L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

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HermioneSerdaigle

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par HermioneSerdaigle »

Salut !
Ca fait super plaisir de retrouver Mathiew ! C’est bien et puis on change un peu de paysage. Ils sont trop mignons Mathiew et Charly ! Et aussi ! mon dieu ! je me demande un peu ce qui est passé dans la tête de Noah quand il a vu Othilia sur les épaules de Julian ! Erin leur positions en gros !
J’ai hate d’être le 5 Juillet pour avoir la suite ! A la prochaine !
cochyo

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par cochyo »

Génial ce chapitre !
La pauvre Burbage…
Cazolie

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Je suis dans le train pour Clermont-Ferrand, et... Bénis soient les trains pour leur wifi
(par contre je suis à contresens, si je m'arrête en plein commentaire c'est que j'avais le mal des transports :lol: )
// 31 octobre 1979 //
Dans deux ans, c'est la fin T.T

AH Un pdv Théa je m'y attendais pas
Si Théa en croyait les conversations qu'elle avait surpris derrière les portes closes, c'était Lysandra qui avait refusé la proposition de grand-mère Isadora de vivre au manoir à New York.
En même temps vivre avec toute sa belle-famille toute sa vie, cimer
. Or, toute femme de haute société savait une chose : un mariage était autant une union avec un homme qu'avec sa famille.
*repense avec angoisse à samedi* *réalise qu'elle n'est pas de la haute société* *et que sa belle-famille est sympa*
Théa en avait au moins la certitude. Ils étaient peut-être le seul couple de son entourage dont elle pouvait dire cela.
Nan mais ces mariages sans amour c'est d'une tristesse
même s'ils s'étaient aimés tendrement au fil des ans comme des compagnons de route aux liens profonds
J'aime beaucoup cette expression et cette description !
Parce que ce jour-là, du haut de ses cinq ans, elle avait compris qu'elle venait de perdre la moitié d'elle-même.
Noooooooon Marioooooooon c'est horriiiiible

Cette introspection répond à mes questions du chapitre précédent haha, je comprenais vraiment pas ce qu'elle faisait là vu son attitude :lol:
Elle se demandait même pourquoi lui et Lysa n'avaient jamais décidé d'en avoir.
Peut-être parce qu'ils peuvent pas TIENS
Ce n'est pas que je n'ai pas envie d'en parler, d'accord ?
Fais pas genre, un peu quand même
Elle ne savait même si Julian s'en rendait compte, mais il laissait filtrer à travers son ton un patriotisme flagrant
Je viens de voir tellement de photos d'instagrammeurs américains pour the 4th of July que ça me fait doucement rigoler
Théa sourit. Elle imagina un petit Leonidas, les bras chargés de toast et de bouts de pain
Moi aussi ça me fait sourire ces images de leur enfance

En fait Aurelia a fait sa crie d'ado en mode mai 68 :lol:
(Il fit tomber la cendre par terre dans un mouvement nonchalant et Théa suivit des yeux cette pluie grise de particules
J'ai l'impression de le dire à chaque commentaire de chacune de vos fanfics, mais j'aime tellement ces petits détails !
Son emprisonnement avait été un scandale à l'époque dans la communauté sorcière
WOOOOOOOOOH SCANDALE!
(mais lol il fait tellement sombre avec ce temps pourri, j'ai l'impression que c'est le crépuscule)
j'ai demandé à deux de mes collègues en qui j'avais confiance de me couvrir pendant que je lui faisais un visa en accéléré complètement illégal.
Ouloulou Leonidas ! Il est vraiment chouette quand même
Nan mais je suis trop intriguée, il a fait quoi le père de Théa, il a essayé d'étrangler Aurelia ou quoi ?
- Crois-moi, même en l'ayant vécu, je ne m'y attendais pas non plus et j'ai encore du mal à comprendre aujourd'hui, dit Leonidas, laconique.
Mais oui là y a encore tant de mystères !
- Ne dit rien ! L'enjoignit-t-elle. Tu verras par toi-même, je te jure que ça vaut le coup.
Je pense que c'est la première fois que Théa est aussi sympa avec Julian, elle a l'air de vouloir qu'il passe un bon moment
on l'appelle en réalité le bal des fantômes
Maintenant j'imagine tous les élèves enfermés dans une salle avec les fantômes qui arrêtent pas de passer en hurlant
Archer
Tu le prononces comment ? Dans ma tête c'est Artcheur
Elle croisa le regard de Julian et elle y lut la même chose qu'elle pensait : « contre quoi Enjolras ne protestait pas ? ».
:lol: :lol: :lol: :lol:
Un peu de complicité :')
Dans le genre vieille matriarche de famille sang-pur un peu vieux jeux.
J'ai aussitôt visualisé la douairière dans Downton Abbey aka Maggie Smith <3
coincée depuis des années dans ce manoir sans travailler ni vie personnelle.
Point construction syntaxique ! Je pense que tu peux pas juxtaposer un verbe à l'infinitif et un groupe nominal comme ça (comment j'ai lutté pour trovuer les bons termes), il faudrait que ce soit soit "sans travailler ni avoir de vie personnelle" soit "sans travail ni vie personnelle"
Voilà c'est tout :lol:
Elle accompagnait Noah pour sa rentrée. Imagine une femme qui ressemble à Hilda, mais une Hilda qui aurait fait la fête jusqu'à 3h du matin et qui serait coincée dans sa période adolescente.
Whaaaaaaaaaaat je m'attendais tellement pas à cette description !
Mais Noah a bien frappé. Il a manqué l'exclusion. Le père de Wilde était furieux. Il est ministre, je ne sais pas si tu le sais...
Donc c'est un peu une affaire d'Etat quand même :o

C'était un super chapitre, je suis contente d'en savoir plus ! C'était intéressant d'être dans la tête de Théa, je suis contente que les choses se détendent entre elle et Julian. En même temps c'est très réaliste comme relation, évidemment qu'ils allaient pas être super potes dès l'arrivée de Julian et Charlotte
Bref, belle analyse haha
Et Leo est décidément sympa!
Je suis très intriguée par l'histoire de Noah aaaaaaaaaaaaaah !!
annabethfan

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par annabethfan »

Bonjour tout le monde ! J'espère que vous allez bien et que la fin d'année scolaire s'est bien passée. Je n'ai pas suivi, mais ça y est le bac est terminé là ? Comment ça s'est passé pour vous ? ^^

Petit warning pour ce chapitre : il dépeint une scène de violence - que j'ai eu beaucoup de mal à écrire au vu du sujet - et il faut la remettre dans le contexte de l'époque, même si malheureusement ce genre d'agressions existent encore aujourd'hui. Enfin voilà, je préfère prévenir pour les personnes qui préféraient lire en diagonale.

Et sinon, je conseille à tout le monde d'aller écouter Eddy de Pretto parce que j'adore ses textes et ses musiques !

Bonne lecture ! On se retrouve en bas pour plusieurs informations ^^

***************************************************


Chapitre 23 : Au royaume de la norme

« À tous les bizarres (oh), les étranges (oh), les bâtards

À tous les monstres, ceux qui dérangent, les mis à l'écart

À tous les parias (oh), les exclus (oh), sans égards. »

- Eddy de Pretto -


// 15 décembre 1979 //

- Courage au cœur, témérité au corps ! Womatou ! Esprit guerrier avant tout !

- De connaissances nous ne sommes jamais repus chez les Serpents Cornus !

De part et d'autre du stade, les slogans des maisons résonnèrent à travers les gradins. Tous les élèves s'y étaient rassemblés pour le second match de Quodpot de la saison, juste avant de repartir pour les vacances de noël. Emmitouflé dans sa cape d'hiver, Julian contempla le ciel plombé qui annonçait certainement des chutes de neige prochaines. Il avait fait l'effort de venir voir le match pour soutenir sa maison en espérant secrètement une défaite cuisante des Womatou, juste pour effacer l'air suffisant de sa cousine. Assise un rang en dessous de lui, elle se retourna pour lui jeter un coup d'œil malicieux et il lui répondit par une grimace. Ils avaient parié ensemble le matin même cinq Dragots pour leur maison respective. Avec le recul, il entendit la voix de Matthew lui dire au fond de son esprit que ce n'était sûrement pas malin : il n'y connaissait rien en sport et encore moins au Quodpot, et en plus il avait encore du mal à vraiment se rendre compte de la valeur de la monnaie américaine. En somme, Théa avait tout à gagner.

- Tu penses au pari que tu vas perdre ? glissa Noah à côté de lui.

Julian se tourna vers lui. Epaule contre épaule pour regarder le match, il put apprécier les boucles noires de Noah harassées par le vent hivernal.

- Je ne vais pas perdre, assura-t-il. Serpent Cornu va gagner.

- Tu sais que les Womatou ont la meilleure équipe, pas vrai ?

Surpris, il écarquilla les yeux.

- Quoi ?

- Oh Morgane, Jules, dit-il en secouant la tête.

Le surnom lui fit soudain étrange. Ça faisait pourtant plusieurs semaines que Noah l'employait, mais ils étaient toujours seuls quand ça se produisait, généralement le matin dans leur dortoir. Il ne l'avait jamais dit à voix haute devant les autres, même pendant leurs séances de travail pour percer le contre rituel. Au début, la présence de Noah lui avait fait étrange : il était arrivé là par la force des choses après les avoir surpris, lui, Théa et Othilia dans la réserve de potions. Lorsqu'il l'avait ramené à Alberta – le nom stupide de leur salle de classe vide – Liam avait failli en faire une syncope. Il avait fallu qu'Aileen déploie tous ses trésors de patience et de diplomatie canadienne pour le calmer.

Pourtant, même comme ça, Liam et Noah n'avaient presque pas échanger un mot. Ils se tenaient à l'écart l'un de l'autre, chacun à un bout de la pièce en travaillant respectivement avec Othilia sur les potions et avec Aileen sur les recherches générales. Il ne l'aurait pas cru, mais Noah pouvait rester concentré et éplucher les ouvrages ou vieux journaux avec minutie quand il le voulait. A eux six, ils avançaient bien plus vite, et même Liam ne pouvait pas protester devant ce fait.

- Qu'est-ce qu'il y a ? fit Noah qui avait dû remarquer son mouvement de recul.

- Hum, rien... C'est juste bizarre.

- Bizarre ?

- « Jules »... Tu ne le disais pas devant les autres...

Noah haussa un sourcil et il ne sut soudain pas interpréter son expression.

- Je doute que quelqu'un puisse entendre avec le bruit.

Il n'avait pas tort. Les élèves autour d'eux criaient toujours plus forts, faisant monter l'impatience de voir le match commencer. Théa et Othilia étaient juste en dessous d'eux et Liam avait rejoint sa tribune de commentateur. Seule Aileen avait décidé de ne pas venir pour continuer à avancer sur le contre rituel et surveiller leur potion sur le feu.

- Mais je ne le ferai pas devant les autres si tu ne veux pas, reprit Noah, soudain plus froid.

- Ce n'est pas ça...

- Laisse tomber, Shelton.

Il tressaillit. Le nom de famille était un coup bas.

- Noah, je ne voulais pas dire...

- Sorcières et sorciers, bien le bonjour ! coupa brusquement la voix enjouée de Liam par-dessus le vacarme. Merci à Zack Ledwell et son équipe de Quidditch pour la démonstration d'avant-match, tout le monde applaudit bien fort !

Julian retint un juron. Ça ne servait plus à rien d'essayer de parler avec le bruit ambiant qui résonnait en écho dans le stade. Mécaniquement, il applaudit Zack alors même qu'il n'avait même pas vraiment regarder sa démonstration. Au milieu de l'équipe de Quidditch, il repéra sa sœur qui avait accepté de participer. Il préférait cent fois la voir dans son rôle de poursuiveuse habituelle que dans celui d'acrobate sur balai. Autour de lui, les autres applaudirent mollement, signe que les Américains n'étaient pas prêts de remplacer le Quodpot par le Quidditch et il se sentit mal pour Zack et son équipe.

- Je ne comprends toujours pas à quoi sert la petite boule dorée, commenta Théa tandis qu'ils quittaient justement le terrain.

- Le vif d'or, corrigea-t-il. Ça rapporte des points et met fin au jeu.

- Hum...

- Le match du jour va voir s'opposer deux équipes redoutables ! Les Serpents Cornus face aux Womatou ! Les joueurs entrent sur le terrain mais n'oubliez pas : ne faites pas durer le match trente ans, on a un train à prendre à 15h et j'ai pas terminé ma valise !

Les gradins furent parcourus d'un éclat de rire. Julian pensa alors à Tiberius Ackerley, le présentateur de Quidditch il y a quelques années à Poudlard. Son style le faisait un peu penser à Liam. Il se souvint aussi que Tiberius avait perdu sa sœur aînée, Gemma, une jeune Auror apprentie. Le parallèle n'était pas difficile à faire. Perdu dans ses pensées, il n'entendit même pas les noms des joueurs être appelés. De toute façon, il ne reconnaissait presque personne, mis à part Manfred Sullitzer pour les Serpents Cornus et Wilde Wilkinson pour les Womatou. Le premier ne lui avait plus parlé depuis son invective en cours d'Histoire de la magie le jour de la fermeture des frontières, mais il lui jetait parfois des regards noirs en le croisant dans les couloirs. Wilde, lui, était toujours fidèle à lui-même dans le dortoir : sympathique et toujours prêt à sortir une blague – parfois de mauvais goût – mais il l'avait aidé plus d'une fois lorsqu'il avait eu besoin d'aide sur une terminologie américaine.

- Les capitaines se serrent la main... Le Quod est mis en jeu ! Et c'est parti !

Très vite, Julian se désintéressa du jeu. Il sentait surtout la morsure du froid sur ses doigts et regardait sans vraiment les voir les joueurs se lancer le Quod qui explosait à intervalle régulier. Il sortit de sa léthargie lorsque celui-ci explosa deux fois d'affilée en deux minutes, provoquant une onde d'exclamations parmi les gradins. Et lorsque les Womatou creusèrent l'écart de trente points, Théa se retourna vers lui.

- Prépare tes Dragots, chantonna-t-elle d'un air victorieux.

- Le match n'est pas terminé, rétorqua-t-il.

Elle lui adressa malgré tout un sourire provocateur avant qu'Othilia ne lui donne un coup de coude. Pile à cet instant, le Quod explosa entre les mains de Manfred et Julian se reconcentra sur le match juste à temps pour le voir être projeté sur plusieurs mètres. Sa chute fut stoppée par le champ de force qui empêchait les blessures et par les bracelets gravitationnel reliés au balai du joueur.

- Tu peux essayer d'avoir l'air moins content de son élimination, lui fit remarquer Noah, l'air amusé même si une certaine froideur perdurait dans sa voix. Je te rappelle qu'il fait partie de ta maison. Et que t'as parié pour cette équipe.

- Je sais, répondit-il en essayant de garder une expression neutre. Mais voir Manfred tomber de son balai reste satisfaisant.

- Surtout que tu t'y connais en chute de balai...

Julian grogna.

- Je savais que j'aurais jamais dû te raconter ça, grommela-t-il.

- Dommage pour toi. (Pendant une seconde, il eut l'air horriblement suffisant avant de froncer les sourcils). Et au fait, pourquoi tu lui en veux à Manfred ?

- Ah c'est vrai que t'étais pas avec nous...

- Où ?

- En cours d'Histoire. Avec Perrot. C'était le jour où les frontières avec l'Angleterre ont fermé, je ne sais pas si tu te souviens. Manfred était là, il s'est lancé dans un débat avec une partie de la classe sur la Présidente Belva Laker et sur Célestina Rappaport. Pour résumer, il disait qu'elle avait raison de vouloir fermer les frontières, surtout parce que des mangemorts pouvaient se cacher parmi les immigrés anglais qui fuyait la guerre... (Il marqua une pause, une colère sourde grondant toujours au creux de son ventre). Des gens comme moi quoi...

Trop occupé à regarder Manfred quitter le terrain, il ne fit pas attention à l'expression de Noah et sursauta lorsqu'il s'exclama bien trop fort près de son oreille :

- Il a osé dire quoi ?

- Que... commença-t-il.

- Non, laisse, j'ai très bien entendu la première fois. Je vais aller lui deux mots.

Noah amorça un geste pour relever et Julian réagit avec un temps de retard, surpris. Il l'attrapa par le bras pour le faire se rassoir brusquement.

- Shelton, sérieusement ! Laisse-moi lui...

- Qu'est-ce que tu comptes lui faire ? C'étaient y'a des semaines !

- Et ?

- Et tu ne peux pas aller rendre des comptes à Manfred en plein match pour un truc si idiot.

- T'appelles vraiment ça un truc si... ?

Devant eux, Othilia et Théa devaient en avoir assez de leurs chuchotements furieux car elles se retournèrent.

- Eh ! Vous allez arrêter vous deux ? J'entends à peine Liam, ce qui est un exploit au passage.

- Désolé...

Il tendit l'oreille pour se concentrer à nouveau les commentaires de son ami et n'entendit que la fin de sa phrase :

- ... élimination pour Manfred Sullitzer. J'aimerais dire que c'est dommage, mais je ne le penserais pas !

Des ricanements résonnèrent. Même Noah parut satisfait pour une fois des commentaires de Liam. Par réflexe, Julian s'attendit presque à entendre la voix pleine de réprimandes de McGonagall, la directrice des Gryffondor ; mais contrairement à Poudlard, Ilvermorny n'avait pas jugé bon de mettre un référant à Liam. Grave erreur si on voulait son avis. Ça devait d'ailleurs être également celui de la directrice Hicks au vu de sa tête dans la tribune des professeurs.

- Le match reprend ! Womatou mène désormais de quarante points avec trois joueurs en plus que les Serpents Cornus. Autant dire que c'est mal engagé pour une équipe et je vous laisse deviner laquelle !

- Quelqu'un n'aurait pas dû parier, lâcha Théa devant lui.

- Un match n'est jamais terminé avant le coup de sifflet de final.

- Si tu le dis... Un duel non plus, ça ne m'empêche pas te savoir que je vais te battre avant que tu n'ais plus ta baguette en main.

- Eh !

Vexé, il chercha une répartie digne de ce nom, mais fut distrait par le bruit de gorge moqueur de Noah.

- Quelque chose à dire ? lui lança-t-il en haussant un sourcil.

- Non, Shelton. Tout le monde sait que tu es le meilleur mauvais perdant de cette école.

- N'importe quoi...

S'il n'avait pas eu peur de passer pour un enfant en pleine crise, il aurait croisé les bras pour montrer son mécontentement, mais il veilla à les garder le long du corps. Sur le terrain, un joueur Womatou venait d'être éliminé à seulement quelques mètres de la ligne de point et un soupir de frustration parcourut la foule. Il commençait personnellement à trouver le temps long. Il était en train de se demander s'il n'aurait pas dû rester avec Aileen pour avancer sur le contre rituel lorsqu'il le sentit. Un touché si léger qu'il crut une seconde l'avoir imaginé.

Sur le coup, il se figea. Puis, lentement, il baissa les yeux avec l'impression que le sang qui lui battait les tempes recouvrait le bruit du match autour de lui. Noah s'était légèrement décalé jusqu'à ce que leurs genoux se touchent et surtout, dissimulées sous leur cape d'hiver, leurs mains se frôlaient, à peine une sensation... Julian inspira un souffle haché, incapable de se tourner pour regarder Noah et voir si le contact était juste accidentel ou intentionnel... Il avait l'impression de ne plus réussir à réfléchir. Ce n'était pas le genre de Noah d'agir sans intention. En même temps, il ne voyait pas pourquoi il ne s'écartait pas.

- Respire, lui glissa-t-il brusquement.

- Je...

Cette simple syllabe suffit à libérer sa respiration. L'air glacé lui brûla la gorge et il ravala une quinte de toux. Il se mordit l'intérieur de la joue, se fustigeant mentalement d'avoir sûrement l'air si perturbé pour si peu. Il n'avait qu'à s'écarter... il n'avait qu'à enlever sa main. Il devrait même le faire. C'était étrange et Noah n'avait juste pas dû faire attention. Pourtant, comme mue par une volonté plus profonde, il bougea doucement sa main davantage vers Noah jusqu'à recouvrir la sienne. Il ne sentait plus la morsure du froid : il avait même l'impression de brûler de l'intérieur. De peur ou de gêne, il ne savait pas... Par Merlin, Othilia était juste devant eux. Il se demanda comment elle interpréterait son geste... Il se demanda même s'il y avait quelque chose à interpréter. Ils étaient proches par la force des choses, les gradins n'étaient pas grands et Noah cherchait sans doute seulement à le mettre à mal à l'aise pour se moquer de lui, comme à son habitude. La panique commença à gagner son ventre. Il n'osait plus bouger...

- Morgane ! se récria brusquement Liam si fort que sa voix traversa les tribunes comme une onde de choc et Julian rétracta sa main si vivement qu'il sentit ses articulations protester. Deux joueur Womatou éliminés en même temps alors qu'ils tenaient tous les deux le Quod ! Une annonce de remontada surprise pour les Serpents Cornus ?

Le cœur battant à tout rompre, il tenta de comprendre ce que Liam venait d'annoncer, trop conscient de Noah qui s'était lui aussi écarté de plusieurs centimètres pour véritablement y parvenir.

- Non ! protesta Théa devant lui. C'est réglementaire même ?

- Je crois... fit Othilia d'un air désintéressé.

- Tu pourrais au moins encourager ta maison, non ?

- Théa, ce n'est pas moi qui ait parié. Je préfère voir Serpent Cornu écraser les autres à la fin de l'année sur les points scolaires, là c'est intéressant.

Et alors que tout le monde autour d'eux paraissait se demander si l'élimination de deux joueurs était effectivement possible, Julian trouva enfin le courage de se tourner à moitié vers Noah en faisant semblant d'observer les autres. Son expression était indéchiffrable. Il sentit un peu plus son estomac se contracter. Ça n'avait dû être qu'un jeu ou une mauvaise blague pour se venger de sa remarque sur « Jules » tout à l'heure. Il aurait dû le comprendre en une seconde et pourtant il avait été trop surpris pour vraiment réfléchir.

- Le Quod est relancé, les Serpents Cornus s'en emparent ! Wilde Wilkinson essaye de barrer la route à l'adversaire, il le récupère et s'élance vers la ligne de point ! S'il parvient à marquer, l'écart se creusera de façon... Oh ! Non ! Explosion ! Wilkinson est éliminé !

- Mais c'est pas vrai ! pesta Théa en tapant du pied.

Julian sourit en guise de consolation. Il n'avait qu'une envie : sortir de ces gradins, voir le match se terminer. Il était frigorifié et fatigué. Plus que tout, il se rendait compte qu'il avait hâte de rentrer à New York pour revoir son père et Leonidas. Même Isadora en venait à lui manquer avec sa canne, son air revêche et ses hauts cols en dentelle qui cachaient une certaine tendresse.



- Prépare ton portemonnaie, nargua Julian en se penchant par-dessus l'épaule de sa cousine.

- Ce n'est pas terminé...

- Et c'est terminé ! décréta soudain Liam avec enthousiasme. Womatou déclare forfait avec seulement encore deux joueurs sur le terrain. La victoire revient à Serpent Cornu !

- Non !

Il éclata de rire.

- Mauvais perdant, moi ?

- La ferme. Je te donnerai ton argent à New York.

- Merci... Ça fait beaucoup dix Dragots ?

Othilia éclata de rire. Elle tendit sa main à Noah qui l'aida à passer par-dessus sa rangée de gradin et Julian suivit le mouvement des yeux, son estomac se rappelant à son souvenir. Heureusement, Othilia ne parut rien remarquer.

- C'est une jolie somme, répondit-elle maintenant à sa hauteur. Pour te donner une idée, une baguette coûte environ cinquante ou soixante Dragots.

- Oh...

- Oui, oui, tu vas devenir riche, bougonna Théa de mauvaise humeur. Aide-moi à monter !

D'un air impérieux, elle lui tendit également son bras et il la laissa s'appuyer sur lui pour enjamber les sièges. Le ruban rouge noué à son poignet – celui qu'elle ne quittait jamais – ressortait sur sa peau pâle. Pour faire bonne mesure, il poussa le vice à lui adresser une révérence feinte.

- Un honneur de faire affaire avec vous, votre Altesse, s'amusa-t-il.

- Oh non, pas toi aussi ! Allez, bouge de là, je veux retourner au château.

Elle le repoussa pour passer dans l'allée, mais il fut persuadé de voir un sourire à la commissure de ses lèvres et il lui emboita le pas, fier de lui. Dans son dos, Noah et Othilia suivaient aussi et ils se retrouvèrent tous les quatre à la sortie du stade. Liam les retrouva en quelques minutes, étrangement accompagné d'Aileen.

- Salut ! Je me suis dis que j'allais venir vous rejoindre, je commençais à me sentir seule, admit-elle. Et puis j'avoue, j'étais curieuse. Alors qui a gagné le pari ?

Julian afficha son plus beau sourire triomphant. Du coin de l'œil, il pouvait presque voir Théa broyer du noir.

- C'est assez explicite, non ? résuma Liam.

- Je crois, oui... Pour éviter qu'ils ne s'entretuent, on retourne au château ?

- Je voulais trouver Lottie d'abord. Juste histoire de lui rappeler que le train part à 15h.

Liam grogna.

- Mec, on avait dit quoi sur ta frangine ? Laisse-la se débrouiller, tout le monde sait que le train part à 15h.

- Crois-moi, elle pourrait oublier la moitié de ses affaires. Surtout ses devoirs. Elle m'a fait le coup trois fois à Poudlard. C'est vraiment par expérience.

- Dans ce cas... Vas-y, va trouver ta sœur. Moi, je disais la vérité : j'ai une valise à terminer ! On se retrouve aux montgolfières ?

- On vient avec toi, intervint Théa. J'ai encore des affaires à ranger. Et je ne veux plus voir sa tête.

Elle le désigna d'un doigt accusateur, puis entraîna Othilia avec elle d'un air dramatique. Julian secoua la tête. Il regarda Aileen et Noah tour à tour.

- Et vous ?

- Je suppose qu'on peut rester avec toi, dit-elle. Noah ?

- Pourquoi pas...

Il haussa les épaules sans la regarder. Agacé, Julian passa devant lui sans attendre et commença à se diriger vers les vestiaires, endroit le plus probable où trouver sa sœur après sa démonstration d'avant match. Elle était bien du genre à rester pour bavarder avec les auteurs joueurs.

- Alors ? T'as pu avancer un peu pendant le match ? demanda-t-il à Aileen à voix basse pour ne pas être entendu.

- Pas beaucoup. J'ai réussi à feuilleter un livre qui s'appelait Rituels et Contre-Rituels : pour une rhétorique du contraire en sortilèges. (Elle grimaça et lui jeta un regard d'excuse). Je pense que tu devrais y jeter un œil, je n'ai pas tout compris...

- Tu me le passeras dans le train, j'essayerai de le regarder pendant les vacances.

- Elles vont être palpitantes, intervint Noah d'un ton mordant.

- Lui au moins sera à New York pendant que tu te morfondras au Village, rétorqua Aileen en lui tirant la langue.

Julian plongea les mains dans ses poches.

- Oh tu restes ici ?

- Où est-ce que tu veux que j'aille ? Hilda va être ravie de me martyriser pendant deux semaines au café. Au moins, elle a réussi à négocier pour venir nous chercher ce soir. Pas de besoin de faire le trajet jusqu'à Grand Central pour rien.

- C'est plus logique, approuva Aileen. Toi au moins tu ne repars pas dans un autre pays !

- Tu rentres au Canada ?

- Oui, mes parents viennent me chercher. On a une autorisation pour franchir les frontières les jours de retour et de départ de vacances d'Ilvermorny, c'est tout. Le MACUSA est assez strict sur la question.

Julian n'avait pas de mal à le croire. Il se souvenait encore de la règle qui interdisait aux parents et à la famille de rester plus de dix minutes sur le Sous-Quai à la rentrée. Veillant à ne pas glisser sur le sol détrempé, il contourna le bâtiment et arriva enfin devant le vestiaire. Il allait crier le nom de Charlotte lorsque d'autres cris couvrirent le sien, clairement audibles dans le calme de l'après-match. Les voix se mélangeaient, se heurtaient, se mêlaient... Il n'arrivait pas à distinguer les paroles emportées par le vent.

- Qu'est-ce qui se passe ? fit Aileen, sourcils froncés. Il se... battent ?

- Certains ont peut-être pas digéré leur défaite, suggéra Noah en avançant.

D'un coup, Julian s'imagina sa sœur coincée au milieu d'une bagarre et il pressa le pas, inquiet. Pourtant, dès qu'il arriva devant la porte encore entrouverte du vestiaire, il réussit enfin à entendre ce que les voix disaient. Il s'arrêta net.

- ... t'a déjà dit qu'on voulait pas de toi avec nous !

- Espèce de malade !

- Vas-y, Manfred, apprend-lui !

Au nom de Manfred, ils relevèrent la tête tous les trois vivement. Ils échangèrent un long regard, le temps de se mettre d'accord, puis Noah carra les épaules et poussa la porte du vestiaire qui s'ouvrit en grand. La scène se découvrit alors. Quatre garçons se tenaient en demi-cercle, penchés en avant sur une silhouette prostrée au sol. Ils avaient les poings en sang. Leur victime, les bras reliés au-dessus de leur tête, laissa échapper un gémissement de douleur. Personne n'avait remarqué leur arrivée.

- Tais-toi, cracha Manfred, on t'avait prévenu de ce qui se passerait si tu revenais dans le vestiaire !

- Je t'ai vu, tu m'as regardé, ajouta un de ses amis. Espèce de pédé !

L'insulte claqua, violente, implacable. Julian se figea un peu plus et reconnut enfin la personne à terre. Zack Ledwell, le capitaine de Quidditch. Celui qui lui avait parlé le jour de la journée de recrutement des clubs. Celui qui venait de faire une démonstration d'avant-match et qui s'était visiblement retrouvé piégé ici. Son estomac se souleva.

- Eh ! apostropha brusquement Aileen. Mais vous vous croyez où ?

- Merde ! Une Représentante !

Dans un mouvement de panique, les quatre garçons prirent la fuite. Leur course était désordonnée au possible et deux d'entre eux manquèrent de se rentrer dedans. Même Manfred parut effrayé, mais il prit le temps de donner un dernier coup de pied à Zack Ledwell. Julian tressaillit, comme s'il ressentait la douleur par procuration, et il retint la nausée qui lui dévorait le ventre.

- Revenez ici ! s'écria Aileen en s'engouffrant dans le vestiaire. Je vais vous dénoncer à la directrice !

- C'est ça ! gronda Manfred au loin. Soutiens le pédé, McCallum ! T'es pas mieux que lui !

Et dans un bruit de pas précipités, il s'enfouit définitivement. Aileen se précipita vers Zack avant de se laisser tomber à genoux devant lui, les mains tremblantes.

- Oh Morgane... Ledwell, ça va ? Tu m'entends ?

- Hum...

Lentement – horriblement lentement – Zack baissa les bras qui lui protégeaient la tête et se redressa en position assise. Julian retint un hoquet de stupeur. Du sang s'étalait sur son visage et il mit plusieurs secondes à comprendre d'où il venait. Visiblement, ses agresseurs l'avaient atteint à l'arcade sourcilière, au nez et à la bouche. Il était sûr de voir aussi des bleus commencer à se former sur son teint pâle. Son œil droit, celui qui avait dû être le plus touché, était aussi partiellement fermé et gonflé.

- Déjà été plus en forme... avoua-t-il d'une voix rauque.

- Je suis tellement désolée, on vient d'arriver...

- T'excuses pas, McCallum. T'y es pour rien, ce n'est pas la première fois.

- Quoi ? murmura Aileen, l'air assommée.

Zack recracha un filet de sang et se remit sur ses genoux en tanguant. Julian voulut aller le soutenir, mais Noah lui barrait toujours l'entrée, posté dans l'embrasure de la porte. Ses mains étaient si crispées au chambranle que ses jointures en devenaient blanches.

- Fais pas semblant de le découvrir, dit Zack avec amertume. Ils ne m'ont jamais accepté, pas depuis qu'ils ont compris...

- Mais les rumeurs...

- Ca n'a jamais été des rumeurs, McCallum, tu le sais. Je n'ai jamais voulu me cacher non plus. Ça fait au moins trois ans que les équipes ne me veulent plus dans le vestiaire. Je suis obligé d'attendre ou de venir en avance.

- Mais aujourd'hui... ?

- Je suppose qu'ils avaient besoin de se défouler. Qu'est-ce que j'en sais ? (D'un revers de la main, il essuya le sang qui commençait à couler le long de sa gorge et observa le rouge qui maculait sa peau avec un calme qui ne pouvait traduire que l'habitude). Les insultes varient selon les jours... Pédé, contre-nature, malade mental...

- Oh Zack...

Les larmes aux yeux, Aileen sortit un mouchoir de sa poche. Avec douceur, elle le porta vers lui et essuya un filet de sang qui s'écoulait de son nez.

- Heureusement, il n'a pas l'air cassé. Ça ne fait pas comme Wilde la dernière fois...

- Douzebranches avait un meilleur coup droit que Manfred, c'est pour ça, plaisanta Zack.

La blague n'arracha même pas un sourire à Noah. Derrière lui, Julian tenta de le pousser pour qu'il s'écarte, mais il resta planté fermement devant la porte.

- Mets la tête en arrière, conseilla Aileen en guidant son mouvement. Voilà, comme ça. Les garçons, vous venez m'aider ou quoi ?

- On arrive... Noah, allez, avance.

- Non... Si on te voit avec lui après ça...En train de l'aider, je veux dire. Enfin, les gens vont croire que...

- Que quoi ?

Noah se retourna. Il parut pour une fois mal à l'aise.

- Que t'es comme lui, dit-il avec réticence.

- Mais... je veux juste l'aider !

- Ils ne le verront pas comme ça, Shelton !

- Noah ! Julian ! Vous me donnez un coup de main ou non ? s'impatienta Aileen.

Pendant un horrible battement de cœur, ils se dévisagèrent. Dans les yeux bleus de Noah, Julian pouvait lire tout ce qui était inscrit sur le visage tuméfié de Zack Ledwell : une réalité désarmante contre laquelle aucun d'eux ne pouvait lutter. Manfred et sa bande n'étaient pas les seuls à penser que les personnes comme Zack était différente, détraquée, malade... Il avait lu lui-même les textes juridiques sorciers il y a quelques semaines et celui de 1950 lui revint brusquement en mémoire : la Loi des Mauvaises Mœurs considérait désormais l'homosexualité comme un trouble mental selon les recommandations du Conseil National des Guérimages.

Julian déglutit. Zack ne lui paraissait pas dérangé, il lui semblait même plutôt normal les rares fois où ils s'étaient croisés... Mais après tout, il n'y connaissait rien. Il n'avait jamais rencontré un homme avec ces... penchants. Il se souvenait simplement de Dorcas Meadowes à Poudlard et des chuchotements qui la suivaient, elle et Lucinda Talkabot après leur baiser dans la Grande Salle. Mais Meadowes avait eu les Maraudeurs de son côté : elle avait été presque intouchable. Personne n'aurait osé s'en prendre à elle directement. Et les filles étaient souvent plus proches entre elles... C'était étrange pour deux garçons d'agir ainsi. Ce n'était pas normal. Il n'avait rien contre Zack et il trouvait les actes de Manfred et sa bande impardonnables, mais il n'arrivait pas à trouver Zack normal non plus...

Son ventre fit un soubresaut en repensant à la main de Noah frôlant la sienne pendant le match. Si les gens avaient vu, ils auraient pu s'imaginer... La peur le paralysa. Ça non plus, ça n'avait pas été normal, même pour eux. Il y avait des anormalités plus ou moins acceptées, il y avait été confronté. Hanna avait toujours eu une passion étrange pour l'astronomie que personne ne comprenait vraiment, Liam aimait donner des surnoms étranges, son père n'était pas l'être humain le plus normal qui soit, lui-même avait une manie inquiétante à boire du thé trop souvent... Mais là, il s'agissait d'un autre niveau d'anormalité. Il s'agissait de quelque chose d'interdit... Quelque chose de mal. Et si les gens commençaient à croire qu'il était comme Zack alors même qu'on l'accusait déjà d'être un espion des mangemorts venus en Amérique... Il sentit son cœur se faire dévorer par l'inquiétude.

Il dut rester silencieux trop longtemps, incapable de trouver quoi répondre, car Noah reprit la parole le premier.

- Je me casse, décréta-t-il durement. Libre-toi de rester pour l'aider.

Pourtant, il resta face à lui encore quelques secondes, comme s'il attendait une certaine réaction, puis il finit par tourner les talons en constatant qu'il n'en obtiendrait aucune. Julian le regarda s'éloigner, une sensation étrange dans la poitrine. Il ne savait pas bien s'il avait envie de le rejoindre ou de le faire revenir...

- Noah ! s'écria Aileen après lui. Il est sérieux par Morgane ?

- Laisse, rassura Zack. Il a raison. Ce n'est pas la peine de vous impliquer là-dedans.

- Nous impliquer dans quoi au juste ? Ce que Manfred a fait sera puni, tu peux me croire !

- Non, McCallum ! Imagine que ça remonte plus haut. Le MACUSA par exemple. Je pourrais avoir des ennuis. La loi...

- Je sais ce que dit la loi, coupa Aileen avec fureur en l'aidant à se remettre debout. Tu savais qu'on l'avait abrogé au Canada il y a cinq ans ?

Zack parut soudain fatigué. Les jambes tremblantes, il appuya un peu plus le mouchoir contre son nez et nuança d'une voix sourde :

- C'est une chose de le faire devant une cours de justice et de le mettre en pratique. Même au Canada, je doute que j'aurais un traitement différent. Sérieux, laisse tomber, McCallum. C'est juste comme ça.

Aileen serra les lèvres. Visiblement, elle n'osait pas avouer qu'il avait sans doute raison.

- Peu importe, soupira-t-elle. Viens, on va te ramener au château et t'emmener à l'infirmerie. Julian ? Tu viens avec nous ?

