jukebox_fr a écrit : ↑lun. 22 févr., 2021 9:44 am
Je m'inscris à présent à la consigne
90 - Lire un livre traitant de la lecture (où la lecture/les livres jouent un rôle essentiel dans l'intrigue) avec
Le maître des livres tomes de 1 à 5 de Umiharu Shinohara (manga).
Je valide la consigne:
J'avais lu premier tome assez froidement il y a quelques années de cela, mais comme j'avais aussi pris la suite parue jusqu'alors, je m'étais donnée pour consigne de tous les lire avant de trancher sur cette série. Me voici donc à lire 5 tomes d'une traite et, ma foi, ils furent appréciés.
Le premier tome posait des bases intéressantes mais je me rappelle que je lui reprochais déjà un aspect trop didactique qui rendait certaines situations forcées et donc coupait l'herbe sous le pied des émotions qu'il essayait pourtant de susciter. Etait-ce tout ce que la série avait à proposer : un glossaire tournant autour du livre et une bibliographie des livres jeunesse incontournables ? Aussi utile et intéressant que cela puisse être pour l'amoureuse des livres que je suis, je jugeais cela trop peu pour me motiver à continuer rapidement cette série.
Finalement, à la faveur d'une session de « ménage » sur mes étagères de bibliothèque, je rempile sur Le maître des livres afin de statuer sur sa liquidation ou sa conservation et donc poursuite (elle est finie en 15 tomes). Au second tome, même avec quelques années d'écart dans leur lecture, je suis restée à peu près sur mon impression du premier sauf que sur la fin on sent qu'un changement s'opère.
Ce changement se confirme dans les tomes suivants, reléguant les deux premiers au statut de tomes introductifs un peu maladroits, visant à présenter le personnel du lieu, mais surtout un bon lot d'usagers qui reviendront fréquenter régulièrement la bibliothèque et y faire de belles découvertes aussi bien intellectuelles qu'humaines, qui seront le sujet d'un chapitre chacune.
On rentre donc progressivement dans de l'humain, du vrai, du plus naturel, en s'attaquant au passif des personnages principaux qui peuplent cette bibliothèque pour enfants qu'est La rose trémière, mais aussi en creusant les interactions et attentes des usagers, grands ou petits.
Et si il y a bien un personnage qui d'entrée pique toute la curiosité et qui reste bien mystérieux, même au bout de 5 tomes, c'est son personnage principal si particulier, le bibliothécaire en chef, Mikoshiba a.k.a Le Champignon. Froid, brut dans ses échanges, sans filtre dans son parler, incompréhensible dans ses réactions et sa logique, hyper zélé et tatillon dans le travail, il a tout pour faire fuir les gens. Et pourtant... C'est indéniablement lui qui fait le charme et l'attraction de La rose trémière. Il en a lu tout le catalogue et il conseille les usagers au-delà de leurs attentes : chaque livre qu'il met entre leurs mains répond à un de leurs problèmes, souvent inconscient. Fin observateur et psychologue le champignon ? Il s'en défend, mais le doute est permis...
Tout au long des 5 tomes que j'ai pu découvrir on a droit à de nombreux détails sur le métier de bibliothécaire et par rayonnement sur ceux du livre. Le mangaka, à travers ses divers personnages, nous amène à nous questionner sur notre rapport personnel au livre et à la lecture, plus particulièrement au livre jeunesse si longtemps décrié, et plus largement sur l'idée de la vocation. On sent qu'il y a beaucoup de passion derrière cette histoire et que l'auteur aime faire ce qu'il fait et qu'il a envie de le communiquer, tout comme plus jeune, quelqu'un a du le faire pour lui. Le thème de la transmission est d'ailleurs souvent abordé.
En bref, ce n'est pas une série coup de cœur pour le moment, mais elle sait parler aux amoureux des livres et met en scène des personnages touchants qui se dévoilent tout doucement. J'en lirai la suite avec plaisir, bien que, sur la base de ce que j'ai lu, je ne souhaite pas la conserver. Mais comme elle ne figure au catalogue d'aucune de mes médiathèques et que je ne connais personne à qui l'emprunter, il me faudra obligatoirement passer par un achat !