Bonjour tout le monde !
Comme c'est la toute première fois que je tente ce challenge et que j'en ai quelques autres en cours, je vais me cantonner à l'
abécédaire en herbe,
sans cumul mais en
mode mixte.
Ce post sera mon récapitulatif. Les commentaires de mes lectures sont disponibles sous les bannières
spoilers.
Lettre validée avec le titre du livre
Lettre validée avec le prénom de l'auteur
Lettre validée avec le nom de l'auteur
A
Alcibiade de Platon
Il est toujours désolant de voir que ces œuvres souffrent des avis neutres voire mauvais de ces néophytes que sont les élèves de collège/lycée "obligé.e.s" de lire ces textes sans avoir toutes les clefs en main pour en comprendre les tenants et les aboutissants... Il y a pourtant tellement de choses à dire après une pareille lecture !
Car oui, les deux Alcibiade sont des discours fort édifiants qui font intervenir un personnage dont on ne parle que trop peu. Ils se lisent vite et plutôt facilement lorsqu'on est plus ou moins amateur de philosophie et/ou de littérature antique, mais je peux également comprendre qu'ils lassent celles et ceux qui ne baignent pas dans ce domaine. Une réflexion intéressante sur l'éducation politique, la nécessité d'être maître de soi avant de prétendre maîtriser les autres, la reconnaissance de sa propre ignorance et l'identification du juste, du beau, du bon.
B
L'Exorciste de William Peter Blatty.
J'étais plutôt jeune quand j'ai visionné le film pour la première fois et je n'en ai franchement pas gardé de grands souvenirs. C'était donc plutôt plaisant de pouvoir se plonger dans ce livre sans avoir un ressenti biaisé par son adaptation sur grand écran.
Globalement, c'est un bon roman d'épouvante avec des scènes bien déstabilisantes comme il faut et toujours cette once de doute entre hystérie feinte, pathologie mentale ou véritable possession démoniaque. Il ne faut cependant pas le mettre entre toutes les mains, même si le thème de l'exorcisme peut paraître "léger" et "supportable" en comparaison avec certains sous-genres horrifiques. Point d'effusions de sang mais une forme de crudité qui peut déranger.
Un classique de l'horreur malheureusement éclipsé par le film éponyme.
C
Les enfants terribles de Jean Cocteau
Déroutant mais intelligent. Une potion magique à la Cocteau.
Je ne m'attendais pas à trouver dans ce bref roman ce que j'y ai effectivement trouvé. Je ne savais pas quoi penser à la fin de ma lecture tant les réflexions se mêlaient dans mon esprit.
Le choix des thèmes est loin d'être anodin, et associé à l'adolence et la jeunesse, il n'en est que plus percutant : (presque ?) toutes les perversions sont réunies dans la chambre de ces "enfants terribles" afin d'interpeller le lecteur. Et derrière tout ceci, un sous-texte extrêmement riche qui semble impossible à décortiquer dans son intégralité.
Je ne peux pas prétendre dresser une analyse, même brève, des Enfants Terribles avec ce commentaire. Simplement recommander cette œuvre brillante d'intelligence et de lucidité et crier haut et fort pour la énième fois que Jean Cocteau est un génie trop peu loué.
D
Le dernier arbre de Tim Gautreaux.
Ce roman m'a accompagné à l'occasion d'un aller-retour en train entre mon domicile et ma ville d'études, trajet long et fort contraignant dans le contexte qui est actuellement le nôtre. Pour être franc, je ne savais pas trop à quoi m'attendre, peut-être même ne m'attendais-je à rien de particulier. J'avais ajouté ce livre à ma PÀL car le résumé et l'unique commentaire posté sur Booknode m'avaient tous deux bien intrigué, mais je n'étais pas allé chercher plus loin. Finalement, j'ai été complément happé dans ce huis clos forestier à la fois contemplatif, sombre et intense parfaitement sublimé par la plume poétique de Tim Gautreaux.
"Le Dernier Arbre" oscille entre roman noir, western et roman de moeurs sans jamais provoquer la moindre lassitude et en offrant une sensation d'authenticité surprenante. J'ai à peine vu les pages défiler tant j'étais investi dans ma lecture qui s'est achevée presque trop rapidement.
Dépaysant et édifiant. Une excellente découverte que je ne peux que recommander.
E
En attendant Eden de Elliot Ackerman
Nous avons ici un bref roman qui se lit aussi facilement que rapidement. Une tasse de thé (ou de café, à votre guise…), quelques biscuits, une couverture, et "c'est parti"… ou pas, puisque nous devons attendre Eden aux côtés de sa petite famille.
Et quelle attente ! Interminable, c'est le mot - le bouquin n'est pourtant vraiment pas long !
Je suis incapable de dire si j'ai été touché par ce récit. Vraiment. Ma réponse serait un mélange de "oui mais… non", comme dirait l'autre.
