Hanayu a écrit : ↑mar. 24 nov., 2020 11:18 pm
Je m'inscris à présent à
67 - Lire un des livres de la lecture commune de K- novembre
Avec
"Les liaisons dangereuses" de Choderlos de Laclos
(Ça tombe bien il n'est pas représenté sinon.^^
LU !!
Une relecture qui fait toujours autant de bien...malgré la nocivité manifeste des personnages centraux ! XD
"Les liaisons dangereuses" (dont le titre apparait dans une lettre de Mme de Tourvel puis de Mme de Volanges) pourrait tout aussi bien s'appeler "l'art de la manipulation ou du chantage affectif".
On ne peut qu'être séduit par le binôme néfaste de Valmont et Merteuil. Leurs manigances vont tour à tour nous stupéfier, amuser, horrifier...mais quel génie diabolique ils possèdent (indépendamment l'un des l'autre en premier lieu...alors quand ils font équipe...planquez-vous !!)!
Étrangement on est rapidement séduit par le malicieux Valmont qui malgré la gravité des actes fait pensé à un enfant capricieux qui fomente des coups pendables réjouissants (la lettre "écrite sur la table" et le rocambolesque de l'histoire du "cambrioleur" sont révoltants de drôlerie !^^).
A contrario, bien qu'impressionné par elle...on hait Mme de Merteuil ! Bien qu'elle ne fait rien de pire que lui...juste elle est une femme ! Et court même plus de risques dans ses aventures de par son sexe ! Certes à son époque naitre femme...était le pire sort possible ! (Alors que Valmont étant homme...passera toujours gaiement entre les mailles.) Sa rancœur même si elle est déplaisante est compréhensible. (Il sera toujours plus libre de ses actions qu'elle...juste parce qu'il est un mec. Frustrant !) Toutefois le problème d'antipathie ressentie à son égard est tout bonnement qu'elle est à l'origine de tout. Par volonté revancharde contre "un seul homme" qui a commis l'outrage de la répudier !! (Homme dont on ne lira qu'une seule lettre dans tout l'ouvrage !)
Le battement d'aile de papillon c'est elle qui le déclenche...gratuitement parce qu'elle est vexée ! Oo Et cela va entrainer un nombre de dommages collatéraux hallucinants (innocents et n'ayant rien demandé à personne). C'est comme si elle avait décidé de ne pas être heureuse...et que personne dans son entourage (pas même ses proches) ne devait l'être. La moindre parcelle de bonheur auquel pourra prétendre tous les correspondants elle va leur arracher. Complots, moqueries, chantages, révélations vraies ou fausses, détournements (si Valmont en use, il s 'inquiète d'elle...et s'en retrouvera mal récompensé. Lui aussi se retrouvera victime d'elle quand elle foudroie l'amour qu'il connait pour la première fois de sa vie) tous les moyens sont bons.
Mme de Merteuil est une pervers narcissique de talent.
Cécile est le premier point jetable utilisé. Son éducation claquemurée lui porte bien du préjudice. Une oie blanche pareille quand elle rencontre des malveillants mielleux ne peut que tomber sous leur égide (excès de naïveté, malchance de faire confiance à qui il ne faut pas). Mme de Volanges se mordras éternellement les doigts d'avoir confier sa fille à qui n'avait d'ange que l'apparence.
Danceny l'amoureux transi nous apparait plus ennuyeux comme la pluie que passionné...mais cela fait partie de l'humour du livre ! Ses échanges avec Cécile sont si "culcul la praline" qu'ils nous font rire et nous les rendent attachants. Leur destin aurait pu être si différent..."soupir". Mais bien évidemment Mme de M ne pouvait le permettre.
Mme de Tourvel et Mme de Rosemonde sont la touche "bienveillance". Leurs tourments nous affligent et il est difficile de lire ce qu'il advient de la première. Un déchirement plus grand encore que celui que l'on ressent pour Cécile (protégée par son "ignorance" du monde et inconsciente du bien et du mal tout du long...elle ne deviendra "consciente" qu'à la fin...la douleur n'en sera pas moins violente au vu de sa décision).
C'est le bluffant du roman...on connait la fin d'entrée (averti par "l'éditeur" et "le rédacteur") et pourtant...pfiou !
Le phrasé est remarquable (les petites "notes" du rédacteur fort à propos). Même sans avoir l'entête...on reconnait le personnage qui écrit !! Les caractères et liens sont vraiment bien déterminés.
Une vraie pépite comme il n'en existe que peu ! (Epistolaire de surcroit !)
Aparté : je retiens deux mots inusités de ma lecture "capucinade" et "céladon" dont j'ai redécouvert le sens.^^