Ombres et Poussières [Harry Potter]

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PtiteCitrouille

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Chapitre 12:
tu ne crèves pas l’abcès
arrrff ARRETE PERRI AVEC CETTE EXPRESSION
la fameuse Mel, la petite-amie d’Alexandre
hihihihi avec ce que tu m'as raconté sur elle j'ai TROP HATE
son ex-petite-amie et moi associées ensemble.
*et future petite-amie
elle me jeta un regard oblique mais je restais coite. Cela ne servait à rien d’animer à nouveau la polémique
elle est beaucoup trop diplomatique :lol:
Et Seigneur, retire-moi ce bonnet !
c'est parce qu'il prend Ryanair, ça rentre pas dans sa valise sinon, du coup il met sur son crâne
les flocons furent transformés en confetti qui allèrent joncher le sol immaculé.
c'est dans ces petits détails qu'on voit bien à quel point il est talentueux le Simon
je me baissai pour prendre une poignée de neige et la lui envoyai dans la figure
attention avec ça, Fantine a chopé une pneumonie et en est morte... (AHA ! tu t'y attendais pas à celle là hein ??)
mais Miles me réchauffa durant tout le trajet jusque Pré-au-Lard.
heuuu sinon y a un tour de magie pour faire sécher les vêtements, vous êtes au courant ? (Simon, quand un garçon embête une fille c'est qu'il est amoureux d'elle eu, (c'était valable en primaire mais bon))
Il était inutile qu’un adulte vienne nous chercher,
bah à l'aller vous aviez été emmenés
alors que Miles faisait galamment léviter mes bagages.
c'est galant seulement s'il s'échine à les porter non mais (moi aussi je peux faire un simple coup de baguette dans les airs tss) d'ailleurs elle est où Cora?
Un homme dont la moitié de visage calcinée
AAAAAAAAAAAAAAAHHHHHH
C'est fou, on le voit jamais quasiment, mais t'arrives à nous faire flipper sur lui

Miles m'intrigue teeellement avec son père
Peut-être qu'en apparence le père fait bonne figure, mais sinon il maltraite son fils?

OOOOOOHHH le papa de Victoria est venuuuu ! C'est trop chouu !!

Ok donc la mère elle soûle direct hahaha
si tu continues de la voir comme une petite fille tu vas tomber des nues quand tu apprendras qu’elle fait des choses pas catholiques avec les garçons ?
:lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: ça m'a tuée :lol: :lol:
alors que Simon recrachait une gorgée de café.
t'es le prochain d'ailleurs 8-) :lol:
les magnifiques yeux des Bones, ce vert d’eau au sein duquel le soleil faisait scintiller mille éclats d’or et que la nuit rendait d’un émeraude profond et envoûtant.
t'as BEAUCOUP trop admiré les yeux de Simon ma belle
Pas de problème avec Sullivan Fawley, ou avec d’autres élèves ou encore avec … un garçon quelconque ?
zéro subtilité, tu m'entends Victoria ? :lol:
-Non, Vic’, pas à moi.
au début j'ai cru qu'elle allait faire son coming out hahaha, mais non pas du tout
Mais j'adore comment tu montres son manque de confiance à cette pauvre petite. J'adore que tu traites de sujets comme ça, les premières règles, la fille qui se trouve grosse etc. Ca rajoute une touche hyper réaliste à ton histoire
-Que le spectacle commence …
CAN'T WAIT
noix de cajous
DES NOIX DE CAJOUS (salées j'espère? sinon c'est pas bon :lol: )
-Vous n’avez plus de problème avec les irlandais ?
*inspiration*



LES NORD IRLANDAIS
C’était sa façon de commencer son interrogatoire, compris-je en observant son sourire se tordre
c'est vicieux :lol: :lol:

"je suis intolérant au lactose"
"tu sors Bletchley"
Je suis sûre Alexandre a pris les pizzas les plus chelous au monde histoire de bien tester Miles
Miles blêmissait.
je prie pour toi mon pauvre Miles

En vrai Simon il sera tranquille, ça sera chelou sur le moment de dire que la relation avec la sœur a changé, mais il sera pas paniqué face à Alexandre :lol: tricheur va

IIIIIIIIHHH on interroge Simon aaaaaahhhh je sens le sous entendu sur Victoria arriveeeeeerrrrr aaahhh iiiihh
Discrètement, je fis signe à mon frère de ne pas interroger la jeune fille et il m’indiqua d’un geste de la tête qu’il avait compris
ah oui bien, j'y avais pensé
Non, je suis désolé, mais Octavia et toi … à l’époque, on va dire que ce n’était pas intuitif.
:lol: :lol: :lol:
:lol:
Mais Susan demeura coite, un sourire énigmatique aux lèvres et Alexandre dut s’incliner
mais NNNOOOOOOOON "sourire énigmatiiiique" elle sait des choses !! Allez on est pas en l'an 40 ça craint rien !
-Euh. Jamais ?
oh merde. Tu vas passer une sacré soirée Miles :lol:
qui avait fumé sa première cigarette en cachette derrière l’église Saint-Edward après l’office.
BLASPHEEEME
-Mais ils n’aiment pas la magie. Ta famille est compliquée
Heu on en parle de la tienne qui apparemment l'est aussi?
-Attends. Ton meilleur ami a été tué par ce gars, et tu laisses ton copain nier son retour ?
Arf. C'est... compliqué

Ok donc pendant la mini dispute d'Alex et Vic, Simon il se fait tout minuscule (pas compliqué vu comment il est maigre) :lol:
Mais … ils ne sont pas tous à Azkaban ? La prison des sorciers, précisai-je à mon frère.
attendez 2 semaines et vous verrez
cette discussion sur Voldemort était grave bien, les explications à Alexandre claires et en plus ça fait pas redondant (sachant que Simon et Vic en parle plusieurs fois), ça commence à annoncer le prochain tome qui va être dark de chez dark
Fudge est le pire est imbécile, jura Simon, livide. S’il laisse Azkaban sans surveillance …
argh c'est flippant, parce qu'eux ils se rendent compte du danger de la situation, mais ils peuvent rien faire..
Je l’entendis crier un claironnant : « Miles, tu veux goûter une vraie bière ? »
:lol: :lol: :lol: démon :lol:
en vrai leur rencontre s'est pas trop mal passé, mais clairement Alex juge totalement Miles de pas croire au retour de Voldemort
Tu travailles très très bien ce besoin de sécurité de Victoria, que ce soit concernant Miles et Voldemort, ses grand parents..
-Tu pourras m’accompagner ? demandai-je d’une voix étranglée.
arf, des fois je pense à Miles dans toutes ces affaires, et je m'étonne pas qu'il dise qu'il a l'impression de mal gérer les soucis de Victoria: elle se tourne toujours vers Simon et ça pourrait être rude pour Miles de voir ça
laissant aller mon front contre l’épaule de Simon le temps de me calmer.
j'arrive pas à apprécier ce moment d'intimité trop chou parce que j'imagine Miles regarder par la baie vitrée et être hyper jaloux ^^'
PtiteCitrouille

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Chapitre 13:
Il fallut que j’entende Alexandre nous siffler depuis son petit balcon au-dessus de nous pour qu’on se sépare.
bordel le relou :lol: :lol:
Simon s’agiter dans le canapé, et vis sa tête apparaître en un sursaut, les yeux plissés et les cheveux plus ébouriffés que jamais.
casse de rire :lol: :lol:

On dirait qu'elle va à l'échafaud c'est horrible
roula sur le côté, les bras en croix.
... les bras en croix c'est beaucoup trop synonyme du sortilège de la mort
j’ai l’impression que depuis l’été dernier, j’ai le pied coincé sur une mine, que je suis immobile pour éviter qu’elle n’explose et détruise tout et … c’est dur de bouger le pied.
belle métaphore dis donc

Eh ils sont bien installés dis moi les grand parents, plutôt cool leur terrasse

On est ENFIN à la confrontation damn j'attendais ça depuis tellement longtemps (haha Vic faisait que repousser le moment c'est chaud :lol: )
Puis dans un même élan, nous nous précipitâmes l’une sur l’autre pour nous enlacer.
eh là Vic va se sentir mal de casser l'ambiance
les membres déployées autour du père de famille
généralement le père de famille est derrière tout le monde, la femme à côté et les enfants assis devant (en tout cas, dans les photos que j'ai regardé c'était comme ça )
Rien, rien du tout, comme si ce magicien de pacotille ne …
allez comme ça c'est fait :lol: :lol:
m'est avis qu'il demandait à Alma si le fameux magicien de pacotille aka Voldy s'était manifesté récemment :lol:
Un magicien itinérant qui donne des spectacles dans le quartier,
bah alors Voldy ? le retour dans la vie active est compliqué ? :lol:

C'est le moment de sortir cash ta baguette, on tergiverse pas :lol:
j’étais un sorcier.
est-ce qu'on arrête jamais vraiment d'être sorcier?
-J’ai cassé ma baguette quand je suis arrivé en Angleterre.
c'est fort comme symbole ça. Je suis en train de me demander si j'aurais pas dû faire ça pour Isobel la mère de Minerva haha, ça aurait été plus logique
Mon histoire … Hum … Peut-être que j’ai besoin d’apprendre avant ce que tu as découvert.
baaah non haha, tu me dis tout en fait
J'ai adoré le récit de Miroslav, très poignant et aussi très bine raconté du pdv d'écriture
-Tu n’es pas mon grand-père, c’est ça ?
c'est soit ça soit t'as été adoptée alors...
Attends tends tends, on est d'accord Marian c'est la vraie mère de Victoria? Donc Miro n'est pas le vrai père de Marian (elle le sait pas j'imagine, iiih ça va foutre une sacrée ambiance tout ça) Donc Jaga a eu Marian avec un autre?
-L’occlumancie.
-Quoi ?
AÏÏÏÏÏEUUUU
Ce genre de sentiment de trahison
mais qu’en plus il s’était permis toute ma vie d’entrer dans mon esprit
there you go (bon en vrai quand Voldy voudra le faire elle sera bien contente)
-Tu sais, perelko, les « Tokarsky » en Pologne sont l’équivalent du « Smith » anglais
ouais enfin... quand tu tues un Tokarsky et qu'on te prononce le nom plus tard, tu penses pas à la multitude de Tokarsky, mais précisément ceux que tu as tué (ou alors Miro n'est pas le meurtrier tout court)
qu’on vienne te chercher des noises pour ce que j’ai fait
des noises ?? OH elle a essayé de la tuer, c'est plus des noises à ce niveau là

(Jaga pour l'instant elle fait quoi haha ? Elle est hyper silencieuse on dirait qu'elle a disparu de la pièce)
Cette confrontation est magique, c'est rare de voir Victoria craquer comme ça et crier et woa c'est juste parfaitement bien mené !

J'y pense, je suis sûre Simon est retourné devant la maison pour l'attendre et la récupérer (edit: ah beh non, mais elle atterri devant chez lui, va chercher du réconfort gooo Simon)

Alors le paragraphe où Miro explique le duel, sa perception de la vie quand il a lancé le sortilège de la mort, c'était mon moment préféré, très fort et tellement crédible et beau (enfin atrocement beau tu m'auras comprise) la coquille vide face à une personne qui se bat pour ses enfants, j'ai adoré
Ce n’est pas ta baguette qui a tué Agata. C’est toi
clair net précis et douloureux

Là je suis assez d'accord avec Miro dans le sens où vaut mieux pas que Marian l'apprenne, tout du moins pas maintenant, elle accepte pas la magie et en plus si c'est Victoria qui raconte ça va partir en live parce qu'elle accepte pas ce que son grand père a fait; il faut attendre qu'elle se pose et recouvre son sang froid

Tu ne m'as pas déçue avec cette confrontation, elle était explosive, bouleversante et magnifiquement bien rédigée

(ah tiens elle était partie Jaga j'avais pas capté)
-Si tu es vraiment une sorcière, sois mignonne et répare-moi ça, Victoria.
MAIS AIE ça fait mal
Elle va se faire grave défoncer par sa grand mère, y a cette impression qu'elle est déçue de sa petite fille, et fait passer Victoria pour la méchante de l'histoire, alors qu'en soit elle est tout à fait en droit de s'énerver

eh mais attends c'est l'après midi c'est vrai, dans ma tête on était le soir haha (pourquoi tu parlais de lampe allumée alors? :lol: )

Bon ce chapitre TRES TRES drama, mais hahaha ils sont beaucoup trop mignons Simon et Vic :lol: :mrgreen: :mrgreen:

Mais ce chapitre wwwaaaaaaaa t'as un talent pour le drama familial (bon pas que hein) mais c'était incroyable, superbement bien écrit ! (attends il me reste encore 2 chapitres à commenter ? bordel :lol: :lol: )
PtiteCitrouille

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Chapitre 14:
J’avais pensé que Simon installerait un matelas à côté de son lit mais la réalité fut la même que le soir où je l’accompagnais dormir dans son dortoir
OH YEAH 8-) 8-)
j’ignorais totalement si Miles était jaloux ou non.
demande toi si t'accepterais qu'il dorme avec une autre fille. Voiiiiilà t'as ta réponse
-Tu laisses combien de temps le chapon au four ?
purée, au moins 2 jours le truc

Bon bah dis moi le père il a très vite compris que la magie ça avait du bon :lol:
Oh mince, Mel (iiiiiihh trop hâte !!) rencontre les parents pour le réveillon? La pressiiiooon
aire apparaître des jambes qui avaient besoin d’un bon coup de rasoir.
flemme de les épiler, prends un jean :lol:

Les grand parents doivent trop flipper que Vic ait tout balancé à sa mère
Elle avait choisi le mauvais soir – et la mauvaise paire de grands-parents.
ouais enfin... avec les autres ça aurait pu être tendu aussi haha
elle est cool Mel ! bonne première impression du moins. Alors par contre j'aurais pas affirmé haut et fort ne pas être croyante pour une première rencontre avec le père pasteur et les grand parents ultra croyants :lol:
Pour Ombrage, j’ai quelques minutes
:lol: :lol: pour cracher mon venin sur cette mégère quand-tu-veux
rock
tellement bilingue que t'en fais des anglicisme (en français c'est "roc" ^^)

Oh ça va être gros GROS malaise de revoir les grand parents là. Mais les parents ils vont cramer la tension entre eux c'est pas possible

Ok donc la Marta elle part à la poubelle des personnages insupportables

Tu sais donc ce que je pense du récit de Jaga, c'était glaçant et bouleversant...

Et ce parallèle entre la Shoah et les nés-moldus /moldus c'est superbe (bon c'était le but de JKR, mais tu l'as très bien mené aussi); ce fil rouge familial est incroyable je trouve
Charmimnachirachiva

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Charmimnachirachiva »

Aaaaarrgggg !
Celle la je m'y attendais pas ! Je m'étais dit "c'est un chapitre calme et tout et tout... " mais LA !!!!!
Pourquoi a-t-il fallut qu'Alex sorte avec Melania SELWYN !!!!! :o :o :o
Sinon j'ai beaucoup aimé la fête dans le cimetière et sa mère fait des efforts donc c'est cool !!
Quand même; Melania Selwyn !?!?! Est-elle là pour piéger Vic ou juste par amour pour Alex. Mais elle lui ment (a moins qu'elle lui ait dit qu'elle était une sorcière mais ça semble improbable...) . Et heureusement que Simon est là, Vic est pas très perspicace sur se coup là...
PtiteCitrouille

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Chapitre 15:

mais du coup j'ai pas le droit à des chocolats quand même, parce qu'au final, c'est moi la plus à jour...? (sans scrupule Cazo) :mrgreen:
-Ça s’est bien passé ton noël du coup ?
squeaky voice: au poil

Ca fait bizarre de voir tout ces gens, je suis presque rassurée de voir Simon et Susan, ça amène un sentiment de confort ^^
heureuse de son ouverture et inquiète de son inexpérience.
ouais surtout inquiète perso :lol: :lol: si elle panique à cause du remarque sur le nom de sa tante, elle va vite tout cafter la pauvre :lol: je me demande si Ethan et Chloé vont découvrir la vérité sur les Bones, Isabel et Vic
C'est trop sympa ce secret santa, je l'ai fait avec des amies cette année, j'ai eu une carte du monde (enfin de villes) à gratter pour mes voyages (LOL l'actu me rit au nez (et non pas riz au lait))

je sais pas pourquoi mais je sens qu'ils vont finir dans la maison étrange (de Dumby à coup sûr), pourquoi se retrouver au cimetière, c'est beaucoup trop glauque sérieux
Vous devrez chercher du travail.
EH BAH OUI parce que vous êtes des adultes et que vous aurez des ASPICS donc go aller chercher du boulot :lol: :lol:
je me sentais encore tel un petit oisillon nourri par sa mère et incapable de se débrouiller seule.
t'inquiète, Voldy va se débrouiller pour te rendre plus mature et débrouillarde..
Olalala le petit-pont sur la tombe de Catherine Forster, mais quel génie !
c'est horrible :lol:
je commençais à être fatiguée de marcher sans cesse sur des œufs avec ma mère
bah carrément, elle est insupportable, fais aucun effort et en repousse sa propre fille..
-C’est dommage, c’est ton dernier jour ici…
ah, bah on a pas trop ressenti ton amour pour ta fille récemment
-Je n’ai pas été une très bonne mère ces deux dernières semaines, pas vrai ?
ABSOLUMENT PAS
Mais je n’ai pas envie que ça dresse une barrière infranchissable entre nous, tu comprends ?
bah elle est mignonne mais elle fait pas d'effort, Vic ne la repousse pas, c'ets toujours elle qui tire des sales tronches en voyant un bout de baguette magique
-A toi de trouver, si tu me connais si bien.
IIIH tu m'en as parlé de ça quand on s'est vues (ehh ouais les autres, vous aviez qu'à avoir le copain de Perri à Toulouse)
il y a un passage qui le rattrape, on va dire.
-Le passage que je dois trouver ?
aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh

je me rappelle. je connais le passage. (mais t'as dû me le dire) et il est super beau ce passage (mais Hamlet reste con quand même faut se le dire)
imon se figea devant moi de façon si brusque
IL A VU MEL

AAAAHHHHHH HAHAHAHA ENFIIIIIN on arrive au moment ! deux chapitres à me taire sur son identité, NO MORE
écharpe d’un vert émeraude coupée d’argent.
FFFRRRFFRRRFRTTRTTTRTRTRTRTRTRTR
Arrête ça, c’est malaisant.
tu sais que le mot malaisant n'existe pas ? :lol:
Je l’ai depuis des années, elle me vient de mon école.
AHAHAHAHAHAAHA (désolée je vais réagir à chaque indice maintenant, y en avait déjà plein au chap de la rencontre mais là argh)
Mon frère sortait avec Melania Selwyn. La sœur jumelle de Nestor à qui j’avais brûlé le visage un soir de cinq novembre.
HAHAHAAHA bon je le savais mais j'adore :lol: :lol:

J'y crois pas j'ai tout rattrapé (tu sais que j'ai commenté 12 chapitres entre hier et aujourd'hui? je suis morte, faut que j'arrête de prendre du retard :oops: :oops: :lol: )

Allez, c'était exceptionnel tout ces chapitres, pleins de découvertes, de drama, d'émotions, de moments cools et simples (le secret santa for exampeul) des moments choupis (Miles et Simon avec Victoria (mdr dit comme ça on dirait un triangle amoureux haha), bref je vais éviter de reprendre du retard comme ça maintenant (surtout en confinement j'ai pas d'excuse haha) parce que c'est l'horreur ça prend toute la journée :lol: :lol:

Bisouuuus petit génie de l'écriture <3
cochyo

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par cochyo »

De un
PURÉE SI JE M’Y ATTENDAIS ! T’ES UNE GÉNIE !

De deux j’ai cru qu’il y’avait un anachronisme lorsque tu as parlé du roi lion mais il s’avère qu’il est sorti en 94 et nous sommes en 95.
Même si il aurait été assez étonnant qu’elle soit allé au cinéma le voir durant l’été… Ça peut rester plausible qu’elle connaisse la chanson...
bref chapitre génial et j’attends la suite avec impatience.
Scandium

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Scandium »

AH LA LA QUE DE REBONDISSEMENTS !!

Je m'y attendais vraiment pas !!

Bon je t'avoue, j'avais cru comprendre en survolant les commentaires qu'il allait se passer quelque chose d'incroyable et d'inattendu !
Mais moi je m'attendais plus à un truc entre Vciky et Simon ! Surtout quand j'ai compris qu'ils étaient que tous les deux dans sa chambre. Puis le passage sur Hamlet, d'ailleurs, c'est quoi son passage préféré ? CA va pas la tête ? Tu nous tease des informations sans les dévoiler ? C'est pas du jeu Perri !! Elle avait l'air toute gênée ! Je suis sure que c'est une phrase sur l'amour ou un truc comme ça.

(by the way j'ai tapé citations célèbres de Hamlet dans le moteur de recherche pk du coup ça m a intrigué vu que j'ai aucune culture et que j'en connais 0 à part To be or not to be ... J'en ai trouvé plein mais une à particulièrement retenu mon attention : "Fragilité, ton nom est femme ! " Acte 1, Scène 2 ... Merci beaucoup Shakespeare :D :D J'ai pas le contexte de la phrase évidemment, mais je me suis sentie agressée d'un coup au milieu de toutes ces belles citations ! "Lorsque l'amour est grand, les plus petits soupçons deviennent craintes", "Il est des coutumes qu'il est plus honorable d'enfreindre que de suivre.", "Il faut que je sois cruel, uniquement pour être humain." ça m'a donné envie de lire Hamlet tout ça !! )

Je tiens à dire que j'aime beaucoup le personnage de Chloé ! Bien que ce ne soit pas trop objectif, vu qu'on a le même prénom, et qu'elle aime le sport je m'y identifie automatiquement ! (quel drôle d'idée de l'avoir appelé Chloé. C'est un prénom tellement fade et commun je trouve :( )
Et bien la discussion avec Vicky sur elle et Miles m'a fait bien rire !! C'est tellement moi, la grosse forceuse qui veut tout savoir sur la vie sexuelle des gens, qui donne plein de bons conseils (si si, je le jure ... Plusieurs copines sont au couple auj grâce à des bons conseils de ma part ;) ). Dommage que j'arrive pas à les appliquer et que je suis la personne la plus paniquée au monde devant qqun qui me plapit ...

ANYWAY !
(faut que j'arrête de parler de ma vie ... EN même temps, plus long sera mon commentaire, plus je retarde le moment ou je dois travailler (et mercè les profs qui nous ont fait rattraper 0 cours pendant le confinement mais qui nous abrutissent de devoirs sur des sujets dont on ne connais rien ...)

Bref, parlons de ce merveilleux Plot twist, je me demande si Mel est aucourant de qui est Victoria ? Tant qu'elle ne sait pas que c'est une sorcière elle ne fera pas le rapprochement je pense ... Benett est un prénom commun ... ENfin on verra bien ...

Merci pour ce chapitre, bravo à toi et à la semaine prochaine !!
Perripuce

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Perripuce »

Yooooo bonjooooour ! Comment vous allez par ce beau temps confiné?

Avant toute chose pour celles et ceux qui n'ont pas encore était regardé, je vous invite à aller jeter un coup d'oeil à la première fanfiction HP de notre Cochyo :mrgreen: :mrgreen: Elle ne nomme "il était une fois", elle traite des fondateurs, c'est très bien écrit, très vivant et j'ai hâte de savoir la suite ! (d'ailleurs j'arrive commenter mon ptit Coch). Bref, allez-y, c'est validé !!

ENSUITE. Bon bah on n'a pas grand-chose à dire du coup? Ah si ! Enfin, ce chapitre était le dernier d'intégralement écrit quand j'ai commencé l'année scolaire et j'avais mon concours lundi mardi là normalement, donc ça m'a fait rire, j'aurais presque pu tenir sans écrire jusqu'au concours (LOL).

Allez, on retourne à Poudlard ! Bonne lecture, prenez soin de vous et de vos proches et surtout RESTEZ CHEZ VOUS


Chapitre 16 : Que vienne le chaos.

J’aurais voulu croire que c’était faux, mais Simon m’avait donné des preuves supplémentaires qui s’alignaient et écartaient la moindre erreur. Les Selwyn habitaient au cœur de Londres, comme Mel, et la jeune femme avait les traits qui la rapprochait d’Ulysse et Nestor : les cheveux châtains, le port royal et les yeux d’un gris incisif. Ça ne m’avait pas frappé d’un prime abord car je n’avais rien cherché des Selwyn en elle et que les traits communs avaient été brouillé par sa féminité mais maintenant que son visage apparaissait de plus en plus souvent dans mon esprit, je ne voyais que cela. De plus, Simon m’avait avoué avoir rencontré Melania plusieurs fois au Ministère où ils avaient accompagné leurs pères respectifs pour différentes réceptions. S’il était possible qu’elle n’ait jamais fait attention à lui, Simon lui avait parfaitement repéré cette jeune fille qui prenait place à droite de son père, place qui aurait dû revenir à l’héritier présomptif de la famille, à savoir son frère jumeau Nestor. Un fait qui l’avait interloqué et qui avait gravé dans sa mémoire le visage de Melania Selwyn.

Et quelle famille. Les Selwyn avaient beau ne pas être férus de magie noire et être restés en retrait du conflit avec Voldemort durant la première guerre, ce n’était pas pour autant qu’ils avaient de la tendresse pour les moldus – Ulysse comme Nestor me l’avaient bien prouvé. Visiblement, Melania avait des opinions différentes, mais que ferait sa famille si elle apprenait qu’elle fréquentait un moldu ?
Que ferait Nestor s’il apprenait qu’elle fréquentait le frère de celle qui l’avait défiguré ?

Les questions m’avaient tenu éveillés toute la nuit et Simon était resté avec moi, présageant que je serais trop nerveuse pour dormir. Cette fois, nous ne nous étions pas endormis ensemble : nous avions passés des heures à tenter de comprendre comment une sorcière de Sang Pur et issu de la noblesse avait pu se trouver sur le chemin d’un petit mécano de Terre-en-Landes, à des centaines de kilomètres de chez elle. Lorsque nous nous étions calmés, j’avais consenti devant l’insistance de Simon d’en parler à ses parents. Rose et George étaient restés assis de l’autre côté de la table à me contempler d’un regard vide et je lisais dans le fond des prunelles de George la même interrogation que Simon : comment faisais-je pour me mettre dans des situations pareilles ?

-On ne peut pas dire que ce soit la meilleure nouvelle des vacances, soupira Rose après quelques minutes de silence. Tu as absolument reconnu Melania Selwyn ?
-Mais oui, maman, répéta pour la troisième fois Simon avec un certain agacement. Elle était préfète de Serpentard et je l’ai vu plusieurs fois aux banquets du Ministère …
-Je pense qu’on peut avoir confiance en la mémoire de Simon, trancha George, sortant de son mutisme pour la première fois depuis que nous avions franchis la porte. S’il dit que c’est la petite Selwyn, alors c’est elle.

Mes doigts se crispèrent sur la table. En haut, j’entendais un vague brouhaha émaner de la chambre de Susan, qui s’affairait pour finir sa valise à temps. J’étais soulagée qu’elle soit occupée en haut et qu’elle ne puisse pas entendre ce qu’il se jouait dans la salle à manger : elle avait déjà bien à s’occuper des BUSEs, elle n’avait pas à porter le poids de mes problèmes.

-Il y a un risque, vous croyez ? m’enquis-je dans un filet de voix. Que ça mette le feu aux poudres de Nestor Selwyn et qu’il … ?

Le reste ne parvint pas à franchir mes lèvres. J’ignorais si cela pouvait m’atteindre : je serais à Poudlard pour les prochains mois, sous la sécurité d’Albus Dumbledore. Mais je ne pouvais pas en dire autant de mon frère, ce moldu qui menaçait de salir le sang sans tâche des Selwyn … Mon estomac eut un soubresaut qui me fit monter la bile à la gorge. Rose et George échangèrent un regard et je sentis le père de Simon se raidir imperceptiblement.

-J’ai eu l’occasion d’entrapercevoir ce Nestor, avoua-t-il avec un déplaisir évident. Son père l’a obligé à prendre un emploi au Ministère, au département des Relations Magiques Internationales – il avait de bons rapports avec Croupton, et il voulait que son fils se fasse les dents. En fait, je pense surtout qu’il ne savait pas quoi faire de ce garçon, et qu’il ne voulait surtout pas le laisser prendre des responsabilités au sein des affaires familiales. Je l’ai observé, surtout quand j’ai su … (il me jeta un bref regard avant de soupirer en un souffle qui ressemblait à un grondement d’ours). Pas une flèche, le gamin. Aigri et arrogant, il a l’impression que le fait d’être un Selwyn est une réponse à tout. Et je peux vous l’assurer, pas courageux pour deux noises. Il n’aura jamais le cran de faire quelque chose qui l’enverrait tout droit à Azkaban. (Il me fixa plus franchement de ses yeux verts qu’il avait légués à son fils et dont le regard me perça le front). Ce qu’il t’a dit l’été dernier, sur le quai de gare … des fanfaronnades.
-Et Julius Selwyn, son père, ne le laisserait jamais agresser des moldus, enchérit prudemment Rose. Ça entacherait la réputation des Selwyn, qui se veulent une famille honorable malgré leurs opinions. Après est-ce qu’il laisserait sa fille sortir avec un moldu pour autant …
-Sans doute pas, grommela George. Mais il trouverait une solution plus pacifique. Disons, financière, je dirais.

J’ignorai si leurs paroles me rassuraient réellement, mais elles délièrent peu à peu mes entrailles alors que le spectre d’une attaque massive de Nestor Selwyn s’éloignait. Mais cela n’eut pas l’air de contenter Simon, qui n’avait pas défroncé les sourcils de l’entretien.

-D’accord, tant qu’il est isolé et qu’il risque Azkaban, il ne tentera rien, admit-t-il pragmatiquement. Sinon, il aurait tenté quelque chose contre Vicky dès cet été … Mais il ne l’a pas fait, parce qu’un certain Mage Noir ne s’est pas montré. Désolé de remettre ça sur la table, ajouta-t-il précipitamment alors que George ouvrait la bouche d’un air irrité. Mais je pense que c’est bien le nœud du problème. En juin dernier, il pensait que Vous-Savez-Qui réapparaitrait sans doute, que les attaques contre les nés-moldus et moldus se multiplieraient et qu’il jouirait d’une sorte d’impunité, de flou lié à son retour. Ça ne s’est pas passé comme ça, alors il a abandonné l’idée mais … Qu’est-ce qui se passerait si ce certain Mage Noir refaisait officiellement surface ?
-Ce n’est pas idiot ce que tu dis, remarquai-je sottement.

Simon me jeta un regard oblique qui hésitait entre l’amusement et l’agacement. Faute de trouver un camp, il le tourna vers ses parents, impétueux, mais aucun des deux ne le regardait. Rose fixait son mari, comme si elle n’osait pas intervenir avant lui, et George avait les yeux perdus quelque part au-dessus de l’épaule de Simon. Je me retournai discrètement pour apercevoir plus loin, au-dessus de la cheminée, le portrait des trois enfants Bones, dont Edgar qui était mort des années auparavant. J’avais rarement vu une photo de sorcier aussi figée : aucun des trois ne bougeait réellement, pas même pour faire un signe de main. Amelia était la plus raide et se tenait très droite, promenant son regard inquisiteur sur la pièce par-dessus son nez immense qu’elle pointait effrontément en notre direction. George était le plus discret et ses seuls mouvements consistaient à tenter de se cacher dans l’ombre de son frère et sa sœur à qui il jetait des regards fréquents. Le plus actifs semblait être Edgar, élégamment vêtu et esquissant un sourire bienveillant. Il était plus fin et moins massif que George et Amelia et se redressait fièrement, comme pour assumer physiquement son statut d’aîné et de chef de famille – leurs parents devaient être morts lorsque la photo avait été prise. Dans ses yeux que je devinai aussi vert que ses frères et sœurs brillait une malice familière qui n’était pas sans rappeler celle de Simon.
George finit par pousser un profond soupir et passa une main sur son visage et dans sa barbe.

-Si – et je dis bien si – ce Mage Noir venait à réapparaitre, nous agirons en conséquence, déclara-t-il d’une voix neutre. En attendant nous allons ouvrir d’avantage l’œil et peut-être essayer de sonder discrètement les Selwyn. Et bien entendu, surveiller Alexandre.
-J’irais jeter des sortilèges de protection chez lui, promit Rose, visiblement soulagée de la réponse de son mari. Et observez le petit frère de votre côté – Ulysse c’est ça ?
-C’est ça, confirmai-je sombrement.

Je n’avais plus aucun contact avec Ulysse Selwyn depuis qu’il m’avait cassé le nez au début de l’année dernière, et je m’en portais parfaitement bien. L’idée de devoir m’approcher à nouveau de ce garçon me révulsait.

-Sans vous mettre en danger, s’assura néanmoins George d’un ton bougon. Et parlez-en à Chourave, elle doit être au courant et surtout, ce n’est pas à vous de gérer ça …
-Ils sont majeurs, George, soupira Rose avant que Simon n’ait eu le temps d’ouvrir la bouche pour protester.

Elle le gratifia d’un regard appuyé pour qu’il continue à se taire et ce fut ce qu’il fit, croisant les bras sur sa poitrine pour tenter de se contenir. George observa quant à lui tour à tour sa femme et son fils et je fus presque persuadée de voir les prémices d’un sourire faire frémir sa barbe.

-Je ne le nie pas. En revanche, ils sont toujours élèves et sous la houppe de Dolores Ombrage, en très bon terme avec Julius Selwyn.
-Vu comme ça, céda Rose après un instant de silence. Mieux vaut s’en remettre à Chourave … Changement de directive, ajouta-t-elle à notre adresse avec un sourire penaud. N’observez pas Ulysse Selwyn, et s’il y a le moindre problème …
-On va directement voir Chourave, achevai-je avec hochement de tête. Entendu.
-Toi aussi tu as entendu, Simon ?

Les lèvres de Simon se tordirent à la question de son père et celui-ci soupira profondément, y voyant sans doute le signe qu’il comptait désobéir dès le premier orteil posé à Poudlard – peut-être même avant. Rose eut une moue déçue et tenta de parlementer :

-Tu t’en es très bien sorti jusque là, chéri, et je sais que ça n’a pas dû être facile … Mais nous ne pouvons pas risquer qu’il arrive quoique ce soit de suspect sous le nez d’Ombrage …
-Pourquoi ? Vous allez me faire croire qu’elle peut quelque chose contre tante Amelia ? Elle est sans doute celle qui prendra la succession de Fudge !
-Et elle n’en est que plus redoutable pour Ombrage. Chaque arme qu’elle pourra brandir contre Amelia sera bonne à prendre – et tu peux être l’une de ses armes, Simon, si tu fais le moindre pas de travers.

Les lèvres de Simon se serrèrent en une mince ligne, mais il ne laissa échapper aucune protestation. Pour achever de désamorcer la révolte qui grondait en lui, je mis une main que j’espérai apaisante sur son bras et fis remarquer :

-Et ce n’est pas à toi de prendre des risques pour ça, Simon. C’est moi que ça concerne, c’est ma famille. Alors on le fera à ma façon.

L’argument parut peser car Simon abandonna la partie, signifiant sa défaite par un grognement qui fit soupirer sa mère de soulagement. La grande horloge élancée des Bones faite de bois chaud et d’or sonna les deux heures et pour fêter de passage à une heure nouvelle, le cadran s’ouvrit pour laisser s’échapper une nuée de coucous qui piaffèrent avant de s’envoler dans la nature. Rose se leva d’un bond, soudainement affolée.

-Mille gargouilles galopantes, Amelia va m’attendre ! Et vous ! Vous devez aller à la gare, le train part dans une heure …
-On y sera à temps, la rassura son mari avec un sourire vaguement amusé. Mais toi dépêche-toi, Amy est d’humeur massacrante quand tout ne va pas comme elle le souhaite …

Rose hocha vigoureusement de la tête, et se dépêcha d’ouvrir sa penderie où un cintre enchanté lui tendit sa cape, et elle nous embrassa rapidement chacun d’entre nous sur la joue.

-Pas de bêtises, prenez soin de vous et on se revoit à Pâques ! résuma-t-elle avant de s’élancer sur les premières marches de l’escaliers. Susie-chérie, j’y vais !
-J’arrive !

Susan dévala l’escalier, ses cheveux défaits courant librement dans son dos et se contenta d’un baiser sur la joue de sa mère avant de remonter les marches quatre à quatre, essoufflée. Rose se courba pour entrer dans la cheminée et un instant plus tard, après avoir lancé la poudre et annoncé « Atrium », un étincelant feu émeraude l’engloutit toute entière pour ne laisser que des cendres à peine fumantes.

-C’est quoi l’Atrium ? demandai-je d’un ton badin pour tromper la nervosité.
-Une sorte de grand Hall au Ministère, me répondit succinctement George en se levant. Vous avez tout, vous ? Bien, poursuivit-t-il une fois que nous avions répondu par l’affirmative. Je vais aider Susan, pour être sûr qu’on arrivera à temps … Et profitez-en pour vous reposer un peu, vous avez une tête à faire peur …
-On le fera dans le train, grommela Simon.

Mais il n’attendit pas le départ de son père pour croiser ses bras sur la table et enfouir sa tête dedans, épuisé par notre nuit blanche. J’observai George monter les escaliers d’un pas lourd, et se passer une main sur son crâne dépourvu de cheveux en un geste qui me paraissait fébrile. Malgré sa sérénité apparente, il ne paraissait pas savoir quoi penser de l’affaire dont je venais lui faire part et je devais avouer que je ne savais pas quoi en penser moi-même. La nouvelle nature de Mel – Melania – se superposait à la condition cachée de mon grand-père à qui j’avais préféré ne pas reparler pendant les vacances. Avec l’impression qu’on injectait du plomb dans mes entrailles, je réalisais que le monde des sorciers commençait à bien trop s’imbriquer dans ma famille – et qu’un jour, il me serait impossible de cacher plus longtemps toute cette magie à mes parents.

***

Comme au voyage qui nous avait ramené chez nous, j’avais passé l’immense majorité du trajet à dormir sur les genoux de Miles, à cette différence que Simon était également emmitouflé dans sa cape, prenant une banquette à lui seule pour pouvoir dormir à son aise. Emily avait été surprise de notre fatigue commune et j’avais éludé les questions en expliquant que l’on avait profité de notre dernière soirée à Terre-en-Landes pour festoyer avec nos amis jusque tard dans la nuit. Susan, qui savait pertinemment que c’était faux, avait dardé sur moi un regard curieux que je n’avais pu soutenir et j’étais tombée dans les doux bras de Morphée, bercée par les roulements du train et la main de Miles qui caressait mes cheveux.
Poudlard me happa dès le premier orteil que je posais sur les pierres de l’antique château. Octavia avait fendu la foule pour se frayer un chemin jusque moi et m’annoncer qu’elle m’attendait le mardi matin dès l’ouverture de la bibliothèque pour que l’on travaille notre sujet d’Histoire de la Magie, et s’en était allée tout aussi promptement, ignorant royalement Simon qui nous avait jeté un regard que j’aurais qualifié de terrifié. Kenneth et Judy étaient venus m’entouré au dîner pour savoir quand je comptais reprendre les entrainements de Quidditch, avec en ligne de mire le match contre Gryffondor et Smith m’avait lorgné d’un air mauvais tout le long de la conversation. J’avais croisé avec un déplaisir certain le professeur Ombrage dans les couloirs lors de la reprise des cours, un sourire affreusement satisfait aux lèvres alors qu’elle descendait de la Tour Nord où le professeur Trelawney dispensait ses cours, qui ne se faisait à présent plus sans elle. Et pire que tout, je m’étais presque cachée derrière une armure lorsque j’avais vu Ulysse Selwyn apparaître au débout d’un couloir, le cœur battant la chamade.

-Pourquoi il faut que tout parte en vrille l’année de nos ASPICs, râlai-je au petit-déjeuner le mardi matin.
-Tu exagères, tout ne part en vrille, protesta Emily en sucrant son thé. Simon ne descend pas ? Sa Gazette l’attend.

En effet, une chouette effraie tournoyer paresseusement autour de notre table et concentrer ses cercles autour de nous. Mais faute des trois noises payées en échange du journal, elle repartit avec celui-ci par la fenêtre de la Grande Salle.

-Sans doute pas, il dort souvent le mardi matin, comme on a deux heures de libre, fis-je remarquer. Et moi aussi j’aurais dû dormir mais je dois avancer sur mes notes d’Histoire de la Magie, sinon Octavia va m’étriper ce soir …

Le reste de ma phrase fut masquée par un cri aigu poussé derrière moi à la table des Gryffondor. Je fis prestement volte-face pour voir Hermione Granger étaler un journal sur la table devant Harry et Ron, qui se penchèrent dessus avec avidité et agitation. Emily poussa un grognement sonore étouffé le thé qu’elle buvait et je me retournai vers elle en fronçant les sourcils.

-Ils n’attirent déjà pas assez l’attention comme ça …, maugréa-t-elle en reposant sa tasse de thé. Bon, je vais retourner dans la Salle Commune moi … Je te rejoindrais peut-être à la bibliothèque après, d’accord ?

J’acquiesçai laconiquement et Emily s’éloigna d’un pas vif en rejetant ses longs cheveux blonds derrière son épaule. Je jetai un regard déchiré aux omoplates de mon amie, qui adressait un signe de main accompagné d’un sourire à table des Serdaigles. Roger lui répondit tout aussi aimablement et lorsqu’il se retourna vers Cho à qui il parlait, je surpris sur ses lèvres un sourire indéniablement niais qu’il tenta de masquer à son attrapeuse. J’avais l’impression qu’un gouffre s’était ouvert entre Emily et moi, mais ce n’était qu’en rentrant des vacances de noël que j’avais constaté la profondeur de ce qui nous séparait. Avec une simple phrase.
« Ça a été tes vacances ? »
J’avais alors mentalement énuméré ce qui s’était passé – ma dispute avec mon grand-père, et la révélation de l’identité de la petite-amie de mon frère. Deux faits dont je ne pouvais pas lui parler, des secrets qui me touchaient et me meurtrissaient bien trop pour que je prenne la peine d’en informer Emily, tristement ignorante de tout ce qui s’était passé. Elle ne savait rien du cinq novembre et du visage calciné de Nestor Selwyn, rien des véritables raisons de l’attaque de Kamila, et il aurait été délicat de lui parler de Melania, car la dangerosité de l’information dépendait du retour de Voldemort auquel elle refusait de croire. J’aurais voulu lui en parler, arrêter de lui cacher des informations, mais ça ferait trop de choses à expliquer, une trop grosse dose de confidences que je n’avais pas le courage de lui avouer. Par ailleurs, je n’avais jamais à mentir à Emily : il s’agissait de pans de ma vie auxquels elle s’intéressait assez peu et sur lesquels elle ne m’interrogeait jamais. Malgré tout, cela creusait un profond fossé entre nous et dans ces premiers jours de retour à Poudlard je ne voyais pas comment le combler.
La mort dans l’âme, je finis par m’extirper de ma chaise et à m’élancer vers la sortie. Mais au moment où je m’apprêtai à passer les portes en chêne massif je perçus un mouvement sur la table et Serdaigle. Roger Davies me faisait signe de sa place aux côtés de Cho Chang et non loin d’Octavia McLairds qui leva sur moi un regard indifférent lorsque je m’approchai de leur table.

-Ça a été les vacances Bennett ? m’accueillit alors Roger, un grand sourire aux lèvres. Prête pour la seconde partie de saison ?
-Vu la tête qu’elle tire, pas franchement, lâcha Octavia avec un certain déplaisir. Tu t’es reposée au moins ? Je te jure si ce soir tu dors sur ta table …
-Je ne dormirais pas sur ma table, la coupai-je avec lassitude. Et je comptais finir de travailler mes notes sur le sujet alors si je peux …
-Parce que tu n’as pas fini de les travailler ? Mille gargouilles, Bennett, on a déjà assez pris de retard, qu’est-ce que tu as foutu de tes vacances si en plus de ne pas t’être reposée, tu n’as pas travaillé ?
-On se calme ! intervint Roger alors que je serrais les poings et les dents pour retenir une cinglante réplique et qu’Octavia me fusillait du regard. Vous règlerez ça ce soir, mesdemoiselles, en attendant …

Il pivota plus franchement vers moi et son visage se fit plus sérieux. Cho avait un léger sourire aux lèvres, comme si elle savait sur quel sujet Roger allait m’entretenir.

-J’aimerais que cette partie de saison se passe mieux que la précédente. Alors on a pensé avec Cho réunir les quatre Capitaines, afin qu’on mette les choses au point et éviter le bordel qu’on a eu aux matchs de novembre …
-Oh par les chaussettes de Merlin, c’est vraiment tout ce qui vous intéresse, persiffla Octavia avec un somptueux dédain.
-Parce que le Quidditch fait tourner Poudlard plus que toi et des devoirs d’Histoire de la Magie, rétorqua Cho d’un ton sec.

Octavia plissa les yeux avec mépris et s’abstint de répondre en buvant une gorgée de son thé. J’observai l’attrapeuse, agréablement surprise du changement d’attitude qui semblait d’être opéré en elle : elle paraissait plus détendue, plus sûre d’elle et plus souriante. Roger lui adressa un regard appréciateur qui aurait fait hérisser les poils d’Emily avant de reporter son attention sur moi :

-Alors ? Qu’est-ce que tu en dis ?
-Que tu te charges de Montague, répondis-je après un instant de réflexion. La dernière fois que j’ai voulu interférer avec lui, son équipe m’est tombée dessus deux jours plus tard pour me battre avec un balai …
-Ils ont fait ça ? s’étonna Octavia en écartant sa tasse de ses lèvres. Enfin, ils ne sont pas très brillants mais …
-Pas très brillant, mais certains sous les ordres de quelqu’un qui s’en rapproche. Et dans son genre, Ulysse Selwyn est plutôt intelligent.

La mention du jeune frère de Melania et Nestor me tordit les entrailles, et Octavia comme moi coulâmes un regard vers le Serpentard qui déjeunait en solitaire, lisant avec un soin tout particulier la une de La Gazette du Sorcier. Comme s’il sentait la brûlure de nos yeux fixés sur lui, il leva le regard et ses doigts se figèrent sur la page qu’il s’apprêtait à tourner. Je détournai rapidement le visage pour ne pas croiser ses prunelles qui ressemblaient bien trop à celles de sa sœur. Octavia fronça les sourcils.

-Ulysse ? Pourtant ce n’est pas son genre …
-Va dire ça à mon nez cassé de l’année dernière, répliquai-je amèrement, avant de hausser les épaules avec une indifférence feinte. Enfin, peu importe. C’est une bonne idée de faire une réunion entre Capitaine, mais je pense qu’il faudrait que Bibine soit là, si jamais ça dérape …
-Excellente idée, approuva Roger en opinant du chef. Je lui en parlerais dans la semaine … Et tu crois que je dois demander l’autorisation d’Ombrage ? Après tout … On est un groupe de plus de trois personnes.

L’ironie dégoulinante dans les propos de Roger m’arracha un sourire et je lui conseillais de voir avec Bibine s’il était nécessaire d’avertir Ombrage d’une telle réunion. Je pris donc congé sans demander mon reste après une dernière pique d’Octavia me rappelant notre rendez-vous du soir. Je traversai le Hall, le nez dans les notes que je relisais avant d’aller à la bibliothèque lorsqu’un bras m’attrapa à la taille pour me plaquer contre un torse. De surprise, mes notes m’échappèrent et s’éparpillèrent sur le sol et je laissai échapper un glapissement assez peu digne.

-Mais Miles !
-Oups. Désolé.

Mais pour se faire pardonner, il me serra un peu plus contre lui et plaqua un baiser bruyant sur ma joue. Je le repoussai au visage, amusée malgré moi et me penchai pour ramasser mes parchemins. Je les serrai contre la poitrine avant de revenir vers Miles et de me dresser sur la pointe des pieds. Il courba docilement l’échine pour franchir les quelques centimètres qui séparaient ses lèvres des miennes et je crispai mes mains contre mes notes alors qu’il m’embrassait avec douceur.

-Ça va aujourd’hui ? s’enquit-t-il en écartant une mèche de mon front. Moins fatiguée ?
-Je te dirais ça ce soir après mon entretien avec Octavia McLairds. Là, je risque d’être épuisée.

Un petit rire s’échappa de la poitrine de Miles et il m’embrassa sur le sommet du crâne.

-On va dans les cuisines ? me proposa-t-il en tirant sur ma main en direction du couloir qui menait à ma Salle Commune. Ça te détendra peut-être avant cette harassante journée de cours et la diabolique Octavia McLairds.

Je souris, tentée, mais réussis à trouver la force de tirer sa main vers les escaliers et la bibliothèque.

-Je dois finir de travailler avant les Sortilèges. Une autre fois ?

Miles eut une moue déçue, mais il m’emboita docilement le pas jusqu’au deuxième étage. Il me regarda noircir mon parchemin sans relâche pendant les dix premières minutes, la tête posée sur ses bras croisés sur une pile de livre, l’air de royalement s’ennuyer. Je lui jetai un regard désolé en mordillant nerveusement le bout de ma plume.

-Tu aurais pu aller te rendormir.
-Bah, non. On ne s’est quasiment pas vu hier, autant en profiter un peu. Je rêve, où j’ai entendu Davies proposer une réunion des Capitaines de Quidditch ?
-C’est exactement ce qu’il a proposé, confirmai-je en trempant ma plume dans l’encre.

Miles poussa un grognement sonore, les yeux à moitié clos par l’ennui.

-Montague n’acceptera jamais. Il est particulièrement aigri depuis qu’il s’est pris un vent avant les vacances par Gloria Flint.
-Excuse-moi ? me récriai-je avant de baisser d’un ton face au regard hostile des autres élèves qui travaillaient autour de nous : mais elle n’était pas, hum … fiancée à Ulysse Selwyn ?

Miles consentit à ouvrir un œil sur moi et me fixa longuement d’un regard vide de ceux qui tentaient de rassembler leurs pensées.

-C’est vrai que l’idée d’un mariage était prévue l’année dernière. Mais Ulysse y a renoncé il y a quelques semaines, assez brusquement. Ça a créé un sacré drame, Gloria refuse de lui adresser la parole et elle plus infecte que d’habitude.
-Mais ils sortaient ensemble …
-Et alors ? rétorqua Miles en haussant les épaules. Les sentiments, ça change. Peut-être qu’Ulysse s’est rendu compte qu’il ne voulait pas passer le restant de sa vie avec Gloria et je ne peux pas l’en blâmer.

Je gardai le silence, méditant silencieusement l’information. Ainsi, Ulysse Selwyn avait renoncé à un mariage avec cette détestable Gloria Flint – ce qui, comme le soulignait Miles, pouvait parfaitement se comprendre. Mais je ne pus m’empêcher de me demander avec une certaine agitation si cela avait un rapport de près ou de loin avec la relation entre sa sœur aînée et mon frère. Etait-il simplement au courant ? Je levai les yeux sur Miles. Lui savait pour Nestor Selwyn et le cinq novembre, et il m’avait toujours aidé, toujours soutenu. Je lui cachai déjà la nature sorcière de mon grand-père – et ce secret était déjà assez lourd à porter. Peut-être que Mel était une information qu’il méritait de connaître … Il finit par sentir mon regard sur lui et riva ses yeux sur les miens, intrigué par l’attention dont il faisait l’objet.

-Oui ?
-Il faut que je te parle d’un truc, avouai-je, prenant ma décision en un quart de seconde. Un truc … Olala, Miles, c’est compliqué.

Je lui déballai tout : la fille avec laquelle mon frère sortait depuis des mois et que Simon avait reconnu formellement comme Melania Selwyn. Les yeux de Miles s’écarquillèrent et il se redressa, parfaitement éveillé. Il ponctua la fin de mon récit exactement comme Simon et George d’un :

-Comment tu fais pour te mettre dans des situations pareilles … ? Bones est certain que c’est Melania Selwyn ?
-Certain, assurai-je, mortifiée. Mais ses parents disent que si sa famille le découvre, ils essaieront de régler ça pacifiquement, et que Nestor ne tentera rien s’il risque de se retrouver à Azkaban.
-Ils n’ont pas tort, Nestor n’était pas un brave, admit Miles avec prudence. S’il t’a attaqué il y a cinq ans, c’est simplement qu’il pensait que tu étais une pauvre gamine sans défense qui n’irait jamais voir le directeur … Et pour cette dernière partie, il n’avait pas tort. Vous les Poufsouffles, vous n’êtes pas connus pour être des cafteurs.
-Très drôle. Qu’est-ce que tu en penses, toi ?

Miles resta un moment coi, le regard plongé par la fenêtre. Le ciel était clair et traversé par quelques nuages d’un gris perle qui n’avaient rien de menaçant. Il soupira profondément au bout de quelques secondes et passa une main dans ses cheveux qui les décoiffèrent à peine. Mais je doutais que les cheveux de Miles puissent être décoiffés.

-Les Bones ont sans doute raison. Il n’y a rien à craindre, Nestor ne prendra jamais le risque d’être envoyé à Azkaban et le père tentera de régler ça discrètement. Mais c’est plutôt à toi qu’il faut poser la question. Qu’est-ce que tu comptes faire ?
-Comment ça, qu’est-ce que je compte faire ?
-Tu ne vas pas en parler à ton frère ?

Je ne répondis pas, rendue muette par la stupeur. C’était une question légitime, mais que, préoccupée par les conséquences que cela pourrait avoir sur moi, je ne m’étais pas encore posée. Je tripotai nerveusement ma plume, indécise.

-Evidemment qu’il devrait savoir, surtout que ça a l’air sérieux avec elle, concédai-je. Mais … ça devrait venir d’elle, pas de moi. C’est leur couple, je n’ai pas à m’immiscer dedans …
-Alors parle à Melania, et pousse-la à lui avouer, proposa Miles avec simplicité. Elle ne devrait pas être trop difficile à contacter, au pire on peut demander de l’aide à Ulysse …
-Tu crois que j’irais dire à Ulysse Selwyn que sa sœur sort avec mon moldu de frère ?

La bouche de Miles se pinça devant la faille de son raisonnement et son regard se replongea par la fenêtre, comme en quête d’une autre solution. Je repoussai mon parchemin de note, à présent totalement déconcentrée.

-Laisse tomber, finis-je par lâcher avec défaitisme. Je vais y réfléchir jusqu’aux vacances de Pâques et je verrais bien ce que je fais à ce moment-là …

Il vrilla de nouveau ses yeux sur moi, d’un brun noisette que le soleil éclaircissait, leur donna une teinte d’ambre chaude et agréable. Il y avait de la contrariété qui se ressentait dans la crispation de ses traits et de l’inquiétude qui transparaissait du pli de ses lèvres.

-Ton frère, un joyeux luron indélicat et adepte des alcools avec l’une des sorcières les mieux nées et les plus convoitées de la communauté magique, résuma Miles avec un certain ébahissement. C’est un couple encore plus déséquilibré que Bones et McLairds. Eux au moins ils étaient aussi bien nés bien que l’autre.
-C’est vrai que Simon est bien « nez », plaisantai-je, prenant la perche tendue pour me détendre. Le sien est plus long que celui de Cyrano de Bergerac – bon sang ! me récriai-je, faisant sursauter Miles et une sixième année qui lisait derrière lui. C’est ça que j’aurais dû lu acheter pour son noël, pas Hamlet !
-Je n’ai absolument rien compris.

Un sourire mutin retroussa mes lèvres et au lieu de finir mes notes d’histoire de la magie, j’entrepris de renseigner Miles sur l’art délicat du théâtre, vantant mes auteurs et pièces favoris et récitant des passages de mémoire tout en jouant seule les rôles. J’ignorais si ça amusait ou exaspérait Miles, mais celui-ci finit par vouloir sortir prématurément de la bibliothèque. Comprenant qu’il voulait me fuir moi et mon flot de vers théâtraux incessant, je le suivis dans les couloirs, babillant de plus belle l’une des tirades de Cyrano de Bergerac que j’aimais particulièrement jusqu’à la salle de Sortilège :

-Ecoutez ! Ce n’est plus sous ses doigts le fifre aigu des camps, c’est la flûte des bois ! Ce n’est plus le sifflet du combat sous ses lèvres, c’est le lent galoubet de nos meneurs de chèvres … Ecoutez … C’est le val, la lande, la forêt, le petit pâtre brun sous son rouge béret, c’est la verte douceurs des soirs sur la Dordogne … Ecoutez les Gascons : c’est toute la Gascogne !
-Je viens de comprendre pourquoi tu es nulle en cours, déclara Miles en s’immobilisant devant la salle de Flitwick alors que je souriais fièrement. Parce que tu as la tête pleine de vers inutiles.
-Ils ne sont pas inutiles mes vers ! protestai-je en le frappant à la poitrine. Sache que Cédric a réussi sa première tâche grâce à mes vers !

Je me tus, assez surprise de voir le nom de mon défunt ami surgir si facilement de ma bouche et de la douleur sourde qui m’assaillit lorsque mes oreilles en entendirent les sonorités. Miles me contempla, un léger sourire aux lèvres et me prit la main avec douceur.

-Lequel ?
Suivez l’ardeur qui vous emporte et dans l’assaut criez : Dieu pour Henry, Angleterre et Saint George ! », récitai-je machinalement. C’est Shakespeare pour le coup.
-Et tu aimes beaucoup Shakespeare …

J’eus un sourire coupable. Il devait l’avoir compris pendant la dizaine de minute où je lui avais joué une partie de Songe d’une nuit d’été. Je me laissai aller contre lui et il passa un bras au creux de mon dos pour m’étreindre doucement et souffler à mon oreille :

-Et tu ne veux pas me dire la suite ?

J’étouffai un rire dans sa poitrine quand je compris qu’il voulait éloigner mon esprit de Cédric en le précipitant dans le théâtre et je m’écartai légèrement pour le gratifier d’un sourire reconnaissant.

-Ça va. Tu as eu le droit à assez de vers pour aujourd’hui et … ça va mieux, d’ailleurs. Enfin, je le supporte mieux.
-Parfait alors.

Il pressa ses lèvres contre mon front et nous restâmes un moment enlacés ainsi devant la classe de sortilège, non loin de l’endroit où nous avions échangés notre troisième baiser qui avait été le point de départ de notre relation de couple. Je fermai les yeux, apaisée et la douleur reflua naturellement dans son antre, chassée par la chaleur bienfaisante qui se répandait dans ma poitrine comme un baume. J’étais en train de me demander si Miles n’en profitait pas pour dormir, la joue appuyée sur mes cheveux, lorsque la porte de la salle s’entrouvrit légèrement et que des voix agitées ne fendent le silence agréable dans lequel nous étions murés :

-… dore fera quelque chose, Filius. Dix, par Helga, c’est affolant … Et pas des moindres … Je vais aller voir Minerva avant mon cours. Tu as les septième année là ?
-Oui, répondit la voix fluette de Flitwick. Je garderais un œil sur le petit Bones, si c’est ce que tu allais me demander.
-Tu me connais trop bien …

La porte s’ouvrit plus franchement et je me décollai prestement de Miles avant qu’elle ne découvre le professeur Chourave, les traits affaissés par la lassitude et une lueur alerte dans les yeux. La dernière fois que j’avais vu ma Directrice de Maison avec cet air si grave, je lui avais annoncé que j’avais à moitié brûlé le visage de Nestor Selwyn et le sourire dont elle me gratifia ne chassa pas le moins du monde l’anxiété apparente qui brillait dans son regard.

-Bennett ! Vous allez bien ?
-Bien professeur, assurai-je en tentant de ne pas montrer que j’avais écouté les derniers mots de sa conversation.
-Tant mieux, tant mieux … Je vous vois en Botanique ce soir – vous aussi Bletchley, et plus en forme que la dernière fois, vous m’avez ruiné une tarentula vénéneuse.
-Quelle petite tragédie, murmura cyniquement Miles à mon oreille alors que Chourave s’éloignait.

Un sourire effleura mes lèvres mais ne s’y épanouit pas tout à fait. J’étais troublée par les paroles que j’avais entendu et l’étrange demande de Chourave à Flitwick.
Pourquoi surveiller Simon ?

***


Perplexe, je m’étais installée avec Miles de façon machinale et avait attendu patiemment qu’il fasse son apparition, ce qui arriva cinq secondes à peine avant la sonnerie – les cheveux ébouriffés et la cravate dénouée annonçant clairement qu’il venait à peine de sauter du lit. J’avais observé la réaction de Flitwick et surpris de fréquents regards de mon professeur pour Simon. Au milieu du cours, il s’était même fendu d’un « vous allez bien, Bones ? » auquel le concerné répondit par l’affirmative, un peu étonné. Au-delà de son intérêt étrange pour Simon, Flitwick avait l’air plus nerveux que d’ordinaire. Il rata un simple sortilège de désillusion sur un hibou et oublia totalement de récupérer nos devoirs si ardemment confectionnés pendant les vacances. Mais cet état de fébrilité ne semblait touché uniquement le professeur d’enchantement : McGonagall fut également plus sèche si toutefois c’était possible et jetai de nombreux regard furieux au tabouret présent dans un coin de sa salle, comme s’il était la source de tous ses maux. Mais Chourave m’inquiéta le plus : elle couvait littéralement Simon du regard pendant notre cours et cette attention inhabituelle fut sans doute la raison de sa fuite précipitée une fois la cloche sonnée. Emily l’avait vite suivi, couverte d’engrais de bouse de dragon que Chourave avait accidentellement renversé sur elle et Ombrage, qui avait assisté au cours, souriait d’un air si satisfait que j’avais failli vomir sur les jeunes pousses de mandragores.

-Professeur, vous allez bien ? finis-je par m’inquiéter alors que la classe se vidait, ne laissant qu’Ombrage qui remballait tranquillement ses affaires.

Chourave me renvoya un regard désolé et ses yeux glissèrent ostensiblement derrière mon épaule, derrière laquelle elle pouvait apercevoir la Grande Inquisitrice de Poudlard.

-Je suis navrée Bennett, c’est une journée difficile … Vous n’avez pas lu La Gazette, ce matin ?
-Non, avouai-je, assez surprise. Pourquoi, qu’est-ce qu’il s’est passé ?

Une peur glacée me saisit le ventre de façon impromptue. Cette inquiétude latente que j’avais pu percevoir toute la journée sur le visage de mes professeurs, cela pourrait-t-il qu’il y ait un rapport avec … ?