Ce roman est profondément tragique depuis son premier paragraphe jusqu'au dernier. J'ai pourtant l'impression d'avoir été bouleversé moins par ce livre que par les réflexions qui ont envahi mon esprit une fois ma lecture achevée.
Il n'y a pourtant pas grand-chose à reprocher à Ackerman. Son style est plutôt agréable sans être absolument exceptionnel. La longueur de l'histoire est correctement gérée, il ne fallait ni plus ni moins que ce qui a été écrit. Et puis l'auteur a su faire sourdre l'émotion aux moments opportuns et jongler entre le passé et le présent de manière relativement fluide et claire. Mais… mais. J'en attendais un peu plus.
Peut-être aurais-je préféré percevoir la situation à travers les yeux de l'épouse d'Eden et non pas de son meilleur ami. Peut-être espérais-je plus de nœuds dans l'intrigue et moins d'évidences. Peut-être voulais-je, de par mon passé de juriste, lire un plaidoyer encore plus véhément pour le droit de décider de sa mort. Et en écrivant ce commentaire, j'ai presque du mal à comprendre pourquoi j'ai eu besoin de "plus" car il y avait déjà "beaucoup" dans cette petite histoire : les horreurs de la guerre, le sacrifice de jeunes âmes désireuses de servir leur patrie, la question de l'acharnement thérapeutique et du maintien de la vie coûte que coûte, les conditions du personnel hospitalier… et bien sûr, les secrets de famille au beau milieu toutes ces vicissitudes qui nous font rire ou pleurer au quotidien. Surtout pleurer.
F
Le Fantôme de l'Opéra de Gaston Leroux.
Ah, ce pauvre roman aura sommeillé bien longtemps dans ma PÀL - pourtant, j'avais très envie d'enfin le découvrir !
Maintenant que c'est chose faite, je ne peux qu'approuver son statut de "classique de la littérature fantastique" tant l'atmosphère créée par l'auteur est envoûtante. La narration est étonnamment visuelle et musicale à la fois, surtout dans la deuxième moitié de l'intrigue. Et c'est un vrai plaisir.
Mais contrairement à une assez large partie des lecteurs, je n'ai pas vraiment éprouvé de compassion envers le Fantôme. Son comportement envers Christine est pour le moins contradictoire avec l'amour qu'il éprouve pour elle. J'ai eu beaucoup de mal à digérer cet aspect de sa personnalité. C'est un homme complexe, oui, mais certains de ses agissements restent relativement discutables. Il est certes repoussant malgré lui, mais je n'ai pas vu ici l'ombre d'un "Quasimodo Bis" que certains et certaines semblent avoir trouvé.
En somme, c'était une lecture bien agréable qui a rempli mes attentes. Un incontournable du fantastique qui ne risque pas de tomber dans l'oubli.
G
American Gods de Neil Gaiman
Je suis déçu non pas de ce livre mais de ma propre incapacité à m'être plongé dedans. Je n'ai pas réussi à apprécier cette lecture, à apprivoiser les personnages, à découvrir l'univers, à dénouer l'intrigue. Pourtant j'aime Neil Gaiman, j'aime ce qu'il propose, j'aime son esprit créatif et son intelligence littéraire. Je ne sais pas ce qui m'a manqué ici. Peut-être me sentais-je pressé par le temps, peut-être les ouvrages que je devais lire pour ma thèse m'accaparaient-ils trop alors que j'essayais de dévorer American Gods en parallèle. Peut-être ne me suis-je tout simplement pas donné l'occasion de profiter de cette lecture. J'ai tout de même senti un fort potentiel dans le texte et je pense le reprendre à tête reposée pendant les grandes vacances. J'ai l'impression d'être passé à côté de quelque chose et cela me déplaît fortement.
H
Carol de Patricia Highsmith
Une petite pépite.
De Patricia Highsmith je ne connaissais que M. Ripley. De l'histoire de "Carol" je ne connaissais que la bande-annonce d'un film que je n'ai malheureusement toujours pas trouvé le temps de visionner. De la littérature classique homosexuelle, j'ai encore bien des choses à découvrir - et c'est précisément ce motif qui m'a poussé à tourner les pages de ce livre.
C'est un roman tantôt doux, précieux, lent, contemplatif ; tantôt frustrant, stressant, presque haletant. Il y a de ces scènes qui semblent suspendues dans le temps et l'espace, de ces dialogues niais et pourtant si révélateurs. Et puis il y a Carol, parfois glaçante dans sa froideur et sa distance, et la jeune Therese prude et prudente dont la passivité à certains moments peut donner envie de hurler. Puis il y a le beau mélange de tous ces éléments qui donne un roman que je n'oublierai pas de sitôt.
Comme l'auteure le souligne dans sa postface, il s'agit de l'un des premiers romans homosexuels qui parvient à se défaire de la terrible tendance imposée par les éditeurs de son époque : celle de systématiquement clore l'histoire par une tragédie, de condamner l'un des protagonistes voire les deux au suicide ou à la conversion à l'hétérosexualité. C'est d'ailleurs ce qui fait de Carol un roman si culte dans la communauté lesbienne : il se finit bien, et savoir ceci permet de l'aborder sans appréhension aucune.
