jukebox_fr a écrit : ↑sam. 28 août, 2021 7:00 pm
Je m'inscris à présent à la consigne
12a, si la dernière place est encore disponible, avec
Lorsque nous vivions ensemble tomes 1 à 3 (manga) de Kazuo Kamimura qui est décédé le 11 janvier 1986.
Je valide la consigne uniquement avec le premier tome. J'ai besoin de faire un break sur cette série avec un manga plus léger si je ne veux pas finir déprimée (J'ai justement un manga sous le coude qui me permettrait de valider une consigne en attendant):
Voilà des années que je lorgne sur les oeuvres de Kazuo Kamimura, car je suis totalement subjuguée par son esthétique, surtout sa façon superbe de représenter les femmes, mais que je n'ose pas franchir le pas. Car, il faut le dire, il fait partie de la vague gekiga et donc produit potentiellement des oeuvres malaisantes et tristes à fendre l'âme.
Hasard des opportunités, cet été j'ai pu acquérir à petit prix ses 3 oeuvres qui me tentaient le plus pour une initiation, et je me retrouve à vouloir impatiemment me plonger dans l'une d'elle au moins. Comme il faut toujours battre le fer tant qu'il est chaud, je me suis finalement décidée à profiter de cette envie propice pour entamer Lorsque nous vivions ensemble, une histoire autour d'un couple de jeunes japonais qui, au début des années 70, vivent totalement en dehors des clous de la société: vivant ensemble mais pas mariés, travaillant mais pas de façon stable pour être considérés comme installés dans la vie active. Un petit couple sur lequel va clairement peser la pression sociale et dont on va suivre au fil du temps les préoccupations et les questionnements ainsi que les éventuels malheurs.
Le premier tome est tout de même un beau petit pavé (il en est de même des deux suivants) mais il se lit vraiment bien car, contre toute attente, c'est très fluide. En plus de l'esthétique pour laquelle j'étais déjà conquise avant même de me lancer, j'ai beaucoup aimé la dynamique du dessin de Kamimura. On circule vraiment très facilement au sein des planches, l'oeil est très habilement guidé.
Le moins qu'on puisse dire, c'est que le mangaka adore les symboliques et les parallèles, ça apporte beaucoup de poésie à sa série tout en produisant régulièrement des planches très fortes, très puissantes (l'utilisation du pinceau, avec son rendu artistique et vivant, y est pour beaucoup aussi).
Quelque part, ça contribue à faire passer les mini histoires au sujet et à la chute dérangeants (inceste, pédophilie, cruauté, suicide...), qui servent à appuyer l'état d'esprit des jeunes gens.
J'ai beaucoup aimé la double narration qui s'est mise en place avec ce que racontent les dessins et ce que racontent les textes off. Cette insistance à souligner la fin du printemps et le début de l'été (une alégorie sur le thème des saisons court tout le long du tome et probablement dans les suivants). Tout nous dit que ça va bientôt partir en cacahuète pour le couple et du coup on lit pour découvrir quand et comment surviendront l'automne puis l'hiver de leur relation.
Franchement, j'avais un doute sur le fait que tout ça me plaise, parce qu'il y a des petites histoires fort dérangeantes qui mettent en scène tout ce que la société et l'humain ont de plus moche en eux. Ce qui m'a offert plus d'un frisson de dégoût. Mais ça passe et très bien même. Il y a une balance qui se fait naturellement entre le beau et poétique et le pervers et dérangeant.
En bref, une très bonne surprise que le début de cette série dont je lirai sans aucun doute la suite et probablement sans tarder, tant je me sens concernée par le devenir de ce couple (même si, au ton, je sens bien que je vais devoir préparer la boîte de mouchoirs).
Je souhaite à présent m'inscrire à la consigne
133-a Equipe avec
Gloutons & Dragons tomes 4 et 5 de Ryoko Kui (manga).