-Ça concerne … ?
-Professeur Chourave ?

Nous pivotâmes toute deux sur Dolores Ombrage, qui souriait mais rien ne m’avait jamais semblé aussi faux et artificiel que ce sourire. Il était dépourvu de toute chaleur et d’amabilité et ses lèvres flasques accentuaient sa malheureuse ressemblance avec un crapaud.

-Un mot, je vous prie ?

Chourave ne paraissait pas réellement disposée à accorder un entretien à cette femme et je la vis la toiser avec une répulsion non-dissimulée. Mais elle ne pouvait rien refuser à la Grande Inquisitrice alors elle acquiesça en silence. D’un geste de la tête, elle m’indiqua la sortie, et je me précipitai dehors, les entrailles nouées et avec la ferme intention de me procurer une Gazette le plus vite que possible. Puis en passant devant la bibliothèque, je me souvins qu’Octavia m’y attendait surement, mais le désespoir se transforma en détermination lorsque je me souviens qu’elle était issue d’une vieille famille magique et qu’elle devait être l’une des personnes les mieux informées de ce qui se passait dans le monde extérieur. Peut-être recevait-t-elle même La Gazette comme le faisait Simon … Je la trouvai finalement seule sur une table, une pile de grimoire – dont certain si vieux que le parchemin des pages s’était noirci – posé devant elle. Elle me foudroya du regard lorsqu’elle me vit arriver.

-En retard, Bennett. Ça ne devrait pas me surprendre, j’ai l’impression que tu personnifies le retard – comme celui qu’on a sur notre projet, tu te rappelles ?
-Octavia, entonnai-je, le souffle saccadé. Est-ce que tu aurais une Gazette ? S’il te plait ?

Je m’attendais à voir la Serdaigle exploser devant ce nouveau contre-temps, mais je fus surprise de voir ses yeux s’écarquiller et un éclair de compréhension les traverser. Elle parut hésiter, mais finit par hisser son sac sur ses genoux et à en extirper le fameux journal. Je le dépliai avec avidité devant moi, écartant les grimoires d’Octavia pour me faire de la place. Le titre me glaça jusque la moelle et mon sang se figea dans mes veines.

-Oh Seigneur …

Je vis Octavia hocher la tête, comme si elle approuvait mon ébahissement. La Une représentait dix photos en noirs et blancs, des photos de type carcérales que l’on prenait avant d’enfermer quelqu’un – du même type que l’image de Sirius Black qui avait été placardée partout il y avait deux ans cela. Mais c’était bien la même rengaine qui recommençait … A ceci près qu’elle était dix fois pire.

-Dix Mangemorts, couinai-je, totalement abasourdie. Dix Mangemorts évadés …
-C’est bien Bennett, tu sais compter.

Mais son ton était beaucoup moins virulent et elle se tordit le cou pour lire l’article avec moi. Je me laissai tomber sur ma chaise, complétement sonnée, lisant les mots qui accompagnaient les dix photos d’un œil vide. « Le ministère de la Magie a annoncé tard dans la nuit qu’une évasion massive avait eu lieu à Azkaban » … « Dix prisonniers sous haute surveillance » … « se sont rassemblés autour de Black lui-même qu’ils considèrent comme leur chef » …

-« Black point de ralliement d’anciens Mangemorts », lut Octavia avec un ricanement dans la voix. Et malgré tout le dispositif déployé – et un nombre démentiel de Détraqueurs lancés dans tout le pays – ils ne l’ont jamais retrouvé, alors dix …

La mention des Détraqueurs me glaça le sang et je portai ma main contre les lèvres, horrifiée. La conversation que j’avais eue avec Simon et Alexandre sur l’étroit balcon de mon frère me revint à l’esprit. J’avais évoqué la possibilité que les Détraqueurs, naturellement acquis à la cause de Voldemort, ne laisse échapper ses Mangemorts les plus loyaux enfermés pour lui.
Alors c’était arrivé. Ils échappaient au contrôle du Ministère…

-Fudge est vraiment le pire des imbéciles.

Octavia leva sur un moi un regard surpris mais je l’ignorais, bouillonnante de colère. L’énervement avait complètement balayé l’épouvante et je fixai le visage rond mais atterré du Ministre de la Magie donnant son interview avec le plus grand dégoût.

-Je veux bien que Black ait un quelconque rapport avec l’évasion, mais ce n’est certainement pas le cerveau de l’opération : il n’aurait jamais pu faire sortir dix personnes seul si les Détraqueurs avaient été là ! Non ?

Octavia pinça des lèvres. J’ignorais totalement ce qu’elle pensait du retour de Voldemort, mais elle était issue d’une famille à la carrière Ministérielle : il y avait de grande chance qu’elle suive les directives de Fudge. Pourtant, après avoir relu l’article et passer une main qui me paraissait troublée dans ses cheveux d’acajou, elle admit :

-Ça paraît peu probable, oui. Je vois mal … oui, je vois vraiment mal comment une seule personne aurait pu en faire sortir dix sous le nez des Détraqueurs. Alors soit Black n’était pas seul et disposait d’une force bien plus puissante soit … les Détraqueurs ont été défaillants.
-Je vote pour les deux. Dumbledore le savait : les Détraqueurs rejoindraient Voldemort un jour ou l’autre.

Octavia sursauta si fort qu’elle faillit tomber de sa chaise et me gratifia d’un regard complétement éberlué.

-Mais enfin Victoria, qu’est-ce qui te prend de prononcer ce nom ?

Je ne répondis pas, les mains plaquées contre le bas de mon visage, lorgnant les sorciers dans leur cadre. Certains me toisaient avec une telle arrogance que je me sentais rabaissée, fussent-ils de simples images, d’autres paraissaient attendre avec nonchalance, appuyés sur le bord de la photo. La seule sorcière du lot, une femme au visage émacié munie d’une folle chevelure de boucles sombre me fixaient avec un sourire plein de dédain à peine esquissé sur ses lèvres décharnées. Avec un frisson, je détachai mon regard des évadés pour les porter sur Octavia.

-Qu’est-ce que tu en penses, toi ?
-Moi ? répéta-t-elle sur la défensive.
-Oui, toi. Dix Mangemorts s’évadent sous le nez de Fudge, qu’est-ce que ça t’inspire ?

Elle ouvrit la bouche, avant de la refermer et de froncer les sourcils. Elle resta silencieuse un long moment, ses yeux se promenant de mon visage jusqu’au journal avant de revenir sur moi. Elle paraissait tiraillée.

-Je t’avoue que je ne sais pas trop. Je suis de celle qui ne pense pas que Tu-Sais-Qui soit de retour – on avait aucune preuve, rien ne trahissait sa présence … Mais ça … (Elle poussa un gros soupir et haussa les épaules). L’explication de Fudge est légère, mais de là à dire que Tu-Sais-Qui est derrière tout ça …
-Alors tu es aussi idiote que Fudge.

Les yeux d’Octavia flamboyèrent, mais je soutins son regard, tout aussi courroucée.

-Et qu’est-ce qu’il faudrait que je fasse ? rétorqua-t-elle durement. Que je défie le Ministère, que je doute de leurs paroles ? Ce sont nos dirigeants, on les a élus pour qu’ils nous gouvernent, qu’ils nous protègent. Ils sont garants de l’ordre et de notre sécurité, on est obligé de les écouter. Si on arrête d’avoir confiance en nos dirigeants, alors ce sera le chaos.
-Alors que le chaos vienne. En réalité, il est déjà à nos portes.

L’aveuglement des dirigeants et de la majorité du monde Magique allait beaucoup trop loin. Ils cherchaient une preuve de la résurgence de Vous-Savez-Qui, et elle s’étalait à présent là à la Une de La Gazette sous la force de dix portraits animés d’hommes et de femme ayant commis des horreurs au nom du Seigneur des Ténèbres et de la pureté du sang. J’avais attendu patiemment que Voldemort me fournisse cette preuve, cette preuve qu’il n’était pas qu’un spectre insaisissable, un mirage que j’avais cru apercevoir lorsque mon meilleur ami était mort, et elle était là. Voldemort était de retour et il était actif : il pouvait à présent compter sur son armée de fidèle presque au complet et sur l’allégeance vraisemblables des Détraqueurs.

-Il est temps d’arrêter de faire l’autruche, assénai-je, la voix vibrante de colère. On a été patient avec vous : on vous a laissé enfoncer la tête dans le sol pour ne pas voir l’évidence, on vous a laissé dire que Cédric était mort dans un tragique accident et bafoué sa mémoire, on vous a laissé dire que tout allait bien. Maintenant ça suffit ! (Je brandis le journal pour l’agiter devant le nez d’Octavia). Tout ne va pas bien ! Comment on peut encore répéter ça quand les dix plus fidèles assassins de Voldemort sont lâchés dans la nature ? Comment vous pouvez encore vous répétez ça ?

Octavia avait tressailli au nom du Mage Noir mais eut la décence de ne rien répondre à mes accusations. Elle se contenta de fixer la Une d’un regard qui me parut déchiré et qui m’adoucit quelque peu : elle ne restait pas crampée sur ses positions. Ses opinions étaient en train de vaciller, et peut-être que si je lui laissais le temps de la réflexion, elle basculerait dans le vrai. Je laissai retomber La Gazette, oscillant entre révolte sourde et épuisement. J’espérais de tout mon cœur qu’Emily et Miles emprunteraient ce cheminement. J’ignorais totalement si je pouvais rester patiente avec ce qui venait de se dérouler sous le nez du Ministère. Nous restâmes un moment plongées dans un silence lourd et pesant, jusqu’à qu’Octavia ne le rompe du bout des lèvres :

-Est-ce que tu as vu qui s’était échappé ?

Je la lorgnai avec défiance : elle se mordait la lèvre, comme nerveuse et ses ongles parfaitement entretenus pianotaient sur le grimoire posé à côté d’elle.

-Je n’ai pas détaillé, je suis née-moldue, ça ne me dit rien …
-Les Mangemorts peut-être mais pas les victimes, fit valoir Octavia avec une surprenante douceur. Tiens, regarde plus attentivement.

Elle me retourna le journal pour que je puisse l’examiner à mon aise et je m’exécutai avec un soupire. La femme avait torturé un couple d’Aurors, les Londubat, jusqu’à entrainer une « incapacité permanente » sur eux, de même que son mari et son beau-frère. Un homme au visage grêlé avait communiqué des secrets du Ministère à Voldemort. Un homme qui avait me contemplait l’air sarcastique avait tué de façon brutal Fabian et Gideon Prewett. Visiblement irritée de me voir chercher sans trouver, Octavia finit par pointer une photo d’un sorcier qui gardait les vestiges d’une certaine élégance qu’Azkaban lui avait ravi : ses cheveux sombres encadraient un visage aux traits fins et une barbe peu entretenue masquait le bas de son visage. Il était appuyé contre son cadre et était l’un des rares qui ne me regardaient pas : ses yeux étaient levés en l’air, et la commissure de ses lèvres légèrement relevée, comme s’il prenait un malin plaisir à m’ignorer. Je finis par détacher mon regard de son visage pour lire la légende qui accompagnait sa photo. Un cri resta bloqué dans ma gorge :
« Robert Jugson, condamné pour les meurtres particulièrement ignobles d’Edgar et Cassiopée Bones et de leurs deux fils ».
« Je garderais un œil sur le petit Bones ».
Seigneur, oui. Et plutôt les deux yeux.

***


Octavia m’avait charitablement laissé son journal et nous avions préférés remettre notre séance au lendemain : les esprits étaient trop échauffés et il fallait absolument que je mette la main sur Simon.
Si j’étais révoltée et en colère, alors dans quel état serait-il lorsqu’il verrait que le meurtrier de ses cousins était en liberté ?
Le visage d’Edgar Bones et son sourire bienveillant et ceux de ses fils, si jeune, deux fleurs coupées avant l’éclosion, dansèrent dans mon esprit alors que je parcourais le château, La Gazette pressée contre ma poitrine. Il ne fut pas difficile à trouver : il travaillait dans la Salle Commune, histoire de s’avancer avant le dîner, avec Emily qui lisait un épais grimoire de métamorphose dans son fauteuil. Je jetai un regard déboussolé à mon amie, incapable de prévoir la réaction qu’elle aurait face à ma nouvelle, et Simon finit par lever des yeux intrigués sur moi. Je ne m’étais pas rendue compte que j’étais restée plantée devant eux, incapable de bouger, les doigts crispés sur le journal, sans décrocher le moindre mot.

-Ça ne va pas ? s’inquiéta Simon devant mon mutisme.
-Pas vraiment, avouai-je d’une petite voix.

Je lorgnai une fois de plus Emily, qui avait froncé les sourcils. Elle finirait bien par être au courant, mais j’avais peur de sa réaction – et ce qu’elle pourrait provoquer sur Simon. J’aurais préféré le voir seul à seule. Faute de quoi, je fus forcée de lui tendre La Gazette, un goût amer dans la gorge. Simon la saisit, visiblement perplexe et l’étala par-dessus les parchemins qui jonchait la table. Presque aussi tôt, ses yeux s’arrondirent sous le choc et il blêmit sous ses tâches de rousseurs.

-Bon sang, c’est quoi ça ?
-Ça quoi ? s’enquit Emily en glissant à terre pour lire par-dessus son épaule.

Simon ne répondit pas, le souffle coupé par l’horreur. Il se contentait de parcourir l’article des yeux, ses lèvres remuants sans qu’aucun son n’en sorte. Puis une étincelle s’enflamma dans ses iris, provoquant un feu qui embrasa son regard et me fit comprendre qu’il avait parfaitement vu qui s’était échappé. Son poing se serra si fort que ses jointures blanchirent et il repoussa sèchement le journal, malgré Emily qui n’avait toujours pas fini sa lecture.

-Hey ! protesta-t-elle.

Mais Simon ne l’écoutait pas : il s’était dressé sur ses pieds, et avait passé ses deux mains dans ses cheveux, les nouant à l’arrière de son crâne comme si cela pouvait le calmer. Malgré tout je percevais le tressautement de ses doigts et sa silhouette tremblait de colère contenue. Je me précipitai vers lui et mis une main que j’espérais apaisante sur son bras. Mais avant que je ne puisse trouver la moindre parole tranquillisante à lui prodiguer, Emily sortait de sa torpeur pour souffler :

-Dix Mangemorts … Par le caleçon de Merlin, mais qu’est-ce qu’ils ont foutus … ?

Nous baissâmes les yeux sur elle en un parfait ensemble qu’elle dût sentir, car elle leva sur nous un regard qui se fit presque craintif. Elle avait parfaitement identifié le nom qui nous brûlait les lèvres et en lequel elle refusait totalement de croire : il flotta entre nous, prenant chaque seconde plus d’épaisseur et rendant l’atmosphère suffoquante. Je posais une main sur ma poitrine où la révolte sourde grondait et emballai mon cœur, comme pour m’inciter à l’explosion, mais je n’avais pas le loisir d’exploser. Car j’avais une bombe à retardement à mes côtés dont les dégâts seraient bien plus dévastateurs que les miens.

-Qu’est-ce qu’ils ont foutus ? répéta Simon d’une voix blanche. C’est une vraie question ?

Emily ne pipa mot, se contentant de nous contempler tout à tour, les yeux écarquillés. Finalement, elle finit par bredouiller qu’elle allait manger et disparut prestement, courant presque jusque la sortie, sous le regard éberlué des plus jeunes. Etrangement soulagée qu’elle se soit éloignée d’elle-même, je me laissai aller sur le fauteuil, passablement lasse.

-Mais quel bordel …

Simon ne répondit rien. Il resta silencieux, les mains toujours nouées dans ses cheveux, la mâchoire contractée. Un muscle tressautait nerveusement sur sa joue.

-Ça peut avoir des bienfaits, fis-je remarquer d’une petite voix. Les explications du Ministère sont lacunaires … Ils mettent tout sur le dos de Sirius Black … Je veux bien qu’il soit puissant et dangereux, mais de là à échapper à une bande entière de Détraqueurs … Des gens vont commencer à s’interroger.

Encore fois, je ne reçus aucune réponse. Il resta coin et immobile de longue minute, le regard perdu dans le vide, avant de lâcher du bout des lèvres :

-Je … je vais voir Susie. A plus.

Sans me laisser le temps de protester, il s’élança vers le dortoir des filles et disparut brusquement. Je restai dans le fauteuil, hébétée et énervée, la tête pleine de la nouvelle tempête qui s’abattait sur nous. Pour semer le chaos.
annabethfan

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par annabethfan »

Chapitre 15 : Comme des enfants
j’effleurai ma poitrine sur laquelle pendait à présent la médaille de baptême à laquelle j’avais jointe l’étoile de David offerte par ma grand-mère.
Je trouve le symbole beau... C'est un rappel qu'il faut se battre contre deux oppresseurs certes différents mais à la même idéologie.
boules de neiges mêlées de bout et de cailloux
C'est dangereux!
-Seigneur, Chloé …, maugréai-je en détournant les yeux. Je suis à mille lieux de ça …
-Ah bon ? s’étonna-t-elle. Pourtant ça fait quoi … six mois que vous êtes ensembles ? Et tu n’as pas envie d’aller plus loin ?
Ce genre de conversation j'adore ^^
Par ailleurs, la contraception était-t-elle la même que la nôtre ?
Je me suis déjà posée cette question! On a aucune info!
chez ma tante Pandora …
Pandora ? Comme la mère de Luna ?!
C’était toujours drôle de voir la frustration dans son regard quand nous évoluions parmi les moldus et qu’il était impossible pour lui de faire ce pourquoi il était le plus doué : la magie.
J'aime bien cette phrase. Voilà ^^
Le père de Miles, pour les rares fois où je l’avais croisé, avait l’air de quelqu’un d’absolument adorable, alors j’avais fini par me forger la conviction que c’était réellement Miles qui avait un problème avec ses parents. Lequel, j’avais encore du mal à mettre le doigt dessus.
Je suis intriguée ça y est!! Et la mère ? On a des infos, je sais plus ?
j’étais une adulte en devenir et à la fin de l’année, je quittai les bancs de l’école pour m’émanciper et trouver un travail.
Mon angoisse aussi alors que j'ai 23 ans :lol: :lol:
Olalala le petit-pont sur la tombe de Catherine Forster, mais quel génie !
Je suis morte :lol: :lol: :lol:
Bon sang, je crois que c’est la première fois que je te vois faire de la magie, réalisa-t-il d’une voix atone. Je veux dire, pour de vrai – avec ta baguette et tout. C’est … troublant.
C'est vrai qu'elle était mineure avant... J'adore voir la réaction des autres!
-Pas une situation idéale, c’est un euphémisme, rétorqua-t-elle avec un certain dépit. Je suis me suis battue avec mon premier enfant toute ma vie et j’évite le deuxième ….
Je pense qu'être mère est le rôle le plus complexe qui soit...
Je ne la nie pas. Mais peut-être qu’un jour … J’arriverais à l’accepter.
Je trouve cette phrase affreuse... Comment tu peux ne pas accepter une part de ton enfant si cette part n'est pas mauvaise en soi, juste à tes propres yeux? On pourrait presque faire une analogie avec l'homosexualité dans une famille... Bref, c'est fort et la discussion était vraiment touchante
Je l’ai ! « Être ou ne pas être, telle est la question » !
La réaction de tout le monde avouons le ^^
J’acquiesçai en ébouriffant ses cheveux, et il fit un vague mouvement d’épaule, comme s’il chassait une mouche.
Nan mais si c'est pas une attitude de couple ça stp!!!
Bennett !
-Ta faute ! protestai-je en pointant un index accusateur sur lui. Tu m’as déséquilibré !
-Je t’ai déséquilibré ?
Je les aimes :lol: :lol: :lol:
On doit y aller, le pressa Mel en achevant de nouer son écharpe d’un vert émeraude coupée d’argent.
Une Serpentard!!!
Il ne me répondit pas et ses yeux se posèrent une demi-seconde sur moi et je fus surprise de l’agitation que je percevais derrière ses iris.
Mais qu'est-ce qu'il a... ? Mel est louche c'est ça ? Hein ? Hein ?!
-Jolie écharpe, Mel.
-Merci, répondit-t-elle d’un ton prudent en portant la main sur le tissu. Je l’ai depuis des années, elle me vient de mon école.
C'est une sorcière je suis sûre!!! La dernière fois quand elle a parlé de pensionnat j'y ai pensé!
Bon sang, Vicky ! s’agaça Simon en écartant les bras. Réfléchis bon sang, elle ne te dit rien cette fille ? Elle ne te dit rien cette écharpe verte qui lui vient de son école ?
Je l'avais deviné!!! On le note tout le monde!
Mon frère sortait avec Melania Selwyn. La sœur jumelle de Nestor à qui j’avais brûlé le visage un soir de cinq novembre.
J'ai la mâchoire décrochée!!!!! Mon dieu!!!
Mais Mel le sait ? Elle connait Victoria ? Est-ce que c'est un plan pour blesser Alexandre ? AHHHHHHHHHHHHH!

Super chapitre, j'ai adoré l'ambiance de Terre-en-Landes comme d'habitude :D
cochyo

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par cochyo »

Hey ! Alors déjà merci pour la pub :D
Ensuite, j’adore ce chapitre parce qu’on ne peut plus prévoir les réactions des uns et des autres. Avec voldy dehors, les Selwyn pourraient très bien virer ou bien nous surprendre... le flou total quoi !
C’est génial !
Cazolie

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Perripuce a écrit :CAZO A GAGNE LES CHOCOLATS

Pouahahahha

#PrivateJoke
#CommentezEtOnArrêtera


Hum Hum pardon.

LADIES AND GENTLEMAN (oui parce que Coch' au dernière nouvelle tu es toujours tout seul. Oh d'ailleurs ton mariage mon petit Coch', c'est pas trop compromis ...?)

Dans MON IMMENSE BONTE (et parce que je vais sacrément m'ennuyer dans cette période de confinement) J'AI DONC DECIDE PARCE QUE NOUS SOMMES EN GUERRE DE POSTER TOUTES LES SEMAINES PARCE QUE NOUS SOMMES EN GUERRE ET AU CAS OU VOUS NE L'AURIEZ PAS COMPRIS NOUS SOMMES EN GUERRE

Jour de confinement 4, tout va bien.

Bon bref les amis, j'espère que vous allez tous bien, ainsi que vos proches, que vous RESTEZ BIEN CHEZ VOUS et que vous ne devenez pas pas trop fous. Chez moi ça va, les concours sont reportés (un peu deg -.- Cazo, tu te rends compte qu'on risque de ne pas DU TOUT avoir de vacanaces en fait? MAIS OUI LA, J AI UN CAMP SCOUT A FAIRE MOI - et un mec à voir quand il sera rentré accessoirement) ET LA PLANETE SPORT S'EST ARRETEE. Du coup, à votre grand regret à tous j'imagine, il n'y aura pas de chronique sport de Perri ... Ah si, l'EURO EST REPORTEE AAAAAAAAAH trop de tristresse T.T et les JO sont en sursit AAAAAh

AH MAIS SI J'OUBLIAIS
MARTIN FOURCADE A PRIS SA RETRAITE
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH Tous ces AAAH c'est impressionnant :lol: :lol:
Non sérieux vous n'imaginez pas mon désespoir quand je l'ai appris, trop de tristesse en moi. Mais je suis contente qu'il ait fini sa sortie avec une belle victoire (commentée en direct ahah) sur la Poursuite de Konthio en étant parti avec le dossart 2, deux petits globes (individuel et Sprint) ET A 2 POINTS DU GROS GLOBES SERIEUX JOHANNES TU ABUSES L'ANNEE PROCHAINE EMILIEN IL VA TE JARTER DE TA PREMIERE PLACE.
Bref au revoir champion, tu vas me manquer :cry: :cry: :cry:

MAINTENANT CHAPITRE

BISOUS

RESTEZ CHEZ VOUS ET PRENEZ SOIN DE VOS PROCHES !

Chapitre 15 : Comme des enfants.


-Ça s’est bien passé ton noël du coup ?

Je me raidis à la question de mon amie d’enfance, Chloé, et inconsciemment, j’effleurai ma poitrine sur laquelle pendait à présent la médaille de baptême à laquelle j’avais jointe l’étoile de David J'ai lu "l'échelle" j'ai pas compris offerte par ma grand-mère. La nuit était tombée sur Terre-en-Landes en ce réveillon du jour de l’an et la lune était cachée par un épais tapis de nuage, si bien que nous n’étions éclairées que par la lumière froide des réverbères. Nos pas crissaient sur la minuscule couche de neige qui était tombée dans l’après-midi. Elle enchantait tous les enfants du village, mais je n’avais pu m’empêcher d’échanger un regard sceptique avec Susan en songeant à l’épais tapis qui nous attendrait à notre retour à Poudlard. Chloé s’immobilisa près d’un arrêt de bus pour lire la pub qui recouvrait les heures de passages. Elle était sans doute ma meilleure amie à Terre-en-Landes : nous partagions l’amour du sport et de notre village et nos liens auraient pu être encore plus étroits si le destin ne m’avait pas envoyé à Poudlard. Malheureusement j’étais une sorcière et elle une footballeuse acharnée dont le don n’avait aucun rapport avec la magie. Elle repoussa ses cheveux bruns sur son épaule et me jeta un regard interloqué, attendant ma réponse.

-Sans plus, finis-je par admettre en haussant les épaules. Des problèmes familiaux qui sont venus parasiter les fêtes …
-Oh, ne m’en parle pas, marmonna-t-elle en fronçant son nez. Mes parents se sont battus la moitié des vacances pour s’organiser pour les gardes … J’ai crus que Kate, Eliott et moi on irait passer noël chez ma grand-mère.

Je pinçai les lèvres en me souvenant que les parents de Chloé étaient séparés, et que c’était pour cette raison qu’elle avait tant insisté pour quitter la région proche pour Bristol à son entrée à l’université : pour s’extraire du climat malsain du divorce de ses parents. Sa grande sœur avait fait le même choix, mais je savais que Chloé culpabilisait d’avoir laissé son petit frère Eliott, un garçon de l’âge de Susan, seul et démuni face à la situation. Pour autant, le jeune homme avait l’air d’aller bien lorsque je l’avais croisé avec Jason Blake près de l’épicerie des Fisher et qu’ils m’avaient bombardé de boules de neiges mêlées de bout et de cailloux qui m’avaient laissés une trace sur la joue. J'aime trop voir sa vie normale

-Ah la famille, soupira-t-elle avec défaitisme. Heureusement qu’il y a les amis pour rattraper. Simon a réussi à te faire cracher qui tu avais, toi aussi ?
-Non, mais il a deviné parce qu’il avait tous les autres, maugréai-je avec mauvaise humeur. Bon sang comment vous êtes faibles !
-Hey ! Toi tu as des années et des années d’expérience dans la lutte contre le Simon Bones sauvage, avec nous il est sympa d’habitude !

Je levai les yeux au ciel et serrai contre moi le paquet que je destinai à Tracy pour le Père Noël secret. Celui de Chloé était plus volumineux et elle l’avait mis dans un grand sac en plastique qu’elle avait calé sur son épaule. Elle réajusta sa casquette d’hiver sur son front.

-J’espère que Simon n’a pas oublié sa guitare. C’est la première soirée qu’on passe ensemble depuis des lustres, alors une fois les petits rentrés, j’ai bien l’intention d’en profiter …
-Qu’est-ce que tu appelles « les petits » ?
-Tous ceux qui ne sont pas assez grand pour boire de l’alcool. Et comme Simon ne la laissera jamais faire, je suis navrée mais ça comprend Susan.

J’éclatai de rire dans la nuit, vite suivie par Chloé. Nous nous attirâmes les regards irrités de quelques passants auxquels mon amie répondit par un signe de main et un claironnant « Joyeux réveillon et à l’année prochaine ! » C'est quoi ces gens aigris. L’Ancien, qu’une infirmière tirait à l’intérieur de la maison de retraite pour qu’il ne soit pas seul pour le Nouvel An, nous fusilla d’un regard qui disait clairement « pas de bêtises mesdemoiselles ! ».

-Au fait, tu es toujours avec ton copain ? m’interrogea Chloé une fois éloignées des fâcheux. Comment il s’appelle déjà, Milo ?
-Miles, rectifiai-je avec un léger sourire. Et oui on est toujours ensemble. Et encore merci de m’avoir servi d’alibi l’été dernier …
-Mais de rien, c’est normal. J’espère au moins que c’était plaisant …

Son regard entendu et la malice dans ses yeux fit monter le rouge sur mes joues, d’autant plus qu’elle insista :

-Si jamais tu as besoin de conseil … Je veux dire, je suis plus âgée, et j’ai eu une ou deux aventures alors …
-Seigneur, Chloé …, maugréai-je en détournant les yeux. Je suis à mille lieux de ça …
-Ah bon ? s’étonna-t-elle. Pourtant ça fait quoi … six mois que vous êtes ensembles ? Et tu n’as pas envie d’aller plus loin ? Je me marre :lol: :lol:

Je fus heureuse qu’une fine brise d’air glacial souffle pour asphyxier le feu de mes joues et je coulai sur Chloé un regard torve. Mais l’éclat mutin dans ses prunelles et son sourire espiègle m’indiqua qu’elle ne me lâcherait pas le moins du monde, alors je consentis à admettre :

-Parfois, quand on est à deux, c’est vrai que ça s’accélère. Mais c’est difficile d’avoir de l’intimité en internat, et concilier ça avec confort c’est … impossible.
-Je vois. Et que tu ailles chez lui, c’est impossible aussi ?
Je haussai les épaules, ne voulant pas me perdre dans des détails qui occasionneraient certains mensonges pour dissimuler la magie de mes propos.
-Un peu pour l’instant. Bref, ce n’est pas franchement pratique alors … on se contente de ce qu’on a et on fait avec.
-Hum, laissa échapper Chloé, les sourcils froncés. Bon, bah quand ça s’accélèrera pour de bon, surtout n’oublie pas le préservatif, d’accord ma grande ? Pouahahahah subtil

La flambée s’étendit à mes oreilles, et cette fois, même la brise hivernale fut inefficace. Non seulement nous étions loin du stade où le préservatif serait nécessaire, mais en plus j’ignorais totalement comme m’en procurer dans le monde des sorciers. Par ailleurs, la contraception était-t-elle la même que la nôtre ? Je passai une main sur mon visage, agacée par ses pensées parasites. Je me poserais ces questions en temps voulu : pour le moment, j’avais des problèmes autrement plus importants à gérer. J'allais dire Miles sait sans doute mais en fait sans doute pas
Nos pas nous amenèrent vers le Ellen’s Café, le seul restaurant acceptable de la petite ville – il y avait bien la pizzeria du centre-ville, mais nous l’évitions depuis qu’Ethan avait retrouvé des cheveux dans sa mozzarella. C’était une sorte de pub devenu lieu de rassemblement de nombreux groupes du village – dont nous, puisqu’en cette veille de Nouvel An aucun de nos parents refusaient de nous prêter une maison. Sous le porche lumineux qui éclairait la route de ses éclats colorés, Ethan fumait sa cigarette, tapant nonchalamment du pied à terre.

-Toujours en retard, cingla-t-il d’entrée en écrasant son mégot sous son talon. Ton frère est arrivé il y a une demi-heure, Chlo. Quelle est ton excuse ?
-On avait dit dix-huit heures, protesta Chloé avant de consulter sa montre. Et il est dix-huit heures dix !
-C’est bien ce que je dis. Vous avez un demi-Chloé de retard. JE ME DEMANDE D OU VIENT CETTE ECHELLE DE TEMPS

Pour toute réponse, Chloé leva les yeux au ciel en un geste somptueusement dédaigneux et ouvrit la porte qui teinta sur son passage. Ethan m’adressa un clin d’œil et je le gratifiai d’un sourire désabusé en suivant mon amie à l’intérieur. Presque tous les membres du groupe étaient arrivés : Tracy et ses cheveux rouges derrière le bar soupirait devant Jason et Ryan Blake qui la fixait en bavant, Mary Fisher, une fille de treize ans, sirotait son milk-shake seule sur une table, pressant ses mains contre son cadeau avec un regard mauvais pour Simon, qui s’était isolé avec la petite sorcière Isabel MacDougal. Euh bizarre Simon Susan discutait avec Eliott, le jeune frère de Chloé et son visage se fendit d’un sourire lorsqu’elle m’aperçut. Elle est tellement chou

-Bones ! s’écria Chloé, faisant sursauter une partie de la salle. Où est la guitare ?
-Chez moi, répondit simplement Simon en dressant un sourcil. Pourquoi ?

Chloé signala son mécontentement d’un grognement sonore et Ethan s’empressa de la prendre par les épaules avant qu’elle n’éclate :

-Hey ! C’est Noël, je ne veux que de la bonne humeur ! Du reste la mère de Tracy refuse de nous laisser le bar pour la nuit, ce qui fait qu’on doit décamper à dix-neuf trente …
-Pourtant je vous jure que j’ai tout fait, soupira Tracy, la joue appuyée contre sa paume. J’ai même ranger ma chambre de fond en comble, plus celle de mon frère, plus le salon … Mais il va falloir qu’on trouve un endroit pour décaler.
-Pour aller où ? s’enquit Mary d’un air intéressé.
-Et pourquoi on ne peut pas venir ? bougonna Ryan.

Tracy jeta un regard torve sur le garçon et ses douze ans qui lui valait l’acné et l’appareil dentaire des collégiens, avant de vriller des yeux entendus sur Chloé et moi. Je soupirai et croisai les bras sur ma poitrine en toisant les plus jeunes.

-Vous êtes trop jeunes et vos parents nous ont demandé de vous ramener à dix-neuf heures. Si vous n’êtes pas d’accord, voyez avec eux.
-Déjà essayé, marmonna sombrement Isabel. Mais ils persistent à vouloir m’emmener chez ma tante Pandora …
-C’est un drôle de nom, commenta innocemment Mary.

Mais cela suffit à faire piquer un fard à Isabel, qui darda sur Simon un regard paniqué devant lequel il secoua discrètement la tête. La jeune fille n’était pas habituée à évoluer parmi les moldus, elle avait passé son enfance dans sa maison à l’écart de la ville à ignorer ses autres enfants qui avaient des jeux différents des siens Hiiiiin tout s'explique. Je ne savais pas ce qu’il l’avait poussé à changer d’avis, mais j’étais à la fois heureuse de son ouverture et inquiète de son inexpérience. Ce fut pour cela que je décidai de frapper énergiquement des mains et de clamer de ma plus belle voix de Capitaine :

-Bien, alors on s’y met ! Paquet au pied du sapin, on regroupe les tables et quelqu’un aide Tracy pour la bouffe ! Non, pas toi Ethan ! ajoutai-je alors que mon ami se précipitait vers la belle Tracy – et l’apéro qu’elle sortait.
-On veut pouvoir goûter le saucisson que Mary a ramené, se moqua Jason, tapant par là-même dans la main d’Eliott avec un sourire goguenard.

Je les toisai d’un air torve qui finit par faire taire leur ricanement et ils s’activèrent plutôt à rapprocher les tables de bois ancien dont le vernis était usé et l’éclat terni par les ans pendant que Ryan et Susan aidaient Tracy à acheminer tous les chips et boissons que nous avions pu ramener. Je vis Simon grimacer alors que les garçons rapprochaient les tables à la force de leurs bras, et je me rapprochai de lui avec un sourire malicieux.

-Ça te musclerait peut-être un peu si tu les aidais. Dur pour Simon pouahahaha

Le regard oblique que me jeta Simon agrandit mon sourire. C’était toujours drôle de voir la frustration dans son regard quand nous évoluions parmi les moldus et qu’il était impossible pour lui de faire ce pourquoi il était le plus doué : la magie.

-Tu aurais dû ramener la guitare. Là au moins tu aurais servi à quelque chose. Elle est trop méchante :lol: :lol: On dirait Clem
-Ferme-la, et va les aider, minus.

Je lui adressai un sourire entendu et rejoignis Tracy d’un pas bondissant. Quelques minutes plus tard, nous étions tous attablés, nous gavant de chips à rire devant les anecdotes de Chloé et de son entrée à l’université de Bristol, ou devant les habituels échanges de piques entre Simon et moi. Nous avions échangé nos cadeaux et j’avais reçu du jeune Ryan un nouveau ballon de foot que je me promis d’emmener à Poudlard et Tracy m’embrassa sur la joue quand elle ouvrit une série de CD d’Oasis et de Genesis. Simon gâchait chaque fois la surprise en annonçant à qui le cadeau était destiné et j’avais fini par le bâillonner de force MAIS QUEL RELOU CE MEC, provoquant l’éclat de rire de nos camarades. Nous finîmes par devoir quitter la place et je fus choisie pour ramener Isabel McDougal chez elle.

-Rendez-vous au cimetière ! me lança Chloé en repartant avec Mary. Ce n’est pas ouf mais ce sera toujours mieux que rien. Et toi ! (elle donna un coup de coude insistant à Simon). Va chercher ta guitare ! Rien que de penser au froid ça me donne froid. J'ai eu froid toute la journée déjà haha
-Sinon Victoria ne pourra pas chanter le roi lion, chantonna doucement Susan avec malice.
-C’est l’Histoire de la vie ! m’écriai-je en levant les bras, tel Rafiki présentant Simba à la Terre des Lions. Le cycle éternel d’un enfant béni … en immortel ! c'est le CYYYYCLE DU CORONAAAAAAAAAAAAA ! TOUT LE MONDE EST MALAAAHAAAADE
-Oui bon, réserve ça pour tout à l’heure ! rit Ethan en ébouriffant mes boucles. A plus ma grande.

Je fis un salut militaire et rejoignis Isabel qui m’attendait à l’écart, enveloppée dans sa cape de sorcière qui avait fait rire Eliott et Jason et fait soupirer Simon de dépit. Je tirais un peu son col avec un léger sourire.

-Il faut aller t’acheter un manteau moldu, ma grande. Les capes, c’est totalement désuet pour eux. ça revient à la mode (enfin en mode court)

Isabel m’adressa un léger sourire en signe d’assentiment et m’emboita le pas alors que je m’engageai dans la rue principale, les mains dans les poches et un sourire aux lèvres. La perspective de passer la soirée avec mes amis me plaisait. Ce serait une fête simple, sans sujets brûlants à éviter, sans faire semblant de quoique ce soit. L’idée de devoir cacher ma condition de sorcière aurait pu m’être désagréable, mais la vérité était qu’il était aisé de la dissimuler lorsqu’on se glissait dans une autre peau. Et j’étais heureuse de redevenir la simple gamine de Terre-en-Landes qui parcourait la campagne à vélo et hantait les cimetières. Aaaaah j'aime trop ça. C'est trop cool que tu explores cet aspect double vie !

-Cora m’a envoyé une lettre, lança soudainement Isabel. Elle râle parce que son frère ne t’a pas invité chez lui pendant les vacances …
-Hum … Une autre fois, sans doute. Il paraît que c’est compliqué.

Isabel me jeta un drôle de regard à travers sa frange de cheveux noirs qui lui tombait devant les yeux. La jeune fille était grande pour ses onze ans et toisait la plupart de ses camarades de classe – et à ma plus grande horreur, elle n’était pas loin de me dépasser.

-Je trouve ça bizarre, commenta-t-elle en haussant les épaules. Je veux dire, je suis allée chez Cora au début des vacances, et son père était très gentil. Mais je n’ai pas vu Miles. Lui, il est resté enfermé dans sa chambre.

Je tordis mes lèvres, assez embarrassée de la façon dont Isabel décrivait les choses et qui reflétaient assez mes suspicions. Le père de Miles, pour les rares fois où je l’avais croisé, avait l’air de quelqu’un d’absolument adorable, alors j’avais fini par me forger la conviction que c’était réellement Miles qui avait un problème avec ses parents. Lequel, j’avais encore du mal à mettre le doigt dessus. Estimait-il qu’ils n’avaient pas assez réussi, qu’ils étaient un frein à la carrière à laquelle il se préparait ? Ou y-avait-il quelque chose de plus grave, de plus profond dont Miles refusait de me parler ? Beeeh c'est pas cool Je finis par interroger Isabel sur son début d’année, pour éloigner le sujet de mon petit-ami et elle fut soudainement plus bavarde : elle était excellente en métamorphose et avait rapporté pas moins de cinquante-cinq points à Serdaigle depuis le début d’année. Qu’elle compte les points qu’elle rapportait à sa Maison me sidéra et je trébuchai, prise de court, quand elle me demanda combien de point Poufsouffle avait eu grâce à moi. Fort heureusement, nous étions arrivés chez elle au moment où elle posa la question et elle embraya bien vite avec un soupir à fendre l’âme.

-J’aurais voulu venir avec vous. Ça doit être tellement plus drôle qu’aller chez ma tante …
-On refera des sorties, lui promis-je avec douceur. Et puis cet été …
-Simon et toi vous serez plus là cet été. Vous devrez chercher du travail.

Le ton était légèrement amer et teinté de panique, et je devinais qu’elle ignorait comme se fondre chez les moldus sans Simon et moi pour lui tenir la main. Je reçus la remarque comme une pique acérée dans le cœur. Elle venait d’énoncer une réalité que je tentais de fuir depuis des mois : j’étais une adulte en devenir et à la fin de l’année, je quittai les bancs de l’école pour m’émanciper et trouver un travail Dommage tu peux pas faire bac + 10 000 et avoir 15 diplômes qui servent à rien. C’était bien trop tôt, et je ne me sentais absolument pas prête à voler de mes propres ailes : je me sentais encore tel un petit oisillon nourri par sa mère et incapable de se débrouiller seule. Il n’y avait aucun doute, je préférais me blottir dans la chaleur du nid.

-On verra, il y a encore le temps. Peut-être qu’on travaillera mais qu’on restera à Terre-en-Landes … Et puis, de toute manière c’est pour ça qu’on vous forme. Pour être sûrs d’avoir une relève et que les vieux du village continuent de trembler lorsqu’ils verront une bande d’enfant à vélo.

Un léger sourire amusé retroussa les lèvres d’Isabel et un éclair d’espièglerie traversa ses prunelles.

-Compte sur nous. A plus tard, amusez-vous bien !

Je la regardai courir jusque sa noble maison aux allures victoriennes devant laquelle l’attendait sa jeune sœur. Mes lèvres s’ourlèrent d’un sourire attendri quand la petite se jeta sur Isabelle, la bombardant de question comme j’avais pu le faire avec Alexandre dans mes jeunes années Franchement c'est hyper chou cette tradition des jeunes du village. Je me détournai de la scène, mon ballon de foot sous le bras et le nez baissé sur mes pieds qui écrasaient chaque pas les maigres flocons qui recouvraient le sol. Je me dirigeai mécaniquement vers le cimetière, vaguement mélancolique en songeant que c’était sans doute nos derniers moments ensemble, en tant que terrible groupe de Terre-en-Landes – en temps qu’enfants. Cholé m’attendait devant les grilles rouillées du cimetière et je mis le ballon à terre pour le lui passer. Elle l’arrêta du talon, avant de le faire virevolter pour jongler avec, avec précision et technique. Puis elle shoota dedans et je m’élevai dans les airs pour le capter, un grand sourire aux lèvres.

-Les filles ! s’exclama Ethan qui surgit du cimetière. Vous n’allez pas jouer avec dedans quand même ?
-On va bien boire, manger et jouer de la musique, fit remarquer Simon, sa guitare passée dans son dos. Les morts sont déjà bien assez déshonorés …
-Mais il fait super froid, râla Eliott en resserrant son écharpe. On ne pourrait pas aller chez quelqu’un ?

C’était malheureusement impossible : depuis les seize ans d’Ethan où nous avions mis la maison sans dessus-dessous, aucuns parents ne nous faisaient confiance. Les seuls qui auraient pu accepter étaient les Bones, mais ce n’était pas une bonne idée de faire entrer des moldus dans une maison de sorcier. Tracy toisa les deux garçons qui semblaient trembler de froid et leva les yeux au ciel en un geste dédaigneux.

-Espèce de faibles … Bon, on y va ? J’ai ramassé du bois pour faire un feu à l’écart des tombes, il ne faudrait pas qu’on fasse cramer les fleurs.
-Ou renverser les plaques commémoratives, enchéris-je en faisant une passe à Chloé.

Mon amie prit le ballon et se mit à courir, balle au pied et à dribbler les pierres tombales tout en faisant des commentaires de sa propre course :

-Williams avance vers les buts – quelle dextérité, on dirait un oiseau ! Olalala le petit-pont sur la tombe de Catherine Forster, mais quel génie ! Tu remplaces les commentaires sportifs comme tu peux c'est ça ? :lol: :lol:

Nous la suivîmes dans l’obscurité, éclairés par la lampe torche d’Ethan et accompagné par les premières notes que Simon arrachait à sa guitare et les éclats de rires d’Eliott, Jason et Susan. Je me mis à lui contester le ballon, et réussis à le lui piquer pour marquer entre deux pierres tombales. Tout le monde s’esclaffa et nos éclats de rires s’estompèrent dans la nuit, s’envolant comme les enfants qui mourraient en nous. MAIS C EST HORRIBLE CETTE CONCLUSION
HORRIBLE ET TELLEMENT BIEN ECRIT EN MEME TEMPS


***


J’ignorais comment j’avais fait pour me mettre si tard à mes devoirs, mais je me retrouvais le dernier jour de vacances à mon bureau, éclairée par ma lampe de chevet, des parchemins étalés partout – y compris sur mon lit – et le nez presque collé à mon livre de sortilège pour achever mon devoir sur le charme de Fidelas. Je n’étais pas sortie de ma chambre depuis deux jours et ce fut sans doute pour cette raison que ma mère passa la tête dans l’entrebâillement de la porte, intriguée.

-Chérie ? Tout va bien ?
-Les vacances de Noël c’est le pire moment pour donner des devoirs, maugréai-je en prenant soin de cacher ma plume sous une feuille de parchemin.

Mais rien que les feuilles de parchemin parurent froisser ma mère, dont les lèvres se tordirent. Mon cœur tomba sur ma poitrine, mais je ne pouvais pas dissimuler tout cela sans user de la baguette – ce qui serait cent fois pire. Ce fut pour cela que je me forçai à la chasser de ma chambre avec un cordial :

-J’ai une tonne de devoir à finir alors … est-ce que tu peux … ?
-C’est pour t’aider que Simon est censé venir à la maison alors que nous recevons Mel ? répliqua ma mère d’un ton qui se voulait neutre, mais dont je sentais la défiance.

J’eus l’impression qu’un poing invisible me heurtait le ventre, de façon sourde mais douloureuse. Inconsciemment, je tripotai ma plume dissimulée, les lèvres tordues par l’incertitude. Des mots se bousculaient dans ma bouche mais je n’étais pas certaine de ceux qui pourraient franchir mes lèvres.

-On travaillera en haut, promis-je sobrement. Et Simon n’a pas particulièrement l’air différent donc tu n’as pas à t’inquiéter pour Mel …
-Mais si vous travaillez, vous allez …

Le reste sembla bloquer dans sa gorge et elle fit de vagues gestes quelques peu grossiers de la main avant de s’immobiliser, se rendant sans doute compte qu’il était plus ridicule de s’agiter ainsi que de prononcer les mots maudits. Je dressai un sourcil et réprimai le sourire amusé qui me venait aux lèvres et qui aurait plus agacé ma mère qu’autre chose.

-Pas beaucoup, assurai-je puisque j’avais déjà veillé à réviser ma pratique plutôt chez les Bones. Il doit juste m’aider pour un devoir de Sortilège. Du moment que Mel ne monte pas dans ma chambre, elle ne soupçonnera rien. pouahahah
Je te jure elle m'énerve sa mère

Une moue dubitative déforma les lèvres de ma mère mais elle finit par comprendre qu’elle ne pourrait pas obtenir plus de moi. Et sans doute avait-elle un minimum conscience que ma réussite en tant que sorcière comptait et qu’elle se faisait violence pour cela. Elle referma ma porte qui se verrouilla en un cliquetis et je laissai aller ma tête contre mon bureau avec un certain désespoir. Je n’étais là que depuis deux semaines, mais je commençais à être fatiguée de marcher sans cesse sur des œufs avec ma mère – lui dissimulant tant bien que mal ma condition de sorcière tout comme celle de son père. Le répit qu’elle m’avait donné cet été par égard pour ma perte semblait déjà bien loin.
Je n’avais avancé que de quelques centimètres de parchemin lorsqu’Alexandre entra triomphalement dans ma chambre sans s’annoncer, me faisant faire un véritablement bond sur ma chaise. Dans mon sursaut, je renversai une bouteille d’encre et je réussis à extirper mon devoir avant que le liquide dévastateur ne l’atteigne. Malheureusement, il coula de mon bureau jusque sur mes genoux et de grosses taches noircirent mon jean et mon parquet.

-Alex ! sifflai-je, exaspérée.
-Oups, lâcha-t-il en se penchant pour apercevoir l’encre qui s’infiltrait dans la rainure du parquet. Pas trop de dégât ?

-Le plus important est sauvé, soupirai-je en enroulant mon devoir de sortilège. Mais la prochaine fois, frappe, d’accord ?
Je réussis à trouver ma baguette parmi toutes les affaires qui jonchaient mon bureau et nettoyai silencieusement la tâche sur mon jean et sur le sol. Puis je la pointai sur mes livres et parchemins et je fus réellement satisfaite de voir tout mon bazar s’ordonner en pile bien propre et plus ou moins triées, éclaircissant mon champ de vision. La bouteille d’encre était en train de se refermer seule lorsque je m’aperçus qu’Alexandre observait l’opération les yeux écarquillés, une main devant la bouche – sans doute pour masquer sa stupeur.

-Bon sang, je crois que c’est la première fois que je te vois faire de la magie, réalisa-t-il d’une voix atone. Je veux dire, pour de vrai – avec ta baguette et tout. C’est … troublant.
-Tu t’y habitueras vite et je te donne d’ici les vacances de Pâques avant de me demander de ranger ta chambre.

Un sourire fleurit sur les lèvres de mon frère et je fus rassurée de voir une lueur de convoitise et de malice éclairait son regard. J’avais un instant craint que me voir réellement faire de la magie réveillerait de vieilles peurs, mais ça ne paraissait pas être le cas. Mon frère était toujours celui qui me soutenait le plus et cela répandait une chaleur bienfaisante dans ma poitrine.

-Mel est là ? m’enquis-je d’un ton joyeux. Evite de lui faire visiter ma chambre, je n’ai pas fini mes devoirs et Simon doit m’aider.
-C’est la première chose que maman m’a dite, t’inquiète. Tu descends ?

Mel était effectivement là lorsque je descendis l’escalier, vêtue d’une robe qui, à mon humble avis, était largement passée de mode mais qui seyait assez à son maintien droit et altier. Ses cheveux cascadaient dans son dos et ce n’était qu’en constatant ce fait que je pris conscience de leur longueur : il lui arrivait à la taille. Je touchai mes propres boucles rafraichies au début des vacances et que je n’autorisai pas à dépasser mes épaules. Mel n’était peut-être pas un canon de beauté, mais elle avait quelque chose d’indéniablement attirant et féminin j'aime trop cette description qui me faisait sentir telle une enfant gauche en comparaison. Elle m’adressa un charmant sourire quand elle m’aperçut.

-Victoria ! Ça va ? C’est normal que tu aies de l’encre sur la joue ?
-Oh, lâchai-je en portant vivement la main à ma pommette. Je travaille depuis ce matin …

Si le visage de Mel se fendit d’un sourire confus, je sentis le regard brûlant de ma mère sur moi – mais cette fois, cela était dû à mon aspect négligé. Je la vis secouer la tête de dépit et elle désigna sèchement la cuisine du menton. Je me dépêchai d’aller nettoyer ma tâche devant le lavabo et ma mère referma la porte derrière moi.

-Tu aurais pu faire un effort …, maugréa-t-elle en détaillant mon vieux jean et un sweat qui avait sans doute dû être un jour à Alexandre car il tombait sur mes cuisses. Tu savais que Mel venait …
-Oui et je t’ai prévenu que je resterais en haut, rappelai-je avec lassitude.

Je m’attendais à voir ma mère revêtir son habituel masque réprobateur, pourtant cette fois-ci ses lèvres esquissaient une moue qui était plus déçue que critique.

-C’est dommage, c’est ton dernier jour ici…

Je lui jetai un regard de biais, entre suspicion et étonnement. Pendant les vacances, ma mère n’avait pas fait preuve d’un zèle excessif pour se rapprocher de moi, à la fois rassurée de constater que j’allais mieux psychologiquement et rebutée par la magie que j’exerçais de plus en plus librement. Pourtant elle paraissait réellement chagrinée lorsqu’elle vint s’appuyer contre le lavabo à côté de moi, les bras croisés sur sa maigre poitrine. En vieillissant, elle ressemblait tant à Jaga que c’en était troublant : elle gardait une chevelure fort brune et ses yeux sombres dont l’iris se confondait avec la pupille avait la profondeur d’un tunnel. Mon cœur se serra lorsque je la vis mâchouiller sa lèvre inférieure, un tic qui me prenait moi aussi quelques fois.

-Je reviendrais à Pâques, promis-je, touchée par l’émotion apparente de ma mère. Bon j’aurais encore énormément de travail mais sans les fêtes ce sera plus simple.
-Pâques est une fête, mon ange, me rappela-t-elle sévèrement avant de soupirer. Mais c’est vrai qu’à part te gaver de chocolat …
-Ça ne changera pas du reste de l’année.

Ma mère s’esclaffa doucement à ma pique mais son sourire ne parvint pas à réchauffer son regard. Elle me contempla un moment et finit par lâcher du bout des lèvres :

-Je n’ai pas été une très bonne mère ces deux dernières semaines, pas vrai ? aaaarf c'est horrible comment tu réponds à ça

Je fermai le robinet et secouai mes mains au-dessus de l’évier, prise de court par la soudaine affirmation de ma mère. Une nouvelle fois, les mots s’entassèrent dans ma bouche et je fis incapable de savoir lesquels faire franchir mes lèvres. Alors faute de quoi, je haussai les épaules et essuyai mes mains avec une serviette. Ma mère poussa un gros soupir :

-Oh Victoria …
-Ça va, maman, la coupai-je en m’efforçant de sourire. Je sais que tu as du mal avec ma nature, et j’essaie de te préserver de ça, ce n’est pas une situation idéale c’est vrai, mais bon …
-Pas une situation idéale, c’est un euphémisme, rétorqua-t-elle avec un certain dépit. Je suis me suis battue avec mon premier enfant toute ma vie et j’évite le deuxième ….

Ce qui était un bilan assez triste, je devais en convenir. Mon père avait réussi à maintenir une paix relative avec Alexandre et tentai d’appréhender mon monde pour resserrer nos liens. Mais ma mère avait été incapable de faire preuve d’une telle souplesse, que ce soit pour gérer mon frère ou accepter ce qu’elle ne connaissait pas. Elle mit une main sur mon bras et l’autre sur mon épaule, comme si elle voulait m’enlacer mais qu’elle ne l’osait pas.

-Chérie, je t’aime, m’assura-t-elle d’une voix douce. Je sais que ça ne se voit sans doute pas ces derniers temps … Mais je te jure que ce n’est pas parce que tu es une sorcière que ça change, tu le sais ?

J’étais assez surprise qu’elle prononce le mot de « sorcière » à voix haute – elle ne le faisait que rarement. Je lui jetai un regard éberlué, et elle m’adressa un sourire penaud, teinté de chagrin.

-Tu vois, je peux réussir aussi. C’est juste … C’est tellement difficile à appréhender, et je regrette de ne pas avoir l’ouverture d’esprit de ton père pour réussir à comprendre tout ce qui a trait à ça … Mais je n’ai pas envie que ça dresse une barrière infranchissable entre nous, tu comprends ?
-Je n’en ai pas envie non plus. Mais ça peut être difficile si … tu nies totalement la partie de moi qui est magique.
Les lèvres de ma mère se pincèrent, les faisant paraître presque aussi minces que celles de Jaga.
-Je ne la nie pas. Mais peut-être qu’un jour … J’arriverais à l’accepter. Encore une fois tu fais des merveilles avec tes personnages ma petite Perri

Elle m’embrassa sur la tempe et s’en fut sans plus de cérémonie, me laissant seule et déboussolée dans la cuisine. C’était la plus belle marque d’espoir dont je bénéficiais depuis que George et Rose Bones étaient venus m’avouer ma condition de sorcière, six ans auparavant. Et elle était si inattendue que je restai sans voix, les yeux fixés sur la fenêtre en face de moi qui donnait sur le jardin et mon père qui prenait le courrier à notre boite aux lettres. Il s’immobilisa pour saluer le gringalet qui remontait notre allée, trainant devant lui son vélo dont les mois d’inactivité avaient rouillé le guidon. Simon était arrivé. ça c'est de l'arrivée triomphale dis donc :lol: :lol: :lol:

***


-Tu étais censé m’aider, râlai-je en roulant mon parchemin. Pas lire sur mon lit.
-T’as fini ton devoir, non ? rétorqua Simon.

Il tourna nonchalamment une page, le menton niché dans sa paume et installé à plat ventre sur mon lit, son livre étalé devant lui. Ma mère avait eu l’air rassurée de le voir arrivé en jean et sweat, la baguette dissimulée et avec un bouquin moldu. Son premier réflexe avait été de chercher la petite-amie de mon frère du regard, mais il n’avait eu le temps que de l’apercevoir avant que je ne le force à aller en haut pour que je puisse en finir au plus vite avec ce devoir de Sortilège. La seule chose qu’il avait pu observer fut les motifs floraux de sa robe qu’il qualifia de « veillotte » avant de me suivre dans ma chambre. Là-dessus, il s’était effondré sur mon lit, plongé dans son bouquin et s’était contenté de marmonner des vagues réponses à mon égard sous forme de monosyllabe ou de hochement de tête évasif, sans jamais quitter les yeux sa page. Lorsque j’eus rangé mon devoir de Sortilège avec les nombreux autres effectués cet été cet été ou pendant les vacances ? , je me tournai vers Simon d’un air dépité. Il finit par sentir la brûlure de mon regard sur lui car il leva les yeux, un sourcil arqué en une question silencieuse.

-Quoi ? finit-t-il par lâcher devant mon mutisme. Tu me l’as offert à Noël, il faut bien que je le lise.
-On a sept heures de train demain, tu avais amplement le temps. Là j’avais besoin de toi pour les Sortilèges.
-Mais je t’ai aidé !
-Lorsque je t’ai demandé la formule pour le sortilège de Fidelas, tu as répondu « hum » ! C’est ta définition de « aider » ?

Simon me fixa d’un air vaguement ennuyé, mais presque immédiatement après ma remontrance, ses yeux glissèrent vers son livre et je ne pus retenir un soupir agacé.

-J’ignorais que tu serais si passionné par Hamlet, grondai-je sourdement en me levant. Et bouge de là, je dois faire ma valise.
-Tu ne l’as toujours pas commencée ? On part demain, Vicky.
-Et quand ? J’ai fait les devoirs de deux semaines en deux jours et j’ai pris un retard monstre dans mes révisions … Au moins je sais ce que je ferais dans le train demain.

Simon ricana et se laissa lentement glisser au sol, le livre entre les mains, avant que je ne fasse léviter ma valise sur mon lit. Après avoir écouté discrètement dans le couloir, je sortis ma baguette et jetai le sort qui amoncela tous mes vêtements dans ma malle, puis mes grimoires et mes affaires de toilettes. Je rangeais manuellement mes parchemins pour ne pas les abimer lorsque Simon poussa un cri triomphal qui me fit sursauter. Il avait appuyé son index sur une phrase du texte et un immense sourire enfantin éclairait son visage.

-Je l’ai ! « Être ou ne pas être, telle est la question » ! trop banal
-Et c’est pour ça que tu lis Hamlet d’une traite ? me moquai-je en refermant ma valise.

J’en profitai pour m’allonger sur mon lit et m’avancer pour lire par-dessus l’épaule de Simon la célèbre tirade prononcée par le prince du Danemark. Les mots firent naitre un sourire sur mon visage, léger, comme l’évocation d’un vieux souvenir. Il n’y avait pas à dire, j’adorais véritablement le théâtre – et plus que tout, j’adorais Shakespeare.

-J’aime bien cette réplique. Mais ce n’est pas ma préférée.
-Laquelle c’est ?

Je jetai un coup d’œil amusé à Simon et je laissai allée ma joue contre ma couverture pour masquer la rougeur qui commençait à m’échauffer.

-A toi de trouver, si tu me connais si bien. Ah pardon je croyais qu'on en était déjà à cette histoire et que c'était pour ça qu'il le lisait :lol:
-Sérieusement ?

J’eus un sourire espiègle et entendu, et il soupira profondément en comprenant qu’il ne pourrait pas résister à ce défi. Cependant, il referma le livre sur son pouce pour en garder la page. Il rejeta sa tête en arrière, l’appuyant contre le bord de mon lit et coula un regard interrogatif sur moi.

-Je pensais que ton préféré c’était Songe d’une nuit d’été ? Alors pourquoi tu m’as offert Hamlet ? Je ne suis même pas sûre que tu l’aimes.
-Parce que quand j’ai regardé dans tes livres j’ai vu que tu avais déjà Songe d’une nuit d’été. Et certes, Hamlet m’agace dans la pièce, mais … il y a un passage qui le rattrape, on va dire.
-Le passage que je dois trouver ?

J’acquiesçai en ébouriffant ses cheveux, et il fit un vague mouvement d’épaule, comme s’il chassait une mouche. J’achevai de finir ma valise en préparant mon sac de voyage et en faisant un brin de ménage dans ma chambre. Simon ne faisait pas le moindre geste pour m’aider, malgré mes nombreuses sollicitations sous forme de frappe à l’arrière de la tête et de coup de pieds dans le tibia. Il finit par refermer son livre et à me toiser l’air exaspéré. Il sert vraiment à rien :lol:

-Je dois t’aider à faire ton devoir, à faire le ménage et puis quoi encore ?
-Refaire les sortilèges de protection autour de ma maison ?
-Déjà fait. Ah quand même
-Victoria ! Alex s’en va !

La voix étouffée de mon père nous parvint depuis la cage d’escalier et j’eus l’impression que mon cœur dévalait ma poitrine. Ça me frustrait de ne pas avoir pu passer mes derniers instants avec mon frère – une nouvelle fois, je n’avais pu qu’assez peu le voir. Simon se dressa sur ses pieds d’un bond et lança Hamlet sur mon lit en se précipitant vers la porte. Il l’ouvrit à la volée, mais remarquant que je ne le suivais pas, il fit volte-face et sa tête réapparut dans l’embrassure.

