J'aimerais participer au challenge pour cette année, et en mode vénère ! Je devrais lire principalement de l'anglais, éventuellement de l'italien si j'ai la foi. Je ferai le challenge en mode Magnum et AOP (voire AOC si j'ai assez de livres en anglais ^^)
Ce post sera mon récap du coup.
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5 avril : The Great Gatsby de Francis Scott Fitzgerald (Anglais, Intermédiaire)
Mon avis :
Alors j’en attendais beaucoup de ce Gatsby, notamment parce que j'en avais entendu parler en cours. Le gros problème, c’est que l’histoire, je la connaissais déjà et je savais déjà comment tout cela finissait. Et je crois que ça a beaucoup floué ma perception du livre.
The point positif, c’est l’écriture, je ne sais pas trop quoi, il y a quelque chose de spécial dans la narration, un soupçon d’indifférence qui rend le tout vraiment vivant. Après, l’ayant lu en anglais, le langage comporte des phrases complexes, et n’est pas forcément accessible à tout francophone, je dirais. Il y a aussi beaucoup de points de culture, de trucs qui font spécialement référence à l’époque, et ça aussi j’ai beaucoup aimé, parce qu’on se sent dedans, même s’il faut faire appel à Google parfois pour savoir de quoi qu’est-ce qu’ils parlent. J’aime beaucoup aussi les personnages, leur caractère, très vivants et riches (au sens propre comme au figuré), et leur dimension un peu tragique. Il y a une très grande mélancolie en filigrane, tout comme une certaine ironie qui font de ce roman un roman unique. Malheureusement, connaissant déjà tout de ce qui allait se passer, je n’ai pas vraiment pu me plonger réellement dans la lecture, et être absorbée, me demandant à tout moment si tel ou tel truc allait se passer. Peut-être qu’il y a aussi tellement de richesses dans le texte qu’elles ne sont pas percevables à la première lecture, alors si j’ai le temps, je le relirai. En tout cas, je pense que si on est intrigué par ce livre, il faut le lire.
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Avril/Juin : Contro Natura, volumes 1, 2 et 3 de Mirka Andolfo (Italien, Facile, lecture graphique)
Avis sur le volume 1 :
J’ai découvert cette bande dessinée un peu au hasard, en cherchant des livres gratuits en italien pendant le confinement, et je l’ai beaucoup apprécié. J’aime beaucoup les dessins, très colorés, détaillés, insistant sur la particularité de ces animaux au corps d’humain. L’histoire est néanmoins sombre et dure, ce qui me plaît. J’aime bien aussi le thème général de cette BD, l’amour interdit, abordé de façon originale, avec un parallèle à l’homosexualité qui ne passe pas inaperçu. J’attends encore de m’accrocher plus à Leslie et d’en savoir plus sur toute cette histoire.
Avis sur le volume 2 :
J’ai un peu moins apprécié ce tome. Le mystère est de plus en plus épais, mais l’histoire avance moins. On a quelques révélations, l’action est toujours au rendez-vous.
Avis sur le volume 3 :
Un peu déçue par ce dernier volume. Je m’attendais à une fin plus extraordinaire, à peu près aussi extraordinaire et explosive que le début. Je pensais que le dénouement de la série allait être un peu moins « classique ». C’était néanmoins une très belle série, originale, pleine d’action et de suspense.
Note sur la langue : Cette trilogie représente les premiers livres que je lis en italien. Le niveau de langue est plutôt basique, il n’y a pas trop de difficultés, j’ai dû chercher le vocabulaire une fois toutes les trois pages je dirais, principalement pour des insultes ou des mots familiers. Contente de voir que si je n’ai pas l’impression d’avoir beaucoup progressé en italien ces dernières années, je suis quand même capable de comprendre facilement une BD. Je ne sais pas trop ce qu’il en sera des romans, quoi qu’il en soit, j’ai encore un petit stock de BD en italien à lire. Je conseille cette trilogie à ceux qui souhaitent commencer à lire en italien et qui ont un assez bon niveau (savoir reconnaître facilement les conjugaisons, les personnes et les temps des verbes).