I
L'inclinaison de Christopher Priest
Pour être honnête, je ne me souviens pas quand ni comment j'ai découvert ce bouquin. Je l'ai simplement sorti de ma PAL pas moins de deux ans après l'y avoir ajouté, et je ne suis franchement pas déçu d'avoir enfin eu l'occasion de le lire après tout ce temps !
Je ne m'attendais pas vraiment à ce que l'intrigue soit aussi "calme" et dépourvue de réelles scènes d'action à proprement parler. Elle n'est pas tranquille pour autant puisque l'auteur nous communique clairement la détresse de son héros à travers ses multiples voyages... et cette lecture était, justement, un voyage très agréable en compagnie de Sandro. On navigue à ses côtés en ouvrant différentes portes, en pénétrant dans différents mondes, en défiant le cours du temps et en espérant que le problème de Sandro se résolve enfin.
Une bien bonne découverte qu'il est toutefois difficile de commenter. C'est typiquement le genre de livre qui plaît ou ne plaît pas, et qu'il faut lire pour se faire son propre son avis.
J
La Taupe de John le Carré
Un roman très narratif, presque contemplatif, qui a visiblement déçu les attentes de nombreux lecteurs et lectrices. C'est pourtant une œuvre majeure de la bibliographie de Le Carré et c'est assez dommage de voir qu'elle reste difficilement accessible à celles et ceux qui sont simplement à la recherche d'un bon thriller ou découvrent tout juste le monde de l'espionnage et du renseignement.
Oui, c'est parfois difficile de s'y retrouver et oui, la tentation de sauter quelques paragraphes jugés "superflus" peut survenir à de nombreuses reprises - ça n'est pas pour autant une idée brillante car il suffit d'esquiver une phrase pour ne pas comprendre toutes celles qui suivent.
Oui, c'est un roman technique et oui, il faut rester concentré jusqu'au bout pour pouvoir apprécier l'histoire à sa juste valeur. Une relecture peut même être judicieuse à tête reposée. Disons simplement que pour ne pas être désappointé et éviter de fermer le livre passée la centième page, il faut être conscient qu'il ne s'agit pas d'un banal polar. Visionner l'adaptation cinématographique peut d'ailleurs constituer une introduction à cette oeuvre, et peut-être même un bon moyen de réconcilier les déçus et déçues avec Le Carré.
K
Le Lion de Joseph Kessel.
C'est un classique que je n'ai jamais eu l'occasion de découvrir à l'école, et pourtant... pourtant c'est l'un de ces classiques au potentiel exceptionnel, l'un de ces classiques qui peut facilement atteindre petits et grands en caressant tous les niveaux de sensibilité.
J'en ai pleuré. C'est avec la gorge nouée et un poids sur la poitrine que j'ai avancé à travers les derniers chapitres. Je pressentais le terrible dénouement qui allait m'être servi et je pensais (naïvement !) que cette anticipation allait influer sur l'intensité de mes émotions au moment de l'apothéose. Nullement. J'ai versé quelques larmes et je me suis senti anéanti. Je n'ai pas réussi à y échapper et je ne le regrette aucunement.
L'univers dans lequel Kessel nous plonge est riche et fichtrement réel, la savane comme si nous y étions. L'écriture est fluide, simple, sincère et belle, elle nous porte jusqu'à la dernière ligne avec une légèreté remarquable malgré la gravité de certains propos.
La construction de la psychologie des personnages est maîtrisée avec excellence. Bien évidemment, Patricia est une jeune fille formidable et l'amour qu'elle ressent envers King, son King, est l'un des plus purs sentiments qui puissent exister - tout comme l'amour que King lui-même lui retourne. Bullit et Sybil, malgré leurs failles et leurs défauts parfois agaçants, restent eux aussi des protagonistes dont les problématiques personnelles éveillent la pitié. C'est finalement dans une famille déchirée et au bord de l'implosion que le narrateur évolue.
Dès lors, l'issue du conflit dissimulé derrière tous ces faux-semblants n'est que plus inévitable. Une issue dont je me souviendrai probablement pendant longtemps et peut-être pour toujours.
Le Lion fait partie de ces quelques rares livres que je termine en ayant presque l'envie de le rouvrir, de le relire, de le redécouvrir et, d'une certaine manière, de "m'infliger" à nouveau.
C'était une très belle découverte qui va dès à présent rejoindre la liste des romans intemporels que je ne cesserai de conseiller.
L
Loin de la foule déchaînée de Thomas Hardy.
On m'a beaucoup chanté les louanges de ce roman, tant et si bien que je me sentais presque idiot de ne pas l'avoir découvert plus tôt.
Verdict ?
