26) @Mistinguette 60 :
Racontez nous un souvenir de vacances qui vous a marqué: cocasse, émouvant, éprouvant... qu'il se soit passé il y a longtemps ou pas : partagez le avec nous
Pour le coup, vous allez avoir un double souvenir, puisque les deux sont étroitement liés
(et posez votre bouquin, ce soir vous avez un autre roman à lire
)
Pour ceux qui ont participé au dernier challenge Hiver et qui se rappellent mon compte rendu de mes vacances à Vienne par -20°C, en voici la suite. Je vous avais dit qu'à l'occasion des 150 ans de la naissance d'un de mes peintres favoris, Gustav Klimt, la ville de Vienne, sa ville de vilégiature et donc de prédilection pour les expositions, avait organisé une grande rétrospective avec divers évenements durant tout une année. Je vous avais aussi dit que j'en avais profité pour me rendre à Vienne au cours de 3 saisons différentes cette année-là. Voici un "petit" détail du second séjour qui conditionnera le troisième
Donc, le second séjour se déroulait en mai. Beau temps et verdure et fleurs à foison au programme de cette redécouverte de la ville après la neige et les arbres nus de l'hiver. Je me réjouissais grave à l'idée de ce séjour !
Le jour J, tout est prêt, j'ai tout checké: papiers d'identité, billets d'avion et de bus, contenu de la valise et du sac à main. J'ai tout ! Je saute dans le bus qui me mène à l'aéroport de Nice, je trouve le guichet de ma compagnie et m'y présente. Et là c'est le GROS MALAISE
:"désolée mademoiselle, mais votre avion a été avancé, il est parti depuis quinze minutes (je suis en avance de 2h sur l'horaire initial, en grande prudente que je suis). On ne vous a pas prévenue ?" Hein??!!! Quoi ?!
mais non on ne m'a pas prévenue, sinon je ne serais pas là à tirer une tête de 6 pieds de long tellement surprise, horreur et incompréhension se la disputent en moi !!
La nana qui lit tout ça sur mon visage a pitié de moi. Moi je ne vois que mes vacances qui se sont envolées (sans moi
) et la perte financière qui en découle.
Elle finit par me dire que, comme le vol a été avancé, elle va se renseigner pour savoir si exceptionnellement on ne pourrait pas échanger ce billet pour un autre à un autre moment de l'année, pour que je ne perde pas d'argent. "Vous pourrez reprogrammer des vacances" me dit-elle. Moi je suis en mode "euh, oui.... mais c'est ce soir que je veux partir pour Vienne, j'ai un hotel et tout qui m'attend".
Elle checke sur son ordi et me dit qu'il ne reste plus d'avion en partance pour Vienne dans leur compagnie mais qu'il reste une place de disponible dans le dernier vol de Swiss Airline, qui est aussi le dernier vol de la journée en partance pour la capitale autrichienne, et que si je la veux, il faut que je me magne à aller les voir et payer mon billet parce que l'embarquement se clôture dans une demi-heure.
Là y a mon cerveau qui fait l'équivalent d'un triple flip triple boucle piqué en passant tout en revue rapidement, valeur du nouveau billet, potentielle période de report de l'ancien billet... Y a un moment d'hésitation intense, 250€ en jeu tout de même, mais court. Le besoin de vacances, l'envie de revoir Vienne et de faire les visites qui ne seront plus possibles plus tard dans l'année l'emporte sur tout: je file claquer 250 boules dans un nouveau billet, m'emputant de 2/3 de mon budget vacances (tant pis, je marcherai un max, je mangerai light, pas au resto, ni au snack, et je ne ramènerai pas de souvenirs à la famille) et je programme déjà mes nouvelles vacances pour septembre (sans même être sûre que le boulot me laissera les décaler
) en convertissant mon billet aller Nice/Vienne en un billet retour Vienne/Nice (la grosse confiance
).
Et donc, là, vous voyez venir le séjour 3 à Vienne ?
Ce fut un très court séjour car à cette période de l'année (septembre donc) les billets d'avion sont hyper chers. Du coup, j'ai choisi de gruger en partant à Prague pendant 5 jours et en rejoignant Vienne ensuite pour le week-end avant de rentrer, puisqu'il ne me restait plus grand chose à y voir et faire, après mes deux précédentes visites. Pour faire Prague/Vienne, comme je n'avais pas trouvé d'avion à prix abordable (décidément, Vienne est une destination prisée à cette époque !) je me suis rabattue sur le train. Un train de nuit (vous voyez venir une ambrouille ? Vous avez raison
).