Il chercha un moyen de refuser ou une raison d'accepter, mais son esprit se vida soudain. Faute de mieux, il hocha la tête. Tous les trois, ils se mirent en route et entreprirent de traverser le vaste parc aux arbres nus. A chaque pas, Zack s'appuyait un peu plus contre Aileen et il la voyait ployer sous son poids, mais il n'osa pas intervenir. Les mots de Noah résonnaient en lui, tournaient dans son esprit... Dès qu'ils atteignirent la porte du château, il commença à se diriger vers les escaliers menant aux dortoirs.

- Je dois retrouver Charlotte, lança-t-il d'une voix neutre alors que les yeux d'Aileen se posaient sur lui, perçants. Tu t'en occupes à partir de là ?

- Julian...

- A tout à l'heure !

Et sans se retourner, il se mêla à la foule des élèves qui remontaient dans les étages, se fondant dans la masse, anonyme et normale.

**

*

La foule à l'arrivée de la gare Grand Central était dense quand le train s'arrêta dans un soubresaut final. Dans le compartiment, tout le monde était en train de rassembler les affaires disséminées un peu partout. Liam était même à quatre pattes au sol pour ramasser les cartes de bataille explosive que Théa avait envoyé valser il y a une minute.

- Surtout m'aidez pas, votre Altesse, grinça-t-il en remettant le paquet en place.

- Tu bloques la sortie, se contenta-t-elle de lui faire remarquer.

- Deux semaines sans voir ta tête, un bonheur !

Pour toute réponse, Théa lui adressa un signe vulgaire de la main et Aileen roula des yeux. Si même elle commençait à manquer de patience...

- Je ne vois même pas pourquoi on a fait le trajet tous ensemble.

- Pour pouvoir s'organiser et continuer à travailler sur le contre-rituel pendant les vacances, rappela-t-il avec diplomatie. Tout le monde a bien noté d'ailleurs ?

- Oui, professeur Shelton, railla Liam, toujours à genoux. T'en fais pas ! T'as laissé ses instructions à Noah aussi ?

- Il sait ce qu'il doit faire...

Liam hocha la tête, satisfait. Julian repensa à Noah qu'il avait laissé en haut de la falaise du mont Greylock deux heures plus tôt. Il les avait accompagnés jusqu'à la montgolfière, l'air morose. Personne – pas même Aileen – n'avait mentionné Zack Ledwell. Au moment de monter dans l'engin infernal, Julian lui avait jeté un dernier regard et Noah s'était contenté d'afficher un sourire sarcastique en lâchant un « fais pas semblant de tomber cette fois ». Puis, il était reparti vers le château sans se retourner, main dans la main avec Othilia qui restait également puisque son père et sa belle-mère habitaient aussi au Village. En les voyant partir tous les deux, Julian avait ressenti une émotion indescriptible dans la poitrine, mais il avait mis ça sur le compte de la montgolfière entamant sa descente.

- Eh ! Ju' ! Théa ! s'exclama soudain Lottie en débarquant dans leur compartiment. Vous venez ? (Elle baissa les yeux, surprise). Qu'est-ce que tu fais par terre, Cooper ?

- Demande à ta chère cousine !

- Oh allez, ça suffit.

Sans ménagement, Théa enjamba Liam. Charlotte eut juste le temps de s'écarter avant qu'elle ne disparaisse dans le couloir.

- Il devait être animé votre trajet... commenta-t-elle en riant.

- Si tu savais, soupira Aileen. Bon, j'y vais, je dois prendre un autre train si je veux arriver à l'heure dans le grand nord. (Elle leur adressa à tous un sourire chaleureux). Bonnes vacances !

- Bonnes vacances, patronne !

- Bon voyage !

En guise d'au revoir, elle hissa Liam sur ses pieds en le tirant par la main, puis lui déposa un baiser rapide sur la joue avant de s'enfuir dans une envolée de cheveux roux. Elle lui manqua immédiatement. Depuis le début de l'année, il s'était habitué à la présence rassurante et bienveillante de son amie canadienne.

- Allez, Ju' ! On nous attend !

- J'arrive...

Il attrapa sa valise et emboîta le pas à Lottie. Dans le couloir, les élèves se bousculaient, cherchant à sortir du train le plus vite possible. Au loin, il crut apercevoir Zack Ledwell, mais baissa les yeux pour éviter de croiser son regard. Aucun mot n'avait été échangé sur lui durant le trajet, mis à part un laconique « ça ne m'étonne pas, il est un peu bizarre ce gars » de Liam. Mal à l'aise, Julian traina des pieds jusqu'à avoir mis une distance suffisante entre lui et Zack et refoula les images de son agression au fond de son esprit.

Dès qu'il posa un pied sur le quai, il fut assailli par le bruit des conversations et le froid new-yorkais. Il rentra la tête dans les épaules tandis que Lottie fendait la foule pour eux, ouvrant la voie.

- Les enfants ! Par ici !

La voix de son père, portée par le vent, le frappa aussi sûrement que le bruit et le froid. Il manqua de s'arrêter sous le coup de la surprise. Ce n'était pas la voix qu'il avait quittée il y a plus de trois mois, amorphe et vide d'énergie. Celle-ci était claire, enthousiaste... Celle dont il se souvenait avant la mort de sa mère.

- Papa ! s'écria Charlotte, un large sourire traversant son visage.

Elle se jeta dans ses bras ouverts. Figé sur place, Julian dévisagea son père. Sa barbe de trois jours n'avaient plus l'air négligé, elle était soigneusement taillée comme les jours où il se rendait à une conférence. Ses vêtements étaient repassés, ses cheveux coupés... Même sa posture était plus affirmée. Un autre homme.

- Oh ma Charly ! s'exclama-t-il de cette même voix nouvelle et ancienne en même temps. Tu m'as manqué. Alors ? Ilvermorny ? Tu as aimé ?

- Génial ! Je me suis inscrite dans plein de clubs de balais, papa !

- Vraiment ? C'est fantastique ! Et ton frère... ?

- Ju' ? Il est là !

Son père releva la tête et suivit la main tendue de Charlotte. Et alors il le vit. Julian ne savait pas bien quelle image il devait renvoyer. Comme de loin, il se rendit soudain compte de la présence de Leonidas et d'une femme brune, mais aussi de Théa et de grand-mère Isadora qui s'appuyait sur sa canne au pommeau gravé d'un corbeau. Pourtant, il n'arrivait pas à se détacher de la sensation qui l'étreignait. Parce que son père se tenait devant lui. Ce n'était pas l'imposteur au regard vague et perdu qui avait pris sa place pendant des mois, c'était son père. Debout, l'esprit clair, et surtout souriant.

- Alors mon grand, toi aussi ça t'a plu Ilvermo... ?

Il n'eut pas le temps de terminer sa question. Julian venait de lâcher sa valise et de se jeter dans ses bras, incapable de se retenir. Une boule brûlante au creux de la gorge, il referma ses bras autour de son père, le cœur battant.

- Oh Julian...

- Tu m'as manqué... souffla-t-il d'une voix bien trop rauque.

- Moi aussi, mon grand... Moi aussi...

Avec tendresse, son père lui rendit son étreinte et Charlotte se joignit à eux. Julian glissa son bras autour de ses épaules. Il réalisait qu'il s'était accroché à sa sœur pendant des mois autant qu'elle s'était accrochée à lui pour ne pas sombrer et ça faisait du bien de commencer à respirer à nouveau.

- Allons, on a toutes les vacances pour rattraper le temps perdu, dit finalement son père en les serrant une dernière fois contre lui. Ne faisons pas attendre tout le monde.

- Oh ne vous inquiétez pas, Ethan, rassura grand-mère Isadora. Comme vous l'avez dit, nous avons tout le temps. (Elle eut un mince sourire, ce qui devait être beaucoup pour elle). Ravie de vous retrouver les enfants. Vous excuserez à nouveau mes enfants, mais Robert et Cordelia n'ont pas pu venir. Ils nous retrouveront à la maison.

- Ca nous fera au moins un trajet en paix, commenta Théa.

Leonidas sourit, amusé, et tira sur la cigarette qu'il tenait entre ses doigts.

- Ta bonne humeur nous avait manqué, Théa, plaisanta-t-il avant de se tourner vers eux. Julian, Charly, j'aimerais vous présenter quelqu'un.

Avec réticence, Julian quitta l'étreinte de son père pour s'avancer vers son parrain. Il avait bien compris que la femme aux côtés de Leonidas était celle qu'il voulait leur présenter. Elle avait d'épais cheveux noirs, un nez droit et des trais fins qui le perturbaient tant il avait l'impression de les avoir déjà vu sur plusieurs personnes. Mais sa ressemblance principale ne pouvait pas être ignorée. Elle était le portrait de...

- Cassie Bones, lâcha-t-il par réflexe.

Les sourcils de la femme se haussèrent. Leonidas, lui, émit un rire indulgent.

- Mon filleul, l'esprit observateur, présenta-t-il. Julian, voici ma femme, Lysandra. La sœur de Cassiopée effectivement.

- Ca faisait longtemps qu'on ne m'avait pas désignée ainsi, avoua-t-elle d'une voix cristalline. Ravie de te rencontrer.

- Vous êtes la tante de Matthew.

Prise au dépourvu, elle parut encore plus surprise.

- Et on ne m'avait jamais attribué ce titre en guise de reconnaissance !

- Désolé... je... Matthew est mon meilleur ami, je... Enchanté ?

Mortifié, il réalisa que sa phrase sonnait horriblement comme une question, mais elle se contenta de rire et de lui tendre la main. Il s'empressa de la lui serrer.

- Enchantée, Julian. Leonidas m'a beaucoup parlé de toi. Je suis contente de pouvoir te rencontrer, même si c'est en des circonstances un peu particulières. Pareille pour toi, Charly.

- Merci... murmura sa sœur, visiblement impressionnée par la présence altière de Lysandra.

Pendant un instant, un silence presque gênant s'étira entre eux tandis qu'ils se toisaient tous, pas encore familiers les uns avec les autres. Julian n'arrivait pas à passer outre la ressemblance entre les deux sœurs. Mis à part sa chevelure de jais, Lysandra était le portrait de la mère de Matthew. Même leurs yeux gris si saisissants étaient identiques. Heureusement pour eux, l'arrivée brusque d'Archer brisa le moment.

- Ah vous êtes là ! s'exclama-t-il. Je vous attend au bout du quai depuis dix minutes !

- C'est nous qui t'attendons, idiot, lui rétorqua Théa avec un regard dédaigneux dont elle avait le secret. Pourquoi on serait au bout du quai ?

- Pour sortir ? On va être en retard !

- En retard ? En retard pour quoi ? contra grand-mère Isadora. Voyons, Archer, dites-nous bonjour au moins.

- Oui, oui, bonjour. C'est juste... quelqu'un m'attend.

A cet aveu, son teint s'empourpra légèrement mais de manière trop vivace pour blâmer le froid. Un sourire que Julian ne pouvait qualifier que de machiavélique vint ourler les lèvres de Théa et il plaint soudain son cousin.

- Oh quelqu'un, hum ? répéta-t-elle. Ta mystérieuse inconnue ?

- Théodora, reprocha leur grand-mère.

Pourtant, Archer bomba le torse et s'éclaircit la gorge à la surprise générale.

- Si tu veux tout savoir, oui, déclara-t-il avec solennité. Je pense qu'il est temps de vous le dire même si mes parents ne sont pas là, sans grande surprise. Cela fait plusieurs mois que j'entretiens une correspondance avec une... amie. Enfin, elle n'est pas... elle est...

Il perdit soudain ses mots.

- On a compris, Archer, intervint Leonidas pour l'aider tout en essayant vainement de cacher son sourire amusé derrière sa cigarette.

- Oui, voilà... Donc nous nous sommes écrits et vus à plusieurs reprises depuis le mois de mai. Je pense qu'il est temps que vous la rencontriez.

Grand-mère Isadora cligna des yeux, surprise.

- Bien dans ce cas... Je suppose que nous devrions effectivement rentrer. Nous avons tous hâte de la rencontrer et d'en apprendre plus sur elle. Elle doit venir au manoir ?

- Non, elle m'attend dans le hall de Grand Central.

La surprise redoubla parmi eux. Théa lui adressa un regard incrédule et Julian se contenta d'hausser les épaules. S'il s'était rapproché de sa cousine, la même chose ne pouvait pas être dite pour Archer. Il l'avait croisé de temps en temps, mais il ne lui avait finalement peu parlé, à part peut-être le jour où il avait pris sa défense contre Manfred en cours d'Histoire de la magie.

- Alors allons-y ! décida Leonidas en frappant dans ses mains. Théa, donne-moi ta valise.

- Et donne-la-moi tienne, ma chérie, ajouta son père en direction de Charly.

Julian, lui, n'eut pas le droit un tel égard et traîna ses affaires avec difficulté. Le Sous-Quai s'était considérablement vidé depuis tout à l'heure et ils purent rejoindre les ascenseurs assez facilement. Otis Clavis les y attendait, fidèle à lui-même avec son visage rubicond et bienveillant.

- Ah les Grims ! Je me disais justement que je ne vous avais pas vu. Madame Cordelia n'est pas là aujourd'hui ?

- Malheureusement non, Otis, répondit Isadora avec politesse.

Julian retint un sourire devant sa mine désappointée. Il avait presque oublié le béguin du gardien pour sa tante. Alors qu'il entrait dans l'ascenseur, il entendit Lysandra glisser à Leonidas dans un murmure :

- Alors l'inconnue mystérieuse d'Archer existe ? Il ne vend pas de plumes sous le manteau finalement...

Elle avait presque l'air déçu. Pour toute réponse, Leonidas étouffa un rire et ils échangèrent un regard complice. Julian s'empressa de regarder le mur avant de se faire surprendre. Il espérait faire connaissance davantage avec Lysandra pendant les vacances : il aimait déjà son humour. Avec lenteur, la cabine s'éleva alors, et le Sous-Quai disparut, avalé par le sol. Il détesta autant la sensation que la première fois. Ce n'était pas la même que le vertige, mais il trouvait ça toujours dérangeant d'être enfermé dans une cabine d'ascenseur qui traversait la barrière entre le monde moldu et magique. Mais il supposait que c'était une question d'habitude. Après tout, il avait bien foncé dans un mur pendant des années sans se poser de questions.

Finalement, l'ascenseur arriva à destination et la voix métallique annonça « Gare de Grand Central ». D'un même mouvement, tout le monde ressortit. Archer prit la tête, scrutant la foule de voyageurs, et ils le suivirent docilement avec curiosité. Il voyait bien que Théa pensait déjà à toutes les répliques sarcastiques qu'elle allait pouvoir sortir dès qu'elle découvrirait la petite amie mystère. Par réflexe, il cala son rythme sur celui de son père et celui-ci lui adressa un sourire rassurant. La différence entre son assurance au milieu de la foule et son attitude de septembre était flagrante.

- La voilà ! s'exclama brusquement Archer.

Tout le monde se retourna. Et Julian manqua de s'étouffer.

La jeune femme que désignait Archer se tenait sous la grande horloge de Grand Central, auréolée par la lumière naturelle qui filtrait dans la gare. Elle avait de longs cheveux blond doré relevés sur le sommet de sa tête, un visage anguleux et un port fier. Son manteau long soulignait sa taille fine et surtout elle tenait quelque chose dans ses bras. Son cerveau mit plusieurs secondes à comprendre qu'il s'agissait d'un enfant. Ou plutôt un bébé. Elle dut se sentir observée car elle tourna enfin la tête vers eux et Julian eut un mouvement de recul.

Parce que devant lui setenait Elizabeth Yaxley, la fugitive du Tournoi de Poudlard...

***********************************************************

TA DA! Vous allez me détester, je sais ! ^^

Voilà donc pour ce chapitre. Comme je le disais au début en préambule, la scène d'agression homophobe a été assez dure à écrire parce qu'elle me mettait profondément mal à l'aise. Merci à Perri pour la relecture au passage ! Il faut garder à l'esprit que toutes les réactions des personnages s'ancrent dans le contexte de la fin des années 70/début 80, particulièrement dans la société sorcière qui n'est jamais en avance sur grand chose. Ce n'est pas un hasard si j'ai maintenu si tard la loi qui indique que l'homosexualité est une maladie mentale: ça influence fatalement la vision des personnages.

Ensuite en ce qui concerne les références : Lysandra est bien entend empruntée à Perri même si le personnage fait maintenant le lien entre nos deux univers. Elizabeth Yaxley, elle, vient de mon autre fanfiction qui fait aussi partie de l'univers, Au temps des Maraudeurs.

Et maintenant la nouvelle qui fâche.... Pause estivale ! Je suis en train de me refaire une petite avance de chapitre et je prévois de continuer à le faire tout le mois de juillet et août donc on se retrouve lundi 6 septembre pour la rentrée. En attendant, je posterai toutes les semaines sur mon autre fanfiction, la Prophétie d'Hécate.

Mais avant de vous quitter... Vous pourrez trouver juste en-dessous un petit questionnaire de mi-parcours où vous pourrez me donner votre avis sur cette histoire si le coeur vous en dit :D

Bon été et merci de faire vivre cette histoire, vous êtes incroyables !!!

************************************

1/ Est-ce que cette histoire originale vous a finalement séduit ? Ou au contraire avez-vous des difficultés à vous y attacher ? Dans les deux cas, pourquoi ?

2/ Que pensez-vous des personnages ?

3/ Que pensez-vous du style d'écriture et est-il différent depuis ATDM ?

4/ Que pensez-vous des liens établis avec l'univers de Perripuce ? Cela vous plaît-il ou vous embrouille-t-il ?

5/ Qu'attendez-vous ? Quelles seraient vos envies ?

6/ Le rythme de publication vous semble-t-il adapté ?

7/ Trouvez-vous que mes interactions avec vous sont suffisantes ? Trouvez-vous le dialogue entre nous facile / difficile ?

8/ Que pensez-vous de l'univers ? Des détails inventés pour le fonctionnement du monde américain ? Des détails Pottermore incorporés dans l'histoire ?

9/ Avez-vous des questions à me poser (peu importe le sujet : l'histoire en elle-même, l'écriture, moi-même...ect)?

10/ J'ai pas de dixième question mais ça me perturbe de m'arrêter à 9 ^^


mythik

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par mythik »

Salut !!

Rho quel chapitre encore ! :o Tant d'émotions !
La scène d'agression est très forte, encore plus si on considère le rapprochement Julian / Noah juste avant (d'ailleurs j'aimerais bien savoir ce que pense Noah. Parce qu'il est quand même en couple avec Othilia... C'est pour se protéger ? Ou parce qu'il l'aime vraiment ?)
J'avoue, j'ai explosé de rire à la fin. Le retour d'Elizabeth Yaxley ! :lol: Avec Archer en plus :lol: :lol:
Et mon sourire s'est transformé en grimace en deux secondes chrono en lisant que le prochain chapitre ne sortirait que le 6 SEPTEMBRE :o :o :cry: :cry:

Bon répondons à présent au questionnaire (ce commentaire va être dix fois plus long que d'habitude :lol: )

1/ Est-ce que cette histoire originale vous a finalement séduit ? Ou au contraire avez-vous des difficultés à vous y attacher ? Dans les deux cas, pourquoi ?
Moi, j'adore ! J'ai adoré découvrir Ilvermorny avec ta fic. Et les personnages sont tellement bien ! Je me suis vite attachée à Ju' il est trop chou.

2/ Que pensez-vous des personnages ?
J'adore un peu près tous les personnages (sauf les gros co******* homophobes de ce chapitre)

3/ Que pensez-vous du style d'écriture et est-il différent depuis ATDM ?
Je ne trouve pazs qu'il soit différent et j'aime toujours autant !

4/ Que pensez-vous des liens établis avec l'univers de Perripuce ? Cela vous plaît-il ou vous embrouille-t-il ?
J'ai pas lu les fics de Perripuce (désolée Perri :? ) donc je comprends à peine la moitié des refs :lol: mais au final ça change rien à l'histoire que j'aie les refs ou pas donc ça me gêne pas.

5/ Qu'attendez-vous ? Quelles seraient vos envies ?
Un peu de point de vue de Noah, et Ju' et Noah ensemble sans faire souffrir Othilia. Tu crois que c'est possible . :D

6/ Le rythme de publication vous semble-t-il adapté ?
Oui. Enfin non. C'est quoi cette pause estivale là ! :evil:
Je plaisante, t'as le droit de prendre des vacances (enfin quoique... si moi j'en ai pas, personne ne devrait en avoir... :twisted: )

7/ Trouvez-vous que mes interactions avec vous sont suffisantes ? Trouvez-vous le dialogue entre nous facile / difficile ?
C'est PARFAIT. Ne change rien ;)

8/ Que pensez-vous de l'univers ? Des détails inventés pour le fonctionnement du monde américain ? Des détails Pottermore incorporés dans l'histoire ?
Que dire à part que c'est génial ? :D

9/ Avez-vous des questions à me poser (peu importe le sujet : l'histoire en elle-même, l'écriture, moi-même...ect)?
Je sais plus si tu l'as dit ou pas (flemme de relire toute la conv) mais tu penses que tu serais dans quelle maison à Ilvermorny ?

10/ J'ai pas de dixième question mais ça me perturbe de m'arrêter à 9 ^^
Tu aurais pu demander si on aimait le chocolat. Comme ça tout le monde aurait répondu oui et ceux qui auraient répondu non, on les aurait traités d'hérétiques :twisted: (ne pas aimer le chocolat... triste vie pour ces personnes)



Du coup, bonnes vacances et écris bien :mrgreen:
cochyo

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par cochyo »

Je répondrai au questionnaire un peu plus tard ;)
J’ai beaucoup aimé ce chapitre même si je trouve l’agression trop brève à mon goût…
Mais bon tu connais mon goût pour les contextes historiques XD
J’adore le lien que tu fais entre les deux fanfiction !
Cazolie

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par Cazolie »

YEEEEES LE BAL DES FANTOMES
- Trop de boulot de les sortir à chaque week-end, dit Théa en repoussant ses cheveux. C'est seulement pour les jours où on a un train à pendre, le reste du temps on marche.
Ah bah, si je lisais à l'heure je te poserais pas de questions auxquelles t'as déjà répondues quand on se voit
Il le lui rendit sans savoir quoi dire. Il fut même surpris qu'elle connaisse son prénom alors même qu'ils ne s'étaient jamais parlé.
Je me disais aussi, j'étais étonnée haha
C'est vraiment des gamins Noah et Théa haha
Dans la voix de Noah, il percevait cette moquerie sous-jacente et ce jugement permanent qui émanaient de lui dès qu'il sentait une faiblesse chez son interlocuteur.
J'aime bien Noah d'habitude mais cette description là fait pas rêver

Ooooh c'est trop intéressant la partie sur les sorcières de Salem !!
Mais c'est trop bien cette idée de bal des fantômes ! Je suis fan ! J'aime trop l'histoire de la terre et des Sorcières et des fantômes attirés :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:
Au moment où il prononçait ces mots, il parut réaliser ce qu'il était vraiment en train de dire et tout le monde se figea. Même Noah détourna les yeux
Déjà : gênant
Et est-ce que ça veut dire que Noah est le mec qui n'en a habituellement rien à foutre ? :lol:
Elle est très bien son écharpe, mieux que ta tête en tout cas.
C'était tellement gratuit, je meurs :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol:
Derrière le mont des Errants
Il mérite bien son nom ce soir
elle lui faucha le coude
Aaaaah j'aime bien cette expression
le mont des Errants. Et les errants d'un autre monde se réveillèrent.
Quel TALENT dans la transition !

Ooooh j'adore cette scène, tu le décris trop bien j'ai l'impression d'y être !!
- Ne cherchez pas à percer les secrets de notre monde, vivants. Vous y entrerez bien assez tôt et vous regretterez d'avoir passé votre temps à chasser des réponses illusoires. N'oubliez pas, nous fûmes ce que vous êtes, vous serez ce que nous sommes.
CREEPYYYYYYYYY
Il eut soudain la nausée. Il ne savait pas pourquoi il n'avait jamais confié la mort de sa mère à Aileen et Liam..
Ah mais j'avais complètement oublié, je me disais que Liam était vraioment complètement teubé et que j'avais connu Aileen plus vive d'esprit !
Je comprends qu'ils soient blessés Aileen et Liam, ils passent quand même tout leur temps ensemble depuis deux mois

Théo et Théa ça me fait taper des barres quand même
Il voulait la voir, la sentir contre lui, il voulait lui parler...
Naaaan c'est si triiiiste
Alors qu'il dévalait la colline, il laissa le bal des fantômes derrière lui ainsi qu'un espoir brisé aussi sûrement que le cou des sorcières de Salem.
Argh cette derinère phrase !

Désolée pour ce commentaire tout court, le voyage à contre sens c'est vriament bof haha

J'ai trooop aimé ce chapitre, c'est tellement une bonne idée ce bal des fantômes ! Et cette dernière scène était super intense, et très bien écrite ! Comme l'arrivée des fantômes
Alanna2

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par Alanna2 »

1/ Est-ce que cette histoire originale vous a finalement séduit ? Ou au contraire avez-vous des difficultés à vous y attacher ? Dans les deux cas, pourquoi ?
Alors moi franchement j'adore c'est super sympa le côté américain.

2/ Que pensez-vous des personnages ?
Très attachant, tu travailles bien leur psychologie. On comprend toutes leurs actions et pourquoi ils le font.

3/ Que pensez-vous du style d'écriture et est-il différent depuis ATDM ?
J'ai lu ATDM pendant le premier confinement, j'ai pas l'impression que le style ai beaucoup changé mais ça fait un petit moment donc je me souviens plus très bien.

4/ Que pensez-vous des liens établis avec l'univers de Perripuce ? Cela vous plaît-il ou vous embrouille-t-il ?
Ça aide vraiment bien à rentrer dans l'univers (même si des fois ça fend le coeur). Après maintenant j'ai l'impression que vous vous connaissez tous entre vous (dans ma tête vous ressemblez à des membre du Cercle des Poètes Disparus, vous vous réunissez dans une grotte au milieu de la forêt pour vous échangez les fans fic XD ).

5/ Qu'attendez-vous ? Quelles seraient vos envies ?
Oui un peu de point de vue de Noah, et voir un peu plus Charlie aussi, j'aimerai mieux la connaitre, et pas seulement du point de vue de son frère.

6/ Le rythme de publication vous semble-t-il adapté ?
Rien à dire
Cazolie

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par Cazolie »

annabethfan a écrit : lun. 26 avr., 2021 7:32 pm Merci énormément Charmi et Cochyo pour vos commentaires :D Le fait que vous soyez toujours là me fait tellement plaisir !

Chapitre 18: Le ciel pour seul témoin

« On aime d'abord par hasard,

Par jeu, par curiosité,

Pour avoir dans un regard

Lu des possibilités »
Aaaaaw elle est super chouette cette citation !

- Paul Géraldy -


//31 octobre 1979//

Le reflet des lumières bleutées sur le corps argenté des fantômes aveuglait Julian. A moins que ça ne soit les larmes qui pressaient contre ses paupières mais qu'il refusait de laisser échapper Olala j'avais oublié que je m'étais arrêtée à ce moment dramatique tiens. Au fond de lui, il savait simplement que s'il laissait ses émotions sortir, il serait submergé. Et être submergé au milieu du bal des fantômes annuel d'Ilvermorny était bien la dernière chose qu'il voulait. L'estomac noué, il se fraya un chemin parmi la foule et bouscula Clémence Laveau au passage. Elle poussa un cri de surprise et ses cartes de tarot s'éparpillèrent autour d'elle Vazy il a pourri son groove !. Il ne s'arrêta même pas pour s'excuser. Il voulait juste arriver au château le plus vite possible. Son corps avançait presque à l'instinct et seul la masse imposante du château à quelques mètres le guidait vraiment.

Le souffle comprimé au creux de la poitrine, il remonta l'allée principale. Plus il avançait, plus le bruit des conversations s'amenuisait. Il n'était même pas sûr que ça soit une bonne chose : le silence le laissait avec ses propres pensées. Pour éviter ça, il accéléra encore. Immédiatement, ses jambes protestèrent : visiblement, elles n'aimaient pas l'effort subi aujourd'hui entre sa remontée du Village jusqu'en haut de la montage et maintenant sa fuite effrénée à travers le parc C'est ainsi que Julian est devenu un accro du sport : oui oui, en fait c'est une fanfic accès sur le sport de haut niveau, PLOT TWIST. Pourtant, la douleur de ses jambes courbaturées était une distraction bienvenue. Ou du moins, elle le fut un temps. Très vite, son esprit le rattrapa et il visualisa les expressions accusatrices de ses amis. Il avait de toute façon toujours été incapable de faire taire son cerveau. Matthew aimait plaisanter en disant que c'était son côté Serdaigle.

D'un côté, il comprenait Aileen et Liam. Depuis deux mois, ils passaient leur journée ensemble et Liam lui avait fait confiance avec la traduction des runes qui pouvait en théorie être la clé pour sauver sa sœur disparue. Le manque de réciprocité devait blesser. Il l'avait compris à force de le fréquenter : sous ses airs de garçon détaché et trublion, Liam pouvait être d'une honnêteté désarmante. Il prenait les réactions des autres à cœur, il fonctionnait à l'instinct et n'avait jamais peur d'affirmer ce qu'il pensait. C'était sans doute pour ça que sa relation avec Noah s'était si vite détériorée quand ils étaient plus jeunes. Quant à Aileen... Elle avait un côté doux et psychologue propice aux confidences. Mais Julian n'avait pas pu se résoudre à se confier sur quoique ce soit. Ni sur l'Angleterre qui lui manquait, ni sur son angoisse par rapport à Hanna, et encore moins sur la douleur sourdre qui ne le quittait jamais à cause du décès de sa mère. Et Merlin, même s'il savait qu'il aurait pu se confier à eux, il en leur en voulait aussi d'avoir réagi comme ça envers lui ce soir. Parce qu'après tout, il ne leur devait rien. Il gardait pour lui ce qu'il voulait. Il connaissait Aileen et Liam depuis seulement deux mois. Ils ne pouvaient pas remplacer Matthew juste en un tour de baguette.

Les émotions en bataille, Julian arriva enfin aux portes du château. Dans sa hâte, il faillit les ouvrir sans remarquer la créature au pied de la statue de Isolt Sayre qui nettoyait la pierre. Ce fut sa voix qui interrompit son élan.

- Eh bien, vous n'êtes pas au bal ? Qu'est-ce que vous fichez ici ? Vous allez salir ce que je viens de nettoyer !

Julian s'arrêta net. La créature lui arrivait à peine à la taille. Son apparence se rapprochait un peu de celle d'un gobelin, même si sa peau virait vers le gris et que deux grandes oreilles se dressaient de chaque côté de sa tête. Une touffe de cheveux clairsemés tirant vers le blanc couronnait sa tête.

- Pardon... répondit-il instinctivement. Je ne savais pas...

- Le bal est le seul moment où je peux nettoyer la statue d'Isolt sans avoir les sales gamins dans ton genre dans les pattes ! Quelle idée de revenir à cette heure ! Sympathique cette bestiole...

- Je...

A nouveau ce soir, les mots lui manquèrent. Son esprit était trop surchargé par ses émotions vis-à-vis de sa mère pour réussir à appréhender les paroles de la créature. Faute de mieux, il se décida à demander, incertain :

- Excusez-moi mais... qui êtes-vous ? Qui je suis ? Qui JE suis ? JE suis le gardien des âmes perdues, [j'ai un trou], le très grand, le très indestructible.... Mushu 8-)
Mes ancêtres ont envoyé un petit lézard pour me sauver ?
Qui est-ce que tu traites de lézard ?! (se fait piétiner par Kali)


- Moi ? Qui je suis ? Mon garçon, en voilà une question ! Je suis William ! Je vis ici.

- Ici ? A Ilvermorny ?

- Non, en Arkansas ! Evidemment ici ! Ce château était à moi bien avant votre arrivée, espèce d'insolent.

- Ah...

Brusquement, Julian se souvint enfin. Liam lui en avait parlé : William, le puckwoodgenie concierge de l'école. Il le surnommait Willy le Pucky. Avec ça, ce n'était pas étonnant que William déteste les élèves. Ou alors c'était une règle universelle des concierges, ce qui expliquerait l'attitude de Rusard. Naaan Apollon Picot était sympa je crois

- Je ne voulais pas vous déranger, dit-il finalement en retrouvant ses esprits. Je vais vous laisser...

- Et pourquoi tu es parti, hum ? Le bal n'était pas à ton goût ?

- Non... ce n'est pas...

Le puckwoodgenie le scruta intensément. Un voile léger troublait ses yeux, preuve supplémentaire de son grand âge. Il n'avait pas non plus l'air d'avoir trois cents ans comme les rumeurs le prétendaient, mais il n'était certainement pas tout jeune.

- Eh bien ? Parle ! Ou les sorciers ont-ils perdu le peu d'intelligence qu'ils avaient ? Pouahahaha il est tellement violent

- Non, ce n'était pas une question de goût, s'énerva-t-il. J'aurais juste voulu... Enfin, je m'attendais à voir une personne mais elle n'est pas apparue. C'est tout.

William l'observa, l'air de le juger, et il détesta le sentiment.

- Ah c'est un danger ça... Les morts et les vivants ne font pas bon ménage, petit. Parfois, il faut savoir dire adieu.

- Qu'est-ce que vous en savez ?

Il eut conscience d'être un peu trop agressif, mais il s'en fichait. Pendant un court instant, William parut sincèrement sur le point de lui répondre et une émotion étrange joua sur son visage Il a perdu sa bien-aimée ?? Fais nous un bonus sur Roméo et Juliette en mode Puckwoodgenie stp. Mais le moment fut brisé avant même d'avoir lieu lorsqu'une voix héla derrière eux :

- Julian !

Il se retourna. Noah remontait vers le château. Sa cape ondulait autour de son corps au rythme de ses pas et ses boucles noires se confondaient presque dans l'obscurité ambiante, loin des lueurs tour à tour chaleureuses et bleutées de la colline des sorcières de Salem. Julian sentit sa gorge se fermer à mesure que Noah approchait. Il n'arrivait pas à décider s'il le maudissait de l'avoir suivi ou s'il était soulagé que tout le monde ne l'ait pas juste laissé partir. Il se trouvait étrangement démuni, seul. Et à choisir, il préférait être avec Noah qu'avec William le puckoowgenie.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Demanda-t-il malgré tout lorsque Noah arriva devant lui.

-Je t'ai laissé un peu d'avance, c'est tout. Mais j'ai cru comprendre que tu ne voulais pas vraiment rester au bal, non ?

- Pas vraiment...

- Parfait, moi non plus. Viens.

Julian fronça les sourcils.

- Où ?

- Tu verras, dit Noah d'un air mystérieux.

Il le narguait ouvertement. Julian débattu avec lui-même quelques secondes pour savoir s'il avait la force de s'opposer à Noah, mais il renonça.

- Je te suis, se contenta-t-il de dire.

Noah parut satisfait. Il commençait à comprendre que Noah aimait être aux commandes wink wink. Lors de leurs séances de dessin, c'est lui qui choisissait le thème la plupart du temps et Julian acceptait ses idées. Il devait avouer qu'elles étaient plutôt bonnes de toute façon. Alors que Noah ouvrait la porte du hall, il remarqua soudain que William avait disparu. Il tourna sur lui-même, fouillant le parc du regard, mais le concierge n'était nulle part en vue.

- Julian ?

- J'arrive, désolé...

Décidant d'oublier sa rencontre fortuite, il s'engouffra dans le hall. La chaleur l'enveloppa immédiatement et il fut encore plus ébloui que ce matin par les décorations. Sans la lueur du jour, les bougies dans les bouches des citrouilles ressortaient plus vivement et le jeu des ombres étaient saisissants. Même Noah s'arrêta une seconde.

- Ca ferait une belle peinture, jugea-t-il.

- Je trouve aussi...

Le visage de Noah se découpait justement dans la lumière et toute l'esthétique que produisaient les décorations le rendait plus fascinant que d'habitude, sûrement à cause de son physique aux traits fins et en même temps volontaires. Il haussa un sourcil en remarquant que Julian le dévisageait.

- Je parlais du hall, précisa-t-il, rictus aux lèvres.

Julian sentit ses joues et son cou chauffer.

- Moi aussi, s'empressa-t-il de dire.

- Hum... Allez viens, Picasso.

Et sans même s'assurer que Julian le suivait, il traversa le hall et pénétra dans le Réfectoire pour prendre les escaliers. C'était étrange de parcourir le château vidé de ses élèves : tout était plongé dans un silence angoissant et calme à la fois. Julian détestait ça. Il ne savait même pas d'où lui venait cette certitude viscérale, mais il tenta de s'imaginer Poudlard sans le bruit ambiant qui accompagnait sa vie quotidienne et n'y parvint pas. L'idée même semblait contre nature. Or, c'était exactement l'impression qu'Ilvermorny renvoyait. Une sorte de carcasse vide. Heureusement, Noah faisait du bruit en marchant. Ses pas frappaient le sol avec assurance et l'écho se répercutait contre les pierre de grès. Au premier étage, Julian s'attendait presque à ce qu'ils se dirigent vers leur dortoir, mais Noah poursuivit sa montée. Et il n'arrêta pas, enchaînant les étages.

La respiration de plus en plus courte Décidément, sale journée pour Julian niveau sport :lol: , Julian se força à rester silencieux. Il ne voulait pas paraître impatient ou pire apeuré. Noah savait ce qu'il faisait. Ou du moins il en avait l'air. Sa crise de panique tout à l'heure devant tous les autres était déjà assez embarrassante comme ça. Maintenant qu'il avait mis de la distance entre lui et les fantômes, ses émotions se rendormaient progressivement et il avait le sentiment qu'il en reprenait le contrôle. Il avait été juste idiot d'espérer. C'était évident que sa mère n'aurait jamais pu apparaître ici. Elle n'était même pas morte sur ce continent. La déchirure dans le voile entre le monde des vivants et celui des morts à Halloween avait ses limites.

