Lecture terminée... et dans les temps ! C'est suffisamment rare en ce moment pour que se soit signalé

Enfin, il faut dire que cette lecture commune fut impressionnante...
Je ressens cette impression de vouloir dire plein de choses tout en ne sachant pas comment les formuler. Ce roman m'a pris par surprise, il m'intriguait mais je n'en attendais rien. Je ne m'attendais pas à ce que son histoire me percute aussi violemment.
Lire les premières pages de
Réparer les vivants, c'est accepter d'être pris dans l'engrenage, accepter de devenir spectateur, heure après heure, du chamboulement de nombreuses vies, du processus incroyablement complexe du don d'organes et de la transplantation cardiaque.
On vit l'histoire au côté de personnages avec lesquels l'empathie ne se fait pas attendre. Dès le début, on est pris dans la toile. On nous les présente tous, leur nom d'abord, puis leur vie, par des anecdotes, ces détails qui semblent insignifiants et, au contraire, ces autres détails qui font tout. Et puis, on nous présente également le côté plus médicalisé de l'événement. Les formalités, les processus, les opérations. Le mécanisme alambiqué de reconstruction d'un corps par un autre. On en apprend beaucoup, mais, et c'est un aspect du roman que j'ai beaucoup apprécié, l'auteur veille à ne jamais faire un constat froid et médical de la situation. Il y a une facette très humaine dans cette histoire. C'est un drame pour certains, une lueur d'espoir pour d'autres, mais tous restent humains et c'est avec profondément d'humanité que le sujet est traité.
Si l'écriture de Maylis de Kerangal me laissait songeuse au début par sa nature très dense (de longues phrases aux nombreuses propositions qui s'étirent inlassablement, pouvant même, parfois, faire la taille d'une page entière), ce style effréné nous entraîne sans relâche dans ces quelques jours décisifs avec une poésie et un sens réflexif qui m'ont beaucoup impressionnés. L'écriture est consistante mais on s'y noie allègrement.
Réparer les vivants est de ces romans qui frappent, tant par leur sujet qui mérite d'être abordé que par la façon dont celui-ci est traité. Le réalisme qui se dégage de l'histoire est tel, que j'en ai souvent pleuré, heurté par la sincérité des mots que j'avais sous les yeux. Le livre m'a touché, m'a fait réfléchir et va me rester à l'esprit un moment.
Du coup, je n'ai pas hésité, le livre a trouvé sa place dans ma
Liste de Diamant.