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15 juin : Pan's Labyrinth de Guillermo Del Toro et Cornelia Funke (Anglais, Facile)
Alors, j’avais déjà vu le film, et quand j’ai vu cette si jolie couverture en librairie, je me suis dit qu’il fallait forcément que j’achète ce livre ! Je ne me rappelais presque plus du film quand je l’ai lu, alors ça m’a permis de redécouvrir l’histoire. J’ai beaucoup aimé les illustrations, même si l’esthétique du film m’avait plus marquée. J’aurais voulu en voir un petit peu plus aussi. Je me suis un peu attachée au personnage d’Ofelia, mais peut-être pas assez, je ne me suis pas sentie assez « dans sa peau » que j’aurais voulu être. J’ai été surprise de reconnaitre le style assez particulier de Cornelia Funke malgré la différence de langue, un peu sombre, avec des tournures de phrases un peu particulière, que j’avais déjà remarqué des années auparavant quand j’ai lu la série Cœur d’encre. J’ai bien suivi l’histoire sans trop faire de pauses, en lisant à un rythme assez régulier, ce qui est rare pour moi en ce moment. J’ai bien aimé les moments où on nous racontait des contes, c’était très intéressant (spoiler)
mais je m’étais attendue à ce qu’ils prennent un véritable sens pendant le dénouement. Il plane sur ce livre une atmosphère tendue et mélancolique que j’avais déjà remarquée dans le film, mais je m’attendais à ce que ce soit un peu plus développé. (spoiler)
Encore une fois, le dénouement n’a pas été assez ‘fort’ à mon sens par rapport à tout ce qui a été développé avant, la ‘mort’ d’Ofelia m’a laissée un peu perplexe. Les personnages autres qu’Ofelia sont plutôt marquants, mais un peu incompréhensible parfois comme la mère ou le capitàn. J’ai beaucoup aimé l’ambiguïté à propos du Faune qui existe jusqu’à la fin. Pour ce qui est de l’univers du livre, je me suis laissée inviter dedans sans me poser trop de questions, j’ai bien aimé l’étrangeté des personnages fantastiques, surtout le Pale Man qui est aussi effrayant dans le livre que dans le film.
Au final, c’est un livre qui a réussi à m’emporter dans son histoire, mais qui manquait encore un petit quelque chose pour être vraiment ouf.
Note sur la langue : C’est l’histoire d’une française qui lit en anglais un livre qui est co-écrit par un espagnol et une allemande. Bon ça va en fait, j’aurais pu le lire en italien traduit de l’anglais, ç’aurait été le pompon.
Malgré cela, j’ai été très surprise de voir que le langage restait riche et élaboré. Le vocabulaire restait assez simple, mais c’est normal pour un style imitant le conte, je n’ai pas eu à chercher des mots dans le dictionnaire du tout. Très, très fluide à lire, je ne pense pas avoir déjà lu un livre en anglais aussi vite !
Août : début d'une diète !
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9 août :
Lost in Translation de Ella Frances Sanders (Anglais, Très facile, lecture graphique)
Livre que j’ai acheté en flânant dans une librairie, à la fois par curiosité, et aussi pour le côté « traduction » du livre. Au final, c’est davantage un livre de curiosité, mais très intéressant. Ce condensé tient sa promesse de nous faire découvrir des mots inconnus (pas forcément totalement intraduisibles, tout du moins en français), et j’ai eu la sensation de repousser légèrement les frontières de ma perception. Certaines définitions m’ont touchée, je n’ai pas du tout retenu les mots, mais si je me retrouve dans une des situations qu’un de ces mots décrit, je rouvrirai sans doute ce livre pour y mettre un mot dessus. En revanche, j’ai été déçue que le seul mot en français, (spoiler) feuillemort, soit un mot que les français n’utilisent jamais, et que ce soit plutôt un mot anglais dérivé du français, donc ça m’a fait un peu douter sur l’exactitude des autres mots. Quoi qu’il en soit, je recommande ce livre pour les petits curieux qui aiment ce qui a trait au langage et à la linguistique, ou à ceux qui ont l’âme poétique.