Les poumons douloureux, il ralentit sur le pallier du quatrième étage et Noah lui jeta un coup d'œil par-dessus son épaule.

- Encore un effort, allez, l'enjoignit-il. On est bientôt arrivés.

- Arrivées où ?

Il grimaça instinctivement. Il s'était pourtant refusé à poser la question depuis plusieurs minutes.

- Tu verras bien. A moins que tu ais la trouille, Shelton ?

Le défi était perceptible. Haut et fort. Julian tenta de se composer un visage neutre. Un exploit, vu qu'il est en train de mourir d'asphyxie :lol:

- Avance, se contenta-t-il de dire.

Noah émit un rire moqueur. Ils continuèrent leur ascension. Plus ils montaient, plus les escaliers se faisaient étroits et sombres. C'était évident que cette partie du château n'était pas destinée aux élèves. Il réalisa qu'il avait sérieusement perdu la main – ou plutôt le souffle – depuis l'année dernière. Il avait l'habitude de monter jusqu'en haut de la tour d'Astronomie. Ilvermorny était deux fois moins haut. Sans pouvoir s'en empêcher, penser à la tour d'Astronomie le fit penser à Hanna. Il la revoyait monter les marches presque deux par deux, pressée d'arriver en haut pour ne pas louper un phénomène céleste qu'elle avait calculé pendant la journée grâce à ses cartes du ciel et ses calendriers lunaires. Soudain, l'image d'Hanna lui donna la clé et il comprit.

- On monte sur le toit, c'est ça ?

- Ah l'esprit Serpent Cornu a encore frappé, déclara Noah, même s'il semblait déçu que Julian ait deviné.

Il s'en voulu presque aussitôt d'avoir verbalisé sa découverte, mais sa curiosité le poussa à continuer :

- Mais... on a le droit ?

Cette fois, Noah ne prit pas la peine de répondre. Il lui renvoya simplement un regard équivoque comme s'il se moquait d'un élève plus jeune et innocent. Pour la énième fois, Julian rougit.

- T'as peur d'une retenue, Shelton ? Lança Noah.

- Non...

- Parfait. Alors bienvenu dans l'envers du décor.

Et d'un coup d'épaule, il ouvrit la porte qu'ils venaient d'atteindre après avoir gravi une dernière volée de marche poussiéreuse et biscornue. Le plafond, qui s'était fait de plus en plus bas, laissa place à l'infinité du ciel Ooooh j'aime cette phrase. Julian passa l'embrasure, incertain. Devant lui se déployait un vaste belvédère : la terrasse s'élançait au-dessus du vide au milieu des tours et des tourelles du château qui perçaient le firmament. Le vent soufflait encore plus fort ici et produisait un bruit implacable, comme s'il cherchait à compenser le silence du château vidé de ses élèves. Julian avança lentement jusqu'au parapet. En contre-bas, il avait une vue imprenable sur le parc éclairé par les fantômes et les lumières de sort. Ses camarades formaient des points minuscules qui se mouvaient de loin.

- C'est incroyable... souffla-t-il. Comment... ? Comment tu savais ?

- Je viens souvent ici, révéla Noah en s'accoudant à la balustrade à côté de lui. Fleming laisse toujours la porte ouverte quand elle vient fumer. Je pense qu'elle en avait marre de la fermer et de l'ouvrir à chaque fois. (Il haussa les épaules). Pas de chance pour elle, j'ai tendance à traîner là où je devrais pas, ajouta-t-il non sans une certaine fierté.

Julian tenta de s'imaginer sa nouvelle directrice de maison et professeur de sortilèges en train de fumer seule sous les étoiles. L'image avait quelque chose de poétique et triste à la fois.

- Et t'es sûr qu'elle va pas débarquer ce soir ?

- Elle est au bal à superviser les fantômes et les autres, assura Noah. Le toit est à nous ! WINK WINK

D'un geste grandiloquent, il écarta les bras comme pour englober tout l'espace et Julian se surprit à sourire, ce qu'il n'aurait pas crut possible il y a trente minutes. Noah sembla le remarquer car il le pointa du doigt, tête inclinée sur le côté.

- T'as une meilleure tête, commenta-t-il.

- Pas très dur, rétorqua-t-il, embarrassé. Désolé pour tout à l'heure, ça a dû vous paraître bizarre... C'était idiot...

- Quoi ? De vouloir revoir ta mère ? Plutôt normal, si tu veux mon avis...

Il haussa les épaules et plongea la main dans sa poche pour en sortir un paquet de cigarette. D'un geste, il en sortit une du paquet et la porta à sa bouche avant de l'allumer du bout de sa baguette. Julian, qui avait déjà dû subir l'odeur du tabac avec Leonidas, fronça le nez.

- Tu fumes ? Dit-il.

Immédiatement, il se trouva ridicule à énoncer l'évidence et il aurait voulu pouvoir ravaler sa phrase.

- Perspicace. Et toi tu serais pas anglais ? Rétorqua Noah avec sarcasme avant de tendre le paquet vers lui. T'en veux une ?

- Non...

- Laisse-moi deviner. T'as jamais essayé ?

- Pour faire comme tout le monde ? Non merci, je suis pas intéressé. J'ai déjà du mal à monter les escaliers jusqu'ici, mes poumons ont pas besoin de ce genre de trucs.

Au moins, la réponse lui était venue facilement. Il était sincère, il détestait l'idée de fumer. Matthew avait essayé quelques fois l'année dernière pendant des fêtes, mais il n'avait eu l'air d'apprécier et la réaction de son meilleur ami l'avait conforté dans son choix. Noah parut apprécier sa réponse car il tira une bouffée, le coin de la bouche relevée.

- Je fume seulement de temps en temps, expliqua-t-il au bout de quelques secondes. Pour me détendre.

- Et comment tu les trouves ? Ta tante tient un marché noir en plus de son café ?

- Morgane, non. Ça serait bien la dernière chose qu'elle pourrait faire. Non, je les achète à Grand Central à la rentrée. J'en prends plusieurs paquets pour le semestre.

- A Grand Central ? S'étonna Julian. Tu dois quand même aller à New York pour prendre le train ? Mais... tu vis littéralement au pied du château !

- Avancer, revenir en arrière, retour à la case départ, énuméra Noah en prenant un air philosophe. L'histoire de ma vie ! Mais ça n'a aucun sens :lol: :lol: :lol: Enfin c'est sûr c'est pareil à Poudlard, genre Minerva qui vit en Ecosse

Sur le coup, Julian ne sut pas quoi faire de cette remarque. Comme souvent, il n'arrivait pas à déterminer si Noah faisait de l'humour ou non et il ne le connaissait pas encore assez pour savoir s'il disait la vérité. Faute de mieux, il se contenta de secouer la tête en souriant.

- Tu devrais dire ça à la directrice, elle y réfléchirait peut-être.

- Hicks ? Tu parles... Elle est perchée dans sa tour d'ivoire. Ou du moins elle l'est quand le MACUSA n'est pas là.

D'un geste, Noah désigna le parc du château en contrebas. De là où ils étaient, ils ne pouvaient pas distinguer précisément les silhouettes, mais Julian se souvenait parfaitement de la directrice qui discutait avec les hommes au logo du MACUSA brodé fièrement sur leur robe de sorcier. Plus il l'observait, plus il remarquait que Noah avait un problème avec l'autorité : la directrice, les professeurs, sa tante... Il passait son temps à les fuir ou à leur répondre et il ne comprenait pas pourquoi. Aucun d'eux n'avait pourtant paru hostile envers lui. Les professeurs, comme Fleming au club de duel, l'encourageaient même à exploiter ses capacités.

- Pourquoi tu ne les aimes pas ? Eut-il le courage de demander sur un coup de tête, enveloppé par l'obscurité. Les profs ou la directrice.

- Quoi ? Je devrais faire des soirées pyjama avec eux ?

- Je n'ai pas dit ça, protesta-t-il en riant. Mais ils ne m'ont pas semblé si mal depuis que je suis arrivé.

- T'es là depuis deux mois, c'est pour ça, dit Noah avant de de porter sa cigarette à ses lèvres et d'en exhaler la fumée. Je sais pas... reprit-il finalement après avoir réfléchi quelques secondes. Je crois que ce qui m'agace chez la plupart des adultes, c'est leur esprit fermé.

Julian fronça les sourcils.

- Comment ça ? Dit-il, intéressé.

- Je veux dire... Prends le dessin par exemple. L'art en général même. Ça ne t'énerve pas que personne ne s'en soucie ? Pourquoi on arrive à voir quelque chose qu'ils n'arrivent pas à voir ? (Il marqua une pause avant de répondre à sa propre question). Parce qu'ils ne prennent pas le temps de s'y intéresser ni de regarder. Si ça n'a pas un intérêt direct, comme une bonne note, un métier à la clé ou de l'argent à gagner, ça ne les intéresse pas. Ma tante dit que le dessin ne me mènera nulle part.

Julian pencha la tête. L'amertume de Noah, il la ressentait en écho au fond de lui. Il n'y avait peut-être jamais prêté attention, mais maintenant qu'il posait des mots sur cette impression, il sentit s'agiter en lui aussi un sentiment d'injustice : tout le monde l'avait toujours encouragé à travailler les sortilèges à cause de ses pré dispositions en la matière, mais à part sa mère personne n'avait considéré le dessin comme quelque chose de sérieux. Instinctivement, il voulut la défendre.

- Pas tous les adultes, nuança-t-il. Ma mère aimait l'art, elle trouvait que c'était important. Quand elle m'emmenait pas aux Archives magiques, on allait à des expositions j'ai lu explosion, c'était dramatiquement ironique. Je m'ennuyais au début, mais elle me montrait toujours des tableaux avec des personnages à la tête bizarre. Ça me faisait rire.

- T'avais quel âge ?

- Je ne sais plus... Huit ou neuf ans.

Noah eut un sourire tordu.

- Le prodige en tout, s'exclama-t-il. Laisse-moi deviner, tu reproduisais du De Vinci à dix ans ?

- N'importe quoi...

Piqué au vif, il détourna le regard. Il avait aussi remarqué ça sur Noah : il mettait derrière ses blagues apparemment anodines une pointe ardente qui atteignait toujours sa cible, comme s'il changeait d'humeur ou ne pouvait s'empêcher de se servir de sa langue acérée pour éviter de se dévoiler. Pourtant, incapable de supporter le silence, il reprit :

- Je me suis déjà demandé pourquoi les sorciers ne s'intéressaient pas à l'art, tu sais. Je pense que c'est plus une question de mentalité que d'adultes. Je veux dire, les moldus s'y intéressent eux.

- Les moldus, répéta Noah en faisant rouler les sonorités anglaises, l'air amusé.

- Les Non-Maj', c'est pareil, se corrigea-t-il d'un geste de la main impatient. Bref, je pense que c'est pour des raisons historiques. Tout nos attributs sont hérités du Moyen-Age : les plumes, les parchemins, nos architectures les plus importantes... C'était justement l'époque où on interagissait encore avec les moldus – les Non-Maj' pardon – et que la magie faisait partie du quotidien, même si elle faisait peur. Avec le Code du secret magique, les interactions se sont arrêtées. La société moldu a continué à avancer techniquement pendant qu'on prenait du retard. La plupart des sujets de nos tableaux datent d'il y a plusieurs siècles... On n'a même pas commencé à investir le cinéma ! Eh mais c'est vrai ça !

Noah, attentif, hocha la tête même si Julian voyait bien qu'il ne savait pas ce qu'était le cinéma.

- J'aime bien ta théorie, approuva-t-il malgré tout. J'ai toujours trouvé ça idiot qu'on n'ait pas de musée d'art. Hilda refusait que j'y mette les pieds chez les Non-Maj'.

- Les sorciers ne voient de la beauté que dans la magie, c'est pour ça... Regarde la photo ou la peinture, ça n'a d'intérêt pour eux que s'ils les ensorcellent. Je me souviens de cette conversation :lol:

- Eux ? Ou nous ?

Julian lui accorda le point. En tant que sang-mêlé, il avait toujours été entre deux mondes, même si la magie faisait partie intégrante de sa vie. Il avait juste appris à cloisonner pour certaines choses. En ce qui concernait l'art, il avait clairement choisi son camp.

- C'est juste que... Les sorciers travaillent tellement la magie, ils l'ont poussé et en ont repoussé les limites. La magie est l'équivalent d'un art pour eux. Pourquoi ils auraient besoin d'autres choses ?

- Parce que l'art exprime quelque chose de la vie que la magie ne pourra jamais faire, répondit Noah sans hésitation.

Julian acquiesça. A nouveau, l'absolu exprimé par Noah raisonna en lui.

- Je pense vraiment que le Code du secret a tout changé, reprit-il, pensif. Ça a marqué la fracture symbolique et politique avec le monde moldu. L'art s'est délité chez les sorciers et le gouvernement devait avoir peur que des moldus tombent par erreur sur des peintures qui bougeaient, des dessins ensorcelés... Ca aurait été dur à expliquer.

- T'imagines ? Railla Noah. John-Mr-Tout-Le-Monde qui rentre du travail et se fait provoquer en duel par une peinture de chevalier ? Poueheheh

- Tu serais capable de faire ça, je suis sûr.

- Quoi ? Ensorceler un dessin pour qu'il provoque les autres en duel ?

- Non, ensorceler un dessin pour rendre la vie impossible à Liam par exemple. Lui donne pas des idées !

Noah éclata de rire. Il avait un rire étonnement grave et la fumée de sa cigarette tournoya dans l'air, informe. Il n'avait pas le talent de Leonidas pour lui donner des formes en tous genres.

- N'empêche, même si le gouvernement avait peur, je trouve que c'est des conneries qu'on nous apprenne rien d'artistique, s'agaça Noah, vindicatif. Je veux dire, on comprend assez facilement par nous même comment animer un dessin, mais la technique pour peindre un portrait en donnant une âme à un sujet, ça c'est intéressant.

- Tu pourrais apprendre, suggéra-t-il. Après Ilvermorny. Il doit y avoir des instituts de magie supérieure qui propose ça...

- Comme si Hilda me laisserait. Aucune chance. Avec elle, je dois finir au MACUSA ou reprendre le café. « Faire quelque de ta vie, mon garçon », imita-t-il d'un ton sec assez proche de celui de sa tante.

- Mais Raphaël... Elle le laisse faire du balai à haut niveau, non ?

Noah émit un rire étouffé et cynique.

- Seulement parce que les recruteurs s'intéressent à lui depuis quelques mois. Sinon, elle n'aurait jamais changé d'avis.

- Un trait de famille, peut-être ? Suggéra Julian innocemment.

Il l'avait bien constaté, Noah n'était pas la personne la plus souple au monde et ses avis étaient souvent tranchés.

- Eh ! Protesta-t-il. Je peux changer d'avis : je l'ai fait sur toi.

- Moi ?

Etonné, il se tourna vers Noah pour lui faire face. Il n'avait pas eu l'impression que son camarade de dortoir l'ait traité différemment ces deux derniers mois : depuis le début, Noah se contentait de se moquer de lui à ses heures perdues et de lui imposer sa présence dans le dortoir lors de ses séances de dessin. Leurs séances de dessin en vérité désormais.

- Toi, acquiesça Noah avant d'expliciter sans ambages comme à son habitude. Je te trouvais agaçant avec ton accent, ton air de premier de la classe et ta manie de tout ranger. C'est presque angoissant.

- Angoissant ? S'amusa-t-il, moitié vexé moitié surpris que Noah ait relevé ce genre de détails à son sujet. Excuse-moi de vouloir retrouver mes affaires. Si je ne fais pas ça, je peux passer une heure à rechercher mes crayons avant de les retrouver sous ton lit !

- Je sais toujours très bien où je les laisse, assura Noah.

- C'est ça...

Julian secoua la tête, peu convaincu. Vivre au quotidien avec Noah, Liam, Enjolras et Wilde n'était pas la chose la plus facile. Il ne comptait plus les fois où il avait trébuché sur un accessoire de Quodpot qui traînait par terre ou retrouvé ses affaires déplacées. Il avait failli faire une crise de nerf lorsque Wilde avait bougé son écharpe de Serdaigle sans le prévenir et qu'il l'avait cherché pendant une heure. Vu son regard, Noah s'en souvenait aussi car il tendit la main et attrapa le bout de la dite écharpe avant de tirer doucement dessus.

- C'est celle de Poudlard, c'est ça ?

- De Serdaigle, se sentit-il obligé de préciser.

- J'aime bien les couleurs.

- Moi aussi... De toutes les maisons, le bleu et le bonze ont toujours été mes préférées. Ça énervait Matthew et sa foutue fierté de Gryffondor.

- Matthew... Le meilleur ami, hum ?

Noah fixait à nouveau le parc en contrebas et Julian n'arriva pas à distinguer son visage, mais quelque chose dans sa voix le fit tiquer. Il se contenta d'acquiescer.

- Ouais... Matthew Bones.

- Et ta copine ? Sarah ?

- Hanna, corrigea-t-il en grimaçant.

- Ah oui, elle... Alors ? Tu lui as écrit finalement ?

- Oh oui, ça fait un moment... On s'envoie des lettres, ça va mieux. T'avais raison, le dessin était sans doute une bonne idée pour rétablir le contact. Ça me faisait juste bizarre de lui reparler, mais c'est passé je crois.

- Et pourquoi ça te faisait bizarre ?

Toujours sans le regarder, Noah écrasa sa cigarette sur la balustrade du parapet. La lueur grésillante qui avait faiblement éclairé son visage jusque-là disparu et Julian se concentra sur ses mains. Il hésita pendant un court silence à révéler à Noah ce qu'il avait enfin compris cette après midi en discutant avec son parrain, mais le poids des mots fut finalement trop lourd dans sa poitrine et il s'en déchargea :

- Tu vas trouver ça tordu mais... On ne s'étaient pas revus elle et moi après... la mort de ma mère.

Si Noah fut surprit, il ne le montra pas.

- Tu pensais qu'elle ne comprendrait pas ? Dit-il.

- Non, c'est pas ça... Hanna est une fille empathique, elle m'aurait soutenu, je le sais. Mais... Elle aurait été là trop tard. Je sais que ce n'est pas de sa faute si elle n'était pas là, personne n'aurait pu prévoir. Mais le temps qu'elle revienne, l'enterrement avait déjà eu lieu, j'avais été au Ministère subir les discours des politiques sur le drame que l'attentat avait été pour notre communauté et toutes leurs conneries... C'était idiot de lui faire un résumé de ce que je ressentais depuis des semaines. Je ne savais pas quoi lui dire, ni comment lui dire...

- Et maintenant ? Avec le recul ? Tu trouves quoi dire ?

Julian baissa la tête, l'estomac lourd.

- On évite le sujet on va dire, avoua-t-il. On parle de plein de choses comme d'habitude, de ce qui se passe à Poudlard et ici, mais pas de ma mère... C'est sans doute plus simple comme ça, je ne veux pas lui imposer...

- Comme tu n'as pas voulu l'imposer à Aileen et Liam ?

Le ton n'était pas accusateur, mais Noah le mettait clairement et volontairement face à ses choix. Presque embarrassé, il se tordit les mains et repéra des tâches de fusain noire sur sa peau. Il les frotta mécaniquement.

- Liam avait assez à gérer avec la disparition d'Emilia, se justifia-t-il. Et Aileen a déjà fait beaucoup pour moi depuis que je suis arrivé au château, je ne voulais pas ajouter ça en plus...

- Le « ça » en question te pèse plutôt pas mal pourtant. A juste titre.

Cette fois-ci, Noah laissa filtrer une certaine compréhension dans ses paroles et Julian se souvint brusquement de ce qu'il lui avait dit sur sa propre mère : il savait ce que c'était de ne plus en avoir une parce que la sienne avait décidé qu'elle ne voulait pas de ses fils. La curiosité le poussa.

- Qu'est-ce qui s'est passé avec la tienne ? Pour que tu vives chez ta tante ?

- T'essayes de détourner la conversation de toi ?

- Non, je veux vraiment savoir. C'est toi qui en a parlé une fois. Pardon je commente pas trop parce que je suis passionnée, c'est trop bien cette conversation

Noah le fixa longuement, comme s'il tentait de le percer à jour et voir s'il disait la vérité. Il soutint son regard et Noah soupira. Avec un dernier coup d'œil au bal des fantômes en bas, il se retourna puis se laissa glisser au sol, dos contre le muret et jambes repliés devant lui. Julian l'imita. Assis par terre, ils ne subissaient plus l'assaut du vent et il sentit les muscles de son corps se détendre. Il avait mal partout, surtout au niveau du torse. Sa crise de panique de tout à l'heure lui avait coupé le souffle douloureusement et il en ressentait encore les effets.

- C'est compliqué et simple à la fois, commença à raconter Noah d'une voix désincarnée. Ma mère a toujours été un peu spéciale. T'as vu ma tante ? Imagine l'exact opposé. Hilda a toujours eu un esprit assez terre à terre, elle a conscience des choses je pense... Ma mère ? Elle aime vivre. Elle n'a pas besoin de l'approbation des autres, elle n'aime pas les convenances. Avec Raphaël, quand on était petits, elle nous laissait faire ce qu'on voulait. On pouvait partir en vacances à l'improviste et revenir des jours plus tard. Hilda détestait ça : elle disait qu'on ne devait pas louper l'école et qu'on devait faire ce qu'elle disait parce qu'elle était l'adulte.

Julian se retint d'intervenir. A ses yeux, les revendications de Hilda paraissaient légitimes. Il comprenait mieux le portrait que lui avait dressé Théa lorsqu'elle lui avait raconté que Heather Douzebranches ressemblait à une adolescente sur le tard. Et ça ne l'étonnait pas non plus que Noah, au vu de sa personnalité, oscille entre colère et admiration pour elle. Parce que dans le fond, il ne paraissait pas bien différent. Il lui donna raison en poursuivant :

- Elle nous laissait souvent chez Hilda enfants... Parfois, elle pouvait décider de partir avec des amies ou en voyage et elle pouvait pas nous emmener. Elle nous laissait sur le pas de la porte du café et Hilda nous récupérait à l'ouverture. Dès qu'elle nous voyait, elle avait l'air en colère. Je la revois encore se figer à chaque fois quand elle ouvrait le rideau. Et puis elle ouvrait la porte d'un coup de baguette comme si on venait de foutre en l'air sa journée. On était un peu un fardeau pour les deux, j'imagine.

A nouveau, Julian s'empêcha d'intervenir pour ne pas couper l'élan de Noah maintenant qu'il s'était décidé à parler. Mais s'il avait dû faire une hypothèse, il n'était pas sûr qu'Hilda ait été en colère après les deux enfants déposés devant sa porte. Sa sœur en revanche... Il supposa que la nuance avait dû être dure à percevoir pour un petit garçon balloté entre deux maisons et que, même aujourd'hui, la vision de Noah était trop influencée par son ressenti enfant pour être complètement objectif.

- Mais y'avait du bon aussi... continua Noah, insensible à ses pensées. (Il leva les yeux vers les étoiles). Hilda nous faisait toujours à manger, elle n'oubliait jamais si on avait un contrôle ou un mot à signer pour le lendemain. Elle nous lisait des histoires. Raphaël voulait toujours celle des Trois Frères... Je ne sais pas si vous la connaissez en Angleterre ?

- Si, si, elle est connue... Le père de Matt lui lisait souvent, je crois, se rappela-t-il.

- Hum... Enfin bref, un jour Hilda en a eu assez. Elle s'est mise à dire les quatre vérités à ma mère et elles se sont disputées. Ma mère disait qu'elle n'avait jamais prévu de nous avoir, qu'elle ne savait juste pas comment mais qu'elle allait faire mieux maintenant. Qu'elle allait nous emmener à Chicago pour tout recommencer.

- A Chicago ?

Noah déglutit. Ses doigts se crispèrent, comme s'il avait envie de reprendre une cigarette.

- C'est là où habite mon père, lâcha-t-il en regardant droit devant lui. Aux dernières nouvelles du moins...

- Oh...

C'était idiot, mais Julian n'avait pas songé un instant où pouvait bien être le père de Raphaël et Noah dans le tableau. Hilda remplissait très bien le rôle de deuxième parent et naïvement il s'était imaginé que le mari d'Heather était mort aux alentours de la naissance des garçons.

- Ils ont divorcé ? Demanda-t-il après quelques secondes.

- Ils n'ont jamais été mariés, corrigea Noah. Là encore, c'est compliqué et simple à la fois. Une histoire vieille comme le monde : elle était amoureuse de lui et lui se fichait d'elle. Leur histoire a duré par intermittence. Elle a tenté de lui faire deux enfants pour le retenir, mais il l'a quitté à chaque fois. Ça ne l'empêchait pas de vouloir nous emmener à Chicago en espérant qu'on vive en famille. C'était assez paradoxal, elle ne voulait pas d'une vie classique, mais elle se disait justement qu'avec lui elle pourrait continuer à être libre, mais qu'on aurait un père...

- Ca n'a pas fonctionné, devina Julian.

- Non, pas du tout. La dernière fois qu'on s'est pointé chez lui, il a dit qu'il voulait bien nous donner un peu d'argent mais pas nous laisser rester. C'est horriiiiiible

Sous l'éclairage du ciel nocturne, les traits de Noah paraissait plus figés que jamais. Ses boucles noires prenaient un reflet argent et ses mains s'étaient repliées en poings contre ses genoux. Julian n'arrivait pas à détacher ses yeux du portrait qu'il offrait. Il sentit une vague de colère monter en lui envers les adultes de la vie de Noah : la mère irresponsable qui n'avait pas su être mère alors que deux petits garçons en avaient fait les frais, la tante qui s'était vu imposée un rôle qui n'était pas le sien sans essayer prendre en compte leurs émotions, le père qui n'avait pas assumé ses actes...

- Qu'est-ce qui s'est passé alors ? Souffla-t-il. Pour que vous restiez chez Hilda ?

- Comme je disais, ma mère et elles se sont engueulées. Hilda a accusé ma mère d'être incapable de s'occuper de nous et ma mère s'est vexée. Elle nous a demandé avec laquelle on voulait vivre...

- Elle a... quoi ? Mais vous aviez quel âge ?

- Six et quatre ans, dit Noah avec un rire amer. Je te laisse imaginer ce qui passe dans la tête de deux gamins quand les deux seules femmes qui s'occupent d'eux leur demandent de choisir...

- Merlin...

Il ferma brièvement les yeux. Quand il les rouvrit, il s'aperçut que Noah s'était enfin tourné pour lui faire face. Il déglutit. Dans la nuit, ses yeux bleus se confondaient avec l'obscurité.

- Vous avez choisi qui ? Osa-t-il demander, hésitant.

- Raphaël a choisi Hilda. Ils sont toujours mieux entendus, tous les deux. Moi... j'ai hésité. J'aimais la vie avec ma mère. C'était toujours drôle, imprévu... Elle peignait beaucoup, version Non-Maj'. Ça rendait mes grands-parents dingues apparemment quand elle était plus jeune. Elle me laissait peindre avec elle. On mettait nos mains dans la peinture et on faisait des toiles comme ça.

Julian sourit devant l'image. Il n'avait pas de mal à imaginer Noah et son aversion pour les règles s'épanouir dans ce genre d'environnement créatif et libre. Plus que tout, ça lui faisait penser à sa propre mère et à leur matinée à dessiner ensemble. Il eut l'impression que le lien qui l'unissait à Noah par le dessin se renforçait soudain : ils ne devaient pas leur passion à eux-mêmes, mais à leur mère. Et même si elles étaient radicalement différentes l'une de l'autre, elles avaient été habitées par la même énergie.

- Alors tu l'as choisi ? Ta mère ?

Noah se mordit la lèvre. L'attente parut interminable et quand il ouvrit la bouche, sa voix se réduisit à un murmure.

- Non...

- Tu... Tu as choisi ta tante...

- Non plus. Je n'ai rien dit. Je n'ai pas réussi... (Il s'étouffa à moitié et se râcla la gorge avant de reprendre). Alors ma mère a attrapé sa cape et elle est partit. Juste comme ça. Elle nous a laissé chez Hilda.

Agité, il se passa une main dans les cheveux et tira sur une de ses boucles. Julian eut envie de l'arrêter, mais il n'osa pas le toucher.

- Je lui ai couru après, Jules OOOOOOOOOOOOOOH UN SURNOM AHAHAHKGJLERGHJLEHGJKEHB... J'ai essayé de la rattraper, mais elle m'a repoussé. Elle a dit que je devais rester avec ma tante et que c'était mieux comme ça... Voilà, c'est tout.

Dans cette fin abrupte, Julian entendit tout ce que Noah ne disait pas : les sentiments chaotiques qu'avaient dû ressentir un petit garçon de six ans, les années suivantes avec ce qui s'était passé entre ce fameux jour et aujourd'hui, comment tout ça avait forgé sa vision du monde qui l'entourait... Pourtant, il tiqua sur autre chose et haussa un sourcil.

- Jules ? Répéta-t-il.

- Plus court que Julian, se défendit Noah en accentuant de façon exagérée son accent américain pour faire sonner son prénom étrangement.

Il retint une grimace, puis laissa le surnom résonner dans sa tête avant de l'essayer à voix haute :

- Jules... J'aime bien.

- Charly avait déjà pris « Ju' ».

- Tout le monde a déjà pris « Ju' ». Matt, Lottie, mes parents... Ma mère m'appelait comme ça quand j'étais petit, c'est pour ça...

Et il réalisait à cet instant qu'il était reconnaissant envers Noah de ne pas utiliser ce surnom. C'était la marque de son nouveau départ aux Etats-Unis, celui qu'il ressentait depuis son arrivée dans le nouveau monde.

- Tu pourras me parler d'elle un jour si tu veux... proposa soudain Noah avec une prudence peu coutumière chez lui, les doigts crispés sur ses genoux.

- De ma mère ?

- Hum... Vraiment en parler, je veux dire. Pas juste quand il faut annoncer ce qui s'est passé aux autres comme ce soir.

Avec force, le rappel de Liam et Aileen qu'il avait planté au bal lui revint à l'esprit et il contrôla son anxiété avant qu'elle ne s'empare à nouveau de lui. Il pourrait gérer ça demain. Derrière la proposition de Noah, il percevait aussi surtout sa vulnérabilité à s'être confié et sa tentative pour le pousser à en faire de même, comme pour être à nouveau sur un pied d'égalité.

- Je le ferai... promit-il, la gorge obstruée. Juste... pas ce soir, ok ?

- Pas ce soir, répéta Noah en hochant la tête. Ce soir, c'est juste toi et moi. HIHIHIHIHIHHI

Julian eut un léger sourire. Il aimait cette idée. Juste Noah et lui sur le toit d'Ilvermorny le temps d'un soir.

Après tout, les fantômes ne pouvaient pas les atteindre ici.

*************************

Ce chapitre marque un peu un tournant dans la fanfic : le lien entre Noah et Julian commencent vraiment à naître. Au passage, je remercie les trois autres filles du Quatuor Infernal pour leurs idées sur l'art chez les sorciers, ça m'a énormément aidé ! Et dernière précision : je précise que l'idée de Noah qui doit choisir entre sa mère et sa tante m'a été fortement inspiré par le film Nowhere Boy que je conseille à tous!

Eléments tirés du canon/Pottermore:

- William le concierge puckwoodgenie

Prochain post : Chapitre 19 - Lundi 10 mai
C'était troooooooooop bien comme conversation, j'ai adoré ! C'était vraiment trop chouette de voir Noah s'ouvrir mais aussi montrer qu'il se soucie vraiment des sentiments de Julian
Je suis fan ! Et puis toutes tes descriptions sont superbes as usual <3
Scandium

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par Scandium »

1/ Est-ce que cette histoire originale vous a finalement séduit ? Ou au contraire avez-vous des difficultés à vous y attacher ? Dans les deux cas, pourquoi ?
Je trouve l'idée originale, très bien trouvée et très intéréssante. Decouvrir une nouvelle école de magie et suivre en même temps les péripéties et les personnages de la première guerre contre Voldy est un super combo ! Franchement, le speech de départ donne direct envie de lire la fic et dès les premiers chapitres tu nous donnes exactement ce qu'on attend ,donc bravo à toi pour cette idée très originale. J'ai eu 0 difficuktés pour m'y attacher.

2/ Que pensez-vous des personnages ?
Je les aime bien mais je t'avoue que j'ai l'impression de les réduire qu'à une seule caractéristique. Par exemple Noah = ténébreux, Liam = blagueur, Aileen = gentille et sérieuse, Othilia = bonne élève, Théa = froide et c'est pareil avec les autres persos secondaires. Mais comme c'est des personnages secondaires, j'imagine que tu as prévus de les creuser un peu plus plus tard ! Sinon je trouve Julian et Charlotte très réalistes et je les aime beaucoup. J'ai aussi beaucoup aimé comment tu as décrit les dynamiques familiales des Grims, tous les membres de la famille sont bien décrits selon moi.

3/ Que pensez-vous du style d'écriture et est-il différent depuis ATDM ?
Je n'ai pas lu beaucoup ATDM (j'en suis désolée, mais j'avais déjà lu trop de trucs sur les Maraudeurs donc plus aucun plaisir à lire des fics avec ce thème). Raison de plus pour te féliciter pour avoir trouver une idée d'histoire aussi peu commune, vraiment j'adore !
Bref, sinon en terme de style d'écriture, ça coule de source, c'est fluide, c'est compréhensible à la première lecture, pas d'erreurs de grammaire/orthographe notable en ce qui me concerne donc je trouve ça parfait. Il y a aucun moment qui ne m'a pas convaincu, je pense que tu as un style d'écriture très constant (ce que j'admire beaucoup, perso, quand j'écris je trouve que ça peut être très "inégal" en terme de qualité). Donc bravo à toi, quand on lit tes chapitres on voit pas le temps passer, ils semblent trop courts et on a hâte de lire la suite, donc que demander de plus ?

4/ Que pensez-vous des liens établis avec l'univers de Perripuce ? Cela vous plaît-il ou vous embrouille-t-il ?
Cela me plait pas mal. Après je t'avoue que je m'en fiche un peu de Léonidas et sa femme. C'est plus de suivre Mathew qui m'intéresse. (Et j'ai hâte de voir apparaître Julian dans O&P ! Obligé, c'est devenu un prof de Simon à l'IRIS)

5/ Qu'attendez-vous ? Quelles seraient vos envies ?
J'ai envie qu'on me surprenne, de pas réussir à prévoir les retournents de situation. Et je meurs d'envie de voir le groupe Julian/Aileen/Liam/Théa/Othilia/Noah très proche, très soudès et BFF.
Maintenant pour la relation Noah et Julian, j'avoue j'ai quelques envies (qui me semblent peu réalisables, mais bon ...)
Je t'avoue que j'en ai un peu ras la casquette du schéma narratif de : 2 garçons dont tout clame qu'ils sont hétéros se rencontrent et finalement, ressentent une attraction l'un envers l'autre, mettent du temps à l'accepter et finissent ensemble à la fin. Je dis pas que c'est pas réaliste, des gay bloqués ou dans le placard, y en a des tas mais j'ai l'impression que la majorité des fic centrées autour d'un couple LGBT sont toujours comme ça, et j'ai l'impression que c'est pas forcément très représentatif de la communauté LGBT. En gros, j'aurais bien kiffé que Noah ou Julian soit un peu plus "queer" dès le début, qu'il y ait des indices qui le laissent présager (par exemple qu'il y en ait un qui assume un peu plus sa féminité, un qui se fait traiter de "pédé" depuis qu'il est petit, un qui a déjà eu des petites expériences avec les gaçons avant de rencontrer l'autre etc ..."). Même Zack qui assume son homosexualité, "il semble normal de prime abord" d'après Julian. Alors oui bien sur, je sais que c'était pas la même époque que de nos jours et que les Sorciers sont plutôt vieux jeu par rapport au Moldus mais si je me trompe pas, dans les années 70, le militantisme homosexuel et très présent dans la société Moldue. Donc peut-être que des Nés-Moldus ont pu venir à Illvermony avec de nouvelles idées. Et puis de tous temps, il y a toujours eu des personnes qui avaient le courage immense d'être elles-mêmes et de transgresser les normes en terme de genre et de sexualité. Des personnes trans, des filles masculines, des gars efféminés, il y en a plein depuis toujours et certains ne se cachaient pas forcément.
Donc voilà, c'est un peu confus tout ce que je dis mais en résumé j'aurai voulu plus de queerness en Julian et Noah parce que pour l'instant j'ai vraiment juste l'impression que c'est des hétéros curieux en gros. Je demande pas qu'ils assument complètement leur sexualité depuis le début, ils sont jeunes après tout, il ont le temps de faire leur bout de chemin et de se questionner, mais j'aurai voulu qu'on voit un peu plus les prémices de leur attirance pour les garçons ou de leurs transgressions des normes du genre masculin imposés dans cette époque (Mais encore une fois on est qu'au début de la fic, j'ai l'impression de juger des choses sans avoir vu le produit fini, très désagréable comme sensation. J'espère que tu va pas mal le prendre, c'est vraiment pas une critique, juste une envie très spécifique de ma part. D'autant qu'on ne sait pas encore grand chose sur les dessous des relations Othilia/Noah et Julian/Hanna, ça se trouve les garçons sont déjà un peu conscients qu'il y a quelque chose qui cloche dans leurs couples, ou qu'ils ne sont pas attirés que par les filles, encore une fois, je juge sans savoir)
Sans transition (mais un peu quand même) voici le lien sur un reportage dont le titre est "Etre lesbienne en 1982", je l'ai vraiment trouvé passionant et bien fait ! https://www.youtube.com/watch?v=VDW4AhSefB0

6/ Le rythme de publication vous semble-t-il adapté ?
Les temps d'attente me semble trop long ! Mais c'est parce que je suis très impatiente de lire la suit :D :D :D . Si c'est le temps que tu as besoin pour poster, prend le ! Je pense que c'est à nous de nous adapter à ton rythme de parution plutôt que l'inverse.

