’effleura.

-Ah. Tu es rentrée quand ?
-A l’instant et vous êtes ma première visite. Je peux entrer ?

Simon leva les yeux au ciel et ouvrit plus franchement la porte avant de s’effacer pour me laisser la place.

-De toute façon toi si je te ferme la porte, tu rentres par la fenêtre alors … je suis résigné.
-Sympa l’accueil, commentai-je en m’asseyant en tailleurs sur son lit. Moi aussi je suis contente de te voir.

L’ombre d’un sourire passa sur les lèvres de Simon. Malgré le fait que notre dernière rencontre s’était soldée par des cris et une porte claquée au nez, j’admettais volontiers être soulagée de le revoir à défaut d’en être heureuse. Déjà parce qu’il paraissait bien se porter : ses traits fins s’étaient détendus et la décoloration de ses cheveux blonds prouvait qu’il avait passé du temps à l’extérieur. Ses yeux verts étaient passée de l’émeraude sombre et hantée au vert mousse qui caractérisait les Bones, tout comme leur grand nez et les tâches de rousseurs que le soleil faisait ressortir. Ensuite parce qu’après ce voyage dans le temps et l’avenir, c’était rassurant de retrouver une figure familière qui faisait office de socle dans ma vie.

Il rangea quelques parchemins sur son bureau, poussé contre le mur qui n’était pas mansardé. Simon allait bien, mais sa chambre laissait à désirer, remarquai-je en promenant mon regard sur la pièce. Il avait toujours été un garçon ordonné en dépit de son désamour pour les sortilèges ménagers et je m’étonnai de voir des vêtements qui trainaient à terre, des livres ouverts dans son lit et même des emballages vides de Chocogrenouilles et Patacitrouille sur sa table de nuit. Une autre chambre se superposa dans mon esprit et je l’entendis à peine qui me demander distraitement :

-Bon … J’ai eu raison de te claquer la porte au nez alors ?
-La ferme, minus. Raconte-moi les nouvelles, plutôt – à part ta mère et ton père qui vous couvent, Susie m’a raconté et c’était prévisible.

Le visage de Simon se renfrogna mais il consentit à passer sur ses parents pour expliquer :

-On a un nouveau Ministre de la Magie depuis avant-hier. Rufus Scrimegeour, du Bureau des Aurors.
-Je l’ai vu en juin dernier … Il avait l’air sérieux.

C’était tout ce que m’avait inspiré ce vieux lion aux lunettes cerclés de fer et au regard dur. Sérieux, inflexible … Une figure rassurante en temps de guerre mais son manque de souplesse apparent me troublait assez. Simon haussa les épaules.

-Je le connais que de réputation. C’était un excellent Auror, un très bon gestionnaire dans les équipes mais … Tu sais, c’est lui qui a soufflé à l’oreille de Fudge de lancer des Détraqueurs dans tout le pays à la recherche de Black, y compris à Poudlard. Un partisan de la ligne dure, donc. Un Croupton.

Ses lèvres furent agitées d’un tic nerveux et je laissai couler le nom alors qu’il s’affairait encore sur le rangement de son bureau. L’évocation de sa famille maternelle restait douloureuse pour lui. Il n’avait appris que l’été dernier qu’il était l’un des héritiers de cette prestigieuse famille de Sang-Pur.

-On verra comment il sera à l’épreuve du pouvoir, arguai-je pour éloigner son esprit des Croupton. Ça ne peut pas être pire que Fudge …
-Mais tante Amy, ça aurait été mieux. Bien mieux.

Ses épaules s’affaissèrent et il s’arrêta net de ranger, les mains crispées sur le grimoire qu’il venait d’agripper. Je me redressai, soudainement inquiète de voir le nom de sa tante franchir ses lèvres mais il m’adressa un pauvre sourire. Le grimoire alla trouver sa place dans sa bibliothèque qui prenait un pan entier du mur.

-Ça va, ne t’en fait pas. C’est juste dur de se dire … Bon sang, elle ne méritait pas ça …
-Personne ne mérite ça, Simon, même les pires d’entre nous …
-Mais elle moins que les autres. Je veux dire … Elle a toujours fait le bien dans sa vie, elle a sacrifié son existence à un monde meilleur. Franchement, c’est la personne qui avait la balance la plus positive que je connaisse … Qu’on ait pu s’acharner sur elle comme ça … (Il se passa une main sur le visage et exhala un gros soupir). Je vais finir par croire les McDougal, on est maudit …
-Non, le coupai-je fermement. Vous n’êtes pas maudits, vous vous battez juste pour ce qui est juste, Simon. C’est ça qui vous met en danger, mais c’est aussi ça qui fait votre force. C’est ce qui fait votre identité.
-Et regarde où ça nous mène …
-Sérieusement ? Tu comptes suivre un chemin différent, Simon prénom-ridicule Bones ?

Ma pique créa une boule chauffée à blanc dans ma gorge tant elle sous-entendait que Simon s’était engagé sur une route qui le mènerait, comme ses parents et sa tante, droit à la mort. Même la plaisanterie sur son second prénom, un vide dans son identité qui symbolisait toute cette partie de lui qui m’échappait toujours, n’arriva pas à faire fondre cette boule ou à éclaircir le vert des yeux de Simon. Le sourire qui se dessina sur ses lèvres était quelque peu amer.

-Je pense que tu me connais assez bien pour savoir que non, Vic’. Mais respire, moi je compte survivre. Tu es devenue blanche comme un linge. Tu n’as pas bronzé à Cracovie ? D’ailleurs, comment ça s’est passé ?

A la manière de Susan, il y avait une volonté de fuite dans cette question et pour une fois j’étais disposée à lui laisser cette échappatoire. Du moins en partie. Mon regard se promena sur les emballages vides de Patacitrouille et je lâchai du bout des lèvres :

-J’ai revu Kamila.

Simon en laissa tomber la liasse de parchemin qu’il tenait entre les mains et planta sur moi un regard incrédule. Il n’était pas au courant de la mission que m’avait confiée Maugrey. Amelia venait de mourir et je n’avais pas voulu l’inquiéter davantage avec ça. Mais maintenant que je revenais ici, que son petit appartement négligé et la lueur fiévreuse dans son regard me revenait à l’esprit, je me trouvais poussée à partager ce que j’avais vécu.

-Kamila ? Kamila, la fille qui a tenté de te tuer l’année dernière, elle-même en personne, c’est ça ?
-Maintenant elle travaille pour l’Ordre et elle sait que je ne suis pas la petite-fille de Miro donc elle a vraisemblablement renoncé à me tuer. Mais je l’ai vu. (Je me passai une main sur le visage en me laissant aller sur le lit, à bout de force). Tu l’aurais vu dans son appartement … Un vrai cliché polonais. C’était triste. Juste triste.
-Tu as carrément été jusque son appartement ? Pour l’Ordre ? Oh …

Simon s’assit au bout de son lit et me lorgna avec une certaine suspicion.

-C’est Maugrey, c’est ça ? C’est lui qui t’a demandé d’aller la voir ?
-Ouais. Il a repassé mes relations en vue et Dumbledore a dû lui parler de l’incident …
-Et il a trouvé que te faire visiter une fille qui allait te tuer, c’était une bonne idée ? m’interrompit Simon d’un ton acide. Bon sang, Vic’, je ne comprends toujours pas comment tu as pu t’en sortir cette fois-là et lui il t’a jeté dans la gueule du loup ?! Mais pourquoi tu as accepté, quelqu’un pouvait …
-Calme-toi, c’est passé et je suis en vie ! Je n’étais pas seule, Simon, je ne suis pas inconsciente. Viktor Krum est venu de Bulgarie pour m’aider … Lui aussi accepte de nous servir de relais à l’étranger.

Simon cligna des yeux, surpris.

-Krum ? Vraiment ? Mais Vicky, tu étais en vacances ou en mission pour l’Ordre, là ?
-Maintenant que tu le dis … Un peu des deux.

Avec un grognement il se laissa tomber sur son lit et nous nous retrouvâmes allongés l’un à côté de l’autre, épuisés avant même d’avoir commencé notre vie d’adulte. Il avait passé une main dans ses cheveux et je remarquai que son visage n’était pas animé par la colère mais par la résignation.

-C’est à ça que va ressembler notre vie de toute manière, non ? avança-t-il avec un certain défaitisme. Il y aura toujours un sens caché à nos mouvements … (Il tourna le visage vers moi). Ça t’a fait du bien au moins ? La partie vacance ?

Mon estomac se noua. La seule image qui me revenait du voyage était celle d’un immense bâtiment percé d’une arche et des fleurs par centaine qu’on avait disséminé sur les chemins de la mort.

-Je n’en sais rien, avouai-je en toute sincérité. Je pense qu’en fait … ça m’a juste mis une pression monstre sur ce qui risquait de se passer dans les mois à venir. J’avais juste devant moi l’étalage de ce qu’on ne doit surtout pas atteindre …

J’exhalai un gros soupir avec l’impression que toute la tension que j’avais ressenti à Auschwitz s’abattait de nouveau sur moi. J’avais erré dans entre les baraquements détruits avec l’impression d’être un spectre de plus qui hantait le camp, d’être réduite comme eux à de l’ombre et de la poussière. J’avais eu l’impression de lire mon avenir entre ces murs et ça me terrifiait presqu’autant que ça attisait le désir ardent de faire quelque chose. Je penchai mon visage vers Simon, qui me contemplait avec un léger froncement de sourcil. Le soleil entrait à flot dans sa chambre et faisait flamboyer le cuivre dans ses cheveux blonds.

-Je ne peux pas … juste les laisser faire de nous les juifs des sorciers, tu comprends ?
-Ça n’arrivera pas …

J’essuyais un rire tremblant.

-Un jour, je te montrerais un film sur la Seconde Guerre mondiale. Eux aussi n’y croyaient pas, jusqu’à ce que ça arrive et qu’on découvre les camps à la libération. D’ailleurs, certains n’y croient toujours pas et continuent de dire que ça n’a pas existé … Bon sang, Simon, là-bas il y a encore un étang gris des cendres qu’ils brûlaient dans les crématoires …

Simon ne répondit rien, mais son regard avait glissé sur sa tête de lit où il avait accroché de nombreuses photos, moldues comme sorcière. Je le suivis et ma gorge se compressa davantage lorsque je me trouvais face aux yeux gris et rieurs de Cédric. Je les détaillai toutes pour éloigner mes pensées de mon ami et constatai avec amusement que certaines avaient été ajoutée et que, tout cumulé, je tenais une belle place sur les images. Notre groupe de quatre avec Cédric et Emily, une photo avec Susan au bord du canal qui traversait la ville, la photo que George avait prise à notre retour de notre dernier trajet de Poudlard Express alors que nous étions revêtus pour la dernière fois de nos robes aux couleurs de Poufsouffle … Je me redressai subitement pour observer cette photo que je découvrais, prise devant la demeure des Bones alors que nous revenions de Londres. Nous nous tenions l’un à côté de l’autre sans nous toucher et sourions tous les deux malgré le soleil qui agressait nos prunelles. Sans doute la seule photo sur laquelle nous apparaissions seulement tous les deux malgré notre longue vie commune, côté moldu mais également côté sorcier.

-Tu l’as en double, celle-là ?

Après un instant d’hésitation, Simon se fendit d’un improbable éclat de rire.

-Pourquoi, je t’ai tellement manqué en une semaine que tu veux en permanence une photo de moi dans ta poche ?
-Très drôle. Tu l’as ?
-Non, mais je suis un sorcier.

Il se redressa à son tour et se saisit de sa longue baguette d’acacia. J’avais toujours trouvé la baguette de Simon très élégante, fine et travaillée et les sorts qu’ils jetaient étaient toujours délicats et d’une grande précision. La photo parut se décoller du mur lorsque Simon la pointa sur elle et une copie exacte se détacha pour virevolter jusque moi. Je m’en saisis avec un sourire.

-Merci ! Je vais pouvoir faire une poupée vaudou avec ton portrait, comme ça !
-Je me doutais que tu avais un objectif caché, se moqua Simon en considérant la photo. Tu as l’air tendue, sur la photo, tu souris d’un air crispé.
-Parce que j’avais peur que tu profites que je sois concentrée sur l’objectif pour me colorer les cheveux et te venger de l’année dernière.
-Il faut aussi que je me venge des deux années que j’ai passé à côté de toi en défense contre les forces du mal. Tu y as échappé au bal de noël.
-Seigneur, tu es toujours là-dessus ? Bon sang, Bones, ça fait deux ans, avance !
-J’aimerais bien mais tu es comme un boulet accroché à mon pied.

Je le repoussai au visage pour qu’il ne voit pas le sourire amusé qui retroussait mes lèvres. Sans la moindre combativité, il se laissa retomber sur son lit et noua ses doigts derrière sa nuque.

-Ça, Bones, il me semblait d’avoir prévenu que je ne te lâcherais pas, rappelai-je en lui donnant un coup de genou dans le bras. Ma petite ombre pour te relever si tu tombes ou te ramener sur terre si tu t’envoles, tu te souviens ?

Simon leva les yeux au ciel mais un sourire étrange passa furtivement sur ses lèvres. Puis il s’effaça aussi vite qu’il était apparu et il se passa les deux mains sur le visage.

-Au fait … j’ai vu Renata cette semaine …
-Susan m’a dit, oui. Première mission ?
-Non, non. On a juste été voir Maugrey dans la boutique des jumeaux – sacrée bordel qu’ils nous ont mis sur le Chemin de Traverse, il faudra que tu ailles voir. Et on est cordialement invité à aller la visiter jeudi.
-Et c’est autant un prétexte que mon voyage à Cracovie ?
-Je suppose. Je pense qu’ils nous ont laissé tranquille deux semaines le temps qu’on organise nos vies mais là … ça va commencer. Après tout, Tommy n’attend pas, lui. Ils viennent juste d’arrêter l’attaque de géant dans le Somerset … Et même si tout semble plus transparent et que tout le monde est aux aguets et fait preuve de prudence … Je ne sais pas, je ne trouve pas le Ministère alarmiste. On est passé de « tout va bien » à « tout est sous contrôle ». Alors que si on fait le décompte depuis le début de juillet (Il se mit à compter sur ses doigts) effondrement du pont de Brocklade … tante Amy … Les géants … Et tu as entendu parler d’Emmeline Vance ? Elle a été tuée dans les jardins de John Major.
-Le premier ministre ?!
-Dont le secrétaire d’état a été mis sous impérium et s’est mis à imiter le canard devant les caméras …

Je plaquai une main désespérée sur mon front. Je pouvais parfaitement imaginer la consternation des moldus à la vue de l’un de leurs gouvernants perdant complétement pied au su de tous et aux cheveux blancs qu’avaient dû se faire les dirigeants sorciers face au forfait.

-Mais « tout est sous contrôle » … Alors je suppose … qu’on a raison de faire ce qu’on fait ?

Simon haussa les épaules avec un petit sourire. Fier, effronté, volontaire. Le sourire que j’avais vu de nombreuses fois sur les photos représentant Cassiopée Bones.

-De toute manière, Scrimegeour ou non, je n’attendais rien du Ministère. Rendez-vous jeudi pour notre nouvelle vie ?

Je hochai la tête, résolue. Me concernant, le voyage, loin d’être la coupure, la parenthèse rêvée avant d’entrer dans la vraie vie, n’avait que renforcer la conviction. Je contemplai la photo de Simon et moi qui immortalisait nos derniers instants d’insouciance avant de lui jeter un coup d’œil. Son sourire s’était élargi et teinté d’espièglerie.

-Mais puisque tu étais là … et qu’on a encore quelques jours … Commençons la vengeance.

Il brandit soudainement sa baguette et je croisai stupidement et inutilement les bras devant mon visage alors que le « NON ! » que je hurlai résonnait dans la demeure ancestrale des Bones.
Scandium

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Scandium »

Je sais pas trop commmenté ! J'ai lu le chapitre hier mais j'ai pas eu le temps d'écrier un comm !!

Bah c'était super bien écrit comme d'hab, j'ai hâte d'en savoir plus. J'aime toujours autant les petits moments entre Vic et Simon !! Le rappel de la mort d'Amélia qui fait bien mal à chaque fois ! Et puis voila, j'ai pas envie de me répéter, là tu continue sur ta lancée de l'analogie avec l'holocauste et l'extermination des Molds, la "vengeange" de Simon mis à parallèle avec l'hisroire de Miro et Kamila, et puis voila, on voit un peu comment Voldemort s'organise, comment la résistance s'organise c'est super intéréssant !
Cazolie

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Cazolie »

SALUT, c'est parti pour le chapitre 1, trop hâte de retrouver Simon et Vic AAAH
Grâce à la règle des moins de 8000 mots qui m'a été imposée, j'ai réussi à me constistuer une petite avance de 10 chapitres (QUEL SOULAGEMENT d'arriver à 10 Chapitres d'avance, je respire de nouveau !)
Tu fais genre, mais ça t'arrange bien finalement cette règle :lol:
les événements arrivent demain avec le Tour des Flandres (et Alaph et son maillot arc en ciel héhé)
Je ris encore de cet epic fail

Chef spirituel haha, on dirait que c'est un gourou un peu :lol:
sous forme de fleurs dans le cimetière
J'ai lu cuisinière, la mention du plat derrière m'a pas aidé à me détromper
Ca y est les Bones sont pris pour des dealers :lol:
Les maisons avaient poussé en quartiers disparates autours de deux axes principaux
#périurbanisation
Cette description du village Perri, c’est trop chouette

Okay ça m’a stressé l’idée qu’elle ait jamais posé le pied sur le continent européen ahha, j’y ai jamais réfléchi mais c’est sûr que ça doit être le cas de beaucoup d’Anglais pendant des années en fait :o

-Le crapaud m’a presque claqué la porte au nez ce matin alors il va se faire voir.
Première chose, j’ai d’abrod pensé au crapaud de Bathilda dans ma fic haha, ensuite NOOON VA VOIR SIMOOON

dernier poilu du village
J’avoue que le terme de poilu pour un Anglais m’a perturbé haha, je sais pas comment isl les appellent chez eux ?

Ils sont trop mignons à partir en vacances tous les 4 je trouve haha, avec leurs deux grands enfants
AH MAIS Y A MELANIA trop cool c’est un de mes persos préférés ahha

Je meurs Alexandre qui rigole sur Melania qui pourrait brûler en entrant dans une église :lol: :lol: :lol:
, Rynek Główny
Tu t’es bien amusée à chercher les caractères spéciaux ?
-Je t’ai connu plus galant.
-Je t’ai connue plus pauvre, ça doit être pour ça.
Ok ce dialogue m’a tuée :lol: :lol: :lol:
Ah non apparemment c’était pas drôle en fait

Attends, elle doit aller voir quel ami Vic ?? AAAAh mais oui
Après tout, les peuples étaient si connectés les uns aux autres que leurs urbanismes avaient fini par se ressembler.
Surtout les peuples communistes LOL

Le train c’est comme ceux de la République tchèque encore actuellement haha

Tu nous avais fait lire des extraits de ce chapitre non ? Enfin c’est horrible la position de jaga par rapport à Auschwitz beeeeh


Oh vazy je trouve ça horrible qu’ils aient reconstitué une chambre à gaz. Je conçois le pourquoi du comment mais bon
Oh mais c’est horirble quand elle trouve l’endroit où son frère est mort

Tu décris si bien le lieu Perri, et tu le rends très présent (ce qui est affreux MAIS tu fais ça merveilleusement bien)

Jaga est trop chou à s’agripper à Vic
Melania avait sorti sa baguette pour les démultiplier et jeta presque une centaine de roses dans le gouffre.
Elle fait pas les choses à moitié :lol:

La mare de cendres ça m’a évoqué les Inferis du coup et c'était moche

C'était un très beau chapitre Perri, tu as bien rendu Auschwitz ce me semble (j'y suis jamais allée, mais justement tu en donnes une bonne impression), sans sombrer dans le pathos non plus donc c'était parfait ! C'était très bien écrit :)
Et je trouve ça tellement bien que tu arrives à articuler cette partie éminemment moldue avec le monde HP ! On oublie pas que c'est une fanfic alors que clairement ce passage est assez inattendu haha
Bref, bravo de raconter ça parce que c'est pas facile :)
MelleChachow

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par MelleChachow »

Un super chapitre, encore une fois !
Le retour dans la demeure des Bones est... compliqué on va dire ! Ce qui est compréhensible !
Mais on retrouve notre Simon !
La petite touche "vengeance" à la fin du chapitre détend tout le monde ;)
J'adore ! Hate de lire la suite :)
annabethfan

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par annabethfan »

Sorry j'ai loupé le dernier chapitre mais j'ai été trop surprise de revoir Viktor et surtout Kamilla, c'était vraiment intéressant comme rencontre et les enjeux derrière ! Place au chapitre de cette semaine :D
Mais la triste vérité fut que je passais presque la journée entière dans le petit appartement miteux de Gdansk, à siroter de la vodka bon marché à petites gorgées.
Elle va rentrer bourrée, ses parents vont rien comprendre :lol: :lol:
Quand elle consentit à me laisser partir, elle me claqua la porte au nez, sans même préciser si elle réfléchirait à notre proposition – mais il fallait dire qu’elle chancelait à ce moment-là.
Elle va même pas se rappeler de la proposition oui :lol: :lol:
Puis mes pensées avaient dérivé vers Simon et son comportement de l’année écoulée et j’avais décidé d’arrêter là mes réflexions.
C'est marrant comment on est plus indulgent avec les gens qu'on aime
-Et tu ne sais pas réduire tes affaires, aussi ? C’est de quel niveau, déjà, cinquième année ?
Ca clash :lol: :lol:
J’espère qu’il sera mieux que votre précédant. Celui qui avait un nom de caramel …
De caramel ? :lol: :lol: :lol:
Tu-Sais-Qui n’avait utilisé les géants qu’une fois la dernière fois, et c’était vers la fin de la guerre, à Inverness.
J'aime comment on a tous décidé que c'était canon désormais cette bataille...
Maintenant… (je les toisai tous deux, pleine d’espoir). Je peux savoir ce que vous faites ici ?
Moi j'aurais demandé "je peux savoir pourquoi vous m'attaquez par derrière" ^^
’ai du temps à revendre pour toute sorte d’activité … illicites. Et je suis toujours ravie de pouvoir mettre des bâtons dans les roues de ces enfoirés de suprématistes. Je ne le fais pas pour vous. Je le fais parce qu’il est hors de question que je vois mon pays sombrer de nouveau.
Les répliques de Kamilla me tuent quand même, elle a un esprit tranchant !
pays du grand et bienveillant Albus Dumbledore qui soit touchée par ces conflits
Si elle savait la double ironie dans cette phrase...
Et bien sûr, si ton grand-père se fait tuer dans une rixe … n’hésite pas à m’envoyer une carte postale, j’enverrai des fleurs à son assassin.
Oh mais cette phrase je suis à la fois morte de rire et en mode "ohhh elle a osé" :lol:
Viktor inclina la tête avec un sourire plus franc. J’avais l’impression de lentement gratter la surface de ce garçon qui ne laissait apparaitre qu’un visage renfrogné valorisé par s’immenses talents.
N'empêche, le côté prodige sportif ça m'intéresse tellement !
Mais je te sens encore un peu tendre, optimiste … J’espèrrre juste que tu sais ce qui t’attends.
Je suis plutôt contente qu'elle ne sache pas ce qui l'attend personnellement... Ca serait bien triste sinon. Mais sa remarque me fait penser aux Maraudeurs n'empêche et à toute la génération de la première guerre !
u es aussi courrrageuse que Diggorrry … Il serrrait fier de toi, je pense.
Je trouve ça beau la façon dont Cédric traverse encore la fanfic après tout ce temps...
Miro Liszka en claqua la porte passager et arracha ses bagages des mains de ma mère pour les mettre dans le coffre.
Comme le chauffeur de taxi en fait :lol:
mon père refusait tout bonnement de lui adresser la parole lorsque cela n’était pas nécessaire.
So much pour le pardon chrétien :lol:
rien, absolument aucune justification, ne pouvait lui faire entendre qu’on prenne une vie.
Si Victoria en vient à tuer à quelqu'un pendant la guerre ça sera tendu...
-Et parfois avec Alexandre, un bon coup de pied au cul, ça aide.
-Marian !
Je l'ai lu sur le même ton que "enfin Caroline voyons" :lol: :lol: :lol:
Tu ne me demandes pas comment j’ai cassé la cheville de Simon quand on avait dix ans pour vérifier qui je suis ?
Les yeux de Susan papillonnèrent.
-Attends, il faut vraiment faire ça à chaque fois ? Mais est-ce que c’est utile ?
Je sais pas si c'est utile mais moi j'aurais adoré entendre l'histoire !
-… Mais tu visais bien ses chevilles, c’est ça ? Je vous jure, vous deux …
HAHAHAHAHAHA
-Seul ?
-Il y est allé par poudre de cheminette, maman, c’est hyper sécurisé. Ça va aller …
Vu tout ce qu'a subi la famille, je ne peux pas lui en vouloir d'être sur les nerfs au sujet de la sécurité de ses enfants...
-La fille ?
My reaction exactly !
Le village est maudit pour les sorciers, selon eux … Une façon polie de dire que c’est nous qui le sommes … ça se voit d’ailleurs, non ?
Y'a pas eu qu'eux qui ont subi des malheurs ici...
-Je suis parti par poudre de cheminette maman, je ne vois pas comment un Mangemort aurait pu m’intercepter dans une cheminée ! Ils ont pris des cours avec le père Noël ?
Je suis au sol :lol: :lol: :lol: :lol: Meilleure réplique :lol: :lol: :lol:
Même la plaisanterie sur son second prénom, un vide dans son identité qui symbolisait toute cette partie de lui qui m’échappait toujours, n’arriva pas à faire fondre cette boule ou à éclaircir le vert des yeux de Simon.
Je trouve la partie sur son identité très belle en terme de réflexion...
-Krum ? Vraiment ? Mais Vicky, tu étais en vacances ou en mission pour l’Ordre, là ?
Pas faux ^^
Avec un grognement il se laissa tomber sur son lit et nous nous retrouvâmes allongés l’un à côté de l’autre, épuisés avant même d’avoir commencé notre vie d’adulte.
Mais l'un contre l'autre quand même 8-)
-Tu l’as en double, celle-là ?
Est-ce que j'a un sourire idiot ? Oui.
Et tu as entendu parler d’Emmeline Vance ? Elle a été tuée dans les jardins de John Major.
Ca fait mal aussi maintenant Emmeline...
Fier, effronté, volontaire. Le sourire que j’avais vu de nombreuses fois sur les photos représentant Cassiopée Bones.
J'ai le coeur qui fond...
Il brandit soudainement sa baguette et je croisai stupidement et inutilement les bras devant mon visage alors que le « NON ! » que je hurlai résonnait dans la demeure ancestrale des Bones.
Je meurs de rire :lol: :lol: :lol:
Mais Rose va faire un arrêt cardiaque :lol:
PtiteCitrouille

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Hum
Je reste persuadée que j'avais commenté ce chapitre 31
Weird
c'EsT pArTi
Viktor
ça s'appelle par son p'tit blaze *smiley ambigu* *wink wink*
tu m’as permis de tracer une voie vers mon avenir.
MAIS PAS AVEC TOI MOUAHAHAHAH je t'ai eu
avant de signer mon contrat.
17 ans et ça parle déjà de signer des contrats... Moi je panique dès qu'il faut parapher des papiers de banque
on se croisera en rencontre européenne
profite tant que vous en faites encore partie de cette Europe CHEH (rendez nous nos zones maritimes de poiscaille)
de l’agréable chaleur écossaise
ahhhh cette fameuse chaleur de 15 degrés ?
et coups et blessures
ah t'as porté plainte pour coups et blessures ? pourtant il était à deux doigts de finir fou de toi, fou de toiiii (pitié capte la ref :lol: )
Et on va dire que j’ai une petite idée, mais je me laisse tout de même le temps de la réflexion.
j'ai une idée mais je te la donne pas :?
Et vu que ta vie ne sera pas très apaisée une fois que tu auras posé un orteil hors de Poudlard, bien …
eh bah il rassure lui :lol:

(ah en fait je viens de réaliser que j'avais bel et bien commenté le chap sur Do you hear the people sing, je pensais que celui ci que je suis entrain de commenter c'était le fameux chap de la chanson, mais non haha)
Alors avec une infinie prudence, je murmurai :

-Comme l’Ordre ?
que tu chuchotes ou pas, c'est pas prudent, imagine Renata avait pas été approchée :lol:


Beuuuuuh je déteste les adieux de Poudlard :cry: Arrête c'ets cruel, je veux y rester hahaha, je veux m'accrocher aux profs jeez, j'aime paaaaaas les adieux (mais c'est franchement bien écrit, je ressens bien cette nostalgie)
un Bones seul ne pouvait signifier qu’une Bennett sauvage n’était pas loin
toulouloulouloulou, une Bennet sauvage apparaît !
Il connaissait peut-être plus que quiconque mon envie de rester au plus près de chez moi. Et il était peut-être celui qui en avait le plus souffert
oh ptit chou *-* :cry: hâte de le revoir le choupi Miles
Je savais être une personne qui réfléchissait excessivement
eeeeeeeet c'est totalement moi

J'aime beaucoup ce que tu as fait de cette relation avec Miles. Il est très clairement pas diabolisé, ce qui était bien sûr le but, et leur relation et séparation ensuite coulaient de source, étaient crédibles. Puis leur relation après, comment ils s'appréhendent, je trouve ça très touchant, délicat et beau
J'ai vraiment hâte que tu les fasses interagir à nouveau sous le signe d'une "simple" belle amitié
Prends soin de toi
Garnier
’ai deux frères aînés, Vic’, Edgar et Nicholas auraient déjà été pris
je confirme, ma soeur a mon prénom en 2nd prénom :lol:

MAIS
Je voulais savoir le nom moi :lol:
j’allais me cacher sous l’une de ses banquettes pour que le train puisse me ramener à Poudlard et que je n’aie pas à affronter tous les changements qui s’étaient opérés cette année
tellement mon ressenti :cry:
Miroslav Liszka complétait cet incroyable tableau
damnnn
-Ah oui ! On m’a raconté que ma sœur t’a mis un coup de pied dans les couilles y’a quelques années, j’espère que ça n’a pas fait trop mal…
ET VLAN :lol: :lol: :lol:
Roger choisit ce moment pour annoncer qu’il s’en allait avec Emily
quoi il avait peur que la famille se tourne vers lui pour l'humilier ? chacun son tour mon coco :lol: par contre c'est assez affreux, ils partent comme ça ? genre un petit adieu ça aurait été bien, ils se reverront pas à Poudlard cette fois, il faudra dégager des moments pour se retrouver sauf qu'avec leur job ça risquerait d'être bien compliqué... plus que quand ils étaient étudiants
-Parfait. Cet enfoiré vous aura au moins appris les bonnes bases.
certes :lol: :lol:
Un sourire s’étira sur ses lèvres et il les tordit immédiatement pour le masquer.
mais quelle gymnastique

La fin était super belle !!
Très bon chapitre de fin en tout cas, c'était super nostalgique et t'as pu conclure toutes les relations entre persos (avec Hermione, les jumeaux, Miro, les Selwyn et Miles) tout en rajoutant les bases et prémices des nouvelles relations (avec Cracovie, l'Ordre et toujours Si mon mouahaha)

Bon je suis désolée, je ferai pas ma warrior à tout commenter d'un coup, j'ai mes partiels à réviser :cry:
Bisous !!
PtiteCitrouille

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Surpriiiiise

J'adore lire des bonus déprimant avant de me coucher (je vais encore faire des rêves horribles après)
Je vins en lieu
l'abusd'alcoolestdangereuxpourlasantéàconsommeravecmodération

OK
Parallèle joliment bien trouvé avec le conte de Beedle !
de jus de citrouille
de l'essence de moi
Je perçois un cauchemar dans mon futur proche
Spencer s’empourpra furieusement,
à chaque fois je vois un bébé gonfler et devenir violet, c'est vraiment pas glamour
notamment une des vertus dont tu es totalement dépourvu et qu’il te faut apprendre, mon garçon : l’humilité.
WATCHAAA on dirait ma prof de cybersécurité
Mais c’est de comprendre que la vie n’est précieuse que parce qu’elle a une fin
well c'est beau.. et vrai
une voix cingla depuis la porte :
c'est Cassie qui porte la culotte dans cette famille :lol: Ca me tue de voir Edgar en papa poule totalement faible avec ses gosses :lol: on dirait mon père
avec notre chat
-Je suis majeur, rappela Matthew avec effronterie.
bah paie tes impôts

Ok bébé Simon ne fait ABSOLUMENT rien, mais qu'est-ce qu'il est chouuuu
Cassiopée Croupton
le prénom a la classe, le nom... bah ça fait croûton quoi
si James, si courageux et Lily, si forte et intègre, fuyaient, alors restait-t-il vraiment un espoir ?
et nous on a tellement envie de dire que NON, ils sont en train de rogner leurs poings de frustration mais que jamaiiis ils n'abandonneraient le combat

C'est fou comment on reconnaît bien Simon dans Cassiopée, alors qu'Edgar c'est carrément Vic
Trois frère comme le conte, donc …
vous qui voyez toute une belle symbolique bande de malins, vous captez bien que 2/3 MEURENT ?