Note sur le langage : quasiment aucune difficulté, puisque c’est un lexique, les définitions sont volontairement claires et concises.
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3 septembre :
King of Morning, Queen of Day de Ian MacDonald (Anglais, Intermédiaire)
J'ai enfin terminé ce livre, lu pour la lecture commune d'août. Je ressors un peu fatiguée de cette lecture, et fortement déçue par rapport à ce que je m'attendais. Ce roman contient trois parties, trois histoires distinctes.
Pour la première partie, le personnage d’Emily n’était pas ce que j’espérais, mais j’aimais bien l’écriture. Le mélange de "sources" ne me dérangeait pas mais je trouvais qu'il n'ajoutait pas grand-chose à la narration et que ça empêche un peu de s'attacher aux personnages. J'ai lu ce livre en VO et ça reste quand même bien écrit, j'ai beaucoup aimé le poème au début. Je n’ai pas trouvé trop d’intérêt pour le scénario de cette histoire, ça ressemble plus à un amuse-gueule qu’autre chose.
La deuxième partie m'a un peu plus plu que la première, je me suis un peu plus attachée à Jessica qu'à Emily, en revanche, je ne comprends pas trop la logique de ces deux nanas-là, surtout au moment de la conclusion.
(spoiler) J'ai un peu haussé des sourcils intérieurement pour le moment où Jessica doit faire un choix si elle devait suivre sa mère ou pas, la justification "ta mère ne s'est jamais occupée de toi" m'a parue vachement bancale, pour moi ce n'était pas là que se situait le problème, on aurait dit un film jeunesse un peu nul genre "ouin ouin je ne te suis pas, t'es trop méchante". Pareil, Damian qui était en fait une création d'Emily ça ne m'a fait ni chaud ni froid, je m'en fichais un peu de son sort à la base.
En revanche, j'apprécie l'originalité de l'univers, les personnages de Tiresias et je sais plus son nom étaient sympathiques. Cet univers parallèle est inédit pour moi, je n'ai pas encore retrouvé la même chose dans d'autres lectures. C'est l'aura de mystère qui m'entraîne aussi dans la lecture, pour l'instant l'auteur l'a plutôt bien géré en dévoilant des éléments par-ci par-là. Mais je suis toujours dans l'expectative alors que la deuxième partie a déjà donné pas mal de réponses, donc j'espère que le livre ne se conclura pas d'une façon bidon. Pour l'écriture, ça passe toujours, même si les notions de phagus, mygmus, m'ont un peu perdue au début de cette deuxième partie. Je commence à me lasser des accumulations qui tiennent sur plusieurs pages (de ma liseuse), une fois c'est sympa, mais pas plus. Les points de vue m'ont perdue une fois, passer du coq à l'âne n'a toujours pas vraiment d'intérêt dans la lecture, mis à part d'entretenir le mystère.
Dans la troisième partie, je n’ai pas du tout aimé le fait de n’avoir presque aucune précision sur l’année ni l’endroit exact où se déroulait l’histoire, même si c’était pour garder le mystère, j’ai trouvé ça pas très sympa de la part de l’auteur, et le problème, c’est que ce n’est pas la seule fois qu’il essaie de nous perdre, parait-il, quand on saute d’un narrateur à l’autre dans les deux premières histoires (souvent sans indiquer qui parle dans la deuxième histoire), les accumulations qui durent sur des dizaines de lignes… Alors à un moment je veux bien être ouverte d’esprit, toussa toussa, mais un livre c’est quand même fait pour être lu par d’autres personnes, et j’ai l’impression que l’auteur a fait son bout de chemin avec son histoire sans trop prendre en compte le point de vue du lecteur. Le personnage d’Enye, tout comme Jessica et Emily n’a pas eu trop d’intérêt pour moi, son quotidien non plus. Tous les passages surnaturels m’ont perdue et rebutée, j’ai eu beaucoup de mal à terminer le livre de ce fait.