7/ Trouvez-vous que mes interactions avec vous sont suffisantes ? Trouvez-vous le dialogue entre nous facile / difficile ?
Le dialogue est très facile, les interactions au top ! Encore une fois je pense que c'est à toi de gérer le niveau d'interaction qui te semble convenable et qui te fai plaisir et à nous d'accepter tes choix et tes besoins quoi qu'il arrive ;)

8/ Que pensez-vous de l'univers ? Des détails inventés pour le fonctionnement du monde américain ? Des détails Pottermore incorporés dans l'histoire ?
J'adore tous les petits détails sur l'univers, et découvrir le fonctionnement du monde américain. C'est vraiment un gros point fort de ta fic et c'est aussi une bonne occasion pour toi de laisser parler ta créativité donc vraiment, change rien !

9/ Avez-vous des questions à me poser (peu importe le sujet : l'histoire en elle-même, l'écriture, moi-même...ect)?
J'ai pas spécialement de questions, mais je voulais dire que je serais ravie si jamais t'as le temps et l'envie de me faire un MP pour avoir un retour sur mon commentaire ! Si tu veux me répondre sur un truc ou débattre je suis dispo ! E t si tu veux pas me répondre, c'est tout assi okay pour moi ! J'espère que tu vas vraiment pas mal prendre certains trucs que je dis, j'ai juste voulu livrer mes impressions et ressentis le plus sincèrement possible mais c'est pas pour autant que ce que je dis c'est genre la vérité absolue, c'est purement subjectif.

10/ Je suis désolée d'avoir mis tant de temps à répondre mais j'étais partie pendant 3 semaines en camp scout donc j'avais pas la possibilité de le faire plus tôt ! Mais mieux vaut tard que jamais comme on dit !
Cazolie

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par Cazolie »

COUCOU chapitre 19 ! C'est qui les gens de la citation ??
ses deux amis se contentèrent de lui tendre une tasse de thé en guise de bonjour.
AAAAAAAAW c'est si gentil
mais ils n'avaient réussi à récupérer qu'un seul chaudron dans une remise où s'entreposaient des objets cassés et inutilisés
Misèèèèèère
j'imagine qu'ils peuvent pas utiliser les leurs vu qu'ils en ont besoin (comment donc ont fait Hermione Ron et Harry pour le polynectar ??)
On a mesuré son fond ?
COUCOU PERCY

Albeeeeeeeert lol :lol: :lol: :lol:
Les autres sont plus sensibles, les runes ne donnent pas exactement leurs noms ou leurs compositions mais juste leurs effets. Va falloir faire des tests et des essais...
Olalaaaaaaaa ça m'a l'air tellement impossible cette affaire
A ce rythme, son stock de parchemins ne tiendrait pas longtemps
# moi qui fournissait toujours des copies à mes petits camarades comme un pigeon
C'est le MACUSA. Regardez, ils ferment les frontières.
OHO
Conseil du Congrès
tousse tousse "conseil de défense" tousse tousse
« Elle ferait mieux de se charger de ses fonctions et de me laisser exercer les miennes ».
Popopo :lol: :lol: :lol:
n'a fait que proposer une cigarette à notre journaliste envoyé devant l'Ambassade en déclarant que « les frontières sont une question d'esprit lorsqu'on voyage par magie ». Nous n'en saurons pas davantage.
Il est trop drôle :lol: :lol: J'adore cette phrase !
il voyait déjà l'exaspération de Minchum en voyant que l'Angleterre avait été surnommée « le pays d'Albus Dumbledore »
Tain j'avoue :lol:
- Laisser les frontières ouvertes et prendre le risque que ce Voldemort arrive chez nous avec ses mangemorts, c'est aussi prendre le risque de briser le secret magique !
Oooooh il a déjà bien assez à faire mon petit pote

Au milieu de ce débat je ne peux m'empêcher de penser : que fait le professeur ????
- Cooper ! Shelton ! Sullitzer !
AH BAH
C'est mignon Liam qui défend Julian haha
- Manfred est un idiot, se contenta-t-elle de chuchoter. Fais pas attention à ce qu'il raconte.

- Merci...
Je trouve ça vraiment chouette parce que tes personnages ont des rapports très réalistes les uns aux autres je trouve, Othilia a pas été immédiatement pote avec Julian mais ça l'empêche pas d'être sympa
Bref, je trouve que ça rend bien la rencontre avec des nouveaux gens, t''es pas forcément proche mais ça veut pas dire que les gens sont méchants
Ces Ratisseurs aimaient les bains de sang et la torture et allèrent même jusqu'à pratiquer la traite de leurs compagnons sorciers.
Sérieuuuuuuuuuuux ooooooooooooooh
Mis à part ça, la conséquence la plus importante des évènements survenus à Salem fut peut-être la création en 1693 du Congrès magique des États-Unis d'Amérique
OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOH j'apprends tant de choses haha
Mais il n'y connaissait rien en matière de mode capillaire alors il évita de juger.
C'est bien, brave Julian :lol: :lol: :lol:

Trop contente qu'il se rapproche d'Othilia qui a vraiment l'air sympa ! C'était super intéressant ce cours d'histoire, j'ai pas trop commenté mais j'ai appris plein de trucs haha
Et le débat avant, sur l'article : C'était trop cool ! C'était intéressant de voir unpeu l'idée que les camarades de Julian se font de sa venue
Voilà voilàààà
Cazolie

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par Cazolie »

S'il n'y a point ce matin quelque grand malheur dans le monde, nous sentons un certain vide.
Faut pas regarder les nouvelles ça règle le problème
Chapitre 20 !
Comme dans le hall circulaire, un balcon courrait sur tout le deuxième étage et donnait accès à encore plus de livres.
Tellement stylééééééééé
. Il se rappela brusquement que Algibert Fontaine, le professeur de Potions, était aussi son père.
Ca doit être si relouuuuuuu
. Il n'y avait pas songé plus tôt comme il ne parlait pas souvent avec Othilia, voire jamais, mais elle devait effectivement avoir accès à la réserve de son père de manière privilégiée
Voilà donc l'origine de ton soudain intérêt pour Othilia, Anna' :lol:

Aaaaaaaw elle est chouuuuu
Elle me gardait juste un été pendant que mon père gérait des choses pour obtenir le poste de professeur de Potions à l'époque. Et voilà ! Elle n'est jamais repartie.
Classique ! Ca me donnerait presque envie d'écrire une fanfiction à l'eau de rose :lol:
Plus détendue, elle se redressa et se pencha en avant, les coudes sur la table. William le concierge passa près d'eux à cet instant et leur jeta un coup suspicieux
ca m'a l'air bien plus facile de parler dans cette bibliothèque qu'à Poudlard !
C'est juste pas évident de gérer les deux en même temps parfois.
T'inquiète poulette, Julian va prendre le relai :lol:
Il tentait visiblement de faire évader Gellert Grindelwald qui y purge sa peine depuis son enfermement en 1945.
Mais noooooooooooon !! Je me doutais qu'il y avait une histoire de crime bien sûr mais pas de e type là !
Oh non c'est hyper triste sa justification T.T
Il manquait visiblement une pièce du puzzle, une pièce qui s'était perdu dans les trames du temps.
Ooooooooh je suis intriguée ! Tant de mystère ! Enfin c'est cool qu'une partie ait été éclaircie héhé
Juste derrière elle, Théa fit alors son apparition, l'air beaucoup moins calme et Julian écarquilla les yeux.
Ah puis elle s'incruste ! Misère
Le « ça » s'appelle Albert, se vexa Liam.
Il me tue :lol:
mais Othilia lui coupa le feu sous le chaudron. Littéralement : elle s'avança pour passer devant Théa et éteignit d'un coup de baguette les braises sous le ventre de Albert.
Ce talent pour manier les expressions sorcières :lol: :lol:
- Ok... (Il inspira profondément et se jeta à l'eau). Alors, toute l'histoire commence par un corbeau début septembre et...
J'entends les Oh, les Ah et je vois les yeux écarquillés d'ici :lol:

Trop contente d'avoir eu des répoooooooooooonses, et puis ce petit intermède Othilia/Julian c'était fort sympathique
Tant de chapitres sans Noah, qu'est-ce que tu nous fais ??
J'aime beaucoup ton recours aux journaux pour nous faire découvrir des informations, je trouve ça vraiment chouette et puis très cohérent vu que Julian débarque dans un univers inconnu mais juste pour lui
Bref, hâte de lire la suite !
Cazolie

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par Cazolie »

Est-ce que t'es allée voir quel jour exact tombait thanksgiving cette année là ?
Aujourd'hui, tout était rentré dans l'ordre et, ce matin-là, il ouvrit les yeux à huit heures
A 8h ? Mais il a cours à quelle heure ???
Une telle longévité poussait quand même au respect et ils l'avaient entreposé dans un coin de la pièce
En lisant le début de la phrase j'ai cru que t'allais annoncer qu'ils lui avaient fait des funérailles en bonne et due forme :lol:
A part leurs séances de dessins, ils ne s'étaient pas retrouvés seuls depuis le soir sur le toit.
POUEHEHEHEHEH
ROLALA mais ça part en rencard secret leur affaire
- T'as l'air à deux doigts de te transformer en bonhomme de neige, commenta Noah avec sarcasme en arrivant à sa hauteur.
Est-ce que tout ce que dit Noah n'est pas teinté de sarcasme
- Crois-moi, ce n'est pas ce qui m'intéresse avec ton corps aujourd'hui.
PLAIT IIIIIIIIIIIIIIIIIL
- Ma mère me l'a expliqué il y a plusieurs années, expliqua Noah sans rentrer dans les détails. Après toi.
Ca sert d'avoir une mère un peu edgy
Une fête inventée au départ pour être reconnaissant des récoltes de l'année
Je croyais que c'était les pères pèlerins qui l'avaient inventée pour remercier les Amérindiens de leur accueil ?
Pas alors que le vent ne cessait d'emmêler les boucles de Noah.
Il est beaucoup trop obsédé par Noah ce garçon :lol: :lol: :lol:

Ils me font trop marrer, c'est tellement pas un jeu que je m'attendrais à voir jouer par deux mecs :lol: Mais très intéressant à observer HEHEHEHEHE
- Oh, quelque chose à avouer, Jules ? exulta Noah, conspirateur.
Heureusement qu'on sait qu'il est pas méchant, parce qu'on dirait qu'il cherche juste à pouvoir le soudoyer ensuite en menaçant de révéler ses secrets :lol:
- Ah... Donc le meilleur ami est brave en plus ? comprit Noah d'un ton que Julian trouva étrange sans réussir à déterminer vraiment pourquoi.
Jaloux ? 8-) Belle analyse de Gyffondor par ailleurs !
Ce gars aurait pu passer professionnel s'il l'avait voulu, je pense.
Oh James T.T
Il se demanda bien ce que devenait justement Potter et sa bande, deux ans après avoir quitté Poudlard.
Welp Lily doit être enceinte là
j'ai mal calculé mon coup et avant que je comprenne ce qui m'arrivait je faisais une chute de quinze mètres.
Ouais on comprend l'angoisse du coup :lol: :lol:
- La juger ? Juger qui ?
Théa ? Hilda ? Sa mère ?
Mais lui ? Je lui avais fait confiance. Et il a dénoncé ma mère comme si c'était une criminelle qui nous avait enlevé.
Bon je comprends qu'il lui en veuille. J'imagine que Liam pensait bien faire mais c'est vrai que pour Noah qui a l'air d'adorer sa mère (ou avait l'air ?), ça a dû fiare mal
En voulant réparer les choses, elle les avait brisées de manière définitive.
Mais oui c'est triiiiiiiste on dirait qu'il veut plus faire confiance à personne
- Jusqu'où t'as été avec Hanna ?
MAIS LOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOL
Il n'osa pas avouer qu'il aurait quand même voulu connaître la réponse...
Pour lui offrir un caleçon de sa couleur préférée ?

Moi qui disais qu'on avait pas vu Noah depuis 2 chapitres, je suis servie :lol: C'était un super moment entre eux en tout cas ! Je suis contente d'en savoir plus sur les secrets de tout le monde haha
C'est chouette cette complicité qui se construit héhé
Cazolie

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par Cazolie »

COUCOU chapitre 22 !
- Je termine de ficher mon cours de Droit Magique, j’arrive.
Ca a l'air terriblement barbant !
Dans ce dernier évoluaient conjointement plusieurs Bureaux et Services, comme le Magenmagot – le tribunal sorcier – les Aurors, la Brigade de Police Magique, ou encore le Service des Usages Abusifs de la magie.
Le genre de trucs que je retenais jamais et que je devais toujours aler checker sur wikipedia...
leur moyenne d’âge était de 87 ans.
LOOOOOOOOOL on dirait le monde politique français
Leur élection était également loin d’être transparente : certains étaient choisis par le Ministre en personne, d’autres par le Président-Sorcier qui présidait le tribunal, et d’autres encore par cercle d’influence
J'avoue c'est un bazar :lol:
l’influence de Malefoy avait suffi à le faire innocenter.
"Ton père ?! Je pourrais t'apprendre des choses sur ton père qui feraient FRISER TA CHEVELURE GOMINEE"
Le Président du MACUSA ne pourrait ainsi jamais siégé à une audience du Tribunal Suprême, tout comme ses secrétaires d’Etat.
Ca paraît tellement logique haha, ils sont fous ces Anglais

Oh waouh ça fait beaucoup de dates à retenir entre deux potions dis donc
- Liam…

- Il n’a pas tort, soutint Aileen.
Si même Aileen s'y met, ils sont bons pour aller voler dans la réserve lalala
Son seul fait d’arme en matière de transgression de règlement avait été de dépasser le couvre-feu une ou deux fois
Effectivement c'est pas glorieux :lol: :lol:
(Elle donna un coup de coude à sa cousine quand celle-ci fronça le nez, indignée d’être ainsi dénoncée).
Pouahahahahha
Tu m’as fait confiance et je voulais en être digne, je pense.
Ooooooooh je l'aprpécie de plus en plus Othilia
une touche de malaise dont il ne savait pas quoi faire et il se tourna vers Théa pour éviter de s’y attarder.
C'est vraiment le pro pour faire ça :lol: :lol: :lol:
Une clé pour ouvrir une porte, mais aussi une clé pour la réussite donc.
Joli *applaudissements*
- Dix minutes, décompta Théa.
Je suis stressée là
- Je pense que ça sera plus simple si je monte sur tes épaules, dit Othilia, l’air bien loin de sa zone de confort.

- Mes… Ah oui, oui…
Je me marre toute seule :lol: :lol:
- Tu verrais ta tête, se moqua pourtant immédiatement Théa. Qu’est-ce t’as ? Jamais touché une fille d’aussi près ?
Elle fait la paire avec Noah :lol: :lol:
Appuyé contre l’embrasure, Noah se tenait devant eux, bras croisés et un rictus narquois aux lèvres
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH j'ai cru que c'était le prof
J'ia aussi cru qu'ils allaient tomber en entraînant tous les bocaux avec eux
- Essaie encore !
Smooth, cette transition :lol:
- Oh Merlin, il est pire que Potter, se moqua Adrian.
Déjà : COUCOU POUDLARD
ensuite,c'est pas un compliment pouahahha
- Bon allez, arrête un peu de raconter n’importe quoi, dit Charity, l’air blasé. Tu te douches ici ou au château ?

- Pourquoi ? Tu veux m’accompa… ?
M'enfin Matthew !!
ni sur son langage fleuri appris en traînant avec les enfants de Terre-en-Landes
Je suis sûre que c'est la faute d'Alexandre
Quand il ressortit, il veilla à ne pas glisser sur ses vêtements et repassa dans le vestiaire général
Ca aurait pas été plus simple de les ranger, du coup ? :lol:
Il venait de fermer le premier bouton quand la porte principal s’ouvrit brusquement. Il se figea en plein mouvement.
HEHEHEHEH
Leurs lèvres s’entrouvrirent, s’écrasant ensemble dans un mouvement désordonné qui n’avait de sens que par le plaisir qu’il procurait.
Eh beh cette description Anna' 8-) 8-)
Ensuite, prenez moi pour une sociopathe, mais j'ai imaginé moi-même toute la liste des lois américaines sur deux siècles et demi haha
T'es une ouf :lol: :lol: :lol:

Très bon chapitre, ils m'ont tuée le trio comique voleur d'ingrédientslà, j'ai hâte de lire la réaction de Noah ! Et ce petit passage à Poudlard c'était sympa, et MUY CALIENTE

Je me demande comment Hanna va le prendre, parce qu'elle risque de se retrouver encore plus seule j'imagine :(
Cazolie

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par Cazolie »

annabethfan a écrit : mar. 06 juil., 2021 3:06 pm Bonjour tout le monde ! J'espère que vous allez bien et que la fin d'année scolaire s'est bien passée. Je n'ai pas suivi, mais ça y est le bac est terminé là ? Comment ça s'est passé pour vous ? ^^

Petit warning pour ce chapitre : il dépeint une scène de violence - que j'ai eu beaucoup de mal à écrire au vu du sujet J'ai pas encore lu mais du coup bravo de l'avoir fait quand même ! - et il faut la remettre dans le contexte de l'époque, même si malheureusement ce genre d'agressions existent encore aujourd'hui. Enfin voilà, je préfère prévenir pour les personnes qui préféraient lire en diagonale.

Et sinon, je conseille à tout le monde d'aller écouter Eddy de Pretto parce que j'adore ses textes et ses musiques !

Bonne lecture ! On se retrouve en bas pour plusieurs informations ^^

***************************************************


Chapitre 23 : Au royaume de la norme

« À tous les bizarres (oh), les étranges (oh), les bâtards

À tous les monstres, ceux qui dérangent, les mis à l'écart

À tous les parias (oh), les exclus (oh), sans égards. »

- Eddy de Pretto -


// 15 décembre 1979 //

- Courage au cœur, témérité au corps ! Womatou ! Esprit guerrier avant tout !

- De connaissances nous ne sommes jamais repus chez les Serpents Cornus ! Ca sent le match

De part et d'autre du stade, les slogans des maisons résonnèrent à travers les gradins. Tous les élèves s'y étaient rassemblés pour le second match de Quodpot de la saison, juste avant de repartir pour les vacances de noël. Emmitouflé dans sa cape d'hiver, Julian contempla le ciel plombé qui annonçait certainement des chutes de neige prochaines. Il avait fait l'effort de venir voir le match pour soutenir sa maison en espérant secrètement une défaite cuisante des Womatou, juste pour effacer l'air suffisant de sa cousine J'allais dire "aaaaaah il s'y intéresse !" Mais non, c'est jsute contre Théa :lol: . Assise un rang en dessous de lui, elle se retourna pour lui jeter un coup d'œil malicieux et il lui répondit par une grimace. Ils avaient parié ensemble le matin même cinq Dragots pour leur maison respective. Avec le recul, il entendit la voix de Matthew lui dire au fond de son esprit que ce n'était sûrement pas malin : il n'y connaissait rien en sport et encore moins au Quodpot, et en plus il avait encore du mal à vraiment se rendre compte de la valeur de la monnaie américaine. En somme, Théa avait tout à gagner.

- Tu penses au pari que tu vas perdre ? glissa Noah à côté de lui.

Julian se tourna vers lui. Epaule contre épaule pour regarder le match Ouloulou!, il put apprécier les boucles noires de Noah harassées par le vent hivernal.

- Je ne vais pas perdre, assura-t-il. Serpent Cornu va gagner.

- Tu sais que les Womatou ont la meilleure équipe, pas vrai ?

Surpris, il écarquilla les yeux.

- Quoi ? Quel boulet :lol:

- Oh Morgane, Jules, dit-il en secouant la tête.

Le surnom lui fit soudain étrange. Ça faisait pourtant plusieurs semaines que Noah l'employait, mais ils étaient toujours seuls quand ça se produisait, généralement le matin dans leur dortoir. Il ne l'avait jamais dit à voix haute devant les autres, même pendant leurs séances de travail pour percer le contre rituel. Au début, la présence de Noah lui avait fait étrange : il était arrivé là par la force des choses après les avoir surpris, lui, Théa et Othilia dans la réserve de potions. Lorsqu'il l'avait ramené à Alberta – le nom stupide de leur salle de classe vide – Liam avait failli en faire une syncope. Il avait fallu qu'Aileen déploie tous ses trésors de patience et de diplomatie canadienne pour le calmer. Ooooh il s'est donc joint à l'affaire comme ça ! Liam et Noah, ça va faire des étincelles

Pourtant, même comme ça, Liam et Noah n'avaient presque pas échanger un mot. Ils se tenaient à l'écart l'un de l'autre, chacun à un bout de la pièce en travaillant respectivement avec Othilia sur les potions et avec Aileen sur les recherches générales. Il ne l'aurait pas cru, mais Noah pouvait rester concentré et éplucher les ouvrages ou vieux journaux avec minutie quand il le voulait. A eux six, ils avançaient bien plus vite, et même Liam ne pouvait pas protester devant ce fait.

- Qu'est-ce qu'il y a ? fit Noah qui avait dû remarquer son mouvement de recul.

- Hum, rien... C'est juste bizarre.

- Bizarre ?

- « Jules »... Tu ne le disais pas devant les autres...

Noah haussa un sourcil et il ne sut soudain pas interpréter son expression.

- Je doute que quelqu'un puisse entendre avec le bruit.

Il n'avait pas tort. Les élèves autour d'eux criaient toujours plus forts, faisant monter l'impatience de voir le match commencer. Théa et Othilia étaient juste en dessous d'eux et Liam avait rejoint sa tribune de commentateur. Seule Aileen avait décidé de ne pas venir pour continuer à avancer sur le contre rituel et surveiller leur potion sur le feu. Elle est bien trop dévouée cette petite

- Mais je ne le ferai pas devant les autres si tu ne veux pas, reprit Noah, soudain plus froid. J'avoue, sa remarque peut être mal interprétée (Comme Simon qui retire sa main de celle de Vic dès que quelqu'un les voit HMM HMM)

- Ce n'est pas ça...

- Laisse tomber, Shelton.

Il tressaillit. Le nom de famille était un coup bas.

- Noah, je ne voulais pas dire...

- Sorcières et sorciers, bien le bonjour ! coupa brusquement la voix enjouée de Liam par-dessus le vacarme. Merci à Zack Ledwell et son équipe de Quidditch pour la démonstration d'avant-match, tout le monde applaudit bien fort !

Julian retint un juron. Ça ne servait plus à rien d'essayer de parler avec le bruit ambiant qui résonnait en écho dans le stade. Mécaniquement, il applaudit Zack alors même qu'il n'avait même pas vraiment regarder sa démonstration. Au milieu de l'équipe de Quidditch, il repéra sa sœur qui avait accepté de participer. Il préférait cent fois la voir dans son rôle de poursuiveuse habituelle que dans celui d'acrobate sur balai. Autour de lui, les autres applaudirent mollement, signe que les Américains n'étaient pas prêts de remplacer le Quodpot par le Quidditch et il se sentit mal pour Zack et son équipe.

- Je ne comprends toujours pas à quoi sert la petite boule dorée, commenta Théa tandis qu'ils quittaient justement le terrain.

- Le vif d'or, corrigea-t-il. Ça rapporte des points et met fin au jeu. Eh au moins il comprend comment fonctionne le Quidditch !

- Hum...

- Le match du jour va voir s'opposer deux équipes redoutables ! Les Serpents Cornus face aux Womatou ! Les joueurs entrent sur le terrain mais n'oubliez pas : ne faites pas durer le match trente ans, on a un train à prendre à 15h et j'ai pas terminé ma valise !

Les gradins furent parcourus d'un éclat de rire. Julian pensa alors à Tiberius Ackerley, le présentateur de Quidditch il y a quelques années à Poudlard. Son style le faisait un peu penser à Liam. Il se souvint aussi que Tiberius avait perdu sa sœur aînée, Gemma, une jeune Auror apprentie. Le parallèle n'était pas difficile à faire. Perdu dans ses pensées, il n'entendit même pas les noms des joueurs être appelés. De toute façon, il ne reconnaissait presque personne, mis à part Manfred Sullitzer pour les Serpents Cornus et Wilde Wilkinson pour les Womatou. Le premier ne lui avait plus parlé depuis son invective en cours d'Histoire de la magie le jour de la fermeture des frontières, mais il lui jetait parfois des regards noirs en le croisant dans les couloirs. Wilde, lui, était toujours fidèle à lui-même dans le dortoir : sympathique et toujours prêt à sortir une blague – parfois de mauvais goût – mais il l'avait aidé plus d'une fois lorsqu'il avait eu besoin d'aide sur une terminologie américaine.

- Les capitaines se serrent la main... Le Quod est mis en jeu ! Et c'est parti ! J'ai déjà oublié comment on jouait à ce jeu #PireQueJulian

Très vite, Julian se désintéressa du jeu. Il sentait surtout la morsure du froid sur ses doigts et regardait sans vraiment les voir les joueurs se lancer le Quod qui explosait à intervalle régulier. Il sortit de sa léthargie lorsque celui-ci explosa deux fois d'affilée en deux minutes, provoquant une onde d'exclamations parmi les gradins. Et lorsque les Womatou creusèrent l'écart de trente points, Théa se retourna vers lui.

- Prépare tes Dragots, chantonna-t-elle d'un air victorieux.

- Le match n'est pas terminé, rétorqua-t-il.

Elle lui adressa malgré tout un sourire provocateur avant qu'Othilia ne lui donne un coup de coude. Pile à cet instant, le Quod explosa entre les mains de Manfred et Julian se reconcentra sur le match juste à temps pour le voir être projeté sur plusieurs mètres. Sa chute fut stoppée par le champ de force qui empêchait les blessures et par les bracelets gravitationnel reliés au balai du joueur.

- Tu peux essayer d'avoir l'air moins content de son élimination, lui fit remarquer Noah, l'air amusé même si une certaine froideur perdurait dans sa voix. Je te rappelle qu'il fait partie de ta maison. Et que t'as parié pour cette équipe.

- Je sais, répondit-il en essayant de garder une expression neutre. Mais voir Manfred tomber de son balai reste satisfaisant.

- Surtout que tu t'y connais en chute de balai...

Julian grogna.

- Je savais que j'aurais jamais dû te raconter ça, grommela-t-il.

- Dommage pour toi. (Pendant une seconde, il eut l'air horriblement suffisant avant de froncer les sourcils). Et au fait, pourquoi tu lui en veux à Manfred ?

- Ah c'est vrai que t'étais pas avec nous...

- Où ?

- En cours d'Histoire. Avec Perrot. C'était le jour où les frontières avec l'Angleterre ont fermé, je ne sais pas si tu te souviens. Manfred était là, il s'est lancé dans un débat avec une partie de la classe sur la Présidente Belva Laker et sur Célestina Rappaport. Pour résumer, il disait qu'elle avait raison de vouloir fermer les frontières, surtout parce que des mangemorts pouvaient se cacher parmi les immigrés anglais qui fuyait la guerre... (Il marqua une pause, une colère sourde grondant toujours au creux de son ventre). Des gens comme moi quoi...

Trop occupé à regarder Manfred quitter le terrain, il ne fit pas attention à l'expression de Noah et sursauta lorsqu'il s'exclama bien trop fort près de son oreille :

- Il a osé dire quoi ? MOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOW IL EST INDIGNE POUR LUIIIII

- Que... commença-t-il.

- Non, laisse, j'ai très bien entendu la première fois. Je vais aller lui deux mots.

Noah amorça un geste pour relever et Julian réagit avec un temps de retard, surpris. Il l'attrapa par le bras pour le faire se rassoir brusquement.

- Shelton, sérieusement ! Laisse-moi lui...

- Qu'est-ce que tu comptes lui faire ? C'étaient y'a des semaines !

- Et ?

- Et tu ne peux pas aller rendre des comptes à Manfred en plein match pour un truc si idiot.

- T'appelles vraiment ça un truc si... ?

Devant eux, Othilia et Théa devaient en avoir assez de leurs chuchotements furieux car elles se retournèrent.

- Eh ! Vous allez arrêter vous deux ? J'entends à peine Liam, ce qui est un exploit au passage.

- Désolé...

Il tendit l'oreille pour se concentrer à nouveau les commentaires de son ami et n'entendit que la fin de sa phrase :

- ... élimination pour Manfred Sullitzer. J'aimerais dire que c'est dommage, mais je ne le penserais pas !

Des ricanements résonnèrent. Même Noah parut satisfait pour une fois des commentaires de Liam. Par réflexe, Julian s'attendit presque à entendre la voix pleine de réprimandes de McGonagall Tain moi aussi :lol: , la directrice des Gryffondor ; mais contrairement à Poudlard, Ilvermorny n'avait pas jugé bon de mettre un référant à Liam. Grave erreur si on voulait son avis. Ça devait d'ailleurs être également celui de la directrice Hicks au vu de sa tête dans la tribune des professeurs.

- Le match reprend ! Womatou mène désormais de quarante points avec trois joueurs en plus que les Serpents Cornus. Autant dire que c'est mal engagé pour une équipe et je vous laisse deviner laquelle !

- Quelqu'un n'aurait pas dû parier, lâcha Théa devant lui.

- Un match n'est jamais terminé avant le coup de sifflet de final.

- Si tu le dis... Un duel non plus, ça ne m'empêche pas te savoir que je vais te battre avant que tu n'ais plus ta baguette en main.

- Eh !

Vexé, il chercha une répartie digne de ce nom, mais fut distrait par le bruit de gorge moqueur de Noah.

- Quelque chose à dire ? lui lança-t-il en haussant un sourcil.

- Non, Shelton. Tout le monde sait que tu es le meilleur mauvais perdant de cette école.

- N'importe quoi...

S'il n'avait pas eu peur de passer pour un enfant en pleine crise, il aurait croisé les bras pour montrer son mécontentement Pouahahaha mais Julian t'as pas 5 ans :lol: , mais il veilla à les garder le long du corps. Sur le terrain, un joueur Womatou venait d'être éliminé à seulement quelques mètres de la ligne de point et un soupir de frustration parcourut la foule. Il commençait personnellement à trouver le temps long. Il était en train de se demander s'il n'aurait pas dû rester avec Aileen pour avancer sur le contre rituel lorsqu'il le sentit. Un touché si léger qu'il crut une seconde l'avoir imaginé. OULOULOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU

Sur le coup, il se figea. Puis, lentement, il baissa les yeux avec l'impression que le sang qui lui battait les tempes recouvrait le bruit du match autour de lui. Noah s'était légèrement décalé jusqu'à ce que leurs genoux se touchent et surtout, dissimulées sous leur cape d'hiver, leurs mains se frôlaient, à peine une sensation... Julian inspira un souffle haché, incapable de se tourner pour regarder Noah et voir si le contact était juste accidentel ou intentionnel... Il avait l'impression de ne plus réussir à réfléchir. Ce n'était pas le genre de Noah d'agir sans intention. En même temps, il ne voyait pas pourquoi il ne s'écartait pas.

- Respire, lui glissa-t-il brusquement. ROLALA
Moi aussi je fais une crise d'asphyxie


- Je...

Cette simple syllabe suffit à libérer sa respiration. L'air glacé lui brûla la gorge et il ravala une quinte de toux. Il se mordit l'intérieur de la joue, se fustigeant mentalement d'avoir sûrement l'air si perturbé pour si peu. Il n'avait qu'à s'écarter... il n'avait qu'à enlever sa main. Il devrait même le faire. C'était étrange et Noah n'avait juste pas dû faire attention. Pourtant, comme mue par une volonté plus profonde, il bougea doucement sa main davantage vers Noah jusqu'à recouvrir la sienne. Il ne sentait plus la morsure du froid : il avait même l'impression de brûler de l'intérieur. De peur ou de gêne, il ne savait pas... Par Merlin, Othilia était juste devant eux. Il se demanda comment elle interpréterait son geste... Il se demanda même s'il y avait quelque chose à interpréter Loooool il se voile tellement la face le petit père. Ils étaient proches par la force des choses, les gradins n'étaient pas grands et Noah cherchait sans doute seulement à le mettre à mal à l'aise pour se moquer de lui, comme à son habitude Ce serait vraiment méchant. La panique commença à gagner son ventre. Il n'osait plus bouger...

- Morgane ! se récria brusquement Liam si fort que sa voix traversa les tribunes comme une onde de choc et Julian rétracta sa main si vivement qu'il sentit ses articulations protester. Deux joueur Womatou éliminés en même temps alors qu'ils tenaient tous les deux le Quod ! Une annonce de remontada T'as trop parlé avec Perri toi surprise pour les Serpents Cornus ?

Le cœur battant à tout rompre, il tenta de comprendre ce que Liam venait d'annoncer, trop conscient de Noah qui s'était lui aussi écarté de plusieurs centimètres pour véritablement y parvenir.

- Non ! protesta Théa devant lui JE SUIS BIEN D ACCORD. C'est réglementaire même ? J'ai même pas suivi ce qu'il s'était passé :lol:

- Je crois... fit Othilia d'un air désintéressé.

- Tu pourrais au moins encourager ta maison, non ?

- Théa, ce n'est pas moi qui ait parié. Je préfère voir Serpent Cornu écraser les autres à la fin de l'année sur les points scolaires, là c'est intéressant.

Et alors que tout le monde autour d'eux paraissait se demander si l'élimination de deux joueurs était effectivement possible, Julian trouva enfin le courage de se tourner à moitié vers Noah en faisant semblant d'observer les autres. Son expression était indéchiffrable. Il sentit un peu plus son estomac se contracter. Ça n'avait dû être qu'un jeu ou une mauvaise blague pour se venger de sa remarque sur « Jules » tout à l'heure. Il aurait dû le comprendre en une seconde et pourtant il avait été trop surpris pour vraiment réfléchir.

- Le Quod est relancé, les Serpents Cornus s'en emparent ! Wilde Wilkinson essaye de barrer la route à l'adversaire, il le récupère et s'élance vers la ligne de point ! S'il parvient à marquer, l'écart se creusera de façon... Oh ! Non ! Explosion ! Wilkinson est éliminé !

- Mais c'est pas vrai ! pesta Théa en tapant du pied.

Julian sourit en guise de consolation. Il n'avait qu'une envie : sortir de ces gradins, voir le match se terminer. Il était frigorifié et fatigué. Plus que tout, il se rendait compte qu'il avait hâte de rentrer à New York pour revoir son père et Leonidas. Même Isadora en venait à lui manquer avec sa canne, son air revêche et ses hauts cols en dentelle qui cachaient une certaine tendresse. Haha c'est ce que je me disais en lisant le début de la phrase, elle a pas l'air méchante Isadora


- Prépare ton portemonnaie, nargua Julian en se penchant par-dessus l'épaule de sa cousine.

- Ce n'est pas terminé...

- Et c'est terminé ! Hahahaha ce sens de l'à-propos décréta soudain Liam avec enthousiasme. Womatou déclare forfait avec seulement encore deux joueurs sur le terrain. La victoire revient à Serpent Cornu !

- Non !

Il éclata de rire.

- Mauvais perdant, moi ?

- La ferme. Je te donnerai ton argent à New York.

- Merci... Ça fait beaucoup dix Dragots ?

Othilia éclata de rire. Elle tendit sa main à Noah qui l'aida à passer par-dessus sa rangée de gradin et Julian suivit le mouvement des yeux, son estomac se rappelant à son souvenir. Heureusement, Othilia ne parut rien remarquer. En vrai il abuse Noah, prend un décision mec, mène pas Othilia en bateau comme ça

- C'est une jolie somme, répondit-elle maintenant à sa hauteur. Pour te donner une idée, une baguette coûte environ cinquante ou soixante Dragots.

- Oh...

- Oui, oui, tu vas devenir riche, bougonna Théa de mauvaise humeur. Aide-moi à monter !

D'un air impérieux, elle lui tendit également son bras et il la laissa s'appuyer sur lui pour enjamber les sièges. Le ruban rouge noué à son poignet – celui qu'elle ne quittait jamais – ressortait sur sa peau pâle. Pour faire bonne mesure, il poussa le vice à lui adresser une révérence feinte.

- Un honneur de faire affaire avec vous, votre Altesse, s'amusa-t-il.

- Oh non, pas toi aussi ! Allez, bouge de là, je veux retourner au château.

Elle le repoussa pour passer dans l'allée, mais il fut persuadé de voir un sourire à la commissure de ses lèvres et il lui emboita le pas, fier de lui. Dans son dos, Noah et Othilia suivaient aussi et ils se retrouvèrent tous les quatre à la sortie du stade. Liam les retrouva en quelques minutes, étrangement accompagné d'Aileen.

- Salut ! Je me suis dis que j'allais venir vous rejoindre, je commençais à me sentir seule, admit-elle. Et puis j'avoue, j'étais curieuse. Alors qui a gagné le pari ?

Julian afficha son plus beau sourire triomphant. Du coin de l'œil, il pouvait presque voir Théa broyer du noir.

- C'est assez explicite, non ? résuma Liam.

- Je crois, oui... Pour éviter qu'ils ne s'entretuent, on retourne au château ?

- Je voulais trouver Lottie d'abord. Juste histoire de lui rappeler que le train part à 15h.

Liam grogna.

- Mec, on avait dit quoi sur ta frangine ? Laisse-la se débrouiller, tout le monde sait que le train part à 15h.

- Crois-moi, elle pourrait oublier la moitié de ses affaires. Surtout ses devoirs. Elle m'a fait le coup trois fois à Poudlard. C'est vraiment par expérience.

- Dans ce cas... Vas-y, va trouver ta sœur. Moi, je disais la vérité : j'ai une valise à terminer ! On se retrouve aux montgolfières ?

- On vient avec toi, intervint Théa. J'ai encore des affaires à ranger. Et je ne veux plus voir sa tête.

Elle le désigna d'un doigt accusateur, puis entraîna Othilia avec elle d'un air dramatique. Julian secoua la tête. Il regarda Aileen et Noah tour à tour.

- Et vous ?

- Je suppose qu'on peut rester avec toi, dit-elle. Noah ?