En fait c'est horrible cette scène de combat parce qu'on sait que y a aucun espoir
Et voir ce magnifique couple détruit... morts en pensant que tout leurs fils vont mourir alors que Simon va porter fièrement le nom Bones
Alors puisant sa force et son courage dans ce fil qui unissait son cœur à celui de Cassiopée, dans ces entrailles où brûlait l’amour qu’il avait pour ses fils et dans ses veines où coulait la soif de justice, Edgar Bones s’élança face à son destin.
waw c'est juste magnifique, ça prend aux tripes vraiment

Oh mais c'est affreux cette histoire Perri, sincèrement
J'arrive pas à dire des conneries dans mon commentaire, c'est pas possible
Matthew qui tombe comme ça mon dieu
Le cœur brisé, Spencer enlaça son frère dans une tentative dérisoire pour le rassurer.
sérieux Perri je suis en pls

Bon
Bah évidemment c'était une première partie exceptionnelle, très dure à lire
Tu as défini les personnalités de tous les persos alors même qu'on ne les voyait pas forcément souvent. Edgar et Cassiopée c'est quintessence même du couple qui reste fidèle à leurs idées et valeurs, c'est les Aubrac de la sorcellerie, et je trouve ça très frappant. Le petit Simon touchant, un bébé qui a rien demandé, mon dieu j'aimerais tellement que sa famille sache qu'il a survécu et qu'il est leur digne fils et frère. Matthew fidèle à lui même évidemment, à descendre se battre... mais c'est qu'un gamin qui sort de Poudlard, sans expérience de combat, et je comprends les réticences d'Edgar quant au fait de faire intégrer son fils dans l'ordre. Il aurait pas tenu... Et enfin Spencer, tellement courageux le jeune Spencer, l'histoire du gamin qui a tout fait pour protéger son petit frère, c'est bouleversant

Vraiment bravo pour cette première partie, je continue les commentaires dès que possible
Bisous!
Cazolie

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Cazolie »

HELLO

Je vais faire ça plutôt que traîner sur instagram, c'est moins bruyant :lol:

J'ai jamais lu Rigante, c'est bien ?
En revanche, nous avions tous apprécié de manière plus vives les petites joies de la vie
C'est trop mignon cette idée, et je suis heureuse pour Melania que Alexandre se soit resaisi un peu.
Ta mère a appris trop en peu de temps, Victoria.
J'avoue c'est dur quand même
mais la vérité est toujours plus gratifiante que l’illusion …
La Vérité vous rendra libre ! C'est une de mes citations préférées du Nouveau testament je pense haha
Des choses à nous avouer, Tory ?
Alexandre c'est ton ressort à ragots Perri :lol: C'est toujours lui qui fait parler les gens sur leurs histoires de coeur.
Non, plus je mettais les éléments les uns derrière les autres, plus cette idée me semblait mauvaise.
Compliqué de passer outre s'ils veulent passer toute leur vie ensemble quand même. J'appréhende un peu la rencontre des familles moi aussi :lol:
Ce furent ces mots qui m’accompagnèrent quand mon livre se mit à briller et qu’un hameçon agrippait mon nombril pour m’emporter loin de Cracovie.
EEEEEEEEEEH trop stylé comme idée !
prête à me servir de l’un ou de l’autre pour me défendre
:lol: :lol: :lol:
Parfois quand je rentre tard à Paris je me dis "j'ai un livre dans mon sac, si je donne un coup avec ça fera mal" :lol:
-Quelle est la première question que tu m’as posée ? Lorsqu’on s’est rencontré ?
Je me fais cette réflexion depuis la première question de sécurité posée dans HP7 mais en vrai, est-ce qu'on se rappelle vraiment de ce genre de choses ? :lol: A part pour les personnes vraiment proches de moi, je serai incapable de trouver des questions ou des réponses :lol:
Dans sa réponse, Viktor avait compris ce choix tout en fustigeant celui des Tornades, une équipe qui avait toute son aversion depuis qu’elle avait arraché aux Vautours l’un de leurs Batteurs.
Ah oui c'est pas très partial comme avis
le garrdien qu’ils ont prris est une buse
Non Viktor, un vautour
(c'était un essai pour faire aussi bien que la pumkin joke du jour)

Pour Hermione et Krum je me suis toujours interrogée parce que c'est jamais dit hyper clairement. Est-ce qu'ils étaient vraiment ensemble ?
-Tu es le meilleur attrapeur du monde, connu et reconnu partout en Europe
Viktor influenceur
"Salut les filles, aujourd'hui on va parler tuto balais!"
Et il y a de quoi fairrre quand on sait que les nés-moldus ne sont même pas acceptés à Durmstrang,
Tellement chaud ça
Mais je sais qu’il en existe une autre, dans les Carrrpates slovaques.
C'est une invention ou c'est canon ?
Et surrrtout, ne lâche pas ta baguette.
T ENTENDS JAMES ? T.T
-Ne fais pas ça. On vient juste parrrler.
Je me demande bien ce qu'ils font là
cette idée absurde de Maugrey
MAIS QU ELLE EST ELLE (ah nan okay c'est juste reseauter haha)
Elle avait été renvoyée de Durmstrang suite à mon agression, quelques jours à peine avant la fin de son cursus scolaire.
Rah c'est dur
A l’ouest, un nouveau mage noir s’élève
A l'ouest rien de nouveau haha ?
Moi je veux racheter la vie par la vie. Laisse-le en sauver plutôt que de prendre inutilement la sienne.
Elle fait genre mais elle a retenu les leçons chrétiennes de son père haha
Plus sérieusement c'est une belle vision de cette situatuion plutôt moche !
me paraissait à posteriori d’une incroyable naïveté.
Pouahahahha c'est pas faux
Pas haineux ni belliqueux : juste la gravité que provoquait les moments solennels et les choix difficiles.
J'aime bien cette phrase
Voilà ahha
Bois cul-sec, l’anglaise, tu as beaucoup de choses à me raconter.
Elle veut la soûler pour la faire parler ou bien ? :lol:

Trou normand.... CUL SEC !

Bref :lol:

C'était un chouette chapitre Perri, c'était intéressant de voir les tentacules de l'Ordre hors de la Grande-Bretagne ! Et j'étais contente de retrouver Viktor haha, j'en ai toujours un peu l'image du 4 (film) où il a vraiment pas l'air sympa donc ça me fait plaisir de le voir sous un autre jour.
VOILAAA j'avoue j'ai hâte de retrouver Simon :lol:
Perripuce

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Perripuce »

HOLA !
Chers amis, la planète sport est en deuil. Sérieusement, nous avons été victimes d'un enchaînement terrible qui mérite que je m'y attarde un petit peu.

Commençant par ordre chronologique par la mort de Christophe Dominici, rugbyman français auteur d'un essai mythique contre les All-Blacks en 1999. Puisse-t-il reposer en paix.

Ensuite, Dieu est mort comme l'a titré L'équipe. Diego Maradona, génie du football, auteur de la main de Dieu comme du but du siècle (le tout dans le même match qui donna la coupe du monde à l'Argentine) s'est éteint. C'était ... un personnage, mais je décide de retenir ce qu'il était : l'incarnation du pire comme du meilleur du football. Qu'il repose également en paix.


Maintenant, poursuivons avec la chronique sport de Perri : LE BIATHLON EST DE RETOUR !! Je suis absolument ravie, même si les français ne sont pas dans une forme olympique. Mais je ne m'inquiète pas, ce sont les premières courses et je n'ai aucun doute qu'ils vont aller crescendo. Par contre c'est douloureux de ne voir Martin Fourcade que pendant les pubs de la MGEN.
Le football maintenant avec une équipe de Lille qui est première de son groupe en Ligue Europa (après 4 points de pris contre l'AC Milan, on me l'aurait dit en septembre j'aurais signé des deux mains) et Paris ne se rassure pas avant le choc en LDC face à Manchester en faisant match nul à Bordeaux (est-ce que j'ai un grand sourire et que j'espère qu'ils se cassent la gueule? Nooon pas mon style)
Et en rugby, la France entame parfaitement la nouvelle compétition et s'offre une finale du tournoi d'Automne contre ... L'Angleterre ! Un bon Crunch pour déterminer le vainqueur, que demande le peuple?


Avec mes conneries, j'ai pas le temps de répondre aux coms, je dois y aller, mais comme toujours je les ai lu, un immense merci à vous, vous êtes adorables ! Bisous et bonne lecture !



Chapitre 4 : Une double vie.

Accumulation de Sorcellerie
Particulièrement Intensive et Contraignante


Le candidat est admis s’il obtient les notes suivantes :
- Optimal (O)
- Effort Exceptionnel (E)
- Acceptable (A)

Le candidat est recalé s’il obtient les notes suivantes :
- Piètre (P)
- Désolant (D)
- Troll (T)

VICTORIA ANNE JADWIGA BENNETT A OBTENU :


Etude des runes : E
Sortilèges : E
Défense contre les Forces du mal : E
Etudes des moldus : O
Botanique : E
Histoire de la magie : O
Métamorphose : P


Je relus le parchemin, un petit sourire fier aux lèvres. Les résultats d’ASPIC étaient arrivés le matin même et je m’étais précipitée vers mon vélo pour me rendre compte qu’en réalité Simon m’avait devancé en attrapant le sien pour venir à ma rencontre et ouvrir son enveloppe avec moi. Susan l’avait suivi de près, ses BUSE déjà décachetés entre les mains. Nous étions accoudés sur la table de ma cuisine, le regard rivé sur nos résultats sous le regard anxieux de mon père qui préparait le repas de midi.

-Conforme à ce que je pensais, le rassurai-je en lui tendant le parchemin. Je savais que j’avais raté la Métamorphose, de toute manière …

Sans le vouloir, je jetai un regard courroucé à Simon que je considérais comme responsable de cet échec cuisant. Lui était obnubilé par sa liste de note qu’il suivait du doigt pour la troisième fois et sa main couvrait habilement son nom complet pour entretenir le mystère. Je les lus à l’envers et poussai un grognement de dépit en lui arrachant son parchemin.

-Hé !
-Tu n’as loupé l’Optimal qu’en Potion, arrête de faire cette tête !
-Et en Etudes des runes et Botanique !
-En même temps tu es un handicapé avec tes mains, cingla Susan avec un charmant sourire. Et le jour de l’Etude des Runes, on avait tous la tête ailleurs. Tu as tout validé et tu as les notes maximales là où ça importe, c’est le principal, Sim’.
-C’est vrai que c’est impressionnant, admit mon père qui avait attrapé le parchemin de Simon. Mes félicitations, mon garçon. Maintenant, rends sa couleur naturelle à ma fille, s’il te plait, le mauve ne lui va pas au teint.

Un sourire narquois retroussa les lèvres de Simon et je le fusillai du regard. A dire vrai, la couleur tenait plus du lilas – digne des robes de Gilderoy Lockhart – et ma mère s’était étranglée en me voyant arriver ainsi autant que Susan avait explosé de rire. Mais j’admettais que ça avait valu le coup de passer ainsi devant l’Ancien et de voir son visage passer du rouge au violet puis à l’indignation la plus totale. Simon caressa sa baguette et je me dépêchai de saisir la mienne pour parer à tout maléfice.

-Ce ne serait pas réaliste qu’elle reprenne sa couleur naturelle tout de suite, les couleurs moldues dégorgent lentement et deviennent de plus en plus foncé …
-Simon, j’ai rendez-vous au camp d’entrainement des Tornades dans une heure alors au diable la vraisemblance !
-Et le Secret Magique, Victoria ? rétorqua-t-il d’un ton tranquille.
-Simon, sois charitable s’il te plait, intervint mon père. Au moins pour son rendez-vous …
-Comment ça « au moins » ? Je veux qu’il me rende mes cheveux !
-Si ça peut te rassurer, je trouve que le lilas te va mieux que ta coupe au bal. Quelle idée idiote de lisser tes boucles …
-Ce n’est pas faux, intervint Susan avant de se mordre la lèvre inférieure pour retenir un éclat de rire.

Je les fusillai du regard, proprement agacée. La réaction de l’Ancien face à mes cheveux ne compensait pas les inconvénients – à commencer par le rire qui prenait notre amie Chloé chaque fois qu’on se voyait dans la rue. Et Chloé avait un rire si bruyant et particulier qu’elle attirait systématiquement l’attention sur elle – et sur moi. En deux heures, le village entier avait été au courant que la petite Victoria Bennett, fille de révérend, pétait littéralement les plombs et s’était teint les cheveux en violet. Merci Simon.

-Simon, j’ai fait pousser mes cheveux exprès pour que toutes les mèches puissent tenir dans une queue-de-cheval à la rentrée et je veux que ce soir la seule chose qu’ils remarquent en terme capillaires, pas que j’ai les cheveux lilas. C’est quoi le prix pour récupérer ma couleur ?
-Mon amusement est inestimable, Victoria. Peut-être même que je serais capable de te laisser comme ça jusque jeudi …

Je m’empourprai violemment, ce qui devait sacrément jurer avec le lilas de mes cheveux. Il était tout bonnement hors de question que je me présente à ma première réunion de l’Ordre et devant Alastor Maugrey avec cette coiffure – sans compter les jumeaux Weasley qui surpassaient Simon en terme de taquinerie gratuites.

-Tu n’oserais pas …
-Méfie-toi Victoria, j’oserais parfaitement. Cela dit, ton père m’a demandé d’être charitable alors j’accepte de foncer progressivement ta couleur afin que tu retrouves tes cheveux dans un délai disons … Jusque mon anniversaire ? Comme ça, ce sera réaliste aux yeux des moldus.
-Ce n’est pas de la charité, c’est du sadisme, fit remarquer mon père avec un soupir.

Mais la réprimande ne parut pas particulièrement heurter Simon, qui me fixait avec un sourire satisfait. Malheureusement, je n’avais pas beaucoup d’option. J’avais tenté avec Melania qui ne se déshonorait pourtant pas en métamorphose, de faire disparaitre cette couleur mais je ne l’avais rendu que pire et avait même réussi à me teindre les sourcils en orange et faire passer mes cheveux en jaune. Alexandre et Simon, présents pour la tentative, en avaient été explosés de rire sur le canapé. Si j’avais été heureuse de provoquer pour la première fois une telle hilarité chez mon frère depuis longtemps, leurs éclats restaient comme des poignards veinés d’humiliation. Simon avait daigné réparer les dégâts mais seulement pour teindre de nouveau mes cheveux en lilas.

-Très bien, cédai-je, agacée. Mais à condition qu’ils soient naturels pour jeudi.
-Alors là tu rêves. Deux semaines, décoloration progressive. Du mauve pour aujourd’hui et je peux t’assurer un prune pour jeudi. Dernière offre.
-Mais il se passe quoi jeudi ? s’agaça Susan en fronçant les sourcils.
-On va voir des amis, éludai-je sans trop m’éloigner de la vérité. D’ailleurs, quelqu’un a des nouvelles d’Emily ?

Simon garda un silence éloquent. Le retour sur terre de notre amie avait été violent et elle ne nous adressait plus la parole depuis plus d’un mois et le moment où le Ministère avait admis publiquement le retour de Voldemort. Pas qu’elle nous en voulait, d’après la dernière lettre que j’avais reçu de Roger Davies, son petit-ami. Mais elle ne se sentait tout simplement plus capable de nous regarder dans les yeux. Pire que tout, elle avait l’impression d’avoir bafoué la mémoire de Cédric pendant un an. Simon avait ironisé sur le fait qu’elle se souciait plus des morts que des vivants mais la mort d’Amelia s’était chargée de lui faire payer la pique. J’enroulai le parchemin qui contenait mes notes.

-Je vais tenter de lui envoyer une lettre pour savoir comment elle a réussi … Et toi, Susie, ça donne quoi ?
-Je ne suis pas reçue en Potion, mais je m’y attendais, je n’ai jamais été bonne, avoua-t-elle avec un haussement d’épaule. Mais je le suis partout ailleurs, même en Histoire de la Magie – et pourtant ce jour-là ce que c’était dur de garder les yeux ouverts …
-Bravo à tous les trois, nous félicita mon père en sortant des verres des placards. Allez, des examens, ça se fête et comme on ne boit pas dans cette maison, ça se fêtera avec du thé glacé maison.

Simon s’étrangla sur le « on ne boit pas » et je me chargeai de le rappeler à l’ordre d’un coup de parchemin sur la tête. Susan remercia mon père, rayonnante. Visiblement, ses notes de BUSE étaient la première bonne nouvelle qu’elle recevait des vacances. Elle porta un toast en direction de son frère, hilare.

-Et après, tu fais passer Vic’ de lilas à violet foncé !

***


La ville de Tutshill dans le Gloucestershire était si modeste que je ne comprenais pas par quel moyen un club de Quidditch avait pu s’implanter en son sein. Située au bord de la rivière Wyl et au cœur de la forêt de Dean, l’espace ne me faisait guère plus d’impression que Terre-en-Landes avec ses petites maisons, ces cottages et ses petits commerces. Et j’étais encore plus désappointée en transplanant devant un vieux bâtiment à l’écart de la ville, une gare désaffectée traversée par des rails qui prenaient l’herbe et la rouille depuis des décennies. Je vérifiai deux fois l’adresse, transplanai une seconde fois en y mettant toute ma détermination et ma destination en revenant à cette même gare. Sauf que la seconde fois, une grande femme aux longs cheveux noirs et à la peau brune m’attendait devant la porte écaillée qui tenait à peine sur ses gongs. Elle pressait contre sa poitrine un carnet et un sourire amusé retroussait ses lèvres pulpeuses.

-Alors ça ne paye pas de mine mais tu es au bon endroit, m’assura-t-elle, amusée. Comment tu vas Victoria ?

Gwladys Sayer, recruteuse des Tornades de Tutshill, me tendit une main que je serrais avec un sourire crispé. A mon grand soulagement, elle ne parut pas s’attarder sur la couleur infortune de mes cheveux.

-Très bien, merci. Je n’aurais jamais deviné que …
-Les sorciers aiment se cacher derrière des ruines. Tu n’as jamais été à Ste Mangouste, encore ? Franchement, la première fois tu oses à peine y rentrer tant c’est miteux, mais c’est le prix de notre tranquillité … (Elle ouvrit la porte qui grinça terriblement). Après toi, je t’en prie.

J’entrais, prête à voir un vieux hall de gare qui prenait la ruine et la poussière, mais la vérité était tout autre. L’espace était modeste mais moderne, propre et éclairé. Devant moi, un sorcier en robe bleu-ciel s’affairait derrière un bureau. Sur sa poitrine était frappé le double « T » des Tornades. Il m’adressa un sourire éclatant.

-Vous l’avez trouvée, madame Sayer ?
-Oui, merci Philibert. Il faudrait qu’on explicite l’extérieur, tu ne pourrais pas mettre notre emblème sur la porte ? Cameron avait eu du mal à trouver aussi … (Elle me pointa du pouce en s’accoudant au bureau). Victoria Bennett, gardienne de réserve. Tu as son dossier, il faudra faire son badge.
-Ce sera fait, madame. Et pour l’extérieur, j’en parlerais à Monsieur Grims.
-Désolée, on est en plein déménagement, m’avoua-t-elle en m’amenant vers un escalier qui descendait en sous-sol. On vient de changer de locaux, les premiers étaient au cœur du village – peu pratique et devenus trop petits avec notre nouvelle notoriété. Philibert nous sert de réceptionniste et de sorcier-vigile.

Je hochai la tête en la suivant dans l’escalier qui descendait en spirale en dessous de la gare. Je savais que les Tornades avaient eu du succès au début du siècle avant de lentement s’éteindre, jusqu’à ce qu’un fond d’investissement venant des Etats-Unis leurs permettent d’être de nouveau compétitif sur le plan financier. Le rachat datait de trois ans et depuis ils avaient raflé deux coupes de la Ligue et étaient s’étaient hissé en finale de Coupe d’Europe. Le club changeait de perspective et cela se sentait alors que j’arrivais au sous-sol de la gare. Sauf que rien ne ressemblait davantage à un sous-sol. Mes yeux s’écarquillèrent alors qu’un sourire satisfait s’étirait sur les lèvres de Gwladys. Nous étions descendues dans un très long couloir dont le premier mur était étrangement composées de fenêtre laissant entrer à flot la lumière et le second était tapissé d’immense photographie entrecoupé de portes. Difficile de croire que vous étions au sous-sol …

-Bienvenu au domaine Roderik Plumpton !

Lequel devait être le sorcier qui couvrait tout un pan latéral du couloir, un homme mince et athlétique qui passait de photo en photo qui couvraient le mur à la chasse d’un Vif d’Or. Au-dessus, des lettres d’or brillaient et clamaient :

RODERICK PLUMPTON
(1889-1987)


Capitaine et Attrapeur des Tornades de Tutshill de 1908 à 1934,
22 sélections en Equipe Nationale.
Vainqueur de cinq coupes de la Ligue consécutives.
Recordman de la capture la plus rapide du Vif d’Or.


-Impressionnant, murmurai-je en alors que son image passait devant moi à toute vitesse à la recherche du Vif d’Or. Il me semble que j’ai une carte de Chocogrenouille de lui …
-Presque tout le monde en a une, Roderick est une légende dans toute l’Angleterre. Ici, c’est l’étage administratif, avec notre intendant, notre gestionnaire – c’est avec elle que tu régleras ton salaire et ta bourse …
-Ma bourse ?
-Celle qui te permettra d’acheter tout ton équipement, précisa-t-elle avec un sourire bienveillant. Nous avons des partenariats avec différents équipementiers. Nos balais sont fournis par Nimbus, par exemple et nos robes nous viennent de Tissard et Brodette, le tissu est de qualité supérieure. Comme nous comprenons que nos joueurs de réserves n’ont pas tous les moyens de s’acheter un Nimbus ou de se payer les robes de Tissard, le président de notre club a alloué un budget redistribué en bourse pour vous permettre de vos équiper selon nos contacts.
-Donc je vais être obligé de m’acheter un Nimbus ?

La perspective me déplaisait assez. Les Nimbus étaient peut-être parmi les meilleurs balais sur le marché, mais ils étaient aussi les plus chers et bourse ou non, ça me mettait assez mal à l’aise de mettre une telle somme alors que j’étais le poste dans lequel le vol était le moins important … Mais Gwladys hocha la tête.

-Bien sûr, nous avons un contrat avec eux depuis l’année dernière. Je sais que les Harpies préfèrent garder le partenariat avec Brossdur et il me semble que les Magpies ont dépensé une somme colossale pour les Eclairs de Feu … Mais Nimbus nous a promis un prix sur son dernier modèle, le 3000, tu pourras en profiter. Si tu veux bien me suivre …

Elle me fit visite une série de salle. Le premier étage, magiquement éclairé par des fenêtres ouvertes sur la forêt de Dean, semblait concentrer l’administration et l’apparat : une salle des Trophés contenant les sept coupes de la Ligue qu’avaient gagné le club ainsi que les prix Dai LLewelyn dit « le Dangereux » qui récompensaient le joueur ayant pris le plus de risque dans la saison, la gestion tenue par une petite sorcière replète absolument débordée, et enfin, en retrait, le bureau du président du club, Leonidas Grims, un américain issu de la famille qui avait investi dans le club. Le deuxième étage un cran en dessus m’intéressa plus : il s’agissait de toutes les installations de remise en forme avec les bureaux du médicomage du club et de son maître des potions, une salle ouverte sur l’espace central de verdure que semblait entouré l’étage avec tous les équipements de cardio, une vingtaine de tapis de course magique qui flottaient seuls à quelques centimètres du sol et même une entière dédiée à la kiné avec ses tables de massage et à la relaxation avec sauna et baignoires.

-Cette partie-là nécessite encore des travaux, m’apprit Gwladys alors que je visitais l’endroit, éberluée. Elle ne sera pas disponible avant septembre, voire octobre, mais l’idée est que cela n’ait rien à envier à la salle de bain des préfets de Poudlard.
-Et c’est pour les professionnels, tout ça ?
-Pas seulement, la réserve utilise les mêmes espaces. Vous n’avez juste pas les mêmes vestiaires et pas le même rythme. L’équipe A s’entraine presque tous les jours avec une souplesse certains week-end : vos entrainements à vous sont au nombre de trois par semaine, avec le mercredi en même temps que les professionnels pour jouer un match amical, c’est aussi le moment pour la réserve de montrer qu’elle mérite sa place en A. Tu sais à peu près comment fonctionne la Ligue de Grande Bretagne ?
-Treize équipe, donc douze matchs par an, récitai-je pour avoir fait mes petites recherches. Un par mois dans six stades homologués par la Fédération Anglaise de Quidditch. Du coup, chaque équipe n’a pas son stade ?
-Non, regretta Gwladys en haussant les épaules. On aimerait beaucoup – et les supporters encore plus – mais ce serait trop difficile de gérer et de dissimuler … Et encore, avant la Coupe du Monde l’année dernière, on en avait cinq, l’événement a permis la création d’un sixième stade. En Irlande, c’est la Guiness Arena, le stade Pendragon au Pays de Galle, le MacFarlan Stadium en Ecosse et ici on a celui de la Coupe du Monde qu’on a simplement appelé « l’Ovale » et qui est le stade des grands matchs, et la Lande Bodmin, le plus ancien. Effectivement, on a douze matchs par an, donc un match par mois pour les professionnels comme pour la réserve. Tu sais en quoi va consister ton rôle en tant que Gardienne de réserve ?
-Remplacer le gardien de l’équipe A s’il est blessé ?

Gwladys partit d’un petit rire amusé face à la simplicité de ma réponse. Elle m’invita à prendre un nouvel escalier pour descendre d’encore un étage.

-Oui, en un sens. L’équipe professionnelle, celle qui est suivi par des centaines de fans, est constitué d’un groupe de neuf joueurs – les sept titulaires, et un poursuiveur et un batteur en plus qui tournent. Les Attrapeurs et les Gardiens ne sont pas doublés, donc effectivement si l’un se blesse, c’est l’attrapeur ou le gardien de réserve qui est appelé. Ce qui veut dire que si Leonard Spielman, le Gardien titulaire, se blesse, tu seras appelée pour jouer le match en professionnel.
-Mais qui jouera le match avec la réserve, dans ce cas ? Je veux dire, on a bien des matchs ?
-Oui bien sûr, vous formez une Ligue parallèle avec toutes les équipes de réserves du championnat, on appelle ça la Petite Ligue. Et la réserve est plus hétéroclite … Vous êtes semi-professionnels. Donc elle se divise entre deux genres de joueurs : les futurs professionnels comme toi qui peuvent faire une véritable carrière de Quidditch et qui sont là pour passer un pallier. Cameron, le Batteur de réserve, est comme toi aussi ainsi que Joana, l’Attrapeuse – tu les rencontreras bientôt. Mais presque la moitié sont des joueurs qui ont une autre activité professionnelle et qui sont là plus par loisir et par passion que par ambition. Ses personnes peuvent tourner entre différents postes et notre autre Batteur, Arnold, n’est pas mauvais au poste de Gardien et te remplacera si jamais tu dois être appelée en équipe A.
-Moi aussi je serais appelée à tourner ?

L’idée m’était désagréable : je doutais être d’une quelconque utilité à un autre poste que le mien. Attrapeuse, à la limite parce que j’en avais le gabarit … Mais Gwladys secoua de nouveau la tête.

-Bien sûr que non, toi tu es un espoir du club. Tu dois te concentrer sur ton poste. (Son visage se crispa légèrement). Ecoute Victoria, je ne vais pas te mentir, ça a été très compliqué pour moi de convaincre l’entraineur de l’équipe A. Rudolph est arrivé depuis l’année dernière, en même temps que le président, Leonidas Grims, et c’est un homme qui vise l’excellence, il ne croyait pas en une gardienne d’un mètre cinquante-six. Dalia, l’entraineuse de la réserve – ton entraineuse – a fini par se ranger à mon avis après tes magnifiques essais et le président a lui aussi tranché, mais Rudolph reste à convaincre. Alors il faudra que tu sois professionnelle, Victoria, et que tu fasses tout pour progresser et montrer que tu as ta place en équipe A. Même si ça signifie travailler un petit peu plus que les autres.

Mon cœur se serra devant l’injustice d’être encore une fois jugée sur ma taille. Mon apparence m’avait longtemps fait préjudice, mais comme les remarques par rapport à mon statut de sang, je le supportais de moins en moins. Néanmoins, cela réveillait de vieilles peurs que j’avais sur mon niveau. Il avait fallu les louanges de Viktor Krum, puis de Gwladys pour me convaincre que j’avais de l’avenir dans le Quidditch. Je ne voulais pas découvrir en arrivant dans le monde professionnel qu’en réalité, je n’étais pas si bonne que cela.

-Le travail, ça ne me fait pas peur, songeai-je en pensant aux heures que j’avais passé vainement sur la métamorphose. Je ferais tout pour être à la hauteur de vos espoirs.
-Voilà quelque chose qu’on aime entendre ici.

Je sursautai en entendant cette voix grave derrière mon dos et je me retournai d’un bond. Un homme de grande stature aux cheveux poivre et sels plaqués en arrière avançait vers nous, une main dans une poche et une pile de dossier sous le bras. Ses yeux d’un bleu cobalt pétillaient d’amusement.

-Monsieur le président, salua cordialement Gwladys. Je vous présente la nouvelle recrue de la réserve, Victo …
-Victoria Bennett, la coupa Leonias Grims en me tendant chaleureusement la main. Oui, je me souviens. J’ai vu vos essais en juin dernier. J’avoue avoir été impressionné, votre abnégation et votre vision du jeu compense amplement votre taille.

Je serrai sa main en retenant la grimace qui me montait aux lèvres. Définitivement, j’en avais assez qu’on me rappelle constamment que j’étais petite, quand bien même la remarque se voulait aimable et émanait du président du club.

-Je vous remercie, dis-je plutôt sobrement, puisqu’il était l’homme à ne pas froisser. J’espère être digne de la confiance que vous m’avez accordée.
-Et j’espère que les Tornades se trouveront digne de votre choix. Vous aviez d’autres propositions ? Dont une place de professionnelle chez les Harpies, il me semble …

Son accent américain se ressentait dans certains mots, bien que les années en Angleterre semblaient l’avoir progressivement effacé. Malgré son air aimable et ses yeux étincelants, il paraissait s’imposer cette posture droite et ce menton relevé qui, avec le costume impeccable qu’il portait, le faisait passer pour un respectable homme d’affaire. Et de bonne famille de surcroit. Ses sourcils se froncèrent légèrement.

-Je suis curieux, par ailleurs. Pourquoi avoir choisi la réserve chez les Tornades plutôt que l’équipe professionnelle chez les Harpies ? Beaucoup de joueurs n’auraient pas résisté à une place de titulaire et au salaire à la clef …

La question me mit mal à l’aise. L’une des raisons était que j’avais voulu me dégager du temps pour l’Ordre et que l’agenda d’un joueur professionnel était bien plus lourd que celui d’un joueur de réserve. Fort heureusement, j’avais d’autres arguments à avancer qui avaient pesé tout autant dans ma décision.

-Je ne voulais pas brûler les étapes, répondis-je alors avec simplicité. Je ne voulais pas m’imposer le statut de joueuse professionnelle sans savoir si je pouvais supporter la pression. Et je n’ai pas atteint le maximum de mes capacités, je pense qu’il faut que je m’améliore encore avant d’envisager une carrière professionnelle.
-Mais vous n’aurez pas un gros salaire dans la réserve. Vous n’avez pas un loyer à payer ?
-Oh, j’ai de la chance, j’habite juste à côté, à Terre-en-Landes.

Monsieur Grims se fendit d’un « Ah ! » compréhensif et m’examina encore un instant, les yeux plissés en frottant sa mâchoire carrée.

