MlleViolette a écrit : ↑jeu. 05 nov., 2020 9:33 am
Hello ! Si il reste encore de la place (je n'ai pas remonté tous les messages), je peux m'inscrire pour la consigne :
97 - Lire un livre d’un grand mouvement littéraire avec La Fortune des Rougon de Emile Zola (mouvements du naturalisme).
Je ne sais pas si ça marche du coup
mais voici mon commentaire autrement:
Que de bonheur dans cette lecture ! Retrouver Zola me promet toujours d'incroyables lectures, et ce premier tome des Rougon Macquart ne fait pas exception à la règle ! J'ai voulu reprendre les tomes dans l'ordre après m'être un peu éparpillée, et comme il est incroyable de tout recommencer par les origines, le tout début, les premières touches de pinceaux de la splendide et arachnéenne toile de sa trépidante saga. On voit bien les liens faits par la suite avec les protagonistes des prochains tomes, les origines des maux qui troublent cette grande famille, suivant la thèse d'hérédité de Zola.
C'est également un décor historique qui est planté ici, celui du début du Second Empire, durant les Révolutions de 1848. Les mots me manquent pour exprimer le délice qui me traverse lorsque je lis ces scènes de réalisme de Zola qui nous transportent deux siècles plus tôt, en ces périodes de troubles, de contestation populaire, de masse. C'est d'une justesse qu'est celles des contemporains impliqués, comme l'était Zola vis-à-vis de la République.
Par ailleurs, la plume de Zola doit bien être une de mes préférées au monde ! Il n'est pas question de descriptions longues et monotones, mais de peintures qui explosent et ruissellent de détails signifiants. Chaque mot est soigné et le mordant, le sarcasme des phrases de l'auteur et de ses prouesse stylistiques m'ébranlent ; souvent j'ai dû fermer mon livre pour me répéter des passages tout bonnement splendides qui m'avaient été offerts.
Enfin, je ne peux pas commenter un Zola sans qu'il ne soit question de ses personnages. Et ici, encore une fois, c'est un bonheur que de découvrir cette famille friponne, presque infecte des Rougon-Macquart, mais qui me régale tant. Ce que j'apprécie énormément chez cet auteur, c'est la palette incroyable de protagonistes qu'il nous propose, tous avec du sens, du caractère, des traits qui ne laissent pas indifférents. Alors oui, grand nombre d'entre eux sont exécrables, mais c'est ce qui rend le roman si captivant, de vouloir savoir jusqu'où leur vice va être poussé, jusqu'à quel point leur ascension pourra les conduire à leur chute. Les classes sociales également sont variées, et le seront encore plus à travers les différents ouvrages. Zola met à l'honneur des personnages féminins, égales aux hommes dans leur importance, qu'elles soient perfides et rusées comme Félicité, ou bien idéaliste et naïve comme Miette, peu importe, il n'y a pas de traitement de second fond pour ces personnages, et je ne peux que m'en réjouir.
Du grand Zola.