- Pourquoi pas... Hihihihihih

Il haussa les épaules sans la regarder. Agacé, Julian passa devant lui sans attendre et commença à se diriger vers les vestiaires, endroit le plus probable où trouver sa sœur après sa démonstration d'avant match. Elle était bien du genre à rester pour bavarder avec les auteurs joueurs.

- Alors ? T'as pu avancer un peu pendant le match ? demanda-t-il à Aileen à voix basse pour ne pas être entendu.

- Pas beaucoup. J'ai réussi à feuilleter un livre qui s'appelait Rituels et Contre-Rituels : pour une rhétorique du contraire en sortilèges Joli titre :lol: J'adore chercher des titres !. (Elle grimaça et lui jeta un regard d'excuse). Je pense que tu devrais y jeter un œil, je n'ai pas tout compris...

- Tu me le passeras dans le train, j'essayerai de le regarder pendant les vacances.

- Elles vont être palpitantes, intervint Noah d'un ton mordant.

- Lui au moins sera à New York pendant que tu te morfondras au Village, rétorqua Aileen en lui tirant la langue.

Julian plongea les mains dans ses poches.

- Oh tu restes ici ?

- Où est-ce que tu veux que j'aille ? Hilda va être ravie de me martyriser pendant deux semaines au café. Au moins, elle a réussi à négocier pour venir nous chercher ce soir. Pas de besoin de faire le trajet jusqu'à Grand Central pour rien.

- C'est plus logique, approuva Aileen. Toi au moins tu ne repars pas dans un autre pays !

- Tu rentres au Canada ?

- Oui, mes parents viennent me chercher. On a une autorisation pour franchir les frontières les jours de retour et de départ de vacances d'Ilvermorny, c'est tout. Le MACUSA est assez strict sur la question. Heureusement qu'ils peuvent rentrer quand même

Julian n'avait pas de mal à le croire. Il se souvenait encore de la règle qui interdisait aux parents et à la famille de rester plus de dix minutes sur le Sous-Quai à la rentrée. Veillant à ne pas glisser sur le sol détrempé, il contourna le bâtiment et arriva enfin devant le vestiaire. Il allait crier le nom de Charlotte lorsque d'autres cris couvrirent le sien, clairement audibles dans le calme de l'après-match. Les voix se mélangeaient, se heurtaient, se mêlaient... Il n'arrivait pas à distinguer les paroles emportées par le vent.

- Qu'est-ce qui se passe ? fit Aileen, sourcils froncés. Il se... battent ?

- Certains ont peut-être pas digéré leur défaite, suggéra Noah en avançant.

D'un coup, Julian s'imagina sa sœur coincée au milieu d'une bagarre et il pressa le pas, inquiet. Pourtant, dès qu'il arriva devant la porte encore entrouverte du vestiaire, il réussit enfin à entendre ce que les voix disaient. Il s'arrêta net.

- ... t'a déjà dit qu'on voulait pas de toi avec nous !

- Espèce de malade !

- Vas-y, Manfred, apprend-lui !

Au nom de Manfred, ils relevèrent la tête tous les trois vivement. Ils échangèrent un long regard, le temps de se mettre d'accord, puis Noah carra les épaules et poussa la porte du vestiaire qui s'ouvrit en grand. La scène se découvrit alors. Quatre garçons se tenaient en demi-cercle, penchés en avant sur une silhouette prostrée au sol. Ils avaient les poings en sang Ah carrément !. Leur victime, les bras reliés au-dessus de leur tête, laissa échapper un gémissement de douleur. Personne n'avait remarqué leur arrivée.

- Tais-toi, cracha Manfred, on t'avait prévenu de ce qui se passerait si tu revenais dans le vestiaire !

- Je t'ai vu, tu m'as regardé, ajouta un de ses amis. Espèce de pédé !

L'insulte claqua, violente, implacable. Julian se figea un peu plus et reconnut enfin la personne à terre. Zack Ledwell, le capitaine de Quidditch. Celui qui lui avait parlé le jour de la journée de recrutement des clubs. Celui qui venait de faire une démonstration d'avant-match et qui s'était visiblement retrouvé piégé ici. Son estomac se souleva. Mais le pauuuuuuuuvre

- Eh ! apostropha brusquement Aileen. Mais vous vous croyez où ?

- Merde ! Une Représentante !

Dans un mouvement de panique, les quatre garçons prirent la fuite. Leur course était désordonnée au possible et deux d'entre eux manquèrent de se rentrer dedans. Même Manfred parut effrayé, mais il prit le temps de donner un dernier coup de pied à Zack Ledwell. Julian tressaillit, comme s'il ressentait la douleur par procuration, et il retint la nausée qui lui dévorait le ventre.

- Revenez ici ! s'écria Aileen en s'engouffrant dans le vestiaire. Je vais vous dénoncer à la directrice !

- C'est ça ! gronda Manfred au loin. Soutiens le pédé, McCallum ! T'es pas mieux que lui ! T.T

Et dans un bruit de pas précipités, il s'enfouit définitivement. Aileen se précipita vers Zack avant de se laisser tomber à genoux devant lui, les mains tremblantes.

- Oh Morgane... Ledwell, ça va ? Tu m'entends ?

- Hum...

Lentement – horriblement lentement – Zack baissa les bras qui lui protégeaient la tête et se redressa en position assise. Julian retint un hoquet de stupeur. Du sang s'étalait sur son visage et il mit plusieurs secondes à comprendre d'où il venait. Visiblement, ses agresseurs l'avaient atteint à l'arcade sourcilière, au nez et à la bouche. Il était sûr de voir aussi des bleus commencer à se former sur son teint pâle. Son œil droit, celui qui avait dû être le plus touché, était aussi partiellement fermé et gonflé. Mais c'est horriiiiiiiiiiible le pauuuuuuuuuvre

- Déjà été plus en forme... avoua-t-il d'une voix rauque.

- Je suis tellement désolée, on vient d'arriver...

- T'excuses pas, McCallum. T'y es pour rien, ce n'est pas la première fois.

- Quoi ? murmura Aileen, l'air assommée.

Zack recracha un filet de sang et se remit sur ses genoux en tanguant. Julian voulut aller le soutenir, mais Noah lui barrait toujours l'entrée, posté dans l'embrasure de la porte. Ses mains étaient si crispées au chambranle que ses jointures en devenaient blanches.

- Fais pas semblant de le découvrir, dit Zack avec amertume. Ils ne m'ont jamais accepté, pas depuis qu'ils ont compris...

- Mais les rumeurs...

- Ca n'a jamais été des rumeurs, McCallum, tu le sais. Je n'ai jamais voulu me cacher non plus. Ça fait au moins trois ans que les équipes ne me veulent plus dans le vestiaire. Je suis obligé d'attendre ou de venir en avance. Roh sérieux, c'est horrible

- Mais aujourd'hui... ?

- Je suppose qu'ils avaient besoin de se défouler. Qu'est-ce que j'en sais ? (D'un revers de la main, il essuya le sang qui commençait à couler le long de sa gorge et observa le rouge qui maculait sa peau avec un calme qui ne pouvait traduire que l'habitude). Les insultes varient selon les jours... Pédé, contre-nature, malade mental...

- Oh Zack...

Les larmes aux yeux, Aileen sortit un mouchoir de sa poche. Avec douceur, elle le porta vers lui et essuya un filet de sang qui s'écoulait de son nez.

- Heureusement, il n'a pas l'air cassé. Ça ne fait pas comme Wilde la dernière fois...

- Douzebranches avait un meilleur coup droit que Manfred, c'est pour ça, plaisanta Zack.

La blague n'arracha même pas un sourire à Noah. Derrière lui, Julian tenta de le pousser pour qu'il s'écarte, mais il resta planté fermement devant la porte.

- Mets la tête en arrière, conseilla Aileen en guidant son mouvement Alors ça c'est une légende, c'est horrible de faire ça quand on saigner du nez :lol: . Voilà, comme ça. Les garçons, vous venez m'aider ou quoi ?

- On arrive... Noah, allez, avance.

- Non... Si on te voit avec lui après ça...En train de l'aider, je veux dire. Enfin, les gens vont croire que...

- Que quoi ?

Noah se retourna. Il parut pour une fois mal à l'aise.

- Que t'es comme lui, dit-il avec réticence.

- Mais... je veux juste l'aider !

- Ils ne le verront pas comme ça, Shelton ! C'est Noah qui fait le premier pas mais j'ai l'impression que c'est Julian qui va le pousser à s'accepter tiens

- Noah ! Julian ! Vous me donnez un coup de main ou non ? s'impatienta Aileen.

Pendant un horrible battement de cœur, ils se dévisagèrent. Dans les yeux bleus de Noah, Julian pouvait lire tout ce qui était inscrit sur le visage tuméfié de Zack Ledwell : une réalité désarmante contre laquelle aucun d'eux ne pouvait lutter. Manfred et sa bande n'étaient pas les seuls à penser que les personnes comme Zack était différente, détraquée, malade... Il avait lu lui-même les textes juridiques sorciers il y a quelques semaines et celui de 1950 lui revint brusquement en mémoire : la Loi des Mauvaises Mœurs considérait désormais l'homosexualité comme un trouble mental selon les recommandations du Conseil National des Guérimages.

Julian déglutit. Zack ne lui paraissait pas dérangé, il lui semblait même plutôt normal les rares fois où ils s'étaient croisés... Mais après tout, il n'y connaissait rien. Il n'avait jamais rencontré un homme avec ces... penchants. Il se souvenait simplement de Dorcas Meadowes à Poudlard et des chuchotements qui la suivaient, elle et Lucinda Talkabot après leur baiser dans la Grande Salle. Mais Meadowes avait eu les Maraudeurs de son côté : elle avait été presque intouchable. Personne n'aurait osé s'en prendre à elle directement. Et les filles étaient souvent plus proches entre elles... C'était étrange pour deux garçons d'agir ainsi. Ce n'était pas normal. Il n'avait rien contre Zack et il trouvait les actes de Manfred et sa bande impardonnables, mais il n'arrivait pas à trouver Zack normal non plus...

Son ventre fit un soubresaut en repensant à la main de Noah frôlant la sienne pendant le match. Si les gens avaient vu, ils auraient pu s'imaginer... La peur le paralysa. Ça non plus, ça n'avait pas été normal, même pour eux. Il y avait des anormalités plus ou moins acceptées, il y avait été confronté. Hanna avait toujours eu une passion étrange pour l'astronomie que personne ne comprenait vraiment, Liam aimait donner des surnoms étranges, son père n'était pas l'être humain le plus normal qui soit, lui-même avait une manie inquiétante à boire du thé trop souvent... Mais là, il s'agissait d'un autre niveau d'anormalité. Il s'agissait de quelque chose d'interdit... Quelque chose de mal. Et si les gens commençaient à croire qu'il était comme Zack alors même qu'on l'accusait déjà d'être un espion des mangemorts venus en Amérique... Il sentit son cœur se faire dévorer par l'inquiétude. Pauvre Juju

Il dut rester silencieux trop longtemps, incapable de trouver quoi répondre, car Noah reprit la parole le premier.

- Je me casse, décréta-t-il durement. Libre-toi de rester pour l'aider.

Pourtant, il resta face à lui encore quelques secondes, comme s'il attendait une certaine réaction, puis il finit par tourner les talons en constatant qu'il n'en obtiendrait aucune. Julian le regarda s'éloigner, une sensation étrange dans la poitrine. Il ne savait pas bien s'il avait envie de le rejoindre ou de le faire revenir...

- Noah ! s'écria Aileen après lui. Il est sérieux par Morgane ?

- Laisse, rassura Zack. Il a raison. Ce n'est pas la peine de vous impliquer là-dedans.

- Nous impliquer dans quoi au juste ? Ce que Manfred a fait sera puni, tu peux me croire !

- Non, McCallum ! Imagine que ça remonte plus haut. Le MACUSA par exemple. Je pourrais avoir des ennuis. La loi...

- Je sais ce que dit la loi, coupa Aileen avec fureur en l'aidant à se remettre debout. Tu savais qu'on l'avait abrogé au Canada il y a cinq ans ?

Zack parut soudain fatigué. Les jambes tremblantes, il appuya un peu plus le mouchoir contre son nez et nuança d'une voix sourde :

- C'est une chose de le faire devant une cours de justice et de le mettre en pratique. Même au Canada, je doute que j'aurais un traitement différent. Sérieux, laisse tomber, McCallum. C'est juste comme ça. Oh c'est affreux cette constatation

Aileen serra les lèvres. Visiblement, elle n'osait pas avouer qu'il avait sans doute raison.

- Peu importe, soupira-t-elle. Viens, on va te ramener au château et t'emmener à l'infirmerie. Julian ? Tu viens avec nous ?

Il chercha un moyen de refuser ou une raison d'accepter, mais son esprit se vida soudain. Faute de mieux, il hocha la tête. Tous les trois, ils se mirent en route et entreprirent de traverser le vaste parc aux arbres nus. A chaque pas, Zack s'appuyait un peu plus contre Aileen et il la voyait ployer sous son poids, mais il n'osa pas intervenir. Les mots de Noah résonnaient en lui, tournaient dans son esprit... Dès qu'ils atteignirent la porte du château, il commença à se diriger vers les escaliers menant aux dortoirs.

- Je dois retrouver Charlotte, lança-t-il d'une voix neutre alors que les yeux d'Aileen se posaient sur lui, perçants. Tu t'en occupes à partir de là ?

- Julian...

- A tout à l'heure !

Et sans se retourner, il se mêla à la foule des élèves qui remontaient dans les étages, se fondant dans la masse, anonyme et normale.

AH bravo parce que faire un personnage avec des réactions et des peurs humaines, c'est pas évident haha, bien joué !


**

*

La foule à l'arrivée de la gare Grand Central était dense quand le train s'arrêta dans un soubresaut final. Dans le compartiment, tout le monde était en train de rassembler les affaires disséminées un peu partout. Liam était même à quatre pattes au sol pour ramasser les cartes de bataille explosive que Théa avait envoyé valser il y a une minute.

- Surtout m'aidez pas, votre Altesse, grinça-t-il en remettant le paquet en place.

- Tu bloques la sortie, se contenta-t-elle de lui faire remarquer.

- Deux semaines sans voir ta tête, un bonheur !

Pour toute réponse, Théa lui adressa un signe vulgaire de la main et Aileen roula des yeux. Si même elle commençait à manquer de patience...

- Je ne vois même pas pourquoi on a fait le trajet tous ensemble.

- Pour pouvoir s'organiser et continuer à travailler sur le contre-rituel pendant les vacances, rappela-t-il avec diplomatie. Tout le monde a bien noté d'ailleurs ?

- Oui, professeur Shelton, railla Liam, toujours à genoux. T'en fais pas ! T'as laissé ses instructions à Noah aussi ?

- Il sait ce qu'il doit faire...

Liam hocha la tête, satisfait. Julian repensa à Noah qu'il avait laissé en haut de la falaise du mont Greylock deux heures plus tôt. Il les avait accompagnés jusqu'à la montgolfière, l'air morose. Personne – pas même Aileen – n'avait mentionné Zack Ledwell. Au moment de monter dans l'engin infernal, Julian lui avait jeté un dernier regard et Noah s'était contenté d'afficher un sourire sarcastique en lâchant un « fais pas semblant de tomber cette fois ». Puis, il était reparti vers le château sans se retourner, main dans la main avec Othilia qui restait également puisque son père et sa belle-mère habitaient aussi au Village. En les voyant partir tous les deux, Julian avait ressenti une émotion indescriptible dans la poitrine, mais il avait mis ça sur le compte de la montgolfière entamant sa descente.

- Eh ! Ju' ! Théa ! s'exclama soudain Lottie en débarquant dans leur compartiment. Vous venez ? (Elle baissa les yeux, surprise). Qu'est-ce que tu fais par terre, Cooper ? COUCOU CHARLOOOOTTE ça faisait longtemps tiens

- Demande à ta chère cousine !

- Oh allez, ça suffit.

Sans ménagement, Théa enjamba Liam. Charlotte eut juste le temps de s'écarter avant qu'elle ne disparaisse dans le couloir.

- Il devait être animé votre trajet... commenta-t-elle en riant.

- Si tu savais, soupira Aileen. Bon, j'y vais, je dois prendre un autre train si je veux arriver à l'heure dans le grand nord. (Elle leur adressa à tous un sourire chaleureux). Bonnes vacances !

- Bonnes vacances, patronne !

- Bon voyage !

En guise d'au revoir, elle hissa Liam sur ses pieds en le tirant par la main, puis lui déposa un baiser rapide sur la joue avant de s'enfuir dans une envolée de cheveux roux. Elle lui manqua immédiatement. Depuis le début de l'année, il s'était habitué à la présence rassurante et bienveillante de son amie canadienne.

- Allez, Ju' ! On nous attend !

- J'arrive...

Il attrapa sa valise et emboîta le pas à Lottie. Dans le couloir, les élèves se bousculaient, cherchant à sortir du train le plus vite possible. Au loin, il crut apercevoir Zack Ledwell, mais baissa les yeux pour éviter de croiser son regard. Aucun mot n'avait été échangé sur lui durant le trajet, mis à part un laconique « ça ne m'étonne pas, il est un peu bizarre ce gars » de Liam. Mal à l'aise, Julian traina des pieds jusqu'à avoir mis une distance suffisante entre lui et Zack et refoula les images de son agression au fond de son esprit.

Dès qu'il posa un pied sur le quai, il fut assailli par le bruit des conversations et le froid new-yorkais. Il rentra la tête dans les épaules tandis que Lottie fendait la foule pour eux, ouvrant la voie.

- Les enfants ! Par ici !

La voix de son père, portée par le vent, le frappa aussi sûrement que le bruit et le froid EEEEEEEEEEEH il est là ! Il s'est souvenu de ses enfants :lol: . Il manqua de s'arrêter sous le coup de la surprise. Ce n'était pas la voix qu'il avait quittée il y a plus de trois mois, amorphe et vide d'énergie. Celle-ci était claire, enthousiaste... Celle dont il se souvenait avant la mort de sa mère.

- Papa ! s'écria Charlotte, un large sourire traversant son visage.

Elle se jeta dans ses bras ouverts. Figé sur place, Julian dévisagea son père. Sa barbe de trois jours n'avaient plus l'air négligé, elle était soigneusement taillée comme les jours où il se rendait à une conférence. Ses vêtements étaient repassés, ses cheveux coupés... Même sa posture était plus affirmée. Un autre homme.

- Oh ma Charly ! s'exclama-t-il de cette même voix nouvelle et ancienne en même temps. Tu m'as manqué. Alors ? Ilvermorny ? Tu as aimé ?

- Génial ! Je me suis inscrite dans plein de clubs de balais, papa ! Elle lui a pas écrit du tout en 3 mois ?

- Vraiment ? C'est fantastique ! Et ton frère... ?

- Ju' ? Il est là !

Son père releva la tête et suivit la main tendue de Charlotte. Et alors il le vit. Julian ne savait pas bien quelle image il devait renvoyer. Comme de loin, il se rendit soudain compte de la présence de Leonidas et d'une femme brune, mais aussi de Théa et de grand-mère Isadora qui s'appuyait sur sa canne au pommeau gravé d'un corbeau. Pourtant, il n'arrivait pas à se détacher de la sensation qui l'étreignait. Parce que son père se tenait devant lui. Ce n'était pas l'imposteur au regard vague et perdu qui avait pris sa place pendant des mois, c'était son père. Debout, l'esprit clair, et surtout souriant.

- Alors mon grand, toi aussi ça t'a plu Ilvermo... ? Tain j'avoue on dirait un autre personnage là :lol:

Il n'eut pas le temps de terminer sa question. Julian venait de lâcher sa valise et de se jeter dans ses bras, incapable de se retenir. Une boule brûlante au creux de la gorge, il referma ses bras autour de son père, le cœur battant.

- Oh Julian...

- Tu m'as manqué... souffla-t-il d'une voix bien trop rauque.

- Moi aussi, mon grand... Moi aussi...

Avec tendresse, son père lui rendit son étreinte et Charlotte se joignit à eux Ils sont si chouuuuux. Julian glissa son bras autour de ses épaules. Il réalisait qu'il s'était accroché à sa sœur pendant des mois autant qu'elle s'était accrochée à lui pour ne pas sombrer et ça faisait du bien de commencer à respirer à nouveau.

- Allons, on a toutes les vacances pour rattraper le temps perdu, dit finalement son père en les serrant une dernière fois contre lui. Ne faisons pas attendre tout le monde.

- Oh ne vous inquiétez pas, Ethan, rassura grand-mère Isadora. Comme vous l'avez dit, nous avons tout le temps. (Elle eut un mince sourire, ce qui devait être beaucoup pour elle). Ravie de vous retrouver les enfants. Vous excuserez à nouveau mes enfants, mais Robert et Cordelia n'ont pas pu venir. Ils nous retrouveront à la maison.

- Ca nous fera au moins un trajet en paix, commenta Théa.

Leonidas sourit, amusé, et tira sur la cigarette qu'il tenait entre ses doigts.

- Ta bonne humeur nous avait manqué, Théa, plaisanta-t-il avant de se tourner vers eux. Julian, Charly, j'aimerais vous présenter quelqu'un.

Avec réticence, Julian quitta l'étreinte de son père pour s'avancer vers son parrain. Il avait bien compris que la femme aux côtés de Leonidas était celle qu'il voulait leur présenter. Elle avait d'épais cheveux noirs, un nez droit et des trais fins qui le perturbaient tant il avait l'impression de les avoir déjà vu sur plusieurs personnes. Mais sa ressemblance principale ne pouvait pas être ignorée. Elle était le portrait de...

- Cassie Bones, lâcha-t-il par réflexe.

Les sourcils de la femme se haussèrent. Leonidas, lui, émit un rire indulgent.

- Mon filleul, l'esprit observateur, présenta-t-il. Julian, voici ma femme, Lysandra. La sœur de Cassiopée effectivement.

- Ca faisait longtemps qu'on ne m'avait pas désignée ainsi, avoua-t-elle d'une voix cristalline. Ravie de te rencontrer.

- Vous êtes la tante de Matthew.

Prise au dépourvu, elle parut encore plus surprise.

- Et on ne m'avait jamais attribué ce titre en guise de reconnaissance !

- Désolé... je... Matthew est mon meilleur ami, je... Enchanté ?

Mortifié, il réalisa que sa phrase sonnait horriblement comme une question, mais elle se contenta de rire et de lui tendre la main. Il s'empressa de la lui serrer.

- Enchantée, Julian. Leonidas m'a beaucoup parlé de toi. Je suis contente de pouvoir te rencontrer, même si c'est en des circonstances un peu particulières. Pareille pour toi, Charly.

- Merci... murmura sa sœur, visiblement impressionnée par la présence altière de Lysandra.

Pendant un instant, un silence presque gênant s'étira entre eux tandis qu'ils se toisaient tous, pas encore familiers les uns avec les autres. Julian n'arrivait pas à passer outre la ressemblance entre les deux sœurs. Mis à part sa chevelure de jais, Lysandra était le portrait de la mère de Matthew. Même leurs yeux gris si saisissants étaient identiques. Heureusement pour eux, l'arrivée brusque d'Archer brisa le moment. Tiens j'avais oublié son existence

- Ah vous êtes là ! s'exclama-t-il. Je vous attend au bout du quai depuis dix minutes !

- C'est nous qui t'attendons, idiot, lui rétorqua Théa avec un regard dédaigneux dont elle avait le secret. Pourquoi on serait au bout du quai ? Elle me tue elle est tellement violente :lol:

- Pour sortir ? On va être en retard !

- En retard ? En retard pour quoi ? contra grand-mère Isadora. Voyons, Archer, dites-nous bonjour au moins.

- Oui, oui, bonjour. C'est juste... quelqu'un m'attend.

A cet aveu, son teint s'empourpra légèrement mais de manière trop vivace pour blâmer le froid. Un sourire que Julian ne pouvait qualifier que de machiavélique vint ourler les lèvres de Théa et il plaint soudain son cousin.

- Oh quelqu'un, hum ? répéta-t-elle. Ta mystérieuse inconnue ? OHO J AVAIS OUBLIE CA TIENS

- Théodora, reprocha leur grand-mère.

Pourtant, Archer bomba le torse et s'éclaircit la gorge à la surprise générale.

- Si tu veux tout savoir, oui, déclara-t-il avec solennité. Je pense qu'il est temps de vous le dire même si mes parents ne sont pas là, sans grande surprise. Cela fait plusieurs mois que j'entretiens une correspondance avec une... amie. Enfin, elle n'est pas... elle est...

Il perdit soudain ses mots.

- On a compris, Archer, intervint Leonidas pour l'aider tout en essayant vainement de cacher son sourire amusé derrière sa cigarette. Il est trop bon :lol:

- Oui, voilà... Donc nous nous sommes écrits et vus à plusieurs reprises depuis le mois de mai. Je pense qu'il est temps que vous la rencontriez.

Grand-mère Isadora cligna des yeux, surprise.

- Bien dans ce cas... Je suppose que nous devrions effectivement rentrer. Nous avons tous hâte de la rencontrer et d'en apprendre plus sur elle. Elle doit venir au manoir ?

- Non, elle m'attend dans le hall de Grand Central.

La surprise redoubla parmi eux. Théa lui adressa un regard incrédule et Julian se contenta d'hausser les épaules. S'il s'était rapproché de sa cousine, la même chose ne pouvait pas être dite pour Archer. Il l'avait croisé de temps en temps, mais il ne lui avait finalement peu parlé, à part peut-être le jour où il avait pris sa défense contre Manfred en cours d'Histoire de la magie.

- Alors allons-y ! décida Leonidas en frappant dans ses mains. Théa, donne-moi ta valise.

- Et donne-la-moi tienne, ma chérie, ajouta son père en direction de Charly.

Julian, lui, n'eut pas le droit un tel égard et traîna ses affaires avec difficulté. Le Sous-Quai s'était considérablement vidé depuis tout à l'heure et ils purent rejoindre les ascenseurs assez facilement. Otis Clavis les y attendait, fidèle à lui-même avec son visage rubicond et bienveillant.

- Ah les Grims ! Je me disais justement que je ne vous avais pas vu. Madame Cordelia n'est pas là aujourd'hui ?

- Malheureusement non, Otis, répondit Isadora avec politesse.

Julian retint un sourire devant sa mine désappointée. Il avait presque oublié le béguin du gardien pour sa tante. Alors qu'il entrait dans l'ascenseur, il entendit Lysandra glisser à Leonidas dans un murmure :

- Alors l'inconnue mystérieuse d'Archer existe ? Il ne vend pas de plumes sous le manteau finalement...

Elle avait presque l'air déçu. Pour toute réponse, Leonidas étouffa un rire et ils échangèrent un regard complice. Julian s'empressa de regarder le mur avant de se faire surprendre. Il espérait faire connaissance davantage avec Lysandra pendant les vacances : il aimait déjà son humour. Avec lenteur, la cabine s'éleva alors, et le Sous-Quai disparut, avalé par le sol. Il détesta autant la sensation que la première fois. Ce n'était pas la même que le vertige, mais il trouvait ça toujours dérangeant d'être enfermé dans une cabine d'ascenseur qui traversait la barrière entre le monde moldu et magique. Mais il supposait que c'était une question d'habitude. Après tout, il avait bien foncé dans un mur pendant des années sans se poser de questions. J'avoue :lol: Je meurs de curiosité, mais qui est cette fille ??

Finalement, l'ascenseur arriva à destination et la voix métallique annonça « Gare de Grand Central ». D'un même mouvement, tout le monde ressortit. Archer prit la tête, scrutant la foule de voyageurs, et ils le suivirent docilement avec curiosité. Il voyait bien que Théa pensait déjà à toutes les répliques sarcastiques qu'elle allait pouvoir sortir dès qu'elle découvrirait la petite amie mystère. Par réflexe, il cala son rythme sur celui de son père et celui-ci lui adressa un sourire rassurant. La différence entre son assurance au milieu de la foule et son attitude de septembre était flagrante. Je pensais même pas qu'il en était capable moi haha

- La voilà ! s'exclama brusquement Archer.

Tout le monde se retourna. Et Julian manqua de s'étouffer.

La jeune femme que désignait Archer se tenait sous la grande horloge de Grand Central, auréolée par la lumière naturelle qui filtrait dans la gare. Elle avait de longs cheveux blond doré relevés sur le sommet de sa tête, un visage anguleux et un port fier. Son manteau long soulignait sa taille fine et surtout elle tenait quelque chose dans ses bras. Son cerveau mit plusieurs secondes à comprendre qu'il s'agissait d'un enfant. Ou plutôt un bébé. Elle dut se sentir observée car elle tourna enfin la tête vers eux et Julian eut un mouvement de recul.

Parce que devant lui setenait Elizabeth Yaxley, la fugitive du Tournoi de Poudlard... AH ! J'avais oublié ça tiens :lol: REVELATIOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON
Archer me paraît tellement pas le genre de mec por Elizabeth mais soit :lol:


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TA DA! Vous allez me détester, je sais ! ^^

Voilà donc pour ce chapitre. Comme je le disais au début en préambule, la scène d'agression homophobe a été assez dure à écrire parce qu'elle me mettait profondément mal à l'aise. Merci à Perri pour la relecture au passage ! Il faut garder à l'esprit que toutes les réactions des personnages s'ancrent dans le contexte de la fin des années 70/début 80, particulièrement dans la société sorcière qui n'est jamais en avance sur grand chose. Ce n'est pas un hasard si j'ai maintenu si tard la loi qui indique que l'homosexualité est une maladie mentale: ça influence fatalement la vision des personnages.

Ensuite en ce qui concerne les références : Lysandra est bien entend empruntée à Perri même si le personnage fait maintenant le lien entre nos deux univers. Elizabeth Yaxley, elle, vient de mon autre fanfiction qui fait aussi partie de l'univers, Au temps des Maraudeurs.

Et maintenant la nouvelle qui fâche.... Pause estivale ! Je suis en train de me refaire une petite avance de chapitre et je prévois de continuer à le faire tout le mois de juillet et août donc on se retrouve lundi 6 septembre pour la rentrée. En attendant, je posterai toutes les semaines sur mon autre fanfiction, la Prophétie d'Hécate.

Mais avant de vous quitter... Vous pourrez trouver juste en-dessous un petit questionnaire de mi-parcours où vous pourrez me donner votre avis sur cette histoire si le coeur vous en dit :D

Bon été et merci de faire vivre cette histoire, vous êtes incroyables !!!

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1/ Est-ce que cette histoire originale vous a finalement séduit ? Ou au contraire avez-vous des difficultés à vous y attacher ? Dans les deux cas, pourquoi ? Séduite dès l'origine, t'sais bien ! Plus sérieusement c'est vraiment chouette de découvrir le monde américain, merci de prendre le temps de faire des cours d'histoire parce que ça doit être un peu fastidieux à écrire parfois !

2/ Que pensez-vous des personnages ? Ils sont très humains et c'est chouette ! Je m'attendais pas à ce qu'Othilia et Théa deviennent vraiment des personnages récurrents et qu'on connaît donc ça m'a fait bien plaisir. Ils ont tous leur mystère mais que tu éclaircis sans faire traîner 107 ans non plus donc c'est cool ! Grosse surprise pour la transformation de Mr. Shelton !

3/ Que pensez-vous du style d'écriture et est-il différent depuis ATDM ? Plus fluide que dans ATDM je trouve, je dirais que les dialogues sont plus naturels aussi. Gros gros ++++ pour les descriptions qui sont juste ouf !

4/ Que pensez-vous des liens établis avec l'univers de Perripuce ? Cela vous plaît-il ou vous embrouille-t-il ? Nan c'est chouette, même si les personnages de vos 2 fanfics ont des visions très différentes des personnages communes (Leonidas et Lysandra notamment) donc je sais jamais quoi penser d'eux :lol:

5/ Qu'attendez-vous ? Quelles seraient vos envies ? La suite ?

6/ Le rythme de publication vous semble-t-il adapté ? Yes ma'am

7/ Trouvez-vous que mes interactions avec vous sont suffisantes ? Trouvez-vous le dialogue entre nous facile / difficile ? On se parle pas suffisamment je pense, on devrait créer une conversation Whatsapp

8/ Que pensez-vous de l'univers ? Des détails inventés pour le fonctionnement du monde américain ? Des détails Pottermore incorporés dans l'histoire ? T'es une ouf ! ça m'arrange pour Pottermore parce que j'ai la flemme d'aller lire tous leurs articles :lol:

9/ Avez-vous des questions à me poser (peu importe le sujet : l'histoire en elle-même, l'écriture, moi-même...ect)? [etc. héhé] euh
Tu passes de bonnes vacances ? :lol:


10/ J'ai pas de dixième question mais ça me perturbe de m'arrêter à 9 ^^ Mais :lol:


Perripuce

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par Perripuce »

ALLEZ COME ON ME, ON Y VA

(Je te préviens, je regarde Desparate Housewives en même temps. Pour la 31943284eme fois).

Chapitre 20


OK on part sur un titre et une citation qui claquent, fort bien.

(Derrière ma page y'a mon chapitre et j'ai commencé à lire avec un grand "HEIN?" avant de comprendre que je ne lisais pas LHDI)

Willy le pucky, terreur plus terrible que la redoutable Mrs. Pince. Pourquoi tous les bibliothécaires sont des dragons? A quand les gentils bibliothécaires?
- Histoire de la magie je pense... J'ai toujours l'exposé à faire sur Isolt Sayre que Perrot m'a donné.

- Oh ça sera pas bien compliqué alors. Tu dois avoir une dizaine de livres dans la rangée là-bas qui retrace son histoire.
Comment ça ils n'ont pas tout une section? Un étage? Une bibliothèque entière?
Ce n'est pas étrange ? Osa-t-il demander après quelques secondes. Que ton père soit prof à Ilvermorny ?

Othilia le regarda un moment, sa plume suspendue dans l'air, puis elle dû juger qu'elle pouvait lui répondre avec sincérité car elle soupira.

- Un peu... Mais j'ai toujours su que ça serait le cas. (Elle commença à écrire son nom en haut du parchemin, penchée en avant). Comme il aime me le rappeler, il était professeur dans cette école avant que je n'en sois élève. Peu importe que ça soit étrange, je dois faire avec.

Elle ponctua sa phrase d'un coup de plume sec à la fin de son nom.
Traduction en conversation SMS
"C'est pas trop bizarre d'avoir ton père comme prof?
Non."
NON POINT. Son point marque sa violence et la contrariété.
J'adore comment Julian voit Othilia comme une pourvoyeuse de chaudron potentiel :lol: :lol: :lol: je meurs :lol:
Pour le soir d'Halloween. Le bal des fantômes. (Elle remit une de ses mèches blondes derrière son oreille et sa bague en or accrocha un rayon de soleil). J'y ai pas mal repensé depuis et... ce n'était pas correct ce qu'on a fait.
AW CHOUPINETTE
Déjà au moment du bal j'avais senti que c'était la plus empathique, la seule qui s'était souvenue que Julian était au milieu d'eux en train de se disputer. La seule à lui avoir dit "Julian, ça va?". Franchement ça a l'air d'être un sucre. Je suis heureuse de m'être battue pour elle. Noah? Tu la mérites PAS.

Oh et je ne sais pas quoi penser du fait qu'ils se rapprochent à base de "Ah, ma mère est morte aussi"
- Elle ne m'aime pas beaucoup, avoua-t-elle d'un ton contrit. Je crois qu'elle trouve que je ne suis pas assez bien pour Noah.

- Et je crois que d'après Théa, c'est Noah qui n'est pas assez bien pour toi
TEAM THEA. Sérieusement, comment Hilda ne peut pas voir qu'Othilia est certainement la meilleure personne pour Noah? Pas dans le sens compatibilité, mais c'est quelqu'un de sérieux et qui le supporte, genre ce n'est pas comme s'il sortait avec une fille pas fiable et instable. NOAH NE MERITE PAS OTHILIA.
Peu importe, reprit Othilia en se râclant la gorge, gênée. Tout ça pour dire que Théa et Noah recherchent ce qu'ils n'ont pas eu dans leur famille : quelqu'un qui soit là pour eux sans condition. Et j'essaye de faire au mieux pour leur prouver que c'est possible. C'est juste pas évident de gérer les deux en même temps parfois.
Oh la la mais choupinette, c'est Atlas qui porte le ciel sur ses épaules ... ça me rend super triste de savoir qu'en fin de compte, ni l'un ni l'autre ne vont vraiment lui rendre ce qu'elle leur donne. Déjà 1 ça doit être moralement épuisant d'avoir à le soutenir ainsi mais les 2 mêmes ...
Elle a tant d'abnégation.
Et effectivement, comme Julian le dit juste derrière, ça leur fait un point commun. Mais en même temps ils se ressemblent tellement, c'est évident. Ils ont les mêmes mécanismes : beaucoup de coeur, mais un cerveau qui sait régir le tout.
de bonnes notes en cours puisqu'elle n'avait pas à appréhender tout un nouveau système scolaire ; une relation avec Noah même si elle n'y connaissait rien en art...
Oui parce que c'est la condition sine qua non pour plaire à Noah ... genre mais "Allo quoi, t'es avec Noah mais t'y connais rien en dessin" (OK vu la ref je sors)

AAAAAH LES JOURNAAAAUX
ça me fait rire comment l'annonce Othilia "ce n'est pas moi qui te le dis, lis comme ça je n'ai pas à le dire"
Non mais c'est horrible. Et le plus horrible, c'est qu'on ne peut s'empêcher d'éprouver de la compensation quand on sait qu'il a peut-être faire ça pour son fils. pour le sauver. On dirait Anakin qui veut sauver Padmé en épousant le côté obscure.
AH MAIS DU COUP ILS SONT TOUJOURS MARIES?! Mais quelle genre de famille laisse sa fille mariée à un criminel, non mais !
Elle déteste tout ce qui touche à la magie noire de manière générale
Et à on repense à son investissements dans les duels ... dans la Défense contre les Forces du mal ... et soudainement tout s'éclaire. C'est pas qu'une passion, c'est sans doute un besoin.
- T'as fait quoi ? S'écria Liam dans un étranglement indigné. Mais... Pourquoi t'as fais ça ? Mais ça va pas !