-Ah, je vois … De l’autre côté de la forêt de Dean, pas vrai ? J’ai eu l’occasion de visiter le village, très belle bourgade. (Il se tourna vers Gwladys avec un charmant sourire). Je vais vous accompagner dans votre visite, Madame Sayer, je n’ai pas encore eu l’occasion de visiter les installations sportives. Mais j’ai su que l’équipe professionnelle en était très satisfaite. J’ai donné le feu vert pour débuter les entrainements en vue de la prochaine saison. Après vous.

Il ouvrit galamment la porte à Gwladys, qui passa devant lui avec une certaine raideur. En les observant tous deux badiner des banalités cordiales, je compris parfaitement l’antagonisme entre les deux personnages. Gwladys paraissait être une ancienne joueuse si j’en jugeais par sa carrure athlétique et son nez brusqué qui semblait avoir pris un ou deux cognards. Sans doute une ancienne des Tornades qui s’était reconvertie dans son staff et qui avait connu l’ancien temps où l’équipe était modeste mais vaillante. Leonidas Grims ne me paraissait pas être homme à monter sur un balai, mais plutôt à compter les Gallions et à négocier des contrats. S’il paraissait charmant, je ne pouvais m’empêcher de lui trouver des restes de snobisme qui trahissaient une noble origine américaine alors que Gwladys avait un accent gallois à couper au couteau. Ils étaient issus de deux mondes différents et sans doute que la recruteuse aimait peu le renouveau que symbolisait les Grims.
Mais je cessais net de les observer lorsque Gwladys me fit entrer dans le vestiaire des professionnel, une vaste pièce où chaque joueur avait un banc assigné en dessus de son nom gravé en lettre bleu marine au-dessus de leurs robes. Celui de la réserve était plus modeste : pas de noms et pas de bancs individuels mais chacun avait son casier et elle menait à une salle de douche spacieuse qui permettait une certaine intimité. Le président hochait vigoureusement la tête, satisfait.

-Bien mieux que les derniers, tout le monde partageaient les douches et les pros avaient tendance à ne laisser que peu d’eaux chaudes à la réserve … Parfait ! Qu’en pensez-vous, Victoria ?
-Euh, lâchai-je stupidement.

La vérité était que je ne savais absolument pas à quoi m’attendre et que le seul comparatif que j’avais en tête était les installations de football professionnel. Il y avait peu de dissemblance dans les faits, mais je doutais que la comparaison soit bien prise par des sorciers.

-Ça me semble très bien. Je pense que je serais heureuse d’avoir de l’eau chaude après une séance d’entrainement.

La remarque fit s’esclaffer le président et Gwladys daigna esquisser un sourire amusé.

-Je suppose, oui. Je sais que tu rentres de vacances mais tu as commencé un programme de remise en forme ?
-Dès le début des vacances j’ai repris le jogging, confirmai-je puisque c’était ce qu’elle m’avait conseillé au moment de la signature de mon contrat. Mais je n’ai pas eu l’occasion de beaucoup voler …
-C’est normal, on préfère largement que vous travailliez le vol dans nos locaux, dit Monsieur Grims. Il ne faudrait pas mettre le secret magique en péril … Par ailleurs, vous avez un choix de coiffure fort singulier, Victoria. Il ne me semble pas que vos cheveux étaient mauves à vos essais …

Par automatisme, je mis une main horrifiée sur mon crâne et me sentis rougir face aux yeux étincelants du président de club. L’espace d’un instant, dans l’euphorie de la découverte, j’avais oublié que mes mèches brunes avaient passé au mauve. Dans son dos, Gwladys lui jetait un regard peu amène.

-Nous n’avons jamais imposé de codes capillaires aux joueurs des Tornades. Alors ce n’est pas pour une joueuse de réserve que nous …
-Oh madame Sayer, ne vous fâchez pas ce n’était absolument pas un reproche ! Simplement, le bleu aurait été une meilleure idée pour votre premier jour ici, non ?
-C’est temporaire, jugeai-je utile de préciser, les joues brûlantes. Une erreur de sortilège. Ce sera rectifié d’ici une semaine.

Simon, dès que je rentre je te crève les yeux. Et c’est dommage parce que c’est la seule belle chose chez toi. Un sourire moqueur s’étira sur les lèvres de Monsieur Grims.

-Oh, mais faites comme bon vous semble ! Simplement, je trouve que ce mauve ne vous sied pas particulièrement, vraiment tentez le bleu marine. Ça s’accordera parfaitement avec votre robe. (Mes joues s’embrasèrent un peu plus avant qu’il n’enchaine : ) Gwladys vous a parlé de la bourse qui a été mise en place pour la réserve ? Vous la récupérez en partant et vous pourrez commander balais et tenues au Chemin de Traverse. Maintenant, passons à la meilleure partie !

Théâtralement, il ouvrit en grand la porte qui se trouvait en face des deux vestiaires. Je dus plisser des yeux, éblouie par la lumière, une main toujours stupidement plaquée sur mon crâne mauve. Une brise vint ébouriffer les mèches folles qui s’étaient échappées de mon chignon et je fis un pas en avant, comprenant que, malgré quatre étages de dévaler, nous nous rendions à l’extérieur. Et l’extérieur fit écarquiller mes yeux si fort que cela arracha un rire à Monsieur Grims et Gwladys.

-J’avoue, c’était l’une de nos meilleures idées.

Ça, sans doute. Il s’agissait d’un stade, un immense ovale creusé dans la terre de plusieurs mètres – la hauteur que je venais de descendre – et dont la pente douce était parsemée d’arbre qui se fondaient dans la verdoyante forêt de Dean. Un sorcier sur balai polissait les anneaux flambant neufs de chaque côté du terrain et qui captaient chaque rayon du soleil. Des gradins modestes avaient été installés autour de la pelouse et deux personnes, un homme et une femme, les arpentaient en discutant si vivement que j’entendais d’ici l’éclat de leurs voix. Je tournais sur moi-même, fascinée par ce qui n’était qu’un terrain d’entrainement et qui pourtant avait des proportions supérieures au stade de Poudlard.

-Nous sommes l’une des rares équipes à avoir un vrai stade pour l’entrainement, m’apprit Leonidas avec une once de fierté dans la voix. Les Harpies le font encore sur une vaste prairie juste à côté de leur centre et les Canons et les Faucons doivent se partager la Lande de Bodmin. Alors, Parkin, on apprécie le nouveau matériel ?

L’homme qui discutait sur les gradins se retourna vivement au cri du président. Ni une, ni deux, lui et sa compagne enfourchèrent des balais et atterrirent devant nous une seconde plus tard. L’homme, grand, sec aux cheveux d’un châtain délavé nous ignora Gwladys et moi pour aller parler à Monsieur Grims. La femme avait une trentaine d’année, les cheveux courts et blonds que le vent avait ébouriffé, des traits lourds mais volontaires. Ses yeux perçants s’abaissèrent de chaque côté de son nez aquilin pour m’examiner.

-Ah ! Mais elle est à moi celle-là ! (Elle me tendit une main cordiale) Dalia Thickey, entraineuse de la réserve. Et bien sûr, Rudolf Parkin, l’entraineur des A.
-Parkin ?

Pour avoir lu Le Quidditch à travers les âges au moins deux fois depuis que je savais que ce sport serait mon avenir, le nom me sonnait aux oreilles et détonnaient dans l’univers bleu des Tornades. De mémoire, les Parkin étaient les fondateurs des Vagabonds de Wigtown et l’équipe comptait toujours au moins un descendant dans ses rangs. Glwadys et Dalia échangèrent un sourire désabusé.

-Il est arrivé l’année dernière, quand Monsieur Grims est arrivé à la présidence, précisa mon entraineuse avec un ton pincé. Visiblement, l’argent américain a réussi à le débaucher de l’écosse …

Gwladys lui donna un coup de coude impétueux et Dalia s’éclaircit la gorge.

-Mais bon, il était un brillant attrapeur de son temps, avec plus de vingt sélections en équipe nationale et force est d’admettre qu’il a mené les A à la victoire la saison dernière. Mais ça c’est parce que j’avais fait de l’excellent travail avec la formation en amont et c’est pour ça, ma grande, que c’est moi qui faut écouter et pas lui. Lui, te dira sans doute que tu es petite et maigrichonne et que les femmes ont une corpulence moins propice au poste de Gardien de but. Moi je dis que tu as un jeu atypique et détonant qui va désarçonner plus d’un Poursuiveur et que j’ai rarement vu une Gardienne prendre autant de risque pour sauver un souafle.
-Euh … Merci.
-Ce n’était pas un compliment, rétorqua Dalia avec une pointe de sécheresse. Certes, tu n’as pas peur de la balle et on voit que tu mets toutes tes ressources pour aller chercher le souafle, mais cette stratégie n’est valable que dans les cours de l’école. Ici, Victoria Bennett, nous sommes dans le monde professionnel et dans le monde professionnel, les risques inconsidérés mènent aux blessures. Il va falloir que tu réavalues ton jeu, que tu ailles contre ton instinct, que tu te forces à doser les risques et à accepter que parfois, un souafle ne peut pas être sauver. Pour convaincre le monstre derrière moi, il va aussi falloir que tu aies une hygiène de vie irréprochable, que tu cours tous les jours en plus de faire de la cardio et de la musculation, que tu sacrifies alcool et soirée festives – tabac aussi. Te sens-tu prête à faire tout cela, Victoria Bennett ?

Je déglutis nerveusement. Moi qui avais toujours été biberonnée par Pomona Chourave à Poudlard, le franc parlé de Dalia changeait radicalement. Elles m’auraient peut-être intimidé à l’école et je me serais retrouvée à bredouiller comme une enfant face à son regard implacable, mais au fur et à mesure des années, je m’étais trouvée des forces et qualités qui m’avaient permis de trouver une certaine assurance. Ce fut grâce à cela et à toutes ses épreuves qui m’avaient forgé que je pus regarder Dalia dans les yeux et affirmer avec conviction :

-Oui, je suis prête.

Gwladys m’adressa un sourire approbateur en levant le pouce alors que les lèvres de Dalia daignaient se retrousser.

-Alors bienvenue en professionnelle, Victoria.

***


-Alors là, hors de question.
-C’est dix Gallions pièce, Bennett, avec ton nouveau salaire tu peux te le permettre ! En plus la couleur s’assortit divinement avec tes cheveux.
-Alors premièrement, j’ai un petit salaire en réserve. Secondement … (Je brandis le flacon rose pour le secouer sous le nez de mon interlocuteur). Est-ce que tu penses que je suis si désespérée pour utiliser un filtre d’amour, Fred ?
-Moi c’est George.
-Non, c’est Fred parce que j’ai entendu George t’appeler il y a cinq minutes.

Je savourai le juron que poussa Fred Weasley face à ma réplique et repoussai ma chevelure qui, au lieu du prune promis par Simon, restait d’un violet plutôt criard. La blague avait par ailleurs été accueilli par de grands éclats de rire par les jumeaux qui avaient offert à Simon une boite à flemme pour l’exploit. Autour de nous, l’univers bourdonnait de toutes leurs créations, de la simple farce et attrapes aux pires pièges possibles – les crèmes canaris avaient ma plus grande méfiance. J’étais en train d’observer leur gamme de magie moldue, vaguement amusée, quand Fred m’avait forcé à visiter sa gamme pour sorcière. Je lui réservai mon regard le plus méprisant.

-C’est hyper sexiste, comme stand. Par ailleurs, je suis sûre que les filles ne sont pas les seules à se servir de filtre d’amour, j’ai souvenir qu’Erwin Summers en avait versé dans le jus de citrouille d’Emily en quatrième année.
-Et elle l’a bu ? Pourquoi on ne m’a jamais raconté cette histoire ?
-Parce qu’elle ne l’a pas bu, imbécile, rétorqua Simon avec un sourire tordu. Cédric l’a vu faire et lui a passé un sale savon. Il a fallu attendre un an avant qu’Emily ne daigne reparler à Erwin …

Nous échangeâmes un bref regard avant de se détourner pour ne pas nous plonger dans la nostalgie. La mention de Cédric et d’Emily, qui n’avait pas répondu à ma dernière lettre, restait quelque peu douloureuse. Fred, insensible à notre trouble, continua de babiller tranquillement :

-En même temps, un garçon comme lui n’avait que ça comme solution pour emballer une fille comme Emily. (Il donna un coup de coude à Simon). Avoue, Bones, toi aussi tu as fait ça avec Octavia. J’ai retourné mes brillantes neurones plusieurs fois et c’est la seule conclusion qui me vient.
-Du respect et de l’intelligence suffit, tu devrais essayer, Weasley. Bon, elle ferme quand votre boutique ?
-George vire les retardataires. Une fois on a trouvé un gosse évanoui entre deux étagères : il avait mangé trop de nougat néansang. (Il poussa un soupir à fendre l’âme). Je l’avais dit qu’il ne fallait pas les parfumer au caramel …

Simon lui jeta un regard perplexe face à la mine amusée de l’ancien Gryffondor. Fred, vêtu d’une robe magenta qui semblait être l’uniforme de la boutique mais qui jurait furieusement avec ses cheveux, semblait être lui-même un véritable enfant dans sa propre boutique. Mais l’instant d’après, il se transformait en redoutable homme d’affaire que j’avais assez peu perçu à Poudlard. George, de l’autre côté, fermait le rideau de sa boutique de sa baguette magique. L’endroit était immense, couvraient plusieurs étages et je poussai un soupir de contentement lorsque tous les bruitages cessèrent à la fermeture du rideau. C’était une merveille, un paradis pour gosse … mais c’était beaucoup trop bondé pour les casanières comme moi.

-J’avoue, même pour nous ça fait du bien, avoua George en revenant vers nous. Alors Bennett, tentée par les philtres d’amour ?
-Non mais vous êtes sérieux ? Et lui ? (Je pointai Simon du doigt et il eut un mouvement de recul). Il est célibataire depuis plus longtemps que moi !
-Bennett, tu as vu ta coupe récemment ?
-Et puis, on est galant, on préfère offrir notre aide aux demoiselles et laisser ces messieurs galérer.
-Mais je rêve, maugréai-je, outrée. C’est d’un sexiste …
-Mais ça fait parti de nos meilleures ventes. Maintenant arrête de râler, et négocions mon autographe de Josefa Ramirez.
-Et de son adresse pour qu’on puisse envoyer des petits filtres … euh, mots d’amour.

Je haussai les yeux face à l’insistances des jumeaux. Depuis qu’ils savaient que je signais chez les Tornades, ils me harcelaient sur la pétillante Poursuiveuse espagnole, Josefa Ramirez, que j’allais côtoyer dans mes entrainements. J’avais à peine eu le temps de visiter les locaux tant ils m’avaient assommé de question sur mes premiers pas chez les Tornades.

-Je pense que vous avez le temps avant que je ne l’approche, rappelai-je pour la troisième fois depuis mon arrivée. Bon, allons-y plutôt …
-Oui, tu as raison, enchérit George en hochant la tête d’un air docte. Ne réveillons pas le dragon qui dort …
-Il ne dort pas le dragon, rétorqua Fred en nous guidant vers une porte dérobée dans la réserve. Je suis sûr que même quand il dort, son œil magique veille …

Un frisson me parcourut à l’image et je suivis Simon dans l’étroit escalier à l’odeur de renfermé. Il débouchait sur un petit salon aux poutre apparente et désordonné au possible avec des parchemins collés aux murs, des larges grimoires renfermant les comptes posés en équilibre précaire sur la petite table et des boites de nourriture à emporter encore ouverte dans le canapé.

-Pas trop tôt, grogna Alastor Maugrey.

Il était assis sur le fauteuil le plus propre et le plus confortable, sa jambe de bois posé sur un tabouret devant lui. En face de lui, Renata était raide comme un piquet sur sa chaise. Ses cheveux châtains étaient retenus en queue-de-cheval et elle redressa ses lunettes rondes à fine monture sur son nez retroussé. Elle avait préféré monter immédiatement devant l’agitation de la boutique, quitte à se retrouver en tête à tête avec le visage balafré et les yeux asymétriques de Maugrey. Je retins un frémissement. Son œil mécanique, d’un bleu électrique, me terrifiait toujours autant.

-Désolé Fol Œil, du temps ce sont des Gallions, fit valoir Fred en prenant place sur un canapé, juste à côté des boites vides. Mais pour tes beaux yeux, on s’occupera de ranger la boutique après ton départ.
-J’ai du travail, petit, alors ne t’en fait pas tu retourneras vite à ta boutique. C’est juste une mise au point pour les recrues …

Il nous désigna les fauteuils de la canne noueuse qui l’aidait à se déplacer. Je m’assis prudemment au bord du second canapé, plus petit et encore plus miteux et Simon prit la dernière chaise à côté de Renata alors que George s’affalait à côté de moi avec un soupir de contentement.

-C’est du sport de rester debout toute la journée !
-Si tu es fatigué maintenant, Weasley, alors renonce tout de suite, prévint Maugrey avec un sinistre sourire. Car ta vraie vie n’a pas encore commencé.

L’annonce jeta un froid dans la pièce et parut même souffler l’amusement des jumeaux, qui cessèrent immédiatement de sourire. Je nouais mes mains sur mes genoux, une boule au creux du ventre. La visite des locaux de Quidditch m’avait déjà propulsée dans ma vie d’adulte, mais une vie progressive, avec un sport connu et un rythme soutenable. Mais cette réunion, c’était le début de l’inconnu, de l’absolu. C’était l’avenir qui me prenait aux tripes. C’était la lutte pour que mon monde de finissent pas en cendre et poussières.
La pression s’abattit presque physiquement sur mes épaules et je fus prise d’une envie soudaine de me lever et de quitter la pièce en courant, courir loin, fuir. Je pensais que c’était ce poids sur mes épaules qui me permis de rester clouer ce canapé pendant que Maugrey promenait son regard sombre sur nous. Seul Fred eut un sourire impatient.

-Parfait. On commence quand ?

Maugrey planta son œil mécanique sur lui. J’avais tant l’impression d’avoir devant moi mon ancien professeur de Défense contre les Forces du Mal … C’était déroutant de se dire que ce n’était pas la même personne.

-Tu crois vraiment que je vais envoyer des blancs-becs comme vous en mission ? Vous venez de sortir de l’école, vous sentez encore la bienveillance et la naïveté à plein nez.
-Mais vous avez bien envoyé Bennett …

Je vis Simon grimacer du coin de l’œil.

-Bennett était une exception, cingla Maugrey avec impatience. Cracovie était une occasion qu’on ne pouvait pas laisser passer. Et ce n’était pas une mission dangereuse.
-Pas une mission dangereuse ? répéta Simon, dubitatif.

J’étais trop loin pour lui écraser le pied, mais Renata se chargea pour moi de couler sur lui un regard qui le réduisit au silence. Je me doutais pertinemment que nous aurions des adversaires bien plus redoutable que Kamila. L’œil valide de Maugrey se tourna vers Simon pendant que l’autre surveillait toujours Fred.

-Ils étaient deux contre une et c’était une gamine. Crois-moi, petit Bones, quand tu retrouveras seul face à cinq Mangemorts comme les Prewett tu repenseras à ta phrase et tu réaliseras à quel point tu étais con. Moi qui pensais que tu étais peut-être le moins naïf de tous …

Ce fut comme si un Détraqueur était entré dans la pièce. Simon devint livide face à ce rappel en touffe et sans délicatesse de son passé, mais la réplique heurta aussi Fred et George qui blêmirent sous leurs tâches de rousseur. Je jetais un regard interrogatif à George dont le regard brun était grave pour la première fois de sa vie. L’air satisfait de son effet, Maugrey poussa un grognement et se redressa. Sa jambe de bois claqua sinistrement sur le sol.

-Vous voyez, vous êtes encore naïfs. Vous ne savez pas ce qui vous attend. A dire vrai, je ne saurais pas mettre des mots sur ce qui vous attend. Jamais vous ne serez prêts, jamais ne vous pourriez imaginer … Chaque expérience est différente. Ce qui est certain, c’est qu’aujourd’hui est un nouveau départ pour vous. Vos vies vont changer. Vous allez changer. Vous allez changer parce que vous allez vivre des choses, entendre des choses, voir les choses. Vous allez sacrifier des choses – peut-être même votre vie. Peut-être que ce sera en vain, par ailleurs. Peut-être que vous parviendrons pas à changer les choses, peut-être que notre action est une goutte d’eau sur ce qui se joue en ce moment, peut-être que Voldemort vaincra et que nous échouerons.

Il marqua une pause, laissant les mots s’imprégner en nous et alourdir la pression qui s’était abattue sur nous dès l’entrée dans la pièce. La lueur du soleil couchant éclairait les terribles cicatrices sur son visage et assombrissait davantage son œil valide.

-Pourtant, cette goutte d’eau peut avoir son importance. Une action, un homme, une femme, une décision peut peser dans la balance et faire la différence. Ça peut être nous, ça peut être le Ministère, ça peut être quelqu’un de cette immense masse de sorcier qui pense ne jouer aucun rôle, mais en joue un quand même. Pour autant, nous ne serons pas les héros. Nous serons les travailleurs de l’ombre, ceux dont le grand public ne connaîtra pas l’existence. Les Mangemorts nous traqueront ; le Ministère ne veut pas de nous et tentera de nous écarter. Peut-être même que certains d’entre vous iront faire un séjour à Azkaban – cela dit ça doit être plus agréable depuis que les Détraqueurs l’ont déserté. Vous prendrez des risques inconsidérés, perdrez des parties de vous-mêmes, mentales comme physiques, parfois des proches et vous serez blâmé. Vous serez au fond du trou et pourtant il faudra reprendre la baguette, passer une nuit de surveillance, faire de la représentation en souriant à tout le monde ou se battre. Il va falloir puiser en des ressources que vous ne pensez pas avoir en vous. Peut-être même pour certains que vous n’avez pas ses ressources.
-Ça suffit.

La voix sèche émanait de Renata et fit même sursauter George qui semblait plongé dans le disco urs de Maugrey. Nous lui adressâmes un regard surpris. Ses prunelles sombres flamboyaient dans la lueur du couchant malgré ses traits qui restaient figé en un masque impassible.

-On sait très bien pourquoi on a tous signé. On a tous mûri notre décision, le professeur Dumbledore s’est chargé de faire votre beau discours. Nous avons tous ici des raisons de nous battre et des ressources pour le faire. Maintenant peut-on passer au plus concret ou devons-nous supporter ce discours apocalyptique destiné à détruire tout espoir en nous ?

Maugrey ne souriait pas, pourtant il me sembla percevoir un vague éclat amusé au fond de son regard.

-Je ne veux pas détruire l’espoir. Je ne veux pas qu’il vous guide et vous consume. J’ai connu des personnes très bien, optimistes, la flamme dans le regard et les capacités pour changer les choses. Je les appelle les Icare. A l’approche du soleil, ils explosent en plein vol, ils se détruisent. Soyez lucide, gardez la flamme, mais contrôlez-la. L’espoir incontrôlé, c’est dangereux. Aussi dangereux que de pas en avoir.

Son regard mécanique passa brièvement sur George et moi sans que je ne sache sur lequel de nous il s’attarda avant de se planter sur Renata, toujours d’une remarquable impassibilité. Le coin de ses lèvres s’éleva en un rictus.

-Mais c’est une leçon que vous apprendrez à la dure, comme toutes les leçons les plus importantes de la vie. Moi, je ne peux rien pour ça. En revanche, je peux faire mon possible pour vous préparer au maximum. Comme je l’ai dit, vous êtes encore des bleus, des gamins à peine formés. Même si je sais que l’imposteur vous as entrainer à la magie martiale, je doute qu’il ait été assez stupide pour faire de vous de bons duellistes. Or, même si les missions martiales sont sommes toutes les moins nombreuses qui vous serons assignées, vous devez être capable de soutenir un duel – un duel contre des hommes qui ne respecterons aucunes règles. Vous devez aussi avoir des connaissances accrues en Défense contre les Forces du Mal – et là-dessus, votre formation est incomplète à cause de Dolores Ombrage – et aussi avoir des notions de dissimulation et de discrétion …
-En claire, l’interrompit Simon, vous proposez une formation accélérée et succincte d’Auror ?
-Alors là, on n’ira pas en mission avant l’année prochaine, marmonna Fred en croisant les bras sur sa poitrine.
-En fait, je visais octobre, précisa Maugrey avec un petit sourire. Ça vous laisse deux mois d’entrainements intensif pour être prêt à vous défendre seul. Evidemment, le feu vert se donnera au cas par cas en fonction aussi de votre état psychologique. Il est hors de question que vous nous fassiez foirer un plan à cause de vos états d’âmes.

Il ne cita aucun nom et ne fixa personne, mais presque tous les regards de la pièce glissèrent ostensiblement sur Simon. Celui-ci avait porté une main à sa tempe et la vrilla, l’air de se cacher à l’intention des autres. Personne n’ignorait qu’à l’évasion de Robert Jugson, il s’était totalement écroulé. Je toussai pour faire passer le bouchon qui me cintrait la gorge et l’attention de la pièce se concentra alors sur moi.

-Et ces entrainements, c’est vous qui nous les donnerez ?
-Moi ? eut l’air de m’amuser Maugrey. Oh, non. Vous n’avez pas eu l’occasion de le voir, mais j’aurais été un professeur détestable. J’ai toujours détesté la formation. Cassiopée Bones disait de moi que j’étais pire instructeur que mondain. C’est dire.

Simon pâlit encore d’une teinte et je considérais Maugrey les yeux plissés. Il avait été le mentor de la mère de Simon et je pouvais m’empêcher de songer que ces rappels inconstants étaient un moyen de le tester face à la pression. C’était presque mesquin.

-Qui alors ? s’enquit George, perplexe.
-Je pense que le voilà, évalua Maugrey en penchant la tête, l’air à l’écoute.

En effet, des grincements sonores émanaient du vieil escalier qui menait au salon des jumeaux. Immédiatement, Simon, Renata et Fred tirèrent leurs baguettes et Maugrey eut un hochement de tête approbateur. Quelques coups espacés furent toqués à la porte, comme un code, et l’ancien Auror rengaina sa baguette.

-C’est bon, c’est lui. Tu peux entrer !
-Tu ne vérifies même pas mon identité ? Tu te ramollis, Fol Œil.

Le sourire de l’homme qui ouvrit la porte acheva de faire fondre la boule d’appréhension qui chauffait dans ma gorge. Des mèches grises avaient envahi sa chevelure et les cernes assombrissaient considérablement son regard ambré, mais la bienveillance dans sa posture restait la même. Il nous ouvrit les bras.

-Ah, chers élèves, nous salua Remus Lupin avec chaleur. C’est comme si nous étions de retour à Poudlard, pas vrai ?



J'avoue, j'ai eu un grand sourire en écrivant cette dernière phrase.

Concernant le Quidditch : certain éléments viennent du Quidditch à Travers les âges, comme le nombre d'équipe, le nom de "la lande de Bodmin", ou l'histoire et le palmarès de Roderick Plumpton !
En revanche, les compositions d'équipe de réserve, le rythme d'entrainement et de match et l'organisation de la ligue sont de mon cru ! Mention spéciale à Cazo, Clem et Anna qui m'ont aidée à trouver des noms pour les stades de Quidditch !
A dans deux semaiiines !
Scandium

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Scandium »

Ah la la, merveilleux chapitre !! Je ne sais que dire !

Je m'y attendais pas à Remus Lupin, je sais pas pourquoi, j'avais complètement oublié qu'il était toujours vivant et qu'il faisait partie de l'Ordre !
Maugrey qui leur balancent des piqures de rappels sur les Bones et les Prewett ! C'est cruel mais punaise, c'est la classe. Il a raison après tout, on est en temps de guerre, ils peuvent pas se permettre d'envoyer des jeunes personnes inexpérimentées pour des missions importantes ! Surtout si ceux-ci sont instables psychlogiquement (coucou Simon !)
D'ailleurs, Victoria pense qu'il a des beaux yeux ! J'y ai pas fait attention , peut être qu'elle avait déjà dit avant ... Mais bref, vous m'en voyez ravie !

Bref je disais, oui l'Ordre. Je pensais que c'est Maugrey qui les formerait pk voila, je voulais voir se bâtir une relation intéréssante entre Maugrey et Simon mais bon, c'est vrai que Maugrey est un Auror de légende après tout, il est plus important sur le terrain que pour former des nouveaux. D'autant que Remus les connais déjà bien et qu'il a de l'expérience en tant que professeur, c'est vraiment le meilleur choix possible ! J'ai hâte d'en savoir plus sur leurs entrainements ! Victoria, Simon, les jumeaux + Rénata (qu'on va apprendre à connaître petit à petit), j'adore ce combo ! Et si on rajoute Lupin en plus, c'est juste Wow ! J'adore !
J'imagine aussi qu'ils auront largement des occasions de revoir Maugrey, la relation avec Simon pourra quand même être dévelopée ! On pourra aussi les voir interagir avec d'autres membres de l'Ordre, les autres Weasley, Tonks etc, c'est cool !!

Maintenant, parlons des Tornades ! J'adore cette tournure hyper sportive que prend l'histoire! (quoique, avant, et même avec Lucy Weasley, tu as toujours donné bcp d'importance au Quiddich dans tes histoires ! A mon plus grand plaisir ).
Leonidas Grim ? Alors là, je m'attendais pas à ça, j'avais rien vu venir !
C'était super, la description des locaux, du personnel ! La coach de Victoria a l'air génial ! Rudolph non, évidemment, mais j'aime bien l'idée que Victoria va devoir se surpasser pour espérer inégrer l'équipe A un jour ! J'ai hâte de voir ça ! J'ai très envie de faire la rencotre de ses coéquipiers aussi ! Et j'ai hâte de revivre des matchs !!
Je me demande comment ça va se passer pour Simon à l'IRIS aussi, j'ai hâte d'en savoir plus !

