J'aimerais ensuite apporter ma contribution pour la consigne
61.A : une couverture avec un élément qui rappelle l'air avec
Que passe l'hiver de David Bry.
Lecture terminée !
Commentaire :
Comme bien d'autres lecteurs et lectrices, je ne connaissais ni l'auteur ni sa maison d'édition. Je ne sais même pas à quelle occasion j'ai découvert cet ouvrage ni à quel moment je l'ai ajouté à ma bibliothèque. Soit.
Je commence à avoir l'habitude de ces lectures qui me laissent avec un drôle de sentiment : je suis parvenu au bout de "Que passe l'hiver" sans éprouver de réelle lassitude, sans avoir l'envie d'abandonner et de piocher un autre bouquin. Et pourtant... je ne suis pas pleinement satisfait de cette expérience.
Contrairement à ce que de nombreux commentaires sont venus louer, la plume de l'auteur n'a rien de bien particulier - elle est même parfois un peu lourde. Étant féru d'envolées lyriques et de narration poétique, je me suis laissé guider par les commentaires élogieux postés sur cette page et j'ai été profondément déçu. C'est certes bien écrit, je dirais même mieux écrit qu'une bonne partie des romans que l'on nous sert depuis quelques temps, mais ce n'est pas phénoménal. De surcroît, le rythme de certaines phrases souffre d'une utilisation trop marquée des virgules. Notons également que quelques coquilles semblent s'être glissées dans mon édition numérique.
Un peu trop de pathos autour du fameux "pied bot" de Stig qui n'apporte pas grand-chose à l'histoire ni au développement du personnage. J'ai eu la désagréable impression qu'il s'agissait uniquement d'une carte jouée régulièrement pour rappeler que le pauvre jeune seigneur n'a vraiment pas eu de chance dans sa vie. C'est dommage, une telle particularité physique aurait pu donner plus de piment à certaines scènes d'action.
Et de manière générale, les dialogues prennent trop le dessus sur la narration et le développement de l'univers. C'est là le défaut des one-shots de fantasy au petit nombre de pages. J'ai presque eu le sentiment de lire une préquelle.
Notons également à quel point le traitement pseudo-philosophique du thème de la destinée [insérer ici un gif d'étoiles scintillant de mille feux] permet aux personnages de littéralement subir l'intrigue et de ne contribuer à son développement qu'à travers des discussions fort creuses. Trop de dialogues, pas assez d'informations, pas assez de progression, pas assez d'émotions. Même les relations qui se tissent entre les trois jeunes héros semblent sorties de nulle part - non, pardon, c'est le destin. Et puis franchement, honnêtement, à quoi bon préciser que chacun des personnages porte "une chemise en laine de telle couleur" ? Même les descriptions de l'ambiance glaçante des montagnes sont… banales. Oui, il neige. Oui, il fait froid. Merci. Quid de projeter cette froideur dans les personnages eux-mêmes et pas seulement à travers des boules de neige ?
Encore une petite chose. Le contexte "médiéval" suffit-il à justifier qu'une fois encore, la gent féminine soit ramenée aux rôles classiques de "mère", "pauvre victime", "love-interest des protagonistes masculins" et "vilaine sorcière" ? Ah non, pardon, j'oublie la guerrière Vorgell... sans doute parce ses interventions sont encore plus minoritaires que les évocations de son nom (lesquelles contribuent majoritairement à rappeler qu'elle existe, qu'elle est quand même bien jolie et qu'un de ses camarades veut l'inviter dans son lit).
Alors quoi ? Bon ou mauvais livre ?
J'ai conscience que ma critique est virulente. J'ai aussi conscience qu'il m'est beaucoup plus facile de rapporter des défauts que de louer des qualités - c'est pourquoi les commentaires que je partage pour mes coups de coeur sont souvent bien concis, car il n'y a finalement rien à redire.
Concernant "Que passe l'hiver", l'intention est là et le résultat n'est pas foncièrement mauvais. Je n'ai cependant pas trouvé l'ambiance "huis clos", "thriller", "angoissante", "lyrique" qui a tant été vantée. C'est un one-shot de fantasy comme un autre. Ni mauvais ni exceptionnel. Peut-être simplement mal développé.
J'aborde à présent la consigne
12.A : un auteur mort en janvier avec
Loin de la foule déchaînée de Thomas Hardy (mort le 11 janvier 1928).