Je ne sais pas trop laquelle des trois parties j’ai préférée, ou plutôt laquelle était à peu près agréable à lire. En fait, (spoiler)dans la première partie, on parle beaucoup de choses pas surnaturelles et on s’ennuie. Dans la deuxième partie, on parle un peu plus de choses surnaturelles mais on s’ennuie toujours un peu. Dans la troisième partie, on parle beaucoup plus de choses surnaturelles, et ça n’a presque aucun sens, on regrette presque les parties sans surnaturel. Là où je pense que l’auteur a vraiment loupé un truc, c’est qu’il n’a pas réussi à m’intéresser au quotidien des trois héroïnes, je n’y ai pas vraiment cru, c’était limite « cliché », trop générique pour être vrai, et c’est bien dommage, parce que c’est sensé donner de la profondeur au livre, et moi la profondeur j’adore ça.
Pour ce qui est du thème de l’Irlande, j’aurais aimé qu’il soit un peu plus présent, dans la troisième histoire, à un moment j’avais oublié que ça se passait en Irlande. Je pensais qu’on aurait du folklore irlandais, mais on a davantage affaire au folklore inventé par l’auteur. Du coup je suis moyennement d’accord avec cette phrase du synopsis : « Roi du matin, reine du jour nous convie à un incroyable voyage dans l’histoire et la mythologie irlandaises ». Néanmoins, j’ai apprécié ressentir une différence d’ambiance entre les trois époques, notamment dans la deuxième histoire où on sent que l’Irlande est en crise, sous tension (années 30), et la troisième histoire où l’ambiance est plus relâchée (années 90 ?).
Un autre élément que je pensais retrouver dans ce livre au vu du synopsis, c’est une certaine forme de féminisme. Parce qu’on a quand même la description de trois héroïnes qui semblent indépendantes et un minimum badass. Au final, j’ai trouvé qu’elles étaient trop dépendantes d’un personnage masculin, soit leur petit ami, soit leur père, soit le psychologue. On les voit un peu trop selon ce que ceux-là veulent qu’elles soient, et c’est lassant. (spoiler) Mais j’ai été plutôt rassurée de voir qu’Enye avait rompu avec Saul parce qu’elle le trouvait trop protecteur.
Enfin, je pense que l’auteur a voulu donner une importance psychologique à son livre, et là aussi où c’est pas super super féministe. (spoiler) Bien sûr, il y a l’explication du psychologue du viol d’Emily, qui est franchement hallucinante, genre elle s’est imaginé son viol parce qu’elle a besoin de l’attention de son père, surtout vu que c’est ce même psy qui nous est présenté comme celui qui a percé le mystère des phagus, mygmus et autres trucs, donc un peu comme un personnage positif donc. Et puis à la fin aussi, on a un retour du père d’Enye, qui a une certaine importance puisque c’est en le pardonnant de ses attouchements sexuels quand elle était petite (là aussi, c’est franchement limite) qu’elle met fin au Mygmus et à tout ce mic-mac. Vu l'importance des pères dans cette histoire, je trouve qu'il y a un vieux relent de patriarcat pas très compatible avec le fait que le roman nous propose trois héroïnes.Au-delà de ça, je pense qu’il y a quelques petites références à Alice au Pays des Merveilles, et qu’avec un peu de connaissances en psychologie, il y a peut-être éventuellement moyen de former un tout cohérent dans cette histoire, une explication plausible. Mais encore une fois, je trouve que l’auteur n’a pas du tout aidé le lecteur, et que ce n’est pas au lecteur de faire des lectures supplémentaires pour comprendre le message que l’auteur a voulu faire passer (s’il y en a un), comprendre toutes les références…
Un passage que j’ai apprécié : (spoiler) Noyé entre d’autres, il y a ce passage où Enye discute avec Mr Antronibus à propos de combien le monde est devenu fou. J’ai plutôt aimé ce passage, même si je n’étais pas forcément d’accord avec la critique qu’il comprenait, c’était une des seules discussions qui faisait vraiment sens dans ce livre. Dommage que ce soit placé entre divers massacres de phagus et autres moments peu compréhensibles.