Et ça m'a fait super plaisir de me retrouver dans la boutique des jumeaux (j'ai bien aimé que Victoria ne se fasse pas avoir par Fred quand il dit "Moi c'est George". mdr)

Voila je sais plus quoi dire ! Merci d'avoir sorti un chapitre maintenant, tu m'as donné une super excuse pour pas faire des devoirs que j'avais vraiment PAS envie de faire !
PtiteCitrouille

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

*moi rattrapant 2 chapitres*
*toi postant un nouveau chapitre*

TU NE ME RATTRAPERAS JAMAIS P(otter)ERRI !
dans ses bras musculeux
retenez Cazo
La première réaction de Rose fut du soulagement : son mari et ses filles n’étaient pas en danger.
pensée à la fois égoïste mais tellement naturelle
e n’ai pas besoin de petite bureaucrate
ce mépriiiis. Respecte Maugrey, c'est elle qui gère la paperasse que tu détestes tant
Cassie envisage de faire de lui le parrain de son benjamin
jeeeeeez ça aurait donné entre lui et Simon :lol:
Le pauvre homme semblait avoir pris dix ans et s’appuyait si fort contre le chambranle qu’elle craignit un instant que le colosse de s’écroule sur ses pieds d’argile
ça fout un coup de voir Maugrey comme ça.. aussi, j'aime beaucoup le colosse aux pieds d'argile, très imagé
ses yeux verts fixant un point qui ne se situait pas dans le même monde que Rose
wow je sens ça va être painful ce chapitre

Ah elle est pas encore morte Cassie? Ca m'étonne que Maugrey soit pas auprès d'elle
Par contre la pauvre, la pauvre, elle doit tellement penser à ses enfants qu'elle croit tous morts, à son mari en face, mon dieu c'est horrible
Elle n’avait même pas donné de réponse à la dernière promesse de son amie.
MAIS OUI LA

C'est vraiment pas facile à lire Perri je dois dire
Quand elle berce Spencer..
Elle avait traversé l’horreur, un véritable purgatoire pour atteindre cette timide lueur chassant l’obscurité.
en fait Rose c'était la lumière dans l'obscurité de la vie de Simon, et Simon c'était également cette lumière pour Rose

Tain cette histoire ça va me faire regarder d'un autre œil les interactions Simon/Maugrey

Le passage sur la beauté de Cassiopée vs celle de Lysandra, comme quoi la mort sublimait ses traits, c'est très beau mais aussi très malsain. Mais j'ai bien aimé ce paragraphe
Mais dans cette branche ils ont tous perdu une sœur c'est affolant quand même

Tiens donc Leonidas (Barty c'est abusé sa réaction, j'ai envie de l'éclater)

Ca me fait trop bizarre de voir une ascendance aussi prestigieuse que les Bones, Croupton ET Black dans le si petit corps maigrichon de Simon :lol:
toutes les femmes ne rêvaient-t-elles pas d’être mère ?
BIG NOP

J'ai paaaas beaucoup commenté, mais sache que c'était très bien écrit ! Douloureux en tout cas, surtout les scènes avec Rose
Et je comprends tout à fait la mentalité de Lysandra par rapport à Simon, mais je me rappelle plus ce qui lui arrive.. vu que Leonidas n'est plus marié il me semble dans LHDI ? Bref, j'ai peut-être juste oublié, vu ma lenteur à commenter, les infos galopent un peu n'importe comment dans mon cerveau haha

Je commente la suite plus tard, faut bosser un peu les partiels (prépare toi à ce que je dise ça jusqu'en janvier haha)
Bisous
PtiteCitrouille

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Bon j'arrive pas à bosser, en plus je commence à tomber malade (ARGH deux parties :cry: j'y suis encore à 16h c'est ça? :lol: :lol: :lol: )
l’information payait parfois bien mieux qu’un gallion
et comme dirait ma prof de cybersécurité "qui contrôle l'information, contrôle le monde"
La tête d’Andromeda Black lorsqu’elle avait révélé à tout Poudlard que l’héritière Black sortait avec un né-moldu
c'te bitch quoi, vu les conséquences que ça a entraîné...
personne ne tenaient à entrer dans la maison du drame
et pourtant les Rose & co vont y vivre... Je trouve ça particulièrement malsain
Elle rabattit son foulard sur ses anglaises blondes pour éviter d’être reconnue
sinon t'as une baguette magique qui peut te changer la couleur des cheveux
Elle avait l’impression que Cassiopée Bones avait été en filigrane dans sa vie.
comme moi avec le cher Victor haha
un univers principalement masculin et aux codes étriqués. Elle l’avait envié, elle qui était confrontée aux mêmes problèmes dans La Gazette …
c'est vrai qu'on peut très facilement comparer ces deux femmes, en même temps que les opposer. Toutes deux ont réussi à s'imposer dans un monde d'hommes, mais de manière différentes, l'une par la force et le respect, l'autre par la ruse et le chantage

J'aime bien ce que tu as fait de Rita/ Un petit côté humain qui ressort face à la tragédie, mais elle garde son côté vicelard et méchant (en insultant Rose notamment)
Je trouve toujours ça agréable de constater que, parfois, le drame, l’horreur et la guerre peuvent aussi révéler le meilleur de nous
il en voit le bon côté lui.. perso je trouve ça triste que ça soit la guerre et l'horreur seulement qui face ressortir le meilleur de Rita.
Nous pourrons y rendre un dernier hommage à ma si courageuse sœur …
quid d'Edgar, Matthew et Spencer? Il me met tellement en colère ce Croupton sérieux
(d'ailleurs j'y pense: si Lysandra était la sœur de Cassie, que Leonidas le frère (le cousin? je sais plus) d'Aurélia... ça voudrait dire que Matthew et Julian sont de la même famille ? Pareil pour Simon? De manière éloignée hein mais quand même)
Devoir lutter pour briller l’agaçait assez
bah perso je trouve ça plutôt admirable, beaucoup ont percé grâce à leur nom...
colosse d’un mètre-quatre-vingt-dix, s’écroulait totalement sur ses pieds d’argiles
j'ai comme une impression de déjà-vu avec cette expression... :roll:

Y a un truc que je comprends pas quand même. Tu parles sans cesse de la portée des Bones dans la vie médiatique, politique, Cassie et Edgar sont des figures connues et massivement respectées. Et pourtant, personne ne savait qu'ils avaient un 3ème fils??
La pensée de Georges est bien construite je trouve, on retrouve bien le Georges d'O&P, et on comprend bien sa manière de réfléchir par rapport à la situation. Le pauvre il a dû se sentir tellement différent de son frère et de sa sœur en vrai
Leur relation, leur famille, leur foyer, c’était l’orgueil et la fierté de George.
aww il est chou
Il se savait être le plus faible et le moins courageux de la famille, mais ce n’était pour autant qu’il acceptait qu’on le lui rappelle à tout bout de champs.
non et puis surtout ça l'empêche pas de donner son avis non plus ^^
la naissance de Simon, arrivé en pleine tourmente, était passée inaperçue.
ahhhhhh ok ok
-Justement, sa famille lui a déjà été arrachée, fit valoir Rose d’un ton songeur. Peut-être que ce serait pire si on l’arrachait à son foyer …
HEUUU je le répète: c'est mal-sain
Le but n'est pas non plus de s'enfermer dans les souvenirs de cette tragédie... Rose elle va voir Spencer à chaque fois qu'elle va rentrer dans la chambre, elle va voir le corps d'Edgar et le sang de Cassiopée dès qu'elle va être dans le salon.
Enfin, George, c’est l’occasion rêvée … !
Wow la vaaaaache
L’abandonner par peur de l’horreur et des fantômes, cela revenait à tuer la demeure, à lui retirer toute vie et toute substance et à devenir une ruine hantée
non désolée, still malsain :lol:
pour fuir cette tante qui, George le comprit d’un coup d’œil, ressemblait beaucoup trop à sa mère.
oh mon dieu p'tit coeur...
Excepté cette chevelure d’ébène et ses traits plus harmonieux, elle ressemblait tant à sa sœur aînée …
heu... t'avais pas dit dans la partie précédente que justement elles ne se ressemblaient pas..? Que Lysandra était ravie d'avoir la beauté que Cassie ne disposait pas ?
-Excusez-moi de vous déranger, je suis le pasteur du village, Edward Bennett …
haha j'en étais sûre que c'était lui qui arrivait à vélo
Désolé, il se peut que la dernière fois qu’ils se sont vus, elle lui ait tiré les cheveux …
oh bordel, c'est pour ça qu'il a dit "elle est là" et a caché ses cubes ??? Victoria la terreur :lol: :lol:
-D’accord, accepta-t-elle avec une certaine solennité. Je le ferais plus …
à la place je le frapperai h24 à Poudlaaard

C'est précoce quand même de faire de la magie à 3 ans non ?

Ce bonus était vraiment beau, très bouleversant (un peu maso je dois dire non?), remarquablement bien écrit. J'ai bien aimé les différents pdv également, original pour Rita
Bon par contre là faut que je bosse donc je peux pas trop commenter le début de la partie 3

Bisous!
PtiteCitrouille

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

mon rythme normal d'un chapitre toutes les deux semaines, en alternance avec Clem sur Minerva du coup
quand elle aura récupéré ses données mdrrr (RENDEZ LES DONNEES AUX ABONNES)
Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
faut que j'aille me faire soigner parce que j'ai chanté "souviens toi" sur le ton d'une des chansons des Misérables version française, qui est trop belle nostalgique donc je fais partager même si vous vous en fichez "souviens toi des jours heureux, souviens toi de nos aveux, lorsqu'en ajoutant ton âge à mon âge nous ne comptions pas quarante ans à deux" et voilà c'est triiiiiste

Anybref
Tic-tac
goes the clock, the time is runnning ouuuuuut, tic tac goes the clock, even for the doctor (va regarder DW Perri)

Perri *écrit sur la fatalité de l'horloge*
L'horloge *n'a rien demandé, veut juste donner l'heure aux gens*
Mais des heures qu’elle semblait destiner à revivre.
mais j'en ai marre y a trop de gens qui meurent dans la famille Bones

Je déteste quand dans nos fanfic on met en lumière un perso inconnu presque qui meurt. Ca les rend attachants.
-Victoria … Voilà une femme qui mériterait d’un jour porter le nom de Bones …
HEU
Amelia qui vire sur le mariage arrangé :lol: :lol: :lol:
-Disons que George et moi … on soupçonne que Dumbledore lui ait proposé d’intégrer l’Ordre du Phénix. Et qu’il ait accepté.
la pauvre elle va imaginer un remake des meurtres des Bones (après c'était à prévoir, Simon montre qu'il est le digne fils de ses parents, et Cassie et Edgar seraient contents qu'il suive leur voie)
S’il fallait triompher, il fallait que ce soit fait dans le cadre de la loi car les actions comme celles de l’Ordres réduisait celles du pays en miette et justifier qu’au nom d’un idéal, on pouvait les outrepasser.
ah bah c'est tout un débat... ML King disait lui que toute révolte était légitime quand les droits humains étaient bafoués (ou un bail comme ça, sorry MLK si je me goure) OU ALORS comme disait Victor Hugo (oui oui je vais vraiment le citer) en 1841 "la résistance n’était pas seulement légitime ; elle était glorieuse " VOILA
Mais c'est un débat intéressant et PLEASE Perri si tu pouvais EVITER d'utiliser mes futures idées pour Minerva ça serait PAS MAL ! Après on va dire que j'ai copié :cry: :cry: :cry: :lol:
A dire vrai, quand on connaissait leurs antécédents, toute personne portant le nom « Bones » était en danger.
bin ouais.. pourquoi Georges voudrait pas lui aussi venger son frère, belle sœur et neveux ? (connaissant le perso ça m'étonnerait, mais Jugson le connaît pas lui), pareil pour Amelia (bon qui va mourir), ou même Rose ou Susan?
Mettre tout en œuvre pour détruire les forces de Tu-Sais-Qui et le soumettre à la justice.
grosse critique incoming, mais c'est clairement un programme tout pété. Une fois qu'il est détruit, c'est quoi ton programme? Parce que c'est bien beau, si Voldemort est pas tué durant ton mandat ça veut dire que le seul projet que tu prévoyais bah tu l'as planté. Inversement si Voldemort est tué, tu te retrouves sans programme, well done Amelia
DE PLUS, faut gérer la communauté hein, c'est pas du freestyle la politique, tu-vas-faire-quoi en attendant la destruction de Voldemort ?
Eh bah, le monde magique est bien gardé ! :lol: :lol: :lol:
elle reconnut les effets du sortilège anti-transplanage
eeeet la Cheminée elle fonctionne pas, c'est ça ?
Ca me fume ça, quand les sorciers sont attaqués, ils ont pas la cheminée en dernier recours ?? Genre typiquement, les Bones. Les parents "ahh on peut pas les faire transplaner, allez vous cacher à l'étage"
Et-la-che-mi-née a-lors ???
prisonnière de son bureau, mariée à son travail, aliénée à ses dossiers
eeeeh joli tiens (par contre le dossier de Sirius, je te hais s'il brûle)
Lord Voldemort en personne était venu s’occuper d’elle.
autre que le côté "shit" de la scène, c'est assez gratifiant de savoir que c'est Voldemort lui même qui se charge du meurtre
Sa tête plate et sans relief évoquait celle d’un serpent
ou celle d'un chien Carlin mais on perd en crédibilité
Les dieux ne saignaient pas.
toi t'as regardé 10 000 non ? :lol: *lance un javelot et transperce le mec* "cet homme, n'est pas un dieu !" Autrement j'aime beaucoup la phrase qui amène une dose de "sass" chez Amelia, genre elle perd le combat mais en même temps elle a sa petite victoire perso

J'apprécie beaucoup ce dernier paragraphe qui marque bien l'aspect transitionnel de ce chapitre. Amelia qui était la seule figure pouvant encore amener une maîtrise au sein même du gouvernement, qui disparaît, ça enclenche le début d'une guerre beaucoup plus sombre, on passe à une autre étape

Je commente la suite plus tard ! Bisous !
MelleChachow

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par MelleChachow »

J'adore ce chapitre et encore plus cette dernière phrase !!
Cœur, cœur sur Remus <3 !! J'ai hâte de voir les entrainements avec lui !
Un très bon chapitre encore ;)
PtiteCitrouille

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Est-ce que je vais réussir à aller au bout de cette histoire, je l'ignore, mais je ferais mon maximum je vous le promets
heu? d'où tu te poses la question là ? T'as pas le choix en fait :lol:
Grâce à la règle des moins de 8000 mots qui m'a été imposée, j'ai réussi à me constistuer une petite avance de 10 chapitres
MERCI QUI
A Auschwitz, sous les cendre, s'éteignirent les promesses de l'Homme.
eh bah... c'est généraliser toutes les promesses que l'Homme ait jamais fait..
Arthur, viens ici tout de suite !
re re coucou toi (ma main à couper que c'est un sorcier lui)
le meurtre avait été particulièrement brutal.
j'imagine qu'une 2nde fuite de gaz ça passait moins bien, mais un meurtre c'est compliqué à expliquer quand même...
l’église Saint-Edward
ok donc le révérend a le même nom que son église :lol:
Maintenant va dire au revoir au crapaud et on décolle.
Trevor ? (ok j'arrête)
Si vous n’êtes pas dans la voiture dans deux minutes, nous partons sans vous !
moi je dis chiche, elle en est incapable :lol: (j'en profite pour dire des conneries parce que je sens que ce chap va être déprimant, le 5ème à la suite Perri !)
-On va dire que oui, simplifiai-je, peu envieuse de m’embarquer dans un sujet si pointu. Mais pas de la même manière. C’est assez difficile d’expliquer pourquoi et comment, parles-en avec mon père, si tu veux.
comment je la comprends tellement, y a tellement de choses à dire sur le sionisme ou la religion juive de manière générale, je viens de passer 1 semestre entier dessus, et au prochain semestre ça continue je crois :lol: :lol:
Tu feras moins le malin dans trois jours …
ok cimer elle met dans l'ambiance
-Je viendrais. Je ne suis pas venue ici pour manger des pierogis, je sais très bien les faire seule Marian.
toujours un bonheur de discuter avec toi Jaga :lol:

Avoue Perri ça a dû trop te souler de faire "insertion" "caractère spécial" et trouver les lettres polonaises :lol:
-Je t’ai connu plus galant.
-Je t’ai connue plus pauvre, ça doit être pour ça.
je suis pliée :lol: :lol: :lol: :lol: :lol:

Eh mais la peluche... :cry: :lol:
(Elle piocha une boule à neige représentant le château de Wawel). A quoi ça sert ?
à prendre la poussière sur une étagère

Eh vas y moi aussi je veux voir le monde magique polonais!! Tain vraiment, ce qui serait cool c'est travailler le monde magique d'un pays non occidental, genre le Japon ou un pays du Moyen Orient
-Non, répondit Melania d’une voix prudente. Peut-être ce soir …
on la connaît celle là, elle va pas le faire, et Alexandre va l'apprendre d'une autre manière, avec un quiproquo et ça va mal se finiiiir
Je trouve génial que tu aies gardé des contacts du Tournoi, sourit Melania
heuuuu, on parle de qui la ? Kamila...? celle qui voulait la torturer, embrocher, frire ?

Je commente pas trop la partie sur Auschwitz, c'est très bien écrit et glaçant, c'est un bon hommage; très marquée par le
En fait, c’est un Auschwitz aseptisé.
J'aime bien ce lien aussi qui relie Jaga et Victoria, même s'il est triste et déplorable, que les deux aient été et sont les mêmes victimes de la haine de d'autres personnes. Vic dit que Auschwitz c'est pas son histoire, mais son histoire à elle est en parallèle avec celle de Jaga

Bon c'était pas un gros commentaire mais j'avoue ne pas trop savoir quoi dire, ou en tout cas ça ne prêtait pas un un com cit'
Y avait une ambiance très lourde durant ce voyage dans le camps, ça faisait très chemin de croix si je puis dire, chemin symbolique, avec Jaga qu'on ressentait à l'écart des autres, c'est son histoire directe et les autres ne peuvent pas réellement comprendre ou faire quoi que ce soit, si ce n'est être présent

très beau chapitre fort en émotions en tout cas, avec une très belle plume qui fait honneur à l'histoire et commémoration de la Shoah selon moi
PtiteCitrouille

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Chapitre 2 : Dans les
PRISONS DE NAAANTES EUUU LANDIGIDIGIDAN LANDILANDILANDIGIDIGIDAN
Il est bulgare, pas roumain.
hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin okkkk je comprends
Il me semble qu'au chap précédent t'avais écrit "ton amie" (suis pas sûre à 100%) d'où ma confusion par rapport à Kamila. Mais du coup c'est bon j'ai capté, Vic va revoir Vik mdr
Moi, je note que c’est « ami » au masculin
typiquement relou, ma famille fait pareil dès que je parle d'UN ami, c'est insupportable
Des choses à nous avouer, Tory
Tory la torride
-Ami et il y a moyen que ça change, ami qui marche sur mes plates-bandes ou … ?
mais lâche lui la grappe :lol: :lol:
qu’il ne prenait jamais la peine de coiffer, contemplant son tee-shirt Star Wars et son bermuda d’un œil critique.
... yup, ça craint de ouf pour des négoc :lol:
Melania en laissa échapper le verre qu’elle venait d’attraper et il se brisa sur le sol avec fracas
olééé il s'est passé quoi là ? C'est le mot torture qui passe mal ? Je pensais que ça allait mieux entre les 2 vu ce que t'écrivais au début du chap (ah et le père avec sa gorgée de café je meurs :lol: )

Watchaaaaa une rencontre Benett/Selwyn ?? Oh la vache, ça va envoyer du lourd
En vrai j'aimerais tellement une joli surprise et que ça se passe bien, mais vu les 5 derniers chapitres, je me dis que le monde des Bisounours je peux toujours courir pour l'avoir

Ah et sincèrement Ulysse peut être casse pieds avec ses remarques, mais il fait beaucoup moins inquiétant que sa famille. Mélania ça roule, mais les parents on les connaît pas et le Nestor, même s'il n'y aura évidemment pas de rencontre avec lui, ça fait des feux d'artifices. J'aurais pas de crainte qu'Ulysse vienne m'assassiner dans mon lit, par contre les parents je saurais pas quels mauvais coups ils pourraient faire...
Le géant s’écroulait sur ses pieds d’argile.
TIENS DONC beaucoup de géants aux pieds d'argile dernièrement
C'est vrai que vu les antécédents familiaux, Simon m'a bien l'air parti pour battre le record de non longévité (mais évidemment tu ne vas pas le faire mourir parce que le but c'est de casser cette boucle tragique. En plus t'as déjà écrit un OS sur leur couple avec Vic)
Mais Melania ne paraissait pas tranquille.
et du coup on va pas l'être non plus
e passai une main dans mes boucles brunes
ça me perturbe je l'ai toujours imaginée châtain foncé
accompagné du petit rouleau de parchemin que j’avais détruit une fois arrivée en Pologne.
gné, ça fait 2 fois qu'il apparaît avec le chap précédent ce bout de parchemin
-Onze heurrre dix-huit … Pile à l’heurrre …
aaah ça me rappelle quand j'étais plus petite et que je lisais les "rr" à la française, en m'arrachant la gorge, au lieu de les rouler
Une équipe de nouveau-riche bonne uniquement parce que des amérrricains ont injecté de l’arrgent … Tu m’as déçue
BAAAAAAH SHAME ON YOU AND YOUR COW VICTORIA
Ooook bien ce que je pensais, c'est pas des retrouvailles anodines entre 2 anciens potes
je n’arrivais déjà pas à quitter mon village
on notera qu'au début du 1er chapitre de cette partie tu as bien dit je cite "cédant à l’aventurière qui avait en un sens toujours dormi en moi" :lol:
Mais la rougeur de Viktor comme sa question prouvait qu’il n’avait pas oublié sa cavalière d’un soir.
mais ouiii moi je voulais savoir comment ça s'était terminé :lol: :lol: :lol:
Nous, on nous entend. Et je compte bien me fairrre entendre.
j'aime bieeeen ce travail avec Viktor, avoir cette facette de sa personnalité c'est vachement intéressant !

Mais avec Durmstrang qui accepte pas les nés moldus, ça doit créer un paquet de obscurial non ? (Mdrrr moi et mon nocturial heureusement que je peux éditer hahaha) ou alors tous les bulgares polonais slovaques et j'en passe doivent partir à Poudlard ou Beaubâtons ou autre ..? Mais s'ils sont nés moldus ils reçoivent pas la lettre de l'école donc ils savent jamais ce qu'ils sont donc création d’obscurials

Putain. Tout ce paragraphe pour lire 1 ligne plus loin à propos de l'institution qui accueille les nés moldus
Je fus presque soulagée d’arriver au quatrième étage sans être essoufflée
moi j'aurais sorti ma ventoline en 2-2 :lol:

Ah mais si bordel elle va vraiment revoir Kamila geeeeez
Mais cette Kamila elle m'énerve, elle est tellement vengeresse pour l'instant, tellement en colère contre une personne qui ne lui a rien fait
Franchement ils sont très confiants de parler aussi ouvertement à Kamila, je lui fais tellement pas confiance pour parler de l'Ordre
Faire des milliers de kilomètres pour venir voir une personne qui a tenté de te tuer …
oui bon, un petit transplanage ou portoloin et l'affaire est réglé hein
-Et tu t’imagines que je vais accepter alors que l’ambassadrice a du sang Liszka dans les veines ?
ce qui est totalement en faux en passant mais bon ce n'est qu'un détail :lol:
Tu as tenté de jouer le jeu de ceux qui ont tué ta grrrand-mère et en faisant cela tu t’es déshonorrrée, Kamila.
je suis tellement d'accord avec ce qu'il dit

je le redis, mais j'aime beaucoup ce travail familial que t'as fait côté Benett, les secrets etc, c'est vraiment bien fait avec des passés lourds qui ont toujours des impacts dans la vie de Vic et dans tes différentes parties d'O&P
Que parce qu’il arrête la magie, son acte est effacé, qu’il …
en attendant, le foutre en prison ça efface l'acte du meurtre aussi ?
je tirai une chaise vers moi et m’y installai pour être à la même hauteur que Kamila
est-ce que je vais faire ma reloue et te signaler que "Elle se leva d’un bond, si brusquement que la chaise sur laquelle elle était assise valsa en un bruit sourd." ?
je suis une des personnes qui risquent le plus,
Victoria c'est une personne à risque mdrrr (#blaguesde2020)
Je pris une profonde inspiration, étrangement émue pour ces mots que j’avais, somme toute, prononcer assez peu de fois à voix haute.
ne jamais, jamais répéter pour des discours à conviction, faut se laisser emporter par l'ardeur et les valeurs et les paroles n'en seront que plus percutantes
Tu veux racheter le sang par le sang. Moi je veux racheter la vie par la vie. Laisse-le en sauver plutôt que de prendre inutilement la sienne
DAMn Vic ! (Et Perri du coup haha) là on ressent vachement son rôle dans m'Ordre, réussir à convaincre les gens comme ça, c'est fort
Et cette majorrrité se situe aux sommets de l’état.
sauf que le sommet de l'Etat c'est une minorité de la population en soit ^^
Toi, la petite maigrichonne qui m’a suivie sans te méfier dans la forêt ?
mais euuuh
Je suis prêt à oublier cet incident et à te tendrrre de nouveau la main si tu es prête à redevenir la perrrsonne que tu étais.
si je peu me permettre, trèèès mauvaise technique de la part de Krum. Kamila c'ets une fille fière, et la convaincre en la faisant encore plus culpabiliser puis en disant que "JE te pardonne", "TU auras la rédemption QUAND JE le déciderai", ça la met dans une situation de dépendance qu'elle ne devrait pas apprécier
La balle est dans ton camp, Victoria. Sois convaincante.
elle est carrément dans son camp ma petite Kamila, si t'es pas d'accord avec l'Ordre tu perds la mémoire alors bon :lol:

J'aime ce retour de Kamila, personnage trop vengeur mais très intéressant qui risque de joliment évoluer! A agir pour le bien, elle peut être une sorcière extrêmement féroce et je serai presque déçue si elle se contenait à la Pologne. Mais dans tous les cas j'aime ce travail sur les réseaux, ça rajoute une nouvelle corde à l'arc de l'Ordre !

Bisous !
PtiteCitrouille

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Mais le plus important ce fut qu'un ferme sentiment de solidarité pratique s'éveilla en nous, lequel, au front, donna naissance ensuite à ce que la guerre produisit de meilleur : la camaraderie.
c'est ce que j'ai noté dans tous les livres et mémoires de guerre que j'ai lu, il y a toujours ce côté camaraderie qui ressort à un moment ou un autre
jusqu’à Cracovie, l’esprit assez embrouillé.
son père il va sentir l'alcool "T'AS BU VICTORIA ??? Je SAVAIS que ces polonais étaient pas dignes de confiance !!!!" *sourire fier d'Alexandre*
Puis mes pensées avaient dérivé vers Simon et son comportement de l’année écoulée et j’avais décidé d’arrêter là mes réflexions.
mdrrrr imagine si elle avait eu ces réflexions face à lui, il aurait été là "cool, tu me trouves méprisable ça fait plaiz hein" :lol: autrement je suis assez d'accord avec elle, Kamila fait vraiment pitié, elle a bie payé son acte: pas de diplôme et donc pas de job, pas d'appart convenable, elle tombe dans l'alcool, elle fait rien de sa vie elle qui est d'ordinaire toujours si forte et déterminée. Elle avait des opportunités de dingue avec son talent, et elle a tout gâché en l'espace d'une soirée. C'est réellement du gâchis mais c'est pour ça aussi que l'Ordre elle est obligée d'accepter, ça lui donnera quelque chose à faire, une vraie vie plutôt que de se terrer chez elle. "tu me connais le bla-bla ça me connaît pas" bah franchement, s'enfermer dans son appart miteux à boire de la vodka, c'est pas censé être elle non plus
que ce serait à Viktor de prendre le relais et de nous la transmettre
logiquement il ets censé transmettre l'info à Victoria.. Si on se base sur le système de la Résistance, chaque personne n'a globalement qu'un seul contact, hors de question de connaître l'identité du chef. Alors Viktor devrait transmettre à son seul contact qui serait Victoria, et elle, elle donnerait ensuite l'info à l'Ordre. Moins Viktor a de contact, moins il y a de risque pour l'Ordre
-Et tu ne sais pas réduire tes affaires, aussi ? C’est de quel niveau, déjà, cinquième année ?
ça clash violent :lol:
Emily disait toujours de moi que j’étais un véritable gobelin parce que j’avais du mal à dépenser mon argent
pouahahaha cette comparaison excellente :lol:

Tu sais que je suis allée faire des recherches sur le zloty pour voir si tu t'étais pas plantée et que c'était la bonne monnaie à l'époque ? :lol: du coup je suis ravie de t'apprendre qu'avec la chute du bloc communiste y a eu une grosse inflation dans les 90's et que le cours du zloty est réévalué à 1 nouveau zloty = 10 000 anciens zlotys et ce depuis le 1er janvier 1995 (c'est fini aujourd'hui hein) Et tu ne parles PAS de cette inflation PERRI (je plaisante hein)
Les médias polonais se sont arrêtés à l’effondrement du pont de Brocklade et à la …
étonnant que les médias s'intéressent à la mort d'Amelia non ? je doute que les médias britanniques connaissent les personnalités du monde magique polonais :lol:
Celui qui avait un nom de caramel …
c'que c'est bon les fudge... raclettage de life, ma proprio irlandaise était refaite quand je lui en avais acheté d'Edimbourg (bizarrement des trucs écossais ça la dérange pas, par contre des trucs anglais je suis sûre ça passerait moins bien :lol: :lol: :lol: )
Notre police d’élite, si tu veux. Bref, un homme d’action et qui connait le sujet. Espérons que ce soit lui …
lol, il est pas méchant Scrimgeour hein, mais mettre un mec de l'armée/police/etc à la tête d'un pays/communauté CA PUE (et ça montre bien aussi que c'est tendax la situation)
et c’était vers la fin de la guerre, à Inverness
hahahahaaha comment j'aime trop les crosso ref :lol: :lol: (crossover reference)
Voldemort ne voulait pas de longue guerre d’usure, d’ombres et de dupes. Il voulait une guerre éclair et conquérir les institutions au plus vite
que personne ne s'inquiète, on a la ligne Maginot !!!


Wait.

Ta famille – parce que même si elle ne l’est pas par le sang, ça reste ta famille – a fait énormément de tort à la mienne et c’est quelque chose que je ne peux pas simplement oublier.
bon, on peut passer à autre chose ? On a compris que t'avais la haine ancrée aux os
Peut-être que te tuer n’était pas la meilleure solution pour rétablir l’équilibre.
heuuuu, ça veut dire qu'elle prévoit toujours de tuer Miro ?
Nous sommes les pays de la magie noire et pourtant, regarde qui part à présent en guerre …
je l'attendais cette pique, c'est tellement ce à quoi je pense depuis que Vic est venue lui demander une alliance :? :lol: (et pendant ce temps là, la famille entière se demande où est passée Victoria, et le chauffeur de taxi où est passé son argent) (d'ailleurs le taxi y a assez de place? Non mais parce qu'avec le chauffeur ils sont 6 (et tu vas me dire "c'est un maxi taxi m'embête pas !"))

Ca me tue, Viktor c'est le garde du corps, le médiateur qui contrôle Kamila à chaque fois qu'elle bouge le moindre orteil ou ouvre la bouche :lol: :lol:
-Je veillerrrais sur elle, finit-il par admettre.
il a beau lui en vouloir énormément, je sens que petit à petit ils vont se rapprocher Viktor et Kamila et ça va se finir sur un couple avec une bonne vieille rédemption de la polonaise :lol:
Je veux trop qu'ils se retrouvent Krum et Vic en coupe d'Europe, ou n'importe quelle autre coupe hein, mais ça serait trop cool. Et j'adore vraiment ce que tu fais avec Krum, parce que c'est vrai que JKR le décrit comme bête comme ses pieds donc on pourrait effectivement se demander pourquoi Hermione s'intéresse à lui. Mais ce que tu imagine pour lui, je trouve ça vraiment intéressant et ça fait d'autant plus apprécier le personnage
Mais je te sens encore un peu tendre, optimiste … J’espèrrre juste que tu sais ce qui t’attends.
yep, je suis d'accord avec lui malheureusement.. c'est triste à dire mais elle est très naïve et trop confiante envers les gens, ce qui peut être une bonne choses, mais dans la guerre ça va lui jouer de sales tours, elle va tomber de haut. Je sais pas si elle se rend compte qu'elle va sûrement devoir tuer des gens
Je fixai le vide comme si je pouvais le percevoir, discerner son contour, l’éclat de son sourire, la tendresse dans ses yeux.
oh mon p'tit coeur :cry: j'avoue il manque un peu Diggory, le grand frère de Poudlard
-Bon sang papa, ne me dis pas que tu l’as volé ! s’indigna ma mère en toisant le véhicule.
heuuu, elle, elle pense direct à un vol très bien :lol: :lol: peu d'estime pour son père donc :lol:
Il était un homme de foi, d’église, et de vie : rien, absolument aucune justification, ne pouvait lui faire entendre qu’on prenne une vie.
aouch, si jamais Victoria doit tuer dans un combat...
C’était peut-être cela qui le meurtrissait le plus : être le poison de son plus grand trésor.
oh c'est tragiquement beau ça Perri
-Et parfois avec Alexandre, un bon coup de pied au cul, ça aide.
je suis dead, elle a tellement pas tort :lol: :lol: :lol:

Avec toute cette histoire, elle s'est rapprochée de sa grand mère, un peu éloignée de son père, rapprochée de sa mère, éloignée de son frère... yeay..
Mon regard vagabonda sur la route, tenté.
elle est en manque de Simon quoi :mrgreen: :lol: non mais tu sais que ça m'a fait bizarre de pas voir Simon pendant tant de chapitres ? ça date du chap avant le bonus quand même, ça fait trop bizarre parce qu'ils sont h24 ensemble :lol: non mais le manque de Vic ça montre bien qu'ils peuvent pas vivre séparés gniark gniark
-Pas trop tôt, râla Susan Bones en croisant les bras sur sa poitrine. Je pensais que tu rentrais ce matin.
et bonjour à toi aussi Susette
-J’avais même totalement oublié que tu avais cassé la cheville de Simon …
-En jouant au foot sur le terrain vague, tu le sauras pour la prochaine fois.
mdrrr donc si c'est un Mangemort elle est foutue hein :lol: :lol: elle fait le processus de sécurité mais à moitié :lol: :lol:
Je préférais le promener sur l’escalier
bah oui tiens, l'escalier où est mort Matthew. Je le REDIS cette maison est entièrement malsaine, où que tu poses les yeux il y a un mort ou une tragédie
Sur la gauche, un troupeau de vaches et une chèvre mâchaient nonchalamment leur herbe.
ça me manque cette campagne
-Seul ?
Ah. D'où l'usage du mot "oppressés" par Susan...
-Il y est allé par poudre de cheminette, maman, c’est hyper sécurisé. Ça va aller …
n'est-ce pas la pou-dre de che-mi-nette c'est hyper sécurisé, surtout pour LES FUITES ET SE METTRE EN SECURITE
-La fille ?
ouais il avait un date, il te l'a pas dit ?
je ne vois pas comment un Mangemort aurait pu m’intercepter dans une cheminée
moi je garde en tête la vision d'horreur de la main d'Ombrage qui essaie de chopper la tête de Sirius dans la cheminée
Mais Rose en flippant et les engueulant comme ça elle fait monter la paranoïa de plus en plus par contre...
-Je gère depuis une semaine, à ton tour.
Simon and Vic on a tree... kiiiiisssiiiiiinng
-Ah. Tu es rentrée quand ?
tu le dis si je te soûle :lol:
Simon prénom-ridicule Bones
mais je suis bête, son 2nd prénom ça doit être Matthew ou Spencer. Classique pour le petit dernier de choper les noms des frères/sœurs, vu que y a pas assez de noms de grands parents
Mais Vicky, tu étais en vacances ou en mission pour l’Ordre, là ?
le sdeux, d'ailleurs la famille j'espère qu'elle saura pas tout ça, parce que déjà elle va paniquer de savoir leur fille se battre, et ensuite vexée et se demander si ce voyage c'était juste du pragmatique pour sa mission
nous nous retrouvâmes allongés l’un à côté de l’autre
wink wink
Ça t’a fait du bien au moins ? La partie vacance ?
heu si tu pars à Cracovie avec pour but d'aller à Auschwitz, c'est plus trop des vacances
Je penchai mon visage vers Simon,
ils sont allongés côte à côte, donc ça veut dire que leur visage sont extrêêêêêêmement proches :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:
-Pourquoi, je t’ai tellement manqué en une semaine que tu veux en permanence une photo de moi dans ta poche ?
en attendant c'est toi qui a une photo de toi et elle sur ta tête de lit :roll:
-Merci ! Je vais pouvoir faire une poupée vaudou avec ton portrait, comme ça !
ok ils passent leur temps à ce clasher pour cacher leurs véritables sentiments mais ça ne MARCHE PAS AVEC NOUS

Hahahahaha mais j'aime trop ces deux là, je commence à être frustrée, faut que ça avance d'un autre pas leur relation j'en peux plus :lol: :lol: :lol:

Je viens de capter, tu postes demain c'est ça ? haha, à peine j'ai tout rattrapé qu'il faudra commenter le suivant :lol: bref trop hâte de lire la suite, ça fait du bien de les retrouver les 2, ça m'avait manqué leur relation !
PtiteCitrouille

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Quand y en a plus y en a encore !