-Tu viens ? Je n’ai pas pu voir Mel de ta faute, il faut qu’on se dépêche ! C'est quoi cette commère pourquoi il y tient comme ça

Je dressai un sourcil surpris et lui emboitai le pas pour descendre. Alexandre avait déjà revêtu son manteau et mon père tendait le sien à Mel. Elle leva les yeux sur nous et Simon se figea devant moi de façon si brusque que je lui rentrais dedans. Mu par le choc, il dévala la dernière volée de marche de façon maladroite et dut se rattraper in extremis à Alexandre en posant les pieds sur le sol.

-Bennett !
-Ta faute ! protestai-je en pointant un index accusateur sur lui. Tu m’as déséquilibré !
-Je t’ai déséquilibré ?
-Les enfants, tenta d’apaiser Alexandre en passant un bras derrière les épaules de Simon. Pas maintenant alors que je vous vois plus avant des mois … Par ailleurs elle a raison mon crapaud, c’est de ta faute. Sérieux il me tue avec mon crapaud :lol:

Simon s’empourpra furieusement et me foudroya du regard, ce à quoi je répondis par une langue tirée. Mel nous observa un par un, les sourcils froncés mais la commissure des lèvres frémissante en les prémices d’un sourire.

-Je vois, souffla-t-elle à l’adresse d’Alexandre. D’ailleurs, enchantée, ajouta-t-elle à l’adresse de Simon que mon frère tenait toujours par les épaules. On m’a parlé de toi.

Simon s’extirpa difficilement de l’étreinte d’Alexandre pour faire face à la jeune femme. Un muscle tressauta sur sa joue Ah j'ai tellement bien visualisé le visage de Simon pendant un quart de seconde c'était fou, et pendant un instant il ne bougea pas, se contentant de dévisager Mel d’un regard inquisiteur qui devait être affreusement gênant à supporter. La jeune femme se mit d’ailleurs à trépigner, mais lorsqu’elle lui tendit la main, il la serra avec un sourire.

-Enchanté. Ah, bonjour révérend !

Mon père venait de réapparaitre avec le reste des affaires de Mel, ma mère sur ses talons. Elle se précipita sur Alexandre et tira sur son col pour le forcer à courber l’échine et planter un baiser sur sa joue.

-Je ne comprends toujours pas comment j’ai pu faire pour te faire si grand, s’ébahit-t-elle alors qu’Alexandre se redressait en se massant le cou.
-Rentrez bien, sourit mon père. On vous renverra bientôt j’espère ?
-On comptait revenir pour la fête des rois, le rassura Alexandre avant de m’emprisonner dans ses bras. Et toi ma grande, tu m’abandonnes jusque Pâques ? Tu n’as pas honte ?
-Rôh, c’est la dernière année !
-On doit y aller, le pressa Mel en achevant de nouer son écharpe d’un vert émeraude coupée d’argent. Il faut que je rentre à Londres dans la foulée …

J’entendis un drôle de son provenant de la gorge de Simon, comme un glapissement qu’il avait étouffé en déglutissant. Je lui jetai un coup d’œil peu amène par-dessus mon épaule : après l’apparition de mes parents, il s’était retranché derrière moi et je le vis observer Mel à la dérobée.

-Arrête ça, c’est malaisant.

Il ne me répondit pas et ses yeux se posèrent une demi-seconde sur moi et je fus surprise de l’agitation que je percevais derrière ses iris. Mais avant que je ne puisse l’interroger d’avantage, il avait détourné le regard et commenta d’un ton neutre :

-Jolie écharpe, Mel.
-Merci, répondit-t-elle d’un ton prudent en portant la main sur le tissu. Je l’ai depuis des années, elle me vient de mon école. MAIS NON ET ELLE A RIEN VU MAIS VIC

Elle nous adressa un dernier sourire et Alexandre et ils partirent main dans la main, sous les regards attendris de mes parents qui leur firent signe jusqu’à ce que leur voiture disparaisse au détour d’un angle de rue. Mon père jeta un coup d’œil amusé à Simon.

-Alors Simon ? Elle ne te plait pas ?

Je levai les yeux sur lui, les bras croisés sur ma poitrine en attente d’une explication. J’étais assez contrariée de la façon dont il avait fixé Mel durant des minutes entières sans rien dire – contrariée et perplexe. Simon parut rentrer la tête dans ses épaules et répondit avec lenteur :

-Non, elle a l’air gentille. Enfin, un peu calme pour Alex …
-C’est ce qui lui faut, assura ma mère avec un sourire. Ça va apaiser Alexandre, le faire rentrer dans le droit chemin …

Je me tordis les lèvres pour ne pas laisser échapper qu’à mon humble avis, mon frère n’avait pas attendu sa chère Mel pour « rentrer dans le droit chemin ». Simplement, ma mère avait mis du temps à ouvrir les yeux sur l’évolution de son fils. Mes parents finirent par s’isoler dans la cuisine et je pivotai brusquement vers Simon, mains sur les hanches et regard impérieux levé sur lui.

-Bon qu’est-ce qu’il ne va pas avec elle ? Je sais qu’elle n’est pas hyper jolie, mais elle est vraiment gentille et …
-Vicky, tu as regardé son écharpe ?

Je fronçai les sourcils, déboussolée par la gravité dans le regard de Simon. Il n’avait pas souri le moins du monde durant sa rencontre avec Mel, mais ce ne fut qu’à présent que je me rendis compte de la tension qui émanait de lui, entre ses épaules crispées et une main raide passée dans ses cheveux. Sans que je comprenne, une sorte d’affolement s’éprit de moi et je lâchai avec incertitude :

-Bah … elle était verte mais …
-Bon sang, Vicky ! s’agaça Simon en écartant les bras. Réfléchis bon sang, elle ne te dit rien cette fille ? Elle ne te dit rien cette écharpe verte qui lui vient de son école ?

Je me figeai, frappée d’horreur. Maintenant que Simon me l’assénait sur le crâne avec tant de véhémence, les liens se faisaient dans mon esprit. J’avais déjà vu cette écharpe, bien sûr, et je m’en voulus aussitôt d’avoir été si stupide. Je l’avais tirée de nombreuse fois pour forcer Miles à baisser la tête et poser les lèvres sur les miennes. Je la voyais nouée à chaque cou de ceux qui faisaient partis de la maison de Serpentard. Mais Vic hahahaha
J’eus l’impression qu’on injectait un liquide froid dans mes veines et qu’il me glaçait peu à peu chacun de mes membres.

-Seigneur … Ne me dis pas que c’est une sorcière ?

Ma voix avait des accents plaintifs qui me firent horreur, mais que je n’avais pu retenir. Je pensais avoir découvert le pire, mais le regard de Simon se fit encore plus incisif et je compris que je n’étais pas au bout de mes peines. Il se lassa tomber sur une des marches de l’escalier avec lassitude et enfouit son visage entre les mains.

-Mille gargouilles Vicky, comment tu te fais pour te mettre dans des situations pareilles …
-Quelles situations ? Si c’est une sorcière, il suffira de lui parler, de …

Mais son visage émergea de ses mains et il darda sur moi un regard si féroce que j’eus un mouvement de recul.

-Mais qu’est-ce qu’il y a d’autre ? glapis-je, agacée par le mutisme et l’énervement apparent de Simon. Je n’ai pas deviné visiblement alors dis-le moi ! Je la connais cette fille ?

Je fis un rapide calcul : si Mel était une sorcière, elle devait être en cinquième année lorsque j’étais entrée à Poudlard, et selon toute vraisemblance, à Serpentard. Je voulais bien admettre que j’avais dû la croiser dans les couloirs de l’école, mais il y avait de grande chance que son visage ne se soit jamais imprimé dans mon esprit. Simon me fixa un long moment, les mains nouées devant ses lèvres, une sorte de fureur et d’inquiétude folle qui brûlait au fond de ses prunelles.

-Elle non, finit-t-il par admettre du bout des lèvres. Mais tu as une petite histoire avec son frère jumeau. Comment il a deviné tout ça en vrai, il a juste son diminutif
-Son frère jum …

Le reste de mes mots s’étouffèrent dans ma gorge et j’écrasai une main sur mes lèvres en un geste chargé d’épouvante, les yeux écarquillés. Les traits de Simon s’affaissèrent, passant de la colère à la profonde lassitude et il se retrancha de nouveau derrière ses mains, comme abattu. J’avais posé des difficultés et Simon m’avait tenu la main à chacune d’entre elle pour me les faire franchir, mais je venais vraisemblablement d’en dresser une qui semblait le mettre au désespoir. Je me laissai tomber sur la marche à ses côtés, et ma tête heurta le mur de façon douloureuse et qui emmêla plus encore mes idées. Nous restâmes postés sur l’escalier un long moment, muré dans un silence assourdissant et lourd de non-dits, flottant dans nos réflexions qui semblait bouillonner dans l’air.
Mel. Serpentard. Mel. Serpentard.
Mel Mel Mel Mel Mel.
Ce n’était pas un prénom, ça. C’était un diminutif. C’était évident, mais je n’avais jamais cherché à aller au-delà de l’évidence, à découvrir son nom entier et là par la suite sa réelle identité.
Par Merlin, Simon avait raison.
Mon frère sortait avec Melania Selwyn. La sœur jumelle de Nestor à qui j’avais brûlé le visage un soir de cinq novembre.
AHAHAHAHAHAHAHAHAH

Sinon c'était trop bien de retrouver l'ambiance de Terre en Landes moldu haha
et j'adore Simon et Victoria ensemble ils sont insupportables
:lol:
Perripuce

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Ombres et Poussières II - 17 [Harry Potter]

Message par Perripuce »

BONJOUR !
J'espère que vous allez tous bien, que vous ne pétez pas tous un câble et que votre confinement se passe de la meilleure des façons !
Bon comme je suis confinée et que je n'ai plus de sport à me mettre sous la dent (Ah si, ils vont peut-être maintenir le Tour de France mais en le décalant, je suis REFAITE), je n'ai pas grand chose à dire alors je vais me contenter de vous souhaiter une bonne lecture ! A la semaine prochaine !

PS : Le titre est tiré du Seigneur des Anneaux, Le retour du Roi (Qu'il faut évidemment avoir vu HEIN)


Chapitre 17 : « L’espoir s’est embrasé ».


-Donc, vous vous êtes encore trouvé des ennuis avec les Selwyn.

La conclusion du professeur Chourave me fit soupirer. Nous étions assises dans le petit bureau qui jouxtait la serre numéro 3 et je venais, comme me l’avait conseillé les Bones, de lui parler de la nouvelle romance entre mon frère aîné et Melania Selwyn.

-Pas exactement. Disons plutôt que l’univers a décidé que j’aurais des ennuis avec les Selwyn.

Chourave me contempla par-dessus ses doigts étroitement noués et couverts de terre. Une plante inconnue de moi avait tenté de l’étrangler pendant notre cours et elle gardait des stigmates bleuâtres sur la gorge après cette lutte.

-Et bien, Bennett, j’en parlerais au directeur, et je demanderais aux autres professeurs de garder un œil sur les comportements de monsieur Selwyn à votre égard – bien que j’ai l’impression qu’il se soit quelque peu calmé, ai-je tort ?
-Non, admis-je en haussant les épaules. Rien à signaler depuis mon nez cassé en début d’année dernière.

Chourave poussa un grognement de dépit qui m’arracha un sourire.

-Bien sûr, la relation entre votre frère et sa sœur pourra changer la donne, réfléchit-t-elle, songeuse. Mais étrangement, je pense que vous n’avez rien à craindre d’Ulysse. J’ai discuté avec le professeur McGonagall, qui elle l’a toujours dans son cours de Métamorphose et elle l’a trouvé remarquablement assagi depuis septembre. Travailleur, taiseux, et il a pris de la distance avec son ancien groupe. A en refuser que monsieur Warrington utilise les mots d’oiseaux qui … vous sont destinés.
-Vraiment ? doutai-je en arquant un sourcil.
-C’est ce que Miner … le professeur McGonagall m’a raconté, toujours – je n’ai plus Ulysse en classe, je ne peux pas en juger.

Il était vrai que Selwyn avait un comportement étrangement solitaire depuis le début de l’année – je ne le voyais plus se déplacer en grande bande avec à sa droite Gloria Flint et flanqué de Warrington, ou plus rarement de Montague. De là à en déduire qu’il s’était assagi … Je fronçai les sourcils en remarquant que Chourave me fixait toujours d’un regard entendu et la lumière se fit dans mon esprit.

-Vous n’êtes quand même pas en train de me conseiller de lui en parler ?
-Je dis juste qu’Ulysse Selwyn semble avoir décidé d’utiliser les méthodes de son père : dignité et discrétion, fit valoir Chourave, un sourire frémissant au coin des lèvres devant mon air outré. Ça pourrait vous être utile si vous voulez trouver une solution à ce problème – notamment si Melania n’a pas révélé sa nature à votre frère…

Son regard s’obscurcit quelque peu et elle le plongea par la fenêtre, vaguement mélancolique.

-Je me souviens d’elle, c’était une gentille fille et une préfète exemplaire, m’apprit-t-elle en reportant son attention sur moi. De tous les enfants Selwyn elle est de loin la plus ouverte, bien que je la pensais totalement soumise à son père … Et clairement, son père ne l’aurait pas laissé fréquenter des moldus. Julius Selwyn a ses limites.
-Vous me rassurez …
-Mais rien de grave n’arrivera à votre famille, insista Chourave, soudainement penaude. Ce n’est pas dans l’habitude des Selwyn de faire des coups d’éclats, c’est une famille plutôt discrète. Maintenant il y a la question de Nestor mais … pour cela je ferais confiance à Rose et George.
-Très bien. Dans ce cas … merci professeur.

Chourave sourit avec indulgence et hocha la tête pour m’autoriser à prendre congé. Je récupérai mon sac et m’extirper ma chaise, mais avant que je ne passe la porte, sa voix fusa à nouveau :

-Au fait Bennett, j’oubliais ! Le professeur Dumbledore s’attend à vous recevoir dans les jours prochains, alors quand vous aurez le temps, passez à son bureau, d’accord ?

Abasourdie par l’information soudaine, je ne pus qu’acquiescer. Chourave esquissait un léger sourire entendu, presque mystérieux et je sortis de la serre perplexe, et transie par le froid d’Ecosse qui mordait la peau. Le tapis de neige s’était encore épaissi pendant les vacances et ils annonçaient une nouvelle tempête dans les jours à venir, avant que les températures n’augmentent à nouveau. En parcourant le chemin creusé dans la neige, je songeais aux dernières paroles de Chourave et à l’invitation impromptue de Dumbledore. Evidemment, il voulait savoir si j’avais pu parler à mon grand-père … Si j’avais pu éclaircir le mystère qui lui échappait. Pour autant, je ne me sentais absolument pas pressée de le lui en faire part. Après la confrontation avec Miro, puis la discussion déchirante avec Jaga, je m’étais totalement repliée sur moi-même pour masquer le vide qui s’était ouvert en moi, et tentai vainement de le remplir et le réparer. Simon avait plusieurs fois essayé de me faire parler, mais chaque fois je lui avais signifié que je n’en avais pas la moindre envie, et il s’était détourné, un brin boudeur.
Si je n’éprouvais pas l’envie de faire part de mes sentiments à Simon, c’était encore plus vrai concernant Dumbledore.
Je voulus rentrer dans ma Salle Commune, mais constatai en entrant dans le Hall que Poudlard se précipitait vers le repas du soir et je consultai ma montre. Je n’avais pas pensé parler si longtemps avec Chourave, nous avions abordés nombre de sujet durant notre entrevue et je n’avais pas remarqué l’heure qui déclinait. Je suivis donc la foule d’élève qui s’engouffrer dans la Grande Salle et repérai Simon et Emily assis avec les jumelles Morton et Erwin Summers.

-Tu étais où ? s’étonna Emily alors que je m’installais. Miles est venu me voir, il te cherchait.

Je pinçai des lèvres. Je n’avais pas vu Miles depuis la parution du journal, et j’avouai tout faire pour l’éviter. Je n’étais pas d’humeur à débattre avec lui.

-Je parlais avec Chourave. Oh et au fait … (Je donnai un coup de poing dans l’épaule de Judy, qui venait juste de s’asseoir à côté de moi). Entrainement demain soir, d’accord ?
-Enfin, se réjouit ma Batteuse.
-Je suis en manque d’activité là, enchérit Kenneth avec un sourire carnassier. On va dompter du lion mon Capitaine, ne t’en fais pas.
-C’est dommage, il n’y aura aucune gloire pour nous, regretta Judy avec un soupir à fendre l’âme. Ça n’a pas la même saveur si on ne se bat pas contre les Weasley …

Là-dessus, elle jeta un regard entendu aux jumeaux de Gryffondor assis à la table d’à côté. Ils étaient penchés sur Lee Jordan et conspiraient à voix basse – contre Ombrage ou pour leur boutique, je n’en n’avais aucune idée. J’eus un pincement au cœur. J’étais également déçue de ne pas pouvoir jouer contre les jumeaux, desquels je m’étais rapprochée l’année dernière et comme l’avait souligné Judy, le fait que Gryffondor avait perdu de précieux éléments faisait perdre une partie de son charme à la rencontre. L’avantage, c’était qu’Aaron semblait appréhender le match beaucoup plus sereinement en sachant qu’il ne se retrouverait pas devant Harry Potter.

-Au moins vous êtes sûrs de gagner, s'enflamma Erwin avec un immense sourire. C’est incroyable, on croirait presque qu’on joue le trophée cette année …
-On n’est pas sûr de gagner, leur attaque reste très forte, tempérai-je, gênée par son enthousiasme.
-Et si tu encaisses autant de but que sur le premier match …

Le groupe se tourna d’un bloc vers Zacharias Smith, qui eut un mouvement de recul en remarquant les regards hostiles braqués sur lui. Je n’eus pas le temps de songer à l’étrangler, considérant que c’était bien plus sa faute si j’avais encaissé ce nombre de but, que Kenneth pointait sur lui une fourchette menaçante et assénait :

-Arrête tes conneries, on sait qu’elle a fait ce qu’il fallait pour rattraper vos faiblesses. La Capitaine est une grande gardienne.
-Une petite gardienne, rectifia machinalement Simon. Mais qui fait bien son travail je veux bien l’admettre, ajouta-t-il précipitamment lorsque Kenneth se saisit de son couteau pour le pointer sur lui. Simplement ne vient pas me dire qu’elle est grande.
-Ça ressemble presque à un compliment, Simon, me moquai-je. Je devrais plus souvent te menacer avec des couteaux, merci du tuyau, Kenneth.
-A ton service.

Voyant que Simon et Smith avaient renoncé à renchérir, il fit pivoter ses couverts pour s’attaquer à sa côte de porc, lorgnant toujours le Poursuiveur l’air mauvais. Judy et moi échangeâmes un regard ravi et Emily avait esquissé un léger sourire. Elle se tenait en retrait et je ne pouvais pas m’empêcher de remarquer qu’elle évitait soigneusement de croiser le regard de Simon. Ils ne s’étaient pas adressés la parole depuis la parution de l’article sur les Mangemorts et Hannah devait se charger de faire l’intermédiaire pour leurs devoirs de préfets-en-chefs. J’étais en train de fomenter un plan pour les forcer à se parler lorsqu’Erwin jeta de l’huile sur le feu :

-Vous avez entendu la rumeur, d’ailleurs ? Il paraît que les Mangemorts sont à Pré-au-Lard …

Un murmure de panique parcourut la table et je vis une première année étouffer un cri d’horreur en plaquant ses mains contre sa bouche. Je toisai Erwin d’un air dépité.

-Des rumeurs, Summers. Pas la peine d’effrayer tout le monde.
-Mais je te jure ! insista-t-il. C’est Tyler qui me l’a dit : ils se seraient cachés dans la Cabane Hurlante et ils voudraient s’introduire dans Poudlard ! Black l’a fait il y a deux ans : s’il a pu les faire sortir d’Azkaban, il peut bien les faire rentrer ici, non ?
-Arrête tu es ridicule, assénai-je alors que les plus jeunes se mettaient à chuchoter avec animation, anxieux. Tu crois vraiment que dix Mangemorts tenteraient d’entrer sous le nez de Dumbledore ?
-Black l’a bien fait !
-Black n’a rien à voir là-dedans, répliqua sèchement Simon, dont je m’étais attendu à ce qu’il intervienne bien plus tôt. Et je pense que les Mangemorts sont autrement plus occupés que de s’intéresser à une bande d’élève …

Le sous-entendu était clair et il crispa Emily si fort qu’elle en laissa tomber ses couverts dans son assiette. Pourtant, elle s’abstint de répliquer, et je ne savais pas comment interpréter ce silence. Mathilda papillonna des yeux, mais personne n’eut le courage de renchérir. Je fus satisfaite de constater que les regards ne s’étaient plus fait furieux, mais songeurs et apeurés : dans les jours qui avaient suivis l’évasion des Mangemorts, j’avais remarqué un léger changement d’atmosphère, notamment lorsque l’on évoquait le retour de Voldemort. Avant, il était impossible pour Simon, Renata, ou moi de le faire sans s’attirer la foudre silencieuse de nos camarades. Mais après j’avais eu une discussion avec Renata avant l’Etude des Moldus, et j’avais observé nombre d’élève se pencher vers nous, presque intrigués. Les lacunes béantes des explications de Fudge semblaient les pousser à chercher des explications par eux-mêmes …
Jusqu’à enfin accepter qu’un certain Mage Noir était de retour ?
C’était peu. Mais c’était la lueur vacillante des prémices d’un espoir, et j’étais prête à m’y accrocher de toutes mes forces.

-Au fait Simon, intervint timidement Mathilda, les joues teintes d’une légère couleur rose. Euh, je me demandais … Edgar Bones … C’est de ta famille ?

Erwin, qui était en train de se servir un verre de jus de citrouille, suspendit son geste et leva sur Simon un regard d’une convoitise indécente. De ce fait, il ne remarqua pas que son verre continuait de se remplir du liquide orangé qui déborda assez vite. Le jus dévala la table jusque moi et j’eus à peine le temps de sortir ma baguette avant qu’il ne se renverse sur ma jupe. Un mur invisible se forma au bord de la table et empêcha le liquide de se répandre sur moi et je jetai un regard flamboyant à Erwin – à cause du jus comme de l’air avide qu’il affichait. Simon contemplait Mathilda d’un œil étrangement vide avant de se reporter sur son assiette et de piquer rageusement une pomme-de-terre.

-Ouais, c’était mon oncle.
-Whao, laissa échapper Mathilda, avant de s’empourprer. Je veux dire … Désolée … Enfin, ça devait être horrible … ses deux enfants …
-Quel âge ils avaient ? s’enquit Renata avec une surprenante douceur.
-Douze et sept ans.

Un silence glacé s’abattit sur la table et les jumelles échangèrent un regard empli d’horreur. Sans doute l’image du meurtre d’un enfant de sept ans était trop insoutenable pour la plupart d’entre nous. Emily jeta un regard coup d’œil à Simon avant de se détourner. Elle était si pâle que je la soupçonnais de réprimer sa nausée. Même la curiosité malsaine d’Erwin vrilla à l’épouvante, mais cela ne l’empêcha pas de demander d’un ton qui manquant cruellement de tact :

-Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ?
-Summers, grondai-je sourdement.

Je lorgnai nerveusement Simon, et de nouveau, son œil se vida de toute expression. Cependant, je ressentis sa crispation à des petits détails : ses doigts qui s’étaient figés sur ses couverts et il avait posé ses dents sur sa lèvre inférieure, comme s’il avait songé à la mâchouiller avant de suspendre son geste. Il finit par lever un regard assez froid sur Erwin en remarquant que son intérêt indécent persistait malgré son mutisme et il cingla :

-Des Mangemorts sont venus et ont tué toute la famille. Fin de l’histoire.
-D’accord mais les enfants, protesta Mathilda d’une petite voix. Enfin, ton oncle et ta tante, ils avaient peut-être fait quelque chose contre Tu-Sais-Qui mais les enfants …

Un rire amer remonta dans la gorge de Simon, un éclat assez sinistre qui me perça le cœur tant il lui ressemblait peu.

-Si tu crois que c’est ce qui importe à ce genre de gens, murmura Simon en un souffle qui glaça la tablée. Ils ont un sens de la morale extrêmement limité. Ce qu’il leur importait c’était faire le plus de dégât possible. Et plus c’était horrible, plus ça dissuadait les sorciers de rejoindre les ennemis de Tu-Sais-Qui. Personne n’avait envie de risquer la vie de ses enfants … Matthew et Spencer n’étaient pas les premiers. Ni les derniers.

Là-dessus – et peut-être sans le vouloir – son regard se darda sur Emily, brusque, et presque accusateur. Elle le soutint une demi-seconde avant de baisser le nez sur son assiette et joua avec sa nourriture sans y toucher. Mais cela n’adoucit pas Simon pour le moins du monde et il lâcha d’un ton dur :

-A moins que vous ne commenciez à vous réveiller. Peut-être que là, on pourra limiter les dégâts.
-Arrête, Simon, finit par intervenir Emily, sans le regarder toutefois.

Elle avait encore blêmi et ses yeux brillaient d’un étrange éclat où pointait un soupçon de colère.

-Je comprends que ça te trouble que Jugson se soit évadé … Mais ça ne te donne pas raison pour autant. Bon sang, dix Mangemorts ce n’est pas déjà assez effrayants, il faut que tu entraines les autres dans l’horreur en clamant que c’est de la faute de Tu-Sais-Qui que c’est arrivé ?
-Em’, c’est de la faute de Tu-Sais-Qui, affirmai-je pour éviter à Simon d’exploser. Comment tu expliques sinon que dix détenus parmi les plus surveillés soient passés entre les mailles des Détraqueurs ?

Un murmure songeur parcourut la table. Judy et Kenneth échangèrent un regard, et il me semblait que la jeune fille était déchirée. Elle se mordit la lèvre et son ami continuait de la contempler silencieusement, sans l’ombre d’un sourire, si bien que j’eus l’impression qu’il se jouait entre eux la même bataille qu’entre Simon et Emily.

-C’est assez étrange, j’avoue, admit Mathilda.
-Mais arrête, s’agaça Emily avec un geste impatient de la main. On sait tous que Tu-Sais-Qui a enseigné à Black et qu’il se retrouve doté de grands pouvoirs, c’est pour cela qu’il a pu tuer tous ces moldus il y a quinze ans … Et Bellatrix Lestrange ne doit pas être moins puissante.

Un violent frisson parcourut Judy et je la vis passer une main sur son visage, comme pour se donner contenance. J’interrogeai Kenneth du regard mais il secoua la tête avec un certain dépit. Avant que je ne puisse en savoir d’avantage, des couverts tintèrent sourdement contre la table avec un cliquetis qui résonna dans le silence lourd. Simon les avait presque projetés contre son assiette et fusillait Emily du regard.

-Comment tu peux être si aveugle ?
-C’est toi qui t’aveugles, répliqua-t-elle avec une fermeté qui semblait forcée. Tu vois tout sous le prisme du retour de Tu-Sais-Qui et ça déforme tous les événements, tout devient une preuve … Mais ce ne sont que des lunettes que tu t’infliges et qui dénaturent sa réalité, Simon ! Bon sang, comment tu ne peux ne pas le voir ? Ton oncle est mort pour que Tu-Sais-Qui ne puisse plus nuire, non ? Et maintenant tu voudrais que son sacrifice ait été vain, c’est ça que tu veux entendre ?
-Seigneur, Emily, ferme-la !

Mon intervention me valut le regard noir d’Emily, et elle ouvrit la bouche pour enchérir, furieuse, quand elle fut coupée net par Simon qui se levait brusquement de table. Ses poings étaient si serrés qu’ils tremblaient et il ne nous adressa pas le moindre regard alors qu’il enjambait le banc et remontait l’espace entre les tables de Poufsouffle et Serdaigle à grands pas furibond. Je voulus me lever et le suivre, mais une main s’appuya soudainement sur mon épaule et m’incita à me rassoir. Susan me sourit d’un air crispé.

-J’y vais, ne t’inquiète pas. Sur le coup je pense qu’il vaut mieux que ce soit moi.
-Susie …

Mais elle balaya le reste de mes paroles d’un geste de la main, tapota mon épaule et se précipita à la poursuite de son frère, sa natte bondissant contre ses omoplates. Je n’avais pas eu l’occasion de discuter avec elle depuis l’évasion des Mangemorts : elle s’était remise à disparaître inopinément certains soirs et avait passé beaucoup de temps seule avec Simon. Mais je n’imaginais pas qu’elle puisse souffrir moins que lui de l’évasion de Jugson et cela expliquait sans doute les cernes qui étaient apparues sous ses yeux.

-Bien joué, Emily, murmura Renata avec un regard torve pour la préfète-en-cheffe.

Laquelle s’empourpra furieusement, mais tenta maladroitement de justifier :

-Il exagère … Ce n’était que son oncle, et il était jeune, ce n’est pas comme si …
-Bon sang Emily ! Parce que tu crois que ça enlève à l’horreur de l’image de deux gamins assassinés de sang-froid ? Spencer avait sept ans et ils l’ont tiré de sous son lit pour le tuer ! Sept ans, nom de Dieu !

Emily parut se recroqueviller face à mon éclat et un air d’épouvante eut la décence de se peindre sur ses traits. Judy parut avoir un haut-le-cœur et plaqua une main contre sa bouche et Erwin se pencha vers moi, l’air vaguement intéressé.

-Ah oui ? Tu sais ce qu’il s’est passé, Victoria ?

Je le contemplai, abasourdie que sa seule volonté était d’avoir des détails sur la soirée morbide qui avait pris la vie d’une famille, et je sentis la bile me monter à la gorge et répondre un goût de cendre dans ma bouche. Dégoûtée, je lâchai à mon tour mes couverts et repoussai mon assiette avant de bondir sur mes pieds. Erwin parut déconcerté par ma réaction.

-Mais Vic’, je fais que demander !
-Ferme la, Summers. C’est pas des choses qui se demandent.

Je jetai un bref regard reconnaissant à Kenneth, qui m’adressa un signe de tête signifiant qu’il couvrait ma fuite. Je ne me fis pas priée et me précipitai vers la sortie, le cœur tambourinant dans ma poitrine à un rythme erratique qui raccourcissait mon souffle. Un vent de révolte gonflait mes veines un peu plus chaque jour et parfois je me sentais à deux doigts de le laisser courir librement mes muscles et ma voix pour exploser au monde entier.

***


-Ma grand-mère.

Le souffle de Judy se perdait dans la brume qui baignait le terrain de Quidditch. Le brouillard commençait à peine de se lever mais notre séance dominicale prenait fin et ma Batteuse m’aidait à ranger chacune des balles dans la caisse. Elle était allongée contre un cognard récalcitrant, et se débattait avec les lanières, ce qui rendait sa voix saccadée :

-Elle est morte dans une attaque de Mangemort sur le Chemin de Traverse, je sais pas moi … trois ans avant la fin de la guerre ?
-Je suis désolée, Judy.

Avec un grognement, la jeune fille acheva d’entraver le cognard et se redressa sur ses genoux, haletante. Elle m’adressa un pauvre sourire.

-Ça va. C’est juste que l’évasion de tous ses Mangemorts, ça réveille de mauvais souvenirs … Tu comprends, Rabastan Lestrange était du lot. Alors en un sens, je comprends parfaitement la colère de Bones. Moi aussi j’ai eu envie d’envoyer ma batte sur le visage de Fudge quand j’ai lu l’article …
-Quelle inauguration de prestige ce serait, plaisantai-je à mi-voix.

Ma tentative ne devait pas être si minable car elle arracha un rire à Judy. Je lui tendis la main pour l’aider à se relever, et nous prîmes chacune une hanse de la caisse. Kenneth nous attendait à l’entrée du vestiaire, frictionnant ses bras que le manque d’activité refroidissait et souffla dans le vide pour former des nuages de panaches blancs qui allèrent se perdre dans la brume.

-Il était beaucoup trop tôt cet entrainement, Capitaine, se plaint-t-il en nous ouvrant la porte. Franchement en janvier, dès le matin …
-Je n’avais d’autres créneaux, les Serdaigles s’entrainent après nous… Ah bah tiens …

A l’entrée du stade, Roger Davies venait d’apparaître, son balai sur l’épaule et revêtu d’une robe de Quidditch d’un bleu sombre qui semblait quelque peu trop petite pour lui. Il fallait dire qu’il avait pris une quinzaine de centimètres depuis l’année dernière et que ses épaules s’étaient élargies, tendant le tissu sur sa poitrine, et entravant ses mouvements. Il se mit à trottiner en m’apercevant.

-Ne rangez pas les balles, j’arrive !
-Il faut vraiment que tu fasses quelques choses sur ta robe, fis-je remarquer en tirant sur une de ses manches. Elle va craquer au prochain match.

Roger grimaça et suppléa Judy de l’autre côté de la caisse. Un pli soucieux était apparu entre les sourcils du Serdaigle et je fis discrètement signe à mes Batteurs de rentrer dans les vestiaires. Ils obtempérèrent sans broncher et Kenneth enroula un bras autour des épaules de la jeune fille. Là où on aurait pu attendre qu’elle se débatte, Judy se laissa faire et sa tête se posa sur l’épaule du Batteur au moment où la porte se refermait sur eux. Je ramenai silencieusement la caisse des balles jusqu’au centre du terrain, accompagnant un Roger étrangement taciturne. Le soleil commençait à percer la brume matinale de ses rayons timides qui allèrent s’éclater sur les poteaux de buts et je plissai les yeux, agressée par la soudaine lumière. Roger laissa tomber la caisse avec une certaine lourdeur et poussa un gros soupir, comme contrarié.

-Emily m’a dit que vous vous étiez disputées.

Je ne répondis pas immédiatement et fronçai les sourcils, perplexe.

-C’est un peu tendu en ce moment, mais il n’y a pas eu de grosse dispute … C’est juste que …
-Je sais ce qui se passe, me coupa Roger d’un ton amer. Et … pour le coup, je suis plutôt de ton côté, alors je me suis un peu disputé avec elle au petit-déjeuner.
-Sérieusement ?

Roger hocha la tête avec une certaine raideur et il se laissa tomber sur la caisse en exhalant un soupir. Il me gratifia d’un léger sourire, presque contrit.

-Evidemment, je ne vais pas continuer de me voiler face. C’était évident que non, monsieur le Ministre, tout ne va pas bien. Bref, Em’ n’a pas apprécié … (Il se frotta le visage où une barbe de trois jours avait poussé). Mais quelle idiote …

Je pinçai des lèvres, attristée par le ton amer et presque chagriné de Roger. Emily et lui s’étaient rapprochés depuis la mort de Cédric, au point où je m’étais demandé si leurs relations n’allaient pas finir par basculer vers une autre dynamique … Cela avait été étayé par la sagesse de la vie amoureuse du Capitaine de Serdaigle cette année, lui qui était connue pour enchainer les petites-amies. Je posai une main sur son épaule et la pressai doucement, ce qui arracha un rire.

-Je te fais pitié, Bennett ?
-Un peu, plaisantai-je avec un sourire, avant de reprendre avec plus de sérieux : je ne pensais pas que tu croyais au retour de Voldemort …

Roger grimaça en entendant son nom, mais ne me fit aucune remarque.

-Je ne vais pas te mentir, Victoria, je ne dis pas que c’est le cas. J’ai l’esprit pragmatique et Emily a raison : il était mort, comment veux-tu qu’il revienne à la vie ? On ne peut pas créer la vie du néant, c’est impossible. Mais ceci-dit … il y a bien quelque chose d’étrange qui se passe. La marque des ténèbres, Diggory, maintenant ça … Si tout va bien et que les détenus se sont échappés quand même, alors il y a une inquiétante défaillance du Ministère.
-Dans les deux cas, il y a une grave défaillance du Ministère.

Je me figeai en entendant la voix dans mon dos. J’échangeai un regard avec Roger, qui dressa un sourcil, un léger sourire aux lèvres. Lentement, je fis volte-face pour voir Miles achever de frayer un chemin dans la neige pour nous atteindre. Il finit par sortir sa baguette pour faire fondre la couche devant lui et s’épousseta les genoux.

-Dans le premier cas, il y a une défaillance concernant Azkaban, et ils ne sont plus capable de nous protéger pour des raisons qu’on ignore, poursuivit-t-il d’un ton neutre. Dans le second … Ils nous mentent depuis des mois et nous mettent sciemment en danger.

Mon cœur fit un véritable bond dans ma poitrine lorsque son regard croisa le mien. Ils nous mentent depuis des mois … Roger hocha sinistrement la tête.

-Ouais, t’as raison. Dans les deux cas, ça craint et Fudge devrait présenter sa démission. Et ça ne change rien à la réalité de la chose : on a dix Mangemorts en liberté, plus Black ! S’il y a bien un truc que je veux bien croire dans La Gazette, c’est qu’il se considère comme l’héritier de Vous-Savez-Qui, et s’il retrouve des partisans … Bien le règne de la terreur est de nouveau sur nous. Quoiqu’il en soit.

J’avais à peine entendu l’exposé de Roger : j’avais les yeux rivés sur Miles, entre incertitudes et espoir. J’avouai l’éviter depuis l’évasion des Mangemorts : j’étais dans un tel état de colère que je ne voulais pas risquer une dispute stérile avec lui. Mais si j’en jugeais par ses paroles et par la lèvre qu’il mâchouillait nerveusement, sans détacher son regard du mien … Roger finit par se sentir de trop, car il soupira profondément avant de me contempler, l’air dépité.

-Je vais vous laisser, mais dépêchez-vous de dégager la place, j’ai un entrainement, moi. Pour mettre des tas de but à ce type.

Là-dessus, il désigna Miles, qui eut un vague sourire amusé, sans répondre à la provocation. Roger se leva et se dirigea tranquillement vers les vestiaires desquels mon équipe sortait pour retourner vers le château. Je croisai mes bras sur mon ventre pour retenir ma chaleur corporelle, qui s’évaporait maintenant que je n’étais plus en activité. Je fixai Miles, le cœur battant la chamade. Pendant un moment, aucun d’entre nous n’osa prendre la parole, jusqu’à ce que Miles prenne son courage à deux mains pour lâcher du bout des lèvres :

-Dis-moi qu’il y a des tonnes de sorts de protection autour de ta maison.

Je ne m’attendais pas à une entrée en matière si abrupte et je m’efforçai à me remettre de ma surprise pour répondre machinalement :

-On s’en est chargé cet été avec les Bones.
-Bien, soupira Miles, ses épaules se détendant visiblement. Parce qu’avec des Mangemorts qui trainent dans les campagnes … Et possiblement un Mage Noir …

Mes mains se crispèrent contre mes flancs et mon cœur se mit à cogner sourdement dans ma poitrine. C’était à la fois la plus belle preuve d’acceptation de la situation que je n’avais jamais eu de la part de Miles, la première fois qu’il évoquait la possibilité que Voldemort soit de retour, la première fois que nous avions la possibilité d’être en phase.
Mais il y avait un mot qui me gênait. « Possiblement ». Ça aurait pu être un motif d’espoir et de satisfaction. Mais ça ne me suffisait plus. La rage bouillonnait dans mes veines, et ce simple mot semblait suffire à la faire remonter.

-Il est de retour. Il est de retour, et il a tué Cédric, Miles.

Je tremblai, mais j’ignorais si c’était de froid ou de colère. Miles baissa honteusement le nez face à mon ton accusateur. Je retenais ces mots depuis des mois, pour ménager sa susceptibilité, pour sauver notre couple. Mais maintenant que les premiers étaient sortis, les autres s’engouffrèrent par ma bouche, brûlant ma gorge comme une trainée d’acide :

-Et il tuera d’autres personnes ! C’est pour ça qu’il a fait échapper tous ces gens, c’est pour qu’ils tuent ses ennemis comme Jugson a tué les Bones …
-Je sais … Je sais, Victoria. Je suis désolé …

Mais ce n’étaient pas les mots que je voulais entendre. A dire vrai, je ne voulais rien entendre, juste lui cracher au visage tous les mots et les douleurs qui me brûlaient les lèvres :

-Tu ne m’as pas cru. Je te l’ai dit, et tu ne m’as pas cru, tu as préféré croire le Ministère et voilà ce qui arrive maintenant. Il retrouve ses forces et personne ne fait rien contre ça !

Je dardai toujours un regard implacable sur Miles, même si lui persistait à fuir le mien. Pour ma plus grande satisfaction, aucune larme ne m’était montées aux yeux. Ce n’était pas pleurer, dont j’avais besoin, mais de hurler une rage que je réprimais depuis des mois, laisser éclater ce feu qui me consumait lentement, sourdement, insidieusement depuis que j’avais pris conscience de la situation un jour de juin sur les gradins de ce même terrain. Miles shoota passivement dans la neige.

-Cela dit, même si je t’avais cru … je ne suis pas sûr que ça aurait changé grand-chose.
-C’est trop facile de se dire ça, répliquai-je amèrement. Mais plus on est à croire, plus on peut changer les choses.
-Victoria … Je suis désolé …
-Ce n’est pas ça que je veux entendre, Miles.

Il finit enfin par relever les yeux sur moi et me jeta un regard désappointé. Je le fixai sans sourciller, inflexible malgré le froid qui commençait à m’engourdir et les joueurs de Serdaigle qui commençaient à affluer sur le terrain. Miles finit par hocher la tête, la défaite dans les yeux et souffla :

-Tu-Sais-Qui est revenu. Il a tué Cédric et aidé à faire évader tous ces gens.

J’inspirai profondément et un poids s’envola de mes épaules, malgré la flamme qui continuait de faire rage en moi et de faire bouillir mes veines. Comme je m’y attendais, je n’avais pas la moindre envie de me réjouir de l’avoir ainsi mis à genoux, d’avoir eu raison. J’étais plus atterré par le temps qu’il avait fallu pour qu’on en arrive là, et parce que tout cet attentisme général avait coûté. Miles avait cédé, mais ça ne paraissait pas être encore le cas d’Emily – et encore moins du Ministère. Qu’est-ce que Voldemort aurait le temps de faire avant que les autorités ne daignent agir ?

-Tu en as mis du temps. Je te pensais plus intelligent que ça.
-Vic’ … Je suis …
-Qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis ? l’interrompis-je, me refusant à l’entendre s’excuser encore. Les Mangemorts ?

La bouche de Miles se tordit et il me scruta un instant, l’air de soupeser les mots qu’il allait prononcer. Je voyais ses mains s’agiter dans ses poches, trahissant sa nervosité.

-Je ne vais mentir, ça m’a mis un sacré coup sur le crâne, cet article. Comme on l’a dit avec Davies, même sans envisager le retour de Tu-Sais-Qui, c’est effarant : dix anciens Mangemorts des plus dangereux, plus tous ceux qui ont échappé à la justice et qui se terrent, menés par Black … Rien que cette perspective est effrayante, et … oui, j’avoue, je me suis mis à flipper. Et je n’étais pas seul : dans le dortoir, Montague et Warrington n’arrêtaient pas d’en parler. Plus pour faire des blagues qu’autre chose, Warrington effrayait les petits avec ça … Jusqu’à ce qu’Ulysse s’énerve.
-Ulysse Selwyn s’est énervé ? répétai-je, stupéfaite.

Mon incrédulité arracha un léger sourire à Miles. Et je devais bien avouer que celle-ci me faisait totalement oubliée que j’étais furieuse – contre lui, Fudge et l’univers entier.

-Je te jure. Dans le dortoir, quand Warrington a fait une énième blague en disant que tous les nés-moldus voudront rater leurs examens pour rester à Poudlard sous les jupons de Dumbledore, Ulysse a répondu que lui aussi aimerait rester sous les jupons de sa mère le jour où Tu-Sais-Qui réapparaîtrait pour de bon et qu’il se rendrait compte que son sang n’était pas parfaitement pur et que les tueries commenceraient. Tu connais Warrington, il considère Ulysse comme son chef alors il n’a rien dit … Mais moi ça m’a surpris qu’il parle si crument alors qu’il a passé tout le début de l’année seul dans son lit, les rideaux tirés sans parler à personne. Alors on a discuté une bonne partie de la soirée … J’étais encore sceptique, mais …
-Non mais je rêve, lâchai-je abruptement. C’est Ulysse Selwyn qui t’a convaincu que Voldemort était de retour ?

Miles eut un sursaut qui faillit le faire tomber dans la neige en entendant ce nom maudit. Je passai outre mon choc et ma vexation pour asséner, un brin irritée :

-Franchement, vous êtes ridicules vous, les vrais sorciers …
-L’éducation, Vic’, se défendit Miles en se redressant avec dignité. Mais quand même, prononcer …
-Hep, hep, hep, Bletchley, ne détourne pas la conversation ! Alors quand c’est moi qui le dis, on s’en fiche, mais quand c’est Ulysse Selwyn

Les joues de Miles rougirent de façon adorable, mais cela ne suffit pas à m’attendrir. Les joueurs de Serdaigle entraient sur le terrain, balai à la main, et Roger me faisait de grands gestes pour m’inciter à quitter la place. Exaspérée, je pris le bras de Miles sans ménagement et le forçai à me suivre dans l’allée déneigée.

-Non mais je rêve !
-Ne sois pas vexée …

Je poussai un grognement qui en soi, ne voulait rien dire, mais je ne savais pas que répondre d’autre. Car vexée, je l’étais, et cela balayait le soulagement de constater que Miles avait enfin fini par ouvrir les yeux. Il attendit d’être sorti du terrain de Quidditch pour me prendre par les épaules et planter son regard dans le mien.

-Ce n’est pas lui qui m’a convaincu, Vic’, c’est moi qui aie réfléchi, il m’a juste donné du grain à moudre. Et notamment en t’utilisant, en me rappelant que quand bien même il t’avait martyrisé une partie de sa vie, il savait que tu n’étais pas une idiote et que si tu croyais au retour de Tu-Sais-Qui, c’était qu’il y avait une raison. Et que … Bon sang, Vic’. S’il est revenu … Franchement, j’espère que les sorts autour de ta maison …
-Ils sont fiables, et les Bones les renouvellent régulièrement, le rassurai-je en agrippant ses poignets, assez surprise par l’inquiétude qui s’était mise à faire trembler sa voix. Et de toute manière, je suis à Poudlard, pour l’instant, en sécurité. Et pas plus en danger que n’importe quel sorcier en Grande-Bretagne.

Miles ferma les yeux et exhala un léger soupir, comme pour évacuer la tension. Il posa son front contre le mien, et avant que je ne puisse me dégager, il souffla :

-Je te promets, Vic’, ce n’est pas lui qui m’a convaincu. C’est toi. Parce que je me suis rendu compte qu’en continuant de m’aveugler … je te mettais en danger. Et bon sang, si tu savais comme je suis désolé …

Mon cœur se mit à battre la chamade, et alors que les mains de Miles se crispaient un peu plus sur mes épaules, que son souffle saccadé par l’inquiétude effleurait ma joue à intervalle irrégulier, le soulagement vint enfin, faisant craquer en moi un barrage qui étouffa le feu qui me brûlait depuis plusieurs jours. C’était fini, la tension, l’évitement et les non-dits. Miles avait ouvert les yeux sur la réalité du monde, sur ma réalité. Peut-être qu’enfin, nous allions avancer. Peut-être qu’enfin, le monde allait changer, basculer et qu’il serait possible de faire quelque chose pour qu’il ne valse dans le chaos. Ça ne servait à rien de gâcher ça avec des colères stériles. Une boule chauffée à blanc au creux de la gorge, je hochai silencieusement la tête contre la sienne, et laissai tomber mes mains pour l’enlacer timidement, à bout de force, physique après l’entrainement, et mentale après toute l’adrénaline qui retombait. Miles referma ses bras sur moi et me serra à rompre les os dans une étreinte où je sentis tout son soulagement, et toute sa contrition. Je la lui rendis, timidement, plus épuisée qu’autre chose. Ce n’était pas un pardon. Il ne m’avait pas cru d’un prime abord, et j’étais persuadée que ça laisserait une marque. Mais nous allions enfin pouvoir avancer. L’espoir commençait à s’embraser. Et me concernant, il commençait avec Miles.

***


-Donc ça veut dire que tu vas arrêter de dormir dans mon lit chaque fois qu’il y a un problème, maintenant que Bletchley y croit et qu’il peut le régler ?

Je tirai puérilement la langue face à la pique de Simon, ce qui le fit lever les yeux au ciel. Nous rangions nos affaires après le cours de métamorphose, que nous avions passés côte à côte puisqu’Emily avait décidé de se mettre seule au premier rang plutôt qu’à côté de moi. A présent, même nos rapports étaient difficiles et j’avouai être soulagée de ne pas avoir à supporter la tension permanente que m’imposer sa présence. J’étais une amie exécrable, songeai-je amèrement en fourrant mes parchemins dans mon sac. Mais l’acceptation de Miles concernant le retour de Voldemort rendait l’aveuglement d’Emily encore plus insupportable.

-Très drôle. J’avoue que je suis encore vexée que ce soit Selwyn qui l’ait convaincu, mais bon, je suppose que c’est mieux que rien … Tu vois, finalement, j’avais raison. Il y a du bon dans l’évasion.

Je m’en voulus presque aussitôt d’avoir laissé échapper ces mots, car le visage de Simon se figea aussitôt. J’évitai de parler de cela avec lui, de peur que la révolte en lui ne s’embrase et lui fasse perdre le sens des réalités. Il était bien impulsif que moi, bien plus doué en magie et surtout il avait toutes les raisons du monde d’être en colère contre l’univers. Cédric, maintenant Jugson … La mâchoire contractée, il referma son sac et le mit brusquement sur son épaule.

-On peut dire ça, répondit-t-il d’un ton sec. Enfin, s’il faut chaque fois une catastrophe pour que les gens se mette à croire, ça fait cher la propagande. Surtout qu’une personne qui croit n’est pas forcément une personne qui agit.
-Agit ? C’est-à-dire ?

Simon me fixa quelques secondes avant de baisser les yeux sur son sac et d’en tordre la lanière. Je fronçai les sourcils, attendant impatiemment qu’il vide son sac et espérant ne pas entendre les mots que je pensais l’entendre prononcer.

-Je n’en sais rien, à vrai dire, lâcha-t-il du bout des lèvres. On est tellement coupé de l’extérieur … et ma mère m’a dit qu’elle ne m’enverrait plus d’informations par lettre, apparemment le courrier est surveillé …
-Le courrier est surveillé ? répétai-je, outrée. Tu veux dire qu’elle ouvre notre courrier ?

Simon me fit vivement le signe de baisser d’un ton avec un vague regard pour le professeur McGonagall qui rangeait son bureau à l’aide de sa baguette. Je lorgnai moi aussi la grande sorcière avant de me rapprocher de Simon.

-Bon, on n’a pas de nouvelle de l’extérieur et on ne risque pas d’en avoir. Et après ?
-Alors comment on sait ce qui se passe ? Tout ce qu’on a, c’est La Gazette, et on ne peut pas dire qu’elle soit vraiment fiable … Je ne sais pas, Vicky, c’est juste …

Il se passa une main sur la tempe, l’air de retenir ses mots comme sa rage. Il me semblait que ses doigts tremblaient quand il les passa dans ses cheveux.

-Je me sens … totalement impuissant, finit-t-il par avouer dans un murmure. Savoir que dehors, le pouvoir de Tommy grandit, et que personne ne fait rien contre ça, qu’il fait évader en toute impunité ses partisans, que Jugson est dehors et que personne ne l’a empêché … Je te jure, Vicky, ça me rend fou.

J’étais rassurée de voir Simon enfin mettre des mots sur les sentiments qui l’agitaient depuis près d’une semaine, mais ils étaient malheureusement ceux que je craignais d’entendre.

-Bon sang, Simon, on ne peut pas agir depuis Poudlard ! Nous, la seule chose qu’on a à faire, c’est de passer nos examens, et surtout de réussir. (Je baissai la voix pour ne pas être entendue des derniers retardataires dans la salle). Après on pourra faire quelque chose.

Simon me jeta un regard à travers les mèches blondes qui lui tombaient dans les yeux, l’air hésitant. Il s’était mis à mâchouiller nerveusement sa lèvre lorsqu’une voix sèche cingla depuis le bureau :

-Ecoutez Bennett, Simon.

D’un même mouvement, nous nous tournâmes avec stupeur vers le professeur McGonagall. C’était la dernière heure de cours, et elle aussi rangeait sa salle avec des gestes de la baguette rageurs. Elle darda son intimidant regard émeraude sur Simon, qu’elle toisa de toute sa hauteur avec la dignité d’une grande sorcière.

-Je ne doute pas que le meurtre de Cédric Diggory et l’évasion de l’un des Mangemorts qui a tué Edgar soit source de trouble pour vous. Je peux même vous affirmer comprendre votre colère, votre sentiment d’impuissance et votre envie de faire quelque chose. Mais croyez-moi, ce n’est pas en faisant quelque chose ici que vous aiderez qui que ce soit. Et ne pensez pas un seul instant que quitter l’école vous aidera. Bennett a raison. Vous devez rester ici, achever de vous former, et sortir diplômé de Poudlard. Après, vous pourrez songer à faire quelque chose.

Si je fixai mon professeur avec stupéfaction, le regard de Simon était plus dubitatif. Ses doigts s’étaient crispés sur la lanière de mon sac.

-Diplômé ? Et qu’est-ce que je ferais avec un diplôme, l’asséner sur le crâne de Vous-Savez-Qui ?
-Simon, sifflai-je en lui donnant une tape sèche sur le bras.

Il me lança un regard exaspéré et je fus surprise de voir un sourire frémir sur les lèvres de McGonagall avant de s’estomper tout aussi promptement pour ne laisser qu’un air grave.

-Peut-être pas, mais il vous aidera à être quelqu’un d’assez influent pour être utile dans la lutte contre Vous-Savez-Qui, Bones. Ce sera votre passeport pour passer à l’étape supérieure, à des connaissances supérieures. Le monde du savoir de s’arrête pas à Poudlard, après avoir quitté l’école, il existe des formations qui pourront vous permettre d’affiner encore votre maîtrise de la magie. Vous voulez être utile contre Vous-Savez-Qui, Bones ? Alors allez jusqu’au bout de votre potentiel. Et croyez-moi, vous ne faites que l’effleurer.

Les mots de McGonagall parurent faire mouche car le visage de Simon se fit plus songeur, moins furieux. J’adressai un « merci » silencieux au professeur et pressai doucement le bras de Simon pour enfoncer le clou et renchérir :

-Réussir nos études, ce sera notre moyen d’agir, Simon. Et puisque c’est le seul qu’on a, il faudra y mettre toutes nos forces et que tu m’aides enfin à avoir mon patronus.

Cette fois-ci, je fus certaine de voir un sourire flotter sur les lèvres de McGonagall et Simon se fendit d’un léger ricanement. Il passa une main dans ses cheveux et lorgna notre professeur d’un air gêné.

-Oui, je suppose que je peux au moins faire ça. Pardon pour l’air sec, professeur.
-Je vous pardonne pour cette fois, répondit McGonagall d’un ton digne. Parce que comme je vous l’ai dit, je comprends votre colère. Rappelez-vous que vous n’êtes pas les seuls à être coincé à Poudlard sans capacité d’agir.

Simon et moi échangeâmes un regard embarrassé. Il était vrai que ni lui, ni moi, n’avions envisagé la frustration que pouvait être celle des professeurs. La plupart d’entre eux semblaient suivre Dumbledore … alors combien d’entre eux étaient, comme Simon, en train de ronger leur frein face à l’attentisme du Monde Magique ? McGonagall boucla sa mallette d’un coup de baguette avant de faire léviter celle-ci.

-Mais ce n’est pas mon rôle. Mon rôle est de protéger cette école, protéger ses élèves et vous former le mieux possible. C’est ma façon d’agir. Trouver la vôtre, Bones et sachez que quoiqu’elle arrive, elle vous sera utile.
-Merci professeur. J’essaierais de …
-Hum hum.

Je retins mon sursaut en m’agrippant à ma chaise et fit volte-face pour voir apparaitre Ombrage dans l’encadrement de la porte, des parchemins collés contre sa poitrine et un sourire mielleux plaqué sur son visage. Mon cœur s’arrêta de battre en voyant son regard, à la fois teinté de satisfaction et de contrariété. Bon sang, qu’avait-elle pu entendre pour avoir un tel regard ?

-Je vous cherchais dans la salle des professeurs, Minerva, minauda-t-elle.
-Et bien il fallait me chercher dans ma salle de classe, Dolores, vous savez bien que j’ai cours avec les septièmes années à cette heure, rétorqua sèchement McGonagall avant de nous faire un signe de la main. Vous deux, je vous revois jeudi.
-A jeudi, professeur, répondis-je précipitamment avant de faucher le bras de Simon et de l’entrainer à l’extérieur de la salle.

Le regard d’Ombrage nous accompagna longuement et avec horreur, je remarquai qu’il se teintait singulièrement d’une satisfaction malsaine lorsqu’il se posait sur Simon. Mon cœur tomba dans ma poitrine et j’accélérai le pas jusqu’à sortir du champ de vision de notre affreuse professeure. Une fois que ce fut fait, je laissai éclater ma frustration en martelant l’épaule de Simon de coup de poings.

-Aïe ! glapit-t-il en faisant un bond sur le côté. Bon sang, qu’est-ce que j’ai fait ?
-Elle nous a entendu parler de Voldemort et de lutte ! martelai-je, ignorant son habituelle grimace au nom du Mage Noir. Il faut qu’on soit plus prudent ! N’oublie pas ce qu’ont dit tes parents : tout ce qu’elle pourra brandir contre ta tante, elle l’utilisera, et ta tante est sans doute la dernière personne raisonnable en poste au Ministère ! Si elle n’est plus là …
-Ah la politique ! ragea-t-il en levant les bras au ciel. C’est bien pour ça que je refuse d’y entrer, au Ministère !

Il s’apprêtait à reprendre sa marche, agacé, mais je l’arrêtai net en agrippant sa cravate, l’étranglant à moitié au passage.

-Par les chaussettes de Merlin ! éructa-t-il, l’échine pliée par la pression. Je vais te tuer !
-Essaie un peu. Comment ça tu ne veux pas rentrer au Ministère ? Je pensais que tous les Bones y entraient pour devenir des juristes.

Simon me jeta un regard contrarié et se massa la nuque où une marque rouge venait d’apparaitre. Lui et moi nous ressemblions au moins sur un point : l’idée de parler de notre avenir nous angoissait et nous évitions le sujet le plus soigneusement que possible. Pourtant, j’avais toujours eu dans l’idée que Simon suivrait les pas de sa famille car il en avait le profile : il était assez brillant pour entrer au Ministère et il avait la fibre justicière qui semblait couler dans le sang des Bones. Alors malgré tout, j’étais assez surprise d’entendre pour la première fois qu’il ne l’envisageait pas le moins du monde. Un sourire cynique retroussa ses lèvres.

-Moi qui pensais que tu me connaissais peut-être mieux que personne, plaisanta-t-il en reprenant sa marche. Réfléchis bien, Vicky : tu me vois derrière un bureau ?
-Je te voyais Auror, en fait, répondis-je en toute sincérité. Ça mêle ta volonté d’action, tes capacité magiques, et ça reste dans l’idée de justice des Bones.

Simon me jeta un regard déconcerté, et un lent sourire s’étira de nouveau sur ses lèvres, moins cynique, plus doux.

-Ah … Bah, finalement, tu me connais bien. Effectivement, Auror ça a longtemps été mon plan numéro un, pour toutes les raisons que tu as évoquées. Ce n’est que maintenant que je me dis que … ce n’est peut-être pas une bonne idée. Je me dis qu’il faut savoir garder son sang-froid quand on est Auror et … les derniers événements montrent bien que j’en suis incapable. J’ai peut-être un peu trop la fibre justicière de la famille. Je prends les choses beaucoup trop à cœur, je n’arrive pas à prendre du recul. Alors sur le papier, ça colle, mais plus ça avance, plus je me rends compte que je ferais un Auror pitoyable.
-Et être Auror, c’est travaillé pour le Ministère. T’as raison, oublie. Je ne te vois pas travailler pour Fudge. Enfin, pas sans finir par lui jeter un maléfice.

Simon grimaça et je compris que c’était sans doute ce qui le dérangeait le plus sur le métier d’Auror. Et pour le reste, j’étais forcée de l’approuver : il était incapable d’avoir le recul nécessaire au sang-froid. Il ouvrit la bouche pour me répondre, mais un éclat de voix venant du fond du couloir l’interrompit net dans son geste :

-Attends ! Attends, s’il te plait !
-Laisse-moi tranquille !

Les voix et les pas se dirigeaient vers nous et je réagis instinctivement en poussant Simon derrière la statue d’une vieille sorcière borgne. Visiblement, mon instinct était bon, parce qu’une fille arrivait devant nous au moment où le garçon qui la suivait l’attrapait par le bras pour l’immobiliser.

-S’il te plait …
-Je t’ai dit de me laisser tranquille, persiffla la fille, et je reconnus à la lueur des chandelles la chevelure d’acajou d’Octavia McLairds. Au moins trois fois. Tu es intelligent, Ulysse, tu sais ce que ça veut dire ?
-Parce que tu ne m’as pas laissé la moindre chance de m’expliquer !
-Je n’en ai pas besoin. Tu es un immonde petit Sang-Pur fier de ton nom qui martyrise des nés-moldus. Et je n’en reviens pas d’avoir cru le contraire …
-Pincez-moi je rêve, soufflai-je, recroquevillée derrière la statue. N’y pense même pas ! ajoutai-je précipitamment alors que Simon me jetait un regard entendu.

Il m’adressa un faible sourire amusé avant de reporter son attention sur la scène surréaliste qui se jouait devant nous. Octavia s’était détournée du garçon, passant une main tremblante dans ses cheveux. Je n’avais jamais vu son visage exprimer tant de chose : c’était si surprenant que je ne reconnus pas la fille qui partageait mes cours d’Histoire de la Magie.

-Je pensais réellement que tu étais différent, chuchota-t-elle d’un ton qui mêlait la déception et la colère. Que tu n’étais pas comme toute cette bande qui gravitait autour de toi …
-Si tu me prends pour Warrington, alors là je suis vexé.
-Pourtant tu ne vaux pas mieux ! explosa Octavia en faisant volte-face. Victoria Bennett m’a dit que tu lui avais cassé le nez, tu le nies, ça ?!