Au final, c’est un livre qui a largement déçu mes deux principales attentes, à savoir les thèmes de l’Irlande et du féminisme. Il y a quelques points comme positifs comme l’écriture (en VO), bien que répétitive vers la fin, ou l’originalité de l’univers créé par l’auteur. Je le place en liste de bronze, mais vraiment à la limite du pas apprécié.
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12 septembre : As you like it de William Shakespeare (Anglais, Expert)
J’ai lu cette pièce pour les cours, et, par pur hasard, j’avais déjà vu une représentation au Globe Theatre, où je n’avais pas compris grand-chose, mais où le jeu des acteurs était vraiment chouette. Ce qui me rassure, c’est que même après avoir lu la pièce, je n’ai toujours pas tout compris haha. Dans les dialogues, il y a pas mal de références peu compréhensibles pour quelqu’un de notre époque. Et surtout, on s’attend à de l’action, mais pas grand-chose ne se passe en fait. J’apprécie l’idée de travestissement, c’est vraiment original pour l’époque. Comme toutes les pièces de Shakespeare, les dialogues sont super riches et plus ou moins faciles à décrypter. Je ne vais pas être très originale, mais les répliques « Now, my co-mates and brothers in exile » et « All the world’s stage » sont celles qui m’ont le plus plu, parce qu’elles sonnent toujours bien à notre époque.
J’attends de relire la pièce pour me faire un avis définitif dessus.
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16 septembre : On the Road de Jack Kerouac (Anglais, Avancé)
Un autre classique de la littérature américaine lu pour le plaisir, j’ai dû en entendre parler pour la première fois dans Into the Wild. Je l’avais acheté il y a quelques années, pour ma culture générale, mais surtout pour l’aspect bohème et rêveur de ce roman, et aussi parce que le nom de l’auteur sonne bien. Je n’ai pas été déçue.
C’est un roman qui commence en nous plongeant bien vite dans un road-trip interminable, avec des histoires qui s’enchaînent vite et une écriture si particulière, concise, fluide, musicale. J’ai apprécié le point de vue du narrateur, qui est à la fois observateur et impliqué dans l’histoire, personnage secondaire et personnage principal. Le personnage de Dean m’a fait un peu moins bonne impression que voulu, peut-être un peu trop présent et au centre de l’histoire, même s’il reste très intéressant et particulier. J’aurais préféré que les personnages féminins soient un peu plus développés, moins vus sous le prisme de « femmes avec qui coucher ». Il était aussi parfois un peu difficile de se rappeler qui est qui, tellement certains personnages apparaissent et disparaissent en quelques pages, mais chacun apportait une profondeur supplémentaire au récit, on voyait bien que leur vie était différente des autres, qu’ils n’étaient pas juste plantés là pour le décor.
Les péripéties se succèdent, et certes, il y a beaucoup de passages de beuveries et de prise de drogue, de sexe (enfin pas vraiment, ce n’est pas du tout érotique comme lecture) et tout, mais il y a aussi quelque chose derrière, des réflexions présentes dans tout le roman, une certaine quête de sens. J’ai beaucoup aimé le dernier road-trip (Spoiler) vers le Mexique, rempli de mysticisme et d’amertume. Les passages de « frénésie musicale » et de fête m’ont laissée un peu perplexe, connaissant peu le jazz, j’avais du mal à rentrer dedans. Néanmoins, ces passages étaient impressionnants par leur vivacité et leurs « Gawddawn ! »
Si ce roman reste avant tout optimiste, donne une rafraîchissante fenêtre sur l’ailleurs, j’ai été aussi touchée de voir combien ce livre pouvait refléter par moments une Amérique sombre, perdue, qui ne vit pas ses meilleurs moments. Il y a aussi parfois des petites touches de nostalgie, des visions de ce que c’est de vieillir, de grandir, de faire sa vie. Aussi, ce n’est pas seulement un livre qui nous permet de vivre une époque dépassée, ce livre contient des réflexions qui sont toujours beaucoup trop d’actualité, à savoir comment ne pas vivre une vie monotone et oser découvrir ce que l’on veut voir. Que l’on nous présente des personnages marginaux, des « hipsters » importe peu au final, parce que les valeurs de ce roman sont universelles.