J'aime bien ses résultats d'ASPICS, outre le fait que ce soit pas un génie comme la plupart des perso dans les fanfic, elle réussit dans des matières où d'habitude les persos échouent lamentablement (genre histoire de la magie) (bon en métamorphoses elle s'ets bien plantée mdrr, c'est problématique d'échouer dans cette matière quand même)
poussai un grognement de dépit en lui arrachant son parchemin.
CHOPPE SON 2ND PRENOM
-Mais il se passe quoi jeudi ? s’agaça Susan en fronçant les sourcils.
Non mais facepalm quoi. Quelle idée de mentionner leur mission de l'Ordre devant Susan et le père ?
Jolie teinte au passage pour Vic (même si ça va être rude sa crédibilité pour la rencontre avec les tornades) (par contre elle a pas choppé son prénom)
j’en parlerais à Monsieur Grims.
.... un lien avec les Grims ?
le bureau du président du club, Leonidas Grims,
ptdrrr j'ai ma réponse
c’est la Guiness Arena, le stade Pendragon au Pays de Galle
ça aloooors quels noms de diiiiingueuuuu
Cameron, le Batteur de réserve,
ah oui bien ce que je pensais, elle sera pas forcément appelée, si le Cameron est meilleur c'est lui qui remplacera
-Victoria Bennett, la coupa Leonias Grims
mdrr mais c'est plus des références que vous faites là c'est un crossover :roll: :lol:
-Oh, j’ai de la chance, j’habite juste à côté, à Terre-en-Landes.
yep tu sais ce bled que tu connais pas trop mal, à côté de cette famille que tu connais AUSSI pas trop mal
la recruteuse aimait peu le renouveau que symbolisait les Grims.
bah surtout si l'équipe dépend de l'argent des américains...
Dès le début des vacances j’ai repris le jogging
alors ça commence mal là :lol: tu t'habilles d'un jogging pour faire du footing, mais tu t'habilles pas d'un footing pour faire du jogging hahaha
Simon, dès que je rentre je te crève les yeux. Et c’est dommage parce que c’est la seule belle chose chez toi.
avant ça se serait arrêté à la menace ... wink wink (si je réfléchis bien, Simon c'est le neveu par alliance de Leonidas hein? damn)

Heu... Donc en fait, tout ce en quoi elle était bonne à Poudlard niveau Quidditch (instinct, prise de risque) bah faut qu'elle revoie tout :lol: super, la pauvre elle va se demander pourquoi elle a été prise du coup
il va aussi falloir que tu aies une hygiène de vie irréprochable, que tu cours tous les jours en plus de faire de la cardio et de la musculation, que tu sacrifies alcool et soirée festives – tabac aussi
elle a oublié de dire "missions dangereuses pour l'Ordre qui peuvent te faire passer des nuits blanches" elle va sacrément douillé Vic pour gérer l'Ordre et le Quidditch
-Non, c’est Fred parce que j’ai entendu George t’appeler il y a cinq minutes.
oh bah tu sais, ça m'étonnerait même pas qu'ils se confondent aux mêmes, ou en tout cas qu'ils s'appellent autrement que par leur vrai prénom, juste pour embrouiller les gens :lol:

C'est chaud cette histoire avec Emily, assez brutal comme séparation.. même si elle va sûrement revenir à un moment ou un autre on ressent carrément le fossé qui se crée, surtout que si elle revient, les autres seront dans l'Ordre et ce sera quelque chose à cacher
Je haussai les yeux
la vache, c'est dur
Crois-moi, petit Bones, quand tu retrouveras seul face à cinq Mangemorts comme les Prewett tu repenseras à ta phrase et tu réaliseras à quel point tu étais con.
watchaaa il mâche pas ses mots lui. Il aurait tout aussi bien pu dire "face à ta famille" que ça aurait eu le même effet
Vous allez sacrifier des choses – (...) peut-être que Voldemort vaincra et que nous échouerons.
pour booster le moral des troupe son repassera hein :lol: en attendant ça frappe bien et ça remet les yeux en face des trous
-Tu ne vérifies même pas mon identité ? Tu te ramollis, Fol Œil.
c'est carrément pas le bon exemple à montrer
Ah, chers élèves, nous salua Remus Lupin avec chaleur
best surprise EVER
Ahhh hahahaha trop COOOL

Remus petit peluche d'amour :cry: :cry: *-*

Bon le discours de Maugrey c'était dark, c'était déprimant, c'était frappant, mais comme dit Renata ça va 2 minutes haha. Après je suis d'accord, ils se rendent pas compte des horreurs qu'ils vont vivre, et je sais absolument pas comment chacun d'entre eux vont gérer tout ça. Je sais pas trop ce que fait Renata maintenant, mais Vic va galérer avec le Quidditch et ça va se ressentir dans ses prestations, Simon avec ses études ça va être pareil... les jumeaux encore ils peuvent se gérer parce que c'est leur boutique, leur business

Je trouve ça vraiment cool que Remus revienne ! Après, est-ce que stratégiquement, pour un cours intensif et remise à niveau express je l'aurais choisi... Remus il est excellent et très pédagogue mais je le vois pas les pousser à bout et être intraitable; il est limite trop gentil haha, il aurait trop des scrupules :lol:

Bref très bon chapitre et hâte de lire la suite ! Les vrais affaires commencent, le dangeeer aussi, ça j'ai hâte de voir ce que tu vas en faire ! Et puis Vic/Simon, je crève d'envie qu'ils se rapprochent, on arrive toujours pas à passer l'étape supérieure où ça commence à devenir ambigu haha, ils sont toujours super potes (tu vas me dire ils reviennent de loin quand même)

Bisous !
annabethfan

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par annabethfan »

Les résultats d’ASPIC étaient arrivés le matin même et je m’étais précipitée vers mon vélo pour me rendre compte qu’en réalité Simon m’avait devancé en attrapant le sien pour venir à ma rencontre et ouvrir son enveloppe avec moi.
Je les imagine courir l'un vers l'autre, leur lettre à la main :lol: :lol:
Maintenant, rends sa couleur naturelle à ma fille, s’il te plait, le mauve ne lui va pas au teint.
Beau papa prend les choses en main :lol:
Et Chloé avait un rire si bruyant et particulier qu’elle attirait systématiquement l’attention sur elle – et sur moi.
Ah j'ai le rire de Chloé je pense :lol:
Il était tout bonnement hors de question que je me présente à ma première réunion de l’Ordre et devant Alastor Maugrey avec cette coiffure – sans compter les jumeaux Weasley qui surpassaient Simon en terme de taquinerie gratuites.
J'imagine Maugrey la fixer avec son oeil magique et je me tape un fou rire :lol: :lol:
Simon garda un silence éloquent.
Joli oxymore
ses petites maisons, ces cottages et ses petits commerces.
Comment tu t'es gourrée sur le ces en plein milieu mais pas les ses ? :lol: :lol: (C'est pas un reproche ça m'a fait rire hahaha)
Je hochai la tête en la suivant dans l’escalier qui descendait en spirale en dessous de la gare.
J'adore toujours autant l'idée
Donc je vais être obligé de m’acheter un Nimbus ?
La perspective me déplaisait assez
Nan mais fais pas la fine bouche Vic ! ^^
le bureau du président du club, Leonidas Grims, un américain issu de la famille qui avait investi dans le club.
Sourire débile bonjour!
En Irlande, c’est la Guiness Arena, le stade Pendragon au Pays de Galle, le MacFarlan Stadium en Ecosse et ici on a celui de la Coupe du Monde qu’on a simplement appelé « l’Ovale » et qui est le stade des grands matchs, et la Lande Bodmin, le plus ancien.
On se souvient du brainstorming intensif pour les noms du stade !
Mon apparence m’avait longtemps fait préjudice, mais comme les remarques par rapport à mon statut de sang, je le supportais de moins en moins.
On sent l'évolution de Victoria juste dans cette petite phrase je trouve ça beau !
Ses yeux d’un bleu cobalt pétillaient d’amusement.
Fangirling mode
Ce genre de détails n'empêche !
Oh, j’ai de la chance, j’habite juste à côté, à Terre-en-Landes.
Et là Leo ça fait tilt hein !
J’ai eu l’occasion de visiter le village, très belle bourgade.
L'occasion *tousse tousse*
Il ne faudrait pas mettre le secret magique en péril …
On sent l'éducation américaine !
Simplement, je trouve que ce mauve ne vous sied pas particulièrement, vraiment tentez le bleu marine. Ça s’accordera parfaitement avec votre robe.
Leonidas Cordula mesdames et messieurs (tiens où est Coch?!)
-Moi c’est George.
-Non, c’est Fred parce que j’ai entendu George t’appeler il y a cinq minutes.
Je meurs :lol: :lol: :lol: :lol:
Du respect et de l’intelligence suffit, tu devrais essayer,
Simon my perfect boy
Fred, vêtu d’une robe magenta qui semblait être l’uniforme de la boutique mais qui jurait furieusement avec ses cheveux, semblait être lui-même un véritable enfant dans sa propre boutique. Mais l’instant d’après, il se transformait en redoutable homme d’affaire que j’avais assez peu perçu à Poudlard.
Je trouve cette phrase très belle, elle saisit parfaitement la personnalité de Fred !
Ne réveillons pas le dragon qui dort …
Ne le chatouillons pas même :lol: (Oui ref HP bonjour)
-Si tu es fatigué maintenant, Weasley, alors renonce tout de suite, prévint Maugrey avec un sinistre sourire. Car ta vraie vie n’a pas encore commencé.
Les frissons de cette phrase...
Mais cette réunion, c’était le début de l’inconnu, de l’absolu. C’était l’avenir qui me prenait aux tripes. C’était la lutte pour que mon monde de finissent pas en cendre et poussières.
Magnifique !
Pas une mission dangereuse ? répéta Simon, dubitatif.
Vas-y défends la Simon !!
Crois-moi, petit Bones, quand tu retrouveras seul face à cinq Mangemorts comme les Prewett tu repenseras à ta phrase et tu réaliseras à quel point tu étais con. Moi qui pensais que tu étais peut-être le moins naïf de tous …
J'ai relu deux fois la phrase tellement j'en revenais pas qu'il parle de Fabian et Gideon devant Fred et George et en plus qu'il rappelle indirectement les Bones à Simon...
Vous voyez, vous êtes encore naïfs. Vous ne savez pas ce qui vous attend. A dire vrai, je ne saurais pas mettre des mots sur ce qui vous attend. Jamais vous ne serez prêts, jamais ne vous pourriez imaginer … Chaque expérience est différente. Ce qui est certain, c’est qu’aujourd’hui est un nouveau départ pour vous. Vos vies vont changer. Vous allez changer. Vous allez changer parce que vous allez vivre des choses, entendre des choses, voir les choses. Vous allez sacrifier des choses – peut-être même votre vie. Peut-être que ce sera en vain, par ailleurs. Peut-être que vous parviendrons pas à changer les choses, peut-être que notre action est une goutte d’eau sur ce qui se joue en ce moment, peut-être que Voldemort vaincra et que nous échouerons.
Je trouve cette réplique saisissante et tellement bien écrite !!
Une action, un homme, une femme, une décision peut peser dans la balance et faire la différence.
J'ai pensé à toute la génération du premier Ordre et c'est le nom de Marlène qui est resté en dernier, je ne sais pas pourquoi parce que c'est pas le plus évident mais j'ai pensé à Marlène avec Reg et je suis matrixée :lol:
J’ai connu des personnes très bien, optimistes, la flamme dans le regard et les capacités pour changer les choses. Je les appelle les Icare. A l’approche du soleil, ils explosent en plein vol, ils se détruisent. Soyez lucide, gardez la flamme, mais contrôlez-la. L’espoir incontrôlé, c’est dangereux. Aussi dangereux que de pas en avoir.
Ce passage.... Mais alors ce passage... C'est du haut vol !
Et j'ai pensé à James cette fois de manière plus forte que les autres...
En fait, je visais octobre, précisa Maugrey avec un petit sourire. Ça vous laisse deux mois d’entrainements intensif pour être prêt à vous défendre seul.
C'est ce que j'ai donné aux Maraudeurs...
Vous n’avez pas eu l’occasion de le voir, mais j’aurais été un professeur détestable.
Drago peut témoigner :lol: :lol: :lol:
Cassiopée Bones disait de moi que j’étais pire instructeur que mondain. C’est dire.
Simon pâlit encore d’une teinte et je considérais Maugrey les yeux plissés. Il avait été le mentor de la mère de Simon et je pouvais m’empêcher de songer que ces rappels inconstants étaient un moyen de le tester face à la pression. C’était presque mesquin.
Je suis maso j'aime ce genre de ref juste pour voir les réactions de Simon !
-Ah, chers élèves, nous salua Remus Lupin avec chaleur. C’est comme si nous étions de retour à Poudlard, pas vrai ?
Mon sourire fait le tour de ma tête sérieux :lol: :lol: Remuuuus!

C'était un super chapitre !!!!
Charmimnachirachiva

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Charmimnachirachiva »

Hello !!!
Bon alors, j'avais fait un super com-cit mais.... j'ai fermé mon onglet avant de l'avoir envoyé :cry: :cry:
Du coup j'en fait un petit résumé par ici :
Je suis trop fière de Vic pour ses exam (et de Simon mais c'était tellement évident que bon...) et je trouve vraiment que Susie est un super perso et sa relation avec Simon est trop choupi !!!
Ensuite tu me vois ravie d'aller visiter le stade des Tornades !! 8-) 8-) Et j'adore trop les nouveaux perso que tu mets en place (je suis profondément désolée pour le gardien de l'équipe A mais j'espère sincèrement qu'il se blesse :lol: )
Sinon je trouve tes descriptions et tes idées pour le fonctionnement du monde du Quidditch très complètes et agréables à lire (assez précises pour donner une vraie profondeur mais assez concises pour ne pas qu'on se perdent dedans).
Et je suis juste trop contente de voir Leonidas !!!!!!!!!!!!!!!! :D :D :D
Et aussi mon Remus adoré !!!!!!!!!!
Je n'ai rien à ajouté si ce n'est que j'attends avec impatience les heures de cours (Vic, Simon, les jumeaux et Renata dans le même pièce durant des heures ça promet !!!! :lol: )
Ps : Sorry de ne pas avoir com les posts précédents, je les ai trouvé super aussi !
Perripuce

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Perripuce »

HEY !
Désolée je poste en coup de vent ! Je me contenterais donc de dire : PREMIERE VICTOIRE EN BIATHLON ENFIN la saison est lancée par Quentin Fillon-Maillet (1) et mon choucou Emilien Jaquelin (2) ! Et belle 3e place de Julia Simon à la poursuite de ce matin !

J'espère que vous allez tous bien ! Immense Keur sur vous et bon courage pour la fin du confinement !


***

Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'un ni l'autre, et finit par perdre les deux.

- Benjamin Franklin
***


Chapitre 5 : Au rythme de la vie.

-Hum, ce sont des petites chevilles, ça … ça va nécessiter des bottes sur mesures … Et les mains … Bon sang, les gants aussi … Tu arrêtes des souafles avec tes petites mains ?

Le vendeur m’avait enserré les doigts avec un sourire charmeur et je me dérobai rapidement, les joues écarlates. De l’autre côté de la penderie, j’entendis un toussotement qui trahissait la gêne de George Bones. Sans se laisser démonter par ma mine revêche, le vendeur continua de prendre les mesures. Je me crispai lorsqu’il passait le mètre autour de ma poitrine, effleurant la zone sensible.

-C’est nécessaire ?
-Bien sûr ! Les Tornades exigent des tuniques parfaites, pour les pros comme pour les réservistes. Ils sont nos plus gros contrats, on ne va pas les décevoir … Le tour des cuisses, maintenant …
-Euh …
-Non mais ça ne va pas !

George Bones émergea du paravent avant même que je n’aie pu empêcher que le vendeur ne pose la main sur ma jambe. Son regard vert s’était tellement assombri qu’il m’évoqua un instant celui de Simon au pire des moments.

-Arrêtez d’importuner la petite et faites votre travail ! Et pour ça, nul besoin de faire les mesures de ses cuisses, on croit rêver !

La prestance de George, qui devait approcher le mètre quatre-vingt-dix, peser près d’un quintal, parut faire battre en retraite le jeune freluquet qui annonça dans un filet de voix qu’il allait transmettre les mesures aux confectionneurs. George passa une main furieuse dans sa barbe rousse effilée de gris, l’air consterné. Son regard vert glissa sur moi.

-Il ne faut pas te laisser faire comme ça, cet homme n’a pas le droit de te toucher. Le tour des cuisses
-J’allais l’en empêcher, assurai-je, embarrassée. Vous m’avez juste devancé …

Je sautais du tabouret sur lequel j’étais juché depuis une demi-heure, les joues embrasées. Dès le début, le vendeur s’était montré entreprenant et m’avait mis mal à l’aise. L’avantage lorsqu’on était la meilleure amie de l’une des plus jolies filles de Poudlard, c’était qu’on n’était pas habituée à ce genre de traitement. Et par conséquent, je ne savais absolument pas comment réagir. George parut s’adoucir et se laissa aller sur le tabouret libéré de ma présence.

-Pardon, je ne voulais pas avoir l’air de … Enfin, ce n’est pas de ta faute, c’est lui qui abusait … Bref. Simplement, n’hésite pas à remettre ce genre de garçon à leur place.
-Ne vous en faites pas pour ça. La prochaine fois, ce sera le même traitement que Simon.

Les yeux de George papillonnèrent et je compris avec horreur qu’il y avait eu méprise.

-Simon … Je veux dire … il a …
-Non ! Oh Seigneur non, jamais ! Simplement, je l’ai assez martyrisé, non ? Jusqu’à lui casser une cheville. Et un nez. Mais le nez, c’est de votre faute, il est trop grand.

La vanne acheva de détendre George et il se massa la tempe avec une grimace. Cela devait être sa première sortie depuis la mort de sa sœur. Elle avait été forcée par mes parents – et Simon, j’en étais persuadé – peu désireux de me laisser faire mes achats seule pour débuter mon entrainement la semaine prochaine. Et j’admettais que la précaution avait été justifiée lorsque j’avais ouvert La Gazette pour découvrir le corps sans vie d’Igor Karkarff, ancien Mangemort et Directeur de Durmstrang, avait été retrouvé sans vie du côté de Newcastle, la marque des Ténèbres flottant au-dessus du lieu du drame. Avec un frisson, je me souvins de la conversation que celui-ci avait eu avec mon ancien professeur de Potion, Severus Rogue, aux abords de la forêt interdite. Tu crois que ça va te sauver ? Tu es fou ! Il te débusquera, il te torturera, il te tuera ! Seigneur, et si Rogue était le prochain ? Je chassais l’idée de mon esprit pour me tourner vers George. Il m’adressa un sourire penaud en passant une main sur son crâne chauve.

-Je suis désolée, Victoria, je suis un peu à l’ouest.
-Je comprends … Vous n’étiez pas obligé de m’accompagner …
-Bien sûr que si. Tu as vu l’état du Chemin de Traverse ? Et puis, il fallait bien que je sorte …

La résignation dans sa voix était palpable. Lui qui par sa grande taille et ses manières de bon géant avaient été la stabilité incarnée, il n’était plus que le fantôme du colosse qu’il était. Avec précaution, je m’assis sur le banc en face de lui.

-Ce n’est pas une sortie très joyeuse … Vous ne voulez pas prendre des vacances avec Rose ? Vous reposer un peu dans votre maison en France ? C’est idiot, ajoutai-je précipitamment lorsque George braqua son regard sur moi. Mais … Je ne sais pas, peut-être que ça peut vous faire du bien …
-Ce n’est pas idiot, soupira-t-il avec un vague geste de la main. Et pour tout te dire, ça fait quelques semaines que j’y songe. Mais Simon veut rester ici, Susan doit préparer sa rentrée et Caroline a un travail monstre au Ministère avec ce qui se passe. Et il est hors de question pour Rose de partir sans les enfants …
-Attendez septembre, Susan sera en sécurité à Poudlard. Caroline est indépendante et Simon est un grand garçon. Je le surveillerais, si vous voulez.

George eut un pauvre sourire qui fit frémir sa barbe.

-Je n’en doute pas Victoria. Mais je ne pense que tu ne comprends pas. Il est tout simplement hors de question pour Rose de perdre les enfants de vue et particulièrement Simon. Elle avait repris le travail depuis deux jours qu’elle s’est de nouveau mis en arrêt …

J’avais remarqué que Rose passait ses journées à la maison, mais ce n’était pas pour autant qu’elle semblait aller mieux. Au dîner que mes parents avaient organisé pour fêter nos examens, elle avait semblé aux aguets, le regard toujours alerte et particulièrement posé sur son fils d’adoption. Mon estomac se noua douloureusement. Rose devait avoir conscience que Simon était le fils de ses parents et qu’en un sens, il prenait leur chemin. Et vu ce qui était arrivé à Amelia, je ne pouvais pas la blâmer d’être inquiète.

-Si ça continue, Thicknesse va finir par lui retirer son poste, poursuivit George avait de préciser devant mon regard interrogateur : le remplaçant d’Amy à la Justice Magique. Scrimegeour avait proposé le poste à Rose comme elle était son adjointe, mais elle a refusé.
-A cause … ?

Les prunelles luisante et hantée de George me donnèrent ma réponse. C’était la peur d’être une cible comme Amelia, Bones par le mariage de surcroît, qui avait fait reculer Rose. Pourtant je me souvenais de son ton ferme, de son indignation l’année dernière lorsque son mari refusait d’admettre le retour de Voldemort … Mais visiblement, le souffle de la mort avait effleuré sa nuque et avait soufflé la détermination Rose.
Ce fut une autre vendeuse, plus souriante et qui n’attira pas le regard noir de George, qui revint avec mes tenues complètes, bleus ciel frappés sur la poitrine du double « T » des Tornades et mon nom écrit en lettres marines sur mon dos. Je le contemplai, assez interloquée et un peu fière. Pour avoir observé avec admiration des sportifs une partie de ma vie, il y avait de l’orgueil à être celle dont on porterait le floquage. La vendeuse poursuivit avec des gants et examina les miens d’un œil critique.

-C’est de l’excellente facture, ça … A peine usés … Vous dites qu’ils ont un an ? Je pense que vous pourrez les réutiliser pour l’entrainement. Voilà les bottes … Les tenues d’entrainement … Chaussettes, bonnets, écharpes … Je pense que vous êtes bons, Miss Bennett. Bon courage pour la saison !

J’eus un sourire crispé en récupérant tous les sacs à l’aide de George et nous sortîmes de Tissard et Brodette encombré des paquets et de mon Nimbus 3000 flambant neuf. J’avais failli m’étrangler devant le prix affiché en boutique et George avait même proposé de mettre le complément si je n’avais pas assez, mais Leonidas Grims avait parfaitement étudié cela. Mes achats avaient entièrement été couverts par la bourse qu’il avait mis en place.
Je me figeai en sortant, de nouveau frappée par l’allure du Chemin de Traverse. Je ne m’habituais tout simplement pas à la nouvelle allure de l’avenue commerçante, froide, vide et dont les vitrines étaient couvertes par d’immenses affiches, soit les directives du Ministères d’un violet qui approchait celui de mes cheveux, soit les Mangemorts qui manquaient toujours à l’appel. Le soleil brillait dans le ciel, pourtant l’éclat de la rue avait ternie. Les gens se déplaçaient en groupe et empruntaient comme George et moi un itinéraire simple qui reliaient leurs achats au Chaudron Baveur. Mon regard se promena sur les photos des Mangemorts plaquées sur la librairie Fleury et Bott. Des dix échappés de l’année dernière, cinq demeurait en liberté. Heureusement, Robert Jugson, l’assassin d’Edgar et Cassiopée Bones, n’en faisait pas parti et son affiche avait été détachée pour laisser la place à plus de portrait de Bellatrix Lestrange ou d’Antonin Dolohov. Pourtant alors que George observait lui aussi les Mangemorts, c’était bien son nom que je lisais sur son visage.

-Une tristesse …, souffla-t-il du bout des lèvres, comme pour lui-même. Dire qu’il a fallu ça pour que je … je …

Il inspira profondément et posa sa grosse main sur ma petite épaule.

-Je ne pense pas m’être excusé pour mon comportement de l’année dernière, Victoria. Quand nous sommes rentrés de France et que … j’ai sous-entendu que tu ne disais pas la vérité sur ce que tu as vu avec Karkarroff. Et maintenant cette crapule est morte aussi …
-Ce n’est rien, lui assurai-je à mi-voix. Le principal c’est que vous ayez ouvert les yeux.
-Oui, renifla George avec dépit. Ça pour être ouvert, je t’assure qu’ils le sont.

Il se détourna brusquement et s’enfonça dans la rue si vite que je dus courir pour le rattraper. Bon sang, rien que par sa taille j’aurais dû deviner qu’il n’était pas le père biologique de Simon … Il avait plutôt hérité de la stature modeste d’Edgar. Nous nous figeâmes tous deux en passant devant chez Florian Fortarôme, le célèbre glacier du Chemin de Traverse. La boutique était vide lors de notre premier passage, mais cette fois elle grouillait de sorcier à la robe et la mine sombre. La porte était éventrée et l’intérieur était illuminée par divers sortilèges.

-Qu’est-ce que … ?

George s’avança à grands pas vers la boutique et je le suivis à petite foulée.

-Williamson !
Un homme grand à la mâchoire carrée se tourna vivement vers nous. J
e déglutis nerveusement en remarquant qu’il lui manquait une partie de l’oreille droite et que des traces de brûlure lui mangeaient une partie de la joue. Des brûlures qui faisaient douloureusement songé à Nestor Selwyn.

-Oh Bones … Bonjour.
-Qu’est-ce qui se passe ici ?

Williamson grimaça. Sur sa robe, je remarquai un badge violet que je n’avais vu qu’une fois dans ma vie, lorsque Scrimegeour était venu m’interroger après l’incident de Bristol. Ma gorge se ferma. Qu’est-ce qui méritait que la boutique de Fortarôme subisse l’assaut des Aurors ?

-Ce n’est pas un Mangemort quand même ?

La question m’avait échappé et le regard sur de l’Auror passa brièvement sur moi avant de contempler de nouveau le magasin.

-Non … Sa sœur a simplement signalé sa disparition. Il n’est pas venu chez elle hier pour la partie hebdomadaire de bavboule, ça l’a inquiété … Bon instinct, la petite dame. Il y a des traces de lutte à l’étage, mais pas de corps.
-Evidemment il n’y a pas de Marque des Ténèbres, rétorqua George, sonné. Il a dû être emmené …
-Mais pourquoi ? m’enquis-je d’une voix morte. Je veux dire … C’est un glacier du Chemin de Traverse … Pourquoi … ?

Les mots s’étouffèrent dans ma gorge alors que Williamson ricanait amèrement. Evidemment qu’il n’y avait pas de raison. Comme il n’y avait pas de raison rationnelle à la mort de Spencer Bones sous son lit. Simplement la terreur, le massacre et le chaos. George paraissait ébranlé, mais eut la présence d’esprit d’arguer :

-Si ce n’était qu’une question de règne de la terreur, ils l’auraient tué … S’ils l’ont enlevé, c’est qu’ils veulent quelque chose de lui ou de sa famille. Sa mère n’était pas une Fortescue ? Il y a des Gallions là-bas …
-Et la sœur travaille au Département des Transports Magique, au service du réseau des cheminées, ajouta sombrement Williamson. Ils vont la suspendre, juste au cas où …
-Sérieusement ? me récriai-je, scandalisée. Mais elle n’a rien fait !

George posa sur mon épaule une main d’avertissement et je me mordis l’intérieur de la joue. Williamson ne parut pas s’offusquer de mon éclat mais ses lèvres s’étirèrent en un sourire sinistre.

-Imagine que les Mangemorts se servent de Fortarôme pour faire pression sur elle et qu’elle sabote tout le système de réseau de cheminé, qui est le transport le plus sécurisé qui soit. Qu’elle leur donne l’accès aux réseaux, qu’ils puissent se déplacer et communiquer grâce à lui, qu’elle couvre leur mouvement ou pire … Qu’elle espionne pour eux en collectant les informations du réseau. Parce qu’on peut communiquer par cheminée et que le personnel du service sait parfaitement quelle maison est utilisé et, avec un peu d’habilité, peut même entendre la conversation. Il est hors de question qu’on laisse les Mangemorts s’approcher de nos cheminée, ma petite.

Je gardai le silence, incapable de renchérir à cela. La situation me semblait d’une injustice criante, mais j’avais largement sous-estimé l’importance du réseau de cheminé dans la guerre. Je comprenais le raisonnement, mais je ne pouvais m’empêcher de craindre la dérive que ce genre de décision pouvait engendrer. Visiblement, ce n’était pas non plus du goût de George qui insista :

-Si c’est vraiment pour ça qu’ils ont enlevé Fortarôme alors vous signez son arrêt de mort en la suspendant. Mais bon, je suppose que le risque est calculé …
-On sait faire notre travail, Bones. Contentez-vous de faire le vôtre. Il paraît que le Mangenmagot pinaille pour la loi sur la sécurité des sorciers …
-Et on continuera de pinailler, comme vous dites, jusqu’à que cette loi soit juste. Bonne journée, Williamson.

Appuyant contre mon épaule pour m’entrainer avec lui, George s’éloigna à grand pas furieux qui m’obligèrent à carrément courir pour rester à sa hauteur. Ma gorge s’était nouée et je jetai un dernier regard à la glacerie à laquelle je m’étais assise tous les ans après une après-midi éprouvante à acheter mes fournitures … Susan serait déçue en allant acheter les siennes.