Dernier jour de mon séjour à Prague (très belle ville, mais un peu trop envahie de touristes français, surtout des vieux, les pires !), j'ai prévu mon programme de manière à me rapprocher de la gare d'où partira mon train de nuit. Elle est à l'extérieur de la ville dans une zone absolument pas touristique. Je l'ai repérée sur mon plan, j'ai prévu de faire le petit bout de chemin à pieds. De toute façon je n'ai plus assez de Couronnes tchèques pour m'acheter un billet de métro
Toute confiante, aventurière dans l'âme comme toujours, je me mets en route. Au fur et à mesure que je sors de la zone touristique la ville se transforme littéralement et les gens aussi. Tout devient gris, sombre, malfamé, les gens me regardent de traviole avec ma valise, je sens que je suis moins bienvenue qu'au coeur de la ville historique où tout le monde te fait des sourires ultra bright à l'idée de la thune que tu vas leur laisser (c'est une belle ville, mais tout, absolument tout est payant. Y a même des péages pour accéder à pieds à certaines rues
).
Je ne me décourage pas, je progresse, je progresse et... je ne trouve pas la gare !
Je tourne en rond, je reconnais le nom de certaines rues sur mon plan mais impossible d'accéder à cette maudite gare qui devrait pourtant être là ! A ce stade, je ne croise plus grand monde dans la rue. Je suis pas loin d'un champ abandonné, de hangars désafectés et d'immeubles et maisons qui ont connu de bien meilleurs jours. Les quelques personnes que je croise ne parlent pas anglais et sont désolées de ne pas me comprendre. Je commence à me dire que ça pue le pâté tout ça, pourquoi je ne croise pas au moins des rails, un passage à niveau ou un truc du genre ?
Heureusement j'ai croisé une bouche de métro sur mon chemin donc je finis par me dire que tant pis, je vais y aller et je vais resquiller. Il n'y a qu'une station qui la sépare de la gare, ça devrait passer sans que je me fasse controler.
Je sers les fesses dans le métro, mais tout va bien. Il n'y a personne et je descends à l'arrêt de la gare sans encombre. Une fois sortie et correctement orientée, c'est la consternation devant la "gare": Un poteau avec le panneau des départs,un abris façon abris bus caché entre deux entrepots et un accès souterrain pour la voie
. Je regarde autour de moi, regarde le panneau d'affichage des départs et arrivés, et je sens une grosse bouffée de panique monter en moi: ni la destination de mon train ni son numéro d'identification ne figurent sur les possibilités de trains au départ (alors que Vienne est son terminus) et il n'y a personne aux alentours pour me renseigner, pas même une guitoune ou un guichet de la compagnie ferroviaire
.
Je vis un moment de solitude intense
, réfléchissant à mes possibilités peu nombreuses, la dernière étant de sauter sur le personnel du train qui arrivera à l'heure du mien et de le harceler de questions en anglais en espérant qu'il les comprendra. Mais je préfère être rassurée plus tôt, que d'attendre cet extrême, et potentiellement rater mon train en le regardant repartir en captant trop tard que c'est le mien.
Je suis au sommet de mon désespoir, essayant de manger le sandwich que je m'étais prévu en repas du soir, quand un jeune entre dans l'espace "gare".
Comme je lui ai sauté dessus ! Comme j'ai prié très fort pour qu'il parle anglais ! Et comme j'ai failli pleurer de joie quand j'ai découvert que c'était le cas !
Lui a du me prendre pour une folle de française hystérique
, mais très gentillement il me décrypte le panneau des départs et me fait même une recherche internet sur son téléphone pour éclaircir le mystère de Vienne qui ne figure pas en terminus: en fait il y a deux trains accolés qui se séparent sur le territoire slovaque pour prendre deux directions différentes (Allemagne et Autriche). Il fallait donc que je veille à monter dans la bonne partie du train en partance pour l'Allemagne afin d'être tranquille pour tout le restant du voyage (pas de wagon et de place attitrée pour aider à se repérer comme dans la plupart de nos trains longue distance).