- Parce qu'on avait besoin d'un chaudron et de vrais ingrédients, on allait droit dans le mur sinon !

- Mais non ! Albert tenait le coup !
Je suis morte de rire :lol: :lol: :lol: J'aime trop Liam :lol:
Après j'avoue que Julian aurait pu leur en parler avant :lol: OK, ils auraient certainement dit non, mais les mettre devant le fait accompli comme ça c'est pas drôle :lol:

ET THEA QUI DEBARQUE ! On a mis tous les éléments dans le chaudron, maintenant on prend le le pop-corn et on apprécie 8-) 8-)

Par contre Thea calme-toi, tout le monde sait sur ton père le pauvre Julian allait bien finir par l'apprendre un jour ou l'autre.
- On est là parce qu'apparemment, vous avez besoin d'aide, contra Othilia sans tressaillir. (Ses yeux tombèrent sur Albert et elle le jugea littéralement : si Julian avait été un chaudron, il aurait voulu disparaître sous terre). C'est ça que vous utilisez ? S'indigna-t-elle.
JE SUIS AU SOL :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: Surtout la partie entre parenthèse mais franchement c'est une phrase de génie :lol: :lol: :lol: :lol:
mais Othilia lui coupa le feu sous le chaudron. Littéralement : elle s'avança pour passer devant Théa et éteignit d'un coup de baguette les braises sous le ventre de Albert.
Mais ça s'enchaine :lol: :lol: Othilia t'inspire ahah c'est génial :lol: :lol:
.

A chaque argument de sa meilleure amie, Théa hochait la tête avec un sourire satisfait
Je l'imagine trop derrière en mode "c'est cela c'est cela, mange Cooper tu ne me feras pas partir" :lol: :lol: Franchement toute cette scène est trop drôle, j'ai eu raison de sortir le pop-corn.

Franchement c'était un super chapitre ! Vraiment, je t'ai déjà dit que j'adorais Othilia donc je suis contente de l'avoir beaucoup vu, d'en avoir appris plus sur elle et de la voir crééer des liens avec Julian. Je pense vraiment qu'ils ont de quoi vraiment se comprendre l'un l'autre et dans un autre contexte ils auraient pu être importants l'un pour l'autre.
Et la scène autour d'Albert mais JE MEURS :lol: :lol: :lol:


Chapitre 21


Bon OK je sens que lui c'est un chapitre vocal. I'M COMING
annabethfan

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par annabethfan »

Et ça y est, LHDI est de retour après deux mois de pause estivale ! Bon, j'ai pas eu beaucoup de soleil, mais j'ai eu l'inspiration. Je suis assez contente de l'avance que j'ai réussi à reprendre, même si je sais qu'elle ne durera pas éternellement. Normalement, vous avez des chapitres jusqu'en décembre assuré !

Pour vous donner une idée du programme : je continue sur mes publications d'une fois toutes les deux semaines. J'ai vraiment considéré l'idée de poster chaque semaine, mais je suis pratiquement sûre de ne pas réussir à tenir le rythme, surtout à cause du fait que mes chapitres sont longs. Ou du moins plus longs qu'à une époque. Si on compare avec le début de ATDM, les chapitres faisaient environ 4500 mots. Aujourd'hui, en moyenne, ils en font 7000, ce qui est veut dire plus de temps d'écriture ^^

Donc en septembre et octobre vous aurez LHDI une fois sur deux, puis à partir du 31 octobre, j'alternerai avec ATDM : ce qui fait que vous aurez un chapitre par semaine, mais de deux histoires différentes. J'espère que ça vous conviendra et que personnellement j'arriverai à tenir le rythme haha!

Au passage je vous demande votre avis : vous préférez que je poste le dimanche ou le lundi ?

Et enfin merci à tous pour vos retours sur le questionnaire, ça m'a été très utile et je prends en note toutes vos remarques pour m'améliorer ! Votre soutien et vos compliments ont en tout cas ensoleillé mon été *keur sur vous*.

Je vous laisse donc découvrir le chapitre d'aujourd'hui qui reprend là où on s'était quittés avant les vacances : le retour de Elizabeth Yaxley ! Plusieurs personnes m'ont demandé de rappeler son parcours et son histoire, normalement tout est dans ce chapitre-ci. Si vous trouvez que ça ne suffit pas, n'hésitez pas à me le dire et je ferai un recap !

WARNING : A partir de maintenant, j'évoque de manière claire un point important d'Ombres et Poussières de Perripuce. Si vous n'avez pas lu les 2 premières parties, vous serez spoilé sur ce point. A vos risques et périls !

Bonne lecture ! ^^

**********************************************************


Chapitre 24 : La princesse exilée



« Nous portons tous en nous des lieux d'exil, nos crimes, nos ravages. Notre tâche n'est pas de les lâcher sur le monde ; c'est de les transformer en nous et en les autres »

- Albert Camus -


//16 décembre 1979//

Julian ne pouvait pas dire qu'il avait passé une bonne première nuit au manoir. Il n'avait pas cessé de se retourner dans son lit en pensant à Elizabeth Yaxley telle qu'il l'avait découverte à Grand Central. Elle n'avait presque pas changé physiquement et pourtant elle lui était apparue si différente du souvenir qu'il gardait d'elle. A Poudlard, elle avait été la princesse de Serpentard régnant aux côtés d'Evan Rosier sur leur petit cercle d'amis sang-pur. Il aurait bien aimé lui attribué le titre de reine, mais Rosier n'aurait permis à personne – pas même sa propre fiancée – d'être à son niveau. Malgré cela, Elizabeth avait eu toute la prestance de son rang. Il ne lui avait certes jamais parlé, mais il suffisait de la voir traverser un couloir, tête haute et regard empli de confiance, pour comprendre le genre de personne qu'elle était et quelle sphère sociale elle représentait. Elle avait eu trois ans de plus que lui, mais il n'aurait pas pu l'ignorer. Elizabeth Yaxley incarnait tout ce qu'il ne serait jamais : sang-pur, riche, porteuse d'un héritage. A l'image de son fiancé, de Regulus Black, Livia Fawley, Darren Mulciber, les jumelles Zabini ou Augustus Rookwood ; elle avait fait partie de l'élite de Poudlard, issus d'une famille prestigieuse. La chute du piédestal n'en avait été que plus brusque et choquante. La rumeur de sa grossesse avait ébranlé les murs de Poudlard même. Il se souvenait encore du moment où il l'avait appris : il venait de sortir d'un cours de métamorphose sous l'air sévère de McGonagall avec Hanna lorsque Matthew était arrivé en courant vers eux, haletant, pour leur annoncer ce qui était désormais sous toutes les lèvres. La princesse de Serpentard attendait un héritier alors même que Evan Rosier avait quitté l'école un an auparavant. Elizabeth Yaxley n'avait pas pu nier – son ventre arrondi était une preuve irréfutable – mais elle avait tout de suite voulu faire taire les mauvaises langues en annonçant que l'enfant était bien de son fiancé. Ça n'avait pas suffi à apaiser les paroles fantomatiques qui circulaient dans toute l'école, impossible à endiguer. Même la disparition d'Alexia Cassidy qu'on disait à Sainte-Mangouste pour une raison inconnue n'avait pas suffi à éclipser la grossesse d'Elizabeth. Julian ne l'avait peut-être jamais porté dans son cœur, mais il l'avait plaint. Le point d'orgue de la chute précipitée d'Elizabeth Yaxley avait finalement eu lieu en juin. Membre de l'équipe de Serpentard pour l'épreuve de Défense Contre les Forces du Mal pour le Tournoi de Poudlard, il la revoyait encore affronter son épouvantard. Elle n'avait pas été plus qu'une mince silhouette au milieu du terrain de Quidditch et pourtant tout le monde avait eu les yeux braqués sur elle lorsque son épouvantard avait pris la forme de Gemma Ackerley, la sœur apprentie Auror décédée de Tiberius, leur présentateur. La main d'Hanna avait broyé la sienne alors que tout le stade avait poussé un cri de stupeur et d'horreur. Pourtant, ce qui aurait dû signer la fin d'Elizabeth aussi sûrement que l'impact d'Icare dans la mer icarienne n'avait pas eu lieu. Parce qu'elle s'était évaporée, volatilisée, évanouie. De ce qu'il en savait, les Aurors ne l'avaient pas retrouvé et il comprenait mieux pourquoi aujourd'hui.

Etendu sur le dos dans son lit, il contempla le plafond, encore incrédule. Hier soir, ils étaient tous rentrés au manoir dans un silence pesant et lourd, si étouffant qu'il aurait voulu sauter de la diligence en plein vol. Ce qui en disait long vu son vertige. Archer et Elizabeth étaient serrés l'un contre l'autre, le bébé de cette dernière babillant joyeusement sur ses genoux. Julian avait préféré se concentrer sur l'enfant pour éviter de voir le regard glacial de grand-mère Isadora. En le découvrant, il aurait aimé dire à tout ceux qui avaient douté de la paternité du bébé qu'ils s'étaient plantés royalement : il avait la blondeur des Rosier et des Yaxley, les traits de sa mère, les yeux de son père. Dans un filet de voix, Charlotte avait osé demander son prénom. La réponse d'Elizabeth avait presque été couverte par le bruit de la canne de leur grand-mère frappant le sol. Archibald Regulus Yaxley. Il avait haussé un sourcil, surpris, mais n'avait pas commenté. Il n'en pensait pas moins : le fait qu'il porte le nom de sa mère indiquait que Rosier ne devait plus être dans le tableau – même si le fait qu'elle entretienne visiblement une relation avec Archer était déjà un bon indice – et par Merlin les sangs-purs étaient vraiment fous pour nommer un bébé « Regulus ».

Encore frappé d'incrédulité – il n'était pas sûr que le sentiment disparaisse de sitôt – il se leva finalement et descendit, le ventre grondant. Dans le petit salon, Théa, Leonidas et Lysandra étaient en train de prendre le petit déjeuner. Il tournèrent la tête vers lui en l'entendant arriver.

- Tiens Julian, enfin réveillé, l'accueillit son parrain. Viens te joindre à nous.

- Merci... J'ai dormi tard ?

- Pas vraiment, Charly et ton père dorment encore, répondit Théa en jouant avec sa fourchette au-dessus de son omelette. Il est à peine neuf heures. Pas mal, tu t'améliores depuis la dernière fois.

- La dernière fois, j'avais six heures de décalage horaire en pleine tête, lui rappela-t-il avant de s'assoir à côté d'elle.

- C'était pour ça que tu buvais autant de thé ?

- Je bois toujours du thé.

Théa eut un rictus.

- C'est vrai. Tiens, sers-toi.

Elle lui tendit la théière et il l'accepta avec reconnaissance. Devant lui, Leonidas déplia son journal, son assiette de pancakes à peine entamée. Julian fut étonné qu'il soit encore ici.

- T'es pas rentré à Boston ? demanda-t-il.

- Hum ? Oh non, pas encore. Je comptais rester encore aujourd'hui, l'Ambassade m'a accordé ma journée et Lysa voulait passer un peu de temps ici. On devait repartir ce soir, revenir pour noël et se rendre en Angleterre pour le nouvel an.

- « Devait » ? releva Théa, toujours frontale.

Lysandra prit un air entendu après avoir avalé une gorgée de café.

- Disons que les évènements d'hier changent la donne, admit-elle. Et puis, nous ne sommes toujours pas sûrs de pouvoir franchir les frontières, même avec le passe-droit diplomatique de Leo.

- Mais si vous allez en Angleterre pour le nouvel an... ça veut dire que... ?

- Qu'on ira chez les Bones, oui, confirma son parrain.

Julian se redressa. La seule mention de Matthew lui provoqua un sentiment de vide et de manque. Son intérêt devait être un peu trop lisible car les lèvres de Lysandra s'étirèrent en un fin sourire que son rideau de cheveux sombres n'arrivait pas à cacher. Décidément, sa ressemblance avec Cassie Bones le perturbait toujours autant.

- Donc... vous verrez Matthew ? dit-il d'un ton trop neutre pour l'être.

Il se fustigea mentalement. « Bien joué, tout en subtilité, Shelton », pensa-t-il. Pas étonnant que Noah se moque de lui.

- S'il n'a pas fui de chez ses parents à cause des pleurs du bébé, oui, certainement, fit Lysandra.

- Simon est un bébé tranquille, objecta Leonidas. Bien plus que ne l'était Matthew.

- Mais bien moins que Spencer.

- Parce que tu as déjà vu un enfant plus calme que Spencer ?

- Ça dépend, commenta Julian sans réfléchir, s'il n'arrive pas à terminer ses puzzles, il peut vite s'énerver. Ou quand il n'arrive pas à faire du vélo.

Surprise, Lysandra le dévisagea par-dessus sa tasse et il se sentit rougir. Une soudaine réalisation se peint sur ses traits aristocrates.

- C'est toi qui a essayé de lui apprendre à en faire, souffla-t-elle. Au printemps ? Avec Matthew ?

- Oh... hum, oui, oui c'était moi...

- Cassie n'en décolérait pas quand je l'ai vu quelques jours plus tard. Apparemment, Spencer a fini dans un buisson de ronces. (Elle plissa les yeux). Tu as envoyé mon neveu et filleul dans un buisson de ronces.

Julian déglutit. Il se retint d'objecter que, techniquement, Spencer s'y était envoyé tout seul en perdant l'équilibre sur une route de campagne de Terre-en-Lande. Matthew et lui n'avaient pu que pousser des cris – « pédale, Spence, bordel ! », « non, Spencer, va tout droit ! Tout droit ! » - avant que la bicyclette ne bascule avec l'enfant. Un échec cuisant qu'il avait préféré mettre sur le compte des cailloux et des trous dans le sol pour éviter de se remettre en question.

Il devait avoir l'air idiot, figé sur sa chaise sans savoir quoi répondre à Lysandra, parce que Théa éclata de rire à côté de lui.

- Oh Morgane, Julian ! Alors comme ça, tu n'es pas doué en tout ?

- Je sais faire du vélo, protesta-t-il, piqué.

- Mais pas apprendre à en faire, visiblement.

Il lui arracha son toast des mains, agacé et amusé à la fois de voir Théa rire à ses dépens.

- C'est pas comme si j'avais placé le buisson de ronces délibérément à cet endroit pour que Spencer tombe dedans.

- Peu importe, dit Leonidas en souriant, Spencer va bien et je promets d'aller arracher le buisson de ronces moi-même pour venger ton honneur de professeur de vélo s'il le faut. (D'un geste ferme, il referma son journal). Mais si ta question était : est-ce que tu pourras voir Matthew pendant ces vacances, j'ai bien peur que la réponse soit non, Julian.

- Oh...

Il tenta tant bien que mal de ne pas montrer sa déception, mais vu l'expression attristée de son parrain il ne devait pas y être vraiment parvenu.

- Je suis désolé, si je le pouvais je vous ferais venir en Angleterre. Mais mon passeport diplomatique ne peut pas s'étendre à toute ma famille, surtout si éloignée. J'ai déjà de la chance que Lysandra puisse venir grâce à sa citoyenneté anglaise.

- Il l'a aussi, intervint Théa sur le ton de l'évidence. La citoyenneté anglaise je veux dire.

- Oui, mais pas encore celle américaine. S'il part, il ne pourra pas revenir à cause de la fermeture des frontières. Courtoisie de Celestina Rappaport.

- Celle-là, vraiment... grinça Lysandra.

Mais Julian, lui, tiqua sur autre chose.

- Comment ça « pas encore » ? répéta-t-il.

- Oh, c'est vrai que j'ai oublié de t'en parler. Je suis en train d'essayer d'accélérer le processus pour que toi, Charly et ton père puissiez obtenir la citoyenneté américaine. Ça serait plus simple pour les voyages ou vous faire rester sur le territoire si besoin. Techniquement, vous y avez le droit grâce à Aurélia. Son... décès complique juste un peu les choses pour Ethan.

Il hocha la tête et but une gorgée de thé. En vérité, il ne savait pas trop quoi penser de cette acquisition de nationalité. Leonidas avait raison, ça simplifierait sûrement les choses, mais il n'arrivait pas à chasser le sentiment que c'était une sorte de trahison envers l'Angleterre. Depuis le début – depuis le jour de l'annonce du déménagement – son séjour aux Etats-Unis avait toujours été seulement cela : un séjour. Il reviendrait en Angleterre aussi vite que possible, il n'y avait aucun doute là-dessus. Au moins, il pourrait venir rendre visite aux Grims pendant les vacances avec son passeport américain.

A côté de lui, Théa dût se lasser des subtilités administratives et mordit dans son toast qu'elle lui avait repris avant de dire en mâchonnant :

- Et sinon... On va continuer à ignorer le sujet encore longtemps ?

- Le sujet ? s'enquit Leonidas, même si Julian devina qu'il savait très bien de quoi Théa voulait parler.

- L'inconnue mystérieuse d'Archer ! Enfin, plus si mystérieuse maintenant. Je m'attendais à beaucoup de choses. Une Non-Maj', même ! Mais alors un bébé !

- Ce n'est pas le sien, ne put s'empêcher de glisser Julian.

Théa lui coula un regard en biais, sourcil dressé.

- On ne peut pas sûrs. Personne n'a parlé hier, la pauvre fille a été mise dans une chambre comme une pestiférée.

- La pauvre fille s'appelle Elizabeth Yaxley et elle était enceinte avant d'arriver aux Etats-Unis.

Au fond de son esprit, il reconnut son ton que Matthew appelait « fayot de Serdaigle » quand il donnait une réponse précise sans effort. Mais pour une fois, Théa ne parut pas s'en offusquer. Elle s'étrangla juste avec les miettes de son toast et le dévisagea pendant que Lysandra et Leonidas échangeaient un regard entendu en face d'eux. Visiblement, eux aussi savaient pour Elizabeth.

- Eh, deux minutes ! s'exclama Théa en reposant son verre de jus de citrouille. Comment ça se fait que je sois la seule à ne pas être au courant, là ? J'ai loupé une information ?

- Tu as loupé un scandale, corrigea Lysandra sans se départir de son calme.

- Un scandale ? Parce que vous la connaissez ? La copine d'Archer ?

- On peut dire ça, c'est une histoire vieille d'un peu plus d'un an maintenant. Les Yaxley sont une famille importante en Angleterre. La patriarche, Caesar, est un proche d'Orion Black et de la famille Malefoy. Ses fils sont soupçonnés d'être des mangemorts.

Théa cligna des yeux. Il voyait bien qu'elle comprenait à moitié les informations que Lysandra lui livrait et il tenta de l'aider.

- Vois les Black comme l'équivalent des Grims, conseilla-t-il. Les Malefoy comme... les Wilkinson et les Yaxley comme les Jauncey ? Mais en encore plus anciens et tournés vers la magie noire depuis une dizaine d'année à cause de Tu-Sais-Qui ?

- De je sais quoi ?

- Le mage noir... Volde... enfin tu sais.

- Ah oui, lui. C'est ridicule de ne pas prononcer son nom, tu sais. On ne faisait même pas ça pour Grindelwald.

Prononcer le nom de Grindelwald avait dû lui coûter au vu de l'histoire de son père et il grimaça. Elle avait sans doute raison, mais il n'arrivait pas à se détacher de la peur qu'inspirait le nom depuis qu'il était apparu.

- Pour te situer donc, Elizabeth est la nièce de Caesar, reprit Lysandra. Je ne me tiens plus au courant de toutes les histoires des grandes familles sorcières, mais je sais qu'elle était fiancée je crois.

- A Evan Rosier.

- Au fils Rosier ? Encore pire que ce je croyais.

Leonidas sourit, visiblement amusé face à son ton blasé.

- Elle était fiancée ? répéta Théa, l'air incrédule. Et elle l'est toujours ? Parce que si oui, grand-mère va en faire une attaque ! Elle va jeter trente sorts à Archer avant de s'effondrer, bien sûr, mais son cœur lâchera.

- Théa, ne parle pas comme ça, fustigea soudain tante Cordelia en entrant.

Julian l'en aurait presque oublié. Elle avait fait une brève apparition hier au dîner, mais l'ambiance était tellement tendue que personne ne s'était attardé avant de rejoindre sa chambre. Aujourd'hui, elle portait ses cheveux auburn relevés en chignon et sa robe de sorcière tirait vers le pourpre.

- Cordelia, salua Leonidas avec politesse.

- Leo, toujours là sans être annoncé à ce que je vois.

- J'avais dit que je passerais quand les enfants rentreraient d'Ilvermorny.

- Dis plutôt que tu voulais assister à la débâcle aux premières loges, riposta-t-elle en prenant place en bout de table. Robert et Dilysa viennent d'arriver. Apparemment, maman a convoqué un « conseil de famille » pour parler du cas d'Archer et... Elizabeth ?

- Elizabeth Yaxley, glissa Julian pour ce qui lui semblait être la centième fois tellement l'information le choquait toujours.

Sa tante tourna son regard vers lui, puis avisa Lysandra. Celle-ci ne prit même pas la peine de lui adresser un sourire et il eut l'impression qu'elles ne se portaient pas mutuellement dans leur cœur.

- D'après ce que j'ai entendu, vous la connaissez, c'est ça ? demanda Cordelia.

- Comme je disais avant d'être interrompue, oui, son nom a quelque peu fait la une de l'actualité l'année dernière. Elle a été accusée d'un crime avant de rompre ses fiançailles et tout ça pendant qu'elle était enceinte.

Résumée ainsi, l'affaire Elizabeth paraissait effectivement scandaleuse. A sa droite, Théa siffla.

- Tu vois, mère, lâcha-t-elle, je ne suis pas si compliquée en fait comme fille...

- Je n'ai jamais prétendu que tu l'étais, rétorqua Cordelia en roulant des yeux. Mais je ne pensais que c'était si compliqué en effet... Que pensait Archer franchement ?

- Ah les raisons du cœur, déclara Leonidas, indulgent. Tout le monde peut reconnaître que ce n'est jamais facile, non ?

Immédiatement, Julian songea à Hanna. La dernière fois qu'il lui avait parlé, c'était dans sa lettre d'il y a une semaine. Elle lui racontait qu'elle se sentait un peu seule à cause de Matthew qui passait plus de temps avec ses joueurs de Quidditch de Gryffondor et surtout Charity Burbage. Elle se demandait si ce n'était pas inévitable maintenant qu'il n'était plus là pour faire le lien entre eux, même si dès qu'ils se retrouvaient tout allait bien. C'était ambivalent donc et elle ne savait pas quoi en penser. Il avait eu de la peine pour elle. Il savait ce que la distance pouvait faire à une relation et pourtant il ne doutait pas que s'il la revoyait en face de lui demain, ça serait comme s'il n'était jamais parti. Une dualité dure à vivre en somme, mais il se refit une note mentale pour demander à Matthew ce qu'il en pensait et surtout ce qui passait avec Charity bon sang. Il se souvenait vaguement d'elle. Ils avaient eu des cours en commun et elle plaisantait parfois avec Matthew comme ils étaient dans la même maison, mais elle ne l'avait pas plus marqué que ça.

Mais après tout, une relation pouvait évoluer rapidement. Il n'y avait qu'à voir comment la sienne avec Hanna avait pris une route glissante, comment Archer et Elizabeth s'étaient rencontrés, comment il avait d'abord trouvé Noah antipathique avant de se lier avec lui grâce au dessin... La tête baissée vers sa tasse de thé, il sentit une sensation étrange lui oppresser la poitrine en réalisant qu'il venait de comparer sa relation avec Noah à... Il préférait ne pas y penser.

- Si vous voulez mon avis, cette Elizabeth a l'air d'une fille à problème, reprit Cordelia d'un ton sans appel. Elle a été poursuivie pour un crime vous avez dit ?

- Je crois, oui, répondit Lysandra. Enfin, si ma mémoire est bonne elle n'a pas été jugée. Je ne sais plus pourquoi...

- Parce qu'elle s'est enfuie.

D'un bloc, toute la table se tourna vers lui. Théa avait l'air prête à manger un bol de popcorn en l'écoutant et il décida de s'adresser à elle principalement, plus à l'aise.

- Il y a eu un Tournoi à Poudlard il y a deux ans. Elle participait pour sa maison, mais au moment de son épreuve, elle a dû affronté un épouvantard. Et il a pris la forme d'un... d'un corps.

- Morgane... Un corps ?

- Celui d'une jeune Auror apprentie qui s'était fait tuer par des mangemorts. Un mandat d'arrêt a tout de suite été lancé contre Elizabeth. Si elle connaissait le corps de Gemma Ackerley, c'est qu'elle savait quelque chose sur sa mort. Peut-être même que... qu'elle était responsable. On n'a jamais su, elle s'est enfuie et a dû quitter le pays pour venir ici.

Il termina son récit avec un regard entendu et sa tante blêmit, l'air encore plus affolée qu'il y a quelques minutes, tandis que Leonidas et Lysandra jetaient des coups d'œil vers l'entrée comme s'ils se demandaient si Elizabeth n'allait pas débarquer pour tous les tuer.

- D'accord, c'est même pire que ce que je pensais, s'inquiéta à nouveau Lysandra. Leo, la prochaine fois que je te dis que ma famille ne pourrait pas être pire, rappelle-moi que vous avez une potentielle meurtrière sous votre toit, tu veux bien ?

- Lysa...

Il n'eut pas le temps de défendre sa famille car Tikky, l'elfe de maison, entra à cet instant dans le salon, manquant de les faire sursauter.

- Messieurs, mesdames, s'inclina-t-il. Dame Isadora vous demande dans le grand salon.

- Maintenant ? J'ai même pas terminé mon omelette ! protesta Théa, dépitée.

- Parce que tu veux vraiment louper ce qui va suivre ? lui fit remarquer Lysandra en se levant.

Théa parut reconsidérée sa position et le tira brusquement sur ses pieds, une main agrippée à son coude, l'autre piochant une dernière bouchée de son petit déjeuner.

- C'est pas faux. Allez viens, Julian, tu m'expliqueras si y'a des choses anglaises que je comprends pas.

- Des choses anglaises...

- Allez ! Et lâche ta tasse de thé.

Son ton directif mit fin à ses protestations et il se résolut à suivre sa cousine, les adultes dans leur sillage. Dans l'entrée, les tableaux accrochés au mur chuchotaient fiévreusement entre eux, signe d'émoi. La grande tante Saranna, celle qui avait donné son nom au manoir, était sûrement la plus agitée sous sa lourde perruque poudrée.

Ensemble, ils entrèrent dans le grand salon où se trouvaient déjà grand-mère Isadora, Charlotte, son père, Archer, Elizabeth et son bébé, mais aussi deux personnes qu'il n'avait jamais vues. Il devina leur identité d'un seul coup d'œil. Robert Grims, l'aîné de la fratrie et son oncle, ressemblait énormément à son défunt père d'après ce que Julian avait pu voir sur les portraits. Il partageait avec ses deux sœurs des traits communs, plus marqués, même si ses cheveux étaient d'un brun profond striés de mèches grises. En costume, il se tenait près de la cheminée, raide et nerveux. Assise dans un fauteuil près de lui, sa femme, Dilysa, semblait ne pas réussir à regarder quiconque en face. Incontestablement, Archer tenait d'elle : mis à part ses yeux bleus colbat – marque de la famille Grims – il avait le nez, la minceur et les oreilles légèrement décollées de sa mère.

Le silence dans la pièce était si pesant que Julian se mit à fixer obstinément le hochet du bébé, une chouette aux plumes bleues et aux grands yeux écarquillés qui agitaient les ailes au rythme des secousses. Il commençait à lui trouver une ressemblance troublante avec Otis Clavis, le gardien d'Ilvermorny, lorsque grand-mère Isadora finit par prendre la parole.

- Bien, je vous remercie à tous d'être venu si vite. Ce n'est pas idéal bien sûr. Robert, pour une fois que tu es là, j'ose espérer que tu te présentera formellement aux enfants d'Ethan et Aurélia après tout cela ?

Le regard de Robert glissa vers eux. Il parut seulement prendre conscience de leur présence et il les dévisagea, lui et Charlotte, avant de se reprendre. Julian aurait été incapable d'interpréter ce qu'il ressentait en découvrant les enfants de sa sœur plus de quinze ans après leur naissance. A sa décharge, il ne savait pas non plus quoi penser de lui.

- Bien sûr, mère, finit-il par déclarer avec raideur. Je vous prie à tous de m'excuser pour mes absences répétées, le marché du Dragot est compliqué en ce moment et je n'ai pas pu me libérer... Et je constate que j'ai donc des choses à rattraper.

Cette fois, il désigna d'un air entendu Elizabeth, assise dans un fauteuil avec Archer derrière elle. Sa main était posée sur son épaule, comme s'il voulait réaffirmer la nature de leur relation.

- En effet, il y a des choses à rattraper, confirma sa grand-mère. A commencer par cette histoire. Archer, lorsque nous avions évoqué la possibilité de fiançailles pour le printemps en vu de la fin de tes études, je ne pensais pas exactement à... ça.

- Ça ? répéta Archer d'un ton mordant alors qu'Elizabeth tressaillait. Qu'est-ce que ça veut dire « ça » ?

- Je pense que c'est explicite.

D'une main gracile et gantée, Isadora désigna le bébé.

- Mademoiselle, je ne doute pas de votre... bonne foi. Mais vous reconnaitrez tous les deux, je le pense, que tout ceci n'est pas convenable.

- C'est même ridicule, intervint Robert, agacé. Enfin, Archer, je ne vois même pas pourquoi nous en discutons ! Tu ne peux pas t'afficher avec une jeune femme qui a déjà un enfant et dont la situation est...

Il ne termina pas sa phrase, laissant planer un silence sans doute plus explicite et Elizabeth s'empourpra.

- Mais père...

- Mais rien du tout, Archer ! Par Morgane, réfléchis deux secondes. Tu es l'héritier de cette famille, l'ensemble de nos amis et connaissances observent ton avenir avec attention. Tu imagines ce que les gens vont dire ?

- Ce ne serait pas convenable, répéta grand-mère Isadora.

Julian piétina sur place. Il n'avait aucune idée de la raison de sa présence et toute la scène lui paraissait complètement irréaliste. Pendant quatre mois, loin du manoir, il avait presque oublié le statut si aristocratique des Grims, mais la réalité lui revenait en pleine face. A part son père et sa sœur, personne n'avait d'ailleurs étonné de la conversation : Théa, Leonidas et Lysandra regardaient presque Archer avec compassion, mais aussi une pointe d'ironie, comme s'ils savaient qu'il n'avait aucune chance.

- Est-ce qu'on peut au moins en discuter ? plaida-t-il malgré tout. J'y ai beaucoup réfléchis ces derniers mois, je sais que ce n'est pas idéal, mais Elizabeth et moi nous nous...entendons vraiment bien. J'étais au courant de sa situation depuis le début et je suis prêt à faire ce qu'il faut.

- Quoi ? A élever l'enfant d'un autre à dix-sept ans ? coupa Dilysa, incrédule. Enfin, mon chéri, redescend sur terre. Ce n'est pas envisageable. Et comme disait ta grand-mère, ce n'est surtout pas convenable. Pense à ce que les gens vont dire, pense aux jeunes filles que nous avions envisagées pour un futur mariage...

- Il n'est pas question de mariage pour l'instant, mère !

- Pas maintenant, non, mais ça viendra un jour. Et je ne veux pas qu'une erreur – une relation malencontreuse – compromette tes chances. Il faut être réaliste, Archer.

- Et vous ne pouvez pas prendre en compte ce que je veux moi ? Ce que nous voulons tous les deux ? Notre relation est déjà là, ça fait des mois que nous nous envoyons des lettres ! Prenez le temps d'apprendre à connaître Elizabeth !

Celle-ci se râcla la gorge. Julian se retint de fermer les yeux comme s'il assistait au déraillement d'un train.

- Je comprends vos inquiétudes, convint-elle. Je sais que ma présence n'est pas... voulue.

- Elizabeth, non...

- Ce n'est rien, Archer, nous le savions tous les deux. (Elle sourit, crispée). Je sais aussi que ma situation est loin d'être « convenable ». Mais Archer a été là pour moi depuis mon arrivée ici. Nous nous sommes rencontrés à une soirée chez les Wilkinson l'année dernière car un ami de la famille a eu la gentillesse de m'héberger avant que je ne trouve un logement plus permanent. Et... nous nous sommes juste aperçus que nous avions énormément en commun.

- Des intérêts ne font pas une relation, objecta Robert. Vous ne paressez pas vous rendre compte de la situation dans laquelle vous nous mettez, mademoiselle.

- Au contraire, je m'en rends pleinement compte. Sauf votre respect, monsieur, je viens d'un milieu qui... m'a bien fait comprendre l'inconvenance de ce que je représentais. Croyez bien que je n'aurais pas choisi cette vie de gaité de cœur.

- Et pourtant ce sont des choix qui mènent à ce genre d'incident, lui rétorqua Dilysa sèchement. Il y a une raison pour laquelle le mariage est censé être sacré.

- J'étais fiancée quand je suis tombée enceinte, tenta de se défendre Elizabeth.

- Mais pas encore accusée de meurtre.

Julian se raidit. Pendant une seconde, le silence reprit ses droits et tout le monde se figea, désarçonné. Cordelia, qui venait de parler, toisa Elizabeth avec froideur.

- Cordelia, mit en garde Leonidas d'une voix sourde.

- Quoi ? On peut passer encore une heure à disserter sur la convenance ou non d'une grossesse hors mariage, l'enfant est là maintenant et on ne pourra rien y faire. Je pense que ce n'est même pas le plus grand problème dans la réputation de cette jeune fille. (Elle leva la main comme pour apporter du poids à ses paroles). Quand est-ce que nous comptons parler de l'affaire judiciaire dans laquelle elle est impliquée ?

- Je ne suis pas sûr de suivre, dit Robert, sourcils froncés. Quelle affaire ?

Paniquée, Elizabeth échangea un regard lourd de sens avec Archer. Visiblement, il savait. C'était déjà une crise de moins à gérer. Julian n'aurait pas supporter de le voir apprendre la vérité devant eux tous. Pourtant, le fait qu'Archer soit au courant le laissait perplexe : comment pouvait-il la soutenir tout en sachant ce qu'elle avait fait ?

- Ce n'est rien, tenta de nier son cousin. Une histoire sans importance, c'est réglé.

- Rien n'est sans importance quand il s'agit des membres de ma famille, asséna grand-mère Isadora. De quelle affaire s'agit-il, Cordelia ?

- Je ne connais pas les détails. Julian et Lysandra viennent de me l'apprendre.

Comme dans une parodie effrayante du petit déjeuner, tous les regards se tournèrent vers lui et la femme de son parrain. Si Lysandra réussit à garder une expression neutre sur son beau visage, il dût afficher sa panique un peu trop franchement car Leonidas eu l'air inquiet et alluma une cigarette.

Dans son fauteuil, Elizabeth pivota vers eux, étonnée. Elle ne sembla pas le reconnaître, pas plus qu'hier soir. Il ne pouvait pas vraiment l'en blâmer : pour la plupart des gens à Poudlard, il avait été un élève de plus perdu dans la masse, l'ami Serdaigle de Matthew Bones tout au plus. Pour quelqu'un comme Elizabeth Yaxley, il avait dû être purement et simplement invisible.

- Ils ne savent rien, s'exaspéra Archer. Toute cette histoire est un malentendu, je peux vous assurer qu'Elizabeth est innocente.

- Morgane, de quoi parle-t-on ?

- Mère, je vous en prie, faites-moi confiance...

- On parle quand même d'un meurtre, maintint tante Cordelia. C'était qui ? Une jeune Auror tuée par des mangemorts ?

- Des mangemorts, pas Elizabeth. Elle a été accusée à tort à cause d'une peur face à un épouvantard qui ne serait pas recevable devant un tribunal ! Les Aurors n'avaient aucune preuve, c'est bien pour ça que le dossier est classé maintenant et qu'il n'y a aucun mandat d'arrêt contre elle !

La main serrée sur sa canne, grand-mère paraissait prête à s'évanouir ou à les frapper tous. Julian rentra la tête dans les épaules.

- Le dossier est surtout classé parce qu'elle s'est enfuit, commenta Lysandra platement. Je n'appelle pas ça une attitude innocente, même si je suppose qu'il devait y avoir des circonstances atténuantes...

- Atténuantes ? s'étrangla Cordelia. Cette affaire prouve une chose : elle fréquentait des mangemorts. Des partisans d'un mage noir ! Je ne vais quand même pas être celle qui va rappeler la gravité de ce que ça implique ? Vous voulez voir l'histoire se répéter ?

Blême, elle promena ses yeux bleu colbat sur l'assemblée. La mention de Ronan Graves, son mari emprisonné et actuellement en cavale, jeta un froid glacial. A ses côtés, Théa émit un souffle haché et il se décala légèrement pour la soutenir. Elle ne bougea pas, mais il la sentit s'appuyer une seconde contre lui. Archer et Elizabeth parurent désespérés et il se retrouva presque à les plaindre. Presque. Parce que peut-être que Elizabeth était innocente pour Gemma Ackerley – il avait beau ne pas l'aimer, il ne la voyait pas non plus tuer quelqu'un – Cordelia avait raison : elle s'était sans doute liée aux mangemorts. Et les mangemorts avaient tué sa mère.

Instinctivement, ses yeux se portèrent vers le bras d'Elizabeth enroulé autour de son bébé et il se demanda si la marque des ténèbres marquait sa peau pâle juste en-dessous de sa manche brodée d'or. De leur côté, les parents d'Archer semblaient prêts à jeter dehors la fille qui menaçait l'avenir si brillant de l'héritier des Grims. Lysandra, elle, piqua la cigarette des mains de son mari avant d'en prendre une bouffée.

- Cordelia, ne fais pas semblant de comprendre ce qui te dépasse, dit-elle.

- Je te demande pardon ?