-C’est quoi cette loi sur la sécurité ?
-Une loi que Scrimegeour veut faire passer, grogna George, agacé. C’est à cause d’elle que je suis retourné au boulot plus tôt, il est hors de question que je la laisse passée telle quelle … Amy n’aurait jamais accepté … Bref. Elle prévoie un contrôle accru de la population, particulièrement par le réseau de cheminée, tant qu’on en parle. Ils veulent faire écouter toutes les conversations qui passent par-là, notamment. Ça ne part pas de rien, c’est Croupton qui avait préparé cette loi lors de la première guerre …
-Et je suppose qu’Edgar a empêché qu’elle soit appliquée ?
-Edgar, Amy, Ogden, Dumbledore en personne … Beaucoup ont refusé de sacrifier la liberté et la démocratie à la sécurité. Ça avait mis Croupton en rage et c’est suite à cet échec que le vent a tourné pour lui au Ministère, que Bagnold s’est dit qu’Edgar ferait du meilleur travail.

Ses prunelles vertes flamboyaient en un feu qui n’était pas sans rappeler celui qui animait Simon.

-Et la sœur de Fortarôme qu’ils privent de travail … Je vais voir avec Tiberius ce que je peux faire … Par Merlin ! Mon frère et ma sœur ne sont pas morts pour que le monde tombe face à tout ce qu’ils ont combattus : la magie noire et le déni de justice ! Il reste un Bones encore qui respire dans ce monde et il va faire son travail !

Il accéléra encore le pas, l’air pressé d’en découdre avec tous ceux qui menaçaient l’héritage de sa famille. Je le suivis, incapable de réfréner le sourire qui me montaient aux lèvres, malgré la disparition de Fortârome et de tout ce qu’elle impliquait. George Bones comptait lui aussi se battre et il avait trouvé son arène de prédilection : une immense cour de Justice dans laquelle sa famille exerçait depuis des générations.

***


Je ne revis pas George dans les jours à venir. D’après Simon, il passait des heures avec Tiberius Ogden, un cousin de la famille également membre du Mangenmagot et ancien candidat malheureux contre Fudge au Ministère. Il n’était pas parvenu à trouver un poste à la sœur de Florian Fortarôme : tous les directeurs de Départements étaient réticents à embaucher une jeune femme dont le frère étaient aux mains des Mangemorts. La pauvre était venue dîner chez les Bones pour qu’ils évaluent ses options et Simon et moi avions convenus d’en parler à Maugrey. L’Ordre pouvait peut-être lui trouver un point de chute … Et si ce n’était pas lui, ce serait Dumbledore qui le ferait. Toutefois, Simon appréciait assez la nouvelle vigueur de son père et il semblait d’une patience que je ne soupçonnais pas avec sa mère. Le couple Bones semblait avoir pris des trajectoires croisées qui, personnellement, me laissait perplexe.

Je n’avais pas non plus reçu de convocation de l’Ordre et je me doutais que cela avait un rapport avec la disparition de Fortarôme et pire, celle d’Ollivander découverte quelques jours plus tard. D’après La Gazette, sa boutique avait été retrouvée à l’abandon, les baguettes éparses sur le sol avec, comme Fortarôme, des traces de lutte et aucune d’un corps. Comme le glacier, il avait tout bonnement disparu et même s’ils n’avaient aucun indice, il n’y avait pas de doute concernant le coupable. L’événement avait mis le monde sorcier en émois : tout le monde achetait sa baguette chez Ollivander et les autres fabricants étaient de bien moindre qualité. Une autre manière d’affaiblir le monde magique que de s’assurer le monopole des baguettes.
Frustrée et rendue fébrile par toutes ses disparitions qui s’approchaient de plus en plus de mon cercle, je me plongeais durant la dernière quinzaine de juillet dans ma préparation physique. J’avais mon premier entrainement le dernier mercredi et j’étais déterminée à avoir la forme exigée par le niveau professionnel. Fort heureusement, je n’étais pas la seule sportive de Terre-en-Landes.

-Plus vite, plus vite !
-Je te rappelle que tes jambes font le double des miennes, Cholé !

Mon amie éclata de rire en courant sur place à l’ombre d’un frêne. Je la rejoignis rapidement, excédé par son attitude. Elle jouait au football depuis qu’elle était enfant et était entrée dans l’équipe de l’université de Bristol, qui l’avait venir spécialement avec une bourse. De fait lorsque je lui avais annoncé avoir besoin de conseil pour reprendre la forme, elle s’était transformée en ma coach sportive, rôle qu’elle prenait beaucoup trop à cœur, et en profitai pour me faire vivre un calvaire sous le soleil de plomb de juillet.

-Arrête de te trouver des excuses, ma grande. Il faut arranger ton cardio pour être en forme pour la rentrée. Pour être honnête, je ne t’aurais pas vu dans le hand, tu fais un mètre cinquante !

Je me refusais à répondre, me contentant de la dépasser et de me concentrer sur ma course. Le rôle de Gardienne de hand était le mensonge le plus proche de la vérité que j’avais trouvé pour camoufler mon véritable but, même s’il faisait s’esclaffer de bon cœur Chloé qui en revenait sans cesse à ma taille. Evidemment, tout était plus facile lorsqu’on faisait plus d’un mètre soixante-dix … Elle me rejoint à petite foulée et cette fois resta à ma hauteur, son éternel sourire aux lèvres.

-Je te taquine, arrête de faire la tête ! Je sais très bien que la taille ne compte pas, tu étais une gardienne épatante quand on jouait au foot ! Simplement, je ne pensais pas au hand. Pourquoi pas le foot, d’ailleurs ?
-Parce que j’ai fait du hand au lycée et que j’y ai pris goût.
-A Gloucester du coup ?

Je hochai distraitement la tête, une boule au creux du ventre. Bon sang que je détestais continuer de mentir à mon entourage sur mes activités … J’étais habituée à mentir à mes amis d’enfance, à dissimuler la magie dans ma vie, même si ça ne me plaisait pas. Après des années de tension avec mes parents, au moment où je pouvais enfin me révéler pleinement à eux, je dissimulais l’Ordre. J’avais en horreur cette façon de cacher depuis toujours une partie de ce que j’étais.

-Triste qu’Ethan soit parti, alors, poursuivit Chloé, qui visiblement n’avait aucune difficulté à maintenir une conversation en courant. Il aurait été super content d’être dans la même fac que toi. Quelle idée il a eu de faire une année de césure en Asie maintenant. Déjà qu’on est plus nombreux … J’ai voulu organiser une réunion pendant que tu étais à Cracovie mais j’ai l’impression que maintenant, les petits ont pris le pouvoir – Mary, Jason … Bon sang ce que ça m’énerve d’être vieille !
-Vieille ? Chloé, tu as dix-neuf ans !
-Je me rapproche des vingt, merci de me le rappeler ! Moi qui te pensais mon amie …
-Alors en tant qu’amie, je tiens à te dire que ta peur de l’âge est ridicule.

Feignant d’être outrée, Chloé durcit la course et accéléra le pas. Mais le mois passé à courir tous les jours avait amélioré mon endurance et je pus la suivre jusque la fin de notre parcours au bord du canal qui bordait le village. La jeune fille étendit sa jambe sur le banc pour commencer les étirements, le visage rouge et ses mèches brunes collants à ses joues.

-Bon, demain on commence plus tôt, c’est une mauvaise idée de finir la course à onze heures … Quelle chaleur !
-Vendu, acceptai-je en récupérant la bouteille d’eau que j’avais cachée sous le banc.

Je pris une lampée d’eau rafraichissante avant de me mouiller la nuque et le visage. Je m’étais surprise à apprécier ces séances matinales : le sport était un moyen sain et parfait d’évacuer toute la frustration et toute ce qui me paralysait au quotidien. Je revenais de ma course littéralement vidée, mais souriante, détendue, presque légère. Il faudrait que j’emmène Simon quand Chloé repartira pour Bristol, songeai-je soudainement, amusée. La crevette avait grand besoin d’un peu de sport et surtout, d’un moyen sain pour se défouler.

-Une petite séance de cardio ? proposa Cholé après les étirements. Ou de gainage ?

Je grimaçai. Le gainage restait une torture pour moi.

-Merci, mais je dois y aller, Alexandre vient déjeuner avec sa copine.
-Seigneur … C’est sérieux, cette affaire. Je veux dire, Alexandre et sa copine.
-Déçue ?

Presque toutes les gamines de Terre-en-Landes, y compris Chloé, avaient eu le béguin pour mon bellâtre de frère, ses airs de voyou et son sourire espiègle. Mon amie se mit une main sur le front et fit mine de défaillir.

-Oh mon dieu, elle m’a pris l’homme de ma vie ! Il va falloir que je la provoque en duel pour réparer ça !
-Alors elle a du souci à se faire. Demain, neuf heures du coup ?

Chloé leva le pouce, rembarqua ses affaires et s’en fut en même temps que moi. Je traversai le village, passant devant l’église Saint-Edward, sa tour carrée hérissée d’épine puis déambulant vaguement dans Market Square et ses antiquités. Enfin, un peu par hasard, je passais devant la maison des MacDougal, à présent vidée de presque tous ses biens. Devant, Jackie MacDougal finalisait la vente avec une femme – moldue, si j’en jugeais par ses vêtements parfaits alors que le sorcier portait un affreux costume d’un bleu criard et passé de mode. La femme repartit au volant de sa voiture et je me permis de m’approcher un peu de la clôture blanche de la maison.

-Alors ça y est, vous partez ?

MacDougal sursauta en m’entendant et se retourna. Je tentais d’apercevoir l’intérieur de la maison, mais aucune de ses filles ne semblait être restée. Je me sentis déçue. J’avais appris à apprécier la petite Isabel.

-Oui, nous partons, confirma MacDougal avec une certaine sécheresse. Et tu ferais bien d’en faire autant, Victoria. Terre-en-Landes n’est pas un lieu sûr pour nous … Du moins, tant que les Bones y vivront.
-Enfin, monsieur, c’est ridicule de penser comme ça …
-Ah bon ? Victoria, c’est mon père qui a appelé les Aurors lorsqu’Edgar a été tué dans sa maison. Hors de question qu’un jour, ce soit toi qui les appelles parce que la Marque des Ténèbres flottera sur la mienne. Bonne journée.

Et il rentra aussi sec en claquant la porte et je repris mon chemin, entre agacement et résignation. Susan avait raison, il ne restait plus qu’eux et moi dans ce village qui autrefois fleurissait de sorciers. J’ignorais quand tout avait valsé pour Terre-en-Landes, ce qui l’avait vidé ainsi de sa population magique, mais je doutais que les Bones en soit responsable.

-C’est bon, les MacDougal partent, annonçai-je à ma mère en revenant chez moi.

Elle était installée sur la table de la terrasse et ne parut pas surprise : tout le monde les voyait empaqueter depuis la mort d’Amelia Bones. Elle tourna alors négligemment une page de son livre avec un soupir de résignation.

-Je doute que leur présence aurait changé grand-chose, ma chérie. On a essayé de les inclure dans le système qu’on a mis en place avec les Bones et mes parents … Il a refusé sec. Peut-être qu’il avait déjà dans l’idée de partir, d’ailleurs …

Le système de défense. Le fameux système qui était censé prévenir l’une de nos trois maisons si l’une était attaquée et qui prenait l’apparence d’un immense miroir installé dans le salon. Deux autres avaient été installé chez mes grands-parents et chez les Bones et étaient prévus pour s’illuminer avec un signal sonore dès qu’un sort les touchait.

-Hum. D’ailleurs, papy vient ce midi ?
-Non, c’est juste nous quatre. Et Mel.

Elle exhala un nouveau un soupir qui signifiait très clairement qu’elle ne savait toujours pas quoi penser de sa nouvelle belle-fille. Marian Bennett était une femme à forte tête et avait passé la moitié de sa vie à se battre avec son fils et l’autre à tenter d’accepter que la magie existait. Que Melania soit une sorcière, c’était mon monde qui s’ancrait un peu plus dans le sien et même si elle faisait tous les efforts du monde pour l’accepter, je savais que ça continuait de la troubler. Je me laissai aller sur la balancelle en bois doux et aux coussins confortable malgré leur couleur pâlie par le soleil. J’eus un sourire comblé lorsque le léger balancement d’enclencha et fit gémir la machine. J’avais passé des heures entières à me prélasser ainsi, même l’hiver enroulé dans une couette avec un chocolat chaud. Pour la première fois depuis sept ans, je pourrais regarder les feuilles du frêne qui ombrageait la terrasse se brunir avant de se tomber, puis observer ses branches frissonnantes se couvrir de bourgeons qui écloraient au printemps. Le tout, depuis ma balancelle. Ma quiétude fut troublée par Alexandre qui arriva enfin avec Melania. La jeune femme avait le visage fermé et me tendit sans un « bonjour » La Gazette du matin.

-Il y a eu une attaque de Détraqueur dans Londres, annonça-t-elle alors que j’ouvrais le journal sur la table. Deux moldus embrassés et un dans un état psychologique critique à Ste-Mangouste …
-Seigneur, soufflai-je, glacée. Dire que Fudge les voulait dans tout le pays et leur faisait aveuglément confiance …
-C’est grâce à eux qu’on pouvait dormir sur nos deux oreilles … Mais là, sous le contrôle de Tu-Sais-Qui …

Elle se laissa tomber sur une chaise et Alexandre passa une main sur sa nuque. La nouvelle ne lui était rien, pourtant il semblait soucieux également.

-Et comment on fait pour les repousser, ces bestioles ?

Un léger sourire passa furtivement sur les lèvres de Melania.

-Un sortilège très puissant, le patronus, mais tout le monde ne sait pas en produire un convenable. Je n’ai jamais réussi à en faire un corporel mais il va falloir que je tente …
-Et toi, Tory ?
-C’est bon, moi, le rassurai-je, embarrassée. Enfin, je ne sais pas ce qu’il vaut à l’épreuve des Détraqueurs, mais …
-Tu l’as corporel ? s’étonna Melania, incrédule. Et bien … Tu vas pouvoir me donner des cours.

L’idée était étrange parce que Melania était bien meilleure sorcière que je ne le serais jamais. Sortie préfète et préfète-en-cheffe de sa promotion à Poudlard, elle en avait tout de suite était acceptée au Ministère. Il lui était arrivée de parler de sortilège avec Simon de façon si poussée que j’en avais été aussi perdue qu’Alexandre et mes parents.

-Et nous je suppose qu’on ne peut rien faire contre ça ? cingla ma mère.

Melania et moi nous trémoussâmes, gênées et ma mère et Alexandre échangèrent un regard entendu et chargé de frustration. Face à notre mutisme, ma mère entra dans la maison, prétextant qu’elle allait aider mon père en cuisine – et j’espérais pour mes papilles que c’était faux. Alexandre se laissa aller sur la balancelle à côté de moi, si brusquement qu’il la fit couiner.

-Hey ! protestai-je en ramenant mes jambes contre ma poitrine. Fais attention, c’est une vieille dame, elle va crouler sous ton poids !

Alexandre me jeta un regard torve et me désigna du pouce pour lancer à Melania :

-Est-ce que tu peux lui clouer le bec, s’il te plait ?
-Et depuis quand tu as besoin de Mel pour ça ? m’agaçai-je sans pouvoir m’en empêcher.
-Depuis qu’elle a une excellente raison de le faire. Mel mon amour ?

Melania paraissait mal à l’aise d’être ainsi prise entre deux feux. Ses ongles longs et parfaitement manucuré tapotèrent nerveusement la table avant qu’elle ne daigne lâcher :

-J’aimerais qu’on reprenne l’idée d’une rencontre entre nos parents.
-Pardon ?
-Vic’, tu m’as très bien entendue.

C’était vrai, mais j’avais besoin d’une vérification. J’échangeai un regard perplexe avec mon frère. L’idée avait été émise au début de l’été, approuvée par les Bones qui comptaient bien assister à la rencontre pour ne pas laisser mes parents démunis face aux Selwyn. Mais la mort d’Amelia l’avait tuée dans l’œuf.

-Tu es d’accord avec ça ? m’assurai-je à l’adresse d’Alexandre. Tu veux vraiment que papa et maman rencontrent les Selwyn ?
-Bien j’ai rencontré les frères et aperçu la sœur. Il ne manque que les parents, non ?
-Ulysse est d’accord, par ailleurs, ajouta Melania, comme si cela constituait un argument de poids.

Je grimaçai au nom du garçon qui avait longtemps été mon tortionnaire à l’école et qui, pour moi, était une raison de plus de refuser cette rencontre. Melania parut sentir ma réticence et s’appuya sur ses coudes pour avancer un peu.

-Victoria, ça permettrait d’apaiser un peu les tensions. Nestor a fui la maison depuis juin dernier, mon père tente d’éteindre l’incendie qu’il a allumé dans nos affaires – ça ne fait pas vraiment bonne presse d’avoir un fils chez les Mangemorts … Ma mère et ma sœur nous en veulent pour son départ …
-Et tu penses que ça les aiderait de voir les parents de la fille qui lui a brûlé le visage ?
-Et la fille en question, parfaitement. Je pense que ça pourrait mettre les choses à plat et éteindre de rancœurs. S’ils le souhaitent encore, les Bones pourront y assister …

Je doutais que cela intéresse Rose, mais si pareille rencontre se faisait, je promettais d’au moins en parler à Simon et à veiller à l’avoir sous la main. Je contemplai le regard déterminé de Melania puis celui résigné de mon frère.

-Tu es sûr de toi ?

Alexandre haussa les épaules en un geste qui n’avait rien d’assuré.

-Je ne sais pas. Je me dis que ça ne peut pas faire de mal, en fait. Et surtout, que c’est aux parents de décider.
-Ça c’est sûr, admis-je à mi-voix. Mais … c’est juste que …
-Tory, arrête, me coupa Alexandre avec fermeté. On voulait juste te mettre au courant, mais c’est aux parents à prendre la décision, pas à toi. Ce n’est pas parce que tu as une baguette magique que tu sais mieux que nous ce qui est bon pour cette famille.
-Alex !

Mais la réprimande de Melenia ne le radoucit pas et il se leva pour entrer dans la maison, sans demander son reste. Je restai figée sur ma balancelle, recroquevillée en position feotale, laissant un silence lourd et encombrant s’installer entre Melania et moi. Elle aussi paraissait abasourdie par les propos d’Alexandre qui montrait que la blessure de notre malheureux plan de l’année dernière n’était pas refermée.

-Victoria … Mon dieu, Victoria, je suis tellement désolée pour ce que j’ai provoqué.
-Non, c’est moi, murmurai-je, un peu sonnée. Bon sang, je n’aurais jamais dû vous demander ça …
-Oh, Victoria … (Elle allongea le bras pour prendre ma main et serrer mes doigts). J’étais d’accord avec ça, moi aussi. On l’a fait toutes les deux … Mille gargouilles, je ne comprends pas pourquoi tu es celle à qui il en veut le plus … Tu ne le mérites pas, on voulait juste le protéger … Peut-être que … si tu essayais de lui parler …

Je grimaçai à l’idée. Je n’avais jamais été bonne en dispute avec mon frère. Ma mère était excellente, mais moi j’avais toujours été la médiatrice, l’unique personne à ne m’immiscer dans aucun conflit. Parce que j’adorais mon frère et que je savais très bien ce qui se passait lorsqu’il se fâchait : Alexandre devenait imblairable et irraisonnable, rancunier comme personne – excepté Emily Fawley. Je ne me sentais pas prête à avoir une telle discussion avec lui. J’avais trop peur que les choses soient pires après. Encore une fois, Melania parut sentir ma réticence et ajouta avec douceur :

-En tout cas, moi je lui parlerais. On n’a pas été parfaites mais … Bon sang, on n’avait pas le choix.

Elle tapota de nouveau ma main avec un sourire confiant et rentra calmer Alexandre. Je la laissai faire, une boule au ventre. Si, nous l’avions. Et la situation actuelle prouvait bien que vous avions fait le mauvais, brisant le cœur de mon frère pour rien. Nestor l’avait tout de même attaqué et Melania et Alexandre était encore ensemble. Et cela pouvait paraître surprenant lorsqu’on constatait l’étendue de la rancœur de mon frère que la relation ait duré. Mais cela étayait ce que Chloé avait laissé échapper avec surprise : Alexandre et Melania, c’était du sérieux.

***


-Bell, redresse ta batte ! Tu veux que le prochain cognard te cogne en plein visage ou quoi ?
-Désolé Dalia !
-Ne t’excuse pas et redresse ta batte !

Cameron Bell s’exécuta avec une grimace, mais je ne pus voir s’il parvenait à obéir aux ordres de l’entraineuse car au même moment, Xena Grimblehawk fit une combinaison avec Eden … Bon sang, je n’avais pas retenu son nom de famille aux accents flamands et compliqué à prononcer pour une anglaise. Toujours était-il que malgré mes efforts, le souafle passa dans mon anneau latéral. Je poussai un soupir alors que Swan Bradley fonçait pour le récupérer. J’avais beau m’être préparée à un niveau infiniment plus élevé, ça restait humiliant de prendre dix buts en dix minutes. Je piquai sur le sol lorsque Dalia siffla la « pause fraicheur » destinée à nous hydrater en cette période de chaleur. Alors que je vidais contentieusement ma bouteille d’eau, Swan me tapa sur l’épaule avant de s’assoir à côté de moi.

-Je trouve ça pas mal du tout, tu sais. On est quatre contre toi, tu n’as jamais connu ça à Poudlard et crois-moi, Arnold n’aurait jamais résisté comme tu résistes.

C’était une femme d’une trentaine d’année aux cheveux châtains coupés aux épaules et au sourire bienveillant, l’archétype de la mère indulgente. Et c’était ce qu’était Swan : une mère au foyer qui prenait le temps trois fois par semaine d’évacuer la frustration du quotidien à élever trois petits sorciers en venant marquer des buts dans la réserve des Tornades. Elle était en quelque sorte la « maman » du groupe, contrebalançant la sécheresse de Dalia comme le faisait Arnold Callum en étant le pitre de service à trente ans passés. Il le prouva une nouvelle fois en faisant mine de donner un grand coup de batte qui passa à un cheveu de la tête de Swan.

-Fais la maline, Black Swan, tu trouvais ça moins drôle quand c’était moi dans les buts.
-Toi aussi, rétorqua-t-elle avec un sourire tranquille. Tu râlais à chaque entrainement parce que tu préférais frapper dans comme un bourrin sur les cognards plutôt que d’arrêter avec les souafles. Avoue que tu es content que la petite soit arrivé.

Arnold eut un sourire torve. Il avait plus que moi la carrure du gardien classique avec sa grande taille et ses bras puissants et musculeux. Il passa une main sur son menton garni d’une barbe brune qui rougeoyait au soleil et lui valait le surnom de « Barberousse ».

-Je ne le nie pas, c’est vraiment agréable de retrouver la batte. Alors évite de monter trop vite en pro, ça me soulerait de retourner aux buts.
-Ça ne risque pas d’arriver de ci-tôt, fis-je sombrement valoir. Je n’ai fait que trois arrêts depuis qu’on a commencé l’entrainement …
-Ne sois pas dure avec toi-même, fit Swan en posant une main sur mon épaule. Dalia nous a demandé d’être à fond sur toi – et les quatre poursuiveurs alors que d’habitude, elle demande plutôt à Eddie de concurrencer Joana à la capture du Vif d’Or.

Mon regard glissa sur Joana Reus, une allemande de vingt et un ans aux traits taillé au couteau et à la longue queue de cheval blonde. La jeune femme était arrivée immédiatement après sa sortie de Durmstrang et avait préférée s’exiler en Angleterre, terre de Quidditch, plutôt que de rester dans le peu attractif championnat d’Europe centrale qui regroupait plusieurs pays. Elle discutait vivement avec un autre grand espoir de la réserve, Cameron Bell, le seul que je connaissais pour avoir joué à Poudlard contre lui. Pas directement car il était Batteur et avait fait ses études à Serdaigle, mais il n’avait qu’un an de plus que moi et je me souvenais parfaitement du match en troisième année où il avait lancé à Cédric un cognard qui lui avait cassé les côtes. C’était la première chose qu’il m’avait rappelé, un immense sourire aux lèvres, lorsque je l’avais rencontré pour ma première séance physique deux jours plus tôt, et je le lorgnais depuis avec le plus grand dédain. La dernière perle de la réserve était Eden, le belge au nom imprononçable qui jouait au poste de poursuiveur et qui était responsable de quatre des dix buts que j’avais encaissé. Il était assis à rire avec Hector et Eddie, les deux derniers attaquant avec Xena, une petite secrétaire qui avait été ravie de voir arriver quelqu’un de plus petit qu’elle.
Je resserrais ma queue de cheval qui continuait à retenir un retenir un nombre acceptable de boucles d’un mauve sombre qui se rapprochait du prune promis par Simon et jetai un regard à Dalia.

-Je suppose que le but c’est que je ne me décourage pas et que je ne lâche pas.
-Exactement, confirma Swan. Elle veut te pousser dans tes retranchements, voir ce que tu vaux face au feu. Et je trouve que tu as montré de très belles choses.
-Dont un cochon-pendu sublime qui m’a fait m’étrangler de rire, railla Arnold d’un ton goguenard.
-Il n’empêche que celui-là je l’ai arrêté avec mon cochon-pendu …

Arnold eut un sourire appréciateur face à ma réplique et ébouriffa mes cheveux que je venais juste de refaire.

-Mais !
-Excellent, gamine. Continue de montrer ce que tu as dans le ventre. En scelle.

Tout en refaisait ma queue de cheval, je lorgnai le Nimbus 3000 à côté de moi. Le balai était magnifique, le manche lustré et aérodynamique étincelait sous le soleil et le cuivre des étriers étincelait de tout son éclat neuf. Je le considérais comme le second responsable de mes échecs de la matinée. Moi qui n’avais monté qu’une vieille comète et le Brossdur de mon amie Judy en fin d’année dernière, je n’étais pas habituée à la nervosité et la sensibilité du Nimbus. J’aurais dû faire des vols de repérages avant de commencer les véritables entrainements dessus … Je poussai un soupir en levant les yeux au ciel – bien plus haut que le ciel, à dire vrai. Mes premiers entrainements en troisième année avaient été douloureux également. Cédric avait fait pression sur le Capitaine de l’époque pour le forcer à me donner ma chance, liant quasiment son destin au mien. Bien décidé à prouver que j’étais trop petite et chétive pour le poste, les poursuiveurs m’avaient fait vivre un calvaire et s’il n’y avait pas eu Cédric pour me donner la force de poursuivre, j’aurais rapidement abandonné. Tout cela avait cessé après le premier match où j’avais livré une prestation bien plus que correcte qui s’était soldée par une victoire et tout avait été oublié. Maintenant, Cédric n’était plus là pour me pousser mais je n’étais plus la petite fille effacée, effrayée à l’idée de montrer ses capacités. Cette fois, la force, c’était en moi qu’il faudrait la puiser.
Résignée, mais également déterminée, j’enfourchai le Nimbus et décollai pour me mettre devant mes buts. Le reste de la séance fut dans l’exacte lignée du début : Xena, Swan, Eddie et Eden ne me laissèrent aucun répit, mais je finis par comprendre que le score n’avait aucune importance. Aujourd’hui, seul comptait ma technique et mon état d’esprit. Je m’efforçai de ne pas voir cela comme un match, mais une séance de pénalty, de prendre chaque souafle les uns après les autres. Je me pris une nouvelle volée de but, mais j’étais moins découragée en retrouvant la terre ferme, assez satisfaite de la façon dont j’avais arrêté la balle fourbe qu’avait lancé Eden. Il me tapota par ailleurs le bras avec un sourire.

-Pas mal le dernier arrêt, Barberousse ne l’aurait jamais eu celui-là.
-Je suis outré mon minet ! rugit Arnold en levant sa batte. Ça va te valoir un beau cognard la prochaine fois qu’on va se retrouver sur un balai !
-On va se battre alors Barberousse, s’esclaffa Cameron. Je suis capable d’envoyer deux cognards sur Eden et la gardienne avant même que tu n’aies pensé à lever ta batte.

Je lui jetai un regard peu amène, de même qu’Arnold qui partit rejoindre Hector et Swan. J’avais mal connu Cameron Bell à Poudlard, mais le peu que j’en voyais ici me plaisait pas particulièrement.
Je suivis le groupe au vestiaire après la dernière course à pied et étirement exigés par Dalia. Je l’avais remarqué pour la première séance physique que j’avais eue avec eux, mais c’était encore plus flagrant dans les vestiaires, maintenant que le Quidditch ne nous obligeaient plus à garder nos postes : il y avait des clans. D’un côté les non-professionnels, les anciens qui étaient là pour faire le nombre et par passion, groupe au sein duquel l’ambiance était légère et bon enfant. Seul Eddie était un peu plus en retrait car il était plus proche d’âge des professionnels et passait beaucoup de temps avec Eden. De l’autre, Joana et Cameron semblaient faire bande à part, fort de leur supériorité technique et des espoirs que le club fondait sur eux. Eux ne plaisantaient pas, arrivaient en premiers aux entrainements et restaient plus tard pour investir les salles de cardio. Joana avait même joué deux fois en équipe A la saison dernière pour remplacer l’attrapeuse titulaire et en tirait une sorte de suffisance agaçante. Elle fut la première à quitter le vestiaire, suivi de Cameron, au même moment où Dalia entrait, suivi du président Leonidas Grims. Il sourit largement à l’assemblée.

-Bonjour à tous ! Alors, comment trouvez-vous vos nouveaux locaux ?
-On a de l’eau chaude, alors tout nous va ! assura Arnold avec un sourire espiègle. Et même un casier à mon nom !

Pour étayer ses dires, il claqua la porte du sien, découvrant la porte qui clamait « ARNOLD CALLUM » et caressa amoureusement les lettres, provoquant le rire de Swan et Xena ainsi que celui du président. Dalia pinça les lèvres dans son dos et je compris que ce copinage avec ses joueurs ne lui plaisait pas particulièrement. Elle préféra se diriger vers Eden.

-Bon boulot, aujourd’hui. Belle tentative sur la fin, Eden, c’était fin, l’intention cachée … (Son regard glissa sur moi). Ça rend l’arrêt d’autant plus beau.

Mon visage était déjà trop rougi par les efforts pour s’empourprer davantage. Je me contentai de hocher la tête et Dalia parut contente de mon humilité.

-Tu as encaissé beaucoup, mais je voulais te voir de battre, gérer la pression et la cadence. Ce n’était pas parfait, bien sûr, je pense que tu as manqué de lucidité au début … Le coup du cochon pendu était très beau, mais le temps que tu te replaces tu avais encaissé un autre but. Cela dit, on ne pourrait pas te retirer que tu es une battante. Maintenant, je vois mieux comment on va travailler toutes les deux.
-Je pense que j’y vois déjà plus clair aussi, assurai-je en lorgnant mon Nimbus.

J’avais encore éprouvé des difficultés à le manier dans la seconde partie de l’entrainement et cela m’avait ralenti dans mes mouvements. Eden capta mon regard et hocha la tête.

-Moi aussi j’ai mis du temps à me faire aux Nimbus, m’apprit-t-il avec un accent flamant à couper au couteau. J’avais un bon vieux balai belge, un peu brut, ce n’est pas du tout les mêmes réflexes …
-Quand tu te seras habituée au balai et qu’on aura vraiment cibler tes points faibles, on va pouvoir vraiment commencer à travailler, approuva Dalia avec un sourire sinistre. Là, ma grande, ce n’était qu’un avant-goût.

Sans nous saluer, elle retourna dehors, son sourire cynique retroussant toujours ses lèvres. Je déglutis, certaine qu’elle n’allait pas me lâcher jusqu’à obtenir le meilleur de moi – même si cela faisait de moi une véritable loque. Dire qu’après ça il faudrait que je trouve de l’énergie pour l’Ordre … Je contemplai mon balai, puis le vestiaire. Eden prenait faisait son sac pour rentrer et Arnold discutait toujours avec le président Grims. Une idée me vint et je les interrompis timidement :

-Monsieur Grims ?

Le président baissa sur moi ses yeux cobalt, un sourire dressé, le sourire indulgent.

-Est-ce que ce serait possible d’occuper encore un peu le terrain ? Je dois me faire à mon balai.
-Les professionnels ne l’occuperont pas avant encore deux bonnes heures alors oui, je suppose que c’est possible. En tout cas, vous avez mon accord, veillez juste à le libérer pour l’équipe A. Sinon, Parkin vous tordra le cou.
-C’est promis. Merci, monsieur.

Sans attendre, je pris mon balai et laissai derrière moi mes gants de gardienne. Il était temps de retrouver le temps simple et pur, comme du temps de mes grandes courses avec Cédric. C’était quelque chose que j’avais appris au fur et à mesure : quand tout devenait compliqué, difficile, illisible, il fallait revenir à l’essentiel. Je m’apprêtai à m’élancer dans le ciel clair de juillet lorsqu’un sifflement sonore me cloua sur le sol.