Concrètement et contrairement à ce que certains et certaines clament, il ne faut pas s'attendre à trouver ici un véritable roman féministe. Malgré la position sociale et le comportement revêche accordés à Bethsheba au début du texte, des remarques misogynes (assorties de pseudo vérités générales bien masculinistes comme il faut) font leur apparition au détour de certains chapitres. De quoi déclencher quelques grimaces.
"Il est difficile à une femme d'exprimer ses sentiments dans un langage presque entièrement formé par les hommes pour exprimer les leurs", oui, et c'est bien pour cela que le regard masculin apporté par Hardy sur les sentiments de Bathsheba manque parfois de justesse.
J'ai été séduit par Bathsheba dès sa première apparition et touché par Oak dès les premiers chapitres, puis... puis plus rien. Je me suis un peu trop détaché des protagonistes tant certaines de leurs actions et réactions venaient à manquer d'authenticité et de logique.
Les rêves d'indépendance, la folie et le charisme de l'héroïne se sont envolés dès que l'insupportable Troy est venu rouler des mécaniques devant elle. Elle s'écrase littéralement devant cet insupportable imbécile dont chacune des interventions me donnait des raisons supplémentaires de le haïr de plus en plus sincèrement.
Non, vraiment, j'ai beau tenter de comprendre la manière dont Hardy a établi la psychologie de Bethsheba, je ne saisis toujours pas le pourquoi du comment de certaines décisions qu'elle a prises (si ce n'était pas simplement pour servir l'intrigue). C'est un personnage avec un potentiel énorme qui, finalement, est éclipsé au profit du gentil petit berger qui attend sa douce tout en la poussant bien volontairement dans les bras d'autres hommes. Ah, comme les femmes sont cruelles envers les âmes pures et sincères ! >:(((
Boldwood aurait lui aussi pu devenir un personnage très intéressant mais non, il est juste zinzin et ne peut donc pas répondre de ses actes ni de ses paroles. Dommage !
Globalement, je suis déçu car je n'ai pas retrouvé Bethsheba comme figure marquante de ce roman. Mais a-t-elle jamais eu vocation à occuper ce rôle ? Ne suis-je pas en train de reprocher à l'auteur une conception que j'ai moi-même établie et que je ne devais pas m'attendre à trouver dans ce roman ?
Malgré tout ceci, je reconnais avoir apprécié cette lecture.
La tension dramatique est savamment gérée et même si certains commentaires dénoncent une intrigue trop facile et banale, il est difficile de rester de marbre à certains moments.
Intrigue clichée ? Peut-être, mais pourquoi ne pas plutôt parler d'une intrigue réaliste dépeignant les problématiques matrimoniales et amoureuses du temps de l'auteur ?
On se retrouve avec une belle petite analyse de la nature humaine et des ravages de la passion amoureuse, des premières expérimentations, des pulsions incompréhensibles, de la découverte de l'attraction que l'on peut exercer et de la vulnerabilité que celle-ci peut engendrer. La manière dont Bethsheba commence à jouer avec les hommes est presque touchante et malgré les piques que lui lance l'auteur, personne ne saurait lui en tenir rigueur : elle est jeune, inexpérimentée, étourdie, vaniteuse, elle cache sa naïveté derrière sa froideur. Cela suffit-il à justifier son changement de caractère ? Partiellement. Sa faiblesse ne la rend que plus humaine. Le reste de sa vie et la plupart de ses malheurs découlent d'un bête et innocent jeu dont elle n'avait jamais imaginé les conséquences.
Je me rends compte que mon commentaire est aussi ambivalent que les personnages dépeints par Hardy. Sans doute est-ce la preuve que j'ai été séduit par ce roman alors même que je pensais le contraire...
M
Moby Dick de Herman Melville.
N
Suite française d'Irène Némirovsky.
Némirovsky nous offre une plongée dans un récit des plus authentiques. Elle nous laisse évoluer parmi tous ces fragments de vies au moment du grand départ, observer les réactions touchantes, déchirantes, surprenantes, révoltantes de ces Parisiens en fuite. L'envie de juger et de condamner le comportement des plus odieux d'entre eux point parfois ; pourtant, il est impossible d'imaginer comment nous aurions pu réagir à leur place, comment nous ferions face à l'effondrement du monde et de la vie que nous nous sommes échinés à construire à travers les années. Ainsi, les profils révélés au gré des chapitres sont tous attachants à différents degrés ; on se plaît à les suivre à travers leurs préparatifs et leur exode en espérant qu'ils ne croiseront jamais l'ombre d'un Allemand sur leur chemin.
Comme bien d'autres lecteurs, j'ai été très investi émotionnellement dans l'histoire de Lucile et Bruno. À travers leurs sentiments et à travers les réactions des personnages qui gravitent autour d'eux, nous comprenons que cette occupation ne saurait se résumer à la présence de vilains Allemands sur le sol des gentils Français. Il est question d'hommes et de femmes, d'ordres et d'obéissance, d'injustice et de condamnations, de sentiments et de réflexions, d'humanité et de cruauté. Rien n'est noir, rien n'est blanc, tout n'est que nuances de gris.