Le train arrive à l'heure, un membre du personnel en descend pour s'assurer de la bonne montée/descente des passagers, je l'accoste pour lui demander en anglais quelle partie du train va en Autriche, il me l'indique, je monte à bord, me trouve un compartiment vide (oui je voyage seule de nuit en pays étranger, donc je préfère ne pas partager avec des inconnus), me pose et souffle un bon coup. Je mesure à quel point cette affaire aurait pu être problématique si j'avais raté mon train. Heureusement, ce n'est pas le cas !
Le train s'arrête une quinzaine de minutes plus tard à la gare suivante et une jeune femme un peu plus jeune que moi monte dans mon wagon. Après avoir inspecté rapidement les compartiments, elle jette son dévolu sur le mien. Elle me parle dans une langue que je ne comprends pas et je le lui fais savoir en anglais. Aussitôt elle switch et m'informe qu'elle s'appelle Dagmar, qu'elle voyage seule elle-aussi, qu'elle descend en Slovaquie, son pays, et qu'elle serait plus rassurée si elle pouvait voyager avec moi. On engage la conversation, elle me demande où je descends puis de quelle nationalité je suis, et quand je lui réponds que je suis française elle me dit "Oh, j'adore la France ! C'est pour ça que j'ai étudié le français à l'école. Ça vous ennuie si on discute dans votre langue ?" dans un français tout à fait correct. C'est ainsi que nous avons parlé pendant tout le trajet jusqu'à sa descente (tant pis pour ma propre pratique de l'anglais ) et que nous avons échangé nos adresses e-mail afin de poursuivre une correspondance (qui a tenu une année avant de ne plus recevoir de nouvelles). Puis de 3h du matin jusqu'à 7h, heure d'arrivée, j'ai dormi par intermitence, la fatigue de toutes ces émotions fortes ayant eu raison de ma ferme intention de faire nuit blanche.
Voilà le genre de plans dans lesquels je m'engageais quand je voyageais seule, c'était d'ailleurs mon tout dernier, parce que juste derrière je rencontrais mon mari qui, lui, aime trop son petit confort et les choses qui ne risquent pas de déraper pour se retrouver pris dans de telles galères
.
Puisque je vous ai abreuvé de mon bla-bla de racontage interminable de faits de vacances, je vais enchaîner sur ma consigne de la Yuzu Loterie qui est dans la même veine. Mais promis, je fais bien plus court
@Jukebox_fr a tiré le
Ton premier souvenir de vacances !
Un qui t'a marqué enfant. Raconte !
Mon premier souvenir de vacances remonte à mes 4 ans lorsque nous étions partis en famille (parents, frère et grand-parents maternels) à Andorre, cette petite principauté qui ne connait pas la TVA nichée dans les Pyrénées entre l'Espagne et la France. Je n'en garde pas un souvenir hyper net dans sa globalité, mais il y a 4 choses/évenements qui m'ont durablement marquées et font que je me rappelle encore de ces vacances malgré mon jeune âge:
- Les jus que ma mère nous préparait à la centrifugeuse tous les jours quand nous rentrions de nos balades/randonnées, véritables réconfort et plaisir.
- Les motos à friction en jouet que mon frère de 6 ans alors affectionnait particulièrment à cette époque et qui ont fini éclatées contre un mur avant la fin de notre séjour. C'était son délir de les faire se cartonner, pas trop le leur apparemment
- La chute de mon frère depuis le lit supperposé du haut, heureusement anticipée par une maman fort avisée ce jour-là en ayant disposé un matelas au sol (ce sera la première d'une longue série de chute depuis de tels lits, mais toutes lors de vacances différentes )
- La perte de ma toute première Barbie lors d'une randonnée brusquement interrompue quand notre guide nous a fait rebrousser chemin en catastrophe parce que le blizzard menaçait de se lever. La pauvrette est restée posée sur le rocher où j'étais assise avant qu'on batte la retraite. Je l'ai pleurée pendant des mois, inconsolable. Aucune Barbie qu'on a pu m'offrir ensuite n'a su me faire oublier sa perte et j'ai longtemps pensé à elle, perdue dans la montagne D'ailleurs je me rappelle encore de sa tenue, c'est vous dire si ça m'a marquée !
Si vous m'avez lue jusqu'au bout, paix et respect à vous, ainsi que coeur sur vous