- Il est facile de critiquer quand on vient d'une famille comme celle-ci qui a toujours été... philanthrope. Si vous saviez qui était les Yaxley, vous sauriez aussi que cette jeune fille n'a certainement pas eu le choix de ses fréquentations avant maintenant.

- Peu importe que cela vienne d'elle ou de sa famille, nous ne pouvons pas supporter d'être à nouveau associé à la magie noire, Lysandra, protesta grand-mère Isadora.

- Mais personne n'est au courant ! objecta Archer.

- De l'autre côté de l'Atlantique, visiblement tout le monde l'est, mon garçon.

- Alors quoi ? Vous allez vous opposer à ce qu'ils se fréquentent juste à cause de son association fortuite aux mangemorts ? Comme vous aviez émis des réserves pour notre mariage à nous à cause de ma mère née Black ?

Surpris, Julian releva la tête. Il réalisa soudain pourquoi les traits de Lysandra lui avaient paru familiers de plus d'une façon : elle était le portrait de Cassie Bones, bien sûr, mais elle avait aussi toute la noblesse et la beauté des Black. De ce qu'il pouvait juger, ses yeux gris et sa chevelure noire rappelaient incontestablement Sirius et Regulus. Encore plus surprenant, il découvrait donc que les Grims n'avaient pas été en faveur du mariage de Lysandra avec son parrain. A les voir désormais, si proches et unis à se passer la cigarette entre eux, c'était presque difficile à croire.

- Ne ramène pas tout à toi, cingla Cordelia en roulant des yeux. Tu n'étais pas liée à un mage noir et tu n'avais pas d'enfant hors mariage. D'ailleurs tu n'en as toujours pas.

- Oh et n'aimes-tu pas me le rappeler à chaque instant ? siffla Lysandra, l'air furieux.

- Ce qui est inapproprié et certainement pas l'ordre du jour, la soutint Leonidas.

En réponse, Cordelia pinça les lèvres, mais elle finit par se détourner pour recentrer son attention sur Archer et Elizabeth. Cette dernière redressa le menton.

- Ecoutez, je le répètes, je sais que mon cas est difficile mais... je ne supporte pas la magie noire, j'ai fui avec mon fils pour échapper à tout ça et j'aime Archer. Je ne vous demande rien.

- A part peut-être l'argent de cette famille, grommela Robert, le coude posé sur le manteau de la cheminée.

- Père ! Vous ne pouvez pas...

- Bien sûr que si, je peux ! Tu es l'héritier, Archer, agis comme tel ! C'est évident que cette fille ne cherche qu'à mettre la fin pour assurer sa situation par une alliance qui lui donnerait un nom respectable et de l'argent pour élever son bâtard.

L'insulte parut être celle de trop. Les yeux d'Elizabeth étincelèrent.

- Vous pouvez me traiter de tous les noms, monsieur, mais je vous demanderais de ne pas vous en prendre à un enfant d'un an.

- Oh voyons, nous...

- Justement, coupa brusquement Leonidas en s'avançant d'un pas, nous ne nous sommes pas intéressés à ce charmant petit garçon. Archibald, c'est cela ?

Elizabeth lui jeta un regard reconnaissant.

- Oui, monsieur... Archi.

- Presque comme Archer !

- Le destin, sourit-elle, ce qui éclaira son visage. Il est né en octobre l'année dernière à Washington.

- Ah mais ça en fait un Américain !

- Qui reste un Anglais, j'y tiens.

Julian se surprit à sourire légèrement en voyant le bébé agiter à nouveau son hochet chouette. Malheureusement, ça ne parut pas attendrir tout le monde.

- Pour l'amour de Morgane, Leo, ne te mêle pas de ça, dit Cordelia avec mordant. Le problème reste le même, relation sincère ou non. Sa réputation est la même ! Archer ne peut pas se montrer en couple avec elle.

- Une réputation se réhabilite.

- Nous savons très bien que non, contra Dilysa avec un regard d'excuse pour son fils. Mon chéri, je suis désolée, mais c'est la vérité. Rien ne s'oublie et certainement pas à notre niveau. Tout le monde attend le moindre faux pas. Si cette histoire de mangemort et de meurtre nous explose en pleine figure...

- Alors vous ne lui laissez même pas une chance ?

- Archer...

- Nous nous aimons, plaida à nouveau Elizabeth, désespérée. S'il vous plait, je vous promets que je ne veux de mal à personne.

Pendant une horrible seconde, Julian aurait presque été prêt à oublier ce qu'elle représentait. Il aurait même été prêt à l'écouter, à entendre ses justifications concernant Gemma Ackerley. Sa mère n'aurait pas voulu qu'il s'accroche à sa colère, pas devant un amour qui était visiblement sincère. Il n'avait jamais vu ces derniers mois autant d'émotions jouer sur le visage de son cousin.

Mais il était aussi impossible d'occulter les expressions butées des autres dans la pièce. Grand-mère Isadora, Robert et Dilysa restaient inflexibles. Théa et Charlotte oscillaient entre peur et pitié, même s'il s'avait qu'elles finiraient par se ranger du côté du couple. Son parrain et Lysandra, eux, marquaient clairement leur soutien et s'étaient déplacés pour se tenir aux côtés d'Archer. Pourtant, celle qui avait l'air le plus vindicatif restait Cordelia. Droite, elle émit un grondement sourd venu de la poitrine et donna littéralement un coup sur la table près d'elle, faisant vaciller un vase en porcelaine.

- Assez ! proclama-t-elle. La question est réglée ! Vous devriez partir, miss Yaxley.

- Vous n'avez aucun ordre à lui donner, répliqua Archer, poings serrés. Ça ne vous concerne même pas, c'est entre mes parents, grand-mère et nous.

- Tu crois que ça ne me concerne pas ? Vraiment ? (Elle le fusilla du regard et haussa brusquement la voix). Ecoute moi bien, Archer, je ne le redirai pas. Moi vivante, les personnes pratiquant la magie noire ne passeront plus la porte de ce manoir. Je refuse d'accueillir encore une fois ce genre de personne sous le toit où je vis ! Où vivent ma fille et ma mère ! Où vivent la famille de ma sœur assassinée par ces gens ! La magie noire m'a assez coûté ! Tu m'entends ? Mon mariage, ma réputation, ma petite sœur, mon propre fils ! (Sa voix dérailla brièvement et les genoux de Théa flanchèrent une seconde avant que sa mère ne reprenne). Elle veut protéger le sien ? Qu'elle le fasse. Mais pas avec nous ! Dehors !

L'ordre claqua haut et fort, violent. Le bébé se mit à pleurer, effrayé, et Elizabeth elle-même ravala ses larmes alors qu'Archer les dévisageait, sonné. Le bas de sa robe traînant sur le parquet, Cordelia sortit en trombe du salon, bousculant Lysandra au passage. Julian resta prostré où il était, incrédule et le ventre lourd.

Pendant un moment, personne n'osa prendre la parole, puis Leonidas aida Elizabeth à se remettre sur ses pieds avec bienveillance.

- Venez, je vais vous raccompagner, ça vaut mieux. (Il lui tendit le mouchoir glissée dans sa pochette de costume). Tenez, là, ça va aller.

Reconnaissante, Elizabeth essuya ses larmes, tentant de calmer les cris et les pleurs de son petit garçon qui s'égosillait dans ses bras. Sans un mot, elle adressa simplement un signe de tête au reste de la famille avant de partir à son tour, digne. Archer la regarda s'en aller, impuissant.

- C'est pour le mieux, lui assura sa mère avec patience. Tu verras, mon chéri.

Pour le mieux... Julian n'en était plus si sûr.

********************

Alors ? ^^

J'avoue j'ai adoré écrire ce chapitre et j'espère qu'il vous a plu ! Il y a plusieurs mentions à des personnages ou des situations de ATDM, j'espère que tout était clair pour vous. Si l'histoire de Elizabeth vous semble encore floue, surtout dites-le moi et je referai un debrief.

Prochain post : Chapitre 25 - Lundi 20 septembre
mythik

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par mythik »

Waw mais quel chapitre :o
Déjà, je suis super contente du retour de cette fic ! Franchement, ça me manquait de suivre les aventures de Ju'.
Pauvre Elizabeth quand même... Elle n'a pas eu une vie facile entre sa famille et son fiancé pro-Voldemort et magie noire et sa grossesse... J'espère que ça va s'arranger pour elle par la suite. Par contre, je n'ai pas trop de compassion envers Archer. En même temps, j'en aurais peut-être eu s'il avait été plus sympathique :lol:

Petite question (vu que je n'ai pas lu Ombres et Poussières) : c'est quelle partie du chapitre le gros spoil ? :roll:

En tout cas, super contente que tu sois de retour avec plein de chapitres super longs. Ça égaye une journée ça !

Ah et, pour le jour où tu postes, peu importe pour moi. Honnêtement, le principal, c'est d'avoir le chapitre :lol: :lol:
Scandium

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par Scandium »

Je n'ai aucune idée de qui est Gemma ou Elizabeth mais ça m'a pas empêché de trouvé le chapitre super prenant ! C'est passé si vite !! J'ai adoré ! C'était si tendu est complexe comme situation ! Bravo à toi, tu gères !
HermioneSerdaigle

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par HermioneSerdaigle »

Hey !
Oui un nouveau chapitre ! les aventures de Jules m’avaient manquées !
Oh non pauvre Elizabeth et Archer… mais en même temps les Grims ont un peu raison…
J’ai hate de lire j’la suite pour retrouver Noah et Ilvermorny !
Pour le jour, ca n’a aucune importance, fait ce qui est le plus pratique pour toi !
A la prochaine
Quetzalbleu

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par Quetzalbleu »

Hello :mrgreen:
J'ai rattrapé mon retard sur ma lecture il y a quelques jours et il fallait AB-SO-LU-MENT que j'écrive un commentaire - ne serait-ce que pour que tu saches que tes fanfics sont toujours aussi addictives (et même de plus en plus) au fil des années ; tu te surpasses à chaque fois, c'est tout simplement incroyable.
Alors voilà, tu dois savoir que je suis accro. Parce que l'une des raisons pour lesquelles je lis de moins en moins de young adult (et tout ce qui y ressemble) est que j'ai cette vague impression d'avoir déjà rencontré tous les schémas, surtout au niveau des fanfics HP. Il ne faut pas se méprendre, je suis une éternelle fan de ces fanfics - surtout de celles de Booknode qui sont juste top tier, il faut voir la vérité en face ; mais j'avais cette (fausse) impression qu'il n'y avait plus vraiment de renouvellement. And boyyyyyyy was i wrong.
J'ai envie de collecter toutes les particules de bonheur et d'espoir qui flottent autour de moi pour les offrir à Julian et Noah - c'est pour te dire à quel point je les aime. D'ailleurs tu as réussi à me faire crusher sur un perso de plus, mais tout est normal. Le slow burn est en train de me tuer à petit feu mais c'est tellement bon - et les personnages secondaires sont tellement bien écrits, de même pour leur évolution progressive etc. Cette histoire pourrait arriver là, maintenant, et être réelle, et ça me paraitrait presque naturel tellement les personnages et le scénario sont... humains (tu écris si bien que j'ai vraiment envie d'écraser certaines têtes de cons conservateurs de m, excusez mon vocabulaire, mais bref). Si un spin off devait être publié sur Ilvermorny, ce devrait être celui-là - JKR could never (petit trauma lié à la qualité scénariste de l'Enfant Maudit. haha.)
Anyway, tu es une déesse de la fanfic et j'attends la suite avec impatience !! :3
PtiteCitrouille

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Ce qui est bien quand t'as du retard, c'est que t'as une chance qu'un couple se soit mis bin en couple entre temps, et du coup on a pas la frustration du "je t'aime moi non plus". Donc 'espère que Noah et Julian sont en couple à la fin de mon rattrapage, sinon...

Comme dirait JoJo, z'est partiiii

Chapitre 17: le bal des fantômes (je précise parce que je suis sûre que toi non plus tu sauras pas de quel chapitre je parle si je balance juste le chiffre)
Je viens de me préparer un giga café mais je crois que j'ai mal dosé (j'ai changé mes filtres et je suis perturbée du cou) et je suis persuadée que ça va être du jus de chaussette, j'ose pas goûter je suis dég

Purée c'est pour rentrer dans l'école toute cette ascension, c'est pas humain :cry: :cry:
Ils avaient dû faire des pauses pendant leur remontée car ils paraissaient moins essoufflés.
tu parles, des pauses pour se bécoter, donc ils auraient tout aussi bien pu être essoufflés
Il fut même surpris qu'elle connaisse son prénom alors même qu'ils ne s'étaient jamais parlé.
oui je suis surprise aussi, je pensais qu'elle allait être hyper froide en mode "c'est toi l'anglish ?"
- Venez, on y va ou on va louper le début du bal, dit Othilia en avançant.
ça serait dommage, tiens...
- Tu sais pas ? Lança Noah.
"quoi t'es pas au courant ? Hahhaa tu dois être le seul c'est fou gniark gniark" ARGH
- Au moins un de nous deux est un peu cultivé, rétorqua Othilia sans même regarder son petit ami.
ah purée j'avoue MERCI, il m'a soûlée Noah là haha

MON CAFE EST DEGUEULASSE PUREE
C'est le petit monticule, là-bas.
*Noah, écrasant sa clope dans ledit monticule* smirk #oups
- Bien compris, l'intello, lança Noah.
eh je vais le taper
En attendant c'est grave ingénieux cette idée de monticule et de magie/restes de corps/souvenirs des sorcières déplacés !
avec Enjolras qui tenait des tracts à la main.
tu m'avais manquée toi bg
Clémence Laveau leur jetait des regards insistants par-dessus ses lunettes en fer, comme si elle mourrait d'envie de se joindre à la conversation
wsh pourquoi tu la décris en mode forceuse toi là :lol: :lol: :lol: :lol:
Au moment où il prononçait ces mots, il parut réaliser ce qu'il était vraiment en train de dire et tout le monde se figea
*un ange passe* well this is awkward.
- Vos noms de maisons sont bizarres.
c'est toi qu'es bizarre
Elle est très bien son écharpe, mieux que ta tête en tout cas.
comment noyer (noah yer PRRFFTRTRTTRTRTRTTRFFRRR) un compliemnt derrière une insulte
des dizaines de silhouettes se matérialisaient entre les élèves. Des silhouettes éthérées et vaporeuses, presque argentées.
c'est méga creepy, ça me fait penser à l'épisode de DW de la saison 2, où les fantômes débarquent dans le monde (tu sais, l'épisode juste AVANT DOOMSDAY ARGHDKNZNAKJC)

Par contre ultra stylé les fantômes habillés à leur époque, j'imagine trop la scène, c'est fascinant !! Ca fait si mystique
« hum le bal ce soir... oh allez je n'avais rien de prévu »
"ah non, je connaîtrais personne là-bas, ou du moins j'ai pas les mêmes intérêts... flemme" :mrgreen:
Quand leur mère qui venait de mourir est apparue ? Morgane, ça avait été un bordel !
oh merde l'horreur
Wah j'avais zappé que Liam et Aileen étaient pas au courant pour la mort de la mère de Julian
En vrai ça vaut mieux qu'elle puisse pas venir leur mère, ça serait super douloureux...
Pourtant, son ton empathique l'agaça soudain. Il avait tous les droits de ne pas se sentir bien.
mec, elle te faisait juste la remarque, calmos chorizo :lol:
Ils m'angoissent tous avec leur "ju ça va" "ju respire" "julian tu vas mourir" ju "fais gaffe" "ju va te reposer" :lol:
ainsi qu'un espoir brisé aussi sûrement que le cou des sorcières de Salem.
aïïïïEUUUUU j'ai eu mal à la nuque
PtiteCitrouille

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Chapitre 18

J'ai beaucoup aimé cette sensation d'oppression qu'on ressent avec Julian, c'est franchement bien fait !
- Moi ? Qui je suis ? Mon garçon, en voilà une question ! Je suis William ! Je vis ici.
ok. enchantée William. J'avoue m'être attendue à un nom du style "wollobollo" ou "Gimtybiap" mais ok, William très bien très bien :lol:
- Parfait, moi non plus. Viens.

Julian fronça les sourcils.

- Où ?
dans ma cham...
Julian s'attendait presque à ce qu'ils se dirigent vers leur dortoir, mais Noah poursuivit sa montée.
OOOOooooooooohhh....
Nul.
ses émotions se rendormaient progressivement et il avait le sentiment qu'il en reprenait le contrôle.
ooh c'est joli ça, on sent en fait qu'il veut étouffer ses émotions, sauf que si tu peux contrôler les émotions, en revanche tu ne peux pas les enfermer comme il le fait, au risque d'exploser un jour comme ça a presque été le cas au bal. Sa sœur est très expressive mais à côté on voit bien que Julian lui va chercher à tout théoriser, même son cœur
Regarde la photo ou la peinture, ça n'a d'intérêt pour eux que s'ils les ensorcellent.
purée mais grave. J'aime bien aussi toute cette théorie, c'est vraiment foisonnant tout ça, j'adore, relier l'art à l'univers HP

Bon. Et du coup Noah ? tu aimais pas Julian pour ces raison que tu viens de donner, mais qu'est-ce qui t'as fait changer d'avis hein ? Je veux un parchemin de 15 cm, interligne 1, police arial taille 11 zou
orsque Wilde avait bougé son écharpe de Serdaigle sans le prévenir et qu'il l'avait cherché pendant une heure
à ce niveau là il l'a pas "bougée" il l'a cachée je suis désolée, le dortoir fait pas 150m carré alors à moins de l'avoir foutue en haut du lit à baldaquin je vois pas comment Julian aurait pu la chercher pendant 1h :lol: :lol: :lol:
car il tendit la main et attrapa le bout de la dite écharpe avant de tirer doucement dessus.
"Surpris, Julian trébucha en avant et manqua de tomber au sol. Mais c'était sans compter les mains calleuses de Noah, usées par le crayon de papier, qui le rattrapèrent in extremis. Les joues roses, Julian se redressa, le souffle court. Il bredouilla de faibles remerciements avant de se râcler la gorge, une sensation étrange au creux du ventre."



:mrgreen:

- Matthew... Le meilleur ami, hum ?
MOUAHAHHAAH il est déjà jaloux ?
- T'essayes de détourner la conversation de toi ?
*me, innocently sipping my coffee* hey, i know this

En vrai je comprends pourquoi Noah dit qu'il aime pas les "adultes", tout simplement parce que le peu d'expériences qu'il ai eues avec des adultes se sont mal passées.
- Jules ? Répéta-t-il.
On a tous retenu la même chose :lol: :lol: :lol:
Bon outre ceci, elle est terrible l'enfance de Noah, vraiment ça fait trop de peine. J'aime trop comment tu décris la personnalité de Noah, le gars qui reste un petit garçon et qui aujourd'hui encore je pense, serait incapable de choisir entre sa mère et sa tante
Il aimait cette idée. Juste Noah et lui sur le toit d'Ilvermorny le temps d'un soir.
*moi, gloussant dans mon café*
je remercie les trois autres filles du Quatuor Infernal pour leurs idées sur l'art chez les sorciers, ça m'a énormément aidé !
pouahahahah j'y ai participé ? la vache, j'ai un très vague souvenir maintenant que tu le dis :lol: :lol:
l'idée de Noah qui doit choisir entre sa mère et sa tante m'a été fortement inspiré par le film Nowhere Boy
ah mais OUIII c'est vrai, tain faut que je le regarde à nouveau ce film
PtiteCitrouille

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Chapitre 19
On ne va pas sérieusement appeler notre chaudron Albert.
sorry ma vieille, je crois que c'est acté
son Gouverneur des Relations Internationales
désolée je rigole, tu savais pas qui pouvait gérer le relations avec les autres pays ? Ca serait plutôt les affaires étrangères sans vouloir faire ma relou, parce que les RI ça englobe beaucoup trop de trucs pour pouvoir être géré par un seul ministre, sorry :lol:
Bien l'article aura sûrement le mérite de faire comprendre aux ricains ce qu'il se passe à l'extérieur de leur pays
Par contre c'est craignos cette présidente qui prend des décisions à cause de Rappaport, genre ... Laker c'est TOI la cheffe, un peu d'autorité
Harold Minchum
MAIS COUCOU TWA
Comme disent les Anglais : God save the Minister !
"débrouillez-vous :D :D :D "
- Elle ne s'y connaît pas ? Répéta-t-elle, acerbe. Elle est Présidente du MACUSA !
Fudge est 1er Minsitre et pourtant il est con comme son chapeau melon
- Sérieux Laveau, ne sois pas naïve ! Tu crois que toutes les personnes qui viennent sont de bonne foi ? Ca se trouve, il y a des mangemorts dans le lot qui veulent implanter leurs idées ici et nous terroriser ! Et c'est pour ça que Celestina a raison !
yahouuuu dingue comment on a le même discours actuellement (WAIT ce chapitre a été posté avant le drame avec l'Afghanistan DAMN, en fait on a tous pris ton chapitre et on a répété les mêmes arguments)
Pour tout ce que t'en sais, tu pourrais accueillir un partisan de Voldemort chez toi en ce moment !
.... DEFONCE LUI SA GUEULE JULIAN ALLEEEEEZ

Il a mis du temps à réagir le prof quand même :lol:
les Ratisseurs.
jamais, je dis bien jamais, je ne les prendrais au sérieux avec un nom pareil

Par rapport ua cours d'histoire, c'est fou le parallèle et les schémas que l'on peut retrouver entre l'histoire moldue d'amérique et celle sorcière ! comme quoi les idées de sang pur sont surtout européenne mais moins américaines, on peut retrouver la même chose chez les moldus avec la religion ou encore la monarchie

J'aime beaucoup les relations qui se tissent par effet boule de neige, que ce soit entre Théa et Julian, puis Noah et Julian et enfin celle qui m'intrigue pas mal c'ets celle d'Othilia et Julian, je ne sais plus quel type de relation tu voulais former donc j'ai hâte de voir ça
PtiteCitrouille

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Chapitre 20:
il se mettait dans le fond de la classe sans faire de vagues et Fontaine se contentait de quelques commentaires
c'est bien ça, de pas faire de vagues face à une fontaine
sa bague en or accrocha un rayon de soleil
telle la boule à facettes de Cazo

J'aime trop comment il balance sa faveur à Othilia de manière tout à fait random :lol: sinon c'était trop intéressant d'en savoir plus sur le père de Théa ! Personne n'a de parents clean dans ce monde c'est terrible, ils sont tous bancales
Mais du coup c'est une tram qui risque d'être intéressante pour plus tard
- En plus, c'est toi qui embarques ma meilleure amie dans des trucs pas nets, lui lança-t-elle en croisant les bras. C'est plutôt moi qui devrait te demander ce que tu fiches ici. Et surtout de quel droit tu poses des questions sur moi dans mon dos !
purée Othilia elle a tout balancé elle abuse, il lui a fallu 30 minutes pour tout aller raconter à Théa ^^'

Watch j'aurais rien commenté ici haha, mais par contre trop contente que le groupe s'ouvre aux autres, surtout au niveau de l'enquête ! Cette fois c'est Noah qui va se sentir à l'écart haha
PtiteCitrouille

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Chapitre 21
- Parce qu'on a cours comme chaque jeudi ? répondit-il sur le ton de l'évidence et sûrement avec une touche de condescendance qui le fit grimacer lui-même.
c'est bien la condescendance des fois, surtout pour remettre Noah à sa place :lol: :lol:
Et en voyant le smirk de Noah, je crois que j'ai capté que c'était un jour férié

PUTAIN, Julian peut pas fermer le clapet de cet abruti des fois ?? :lol:
- Je crois qu'ils sont occupés aujourd'hui.
:mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

Noaaaah and Juliaaaan
on a treeeee

kiiiiissiiiiing
- S'ils sont occupés, tu peux toujours rester avec moi, suggéra-t-il avec nonchalance sans qu'il arrive à déterminer si elle était feinte ou non.

- Pourquoi pas...
je meuuurs ils cachent plus rien je roule au sol
Sa dernière lettre remontait à une semaine.
il doit avoir un sacré budget poste si pour lui une semaine sans envoyer une lettre c'était long. et sa chouette doit le haïr de toutes ses plumes
- Crois-moi, ce n'est pas ce qui m'intéresse avec ton corps aujourd'hui.
*recrache son café* (bon non, je l'ai fini mon café) MAIS POUAHAHAHHAHA
BIEN SUR que nous aussi on pense au double sens :lol: :lol: :lol: :lol:
- Ma mère me l'a expliqué il y a plusieurs années, expliqua Noah sans rentrer dans les détails. Après toi.
la fameuse mère qui s'est barrée ? Donc elle serait revenue y a quelques années ? M'étonnerait qu'elle lui ai dit cette infos quand il avait 6 ans
- Tu vas faire cette expression toute la journée ? lança soudain Noah d'un ton mordant.
grosse déformation d'actualité, j'étais là "il arrive à voir sa tronche même avec le masque ??"
Pas alors que le vent ne cessait d'emmêler les boucles de Noah.
WINK WINK, j'en connais un qui va dessiner les boucles de Noah mouahahha
On les appelait les Maraudeurs
j'ai ri pouahaha
soit vous vous éleviez à sa hauteur, soit vous bruliez en essayant.
ohhh c'est une jolie description ça
- Mais t'es vraiment tombé, c'est ça ? devina-t-il alors que ses lèvres s'étiraient en un sourire amusé. Morgane, Jules, t'es vraiment tombé !
mdrrrr mais quel cassos celui là
15 mètres ?? heu c'est un peu haut quand même, j'aurais même pas tenté de faire semblant de perdre l'équilibre :lol: :lol: :lol:

Waaah en vrai je peux comprendre le ressentiment de Noah envers Liam sachant que Noah avait grande confiance en sa mère. Mais au fond je pense qu'il est en colère parce qu'il sait que Liam avait raison sur sa mère et que lui-même, le fils, avait eu tort de faire confiance à sa propre mère. C'est rude de réaliser que c'est ton pote qui avait raison sur toute la ligne et que lui-même a pas su voir clair dans le comportement de Heather. Sans parler du fait que Noah espérait beaucoup de ce retour de sa mère donc forcément...
- C'est quoi ta couleur préférée ?
pouahahaha excellent j'adore :lol: :lol: :lol:
PtiteCitrouille

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Chapitre 22

Je crois que je ne suis pas rassasié du Nolian j'en veux PLUS TOUJOURS PLUUUUS
Il était ressorti du tribunal au bras de sa jeune femme, triomphant, et Julian se souvenait encore de la tête patibulaire d’Alastor Maugrey en arrière-fond.
j'ai terminé une série y a pas longtemps ou un magnat pharmaceutique a à sa botte les décideurs juridiques, médiatiques et les flics, du coup je ressens la frustration de Maugrey

Anna, la liste des dates était imbuvable bordel :lol: :lol: :lol: :lol: :lol:
- Quoi ? Plus personne n’en a dans son nécessaire à Potion ?
allez donc demander à Noah s'il a de l'algue péruvienne

Le pauvre Julian il a l'air tellement mal à l'aise à l'idée de porter Othilia :lol: :lol: :lol:

J'en ETAIS SURE que Noah allait débarquer :lol: :lol: :lol: :lol: :lol: :lol:
- Eh, capitaine, lança Adrian en lui donnant un coup de coude. Tes admiratrices sont là !
ah le malaise mdr
Eh Matthew depuis que Julian n'est plus là pour le canaliser et le faire redescendre sur Terre, il est parti dans la stratosphère lui, il se sent plus :lol:
- C’est des abdos comme ça que tu caches sous ton uniforme tous les jours ? s’exclama-t-elle entre ravissement et amusement.
je suis fumée :lol: :lol: :lol:
- Je… quelle catégorie ? Oh, je…
error 404 homme à terre, je répète, nous avons un homme à terre, envoyez les secours

Je viens de voir le commentaire de Cazo qui dit "Dans 50 ans, un étudiant en lettres étudiera tes fanfics et fera une partie sur "l'influence du covid sur les écrits contemporains" et ej trouve ça excellent :lol: :lol:
PtiteCitrouille

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

Chapitre 23

Ah je sens la violence sur une personne homosexuelle vu ton message et ta citation de De Pretto, argh
- Mais je ne le ferai pas devant les autres si tu ne veux pas, reprit Noah, soudain plus froid.
AOUCH
- Laisse tomber, Shelton.
DOUBLE AOUCH

Bon on voit clairement où il veut en venir, allez zou, c'est parti pour ce nouveau fil rouge, assumer son homosexualité
mais contrairement à Poudlard, Ilvermorny n'avait pas jugé bon de mettre un référant à Liam.
Liam en roue libre :lol:
- Respire, lui glissa-t-il brusquement.
ce conseil s'adresse à Julian ou à nous ?

Watchaaaa j'ai vraiment senti le silence se faire autour des deux avant que Liam n'interrompe tout

J'arrive plus à me concentrer, j'arrête aps de penser à la réaction de Julian pouahahhahaha, it's getting damn interesting

COMME PAR HASARD c'est Manfred qui est mêlé à cette bagarre
Argh je sens que Julian va pas oser s'en mêler et Noah va être grave déçu naoooon
L'insulte claqua, violente, implacable.
est-ce qu'à l'époque c'était considéré comme une insulte..?
- Que t'es comme lui, dit-il avec réticence.
je pensais que ça allait être l'un des premiers à s'en foutre de ça
La peur le paralysa.
AAAAAAAHHH en vrai c'est tellement logique et c'est original de pas avoir un héros qui direct va voler au secours de Zack, ça va être intéressant de voir son évolution, mais bordel c'est ruuuuude

En fait c'est hard pour Zack, parce qu'outre les comportement et avis des gens, là y a la loi en plus qui pèse. Et on aura beau dire "ouais ça sert à rien d'abroger une loi, le tout c'est les mentalités qu'il faut changer" bah franchement, savoir que tu peux finir en taule ou en sorte de "maison de redressement" si les gens savent que t'es homosexuels, c'est encore plus compliqué à assumer. Il a des tripes Zack
Bref j'ai hâte de voir ce nouveau fil rouge se développer !
- Deux semaines sans voir ta tête, un bonheur !
embrassez vous et qu'on en finisse plus là :lol:

Argh les retrouvailles avec le père, mon coeur je fonds, ça fait si plaisir de le voir aller mieux et de retour
J'ai limite peur que ça soit trop beau pour être vrai
Enchanté ?
i guess ? :lol: :lol:
- Si tu veux tout savoir, oui, déclara-t-il avec solennité. Je pense qu'il est temps de vous le dire même si mes parents ne sont pas là, sans grande surprise. Cela fait plusieurs mois que j'entretiens une correspondance avec une... amie. Enfin, elle n'est pas... elle est...
JE MEURS comment il s'est dégonflé petit à petit :lol: :lol:
Par contre je sens le truc arriver gros comme une maison, genre fin de chapitre boum badaboum on apprend que c'est quelqu'un de méga connu et peu recommandable

ATTENDEZ WAIT WAIT
J'ai juste lu la description d'une blonde avec un bébé

Merde c'est Yaxley ?????

OUI C'EST ELLE

MY GO JE SUIS AU SOL

Oh mais ce TWIST MARION
PtiteCitrouille

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par PtiteCitrouille »

J'aimerais bien dîner mais c'est le dernier chap à commenter du coup je veux pas me couper dans ma lancée
J'espère juste que tu parles pas de bouffe, parce que j'ai la dalle (d'ailleurs pourquoi c'est le dernier ? T'as pas posté le 20 septembre ?)
sang-pur, riche, porteuse d'un héritage
et d'un bébé
Pourtant, ce qui aurait dû signer la fin d'Elizabeth aussi sûrement que l'impact d'Icare dans la mer icarienne n'avait pas eu lieu.
waaahhhh Marion *-*
Mais si ta question était : est-ce que tu pourras voir Matthew pendant ces vacances, j'ai bien peur que la réponse soit non, Julian.
comment il a détruit son espoir sans remords :lol:
- L'inconnue mystérieuse d'Archer ! Enfin, plus si mystérieuse maintenant. Je m'attendais à beaucoup de choses. Une Non-Maj', même ! Mais alors un bébé !
ah non mais merci je me disais aussi :lol:
- Parce qu'elle s'est enfuie.
non mais c'est un colabo lui :lol: :lol: :lol: :lol:
- Parce que tu veux vraiment louper ce qui va suivre ? lui fit remarquer Lysandra en se levant.
là je suis assez d'accord, gros drama en perspective
Il commençait à lui trouver une ressemblance troublante avec Otis Clavis, le gardien d'Ilvermorny
je meurs, cette touche d'humour au milieu de la situation pesante elle tombe à pic :lol: :lol:
Je vous prie à tous de m'excuser pour mes absences répétées, le marché du Dragot est compliqué en ce moment et je n'ai pas pu me libérer... Et je constate que j'ai donc des choses à rattraper.
on dirait moi avec vos chapitres à rattraper
Elizabeth et moi nous nous...entendons vraiment bien.
mec va falloir y aller plus fort niveau arguments, parce que "nous sommes bon camarades" ça va pas marcher hein :lol: :lol: :lol:
- Je ne connais pas les détails. Julian et Lysandra viennent de me l'apprendre.
allez bonne ambiance, next :lol:

On a vraiment l'impression d'être dans un tribunal. Archer et Elizabeth ont des tripes pour se présenter comme ça, parce qu'effectivement, Elizabeth frayait avec des Mangemorts donc c'est pas terrible terrible qu'on soit d'accord; même si elle a été forcée par sa famille, j'ai pas le souvenir qu'elle ait été clean cette fille, mais je me souviens peut-être pas très bien

Oh la colère de Cordelia est si bien faite, c'est tellement compréhensible de son point de vue.. Toute la scène était magistrale, la tension entre les membres, pfiouuu

Oh my gooooood
j'ai tout rattrapé (j'ai commencé à 14h pouahahha)
ah un plaisir d'être revenue, y a d'autres fils rouges qui apparaissent ça va être super intéressant !! Désolée je peux pas aller plus loin j'ai le cerveau cramé mais c'était vraiment de très bons chapitres, merci Marion ! Et puis accessoirement désolée du retard mais bon, voilà quoi... je le dis toujours :roll:
Allez, j'envoie tous les commentaires un à un (je l'ai pas encore fait pour te faire la surprise de tous les envoyer ne même temps pouahaha)

BISOUS
annabethfan

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Re: L'héritage d'Ilvermorny [Harry Potter]

Message par annabethfan »

CLEM T'ES UNE WARRIOR D'AVOIR RATTRAPE !! Merci !!

Quetzalbleu mais trop contente de te revoir, merci pour ton commentaire ça me fait trop plaisir !

Et merci à toutes celles qui ont commenté, ça me touche tellement de voir que vous êtes toujours là à lire :D

Et donc désolée j'ai oublié de poster la semaine dernière sooo le voici et vous allez même avoir un 2e dans la foulée parce que j'avais posté en avance sur wattpad pour célébrer mon admissibilité à un concours haha ! Donc vous n'aurez qu'une semaine à attendre pour la suite ^^ Bonne lecture !



Chapitre 25 : Un cadeau dans le cœur

« Les vieux objets ont résisté ; ils portent en eux une expérience de la vie. Les objets neufs ne sont pas pubères ; ils ne comprennent rien à notre solitude. »

- Martin Page -


// 18 décembre 1979 //

- Non, sérieusement Spence, je dois y aller là !

- Mais attends... Regarde ! Regarde ! J'ai presque fini le puzzle et...

- Et donc je le verrai quand tu l'auras complètement terminé, assura Matthew en enfilant sa veste. Mais là, j'ai une amie qui m'attend.

D'un pas pressé, il dépassa Spencer et dévala l'escalier. Le tapis cramoisi qui recouvrait les marches étouffèrent ses pas jusqu'à ce qu'il saute la dernière marche, atterrissant lourdement sur le parquet du hall qui grinça sous lui. Il le regretta une seconde plus tard lorsque sa mère sortit du salon à l'affut. Il maudit son sixième sens d'Auror.

- Matt, attends deux secondes ! appela-t-elle en réajustant Simon contre sa hanche.

- Rah, maman, sérieux je dois y aller. Je suis déjà en retard.

- Rappelle-moi où tu vas comme ça, un dimanche une semaine avant noël ?

- Acheter des cadeaux pour mes amis. Je sais, je sais, je m'y prends tard. J'ai juste pas eu le temps avant...

Sa mère soupira, presque attendrie, avant de reprendre son expression spéciale interrogatoire qu'il redoutait depuis ses six ans quand il avait compris qu'il était incapable de lui mentir.

- Tu vas à Londres alors ?

- C'est le plus pratique, oui. (Il anticipa sa prochaine remarque). Et je vais prendre le magicobus, t'en fais pas, t'as même pas besoin de me faire transplaner. Reste avec les moustiques !

- J'suis pas un moustique ! hurla Spencer depuis l'étage.

Simon, lui, se contenta de babiller joyeusement dans les bras de sa mère. Matthew le regarda, à nouveau perturbé de voir qu'il avait autant grandi depuis septembre dernier quand il était reparti à Poudlard. C'était presque étrange.

- Mais tu y vas tout seul ? reprit sa mère, sourcils froncés.

- Hum... Pourquoi ?

- Pourquoi tu réponds à ma question par une question ?

Matthew rougit. Merlin, il détestait la capacité de sa mère à le percer à jour.

- Maman...

- Matthew Leo Bones. Une réponse, tout de suite.

- Non, non, d'accord. J'y vais avec une amie. Avec... Charity.

- Charity ? répéta-t-elle. Qu'est-ce qui est arrivé à Hanna Faucett ?

- Elle est occupée, dit-il en passant sciemment sous silence qu'il ne lui avait pas proposé de venir. En plus, l'un des cadeaux que je vais acheter est pour elle. Ça serait contreproductif. Il faut aussi que j'en trouve un pour Julian. Tu crois que tante Lysandra pourra lui faire passer ?

A la mention de son meilleur ami, l'expression de sa mère oscilla entre tristesse et détermination. Il piétina sur place, impatient.

- Oui, bien sûr, je lui demanderai, répondit-elle finalement. Mais Matt, si tu vas à Londres, tu évites les endroits sorciers, c'est clair ?