Némirovsky est juste, si juste dans ce qu'elle raconte et décrit. Cette lecture était un véritable bonheur et je n'ai presque pas vu les pages (pourtant nombreuses !) défiler.
O
Orlando de Virginia Woolf
C'était une lecture enrichissante quoique parfois déconcertante de par ses allures "d'exercice d'écriture" pour le moins atypique. Orlando s’inscrit en effet dans un champ littéraire des plus variés : biographie, roman fantastique, roman historique, satire sociale, roman d’artiste et de formation... il y a donc de quoi surprendre.
Je mentirais si je prétendais avoir abordé ce roman pour une raison autre que son discours sur les identités. Je n'ai d'ailleurs pas été déçu : c'était un véritable plaisir que de lire de telles réflexions sur les distinctions entre les genres, sur la manière dont le genre influe sur la perception de la société mais aussi (et surtout !) sur la perception des genres par la société elle-même. Nombreux sont les sujets tailladés par la plume de Woolf et je ne saurais les exposer ici sans révéler des pans de l'histoire. Disons simplement que ce roman, pourtant déjà centenaire, résonne encore très fort aujourd'hui, ne serait-ce que par sa première phrase qui évoque le souci de détermination des pronoms personnels.
Il y a beaucoup de choses à dire concernant la portée de ce roman et la critique du système genré qu'il dresse (tout en jouant avec un langage profondément sexué !), et il serait inutile de tenter de les résumer dans un banal commentaire. Le mieux reste de se procurer ce petit bijou et de se laisser guider par Woolf et Orlando pour comprendre si la norme est une vérité ou si la vérité ne réside pas plutôt dans la disparition de pseudo-normes.
P
Le pur et l'impur de Colette
Sur un fond agité de remous autobiographiques, Colette livre à ses lecteur·ice·s une sorte d'essai remarquable sur la morale, sur ces désirs tus, sur cette jouissance féminine taboue, et plus globalement sur les diverses formes de sexualité et la manière dont elles sont explorées par celles et ceux dont elles changent la vie. Ce texte vient nourrir de nombreuses réflexions et contribue largement à fournir une base à celles et ceux qui souhaitent réfléchir sur les mystérieux méandres de sexualité et du genre - ou plus précisément sur le comportement humain éclairé par les variations de sexualité et de genre.
C'est un texte profondément intelligent qui présente l'homme comme l'ennemi indispensable de la femme tant celle-ci ne peut s'affranchir de ce "dispensateur de plaisir" auprès duquel les conventions veulent qu'elle reste, sage et patiente, renonçant à l'amour rêvé au profit d'un couple aussi classique qu'il est ennuyeux. La femme est l'esclave du plaisir de l'homme. L'homme "don juanisé" recueille les souffrances des femmes, prenant la poudre d'escampette en les laissant sur leur faim mais sans jamais se souiller : de par sa fonction sexuelle, il n'est rien d'autre qu'un guerrier vainqueur.
L'autrice n'omet pas le fameux mépris du lesbianisme et des femmes en général par les hommes et surtout par les hommes homosexuels.
Quant à l'androgynie, elle la loue tout en la haïssant. Pourquoi l'androgynie d'un homme serait un atout charmeur là où l'androgynie d'une femme impliquerait une condamnation à la solitude ? Ses pirouettes et ses propos crus envers celles qui tentent de vivre comme des hommes se heurtent avec sa propre incapacité à se conformer aux normes du masculin et du féminin.
Au fond, c'est un livre relativement pudique qui présente le plaisir, l'amour et le sexe sous une forme triste, presque terne. D'aucun·e·s seront sans doute déçu·e·s par l'absence de voyeurisme. Les autres sauront puiser ce que chaque paragraphe se plaît à offrir afin de déterminer ce que sont, finalement, le pur et l'impur - si tant est qu'une réponse universelle peut être apportée.
Q
Que passe l'hiver de David Bry.
Comme bien d'autres lecteurs et lectrices, je ne connaissais ni l'auteur ni sa maison d'édition. Je ne sais même pas à quelle occasion j'ai découvert cet ouvrage ni à quel moment je l'ai ajouté à ma bibliothèque. Soit.
Je commence à avoir l'habitude de ces lectures qui me laissent avec un drôle de sentiment : je suis parvenu au bout de "Que passe l'hiver" sans éprouver de réelle lassitude, sans avoir l'envie d'abandonner et de piocher un autre bouquin. Et pourtant... je ne suis pas pleinement satisfait de cette expérience.