J’ouvris la bouche d’ébahissement, abasourdie de voir l’information surgir de manière inopinée. Le garçon devant Octavia, qui nous tournait toujours le dos, se trémoussa nerveusement devant le regard furieux de la jeune fille.

-En réalité, elle se l’est cassé toute seule en tombant …
-Parce que vous lui aviez jeté un sort ! J’ai demandé à Roger Davies, il la connait bien. Tu l’as poursuivie la moitié de sa scolarité parce qu’elle était née-moldue ! Et après tu veux me faire croire que tu es quelqu’un bien ?!
-Rappelle-moi d’aller toucher deux mots à …

Mais je n’eus le temps de finir ma phrase : Simon avait rudement plaqué sa main contre ma bouche pour me faire taire et attirer contre lui car, dans mon énervement, je m’étais trop avancée de notre cachette. Sachant pertinemment que tirer ses oreilles nous découvrirait certainement, je rongeai mon frein en attendant la réponse du garçon face à Octavia. Lequel avait l’air singulièrement agacé d’être mis face à ses méfaits et se passait sans cesse la main dans ses cheveux impeccablement coiffés.

-OK, je ne le nie pas, finit-t-il par admettre, provoquant le soupir dépité d’Octavia. Et je ne me cacherais pas derrière le fait que c’est elle qui a ouvert les hostilités avec un coup de pied mal placé (Je portai la main à ma baguette pour lui faire payer l’affront, mais Simon réagit en me plaquant un peu plus contre lui). Mais c’était avant. Avant que je ne comprenne que ce n’était pas son sang qui l’empêchait d’utiliser la magie et que … c’était puéril de lui faire sans cesse payer ce coup de pied.
-Mais tu l’as cru. Tu as cru qu’elle était inférieure parce qu’elle avait du sang moldu …
-Et bien tu vois, je n’en suis même pas sûr. Non, j’ai toujours su qu’elle était une sorcière comme les autres. D’ailleurs, puisque tu as fait tes recherches, tu as dû comprendre qu’il n’y avait que Victoria avec laquelle j’avais un problème. Je te le dis, ça doit venir du coup de pied …
-Calme-toi, je veux avoir le fin mot avant de lâcher la lionne, m’enjoignit Simon alors que je m’agitais de nouveau.

Cela m’exaspéra d’autant plus que la plaisanterie déclencha un léger sourire sur les lèvres d’Octavia. Mais elle les tordit aussitôt pour le faire disparaitre et remettre mon masque d’impassibilité que je lui connaissais plus.

-Je ne vois pas Victoria Bennett te donner un coup de pied sans raison, surtout en première année, elle était timide. Non, si elle t’a frappé, c’est que tu l’as insulté. Et tu as continué. Pourquoi tu le faisais si tu n’y croyais pas ?
-Parce que c’était ce qu’on attendait de moi, Octavia ! Je suis Ulysse Selwyn, le fils de l’un des hommes les plus puissants de la Communauté Magique ! On m’a élevé avec deux principes : le dégoût de la magie noire et le fait que je valais mieux parce que j’avais le sang pur ! J’étais à peine arrivé que la moitié de mon dortoir me prenait pour le prince de notre année, je devais faire ce qu’ils voulaient que je fasse si je voulais le rester ! Mais c’est fini, j’arrête de jouer, Octavia, peu importe que je sois le prince ou non, ce n’est pas ce que je veux … Ce que je veux …

Il avança la main vers elle, et Octavia se figea, les yeux rivés sur cette main tendue, l’air pétrifié. Son indécision parut donner plus de courage à Selwyn qui avança d’un pas vers elle et déclara avec une douceur que je n’aurais jamais – mais alors jamais – soupçonné :

-J’ai tout envoyé valser pour toi. Pour te mériter. Je me suis coupé de mon groupe – même si je dois avouer que les pitreries de Warrington ne me manquent pas. J’ai annulé mon mariage avec Gloria, si tu savais comme mon père était furieux, les Flint sont une vieille famille orgueilleuse … J’ai … j’ai même parlé de toi à ma sœur, elle est la seule personne digne de confiance dans cette famille. Parce qu’entre Enoboria qui ne souhaite que s’élever plus haut que nous et Nestor … (Il poussa un profond soupir). Bon sang, Octavia, je ne veux pas ressembler à Nestor.

Je n’arrivais pas à croire que j’assistais à cette conversation. De voir Ulysse Selwyn se mettre à nu devant les yeux déchirés d’Octavia McLairds – que visiblement, quelque chose de romantique d’assez fort se joue entre ces deux personnes que rien n’avait jamais relié. Tout était aussi surréaliste que ça en paraissait irréel, comme si j’assistais aux souvenirs d’une autre.

-Alors je ne suis pas parfait. Je me suis acharné contre Victoria, parce qu’elle m’avait mis la honte en première année et que les autres m’y poussaient, je l’avoue, j’ai été faible. Et j’avoue être capable de tout pour l’intégrité de ma famille, pour maintenir son rang. Mais rien de ça n’est incompatible avec nous … Ensemble, on peut … on peut faire de belles choses. Je le sais.

Octavia arracha son regard de la main de Selwyn et le fixa, assez longuement pour qu’un silence lourd et gêné ne les enveloppe tous les deux. Puis, après quelques secondes d’attente insoutenable, elle finit par reculer jusqu’à heurter le mur, secouant la tête comme si cela lui permettrait de chasser ses doutes.

-Je suis désolée, non. J’ai … j’ai besoin de réfléchir.
-Octavia, je t’en prie … je t’aime.

Mais visiblement, ce n’était ce qu’elle avait envie d’entendre, parce qu’elle plaqua une main contre ses lèvres, et avant de changer d’avis, elle fit volte-face et courut pour fuir Ulysse Selwyn, comme j’avais pu le faire tant de fois durant mes années à Poudlard. Sauf que cette fois, le Serpentard ne poursuivit pas la jeune fille, baguette à la main et rictus aux lèvres. Il la contempla s’éloigner, et laissa retomber sa main comme ses espoirs, avant de s’éloigner dans la direction opposée, rechaussant son masque d’arrogance car deux élèves de Serpentard arrivaient en sens inverse. Pourtant, j’avais assez observé le port altier d’Ulysse Selwyn pour remarquer un certain changement dans son attitude. La conversation l’avait marqué. J’attendis qu’il ait tourné à un angle de couloir avant d’enfin écarter la main de Simon de ma bouche et de lui faire face. Je fus rassurée de remarquer qu’il était tout aussi abasourdi que moi.

-On vient d’entendre la même conversation ? s’assura-t-il en pointant l’endroit où Octavia et Selwyn s’étaient tenus.
-Celle où on découvre que ton ex vit une drôle d’histoire avec le gars qui m’a persécuté, visiblement pas pour les raisons qu’on pensait, presque toute ma scolarité ?
-Par la barbe de Merlin, c’est bien ça … (il passa une main troublée dans ses cheveux). Je n’arrive pas à le croire … Octavia et Selwyn ?!

J’acquiesçai, tout aussi abasourdie. Je pensais avoir vu beaucoup de chose cette année, et beaucoup concernant Octavia – son opposition à Ombrage lors du premier cours, cette discussion surréaliste avec Cho et maintenant ça … Mais plus encore qu’Octavia, c’était ce que j’apprenais sur Ulysse Selwyn qui me surprenait le plus. Cela jetait un éclairage nouveau sur son comportement depuis quelques mois. Tous s’accordaient pour dire qu’il s’était assagi. Je pensais que c’était les pressions de son père qui en étaient la cause. Jamais je n’aurais pu songer que c’était son amour impensable pour Octavia McLairds. Mes rouages se mirent en place, alignant ce que je savais des Selwyn et ce que j’avais entendu. Je pris alors une décision radicale, osée et que je risquai de regretter. Mais à la lumière de ce que je venais d’apprendre, elle ne me semblait plus si risquée que ça.

-Simon ? Il va falloir qu’on parle de Mel à Selwyn.


Voilàààà ! Concernant l'acceptation de Miles, elle parait un peu rapide c'est possible, mais c'est un passage que j'ai repris après une longue coupure et je n'avais plus exactement l'idée du rythme et tout du coup voilàààà désolée ! J'espère que le chapitre vous a plu quand même ! A la semaine prochaine, bon courage et restez chez vous !
Cazolie

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Perripuce a écrit :Yooooo bonjooooour ! Comment vous allez par ce beau temps confiné?

Avant toute chose pour celles et ceux qui n'ont pas encore était regardé, je vous invite à aller jeter un coup d'oeil à la première fanfiction HP de notre Cochyo :mrgreen: :mrgreen: Elle ne nomme "il était une fois", elle traite des fondateurs, c'est très bien écrit, très vivant et j'ai hâte de savoir la suite ! (d'ailleurs j'arrive commenter mon ptit Coch). Bref, allez-y, c'est validé !! Le tyran de la fanfiction a parlé

ENSUITE. Bon bah on n'a pas grand-chose à dire du coup? Ah si ! Enfin, ce chapitre était le dernier d'intégralement écrit quand j'ai commencé l'année scolaire et j'avais mon concours lundi mardi là normalement, donc ça m'a fait rire, j'aurais presque pu tenir sans écrire jusqu'au concours (LOL). LOL EN EFFET HAHAHAHA JOKE S ON US (je le vis toujours très mal) (il vient de moi le lol ? :lol: )

Allez, on retourne à Poudlard ! Bonne lecture, prenez soin de vous et de vos proches et surtout RESTEZ CHEZ VOUS


Chapitre 16 : Que vienne le chaos. Ca commence bien

J’aurais voulu croire que c’était faux, mais Simon m’avait donné des preuves supplémentaires qui s’alignaient et écartaient la moindre erreur. Les Selwyn habitaient au cœur de Londres, comme Mel, et la jeune femme avait les traits qui la rapprochait d’Ulysse et Nestor : les cheveux châtains, le port royal et les yeux d’un gris incisif. Ça ne m’avait pas frappé d’un prime abord car je n’avais rien cherché des Selwyn Ouais forcément, c'est pas le truc auquel tu penses haha en elle et que les traits communs avaient été brouillé par sa féminité mais maintenant que son visage apparaissait de plus en plus souvent dans mon esprit, je ne voyais que cela. De plus, Simon m’avait avoué avoir rencontré Melania plusieurs fois au Ministère où ils avaient accompagné leurs pères respectifs pour différentes réceptions. S’il était possible qu’elle n’ait jamais fait attention à lui, Simon lui avait parfaitement repéré cette jeune fille qui prenait place à droite de son père, place qui aurait dû revenir à l’héritier présomptif de la famille, à savoir son frère jumeau Nestor. Un fait qui l’avait interloqué et qui avait gravé dans sa mémoire le visage de Melania Selwyn. Et pourquoi alors ? Parce qu'il a le visage cramé ?

Et quelle famille. Les Selwyn avaient beau ne pas être férus de magie noire et être restés en retrait du conflit avec Voldemort durant la première guerre, ce n’était pas pour autant qu’ils avaient de la tendresse pour les moldus – Ulysse comme Nestor me l’avaient bien prouvé. Visiblement, Melania avait des opinions différentes, mais que ferait sa famille si elle apprenait qu’elle fréquentait un moldu ?
Que ferait Nestor s’il apprenait qu’elle fréquentait le frère de celle qui l’avait défiguré ? c'est moche cette histoire quand même. T'es pas tendre avec tes persos haha (parce que moi je l'étais ouiouioui)

Les questions m’avaient tenu éveillés toute la nuit et Simon était resté avec moi, présageant que je serais trop nerveuse pour dormir Ils passent beaucoup de nuit ensemble ces petits gens. Cette fois, nous ne nous étions pas endormis ensemble : nous avions passés des heures à tenter de comprendre comment une sorcière de Sang Pur et issu de la noblesse avait pu se trouver sur le chemin d’un petit mécano de Terre-en-Landes, à des centaines de kilomètres de chez elle. Lorsque nous nous étions calmés, j’avais consenti devant l’insistance de Simon d’en parler à ses parents. Rose et George étaient restés assis de l’autre côté de la table à me contempler d’un regard vide et je lisais dans le fond des prunelles de George la même interrogation que Simon : comment faisais-je pour me mettre dans des situations pareilles ? Hahahah je me pose aussi la question

-On ne peut pas dire que ce soit la meilleure nouvelle des vacances, soupira Rose après quelques minutes de silence. Tu as absolument reconnu Melania Selwyn ?
-Mais oui, maman, répéta pour la troisième fois Simon avec un certain agacement. Elle était préfète de Serpentard et je l’ai vu plusieurs fois aux banquets du Ministère …
-Je pense qu’on peut avoir confiance en la mémoire de Simon, trancha George, sortant de son mutisme pour la première fois depuis que nous avions franchis la porte. S’il dit que c’est la petite Selwyn, alors c’est elle.

Mes doigts se crispèrent sur la table. En haut, j’entendais un vague brouhaha émaner de la chambre de Susan, qui s’affairait pour finir sa valise à temps. J’étais soulagée qu’elle soit occupée en haut et qu’elle ne puisse pas entendre ce qu’il se jouait dans la salle à manger : elle avait déjà bien à s’occuper des BUSEs ET DE L'AD, elle n’avait pas à porter le poids de mes problèmes. Je savais jamais comment écrire les noms des examens, BUSES, B.U.S.Es, ????

-Il y a un risque, vous croyez ? m’enquis-je dans un filet de voix. Que ça mette le feu aux poudres de Nestor Selwyn et qu’il … ?

Le reste ne parvint pas à franchir mes lèvres. J’ignorais si cela pouvait m’atteindre : je serais à Poudlard pour les prochains mois, sous la sécurité d’Albus Dumbledore. Mais je ne pouvais pas en dire autant de mon frère, ce moldu qui menaçait de salir le sang sans tâche des Selwyn On s'en fout c'est pas l'héritière (enfin si du coup ??) … Mon estomac eut un soubresaut qui me fit monter la bile à la gorge. Rose et George échangèrent un regard et je sentis le père de Simon se raidir imperceptiblement.

-J’ai eu l’occasion d’entrapercevoir ce Nestor, avoua-t-il avec un déplaisir évident. Son père l’a obligé à prendre un emploi au Ministère, au département des Relations Magiques Internationales – il avait de bons rapports avec Croupton, et il voulait que son fils se fasse les dents. En fait, je pense surtout qu’il ne savait pas quoi faire de ce garçon, et qu’il ne voulait surtout pas le laisser prendre des responsabilités au sein des affaires familiales. Je l’ai observé, surtout quand j’ai su … (il me jeta un bref regard avant de soupirer en un souffle qui ressemblait à un grondement d’ours). Pas une flèche, le gamin. Dur hahahaAigri et arrogant, il a l’impression que le fait d’être un Selwyn est une réponse à tout. Et je peux vous l’assurer, pas courageux pour deux noises. Il n’aura jamais le cran de faire quelque chose qui l’enverrait tout droit à Azkaban. (Il me fixa plus franchement de ses yeux verts qu’il avait légués à son fils et dont le regard me perça le front). Ce qu’il t’a dit l’été dernier, sur le quai de gare … des fanfaronnades.
-Et Julius Selwyn, son père, ne le laisserait jamais agresser des moldus Le gros paradoxe des familles de Sang Pur, enchérit prudemment Rose. Ça entacherait la réputation des Selwyn, qui se veulent une famille honorable malgré leurs opinions. Après est-ce qu’il laisserait sa fille sortir avec un moldu pour autant …
-Sans doute pas, grommela George. Mais il trouverait une solution plus pacifique. Disons, financière, je dirais.

J’ignorai si leurs paroles me rassuraient réellement, mais elles délièrent peu à peu mes entrailles alors que le spectre d’une attaque massive de Nestor Selwyn s’éloignait. Mais cela n’eut pas l’air de contenter Simon, qui n’avait pas défroncé les sourcils de l’entretien.

-D’accord, tant qu’il est isolé et qu’il risque Azkaban, il ne tentera rien, admit-t-il pragmatiquement. Sinon, il aurait tenté quelque chose contre Vicky dès cet été … Mais il ne l’a pas fait, parce qu’un certain Mage Noir ne s’est pas montré. Désolé de remettre ça sur la table, ajouta-t-il précipitamment alors que George ouvrait la bouche d’un air irrité. Mais je pense que c’est bien le nœud du problème. En juin dernier, il pensait que Vous-Savez-Qui réapparaitrait sans doute, que les attaques contre les nés-moldus et moldus se multiplieraient et qu’il jouirait d’une sorte d’impunité, de flou lié à son retour.Franchement ça connecte vite dans la tête de Simon j'aurais jamais pigé ça Ça ne s’est pas passé comme ça, alors il a abandonné l’idée mais … Qu’est-ce qui se passerait si ce certain Mage Noir refaisait officiellement surface ?
-Ce n’est pas idiot ce que tu dis, remarquai-je sottement. #moi :lol: :lol: :lol:

Simon me jeta un regard oblique qui hésitait entre l’amusement et l’agacement. Faute de trouver un camp, il le tourna vers ses parents, impétueux, mais aucun des deux ne le regardait. Rose fixait son mari, comme si elle n’osait pas intervenir avant lui, et George avait les yeux perdus quelque part au-dessus de l’épaule de Simon. Je me retournai discrètement pour apercevoir plus loin, au-dessus de la cheminée, le portrait des trois enfants Bones, dont Edgar qui était mort des années auparavant. J’avais rarement vu une photo de sorcier aussi figée : aucun des trois ne bougeait réellement, pas même pour faire un signe de main. Amelia était la plus raide et se tenait très droite, promenant son regard inquisiteur sur la pièce par-dessus son nez immense qu’elle pointait effrontément en notre direction. George était le plus discret et ses seuls mouvements consistaient à tenter de se cacher dans l’ombre de son frère et sa sœur à qui il jetait des regards fréquents. Toujours la grosse question des photos et portraits, ils ont une conscience ou pas haha ? Que les portraits ? Seulement uand le modèle est mort ? Bref Le plus actifs semblait être Edgar, élégamment vêtu et esquissant un sourire bienveillant. Il était plus fin et moins massif que George et Amelia et se redressait fièrement, comme pour assumer physiquement son statut d’aîné et de chef de famille – leurs parents devaient être morts lorsque la photo avait été prise. Dans ses yeux que je devinai aussi vert que ses frères et sœurs brillait une malice familière qui n’était pas sans rappeler celle de Simon.
George finit par pousser un profond soupir et passa une main sur son visage et dans sa barbe.

-Si – et je dis bien si – ce Mage Noir venait à réapparaitre, nous agirons en conséquence, déclara-t-il d’une voix neutre. En attendant nous allons ouvrir d’avantage l’œil et peut-être essayer de sonder discrètement les Selwyn. Et bien entendu, surveiller Alexandre.
-J’irais jeter des sortilèges de protection chez lui, promit Rose, visiblement soulagée de la réponse de son mari. Et observez le petit frère de votre côté – Ulysse c’est ça ?
-C’est ça, confirmai-je sombrement.

Je n’avais plus aucun contact avec Ulysse Selwyn depuis qu’il m’avait cassé le nez au début de l’année dernière, et je m’en portais parfaitement bien. L’idée de devoir m’approcher à nouveau de ce garçon me révulsait.

-Sans vous mettre en danger, s’assura néanmoins George d’un ton bougon. Et parlez-en à Chourave, elle doit être au courant et surtout, ce n’est pas à vous de gérer ça …
-Ils sont majeurs, George, soupira Rose avant que Simon n’ait eu le temps d’ouvrir la bouche pour protester. Oh sérieux je m'y attendais pas

Elle le gratifia d’un regard appuyé pour qu’il continue à se taire et ce fut ce qu’il fit, croisant les bras sur sa poitrine pour tenter de se contenir. George observa quant à lui tour à tour sa femme et son fils et je fus presque persuadée de voir les prémices d’un sourire faire frémir sa barbe.

-Je ne le nie pas. En revanche, ils sont toujours élèves Je suis bien d'acoord et sous la houppe de Dolores Ombrage, en très bon terme avec Julius Selwyn.
-Vu comme ça, céda Rose après un instant de silence. Mieux vaut s’en remettre à Chourave … Changement de directive, ajouta-t-elle à notre adresse avec un sourire penaud. N’observez pas Ulysse Selwyn, et s’il y a le moindre problème …
-On va directement voir Chourave, achevai-je avec hochement de tête. Entendu.
-Toi aussi tu as entendu, Simon ?

Les lèvres de Simon se tordirent à la question de son père et celui-ci soupira profondément, y voyant sans doute le signe qu’il comptait désobéir dès le premier orteil posé à Poudlard – peut-être même avant. Rose eut une moue déçue et tenta de parlementer :

-Tu t’en es très bien sorti jusque là, chéri, et je sais que ça n’a pas dû être facile … Mais nous ne pouvons pas risquer qu’il arrive quoique ce soit de suspect sous le nez d’Ombrage …
-Pourquoi ? Vous allez me faire croire qu’elle peut quelque chose contre tante Amelia ? Elle est sans doute celle qui prendra la succession de Fudge !
-Et elle n’en est que plus redoutable pour Ombrage. Chaque arme qu’elle pourra brandir contre Amelia sera bonne à prendre – et tu peux être l’une de ses armes, Simon, si tu fais le moindre pas de travers. Bien vu ça. C'est hyper intéressant cette politique familiale !

Les lèvres de Simon se serrèrent en une mince ligne, mais il ne laissa échapper aucune protestation. Pour achever de désamorcer la révolte qui grondait en lui, je mis une main que j’espérai apaisante sur son bras et fis remarquer :

-Et ce n’est pas à toi de prendre des risques pour ça, Simon. C’est moi que ça concerne, c’est ma famille. Alors on le fera à ma façon. Depuis quand ça arrête Simon haha

L’argument parut peser car Simon abandonna la partie, signifiant sa défaite par un grognement qui fit soupirer sa mère de soulagement. La grande horloge élancée des Bones faite de bois chaud et d’or sonna les deux heures et pour fêter de passage à une heure nouvelle, le cadran s’ouvrit pour laisser s’échapper une nuée de coucous qui piaffèrent avant de s’envoler dans la nature. Rose se leva d’un bond, soudainement affolée.

-Mille gargouilles galopantes, Amelia va m’attendre ! Et vous ! Vous devez aller à la gare, le train part dans une heure …
-On y sera à temps, la rassura son mari avec un sourire vaguement amusé. Mais toi dépêche-toi, Amy est d’humeur massacrante quand tout ne va pas comme elle le souhaite …

Rose hocha vigoureusement de la tête, et se dépêcha d’ouvrir sa penderie où un cintre enchanté lui tendit sa cape Trop mignon ce petit détail sur la vie magique, et elle nous embrassa rapidement chacun d’entre nous sur la joue.

-Pas de bêtises, prenez soin de vous et on se revoit à Pâques ! résuma-t-elle avant de s’élancer sur les premières marches de l’escaliers. Susie-chérie, j’y vais !
-J’arrive !

Susan dévala l’escalier, ses cheveux défaits courant librement dans son dos et se contenta d’un baiser sur la joue de sa mère avant de remonter les marches quatre à quatre, essoufflée. Rose se courba pour entrer dans la cheminée et un instant plus tard, après avoir lancé la poudre et annoncé « Atrium », un étincelant feu émeraude l’engloutit toute entière pour ne laisser que des cendres à peine fumantes. J'aime trop que tu parles de tout ça, ça nous met tellement facilement dans le monde de la magie !

-C’est quoi l’Atrium ? demandai-je d’un ton badin pour tromper la nervosité.
-Une sorte de grand Hall au Ministère, me répondit succinctement George en se levant. Vous avez tout, vous ? Bien, poursuivit-t-il une fois que nous avions répondu par l’affirmative. Je vais aider Susan, pour être sûr qu’on arrivera à temps … Et profitez-en pour vous reposer un peu, vous avez une tête à faire peur … Il doit se demander ce qu'ils font la nuit :lol: :lol: :lol:
-On le fera dans le train, grommela Simon.

Mais il n’attendit pas le départ de son père pour croiser ses bras sur la table et enfouir sa tête dedans, épuisé par notre nuit blanche. J’observai George monter les escaliers d’un pas lourd, et se passer une main sur son crâne dépourvu de cheveux en un geste qui me paraissait fébrile. Malgré sa sérénité apparente, il ne paraissait pas savoir quoi penser de l’affaire dont je venais lui faire part et je devais avouer que je ne savais pas quoi en penser moi-même. La nouvelle nature de Mel – Melania – se superposait à la condition cachée de mon grand-père à qui j’avais préféré ne pas reparler pendant les vacances C'est vrai que ça fait beaucoup de Sorciers cachés haha. Avec l’impression qu’on injectait du plomb dans mes entrailles, je réalisais que le monde des sorciers commençait à bien trop s’imbriquer dans ma famille – et qu’un jour, il me serait impossible de cacher plus longtemps toute cette magie à mes parents.

***

Comme au voyage qui nous avait ramené chez nous, j’avais passé l’immense majorité du trajet à dormir sur les genoux de Miles, à cette différence que Simon était également emmitouflé dans sa cape, prenant une banquette à lui seule pour pouvoir dormir à son aise. Emily avait été surprise de notre fatigue commune et j’avais éludé les questions en expliquant que l’on avait profité de notre dernière soirée à Terre-en-Landes pour festoyer avec nos amis jusque tard dans la nuit. Susan, qui savait pertinemment que c’était faux, avait dardé sur moi un regard curieux que je n’avais pu soutenir et j’étais tombée dans les doux bras de Morphée, bercée par les roulements du train et la main de Miles qui caressait mes cheveux.
Poudlard me happa dès le premier orteil que je posais sur les pierres de l’antique château. Octavia avait fendu la foule pour se frayer un chemin jusque moi et m’annoncer qu’elle m’attendait le mardi matin dès l’ouverture de la bibliothèque pour que l’on travaille notre sujet d’Histoire de la Magie Elles seront amies un jour :') , et s’en était allée tout aussi promptement, ignorant royalement Simon qui nous avait jeté un regard que j’aurais qualifié de terrifié. Kenneth et Judy étaient venus m’entouré au dîner pour savoir quand je comptais reprendre les entrainements de Quidditch, avec en ligne de mire le match contre Gryffondor et Smith m’avait lorgné d’un air mauvais tout le long de la conversation. J’avais croisé avec un déplaisir certain le professeur Ombrage dans les couloirs lors de la reprise des cours, un sourire affreusement satisfait aux lèvres alors qu’elle descendait de la Tour Nord où le professeur Trelawney dispensait ses cours, qui ne se faisait à présent plus sans elle Pauvre Sibylle. C'est pas ma personne préférée au monde mais elle méritait pas ça haha. Et pire que tout, je m’étais presque cachée derrière une armure Cache toi dans l'armure la prochaine fois lorsque j’avais vu Ulysse Selwyn apparaître au débout d’un couloir, le cœur battant la chamade.

-Pourquoi il faut que tout parte en vrille l’année de nos ASPICs, râlai-je au petit-déjeuner le mardi matin.
-Tu exagères, tout ne part en vrille, protesta Emily en sucrant son thé. Simon ne descend pas ? Sa Gazette l’attend.

En effet, une chouette effraie tournoyer paresseusement autour de notre table et concentrer ses cercles autour de nous. Mais faute des trois noises payées en échange du journal, elle repartit avec celui-ci par la fenêtre de la Grande Salle.

-Sans doute pas, il dort souvent le mardi matin, comme on a deux heures de libre, fis-je remarquer. Et moi aussi j’aurais dû dormir mais je dois avancer sur mes notes d’Histoire de la Magie, sinon Octavia va m’étriper ce soir …

Le reste de ma phrase fut masquée par un cri aigu poussé derrière moi à la table des Gryffondor. Je fis prestement volte-face pour voir Hermione Granger étaler un journal sur la table devant Harry et Ron, qui se penchèrent dessus avec avidité et agitation. Emily poussa un grognement sonore étouffé le thé qu’elle buvait et je me retournai vers elle en fronçant les sourcils.

-Ils n’attirent déjà pas assez l’attention comme ça …, maugréa-t-elle en reposant sa tasse de thé. Bon, je vais retourner dans la Salle Commune moi … Je te rejoindrais peut-être à la bibliothèque après, d’accord ? The golden trio

J’acquiesçai laconiquement et Emily s’éloigna d’un pas vif en rejetant ses longs cheveux blonds derrière son épaule. Je jetai un regard déchiré aux omoplates de mon amie, qui adressait un signe de main accompagné d’un sourire à table des Serdaigles. Roger lui répondit tout aussi aimablement et lorsqu’il se retourna vers Cho à qui il parlait, je surpris sur ses lèvres un sourire indéniablement niais qu’il tenta de masquer à son attrapeuse. J’avais l’impression qu’un gouffre s’était ouvert entre Emily et moi, mais ce n’était qu’en rentrant des vacances de noël que j’avais constaté la profondeur de ce qui nous séparait. Avec une simple phrase. Naaaaaaaan c'est trop triste ! C'est mauvais signe quand tu dois commencer à cacher des choses à tes meilleurs potes :(
« Ça a été tes vacances ? »
J’avais alors mentalement énuméré ce qui s’était passé – ma dispute avec mon grand-père, et la révélation de l’identité de la petite-amie de mon frère. Deux faits dont je ne pouvais pas lui parler, des secrets qui me touchaient et me meurtrissaient bien trop pour que je prenne la peine d’en informer Emily, tristement ignorante de tout ce qui s’était passé. Elle ne savait rien du cinq novembre et du visage calciné de Nestor Selwyn, rien des véritables raisons de l’attaque de Kamila, et il aurait été délicat de lui parler de Melania, car la dangerosité de l’information dépendait du retour de Voldemort auquel elle refusait de croire. J’aurais voulu lui en parler, arrêter de lui cacher des informations, mais ça ferait trop de choses à expliquer, une trop grosse dose de confidences que je n’avais pas le courage de lui avouer. Par ailleurs, je n’avais jamais à mentir à Emily : il s’agissait de pans de ma vie auxquels elle s’intéressait assez peu et sur lesquels elle ne m’interrogeait jamais Bon. Sympa Em' :lol: . Malgré tout, cela creusait un profond fossé entre nous et dans ces premiers jours de retour à Poudlard je ne voyais pas comment le combler.
La mort dans l’âme, je finis par m’extirper de ma chaise Grosse question, bancs ou chaises dans la Grande Salle ?? et à m’élancer vers la sortie. Mais au moment où je m’apprêtai à passer les portes en chêne massif je perçus un mouvement sur la table et Serdaigle. Roger Davies me faisait signe de sa place aux côtés de Cho Chang et non loin d’Octavia McLairds qui leva sur moi un regard indifférent lorsque je m’approchai de leur table.

-Ça a été les vacances Bennett ? m’accueillit alors Roger, un grand sourire aux lèvres. Prête pour la seconde partie de saison ?
-Vu la tête qu’elle tire, pas franchement, lâcha Octavia avec un certain déplaisir. Tu t’es reposée au moins ? Je te jure si ce soir tu dors sur ta table …
-Je ne dormirais pas sur ma table, la coupai-je avec lassitude. Et je comptais finir de travailler mes notes sur le sujet alors si je peux …
-Parce que tu n’as pas fini de les travailler ? Mille gargouilles, Bennett, on a déjà assez pris de retard, qu’est-ce que tu as foutu de tes vacances si en plus de ne pas t’être reposée, tu n’as pas travaillé ? Pouahahahah Octavia
-On se calme ! intervint Roger alors que je serrais les poings et les dents pour retenir une cinglante réplique et qu’Octavia me fusillait du regard. Vous règlerez ça ce soir, mesdemoiselles, en attendant …

Il pivota plus franchement vers moi et son visage se fit plus sérieux. Cho avait un léger sourire aux lèvres, comme si elle savait sur quel sujet Roger allait m’entretenir.

-J’aimerais que cette partie de saison se passe mieux que la précédente. Alors on a pensé avec Cho réunir les quatre Capitaines, afin qu’on mette les choses au point et éviter le bordel qu’on a eu aux matchs de novembre …
-Oh par les chaussettes de Merlin, c’est vraiment tout ce qui vous intéresse, persiffla Octavia avec un somptueux dédain.
-Parce que le Quidditch fait tourner Poudlard plus que toi et des devoirs d’Histoire de la Magie, rétorqua Cho d’un ton sec.BOUUUUM CHOOOOOO !

Octavia plissa les yeux avec mépris et s’abstint de répondre en buvant une gorgée de son thé. J’observai l’attrapeuse, agréablement surprise du changement d’attitude qui semblait d’être opéré en elle : elle paraissait plus détendue, plus sûre d’elle et plus souriante. Roger lui adressa un regard appréciateur qui aurait fait hérisser les poils d’Emily avant de reporter son attention sur moi :

-Alors ? Qu’est-ce que tu en dis ?
-Que tu te charges de Montague, répondis-je après un instant de réflexion. La dernière fois que j’ai voulu interférer avec lui, son équipe m’est tombée dessus deux jours plus tard pour me battre avec un balai …
-Ils ont fait ça ? s’étonna Octavia en écartant sa tasse de ses lèvres. Enfin, ils ne sont pas très brillants mais …
-Pas très brillant, mais certains sous les ordres de quelqu’un qui s’en rapproche. Et dans son genre, Ulysse Selwyn est plutôt intelligent.

La mention du jeune frère de Melania et Nestor me tordit les entrailles, et Octavia comme moi coulâmes un regard vers le Serpentard qui déjeunait en solitaire, lisant avec un soin tout particulier la une de La Gazette du Sorcier Moi au petit déj qui veux pas faire la conversation. Comme s’il sentait la brûlure de nos yeux fixés sur lui, il leva le regard et ses doigts se figèrent sur la page qu’il s’apprêtait à tourner. Je détournai rapidement le visage pour ne pas croiser ses prunelles qui ressemblaient bien trop à celles de sa sœur. Octavia fronça les sourcils.

-Ulysse ? Pourtant ce n’est pas son genre …
-Va dire ça à mon nez cassé de l’année dernière, répliquai-je amèrement, avant de hausser les épaules avec une indifférence feinte. Enfin, peu importe. C’est une bonne idée de faire une réunion entre Capitaine, mais je pense qu’il faudrait que Bibine soit là, si jamais ça dérape …
-Excellente idée, approuva Roger en opinant du chef. Je lui en parlerais dans la semaine … Et tu crois que je dois demander l’autorisation d’Ombrage ? Après tout … On est un groupe de plus de trois personnes. Prends ton autorisation ça ira

L’ironie dégoulinante dans les propos de Roger m’arracha un sourire et je lui conseillais de voir avec Bibine s’il était nécessaire d’avertir Ombrage d’une telle réunion. Je pris donc congé sans demander mon reste après une dernière pique d’Octavia me rappelant notre rendez-vous du soir. Je traversai le Hall, le nez dans les notes que je relisais avant d’aller à la bibliothèque lorsqu’un bras m’attrapa à la taille pour me plaquer contre un torse. De surprise, mes notes m’échappèrent et s’éparpillèrent sur le sol et je laissai échapper un glapissement assez peu digne.

-Mais Miles !
-Oups. Désolé.

Mais pour se faire pardonner, il me serra un peu plus contre lui et plaqua un baiser bruyant sur ma joue. Je le repoussai au visage, amusée malgré moi et me penchai pour ramasser mes parchemins. Je les serrai contre la poitrine avant de revenir vers Miles et de me dresser sur la pointe des pieds. Il courba docilement l’échine pour franchir les quelques centimètres qui séparaient ses lèvres des miennes et je crispai mes mains contre mes notes alors qu’il m’embrassait avec douceur.

-Ça va aujourd’hui ? s’enquit-t-il en écartant une mèche de mon front. Moins fatiguée ? Ils sont trop mignoooooooooooon, on les sent tellement plus à l'aise qu'au début haha
-Je te dirais ça ce soir après mon entretien avec Octavia McLairds. Là, je risque d’être épuisée.

Un petit rire s’échappa de la poitrine de Miles et il m’embrassa sur le sommet du crâne.

-On va dans les cuisines ? me proposa-t-il en tirant sur ma main en direction du couloir qui menait à ma Salle Commune. Ça te détendra peut-être avant cette harassante journée de cours et la diabolique Octavia McLairds.

Je souris, tentée, mais réussis à trouver la force de tirer sa main vers les escaliers et la bibliothèque.

-Je dois finir de travailler avant les Sortilèges. Une autre fois ?

Miles eut une moue déçue, mais il m’emboita docilement le pas jusqu’au deuxième étage. Il me regarda noircir mon parchemin sans relâche pendant les dix premières minutes, la tête posée sur ses bras croisés sur une pile de livre, l’air de royalement s’ennuyer. Je lui jetai un regard désolé en mordillant nerveusement le bout de ma plume.

-Tu aurais pu aller te rendormir.
-Bah, non. On ne s’est quasiment pas vu hier, autant en profiter un peu. Je rêve, où j’ai entendu Davies proposer une réunion des Capitaines de Quidditch ?
-C’est exactement ce qu’il a proposé, confirmai-je en trempant ma plume dans l’encre.

Miles poussa un grognement sonore, les yeux à moitié clos par l’ennui.

-Montague n’acceptera jamais. Il est particulièrement aigri depuis qu’il s’est pris un vent avant les vacances par Gloria Flint.
-Excuse-moi ? me récriai-je avant de baisser d’un ton face au regard hostile des autres élèves qui travaillaient autour de nous : mais elle n’était pas, hum … fiancée à Ulysse Selwyn ?

Miles consentit à ouvrir un œil sur moi et me fixa longuement d’un regard vide de ceux qui tentaient de rassembler leurs pensées.

-C’est vrai que l’idée d’un mariage était prévue l’année dernière. Mais Ulysse y a renoncé il y a quelques semaines, assez brusquement. Ça a créé un sacré drame, Gloria refuse de lui adresser la parole et elle plus infecte que d’habitude.
-Mais ils sortaient ensemble …
-Et alors ? rétorqua Miles en haussant les épaules. Les sentiments, ça change. Peut-être qu’Ulysse s’est rendu compte qu’il ne voulait pas passer le restant de sa vie avec Gloria et je ne peux pas l’en blâmer. Dur pour Gloria hahahah
C'est moche ces histoires de mariage arrangé (Ulysse est amoureu de Victoria c'est ça ?) Okay j'ai fait une fausse manip donc je suis revenue sur la page du forum j'ai cru que j'avais tut perdu j'avais la rage, MAIS NON


Je gardai le silence, méditant silencieusement l’information. Ainsi, Ulysse Selwyn avait renoncé à un mariage avec cette détestable Gloria Flint – ce qui, comme le soulignait Miles, pouvait parfaitement se comprendre. Mais je ne pus m’empêcher de me demander avec une certaine agitation si cela avait un rapport de près ou de loin avec la relation entre sa sœur aînée et mon frère. Etait-il simplement au courant ? Je levai les yeux sur Miles. Lui savait pour Nestor Selwyn et le cinq novembre, et il m’avait toujours aidé, toujours soutenu. Je lui cachai déjà la nature sorcière de mon grand-père – et ce secret était déjà assez lourd à porter. Peut-être que Mel était une information qu’il méritait de connaître … Il finit par sentir mon regard sur lui et riva ses yeux sur les miens, intrigué par l’attention dont il faisait l’objet.

-Oui ?
-Il faut que je te parle d’un truc, avouai-je, prenant ma décision en un quart de seconde. Un truc … Olala, Miles, c’est compliqué.

Je lui déballai tout : la fille avec laquelle mon frère sortait depuis des mois et que Simon avait reconnu formellement comme Melania Selwyn. Les yeux de Miles s’écarquillèrent et il se redressa, parfaitement éveillé. Il ponctua la fin de mon récit exactement comme Simon et George d’un :

-Comment tu fais pour te mettre dans des situations pareilles … ? Bones est certain que c’est Melania Selwyn ?
-Certain, assurai-je, mortifiée. Mais ses parents disent que si sa famille le découvre, ils essaieront de régler ça pacifiquement, et que Nestor ne tentera rien s’il risque de se retrouver à Azkaban.
-Ils n’ont pas tort, Nestor n’était pas un brave, admit Miles avec prudence. S’il t’a attaqué il y a cinq ans, c’est simplement qu’il pensait que tu étais une pauvre gamine sans défense qui n’irait jamais voir le directeur … Et pour cette dernière partie, il n’avait pas tort. Vous les Poufsouffles, vous n’êtes pas connus pour être des cafteurs. Pas comme les Serpentards puahahha
-Très drôle. Qu’est-ce que tu en penses, toi ?

Miles resta un moment coi, le regard plongé par la fenêtre. Le ciel était clair et traversé par quelques nuages d’un gris perle qui n’avaient rien de menaçant. Il soupira profondément au bout de quelques secondes et passa une main dans ses cheveux qui les décoiffèrent à peine. Mais je doutais que les cheveux de Miles puissent être décoiffés. Triste

-Les Bones ont sans doute raison. Il n’y a rien à craindre, Nestor ne prendra jamais le risque d’être envoyé à Azkaban et le père tentera de régler ça discrètement. Mais c’est plutôt à toi qu’il faut poser la question. Qu’est-ce que tu comptes faire ?
-Comment ça, qu’est-ce que je compte faire ?
-Tu ne vas pas en parler à ton frère ?

Je ne répondis pas, rendue muette par la stupeur. C’était une question légitime, mais que, préoccupée par les conséquences que cela pourrait avoir sur moi, je ne m’étais pas encore posée. Je tripotai nerveusement ma plume, indécise.

-Evidemment qu’il devrait savoir, surtout que ça a l’air sérieux avec elle, concédai-je. Mais … ça devrait venir d’elle, pas de moi. C’est leur couple, je n’ai pas à m’immiscer dedans …
-Alors parle à Melania, et pousse-la à lui avouer, proposa Miles avec simplicité. Elle ne devrait pas être trop difficile à contacter, au pire on peut demander de l’aide à Ulysse … C'est pas stupide cette idée
On dirait nous en conversation whatsapp :lol:

-Tu crois que j’irais dire à Ulysse Selwyn que sa sœur sort avec mon moldu de frère ?

La bouche de Miles se pinça devant la faille de son raisonnement et son regard se replongea par la fenêtre, comme en quête d’une autre solution. Je repoussai mon parchemin de note, à présent totalement déconcentrée.

-Laisse tomber, finis-je par lâcher avec défaitisme. Je vais y réfléchir jusqu’aux vacances de Pâques et je verrais bien ce que je fais à ce moment-là …

Il vrilla de nouveau ses yeux sur moi, d’un brun noisette que le soleil éclaircissait, leur donna une teinte d’ambre chaude et agréable. Il y avait de la contrariété qui se ressentait dans la crispation de ses traits et de l’inquiétude qui transparaissait du pli de ses lèvres. J'aime trop cette description, tu rends hyper bien la mimique et son sens !

-Ton frère, un joyeux luron indélicat et adepte des alcools avec l’une des sorcières les mieux nées et les plus convoitées de la communauté magique, résuma Miles avec un certain ébahissement. C’est un couple encore plus déséquilibré que Bones et McLairds. Eux au moins ils étaient aussi bien nés bien que l’autre.
-C’est vrai que Simon est bien « nez », plaisantai-je, prenant la perche tendue pour me détendre. Le sien est plus long que celui de Cyrano de Bergerac – bon sang ! me récriai-je, faisant sursauter Miles et une sixième année qui lisait derrière lui. C’est ça que j’aurais dû lu acheter pour son noël, pas Hamlet ! Hahahahahah
-Je n’ai absolument rien compris.

Un sourire mutin retroussa mes lèvres et au lieu de finir mes notes d’histoire de la magie, j’entrepris de renseigner Miles sur l’art délicat du théâtre, vantant mes auteurs et pièces favoris et récitant des passages de mémoire tout en jouant seule les rôles :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: . J’ignorais si ça amusait ou exaspérait Miles, mais celui-ci finit par vouloir sortir prématurément de la bibliothèque. Comprenant qu’il voulait me fuir moi et mon flot de vers théâtraux incessant, je le suivis dans les couloirs, babillant de plus belle l’une des tirades de Cyrano de Bergerac que j’aimais particulièrement jusqu’à la salle de Sortilège :

-Ecoutez ! Ce n’est plus sous ses doigts le fifre aigu des camps, c’est la flûte des bois ! Ce n’est plus le sifflet du combat sous ses lèvres, c’est le lent galoubet de nos meneurs de chèvres … Ecoutez … C’est le val, la lande, la forêt, le petit pâtre brun sous son rouge béret, c’est la verte douceurs des soirs sur la Dordogne … Ecoutez les Gascons : c’est toute la Gascogne !
-Je viens de comprendre pourquoi tu es nulle en cours, déclara Miles en s’immobilisant devant la salle de Flitwick alors que je souriais fièrement. Parce que tu as la tête pleine de vers inutiles. T'es pas nulle en cours voyons
-Ils ne sont pas inutiles mes vers ! protestai-je en le frappant à la poitrine. Sache que Cédric a réussi sa première tâche grâce à mes vers ! EXACTEMENT

Je me tus, assez surprise de voir le nom de mon défunt ami surgir si facilement de ma bouche et de la douleur sourde qui m’assaillit lorsque mes oreilles en entendirent les sonorités. Miles me contempla, un léger sourire aux lèvres et me prit la main avec douceur. Moooh il est chou

-Lequel ?
Suivez l’ardeur qui vous emporte et dans l’assaut criez : Dieu pour Henry, Angleterre et Saint George ! », récitai-je machinalement. C’est Shakespeare pour le coup.
-Et tu aimes beaucoup Shakespeare …

J’eus un sourire coupable. Il devait l’avoir compris pendant la dizaine de minute où je lui avais joué une partie de Songe d’une nuit d’été. Je me laissai aller contre lui et il passa un bras au creux de mon dos pour m’étreindre doucement et souffler à mon oreille :

-Et tu ne veux pas me dire la suite ?

J’étouffai un rire dans sa poitrine quand je compris qu’il voulait éloigner mon esprit de Cédric en le précipitant dans le théâtre et je m’écartai légèrement pour le gratifier d’un sourire reconnaissant.

-Ça va. Tu as eu le droit à assez de vers pour aujourd’hui et … ça va mieux, d’ailleurs. Enfin, je le supporte mieux.
-Parfait alors.

Il pressa ses lèvres contre mon front et nous restâmes un moment enlacés ainsi devant la classe de sortilège, non loin de l’endroit où nous avions échangés notre troisième baiser qui avait été le point de départ de notre relation de couple. Je fermai les yeux, apaisée et la douleur reflua naturellement dans son antre, chassée par la chaleur bienfaisante qui se répandait dans ma poitrine comme un baume. J’étais en train de me demander si Miles n’en profitait pas pour dormir, la joue appuyée sur mes cheveux :lol: :lol: :lol: , lorsque la porte de la salle s’entrouvrit légèrement et que des voix agitées ne fendent le silence agréable dans lequel nous étions murés :

-… dore fera quelque chose, Filius. Dix, par Helga, c’est affolant … Et pas des moindres … Je vais aller voir Minerva avant mon cours. Tu as les septième année là ? Oh noooon non non non
-Oui, répondit la voix fluette de Flitwick. Je garderais un œil sur le petit Bones, si c’est ce que tu allais me demander.
-Tu me connais trop bien …

La porte s’ouvrit plus franchement et je me décollai prestement de Miles avant qu’elle ne découvre le professeur Chourave, les traits affaissés par la lassitude et une lueur alerte dans les yeux. La dernière fois que j’avais vu ma Directrice de Maison avec cet air si grave, je lui avais annoncé que j’avais à moitié brûlé le visage de Nestor Selwyn et le sourire dont elle me gratifia ne chassa pas le moins du monde l’anxiété apparente qui brillait dans son regard.

-Bennett ! Vous allez bien ?
-Bien professeur, assurai-je en tentant de ne pas montrer que j’avais écouté les derniers mots de sa conversation.
-Tant mieux, tant mieux … Je vous vois en Botanique ce soir – vous aussi Bletchley, et plus en forme que la dernière fois, vous m’avez ruiné une tarentula vénéneuse.
-Quelle petite tragédie, murmura cyniquement Miles à mon oreille alors que Chourave s’éloignait.

Un sourire effleura mes lèvres mais ne s’y épanouit pas tout à fait. J’étais troublée par les paroles que j’avais entendu et l’étrange demande de Chourave à Flitwick.
Pourquoi surveiller Simon ? Bonne est la question
Parce que c'est une dangereuse crevette ?


***


Perplexe, je m’étais installée avec Miles de façon machinale et avait attendu patiemment qu’il fasse son apparition, ce qui arriva cinq secondes à peine avant la sonnerie – les cheveux ébouriffés et la cravate dénouée annonçant clairement qu’il venait à peine de sauter du lit. J’avais observé la réaction de Flitwick et surpris de fréquents regards de mon professeur pour Simon. Au milieu du cours, il s’était même fendu d’un « vous allez bien, Bones ? » auquel le concerné répondit par l’affirmative, un peu étonné. Au-delà de son intérêt étrange pour Simon, Flitwick avait l’air plus nerveux que d’ordinaire. Il rata un simple sortilège de désillusion sur un hibou M'enfin et oublia totalement de récupérer nos devoirs si ardemment confectionnés pendant les vacances. Mais cet état de fébrilité ne semblait touché uniquement le professeur d’enchantement : McGonagall fut également plus sèche si toutefois c’était possible et jetai de nombreux regard furieux au tabouret présent dans un coin de sa salle, comme s’il était la source de tous ses maux. Mais Chourave m’inquiéta le plus : elle couvait littéralement Simon du regard pendant notre cours Elle est trop mignonne Chouchou et cette attention inhabituelle fut sans doute la raison de sa fuite précipitée une fois la cloche sonnée. Emily l’avait vite suivi, couverte d’engrais de bouse de dragon que Chourave avait accidentellement renversé sur elle :lol: :lol: :lol: :lol: et Ombrage, qui avait assisté au cours, souriait d’un air si satisfait que j’avais failli vomir sur les jeunes pousses de mandragores.

-Professeur, vous allez bien ? finis-je par m’inquiéter alors que la classe se vidait, ne laissant qu’Ombrage qui remballait tranquillement ses affaires.

Chourave me renvoya un regard désolé et ses yeux glissèrent ostensiblement derrière mon épaule, derrière laquelle elle pouvait apercevoir la Grande Inquisitrice de Poudlard.

-Je suis navrée Bennett, c’est une journée difficile … Vous n’avez pas lu La Gazette, ce matin ?
-Non, avouai-je, assez surprise. Pourquoi, qu’est-ce qu’il s’est passé ?

Une peur glacée me saisit le ventre de façon impromptue. Cette inquiétude latente que j’avais pu percevoir toute la journée sur le visage de mes professeurs, cela pourrait-t-il qu’il y ait un rapport avec … ?

-Ça concerne … ?
-Professeur Chourave ?

Nous pivotâmes toute deux sur Dolores Ombrage, qui souriait mais rien ne m’avait jamais semblé aussi faux et artificiel que ce sourire Tellement bien décrit haha. Il était dépourvu de toute chaleur et d’amabilité et ses lèvres flasques accentuaient sa malheureuse ressemblance avec un crapaud.

-Un mot, je vous prie ?

Chourave ne paraissait pas réellement disposée à accorder un entretien à cette femme et je la vis la toiser avec une répulsion non-dissimulée. Mais elle ne pouvait rien refuser à la Grande Inquisitrice alors elle acquiesça en silence. D’un geste de la tête, elle m’indiqua la sortie, et je me précipitai dehors, les entrailles nouées et avec la ferme intention de me procurer une Gazette le plus vite que possible. Puis en passant devant la bibliothèque, je me souvins qu’Octavia m’y attendait surement, mais le désespoir se transforma en détermination lorsque je me souviens qu’elle était issue d’une vieille famille magique et qu’elle devait être l’une des personnes les mieux informées de ce qui se passait dans le monde extérieur. Peut-être recevait-t-elle même La Gazette comme le faisait Simon … Je la trouvai finalement seule sur une table, une pile de grimoire – dont certain si vieux que le parchemin des pages s’était noirci – posé devant elle. Elle me foudroya du regard lorsqu’elle me vit arriver.

-En retard, Bennett. Ça ne devrait pas me surprendre, j’ai l’impression que tu personnifies le retard – comme celui qu’on a sur notre projet, tu te rappelles ?
-Octavia, entonnai-je, le souffle saccadé. Est-ce que tu aurais une Gazette ? S’il te plait ?

Je m’attendais à voir la Serdaigle exploser devant ce nouveau contre-temps, mais je fus surprise de voir ses yeux s’écarquiller et un éclair de compréhension les traverser. Elle parut hésiter, mais finit par hisser son sac sur ses genoux et à en extirper le fameux journal. Je le dépliai avec avidité devant moi, écartant les grimoires d’Octavia pour me faire de la place. Le titre me glaça jusque la moelle et mon sang se figea dans mes veines.

-Oh Seigneur …

Je vis Octavia hocher la tête, comme si elle approuvait mon ébahissement. La Une représentait dix photos en noirs et blancs, des photos de type carcérales que l’on prenait avant d’enfermer quelqu’un – du même type que l’image de Sirius Black qui avait été placardée partout il y avait deux ans cela. Mais c’était bien la même rengaine qui recommençait … A ceci près qu’elle était dix fois pire.

-Dix Mangemorts, couinai-je, totalement abasourdie. Dix Mangemorts évadés … NOOOOOOOOOOOOOON, j'ai cette image de Bellatrix qui rit comme une folle sur les ruines d'un mur au milieu de la mer déchaînée
-C’est bien Bennett, tu sais compter.

Mais son ton était beaucoup moins virulent et elle se tordit le cou pour lire l’article avec moi. Je me laissai tomber sur ma chaise, complétement sonnée, lisant les mots qui accompagnaient les dix photos d’un œil vide. « Le ministère de la Magie a annoncé tard dans la nuit qu’une évasion massive avait eu lieu à Azkaban » … « Dix prisonniers sous haute surveillance » … « se sont rassemblés autour de Black lui-même qu’ils considèrent comme leur chef » …

-« Black point de ralliement d’anciens Mangemorts » Raaaaah pauvre Sirius, lut Octavia avec un ricanement dans la voix. Et malgré tout le dispositif déployé – et un nombre démentiel de Détraqueurs lancés dans tout le pays – ils ne l’ont jamais retrouvé, alors dix …

La mention des Détraqueurs me glaça le sang et je portai ma main contre les lèvres, horrifiée. La conversation que j’avais eue avec Simon et Alexandre sur l’étroit balcon de mon frère me revint à l’esprit. J’avais évoqué la possibilité que les Détraqueurs, naturellement acquis à la cause de Voldemort, ne laisse échapper ses Mangemorts les plus loyaux enfermés pour lui.
Alors c’était arrivé. Ils échappaient au contrôle du Ministère…

-Fudge est vraiment le pire des imbéciles. Est-ce que Fudge ça veut pas dire genre Caramel ? On perd à la non traduction, ça le rend encore plus ridicule en anglais je présume (Clem ? ton expertise ?)

Octavia leva sur un moi un regard surpris mais je l’ignorais, bouillonnante de colère. L’énervement avait complètement balayé l’épouvante et je fixai le visage rond mais atterré du Ministre de la Magie donnant son interview avec le plus grand dégoût.

-Je veux bien que Black ait un quelconque rapport avec l’évasion, mais ce n’est certainement pas le cerveau de l’opération : il n’aurait jamais pu faire sortir dix personnes seul si les Détraqueurs avaient été là ! Non ?

Octavia pinça des lèvres. J’ignorais totalement ce qu’elle pensait du retour de Voldemort, mais elle était issue d’une famille à la carrière Ministérielle : il y avait de grande chance qu’elle suive les directives de Fudge. Pourtant, après avoir relu l’article et passer une main qui me paraissait troublée dans ses cheveux d’acajou, elle admit :

-Ça paraît peu probable, oui. Je vois mal … oui, je vois vraiment mal comment une seule personne aurait pu en faire sortir dix sous le nez des Détraqueurs. Alors soit Black n’était pas seul et disposait d’une force bien plus puissante soit … les Détraqueurs ont été défaillants.
-Je vote pour les deux. Dumbledore le savait : les Détraqueurs rejoindraient Voldemort un jour ou l’autre.

Octavia sursauta si fort qu’elle faillit tomber de sa chaise et me gratifia d’un regard complétement éberlué.

-Mais enfin Victoria, qu’est-ce qui te prend de prononcer ce nom ?

Je ne répondis pas, les mains plaquées contre le bas de mon visage, lorgnant les sorciers dans leur cadre. Certains me toisaient avec une telle arrogance que je me sentais rabaissée, fussent-ils de simples images, d’autres paraissaient attendre avec nonchalance, appuyés sur le bord de la photo. La seule sorcière du lot, une femme au visage émacié munie d’une folle chevelure de boucles sombre me fixaient avec un sourire plein de dédain à peine esquissé sur ses lèvres décharnées JBEHKFGZHYEGKUZHUK. Avec un frisson, je détachai mon regard des évadés pour les porter sur Octavia.

-Qu’est-ce que tu en penses, toi ?
-Moi ? répéta-t-elle sur la défensive.
-Oui, toi. Dix Mangemorts s’évadent sous le nez de Fudge, qu’est-ce que ça t’inspire ? J'aime trop qu'elles se parlent ahha
C'est vraiment du génie de faire vivre toute cette partie de Poudlard qu'on ne connaît pas dans la série


Elle ouvrit la bouche, avant de la refermer et de froncer les sourcils. Elle resta silencieuse un long moment, ses yeux se promenant de mon visage jusqu’au journal avant de revenir sur moi. Elle paraissait tiraillée.

-Je t’avoue que je ne sais pas trop. Je suis de celle qui ne pense pas que Tu-Sais-Qui soit de retour – on avait aucune preuve, rien ne trahissait sa présence … Mais ça … (Elle poussa un gros soupir et haussa les épaules). L’explication de Fudge est légère, mais de là à dire que Tu-Sais-Qui est derrière tout ça …
-Alors tu es aussi idiote que Fudge. VIOLENT

Les yeux d’Octavia flamboyèrent, mais je soutins son regard, tout aussi courroucée.

-Et qu’est-ce qu’il faudrait que je fasse ? rétorqua-t-elle durement. Que je défie le Ministère, que je doute de leurs paroles ? Ce sont nos dirigeants, on les a élus pour qu’ils nous gouvernent, qu’ils nous protègent. Ils sont garants de l’ordre et de notre sécurité, on est obligé de les écouter. Si on arrête d’avoir confiance en nos dirigeants, alors ce sera le chaos.
-Alors que le chaos vienne. En réalité, il est déjà à nos portes. Badass Vic

L’aveuglement des dirigeants et de la majorité du monde Magique allait beaucoup trop loin. Ils cherchaient une preuve de la résurgence de Vous-Savez-Qui, et elle s’étalait à présent là à la Une de La Gazette sous la force de dix portraits animés d’hommes et de femme ayant commis des horreurs au nom du Seigneur des Ténèbres et de la pureté du sang Tout ça c'est comme le covid personne a voulu le voir jusqu'au moment où il était déjà là :lol: On devrait l'appeler Covoldemort . J’avais attendu patiemment que Voldemort me fournisse cette preuve, cette preuve qu’il n’était pas qu’un spectre insaisissable, un mirage que j’avais cru apercevoir lorsque mon meilleur ami était mort, et elle était là. Voldemort était de retour et il était actif : il pouvait à présent compter sur son armée de fidèle presque au complet et sur l’allégeance vraisemblables des Détraqueurs.

-Il est temps d’arrêter de faire l’autruche, assénai-je, la voix vibrante de colère. On a été patient avec vous : on vous a laissé enfoncer la tête dans le sol pour ne pas voir l’évidence, on vous a laissé dire que Cédric était mort dans un tragique accident et bafoué sa mémoire, on vous a laissé dire que tout allait bien. Maintenant ça suffit ! (Je brandis le journal pour l’agiter devant le nez d’Octavia). Tout ne va pas bien ! Comment on peut encore répéter ça quand les dix plus fidèles assassins de Voldemort sont lâchés dans la nature ? Comment vous pouvez encore vous répétez ça ? c'est violeeeent

Octavia avait tressailli au nom du Mage Noir mais eut la décence de ne rien répondre à mes accusations. Elle se contenta de fixer la Une d’un regard qui me parut déchiré et qui m’adoucit quelque peu : elle ne restait pas crampée sur ses positions. Campée tout court haha Ses opinions étaient en train de vaciller, et peut-être que si je lui laissais le temps de la réflexion, elle basculerait dans le vrai. Je laissai retomber La Gazette, oscillant entre révolte sourde et épuisement. J’espérais de tout mon cœur qu’Emily et Miles emprunteraient ce cheminement. J’ignorais totalement si je pouvais rester patiente avec ce qui venait de se dérouler sous le nez du Ministère. Nous restâmes un moment plongées dans un silence lourd et pesant, jusqu’à qu’Octavia ne le rompe du bout des lèvres :

-Est-ce que tu as vu qui s’était échappé ?

Je la lorgnai avec défiance : elle se mordait la lèvre, comme nerveuse et ses ongles parfaitement entretenus pianotaient sur le grimoire posé à côté d’elle.

-Je n’ai pas détaillé, je suis née-moldue, ça ne me dit rien …
-Les Mangemorts peut-être mais pas les victimes, fit valoir Octavia avec une surprenante douceur. Tiens, regarde plus attentivement.

Elle me retourna le journal pour que je puisse l’examiner à mon aise et je m’exécutai avec un soupire. La femme avait torturé un couple d’Aurors, les Londubat, jusqu’à entrainer une « incapacité permanente » sur eux Franchement cette histoire je m'en remettrai jamais, c'est pire que la mort je trouve, de même que son mari et son beau-frère. Un homme au visage grêlé avait communiqué des secrets du Ministère à Voldemort. Un homme qui avait me contemplait l’air sarcastique avait tué de façon brutal Fabian et Gideon Prewett T.T . Visiblement irritée de me voir chercher sans trouver, Octavia finit par pointer une photo d’un sorcier qui gardait les vestiges d’une certaine élégance qu’Azkaban lui avait ravi : ses cheveux sombres encadraient un visage aux traits fins et une barbe peu entretenue masquait le bas de son visage. Il était appuyé contre son cadre et était l’un des rares qui ne me regardaient pas : ses yeux étaient levés en l’air, et la commissure de ses lèvres légèrement relevée, comme s’il prenait un malin plaisir à m’ignorer. Je finis par détacher mon regard de son visage pour lire la légende qui accompagnait sa photo. Un cri resta bloqué dans ma gorge :
« Robert Jugson, condamné pour les meurtres particulièrement ignobles d’Edgar et Cassiopée Bones et de leurs deux fils ».
« Je garderais un œil sur le petit Bones ». Aaaaargh
Seigneur, oui. Et plutôt les deux yeux.