En bref, je comprends bien maintenant pourquoi ce livre est vu par certains comme un must-read, il sort vraiment du commun, et peut être lu par qui s’intéresse un tant soit peu aux marginalisés, aux romans sur la quête de liberté. Je conseille aussi après la lecture de s’intéresser à ce qu’il y a autour du livre en lisant ou en regardant des vidéos, j’ai trouvé ça très enrichissant.
Note sur la langue : Je ne regrette pas du tout d’avoir lu ce livre en anglais, même si la traduction française a l’air superbe aussi. Il y a une certaine musicalité, une certaine légèreté dans l’écriture qui donne envie de lire tout ce livre à voix haute.
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27 septembre : The Heart is a Lonely Hunter de Carson McCullers (Anglais, Avancé)
Roman lu pour les cours, je ne m’attendais pas à autant l’apprécier, j’avais un a priori vis-à-vis de son titre un peu ronflant. Pourtant, dès les premières pages, je me suis tout de suite laissée emporter, parce que l’écriture est limpide, jolie, on a un peu l’impression d’entrer dans un conte. L’auteure arrive vraiment à nous intéresser à ce que les personnages font, sans qu’il y ait beaucoup d’action. On suit l’histoire de plusieurs points de vue et j’aime beaucoup cela, on peut voir en quoi les personnages sont à la fois très différents et très proches les uns des autres. Chaque personnage avait son charme, sa particularité, ils étaient traités de façon égale et je ne pourrais pas en choisir un que je préférerais, j’ai pu m’identifier un minimum à chacun d’eux.
J’ai beaucoup aimé le thème de la solitude, qui, sans être annoncé en long en large et en travers dans le roman (bon, même si c’est écrit dans le titre), s’immisce dans la lecture, quand on reconnaît la solitude dans les pensées des personnages, on a petit goût de déjà vu, déjà ressenti. C’est un roman très amer, pas le plus joyeux du monde, loin de là, avec une amertume qui pique, une certaine violence même, mais une violence pleine de vérité. Je me suis totalement plongée dans cette époque des années 30 dans le Sud des Etats-Unis, que l’auteure a dépeint avec force de détails et de caractérisation des personnages. Il y a aussi le thème de la liberté, un léger espoir pour un avenir moins cloisonné et ségrégué qui reste très présent au fil des pages, dans les pensées des personnages.
Certains passages m’ont beaucoup plus plu que d’autres, le premier chapitre m’a tout simplement enchantée, et puis j’étais très impatiente de découvrir les autres personnages. (Spoiler) J’ai beaucoup aimé le passage vers le milieu du roman où on découvre les lettres de Singer, une des seules fois où on peut entrer dans ses pensées, c’est vraiment très touchant. J’ai bien aimé aussi le passage du repas de Noël avec le Docteur Copeland, plein d’espoir. J’ai été moins dépaysée par la fin, c’est sans doute dû au fait que les cours m’ont révélé toute la suite des événements à partir de la moitié du roman, ce que je regrette BEAUCOUP, et j’ai donc accéléré un peu plus ma lecture. (Spoiler) J’ai eu du mal à me laisser surprendre par les événements tragiques et importants de la seconde moitié du roman, qui étaient loin d’être prévisibles, la seule surprise ayant été quand je me suis fait spoiler de façon pas très propre (bon en même temps c’est un peu de ma faute, je devais lire le roman avant la rentrée). Par exemple, la mort de Singer ne m’a fait ni chaud ni froid alors que c’était un personnage que j’appréciais beaucoup.
En bref, c’est une lecture que j’ai vraiment appréciée, par rapport à mes autres lectures du moment, mais que j’aurais encore plus appréciée si je n’avais pas été la victime d’un malheureux divulgâchage.
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10 octobre : Kim de Rudyard Kipling (Anglais, Confirmé)
Roman lu pour les cours, je ne pense pas que je l’aurais lu autrement. Je n’en aurais même pas entendu parler je pense. L’histoire en elle-même m’intéressait moyennement, je ne suis pas trop fan des histoires d’espions.
