Ca remonte à quelques années, mais j’ai du revivre ces 15 minutes un million de fois.
2011, week-end de l’ascension nous décidons de partir avec des amis visiter le sud du cotentin, Granville, Villedieu-les-Poêles, Avranches, Vire et le Mont Saint-Michel.
Les deux premiers jours supers, les petits ne trépignent pas, on visite, s’organise des excursions, je découvre l’histoire et les monuments, moment convivial…
jusqu’à la visite du Mont Saint-Michel, bien évidemment bondé de monde, déjà avant de partir ma fille (qui à l’époque avait 3 ans) était chafouine, son père la porte tous le long du parcours, et de la visite, elle ne voulait pas être dans son porte voyage, voulait marcher, mais tendait les bras toutes les deux minutes… bref un moment caprice comme les parents adorent.
On continue nos tribulations et on finit comme tous bons touristes par les boutiques de souvenirs. Là aussi bien évidemment noires de monde… première boutique, elle touche à tout, veut tout, j’accepte je prends la magnet souvenirs, la boule de neige avec le mont dedans. (J’achète la paix).
Boutique suivante elle recommence, son père la prend et attends dehors avec elle, l’apercevant bouder et pleurer je cède et lui prend la peluche qu’elle voulait.
Et nous voila à la boutique suivante ou les 15 minutes d’une vie paraissent sans fin. Grande boutique sur le mont on rentre pour acheter et repartir avec nos bols personnalisés et des boites de biscuits de la mère Poulard, je choisis mes boites avec mon fils en gardant un œil sur ma fille avec son père. Je tourne dans la boutique et mon fils part rejoindre son père et sa sœur. Ma fille est de nouveau assisse parterre et boude, pour un malheureux « non, ça suffit tu as déjà eu une peluche on ne va pas t’en prendre une autre».
Quoiqu'il en soit mon Mari a tourné la tête à peine 1min pour répondre à son fils qui lui parlait, et pour ma part je l’ai perdu de vue en accédant à la caisse.
Et là le drame, j’ai entendu la voix de mon mari appeler sa fille, une fois, deux fois et j’ai compris… on avait perdu ma mini-moi.
Branlebas de combat, on demande à tout le monde s’ils n’ont pas vu une petite fille, on donne le descriptif, blonde, yeux verts, trois ans, on décrit les vêtements, la totale, mon mari sort du magasin cherche dans la rue commerçante, de mon côté je cherche avec les vendeuses dans le magasin tout en gérant mon fils qui sent notre panique et qui comprend pas grand-chose sauf que sa sœur est plus là.
La vendeuse décide d’appeler la sécurité afin de diffuser un message dans tout le mont, le message est diffusé aussitôt, ma confusion était totale que faire rester sur place si jamais elle revient, ou sortir et chercher à l’extérieur avec mon mari.
Grand moment de solitude, d’incompréhension, d’angoisse et de peur… on pense à tout, au pire et on s’en veut, d’avoir été inattentif. Ne supportant plus d’attendre devant la boutique dans l’espoir de la voir revenir avec son père ou nos amis qui cherchaient aussi, je décide de revenir sur nos pas en arrêtant tout le monde pour leur demander s’ils n’avaient pas vu ma fille, je redonnais le descriptif une, deux, trois peut-être dix fois, jusqu’à ce petit garçon pas plus vieux que mon fils que je n’oublierai jamais, qui m’a dit « Madame, moi je l’ai vu, elle est sous les étagères»….
Ni une ni deux le papa et le petit font demi-tour avec moi et mon fils dans les bras, on court jusqu’à la boutique en question et le petit me montre ou il l’a vu, je me penche et qui est tranquillement allongé sous les étagères (bien dans le fond) avec UNE PELUCHE MA FILLE…..
Elle était simplement retournée dans l’autre boutique jouer….
Voila comment mon cœur c’est arrêté et est repartie 15 minutes après… personne ne l’avait vu, ni entendu et encore moins remarqué…
j’ai appelé mon mari qui est arrivé rapidement on a remercié chaleureusement le petit et on a quitté le Mont …. Autant vous dire que j’ai envisagé de ne plus sortir avec mes enfants jusqu’à une certaine autonomie voir leurs majorités …