***


Octavia m’avait charitablement laissé son journal et nous avions préférés remettre notre séance au lendemain : les esprits étaient trop échauffés et il fallait absolument que je mette la main sur Simon.
Si j’étais révoltée et en colère, alors dans quel état serait-il lorsqu’il verrait que le meurtrier de ses cousins était en liberté ?
Le visage d’Edgar Bones et son sourire bienveillant et ceux de ses fils, si jeune, deux fleurs coupées avant l’éclosion, dansèrent dans mon esprit alors que je parcourais le château, La Gazette pressée contre ma poitrine. Il ne fut pas difficile à trouver : il travaillait dans la Salle Commune, histoire de s’avancer avant le dîner, avec Emily qui lisait un épais grimoire de métamorphose dans son fauteuil. Je jetai un regard déboussolé à mon amie, incapable de prévoir la réaction qu’elle aurait face à ma nouvelle, et Simon finit par lever des yeux intrigués sur moi. Je ne m’étais pas rendue compte que j’étais restée plantée devant eux, incapable de bouger, les doigts crispés sur le journal, sans décrocher le moindre mot.

-Ça ne va pas ? s’inquiéta Simon devant mon mutisme.
-Pas vraiment, avouai-je d’une petite voix.

Je lorgnai une fois de plus Emily, qui avait froncé les sourcils. Elle finirait bien par être au courant, mais j’avais peur de sa réaction – et ce qu’elle pourrait provoquer sur Simon. J’aurais préféré le voir seul à seule. Faute de quoi, je fus forcée de lui tendre La Gazette, un goût amer dans la gorge. Simon la saisit, visiblement perplexe et l’étala par-dessus les parchemins qui jonchait la table. Presque aussi tôt, ses yeux s’arrondirent sous le choc et il blêmit sous ses tâches de rousseurs.

-Bon sang, c’est quoi ça ?
-Ça quoi ? s’enquit Emily en glissant à terre pour lire par-dessus son épaule.

Simon ne répondit pas, le souffle coupé par l’horreur. Il se contentait de parcourir l’article des yeux, ses lèvres remuants sans qu’aucun son n’en sorte. Puis une étincelle s’enflamma dans ses iris, provoquant un feu qui embrasa son regard et me fit comprendre qu’il avait parfaitement vu qui s’était échappé. Son poing se serra si fort que ses jointures blanchirent et il repoussa sèchement le journal, malgré Emily qui n’avait toujours pas fini sa lecture.

-Hey ! protesta-t-elle.

Mais Simon ne l’écoutait pas : il s’était dressé sur ses pieds, et avait passé ses deux mains dans ses cheveux, les nouant à l’arrière de son crâne comme si cela pouvait le calmer Je le visualise tellement (bien joué), il me fait trop de peine. Malgré tout je percevais le tressautement de ses doigts et sa silhouette tremblait de colère contenue. Je me précipitai vers lui et mis une main que j’espérais apaisante sur son bras. Mais avant que je ne puisse trouver la moindre parole tranquillisante à lui prodiguer, Emily sortait de sa torpeur pour souffler :

-Dix Mangemorts … Par le caleçon de Merlin, mais qu’est-ce qu’ils ont foutus … ?

Nous baissâmes les yeux sur elle en un parfait ensemble qu’elle dût sentir, car elle leva sur nous un regard qui se fit presque craintif. Elle avait parfaitement identifié le nom qui nous brûlait les lèvres et en lequel elle refusait totalement de croire : il flotta entre nous, prenant chaque seconde plus d’épaisseur et rendant l’atmosphère suffoquante J'aime trop cette description. Je posais une main sur ma poitrine où la révolte sourde grondait et emballai mon cœur, comme pour m’inciter à l’explosion, mais je n’avais pas le loisir d’exploser. Car j’avais une bombe à retardement à mes côtés dont les dégâts seraient bien plus dévastateurs que les miens.

-Qu’est-ce qu’ils ont foutus ? répéta Simon d’une voix blanche. C’est une vraie question ?

Emily ne pipa mot, se contentant de nous contempler tout à tour, les yeux écarquillés Elle me fait penser à Ron qui en veut à Harry à cause de la coupe de feu, je sais pas trop pourquoi haha. Finalement, elle finit par bredouiller qu’elle allait manger et disparut prestement, courant presque jusque la sortie, sous le regard éberlué des plus jeunes. Etrangement soulagée qu’elle se soit éloignée d’elle-même, je me laissai aller sur le fauteuil, passablement lasse.

-Mais quel bordel …

Simon ne répondit rien. Il resta silencieux, les mains toujours nouées dans ses cheveux, la mâchoire contractée. Un muscle tressautait nerveusement sur sa joue.

-Ça peut avoir des bienfaits, fis-je remarquer d’une petite voix. Les explications du Ministère sont lacunaires … Ils mettent tout sur le dos de Sirius Black … Je veux bien qu’il soit puissant et dangereux, mais de là à échapper à une bande entière de Détraqueurs … Des gens vont commencer à s’interroger.

Encore fois, je ne reçus aucune réponse. Il resta coin et immobile de longue minute, le regard perdu dans le vide, avant de lâcher du bout des lèvres :

-Je … je vais voir Susie. A plus.

Sans me laisser le temps de protester, il s’élança vers le dortoir des filles et disparut brusquement. Je restai dans le fauteuil, hébétée et énervée, la tête pleine de la nouvelle tempête qui s’abattait sur nous. Pour semer le chaos.
Pauvre Simooooooooooooooon
C'était un super chapitre Perri ! Plein d'informations importantes haha
J'adore l'évolution d'Octavia ! (enfin le fait qu'on la découvre et tout et tout)
Scandium

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Scandium »

YAYAYA !!

C'était inattendu tous ça !! Je ship grave Octavia et Ulysse ! C'est clair que la pression que subissent les fils Mangemorts (par les parents et par leurs camarades de dortoir) est pas facile à gérer ! Perso j'en veux pas du tout à Selwyn.Et octavia, j'ai jamais compris pourquoi Victoria l'aimait pas. Moi je la trouvais cool. Un peu froide mais pas méchante quoi !

Donc Mel a l'air d'une gentille fille ! Plutôt une bonne nouvelle !

C'est clair que Simon est fait pour être un Auror ! Le problème du sang-froid peut s'arranger ! Franchement à ce niveau là, je ne pense pas qu'il soit pire que Harry !

Miles la croit ! Finally !! Et s'inquiète pour elle, chou ! Bon je t'avoue que leur relation ne m'intéresse pas énormément ! :D

C'est cool ! Simon et Vic continue de se rapprocher ! Les petites phrases (comme quoi elle dormira plus dans son lit :D ), la convo avec Mcgo, la conversation Selwyn/Octavia ... ça avance doucement et surement !

Je continue à ne pas trouver cohérent qu'il ne fasse pas partie de l'AD ! J'espère qu'il y a vraiment une raison à cela. Parce que leur opinion est pas vraiment dissimulée, bcp de gens savent qu'ils croient au retour de Voldy, notamment Susan.

Et je trouve qu'on voit pas assez Ombrage (ce qui n'est pas pour me déplaire remarque ). Mais je l'avais complètement zappée alors qu'on sent beaucoup plus sa présence dans les livres. ça viendra peut être plus tard !

C'est bizarre de les entendre parler de Black de cette manière.

j'ai plus rien à dire
PtiteCitrouille

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Heyyy

Je suis à moitié en pyj, j'ai une flemme aiguë de m'habiller entièrement est il est 11h30 (edit: finalement j'ai mis tellement de temps pour ce comm qu'il est 14h presque (et non je suis plsu en pyj faut pas déconner))

J'aime vraiment trop ce twist avec Mel et Alex
comment faisais-je pour me mettre dans des situations pareilles ?
c'est vrai qu'elle est talentueuse à ce niveau là
et j'adore aussi le travail que tu fais sur la famille Selwyn, Sang Pur mais pas Mangemort
Mais il trouverait une solution plus pacifique. Disons, financière, je dirais.
j'imagine déjà des négoc autour d'une table avec les Bennett et les Selwyn, c'est chelou
Qu’est-ce qui se passerait si ce certain Mage Noir refaisait officiellement surface ?
cette impression de marcher sur des œufs c'est fou
par-dessus son nez immense
coucou CDG
-Ils sont majeurs, George, soupira Rose
heuuuu c'est une raison pour se mettre en danger ? :lol:
Toi aussi tu as entendu, Simon ?
ils le connaissent trop :lol:
Vous devez aller à la gare, le train part dans une heure …
le transplanage c'est instantané, ils pourraient partir 2 minute savant qu'ils seraient quand même à l'heure :lol:
Pas de bêtises, prenot[/quotez soin de vous et on se revoit à Pâques
on en parle dans les HP que y a des vacs à Pâques ? J'ai l'impression que y en a jamais haha (ou alors ça fait juste longtemps que j'ai lu les livres)
-Tu exagères, tout ne part en vrille, protesta Emily en sucrant son thé
elle m'agace, toujours dans l'opposition, toujours aussi aveuglée
Mais faute des trois noises payées en échange du journal, elle repartit
comme quoi trois noises peuvent vraiment avoir un impact, et dire que Simon va passer toute la journée sans info
Elle ne savait rien du cinq novembre
ah ouiiii, même ça, c'est assez indicateur de leur relation
-Parce que le Quidditch fait tourner Poudlard plus que toi et des devoirs d’Histoire de la Magie, rétorqua Cho d’un ton sec.
c'est plutôt bien envoyé, c'est cool qu'elle se reprenne comme ça
Ulysse ? Pourtant ce n’est pas son genre …
après avoir lu le chapitre suivant, ça prend un sens tout à fait différent haha
Alors parle à Melania, et pousse-la à lui avouer, proposa Miles avec simplicité.
merci de formuler ça, parce que ça a pas l'air obvious dans l'esprit de Vic :roll:
Je vais y réfléchir jusqu’aux vacances de Pâques et je verrais bien ce que je fais à ce moment-là …
et rebelote la revoilà qui repousse les choses parce qu'elle a peur, comme avec son grand père
-Ecoutez ! Ce n’est plus sous ses (...) Ecoutez les Gascons : c’est toute la Gascogne !
mayday mayday on a perdu Perri
Sache que Cédric a réussi sa première tâche grâce à mes vers !
Oh. petit coeur
Miles est chou là dans cette scène
Pourquoi surveiller Simon ?
welllllll

Bon j'ai hâte que certaines personnes se réveillent de leur aveuglement, je compte pas sur Emily parce qu'elle a décidé d'être abrutie (déso)
Ah mais noooonnn arrêtez avec Sirius :cry: :cry: :cry:
Alors que le chaos vienne. En réalité, il est déjà à nos portes.
Soooo badass *-* j'adore que Vic se lâche enfin, qu'elle arrête de se retenir d'insulter tout le monde, pour le coup c'est Octavia qui prend, j'adorerais qu'Emily se prenne une rouste

Je commenterai le chapitre suivant quand je pourrais, faut que j'aille bosser... (et faire mes demandes de masters accessoirement)

Bisouuus!
Cazolie

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Re: Ombres et Poussières II - 17 [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Perripuce a écrit :BONJOUR !
J'espère que vous allez tous bien, que vous ne pétez pas tous un câble et que votre confinement se passe de la meilleure des façons !
Bon comme je suis confinée et que je n'ai plus de sport à me mettre sous la dent (Ah si, ils vont peut-être maintenir le Tour de France mais en le décalant, je suis REFAITE), je n'ai pas grand chose à dire alors je vais me contenter de vous souhaiter une bonne lecture ! A la semaine prochaine ! Perri, rendue muette par l'absence de sport

PS : Le titre est tiré du Seigneur des Anneaux, Le retour du Roi (Qu'il faut évidemment avoir vu HEIN)
Pouahahahah

Chapitre 17 : « L’espoir s’est embrasé ».


-Donc, vous vous êtes encore trouvé des ennuis avec les Selwyn.

La conclusion du professeur Chourave me fit soupirer. Nous étions assises dans le petit bureau qui jouxtait la serre numéro 3 et je venais, comme me l’avait conseillé les Bones, de lui parler de la nouvelle romance entre mon frère aîné et Melania Selwyn.

-Pas exactement. Disons plutôt que l’univers a décidé que j’aurais des ennuis avec les Selwyn. *tousse* Perri *tousse*

Chourave me contempla par-dessus ses doigts étroitement noués et couverts de terre. Une plante inconnue de moi avait tenté de l’étrangler pendant notre cours et elle gardait des stigmates bleuâtres sur la gorge après cette lutte.Ah bah sympa. C'est dangereux ce métier (suis je bête on est à Poudlard tout est dangereux)

-Et bien, Bennett, j’en parlerais au directeur, et je demanderais aux autres professeurs de garder un œil sur les comportements de monsieur Selwyn à votre égard – bien que j’ai l’impression qu’il se soit quelque peu calmé, ai-je tort ?
-Non, admis-je en haussant les épaules. Rien à signaler depuis mon nez cassé en début d’année dernière.

Chourave poussa un grognement de dépit qui m’arracha un sourire.

-Bien sûr, la relation entre votre frère et sa sœur pourra changer la donne, réfléchit-t-elle, songeuse. Mais étrangement, je pense que vous n’avez rien à craindre d’Ulysse. J’ai discuté avec le professeur McGonagall, qui elle l’a toujours dans son cours de Métamorphose et elle l’a trouvé remarquablement assagi depuis septembre. Travailleur, taiseux, et il a pris de la distance avec son ancien groupe. A en refuser que monsieur Warrington utilise les mots d’oiseaux qui … vous sont destinés.
-Vraiment ? doutai-je en arquant un sourcil.
-C’est ce que Miner … le professeur McGonagall m’a raconté, toujours – je n’ai plus Ulysse en classe, je ne peux pas en juger.

Il était vrai que Selwyn avait un comportement étrangement solitaire depuis le début de l’année – je ne le voyais plus se déplacer en grande bande avec à sa droite Gloria Flint En même temps quand on largue quelqu'un difficile de traîner tout le temps avec elle après et flanqué de Warrington, ou plus rarement de Montague. De là à en déduire qu’il s’était assagi … Je fronçai les sourcils en remarquant que Chourave me fixait toujours d’un regard entendu et la lumière se fit dans mon esprit.

-Vous n’êtes quand même pas en train de me conseiller de lui en parler ? C'est toujours LA solution chez nous :lol:
-Je dis juste qu’Ulysse Selwyn semble avoir décidé d’utiliser les méthodes de son père : dignité et discrétion, fit valoir Chourave, un sourire frémissant au coin des lèvres devant mon air outré. Ça pourrait vous être utile si vous voulez trouver une solution à ce problème – notamment si Melania n’a pas révélé sa nature à votre frère…

Son regard s’obscurcit quelque peu et elle le plongea par la fenêtre, vaguement mélancolique.

-Je me souviens d’elle, c’était une gentille fille et une préfète exemplaire, m’apprit-t-elle en reportant son attention sur moi. De tous les enfants Selwyn elle est de loin la plus ouverte, bien que je la pensais totalement soumise à son père … Et clairement, son père ne l’aurait pas laissé fréquenter des moldus. Julius Selwyn a ses limites.
-Vous me rassurez …
-Mais rien de grave n’arrivera à votre famille, insista Chourave, soudainement penaude. Ce n’est pas dans l’habitude des Selwyn de faire des coups d’éclats, c’est une famille plutôt discrète. Maintenant il y a la question de Nestor mais … pour cela je ferais confiance à Rose et George.
-Très bien. Dans ce cas … merci professeur. Elle est tellement cool Chouchou

Chourave sourit avec indulgence et hocha la tête pour m’autoriser à prendre congé. Je récupérai mon sac et m’extirper ma chaise, mais avant que je ne passe la porte, sa voix fusa à nouveau :

-Au fait Bennett, j’oubliais ! Le professeur Dumbledore s’attend à vous recevoir dans les jours prochains, alors quand vous aurez le temps, passez à son bureau, d’accord ?

Abasourdie par l’information soudaine, je ne pus qu’acquiescer. Chourave esquissait un léger sourire entendu, presque mystérieux et je sortis de la serre perplexe, et transie par le froid d’Ecosse qui mordait la peau. Le tapis de neige s’était encore épaissi pendant les vacances et ils annonçaient une nouvelle tempête dans les jours à venir, avant que les températures n’augmentent à nouveau. En parcourant le chemin creusé dans la neige, je songeais aux dernières paroles de Chourave et à l’invitation impromptue de Dumbledore. Evidemment, il voulait savoir si j’avais pu parler à mon grand-père … Si j’avais pu éclaircir le mystère qui lui échappait. Pour autant, je ne me sentais absolument pas pressée de le lui en faire part. Après la confrontation avec Miro, puis la discussion déchirante avec Jaga, je m’étais totalement repliée sur moi-même pour masquer le vide qui s’était ouvert en moi, et tentai vainement de le remplir et le réparer Mais c'est si triiiiste. Simon avait plusieurs fois essayé de me faire parler, mais chaque fois je lui avais signifié que je n’en avais pas la moindre envie, et il s’était détourné, un brin boudeur.
Si je n’éprouvais pas l’envie de faire part de mes sentiments à Simon, c’était encore plus vrai concernant Dumbledore.
Je voulus rentrer dans ma Salle Commune, mais constatai en entrant dans le Hall que Poudlard se précipitait vers le repas du soir et je consultai ma montre. Je n’avais pas pensé parler si longtemps avec Chourave, nous avions abordés nombre de sujet durant notre entrevue et je n’avais pas remarqué l’heure qui déclinait. Je suivis donc la foule d’élève qui s’engouffrer dans la Grande Salle et repérai Simon et Emily assis avec les jumelles Morton et Erwin Summers.

-Tu étais où ? s’étonna Emily alors que je m’installais. Miles est venu me voir, il te cherchait.

Je pinçai des lèvres. Je n’avais pas vu Miles depuis la parution du journal, et j’avouai tout faire pour l’éviter. Je n’étais pas d’humeur à débattre avec lui.

-Je parlais avec Chourave. Oh et au fait … (Je donnai un coup de poing dans l’épaule de Judy, qui venait juste de s’asseoir à côté de moi). Entrainement demain soir, d’accord ?
-Enfin, se réjouit ma Batteuse.
-Je suis en manque d’activité là, enchérit Kenneth avec un sourire carnassier. On va dompter du lion mon Capitaine, ne t’en fais pas.
-C’est dommage, il n’y aura aucune gloire pour nous, regretta Judy avec un soupir à fendre l’âme. Ça n’a pas la même saveur si on ne se bat pas contre les Weasley … Tristeeeeeeeeeeeesse

Là-dessus, elle jeta un regard entendu aux jumeaux de Gryffondor assis à la table d’à côté. Ils étaient penchés sur Lee Jordan et conspiraient à voix basse – contre Ombrage ou pour leur boutique, je n’en n’avais aucune idée. J’eus un pincement au cœur. J’étais également déçue de ne pas pouvoir jouer contre les jumeaux, desquels je m’étais rapprochée l’année dernière et comme l’avait souligné Judy, le fait que Gryffondor avait perdu de précieux éléments faisait perdre une partie de son charme à la rencontre. L’avantage, c’était qu’Aaron semblait appréhender le match beaucoup plus sereinement en sachant qu’il ne se retrouverait pas devant Harry Potter. Tout de suite ça aide (appelle ton stade Potter tiens :lol: )

-Au moins vous êtes sûrs de gagner, s'enflamma Erwin avec un immense sourire. C’est incroyable, on croirait presque qu’on joue le trophée cette année …
-On n’est pas sûr de gagner, leur attaque reste très forte, tempérai-je, gênée par son enthousiasme. C'est un peu vexant en même temps, on dirait qu'Erwin sous-entend que comme Gryffy a perdu ses meilleurs éléments, Poufsouffle a une chance
-Et si tu encaisses autant de but que sur le premier match …

Le groupe se tourna d’un bloc vers Zacharias Smith, qui eut un mouvement de recul en remarquant les regards hostiles braqués sur lui. Je n’eus pas le temps de songer à l’étrangler, considérant que c’était bien plus sa faute si j’avais encaissé ce nombre de but, que Kenneth pointait sur lui une fourchette menaçante et assénait :

-Arrête tes conneries, on sait qu’elle a fait ce qu’il fallait pour rattraper vos faiblesses. La Capitaine est une grande gardienne. Moooooh tu mérites un câlin toi
- Une petite gardienne, rectifia machinalement Simon. Mais qui fait bien son travail je veux bien l’admettre, ajouta-t-il précipitamment lorsque Kenneth se saisit de son couteau pour le pointer sur lui. Simplement ne vient pas me dire qu’elle est grande.
-Ça ressemble presque à un compliment, Simon, me moquai-je. Je devrais plus souvent te menacer avec des couteaux, merci du tuyau, Kenneth.
-A ton service.

Voyant que Simon et Smith avaient renoncé à renchérir, il fit pivoter ses couverts pour s’attaquer à sa côte de porc, lorgnant toujours le Poursuiveur l’air mauvais. Judy et moi échangeâmes un regard ravi et Emily avait esquissé un léger sourire. Elle se tenait en retrait et je ne pouvais pas m’empêcher de remarquer qu’elle évitait soigneusement de croiser le regard de Simon. Ils ne s’étaient pas adressés la parole depuis la parution de l’article sur les Mangemorts et Hannah devait se charger de faire l’intermédiaire pour leurs devoirs de préfets-en-chefs. J’étais en train de fomenter un plan pour les forcer à se parler lorsqu’Erwin jeta de l’huile sur le feu :

-Vous avez entendu la rumeur, d’ailleurs ? Il paraît que les Mangemorts sont à Pré-au-Lard …

Un murmure de panique parcourut la table et je vis une première année étouffer un cri d’horreur en plaquant ses mains contre sa bouche. Je toisai Erwin d’un air dépité.

-Des rumeurs, Summers. Pas la peine d’effrayer tout le monde.
-Mais je te jure ! insista-t-il. C’est Tyler qui me l’a dit : ils se seraient cachés dans la Cabane Hurlante et ils voudraient s’introduire dans Poudlard ! Black l’a fait il y a deux ans : s’il a pu les faire sortir d’Azkaban, il peut bien les faire rentrer ici, non ? Mais Siriuuuuus non aaaaaaah
-Arrête tu es ridicule, assénai-je alors que les plus jeunes se mettaient à chuchoter avec animation, anxieux. Tu crois vraiment que dix Mangemorts tenteraient d’entrer sous le nez de Dumbledore ?
-Black l’a bien fait !
-Black n’a rien à voir là-dedans, répliqua sèchement Simon, dont je m’étais attendu à ce qu’il intervienne bien plus tôt. Et je pense que les Mangemorts sont autrement plus occupés que de s’intéresser à une bande d’élève …

Le sous-entendu était clair et il crispa Emily si fort qu’elle en laissa tomber ses couverts dans son assiette. Pourtant, elle s’abstint de répliquer, et je ne savais pas comment interpréter ce silence. Mathilda papillonna des yeux, mais personne n’eut le courage de renchérir. Je fus satisfaite de constater que les regards ne s’étaient plus fait furieux, mais songeurs et apeurés : dans les jours qui avaient suivis l’évasion des Mangemorts, j’avais remarqué un léger changement d’atmosphère, ça fait combien de temps qu'elle a pas parlé à Miles du coup ? :lol: notamment lorsque l’on évoquait le retour de Voldemort. Avant, il était impossible pour Simon, Renata, ou moi de le faire sans s’attirer la foudre silencieuse de nos camarades. Mais après j’avais eu une discussion avec Renata avant l’Etude des Moldus, et j’avais observé nombre d’élève se pencher vers nous, presque intrigués. Les lacunes béantes des explications de Fudge semblaient les pousser à chercher des explications par eux-mêmes …
Jusqu’à enfin accepter qu’un certain Mage Noir était de retour ? Ca se trouve les morts du coronavirus en fait c'est Voldemort
C’était peu. Mais c’était la lueur vacillante des prémices d’un espoir, et j’étais prête à m’y accrocher de toutes mes forces.

-Au fait Simon, intervint timidement Mathilda, les joues teintes d’une légère couleur rose. Euh, je me demandais … Edgar Bones … C’est de ta famille ? MAUVAISE QUESTION AAAAAAAAAAAAAAAH PAUVRE SIMON

Erwin, qui était en train de se servir un verre de jus de citrouille, suspendit son geste et leva sur Simon un regard d’une convoitise indécente. De ce fait, il ne remarqua pas que son verre continuait de se remplir du liquide orangé qui déborda assez vite CA LUI APPRENDRA. Le jus dévala la table jusque moi et j’eus à peine le temps de sortir ma baguette avant qu’il ne se renverse sur ma jupe. Un mur invisible se forma au bord de la table et empêcha le liquide de se répandre sur moi et je jetai un regard flamboyant à Erwin – à cause du jus comme de l’air avide qu’il affichait. Simon contemplait Mathilda d’un œil étrangement vide avant de se reporter sur son assiette et de piquer rageusement une pomme-de-terre.

-Ouais, c’était mon oncle.
-Whao, laissa échapper Mathilda, avant de s’empourprer. Je veux dire … Désolée … Enfin, ça devait être horrible … ses deux enfants …
-Quel âge ils avaient ? s’enquit Renata avec une surprenante douceur.
-Douze et sept ans. Mais arrêteeeeez Simooooon

Un silence glacé s’abattit sur la table et les jumelles échangèrent un regard empli d’horreur. Sans doute l’image du meurtre d’un enfant de sept ans était trop insoutenable pour la plupart d’entre nous. Emily jeta un regard coup d’œil à Simon avant de se détourner. Elle était si pâle que je la soupçonnais de réprimer sa nausée. Même la curiosité malsaine d’Erwin vrilla à l’épouvante, mais cela ne l’empêcha pas de demander d’un ton qui manquant cruellement de tact :

-Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ?
-Summers, grondai-je sourdement.

Je lorgnai nerveusement Simon, et de nouveau, son œil se vida de toute expression. Cependant, je ressentis sa crispation à des petits détails : ses doigts qui s’étaient figés sur ses couverts et il avait posé ses dents sur sa lèvre inférieure, comme s’il avait songé à la mâchouiller avant de suspendre son geste J'adore qu'elle le connaisse aussi bien haha. Il finit par lever un regard assez froid sur Erwin en remarquant que son intérêt indécent persistait malgré son mutisme et il cingla :

-Des Mangemorts sont venus et ont tué toute la famille. Fin de l’histoire.
-D’accord mais les enfants, protesta Mathilda d’une petite voix. Enfin, ton oncle et ta tante, ils avaient peut-être fait quelque chose contre Tu-Sais-Qui mais les enfants …

Un rire amer remonta dans la gorge de Simon, un éclat assez sinistre qui me perça le cœur tant il lui ressemblait peu.

-Si tu crois que c’est ce qui importe à ce genre de gens, murmura Simon en un souffle qui glaça la tablée. Ils ont un sens de la morale extrêmement limité. Ce qu’il leur importait c’était faire le plus de dégât possible. Et plus c’était horrible, plus ça dissuadait les sorciers de rejoindre les ennemis de Tu-Sais-Qui. Personne n’avait envie de risquer la vie de ses enfants … Matthew et Spencer n’étaient pas les premiers. Ni les derniers.

Là-dessus – et peut-être sans le vouloir – son regard se darda sur Emily, brusque, et presque accusateur. Elle le soutint une demi-seconde avant de baisser le nez sur son assiette et joua avec sa nourriture sans y toucher. Mais cela n’adoucit pas Simon pour le moins du monde et il lâcha d’un ton dur : Cette scène est tellement tendue, je me sens mal

-A moins que vous ne commenciez à vous réveiller. Peut-être que là, on pourra limiter les dégâts.
-Arrête, Simon, finit par intervenir Emily, sans le regarder toutefois.

Elle avait encore blêmi et ses yeux brillaient d’un étrange éclat où pointait un soupçon de colère.

-Je comprends que ça te trouble que Jugson se soit évadé … Mais ça ne te donne pas raison pour autant. Bon sang, dix Mangemorts ce n’est pas déjà assez effrayants, il faut que tu entraines les autres dans l’horreur en clamant que c’est de la faute de Tu-Sais-Qui que c’est arrivé ? Je comprends son point de vue, dans le sens où faut pas faire paniquer les foules, mais la vérité c'est bien aussi
-Em’, c’est de la faute de Tu-Sais-Qui, affirmai-je pour éviter à Simon d’exploser. Comment tu expliques sinon que dix détenus parmi les plus surveillés soient passés entre les mailles des Détraqueurs ?

Un murmure songeur parcourut la table. Judy et Kenneth échangèrent un regard, et il me semblait que la jeune fille était déchirée. Elle se mordit la lèvre et son ami continuait de la contempler silencieusement, sans l’ombre d’un sourire, si bien que j’eus l’impression qu’il se jouait entre eux la même bataille qu’entre Simon et Emily.

-C’est assez étrange, j’avoue, admit Mathilda.
-Mais arrête, s’agaça Emily avec un geste impatient de la main. On sait tous que Tu-Sais-Qui a enseigné à Black et qu’il se retrouve doté de grands pouvoirs, c’est pour cela qu’il a pu tuer tous ces moldus il y a quinze ans Ce qui pose une vraie question : comment Peter, supposément peu doué en magie, a pu faire ça ? En vrai il était super fort Peter, d'ailleurs il est quand même Animagus... Bref, c'est loin d'être le petit imbécile peureux qu'on s'imagine tous … Et Bellatrix Lestrange ne doit pas être moins puissante.

Un violent frisson parcourut Judy et je la vis passer une main sur son visage, comme pour se donner contenance. J’interrogeai Kenneth du regard mais il secoua la tête avec un certain dépit. Avant que je ne puisse en savoir d’avantage, des couverts tintèrent sourdement contre la table avec un cliquetis qui résonna dans le silence lourd. Simon les avait presque projetés contre son assiette et fusillait Emily du regard.

-Comment tu peux être si aveugle ?
-C’est toi qui t’aveugles, répliqua-t-elle avec une fermeté qui semblait forcée. Tu vois tout sous le prisme du retour de Tu-Sais-Qui et ça déforme tous les événements, tout devient une preuve … Mais ce ne sont que des lunettes que tu t’infliges et qui dénaturent sa réalité, Simon ! Bon sang, comment tu ne peux ne pas le voir ? Ton oncle est mort pour que Tu-Sais-Qui ne puisse plus nuire, non ? Et maintenant tu voudrais que son sacrifice ait été vain, c’est ça que tu veux entendre ?
-Seigneur, Emily, ferme-la !

Mon intervention me valut le regard noir d’Emily, et elle ouvrit la bouche pour enchérir, furieuse, quand elle fut coupée net par Simon qui se levait brusquement de table. Ses poings étaient si serrés qu’ils tremblaient et il ne nous adressa pas le moindre regard alors qu’il enjambait le banc et remontait l’espace entre les tables de Poufsouffle et Serdaigle à grands pas furibond. Je voulus me lever et le suivre, mais une main s’appuya soudainement sur mon épaule et m’incita à me rassoir. Susan me sourit d’un air crispé. Je me sens trop mal pour luiiiiiiiiii

-J’y vais, ne t’inquiète pas. Sur le coup je pense qu’il vaut mieux que ce soit moi.
-Susie …

Mais elle balaya le reste de mes paroles d’un geste de la main, tapota mon épaule et se précipita à la poursuite de son frère, sa natte bondissant contre ses omoplates. Je n’avais pas eu l’occasion de discuter avec elle depuis l’évasion des Mangemorts : elle s’était remise à disparaître inopinément certains soirs et avait passé beaucoup de temps seule avec Simon. Mais je n’imaginais pas qu’elle puisse souffrir moins que lui de l’évasion de Jugson et cela expliquait sans doute les cernes qui étaient apparues sous ses yeux.

-Bien joué, Emily, murmura Renata avec un regard torve pour la préfète-en-cheffe.

Laquelle s’empourpra furieusement, mais tenta maladroitement de justifier :

-Il exagère … Ce n’était que son oncle, et il était jeune, ce n’est pas comme si …
-Bon sang Emily ! Parce que tu crois que ça enlève à l’horreur de l’image de deux gamins assassinés de sang-froid ? Spencer avait sept ans et ils l’ont tiré de sous son lit pour le tuer ! Sept ans, nom de Dieu ! Oui puis ça reste sa famille elle est marrante elle

Emily parut se recroqueviller face à mon éclat et un air d’épouvante eut la décence de se peindre sur ses traits. Judy parut avoir un haut-le-cœur et plaqua une main contre sa bouche et Erwin se pencha vers moi, l’air vaguement intéressé.

-Ah oui ? Tu sais ce qu’il s’est passé, Victoria ? Erwin va te noyer dans le lac noir

Je le contemplai, abasourdie que sa seule volonté était d’avoir des détails sur la soirée morbide qui avait pris la vie d’une famille, et je sentis la bile me monter à la gorge et répondre un goût de cendre dans ma bouche. Dégoûtée, je lâchai à mon tour mes couverts et repoussai mon assiette avant de bondir sur mes pieds. Erwin parut déconcerté par ma réaction.

-Mais Vic’, je fais que demander !
-Ferme la, Summers. C’est pas des choses qui se demandent.

Je jetai un bref regard reconnaissant à Kenneth, qui m’adressa un signe de tête signifiant qu’il couvrait ma fuite. Je ne me fis pas priée et me précipitai vers la sortie, le cœur tambourinant dans ma poitrine à un rythme erratique qui raccourcissait mon souffle. Un vent de révolte gonflait mes veines un peu plus chaque jour et parfois je me sentais à deux doigts de le laisser courir librement mes muscles et ma voix pour exploser au monde entier.

***


-Ma grand-mère.

Le souffle de Judy se perdait dans la brume qui baignait le terrain de Quidditch. Le brouillard commençait à peine de se lever mais notre séance dominicale prenait fin et ma Batteuse m’aidait à ranger chacune des balles dans la caisse. Elle était allongée contre un cognard récalcitrant EN FER, et se débattait avec les lanières, ce qui rendait sa voix saccadée : Je me disais bien qu'elle cachait une histoire sordide

-Elle est morte dans une attaque de Mangemort sur le Chemin de Traverse, je sais pas moi … trois ans avant la fin de la guerre ?
-Je suis désolée, Judy.

Avec un grognement, la jeune fille acheva d’entraver le cognard et se redressa sur ses genoux, haletante. Elle m’adressa un pauvre sourire.

-Ça va. C’est juste que l’évasion de tous ses Mangemorts, ça réveille de mauvais souvenirs … Tu comprends, Rabastan Lestrange était du lot. Alors en un sens, je comprends parfaitement la colère de Bones. Moi aussi j’ai eu envie d’envoyer ma batte sur le visage de Fudge quand j’ai lu l’article …
-Quelle inauguration de prestige ce serait, plaisantai-je à mi-voix. et quelle EXCELLENTE IDEE, headcanon de ouf :lol:

Ma tentative ne devait pas être si minable car elle arracha un rire à Judy. Je lui tendis la main pour l’aider à se relever, et nous prîmes chacune une hanse de la caisse. Kenneth nous attendait à l’entrée du vestiaire, frictionnant ses bras que le manque d’activité refroidissait et souffla dans le vide pour former des nuages de panaches blancs qui allèrent se perdre dans la brume.

-Il était beaucoup trop tôt cet entrainement, Capitaine, se plaint-t-il en nous ouvrant la porte. Franchement en janvier, dès le matin …
-Je n’avais d’autres créneaux, les Serdaigles s’entrainent après nous… Ah bah tiens …

A l’entrée du stade, Roger Davies venait d’apparaître, son balai sur l’épaule et revêtu d’une robe de Quidditch d’un bleu sombre qui semblait quelque peu trop petite pour lui. Il fallait dire qu’il avait pris une quinzaine de centimètres depuis l’année dernière et que ses épaules s’étaient élargies, tendant le tissu sur sa poitrine, et entravant ses mouvements. Il se mit à trottiner en m’apercevant.

-Ne rangez pas les balles, j’arrive !
-Il faut vraiment que tu fasses quelques choses sur ta robe, fis-je remarquer en tirant sur une de ses manches. Elle va craquer au prochain match. A cause du trop plein de MUSCLES c'est pas mal :lol:

Roger grimaça et suppléa Judy de l’autre côté de la caisse. Un pli soucieux était apparu entre les sourcils du Serdaigle et je fis discrètement signe à mes Batteurs de rentrer dans les vestiaires. Ils obtempérèrent sans broncher et Kenneth enroula un bras autour des épaules de la jeune fille. Là où on aurait pu attendre qu’elle se débatte, Judy se laissa faire et sa tête se posa sur l’épaule du Batteur au moment où la porte se refermait sur eux Aaaaah les histoires d'amour dans les vestiaires du Quidditch. Je ramenai silencieusement la caisse des balles jusqu’au centre du terrain, accompagnant un Roger étrangement taciturne. Le soleil commençait à percer la brume matinale de ses rayons timides qui allèrent s’éclater sur les poteaux de buts et je plissai les yeux, agressée par la soudaine lumière. Roger laissa tomber la caisse avec une certaine lourdeur et poussa un gros soupir, comme contrarié.

-Emily m’a dit que vous vous étiez disputées.

Je ne répondis pas immédiatement et fronçai les sourcils, perplexe.

-C’est un peu tendu en ce moment, mais il n’y a pas eu de grosse dispute … C’est juste que …
-Je sais ce qui se passe, me coupa Roger d’un ton amer. Et … pour le coup, je suis plutôt de ton côté, alors je me suis un peu disputé avec elle au petit-déjeuner.
-Sérieusement ?

Roger hocha la tête avec une certaine raideur et il se laissa tomber sur la caisse en exhalant un soupir. Il me gratifia d’un léger sourire, presque contrit.

-Evidemment, je ne vais pas continuer de me voiler face. C’était évident que non, monsieur le Ministre Madame la marquise, tout ne va pas bien. Bref, Em’ n’a pas apprécié … (Il se frotta le visage où une barbe de trois jours avait poussé). Mais quelle idiote …

Je pinçai des lèvres, attristée par le ton amer et presque chagriné de Roger. Emily et lui s’étaient rapprochés depuis la mort de Cédric, au point où je m’étais demandé si leurs relations n’allaient pas finir par basculer vers une autre dynamique … Cela avait été étayé par la sagesse de la vie amoureuse du Capitaine de Serdaigle cette année, lui qui était connue pour enchainer les petites-amies. Je posai une main sur son épaule et la pressai doucement, ce qui arracha un rire.

-Je te fais pitié, Bennett ?
-Un peu, plaisantai-je avec un sourire, avant de reprendre avec plus de sérieux : je ne pensais pas que tu croyais au retour de Voldemort …

Roger grimaça en entendant son nom, mais ne me fit aucune remarque. Bieeen tu remontes dans mon estime Davis

-Je ne vais pas te mentir, Victoria, je ne dis pas que c’est le cas. J’ai l’esprit pragmatique et Emily a raison : il était mort, comment veux-tu qu’il revienne à la vie ? On ne peut pas créer la vie du néant, c’est impossible. Mais ceci-dit … il y a bien quelque chose d’étrange qui se passe. La marque des ténèbres, Diggory, maintenant ça … Si tout va bien et que les détenus se sont échappés quand même, alors il y a une inquiétante défaillance du Ministère.
-Dans les deux cas, il y a une grave défaillance du Ministère.

Je me figeai en entendant la voix dans mon dos. J’échangeai un regard avec Roger, qui dressa un sourcil, un léger sourire aux lèvres. Lentement, je fis volte-face pour voir Miles achever de frayer un chemin dans la neige pour nous atteindre. Il finit par sortir sa baguette pour faire fondre la couche devant lui et s’épousseta les genoux.

-Dans le premier cas, il y a une défaillance concernant Azkaban, et ils ne sont plus capable de nous protéger pour des raisons qu’on ignore, poursuivit-t-il d’un ton neutre. Dans le second … Ils nous mentent depuis des mois et nous mettent sciemment en danger.

Mon cœur fit un véritable bond dans ma poitrine lorsque son regard croisa le mien. Ils nous mentent depuis des mois … Roger hocha sinistrement la tête.

-Ouais, t’as raison. Dans les deux cas, ça craint et Fudge devrait présenter sa démission. Et ça ne change rien à la réalité de la chose : on a dix Mangemorts en liberté, plus Black ! S’il y a bien un truc que je veux bien croire dans La Gazette, c’est qu’il se considère comme l’héritier de Vous-Savez-Qui, et s’il retrouve des partisans … Bien le règne de la terreur est de nouveau sur nous. Quoiqu’il en soit.

J’avais à peine entendu l’exposé de Roger : j’avais les yeux rivés sur Miles, entre incertitudes et espoir Moooh elle est trop mignonne. J’avouai l’éviter depuis l’évasion des Mangemorts : j’étais dans un tel état de colère que je ne voulais pas risquer une dispute stérile avec lui. Mais si j’en jugeais par ses paroles et par la lèvre qu’il mâchouillait nerveusement, sans détacher son regard du mien … Roger finit par se sentir de trop, car il soupira profondément avant de me contempler, l’air dépité.

-Je vais vous laisser, mais dépêchez-vous de dégager la place, j’ai un entrainement, moi. Pour mettre des tas de but à ce type.

Là-dessus, il désigna Miles, qui eut un vague sourire amusé, sans répondre à la provocation J'aime bien quand les joueurs de QUidditch des différentes maisons sont sympas entre eux. Roger se leva et se dirigea tranquillement vers les vestiaires desquels mon équipe sortait pour retourner vers le château. Je croisai mes bras sur mon ventre pour retenir ma chaleur corporelle, qui s’évaporait maintenant que je n’étais plus en activité. Je fixai Miles, le cœur battant la chamade. Pendant un moment, aucun d’entre nous n’osa prendre la parole, jusqu’à ce que Miles prenne son courage à deux mains pour lâcher du bout des lèvres :

-Dis-moi qu’il y a des tonnes de sorts de protection autour de ta maison.

Je ne m’attendais pas à une entrée en matière si abrupte et je m’efforçai à me remettre de ma surprise pour répondre machinalement :

-On s’en est chargé cet été avec les Bones.
-Bien, soupira Miles, ses épaules se détendant visiblement. Parce qu’avec des Mangemorts qui trainent dans les campagnes … Et possiblement un Mage Noir …

Mes mains se crispèrent contre mes flancs et mon cœur se mit à cogner sourdement dans ma poitrine. C’était à la fois la plus belle preuve d’acceptation de la situation que je n’avais jamais eu de la part de Miles, la première fois qu’il évoquait la possibilité que Voldemort soit de retour, la première fois que nous avions la possibilité d’être en phase.
Mais il y avait un mot qui me gênait. « Possiblement ». Ça aurait pu être un motif d’espoir et de satisfaction. Mais ça ne me suffisait plus. La rage bouillonnait dans mes veines, et ce simple mot semblait suffire à la faire remonter.

-Il est de retour. Il est de retour, et il a tué Cédric, Miles.

Je tremblai, mais j’ignorais si c’était de froid ou de colère. Miles baissa honteusement le nez face à mon ton accusateur. Je retenais ces mots depuis des mois, pour ménager sa susceptibilité, pour sauver notre couple La phrase qui fait mal :lol: . Mais maintenant que les premiers étaient sortis, les autres s’engouffrèrent par ma bouche, brûlant ma gorge comme une trainée d’acide :

-Et il tuera d’autres personnes ! C’est pour ça qu’il a fait échapper tous ces gens, c’est pour qu’ils tuent ses ennemis comme Jugson a tué les Bones …
-Je sais … Je sais, Victoria. Je suis désolé …

Mais ce n’étaient pas les mots que je voulais entendre. A dire vrai, je ne voulais rien entendre, juste lui cracher au visage tous les mots et les douleurs qui me brûlaient les lèvres :

-Tu ne m’as pas cru. Je te l’ai dit, et tu ne m’as pas cru, tu as préféré croire le Ministère et voilà ce qui arrive maintenant. Il retrouve ses forces et personne ne fait rien contre ça ! Je comprends sa frustration et en même temps je me sens mal pour Miles qui fait des efforts haha (admettre qu'on a tort c'est jamais facile)

Je dardai toujours un regard implacable sur Miles, même si lui persistait à fuir le mien. Pour ma plus grande satisfaction, aucune larme ne m’était montées aux yeux. Ce n’était pas pleurer, dont j’avais besoin, mais de hurler une rage que je réprimais depuis des mois, laisser éclater ce feu qui me consumait lentement, sourdement, insidieusement depuis que j’avais pris conscience de la situation un jour de juin sur les gradins de ce même terrain. Miles shoota passivement dans la neige.

-Cela dit, même si je t’avais cru … je ne suis pas sûr que ça aurait changé grand-chose.
-C’est trop facile de se dire ça, répliquai-je amèrement. Mais plus on est à croire, plus on peut changer les choses.
-Victoria … Je suis désolé …
-Ce n’est pas ça que je veux entendre, Miles.

Il finit enfin par relever les yeux sur moi et me jeta un regard désappointé. Je le fixai sans sourciller, inflexible malgré le froid qui commençait à m’engourdir et les joueurs de Serdaigle qui commençaient à affluer sur le terrain. Miles finit par hocher la tête, la défaite dans les yeux et souffla :

-Tu-Sais-Qui est revenu. Il a tué Cédric et aidé à faire évader tous ces gens.

J’inspirai profondément et un poids s’envola de mes épaules, malgré la flamme qui continuait de faire rage en moi et de faire bouillir mes veines. Comme je m’y attendais, je n’avais pas la moindre envie de me réjouir de l’avoir ainsi mis à genoux, d’avoir eu raison. J’étais plus atterré par le temps qu’il avait fallu pour qu’on en arrive là, et parce que tout cet attentisme général avait coûté. Miles avait cédé, mais ça ne paraissait pas être encore le cas d’Emily – et encore moins du Ministère. Qu’est-ce que Voldemort aurait le temps de faire avant que les autorités ne daignent agir ? BEAUCOUP DE CHOSES

-Tu en as mis du temps. Je te pensais plus intelligent que ça.
-Vic’ … Je suis …
-Qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis ? l’interrompis-je, me refusant à l’entendre s’excuser encore. Les Mangemorts ?

La bouche de Miles se tordit et il me scruta un instant, l’air de soupeser les mots qu’il allait prononcer. Je voyais ses mains s’agiter dans ses poches, trahissant sa nervosité.

-Je ne vais mentir, ça m’a mis un sacré coup sur le crâne, cet article. Comme on l’a dit avec Davies, même sans envisager le retour de Tu-Sais-Qui, c’est effarant : dix anciens Mangemorts des plus dangereux, plus tous ceux qui ont échappé à la justice et qui se terrent, menés par Black … Rien que cette perspective est effrayante, et … oui, j’avoue, je me suis mis à flipper. Et je n’étais pas seul : dans le dortoir, Montague et Warrington n’arrêtaient pas d’en parler. Plus pour faire des blagues qu’autre chose, Warrington effrayait les petits avec ça … Ils sont censés être contents les Serpentards non haha (je sais ils sont pas tous diaboliques mais avoue qu'à l'époque HP version Rowling ils sont tous méchants) Jusqu’à ce qu’Ulysse s’énerve.
-Ulysse Selwyn s’est énervé ? répétai-je, stupéfaite.

Mon incrédulité arracha un léger sourire à Miles. Et je devais bien avouer que celle-ci me faisait totalement oubliée que j’étais furieuse – contre lui, Fudge et l’univers entier.

-Je te jure. Dans le dortoir, quand Warrington a fait une énième blague en disant que tous les nés-moldus voudront rater leurs examens pour rester à Poudlard sous les jupons de Dumbledore Aaaaaah des blagues comme çaaaa, sympa merci Warrington, Ulysse a répondu que lui aussi aimerait rester sous les jupons de sa mère le jour où Tu-Sais-Qui réapparaîtrait pour de bon Wouah je m'y attendais pas et qu’il se rendrait compte que son sang n’était pas parfaitement pur et que les tueries commenceraient. Tu connais Warrington, il considère Ulysse comme son chef alors il n’a rien dit … Mais moi ça m’a surpris qu’il parle si crument alors qu’il a passé tout le début de l’année seul dans son lit, les rideaux tirés sans parler à personne. Alors on a discuté une bonne partie de la soirée … J’étais encore sceptique, mais …
-Non mais je rêve, lâchai-je abruptement. C’est Ulysse Selwyn qui t’a convaincu que Voldemort était de retour ? Ce retournement de situation :lol: :lol:

Miles eut un sursaut qui faillit le faire tomber dans la neige en entendant ce nom maudit. Je passai outre mon choc et ma vexation pour asséner, un brin irritée :

-Franchement, vous êtes ridicules vous, les vrais sorciers …
-L’éducation, Vic’, se défendit Miles en se redressant avec dignité. Mais quand même, prononcer …
-Hep, hep, hep, Bletchley, ne détourne pas la conversation ! Alors quand c’est moi qui le dis, on s’en fiche, mais quand c’est Ulysse Selwyn

Les joues de Miles rougirent de façon adorable, mais cela ne suffit pas à m’attendrir. Les joueurs de Serdaigle entraient sur le terrain, balai à la main, et Roger me faisait de grands gestes pour m’inciter à quitter la place. Exaspérée, je pris le bras de Miles sans ménagement et le forçai à me suivre dans l’allée déneigée.

-Non mais je rêve !
-Ne sois pas vexée … Hahahah faut pas dire ça a une fille

Je poussai un grognement qui en soi, ne voulait rien dire, mais je ne savais pas que répondre d’autre. Car vexée, je l’étais, et cela balayait le soulagement de constater que Miles avait enfin fini par ouvrir les yeux. Il attendit d’être sorti du terrain de Quidditch pour me prendre par les épaules et planter son regard dans le mien.

-Ce n’est pas lui qui m’a convaincu, Vic’, c’est moi qui aie réfléchi, il m’a juste donné du grain à moudre. Et notamment en t’utilisant, en me rappelant que quand bien même il t’avait martyrisé une partie de sa vie, il savait que tu n’étais pas une idiote et que si tu croyais au retour de Tu-Sais-Qui, c’était qu’il y avait une raison. Et que … Bon sang, Vic’. S’il est revenu … Franchement, j’espère que les sorts autour de ta maison …
-Ils sont fiables, et les Bones les renouvellent régulièrement, le rassurai-je en agrippant ses poignets, assez surprise par l’inquiétude qui s’était mise à faire trembler sa voix. Et de toute manière, je suis à Poudlard, pour l’instant, en sécurité. Et pas plus en danger que n’importe quel sorcier en Grande-Bretagne.

Miles ferma les yeux et exhala un léger soupir, comme pour évacuer la tension. Il posa son front contre le mien, et avant que je ne puisse me dégager, il souffla :

-Je te promets, Vic’, ce n’est pas lui qui m’a convaincu. C’est toi. Parce que je me suis rendu compte qu’en continuant de m’aveugler … je te mettais en danger. Et bon sang, si tu savais comme je suis désolé …

Mon cœur se mit à battre la chamade, et alors que les mains de Miles se crispaient un peu plus sur mes épaules, que son souffle saccadé par l’inquiétude effleurait ma joue à intervalle irrégulier, le soulagement vint enfin, faisant craquer en moi un barrage qui étouffa le feu qui me brûlait depuis plusieurs jours. C’était fini, la tension, l’évitement et les non-dits. Miles avait ouvert les yeux sur la réalité du monde, sur ma réalité. Peut-être qu’enfin, nous allions avancer Ils sont trop mignooooooooooooooons franchement il s'en sort pas mal Miles. Parfois il est insupportable mais ça le rend réaliste c'est bien :lol: . Peut-être qu’enfin, le monde allait changer, basculer et qu’il serait possible de faire quelque chose pour qu’il ne valse dans le chaos. Ça ne servait à rien de gâcher ça avec des colères stériles. Une boule chauffée à blanc au creux de la gorge, je hochai silencieusement la tête contre la sienne, et laissai tomber mes mains pour l’enlacer timidement, à bout de force, physique après l’entrainement, et mentale après toute l’adrénaline qui retombait. Miles referma ses bras sur moi et me serra à rompre les os dans une étreinte où je sentis tout son soulagement, et toute sa contrition. Je la lui rendis, timidement, plus épuisée qu’autre chose. Ce n’était pas un pardon. Il ne m’avait pas cru d’un prime abord, et j’étais persuadée que ça laisserait une marque. Mais nous allions enfin pouvoir avancer. L’espoir commençait à s’embraser. Et me concernant, il commençait avec Miles.

***


-Donc ça veut dire que tu vas arrêter de dormir dans mon lit chaque fois qu’il y a un problème, maintenant que Bletchley y croit et qu’il peut le régler ? Genre t'es content

Je tirai puérilement la langue face à la pique de Simon, ce qui le fit lever les yeux au ciel. Nous rangions nos affaires après le cours de métamorphose, que nous avions passés côte à côte puisqu’Emily avait décidé de se mettre seule au premier rang plutôt qu’à côté de moi ça va Ron. A présent, même nos rapports étaient difficiles et j’avouai être soulagée de ne pas avoir à supporter la tension permanente que m’imposer sa présence. J’étais une amie exécrable, songeai-je amèrement en fourrant mes parchemins dans mon sac. Mais l’acceptation de Miles concernant le retour de Voldemort rendait l’aveuglement d’Emily encore plus insupportable.

-Très drôle. J’avoue que je suis encore vexée que ce soit Selwyn qui l’ait convaincu, mais bon, je suppose que c’est mieux que rien … Tu vois, finalement, j’avais raison. Il y a du bon dans l’évasion.

Je m’en voulus presque aussitôt d’avoir laissé échapper ces mots, car le visage de Simon se figea aussitôt. J’évitai de parler de cela avec lui, de peur que la révolte en lui ne s’embrase et lui fasse perdre le sens des réalités. Il était bien impulsif que moi, bien plus doué en magie et surtout il avait toutes les raisons du monde d’être en colère contre l’univers. Cédric, maintenant Jugson … La mâchoire contractée, il referma son sac et le mit brusquement sur son épaule.

-On peut dire ça, répondit-t-il d’un ton sec. Enfin, s’il faut chaque fois une catastrophe pour que les gens se mette à croire, ça fait cher la propagande. #MonPèreEtLeCorona Surtout qu’une personne qui croit n’est pas forcément une personne qui agit.
-Agit ? C’est-à-dire ?

Simon me fixa quelques secondes avant de baisser les yeux sur son sac et d’en tordre la lanière. Je fronçai les sourcils, attendant impatiemment qu’il vide son sac et espérant ne pas entendre les mots que je pensais l’entendre prononcer.

-Je n’en sais rien, à vrai dire, lâcha-t-il du bout des lèvres. On est tellement coupé de l’extérieur … et ma mère m’a dit qu’elle ne m’enverrait plus d’informations par lettre, apparemment le courrier est surveillé …
-Le courrier est surveillé ? répétai-je, outrée. Tu veux dire qu’elle ouvre notre courrier ?

Simon me fit vivement le signe de baisser d’un ton avec un vague regard pour le professeur McGonagall qui rangeait son bureau à l’aide de sa baguette. Je lorgnai moi aussi la grande sorcière avant de me rapprocher de Simon.

-Bon, on n’a pas de nouvelle de l’extérieur et on ne risque pas d’en avoir. Et après ?
-Alors comment on sait ce qui se passe ? Tout ce qu’on a, c’est La Gazette, et on ne peut pas dire qu’elle soit vraiment fiable … Je ne sais pas, Vicky, c’est juste … ET LE CHICANEUR ALORS

Il se passa une main sur la tempe, l’air de retenir ses mots comme sa rage. Il me semblait que ses doigts tremblaient quand il les passa dans ses cheveux.

-Je me sens … totalement impuissant, finit-t-il par avouer dans un murmure. Savoir que dehors, le pouvoir de Tommy grandit, et que personne ne fait rien contre ça, qu’il fait évader en toute impunité ses partisans, que Jugson est dehors et que personne ne l’a empêché … Je te jure, Vicky, ça me rend fou.

J’étais rassurée de voir Simon enfin mettre des mots sur les sentiments qui l’agitaient depuis près d’une semaine, mais ils étaient malheureusement ceux que je craignais d’entendre.

-Bon sang, Simon, on ne peut pas agir depuis Poudlard ! Nous, la seule chose qu’on a à faire, c’est de passer nos examens, et surtout de réussir. (Je baissai la voix pour ne pas être entendue des derniers retardataires dans la salle). Après on pourra faire quelque chose.

Simon me jeta un regard à travers les mèches blondes qui lui tombaient dans les yeux, l’air hésitant. Il s’était mis à mâchouiller nerveusement sa lèvre lorsqu’une voix sèche cingla depuis le bureau :

-Ecoutez Bennett, Simon.

D’un même mouvement, nous nous tournâmes avec stupeur vers le professeur McGonagall Aussi furtive... QU UN CHAT. C’était la dernière heure de cours, et elle aussi rangeait sa salle avec des gestes de la baguette rageurs. Elle darda son intimidant regard émeraude sur Simon, qu’elle toisa de toute sa hauteur avec la dignité d’une grande sorcière.

-Je ne doute pas que le meurtre de Cédric Diggory et l’évasion de l’un des Mangemorts qui a tué Edgar soit source de trouble pour vous. Je peux même vous affirmer comprendre votre colère, votre sentiment d’impuissance et votre envie de faire quelque chose. Mais croyez-moi, ce n’est pas en faisant quelque chose ici que vous aiderez qui que ce soit. Et ne pensez pas un seul instant que quitter l’école vous aidera. Bennett a raison. Vous devez rester ici, achever de vous former, et sortir diplômé de Poudlard. Après, vous pourrez songer à faire quelque chose.

Si je fixai mon professeur avec stupéfaction, le regard de Simon était plus dubitatif. Ses doigts s’étaient crispés sur la lanière de mon sac.

-Diplômé ? Et qu’est-ce que je ferais avec un diplôme, l’asséner sur le crâne de Vous-Savez-Qui ? Hahaha moi et mes dix millions de diplômes face à l'annulation de l'agreg pour cause de coronavirus
-Simon, sifflai-je en lui donnant une tape sèche sur le bras.

Il me lança un regard exaspéré et je fus surprise de voir un sourire frémir sur les lèvres de McGonagall avant de s’estomper tout aussi promptement pour ne laisser qu’un air grave.

-Peut-être pas, mais il vous aidera à être quelqu’un d’assez influent pour être utile dans la lutte contre Vous-Savez-Qui, Bones. Ce sera votre passeport pour passer à l’étape supérieure, à des connaissances supérieures. Le monde du savoir de s’arrête pas à Poudlard, après avoir quitté l’école, il existe des formations qui pourront vous permettre d’affiner encore votre maîtrise de la magie. Vous voulez être utile contre Vous-Savez-Qui, Bones ? Alors allez jusqu’au bout de votre potentiel. Et croyez-moi, vous ne faites que l’effleurer. COUCOU ENGAGE TOI DANS L ORDRE

Les mots de McGonagall parurent faire mouche car le visage de Simon se fit plus songeur, moins furieux. J’adressai un « merci » silencieux au professeur et pressai doucement le bras de Simon pour enfoncer le clou et renchérir :

-Réussir nos études, ce sera notre moyen d’agir, Simon. Et puisque c’est le seul qu’on a, il faudra y mettre toutes nos forces et que tu m’aides enfin à avoir mon patronus. Lol elle est douée pour pousser les gamins à travailler la ptite vieille

Cette fois-ci, je fus certaine de voir un sourire flotter sur les lèvres de McGonagall et Simon se fendit d’un léger ricanement. Il passa une main dans ses cheveux et lorgna notre professeur d’un air gêné.

-Oui, je suppose que je peux au moins faire ça. Pardon pour l’air sec, professeur.
-Je vous pardonne pour cette fois, répondit McGonagall d’un ton digne. Parce que comme je vous l’ai dit, je comprends votre colère. Rappelez-vous que vous n’êtes pas les seuls à être coincé à Poudlard sans capacité d’agir.

Simon et moi échangeâmes un regard embarrassé. Il était vrai que ni lui, ni moi, n’avions envisagé la frustration que pouvait être celle des professeurs. La plupart d’entre eux semblaient suivre Dumbledore … alors combien d’entre eux étaient, comme Simon, en train de ronger leur frein face à l’attentisme du Monde Magique ? McGonagall boucla sa mallette d’un coup de baguette avant de faire léviter celle-ci.

-Mais ce n’est pas mon rôle. Mon rôle est de protéger cette école, protéger ses élèves et vous former le mieux possible. C’est ma façon d’agir. Trouver la vôtre, Bones et sachez que quoiqu’elle arrive, elle vous sera utile.
-Merci professeur. J’essaierais de …
-Hum hum. ça manque d'émoji vomi ici

Je retins mon sursaut en m’agrippant à ma chaise et fit volte-face pour voir apparaitre Ombrage dans l’encadrement de la porte, des parchemins collés contre sa poitrine et un sourire mielleux plaqué sur son visage. Mon cœur s’arrêta de battre en voyant son regard, à la fois teinté de satisfaction et de contrariété. Bon sang, qu’avait-elle pu entendre pour avoir un tel regard ?

-Je vous cherchais dans la salle des professeurs, Minerva, minauda-t-elle.
-Et bien il fallait me chercher dans ma salle de classe, Dolores, vous savez bien que j’ai cours avec les septièmes années à cette heure, rétorqua sèchement McGonagall avant de nous faire un signe de la main. Vous deux, je vous revois jeudi.
-A jeudi, professeur, répondis-je précipitamment avant de faucher le bras de Simon et de l’entrainer à l’extérieur de la salle.

Le regard d’Ombrage nous accompagna longuement et avec horreur, je remarquai qu’il se teintait singulièrement d’une satisfaction malsaine lorsqu’il se posait sur Simon. Mon cœur tomba dans ma poitrine et j’accélérai le pas jusqu’à sortir du champ de vision de notre affreuse professeure. Une fois que ce fut fait, je laissai éclater ma frustration en martelant l’épaule de Simon de coup de poings.