Contrairement à ce que de nombreux commentaires sont venus louer, la plume de l'auteur n'a rien de bien particulier - elle est même parfois un peu lourde. Étant féru d'envolées lyriques et de narration poétique, je me suis laissé guider par les commentaires élogieux postés sur cette page et j'ai été profondément déçu. C'est certes bien écrit, je dirais même mieux écrit qu'une bonne partie des romans que l'on nous sert depuis quelques temps, mais ce n'est pas phénoménal. De surcroît, le rythme de certaines phrases souffre d'une utilisation trop marquée des virgules. Notons également que quelques coquilles semblent s'être glissées dans mon édition numérique.
Un peu trop de pathos autour du fameux "pied bot" de Stig qui n'apporte pas grand-chose à l'histoire ni au développement du personnage. J'ai eu la désagréable impression qu'il s'agissait uniquement d'une carte jouée régulièrement pour rappeler que le pauvre jeune seigneur n'a vraiment pas eu de chance dans sa vie. C'est dommage, une telle particularité physique aurait pu donner plus de piment à certaines scènes d'action.
Et de manière générale, les dialogues prennent trop le dessus sur la narration et le développement de l'univers. C'est là le défaut des one-shots de fantasy au petit nombre de pages. J'ai presque eu le sentiment de lire une préquelle.
Notons également à quel point le traitement pseudo-philosophique du thème de la destinée [insérer ici un gif d'étoiles scintillant de mille feux] permet aux personnages de littéralement subir l'intrigue et de ne contribuer à son développement qu'à travers des discussions fort creuses. Trop de dialogues, pas assez d'informations, pas assez de progression, pas assez d'émotions. Même les relations qui se tissent entre les trois jeunes héros semblent sorties de nulle part - non, pardon, c'est le destin. Et puis franchement, honnêtement, à quoi bon préciser que chacun des personnages porte "une chemise en laine de telle couleur" ? Même les descriptions de l'ambiance glaçante des montagnes sont… banales. Oui, il neige. Oui, il fait froid. Merci. Quid de projeter cette froideur dans les personnages eux-mêmes et pas seulement à travers des boules de neige ?
Encore une petite chose. Le contexte "médiéval" suffit-il à justifier qu'une fois encore, la gent féminine soit ramenée aux rôles classiques de "mère", "pauvre victime", "love-interest des protagonistes masculins" et "vilaine sorcière" ? Ah non, pardon, j'oublie la guerrière Vorgell... sans doute parce ses interventions sont encore plus minoritaires que les évocations de son nom (lesquelles contribuent majoritairement à rappeler qu'elle existe, qu'elle est quand même bien jolie et qu'un de ses camarades veut l'inviter dans son lit).
Alors quoi ? Bon ou mauvais livre ?
J'ai conscience que ma critique est virulente. J'ai aussi conscience qu'il m'est beaucoup plus facile de rapporter des défauts que de louer des qualités - c'est pourquoi les commentaires que je partage pour mes coups de coeur sont souvent bien concis, car il n'y a finalement rien à redire.
Concernant "Que passe l'hiver", l'intention est là et le résultat n'est pas foncièrement mauvais. Je n'ai cependant pas trouvé l'ambiance "huis clos", "thriller", "angoissante", "lyrique" qui a tant été vantée. C'est un one-shot de fantasy comme un autre. Ni mauvais ni exceptionnel. Peut-être simplement mal développé.
R
Chien blanc de Romain Gary
À travers l'histoire de cet animal "irrécupérable", souillé par une répugnante "déformation professionnelle" et dont tout espoir de réhabilitation semble perdu, Romain Gary conte à ses lecteurs l'explosion de la société américaine après l'assassinat de Martin Luther King.
Chien Blanc, de son nom Batka, c'est une de ces bêtes dressées pour traquer et agresser les manifestants noirs. Mais est-il possible de le "déprogrammer", de lui faire comprendre que sa position vis-à-vis des personnes de couleur n'est que le résultat d'une éducation viciée ? L'euthanasie est-elle réellement l'unique solution pour que le pauvre bougre cesse de s'en prendre à des innocents ? Quid de cette problématique si nous la transposons aux humains ?
Au-delà des réflexions sur la situation de ce chien, c'est une véritable remise en question du racisme et des hypocrisies de manière générale que Romain Gary propose ici. C'est un plaidoyer profondément politique mais surtout personnel, et à ce titre, certaines des prises de position de l'auteur ne m'ont pas convaincu. Ses arguments sont parfois assez déroutants, surtout lorsqu'il évoque ses tendances gaullistes ou le prétendu "racisme anti-blanc" que les personnes de couleur cultiveraient en guise de vengeance. J'ai haï son ton condescendant et son irritabilité. De quel droit se permet-il de donner des leçons, lui qui est blanc et privilégié (j'emploie des termes qui fâchent et je m'en moque bien). Peut-être suis-je l'un de ces "bien-pensants" qu'il s'est plu à attaquer durant le deuxième tiers du roman. Je me suis senti beaucoup plus proche de Jean que de lui. Son ferme rejet de l'antiracisme m'a déçu : oui, il existe bel et bien un vulgaire antiracisme d’apparat, essentiellement destiné à flatter des réputations, mais le combat n'en reste pas moins foncièrement juste et essentiel. Et s'il faut monter sur les barricades avec des pavés, ne lui en déplaise, nous le ferons. Libre à lui de nous traiter d'hypocrites qui s'inventent un combat pour se sentir vivants.