- Quoi ? Mais je t'ai dit, je vais acheter des cadeaux, je...

- C'est non-négociale. Ton père est occupé aujourd'hui sinon il t'aurait accompagné, mais je ne veux pas que tu sois seul du côté sorcier avec les risques qui courent en ce moment.

Abasourdi, Matthew grogna. Au-delà du rappel que son père était encore pris par ses obligations un dimanche – ça ne s'arrêtait jamais – il ne comprenait pas la position de sa mère.

- Mais maman ! protesta-t-il. Je viens te de le dire, je ne serai pas tout seul, Charity sera avec moi. Et puis allez, y'a peu de chance que les mangemorts débarquent pendant les achats de noël. Sois pas dramatique.

- Et toi ne sois pas naïf. Je veux bien croire que tu n'as pas entièrement conscience de tout se qui passe à Poudlard, mais tu lis les journaux comme tout le monde il me semble. Il n'y a plus une semaine sans que les mangemorts ne frappent quelque part aussi bien chez les moldus que les sorciers. Estime-toi déjà heureux que je te laisse y aller sans un adulte.

- Sérieux, je vais faire comment moi pour acheter des cadeaux à mes amis ? Au moins le Chemin de Traverse, allez...

- Matt, je suis Auror...

- Comme si on risquait de l'oublier !

-... et crois-moi quand je te dis que le Chemin de Traverse est justement une des cibles les plus sensibles en ce moment. Il y a déjà eu une attaque meurtrière il y a à peine un mois. C'est non.

Matthew serra les mâchoires, frustré. Dans sa tête, il songea au nécessaire d'astronomie qu'il avait repéré pour Hanna dans une vitrine fin août et il renversa la tête en arrière une seconde, songeant déjà à une idée de remplacement qui pourrait faire l'affaire. Malgré tout, il décida de tenter une dernière fois.

- Maman, s'il te plaît, je ferai vite et...

- Bon Matthew, s'impatienta-t-elle, ne fais pas l'enfant, tu as seize ans par Merlin !

- Et pourtant tu me traites comme si j'avais l'âge de Spencer !

- Parce que tu agis comme tel ! Ou tu veux que je te rappelles que pas plus tard que juin dernier un attentat a eu lieu en pleine journée à quelques mètres du Ministère aux Archives Magiques ? Tu veux que je te rappelles le nombre de victime et qu'Aurélia Shelton en faisait partie ?

Le ton cinglant de sa mère lui fit l'effet d'un coup à l'estomac et il se figea. Il revoyait encore son visage le soir où elle lui avait annoncé la nouvelle : elle avait eu l'air triste et déterminé, exactement comme il y a quelques secondes. Plus que tout, il repensa aux épaules tendues de Julian qui serrait une Charlotte en pleurs contre lui à l'enterrement. Il n'y avait même pas eu de corps à mettre en terre. Toutes les victimes n'avaient pas pu être retrouvées sous les gravats.

- Je m'en rappelles très bien, marmonna-t-il à travers ses dents serrées. C'est bon, j'irai du côté moldu. Je peux y aller maintenant ?

- Allez, file, le libéra-t-elle d'un coup de menton en direction de la porte. S'il devait arriver quelque chose, tu te sers de ta baguette, tu m'entends ? Je me fiche que tu ne sois pas majeur ou du secret magique, je t'en donne le droit, d'accord ?

Il déglutit.

- Ok...

La conscience lourde, il attrapa son écharpe accrochée à la patère et l'enfila. Simon le regarda d'un air curieux avant d'agiter ses petits bras contre sa mère. Cette dernière réajusta sa prise avant de le rappeler alors qu'il tournait la poignée de la porte d'entrée.

- Et Matthew ?

- Oui ?

- Elle s'appelle Charity alors ? dit-elle, amusée.

- Oh Merlin, je pars !

Les joues rouges, il sortit de la maison sous le rire amusé de sa mère. Il pressa le pas et dépassa leur jardin, s'élançant dans les rues de Terre-en-Lande comme si elle allait revenir sur sa décision et venir le traîner par le col pour le faire rentrer. Sous ses pieds, la neige tombée la veille crissa et il s'amusa à en ramasser le long d'un muret avant de lancer sa boule devant lui. Quand il passa devant l'église, il vit le révérend Bennett en train de dégager l'entrée et il lui adressa un signe de tête poli. Il avait une petite fille de l'âge de Simon qu'il avait vu la semaine dernière lorsqu'il avait gardé ses frères et avaient dû les trainer avec lui au marché pour faire les courses. En voyant la petite Victoria dans les bras de sa mère, Simon avait caché sa tête dans son cou et il avait rigolé.

Quand il atteignit la limite du village, il tourna sur lui-même pour s'assurer que personne ne se trouvait à proximité avant d'appeler le magicobus. Le célèbre bus impérial violet se matérialisa devant lui dans un « bong » sonore et il monta d'un bond.

- Bienvenue à bord du magicobus, fit une voix blasée. Kevin Mells, votre contrôleur. Vous vous rendez... ?

- Hum... A Londres. Le Chaudron Baveur.

Perturbé, il remonta l'allée en jetant des coups d'œil par-dessus son épaule. Kevin Mells. C'était un visage qu'il ne s'attendait pas à revoir aujourd'hui. Maintenant qu'il y repensait, il se souvint brusquement que Julian lui avait dit l'avoir vu et qu'il travaillait maintenant en tant que contrôleur. Matthew s'assit en essayant de ne pas le fixer avec insistance, mais il n'oubliait pas non plus que c'était lui qui avait tagué leur vestiaire de Quidditch alors même qu'il faisait partie de l'équipe en tant que Batteur. Les traces rouges sur le mur lui restaient encore en mémoire.

Finalement, Kevin Mells sortit de son champ de vision et il posa sa tête contre la vitre, préférant observer le paysage. Ça ne servait plus à rien de repenser à cette histoire. Elle paraissait même dérisoire aujourd'hui, presque trois ans plus tard, alors que la magie noire continuait à gagner du terrain.

C'était comme la réapparition d'Elizabeth Yaxley de manière inattendue chez les Grims. Il avait failli s'étouffer en recevant la lettre de Julian deux jours plus tôt. Pendant un instant, il avait même envisagé de descendre en parler à sa mère. Après tout, même si le dossier avait été classé et le mandat d'arrêt levé, les Aurors avaient à un moment voulu mettre la main sur la fugitive du Tournoi de Poudlard. Et pourtant, il s'était ravisé et était resté dans sa chambre. D'après ce que disait Julian – tout aussi incrédule que lui visiblement – Elizabeth Yaxley avait trouvé, ou était en train de trouver, une sorte de rédemption aux Etats-Unis même si sa rencontre avec la famille Grims avait été une véritable débâcle. Il avait calculé dans sa tête que son bébé, un petit garçon apparemment, devait avoir à peu près l'âge de Simon. Il n'avait juste pas eu le cœur à lâcher les Aurors sur eux.

Plongé dans ses pensées, il ne s'aperçut qu'il était arrivé à destination que lorsqu'une vieille sorcière agita la main devant ses yeux. Il sursauta.

- Eh petit, dit-elle, je crois que c'est ton arrêt.

- Oh... euh pardon... Merci, madame.

En vitesse, il s'empressa de descendre du bus. A peine eut-il posé le pied à terre que le magicobus disparu, le laissant dans le cœur agité de Londres. Sur le trottoir d'en face, il découvrit Charity qui attendait à l'extérieur du Chaudron Baveur.

- Eh Matt ! héla-t-elle en levant la main.

Comme s'il ne l'avait pas déjà vu. Avec un sourire spontané aux lèvres, il traversa pour la rejoindre. Elle portait ses longs cheveux blonds détachés et ils lui tombaient jusqu'à la taille à part une simple mèche qu'elle avait tressé et accroché sur le côté de sa tête avec une épingle dorée. Emmitouflée dans un manteau bleu marine côtelé, elle portait un jean évasé et des bottines en cuir. Il réalisa que c'était la première fois qu'il la voyait avec autre chose que son uniforme.

- Salut, sourit-elle. Je commençais à me demander si t'allais pas me laisser en plan.

- Ouais désolée, j'ai été retenue par ma mère... et mon frère aussi. Une histoire de puzzle. (Il se racla la gorge). Bref, hum... Tu es très jolie. Ça te va bien.

Il la désigna de haut en bas et elle sourit un peu plus, gênée mais l'air flatté.

- Oh merci... Toi aussi. Enfin pas « jolie ». Je veux dire...

- J'ai compris, rassura-t-il en priant pour ne pas rougir.

- Génial... Alors on y va ?

- Ah oui... Juste, on pourrait rester du côté moldu ? J'ai promis à ma mère. Elle est Auror, tu comprends, et elle s'inquiète du coup... enfin j'ai promis qu'on n'irait pas dans les lieux sorciers.

- Oh ! Non pas de problème, ça me va. Mais tu ne voulais pas chercher des cadeaux pour tes amis ?

Il soupira.

- Si, c'était le plan. Je vais improviser, je pense. J'avoue que je ne connais pratiquement pas Londres et encore moins le Londres moldu...

Le visage de Charity s'éclaira. Elle redressa le menton, un sourire mutin aux lèvres et se désigna avec théâtralité.

- Tu as de la chance, monsieur Bones ! Il se trouve que je connais très bien le Londres moldu.

- Toi ?

- Et oui. J'adore Londres de manière générale et j'ai un peu... une passion pour la culture moldu.

- Une passion ? répéta-t-il, étonné. Pour les moldus ?

- Pour leur mode de vie, disons. Leur culture, leur art, la mode, les coutumes... Je trouve ça fascinant ! C'est une autre civilisation juste à côté de nous qu'on côtoie tout le temps sans rien savoir d'eux. Ça m'a intrigué alors j'ai voulu en apprendre un peu plus et à chaque vacances je viens ici. Je fais des musées ou des sorties.

Encore plus surpris, il dévisagea Charity comme s'il la découvrait soudain sous un nouveau jour. Depuis leur baiser échangé dans les vestiaire de Quidditch un mois plus tôt, leur relation était demeurée ambigüe. Ils ne s'étaient jamais posés tous les deux pour en discuter, ni mettre des mots sur ce qu'ils étaient, mais il aimait l'idée de ne pas se mettre la pression et de se laisser porter. Ça lui permettait aussi de découvrir des aspects de Charity qu'il ne connaissait pas ou n'avait fait que soupçonner. Le premier d'entre eux : son esprit aventureux. Alors qu'il faisait attention à ne pas la brusquer de peur de faire éclater le fragile équilibre sur lequel il évoluait ensemble, elle était presque toujours celle qui initiait les contacts physiques. Et Merlin ce qu'elle lui faisait perde la tête. Ses joueurs n'étaient pas dupes et lui lançaient d'ailleurs des regards suggestifs à chaque fois qu'il s'attardait dans le vestiaire. Avant les vacances, Adrian Connelly s'était même fendu d'un commentaire, moqueur : « tu passeras le bonjour à Burbage si t'es pas trop occupé, capitaine ». Il l'avait mis dehors d'un coup de balai. Alors apprendre qu'elle s'intéressait à la culture moldu ne l'étonnait qu'à moitié à bien y réfléchir. Charity aimait découvrir ce qu'elle ne connaissait pas.

- Miss Burbage, tu es donc la fille qu'il me faut ! déclara-t-il. Tu veux bien jouer le guide ?

- Avec plaisir. Vas-y, dis-moi. On cherche quoi pour qui.

Il inspira et se mit à compter sur ses doigts alors qu'ils se mettaient à marcher côte à côté, s'éloignant du Chaudron Baveur.

- Alors : un cadeau pour mes frères, Spencer et Simon. Ils ont cinq et un an respectivement. Ensuite pour Hanna, je pensais à quelque chose en rapport avec l'astronomie. Elle est un peu obsédée avec ça.

- Passionnée, rectifia Charity.

- Oui, si tu veux. Je me disais que ça serait aussi sympa de prendre quelque chose pour l'équipe. Je pensais à une bannière de Quidditch, mais ça va être compliqué... Sinon, y'a aussi un cadeau à trouver pour Julian. Je ne sais pas si tu te souviens de lui, il est parti cette année ?

- Julian Shelton, si, je me souviens. Tu étais tout le temps avec lui dans la salle d'étude à jouer au scrabble.

Il haussa un sourcil et avança au passage piéton.

- Tu m'espionnais ou quoi ?

- Non, rougit-elle, j'étais attentive c'est tout. Tu râlais hyper fort dès que tu perdais. Ce qui arrivait souvent au passage.

- Eh, je me battais contre un esprit de Serdaigle. Un peu de respect.

- Si tu le dis. Bon donc récapitulons : Spencer, Simon, Hanna et Julian. Quelqu'un d'autre ?

Instinctivement, il songea à elle. Ça faisait plusieurs jours que l'idée de lui offrir un cadeau pour noël lui trottait dans la tête, mais il ne savait pas s'il outrepasserait les règles tacites qui semblaient s'être mises en place entre eux. Incertain, il décida de remettre la question à plus tard.

- Je dois aussi trouver quelque chose pour mes parents, mais je pense que je prendrais une photo de mes frères et moi à mettre dans un joli cadre. Ma mère se plaint toujours qu'on n'a jamais le temps d'en prendre et qu'elle ne nous a pas tous les trois.

- Bonne idée ! (Elle frappa dans ses mains). Bon, je te propose de commencer par tes frères. Il y a un magasin de jouet ancien près de Westminster. On peut aller y faire un tour ?

- Si tu veux, c'est toi la guide !

- Parfait. T'as déjà pris le métro ?

- Le truc sous-terrain pour se déplacer, là ?

- Cela même.

Il secoua la tête.

- Non, jamais...

- Ravie d'être ta première fois alors ! lança-t-elle. Allez viens.

S'étranglant à moitié, il resta figé une seconde alors qu'elle s'éloignait vers une bouche de métro en faisant virevolter ses longs cheveux blonds. Elle savait très bien ce qu'elle faisait avec ce jeu de mot et il sentit ses joues s'embraser avant de lui emboîter le pas. C'était encore plus gênant parce que c'était vrai dans tous les sens du terme : Charity était sa première copine, ses premières expériences. Il avait déjà embrassé deux ou trois filles pendant des fêtes l'année dernière, mais ça n'avait jamais été sérieux. Et même si Charity et lui n'avaient jamais été très loin – rien qui implique d'enlever leurs vêtements à aucun moment – il avait plus d'une fois terminé sous une douche froide pour s'éclaircir l'esprit.

Concernant le métro, il découvrit qu'il détestait ça. Déjà, il resta perplexe avec son ticket devant les portiques, se prenant des remarques agacées des londoniens pressés à qui il bloquait le passage. Charity lui montra comment faire avec patience, quoiqu'avec un sourire amusé aussi. Puis, le trajet fut une horreur : c'était bruyant, instable et mal odorant. Il regretta au moins dix fois son balai en voyant les arrêts défiler.

Quand ils sortirent enfin de la rame, Charity lui attrapa la main pour ne pas le perdre dans la foule et il sentit son cœur battre avec un temps de retard comme s'il avait loupé une marche. Il n'arrivait pas à voir son visage puisqu'elle le tirait derrière elle, mais il ne chercha pas à se dégager, même lorsqu'ils ressortirent dehors.

- C'est juste là, indiqua-t-elle d'un geste vers une boutique. Viens.

La devanture devant laquelle ils s'arrêtèrent détonnait fortement avec celles qui l'encadraient. Plus ancienne, peinte d'un vert bouteille réconfortant, elle attirait l'œil. Dans sa vitrine étaient exposés des jouets en tout genre : un ours en peluche, des poupées en porcelaine, un théâtre de marionnettes, des petites voitures, des livres pour enfants... Il sourit, prit d'une nostalgie étrange.

- Sympa... Comment t'as découvert ça ?

- Je me promenais un jour après avoir visité l'Abbaye de Westminster. Faudra que je t'emmène un jour, il y a plein d'hommes célèbres qui y sont enterrés. Shakespeare par exemple !

- Attends, je le connais lui... Le poète moldu ?

- Merl... Mon dieu, Matt, un peu de culture ! Evidemment !

Il nota qu'elle s'était rattrapée à temps de jurer sur le nom de Merlin alors qu'un couple passait derrière eux.

- Allez viens, on entre.

Le tirant par la main, elle l'entraîna à l'intérieur. Une clochette annonça leur entrée. Le vendeur était occupé avec quelques clients et ils avancèrent entre les étagères. Curieux, Matthew se retint de toucher à tout.

- C'est incroyable, souffla-t-il. On dirait que le temps s'est figé.

- Complètement, c'est ce que j'adore ici. Oh regarde, c'est tellement joli.

Elle lui lâcha la main pour se diriger vers une étagère et il ressentit un manque soudain. Déstabilisé, il fourra sa main dans sa poche, puis il la rejoignit. Elle lui mit une boîte ouvragée sous le nez.

- Regarde, si tu tournes la clé là, lui dit-elle en joignant le geste à la parole, ça fait...

- De la musique, s'émerveilla-t-il tandis qu'une douce mélodie s'élevait de la boîte. Comment... ? Ils font ça sans... ?

- Sans magie, oui, chuchota-t-elle tout bas. Juste un simple mécanisme qui actionne le tout.

- Incroyable...

- Je trouve aussi.

Presque avec révérence, il lui prit doucement la boîte des mains et se mit à l'observer de plus près. Elle était en bois simple avec des animaux sculptés sur le côté : un ours, un paon, un renard, un loup... Il traça les formes en relief du bout du doigt.

- Je la prends, déclara-t-il sur un coup de tête. Pour Spence.

- T'es sûr ? Tu ne veux pas voir si tu trouves autre chose ?

- Nope ! Ca changera un peu de ses puzzles.

- Comme tu veux, accepta-t-elle. Il y a des peluches aussi là-bas. Pour le petit, peut-être ?

- Pourquoi pas, oui...

D'un même mouvement, ils se rapprochèrent des peluches alignées sur une étagère. Il y en avait de toutes sortes et de toutes tailles, mais aucune ne lui tapa dans l'œil. Distraitement, il s'amusait à repositionner un ours correctement quand Charity poussa un petit cri de ravissement. Elle attrapa un livre positionné sur un présentoir derrière elle.

- Oh j'adorais cette histoire, petite ! Tu connais ?

Elle retourna le livre pour qu'il puisse lire la couverture. Il plissa les yeux.

- Jack et le haricot magique, lut-il. Non, jamais entendu parler.

- Vraiment ?

- Non, j'ai été biberonné au Conte des Trois Frères si tu veux tout savoir. Mais toi, comment tu le connais ? Je croyais... Enfin, tes parents sont... ?

Il n'osa pas prononcer le mot « sorciers » alors que les autres clients continuaient à déambuler dans le magasin. D'après ce qu'ils savaient, les Burbage était une famille sang-pur de second rang qui n'avait jamais été très importante mais dont la lignée s'était...préservée faute d'un autre terme. Il n'arrivait pas à croire que la passion du monde moldu de Charity avait commencé si jeune.

- Si, ils le sont, confirma-t-elle en caressant l'illustration d'un garçon en train d'escalader une plante géante. Une voisine m'avait offert le livre pour mon anniversaire. C'était la gardienne de l'immeuble en fait et elle le faisait pour tous les enfants. Mes parents ne pouvaient pas refuser. C'est devenu mon histoire préférée !

- Oh... Et ça parle de quoi ?

- De Jack qui échange une vache contre des haricots magiques et va combattre un géant dans les nuages.

Pris de court, il ne put s'empêcher d'éclater de rire.

- Pardon ? s'esclaffa-t-il. Mais c'est ridicule, les géants ne...

- C'est un conte pour enfant, Bones ! Ce n'est pas fait pour être réaliste. La baguette, la pierre et la cape n'existent pas non plus, non ?

- Pas faux... Laisse-moi voir ?

D'une main, il feuilleta l'album. Les illustrations, anciennes, parsemaient les pages de couleurs pastel et il se prit à les observer, fasciné, alors même qu'elles ne bougeaient pas. Il y avait une certaine poésie à l'immobilisme des images tandis que l'histoire, elle, avançait vers son dénouement. A nouveau, il prit sa décision en une seconde.

- Adjugé, lança-t-il. Ça sera pour Simon !

- Mais il ne sait pas lire ?

- Il saura un jour.

- Quoi ? Tu fais des économies pour quand il apprendra enfin à lire ?

- Ah mais je suis radin, je ne te l'ai pas dit ?

Sa remarque, sarcastique, eu le mérite de la faire rire. A la caisse, elle l'aida à trier sa monnaie moldue et le vendeur ne parut même pas remarqué qu'ils ne s'y connaissaient pas. Il se contenta de leur tendre leurs achats dans un sac avec un sourire. Impressionné, Matthew ressortit dans la rue en jetant à Charity un regard plein de respect. Il ne réalisait qu'à cet instant à quel point elle maîtrisait son sujet.

- Ca, c'est fait ! s'exclama-t-elle, satisfaite. J'espère que ça leur plaira...

- Ce sont des enfants et ça ce sont des cadeaux. Crois-moi, ça ne peut que plaire.

- Mais si Simon est déçu que les images ne bougent pas ?

- T'inquiète pas, Simon s'extasie devant tout. Il va adorer je te dis.

- Tant mieux... Oublie pas de m'accorder le crédit de ce cadeau ! C'était mon idée !

Elle lui jeta un regard entendu et il feignit de s'indigner, main sur le cœur.

- Quoi ? C'est moi qui ai décidé de le prendre !

- Mais c'était mon livre préféré et c'est moi qui te l'ai conseillé.

- Peu importe, tu ne seras pas là quand je m'approprierais la réussite de ce cadeau.

- Non, Matt ! Vas-y, rends-moi le livre !

- Certainement pas, rit-il.

D'une main, il leva le livre au-dessus de sa tête, hors de la portée de Charity. Elle se mit à sauter sur place, tentant de lui arracher des mains, mais elle était bien trop petite et il éclata de rire.

- Un problème, miss Burbage ?

- Bones, rends-le-moi !

- Hum, qu'est-ce que j'y gagne ?

- De ne pas te prendre un coup de pied dans l'entre-jambe !

- Ouch, grimaça-t-il. Des menaces bien graves.

- Et que je n'hésiterai pas à mettre à exécution...

Exaspérée, elle le fusilla du regard. A nouveau, elle tenta de sauter sur place, mais il redressa son bras immédiatement. Elle soupira, puis son regard dériva une seconde par-dessus son épaule.

- Oh regarde, un magasin de vinyles ! On peut y aller après ?

- De vinyles ?

- L'évolution du gramophone en gros, expliqua-t-elle. J'en vois souvent quand je me balade, mais je n'en ai aucun. Pourtant, il y a de la bonne musique dans ces magasins.

- Parce que tu connais la musique moldue ?

- Un peu... Je dois encore me renseigner. Mais je peux te dire une chose : les Beatles sont le plus grand groupe de tous les temps, les Bee Gees sont parfaits pour danser, mais j'ai un coup de cœur éternel pour Queen.

- Queen ?

- Je te ferai écouter un jour, promis.

Momentanément distrait par son exposé sur la musique moldue, il baissa la garde. Littéralement. Charity se hissa sur la pointe des pieds et lui vola deux choses : le livre et un baiser. Surpris, il savoura ses lèvres contre les siennes, brûlantes par rapport à l'air glacial de décembre, avant de comprendre qu'il s'était fait avoir.

- Eh ! protesta-t-il.

- Chut, je vais te le rendre. Laisse-moi juste... Ah où est-ce que je l'ai mis ?

Le livre pressée contre sa poitrine, elle se mit à chercher dans son sac besace avant d'en sortir un stylo, triomphante.

- Qu'est-ce que tu fais ? s'enquit-il, perplexe.

- Je m'assure que Simon connaisse la vérité.

- Quoi ?

Mais elle ne lui répondit pas. D'un coup de dent, elle débouchonna son stylo et se mit à écrire sur la page de garde du livre posé en équilibre précaire sur son genou. A l'envers, il n'arrivait pas à déchiffrer et il se mit à loucher.

- Charity...

- Deux secondes... (Elle griffonna à toute vitesse avant de taper le stylo contre la page d'un point final). Et voilà ! Tu peux lui offrir de notre part maintenant.

Sur ses gardes, il reprit l'album et l'ouvrit. L'écriture ronde et penchée de Charity s'étalait sur trois lignes : Pour Simon, joyeux noël. Un jour, tu arriveras à lire ce livre tout seul et il deviendra peut-être ton préféré, comme moi. Ne laisse pas Matthew te raconter n'importe quoi, c'était mon idée. J'espère qu'il te fera plaisir. Avec toute ma sympathie, ta peut-être future belle-sœur, Charity.

Il manqua de s'étrangler une fois encore, les yeux fixés résolument sur la signature. Il entendit Charity éclater de rire et il releva les yeux pour la voir presque tordue en deux, hilare.

- Oh mon dieu, Bones, ta tête !

- Mais t'as vu ce que t'écris ? dit-il d'une voix au moins trois octave plus haut que d'habitude.

- C'était juste une blague !

Et elle se remit à rire. Figé une seconde, il ne put s'empêcher de se joindre à elle. Ils devaient offrir un portrait étrange : deux adolescents qui riaient à gorge déployée, les pieds dans la neige, un album illustré pour enfants entre eux. Insouciant comme rarement depuis un moment, il passa un bras autour de Charity et l'attira contre lui en déposant un baiser sur son front.

- Ah miss Burbage, vous êtes un phénomène !

- Je prends ça pour un compliment, déclara-t-elle en souriant, le teint rougi. Mais c'est bon, j'ai fait ma blague. Efface-moi la fin du mot, ça serait gêtant si tes parents voient ça.

- Je laisse le reste ?

- Evidemment, la vérité doit triompher !

Matthew sourit.

- C'est ça... J'effacerai ta connerie en rentrant d'un coup de baguette, t'en fais pas. (Il lui reprit la main). Bon allez, on a d'autres cadeaux à trouver ! En route !

**

*

Frigorifié, Matthew rentra avec soulagement, les bras chargés de sac et un sourire aux lèvres. Il avait passé encore deux heures à écumer les magasins avec Charity à travers Londres et il était épuisé. Pourtant, malgré la fatigue, il n'arrivait pas à effacer la sensation de joie qui lui collait à la peau. Depuis le départ de Julian, ça faisait longtemps qu'il n'avait pas parlé une journée pareille, drôle et sans prise de tête.

Charity l'avait emmené dans des librairies, des magasins de souvenirs et même une grande chaîne spécialisée dans la vente de thé. Il y avait trouvé une boîte d'assortiments insolites pour son meilleur ami. Dans la boutique de souvenirs, il avait acheté un t-shirt avec le logo de la NASA pour Hanna et une banderole avec marqué « Champions » pour son équipe de Quidditch. Il savait bien qu'elle était destinée aux supporters de foot, mais il n'y avait pas de raison pour qu'il ne puisse pas l'accrocher dans leurs vestiaires. Il avait même fait un dernier achat après que Charity soit repartie, le laissant attendre le magicobus après un baiser qui l'avait laissé le souffle court. Dès qu'elle était sortit de son champ de vision, il avait rebroussé chemin pour retourner au magasin de vinyle qu'ils avaient vu près de la boutique de jouets anciens et il avait pris un album de Queen. Le vendeur lui avait assuré que c'était le dernier du groupe, sorti en novembre, et que la chanson Don't Stop Me Now était sûrement la meilleure dessus. Il lui avait fait confiance.

Se débarrassant de sa veste, il posa ses paquets à ses pieds et héla à travers la maison :

- Je suis rentré ! Y'a quelqu'un ?

- Dans le salon, Matt ! lui répondit la voix de son père.

Matthew haussa un sourcil. Son père était donc rentré. Il reprit ses sacs et se dirigea dans la salon où il trouva effectivement son père, debout face à un homme qui lui tournait le dos. En l'entendant arriver, il se retourna et Matthew reconnut avec stupeur James Potter en personne.

- Bordel, laissa-t-il échapper, Potter ! Qu'est-ce que tu fiches ici ?

- Matthew !

- Eh salut, Bones ! Je passais juste dire quelque chose à ton père, je vais repartir. Comment tu vas ?

La voix de Potter, si familière, n'arriva pas à l'arracher à son choc de le voir débarquer dans son salon et il le dévisagea de la tête au pied pour s'assurer qu'il ne rêvait pas. En deux ans, James Potter n'avait pas tellement changé : corps mince, lunettes vissées sur le nez, cheveux en pétard, sourire malicieux. Il avait peut-être juste pris un peu des épaules. Incrédule, il secoua la tête avant de finalement répondre à la question :

- C'est les vacances donc ça ne peut qu'aller bien, dit-il en repensant à sa journée idéale avec Charity.

Potter eut l'air envieux.

- Moi aussi, je voudrais des vacances.

- Ca sera pour plus tard, lui dit son père avec humour.

Matthew fronça les sourcils. Il réalisa qu'il ne savait même ce que faisait Potter depuis son départ de Poudlard et il se demanda soudain s'il travaillait pour son père sans qu'il le sache.

- T'es à la Justice Magique ? s'étonna-t-il.

- Moi ? Non, Merlin, la catastrophe ! Ca serait ironique vu toutes les règles que j'ai brisé de vouloir les faire respecter.

- Mais alors... tu fais quoi ?

Sa question sembla provoquer un léger malaise. Soudain, il devint suspicieux. Ce n'était pas censé être une question compliquée, il n'y avait pas à hésiter. Il repensa alors à ce qu'il avait appris depuis quelques temps – depuis plus d'un an même – et à toutes les informations qu'il avait pu glanées ici et là. Son père s'était lancé dans quelque chose. Quelque chose avec Dumbledore pour lutter contre Tu-Sais-Qui. La rumeur enflait de plus en plus et un nom avait fini par émerger : l'Ordre du Phénix. Une société secrète qui évoluait et menait des actions en dehors du contrôle du Ministère qui n'arrivait de toute façon pas à endiguer cette guerre en cours que personne ne voulait reconnaître. Si Potter ne travaillait pas, c'était peut-être parce qu'il consacrait son temps à autre chose...

Nerveux, Potter coula justement un regard vers son père et celui-ci ajouta du tabac dans sa pipe avant de lancer sur le ton de la conversation.

- Tiens, James, je t'ai dit que Matthew était capitaine de Quidditch cette année ?

- Quoi ? Non ! (Il sourit, l'air sincèrement excité). Alors comme ça t'as pris ma place, Bones ?

Il ne leur fit pas l'affront de relever la façon dont ils avaient peu subtilement éludé sa question et préféra se concentrer sur le fait que Potter – un Maraudeur bon sang – était visiblement intéressé par sa vie. Son père pourrait peut-être prendre des leçons.

- Disons que j'ai récupéré le poste, dit-il sans pouvoir s'empêcher de laisser filtrer une certaine fierté dans sa voix.

- Et je suis sûr que tu t'en sors bien.

- On va dire que ça peut aller...

En vérité, il n'oubliait pas ce qu'il devait à James Potter. Il avait été celui qui l'avait recruté comme gardien en troisième année, qui lui avait fait confiance et qui lui avait appris à faire partie d'une équipe. Il avait d'ailleurs rarement vu un joueur aussi doué. Avec Artemisia Meadowes, il avait sans doute été le seul de leur génération qui aurait pu intéresser des recruteurs.

- C'est génial, félicitations ! s'exclama finalement Potter avec sa bonne humeur familière. Et l'équipe, ça donne quoi ?

- Adrian est toujours là. Il m'a cédé le brassard de capitaine parce qu'il doit se concentrer sur les Aspics, mais il est fidèle au poste. Olympe Belby aussi est encore là. Pour les autres, j'ai dû renouveler. Ce n'est pas brillant, mais j'espère que ça fera l'affaire... On a gagné contre Serpentard en octobre. Maintenant que Regulus Black est plus là, ça va nous faciliter la vie.

Pendant une brève seconde à la mention de Black, le sourire de Potter vacilla, mais il se reprit.

- Pas mal, jugea-t-il. Et puis t'inquiète pas, les années de transitions sont jamais faciles. J'ai juste eu de la chance de récupérer une bonne équipe déjà formée par Mathieu Cassidy.

- T'étais quand même plutôt bon comme capitaine. Enfin, ça dépend. Je fais encore des cauchemars de tes tours de terrain imposés même sous la pluie.

- Ah Bones, il faut savoir former la jeunesse.

A côté d'eux, son père s'esclaffa dans un rire étouffé par la fumée de sa pipe et il donna une tape sur l'épaule à Potter. Matthew ne put ignorer le pincement au ventre qu'il ressentit. Ça faisait bien longtemps que son père n'avait plus eu ce geste envers lui...

- Sage conseil, commenta-t-il. Gardons-le en tête. En tout cas, merci d'être passé James. J'en tiendrai Maugrey informé.

- Parfait, merci. Bon je vais y aller, Lily va m'attendre et on a encore au moins trente-six choses à faire pour les préparatifs du mariage. Vous saviez vous qu'il existait quarante deux goûts de gâteau à tester ?

- Bordel parce qu'il y a un mariage aussi ?

- Matthew !

- Désolé, désolé...

Potter lui fit un clin d'œil.

- Oui, un vrai mariage. J'ai demandé la main de Lily en octobre.

- Et elle a dit oui ? Genre, elle s'est engagée à passer toute sa vie avec toi ?

- Je sais, moi aussi j'ai été surpris.

A nouveau, son père sourit, puis il coupa court à la conversation en raccompagnant Potter jusqu'à la porte. Matthew les suivit, toujours estomaqué d'apprendre la nouvelle du mariage de James et Lily. A croire que tout pouvait arriver. Avec un dernier signe de la main, leur invité finit par prendre congé et Matthew le regarda partir sans avoir bien réalisé qu'il était même arrivé.

Dès que la porte se referma finalement, son père détailla les nombreux sacs qu'il tenait encore à la main.

- Et bien, tu as dévalisé Londres ?

- Non, répondit-il un brin trop sèchement, arrachant enfin son regard de la porte. Si tu avais été là ce matin, tu saurais que j'avais juste mes achats de noël à faire.

A sa décharge, son père ne se laissa pas démonter. Il cala sa pipe entre ses dents et prit un air intéressé.

- Magnifique. Tu as trouvé tout ce qu'il te faut ?

- Oui ! Tu verras, je pense que ce que j'ai pris pour Simon et Spencer leur plaira. J'ai été dans un magasin de jouets moldus.

- Ah oui, dit-il sans avoir l'air surpris, ta mère et moi trouvions que c'était plus prudent.

- Justement, elle est où maman ?

- Elle est partie promener Simon et Spencer au parc pour leur faire prendre un peu l'air. Elle ne devrait pas tarder à revenir...

A peine son père eut-il finit par sa phrase que la porte d'entrée se rouvrit si brusquement qu'ils sursautèrent. Son père amorça même un geste pour sortir sa baguette avant de se rendre compte que ce n'était que sa mère, habillée d'un gros manteau et un bonnet enfoncé sur ses cheveux. Elle posa Simon par terre avant de se redresser, une lueur triomphante dans le regard.

- Elle est magique ! annonça-t-elle à la cantonade comme si elle s'adressait à un stade et pas juste à sa famille à moins d'un mètre.

- Quoi ?

- Je vous jure, je n'arrivais pas à le croire, mais elle est magique ! Merlin, si je m'y attendais...

- Cassie, de quoi est-ce que tu parles ?

D'un coup de talon, sa mère se déchaussa et entreprit d'enlever son manteau à Spencer qui se battait avec la fermeture éclair.

- La fille du révérend, la petite Victoria ! Elle était au parc avec nous et elle s'est mise à prendre les cubes de Simon.

- Faut toujours qu'elle lui vole ses jouets, marmonna Matthew.

- Oh mais elle ne les a pas volés n'importe comment. Elle les a fait léviter !

Matthew sentit sa bouche s'ouvrir sous le coup de la surprise et son père manqua de s'étouffer avec sa pipe.

- Elle a quoi ? s'exclama-t-il.

- Elle a utilisé la magie ! Je te jure, Edgar, je l'ai vu de mes propres yeux. Sa mère n'a rien vu, elle essayait de faire descendre son fils aîné – Alexandre – de la branche d'arbre sur laquelle il s'était perché. Mais elle les a fait léviter !

- La fille du révérend... Ouh ça va être quelque chose, commenta Matthew, choqué.

Sa mère acquiesça avant de reprendre Simon dans ses bras. Il avait les cheveux tout ébouriffé à cause de son bonnet.

- J'ai hâte de leur apprendre que leur fille est une sorcière quand ça sera le moment. Je pense qu'on a encore quelques années devant nous, mais il faudra quand même surveiller. (Elle détailla alors ses achats). Et bien, t'en as trouvé des choses !

- Eh, pourquoi ça vous étonne tous les deux ? J'ai des amis, vous savez !

- Oh bien sûr, j'en doutais pas. J'espère qu'il y a une bague avec un diamant pour ta pauvre mère dans tout ça ?

- Si tu veux une bague avec un dimant, augmente mon argent de poche !

- Bien essayé, reconnut-elle. Allez, va ranger tout ça. Je t'appelle quand le dîner est prêt.

Matthew hocha la tête. Reprenant encore une fois tous ses paquets, il monta les escaliers tant bien que mal en essayant de ne pas se prendre les pieds dans le foutu tapis qui recouvrait les marches. La première chose qu'il fit dès qu'il referma la porte de sa chambre fut de tenir sa promesse envers Charity et d'effacer la fin de son mot avec le « future belle-sœur » tout en gardant le reste. Et pendant tout le processus, il n'arrêta pas de sourire.

***************************

Et voilà !

Comme vous avez pu le voir, ce chapitre est entièrement consacré à Matthew et on y retrouve plusieurs références, notamment à ATDM et O&P à travers les personnages de James et Victoria. J'ai adoré écrire tout ça, franchement je m'amuse énormément à tisser les fils de cet univers étendu et vous retrouverez plus de détails dans chacune des histoires (par exemple la demande en mariage de James à Lily dans le tome 3 de ATDM).
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