Bonsoir tout le monde!
Je viens valider la case
Objet animé du Bingo Fantasy, avec un extrait de
Gods of men, Livre I de Barbara Kloss.
Extrait p 21 - 22 (chapitre 1):
Il n’y avait rien.
Sable s’autorisa enfin à respirer, et essuya ses paumes moites sur son pantalon. Au moins, cette chose, quelle qu’elle soit, n’était pas assez folle pour défier les enchantements séculaires de Skanden. Elle avait repris la direction du village quand un éclat lumineux attira son attention.
Il provenait de l’une des gardiennes.
Une faible lumière bleue émanait de la pierre devant elle. Sable se figea. Les gravures circulaires enchevêtrées se mirent à briller avec éclat, s’éveillant lentement. Une seconde pierre prit vie, ses lignes et ses courbes irradiant comme la première.
Placées à intervalles réguliers, les gardiennes – ou pierres protectrices – de Skanden recouvraient tout le périmètre du mur. Elles étaient identiques : de forme ovale, lisses et aplaties comme des disques, avec des symboles gravés sur les deux faces. Ces pierres étaient loin d’être récentes, mais les villages tels que Skanden, nichés au cœur des Landes Sauvages, comptaient sur ces artefacts anciens pour se protéger des dangereux vestiges du Shah qui avaient survécu dans ces régions. La plupart des créatures dangereuses se tenaient à l’écart des villages, mais de temps à autre, l’une d’elles s’aventurait assez près pour réveiller une gardienne. Pourtant jamais, au cours de ses dix années passées dans les Landes, Sable n’avait vu l’une de ces pierres émettre un tel éclat, et encore moins deux à la fois.
Une troisième se manifesta.
Sable scrutait la pénombre en essayant de trouver ce qui avait réveillé les pierres lorsqu’une ombre surgit dans un panache de fumée. S’échappant de la nuit telle une coulée d’encre, elle s’approcha de l’une des pierres. Sable pria qui voudrait l’entendre pour que les gardiennes tiennent bon.
L’étrange fumée s’étirait, dansant autour de chaque pierre comme pour tester leur résistance. La lumière des roches protectrices demeurait vive tandis que les ténèbres tentaient de les faire céder.
Sable savait qu’elle aurait dû fuir, qu’elle aurait dû s’éloigner de la chose qui la pourchassait, mais elle voulait savoir si les gardiennes résisteraient. Dans le cas contraire, il serait vain de courir. Elle le sentait au plus profond de son être. La chose avait prononcé son nom. Son vrai nom. Elle ignorait comment c’était possible, mais si elle l’avait retrouvée là, elle la retrouverait n’importe où.
La fumée déroula ses anneaux tel un serpent, enserrant l’une des pierres incandescentes. La gardienne siffla et scintilla comme une bougie dont la flamme vacillerait au vent, puis la lumière s’éteignit.
Sable sentit son estomac se tordre.
Que le Créateur ait pitié de moi.
La fumée glissa jusqu’à la pierre suivante, puis celle d’après, les étouffant à tour de rôle comme autant de bougies que l’on éteindrait une à une.
Sable recula lentement, le regard fixé avec horreur sur la fumée qui s’élevait au-dessus des pierres sombres et dépassait le mur. Elle déroulait ses méandres en direction du sol, se rapprochant de plus en plus.
L’une des pierres projeta des étincelles. Une sphère de lumière bleue aveuglante en jaillit et fusa en direction de Sable, qui ferma les paupières pour se protéger. Une plainte lancinante rompit le silence, suivie d’un râle …
Puis plus rien.
Sable rouvrit les yeux. Le monde était de nouveau plongé dans la pénombre. Seule une pierre palpitait frénétiquement en haut du mur. Comme une balise, un avertissement. Il ne restait aucune trace des ténèbres venues d’un autre monde. Une fois de plus, les ombres se retrouvèrent livrées à elles-mêmes.