S
Spartacus de Max Gallo
Aucun intérêt.
On le sait, la réputation des romans historiques de Max Gallo auprès du grand public n'est plus à faire. Pourtant, aux yeux des spécialistes, ses oeuvres n'ont que très peu de valeur : en usant de son caractère touche-à-tout pour raconter l'histoire de toute l'humanité (j'exagère à peine) à travers ses multiples fictions, ce cher monsieur révèle finalement qu'il s'intéresse à bien des sujets mais ne les maîtrise que fort peu, jamais en profondeur.
Ce Spartacus n'est plus ni moins qu'un banal roman historique rythmé par des combats, des massacres, encore des combats, des dialogues, des massacres et ainsi de suite. Pas de contexte, pas d'analyse, pas de réflexion, tous les éléments clefs pour la réelle compréhension de l'histoire de cette révolte sont survolés. La frontière entre ce premier tome et une fiction pure et dure est très mince. Même la morne plume de l'auteur finit par décevoir : Gallo n'est pas réputé pour être un poète, son style de narration est relativement sans éclat. Mais n'est pas le Suétone des temps modernes qui le veut.
Que l'on connaisse déjà le personnage de Spartacus ou non, cette lecture est des plus superflues. Une grande déception.
T
Clara Militch d'Ivan Tourgueniev
On connaît la réputation des auteurs russes et leur goût immodéré pour les drames lancinants. En mettant en parallèle les titres français et russe, à savoir "Claire/Clara Militch" et "После смерти" ("Après la mort"), on comprend de quoi il va en retourner.
C'est une nouvelle fort brève et intense qu'il est difficile de commenter sans dérouler l'intrigue... pourtant, en y repensant, cette même intrigue n'est pas extrêmement étoffée. C'est ainsi que passée la découverte du dénouement, un mélange de déception et de frustration peut s'emparer du lecteur qui n'apprécie pas l'ouverture de la trame et préfère que l'auteur lui tienne la main. En ce qui me concerne, j'ai été conquis par le mystère entretenu dans cette nouvelle. Une belle découverte.
U
Uranus de Marcel Aymé.
Le quotidien de l'après-guerre n'a d'un retour à la normale que les apparences.
M. Archambaud, à l'instar de millions de Français, n'a ni collaboré ni résisté durant l'Occupation : il a simplement courbé la tête et silencieusement suivi la tendance majoritaire pour préserver sa sécurité et celle de sa famille. Tout va bien pour lui jusqu'à ce qu'il croise par hasard Maxime Loin, un ancien collaborateur poursuivi par la maréchaussée, et décide de l'héberger par pure charité. Il expose alors sa famille au risque de devenir la cible des multiples dénonciateurs qui courent les rues et cherchent à tout prix à s'attirer les faveurs de leurs pairs et de l'État.
À travers "Uranus", Marcel Aymé raconte ces chassés-croisés entre gaullistes et communistes, cette course pour affirmer sa loyauté et son intégrité, pour dénoncer à qui mieux mieux. Le tout mêlé à des vaudevilles badins traités avec un brin d'humour et qui s'intègrent parfaitement au récit. C'est un roman grave et pourtant assez fin qui place ses protagonistes au coeur d'une lutte d'idéologies un tant soit peu obsolètes mais vivaces pour souligner les luttes morales auxquelles les citoyens de l'après-guerre étaient en proie.
À titre personnel, j'ai beaucoup apprécié le fait qu'aucun des protagonistes ne semble prendre la casquette d'un éventuel personnage principal - ce qui traduit d'ailleurs la position d'Aymé vis-à-vis du manichéisme. Tous les intervenants sont des témoins de leur époque, de l'Histoire, se croisent et se recroisent pour former une unité hétérogène jusqu'au dénouement.
Une bien belle découverte.
V
La Voleuse de livres de Markus Zusak.
Des romans tragiques sur le destin de jeunes enfants durant la Seconde Guerre Mondiale, il y en a. Il y en a même de très bons, et "La Voleuse de livres" semble en faire partie. Ne voulant pas passer à côté d'une expérience littéraire extraordinaire, j'ai fini par sortir cet ouvrage de ma PÀL, curieux de ce que je pourrais trouver au fil des pages.
J'ai beaucoup apprécié le fait de suivre l'histoire à travers les souvenirs de la Mort, cette figure qui paraît ici être plus... eh bien, plus humaine que bien des humains ? Peut-être même le personnage le plus humain de ce roman.