-Aïe ! glapit-t-il en faisant un bond sur le côté. Bon sang, qu’est-ce que j’ai fait ?
-Elle nous a entendu parler de Voldemort et de lutte ! l'ARMEE DE DUMBLEDOOOOREmartelai-je, ignorant son habituelle grimace au nom du Mage Noir. Il faut qu’on soit plus prudent ! N’oublie pas ce qu’ont dit tes parents : tout ce qu’elle pourra brandir contre ta tante, elle l’utilisera, et ta tante est sans doute la dernière personne raisonnable en poste au Ministère ! Si elle n’est plus là …
-Ah la politique ! ragea-t-il en levant les bras au ciel. C’est bien pour ça que je refuse d’y entrer, au Ministère !

Il s’apprêtait à reprendre sa marche, agacé, mais je l’arrêtai net en agrippant sa cravate, l’étranglant à moitié au passage.

-Par les chaussettes de Merlin ! éructa-t-il, l’échine pliée par la pression. Je vais te tuer ! Elle me fait trop rire :lol: :lol: :lol: :lol:
-Essaie un peu. Comment ça tu ne veux pas rentrer au Ministère ? Je pensais que tous les Bones y entraient pour devenir des juristes.

Simon me jeta un regard contrarié et se massa la nuque où une marque rouge venait d’apparaitre. Lui et moi nous ressemblions au moins sur un point : l’idée de parler de notre avenir nous angoissait et nous évitions le sujet le plus soigneusement que possible. Pourtant, j’avais toujours eu dans l’idée que Simon suivrait les pas de sa famille car il en avait le profile : il était assez brillant pour entrer au Ministère et il avait la fibre justicière qui semblait couler dans le sang des Bones. Alors malgré tout, j’étais assez surprise d’entendre pour la première fois qu’il ne l’envisageait pas le moins du monde. Un sourire cynique retroussa ses lèvres. Ces mecs, impossible de les connaître

-Moi qui pensais que tu me connaissais peut-être mieux que personne, plaisanta-t-il en reprenant sa marche. Réfléchis bien, Vicky : tu me vois derrière un bureau ?
-Je te voyais Auror, en fait, répondis-je en toute sincérité. Ça mêle ta volonté d’action, tes capacité magiques, et ça reste dans l’idée de justice des Bones.

Simon me jeta un regard déconcerté, et un lent sourire s’étira de nouveau sur ses lèvres, moins cynique, plus doux.

-Ah … Bah, finalement, tu me connais bien AH QUAND MEME . Effectivement, Auror ça a longtemps été mon plan numéro un, pour toutes les raisons que tu as évoquées. Ce n’est que maintenant que je me dis que … ce n’est peut-être pas une bonne idée. Je me dis qu’il faut savoir garder son sang-froid quand on est Auror et … les derniers événements montrent bien que j’en suis incapable T'as 17 ans doudou t'as le droit d'avoir encore des défauts haha. J’ai peut-être un peu trop la fibre justicière de la famille. Je prends les choses beaucoup trop à cœur, je n’arrive pas à prendre du recul. Alors sur le papier, ça colle, mais plus ça avance, plus je me rends compte que je ferais un Auror pitoyable.
-Et être Auror, c’est travaillé pour le Ministère. T’as raison, oublie. Je ne te vois pas travailler pour Fudge. Enfin, pas sans finir par lui jeter un maléfice. C'est pas une mauvaise idée

Simon grimaça et je compris que c’était sans doute ce qui le dérangeait le plus sur le métier d’Auror. Et pour le reste, j’étais forcée de l’approuver : il était incapable d’avoir le recul nécessaire au sang-froid. Il ouvrit la bouche pour me répondre, mais un éclat de voix venant du fond du couloir l’interrompit net dans son geste :
Cazolie

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Cazolie »

-Attends ! Attends, s’il te plait !
-Laisse-moi tranquille !

Les voix et les pas se dirigeaient vers nous et je réagis instinctivement en poussant Simon derrière la statue d’une vieille sorcière borgne HAHAHA ON SE DEMANDE OU ILS SONT. Visiblement, mon instinct était bon, parce qu’une fille arrivait devant nous au moment où le garçon qui la suivait l’attrapait par le bras pour l’immobiliser.

-S’il te plait …
-Je t’ai dit de me laisser tranquille, persiffla la fille, et je reconnus à la lueur des chandelles la chevelure d’acajou d’Octavia McLairds. Au moins trois fois. Tu es intelligent, Ulysse, tu sais ce que ça veut dire ?
-Parce que tu ne m’as pas laissé la moindre chance de m’expliquer !
-Je n’en ai pas besoin. Tu es un immonde petit Sang-Pur fier de ton nom qui martyrise des nés-moldus. Et je n’en reviens pas d’avoir cru le contraire …
-Pincez-moi je rêve, soufflai-je, recroquevillée derrière la statue. N’y pense même pas ! ajoutai-je précipitamment alors que Simon me jetait un regard entendu. :lol: :lol: :lol: :lol:

Il m’adressa un faible sourire amusé avant de reporter son attention sur la scène surréaliste qui se jouait devant nous. Octavia s’était détournée du garçon, passant une main tremblante dans ses cheveux. Je n’avais jamais vu son visage exprimer tant de chose : c’était si surprenant que je ne reconnus pas la fille qui partageait mes cours d’Histoire de la Magie.

-Je pensais réellement que tu étais différent, chuchota-t-elle d’un ton qui mêlait la déception et la colère. Que tu n’étais pas comme toute cette bande qui gravitait autour de toi …
-Si tu me prends pour Warrington, alors là je suis vexé.
-Pourtant tu ne vaux pas mieux ! explosa Octavia en faisant volte-face. Victoria Bennett m’a dit que tu lui avais cassé le nez, tu le nies, ça ?!

J’ouvris la bouche d’ébahissement, abasourdie de voir l’information surgir de manière inopinée. Le garçon devant Octavia, qui nous tournait toujours le dos, se trémoussa nerveusement devant le regard furieux de la jeune fille.

-En réalité, elle se l’est cassé toute seule en tombant … Pouahahaha
"je l'ai pas tué il est tombé sur mon couteau"

-Parce que vous lui aviez jeté un sort ! J’ai demandé à Roger Davies, il la connait bien. Tu l’as poursuivie la moitié de sa scolarité parce qu’elle était née-moldue ! Et après tu veux me faire croire que tu es quelqu’un bien ?!
-Rappelle-moi d’aller toucher deux mots à …

Mais je n’eus le temps de finir ma phrase : Simon avait rudement plaqué sa main contre ma bouche pour me faire taire et attirer contre lui car, dans mon énervement, je m’étais trop avancée de notre cachette. Sachant pertinemment que tirer ses oreilles nous découvrirait certainement, je rongeai mon frein en attendant la réponse du garçon face à Octavia. Lequel avait l’air singulièrement agacé d’être mis face à ses méfaits et se passait sans cesse la main dans ses cheveux impeccablement coiffés. J'allais dire "coucou James" mais non, il est coiffé

-OK, je ne le nie pas, finit-t-il par admettre, provoquant le soupir dépité d’Octavia. Et je ne me cacherais pas derrière le fait que c’est elle qui a ouvert les hostilités avec un coup de pied mal placé (Je portai la main à ma baguette pour lui faire payer l’affront, mais Simon réagit en me plaquant un peu plus contre lui). Mais c’était avant. Avant que je ne comprenne que ce n’était pas son sang qui l’empêchait d’utiliser la magie et que … c’était puéril de lui faire sans cesse payer ce coup de pied.
-Mais tu l’as cru. Tu as cru qu’elle était inférieure parce qu’elle avait du sang moldu …
-Et bien tu vois, je n’en suis même pas sûr. Non, j’ai toujours su qu’elle était une sorcière comme les autres. D’ailleurs, puisque tu as fait tes recherches, tu as dû comprendre qu’il n’y avait que Victoria avec laquelle j’avais un problème. Je te le dis, ça doit venir du coup de pied …
-Calme-toi, je veux avoir le fin mot avant de lâcher la lionne, m’enjoignit Simon alors que je m’agitais de nouveau.

Cela m’exaspéra d’autant plus que la plaisanterie déclencha un léger sourire sur les lèvres d’Octavia. Mais elle les tordit aussitôt pour le faire disparaitre et remettre mon masque d’impassibilité que je lui connaissais plus.

-Je ne vois pas Victoria Bennett te donner un coup de pied sans raison, surtout en première année, elle était timide. Non, si elle t’a frappé, c’est que tu l’as insulté. Et tu as continué. Pourquoi tu le faisais si tu n’y croyais pas ?
-Parce que c’était ce qu’on attendait de moi, Octavia ! Je suis Ulysse Selwyn, le fils de l’un des hommes les plus puissants de la Communauté Magique ! On m’a élevé avec deux principes : le dégoût de la magie noire Pour moi c'est un gros paradoxe, j'ai l'impression que toutes ces familles puissantes aiment la magie noire, justement parce qu'elle rend puissante et le fait que je valais mieux parce que j’avais le sang pur ! J’étais à peine arrivé que la moitié de mon dortoir me prenait pour le prince de notre année, je devais faire ce qu’ils voulaient que je fasse si je voulais le rester ! Mais c’est fini, j’arrête de jouer, Octavia, peu importe que je sois le prince coucou reg ou non, ce n’est pas ce que je veux … Ce que je veux …

Il avança la main vers elle, et Octavia se figea, les yeux rivés sur cette main tendue, l’air pétrifié. Son indécision parut donner plus de courage à Selwyn qui avança d’un pas vers elle et déclara avec une douceur que je n’aurais jamais – mais alors jamais – soupçonné :

-J’ai tout envoyé valser pour toi. Pour te mériter. Je me suis coupé de mon groupe – même si je dois avouer que les pitreries de Warrington ne me manquent pas. J’ai annulé mon mariage avec Gloria, si tu savais comme mon père était furieux, les Flint sont une vieille famille orgueilleuse … J’ai … j’ai même parlé de toi à ma sœur, elle est la seule personne digne de confiance dans cette famille. Parce qu’entre Enoboria qui ne souhaite que s’élever plus haut que nous et Nestor … (Il poussa un profond soupir). Bon sang, Octavia, je ne veux pas ressembler à Nestor.

Je n’arrivais pas à croire que j’assistais à cette conversation. De voir Ulysse Selwyn se mettre à nu devant les yeux déchirés d’Octavia McLairds Ils sont trop mignons tous les deux ! Tu as accompli ta mission "mettre Olivia en avant" haha – que visiblement, quelque chose de romantique d’assez fort se joue entre ces deux personnes que rien n’avait jamais relié. Tout était aussi surréaliste que ça en paraissait irréel, comme si j’assistais aux souvenirs d’une autre.

-Alors je ne suis pas parfait. Je me suis acharné contre Victoria, parce qu’elle m’avait mis la honte en première année et que les autres m’y poussaient, je l’avoue, j’ai été faible. Et j’avoue être capable de tout pour l’intégrité de ma famille, pour maintenir son rang. Mais rien de ça n’est incompatible avec nous … Ensemble, on peut … on peut faire de belles choses. Je le sais. MAIS JE FONDS

Octavia arracha son regard de la main de Selwyn et le fixa, assez longuement pour qu’un silence lourd et gêné ne les enveloppe tous les deux. Puis, après quelques secondes d’attente insoutenable, elle finit par reculer jusqu’à heurter le mur, secouant la tête comme si cela lui permettrait de chasser ses doutes.

-Je suis désolée, non. J’ai … j’ai besoin de réfléchir.
-Octavia, je t’en prie … je t’aime. MAIS ULYSSE TU AS DONC UN COEUR

Mais visiblement, ce n’était ce qu’elle avait envie d’entendre, parce qu’elle plaqua une main contre ses lèvres, et avant de changer d’avis, elle fit volte-face et courut pour fuir Ulysse Selwyn, comme j’avais pu le faire tant de fois durant mes années à Poudlard. Sauf que cette fois, le Serpentard ne poursuivit pas la jeune fille, baguette à la main et rictus aux lèvres. Il la contempla s’éloigner, et laissa retomber sa main comme ses espoirs cette phrase est trop beeeelle, avant de s’éloigner dans la direction opposée, rechaussant son masque d’arrogance car deux élèves de Serpentard arrivaient en sens inverse. Pourtant, j’avais assez observé le port altier d’Ulysse Selwyn pour remarquer un certain changement dans son attitude. La conversation l’avait marqué. J’attendis qu’il ait tourné à un angle de couloir avant d’enfin écarter la main de Simon de ma bouche et de lui faire face. Je fus rassurée de remarquer qu’il était tout aussi abasourdi que moi.

-On vient d’entendre la même conversation ? s’assura-t-il en pointant l’endroit où Octavia et Selwyn s’étaient tenus.
-Celle où on découvre que ton ex vit une drôle d’histoire avec le gars qui m’a persécuté, visiblement pas pour les raisons qu’on pensait, presque toute ma scolarité ?
-Par la barbe de Merlin, c’est bien ça … (il passa une main troublée dans ses cheveux). Je n’arrive pas à le croire … Octavia et Selwyn ?! Ulyssavia / Otavysse
On dirait un nom de poulpe
:lol:

J’acquiesçai, tout aussi abasourdie. Je pensais avoir vu beaucoup de chose cette année, et beaucoup concernant Octavia – son opposition à Ombrage lors du premier cours, cette discussion surréaliste avec Cho et maintenant ça … Mais plus encore qu’Octavia, c’était ce que j’apprenais sur Ulysse Selwyn qui me surprenait le plus. Cela jetait un éclairage nouveau sur son comportement depuis quelques mois. Tous s’accordaient pour dire qu’il s’était assagi. Je pensais que c’était les pressions de son père qui en étaient la cause. Jamais je n’aurais pu songer que c’était son amour impensable pour Octavia McLairds. Mes rouages se mirent en place, alignant ce que je savais des Selwyn et ce que j’avais entendu. Je pris alors une décision radicale, osée et que je risquai de regretter. Mais à la lumière de ce que je venais d’apprendre, elle ne me semblait plus si risquée que ça.

-Simon ? Il va falloir qu’on parle de Mel à Selwyn. AAAAH QUELLE BONNE IDEE


Voilàààà ! Concernant l'acceptation de Miles, elle parait un peu rapide c'est possible, mais c'est un passage que j'ai repris après une longue coupure et je n'avais plus exactement l'idée du rythme et tout du coup voilàààà désolée ! J'espère que le chapitre vous a plu quand même ! A la semaine prochaine, bon courage et restez chez vous !
Non non t'inquiète pour Miles, ça passe sans problème !!
Super chapitre Perri ! J'adore ce que tu fais d'Octavia et Ulysse !
annabethfan

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par annabethfan »

Bon je passe direct au chapitre 17 sorry...
Pas exactement. Disons plutôt que l’univers a décidé que j’aurais des ennuis avec les Selwyn.
"Ce n'est pas moi qui trouve les ennuis, ce sont les ennuis qui me trouvent" dixit Harry Potter himself :lol:
A en refuser que monsieur Warrington utilise les mots d’oiseaux qui … vous sont destinés.
LOUCHE!!!
Le professeur Dumbledore s’attend à vous recevoir dans les jours prochains, alors quand vous aurez le temps, passez à son bureau, d’accord ?
Wahou je m'y attendais pas!
Si je n’éprouvais pas l’envie de faire part de mes sentiments à Simon
J'ai lu cette phrase en diagonale au début j'étais en mode "AHHHHH" mais non c'est pas ses sentiments pour Simon... :lol:
L’avantage, c’était qu’Aaron semblait appréhender le match beaucoup plus sereinement en sachant qu’il ne se retrouverait pas devant Harry Potter.
J'aime cette reconnaissance du talent d'Harry :lol: T'as qu'à faire un stade Harry Potter tiens pour ton naming :lol: :lol: :lol:
Black l’a fait il y a deux ans : s’il a pu les faire sortir d’Azkaban, il peut bien les faire rentrer ici, non ?
Ca me tue la façon dont ils parlent de Sirius... C'est pas de leur faute bien sûr mais ça me tue...*
Euh, je me demandais … Edgar Bones … C’est de ta famille ?
Mon coeur s'est arrêté...
Douze et sept ans.
C'est juste affreux...
Cependant, je ressentis sa crispation à des petits détails : ses doigts qui s’étaient figés sur ses couverts et il avait posé ses dents sur sa lèvre inférieure, comme s’il avait songé à la mâchouiller avant de suspendre son geste
J'adore parce qu'elle le connait assez pour voir ce genre de choses (je les aimes!!!)
Personne n’avait envie de risquer la vie de ses enfants … Matthew et Spencer n’étaient pas les premiers. Ni les derniers.
J'ai un frisson...
On sait tous que Tu-Sais-Qui a enseigné à Black et qu’il se retrouve doté de grands pouvoirs, c’est pour cela qu’il a pu tuer tous ces moldus il y a quinze ans
Je rage... Littéralement
Et Bellatrix Lestrange ne doit pas être moins puissante.
Ca c'est pas faux...
Il exagère … Ce n’était que son oncle, et il était jeune, ce n’est pas comme si …
On peut trouver beaucoup d'excuse à Emily mais là elle est insensible...
Il faut vraiment que tu fasses quelques choses sur ta robe, fis-je remarquer en tirant sur une de ses manches. Elle va craquer au prochain match
Donne pas de conseils à l'adversaire Vic!!
il était mort, comment veux-tu qu’il revienne à la vie ?
C'est vrai que Harry l'a vu depuis sa première année tenté de reprendre forme et Dumbledore n'a pas de cessé de lui dire qu'il n'était pas mort mais simplement disparu. Pour le reste de la communauté sorcière, le message c'était "il est mort". Donc ça doit être dur à comprendre!
S’il y a bien un truc que je veux bien croire dans La Gazette, c’est qu’il se considère comme l’héritier de Vous-Savez-Qui
......
-Je vais vous laisser, mais dépêchez-vous de dégager la place, j’ai un entrainement, moi. Pour mettre des tas de but à ce type.
Là-dessus, il désigna Miles, qui eut un vague sourire amusé, sans répondre à la provocation
J'adore la rivalité sympathique comme ça! Et Roger est vraiment super!
Cela dit, même si je t’avais cru … je ne suis pas sûr que ça aurait changé grand-chose.
-C’est trop facile de se dire ça, répliquai-je amèrement. Mais plus on est à croire, plus on peut changer les choses.
-Victoria … Je suis désolé …
-Ce n’est pas ça que je veux entendre, Miles.
En même temps... Il admet qu'elle avait raison et il est désolé. Qu'est-ce qu'il pourrait dire de plus ?
Ulysse a répondu que lui aussi aimerait rester sous les jupons de sa mère le jour où Tu-Sais-Qui réapparaîtrait pour de bon
Je suis sur le cul ^^
lors on a discuté une bonne partie de la soirée … J’étais encore sceptique, mais …
-Non mais je rêve, lâchai-je abruptement. C’est Ulysse Selwyn qui t’a convaincu que Voldemort était de retour ?
Les mecs... Jpp :lol: :lol:
Je te promets, Vic’, ce n’est pas lui qui m’a convaincu. C’est toi. Parce que je me suis rendu compte qu’en continuant de m’aveugler … je te mettais en danger. Et bon sang, si tu savais comme je suis désolé …
Il peut arrêter d'être mignon et agaçant en même temps ?
-Donc ça veut dire que tu vas arrêter de dormir dans mon lit chaque fois qu’il y a un problème, maintenant que Bletchley y croit et qu’il peut le régler ?
Oh non...
#déçue :lol: :lol:
Tu vois, finalement, j’avais raison. Il y a du bon dans l’évasion.
Manque de tact...
Bon sang, Simon, on ne peut pas agir depuis Poudlard !
Well... Y'a un joli groupe de résistance qui n'attend que vous, 7e étage!
Diplômé ? Et qu’est-ce que je ferais avec un diplôme, l’asséner sur le crâne de Vous-Savez-Qui ?
Il me tue :lol: :lol: :lol:
Le regard d’Ombrage nous accompagna longuement et avec horreur, je remarquai qu’il se teintait singulièrement d’une satisfaction malsaine lorsqu’il se posait sur Simon.
Mais quel crapaud!!!!
Je me dis qu’il faut savoir garder son sang-froid quand on est Auror et … les derniers événements montrent bien que j’en suis incapable
Ah la fougue de la jeunesse!
Je portai la main à ma baguette pour lui faire payer l’affront, mais Simon réagit en me plaquant un peu plus contre lui)
Ouuuh
Parce que c’était ce qu’on attendait de moi, Octavia ! Je suis Ulysse Selwyn, le fils de l’un des hommes les plus puissants de la Communauté Magique !
J'ai l'impression d'entendre Regulus...
avança d’un pas vers elle et déclara avec une douceur que je n’aurais jamais – mais alors jamais – soupçonné :
Mais alors moi non plus!!!
Octavia, je t’en prie … je t’aime
Mais what? Choquée et attendrie!!
Simon ? Il va falloir qu’on parle de Mel à Selwyn.
OH my god!!!
Concernant l'acceptation de Miles, elle parait un peu rapide c'est possible
Nan elle a été longue à venir je suis contente, parfaitement menée!

Super chapitre!!
Perripuce

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Ombres et Poussières - II - 18 [Harry Potter]

Message par Perripuce »

BONJOUR A TOUS !

Comment vous allez? Le confinement ne vous rend pas trop fous? ça va la "continuité pédagogique" ? Coch', elle est où la suite de "Il était une fois"? Moi qui était ravie de ne plus être seule :cry: :cry:

Bon comme l'a dit Cazo, je suis un peu rendue muette par l'arrêt du sport sur la planète. Alors euh, on va passer au chapitre, qu'est-ce que vous en dites? Bonne lecture !

PS : Je me suis amusé à imaginer les baguettes de mes personnages, est-ce que ça vous intéresse? (Il est possible que ça n'amuse que moi ahah :lol: :lol: :lol: )

BN TU ABUSES IL EST PAS SI LONG NON MAIS OH.
Bon deux partise.


Chapitre 18 : Faire quelque chose.

PAR ORDRE DE LA GRANDE INQUISITRICE DE POUDLARD

Il est désormais interdit aux professeurs de communiquer aux élèves toute information qui ne serait pas en rapport direct avec la matière qu’ils sont payés pour enseigner. Conformément au décret d’éducation numéro vingt-six.

Signé : Dolores Jane Ombrage, Grande Inquisitrice


Je fixai le panneau de bois fixé sur le mur du Hall, avec l’autre décret concernant les groupes, toujours avec la même hargne que lorsque je l’avais découvert placardée quelques jours plus tôt dans notre Salle Commune. Avec une certaine amertume, je me fis la réflexion que ce nouveau décret devait avoir un rapport avec la conversation que nous avions eue avec McGonagall concernant Voldemort et la volonté d’agir de Simon. Le crapaud qui nous servait de Grande Inquisitrice devait en avoir entendu une partie et veillait à présent que les professeurs n’attisent pas la rébellion dans l’esprit de leurs étudiants.
C’était de la dictature. Il n’y avait pas d’autres mots. De la dictature.

-Je crois que je ne vais pas supporter de voir son visage en cours, lançai-je à Renata, qui observait elle aussi le décret l’air sombre.
-Je n’ai pas attendu qu’elle sorte ce décret pour ne pas supporter son visage, répliqua-t-elle d’un ton sec. Je vais aller déjeuner, rien que de voir son nom me donne la nausée.

Sur ce, elle s’engouffra dans la Grande Salle sans demander son reste, ses pas claquant furieusement contre les dalles. De mon côté, je venais de sortir de table et je n’arrivais pas à arracher mon regard aux quatre panneaux de bois – celui sur la création du poste, contre les groupes, et concernant les punitions – qui accompagnait le nouveau. Chaque jour, vivre à Poudlard devenait moins agréable. J’avais l’habitude de discuter avec Chourave en fin de cours, de choses scolaires comme personnelles. Que deviendraient ces discussions qui me permettait de ne pas totalement angoisser et de ne pas régler mes problèmes par moi-même, comme j’avais tenté de faire l’an dernier ?

La mort de l’âme, je finis par me détourner des cinq panneaux de bois et m’éloignai en direction de la bibliothèque. J’avais trop de chose qui me préoccupaient pour me soucier de la dictature d’Ombrage. Simon était totalement contre l’idée de parler de Mel à Selwyn, mais pour une raison que j’ignorais, je savais que c’était la meilleure solution. Selwyn l’avait répété à Octavia : il ferait tout pour protéger l’intégrité de sa famille. Et de ce que je savais de celle-ci, il valait mieux que Melania Selwyn épouse un moldu – ce qui accréditerait le dogme de la famille digne sous tout rapport – plutôt que Nestor Selwyn ne rejoigne les forces de Voldemort. Et si je ne savais pas comment contacter la jeune femme. Pourtant, il fallait bien qu’elle ait conscience à quel point mon lien avec son frère mettait le mien en danger. Miles avait raison sur ce point : pour cela, il fallait que je parle à Melania. Et la sortie à Pré-au-Lard du 14 février me donnait l’ouverture idéale.
Mais pour cela, il fallait que je joue carte sur table avec Ulysse Selwyn. Et Seigneur, que c’était contre-intuitif. Cependant, j’avais beau retourné le problème dans tous les sens, je ne voyais pas d’autres issues.

-Salut Susie, soupirai-je en posant mon sac sur la table de la jeune fille. Comment tu vas ?

Visiblement, ça n’allait pas. Des cernes mangeaient les joues de mon amie et ses cheveux, qu’elle n’avait pas pris le temps d’attacher, pendaient tristement autour de son visage. Elle me jeta un regard où pointait l’épuisement et bailla à s’en décrocher la mâchoire.

-Je suis fatiguée. J’ai parlé une bonne partie de la nuit avec Simon, il est encore énervé après le décret d’éducation 26 … Tu comprends, ça lui a fait du bien de parler avec McGonagall, et il a l’impression qu’on nous isole encore plus de la réalité en empêchant les professeurs de nous parler … ah, et il s’est encore disputé avec Emily, aussi. Il est à deux doigts de rendre son insigne de préfet-en-chef juste pour ne pas avoir à lui parler.
-Tu l’en as empêché, j’espère ?

Susan m’adressa un sourire las.

-Pourquoi crois-tu que ça ait pris une partie de la nuit ? Ça a été long mais … J’ai gagné.
-Tu es une championne, plaisantai-je en ébouriffant ses cheveux.

Elle rougit devant mon compliment, mais n’eut pas la force de répondre et se replongea dans ce qui semblait être une traduction de rune. Inquiétée par son teint pâle et ses cernes, je l’aidai sur la recherche de vocabulaire et la grammaire, lui épargnant une quantité phénoménale de travail. Susan ne songea même pas à protester, trahissant son épuisement. Depuis l’évasion des Mangemorts, elle semblait manquer de sommeil : elle avait passé un temps considérable à calmer Simon, devait gérer son propre stresse devant l’évasion de Jugson et les BUSEs qui approchaient, et aidait Hannah dans son rôle d’intermédiaire entre Simon et Emily. En plus de ça, elle disparaissait toujours quelques heures par semaine et pourtant, chaque fois que je la voyais, elle travaillait d’arrache-pied. Si la thèse du garçon s’était depuis longtemps envolé, je me demandais bien ce que pouvais faire Susan de ce temps, et j’avais fini par me dire qu’avec son frère qui se reposait énormément sur elle, elle devait avoir besoin de temps seule, loin de tout où elle pouvait s’occuper d’elle.

-Tu as quoi, là ? demandai-je alors qu’elle remballait ses affaires.
-Histoire de la Magie.
-Bon. Tu as mes notes, et Binns ne remarquera pas si tu n’écoutes pas alors … Essaie de dormir un peu, d’accord ? Je sais que c’est contre la religion des Poufsouffle de dormir en cours, mais tu en as besoin, Susie. Tu as une tête à faire peur.

Un pauvre sourire s’étendit sur les lèvres de Susan et m’adressa un faible signe de la main avant que nous chemins se séparent au deuxième étage. Je me rendis au cours d’Ombrage avec l’impression d’avoir des semelles de plombs et poussai un immense soupir de dépit en constatant que la chaise de Simon était vide. Ce n’était pas une surprise : il séchait ouvertement les cours d’Ombrage. Il avait décidé d’appliquer à sa façon le conseil de McGonagall : il continuait de se former, mais il préférait lui faire lui-même plutôt que de se confronter au visage d’Ombrage et à son simulacre de cours. Comme avec Emily, il éprouvait des difficultés à rester durablement dans la même pièce qu’elle depuis l’évasion des Mangemorts. Il fallait dire que depuis, un rien pouvait l’enflammer, et notamment la vision de l’incarnation du Ministère dans cette école. Même si je comprenais sa volonté de se retirer pour éviter de craquer et ne pas perdre de temps, ça me révulsait de voir la joie malsaine d’Ombrage de constater chaque jour que la chaise de Simon était vide. Je m’assis donc seule à ma table avec un gros soupir, le maudissant de me laisser seule. Face à la monotonie du cours, nous nous occupions de notre mieux – soit en travaillant d’autres matières, soit en se notant des injures sur nos parchemins respectifs. A présent, j’étais seule face à ce maudit livre et je devais bien admettre que la présence de Simon manquait. Alors que je me demandais à quoi j’allais m’occuper toute en faisait semblant de lire le chapitre, un sac s’écrasa à côté de moi, et je levai des yeux surpris sur le visage de Roger Davies.

-Bones n’est pas là, je prends la place, annonça-il en s’asseyant, sans même me demander la permission. Comment tu vas, Bennett ?
-Tu abandonnes Emily ? m’étonnai-je.

Roger avait malgré tout décidé d’adopter la même stratégie que moi en début d’année : ne pas parler du retour de Voldemort pour ne froisser personne. Bien que tendue, sa relation avec Emily n’avait en rien changé de dynamique, si bien que Simon et moi avions fini par compter les jours avant qu’ils ne se mettent ensemble. Roger m’adressa son plus beau « sourire charmeur » et balança son pouce du côté de la jeune fille.

-Tu parles de la personne qui refuse de m’adresser la parole depuis deux jours ? Et comment. Toi au moins, tu souris plus.
-Merci, répondis-je sans réfléchir, un peu étonnée à la fois du compliment et de l’information. Bon sang, Davies, qu’est-ce que tu lui as encore fait ?
-Quoi ? Pourquoi ce serait moi ?
-Tu lui as parlé d’une de tes ex ? Ou pire, tu as une copine ? Vous vous êtes embrassés et tu l’as repoussé ?

Les yeux de Roger s’écarquillèrent de stupéfaction face à l’accumulation de proposition et finit par agiter les bras pour mettre fin à mon babillage.

-Mais non, mais enfin qu’est-ce que tu vas t’imaginer, Victoria, il n’a rien entre Emily et moi …
-Alors c’est la copine. Bon sang, Davies, je vais t’étriper.

J’avais beau ne plus parler à Emily depuis l’évasion des Mangemorts, je ne supportais pas de voir le sosie de Lokhart jouer avec son cœur. Elle avait beau être aveugle, elle ne méritait pas ça pour autant. Cette situation absurde durait depuis bien trop longtemps. D’habitude, je restais en retrait de ce genre de chose – je ne pensais avoir parlé autre chose que Quidditch avec Roger. Mais là, c’était trop : Emily était déjà d’humeur massacrante depuis des semaines, il était hors de question qu’il en rajoute. Roger me renvoya un regard abasourdi avant de se tordre les lèvres, l’air gêné.

-Pas la copine. J’ai juste … proposer à Cho de venir avec moi, à Pré-au-Lard. Tu sais, pour lui changer les idées, qu’elle ne soit pas seule …

Je me pris la tête entre les mains, dépitée. Emily était peut-être aveugle avec Voldemort, mais bon sang, comment lui faisait-t-il pour être à ce point aveugle avec Emily ? Comment pouvait-on être aussi intelligent et aussi maladroit ?

-Hey, je te rappelle que c’était ton idée, se défendit-t-il face à mon désespoir. Tu m’as dit de faire attention à Cho pour l’aider … D’ailleurs, ça marche, elle vole mieux depuis quelques temps, elle sourit plus …

C’était vrai, admis-je à part moi. Cho paraissait plus épanouie depuis qu’elle était revenue de vacance. Mais selon moi, ça avait plus à voir avec sa relation avec Harry qu’avec les attentions de Roger. Je les avais vu échanger quelques mots au détour d’un couloir, un sourire gêné mais dont la niaiserie trahissait les sentiments aux lèvres.

-Je ne t’ai pas dit ça pour que tu l’invites à sortir non plus, rétorquai-je vertement. En plus, ce n’est pas le jour de la Saint-Valentin, la sortie à Pré-au-Lard ?
-C’est le jour de la Saint-Valentin ? répéta-t-il avec horreur. Mais … je n’avais pas capté !
-Et bien si ! Tu lui as littéralement proposé un rancard et après tu es allé le dire à Emily ? Bon sang, comment le Choixpeau a pu t’envoyer à Serdaigle ?

Je fus ravie de le voir piquer un fard. Il jeta un regard furtif par-dessus mon épaule – vers Emily – et passa une main dans ses cheveux en un geste qui fit soupirer Gillian Fawley derrière nous. Un sourire gêné, qui fut plus adorable qu’autre chose, s’étira sur ses lèvres.

-Oui, je ne l’avais pas vu comme ça. Je veux dire, quand j’ai invité Cho, je te jure qu’il n’y avait pas d’intention romantique, mais …
-Alors parfait. Invite Emily.

Son sourire se fana et je vis la panique fendre ses prunelles. C’était assez amusant de voir le si sûr de lui Roger Davies perdre pied face à l’éventualité d’inviter une fille alors j’eus un sourire carnassier.

-Réfléchis, Davies. Je ne sais pas exactement ce qu’il se passe entre Emily et toi. Mais ce que je sais, c’est que vous n’êtes pas des amis, et qu’il n’y a pas rien entre vous. Alors soit vous restez dans cet entre-deux désagréable qui met Emily en rogne et te fait marcher sur des œufs, soit tu prends sur toi pour éclaircir la situation. Elle ne le fera pas, tu lui as fait subir trop de désillusion et elle est trop fière. Alors c’est à toi de prendre tes responsabilités.

Roger ouvrit la bouche sans qu’aucun son n’en sorte, l’air d’avoir perdu sa belle répartie. Avant qu’il ne puisse songe à me répondre, des talons claquèrent allégrement contre les dalles, annonçant l’arrivée d’Ombrage. Elle passa la porte une seconde plus tard, et un sourire découvrit ses dents pointues lorsque qu’elle balaya la pièce du regard.

-Bien, je vois que monsieur Bones a encore décidé de ne pas se joindre à nous, constata-t-elle avec une satisfaction à peine dissimulée. Miss Fawley, veuillez le prévenir que ces absences répétées risquent de se retrouver dans son dossier et qu’elles pourraient être grandement préjudiciable à son avenir …

Emily ne prit pas la peine d’acquiescer, se contentant de considérer la Grande Inquisitrice d’un regard assez neutre derrière ses lunettes. Toute énervée qu’elle était contre Simon, elle ne l’était pas assez pour se réjouir des menaces d’Ombrage. Celle-ci se dressa sur l’estrade pour tous nous toiser, et ânonner son habituel discours :

-Veuillez ranger vos baguettes et commencer la lecture du chapitre 24. Et bien sûr, il est inutile de bavarder.

Roger et moi échangeâmes un regard désabusé et il ouvrit laconiquement son livre pour feuilleter les pages une à une jusqu’au chapitre d’étude. Je coinçai dans le mien mon texte de rune à traduire et fis mine de prendre des notes tout en commençant la translation. Un lourd silence s’installa dans la salle de classe, comme à chaque fois. Très peu étaient ceux qui s’intéressaient réellement au livre. Comme moi, beaucoup profitaient des heures de cours d’Ombrage pour avancer sur d’autres matières. Warrington et Montague lançaient des boulettes sur Gillian et Octavia, laquelle se retournait fréquemment pour leur adresser un regard féroce qui lui valait chaque fois un « hum hum » de la part d’Ombrage. Mathilda fixait son livre d’un œil vide qui ne semblait rien assimiler, et Lee Jordan s’était fait plusieurs fois réprimander s’être endormi, la bouche ouverte et un filet de bave coulant sur son bouquin. Simon avait raison : cette matière était une véritable perte de temps. Mais nous ne pouvions pas tous nous permettre d’avoir des blâmes dans nos dossiers. Je m’occupai tant de ma traduction et de ne pas être vue par Ombrage que le temps passa assez vite, si bien que je fis un véritable bond sur ma chaise quand un « BOOM » retentit derrière nous. Mon sursaut arracha un éclat de rire à Roger, mais celui-ci fut noyée dans la masse de rire et d’autres explosions qui se firent entendre, et par la voix criarde d’Ombrage, qui s’était dressée de son bureau :

-Weasley ! Je peux savoir d’où bien ce boucan ?

Je pivotai vers les jumeaux, qui s’étaient écroulés l’un contre l’autre, hilares. Je remarquai alors que de la fumée s’échappait de parchemins à moitiés calcinés qui dissimulaient des cartes. Je compris ce qu’il s’était passé une seconde avant que l’un d’entre eux n’entonne d’un ton goguenard :

-Voyez professeur, George a mis la même carte que moi, ce qui fait que nos cartes ont explosées … Vous n’avez jamais joué à la Bataille Explosive ?

Alicia plaqua sa main contre sa bouche pour contenir son rire, mais le regard glacial d’Ombrage l’empêcha de le laisser s’échapper. Elle n’était pas la seule à réprimer son hilarité : Lee Jordan avait enfoui sa tête dans ses bras, mais on voyait distinctement ses épaules tremblaient qui trahissait son rire.

-Je savais qu’ils étaient fous, mais là ça dépasse l’entendement, me chuchota Roger, qui lui continuait d’observer Ombrage. Elle va en faire de la charpie.
-Elle leur a déjà pris le Quidditch, qu’est-ce qu’elle peut le faire d’autre ? répliquai-je en haussant les épaules.

Ça semblait bien être le dilemme d’Ombrage alors qu’elle fixait les jumeaux, qui la contemplait tout deux avec un sourire qui devait lui être insupportable. Ce n’était pas la première fois qu’ils se faisaient remarquer depuis la rentrée mais rien de totalement répréhensible. Là, ils semblaient avoir atteint une nouvelle limite de la Grande Inquisitrice, qui s’avança à pas lents vers eux.

-Rangez-moi ce jeu stupide, ordonna-t-elle en détachant chaque syllabe. Je vois que vous n’avez pas retenu la leçon … Vos balais resteront sous bonne garde dans mon bureau.
-On ne doutait pas un seul instant de cela, professeur, répondit Fred d’un ton faussement poli que détrompait son sourire moqueur. Vous semblez coriace.

Tout sang déserta son visage et les élèves se mirent à chuchoter entre eux en fixant Ombrage, prédisant ce qu’elle allait faire pour punir les jumeaux de leur impudence.

-Je suis la Grande Inquisitrice de cette école, rappela-t-elle d’une voix qui me parut criarde. Mon devoir est d’élever son niveau, je n’ai pas à perdre de temps avec des cas désespérés comme les vôtres. (Elle prit une carte de la table des jumeaux entre ses doigts comme s’il s’agissait d’une substance dangereuse). Ce jeu est d’une absurdité folle, et il n’a rien à faire dans cette classe. J’enlève cinquante points à Gryffondor.
-Cinquante ? se récrièrent l’ensemble des Gryffondor.
-Et eux, ils ont quoi pour ça ? protesta Octavia en montrant une poigné de boulette que Montague et Warrington lui avait lancé. Ce n’est pas « dérangé la classe » ?

L’un des morceaux de papier s’était coincé dans ses cheveux et je remarquai avec amusement Selwyn se retourner sur ses anciens acolytes pour les fusiller du regard. Mais Ombrage se contenta de lorgner les boulettes d’un air assez indifférent.

-Je ne vous ai pas demandé votre avis, miss McLairds. Veuillez-vous concentrer sur l’étude de notre livre et ne plus m’interrompre. A moins, bien sûr, que vous ne vouliez que je parle de votre comportement à vos parents …

Octavia ouvrit la bouche, outrée, avant de la refermer tout aussi sec et de se mordre la lèvre. Visiblement, la menace avait son poids. Satisfaite, Ombrage reporta de nouveau son attention sur les jumeaux et frappa les dalles d’un coup sec.

-Je réitère donc, cinquante points en moins pour Gryffondor pour l’utilisation de ce jeu stupide et …
-Mais professeur, vous n’avez pas le droit ! la coupa Lee Jordan, qui avait visiblement perdu tout envie de rire.
-Ah oui ? rétorqua Ombrage d’un ton supérieur, avant de faire volte-face. Je suis la Grande Inquisitrice, pourtant, et votre professeur, j’ai parfaitement …
-Alors vous avez mal lu le décret d’éducation numéro 26, professeur.

Ombrage se figea face à la remarque de Lee, et se retourna lentement vers lui, les yeux plissés par la suspicion. Je n’étais pas sûre d’apprécier la lueur d’amusement qui brillait dans les yeux du Gryffondor.

-Bien oui, explicita-t-il d’un ton espiègle. La Bataille explosive n’a rien à voir avec la défense contre les forces du Mal, professeur ! Ce n’est pas une information en rapport direct avec la matière que vous enseignez ! Par conséquent, vous ne pouvez pas réprimander Fred et George d’y avoir joué, et encore moins les punir …
-Quel génie, laissai-je échapper avec un sourire.

Je couvris aussitôt ma bouche de ma main car je ne me sentais pas capable de le réprimer. Mais à la plus grande horreur d’Ombrage, la pique avait provoqué un éclat de rire général qui s’était étouffé lorsque nos yeux s’étaient posés sur le visage figé de la Grande Inquisitrice. Elle nous jeta à tous un regard furieux et ouvrit la bouche, mais aucun son n’en sortit. Pendant un glorieux instant, j’eus l’impression qu’on avait gagné, que Lee avait trouvé une faille qui aurait enfin rabattu le caquet d’Ombrage et qui maintenait l’espoir qu’elle n’était pas toute puissante dans cette école. Mais elle le brisa une seconde plus tard en susurrant d’une voix glaciale :

-Eh bien nous discuterons de cela en retenue, monsieur Jordan. Ce soir, dix-huit heures à mon bureau. Demandez à monsieur Potter : après cela, on a moins envie de faire le malin et de contourner mes règles. Et je répète : cinquante points de moins à Gryffondor pour avoir joué à ce stupide jeu pendant ma classe. (Elle toisa ensuite l’ensemble de la classe et chacun évita soigneusement son regard). Et s’il faut que je colle toute la classe pour que le message s’ancre, ce sera avec plaisir.

Là-dessus, elle tourna les talons et retourna à son estrade, le menton relevé par la satisfaction. Lee avait froncé les sourcils face à la menace avant d’interroger les jumeaux du regard, qui avaient écarté les bras en signe d’incompréhension. Toujours était-il que les élèves la considérèrent assez sérieuse pour effacer leurs sourires et river de nouveau leur regard sur le livre. Alors un instant plus tard, on entendit plus que le grattement des parchemins et le « hum » de triomphe d’Ombrage, et l’agitation passive de Lee et des jumeaux. J’échangeai un regard dépité avec Roger. Plus le temps avançait, plus Ombrage plantait ses griffes dans Poudlard. Elle ignorait même ses propres règles, tant que ça lui était favorable. Roger dardait sur elle un regard particulièrement féroce et griffonna à l’aveugle quelques mots sur un morceau de parchemin entre nous. Je penchai la tête pour les lire :
« C’est vraiment un tyran. Octavia a raison, il y a deux poids deux mesures ici. Au moins les jumeaux n’embêtaient personne ».
« Ça on l’avait bien vu avec ce qu’elle fait du Quidditch », lui répondis-je, lorgnant le bureau pour être sûre que la professeure ne me voit pas faire. « L’école bienveillante d’Albus Dumbledore est morte, vive la dictature ombragienne ».
Roger parcourut mes mots, eut un léger sourire, presque amer, et embrassa la salle du regard. Tout le monde, même Octavia sous la pluie de boulette, s’était remis à l’étude du bouquin soporifique. Il se munit à nouveau de sa plume et écrivit :
« Et nous on laisse faire, comme de bons petits soldats. Si on montre si peu de résistance face à Ombrage, imagine-nous face à des Mangemorts … »
Je me figeai en lisant la ligne. Roger avait raison. Ombrage était peut-être ce qu’elle était, mais elle n’utilisait pas ses pleins pouvoirs sur nous et restait dans l’ordre de l’école. Alors que ferait cette masse d’élève passive face à une menace bien supérieure ? Roger hocha la tête d’un air défaitiste et brandit discrètement la baguette pour effacer ces mots qui risquaient de nous attirer les foudres de la dictature ombragienne.

***


-Et tu veux faire quoi ? Comme Bones et arrêter de venir en cours ?

Je soupirai face à la conclusion hâtive de Miles. Février s’avançait sur Poudlard et la neige ne désemplissait pas les sols, si bien que nous nous terrions dans la bibliothèque, à l’abri du froid glacial d’Ecosse et de ses vents qui vous traversaient comme mille lames. Rien que de le voir se fracasser et faire trembler les fenêtres, j’en frissonnais.

-Ce n’est pas ce que j’ai dit. Simplement, je trouve ça idiot qu’on ne fasse rien alors qu’elle est en train de détruire notre école. Si on laisse Ombrage gagner à Poudlard, imagine ce qui se passera dehors ? Alors quoi, on laisse gagner Voldemort ?

Miles, qui était en train de tremper sa plume dans l’encre, fit un faux-mouvement qui envoya valser l’encrier. Le liquide noir se déversa sur la table et je le nettoyais avant que Mrs. Pince ne puisse soupçonner qu’on salissait son matériel.

-Merci, marmonna Miles en sortant une nouvelle bouteille. Quoique, c’est un peu de ta faute. Bon sang, Victoria, tu ne peux pas au moins faire l’effort … ?
-Non, Miles. Arrête d’avoir peur de son nom, qu’est-ce que ce sera quand il sera devant toi, sinon ?
-Tu m’excuseras, mais je compte bien ne jamais me retrouver devant lui. Bref. Donc, ce que tu me dis, c’est que tu voudrais organiser une sorte de résistance à Ombrage ?

Je me trémoussai sur ma chaise, mal à l’aise face au regard inquisiteur de Miles, mais surtout devant les dizaines d’oreilles indiscrètes qui s’étaient elles aussi réfugiées dans la bibliothèque pour échapper au froid. Ombrage avait plusieurs fois ouvertement appelé les élèves à venir qui rapporter toute « irrégularité » et certain élèves, soucieux de bien se faire voir, ne s’en privaient pas. Trop agitée pour travailler, je dessinais un vague chat sur les brouillons de Miles.

-Pas exactement … Mais … Je ne sais pas. C’est trop facile pour elle, là.
-Elle a le Ministère entier derrière elle, l’approbation de la plupart des parents d’élève et tout le monde lui accorde tous les pouvoirs, Vic’, me rappela sinistrement Miles. Même Dumbledore ne peut rien y faire. Alors toi, qu’est-ce que tu peux y faire ?

Je n’en sais rien. Quelque chose. Je me rendis compte qu’exactement les mêmes mots devaient tourner dans la tête de Simon, mais ils se rendaient déjà à l’échelle supérieure. Il avait décidé d’ignorer Ombrage pour déjà réfléchir à ce qu’il ferait dehors. Mon cœur de serra affreusement. J’ignorais totalement dans quoi Simon serait capable de se fourrer, une fois dehors. Je devais avoir blêmi, car lorsque Miles releva les yeux sur moi, son regard s’adoucit et il avança sa main pour prendre la mienne.

-Vic’, on est en février. Dans quelques mois, Poudlard, c’est fini pour nous. Tu n’auras plus longtemps à supporter Ombrage.

J’aurais voulu rétorquer une multitude de chose : que ce n’était pas à moi que je pensais, mais à Susan, à la petite Isabel McDougal, à ses sœurs et que je ne voulais pas abandonner face à Ombrage, mais aussi et surtout que dans quelques mois, je serais dans une situation bien plus angoissante. Pourtant, je parvins à retenir mes mots pour ne lâcher qu’un soupir dépité. Miles venait à peine d’accepter que Voldemort soit de retour, et s’il avait parfaitement compris que c’était un fait qui me mettait en danger, je doutais qu’il ait réellement cerné tout ce que ça impliquait pour moi. J’avais su être patiente : il fallait que je continue de le laisser se rendre compte de l’ampleur de la tâche qui nous attendait. Et Seigneur, ce que c’était dur. Ma patiente légendaire était mise à dure épreuve. Par Simon, qui refusait d’entendre raison et se renfermait chaque jour d’avantage dans une bulle de travail et de colère, par Emily qui m’évitait par peur que je ne lui parle au mieux de Simon, au pire de Voldemort, par tous mes problèmes urgents qui demandaient mon attention malgré le climat malsain qui sous-tendait mon monde. Et sur lesquels Miles choisit de renchérir en consultant sa montre avant de me lancer un regard sans équivoque.

-Ça va être l’heure. Tu es prête ?

Je haussai les épaules avec une certaine passivité.

-Pas vraiment. Mais je n’ai pas le choix, c’est la seule solution que j’ai trouvée.
-Et ce n’est pas la pire, ça va bien se passer, me rassura Miles en passant son index sur le dos de ma main. Et si je vois que ça se passe mal, je serais ravi d’utiliser un sortilège d’oubli sur lui.

Un léger ricanement me secoua, même si je doutais intérieurement que Miles en soit capable. Après tout, nous n’allions pas parler à n’importe qui. Nous allions parler à quelqu’un, qui, malgré l’évidente arrogance et malséance, malgré moi, il persistait à admirer. Je rangeai rapidement mes affaires et prit la main que me tendait Miles en expirant tout l’air de mes poumons, espérant que mes doutes s’envolent avec eux.
Il était temps de jouer cartes sur table avec Ulysse Selwyn.
Ni Miles, ni moi, ne prononçâmes le moindre mot alors que nous sortions de la bibliothèque. Seul le hurlement du vent répondait au cliquetis des armures sur notre passage et j’avouai m’accrocher de toute mes forces à la main de Miles, comme si cela pouvait m’assurer que j’avais pris la bonne décision malgré l’aspect absolument contre-intuitif de la chose. Mais étrangement, à défaut de convaincre Octavia dans ce couloir, il m’avait convaincu moi. Pas qu’il était quelqu’un de bien. Mais que ses intérêts rejoignaient les miens. Miles pressa ma main et se pencha doucement vers moi :

-Je suis assez surpris que Bones ne veuille pas venir. Je veux dire, il est assez, euh … « chien de garde », avec toi. En ça, il a un peu remplacé Diggory.

Malgré le pique et le sinistre rappel, j’eus un sourire en me rappelant la violente réaction de Cédric lorsqu’il avait su que je sortais avec Miles, dû à l’instinct de protection qu’il avait à mon égard. « Tu étais sa petite chose qu’il voulait protéger par-dessus tout », m’avait rappelé Cho avant les vacances. Puis mon sourire s’effaça lorsque je me rappelais la question de Miles et ce fut d’avantage le regard noir de Simon lorsque je lui avais annoncé ma décision définitive qui me revint en mémoire. « Si tu ne veux pas m’écouter, alors débrouille-toi », m’avait-il rudement lancé avant de se replonger dans l’étude d’un grimoire de sortilège complexes.

-Simon a assez de problème en ce moment pour que je ne l’embête avec les miens, éludai-je rapidement. Je le tiendrais au courant après.
-C’est l’évasion de l’assassin de son oncle, le problème ? J’ai entendu des gens en parler dans la Salle Commune. Assez glauque, comme histoire, pauvres gosses …

Oui et le glauque avait l’air d’attirer les foules. Susan était revenue la veille, les larmes aux yeux, après que quelques élèves de son année l’eurent assailli pour avoir des détails sur ce qu’il s’était passé pour qu’un Mangemort ne décide de tuer deux enfants innocents. Bien sûr, cela avait de nouveau mis Simon hors de lui et provoquer une nouvelle dispute avec Emily. J’allais finir par changer de Maison.

-Je comprends que ça mette Bones en colère, poursuivit prudemment Miles. Je veux dire, il n’a pas fini de purger sa peine, il est de nouveau en liberté, après toutes les horreurs …
-Il abuse quand même, lâchai-je, profitant d’être avec quelqu’un de neutre pour enfin me plaindre. Il n’est pas le seul. La grand-mère de Judy a été tuée par un des Mangemorts échappés, et puis c’était les cousins de Susan, aussi et elle ne réagit pas comme ça. Qu’il soit en colère, je comprends, c’est légitime. Mais là, il se renferme totalement, et tout le monde a tellement peur de lui parler qu’ils s’adressent soit à Susan, soit à moi, mais … Même avec moi, en ce moment, c’est difficile.

Et c’était peut-être ce qui me frustrait le plus dans cette affaire. Simon avait le rôle ingrat dans ma vie : il était le seul avec lequel j’acceptais pleinement d’être égoïste. Et j’avais besoin de lui, en ce moment, pour une multitude de raison que je trouvais parfaitement valables. Et alors que j’étais dans une période où je me sentais perdre pied, il me déstabilisait encore plus. Non, Bones, ce n’est pas comme ça que ça marche. Je suis là pour toi si tu es là pour moi, et là tu disparais.
Je savais pertinemment que c’était parfaitement égoïste et peut-être même injuste de ma part de réagir comme ça, mais c’était plus fort que moi.

-Enfin bref, abrégeai-je, le cœur lourd. Où il t’a donné rendez-vous ?
-Au troisième étage. Va savoir pourquoi, je te le dis, Ulysse est très mystérieux depuis quelques temps …

Mystères qui devaient sans doute impliquer Octavia McLairds, songeai-je distraitement en montant une volée de marche. Je n’avais pas pris la peine de conter cette découverte à Miles : j’avais déjà du mal à l’assimiler et j’étais déjà bien assez gênée d’être entrée dans leur intimité par la grande porte. Je n’étais pas le genre ce genre de colporteuse. Nous bifurquâmes à un énième couloir, puis grimpâmes encore un escalier dont l’un décida de changer de sens alors que nous étions dessus avant d’enfin apercevoir Ulysse Selwyn au détour d’un couloir désert, assis à terre avec un grimoire à la main. Il mit un moment à s’apercevoir qu’il n’était plus seul dans le corridor et son regard déjà froid se glaça quand il se posa sur moi. Mon cœur s’arrêta un instant de battre et je me serais sans doute immobilisée si Miles n’avait pas tenu ma main et entrainé dans son sillage.

-Salut Ulysse, déclara-t-il avec un sourire lorsqu’il arriva à sa hauteur. Drôle d’endroit pour travailler.
-C’est calme, rétorqua-t-il vertement avant de faire un vague mouvement de tête en ma direction. Tu ne m’avais pas dit que tu venais avec ta copine.
-Elle s’appelle Victoria, rappela tranquillement Miles avant que je ne songe à répondre. Ça, je pense que tu le sais.

Les yeux de Selwyn roulèrent dans ses orbites et il s’appuya contre le mur pour se redresser et nous toiser de toute sa hauteur. Il ne restait rien des marques qu’avaient laissés la dispute avec Octavia : il était redevenu devant nous le petit prince Sang-Pur arrogant que j’avais fui toute ma scolarité. Et Seigneur, je n’en revenais pas d’être forcée à venir le voir de mon plein gré.

-Tu voulais me parler, dit-il d’un ton froid. Et vu la présence de Victoria, je pense maintenant que ça concerne Nestor. (Il vrilla son regard gris, clair et perçant, semblable à celui de sa sœur, sur moi). C’est ça, Bennett, tu as encore peur que mon frère t’assassine dans ton sommeil ?

Je vis Miles ouvrir la bouche pour répondre, mais cette fois je pressai sa main pour l’inciter à se taire. C’était mon affaire et je comptais bien profiter de l’absence de Simon pour la régler seule, comme une grande fille. Je pris une grande inspiration pour réprimer toute la répulsion que pouvait m’inspirer le garçon devant moi et entonner d’une voix résolument neutre :

-Je ne vais pas mentir, oui, ça concerne Nestor. Mais pas pour les raisons que tu crois. Je sais qu’il n’ira pas se venger du cinq Novembre tant que Voldemort n’aura pas réapparu officiellement.

Selwyn laissa tomber son grimoire en entendant le nom de Mage Noir, et bien que l’effet espéré soit de le surprendre, je ne pus retenir un claquement de langue agacé. Il échangea un regard étonné avec Miles, qui hocha gravement la tête, avant de se baisser pour récupérer son grimoire. L’action n’avait pas permis de totalement effacer la stupéfaction de son visage lorsqu’il s’adressa de nouveau à moi :

-Tu n’as pas froid aux yeux, Bennett. Mais ça, je dois admettre que je le savais. (Un léger sourire qui m’arracha des frissons sur l’échine retroussa ses lèvres). Alors on se décide enfin à ne plus parler par énigme dans un coin de la bibliothèque ? Remember, remember ?
-The fith of November, récitai-je par automatisme, devant le regard stupéfait de Miles. Gunpowder, treason and plot. Oui, on va arrêter de tourner autour du pot. On sait tous les deux que j’ai brûlé le visage de ton frère ce jour-là. Si tu veux, après, je te raconterais toute l’histoire parce que je suis sûre que tu n’as eu que les fragments glorieux où ton frère m’attache sur le bûcher et m’effraie avec des étincelles. Mais on a plus urgent, je pense. Dis-moi, Selwyn, franchement, c’est quoi le plus important pour toi : la pureté du sang de la famille Selwyn, ou son intégrité ?
-Pardon ?
-Ulysse, réponds, soupira Miles, qui s’était adossé au mur d’en face. Tu comprendras après.

Selwyn contempla un long moment mon petit-ami l’air dubitatif, comme pour dire « tu es sérieux ? », et Miles hocha une fois de puis la tête. A à ma grande surprise, cela parut suffire au Serpentard pour qu’il se mette à songer réellement à la question.

-L’un ne va pas sans l’autre. Evidemment que notre famille est fière de son histoire et du sang qui coule dans ses veines. Mais elle est encore plus fière de l’influence qu’elle a dans la Communauté Magique et si sa pureté doit en pâtir pour que son influence grandisse … Je pense qu’elle serait prête à l’accepter. (Il me jeta un regard moqueur). Enfin, si c’est le sens de ta question, Bennett.
-Vous êtes des vautours, lâchai-je, dégoûtée parce que cela sous-entendait – que tout était permis, du moment que la famille accroissait son pouvoir. Mais bon, je prends. Mon frère sort avec ta sœur.

Selwyn, qui ricanait encore de ma remarque, se figea en plein mouvement. Cela aurait pu donner un résultat assez risible, si je n’étais pas concentrée sur l’explosion de la bombe que je venais de lâcher. Je masquai mon appréhension de mon mieux, mais je me pus me retenir de mâchouiller nerveusement ma lèvre inférieure le temps que Selwyn prenne conscience de l’information. Il reprit contenance pour passer une main dans ses cheveux, me contemplant, puis interrogeant silencieusement Miles, puis fixant de nouveau son regard sur moi.

-Ton frère avec… Mais … Je ne savais même pas que tu avais un frère ici …
-C’est parce qu’il n’est pas ici, explicitai-je. Il est plus âgé que moi – et moldu.

Cette fois, le sang déserta totalement le visage de Selwyn. Je compris qu’il avait un instant cru qu’il s’agissait d’un frère plus jeune avec Enoboria, sa cadette. Mais je venais de déplacer le problème – et de le rendre plus complexe, si j’en jugeais par la crispation de ses traits.

-Mais c’est quoi cette histoire …

J’échangeai un regard avec Miles, qui m’encouragea d’un nouveau hochement de tête. Alors je me mis à raconter tout ce que j’avais découvert avec Simon à la fin des vacances de noël. Très vite, Selwyn se mit à faire les cent pas en longeant le mur, une main plaquée sur le bas du visage, écoutant mon récit sans même daigner poser les yeux sur moi. Il échangeait régulièrement un regard avec Miles, avant de se remettre à tourner tel un lion en cage, et finit par lâcher du bout des lèvres :

-Et Bones est sûr d’avoir reconnu Melania ?
-Certain, il l’a croisé aux banquets du Ministère, il l’a reconnu tout de suite, répondis-je avec lassitude.

Cette fois, Selwyn posa un instant ses yeux sur moi. Un pli de contrariété était apparu entre ses sourcils et il se frottait la mâchoire l’air songeur. Je finis par être agacée par son mutisme et assénai :

-Ecoute, je ne viens pas te voir pour le plaisir, tu te doutes bien. Je viens te voir parce que j’ai peur des conséquences. Si Nestor vient à apprendre que sa jumelle sort avec le frère moldu de celle qui lui a brûlé le visage, je doute qu’il le prenne bien.
-C’est une évidence, souffla Selwyn passant une main sur le visage. Mille gargouille galopantes, Melania …
-Elle ne sait pas, pas vrai ? Que c’est moi qui aie brûlé le visage de Nestor.

Selwyn s’immobilisa enfin et darda un regard furieux à travers la fenêtre. Dehors, le vent soufflait toujours à en faire trembler la vieille carcasse du château et je pus apercevoir en contre-bas l’équipe de Gryffondor qui s’entrainait en luttant contre les bourrasques.

-Non, finit par admettre Selwyn. A vrai dire, même moi officiellement je ne sais pas. Nestor était totalement saoul quand il m’a dit que je devrais le remercier, parce que grâce à lui … (il me lorgna l’air mauvais et je sus qu’il avait en tête le souvenir honteux du moment où je lui avais collé le pied dans l’entrejambe). Bref, il ne doit plus se souvenir qu’il m’en a parlé et je me suis bien gardé de le lui rappeler. Et puis bien sûr, mon père a tenu à ce que cela reste secret. Il ne pouvait pas se permettre d’avoir un garçon viré de Poudlard pour avoir martyrisé une née-moldue …
-Oh, vraiment ? grinçai-je en dressant un sourcil.

Un sinistre sourire s’étira sur les lèvres de Selwyn, le genre de sourire qui poussait mon instinct à me faire prendre mes jambes à mon cou, mais je réussis à rester immobile, les bras croisés.

-Je ne sais pas si tu as remarqué, Bennett, mais en réalité, je ne t’ai jamais rien fait. Je me contentais … de superviser les opérations. Sauf cette malheureuse fois où ton nez s’est retrouvé cassé, on ne m’aurait jamais pris.

Il faut que je note cette phrase et que je la donne à Octavia, rageai-je alors que le sourire de Selwyn s’agrandissait. Je coulai un regard sur Miles, et une fois satisfaite de voir que sa mine était clairement réprobatrice, je pivotai de nouveau vers Selwyn, faisant de mon mieux pour refouler cette envie de réitérer mon geste de première année.