C’était un livre très compliqué à lire dès le début, je l’ai lu en anglais, mais ce n’est pas tant le vocabulaire en anglais qui m’a posé problème, mais l’accumulation de noms de lieux, de termes indiens qui m’ont perdue. Parfois on a une traduction de la part de l’auteur, mais c’est rare, seulement aux premiers chapitres. Il y aussi une succession de personnages, qui, mis à part les personnages principaux, sont très peu présentés, ce qui fait que j’ai eu du mal à comprendre le rôle de certains dans l’histoire, j’ai du retourner plusieurs pages en arrière.
Mis à part ça, je me suis peu intéressée à l’action, ce qui se pouvait se passer ne me concernait pas trop, j’attendais que quelque chose de vraiment concret arrive. C’est un roman relativement lent, en fait, même si c’est censé être un roman d’aventures. Il y a des événements qui se succèdent, bien sûr, mais leur rôle dans la trame principale du roman m’était très floue.
Pour ce qui est des personnages, je n’ai pas trouvé le personnage de Kim spécialement original, il ressemblait un peu trop à l’archétype de l’héros enfant/ado, on ne voit pas vraiment quand il souffre. J’ai mieux aimé le personnage du lama, le mystère qui planait autour de lui, son obsession pour la rivière et tous les dialogues où il était présent, parce qu’il était à la fois un peu en décalage, mais assez juste dans ses mots. J’aurais préféré que le roman s’attarde plus sur l’aspect du voyage, que sur l’espionnage, parce que l’idée de devenir un grand homme blanc dominant, c’est très dépassé à notre époque (et c’est surtout raciste, mais bon, c’était l’époque). Néanmoins, les derniers chapitres étaient plus concentrés sur le voyage, alors ils m’ont davantage plu. Certains passages sont vraiment joliment écrits, dans ce style un peu particulier du XIXème siècle, avec des énumérations, des allitérations.
En bref, je n’ai pas vraiment apprécié cette lecture, je pense que ce roman est peut-être un peu trop dépassé et compliqué pour quelqu’un de nos jours.
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22 novembre : A passage to India d'Edward Morgan Forster (Anglais, Avancé)
Roman lu pour les cours, avec Kim de Kipling pour le thème de la littérature Anglo-Indienne. J’ai mieux aimé celui-ci que Kim, mais en m’étant pas mal ennuyée dans la lecture quand même. Du même auteur, j’avais déjà lu A Room with a View, que j’ai plus apprécié.
Le sujet du roman est très intéressant, mais malheureusement traîne beaucoup en longueur. Jusqu’à la moitié du livre, rien ne se passe vraiment à proprement parler. On nous présente les personnages, leur façon de penser, les problèmes qu’ils rencontrent, ils ont quelques interactions entre eux. Je ne suis pas contre le manque d’action, mais il manquait vraiment quelque chose pour attirer mon attention, les dialogues étaient intéressants, mais sans plus, j’ai aimé certaines jolies descriptions, certains commentaires de l’auteur, mais je n’ai pas trop trouvé de fil conducteur. Il se passe plus de choses dans la seconde partie du roman du coup, mais j’étais déjà un peu ennuyée par le livre, le style était un peu répétitif. Il y a certaines scènes que j’ai beaucoup apprécié, mais ça manquait de continuité.
Les personnages sont attachants, ont plusieurs facettes, mais il y avait peut-être un peu trop de points de vue pour que je puisse m’attacher à un en particulier. J’ai quand même préféré le personnage d’Aziz, sa sensibilité, sa colère et son intelligence. Je n’ai pas trop cru en Adela en revanche, ce personnage me paraissait un peu surfait, ses ressentis peu accessibles, on ne comprend pas bien sa psychologie alors que c’est un thème central du livre.
