6) Thème : Pays ensoleillés se trouvant au Sud !
Soit l’auteur en vient, soit le livre s’y déroule (pays réel ou imaginaire)
AUTEUR ET LIEU
"Bangkok Déluge" de Pitchaya Sudbanthad (Thaïlande)
Surprenant et bluffant.
Au départ j'ai craint qu'il ne s'agisse d'un recueil de nouvelles, car les premiers chapitres semblaient n'avoir aucun liens entre eux. On lisait donc des épisodes décousus, bien que tous en lien avec la Thaïlande.
Un médecin missionnaire, un musicien, un fils prodigue, un étudiant qui se révolte... Puis on saisit que les personnages vont majoritairement se croiser. Certains, de secondaires, deviendront principaux, ou vice-versa. (Phineas le britannique en eaux troubles, Clyde le musicos, Sammy l'ingrat, Duang la mère à fort caractère, Gai l'enfant tragique, Siripohng l'étudiant, Nee la stoïque, Nok la japonaise d'adoption, Maru le mari, Mai la bienveillante, Pig l'attachiante, Woon le perdu.... Et bien d'autres ! A qui l'on s'attache et dont l'on veut connaitre le destin).
On démarre le roman peu avant le massacre étudiant de 1976, et l'on fera ensuite des bonds successifs dans le temps, jusqu'à un futur que l'on ne connait pas encore actuellement !
Ainsi, les fragments du quotidien de chacun vont se mêler à l'histoire avec un grand H : avant pendant et après la révolte étudiante, de la brousse, à la ville, des croyances des zones superstitieuses, aux accidents par tradition dangereuse (la balançoire !), en catastrophes naturelles (inondations qui deviennent récurrentes), à l'avancée technologique (plus révolutionnaire que la cryogénisation).
On suit des tranches de vie, qui s'entrecoupent ou se rejoignent, des nouveaux héros qui eux aussi vieillissent au fil du texte, des ellipses qui créent des interrogations parfois (que s'est-il passé ?!),mais préservent ainsi le dynamisme du récit.
On nous retrace plus de 40 ans de vie en Thaïlande avec pour épicentre Bangkok et les évènements qui la marquent(l'on en suit les habitants ou les expatriés).
Cela va d'un croyant qui changera de foi, à un pacifique victime du massacre de Thammasat, de sa compagne dont la vie prend une tournure différente à ce qui était prévu, de sa sœur qui tient un restaurant thaïlandais au Japon et lutte pour s’approvisionner (ce qui provoquera la rencontre du Diable), d'une mère qui vend la demeure familiale, du fils qui fuit ses obligations autant qu'il les remplit, d'un autre dépressif dont la mère destinée à une vie cossue verra son amie "pauvre" réussir et en gardera autant d'admiration que de rancœur. Un bâtiment sera construit en place de la demeure vendue, permettant le rassemblement de certains des protagonistes en un même lieu...à différentes époques !
On va tour à tour, les aimer, les perdre, les détester, les apprécier tout de même, compatir, ou leur faire les gros yeux. Tous n'évoluent pas pour le meilleur.^^
Si au début j'étais hésitante, j'ai rapidement accroché à la narration. Le découpage est merveilleusement orchestré ! C'est fluide. L'on découvre, un nouveau pan d'histoire à chaque portion (il y en a 23,) de partie(le roman en compte 4). On se jette sur la moindre miette d'information pour assembler les pièces du puzzle entre elles et connecter le tout ! (Les ramifications sont nombreuses, et tendent à prouver que le monde est tout petit.^^)
Une belle surprise fort plaisante à lire.
"De l'amour et autres démons" de Gabriel Garcia Màrquez (Colombie)
Que dire...que je doute de replonger dans un roman de cet auteur tellement celui-ci est étrange et décousu par moment ?! ^^
Au départ j'étais happé mais rapidement l'intervention de scènes dépravées à seule fin...de choquer, m'a quelque peu refroidi.
Vous visualisez un soufflé qui retombe ? C'est ce que cette lecture m'a fait. (Et pourtant je n'avais pas de grandes attentes.)
Qu'une enfant de 12 ans (pauvre Sierva, déjà indésirable pour ses parents, la voici la lie de la société pour avoir été bêtement mordue par un chien) se retrouve accusée d'être possédée par le démon et tombe amoureuse (c'est plutôt l'inverse) de son exorciste (lui est obsédé par elle et a 36 ans) avait le goût du souffre rien que sur le résumé...mais comme il me fallait un auteur colombien pour le Challenge "Livres Autour du Monde" j'ai tenté.
Si je ne regrette pas (car pour ma culture générale je souhaitais vraiment découvrir la plume de Gabriel Garcìa Márquez), mon impression restera "beaucoup d'imagination pour arriver à de la stagnation répétitive, et une fin navrante".
Je reconnais qu'il y a eu recherches historiques poussées, mais...c'est tout.XD
(En tout cas mieux valait ne pas vivre en ce lieu à cette période... Brrrrr !!)
S'il y a certes de la maestria dans le récit elle ne m'a pas touché.
"Un peu de respect, j'suis ta mère" de Hernàn Casciari (Argentine)
Aussi cru que tendre, loufoque et hallucinatoire que réaliste sur les périodes sombres de l'Argentine, ce roman sous forme de journal intime connecté est totalement grand guignolesque !!
Cette famille est...tapée du ciboulot ! XD
On y croise beaucoup d'obsédés de tous âges (ça ne fait pas l'amour ça "se mélange les poils"), on y assiste à des sacrés torgnolles (le père de famille a la main leste), tout en y croisant de calmes moments autour d'un maté (qui se boit, pousse à la réflexion, mais est plus une tradition qu'une boisson en soi).
C'est complètement barré ! Mirta (dont on suit la voix) apparaît aussi lucide que simplette, laxiste que forte en gueule. Tout est abracadabrantesque dans ce récit. Le grand-père et le petit fils (le premier fournissant du hach au deuxième) passent sur la même nana (Oo), le fils chouchou change d'identité sexuelle, la fille de 14 ans use de ses charmes par webcam, et tout le voisinage se planque pendant les vacances (pour faire croire que parti rejoindre des destinations exotiques).
J'ai beaucoup appris sur la politique et son incidence sur tout le pays, l'espoir que fut Maradona pour tout un peuple, l'entraide mécanique, la débrouillardise typique.
Les scènes sont toutes théâtrales : père Noël à Mobylette, couples surpris en pleine action, envolée de pizzas, chat poissard.
Ce qui m'a gêné c'est l'humour raciste omniprésent. Même si les Bertotti se révèlent attachants à force d'être zazimutés, on tique quand même beaucoup sur le nombre de réflexions déplacées ethniquement (et pas seulement) parlant.^^'
Récapitulatif 123...Soleil !
(Les autres romans de l'auteure sont au programme du challenge ?^^)
Je ne suis même pas sûre d'en avoir vu deux. 
Espérons qu'il reste un peu en salle (il y a intérêt !! 10 ans d'attente !)
ou Cerise 
?!
, je valide la lettre G de 