-On n’est pas là pour discuter de ça. J’ai raison d’avoir peur pour mon frère, oui ou non ?
-Sachant que si elle a peur pour son frère, tu devrais t’inquiéter pour ta famille, enchérit Miles alors que Selwyn se fendait d’un ricanement. Je doute que ton père apprécie que Nestor s’en prenne à un moldu, non ? Qu’est-ce qu’en dirait la presse ? Que les Selwyn sont du côté de Tu-Sais-Qui ?

Je fus ravie de voir les lèvres de Selwyn se tordre d’une grimace de dégoût. Ce que j’avais pu observer depuis l’année dernière où Maugrey nous avait montré les Sortilèges Impardonnables se vérifiait : tout aussi malveillant qu’il était, Ulysse Selwyn n’aimait pas la magie noire. Et ça aussi, c’était assez contre-intuitif. Il croisa ses bras sur son torse et nous contempla tour à tour, l’air de se demander ce qu’il pouvait partager avec nous ou non.

-On va dire que … Tant que Vous-Savez-Qui ne pointe pas le bout de son nez, il n’y a rien à craindre. Nestor n’est pas un idiot, il ne prendra pas le risque d’aller à Azkaban.
-Donc il a l’intention de le suivre le jour où ce sera le cas ? compris-je avec horreur. De se faire Mangemort ?

Pour la première fois, Selwyn laissa paraitre les premiers signes d’embarras en se trémoussant d’un pied à l’autre.

-On essaie de l’en empêcher, avoua-t-il à mi-voix, comme s’il craignait que les murs aient des oreilles. Mon père et Melania, surtout : depuis cet été, ils font tout pour que Nestor ne cède pas aux sirènes du Seigneur des Ténèbres. Qu’on soit clair, Bennett : il est hors de question qu’un Selwyn ne perde son âme pour une idéologie vieille d’un autre temps. Le monde a changé, et on a clairement conscience que s’il ne se fait pas avec les familles issues de moldus, alors il s’écroulera. Mais Nestor a toujours été membre d’un groupe d’ami qui étaient plutôt de la frange extrême et c’est plus un mouton qu’un loup, il ne sait pas réfléchir par lui-même. Alors il s’est persuadé que parce qu’il s’appelait Selwyn et que son sang était pur, il avait des droits sur les autres – d’où ce qui s’est passé le cinq novembre. Et maintenant que Tu-Sais-Qui est revenu, il a l’impression qu’on lui donne raison et il a tenté de convaincre mon père de se joindre ouvertement à lui. C’est bien sûr hors de question. Je pensais qu’il écouterait Melania, mais elle était beaucoup absente cet été … (Il poussa un grognement sonore). Et maintenant je comprends pourquoi … Bon sang, quelle idiote ! Elle sait que Nestor est instable, et elle va sortir avec un moldu … Mais ça ne m’étonne qu’à moitié, Melania a toujours été fascinée par les moldus et c’est parce qu’elle connait très bien leur monde qu’elle est si précieuse pour mon père … mais de là à sortir avec
-Si tu sens que tu vas commencer à dire des choses racistes, arrête-toi, le coupa sèchement Miles. Donc on a des raisons de s’inquiéter pour Vic’ et son frère ?

Selwyn lui jeta un regard ennuyé avant de sombrement hocher la tête. Mon cœur tomba dans ma poitrine. J’avais beau m’attendre à tout cela, ça n’avait été jusque là qu’une hypothèse invérifiable. Mais là, ça devenait réel.
Alexandre était en danger.
Je portai une main sur ma poitrine qui s’était mise à se soulever beaucoup trop fort du fait de mon souffle saccadé. Selwyn me contempla d’un air neutre, avant de poursuivre :

-Tu t’y attendais, Bennett. Tu lui as brûlé une partie du visage et l’incident lui a coûté sa place d’hériter : mon père n’allait pas mettre la fortune des Selwyn entre les mains d’un garçon qui persécutait une petite fille et qui plus est, se fait battre par elle. Deux blessures qui restent vivace chez Nestor et je suis sûr qu’au fond de lui, il a toujours voulu se venger. Tu-Sais-Qui lui en offrira l’occasion plus que nous, je le crains.
-Je ne voulais pas le brûler, murmurai-je sans savoir pourquoi. C’était … c’était un accident …

Mais Selwyn balaya mes mots d’un geste impatient de la main.

-Evidemment que tu ne voulais pas le brûler, Bennett. Nestor est le seul responsable de son état, mais je comprends qu’il soit rempli de haine. Mais maintenant qu’elle est là, il faudra que tu fasses avec. Quant à ton frère … (il se frotta la tempe, l’air soucieux). Oui, ça complique les choses. Déjà à la base, il refusera catégoriquement que Melania ne souille notre sang avec un moldu – on ne va pas se mentir, je doute même que mon père accepte – mais là, ça empire les choses. C’est une affaire qui devient familiale.
-Mais vous n’allez pas laisser faire ça ? s’assura Miles en se rapprochant vivement. Ton père ne va pas laisser ton frère se laisser aller à une chose aussi primaire que la vengeance ?

Il passa un bras dans mon dos, mais je sentis la fébrilité dans son geste. Pour Miles également, la situation venait devenir réelle, palpable. Selwyn parut hésiter un instant avant de déclarer :

-Evidemment que mon père ne laissera pas Nestor trainer le nom des Selwyn dans la magie noire. Je vous le dis, on fait tout pour l’éviter. On lui donne plus de place dans les affaires familiale pour qu’il ait l’impression d’avoir de l’importance sans que ce ne soit dû à Vous-Savez-Qui, on essaie même de lui organiser un mariage avec une fille Rowle … Est-ce que ça marche, je ne sais pas. Mais s’il apprend la relation entre Melania et … euh …
-Alexandre.
-Oui, voilà. Bref, ça risquerait de mettre le feu aux poudres, même sans qu’il sache qu’il est ton frère : le fait d’être moldu suffirait … (Son visage s’assombrit). Bon sang, Melania sait ça … Pourquoi elle prend ce risque … ?
-Parce qu’elle l’aime, suggérai-je naïvement. Et que c’est sérieux. Alex ne nous l’aurait pas présenté si ce n’était pas le cas …

Malgré la mièvrerie de ma réponse, Selwyn acquiesça en silence. Visiblement, il lui paraissait plausible que sa sœur prenne le risque de faire valser sa famille par amour. Mais moi, je ne peux pas prendre ce risque, réalisai-je avec effroi. Je ne peux pas risquer qu’elle implique Alex dans la guerre … Il faut que Nestor continue de ne s’occuper que de moi.

-Il faut que je voie Mel, annonçai-je doucement. Il faut qu’on lui explique … Elle ne peut pas … je veux dire … il faut …
-La convaincre de se séparer de ton frère ? acheva Selwyn en hochant la tête. Pour moi, c’est la solution la plus sûre, oui.

J’eus l’impression qu’on injectait du plomb dans mes entrailles. C’était bien l’idée que j’avais en tête sans me l’avouer, mais ça me soulevait littéralement le cœur. Je n’avais jamais vu Alexandre aussi heureux et aussi épanoui, qui étais-je pour décider qu’il fallait mettre fin à cette idylle ? Mais je connaissais mon frère : quand bien même je lui expliquerais cent fois les dangers qu’il entourerait, il n’écouterait pas. C’était quelqu’un de passionné et d’impulsif – et j’étais persuadée que s’il avait été à Poudlard, le Choixpeau l’aurait envoyé sans hésiter à Gryffondor. Pas quelqu’un qui fuit devant le danger. Il était plutôt du genre se rire du danger.
Non. Mon meilleur moyen, c’était de convaincre Melania. Et ça me rendait pour la première fois de ma vie sur la même longueur d’onde avec Ulysse Selwyn.

-Tu penses que tu pourrais lui envoyer une lettre ? proposa Miles avec lenteur. Pour lui demander de venir à la sortie de Pré-au-Lard ?
-La sortie de Pré-au-Lard ? répéta Selwyn avec un certain amusement. Comment ça, vous ne voulez pas passer la Saint-Valentin chez Madame Pieddodu ?

Je me sentis m’empourprer violemment et fusillai l’arrogant Serpentard du regard. Heureusement, Miles réagit plus calmement en secouant la tête.

-Les matchs de Quidditch approche et Montague veut qu’on s’entraine une partie de l’après-midi, on a réussi à subtiliser une partie du créneau à Gryffondor. Et quand bien même … (Il glissa sa main jusque la mienne pour la presser avec douceur). Je pense que c’est le plus important.

Bien qu’appréciables, les mots de Miles étendirent la flambée à mes oreilles. Je n’étais pas friande de marques de tendresse en public, et cela m’embarrassait d’autant plus qu’un sourire cynique s’étirait sur les lèvres de Selwyn. Pourtant, son regard semblait s’être éteint en se posant sur nos doigts entrelacés, et un instant, je crus apercevoir sur son visage les mêmes stigmates que j’avais entrevu après sa dispute avec Octavia. Mais tout cela s’estompa aussitôt et il cingla :

-Fais attention, Bletchley, ton cœur s’amollit. Je n’ai jamais douté que tu sois la seule personne de valeur de notre dortoir, ne me donne pas tort, ça me fait horreur. Donc, Bennett : rendez-vous aux Trois Balais vers quatorze heures. Je préviendrais ma sœur et on essaiera de trouver une solution à cette improbable histoire qui sauvegardera ta famille et la mienne.
-Ne lui dis rien dans ta lettre, notre courrier est surveillé, le prévins-je précipitamment. Mais sinon … ça me semble parfait.
Selwyn dressa un sourcil au moment où Miles baissa un regard choqué sur moi.
-Comment ça, notre courrier est surveillé ? répéta-t-il, incrédule.
-Les Bones t’informent bien, constata Selwyn. Et tu devrais cent fois les remercier, c’est aussi parce qu’il sait que tu es leur protégée que mon père ne veut pas que Nestor ait des ennuis avec toi. Les Bones ne sont pas n’importe qui, surtout Amelia. Mon père ne voudrait pas s’attirer ses foudres.

Il devait sans doute avoir du vrai dans les mots de Selwyn. Mais la protection des Bones ne suffirait pas lorsque Voldemort reviendrait. Bien au contraire : beaucoup se souviendraient qu’une partie de la famille avait été dans la résistance contre lui et elle se trouverait dans une situation aussi périlleuse que la mienne – si ce n’était plus. Mon cœur manqua un battement.
Seigneur, Simon, ne fais pas de bêtise …

-Ils savent, eux ? s’enquit Selwyn. Ce qui s’est passé ?
-Simon sait depuis toujours, ses parents depuis cet été. Dumbledore et Chourave sont au courant aussi.

Les yeux de Selwyn s’écarquillèrent et il éclata de rire si brusquement que je fis un bond qui me projeta contre Miles.

-Quand je pense à tous les efforts que mon père a fait pour cacher la vérité à Dumbledore ! Le don astronomique qu’il a fait à l’école en espérant qu’il étoufferait l’affaire et n’irait pas chercher les causes de l’accident de Nestor … Ah par Merlin … parfois, la vie prend vraiment une tournure risible.

Ne m’en parle pas, songeai-je amèrement. Mais si pour ma part, le rire était plutôt jaune. Mon cœur battait encore la chamade devant la situation qui de fantôme prenait consistance devant moi. C’était une chose de l’envisager, c’en était une autre de se rendre compte que le pire était réalité. Et de trouver des solutions pour qu’il n’arrive pas. Maintenant que les prémisses étaient en place, j’avais hâte de mettre fin à cette conversation inconfortable et de rentrer dans ma douce Salle Commune pour me vider la tête.

-Bien, on se revoit à Pré-au-Lard, conclus-je en faisant un pas en arrière. Avec Melania.
-Je lui envoie une lettre ce soir, promit Selwyn avant d’adresser un hochement de tête à Miles. Bletchley, à ce soir.

Il ne prit pas le temps de me saluer et s’éloigna sans demander son reste, les mains crispés sur son grimoire. J’attendis qu’il tourne à un angle avant de m’autoriser pleinement à me détendre et laisser aller mon front contre l’épaule de Miles. Son bras enlaça ma taille pour me presser contre lui.

-Ça ne s’est pas trop mal passé …
-Nestor Selwyn veut me tuer, et possiblement tuer un mon frère, rappelai-je en un gémissement.

Miles ne réagit pas immédiatement, mais finit par me prendre plus franchement dans ses bras et me caressa les cheveux avec des gestes lents avant d’appuyer sa joue contre mon crâne.

-Certes. Mais au moins, tu as quelqu’un de l’intérieur pour t’aider. Je te l’avais dit, pour le coup, tes intérêts et ceux d’Ulysse convergent donc cette conversation n’a pas été inutile. Et Vic’, je sais que la menace de Nestor Selwyn te fait peur mais … bon sang, ce n’est que Nestor Selwyn. Tu as réussi à le vaincre sans baguette, petite et effrayée.

Peut-être, admis-je à part moi. Pour l’instant, il n’était que Nestor Selwyn, et c’était bien pour cela qu’il restait dans l’ombre. Mais bientôt, il aurait des amis puissants qui le pousseront à toutes les hardiesses. Il serait protégé par un masque noir, du même genre que j’avais pu apercevoir sur les photos de La Gazette l’été dernier. Il s’imbriquerait dans une menace plus globale qui elle aussi prenait chaque jour plus de consistance. Et ça, je voulais bien admettre que cela faisait trembler tout mon être et agitait cette petite voix qui devenait elle aussi de plus en plus forte en moi.
Faire quelque chose.

***
Perripuce

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Perripuce »

*2e partie*


Miles avait mis un certain temps à me calmer, avant que je ne reprenne le chemin de ma Salle Commune. Il était presque vingt heures, et il avait voulu me convaincre de prendre mon repas à la Grande Salle. Mais je n’avais pas besoin de l’agitation que causait cette foule, ni de croiser le regard fuyant d’Emily. J’avais besoin de calme et de me changer les idées. Aussi passai-je les tonneaux qui dissimulaient ma Salle Commune avec la volonté ferme de prendre la première pièce de théâtre qui me passerait sous la main et de la lire jusqu’à que les vers effacent mes problèmes. Mais je compris en passant la porte que le doux monde de la fiction me fuyait encore pour m’enfoncer dans la réalité :

-Tu n’as déjà pas mangé ce midi, il faut que tu descendes.
-Je dois finir ça. Mais j’irais peut-être prendre quelque chose dans les cuisines, ne t’inquiète pas.
-Je sais que tu ne le feras pas. Allez viens, ça ne te prendra qu’un quart d’heure, après tu pourras continuer …
-Susie, arrête. Va manger, toi.

Je me figeai à l’entrée de la Salle Commune et effleurait du regard les deux seules personnes qui y demeurait en cette heure de repas. Simon était assis devant une table basse qui croulait sous les grimoires et les parchemins, et Susan s’était accroupie à ses côtés. La lueur des flammes de l’âtre jetait une lumière chaleureuse sur leurs traits tirés et la teinte orangée effaçait le violet de leurs cernes. La plume de Simon ne cessait de virevolter sur son parchemin pendant que Susan le contemplait, l’air épuisé. Elle planta ses dents dans sa lèvres inférieure, l’air indécise et finit par doucement entonner :

-Simon … Si tu veux qu’on en parle …
-Parler de quoi ? rétorqua-t-il sans cesser d’écrire.

Susan se fendit d’un immense soupir qui sonnait comme une défaite. Elle se redressa, observa l’âtre quelques secondes, les yeux dans le vide, avant de secouer la tête.

-Je ne sais pas ce que tu as à l’intérieur de toi, mais un jour il faudra que ça sorte, murmura-t-elle. Sinon, ça va continuer de te ronger …

Cette fois, la plume de Simon se figea sur son parchemin et Susan le lorgna, sans doute dans l’espoir d’avoir une réaction. Je vis distinctement ses doigts se crisper sur la plume et ses jointures blanchir, et son regard se perdit dans les flammes. Au moment où j’espérais qu’il lâche enfin quelque chose à Susan, ses yeux se levèrent et m’effleurèrent. Son visage se ferma de nouveau, et il se remit à écrire frénétiquement sur son morceau de parchemin.

-Salut Vicky.

Susan me remarqua alors à son tour et passa une main sur sa tempe en comprenant que son instant d’intimité avec son frère était fini. Après lui avoir jeté un dernier regard dépité, elle se détourna de lui et s’éloigna, vaincue. Plus elle s’approchait de moi, plus je la trouvais au bord de l’épuisement. Mais je n’eus pas le temps de m’inquiéter qu’elle me prenait le bras pour me souffler :

-Va piller les cuisines et fais-lui manger quelque chose, s’il te plait. Là, c’est plus de la maigreur, je suis presque sûr qu’on voit ses côtes, maintenant.
-Désolée de nous avoir interrompu …

Susan haussa les épaules.

-Ce n’est pas grave. De toute façon, je ne peux rien en tirer. Bon courage.

Elle partit alors manger sans rien ajouter avec des pas lourds qui trahissaient sa fatigue. Je dardai un regard agacé sur la personne qui lui pompait ainsi toute son énergie et qui se bornait à noircir son parchemin.

-Bones, il me semblait t’avoir prévenu en début d’année que si tu entrainais Susan dans ta chute, je t’en voudrais beaucoup.

Il eut la décence d’arrêter d’écrire et de me jeter un regard désolé. J’expirai bruyamment par mes narines tel un dragon et me résignai à prendre place dans le fauteuil en face de lui. Les mots de Susan me tournaient dans la tête. Quoiqu’il se passe en Simon, ça le rongeait et il fallait que ça sorte. Pour ma part, j’avais soigneusement évité de parler avec lui de sujet qui seraient susceptible de le faire exploser, mais peut-être étais-je dans le tort. Peut-être que Simon avait justement besoin d’exploser. Au moment où j’ouvrais la bouche pour amorcer l’éclatement, il me grilla la politesse en déclarant sans me regarder :

-Tu as vu Selwyn, alors ?
-Euh …, lâchai-je, prise de court. Euh, oui.

Simon exhala un profond soupir et consentit enfin à lâcher sa plume pour se laisser aller contre le canapé derrière lui.
-Tu es vraiment une tête de mule, marmonna-t-il en vrillant sur moi un regard contrarié. J’espère que ça a été utile.
Durant ces quelques mois de paix relative, j’avais oublié à quel point j’étais capable de détester Simon Bones. Mais là, toute la haine remonta de façon brusque et inopinée et je me mordis la lèvre inférieure pour ne pas exploser. J’ignorais si c’était mon état de fébrilité, ta mine dubitative ou l’épuisement de Susan qui faisait surgir de nouveau ces sentiments, mais je me sentais prête à lui tirer les oreilles comme rarement depuis notre entrée à Poudlard. Pourtant, j’arrivais à contenir tous les mots que je rêvais de lui jeter à la figure pour dire d’une voix neutre :

-Melania sera à Pré-au-Lard à la prochaine sortie. Si ça t’intéresse de sauver la vie de mon frère, tu peux toujours venir, sinon je me débrouillerais toute seule.

Je m’arrachai au fauteuil avec l’intention d’aller dans ma chambre et d’aller me plonger dans une fiction pour observer un héros dramatique se dépêtrer avec des problèmes qui n’était pas les miens, mais la voix de Simon m’arrêta net dans mon geste.

-Arrête, Vicky ! Je suis désolé !

Je pivotai lentement pour lui faire face, les sourcils haussés par la surprise.

-Répète-moi ça ?

Simon se trémoussa sur le sol, agitant sa plume entre ses doigts comme s’il s’agissait d’une baguette et qu’elle pouvait m’effacer ma mémoire d’un sort. Il m’adressa un regard contrarié.

-Je suis désolé, répéta-t-il en détachant chaque syllabe. Aller voir Selwyn n’était sans doute pas la pire des solutions, surtout si ça nous permet de parler à Melania et de fixer les choses … (Il passa une main embarrassée dans ses cheveux et détourna les yeux). Et j’imagine bien que je suis exécrable en ce moment. Enfin, plus que d’habitude.

Mes paupières furent plissées par la suspicion et quand je fus convaincue de la sincérité de ses mots, je me laissai retomber dans le canapé. Je ne pouvais que difficilement demander mieux que des excuses à Simon Bones.

-Bien, tu viens de faire baisser de moitié mon envie de te tirer les oreilles.

Cela eut pour mérite d’arracha un semblant de sourire à Simon. Etrangement rassurée de voir ce geste fendre son visage pour la première fois depuis quelques jours, j’appuyais mes coudes sur mes genoux pour me pencher vers lui.

-Simon, je comprends que tu sois énervé. Tout le monde comprend – même Emily. Simplement … Je commence à croire que Susan a raison. Il ne faut pas que tu te renfermes, il faut que tu en parles.
-Je t’en ai parlé. Je t’ai dit que je me sentais coincé et impuissant ici.
-Certes, admis-je, assez mal à l’aise. Pourtant, tu te renfermes encore …

Simon me contempla quelques secondes avant de baisser le nez et de faire tourner sa plume entre ses doigts en un geste qui trahissait une certaine nervosité. Je n’y avais jamais vraiment réfléchi jusque-là, mais l’attitude de repli et l’inquiétude croissante de Susan m’ouvrit les yeux en cet instant : il y avait autre chose. Autre chose que l’impuissance et la colère. Je me laissai glisser au sol pour être à la même hauteur que lui et m’accoudai à la table pour vriller mes yeux sur lui. C’était alors que je le scrutai avec de plus en plus d’instance que je me rendis compte qu’il fuyait clairement mon regard, qu’il avait pâli de quelques teintes et que sa respiration était laborieuse. Je pianotai la table vernie de mes doigts, indécise, avant de suggérer du bout des lèvres :

-Ça a un rapport avec Jugson ? Tu … tu t’entraines pour te venger ?

Simon ne répondit pas immédiatement, mais je vis ses doigts se crisper un peu plus sur sa plume. Il me jeta un petit regard furtif avant de river de nouveau ses yeux dans l’âtre. Les flammes faisait jouer des lumières lugubres sur son visage et ombrageait son regard, achevant de le rendre presque inquiétant.

-Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
-Trop de choses se passent en ce moment et … Jugson cristallise tout. L’attentisme du Ministère, ton oncle et tes cousins, et puis … c’est une extension de Voldemort. Donc de Cédric.

Un frisson parcourut Simon, mais je ne sus ce qui l’avait provoqué entre l’accumulation et le nom du Mage Noir. Il abandonna sa plume pour ramener ses genoux contre lui en une attitude de repli enfantin, sans détacher son regard des flammes. De nouveau, l’orange des flammes rendait ses prunelles d’onyx, dure, froide et hantées et effaçait ses tâches de rousseurs comme l’enfant en lui. J’ignorais totalement si j’étais dans le vrai, mais si j’en jugeais par le mutisme obstiné de Simon, je ne devais pas en être très loin.

-Ecoute … Je sais que c’est atroce ce qu’il a fait subir à ta famille, mais … ce n’est pas à toi de régler ça.
-Qui réglera ça, Vicky ? répliqua roidement Simon. Le Ministère ?
-Ta tante fait parti du Ministère, rappelai-je tout aussi sèchement. Et je doute qu’elle laisse l’assassin de son frère en liberté. Son frère, Simon. Je sais que c’est difficile …

Il détourna enfin le regard des flammes pour le river sur moi et les mots s’étouffèrent pêle-mêle dans ma gorge. Eloigné de la lueur orangée, ses iris avaient repris l’intensité de l’émeraude en gardant la dureté de l’onyx et un voile de larme amplifiait les émotions que véhiculaient son regard. C’était si intense que je ne savais rien démêler.

-Non. Non, Vicky, tu ne sais pas. Et … (Il se prit longuement la tête entre les mains avant d’émerger de nouveau). En fait, je n’ai pas envie d’en parler. Je pense que je vais plutôt aller me coucher.

Il se leva et rassembla ses grimoires et parchemins, les mains tremblantes. Ça aurait pu être une petite victoire de l’entendre aller dormir si tôt, mais j’étais obnubilée par le tremblement qui agitait ses doigts sans qu’il ne parvienne à le contrôler. C’est beaucoup trop intense … Un léger ricanement me secoua alors qu’une idée me venait à l’esprit et je me redressais à mon tour.

-Tu me copies, Bones, c’est ma technique.
-Quoi donc ? rétorqua-t-il en pressant ses affaires contre lui.
-Fuir quand tu as peur. Et vu comment tu fuis, tu dois être mort de trouille.

Cette fois, le visage de Simon s’empourpra violemment. Les mots avaient été choisi avec soin, et pour cause, il avait prononcé exactement les mêmes un an plus tôt me concernant. Nous nous défiâmes du regard quelques secondes, et ce fut Simon qui perdit en détournant les yeux avec un grognement rageur. Sans attendre son reste, il se dirigea vers son dortoir d’un pas raide et je dardai un regard inquisiteur sur sa nuque pendant qu’il prenait la fuite. Je venais d’apprendre une nouvelle chose aujourd’hui.
Simon Bones avait l’audace de me cacher quelque chose à moi, la fille qui partageait sa vie depuis dix-sept ans. Et Seigneur que c’était désagréable de sentir qu’une infime parcelle de lui m’échapper.
Charmimnachirachiva

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Charmimnachirachiva »

Coucou !
Un super chapitre (comme d'hab quoi... :lol: )
Je suis contente que Miles ait accepté le retour de Tommy même si je pense que ils vont se séparer genre à la fin de l'année (c'est triste mais j'ai l'impression qu'ils ne se comprennent pas très bien, qu'ils ne sont pas vraiment sur la même longueur d'onde (les cigarettes...)). Après je me trompe peut être ... Puis surtout l'histoire avec Miro ça crée vraiment un fossé entre eux (enfin j'ai l'impression...)
En parlant de ça, j'ai hâte de voir la discussion avec Dumbledore :lol: .
Et le scoop de chapitre : Ocatvia et Selwyn !?!?! :shock: :shock: Je m'y attendais vraiment pas !
Hâte de voir aussi la discussion avec Ulysse à propos de Mel. Je vois trop soit Vic soit Simon s'en aller et lui lancer à la fin ''à oui au fait tu vas bien avec Ocatvia'' ou ''nan t’inquiète je t'en veut pas de sortir avec mon ex" (de Simon évidemment) :D
PtiteCitrouille

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Haaaaaaaaapppyy birthdayyyy agaiiinnnn Perri adoréééée !!! <33
Une plante inconnue de moi avait tenté de l’étrangler pendant notre cours et elle gardait des stigmates bleuâtres sur la gorge après cette lutte.
purée pour moi les plantes aiment toute Chourave, c'est un peu leur mama haha, quelle ingrate celle là
Travailleur, taiseux, et il a pris de la distance avec son ancien groupe. A en refuser que monsieur Warrington utilise les mots d’oiseaux qui … vous sont destinés.
eh beh, gros changement
Evidemment, il voulait savoir si j’avais pu parler à mon grand-père … Si j’avais pu éclaircir le mystère qui lui échappait
oui mais il lui dirait quoi haha ?
Au moins vous êtes sûrs de gagner, s'enflamma Erwin avec un immense sourire. C’est incroyable, on croirait presque qu’on joue le trophée cette année …
parle pas trop vite :lol:
elle évitait soigneusement de croiser le regard de Simon.
parce que tu SAIS que tu as tort dan cette affaire

Les gens commencent à croire au retour de Voldemort, mais franchement ça me mettrait quand même en rogne, t'as envie de leur gueuler dessus, leur en vouloir d'avoir été aussi passifs

Heuuu sérieux c'est malsain leur intérêt pour les Bones là
Arrête, Simon, finit par intervenir Emily, sans le regarder toutefois.
mais REVEILLE TOI BON SANG
Seigneur, Emily, ferme-la !
Thank god fais la taire par pitié
-Il exagère … Ce n’était que son oncle, et il était jeune, ce n’est pas comme si …
okkkkkk parfait, on la frappe quand ?
franchement elle m'énerve, mais Perri j'adore que tu travailles le prisme des différentes opinions chez les étudiants, entre ceux qui croient au retouor de Voldemort, ceux qui doutent, ceux n'y croient pas du tout, ceux qui comme Emily sont aveugle et ont peur de vouloir y croire, franchement c'est super bien travaillé
Moi aussi j’ai eu envie d’envoyer ma batte sur le visage de Fudge quand j’ai lu l’article …
pourquoi se retenir ? *-*
Elle va craquer au prochain match.
mais c'est son but en fait, faire croire aux filles qu'il a plein de muscles qui font craquer sa robe :lol:
-Dans les deux cas, il y a une grave défaillance du Ministère.
MIIIILES BEBEEE

Elle est duuure quand même Vic envers Miles haha, genre pour Emily elle s'emporte pas comme ça, en tout cas elle s'emporte moins ^^ et puis il a bien le droit de s'excuser aussi haha

Ouuuuuhh très intéressant le Selwyn, c'est trop cool comment tu creuses les persos
Tout ce qu’on a, c’est La Gazette,
bah et le Chicaneur ? Luna fait pas des distributions ?
Alors allez jusqu’au bout de votre potentiel. Et croyez-moi, vous ne faites que l’effleurer.
coeur sur McGo *-* <3
-Je vous cherchais dans la salle des professeurs, Minerva, minauda-t-elle.
-Et bien il fallait me chercher dans ma salle de classe, Dolores,
:lol: :lol: :lol: :lol:

Ah mais je me demande vers quoi il va se diriger Simon, je sais plus si tu me l'as dit
J’ai tout envoyé valser pour toi. Pour te mériter.
TIN TIN TIN TIIIIIIINNN
IIIIHHHH TWIST TWIST (enfin non tu m'en avais parlé je crois ?) c'est tellement surréel comme scène j'adore :lol: :lol:

oh j'ai trouvé l'acceptation de Miles très bien et très logique t'en fais pas ! je lis le prochain chap, sûrement déjeunerai après et ensuite je commente dans l'aprem !
PtiteCitrouille

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Il est désormais interdit aux professeurs de communiquer aux élèves toute information qui ne serait pas en rapport direct avec la matière qu’ils sont payés pour enseigner.
McGo c'est pour toi je crois :lol:
En plus de ça, elle disparaissait toujours quelques heures par semaine
*sifflote les yeux au ciel*
Tu abandonnes Emily ? m’étonnai-je.
ça va encore plus la mettre en rogne :lol:
J’ai juste … proposer à Cho de venir avec moi, à Pré-au-Lard.
oh là là ça a dû faire exploser Emily ^^'
Bon sang, comment le Choixpeau a pu t’envoyer à Serdaigle ?
ouais là je me pose aussi la question :lol:
translation
je sais que tu veux nous faire croire que t'es bilingue, mais c'est pas en calant un mot en anglais que ça va marcher :lol:
Lee Jordan avait enfoui sa tête dans ses bras, mais on voyait distinctement ses épaules tremblaient qui trahissait son rire.
je suis morte :lol: :lol: :lol: y a pas assez de crédit sur Lee par rapport aux jumeaux je trouve, il est un peu effacé dans leur trio dans HP
-On ne doutait pas un seul instant de cela, professeur, répondit Fred d’un ton faussement poli que détrompait son sourire moqueur. Vous semblez coriace.
quand t'as plus rien à perdre tu te sens vraiment pousser des ailes, surtout que se faire expulser ils s'en fichent un peu vu qu'ils ont prévu de se tailler (et là on se rend compte que c'est moins drôle Poudlard sans eux)

D'ailleurs j'y pense, normalement c'est pas deux maisons qui sont rassemblées dans un cours ? Là y a toutes les maisons ensemble, c'est normal?
-Et eux, ils ont quoi pour ça ? protesta Octavia en montrant une poigné de boulette que Montague et Warrington lui avait lancé. Ce n’est pas « dérangé la classe » ?
REVOLUTIOOOOOONNNNNN
Visiblement, la menace avait son poids. Satisfaite, Ombrage
je suis pas une personne qui ouvre sa gueule, mais alors quand ça tourne ma fierté et que la personne en face de moi est extrêmement satisfaite comme l'est Ombrage j'ai plus de contrôle, je crois que je fais des conneries
-Alors vous avez mal lu le décret d’éducation numéro 26, professeur.
... qu'est ce que tu nous prépares Lee chéri ?
Je n’étais pas sûre d’apprécier la lueur d’amusement qui brillait dans les yeux du Gryffondor.
bah si, tout ce qui peut nuire à Ombrage est bon à prendre haha
La Bataille explosive n’a rien à voir avec la défense contre les forces du Mal, professeur ! Ce n’est pas une information en rapport direct avec la matière que vous enseignez ! Par conséquent, vous ne pouvez pas réprimander Fred et George d’y avoir joué, et encore moins les punir …
je retire ce que j'ai dit, Perri MERCI pour Lee, c'est effectivement un génie *-* :lol: :lol: (mais du coup quand ils partiront les jumeaux, ils vont abandonner Lee c'est trop triste, le pauvre ets un peu mis à l'écart ^^')
Et nous on laisse faire, comme de bons petits soldats. Si on montre si peu de résistance face à Ombrage, imagine-nous face à des Mangemorts
spot on Roger...
Et tu veux faire quoi ? Comme Bones et arrêter de venir en cours ?
OH. MON. DIEU. est ce que je pense bien à la chose qui va arriver ? *-* *-* *-* ça fait tellement longtemps que j'attends ce moment JE SUIS READY
Tu n’auras plus longtemps à supporter Ombrage.
Bah c'ets surtout qu'attendre la fin de l'année n'est pas la solution, vu comment tout part en live, si ils s'opposent pas à Ombrage c'est la merde pour plus tard, ne serait-ce que par rapport à Voldemort
Mais bon, je prends. Mon frère sort avec ta sœur.
tellement cash :lol: :lol: :lol: :lol:

Je suis contente que ce soit Miles qui l'accompagne pour aller voir Selwyn, et non pas Simon; ça change et ça donne un rôle plus important de Miles dans leur relation
Je me contentais … de superviser les opérations.
ahhhh bah alors tout va bien alors !
Mon père et Melania, surtout : depuis cet été, ils font tout pour que Nestor ne cède pas aux sirènes du Seigneur des Ténèbres.
l'ambiance que ça doit être à la maison dis donc
Melania a toujours été fascinée par les moldus et c’est parce qu’elle connait très bien leur monde
oui c'est vrai, heureusement qu'elle connait bien les moldus, elle aurait eu du mal à expliquer son ignorance sur un grille pain :lol:
Tu t’y attendais, Bennett. Tu lui as brûlé une partie du visage et l’incident lui a coûté sa place d’hériter
eh oh c'est quoi ce sale sous entendu que ça serait de sa faute si Alexandre est en danger ? :x
Nestor est le seul responsable de son état
ah beh non
-La convaincre de se séparer de ton frère ?
ah nooon j'aime pas ce moment dans les relations haha, quand l'un des deux quitte l'autre pour des raisons noble set louable,s mais l'autre est brisé et lui en veut, et nous lecteurs on est là "mais nooonn ahhhhh c'est pour toiiiii" :lol:
Il était plutôt du genre se rire du danger.
Alexandre = Sirius
beaucoup se souviendraient qu’une partie de la famille avait été dans la résistance contre lui et elle se trouverait dans une situation aussi périlleuse que la mienne – si ce n’était plus. Mon cœur manqua un battement.
Seigneur, Simon, ne fais pas de bêtise …
j'avoue, les Bones vont être les premiers ciblés.. Déjà Amélia qui mourra, ça m'étonnerait pas que Rose ou Georges meurt aussi... Surtout Simon il est dans le viseur, il sort bientôt de Poudlard, il a une petite réputation de résistant et considéré comme l'héritier d'Edgar.. Aouch, après réflexion ça va être tendu pour Simon pendant la montée en puissance de Voldemort
bon sang, ce n’est que Nestor Selwyn. Tu as réussi à le vaincre sans baguette, petite et effrayée.
c'est vrai que vu comme ça ... il fait pas futé le Nestor :lol: et puis on peut reprendre l'argument de Roger, (petite parenthèse, j'adore que tu donnes un rôle plus important à des persos vite fait connus dans HP, comme Roger) si elle a peur de Nestor, qu'est-ce que ça va donner devant les Mangemorts et Voldemort ?

Eh ça fait bizarre de voir Simon, ce qui est en soit aussi bizarre de penser ça alors qu'il était là au précédent chapitre, mais d'habitude il est tellement présent, que là en l'espace d'un chapitre, t'as réussi à montrer la distance qui s'agrandissait entre lui et Vic, c'est fort (et j'ai trop de la peine pour Susan, et d'ailleurs elle aussi c'est cool de la voir plus souvent et que tu lui donnes un rôle)

j'ai pas compris ou alors j'ai pas suivi, pourquoi Simon voulait pas que Vic aille voir Selwyn ?
Ça a un rapport avec Jugson ? Tu … tu t’entraines pour te venger ?
ça devient dark pour Simon là, c'est dangereux la vengeance comme ça, c'est pas sain et ça tourne généralement très mal (#Martin dans L&J pour se venger d'Anne (et non Arthur et Mathilde, déso private joke haha))
En fait, je n’ai pas envie d’en parler. Je pense que je vais plutôt aller me coucher.
il est vexant envers Vic... elle fait tout pour l'aider et lui il la repousse
Et Seigneur que c’était désagréable de sentir qu’une infime parcelle de lui m’échapper.
mwooohh noon Simon qu'est ce que tu lui fais :cry: :x

Très bons chapitres Perriii, encore une fois bon anniversaire !!! :mrgreen: :mrgreen:
Dernière modification par PtiteCitrouille le mer. 15 avr., 2020 5:15 pm, modifié 1 fois.
cochyo

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par cochyo »

Je suis vraiment navré !
Je n’ai pas commenté le chapitre d’avant !
Deux très bons chapitres donc. Je me demande si Vic et Simon finiront par savoir pour Susan et l’AD.
Perripuce

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Perripuce »

Booknode abuse. Il est pas si long. Bon visiblement il l'est. Bon, y'a deux parties et la coupure n'est pas "naturelle" !

BONJOUR TOUT LE MONDE COMMENT CA VA ? Allez plus qu'un mois, je suis sûre que ça va bien se passer tout tous ! Force et honneur !
Il faut aller lire l'OS de Cazo, il est vraiment beaucoup beaucoup trop mignon et beaucoup trop chou et MERCI CAZO :mrgreen: Que je remercie d'ailleurs pour la relecture de presque l'intégralité du chapitre, ainsi que ma Citrouille qui m'a eue à l'usure pour une partie !


Chapitre 19 : Les larmes de Saint-Valentin.

Les deux semaines qui précédèrent la sortie du quatorze février à Pré-au-Lard furent particulièrement angoissantes. Simon s’était de nouveau renfermé comme une huitre : à présent, seule Susan, et occasionnellement moi, pouvions l’approcher sans récolter un regard noir, mais dès qu’elle ou moi nous mettions à parler avec trop d’insistance de Jugson, il fermait son livre et fuyait. Et plus il fuyait, plus je m’accrochais à lui et à ce qu’il cachait. Susan avait raison : quoique c’était, ça le rongeait et il fallait que ça sorte. Et s’il fallait que je lui fasse tout le mal du monde pour que ça arrive, qu’il en soit ainsi.
J’appréhendais réellement la rencontre avec Melania et même si Selwyn s’était remis à m’ignorer royalement, chaque œil posé sur lui était un piquant rappel de tout ce que ma famille risquait à cause de la sienne. Miles s’excusait presque quotidiennement de ne pas pouvoir m’accompagner – mais je soupçonnais qu’il s’excusais également pour moitié de ne pas pouvoir passer notre première Saint-Valentin avec moi. Et chaque fois que je répondais en bégayant que ce n’était rien, je découvrais qu’en réalité je n’étais pas une fille romantique. Ça ne me disait rien d’imiter les centaines de couple qui se baladait main dans la main dans les rues de Pré-au-Lard en s’embrassant sous les angelots et qui s’offraient des boites de chocolat en forme de cœur.
Bon, d’accord. Il se pourrait que je cède au chocolat.
Mais Miles paraissait enthousiaste à l’idée de la fête et je m’étais mise à craindre ce qu’il pouvait bien préparer pour le matin du quatorze février. Alors quand ce matin-là au petit-déjeuner, je croisais les jumeaux Weasley, Angelina et Alicia qui me proposèrent d’aller boire le thé chez Hagrid avant la sortie, j’avais accepté avec empressement. Le garde-chasse avait été ravi de nous voir devant sa porte, mais nous avions tous été horrifié des blessures et contusions de plus en plus violacés qui apparaissaient sur son visage.

-Quelles que soient ces bestioles, Hagrid, il faut que vous arrêtiez de vous en occuper, plaida Angelina en enroulant ses doigts autour de sa tasse de thé bouillante. Si Ombrage vous voit avec des créatures illégales …
-Mais non, enfin, la coupa Hagrid d’un ton bourru. Je vous dis que la situation est bien en main. Parlez-moi de vous, plutôt. Qu’est-ce que vous avez prévu, aujourd’hui ?

Mes entrailles se contractèrent et je reposai la tasse que je venais de porter à mes lèvres, brusquement incapable d’accepter la moindre goutte de thé. Mais fort heureusement, les réponses fusèrent assez vite pour que personne ne remarque mon geste :

-On a un entrainement de prévu une partie de la journée, répondit sombrement Angelina. Franchement, même si on prenait les créneaux de tout le monde, on n’arriverait pas à être au point pour le prochain match …
-Ne nous dis pas ça, Angelina, fit George, horrifié. Nous faire miroiter qu’on va perdre contre Smith
-Pourtant, c’est ce qui va se passer, confirma sombrement Alicia. On va se faire manger par les blaireaux. (Elle me donna un coup de coude avec le fantôme d’un sourire sur les lèvres). Savoure-bien.

Je lui rendis son semblant de sourire, mais j’étais moi-même loin d’être sereine pour le match de Quidditch. J’étais si noyée sous mes ennuis que je négligeai les séances d’entrainement : lors de la dernière, je m’étais pris tant de but de la part de Smith qu’il avait fini par lui-même mettre fin à la séance en décrétant qu’il avait assez marqué et était reparti en maugréant. Même Judy et Kenneth me jetaient des regards inquiets qui étaient significatifs : si mes meilleurs soutiens se défiaient de moi, je perdais mon équipe. Dépitée, je pris une lampée de thé qui me brûla la langue. Fred dressa un sourcil.

-Même pas un commentaire pour nous enfoncer encore plus. Franchement, Bennett, ça t’arrive d’être méchante ?
-Mais non, Victoria, c’est une Sainte, plaisanta Angelina en ébouriffant mes cheveux.
-Sauf quand elle tient une poêle entre ses mains ou qu’elle crie contre Bones, renchérit George avant que son sourire ne se fane sur ses lèvres. D’ailleurs, ça va lui ? Il ne vient plus en cours de Défense contre les Forces du Mal et les rares fois que je croise, il ne fait que bosser pourtant il a l’air …
-… Malade, acheva Alicia en hochant la tête. Je l’ai croisé à la bibliothèque hier, je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi blanc.

Je fis tourner laconiquement mon thé dans sa tasse alors que tous les regards, y compris celui de Hagrid, se posaient sur moi. Ils n’étaient pas les premiers à m’interroger sur le comportement de Simon : même Emily était venue me voir la semaine dernière, inquiète malgré les tensions. Et plus le temps avançait, plus je regrettais que le tapis de neige ait fondu, car cela méritait bien que j’enfonce le visage de Simon dedans.

-L’évasion de Jugson lui a mis un coup, avouai-je machinalement, puisque c’était ce que je répétais à tout le monde. Il a quand même assassiné son oncle et ses cousins …
-Edgar, oui, se souvint Hagrid, l’air mélancolique. Un garçon charmant, il venait souvent boire le thé, ici. Et le petit, Matthew … (Il secoua sa tête hirsute et rajouta du cognac dans son thé d’un geste rageur). Un bon gamin. Une tragédie …

Un silence gêné s’installa autour de la table. Je n’avais pas réalisé qu’Hagrid ait pu connaître à la fois Edgar, mais également son fils Matthew qui avait eu le temps de faire une année à Poudlard avant de mourir. Il avait connu tant d’élève depuis qu’il était en poste à Poudlard … pour lui, l’évasion des Mangemorts et le nom des victimes devait signifier bien plus que pour nous.

-Dolohov a tué nos oncles, m’apprit George avec un calme olympien. Pourtant on ne sèche pas les cours d’Ombrage et on ne fait pas le concours de la maigreur avec Fred.
-Même si très honnêtement, je suis sur le point de l’imiter pour les cours, poursuivit celui-ci avec un soupir. Il a raison, quelle perte absolue de temps.

Je leur jetai un regard embarrassé devant les mines inhabituellement sérieuses des jumeaux. Même Alicia et Angelina les contemplaient l’air effaré.

-Je ne savais pas, murmura-t-elle en posant une main sur le bras de George.

Mais il se dégagea promptement et adressa un sourire désabusé à Angelina.

-Enfin, qu’est-ce qui te prend, Johnson, tu crois qu’on est en sucre ? Ça va, on est les a à peine connus, on avait trois ans quand ils sont morts.
-C’est surtout pour notre mère qu’on s’inquiète, en fait. C’était ses frères, elle les aimait beaucoup – jusqu’à nous donner les mêmes initiales, F et G. A elle aussi ça a dû lui donner un coup sur la tête quand elle s’est rendue compte que Dolohov s’était échappé.
-Pauvre Molly, laissa échapper Hagrid après avoir pu une gorgée de son cognac au thé. C’est une brave femme, votre mère, les garçons, sachez-le. Profitez-en, chérissez-la. Les liens du sang, c’est important.

Fred et George échangèrent un regard et je vis une once de culpabilité se peindre sur leur visage. Sans doute avaient-ils dû être de vraies terreurs pour leur mère. Le garde-chasse nous gratifia alors d’un étrange discourt sur l’importance de la famille qui ne fit que me tendre d’avantage le ventre et nous finîmes par prendre congé sans avoir fini notre tasse de thé. De toute manière, tous les élèves affluaient vers la grille du château pour se rendre à Pré-au-Lard. Angelina et Alicia nous quittèrent pour se diriger vers le terrain de Quidditch où elles avaient un entrainement qui durerait une partie de la journée.

-On devrait aller les soutenir, proposa sinistrement George. Je veux dire, Angelina va finir par se jeter de son balai …
-C’est si catastrophique que ça ?

Ils haussèrent les épaules en concert avant que Fred ne m’ébouriffe les cheveux avec un sourire goguenard.

-Hep Hep hep, Bennett, tu crois vraiment qu’on va te donner plus d’information que tu n’en possèdes déjà ? D’ailleurs, tu n’as pas un rendez-vous avec ton amoureux ?
-Il a entrainement juste après Angelina et Montague tient à leur faire une séance tactique avant, répondis-je en remettant de l’ordre dans mes cheveux. Quoique je me demande à quoi peut ressembler une séance tactique avec Montague …
-Ça doit se résumer à des grognements de babouin, confirma George l’air docte. Et ce que ces imbéciles traduisent, c’est « taillez l’adversaire ». Bon sang, le Quidditch, c’était à peu près tout ce qui restait de bien dans cette école …

Son regard se perdit sur le terrain avec une certaine mélancolie. Je comprenais leur frustration de rester clouer au sol, alors j’embrayais sur un terrain moins épineux :

-Il vous reste votre boutique, non ? Ça avance vos boites à flemmes ?
-Elles sont presque au point, on a juste un problème avec les furoncles, on doit en parler avec Lee cet après-midi.
-Il va mieux ?

Lee était revenu de sa retenue avec Ombrage avec une main ensanglantée, m’avait raconté Angelina en Etude des Runes, à la fois furieuse et horrifiée. Cette affreuse bonne femme qui avait copié des lignes qui se gravaient sur sa beau – avec son propre sang … L’idée m’avait donné la nausée. D’après Angelina, la retenue avait passablement refroidi Lee de contester de nouveau ouvertement l’autorité d’Ombrage. Une grimace furtive déforma les lèvres de George.

-Boh. On va dire que pour l’instant, ça l’a rendu plus prudent, il essaie de faire profile-bas. Mais il continue de se concentrer sur les boites à flemmes, c’est déjà ça. Mais c’est pareil, Bennett : elles sont sur le point d’être prête et elles sont le clou de notre boutique, notre ultime défi avant de nous lancer. Qu’est-ce qu’on fera quand on les aura fini ?
-Vous les testerez sur Ombrage ?

Je m’attendais à voir les jumeaux éclater de rire ou me lorgner avec condescendance, mais leur regard fut aimanté l’un par l’autre et un lent sourire entendu s’étira identiquement sur leurs lèvres. Je les fixai avec horreur lorsque je remarquais que brillait dans leurs prunelles l’étincelle caractéristique des mauvais coups.

-Elle n’a pas tort, entonna George avec un certain délice. Ce n’est pas comme si on en avait quelque chose à faire d’être renvoyé …
-… Alors autant faire le plus de dégât possible dans notre chute, acheva son jumeau, extatique. C’est du génie !
-Oh mon dieu vous êtes sérieux, constatai-je, horrifiée. Mais je plaisantais !
-Et cette plaisanterie a été la meilleure idée qui n’a jamais franchi tes lèvres, Bennett, s’amusa George en passant un bras derrière mes épaules. J’imagine ça d’ici : Ombrage qui vomit ses trippes en plein cours …
- … Et là on craque un feu d’artifice, disons, le dragon …
-… Non le dragon serait trop tôt, il faut que ça finisse en apothéose … Mais je pense aux marécages, tu ne penserais pas … ?
-Non, non, stop ! m’écriai-je en me détachant de George, qui battit stupidement des bras pour se rééquilibrer. Vous êtes des gosses ! Et qu’est-ce qui se passera, après ? Vous retournerez chez votre mère ? Elle sera ravie de vous voir arriver avant la fin de l’année scolaire sans aucun ASPICs en poche ?

De nouveau, ils échangèrent un regard et je fus soulagée de voir que celui-ci était songeur. L’étincelle avait été étouffée par la réflexion.

-Un point pour elle, il vaudrait mieux qu’on assure nos arrières, fit valoir Fred avant de désigner le terrain : que dis-tout de discuter de cela devant une bonne purge de Quidditch ?
-Je dis qu’il n’y a pas meilleure moyen de passer son temps, Fred. Bennett, encore merci pour l’idée !

Ils m’adressèrent un signe de main et avancèrent vers le terrain, penchés l’un vers l’autre l’air conspirateur. Je les contemplai quelques secondes, hésitant entre me maudire de leur avoir donné cette stupide idée et la hâte de voir Ombrage victime de toute la capacité de nuisance des jumeaux Weasley. Finalement, cette dernière finit par gagner car un immense sourire naquit sur mes lèvres.
Seigneur, elle n’était pas prête de voir ce qui allait lui tomber sur le coin du nez.
Je souriais toujours largement quand j’arrivais au portail, mon autorisation en main. Comme convenu, Simon m’y attendait, à l’écart de la queue qui se formait devant Rusard. Et le bonnet orange qu’il avait enfoncé sur ses oreilles finit par vaincre mon sourire.

-Je ne t’offrirais plus jamais de cadeaux, Bones, râlai-je en m’insérant dans la file d’élève. Mais regarde-moi ça, ça bouloche.

Je levai une main pour frotter le tissu abîmé du bonnet mais Simon s’écarta souplement et l’enfonça un peu plus sur sa tête, un léger sourire aux lèvres. Je plissai les yeux en un regard inquisiteur.

-Je vais finir par croire que c’est que pour me contrarier …
-Ouais, et ça marche du feu de Dieu, plaisanta-t-il en rajustant le bonnet sur son front. Comme « Vicky », mais ce n’est même plus drôle, tu as arrêté de te plaindre au bout de trois ans.

Je lui jetai un regard oblique. Ce n’était pas un hasard s’il était le seul à m’affubler de ce surnom : je l’avais toujours détesté, étant petite. Et c’était précisément ce pourquoi il l’avait choisi. J’observai le léger sourire qui flottait sur ses lèvres alors qu’il présentait son autorisation à Rusard. Il avait toujours les traits tirés et des cernes violettes assombrissaient son regard, mais il avait l’air de meilleure humeur que les jours précédents alors je décidai de laisser couler. Inutile de le braquer avant que Melania n’arrive, j’aurais besoin d’un Simon ayant toutes ses capacités – verbales comme magiques.
Nous avions du temps avant le rendez-vous avec Selwyn et Melania durant lequel je fis le plein de fourniture et je trainais Simon chez Madame Gaichiffon dans l’espoir de trouver un cadeau d’anniversaire pour Miles. Il fut d’une absolue inutilité et ne me désigna que les choses les plus affreuses du magasin. Je finis par lui faire enfiler une paire de cache-oreille rose bonbon avec des cœurs cousues dessus mais avant que je ne puisse extorquer un appareil photo à la vendeuse, elle aussi hilare, Simon l’avait retiré et m’avait attrapée par le coude pour me faire sortir de la boutique.

-Parfois, je me demande comment je fais pour encore te supporter avec tout ce que tu me fais subir à longueur d’année depuis dix-sept ans, maugréa-t-il en réajustant son bonnet.
-Mais je trouve qu’il t’allait vraiment bien ce cache-oreille, je pense que je vais te l’acheter pour ton anniversaire. Oh je sais ! (je lui attrapai vivement le bras avec un sourire extatique). Maintenant pour nos anniversaires et noël, on va s’acheter les cadeaux les plus moches qui soient ! Au moins ça mettra un peu de piquant dans la recherche !

La proposition arracha un impensable éclat de rire à Simon. Pendant un instant, les traits de son visage s’adoucirent et s’illuminèrent pour effacer les cernes qui marquaient sa peau, et je retrouvais le garçon capable de me défier à une bataille de boule de neige ou à la course à vélo dans Terre-en-Landes. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine. C’était de lui que j’avais besoin aujourd’hui, pas du sorcier amer qui s’enfermait dans un mutisme que je ne connaissais pas.

-Je suis tenté, parce que ça pourrait être vraiment drôle, et j’ai déjà quelques idées qui me viennent pour ton anniversaire, admit Simon, toujours souriant. Mais j’ai bien aimé recevoir Hamlet pour noël, en même temps …
-Un cadeau affreux et une pièce de théâtre, je suis capable de trouver ça tous les ans, ça marche ! Au fait, tu as fini par trouver mes vers préférés ?

Simon passa une main sur sa nuque, ce qui repoussa mécaniquement son bonnet sur son front. Le léger sourire qui flottait sur ses lèvres avait fini par se faner et le garçon amer se fondait à présent dans celui de mon enfance sans que je ne puisse rien y faire.

-Je n’ai pas eu trop le temps, ces derniers temps …

Je plissai les yeux devant l’argument. Il était vrai qu’il ne se laissait que peu de temps de libre, mais c’était un choix de sa part – sans doute motivé par l’idée d’occuper son esprit pour ne pas le laisser vagabonder vers des chemins plus dangereux. Mais il y existait des manières plus saines que celles qu’il utilisait.

-T’es nul, Bones, je t’ai connu plus coriace que ça. En plus je trouve que ça détend toujours de voir des héros se démêler avec des problèmes qui sont pires que les nôtres, ça aide à relativiser – et à se moquer, on ne va pas se mentir. Je me suis pas mal moquée de Juliette ces derniers temps. De toute façon, cette pièce est nulle, s’il n’y avait pas Mercutio, j’aurais arrêté de la lire. Bref. Cyrano, pour ton anniversaire, ça te va ?

Il me lorgna l’air suspicieux, avant qu’un sourire s’effleure ses lèvres et il passe un doigt sur son nez.

-Tu veux me faire passer un message, Bennett ?
-Je peux te réciter la tirade, si tu veux. Je l’ai fait à Miles, une fois, mais je crois que je l’ai perdu : toi au moins tu as plus de référence. Oh non, c’est un peu court, jeune homme ! On pourrait dire, oh dieu, bien des choses en somme … En variant le ton, par exemple, tenez … Agressif : moi monsieur, si j’avais un tel nez, il faudrait sur le champ que je me l’amputasse !
-Putasse ? répéta Simon en dressant un sourcil.

J’eus un sourire malicieux, mais ne me laissai déconcentrer par l’air sceptique de Simon.

-Amical : mais il doit tremper dans votre tasse ! Pour boire, faites-vous construire un hanap. Descriptif : c’est un roc, c’est un pic, c’est un cap, mais que dis-je c’est un cap, c’est une péninsule …
-Mais pourquoi je l’ai lancée …

Son désespoir ne fit que me galvaniser et la tirade décrivant le nez de Cyrano nous accompagna sur notre chemin jusqu’aux Trois Balais. J’avouai la déclamer avec un entrain qui se mourrait moitié pour embêter Simon – qui semblait toutefois réprimer son sourire – moitié pour me rassurer à l’approche du rendez-vous avec Melania. Ma voix s’était réduite à un murmure quand nous passâmes la porte du pub. Madame Rosermeta nous adressa un signe de tête fatigué en slalomant entre les tables bondées. Mathilda et Erwin étaient assis sur une petite table près de la vitrine, main dans la main et les yeux dans les yeux, ignorant une table de Serpentard qui se moquait ouvertement de leurs mièvreries. Je reconnus Hermione et Harry avec deux filles qui me tournaient le dos : tous semblaient penchés autour de celle qui me paraissait la plus âgée, l’air affairé. Mon regard n’eus qu’à faire un bond pour repérer Ulysse Selwyn, assis seul à côté dans un espace à moitié masqué par des décorations de Saint-Valentin. Ce ne fut que l’habitude qui me poussa à achever dans un filet de voix :

-… car je me les sers moi-même, avec assez de verve, mais je ne permets pas qu’un autre ne me les serve.
-Amen ma sœur, soupira Simon avant de désigner la table de Selwyn du menton. Pour la peine, tu payes à boire.

Il tapota mon épaule d’un air condescendant, et entreprit de traverser la salle pour rejoindre Selwyn. Je fusillai sa nuque du regard avant de m’avancer vers le bar pour commander une chope de bièraubeurre et un chocolat chaud. Du coin de l’œil, je vis Simon s’assoir après avoir adressé un bref mot au Serpentard et celui-ci le lorgner du coin de l’œil, méfiant. L’ambiance était des plus glaciale quand je parvins à la table que même mon chocolat chaud ne parvint pas à réchauffer. Selwyn fit un mouvement sec de la tête à mon encontre.

-Bennett.
-Selwyn, répondis-je avec raideur en m’installant. Mel arrive bientôt ?
-Dans quelques minutes. Tu as réfléchi à ce que tu allais lui dire ?

J’échangeai un regard avec Simon. Durant l’un des rares moment où il ne travaillait pas et qu’il était d’humeur assez clémente pour discuter en toute quiétude, nous avions tenté de préparer la discussion. Chaque fois, cela s’était soldé par le même crève-cœur : j’étais compromise, quoiqu’il arrivait, mais on pouvait maintenir Alexandre en dehors de cela si sa relation avec Melania se terminait. L’autre solution, qui paraissait nettement moins réalisable, était que Nestor Selwyn ne retrouve miraculeusement la raison ou que Voldemort reste caché à jamais. J’allais répondre au Serpentard que je verrais comment la discussion évoluerait quand je le vis se raidir, les yeux rivés vers la porte d’entrée. Caché comme nous l’étions, je ne pouvais pas voir plus que la table de Harry et d’Hermione qui chuchotaient avec animation. Il me semblait que la préfète avait les larmes aux yeux, mais je n’eus pas le temps de m’appesantir car Selwyn se leva brusquement, un sourire figé aux lèvres.

-Ma chère sœur, tu es une montre.
-Que veux-tu, j’ai pris la rigueur de notre père, plaisanta une voix qui me glaçant tant elle était familière.

Melania Selwyn apparut donc dans mon champ de vision, vêtue de ses plus belles parures de sorcières : une cape d’émeraude dont l’attache d’or étincelait sur sa gorge et un chapeau pointu qui faisait à la fois toute son élégance et son identité. Pourtant sous les larges bords de velours du chapeau se trouvait bien les traits à la fois durs et charmants de la petite-amie de mon frère. Je sentis une main sur mon genou et mis une seconde à comprendre qu’il s’agit de celle de Simon et qu’elle était là pour me rassurer. Sans prendre en compte que je n’étais plus habituée à ces gestes de sympathie de sa part, je la couvris et m’y agrippai alors que Melania, sans nous remarquer, enlaçait son frère.

-Ça m’a fait plaisir que tu m’envoies cette lettre ! disait-elle en se détachant. Mais je me demande si ça ne cache pas quelque chose … ça concerne Gloria, peut-être ? Ou la fille dont tu m’as parlé pendant les … ?

Melania venait de pivoter vers nous, les doigts sur le col de sa cape pour la déboutonner et se figea – fort heureusement pour elle, car Selwyn semblait sur le point de se jeter sur elle pour étouffer la fin de sa phrase. Ses yeux se posèrent immédiatement sur moi et pendant plusieurs secondes qui parurent une éternité, elle et moi nous fixâmes du regard sans rien dire. Selwyn finit par toussoter, les joues teintées de roses :

-Huuum … Melania, je pense que je ne te présente pas Victoria et Simon.

Dans un parfait ensemble, Simon et moi levèrent une main en guise de salut. La spontanéité du geste m’arracha un sourire, ainsi que l’air profondément choqué de Melania.

-Alexandre ne t’a sans doute pas dit mon nom de famille, et ça ne me surprendrait pas parce qu’il accorde peu d’importance à ce genre de détail, renchérit Simon d’un ton tranquille. Mais le mien est Bones.
-Et merde.

Le juron, typiquement moldu, agrandit mon sourire malgré toute la tension qui m’habitait. Selwyn jeta un regard contrarié à ma sœur tout en se rasseyant pour prendre une gorgée de ce qui semblait être du whisky Pur-Feu.

-Moi qui te pensais intelligente … Ce n’est pas comme si tu ne l’avais pas vu à Poudlard et au Ministère …
-Ce n’est pas pour ça que j’ai retenu tous les visages, rétorqua sèchement Melania, sans me lâcher du regard. Par Salazar … Alors tu es … ?
-Une sorcière, oui.

Comme si elle avait eu besoin de l’entendre pour réellement le croire, Melania se laissa tomber brusquement sur sa chaise, bouche bée et la main toujours sur son col. Elle chercha à tâtons le verre de son frère et sans même lui demander la permission, le vida d’un coup sec avant de le poser bruyamment sur la table.