-Hé, petite, attends-nous !

Arnold et Eden remontaient eux aussi le terrain, leur balai à la main. Le Batteur eut un immense sourire.

-Je ne suis jamais contre une petite course et tu m’as l’air plus gentille que Cameron ou cette statue de glace qui nous sert d’Attrapeur alors si ça peut t’aider.
-Je sais que c’est dur, les débuts, ajouta Eden en enfourchant son balai. Heureusement qu’Arnold et Swan étaient là pour me prendre sur leurs ailes, ils sont la colonne vertébrale de la réserve. Nous on ne fait que passer, mais ce sont eux qui accueillent les jeunes, qui les entourent avant qu’on ne vole de nos propres ailes.
-Arrête mon minot, tu vas me faire pleurer. (Il lui donna un coup de poing dans l’épaule qui fit vaciller Eden sur son balai). En tout cas, j’espère que tu ne m’oublieras pas toi en professionnel, contrairement à cet ingrat de Spielman.

Eden grimaça.

-Aucun risque, tes cognards ont laissé des traces indélébiles sur mon corps. Ma cuisse droite n’a jamais vraiment retrouvé sa véritable couleur. Bon, Bennett, on y va ? Petite course pour débuter ?
-Bennett, Bennett … Trop simple, ça, il va falloir que je lui trouve un surnom à cette gamine. Mini-Pouce ? Barbapapa ?

Comprenant que c’était une référence à mes cheveux toujours d’un mauve plus sombre, mais discernable, je portais machinalement ma main à ma queue de cheval. J’avais un sourire incertain aux lèvres, incapable de croire que dans le monde professionnel que l’on m’avait décrit impitoyable, ils acceptent de m’aider gratuitement. Certes, ce n’était pas comme si nous étions en concurrence car Eden jouait comme Poursuiveur et Arnold était dans la vie de tous les jours heureux dans sa vie d’apothicaire. Mais dans tout ce contexte troublé, cet élan de solidarité m’allait droit au cœur.

-Peut-être qu’à la fin on pourra faire une séance de pénalty, proposai-je à Eden. Pendant que lui essaiera de nous canarder.

Arnold éclata d’un grand rire et me prit par les épaules pour m’écraser contre ton torse.

-C’est bon, Barbapapa, tu es adoptée ! Maintenant montre-nous que ton balai a dans le ventre avant que je te fasse une bosse de la taille d’un œuf d’autruche !
Alanna2

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Alanna2 »

Hello. Cela fait un moment que je suis ton histoire, je suis arrivée après avoir lu Lucy Wesley en mai dernier à peu près, que j'ai adoré, et j'ai du rattraper le train vers la fin de la 7ème année, un peu avant peut-être. Je voulais donc savoir si je pouvais être dans la liste des prévenus, c'est quand même plus pratique pour pouvoir suivre de manière régulière.
Sinon j'aime énormément ton histoire, les personnages sont trop bien fait, leurs motivations, leurs états d'âme, tout est crédible, et la façon dont tu te sers du canon pour en faire une histoire à toi sans y toucher (j'aime pas trop les fanfictions qui déforment trop ce qui s'est passé, mais c'est un avis strictement personnel) c'est top aussi.
Ce qui est fou c'est qu'il y a des points de ton histoire que j'ai du mal à dissocier du canon maintenant, pour moi Edgard Bones a vraiment eu trois fils dont un seul qui a survécu, et dont le nom est lié à celui de Susan Bones chaque fois qu'elle est mentionnée dans le canon (effet surement renforcé par les histoires entrecroisées). Bref voilà tout ça pour dire que je suis assez admirative de ton travail.
PtiteCitrouille

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Helloooo
Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'un ni l'autre, et finit par perdre les deux.
j'aime bien cette citation, et je me rappelle l'avoir vue quelque part sans me rappeler où...
-Hum, ce sont des petites chevilles
mmmh pas beaucoup de viande à manger par ici..
-Arrêtez d’importuner la petite et faites votre travail ! Et pour ça, nul besoin de faire les mesures de ses cuisses, on croit rêver !
DADDY RENTRE EN ACTIOOOON (pas son daddy, mais le format daddy)
La prochaine fois, ce sera le même traitement que Simon.

Les yeux de George papillonnèrent et je compris avec horreur qu’il y avait eu méprise.

-Simon … Je veux dire … il a …
oh damn je roule au sol de rire :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: ça y est c'est lé début de spremières insinuations héhéhéhéhé

Tien j'avais oublié qu'il mourait Karkaroff
Wait il est chauve Georges ? J'avais pas suivi, mon dieu c'est extrêmement perturbant de passer de touffe de cheveux épaisse à chauve :lol:
le fantôme du colosse
tu t'es retenue de caser "colosse aux pieds d'argile" hein?
Mais visiblement, le souffle de la mort avait effleuré sa nuque
ouuuh joliiii
Tissard et Brodette
on dirait un nom de magasin d'Animal Crossing :lol:
Il est hors de question qu’on laisse les Mangemorts s’approcher de nos cheminée
hors contexte, c'est plutôt chelou comme phrase
Il reste un Bones encore qui respire dans ce monde et il va faire son travail !
il en reste plus d'un mais ça fait plaisiiiiir de le voir si combatif !
L’Ordre pouvait peut-être lui trouver un point de chute …
alors ils sont mignons hein, mais l'Ordre c'est pour se battre, c'est pas une organisation des réfugiés de guerre :lol:
Le couple Bones semblait avoir pris des trajectoires croisées qui, personnellement, me laissait perplexe.
non mais très clairement, c'est exactement ça, ils se sont croisés pour repartir dans leur direction opposée :lol:
Avec la disparition d'ollivander, Fortarome il a été tout bonnement oublié le pauvre ^^' (il lui arrive quoi à lui d'ailleurs?)
Pour être honnête, je ne t’aurais pas vu dans le hand, tu fais un mètre cinquante !
pouahahahahahahaha le hand mais les british ils sont NUUUUULS au handball, ils connaissent pas les anglosaxons :lol: :lol: :lol: surtout qu'effectivement gardienne de hand 1m50 c'est très petit, déjà que moi j'étais petite avec 10cm de plus, et la gardienne croate fait 1m72 ou un bail comme ça et c'est considéré comme petit
La crevette avait grand besoin d’un peu de sport et surtout, d’un moyen sain pour se défouler.
ou tout simplement, tu veux passer plus de temps avec lui... *smiley wink wink*
(prends le gainage, c'est beaucoup mieux que le cardio ! c'est affreux le cardio)
Terre-en-Landes n’est pas un lieu sûr pour nous … Du moins, tant que les Bones y vivront.
eh bah, ça fait plaisir ce joli rejet
-Et comment on fait pour les repousser, ces bestioles ?
avec un herbicide, tout simple (quoi, moi conditionnée pour mon partiel d'anglais sur l'herbicide américain au Vietnam ? nooooooon)

J'aime beaucoup que tu insistes sur cette relation frère/sœur de Vic et Alex, c'est super intéressant, et j'apprécie le travail fait au niveau de la rancœur d'Alex.
Xena
la guerrière
C’était la première chose qu’il m’avait rappelé, un immense sourire aux lèvres, lorsque je l’avais rencontré pour ma première séance physique deux jours plus tôt
heuuu, il est au courant que Cédric est mort, hein? Non mais parce que c'est clairement un manque de tact

Non mais on parle de balais qui sont sensible set tout, ais de toute manière je comprends toujours pas que qui que ce soit soit assis confortablement sur un balai, ça doit faire super mal
-Bennett, Bennett … Trop simple, ça, il va falloir que je lui trouve un surnom à cette gamine. Mini-Pouce ? Barbapapa ?
moi à l'équitation quand j'avais 10 ans on m'appelait mini-bras parce que j'était incapable de toucher les oreilles du cheval en étant assise sur la selle

Pourquoi je dis ça ?

Chapitre très sympa, Arnold et Eden ont l'air cool, ça fait plaisir ces petits moments light en amont de la guerre

MAIS

CA MANQUE DE SIMON LA, PERRI

Bisouuuus
Cazolie

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Vous noterez que je n'ai pas d'enfant préféré, quand je commente chez lui je commente chez l'autre :lol:

ALLEZ ON COMMENCE PAR LE CHAPITRE 3

Elle va avoir un peu mal à la tête avec sa vodka bon marché là (je trouve ça marrant que Vic picole autant alors que c'est pas ton truc du tout :lol: )
Pressé par un rendez-vous avec son agent
Ca fait bien d'arriver complètement beurré :lol:
-Il faut une permission ministérielle pour agrandir un espace
Sérieux ? Et Mel m'a volé ma réplique
pour visiter la ville de naissance du pape de l’église catholique
JPII <3
et c’était vers la fin de la guerre, à Inverness
COUCOU MOI (RIP Jenny)
C’est une dette de sang, et tu n’as pas de sang Liszka dans les ve
"DU COUP JE VAIS ASSASSINER TON GRAND PERE"
Tellement méchant la remarque sur les fleurs
J’avais l’impression de lentement gratter la surface de ce garçon
Pareil pour nous haha
Soudainement, j’eus l’impression de la sentir cette étreinte, cette chaleur alors qu’il me pressait contre lui et que je m’accrochais à son pull
C'est si triste ce passage
Tout cela expliquait qu’un silence de plomb qui pesait presque physiquement sur moi s’installe dans la voiture alors que Miro attachait sa ceinture.
CA A LAIR BIEN DIS DONC
être le poison de son plus grand trésor.
C'est superbe cette formule, Perri :)
-Et parfois avec Alexandre, un bon coup de pied au cul, ça aide.
-Marian !
Je pensais que c'était Vic qui l'avait dit :lol: :lol: elle me tue
Sur la gauche, un troupeau de vaches
DES VAAAAAAAAACHES j'aime trop les vaches :lol:
Son visage, pourtant plus détendu depuis quelques minutes, se renfrogna de nouveau.

-Maman ? Tu rentres tôt …
Ca fait plaisir, merci Susan :lol:
C'est terrible la description qu'elle donne de la situation ensuite, c'est triiiiste, pauvre Rose
Et puis, tu ne vas pas rester à Terre-en-Landes toute ta vie et fonder une nouvelle dynastie de sorcier ici, non ?
Si si, avec Simon
Ils ont pris des cours avec le père Noël ?
Mais Simon :lol:
Simon prénom-ridicule Bones ?
Pouahahha
-Et il a trouvé que te faire visiter une fille qui allait te tuer, c’était une bonne idée ? m’interrompit Simon d’un ton acide. Bon sang, Vic’, je ne comprends toujours pas comment tu as pu t’en sortir cette fois-là et lui il t’a jeté dans la gueule du loup ?! Mais pourquoi tu as accepté, quelqu’un pouvait …
IL SINQUIETE C EST SI MIGNON (je vis pourle Simoria oui oui)
nous nous retrouvâmes allongés l’un à côté de l’autre
oulalaaa

Vacances toujours avec un S Perriiiiiii
je tenais une belle place sur les images
EVIDEMMENT
-Seigneur, tu es toujours là-dessus ? Bon sang, Bones, ça fait deux ans, avance !
-J’aimerais bien mais tu es comme un boulet accroché à mon pied.
Cette réplique :lol: Je te jure, j'adore la répartie de Simon
On est passé de « tout va bien » à « tout est sous contrôle ».
Le virus est sous contrôle mais restez chez vous

Bon du coup je me suis spoilée sur sa vengeance :lol:
Trop contente d'avoir retrouvé les Booooooooooooones

Désolée je laisse en plan mon commentaire du chapitre 4 pour l'instant parce que c'est l'heure du dîner mais j'essaie de finir demain :)

Chapitre 4 j'arrive !
Accumulation de Sorcellerie
Particulièrement Intensive et Contraignante
J'avais oublié que ça voulait dire ça :lol:

ELLE A TELLEMENT GERE (bon pas la métamorphose mais on est pas tous James Potter)
Les résultats d’ASPIC étaient arrivés le matin même et je m’étais précipitée vers mon vélo pour me rendre compte qu’en réalité Simon m’avait devancé en attrapant le sien pour venir à ma rencontre et ouvrir son enveloppe avec moi.
Déjà : ON VA VOIR SIMOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON
Ensuite : trop mignon cette réaction iiiiiih
sa main couvrait habilement son nom complet pour entretenir le mystère.
C'est vraiment un petit merdeux :lol: Il faudra lui dire quand tu l'épouseras, Sisi
Maintenant, rends sa couleur naturelle à ma fille, s’il te plait, le mauve ne lui va pas au teint.
Pouahahah ils ne changeront jamais
-Mon amusement est inestimable, Victoria.
Nan mais il me tue il a les meilleures réparties :lol:
-Tu n’oserais pas …
- OUI J OSE, ET MAINTENANT ... FINISSONS COMME NOUS AVONS COMMENCE, ENSEMBLE *Tom et Harry se font un câlin bizarre et tombent dans le vide*
cochyo

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par cochyo »

Hehe de retour !!
Génial en tout cas !
L’ambiance est parfaite et j’ai hâte de voire le développement.
Cazolie

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Allez je finis de commenter le chapitre 4 haha (t'en as posté combien ? Que je sache à quel point je suis en retard :lol: )
e retour sur terre de notre amie avait été violent et elle ne nous adressait plus la parole depuis plus d’un mois et le moment où le Ministère avait admis publiquement le retour de Voldemort.
Je comprends tellement pas Emily. Parfois je me demande s'ils sont vraiment amis, tous haha
Simon s’étrangla sur le « on ne boit pas »
Quelle sale balance :lol:
Pauvre Susie elle me fait de la peine. JE T AIME SUSAN <3
La ville de Tutshill dans le Gloucestershire était si modeste que je ne comprenais pas par quel moyen un club de Quidditch avait pu s’implanter en son sein
C'est peut-être justement pour ça
Il existe vraiment ce village ? Ou c'est toi qui as choisi la forêt de Dean qu'on connaît bien haha ?

MONSIEUR GRIMS ? C'est Leonidas ?
Lequel devait être le sorcier qui couvrait tout un pan latéral du couloir
Petite note de ... je sais pas, phraséologie ? Construction ? Bref, dit comme ça on dirait que c'est le sorcier en question qui couvre à lui tout seul tout le couloir :lol: Faudrait dire genre "dont les photos couvraient tout un pan latéral du couloir" ? Désolée j'ai le réflexe correction des EdG :lol:

LEONIDAAAAAAS j'ai bien fait de lire vos chapitres dans l'ordre que j'ai adopté dis donc :lol:

T'as lu la partie de HP 7 3/4 sur les installations des Harpies de Holyhead ?
-Treize équipe, donc douze matchs par an, récitai-je pour avoir fait mes petites recherches.
* mes petites discussions avec mes potes qui comprennent rien aux tournois de sport et qui répondent que de la merde

J'ai trop de mal avec la chrono là :lol: On est genre 20 ans après Julian c'est ça ?
Je me demande comment il a atterri là
-Oh, j’ai de la chance, j’habite juste à côté, à Terre-en-Landes.
J'allais dire "si elle transplane ça change rien de toute façon" mais on va dire que c'est fatigant et plus c'est loin, plus c'est fatigant, donc infaisable quand tu fais un travail épuisant, voilà :lol:

Tu me tues Perri avec ton analyse sur la relation entre Gwladys et Leonidas. A ta place j'aurais juste fait une recruteuse et un président sans histoire :lol: t'es une ouf, ce sens du détail
Et c’est dommage parce que c’est la seule belle chose chez toi.
C'est ça oui tu ne trompes personne Vic
Les Harpies le font encore sur une vaste prairie juste à côté de leur centre et les Canons et les Faucons doivent se partager la Lande de Bodmin.
Pouahahha dur
t bien sûr, Rudolf Parkin, l’entraineur des A.
C'est donc pour ça qu'il avait l'air si désagréable
que tu sacrifies alcool et soirée festives
Mais alors qui chantera des chansons disney debout sur la table ?

Ils sont trop marrants les jumeaux hahaha trop contente de les retrouver!
Elle avait préféré monter immédiatement devant l’agitation de la boutique, quitte à se retrouver en tête à tête avec le visage balafré et les yeux asymétriques de Maugrey.
J'avoue, j'aurais pas kiffé :lol:
L’œil valide de Maugrey se tourna vers Simon pendant que l’autre surveillait toujours Fred.
Y a un prof d'histoire au collège qui avait un oeil de verre, je l'ai jamais eu en cours mais il paraît que ça donnait souvent cette impression là :lol:
Crois-moi, petit Bones, quand tu retrouveras seul face à cinq Mangemorts comme les Prewett tu repenseras à ta phrase et tu réaliseras à quel point tu étais con.
Noooon Fabian et Gideon T.T (j'avoue je préfère Fabian, Gideon a vraiment fait le petit con avec Jenny)
Ah j'avoue Vic sait peut-être pas que Fabian et Gideon étaient leurs oncles
perdrez des parties de vous-mêmes, mentales comme physiques
Coucou l'oreille de George

Je suis trop bête j'avais rien capté pour l'identité de l'instructeur :lol: j'ai passé ces quelques paragraphes à lister tous les survivants du premier ordre sans penser à lui qui était le plus évident :lol: TELLEMENT COOL

Alors si je ne m'abuse j'ai que dalle participé à l'élaboration des noms de stade mais de rien hein :lol:

C'était un très bon chapitre Perri, l'organisation des équipes de Quidditch était claire et succincte donc c'était cool, j'étais contente de voir Susan et Simon et puis ce petit bout sur l'ordre :mrgreen:
Perripuce

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Perripuce »

OH CAZO A COMMENTE ET J'AI MEME PAS VUUU shame on me, je vais lire ça !

Bon, je poste en coup de vent parce que je suis claquée et que demain j'ai de la route jusqu'au Jura (ça va être choueeette je vais essayer de faire ma Martin Fourcade !). Donc je me bornerais à dire que j'espère que vous allez bien, que Noël s'est bien passé avec votre famille, que la récolte a été bonne et que tout va bien chez vous !

Bonne lecture et on se revoit l'année prochaine !

***

Devenir adulte, c'est admettre que la fuite est impossible, que les histoires sont courtes, sans importances mais qu'elles laissent des traces, pour des raisons qui nous échappent. Devenir adulte, c'est admettre qu'il n'existe pas d'ailleurs.

- Sacha Sperling
***


Chapitre 6 : Fais un vœu.

Arnold ne m’avait pas fait de bosse, ni cette fois ni dans les jours suivants, mais à chaque entrainement je rentrais chez moi broyée, cassée, les muscles si endoloris que je me mouvais difficilement. J’avais à peine le temps de me remettre qu’un autre entrainement me heurtait de nouveau. Dalia m’avait laissé trois séances sous les feux des quatre poursuiveurs de l’équipe de réserve avant de déclarer qu’elle en avait assez vu. Généralement, je prolongeai chaque entrainement avec Eden, le seul espoir que j’étais certaine d’apprécier. Nous avions compris que c’était dans notre intérêt de s’entrainer ensemble en tant que Poursuiveur et Gardienne et nous étions parfois rejoint par Swan ou Arnold. En définitive, je m’entendais mieux avec les plus anciens qu’avec ceux de mon âge : Joana ne décrochait pas un mot, Cameron était arrogant et Eddie solitaire. Elle ne le disait pas, mais j’avais fini par comprendre que cette entente plaisait à Dalia : cela prouvait que j’étais déterminée à progresser, même si cela signifiait travailler plus que les autres – et souffrir plus que les autres.

Si mon état avait beaucoup amusé Simon dans un premier temps, il commençait, comme moi, à s’inquiéter de l’énergie qu’il me resterait après tout cela. Car si pendant deux semaines, je n’avais eu le Quidditch à songer, mon autre vie s’était de nouveau réveillée sous la forme d’une lettre de Fred Weasley m’invitant à déjeuner un dimanche dans sa boutique. L’annonce de cette première séance de cours par Remus Lupin m’avait fait pousser un long gémissement tant mes muscles souffraient encore du traitement infligé par Dalia.

-C’est parce que c’est le début. Il faut que tu prennes le rythme, après ça ira mieux non ?

Simon paraissait vouloir se convaincre lui-même et j’eus un vague sourire. Nous remontions Charing Cross Road en direction du Chaudron Baveur pour nous rendre chez les Weasley.

-Tu t’inquiètes pour moi Simon ?
-Avec tout ce qui t’arrive, ça t’étonne ? maugréa-t-il en haussant les épaules. Si ça continue comme ça, on va t’envoyer en mission de nuit et tu vas t’endormir …

Il ouvrit la porte du pub sorcier et me la tint le temps que je m’y engouffre. Le barman nous lança un regard plein d’espoir mais je baissai les yeux, gênée et traversai la salle en claironnant un hypocrite « bonjour ». Simon ne paraissait pas en mener large non plus face à l’espace désertique et se dépêcha de tapoter les pierres stratégiques pour ouvrir le passage.

-Bon sang, quand je pense que le Chaudron Baveur était toujours bondé, avant … c’est déprimant … Enfin, (il renifla avec dépit) pas autant que ça.

L’arche venait de s’ouvrir sur le Chemin de Traverse. C’était pire que la fois où je l’avais visité avec George, deux semaines plus tôt. En plus de la glacerie de Fortarôme, c’était la boutique d’Ollivander qui était déserte, barrée par des planches. D’autres affiches avaient fait leur apparition, bloquant l’accès aux vitrines colorées qui égayaient d’ordinaire la rue commerçante. Et pire que tout, des vendeurs ambulants fleurissaient le long de la route pavée, écartant des pans de leurs capes pour vendre diverses amulettes et potions à la provenance douteuse. Certains avaient dressé derrière eux des étales éphémères et gardaient la baguette en main, prêt à faire disparaître leurs marchandises. Je gardai les yeux rivés sur le pavé et accélérai le pas. Dire que je les craignais plus qu’une potentielle attaque de Mangemort …

-C’est sinistre au possible, marmonnai-je alors que la boutique des Weasley, véritable phare dans la ruelle désolée, était enfin en vue.
-Et ça ne va pas aller en s’arrangeant … Avec l’enlèvement d’Ollivander …
-Ça m’étonne que ta mère t’ait laissé sortir, d’ailleurs … Le jour de ton anniversaire, en plus …

Simon me lança un regard de coin et je vis ses joues rosir. Ce matin même, je m’étais arrangée pour entrer la première dans sa chambre, le réveiller à l’aide d’une casserole et une cuillère de bois et lui offrir Douze moyens infaillibles de séduire une sorcière. Les joues écarlates de Simon à la vue de l’ouvrage avaient été pour moi le plus plaisant des spectacles. Une juste vengeance au pull affreux qu’il m’avait offert pour mes dix-huit ans.

-On va faire un repas ce soir, en famille et puis tu as bien réussi à vendre ça. « On va fêter ça entre ami… ». Bon sang, ça va être merveilleux avec les Weasley …
-On n’a pas dix-huit ans tous les jours, chantonnai-je joyeusement. Tu vas passer ton permis voiture du coup ?
Simon se frotta l’arrête du nez. Une légère rougeur persistait sur ses joues.
-Je ne sais pas, ça dépendra mon temps … Et je ne suis pas sûr d’être aussi bon en voiture qu’en transplanage.
-Ça c’est une certitude … Tu es peut-être un excellent sorcier, Bones, mais tu ne sais rien faire avec tes mains.

Simon leva les yeux au ciel et accéléra le pas. La boutique des Weasley était un véritable phare dans l’océan de désolation qu’était devenu le Chemin de Traverse : brillante, bruyante et dépourvue d’affiche ministérielles, elle était devenue le cœur qui pompait la vie dans l’avenue commerçante, et ce même dans la fermeture dominicale. Nous fîmes le tour pour entrer dans la petite cour intérieure où un escalier menait à l’appartement des jumeaux. L’un d’entre eux étant devant la porte, assis sur une chaise bancale installée sur le palier. Sa baguette dans la bouche et une sorte de tournevis dans la main, il manipulait un petit objet qui gigotait entre ses doigts. En nous sentant approcher, il leva les yeux sur nous et délaissa le tourne-vice pour sa baguette. Simon eut un vague sourire amusé.

-Tu sais que si on était des Mangemorts, tu serais déjà hors de course, Weasley ?
-C’est faux, je vous avais entendu. Joyeux anniversaire, Bones.

Il lui jeta l’objet qu’il venait de réparer et qui m’évoquait vaguement un robot. Le jumeau devant nous se leva et s’étira paresseusement. Il avait troqué son uniforme magenta pour une tenue de moldu avec un jean simple et une veste en peau de dragon de qualité vertes criardes qu’il s’était acheté cet été.

-Un leurre explosif, expliqua-t-il devant la mine perplexe de Simon. On vient de les mettre au point, avec Fred : quand tu les enclenches, il provoque une explosion quelques mètres plus loin. Parfait pour une diversion.
-Waho, commenta Simon, assez impressionné. Merci, c’est gentil.
-Comment vous pouvez n’avoir eu que trois BUSE chacun et faire des choses pareilles ? m’émerveillai-je en suivant George dans son appartement.
-Tu sais, Bennett, contrairement à toi on n’a jamais été intéressé par les études. Les révoltes de Gobelins … Transformer un bureau en cochon … On a sélectionné ce qui pourrait nous être utile et concentrer tous nos efforts sur ce qui importait.
-Et vu comment ça se passe, vous avez bien fait …

L’appartement était vide, mais George nous mena au dernier étage, bas de plafond mais qui semblait lui couvrir l’ensemble de leur appartement et de la boutique, ce qui donnait un espace plus large. Lupin était déjà présent, les manches retroussées sur ses coudes et un sourire avenant alors qu’il parlait à Renata :

-… acceptée à l’observatoire britannique ? C’est d’accord, j’en parlerais à Fol Œil, peut-être que les missions nocturnes ne seront pas adaptées pour toi.
-Je me débrouillerais, affirma Renata d’un ton buté. Confiez-moi les missions que vous aurez besoins …

Le sourire de Lupin se teinta de nostalgie et d’un certain dépit.

-Nous verrons en temps opportuns … Ah ! (Son regard venait de nous effleurer et étincela). Vous voilà ! On va pouvoir commencer … Où est Fred ?

Fred s’était visiblement perdu dans les stocks de la boutique et arriva dix minutes en retard. Mais Lupin semblait avoir gardé la bienveillance qui l’avait caractérisé en tant que professeur – bienveillance pour laquelle il était devenu l’un de mes professeurs préférés. Il sortit sa baguette magique de sa poche et nous observa, aligné devant lui et nous invita à nous asseoir à même le sol. Nous formâmes un cercle au sein duquel il s’inséra pour planter sur nous son regard ambré. Je me trémoussai, embarrassé. Il avait raison, d’une certaine manière c’était comme revenir à Poudlard.

-Fol Œil m’a demandé de vous former sommairement, nous rappela-t-il de sa voix douce. Comme vous le savez, j’ai certaine compétence comme professeur et en Défense Contre les Forces du Mal, mais aussi une certaine expérience au sein de l’Ordre puisque j’y suis entré, comme vous, à la sortie de Poudlard.

Son visage prématurément ridé s’assombrit davantage et son regard se perdit au loin.

-Je suppose que vous savez à quoi vous vous exposez. Je ne suis pas là pour refaire le grand discours qu’a pu vous faire Dumbledore ou Fol Œil. Sachez simplement que si un jour, vous sentez votre force décliner, votre détermination fléchir et que vous avez besoin d’une oreille attentive, je serais ravie d’être celle-là. Vous allez également devoir compter les uns sur les autres. Vous avez le même âge et vous allez subir la même brutale transition. N’hésitez pas à communiquer, à faire part de vos impressions, même si c’est dur, même si elles sont mauvaises. Ne vous isolez pas. Ne pensez pas que vous êtes seuls.

Mon regard glissa ostensiblement vers la chaussure de Simon que j’observai sur le plancher. Me concernant – et c’était bien l’unique certitude que j’avais en ce moment – j’étais certaine de pas être seule, d’avoir quelqu’un sur qui m’appuyer pour ce que Lupin appelait « la brutale transition ». La chaussure battit nerveusement et Lupin poursuivit :

-Vous ne serez pas envoyé en mission tout de suite. Je sais que Maugrey a eu des entretiens avec nous pour cerner vos forces et vos faiblesses – bref, voir comment vous pouvez être utilisé. C’est comme ça que Victoria a pu appréhender ses nouvelles missions à Cracovie, mais Victoria était une exception. Avant d’être envoyé, il faut qu’on s’assure que vous êtes capables de tenir un duel et que vous êtes assez forts pour soutenir l’Ordre.
-C’est-à-dire ? s’enquit Renata, perplexe.
-Psychologiquement parlant. C’est un engagement et je suis sûr que vous ne l’avez pas pris à la légère, mais on veut être sûr que vous avez les épaules pour ce qui vous attend. Que vous ne vous défilerez pas au premier danger ou que … vous ne foncerez pas tête baissée, ce qui est tout aussi dangereux.
-Enfin Remus, s’insurgea Fred en l’appelant à ma plus grande surprise par son prénom. Tu nous as eu élève, tu as presque vécu avec nous l’année dernière …
-Et si j’en crois mes observations de professeur, Victoria avait un manque cruel de confiance en elle, Renata avait une tendance à l’isolement et au secret, Simon un brin trop de confiance en son agilité et vous êtes des têtes brûlées tous les deux.
-C’était il y a trois ans ! rappela Simon, indigné. Vous n’allez pas nous juger sur notre comportement d’il y a trois ans ?
-Bien sûr que non, Simon. Je sais parfaitement que vous avez tous évolué et vous l’avez tous prouvé. Mais il reste des traces de ce que j’ai énoncé et si j’étais honnête, là tout de suite je ne donnerais le feu vert qu’à l’un d’entre vous et vous seriez surpris du nom.

Simon se fendit d’un reniflement dubitatif et les jumeaux échangèrent un regard intrigué. Renata resta elle impassible alors que Lupin frappait énergiquement dans ses mains.

-Mais nous sommes là pour vous entrainer, alors allons-y ! Vous avez tous eu de bonnes notes en Défense contre les Forces du Mal et pour certains vous avez même un patronus corporel. Comme votre principal danger commun sera un duel contre des Mangemorts, c’est à ça qu’on va concentrer nos premières leçons. Je vais faire des équipes et voir ce que vous valez. Fred, tu vas te battre contre Renata, et George contre Victoria. Je me réserve Simon. Bien évidemment, nous tournerons … Les garçons, vous avez préparé la trousse médicale ?

Fred désigna un coffre de bois derrière lui et Lupin eut un hochement de tête satisfait. Simon n’était pas particulièrement serein à l’idée d’affronter notre ancien professeur, qui devait certainement être un combattant aguerri, mais je ne pus voir ce qu’il valait parce que George n’attendit pas que je sois prête pour attaquer. Je parais in extremis son sortilège de désarmement.

-Hé !
-Il fallait te tenir prête, Bennett. Fais attention, j’ai eu un bon prof l’année dernière. Stupéfix !

Mais là encore je parais et répondis silencieusement d’un sortilège de désarmement qui fit sauter sa baguette de ses mains. Elle atterrit sur la tête de son frère jumeau qui, surpris, ne put s’écarter du sortilège de saucisson de Renata. Il tomba sur le dos avec un bruit sourd et j’échangeai un regard avec la jeune fille. Elle haussa les épaules et annula le sortilège. Mes autres duels avec George furent similaires au premier : il éprouvait visiblement des grandes difficultés à ne pas prononcer ses formules et j’étais plus agile que lui. Les sorts que je n’évitais pas magiquement, je le faisais physiquement malgré mes douleurs musculaires et George, dans son impatience, me laissait toujours une ouverture pour le désarmer.

-Bon sang, même sans poêle à frire elle est coriace, celle-là, râla-t-il alors que je venais de rattraper une nouvelle fois sa baguette.
-Je pense que ce serait mieux si tu ne prononçais pas tes formules … Hé !

Ma baguette venait de me sauter des mains et je me tournai vivement pour voir Fred me lorgner avec un sourire. Derrière lui, Renata se relevait en se massant les côtes.

-A deux contre un elle fait moins la maline … Aïe !

Je venais de me jeter sur lui et lui arrachai vivement ma baguette des mains. Déséquilibré, il laissa échapper la sienne et Renata l’attira à elle d’un sort avant de se fendre d’un sourire. Les jumeaux, sonnés et éberlué, nous fixèrent sans comprendre.