Quant aux idées que l’auteur a voulu faire passer, je les ai trouvées chouettes pour l’époque, mais pas assez poussées, un peu trop cachées. Le livre a pour but de montrer l’impossibilité des relations entre Anglais et Indiens à cause de la situation coloniale de l’Inde, mais pour ça je l’ai trouvé encore trop conventionnel, trop tournée vers la pensée aristocrate anglaise. Au final le docteur Aziz est le seul Indien dont le point de vue narratif soit présenté, d’autres comme le professeur Godbole ou Hamidullah ne sont présents que comme acteurs dans les dialogues, alors qu'ils ont l'air tout aussi intéressants.
Au final, j’ai regardé le film de David Lean et je l’ai préféré parce que j’ai trouvé qu’il transmettait mieux les émotions des personnages, et les longueurs ont été mieux gérées.
- 12 décembre: Dune, Tome 1 de Frank Herbert (Anglais, Confirmé)
Relecture en anglais de ce classique de la SF, à l’occasion de la sortie prochaine du film (et de la lecture commune sur Booknode). Grâce à la VO, j’ai pu mieux apprécier l’écriture d’Herbert, parfois froide et acérée, parfois très poétique et douce. Il a une façon plutôt déconcertante d’enchaîner les focalisations, qui peut perdre, mais qui donne un style vraiment particulier. J’ai beaucoup aimé ce rythme qui enchaîne tensions, découvertes de soi et réflexions sur l’univers impitoyable du roman. Certains personnages ont une psychologie plus présente que d’autres, et il y a la mélancolie en filigrane, que j’aurais cependant aimé plus présente. Les descriptions des éléments de cet univers sont précises et riches, sans être trop simplifiées, ce qui est bien joué de la part de l’auteur. J’ai pu mieux m’imprégner de ces éléments grâce à cette relecture.
Je suis prête à enchaîner avec les prochains tomes !
Décembre: Fin de la diète !
- 23 février : Under the Volcano de Malcolm Lowry (Anglais, Confirmé)
J’ai lu ce livre pour mes cours, en VO.
C’est un livre très complexe à lire, les phrases sont parfois très longues, il faut bien saisir le sens de chaque phrase, à la fois pour en comprendre le sens, mais aussi parfois quelques sous-entendus. Aussi, il y a pas mal de phrases dans d’autres langues, en espagnol, en allemand, en français, voire en italien, et parfois les traductions ne sont pas données, alors que bon, le sens n’est pas forcément évident, c’est un peu énervant, je n’ai pas osé demander les traductions à internet. Les lieux sont aussi très importants aussi, et encore une fois, je m’y suis perdue, bien qu’il y ait une description des lieux assez détaillée tout au début du roman. Enfin, il y avait aussi certaines références culturelles, dont j’ai su reconnaître la plupart, mais encore une fois, ce n’est pas forcément évident pour n’importe quel lecteur.
J’ai réussi globalement à comprendre ce qui se passait dans le roman (encore heureux !) mais je n’ai pas su apprécier toutes les digressions, je n’ai pas trop saisi l’essence du roman, où l’auteur voulait nous mener. Ce que je retiens surtout, c’est que « l’alcool, c’est mal », mais c’est évident que l’auteur voulait dire autre chose que ça.
Je n’ai pas trop eu de sympathie pour le personnage de Geoffroy, il me paraissait peut-être un peu trop « spaced out » pour être crédible. Certaines scènes avec lui sont assez touchantes en revanche. Je me suis un peu plus attachée à Yvonne, qui semble être vraiment à plaindre, assez sensible. Je n’ai pas eu l’impression de connaître bien la personnalité des deux autres personnages principaux, Jaques et Hugh.
Il y a de très beaux passages, à lire certains passages à voix haute (en anglais), on se rend compte qu’il y a une véritable poésie, une véritable esthétique dans l’écriture. J’ai l’impression d’être passée à côté de l’essentiel dans ce livre, tout m’a semblé assez amer, assez critique, mais très flou Je vais sans doute relire certains passages pour ancrer ce livre dans ma mémoire quand même, les lire à la lumière de ma première lecture, les lire un peu plus lentement.
Progression Magnum : 12/12
Progression ratio livres langue étrangère/français = 12/9
Challenge bouclé avec régime magnum, AOP et varié (Anglais/italien) !