-Mille gargouilles galopantes, si je m’attendais à ça … Mais en même temps … (Elle me jeta un long regard). Le pensionnat en Ecosse. Rien que ça, ça aurait dû me mettre la puce à l’oreille … Moi qui pensais qu’ils voulaient juste t’éloigner de l’influence d’Alex …

J’eus pour elle un sourire d’excuse en reconnaissant ce que ma famille disait pour masquer ma véritable école. Il était vrai que rien de la localisation de mon soi-disant pensionnant aurait dû attirer l’attention d’une sorcière, mais ma famille avait trop bien fait son travail de normalisation de mon état. Melania se passa une main sur le visage sans cesser de me contempler, l’air toujours sous le choc.

-Et … Alexandre le sait … ?
-Que je suis une sorcière ? Oui, c’est même lui qui l’accepte le mieux dans ma famille.

Melania me fixa encore quelques secondes, incrédule. Puis de manière inexplicable, son visage s’illumina et elle plaqua une main contre sa bouche pour masquer le sourire qui s’étirait à présent sur ses lèvres.

-Il l’accepte, c’est vrai ?
-Par tous les sorciers puissants de ce monde, Melania, jura Selwyn en levant les yeux au ciel. Ce n’est pas une bonne nouvelle ! Bon sang, qu’est-ce qui te prend de fréquenter un moldu ?
-Attention Selwyn, le prévint Simon d’un ton grave.

Je vis sa main plonger dans sa poche et en ressortir sa baguette d’acacia qu’il utilisa simplement pour rallumer le chandelier à côté de nous. Selwyn parut percevoir le geste comme une menace muette car il se calla un peu plus contre le dossier de sa chaise, comme pour mettre un maximum de distance entre lui et la magie de Simon. Je réprimai un méchant sourire. C’était agréable de voir son arrogance fondre comme neige au soleil, pourtant je pressai sèchement la main de Simon en lui lançant un regard exaspéré.

-Range ça, on n’en aura pas besoin. De toute manière … (Je me tournai vers le Serpentard avec un sourire entendu). Je sais parfaitement gérer le Selwyn. Car malgré tout, si on fait les comptes, on en est à Victoria : 2, famille Selwyn : 0.
-Deux ? répéta Selwyn dubitatif. Oh attends … (Son regard s’assombrit et il attrapa son verre d’un geste agacé). Bon sang … Je vais avoir besoin d’au moins ça pour te supporter. Tu veux quelque chose ?
-La même chose que toi, répondit Melania d’un ton absent.

Son frère hocha la tête et se dirigea vers le bar en toisant la salle du regard. Melania attendit visiblement qu’il soit à bonne distance pour se tourner vers moi, alarmée.

-Comment ça, deux-zéro pour toi ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? (Elle balança son pouce par-dessus son épaule pour désigner Selwyn). Il ne t’a pas … ?

Mais Simon et moi hochâmes la tête pour le lui confirmer. Elle se prit la tête entre les mains, désespérée et j’échangeai un regard gêné avec Simon. Je n’étais pas sûre de savoir comment commencer cette conversation mais avant qu’une idée précise ne se forme dans mon esprit, elle reprit d’une voix morte :

-Cette famille est sans espoir … Pourtant, mon père est plutôt tolérant, dans son genre : il a compris qu’il devait composer avec les moldus s’il ne voulait pas que notre famille ne se coupe de la réalité du monde. Ça doit être de la faute de ma mère, elle n’a jamais renoncé à sa vieille idéologie Malefoy, c’est difficile de lui faire entendre raison … Ils l’écoutent trop …
-Je ne savais pas que vous étiez apparentés aux Malefoy, s’étonna Simon.

Melania ricana amèrement en émergeant de ses mains, un rictus aux lèvres qui accentua sa ressemblance avec son petit frère. Plus je la dévisageai, plus je voyais la Selwyn en elle, plus la charmante Mel que j’avais rencontré chez moi semblait s’effacer.

-Toutes les familles de Sang-Pur sont apparentées, tu dois savoir ça, non ? En l’occurrence, ma mère est la cousine de Lucius Malefoy. Pas l’homme le plus fréquentable qui soit, surtout en ces temps-ci …
-Il a rejoint Tu-Sais-Qui, sans doute, approuva sombrement Simon. Pourtant il a été l’un des premiers à s’en détourner …
-Mais que veux-tu, soupira-t-elle avec défaitisme. Une idéologie nauséabonde, une soif immense de pouvoir, et de la lâcheté. On ne change pas une telle engeance.

C’était faux, souffla une petite voix en moi. Miroslav Liszka avait grandi dans l’idée qu’il avait un pouvoir naturel sur les moldus, mais la guerre avait changé sa vision des choses – assez pour qu’il épouse une moldue. Machinalement, mes doigts se portèrent à ma chaine où pendait à la fois Saint-George et le David de ma grand-mère et je puisais la force en les deux breloques pour demander :

-Et Nestor ? On peut le changer ?

Melania se figea et ses doigts se crispèrent sur le bord de la table. Elle jeta un regard derrière son épaule pour constater que son frère commandait leurs boissons.

-C’est Ulysse qui vous a parlé de Nestor ? s’enquit-t-elle d’un ton prudent.
-Il n’en a pas eu besoin, il s’est présenté tout seul, railla Simon.

Une nouvelle fois, je lui pressai la main pour l’induire au silence, d’autant plus que Selwyn revenait vers nous avec deux verres emplis d’un liquide ambré qu’il posa bruyamment sur la table. Melania laissa échapper un gémissement qui devait se traduire par un « dans quelle famille j’ai vu le monde » et son frère lui adressa un regard surpris.

-Nestor n’est certainement pas le pire, personnellement je m’inquiète plus d’Enoboria parce qu’elle en plus, elle en a dans la tête, reprit Melania, dépitée.

-Un idiot bien guidé reste dangereux tout de même, protesta Selwyn en faisant tourner son whisky dans son verre. Et si Nestor apprend que tu fréquentes un moldu, tu risques de ruiner tous les efforts de père. Tu te rends compte des conséquences pour nous si Nestor assassine un moldu ?
-Ah oui parce que c’est pour vous que c’est le plus grave, ironisa Simon, les yeux étincelants. Pas pour le pauvre moldu qui risque de mourir …

Melania blêmit à l’évocation de la possibilité que son frère tue son petit-ami et j’écrasai si fort les phalanges de Simon que je ne fus pas surprise de voir une grimace tordre ses lèvres.

-Il n’y a aucune raison qu’il l’apprenne, j’ai été prudente, bredouilla-t-elle, prise de court.
-Mille gorgones, Melania, persiffla Selwyn. Si c’est sérieux avec ce moldu ?
-Alexandre, rectifiai-je d’un ton glacial. Il s’appelle Alexandre. Répète encore une fois « ce moldu » et retour en première année, Selwyn.

Il se frappa le front du plat de la main avant de me jeter un regard agacé. Melania avait serré ses doigts sur son verre, mais la détermination brillait dans ses prunelles.

-Oui, c’est sérieux. Et tant pis si …
-Tant pis si quoi ? Père ne l’accepte pas ? Tu te penses si indispensable qu’il préférera avoir un moldu – Alexandre, Bennett, d’accord – comme beau-fils plutôt qu’il perde sa fille, c’est ça que tu espères ?

Les yeux de Melania étincelèrent un éclat farouche.

-Non seulement c’est ce que j’espère, mais c’est aussi ce qui va se passer. Car non seulement il me perdra, mais en plus je me ferais une joie de dire à toute la presse que Julius Selwyn préfère renier sa fille que d’accepter son bonheur et …
-Non mais je rêve, lâcha Selwyn, stupéfait. Tu serais prête à trainer la famille dans la boue ? Et tu crois que père et Nestor vont accepter ça ?

Melania se trémoussa sur sa chaise, embarrassée. Je bus une gorgée de mon chocolat pour meubler l’instant de silence qui s’installa mais sa chaleur s’était depuis longtemps envolée et il répandit un goût amer dans ma bouche.

-Crois-moi, ça ne me fait pas plaisir. J’aime notre famille, j’aime père, je t’aime toi. Mais j’aime aussi Alexandre. (Son regard coula sur moi avant de revenir sur son frère). Vraiment. C’est la première personne qui m’a prise pour ce que j’étais et pas pour mon nom de famille ou mon compte en banque, la seule avec laquelle je me sente parfaitement en sécurité … Ulysse, essaie de comprendre, je ne retrouverais ça nulle part ailleurs alors quand tu l’as trouvé … Non, tu ne dois pas le lâcher.

Pendant un instant, Selwyn parut vaciller, attendri par les arguments de sa sœur qui devaient faire écho à sa propre relation tumultueuse avec Octavia McLairds. Melania en profita pour avancer sa main et agripper le bras de son frère pour planter son regard dans le sien.

-Et en plus, ça peut bien se passer. J’y travaille depuis Noël, si je l’amène bien, peut-être que père acceptera. Ça pourrait faire une sorte de vitrine sur notre image et de toute manière, je ne suis pas la plus importante. Ce n’est pas moi qui transmettrai le nom de Selwyn, alors autant que ce soit moi qui finisse avec un moldu …
-Ça pourra peut-être convaincre père, admit Selwyn, néanmoins l’air dubitatif. Mais Nestor …

Le visage de Melania se crispa et elle lâcha le bras de son frère pour prendre une conséquente gorgée de sa boisson. Visiblement, son frère jumeau était la seule faille de son plan.

-C’est pour ça qu’il faut qu’on continue de le convaincre que le camp de Tu-Sais-Qui n’est pas celui qui lui donnera le pouvoir, ni celui qui lui ramènera son visage, dit-t-elle comme pour elle-même, mais elle-même ne paraissait pas réellement y croire. Je sais qu’il est en colère depuis cet accident et qu’il écoute trop ce que lui dise ses amis et mère et … (Elle se frotta la tempe en fermant les yeux). Par Merlin, évidemment qu’il serait assez stupide pour prendre sa baguette et aller donner une leçon à Alexandre, surtout que je suis sa sœur jumelle, mais … si on désamorce suffisamment, si je mets père de mon côté …
-Mel, ça ne suffira pas, soufflai-je en reposant ma tasse de chocolat froid. C’est moi qui aie brûlé le visage de Nestor.

Les mots m’écorchèrent les lèvres et je l’avais dit sur un ton si bas que je doutais qu’elle ait parfaitement entendu. Mais l’écarquillement de ses yeux m’indiqua que c’était le cas et pour la seconde fois, elle me contempla l’air profondément choqué. Malgré moi, je vis danser devant mes yeux ouverts les étincelles faites par Nestor Selwyn, si proches du bûcher sur lequel il m’avait attaché et mes doigts se portèrent machinalement aux cicatrices que les liens de Kamila m’avaient laissé sur les poignets.

-Tu as …, bafouilla Melania, bouchée bée. Tu … Mais …
-C’était un accident, précisa Simon d’un ton qui n’admettait aucune réplique. La nuit de Guy Fawkes, tu connais ? (Melania répondit par l’affirmative, visiblement incapable de prononcer le moindre mot). Ton frère a voulu en faire une macabre imitation avec Victoria à la place de cette pauvre effigie de Guy Fawkes. Sa magie n’a fait que la défendre.
-Et Nestor n’a pas oublié ça, Melania, enchérit sombrement Selwyn. Au contraire, je suis persuadé qu’il attend tous les jours une occasion de pouvoir se venger de Victoria : il l’a prouvé en allant la voir sur le quai de la gare, l’été dernier. C’est à cause de ça qu’il risque de passer définitivement du côté du Seigneur des Ténèbres : parce qu’il lui donnera une couverture et une assurance que sa vengeance pourra se faire sans conséquence. C’est contre ça que père se bat pendant que Tu-Sais-Qui reste tapi. Mais s’il apprend que tu fréquentes son frère … Nestor est un imbécile, mais il saura faire le rapprochement entre deux « Bennett ». Ça risque de mettre le feu aux poudres.
-C’est le cas de le dire …

Simon fut le seul à comprendre le jeu de mot – le cinq novembre célébrait le dénouement de ce qu’on appelait « la conspiration des poudres » – et je vis un sourire qu’il se refusa à laisser fleurir frémir sur ses lèvres. Les Selwyn m’ignorèrent pour échanger un regard entre horreur et réflexion. Melania avait plaqué une main contre sa bouche, épouvantée, puis après quelques minutes de silence, son visage se durcit brusquement et elle frappa la table de son poing avec une violence qui la fit trembler et fit gicler quelques gouttes de son whisky pur-feu sur sa main.

-Cette famille est vraiment pourrie jusque la moelle !
-Une partie sans doute, confirma son frère en hochant la tête. Mais il faut faire avec, Melania. Tu aimes Alexandre ? Alors il va peut-être te falloir le quitter.

Melania ouvrit la bouche, mais aucun son n’en sortit. Le regard de son frère était inflexible et son visage laissait supposer tout le sérieux de la suggestion, alors elle se tourna vers Simon et moi, l’air presque suppliante. Je détournai les yeux, déchirée d’exiger d’elle qu’elle rompe son bonheur et celui de mon frère. Mais je n’avais pas de meilleure solution à proposer – pas de parfaite, en tout cas.

-Mais … Mais c’est absurde … Enfin … (Elle se prit la tête entre les mains avant de river de nouveau son regard sur son frère). Nestor est déjà naturellement attiré par l’idée de se faire Mangemort, mais si ce que me tu me dis est vrai, alors il y a de grand-chose qu’il en soit quand Tu-Sais-Qui reviendra vraiment …
-S’il n’apprend pas pour ton petit-ami, on a encore une chance de le maintenir avec nous et de sauvegarder l’honneur de notre famille.

Les poings de Melania se serrèrent. Il me semblait que son beau masque de confiance venait se fendiller peu à peu …

-Je … Je ne sais pas. Tout ce que père met en place pour lui donner de l’importance ne fait que maintenir l’illusion qu’il est supérieur à tous et que cette supériorité lui vient de son sang. Et avec ce que vous venez de m’avouer … J’avais espéré mais … Non. Nestor est perdu, Ulysse, Alexandre ou non.

Cette fois ce fut Simon qui m’écrasa les doigts si fort que j’en réprimai un cri et couvris sa main de la mienne pour l’apaiser, mais je n’en menais pas plus large. Mes pires angoisses se cristallisaient et prenait consistance sous mes yeux sans que je ne puisse rien faire pour endiguer le processus.

-Alors il faut que tu maintiennes Alex en dehors de ça, plaidai-je, le cœur serré. S’il te plait, Mel … Nestor deviendra peut-être un Mangemort, mais c’est moi qui l’intéresse, pas ma famille et il faut que ça reste comme ça, je t’en supplie …

Je vis Simon porter une main à sa tempe, l’air troublé, mais Melania eut un sourire qui se voulait tranquillisant.

-Nestor est peut-être un idiot et une tête brûlée mais … il est gérable. Ce n’est pas le plus grand sorcier de la terre, je suis sûre que tu pourrais aisément le vaincre et je me chargerais de protéger Alexandre.
-Tu ne seras pas toujours avec Alex, protesta Simon. Il y a bien des moments où il sera seul, et lui n’a pas de magie pour se défendre. Tu vas faire quoi, alors, l’enfermer dans une tour ? Je t’assure, ça va le rendre fou et il s’en échappera à la première occasion.
-Et quand bien même il est l’arrogance personnifiée, Nestor est un lâche, renchérit Selwyn. Si vraiment il doit assouvir sa vengeance, il n’ira pas seul. Et c’est là que se situe le danger.

Melania porta son regard déchiré sur chacun d’entre nous, entre espoirs et tiraillement. Je voyais distinctement dans ses yeux gris, plus clair que les miens, qu’elle cherchait désespérément une solution viable. Elle se tourna vers Simon, suppliante :

-Mais ta famille peut faire quelque chose pour les protéger … Les Bones …
-… auront sans doute leurs propres problèmes, la coupai-je avant que Simon ne puisse répondre. Désolée, je ne vais pas me cacher derrière eux chaque fois que je serais en danger.
-Louable, mais stupide, Bennett, répliqua Selwyn. Sans compter qu’il n’y aura pas que toi, ou ton frère : s’ils attaquent ta maison, que penses-tu qu’il adviendra de tes parents ?

Je me figeai telle une statue de sel, le cœur au bord des lèvres. L’idée m’avait peut-être effleuré un jour l’esprit, mais j’avais refusé d’ajouter plus d’horreur à ma vie en la refoulant de toutes mes forces. Melania avait de nouveau blêmi et jetait à son frère un regard horrifié.

-Mais ses parents … ils n’ont rien fait, enfin, ils ne vont pas …
-Tu crois que ça leur importe ? cingla Simon d’une voix qui me donna la chair de poule. Mes cousins aussi étaient innocents. Deux gosses ! On en a retrouvé un mort dans les escaliers et l’autre …

Le souffle court, Simon s’interrompit et je caressai le dos de sa main de mon pouce dans une tentative dérisoire pour l’apaiser. Il ferma les yeux, une main sur la tempe pour reprendre la maîtrise de lui-même avec des respirations lourdes et hachées et finit par poursuivre :

-Ce que je veux dire, c’est que plus il y a de dégâts, plus ça les arrange. Evidemment que s’ils ont l’occasion de faire un carnage, ils le feront. La seule chose qu’on peut faire pour l’éviter c’est … d’éviter d’étendre le conflit. Que Nestor s’intéresse à Vicky … et uniquement à elle.

Je lui jetai un regard à la dérobée, surprise à la fois de sa maîtrise et de la mine vaincue de Simon. Nos mains se serraient tellement l’une à l’autres qu’elles paraissaient soudées, et je sentis dans la force de son geste à quel point il lui coûtait de prononcer ces quelques phrases, de me mettre en danger plus encore pour préserver ma famille. Je baissai les yeux sur nos mains, troublée, et entendit à peine Selwyn se moquer :

-Je pense que finalement, c’est toi qui vas finir dans une tour, Bennett.
-On ne t’a rien demandé, le rabroua sèchement Simon. Maintenant, Melania, c’est à toi de voir si tu veux risquer la vie de l’ensemble de la famille Bennett. Je ne dis pas que le fait d’arrêter de fréquenter Alex les sauvera. Je dis juste que ça baissera les chances que toute la famille soit impactée par le désir de vengeance de ton frère.

J’étais littéralement en train de suffoquer devant toutes ces hypothèses jetées en touffe. J’avais un an et demi auparavant était prise d’effroi devant le journal annonçant que des moldus avaient été agressés à la Coupe du Monde. Je m’étais alors enfouie dans les bras d’Alexandre, me jurant de les protéger si pareil danger s’abattait sur ma famille, mais à présent que je me trouvais devant l’éventualité, je me trouvai totalement paralysée.
Comment je faisais pour les protéger alors que j’étais moi-même destinée à devenir une cible ?
Melania semblait dans le même état que moi : elle était devenue si blafarde que sa peau semblait translucide et ses yeux s’étaient voilés d’un filme de larme. Lentement, elle paraissait prendre la mesure de l’ampleur de la situation et que celle-ci ne se règlera pas par des paroles raisonnées et un terrain bien préparé. La vengeance échappait à toute logique. Son visage se décomposa lentement et même son frère parut attendri par sa détresse car ce fut avec une douceur infinie qu’il chuchota :

-Tu n’es pas obligée de prendre la décision tout de suite, mais … Il faudra que quelque chose soit fait. Si tu penses que père pourrait bien prendre la chose, parles-en avec lui. Tant que le Seigneur des Ténèbres reste caché, Nestor ne prendra aucun risque. Si tu es prudente, ton idylle peut continuer. C’est risqué, mais ça peut se faire. Mais tu ne vas pas pouvoir cacher ta relation toute ta vie, Melania. Un jour, quelqu’un soupçonnera quelque chose et …

Selwyn laissa sa phrase en suspens et mon imagination remplit ces blancs avec les pires images qui pouvaient me venir en tête. Un lourd silence où flottaient toutes ces hypothèses s’installa sur la table durant lequel Melania parut particulièrement déchirée. Elle levait fréquemment un regard sur moi où pointait le désespoir et après quelques minutes, elle allongea le bras vers moi. Avec un temps de retard, je compris qu’elle voulait me prendre la main et je lui tendis celle que ne tenait pas Simon. Sa pression fut presque aussi forte que la sienne.

-J’aime Alex, souffla-t-elle. Je te jure que je l’aime de tout mon cœur alors … je ferais ce qu’il faut pour le protéger. Simplement, laisse-moi le temps de … de …

Incapable d’articuler le moindre mot, je ne pus qu’acquiescer. La sincérité des sentiments de Melania me prenait à la gorge et la comprimait si fort que ma respiration se fit sifflante. Elle avait été prête à sacrifier sa famille pour vivre son histoire avec mon frère. Et pour son bien, c’était lui que je lui demandais de sacrifier. Pendant un affreux instant, je m’imaginais à sa place, forcée d’abandonner Miles pour le bien de celui-ci. Ce fut l’angoisse de trop et une larme dévala ma joue. Je lâchai la main de Melania pour l’écraser d’un revers de main et la jeune femme prit une inspiration tremblante pour refouler les siennes. Ses doigts agrippèrent fébrilement son chapeau.

-Je dois retourner au travail, j’ai encore quelques dossiers à faire avant de … (sa voix se brisa) de retrouver … Alex … on devait dîner ce soir ensemble, c’est … c’est la Saint-Valentin …

Cette fois une larme s’échappa mais elle l’écrasa rapidement d’un revers demain et battit des cils pour chasser les autres.

-Mel, tu n’es pas obligé de mettre fin à tout ce soir, la rassura Selwyn en mettant une main sur son épaule. Profite, justement, mais …

Melania couvrit la main de son frère de la sienne et lui jeta un long regard suppliant qui étouffa la fin de la phrase dans la gorge de Selwyn. D’une main qui manquait d’assurance, la jeune femme revêtit sa lourde cape d’émeraude et rajusta son chapeau sur ses impeccables cheveux châtains. Elle se tourna vers nous et nous gratifia d’un sourire qui manquait cruellement de conviction et qui était gâché par les larmes qui brillaient toujours dans ses yeux.

-Merci de m’avoir prévenue. Je … J’étais à mille lieues d’imaginer tout cela … Mais c’est mieux … pour Alex.
-Désolée, m’excusai-je d’une voix étouffée.

Pour toute réponse, Melania me tendit la main et m’attira à elle. Forcée d’enfin lâcher celle de Simon, j’enlaçai la jeune femme qui était à la fois si près et si loin de devenir ma belle-sœur, le seul être au monde qui aimait mon frère peut-être plus que moi. Dans son étreinte, je sentais toute sa détresse et sa peur, mais je gageai qu’elle percevait toute la mienne également.

-Je ne sais pas si je serais assez forte, me souffla-t-elle à l’oreille. Mais je ferais ce qu’il faut … Pour Alex, et aussi pour toi. Nestor ne te touchera pas si je peux l’en empêcher.

Une boule chauffée à blanc remonta dans ma gorge et m’empêcha de répondre. J’aurais voulu lui répondre que ce n’était pas nécessaire, que je devais me défendre seule et qu’elle n’avait pas à se mettre en danger pour moi, mais les mots me broyèrent la trachée et y restèrent enfoncer jusqu’à ce qu’elle me lâche avec un sourire mouillé de larme et ne s’éloigne, son frère sur ses talons. Selwyn nous adressa un dernier hochement de tête avant de refermer la porte sur eux. Exténuée, je me laissai retombée sur ma chaise en me rendant compte que j’étais à présent seul à ma table : Simon s’était levé et Hermione, qui s’était dressé en même temps que lui, l’avait attrapé par le bras, sans doute pour lui parler de quelque chose concernant les préfets. Je profitai de mon instant seule pour reprendre la maîtrise de moi, mais alors que je prenais quelques inspirations, quelques larmes s’échappèrent de mes yeux et s’écrasèrent sur la table. La culpabilité pulsait en moi au même rythme que mon angoisse : trop de fantôme s’étaient solidifiés pour que les ignorent. Je pris une serviette pour les essuyer et récitai des vers à voix basse pour calmer mon cœur qui battait à un rythme erratique. Quand Simon revint, quelques minutes plus tard, j’avais les yeux presque secs et respirai convenablement. Je réussis même à sourire lorsqu’il poussa une tasse de chocolat fumante devant moi.
Perripuce

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

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*2e partie*


-Allez Bennett, cul-sec, plaisanta-t-il en toquant son café contre ma tasse. Tu en as bien besoin.
-Je crois que j’ai besoin de poison, plutôt. Pour tuer Nestor avant qu’il ne me tue. Par tous les Saints, Simon, je plaisante ! ajoutai-je précipitamment alors qu’il paraissait songer sérieusement à la proposition.

Il me contempla un long moment, sirotant son café silencieusement. Le sourire s’était estompé sur ses lèvres pour ne laisser qu’un air grave et tiraillé. Je contemplai vaguement Hermione et Harry se rhabiller et quitter la femme d’âge plus mûr qui resta seule à écrire à sa table avant d’essuyer un rire tremblant.

-On ne pourrait pas demander à ta tante de l’enfermer à Azkaban ? Lui dire qu’on a des doutes sur ses allégeances et qu’il peut être un danger ?
-Non seulement ça ne pourrait se faire que si l’état d’urgence est décrété, mais en plus je ne suis pas sûr que ce soit souhaitable, répondit prudemment Simon. Imagine si on enfermait à Azkaban tout ceux sur qui on a des doutes

Je fronçai les sourcils, me souvenant que c’était précisément sur des doutes que Hagrid avait été envoyé en prison pendant l’affaire de la Chambre des Secrets, mais dans l’idée, Simon avait raison. Ce n’était pas non plus comme ça que je concevais la justice et l’état de droit. De frustration, je pris une gorgée de chocolat, si brusquement que j’en versais une partie sur ma manche. Je l’épongeai avec une serviette, sous le regard toujours déchiré de Simon. Je n’osais songer ce qu’il passait dans sa tête maintenant que mon assassinat prochain par Nestor Selwyn venait d’être mis en lumière. Ma poitrine se contracta et les larmes me montèrent mécaniquement aux yeux.

-Je ne serais pas assez forte, Simon … Là, c’est de trop. Nestor, Kamila, Cédric, mon grand-père, de nouveau Nestor … C’est trop.

La main de Simon tressaillit sur sa tasse, comme s’il avait voulu amorcer un geste mais que les doigts étaient restés soudés à la hanse. Comme s’il luttait avec lui-même, ce fut avec une lenteur infinie que sa main se détacha pour se poser sur la mienne et la serrer, de façon presque plus forte que lors de l’entretien. Son regard était rivé sur sa tasse, comme s’il ne pouvait se résoudre à me regarder – comme si me regarder, c’était me voir mourir. Et ce fut presque aussi douloureux qu’un poignard dans les entrailles.

-Arrête de dire ça, Vicky. Tu vas t’en sortir, justement parce que tu as vécu toutes ses choses et que tu as beaucoup appris. Et au-delà de ça, tu as des atouts. Tu es une occlumente – ça ne te semble peut-être rien, mais tu n’imagines pas à quel point ça peut être important dans ce qui nous attend. Tu n’es pas mauvaise en duel. Tu es même plutôt bonne. On s’entrainera et même sans ça je suis sûre que Mel a raison et que tu peux vaincre Nestor.
-Tu l’as dit toi-même, Nestor ne sera pas seul.

Simon arracha son regard de son café pour le planter dans le mien. J’ignorais si c’était la fatigue ou l’intensité qui faisait brillait ses prunelles et intensifiait toutes les émotions que véhiculait son regard, mais de nouveau ma trachée fut comprimée.

-Toi non plus, Vicky. Je sais que tu ne veux pas te cacher derrière nous, mais je pense que chaque membre de ma famille est prêt à se jeter devant toi plutôt que tu ne prennes un sortilège.
-Toi y compris ? doutai-je, un sourire désabusé aux lèvres.

Simon baissa promptement les yeux et lâcha ma main pour resouder les siennes à sa tasse de café. Je le considérai longuement, bouche-bée alors que ses doigts pianotaient nerveusement sur la porcelaine.

-Seigneur, tu en serais capable, réalisai-je, le souffle coupé. Simon … tu es complétement inconscient …

Il rejeta sa tête en arrière en exhalant un soupir exaspéré.

-Vicky ! Si tu n’es plus là, avec qui je vais pouvoir être exécrable ? Actuellement, il n’y a que toi qui sois capable de me supporter ! J’ai …

Ses doigts pianotèrent à une telle vitesse et avec tant de dextérité que je me demandais s’ils ne jouaient pas inconsciemment un morceau pour apaiser son esprit – comme je pouvais le faire avec mes vers. Ses lèvres se pincèrent en une mince ligne et il finit par lâcher du bout d’une voix qui semblait venir d’outre-tombe :

-Je ne veux pas que tu meures, Vicky.

Il battit des cils, comme si la brillance que j’avais aperçu ne venait pas de la fatigue mais de larmes qui couvraient sa cornée. Je papillonnais stupidement des paupières, et je fus surprise lorsqu’à chaque nouveau battement, des larmes roulèrent sur mes joues. Au-delà de ma propre situation, je me rendus compte que cette simple faisaient échos à d’autres angoisses et mettait des mots sur une peur panique je ressentais depuis que les Mangemorts s’étaient échappés d’Azkaban.

-Moi non plus je ne veux pas que tu meures.

Un sanglot que je ne n’avais pas senti venir me déchira la gorge et j’y portai la main pour réprimer les autres. Simon leva son regard sur moi et écarquilla les yeux devant mes larmes qui arrosaient abondement mon visage et la table. Déboussolé, il ne songea même pas à me consoler, figé par l’incompréhension.

-Mais Vicky, enfin … Je ne risque rien, moi, tout va bien …
-Non, tout ne va pas bien, rétorquai-je en essuyant mes yeux de ma manche. Tant que tu es à Poudlard ça va, mais un jour tu seras en roue-libre dehors, et là tu pourras te mettre en danger autant que tu veux. Tu m’étonnes que le Choixpeau ait voulu t’envoyer à Gryffondor, tu es aussi stupide qu’eux ! Sauf que là ce n’est pas de la bravoure, c’est juste de la totale inconscience …
-Vicky …
-Arrête ! Je te connais : tu t’en ficheras totalement de ce que je dis, de ce que tes parents diront. Je le vois bien, déjà tu ne penses qu’à ça : le moment où tu pourras être dehors et te jeter dans la mêlé, sans penser à toutes les personnes qui comptent sur toi et qui ont besoin de toi en vie. Mais si seulement c’était pour la justice, pour un idéal, je pense que je serais capable de l’accepter, mais je sais très bien que ce n’est pas ça. Tu l’as admis toi-même Simon, je te connais mieux que personne !

A chaque fois, Simon s’était un peu plus tassé sur sa chaise, les yeux écarquillés. Ses doigts avaient cessé de s’agiter pour se crisper à la hanse si fort qu’elle en tremblait. Ma tirade eut un effet purgateur car les larmes se tarirent enfin et j’essuyais celles qui ruisselaient sur mes joues d’un revers de manche, le souffle court.

-Tout ça, c’est une croisade contre Jugson et Voldemort, conclus-je d’une voix qui tremblait. Et tu crieras dans l’ardeur qui t’emporte : Mort pour Cédric, Matthew et Spencer. C’est de la vengeance, Simon, et crois-moi si tu meurs pour ça, si tu oses m’abandonner juste pour te venger, je me ferais un plaisir d’aller cracher sur ta tombe.

Simon me contempla, pétrifié, les yeux écarquillés et ses tâches de rousseurs paraissant être des tâches de sang sur sa peau devenue blafarde. Mon éclat avait interloqué la femme sur la table à côté qui avait pivoté d’un quart de tour, mais je m’en moquais : j’avais les yeux rivés sur Simon avec l’espoir fou qu’il me démente, qu’il m’assure que j’ai tort et qu’il rit en disant que finalement, je ne le connaissais pas si bien que cela. Mais alors que le silence s’éternisait, il finit par secouer la tête avec lenteur, son regard vrillé sur le mien et mon cœur acheva de se morceler.

-Vicky … Tu ne comprends pas …
-Alors explique-moi ! exigeai-je en attrapant sa main. Vas-y, dis-moi ! Qu’est-ce que je ne sais pas et qui justifie que tu te veuilles la mort de cet homme ?

Mais Simon se déroba en retirant vivement sa main et ses yeux étincelèrent d’une lueur plus inquiétante, une lueur qui brillait continuellement dans son regard depuis des semaines.

-Il a tué des membres de ma famille ! Je pense que ça suffit amplement, non ?
-Non ! J’ai parlé aux jumeaux Weasley : leurs oncles aussi ont été tués par un Mangemort évadé et tu sais quoi ? Tu sais ce qu’ils font ? Ils s’inquiètent pour leur mère ! Et pourtant, eux aussi sont des têtes brûlées !
-Arrête !

C’était moitié un cri, moitié un gémissement, un son de pure détresse que venait de produire Simon et il me heurta en plein cœur. Il se recroquevilla sur sa chaise, comme un animal blessé, les mains sur les oreilles pour faire barrage des mots que je prononçais.

-Tais-toi, haleta-t-il, essoufflé. Ne … Ne parle pas de ce que tu ne sais pas.

Il se dérobait, constatai-je en remarquant son geste de repli et la façon dont il évitait mon regard. Mais Simon devait bien voir appris une chose de moi en dix-sept ans de vie commune : j’étais tenace, et surtout quand ça le concernait.

-Donc il s’agit bien de quelque chose que je ne sais pas …
-Vicky, tais-toi.
-… Et ça a un rapport avec Jugson … avec ton oncle et tes cousins …
-La ferme !

La tasse entre ses doigts explosa en mille éclats. Je vis un véritable bond qui m’amena à me replier sur ma chaise alors que Simon contemplait le liquide froid et noir qui se déversait sur les débris et se mêlait à une substance rouge, âpre, qui coulait de son poing fermé. Du sang. Je l’observai tomber goutte par goutte pour rougir les morceaux de porcelaine, horrifiée. Lentement, Simon déploya sa main pour faire apparaitre une plaie transpercée d’un éclat qui saignant abondement sur sa paume. Le peu de couleur qui restait déserta son visage et durant un horrible instant, je crus qu’il allait tourner de l’œil. Je voulus lui prendre la main pour lui retirer le débris de porcelaine mais il la ramena vivement contre lui et se dressa d’un bond. Il récupéra sa cape et son bonnet orange d’une main tremblotante tout en pressant sa main contre lui. Je parvins à attraper un pan de son pull avant qu’il ne fasse volte-face.

-Où tu comptes aller comme ça, Bones ?
-Par la barbe de Merlin, Bennett, fiche-moi la paix !

Avec un regard féroce qui me cloua sur place, il s’arracha à ma prise et slaloma entre les tables bondées pour atteindre la porte. J’entendis le choc lorsqu’elle se ferma et en sentis les vibrations comme si elle venait de se claquer sur moi. Je me pris la tête entre les mains, le regard rivé sur ma tasse dont le chocolat avant depuis longtemps refroidi, le cœur au bord des lèvres. Je me retrouvai seule à cette table, au milieu des débris, du sang et de mes ennuis qui semblaient m’étreindre pour me faire suffoquer. Plus le temps avançait, moins je voyais d’issue. Malgré une journée qui avait bien commencé, Simon s’enfonçait et j’assistai impuissante à sa lente chute. C’était à en supplier Dumbledore qu’il le garde enfermer à Poudlard … Et au-delà de ça, des peurs que j’avais pour la vie et la santé de Simon une fois qu’il serait dehors, j’étais blessée. Simon n’ignorait rien de moi, rien de ma vie. Il était la seule personne à en connaître tous les pans : la terreur de Terre-en-Landes, la sorcière de Poudlard, la culpabilité du cinq Novembre, le manque de Perelko … Alors cela me crevait littéralement le cœur de comprendre que cette relation que je pensais absolue était unilatérale. Il persistait à me cacher quelque chose et que c’était ce mystère qui pouvait le conduire vers les pires extrémités, un poids qui chaque jour l’entrainait un peu plus vers le fond.
Et je ne voyais pas comment le détacher. C’était difficile d’attraper un fantôme.
La surface de mon chocolat ondula de façon circulaire et je compris que j’avais laissé échapper une autre larme. D’un geste rageur, j’essuyais celle qui menaçait de s’échapper.

-Bon sang, Bones, tu es un crétin.
-Alors il tient de George.

La remarque fut accompagnée d’un rire fort déplaisant qui assécha mes yeux, et me força à les lever sur la table à côté de la mienne. La femme qui était restée après le départ de Harry et Hermione était à présent de moitié tournée vers moi, un whisky Pur-feu dans une main et une plume d’un vert criard qui m’était étrangement familière dans l’autre. Le sourire qui retroussait ses lèvres était à la fois triomphal et sarcastique.

-Le maillon faible de la famille, ce George Bones, poursuivit-t-elle en faisant tourner sa plume entre ses doigts. Pas mauvais sorcier, plutôt du plomb dans la tête, mais il faut être honnête : il ne serait jamais entré au Mangenmagot si jeune si son nom de famille n’avait pas été Bones. Mais je dois l’admettre : comment exister lorsqu’on est le benjamin d’une fratrie brillante ?
-Rita Skeeter, la reconnus-je alors avec un grand déplaisir.

La journaliste fit une sorte de moulinet de la main pour me saluer avec une sorte de condescendance. Elle avait changé, depuis la dernière fois que je l’avais vu dans le cadre du Tournoi des Trois Sorciers. Elle semblait moins apprêtée, plus négligée mais il brillait toujours dans son regard la même étincelle de curiosité malsaine qui me donnait envie de lui jeter mon chocolat froid à la figure. Seigneur, qu’est-ce que faisait à la table de Harry la femme responsable des rumeurs sur sa folie ?

-Moi-même en personne, confirma-t-elle avec un sourire éclatant. Nous nous connaissons, jeune demoiselle ?
-Grand dieu, non, marmonnai-je en sortant ma baguette pour nettoyer les dégâts de Simon.
-Huuum, laissa-t-elle échapper en me dévisageant. Non, ton visage ne me dit rien. En revanche, celui de ton ami … Le cadet des Bones, c’est cela ?

Je dardai la journaliste d’un regard furibond qui devait singulièrement manquer de hargne. J’aurais voulu éviter une discussion avec elle et m’échapper, mais je ne me sentais pas de traverser toute la pièce, les yeux encore rougis et le souffle court. Skeeter nicha son menton sur sa main, l’air intrigué.

-J’ai cru entendre les échos d’une dispute. Alors, ma chérie, tu te sens trahie ? Abandonnée ? Le fils Bones marche-t-il sur les traces du grand Edgar ? Et cela t’effraie ?
-Vous n’avez pas un article affreux et rempli de mensonge sur Harry et Dumbledore à écrire ? cinglai-je en désignant les carnets et parchemins qui jonchaient la table.

Skeeter leur jeta un regard dédaigneux et ferma son carnet de note d’un coup sec avant de prendre une longue lampée de sa boisson.

-Si tu savais, petite. Même si, de ce que je pense avoir compris, ton problème est justement le manque d’information.
Sa mine malicieuse m’exaspéra au plus haut point et je levai les yeux au ciel. Cette conversation surréaliste avait au moins pour mérite de calmer mes nerfs et tranquilliser ma respiration. Sans quelques minutes, les stigmates de mes pleurs seraient assez atténués pour que je puisse sortir de ma cachette et aller jeter Simon dans le Lac Noir. Skeeter me fixait toujours de ses yeux étincelants et je finis par lâcher d’une voix agacée :

-Seigneur, votre êtes pire qu’un vautour. Retournez donc à votre article !

La journaliste se fendit d’un ricanement et à mon grand dam, elle pivota plus franchement vers moi, abandonnant plume et carnet pour pointer son verre de whisky en ma direction.

-Du caractère. Ça ne me surprend pas. Les Bones sont naturellement attirés vers les femmes de caractère. Leur mère en était une, Rose en est une … Mais la palme revient sans doute à Cassiopée. Quelle femme !

C’était peut-être une illusion, mais il me semblait qu’il avait une certaine admiration dans le cri de Skeeter. Je dressai un sourcil, surprise, et elle m’adressa un sourire penaud avant de reprendre une gorgée de whisky. Je remarquai alors qu’elle n’en était pas à son premier : déjà trois verres s’alignaient devant ses travaux, en plus de ceux utilisés par Harry, Hermione et leur amie.

-Je te surprends, pas vrai ? Que veux-tu, j’ai un faible pour les femmes qui réussissent. Rose et moi aurions pu être très amies, si je n’avais pas sorti un article contre son mari.
-Vous êtes insupportable. Cette famille n’a pas déjà assez souffert, il faut que vous en rajoutiez avec vos articles nauséabonds ? Vous cherchez à en écrire un sur l’évasion de Jugson et rappeler ce qui s’est passé il y a quinze ans et faire une nouvelle fois souffrir toute cette famille ?

Le sourire de Skeeter se figea avant de lentement s’estomper. Je crus l’avoir froissé et qu’elle allait enfin retourner à ses parchemins, mais elle me surprit de nouveau en se levant et s’avancer vers moi d’une démarche chaloupée et peu certaine avant de d’écrouler sur la chaise de Melania. Elle pointa sur moi un index dont le vernis s’était depuis longtemps écaillé.

-Le petit Bones t’a prévenu, petite : ne parle pas de chose dont tu ne sais rien. Le meurtre de Cassiopée Bones et de ses enfants, ça a été mon premier terrain, chérie. J’ai été une des premières sur les lieux, une des premières à voir les cadavres. Mais j’avoue que je n’ai pas été plus loin que le rez-de-chaussée. (Elle but une longue, très longue, lampée de son whisky). J’ai rendu mes tripes dès que j’ai vu le corps du gosse dans les escaliers.

Un frisson parut la parcourir et elle vida son verre d’un trait avant de le poser bruyamment sur la table. Malgré les effets apparents de l’alcool et la sincérité que ça semblait déclencher chez elle, elle paraissait rester lucide, assez pour comprendre qu’elle venait d’avouer un événement embarrassant. Elle me jeta un regard contrarié.

-Mais bien sûr, cela reste entre nous.
-Si vous voulez, murmurai-je, assez déconcertée par l’aveu. Alors … Vous avez vu … ?

Skeeter me lorgna un moment avant qu’un sourire n’ourle ses lèvres.

-Tu serais une très mauvaise journaliste, petite. Il faut avoir plus de conviction, harceler ton sujet pour lui extorquer l’information. Parfois, dans la contrariété, il laisse échapper des indices qui te permettent de trouver l’information par toi-même si tu sais où fouiner.
-Je ne sais pas où fouiner.

La journaliste éclata d’un rire sonore qui tourna quelques têtes vers elle. Elle leva son verre à hauteur de ses yeux pour constater qu’il était vide et le reposa avec un grognement de dépit.

-Evidemment que tu ne sais pas. Mais … il se trouve que je sais. Et comme tu me sembles une fille de caractère mais assez raisonnable, contrairement à miss parfaite, je vais te donner une piste : ce n’est pas un secret. Ton information, elle est d’une simplicité enfantine à trouver. Il suffit de chercher dans cette nuit-là. Mais je t’assure (Elle leva son verre vide, comme pour me porter un toast). Rien n’est caché.
-Comment le savez-vous ?

J’étais assez dubitative face à la conviction de la journaliste, qui lorgnait son verre comme si elle espérait qu’il allait se remplir sous ses yeux. Faute de quoi, elle finit par se lever et m’adressa un simulacre de clin d’œil.

-Je te l’ai dit, chérie : j’y étais. Maintenant je vais aller remplir mon verre et écrire ce maudit article avant de songer à des choses plus intéressantes. Bon courage !

De nouveau, elle leva son verre et s’en fut de sa démarche peu assurée avec un ultime éclat de rire, me laissant seule avec mon désarroi et la piste que l’alcool l’avait poussé à daigner me laisser.
Scandium

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Scandium »

Oh mon Dieu, j'ai adoré ce chapitre !! Très intense en émotion !!

L'histoire d'amour entre une Selwiyn et un Moldu est digne d'une tragédie grecque !! Pauvre Mélania... A mon avis elle va révélé son identité à Alex et tout lui dire et il va l'empêcher de rompre, la convaincre ou un truc comme ça ... En tout cas je suis sure qu'il va finir par savoir la vérité sur son identité.

Ah la la Simon et Victoria. Tous ces moments où ils se prennent les mains et ils ont peur pour la vie de l'autre ... Ah la, trop intense pour mon petit coeur fragile. Je les aime trop, mais ils font peine à voir, ça me brise le coeur.

Excellente idée d'introduire Skeeter dans l'histoire, je l'avais oubliée ! Qui de mieux qu'elle pour donner des conseils sur comment extorquer des informations ?
Bref, du coup je me demande ce que Simon cache ... Je me rappelle plus des âges de tout le monde ... Il était né ou pas à la mort de Edgar ? Peut être qu'il y a assisté. Et peut être que, pour rajouter du glauque et du traumatisme, il a vu les enfants se faire torturer ou violer ?? Argh, c'est tellement hardcore. En même temps, on est en temps de guerre, là. Tu arrives très bien à le retranscrire je trouve. On sens très bien de climat de tension, les angoisses de Victoria de Simon, la peur de mourir, l'impuissance face à tout ça, l'envie de vengeance etc
Bref, t'es trop forte

C'était aussi super les discussions avec les jumeaux, la cabane de HAgrid etc ! Bref tout les autres moments du début que j'ai complétement oublié sous le choc de la suite
Bravo à toi

(punaise, tu m'as mis dans un mauvais mood, je suis trop triste pour les persos là ! Je suis trop sensible pour vivre une guerre, même si elle est fictionnelle :D :D . Merci d'écrire aussi bien )
annabethfan

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par annabethfan »

Allez commentaire!!! Je regarde pas Kuzco mais je pense à toi quand même :lol: :lol:

Chapitre 18 :

J'adore les rappels constants et pesants de la dictature d'Ombrage déjà ! Et Roger qui ne s'est pas aperçu qu'il a invité Cho pour la St-Valentin ah la la les mecs :lol: :lol:
Les jumeaux Weasley par contre qu'est-ce que je les aimes ils m'ont fait trop rire!!! J'ai hâte de voir leur fuite épique ^^
Quand Miles demande à Vic si elle veut organiser une résistance contre Ombrage, tellement d'ironie aussi :lol:
La réaction de surprise de Selwyn était à la fois drôle et prenante, franchement très bien décrite. J'ai hâte de rencontrer Melania plus en détails vu la description qu'en fait son frère. Elle me rappelle un peu Andromeda, capable de faire valser sa famille par amour.
Simon me fait tellement de peine... Tu décris très bien sa détresse, sa rage, son impuissance... Et le lien de tout ça au souvenir de Cedric, toujours là malgré tout.
Très beau chapitre en tout cas!

Chapitre 19 :
Et chaque fois que je répondais en bégayant que ce n’était rien, je découvrais qu’en réalité je n’étais pas une fille romantique
C'est parce que t'as pas rencontré le bon ma grande ^^ Enfin si tu l'as rencontré mais tu sors pas avec haha
-Sauf quand elle tient une poêle entre ses mains ou qu’elle crie contre Bones,
Cette scène avec la poêle: iconic!
Je n’avais pas réalisé qu’Hagrid ait pu connaître à la fois Edgar, mais également son fils Matthew qui avait eu le temps de faire une année à Poudlard avant de mourir.
Dans l'autre fanfic, pendant l'éloge funèbre de la Bataille de Poudlard, McGo cite la liste des morts en disant que les gens ne connaissent pas forcément tous les noms mais elle oui car elle a vu les élèves se succéder à Poudlard. Je trouve ça triste et beau de se dire que les professeurs assistent à l'avancée de leur communauté et de ses membres comme ça...
Dolohov a tué nos oncles, m’apprit George
Je pleure...
C’était ses frères, elle les aimait beaucoup – jusqu’à nous donner les mêmes initiales, F et G.
J'ai toujours trouvé cette idée très belle. Surtout que Molly n'a pas pu vraiment se battre pendant la 1ere guerre avec ses enfants...
Vous les testerez sur Ombrage ?
Quelle merveilleuse idée ^^
Mais regarde-moi ça, ça bouloche.
Je me tape une barre sur le mot bouloche :lol: :lol:
Maintenant pour nos anniversaires et noël, on va s’acheter les cadeaux les plus moches qui soient ! Au moins ça mettra un peu de piquant dans la recherche !
Etonnant qu'ils ne l'aient pas fait avant en vrai ^^
Amical : mais il doit tremper dans votre tasse ! Pour boire, faites-vous construire un hanap. Descriptif : c’est un roc, c’est un pic, c’est un cap, mais que dis-je c’est un cap, c’est une péninsule …
-Mais pourquoi je l’ai lancée …
Clem, Cazo, et moi sur whatssap quand Perri nous déclame des vers :lol: :lol: :lol: :lol: (Je plaisante ^^)
je ne pouvais pas voir plus que la table de Harry et d’Hermione qui chuchotaient avec animation. Il me semblait que la préfète avait les larmes aux yeux,
C'était l'entretien avec Rita ? Pourquoi Hermione avait les larmes aux yeux déjà?
Je sentis une main sur mon genou et mis une seconde à comprendre qu’il s’agit de celle de Simon et qu’elle était là pour me rassurer.
AHHHHHHHHH
Dans un parfait ensemble, Simon et moi levèrent une main en guise de salut.
La scène :lol: :lol: :lol:
Alexandre ne t’a sans doute pas dit mon nom de famille, et ça ne me surprendrait pas parce qu’il accorde peu d’importance à ce genre de détail, renchérit Simon d’un ton tranquille. Mais le mien est Bones.
-Et merde.
:lol: :lol: :lol: :lol:
Je me souviens plus, Melania n'avait pas vu Simon ce soir-là? Il était resté en haut des marches ?

Moi qui te pensais intelligente … Ce n’est pas comme si tu ne l’avais pas vu à Poudlard et au Ministère …
Bah oui ^^ C'est ce que je me disais :lol:
Par tous les sorciers puissants de ce monde, Melania, jura Selwyn en levant les yeux au ciel. Ce n’est pas une bonne nouvelle ! Bon sang, qu’est-ce qui te prend de fréquenter un moldu ?
Oh tais-toi elle est heureuse! (Elle est adorable au passage ^^)
Je vis sa main plonger dans sa poche et en ressortir sa baguette d’acacia
ACACIA! Tout le monde a bien vu ? Perri adore les baguettes, elle a fait tout un travail dessus, soulignons-le :lol: :lol: (En vrai c'est tellemeeeent intéressant!!!!)
Miroslav Liszka avait grandi dans l’idée qu’il avait un pouvoir naturel sur les moldus, mais la guerre avait changé sa vision des choses
La guerre change beaucoup de choses... En vérité ce sont des idéologies auxquels les sangs-purs croient. Mettez les en pratique et beaucoup réalisent que finalement ils n'y croient pas réellement. Miro, Regulus, Drago... Tous ont été changé par la guerre en voyant ce que signifiait vraiment les idéologies qu'ils pensaient soutenir.
-C’est Ulysse qui vous a parlé de Nestor ? s’enquit-t-elle d’un ton prudent.
-Il n’en a pas eu besoin, il s’est présenté tout seul, railla Simon.
:lol: :lol: :lol:
Nestor n’est certainement pas le pire, personnellement je m’inquiète plus d’Enoboria parce qu’elle en plus, elle en a dans la tête
On se rappelle de Luke...
Pendant un instant, Selwyn parut vaciller, attendri par les arguments de sa sœur qui devaient faire écho à sa propre relation tumultueuse avec Octavia McLairds.
Ils font la paire tous les deux...
e n’est pas moi qui transmettrai le nom de Selwyn, alors autant que ce soit moi qui finisse avec un moldu …
Pas faux...
Deux gosses ! On en a retrouvé un mort dans les escaliers et l’autre …
Ca fait mal...
’aime Alex, souffla-t-elle. Je te jure que je l’aime de tout mon cœur alors … je ferais ce qu’il faut pour le protéger. Simplement, laisse-moi le temps de … de …
Elle me fait tellement de peine...
Non seulement ça ne pourrait se faire que si l’état d’urgence est décrété, mais en plus je ne suis pas sûr que ce soit souhaitable, répondit prudemment Simon. Imagine si on enfermait à Azkaban tout ceux sur qui on a des doutes …
Il a tenté de la brûler vive, j'appelle plus ça des doutes...
Vicky ! Si tu n’es plus là, avec qui je vais pouvoir être exécrable ? Actuellement, il n’y a que toi qui sois capable de me supporter ! J’ai …
Ne détourne pas le choses mon petit, on sait que c'est pas pour ça ^^
Donc il s’agit bien de quelque chose que je ne sais pas …
-Vicky, tais-toi.
-… Et ça a un rapport avec Jugson … avec ton oncle et tes cousins …
-La ferme !

La tasse entre ses doigts explosa en mille éclats.
Cette tension... Tellement bien écrit!!
Alors, ma chérie, tu te sens trahie ? Abandonnée ? Le fils Bones marche-t-il sur les traces du grand Edgar ? Et cela t’effraie ?
Je trouve cette réplique saisissante et très bien écrite, ce parallèle entre Edgar et Simon
Le petit Bones t’a prévenu, petite : ne parle pas de chose dont tu ne sais rien. Le meurtre de Cassiopée Bones et de ses enfants, ça a été mon premier terrain, chérie. J’ai été une des premières sur les lieux, une des premières à voir les cadavres. Mais j’avoue que je n’ai pas été plus loin que le rez-de-chaussée. (Elle but une longue, très longue, lampée de son whisky). J’ai rendu mes tripes dès que j’ai vu le corps du gosse dans les escaliers.
Je suis glacée. Je m'attendais tellement pas à cette conversation avec Rita...
C'est du génie.
je vais te donner une piste : ce n’est pas un secret. Ton information, elle est d’une simplicité enfantine à trouver. Il suffit de chercher dans cette nuit-là. Mais je t’assure (Elle leva son verre vide, comme pour me porter un toast). Rien n’est caché.
Je me demande vraiment ce qui peut être pire que le meurtre de deux enfants...

Ce chapitre était incroyable!!
Charmimnachirachiva

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Charmimnachirachiva »

Coucou !
Un chapitre intense en émotion ! (ou plutôt deux car j'ai réussi à en louper un, je sais pas comment je m'y suis prise ! :lol: )
La discussion avec Melania est vraiment (j'hésite entre triste, affreuse, ou sublime...). On sent tellement la détresse de Victoria entre le fait qu'elle est entrain de détruire son frère, Melania, on parle de sa mort possible de celle de sa famille. Mais par contre elle devrait savoir que Miro protégera sa famille justement ! (enfin de mon pdv...)
Quel est donc le secret pas secret de Simon ? Ton intrigue est vraiment bien menée.
Cette fanfic est écrite dans un style beaucoup plus sombre et désespéré que tes autres histoires, j'ai l'impression.
Cette pauvre Suisie... Entre l'AD, Simon et l'évasion de Jugson...
Et j'aime beaucoup comment tu fais une ''introduction'' à Georges et Angelina. Quand au fait que ce soit Vic qui leur ait donné l'idée du feu d'artifice ! :lol:
Et même si c'est pas trop son style, j'aimerai bien que Vic dise à Selwyn qu'il ne doit pas abandonner Ocatvia et se bouger un peu !
Commet est-ce que Vic va-t-elle faire quelque chose ???
Cazolie

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Re: Ombres et Poussières [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Allez je recommence (mais en version abrégée désolée haha)
-Je n’ai pas attendu qu’elle sorte ce décret pour ne pas supporter son visage, répliqua-t-elle d’un ton sec.
Mais tellement haha
-C’est le jour de la Saint-Valentin ? répéta-t-il avec horreur. Mais … je n’avais pas capté !
:lol: :lol: :lol: :lol: :lol: mais quel mec ! c'est vraiment un bolosse
Bon sang, comment le Choixpeau a pu t’envoyer à Serdaigle ?
Si le Choixpeau s'arrêtait à ça y aurait que des filles à Serdaigle
Très peu étaient ceux qui s’intéressaient réellement au livre. Comme moi, beaucoup profitaient des heures de cours d’Ombrage pour avancer sur d’autres matières.
Comment ils comptent passer l'épreuve de DCFM aux Aspics ?
-Voyez professeur, George a mis la même carte que moi, ce qui fait que nos cartes ont explosées … Vous n’avez jamais joué à la Bataille Explosive ?
A ma première lecture j'ai cru que c'était déjà l'heure de la fuite à la Weasley mais c'est bien marrant quand même :lol:
-Elle leur a déjà pris le Quidditch, qu’est-ce qu’elle peut le faire d’autre ? répliquai-je en haussant les épaules.
Tellement haha ils sont plus à ça près (#Perri et les sports annulés)
Mon devoir est d’élever son niveau,
Tu caricatures JMB ou ça se passe comment ? :lol:
Cinquante ? se récrièrent l’ensemble des Gryffondor.
Il faudrait vraiment faire un tableau pour savoir combien de points on enlève en fonction de l'infraction ou on rajoute en fonction de la bonne action, parce que c'est n'importe quoi dans cette école
-Bien oui, explicita-t-il d’un ton espiègle. La Bataille explosive n’a rien à voir avec la défense contre les forces du Mal, professeur ! Ce n’est pas une information en rapport direct avec la matière que vous enseignez ! Par conséquent, vous ne pouvez pas réprimander Fred et George d’y avoir joué, et encore moins les punir …
Je suis morte :lol: :lol: :lol: :lol: Bien vu Lee :lol: :lol: :lol: (et Perri du coup)
Et s’il faut que je colle toute la classe pour que le message s’ancre, ce sera avec plaisir.
C'est tellement horrible cette torture qu'elle inflige, à chaque fois que je le revois/relis ça me fait frissonner d'horreur (je sais y a pire dans l'absolu haha, mais en terme de punition en retenue on fait difficilement pire)
t retourna à son estrade
j'ai lu estragon
Plus le temps avançait, plus Ombrage plantait ses griffes dans Poudlard.
J'ai eu la vision fugitive d'un chat blanc géant avec un gros noeud rose, surplombant Poudlard et plantant ses griffes dans les tours
L’école bienveillante d’Albus Dumbledore est morte
l'école meurtrière *hmm hmm*
Si on montre si peu de résistance face à Ombrage, imagine-nous face à des Mangemorts … »
Il remonte dans mon estime
Miles, qui était en train de tremper sa plume dans l’encre, fit un faux-mouvement qui envoya valser l’encrier
Ca me tue cette réaction je comprends pas comment c'est possible qu'ils réagissent tous de façon si physique :lol:
Alors toi, qu’est-ce que tu peux y faire ?
Nous pendant le confinement
Et si je vois que ça se passe mal, je serais ravi d’utiliser un sortilège d’oubli sur lui.
C'est évidemment la bonne solution :lol:
Je veux dire, il est assez, euh … « chien de garde », avec toi.

Oui oui c'est tout ce qu'il est oui 8)
Susan était revenue la veille, les larmes aux yeux, après que quelques élèves de son année l’eurent assailli pour avoir des détails sur ce qu’il s’était passé pour qu’un Mangemort ne décide de tuer deux enfants innocents.
Mais c'est quoi le problème des gens ?
Et c’était peut-être ce qui me frustrait le plus dans cette affaire. Simon avait le rôle ingrat dans ma vie : il était le seul avec lequel j’acceptais pleinement d’être égoïste.
Tain c'est à cause de ça que tu nous dis tout le temps ça depuis quelques jours :lol: ma vie s'éclaire
Au troisième étage.
LE TROISIEME ETAGE EST INTERDIT VOUS ALLEZ TOUS MOURIR HAHAHAHA
la pureté du sang de la famille Selwyn, ou son intégrité ?
-Pardon ?
Je comprends la réaction de Selwyn c'est brusque comme approche :lol:
Mon frère sort avec ta sœur.
Elle fait pas dans la dentelle :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol:
Nestor était totalement saoul
Ce Nestor a vraiment l'air d'être un garçon délicieux

Je finirai de commenter ce soir c'est l'heure de l'apéroooo

Coucou me revoilà
c’est plus un mouton qu’un loup, il ne sait pas réfléchir par lui-même.
J'avais bien dit qu'il avait l'air délicieux
(j'essaie d'égaler l'humour de la citrouille)
Nestor est le seul responsable de son état,
Welp ça a pas dû être facile à dire de la part de son frère (ou en tout cas à accepter, au départ)
ça risquerait de mettre le feu aux poudres
J'ai envie de dire, entre Nestor et Vic ça en revient toujours à la poudre
Mais je connaissais mon frère : quand bien même je lui expliquerais cent fois les dangers qu’il entourerait, il n’écouterait pas.
Je comprends Vic, maîs c'est l'affaire d'Alex
(Il glissa sa main jusque la mienne pour la presser avec douceur)
Il est sympa quand même (j'ai l'impression que dans tous mes commentaires je passe de "Miles me soûle" à "mais en ême temps il est chou")
ma douce Salle Commune
Meilleure salle commune du monde
Tu n’as déjà pas mangé ce midi, il faut que tu descendes.
Simon est déjà pas épais il va disparaître s'il mange pas haha
Je ne sais pas ce que tu as à l’intérieur de toi, mais un jour il faudra que ça sorte, murmura-t-elle. Sinon, ça va continuer de te ronger …
Et il va disparaître c'est bien ce que je disais haha
-Tu as vu Selwyn, alors ?
-Euh …, lâchai-je, prise de court. Euh, oui.
DOMMAGE
Je m’arrachai au fauteuil avec l’intention d’aller dans ma chambre et d’aller me plonger dans une fiction pour observer un héros dramatique se dépêtrer avec des problèmes qui n’était pas les miens, mais la voix de Simon m’arrêta net dans mon geste.
Où s'arrête Vic et où commence Perri ?
Et j’imagine bien que je suis exécrable en ce moment.
C'est son dragon de féminité
De nouveau, l’orange des flammes rendait ses prunelles d’onyx, dure, froide et hantées et effaçait ses tâches de rousseurs comme l’enfant en lui.
Cette phrase est si belle et si triste :(
ce fut Simon qui perdit en détournant les yeux avec un grognement rageur. Sans attendre son reste, il se dirigea vers son dortoir d’un pas raide et je dardai un regard inquisiteur sur sa nuque pendant qu’il prenait la fuite
Leur relation a tellement changé quand même
Ils se parlaient quand même rarement sérieusement, avant

C'était un super chapitre Perri ! Pas très gai (enfin si le début tu m'as bien fait marrer entre les jumeaux et Roger) Cette description de Simon à la fin <3
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