J'en suis tout de même vite venu à me demander où l'auteur voulait-il en venir avec tout ça. Certains chapitres étaient assez fades et faisaient office de "meubles meublants" comme diraient les juristes, créant donc quelques longueurs dispensables. Un manque cruel de surprise tout comme de suspens, les drames étant souvent annoncés bien avant qu'ils ne surviennent. Il faut attendre le dernier quart du roman pour recevoir une petite claque dans la figure et enfin ressentir une vague d'émotions nous submerger en même temps qu'elle dévaste la vie des protagonistes. Heureusement que l'attente en valait la peine !
En somme, je suis très mitigé. Je n'ai ni adoré ni détesté ce roman, je ne l'ai ni dévoré ni lu à reculons. Je me suis simplement laissé porter. Peut-être le souvenir d'oeuvres similaires était-il encore trop frais dans mon esprit pour que je puisse apprécier La Voleuse de livres autant que certains et certaines l'ont apprécié...
Toujours est-il qu'il vaut le détour !
W
Teleny d'Oscar Wilde
J'étais tout excité d'avoir enfin mis la main sur cette œuvre présentée comme LE texte le plus érotique de notre regretté Oscar Wilde (bien que la paternité de Teleny ne lui soit pas exclusivement attribuée par les spécialistes, il s'agirait plutôt d'un jeu littéraire élaboré avec plusieurs autres auteurs).
Tout d'abord, mettons les choses au clair : oui, c'est un récit rempli de scènes de sexe, qu'il s'agisse de couples homosexuels ou hétérosexuels s'amusant en toute intimité, de viols ou d'orgies ponctuées de pratiques originales et parfois dangereuses. C'est amusant et émoustillant au début, parce que ohlala comme c'est excitant de se dire qu'on lit de la pornographie brute écrite par un artiste si talentueux... puis ça devient franchement rébarbatif. Toutefois, même si je ne suis clairement pas un amateur de romans érotiques, je pense pouvoir dire que celui-ci est très bon dans son genre, notamment en ce qu'il est fortement explicite sans jamais être extrêmement vulgaire et regorge ainsi de métaphores tantôt poétiques, tantôt amusantes et presque chastes.
Finalement, si l'on oublie ce florilège de scènes explicites, on se retrouve avec une émouvante et dramatique histoire d'amour malmenée par les principes moraux de l'époque victorienne et les combats internes que les personnages livrent contre leur nature profonde. Derrière les plaisirs du corps se tapit la souffrance d'êtres confinés dans des personnages que la société veut qu'ils jouent, et derrière la description de cette souffrance, la revendication du droit au bonheur et la dénonciation d'interdits si tentants. Et pourtant, on ne retient souvent de ce récit que son caractère obscène et ses scènes de sexe. Parce que comme je l'ai souligné plus haut, Oscar Wilde qui parle d'affaires de fesses, c'est drôle et séduisant. Mais Teleny, c'est bien plus que des rencontres charnelles : c'est un plaidoyer pour l'amour.
X
Les derniers battements du coeur de Kelley York et Rowan Altwood.
Y
Confession d'un masque de Yukio Mishima
La plume de Mishima est en tous points remarquable. Cela faisait un petit moment que je n’avais pas découvert d’auteur (car oui, je ne m’intéresse à Mishima que maintenant !) sachant si bien manier les mots et donner à une phrase des plus banales une tournure savamment poétique.
Mais que dire de cette oeuvre ? Bien des choses, et je ne saurais toutes les traiter dans un simple commentaire sur Internet. En abordant “Confession d’un masque”, il faut se dire que l’on va tout bonnement lire les réflexions sentimentales d’un jeune Japonais torturé par ses attirances, depuis son enfance jusqu’à ses premiers pas dans l’âge adulte. Car c’est là toute l’histoire que Mishima nous conte dans ce bref roman - son histoire.
Si j’ai beaucoup apprécié cette lecture, je ne suis toutefois pas resté indifférent face aux fantasmes sanglants du narrateur qui m’ont souvent fait sauter quelques phrases ou paragraphes - mais il faut également garder à l’esprit que ces obscénités font partie intégrante de l’être de Mishima, et on ne peut nier qu’il sait les décrire avec une certaine beauté.
Une découverte fort intéressante, tant pour celles et ceux qui veulent enfin se familiariser avec le fameux Mishima que pour celles et ceux qui s’intéressent à la littérature gay du siècle précédent.
Z
Nostradamus de Michel Zévaco.
Ce pauvre Michel Zévaco semble avoir été progressivement éclipsé par l'aura du grand Alexandre Dumas. Avec Nostradamus, il nous livre un roman de cape et d'épée bien sympathique malgré des croisements d'intrigues parfois invraisemblables et un usage de la ponctuation des plus étranges. Les dialogues sont rythmés par une myriade de points d'exclamation et de suspension qui produisent parfois un drôle d'effet. Malgré quelques entorses à la vérité historique, Michel Zévaco a signé ici une bonne et belle aventure.
Lettres validées : 26/26