-L’arrogance des sorciers … Croire que le combat ne se résume que magiquement …
-Vous avez été Batteurs, je suis sûre que vous avez une sacrée droite, poursuivis-je en leur jetant leurs baguettes. N’oublie pas de vous servir de vos poings quand la magie montre ses limites.
-Tu parles d’expérience, Bennett, s’amusa George, qui ne semblait pas nous en vouloir. Le coup de poêle, c’était magistrale, la tête de Fred en sonne toujours.
-Maintenant, en garde, mesdemoiselles ! nous prévint Fred en se fendant.

Je parai le sort et Renata attaqua d’un éclair de stupéfixion. S’affronter à deux contre deux était tout aussi formateur : c’était deux duels à géométrie variable. Les jumeaux se connaissaient par cœur et n’avaient pas besoin de parler pour communiquer quand Renata et moi nous marchions parfois sur les pattes. Lorsque je la sentais en difficulté, je me détournai de George pour jeter un sort à Fred, souplesse qui nous forçait à être attentif à notre environnement et pas seulement concentré sur notre adversaire direct. Le combat fut plus ardu et il se solda par notre défaite : la cohésion et l’entente des jumeaux était trop forte.

-Excellent !

Lupin frappa dans ses mains, un immense sourire aux lèvres. Avec amusement, je remarquai que Simon se massait les côtes derrière lui en grimaçant. Bien qu’excellent sorcier, il n’avait pas la vivacité et la souplesse demandée pour la magie martiale.

-Vous avez eu raison, c’était un très bon exercice ce que vous venez de faire, nous approuva Lupin. Parfois vous serez seul, mais parfois vous serez plusieurs face à des Mangemorts et il faut apprendre à ne pas combattre que pour soi … (Il consulta sa montre) Bien, je pense qu’on a encore le temps pour une nouvelle série … Essayez de faire des un contre trois pour déséquilibrer les forces, analysez la situation pour savoir quel sortilège utilisé à quel moment … Ne combattez pas dans le vide, quand on est en infériorité numérique il faut être méthodique. Pour ça il faut jauger vos adversaires … Et Victoria et Renata ont raison, évidemment qu’un combat ne se résume pas à la magie – sinon monsieur Bones serait meilleur que cela …

Simon grimaça à la pique et je réprimai un méchant sourire. Ça ne pouvait que lui faire un peu de bien que de se faire un peu battre par Lupin …
La séance dura encore une bonne heure, une bonne heure durant laquelle Fred, George, Renata et moi tournions entre différents types de duel jusqu’à être exténué et observé le dernier entre Simon et Lupin.
C’était un combat étrange à voir. Lupin était étrangement souple et dynamique pour un professeur qui semblait passé la majorité de son temps dans les livres. La concentration vidait son visage prématurément ridé de toute expression. Et la concentration devait être de mise parce que malgré ton immobilité, Simon était coriace : chaque sortilège qu’il lançait était assez puissant pour que Lupin en soit ébranlé, voire peine à les parer. Il le faisait souvent d’un bond ou in extremis et en était parfois réduit à parer chaque attaque de Simon. Puis celui-ci retombait dans ses travers et ne parvenait pas à s’écarter assez tôt pour éviter un sortilège de désarmement qui rendait souvent Lupin vainqueur.

-C’est dommage, murmura notre ancien professeur avant de dire à voix haute et intelligible : Allez, la torture s’arrête. Allons boire un verre. C’est votre anniversaire Simon non ?

Le visage de Simon, déjà marqué, se rembrunit encore et hocha la tête. Malgré la mine peu engageante, le sourire de Lupin s’agrandit et il se tourna vers les jumeaux.

-Les garçons, vous avez un whisky Pur-Feu ? Ou une bonne bouteille d’hydromel ?

La pause dans le salon des jumeaux fit le plus grand bien : je vidais au moins deux grands verres d’eau avant de m’affaler dans le canapé, meurtrie et prête à m’endormir alors que Lupin portait un toast aux dix-huit ans de Simon. Une main me secoua l’épaule.

-Ça va Victoria ?

J’ouvris péniblement un œil pour voir Renata, deux verres de whisky Pur-Feu à la main. Je me redressai pour prendre le mien avec un sourire que j’espérais rassurant.

-Oui, ça va. Je sors de deux semaines intensives d’entrainement de Quidditch, je suis un peu cassée …
-Un peu cassée et tu arrives à bondir partout comme ça ? Qu’est-ce que ce sera quand tu seras en forme …
-Je pense qu’il faut que j’apprenne à économiser mon énergie, plutôt …

Mon regard vagabonda sur Simon et les jumeaux qui écoutaient religieusement Lupin parler de ses premières missions pour l’Ordre. Renata s’assit à côté de moi, les genoux resserrés et les mains crispés sur son verre. Elle n’avait jamais été à l’aise en société. Son silence me mit mal à l’aise et en un éclair, je revis la photo de Cédric tomber de sa poche, comme un cruel aveu du destin. Plutôt que de m’attarder sur ce fait que je ne m’expliquais toujours pas, je préférai demander :

-Mathilda va bien ?

Visiblement, ce n’était pas la question à poser car les lèvres de Renata se pincèrent encore plus. Elle plongea son regard dans le liquide ambré.

-Elle avait trouvé une place d’apothicaire dans une boutique du Chemin de Traverse mais avec ce qui se passe le propriétaire a pris peur et pense à fermer boutique … Alors elle cherche dans tous les villages sorciers … (Elle se redressa et me fixa à travers ses lunettes rondes). Tu n’habites pas dans un village sorcier, toi ? Comme il y a les Bones …
-En fait, il n’y a que les Bones et moi, ça fait longtemps qu’on a plus de boutique sorcière à Terre-en-Landes … Et Pré-au-Lard ?

Renata redressa ses lunettes et un sourire de dépit déforma ses lèvres.

-En Ecosse ? Non, elle ne veut pas être trop loin d’Erwin. Ils comptent prendre un appartement ensemble, tu comprends ?
-Ah …

Comme Roger et Emily, qui avaient passé l’été à déménager. Comme Miles me l’avait proposé … Miles, Seigneur. Il y avait une éternité que je n’avais pas songé à mon ex-petit-ami, que j’avais vu pour la dernière fois aux diligences qui nous amenaient au Poudlard Express. Je ne savais rien de la suite – avait-il trouvé une place au Ministère ? Avait-il pris son indépendance lui aussi, quittant une famille bancale dans laquelle il ne s’épanouissait pas ? Et – mon cœur manqua un battement à l’idée – avait-il retrouvé une petite-amie, une fille qui l’aimerait mieux que je ne l’avais fait ? J’ignorais que penser à l’idée, aussi préférai-je prendre une gorgée de whisky Pur-Feu et m’intéresser à ce que Lupin disait :

-… Et je vous jure, cette mission avec James Potter, j’ai cru qu’on allait tous y passer, je n’ose imaginer ce qui se serait passé si Maugrey en personne n’était pas intervenu … Mais j’étais souvent cantonné à des choses plus administratives, j’ai beaucoup travaillé avec Edgar Bones, à un moment …

Il leva son verre à l’adresse de Simon, dont le léger sourire s’était figé à l’évocation de son père. Lupin embraya rapidement d’un ton badin, l’air de rien, pourtant j’avais l’intuition que l’allusion n’était pas innocente. J’attendis qu’il vide son verre et qu’il s’éloigne pour le remplir pour le suivre discrètement, loin des oreilles de Simon.

-Vous aussi vous savez ?

Lupin m’adressa un regard surpris tout en remplissant son verre.

-Je sais quoi, Victoria ?

Vaguement, je désignai Simon du menton. Lupin eut la décence de ne pas tourner le regard vers lui et un triste sourire s’étendit sur ses lèvres. Il fit tourner son whisky dans son verre, l’air vaguement mélancolique.

-Ah. Oui, je sais. Je l’ai dit, j’ai travaillé avec Edgar pendant quelques semaines … Il était très secret sur sa vie de famille et on le comprend avec le risque qu’il courrait. Mais le hasard a fait que j’étais là lorsque sa secrétaire a débarqué dans son bureau pour lui annoncer que sa femme accouchait à Ste Mangouste. Je venais juste de sortir de Poudlard et l’un des membres les plus influent de l’Ordre et du Ministère se trouvait trop stressé pour transplaner et me demandait de le transporter près de sa femme ! Alors crois-moi, j’ai retenu le nom du bébé quand il me l’a dit …
-Je vois …

J’ignorais si j’étais attendrie ou vexée. J’en avais assez de découvrir après les autres l’identité de Simon, de lui arracher cette partie de lui qu’il m’avait toujours caché et qu’il gardait toujours pudiquement en lui. Lupin dut sentir mon malaise car son sourire se fit plus doux.

-Dumbledore m’a prévenu lorsque je suis devenu professeur qu’il ne fallait surtout pas évoquer Edgar devant Simon, qu’il avait été grandement traumatisé et que ses tuteurs souhaitaient qu’on le laisse tranquille. Mais il m’a aussi dit cet été qu’à présent je pouvais tenter … des petites évocations, disons. Que quelqu’un avait réussi à lui faire accepter qui il était et … qu’il fallait aider cette personne pour qu’elle n’ait pas à porter le poids du monde sur ses épaules.

J’eus un pauvre sourire en comprenant qu’il parlait de moi. Lupin posa une main sur mon épaule et je sursautai. J’avais encore en lui l’image du professeur et c’était difficile de me dire que cette barrière physique qui existait entre élève et enseignant était à présent abolie.

-Elle sera là ta difficulté, Victoria. Tu ne peux pas porter le poids du monde sur tes épaules. Il faut que tu acceptes que parfois, tu ne peux rien faire, garder ton énergie pour les choses qui comptent et qui le méritent. C’est ce qui s’est passé dans les duels, j’ai essayé de regarder un peu : en voulant être partout, tu as laissé trop d’énergie et perdu en lucidité. Ça vaut aussi pour tous les aspects de ta vie et particulièrement pour l’Ordre. Tu comprends ?
-Oui … Oui, je vois. Je vais essayer.

La main de Lupin serra mon épaule.

-Je suis content de te retrouver ici, Victoria. Tu as bien changé depuis ta cinquième année … Oh, vous avez tous changé, bien sûr, mais chez toi, je trouve que c’est plus flagrant.

Je ne savais pas que répondre à cela. A dire vrai, je n’arrivais à y voir un compliment quand je considérais les épreuves que j’avais dû traverser pour en arriver là. Lupin devait aussi y songer parce que son sourire s’était fait incertain. J’avais l’impression de lire le nom de Cédric dans ses prunelles ambrées. Alors qu’un silence lourd s’installait entre nous, il me tapota l’épaule avec douceur et retourna discuter avec les jumeaux, me laissant troublée près du buffet.

***


Le dîner d’anniversaire de Simon fut sans doute le premier moment de réelle joie dans la famille Bones depuis la mort d’Amelia un mois plus tôt. Rose était enfin souriante et détendue et s’était mis en quatre pour fêter les dix-huit ans de celui qui était devenu son fils, George avait abandonné l’espace d’une soirée son combat contre la loi sur la sécurité et Caroline s’était jointe à nous pour la première fois de l’été.

-J’ai eu une promotion, m’annonça-t-elle fièrement alors que vous faisions la vaisselle. Je suis au cabinet d’une membre du Magenmagot, Myriam Goldstein. C’est une femme brillante, j’apprends tellement auprès d’elle …
-C’est cool, commentai-je distraitement, les mains dans l’eau. Tu me passes les assiettes ?
-C’est fou ce que t’intéresse ce que je dis … Mais je ne t’en veux pas, c’est vrai que mon travail doit te paraître loin et abstrait … Comment ça se passe chez les Tornades, toi ? Peut-être que je viendrais voir ton premier match !

Elle rejeta ses cheveux bruns derrière son épaule et s’assit avec dignité sur la table de la cuisine. Elle était sans doute la beauté de la famille, le portrait craché de sa mère avec ses formes généreuse, son visage en forme de cœur et ses yeux bleus et rieurs. Un si joli minois, ça devait en attirer des prétendants au Ministère, songeai-je alors qu’elle me gratifiait d’un sourire éclatant.

-Tu as bronzé en Pologne ? Dommage, c’est gâché par les cheveux ! Le violet, sans doute une idée de Simon ? Je vous jure, vous deux … En tout cas tu as bonne mine, je trouve ! Contrairement à l’autre rabat-joie dans la salle à manger … (Elle poussa un soupir). Quand je pense à l’énergie que ma mère a dépensée pour lui offrir cette fête …

Je ne pouvais rien lui rétorquer : Simon était d’humeur exécrable depuis le début de la journée. J’avais cru dans un premier temps qu’il était agacé contre moi et mon cadeau. Puis en rentrant, je l’avais pensé blesser dans son orgueil suites aux duels perdus avec Lupin. Mais ça me semblait léger face à son air maussade qui persistait. Il avait à peine décroché un mot depuis le début du dîner. Rose entra justement dans la cuisine et promena son regard sur les meubles.

-Caroline, tu n’étais pas censée sortir le gâteau ?
-Oups !

La jeune femme sauta souplement de la table et s’en fut vers le cellier, me laissant seule avec sa mère. Rose leva sa baguette et les bougies qui étaient sur une boite dans le buffet s’envolèrent, s’embrasèrent et flottèrent dans les airs, prêtes à se planter dans le gâteau. Elle les compta à voix basse avant de les contempler avec mélancolie. Je les considérai aussi et l’image d’autres bougies dans un autre endroit vint se superposer dans mon esprit.

-Ça ressemble à Poudlard, fis-je remarquer avec un petit sourire. Les bougies qui flottent toutes seules …
-Quoi ? Oh, oui … Oui, tu as raison, ça donne un air de Poudlard … Espérons que ça plaira à Simon …

Son beau visage, pourtant détendu et souriant depuis le début du dîner, s’assombrit quelque peu. Visiblement, la mauvaise humeur de son fils la contrariait et je ne sus que penser du regard qu’elle coula sur moi. Cependant, le sourire bienveillant qu’elle me servit éclipsa le reste.

-Ça fait un moment qu’on ne s’est pas vue, toi et moi … Je suis désolée, en ce moment je suis tellement distraite …
-Je comprends, ne vous en faites pas. Ce n’est pas une période facile …
-Mais elle ne l’est pour personne … Comment vas-tu ?

La sincère inquiétude de Rose me toucha, comme toujours. Chaque fois qu’elle prenait ces airs maternels avec moi, je me souvenais de la lettre qu’elle avait rédigé pour mes dix-sept ans où elle s’était posée en marraine pour moi. Mon regard effleura la montre qu’ils m’avaient offert pour l’occasion et que j’avais posé sur un coin de l’évier pendant ma tâche.

-Je ne sais pas. Je veux dire, tout est un peu chamboulé, j’ai du mal à prendre mon rythme et puis avec ce qui se passe … J’évite de lire les journaux pour ne pas trop désespérer …

Mais ça ne suffisait pas : je savais qu’une nouvelle famille de moldu venait de se faire assassinée au sud du pays, Renata et Lupin en avaient parlé en fin de séance. Les lèvres de Rose esquissèrent une moue et elle posa une main douce sur mon épaule.

-Je comprends que ça t’inquiète Victoria … Tu es l’une des premières concernées et avec ce qui est arrivée à Amelia …

Sa voix fléchit et elle prit une tremblante inspiration avant de poursuivre, résolue :

-Je n’aurais jamais pensé … Bon sang, c’était une sorcière inébranlable … Et si tôt dans la guerre … Il avait fallu des années à Tu-Sais-Qui pour approcher les hauts-fonctionnaire lors de la précédente … Ce qui s’est passé, c’est un choc pour tout le monde et un avertissement.

Et vu son ton et sa gravité, Rose avait pris l’avertissement très au sérieux. Elle s’éloigna de quelques pas pour contempler les bougies, l’air pensif.

-Cet après-midi avec vos amis… Il s’est bien passé ?

La question me prise de court et je faillis en lâcher l’assiette que je nettoyais. Je tentai de répondre d’un ton détaché :

-Oui, très bien. Bien sûr les jumeaux Weasley sont toujours un peu pénibles …
-C’est étrange, j’ignorais que Simon était devenu proche d’eux.

Je gardais mon regard rivé sur l’assiette, un nœud dans l’estomac. J’ignorais même pourquoi je faisais la vaisselle à la main. Sans doute une question d’habitude. Toujours était-il que ça me permettait de ne pas avoir à affronter le regard de Rose …

-On s’est rapproché au cours de l’année … A dire vrai, tout ceux qui détestaient foncièrement Ombrage se sont regroupés.
-Dans l’organisation dont faisait partie Susan, c’est cela ? On avait reçu une lettre d’avertissement de la part de Dolores en avril dernier, sur ses activités … « illicites ».

Je jetai un regard à la dérobée à Rose. Elle avait les bras croisés sur sa poitrine et les yeux rivés sur la fenêtre qui nous reflétaient toutes les deux. Je compris qu’elle observait discrètement mes réactions par ce biais et mon cœur s’emballa, d’autant qu’elle embraya :

-Mais vous n’en faisiez pas partie, Simon et toi …
-Non … Susan avait peur des conséquences que ça aurait sur lui et elle n’avait pas tort.
-En effet, souffla-t-elle, les sourcils froncés. Susan est intelligente et a parfaitement analysé la situation, même si je n’approuve pas ce qu’elle a fait. Simon n’est pas assez mûr, il n’a pas la tête assez froide pour entrer dans ce genre de groupe. L’armée de Dumbledore …

Elle secoua la tête, faisait virevolter ces magnifiques cheveux bruns sur lesquels les bougies jetaient des éclats dorés.

-C’était une bêtise d’adolescent, vraiment … Oh, bien sûr je comprends l’idée de base mais je ne comprends pas comment Susan a pu … Elle était si sage et j’ai l’impression que ça l’a changé, elle est devenue plus vindicative. Enfin, heureusement qu’elle n’a pas mêlé Simon à cela. Lui dans ce genre d’organisation ? Mon Dieu, il serait capable de se détruire …

Je ne répondis rien dans l’espoir que la conversation cesse et que Rose arrête d’observer mon reflet dans la vitre, comme si elle s’attendait à ce que je réagisse. Ce fut Caroline qui me sauva en revenant triomphalement, le gâteau flottant gracieusement derrière elle. Après cela, Rose fut trop occupé à planter des bougies, son sourire de nouveau accroché aux lèvres. Le gâteau était copieux et à plusieurs étages et Caroline observa sa mère l’emmener dans l’autre pièce en entonnant avec gaieté un « Joyeux anniversaire ! ». La jeune femme secoua la tête et pivota vivement vers moi.

-D’un point de vue extérieur, tu ne crois pas qu’elle en fait trop ?
-Euh …
-Ce n’est pas grave, me coupa-t-elle devant mon manque d’inspiration évident. Je devrais y être habituée …

Sans m’attendre, elle suivit sa mère dans la salle à manger, entonnant le chant avec nettement moins de conviction. J’essuyais mes mains et observai la famille, appuyée dans l’encadrement de la porte. Caroline et Simon n’avait vraiment rien en commun, observai-je alors que les deux sœurs s’installaient de part et d’autre de leur frère pour que Rose les prenne en photo. Susan avait au moins les yeux verts des Bones … Elle avait enlacé Simon, la tête sur son épaule alors que Caroline s’était contentée de poser sans se fendre du moindre contact. Simon dût le remarquer, car il lui jeta un regard qui me parut blessé et le faible sourire qu’il avait réussi à produire s’estompa. Je n’eus le temps de m’attarder davantage : Rose me fourra l’appareil photo entre les mains et m’enjoignit de prendre toute la petite famille. Je m’exécutai de bonne grâce et pris même celle où Simon souffla ses bougies. Il dut s’y reprendre à plusieurs fois, ce qui me fit dire d’un ton moqueur :

-Ça manque de souffle, tout ça. La prochaine fois, viens en vélo avec Chloé et moi, ça te ferait un peu de sport. Je suis sûre que ça te fera le plus grand bien …

Simon leva les yeux au ciel et ne daigna pas sourire à ma pique. Il avait appuyé sa joue contre son poing et regardai son père découper le gâteau, mais son esprit ne semblait plus être avec nous. J’agitai la main devant ses yeux.

-Allô Simon prénom-ridicule Bones ? On écoute, c’est Victoria à l’appareil.

Mais Simon ne semblait pas non plus d’humeur à supporter mes pitreries et repoussa ma main avec agacement.

-Pourquoi tu viens m’embêter encore ce soir ? Ce matin ça ne t’a pas suffi ?
-Parce que Susan m’a proposé de venir. C’est vraiment l’ange de la famille.

La mention de Susan me rappela la conversation que je venais d’avoir avec Rose. Elle me nouait douloureusement l’estomac et maintenant qu’elle n’était plus là à observer mes réactions, je réussis à percevoir le véritable sens de ses paroles. Caroline déposa deux assiettes de gâteau devant nous avant de s’assoir. Je m’attaquai immédiatement à la mienne ; Simon ne fit pas mine de prendre sa cuillère. Cela parut agacer Caroline.

-Arrête de faire cette tête, persiffla-t-elle à voix basse pour que ses parents ne l’entendent pas. Maman s’est cassé le cul à te préparer cette fête alors qu’elle avait autre chose à penser. Par Merlin, Simon, pour une fois qu’elle est contente, arrête de lui gâcher son plaisir !

Simon passa une main gênée dans ses cheveux, visiblement penaud.

-Je sais. Je suis désolé, c’est juste …
-Je m’en fiche. J’ai une tonne de dossier et papa s’est mis la moitié du Mangenmagot à dos : on a tous des problèmes, mais on ne les fait pas subir aux autres. Contente-toi de sourire et de remercier maman, d’accord ?

Je lui fis les gros yeux devant la violence de son intervention, mais cela parut secouer Simon. Après avoir longuement contempler sa sœur, il hocha la tête et prit une bouchée de gâteau, sans doute dans l’espoir d’apaiser le regard ardent que Caroline braquait toujours sur lui. Il fit l’effort de sourire à sa mère, de rire avec Susan, de s’intéresser aux anecdotes de bureau de Caroline, mais dès que quelqu’un avait le regard tourné son regard s’éteignait. Je battais impatiemment du pied, interloquée mais George m’empêcha de l’observer davantage. Il s’assit à côté de moi, un grand sourire aux lèvres.

-Je pensais que tu aimerais le savoir : on a réussi à trouver une place à Esmera Fortarôme. Bon, ce n’est pas grand-chose et complétement en dessous de ses qualifications mais Ste Mangoust avait besoin d’une standardiste …
-C’est déjà très généreux de votre part de lui avoir trouvé ce poste …

Le dîner prenait fin : Susan et sa mère étaient parties ranger la cuisine, d’où des éclats de voix nous parvenait. George soupira en le constatant.

-Bon sang, ça ne finira jamais …
-Susan a eu des mauvaises fréquentations l’année dernière papa, fit tranquillement valoir Caroline. Elle n’aurait pas été comme ça si elle n’avait pas intégré cette association d’élève, ça lui a fait pousser des ailes …
-Je trouve plutôt que ça lui a donné de l’assurance, protestai-je pour défendre mon amie. Elle est sortie de sa coquille …
-Et elle n’arrête pas de répondre depuis ! Si j’étais sa mère …
-Mais tu ne l’es pas, la coupa George d’un ton ferme. Alors …

Je me désintéressai de la dispute entre le père et sa fille, ayant perçu un mouvement du coin de l’œil. Je vis l’ombre d’une chaussure disparaître dans la cage d’escalier. Simon avait profité que personne ne s’intéresse à lui pour monter. Je jetai un coup d’œil à George et Caroline, toujours plongé dans leur discussion sur Susan, et je me dépêchai d’atteindre l’escalier et de monter les marches jusqu’au deuxième étage. La porte était entrebâillée et je toquai deux grands coups pour prévenir mon entrée.

-Tu es décent Bones ? Normalement oui, je doute que tu aies eu le temps de tomber la chemise.
-Très drôle.

Il était allongé dans son lit, les bras en croix, le regard rivé sur le plafond et la chemise toujours boutonnée. Je m’installai d’un bon sur un coin du matelas, assez soulagée d’être sorties de la pièce. L’ambiance avait été étrange, entre joie et tension. Comme si malgré la volonté de fuite de la famille, la réalité de la situation ne les avait jamais réellement quittés et pire que tout, j’avais senti l’ombre d’Amelia durant toute la durée du repas.

-Ta mère se doute de quelque chose. Pour l’Ordre.

Simon soupira profondément et se passa la tempe, les yeux clos.

-Evidemment. Pourquoi crois-tu qu’elle surveille mes allées-venues comme ça ? Elle n’est pas idiote. Elle connait l’Ordre grâce à Edgar …
-Simon.
-Mon père, pardon. Enfin bref …

Il porta une seconde main à son autre tempe et se les massa, le visage crispé. Je songeai à son comportement depuis ce matin, l’explication – sans doute factice – qu’il avait tenté de donner à Caroline et qui n’avait pas voulu être entendue, son regard hanté durant le repas … Des signes qui rappelaient bien trop de mauvais souvenirs.

-Bon, qu’est-ce qu’il y a ?
-Quoi ? Non, rien …

Sans pouvoir m’en empêcher, je donnai un violent coup de poing dans le matelas qui fit sursauter Simon : il ouvrit brutalement les yeux sur moi, hébété. Et cette surprise ne fit qu’attiser les restes de colère qui demeurait en moi, braises déjà réchauffées par ma conversation avec Lupin.

-Alors non ! Ne recommence pas, ne refais pas ça, arrête tout de suite ! Tu as entendu Lupin ? On ne tiendra jamais si on ne communique pas ! Regarde comment tu as fini l’année dernière, Simon ! Alors ne commence pas à te renfermer, à me dire que tout va bien quand c’est évident que non. Et c’est évident, tu as fait la tête depuis ce matin jusqu’à ce soir. Caroline a raison, ce n’était pas cool. Alors ne me dit pas que tout va bien. Pas à moi, Simon. Balance.

A ma grande satisfaction, Simon parut quelque peu honteux face à ma tirade. Il se redressa, un coude sur un genou, et une main se frottant vigoureusement le visage, comme s’il tentait de rassembler ses pensées. Au bout de quelques secondes qui me parurent interminable, il laissa tomber sa main et finit par lâcher du bout des lèvres :

-J’ai l’âge que Matthew avait quand il est mort.

Il leva le visage au ciel et je compris avec un gros pincement au cœur que la confidence avait fait monter les larmes. Je retins le petit soupir qui me montait aux lèvres : c’était exactement quelque chose du genre que j’avais craint. Je me glissai à côté de lui pour couvrir sa main de la mienne. Dans un geste mécanique, Simon serra mes doigts à m’en les briser.

-Je n’y avais pensé, soufflai-je, désolée.

Simon essuya un rire tremblant et baissa le visage. Ses yeux brillaient toujours mais il semblait avoir réussi à refouler le gros des larmes.

-Moi je ne pense qu’à ça depuis quelques jours. Comme je pense que dans une semaine, ça fera quinze ans qu’ils sont morts. Quinze ans que je me voile la face, que je les renie, que je bafoue leur mémoire exactement comme Emily le faisait avec celle de Cédric …
-Simon …
-Je n’y pensais pas, avant. Je veux dire, j’avais un passage à vide au moment du 13 août, j’étais peut-être un peu plus irritable … Mais en réalité, je n’y pensais pas.

Sa main libre tapota nerveusement la table, ses doigts jouant sur le pardessus du lit comme ils le feraient sur les cordes de sa guitare. Malgré sa détresse apparente, un sourire attendri s’étira sur mes lèvres.

-Quel morceau tu joues ?

Simon cligna les yeux, pris de court par la question. J’avais remarqué que ce tic le prenait chaque fois qu’il était bouleversé ou énervé, comme s’il se jouait intérieurement une musique pour garder son calme. Un pauvre sourire retroussa ses lèvres et ses doigts se détendirent sur les miens.

-Tu ne connais pas, c’est une chanson sorcière. Une vieille berceuse, je ne connais même pas les paroles. Juste l’air.
-Tu me le joueras ?

Le rire qui secoua Simon fut plus franc. Progressivement, ses yeux s’asséchèrent, ne laissant de son trouble qu’un étrange éclat spectral dans ses yeux verts et nos doigts noués sur la couverture. Il caressa le dos de ma main du pouce et effleura le petit soleil d’or qui pendait à mon poignet.

-On verra ça plus tard. Là, je suis claqué. Bon sang, j’avais oublié combien c’était du sport la magie martiale …
-Raison de plus pour venir faire du vélo avec Chloé et moi. Demain, neuf heures. Je viendrais te réveiller. (Je lâchai sa main avant d’ébouriffer ses cheveux avec un sourire). Bonne nuit ma crevette.
-Crevette toi-même.

Le ton était laconique, la réplique mécanique mais sans âme. Alors que je partais vers la sortie, son regard s’était rivé vers la fenêtre, fixant plus loin que la nuit d’été et les étoiles qui parsemaient le ciel. J’hésitai sur le bas de la porte en comprenant que Simon n’avait aucunement l’intention de dormir, de peur que les fantômes profitent de la fragilité que donnait le sommeil pour le hanter de nouveau. C’était sans doute ce qui se passait depuis plusieurs jours – et ça expliquait sa mine pâle et sa mauvaise humeur.

-Tu veux que je reste ?

Les mots s’envolèrent de ma bouche sans que je ne prenne la décision et j’en fus presque aussi surprise que Simon, qui porta sur moi un regard étonné.

-Pardon ?
-Pas longtemps, précisai-je alors en reprenant le cours de mes pensées. Juste le temps de m’assurer que tu ne vas pas faire nuit blanche ou ruminer ce que tu ne dois pas ruminer …
-Vicky …
-Simon, il est hors de question qu’on recommence comme l’année dernière. Tu vas mal, laisse-moi t’aider. Et si t’aider consiste simplement à lire une pièce de théâtre sur ton lit tout en me goinfrant du gâteau qui reste, je serais ravie de le faire.

Un sourire incertain s’étira sur les lèvres de Simon, entre gêne et attendrissement. Un sourire qu’il n’aurait pas en temps ordinaire, que seul la détresse pouvait lui arracher et qui pourtant chassa les ombres qui hantaient son regard. Finalement, il hocha la tête et je refermai la porte avant de m’avancer vers sa bibliothèque pour sélectionner quelques livres. Mes joues s’empourprèrent. Je serais naïve de songer que je n’en aurais pas pour la nuit … comme à chaque fois.
Je revins dans le lit avec Songe d’une nuit d’été et m’affalai sur le matelas, forçant Simon à replier ses jambes pour me faire de la place. Il essuya un rire en lisant la couverture quand je déployai le livre au-dessus de mon visage.

-Tu l’as lu cent fois. Tu ne préfères pas lire Hamlet ?

Je lui jetai un regard torve.

-Tu veux me voir rougir quand j’arriverais à « Doute que les étoiles ne soient que flammes » ?

Cette fois, ce fut un véritable éclat de rire qui franchit ses lèvres et détendit enfin les traits de son visage. Il porta ses mains jointe au niveau de son cœur.

-Allez, pour mon anniversaire !
-T’as déjà eu un livre.
-Nul, le livre.
-Comme le pull que tu m’as offert à mon anniversaire ! Maintenant, va me chercher du gâteau et laisse-moi lire.
-Tu ne dois pas éviter de grossir maintenant que tu es joueuse professionnelle ?

Je lâchai le livre qui alla s’écraser contre mon visage et étouffer mon gémissement de désespoir. Et c’était bien parce que Simon s’esclaffa par la suite que j’acceptai de faire cette comédie. Ça allait être long. Mais alors que le rire de Simon se prolongeait, un sourire caché s’étala sur mes lèvres et je me fis distraitement la réflexion que malgré les piques et les moqueries … ça en valait la peine.
Charmimnachirachiva

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Charmimnachirachiva »

Coucou !!!
Ahhhhhh ce chapitre est trop bien !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Juste le moment entre Vic et Simon, c'est trop touchant, c'est parfait. Cette tendresse mais aussi cette bonne humeur qu'ils partagent, comment Vic s'énerve pour aider Simon, c'est wahou (je n'ai même plus de mots)
Et j'ai beaucoup aimé le passage avec mon petit Remus 8-) 8-) c'est comme si tout les univers se télescopaient :lol: . Et j'adore les analyses qu'il fait des perso !!
En un mot : C'est trop bien (bon ok il y a 4 mots mais bon :lol: )
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